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Principes mathématiques de la philosophie naturelle

Newton, Isaac

A Paris, 1756

ETH-Bibliothek Zürich

Shelf Mark: Rar 4465

Persistent Link: http://dx.doi.org/10.3931/e-rara-1743

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PRINCIPES
MATHÉMATIQUES
DELA

PHILOSOPHIE NATURELLE*
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PRINCIPES

MATHÉMATIQUES
DE LA

PHILOSOPHIE NATURELLE,

Far feue Madame la Marquised u Chastellet.

TOME PREMIER.

A PARIS, /

ÇDësaint & Saillant , rue S. Jean de Beauvaisr


Clez ^ LAÉfiBÉRî, rue & à coté de la Comédie Françoise ,
) au Parnasse,

m, aca fv l
JFEC APPRORATION ',.ET PRIVILEGE DU ROI?
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AVERTISSEMENT
7
DE L' E D I T E U R-
Et Ouvrage est composé de deux Parties.
La premiere est une traduction du texte lit¬
téral des Principes Mathématiques de la Philosophie Na¬
turelle. Il est presque superflu d’avertir quelle a été
faite fur la derniere édition de 1726 , édition qui
femporte sur toutes les précédentes par rapport aux
corrections suggérées par des idées postérieures , Sc
par les remarques de quelques célébrés Mathémati¬
ciens . L ’iílustre Interprète , plus jalouse de saisir
i’eíprit de f Auteur , que ses paroles , n’a pas craint en
quelques endroits ff ajouter ou de transposer quel¬
ques idées pour donner au sens plus de clarté . En
conséquence on trouvera souvent Newton plus intel¬
ligible dans cette traduction que dans f original ; Sc
même que dans la traduction Angloise . En effet on
s est tellement attaché dans cette derniere au texte
littéral de f Auteur , que s'il y a quelque ambiguïté
dans le Latin , on la retrouve dans fAnglois . Tant
de timidité donneroit lieu de soupçonner l’Auteur
d avoir faiblement entendu son original , Sc d ’avoir
use de la ressource ordinaire en pareil cas : c’est de ren -?
dre les mots quand on ne peut rendre les choses . Nous
Tome I, Z
ij AVERTISSEMENT,
aimons pourtant mieux penser que cette scrupuleuse
fidélité víent d’un autre motif , Sc^attribuer à un cer¬
tain respect íì justement acquis à oet immortel Ouvra¬
ge , respect qui a engagé son Traducteur à le rendre
trait pour trait.
A l’égard de la confiance que le Public doit avoir
dans cette traduction , il suffit de dire qu elle a été
faite par feue Madame la Marquise du Chatdet , A
qsselie a été revue par M. Clairault.
La seconde partie de l’Ouvrage est un Commen¬
taire des endroits des principes , relatifs au íystême
du monde,. Çe Commentaire est lui- même divisé en
deux parties , dans lapremiere desquelles on expose
de la maniéré la plus sensible, les principaux phéno¬
mènes dépendans de Pattraction : ces découvertes
jusqssàprésent hérissées de tant d’épines , seront dé¬
formais accessibles à tous les Lecteurs capables de
quelque attention , qui auront de légeres notions
Sc

des Mathématiques.
A cette partie du Commentaire en succède une
plus sçavante. On y donne par analyse la solution
des plus beaux problèmes du íystême du monde : on
y examine la forme qu ont réellement ou qu’auroient
les orbites des planètes dans les différentes hypo¬
thèses de pesanteur , Pattraction qu exerceroient des
corps de différentes figures , la réfraction de la lu¬
mière , effet de Pattraction des parties insensibles des
corps , la théorie de la figure de la terre Sc celle des
marées. Toutes ces recherches font tirées pour la pffir
part ou des Ouvrages de M. Clairault, ou des cahiers
qu il donnoit en forme de leçons à M. le Comte du
AVERTISSEMENT . iij
Châtelet Lomont, fils de l’illustre Marquise. L’avant
derniere section est un excellent précis de son Trai¬
té sur la figure de la terre. La dissertation du Sçavant
M. Daniel Bernoulli,qui a remporté le prix pro¬
posé pour la question des marées forme le fond de la
derniere : elle est de plus augmentée de diverses notes
Sc éclaircissemens que f Auteur a communiqués.
On s’étonnera fans doute que ce Commentaire ne
s’étende pas plus loin ; mais je lai déja dit , ion Au¬
teur a cru devoir se borner à ce qui concerne plus
particulièrement le système du monde , Dans cette
vue , il n’a pas jugé nécessaire de commenter la par¬
tie des Principes qui contient la théorie des fluides.
D’aiileurs cette théorie a été traitée par tant de mains,
Sc en particulier avec tant de succès par MM. Daniel
Bernoulli Sc à’Alembert,dont les écrits font entre
les mains de tout le monde , qu il devenoit superflu
d’y toucher . A Pégard de la théorie des Comètes ,
on trouve dans la premiere partie du Commentaire
un article entier qui les concerne Sc qui doit suffire.
La détermination géométrique de la forme de leurs
orbites est contenue dans le problème général des tra¬
jectoires , & cest dans les traités d’Astronomie qu on
doit chercher la maniéré d’en déterminer la forme Sc
la position d'après les observations. M. le Monnier
a suffisamment rempli cet objet dans ses élémens
d'Astronomie , Sc ceux qui ne trouveroient pas une
clarté suffisante dans le texte même du troisième livre
des Principes de M . Newton peuvent, recourir à
ccs élémens comme à un excellent Commentaire.
II riy a que la théorie des planètes secondaires dont
á ij
WAVERTISSEMENT.
le manque dans cet Ouvrage fembleroit plus diffi¬
cile à justifier; mais au tems où M . Clairault travail-
loit avec Madame du Chatelet, il étoit encore trop
peu content , & de ce que Newton avoit fait fur ce
sujet , Sc de ses idées propres , pour lui en rien com¬
muniquer . Cette partie intéressante du système du
Monde n’a reçu que depuis peu cette perfection qui
lui manquoit . Pour suppléer à ce défaut , on doit
con¬
sulter la pièce de M . Clairault qui a remporté le
prix
,
de ? Académie de Peteríbourg fur la théorie de la Lune
M , d’Alember t
Sc la premiere partie de f Ouvrage que
vient de publier fous le titre de Recherches sur quelques
points importuns du (yflème du Monde.
C’est-làtoutce qu’en qualité d’Editeurs nous avons
adiré de cet Ouvrage . M. de Voltaire a pris la peine
de tracer le caractère de la fçavante Dame qui en est
i ’Auteur . La Préface Historique qu on lit à la fuite
decet Avertissement est de cet homme célébré.
í!
K'^ K
3 $îí

PRÉFACE HISTORIQUE-

C ETTE traduction que les plus íavans


de France dévoient faire, & que Hommes
les autres doi¬
vent étudier , une femme l'a entreprise achevée à
Sc

f étonnement & à la gloire de son pays. Gabrielle-


Emilie de Breteuil ., Marquise du Châtelet , est s Au¬
teur de cette Traduction , devenue nécessaire à tous
ceux qui voudront acquérir ces profondes connois-
sances , dont le monde est redevable au grand New¬
ton.
C’eût été beaucoup pour une femme de íçavoir la
Géométrie ordinaire , qui n est pas même une intro¬
duction aux vérités sublimes contenues dans cet
Ouvrage immortel . On lent assez qssil falloit que
Madame la Marquise du Chastelet fût entrée bien
avant dans la carrière que Newton avoit ouverte , ÔC
qu’elle possédât ce que ce grand homme avoit en¬
seigné. On a vu deux prodiges : l’un , que Newton
ait fait cet Ouvrage ; f autre , qu’une Dame fait tra¬
duit & fait éclairci.
Ce ssétoit pas son coup d’essai, elle avoit aupa¬
ravant donné au Public une explication de la Phi¬
losophie de Léibnitz íòus le titre destitutions de
Physique , addressées à son fils, auquel elle avoit
enseigné eile-même la Géométrie.
Le Diícours préliminaire qui est à la tête de lès
Institutions est un chef d’œuvre de raiíon & d’élo-
vj P R Es F A C E.
quence : eîie a répandu dans le reste du Livre une
méthode & une clarté que Léibnitz n’eut jamais, Sc
dont ses idées ont besoin , soit qu’on veuille seule¬
ment les entendre , soit qu’on veuille les réfuter.
Après avoir rendu les imaginations de Léibnitz
intelligibles , son esprit qui avoit acquis encore de
la force A de la maturité par ce travail même , com¬
prît que cette Métaphysique si hardie , mais si peu
fondée , ne méritoit pas ses recherches . Son ame
étoit faite pour le sublime , mais pour le vrai. Elle
sentit que les monades l’harmonie préétablies dé¬
Sc

voient être mises avec les trois élémens de Descartes,


Sc que des systèmes qui n’étoient qu’ingénieux , n’é-

toient pas dignes de f occuper . Ainsi, après avoir eu


le courage d’embellir Léibnitz , elle eut celui de l’a-
bandonner : courage bien rare dans quiconque a em¬
brassé une opinion , mais qui ne coûta guères d’efforts
à une ame qui étoit passionnée pour la vérité.
Défaite de tout esprit de système, elle prit pour
íà régie celle de la Société Royale de Londres,
Nullius in verba ; Sc c ’est parce que la bonté de son
esprit savoir rendue ennemie des partis & des systè¬
mes , quelle se donna toute entière à Newton . En
effet Newton ne fit jamais de système, ne supposa
jamais rien , n’enseigna aucune vérité qui ne fût fon¬
dée sur la plus sublime Géométrie ou fur des expé¬
riences incontestables. Les conjectures qu’il a bazar¬
dées à la fin de son Livre sous le nom de Recher¬
ches , ne font que des doutes , il ne les donne que
pour tels ; il seroit presque impossible que celui qui
Sc

n’avoit jamais affirmé que des vérités évidentes , n’eût


pas douté de tout le reste.
P R E’ F A C E, vij
Tout ce qui est donné ici pour principe , est en
effet digne de ce nom , ce sont les premiers reíîdrts
de la nature , inconnus avant lui : & il n’est plus per¬
mis de prétendre à être Physicien fans les connoî-
tre.
Il faut donc bien fe garder d’envifager ce Livre
comme un système , c’est- à- dire comme un amas de
probabilités qui peuvent servir à expliquer bien ou
mal quelques effets de la Nature.
S’il y avoit encore quelqu ’un d’affez absurde pour
soutenir la matière subtile Sc la matière cannellée,
pour dire que la terre est un soleil encroûté , que la
lune a été entraînée dans le tourbillon de la terre , que
la matière subtile fait la pesanteur , Sc toutes ces au¬
tres opinions romanesques substituées à l’ignorance
des Anciens , on diroit : Cet homme est Cartésien.
S’il croyoit aux monades , on diroit : Il est Léibnitien ;
mais on ne dira pas de celui qui íçait les élémens d’Eu-
clide , Qu ’iì est Euclidien : ni de celui qui fçaìt d’après
Galilée en quelle proportion les corps tombent ,Qu ’il
est Galiléiste . Aussi en Angleterre ceux qui ont
appris
le calcul infinitésimal , qui ont fait les expériences de
la lumière , qui ont appris les loix de la gravitation,
ne font point appellés Newtoniens : c est le privilège
de Terreur de donner son nom à une Secte.
Si Platon avoit trouvé des vérités , il n’y eût
point
eu de Platoniciens , & tous les hommes auroient ap¬
pris peu à peu ce que Platon avoit enseigné ; mais
parce que dans l’ignorance qui couvre la terre , les
uns s’attachoient à une erreur , les autres à une autre,
on combatoit fous différents étendards : il y avoit
viij PREFACE
des Péripatéticiens , des Platoniciens , des Épicuriens,
des Zénonìstes , en attendant qustly eût des Sages.
Si on appelle encore en France Newtoniens les
Philosophes qui ont joint leurs connoistances à celles
dont Newton a gratifié le genre humain , ce nest
que par un reste d’ignorance & de préjugé . Ceux
qui sçaventpeu Sc ceux qui sçavent mal , ce qui com¬
pose une multitude prodigieuse , s’imaginérent que
Newton n’avoit fait autre choie que combattre Des
cartes , à peu près comme avoitfait Gassendi : ils en¬
tendirent parler de ses découvertes , & ils les prirent
pour un système nouveau . C’est ainsi que quand
Barvée eut rendu palpable la circulation du sang,
on s’éleva en France contre lui : on appellaHarvéistes
Sc Circuíateurs ceux qui osoient embraser la vérité
nouvelle que le Public ne prenoit que pour une opi¬
nion . Il le faut avouer , toutes les découvertes nous
íont venues d’ailleurs , & toutes ont été combatues.
Il n'y a pas jusquaux expériences que Newton avoit
faites fur la lumière , qui n’ayent essuyé parmi nous
de violentes contradictions . Il n’est pas surprenant
après cela que la gravitation universelle de la ma¬
tière ayant été démontrée , ait été aussi combatue.
Il a fallu , pour établir en France toutes les sublimes
vérités que nous dévons à Newton , laisser passer la
génération de ceux qui ayant vieilli dans les erreurs
de Deícartes , turpè putaverunt parere minoribus, St
qua imberbes didicêre, sénés perdenda fateri.
Madame du Châtelet a rendu un double service
à la postérité en traduisant le Livre des Principes,
Sc en fenrichissantd’un Commentaire . Il est vrai
que
PREFACE. ix
que la Langue Latine dans laquelle il est écrit , est
entendue de tous les íçavans ; mais il en coute tou¬
jours quelques fatigues à lire des choses abstraites
dans une Langue étrangère : d’ailleurs le Latin n’a
pas de termes pour exprimer les vérités mathéma¬
tiques ScPhysiques qui manquoient aux anciens.
Il a fallu que les modernes créassent des mots
nouveaux pour rendre ces nouvelles idées. CJest un
grand inconvénient dans les Livres de sciences. Sc il
faut avouer que ce n’est plus gueres la peine d écrire
ces Livres dans une Langue morte , à laquelle il
faut toujours ajouter des expressions inconnues à
l’arrtiquité , â qui peuvent causer de f embarras. Le
Français qui est la Langue courante de l’Europe , Sc
qui s’est enrichi de toutes ces expressions nouvel¬
les nécessaires , est beaucoup plus propre que le
Sc

Latin à répandre dans le monde toutes ces connoisi-


fànces nouvelles.
A l’égard du Commentaire Algébrique , e’est urî
Ouvrage au dessus de la traduction . Madame du
Châtelet y travailla sor les idées de M. Clairaut : elle
sit tous les calculs elle-même , A quand elle avois
achevé un Chapitre , M. Clairaut i’examinoit Sc le
corrigeoit . Ce n' est pas tout , il peut dans un travail
si pénible échaper quelque méprise ; il est très -aisé
de substituer en écrivant un signe à un autre ; M>
Clairaut faisoit encore revoir par un tiers les calculs,
quand ils étoient mis au net , de forte qu’ii est mo¬
ralement impossible qssii so soit glissé dans cet Ou¬
vrage une erreur d’inattention ; & ce qui le sorois
du moins:autant , c’est qu un Ouvrage où M.Ciai-
Tome 1, L
X P R E ' FACE.
son
raut a mis la main , ne fût pas excellent en
genre.
Autant qu’on doit s’étonner qu’une femme ait été
de si grandes
capable dune entreprise qui demandoit , autant dcit -on
lumières & un travail si obstiné
en¬
déplorer ía perte prématurée . Elie n’avoit pas , lors-
core entierement terminé le Commentaire
quelle prévit que la mort pouvoit f enlever ; elle
or¬
étoit jalouse de íà gloire & n’avoit point cet
gueil de la fausse modestie , qui consiste à paroître
mépriser ce qu on souhaite , & à vouloir paroître
supérieure à cette gloire véritable , la seule récom¬
pense de ceux qui servent le Public , la seule
digne
des grandes âmes , qssil est beau de rechercher
, &
est inca-r
qu on n' affecte de dédaigner que quand on
pable d’y atteindre.
Elle joignit à ce goût pour la gloire , une simpli¬
cité qui ne f accompagne pas toujours , mais femmequi est
souvent le fruit des études sérieuses. Jamais
ne fut si savante qu elle , & jamais personne ne
mé¬
:
rita moins qu’on dît d’elle , Cest une femme savante
qui
elle ne parloir jamais de science qu’à ceux avec
elle croyoit pouvoir s’instruire , & jamais n en parla
pour se faire remarquer . On ne la vie point rassem¬
bler de ces Cercles où il se fait une guerre d’eíprit,
où l’on établit une eípéce de tribunal , où l' on juge
son siecle , par lequel , en récompense , on est jugé
so¬
très -séverement . Elle a vécu lon ^tems dans des
ne
ciétés où l’on ignoroit ce quelle étoit , & elle
prenoit pas garde à cette ignorance.
Née avec une éloquence singulière , cette élo-
PREFACE. xj
quence ne se déployoit que quand elle avoît des
objets dignes d’elle. Ces Lettres où il ne s’agit que
de montrer de l’eíprit , les petites finesses, ces tours
délicats que Ton donne à des choses ordinaires ,
nentroient point dans l’immensité de ses talents;
le mot propre , la précision , la justesse la force
Sc

croient le caractère de son éloquence ; elle eût


plutôt écrit comme Pascal Nicole , que comme
Sc

Madame de Sevigné. Mais cette fermeté sévère Sc


cette trempe vigoureuse de son esprit ne le rendoient
pas inaccessible aux beautés de sentiments : les char¬
mes de la Poésie de i’Eloquence la pénétroient,
Sc

Sc jamais oreille ne fut plus sensible à fharmonie.


Elle íavoit par cœur les meilleurs vers , Sc ne pou¬
voir souffrir les médiocres . C'étoit un avantage
qu’elíe eut fur Newton , d’unir à la profondeur de la
Philosophie , le goût le plus vif & le plus délicat
pour les Belles Lettres.
On ne peut que plaindre un Philosophe réduit à
la sécheresse des vérités , Sc pour qui les beautés de
l’imagination du sentiment sont perdues.
Sc

Dès ía tendre jeunesse elle avoir nourri son esprit


de ía lecture des bons Auteurs , en plus d' une Langue ;
elle avoit commencé une traduction de l’Enéïde
dont j’ai vû plusieurs morceaux remplis de l ame de
son Auteur : elle apprit depuis l’Itaiien & f Anglais.
Le Tasse Sc Milton lui étoient aussi familiers que
Virgile : elle sir moins de progrès dans i’Eípagnol,
parce qu’on lui dit qu’ií n’y a gueres , dans cette
Langue , qu un Livre célébré , Sc que ce Livre est
frivole.
xij P R E’ F A C E.
L ’étude de sa Langue fut une de ses principales
occupations : il y a d’elle des remarques manuscrites ,
dans lesquelles on découvre , au milieu de fincerti-
tude de la Grammaire , cet esprit philosophique qui
doit dominer par tout Sc qui est le sil de tous les
labyrinthes.
Parmi tant de travaux que le savant le plus labo¬
rieux eût à peine entrepris , qui croiroit qu’elle
trouvât du tems , non seulement pour remplir tous
les devoirs de la société , mais pour en rechercher
avec avidité tous les amusemens 1Elle se livroit au plus
grand monde comme à i’étude : tout ce qui occupe
la société étoit de son ressort , hors la médiíànce,.
Jamais on ne f entendit relever un ridicule , elle
n’avoit ni le tems , ni la volonté de s’en apperce-
yoir ; & quand on lui disoit que quelques personnes
ne lui avoient pas rendu justice , elle répondoit quelle
vouloir fignorer . On lui montra un jour je ne fais
quelle misérable brochure dans laquelle un auteur,
qui n’étoit pas à portée de la connoître , avoit osé mal
parler d’elle . Elle dit que íì fauteur avoit perdu son
tems à écrire ces inutilités , elle ne vouloir pas per¬
dre le lien à les lire , Sc le lendemain ayant sçu qu’on
avoit renfermé fauteur de ce libelle , elle écrivit
en íà faveur , íàns qurl fait jamais sçu.
Elle fut regrettée à la Cour de France , autant
qu’on peut f être dans un pays où les intérêts per¬
sonnels font fi aisément oublier tout le reste . Sa mé¬
moire a été précieuse à tous ceux qui font connue
particulièrement , Sc qui ont été à portée de voir
f étendue de son esprit & la grandeur de foui ame,
PREFACE . xiij
îl eût été heureux pour ses amîs quJelle n’eût pas
entrepris cet ouvrage dont les savants vont jouir.
On peut dire d’elle , en déplorant ía destinée, periit
arte sua.
Elle se crut frappée à mort long -tems avant le
coup qui nous fa enlevée : dès lors elle ne songea
plus qu à employer le peu de tems quelle prévoioit
lui rester à finir ce quJelle avoit entrepris , Sc à dé¬
rober à ía mort ce quelle regardoit comme la plus
belle partie d'elle même. L’ardeur Sc l ’opiniatreté du
travail , des veilles continuelles , dans un tems où le
repos fauroit sauvée, amenerent enfin cette mort
qu elle avoit prévue . Elle sentit íà fin approcher , Sc
par un mélange singulier de sentiments qui sem-
bloient íè combattre , on la vit regretter la vie , Sc
regarder la mort avec intrépidité : la douleur d’une
séparation éternelle affligeoit sensiblement íbn ame,
Sc la Philosophie dont cette ame étoit
remplie lui
laiìToit tout son courage. Un homme qui s' arrachant
tristement à fa famille qui le pleure , & qui fait tran¬
quillement les préparatifs d’un long voyage , nest
que le faible portrait de fa douleur Sc de fa fermeté :
de forte que ceux qui furent les témoins de ses der¬
niers momens sentoient doublement sa perte par
leur propre affliction par ses regrets , admiroient
Sc Sc

en même tems la force de son esprit , qui mêloit à


des regrets si touchans une constance si inébranlable.
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****^ 3S£ 85 ®Làr
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PREFACE
DE MONSIEUR NEWTON
ct /ct premiers édition des Principes en 1686.

LESAnciens
, nous
l’
firent beaucoupcomme
de cas de la aMéchanique
pprend Pappus

f interprétation de la nature , les modernes ont Sc


,*
dans

enfin, depuis quelque tems , rejette les formes sub¬


stantielles les qualités occultes , pour rappeller
Sc

les Phénomènes naturels à des loix mathématiques.


On s' est proposé dans ce Traité de contribuer à cet
objet , en cultivant les Mathématiques en ce quelles
ont de rapport avec la Philosophie naturelle.
Les anciens partagèrent la Méchanique en deux
classes; Tune théorique , qui procède par des dé¬
monstrations exactes ; l’autre pratique . De cette der¬
niere ressortissent tous les Arts qu’on nomme Mé-
chaniques , dont cette science a tiré íà dénomination :
mais comme les Artiíàns ont coutume d’opérer peu
exactement , de là est venu qu on a tellement dis¬
tingué la Méchanique de la Géométrie , que tout ce
qui est exact , s est rapporté à celle-ci , ce qui Sc

Pétoit moins , à la premiere . Cependant les erreurs


que commet celui qui exerce un art , font de l’artiste
♦ Co//. Math. Liv. 8 . procem.
P R E’ F A C E. xv
Sc non de fart. Celui opéré moins exactement est
qui
un Méchanicien moins parfait , & conséquemment
celui qui opérera parfaitement , íera le meilleur.
La Géométrie appartient en quelque choie à la
Méchanique ; car c’est de cette derniere que dépend
la description des lignes droites Sc des cercles fur
lesquels elle est fondée . Il est effectivement néces¬
saire que celui qui veut s’instruire dans la Géométrie
lâche décrire ces lignes avant de prendre les pre¬
mières leçons de cette science : après quoi on lui
apprend comment les problèmes se résolvent par le
moyen de ces opérations . On emprunte de la Mé¬
chanique leur solution : la Géométrie enseigne leur
uíàge , Sc íe glorifie du magnifique édifice qu’elíe
éieve en empruntant si peu bailleurs . La Géométrie
est donc fondée sur une pratique méchanique , Sc
elle n est autre chose qssune branche de la Mécha¬
nique universelle qui traite Sc qui démontre sart de
mesurer . Mais comme les Arts usuels s’occupent
principalement à remuer les corps , de -là il est arrivé
que l'on a assigné à la Géométrie , la grandeur pour
objet , & à la Méchanique , le mouvement : ainsi la
Méchanique théorique fera la science démonstrative
des mouvemens qui résultent des forces quelcon¬
ques , des forces nécessaires pour engendrer des mou¬
vemens quelconques.
Les anciens qui ne considérèrent gueres autrement
la pesanteur que dans le poids à remuer , cultivèrent
cette partie de la Méchanique dans leurs cinq
puiííànces qui regardent les arts manuels ; mais nous
qui avons pour objet , non les Arts , mais savan-
xvj PREFACE.
cernent de la Philosophie , ne nous bornant pas à
considérer seulement les puissances manuelles , mais
celles que la nature employé dans ses opérations,
nous traitons principalement de la pesanteur , la lé¬
gèreté , la force électrique , la résistance des fluides
Sc les autres forces de cette eípéce , soit attractives-

soit répulsives : c’est pourquoi nous proposons ce que


nous donnons ici comme les principes Mathémati¬
ques de la Philosophie naturelle . En effet toute la
difficulté de la Philosophie paroi t consister à trouver
les forces qu employé la nature , par les Phénomènes
du mouvement que nous connoissons , êc à démon¬
trer ensuite , par là , les autres Phénomènes . C ’est
l’objet qu on a eu en vue dans les propositions gé¬
nérales du I . 6c 11 . Livre , 6c on en donne un
exemple dans le III. en expliquant le système de
l’Univers : car on y détermine par les propositions
Mathématiques démontrées dans les deux premiers
Livres , les forces avec lesquelles les corps tendent
vers le Soleil 6c les Planètes ; après quoi , à laide des
mêmes propositions Mathématiques , on déduit de
ces forces , les mouvemens des Planètes , des Comè¬
tes , de la Lune 6c de la Mer . Il seroit à desirer que
les autres Phénomènes que nous présente la nature,
pussent se dériver aussi heureusement des principes
înéchaniques : car plusieurs raisons me portent à
soupçonner qu’ils dépendent tous de quelques for¬
ces dont les causes font inconnues , 6c par lesquelles
les particules des corps font poussées les unes vers les
autres , 6c s’unissent en figures régulières , ou font
repoussées & se suyent mutuellement ; Sc c ’est l’igno-
rance
PREFACE . xvij
rance où Ton a été jusques ici de ces forces , qui a
empêché les Philosophes de tenter l explication de r
la nature avec succès. J’eípére que les principes que
fai posés dans cet Ouvrage pourront être de quelque
utilité à cette maniéré de philosopher , ou à quelque
autre plus véritable , si je n’ai pas touché au but.
L’ingénieux M. Haiiey , dont le sçavoir s’étend à tous
les genres de littérature , a non seulement donné ses
soins à cette Edition , en corrigeant les sautes de
l’impreffion , Sc en faisant graver les figures: mais il
est celui quim ’a engagé à la donner . Car après avoir
obtenu de moi ce que j'avois démontré íur la forme
des orbites planétaires , il ne ceíïà de me prier d en
faire part à la Société Royale , dont les instances Sc
les exhortations gracieuses me déterminèrent à son¬
ger à publier quelque choie fur ceíujet . J’y travaillai ;;
mais après avoir entamé la question des irrégularités
de la Lune , & diverses autres concernant les loix Sc
la meíùre de la pesanteur Sc des autres forces , les fi¬
gures que décriroient les corps attirés par des forces
quelconques , les mouvemens de plusieurs corps
entre eux , ceux qui se font dans des milieux résistans,
les forces , les densités Sc les mouvemens de ces
milieux , les orbes enfin des Comètes ; je peníai
qu il étoit à propos d’en différer sédition jusques à
un autre tems , afin d’avoir le loisir de méditer fur ce
qu’il restoit à trouver > Sc de donner un ouvrage
complet au public : ce que je fais à présent . A f égard
des mouvemens lunaires , ce que j'en dis étant en¬
core imparfait , je l ai renfermé dans les corrolaires
de la proposition lxvi. du I. Livre , de crainte
detre
Tome I , í
xviïj ' PREFACE .
obligé d’expoíèr Sc de démontrer chaque point en
particulier : ce qui m’auroit engagé dans une proli¬
xité superflue , à auroit troublé la suite des propo¬
sitions.
J’ai mieux aimé placer dans quelques endroits,
quoique peu convenables , des choses que j’ai trou¬
vées trop tard , plutôt que de changer les numéro des
oppositions Sc des citations qui s’y rapportoient.
Je prie les íçavans de lire cet Ouvrage avec in¬
dulgence , Sc de regarder les défauts qu ils y trouve¬
ront , moins comme dignes de blâme , que comme
des objets qui méritent une recherche plus approfon¬
die Sc de nouveaux efforts.

A Cambridge> du Collège de la Trinité' , le 8 . Mai


i -686 .
18 . NEWTON.
PRÉFACE DE L ’ AUTEUR
à la tète de' la seconde Edition.

C Etteplusieursseconde
Articles Edition
& avec paroit corrigés
quelques dans
additions.
Dans la seconde Section du premier ' Livre on a
rendu plus facile la maniéré de trouver les forces
nécessaires pour faire mouvoir un corps dans des or¬
bites données ; & dans la Section V II . du second
Livre , on a recherché avec plus de foin , la théorie
de .la résistance des fluides, qu on confirme par de
nouvelles expériences . Dans le III . Livre , on dé¬
duit dune façon plus complette , la théorie de la
Lune & la préceflìon des Equinoxes , Sc l’on a ajouté
à la théorie des Comètes un plus grand nombre
d’exemples d’orbites calculées, & avec-plus de foins:
ce qui lui donne une -nouvelle confirmation.

A Londres, ee 28 . Mars 17134 0


I 8. NEWTON.

.r <-

wm
m
*

PREFACE DE L’AUTEUR
. à la troijìéme édition.

D Ans M. Camberton
cette a foin
,dont
Edition
, Docteur en médecine , très-
troisième eu

habile dans ces matières ; on explique plus au long


quelques points concernant lá résistance des milieux,
à on a ajouté quelques nouvelles expériences íur la
chute des graves dans l’air. On explique auísi avec
plus de détail dans le Livre troisième , la démonstra¬
tion qui prouve que la Lune est retenue dans son
orbite par la force de la gravité . Le même Livre est
augmenté des Observations nouvelles faites par M.
Pourtd íur la proportion des axes de Jupiter entre
eux , de même que de quelques autres concernant
la Comete de 1680 , faites en Allemagne par M.
Kirch , Sc qui ne nous font parvenues que depuis
peu. Elles montrent de ;nouveau combien les orbites
paraboliques approchent de celles des Comètes , On
détermine avee plus (Inexactitude forbite de cette
Comète fameuíè , suivant les calculs de M. Halley,
Sc cela dans sellipse ; d où son fait voir que cette
Comete se mouvant dans une orbite de cette íorme -
eut pendant neuf signes , un cours qui ne fut pas
moins régulier que celui des Planètes dans leurs or¬
bites propres . On "y a enfin ajouté la détermination
de l’orbite de la Comète de 1723 , calculée par M.
Bradley , Professeur d’Astrqnomìe à Oxford.
A Londres le I2 Janvier ïji ^- 6.
18. NEWTON.
SUR LA PHYSIQUE DE NEWTON*
A MADAME

LA MARQUISE DU CHASTELET,

JL U m’appelles à toi , vaste Sc puissant génie ».


Minerve de la France , immortelle Emilie.
Je m’éveille à ta voix , je marche à ta clarté »
Sur les pas des vertus & de la vérité.
Je quitte Melpomcne Sc les jeux du Théâtre»
Ces combats , ces lauriers , dont je fus idolâtre.
De ces triomphes vains mon cœur n'est plus touché.
Que le jaloux Rufus, à la terre attaché »
Traîne au bord du tombeau la fureur insensée.
D’enfermer dans un vers une fausse pensée ;
Qu’il arme contre moi ses languissantes, mains »
Des traits qu il destinoit au reste des humains ;
Que quatre fois par mois un ignorant Zoïle
Elève en frémissant une voix imbécillej
Je nentends point leurs cris que la haine a formés.
Je ne vois point leurs pas dans la fange imprimes.
Le charme tout-puissant de la Philosophie,
Elève un esprit sage au- dessus de l'envie^ .
Tranquille au haut des cieux, que Newton s ’est soumis,
Il ignore en esset s’il a des ennemis.
Je ne les comtois plus- Déja de la carrière
L auguste vérité vient m’ouvrir la barrière ;

* Cette Lente est imprimée au-devant des Elémens de Newton, do


pat M. de Voltaire en i ? ) i 1741.
&
Déja ces , l'un parl’autre pressés,
tourbillons
Semouvant saps espace, & sans régies entassés.
Ces fantômes sçavans à mes yeux disparoiísent.
Un jour plus pur me luit ; les mouvemens renaissent;
L 'elpace , qui de Dieu contient l’immensité ,
Yoit rouler dans son sein l’Univers limité,
Cet Univers si vaste.à notre foible vûe,
Et qui n’est qu’un atome , un point dans l’étendue.
Dieu parle , & le cahos se dissipe à fa voix.
Vers un centre commun tout gravite à la fois.
Ce ressort si puissent, lame de la nature,
Etoit enseveli dans une nuit obseure.
Le compas de Newton, mesurant TUnivers,
Leve enfin ce grand voile , & les Cieux font ouverts.
Il découvre à mes yeux , par une main sçavante,
De l’astre des saisons la robe étincelante ;
L’émeraude , l’azur , le pourpre , le rubis,
Sont l’immortel tissu dont brillent ses habits.
Chacun de ses ratons dans se substance pure ,
Porte en soi les couleurs dont se peint la nature,
Et confondus ensemble ils éclairent nos yeux ,
Ils animent le monde , ils emplissent les Cieux.
Confidens du Trcs-haut , substances éternelles ,
Qui brûlez de ses feux , qui couvrez de vos aîles-
Le Trône où votre Maître est assis parmi vous,
Parlez ; du grand Newton n ’étiez-vous point jaloux?
La mer entend se voix. Je vois l’humide empire.
S’élever , s’avancer vers le Ciel qui factice:
Mais un pouvoir central arrête ses essores;
, & roule vers ses bords.
La mer tombe, s affaisse
Comètes , que l’on craint à régal du tonnerre »
Cessez d’épouvanter les peuples de la terre;
Dans une ellipse immense achevez votre cours;
Remontez , descendez près de I’astre des jours j
Lancez vos feux , volez ; Sc revenant fans cesse,
Des mondes épuisés ranimez la vieillesse.
Et toi , sœur dû soleil , astre qui dans les Cieux
Des sages éblouis trompois les faibles yeux,
Newton de ta carrière a marqué les limites :
Marche , éclaire les nuits , tes bornes font prescrites.
Terre , change de forme , Sc que la pesanteur,
En abaissant le Pôle , éléve i’Equateur.
Pôle , immobile aux yeux , si lent dans votre course,
Fuyez le char glacé des sept Astres de l’Ourse : *
Embrassez dans le cours de vos longs mouvemens
Deux cens siécles entiers par de- là six mille ans.
Que ces objets font beaux ! Que notre ame épurée
Vole à ces vérités dont elle est éclairée !
Oui , dans le sein de Dieu , loin de ce corps mortel,
L’esprit íëmble écouter la voix de l’Eternel.
Vous , à qui cette voix se fait si bien entendre,
Comment avez -vous pû , dans un âge encor tendre,
Malgré les vains plaisirs , ces écueils des beaux jours,
Prendre un vol si hardi , suivre un si vaste cours,
Marcher après Newton dans cette route obscure
Du labyrinthe immense où se perd la nature ì
Puisté-je auprès de vous , dans ce Temple écarté,
Aux regards des François montrer la Vérité,

* C est la Période de la pression des Equinoxes, laquelle s’accomplit est Vingt


«uLe neuf cens ans , ou environ.
Tandis 4 qu ’Algaroti , fúr d’instruire & de plaire,
Vers le Tibre étonné conduit cette Etrangère.
Que de nouvelles fleurs il orne ses attraits »
Le compas à la main j’en tracerai les traits ;
De mes crayons grossiers je peindrai Timmortelle;
Cherchant à l’embellir, je la rendrois moins belle.
Elle est , ainsi que vous , noble , simple Sc fans fard,
Au-dessus de l'éloge , au-dessus de mon art.

* M . Algaroti , jeune Vénitien , faifoit imprimer «lors à Venise un Traité fur la


Lumière , dans lequel il expliquoit l’Attraction . II y a eu sept éditions de son Livre,
lequel a été sort mal traduit en srançois.

PRINCIPES
PRINCIPES
MATHÉMATIQUES
DE LA

PHILOSOPHIE NATURELLE.

D É F INITIONS.

DÉFINITION PREMIERE.
La quantité de matière se mesure par la denstl &
le volume
pris ensemble
..
'Air devenant d’une densité double cil quadruple
^ r Définitions,.
en quantité , lorsque l’espaceest double , Le
sextuple,- - -
íì l’eípace est triple. On en peut dire autant de la
neige & de la poudre condenséespar la liquéfaction
ou la compression, auffi- bien que de tous les corps-
condensés par quelque cause que ce puisse être.
Je ne fais point attention ici au milieu qui passe
librement entre
IfeS parties des corps , supposé qu’un
tel milieu éxiste. Je désigne*
Tome Jí L ..,

«
L PRINCIPES MATHÉMATIQUES
= ==^ == = la quantité de matière par les mots de corps ou de masse. Cette
■. quantité se connoît par le poids des corps : car j’ai trouvé par
des expériences très éxactes fur les pendules , que les poids des
corps font proportionnels à leur masse; je rapporterai ces expé¬
riences dans la fuite.
DÉFINITION II.
ha quantité de mouvement ejl le produit de la masse par la vitesse.
Le mouvement total est la somme du mouvement de chacune
des parties ; ainsi la quantité du mouvement est double dans un
corps dont la masse est double , si la vitesse reste la même ; mais
si on double la vitesse, la quantité du mouvement fera quadruple.

DÉFINITION III.
La force qui réside dans la matièrevis( insita) efi le pouvoir qu'elle
a de résister
. C’esl par cette force que tout corps persévéré de lui-même
dans son état actuel de repos ou de mouvement
'uniforme en ligne
droite.

Cette force est toujours proportionnelle à la quantité de matière


des corps , & elle ne diffère de ce qu’on appelle l'inertie de la ma¬
dère,que par la maniéré de la concevoir: carl’inertie est ce qui
fait qu’on ne peut changer fans effort f état actuel d’un corps,
soit qu’il fe meuve , soit qu’il soit en repos ; ainsi on peut don¬
ner à la force qui réside dans les corps , le nom très- expreffif de
force d'inertie.
Le corps exerce cette force toutes les fois qu’il s’agit de chan¬
ger son état actuel , & on peut la considérer alors fous deux dif¬
férons aspects, ou comme réfiflante, ou comme impulfve; co mine
résistante, en tant que le corps s’oppofe à la force qui tend à lui
faire changer d’état ; comme impulsive, en tant que le même corps
fait effort pour changer Tétât de l’obstacle qui lui résiste.
On attribue communément la résistance aux corps en repos,
& la force impulsive à ceux qui fe meuvent ; mais le mouvement
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . z
& le repos , tels qu ’on les conçoit communément , ne font que
respectifs : car les corps qu ’on croît en repos ne font pas toujours
dans un repos absolu.
DÉFINITION IV.

La force, imprimée ( vis imprefla ) ejl Vaction par laquelle l'état du


corps ejl changé , soit que cet état soit le repos , ou le mouvement
uniforme en ligne droite.
Cette force consiste uniquement dans faction , & elle ne sub¬
siste plus dans le corps , dès que faction vient à cesser. Mais le corps
persévère par sa seule force d’inertie dans le nouvel état dans le¬
quel il fe trouve . La force imprimée peut avoir diverses origi¬
nes , elle peut être produite par le choc, par la prejjion , Sc par
la force centripète.
DÉFINITION V.

La force centripète ejl celle qui fait tendre les corps vers quelque
point , comme vers un centre, soit qu ils soient tirés ou poussés vers
ce point , ou qu ils y tendent d' une façon quelconque.

La gravité qui fait tendre tous les corps vers le centre de la


terre ; la force magnétique qui fait tendre le fer vers f aimant,
& la force , quelle qu ’elle soit , qui retire à tout moment les pla¬
nètes du mouvement rectiligne , & qui les fait circuler dans des
courbes , font des forces de ce genre.
La pierre qu’on fait tourner par le moyen d’une fronde , agit
fur la main , en tendant la fronde , par un effort qui est d’autant
plus grand , qu ’on la fait tourner plus vite , & elle s’échape aussi¬
tôt qu ’on ne la retient plus . La force éxercée par la main pour
retenir la pierre , laquelle est égale ôc contraire à la force par
laquelle la pierre tend la fronde , étant donc toujours dirigée vers
la main , centre du cercle décrit , est celle que j’appelle force cen¬
tripète. il en est de même de tous les corps qui fe meuvent en
rond , ils fout tous effort pour s’éloigner du centre de leur révo-
A ij
4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Définitions.
lution ; & sans le secours de quelque force qui s’oppoíe à cet
effort & qui les retient dans leurs orbes , c’est- à-dire , de quel¬
que force centripète, ils s’en iroient en ligne droite d’un mouve¬
ment uniforme.
Un projectile ne retomberoit point vers la terre , s’il n’étoit point
animé par la force de la gravité , mais il s’en iroit en ligne droite
dans les cieux avec un mouvement uniforme , si la résistance de
l’air étoit nulle . C’est donc par fa gravité qu ’il est retiré de la ligne
droite , ôc qu’il s’infléchit fans cesse vers la terre ; & il s’infléchit
plus ou moins , selon sa gravité & la vitesse de son mouvement.
Moins la gravité du projectile fera grande par rapport à fa quantité
de matière , plus il aura de vitesse; moins il s’éloignera de la ligne
droite , & plus il ira loin avant de retomber fur la terre.
Ainsi , si un boulet de canon étoit tiré horisontalement du haut
d’une montagne , avec une vitesse capable de lui faire parcourir un
espace de deux lieues avant de retomber fur la terre : avec une
vitesse double , il n’y retomberoit qu’après avoir parcouru à peu
près quatre lieues , Le avec une vitesse décuple , il iroit dix fois plus
loin ; ( pourvu qu ’on n’ait point d’égard à la résistance de l’air , ) &:
cn augmentant la vitesse de ce corps , on augmenteroit à volonté
le chemin qu’il parcoureroit avant de retomber fur la terre , &
on diminueroit la courbure de la ligne qu’il décriroit ; en íbrte
qu ’il pourroit ne retomber fur la terre qu’à la distance de io , de
?o , ou de 90 degrés ; ou qu ’enfin il pourroit circuler autour , fans
y retomber jamais , & même s’en aller en ligne droite à l’infini
dans le ciel.
Or , par la même raison qu’un projectile pourroit tourner autour
de la terre par la force de la gravité , il se peut faire que la lune
par la force de sa gravité , ( supposé qu’elle gravite ) ou par quel¬
qu ’autre force qui la porte vers la terre , soit détournée à tout mo¬
ment de la ligne droite pour Rapprocher de la terre , & qu’elle
soit contrainte à circuler dans une courbe , & sans une telle force,
la lune ne pourroit être retenue dans son orbite.
de la PHILOSOPHIE naturelle . î
Si cette force étoit moindre qu’il ne convient , elle ne retireroit
pas assez la lune de la ligne droite ; & si elle étoit plus grande , elle
1en retireroit trop , & elle la tireroit de son orbe vers la terre . La
quantité de cette force doit donc être donnée ; & c’est aux Mathé¬
maticiens à trouver la force centripète nécessaire pour faire cir¬
culer un corps dans un orbite donné , & à déterminer réciproque¬
ment la courbe dans laquelle un corps doit circuler par une force
centripète donnée , en partant d’un lieu quelconque donné , avec
une vitesse donnée.
La quantité de la force centripète peut être considérée comme
absolut , accélératrice & motrice.

DÉFINITION VI.

La quantité absolue de la force centripète es plus grande ou moindre ,


selon Vefficacité de la cause qui la propage du centre.

C’est ainsi que la force magnétique est plus grande dans un ai¬
mant que dans un autre , suivant la grandeur de la pierre , & l’in-
tensité de sa vertu.

DÉFINITION VII.
La quantité accélératrice de la force centripète es proportionnelle à la
vttese qu elle produit dans un temps donné.

La force magnétique du même aimant est plus grande à une


moindre distance , qu’à une plus grande. La force de la gravité est
plus grande dans les plaines , & moindre fur le sommet des hautes
montagnes , &r doit être encore moindre ( comme on le prouvera
dans la fuite ) à de plus grandes distances de la terre , &: à des
distances égales, elle est la même de tous côtés ; c’est pourquoi
elle accéléré également tous les corps qui tombent , soit qu’ils
scient légers ou pesans, grands ou petits , abstraction faite de la
résistance de l ai r.
g PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Définitions. définition v i i i.

La quantité motrice de la proportionnelle au mouvement


force centripète ejl

quelle produit dans un temps donné»

- Le poids des corps est d’autant plus grand , qu’ils ont plus de
masse; & le même corps pèse plus près de la surface de la terre »
que s’il étoit transporté dans le ciel. La quantité motrice de la force
centripète est la force totale avec laquelle le corps tend vers le
centre , & proprement son poids ; & on peut toujours la connoître
en connoiflant la force contraire & égale qui peut empêcher le
corps de descendre.
J ai appelle ces différentes quantités de la force centripète , mo¬
,
trices, accélératrices, & absoluesafin d etre plus court.
On peut , pour les distinguer , les rapporter aux corps qui font
attirés vers un centre , aux lieux de ces corps , ôc au centre des
forces.
On peut rapporter la force centripète motrice au corps , en
la considérant comme l’effort que fait le corps entier pour Rap¬
procher du centre , lequel effort est composé de celui de toutes
íès parties.
La force centripète accélératrice peut te rapporter au lieu du
corps , en considérant cette force en tant quelle se répand du
centre dans tous les lieux qui l’environncnt , pour mouvoir les
corps qui s’y rencontrent.
Enfin on rapporte la force centripète absolue au centre , comme
à une certaine cause sans laquelle les forces motrices ne se propa-
geroient point dans tous les lieux qui entourent le centre ; soit que
cette cause soit un corps central quelconque , ( comme l’aimant
dans le centre de la force magnétique , & la terre dans le centre de
la force gravitante , ) loir que ce soit quelqu’autre cause qu’on
n apperçoit pas. Cette façon de considérer la force centripète est
purement mathématique : & je ne prétends point en donner la
cause physique.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7
La force centripète accélératrice est donc à la force centripète
1 * Définitions.
motrice , ce que la vitesse est au mouvement ; car cie meme que la _ _—
quantité de mouvement est le produit de la masse par la vitesse, la
quantité de la force centripète motrice est le produit de la force
centripète accélératrice par la masse ; car la somme de toutes les
actions de la force centripète accélératrice fur chaque particule
du corps est la force centripète motrice du corps entier. Donc à
la surface de la terre où la force accélératrice de la gravité est la
même sur tous les corps , la gravité motrice ou le poids des corps
est proportionnel à leur masse; 5c si on étoit placé dans des régions
où la force accélératrice diminuât , le poids des corps y diminue-
roit pareillement ; ainsi il est toujours comme le produit de la masse
par la force centripète accélératrice. Dans les régions où la force
centripète accélératrice feroit deux fois moindre , le poids d’un
corps fousdouble ou foustriple feroit quatre fois ou six fois
moindre.
Au reste, je prens ici dans le même sens les attractions & les
impulsions accélératrices & motrices , & je me fers indifféremment
des mots &impulsion, &attraction, ou de propmjìon quelconque vers
un centre : car je considéré ces forces mathématiquement & non
physiquement ; ainsi le Lecteur doit bien fegarder de croire que
j’aie voulu désigner par ces mots une efpece d’action , de cause ou
de raison physique ; & lorsque je dis que les centres attirent , lors¬
que je parle de leurs forces , il ne doit pas penser que j’aie voulu
attribuer aucune force réelle à ces centres que je considéré comme
des points mathématiques.
S C H O L I E.
Je viens de faire voir le sens que je donne dans cet Ouvrage à
des termes qui ne font pas communément usités. Quant à ceux de
temps, d!espacede
, lieu de& mouvement, ils font connus de tout le
monde ; mais il faut remarquer que pour n’avoir considéré ces
quantités que par leurs relations à des choses sensibles, on est
tombé dans plusieurs erreurs.
8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
- Pour les éviter , il faut distinguer le temps , l’espace , le lieu .,
DEFINITIONS . O i i S
—... &r le mouvement , en absolus& relatifs , vrais & apparens , mathé¬
matiques & vulgaires.
I . Le temps absolu , vrai & mathématique , sans relation à rien
d’extérieur , coule uniformément , & s’appelle durée. Le temps re¬
latif , apparent & vulgaire , est cette mesure sensible &: externe
d’une partie de durée quelconque ( égale ou inégale ) prise du
mouvement : telles font les mesures d'heures, de jours de , mois ,
&c . dont on se sert ordinairement à la place du temps vrai.
II . L’espace absolu , sans relation aux choses externes , demeure
toujours similaire & immobile.
L ’eípace relatif est cette mesure ou dimension mobile de l’eípacc
absolu , laquelle tombe sous nos sens par fa relation aux corps , &r
que le vulgaire confond avec l'espace immobile . C’est ainsi , par
éxemplc , qu ’un eípace , pris au dedans de la terre ou dans le ciel,
est déterminé par la situation qu ’il a à l’égard de la terre.
L’espace absolu & l’espace relatif font les mêmes d’espece &
de grandeur ; mais ils ne le font pas toujours de nombre ; car, par
éxemple , lorsque la terre change de place dans l’espace , l’espace
qui contient notre air demeure le même par rapport à la terre ,
quoique Pair occupe nécessairement les différentes parties de l’es¬
pace dans lesquelles il passe , Le qu’il en change réellement fans
cesse.
I I I . Le lieu est la partie de l’espace occupée par un corps , &
par rapport à l’espace , il est ou relatif ou absolu.
Je dis que le lieu est une partie de l’èspace , &■non pas simple¬
ment la situation du corps , ou la superficie qui l’èntoure : car les;
solides égaux ont toujours des lieux égaux , quoique leurs superfi¬
cies soient souvent inégales , à cause de la dissemblance de leurs
formes ; les situations , à parler éxactement , n’ònt point de quantité -,
ce font plutôt des affections des lieux , que des lieux proprement
dits.
De même que le mouvement ou la translation du. tout hors dé
son-
de la philosophie naturelle . 5
son lieu est la somme des mouvemens ou des translations des
parties hors du leur ; ainsi le lieu du tout est la somme des lieux
de toutes les parties , Sc ce lieu doit être interne , Sc être dans tout
le corps entier ( & proptma intzrnus & in corport toto. )
IV . Le mouvement absolu est la translation des corps d’un lieu
absolu dans un autre lieu absolu , Sc le mouvement relatif est la
translation d’un lieu relatif dans un autre lieu relatif ; ainsi dans un
vaisseau poussé par le vent , le lieu relatif d’un corps est la partie
du vaisseau dans laquelle ce corps fe trouve,ou l’efpace qu’il occupe
dans la cavité du vaisseau; Sc cet espace fe meut avec le vaisseau;
Sc le repos relatif de ce corps est fa permanence dans la même par¬
tie de la cavité du vaisseau. Mais le repos vrai du corps est fa per¬
manence dans la partie de l’espace immobile , où l’on suppose que
se meut le vaisseau Sc tout ce qu’il contient. Ainsi, si la terre étoit
en repos , le corps qui est dans un repos relatif dans le Vaisseau
auroit un mouvement vrai Sc absolu, dont la vitesse seroit égale
à celle qui emporte le vaisseau sur la surface de la terre ; mais
la terre se mouvant dans l’espace , le mouvement vrai Sc absolu
de ce corps est compolé du mouvement vrai de la terre dans
l’espace immobile , Sc du mouvement relatif du vaiíïèau sur la
surface de la terre ; & si le corps avoir un mouvement relatif
dans le vaisseau, son mouvement vrai Sc absolu seroit compose
de son mouvement relatif dans le vaisseau, du mouvement relatif
du vaisseau fur la terre , Sc du mouvement vrai de la terre dans
l’espace absolu. Quant au mouvement relatif de ce corps fur la
terre , il seroit formé dans ce cas de son mouvement relatif
dans le vaisseau , & du mouvement relatif du vListeau fur la
terre . Ensorte que si la partie de la terre où se trouve ce vaisseau
&voit un mouvement vrai vers l’orient , avec une vitesse divisée
€n toioo parties : que le vaisseau fût emporté vers l’occident avee
ïo P as tses de cette vitesse; Sc que le Pilote se promenât dans le
Vaisseau vers Torient , avec une partie de cette même vitesse: ce
Pilote auroit un mouvement réel Sc absolu dans l’espace im-
Tom Z/ .
ÏO PRINCIPES MATHÉMATIQUES
— ——— mobile , avec ioooi parties de vîtesse vers I orient , & un mou-
Defiwit ioi-Ts. vement re i at if f ur la terre vers l’occident avec 9 parties de
Vitesse.
On distingue en astronomie le temps absolu du temps relatif
par Yéquation du temps. Car les jours naturels font inégaux , quoi-
qu ’on les prenne communément pour une mesure égale du temps;
Sc les Astronomes corrigent cette inégalité , afin de meíurer les
mouvemens célestes par un temps plus éxact.
Il est très possible qu il n’y ait point de mouvement parfaite¬
ment égal , qui puisse servir de messire exacte du temps ; car tous
les mouvemens peuvent être accélérés 8c retardés , mais le temps
absolu doit toujours couler de la même maniéré.
La durée ou la persévérance des choses est donc la même,
soit que les mouvemens soient prompts , soit qu ’ils soient lents,
&• elle scroit encore la même , quand il n’y auroit aucun mouve¬
ment ; ainsi il faut bien distinguer le temps de ses mesures sen¬
sibles , & c’est ce qu on fait par Téquation astronomique . La né¬
cessite de cette équation dans la détermination des Phénomènes
se prouve assez par l’expérience des horloges à pendule , &c par
les observations des Eclipses des satellites de Jupiter.
Lordre des parties de Tespace est aussi immuable que celui dés
parties du temps ; car si les parties de l’eípace sortoient de leur
lieu , ce seroit , fi l’on peut s’exprimer ainsi , sortir d’elLes- mêmes.
Les temps & les espaces n’ont pas d’autres lieux qu ’eux - mêmes,
&c ils sont les lieux de toutes les choses . Tout est dans le temps,

quant à Tordre de la succession : tout est dans Tespace , quant à


Tordre de la situation . C’est là ce qui détermine leur essence , &
il seroit absurde que les lieux primordiaux se mussent. Ces lieux
sont donc les lieux absolus , Sc la feule translation de ces lieux
fait les mouvemens absolus.
Comme les parties de Tespace ne peuvent être viles ni distin¬
guées les unes des autres par nos sens , nous y suppléons par des
messires sensibles. Ainsi nous déterminons les lieux par les posi-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE, II
tions Sc les distances à quelque corps que nous regardons comme 1
immobile , & nous mesurons ensuite les mouvemens des corps Définitions
par rapport à ces lieux ainsi déterminés : nous nous servons donc
des lieux Sc des mouvemens relatifs à la place des lieux Sc des
mouvemens absolus; Sc il est à propos d’en user ainsi dans la vie
civile : mais dans les matières philosophiques , il faut faire abstrac¬
tion des sens; car il se peut faire qu il n’y ait aucun corps véri¬
tablement en repos , auquel on puisse rapporter les lieux Sc les
mouvemens.
Le repos Sc le mouvement relatifs Sc absolus font distingués
par leurs propriétés, leurs causes Sc leurs effets. La propriété du
repos est que les corps véritablement en repos y font les uns à
Tégard des autres. Ainsi, quoiqu’il soit possible qu il y ait quel¬
que corps dans la région des fixes, ou beaucoup au-delà , qui
soit dans un repos absolu , comme on ne peut pas connoître par
la situation qu’ont entr’eux les corps d’ici-bas , si quelqu’un de
ces corps conserve ou non sa situation par rapport à ce corps
éloigné , on ne sçauroit déterminer , par le moyen de la situa¬
tion que ces corps ont entr’eux , s’ils font véritablement en
repos.
La propriété du mouvement est que les parties qui conser¬
vent des positions données par rapport aux tours participent aux
mouvemens de ces tours ; car si un corps se meut autour d’un
axe , toutes ses parties font effort pour s’éloigner de cet axe . Sc
s’il a un mouvement progressif, son mouvement total est la somme
des mouvemens de toutes ses parties. De cette propriété il fuit,
que si un corps se meut , les corps qu’il contient , Sc qui sont par
rapport à lui dans un repos relatif , se meuvent aussi; Sc par con¬
séquent le mouvement vrai Sc absolu ne sçauroit être défini par
la translation du voisinage des corps extérieurs , que l’on
considère
comme en repos. II faut que les corps extérieurs soient non seule-
nt regardés comme en repos , mais qu’ils y soient véritable¬
ment : autrement les corps qn’ils renferment , outre leur tranfla-
Bij
rr PRINCIPES MATHÉMATIQUES
encore au mouve¬
tion du. voisinage des ambians , participeront
point déposition
ment vrai des ambians , &rs ’ils ne changeoient
ils ne seroient pas pour cela
par rapport aux parties des ambians ,
seulement considérés
véritablement en repos ; mais ils seroient
à ceux qu’ils contien¬
comme en repos. Les corps ambians font
d’un corps font à
nent , comme toutes les parties extérieures
lecorce est au noyau.
toutes ses parties intérieures , ou comme
meut aussi, quoiqu ’il ne
Or Técorce étant mue , le noyau se
aux parties de l'écorce qui
change point fa situation par rapport
l’environnent.
qu’un lieu étant mû,
II fuit de cette propriété da mouvement
, & par conséquent qu’un
tout ce qu’il contient se meut aussi
, participe au mouvement
corps qui se meut dans un lieu mobile
s’éxécutent dans des lieux
de ce lieu. Tous les mouvemens qui
des mouvemens entiers Sc
mobiles ne font donc que les parties
d’un corps est composé
absolus. Le mouvement entier & absolu
où l’on le suppose , du
du mouvement de ce corps dans le lieu
il est placé lui- même , Sc
mouvement de ce lieu dans le lien où
à un lien immobile , com¬
ainsi de fuite , jufqu ’à ce qu’on arrive
parlé ci-dessus. Ainsi les
me dans l’éxemple du Pilote dont on a
se déterminer qu’ea
mouvemens entiers Sc absolus ne peuvent
: Sc c ’est pourquoi j’ai
Jes considérant dans un lieu immobile
à un lieu immobile,
rapporté ci- dessus les mouvemens absolus
. II n’y a de lieux im¬
& les mouvemens relatifs à un lieu mobile
dans tous les sens leurs
mobiles que ceux qui conservent à l’infini
qui constituent l’eípace
situations respectives; Sc ce font ces lieux
que f appelle immobile.
le mouvement
Les causes par lesquelles on peut distinguer
imprimées dans les
vrai du mouvement relatif sont les forces
: car le mouvement vrai
corps pour leur donner le mouvement
que par des forces im¬
d’un corps ne peut être produit ni change
son mouvement relatif
primées à ce corps même ; au lieu que
éprouve faction d’au-
peut être produit & changé , fans qu’il
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. r;
•aine force : il suffit qu’il y ait des forces qui agissent fur les
corps par rapport aufquels on le considéré, puisque ces corps
étant mus , la relation dans laquelle consiste le repos ou le mou¬
vement relatif change , de même, le mouvement absolu d’un corps
peut changer , fans que son mouvement relatif change ; car si les
forces qui agissent fur ce corps agiíloient en même temps fur ceux
par rapport aufquels on le considéré, Sc en telle forte que les re¬
lations restassent toujours les mêmes , le mouvement relatif , qui
a ’est autre chose que ces relations , ne changeroit point. Ainsi le
mouvement relatif peut changer , tandis que le mouvement vrai
& absolu reste le même , & il peut se conserver auílì , quoique le
mouvement absolu change ; il est donc sûr que le mouvement ab¬
solu ne consiste point dans ces sortes de relations.
Les effets par lesquels on peut distinguer le mouvement absolu
du mouvement relatif , font les forces qu’ont les corps qui tour¬
nent pour s’éloigner de Taxe de leur mouvement ; car dans le mou¬
vement circulaire purement relatif , ces forces font nulles, & dans
le mouvement circulaire vrai Sc absolu elles font plus ou moins
grandes , selon la quantité du mouvement.
Si on fait tourner en rond un vaíè attaché à une corde jufqu’à-
ce que la corde , à force d'être torse , devienne en quelque forte
inflexible ; si on met ensuite de 1eau dans ce vase , Sc qu après avoir
laisse prendre à Teau Sc au vase Tétât de repos , on donne à la corde
la liberté de se détortiller , le vase acquérera par ce moyen un
mouvement qui se conservera très long temps : au commencement
de ce mouvement la superficie de seau contenue dans le vase res¬
tera plane , ainsi qu'elle fétoit avant que la corde se détortillât ;
mais ensuite le mouvement du vase se communiquant peu à peu à
Teau qu’il contient , cette eau commencera à tourner, às ’élever vers
les bords, Sc à devenir concave , comme je l’ai éprouvé , Sc son
mouvement s1augmentant , les bords de cette eau s’élèveront de
plus en plus , jufqu’à-ce que ses révolutions s’achevant dans des
temps égaux à ceux dans lesquels le vase fait un tour entier , 1eau
i 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
iiiiiii «m■■mit sera dans un repos relatif par rapport à ce vase. L’ascension de
dìfinitioks. p cau vcrs j es b ords du vase marque sefsort qu’elle sait pour s’éloi-
gner du centre de son mouvement , & on peut connoître Sc me¬
surer par cet effort le mouvement circulaire vrai Sc absolu de
cette eau , lequel est entièrement contraire à son mouvement re¬
latif ; car dans le commencement où le mouvement relatif de
l’cau dans le vase étoit le plus grand , ce mouvement n’excitoit
en elle aucun effort pour s'éloigner de Taxe de son mouvement:
l’eau ne s’élevoit point vers les bords du vase , mais elle demeu¬
rait plane , &: par conséquent elle n’avoit pas encore de mouve¬
ment circulaire vrai Sc absolu : lorsqu ensuite le mouvement re¬
latif de seau vint à diminuer , l’ascension de l’eau vers les bords
du vase marquoit l’effort qu’elle faifoit pour s’éloigner de taxe
de son mouvement ; Sc cet effort, qui alloit toujours en augmen¬
tant , indiquoit l’augmentation de son mouvement circulaire vrai.
Enfin ce mouvement vrai fut le plus grand , lorsque l’eau fut dans
un repos relatif dans le vase. L’effort que faifoit l’eau pour s’é-
Ioigner de Taxe de son mouvement , ne dépendoit donc point de
sa translation du voisinage des corps ambians , Sc par consé¬
quent le mouvement circulaire vrai ne peut sc déterminer par de
telles translations.
Le mouvement vrai circulaire de tout corps qui tourne est uni¬
que , Sc il répond à un seul effort qui est fa mesure naturelle Sc
éxacte ; mais les mouvemens relatifs font variés à l’infini , selon
toutes les relations aux corps extérieurs ; Sc tous ces mouvemens,
qui ne font que des relations , n’ont aucun effet réel , qu’en tant
qu’ils participent du mouvement vrai Sc unique . De-íà il fuit que
dans le système de ceux qui prétendent que nos cieux tournent
au-deffous des cieux des Etoiles fixes, Sc qu ’ils emportent les Pla¬
nètes par leurs mouvemens : toutes les parties des cieux , Sc les
Planètes qui sont en repos par rapport aux cieux qui les environ¬
nent se meuvent réellement ; car elles changent leur position entre
elles ( au contraire de ce qui arrive aux corps qui sent dans un

9
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ïj
repos absolu ) & étant transportées avec les cieux qui les entou¬
rent , elles font effort, ainsi que les parties des touts qui tournent,
pour s’éloigner de saxe du mouvement.
Les quantités relatives ne font donc pas les véritables quantités
dont elles portent le nom , mais ce font les mesures sensibles,
( exactes ou non exactes ) que l'on employé ordinairement pour
les mesurer. Or comme la signification des mots doit répondre à
l’usage qu’on en sait , on auroit tort si on entendoit par les mots
de temps, d’espace, de lieu & de mouvement, autre chose que les
mesures sensibles de ces quantités , excepté dans le langage pure¬
ment mathématique . Lorsqu on trouve donc ees termes dans
l’Ecriture , ce. seroit faire violence ail- texte sacré , si au lieu do
les prendre pour les quantités qui leur servent de mesures sen¬
sibles, on les prenoit pour les véritables quantités absolues , ce
seroit de même aller contre le but de la Philosophie &C des Ma¬
thématiques , de confondre ces mêmes mesures sensibles ou quan¬
tités relatives avec les quantités absolues qu elles mesurent.
11 faut avouer qu'il est très difficile de .connaître les mouve-
mens vrais de chaque corps , & de les distinguer actuellement des
mouvemens appareils , parce que les parties de l’eípace -immobile
dans lesquelles s'éxécutent les mouvemens vrais , ne tombent pas
sous nos sens. Cependant il ne faut pas en désespérer entièrement ’,
car on peut se servir , pour y parvenir , tant des mouvemens
apparens , qui font les différences des mouvemens vrais , que
des forces qui sont les causes & les effets des mouvemens
vrais. Si , par exemple , deux globes attachés l’un à sautre
par le moyen d’un fil de longueur donnée viennent à tourner au¬
tour de leur centre commun de gravité , la tension du fil sora
c°nnoître l’effort qu’ils font pour s’écarter du centre du mouve-
ment donnera
>& par ce moyen la quantité du mouvement cir¬
culaire. Ensuite , si en frappant ees deux globes en même-temps,
dans des sens opposés, Lc avec des forces égales , on augmente ou
on diminue le mouvement circulaire , on connoîtra par l’augmen-
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
tation ou la diminution de la tension du fil , l’augmentation ou
la diminution du mouvement ; & enfin on trouvera par ce moyen
les côtés de ces globes où les forces doivent être imprimées pour
augmenter le plus qu’il est possible le mouvement , c’est-à-dire, les
côtés qui fe meuvent parallèlement au fil , Le qui suivent son
mouvement ; connoissant donc ces côtés & leurs opposés qui
précédent le mouvement du fil, on aura la détermination , du
mouvement.
On parviendrait de même à connoître la quantité &r la déter¬
mination de ce mouvement circulaire dans un vuide quelcon¬
que immense , où il n’y auroi r rien d'extérieur ni de sensible à
quoi on pût rapporter le mouvement de ces globes-
Si dans cet espace il se trouvoit quelques autres corps trés
éloignés qui conservassent toujours entr’euxune position donnée»
tels que font les étoiles fixes, on ne pourrait sçavoir par la transla¬
tion relative des globes , par rapport à ces corps , s’il faudrait at¬
tribuer le mouvement aux globes , ou s’il le faudrait supposer
dans ces corps ; mais si en faisant attention au fil qui joint les
globes , on trouvoit fa tension telle que le mouvement des globes
le requiert ; alors non- seulement on verrait avec certitude que ce
font les globes qui fe meuvent , & que les autres corps font en
repos ; mais on aurait la détermination du mouvement de ces glo¬
bes par leurs translations relatives à l1égard des corps.
On fera voir plus amplement dans la fuite comment les mou-
vemens vrais peuvent fe connoître par leurs causes, leurs effets,
& leurs différences apparentes , & comment on peut connoître
au contraire par les mouvemens vrais ou apparens leurs causez
&r leurs effets, & c’est principalement dans cette vue qu’on a.
composé cet Ouvrage.

AXIOMES
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 17

AXIOMES,
0 U
LOIX DU MOUVEMENT*
PREMIERE LOI.
Tout corps persévère dans Vètat de repos ou de mouvement uniforme en
ligne droite dans lequel U se trouve , à moins que quelque force
nagijfe far lui, & ne le contraigneà changerd’état.
E s projectiles par eux-mêmes persévèrent dans leurs mou-
L vemens , mais la résistance de Pair les retarde , Sc la force axiomes,
de la gravité les porte vers la terre . Une toupie , dont les ° u D Lu IX
, , • it i i il .. Mouvement.
parties le détournent continuellement les unes les autres de la ligne -
droite par leur cohérence réciproque, ne cesse de tourner, que parce-
que la résistance de Pair la retarde peu à peu. Les planettes Sc les
comètes qui font de plus grandes masses, & qui se meuvent dans
des espaces moins résistans, conservent plus long-tçmps leurs mou-
vemens progressifs 8c circulaires.
II . LOI.
Les changemens qui arrivent dans le mouvement font proportionnelsà
la force motrice, &se font dans la ligne droite dans laquelle cette
force a été imprimée.
Si une force produit un mouvement quelconque, une force
double de cette premiere produira un mouvement doublé , Sc une
force triple un mouvement triple , soit qu elle ait été imprimée
en un seul coup , soit quelle Paît été peu à peu Sc
successivement,
êc ce mouvement , étant toujours détermine du meme cote que
la force génératrice, seraajoûté au mouvement que le corps est.
Tome r!
/.
IS PRINCIPES MATHÉMATIQUES
retranché j -
íupposé avoir déja , s’il conspire avec lui -, ou en sera
Axiomes,
en partie,
ou i
nu
o IX
s’il lui est contraire , ©u bien sera retranché ou ajoûté
formera un
Mouvement, s’il lui est oblique ; & [de ces deux mouvettiens il s’en
premieres.
seul , dont la détermination sera composée des deux
I I X. L O I.

c'est-à- dire , que


L 'action est. toujours égale & opposée à la réaction
,
égales d*
les actions de deux corps l 'un fur Vautre font toujours
dans des directions contraires.
même-
Tout corps qui presse Ou tire un autre cofps est en
òn preste
temps tiré Ou pressé íùi-même par cet autre corps. Si
temps par
une pierre avée le doigt , le doigt est pressé en même-
corde,
la pierre . Si un cheval tire une pierre par le moyen dune
joint Le
il est également tiré par lá pierre : car la corde qui les
tirer la
qui est tendue des deux côtés , fait un effort égal pour
cet effort
pierre vers le cheval , & le cheval vers la pierre ; Lé
s’opposc autant au mouvement de l’uri , qu’il excite le mouvement
de l’autre.
son mouve*
Si un corps en frappe un autre , & qu’il change
du corps
ment , de quelque façon que ce soit , le mouvement
& dans une di¬
choquant fera auísi changé de la même quantité
rection contraire par la force du corps choqué , à cause de l’é.

galité de leur pression mutuelle.


, non
Par ces actions mutuelles , il íe fait des changemcns égaux
s’y mêle
pas de vitesse, mais de mouvement , pourvu qu’il ne
qui se
aucune cause étrangère ; car les changemens de vitesse
doivent
font de la même maniéré dans des directions contraires
que les
être réciproquement proportionnels aux masses, a cauíe
lieu aussi
changemêns de mouvement font égaux. Cette loi a
dans le scholie
dans les attractions , comme je le prouverai
suivant. t
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
COROLLAIRE I. A X I Q M E S. >
ou t o i x
U'n corps pouffé par deux forces parcourt , par leurs actions réunies , DU
Mouvement,
la Diagonaled*un parallélogramme dans le même temps, dans lequel
il auroit parcouru ses côtés séparément.
Si le corps , pendant un temps donné , eut été transporté de A Fîg.
en B, d ’un mouvement uniforme par la seule force M impri¬
mée en A\ que & parla seule force N, imprimée dans le même
lieu A , il eut été transporté de A en C, le corps par ces deux for¬
ces réunies fera transporté dans le même temps dans la diagonale
A D du parallélogramme ABCD ; car puisque la force N- agit selon
la ligne AC parallèle à BD , cette force , selon la seconde loi du
mouvement , ne changera rien à 1a vitesse avec laquelle ce corps
s’approche de cette ligne BD , par Vautre force M. Le corps s’ap-
prochera donc de la ligne BD dans le même temps , soit que lL
force N lui soit imprimée , soit qu’elle ne le soit pas ; ainsi à la
fin de ce temps il fera dans quelque point de cette ligne BD*
Gn prouvera de la même maniéré qu a la fin de ce même temps
le corps fera dans un point quelconque de la ligne CD. Donc H
fera nécefíairement dans le point d’interfection D de ces deux
lignes , ôc par la premiere loi il ira d’un mouvement rectiligne
de A_ en D.

COROLLAIRE II:

D ’ou l ’on voit qu'une force directe AD ef composée des forces obliques
quelconques K& d * BD , 6* réciproquement qu'elle peut toujours se
résoudre dans les forces obliques quelconques AB & BD . Cette réfor
lution & cette composition des forces se trouve confirméeà tout mo¬
ment dans la mêchanique.

SuppofOI1 s que du centre 0 d ’une rouë partent des rayons iné¬


gaux Oilí, ON ,qui soutiennent par des fils MA., NP des poids Fîg-*.
d & P, qu& on cherche les forces de ces poids pour faire tour¬
ner cette rouë,
C ij
ïo PRINCIPES MATHÉMATIQUES
On menera d’abord par le centre O la droite KOL perpendi- 1
Axiomes , , NP }Sc du centre O & de
ío ix culaire en A & en L aux
ou DU fils MA
mouvemekt. j ’intervalle OL , le plus grand
des intervalles OK,OL on décrira
,& l’intersection
un cercle. On tirera ensuite par le centre O par
on
D de ce cercle avec le fil MA la droite O D k laquelle
par la droite DC t
F%. i. menera par A la parallèle AC , terminée en C
indifférent
qui lui est perpendiculaire . Cela posé , comme il est
au plan de
que les points K , L , D , des fils soient attachés ou non
ils soient attachés aux
la roue , les poids feront le même effet, soit qu
Sc L.
points K Sc L, soit qu’ils soient attachés aux pbints D
la ligne AD ,
Soit donc exprimée la force totale du corps A par
AC>Sc CD ,
èc soit cette force décomposée dans les deux forces
lapremiere tirant le rayon OD dans fa direction , ne contri¬
DC tirant
bue point_.au mouvement de la roue ; mais la seconde
que íì elle
le rayon OD perpendiculairement , fait le même effet
’est-à-dire
tiroir perpendiculairement le rayon OL égal à OD c,
soit au
qvselle sera équivalente au poids P , pourvu que ce poids
, ce qui re¬
poids J, .comme la force D C esta la force DA, ou
, DOK )
vient au même ( à cause des triangles semblables ADC
pris dans
comme OK k OD ou OL :Donc si les poids A ScP font
font appli¬
la raison renversée des rayons OK , 0L> aufquels ils
connue du
qués , ils feront en équilibre , ce qui est la propriété si
est à l’autre
levier , de la balance , Sc du treuil . Si l’un des poids
plus grande
dans une plus grande raison , fa force en fera d’autant
pour mouvoir la roue.
P, soit cn
Supposons présentement que le poids p égal au poids
partie soutenu par le fil Np , en & partie par le plan p G >on me¬
, Lc l'au-
nera p H ScN H, la premiere perpendiculaire a l’horifon
avec la¬
tre au plan p G , Sc prenant p H pour exprimer la force
force dans
quelle le corps p tend en en bas , on décomposera cette
poids p au , lieu
les deux p H & N H. Imaginant ensuite que le
d’être attaché au fil Np, fut arrêté par un plan p Q perpendicu¬
une ligne
laire L la direction Np , Sc coupant le plan p G 3 dans
\

'>

DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . it
parallèle à l’horison,il est clair que les forces avec lesquelles le Axiomes,
ou Loii
corps presseroit les plans p Q > pG, qui le retiesldroientdans cette vu
Mouvement*
supposition , seroient exprimées , la premiere par p N, la& se¬
conde par HN. Donc en supprimant le plan pQ , &Claissant le
fil Np qui fait absolument le même effet , la tension de ce fil sera
la même forcep N avec laquelle le plan p Q étoit pressé.
Ainsi la tension dufil , lorsqu’il est dans la situation oblique p N,
Fíg. ei
est à la tension du même fil , lorsqu il a , comme dans le cas pré¬
cédent , la situation perpendiculaire P N, comme/ ?N à pH. C ’est
pourquoi si le poids p est au poids A dans la raison composée de
la raison réciproque des moindres distances du centre de la roue
Lux fils p N &cA M , £>c de la raison directe de p HkpN ;ces poids
auront une égale force pour faire mouvoir la roue , 8c seront par
conséquent en équilibre , ce dont tout le monde peut reconnoître.
la vérité.
Le poids p, en s’appuyant fur ces deux plans obliques , est dans
le même cas qu’un coin entre les deux surfaces internes du corps
qu’il fend : & on peut connoítre par- là les forces du coin &c du
marteau : puifqu’en effet la force avec laquelle le corpsp , presse le
plan p Q, est à la force avec laquelle ce même corps est poufic
vers ces plans , suivant la ligne perpendiculaire pH, parla force
de sa gravité ou par les coups du marteau >comme pNapHi
Sc à la force par laquelle il presse l’autre plan pG Pcomme p N
à H N.
On peut par une semblable décomposition des forces trouver
la force de la vis ; car la vis n est autre chose qu’un coin mû par
un levier , ce qui fait voir la fécondité de ce Corollaire , & fournit
de nouvelles preuves de fa vérité ; il peut servir de base à toute la
rnéchanique dans laquelle on a employé jufqu’à présent tant de
distérens principes.
On en tire aisément , par éxemple , les forces de toutes les ma¬
chines composées de roues , de tambours , de poulies , de leviers,
de cordes tendues , de poids montans directement ou obliquement,
ii PRINCIPES ; MATHÉMATIQUES
ass Sc enfin de tontes les puiíîanccs dont les machines font ordinaire-
otrf ment composées,; on en tiíeroit auffi les forces nécessaires LUX tea-
mouveJent. dons pour mouvoir les,membres des animaux.

