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De Josué

au premier siècle de l'ère chrétienne

Josué répartit les tribus d'Israël sur toute l'étendue du territoire occupé,
il organisa la vie politique et religieuse du pays en une confédération de
tribus. Toutefois, les éléments provenant de l'histoire profane donnent à
penser que les tribus ne se sont infiltrées en Canaan que très lentement, la
conquête a été longue. Chaque tribu vit de manière indépendante sur le sol
qu'elle occupe en abandonnant progressivement la vie nomade pour se
sédentariser.

La constitution politique était assez faible. Un seul point les unissait,


c'était leur histoire commune, fondée sur la reconnaissance d'un même
Dieu qui avait libéré tout le peuple de la servitude. Chaque village formait
une communauté indépendante, dirigée par les anciens qui réglaient les
problèmes qui pouvaient voir le jour entre les différents membres.

Parfois, une personnalité plus remarquable peut faire respecter son


autorité sur une région plus vaste, en rappelant la fidélité à YHWH au
moment où les fils d'Israël se détournaient volontiers vers les cultes des
dieux locaux, comme Baal et Astarté. Ce sont les Juges, qui ne sont pas
seulement chargés de rétablir la justice entre les hommes, mais qui
reçoivent une réelle fonction de chefs charismatiques. Ils se présentent
comme des sauveurs, des libérateurs face au péril qui venait aussi bien de
l'extérieur (les ennemis d'Israël) que de l'intérieur (le culte des divinités
étrangères). Les Juges essayèrent de redresser la situation, ramenant le
peuple au culte de YHWH. Samuel, le dernier Juge, avait ainsi solidement
établi ce culte à Siloé, abolissant pour un moment le culte de Baal dans le
nord du pays.

Le livre des Juges présente l'histoire des personnages importants selon un schéma cyclique. Les fils d'Israël font ce qui déplaît à
YHWH, alors sa colère s'enflamme contre eux, Israël tombe en décadence et, dans sa misère, il crie vers YHWH qui lui envoie un
sauveur, un juge, mais à la mort de celui-ci, les fils d'Israël retombent dans leurs fautes.

Ce livre mentionne douze juges auxquels il faut adjoindre le prêtre Eli, et le "dernier des Juges en Israël'', Samuel qui fut chargé
de dénouer la série des crises nationales en instaurant la royauté. Comme pour beaucoup de personnages bibliques, la naissance de
Samuel est miraculeuse. Sa mère Anne était stérile.

Un jour, en prière dans le temple du Seigneur des armées (YHWH sabaoth, dont c'est la première mention dans la Bible), Anne
fait le voeu de consacrer comme nazir le fils que Dieu lui accordera. Sa prière est exaucée. Après son sevrage, vers deux-trois
ans, Samuel est placé au service de Dieu.

Considéré comme juge par l'ensemble d'Israël, il sera surtout un prophète, un homme à qui Dieu parle et qui parle au nom de Dieu.
Devenu vieux, il constate que ses fils ne le suivent pas, les anciens lui demandent d'établir un roi comme les autres nations, avec
droit de vie et de mort sur ses sujets. Peu enthousiasmé par cette demande, et sur le conseil de Dieu, il propose une constitution
démocratique, avec un roi dont il trace le portrait en termes peu flatteurs. Il convoque le peuple et fait établir Saül roi par tirage
au sort.

Désormais pendant quatre siècles, l'histoire d'Israël sera donc guidée par des rois. Il ne restait plus à Samuel qu'à se retirer,
non sans avoir rappelé au peuple qu'il avait commis une faute grave, en refusant la royauté unique de YHWH sur lui. Mais Saül ne
répondit pas aux espoirs placés en lui, il se détourne de Dieu, fait ce qui déplaît à ses yeux. Aussi sera-t-il rejeté par Dieu qui
envoie Samuel à Bethléem, chez Jessé, afin de choisir un autre roi pour Israël.

