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Bilan Carbone®

Entreprises et Collectivités

GUIDE DES FACTEURS


D’EMISSIONS
Version 6.1

Calcul des facteurs d’émissions


et sources bibliographiques utilisées

Chapitre 3 – Facteurs associés aux émissions ne


provenant pas de l’usage de l’énergie

Juin 2010
Bilan Carbone® Entreprises et Collectivités

TABLE DES MATIERES

1 PRISE EN COMPTE DES EMISSIONS NE PROVENANT PAS DE L'USAGE DE


L'ENERGIE ........................................................................................................................ 3

1.1 Equivalent carbone des principaux gaz à effet de serre ................................................. 3


1.2 Emanations de protoxyde d'azote des engrais azotés ..................................................... 5
1.3 Fuites de fluides frigorigènes............................................................................................. 7
1.3.1 Froid commercial ...................................................................................................... 7
1.3.1.1 Caractéristiques techniques ................................................................................ 7
1.3.1.2 Données de référence ......................................................................................... 9
1.3.1.2.1 Approche par les caractéristiques des équipements .................................... 9
1.3.1.2.2 Approche par les surfaces de vente ............................................................. 9
1.3.2 Froid industriel ........................................................................................................ 10
1.3.2.1 Industries agroalimentaires .............................................................................. 10
1.3.2.2 Tanks à lait ....................................................................................................... 10
1.3.2.3 Autres industries............................................................................................... 11
1.3.2.3.1 Systèmes à température positive ............................................................... 11
1.3.2.3.2 Systèmes à température négative .............................................................. 11
1.3.2.4 Moyenne toutes industries................................................................................ 12
1.3.3 Froid tertiaire (climatisation) .................................................................................. 12
1.4 Autres cas .......................................................................................................................... 13

ANNEXE 1 : FACTEURS DE VOLATILISATION DE L’AZOTE............................ 14

LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................... 16

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1 PRISE EN COMPTE DES EMISSIONS NE


PROVENANT PAS DE L'USAGE DE L'ENERGIE

Ce chapitre se rapporte aux émissions qui ne proviennent pas de l’usage de l’énergie. Cette
catégorie englobe des réactions chimiques ou biologiques diverses (dont les émissions
résultant du métabolisme de bactéries diverses) et les fuites sans réaction chimique
intermédiaire.

Cela concernera par exemple :


- les émanations de protoxyde d'azote à la suite de l'épandage d'engrais azotés,
- les fuites de fluides frigorigènes, utilisés dans les chaînes du froid,
- les émanations de vapeurs de solvants fluorés utilisés dans l'industrie des semi-
conducteurs,
- les émissions de gaz fluorés survenant lors de l'électrolyse de l'alumine,
- les émissions de CO2 liées à la décarbonatation des composés utilisés comme matière
première pour les matériaux de construction (production de chaux, de ciment…)
- etc.

NB : selon la nomenclature « locale », les émissions de CO2 découlant de la réduction du


minerai de fer par du coke sont classées dans les émissions liées à l’usage de l’énergie ou pas.

1.1 EQUIVALENT CARBONE DES PRINCIPAUX GAZ A EFFET DE


SERRE
Une large partie de ces émissions "non énergétiques" fera intervenir des gaz autres que le
CO2. Par définition, l’équivalent carbone d’un gaz autre que le CO2 vaut son PRG à 100 ans
(lequel PRG n’est autre que l’équivalent CO2), tel que défini par le GIEC1, multiplié par
12/44, c’est à dire le rapport entre le poids atomique du carbone (12) et le poids moléculaire
du CO2 (12 + 2*16 = 44). Il convient de noter que les PRG à 100 ans ont varié au fil des
rapports du GIEC (par exemple celui du méthane est passé de 21 dans le rapport de 1995 à 23
dans le rapport de 2001 puis 25 dans le rapport de 2007). Cela est normal, car les PRG, qui
reflètent des effets comparés à celui du CO2, sont en effet dépendants :
- des concentrations des divers gaz à effet de serre déjà présents dans l'atmosphère,
- des cycles naturels des gaz considérés, qui conditionnent leur rythme d'épuration de
l'atmosphère, et donc leur "durée de vie" dans l'air2.