COROLLAIRE III.
La quantité de mouvement >, quj. résulte de la sqmmí de tous les mouyemms
vers,,le, même côté, & de, leurs différences , vers des côtés opposéS, ne
change poitit par l 'action des corps entr'eux.
L’action St h. réaction font égales, suivant la troisième loi ;
donc par la seconde elles produisent dans les mouvemens des
changemens égaux dans des directions opposées. Donc íì les mou¬
vemens se font du même côté ; ce. qui sera ajoûté au mouve¬
ment du corps chassé, doit être ôté du mouvement de celui qui
le fuit j ensorte que.la somme des mouvemens demeure la même
qu' auparavant . Si les corps viennent de deux côtés opposés , il
faudra retrancher également du mouvement de Ces deux corps ,
Sc par , conséquent la différence des mouvemens vers
des côtés
opposés demeurera toujours la, même.
Supposons, par éxemple , que la boule A soit triple de la boule
2?, St qu’elle ait deux parties de vitesse, Sc que B la suive dans la
même ligne droite avec. i o parties de vitesse, le mouvement du
<;orps A sera à celui du corps R , comme 6 à m : Prenant donc
Ç& 10 pour exprimer les quantités de mpuvement de ces corps ,
16 fera la somme de leurs mouvemens.
Lorsque ces corps viendront à sc rencontrer , fi le corps ^ ga¬
gne ; , 4 ou 5 parties de mouvement , le corps 3 . en perdra au¬
tant , ensorte que le corps A:, après la réflexion continuant
son chemin avec 9 , ip ou n parties de mouvement , le
corps B , ira avec / , 6 ou *, Sc la somme fera toujours de
parties comme auparavant . Si le corps A gagne 9 , 10,11 ou n
parties , Sc qu ’il poursuive par conséquent son chemin après le
choc avec ij , ic, 17 ou 18 parties de mouvement ; le corps R
perdant tout ce que le corps A gagne , continuera de sc mouvoir

«
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
vers le même côté àvec une partie dé mouvement , après en avoir SSSSSSS
perdu 9 j ou il restera en repos , ‘ayant perdu les 10 parties de mou- * V Voix"
vement progreffif qu’il avoit , ou il retournera vers le côté opposé mouvement.
avec un degré de mouvement , après àvoir perdu tout ce qu’il
avoit & même une partie de plus ( si je puis m’exprimer ainsi ) ,
ou bien enfin il retournera vers le côté opposé avec deux parties
de mouvement , après avoir perdu ìz parties de son mouvement
progreffif, Ainsi les sommés dés mouvemens confpirans 15+ x Ou
i <î-j-o, & lès différences des mouvemens opposés 17—1 Sc 18—2,
seront toujours të parties còmtíiè avant le choc Sc la réflexion .-
Connoissant donc la quantité de mouvement avec laquèíle les
corps se meuvent après la réfìéxion , on trouvera la vitesse de
chacun , en supposant que cette vitesse soit à la vitesse avant la
réfìéxion , comme le mouvement après la réfìéxion est au mou¬
vement avant lá réflexion. Ainsi dans lé derniér cás ; où lé corps
A avoit ë partiés de mouvement avant la réflexion *& ' 18 aptes,
ôc 2 de vitesse avant la réflexion ; ou trouvés òk que lá Vitesse après
la réflexion seroit 6 , en disantcomme S partiés de mouvement
avant la réflexion , sont à r 8 parties après la réflexion ; ainsiz dè
vîtéstè avant la réflexion ío'nt à 6 de vîtefîèaprés fa réHexion.
Si lès corps n’ëtbiént pas sphériques , ou que se mouvant suivant

diverses lignes droites , ils vinssentà fe choques obliqíiément , pòur


trouver leur mouvement après là réflexion *,il fáudta commencer
par connoîtrc la situation du plan qui touché tous les corps cho-
quansáu point dcconcours : Ensuite ( pâr lé Cor. 2. ) on décom¬
posera lé mouvement dc chaque corps eu deux mouvemens , l’un
perpendiculaire èc Táutré parallèle à ce plan tangent : &r comme
les corps n’agissent les uns fur les autres que selon la ligne perpen¬
diculaire au plan tangent , les mouvemens parallèles seront les
mêmes après Sc avant la réflexion ; Sc les mouvemens perpendi¬
culaires éprouveront dés changemens égaux vers les côtés Oppo¬
sés; enscrte que la somme des mouvemens confpirans & la dif¬
férence des mouvemens opposés , resteront toujours les memes
Í4 . PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Hu'auparavant . C’estde ces sortes de réflexions qtie viennent ordi-
io IX- nairement
ou DU les mouvemens circulaires des corps L
autour de leurs
'

Mouvement. cent res j m ais je ne considérerai point ces cas dans la fuite , parcs
qu il seroit trop long de démontrer tout ce qui y a rapport.
COROLLAIRE IV.

Le centre commun de gravité de deux corps ou de plusieurs corps ne


change point son état de mouvement ou de repos, par r action récipro¬
que de ces corps ; ainsi le centre commun de gravité de tous les corps
qui agissent les fur les autres (supposé qu il n ’y ait aucune action
uns

ni aucun obsacle extérieur ) est toujours en repos , ou se meut unifor¬


mément en ligne droite.
Car, si deux points se meuvent uniformément en ligne droite,
& que leur distance soit divisée en raison donnée , le point de di¬
vision sera en repos*ou il se mouvera uniformément en ligne droite.
Cest ce qu’on trouvera démontré ci-après dans le Lemme 23 Sc
dans son Corollaire » pour le cas où les deux points se meuvent
dans le même plan ; ôc ce qui se démontre facilement par la même
méthode pour le cas où les deux points fèroientdans des plans
différens. Donc , íi des corps quelconques se meuvent uniformé¬
ment en ligne droite , le commun centre de gravité de deux de
cescorps , ou fera en repos, ouíèmouvera uniformément en ligne
droite ; parce que la ligne , qui joint les centres de ces corps , fera
divisée parleur centre commun de gravité dans une raison donnée.
De même le commun centre de gravité de ces deux corps & d’un
troisième, fera en repos on se mouvera uniformément en ligne
droite ; à cause que la ligne qui joint le centre commun de gravité
de ces deux corps, & le centre du troisième fera encore divisée
par le commun centre de gravité de ces trois corps en raison
donnée. Enfin le commun centre de gravité de ces trois corps &
d’un quatrième quelconque fera en repos ou. fera mû uniformé¬
ment en ligne droite ; parce que la ligne qui joint le centre com¬
mun de gravité de ces trois corps, & le centre du quatrième fera.
divisée
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . r5
divisée par le centre commun de gravité de ces quatre corps en
Axiomes,
raison donnée & ainsi à l’infini. Donc dans un systeme de corps, ou L o i X
DU
dont les actions réciproques les uns fur les autres ne font point trou- Mouvement,
Liées par aucune action ou empêchement externe , & dont par con¬
séquent chacun sc meut uniformément en ligne droite , le commun
centre de gravité de tous ces corps fera en repos ou fera mû uni¬
formément en ligne droite.
De plus, dans un système composé de deux corps qui agissent
l'un fur l’autre , les distances des centres de chacun de ces corps à
leur commun centre de gravité étant en raison réciproque de la
masse de ces corps -, les mouvemens relatifs de ces corps, pour s’éloi-
gner ou pour s’approcher de ce centre commun de gravité , feront
égaux eptr’eux. Donc , ni les changemens égaux qui se font dans
le mouvement de ces corps en sens contraire , ni par conséquent
leur action mutuelle l'un sur l’autre , ne changeront rien àTétât de
leur centre commun de gravité qui ne sera ni accéléré ni retardé,
&■qui ne recevra enfin aucune altération dans son état de mouve¬
ment ou de repos.
Puisque dans un système de plusieurs corps , le centre de gra¬
vité de deux quelconques de ces corps qui agiíïènt l’un fur r au¬
tre , ne change point d’état par cette action ; & que le commun
centre de gravité des autres , avec lesquels cette action n’a aucun
rapport , n’en souffre aucune altération ; la distance de ces deux
centres fera divisée par le centre commun de tous ces corps dans
des parties réciproquement proportionnelles aux sommes totales
des corps dont ils font les centres,; ôc par conséquent ces deux
centres conservant leur état de repos ou de mouvement , le centre
commun de tous ees corps conservera auffi le sien; car il est clair
que le centre commun de tous ces*corps ne changera point son
ct at de repos ou de mouvement par les, actions,de deux quelcon¬

ques de ces corps entr’eux..


Or , dans un tel système, toutes les actions des corps les uns fur
les autres, ou font exercées entre deux corps, ou l'ont composées
Tome i. p
x6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
■' ' - -- d’actions entre deux corps par conséquent elles ne produisent
ou Dl.oIX' aucun changement dans l’état de repos ou de mouvement du centre
17
Mouvement, commun de tous ces corps. C’est pourquoi
comme ce centre est en
repos , ou qu il se meut uniformément en ligne droite , lorsque les
corps n’agissent point les uns fur les autres ; il continuera de même,
malgré faction réciproque de ces corps , à être en repos , ou à se
mouvoir uniformément en ligne droite , pourvû qu’il ne soit point
tiré de son état par des forces étrangères.
La loi, d’un système de pluíieurs corps est donc la même que
celle d’un corps seul , quant à la permanence dans l’état de repos
ou de mouvement uniforme en ligne droite où ils se trouvent . Et
le mouvement progreflîf d’un corps op d’un système de corps,
doit toujours s’estimer par le mouvement de leur centre de gra¬
vité.
COROLLAIRE V.

les
Les mouvemens des corps enfermés dans un espace quelconque sont
mêmes entr'eux , soit que cet espace soit en repos , soit qu Use meuve
uniformément en ligne droite sans mouvement circulaire.

Car les différences des mouvemens qui tendent vers le même


côté , & les sommes de ceux qui tendent vers des côtés opposés»
font les mêmes au commencement du mouvement dans l’un 8c
l’autre cas ( par l’hypothèse , ) mais c’est de ces sommes ou de ces
différences qu’on tire ressort avec lequel les corps se choquent mu¬
tuellement : Donc par la seconde loi les effets du choc feront les
mêmes dans ces deux cas ; & par .conséquent les mouvemens de
ces corps entr’eux , dans un de ces cas , demeureront égaux à
leurs mouvemens entr’eux dans l’autre cas, ce que l’expérience
confirme tous les jours. Caries mouvemens qui se font dans un
vaisseau font les mêmes entr’eux , soit que le vaisseau marche
uniformément en ligne droite , soit qu’il soit en repos.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i7
COROLLAIRE VI. Axiomes ,
Si des corps se meuvent entr'euxd?une façon quelconque , & qu'ilssoient ou dL uo i x ,
Mouvement.
poujfés par des forces accélératrices égales, & qui agijfent fur eux,
suivant des lignes parallèles , ils continuerontà fe mouvoir entr'eux
de la même maniéré que Jì ces forces ne leur avoìent pas été imprimées.

Car ces forces agissant également ( par rapport à la quantité de


matière des corps à mouvoir ) 8c suivant des lignes parallèles , elles
seront mouvoir tous ces corps avec des vitesses égales par la se¬
conde loi. Ainsi elles ne changeront point les positions 8c les mou-
vemens de ces corps entr’eux.
SCHOL1E.
Les principes que j’ai expliqué jusqu’à présent sont reçus de
tous les Mathématiciens , 8c confirmés par une infinité d’expé-
riences. Les deux premier.es loix du mouvement ôc les deux
premiers Corollaires ont fait découvrir à Galilée que la descente
des graves est en raison doublée du temps , 8c que les Projectiles
décrivent une Parabole ; ce qui est conforme à l’expérience , si on
fait abstraction de la résistance de l’air qui retarde un peu tous
ces mouvemens.
La gravité étant uniforme , elle agit également a chaque parti¬
cule égale de temps , ainsi elle imprime au corps qui tombe des
vitesses & des forces égales : & dans le temps total elle lui im¬
prime une force totale & une vitesse totale proportionnelle au
temps. Mais les espaces décrits dans des temps proportionnels,
font comme les vitesses 8c les temps conjointement ; c’est-à-dire,
en raison doublée des temps. Donc , lorsque les corps font jettés
en enhaut , la gravité leur imprime des forces & leur ôte des vi¬
tesses proportionnelles au temps. Ainsi les temps que ces corps
tttettent à monter à la plus grande hauteur , font comme les vi¬
tesses que la gravité leur fait perdre , 8c ces hauteurs font comme
les temps multipliés par les vitesses, ou en raison doublée des
vitesses. Le mouvement d’un corps jette suivant une ligne droite
D ij
i 8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
quelconque , est donc composé du mouvement de projection Sc
°Vu OIX du mouvement que la gravité lui imprime. Ensorte que íì le
^
.orps
Mouvement A , par le seul mouvement de projection peut décrire dans
un temps donné la droite A B , Sc que par le seul mouvement qui
le porte vers la terre , il puisse décrire la ligne A C dans le mìêmc
3temps : en achevant le Parallélogramme A BCD , ce corps , par
un mouvement composé , sera à la fin de ce temps au lieu D ; Sc
la courbe A E D qu ’il décrira sera une Parabole que la droite
A B touchera au point A , Sc dont l’ordonnée B D sera propor¬
tionnelle à AB\
C’est sur ces mêmes loix Sc fur leurs corollaires qu’est fondée
la théorie des oscillations des Pendules , vérifiée tous les jours par
Inexpérience. Par ces mêmes loix le Chevalier Chrijlophe Wrenn ,
J . Wallìs S. T. D . Sc Chrétien Hugens, qui font fans contredit les
premiers Géomètres des derniers , temps ont découvert , chacun de
leur côté , les loix du choc Sc de la réflexion des corps durs ; ils
communiquèrent prefqu’en même temps leurs découvertes à la
Société Royale ; ces découvertes s’accordent parfaitement fur ce
qui concerne ces loix : Wallis fut le premier qui en fit part à la
Société Royale ; ensuite Wrenn, Sc enfin Hugens;mais ce fut Wrenrt
qui les confirma par des Expériences faites avec des Pendules de¬
vant la Société Royale : lesquelles le célébré Mariotte a rapportées
depuis dans un Traité qu’il a composé exprès fur cette matière.
Pour que cette théorie s’accorde parfaitement avec l'expérience ;
il faut faire attention , tant à la résistance de l’air , qu a la force
élastique des corps qui se choquent . Soient A Sc B des corps
sphériques suspendusà des fils parallèles Sc égaux , A C, B D , at¬
tachés aux centres C ScD , Sc soient décrits autour de ces points
comme centre, Sc des intervalles AC, B B les , demi- cercles EAF y
G B H séparés chacun en deux parties égales par les rayons A C,
Fîg. 4. B D. Si on éleve le corps A jusqu au point quelconque R de l’arc
,
EA F , Sc qu’ayant ôté le corps B on laisse tomber le corps A , Sc
que ce corps , après une oscillation , revienne au point
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . í9
fera le retardement causé par la résistance de l’air. Si on prend alors
Axiomes,
S T égale à la quatrième partie de R F , Sc placée en telle forte ou L o i x
du
que RS — VT,ST exprimera à peu près le retardement que Mouvement*

le corps A éprouve cn descendant de S vers A.


Qu’on remette présentement le corps B à fa place , Sc qu’on
laifle tomber le corps A , du point S , fa vitesse au point A où il
doit fe réfléchir , fera la même , fans erreur sensible, que s’il toist-
boit du point T dans le vuide. Cette vitesse fera donc exprimée
par la corde de l’arc T A ,- car c’est une proposition connue de
tous les Géomètres , que la vitesse d'un corps suspendu par un
fil est au point le plus bas de fa chute , comme la corde de l’arc
qu’il a parcouru en tombant.
Supposons que le corps A parvienne après la réflexion en s.
Sc le corps B en k, qu ’on ôte encore le corps B , Sc qu ’on trouve

le lieu v duquel laissant tomber le corps A ils , reviennent après


une oscillation au lieu r , de plus que r r soit la quatrième partie
de rv placée en telle forte que r s = tv , tA exprimera la vitesse
que le corps A avoit en A l’instant d’après la réfléxion. Car t fera
lc lieu vrai & corrigé auquel le corps A devroit remonter , filon
faiíoit abstraction de la résistance de l’air. On corrigera par la
même méthode le lieu k ,auquel le corps B remonte ; Sc on trou¬
vera le lieu / auquel il auroit dû remonter dans le vuide , Sc par
ce moyen on fera ces expériences austi éxactement dans l’air que
dans le vuide. Enfin pour avoir le mouvement du corps A, au
lieu A , immédiatement avant la réflexion, il faudra multiplier
le corps A , si je puis m’exprimer ainsi , par la corde de l’arc TA y
qui exprime fa vitesse; ensuite il faut le multiplier par la corde de
l’arc t A, pour avoir son mouvement au lieu A, immédiatement
après la réfléxion. De même , il faudra multiplier le corps B, par
la corde de l’arc Bl, pour avoir son mouvement immédiatement
âpres la réfléxion.
Par la même méthode , lorsque les deux corps tomberont est
metne temps de deux hauteurs différentes, on trouvera le meuve-
!»?
KlSi ;o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
wwmiii ii . ■ment de l’un 8c de l’autre , tant avant qu après la réflexion ; 8c
n *;1i' Aovl° m0EiSxon^ pourra toujours , par ce moyen , comparer ces mouvemens
si's'líi;
mouvLent.cntr’eux , 8c en conclure les effets de la réflexion.
’ Suivant cette méthode , dans les expériences que j’ai fait avec
des Pendules de i o pieds de long aufquels j’avois suspendu tantôt
des corps égaux , tantôt des corps inégaux , 8c que j’avois fait fe
choquer en tombant de très haut , comme de 8 , n 8c i 6 pieds ,
j’ai toujours trouvé , à des différences près , lesquelles croient
moindres que trois pouces dans les mesures , que lorsque les
corps fe rencontroient directement , les changemens de mouve¬
ment vers les points opposés étoient toujours égaux , & que par
conséquent la réaction étoit toujours égale à faction . Lorsque le
corps ^ , par éxemple , ayant 9 parties de mouvement venoità
choquer le corps B en repos , 8c qu’après avoir perdu 7 parties de
mouvement , il continuoit après la réflexion à fe mouvoir avec
deux parties , le corps B rejailliffoit avec ces 7 parties.
Si les deux corps alloient l’un vers l’autre , A avec n parties de
mouvement 8c B avec 6 , 8c qu’après le choc A s’en retournât avec
titié
«U %parties , B s ’en retournoit avec 8 , & il y avoit 14 parties de
détruites de chaque côté. Car si du mouvement de A on en ôte
« abord 1%parties,il ne lui reste rien : si on ôte ensuite z autres
parties , il en naît deux parties de mouvement en sens contraire:
de même eu ôtant 14 parties du mouvement du corps Z , il en
naît 8 parties vers le côté opposé.
Lorsque les deux corps alloient vers le même côté , A plus vîte
avec 14 parties de mouvement, & B plus lentement avec 5 par¬
ties , & qu’après la réfléxion le corps A continuoit de fe mouvoir
avec 5 parties,le corps B continuoit alors à se mouvoir avec 14
parties , ensorte qu’il avoit acquis les neuf parties que le coips A
avoit perdu ; il en étoit de même dans tous les autres cas. La quan¬
tité de mouvement n’étoit jamais changée par le choc , elle se
retrouvoit toujours ou dans la somme des mouvemens confpirans
ou dans la différence des mouvemens opposés> 8c j’ai attribué les

\m
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ji
erreurs d’un ou deux pouces que j’ai trouvé dans les mesures à la
difficulté de prendre ces mesures avec assez d’éxactitude ; cax il
étoit difficile de faire tomber les Pendules dans le même instant, Mouvement.
enforte que les corps se rencontrassent ssans le lieu le plus bas
■AB ,- de
& marquer éxactement les lieux s &ck ausquels les corps
remontoient après le choc ; &r il pouvoit encore s’y mêler d’au¬
tres causes d’erreur , comme l’inégale densité des parties des corps
suspendus , leur différente texture , Lee.
Et afin qu’on ne m’objecte pas que la loi que j’ai voulu prou¬
ver par ces Expériences suppose les corps ou parfaitement durs,
ou parfaitement élastiques , & que nous ne connoissons point de
telscorps , j’ajouterai que ces Expériences réussissent auffi- bien fur
les corps mois que fur les corps durs , Le que par conséquent la
vérité de ce principe ne dépend point de la dureté des corps ; car
si on veut rappliquer aux cas où les corps ne font pas parfaite¬
ment durs , il faudra seulement diminuer la réfléxion dans une
certaine proportion relative à la quantité de la force élastique.
Dans la théorie de Wrtnn ôc d’Hugrns, les corps absolument
durs , après s’être choqués , s’éloignent l’un de l’autre avec la même
vitesse qu’ils avoient dans le choc. On peut rassurer avec encore
plus de certitude des corps parfaitement élastiques. Dans les corps
qui ne font pas parfaitement élastiques, la vitesse avec laquelle
ils s en retournent après le choc , doit être diminués relative¬
ment à la force élastique ; & parce que cette force ( pourvu que
les parties des corps ne soient point altérées par la collision, ou
qu’elles ne souffrent point d’extension comme celle que cause le
marteau ) est constante Sc déterminée , ainsi que je l’ai remarqué j
elle fait que les corps rejailliíïènt avec une vitesse relative qui
est à la vitesse qu’ils avoient avant le choc dans une raison
donnée.
Je fis auffi cette expérience avec des pelottes de laine très
ferrées. Je commençai par déterminer la quantité de la force élas¬
tique , en faisant tomber les Pendules & en mesurant la réfléxion :
■}Z PRINCIPES MATHÉMATIQUES
&c eníuite eonnoissant cette force , j’
en conclus les réflexions pour
'r
Axiomes,
° “ dV ^
ix outres cas , & je trouvai que les expériences y répondoient . Les.
toujours Tune de l ’autre après le choc avec
Mouvement . p e l 0 ttes s eloignoient

une vîteíTe relative , qui étoit à leur vitesse relative dans le choc »,
comme 5 à 2 environ . Les boules d’acier rejaillissoient à peu près
avec leur même vitesse : les boules de liège rejaillissoient avec une
vitesse un peu moindre ; Sc dans les boules de verre ces vitesses
croient à peu près comme 15 à 16. ainsi la troisième loi se trouve
confirmée dans le choc Sc dans la réfléxion des corps par la
théorie » Sc la théorie , Pess parl ’expérience. Je vais faire voir
qu’elle Pess aussi dans les attractions.
Imaginez entre les deux corps A ScB un obstacle quelconque qui
les empêche de se joindre . Si un de ces corps comme A est
plus attiré

vers B , que B vers A , Pobstacle fera plus pressé par le corps A


que par le corps B ;ainsi il ne fera point en équilibre . La plus
forte pression prévaudra , & il arrivera que le système, composé
de ces deux corps & de Pobstacle qui est entre deux , fe mouvera
en ligne droite vers B , & qu’il s’en ira à l’infini dans le vuide
avec un mouvement continuellement accéléré , ce qui est absurde.
& contraire à la premiere Ioidu mouvement ; car par cette pre¬
mière loi , ce système doit persévérer dans son état de repos ou de
mouvement en ligne droite ; ainsi ces deux corps doivent presser
également^cet obstacle , Le être. par conséquent tirés également
l’un vers l’autre.
J'cn ai fait I’expéríence íur le fer & fur f aimant . Si on pose
Paimant Sc le fer chacun séparément dans de petits vaisseaux
for une eau dormante , Sc que ces petits vaisseaux se touchent , ni
l’un ni 1autre ne fera mû ; mais ils soutiendront par l’égalité de
leui-attractionlcs efforts mutuels qu’ilsfont lun fur Pautre, .& étant
en équilibre , iìs resteront en repos.
De même , la gravité entre la terre & ses parties est mutuelle »
Fíg ,.5. car supposé que la terre BI fût coupée par
un plan E G c n deux
parties EGF , E GIi les poids mutuels de ces parties lune . suc
Pautre »,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. ;;
l’autre , feront égaux ; car si la plus grande partie £G/est cou- £ !55S55S
péepar un autre plan HK parallèle au premier , en deux parties
E G H K & HIK defquelles
, HIK = E F G il : est clair que la mouvez»»:
partie du milieu E GHK ne fera portée par son propre poids ni
vers lune, ni versTautre de ces parties , mais qu’elle restera en
équilibre entr’elles.
Quant à la partie HIK , elle prestera de tout son poids la
partie du milieu vers l’autre partie E F G donc ; la force avec
laquelle la partie E GI , composée des parties H K s ScE GHK ,
tend vers la troisième partie E F G , est égale au poids de la par¬
tie HIK , c’est-à-dire au poids de la troisième partie E FG. Ainsi
le poids de deux parties E GI , E FG, l une fur l’autre est égal,
ce que je voulois prouver . Et si ces poids n’étoient pas égaux,
toute la terre qui nage librement dans l’éther céderoit au plus
grand de ces poids , & s’en iroit à l’ínfinr.
De même que les corps qui fe choquent fe font équilibre,
quand leurs vîteífes font réciproquement comme leurs forces
d’inertie ( ut vires injitoeles) puissances qui agissent dans la
méchanique fe contrebalancent Sc détruisent leurs efforts mu¬
tuels , quand leurs vîtefïès dans la direction des forces font réci¬
proquement comme ces forces. Ainsi des poids attachés aux bras
d’une balance font des efforts égaux pour la mouvoir , lorsque ce§
poids font réciproquement comme les vitesses qu’auroient les bras
de la balance en haut Sc en bas , si elle venoit à osciller; c’est-à-
dire , que ces poids font en équilibre , lorsque les bras de la ba¬
lance montent & descendent perpendiculairement , s’ils font en-
tr’eux réciproquement comme la distance du point de suspen¬
sion au fléau de la balance ; Sc si les bras de la balance mon¬
tent Sc descendent obliquement , soit qu’ils soient soutenus par des
plans obliques , ou que quelqu’autre obstacle les empêche de mon¬
ter Sc de descendre perpendiculairement , les poids seront en équi¬
libre , lorsqu’Us seront entr’eux réciproquement , comme l’ascen-
sion& la descenfíonperpendiculaire des bras de la balance ;parce-
Tome/ E.
z4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
.. — ■"!>que Ja force de la gravité est toujours dirigée perpendiculaire-
Axiomes. I _ _
ouLoix ment vers la terre.
mouvement . De même , dans la poulie ou dans le niouffle ) si la force de la

main qui tire la corde directement , est au poids qui monte di¬
rectement ou obliquement , comme la vitesse de son ascension
perpendiculaire à la vitesse de la main qui tire la corde , il y aura
équilibre.
Dans les Horloges & les autres machines dont la construction
dépend du jeu de plusieurs roues , les forces contraires qui font des
efforts pour les mouvoir & pour les retenir , fe contrebalanceront
mutuellement , si elles font entr’elles réciproquement comme les
vitesses des parties des roues aufquelles elles font imprimées.
La force de la vis pour presser un corps est à la force de la
main qui tourne la manivelle , comme la vitesse circulaire de la
manivelle dans la partie où la main la fait tourner , est à la vi¬
tesse progreffive de la vis vers le corps qu elle presse.
Les forces avec lesquelles le coin presse les deux côtés du bois
quil fend , font à la force avec laquelle le marteau frappe le
coin , comme le chemin que fait le coin dans la direction de la
force que-lui impriment les coups du marteau , est à la vitesse avec
laquelle les parties du bois cedent au coin selon les lignes per¬
pendiculaires aux faces du coin. II en est de même dans toutes
les machines dont l’efficacité consiste en cela seulement , qu en
diminuant la vîteflè on augmente la force & réciproquement ;
Sc c’est par- là qu on résout ce Problème dans toutes les efpeces de

machines , que le poids étant donné, la force nécessaire pour le mou¬


voir efl donnée , ou ce qui est la même chose , que la réfslance étant
donnée , lu force nécessaire pour la surmonter efl donnée aussi. Car lors¬
que les machines seront construites de façon que la vitesse de la
puissance soit à celle de la résistance en raison renversée des
forces ; la puiííance égalera la résistance: & si on augmente la
vitesse de la puissance, elle vaincra aussitôt la résistance.
Si la disparité des vitesses est assez grande pour vaincre toute
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 35
cspéce de résistance, tant celle qu’oppose la pesanteur des corps .
qu’on veut élever , que celle qui vient de la cohésion des corps to ' îm’
qu’on veut séparer , & que celle qui est produite par le frotte- Mouvement.
ment des corps qui glissent les uns fur les autres , la force re- "
stante produira une accélération de mouvement qui lui fera pro¬
portionnelle , & qui fera partagée entre les parties de la machine,
L5 le corps résistant; mais je ne me fuis pas proposé ici de don¬
ner un Traité de Méchanique , j' ai voulu montrer seulement com¬
bien la troisième loi du mouvement est vraie , Le combien son
usage est étendu ; car si on estime Faction de l’agent par sa force
multipliée par sa vitesse, & qu’on estime de même la réaction du
corps résistant par la vitesse de chacune de ses parties multi¬
pliées par les forces qu’elles ont pour résister en vertu de leur
cohésion , de leur attrition , de leur poids , & de leur accélération ;
Faction & la réaction se trouveront égales entr’elles, dans les ef¬
fets de toutes les machines. Et toutes les fois qu’une action s’éxé-
cute par le moyen d’une machine , & quelle parvient à être im¬
primée dans un corps résistant, fa derniere détermination est tou¬
jours contraire à la détermination de la réaction de ce corps.
DU MOUVEMENT
MIM,
ïMpg r4
WWW

lies

DU MOUVEMENT
DES COR P S.
L IVRE P RE MI E R.

SECTION PREMIERE.

De la méthode des premier es <âr dernieres raisons employée dam


tout cet Ouvrage.

■S-LEMME PREMIER.

Les quantités& les raisons des quantités à


qui tendent continuellement
devenir égales pendant un temps fini , & qui avant la fin de ce temps
approchent tellement de Végalité , que leur . différence. ejl plus petite
qu*aucune différence donnée , deviennent à la fin égales.

I on le nie , qu on suppose qu‘elles soient à la fin inéga¬


&
les, que leur derniere différence soit 2? , puifqu’elles mouvem
VEMENT
des Corps.
ne peuvent pas approcher plus près de l’égalité que
è cette différence donnée D , leur différence ne fera donc pas
plus petite que toute différence donnée , ce qui est contre hy¬
pothèse.
3$ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
LEMME II.
Du
mouvement Si dans une figure quelconque A a CE , comprise entre les droites A a,
I E S C O R P S.
. — ■■- A E , <S’ la courbe a c E , on inscrit un nombre quelconque de Parallé-
logrammes Ab , B c , C d , & c . compris fous les bases égales A B , B C,
C D , &c. &fous les cotés B b , C c, D d , &c. parallèles au côté A a
de la figure & qu ’on acheve les parallélogrammes a k b 1, b L Cm ,
CM d n , &c. qu on diminue ensuite la largeur de ces parallélogrammes,
& qu ’on augmente leur nombre à l ’infini : les dernieres raisons qu au¬
ront entr 'elles la figure inscrite AKbLcMdD , la circonscrite
AalbmcndoEj ^ la curviligne A a b Cd E , seront des raisons
d 'égalité.
Car la différence de la figure inscrite òc de la figure circons¬
crite , est la somme des parallélogrammes R l , Lm,Mn, D o,
c’est- à- dire ( à cause de l’égalité de toutes les bases ) que cette dif¬
férence est égale au rectangle A B la fait fur Lune des bases K b
& fur la somme A a, de toutes les hauteurs ; mais ce rectangle , à
cause que sa largeur diminue à l’infini , deviendra plus petit qu’au¬
cun’ rectangle donné . Donc ( par le Lemme premier ) la figure
inscrite , la figure circonscrite , & à plus forte raison la figure cur¬
viligne intermédiaire seront à là fin egales . C. Q . F . D.

LEMME III.

Les dernieres raisons de ces mêmes figures feront encore des raisons d ’ê-
galité , quoique les bases A B , B C , CD , &c. des parallélogrammes
soient inégales ,pourvû qu 'elles diminuent ' toutes à Virfini .

Soit A F la plus large de ces basés , & soit achevé le parallélo¬


gramme FA as Cc parallélogramme sera plus grand que la diffé¬
rence de la figure inscrite & de la figure circonscrite ; mais sa
largeur A F diminuant à l’infini , il sera plus petit qu ’aucun rectan¬
gle donné . Donc & c. C. Q . F . F.
Cor. i . D où il fuit que la derniere somme de tous les parallé¬
logrammes qui s’évanouissent coïncidera dans toutes ses partie*
avec la figure curviligne.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ^
Cor.z . Et à plus forte raison la figure rectìligne , comprise sous les
cordes des arcs évanouissons a b , b c , cd, c& . coïncidera à la fin
avec la figure curviligne.
Cor. 3 . II en fera de même de la figure rectiligne circonscrite

qui est comprise sous les tangentes de ces mêmes arcs.


Cor. 4 . Et par conséquent ces dernieres figures ( quant à leurs
périmètres a c E ) ne sont pas rectilignes , mais les limites curvili¬
gnes des figures rectilignes.
LEMME IV.
Si dans deux figures A a c E , P p r T , inscrit , comme ci-defius, deux
suites parallélogrammes , dont le nombre soit le même, & que lorsque
de

leurs largeurs diminuent à Finfini , les dernieres raisons des parallélo~


grammes de F une desfigures aux parallélogrammes de Fautre , chacun
à chacun , soient les mêmes$ ces deux figures AacE,PprT seront
entr elles dans cette même raison.
Car ia proportion qu un des parallélogrammes de la premierc
figure a avec celui qui lui répond dans la seconde , est la même
que celle de la somme de tous les parallélogrammes de la pre¬
mière figure , à la somme de tous les parallélogrammes de la se¬
conde , Sc par conséquent la même que celle qui est entre les deux
figures , en supposant toutefois , que , selon le Lemme 3. la rai¬
son de la premiere figure a la somme de tous les parallélogrammes
qu ’elle renferme , soit une raison degalité , auííì-bien que celle de
la seconde figure à la somme de tous les Parallélogrammes qui y
sont renfermés . C. Q .-F . D.
Cor. D ’où il fuit , que ft deux quantités d’un genre quelcon¬
que sont partagées dans un même nombre de parties quelconques,
Sc que ces parties , lorsque leur nombre .augmente & que leur gran-
deur diminue à l’infini , soient entf elles en raison donnée , la pre¬
miere à la premiere , la seconde à la seconde , &r ainsi de suite : les
touts seront entr ’eux dans cette même raison donnée ; car si on
représente les parties de ces touts par les parallélogrammes des
figures de ce Lemme , les sommes de ces parties seront comme
4o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
, lorsque le
les sommes des parallélogrammes ; &r par conséquent
augmente , & que
»T*° cT» pI nombre de ces parties & des Parallélogrammes
dans la derniere
leur grandeur diminue à l’infini , les touts seront
, par l’hypo-
raison d’un Parallélogramme à Pautre : c’est-à-dire
l’autre»
thèse , dans la derniere raison dune partie à
LEMME V.
proportionnelsy
Tous às côtés homologues des figures semblables font
curvilignes que dans les rectilignes, & leurs
aires-
tant dans les figures
font en raison doublées de ces côtés..
LEMME V I. ■

Si un arc de cercle quelconque ACB donné de position , es soutenu


dans le milieu de fa cour¬
par la corde AB , & qu au point A placé
A D prolongée des deux.
bure continue , il soit touché par une droite
Tun de Vautre jusqu à
côtés , & que les points À & B s ’approchent
fous la tangente & la,
ce quils coïncident ; sangle B A D , compris
à la fin ..
corde diminuera à rinsni , & s 'évanouira
Car fí cet angle ne s evanouissoit pas , Tare A Ci ? & la tangente
conséquent la cour¬
A D contiendroient un angle rectiligne , & par
qui est contre,Phy-
bure au point A ne seroit point continue , ce
pothése. VI I.
LEMME
posées3la derniere raison qu'ont entr'eltes Varc ,
Les mêmes choses étant
la corde & la tangente, efi la raison d'égalité.
A, supposons
Car pendant que le point B s’approebe da point
aux points éloi¬
que les lignes AB , A D soient prolongées jusqu
2?
&- 'on méne la ligne b parallèle à la sécante
gnés b &c d, qu
à Parc A CBl
& qu’on prenne de plus Acb toujours semblable
d A b s évanouira
Lorsque les points A & B coïncideront , sangle
, Ad, qui restent
par le Lemme précédent ; donc les droites Ab
Acb coïncide¬
toujours de grandeur finie , & l’arc intermédiaire
droites AB >AD y
ront & seront par conséquent égales. Donc les
, proportion¬
& Parc intermédiaire A CM, qui leur font toujours nelsa
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4r
nels, s’évanouiront 3Lc auront pour derniere raison la raison d’é- t IVRE
PREMIER.
galité. C. Q. F. D.
Cor. i . Ainsi, si par B on méne une droite B f parallèle k la Fîg. 10.

tangente A D , laquelle B F coupe toujours en F une ligne quel¬


conque A F qui passe par A , la raison de cette droite B F à l’arc
évanouissant ACB, sera à la fin la raison d’égalité , puis qu’ache-
vant le parallélogramme AF B D, cette raison est la même que
celle qu à la droite A D avec le même arc A CB.
Cor. L. Et si par B Sc par A on tire plusieurs droites B E , B D ,
JF ,AG, qui coupent la tangente A D Sc fa parallèle B F, la
derniere raison de l’arc A B de la corde Sc de toutes les parties
coupées AD , A E , BF,BG entr ’elles fera la raison d’égalité.
Cor. Et par conséquent toutes ces lignes pourront être pri¬
ses lune pour l’autre dans tous les cas oú l'on se servira de la
méthode des premieres Sc dernieres raisons.
LEMME VI I L
Si les droites données A R , B R , Uare A C B, /í corde A B, & la.tan¬
gente A D , forment trois triangles RAB,RACB r RAD,6 que
les points A &Bs'approchentr un de Vautre: ces triangles, qui s’é¬
vanouiront, feront à la fin semblables, & leur derniere raison sera la
raison d’égalité.
Pendant que B s ’approche de A , imaginons quon prolonge Figt9
A B , A D yA R en , b, d , r , qn’on méne r bd parallèle k R D ,
& qu’on prenne l’arc A cb toujours semblable à l’arc A CB , lors¬
que les points A Sc B coïncideront , sangle b A d s ’évanouira , Sc
les trois triangles r Ah , rAcb , rAd, qui restent toujours dé gran¬
deur finie coïncideront , Sc seront par conséquent égaux Sc íèm1-
blables. Donc les triangles RA B , RA C B , RAD, qui leur font
toujours semblables Sc proportionnels , íeront à lafin égaux Sc sem¬
blables entr’eux. C. Q. F. D ..
Cor. Dònc ces triangles pourront être pris sun pour l’autre dans

tous les cas où.l’on employera la méthode des premieres Sc der¬


nieres raisons..
Tome I. f
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
LEMME IX.
Du
dtT^ Co ITï s■Soient données de position la droite AE & la courbe ABC , qui Je
m coupent fous un angle donné A , &soient menées de cette droite fous
un autre angle donné les ordonnées B D , CE , qui rencontrent la
courbe en B , & en C ,fi on suppose ensuite que les points B & C s'ap¬
prochent l ’un & Vautre continuellement du point A ; les aires des
triangles ABD , ACE , seront à la fin entr 'elles en raison doublée
des côtés.

Fig . ii. Pendant que les points B 6c C s’approchent du point A, ima¬


ginons toujours que la ligne A D soit prolongée à des points très
éloignés d 6c e , 6c en telle sorte que A d Sc A e soient toujours
proportionnelles à A D 6c z AE, de plus que les ordonnées d b ,
e c, tirées parallèles aux ordonnées D B , E C, rencontrent en b 6c c
les lignes AB , A C prolongées ; enfin que Abc soit une courbe
semblable à AB C 6c Ag, une droite qui touche les deux courbes
im en A , 8c coupe les ordonnées D B , E C, db , ec , e n F , G ,s , g.
Cela posé, lorsque les points B Sc C coïncideront avec le point A,
la longueur A e reliant la même , sangle cA g s’évanouira , les aires
curvilignes A b d , Ace coïncideront avec les aires rectilignes
Afd, A ge , & par conséquent elles seront ( par le Lemme )
en raison doublée des côtés Ad } Ae ; mais les aires A B D, A CE
sont toujours proportionnelles à ces aires , Sc les côtés A D , A E
à ces côtés. Donc les aires A B D , A CE sont à la fin en raison
doublée des côtés A D, AE. C . Q. F. D.
LEMME X.

Les espaces qu'unc force finie fait parcourir au corps qu elle presse, soit
que cette force soit déterminée & immuable , soit qu elle augmente ou
diminue continuellement , sont dans le commencement du mouvement
en raison doublée des temps.
Que les lignes A D , AE représentent les temps , 6c les ordon¬
nées D B , E Clés vitesses produites ; les espaces décrits avec ces
vitesses seront comme les aires ABD , ACE qui auroientété

PI


DÊ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4Î
décrites par h.fluxion dé ces ordonnées , c’est- à- dire ( par le
Lem¬
me í>. que
) ces espaces seront dans le commencement du mou¬
vement en raison doublée des temps  D , A E. C . Q . F: D.
Cor. i . De - làontire aisément , que lorsque des
corps qui par-
coureroient dans des temps proportionnels des parties
semblables
de figures semblables , font sollicités par de nouvelles
forces quel¬
conques égales & appliquées de la même maniéré , les
déviations
causées par ces farces , c'est- à- dire , les distances des
points où les
corps íont arrivés réellement aux points où ils íéroient
arrivés fans
faction de ces forces , font entr ’elles à peu près comme les
quarrés
des temps dans lesquels ces déviations ont été
produites.
Cor. 2 . Et les déviations causées par des forces
proportionnelles
& appliquées de même aux parties semblables de
figures sembla¬
bles , font en raison composée des forces &c des qúarrés
des temps.
Cor. II en est de même des espaces quelconques que les
corps
pressés par des forces diverses décrivent . Ces cípaces
font encore
dans le commencement du mouvement , comme les
forces mul¬
tipliées par les quarrés des temps.
Cor. 4. Donc , dans le commencement du
mouvement , Jes forces
íont comme les espaces décrits directement , &
inversement com¬
me les quarrés des temps.
Cor. 5 . Et les quarrés des temps sont comme les
espaces décrits
directement , & inversement comme les forces

S C H O LIE.
Lorsqu’on compare des quantités indéterminées de
différent
genre , &c qu ’on dit que l’une d’elles est en raison
directe ou in¬
verse d une autre : on entend par -là que la première
augmente
ou diminue dans la même raison que la derniere ,
ou dans la
raison inverse j & lorfqu ’on dit qu ’une quantité est
directe¬
ment ou inversement , comme plusieurs de ces
quantités , cela
signifie qu elle augmente ou diminue en raison
composée des
raisons dans lesquelles ces autres quantités
augmentent ou
• Fi j
4+ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
'
1diminuent , ou dans la raison composée des raisons renversées de
.MourjEMEKi ces raisons. Si on dit, par exemple , que A est directement comme
pes Couss , , 1 l
”• B Sc comme C, Sc inversement comme D : cela veut dire que A
augmentera ou diminuera en même raison que B x C x ou
/ BC o
& —
que les quantités A sont entr’elles en raison donnée.

L E M M E X I.
Dans toutes Us courbts qui ont une courbure finie au point de contact y
la fioufiendante évanouissanted 'un angle de contact efià la fin en rai¬
son doublée de la fioufiendante de Uarc quelle termine.
Cas x. Soient Ab B cet arc , A D fa tangente , B D la sousten-
dante de sangle de contact , laquelle est perpendiculaire à la tan¬
gente , Sc A B la soustendante de Tare. Soient ensuite A G ScB G
perpendiculaires k A D Sck AB , Sc soit G la rencontre de ces
perpendiculaires . Cela posé, imaginons que les points D , B, G }
vîg- ti. deviennent les pointsd , b, g , Sc que le point I soit la derniere in¬
tersection des lignes A G , B G, lorsque les points B Sc D sont
arrivés en A y il est clair que la distance GI peut être moindre
qu’aucune distance assignable ; mais à cause qu’on peut faire
paffer des cercles par les points A s B , G , Sc par les points A} b, g.
on a AB 1=zA G x B D Sc Ab 1=Agx bd ;donc A B 1est k A b*
en raison composée des raisons de A G , k A g Sc de B D k bd.
Mais comme on peut supposer la distance G1 plus petite qu’aucunc
longueur assignable, la différence entre la raison de A G à Ag Sc
la raison d’égalité peut être moindre qu’aucune différence assigna¬
ble ; donc la différence de la raison de A B *k A b 1k la raison de
B D k bd , peut être moindre que toute différence assignable. Donc
( par le Lemme r . ) la derniere raison dc AB 1k Ab 1sera la même
que la derniere raison ácBD kbd . C. Q. F. D.
Cas z. Supposé que B D soit incliné sur AD, selon un angle
quelconque donné , la derniere raison de BD kbd restera toujours
la même. Sc sera par conséquent la même que la raison de A B *
2-Ab 1, C, Q. F. D,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4;
Cas. 3 . Quand même sangle D ne seroit point donné , &• q Ue j a LlTlE
IlCUlEt.
droite B D convergeroit vers un point donné , ou quelle seroit
tirée suivant une loi quelconque ; les angles D te d, formés selon
la. même loi , tendroient toujours à devenir égaux , & à la fin leur
différence deviendroit moindre que toute différence donnée »c’est-
à-dire , (par le Lemme 1.) qu ’ils seroient égaux à la fin , Se par con¬
séquent les lignes B D , bd seroient entr ’elles dans la même raison,
qu ’aupatavant . C. Q. F . D.
Cor. 1 . Comme les tangentes A D , Ad, les arcs A B ,Ab t Sc
leurs finus 2? C , b c deviennent à la fin égaux aux cordes AB,
A b, leurs quarrés font auísià la fin comme les soustendantes BD ,
b d.
Cor. z. Et ces quarrés seront aufli entr ’eux à la fin comme les
flèches des arcs , lesquelles coupent les cordes en deux parties
égales , Se convergent vers un point donné ; car ces flèches font
comme les soustendantes B D , b d.
Cor.z . Donc , lorsqu ’un corps avec une vîteíïè donnée décrit
un arc , la flèche de cet arc est en raison doublée du temps pen¬
dant lequel il est décrit.
Cor. 4 . Les triangles rectilignes A D B , A d b íont à la fin en
raison triplée des côtés A D , Ad , 6c en raison sesquiplée des cô¬
tes D B , d b ; puisqu ’ils font en raison composée des côtés A D ,
B>B ,Se Ad , db, de même les triangles A B C , Abc, sont à la
fin en raison triplée des côtés B C, b c. J ’appelle raison sesquiplée
la raison sousdoublée de la raison triplée , parce qu ’elle est com¬
posée de la raison simple Se de la raison sousdoublée.
3 . Comme D B , d b deviennent à la fin parallèles , & en
Cor.
raison doublée de A D te de A d, les dernieres aires curvilignes
A D B , A d b seront ( par la nature de la parabole , ) les deux
tiers des triangles rectilignes AB D , Ab d ; te les segmens AB,
Ab, les tiers de ces mêmes triangles , te de- là ces aires Se ces seg¬
mens feront en raison triplée , tant des tangentes AD , A d , que
des cordes te des arcs AB , Ab.
jf.6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
- S C H O LIE.
Vv
“TcTrTs. Ali reste , dans toutes ces démonstrations nous supposons que
- -sangle de contact n’est ni infiniment plus grand que les angles
de contact contenus entre la tangente & la corde des cercles >
ni infiniment plus petit que ces mêmes angles , c’est-à-dire que
nous supposons que la courbure au point A n ’est ni infiniment
petite , ni infiniment grande , mais que le rayon oscillateur AI,
est d’une grandeur finie ; car íì on prenoit D B proportionnelle
à A D 5, aucun cercle ne pourroit passer par le point A entre la
tangente A D la & courbe AB ,- en
& ce cas sangle dè contact
feroit infiniment plus petit que les angles de contact circulaires ;
& par le même raisonnement , si on fait successivementD B pro¬
portionnel à A Z>4 j A D 1, A D c, A D 1, & c. on aura une série
infinie d’angles de contact , dont chacun fera infiniment plus petit
que celui qui le précédé , & si son fait successivementB D propor-
. 4 J. 6 2.
tionnelle a. A D z, A D *A D *AD 4, A D 5, A D 6, &cc. on aura
une autre suite infinie d’angles de contact , dont le premier fera du
même genre que les angles de contact circulaires ; le second sera
infiniment plus grand ; le troisième infiniment plus grand que le
second , & ainsi de suite. De plus , entre deux quelconque de ces
angles on peut inférer une fuite d’angles intermédiaire , laquelle
fera infinie des deux côtés , Le telle que chacun des angles qui la
composeront sera infiniment plus grand , ou infiniment plus petit
que celui qui le précédé. Entre les termes A D 1& A D J, par
15 II 9 1
exemple , on peut insérer la férie A D 6,AD 3 ì AD ^ ,AD ì i
JD *, A D ^yAD 1* , AD ^ yAD^ Lee , . Enfin on pourra en¬
core insérer entre deux angles quelconques de cette derniere
férie , une nouvelle férie d’angles intermédiaires toujours infini¬
ment plus grands les uns que les autres ; car la nature ne connoît
point de bornes.
Ce qu on a démontré des lignes courbes & des superficies
qu’elles renferment , peut Rappliquer facilement aux surfaces
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 47
courbes des solides & aux solides mêmes. J’ai commencé par ces livre
Lemmes , pour éviter de déduire de longues démonstrations ad PREMIER.
,
absurdumselon la méthode des anciens Géomètres.
Tau rois eu des démonstrations plus courtes par la méthode des
indivisibles; mais parce que l’hypothése des indivisibles me paroît
trop dure à admettre , 8c que cette méthode est par conséquent
peu géométrique ; j’ai mieux aimé employer celle des premieres
8c dernieres raisons des quantités qui naissent & s’évanouifsent;

<&: j’ai commencé par taire voir , le plus brièvement que j'ai pu , ce
que deviennent les quantités , lorsqu’elles atteignent leurs limites.
Je démontrerai par cette méthode tout ce qu on démontre par
celle des indivisibles; mais en ayant prouvé le principe , je m’en
servirai avec plus de sécurité.
Ainsi, lorsque dans la fuite je considérerai des quantités comme
composées de particules déterminées , & que je prendrai pour des
lignes droites de petites portions de courbes ; je ne désignerai point
par- là des quantités indivisibles, mais des quantités divisibles
évanouissantes; de même, ce que je dirai des sommes 8c des raisons,
doit toujours s’entendre non des particules déterminées , mais des
limites des sommes & des raisons des particules évanouiíïantes ; ÔC
pour sentir la force de mes démonstrations , il faudra toujours se
rappeller la méthode que j’ai suivie dans les Lemmes précédens.
On peut dire , contre ce principe des premieres &c dernieres
raisons , que les quantités qui s’évanouissent n’ont point de der¬
niere proportion entr’elles; parce qu’avant de s’évanouir , la pro¬
portion quelles ont n’est pas la derniere , & que lorsqu’elles sont
évanouies , elles n’en ont plus aucune. Mais on pourroit soute¬
nir par le même raisonnement qu’un corps qui parvient d’un
mouvement uniformément retardé à un certain lieu où son mou¬
vement s’éteint , n’a point de derniere vitesse; Car , diroit-on, avant
que ce corps soit parvenu à ce lieu , il n’a pas encore fa derniere
vitesse, & quand il l’a atteint , il n’en a aucune , puisqu’alors son
mouvement est «teint. Or , la réponse à cet argument est facile ;
4g PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do on doit entendre par la derniere vitesse de ce corps celle avec
MOUVEMENT
ses Cores,
laquelle il se meut , non pas avant d’avoir atteint le lieu où Ton:
mouvement cesse, non pas après ' qu’il a atteint cé lieu,mais
celle quil a dans l’instant même qu’il atteint ce dernier lieu
&" avec laquelle son mouvement cesse. II en est de même de la
derniere raison des quantités évanouissantes , il faut entendre par
cette raison celles qu'ont entr’elles des quantités qui diminuent,
non pas avant de s’évanotiir , ni après quelles sont évanouies,
mais celle qu’elles ont dans le moment même qu’elles ^évanouis¬
sent. De la même maniéré , la premiere raison des quantités nais¬
santes est celle que les quantités qui augmentent ont au moment
qu’elles naissent, & la premiere ou derniere,somme de ces quan¬
tités est celle qui répond au commencement ou à la fin de leur
existence , c’est-à-dire , au moment quelles commencent à aug¬
menter ou qu’elles cessent de diminuer.
II y a une certaine borne que la vitesse d’un corps,peut atteindre
à la fin de son mouvement , & qu’elle. ne scauroit passer; c’est
cette vitesse qui est la derniere vîtefíè du corps. 11 en est de même
des limites & des proportions de toutes les quantités qui com,-
mencent & cessent. Comme cette limite est certaine & définie,
c’est un problème très géométrique que de la-déterminer ; car on
peut regarder comme géométriques tous les problèmes où il s’agit
de déterminer avec précision quelque quantité.
On objectera peut-être que si les dernieres raisons qu’ont
entr’elles les quantités qui s évanouissent font données, les der¬
nieres grandeurs de ces quantités seront auffi données; Sc qu’ainsi;
toute quantité fera composée d’indivisibles , au contraire de ce
qu’Euclide a démontré des incommensurables dans le dixième Livre
de ses élémens. Mais cette objection porte fur une supposition
fausse; car les dernieres raisons qu’ont entr elles les quantités qui
«'évanouissent ne font pas en esset les raisons des dernieres quan¬
tités , ou de quantités déterminées & indivisibles, mais les limites
dont les raisons des quantités qui décroissent à l ’infini approchent-
fans.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 45
sans cesse, limites dont elles peuvent toujours approcher plus près L
que d’aucune différence donnée , qu’elles ne peuvent jamais pas¬ PRE

ser , & qu’elles ne sauroient atteindre , si ce n’est dans 1infini.


On comprendra ceci plus clairement dans les quantités infini¬
ment grandes. Si deux quantités , dont la différence est donnée»
augmentent à Tinfini, leur derniere raison sera donnée , & fera
certainement la raison d’égalité ; cependant les dernieres , ou les
plus grandes quantités ausquelles répond cette raison , ne seront
point des quantités données. Donc , lorsque je me servirai dans la
fuite , pour être plus clair , des mots de quantités évanouijsantes,
de quantités dernieres, de quantités tris petites , il ne faut pas enten¬
dre par ces expressions des quantités dune grandeur déterminée»
mais toujours des quantités qui diminuent à l’infink

SECONDE SECTION.
De la recherche des forces centripètes.
PROPOSITION I. THÉORÈME L
'J) ans les mouvemens curvilignes des corps, les aires décrites* autour
d ’un centre immobile , font dans un mime plan immobile , &font.
proportionnelles au tempsr

Supposé que íe temps soit divisé en parties égaies , & que dans
îa premiere partie de ce temps , le corps, par la force qui lui a été
imprimée , décrive la ligne AB: siiivant la premiere loi du mou¬
vement dans un second temps égal au premier , il décriroit , si
ïien ne f en cmpéchoit , la droite BC ^ AB -, Donc en tirant au
«entre S , les rayons AS , B S , c Sf les aires AS B , B S c seroient
egales. Supposé que lorsque ce corps est arrivé en B, la force Fi2'

tec ravon-i168 .decrites Par un corps autour d’un centre font les espaces terminus pat
1 qw partent de ce centre , St par Tare fur lequel s ’appuient ces rayons.
TomeD
5o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
" Du centripète agisse sur lui par un seul coup , mais assez puissant pour
de^ cTr ’Ts. l ’obliger à se détourner de la droite B c à&: suivre la droite
J 111B C. Si on tire la ligne Cc parallèle à B S , laquelle rencontre B C
en C 3à la fin de ce second temps , le corps ( selon le i . Corollaire
des loix ) sera en C dans le même plan que le triangle J S B.
En tirant ensuite la ligne S C, le triangle SBC sera égal au
triangle SB c,à cause des parallèles SB , Cc, donc il fera aussi
égal au triangle S AB.
De même , íì la force centripète agit successivement sur Ic
corps en C , D 3 £ , &c.& qu ’elle lui fasse décrire à chaque petite
portion de temps les droites C’D Z , >E , E F, rc& . ces lignes feront
toutes dans le même plan ; & le triangle S CD fera égal au trian¬
gle S B C, le triangle S D E au triangle ACD , & le triangle SEF
au triangle S D E. Ce corps décrira donc cn des temps égaux des
aires égales dans un plan immobile : & en composant , les som¬
mes des aires quelconques S A DS , SA F S seront entr’elles com¬
me les temps employés à les décrire.
Qu’on imagine maintenant que le nombre des triangles aug¬
mente ôc que leur largeur diminue à l’infinij il est clair {par le
Cor. 4. du Lemme 3. ) que leur dernier périmètre ADF, fera
une ligne courbe . Donc la force centripète , qui retire le corps à
tout moment de la tangente de cette courbe , agit fans interrup¬
tion , & les aires quelconques SA D S , SA F S , qui étoient pro¬
portionnelles aux temps employés à les décrire , leur seront en¬
core proportionnelles dans ce cas. C. Q. F. D.
Cor. 1 . La vitestè d’un corps attiré vers un centre
immobile
dans un espace non résistant , est réciproquement comme la per¬
pendiculaire tirée de ce centre à la ligne qui touche la courbe
au lieu où le corps se trouve ; car la vitesse de ce corps aux lieux
A , B , C >D , E , est proportionnelle aux bases AB , BC,C D,
DE , E F des triangles égaux ; & ces bases font entr’elles en
raison réciproque des perpendiculaires qui leur font abaissées du
centre.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Jt
Cor. t. Si on fait un parallélogramme A B C F, sur les cordes
AB , B C, de deux arcs successivement parcourus par Je même
corps en des temps égaux dans des espaces non résistans, 8c que
la diagonale B V de ce parallélogramme ait la même position que
celle qu’elle a à la fin , lorsque ces arcs diminuent l’infini, cette
diagonale prolongée passera par le centre des forces.
Cor. 3. Sion fait lès parallélogrammes AB C F , DEFZ , íût
les cordes AB , B C 8c D E,EF des arcs décrits en temps égaux
dans des espaces non résistans, les forces en B 8c en E feront
entr’elles dans la derniere raison des diagonales B V, E Z , lorsque
ces arcs diminueront à l’infini ; car les mouvemens du corps , sui¬
vant les lignes B C 8c E F, font composés( par le Cor. 1. des loix)
des mouvemens suivant les lignes B c , BF 8c Ef , E Z :or , B V 8c
E Z qui, font égales à Cc, 8c à Ff, ont été parcourues par les im¬
pulsions de la force centripète en B 8c en E, selon ce qui a été
démontré dans cette proposition ; donc elles font proportionnelles
à ces impulsions.
Cor.4. Les forces par lesquelles les corps , qui fe meuvent dans
des eípaces libres , font détournés du mouvement rectiligne 8c
contraints à décrire des courbes , sont entr’elles comme les fléchés
des arcs évanouissants parcourus en temps égaux , 8c Ces flèches
convergent vers le centre des forces , & coupent les cordes des arcs
évanouissants en deux parties égales ; car ces flèches font la moi¬
tié des diagonales dont on vient de parler dans le Cor. 3.
Cor. j . Ainsi ces mêmes forces font à la force de la gravité
comme les flèches des arcs décrits font aux flèches verticales des
arcs paraboliques que les projectiles décrivent dans le même
temps.
Cor. 6. Tout ce qui a été démontré jufqu’ici fera encore vrai,
Par le Cor. j . des loix , lorsque les plans dans lesquels les corps
fe meuvent , 8c les centres des forces placés dans ces plans,
au | icu d être en repos , íè mouveront uniformément en ligne
droite.

G ij
zr *■ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do PROPOSITION II . THEOREME II.
mouvement
corps qui fe meut dans une ligne courbe décrite
j> ss Corps . La force centripète d ' un

fur plan , & qui parcourt autour d'un point immobileì ou mû


un
uniformément en ligne droite, des aires proportionnelles au temps,
tend
nécejjairementà ce point.
Cas i . Tout corps qui se meut dans une courbe est détour¬
né du mouvement rectiligne par une force qui agit fur lui,
par la premiere loi ; & cette force qui contraint Ic corps à fe dé¬
tourner de la ligne droite , &: à décrire en temps égaux les petits
triangles égaux SA B , SBC , S CD , &c. autour du point immo¬
bile S ,agit au lieu B suivant une ligne parallèle z cC, par la se¬
conde loi , c’est-à-dire , suivant la ligne B S ; & au lieu C suivant
une ligne parallèle à dD, c ’est-à- dire suivant la ligne S C , &ct
Elle agit donc toujours selon des lignes qui tendent à ce
point
immobile S. C. Q . F. D.

Cas. i . Et par le Corollaire 5. des loix , le mouvement


du corps
est le même , soit que la superficie dans laquelle s’éxécute ce
mouvement soit en repos , soit qu’elle sc meuve uniformément en
ligne droite en emportant avec elle le centre , la courbe décrite,
& le corps décrivant.
Cor. i . Dans les espaces ou milieux non rélistans
, si les aires
ne sont pas proportionnelles au temps , les forces centripètes ne
tendent pas au concours des rayons j mais elles déclinent vers Ic
côté vers lequel le corps fe meut si la description des aires est
accélérée ; & elles déclinent vers le côté opposé si elle est re¬
tardée.
, si la description des aires est ac¬
Cot. í. Dans les milieux résistans
célérée , les directions des forces déclinent auffi vers le côté vers
lequel le mouvement du corps est dirigé.
S C H O L I E.
Le corps peut être animé par une force centripète composée
de plusieurs forces. Dans ce cas , le sens de la Proposition préeé-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . j5
dente est , que la force qui résulte de toutes les autres tend au point .
- -
S. De plus , si quelqu ’autre force agit
continuellement selon une ntmt *.
ligne perpendiculaire à la superficie décrite , 1s corps fe détour¬
nera du plan de son mouvement ; mais la quantité de la superficie
décrite n’augmentera ni ne diminuera , ainsi on peut la négliger
dans la composition des forces.
PROPOSITION IIL THEOREME III.

Si un corps décrit autour d 'un autre corps qui se meut d'une façon
quelconque des aires proportionnelles au temps, la force qui anime
le premier ef composéed ’une force qui tend vers le second
, & de
toute la foret accélératrice par laquelle ce second corps efl animé.
Soit le premier corps L 6c le second T : Si une force nouvelle
égale & contraire à celle qui agit sur le corps T , agit sor ces
deux corps , selon des lignes parallèles , le premier corps L con¬
tinuera , par le Cor. 6. desloix , à décrire autour du corps T les
mêmes aires qu’auparavant ; mais la force qui agissoit sor le corps
T fera détruite par cette nouvelle force qu’on a supposé lui être
égale Sc contraire . Donc , par la premiere loi , ce corps T aban¬
donné à lui-même demeurera en repos, ou se mouvera uniformé¬
ment en ligne droite ; & le corps Z , qui est animé alors par la
différence de ces forces , c’est-à-dire par la force restante , conti¬
nuera à décrire des aires proportionnelles au temps autour du
corps T. D«nc par le Théor . z. la différence de ces forces tend
C. Q .F .D.
vers le corps T comme à son centre.
Cor. i. 11 suit de-là, que si un corps L décrit autour d'un
autre corps
des aires proportionnelles au temps , & que de la force totale qui
presse le corps L , soit simple , soit composée de plusieurs forces,
solon le Cor. z. des loix , on soustrait toute la force accélératrice
qui agit sor l’autre corps ; la force restante par laquelle le corps
est animé , tendra tout entiers vers l’autre corps T comme
centre.
Cor. z . Et si ces aires ne s’éloignent pas beaucoup d’être pro-
54 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D u
portionnelles au temps , la force restante fera à peu près dirigée
mouvement
DES C0R . PS1
vers le corps T.
Cor. 3. Et réciproquement , si la force restante tend à peu près
vers le corps T , les aires -feront à peu près proportionnelles au
temps.
Cor. 4 . Si le corps L décrit autour du corps T des aires qui
s’éloignent beaucoup de la proportionnalité des temps , & que ce
corps T soit en repos, ou qu il fe meuve uniformément en ligne
droite , la force centripète qui tend vers ce corps est nulle , ou
bien elle est mêlée & composée avec d’autres forces très puis¬
santes ; & la force totale , composée de toutes ces forces , s’il y en
en a plusieurs, fera dirigée vers un autre centre mobile ou im¬
mobile. 11 en est de même , lorsque le corps T fe meut d’un mou¬
vement quelconque , pourvu que l’on prenne pour force cen¬
tripète , celle qui reste après qu’on a soustrait la force totale
qui agit sur le corps T.
S C H O L I E.

Comme la description des aires égales en temps égaux marque


que le corps qui décrit ces aires éprouve faction dune force qui
agit fur lui , qui le retire du mouvement rectiligne , & qui le re¬
tient dans son orbite ; pourquoi ne prendrions-nous pas dans la
fuite cette description égale des aires pour l’indice d un centre
autour duquel fe fait tout mouvement circulaire dansées espaces
non résistansì
PROPOSITION IV . THÉORÈME IV.
Les corps qui parcourent uniformément dijférens cercles font animés
par des forces centripètes qui tendent au centre de ces cercles , &
qui font entr elles comme les quarrés des arcs décrits en temps égal 3
divisés par les rayons de ces cercles.

Ces forces tendent au centre des cercles par la Proposition %.


& le Corollaire 1. de la Proposition 1. & elles font entr’elles, par
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . j*
le Corollaire 4. de la Proposition 1. comme les sinus verses des
arcs décrits dans de très petits temps égaux » c’est-à-dire par le pREMIER
-
Lemme 7. comme les quarrés de ces mêmes arcs divisés par
les diamètres de leurs cercles . Or , comme ces petits arcs font pro¬
portionnels aux arcs décrits dans des temps quelconques égaux,
&r que les diamètres font comme les rayons , les forces feront
comme les quarrés des arcs quelconques décrits dans des temps
égaux divisés par les rayons . C. Q .F . D.
Cor. 1. Comme ces arcs font proportionnels aux vîteíïès des
corps , les forces centripètes seront en raison composée de la rai¬
son doublée des vitesses directement , & de la raison simple des
rayons inversement.
Cor. z. Et comme les temps périodiques font en raison com¬
posée de la raison directe des rayons , & de la raison inverse des
vitesses ; les forces centripètes seront en raison composée de la
raison directe des rayons , & de la raison doublée inverse des
temps périodiques.
Cor. 3. Donc , si les temps périodiques font égaux , & que les
vitesses soient par conséquent comme les rayons ; les forces cen¬
tripètes seront auísi comme les rayons : & au contraire.
Cor. 4 . Si les temps périodiques Sc les vitesses font en raison
sousdoublée des rayons ) les forces centripètes seront égales entre
elles : & au contraire.
Cor. y . Si les temps périodiques font comme les rayons , Ôc que
par conséquent les vitesses soient égales , les forces centripètes
seront en raison renversée des rayons : & au contraire.
Cor. 6 . Si les temps périodiques font en raison sesquiplée des
rayons , &r que par conséquent les vitesses soient réciproque¬
ment en raison sousdoublée des rayons ; les forces centripètes
feront réciproquement comme les quarrés des rayons : & au
contraire.
Cor- 7 . Et généralement , si le temps périodique est comme une
puissance quelconque R du » rayon , &c que par conséquent la
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
■ —— vitesse soit réciproquement comme la puissance R B'1du rayon s
mouvement la force centripète sera réciproquement comme la puissance
bes Corps , „
. R 2n-1du rayon : oc au contraire»
Cor. 8. On peut trouver de la même maniéré tout ce qui con¬
cerne les temps , les vitesses & les forces avec lesquelles les
corps décrivent des parties semblables de figures quelconques
semblables , qui ont leurs centres posés de même dans ces figu¬
res ; il ne faut pas pour ces cas d’autres démonstrations que les
précédentes , pourvu qu’on substitue la description égale des aires
au mouvement uniforme , Sù qu on mette les distances des corps
aux centres à la place des rayons»
Cor.9. Il fuit aussi de la même démonstration , que Parc qu’un
corps décrit pendant un temps quelconque en tournant unifor¬
mément dans un cercle en vertu d’une force centripète donnée ,
est moyen proportionnel entre le diamètre de ce cercle & la
ligne que le corps parcourerok en tombant par la même force
donnée & pendant le même temps.
S C H O L I E.

Le cas du Corollaire 6. est celui des corps céléstes, ( comme


nos Compatriotes Hook, Wren & Halley Pont chacun conclu des
observations ) c’est pourquoi j’explíquerai fort au long dans ls
fuite de cet Ouvrage tout ce qui a rapport à la force centripète
qui décroît en raison doublée des distances au centre.
De plus , par la Proposition précédente &r par ses Corollaires ,
on peut trouver la proportion qui est entre la force centripète ôc
une force quelconque connue , telle que la gravité ; car si le
corps tourne dans un cercle concentrique à la terre par la force
de la gravité , la gravité fera fa force centripète : or , connoissans
d’un côté la descente des graves , & de l’autre le temps de la ré¬
volution , & l’arc décrit dans un temps quelconque , on aura pas
le Corollaire 9. de cette Proposition la proportion cherchée entre
la gra vité & la force centripète »C’est par des propositions sembla¬
bles,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . s7
blés que M. Hugens,dans son excellent Traite de Horoiiogio0f- Litre
premier.
dllatorio , a comparé la force de la gravité avec les forces cen¬
trifuges des corps qui circulent.
On pourroit encore démontrer cette proposition de cette ma¬
niéré . Soit supposé un Polygone d’un nombre de côtés quelcon¬
ques inscrit dans un cercle. Si le corps , en parcourant les côtés dc
ce Poligone avec une vîteíïe donnée , est réfléchi par le cercle à
chacun des angles de ce Poligone , la force avec laquelle ce
corps frappe le cercle à chaque réflexion fera comme fa vi¬
tesse: donc la somme des forces en un temps donné fera comme
cette vitesse multipliée par le nombre des réflexions , c’est-à-dire,
( si le Poligone est donné d’eípece ) comme la ligne parcourue dans
ee temps , laquelle doit être augmentée ou diminuée dans la rai¬
son qu’elle a elle-même au rayon de ce cercle ; c’est-à-dire , comme
le quarré de cette ligne divisé par le rayon : ainsi si les côtés du
Poligone diminuant à l’infini , le Poligone vient à coïncider enfin
avec le cercle , la somme des forces fera alors comme le quarré
de Tare parcouru dans un temps donné divisé par le rayon. C’est
là la mesure de la force centrifuge avec laquelle le corps presse
le cercle ; &r cette force est égale & contraire à la force par la¬
quelle ce cercle repousse continuellement le corps vers le centre.
PROPOSITION V. PROBLÈME L
Trouver le point auquel tendent comme centre des forces qui font par¬
courir une courbe donnée, lors quon connoît la vitejfe du corpsà cha¬
que point de cette courbe .<
Que les lignes P T , T Q F , FR , qui se rencontrent aux points r ;§. ,4.
T & F, touchent la courbe donnée dans les points P,Q,R> flue
l’on mene ensuite par ces points & perpendiculairement aux tan¬
gentes les droites P A , QB, R C, réciproquement proportionnelles
aux vitesses dans les mêmes points ; c’est-à-dire , de forte que P ^
soit kQB comme la vitesse au point Q est à la vitesse au point P }
& que Q B íoit à B.C comme la vîtefle au point R a la Vtrèfle
Tome/H.
5 8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
au point Q. Cela fait , soient menées à angles droits parles extré-
mouvement mités A,B, € , de ces perpendiculaires les lignes A D 3 D B E ,
pEs c oRps. E ç } q ui pe rencontrent en D Sc en E :en& tirant les lignes T D t
"'~ í VE, elles se rencontreront au centre cherché S.
Car les perpendiculaires tirées du centre S aux tangentes P T,
Q T font ( par le Cor. i . de la Prop. i . ) réciproquement comme
les vitesses du corps aux points P 8>CQ > • donc par la construction
elles seront comme les perpendiculaires A P , B Q directement,
c’est-à-dire , comme les perpendiculaires abaissées du point D fur
ces tangentes . D’où l’on tire facilement , que les points S , T i D
sont dans une même ligne droite. On prouvera par le même rai¬
sonnement que les points S , E t V font aussi dans une même
ligne droite ; donc le centre S se trouvera dans l’intersection des
lignes T D , VE* C . Q. F. D.
PROPOSITION VI . THEOREME V.

Si un corps décrit autour d'un centre immobile un orbe quelconque


dans un espace non résistant , & qu’on suppose que la flèche de Parc
naissant que ce corps parcourt dans un temps infiniment petit, & qui
partage fa corde en deux parties égales, passe, étant prolongée par
le centre des forces: la force centripète dans le milieu de Parc fera
.
en raison directe de cette fiche , & en raison doublée inverse du temps

Par le Cor . 4. de la Prop. 1. la flèche dans un temps donné


est comme la force ; donc , en augmentant le temps en une raison
quelconque , la flèche ( par les Cor. 2.Sc 3. du Lemme n . ) aug¬
mentera dans la raison doublée du temps ; car Tare augmente en
même raison que le temps » donc la flèche est en raison simple
de la force , & en raison doublée du temps, & soustrayant de
part & d’autrc la raison doublée du temps , la force fera en
raison directe de la fléché , & en raison doublée inverse du
temps. C. Q. F. D.
On pourroit auffi démontrer facilement cette Proposition par le
Cor. 4. du Lemme xo.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . J9
Cor.i . Si le corps P eri tournant autour du centre s décrit la Livre
premier.
courbe A P Q, & que cette courbe soit touchée par la ligne Z P r
en un point quelconque P , que d’un autre point quelconque Q
Fig . 15.
de cette courbe , on tire Q R parallèle à SP , Sc qu ’on abaisse
Q T perpendiculaire sur S P : la force Centripète sera réciproque¬
ment comme la quantité que devient lorsque les
points P Sc Q coïncident ; car Q R est égale à la flèche de Tare
double de <2P ,dont le milieu est P , Sc le double du triangle
S Q P ou S P xQT est proportionnel au temps dans lequel cet
arc double est décrit j ainsi on peut l’écrire à la place de cc
temps.
Cor. a . On prouvera par le même raisonnement que la force
S Y1x Q P-
centripete est réciproquement comme la quantité
Q.R
pourvu que S Y soit abaissée perpendiculairement du centre des for¬
ces fur la tangente P R de l’orbitc ; car les rectangles S Yx Q P
Sc S P x QT font égaux.
Cor.3. Si l’orbe P Q est un cercle dont la droite P F, quipaflepar
le corps ôc par le centre des forces , soit une corde , ou que cet
orbe P Q ait pour cercle oscillateur le cercle dont la corde est
P F, la force centripète sera réciproquement comme la quantité
QP1
SY 1x P F -, car dans cette supposition P Fz Q. R
Cor. 4 . Les mêmes choses étant posées, la force centripète est
dans la raison doublée directe de la vitesse, & dans la raison in¬
verse de la corde P F ,- car par le Cor. 1. de la Propos. 1. la vi¬
tesse est réciproquement comme la perpendiculaire S Y.
Cor. 5. Donc , si on a une figure curviligne quelconques P Q,
& dans cette figure un point donné S , vers lequel la force centri¬
pète soit perpétuellement dirigée , on pourra trouver la loi de la
force centripète , par laquelle un corps quelconque P fera re¬
tire a tout moment du mouvement rectiligne ôc retenu dans
H ij
So PRINCIPES MATHÉMATIQUES
lc périmètre de cette figure , en cherchant la valeur du solide
S P í x Q T 1, Lelle
mouvement du solide S Y * x P P , qui sont réciproque-
» QR ?1* *
5e s Corps
ment proportionnels à cette force. Nous en donnerons des exem¬
ples dans les Problèmes suivans.
PROPOSITION VII . PROBLEME II.

Trouver la loi de la force centripète qui tend à un point donne , &


qui fait décrire í un corps la circonférence d 'un cercle.

fig. l6. Soient V Q P A la circonférence du cercle ; S le point donné


vers lequel la force fait tendre le corps comme à son centre i
P un lieu quelconque où l’on suppose le corps arrivé ; Q le lieu
consécutif ; P R Z la tangente du cercle au point P ; 8c P V la
corde qui pafle par S. Soient de plus VA le diamètre qui paílè par
V ; A P la corde tirée de AkP , QT une perpendiculaire à P V,
laquelle étant prolongée rencontre la tangente P R en Z ,- R L la
parallèle àPf qui passe par Q , &r qui rencontre le cercle en L ,
& la tangente P Z en R.
Cela posé, à cause des triangles semblables Z Q R, Z TP , VPA ;
on aura RP l , c’est-à-dire , Q R x RL : Q T * : : A V 1: PV 1;donc
Q RQ- — 7"*5multipliant présentement cette équation
SP * i
par écrivant P V au lieu de R L , ce qui est permis lorf-

que points P & O coïncident , on aura —A r —


les —- -^=—
1Q . **-

donc , par les Corol, i . & y. de la Prop. 6. la force centripète sera


r Dt y p J

réciproquement comme —J -yi -c ’est-à dire, à cause que ^ ^ 1


est donné , réciproquement comme le quarré de la distance ou
hauteur S P multipliée par le cube de la corde PV. C . Q.F.T.
AUTRE SOLUTION.
Soit menée la perpendiculaire i 1Y sor la tangente P R pro¬
longée ; à cause des triangles semblables SYP , VPA, on aura
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 6r

AFi PF : \ SP : S Y. Donc ÍLZLZ - SY , Sc S~ ~^ Z. Ì Livr


PREMIER*

= S T l x P F .Y)onc par les Cor.?. & 5. de laProp . 6. la force ccn-


CP . v P í^ 3 (, . .

tripete est réciproquement comme £ F í-


~ —c’est-a-dire,a
cause que A FcVt donnée , réciproquement comme S P 1x P Y*
C.Q. F. T.
Cor. ,
i . Donc , íì le point donné S auquel la force centripète
tend sans cesse, se trouve dans la circonférence de ce cercle,
comme en la force centripète sera réciproquement comme la
cinquième puissance de la fauteur S P.
Cor. x. La force par laquelle le corps P décrit le cercle A PTF Fi'g. 17,

autour du centre S des forces , est à la force par laquelle ce même


corps P peut tourner dans le même tems périodique &r dans le
même cercle autour d’un autre centre quelconque de forces R »
comme S P xRP 1à S G *, S G étant une droite menée parallè¬
lement à R P , & terminée par la tangente P G.
Car par la construction , la premiere force est à la derniere
Comme x P T }à S P*x P c’est-a-dire , comme SPxPR zà
—>ou bien , à cause des triangles semblables PSG,TPF J
comme S P x P R *à S GK
Cor. 3. La force par laquelle le corps P circule dans un orbe

quelconque autour d’un centre de forces S est , à la force , par


laquelle ce même corps P peut circuler dans le même temps pé¬
riodique Sc dans le même orbe autour d’un autre centre quelcon¬
que R de forces , comme SPx R P *à S G 5, c’est-à-dire , comme
la distance du corps au premier centre des forces S , multipliée par
le quarté de la distance au second centre R , est au cube de la ligne
^ G tirée du premier centre S parallèlement à la distance du se¬
cond centre , Sc terminée par la tangente P G de l’orbite. Car les
forces dans cet orbe font les mêmes à un de ses points quelconques
P , que dans se cercle qui a la même courbure.
61 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

'- PROPOSITION VIII . PROBLÈME III.