Samuel fit ce que le Seigneur avait dit. Il arriva à Bethléem et les anciens de la ville
vinrent en tremblant à sa rencontre. On dit   : C'est une heureuse occasion qui
t'amène   ? Il répondit   : Oui. C'est pour sacrifier au Seigneur que je suis venu.
Sanctifiez-vous et vous viendrez avec moi au sacrifice. Il sanctifia Jessé et ses fils,
et les invita au sacrifice. Quand ils arrivèrent, Samuel aperçut Eliav et se dit   :
Certainement, le messie du Seigneur est là. Mais le Seigneur dit à Samuel   : Ne
considère pas son apparence ni sa haute taille. Je le rejette. Il ne s'agit pas ici de ce

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que voient les hommes : les hommes voient ce qui saute aux yeux, mais le Seigneur voit
le coeur. Jessé appela Avinadav et le fit passer devant Samuel, mais Samuel dit : Celui-
ci non plus, le Seigneur ne l'a pas choisi. Jessé fit passer Shamma, mais Samuel dit :
Celui-ci non plus, le Seigneur ne l'a pas choisi. Jessé fit ainsi passer sept de ses fils
devant Samuel. Samuel dit à Jessé   : Le Seigneur n'a choisi aucun de ceux-là. Les
jeunes gens sont-ils au complet ? Jessé répondit : Il reste le plus jeune, il fait paître
le troupeau. Samuel dit à Jessé : Envoie-le chercher. Nous ne nous mettrons pas à
table avant son arrivée. Jessé le fit donc chercher. Il avait le teint clair, une jolie figure et une mine
agréable. Le Seigneur dit : Lève-toi, donne-lui l'onction, c'est lui. Samuel prit la corne d'huile et lui donna
l'onction au milieu de ses frères et l'Esprit du Seigneur fondit sur David à partir de ce jour (1 Sam. 16,
4-13).

David a été choisi par Dieu, il entre au service du roi Saül, il combat dans ses armées, il se distingue particulièrement dans son
combat contre le géant Goliath. Saül devient jaloux de la popularité et de l'influence de David sur l'armée et sur le peuple, si bien
que David doit s'exiler...

Après la mort de Saül, dont le règne fut assez bref et tragique, les tribus
viennent trouver David à Hébron pour lui offrir le trône. David a trente ans
quand il devient roi. A travers son règne, le projet de Dieu se réalise et
s'achève. Il inaugure son règne personnel par la prise de Jérusalem dont il fait
sa capitale, alors que cette ville n'avait encore joué aucun rôle dans l'histoire
d'Israël. Il y fait venir l'arche d'alliance qui contient les tables de la Loi remise
par Dieu à Moïse, il danse de joie devant cette arche qui symbolise l'alliance de
Dieu et de son peuple. Il organise le culte divin en même temps qu'il crée un
début d'organisation administrative centralisée. Avec les prêtres, il embellit le
culte en lui donnant des psaumes et des chants sacrés. Il se promet même de
bâtir un Temple pour abriter cette arche, mais c'est plus tard, sous le règne de
Salomon, que la construction du Temple sera commencée...

A l'apogée de son règne, David reçoit du prophète Nathan une promesse de la


part de YHWH, qui contracte une alliance avec toute la dynastie davidique.
Cette promesse est liée à l'espérance messianique pour le peuple que Dieu s'est
choisi. Malheureusement, la fin du règne ne sera pas aussi brillante, car il arrive
à David d'utiliser à son profit le pouvoir que Dieu lui a confié, il se sert de sa
puissance pour lui-même au lieu de s'en servir pour le bien du peuple et le
service de Dieu.