1
GIEC signifie Groupe Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat. L'abréviation anglaise est
IPCC, pour International Panel on Climate Change. Source : IPCC / 2007 / 4th assessment report.
2
Très souvent de l'ordre du siècle
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Le tableau ci-dessous donne les équivalents carbone de divers gaz à effet de serre, basés sur
les PRG à 100 ans publiés dans le rapport de 2007.

Gaz Kg équivalent carbone


par kg de gaz
CO2 0.273
Méthane 6.82
N20 81.3
NOx 10,91
Dichlorométhane 2,37
R134a 390
R404a 1 032
R407c 451
R410a 539
R507 1 050
HFC – 125 955
HFC – 134 273
HFC – 134a 390
HFC – 143 82
HFC – 143a 1 219
HFC – 152a 34
HFC – 227ea 878
HFC – 23 4 036
HFC – 236fa 2 675
HFC – 245ca 281
HFC – 32 184
HFC – 41 41
HFC – 43 – 10mee 447
Perfluorobutane 2 416
Perfluoromethane 2 015
Perfluoropropane 2 408
Perfluoropentane 2 498
Perfluorocyclobutane 2 809
Perfluoroethane 3 327
Perfluorohexane 2 536
SF6 6 218
R11 - CFC (hors kyoto) 1 295
R12 - CFC (hors kyoto) 2 973
R502 - CFC (hors kyoto) 1 232
R22 - HCFC (hors kyoto) 494
R401a -HCFC (hors kyoto) 322
R408a -HCFC (hors kyoto) 409
Tableau 1 : Equivalent carbone de divers gaz à effet de serre. Source IPCC, 2007

Il faut noter que certains gaz à effet de serre mentionnés dans le tableau ci-dessus, malgré leur
fort PRG, ne sont pas pris en compte par le Protocole de Kyoto. C’est notamment le cas des
CFC ou de certains HCFC (R11, R12, R502, R22, R401a et R408a), dont l’éradication était
déjà prévue dans le cadre du Protocole de Montréal, raison pour laquelle il était inutile de
revenir dessus dans le cadre du protocole de Kyoto. Du reste, l’Union Européenne a interdit
(par règlement communautaire), dès 2000, l’emploi des CFC dans les appareils frigorigènes
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neufs, et interdit l’emploi de ces mêmes gaz pour la maintenance et l'entretien des
installations existantes depuis 2001.

De leur côté, les HCFC sont interdits dans les équipements neufs depuis 2004, mais la
recharge des équipements existants restera autorisée jusqu'en 2015 sous certaines conditions.

Pour éviter tout risque d’incompatibilité avec les normes existantes ou en vigueur (ISO
14064, en cours de révision), les émissions liées aux gaz non pris en compte dans le protocole
de Kyoto sont disponibles de manière discriminée dans les tableurs du Bilan Carbone (se
reporter au document méthodologique pour plus de détails).

1.2 EMANATIONS DE PROTOXYDE D'AZOTE DES ENGRAIS


AZOTES
NB : se reporter à l’Erreur ! Source du renvoi introuvable. pour une présentation sous
forme de tableau de ce qui est décrit ci-dessous.

Les engrais azotés de synthèse, désormais d'un usage courant en agriculture dans les pays
industrialisés, contiennent, comme leur nom l'indique, des composés azotés divers, dont des
nitrates (NO3) et leurs dérivés (ammonitrates, urée). Lorsque ces engrais sont épandus sur le
sol, une petite partie des composés azotés initiaux donne, par réduction sous l'action de la
flore microbienne du sol, du protoxyde d'azote (N2O), un puissant gaz à effet de serre qui
s'échappe vers l'atmosphère. Il se forme aussi d'autres gaz à l'occasion de cet épandage, en
proportions mineures toutefois. Le principal d'entre eux est l'ammoniac (NH3).

La fraction de l'azote initial se convertissant en gaz est variable selon les conditions
climatiques, le type de sol, et le type d'engrais. Sous nos latitudes, c’est en moyenne 1% de
l'azote épandu qui va se volatiliser quand il s’agit d’engrais de synthèse (et 1% à 2% quand il
s’agit d’apports organiques - fumier, lisier, purin, etc -). Le poids d'azote épandu est
généralement assez facile à obtenir, dans la mesure où c’est généralement en unités d’azote
(une unité = un kg) que la littérature agronomique donne des indications pour la conduite des
cultures. En d'autres termes, les apports recommandés sont le plus souvent donnés en kg
d'azote par hectare, encore appelés unités d'azote à l’hectare, et non en kg d'engrais.