MOUVEMENT
®Es Corps . Qn Remanie , la l° Ldt la force centripète dans le cas où U corps dé-
" crivant un demLcercle PQA tend continuellement vers un point S
fi éloigné , que toutes les lignes PS , R S tirées à ce point peuvent être
regardées comme parallèles.
Par le centre C de ce demi cercle , soit tiré le demi diamètre
Fig- 18.
C A coupé perpendiculairement en M Sc en ^ "parles directions de
,
la force centripète. Tirant CP on aura , à cause des trian¬
gles semblables, CPM , P Z T RZQ , CP 1: P M1: '. P R 1:
Q T 1 & par la nature du cercle PR 1= QR x R N M- <2 Sl= (les
points <2 & P coïncidant ) QR X r P ’M. Donc CP 1:P M1: : QRx
QT lxP_ M ì & QT l xS P l_xPM !x SP1;
zPM . QT 1 donc
QR ~ CP 1 QR CP 1
donc , par les Corol.i . & y. de la Prop, 6. la force centripète est ré-

eiproquement comme z- p* -
c~ ’ àk -à-dire ( en négligeant

la raison déterminée de réciproquement comme P M ì


C. Q. F. T.
On tircroit facilement la même chose de la Proposition précé¬
dente.
S C H O L I E.

Par un raisonnement à peu près semblable , on trouveroit que


si le corps décrivoit une ellipse, une hiperbole , ou une Parabole,

en vertu dune force centripète dirigée à un point très-éloigné ,


cette force centripète seroit encore réciproquement comme le
cube de l’ordonnée qui tend à ce point.
PROPOSITION IX . PROBLEME IV.

Supposé que le corps tourne dans une spirale P Q S qui coupe tous les
rayons S P , S Q , &c. fous un angle donné : on demande la loi de la
force centripète qui tend au centre de cette spirale.

Fig. 19. Soit supposé constant sangle indéfiniment petit P S Q, la figure


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. §;
S P RQT, ayant tous ses angles constans, fera donnée d'eípeçe ;
il . VRE
QT OT % P REMI ER.
done ' - -fera donnée auílì ; donc fera comme S P , parcs - .
y. K (jR
que , comme on vient de le dire ,SPRQ Test donnée d’espece.
Supposons présentement que sangle P S Q change selon une
loi quelconque , la droite Q R qui soustend sangle de contact:
QP R changera , par le Lemme n . en raison doublée dePP OU
de Q T. De-là il suit , que la raison de demeurera la même
{J K
qu’auparavant , c’est-à- dire qu’elle fera encore comme S P. C ’est
O T 1X S P z r
pourquoi N— -?- sera comme S P 5;donc par les Corol, i.
QR
&r 5. de la Prop. 6. la force centripète .fera réciproquement pro¬
portionnelle au cube de la distance S P . C. Q. F. T.

AUTRE SOLUTION.
La perpendiculaire S Y abaissée fur la tangente , & la corde
PU du cercle oscillateur étant en raison donnée avec S P , $ PK
est proportionnel àíf ' xPP, c ’est-à-dire , par les Cor. Le 5.
de la Prop. 6, réciproquement proportionnel à la force centri¬
pète.
L E M M E X I I.

Tous la parallélogrammes décrits autour des diamètres quelconques


conjugués d 'une ellipse ou d1une hyperbole donnée sont égaux entreux.
Cette Proposition est claire par les Coniques. ~'

PROPOSITION X. PROBLÈME y.
Un corps circulant dans une ellipse : on demande la loi de la force
centripète qui tend au centre de cette ellipse.
Soient CA, CB les demi axes de l’ellipsc ; G P, A d’autres N§. »o.
diamètres conjugués; PF , QTdes perpendiculaires à ces diamètres;
Q r une ordonnée au diamètre G P si ; on acheve le parallélo¬
gramme Q v P R 3on aura p ar i es coniques P v X. v G Qv* t !
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
P C1'. C D 1. Mais L cause des triangles semblables QvT,P CF\
Du
MOUVEMENT Q v1: Q T 1: : PCl ■P F z, Donc,en composant ces raisons, on aura
P v X vG : QT ' y. PC *: CDZ, & PC *: PF 1, ou vG : 2^ 1 r ,
p C1: SP - P* C1 .
PF 1,.Si on écrit présentement Q R pour Pv , que

l’on mette , à cause du Lemme n . BCx C ^ àlaplacedeCi ? x


P F , ôc que Ton suppose v G égale à z P C , ainsi qu’on le doit
lorsque les points P Q & coïncident , on aura , en multipliant les
_ , QT Zx P C1B % C1X CA z n
extrêmes & les moyens,. ^L - ■= - ^ >onc ,

par le Cor. 5. de la Prop .6. la force centripète fera réciproquement


comme ; c’est - à - dire , à cause que %CB l x CA*

est donnée , réciproquement comme ; ou , ce qui revient au

même , directement comme la distance P C. C. Q. F, T.

AUTRE SOLUTION.

Sur la droite P G de l’autre côté du point T par rapport à R,


soit pris le point u en forte que TuzzTv. Soit pris 'ensuite u F à
vG, comme DC* à P C1. Puisque les coniques donnent Qv 1:
Pv
P v xv G : : D C 1: P C %on aura Qv 1— X uF ajoutant le
rectangle u P xPv de part & d’autre.il est clair que le quarré de la
corde de Tare P Q fera égal au rectangle F P x P v jdonc le cercle
qui touche la section conique en P & qui passe par le point Q
passera aussi par le point V. Supposez à présent que les points P
& Q se confondent,la raison de uFivG qui , estia même que
la raison de D C1à, P C1, deviendra la raison de P FàP G ou de

P F à z P C;donc P F ——^ donc, , par le Cor. 3. de 1a Pro¬


pos. 6. la force par laquelle le corps P fait fa révolution dans l’el-
xD Cz
lipsc , fera.réciproquement comme X P F 1, c ’est-à-dire,
à
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 65
à cause que 2 B C1 x P F 1 est donné , que cette force fera direc¬
tement eomme P C. C. Q. F. T.
Cor. 1. La force est donc comme îa distance du corps au centre

de Pellipfe : ôc réciproquement , fi la force est comme la distance ,


le corps décrira ou une ellipse dont le centre sera le même que
le centre des forces , ou le cercle dans lequel Pellipfe peut se
chamger.-
Cor. 2 . Les temps périodiques des révolutions qui se font autour

du même centre font égaux dans toutes les ellipses; car ces temps
font égaux dans les ellipses semblables( par les Cor. ; . Lc 8. de
la Prop. 4.) ; mais dans les ellipses qui ont le grand axe commun ,,
ils font lesunsaux autres directement comme les aires elliptiques
totales , ôc inversement comme lés particules de ces aires décrites
en temps égal , c’est-à-dire directement comme les petits axes, &
inversement comme les vitesses dés corps dans les sommets prin¬
cipaux , ou directement comme les petits axes , & inversement
comme les ordonnées au même point de Taxe commun. Mais ces
deux raisons directes ôc inverses qui composent la raison des
temps font alors égales ; donc les temps font égaux..

S C H o LIE.

Si le centre de l’ellipsc s éloigné a Pinfini, Ôc qu’elle devienne'


une parabole , le corps sc mouvera dans cette parabole ; ôc la
force tendant alors à un centre infiniment distant, elle devien¬
dra uniforme. C’est le cas traité par Galilée. Si ( cn changeant.
Pinclinaifon du plan au cône coupé) la parabole se change en une
hipcrbole,,1e corps se mouvera dans le périmètre de cette hyper¬
bole , la force centripète se changeant alors en force centrifuge r
êc de même que dans le cercle ou Pellipfe, si les forces tendent
au centre de la figure placé fur l’abfcisse, en augmentant ou di¬
minuant les,ordonnées en une raison donnée quelconque , ou eu
changeant sangle d’inçlinaiibn des ordonnées fur l'abfcistè, ces
sekCCS augmenteronc ou diminueront toujours en raison des dif-
TomeL l
6<T: PRINCIPES mathématiques
- p"j """" tances au centre , pourvû qne les temps■périodiques demeurent
égaux : ainsi dans toutes les courbes , si les ordonnées aug-
■ mentent ou diminuent dans une raison donnée- quelconque , ou
que l’angle de ces ordonnées change d’une façon quelconque,
le temps périodique & le centre des forces , qu’on supposé pla¬
cé à volonté sur l’abl'cisse, demeurans les t mêmes , les forces
centripètes aux extrémités des ordonnées correspondantes seront
entr’elles comme les distances au centre. >

T R O I S I É>M E S E G T I O N. -
i. J so - .. ..

Du mouvement des corps dans les Sellons coniques excentriques.


PROPOSITION XI .' . P R O B L E ME VI.

Un .corps faisant; fa révolution dan$ une ellipse; on demande la. loi


:. r.-> . : de , la :force :'cemripete , lorfyu 'elle .tend d; uiï defìssoytrs .-7 -

* SdiériÊi ’ le "foyer de Tèílipse , E la rencontre de S P avec lc


diamètre Z>A , ^ celle de la même ligne L'f avec l'ordonnée Q
Qx P R le parallélogramme fait fur P x Sc Q x. On voit d’abord
Fig. »i. que E P est égale au demi grand axe fî Cì car menant par Vautre
líoyef Hïx droite ÍTÍ 'parallèle à Z>’K , il estclair que E ì fera
égale à sEï cause de Végalité qui est entre CH Sc CS , Se par
conséquent P E sera égale à la moitié de la. somme de PI Sc de
P 5 , ou j ce qui revient -au même *à 'A C, moitié de la somme de
P S; Sc de P H , puisqtt’ìl suit de ce qùe HI est parallèle à R P }
Sc de ce que les angles H P Z Sc J P R sont égauxy que HP —

P / , Abaîíîànt ensuite Q T perpendiculaire ì S P }Sc nommant

E le paramétré du grand .axe, .c’est-à-dire xJÊJ^ faiorx verjra que


Ex tz A : E x Pv >: HK î Pr ? c'est-à-dire P L ou AG \ P C\
mais ‘JjR'P v: Gv xvP : : LiGv ScGvxvPi Q v *; : PC - -
CZ) *; de plus , Q v ‘ : Q a-*-cn raison d’égalité ( Cor. z. Lcm- 7. )
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . gj
lorsque les points P tk Q coïncident , Q * 1 ou Q v *: q y i . .
EP c ’eít-à^dirc ' t : C A 1 : P F t oú (Lèrft.0 1z .') T ï 'çrD * ■
CB :% done ,\en composant toutes Ces raisons on; aura *' & xd £ /j i
Q T 1:: ,acxLx P .c i xc 'l> i ou r: xc Bx?: P C1 x CD . *
P C X Gy X c D 1x c B 1 ou : : Z P C: G v. Or , puisque t P Ç 6c
Gv sont égales "'lorsque les points F J& Q coïncident , les qíian-
t’ités txQ R SèQT
1 qui leur sontpróportîònnelíes ^ é'rorìt ‘donc
égaies 'áiislï . ÍVIultípìiànt présentement ces quantirés ' egaìès par

-qÇ ~-> on aura L x S P z Donc P ar so s Corel.


i . Sc 5 . de h Prop. 6. fa forcé centripète fera rccipw'qùémenc
comáie Xx c’eíl - â:-dire en raison renversée de S P\
C. Q . F . T. ' - - " ï !:V " ; -
- . . ‘J , . ' -*
A U T R E S O L. U T I O N.
Comme -la force qui tend au centre de Pdíipse , à par laqtfeîle
ie corps P petìt faire fa révolution dans cétt 'e courbe , est p'ar l'e
Cor . r ? à -la Prop -. ië. proportionnelle &la distance éF ' du corps
au çentjre é?,.dc ; l’esiipfe ;; en menant C A parallèle à la tangente
P R de l’ellipíc , on verra par le Cor . z. de la Prop . 7. que la force
par Iaqnclte ce memê corps P" feroït ’fa révolution ' aùtOÙf auit
: ' . • •a ’-< (j u c-;l ; : . n •>. t t r, c\ ird «ií ^ tir p p t
autre - point quelcpnqyç A d,e,:, Tellipso .» seroit .comme —r.
■' 1c . . . - ■ ri ';., U-..S -P *■
en sopposant que È soit la rencontre de CE deM
& droite S P,
tirée au point S. Donc , lorsque le point # sera le foyer , §é quS
par conséquent P E sera constante , la forcé - Centripète íef à
A <1 K d
comme 1 V r. ? C. Q■F. t:
■ S Pk rò\ \ . : - V^ / r, ) . . tc . ; . . -
Dans .ce (Probléme -j ainsi que dans le Probl . j . on pourroit se
contenter d’appliquer la conclusion trouvée peur le cas de rdlipíc
a- celui de la Parabole .& de -.l’hyperjpole MAISà cause de Pim-
portançe de ce Problème, .&: dc retendue ., de son uíàge dans les
Propositions suivantes ». j'ai cru qu 'il ne,seroit pas inutile de dé¬
montrer en particulier les cas deTà paríbéle dé: def riiyperboîe . .
I ij
68 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Du
P R.Q POSITION XII . PROBLÈME VII.
MOUVEMENT
ms Corps.
hiperbole ; on demande la loi
corps fi meuve dans une
7osé qu ' un

de la force centripète qui tend nu foyer de cette courbe.


P G, K D
Fig. **. Que C A , C B soient les demi axes de rhyperbole ;
au diamè¬
d’autres diamètres conjugués } P F une perpendiculaire
tire SP,
tre KD ,- & Q.v une ordonnée au diamètre P G. Qu’on
qui coupe le diamètre D K en E, Tordonnée&: Qv en x , ôe
que E P
qu’on achevé le parallélogramme Q R P x ,- il est clair
par I’autrc
fera égale au demi axe transversal A C ; car tirant
, CH étant
foyer H de Thiperbole la ligne HI paralleleà EC
E P sera la
égale b. CS , E I sera égale à E S , & par conséquent
-dire , ( à
moitié de la différence des lignes P S & PI, c ’est-à
I P R,
cause que I H , P R sont parallèles , & que les angles
la différence
MP Z font égaux ) qu’elle fera égale à la moitié de
des lignes P S &c P H, c’est-à-dire que EP —A C.
nommant
Cela posé , tirant Q T perpendiculaire fur SP -, Sc
7. , on aura
L le paramétré principal de Thiperbole ou -—
, à cause
Z x,Q P ;X.•£ P v : : Q R ; Pv OU: : P * : P y, c’est- à-dire
ou : : A C:
des triangles semblables P x v , P E C , : : PE : P C,
Sc par la na-°
P Ç. On auta auffi , L x P v : Gv X P v : : L : Gv ,
plus Q x*
ture des coniques G v x v P : Q v 1: : P C1: C D \ De
7. lorsque les
QT 2, ou ( ce qui revient au même , Cor. z- Lem .
points P coïncident : T
) Q v* tz E P 1: P F 2, c'est-à-dire,
%
: : CA 1: P F ou Lemme n . : : CD* : C B1», &c en composant
2X
toutes ces raisons , on aura Lx QR -' QT 2'. '. ACxZxPC
D * x CB Z,
C D 2o u a B C 2X PC 2X C D 2: P C X G v X C
&c Q coïnci¬
c’est-à-dire : : z P C : G v : mais lorsque les points P
T *qui leur
dent , 2 P Czx Gv. Donc les quantités Lx Q. R &c Q
ces
font proportionnelles feront auffi égales, Sc en multipliant
SP P *x Q T 2 = L X SP
, on aura S
quantités égales par — Q.P
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . e9 ' _
Donc , par les Cor. r . & j . de la Prop. 6. la force centripète fera ^777
réciproquement comme LxSP\ c ’est-adiré , en raison renversée PREMIE
du quarté de la distance S P . C. Q. F, T.
AUTRE SOLUTION.

Si on cherche la force en prenant le centre C de Hyperbole ^


pour centre des forces, on la trouvera proportionnelle à la distan¬
ce CP. Donc j par le Cor. 3. de la Prop. 7. la force qui tend au
p £ }
foyer S fera comme *c’est- à - dire , à cause que P E est
donnée , réciproquement comme S P*. C. Q. F. T.
On démontrera de la même maniéré que si cette force cen¬
tripète fe change en une force centrifuge , le corps décrira l’hi-
perbole conjuguée.
LEMME XIII.
Le Paramétréd'tín diamètre quelconqued' une parabole, ejl quadruple
de la dijlance du sommet de ce diamètre au foyer de la Figure.
Cela fe démontre par les coniques.
LEMME XIV.
La perpendiculaire , tirée du foyer d ’une parabole a sa tangente , (s
moyenne proportionnelle entre les difances du foyer au point de
contact , & au somma principal de la Figure.

Soient A P une parabole , S son foyer , A son sommet princi- Fig.-z.


pal , P le point de contact , P O une ordonnée au diamètre prin¬
cipal , P M une tangente qui rencontre le diamètre principal en
M , Sc S N la ligne perpendiculaire tirée du foyer sur la tan¬
gentes Ayant tiré A N, il suivra de Légalité des lignes M S Sc
§ P, M N Sc N P , MA Sc A O que , les droites A N Sc O P font
parallèles , & par conséquent que le triangle SA M est rectangle
cn A , & semblable aux triangles égaux SNM, S N P ;donc
P S . S N : : s N: SA. C. Q. F. B.
Cor. ì . Donc P S ' iSN 1-. : P S : SA.
7o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
îÉSSSSSSï ç0T' 2 .. á cause que SA est donnée , >5N z sera .proportionnelle
à -jP St A
MOUVEMENT ' ; "' -^ ; ;- ;
» M -Cí ! >» $«. " ' ' ‘
____ _______ .&
Cor. Le concours; q. unê;.tangente*quelcojlqòe.P M de la
droite í JV, tirée perpendiculairement du foyer fur cette tan¬
gente , tombera fur la droite AN qui touche la parabole à son
somna« principal. ; - - -
P R 6 P O ST Tï ON XT11. PROBLÈME V' s H. ’ '

Supposé qu un corps décrive une parabole , on demande la loi de la


force centripète qui tend au foyer de cette courbe.

La construction demeurant la même qne dans. le Lemme pré¬


Fig. 24. cédent, -soient Flelieu de lá parabole dans lequel on suppose
d’ábórd le corps , & Q le lieu consécutif , de eelieu Q tirez Q R
parallèle à S P, & QT perpendiculaire fur cette ligne S P, que;
v -soit la rencontre de P G avec la parallèle Q v à la tangente ,
& x. la rencontre de la même parallèle Q v avec S P , parce que
les triangles Px v S P M sont semblables &£ que les côtés
SM , S P de l’un de ces triangles font égaux , les. côtés P x ou
Q R } & P v de l’aiitre triangle seront auffi égaux. Mais , par les
coniques , le quarté deTordonnée Qv est égal au rectangle fous
le paramétré & le segment du diamètre P v c, ’est- à - dire , par le
Lemme 1j . au rectangle 4.P S x P v ou 4 P-S x Q R par ;& le
Cor. 1. du Lemme 7. tes points F ^coïncidant , la raison dc
Q:y.à Qx. devient la raison d’égalité. Donc , dans ce cas , Qx*
= 4 P SxQR. De plus, .à- cause des triangles semblables Qx T
SPNtQx* L Q T 1L'S.P & ‘ :SN 2;e ’estri -dir-e , Cor. i - Lem . 14.
: : PS :.S A, on: —4 #S>X QjR t,4 S Ax Q R- Donc Q T *=za S.Ax.
SP SP ^xQT 1
Q R. Multipliant ensuite cette égalité par Q R ’ on aura- Q *
~ SP 2x 4 S J yee qui apprend , Cor. ,u & 5 . de la Prop . 6. que
la force centripète/ est réciproquement comme S P 2x 4 SA ,
c’est à-dire , à cause que 4 S A est donnée que cette force est en
raison renversée du quarté de la distance S P . C. Q. F. T.
DE LA PHILOSOPHIE ;:NATURELLE.
Cor. x . Dès trois dernieres Propositions on tire , que íî «n corps Lív
quelconque attiré continuellement vers un centre par une force ìí . é M
réciproquement proportionnelle au quarté des distancés part d’un
,
lieu P suivant une droite quelconque P R avec ,& une vitesse
quelconque , cë corps se mouvcra dansunè section conique qui
aura pour l’un de ses Foyers le centre des forces , & réciproque¬
ment ; car le foyer , le point de contact , & la position de la tan¬
gente étant donnés , on peut décrire la section conique qui aura
à ce point une courbure donnée : & deux orbites qui fe touchent,
& qui font décrites avec la même vitesse& la même Force Cen¬
tripète ne sçlu'roiént différer entr elles. ; , i ' ; '
Cor. i. Si la vitesse avec laquelle le corps part du lieu P est
celle qui peut lui faire décrire la petite ligne P R dans un es¬
pace de temps fort court ; & que la force centripète puisse faire
parcourir à ce même corps dans le même temps lespace L : le
corps décrira une section conique , dont le paramétré sera ce que x,§.

devient la quantité ^ ^ , lorsque les petites lignés P R Lé Q R


diminuent à l’insinh ^
Dans ces Corollaires je rapporte le cerCleà l’ellipsc, & j excepte
le casoú se corps deseend en lighe droite au centre. '

PROPOSITION XIV. THÉORÈME VI.


Si pliijìeurs corps font leurs résolutions autour d'un centre cotiimun,
& qiie lis fòYceó ttntfipì'tes sòiòit récipfòqùetheftt en raison'dúuêlée de
leurs dijlancesà ce centre, les paramétrés1-principaux : de IturS orbes
seront en raison doublée des aires qu ils décrivent en temps égal.

Car,par le Cor. 2. de la Prop. 13. le paramétré L est égal a

ce que devient la quantité íLZj xlòrïqité ses points f' Lc Q


coïncident ; mais 1a petite ligné <2 ^ est dans un temps donné n .15
comme la force centripète qui la fait décrire , c'cst-à-dite , par
7x PRINCIPES MATHÉMATIQUES:

mouvement l ’hipothèse , cn raison renversée de S P 1, Donc Q est pro-


lis Coups, v -

J - portionnclle k QT 1 x S P * , c’est-à- dire , que le paramétré L est


S í5’ en raison doublée de l’aire Q T x >£ P - C. Q. F. Z) .
Corot.. Donc l’aire elliptique totale , & le rectangle formé par
les axes j qui lui est proportionnel , est en raison composée de la
raison sousdoublée du paramétré , & de la raison du temps pé¬
riodique ; car Taire totale est proportionnelle à Taire QTxS P dé¬
crite dans un temps donné , &c multipliée par le temps périodi¬
que.
PROPOSITION XV . THÉORÈME VIL

Les mêmes choses étant posées , les temps périodiques- dans les- ellipses , ,
font en raison sesquiplée de leurs grands axes ..
Puisque Te petit axe est moyen proportionnel entre le grand
axe & le paramétré , Te rectangle, formé par les axes est donc en
raison composée de la.raison sousdoublée du paramétré &. de la
raison sesquiplée du grand axe ; mais ce rectangle , par le Cor. de.
la Prop. 14. est en raison composée de la raison sousdoublée du
paramétré , & de la raison du temps périodique . Otant donc de
part & d’autre Ta raison sousdoublée du paramétré , il restera la
raison sesquiplée du grand axe , qui sera la même que la raison
du temps périodique . C. Q. F. Z?.
Corol. Les temps périodiques sont donc les mêmes dans les
ellipses,, & dans les cercles , dont les diamètres sont égaux aux
grands axes des ellipses..

PROPOS ITION XVI . THÉORÈME VIII.

Les mêmes choses étant poses , fi par les points où Von suppose les
corps dans chaque orbite on mene des tangentes , & qu’on abbaijse
du foyer commun dés perpendiculaires fur , les tangentes , les vitesses
de ces corps seront en raison composée de la raison, inverse: de ces
perpendiculaires:
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7$
perpendiculaires? & de la raison directe sousdoublee des paramétrés—> —»
. .
Livre
principaux. premier.
Du foyer S à la tangente P R tirez la perpendiculaire 5 T , la
vîtefíè du corps P fera réciproquement en raison sousdoublee de r :§. i6.
S Yz
la quantité —— ; car cette vitesse est comme le petit arc P Q

décrit dans une particule de temps donnée , c’est-à-dire , par le


Lemme 7. comme la tangente P R, ou ce qui revient aumême,
( à cause que P R : Q T : : S P : ST comme
) * Q jT*
c’est- à-dire , comme S Y réciproquement & S P x Q T directe¬
ment ; or S P x Q T est comme Taire décrite en un temps donné,
c’est-à- dire par la Prop . 14. en raison sousdoublée du paramé¬
tré . C. <
2-p - p>.
Cor. 1 . Les paramétrés principaux font en raison composée
de la raison doublée des perpendiculaires , & de la raison dou¬
blée des vîteSèSv
Cor. z. Les vitesses des corps , dans les plus grandes &r les
moindres distances du foyer commun , sont en raison composée
de la raison inverse dès distances, Sc de la raison directe sous¬
doublée des paramétrés principaux ; car alors les perpendiculai¬
res font les distancés elles-mêmes.
Cor. 3. Donc la vitesse, dans une section conique à la plus gran¬
de ou à la plus petite distance du foyer , est à la vîteíse dans un
cercle à la même distance du centre , en raison sousdoublée du
paramétré au double de cette distance.
Cor. 4 . Les vitesses des corps qui font leurs révolutions dans
des ellipses font les mêmes dans leurs moyennes distances du
foyer commun , que celles des corps qui circulent dans des cercles
aux mêmes distances ; c’est-à- dire , par le Cor. 6. de la Prop . 4.
que ces vitesses font en raison inverse sousdoublée des distances;
Car les perpendiculaires font moitié des petits axes , & lés;petits
axes font comme les moyennes proportionnelles entre les rnoyen-
Tome/,
74 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
inverse
Dv nés distances & les paramétrés . Composant donc la raison
directe des para-
c orTs. âes perpendiculaires avec la raison sousdoublée
sme°sCV
inverse des distances.
- ——- métrés , il en viendra la raison sousdoublée
Cor. 5 . Dans la même figure , ou même dans
diverses figures,
la vitesse du
pourvu que les paramétrés principaux soient égaux ,
tirée du
corps est réciproquement comme la perpendiculaire
foyer à la tangente.
en rai¬
Cor. 6 . Dans la parabole , la-vîteste est réciproquement
son sousdoublée de la distance du corps au
foyer ; dans l’ellipse
l’hyperbole.
elle varie plus que dans cette raison , & moins dans
( Cor. r.
Pour démontrer ces trois vérités , il suffit de remarquer
sur la tan¬
Tem . 14. ) que la perpendiculaire abbaissée du foyer
la distance ;
gente de la parabole est en raison sousdoublée de
plus grande
que dans l’ellipse cette perpendiculaire est dans une
raison.
raison , & que dans shiperbole elle est dans une moindre
quelconque
Cor. 7 . Dans la parabole , la vitesse , à une distance
distance du
du foyer , est à la vitesse dans un cercle à la même
elle est
centre en raison sousdoublée de deux à un. Dans l’ellipse
rhiper¬
dans une moindre raison , & dans une plus grande dans
au som¬
bole ; car , par le Cor. z. de cette Proposition , la vitesse
met de la parabole est dans cette proportion , & ,
par les Corol . 6.
de cette Proposition &r de la Proposition 4. cette
proportion se
point
conserve à toutes les distances. D’où il fuit qu’à chaque
de la parabole , la vitesse est égale à la vitesse
du corps qui feroit
distance du
fa révolution ' dans un cercle à la moitié de la
dans
centre ; que dans l’ellipse elle est moindre , &c plus grande
l’hiperbole . .
co¬
Cor. S. La vitesse d’un corps qui circule dans une section
fa révolu¬
nique quelconque est à la vitesse d’un corps qui fait
du paramétré
tion dans un cercle à la distance de la moitié
abaissée
principal , comme cette distance est a la perpendiculaire
en est
du foyer de la section sur la tangente . La démonstration
évidente par le Cor.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 7j
Cor. 9. Donc , puisque ( Cor. 6. Prop . 4. ) la vitesse d’un corps Livre
qui tourne dans ce cercle scroit à la vitessed’un corps qui tourne premier»

dans un autre cercle quelconque en raison sausdoublée inverse


des distances , la vitesse d’un corps qui tourne dans une section
conique sera à la vitesse de celui qui tourne dans un cercle à la
même distance, comme la moyenne proportionnelle entre cette
distance commune & la moitié du paramétré principal de la
section conique est à la perpendiculaire abaissée du foyer com¬
mun sur la tangente de cette section conique.
PROPOSITION XVII . PROBLÈME IX.
Supposant que la force centripète soit réciproquement proportionnelle au
quarré de la distance au centre , & que la quantité absolue de cette
force soit connue , on demande la courbe qu’un corps décrit en par¬
tant d'un lieu donné , avec une yîtesje donnée } suivant une ligne droite
donnée.

Que la force centripète qui tend au point S soit celle qui fìs. î 7.&z8.
fait circuler le corps p dans une orbite donnée p q , 6c que la vi¬
tesse de ce corps au point p soit connue. Que le corps P parte
du lieu P, suivant la ligne P R avec une viteíïe donnée , 6c qu etì
vertu de cette vitesse & de la force centripète , il décrive la
section conique P Q. Que la droite P A touche cette courbe en
P , 6c que p r touche pareillement l'orbite p q en p si
; l’on ima¬
gine des perpendiculaires tirées du point S à ces tangentes ; il
est clair , par le Cor. 1. de la Prop. 16. que le principal para^-
metre de la section conique cherchée sera au principal para¬
métré de lorbite donnée , en raison composée de la raison dou¬
blée des perpendiculaires , 6c de la raison doublée des vitesses,
ainíì il fera donné. Soit L le paramétré de la section conique
cherchée , le foyer S de cette même section étant auffi don¬
né , en faiíànt sangle RPH égal au complément à deux
droits de sangle RPS, on aura la position de la ligne P JP,
qui passe par 1autre foyer ; car tirant S K perpendiculaire k P H,
K ij
76 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
*". '
. supposant que B C soit le demi axe conjugué , on aura,
mouvement SP l - x KPxPH + P H %C H *= 4-B H *—^ B C 1
C0RPS - 5= Tp -ÇPH* Z_ x 3 ^ -f PH —SP 1- f z SPx pH + PH *—Lx
SP+ PH, Sc ajoíìtant de part &r d’autre t KPx P H- SP ^ pjj 1
+LXSP + PH, il viendra L xTp ^ÇTh =z S Px P H+ z KPx PH
ou S P -\-P H : PH :z: S P f- z K P : L. d ’où P H est donnée tant
de longueur que de position.
Si la vîteíse du corps au point P est telle que le paramétré L
foit moindre que zSP z KP, la ligne P H tombera du même
Fîg. r/, côté de la tangente P R que la ligne P S -, ainsi la courbe fera
une ellipse, Sc comme ses foyers S & H feront donnés , son
grand axe S P + P H fera auífi donné.
Si la vîteífe du corps est telle , que le paramétré L soit égal à
ZS P z KP, la ligne P H fera infinie, & par conséquent la
courbe sera une parabole dont Taxe S H parallèle à la ligne P K
fera donné.
Si le corps part du Heu P avec une vîteíïe encore plus grande,
il faudra prendre la ligne P H de f autre côté de la tangente ; ainsi
la tangente passant entre les foyers , la courbe fera une hiperbole
dont Taxe principal fera égal à la différence des lignes S P Sc PH,
Sc sera par conséquent donné.
Dans tous ces cas , si l’on suppose que le corps P se meuve
dans la section conique ainsi trouvée , il est clair , par les Prop. n.
ii . Sc ij. que la force centripète fera réciproquement comme
le quarré de la distance dit corps au centre S des forces ; ainsi
la ligne P Q représentera exactement celle que le corps dé¬
crira par une telle force en partant du lieu donné P , avec une
vitesse donnée , Sc suivant une ligne droite P R donnée de po¬
sition. C. Q- F-
Cor. i . De-là,le sommet principal D , le paramétré L , Sc 1c

foyer S étant donnés , on aura dans toute section conique l’autre


foyer H, en prenant D H a. D S ,comme le paramétré à la diffé¬
rence entre le paramétré Sc 4 D S >car la proportion S P + P H:
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7T
P H : : tS P + i P K : L devient dans le cas de ce Corollaire , =X7
DS + DH .- D H4s. D S •, L s 8c en divisant on aura D S :
D H \ \ 4 DS —LxL.
Cor. i. Ainsi,fi la vitesse du corps dans le sommet principal Z>
eft donnée , on trouvera facilement l’orbite , en déterminant d’a-
bord son paramétré par cette condition ( Cor. de la prop . 16. )
qu'il soit au double de la distance D S en raison doublée de cette
vitesse donnée à la vîtestè du corps qui tourne dans un cercle à
la distance DS , 8c en prenant ensuite DHkDS, comme le
paramétré est à la différence entre le paramétré 8c 4 D S.
Cor. j . De-là , si le corps sc meut dans une section conique

quelconque , 8c qu’il soit dérangé de son orbite par une impul¬


sion quelconque ; on pourra connoître la nouvelle orbite dans
laquelle il circulera ensuite, en composant le mouvement que
ce corps a déja avec le mouvement que cette impulsion feule
lui auroit imprimé -, car par ce moyen on aura le mouvement du
corps lorsqu’il part du lieu donné dans lequel il a reçu l'impul-
sion suivant une ligne droite donnée de position.
Cor. 4 . Et si ce corps est continuellement troublé dans fa ré¬

volution par quelque force qui lui íoit imprimée extérieurement,


on connoîtra à peu prés la courbe qu’il décrira , en prenant les
changemens que cette force produit dans plusieurs points quel¬
conques , & en estimant par l’ordre de la férie les changemens
continuels dans les lieux intermédiaires.
S C H O L I E.

Si le corps P par une force centripète qui tend à un point quel¬


conque donné R , sc meut dans le périmètre d’une section coni¬
que quelconque donnée , dont le centre soit C; 8c qu’on cherche r>§.
la loi de la force centripète : on n’aura qu’à mener C G parallèle
au rayon R P , 8c qui rencontre la tangente P G en G } 8c cette
force sera , par le Cor. 1. 8c la. Scholie de la Prop. 10. & par le
Cor. 3. de la Prop. 7. comme .
78 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Du
MOUVEMENT
des Corps.
QUATRIEME SECTION.
De la détermination des orbes elliptiques , paraboliques &
ues, lorsque ïun des foyers est donné.

LEMME XV.

Si des foyers . S H d 'une hiperbole ou d 'une ellipse , quelconque , on


tire à un troisime point quelconque. V deux lignes droites S V 3
H V t.Vune defquelles H V soit égale à Vaxe principal de la figure,
c'est- à -dire , à Vaxe dans lequel les foyers se trouvent , & qu 'on élève
sur le milieu de Vautre ligne S Y la perpendiculaire T R , cette per¬
pendiculaire touchera en quelque point la section conique y & réci¬
proquement , s elle ,la touche , la ligne HV s ra égale a Vaxe prin¬
cipal de la Figure. ,

Soient , le point R la rencontre de la perpendiculaire TR avec


la ligne M V prolongée , s’íl est nécessaire, & S R la droite tirée
de Và ce point R les; lignes- T S , T Fêtant égales , les lignes
S R Sc VR le seront auffi, ainsi que les angles T R S , T R P',
donc , le point R fera à la section conique , & la perpendiculaire
TR sera tangente de cette section au point R. L ’inverse se dé-
montreroit de même . C. Q. R D.
P R O P O S I TI O N X V ì í I. P R O BL É M E X.

Te foyer , & les axes principaux étant donnés , décrire les trajectoires
elliptiques & hiperholiques qui passent par des points donnés , & qui
touchent des droites données de posttion.

Soit s le foyer commun de ces trajectoires ,AR une ligne


égale à Taxe principal d’une quelconque de ces trajectoires,
P un point par lequel cette courbe doit passer, Sc TR une ligne
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7-
qu’elle doit toucher : soit de plus le cercle H G décrit du centre ^ 8
P & de l’intervalíe A B S P, si 1orbite est -une . ellipse, Gu AI
AB -\- SP , Ç\ c ’est une hiperbole : abaissant ensuite sur la tan- ~~
gente T R la perpendiculaire S T prolongée en V, en sorte que
T P'—ST, du centre V & de l’intervalle AB décrivez le cer¬
cle F H.
Par cette méthode , soit qu’on ait les deux points P k p , ou les
deux tangentes TR & t r , ou le point P 8c la tangente TR, on
décrira toujours deux cercles. Soit//leur intersection commune ,
décrivant alors une trajectoire qui ait pour axe principal l’axe
donné , & les points S k H pour foyers , le'Problème fera résolu.
Car cette trajectoire passera par le point P , à cause que P H p
- Sp
dans I’ellipse , & P H <—S P dans l’hiperbole , seront égales à Taxe.
De plus , par le Lemme précédent , la ligne TR touchera cette
trajectoire . On prouvera par Te même raisonnement ou qu elle
passera par les deux points P k p., ou quelle aura pour tangen¬
tes les lignes TR, t r. C. Q . F. F.
PROPOSITION XIX . PROBLÈME II.
Autour d 'un foyer donné décrire une trajectoire parabolique , quípajje
par des points donnés , & qui touche des lignes droites données de
position.

S étant le foyer , P un point de la trajectoire à décrire ,k T R k -z.


une tangente de cette trajectoire , du centre P , & de l’intervalle
P S soit décrit le cercle F Gk íbit abaissé de S sur la tangente
TR la perpendiculaire S T qu ’on1prolongera en V i cnsorte que
TV —ST, On décrira un autre cercle fg de la même maniéré
fi on a une autre point donné L , ou bien on trouvera un autre
point v fi on a une autre tangente t r,' cela fait on mènera la droite
TP qui touche les deux cercles F G ,fg , si les deux points P k p
font donnés , ou qui passe par les deux points Vk vfi, les deux
tangentes TR & t r font données , oU enfin qui touche le cercle
F G , k passe par le point , si on a le point P , k la tangente T R,
îo PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D u Abaissant ensuite sur Fl la perpendiculaire S I, coupée en deux
MOUVEMENT
pes Corps, parties égales au point K , Sc décrivant fur l’axe S K une parabole
dont le sommet principal soit K , le Problème sera résolu. Car
cette parabole , à cause que S K, IK font égales , ainsi que S P Sc
F P passera
, par le point P , Sc, par le Lemme 14. Cor. ; . elle aura
TR pour tangente , à cause que S T Sc T V sont égales , Sc que
sangle § TR est droit. C. Q . F . F.

PROPOSITION XX . PROBLÈME XII.


Décrire une trajectoire quelconque donnéed’’espece, autour d'un foyer
donné, laquelle pajfe par des points donnés, & touche des lignes
droites données de position.
r-L- Cas 1 . Soit proposé d’abord de décrire la trajectoire ABC qui

passe par deux points Ê ScC, Sc qui ait pour foyer le point donné S.
Comme cette trajectoire est donnée cPespeee, la raison de l’axe
principal à la distance des foyers fera donnée. Prenez K B à B S,
Sc L C h S C dans cette raiíon ; décrivez deux cercles des centres
B ScC , & des intervalles B K Sc CL -, fur la droite K L qui touche
ces cercles en K Sc en L , abaissez la perpendiculaire S G , Sc cou¬
pez cette ligne S G en A Sc en a, en forte que G A soit k AS,
Sc G a k a S , comme KB kBS \ Sc des sommets A , a , Sc fur
Taxe A a décrivez ensuite une trajectoire , le Problème sera
résolu.
Car soit HYâtitre foyer de la Figure décrite , puïsquson a ,G A :
A S : \ Ga : a S , on aura , en divisant ,G a —GA ou A a : aS —AS
ou S H dans la même raison , Sc par conséquent dans la raison
qui est entre l’axe principal de la Figure cherchée Sc la distance
de lès foyers. La Figure décrite est donc de la même espece que
la Figure à décrire. Et comme KBcHkBSScLCk CS dans
la même raison , cette courbe paífèra par les points B Sc C,
comme il est clair par lès coniques.
* %• H* Cas 2. Soit proposé maintenant de décrire autour du foyer >5
donné , une trajectoire qui soit touchée quelque part par les deux
lignes T R Sc t r*
Abaistèz
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . St
Abaissez du foyer sur ces tangentes les perpendiculaires S T , Livre
PREMIER.
S t, prolongez
& ces perpendiculaires en V, &en v , en forte que
T F 8c t v soient égales à T S à& t S. Coupez la ligne F v en deux
parties égales au point O élevez
, eníuite la perpendiculaire in¬
définie O H , 8c coupez en jK*& en k la droite F S prolongée
indéfiniment , en forte que FR soit à Kí & F k à k S comme ,
Taxe principal de la trajectoire à décrire est à la distance des
foyers. Enfin fur le diamètre K k décrivez un cercle qui coupe
la ligne 0 H en H ,- ôc tracez une trajectoire dont les foyers
soient S & H , 8c Taxe principal une ligne égale à F H \ 8c le
Problème fera résolu.
Car coupant k K en deux parties égales au point X, tirant &
les lignes H X , H S , HF , Hv :puisque FR : R S ; : Fk : kS , 8c
par conséquent : : FK -\- Fk : RS + kS 8c : : Fk —FR : k S—R
S,
c’est-à-dire : : z FX: z RX , 8c z: : RX: z S X, ou ce qui
re¬
vient aumême : : FX : H X 8c : : HX : S X les ; triangles FXH,
HXS sont semblables : ce qui donne VH : HS \ \ FXiXH ,
c’est-à-dire : : FR : R S. De- Ià il fuit que l’axe principal F H de
la Fig, î4.
trajectoire décrite est à la distancé S H de ses foyers , dans la même
raison que celle qui est entre 1axe principal de la trajectoire a
décrire 8c la distance de ses foyers , 8c que par conséquent la
trajectoire est de l’cspece demandée. De plus , comme VU 8c v U
sont égales à l’axe principal , & que les lignes FS,v S .font
coupées en deux parties égales parles perpendiculaires T R , t r,
il est clair , par le Lemme ij* que la trajectoire décrite aura
encore la propriété demandée d’être touchée par les droites
T R , t r. C . Q. F. F.
Cas z. Le foyer S étant donné , on demande une trajectoire
qui Fig.
touche la droite TR en un point donné R.
Sur la droite T R abaissez la perpendiculaire S T, 8c prolon¬
gez la en V^en sorte que T F —S T. Tirez ensuite FR 8c
coupez
en k Sc en K la droite F S prolongée indéfiniment en sorte que
F K soit a S K Sc Vk à S k comme l’axe principal de fcllipse à
TomeL L
Si PRINCIPES MATHÉMATIQUES
íùr le
décrire est à la distance des foyers ; ayant décrit ensuite
FR prolongée,
jïes^’coI” diamètre iEit un cercle qui coupe en H \ a. droite
qui
tracez une trajectoire dont les foyers soient S Sc H , Sc
ait pour axe principal une ligne égale à V H,Sc le Problème
fera résolu.
Car il est clair , par ce qui a été démontré dans le second cas,
Taxe
que F H : SH : \ FK : SK, Sc par conséquent comme
ses
principal de la trajectoire â décrire est à la distance entre
la
foyers , la trajectoire décrite fera donc de même espece que
, que
trajectoire à décrire . De plus , il est clair par les coniques
R qui
cette trajectoire fera touchée au point R par la droite T
C. Q . F. F.
coupe sangle FR S en deux parties égales.
tra¬
Fig. 3«. Cas4 . Soit enfin propoíè de décrire autour du foyer S la
pastè
jectoire [AP B qui soit touchée par la droite TR, Sc qui
qui
par un point quelconque P donné hors de la tangente , Sc
, fur
soit semblable à la Figure apb décrite des foyers s, h
Sc
Taxe principal ab.
Abaissez fur la tangente TR la perpendiculaire S T, Sc pro-
h s q,
longez -Ia en F, en forte que T F —S T. Faites les angles
q
s h q respectivement égaux aux angles F S P , S P F, du centre
un
& d’tm intervalle qui soit à ab , comme S P à FS, décrivez
cercle qui coupe la figure apb en p joignez , les points s Scp Sc
sangle
tirez S H qui soit à s h , comme S P à sp, Sc qui fasse
p s q.
! P S.H. cgal à sangle p s k , Sc sangle F S H égal à l’angle
Ensuite, des foyers H Sc S fur Taxé principal A B égal à la distance
F H., décrivez la section:conique , 8c le Problème fera résolu.
Car fi on tire s v qui soit à s/, , comme s k à s q , Sc qui faste
l’angso
sangle vsp égal à sangle hsq , Sc l ’angle vsh égal à
consé¬
p s q, les triangles svk, spq seront semblables , &c par
quent on aura vh pql : '. s h : s q, c ’est-à-dire , à cause des trian¬
gles semblables FSP: h s q *: S V : S P ou ab: p q. Donc
vsh
vhzzab. De plus , à cause des triangles semblables VS H ,
F H : S H : : vh : sh >c’est- à-dire , que saxe de la section conique
P/ivií 'Ae i p,tût S z . Jii- /- . Fûíune

E Gr C D VH

AEf C D L QR ST

J- D

Pi a' ■J z,

A ■S

I K s
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 8;
décrite est à Tintervalle de ses foyers comme 1axe a b à Tinter- SSS55 ""
tervalle s h des foyers ; 6c par conséquent la figure décrite est hemiu.
semblable à la figure ap h. De plus , cette figure passe par le
point P , parce que le triangle P S H, est semblable au triangle F;g. J6i&}7t
p s k -, 6c elle est touchée par la droite T R à, cause que son axe
est égal à FLf , 8c que Tí est coupée en deux parties égales
par TR. C . Q. F. F.
LEMME XVI.
Trouver un point , duquel tirant des lignes droites à trois points
donnés , les différences de ces trois droites soient nulles ou
donneés.
Cas i . Soient A , B , C>les points donnés , 6c Z, le quatrième
point qu’il faut trouver ; la différence des lignes A Z ,B Z étant
donnée , le point Z fera à une hiperbole qui aura pour foyers
les points A 6c B,6c pour axe principal la différence donnée. Fíg. j8.
Soit M N cet axe , prenant P M : MA : : MN: A B, élevant ensuite
P R perpendiculaire sur A B, 6c abaissant Z A perpendiculaire
sur P R ;on aura , par la nature de l’hiperbole , Z R : A Z : : M Ni
A B. Par le même raisonnement on trouvera que le point Z sera
à une autre hiperbole dont les foyers seront les points A 6c C,
& Taxe principal la différence entre A Z 6c CZ , 6c on trouvera
auífi la droite Q S perpendiculaire fur A C, à laquelle Q S, si
on méne la perpendiculaire Z S d ’un point quelconque Z de
cette hiperbole , Z S fera k A Z comme la différence entre A Z
6c CZ est à A C. Cela posé , il est aisé de remarquer que les rai¬
sons de Z R 6c de Z S k A Z font données 6c que par consé¬
quent celle que Z A 6c Z S ont entr’elles est donnée aussi. Donc,
fi les droites RP , S Q prolongées se rencontrent en T , 6c qu on
tire T Z 6c T A, la figure TR Z S sera donnée d'espece , Lc la
droite T Z dans laquelle est placé le point cherche Z fera don¬
née de position. De plus , la droite T A fera donnée aussi ainsi
;&
que 1angle A T Z parce que les raisons de A Z 8c de T Z
Lq
84 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
BSSSSSSSSí à Z S sont données , celle de A Z 8c de T Z entr ’elles fera
Do ,
mouvement^ donnée auffi ,8c par conséquent le triangle entier A T Z dont
, le
sommet est le point cherché Z , fera enfin donné. C. Q. F. T.
Cas z . Si deux de ces trois lignes , comme A Z 8c BC, sont
k-x. ;8. égales, tirez la droite TZ en sorte qu’elle partage la droite AB
en deux parties égales , 8c cherchez ensuite le triangle A T Z
comme ci-dessus.
Si
Cas ces trois lignes sont égales , le point Z fera placé dans
le centre du cercle qui passe par les points A , B , C. C . Q. F. T.
Ce Problème se résoud aussi par le livre des Touchantes
d’Apollonius,restitué par Viet.
PROPOSITION XXI . PROBLÈME XIII.
Décrire une trajectoire autour d ' un foyer donné , laquelle passe par des
points donnés , & touche des droites données de position.
Que le foyer A, le point P , 8c la tangente T R soient donnés,
8c qu ’il s’agiíïc de trouver l’autre foyer H.
Abaissez fur la tangente la perpendiculaire ST , 8c prolongez-
laen Y, en forte que T Y —S T : Y H, fera alors égale à Taxe
principal . Tirez ensuite S P , If P , 8c S P fera la différence entre
H P 8c Taxe principal . De la même maniéré , si on a plusieurs
tangentes TR , ou plusieurs points P, on trouvera toujours au¬
tant de lignes Y H, ou P H, tirées de ces points Y ou P, au foyer H y
lesquelles seront égales aux axes, ou en différeront de longueurs
données S P , 8c ces lignes seront par conséquent égales entre
Fig- 39* e^ es ' ou bien elles auront des différences données , 8c de - là il
fuit qu on aura par le Lemme précédent l'autre foyer H. Ayant
donc les foyers 8c la longueur de Taxe ( qui fera Y H\ ou bien
la droite égale à P H ±S P, c’est-à-dire , P As-f P S , si la trajec¬
toire est une ellipse ,8c P H —s P , si c’est une hiperbole ) on aura
la trajectoire . C. Q. F. F.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 85
S C H O L I E. Iitre "
PREMIER»

Lorsque la trajectoire est une hiperbole , je ne prends pour ~~


trajectoire qu’une des hyperboles opposées ; car le corps, en per¬
sévérant dans son mouvement , ne peut jamais passer dans l’autrc
hyperbole.
Le cas où trois points font donnés se résout plus facilement
de cette maniéré : Soient B , C, D les points donnés. Tirez les
lignes B C, CD , Sc prolongez - Ies en E , Sc en F, en forte que
EB .-E C: : SB : S C, Sc que FC : F D :S: C : S D. Ayant mené
EF,Sc l ’ayant prolongée , abaissez-lui les perpendiculaires S G
Bis, ensuite fur GS prolongée infiniment prenez G A : A S Sc
Ga : a S : : H B : B S ; A fera le sommet , ScA a Taxe principal
de la trajectoire , laquelle , selon que GA fera plus grand,
égal , ou plus petit que A S, fera une ellipse , une parabole , ou
une hiperbole . Dans le premier cas , le point a tombera du
même côté que le point A, par rapport à la ligne G F ,- dans le
second cas il s’éloignera à l’infini; Sc dans le troisième il tombe¬
ra du côté opposé au point A par , rapport à Ja ligne G F. Car
íi on abaiíïe fur G F les perpendiculaires C l , D K , on aura ,
IC: H B : : E C: E B, c ’est-à-dire , : : S C: S B , Sc réciproque¬
ment / C: S C: \ HB : S B ou : : G A : S A , Sc par un semblable
raisonnement K D sera a S D dans la même raison. Donc , les
points B , C,D sont à la section conique , dans laquelle toutes p;g.^
les droites tirées du foyer S à la courbe font aux perpendicu¬
laires abaissées des mêmes points de la courbe fur G F, dans
cette raison donnée.
Le célébré Géomètre la Hire a donné une solution à-peu-
prés semblable de ce Problème au huitième Livre de fes Coni-
qucs, Prop. 2.5.
86 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Pu
MOUVEMENT
des Corps, CINQUIÈME SECTION.
De la détermination des Orbites lors qtfi aucun des foyers
nejl donné.

LEMME XVII.

Si d'un point quelconque P d ’une Section conique donnée , on mène les


quatre droites P Q , P R , PS,PT , qui fajfent chacune un angle
donné avec chacun des quatre côtés indéfiniment prolongés A B , C D,
Fig. 41. A C , D B d'un trapèze quelconque A BC D inscrit dans la section
conique, le rectangle des droites P Q X P R tirées à deux côtés opposéss
fera en raison donnée au rectangle des droites P S X P T tirées aux
deux autres côtés opposés.

Cas 1 . Supposons premierement que les lignes tirées LUX côtés,


opposés soient parallèles à l’un ou à l’autre des côtés restans-, que
P Q & PR, par éxemple , soient parallèles au côté A C, te P S
te P T au côté AB } de plus , que deux de ces côtés opposés com-
me A C teB D soient parallèles l’un à l’autre. Dans ce cas , la
droite qui coupe ces côtés parallèles en deux parties égales ,
fera un des diamètres de la section conique , te coupera aussi la
k-§-41. signe R Q en deux parties égales. Soit O la rencontre de ce dia¬
mètre te de R Q , P 0 fera une ordonnée à ce même diamètre,
te O K prise égale à O P , Se placée sur son prolongement fera
for don née opposée. Les points A , B , P te K étant donc à la sec¬
tion conique , il est clair ( Prop. 17. 19. n . rz . du Liv. III- des
coniques àé Apollonius) à cause que P K coupe A B fous un an¬
gle donné , que le rectangle P Q x Q K fera en raison donnée au
rectangle AQxQB. Mais QK = P R, puisque ces lignes sont
les différences des lignes égales O K , O P te 0 Q , O R ;donc les
rectangles P Qx Q. K >$e P Qx P R font auísi égaux ; te par
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . $7
conséquent le rectangle P Q x P R est au rectangle A Qx QB, c'est- Livil
prïm 'ier.
à -dire au rectangle P S x P T, en raison donnée . C. Q -F . D .
Cas r . Supposons à présent que les côtés opposés A C , B D du Fig. 4*.
trapèze ne soient point parallèles , tirez B d parallèle à A C &
qui
rencontre la droite ST en t , 8c la section conique en d , tirez dc
plus C d qui coupe la ligne P Q a \ r , 8c D M parallèle &PQ8c qui
coupe C d en M 6c AB e n N, à cause des triangles semblables
BT t , D B N, on aura B t, ou P Q: T t ; : D N : N B , 8c ainsi
R r : A Q ou P S : : D M : AN. Multipliant alors les antécédens
par les antécédens , 8c les conféquens par les conséquens , le rec¬
tangle N Dx D M fera au rectangle A Nx N B, comme le rec¬
tangle P Q x R r est au rectangle P S x T t\ mais par le cas i . le
rectangle PQx P r fera au rectangle PSx P t dans la même raison.
Donc cette raison sera aussi celle du rectangle PQx P R au rec¬
tangle P S x P T. C . Q . F. D.
Cas j . Supposons enfin que les quatre lignes P Q , P R , P S , P T

ne soient pas parallèles aux côtés A C , AB , mais quelles leur


soient inclinées d’une façon quelconque.
Ayant tiré P q , P r parallèles à A C ; P s , P t parallèles k A Bi
les angles des triangles P Qq , P R r , P Ss , PTt seront donnés ,
ainsi que les rapports de P Q à P q, de P R à P r ,de P S z P s, Fig . 43.
& de P TkP r. Donc les raisons composées de PQxPRkPqx
P r 8c dc P S x PT à P sx T t seront données . Mais , par ce qui
a été démontré ci-dessiis, la raison de P q x P r kP s x P / est don¬
née . Donc la raison dc PQxPRkPSxPT lest aussi. C.Q .F .D *
LEMME XVIII.
Les mêmes ehoses étant posées , Ji les points P font tels que les rectangles
des droites P Q X P R > menées à deux côtés opposés du trapèze, soient Fig. 44;
en raison donnée aux rectangles des lignes P S X P T , menees aux
deux autres côtés $ ces points P seront à une section conique circons¬
crite au trapèze.

Si par quelqu ’un du nombre infini des points P , par le point p „

1
v
88 PRINCIP êS MATHÉMATIQUES

Du
par exemple , Sc par les quatre points A , B , C, D , on imagine
mouvement une section conique , je dis que cette section conique passera par
0 es Corps.
tout autre point P trouvé de la même maniéré. Si on le nie , qu’on
suppose donc que A P coupe cette courbe en quelque point autre
que P , comme en b. Tirant de ces points p Scb ,aux côtés du
Fig. 44. trapèze , Sc fous les angles donnés les droitesp q , p r , p s , pt , &
bk,b n,bf,bd; on aura , par le Lemme 17 ,pqx p r : psxp t : \
b kxbn : bfx b d. Mais P Qx P R est à P S x P T dans la même
raison , par l’hipothese. Donc , à cause que les trapèzes bk Af>
P Q A S font semblables, on aura P Q : P S : : bk : bf,Sc par con¬
séquent , en divisant les termes de la premiere proportion par les
termes correípondans de celle-ci , on aura bn : b d : : P R ; P T.
Donc les trapèzes équiangles D nbd , D RPT font semblables ;
d'ou l’on tire que leurs diagonales D b, D P coïncident , & qu’ainsi
le point b tombe dans l'intersection des droites A P , D P, c’est-à-
dire , qu’il coïncide avec le point P, ou , ce qui revient au même,
que le point P, quelque part qu’on le prenne , fera à la section
conique ainfi déterminée. C. Q . F. D.

Cor. De -là , si les trois droites P Q , P R , P S font menées du

même point P fous des angles donnés à autant d’autres droites


A B , CD , AC données de position , & que le rectangle , fous
Fig - 44- deux de ces lignes P Q x P R , soit au quarté de la troisième P S
en raison donnée : 1e point P , d’où ces lignes seront tirées , fera
à la section conique que les lignes A B , CD touchent en A Sc en
C; Sc réciproquement.
Car si la ligne B D coïncide avec la ligne AC, la position des
trois lignes AB , CD , A C demeurant la même , Sc qu ’ensuite
la ligne P T coïncide auíïì avec ìa ligne P S :le rectangle P S x PT
deviendra le quarréde PS, les & droites AB , CD qui cou-
poient la courbe dans les points A Sc B , C Sc D , ne pourront
plus la couper dans ces points lorsqu’ils se confondent , mais alors
elles la toucheront.

S CHO L IE,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 8-
S C H Q L I E. ~ T777T
P R EMI E A.

On a pris dans cc Lemme îe mot de section conique dans un Fig ^


sens étendu , en sorte qu il renferme la section rectiligne qui passe
parle sommet du cône , & la circulaire parallèle à sa dare . Car
fi le point p tombe sor la droite qui joint les points A & D ou ,
C &c B , la section conique sc changera en deux lignes droites,
dont lune est celle fur laquelle le points tombe , & l’autre la
ligne droite qui joint lès deux autres des quatre points donnés.
Si deux angles opposés du trapèze sont égaux , pris ensemble , à
deux droits , que les quatre lignes P Q , P R , P S , P T soient
menées à ses côtés ou perpendiculairement ou sous des angles
égaux quelconques , & que le rectangle , fous deux dé ces lignes
P QX P R, soit égal au rectangle sous les deux autres P S xPT,
la section conique sera un cercle. Cc sera la même chose , fi lès
quatre lignes sont menées sous des angles quelconques , & que le
rectangle de deux de ces lignes P Qx P R soit au rectangle des
deux autres P S x PT , comme le rectangle des sinus des angles
S & T , sous lesquels les deux dernieres lignes Pi 1, P T ont été
menées , est au rectangle des sinus des angles Q ôïJl sous lesquels
on a mené les deux premicres P Q , PR.
Dans lès autres cas , le lieu du point P fera quelqu’une des
trois figures qu on appelle ordinairement' sections coniques.
On peut à la place du trapez c A B C D employer un quadri¬
latère , dont les deux côtés opposés sc coupent mutuellement
comme des diagonales, li se peut auffi que des quatre points
A , B , C, D un ou même deux soient placés à une distance in¬
finie : alors lès côtés de la figure qui convergeoient précédern-
ment vers ces points deviendront parallèles , &r la section co-
nique passera par les autres points , & s’étendra à Tinfini du même
cote que ççs lignes devenues parallèles.

Tante lï
50 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
tWfriMTaflOT—BB

' ^ - LE M M E XIX.
MOUVEMENT

*i s c oiips. £ es q Uatrt lignes AB,CD,AC,BD étant données de pojiùon ,


trouver un point P tel qu en tirant à ces quatre lignes les droites
Fíg. 45. P Q , P R >P $ , P T qui fassent avec elles des angles rejpeclivement
égaux à quatre angles donnés, le P Q X Q R de deux
rectangle

de ces quatre lignes soit au


3> rectangle P S xPT des deux autres en
raison donnée.
Ayant tiré une ligne quelconque A H par un des quatre points
A , B , C, D, dans lesquels se rencontrent les lignes A B , CD ,
A Cy B D } soit proposé de trouver sur cette ligne un point P
qui ait la propriété demandée.
Pour y parvenir , supposant que HSç I soient les points où cette
Fig. ligue AH rencontre les lignes B D Sc CD }on remarquera que
puisque tous les angles de la figure font donnés , les raisons de
P Qk P A Sc de P A à P S seront données» Sc que par consé¬
quent la raison de P Q à P § le sera aussi. Otant donc cette
raison de la raison donnée P Qx P R à P S x P T, on aura la
raison de P R à PT , Sc en ajoutant les raisons données de PI
à P R, Sc de P T à P H, on aura la raison de P I à P H , Sc par
conséquent le point P . C. Q. F. T.
Cor. 1 . On tire de-là la maniéré de mener une tangente à un

point quelconque D du lieu des points P ; car la corde P D de¬


vient tangente lorsque les points P Sc D coïncident , c’cít-à-dire
lorsque A H passe par le point D. Dans ce cas , la derniere raison
des évanouissantes IP Sc P H se trouvera comme ci-deffus. Me¬
nant donc CP parallèle ìaAD, qui rencontre # £> en F , & qui
soit coupée en E dans cette derniere raison-, D E sera tangente ,
à cause que CF Sc levanouissante IH font parallèles Sc coupées
de 'même en A & en P.
Cor. x. De - là fuit encore la maniéré d'avoir le lieu de tous les
Fig. 4s. points P . Par l’un des points A , B , C, D, comme A menez , la
tangente AE , Sc par un autre point quelconque B, menez B F
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 9Ï
parallèle à cette tangente , 6c trouvez par le Lemme 19. le point £7717
F où cette droite rencontre le lieu . ®REMIE
Coupez ensuite B F en deux parties égales au point G >la
droite indéfinie A G fera la position d’un diamètre auquel BG 6c
F G feront ordonnées. La longueurA Hde ce diamètre fe trouvera f;£. 4Í.
en déterminant le point H on A G rencontre le lieu ; 6c son pa¬
ramétré fera à. A H comme B G * k A G x G H. Si A G ne ren¬
contre point le lieu , la ligne A H étant infinie , le lieu fera une

parabole , ôc le paramétré du diamètre A G f era ^p - ; mais si


elle le rencontre quelque part , le lieu fera une hyperbole , lorsque
les points A 6c H font placés du même côté par rapport
il fera un ellipse , lorsque le point G sera placé entre A 6c H » k
moins que l’angle A G B ne fût droit ; & que de plus B G 1 ne fut
égal au rectangles GxGH\ car dans ce cas le lieuferoit un cercle.
De cette façon le Problème des quatre lignes commencé par
Euclide , 6c continué par Apollonius fe trouve résolu dans ce Co¬
rollaire , non par le calcul , mais par une composition Géomé¬
trique telle que celle par laquelle les anciens l’ont cherché.
LEMME XX.

Sì un parallélogramme quelconque A S P Q a ses deux angles opposes


A & ? placés dans unt section conique ; ct que les côtés A Q, A S
d un de ses angles étant prolongés rencontrent la même section conique
en B & C ,- en tirant des points de concours B 6* C à un cinquième 47’
point quelconque D de la section conique les deux lignes B D , C D
qui rencontrent en T ct en R les deux autres côtés P S,P Q du pa¬
rallélogramme prolongés indéfiniment : les parties P R ct P T feront
toujours entr’elles en raison donnée ct
, * réciproquement, fi ces parties
fi°nt entr’elles en raison donnée , le point D sera à la fiction coni¬
que qui passe par les quatre points A , B , C , P.
Cas I . Soient tirés BP , C P , & du point D les droites D G y
D E , dont la premiere D G soit parallèle k A B, 6c rencontre PB ,
M ij
5L PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv &
' PQ , C A en H , 1 , G\ dont la seconde D E soit parallèle â
MOUVEMENT
DES C OR P : &
A C, rencontre P C, P S , A B , en F ., K , E, à cause que P Q;
&
IQ{ ou D E ) : : P P - P H ; : PT : D H, que PR : DF : : RC:
D C \ \ IG ou( P S ) : D G j on aura les deux proportions P Q :
k -Z. 47- P T : : D E : D H & P R : P S WD F : D S , qui donneront étant
composées PQxP R - PS X PT w DExDF : D G xDH- t
mais par le Lemme ij . DE xDF : DGx D H en raison don¬
& S font données ; donc la raison dePRà P T
née, de plus, P Q P
est donnée.
Cas i. Si P R & P T sont supposées cntr’elles en raison donnée,
en reprenant le même raisonnement , on trouvera que le rectan¬
Fig. 47- gle DE X Z>Pest au rectangle D G x D H z n raison donnée , &c
qu ’ainfi , par le Lemme 18. le point Z? est à la section conique qui
pastè par les points A , B , C, P. C . Q. F. D.
Cor. i . Donc , si on tire P C qui coupe P Q en r , & que fur
P T on prenne P t à p r, dans la même raison que PT à P R , B t
sera tangente de la section conique au point B ;car supposez
F-L- 47- que le point D coïncide avec le point B, la corde B D s ’éva-
nouissant, B T deviendra tangente , 6c CD 6c B T coïncideront
avec CB 6c B t.
Cor. x. Et réciproquement , si Fr est tangente , 6c que B D , CD
se rencontrent en un point quelconque Z? de la section conique,
on en ccncluera quc P R : PT : : p r : P t , & de même B t étant
toujours tangente , íì P R : P T : : P r -. P t , il s’ensuivra que les
droites B D (k CD se rencontreront dans un point quelconque D
de la section conique.
Cor. j . Une section conique ne peut couper une autre section

conique en plus de quatre points ; car supposant que cela pût être,
imaginez que deux sections coniques eussent les cinq points A,B,C,
P yO communs, & quelles fussent coupées lune & l’autre par
k-L- 47-
la ligne B D dans les points D , d q la droite Cd coupant la droite
PQ enq,on auroit PR . PTwP qi p T , ce qui donneroitPA=
P q }contre l'hipothesc.
T>E LA PHILOSOPHIE NATURELLE. s;
LEMME XXL Livre
premier.

Si aux deux points donnés ou pôles B , C font fixes les sommets de


Fig. 48.
deux angles donnés M B D , M C D , & que l 'on fasse parcourir la
droite donnée M N , au concours M des côtés B M & C M dt ces
cingles les deux autres côtés B D & C D des mêmes angles Récri¬
ront par leur intersection une section conique. Et réciproquement, fi
les droites B D , C D décrivent par leur concours D une section co¬
mique qui passe par les points donnés A , B , C , 6* que les angles
D BM , D C M soient pris respectivement égaux aux angles donnés
ABC , A C B , la rencontre des côtés B M , C M fi fera toujours dans
une ligne droite donnée de position.

Supposant que N soit un point donné de la. droite M N , par


lequel on fasse passer les côtés B M, C M des angles mobiles,
& que D soit le point dans lequel se rencontre les autres côtés
des mêmes angles ; soient tirées CN,BN,CP,BP , soient tirées
ensuite du point P les droites PT , P R, qui rencontrent B D ,
C D en &
T en R, ôc qui B P T égal à sangle
fassent sangle
donné B N M , Le sangle CP R égal à sangle donné CN M, comme
(par l ’hipothese ) les angles MB D , NBP font égaux , ainsi que
les angles M C Z>, NCP ; en ôtant les angles communs N B D ,
Fig. 48.
NCD, il restera les angles égaux NBM & P B T , N C M &
T C R. De - là 11 fuir que les triangles NBM , PBT íont sembla¬
bles , ainsi que les triangles NCM,PCR. C ’est pourquoi P T:
N M : : PB : NB , Sc P R : NM : : P C : NC. Or les points A , Ct
N, P sont immobiles , donc P T 6c P R sont en raison donnée
avec N M , ou,ce qui revient au même, elles sont en raison donnée
sune à sautre ; donc , par le Lemme zo . le point D , concours per¬
pétuel des droites mobiles B T .& CR, fera à la section conique
qui passe par les points B , C, P. C . Q . F. D.
Et réciproquement , fi le point mobile D cita une section co¬ k-'g. 4-.

nique qui paste par les points donnés B , C,A que ; les angles
V B M , D c M soient respectivement égaux aux angles JBÇ ,
94 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
' A CB -, &c que faisant coïncider successivement le point D avec
de°u icorTs. les deux points donnés p , P de la section conique , on détermine
— -— 7--. les points n & N avec lesquels le point coïncide successivement
pâr cette opération , la droite n N sera le lieu de tous les
Fíg. .jp points M. Car supposez que le point M soit à quelque courbe ;
dans ìê ' cêlS le lieu des points D déterminé par cette courbe ,
feroìt'ìiiie section conique qui passeroit par les cinq points B , C,
A , p , P ; niais , par ce qui á été démontré, le lieu des points D,
lórfcjde les points M font dans une ligne droite , est encore une
section conique qui passe par les mêmes points B , C, A ,p , P . On
auroit donc , par;la supposition que le point M est dans une courbe,
deux sections coniques qui passeraient pâr les cinq mêmes points,
ce qui est impossible par íe Cor. 3. du Lemme 10. donc cette sup¬
position est absurde.
PROPOSITION XXII . PROBLÈME XIV.
- •

Faire pafjer:um trajectoire par cinq points donnés.


Soient donnés lés cinq points A , B , C }P , D . D ’un de ces points
A soient menées les droitesA B , A C à deux autres quelconques
B &cC qu
, ’on prend pour pôles , & soient menées par le quatrième
point P deux lignes T P S ,P R Q parallèles aux deux lignes AB,
Tis' A C. Soient tirées ensuite des deux pôles B C,nu cinquième point
D deux lignes indéfinies, dont l’une B DT rencontre T P S en T,
& l’autre CR Ft rencontre P R Q en R. Cela fait , en tirant dstin
point quelconque t de la droite indéfinie S P T la droite t rp pa¬
rallèle à T R , la rencontre / dés lignes C r d , &c B t sera à la trajec¬
toire csierchée ; car ce point d par
( le Lemme i ®. ) sera à la sec¬
tion conique qui passe pâr les quatre points A , B , C, P de ; plus,
les lignes R r,T t s ’évanouissants, le point D coïncide avec le
point d. Donc la section conique passe par les cinq points A , B ,
, - C,P,Í ) . C . Q. F. D.
'ct . AUTRE SOLUTION,
rig.
’ Joignez par des lignes droites trois quelconques A,B,C, des points
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
donnés ; prenant ensuite les deux points B & C pour pôles >iap- . Livre
pliqués successivement aux points D & P , les côtés P A Sc C A ,5Í " ,I,(
des angles A B ct , ACB , êc marquez les points M A & dans les-
quels les autres côtés de ces angles se rencontrent dans ces deux
positions. Cela fait , tirez la droite indéfinie MN,Sc ‘ îaites par¬
courir cette ligne à l’interfection continuelle m des côtés B L , CL
des angles A B C, A CB ;vous & aurez alors par l'interfection
continuelle d des autres côtés de ces mêmes angles la trajectoire
cherchée PADdB.
Car le point dpar ( le Lemme 2.1. ) fera à la section conique
qui passe par les points B , ctj & lorsque le point m coïncidera .avec
les points L , M , N, le point d, par la construction / coïncidera
avec les points A , D , P. Ainsi il décrira la section conique qui
passe par les cinq points .// } B 3C , P , D. C . Q . F. F.
•Cor., t . On pçut mener très-aisément par cc moyen une droite ^
qui touche la .trajectoire cherchée dans un point quelconque
donné ^ / .Caf en faisant coïncider le point d: avec le point B , la
droite B d sera la tangente cherchée . . r; ;
Cor. r . De- là on aura le centre , le diamètre , & le paramétre de
la trajectoire , comme dans le Cor. z. du JLçmme iF,
, ^ S C H O L T E. '
■ ^ ^ Vct J It v íì ì ■. ct . ;

La construction précédente deviendra un peu plus simple en


tirant B P , 6c prenant fur cette ligne prolongée , s’il est besoin , Fig<S2,
&
Bp : B P : :PR : B T ;en tirant par Une ligue infinie^ e pa¬
rallèle ÌSPT -, car il ne faudra que prendre sur cette ligne la
partie pe égale à Tinteryalle quelconque P r tirer ctes lignes
C r d , B ed, pour avoir par leur rencontre un point , quelconque
de la trajectoire . On verra aisément la raison de cette construc¬
tion en remarquant , que puiíque les raisons de P r à P f -, de P R
à PT , de p B à P B , de& pe à P t , font égaies,, il faut donç

que p e Sc P r soient égales entr’elles. . ct


Lorsqu’on ne voudra pas employer la construction méchant que
96 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
aDu de k seconde solution , celle- ci; sera d’unc grande commodité
Mouvement
d es Cor ps dans la pratique.
PROPOSITION XXIII . PROBLÈME XV.

Décrire une trajectoire qui pajse, par quatre points donnés & qui aie
pour tangente une. droite donnée de pojìtion.

Cas 1. Que la tangente H B, le point de contact B , 8c trois autres


points C, D , P soient donnés. Joignez les points B 8c C par la
r -§. 5;- ligne B C ,tirez P A parallèle à B HÔcPQ. parallèle à B C\ ache¬
vez le parallélogramme P AP (>; tirez eriíiiite B D qui coupe
AP en T , 8c CD qui coupe P Q en R. Enfin , ayant mené une
droite quelconque t r parallèle à T P , prenez fur P Q 8c fur P S
les abfcifes P r, P r respectivement proportionnelles aux lignes
P R, P T ,- 8c le point d , concours des lignes Cr , B t, fera toujours»
par le Lemme 20. a la trajectoire qu’il falloit décrire . C. Q. F. F.
AUTRE S O L U T I O N.
,
Faisant- tourner sangle <? B H autour du pôle B ainíì que le
rayon rectiligne quelconque D C, prolongé des deux côtés , au¬
Kg . 54. tour du pôle C, soient marqués les points M. 8c As, dans lesquels
le côté B C de sangle coupe ce rayon , lorsque fautre côté B H
concourt avec ce même rayon dans les points P Sc D. Faisant
ensuite mouvoir le rayon CD 8c le côté B C de sangle C B
dé maniéré , que leur concours soit toujours dans la droite indé¬
finie M N, on aura alors par la rencontre continuelle, de l’autre
côté P Asdel’angle C P # ,avcc le même rayon CD , la trajectoire
cherchée . ^
Car , si dáhs lès constructions du problème précédent; lé pointé
së confond avee le point Psleslignes A C 8c CB coïncideront,
& la ligne A B , dáns fa derniere position , deviendra la tangen¬
te B 'H-, ce qui changera ces constructions dans celles quon vient
Kg . 51 . & 54'
dé décrire. Le concours du côté B H 8c du rayon , décrira donc
la section conique qui paílë par lés points C, D , P1, 8c qui touche
la droite B H au point P . C. Q, F,.F,
Cas Zi.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 97
Cas z. Soient donnés quatre points B , C, D , P placés hors de w—
îa tangente HI . .
Tirez les lignes B D , CP, qui concourent en Gr, & qui rcn- -
contrent la tangente en H 6c en I. Coupez ensuite cette tangente
cn A, en sorte que HA soit à IA, comme le rectangle de la 55,
îrsoyenne proportionnelle entre C G 6c G P , 6c de la moyenne
proportionnelle entre B H Sc H D est au rectangle de la moyen¬
ne proportionnelle entre D G 6c G B , &c de la moyenne propor¬
tionnelle entre PI 6c IC \ 6c le point A sera le point de contact.
Car si la ligne HX, parallèle à la droite PI, coupe la trajectoire
dans les points quelconques X Sc Y , il faudra , par les coniques,
que la position du point A soit telle que A H 1soit k AI *, en
raison composée de la raison du rectangle XH x H Y au rectangle
B Hx H D , ou du rectangle C G x G P au rectangle D Gx GB , &
de la raison du rectangle B Hx H D au rectangle P Ixl C. Ayant
donc trouvé le point de contact A, on décrira la trajectoire com¬
me dans le premier cas. C. Q. F. F*
II est à remarquer qu’on peut prendre le point A entre les
points H6c I, ou fur le prolongement de HI, ce qui donne deux
solutions du Problème..
PROPOSITION XXIV . PROBLÈME XVI.