Contemporain de la rédaction des évangiles, l'écrivain Flavius Josèphe, dans ses


Antiquités juives, termine ainsi son exposé sur le règne de David :

C'était un prince d'une grande piété et qui avait toutes les qualités nécessaires à un roi pour procurer le
repos et la félicité à tout un peuple. Nul autre ne fut plus vaillant que lui, il était le premier à s'exposer au
péril pour le bien de ses sujets et la gloire de son Etat, et il engageait les siens, plutôt par son exemple que
par autorité, à faire des actions de valeur si extraordinaires que, quelques véritable qu'elles soient, elles
paraissent incroyables. Il était très sage dans les conseils, très agissant dans les occasions pressantes, très
prévoyant en ce qui concernait l'avenir, sobre, doux, compatissant aux maux d'autrui, et très juste, qui sont
toutes vertus dignes des grands princes. Il n'a jamais abusé de sa souveraine puissance, sinon lorsqu'il se
laissa emporter par sa passion pour Bethsabée, et jamais nul autre roi, ni des Hébreux, ni d'aucune autre
nation, n'a laissé de si grands trésors.

La politique de centralisation civile et religieuse, entreprise par David, sera poursuivie par son fils Salomon. Il fit construire un
Temple splendide à Jérusalem, pour éclipser tous les autres lieux de culte du pays. Profitant de l'affaiblissement de ses voisins
puissants, l'Egypte et l'Assyrie, Salomon fit régner une paix durable sur Israël, dotant le pays d'une civilisation exceptionnelle :
sa sagesse et son intelligence étaient réputées hors des frontières du royaume. Il établit avec ses voisins de relations
commerciales et culturelles.

Mais ses mariages avec des princesses étrangères le conduisirent rapidement à faire édifier des temples païens pour celles-ci, ce
qui entraîna une dégradation du culte du Dieu unique, altérant ainsi la pureté du culte et de la religion d'Israël. YHWH ne
devenait plus qu'un Dieu national, un dieu parmi les autres.

La conséquence directe fut la destruction de l'unité religieuse suivie, à la mort de Salomon, par la perte de l'unité nationale.

Décadence et exil

Les trois siècles qui suivent la mort de Salomon sont marqués par la décadence des royaumes
d'Israël, regroupant dix tribus dirigées par Jéroboam, et de Juda, avec les deux tribus fidèles à la
dynastie davidique et dirigées par Roboam, fils de Salomon, royaumes qui se sont séparés, en 932.

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Ce schisme politique a des répercussions religieuses. Jéroboam institue des sanctuaires à Dan et à
Béthel, en y faisant élever des veaux d'or, qu'il considère non pas comme des idoles mais comme des
images du Dieu unique. C'était une façon de se concilier les masses peu éclairées d'origine cananéenne. Seulement, ce royaume du
nord sera toujours d'une grande instabilité politique, alors que le royaume de Juda qui maintient la dynastie davidique restera
plus stable, même si les conflits avec les puissances voisines finissent par ruiner son prestige. C'est dans ce contexte troublé que
va s'inaugurer le mouvement prophétique.

En Israël, Elie, brûlant d'un zèle jaloux pour YHWH, entreprit de lutter contre la descendance de Jéroboam en vue d'un retour
au culte du Dieu unique et juste pour toutes les nations. La prédication des prophètes ainsi commencée devait se continuer sans
trêve, même si elle ne fut guère entendue.

L'infidélité à YHWH fut présentée comme la cause primordiale de la ruine fatale du royaume : assujetti à l'Assyrie, Israël, sous
l'impulsion égyptienne, se révolta. La riposte ne se fit pas attendre : la capitale, Samarie, tomba aux mains de Sargon II en 721.
Il déporte la population et la remplace par des colons étrangers qui, mêlés aux derniers restes d'Israël, formèrent un peuple
semi-idolâtre, les Samaritains. Le nom d'Israël cesse alors de s'appliquer à ce royaume pour désigner tous les descendants du
patriarche éparpillés à travers le monde.

Dans le royaume de Juda, les premiers successeurs de Salomon consolidèrent la dynastie en s'appuyant sur le respect dû à la
Torah et sur le culte organisé dans le Temple. Il y eut certes des fluctuations et, au milieu du huitième siècle, la décadence s'est
accentuée. Cependant, la chute de Samarie inquiète les esprits. Aussi le roi Ezéchias entreprend-il une réforme religieuse, en
centralisant une fois de plus toute la vie politique et religieuse autour du Temple. Malgré cela, la puissance assyrienne finit par
amputer le royaume de Juda.