Dans les rares cas de figure où la seule donnée disponible sera le poids d’engrais de synthèse,
une approximation valable consistera à prendre de un tiers à la moitié du poids pour l’azote
seul (cela dépend du type d’engrais).

Outre ce 1% d’émissions directes sous forme de N2O, environ 10% de l'azote épandu va se
volatiliser sous forme de NH3 et de NOx. Ni le NH3 ni les NOx ne sont des gaz à effet de serre
pris en compte au titre des accords de Kyoto, toutefois, 1% de l’azote contenu dans ce total
NH3 + NOx (soit 0,1% du poids d’azote initial)3 va donner lieu à des émissions de N2O, et ce
terme doit être pris en compte dans les calculs.

3
Source : IPPC 1997 & méthodologie utilisée par le CITEPA pour les inventaires nationaux
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Enfin, outre l’épandage et les retombées atmosphériques précitées, un dernier phénomène est
à prendre en compte4 : il s’agit des émissions de N2O qui vont avoir lieu ailleurs que dans la
surface cultivée, à partir de l’azote lessivé dans les sols (le lessivage est l’export du composé
azoté hors du champ sous l’action de l’eau). En moyenne, 30% de l’azote épandu est lessivé,
et 0,75 % de cet azote lessivé va se retrouver dans du N2O émis à partir du lixiviat, soit au
total 0,23% de l’azote initialement épandu.

De la sorte, le pourcentage de l'azote contenu dans l'engrais qui donne naissance à du N2O est
de :

1% [émissions directes] + (0,1 x 1%) [émissions indirectes ex-NH3 et NOx] + (0,3 x 0,75%)
[émissions indirectes ex-lessivage] = 1,33 % d’azote par rapport à la quantité totale épandue.

Pour obtenir le poids de N2O émis à partir du poids de l'azote seul, il faut rajouter le poids
d'oxygène associé à l'azote. Comme la masse atomique de l'azote est 14 (en négligeant les
isotopes mineurs) et celle de l'oxygène est 16 (même remarque), le facteur multiplicatif
permettant de convertir un poids d'azote en N2O est de 2 *14 + 16 , ou encore 44/28.
2 *14

De la sorte, le poids de N2O émis peut s'obtenir à partir de l'azote apporté dans les engrais
avec la formule :

Poids de N2O émis = (Poids de l'azote épandu) x 1,23% x (44/28)

Ou encore :

Poids de N2O émis = 2,09% x (poids de l'azote épandu)

Le facteur d'émission pour obtenir directement les émissions de N2O en fonction du poids
d'azote contenu dans les engrais épandus sera donc de 2,09%. Compte tenu des fortes
variations possibles d'un champ à un autre, le facteur d'incertitude attaché est de 70%. Des
mesures locales permettent parfois de choisir un facteur d'émission précisément adapté au cas
traité.
Lorsque l’apport d’azote est effectué sous forme organique, les valeurs mentionnées ci-dessus
sont respectivement de :
- 1% à 2% pour les émissions directes de N2O à partir de la surface agricole (pâturage
ou culture),
- 20% pour l'azote épandu qui va se volatiliser sous forme de NH3 et de NOx,
- 1% (inchangé) pour le N2O formé à partir du NH3 et du NOx émis,
- 30% (inchangé) pour le taux de lessivage de l'azote épandu,
- 0,75% (inchangé) pour le taux de conversion de l'azote lessivé en azote de N2O,

4
Source : IPPC 1997 & méthodologie utilisée par le CITEPA pour les inventaires nationaux
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En prenant une valeur médiane de 1,5% pour les émissions directes, le taux de volatilisation
total est de :

1,5% [émissions directes] + (0,2 x 1%) [émissions indirectes ex-NH3 et NOx] + (0,3 x 0,75%)
[émissions indirectes ex-lessivage] = 1,93 % d’azote par rapport à la quantité totale épandue.