Décrire une trajectoire qui passe par trois points donnés, & qui soit
touchée par deux lignes droites données de postions
Par deux quelconques B 6c D des trois points donnés B , C, D,
tirez la droite indéfinie B D qui rencontre les tangentes don¬
nées HI , K L dans les points H6c R , ensuite par le point D , Sc r «.
parle troisième point donné C, tirez la droite indéfinie CD ,
qui rencontre les mêmes tangentes aux points I Sc L. Déplus,
coupez ces lignes en R Sc en S, de sorte que H R soit à R R
comme la moyenne proportionnelle entre B H Sc H D est à la
moyenne proportionnelle entre B R Si K D , Sc que IS soit à
L S comme la moyenne proportionnelle entre CI Sc ID est à
%otm
LN
9%PRINCIPES MATHÉMATIQUES
L D, Cela fait , soit que
’ dÛ~~” te moyenne proportionnelle entre C L Sc
K Sc H , ISc L, ou
sìTs'caTps, vous ayez pris les points R ScS entre les points
que" cela est per¬
- -—- fur les prolongemens de R H Sc de IL, ainsi
S avec les
mis , vous aurez , par les rencontres de la ligne R
FlS' í6, tangentes HI Sc K L les , points d’attouchement A Sc P.
Car si on suppose,que A Sc P soient les points d’attouchement
point quel¬
placés quelque part dans les tangentes , & que par un
sature tan¬
conque I, des points If , I,R,L, placé fur l une ou
K L,
gente HI , on tire la droite IY parallèle à l'autre tangente
Sc qu ’on prenne 1Z
Sc qui rencontre la courbe en X Sc en Y ,
, par les co¬
moyenne proportionnelle entre IX Sc I Y :on aura
le rectangle
niques , le rectangle XIx IY ou IZ 1à, Z P 1, comme
construction,
CI XID au rectangle CL xL D , c'est- à-dire , par la
SI : S L , Sc
comme S / 1à S Z 1:d ’où l’on tirera que IZ : L P : :
que par conséquent les points S , P , Z font en ligne
droite . De plus,
les tangentes concourant au point G , on aura
encore par les coni¬
1, qui donne
ques le rectangle XI x I You I Z 1: / A 1;i GP 1: G A
en ligne
IZ : I A : \ GP : G A. Donc , les points P , Z Sc A sont
aussi. On
droite , 6^ par conséquent les points S , P ScA , y sont
P , P Sc A,
prouvera par le même raisonnement que les points
A Sc P font
sont en ligne droite . Donc les points d’attouchement
dans la droite R S.
décrira
Ayant ainsi les points d’attouchement A Sc P , on
précé¬
la trajectoire comme dans le premier cas du Problème
dent. C. Q. F . F.
Proposi-
Dans cette Proposition , ôe dans le second Cas dé la
que la
;g tion précédente les constructions sont les mêmes, soit
quelle ne la
droite X 'Y coupe la trajectoire en X Sc en T , soit
dépendent
coupe point ; puisque les opérations qu’on a faites ne
pour
" point de cette section. Or ayant démontré les constructions
d’en tirer la
le Cas où JF rencontre la trajectoire , il fera aisé
; je ne m’y
démonstration pour le cas où elle ne la rencontre pas
arrêterai donc pas, de crainte d’êtrç trop long.
\
de LA PHILOSOPHIE naturelle . 99

LEMME XXII. pk LeJi\ Er.

Changer les Tautres figures du même gentes


figures en< ,■
,
Étant proposé de transformer la figure quelconque H G /soient
Menées à volonté deux droites parallèles ^ O, B L qui Coupent en Fig. 57.
Aen& B une troisième droite quelconque A L donnée de po-
íition ; soit de plus menée la parallèle G D k O A par un point
quelconque G de la figure donnée . Tirant ,ensuite du point 0
donné dans A O , au point D , la droite O D qui rencontre B L
,
en d , &c élevant fur ce point d la droite dg qui fasse avec la

droite B L un angle quelconque donné , & quj ait à O d ía même


raison que DG à 0 D \ g sera le point qui dans la figure nou¬
velle hg i répond au point G , de la même maniéré chaque point
de la premiere figure donnera autant de points de la figure nou¬
velle ; & si on imagine que le point G parcoure d’un mouve¬
ment continu tous les points de la premiere figure , le point g
parcourrera de même , par un mouvement continu , tous íes points
de la nouvelle figure.
Afin d etre plus clair , nous appellerons D G premiere ordon¬
née , & dg nouvelle ordonnée ; AD premiere abícifle , & ad
abscisse nouvelle ; O pôle , O D rayon coupant , O A premier
rayon
,
ordonné, & la droite O a qui achevc le parallélogramme ÚA B a,
nouveau rayon ordonné . ■ v‘ ■ '
Cela posé , si le point G est à une ligne droite donnée de posi¬
tion , le point g sera aussià une ligne droite donnée de position.
Si le point G est à une section conique , le point g sera aussi â
une section conique . Je mets ici le cercle au nombre des sec¬
tions coniques . De plus , si le point G est à une ligne du troisiè¬
me ordre »le point g fera de même à une ligne du troisième or¬
dre ; il en fera de même des courbes des ordres plus élevés,
c est-à-dire , que les deux lignes aufquelies íeront les points G
& g feront toujours du même degré.
Car O d étant à O D , dg à D G , & A B kAD *comme a d
N ij
IOO PRINCIPES MATHÉMATIQUES
n O Ax AB
o» a O A. on aura A D — Sc
- -— , _ D G = - O A ~
x de
- S,
mouvement a d a d
» ES C ORP s
.—.— - Donc , si le point G est a une ligne droite , dans l’equation quel-
k-x. ;7- conque , qui exprime la relation entre l’abscisseA D Sc l ’ordonnée
D G, les indéterminées D G ScA D n ’ayant qu’une dimension,
OA x AB
en écrivant dans cette équation —- — - pour A D Sc

pour DG, on aura une équation nouvelle , dans la¬


quelle la nouvelle absciílè a d Sc la nouvelle ordonnée dg n’au-
ront austi qu’une dimension , Sc cette équation exprimera par
conséquent une ligne droite. Si A D Sc D G , ou seulement l’une
des deux , avoit deux dimensions dans la premiere équation , a d
Sc dg en auroient aussi deux dans la seconde ; Sc il en seroit de
même si elles avoient trois dimensions, ou des dimensions plus
hautes. Ainsi les indéterminées a d , dg dans la seconde équation,
Sc A D , D G dans la premiere , auront toujours lc même nombre
de dimensions, & par conséquent les lignes ausquelles font les
points GSc g font du même degré.
De plus , si une ligne droite touche la ligne courbe dans la pre¬
miere figure; la droite qui lui répondra dans la nouvelle figure
touchera la courbe de la même maniéré ; Sc au contraire . Car si
deux points dune courbe quelconque Rapprochent l’un de l’au-
tre , Sc qu ’ils sc confondent dans la premiere figure , les mêmes
points correlpondans dans la figure nouvelle Rapprocheront Sc
se confondront aussi; donc , les droites qui joignent ces points de¬
viendront en même temps tangentes des courbes dans Tune Sc
foutre figure.
Les démonstrations de ces Propositions pourroient être pré¬
sentées d’une maniéré plus conforme aux démonstrations géo¬
métriques ordinaires ; mais je préféré la brièveté.
Si c’est une figure rectiligne qu’il faut transformer , ilseffirade
joindre par des lignes , dans la nouvelle figure , les points cor-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. roi
dont la
jrespondans à ceux qui font les intersections des lignes
est cur¬
première figure est composée. Si la figure à transformer
points , ics
viligne , il faut transporter dans la nouvelle figure les
décrire la
tangentes , & les autres droites par lesquelles on peut
courbe.
, en
Ce Lemme sert à résoudre des Problèmes très difficiles
on peut
transformant les figures proposées en de plus simples. Car
, en
transformer les lignes convergentes en des lignes parallèles
quelcon¬
prenant pour premier rayon ordonné une ligne droite
;
que qui passe par le point de concours des lignes convergentes
nouvelle
parce que , dans ce cas , le point de concours dans la
le Pro¬
gure s’éloignera à i’infini , & ensuite lorsqu ’on a résolu
, par
blème dans la nouvelle figure , on n’aura plus qu a repasser
, &C
des opérations inverses , de la nouvelle figure à la premiere
le Problème fera résolu.
Ce Lemme est encore fort utile dans la solution des
Problèmes
, de
solides ; car toutes les fois qu’on a deux sections coniques
, on
l’intersection desquelles dépend la solution du Problème
parabole,
pourra transformer lune ou l’autre , soit hiperbole ou
en un
en une ellipse ; Le ensuite l’ellipse se change aisément , la ligne
cercle . De la même maniéré , dans les Problèmes plans
Le un
droite & la section conique se changeront en une droite
cercle.

PROPOSITION XXV . PROBLÈME XVII.


, <§>qui
Décrire une trajectoire, qui pajjè par deux points donnes
touche trois lignes droites données de pojition.
concours
Par le concours de deux de ces tangentes , Le par le
de la troisième avec la ligne droite qui passe pár les deux points
le premier
donnés , tirez une droite indéfinie , Le la prenant pour
, par
rayon ordonné , changez la figure en une figure nouvelle
le Lemme précédent. Dans cette nouvelle
figure les deux tangen¬
tes qui concourroient seront parallèles entr’elles ,
& la troisième
r or. PRINCIPES MATHÉMATIQUES
- — —- sera parallèle à la droite qui passe par les deux points donnés.
^EsY
cmiir Q ue représentent
^ ^ ces deux tangentes parallèles , r L la
———- troisième tangente , h Lla droite qui lui est parallèle , 8c qui passe
par les :points a 8c b , par lesquels la section conique doit passer
dans cette nouvelle figure , 8c que hiklïo it le parallélogramme
r -g jg formé par ces quatre lignes. Cela posé , soient coupées les droites
hi,ih,kl, en C,d,e, ensorte que h c soit à j/ Zsx h b , ickid ,
8c ke n' k d, comme hi + k Ik ik f- y/ak .x hbf, - \/ a ix Lb\ 8c
les points c,d,e seront les points d’attouchement.
Car on voit , par les coniques , que hc -' : ahx hb : : ic 1:id 1::
k e1: kd 1: : el 1: a l X l b, ou ce qui revient au même que h c :
V ahX hb\ .*ìc :id::ke: kd:: el :y/alx lb,c ’est-à-dire, ( en
ajoutant ' les antécédens ainsi que les conséquens ) W h ij - - kl:
ki -\ -\/ a n x h. bj - - y/ a l X b l, ce qui donne la construction qu’on
vient d’énoncer.
Ayant donc les points d’âttouchement c,d, e , dans la nou¬
velle figure , par des opérations inverses , on trouvera leurs
points correípondans dans la premiere figure , 8c par le Problè¬
me 14. on décrira la trajectoire. C. Q . F. F:

Au reste , de la même maniéré que les points &r b seront entre


les points h 8c l , ou bien fur le prolongement de la ligne qui
joint ces points , les points c , d , e doivent être pris entre les
points h > i >k , 1, ou bien fur les prolongemens des lignes qui
joignent ces points. Lorsque l’un des points a 8c b fera entre les
points h 8c l , 8c sature lur le prolongement de la ligne qui les
joint , le Problème sera impossible.
PROPOSITION XXVI . PROBLÈME XVIIL
Décrire une trajectoire qui passe par un point donné , & qui touche
quatre droites données de pojìtion.
De Tiotersection de deux de ces tangentes quelconques on ti¬
rera à f intersection des deux autres une droite indéfinie , & la
prenant pour le premier rayon ordonné , on transformera la fi-
NATURELLE . 10$ _
DE LA PHILOSOPHIE
. Par cc moyen í=^ 77 ï
gure par le Lemme zz. en «ne figure nouvelle
dans le premier rayon premier.
chaque paire de tangentes qui concourok riz.
parallèles.
ordonné deviendra une paire de tangentes
par les quatre
Soient i k h í le parallélogramme formé
répond dans la nouvelle
nouvelles tangentes , & p le point qui
; en tirant de ce point p
figure au point donné dans la prémíere
p O q double de p 0 , q
au centre O du parallélogramme la droite
. On n'aura donc plus,
fera un autre point de la section conique
par une opération in¬
en se servant du Lemme zz. qu -à retrouver
dans la premiere figure , &
verse le point qui répond à ce point q
. C. Q . F . F.
le Problème fera réduit au précédent
LEMME XXIII.
, font terminées par tes
Si deux lignes A C , B D , données de pojìtion
’elles une raison donnée •
points donnés A , B , ct qu'elles ay ent en/r
les points indéterminés C , D , riz. eo,
que de plus la droite C D , qui joint
: le points , sera à une
fòit coupée en K dans une raison donnée
droite donnée de position.
, B D , soit pris fur BE
E étant la rencontre des lignes AC
, B D à. ^4 C , soit prise en¬
l’intervalle B G qui fou à A E comme
égale à la droite donnée E G j on riz. 60;
suite F D qui* íoit toujours
,( E F ) : : AC : BD,lk par
aura par la construction EC : G D ou
le triangle £ T C est donné
conséquent en raison donnée ; ainsi
en L, en sorte que CL:
d'espece . Soit coupée maintenant C F
cette raison est donnée,
C F : : C K : CD \ i\ est clair , à cause que
d’espece ; donc le point
que le triangle E FL sera austì donné
. Tirant alors L K ,il
L sera à la droite E L donnée de position
£ semblables , & qu 'à
est clair que les triangles CL K , C D seront
la raison dcLK àF .d?., .li
cause que F D est donnée , ainsi que
Z A , &Ten
droú e X£ sera auífî donnée . Donc en prenant E
de position , & sera celle
menant H K. , cette droite sera donnée
C. Q - F. D.
qui passe par tous les points K .
est donnée d’espece, ses kîZ. 60,
Corol. A cause que la figure E FL C
104 PRINCIPES
MATHÉMATIQUES
du trois droites E F , E L & E C, ou G
D , HK 8c E C auront des
„ ES corps, rauoas donnees entr
cììcs.
' ’ lemme XXIV.
Si trois droites touchent une section
conique quelconque, & que deux
de ces droites soient parallèles &
données de position , celui des
demi diamètres de cette section
conique qui fera U demi diamètre
pa¬
rallèle à ces deux lignes , fera moyen
proportionnel entre les seg*
mens de ces lignes compris entre les
points d'attouchement, & la
troisième tangente.
Soient A F , B G les deux parallèles qui
touchent la section co-
Efi. a. nique A D B en A 8c en B \ E F la
troisième droite qui touche
la même courbe en I , 8c qui
rencontre les deux premieres tan¬
gentes en .F & en G\ soit de plus C
D le demi diamètre de la
figure parallèle aux tangentes : il s’
agit de démontrer que les
lignes A F , CD , B G font en
proportion continue:
Pour le faire voir , soit prolongé le
diamètre MCD juíqu ’à
ce qu'il rencontre en H la
tangente F G y8c soit tiré le diamètre
conjuguée CB. En formant !e
parallélogramme IKLC, on aura,
par la nature dés sections coniques ,
E C: C A \ \ CA : C L \ \ EC —
CA : CA — CL you : : E A : A L ,
8c par conséquent £ A : E A Ar
A L ou( E L) ; : E C : £ C + C A{ ou
E B ) -, donc , à cause que les
triangles EAF , E LI , E CH , E B G
font semblables , A F:
LI : : C Hx B G- Mais, par la
nature des coniques , Ll ON
CKi C D: : CD : CH\ don cAFrCD
: : CD :BG. C . Q . F. IX
Car. I. De - là , si deux tangentes
FG , P Q le coupent en O,
& rencontrent les tangentes
parallèles^ F , B G en F8c G} P & Q 5
on aura A F : B Q : : A P : B G >
&
par conséquent : : F P : G
c'est-à- dire : .* F0 : O G.
Cor. 1. Ainsi deux droites P G , F Q
menées par les points P 8c G}
F 8c Q auront leur commune
intersection dans la droite A C 2?,
qui passe par le centre de la figure ,
8c parles points d’attouche-
ment A 8c 3.

LEMME
U '^ ílTlXC
-Z^AmcAeJI ,paqeJd -f

Jlli . JS Jsip, 3ó

X S T L S

% \ ff

JC' ' •!>' 2 N-j \l F m ■pó


F™. 3ff

Fui , 38.

Fìq .1 \q. 3

S Fiy■3ç

Flq .5Q,

-FiqScc

-Fúj. 5f
■fl fr b r

''ay .63
X T
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
LEMME XXV.
Ljvrs
PREMIER,
Si les quatre côtés d'un parallélogramme prolongés indéfiniment tou¬
chent une section conique quelconque, & quils soient coupés par un&
cinquième tangente quelconque, en prenant fur deux cotés quelcon¬
ques opposés de ce parallélogramme lessegmens terminés à deux an¬
gles opposés, chacun de ces segmens fera au côté duquel il aura été
retranche par la cinquième tangente , comme la partit de l 'autre côté
du parallélogramme , comprise entre le point d attouchement & le
troisième côté , est à Vautre segment.

Ml , IK , KL } M I étant les quatre côtés d’tin parallélogram - Fig


me M LIK qui touchent la section conique en A,B, C, D -, &
F Q une cinquième tangente qui coupe ces côtés en F, Q, H, E: si
on prend les segmens ME , K Q des côtés MI , KI, on aura
AfE : Ml : : B K : R Q , si
& on prend les segmens K H, MF des
côtés M L , K L , on aura K H -. K L : : A M : M F.
Car par le Corollaire premier du Lemme précédent , on aura
ME : MI :i A M ou B K: B Q ,- d’où l’on tire ME ; MI: : B K:
K Q. C. Q . F. D.
Par le même Corollaire on aura K H : HL : : B K ou A M%
AF, qui donne K H .- K L : : A Mi M F. C Q . F. D.
Cor. I . De-là , si le parallélogramme IKLM décrit autour
de la section coniqu* est donné , le rectangle KQx ME sera
donné , ainsi que le rectangle KHx M F, qui lui est égal , à cause
que les triangles M F E, KQH sont semblables.
Cor, i. Si on mene une sixième tangente eq qui rencontre les
tangentes KI , MI , en q ôc en e-, le rectangle KQx ME étant
égal au rectangle Kqx M e, on aura K Q : Me : \Kq : ME »
par conséquent : : Q q : Ee.
Cor. 3. D'ou , si on tire EqSc eQ,qu’on les coupe en deux parties,

egales , & qu’on tire une droite par les points de bisection, cette,
droite passera par le centre de la section conique. Car puisque
Qqi Ee : : K Q : Me, il faut , par le Lemme z y. que la droite qui
TomeE Q
-o<5 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
,
par Je milieu de E qr & de t Q passe auffi par le milieu
ZÏZ palis
de la section co-
^ToT/ , de M K. Or , le milieu de M K est le centre
Eíg. 61, nique.
PROPOSITION XXVII . PROBLÈME XIX.

droites données
Décrire une trajectoire qui soit touchée par cinq lignes
de pojition.

63> Les tangentes A B G , B CF , G CD , FD E , EA étant


points
données de pofition , coupez en deux parties égales aux
M te N les diagonales A F , B E de la figure quadrilatère
,
A B F E formée par quatre quelconques de ces tangentes
&c par le Cor. 3. du Lem. %y. la droite
M N menée par les
. Cou¬
points de bisection passera par le centre de la trajectoire
c Q le s
pez ensuite en deux parties égales dans les points P &
, for¬
diagonales B D , G F de la figure quadrilatère BGDF
droite
mée par quatre autres des cinq mêmes tangentes - &c la
centre
P Q tirée par les points de bisection passera encore par le
Q don¬
de la trajectoire ; ainsi la rencontre O de AIVLe de P
à une
nera la position de ce centre . Tirez en lui te K L parallèle
tan¬
tangente quelconque B C, &c à une telle distance de cette
qui
gente , que le centre O soit placé au milieu de l’intervalle
tan¬
sépare ces parallèles , K L fera par ce moyen une nouvelle
les
gente de la trajectoire qu’il faut décrire . Que L & K soient
G CD ,
points où cette nouvelle tangente coupe deux quelconques
les
FDE , des premieres , en menant des droites CK , FL par
ren¬
points C & K , F &L où les tangentes parallèles CF,KL
, aura par la
contrent les tangentes non parallèles C L , F K on
de la
rencontre R de ces droites , & par le centre O la position
points
ligne R 0 qui coupe les deux tangentes CF , KL dans les
, ainsi
óù ces deux tangentes touchent la section conique cherchée
Trou¬
qu’il est aisé de s’en assurer par le Cor. r . du Lemme 14.
vant ensuite les autres points de contact par la même méthode,
il fera aisé de décrire la trajectoire par le Probl . 14.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . l0 y
S C H O L 1 E. ■ L,77. "
Les Problèmes j dans lesquels les centres ou les asymptotes des
trajectoires font donnés s font contenus dans lesprécédens; car, par
le moyen des points de ces trajectoires qui feront donnés, de
leurs tangentes , & du centre , ôn aura autant d’autres points, &
d’autres tangentes prises de l’autre côté du centre & à égale dis¬
tance. A l’égard des asymptotes on peut les regarder comme des
tangentes , &: leurs extrémités ( filon peut s exprimer ainsi) com
me des points de contact. Imaginez donc que le point d’attouche-
ment d’une tangente s éloigné à l'infini ; cette tangente deviendra
asymptote , & les constructions des Problèmes précédens se chan¬
geront dans les constructions des Problèmes où l’afymptote eíl
donnée. 4
Lorsque la trajectoire est décrite , on peut trouver ses axes 2c Fig.64.&fis¬
ses foyers par la méthode suivante. Dans la construction & la fi¬
gure du Lemme xi . faites que lés côtés B P , CP des angles mo¬
biles PBN , PCN , parle concours desquels la trajectoire a été
décrite , deviennent parallèles entr’eux , &c qu ’en conservant cette
position , ils tournent dans cette figure autour de leurs pôles BSc
C. Pendant ce mouvement les seconds cotés CN >B N de c.es an¬

gles décriront par leur concours L ou k le cercle B GKC. Du


centre O de ce cercle tirez la ligne O iif qui rencontre le cercle
en K en & L, qui
& soit perpendiculaire fur la régie M N, fur
laquelle ces seconds côtés CN }B N se sont rencontrés cn décri¬
vant la trajectoire : lorsque ces féconds côtés arrivés en CK , B K.
se couperont en K dans le point le plus proche de cette régie , les
premiers côtés ctP , B P seront alors parallèles au grand axe , Sc
perpendiculaires au petit ; ce seroit lc contraire , si ces mêmes
côtés conçourcient au point le plus éloigné L. Donc , fí le centre
de la.trajectoire est donné , on aura par ce moyen la longueur des
axes , & la position des foyers s’cn tirera tout de fuite. ,
Les quarrés des axes. sont entr’eux comme KHïLMyCe qui
donne un moyen facile de décrire par quatre points queleon-
O ij
ïo8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
" dv ques une trajectoire donnée d’eípece. Car si on prend deux de ces
CoT/, points donnés pour les pôles B &c C , le troisième donnera les an-
Dr V
Fíg. <54à «z 8^ es mobiles , P C K , P B K ,- &c ces angles étant donnés , on con-
noîcra auffi-tôtle cercle B G K C . Or , la trajectoire étant donnée
d'espece , la raison de O H à O K sera donnée ,6c par conséquent
OH le sera auffi- Décrivant donc du centre O de ,& l’intervalle
O As un autre cercle , la droite qui touchera ce cercle , & qui
passera parle concours des seconds côtés CK , B K -, lorsque les
premiers C P , P B concourent au quatrième point donné , fera la
régie M N par le moyen de laquelle on peut décrire facilement
la trajectoire. Par la même méthode on pourra auffi inscrire un
trapèze donné d’efpece dans une section conique donnée quelcon¬
que toutes les fois que le cas fera possible.
11y a encore d’autres Lemmes par lesquels on peut décrire des
trajectoires données d’efpece lorfqu’on a des points donnés, & des
tangentes données. Tel est par éxemple celui-ci. Si d’un point
donné on méne à volonté une ligne droite , qui coupe une section
conique donnée en deux points , & que l’intervale de ces inter¬
sections soit partagé en deux parties égales , le point de Infection
fera à. une autre section conique de la même espece que la pre¬
mière , & les axes de ces deux courbes feront parallèles entr'eux ;
triais je passe à des choses plus utiles.
LEMME XXVI.

Placer les trois côtés d?un triangle donné de grandeur & d ’espece, en~
sorte que ses trois angles soient respectivement appliqués sur trois lignes
données de position , mais qui ne font pas toutes parallèles entr elles<

Les trois lignes indéfinies AB >A Ct B Ct étant données dépo¬


rt - «s. L s?, sition , il s’agit de placer le triangle DE F de façon que son
angle D soit placé fur la ligne A B , sangle E fur la ligne A C,ÒC
l’angle F fur la ligne B C.
On commencera par décrire ÇaxD E , D F , & E F \z$ trois feg-
\j
mens de cercles D RE , D G F , E MF capables d’angles qui soient
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. r->-
respectivement égaux aux angles BA C, ABC , ACB, en obser - Li nt ~
vant , pour la position de ces segmens fur les lignes D E , D F , e F, PreM18 *-
que les lettres D RE D ayent entr ’elles le même ordre que Ics
lettres BAC B les, lettres D G F D le même ordre que les let¬
tres A B CA , 6c les lettres E M F E le même ordre que les lettres
A CBA.
Ayant eníùite achevé les cercles de ces segmens 6c marqué la F‘s' S6' &6*
rencontre G des deux premiers , dont les centres font P 6c Q , on
tirera G P 6c P Q , l& ’on prendra G a Ì. A B , comme G P à. P Q.
Cela fait , du centre G 6c de l’intervalle G a on décrira un cercle
qui coupera le premier cercle DGE en a. Tirant alors a D 6c
aE, ces deux droites couperont , l’une le second cercle DFG
çn b, sautre le troisième cercle EMF en c : 6c l 'on aura par
ce moyen la figure ABCdef égale Le semblable à la figure
demandée ab c D E F.
Pour le démontrer soit tiré Fc, soit& d’abord supposé que n.
soit le point oú cette ligne rencontre a D , soient tirées ensuite
aG , bG , QG , Q D , P D. L’angle E a D étant égal par construc¬
tion à sangle CAB l, & ’angle acFk sangle ACB , le triangle
anc sera équiangle au triangle ABC. Donc sangle an c ou
F n D, sera égal à sangle A B C , 6c par conséquent à sangle
,
FbD donc , le point n coïncidera avec le point b , de plus , sangle
UPQjqui est la moitié de sangle au centre GPD , est égal à
sangle à la circonférence GaD ; 6c sangle G Q P qui , est la moi¬
tié de sangle au centre CQZ >,est égal au complément à deux
droits de sangle à la circonférence G b D -, donc , il est égal à san¬
gle G b a. De - là il suit que les triangles G P Q , G ab sont sembla¬
bles , 6c que par conséquent Ga : ab : \ G P : P Q; c’est-à-dire , par
•la construction , : : G a : AB. Donc ab =zA B \ donc les triangles

“bc ^ABt 7, que nous venons de prouver semblables , font auflì


égaux . Or , comme les angles Z>, £ , F du triangle D A T sont
appliqués reípectivement furies côtés ab , a c , b c du triangle
a bc , on n a plus qu ’à achever la figure A B Cd ef, de façon quelle
iiô ~ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv ' soit égale & semblable à la ûgixcoa b cD E F , Sc le Problème sera
l^ ouyrMENT
v, Ls, Ço S, V.S. résolu. Ç. Q_. F. F. _
-- — Cor. On peut par cçtte méthode tirer une droite dont les par-
ties données de longueur soient placées entre trois droites don-
k>x-«e.L67. , . c |
nees de position. Car imaginant que le point D s’approchc du côté
E F , Sc que les côtés DE , D F deviennent le prolongement l'un
de l'autre , le triangle D E F se changera en une droite , dont la
partie donnée D E doit être placée entre les lignes données de
position AB , ACScXvl partie donnée D F entre les lignes AB ,
B C données aussi de position ; appliquant donc la construction
précédente à ce cas, on résoudra le Problème.
PRQPQSITION XXVIII . PROBLÈME XX-
Décrire une trajectoire donnée d 'espect & de grandeur , dont les parties
données soient placées entre trois lignes droites données de position.
Qu’on ait à décrire une trajectoire semblable Sc égale à la
courbe D E F , 6c coupée par trois lignes droites AB , A C , B C
données de position, en des parties égales Sc semblables aux par¬
ties données DF , F E decette courbe.
Tirez les droites Z>F , EF , D F , Sc placez par le Lemme 26 les
angles D , E, F de ce triangle D E F fur ces lignes données de po¬
sition , ensuite décrivez autour de ce triangle une trajectoire sem¬
blable Sc égale à la courbe D E F. C. Q . F. F.

LEMME XXVII.
Décrire un trapèze donné d'espece, dont les angles soient appliqués
respectivement fur quatre, lignes droites données de, pofition , en suppo¬
sant que. ces quatre lignes ne soient ni toutes parallîles , ni conver¬
gentesà un seul point.
riz.70.L71. Que les quatre droites .4 B C t A D., B P , ÇE soient données
de position., la premiere coupant la seconde en A, la troisième en.
B , & la quatrième en C!; Sc qu’on se propose de décrire le trapèze
fghi semblable au trapèze F GUI 6c placé en telle lotte que les
quatre angles s , g t h } i , égaux respectivement aux angles F , G ».
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . îíX
H , 1 , soient appliqués respectivement sur les quatre lignes ABC, t I VH
A D , B D , CE. premier*

On commencêrâ par tirer F H & par décrire fur F G , FH %Fìg. 70.&71.


FI les trois segmens de cercle F S G , FT H , F VI ; dont le pre¬
mier F S G soit capable d’un angle égal à sangle B A D, le second
FT H d’un angle égal à sangle C B D le ,& troisième F Fl d’un
angle égal à sangle ACE , en observant pour la position dé ces
segmens fur les lignes FG , F H , Fl, que sordre des lettres
F S G F soit le même que celui dès lettres BA D B 3que sordre des
lettres FTHFlóìt celui des lettres C B D C , Sc que sordre des
lettres F FI F soit celui des A C E A.

Ayant ensuite achevé les cercles dé ces segmens , & tiré la ligne
indéfinie P Q , qui joint les centres P & Q des deux premiers
cercles F S G > F T H, on prendra fur cette ligne la droite
Q R qui soit à P Q , comme B C à A B , en observant pour la
position dô cette ligne QR , que sordre des lettres P , Q , R
soit le mêtne que celui des lettres A , B , C\ cela fait , du cen¬
tre A & de l’intervalle R F , on décrira un quatrième cercle
FNc qui coupera le troisième F FI en c , 6c l ’on tirera F c
qui coupera le premier cercle en a, r & le íccond en b. Menant
alors les droites aG -,b H , cl, on n’aura plus qu ’à construire la fi¬
gure ABC fghi semblable à la figure ab c FG H J , & le trapèze
fghi sera celui qu ’il falloit construire.
Car supposant que les deux premiers cerclés F S G , FT H se
coupent en K, soient tirées P K , QK , R K , aK , b K , c K , lk soit
prolongée QP en L , les angles à la circonférence FaK , FbK ,
FcK étant moitié des angles FPK , F Q K , FRK au centre,
seront égaux aux angles LPK , LQK , L R K. Donc la fig ure
P Q A A est équiangle , & semblable à la figure ab cK , cc qui
donne ab .- bcr . PQ : QR, c ’est-à- dire , : : A B : B C. De plus , les
angles fAg ,/B h,/Ci, sont égaux , par construction , aux angles
FaG , Fb H , F cl. Donc la figure ABC sgh i est semblable à la
figure ab c F GHI . Donc le trapèze fghi sera semblable au
rii PRINCIPES MATHÉMATIQUES»
trapèze FG HI , Sc aura ses anglesf,g , h , i respectivement ap¬
D V
Mouvement puyées fur les droites ABC >A D , B D , CE . C. Q.F , F.
pes Corps
Cor. On peut mener par ce moyen une ligne droite ,
dont les
Fig. 70. & 71
parties soient placées suivant un ordre donné entre quatre droites
données’ de position , & qui ayent entr’ellcs une proportion
donnée. Car augmentant les angles FG H , GUI jufqu ’à ee
que les droites FG , G H , HI deviennent le prolongement
lune de l’autre , la construction précédente donnera la droite
fg hi dont les parties/ g , gh,hi, placées entre les quatre droites
données de position AB Sc AD }A D Sc B D , BD , Sc CEt
seront entr’elles comme les lignes , FG , G H , HI , & garderont
le même ordre entr’elles. La même question peut se résoudre un
peu plus vîte de la maniéré suivante.
Fig- 7- - & 7Z- Soient prolongées les droites A B St B D en K Sc en L , en»
sorte que BK : AB ; : HI : GH ,- Sc D L t B D : : G I : F G soit >
,
tiré ensuite K L qui rencontre la droite CE en i , Sc soit prolon¬
gé i L en M , ensorte que LM : i £ : : G H : HI. Cela fait , tirant
en g,
la ligne M Q parallèle à £ 2?, Sc qui rencontre la droite AD
la ligne tirée de g à i rencontrera les lignes AB , BD en / Sc en
ht
Sc sera la ligne demandée;
Car en tirant A P parallèle k B D Sc qui rencontre z L en P\
on aura g M à. L k (gi à. k i yMi z Li , GI z H / , AK z B K,}
Sc A P à BL dans la même raison . Coupant alors D L en 2? en¬
ivrée que D L soit à R L dans cette même raison , Sc marquant les
points Q Sc S, où la droite Mg coupe les droites A B Sc A D, on>
aura , à cause des proportionnelles g S à gM , AS z A P , ScD S à
J) L , les proportions g 5 : L h r ; A S : BL : : D S : RL ; Sc B L—RL:
Lfi —Bl : lAS —DS : gS —A S,c 'c(k-zduc,BR : Bh : : AD:
,-
Ag , Sc par conséquent : : 3D : g (f , Sc réciproquement B R
B D ; ; Bh .’ gQ, ou l ’. fhifg. Mais par la construction , la ligne
B L a été coupée en J ? & en R dans la même raison que la ligne
FI en G en & H: Donc B R : B D ’. '. FHiFG. donc fh :fg : z
F H : FG. Or , comme oa aau iïìgi : hiiiMi : Li, c’est-à-dire L ::
G :
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . iij
GÍ : HI, il est clair que la ligne fi est coupée en g & h de la
même maniéré que FI l’est en G &c H. C . Q. F. F. pltEM1Elu
Dans la construction de ce Corollaire , après qu’on a mené Z K
qui coupe CE en i, si on prolonge i E en V, en Forte qu’on ait Fig>7a>&^
EV : E i : : F H : H 1 , &: quon tire Vf parallèle à B D, on aura
également la solution du Problème. On l’auroit encore de même,
si da centre i, de
& l'inrervalle IH on décrivoit un cercle qui
coupât B D en X , ôc qu ’on prolongeât i X en Y , en sorte quQ
i Y~ IF y& qu ’on tirât ensuite Y/parallèle k B D.
Wrm & Wallis ont donné autrefois d’autres solutions de ce
Problème.

PROPOSITION XXIX . PROBLÈME XXI.


Décrire une trajectoire donnéed\spece, qui soit coupée par quatre droites
données de position, en des parties donnéesd'espece, d’ordre & de
proportion.
Qu’on se propoíè de décrire une trajectoire semblable à la cour- Fîg.74. &75,
be F G Jíl , & dont les parties semblables &c proportionnelles aux
parties F G, GH , HI àt cette courbe soient placées entre les
droites A B & A D , AD & B D , B D & CE données de posi¬
tion , la premiere entre les deux premieres ; la seconde entre les
deux secondes, &- la troisième entre les deux troisièmes. Ayant
tiré les droites FG,G H , HI , FI, soit décrit par le Lemme 27.
le trapèze f g hi, semblable au trapèze F GHI, dont & les
angles f,g,hi soient appliqués suivant l’ordre prescrit furies
droites AB , A D , BD , C E. Cela fait,on n’aura plus qu’à décrire
autour de ce trapèze une trajectoire semblable à la courbe F G
HI, le& Problème sera résolu.
S C H O L I E.
Ce Problème peut encore se construire en cette sorte. Ayant FΣ<76>&77-
tiré FG , GH,HI ,F I, prolongez G F en Y, tirez F H èc IG
&• faites les angles CA K, DA L égaux aux angles FG H, VFH.
Supposant ensoitc que les lignes A K , A L rencontrent la ligne
Tome L. p
11 + PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Dv BD t n K 8c en L, tirez K M 8c L N, dont la premierc /s M


Mouvement
ces Corps. faflè sangle A K M égal à sangle G HI , Sc soit k A K, comme
HI à G H -, 8c la seconde ZN faste sangle A L N égal à sangle
FUI , 8c soit à A L comme HI à F H. Mais en plaçant ces lignes
A K , KM , A L , L N ayez cette attention que leur situation soit
telle à l’égard des lignes A D , AK , A L , que sordre des lettres
CAKMC , ALKA , DALND soit le même que celui des
lettres FGHIF.
Fig. 7(5. & 77• Cela fait , tirez la ligne M N qui rencontre CE en r ; faites
sangle i E P égal à sangle IGF , 8c prenez P E à E ì comme
F G kG I. Tirez de plus parle point P la ligne P Q F , qui fasse
avec la ligne A D E , sangle P Q E égal à sangle FI Gi 8c ob¬
servez , pour la position de ces lignes P E 8c P Q par rapport aux
droites CE , P E, que sordre des lettres P Ei P , P E Q. P soit le
même que celui des lettres FGHIF. Marquant alors le point
/ où P <2 rencontre la ligne droite A B on , n’aura qu'à décrire
fur if, comme base , la figure i fgh semblable ì. IFGH,8ce n
lui circonscrivant la trajectoire donnée d’espece , le Problème
sera
résolu.
Après avoir appris à trouver les orbes , il reste à déterminer les
mouvemens des corps dans ces orbes.

SIXIÈME SECTION.
De la détermination des mouvemens dans des Orbes donnés.

p R OPOSITION XXX . PROBLÈME XXII.

dans
Trouver pour un temps donné le lieu d 'un corps qui se meut
une Trajectoire Parabolique donnée.

Soient s le foyer de la parabole , A son sommet , P le lieu


Fig. 78.
cherché où le corps est arrivé en venant de A, ou bien celui
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . nj
d’où il faut qu’il parte pour arriver en A dans
le temps donné. 5ÏSSSS
Soit de plus 4AS y. M te. surface de l’aire
parabolique dpnnee par t umiu.
ce temps.
- -
Ayant divisé la ligne A S en deux parties égales au
point G
élevé perpendiculairement k A S la droite G H
égale k 3 M, on
aura le lieu cherché P par l’interfection de la
parabole & du
Cercle dont le centre est H, le & rayon H S. Car abaifíàntPO
perpendiculaire fur l’axe , & tirant P H, on aura A G 14 - GH '

{HP %— AO - ACH + PO - GH ^ — AO ' + PO *-
A O —1 G H y P O + A G *+ GH 1. D ’où l’on 2 GA x
tire 2 GHx PO
( —A O 4+ PO 1—%GJ xA 0 ) —A 0 1-\- tp
0 1. Ecrivant en¬
suite A O x ^ 0/ au ijeu de A 0 1, divisant tous les
4A S termes par
; PO &Cles .multipliant par 2 A S, on aura f G H
xA S ( = jAO
x P O + \ A S x P O = é- 9. fì JS xP O- 4
6
A 0 —
6
X P O Taire
= A P O —S P 0 )=z Taire APS. Mais à cause que
GH— 3 ils , on a d GHx A S —^ Á S x M. Donc l’
aire APS a
pour surface la quantité donnée 4 AS x M.
Cor. 1 . De- là on tire que (7 H est à A S,
comme le temps pen¬
dant lequel le corps décrit Tare A P est au
temps pendant lequel
il décrit Tare compris entre le sommet A la&
perpendiculaire
élevée du foyer S sur Taxe.
Cor. r . Si on imagine que le cercle A S P
suive continuellement
le corps P , la vitesse du point H fera à
la vitesse du corps au som¬
met A comme
, 3 a 8. Donc la ligne GH, &c la ligne droite que
le corps peut décrire dans le temps qu’il se
meut de A vers P »
avec la vitesse qu’il avoit au sommet A sont , entr'ellcs dans la
même raison.
Cor. 3 . Et réciproquement 3 on peut trouver le
temps que le
corps a employé à décrire un arc quelconque A P,
en tirant A P
& en élevant au milieu dc cette ligne une
perpendiculaire qui
rencontre la droite G H en H.
XI6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

■ LEMME xxviii.
Do
J t
MOUVEMENT 9
quelconques de toute figure ovale , déterminées par les
des Corps . Les parties
ou par d. 'autres droites tirées à volonté , ne peuvent ja¬
' coordonnées
mais être trouvées par aucune équation d 'un nombre fini de termes &
de dimensions.

Soit donné dans l’ovalc un point quelconque autour duquel,


comme pôle , tourne perpétuellement une ligne droite d'un mou¬
vement uniforme , & soit imaginé en même temps fur cette li¬
gne un point mobile allant toujours depuis le pôle avec une
vitesse qui soit comme le quarté de la partie de cette ligne ren¬
fermée dans l’ovale , ce point décrira alors une spirale composée
d’une infinité de Spires. Or si la portion d’aire ovale , coupée
par cette droite , peut être trouvée par une équation d'un nombre
fini de termes , on aura aussi, par la même équation , le rayon
de la spirale qui est proportionnel à cette aire. Ainsi on pourra
trouver par une équation finie tous les points d’une spirale , 8c
par conséquent on pourra trouver aussi l’intersection d’une droite
quelconque donnée de position , Lc d’une spirale par une équa¬
tion finie ; mais toute droite prolongée infiniment coupe une
spirale en une infinité de points , & toute équation qui donne
l’interscction quelconque de deux lignes doit donner toutes leurs
intersections par autant de racines , 8c doit avoir par conséquent
autant de dimensions qu'il y a d’interscctions. Car on sçait que
deux cercles se coupant en deux points , on ne peut avoir une
de leurs intersections que par une équation du second degre
qui donne en même temps l’autre point : Lc que deux sections
coniques pouvant se couper en quatre points , on ne sçauroit
avoir une de ces intersections que par une équation du quatriè¬
me degré , qui donne en même temps les trois autres , puisque si
on cherche chacune des intersections à part , le calcul fondé fur
les mêmes conditions fera le même , & donnera toujours un même
résultat qui renfermera toutes les intersections , & les donnera

I M

Fuj , \ S j .et ô 8.

Fuj -J 8.

O
DE LA PHILOSOPHIE naturelle . ut
indifféremment. De même , les sections coniques Sc les courbes Lrr r b
hsm ; u.
du troisième degré pouvant se couper en six points , leurs inter¬
sections se trouvent toutes à la fois par des équations de six di¬
mensions , & les intersections de deux courbes du troisième degré
pouvant être au nombre de neuf , elles se trouvent toutes en meme
temps par des équations de neuf dimensions. Si cela n'arrivoit
pas nécessairement, on pourroit réduire tous les Problèmes soli¬
des aux Problèmes plans , Sc les sursolides aux Problèmes solides.
Je parle ici des courbes dont le degré est irréductible. Car si
réquation qui exprime une courbe , peut être réduite à un degré
inférieur , la courbe ne sera pas unique »mais elle sera composée
de deux ou plusieurs courbes dont on peut trouver les intersec¬
tions séparément par différents calculs. Les deux intersections des
droites Sc des coniques sc trouvent aussi toujours par des équa¬
tions de deux dimensions, les trois intersections des droites Sc des
courbes irréductibles du troisième degré , par des équations de
trois dimensions, Sc les quatre intersections des droites Sc des
courbes irréductibles du quatrième degré , par des équations de
quatre dimensions, Sc ainsi à l’infini.
Or , la spirale étant une courbe simple Sc qu on ne peut
décomposer ea plusieurs courbes , le nombre infini de ses inter¬
sections avec une ligne droite ne sera exprimé que par une
équation d’un nombre infini de dimensions Sc de racines , qui I
donnera toutes ces intersections à la fois , puisque c’est la même
loi Sc le même calcul pour toutes. Car si du pôle on abaifle
une perpendiculaire fur la droite coupante , Sc que cette perpen¬
diculaire se meuve avec la droite coupante autour du pôle , les
intersections de la spirale passeront mutuellement entr’elles, celle
qui étoit la premiere ou la plus proche , sera après une révolu¬
tion la seconde , après deux révolutions elle sera la troisième, m
Sc ainsi de fuite ; Sc cependant réquation ne changera point , à

moins que la grandeur des quantités qui déterminent la position


de la coupante ne change : or , comme ces quantités après chaque

• É
ii ? PRINCIPES MATHÉMATIQUES
. révolution retournent à leurs premières grandeurs , l’équâtion re-
Du viendra à fa premiere forme ; ainsi une feule & même équation
ses corps, donnera toutes les intersections , &r elle aura par conséquent un
. nombre infini de racines qui lés donneront toutes. On ne peut
donc trouver d’une maniéré générale une intersection quelcon¬
que d’une droite & d une spirale par une équation finie , & par
conséquent il n’y a point d’ovale dont l’aire coupée par des droi¬
tes à volonté puisse être exprimée par une telle équation.
En prenant le rayon de la spirale proportionnel au périmètre
de 1’ovale coupée , il sera ailé de prouver par le même raisonne¬
ment qu’on ne peut exprimer la longueur de ce périmètre d’une
façon générale par aucune équation finie. Au reste , je parle
ici des ovales qui ne font pas touchées par des figures conju¬
guées qui s’étendent à l’infini.
Cor. De - là onvoit que Taire elliptique décrite autour du foyer

ne peut pas être exprimée dans un temps donné par une équation
finie , que par conséquent elle ne peut être déterminée par
la description des courbes géométriquement rationnelles. Rap¬
pelle courbes géométriquement rationnelles , celles dont la rela¬
tion entre les abscisses& les ordonnées peut être déterminée par
des équations en termes finis. Les autres courbes , telles que les
spirales , les quadratices , les troehordes , & c. je les nomme des
courbes géométriquement irrationelles. Je vais montrer à couper
Taire elliptique proportionnellement au temps par une courbe
de cette eípece.
PROPOSITION XXXI . PROBLÈME ' XXIII.
Trouver pour un temps donne lelieu d'un corps qui se meut dans une
trajectoire elliptique donnée.

79 QuL '-Â soit le sommet de Tellipse A P B , S son foyer , O son


centre , & qu’il s’agisse de trouver le lieu P du corps. Prolon¬
gez O A en G, en forte que O G : 0 A: :OA : 0 S ,- élevez la per¬
pendiculaire G H y du
& centre O de
& Tintervallc 0 G décrivez
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Il9
îe cercle G É F -, cela fait , prenant G E F pour cercle roulant , A
pour point décrivant , & G H pour base , tracez la trochoïde premier.
ALI» prenez
& GK qui soit à la circonférence GEFG dans !“
la même raison que le temps pendant lequel le corps décrit Flg' 76>
Tare A P }en partant du pointé , est au temps dune .révolution
dans l'ellipfe. Elevez ensuite la perpendiculaire K L qui rencon¬
tre la trochoïde en L , 6c vous aurez , en menant L P parallèle L
K G, le lieu cherché P.
Pour le démontrer , soit décrit sur le diamètre A B le demi
cercle A Q B , 6c íoient tirées du point Q , oú la droite P L ren¬
contre ce demi cercle , les droites QS , Q 0 aux points O &cS ;
soit de plus prolongé 0 Q jufqu’à ce quelle rencontre Tare FFG
en F , 6c abaiflèz fur cette droite O Q la perpendiculaire S R il ;
est clair , à cause que Taire APS est proportionnelle à Taire AQS,
c’est-à-dire à la différence entre le secteur O Q A ôc le triangle
O Q S , ou à la différence des rectangles'-- .O Q x 4 Q , fk 0{ Q
X S R, ou ( ce qui revient au même y O Q étant donné ) à la diffé¬
rence entre Tare A Q la & droite S R ou
, bien encore ( à cause
que les raisons dc S R au sinus de Tare A Q , de O S k O A,
de O A kOG,dcAQkGF , 6c par conséquent de A Q —S R
à G F —le sinus de TareA Q , font égales 6c données ) à la droite
GK différence entre G F & le sinus de Tare A Q. C . Q. F. D.
S C H O L I E>

Au reste , comme la deseription de cette courbe est difficile, il


vaut mieux employer une solution approchée. On commencera Fl£' 8<?'
par trouver un angle B qui íoit à Tangle de 57. 29578 degrés
que scustend un arc égal au rayon , comme la distance S H des
foyers est au diamètre AB de l’ellipfe ; &c une longueur quel¬
conque L qui soit au rayon dans la même raison inverse; ce qui
etant trouvé , le Problème se construira ensuite par 1analyse sui¬
vante.
Ayant trouvé par une méthode ou par une estime quelconque ,
HO PRINCIPES MATHÉMATIQUES
nn lieu P voisin du vrai lieu cherché p , Sc ayant tiré 1ordonnée
^ITcolVs ? A à Taxe de l’ellipse, la proportion des diamètres de l’ellipse
m " . .. - donnera l’ordonnée R Q du cercle circonscrit A Q B laquelle , est
le sinus de l’angle A O Q pour le rayon A O , Sc coupe l’ellipse
rij. 8i. au point P- U suffit de trouver cet angle en nombres approchés par
un calcul grossier. II faut connoître auffi sangle proportionnel au
temps, -c’est-à -dire , sangle qui est à quatre droits , comme le
temps pendant lequel le corps décrit l’arc A p est au temps
d’une révolution dans l'ellipse. N étant cet angle , on prendra san¬
gle D à l’angle B., comme le sinus de sangle A O Q est au rayon,
Sc sangle 2? à sangle N —AO Q + 27 , comme la longueur Z, est

à cette même longueur L diminuée du cosinus de sangle A O Q ,


lorsque cet angle est moindre qu'un droit , Sc augmentée de ce
même cosinus lorsqu’il est plus grand . On prendra ensuite san¬
gle F à sangle B , comme le sinus de sangle A O Q + E au
rayon , Sc sangle G à sangle N—A O Q— E f- F, comme la lon¬
gueur Z, est à cette même longueur L , diminuée du cosinus de
sangle AO Q -\- E lorsque cet angle est moindre qu’un droit , &
augmentée de ce même cosinus lorsqu’il est plus grand. On con¬
tinuera de même à prendre l’angle H à sangle B , comme le si¬
nus de sangle A O Q + E + G au rayon ; Sc sangle / à l’angle
N —AOQ —E —G + H, comme la longueur L est à cette même
longueur L diminuée du cosinus de sangle A O E -\- G lors¬
que cet angle est moindre qu’un droit , Sc augmentée de ce même
cosinus lorfqu ’il est plus grand , & l’opération pourra être conti¬
nuée à l’infini. Enfin prenant sangle ^ O q égal à fanglci O Q -f
. , E f- G+ 4/ - , Scc. le cosinus O r de cet angle , ôc l ’ordonnée P r
Fjg , 7S » 1 1 » a ,
qui est au sinus qr comme le petit axe de l’ellipse est au grand,
donneront le lieu corrigés.
Lorsque sangle N—AO Q f- D est négatif , le signe -f de £
doit par tout se changer en —& son signe — en -j-, II en est de
même des signes de G Sc de/ , lorsque les angles N —AOQ —E
q- F,Sc N— AO Q—E —G -k H deviennent négatifs..
11
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . m
11 est à remarquer que la suite infinie A O Q + ^ + ^ 4 -/ + Livre
Scc. converge íi vite , qu'il n’est presque jamais besoin d aller au- Hîvnu '
delà du second terme E le ; calcul que je viens de donner est
fondé fur ce Théorème , que l’aire A P S est comme la différen¬
&
ce entre l’arc A Q la droite tirée du foyer S perpendiculaire¬
ment fur le rayon O Q.
On résout le même Problème pour l’hyperbole par un calcul k-x- Si.
à peu près semblable. O étant son centre , A son sommet , S son
foyer , Sc O K son asymptote : on commencera par connoître la
quantité de l’aire à retrancher proportionnelle au temps , &r par
tirer la droite S P qu on estime pouvoir retrancher Yúre A P S
approchante de Taire demandée. On tirera ensuite OP , & des
points A ScP on mènera les parallèles AI , P K à Tautrc asym¬
ptote . Cela fait, par la table des Logarithmes , on aura Taire
AIRP, ainsi que Taire OP A qui lui est égale , laquelle étant
retranchée du triangle OPS laissera Taire APS. Divisant par
la ligne S N, tirée perpendiculairement du foyer S sur la tangente
, double différence z A P S — z A ou z A —
T P la z A P S de Taire
A à retrancher Sc de Taire APS retranchée , on aura la lon¬
gueur de la corde P Q- Plaçant ensuite cette corde P Q entre
A Sc P fi Taire retranchée A P S est plus grande que Taire A
qu’il faut retrancher , ou du côté opposé si elle est plus petite,
le point Q fera un lieu plus approché du vrai , & en répétant la
même opération on en approchera de plus en plus à Tinfini.
Ainsi par ces calculs on résout le Problème analytiquement Sc
généralement ; mais la méthode particulière qui fuit est plus pro¬
pre aux usages astronomiques.
A O , OB , O D étant les demi axes de l’ellipse , L son para- Fi s- 8ï-
métré Sc D la différence entre la moitié O D du petit axe , Sc
la moitié | L du paramétré ; cherchez Tangle Y, dont le sinus
soit au rayon , comme le rectangle , sous cette différence D Sc
la moitié A O + o D de la somme des axes , est au quarré du
grand axe A B ,- cherchez auffi Tangle Z dont le sinus soit au
Tome I. Q
ï ^^ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
rayon , comme le double rectangle, sous la distance S H des foyers,
mouvement &
cette ,
dissérence D est au triple quarté de la moitié A O du
» £í Coîts , ^ , _ . , .' r
grand axe. Ces angles etant une fois trouves , vous aurez ainn
le lieu cherché.
Prenez sangle T proportionnel au temps pendant lequel Tare
B p est décrit , ou , pour parler comme les Astronomes , égal au
mouvement moyen. Prenez de plus sangle F }premiere équation
du mouvement moyen , à l’angle Y, premiere plus grande équa-
Fig.81. &8í. tion , comme le sinus du double de sangle T est au rayon ; &c
sangle X, seconde équation , à sangle Z , seconde plus grande
équation , comme le cube du sinus dc l’angle T au cube du
rayon . Cela fait , prenez l’angle B ffP du mouvement moyen
corrigé , égal , ou à la somme T -j- X J- - V des angles T , V , X t
fi sangle T est plus petit qu’un droit , ou à la différence T + X—Vt
si cet angle est plus grand qu’un droit , & moindre que deux
droits. Enfin tirez S P au point P où H P rencontre l’ellipsc , &c
Paire BSP fera à très peu de chose près proportionnelle au
temps.
Cette construction est assez courte , parcc qu’en se contentant
des deux ou trois premiers chifres , lorsqu’on détermine les pe¬
tits angles V &c X, qu’on peut , si on veut , ne prendre qu’en se¬
condes , on a une solution du Problème austi éxacte qu’il est né¬
cessaire pour la théorie des planètes ; car dans i’orbe de Mars
même , dont la plus grande équation du centre est de dix degrés,
Terreur passeroit à peine une seconde.
Au reste , connoissant l’angle B H P du mouvement moyen cor¬
rigé : sangle B S P du mouvement vrai , & la distance S P sexit
aisés à trouver par une méthode très connue.
jusqu ’ici j’ai examiné le mouvement des corps dans des lignes
courbes ; mais il se peut faire que le mobile monte ou descende
dans une ligne droite. Je vais donc expliquer ce qui a rapport à
cette sorte de mouvement.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i x$

SEPTIEME SECTION.
De lascension& de la descension reóHligne des corps.

PROPOSITION XXXII . PROBLEME XXIV.

Supposant que la foret centripeu soit réciproquement proportionnelle


au quarté de la dijlance au centre trouver les espaces reclilignes
que le corps parcourt en tombant dans des temps donnés.

CasI. Si le corps ne tombe pas perpendiculairement , il décrira fì-. sj.


(par le Cor. r.de la Prop. i j .-) quelque section conique dont le foyer
sera dans le centre des forces. Soit A R P B cette section coni¬
que , & S son foyer. Supposant d’abord que cette courbe soit une
ellipse , on décrira sur son grand axe A B un demi cercle A D B
& l’on tirera par le lieu du corps tombant la ligne D P C per¬
pendiculaire à Taxe; on tirera ensuite D S , P S & l’on aura
faire AS D proportionnelle au temps.
L’axe A B restant le même , & la largeur de l’ellipfe diminuant
continuellement , faire A S D demeurera toujours proportionnelle
au temps ; ôc si l’on suppose que cette largeur diminue à l’infini
sorbe AP B coïncidant avec l’axe A B , & le foyer S avec sex-
trémité B de f axe , le corps descendra dans la droite A C, faire
&
AB D fera alors proportionnelle au temps. L’efpace A C que le
corps décrit dans le temps donné, en tombant perpendiculairement
du lieu A fera donc donné austì-tôt que l’on prendra faires B B
proportionnelle au temps , & qu’on tirera , du pointZ? la ligne D C
perpendiculaire fur la droite A B. C. Q-. F. Tí
Cas i. Supposant présentement que la figure RPB íbit une
hyperbolesoit décrit sur son diamètre principal AB une hy- Fl£- 84-
perbole équilatere BED: Taire S D MB fera. proportionnelle
au temps pendant lequel le corps P décrira l’arc PfB , parce
que faire S Pf b est proportionnelle à ce temps; & que les aires
Q. ij,
n4 PRÍNQÍPËS MATHÉMATIQUES
Du CSP }CBsP,SPfB sont aux aires CSD , CBED,SDEB,
respectivement , dans la raison donnée de CP à CD S
. Si on diminue ensuite à l’infiní le paramétré de l’hyperbolc
RPB, son premier axe restant le même , Tare P B coïncidera
avec la droite CB le , foyer S avec le sommet B , &c la droite
;
S D avec la droite B D ainsi Taire BDEB sera proportionnelle
au temps de la chute rectiligne CB.
Cas 3 . Par le même raisonnement , si la figure R P B est une pa¬

rabole , & que du même sommet principal B on décrive une autre


Fig . 8; .
parabole B E D, qui demeurera toujours donnée pendant que la
premiere parabole , dans le périmètre de laquelle le corps P se
meut , vient à coïncider avec la ligne CB , par la diminution in¬
finie de son paramétré , le segment parabolique B D E B sera pro¬
portionnel au temps de la chute rectiligne C B. C . Q . F. T.

PROPOSITION XXXIII . THÉORÈME IX.

Les choses trouvées ci-devant étant posées, la vitesse du corps qui tombe
ejì,dans un lieu quelconqueC . à la vitesse du corps qui décrit un
Fi ?. Sfi. & 87.
cercle au tour du centreB, à la distance B C, dans la raison sous.
doublée A C , (distance du corps au sommet ultérieur A du cercle ou
de

de Uhyperbole êquilatere,) au demi diamètre principal|AB de lafigure.


Soient-O le milieu du diamètre AB de Tune & de Tautre fi¬
gure RPB,DEB \ PT la tangente de la figure RPB en P ,- T
la rencontre de cette tangente avec le diamettre commun J B
prolongé , s’ii est nécessaire; S Y la perpendiculaire à cette tan¬
gente ; B Q la perpendiculaire à A B \ L le paramétré de la figu¬
re A P A. 11 est certain , par le Corol. 7. de la Propos. 16. que la
Vitesse du corps, qui le meut dans la ligne RPB autour du
centre S , est dans un lieu quelconque P , à la vitesse du corps
qui décrit un cercle autour du meme centre & a la distance
S P , en raison sousdoublée du rectangle \ L x S P à S Y x.
Or par les coniques A C X C B : C P* : : %A O : L j donç
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . lí$
^ A0 Cx
^ L C B Ll= . Donc ces vitesses font èntr’elles en raison sous- YRE
PREMIER*

douUée dc CP ' * ç ° Zz ? lir - . De plus , on a encore


par les coniques C O : B O : : B O : T O , & par conséquent
: : eS - ATrcl 'oû on tire BOZfi CO : B O y. C T : B T , c’est-à-

dire ,A C : A O i : C P : B Q par Conséquent <J _OxSP __


Qx C*.5

^^P? osant présentement que la largeur CP

de la figure RPB diminue à l’infini , en sorte que le point P


coïncide avec le point C, le point S avec le point B , la ligne
S P avec la ligne B C , Sc la ligne S Y avec la ligne 2? Q , la vitesse
du corps qui descend dans la droite CB, fera à la vitesse du
corps qui décrit un cercle autour du centre B (k k la distance
C B dans la raison sousdoublée de ^ .^ ^ à SY’
AOxBC
c’est-à- dire , ( à cause qu ’en ce CaSS P = B C B Qfi= S Y1, ) que
ces vitesses seront alors entr ’elles dans la raison sousdoublée de
ACkAO ou \AB. C . Q . F. D.
Cor. i . Les points B St S coïncidant , Ort aura T C : T S ::
A C: A O.
Cor. z. Si la vitesse d’tm corps qtii décrit un cercle autour du
centre des forces étoit imprimée à ce corps suivant le rayon , &
dans la direction opposée au centré , il parcoureroít en remontant
un espace égal au diamètre.
PROPOSITION XXXIV . THÉORÉMEX.

Si la- figure B E D ejl une parabole , la vîtejfie du corps qui tombe efi
égale dans un lieu quelconqueC , à la vîtejfie avec laquelle ce corps
peut décrire uniformément un cercle autour du centre P, & a la moi- fjg , tztz,
tie de fa dijlance BC.
La vitesse du corps qui décrit la parabole RPB autour du
centre S , est dans un lieu P par
, le Corol . 7. de la Prop . 1<S,
titf PRINCIPES MATHÉMATIQUES
^ «-gale à la vitesse du corps qui décrit uniformément un cercle au-
OïVcoTp1!. wur du même centre S 8c à la distance1 5 P. Supposant donc
' que la largeur CP de la parabole diminue à Tinfini, enforte que
Tare parabolique PfB coïncide avec la droite CL , la proposi-
Fig.88, tíon fëra prouvée , puisque le centreS se confondra avec le som¬
met B 3 8c la distanceS P avec la distanceB C. C . Q. F.D.
PROPOS ITION XXXV . THÉORÈME XI.

Les mêmes, choses étant posées, Paire de la figure DES décrite au¬
tour du centre S ejl égale à Paire qu’un corps peut décrire, en tour—
. 8?. &90 nant uniformément pendant le même temps dans un cercle dont le
Pîg
centre ejl le même point S , & le rayon la moitié du paramétré de la-
figure DES.
Supposant que le corps ait parcouru la petite ligne Cc en
tombant pendânt un très-petit espace de temps, 8c que dans 1c
même temps un autre corps K, en tournant uniformément dans
le cercle O Kk , ait décrit Tare K k autour du centre S on,
élèvera les perpendiculairesCD , c d qui rencontrent la figure
DES en D 8c en d , on tirera S D XS d , S K , S k , l'on menera
D d qui rencontre Taxe J S en T, l& 'on abaissera la perpendi¬
culaire S T fur cette ligne.
Cas i . Si la figureD E S est une hyperbole équilarere,
ou un
cercle » & que Ion diamètre transversalA S soit coupé en deux
parties égales au point O , S O fera là moitié du paramétré. Or
comme T C: T D : : Cc : D d , & T D : T S : : CD : S T , on aura
TC-. TS : : CD X C c \ ST x D d -, mais T C: TS : : A C : A O s
par le Coroî. i . de la Prop. 33. Si on prend Tes dernieres raisons
(/
de ces lignes lorsque les points D 8c coïncident : donc A Ci
A O ouS K CD x Cc : S Y x D d. Déplus , par la Prop. 3; .
la vitesse en C dw corps qui descend est à la vitesse du corps qui;
décrit un cercle autour du centre S 8c k la distance S C en
raison sousdoubiée de A C à A O ou S K , 8c cette vitesse, par
le Corel. 6. de la Erop. 4. est à la vitesse du corps qui décrit le
K

DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Ii7


cercle O Kk en raison sousdoublée de SKi S C\ ou , ce qui en Livrb
est une fuite évidente , la vitesse en C est à>la vitesse dans le PREMIER*

cercle O K k c, ’est-à-dire , la petite ligne C cest à lare A k dans


la raison sousdoublée de A C à S C , pu dans la raison simple de
AC à C D. Donc , comme il suit delà que CDx Cc —ACx Fig - 89. & So.

K. k la, proportion précédente A C : S K : : C D x Cc : S Yx


D d se changera en A C : S K : \ A C X Kk : S Y X D d , d’où l'on
tirera SKxKk = S Y x D d , c’est-à-dire que l’aire K S k est
égale à Taire S D d. De même , à chaque particule de temps , il y
aura deux petites portions d'aires K S k & S D d, qui , en dimi¬
nuant de grandeur , & en augmentant de nombre à Tinfini, auront
entr’elles à la fin la raison d’égalité ; donc , par le Corol. du Lemme
4 . les aires entières décrites dans le même temps feront toujours
égales. C. Q. F. D.
Cas 2. Si la figure D E S est une parabole , on trouvera , com¬
me ci-dessus CD x Cc : S Y x D d T C :T S c, ’est-à-dire : :
a : 1 ; donc \ CDx C c—\ S Y x D d mais
; , par la Prop. 34. la Fis-
vitesse du corps qui tombe est égale dans le lieu C à la vitesse
avec laquelle le cercle dont le rayon est { ÍC peut être décrit
uniformément , & par le Corol. 6. de la Prop. 4. cette vitesse est a
la vitesse avec laquelle le cercle dont le rayon est S K peut
être décrit , dans la raison sousdoublée de S R à ~ S C\ donc la
petite ligne Cc est à Tare K k dans la même raison , ou , ce qui
revient au même , dans [la raison de S K à ~ C D: or , delà il
suit,que -j S K x Kk = ~ CD x C c, par & conséquent =; -[ 5Tx
D d , c’est-à- dire , que Taire lífest égale à Taire S D d, comme
ci-dessus. C. Q. F. D .
PROPOSITION XXX,VI . PROBLÈME XXV.
Dé terminer le temps de la chute d'un corps qui tombe d’un lieu Fîg.9*,
donné A.

Sur le diamètre A S distance


, du corps au centre dans le
commencement de la chute , décrivez le demi cercle A D S %
íi 3 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Du ainsi que le demi cercle O K H, qui lui est égal , & qui est dê-
jtTcTns 1'® autour du centre S. D ’un lieu quelconque C du corps , éle-
—- ,
vez l’ordonnée CD tirez S D , Sc faites le secteur O S K égal à
r>r. l’aire A S D. Il est clair , par la Prop. 35. que le corps en tom¬
bant par A <7, employera le même temps qu'il faudroit à un au¬
tre corps pour décrire Parc O K en , tournant uniformément au¬
tour du centre S. C. Q. F.F.
PROPOSITION XXXVII . PRO BLÉ ME XXVI-

Déterminer le temps de £ascension ou de la descenjìon d'un corps jette


d’un Li§u donné ysoit en en hm,t , ou en m bas.
Que le corps parte du lieu donné G, suivant la ligne GS avec
une vitesse quelconque . Prenez A G à £ A S en raison dou¬
blée de cette vitesseà la vitesse uniforme avec laquelle le corps
k-L- S4-s;- peut circuler dans un cercle autour du centre A, & à la distan¬
ce donnée S G. Si cette raison est celle de 2 à i , le point A
sera infiniment distant , & alors cc fera une parabole qu il fau¬
,
dra décrire , son sommet étant S son axe A G , Sc son paramé¬
tré une ligne quelconque ; ce qui est clair par la Prop. 34.
Si cette raison ,est moindre ou plus grande que celle de
1 à 1 , ce fera ou un cercle , ou une hyperbole équiiatere qivil
,
faudra décrire fur le diamètre S A comme il est évident parla
Prop . 35. Dans chacun de ces cas décrivez le cercle H k K du
, cercle S , & d’une intervalle égal à la moitié du paramétré;
Elevez les perpendiculaires GI , CD , au lieu G , Sc à un autre
lieu quelconque C, de l’espace parcouru en montant ou en des¬
cendant , lesquelles perpendiculaires rencontrant la section co¬
nique ou le cercle en / & en D. Tirant ensuite les lignes F / ,
S D , Sc faisant les secteurs H S K , H S k égaux aux segmens
SE IS,S ED S il, est clair , parla Prop. 35. que le corps G par-
courera l’espace G-Cdans le rhême temps qu’il faudroit au corps
K, pour décrire Pare Jí k. C . Q . ï . F.

PROPOSITION
de la philosophie NATURELLE. \ X9
PROPOSITION XXXVIII . THÉORÈME XII . LlTlI '
V R E M I E Ri

La force centripète étant proportionnelle à la hauteur ou à la dijlance —— — •


des lieux au centre , les temps , les vîtejjes & les espaces décrits par
les corps tombans font respectivement proportionnels aux arcs , aux
sinus droits & aux snus verses de ces arcs .

Supposant que le corps tombe d’un lieu quelconque A , sui¬


vant une droite A S , soit décrit du centre § des forces , & de
l’intcrvalle A S le quart du cercle AE , & soit CD le sinus droit Bs' 9*’
d’un arc quelconque A D le , corps A décrira l’eípace A C en
tombant pendant le temps A D , 8c aura en C la vitesseC D.
C’est ce qu’il est aisé de démontrer par la Prop. io . de la
même maniéré qu’on a démontré la Prop. ; r . par la Prop. n.
Cor. i . Delà , le temps , dans lequel un corps tombant du lieu A
parvient au centre S , est égal au temps dans lequel un autre
corps décrit l’arc de cercle A DE.
Cor. x. Les temps dans lesquels les corps tombent de lieux
quelconques jufqu’au centre sont donc tous égaux les uns aux
autres. Car par le Corol. ; . de la Prop. 4. tous les temps pério¬
diques des corps qui tournent íont égaux.
PROPOSITION XXXIX . PROBLÈME XXVIL

La quadrature des courbes étant supposée , & le corps montant ou des¬


cendant dans une ligne droite qui passe par le centre vers lequel il
es poussé , suivant une loï quelconque , on demande la vitesse de ce
corps en un point quelconque de cette droite , ains que le temps, em¬
ployé à y arriver : & réciproquement.

Que le corps E tombe d’un lieu quelconque ^ suivant la droi¬


te D £ c , & que BFG soit la courbe dont toutes les ordon¬
nées a B , D F,E G , &c. soient proportionnelles aux forces en Fig.97,.
A , D , £ vers ïe centre C, la vitesse en un point quelconque E
fera comme la racine quarrée de faires AE G. C . Q. Y. T.
Que la courbe FL M, dont saíymptote est A ET , soit ccllfc
Tome K
/,
i ;o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
dont toutes les ordonnées E M soient réciproquement proportion-
bTsUcEr ; , nelles LUX aires ABGE , Taire A B T VME représentera le
- temps
> pendant lequel le corps parcourera en tombant la ligne
A E. C . Q . F. T.
Pour démontrer la premiere de ces deux assertions, soit prise
sur la droite AE une très petite ligne DE donnée de longueur,
^ èc soit D L F le lieu de la ligne E MG , lorsque le corps étoit
en D \ íì la force centripète est supposée celle qui convient pour
que la vitesse du corps descendant soit proportionnelle à la racine
quarrée de Taire ABGE cette , aire sera en raison doublée de
la vitesse, c’est-à-dire , que si au lieu des vitesses en D en
& F »
on écrit V &c F+ Taire /, AB F D fera comme F *, Taire
ABGE comme F '- -\- r FI -\-I z, d ’où il résultera que Taire
D F GE
DFGE sera comme i FI + I 1, par & conséquent -

sera comme - , c’est-à-dire , en prenant les premieres rai¬


sons des quantités naissantes, que la longueur Z) inféra comme la

quantité ~ -g- , ou comme ía moine - .


Maintenant , le temps , pendant lequel le corps en tombant par¬
court la petite ligne DE, est comme cette petite ligne directe¬
ment , &c la vitesse V inversement ; de plus , la force est comme
Tincrément I de ia vitesse directement , & comme le temps in¬
versement j donc si on prend les premieres raisons des quantités
naissantes, cette force fera comme , c’est- à - dire comme
la longueur D F. Donc la force proportionnelle à D F ou à E G
fera descendre le corps avec une vitesse qui fera comme la racine
de Taire ABGE. C . Q . F. D.
La seconde assertion est facile à démontrer présentement ; car
puisque le temps , employé à parcourir une petite ligne DE
d’une longueur quelconque donnée , est inversement comme la
de la philosophie NATURELLE . i5 t
vitesse, & par conséquent inversement comme la ligne droite qui e=z!fLr- "-
seroit La racine de l’aire A B F D que
, D L, par
& conséquent hsmu»
Paire naissante D L M E est comme la même droite inversement :
r97.
Ie temps fera comme l’aire D L ME : la& somme de tous les
temps , comme la somme de toutes ces aires , c’est-à-dire , par le
Corol. du Lemme 4. que le temps total employé à parcourir la
ligne A E fera comme l’aire totale A T FME. C . Q . F. D.
Cor. I . Si P est le lieu duquel le corps doit tomber , afin qu’é-

tant pressé par une force centripète donnée & uniforme , telle
qu’on suppose ordinairement la gravité , il acquière au lieu D
une vitesse égale à celle qu’un autre corps poussé par une force
quelconque a acquise au même lieu Z>, on aura le lieu A , d’oú
cet autre corps a commencé de tomber en prenant fur la per¬
pendiculaire D F une ligne DR qui , soit à f comme la force
uniforme est à la force variable en D, en & coupant l’aire
A B F D égale au rectangle P D R Q. Car puisque TaireA BFD
est à Taire DFG E comme i FI, ou comme \ V à 1 ,
c’est-à-dire , comme la moitié de la vîtestè totale produite par la
force variable est à l’incrément de cette vitesse, & que de mê¬
me Taire P <2 PD est à Taire D R S E comme , la moitié de la
vitesse totale produite par la force uniforme est à l’incrément
de cette vitesse; que de plus ces incrémens , à cause de légalité
des temps naissans, font comme les forces génératrices , c’est-à-
dire , comme les ordonnées D F , DR, ou , ce qui revient au
même , comme les aires naissantes D F G E , D R S E ,- il s’en-
suit que les aires totales ABF D , P Q R D feront Tune à Tau-
tre comme les moitiés des vitesses totales , & que par conséquent
elles seront égales , ainsi que ces vitesses.
Cor. 1. Ainsi,si d’un lieu quelconque D , on jette un corps en
en haut ou en en bas avec une vitesse donnée , 6c que la loi de
la force centripète soit connue , on trouvera fa vrteste dans un
autre lieu quelconque e en élevant l’ordonnée eg , & prenant
cette vitesse 3 la vitesse dans le lieu D , comme la racine du
R ij
r;L PRINCIPES MATHÉMATIQUES
rectangle P Q R D augmenté de Taire curviligne D F gt, si Ic
s° cTr pV Èeu 6 plus bas que le lieu D ou , diminué de cette aire , SÏI est
-- plus haut , à la racine du rectangle P Q R D.
F>S" 17' çor' j . On connoîtra auflì le temps en élevant Tordonnée e m
réciproquement proportionnelle à la racine quarrée de P Q R J}
, &
rt D Fge prenant le temps pendant lequel le corps décrit
la ligne De, au temps que Tautre corps poussé par une force
uniforme a employé à tomber de P en D , comme Taire curvili¬
gne D L me est au rectangle iP D x D L. Car le temps pendant
lequel le corps , poussé par une force uniforme , a décrit la ligne
P D est au temps pendant lequel ce même corps a décrit la
ligne P E en raison sousdoublée de P D kPE, c’est-à-dire, ( lorsque
la petite ligne D E est naissante, ) en raison dcPDkPD + { DE
ou de iP D à xP D f - - D E ,- d ’où il suit que ce temps par P Z? est
au temps par DE, comme %PD à DE, ou , ce qui revient au
même , comme le rectangle a P D X D L est à Taire D L ME,
mais le temps par DE, soit que cette droite ait ete parcourue
en vertu de la force constante ou de la force variable , est au temps
par D e, parcourue en vertu de la force variable , comme Taire
D LME est à Taire D L me. Donc le temps par P D est au temps
,
par D e comme zP D X D L k Taire D L me.

HUITIÈME SECTION.
De la détermination des orbes que décrivent des corps sollicités
par des forces centripètes quelconques.

PROPOSITION XL . THÉORÈME XIII.


ri 98 . Si deux corps , dont l ’un est sollicité par une force centripète quelconque,

tandis que Vautre monte ou descend dans une ligne droite par la même
force, ont la même vitesseà une même distance quelconque du centre,
ces corps auront la même vitessea toutes les autres distances.

Supposant qu’un corps tombe le long de la ligne A C vers le


centre C, Sc qu ’un autre corps se meuve dans la courbe FI K-k
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 135
en partant du lieu F. Soient décrits du centre C , Sc d ’interval- TmT
;
les quelconquesCZ?, CE différens très peu l’un de l' autre,les cercles PREM1ER
concentriques DI , EK qui rencontrent la droite J C en D ScE ,
Sc la courbe FI Ken l Sc K. Soit de plus abbaissée du point N où

la droite I C rencontre K E la perpendiculaire NT fur IK. Soit


enfin imaginé que les vitesses aux points D Sc I font égales , com- F;s. 98>
me aux distances égales CD , CI,ìes forces centripètes feront éga¬
ies. Représentons ces forces par les petites lignes égales D F . IN ;
si une de ces forces IN est décomposée, par le Corol. z. des loix,
en deux autres NT Sc IT, la force NT agissant selon la ligne NT
perpendiculaire à la direction ITK du corps , elle ne changera
rien à la vîteíïè du corps dans cette direction , Sc fera toute em¬
ployée à le retirer de la ligne droite ; mais l’autre force IT agis¬
sant suivant la direction même du corps , elle fera toute employée
. à accélérer son mouvement , Sc dans un très petit temps donné
elle produira une accélération qui fera proportionnelle à elle-mê-
me. Donc les accélérations que les corps reçoivent en D Sc en / ,
dans des temps égaux, ( si on prend les premicres raisons des lignes
naissantesD E , IN , IK , IT , NT) seront comme les lignes D E,
IT : &c dans des temps inégaux , elles íèront comme ces lignes Sc
les temps conjointement ; mais les temps dans lesquels D E Sc IK
font parcourues , font , à cause de ségalité des vitesses, comme
ces lignes DE Sc IK, donc les accélérations des corps , suivant
les lignes D E Sc IK, font en raison composée de D E k IT , Sc
de D E k I K ,- c ’est-à-dire , comme DE 1à ITx IK, ou , ce qui
revient au même, en raison d’égalité , à cause que IT x IK —IN 1
"DE '-. Si donc les accélérations des corps dans leur passage de
D Sc I k E Sc K font égales , les vitesses des corps en E ôc en
K seront auffi égales, ainsi que dans tous les autres points fui-
vans , pris à même distance du centre. C. <2*

Et par le même raisonnement , les corps qui ont des vitelïès éga¬
les à égale distance du centre , font également retardés en montant
à des hauteurs égales. C. Q. F,D.
i 34 PRINCIPES MATHÉMATIQUES,
»' . . . . — Cor. i . Si un corps suspendu par un fil oscille , ou qu’il soit
Mouvement forcé de se mouvoir dans une ligne courbe par quelque obstacle

-- - parfaitement poli , oe qu un autre corps monte ou descende sui-


Fîg.siS, vant une ligne droite , il est clair qu’il suffira que leurs vitesses
soient égales à une même hauteur quelconque , pour être égales
à toutes les autres hauteurs égales. Car le fil, ou l’obstacle parfai¬
tement poli , fait le même effet fur le corps que la force transver¬
sale NT , donc il ne le retarde ni ne l’accélére ; mais il le force
seulement de s’écarter de la ligne droite.
Cor. z. Ainsi , si la quantité P représente la plus grande distance
du centre à laquelle le corps puisse monter , ou en oscillant, ou
en décrivant une trajectoire , en étant jette en en hautd ’un point
quelconque de la trajectoire avec la vitesse qu’il a dans ce point;
que de plus, exprime la distance du corps au centre dans un
autre point quelconque de la ligne parcourue , Se que la force cen¬
tripète soit toujours comme une puissance quelconque de A telle
que A n~ l , la . vitesse du corps à cette hauteur quelconque A fera
comme y' P ^. A n, 6e elle fera par conséquent donnée. La démon¬
stration en est claire par la Prop. 39.
PROPOSITION XLI . PROBLÈME XXVIII.