Une apostasie presque générale fait oublier la Torah, et la fidélité à YHWH ne subsiste
plus que dans des cercles restreints où l'on conserve les traditions prophétiques.
Profitant du déclin de l'Assyrie, le roi Josias entreprend une nouvelle réforme, en
s'appuyant sur la découverte du code de l'alliance dans le Temple en 622. Un programme
religieux inspire son règne : un seul Dieu, YHWH, une seule loi, la Torah, un seul temple,
Jérusalem. Mais le pouvoir politique en Orient change de maître. Babylone prend la place
de l'Assyrie et Josias tente d'en profiter pour essayer d'assurer l'indépendance
nationale. Alors qu'il barrait la route aux troupes égyptiennes, il périt à la bataille de
Meggido, en 609. Sa mort remet en question son oeuvre : à quoi bon être fidèle à Dieu si
cela ne sert à rien ?

Nabuchodonosor, reprenant à son compte les ambitions de l'Assyrie, investit Jérusalem


en 598, il déporte le roi, l'aristocratie et le clergé. Une révolte, fomentée par les
partisans de l'Egypte, entraîne la mise à sac de Jérusalem : l'élite de la population est
déportée en 586. Désormais, Juda partage le sort d'Israël : l'exil et la captivité. Mais
les déportés de Juda ne se mêlèrent pas à leurs vainqueurs. Sous l'influence du prophète
Jérémie, les déportés de Babylonie vont être amenés à purifier leurs conceptions
religieuses.

Le châtiment imposé par Dieu à son peuple commence à faire réfléchir : les menaces des
prophètes se sont réalisées, il est temps d'écouter leurs voix et de se convertir.

Grâce à ce travail, un peuple nouveau prend naissance   : les juifs, qui, partout où ils
s'installeront, seront porteurs d'un message nouveau, le judaïsme, message qui sera plus
spirituel que temporel.

Les exilés reviennent au pays

La Perse ayant pris la relève de Babylone, la nation juive bénéficie de la clémence de


Cyrus. En 538, il permet aux exilés de rentrer à Jérusalem. Peu de juifs profitent de
cette faveur, préférant rester là où ils s'étaient finalement créé des conditions de vie
favorables, au lieu de rentrer dans un pays qu'ils ne connaissaient plus. Cinquante mille
d'entre eux seulement reviennent à Jérusalem, et, malgré quelques oppositions des
occupants du pays, la reconstruction du Temple s'achève en 515. Le second Temple n'a
pas la splendeur du premier, et, de plus, Jérusalem doit demeure ville ouverte   : les
murailles ne sont pas reconstruites. En 458, Esdras revient à Jérusalem avec environ cinq mille personnes, il commence par
interdire les mariages mixtes afin de ne pas souiller la race sainte. C'est de cette époque que date, dans le judaïsme, le refus de
tels mariages, bien qu'ils ne soient pas interdits par la Torah et même si une telle mesure n'est pas approuvée par tous.

En 445, Néhémie revient à son tour, avec une escorte, afin de relever les murs de la capitale de Juda. C'est dans ce cadre de
reconstruction nationale que le judaïsme s'organise de façon positive autour de la Loi. Certes, l'Etat de la Judée était un
territoire politiquement insignifiant, mais son influence grandit rapidement. L'Etat théocratique allait donner une nouvelle
direction à l'histoire juive. Les pays dans lesquels les juifs étaient dispersés, particulièrement en Babylonie et en Egypte,
renouent avec la communauté de Jérusalem, dans le respect de la Torah et des traditions ancestrales. Des maîtres, docteurs de

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la Loi, se mettent à enseigner la Torah à tout le peuple, ils codifient ainsi toute la vie sociale de la communauté juive, tant dans le
territoire de la Judée que dans le reste du monde. Pour cela, ils enseignent dans les synagogues et dans les écoles, pour faire
entrer la Loi dans le coeur et dans l'esprit de tout le peuple, afin d'en sanctifier toute l'existence.