1.3 FUITES DE FLUIDES FRIGORIGENES


La majeure partie des fluides frigorigènes modernes sont des dérivés halogénés
d'hydrocarbures, c'est à dire qu'ils sont obtenus en substituant, dans une molécule
d'hydrocarbure (CnHp), tout ou partie de l'hydrogène par des molécules de gaz halogènes
(fluor, chlore, brome, iode). Ces fluides (HFC, CFC, HCFC notamment), gazeux à la pression
atmosphérique, sont de puissants gaz à effet de serre, de telle sorte que, même émis en
quantités minimes, ils peuvent représenter une fraction significative du total des émissions de
gaz à effet de serre pour un site donné.

Or de telles émissions vont survenir dès lors qu’une installation de froid est exploitée - ou
même entreposée - quelque part. En effet, les circuits contenant les fluides frigorigènes ne
sont jamais complètement étanches, et, en fonctionnement normal, entre 1% et 30% du fluide
contenu dans l’appareil s’échappe dans l’atmosphère sur une année. Ces mêmes appareils, une
fois mis au rebut, sont aussi source d’émissions, soit qu’ils soient démantelés sans
récupération totale du fluide, soit qu’ils soient entreposés « quelque part » en continuant à fuir
au fil du temps.

Cela étant, la manière la plus exacte d’inventorier ces fuites - en déterminant le poids de
fluide contenu dans l’appareil au début et à la fin de l’année, par exemple - ne sera que
rarement accessible à la personne réalisant le Bilan Carbone d’un site contenant un groupe
froid. Nous proposons donc ci-dessous des manières d’approcher ces fuites, à partir de
données plus aisément accessibles.

Ces méthodes, qui permettent d’évaluer des masses de gaz ayant fui, sont indépendantes de la
nature du gaz utilisé. Dans tous les cas de figure, il faudra donc soit disposer de cette
information de manière séparée, soit prendre par défaut un gaz couramment utilisé dans les
appareils de froid.

1.3.1 Froid commercial

1.3.1.1 Caractéristiques techniques


Le terme « froid commercial » désigne les équipements qui servent à conserver, dans les
magasins (de l’épicerie de quartier à l’hypermarché) des produits (le plus souvent des
aliments) au froid (bacs réfrigérants, bacs à surgelés, etc).

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Pour cette catégorie d’appareils, nous proposons deux types d’approches :


- une approche utilisable lorsque les caractéristiques techniques des équipement (charge
ou puissance frigorifique) sont connues,
- une approche « dégradée » utilisable lorsque seule la surface de vente est connue, ou
évaluable en ordre de grandeur. En pratique cette approche passe par une estimation
intermédiaire qui attribue à un type de commerce donné une puissance frigorifique
moyenne par unité de surface.

Une première caractéristique qui discrimine les équipements de froid est la température du
compartiment réfrigéré : un système est dit en froid négatif lorsque le compartiment réfrigéré
est à une température inférieure à 0°C, et il est en froid positif sinon.

Ensuite, les équipements fonctionnant en froid positif peuvent être rangés dans deux sous-
catégories :
- les systèmes directs désignent les équipements qui ne disposent que d’un seul circuit
frigoporteur - contenant le fluide frigorigène5 - qui va du compresseur/échangeur au
compartiment réfrigéré,
- les systèmes indirects désignent les équipements qui disposent d’un échangeur
intermédiaire : un premier circuit, qui contient un fluide frigorigène pouvant changer de
phase, va du compresseur à un échangeur, où il transfère ses frigories à un deuxième
circuit (contenant un fluide qui n’a pas besoin de changer de phase) qui va de
l’échangeur au compartiment réfrigéré.

Les systèmes indirects sont techniquement plus complexes, puisqu’il faut un composant
supplémentaire dans l’appareil. Leur avantage est que le circuit primaire (celui qui part du
compresseur) est moins long et donc contient moins de fluide frigorigène, ce qui limite la
quantité qui fuit (cette dernière est souvent proportionnelle à la charge en fluide).

Dans tous les cas de figure (froid négatif ou non, système direct ou non) l’âge joue un rôle
important dans les taux de fuite : plus un appareil est vieux, plus son taux de fuites augmente.
Ceci expliquant cela, les données présentées plus bas sont souvent différentes selon que
l’appareil a plus de 3 ans d’âge, ou moins. En cas de rénovation d’une installation de plus de 3
ans d’âge, c’est la date de la rénovation qui sert de nouveau point de départ.