La force centripète étant donnée , & la quadrature des courbes étant sup¬
posée , on demande les trajectoires des corps, & les temps de leurs
mouvemens dans ces trajectoires.

Fig. 99. C étant le centre des forces, Se FIKk la trajectoire cherchée


dans laquelle on suppose que le corps va de V vers K, soit décrit
du centre C, Se d’un intervalle quelconque C Vyle cercle FR ,
soient décrits ensuite du même centre 6e d’intervalles quelcon¬
ques très peu différens l’un de l’autre les cercles ID , K E qui
coupent la trajectoire en I Sc en K , 6e la droite C F enZ) 6e en E.
Soient de plus tirés les rayons CNI , CK qui prolongés rencon¬
trent le cercle FR en X 6e en Y. Cela fait , si A est le lieu d’où
un autre corps auroit dû tomber pour avoir en D la même vitesse
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Ifí
que celui qui décrit la trajectoire a en/ , & que Ion conserve Livre
PREMIER.
la construction de la Prop. 39. il est clair que la petite ligne
IK, décrite dans un très petit intervalle de temps & proportion¬
nelle à la vitesse, fera comme la racine quarrée de Taire A B F D. k-Z. y j.
De plus , le triangle IC K proportionnel au temps fera donné , &c
par conséquent K N sera réciproquement comme la hauteur / C,
c’est-à-dire , ( Q représentant une quantité donnée , & A la hau-
teur l C) comme : appelions Z cette quantité & suppo¬
sons que la quantité Q soit telle , que Ton ait en quelque cas ,
y/ A B F D Z: : : 1 K : K N , on aura dans tous les autres cas,
y/ABFD : Z : : IK : KN qui donne A B F D : Z z : : 1 K z :
K N zc, & par conséquent A B F D —Z 1: Z 2: : 1 N 2:N K 2.

d’où l’on tire y/ A B F D - Z' Z : ou J : : IN : KN, ou AxKN


Q x I N
~ Or , puisque Y XxXC : AxKN : \CX 2:A 1
y/ A BFD - Z 2
on aura X Y x X C:
QxlNx C X'
AV ^ B F D- Z 2
Si on prend donc sur D F, les droites D b, D c respectivement
Q n _ <2 x c x %
égales à , & à que
zy/AB F D — Z 2-' iA 2y/ABFD - Z2
l’on décrive les courbes a - , ac t qui passent par tous les points
b &c c que
; & l’on mene Va perpendiculaire fur CA qui , coupe
les aires curvilignes V Db a , V D ca, qu ’on tire les ordonnées
E 1 , E x , il est évident , que puisque le rectangle D b x /N ou
■Db iE est égal à la moitié du rectangle A x K N ou au trian¬
gle IC K ,- &c que le rectangle D c x IN o u D ex E est égal à
la moitié du rectangle Y X x X C ou au triangle X C Y ;e ’est-à-
dire , puisque les particules naissantes Db {E , ICK des aires
YF>ba t Fie ion t toujours égales , &r que les particules nais¬
santes £> cxE yXCY des aires VDca yVCX font aussi tou¬
jours égales , Taire produite F D b a. fera égale à Taire produite
,6 , ; PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du FI C-, c’est-à-dire , proportionnelle au temps , & l’aire produite
„7s"gE„Tm, FDca fera égale au secteur produit V CX.
Figi 99'Ayant donc le temps écoulé depuis le départ du lieu V , on
aura Taire VD ba qui hii eft proportionnelle , 8c par conséquent
la hauteur CD ou CT, 8c ayant par ce moyen Taire F D ca, le
secteur VÇX qui lui est égal donnera l’angle VCI. Or , dès que
l’on connaît sangle VCI la & hauteur C/ , on a le lieu I dans
lequel le corps íà trouve à la fin de ce temps. C. Q. F. T.
Cor. i . On peut trouver par- là très aisément les plus grandes
& les moindres distances au centre ; c’est-à-dire , lés apsides des
trajectoires . Car ces apsides font aux points fur lesquels la droite
IC, menée par Te centre , tombe perpendiculairement dans la tra¬
jectoire VI K, ce qui arrive lorsque les droites IK , N K font
égales, & par conséquent lorsque Taire A B FDz =. Z l._.
Cor. z. Quant à sangle KIN, sóus léquel la trajectoire coupe
en- un lieu quelconque le rayon IC , il peut se trouver facile¬
ment par le moyen de la hauteur IC, en prenant son sinus au
rayon comme K N est à IK, c 'est- à - dire , comme Z est à la
racine quartes de Taire A B F D.
Fig.ioe.&ioi. Cor. 5. VRS étant une section conique quelconque , ayant C
pour centre 8c V pour sommet , si d’un de ses points R pris à
volonté on tire la tangente T R 8c le rayon C R, que Ton fasse
sanglé VC P proportionnel au secteur V CR , 8c le rayon CP =
CT , la courbe F 'P Q, qpe Ton aura par ce moyen , sera celle
qu’un corps parti de ^ "perpendiculairement à VC, avec & une
vitesse convenable , décriroit dans l’hypothèse d’unc pesanteur
réciproquement proportionnelle au cube de la distance au centre Ç.
Si la section conique VRS est une hyperbole , le corps parts
de V ira en descendant , 8c arrivera au centre. Si au contraire
elle est une ellipse , îe corps ira en montant jusqu’à Tmfini.
Lorsqu’on aura une des trajectoires F P Q décrites dans cette
hypothèse de pesanteur , on aura celle qu’on voudra des autres
trajectoires emaugmentant ,ou diminuant sangle FCB dans une
raison
DÊ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 137
raison constante , aisée à déterminer par la vitesse connue au point
PRE .MX £ R,
y ,- mais il faut pour cela que dans la trajectoire donnée , le
corps descende cn partant de F, s ’il doit descendre dans la se¬
conde en partant du même point , & au contraire.
Si on suppose que la force tendante en C, & toujours en rai¬
Fïg » XO©.& ïOV
son réciproque du cube de la distance , soit centrifuge au lieu
d’être centripète , quelque soit la vitesse du corps en partant de Vy
il «'éloignera toujours de plus en plus du centre , &c l ’orbite qu’il
décrira se construira encore en prenant les angles V c P propor¬
tionnels aux secteurs elliptiques , & faisant C P — C T. Tout cela
suit de la proposition précédente.

PROPOSITION XLII . PROBLÈME XXIX.


La loi de la force centripète étant donnée , on demande le mouvement
d'un corps qui part d'un lieu donné avec une vitesse donnée ,
& suivant une ligne droite donnée.

Tout étant supposé comme dans les trois Propositions précé¬


dentes ; que le corps parte du lieu 7 en allant vers K suivant la Fl2' 10îl
petite ligne IK avec la même vitesse qu’un autre corps peut ac¬
quérir au lieu D , en tombant du lieu P par une force centri¬
pète uniforme , & qpe cette force uniforme soit à la force va¬
riable qui agit en 7 sur le premier corps comme D R dk z D F-y
il est clair que le rectangle PDRQ étant donné , ainsi que
la loi de la force centripète qui agit dans la trajectoire cher-
chee , la courbe B Fg fera donnée par la construction du Pro¬
blème 17 & son Corol . x. De plus , par sangle donné CIR
on a la proportion des quantités naissantes 7 K N ce
; qui,
par la construction du Problème iS , donne la quantité Q-, & Pa5
conséquent les courbes u bv ,, a c w donc
: , pour un temps quel¬
conque D b ve , on aura la hauteur C e ou son égale Ck , Taire
D ov e, lc secteur XCy qui lui est égal , & sangle I Ck \ c ’est-
à-dire , qu on aura le lieu k dans - lequel lc corps fera alors,,
C Q . F. T.
Tome 7. L-
I? S PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Hwi—mw—|
'f mMBWm
Du Après avoir traité jufqu’ici du mouvement des corps dans des
•MOUVEMENT
des Corps,
orbes immobiles , nous allons examiner leurs mouvemens dans
des orbes qui tournent autour du centre des forces.

NEUVIÈME SECTION.

Du mouvement des corps dans des orées mobiles , & du mouvez


ment des apsides.

PROPOSITION XLIII . PROBLÈME XXX.

On demande, quelle ejt la force qui pourroit faire décrireà un corps


une trajectoire mobile autour du centre de cette force, en supposant
que cette trajectoire mobile soit parcourue dans le même temps, &
suivant les mêmes loix quef elle étoit immobile.
Fig. ioj. Supposant que le corps P fasse fa révolution dans l’orbe VP K
donné de position en avançant de V vers K soient, tirées du
centre C les lignes Cp égales à CP qui , & fassent les angles
VCp proportionnels aux angles VCP ,- Taire que la ligne Cp
décrit fera à Taire V C P que la ligne C P décrit en même
temps , comme la vitesse de la ligne décrivante Cp à la vitesse
de la ligne décrivante CP -, c ’est-à-dire , comme Tangle V Cp L
Tangle r CP , Sc par conséquent en raison donnée. Cette aire
sera donc proportionnelle au temps.
Par ce qui précédé , il est clair que l’aire proportionnelle au
temps , décrite par la ligne Cp dans un plan immobile , indique
que le corps p est pressé par -quelque force centripète. M n’est
donc plus question qué de trouver quelle est cette loi de force
centripète , Sc Ton aura résolu le Problème.
Pour y parvenir , il n’y a qu’à trouver la courbe des points
que le corps p décrit dans l’efpace absolu , Sc chercher par le
Cor. 5. de la Proposition 6. la force centripète dans cette courbe.
C. Q. F. F.
DÉ LA PHILOSOPHIE NATURELLE. t3í»
Livre
PROPOSITION XLIV . THÉORÈME Xiy. p RE MIE

La différence des forces par lesquelles deux corps peuvent avoir te même
mouvement , Vun dans une orbite en repos3 Vautre
& dans la même
orbite révolvante, ejl en raison triplée inverse de leur commune
hauteur.
Que les parties up , p k de l ’orbite révolvante soient éga¬
les aux parties FP , P K de l ’orbite en repos , l’intervalle P K
étant supposé très petit. De plus , que k r abbaiffee perpendicu¬
lairement fur Cp soit prolongée jusqu’en m eníorte
; que mr
soit k kr comme sangle F Cp k sangle F C P. Fíg . 104.
Puisqué les hauteurs P Cr& p CK C k C des corps révol-
vans íont toujours égales , il est clair que les incrémens ou les
décrémens des lignes P C & p C seront toujours égaux. Ainsi, íì
les mouvemens de chacun de ces corps dans les lieux P & p
font décomposés ( par le Cor. 2. des loix ) en deux mouvemens,
dont les uns soient dirigés vers le centre , ou suivant les lignes
P C, p C, r & les autres soient transversaux aux premiers ; c’est-
à-dire , dirigés suivant des lignes perpendiculaires à ces lignes
P C, p C ,- les mouvemens vers le centre seront égaux, & le
mouvement transversal du corps p fera au mouvement transver¬
sal de sature corps P comme le mouvement angulaire de la li-
gúcpC au mouvement angulaire de la ligne P C-, c ’est-à-dire,
comme sangle FCp k sangle F € P. Donc , dans le même temps
dans lequel le corps. P parvient par ces deux mouvemens au point
K , le corps p étant mû d’un mouvement égal vers le centre
fera porté également de p vers C , & fera par conséquent au
bout de ce temps quelque part dans la ligne m kr ,- ôc par son
mouvement transversal il sera arrivé à une distance de la ligne
P C, qui fera à la distance de la ligne P C k laquelle sature corps
P fera arrivé comme le mouvement transversal du corps p au
mouvement transversal de sature corps P. Ainsi comme la ligne
k r est egale à la distance de ls ligne P C k laquelle le corps P
S ij

l
ï 40 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du est arrivé , si m r est à Ar comme sangle VCp à sangle V C P ;
e°sToTp T, c ’est- à-dire , comme le mouvement transversal du corps p au
dm
•1 - — mouvement transversal de l’autre corps P il, est clair que le
F]s- lc4* corps p au bout de ce temps fera en m.
C’est-là ce qui arrivera quand les corps p ôc P se mouveront
également dans les lignes p C Ôc P C, ôc que par conséquent ils
feront pouffes dans ces directions par des forces égales.
Mais comme il arrive que le corps p se trouve au bout de ce
temps au point n déterminé en prenant Cn —Ck en , &: telle
forte que l’anglc p C n soit à sangle ./>Ck comme sangle VCp à
l’angle VCP. 11 faut donc qu’il soit pouffe par une force plus
grande que celle qui pouffe le corps P , si sangle n Cp est plus
grand que sangle R Cp\ c ’est-à-dire , si i’orbite up k se meut en
conséquence ou en antécédence , avec une vitesse plus grande
que le double de celle avec laquelle la ligne C P (c meut en con¬
séquence ; ôc qu ’il soit pouffe au contraire par une force moin¬
dre , si l’orbite se meut plus lentement en antécédence. De plus,
la différence des forces des corps P ôc p fera comme l’intervalle
m n.
Que du centre C & de sintervalle Cn ou Ck on décrive un cercle
«
qui coupe les lignes mr , mprolongées en r ôc en t, le rectangle
m nxm t sora égal au rectangle m k x ms, donc m n— ** tmS
m
Or comme les espacesp C k , p C n font donnés de grandeur dans un
temps donné , la première raison des lignesk r ôc m r, de leur diffé¬
rence m k , ÔC de leur somme m s dans leur naissance sera la
raison simple inverse de p C. Donc , celle du rectangle mk X m s
sera la doublée de cette raison ; mais m t est directement comme
jr—m t : c ’est-à-dire , comme la hauteur p C. Donc x m1*
m ~ mt

c’est-à-dire , la petite ligne naissante m n la, & différence des


forces , qui lui est proportionnelle , font réciproquement comme
le cube de la hauteur p C. C. Q . F . D.

Cor. 1, 11 fuit delà que la différence des forces dans les lieux
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ,4!
P & p, OU K & k est à la force par laquelle le corps peut Livre
faire fa révolution par un mouvement circulaire de R vers K , premier.

dans le même temps dans lequel le corps P décrit dans un orbe


Fig. 104.
immobile l’arc P K, comme la petite ligne naissante mn est au
mkxms
íìnus verse dc l’arc naissant R K ;c ’est-à-dire , comme mt
est à k C , ou comme ffllxwicstàrl 1; c ’est- à - dire , íì on

prend les quantités données F Sc G dans la même raison entre


elles que sangle VÇP sangle
& VCp ont entre eux , comme
GG —FFzFF. Donc si du centre C, d& ’un intervalle quelcon¬
que CP ou Cp on , décrit un secteur circulaire égal à faire totale
VP C que le corps P décrit autour du centre en faisant sa ré¬
volution dans un orbe immobile pendant un temps quelconque :
la différence des forces par lesquelles le corps P ôc le corps/»
font leurs révolutions , le premier dans un orbe immobile , òí le
dernier dans. un orbe mobile , fera à la force,centripète , par la¬
quelle un corps pourroit décrire uniformément ce secteur autour
du centre dans le même temps dans lequel faire V P C seroit
décrite uniformément , comme G G —FFÌxFF. Car ce secteur &
faire pCk ion t fun à f autre , comme les temps pendant les¬
quels ils font décrits.
Cor. z . Si 1orbe VP K est úne ellipse dont le foyer soit C &
1apside la plus haute V ;que f ellipse upk lui soit semblable &
égale , en sorte qu on ait toujours p C= P C, que sangle VCp
soit à sangle VCP dans la raison donnée de G k F -, Sc qu’enfìn ,
au lieu de la hauteur P C ou p C, on écrive A z& R pour le para¬
métré de f ellipse , la force par laquelle le corps pourra faire fa ré¬
F F RGG—RFF
volution dans une ellipse mobile sera comme
&■réciproquement . Car supposé que la force par laquelle le «
corps fait sa révolution dans une ellipse immobile , soit exprimee

pat la quantité í — , la force en ^sera C V 1 ; mais la force , par

1
1
i4i PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du laquelle le corps peut faire fa révolution dans un cercle à la dis-
UVE
M0UÏ
OEs C“ " , tance CF avec la même vitesse que le corps qui décrit une el-
lipfe a au point F, est à la. force par laquelle le corps ré vol-
vant dans une ellipse est pressé à son apside F comme la moitic
du paramétré de l’ellipíe au demi diamètre C F du cercle ; donc

Fig. 104. s a valeur est De plus , la force qui est à celle - là comme

RGG - RFF
GG —FF à F F a pour valeur : & cette force
c ~ft
( par le Çorol. i . ) est la -'différence au point F àct forces par les¬
quelles, le corps P dans une ellipse immobile F P K , Le le corps/»
dans une ellipse mobile upk , font leur révolution. Donc , comme
on vient de voir que cette différence à une hauteur quelconque
^ est à ce quelle devient à la hauteur CV, comme A T à ^ ^ ,11
s enfuit que cette même différence à la hauteur quelconque A
sera RGG - RFF , & par conséquent , Q on ajoute à la force
A ì -
1
FF
AÂ , par laquelle le corps peut faire fa révolution dans une cl-

lipfe immobile F P K, l ’excès A>'JLE. E, on aura la force


FF RGG - RFF
totale
AA t- a* par laquelle le,corps peut faire íâ ré¬
volution danS une ellipse mobile u p k dans le même temps.
Fig. 104. Cor. 5. On conclura de la même maniéré que si l’orbe
VP K est une ellipse dont le centre soit le centre C des forces ,
2 R le paramétré principal , 2. T le paramétré transversal ou le

grarfd axe , la force dans cette ellipse , supposée immobile , fera


A u f orCc dans la même ellipse, supposée mobile , comme
T*
FFA . RGG - RFF j
T y+ AI
Cor. 4. Et généralement , si T exprime la plus grande hauteur
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , i +ï
C F du corps . A le rayon de la courbure del ’wbe FP K en .F, 1 1r u
P RE MJ E

VFF
c’est-à-dire le rayon du cercle oscillateur dans ce point , . — Fig. 104.
ce qu’est en V la force centripète par laquelle le corps peut faire
fa révolution dans une trajectoire quelconque immobile FPK,
& -ST ce qu’elle est dans un autre lieu quelconque P ? A la hauteur
CP , &c que le rapport de G à inexprimé toujours la raison donnée
de l’angle FCpk sangle FCP \ la force.centripète , par laquelle le
même corps pourra achever les mêmes mouvemens dans le même
temps dans la même trajectoire upk muë circulairement , fera
. r , , ‘
comme la íommedes forces X -f FRGG - . FRFF
>■ -. ■ ..

Cor. j . Le mouvement d’un corps dans une orbite quelconque


immobile étant donné , on peut augmenter ou diminuer son mou¬
vement angulaire autour du eentre des forces en raison donnée,
& trouver les nouveaux orbes immobiles que ce mouvement pro¬
duit , & les forces des corps qui y circulent.
Cor. 6. F P étant une droite indéfinie perpendiculaire à FC, íl F’s' ie;*
on mene les droites CP , &c qu ’on les transporte ensuite en Cp , en
faisant sangle F Cp à sangle FCP en raison donnée , la force par
laquelle le corps peut tourner dans la courbe F p k., qui est le lieu
de tous les pointsp , fera réciproquement comme le cube de la
hauteur Cp. Carie corps ? , par fa feule force d’inertie , peut s’a-
vancer uniformément dans la droite FP, en & ajoutant la force
qui tend vers le centre C, laquelle est réciproquement propor¬
tionnelle au cube de la 'hauteur C P ou Cp, le mouvement recti-
lignc de ce corps deviendra ( par ce qui a été ci- devant démontré j
le mouvement curviligne Fp k.
11 est à remarquer que cette courbe Fp k est la même que
la courbe FPQ trouvée dans le Cor. 3. de la Prop. 41* Ion a
vu en effet que la force centtipete étoit en raison renversée du
cube de la distance.
»

,44 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

v U PROPOSITION X LV . PROBLÈME XXX !.


Mouvement.
p e s Corps*
On demande le mouvement des apsides dans des orbes qui approchent
beaucoup des orbes circulaires.

On résout ce Problème aríthmétiquement en faisant eníorte


qne l’orbite que décrit dans un plan. immobile lc corps qui cir¬
cule dans une ellipse mobile ( comme dans le Cor. i. ou de la
Proposition précédente ) approche de la forme de l’orbite dont on
cherche les apsides, & en cherchant les apsides de l’orbite dé¬
crite ainsi dans ce plan immobile. Or , pour parvenir à donner
aux orbites la même formé, .il faut faire en forte que les forces
centripètes qui les font décrire , étant comparées entr’elles , soient:
proportionnelles a des hauteurs égales.
figt - 104, Soit lé point la plus haute apside, écrivant Tau lieu de la plus
grande hauteur CF,A k la place d’une autre hauteur quelconque
C P ou cp , & X pour la différence C F —C P de ces hauteurs ,
la force par laquelle le corps est mû dans une ellipse révolvante
(comme dans lc Cor. z. ) autour de son foyer C, laquelle force.
F F , RG G — R F F
étoit ( dans le Cor. 2. ) proportionnelle à AA + A*

e’est-à-dire ^ & R F F deviendra , en mettant T —X


A i '• -

« . lieu de ^ . proportionnelle à * gC ~ * Ff J+ F F ~ FFX


Il faudra réduire de même toute autre force centripète quel¬
conque à une fraction dont le dénominateur soit A i , & dont les
numérateurs soient déterminés par la comparaison des termes de
même espèce. Ceci s’éclaireira par des éxemples.-
Exemple i . Supposons que la. force centripète soit uniforme ,
A3
& que par conséquent elle soit proportionnelle à ou bien (en

écrivant au numérateur T —X au lieu de A ) proportionnelle à


^ ^ FXX —Xi . en comparant les termes cor-
respondans
£LmJu

.A. S Fig . 83
£ _ ii

-Fzq. b'S

Fiq , 8j
Fiq . S6,

J? iq . 100

L ‘fy 'J *

fy J' T'
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . I+,
rcspondans des numérateurs , c’est-à-dire les donnés avec les don¬
nés , Sc les non donnés avec les non donnés , on aura/îç G —
iîF/ ’-l- TFF : T> í : — FFXi - ; TTX + ; TXX - X * 0^
: : —F F: 3— T T+ 3 T X —X 1, qui -( dans le cas oùl ’orbe appro¬
chera tellement du cercle qu’elle se confondra avec lui , ce qui
rend T égal à A & fait évanouir As.) deviendra RGG T : 5* V
— FF : —3 T 1, qui donné G G t T T '. '. F 1: réciproque¬
ment , G G : FF : : T* -3 c’èst-à-dire : : r 3: ; donc G sera à F,
c’est-à-dire l’angle VCp à l’angle VCP , comme 1 à |/ 3. Donc,
lorsque le corps dans une ellipse immobile fera en descendant de
la plus haute apside à la plus basse l’angle VCP de 180 degrés,
si on peut s’exprimer ainsi, un autre corps dans une ellipse mo¬
bile , Sc par conséquent dans l’orbite immobile dont nous traitons
ici , fera en descendant de l’apside la plus haute à la plus basse
l’angle VCp de - ; ce qui est fondé fur la similitude de l’orbe

que le corps décrit par une force centripète uniforme , & de celui
que le corps décrit dans un plan immobile en faisant ses révolu¬
tions dans une ellipse révolvante , similitude qui n’a lieu cepen¬
dant que lorsque les orbes font supposées fort approchantes des
circulaires. 1■

Le résultat de cet éxemple est donc qu’un corps , qui fe meut
avec une force centripète uniforme dans une orbite qui approche
fort du cercle , fera toujours entre la plus haute apside & la plus
basse un angle au centre de ~ -° ou de ivz ". 5j' zf. II fera le
même angle en allant de l’apside la plus haute à la plus basse;
Sc en retournant ensuite de la plus basseà la plus haute , & ainsi
de fuite à l’infini.
Exemple z. Supposons que la force centripète soit comme une

puissance quelconque de la hauteur A, telle que A ‘”” î ou n ;


72— 3 & n représentant des exposans quelconques entiers ou rompus ,
rationels ou irrationels , positifs ou négatifs, le numérateur A nou
Tome1, T
i4S PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du T —X" étant changé en une íUite iniînie par notre méthode des
MOUVEMENT n n —n
©ES CíSP *' féries convergentes deviendra T n—nXT n~ ' -\ X 1T n
z
Lcc. dont les termes , étant comparés avec les termes de l’autre
numérateur RG G —RFF 4- TFF —FFX, donnent RGG —

RFF + TFF : T ” : : - FF : - nT ”~ ' + nn ~ a XT ”~l &C. qui

devient , dans la supposition que les orbes approchent infiniment


d etre circulaires , R G G : T " : : —F Fi —n T ”” 1, ou G 1 : T ”* 1
ou G ll.F c’cst-à-dire
ainsi G est à F, ou , ce - qui revient au même , l'angle VCp esta
l’angle VCP comme 1 à \/n. C 'cíl pourquoi r angle VCP, que
le corps fait dans l’ellipfc en descendant de l’apsidc la plus
haute à la plus basse , étant dexSo 0 , l ’angle ^ C/?,que le corps
fait en descendant de l’apside la plus haute à la plus basse dans
une orbe presque circulaire décrite par une force centripète pro¬
;&
portionnelle à la puissance A n~ l , fera de y ° - par la répéti¬

tion de cet angle , le corps remontera de l’apside la plus basse à la


plus haute , & ainsi de fuite à l’infini . »
Ainsi , si la force centripète est comme la distance au centre,
jl ^
c’est-à-dire , comme A ou on aura « = 4 & y ' nzzi -, donc,
T8 •

l’angle entre l’apside la plus haute & la plus balle fera de ——


ou de 90 0 j c’est- à-dire , que le corps , après avoir fait le quart d’une
révolution , parviendra à l’apside la plus basse, & qu’après en avoir
fait un autre quart , il parviendra à la plus haute , 3c ainsi de
fuite àl ’infini , ce qui est évident par la Prop . 10. Car le corps
étant pressé par cette loi de force centripète fera fa révolution dans
une ellipse immobile dont le centre fera dans le centre des forces.
Si la force centripète est réciproquement comme la distance,
I jí 1
c’est-à-dire directement comme ou comme jjj On aura n — z,
& par conséquent l’angle entre l’apside la plus haute & la plus
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 147,
Livre
p REMI t r.
Â- ou de 117° 16*. 4 jA Ainsi lorsqu’un corps fera
basse sera de X
V 1- - 1' , 0.!
fa révolution en vertu d’une telle force , il ira , par, la répétition
continuelle de ce même angle , alternativement de l’apside la plus
haute à la plus basse, & de la plus basseà la plus haute à Tinfini.
Si la force centripète est réciproquement comme la racine quar-
rée de la onzième puilïance de la hauteur , c’est-à-dire récipro»
11

quement comme A par +, & conséquent en raison directe de


fr -? lo a '
ou de ^ T on aura n — î 6c = $60 par conséquent
le corps employera une révolution entiere à aller de l’apside la
plus haute à l’apside la plus basse r il mettra de même une seconde
révolution à aller de cette plus basse à la plus haute , & ainsi de
fuite à l’infini.
Exemple. Prenant m &c n pour les expofans quelconques des
puissances de la hauteur , & A, c pour des nombres donnés à vo¬
lonté , supposons que la force centripète soit comme - —■ -'
t w T —x mjl c t _ ~yn
c’est-à-dire »comme - - ,OB ^ ar notrc m^mc

méthode des féries convergentes) comme b T m + c T n—mb XT”

_ nt& c.
■L _ _

' ! Aï :~ ‘ “
& en comparant les termes des .numérateurs on aura , R G G
- RfF + TFF: b T ™-f c T n;T "—'- n ,c 7 j»
1-
X T m" 1-f —cXT n~\ &c. qui devient, dans la suppo¬
sition que les orbites approchent infiniment d’être circulaires,
+ :
:F lmbT m~ 1+ ncT »- 1t. ou G *: F %::
b r ™~ 14. c T? - :1: mb T m~ *+ n c T 1, ou ( en exprimant arith-
metiquement par l’unité la plus grande hauteur C V ou T)
G *• E* í t bp- ç : m b ne y d ’oû on tire GàFfC eso-a-dire , san¬
gle VCp à Fangle FCP> comme 1 L L’angle V CP\
T i>
\

i 48 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Ú v
entre sapside la plus haute Sc la plus basse dans une ellipse im¬
Mouvement
ses Corps,
mobile , étant donc de 1800, sangle FCp entre les mêmes ap¬
sides dans sorbe que le corps décrit par une force centripète
proportionnelle à la quantité ÍAl +lAl fera de i8o° va ! + _£_ _
Par le même raisonnement , si la force centripète est comme
b-A ~ cé. n., on trouvera sangle entre les apsides de 1S00 1/ ,
A J Lm b—n c’
Sc on résoudra de même le Problème dans les cas plus difficiles.
La quantité à laquelle la force centripète est proportionnelle
doit toujours fe changer en des séries convergentes dont le dé¬
nominateur íbit A r , ensuite il faut prendre la partie constante
du numérateur qui vient de cette opération , dans la même rai¬
son à son antre partie qui est variable , que la partie donnée
R GG - RFF + TFF du numérateur RGG - RFF + TFF-
FFX est à la partie variable — FFZ du même numérateur.
Négligeant alors dans la proportion les quantités qui peuvent
sêtre par la nature des orbes , Sc écrivant l'unité au lieu de T,
on trouvera la proportion de G à F.
1 . Si la force centripète est comme quelque puiflance de
Cor.

la hauteur , on peut trouver cette puissance par le mouvement


des apsides, Sc réciproquement . Supposons, par éxemple , que
tout le mouvement angulaire par lequel le corps retourne à la
même apside soit au mouvement angulaire d’une révolution,
ou de 360° comme un nombre quelconque m, à un autre nom¬
bre n , Sc qu 'on nomme la hauteur A la : force sera comme
la puissance —î de la hauteur A -, ce qui est clair par le
second éxemple.
D’oú l'on volt que cette force , en s’éloignant du centre , ne
peut pas décroître dans une plus grande raison que la raison tri¬
plée de la hauteur. Un corps qui scroit poussé pár une telle force,
Sc qui commenceroit à descendre en partant de la plus haute
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. i45>
apside n’auroit point de plus baise apside ; mais descendroit
sans cesse jusqu’au centre en décrivant la courbe dont nous
avons parlé dans le Cor. ; . de la Prop. 41. & si fa direction,
en quittant l’apside, tendoit à le faire monter , il monteroit à.
l’infiai fans avoir de plus haute apside. Décrivant alors la courbe
dont on a parlé dans le même Corollaire &c dans le Corol. 6.
de la Prop. 44. lorsque la force en s’éloignant du centre dé¬
croît dans une plus grande raison que la raison triplée de la hau¬
teur , le corps en partant de l’apside, s’il commence à descen¬
dre ou à monter , descendra jusqu’au centre , ou montera à Tin-
fini ; mais si la force , en s’éloignant du centre , décroît dans
une raison moindre que la raison triplée de la hauteur , ou croît
dans une raison quelconque de la hauteur , le corps ne descen¬
dra jamais jusqu’au centre ; mais il ira alternativement de-l’ap-
side la plus haute à la plus basse: & réciproquement , si le corps
monte & descend alternativement dune apside à l’autre sans
toucher jamais le centre , la force , en s’éloignant du centre,
augmentera , ou bien elle décroîtra dans une raison moindre que
la raison triplée de la hauteur : & plus le corps retournera vîte
dune apside à l’autre , plus la raison des forces s éloignera de
cette raison triplée ; ensorte que si le corps en 8 OU4 ou 2 ou
1 révolutions , part de la plus haute apside, & y retourne par
une ascension & une descension alternative ; c’est-à-dire , si m :

n î: 8 ou 4 ou 2 ou 1-j-: 1, & que par conséquent — 3 ait


i r 1• 4
pour valeur 6+""r ou j6” 3ou T ou "» 3la: force sera com-

me A 6+“ 3ou A ií "~i ou A~T~‘Ì ou A » “ 3;c ’est-à-dire , ré¬


ciproquement , comme A , ~Tïo \iA ì ~' ~ oìía î •“ *
ou A ’“
Si le à la
corpsà chaque révolution retournoit même apside
- i —A-
immobile , on auroit m : n ;1: : 1, donc A AA iSc
par conséquent les forces décroîtroient en raison doublée de la
ry-o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D u
MOUVEMENT
hauteur , comme il a été démontré précédemment. Si le corps
MOUYEMtNl j «
BBS Corps, dans les trois quarts , ou 11les deux tiers
. «
, ou le tiers , ou le quart
d'une révolution retourne à la même apside, on aura m : n : : ^
ou
J nn
-f—ou ou —y:î , donc A “»»9* !—A T ""3ou A +9—.
ou '’ A
— z

I &■î
ou A par > & conséquent la force sera réciproquement
comniei » ou A t , ou directement comme A 5ou A' 1. Enfin
fi le corps a fait une révolution entière , Sc trois degrés
de
plus lorsqu’il revient à la plus haute apside d1où il étoit parti,
Sc que par conséquent cette apside faste à chaque
révolution du
corps trois degrés dans le même sens que ce corps , on aura,
n »
m : n j: : S$° : ; 6o° ou : : î zî : î zo qui donne A ~^ ~“s—A+zs>î z3
* c4j,,
Sc par conséquent la force centripète fera
réciproquement comme
A '+c4i, ou réciproquement comme A 1~ à peu près. La
force
centripète décroît donc dans une raison un peu plus grande que
la raison doublée , mais qui approche 59 - fois plus près
de cette
raison que de la triplée.
Cor. z Ainsi, si le corps , par une force centripète qui
íòit ré¬
ciproquement comme le quarré de la hauteur , fait fa révolution
dans une ellipse qui ait son foyer dans le centre des forces, &
qu’à cette force centripète on ôte ou on ajoute une force
nou¬
velle quelconque ; on peut connoître ( par l' éxemple 3) le mou¬
vement des apsides causé par cette force nouvelle : Sc récipro¬
quement.
Si , par exemple , de la force Par laquelle le corps fait fa
révolution dans une ellipse , on ôte une nouvelle force exprimée
par cA, la force restante fera alors comme —-- -- ce qui
donnera ( exemple 3) b=1 , m =1 , & n —4 ; & dans cette sup¬
position sangle de la révolution entre les apsides fera de 1S0®
./I —c
I —4 c
Supposé que cette nouvelle force soit de 357. 45 parties , moi n-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , fi
drc que la première par laquelle le corps fait fa révolution dans
une ellipse j c’est- à-dire , que c _ T‘°°T lorsque J ou T = i 1s a

quantité i8û | / ~ — - deviendra alors zSo \/ ffffj -, ou 180 . 76a ; »

c’est-à- dire , 1800 4 / 44 " . Donc , dans cette hypothèse , le


corps parviendra de l’apside la plus haute à la plus basse par
un mouvement angulaire de iSo u 4 j ' 44 " &c par la répétition
de ce mouvement il continuera à aller d’une apside à l’autre »
l’apside la plus haute ayant pendant chaque révolution un mou¬
vement angulaire de i Q- 31' 2,8" en conséquence , ce qui est à
peu près la moitié du mouvement de l’apside de la lune.
Nous avons traité jusqu ’à présent des mouvemens des corps
dans des orbites dont les plans passent par le centre des forces :
nous allons à présent éxaminer leurs mouvemens dans des plans
excentriques . Nous nous conformerons en cela aux Auteurs qui
ont traité du mouvement des graves ; ces auteurs ayant coutume
de considérer l'ascension & la desccnsion des poids , par des plans
quelconques donnés , tant obliques que perpendiculaires . Nous
supposerons que les plans fur lesquels font les corps poussés par
des forces quelconques soient parfaitement polis ; & même au
lieu des plans fur leíquels les corps s’appuyent , & qu ’ils pres¬
sent , nous supposerons ici d’autres plans qui leur soient paral¬
lèles , & dans lesquels les centres des corps se meuvent & dé¬
crivent les orbites par leur mouvement . Nous irons plus loin,
nous déterminerons par la même loi les mouvemens des corps
dans les superficies courbes.
iyi PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv
MOUVEMENT
tts Corps,
DIXIÈME SECTION.
K.

Du mouvement des corps dans des superficies données , & des


oscillations des corps suspendus par des fils.

PROPOSITION XLVI PROBLÈME XXXII.


Une loi quelconque de forces centripètes étant donnée, on demande,
en supposant la quadrature des courbes, le mouvementd?un corps
qui part d.'un lieu donné, avec une vitesse donnée, &suivant une
droite donnée sur un plan quelconque qui ne passe pas par le centre
des forces.
Fig . 100»
Soit S 1c centre des forces , 5 C la . plus petite distance de ce
centre an plan donné , P un corps partant du lieu P suivant
une droite P Z, Q le même corps qui se meut sur le plan donné
dans la trajectoire cherchée P Q R. Cela posé, fi on tire C Q,
QS, que fur Q S on prenne Sproportionnelle
^ à la force cen¬
tripète qui tire le corps vers le centre S, & qu’on mene FT
parallèle à C Q & qui rencontre S C en T la : force 5 V fe dé¬
composera ( Corel. z. des loix ) dans les forces ST , T F ,- def-
quelles S T, tirant le corps suivant une ligne perpendiculaire au
plan , ne change rien à son mouvement dans ce plan. Mais l’au-
tre force T V agistànt parallèlement au plan , tire le corps di¬
rectement vers le point C donné dans le plan , & l’oblige par
conséquent à se mouvoir dans ce plan dc la même manière
que íì la force S T n ’éxistoit pas, & que le corps tournât au¬
tour du centre C dans une espace libre par la seule force T F,
Or la force centripète T F, par laquelle le corps Q tourne au¬
tour du centre donné C dans un espace libre , étant donnée , il est
clair que la trajectoire P Q R que le corps décrit , le lieu Q dans
lequel il fe trouve dans un temps quelconque donné , & fa vitesse
dans
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
lieu Q font aufíì donnés; par la Prop. 41.
dans cc Sc réciproque- —TïTIT
ment. C. Q. F. T. !lEVUI
PROPOSITION XLVII . THÉORÈME XV.
La foret centripète étant supposée proportionnelle à la disante au
centre, tous les corps qui font leurs révolutions dans des plans quel¬
conques décriront des ellipses, & les temps de leurs révolutions se¬
ront égaux; & les corps qui décriront des lignes droites dans cette
hypothèse oscilleront alors, & employtrom toujours le même temps
dans ces oscillations quelles qu' elles soient,
Car , les choses restant comme dans la Prop. précédente , la f%. ,c<t.
force S F par laquelle le corps Q est tiré vers le centre S en
faisant sa révolution dans le plan quelconque P QR, est com¬
me la distance 5"Q ; Sc par conséquent à cause des proportion¬
nelles S F Sc S Q , T F Sc C Q j la force T F, par laquelle le
corps est tiré vers le point C donné dans le plan de sorbe , est
comme la distance C Q. Les forces qui tirent vers le point C
les corps qui sont dans le plan P (j R sont donc , eu égard aux
distances, égales aux forces par lesquelles les corps font tirés
de toutes parts vers le centre S ; &c par conséquent ces corps
employeront les mêmes temps à décrire les mêmes figures, soit
dans le plan quelconque P Q R autour du point C, ou dans
des espaces libres autour du centre S ;donc , par le Cor. r . de
îa Prop. 10. & par le Cor. 2. de la Prop. ; 8 , ils décriront des
ellipses dans ce plan autour du centre C , ou bien ils acheve-
ront leurs périodes d’alléc Sc de retour dans des lignes droites
menées dans ce plan par le centre C, Sc cela dans des temps qui
seront toujours égaux. C. Q. F. D.
S CH O L l
4

La deseenfîon &r l’aícenfion des corps dans des superficies cour¬


bes sc peuvent traiter de la même maniéré que. les-mouvement
dont on vient de parler ..Imaginez qu’une ligne courbe décrite;
Tome L Y
i j4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do dans un plan tourne autour d’une ligne droite de ce plan , ôc
MOUVEMENT
vL s Corps. que par ce moyen elle forme une surface courbe : ffi un corps
vient à fe mouvoir de maniéré que son centre soit toujours dans
cette surface , &T qu’en y oscillant , il sc trouve toujours dans
un même plan, passant par Taxe de rotation , la courbe qu’il dé¬
crit alors fera égale à celle dont la révolution a produit la sur¬
face ; &r ainsi il suffira d’éxaminer les mouvemens qui peuvent
être éxécutés dans cette courbe.
PROPOSITION XLVIII . THÉORÈME XVI.

Si on fait rouler un cercle sur la convexité d ’une sphere dans le plan


d 'un grand cercle de cette sphere , Varc de la cyclo i'de ou épicycloîde ,
décrit pendant ce mouvement , & compris entre le point de contact
du cercle roulant dans fa premìere position , 6- le point où ejl arrivé
ce point de contact âpres un temps quelconque , a pour mesure une
ligne qui est au double du sinus verse de la moitié de l ’arc du cercle
roulant dont tous les points ont été appliqués fur la circonférence
du grand cercle pendant le roulement , comme la somme des diarné~
tres de la sphere & du cercle est au demi diamètre de la sphere.

PROPOSITION XLIX . THÉORÈME XVII.

Si on sait rouler un cercle dans la concavité d ’une sphere dans le plan


d ’un grand cercle de cette sphere , l 'arc de cycloide ou d 'épicycloîde ,
décrit pendant ce mouvement , & compris entre le point de contact
du cercle roulant dans fa premier t position , & le point où ce point
. de contact est arrivé après, un temps quelconque, a pour mesure une
ligne qui ejl au double du sinus verse de la moitié de l arc du cercle
roulant dont tous les points ont été appliqués fur la circonférence
du grand cercle pendant le roulement , comme la différence des dia¬
mètres de la sphere & du cercle au demi diamètre de la sphere.

,z. I07.&108. Soit AB L la sphere, C son centre , BPF le cercle roulant,


E le centre de ce cercle, B le point de contact, & Pie pointau-
quel le point du contact est arrivé après Inapplication successive
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 5î
dc tous les points de Tare B P fur l’arc de grand cercle AP, il Livre

s’agit de prouver que Tare de cycloïde A P , décrit pendant cc mou¬ premier.

vement , a pour mesure une ligne qui est au double du sinus verse
de Tare ~ B P comme i CE à CB.
Ou point F, o ù CE rencontre le cercle roulant , tirez au kiZ.io/ . k ioS.
point P la droite F P menez
& la tangente F H. Tirez ensuite
de P les droites B P , P E , CP Sc la tangente P H. Abaissez
de F fur CP la perpendiculaire FF , Sc du point G où cette
perpendiculaire rencontre P H, ainfi que du point H concours
des tangentes P H , F H, menez G I Sc HK perpendiculaires à
F P. Enfin du centre C Sc d ’un intervalle quelconque Co, dé¬
crivez Tare 7iom, & du centre F Sc de l’intervallc Fo, décri¬
vez I’arc oq qui coupe en q la ligne F P prolongée . Cela fait,
il est aisé de remarquer que comme le cercle , en avançant,
tourne toujours autour du point de contact B , la droite j? P est
perpendiculaire à la cycloïde AP, par & conséquent que la
droite F P touche cette courbe au point P ;le rayon du cercle
nom , étant augmenté ou diminué peu à-peu , égalera enfin la li¬
gne CP , Sc parce que la figure évanouissante Pnomq Sc la
figure PFGFI sont semblables, la derniere raison des petites
lignes évanouissantes P m, P n , P o, P q , c’est-à-dire , la raison
des changemens momentanés de la courbe A P , de la droite CP ,
de Tare circulaire B P , & de la droite F P , fera la même que
celle des lignes P F , P F , PG , PI respectivement. Mais com¬
me F F est perpendiculaire fur C F , Sc F PI fur CF , Sc que par
conséquent les angles HFG , FCF font égaux ; que de plus
l 'angle FHG à ( cause des angles droits F Sc P du quadrila¬
tère HFEP) est égal à l’angle CEP , les triangles FGH , CEP
feront semblables; ce qui donnera G H : H Fou H P Sc KI • K P
’. '. EPx CE ; d’oú l’on tire CB : E C : : PI : PK , Sc par consé¬
quent CB x ce P; ; / : P F , : .- P q - P m. Donc le décrément
de la ligne F P c, ’est-à-dire , lïncrément de la ligne B F —F P
est à l’incrément de la ligne courbe A P dans la raison donnée
V ij
r;6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
*JI" .. ■*" " de CB k z CE, d’où il suit, par le Cor. du Lemme 4. que
■ les Ion-
*D u 1
mouvement gueurs entieres B V—VP &: A P sont dans la même raison.
v£8 ' Maintenant il est clair qu’en prenant B V pour rayon , VP est
le cosinus de sangle BVPo \x \ BEP , &c B V —Vp i e sinus
verse du même angle : donc dans le cercle dont le rayon est
. 107
Jfig •
. &108 p V , BV —VP fera le double du sinus verse de l'arc ~ B P t
donc A P est au double du sinus verse de l’arc ~ B P, comme
z C E k C B. C . Q. F. D.
Nous nommerons la ligne A P considérée dans la premiere
&
Proposition, cycloide extérieure,celle qui est considérée dans
la derniere , nous la nommerons cycloïde intérieure.
Cor. 1. Si on décrit une cycloide entiere A S L, qu & ’on la
coupe en deux parties égales en A, l’arc P S fera k VP ( double du
sinus de sangle FBP pour le rayon E B ) comme zCEkCB,
& par conséquent en raison donnée.
Cor. z. Et le demi périmètre de la cycloïde A S sera égal à la
ligne droite qui est au diamètre B V du cercle , comme z CE k CB.
PROPOSITION L. PROBLÈME XXXIII.

Faire qu’un corps suspendu par un fil oscille dans une cycloïde donnée.
fì| . ic9. Etant donnée la cycloïde intérieure Q R S coupée *en deux
moitiés au point R , & rencontrant par ses deux extrémités Q &c S
la superficie du globe Q V S au dedans duquel elle a été dé¬
crite , soit tirée de R au centre C de ce globe la droite C R
qui coupe en deux parties égales l’arc Q A en O , & quî soit
prolongée en A ;ensorte que CA : C O : : CO : C R. Du centre C
& de sintervalle C A soit décrit ensuite un globe extérieur
&
D A F, par le moyen de ce globe & du cercle dont le dia¬
mètre est AQ, soient tracées deux demi cycloïdes A Q , AS,
lesquelles touchent le globe intérieur en Q & en S , &c rencon¬
trent le globe extérieur en A. Cela fait , si de ce point A, on
suspend le corps T par un fil A P T dont la longueur soit égale
à A R , & que l’on fasse osciller ce corps entre les demi cycloï-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i (7
des A Q , A S ; ensortc que toutes les fois que le pendule s’éloi- L, vRE
gnera de la perpendiculaire A R, la partie superieure A P de ce pREMIER *
fil soit appliquée à la demi cycloïde A.P S, tandis que le reste "
P T de ce fil demeure étendu en ligne droite , la ligne décrite
par le corps T , pendant ces oscillations, fera la cycloïde donnee
QRS. C . Q. F. F.
Car tirant du centre C au point F, où le fil rencontre le cer¬
cle QOS, le rayon C F , 6c élevant des extrémités P & T de la
partie droite P T du fil les perpendiculaires P B , T W, qui ren¬
contrent la droite CFea B ôc en W, il est clair , par la con¬
struction & la formation des figures semblables AS , S R, que
ces perpendiculaires P B , TW couperont fur C F les intervalles
F B , F W égaux aux diamètres O A , OR des cercles roulans
de ces deux cycloïdes. Donc T P est à F P ( double du sinus de
l'angle F B P pour le rayon { B F) comme B W à B V, ou
comme AO -\ - 0 R %AO s c ’est- à - dire , ( à cause que CA est
proportionnelle àCO,CO à CH, & A O à O R) comme CA +
C O à C A, ou bien encore , en coupant B F ca deux parties éga¬
les au point E, comme z CE à C B. De -là il fuit , par le Corel. r.
de la Prop. 49. que la partie droite P T du fil est toujours égale à
l'arc P S de la cycloïde , ôc que tout le fil A P T est égal à l’arc
APS moitié de la cycloïde , c’est-à-dire (Cor. z. de la Prop. 49. )
, &
à la longueur A R réciproquement , si on suppose que le fil
demeure toujours égal à A R , le point T se mouvera dans la cy¬
cloïde donnée Q R S. C . Q . F. D.
Cor. Le fil A R est égal à la demi-cycloïde A S, par& con¬
séquent il a au demi-diamétre A C du globe extérieur la même
raison que la dcmi-cycloïde S R , qui est semblable à la premiere
AS, au demi-diamétre CO du globe intérieur.
i 58 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv PROPOS ITION LI . THÉORÈME XVIII.
MOUVEMENT
DES C ORï
Si on supposé que le corps T , oscillant comme on vient de Vexpliquer
Fîg. no. dans la cycloïde Q R S } soit animé par une force centripète ten¬
dante au centre C , ct agissant proportionnellement à la distance au
centre, ct qu’il n 'éprouve faction d'aucune autre force , les oscilla¬
tions 'de ce corps , quelqu'inégales qu elles soient , seront de même
durée.

Fig.no. Puisque la force centripète qui pouffe le corps T vers C est


comme la droite CT, il est clair , par le Cor. 1. des loix du
mouvement , qu’en abaissant C X perpendiculaire fur la tan¬
gente T X de la cycloïde , cette force T C sc résoudra dans.
les deux forces CX, TJ , defquelles CX agissant suivant la di¬
rection P T ne fait d’autre effet que de tendre le fil P T , te est
entièrement détruite par la résistance de ce fil; maisTautre force
T X, poussant le corps transversalement , c’est-à-dire vers AT, ac¬
céléré directement son mouvement dans la cycloïde ; & il est
clair que l’accélcration de ce corps , étant proportionnelle à cette
force accélératrice , est à chaque moment comme la longueur
TX -, c ’est-à-dire, à cause que CV , WV sont données, te que
T X , T W leur íbnt proportionnelles , comme la longueur TW ,
ou , ce qui revient au même , par le Cor. 1. de la Prop. 45.
comme la longueur de Tare T R de la cycloïde.
Deux pendules A P T , A p t étant donc inégalement écartés
de la perpendiculaire A R abandonnés
, & à eux - mêmes en
même temps , auront toujours des accélérations qui feront Com¬
me les ares TR , t R à décrire. Or les parties décrites dans le
commencement du mouvement font comme les accélérations,
c’est-à-dire , comme les arcs entiers , te par conséquent les par¬
ties qui restent à décrire te les accélérations suivantes qui sont
proportionnelles à ces parties sont aussi comme les arcs entiers,
te ainsi de fuite. Donc les accélérations, Le par conséquent les

vitesses produites , les parties décrites par ces vitesses, te les


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. lf9
parties à décrire feront toujours comme les arcs entiers ; mais ■■■.
fi les parties à décrire gardent toujours entr ’elles la me me raison ,
elles s’évanouiront ' en même temps ; c’est-à- dire , que les deux jjo
corps osoillans arriveront en même temps à la perpendiculaire
A R . Et réciproquement , les ascensions des pendules perpendicu'
laires faites d’un mouvement rétrograde le long des mêmes arcs
cycloïdaux , & à compter du lieu le plus bas R seront retar¬
dés à chacun des lieux par les mêmes forces qui accèléroient
leurs defeensions , ensorte que les vitesses des ascensions & des
defcenfíons faites par les mêmes arcs feront égales , & que les
temps de ces defeensions &c de ces ascensions seront auffi égaux.
Or comme les deux parties R S A& Q de la cycloïde qui sont
placées des deux côtés de la perpendiculaire sont semblables &
égales , les deux pendules auront donc leurs oscillations entieres
isochrones , ainsi que leurs demi - ofcillations . C. Q . F . D.
Cor. La force par laquelle le corps T est accéléré ou retardé

dans un lieu quelconque T d ’une cycloïde est à tout le poids


de ce même corps dans le lieu le plus élevé S ou Q comme , l’arc
T R de la cycloïde à*Tarc S R ou Q_R de la même courbe.
PROPOSITION LII . PROBLÈME XXXIV.

Trouver les vítejfes des pendules dam chaque point des arcs qu ils dé¬
crivent , & les temps qu ils employent tant à parcourir ces arcs
entiers que leurs parties quelconques.
D ’un centre quelconque G de & l’intervalle G H égal à l’arc F;g, m,& Ilx
R S de la cycloïde , décrivez le demi cercle H K M coupé en
deux parties égales par le demi diamètre G K. Imaginez ensuite
que pendant que le corps T part de S pour aller vers R , un corps
L parte de H pour aller vers G en éprouvant f action d’une force
proportionnelle à la distance à ce centre , & égale en Hì* la force
que le corps T a en S vers le centre C.
Comme les forces qui sollicitent ces corps sont égales dans le
commencement , & quélscs sont toujours proportionnelles aux
,6o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
' espaces T R &c L G à décrire , elles feront par conséquent éga-
,r. wcf « .. IeS dans i es lieux T & L cn Opposant TR - LG }ainsi il est
- clair que ces corps décriront les espaces égaux ST , H L dans
FJg.m. iii. je conime0C ement. Donc ces corps continuant à être sollicités
également dans la fuite , ils continueront aussi à décrire des es¬
paces égaux. C’est pourquoi , par la Prop. 38. le temps dans le¬
quel le corps décrit Tare S T fera au temps dune oscillation,
comme Tare HI, qui exprime le temps que le corps H employé
à arriver en L, est à la demie circonférence H K M qui repré¬
sente le temps que ce corps H employé à arriver en M. Et la
raison de \/ S R 1— T R 1à S R exprimera celle de la vitesse
du pendule en T à sa vitesse cn R, à cause que cette raison est
la même que celle de la vitesse du corps H au lieu L à fa vi¬
tesse au lieu G, que& ces dernieres vitesses font comme les
incréments des lignes H L , HG, pendant des fluxions de temps
égales , ou , ce qui revient au même , pendant les fluxions éga¬
les des arcs HI , H K.
De plus , à cause que dans des oscillations par des arcs moin¬
dres que la cycloïde entiere , les arcs décrits cn temps égaux
font proportionnels aux arcs entiers de ces oscillations, il est
clair que , quelles que soient ces oscillations, on aura toujours
pour un temps donné les vîteflès & les arcs décrits. Ce qui!
falloit premierement trouver.
Supposez à présent que des corps suspendus à des fils oscil¬
lent dans des cycloïdes différentes, décrites dans l’intérieur de
globes différens dont les forces absolues soient différentes : si on
appelle F' ìz force absolue d’un globe quelconque Q OS, la force
accélératrice , qui agit fur le pendule dans la circonférence de ce
globe au lieu d’où le pendule commencé à tomber , fera comme
la distance au centre du globe , & comme la force absolue con¬
jointement , c’est-à-dire , comme COx V. Donc la petite ligne
décrite H Y dans un instant donné , qui doit etre proportionnelle
à cette force , fera aussi comme C O x .V.
Mais:
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 161 —
Mais cn élevant la perpendiculaire Z Y qui rencontre la cir- pVimVe*.
conférence en Z , Parc naissant H Z qui est proportionnel à — — —
y/ G Hx H Y représente cet instant donné , donc cet arc nais.
íant est comme y/ G Hx C O x V , Sc par conséquent le temps
dune oscillation entiere dans la cycloïde Q R S lequel
( temps est Fig<
directement comme la demie circonférence H K M qui représente
cette oscillation entière Sc inversement, comme l’arc H Z qui repré¬
sente de même l’instant donné ) devient comme G H directement
Sc \/ G HxC O xV inversement , c’est-à-dire , à cause des é»a-
SR 6
Ics G H Sc S R , comme y/ ^ ^ ou > , par le Cor. de la Pro-
AD
position ; o. comme V Donc , dans toutes les cycloï-
des Sc dans tous les globes , les oscillations produites par des for¬
ces absolues quelconques font en raison composée de la raison
sous-doublée directe de la longueur du fil , Sc des raisons sous-
doublées inverses de la distance entre le point de suspension Sc
le centre du globe , Sc de la force absolue du globe. C. Q. F. T.
Cor. i . On peut par ce moyen comparer le temps qu’un corps
met à osciller avec celui qu’il mettroit à faire une révolution
autour du même centre de forces , ou à descendre en ligne
droite vers ce centre . Car si, on fait le diamètre du cercle qui
décrit la cycloïde dans le globe égal au demi diamètre de ce
globe , la cycloïde deviendra une ligne droite qui passera par
le centre du globe , ensorte que l’oscillation se changera alors
en un mouvement d’ascension & de descension dans cette droite :
Sc par le second cas de cette proposition , le temps de cette deí-
cension Sc de cette ascension perpendiculaire , ainsi que le temps
qui lui est égal , dans lequel le corps ^en tournant uniformément
autour du centre du globe à une distance quelconque , décrit
tine moitié de ía révolution., est au temps d’unc oscillation dans
la cycloïde QRS comme i à y/
Cor. 2. On tire auflì de-là ce que Wrtn Sc Hughens ont trouvé
TomeL X
i6r. PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dusur la cycloïde ordinaire . Car si le diamètre du globe est au-
^mouvement
,g ment£ ^ i >ingni ^ fa superficie se changera en un plan , la force
centripète deviendra uniforme 6c dirigée suivant des lignes per¬
pendiculaires à ce plan , & notre cycloïde ne fera plus que la
cycloïde ordinaire . Dans ce cas , la longueur de l’arc de cy¬
cloïde , compris entre ce plan & le point décrivant , deviendra
égale, au quadruple du sinus verse de la moitié de Tare du cercle
roulant compris entre ce même plan & le point décrivant,
Fig. m . w*, comme Wren l 'a trouvé : & le pendule suspendu entre deux cy
cloïdes oscillera dans une cycloïde semblable &c égale en em¬
ployant toujours le même temps , quelques inégales que soient
ces oscillations, ainsi que l'a démontré Hughens. Enfin le temps
de ces oscillations fera celui qu ’Hughens a déterminé.
On peut appliquer les propositions qu’on vient de démontrer
au système actuel de la terre , car les doux des roues qui rou¬
lent fur la surface de la terre décrivent des épicycloïdes exté¬
rieures ; Sc les pendules qui scroient suspendus au dedans de la
terre dans des cavernes entre deux arcs depicycloïdes intérieu¬
res feroient des oscillations isochrones. Car , comme on le verra
au troisième livre , la gravité qui agit au dessus de la terre en
raison renversée du quarté des distances agit au dedans en rai¬
son de la simple distance au centre.
PROPOSITION LIII . PROBLÈME XXXV.
En supposant la quadrature des courbes, trouver les forces par lesquelles
les corps feront toujours des oscillations isochrones dans des
courbes données.

Fig. nj. Le corps T oscillant dans une ligne courbe quelconque STRQ,
dont Taxe A R passe par lé centre C des forces ; soit tirée TX
qui touche cette courbe dans le lieu quelconque T , & soit pris
fur cette tangente TX l ’intervalle T F égala Tare TR , ce qui
ne demande autre chose que la quadrature des courbes. Soit
élevée ensuite fur la tangente la perpendiculaire Y Z, laquelle ren-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , 6; BBS1BKœiBS,
contrant en Z la droite C T donnera T Z pour exprimer la force mu
centripète cherchée . C. Q. F . T. >tl! "-
Car si la force T Z par laquelle le corps est tiré de T vers Fig. u *.
C est décomposée dans les forces T Y , Y Z la , partie YZ tirant
le corps dans la direction du fil P T ne change rien à son mou¬
vement ; mais l'autre force T Y accélérera ou retardera directe¬
ment son mouvement dans la courbe STRQ. Ainsi , puisque
cette force est comme Tare T R k décrire , les accélérations ou
retardations du corps dans deux oscillations de différente éten¬
due seront toujours , dans les parties à décrire supposées pro¬
portionnelles , comme ces parties , &r il arrivera par conséquent
que ces parties seront décrites -en même temps. Or les corps
qui décrivent dans des temps égaux des parties toujours pro¬
portionnelles aux tous , décrivent auffi les tous en temps égal.
C. Q. F. D.
Cor. i . Donc si un corps T qui pend à un fil rectiligne A T Fîg . n 4.

attaché au centre A décrit l’arc circulaire S T R Q , &c que


dans le même temps il soit poussé en en bas suivant des lignes
parallèles par quelque force qui soit à la force uniforme de la
gravité , comme l’arc T R k ion sinus T N ; les temps de cha¬
cune des oscillations feront égaux. Car k cause des parallèles
T Z , A R, les triangles A T N , ZTY seront semblables ; & par
conséquent on aura T Z : A T T : : Y : T N , c’est-à-dire , que si
la force uniforme de la gravité est exprimée par la ligne don¬
née A T, la force T Z par laquelle les oscillations deviennent
'isochrones fera à la force de la gravité A T comme l’arc TR
égal à T T est à son sinus T N.
Cor. z . Et par conséquent dans les horloges, si les forces im¬
primées au pendule par la machine pour conserver le mouve¬
ment peuvent être tellement combinées avec la force de la gravite,
que la force totalè qui pouffé le corps en en bas íoit toujours com¬
me la ligne qu’on a en divisant le rectangle sous l’arc TR ôc le
rayon A R par le sinus T N., toutes les oscillations feront isochrones,
X ij
r§4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
PROPOSITION LIV. PROBLÈME XXXVI.
MOUVEMENT ®
ses Corps»
En supposant la quadrature , des courbes , trouver les temps dans lesquels
les corps montent & descendent dans des courbes quelconques par une
force centripète quelconque , ces courbes étant décrites dans un plan
qui p aJse p &r le centre des forces .

Fíg. n j. Le corps tombant d’un lieu quelconque S le long de la courbe


quelconque S T t R donnée dans un plan qui passe par le centre
C des forces , soit tirée C S que l’on suppose divisée dans un nom¬
bre innombrable de parties égales telles que D d. Du centre C
&: des intervalles CD , Cd soient décrits les cercles D T , d t qui
rencontrent la courbe ST t R en T &c en t }la Prop. 39. appren¬
dra à trouver la vîtefle en un point quelconque T en employant
la loi de la force centripète donnée ôc la distance du centre C
au point S d’où la chute a commencé. Mais le temps dans lequel
le corps décrit la petite ligne T t est en raison directe de la. lon¬
gueur de cette petite ligne , c'est-à-dire , de la sécante de l’anglc
t T C , & en raison inverse de la vitesse . Donc si on éléve aa
point D perpendiculairement
& à CS l ’appliquée D N propor¬
tionnelle à ce temps , l’aire DNnd, c ’est-à-dire D N x D d t
à cause de la donnée D d, sera aussi proportionnelle à ce même
temps , & par conséquent la courbe P Nn, lieu des points N t
donnera par son aire S Q P N D comprise
( entre l’asymptotc
S Q perpendiculaire à C S, Taxe l ’appli quée DN, &
Tare
infini N P ) le temps que le corps S a employé à aller de S en T.
C. Q . F. T.

PROPOSITION LV. THÉORÈME XIX.


Si pendant qu un corps qui tend vers un centre de forces se meut libre•
ment sur une surface courbe quelconque dont Taxe passe par ce centre ,
on imagine sur un plan perpendiculaire à cet axe une courbe qui
soit la projection octogonale de la premiere , <S* qui soit parcourue
È>E LA PHILOSOPHIE NATURELLE. r<íj _ _
par un point qui réponde continuellement au corps mû fur la surface , livre
u point décrira des aires proportionnelles aux temps«, _ __ ______
Soit B K L la superficie courbe ; Tic corps qui fait sa révolu- r -x. n/.
tion dans cette superficie ; S T R la trajectoire qu’il y décrit ;
5 le commencement de cette trajectoire ; O M K Taxe de la
superficie courbe ; T A" la droite tirée perpendiculairement du.
lieu T sur l’axe ; O P égale à T A' sa projection sur le plan
A P O perpendiculaire à Taxe K O ; A P la projection de la tra¬
jectoire décrite dans ce même plan par le point P répondant au
corps T ; A le commencement de cette projection répondant aú
point S ;T C la droite menée du corps au centre ; T G la partie
de cette droite proportionnelle à la force centripète qui pousse
le corps vers le centre C-, T M la ligne droite perpendiculaire
à la superficie courbe ; TI la. partie de cette ligne proportion¬
nelle à la force par laquelle le corps presse cette superficie ,
6 en est réciproquement pressé vers M ; P T F la. droite paral¬
lèle à Taxe &c qui passe par le lieu T ; G F , HI les droites abais¬
sées perpendiculairement des points G èc I fur cette parallèle
P H T F. Cela posé , je dis que l’aire A O P décrite par le point
P autour de O depuis le commencement du mouvement est pro¬
portionnelle au temps.
Car la force T G (par le Cor. 2. des loix ) se décomposera
dans les forces TF t FG\ la
& force TI dans les forces TH , HI: Fi s-
mais les forces TF, T ^ agissant dans la direction P F perpen¬
diculaire au plan A O P ne changent le mouvement du corps
T que dans le sens perpendiculaire à ce plan. Ainsi donc la par¬
tie de son mouvement qui se fait dans le sens du plan , c’est-
a-dire , le mouvement du point P par lequel la projection A P
de la trajectoire est décrite , demeure le même qu’il seroit , si les
forces FT , T H étoient supprimées , & que les seules forces
FG , HI agissent fur le corps , c’est-à-dire , le même qu’il seroit,
si le corps décrivoit la courbe A P dans le plan A 0 P , par une
force centripète qui tendit au centre O , & qui fut égale à la
166 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
' """ somme des forces FG , HI ;mais une telle force par la Prop. I.
,£ ero-t âécrire au corps Taire A O P proportionnelle au temps.
jMouyement
■ “ Donc , &rc. C. Q. F. D.
Rg- us , Cor. Par le même raisonnement , si un corps quelconque étoit
sollicité par des forces qui tendissent vers deux ou plusieurs centres
&
situés dans une même ligne droite donnée C O qu ’il décrivit
"dans un espace libre une courbe quelconque ST, l ’aire A OP
seroit toujours proportionnelle au temps.
PROPOSITION LVI . PROBLÈME XXXVII.

Supposant la quadrature des courlis, & connoisfant la loi de la foret


qui. tend vers un centre donne dans Vaxe d'une surface courbe quel¬
conque, on demande la trajecloire décrite sur cette surface par un
corps pouffé suivant une vitesse 6 * une direclion quelconque,

.
Fig. 117 Les mêmes choses que dans la Proposition précédente & que
le corps T parte du lieu donné S suivant une direction & avec
une vitesse donnée ; que T soie le lieu où ce corps cil arrivé après
un temps quelconque ; T t le petit arc parcouru pendant un
instant donné , P p fa projection fur le plan BDO c, ’est-à-dire,
une petite partie de la projection A P p de la trajectoire fur ce
plan i la petite ellipse p Q la projection du cercle Récrit fur la
surface courbe du centre O ôc du rayon T f , O p le rayon tiré
du centre O au point p.
II est clair que la vitesse du corps T au point quelconque T
fera donnée par la hauteur T C, ou , ce qui revient au même,
par le rayon O P de la projection de la trajectoire , & que la
grandeur des axes de la petite ellipse p Q ne dépendra non plus
que de la même ligne. Donc à cause que le secteur P Op est
proportionnel au temps , on connoîtra le point p intersection de
cette ellipse & de Op , cest-à-dire , queia position d P p, ou,
ce qui -revient au même , le sinus de sangle p P O ne dépçndra
encore que de O P. Or la relation connue entre Op & le sinus
de p P O donnera facilement la projection A P en employant la
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ï(j7
construction des courbes de la Prop. 41. & k projection A P SSSSS23
, r Lmî , . ,,
étant connue donne tout de fuite la trajectoire deraandee. premier.
— — ‘i 11 Fig . u7.

ONZIEME SECTIO N. .
Du mouvement des corps qui s"
1attirent mutuellement par díl
forces centripètes.
J’ai traité jufqu’ici des mouvemens des corps attirés vers un
centre immobile , tel qu’il n en existe peutêtre aucun dans la
nature ; car les attractions ont coutume de se faire vers des corps»
Sc les actions des corps qui attirent Sc qui font attirés
font tou¬
jours mutuelles Sc égales par la troisième loi. Si on ne consi¬
dère , par exemple , qûe deux corps , ni le corps attiré , ni lé corps
attirant ne feront en repos ; mais ils feront l’un & l’autre , par leur
attraction mutuelle , ( selon leCorol . 4. desLòix ) leur révolution
autour de leur centre commun de gravité ; s’il .y a plusieurs corps
qui soient tous attirés vers un seul qu’ils attirent auífi, ou bien
qui s’attirent tous mutuellement , ils doivent se mouvoir en-
tr’eux de forte que leur centre commun de gravite soit en repos,
ou qu’il se meuve uniformément en ligne droite.
Je vais expliquer, les mouvemens produits par ces forces que
je nomme attrsDons , quoique peut-être je deuífe plutôt les ap-
peller impulsons, pour parler le langage des Physiciens ; mais je
laisseà part les disputes qu’on peut élever fur cette dénomination»
Sc je me fers des expressions les plus commodes pour
les Mathé¬
maticiens.

PROPOSITION LVII . THÉORÈME XX.


Dmx corps qui s 'attirent mutuellement décrivent autour de leur
centre commun de gravité , & autour l 'unde l 'autre » des figures
semblables.

Les distances des corps au centre commun de gravité font


réciproquement proportionnelles à ces corps ; ainsi elles font en
i6Ì PRINCIPES MATHÉMATIQUES

= raison donnée Pune à l’autre , austï bien qu’à la distance totale quí
r pTs. est entre les deux corps. De plus , ces distances sont transportées
b“°sUcoM
— — autour de leur ternie commun d un mouvement angulaire égal,
parce que ces corps étant toujours posés en ligne droite l’un par
rapport à l'autre , ne changent point leur inclinaison mutuelle,
mais les ‘droites , qui sont entr’elles en raison donnée, & qui sont
transportées d’un mouvement angulaire égal autour de leurs ex¬
trémités , decrivent autour de ces mêmes extrémités des figures
entièrement semblables dans des plans qui sont en repos avec
ces termes , ou qui se meuvent d’un mouvement quelconque qui
n’est point angulaire . Donc , Lce- C. Q. F. D.
PROPOSITION LVII .L THÉORÈME XXI.

Etant donnée, la loi des forces avec lesquelles deux corps battirent mu¬
tuellement, on peut, en supposant queUun de ces corps soit fixe , donner
telle impulsiond l'autre qu'il décrive autour de lui une courbe égale
& semblableà celles que ces deux corps décrivent l 'un autour de
Vautre lorsqu ils font tous deux mobiles autour de leur centre com¬
mun de gravité,

r-z.n8.Liiz,. Q ue ses corps A & P fastent leur révolution autour d’un centre
commun de gravité C , l’un allant de S vers T, l’autre de P vers Q*
Que d’un point donne s, on tire sp , s q toujours égales & pa¬
rallèles à AP & à Q T ; la courbe pqv, que le point p décrit en
tournant autour d’un point immobile s , fera semblable & égale
aux courbes que les corps S P& décrivent mutuellement autour
l’un de l’autre ; & par conséquent , par le Théorème 10. elle sera
semblable aux courbes £ T & P Q F, que ces mêmes corps dé¬
crivent autour de leur centre commun de gravité C.
. £ as ç; e comitiun - centre de gravité C, par le Cor. 4. des loix r
Fig.n8. &119
est en repos , ou se meut en ligne droite uniformément . Suppo¬
sons premièrement qu’il soit en repos, & qu il y ait en í &t en p
deux corps, desquels celui qui est immobile soit en j, celui&
qui est mobile cn p , & que ces corps soient égaux & semblables.
aux
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . jg 9
aux corps S Sc P. De plus , que les droites P R Sc p r touchent L 1v R £
PREMIER.
les courbes P Q & p q en P Sc p que ,& les lignes C Q & s q
soient prolongées en P Sc en r , à cause que les figures C P R Q y Jrij , 118.&
s P r q font semblables , on aura R Q : r q ; ; CP : sp , Sí par consé¬
quent ces lignes seront en raison donnée . Ainsi,si la force par la¬
quelle le corps P est attiré vers le corps S , Sc par conséquent
Vers le centre intermédiaire <7, étoit à la force par laquelle le
corps p est attiré vers le centre s , dans cette même raison don¬
née ; ces corps en temps égaux seroient retirés des tangentes
PR,pr vers les arcs PQ,pq par des intervalles RQ,rq pro¬
portionnels à ces arcs , Sc par conséquent la force qùi agit sur le
corps p le feroit éirculer dans une courb epqu, qui feroit sem¬
blable à la courbe P Q_V , que la premiere force fait parcourir
au corps P , Sc leurs révolutions s’acbeveroient dans les mêmes
temps.
Mais comme ces forces ne font pas Tune à 1’autre dans la raison
de C P à sp\ qu ’au contraire elles font égales à cause que les
corps S Sc s, P Sc p font semblables Sc égaux , Sc que les distan¬
ces S P, sp font égales , ces corps dans des temps égaux feront
également retirés de leurs tangentes . Donc , afin que le dernier
corps p soit retiré d’un intervalle plus grand rq,i\ faut un temps
plus long, lequel fera en raison sousdoublée de ces intervalles,
à cause que les espaces au commencement du mouvement font
par le Lemme io . en raison doublée des temps . Or , pour faire
en forte que le temps par Tare p q soit au temps par l’arc P Q,
comme sp à CP, il ne faut autre chose que prendre la vitesse
du corps p à la vitesse du corps P , dan la même raison de sp
à CP,puisque les espaces pq , PQ font entr ’eux dans la raison
lìmple ds s p à C P. Supposant donc de telles vitesses aux corps ,
ils feront toujours attirés par des forces égales , Sc décriront autour
des centres en repos C Sc s les figures semblables P Q V , p qv ,
lesquelles la derniere p qv fera égale Sc semblable à la figure que
je corps P décrit autour du corps mobile C. Q . F . D .
Tome I. Y
.x 7o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du Cdí r . Supposons à présent que le commun centre de gravité
nn ^c'oT/s, l'e meuve uniformément en ligne droite avec l’cspace dans le-
' “ quel les corps se meuvent entr’eux , tous les mouvemens s’éxécu-
F>g. iis.&n9. tçront dans cet espace comme auparavant , par le sixième Coroll.
des Loix. Ainsi ces corps décriront mutuellement autour l’un de
l’autre les mêmes figures qu’auparavant , lesquelles seront égales
&: semblables à la figure pqv . C. Q.F . D.
Cor. i . Ainsi deux corps qui s’attirent mutuellement par des

forces proportionnelles à leur distance décriront , par la Prop. io.


autour de leur centre commun de gravité , & autour l’un de
l’autre,des ellipses concentriques ; & réciproquement , si de telles
figures font décrites , les forces seront proportionnelles aux dis¬
tances.
Cor. i. Deux corps qui s’attirent avec des forces réciproque¬
ment proportionnelles au quarté de leur distance décriront , par
les Prop. u . n . Lc i z. autour de leur commun centre de gravité ,
&C. autour l’un de l’autre , des Sections coniques dont le foyer fera

dans le centre autour duquel ces figures font décrites ; & réci¬
proquement si de telles figures font décrites , les forces centripètes
seront réciproquement proportionnelles au quarté de la distance.
Cor. 3 . Deux corps quelconques qui tournent autour d’un cen¬
tre commun de gravité décriront autour de ce centre , & au¬
tour d’eux-mêmes des aires proportionnelles au temps.
PROPOSITION LIX . THÉORÈME XXII.
Le temps périodique de deux corps S ct P , qui font leur révolution au¬
tour de leur commun centre de gravité C , efl au temps périodique de
Vun ou Vautre de ces corps P , qui tourne autour d’un autre centre
immobile S, ct qui y décrit une figure égale ct semblableà celle que
ces corps décrivent mutuellement l ’un autour de l ’autre, en raisonfous-
doublée de Vautre corpsS, à la somme S -j- P de ces corps.

Fîg.iiS.&119. p ar la démonstration de la Proposition précédente , les temps


pendant lesquels les arcs quelconques semblables P Q & p q font
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ï7 i
décrits sont cn raison sousdoublée des distances CP & s P ou L I TRI
s p, c ’est- à -dire en raison sousdoublée du corps S à la somme PREMIER.

SP
+ de ces corps . Et par conséquent les sommes des temps em¬
ployés à parcourir tous les arcs semblables, P Q & p § , c’est- à-
dire , les temps totaux des révolutions des corps S & P , sont
dans cette même raison sousdoublée . C. Q. F. D.
PROP OSITION LX . THÉO RÉME XXIII.
Si deux corps S & P , qui s ’attirent mutuellement par des fortes réci¬
proquement proportionnelles au quarré de leur dijlance , font leurs
révolutions autour d 'un centre de gravité commun ; h grand axe de
P ellipse que Vun ou Vautre de ces corps P décrira par ce mouvement
autour de Vautre corps S fera à Vaxe principal de ï ellipse , que le
même corps P peut décrire dans le même temps périodique autour de
Vautre corps S , supposé en repos , comme la somme des deux corps
S + P , à la premiere des deux moyennes proportionnelles entre cette
somme & Vautre Corps S.

Car si les ellipses décrites étoicnt égales entr’elles , les temps


périodiques ( par le Théorème précédent ) scroient en raison sous¬
doublée du corps S à 1a somme i ’-f- P de ces corps. Diminuant
donc dans cette raison le temps périodique de la derniere ellipse,
les temps périodiques deviendront égaux , & Taxe principal dc
fcllipso , par la Prop. 15. diminuera dans la raison dont celle-là
est scsquiplée, c’est-à-dire dans la raison dont la raison de S à
y -f P est triplée ; ainsi il sera à l’axe principal de sautre ellipse,
comme la premiere des deux moyennes proportionnelles entre
•S+ P , &r L est à F -j- P - Et réciproquement , l’axe principal de
íellipsc décrite autour du corps mobile fera à l’axe prin¬
cipal de ,1’ëllipse décrite autour du corps immobile , comme
•S'+ Pà la premiere des deux moyennes proportionnelles entre
S -bP &c s,- C . Q. F. D;
<3 ?