Le judaïsme subit l'influence de la Grèce

La Judée cesse d'être sous la domination perse en 333, lorsque le


conquérant Alexandre le Grand pénètre sans difficulté en Asie et occupe la
Palestine. Les contacts avec l'hellénisme se multiplient dans ce petit pays
aussi bien que dans la Diaspora (la Dispersion) juive à travers le monde
méditerranéen, tant et si bien qu'en 280, la communauté juive d'Alexandrie
estime nécessaire de donner aux juifs de langue grecque une traduction des
Ecritures.

Ce fut la version grecque de la Bible hébraïque, connue sous le nom de Bible


des Septante, en souvenir, selon la tradition plus ou moins légendaire des
soixante-douze anciens qui travaillèrent à cette traduction. Destinée aux
juifs qui ne parlaient plus la langue hébraïque, cette Bible fit connaître le
judaïsme dans le monde païen, ce qui lui amena des sympathisants, les
prosélytes, dans toutes les classes sociales.

Les successeurs d'Alexandre, tant les Séleucides de Syrie que les Ptolémées d'Egypte, pratiquent la tolérance à l'égard de la
Palestine. L'hellénisation du judaïsme se fera sans heurts dans le sacerdoce et l'aristocratie, mais certains fervents se
révoltèrent à la suite de Juda Maccabée, à partir de 167. Cela permettra au judaïsme de se définir dans la distinction de
l'hellénisme. Cette crise lui donnera aussi l'occasion d'une purification et l'affermira dans sa vocation particulière à l'égard du
monde d'alors.

La mise à sac de Jérusalem et le triomphe de Rome

Un siècle plus tard, profitant des troubles dans la succession des


Hasmonéens, descendants des Maccabées, Rome intervient, et Pompée
prend en mains les affaires de Judée. C'est à ces circonstances que Hérode
le Grand doit sa fortune. En 39, il se rend à Rome pour se faire couronner
roi des Juifs.

Homme d'état important, il fut aussi un grand bâtisseur, il fit aménager le


port de Césarée et se lance dans de grands travaux de construction,
particulièrement dans la restauration du Temple. A sa mort, en l'an 4 avant
l'ère chrétienne, la succession est difficile. Rome intervient de nouveau et
partage son royaume entre ses fils.

L'un d'eux, Archélaüs, qui s'était vu attribué la province de Judée, sera


exilé par l'empereur en l'an 6 de l'ère chrétienne, et la Judée sera désormais gouvernée par des procurateurs romains.

L'agitation ne cesse pas, elle dégénère même en une révolte qui conduit à une première guerre juive (66-73), marquée par la
destruction du Temple. En 69, Vespasien, proclamé empereur de Rome, décide d'en finir avec l'insurrection juive commencée en
66. Il envoie son fils, Titus, avec mission de mener à leur terme les opérations en Palestine.

Après plusieurs mois de siège, Jérusalem tombe en 70, les juifs sont vendus comme esclaves, la fonction de grand-prêtre est
supprimée, puisqu'il n'y a plus de sacrifices possibles, le sanhédrin, tribunal religieux, est également supprimée. Ramenant à Rome
ses trophées, dont un rouleau de la Torah et le chandelier à sept branches, Titus était, malgré tout, hanté par la crainte d'une
nouvelle insurrection.

La guerre se rallume sous Hadrien (132-135). La nation juive fut écrasée et Jérusalem, baptisée Aelia Capitolina, fut interdite
aux juifs. Au seul jour anniversaire de la destruction du Temple, ils furent autorisés à venir pleurer près du Mur occidental du
Temple, encore resté debout. Ce mur fut longuement appelé « Mur des Lamentations ». Le judaïsme devenait alors une religion en
dehors de toute organisation politique. C'en était fait du royaume, de la cité plus ou moins théocratique.

L'ère de la spiritualisation du judaïsme commençait, et pendant les siècles qui suivirent, jusqu'à la création de l'Etat d'Israël, en
1948, le voeu pieux de tout juif orthodoxe était de fêter la Pâque « l'an prochain à Jérusalem ».

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