Enfin un sous-ensemble des installations de réfrigération s’intitule les meubles autonomes, ce


qui désigne de petits appareils de réfrigération qui se trouvent généralement dans les
commerces de proximité.

5
Outre son aptitude à être un bon caloporteur ou frigoporteur, la caractéristique d’un fluide frigorigène
est son aptitude à changer de phase - gazeux vers liquide ou réciproquement - à des températures et
des pressions pas très éloignée des conditions normales (pression atmosphérique, température de 0°C).
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1.3.1.2 Données de référence


1.3.1.2.1 Approche par les caractéristiques des équipements

Ce qui suit présente les valeurs à utiliser pour évaluer le poids de gaz qui fuit annuellement ou
en fin de vie. Il ne s’agit pas de facteurs d’émission à proprement parler, puisque cette
information sur les fuites doit être complétée avec la nature du gaz et l’équivalent carbone de
ce dernier pour aboutir à des émissions.

Le tableau ci-après donne, pour chaque type d’installation, la charge en fluide frigorigène (en
kg/kWh frigo), le taux de fuites en fonctionnement normal et en fin de vie. Pour s’en servir, il
faut donc disposer de la puissance frigorigène de l’appareil (ou directement de sa charge en
fluide, auquel cas il suffit d’appliquer la charge les pourcentages des deux colonnes de droite
en fonction du contexte).

Système, niveau de température et âge de Charge Taux de fuites Taux de fuites


l'installation (kg/kW frigo) annuelles en fin de vie
Meubles autonomes 0,3 0,5% 65%
Froid positif, système direct (> 3 ans d’âge) 2 30% 20%
Froid positif, système direct (< 3 ans d’âge) 2 15% 20%
Froid positif, système indirect (> 3 ans d’âge) 0,8 30% 20%
Froid positif, système indirect (< 3 ans d’âge) 0,8 15% 20%
Froid négatif (> 3 ans d’âge) 3,5 30% 20%
Froid négatif (< 3 ans d’âge) 3,5 15% 20%
Tableau 2 : Caractéristiques du froid commercial - Approche par les types
d’équipements (ADEME-ARMINES, 2007)6

1.3.1.2.2 Approche par les surfaces de vente

Cette approche correspond au cas de figure où seule la surface de vente d’un magasin est
connue. Par défaut on prendra l’option « système direct » si le type d’appareil n’est pas
connu. Le tableau ci-après fournit les valeurs à utiliser en fonction de la surface de vente.

Type de surface et taille Kg de fluide Taux de fuites Taux de fuites


2
par m de annuelles en fin de vie
surface de
vente
2
magasin de proximité (120 à 400 m ) 0,65 10% 50%
2
supermarché système direct (400 à 2 500 m ) 0,27 22% 20%
2
hypermarché système direct (2 500 à 15 000 m ) 0,29 30% 20%
toutes surfaces systèmes indirects (frigoporteur) 0,12 10% 20%
Tableau 3 : Caractéristiques du froid commercial - Approche par les surfaces de vente
(ADEME-ARMINES, 2007)7

6
Source : ADEME –ARMINES, 2007 / Inventaire des fluides frigorigènes et de leurs émissions –
France – Année 2005
7 Source : ADEME –ARMINES, 2007 / Inventaire des fluides frigorigènes et de leurs émissions –
France – Année 2005.
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1.3.2 Froid industriel


Pour les systèmes industriels, nous allons retrouver un raisonnement voisin de celui tenu pour
les commerces : soit les caractéristiques techniques des appareils (puissance, type de système,
gamme de température, etc) sont connues, auquel cas il faut choisir la ligne qui correspond
dans les tableaux ci-dessous, soit les caractéristiques des appareils sont inconnues à
l’exception de la puissance frigorifique installée, auquel cas une valeur moyenne toutes
catégories sera proposée.

L'incertitude sur les valeurs obtenues est de 50% dans tous les cas de figure, sauf pour la
valeur la plus agrégée pour laquelle elle est de 80%.

NB : les § ci-dessous ne proposent rien permettant de partir de données macroscopiques


(comme la surface de vente pour les commerces), comme la production annuelle exprimée en
unités ou en euros, la surface occupée ou le nombre d’emplois.