Y ij:
174 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D U PROPOSITION LXL THÉORÈME XXIV.
Mouvement
ILS CORPJ,
Si deux corps s 'attirent mutuellement suivant une loi donnée à,volonté
& se meuvent dé une façon quelconque sans éprouver aucune autre
action f ils se mouveront comme s ’ils ne s ’attiroient pas mutuellement,
qu 'ils fusent attirés l ’un & Vautre avec les mêmes forces par un
troiséme corps placé dans leur centre commun de gravité : & la loi
des forces attirantes fera la même , tant à Végard de la difance de
ces corps à ce centre commun , qu à Végard de la distance qui eji
entre ces corps.

Car les forces , par lesquelles ces corps s’attirent mutuellement,


tendant à ces corps , tendent à leur commun centre de gravité
qui est placé entr’eux ; ainsi elles font les mêmes que si elles
émanoient d’un corps intermédiaire . C. Q. F. D.
Et comme la raison de la distance de l'un ou l’autre de ces
corps du commun centre de gravité à la distance qui sépare ces
corps est donnée , la raison d’une puissance quelconque de la
distance de l’un à la même puissance de la distance de l’autre
sera auífi donnée , aussi bien que la raison d’une quantité quel¬
conque , composée comme on voudra dune de ces distances &
de constantes quelconques , à une autre quantité , composée de
la même maniéré de l’autre distance & damant de constantes
qui auroient aux premicres la raison donnée de ces distances.
Ainsi, si la force par laquelle un corps est attiré par un autre est
directement ou inversement comme la distance de ces corps en¬
tr’eux , ou comme une puissance quelconque de cette distance,
ou enfin comme une quantité quelconque composée d une façon
quelconque de cette distance &c de constantes , la même force,
par laquelle le même corps fera attiré vers le commun centre
de gravité , fera de même directement ou inversement comme la
distance du corps attire a ce commun centre de gravité , ou bien
comme la même puissance de cette distance , ou enfin comme
la quantité composée de même de cette distance , & de quan-
DE LÀ PHILOSOPHIE NATURELLE . i 75
rires analogues données. C’est-à-dire que la loi de la force atti¬
rante fera la même , eu égard à la distance de lun & de l'autre ^
corps. C. Q. F. D.
PROPOSITION LXII . PROBLÈME XXXVIII.
Déterminer le mouvement de deux corps qui s 'attirent mutuellement
en raison renversée du quarré de leur distance , & qui partent de lieux
donnés.

Par le théorème précédent , ces corps se mouverontde même que


s’ils étoient attirés par un troisième corps placé dans leur centre
commun de gravité ; & ce centre fera en repos dans le commen¬
cement du mouvement , par l’hypothefe ; donc , par le Cor. 4. des
loix , il fera toujours en repos. Ainsi, en déterminant par la Prop.
17. les mouvemens des corps comme s’ils étoient sollicités par des
forces tendantes à ce centre , on aura leur mouvement dans la
supposition qu’ils s’attirent mutuellement. C. Q. F. T.
PROPOSITION L X 111. PROBLÈME XXXIX.
Déterminer le mouvement de deux corps qui s 'attirent mutuellement
en raison renversée du quarre de leur disance , & qui partent de lieux
donnés , suivant des droites données , & avec des vitesses données.

Les mouvemens de ces corps , quand ils commencent à fe


mouvoir , étant donnés , le mouvement uniforme de leur com¬
mun centre de gravité est donné , ainsi que le mouvement de
l’efpacc qui se meut uniformément en ligne droite avec cc cen¬
tre , ôé le mouvement initial de ces corps par rapport à cet es¬
pace. Or les mouvemens , qui s’éxécuteront ensuite dans cet es¬
pace , s’y éxécuteront de la même maniéré ( Théor . 14. & Cor.f.
des loix ) que si cet espace &: ce commun centre de gravité
étoient en repos , que ces corps ne saturassent point mutuel¬
lement , mais qu’ils fussent attirés par un troisième place dans
leur centre commun de gravité. II faut donc déterminer , par
le Probleme 9. & par le x6. le mouvement de l’un de ces corps
i74 PRINCIPES MATHÉMATIQUES»
dans cet espace mobile , cn supposant qu il parte d’un lieu donné
suivant une droite donnée , avec une vitesse donnée , Sc qu il soit
-- sollicité par une force centripète tendante à ce centre , Sc on
aura cn même temps le mouvement de l’autre corps autour du
même centre. II faut ensuite composer ce mouvement avec le
mouvement progressif Sc uniforme du système entier composé de
Tespace Lc des corps qui y circulent , lequel a été trouvé ci-dessus
& on aura le mouvement absolu de ces corps dans l’eípace im¬
mobile . C. Q. F. T.
PROPOSITION L X I V . PROBLÈME X L.

On demande le mouvement de plujìeurs corps qui s *attirent tous mutuel


lement en raison directe de la dijlance.
Supposons premierement deux corps T Sc L ayant un centre
de gravité commun D . Ces corps décriront ( Cor. r. du Th . zi . ) >,
autour de D comme centre , des ellipses , desquelles on connoîtra.
la grandeur par le Problème j.
Sig, uo. Qu’un troisième corps attire les deux premiers T Sc L avec
des forces accélératrices ST , S L , Sc qu’il soir attiré à son tour
par cçs deux premiers , la force § T se décomposera , par lc
Cor. z . des loix , dans les forces S D , T D , Sc la force S L dans
les forces S D , D L. Or les forces DT , D L qui font comme
leur sommé T L , Sc par conséquent comme les forces accélé¬
ratrices par lesquelles les corps T Sc L s ’attirent mutuellement,
étant ajoutées aux forces des corps T Sc L, la premiere à la pre¬
mière , & la dernière à la derniere , composeront des forces pro¬
portionnelles aux distances D T &r L> L comme , auparavant,,
mais plus grandes que les premières forces ; donc , par lé Cor. i.
de la Prop. iò . Sc par les Coroll . 1. Sc 8. de la Prop. 4 . elles
feront décrire a ces corps des ellipses comme auparavant , mais,
avec un mouvement plus prompt.
Les autres forces accélératrices S D: Sc S D , par leurs actions;
motrices S D x T Sc S D x L,, lesquelles font comme les corps , ,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 7j
tirant ces corps également & suivant les lignes TI , L K paral¬ Livre
lèles à DS, ne changent rien à leurs situations respective», mais ERE MIE R.

elles font qu’ils approchent également de la ligne IK tiree par


le milieu du corps S , & perpendiculaire à la ligne D S. Et ce Fig . 110.

mouvement vers la ligne IK pourra être nul en donnant au sy¬


stème des corps T & L d ’une part, r& au corps S de l’autre , des
Vitesses convenables pour les faire tourner autour du centre com¬
mun de gravité C dans
: ce cas , le corps § décrira une ellipse
autour de ce même point €, parce que la somme des forces mo¬
trices S D x T 8c S D x L , lesquelles font proportionnelles à la
distance CS, tend vers le centre 6’. De plus , le point Z>, à cause
des proportionnelles CS , C D, décrira une ellipse semblable à
celle qui est décrite par le corps >5. Donc les corps T 8c L at¬
tirés également , comme on l’a dit, par les forces motrices
S D xT 8c S D x L , le premier par la premiere , &r le dernier
par la derniere , suivant les lignes parallèles TI Sc L K , con¬
tinueront ( Cor. 5. & 6. des loix ) à décrire leurs ellipses au
tour du centre mobile D comme auparavant . C. Q. F. T.
Qu’on ajoute ensuite un quatrième corps y , 8c on concluera
par le même raisonnement que ce corps 8c le point C décriront
des ellipses autour du commun centre de gravité B de tout le
système, les mouvemens des premiers corps T , L Sc S autour
des centres C Sc D subsistants toujours fans autre différence que
d etre accélérés. 11 en seroit de même x quelque fut le nombre
des corps. C. Q. F. T.
C’est encore la même chose lorsque les corps T Sc L s ’attirent
mutuellement avec des forces accélératrices dont les intensités font
différentes de celles avec lesquelles ils attirent les autres corps
relativement à leurs distances.
Et en général , il fuit de ce qu’on vient de dire que toutes
les fois que les attractions mutuelles accélératrices d un nombre
quelconque de corps seront entr’elles comme les distances mul¬
tipliées par les corps attirants , tous ces corps décriront dans des
_ ij6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ro u temps périodiques égaux des ellipses diverses autour de leur
^mouvement^ commun centre de gravité B , & dans un plan immobile. C.Q.F.T.

~ proposition lxv. théorème xxv.

Plusieurs corps dont Us forces décroisent en raison doublée des distan¬


ces d leurs centres peuvent décrire les uns autour des autres des
courbes approchantes de Vellipse , & décrire autour des foyers de
ces courbes des aires à peu pris proportionnelles au temps.
On a donné dans la Proposition précédente le cas où les mou-
vemens s exécutent dans des ellipses rigoureuses. Plus la loi des for¬
ces s’éloigne de la loi qu’on y a employée, Sc plus les corps trou¬
bleront leurs mouvemens mutuels ; Sc il ne put arriver que les
corps qui s’attirent mutuellement , selon la loi supposée ici , dé¬
crivent exactement des ellipses, à moins qu’ils ne conservent une
certaine proportion dans leurs distances respectives.
Cas i . Imaginons plusieurs petits corps qui font leur révolu¬
tion autour d’un plus grand , à' différentes distances de ce plus
grand , Sc qui tendent tous les uns vers les autres avec des for¬
ces absolues proportionnelles à ces mêmes corps. Si ces corps
révolvans font assez petits pour que le corps autour duquel ils
tournent ne s’écarte jamais sensiblement du centre de gravité , il
est clair , par le Cor. 4. des loix , que ce corps approchera ex¬
trêmement d’être en repos ou de fe mouvoir uniformément en
ligne droite- De plus , ces petits corps tourneront autour de lui
dans des ellipses , & décriront des aires proportionnelles au temps,
abstraction faite des erreurs qui peuvent être causées, ou par le
petit écart que fait le grand corps du centre commun de gravité,
ou par les actions mutuelles de ces petits corps les uns fur les
autres . Or on peut augmenter la petitesse des corps révolvans à
un tel point , que cet écart & ces actions mutuelles soient moin¬
dres que toute quantité donnée ; c’est-à-dire , jusqu’à ce que les
orbites deviennent elliptiques , & que les aires soient proportion¬
nelles au temps fans erreur sensible. C. Q. F . M.
Cas L
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 177
Cas L . Supposons qu’un système tel que celui dont on vient
de parler , composé de petits corps qui font leurs révolutions
autour d’un plus grand , ou qu’un système composé simplement
de deux corps qui tournent l’un autour de l’autre , avance uni¬
formément en ligne droite , & qu’en même temps ces corps soient
sollicités par la force d’un autre corps beaucoup plus grand , &
placé à une grande distance : comme les forces accélératrices
égales, par lesquelles ces corps sont sollicités à se mouvoir sui¬
vant des lignes parallèles , ne changent point la situation respe¬
ctive de ces corps , mais qu’elles font feulement que le systè¬
me entier , dont les parties conservent leurs mouvemens entr’el-
les , est transporté en même temps : il est clair , que les attra-
ctions vers le grand corps ne doivent causer d’autres altérations
dans les attractions mutuelles de ces corps , que celles qui peu¬
vent résulter de l’inégalité des attractions accélératrices , ou de
l’inclinaison qu’ont entr’elles les lignes suivant lesquelles agissent
©es attractions. Supposé donc que toutes les attractions accéléra¬
trices vers lé grand corps soient entr’elles réciproquement com¬
me les quartés des distances; en augmentant la distance du grand
corps jusqu’à ce que les différences>des longueurs des droites
menées de ce grand corps aux petits , & que leurs inclinaisons
réciproques soient moindres que toute quantité donnée , les mou*-
vcmens des parties de ce système entr’elles Réprouveront point
d irrégularité qui ne soit plus petite que tout ce qu’on les vou-
droit supposer. Et comme à cause de la. petite distance de ces-
parties entr’elles , tout le système entier sera attiré de la même
maniéré que s’il consistoit en un seul corps , ce système éprou¬
vera auísi le même mouvement par cette, attraction que si elle
s’éxerçoit fur un soûl corps ; c’èst-à-dire , que son centre de gra¬
vité décrira autour du grand corps une Section conique , & que
les aires qu’il décrira autour dc ce grand corps soront propor¬
tionnelles au temps, fans erreurs sensibles* C. Q. F. D.
Tœmelí. Z:
178 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
On pourroit par le même raisonnement aller à des cas plus
no<ement composés
O R P S, L
à l’infìni.
Cor. 1 . Dans le second cas , plus le grand corps approche du
íystême de deux ou de plufieurs corps , & plus les mouvemens des
parties de ce système cntr’elles feront troublés ; parce qu'alors l’m-
clinaison mutuelle des lignes tirées du grand corps à ces autres
corps est plus grande , ainíì que l’inégalité de la proportion.
Cor. 1. Ces mouvemens seront très-fortement troublés , si les
attractions accélératrices des parties de ce système vers le plus
grand corps ne font plus entr ’elles réciproquement comme le
quarté des distances à ce grand corps ; sur-tont si l’inégalité de la
proportion de cette attraction est plus grande que l’inégalité de la
proportion des distances au grand corps. Car si la force accélé¬
ratrice ne trouble point ces mouvemens entr’eux , lorfqu’elle agit
également , & par des lignes parallèles , elle doit nécessairement
les troubler , loríqu’elle agit inégalement , & cela plus ou moins ,
selon que cette inégalité est plus ou moins grande. Car l’excés
des plus grandes impulsions, éxercées fur quelques-uns de ces
corps & non éxercées fur les autres , doit nécessairement changer
leur position entr’eux ; & ce dérangement , ajouté à celui qui naît
de l’inégalité des lignes & de leur inclinaison, rendra le dérange¬
ment total plus sensible.
Cor. 3 . Ainsi, si les parties de ce système se meuvent dans des

ellipses ou dans des cercles fans aucune altération sensible, il est


clair qu’elles ne font sollicitées que trés-íoiblement par des for¬
ces accélératrices tendantes à d’autres corps, ou que ces forces
agissent à peu près également fur elles, &c suivant des lignes qui
font presque parallèles.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

PROPOSITION LXVI . THÉORÈME XXVI. Litre


P RE Ml E R.

Si trois corps dom les forces décroijfent en raison doublée des dfiances
s 'attirent mutuellement , & que les attractions accélératrices de deux
quelconques vers le trois 'me , soient entr’elles en raison renversée du
quarré des difîances , les plus petits tournant autour du plus grand ;
je dis que le corps le plus intérieur des deux petits décrira autour de
cegrand corps des aires qui approcheront pins d'être proportionnelles
au temps , & que la figure qu il décrira approchera plus dé être une
ellipse dont le foyer sera le centre des forces , fi le grand corps efi
agité par les attraclions des petits corps , que s 'il étoit en repos , &
qu il n éprouvât aucune attraction de leur part , ou qu il fût beaucoup
plus ou beaucoup moins agité en vertu déune attraction beaucoup plus
ou beaucoup moins*forte.

Cette Proposition suit assez naturellement du Cor. r . de la


Proposition précédente ; mais je vais encore la prouver par des
argumens plus précis , & plus pressans.
Cas i . Que les plus petits corps P &c S tournent dans le même Fig. m,
plan , autour du plus grand T ; P décrivant l’orbitc intérieur P^4B,
& S l’extérieure ES E. Que S K soit la moyenne distance des
corps P 6c S , 3c que cette ligne S K exprime l’attraéìûon de P
vers S à la moyenne distance. En prenant S L à S K en raison
doublée de S K k S P , S L sera l’attraction accélératrice de P
vers S , à une distance quelconque S P , Sc cette force S L se
décomposera dans les deux forces SM . LM, en menant L M
parallèle à la ligne qui joint P & T.
Cela posé, il est clair que le corps P fera sollicité par trois
forces : la premiere tend à T & vient de l’attraction mutuelle des
corps T èc P i l ’cffet de cette force , si elle étoit feule , seroir de
faire décrire au corps P autour du corps T (soit que ce corps fût im¬
mobile, íoit qu’il fût animé de îa même attraction ) des aires propor¬
tionnelles au temps , & une ellipse dont le foyer seroit T. Ce qui
paroît clairement par la Prop. i i .& par les Cor.a.& j .duThéor .zi.
Zi)
180 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du La seconde force qui agit sur P est l’attraction L M, laquelle
mouvement
des Corps tendant de P à T s ’ajouteroit à la premiers , & produiroit tou¬
jours des aires proportionnellesau temps ( Cor. Théor . 11. ) »
Fig. iïi.
mais n’étant pas réciproquement proportionnelle au quarté des
distances, la somme des deux forces ne se trouveroit pas non plus
dans cette raison , &r s’en écarteroit d’autant plus que ces deux
forces auroient une plus grande proportion l’une à 1autre. Or,
comme par la Prop. 11. & par le Cor. 2. du Théor . 21. la force
nécessaire pour faire décrire une ellipse autour du foyer T doit
tendre vers ce foyer , & être réciproquement proportionnelle au
quarté de la distance P T , l’orbe PAB s’écartera de la forme el¬
liptique , cela d’autant plus qu'il y aura une plus grande pro¬
portion entre les deux forces qui composent celle de P vers T,
toutes choses étant supposéesd’ailleurs égales.
La troisième force qui agit fur P est la force SM, laquelle ti¬
rant le corps P selon une ligne parallèle à S T composera avec
les forces précédentes une force qui , ne fera plus dirigée de P
vers T, r& qui s’éloignera d’autant plus de cette détermination,
que la proportion de cette troisième force aux premieres fera plus
grande , toutes choses égales: par cette force le corps P ne dé¬
crira plus des aires proportionnelles au temps autour du corps T,
&c les aires s’éloigneront d’autánt plus de cette proportion¬
nalité , que le rapport de la troisième force aux deux premieres
fera plus grand. L’altération que souffrira par cette troisième force
sorbe PAB dans la forme elliptique que donne la premiers , fera
augmentée par deux causes , parcs que cette force n’eíl pas diri¬
gée de P vers T , & parcs qu'elle n’est pas réciproquement pro¬
portionnelle au quarté de la distance P T.
Ceci étant bien entendu , il est clair , que les aires approche¬
ront d’autant plus d’êtrc proportionnelles au temps, que la troi¬
sième force fera moindre , les autres forces restant les mêmes,
&•que l’orbite P A B approchera d’autant plus dc la forme ellip¬
tique , que la seconde & la troisième force , mais principalement
DE LÀ PHILOSOPHIE NATURELLE. i3i
la. troisième , seront moindres , la premiere demeurant la même . ^ ■
Si sattraction accélératrice du corps T vers S est repreícntée
par la lignei ’iV; & que les attractions accélératrices S N , S M Fig ^
soient égales , elles ne changeront rien à la position des corps
P & T entr ’eux , parce quelles les tireront également , 8í selon
des lignes parallèles ; ainsi les mouvemens de ces corps seront les
mêmes qu ’ils seroient fans ces attractions ( Cor . 6. des Loix ), Sc par
la même raison , si sattraction 3"N étoit moindre que 1attraction
S M , c Ile en détruiroit une partie égale ÏSN , Sc ce seroit la
partie restante ils iV qui dérangeroit la forme elliptique de sorbe,
Sc la proportionnalité des aires Sc des temps . Si l’attraction S N
étoit plus forte que l’attraction S ils »l’altération dans la propor¬
tionnalité des aires Sc dans l’orbite seroit causée de même par
leur seule différence M N. Par sattraction SN, la troisième force
S M est donc toujours réduite à l’attraction AsN , la premiere &
la seconde attraction restant entièrement les mêmes ; & par con¬
séquent les aires Sc les temps approcheront le plus de la propor¬
tionnalité , &r l’orbite P A B de la forme elliptique dont on a parlé,
lorsque sattraction ils N sera ou nulle ou la plus petite qu 'il est
possible , ce qui arrivera lorsque les attractions accélératrices des
corps P Sc T vers le corps S approcheront , autant qu ’il est pos¬
sible , de Légalité j c’est-à-dire , lorsque l’attraction S N nc sera pas
nulle , ni moindre que la plus petite de toutes les attractions S ils,
mais qu elle fera a peu prés moyenne entre la plus grande Sc la
plus petite de toutes les attractions ^ ils , ou , ce qui revient au
même , lorsqu ’elle n’est ni beaucoup plus forte , ni beaucoup plus
foible que sattraction S K. C . Q . F. D.
Cas z . Que les petits corps P Sc S tournent autour du plus
grand T dans des plans différens , la force LM, qui agit suivant
la ligne P T placée dans le plan de l’orbite P A B, aura le meme
effet qu ’auparavant , Sc elle ne retirera point le corps P du plan
de son orbite ; mais l’autre force M N qui agit suivant une ligne
parallèle à ST ( Sc est par conséquent inclinée au plan de
iSz PRINCIPES MATHÉMATIQUES
e ssp gss l’orbite P AB quand lc corps S sc trouve hors de la ligne des
mouvement noeuds ) causcra , outre l’altération en longitude dont on vient de
» ES CORPS . _ °
-- :— - parler , une altération au mouvement en latitude -, cette altération
Fîg. m . pour une position quelconque des corps P Sc T , scra comme la
force M A7- qui l’a causée ; ainsi elle sera la plus petite quand M N
fera la plus petite , c’est-à-dire , comme je l’ai déja fait voir,
lorsque l’attraction S N ne sera ni beaucoup plus forte , ni beau¬
coup plus foible que l’attraction S K. C . Q. F. D.
Cor. i . On tire facilement de-là , que si plusieurs petits corps P,

S , R , &c. font leurs révolutions autour d’un plus grand T , lc


mouvement du plus intérieur P sera le moins troublé qu’il est possi¬
ble par les attractions des corps extérieurs , lorsque le plus grand
corps T fera attiré Sc agité pareillement par les autres , en raison
de leurs forces accélératrices , Sc qu ’il les attirera réciproquement.
Cor. i . Dans un système composé de trois corps T , P , S , si les

attractions accélératrices de deux quelconques fur le troisième


font réciproquement entr’elles comme le quarté des distances,
les aires que le corps P décrira autour du corps T seront plus ac¬
célérées auprès de la conjonction A Sc de l’opposition B qu , ’au-
près des quadratures CSc D. Car toute force qui agit fur le corps
P, fans agir furie corps T , Sc qui n’est point dirigée vers P T,
accéléré ou retarde la description de l’aire selon qu’ellc est diri¬
gée en conséquence ou en antécédencc ; telle est la force N M.
Dans le passage du corps P de C en A, elle tire en conséquence ;
ensuite depuis ^ jufqu’en i ?, elle tire en antécédence ; puis de D
en B , elle tire en conséquence , Sc enfin en antécédence de B
en C.
Cor. 3. Et par le même raisonnement , il est clair que le corps P ,

toutes choses d’ailleurs égales,se meut plus vite dans la conjonction


& dans Imposition , que dans les quadratures.
,
Cor. 4. L’orbe du corps P toutes choses d’ailleurs égales , est
£ig. 141.
plus courbe dans les quadratures que dans la conjonction & l’op¬
position ; car les corps qui ont le plus de vitesses’écartent le moins
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 18;
du cours rectiligne, D ailleurs la force K L ou M N , dans la con- 11yTe ”
jonction 6c dans Topposition, est contraire ala torce par laquelle - *
le corps T tire le corps P ; &rpar conséquent elle diminue cette F,g IJlt
force , le corps P doit moins se détourner du cours rectiligne
lorsqu’il est moins tiré vers T.
Cor .j . De-là le corps P, le reste étant égal, s’écartera plusdu corps
T dans les quadratures que dans l’oppoíìtion & la conjonction.Tou¬
tes ces choies supposent qu’il n’y ait pas de mouvement d’éxcen-
tricitc ; car si l’orbite du corps P est excentrique , son excentricité
( comme on le verra dans le Cor. 9. de cette Prop. ) deviendra
la plus grande , lorsque les apsides seront dans les syzygies ; &:
delà il peut arriver que le corps P arrivant au sommet de sapside
la plus haute , soit plus loin du corps T dans les syzygies que
dans les quadratures.
Cor. 6. Parce que la force centripète du corps central T, la¬
quelle retient le corps P dans son orbite , est augmentée dans les
quadratures par l’addition de la force L M, qu ’ellc est diminuée
dans les syzygies par la soustraction de la force K L\ qu & ’à
cause de la grandeur de la force K L , la diminution est plus
grande que l’augmentation ; que d’ailleurs cette force centripète
vers T, par le Cor. z. de la Prop. 4. est en raison composée de la
raison simple & directe de PT , ÔC de la raison renversée du
quarré du temps périodique : il est clair , que cette raison compo¬
sée sera diminuée par faction de la force K L, par& conséquent
que le temps périodique ( si le rayon PT àc sorbe reste le même )
sera augmenté dans la raison sousdoublée de celle suivant laquelle
cette force centripète sera diminuée ; de plus, par le Cor. 6. de la
Prop. 4. si le rayon augmente ou diminue , le temps périodique
fera plus augmenté ou moins diminué que suivant la proportion
seíquiplée de ce rayon.
Si la force du corps central venoit à diminuer , le corps P etant
de moins en moins attiré s’éloigneroit davantage du centre T\
& au contraire , si cette force du corps central augmentoit , le
îS+ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du corps P s’ápprochcroit plus du centre. Donc , si faction du corps
MOUVEMENT
des Corps éloigné S , par laquelle cette force est diminuée , augmente Sc
diminue tour à tour , le rayon T P augmentera Sc diminuera aufíì
F %.m.
successivement; Sc le temps périodique augmentera Sc diminuera
dans la raison composée de la raison sesquiplée du rayon &: ds
la raison sousdoublée de la proportion suivant laquelle cette force
centripète du corps central T augmente & diminue par l’incrér-
ment ou le décrément de faction du corps éloigné S.
Cor. 7 . De tout ce que nous venons de dire , il fuit que l’axe de

fdlipfe décrite par le corps P , ou la ligne des apsides, avance &


rétrograde tour atour d 'un mouvement angulaire , de façon ce¬
pendant que le mouvement en avant est le plus fort , Sc qu à la
fin de chaque révolution de P , la ligne des apsides s’est mue en
conséquence.
Car la force qui pousse le corps P vers T dans les quadratu¬
res , où la force M N s’évanouit , est composée de la force L M Sc
de la force centripète par laquelle le corps T attire le corps P.
La premiere force L M , si on augmente la distance PT , augmen¬
tera a peu près dans la. même raison que cette distance , Sc la
derniere force décroîtra dans cette raison doublée. Donc la somme
de ces forces décroîtra dans une moindre raison que la raison dou¬
blée de la distance PT , Sc par conséquent ( Cor. i-.de la sirop. 45.)
elle fera rétrograder la plus haute apside.
Mais dans la conjonction Sc dans f opposition , la force par
laquelle le corps P est porté vers le corps T est la différence entre
la force par laquelle le corps T attire le corps P , Sc la force K L ,
Sc cette différence , à. cause que la force K L augmente à peu
près dans la raison de.la distance P T , décroît dans une plusgram
de raison que la raison doublée de la distance P T j ainsi par le
Cor. 1. de la sirop. 4.5. elle fera avancer la plus haute apside.
Dans les lieux placés entre lés fyzygies Sc les quadratures , le
mouvement de la plus haute apside dépend de ces deux eau ses,
cniòrtc que selon fexcès de f efficacité de l une ou de l’autre , la
plus:
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ,8j
haute apfide avancera ou rétrogradera . Ainíì comme la force A Z.
dans les syzygics est presque double de la force LM dans les qua¬
dratures , Peffet résultant de ces deux forces dans toute la révo¬
lution fera dans le même sens que la force K L c; ’est-à-dire,
que la plus haute apside fera portée en conséquence.
Les vérités établies dans ce Corollaire & dans le précédent
se comprendront plus aisément en supposant que le système des deux
corps TSc P soit environné de toutes parts de plusieurs corps S,S,S,
&e. placés dans l’orbe E S E\ car par faction de ces corps , celle

du corps T fera diminuée dans tous ks lieux , Sc par conséquent


elle décroîtra dans une raison plus que doublée de la distance.
Cor. 8. Comme le progrès ou la rétrogradation des apsides dans
le paflage du corps de l’apside la plus baise à la plus haute , dé¬
pend du décrément de la force centripète dans une plus grande
ou une moindre raison que la raison doublée de la distance P T
Sc de son incrément semblable dans le retour du corps à l’apside
la plus basse ; Sc que par conséquent ce progrès ou cette rétrogra¬
dation est dans son maximum lorsque la proportion de la force
dans l’apside la plus haute à la force dans l’apside la plus basse
s’éloigne le plus de la raison doublée inverse des distances ; il est
clair que les apsides étant dans leurs syzygies avanceront le plus
vîte par la soustraction de la force K L ou N M —LM, que &
dans leurs quadratures elles rétrograderont le plus lentement par
l’addition de la force LM. Or à cause de la longueur da temps
pendant lequel la vitesse dc ce progrès Sc le retardement de cette
rétrogradation sont continués , cette inégalité devient extrêmement
grande.
Cor. f. Si un corps,par une force réciproquement proportion¬
nelle au quarté dc la distance au centre , se meut autour de ce
centre dans une ellipse , & qu ’ènsuite dans fa descente de I ap¬
side la plus haute à- la plus balle , cette force par 1addition per¬
pétuelle dune nouvelle force soit augmentée dans une raison
plus grande que la doublée inverse dc la distance , il est clair
TomeÁ/ . .a
tlS PRINCIPES MATHÉMATIQUES
tSSSSSSS q UC cc corps, étant poussé fans cesse vers le centre parl’additioti
mouvbm ïht perpétuelle de cette nouvelle force , Rapprochera davantase de ce
ti > Corps . * í , , „ , r °
_ centre , que su n y etoit porte que par la feule force en raison
Fig.iai. doublée inverse de la distance ; ainsi il décrira autour de ce cen¬
tre un orbe qui sera intérieur à l’orbe elliptique qu’il décrivoit;
& dans l’apside la plus basse il Rapprochera plus du centre qu’au¬
paravant : donc son orbe , par l’addition de cette nouvelle force,
deviendra plus excentrique . Si ensuite, lorsque le corps vade l’ap¬
side la plus basse à la plus haute , la force décroissoit par les mê¬
mes degrés par lesquels elle avoit augmenté auparavant , le
corps retourneroità la premiere distance ; & par conséquent , si la
force décroissoit dans une plus grande raison , le corps étant moins
attiré monteroit à une plus grande hauteur , Lc l’excentricité de
son orbe augmenteroit encore davantage . Ainsi, si la raison de l’in-
crément & du décrément de la force centripète augmente à cha¬
que révolution , l’cxcentricité augmentera toujours; & au contraire,
elle diminuera toujours , si cette même raison décroît.
Dans le système des corps T,P t S , lorsque les apsides de l’orbc
P A B font dans les quadratures, cette raison de l’incrémcnt& du
décrément est la plus petite , & elle devient la plus grande lorsque
les apsides font dans les syzygies. Si les apsides font dans les qua¬
dratures , la raison près des apsides est moindre que la raison dou¬
blée des distances, & elle est au contraire plus grande près des
syzygies : & c’est de cette plus grande raison que naît le mouve¬
ment direct de l’apside la plus haute , comme on l’a déja dit ;
mais si l’on considéré la raison de tout l’incrcment ou de tout le
décrément dans le progrès entre les apsides, elle est moindre que
la raison doublée des distances. La force dans l’apside la plus
basse est à la force dans l’apside la plus haute, dans une moindre
raison que la raison doublée de la distance de la plus haute ap¬
side au foyer de l’ellipse, à la distance de 1apside la plus balle à
ce même foyer ; & au contraire , lorsque les apsides font dans les
syzygies , la force dans l’apside la plus basse est à la force dans
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 187
I5apside la plus haute , dans une plus grande raison que la raison L I v R. E
doublée des distances; car les forces L M dans les quadratures PREMIER*

étant ajoutées aux forces du corps T composent des forces qui


font dans une moindre raison , & les forces K L dans les syzygies
étant ôtées des forces du corps T font que les forces restantes font
dans une plus grande raison.
La raison de tout rincrément Sc de tout le décrément dans le
passage entre les apsides est donc la moindre dans les quadratu¬
res , & la plus grande dans les syzygies ; Sc par conséquent dans le
passage des apsides des quadratures aux syzygies , elle augmen¬
tera perpétuellement , & elle augmentera l’excentricité de l’ellipse ;
mais dans le passage des syzygies aux quadratures , elle diminuera
continuellement , Sc l’excentricité diminuera auffi.
Cor.io . Pour chercher la loi des dérangemens en latitude,supposons
que le plan de l’orbite EST reste immobile ; il est clair que la par¬
tie M L des forces M N , M L, en quoi consiste la cause totale des
dérangemens , agissant toujours dans le plan de l’orbite P A B, ne
trouble jamais le mouvement en latitude ; Sc que la force M N
qui agit aussi dans le plan de cette même orbite , lorsque les
nœuds font dans les syzygies , ne dérange point alors ces mou-
vemens , au lieu qu' elle les dérange beaucoup lorsqu’ils font dans
les quadratures ; car alors en retirant continuellement le corps P
du plan de son orbite elle diminue l’inclinaison du plan dans le
passage du corps des quadratures aux syzygies, Sc elle l’augmente
au contraire dans son passage des syzygies aux quadratures . D’où
il arrive que le corps étant dans les syzygies , l’inclinaison du plan
est la plus petite , & qu’elle retourne à fa premiere grandeur à
peu prés , lorsque 1c corps arrive au nœud le plus voisin. Mais
lorsque les nœuds seront dans les oélans après les quadratures,
C’est-à-dire entre CSc A , D Sc B on , comprendra , par ce qu’on
vient de dire , que dans le paíïàge du corps P de 1un ou lautre
nœud au quatre -vingt-dixième degré suivant , l’inclinaison du
plan diminuera perpétuellement ■> &
quensuite dans le passage
A a ij
188 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
' ~~ par les quarante- cinq degrés prochains jusqu’à la quadrature pro-
c chaîne , l’inclinaison augmentera , &: qu elle diminuera ensuite
- — de nouveau dans le passage du corps par les quarante- cinq autres
Fig. i2i. degrés jusqu’au nœud prochain . Ainsi cette inclinaison diminuera
plus qu’elle n’augmentera , Sc par conséquent elle est toujours
moindre dans le nœud qui fuit , que dans celui qui précédé ; s>c
par le meme raisonnement , l’inclinaison augmentera plus qu’elle
ne diminuera , lorsque les nœuds seront dans les autres octans
A te D 2, ?Sc C. Elle fera donc la plus grande, lorsque les nœuds
seront dans les syzygies . Dans leur paflage des syzygies aux qua¬
dratures, elle diminuera à chaque fois que le corps parviendra
aux nœuds ; Sc elle deviendra la plus petite , lorsque les nœuds
seront dans les quadratures , Sc le corps dans les syzygies ; & elle
croîtra ensuite par les mêmes degrés par lesquels elle avoit dimi¬
nué auparavant ; Sc lorsque lc$ nœuds arriveront aux syzygies
prochaines , elle reviendra à fa première grandeur.
Cor. u. Comme Ic Corps P, lorsque les nœuds sont dans les qua¬
dratures , est continuellement retiré du plan de son orbite du côté
de S dans son paflage du nœud C par la conjonction A au nœud
D ; Sc du côté opposé dans son paflage du nœud D par l’opposi-
tion B au nœud C :il est clair que dans son mouvement depuis le
nœud C, le corps s’éloignera perpétuellement du premier plan CD
de son orbite , jusqu’à ce qu’il soit parvenu au nœud prochain,
qui sera très-éloigné de ce plan CD , Sc qui, au lieu d’être placé en
D dans l’autre intersection de ce plan avec le plan EST, sera
placé du côté de S c, ’est-à- dire en antécédence , Se par le même
raisonnement , les nœuds continueront à s’éloigner dans le paflage
du corps de ce nœud au nœud qui fuit.
Les nœuds étant dans les quadratures rétrograderont donc tou¬
jours ; dans les syzygies , où rien ne trouble le mouvement en la¬
titude , ils seront en repos ; & dans les lieux intermédiaires où ils
participeront de l’une & l’autre condition , ils rétrograderont
plus lentement . Ainsi étant toujours stationaircs ou rétrogrades,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 189
ils feront portés en antécédence à chaque révolution. L IVK. S
PREMIER»
Cor. xi . Tous les dérangemens dont on a parle dans ces
Corollaires font un peu plus grands dans la conjonction des F ' fi - 1 * 1.
corps P Sc S, que dans leur opposition , parce que les forces
Af M Sc M L qui les causent sont plus grandes.
Cor. 13 . Comme on n’a point fait entrer la grandeur du.

Corps S dans la démonstration des Corollaires précédens , tout


ce qu’on vient de dire aura lieu , lorsque ïa grandeur de ce
corps fera telle que le système des deux corps T Sc P tournera
autour de lui . Et comme le corps S étant plus grand , fa force
centripète qui cause les dérangemens du corps P est plus
grande ; tous ces dérangemens seront plus grands à des distan¬
ces égales dans ce cas , que dans celui , où le corps S tourne
autour du système des corps P Sc T.
,
Cor. 14 . Comme les forces M N , M L lorsque le corps S
est fort éloigné , font à peu près en raison composée de la
force SII , Sc de la raison de P T à ST, c ’est - à - dire , si la
distance P T & la force absolue du corps S font données , en
raison renversée de S T 5 , Sc que ces forces M N , M L font
les causes des dérangemens Sc de tous les effets dont on a parlé
dans les Corollaires précédens : il est clair que tous CCS effets
seront à peu près en raison composée de la raison directe de 1a
force absolue du corps S Sc de la raison triplée inverse de la
distance S T, lorsqu ’on suppose que le système des corps P Sc
T reste le mème , tandis qu ’on fait varier la distance S T , Sc
la force absolue du corps S. Ainsi , si Te système des corps T
Sc P tourne autour d’un corps très - éloigné S , les forces M N,
M L , Sc leurs effets seront ( Cor. 1. Sc 6. de la Prop. 4. )
réciproquement en raison doublée du temps périodique , Sc par-
conséquent , si la grandeur du corps S est proportionnelle a fa
force absolue , ces forces N , ML , Sc leurs effets feront
directement comme le cube du diamètre apparent du corps
éloigné S vû du lieu T , Sc au contraire . Car ces raisons font
19 ° PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du les mêmes que la raison composée dont on a parlé ci-deíïus.
beUsVEcorps Cor . iy . Si la forme des orbes E S E , BAP ', leur incli-
—- -— naison & leurs proportions entre elles restent les mêmes pen-
*«• dant que leur grandeur change ; & si les forces des corps S 8c
T sont constantes ou varient dans une raison donnée quel¬
conque j comme alors ces forces ( c’est- à - dire , la force du
corps T, par laquelle lc corps P décrit l’orbite P J B -, 8c la
force du corps S qui fait écarter le corps- P de cette orbite )
agissent toujours de la même maniéré 8c dans la même propor¬
tion , il est nécessaire que tous les essets soient semblables &
proportionnels , 8c que les temps de ces effets soient auíli
proportionnels ; c’est.- à - dire , que toutes les altérations linéaires
soient comme les diamètres des orbites , que les angulaires
scient les mêmes qu’auparavant , 8c que les temps des déran-
gemens linéaires semblables ou des angulaires égaux soient
comme les temps périodiques des orbites.
Cor. i 6. Ainsi , si la forme des orbites , &c leur inclinaison
mutuelle restant les mêmes », la grandeur des corps , leurs for¬
ces , & leurs distances changent d’une maniéré quelconque &c
qu’on connoisse les dérangemens 8c les temps des dérangemens
dans un -cas quelconque , on en pourra conclure à peu près les
dérangemens , 8c les temps des dérangemens pour tout autre
eas. Mais on y parviendra d’une maniéré plus prompte par la
méthode suivante.
Les forces L M , M N sont comme le rayon T P, tout le
reste demeurant le même , & leurs effets périodiques , c’est- à-
dire , les dérangemens linéaires de P ( Cor. z. du Lemme io. )
font comme ces. forces , & le quarté du temps périodique de P
conjomtement. De -la , les erreurs angulaires du corps P , vû du
centre T , ( c’est-à dire , tant le mouvement de ses nœuds 8c de.
ses apsides, que tous les dérangemens apparens en latitude 8c
en longitude ) sont dans une révolution quelconque du corps
P , comme le quarté du temps d’une révolution à peu près,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. i9t
Composant donc cette raison avec celle du Cor. 14. on trou- S- 11”" 1—
vera que dans un système quelconque de corps P » S , T, nettui.
dans lequel P tourne autour de T dont il est proche , & T au - Fig>IîI<
tour de S qui est éloigné , les dérangemens angulaires du
corps P tels qu ils paraissent du centre T seront à chaque ré¬
volution de ce corps P comme le quarté du temps périodique
P directement , & le quarté du temps périodique de T inver¬
sement. Et ainsi le mouvement moyen des apsides fera en raison
donnée au mouvement moyen des noeuds, & l’un & l'autre
mouvement fera comme le quarté du temps périodique du corps
P directement , & le quarté du temps périodique du corps T
inversement. En augmentant on diminuant l’excentricité & l’in-
clinaison de l’orbite P A B , les mouvemens des apsides &c des
nœuds ne changeront pas sensiblement, à moins que les chan-
gemens de l’excenuicité & de l’inclinaison ne fussent fort
grands.
Cor. 17. Comme la ligne L M est tantôt plus grande , & tan¬
tôt plus petite que le rayon P T, exprimant la force moyenne
L M par P T elle , fera ainsi à la force moyenne S K ou S N
qu’on peut exprimer par la ligne S T, comme P T est à. S T.
Mais la force moyenne íJVou ST, par laquelle le corps T est
retenu dans son orbite autour de S , est à la force par laquelle
le corps P est retenu dans son orbite autour de T , en raison
compofee de la raison du rayon ílau rayon P T , & de la
raison doublée du temps périodique du corps P autour du corps
T au temps périodique du corps T autour du corps S :donc , la
force moyenne L M est à la force par laquelle le corps P est
retenu dans son orbite autour de T ( ou à celle avec laquelle le
même corps P pourrait tourner dans le même temps périodique
autour d’un point quelconque immobile T à la distance P T )
dans cette même raison doublée des temps périodiques. Donc,
les temps périodiques étant donnés , ainsi que la distance P T ,
la force moyenne L M fera donnée ; & cette force L M étant
ï>2 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv donnée , la force M N le fera auíïì à peu près par la propor¬
MOUVEMENT
ms Corps tion des lignes P T t M N.
-- ' Cor. 18 . Imaginons plusieurs corps fluides qui fe meuvent au-
F>s' 11U tour d’un même corps T, à des distances égales 6c par les
mêmes loix par lesquelles le corps P tourne autour du corps T ;
supposons ensuite que de tous ces corps fluides eontigus , il se
forme un anneau fluide circulaire Sc concentrique au corps T ;
chaque partie de cet anneau suivant dans tous ses mouvemens
la loi du corps P , ces parties approcheront plus près du corps
T y 6c elles sc mouveront plus vite dans leurs conjonctions &C
leurs oppositions avec le corps S que dans leurs quadratures .j
& les nœuds de cet anneau » ou ses intersections avec le plan
de l’orbite du corps S ou T seront en repos dans les í'yzygies ;
mais hors des íyzygies ils sc mouveront en antécédence, Sc leur
mouvement fera plus prompt dans les quadratures , & plus lent
dans les autres lieux . L’inclinaiíon de l’anneau variera auffi , 6c
son axe oscillera à chaque révolution , Sc après une révolution
entière ií retournera à son premier état , à la différence près
que produit la préceísion des nœuds»
Cor. ií ». Supposons à présent que le globe T formé de ma¬
tière solide s’étende jusqu a cet anneau , qu il contienne de seau
dans un canal creusé autour de lui , Sc qu’il tourne autour de
son axe uniformément d’un mouvement commun périodique . Le
mouvement de cette eau étant accéléré & retardé tour à tour.,
comme dans le cas exposé au corollaire précédent , sera plus
prompt dans les.íyzygies, &c, plus lent dans les quadratures»
que celui de la superficie.de ce. globe , 6c ainsi il y aura. dans ce
canal un flux. 6c un reflux, tel. que celui de la mer.
Cette eau en tournant autour du centre du globe , lequel cen¬
tre est en repos , a’acquéreroit aucun mouvement de flux & de
reflux fi l’attraction du corps S n ’avoit pas lieu ; car il arrive la
même chose à un globe qui se ment uniformément en ligne droi¬
te , & qui tourne en mêmc-tcmps autour de son centre ( Cor. y.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE,
ií >5
des loix ) qu a un globe qui seroit détourné uniformément du Lit RB
FR £ M I E R*
mouvement rectiligne ( Cor . 6. des loix ). Qu on imagine de
plus l’attraction du corps S , Sc alors l’inégalité de cette attrac¬
Fig. m,
tion troublera le mouvement de l’eau , puisque les parties de
l’eau les plus voisines seront plus attirées , 5e les plus éloignées
le seront moins . -La force L M attirera l’eau en en bas dans les
quadratures , & la fera descendre jusqu ’aux syzygies ; au con¬
traire , la force K L l ’attirera en en haut dans les syzygies , l’empê-
chera de descendre davantage Sc la fera monter jusqu ’aux qua¬
dratures , à la retardation près qui est produite dans le flux Sc
le reflux de l’eau , par le frottement du fonds.
io . Si l’on suppose à présent que Panneau devienne solide,
Cor.
Sc que le globe soit diminué , le mouvement de flux Sc de reflux
cessera ; mais le mouvement oscillatoire de l’inclinaison , Sc la
préceíïìon des nœuds subsisteront.
Si on suppose ensuite que le globe ait le même axe que Pan¬
neau , qu ’il acheve ses révolutions dans le même temps , qu ’il
le touche , & lui soit attaché par fa superficie intérieure ; le glo¬
be participant du mouvement de Panneau , ils oscilleront ensem¬
ble , Sc les nœuds rétrograderont . Car le globe ( comme on le
dira bientôt ) est également , susceptible de recevoir toutes sortes
d’impreffions.
Le plus grand angle d’inclinaifon de Panneau qui entoure ls
globe est dans le lieu où les nœuds font dans les syzygies.
Donc , dans le progrès des nœuds vers les quadratures , Pan¬
neau est contraint de diminuer *Ion inclinaison , Sc par cet effort
il imprime un mouvement à tout le globe ; le globe retient le
mouvement imprimé jufqu ’à ce que Panneau le lui ôte par un.
effort contraire , Sc qu ’il lui en imprime un nouveau dans un
sens opposé : ainsi par cette raison , îe plus grand mou vement dc
1inclinaison décroiíïante íe fart dans les quadratures des nœuds,
le plus petit angle d’indinaison íe fait dans les octam après les.
quadratures ; le plus grand mouvement deréclinaison est dans les
Tome.L B b
194- PRINCIPES MATHÉMATIQUES
syzygies , & le pins grand angle dans les octans prochains . II
pe°ucEokp*. en est de même d'un globe qui n’a point d’anneau , ík qui est
■ un peu plus élevé , ou un peu plus dense vers l’équateur que
vers les Pôles ; car cette protubérance de matière dans les ré-
Fì£.ri- . gi ons de Téquateur lui tient lieu d’anneau , &r quoiqu ’en aug¬
mentant dune façon quelconque la force centripète de ce globe,
toutes fes parties soient supposées tendre en en bas , de même
que les parties gravitantes de la terre , cependant les phénomè¬
nes dont on a parlé dans ce Corollaire &; dans le précédent , en
seront à peine altérés , il y aura seulement cette différence , que
les lieux des plus grandes & des moindres hauteurs de l’eau
ne seront pas les mêmes , car Peau restera dans son orbite , & y
sera retenue , non par sa force centrifuge , mais par les parois
du lit dans lequel elle coule. De plus , la force L M Pattire plus
fortement en en bas dans les quadratures , & la force K L ou
N M —L M Pattire plus fortement en en haut dans les syzygies.
Et ces forces réunies cessent d’attirer Peau en en bas , & com¬
mencent à Pattirer en en haut dans les octans avant les syzigies,
&
& elles cestènt de Pattirer en en haut, commencent à l’atti-
rer en en bas dans les octans après les syzygies ; &c par consé¬
quent la plus grande élévation de Peau peut arriver à peu près
dans les octans après les syzygies , & la plus petite vers les oc¬
tans après les quadratures ; à moins que le mouvement d’ascen-
sion& de desceníìon , imprimé à Peau par ces forces , ne se conserve
un peu plus long temps par la force d’inertie de l'eau , ou ne le
perde, un peu plutôt par les frottemens de l’eau contre le lit qui
la contient.
Cor. ii . Par la même raison que la matière redondante placée

à Péquateur fait rétrograder les nœuds , &r les fait rétrograder


d’autant plus qu’elle est en plus grande quantité , il s’ensuit , que
fi on la diminue , la rétrogradation diminuera auílì ; que fi on la

détruit entièrement , il n’y aura plus de rétrogradation ; &c enfin.


que si on enlevoit du globe plus que cette matière redondante,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
qu’onle rendit allongé vers les pôles, ou plus rare vers lequateur , pV/m***
.
les noeuds seroient mûs en conséquence. — —•
C° r >2 . 1 . Et réciproquement , par le mouvement des nœuds , on Fig i %u

pourra connoître la forme du globe. S’il conserve toujours les


mêmes pôles , & que le mouvement des noeuds se fasse en anté-
cédence , la matière du globe sera protubérante vers Téquateur ;
& íi ce mouvement se fait en conséquence , elle sera abaissée
dans ses régions.
Supposez qu un globe parfaitement sphérique , & d’une matière
homogène , ait premièrement été en repos dans l’espace libre ,
& qu’ensuite il ait été poussé par une impulsion quelconque obli¬
que à ía superficie, laquelle impulsion lui ait imprimé un mou¬
vement en partie circulaire , & en partie en ligne droite ; com¬
me la forme de ce globe est la même par rapport à tous les
axes qui passent par son centre , & quil n’a pas plus de ten¬
dance pour tourner autour de l’un de ces axes qu’autour d’un
autre ; il est clair , que par fa propre force il ne changera jamais
ni son axe , ni l’inclinaison de cet axe. Supposez ensuite que ce
globe reçoive une nouvelle impulsion quelconque oblique dans
le même endroit de fa superficie dans laquelle il a reçu la pre¬
mière j comme cette nouvelle impulsion, soit qu’elle soit impri¬
mée plutôt ou plus tard , a toujours les mêmes effetsj il est clair,
que ces deux impulsions successives produiront le même mouve¬
ment que si elles avoient été imprimées en même -temps , c’est-à-
dire , que l’effet fera le même que si le globe avoir été poulie
par une force simple composée de Tune & de l’autre , ( Corol. 2.
des Loix. ) & que par conséquent cet effet sera un mouvement
simple autour d’un axe donné d’inclinaison : il en est de même
d’une seconde impulsion imprimée dans un autre lieu quelcon¬
que de l’équateur du premier mouvement , ainsi que de la pre¬
mière impulsion imprimée dans un lieu quelconque de 1equa¬
teur du mouvement que la seconde auroit produit sans la pre¬
mière ; & enfin que de deux impulsions imprimées dans des lieux
B b ij
_r -6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D„quelconques ; les impulsions produiront le même mouvement
p^ sDcoMrp*s, circulaire que si elles avoient été imprimées à la fois dans le lieu
.. . - de l’intersection des équateurs des mouvemens quelles auroient
Fi*' produit séparément.
Un globe homogène 6c parfaitement sphérique ne retient
donc pas l’impreffion distincte de plusieurs mouvemens différens ,
mais de tous ces mouvemens divers il naît un mouvement uni¬
que , & le globe tend toujours , autant qu’il est en lui , à tourner
d’un mouvement simple & uniforme autour d’un seul axe incliné
dune maniéré invariable , & la force centripète ne peut changer
ni l’inclinaifon de Taxe , ni la vîtestè de la rotation. Car si on
suppose le globe divisé en deux hémisphères par un plan quel¬
conque qui passe par son centre & par le centre vers lequel
la force est dirigée , cette force pressera également l’un 6c l ’autre
hémisphère , 6c par conséquent ce globe , quant au mouvement
de rotation , n’inclinera vers aucun côté . Supposez à présent qu’on
lui ajoute quelque part entre le pôle 6c lequateur une matière
nouvelle accumulée en forme de montagne , cette matière , par
l’effort continuel quelle fera pour s’éloigner du centre de son
mouvement , troublera le mouvement du globe , 6c fera que ses
pôles changeront à tout moment de position , 6c qu ’ils décriront
perpétuellement des cercles autour d’eux mêmes &c du point
qui leur est opposé . Et on ne pourra empêcher l’énormité de cette
vagation des pôles , qu’en plaçant cette montagne dans l'un ou
l’autre pôle , auquel cas ( Cor. 2 1. ) les nœuds de 1equateur avan¬
ceront ; ou dans l’équateur , 6c alors ( Cor. 21. ) les nœuds rétro¬
graderont ; ou enfin en ajoutant de l’autre côté de Taxe une ma¬
tière nouvelle qui cause une libration à cette protubérance &
par ce moyen les nœuds avanceront ou rétrograderont , selon
que cette protubérance & cette nouvelle matière feront plus
proches des pôles ou de l’équateur.
Í >E LA PHILOSOPHIE NATURELLE . t97
PROPOSITION LXVII . THÉORÈME XXVII . - - - --- .
Livre

°
Le corps extérieur S décrit des aires plus proportionnelles au temps _gREM1ER
& un orbe plus approchant de la forme elliptique autour du centre Fig.
de gravité O des corps intérieurs P & T } qu autour du corps le
plus intérieur T.

Car les attractions qui portent 1c corps S vers les corps P &
T composent son attraction absolue , laquelle est dirigée avec
plus de force vers le centre commun de gravité O de ces corps,
que vers le plus grand corps T ,- ainsi elle approche plus d’'être
réciproquement proportionnelle au quarté de la distance S 0 »
qu’au quarré de la distance S T.
PROPOSITION LXVIII . THÉORÈME XXVIII-
Les mêmes loix d 'attraction étant posées , le corps extérieur S décrira Fig . i **ì
autour O , commun centre de gravité des corps intérieurs P & T ,
de

des aires qui approcheront plus d 'être proportionnelles au temps , &


une orbite plus approchante de l 'ellipfe qui auroit ce même centre
dans son foyer , Ji le corps le plus intérieur & It plus grand est
attiré par ces corps de même qu il les attire , que s il n etoit point
attiré & qu ’il fít en repos , ou qu’il fût plus ou moins agité en.
vertu d ’une attraction plus ou moins forte.

Cette Proposition pourroit se démontrer à peu près de la même


maniéré que la Proposition 66. mais il faudroit un raisonnement
trop long que /'omettrai , il suffira de la traiter de la maniéré
suivante.
Par la démonstration de la Proposition précédente , il est aisé
de voir que le centre vers lequel le corps S est attiré par les
forces réunies qui agissent fur lui , est près du centre commua
de gravité des deux corps P ôc T. Si ce centre coïncidoit avec
le centre commun de gravité de ces deux corps, & que le centre
commun de gravité des trois corps fût en repos ; le corps S
d’une part , & le commun centre de gravité des deux autres
i

: §8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Vu corps de Tautre , décriroienc autour de ce commun centre de
MOUVEMENT
DL5 Corps, gravité cn repos des ellipses éxactes, ce qui est clair par le
Corollaire %. de la Proposition 58. & par ce qui a été démon'
tré dans les Propositions 64. Lc 6; .
I2Í. Ce mouvement elliptique est un peu troublé à cause de la
distance du centre de ces deux corps au centre vers lequel le
troisième corps S est attiré. Si de plus le centre commun de ces
trois corps se meut, cette perturbation sera encore plus grande,
&"par conséquent elle sera la moindre, lorsque le centre commun
de gravité de ces trois corps fera en repos ; c’est-à-dire , lorsque
le corps le plus grand & le plus intérieur T fera attiré selon la
même loi que les autres ; & elle deviendra toujours de plus gran¬
de en plus grande , lorsque le commun centre de gravité de ces
trois corps , commencera à se mouvoir par la diminution du mou¬
vement du corps T, que & ce centre fera de plus en plus agité.
Cor. Il est aisé de tirer de là , que si plusieurs petits corps font
leurs révolutions autour d’un plus grand , leurs orbites approche¬
ront plus d’être des ellipses, & les aires qu’ils décriront se¬
ront plus égales , si tous ces corps s’attirent & s’agittent mutuelle¬
ment par des forces accélératrices qui soient directement comme
leurs forces absolues , & inversement comme les quartes de leurs
distances, &c que le foyer d’une orbite quelconque soit placé
dans le centre commun de gravité des corps intérieurs , ( c’est-à-
dire , le foyer de la première orbite intérieure , dans le centre de
gravité du grand corps qui est le plus intérieur de tous ; le foyer
de la seconde orbite , dans le centre commun de gravité des
deux corps les plus intérieurs , & celui de la troisième orbite ,
dans le centre commun de gravité des trois corps les plus inté¬
rieurs ; &■ainsi de fuite, ) que si le corps intérieur étoit en repos,
& qu’il fut le foyer commun de toutes ces orbites.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i ->,
PROPOSITION LXIX . THÉORÈME XXIX.

Dans un fyfême de plusieurs corps A , B , C 3 D , Si un corps


A attire tous les autres B , C , D , &c. par des forces accélératri¬
ces qui soient réciproquemment comme les quarrés des dijlances au
corps attirant ; & qu un autre B attire aufji tous les autres A , C , D,
&C. par des forces qui joient réciproquement comme les quarrés des
difances au corps attirant ; les forces absolues des corps attiranS
A & B Uun fur Vautre seront dans la même raison que ces corps.
Car à des distances égales les attractions accélératrices de tous
les corps B , C, D , vers le corps A font égales entr’elles, par l’hy-
pothese , & de même , les attractions accélératrices de tous ces
corps vers B font égales entr’elles à égales distances. Donc la
force attractive absolue du corps A est à la force attractive ab¬
solue du corps B , comme l’attraction accélératrice de tous les
corps vers A est à l’attraction accélératrice de tous les corps vers
B à des distances égales ; & l’attraction accélératrice du corps B
vers A est dans la même raison à l’attraction accélératrice du
corps A vers B. Mais l’attraction accélératrice du corps B vers
A est à l’attraction accélératrice du corps A vers B , comme la
maífe du corps ;
à la masse du corps B parce que les forces
motrices , qui , par les définitions a, 7 & S, sont comme les forces
accélératrices & les corps attirés conjointement , sont ici égales
entr’elles , par la troisième loi du mouvement. Donc la force
attractive absolue du corps A est à la force attractive absolue
du corps B , comme la masse du corps A est à la masse du
corps B.
Cor. 1 . Donc si des corps A yB , C, D c, & . de ce système,
chacun , étant considéré à part , attire tous les autres par des forces
accélératrices qui soient réciproquement comme les quartes des
distances au corps attirant ; les forces absolues de tous ces corps
feront entr’elles comme ces corps eux-mêmes.
Cor. r . Et par le même raisonnement on prouvera , que si cha-
aoo PRINCIPES MATHÉMATIQUES
que corps A , B , C, D , ôcc. de ce système, étant considéré à
, part , attire tous les autres par des forces accélératrices , qui
■soient directement ou réciproquement en raison dune puissance
quelconque des distances au corps attirant , ou qu'elles dépen¬
dent d’une loi quelconque des distances à l’un des corps attirans ;
les forces absolues de tous ces corps , seront comme ces corps.
Cor. 3 . Dans un système de- corps dont les forces décroissent

en raison doublée des distances, s’il arrive que les plus petits
tournent autour du plus grand dans des ellipses éxactes à très-
peu de choses près , que leur foyer commun soit à peu prés dans
le centre de ce plus grand corps , (k que ces petits corps décri¬
vent autour du plus grand des aires presque proportionnelles au
temps ; les forces absolues de ces corps seront entr’clles éxacte-
ment ou à peu près comme ces corps ; &c au contraire . Ce qui
est clair par le Corol. de la Prop. 68. le Corol. 1. de cette
Proposition.
S C H O L I E.

De CCS Propositions on doit passer tout de fuite à í’analogie


qui est entre les forces centripètes , & les corps centraux vers
lesquels ces forces font dirigées. Car il est vraisemblable que
les forces qui font dirigées vers des corps dépendent de leur
nature & de leur quantité , ainsi qu’il arrive dans l’aiman. Dans
tous les cas de cette eípéce , on trouvera lés attractions des corps,
en assignant des forces à chacune de leurs parties , & en som¬
mant toutes ces forces.
Je me fers ici du mot d’atiracîìon pour exprimer d’une ma¬
niéré générale ressort que font les corps pour s’approeher les
11ns des autres , soit que cet effort soit f effet de faction des corps,
qui fe cherchent mutuellement , ou qui s’agitent J’un f autre par
des émanations , sôit qu’il soit produit par faction de f Ether,
de l’air , ou de tel autre milieu qu’on voudra , corporel ou incor¬
porel , qui pouffe f un vers 1autre d’une maniéré quelconque les
corps qui, y nâgents,
j 'èmploie
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. a ot
J’emploie le mot à’impuljìon dans le même sens général , né Livri
recherchant point dans ce Traité fefpéce de ces forces ni leurs
qualités physiques, mais leurs quantités & leurs proportions
’REMIER.
§
mathématiques » comme jeTai déja dit dans les définitions. Cest
par les Mathématiques qu'on doit chercher les quantités de ces
forces Sc leurs proportions qui suivent des conditions quelcon¬
ques que Ton a posées : ensuite lorsqu’on descend à la Physique,
on doit comparer ces proportions avee les Phénomènes ; afin de
connoître quelles font les loix des forces qui appartiennent à
chaque genre de corps artisans , c’est alors qu’on petit examiner
avec plus de certitude ces forces , leurs causes , ôc leurs expli¬
cations physiques. Voyons maintenant quelles font les forces
avec lesquelles des corps sphériques , formés de parties qui
attirent de la manière qu’on vient de dire , doivent agir l’ua
fur l’autrc , & quels font les mouvemens qui en doivent
réíulter..

DOUZIÈME SECTION.
Des forces attraSHves des corps sphériques*

PROPOSITION LXX. THÉORÈME XXX.


Un corpuscule plàcê dans Vintérieur dune surface sphérique dont toutes
les parties attirent en raison renversée du quarré des distances, ré¬
prouve aucune attraction de cette superficie.

Soient HIKL la surface sphérique , St P îe corpuscule placé Fi £-


au dedans. En menant par 'P deux droites quelconques IP L t W
MP K }qui coupent dans.un des cercles de cette sphère deux
arcs infiniment petits Ms , KL , il eh clair ( Corol. Lem. VII.)
que ces arcs feront proportionnels anx droites P H , P L ,
TomeL Cc
201 PRINCIPES MATHEMATIQUES

Du que les petites parties de la surface de la sphère , qui scroient


^° suvcoTpTs. terminées de tous les côtés par des lignes telles que H K & / L
-menées par P , scroient comme les quarrés des mêmes droites
Fíg. irz. p H , P L. Or delà il fuit que les attractions de ces petites par¬
ties de la surface sphérique sur le corpuscule P sont égales.
Car ces attractions doivent être en raison directe de ces particu¬
les , Sc en raison inverse du quarté des distances , Sc ces deux
raisons composées ensemble en font une d’égalité.
Par le même raisonnement on verroit , que les attractions de
toutes les parties de la sphère sur le même corpuscule P sont
toujours égales aux attractions des parties opposées , Sc que par
conséquent elles se détruisent réciproquement ; c’est-à- dire , que
ce«corpuscule ne souffre aucune attraction de la surface sphéri¬
que . C. Q . F . D.

PROPOSITION LXXI . THÉORÈME XXXI.


La même loi <Tattraction étant posée , un corpuscule, placé au dehors
dt la surface sphérique , ejt attiré par cette surface en raison renver¬
sée du quarré de la disance de ce corpuscule au centre.

Fk . iiì ' lí i * 5
Soient A H R B , a h k b deux superficies sphériques égales ;
S , s leurs centres ; P , p deux corpuscules placés hors de ces
sphères , chacun à une distance quelconque du centre . Soient
de plus P A S B , p a sb des droites tirées des corpuscules aux
centres S Sc s ; P H K Sc PIL , p h k 5c pil d ’autres droites
tirées par les mêmes corpuscules en telle forte que les arcs H K
Sc IL , hk Sc il soient respectivement égaux ; S F D Sc S E t
sfd Sc se les perpendiculaires abaissées des centres S Sc s se r
les cordes H K 6c IL , h k Sc il ,- IR Sc I Q , ir Sc iq ses
perpendiculaires abaissées de / fur P K fur &
PB, de f fur
p k 5c fur p b. Enfin soit supposé que les angles D P E , dp e
s’évanouistent , ce qui, à cause de légalité de D S Sc d e ds ,
de ES Sc de es, permet de regarder ses lignes PE Sc P F »
p e Sc ps , D F Sc ds comme égales , - ;t.
, DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 203
Cela posé , on aura P I : P F : : RI : D P 8c p f : pi \ \ Livre
PREMIER.
df ou D F : ri , ce qui donnera PI x p f : P R X p i : : R / :
ri ou ( Cor . 3. Lem . VII . ) : : I H : i h. De plus , PI : P S ; ; FÌg,X*4.
IQ : $ E &c ps : p i : : se ou SE : iq 8c par conséquent »
PI X p s : P S x p i : : 1Q : i q- Delà on tire P1 1x p f X p s :
1X P F x : : IQ X HI s: L X iq- C’est- à-dire , que
la petite surface sphérique produite par la révolution de HI
autour de P S est a la petite surface sphérique produite par
la révolution de hi autour de pi , comme P I 1 x pf x p s à,
pi 1 x P F x P S. Mais les forces avec lesquelles ces petites
surfaces tirent vers elles les corpuscules P 8c p font ( par hy¬
pothèse ) comme ces surfaces directement , &: comme les quartes
des distances PI 8c pi inversement , donc ces forces font com¬
me p f X / i à P F X P S.
En décomposant présentement ces forces , par le Corol . 2. des
loix , pour avoir les parties qui en résultent dans le sens des dia¬
mètres P S , p s il est clair , que les forces résultantes dans cette
direction seront aux forces totales comme P S à P F 8c comme
p s à p f- Donc la force suivant P S de la petite surface pro¬
duite par HI sera à la force suivant p 5 de la petite surface
PF f
produite par h i , comme p/x p 5 X p ~^ k P F x P S x c ’est-
à-dire , en raison renversée des quarrés des distances P S , p s.
Or on trouveroit la même chose pour toutes les autres petites
surfaces dont les deux superficies sphériques font composées .'
Donc les attractions entières de ces deux superficies fur les cor¬
puscules P 8c p font entr ’elles en raison renversée des quarrés
des distances de ces corpuscules aux centres . C. Q . F . D-

PROPOSITION LXXII. THÉORÈME XXXII.

Si toutes les parties d.' une sphere homogène attirent en raison renver¬
sée du quarré des distancesj & 071 fappose donnes , tant la
densité de cette sphere , que le rapport du rayon de cette sphere
C c ij
4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES,
Du à la dijlance da corpuscule qu'dit attire , Tattraction exercée sur
MouVEMEKT
dss Corps ct corpuscule sera proportionnelle au rayon de la sphere,
Qu ’on se représente deux sphères & deux corpuscules placés
à des distances de leurs centres respectivement proportionnelles
aux rayons de ces sphères . Qu ’on imagine ensuite ces deux
sphères composées d’une infinité de particules respectivement
semblables 8c semblablement posées par rapport aux corpuscu¬
les . Il est clair , que les attractions que chacun de ces corpuscules
souffrira de la part de toutes les particules de la sphère atti¬
rante , seront en raison composée de toutes ces particules direc¬
tement , 8c de tous les quarrés de leur distance inversement.
Mais toutes ces particules étant semblables 8c semblablement
placées , elles seront comme les cubes des rayons , 8c les quarrés
des distances des corpuscules à chaque particule font comme les
quarrés de ces mêmes rayons ; donc toutes les attractions de ces
particules seront seulement comme les rayons ; donc les attrac¬
tions de ces deux sphères seront dans cette même raison.
C. Q. F. D.
Cor. x . Si deux corpuscules, se mouvant autour de deux sphères
de même matière attractive , décrivent chacun un orbite circu¬
laire , 8c que les rayons de ces orbites soient proportionnels
aux rayons des sphères attirantes , les temps périodiques seront
égaux.
Cor. i. Et réciproquement , si les temps périodiques sont égaux,
les distances des corpuscules seront proportionnelles aux rayons
des sphères . Ces deux Corollaires sont évidens par le Corol . j.
de la Prop . 4.
Cor. 3. Deux solides quelconques semblables 8c homogènes,
étant composés de parties qui attirent en raison renversée des
quarrés des distances , exercent fur deux corpuscules }placés sem¬
blablement par rapport à eux , des forces qui sont dans la raison
directe de leurs dimensions semblables.
P/a/ic/u* sr, pape . 2op >J ^Poìume,
DE LÀ PHILOSOPHIE NATURELLE . ^
PROPOSITION LXXIII. THÉORÈME XXXIII.
Un corpuscule, placé dans Vintérieur d'une sphère dont les par¬
ties attirent en raison renversée du quarté des disantes , tend vers
le centre de cette sphere avec une force proportionnelle à Itt simple
disance.
Que A C B D soit la sphere attirante , P le corpuscule placé Fig
dans son intérieur , S le centre de cette sphere , & P E QF la
Iphere décrite du même centre S &c du rayon P S. II est clair,
parla Proposition 70 , que toutes les surfaces sphériques compri¬
ses entre A C B D , & E P F Q n exercent aucune attraction
fur le corpuscule P , & que par conséquent la seule sphere
intérieure P E QF agit sur ce corpuscule . Mais l’attraction de
cette sphere est par la Proposition 7z . comme la distance P, S.
Donc , & c. C. Q . F . D.
S C H O L I E.

Les superficies que je suppose ici former un solide par leur


assemblage ne sont pas des superficies purement mathématiques ,
ce font des orbes dont l'épaisieur est si petite , qu ’on la peut
regarder comme nulle , c’est-à-dire , les orbes évanouistantes qui
composent une sphere lorsque leur nombre & leur ténuité sont
augmentés à l’infini . J’entends de même par les points qui com¬
posent les lignes , les superficies , èc les solides , des particules de
ces quantités dont l’étendue est si petite , qu ’on peut les négliger,
PROPOSITION LXXIV . THÉORÈME XXXIV.
Les mêmes choses que dans les Propostions précédentes étant posées ,
un corpuscule placé hors d 'une sphere , es attiré vers le centre de
cette sphere par une force réciproquement proportionnelle au quarrè
de sa disance à ce centre.
Car si on suppose que cette íphere íoit partagée en une infi¬
nité de surfaces sphériques qui aient le même centre qu’elle ,
toutes ces surfaces exerceront fur le corpuscule extérieur une
10 $ PRINCIPES MATHÉMATIQUES

attraction qui sera , suivant laProp . 71 . dans la raison renversée


du quarré de la distance du corpuscule au centre . Ajoutant
donc toutes ces attractions , la somme totale ou l’attraction de
la sphere sera dans la même raison . C. Q . F . D.

Cor. 1 - Delà il suit, qu ’à des distances égales , les attractions des

sphères de même densité seront comme ces sphères . Car , par la


Prop . 71 - deux sphères exercent à des distances proportionnelles
à leurs rayons des forces auíïï proportionnelles à ces rayons . Si
on diminue ensuite la plus grande de . ces deux distances dans
la raison qu ’ont entr ’eux les rayons des deux ípheres , cette dis¬
tance deviendra par ce moyen égale à l'autre , & l’attraction
fera à ce quelle étoit d’abord dans la raison du quarré du rayon
de la plus grande sphere au quárré du rayon de la plus petite.
Mais cette attraction étoit déja à l’attraction vers l’autre sphere
dans la raison simple des mêmes rayons ; donc elle fera alors
comme les cubes de ces rayons , c’est-à-dire , comme les sphères.
Cor. z. A des distances quelconques , les attractions seront en
raison directe des ípheres , & inverse des quarrés des distances.
Cor. z . Si un corpuscule est placé hors d’une sphere dont toutes

les parties font supposées avoir des forces attractives , Lc qu ’on


ait remarqué que l’attraction de ce corpuscule vers la sphere
entiere soit en raison inverse du quarré des distances au centre,
les attractions de toutes les particules de la lphere seront auílì
en raison renversée des quarrés de leurs distances au corpuscule
attiré.

PROPOSITION L X XV . THÉORÈME XXXV.

Si s tous les points d’une sphere donnée tendent des forces centripètes
égales, qui décroisent en raison doublée des disances à ces points ,
cette sphere exercera sur une autre sphere quelconque composée de
parties homogènes entr elles une attraction qui fera en raison ren¬
versée du quarré des distances de leurs centres.
Car l’attraction d’une particule quelconque de la sphere attirée
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i07
est en raison renversée du quarré de sa distance au centre dç Livre
fremif . R.
la sphere attirante par la Prop. 74. &■elle est pat conséquent
la même qu 'elle seroit si toute la sphère attirante étoit réduite
à un corpuscule placé dans son centre . Mais faction de ce cor¬
puscule auquel on suppose réduite la sphere attirante , doit etre
la même sur la sphere attirée quelle seroit , si au lieu d’agir sur
cette sphere attirée , il éprouvait au contraire vers les parties
de cette sphere des forces égales à celles avec lesquelles il les
attire ; & la somme des forces avec lesquelles il seroit attiré
par cette sphere , seroit , par la Proposition 74 . en raison inverse
du quarré de la distance au centre . Donc 'l’attraction du corpus¬
cule , ou , ce qui revient au même > celle de la sphere attirante
sur la sphere attirée , est réciproquement proportionnelle au quar¬
ré de la distance des centres de ces sphères.
Cor. 1 . Les attractions des sphères vers d’autres sphères homo¬
gènes font comme les sphères attirantes directement , & comme
les quarrés des distances des centres inversement.
Cor. L. II en , est de même lorsque la íphere attirée attire auffi.
Car chaque point de cette sphere attire les points de l’autre avec
la même force avec laquelle il en est réciproquement attire . Si
donc dans toute attraction le point attirant éprouve la même
action que le point attiré , il en naîtra une action mutuelle
double , proportions gardées.
Cor. Tout ce qui a été dit ci -deflus du mouvement des
corps dans des sections coniques autour des foyers a lieu , si on
place dans ces foyers les centres des sphères attirantes.
Cor. 4. Et tout ce qui concerne le mouvement dans des sec¬
tions autour du centre de ces courbes peut s’appliquér aux
mouvemens qui se font dans l’intérieur d ’une sphere.

PROPOSITION LXXVI . THÉORÈME XXXVI.

Deux sphères dont toutes les parties agissent en raison renversée da


quarré des disances , étant composées l 'une & Vautre d ’orbes concen-

si
20 8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
' Dd . triques dont Us densités du centreà la circonférence varient suivant
«ne loi quelconque, s’attirent réciproquement avec des forces qui
— font en raison renversée du quarré des défiances de leurs centres.
Soient AB , CD , EF , rc& . tant de sphères concentriques
homogènes qu’on voudra», dont les intérieures étant ajoutées aux
extérieures , ou en étant retranchées forment une sphere totale
AB composée de couches plus ou moins denses vers le centre
qu a la circonférence. Soient ensuite GH y FK , LM , Lee.
d’autres sphères homogènes concentriques dont l’addition ou la
soustraction forment pareillement une sphere G H hétérogène
du centre à la circonférence. Par la Prop. 75. une quelconque
des sphères homogènes AB ou CD, une & & quelconque des
sphères homogènes GH , IK , Lee. s’attireront réciproquement
avec une force qui est en raison renversée du quarré de S P.
Donc les attractions réciproques des sphères totales hétérogènes
AB , G H qui font produites par les sommes ou par les diffé¬
rences des attractions des sphères homogènes , seront auílì ca
raison renversée du quarré de S P:
Qu’on suppose présentement que le nombre dé toutes ces
ípheres homogènes, dont Paddition ou la soustraction forment les
sphères hétérogènes , soit augmenté jusqu’à l'insini , on pourra
donner à ces sphères hétérogènes une loi quelconque de densité
du centre à la circonférence , Le leur attraction réciproque de¬
meurera toujours en raison renversée du quarré de la distance
S P. C. Q. F. D.
Cor. 1 . Si on a plusieurs sphères composées ainsi drorbes de;
différentes densités , l’attraction accélératrice de lune quelcon¬
que de ces sphères vers une autre quelconque , à même distan¬
ce , fera comme la sphere attirante.
Cor. 1. Et à distance inégale , elle sera comme cette sphere
divisée par le quarré de là distance.
Cor. 3 . Mais l’attraction motrice , à distance égale , fera com*

me le produit de la sphere attirée par la sphere attirante-


CrOs
» H»
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . \o 9
Cor. 4. Et à distance inégale , comme ce produit divisé par 1 ~
le quarre de la distance. hemiu;
Cor. j . 11 en est de même lorsque Pattraction vient de la force
attractive mutuelle de chaque sphere lune vers l’autre , car de
ces deux attractions il s’en forme une feule égale à leur somme.
Cor. 6 . Lorsque l'on comparera les révolutions que des sphères
entierement semblables , formées, suivant la même loi , ainsi d’or-
bes de différentes densités, font les unes autour des autres , on
trouvera que si les distances de celles qui tournent à celles qui
font fixes, font proportionnelles aux rayons de ces sphères fixes,
les temps périodiques seront égaux.
Cor. 7. Et réciproquement si les temps périodiques font égaux,
les distances seront proportionnelles à ces rayons.
Cor. 8 . Tout ce qu’on a démontré ci-deííus du mouvement des

corps autour des foyers des sections coniques a lieu , lorsque la


sphere attirante » formée ainsi d’orbes de différentes densités, est
placée au foyer.
Cor. 9. Et il en est de même lorsque le corps qui décrit la tra¬
jectoire est aussi une sphere attirante formée d'orbes de diffé¬
rentes densités.
PROPOSITION LXXVII . THÉORÈME XXXVII.
Si toutes les parties des sphères attirent avec des forces qui soient
comme les disances, la force composée par laquelle deux sphèress'at¬
tirent mutuellement ejì comme la disance qui sépare les centres de
ces sphères.