1.3.2.1 Industries agroalimentaires


Le tableau ci-dessous fournit les données permettant de calculer la charge en fluide à partir de
la puissance frigorifique, suivant le système de froid utilisé, ainsi que les taux de fuites en
fonctionnement normal et en fin de vie.

kg de fluide Taux de Taux de fuites


Système
par kW frigo fuites annuel en fin de vie
Système direct, température moyenne (réfrigération) 5,5 15% 15%
Système direct, température basse (surgélation) 8,8 15% 15%
Système indirect, température moyenne (réfrigération) 2 15% 15%
Système indirect, température basse (surgélation) 3 15% 15%
Tableau 4 : Caractéristiques du froid industriel pour l’agroalimentaire (ADEME-
ARMINES, 2007)8

1.3.2.2 Tanks à lait


Les tanks à lait sont utilisés, dans les exploitations agricoles ou les industries
agroalimentaires, pour conserver le lait au froid avant stérilisation et conditionnement. L’unité
de référence pour évaluer les fuites n’est pas la puissance installée, mais la capacité de
stockage.
3
Tanks à lait kg de fluide par m de Taux de fuites annuel Taux de fuites en fin de
stockage vie
2,1 5% 15%
Tableau 5 : Caractéristiques des tanks à lait (ADEME-ARMINES, 2007)9

8
Source : ADEME –ARMINES, 2007 / Inventaire des fluides frigorigènes et de leurs émissions –
France – Année 2005.
9
Source : ADEME –ARMINES, 2007 / Inventaire des fluides frigorigènes et de leurs émissions –
France – Année 2005
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1.3.2.3 Autres industries


1.3.2.3.1 Systèmes à température positive

Cette catégorie concerne essentiellement des groupes froid servant à produire de l’eau
rafraîchie ou quasi glacée, fonctionnant en température positive. Ces appareils sont
techniquement identiques à ceux utilisés pour le froid tertiaire (climatisation, conditionnement
d'air).

Le tableau ci-dessous indique les données à utiliser pour évaluer la charge en fluide suivant le
système de froid utilisé, ainsi que les taux de fuites en fonctionnement normal et en fin de vie
pour ces systèmes.

Température positive (groupes kg de fluide par Taux de Emissions en fin de vie


refroidisseurs d'eau – production d'eau kW frigo fuites annuel
glacée)
Type d'équipement
Compresseur centrifuge rénové, tout 1 15% 50%
mode de condensation
Compresseur centrifuge neuf, 0.2 10% 20%
condensation à eau
Compresseur centrifuge neuf, 0.25 10% 20%
condensation à air
Compresseur volumétrique forte 0.2 5% 20%
puissance, condensation à eau
Compresseur volumétrique forte 0.35 5% 20%
puissance, condensation à air
Compresseur volumétrique moyenne 0.25 5% 50%
puissance, condensation à eau
Compresseur volumétrique moyenne 0.3 5% 50%
puissance, condensation à air
Compresseur volumétrique petite 0.25 10% 50%
puissance, condensation à eau
Compresseur volumétrique petite 0.3 10% 50%
puissance, condensation à air
Tableau 6 : Caractéristiques du froid industriel - Systèmes à température positive
(ADEME-ARMINES, 2007)10

Une agrégation regroupant les "groupes de production d'eau glacée / climatisation" est
possible. Elle "moyenne" les valeurs ci-dessus et correspond donc aux résultats suivants : 0,25
kg de fluide par kW frigo, 15% de fuites annuelles, et 30% de fuites en fin de vie.

1.3.2.3.2 Systèmes à température négative

Le tableau ci-après donne la charge de fluide rapportée à la puissance frigorifique, suivant la


température du compartiment réfrigéré, ainsi que les taux de fuites en fonctionnement normal
et en fin de vie pour les systèmes à température négative.

10
Source : ADEME –ARMINES, 2007 / Inventaire des fluides frigorigènes et de leurs émissions –
France – Année 2005
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Chapitre 3 – Facteurs associés aux émissions ne provenant pas de l’usage de l’énergie 11 / 16
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Température négative kg de fluide par kW frigo Taux de fuites annuel Taux de fuites en fin
de vie
Moyenne (-15°C à -30°C) 1 15% 50%
Basse (inf à -30°C) 1,6 15% 50%
Tableau 7 : Caractéristiques du froid industriel – Systèmes à température négative
(ADEME-ARMINES, 2003)11

1.3.2.4 Moyenne toutes industries


Lorsque la seule caractéristique connue d’un appareil utilisé dans l’industrie est sa puissance
frigorifique, sans autre précision, nous proposons d’utiliser ce qui figure dans le tableau ci-
desous, qui correspond à la moyenne pour les industries agroalimentaires.