Cas. 1. Soient JE B F une sphere , S son centre , P un cor- Fîg ijg


pustule qu’elle attire , PAS B l ’axe de la sphere passant parle
centre du corpuscule , EF , es deux sections de la íphere faites
par des plans qui coupent l’axc perpendiculairement à des dis¬
tances égales S G , s g du centre ; íbit de plus H un point
quelconque du plan EF. Il est clair , que ia force centripète du
point H fur le corpuscule P suivant la ligne P H, fera comme
Tome/D. d
no PRINCIPES MATHÉMATIQUES
' du la distance PH \ &c que pàr le Cor. 2. des foix , cette force
“7 ™ . décomposée suivant PG, c esta dire , la force vers le centre S,
“ fera ' ‘ comme la droite P G. Donc la force de tous les points du
Fg. iis. ^ EF t cest -à-dire , la force totale de ce plan , par laquelle
le corpuscule P est attiré vers le centre S , est comme la dis¬
tance PG multipliée par le nombre des points , c’cst à dire,
comme le solide formé: par ce même plan EF , &: cette droite
P G. Par la même raison , la force du plan ef par laquelle le
corpuscule P est attiré vers le centre S fera comme , ce plan
multiplié par fa distance Pg, ou comme le plan EF égal au
plan ef multiplié par cette même distance P g, d ’où il soit , que
la somme des forces de l’un & de l’autre plan fera comme le
plan EF multiplié par la somme des distances P G + P g, c’est-
à-dire , comme ce plan multiplié par le double de la distance
P S qui est entre le centre & le corpuscule , ou , ce qui revient
au même , comme la somme des plans égaux EF + ef multi¬
pliée par cette même distance ; &c comme il en scroit de même
des forces de tous les plans qu’on peut imaginer de chaque côté
du centre de la fphere , & également distans de ce centre , la
somme de toutes ces forces , c’est-à-dire , celle de la fphere en-
tiere sor le corpuscule , sera comme cette fphere multipliée par
la distance S P . C. Q. F. D.
Cas. %. Si on suppose que le corpuscule P attire la fphere
JE B F }on prouvera par le même raisonnement qu’il éxer-
cera sur cette fphere une force proportionnelle à la distance
P S. C. Q. F. D.
Cas. Qu ’on imagine présentement en P une autre fphere
composée d’une infinité de corpuscules P. De ce que la force,
par laquelle un corpuscule unique est attiré , est en raison com¬
posée de la solidité de la premiere fphere , & de la distance du
corpuscule à son centre , & de ce que cette force est par con¬
séquent la même que íì elle émanoit toute d’un corpuscule uni¬
que placé au centre de la premiere fphere : il suit que la force
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. m
entière par laquelle sont attirés tous les corpuscules de la seconde lTTTT
sphere , c’est-à-dire , la force par laquelle la seconde sphere en- îREMIIîa
tiere est attirée , sera la même quelle seroit , si toute cette sphere Fí-S Iî8
etoit attirée par un corpuscule unique placé au centre de la pre¬
mière sphere : Sc par conséquent , par le cas i , cette force sera
proportionnelle à la distance entre les centres des deux sphè¬
res. C. Q. F. D.
Cas. 4 . Et si on suppose que ces sphères battirent mutuel¬

lement , leurs forces réunies conserveront la même propor¬


tion. C. Q . F. D.

Cas. 5 . Que le corpusculep soit placé maintenant au-dedans Fîg. i»?:


de la sphere A E B F , parce que la force du plan ef sur ce
corpuscule est comme le solide formé par ce plan Sc la distance
pg Sc; que la force contraire du plan EF est comme le solide
formé par ce même plan Sc la distance pG -, la force composée
des deux sera comme la différence de ces solides, c’est-à-dire,
comme la somme des plans égaux multipliée par la moitié de
la différence des distances , c’est-à dire , comme cette somme
multipliée par la distance p S du corpuscule au centre de la
Iphere . Or , comme il en seroit de même de Lattraction de touS
les plans EF , ef qu ’on peut imaginer dans la sphere en tiere
c’est-à-dire , de lattraction de toute la sphere , cette attraction
doit donc être le produit de la somme de tous ces plans , ou de
la sphere totale par la distance p S. C. Q. F, D.
Cas 6 . Et si on s’imagine une nouvelle sphere composée d’un

nombre innombrable de corpuscules p , Sc placée au dedans de


lapremiere sphere AEBF ,- on prouvera , comme ci-dessus, que
Lattraction fera comme la distance p S des centres , soit que l’on
considéré Lattraction seule d’une sphere sur l’autre , soit que l’on
considéré Lattraction mutuelle des deux sphères l’une íur Lau-
tre. C. Q . F. D.

D d ij
ri r. PRINCIPES MATHÉMATIQUES

^ PROPOSITION LXXVIII. THÉORÈME XXXVIIL


Mouvement
)ES CoRf !,
. . Deux sphères, composées chacune d.’orbes dont les denstés varient du
centre à la circonférence suivant une loi quelconque , étant formées
l 'ttne & Vautre d 'une matière dont toutes les parties attirent en raison
directe des diflances , exercent Vune fur Vautre des forces propor¬
tionnelles à la difance de leurs centres.

Cette Proposition suit dc la précédente de la même manière


que la Proposition 7 6. suit de la Proposition 75.
Cor. Tout ce qui a été démontré ci -dessus dans les Propositions 1
10 & 64 du mouvement des corps autour des centres des sec¬
tions coniques a lieu , lorsque les corps attirans & les corps
attirés ont les conditions qu’on suppose dans cette Proposition.
S C H O L I E.

J'ai expliqué les deux principaux cas des attractions , celui


où les forces centripètes décroissent en raison doublée des distan¬
ces , & celui où elles croissent dans la raison simple des distan¬
ces. Dans l’un & Tautre cas , les révolutions des corps se
font dans des sections coniques . & les forces centripètes
des particules qui composent les corps sphériques croissent ou
décroissent en s’éloignant du centre , selon la même loi que la
force centripète des corps entiers , ce qui est digne dc remarque.
Les autres cas qui donnent des conclusions moins élégantes
seroient trop longs à parcourir chacun en particulier : je vais les
donner tous par une méthode générale.
LEMME XXIX.

Si on décrit du S un cercle quelconque A E B , & du centre P


centre

k-§- rzo. deux cercles Es , es , qui coupent, tant le premier en E & en e ,


que la ligne P S en F & en f , qu on abaisse de plus E D , e d
perpendiculaires fur P S ; je dis , que lorsque la difance des arcs
E F , e f diminueà Vinfini, la dernière raison de la ligne éva-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . u,
nouissante D d à. la ligne évanouissante F f esl la même que celle Liïu
. . _ PREMIER.
de la ligne P E k la ligne P S. . —
Car en prolongeant la droite E e qui coïncide avec l’arc éva- z»,
rouissant Ee jusqu ’à ce qu elle rencontre la droite P S en T ;
^ abaissant du point S la perpendiculaire S G sur P E on, aura
( a 'cause des triangles semblables DTE , d T e, DES -,) D d :
Ee : : D T : T E ou , : : D E : E S en
; & supposant que q
soit la rencontre de P e 6c de l’arc EF, les triangles Eeq ,
ES G seront semblables par le Lemme 8. 6c par le Cor. 3. du
Lemme 7. ils donneront E e : eq ou F f : : E S : S G ,- 6c D d ;
Ff DE S: G, c ’est-à-dire , ( à cause des triangles sembla¬
bles P DE , PGS ) :: P E : P S. C . Q. F. D.
PROPOSITION LXXIX . THÉORÈME XXXIX.
Si la superficie EF , f e , dont la largeur efi supposée évanouissante,
tourne autour de Vaxe P S , & que chacune des particules du solide
produit par cette révolution attire le corpuscule P avec une force
égale S la force entière avec laquelle ce solide attirera le corpuscule
P vers S fera en raison composée du solide D E1x F f , & de r, £. ,ÌU
la force avec laquelle une particule donnée & placée dans un lieu
F f attireroit ce même corpuscule.
N’éxaminant d’abord que la force de la superficie sphérique
FE, produite par la circonvolution de l’arc FE , on verra,
par ce qu a enseigné Archimede dans son Traité de la Sphère
& du Cylindre,que la partie annulaire de cette superficie, pro¬
duite par la révolution du petit arc E r dont l’extrémité r est la
rencontre de ed de & EF, doit être proportionnelle à Dd, le
rayon P E demeurant constant ; & la force de cette superficie,
exercée suivant les lignes PE , devant être comme cette super¬
ficie annulaire , sera auffi comme Dd, ou , ce qui est la même
chose , comme le rectangle sous PE 6c D d mais: cette même
force éxercée suivant la ligne P S qui tend au centre S sera
moindre dans la raison de P D i PE : donc sa force dans cette
ii4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du direction sera proportionnelle à P D x D d. Et si on suppose que
Mouvement la ligne D F soit divisée en un nombre innombrable de parties
des Corps,
égales telles que Dd, que& la superficie FE soit divisée en
Fi£• izi. même temps en autant d’anneaux égaux par les plans élevés per¬
pendiculairement du point D, il est clair, que la somme des forces
de tous ces anneaux fera comme la somme de tous les P D x Dd t
c’est-à-dire , comme \P F z—\
P D x, par
& conséquent com¬
me DE \
Connoiílant ainsi l’attraction de la superficie FE celle
, du
solide FE fi sera connue auíïï : il ne faudra pour savoir que
multiplier la première par F f, c ’est-à-dire , que cette attraction
deviendra proportionnelle à D E x x Ff, si la force qu’une par¬
ticule donnée Ff éxerce sur le corpuscule P à la distance P F
est donnée. Mais si cette force n’est pas donnée , la force du
solide E F fe serà comme le solide E D 1x Ff cette & force
qui n’est pas dostnée conjointement.
PROPOSITION LXXX . THÉORÈME XL.

Fìgii }*. A B E étant unt sphère homogène dont le centre est S , & dont toutes
les parties attirent suivant unt loi quelconque des distances6, * P
un corpuscule placé sur Paxe A B de cette sphere, la force avec la¬
quelle ce corpuscule sera attiré par toute la sphere, sera proportion¬
nelle à Paire A B N d 'une courbe A N B dont les ordonnées D N
correspondantes aux ordonnées DE du cercle S E B font prises en
raison composée de la force qu’éxerce sur P la particule placée en
D E 1X P S
E, & du solide PE
Conservant les constructions du dernier Lemme & du dernier
Théorème , concevez Taxe A B de la sphere divisé en un nom¬
bre innombrable de particules egaies D d, toute
& la (phere
divisée en autant de petites lames sphériques E F se par
; & le
point n élevez l’ordonnée d n à la courbe AN B il, est clair,
par le Théorème précédent , que la force avec laquelle la petite
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Zlf
lame EFfe attiré le corpuscule P , est en raison composée de Livre
D E l x Ff de
& la force qu’une particule exerce à la distance PE. PREMIER*
Mais par le dernier Lemme D d : F f PE : PS, ce qui donne k-z. -r».
P S x Dd
Ff =z ; <k D E l X Ff = Dd x DE l x P S Donc
PE " " FË
la force de la petite lame E F fe est en raison composée de
D dx DE *PE x PS_
& de la force qu’une particule exerce à la
distance PF , c’est-à-dire , par la construction de la courbe AN B,
comme DNxDd ou comme Taire évanouissante D N n d.
Donc les forces de toutes les petites lames de même espèce, ou,
ce qui revient au même , la force de la sphere enticre sur le
corpuscule P est comme Taire totale A N B.
Cor. i. Delà , si la force centripète qui tend à chaque parti¬
cule est toujours la même quelle que soit la distance , & qu’on
y D E *x P S
suppose D N proportionnelle a - r—E - , la force totale rpar
laquelle le corpuscule P sera attiré par la sphere sera comme
Taire A N B.
Cor Si la force centripète des particules est réciproquement
z.

comme la distance du corpuscule quelles attirent , &T qu’on faste


JD£ *X. P S
D N proportionnelle à- - £ T— , la
p force par laquelle
corpuscule P sera attiré par toute la sphère , sera comme Taire
A N B.
Cor. 3. Si la force centripète des particules est réciproquement
comme le cube de la distance du corpuscule qu’elles attirent ,
tk qu ’011 fasse D N proportionnelle à ^ — ; la force par
laquelle le corpuscule sera attiré par toute la sphere sera com¬
me Taire A N B.
Cor. 4 . Et généralement , si on suppose que la force centripète,
qui tend vers chaque particule de la sphere , soit réciproquement
comme la quantité V, qn
& 'on prenne D N proportionnelle à
r,6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
lr D „ 1 X la force , par laquelle le corpuscule sera attiré par
Mouvement P E X '

- toute la sphere , sera comme Paire A N B.


*E' C0RPS
PROPOSITION lxxxi . problème XLI.
í 1ÌÌ< Les mêmes choses étant posées, on demande la valeur de l aire A N B.
Ayant tiré du point P la droite P H qui touche la sphère
èn H ySc ayant abaissé la perpendiculaire HI sur Taxe P AB ,
on coupera P I en deux parties égales au peint L , Sc on aura
PE 1—PS 1+ SE 1+ zPS x£ 2} >mai» S E í onSff x cftégal
au rectangle P S x SI à cause des triangles semblables SPH r
:
S HI donc P E x—P S xPS + SI + zSD c, ’est-à-dire .
—P S x z ~S Lx z S D = PSxiLD. De plus D E 1= S E 1 —
+
S D *= SE X—L$ í iLSxLD —LD xou enfin = iS L
X LD — LD 1—A LxLB, à cause que L S 1—S E 1 ou L S *
—SA *est égal au rectangle A Lx L B. Ecrivant donc z S Lx L I>
£> E x xPS
—LD X—ALxLB au lieu de DE X; la quantité PExr ( la¬

quelle , selon le Corol. 4. de la Prop. précédente , est comme la


longueur de l’ordonnée D N se ) décomposera dans les trois
. zSLxLDxPS L D 1X P S ALxLRxPS ; Sc si dans
Parties pe x V ' PEx V P Ex y
ces trois parties 011 écrit au lieu de F la quantité qui exprime
] a force centripète d’une particule en E fur le corpuscule P ,
& au lieu dePA la moyenne proportionnelle PSSczLD;
entre
on aura les ordonnées d’autant de courbes , dont on connoîtra.
les aires par les méthodes ordinaires. C. Q. F F.
Exemple 1. Si la force centripète tendante à chacune des parti¬
cules de la sphere est réciproquement comme la distance , écri¬
vez P E au lieu de F Sc ensuite iPS x L L> au lieu de PE\
& VOUS aurez D N proportionnelle à S L L é _LxLB
2LD

Supposez que D N soit égale au double zSL —JDL —- ~


de
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . il7
d* ccttc quantité : la partie donnée 2 S L de cette ordonnée fer-
vant «'ordonnée elle-même , A D servant d’abscisse, donnera tuxiu . '
pour la premicre aire le rectangle z SLx AB \ la seconde par- -- -
tie variable L D servant d’ordonnéc pour la même abscisseA D iil
donnera pour la seconde aire- -- ;— ou S Lx A B ; qui
étant soustraite de la premiere aire z S L x A B donnera l’airc
A L x LB
S Lx AB. La troisième partie — — variable aussi, donne¬

ra pour la troisième aire , une aire hyperbolique , laquelle étant


soustraite de Taire SLxAB donnera pour reste Taire cherchée
A N B d’où Ton tire la construction suivante du Problème.
Aux points L , A , B élevez les perpendiculaires Ll , A a , B B, Fig . 134.

deíquelles A a = L B &c B b —L A. Décrivez eníiiite par les


points ab l ’hyperbole ab dont les asymptotes soient Ll , LB, &
la corde ba renfermera Taire aba égale à Taire cherchée AN B.
Exemple 1.Si la force centripète qui tend à chaque particule
de la íphere , est réciproquement comme le cube de la distance ,
ou ce qui revient au même , comme le cube divisé par un plan
PE*
quelconque donné ; écrivez alors - aulieu de V, & z P S
X L D au lieu de P E 1 vous
; aurez par ce moyen D N propor¬
S L x -AS* éll
tionnelle à _ A ^x LBxAS* , .
P S x L Ll zPS XLD* st ' " - a-

dire , (a cause que ~ P S , A S , SI) proportionnelle à,SLxSl


LD
. _ 7 A Lx L B x SI r .r r . .. A
~- - S I - Ï £ jrs^-tauant íervir de meme ces trois par¬
ties d’ordonnées pendant que A D sert d’abscisse, la premiere
clonnera Taire d'une hyperbole ; la féconde i Si don-
ALxLBxSI
ncra Taire ~ABxSI >& la troisième - - lD~ donnera
Taire ALxLBxSI
zLA
ALxLBxSI
, c'est-à-dire, ?AB x $ I}
LB
T omt J, £e
ilS PRINCIPES MATHÉMATIQUES
- ~ — " soustrayant de la première la somme de la seconde & de la
mouvement troisième , il restera Paire cherchée A N B , ce qui fournit cette

__ construction.
Fîg. Elevez aux points L , A , S , B les perpendiculaires Ll , Aa t
Ss , B b, desquelles S s soit égale à SI ,- & décrivez par le point
s Thyperbole a sb dont les asymptotes soient Ll , B L, Cette
hyperbole coupera les lignes A a , B b aux points a & b , &
donnera par ce moyen Taire AasbB, de laquelle retranchant
le rectangle i A S x SI , on aura Taire cherchée A N B.
Fig. 133
- Exemple 5 . Si la force centripète qui tend à chaque particule
de la íphere décroît en raison quadruplée de la distance à ces
PE*
particules , écrivez —^ ^ au lieu de V, fk ensuite y/ 2 P S X LL>
au lieu dc P E , par ce moyen D N deviendra proportionnelle à
SI ' xSL SI 1 S 1 1x A L x L B
-, X
V ^SI y/LDi iy/íSl ' ' )/LD í \/ 1 S J
x 7 dont les trois parties , servant toujours d ordonnées

tandis que A D sert d’abfcisse , donneront les trois aires


%SI l xS L X SI 1
VLB — V BA
VzS1 VLB 3 V * SI
SI ' xALxL Bx
x V 1S 1 LAxVLÀ “ L B XV L A qLU íe reduiscnt
. , 2 s J 1X s L c ~ t- r -L iSI* 1 ,
aux trois quantités- j—- }.S I z & S I *x —^ , de la pre¬
mière desquelles retranchant la somme des deux autres , il reste
45 r j
bL 1 ; d’où Ton apprend que la force avec laquelle P est at-
tiré parla sphere entiere est proportionnelle à pj - >ou , ce qui re¬
vient au même , que cette force est en raison renversée de
PSixPL C . Q. F. T.
Par la même méthode on pourroit déterminer Tattractson dstm
corpuscule placé au-dedans d’une sphere , mais on aura plus
facilement cette attraction par le Théorème suivant.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 119
PROPOSITION LXXXII . THÉORÈME XLI. Livre
t REM I E K,

Dans une sphere dont le ctntrc eji S & le rayon S A > fi on prend
ST j SA , S P continuellement proportionnelles , l 'attraction d ’un Fig. 135.
corpuscule place dans un lieu quelconque I au dedans de cette sphere,
sera à Vattraction d 'un autre corpuscule placé hors de la sphere ,
dans le lieu P , en raison composée de la raison sousdoublée des
diftances IS , P S , du centre , & de la raison sousdoublée des forces
avec lesquelles ces mêmes corpuscules P & I seroìent attírès par une
feule particule placée au centre de la sphere.

Si , par exemple , les forces centripètes des particules de la


íphere font réciproquement comme les distances du corpuscule
qu’elle attire ; la force par laquelle un corpuscule placé en / est
attiré par toute la sphere , sera à la force par laquelle il seroit
attiré s'il étoit placé en P en raison composée de la raison sous¬
doublée de la distance SI à la distance S P, de & la raison
sousdoublée inverse des distances S1 , S P or; comme ces deux
raisons sousdoublées composent une raison d égalité , les attrac¬
tions éxercées par la íphere entiere en I 6c en P sont égales.
Si les forces des particules de la sphère sont réciproquement
en raison doublée des distances, on trouvera par le même calcul
que l’attraction en / est à l’attraction en P , comme la distance
S P au demi-diametre SA de la sphere.
Si les forces font réciproquement en raison triplée des distan¬
ces , les attractions en I en
& P seront Tune à l’autre comme
S P 1à SA 1.
Si elles font en raison quadruplée , les attractions seront com¬
me S Pi à S Ai. Ainsi comme Tattr action en P dans ce dernier
cas a été trouvée réciproquement comme P S 5x PI , l’attraction
en / fera réciproquement comme S A ì x P I , c’est-à-dire , ( à
cause que S Ai est donnée ) réciproquement comme PI, il cn
seroit de même des autres cas. Ce Théorème se démontre ainsi.
De la même maniéré qu’cma vu dans la solution du Problème
Ee i)
lio PRINCIPES MATHÉMATIQUES
précédent que lorsque le corpuscule placé en P don noir l'ordon¬
Uu
Mouvement
i »xf Corps. née D N proportionnelle à la quantité y ~ > on verra

Fig, ,Z6. en faisant lc même usage de / que l’on a fait de P que cette
DE ' xIS
ordonnée D N doit être dans ce cas proportionnelle à
IE xV *
ÍUpposant donc que les forces centripètes , qui émanent d’un point
quelconque E de la sphere , soient l’une à l'autre dans les dis¬
tances IE , PE comme P E 9 à IE” , on trouvera que l’or-
donnéc D N que donneroit la supposition du corpuscule en P est à
celle que donneroit la supposition du corpuscule en / dans le rap¬
DE l xPS s DE *xIS
port des quantités c’est-à-dire , dans
P Ex P E ” IExlE”
le rapport de PSxIExlE ” , à IS x P E x P E ". Or , parcc
que les lignes SI , SE , S P font en proportion continue , les
triangles SPE , SIE font semblables Sc donnent IE : P En
IS : S E ou SA. Ecrivant donc dans le rapport précédent des
deux valeurs de D N la raison de IS à S A au lieu de celle de
IE 'ÏPE, on aura lc rapport de PSx IE n à S Ax PE ”. Mais
la raison de P S à S A est la raison sousdoublée des distances
PS , SI \ Sc la raison de IE 9 à P E” ( à cause de la proportion
IE : PE : : IS : S A ) est la raison sousdoublée des forces aux
distances P S , I S. Donc les valeurs de D N dans les deux cas,
Lc par conséquent les aires des courbes ausquelles elles appar¬
tiennent , ou , ce qui revient au même , les attractions des cor¬
puscules en P Sc en I , font en raison composée de ces raisons
fousdoublées . C. Q . F . D.

PROPOSITION LXXXIII . PROBLÈME XLII.


Trouver la force par laquelle un corpuscule place dans le centre d ’une
sphere ejl attiré vers un segment quelconque de cette sphere.
Soit P le corpuscule placé au centre de la sphere , & RBSD
le segment qui l’attire . Soit de plus EFG une des surfaces sphé¬
riques quelconques décrites du centre T Lc du rayon PF, des-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . xu

quelles on peut supposer que le segment ptoposé est composé , en Livre


kemiek
nc regardant pas ces surfaces comme purement mathématiques,
mais comme ayant une épaisseur infiniment petite.
137.
Nommant O cette petite épaisseur , il est clair , par ce qu’a
démontré Archiméde , que la surface ou orbe sphérique EFG
sera proportionnelle à PFxE >FxO,èc par ce qui a été démon¬
tré dans la Proposition 79 , si on suppose que les forces attracti¬
ves des particules de la íphere , soient cn raison renversée des
puissances n des distances , l’attraction de cette orbe fera comme
DE ' xO 1 DFxO DF ' xO Prenant
, c'est-à-dire ,' comme
. ~ p t '- - 1 pf »
pp» 3
donc l'ordonnée F N proportionnelle à cette quantité , l’aire
DB, de la courbe qu’on décrira par ce moyen , exprimera
í ’attraction cherchée du corpuscule P vers le segment proposé
RBSD . C. Q. F. T.
PROPOSITION LXXXIV . PROBLÈME XL11I.

Trouver la force par laquelle un corpuscule placé hors du centre de


la
fphere & fur l ’axe d'un segment quelconque, ejl attiré par ce meme
segment.
Que le corps P soit attiré par le segment EBK dans saxe Ffc.138 .
A D B duquel il est placé. En décrivant du centre P & de l’inter-
valle PE h superficie sphérique EFK laquelle partage le seg¬
ment proposé en deux parties EBKFE , EFK D E -, on n’aura
qu à chercher la force de la premiere partie par la Proposition 81,
la force de la derniere par la Prop. 8; ; sc la somme de ces
forces fera la force totale du segment EBKDE. C. Q. F . T.
S C H O L 1 E.

Après avoir expliqué les attractions des corps sphériques , jc


devrois naturellement entrer dans le même détail suc les loix
d’attraction des autres corps ; mais il n’est pas nécessaire à mon
dessein de les expliquer toutes en particulier : jc me contenterai
de donner quelques -unes des Propositions les plus générales fur
iii PRINCIPES MATHÉMATIQUES
les forces de tous ces corps eu général , & fur les
mouvemens
qui doivent en naître , parce que cçs Propositions
peuvent être de
quelque usage dans la Physique.

TREIZIEME SECTION.
Des forces attractives des corps qui ne font pas sphériques.

PROPOSITION LXXXV . THEOREME XLII.


Si L'attraction du. corps attiré ejl beaucoup plus forte lorsqu il es
continu
au corps attirant , que lorsqu'il ríen ejl séparé que d'un tres-petit
intervalle: les forces des particules du corps attirant décroîtront dans
■une raison plus que doublée des d'jlances à ces particules.
Les forces décroissant en raison doublée des distances, l’
attrac-
tion vers une sphere , est par la Prop. 74.
réciproquement comme
le quarté de la distance du corps attiré au centre de la
sphère,
& par conséquent elle augmentera à peine sensiblement
dans le
contact ; donc l’augmentation feroit encore moins remarquable
fi ìa force décroissoit dans une moindre raison. La
Proposition à
démontrer est donc claire quant aux sphères attractives : elle a
lieu auffi dans les orbes sphériques concaves qui attirent
des
corps placés au- dchors ; &c elle est encore plus évidente
pour
les corps placés dans rintérieur des orbes sphériques
qui les atti¬
rent , puisque les attractions exercées par les concavités
des
orbes íbnt détruites par des attractions contraires par la
70. & que par •conséquent elles font nulles dans le contact. Prop.
Si on suppose présentement que de ces sphères 011
de ces orbes
sphériques on ôte des parties quelconques éloignées du heu
du contact & qu’on leur ajoute de nouvelles parties
dans
d’autres endroits , on pourra changer à volonté la forme
de ces
corps fans que ces parties ajoutées ou retranchées ,
lesquelles
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
font éloignées
° Livre
da lieu du contact , augmentent sensiblement l’at- ——
°
traction de ces corps dans le contact. Donc la Proposition en ' “ í1111,
question est vraie pour tous les corps , quelque soit leur for-
me. C. Q. F. D.
PROPOSITION LXXXVI . THÉORÈME XLIII.
Si les forces des particules qui composent un corps attirant décrois¬
sent en raison triplée ou plus que triplée des distances , l ’attraction
fera beaucoup plus forte dans le contact , que lorsque le corps attirant
& le corps attiré ne seront séparés que dé un tris - petit intervalle.
On a vu dans la solution du Problème 41. donnée dans les
Exemples 1 3& ; que dans cette loi d’attraction lorsque le cor¬
puscule attiré approche de la íphere qui l'attire , i'attraction
augmente à l’infini. On concluera facilement la même chose ( par
ces éxemples & par le Théorème 41. ) des attractions des corps
vers des orbes concaves convexes , soit que les corps attirés
soient placés hors de ces orbes , soit qu’ils soient dans leur con¬
cavité . Or en ajoutant ou en ôtant à ces sphères & à ces orbes
de la matière quelconque attractive placée où l’on voudra, pourvu
que ce ne soit pas dans le lieu du contact , les corps attirans
pourront avoir la forme qu’on voudra , & la proposition fera
prouvée en général. C. Q. F . D.
PROPOSITION LXXXVII . THÉORÈME XLIV.
Si deux corps semblables entre eux , & formés d 'une matière également
attractive , attirent jéparément des corpuscules qui leur soient propor¬
tionnels , & qui soient posés de même par rapport à eux , les
attractions accélératrices des corpuscules vers les corps entiers feront
comme leurs attractions accélératrices vers les particules de ces corps
fituées semblablement , & prifes proportionnelles aux touts.
Car si ces corps sont divisés dans des particules qui soient
proportionnelles aux corps entiers , & poíees de meme dans ces
corps , les attractions vers chacune des particules du premier corps
feront aux attractions vers chacune des particules correspondan-
ii 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du tes de l’autre corps , comme l’attraction vers une particule quel¬
Mouvement
DES Coît conque du premier corps est à Pattraction vers une particule cor¬
respondante de Pautre corps ; &: par conséquent Pattraction vers
le premier corps entier , fera à Pattraction vers tout le second dans
cette même raison. C. Q. F . D.
Cor . i. Donc si les forces attractives des particules décroissent
en raison dune puissance quelconque des distances, les attractions
accélératrices vers les corps entiers seront en raison renversée dc
ces puissances des distances , &c en raison directe des masses atti¬
rantes.
Si , par exemple , les Forces des particules décroissent en raison
doublée des distances aux corpuscules attirés , que les corps atti-
rans soient comme Ar» & B 5que & par conséquent tant les
racines cubes de ces corps , que leurs distances aux corpuscules
attirés soient comme A 8c B , les attractions accélératrices vers
les corps attirans seront comme , c’est-à-dire , comme
les racines cubes A & B de ces corps.
Si les forces des particules décroissent en raison triplée des
distances aux corpuscules attirés , les attractions accélératrices
vers les corps entiers feront comme A * M* > c’est- à - dire*
égales.
Si les forces décroissent en raison quadruplée , les attractions
vers les corps seront comme dL òc ~ c, ’est- à - dire , récipro¬
quement comme les racines cubes A & Br; & ainsi des autres.
Cor. z . Et réciproquement , en connoissant les forces par les¬
quelles des corps semblables attirent des corpuscules semblable¬
ment placés , on pourra en conclure la loi des distances suivant
laquelle agissent les particules attirantes , pourvu que cette loi
dépende de quelque raison directe ou inverse des distances.

PROPOSITION
1

DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 115


IVRE
PROPOSITION LXXXVIII. THEOREME XLV. ì M I ES .»

Si les forces attractives des particules égales d'un corps


quelconque ,
font comme les distances , la force qu exercera le corps entier,
tendra
à son centre de gravité : & elle fera la même que celle
d'un globe
de même masse qui auroit son centre placé dans le centre
de gravite
de ce corps.

Que les particules A t B du corps R S T V attirent un


cor¬ Fîg' rzs.
puscule Z avec des forces qui soient comme les distances A Z
,
B Z , si ces particules font égales entr’ellcs j & qui soient
en rai¬
son composée de ces particules & de leurs distances AZ ,
B Z:,
si ces particules font supposées inégales : que ces
particules A
& B soient jointes par la droite AB divisée en G, ensorte
que
A G soit à BG comme la particule B à la particule A ,
G sera
le commun centre de gravité de ces particules . La force
Ax A Z
de la particule A sc décomposera ( par le Corol . des loix
} dans
les forces AxGZ & AxAG, & la force B xB Z de la par¬
ticule B se décomposera de même dans les forces B x G Z
6c
BxGB. Mais les forces AxAG ôc BxBG , font égales , à
cause que B G : A G : : A -• B donc
; puisqu elles tendent vers des
côtés opposés , elles sc détruisent mutuellement . II reste donc
les
forces AxGZ & BxGZ lesquelles tendent de Z vers le centre
G , & composent la force A + B xGZ -, c ’est-à -dire , la
même
force que íì les particules attractives A Le B étoient placées
dans.
leur commun centre de gravité G , &r quelles y
composassent:
un globe.
Par le même raisonnement , si on ajoute une troisième
parti¬
cule C , & que sa Force se compose avec la- force A -f- B x
GZ
qui tend au centre G, la force qui en résultera tendra au
com¬
mun centre de gravité de ce globe , lequel globe est
supposé
en G , Le de la particule C , c ’est-à -dire , au commun
centre de
gravité des trois particules A , B , € ,- Sc elié sera la même que
si
ces trois particules ne faiíbient qu un seul globe placé dans
Icuc
Tome í t I £
2 2 <- PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Du commun centre de gravité , &s ainsi des autres à l’infini. La Force


' mou vement
pEs ' Corps.
totale de toutes les particules d’un corps quelconque RS T F,
est donc la même qu’elle seroit , si ce corps , en conservant le
même centre de gravité , devcnoit un globe. . C. Q F. D.
Cor. De là , le mouvement du corps attiré Z , fera le même
k -L- 139.
que si le corps attirant R S T F étoit sphérique , & par consé¬
quent si ce corps attirant est en repos , où qu’il se meuve uni¬
formément en ligne droite , le corps attiré décrira une ellipse
dont le centre sera le centre de gravité du corps attirant.
PROPOSITION LXXXIX . THÉORÈME XLVI.

Si on a plujìeurs corps formés de particules égales , & dont les forces


soient comme les distances : la force composée des forces de tous ces
corps , & par laquelle ils attireront un corpuscule quelconque , tendra,
ait commun centre de gravité des corps attirans ; de plus cette force fera
la même qu ’elle seroit , Ji ces corps attirans en conservant leur com¬
mun centre de gravité , s' unissaient ensemble , & formoient un globe.
Cette Proposition se démontre de la même maniéré que la Pro¬
position précédente.
Cor. Le mouvement du corps attiré fera donc le même , que si les
corps attirans , en conservant leur commun centre de gravité, S’unif-
foient ensemble, & qu’il s’en formât un globe. Donc si le commun
centre de gravité des corps attirans est en repos , ou fe meut unifor¬
mément en ligne droite , le corps attiré décrira une ellipse autour
de ce centre.
PROPOSITION X C . PROBLEME XLIV.
Supposant qu à chaque point d ’un cercle quelconque , tendent des forces
centripètes égales , & qui croissent ou décroissent dans une raison
quelconque des dijlances , on demande la force par laquelle est attiré
un corpuscule place a volonté dans la ligne droite elevee fur le
centre de ce cercle perpendiculairement à son plan.

Fig - 140.
Du centre Ar& d’un intervalle quelconque A D soit décrit un
cercle dans le plan auquel la droite iP est perpendiculaire ;
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i27
pour trouver la force par laquelle un corpuscule quelconque P
est attiré vers ce cercle , on tirera d’un point quelconque E de
ce cercle une ligne PE au corpuscule attiré P , on prendra,en¬
suite sur la droite PA , P F = P E , Sc on tirera la perpendicu¬
laire F K qui soit comme la force avec laquelle le point E attire
le corpuscule P. On tracera la courbe IKL, lieu de tous les points
K , Sc qui rencontre le plan du cercle en L enfin, on prendra
fur P A , PH =zP £>, Sc on élèvera la perpendiculaire HI qttj
rencontrera la courbe , dont on vient de parler , en / j alors l’at-
traction du corpuscule P vers le cercle fera comme l’aire AH IL
multipliée par la hauteur A P . C. Q. F. T.
Car si on prend fur A E la ligne infiniment petite ïZe, qu ’on
tire Pe , Sc que fìir PE ôc P A on prenne P C Sc P f égales
a P t , la force avec laquelle un point quelconque E de Pan¬
neau décrit du centre A Sc de Tintervalle AE attire
, vers lui le
corpuscule P étant supposée proportionnelle à F K on , trouvera
que la force avec laquelle ce point attire le corps P vers A, est
proportionnelle, à — - , & que la force av.ee laquelle tout
Panneau attire le corps P vers A, est comme Panneau , Sc
A P Ss J ? TC
—conjointement ;
mais cet anneau est comme le rectan¬

gle formé par le. rayon AE la & largeur Es , ce


& rectangle,
( à cause des proportionnelles PE Sc AE , Et Sc CE} est égal
au rectangle PE x CE ou P Ex Ff ,- donc la force avec laquelle
cet anneau attire le corps P vers A fera comme P Ex , F f Sc
- - conjointement , c’est-à-dire , comme le produit 'Ff x
E Kx A P, ou comme Paire F K kf multipliée par A P, Et par-
conféquent la somme des forces avec lesquelles tous les anneaux
contenus dans le cercle entier dont le rayon est A D attirent
le corps / r vers A , est. comme Paire totale A HIK L multipliée
par A P . c . Q. F. D.
Cor, i . Si les forces décroiiìènt en raison doublée des distances,

F f ij
218 principes mathématiques

Du c’est-à-dire . si FR est proportionnelle à , Sc que par con¬


MOUVEMENT
des Corps,

séquent l’aire AHIRL soit comme >Tattractiondu


PA
Fig . 140. corpuscule P vers le cercle fera comme 1 — ; c'est-à-dire,
AH
comme p -jf
Cor. 1. Et généralement , si les forces aux distances D font
réciproquement comme une puissance quelconque Z?" des distan¬
ces , c’est-à-dire , si F K est proportionnelle à ~ , Sc que par

conséquent Taire AHIRL soit comme "*


jjt ^ n *Z PH »- 1>

Tattraction du corpuscule P vers le cercle sera comme ^À »- *


PA
p h »- 1-
Cor. 3 , Si le diamètre du cercle est augmenté à Tinfini , & que
le nombre n soit plus grand que l’unité , Tattraction du corpus¬
cule P vers le plan total infini , fera réciproquement comme
PA
P A-" 1, à cauíe que Tautre terme s’évanouira.

PROPOSITION XCI . PROBLÈME XLV.


Trouver Vattraction qu un conoide quelconque exerce sur un corpus¬
cule place dans l 'axe de révolution , en supposant que les forces
attractives des particules de ce solide décroisent dans une raison
quelconque des diflances.
P étant le corpuscule donné Sc placé sur Taxe A B du conoide
Fig, i4i. DECG , Sc RFS le cercle qui est la tranche de ce conoide
par un plan quelconque perpendiculaire à Taxe soit prise , ( par la
Prop. 92. ) la ligne F K proportionnelle à la force par laquelle
le corpuscule P est attiré vers ce cercle , & soit tracée la cour¬
be L KI lieu de tous les points K trouvés de la même maniéré ;
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Xi 9
l’aire LA BI exprimera l’attraction demandée du corpuscule P mmmmmmm
vers le solide D ECG . C O F T livrb
'<-• • • fremibr. , . .
Cor. I. Si ce solide est un cylindre décrit par la révolution du — - -
rectangle A DE B autour de Taxe AB ; Sc que les forces cen- Flg-
tripetes qui tendent à chacun de ces points soient réciproque¬
ment comme les quartés des distances, l'attraction du corpuscule
P vers ce cylindre fera comme A B —PE f- P D. Gar l’ordonnée
FK, par le Corol. i . de la Prop. 90. fera proportionnelle à 1—?

Or partie 1. de cette ordonnée donnera le rectangle 1 x A B


la
P F
pour la premiere partie de l’aire LABI, r & la seconde ,
étant supposée appliquée continuellement à Tabscisse AF, don¬
nera une courbe dont les aires qui répondent à A P &c à P B
feront 1xPD —AD Sc \ xP E —A D dont & par conséquent
Taire répondant & AB fera 1 x PE ~ P D ; retranchant donc
de 1xAB Tefpace 1xPE —PD, on aura ?i xAB —PE + PD
pour exprimer Tair çPLABI de Tattraction du cylindre DGCE.
Cor. 2 . II est aisé de connoître , par cette Proposition, la force Fig. I+ j.
avec laquelle le sphéroïde AGBC attire un corps quelconque
P placé au-dehors fur son ane AB . NKRM étant une section
conique dónt Tordonnée ER perpendiculaire fur PE est tou¬
jours égale à la ligne P D menée de P an point D dans lequel
Tordonnée coupe le sphéroïde. Soient élevées des sommets A., B
du sphéroïde les perpendiculaires A K , B M à son axe AB ,
lesquelles soient respectivement égales &A P Sc à B P , Sc rencon¬
trent par conséquent la section conique en K Sc en M ; Sc soit
tiré K M qui retranche de cette section le segment KMRK.
Si le plus grand demi diamètre du sphéroïde est SC , 8c que
son centre soit >5 , la force avec laquelle le sphéroïde entier
attire le corpuscule P sera à la force avec laquelle la sphère
décrite sur le diamètre AB attire ce même corpuscule , comme
A S X CSì -P s x KM R K , A-S 3 8c on auroit de la même
PS ' + CS * —AS 1^ 3PS *
_zjo - P-RINCIPES MAT HÉ MAT ÎQU ES-
*"' D„maniei -q rattraction d un segment quelconque de ce sphéroïde.
u^ cpTîç . Cor. On peut tirer en,cqre de la même Proposition , que file
- — corpuscule est placé au r dedans dtí sphéroïde ;, sur son axe, . l’at-
% >M4- traâo » sera ' comme 'sa âìaoee áai centre .: Mais on peut s’en
assurer plus facilement de la maniéré suivante , fiait que le cor¬
puscule foit placé íìirTaxe r foie qu ’il le soit sur un autre diamètre
quelconque donne . •!• »*. ;j
Que A GO F soit . le sphéroïde attirant -; d son centre ; F le
corps attiré ; SPA un demi diamètre passant par P ; D E , FG
deux droites quelconques qui- traversent le sphéroïde , 8c passent
par P i ’PÇM x MLN les superficies de deux sphéroïdes inté¬
rieurs , concentriques & semblables à l’cxtérieur , dont le pre¬
mier passe par le corps P , Sc coupe les droites DE 8c F G en
R 8c Ç, dont
& le dernier coupe les mêmes droites - en H , I
8c K , L.
Supposant que tous ccs sphéroïdes aient un axe commun , les
parties des droites D P & BE , FP &c C G , D H 8c IE ,
. FK 8c L G coupées :de part & d’autre du point P, feront res¬
pectivementégales ; puisque les droites DE , P B &c HI font
coupées en deux également au même point , ainsi que les droi¬
tes FG , P Ç 8c K L. Or si on imagine à présent que D P F ,
PTC .(représentent deux cônes epposes dont leS angles généra¬
teurs D P F,E P G soient infiniment petits , 8c que les lignes
Dff , El íòient auffi infiniment petites , on verra que les parti¬
cules DHKF , GLIE des cônes , coupées par les superficies des
sphéroïdes , seront entr ’elles, . à cause de s égalité des lignes D H,
EI, comme les quarréstde leurs distances au corpuscule P , de
par conséquent elles attireront également ce corpuscule . Par la
même raison , si on divise les espaces DPF , E G CB en une
infinité de particules par une infinité de superficies sphéroïdales
semblables & concentriques qui aient le même axe , toutes ces
particules attireront également le corps P de part & d’autre en
sens contraire.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ìji <
Les forces da cône D PF &c dù -cône *tronqué EGCB étant livre
ainsi égales & contraires , elles se détruisent mutuellement , ôc
il en est de mênle - des forces de tòute la matière piácée hors Figi , 4í<
du sphéroïde intérieur P C B M. Lè corps P est donc attiré par
ce seul sphéroïde intérieur PCBM , &r par conséquent , par le
Corol . 3'. de lâ ’Prbp . .71 . Son attraction est à la force par laquelle
le corps A est attiré par lesphcioíde entier "AGÓ D comme li
distance P S est à la distance A $ . ; VïQ F . D.
I
PROPOSITION XCli : PROBLÈME XXVL
Une matière, attractive étant donnéef 'trous er^lâ 'doi suivant laquelle
' ■‘ ■ ' ' •ses parties attirent ;om ■! -j
On fera dé cette matière ‘ une ípheró i un cylindre , ou un
autre corps régulier dont la loi d’attraction puisse être déterminée
par les Propositions 80 . 81 . &c 91 . Ensuite on sera des expérien¬
ces pour déterminer la loi suivant laquellAce corps attirera un
corpuscule placé à différentes •distances *f &c de la loi qu e suivra
l’attraction du total , on tirera celles qiíé dtìivent suivre toutes
ses parties . C. Q . F . T.
PROPOSITION XCJ II . THÉORÈME XLVÏL
ì.. j n m ; , '■ , '■ :ì ■
Si un solide terminé d 'un côte par un.plan , & infini de tous les
autres côtés , efl formé dt particules égales. & également attractives ,
dont les forces décroisent en raison d 'uni puijfance quelconque plus
que doublee des dijlances , un corpuscule placé de l 'un ou de Vautre
côté. du flan ».fer,a attiré par,ce solide entier ayeç une force qui
décroîtra dans la raison d' une puissance de la distance du corpus¬
cule au plan , dont l ' exposant sera moindre de trois unités que celui
de la puijfance des dijlances suivant laquelle se fait Vattraction des
particules.
Cas. 1 . Le plan LGl terminant le solide lequel s étend a lin - ktx. ,4s.
fini du côté de I, est
& supposé partagé en un nombre innom¬
brable de plans mHM , nlN , oKO , &c. parallèles à L G ,
soit placé premièrement le corps attiré dans un point C hors du
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
£r ~*^ JS:!S solide , & soit abaissée.sur L G l la perpendiculaire Ç G HI, ■
&
m»»’1" ” soit pris n, qu ’on ne suppose pas moindre que. ; , pour exprimer
,- -- — k puissance des distances suivant laquelle décroissent les forces
‘ attractives des particules de ce solide. Cela posé., la force avec
Fl£'145
laquelle un plan quelconque mH M attire le point C. Tera , par
lc Corol. 5. de la Prop.,5>o. réciproquement comme CH ?- 1,
ensorte qu en prenant sur m H M , IG.L , n J N , o KO les
droites GL , HM S IN , KO , &c. respectivement proportion¬

nelles aux quantités , CH "- * ’ Cl ' - *’ CK &C°


Ces droites expriment les forces de ces plans ; d’où il fuit , que
la somme de ces forces , ou , ce qui revient au même , la force
4u solide entier, fera proportionnelleàTaire GLOK supposée
;
étendue jusqu’à l’infini du côté de QK mais cette aire , par
les méthodes connues des quadratures , est réciproquement com¬
me ÇG ”—Ì. Donc la force de tout le solide est réciproquement:
comme CG "—1. ct . Q. F. D:.
Cas. z . Le corpuscule C étant supposé présentement placé au-
dedans du solide , soit prise ía distance CK égale à la distance-
C G , il est clair que la partie LGloKO du solide , terminée
par les plans parallèles IGL , oK O , n ’attircra vers aucun côté
le corpuscule C placé au milieu sos actions contraires dirigées
vers des points opposés se détruisant fiuttueííement à cause de
leur égalité. Ainíi le corpuscule ct n’est attiré que par la for¬
ce des parties du solide qui font au-delà du plan O K -, ôc
cette force paf ' le premier 'Cas est réciproquement comme
CK ”- 1. ct . Q .'F . D.
Cor. ï. Si le solide L G I N est terminé des deux côtés par les

deux plans parallèles infinis LG , IN, on connoîtra fa force


attractive , en soustrayant de la force attractive du solide entier
LGKO la force attractive de fa partie ultérieure NIKO éten¬
due infiniment vers KO,

Cor. 2.

r
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Mî
Cor. r - Si l’attraction de la partie ultérieure de ce solide infini ~~£
est très-petite , en comparaison de l’attraction de sa partie cité- SKE
rieure , on peut la négliger r & l’attraction de sa partie citérieure Fij
décroîtra à peu près comme la puissance n — 3 de la distance.
Cor. 3 . De-là , si un corps quelconque foi & plan d’un côté

attire un corpuscule placé vers le milieu de ce plan , & à


une distance de ce plan , qui soit très-petite par rapport aux
dimensions du corps attirant qu on suppose composé de particu¬
les homogènes dont les forces attractives décroissent en raison
d’une puissance quelconque plus que quadruplée des distances,
la force attractive de tout le corps attirant décroîtra à peu près
dans la raison d’une puissance de la distance dont TExposant sera
moindre de trois unités que celui de la puissance suivant laquelle
agissent les particules. Cette Proposition n’a pas lieu lorsquil
s’agit de corps composés de particules dont les forces attractives
décroissent en raison de la puissance triplée des distances ; parce
que dans ce cas ^attraction de cette partie ultérieure du corps
infini dont on a parlé dans le Corol. a. est toujours infiniment
plus forte que l’attraction de la partie citérieure.
S C H O L I E.
Si un corps jette suivant une direction & avec une vîtefle quel¬
conque , est attiré perpendiculairement vers un plan donné par
une force dont la loi est donnée , on trouvera la courbe qu il
décrira en cherchant , par la Prop. 39. le mouvement du corps
qui descend en ligne droite vers ce plan , & en composant , par
le Corol. L- des loix , ce mouvement avec le mouvement uni¬
forme dirigé dans des lignes parallèles à ce même plan. Et au
contraire , si on cherche la lòi de l’attraction dirigée perpendi¬
culairement vers le plan , par cette condition , que le corps at¬
tiré se meuve dans une ligne courbe quelconque donnée , on.
réíoudra le Problème en opérant comme dans le Problème 3..
Mais la solution de ce dernier Problème peut être plus courte
®n employant ainsi ses fuites*

Toîm / » Qg
z; 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
dT ~ Supposons, par éxemple , qu’un corps décrive une courbe
besUcoM
rf 9, dont les ordonnées , faisant avec le plan attirant un angle cons-
. : tant , soient comme les puissances ~ des abscissesA prises fur
ce plan. Pour trouver la force attractive de ce plan en vertu de
laquelle cette courbe est décrite , on supposera que sabsciíTe A
augmente d’une trés-petitepartie O, & on transformera l’ordonnée
Zf+ Ô k en une fuite infinie Aï + ™Oa '^ +
Tl 2. 71 n

O O A ~~n Lee+ . & on supposera la force cherchée propor¬


tionnelle au terme de cette suite , dans lequel O a deux dimen¬
sions, c’est - à - dire , que cette force fera comme ™-m ~ m~
znn
O 0 A ” ou > comme - 2 n n
A * ou , bien encore
tn m — mn
comme - n——
n B m•

Si rnz= i , n = ì , ce qui fait de la courbe décrite une para¬


bole , la force deviendra comme zB ° , c ’est-à-dire , quelle de¬
viendra constante. Or on sçait en effet , par ce qu’a appris Gali¬
lée , qu’une force constante , &c qui agit parallèlement , fait dé¬
crire une parabole.
Si m= o —i &c n = i ; la force deviendra comme zA~ $ou
z B 3. Donc , une force qui seroit comme le cube de l’ordonnée,
feroit décrire une hyperbole . Mais passonsà quelques autres Pro¬
positions fur le mouvement.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. r ?5
mÊmm Livre
PREMIE

QUATORZIÈME SECTION.
Du Mouvement des corpuscules attirés par toutes les parties
d 1un corps quelconque .

PROPOSITION XCIV . THEOREME XEVIII.

Si deux milieux , dont chacun es homogène , sont séparés par un


ejpace terminé de part & d’autre par des plans parallèles , & qu'un
corps en passant par cet espace soit attiré ou poussé perpendiculaire-
ment vers Uun ou l 'autre de ces milieux , que de plus il n ’éprouve
aucune autre force qui le retarde ou l 'accéléré & que Vattraction
soit toujours la même partout à des disances égales de l 'un & de
Vautre plan prises du même côté de ces plans : le snus d’inci-
dence fur l 'un ou Vautre plan fera en raison donnée au snus d'ê~
mergence par Vautre plan.

Cas, i . Ja , B b , étant deux plans parallèles , supposez qu ’un Fig.i 47.


corps tombe fur le premier plan A a suivant la ligne G H , &
que pendant tout le temps de son paísage par l’espàce intermé¬
diaire il soit attiré ou poussé vers le milieu où s’est fait Vinci*
dence , en sorte que par cette attraction il décrive la courbe HI,
&- qu’il forte suivant la ligne IK. Elevez ensuite sur le plan
d émergence B b la perpendiculaire IM qui rencontre en M. Ja
ligne dmcidence G H prolongée , & en R le plan d’incidence
A a, Du centre L où la ligne demergence prolongée rencontre
H M , & du rayon Ll décrivez un cercle qui coupe la ligne
H M en P en & Q en
, & N la ligne MI R. Cela fait , en sup¬
posant l’attraction ou Vimpulsion uniforme , la courbe HI sera,
suivant les démonstrations de Galilée , une parabole , & âura
par conséquent cette propriété , que le rectangle fous le paramé¬
tré donné 6c fous la ligne IM est égal au quarté de H M mais;
Gg i)
à r ;6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Uu
Mouvement
à cause que la ligne H M est coupée en deux parties égales au
des Corps , point L , il est clair , en abaissant la perpendiculaire L O fur
MI , que M O est égale à OR, ainsi que M N à I R. Or comme
Fij . 147.
IR est donnée , MN le sera aussi; donc le rectangle NMxMI
fera au rectangle fous le paramétré 6c fous IM , c'est-à-dire , à
JIM 1, en raison donnée. De plus , le rectangle NMxMI est
égal au rectangle PMxMQ c, ’est-à-dire , à la différence des
quartes M L 1 & P L 1, ou L I 1 ; &c H M 1à une raison donnée
à M L 1puifqu ’il en est quadruple : donc la raison de M L 1
—LI l à ML 1est donnée , 6c par conséquent la raison de LI %
à ML 1, &c celle de LI k L M sont aussi, données. Maintenant
dans tout triangle LMI, les sinus des angles sont proportion¬
nels aux côtés opposés, donc la raison du sinus de sangle d’in-
cidence L MR au sinus de sangle d’émergence LIR est donnée.
C. Q. F. D.
Fig . J48. Cas í.Que le corps passeà présent successivement par plusieurs
espaces terminés par des plans parallèles A ab B , BbcC , & c.
&■qu’il soit pressé par une force uniforme dans chaque espace,
mais différente dans des espaces différons; il est clair , par ce qui
vient detre démontré , que le sinus d’incidence fur le premier
plan A a , sera au sinus d'émergence du second plan Bb , en
raison donnée , & que ce dernier sinus, qui devient le sinus
d’incidence fur le second plan B b , fera au sinus d’émergence
du troisième plan Cc, en raison donnée ; ensuite , que ce nouveau
sinus fera au sinus d’émergence du quatrième plan D d , en rai¬
son donnée ; 6c ainsi à l’infini , en forte qu’il en résultera , que
le sinus d’incidence fur le premier plan est au sinus d’émergence
du dernier plan en raison donnée. Imaginons à présent que ses
intervalles des plans diminuent à l’infini , & que le nombre de
ces plans augmente de même , en sorte que faction dc l’attrac-
tion ou de l’impulsion devienne continue selon une loi quel¬
conque donnée ; alors la raison du sinus d’incidence fur le pre¬
mier plan au sinus d’émergence du dernier plan , sera aussi don¬
née. C. Q. F . D.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i ?7

PROPOSITION XCV . THEOREME XLIX . AllVs


Les mêmes choses étant posées , la vitesse du corps avant Vìncidence
efl à fa vitesse aprbs Vémergence, comme le sinus d' émergence au
sinus ct incidence.
Soient prises égales les lignes AH , Id r , & soient élevees les i4»«
perpendiculaires A G , d K qui rencontrent les lignes d’incidence
& d’émergence GH , IK , en G Sc K. Soit prise ensuite sur
G H , Tff —IK, ôc soit abbaissée la perpendiculaire Tv sur le
plan A a. Si l'on décompose , par le Corol . i. des loix , le mou¬
vement du corps en deux mouvemens , l’un perpendiculaire aux
plans Aa, B b , Cc , &c. l & ’autre parallèle à ces mêmes plans ,
la force de / attraction ou de l’impulíion agissant suivant des
lignes perpendiculaires , ne changera rien aux mouvemens suivant
des lignes parallèles , & par conséquent le corps par ce mouve¬
ment parcourera en temps égaux dans la direction parallèle aux
plans les espaces égaux qui font entre la ligne A Gr & le point
&
H, entre le point / & la ligne dK c; ’est-à-dire , qu ’en temps
égaux il parcourera les lignes G H, IK ; Sc par conséquent la
vitesse avant l’incidence fera à la vitesse après l’émergence com¬
me G H k IK ou TH, ou , ce qui revient au même , comme
AH on Id à vH, ou enfin , à cause de Légalité des rayons
TH y ou IK, comme le sinus d’émergence au sinus d’incìdence,
Ç. Q - F - D.
PROPOSITIONXC VI . THÉORÈME L.
Les mêmes choses étant posées , & supposant de plus que le mouvt*
ment avant l 'incidence soit plus prompt qu âpres ; fi on donne unt
certaine inclinaison à la ligne d ’incidence , le corps se réfléchira,
& sera sangle de résléxion égal à l 'angle d'incidence.
Car supposant , comme ci-dessus , qu ’un corps décrive des arcs Fij.
paraboliques entre les plans parallèles Aa , B b SCc 3 6 >c. 8c
que ces arcs strient H P , P Q , QR >6 -c- sisit prise l'obliquité
de la sig ne d 'incidencc G H sur le premier plan Aa t telle , que
_ r ;8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
je d’inc id cncc soit au rayon du cercle dont il est sinus ,
Mouvement
ms Cous .
cjan j ra ifon oue ce même sinus d'incidence a au sinus d’émer-
t.
- — gence hors du plan D d dans l’espace Dd &E le ; sinus d’émer-
F,g' I/0‘ gence se trouvant par ce moyen égal au rayon , sangle d'émer¬
gence fera droit , & la ligne demergence coïncidera avec le
plan D d. ' Le corps étant donc arrivé au point R de ce plan , Sc
ayant alors une direction qui coïncide avec ce plan , il est clair
qu’il. ne pourra pas aller plus avant que ce plan Ee. Mais le
même corps ne peut pas non plus continuer a se mouvoir dans
la ligne d’émergence Rd, parce qu’il est perpétuellement attiré,
ou pouffe vers le milieu de l’incidence : il retournera donc entre
les plans Cc , Dd> en décrivant l’arc parabolique Q i? ^ , dont
le sommet est en R en ;& coupant le plan Cc sous le même
angle en q, qu’il 1avoit coupé auparavant en Q ensuite
; , conti¬
nuant à décrire des arcs paraboliques qp t ph , &c. semblables
& égaux aux premiers arcs paraboliques QP 3 PH , &c. il cou¬
pera le reste des plans sous les mêmes angles en p , h , &c. qu ’il
les avoit coupés auparavant en P , H , &c. il& aura en sor¬
tant la méme obliquité en h, que celle qu’il avoit dans son in¬
cidence en H. Si on conçoit à présent que les intervalles des plans
Aa , B b, Cc , D d , Ee , &c. diminuent à Jïnfini, que & le
nombre de ces plans augmente dé même , en forte que l’at-
traction ou lïmpulsion devienné continue selon une loi quelcon¬
que donnée , on verra que sangle d’émergence sera toujours égal
à sangle d’incidence. C. Q . F . D.

S C H O L I E.
On peut appliquer ces recherches fur sattraction à la réfléxîon
de la lumière & à sa réfraction qui se fait , comme Snellius fa dé¬
couvert i en raison donnée des Sécantes, &: par conséquent en
raison donnée des sinus, ainsi que Deseartes fa fait voir.
Car il est certain , par lá découverte des phénomènes des satel¬
lites de Jupiter confirmée par les observations de plusieurs Astro¬
nomes , que la propagation de la lumière est successive, & qu’el-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . t y9
k vient du soleil à la terre en sept ou huit minutes ; 6c les rayons l. IVk L
en passant près des angles des corps opaques ou transparens tels PREMIER,

que l’extrémité dune lame de couteau , d’une piéce de monnoye,


d un morceau de verre , ou de pierre , & c. s’infléchissent autour
de ces corps comme s’ils en croient attirés : c’est ce qu’a décou¬
vert Grimaldi il y a longtemps en faisant entrer un rayon de lu¬
mière par un trou dans une chambre obscure , 6c ce que j'ai
vérifié.

Ceux de ces rayons qui en passant approchent le plus près des Fig. 151.
corps se courbent davantage , comme s’ils étoient plus attirés,
ainsi que je m en fuis assuré par des expériences actes. Ceux qui
éx
passent à de plus grandes distances s’infléchissent moins ; 6c ceux
qui passent à des distances encore plus grandes s’infléchissent un
peu en sens contraire , 6c forment trois faisceaux de couleurs.
Dans la figure cssjointe , S représente la pointe d’un couteau ou
d’un corps quelconque A S B y 6c gowo g , fnunf , emtme ,
dlsld, font des rayons qui s’infléchissent vers-le couteau par des
arcs owo y n un , mtm , Isl, plus ou moins concaves selon leurs
distances. Or comme cette courbure des rayons se fait à une
certaine ^distance du couteau , les rayons qui l’atteignent doivent
donc serre infléchis avant de l’avoir atteint . 11 en est de même
des rayons qui tombent fur du verre : ainsi la réfraction ne fe
fait pas dans le seul point de l'incidence ; mais peu à peu par
^incurvation continuelle des rayons , laquelle sc fait en partie
dans l’air avant qu’ils atteignent le verre , 6c en partie , si je
ne me trompe , dans lc verre même après qu’ils y font entrés
comme il est marqué dans la figure ci- jointe où les rayons ck ^c, Fig.
biyb , ahxa, dont l’incidence se fait en r , q 6c p , s ’inflé¬
chissent entre k 6c i 6c y , h 6c x.
A cause de l’analogie qui est entre le mouvement progressif
de la lumière , 6c celui des autres projectiles , j’ai cru nécessaire
d’ajouter les Propositions suivantes en faveur des Opticiens . Au
reste , je ne m’embarasse point de la nature des rayons , je n'éxa-
140 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
P u
mine point s’ils sont matériels ou non ; mais je me contente de
Mouvement
sks Corps.
déterminer les trajectoires des corps qui peuvent être semblables
à celles que décrivent les rayons.

proposition xcyii . problème xlvil

Supposant que sinus d’ìncìienci fur une superficie quelconque , soit


le

au sinus d’émergence en raison donnée , & que l 'ineurvation des


rayons prés de cette superficie , se sasse dans un espace assers petit
pour le regarder comme, un point , on demande la superficie propre a
réunir dans un lieu donné tous les corpuscules qui émanent succes¬
sivement d’un autre lieu donné.
Soit A le lieu d’où les corpuscules partent& 3 le Heu dans
lequel ils doivent se réunir j soient de plus , CDE la courbe
qui en tournant autour de Taxe AB décrit la. superficie cher¬
chée -, D & E deux points quelconques de cette courbe , E F, EG,
des perpendiculaires abbaissées de E fur les rayons incidens &
rompus A D òc DB. Imaginant }que le point D s 'approche du.
point E, la derniere raison de l’incrément DFàzAD au dé¬
crément D G de B D sera celle du sinus d’incidenec au sinus
d’émergence , & par conséquent elle sera donnée. Donc les
, &:
quantités, finies qui sont les augmentations de A D celles
qui sont les diminutions de B D sont encore dans la mémo
raison. Delà il suit , qu’en choisissant un point quelconque C
dans Taxe AB pour être le sommet de la courbe demandée
CDE, on n’aura qu 'à prendre Taugmentation CM de A C à
la diminution CN de B C dans la raison du sinus d’incidence an¬
imas d'émergenee , & décrire des centres A & B , &c des in¬
tervalles, A M y BN, deux cercles qui sc coupent mutuellement,
en D, afin d’avoir un point quelconque D de la courbe cher¬
chée. C. Q. E. T.
Cor. r . En íìipposant que le point A ou B s'éloigne à l'infini

ou qu il vienne de l’autre côté du point C, on aura toutes les


courbes que Deseartes a données dans fa Géométrie &r dans:son
Optique
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 241 _ _
Optique pour les réfractions ; & comme il n’a point exposé la —tIVKE
manière de les trouver , j’ai cru devoir la donner dans cette FREMIER
-
Proposition. '
Cot. z. Si un corps tombant fur une surface quelconque C D ,
&: dans la direction dune ligne droite quelconque A D , tirée sui¬
vant une loi quelconque , traverse cette surface p-rend en la quit¬
tant une autre direction quelconque ;Z>
cK ,- je , dis , que si on imagine
tirées les courbes CP , C Q toujours perpendiculaires aux direc¬
tions A D , DK> les accroiffemens des lignes F D Q , Z) de par
conséquent les lignes mêmes P D , QD formées de ces accrois-
semens seront entr’elíes en raison des>sinus d’incidence & d’é-
mergence : &c au contraire*

PROPOSITION XCYIII . PROBLÈME XLVIII.

Les mêmes choses étant posées > & étant décrite, autour de Paxe A B pjgi
une surface attractive quelconque C D , régulière ou irrégulière , au
travers dt laquelle doivent passer des corps partis du point A y
trouver quelle seroit une autre surface attractive E F capable de
faire converger ces corps au point donné B.

Du point A au point B soit tirée A B coupant la premiere


surface en C l& ’autre en £ , & soit pris le point D à volonté.
Qu’on suppose encore que le sinus d’incidence fur la premiere
surface soit au sinus d’émergence de cette même surface en raison
donnée P E , par exemple , comme de M à Y , ainsi que le sinus
d’émergence de la seconde surface au sinus d’incidence fur cette
même surface ; ensuite , qu’on prolonge A B en G , ensorte que l’on
ait B G à CE comme M —Nk N ; qu’on prolonge auffíA D en Ht
ensorte que AH —AG & D F en un point K, placé de façon que
D K soit à DH dans la raison de N à M. Du point K. au point B
tirez la droite K B. Du point D comme centre & du rayon
Tome I. H h
z4 z PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D H décrivez un cercle qui rencontre en X la ligne K B pro¬
longée : enfin tirez B F parallèle à D L je
; dis , que le point F
fera un point de la ligne E F capable de produire par fa révo¬
lution autour de Taxe A B la surface cherchée . C. Q . F . F.

Car les lignes C P , C Q étant toujours respectivement per¬


pendiculaires aux lignes AD , D F, ainsi que les lignes B R t
ES , aux lignes FB , F D , & par conséquent ayant toujours
<2S égale à C E , on aura ( par le Cor . i. de la Prop . 5>7- ) PO
à Q Z) comme M à Ar , par conséquent comme D L à D K ,
ou comme F B k F K -, en & divisant , comme D L —F B ou
p H —P D —F B & F D ou F Q — QE >- Donc , en composant,
comme P H —F B k FQ, c ’est-à-dire , ( à cause des lignes P H
Sc C G, Q A & CE qui font égales ) comme CE + B G —FR
à C E —F S. Mais ( à cause des proportionnelles B G k C E
& M —N k N) on a austì C E + B G à CE comme M k N ,-
Sc par conséquent , en divisent , FR à F S comme M k jV»
Donc ( par le Cor . z. de la Prop . 97 .) la surface E F oblige le corps
qui tombe fur elle suivant la direction D F de prendre la di¬
rection FR qui le mene au point B. C. Q . F . D .

S C H O LIE.

On pourroit employer la même méthode pour trois surfaces


& pour davantage . Au reste , pour l’optique , les figures sphériques
font celles qui conviennent le mieux . Si pour former les verres ob¬
jectifs des lunettes on se sert de deux verres sphériques creux , appli¬
qués l’un fur l’autre , & renfermant de Peau dans leur concavité , il
pourra arriver que les réfractions de l’eau corrigeront assez exacte¬
ment les erreurs de réfractions occasionnées par l’inégalité des sur¬
faces des verres ; & l’on doit préférer ces fortes de verres objec¬
tifs aux elliptiques & aux hyperboliques , tant parce qu ’ils font
plus aisés à travailler , que parce qu ’ils réfractent mieux les
Phru L - PT . pavz 2,f 2. ,

SM^

G H

C ÏJJM
-

;s .
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i +î
rayons qui tombent hors de Taxe du verre. Cependant ce n’eft
point assez pour pouvoir perfectionner l’optique qu’on ait assigné
aux verres la figure sphérique ou telle autre quelconque , il
saudroit encore pouvoir remédier à la différence de réfrangibi-
àê des différons rayons. Tant qu'on ne fera pas en état de
corriger les erreurs qui naissent de cette différence , tout ce
qu’on fera pour corriger les autres ne fera jamais qu’imparfait.

Fin du premier Livre.


i.. ' : ' *» a *> Vu

»7 m -2.-M-

irjo^ 7

{./■ »
\
DU MOUVEMENT
DES CORPS-
LIVRE SE CO ND.
SECTION PREMIERE.
D h Mouvement des corps qui éprouvent une résistance en raison
de leur vitesse.

PROPOSITION I. THÉORÈME I.
Le Mouvement que perdent les corps par la résistance quils éprouvent ,
tft comme Vespace qu'ils parcourent en se mouvant , lorsque cette
résflance est en raison de leur vitesse.

E mouvement perdu à chaque particule égale


du temps étant comme la vitesse, c’est-à- dire , Du
comme le chemin fait pendant cette particule wss corp ».
de temps , le mouvement perdu pendant le temps
total fera comme le chemin total. C. Q. F. D.
Cor. Ainfî , íi un corps privé de toute gravité se meut dans
des espaces libres par la feule force qui lui a été imprimée ; 8c
Tome I. I i
Z46 principes mathématiques
~ que le mouvement total au commencement , ainsi que le reste
u (^ mouvement après quelque
mouvement espace parcouru soient donnes :
ues Corps c ' . . • •
.. .» • pespace total que ce corps peut parcourir dans un temps innni
fera auffi donné ; & cet espace sera à l’espace dé )a décrit , comme
le mouvement total au commencement est à la partie de ce
mouvement qui s’est perdue.
LEMME PREMIER.

Les quantités proportionnelles à leurs différences font en proportion


continue.

Soit A : A —B B : B — C : \ C : C — D , c & . on en tirera


en renversant 4 : B : : B : C : : C : F>, Lee . C. Q . F . D.

PROPOSITION II . THÉORÈME II.

Si un corps éprouve une résistance en raison de sa vitesse, & qu'il se


meuve dans un milieu homogène par la feule force qui lui a été imprimée,
je dis , qu’enprenant des temps égaux , les vitesses au commencement de
chacun de ces temps seront en progresson géométrique, & que les espaces
parcourus pendant chacun de ces temps seront comme les vitesses.

Cas. i . Soit divisé le temps en particules égales , Le soit supposé


au commencement de chacune de ces particules une force résistante
qui soit comme la vitesse Le qui agisse par un seul coup , le dé¬
crément de la vitesse à chacune de ces particules de temps fera
comme cette vitesse , car les vitesses font continuellement pro¬
portionnelles à leurs différences . ( Lemme i . Liv . z . ) Donc , si d’un
nombre égal de particules on compose des temps quelconques
égaux , les vitesses au commencement de ces temps seront comme
les termes d’une progreffion continue pris par sauts , en obmet-
tant un nombre égal de termes intermédiaires . Or les raisons de
ces termes pris par sauts font composés des raisons que les termes
intermédiaires également répétés ont entr eux, lesquelles font
les mêmes , donc ces raisons composées font les mêmes , & les
vitesses proportionnelles à ces termes font en progression géo¬
métrique . Maintenant , soient diminuées ces particules égales de
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. *+7 ■
temps , & Toit leur nombre augmenté àl ’infini, cnsorte que l'im- ET
pulsion de la résistance devienne continue ; Sc les vitesses qui sont Sec
toujours en proportion continue dans les commencemens des
temps égaux le seront encore dans .ee cas. C. Q F. D.
Cas. x. Et par conséquent les différences des vitesses, c’est-a-dire,
leurs parties détruites à chaque particule de temps , sont comme
les vîtefles totales : mais les espaces décrits à chacune de ces par¬
ticules du temps sont comme les parties détruites des vitesses.
( Prop. i . Liv. 2. ) Donc ils sont auffi comme les vitesses totales.
C. Q. F. D.
Cor. De -là , si on décrit une hiperbole B G , entre les asympto- Fi s-

tes perpendiculaires A C , CH, que & AB , GD , soient


perpendiculaires fur l’asymptote A C, &c qu ’on exprime , tant la
vitesse du corps que la résistance du milieu dans le commence¬
ment du mouvement , par une ligne quelconque donnée A C ,
& après un temps quelconque par la ligne indéfinie D C le ;
temps pourra être exprimé par i’aire A B G D l, & ’espace dé¬
crit pendant ce temps , par la ligne A D. Car si cette aire , par
le mouvement du point D , augmente uniformément comme le
temps , la ligne D C ainsi que la vitesse décroîtront en proportion
géométrique , &c les parties de la droite A C décrites dans des
temps égaux décroîtront dans la même raison.
PROPOSITION III . PROBLÈME I.

Trmvtr le mouvementd 'un corps qui monte ou descend suivant une


ligne droite dans un milieu homogène qui résse en raison de la vítejfe
pendant que la gravité agit uniformément.
Que la gravité du corps qui remonte soit représentée par un fjs<
rectangle quelconque donné BACH , & la résistance du milieu
au commencement de son ascension par le rectangle BADE ,
pris du côté opposé au premier . Entre les asymptotes perpendi¬
culaires A C, C H, soit décrit par le point B une hiperbole qui
coupe les perpendiculaires DE , de eu G £>c en g -, il est clair,
li ij

»
148 principes mathématiques
Du
Mouvement que le corps en montant pendants le temps D Ggd parcourera
pes Corps.
l’espace E Gge , que& pendant le temps D G B A de toute son
Fig . », ascension il parcourera fespace E G B ,- dans le temps A B K I
il parcourera en descendant f espace B F K , dans& le temps
IKki il; parcourera en descendant l’espace KFfk les&
vîteíìès du corps ( proportionnelles aux résistances du milieu )
à la fin des temps entiers , seront exprimées par les espaces infi¬
niment petits , A B E D y AB &d ,- respectivement proportionnels
aux espaces A B FI , AB fi la; &. plus grande vitesse que
le corps puisse acquérir en descendant sera BACH.
Fig . z. Car soit divisé le rectangle BACH en un nombre infini
de rectangles A k , Kl , L m , M n ,rc & . qui soient comme
les incrémens des vitesses en autant de temps égaux ; & les rec¬
tangles infiniment petits , A k , AI , A m , A n , &cc. seront
comme les vitesses totales , & par conséquent ( par l’hypotese )
comme les résistances du milieu au commencement de chacun
de ces temps égaux. Soit fait A C k A K ou A B H C k A B k K ,
comme la force de la gravité à la résistance dans le commen¬
cement du second temps , & soient les résistances soustraites de la
force de la gravité , les restes AB H C, KkHC , LIHC , MmHC,
&cc. feront comme les forces absolues par lesquelles le: corps est

pressé au commencement de chacun de ces temps , & par consé¬


quent ( par la seconde Loi du mouvement ) comme les incremens
des vitesses, c’est-à-dire , comme les rectangles A k , Kl , L m, M n,
&c . c’est à-dire , (Lemme I. du Livre II. ) en progression géométri¬
que. Prolongeant donc les droites K k , Ll , Mm , N n, rc& . jus
qu'à ce qu’elles rencontrent f hyperbole en q,r,s,t, c& . les aires
JBqK , KqrL , LrsM , Ms t N, c & . seront égales , & par
conséquent elles seront toujours proportionnelles tant aux temps
qu’aux forces de la gravité qui font toujours égales. Or faire
A B q K, Cor ( . Lemme 7. & 8. du Liv. I. ) est à faire
B k q comme K q k ~ k q , ou comme A C à \AK, c ’est-à-dire,
comme la force de la gravité à la résistance dans lc milieu du
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 2.49
premier temps . Et par le même raisonnement , les aires qKLr ,
r L M s , s M N t, c & . sont aux aires q kir , r Im s , r m n t ,
&c . comme les forces de la gravité aux résistances dans te milieu
du second temps , du troisième , du quatrième , & c. Donc les
aires égales BAKq , qKLr , r L Ms , sMNt, Lee . étant
proportionnelles aux forces de la gravité , les aires B k q »
qkl r , r lm s , smnt , & c. seront proportionnelles aux résis¬
tances dans les milieux de chacun des temps , c’est-à-dire , ( par
l’hypotesc ) aux vitesses , &r par conséquent aux espaces décrits.
Soient prises les sommes de ces quantités proportionnelles , &
les aires B k q , B l r , B m s , B n t, c & . seront proportion¬
nelles à tous les espaces décrits , de même que les aires A B q K,
ABrL , ABsM , ABtN, rc& . le seront aux temps . Donc
le corps en descendant dans un temps quelconque ABrL décrit
l’eípace B lr , <k dans le temps LrtN l ’espace r Ln t, C . Q. F , D .
Et c’est la même démonstration pour le mouvement en re¬
montant . C. Q . F . D.
Cor. 1 . Donc la plus grande vitesse que le corps peut acquérir
en descendant est à la vitesse acquise dans un temps quelconque
donné , comme la force donnée de la gravité par laquelle ce corps
est continuellement pressé , est à la force de la résistance qui s’op¬
pose à cette force à la fin de ce temps.
Cor. z . Or le temps étant augmenté en progression arithmétique ;
la somme de cette plus grande vitesse , & de la vitesse dans l’as-
cension , ainsi que leur différence dans la descension , décroît en
progression géométrique.
Cor. z . Et de même les différences des espaces qui sont décrits
dans les différences égales des temps , décroistent dans la même
progression géométrique.
Cor. 4 . Mais l’espace décrit par le corps est la différence des
deux espaces dont l’un est comme le temps pris depuis le com¬
mencement de la descension , & l’autre comme la vitesse , lesquels
espaces sont égaux entr ’eux au commencement du mouvement.
zjo PRINCIPES MATHÉMATIQUES
PROPOSITION IV . PROBLÈME II.
P u
Mouvement
bïs C OR P .S,
Supposant que la forte de la gravite soit uniforme dans quelque milieu
yhomogène , & qu elle tende perpendiculairement au plan de Vhorifon;
trouver lc mouvementd 'un projectile dans ce même milieu, cn sup¬
posant que la ríjisance soit proportionnelleà la vitesse.