Système kg de fluide par Taux de fuites Taux de fuites en


kW frigo annuel fin de vie
"moyenne" groupe froid 2,6 15% 50%
Tableau 8 : Valeurs par défaut, tous types d’appareils confondus12

Comme précisé ci-dessus, l'incertitude est alors de 80%.

1.3.3 Froid tertiaire (climatisation)


Il existe deux grandes catégories de systèmes de climatisation tertiaire (servant à rafraîchir
l’air de bureaux ou locaux de travail) :
- les systèmes où le groupe froid sert à produire de l’eau fraîche ou glacée (climatisation
à eau), laquelle sert ensuite de frigoporteur vers les pièces à rafraîchir, exactement
comme l’eau chaude d’un chauffage central sert à transporter la chaleur de la chaudière
vers les pièces à réchauffer.
- les systèmes où l'air d’une pièce entre directement en contact avec le circuit primaire
du groupe froid, sans circuit intermédiaire (climatisation à air).
Pour les climatisations à eau, les dispositifs étant techniquement identiques à ce qu’ils sont
pour la production d’eau glacée, les valeurs permettant d’évaluer la charge puis les fuites à
partir de la puissance frigorifique sont les mêmes (cf « autres industries » ci-dessus).

kg de fluide par kW Taux de fuites Taux de fuites en fin de vie


frigo annuel
13
Climatisation à eau glacée 0,25 15% 30%
14
Climatisation à air 0,3 10% 50%
Tableau 9 : Caractéristiques du froid tertiaire (climatisation)

L'incertitude associée à ces valeurs est de 50%.

11
Source : ADEME - ARMINES /2003 / p37-38.
12
Source : ADEME – ARMINES / 2002 / p39.
13
Source : ADEME –ARMINES, 2007 / Inventaire des fluides frigorigènes et de leurs émissions –
France – Année 2005
14
Source : ADEME - ARMINES / Août 1999 (et actualisation estimée par l’Ademe)
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1.4 AUTRES CAS


En dehors des cas évoqués ci-dessus, la prise en compte des gaz ne provenant pas de la
combustion nécessitera le plus souvent une investigation spécifique (par exemple pour la
production de clinker, les émissions de CO2 liées à la décarbonatation sont à calculer en
fonction de la teneur en carbone du calcaire utilisé).

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ANNEXE 1 : Facteurs de volatilisation de l’Azote


Nous reproduisons ci-dessous un extrait de l’étude « Elaboration d’un référentiel
méthodologique pour la réalisation d’Analyses de Cycle de Vie appliquées aux biocarburants
de première génération en France » 2005, synthétisant la méthode de calcul du facteur de
conversion de l’azote épandu en N2O émis. Ces données sont extraites du rapport IPCC 2006,
volume 4, chapitre 11.

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Equivalent carbone de divers gaz à effet de serre. Source IPCC, 2007 .................. 4
Tableau 2 : Caractéristiques du froid commercial - Approche par les types d’équipements
(ADEME-ARMINES, 2007)...................................................................................................... 9
Tableau 3 : Caractéristiques du froid commercial - Approche par les surfaces de vente
(ADEME-ARMINES, 2007)...................................................................................................... 9
Tableau 4 : Caractéristiques du froid industriel pour l’agroalimentaire (ADEME-ARMINES,
2007) ............................................................................................................................... 10
Tableau 5 : Caractéristiques des tanks à lait (ADEME-ARMINES, 2007) ............................. 10
Tableau 6 : Caractéristiques du froid industriel - Systèmes à température positive (ADEME-
ARMINES, 2007)..................................................................................................................... 11
Tableau 7 : Caractéristiques du froid industriel – Systèmes à température négative (ADEME-
ARMINES, 2003)..................................................................................................................... 12
Tableau 8 : Valeurs par défaut, tous types d’appareils confondus ........................................... 12
Tableau 9 : Caractéristiques du froid tertiaire (climatisation).................................................. 12

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