F :?’ 4 Qu un projectile parte d’un lieu quelconque D, selon une ligne


droite quelconque donnée D P , &c que la vitesse au commen¬
cement du mouvement soit exprimée par la ligne D P. Que du
point P à la ligne horisontale D C, on abaisse la perpendiculaire
P C, qu& ’on coupe D C en A desorte que D C soit k C A
comme la résistance du milieu produite par le mouvement en
hauteur est à la force de gravité dans le commencement du
mouvement ; ou , ( ce qui est la même chose ) que le pointé soit
pris ensorte que le rectangle sous DA, & DP, soit au rectan¬
gle sous A C , &c CP comme toute la résistance au commence¬
ment du mouvement est à la force de la gravité . Cela fait , soit
décrite une hiperbole quelconque GT B S entre les asymptotes
D C , C P , laquelle coupe les perpendiculaires D G , AB en G &
en 5 , & soit achevé le parallélograme D G K C, dont le côté
G K coupe
, A B en <2- Soit prise la ligne N dans la même
raison k Q B que D C à CP ayant ; & élevé sur la ligne D C
à un point quelconque R une perpendiculaire R T, qui rencontre
l’hiperbole en T , &c les droites EH , G K , DP en I , t , Sc
V, prenez fur cette perpendiculaire Vr égale à —^ — ; ou ( ce
, , GTIE 0,
qui est la même chose ) prenez R r égaie a — ^ — ; & le pro¬
jectile dans le temps D R T G arrivera au point r , en décrivant
la ligne courbe D r a F donnée par les points r , Sc il acqué-
rera fa plus grande hauteur en a , dans la perpendiculaire AB,
après quoi il continuera de Rapprocher toujours de l’asymp-
tote P C. Quant à sa vitesse dans un point quelconque r elle
,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . zSi
sera comme la tangente r Z de la courbe. C. Q. f . T. Liv
SEc o
Car N est à () B comme D C k CP ou comme D R à R r.
Fig.
Donc RF ~ £ . R * Q B & Rr> ( c>cft_à-dire , RF- Fr ,

D RxQB - t GT s D R x A B - RDGT
ou - - - ) Que le
N
temps soit représenté par Taire R D G T , &c ( Cor . i. des Loix )
soit le mouvement du corps décomposé en deux mouvemcns ,
Tun en montant , l’autre transversal. La résistance étant comme
le mouvement , qu elle soit aussi décomposée en deux parties pro¬
portionnelles & opposées aux deux parties du mouvement dé¬
composé : par ce moi en la longueur décrite par le mouvement
transversal sera ( Prop . z. de ce Livre ) comme la ligne D R x
mais la hauteur ( Prop. 3. de ce Livre ) fera comme Taire
DR X A B — R D F G } c ’est-à-dire , comme la ligne R r.
Et dans le commencement du mouvement Taire RDTG est
égale au rectangle D R X A Q donc
, cette ligne R r ou
(
DRxAB —DRxAQ . n , , n „
- N-- - ) est alors z D R comme A. Bn,—A. Q
-
.
ou Q B à N, ce qui est comme C P à D C -, par & conséquent
comme le mouvement en hauteur au mouvement transversal au
commencement. Or comme A r est toujours proportionnelle à
l’espace parcouru en hauteur , Sc D R toujours proportionnelle
à l’espace parcouru d’un mouvement transversal , & que A r est
k D R dans le commencement comme l’eípace en hauteur est
à l’espace transversal : il est nécessaire que A r soit toujours à
D R , comme Tespace en hauteur à l’espace transversal, Sc que
par conséquent le corps se meuve dans la ligne D r a F qui
est le lieu des points r. C. Q. F. D.
DRXAB RDTG
Cor. i . Donc R r : : donc , si on pro¬
N N

longe R T en X, ensorte que R X — } c’est-à-dire,


si on achevé le parallélogrameA C P Y, qu on tire D Y cou-
_ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
p„ pant C P cn Z , Sc qu’on prolonge R T jusqu à ce qu’elle ren-
Mouvement k n c t
des Cores, courre D Y en X; on aura X r — -— — , Sc par conséquent
r >x. 4, proportionnelle au temps.
Cor.2. Donc , si l'on prend un nombre innombrable de C R >
ou ( ce qui est la même chose ) un nombre innombrable de
Z X etfprogression géométrique, on aura autant de Xr en pro¬
gression arithmétique . Et delà on pourra facilement décrire la
tig. 5. courbe D r a. F par les tables des logarithmes.
Cor. 3. Si du sommet D du diamètre D G prolongé en embas
Sc d’un paramétré qui soit à 2 DP comme toute la résistance
au commencement du mouvement à la force de la gravité , on
Construit une parabole ; la vitesse avec laquelle le corps doit
partir du lieu D , selon la droite D P pour
, qu’il décrive , dans
un milieu qui résiste uniformément , la ligne courbe D r a F t
fera la même que celle avec laquelle il devroit partir du même
lieu D selon la même ligne droite DP pour décrire la para¬
bole dans un milieu non résistant. Car le paramétré de cette
D V~
parabole dans le commencement du mouvement est ^ - , Sc
v r est Mï-I
X 2 ou — R N
* T1 : mais la droite qui toucheroit l'hy-

perbole G T S en G est parallèle ìlDK, donc T r est ^ R>


O Jî V tj ç
Sc comme N étoit —— - , V r fera par conséquent

®^ ^ xQB P ou ( à cause des proportionnelles D R Sc

D C, D V Sc D P) x (£ b P' 3donC le P arainetre


nV l , ■ i D P 1X Q B ,> r J
~j~~~ devient —g ^ xCP ’ ou i a cau^c des proportionnelles

Q B Sc C K , DA Sc A C ) j ç Sc par conséquent
il est à 2 P D : : D P x D A : C P x A C i c ’est-à-dire , comme
la résistance à la gravité . C. Q. F. D . Cor, 4.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
Cor. 4 . Delà , si un corps est lancé d’un lieu quelconque D Livre
Second.
avec une vitesse donnée , selon une ligne droite DP donnée de
position ; & que la résistance du milieu soit donnée dans le com- Fîg,
mencement du mouvement : on trouvera la courbe D r a F que
le même corps décrira. Car la vitesse étant donnée , on sçait que
le paramétré de la parabole est donné : & prenant 1 D P &ce
paramétré , comme la force de la gravité est à la force de la ré¬
sistance, on aura DP. Ensuite coupant D C en A , eníòrte que
CP x C A soit à D P xD A dans cette même raison de la gravité
à la résistance, on aura le point A , & par conséquent la courbe
D r a F.
Cor, 5. Et au contraire , si la courbe D r a f est donnée , on xtz.4.
aura la vitesse du corps , & la résistance du milieu à chaque
lieu r. Car de la raison donnée de C P x A C à D P x D A ,
tire la résistance du milieu au commencement du mouve¬
ment , & le paramétré de la parabole , ce qui donne aussi la
vitesse au commencement du mouvement. Ensuite , de la lon¬
gueur de la tangente r L , on tire la vitesse qui lui est propor¬
tionnelle , & par conséquent la résistance du milieu à un lieu
quelconque r , laquelle est proportionnelle à cette vitesse.
Cor. 6. De ce que la longueur z P D est au paramétré de la
parabole comme la gravité à la résistance en D , de & ce que la
vitesse etant augmentee,la résistance augmente dans la même raison,
& le paramétré de la parabole dans la raison doublée de cette
raison ; il suit que la longueur 1 P D augmentera dans cette
raison simple , qu’elle sera toujours proportionnelle à la vi¬
tesse, & qu’elle n’augmentera , ni ne diminuera , quoique sangle
C D P change , à moins que la vitesse ne change aussi.
Cor. 7 . D’où on volt la maniéré de déterminer à peu près la Flgl6'
courbe D r a F par les phénomènes , & de conclure dela la
résistance& la vitesse avec laquelle le corps a été lancé. Soient
deux corps semblables & égaux jettes avec la même vitesse d’un
lieu D fous divers angles CDP , CDp ,r & que les lieux F , f,
Tome./ K. k
i PRINCIPES
54 MATHÉMATIQUES
où ils tombent fur 1c plan horiíontal D Ç soient connus. Alors
Mouvement prenant une longueur quelconque pour DP ou Dp, supposant
^
«es corps. pj US q ue j a réíìilancc en D soit à îa gravité dans une rai-
Fig. Ê, &7> son quelconque , Sc exprimant cette raison par une longueur
quelconque S M, oïl trouvera par le calcul , 5c par cette
longueur DP, prise à volonté , les longueurs D F , D f ; &
F f A
ayant trouvé par le calcul la raison de on en otera cette

même raison trouvée par les expériences , 5c on en exprimera la


différence par la perpendiculaire M N. On recommencera ensuite
la même chose une seconde Sc une troisième fois , en prenant
toujours une nouvelle raison A As de la résistance à la gravité,
Sc rassemblant les différences on aura une nouvelle différence

M N. Plaçant alors les différences positives d’un côté de la droite


S M Sc les négatives de Vautre, 5c traçant par les points N , N , N
la courbe N N N qui coupe la droite S M M M en X , S X
fera la vraie proportion cherchée de la résistance à la gravité.
Au moyen de cette proportion le calcul donnera la longueur D Fs
Sc la longueur , qui fera à la longueur supposée D P comme la
longueur D F connue par l 'expérience à la longueur D F ainsi
trouvée , sera la vraie longueur DP, laquelle suffira pour don¬
ner la ligne courbe D r a F que le corps décrit , la vitesse du
corps , 5c la résistance à chaque lieu.
S C H O L I E.

Au reste , l'hipothese qui fait la résistance des corps en raison


de la vitesse , est plus mathématique que conforme à la nature.
Dans les milieux qui n’ont aucune ténacité les résistances des corps
font en raison doublée des vitesses. Car dans un temps moindre,
un corps qui aura une plus grande vitesse communiquera à la
même quantité du milieu un mouvement plus grand , en raison
de sa plus grande vitesse ; donc en temps égal il lui communi¬
quera un mouvement plus grand dans la raison doublée , à cause
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
de la plus grande quantité des parties du milieu qui sont mués ; LlVR . 5
S E C O N P.
Lr la résistance ( Loix z. & 3. du mouvement ) est comme le
mouvement communiqué : voyons donc quels mouvemens doi¬
vent suivre de cette loi de résistance.

DEUXIÈME SECTION.

J) u Mouvement des Corps qui éprouvent une réjìjìance en raison


'
doublée des vîtejj es.

PROPOSITION V. THÉORÈME III.

Si le corps éprouve une réjìjìance en raison doublée de la vitesse, &


qu il se meuve dans un milieu homogène, par la feule force qui
lui a été imprimée; je dis , qu en prenant les temps dans une progres-
fon géométrique ascendante , les vitesses au commencement de chaque
temps seront dans la même progresion géométrique inversementj &
que les espaces décrits à chacun de ces temps feront égaux.

Car puisque la résistance du milieu est proportionnelle au


quarré de la vitesse, Sc que le décrément de la,vitesse est pro¬
portionnel à la résistance; si on divise le temps en un nombre
infini de parties égales , les quartes des vitesses à chaque
commencement des temps seront proportionnels aux diffé¬
rences de ces mêmes vitesses. Soient ces particules de temps fî| . s.
A K , K L , L M , Scc. prises fur la droite C D , & soient
,
élevées les perpendiculaires A B , K k , L l , M m Sec . rencon¬
trant en B , k, / , mc, & . l’hyperbole Bklm G décrite entre
les asymptotes perpendiculaires CD , C H, on aura A B : K. k : :
,
C K : C A , Sc par conséquent A B - K h K k : : A K : C A ou
A B K k : A K : : Kk : C A , c ’est- à-dire . comme A B xKk:
A Bx C A , d ’où AKScABxCA étant données , on aura,
A B —K k comme A B x Kk \ Sc k la fin , ( lorsque A B Sc
K k ij
r ;6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
j. co 'i nc ij ent \ comme A Bl. Par le même raisonnement , on aura
Du
pMouvementK
e s Corps. k — Ll & L l —M m, ose . proportionnels à K k 2& Z,/ * , & c.
-- .. Les quarrés des lignes AB , Kk,Ll,Mm font donc comme leurs
différences ; & comme les quarrés des vitesses font auífi comme
ces mêmes différences , les deux progressions feront semblables.
Ce qui étant démontré , il fuit que les aires décrites par ces lignes
font dans une progression semblable à celle des espaces décrits
avec ces vitesses. Donc , fi la vîteflè au commencement du pre¬
mier temps A K est exprimée par ía ligne A B, la& vitesse au
commencement du second K L par la ligne K k, la& longueur
décrite dans le premier temps , par l’aire A K k B toutes
; les vi¬
tesses suivantes seront exprimées par les lignes suivantes L l ,
M mrc, & . 6c les longueurs décrites par les aires K l , L m , Scc.
d’où en composant , si le temps total est exprimé par la somme
de ses parties A M, la longueur totale décrite fera exprimée par
la somme de ses parties A M m B. Supposez à-présent que le
temps A M soit divisé dans les parties A K , K L , L M , 6cc.
en forte que C A , C K , C L , C M , êcc. soient en pro¬
gression géométrique ; ces parties seront dans la même progression,
6c les vitesses AB , Kk , Ll , M m , 6c c. seront dans la même

progression inversement ; 6c par conséquent les espaces décrits


A k , RI , L m Lee
, . feront égaux . C. Q . F . D.

Tig. 8. i. 11 est donc clair , que fi le temps est exprimé par une
partie quelconque A D de l’asymptote , 6c la vitesse dans ls
commencement de ce temps par Tordonnée AB -, la vitesse
à la fin de ce temps fera exprimée par Tordonnée D G -, 6c
l’espace total décrit sera représenté par Taire hiperbolique adja¬
cente AB G D : de même , Tespace qu un corps peut décrire dans
un milieu non résistant pendant le même temps A D , ôc avec
la premiere vitesse AB, fera représenté par le rectangle ABxAD.
Cor. a . Delà on a l’eípace décrit dans un milieu résistant, en

prenant cet espace à Tespace qui peut être décrit dans le même
temps dans un milieu non résistant avec la vitesse uniforme A B
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 2j7
comme l’aire hiperbolique AB GD est au rectangles B x A D. Livre
La résistance Second.
Cor. du milieu sera auffi donnée en la suppo¬
sant égale au commencement du mouvement à la force centri¬ Fi § . S.

pète uniforme qui peut produire la vitesse A 13,dans un corps


qui tombe dans un milieu non résistant pendant le temps A C.
Car si on mene B T qui touche l’hyperbole en B , rencontre
&
Tasymptote en T ;la droite A T sera égale à A C , & représen¬
tera le temps dans lequel la premiere résistance étant uniformé¬
ment continuée , peut ôter au corps toute la vitesse AB.
Cor. 4 . Et par -là on a auísi la proportion de cette résistance à
la force de la gravité , ou à une autre force centripète quel¬
conque donnée.
Cor. y . Et réciproquement , si la proportion de la résistance à
une force centripète quelconque est donnée , on aura auffi le temps
A C pendant lequel la force centripète , égale à la résistance , peut
produire une vitesse quelconque AB -, on
& aura par-là le point
B , par lequel on doit décrire Thyperbole : donc les asymptotes
seront C H , CD ainsi
, que Teípace A B G D que le corps peut
décrire en commençant à se mouvoir avec une vitesse A B , dans
un milieu également résistant pendant un temps quelconque A D.
PROPOSITION VI . THEOREME IV.
Les corps sphériques , homogènes & égaux qui éprouvent une résflance
en raison doublee des vitesses, &• qui se meuvent par les seules forces
qui leur ont ete imprimées , décrivent toujours des espaces égaux
dans des temps réciproquement proportionnels aux vitesses qu ’ils ont
au commencement & ils perdent des parties de vitesse proportionnelles
à leur vitesse totale.
Ayant décrit une hyperbole quelconque B bE e, dont les asymp- Fig. s.
totes soient les perpendiculaires CD , CH , & qui soit coupée
en B , b, E , e par
, les perpendiculaires A B , ab , D E , d e, que
îes vitesses initiales soient exprimées par les perpendiculaires AB ,
D E , & les temps par les lignes A a , D d. On L ( par Thypothele )
J ) E : A B : : A a : D d , ou ( par la nature de Thyperbole ]
«WW WAMSMS»
ijf PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv : : C A : C D, Sc par conséquent : : Ca ; Cd, donc les aires
MOUVEMENT
ri es Corps. AB b a , D E ed c, ’est-à-dire , les espaces décrits font égaux
entr’eux , &r les premières vitesses A B , D E font proportion¬
Fij. 9.
nelles aux dernieres ab , d t , Lc sont par conséquent propor¬
tionnelles aux parties perdues de ces vitesses A B —a b ,
DE - de. C. Q. F. D.
PROPOSITION VII. THÉORÈME V.
Les corps sphériques qui éprouvent une résistance en raison doublée des
vitesses, perdent dans des temps qui font directement comme les pre¬
miers mouvemens , & inversement comme les premleres réssances ,
des parties de mouvement proportionnelles aux touts; & décrivent
des espaces en raison composée de ces temps, & des premières vitesses.
Car les parties perdues des mouvemens sont en raison compo¬
sée des résistances & des temps. Donc comme ces parties font
proportionnelles .aux touts , la raison composée de la résistance
& du temps doit être celle du mouvement . Ainíi le temps fera
comme le mouvement directement , & comme la résistance inver¬
sement. C’est pourquoi les particules des temps étant prises dans
cette raison , les corps perdront toujours des particules de mou¬
vement proportionnelles aux touts , & par conséquent ils conser¬
veront toujours des vitesses proportionnelles à leurs premieres
vitesses. Et à cause de la raison donnée des vitesses, ils décri¬
ront toujours des espaces qui seront comme les premieres vîteiíès
& les temps conjointement . C. Q. F. D.
Cor. i . Donc , si les corps qui ont des vitesses égales
éprouvent
des résistances qui soient en raison doublée des diamètres : les
globes homogènes mus avec des vitesses quelconques perdront
des parties de mouvement proportionnelles aux touts en parcou¬
rant des espaces proportionnels à leurs diamètres. Ainsi le mou¬
vement d un globe quelconque fera comme fa vitesse, & fa
masse conjointement , c’est-à- dire , comme fa vitesse & le cube
de son diamètre ; la résistance ( par l’hypotese ) sera comme le
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , z 5î> ,
quarré du diamètre & le quarré de la vitesse conjointement -, &
le temps ( par cette Proposition ) est dans la premiere raison
directement , & dans la derniere inversement , c’est-à-dire , di¬
rectement comme le diamètre , & inversement comme la vitesse ;
donc l’espace qui est proportionnel au temps & à la vitesse ,
est comme le diamètre. ■ :'
Cor. i. Si des corps qui ont ’des vitesses égales éprouvent des
résistances qui soient en raison sesquiplée de leurs diamètres : les
globes homogènes mus avec des vitesses quelconques , perdront
des parties de leurs mouvemens proportionnelles aux touts en
parcourant des espaces en raison sesquiplée de leurs, diamètres.
Cor. 3 . Et généralement * si des corps qui ont des vitesses éga¬

les éprouvent des résistances en raison d’une puistance quelcon¬


que de leurs diamètres ; les espaces dans lesquels des globes ho¬
mogènes mus avec des vitesses quelconques perdront clés parties
de mouvement proportionnelles aux touts , seront comme les
cubes des diamètres divisés par cette puissance. Soient les dia¬
mètres D & E si , les résistances , lorsque les vitesses sont sup¬
posées égales , sont comme D ” & E ”, les espaces dans lesquels
les globes mus avec des vîtelses quelconques perdront des parties
de mouvement proportionnelles aux tOUtS, seront comme D '>»~
», &
&• E 5-par conséquent des globes homogènes en décri¬
vant des espaces proportionnels à Z? 5”" L& - conserve¬
ront des vitesses qui seront dans la même raison entr’elles que
dans le commencement.
Cor. 4 . Et si les globes ne sont pas homogènes , l’espace par¬
couru par un globe plus dense doit augmenter en raison de fa
densité. Car le mouvement est plus grand en raison de la densi¬
té lorsque la vitesse est égale , & le temps { par cette Proposition )
augmentera en raison du mouvement directement , & 1espace
décrit en raison du temps. '
Cor. 5 . Et si les globes sc meuvent dans des milieux différens ;
l’espacc sera moindre dans un milieu qui résiste plus , en raison
_ l £o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
d„ de cette plus grande résistance . Car le temps ( par cette Prop . )
iMouvement èinuera en raison de la résistance augmentée , Sc l'espace en
raison du temps-
LEMME II.

Le moment de la quantité produite ejl égal au moment de chacune


des racines composantes, multipliées successivement par les exposans
de leurs puissances & par leurs coëficiens.

J’appelle quantité produite toute quantité formée fans addition


& fans soustraction, soit arithmétiquement par la multiplication,
la division , ou l’extraction des racines de quantités simples, ou
de leurs puissances) soit géométriquement par la détermination
des produits & des racines , ou des extrêmes & des moyens propor¬
tionnels. Telles font les produits , les quotiens , les racines , les
rectangles , les quartes , les cubes , les racines quarrées , & les ra¬
cines cubes. Je considéré ici ces quantités comme variables , &
croissant ou décroissant comme par un mouvement ou flux per¬
pétuel ; & j’entends par momens leur incrément ou décrément
momentané : enforte que l'on doit prendre leurs incrémcns pour
les momens additifs ou positifs , & leurs décrémens pour ceux
qui sont négatifs ou soustractifs. Prenez garde cependant de ne
pas entendre par là des particules finies. Car les particules finies
ne sont pas les momens , mais les quantités mêmes produites
par ces momens. II faut donc prendre pour particules les prin¬
cipes naissans de quantités finies. On ne considéré point dans ce
Lemme la grandeur des momens. Mais la premiere proportion
des quantités qui naissent. Et il en fera de même si au lieu des
momens on emploie les vitesses des incrémens & des décrémens

( qu’on peut auííì appeller mouvemcns , mutations , &• fluxions


des quantités ) ou les quantités finies quelconques proportion¬
nelles à ces vitesses. Quant au coëficient dune racine quelcon¬
que qui produit une quantité , il se trouve en divisant la quan¬
tité produite , par cette racine.
Le
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . %6i
Le sens de ce Lemme est donc , que fi A , B , C , 8c c. font
les momens des quantités quelconques croissantes ou décroissan¬
tes par un mouvement continu , &r que les vitesses proportion¬
nelles à ces changemens soient nomméesa , b, c, Lee. le moment
ou le changement du rectangle produit A B fera aB -\- bA ,
8c le moment du produit ABC fera aBC -\ - bAC -\- cAB :
8c les momens des puissances produites A 1, A 1, A *, A , *
i. ì 1L
A 2, A 5, A T,A ~ \ A ~~\ 8c A” 1 seront i a A, 3 a A 1, 4 a A 1,
1. i. A r
- a A "" 1 , \a A 1, aA "~} f, ck , —a A "“ 1 , — 1 a A ~ *

8c —\ aA ~ ~1 respectivement . Et généralement , le moment


d’une puissance quelconque A ~ sera a A de même le
moment de la quantité produite A L * sera zaAB + bA * 8c
celui de la quantité produite A i B * C z sera 3 a A 1B * C 1
4.bA * BîC z -\ ‘ icAiB t'C, celui de la quantité produite

■íl—ou A *B ~ 1sera 3 aA zB~ i ~~ zbAiB ~~i : 8c ainsi des au-


JD
tres. On démontrera ce Lemme de cette maniéré.
Cas. 1. Un rectangle quelconque A B augmenté par un mou¬
vement continu , lorsqu’on ôte des côtés A 8c B la moitié des
momens \ a 8c b\ , devient A - { ax B - ~ b, ou A B —{ a B
——bA a b. Et lorsque les cotes A 8c B font augmentés des
autres moitiés des momens , il deyient A~-\- ' a on ,
AB -\- \ dB -\ - \ bA -\- ^ ab. Otant de ce rectangle le premier
rectangle , on aura pour reste a Bf- - b A donc
, Pincrément
a B + b A du rectangle fera produit par les incrémens entiers -r
8c b des côtés. C. Q. F. Z).
Cas z. Supposez que AB soit toujours égal à G, le moment
du produit ABC , ou G C par ( le cas 1. ) fera g C -f- c G, c ’est-
à-dire , ( si on écrit au lieu de G 8c g , AB , 8c aB ^ - bA )
a B C+ b A C + .c A B, il en seroit de même pour des produits
plus composés. C. Q. F. D.
Terni I. Ll
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du Cas Supposez que les produisans A , B , C soient toujours
Mouvement
» e .s Corps. égaux entr’eux ; le moment a B + b A du quarré A 1ou du
rectangle A B fera z a A , & le moment a B C + b A C + c A B
du cube A* ou du produit ABC fera 3 a A 1. Et par le même
raisonnement , le moment d’une puissance quelconque A ” est
n a A ”""1- C. Q. F. D.

Cas 4. D’oú -L x A étant — i , son moment qui est A multi¬

plié par le moment de — & ajouté avec -ì x a. fera le moment

de 1 j c’est-à-dire , = c. Donc le moment de ~ ou de A ~ 1 est

~~ , & généralement, comme A n= 1 le moment de— x

A * s ajouté avec xnaA B~ I fera = o , & par conséquent

le moment de ^ ou dc,-^ "-*fera — 7- C. Q. F . D.


L JL ì £
Cas Et comme A z xA* — A , le moment de A 1x 1 A 1
fera =a. (par le 3e. Cas ) Donc le moment de A x fera — x ou

- a A 1, - &
généralement , si on suppose A « — B , on aura A m
= B ”, & par conséquent , m a A ,n~ 1—
n b B n~~’> & m a A ~ 1zz
nb B * 1ou - »,* donc n-^a A » est égal
0
a 5 ou au moment
m
de C. Q. F. D .
Ckf L. Donc le moment de la quantité quelconque produite
A mB nest le moment de A mmultiplié par B ” &c ajoute avec
le moment de la même quantité B n multiplié par A m,c ’est-à-
dire , 7n a. A m~ 1B ' -V n b B "mm
1A m, soit que les exposans m &
n soient des nombres entiers ou rompus , positifs ou négatifs.
C’est la même chose pour le produit d’un plus grand nombre
de puissances. C. Q. F. D .
Cor. i . De là , dans les quantités continuellement proportion-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . r6 ; _ _ _
nellcs , si un terme est donné , les momens des autres termes ' lh«
seront comme ces mêmes termes multipliés par le nombre des *
intervales qui sont entr ’eux & le terme donné . Soient les quan¬
tités A > B , C , D , E y F continuellement proportionnelles;
si le terme C est donné , les momens des autres termes feront
entr ’éux comme — i A —B , D , %E , 3 F.
Cor. %. Et si dans quatre proportionnelles deux moiennes sont
données , les momens des extrêmes feront comme ces mêmes
extrêmes . II faut entendre la même chose des côtés d’un rectan¬
gle quelconque donné.
Cor. 3 . Et si la somme ou la différence de deux quarrés est
donnée , les momens de leurs côtés seront réciproquement com¬
me ces côtés.
S C H O LA E.

En expliquant dans une lettre à D . J . Collins le 10. Décem¬


bre 1672. la méthode des tangentes que je soupçonne être la
<même que celle de Slusius qui ne m’avoit pas encore été com¬
muniquée ) j’ajoutai , cela ejl plutôt un corollaire particulier d 'une
méthode générale qui s' étend , fans calcul embarajfant , nonfieule-
ment à mener des tangentes à des courbes quelconques , fait géométrie
qucs , soit méchaniques , ou relatives d 'une façon quelconque à des
lignes droites ou courbes , mais aujfi à résoudre d'autres efaeces de
pjoblemes trls -dijficiles touchant les courbures , les quadratures , les
recíifications , les centres de gravité des courbes , &c. & elle n 'êjl pas
refireinte ( comme la méthode de maximis & minimis de Hudde ) aux
seules équations qui ne contiennent point de quantités irrationnelles .
J ’ai entremêlé cette méthode de cette autre par laquelle je détermine
les racines des équations en les réduisant à des féries infinies. Jusqu a
ces derniers mots , c’est la lettre , mais ces derniers mots sont
du Traité que j’avois écrit fur cette matière dès l’année 167t.
Les principes de cette Méthode générale sont contenus dans le
Lemme précédent.
Ll ij
264 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du
Mouyemeht PROPOSITION VIII . THÉORÈME VI.
b e s Corps.

Lorsqu un corps monte ou descend en ligne droite dans un milieu homo¬


gène , la gravite agissant uniformément sur lui , fi on partage tout
l 'espace qu il a décrit en parties égales , & qu on trouve ( en ajou¬
tant la résifiance du milieu à la force de la gravité , lorsque le
corps monte , & f en sousrayant lorsqu il descend) les forces abso¬
lues au commencement de chacune de ces parties égales j je dis que
ces forces absolues seront en progression géométrique.

7ig . io. Car soit exprimée la force de la gravité par la ligne donnée
A C ,- la résistance par la ligne indéfinie A K la ; force absolue
lorsque le corps descend par la différence K C ;la vitestè du
corps par la ligne A P } qui soit moienne proportionnelle entre
A K 8c A C , 8c par conséquent en raison sousdoublée de la
résistance ; que l’incrément de la résistance dans une particule
donnée de temps soit représenté par la petite ligne K. L , 8c
Tincrément contemporain de la vîteíse par la petite ligne P Q ,
&■du centre C , soit décrite l’hyperbole quelconque BNS ayant
pour asymptotes les perpendiculaires C A , C H , 8c soient éle¬
vées les perpendiculaires AB , K N , L O qui la rencontrent en
B , N , O. Parce que A K est comme A P 1 , son moment
K L sera comme le moment 2 A P Q de A P 1 c: ’est-à-dire ,
comme A P x K C , car Tincrément P Q de la vitesse ( 2e Loi du
mouvement ) est proportionnel à la force génératrice K C. Com¬
posant la raison de K L avec celle de K N, on aura le rectangle
K L -x. K N proportionnel k APxKCxKN -, c’est-à-dire , à cause
du rectangle donné K C x K JV, proportionnel kAP ,- donc la der¬
nière raison de Taire hyperbolique K N L O au rectangle IÍLxKN
lorsque les points K 8c L coïncident , est la raison d’égalité.
Donc cette aire évanouissante est comme A P. Or Taire totale
hyperbolique ABLO est
composée des particules KNO L
qui sont toujours proportionnelles à la vîtefle A P , 8c par con¬
séquent , Taire totale est proportionnelle à l'espace décrit avec
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . z6 $, — —
cette vitesse. Soit à présent divisée cette aire dans les parties égales litre
ABMI , IM N K , KNO L ,c & . les forces absolues A C ,
IC , KC , L C, Lee. seront en progreffion géométrique . C.Q .F .D. fig . 10.
Par le même raisonnement , dans l’aíccníìon du corps , pre¬
nant de l’autre côté du point A les aires égales A B mi,i m n k,
knol , Lee. On prouvera que les forces absolues A C, i C , kC,
l C, Lee . seront continuellement proportionnelles . Donc fi dans
l’ascension Le la descension du corps on prend tous les espaces
égaux ; toutes les forces absolues IC , kC , iC , A C, KC , LC t
Lee. seront en proportion continue . C. Q . F . D.
Cor. 1 . De là , íì l’espace décrit est représenté par l’aire hyper¬

bolique AB N K -, la force de la gravité , la vitesse du corps,


Le la résistance du milieu peuvent être représentées par les lignes
AC , A P & A K respectivement , Le au contraire.
Cor. z. Et Texposant de la plus grande vitesse que le corps peut
jamais acquérir en descendant à Tinfini est la ligne A C.
;.
Cor. Donc , si 011 connoît la résistance du milieu pour une
vitesse donnée , on trouvera la plus grande vitesse en la prenant
à cette vitesse donnée dans la raison sousdoublée que la force
de la gravité a à cette résistance connue du milieu.
PROPOSITION IX . THÉORÈME VIL

Les choses ci-devant démontrées étant posées, je dis , que fi on prend


pour un rayon donné de grandeur les tangentes des angles du
secteur circulaire & du secteur hyperbolique proportionnelles aux
vîtejses, le temps entier que le corps employera à monter au lieu le
plus haut fera comme le secteur du cercle, & tout le temps qu’il
employera à descendre du lieu le plus haut fera comme le secteur
de Vhyperbole.
Soit menée A D perpendiculaire Le égale a AC qui expri - f;2.
me la force de la gravité . Du centre D , du & demi diamètre
,
A D soit décrit , tant le quart de cercle A t E que Thyperbolc
équilatere A VZ dont Taxe soit AX, le sommet A , Le Tasymp-
2 66 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do tore D C, Soient menées Dp Sc D P }] e lecteur circulaire
AtD sera comme tout le temps employé à monter au lieu le
plus haut ; Sc le lecteur hyperbolique ATD fera comme tout
le temps employé à descendre du lieu le plus haut pourvu ce¬
pendant que les tangentes A p , A P des secteurs soient comme
les vitesses.
i . Soit tirée D v q qui coupe les momens du secteur A D t
Cas

Sc du triangle A D p ou, les particules très-petites t D v , Sc


q D p décrites en même temps. Comme ces particules , à cause de
sangle commun D , sont en raison doublée des côtés , la parti¬
cule tDv fera comme 1 t P— c, ’est-à-dire , à cause de
pD *
la donnée t D , comme Mais p D 4est A D 1A
+ p 1,
c’est-à-dire , A D l -\- A DxAk, ou ADxCk ; Sc q D p est
l A D x p q. Donc la particule tDv du secteur est comme
P-ï
C k , c’est-à-dire , comme le très-petit décrément p q de la vî-
teste directement , Sc la force. C k qui diminue la vitesse inver¬
sement ; Sc par conséquent , comme la particule du temps qui
répond au décrément de la vitesse. D’où en composant , la som¬
me de toutes les particules tDv dans le secteur A D t est com¬
me la somme des petites parties du temps qui répondent à cha¬
cune des particules perdues p q de la vitesse décroissante A p ,
jusqu’à ce que la vitesse étant diminuée à sinfini , elle s’éva-
nouisse; c’est à-díre , que le secteur total A D t est comme tout
le temps employé à monter au lieu le plus haut . C. Q_. F. D.
Cas 2. Soit tirée D Q V qui coupe les très-petites particules
TDV Sc P D Q tant du secteur D A F que du triangle
D A Q ] ces particules feront l’une à l’autre comme D T - à
DP 1, c’est-à-dire, ( si T X Sc A P fout parallèles) comme
D X * ï D A 1 ou TX 1ïA P 1, Sc en divisant, comme DX Z
— T X 1à D A 1 A— P 1 , Mais par la nature de l ’hyperbole ,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 267

D X 1- T 'X 1est J D 1, & par l’hypotese , JP l est A D x A K.


Donc les particules font entr’elles comme A D 1à A D 1_ a D
X.AK c, ’est-à- dire , comme AD à A D j— £ ou C à CK. Donc
la petite partie TDK du secteur est ^ Par
PO
conséquent , à cause des données A C comme & ,

c’est-à-dire , comme l’incrément de la vitesse directement ; &c


comme l’incrément de la force génératrice inversement , & par
conséquent comme la particule de temps qui répond à l’incré-
ment. D’où en composant , la somme des particules de temps pen¬
dant lesquelles toutes les particules P Q de la vitesse A P font
produites , est comme la somme des particules du secteur ATD >
c’est-à-dire , que le temps total est comme tout ce secteur. C.Q.F .D «
Cor. 1. De là , en supposant que AB soit la quatrième
partie
de AC, l ’espace que le corps décrit en tombant pendant un
temps quelconque fera à l’cspace que le corps avec la plus
‘grande vitesse A C pourroit décrire en avançant uniformément
pendant le même temps , comme l’aire A B N K, qui exprime
,1espace décrit en tombant , est à Taire ATD par laquelle le
temps est exprimé . Car puisque A C : A P : : A P : A K on ,
aura ( Cor. 1. du Lemme r . de ce livre ) LK : P Q : : z A K : A P ,
c’est-à-dire , : : 2 A P : A Ç , & de là on tire , L K P Q y,
A P : ^ A C ou AB mais ; K N : A C ou A D : : A B : CK ,
& par conséquent , L N K O : D P Q : : A P : CK. De plus , on
avoit DP Q : D T K : : CK :A C. Donc LKNO -. DT K \ \ A Pi
A C;c ’est-à- dire , comme la vitesse du corps qui tombe , à là
plus grande vitesse que le corps peut acquérir en tombant . Or
comme les momens L K NO & DTK des aires A B N K
ATD font proportionnels aux vitesses, toutes les parties de ces
aires produites en même temps feront comme les espaces décrits
en même temps , donc les aires totales A B N K , ATD
décri¬
tes depuis le commencement dia mouvement seront comme
les
r68 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
v u- espaces entiers décrits depuis que le corps a commencé à des¬
Mouvement
des Corps. cendre. C. Q. F . D.
Cor. i. II en est de même de l’eípace décrit en remontant ,
c’est-à-dire , que tout cet espace est à l’espacc décrit avec la vites¬
se uniforme A C dans le même temps , comme l'aire A B n k est
au secteur A D t.
Cor. 3. La vitesse du corps qui tombe pendant le temps A T D
est à la vitesse qu’il acquéroit dans le même temps dans un espace
»
non résistant, comme le triangle A P D est au secteur hyperbo¬
lique A T D. Car la vitesse dans un milieu non résistant seroit
comme le temps A T D , Sc dans un milieu résistant elle est
comme A P , c’est-à-dire , comme le triangle A P D. Or les
vitesses au commencement de la chute font égales entr’elles,
donc elles font comme les aires A T D , A P D.
Cor.4. Par le même raisonnement , la vitesse dans l’ascension
est à la vitesse avec laquelle le corps peut perdre tout íbn mou¬
vement en remontant dans le même temps , dans un espace non.
résistant , comme le triangle A p D est au secteur circulaire
A t D 'y ou comme la droite A p k Taire At.
Cor. j . Le temps dans lequel le corps en tombant dans un
milieu résistant peut acquérir la vitesse iP , est donc au temps
dans lequel il peut acquérir la plus grande vitesse A C en tom¬
bant dans un milieu non résistant, comme le secteur A D T est
au triangle A D C ; & le temps pendant lequel il peut perdre la
vitesse A p en remontant dans un milieu résistant , est au temps
dans lequel il peut perdre la même viteííe en remontant dans un
milieu non résistant, comme Tare A t est à fa tangente A p.
Cor. 6. De là , le temps étant donné, on a l’espacc décrit dans
l’ascension ou dans la descension. Car si le corps descend à Tin-
fini sa plus grande vitesse est donnée par les Cor, 1. 3& . du
Théor . 6. de ce Liv. 1. par
& - là on a le temps dans lequel
il peut acquérir cette vitesse en tombant dans un espace non
résistant
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 269
résistant. Prenant donc le lecteur A D T ou A D t au triangle Liru
S Ec o Np.
A D C dans la raison du temps donné au temps déja trouvé ,
Fig. 11,
on aura tant la vitesse A P ou A p, que Taire A B N K ou
ABnk qui est au secteur ADT ou ADt comme l’cspace
cherché est à Tespace qui auroit pu être décrit uniformément dans
un temps donné avec cette plus grande vîtefle trouvée.
Cor. 7. Et réciproquement , Tespace ABnk ou ABNK décrit
pendant Tascension ou la descension étant donné , le temps ADt
ou A D T le fera auílì.
PROPOSITION X. PROBLEME III.

La force uniforme de la gravite tendant directement au plan de l ’ho-


rìson, & la réfiftance étant comme la denfité du milieu& le quarré
de la vitejfe conjointement; on demandeà chacun des lieux , tant
la denfté du milieu nécessaire pour que le corps décrive une courbe
quelconque donnée, que la vitesse du corps& la réfjlance du milieu
à chacun des lieux de cette courbe.
Que P Q soit le plan perpendiculaire au plan de la figure ; Fig.u,
P FHQ une ligne courbe rencontrant ce plan en P & Q -,
G , H , I , K quatre lieux du corps dans cette courbe en
allant de f en Q ; & G B , H C, ID , K E quatre ordonnées
parallèles abaissées de ces points fur la ligne horisontale P Q , Sc
;
s’appuyant fur cette ligne aux points B , C , D , E les distances
BC , CD , DE de ces ordonnées étant égales entr’elles. Des
points G & H soient tirées les droites G L , H N tangentes de
&
la courbe en G & H, rencontrant en L Sc N les ordonnées
CH , D I prolongées en enhaut , & soit achevé le parallélo-
grame H C D M les; temps dans lesquels le corps décrit les
arcs GH , HI feront en raison íoufdoublée des hauteurs L H,
IN que le corps peut parcourir dans ces temps en tombant par
ces tangentes ; & les vitesses seront comme les longueurs par¬
courues GH , HI directement , &c comme les temps inverse¬
ment. Qu on exprime les temps par T & t , & les vitesses par
Tome I. M m
27o PRINCIPES MATHÉMATIQUES

le
movvemwt^ & — décrément de la vitesse pendant le temps t fera

fíg. Jít Ce décrément vient de la résistance qui retarde le


corps , & de la gravité qui l’accélere. La gravité produit dans
un corps qui parcourt en tombant l’efpace NI une vitesse par
laquelle le corps pourroit parcourir le double de cet espace
dans le même temps , comme Galilée l'a démontré ; c’est-à-dire,
la vitesse íJÍJ. ; m ais dans le corps qui parcourt Tare HI elle

augmente feulement cet arc de la longueur HI —H N ou


^ / .. X.J LJ . ■die produit donc seulement alors la vitesse

î Ajoutant cette vitesse au décrément dont on a par-


. lé , on aura le décrément dc la vitesse causé par la feule
HI x M Ix A I _
résistance , c’est-à-dire , — + . >Chl * Donc -

puisque la gravité produit dans lc même temps dans le


corps qui tombe la vitesse 1 ^ ; la résistance fera à la gra-
GH RI t MI x NI , z NI
vite comme ou comme;
-T —+ - txHI a

y-/ + UL à zNL
T

Ecrivant à présent , au lieu des abscisses C B, C D , D E , ,


—o , o , z o ,- pour l’ordonnée CH, P ,- Sc pour MI la férie
quelconque Qo -|- iíoo + 5e 3q- Scc. Tous les termes de cette
j - & c. fe¬
férie après le premier , c’est-à-dire , R o 1j - - S o *-
ront NI y Sc les ordonnées D I , E K, & B G, íèront P —
Qo ~ Roo - Soi - - z Q 0 - 4 R 0 o - 8 So } - Stc.
Sec- P
Sc P + Qo Roo — -\- S o }— Scc. respectivement . Et en qua¬
rtant les dissérences des ordonnées B G —C^H Sc CH —DI Sc
ajoutant à ces quarrés les quartes de B C, CD , on aura les
/

DE,LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 7i


Livre
quarrés 9 » + Q Q o o - & c. Sc <) (, + QQoo + S E c o KD,

iQíOH Lcc . des arcs GAT, HI, dont les racines o^/i + QQ Fig.ir.
- -Q R o " nr7ì„ .— _7í . sont les arcs Gff &
1/rfQê & ^ + C Q+ i/i + ^ ë
HI. De plus, si on soustrait de l’ordonnée CH la demi-somme
des ordonnées B G Sc DI , Sc de l’ordonnée D I la demi-
somme des ordonnées CH Sc E K, il restera les flèches Roo
,
ScRoo -l- jSo* des arcs G I Sc H K lesquelles íont propor¬
tionnelles aux petites lignes L H Sc/ # , Lc par conséquent en
raison doublée des temps infiniment petits T Sc t. Donc la raison
dc ^T est*/ ^ ± -|R— ou R - HI -\ lMIxNI
HI

Sc cn mettant au lieu de = - , GH , HI , MI Sc NI leurs va-


%S o o
leurs trouvées , on aura xR kT + QQ , Sc comme xNl

est 2 Roo, la résistance fera alors à la °gravité comme 5- 2/I? .-

V/i + QQ à 2 Roo, c 'est-à-dire , comme 3 S \/ l Q Qà


4- ^ -
Cette vîteste est celle avec laquelle le corps en partant d’un
lieu quelconque H , scion la tangente HN, décrit la parabole
dont le diamètre est H C Sc le paramétré NI ou Q-Q Sc
R
avec laquelle il pourroit se mouvoir dans le vuide Sc décrire
la même courbe.
Et la résistance étant comme la densité du milieu , & le
quarté de la vîteste conjointement , la densité du milieu sera
comme la résistance directement , Sc le quarté de la vîteste in¬
versement , c’est-à-dire , comme *^ s - Q Q directement Sc
4-RR
t +A inversement, ou ce qui revient au meme, comme

C. Q. F. T.
iVi + <2 <2‘
Mm ij
I»I^> 1111
'—

i PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du
Mouvement Cor. i . Si on prolonge la tangente H N des deux côtés , en-
bes co ».ps. forte qu'elle rencontre une ordonnée quelconque A F en T ì

■jj, fera égale à/i + QQ , donc on peut l’écrire dans les


calculs précédens au lieu de V11+ Q2< - C’cst pourquoi la ré¬
sistance fera à la gravité , comme §SxHT à ^.RRx A C , la
vitesse comme & la densité du milieu comme
ACy/R Rx
Cor. x. Et delà j si la ligne courbe P F H Q est exprimée sui¬
vant l’usage par la relation entre la base ou l’abscisse A C &
l’appliquée CH, que & la valeur de l'appliquée soit transfor¬
mée en une férie convergente : le problème se résoudra très-
facilement par les premiers termes de la férie comme dans les
exemples fuivans.
Exemple r . Que la ligne P FfíQ soit un demi-cerele décrit
fur le diamètre P Q , Sc qu ’on demande la densité du milieu
nécessaire pour que le projectile fe meuve dans cette ligne.
Que le diamètre P Q soit coupé en deux également au point
A quon
; & nomme A Q , n -, A C, a %CH, e ,- &c C D, o ,- Sc
on aura DI 1 ou A Q 1—A D 1xenn —a a z— a o —o o ou , ,
te —xao —oo, la& racine étant extraite par notre méthode
aao o a ì o*
on aura , D î —c Lee. &
ao
écrivant n n au lieu de ee+ a a, on aura D I —e
n n oo a n n o3
&C.

Je distingue en cette forte les séries de f espèce de la précé¬


dente en termes successifs. J’appelle premier terme celui dans le¬
quel la quantité infiniment petite o ne fe trouve point ; second
terme, celui dans lequel cette quantité est d’une dimension ; troi¬
sième terme, celui dans lequel elle en a deux ; quatrième terme, celui
où elle en a trois , & ainsi à f infini. Le premier terme qui est ici >
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. r/;
c,représentera toujours la longueur de l’ordonnée C H qui -s’ap-
puye fur le commencement de la quantité indéfinie o.
Le second terme qui est ici représentera la différence en¬
tre CH Sc D N, c ’est-à-dire , la petite ligne MN, qui est re¬
tranchée en achevant le parallélograme H CD M , Sc qui par
conséquent détermine toujours la position de la tangente HN }
comme dans ce cas , en prenant M N k H M comme — est à
e
o , ou , comme a est à e.
Le troisième terme qui est ici ~~ représentera la petite

ligne IN qui est comprise entre la tangente Sc la courbe , Sc


qui par conséquent détermine sangle de contact IHN , ou la
courbure que la ligne courbe a au point H. Si cette petite ligne
jN est de grandeur finie , elle sera représentée par le troisième
terme Sc par tous ceux qui le suivent à l’infini , mais si cette
petite ligne diminue à l’infini, les termes suivans deviendront
infiniment plus petits que le troisième, & peuvent par consé¬
quent être négligés.
Le quatrième terme détermine la variation de la courbure ;
le cinquième la variation de la variation , Sc ainsi de fuite. D’où
l’on voit en passant l'usage de ces séries dans la solution des pro¬
blèmes qui dépendent des tangentes Sc de la courbure des
courbes.
a o n n o o anno 5_ -
En comparà la férie e _ e i » - oc c.
Le e5 1 e5
c & . Sc écrivant ensuite pom
avec la férie P —Qo—Roo—So^—
Scr—
P 3 Q , R & S , e3 -e 3 ie s ie» & au lieu de »

la densité du milieu comme -íne. -


e , on aura
j/i -plíee ou —
AC
, donnée ) comme -
c’est-à-dire , ( à cause que nest ou
S C-H 5
L74 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement 011c® ‘P * revient LU même , comme cette longueur HT de la
pes c or ?s , tangente q Ui efl; terminée par le demi diamètre ./ZP perpendi-
Fig.-2. culaire fur R Q : Se la résistance fera à la gravité comme z a à
2 n c, 'est-à-dire , comme 3A C au diamètre P Q du cercle :
quant à la vitesse elle fera comme \/C H. C ’est pourquoi , fi
le corps part du lieu F dan8 une ligne parallèle à P Q avec une
vitesse suffisante, & que la densité du milieu à chacun des lieux
H soit comme la longueur H T de la tangente , & que la résis¬
tance dans quelque lieu H soit à la force de la gravité comme
5A C k P Q , ce corps décrira le quart de cerclé F Q H.
C. Q. F. T.
Mais fi ce même corps eût été porté du lieu P selon une
ligne perpendiculaire à P Q , & qtì’il eût commencé à se mou¬
voir danS Tare du demi-cercle P F Q, il auroit fallu prendre AC,
ou à de l’autre côté du centre A , & par conséquent il eût
. fallu changer son signe & écrire —a au , lieu de -}-a. Ce qui
donneroit la densité du milieu comme — - , mais la nature n’ad-
e
met point de densité négative , c’est-à-dire , qui accéléré le mou¬
vement : & par conséquent il ne se peut faire que le corps en
montant du point P décrive Tare de cercle P F, car il faudroít
qu’il fut accéléré par un milieu qui le portât en en haut , au lieu
d’être retardé par un milieu résistant,
rig. 13. Exemple 1. Que la ligne P F Q soit une parabole ayant son
axe A F perpendiculaire à I’horison P Q qu & ’on cherche la den¬
sité du milieu nécessaire pour que le projectile se meuve dans
cette ligne.
Par la nature de la parabole , le rectangle P Z? Q est égal au.
rectangle sous l’ordonnée DI 8c une ligne droite constante ;
c’est-à-dire , ( si on appelle cette ligne b-, là ligne Pc , a -, P Q , c;
CH CD , o y-) que le rectangle í + oxc - í - j, ou sc —
aa —iao ^-co —00 est égal au rectangle bxDI. Donc Z>/=
-—,—
b ■q- by— x 0 — —
b.
Dans cette fuite , le second terme
,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 175
f ——
U
x o représente
A
Q 0 le& troisième terme °~ représente
v Second,
*

R o o. Or , comme il n’y a pas d’avantage de termes,«le coëfì- f;s, i5.


eient S du quatrième doit s’évanouir , & par conséquent la
S
quantité à laquelle la densité du milieu ' est pro¬
R \/i + QQ
portionnelle , sera nulle ; donc , lorsque la densité du milieu est
nulle le projectile doit se mouvoir dans une parabole comme
Galiléel'a démontré autrefois. C. Q. F. 77
Exemple 3. Que la ligne AGK soit une hyperbole dont l’a- Fig. ich.
symptote NX soit perpendiculaire au plan horisontal A K & ;
qu’on cherche la densité du milieu nécessaire pour que le pro¬
jectile se meuve dans cette ligne.
Soit M X l’autre asymptote qui rencontre en V for donnée D G
prolongée ; & par la nature de l’hyperbole , le rectangle XV k
VG est donné. Mais la raison de D N à FAT est auísi donnée,
&■par conséquent le rectangle DNxVG lest aussi.. Soit bb ce
rectangle : après avoir achevé le parallélograme D NXZ qu ; ’on
nomme B N ., a > B D , o ,- N X , c ; &r que la raison donnée
de VZ à ZX ou D N soit - . On aura Z>N =za - o , VGzz

— & GD ou NX —VZ —F G —c —»-


a.—on n
+ ■
n—o—
Que

a— —--
—o le terme —
a —.
—o soit transformé dans la

férie convergente cl
+ LL 0 + ^a i a*
aa 00 -f- — o3Lee . & on aura

GD ^ c m bb . m bb bb , b b , 0 , r
—a.-
n a
-j—n 0— —-
aa
0 - a ij ao>— —+ 0 r Lee. Le se-

sond terme — 0— tL . 0 de cette série représentera Q o, le


bb
troisième o 1, en changeant le signe» représentera Ro z, &
bb
lë quatrième — o *, en changeant aussi le signe, représentera
-— í 7GPRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement selon la réglé précédente , les coëficiens ^
des Corps . ° n aa ’ a * *

Fig. r4. Sc —— seront les quantités , qu il faudra substituer dans la


a4
formule précédente à la place des quantités Q , R Sc S. La
bb
substitution faite , on aura la densité du milieu comme
bb
a*
bb mm OU
/ . mm zmb b . b*
-1 |/ï + /z n z bbj__ é 4 y a. a -j- a a— - 4- _ ,
ZZíZ íZ íZ4 nn n aa
c’est- à- dire , ( si on prend sur F Z la ligne FY = FG) comme
I n tu tu ztnbb , b * r , ,
— - , car a a Sc - - a a— - - -lont les quarres de
XY nn n aa ‘ 1
XZ Sc de Z T , & on trouvera que la résistance est à la gra¬
vité dans la raison de 3 XY à z Y G ,- Sc c ’est la même vitesse
avec laquelle le corps décriroit la parabole dont le sommet
V TF X
seroit G le
, diamètre D G , Sc le paramétré r Ct C ’est rpour-
quoi , supposant que les densités du milieu dans chacun des
lieux G, soient réciproquement comme les distances XY , Sc
que la résistance dans quelque lieu G soit à la gravité comme
\XY à 2 T G 3 le corps partant de A avec la vitesse néces¬
saire décrira cette hyperbole A G K . C. Q . F. T.

ExempU 4. Supposons en général que la ligne AGK soit une


hyperbole dont le centre soit X, les asymptotes MX , NX , Sc
qu’elle soit décrite par cette Loi , qu’ayant fait le rectangle
XZ D N dont le côté Z D coupe l’hyperbole en G & son
asymptote en V , V G fera réciproquement comme Z X ou
comme quelque puissance D N" de D N dont l’exposant sera le
nombre n : Sc qu ’on cherche la densité du milieu nécessaire pour
que le projectile décrive cette courbe.
Au lieu de BN , BD , NX, écrivez A , 0 , C respectivement,
& soit FZ . XZ ou DN \ \ d . t, on
& aura = &
DN
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. *77
Livre
—O ” } VZ - te JxW
-±±-
DN = J ~ 0 , VG — A , & GD ou S t c o ND*

d bb
NX — VZ — VG = C— - A + ~ O .. Soit transfor- Flg' I4*
e e A —O
n bb bbV" .
b bb ,, ,,
infinie ^-b^n A^1, -—
ri ■ ;■ rn b ■• — tt ni
pi n n tl
mee» —==
b
— dans a ierie — ——x >H- - --n+
A ~ O n
AXTq» . . A 1' ”+ ' " ^
T ~ zA
’ii
h i nn ±
bbO z+ nL+JJJ 6 A” l±Ut bbOì t &C. & on aura GD - C-
d A _ ̱ 4- - o — ” * *O
z A n *■+• bbQ - -

ì ~ bb0 },c& . Et le second terme e- 0 —A ”* ' O


6 A ”* *

,
de cette série , représentera Q o le troisième z- A-”—Ì ~.— b b O * „
" i

représentera iîo 1, le quatrième £b O t représentera

So?. Delà , la densité du milieu deviendra dans un lieu


RVi + QQ
n f- - z
quelconque G z d n bb in b 4
WA Z + d-&e A> e A"
A f--' A 2*

Donc íi on prend fut /^ Z la ligne VY — nX . VG, cette den¬

sité fera réciproquement comme XY. Car A1 & — A' ~

A q- n sont., les quartes de ATZ & de Z T. Mais


la résistance dans le même lieu G est à la gravité comme 3S x
à 4 jR i? , c’est-à-dire , comme X Y à ^ (7. Et
ra *** z

la vîtefïè dans le même lieu í» est la même avec laquelle Ic


corps étant jetté décriroit une parabole dont le sommet íeroit
t O <9 2. -ST T 1

<? , le &
diamètre GJD, le paramétré — ^ — ou
C. q . F . T.
TomeL Na
*78 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Du S C H O LIE.
Mouvement
DES Coîts,
De même qu ’on a trouvé dans le Cor . 1. la densité du milieu
Fig. 12.
comme £- x íì , on suppose la résistance comme une

puissance quelconque » de la vitesse V, on aura la densité du


S f A C\ n1 r
milieu comme
X \jff) Et * par conséquent , si on
R'

peut trouver une courbe telle que la quantité - _ - soit pro-


R
HT
) ou bien que la quantité ^
portionnelle à ^

soit proportionnelle à ( i + QQ - Ie corps décrira cette


courbe dans un milieu uniforme dont la résistance fera comme
la puissance n de la vitesse , c’est- à- dire , comme V n. Mais
revenons à des courbes plus simples.
Fig. 14. Comme le corps ne décrit une parabole que dans un milieu
non résistant , & qu ’il ne décrit les hyperboles dont nous ve¬
nons de parler qu ’en éprouvant une résistance continuelle : il est
clair que la ligne que le projectile décrit dans un milieu qui
résiste uniformément approche plus de ces hyperboles que de la
parabole . Cette ligne est donc du genre hyperbolique , mais
c’est une espece d’hyperbole qui est plus éloignée des asympto¬
tes vers le sommet , & qui dans les parties três -éloignées s’en
approche davantage que les hyperboles dont j'ai parlé ici. Mais
cependant la différence qui est entr ’elles n’est pas alïèz grande
pour qu ’elles ne puissent pas être prises les unes pour les autres
fans inconvénient dans la pratique : & peut -être sont-elles plus
utiles que les hyperboles décrites avec plus de foin, . & plus
composées.
Voici comment on peut en faire usage.
achevé le parallélogramme X Y G T , & que la droite
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 79
G T touche shyperbole en G, la densité du milieu en G est Lims
Second.
donc réciproquement comme la tangente GT , la vitesse dans le Fig. 14.
même milieu comme t/ Sc la résistance à la force de la
G r

gravité comme G T à — x G V.
n+ z
Fig. 15;
Donc , fi le corps jetté du lieu A dans la droite A H décrit
î’hyperbole A G K , & que A H prolongée rencontre sasymp-
tote NX en H ; tirant AI parallèle à cette asymptote , Sc qui
rencontre l’autre asymptote MX en I , la densité du milieu en
A sera réciproquement comme AH , Sc la vitesse du corps
comme «/ éJìl , &■la résistance dans le même lieu fera à la
AI

gravité comme A H à * ” xAI: d ’où on tire les réglés


suivantes.
Réglé I . Si la densité du milieu reste la même qu’en A , ainsi
que la vitesse avec laquelle le corps a été jette , & qu on change
sangle N AH les ; longueurs A H , AI , H X resteront les
mêmes. Donc , si oh trouve ces longueurs dans quelque cas , on
pourra déterminer ensuite très-aisément shyperbole pour un an¬
gle quelconque donné N A H.
Regh 1. Si la densité du milieu & sangle N AH restent lez
mêmes qu’en A , Sc que la vitesse avec laquelle le corps a été
jetté change , la longueur A H restera la même , mais AI chan¬
gera en raison doublée réciproque de la vitesse.
Régit 3. Si la vitesse du corps , sangle N AH Sc la gravité
accélératrice restent les mêmes qu’en A , Sc que la proportion
de la résistance en A à la gravité motrice augmente dans une
raison quelconque ; la proportion de AH à AI augmentera
dans la même raison , le paramétré de la parabole dont on a
parlé restant le même , ainsi que la longueur ^ clu^ lui est

proportionnelle : Sc par conséquent , A H diminuera dans la même


N n ij
z8o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
d« raison , Sc AI diminuera dans cette raison doublée. Mais la
Mouvement , , , nr . , . , _ , .
«ES cores, proportion de la résistance au poids augmentera , íi la gravite

Fig IS'spécifique est moindre sous un égal volume , ou si la densité du


milieu est plus grande , ou bien la résistance diminuera en une
moindre raison que le poids , le volume étant diminué.
Réglé 4 . Comme la densité du milieu près du sommet de l’hy-
perbole est plus grande qu au lieu A pour ; avoir la densité
moyenne , il faut trouver la raison de la plus petite des tangen¬
tes GT à la tangente AH , Sc augmenter la densité en A en
une raison un peu plus grande que la demi-somme de ces tan¬
gentes à la plus petite de ces tangentes G T.
Réglé 5. Si les longueurs AH , AI sont données , Sc qu ’on
veuille décrire la figure AGK: prolongez H N en X, ensorte
que HX -. AI \ \ n-si : i , Sc décrivez par le point A une hyper¬
bole dont les asymptotes soient MX , NX Sc le centre X , Sc
qui ait cette propriété que AI soit à une ligne quelconque R~G
comme X V" est à XI ".
Réglé Plus le nombre n est grand , plus les hyperboles décrites
c.

par le corps en montant du lieu A font exactes, & moins elles sont
exactes lorsqu il descend vers K ; Sc au contraire. L’hyperbole co¬
nique tient le milieu , &r d’ailleurs est la plus simple. Donc , si l’hy-
perbole est de ce genre , Sc qu ’on cherche le point K où le corps
projetté tombe fur une ligne quelconque A N qui passe par le point
A : il faudra prolonger A N ensorte qu’elle rencontre les asympto¬
tes MX , N X en M Sc en N Sc prendre N K —A M.
Réglé7. Et de là on tire une maniéré très-aisée de déterminer
cette hyperbole par les Phénomènes. Car , soient jettes deux
corps semblables Sc égaux , avec la même vitesse, fous des an¬
gles divers HA K , hAk , Sc qu ils tombent dans le plan de
l ’horison en K en
& k ; Sc soit trouvée par observation la propor¬
tion dc AK k Ak que je suppose ici celle de d à e. Après avoir
élevé une perpendiculaire AI d ’une longueur quelconque , pre¬
nez à volonté la longueur AH on Ah , Sc mesurez ensuite gra-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
phiquement les longueurs A K , A k par la réglé 6. Si la raison Second.
de A K à A k est la même que celle de d à e, la longueur A H
Fig.
aura été prise exactement . Si cette raison est moindre , prenez
sur la droite indéfinie S M la longueur S M égale à la longueur
prise A H , & élevez la perpendiculaire M N égale à la diffé¬
AK d
rence des raisons
Ak e multipliée par une droite quelconque

donnée. Ayant pris plusieurs longueurs AH, on trouvera par la Fig. IL-1
même méthode autant de points N, par & tous ces points on
pourra tracer une courbe régulière NNXN qui coupe la droi¬
te SMMM en X. Soit prise enfin A H égale à Tablcisse SX,
&■on trouvera de nouveau la longueur A K r; & les longueurs,
qui feront à la longueur priíe AI à& cette derniere AH com¬
me la longueur A K connue par expérience à la longueur A K
trouvée en dernier lieu , feront les vraies longueurs AI, & Fig. 1;.
A H qu’il falloit trouver. Or ces longueurs étant données , la
résistance du milieu au lieu A sera donnée auíïì , car elle est à
îa force de la gravité comme AH à z AI. Augmentant la den¬
sité du milieu par la réglé 4 , la résistance qu on vient de
trouver en deviendra plus exacte si on l’augmente dans cette
même raison.
Réglé. 8. Les longueurs A H , HX étant trouvées ; si on cher¬

che la position de la droite A H selon laquelle le projectile


ayant été jetté avec une vitesse donnée , tombe en un point
quelconque K il : faudra élever aux points A & K les droites
AC , K F perpendiculaires à Thorison, desquelles A C tende en
enbas , & soit égale à AI ou { HX. On tracera ensuite l’hy-
perbole dont les asymptotes font A K , K F, dont
& la con¬
juguée passe par le point C , du centre A de
& 1intervalle A H
on décrira un cercle qui coupe cette hyperbole au point H ; Sc
le projectile jetté selon la ligne droite A H tombera fur le
point K. C. Q. F. T.
Car le point H, à cause de la longueur donnée A H, sera
ì8ì PRINCIPES MATHÉMATIQUES
amssBaammm quelque part sur le cercle décrit. Tirant C H qui rencontre
mouvemskt AK & KF > la premíere en E, Iautre & en F à; cause des
»es corps. p ara ileles CH , MX, 6c des égales AC , Al yon aura A E —
Fie. ijT A M — K N par conséquent . Mais C E : A E : : F H : K N ,
donc CE ^= F H. Le point H tombe donc fur l’hyperbole dont
les asymptotes font AK , K F , & dont la conjuguée passe par
le point C , donc ce point se trouvera dans la commune inter¬
section du cercle décrit & de cette hyperbole . C. Q . F. D.
II saut remarquer de plus , que cette construction se sait de
même, soit que la droite A K N soit parallèle à l’horison soit
qu’elle lui soit inclinée sous un angle quelconque : 6c que les
deux intersections H 8c ET forment deux angles N A H , N A H ,-
6c que dans la pratique il suffit de décrire une fois le cercle,
& d’appliquer ensuite la réglé infinie CH de telle sorte au point
C que sa partie F H comprise entre la droite TA & le cercle
soit égale à .sa partie C E comprise entre le point C & la
droite A K.
rig.17. Gc siu’on a dit des hyperboles peut Rappliquer facilement aux
paraboles . Car fi XA GK est une parabole , que la droite XF
touche au sommet X, 5c que les ordonnées IA , F G soient
comme les puissances quelconques XI ”, XF” des abscisses XI
6c XF , soierie tirées XT , GT , AH, desquelles XT soit
parallèle òl F G que GT , AH touchent la parabole en G ,
6c A ,- le corps , étant projette avec la vitesse nécessaire
d’un lieu quelconque A selon une droite A H prolongée ,
décrira cette parabole , si la densité du milieu à chacun des
lieux G est réciproquement comme la tangente GT. La vites¬
se en G sera celle avec laquelle le corps décriroit , dans un
espace non résistant, la parabole conique dont le sommet seroit
G , le diamètre FG la ligne prolongée en enbas 5c lc paramétré
lG Il — . Quant à la résistance en G elle sera à la force de
« « —« X FG
h gravité comme GT k
n z— ì. n x F G. D ’où , si N AK est
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , 8»
la ligne horisontale , 8c que la densité en A demeurant la même , livre
ainsi que la vitesse avec laquelle le corps a été jette , l’angle S*COt< °
N AH change d’une façon quelconque -, les longueurs AH , AI, Fis* *7»
XH demeureront les mêmes , 8c de là le sommet X de la para¬
bole sera donné , ainsi que la position de la droite XI , prenant
donc VG .- I A : \ XF ”XI n, on aura tous les points G de la pa¬
rabole par lesquels le projectile passera.

TROISIÈME SECTION.
Vu Mouvement des Corps qui éprouvent des réfijlances qui font
en partie en raison de la vitesse, & en partie
en raison doublée de cette méme vitesse.

PROPOSITION XI . THÉORÈME VIII.

Si un corps éprouve une résjlance qui soit en partie comme sa vîtejje ,


& en partie en raison doublée de cette vitesse, que ce corps se meuve
dans un milieu homogène par la feule force qui lui a été imprimée ,
& qu on prenne les temps en progreffon arithmétiqueq les quantités
réciproquement proportionnelles aux vitesses feront en ptogresfon
géométrique, la quantité quelconque dont elles augmentent étant
donnée.

Du centre C soit décrite Phyperbole BEe qui ait pour asymp- Fig. iS.
rotes les perpendiculaires CADd , 8c CH , que les lignes AB ,
DE , de soient parallèles à l’asymptote C H. Queles points A 8c
G soient donnés fur l’asymptote CD ,- si le temps est représenté
par Paire hyperbolique ABED qui croît uniformément , je dis
que la vitesse peut être représentée par la longueur D F dont la
réciproque G D ajoutée avec Pordonnée CG compose la lon¬
gueur CD qui croît en progression géométrique.
Soit la petite aire DEed l’incrément donné infiniment petit du
r 84 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
o û " " temps , D d fera réciproquement comme D E , &c par Conséquent
MOUVEMENT

ke! corps, direâement comme CD- Mais le décrément de ^ L_ qui est ( par
Flg‘ l8, le Lemme r., de ceLiv . ) ~~ fera proportionnel à i 7;? . Cu à

, c'est - à - dire , à ^ x . Donc pendant


le temps ABDE, qui croît uniformément par l’addition des
petites particules données E D de , G * - décroît dans la même
D
raison que la vitesse. Car le décrément de la vitesse est comme
la résistance, c’est- à-dire , ( par l’hypotese ) comme la somme de
deux quantités dont l’une est comme la vitesse & l’autre comme
le quarté de la vitesse ; mais le décrément de —ï— est comme la

somme des quantités GD &: GJJ


Sj ~~Ldesquelles la premiere est -Gd__
D
clle -même , & la derniere J? ~ proportionnelle à Al— .
G JD 1 r G D 1'

donc cause du décrément analogue , est comme la vitesse.

Et si on augmente la quantité GD réciproquement proportion¬


nelle à G D de la quantité donnée C G ;la somme CD croîtra

en progression géométrique , lorsque le temps ABED croîtra


uniformément.
Cor. i . Donc , si les points Aòc G étant donnés , on exprime le

temps par Paire hyperbolique ABED , lavîteíïè peut être expri¬


mée par réciproque de G D.

r . En prenant G A z GD comme la réciproque de la vi¬


Cor.

tesse au commencement à la réciproque de la vitesse à la fin d’un


temps quelconque ABED, on trouvera le point G ,- ce
& point
étant trouvé , on peut trouver la vitesse pour un autre temps don¬
né quelconque.
PROPOSITION
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . r8; ,
PROPOSITION XII . THÉORÈME IX.
Les mêmes choses étant posées , je dis que , fi on prend les espaces
décrits en progression arithmétique , les vites es augmentées d'unc
quantité quelconque donnée seront en progrejson géométrique.

Sur l’asymptote CD soit donné le point R , Sc soit élevée la


perpendiculaire R S qui rencontre l'hyperbole en S , Sc soit prise
Paire hyperbolique RSED pour exprimer l’espace décrit ; la
vitesse sera comme la longueur GD , laquelle avec la donnée
C G compose la longueur C D qui décroît en progression géomé¬
trique pendant que l’espace RSED augmente en progression
arithmétique.
Car à cause de l’incrément donné E D de de I’eípace , la petite
ligne D d qui est le décrément de G D sera réciproquement
comme ED, ou directement comme CD, c’est- à-dire , comme
la somme de G D même Sc de la longueur donnée C G. Mais
le décrément de la vitesse dans un temps qui lui est réciproque¬
ment proportionnel , & pendant lequel la particule donnée
DdeE de l ’espacc est décrite , est comme la résistance , & le
temps conjointement ; c’est-à-dire , directement comme la somme
de deux quantités dont Tune est comme la vitesse & l’autre com¬
me le quarté H- la vitesse , & inversement comme la vitesse ; Sc
par conséquent , directement comme la somme de deux quantités,
dont 1une est donnée , Sc 1autre est proportionnelle à la viteste.
Donc le décrément tant de la vitesse que de la ligne G D est
comme la quantité donnée Sc la quantité décroissante conjoin¬
tement , Sc à cause que les décrémens font proportionnels , les
quantités décroissantes , c’est- à-dire , la vitesse & la ligne GD
seront toujours proportionnelles . C. Q. F. D,
Cor. i . Si la vitesse est exprimée par la longueur GD, l ’eípace
décrit fera comme l’airc hyperbolique D E S R.
Cor. z . Et si on prend le point R à volonté , on trouvera le
point G en prenant GRk G D comme la vitesse au commen-
Tome, 1. O o
r 86 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
“ cernent est à la vitesse après l’espace R S E D décrit . Or le point
BjS°“c oTps. ^ étant trouvé , on a l’espace lorsque la vitesse est donnée ; 8c
—- -— au contraire.
Fl£>19, Cor. 3. Donc la vitesse étant donnée ( Prop. 11. ) lorsque le
temps est donné , & par cette présente Proposition l’espace étant
* donné lorsque la vitesse est donnée ; on aura l’espace quand le
temps sera donné : 8c au contraire.
PROPOSITION XIII . THÉORÈME X.

Supposé que le corps étant attiré en enbas par une gravité uni¬
forme monte ou descende dans une ligne droite , & qu il éprouve
une rèsìsance qui soie en partie en raison de la vitesse, & en
partie dans cette même raison doublée : je dis que, Ji on ment
des droites parallèles aux diamètres du cercle & de Vhyperbole par
les extrémités de leurs diamètres conjugués , & que les vitesses
soient comme les segmens quelconques faits par ces parallèles menées
d ’un point donné , les temps seront comme les secteurs des aires
retranchées des segmens : & réciproquement.

Hg. i®. Cas 1. Supposons premierement que le corps monte , du centre


D d& ’un demi diamètre quelconque D B soit décrit un quart
de cercle BETF , 8c par l’extrémité B du demi diamètre D B
soit tirée la ligne infinie B A P parallèle au demi diamètre
D F. Sur cette parallèle soit donné le point A , 8c soit prise
A P proportionnelle à la vitesse . Comme une partie de la résis¬
tance est comme la vitesse, 8c l ’autre partie comme le quarre
de la vîteste ; soit la résistance totale comme A P*J- -a B A P }
& soient tirées D A , DP qui coupent le cercle en 2s & T,
soit enfin exprimée la gravité par A D 1ensorte que la gravité
soit à la résistance en P comme DA 1à AP ' + xBAP : 8c
le temps de l’asceníion totale sera comme le secteur E D T du
cercle.

Car soit menée D F Q qui coupe , tant le moment P Q de la


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 187
vitesse J P, que le moment DTV du secteur D ET répon-
dant au moment donné du temps ; & ce décrément P Q de la Second
vitesse sera comme la somme des forces de la gravité DA 1 & Figt 10>
de la résistance AP 1+íBAP, c ’est-à-dire , comme DP *.
Donc Taire D P Q qui est proportionnelle à P Q est comme
DP 1, Sc Taire DTV qui est à Taire D P Q comme D T 1k •
DP *: donc Taire E D T fera comme la quantité donnée D T 1,
&c cette aire décroît uniformément comme le temps restant,
en soustrayant les particules données D T V y par& conséquent
cette aire est proportionnelle au temps de toute l’aseension.
C. Q. F. D.
Cas z. Si la longueur A P exprime comme ci- dessns la vitesse pjg,*i.
lorsque le corps remonte , qu’ort suppose la résistance comme
AP í -\- iBAP, que & la force de la gravité soit moindre
que celle qui peut être exprimée par DA 1 -, on prendra B D
d’une longueur telle que A B 1— B D 1soit proportionnelle à la
gravité , & que D F soit perpendiculaire & égale à B D ,- par
le sommet F, on décrira Thyperbole FTVE dont les demi-
diametres conjugués soient D B & DF, qui & coupe DA en
E &c DP , DQ en T &c V , &£ le temps de Taícension entiers
fera comme le secteur T D E de Thyperbole.
Car le décrément P Q de la vitesse pendant une particule
de temps donnée est comme la somme de la résistance
AP 1+ iBAP &c de la gravité A B 1— B D* c, ’est-à-dire ,
comme B P 1—BD 1. Mais Taire D T V est à Taire DPQ com¬
me D T 1à DP 1, c ’est-à-dire , ( en abaissant GT perpendicu¬
laire fur DF) comme GT 1ou G D 1- D F 1: B D 1& : : G D 1:
B P 1, & en divisant \ \ DF X:B P 1—B D\ Donc comme Taire
D P Q est proportionnelle k P Q, c ’est-à-dire , k BP í — BD 1,
on aura Taire DTV comme la quantité donnée D F Q. L aire
EDT décroît donc uniformément à chaque particule égale de
temps , par la soustractiond’autant de particules données DTV,
& par conséquent elle est proportionnelle au temps. C. Q. F. D.
O o ij
ìM PRINCIPES MATHÉMATIQUES
== s^ === Cas j . Que A P représente la vitesse dans la descenfion du
Mouvement corps , AP i Jr %BAP la résistance, Sc B D 1— AB 1la force
des Corps. r,
__ _ de la gravité , sangle DBA etant droit. Si du centre D Sc du
F»g- **. sommet B on décrit l’hyperbole équilatere B ETK coupant ler
lignes DA,DP,Sc D Q prolongées en E , T Sc K, lc secteur
• E D T de cette hyperbole sera comme le temps total de la des-
çension. Car l’incrément P Q de la vitesse, & Taire P D Q qui
lui est proportionnelle est comme Tcxcès de la gravité fur la résis¬
tance , c’est-à-dire , comme BD í AB
— í ’~ iAPB —AP l ou
B D 1—B P 1-Sc , Taire D T K est à Taire DP Q comme D T \ à
D P 1 , Sc par conséquent comme G T 1ou G D 1 —<•B D t-
ì B P *,ou bien comme GD Xà B D 1, ou bien encore com¬
me B DA à B D 1 — B P K C ’est pourquoi comme Taire
Z?P Q est proportionnelle à B D 7-—B P 1Taire , DTK sera
comme la quantité donnée B D 7-. L ’aire E D T croît donc uni¬
formément pendant chaque particule égale de temps par l’addi-
tion d’autant de particules données DTK , Sc par conséquent
elle est proportionnelle au temps de la descenfion. C. Q. F. D.
Cor. Si du centre D Sc du demi-diametre DA, on décrit

par le sommet A un arc A t semblable à Tare E T Sc sous-


tendant de même Tangle ADT : la vîtefle A P fera à la vîteste
que le corps peut acquérir en descendant ou perdre en remon¬
tant dans un espace non résistant, Sc pendant le temps E D T\
comme Taire du triangle ADP à Taire du secteur DA .t ; Sc
par conséquent cette vitesse sera donnée dans un temps donné»
Car la vitesse, dans un milieu non résistant, est proportionnelle
au temps , Sc par conséquent à ce secteur , Sc dans un milieu
résistant elle est comme le triangle ; & dans Tun & l’autre mi¬
lieu lorsqu’elle est très-petite elle approche de la raison d’égaiitc
ainsi que le secteur & le triangle.
S C H O L I E ..
Ce cas peut ainsi se démontrer dans Tascension du corps »
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 1Î9
lorsque la force de la gravité est moindre que celle qu on peut Livre
Second.
exprimer par A D z ou A B 1+ B D zSc plus grande que celle
qui peut l’être par A B 1—
B D z , Sc qui doit l’êtrc par A B z.
Mais pafìons à d’autres Propositions.

PROPOSITION XIV . THÉORÈME XI . 1

Les mêmes choses étant posées , je dis , que Vespace décrit dans Vascen¬
sion ou la descension, es comme la différence de faire qui repré¬
sente le temps , & d'une autre aire quelconque qui augmente ou
diminue en progresìon arithmétique; fi on prend les forces compo¬
sées de la résistance & de la gravité en progression géométrique.

Soit prise A C proportionnelle à la gravité , Sc A K pro - r >z.r;.,4.zc?;.


portionnelle à la résistance, en observant de les placer du même
côté du point A si le corps descend , &" du côté opposé s’rl
remonte . Soit de plus élevé A b qui soit à D B comme D B 1
à 4 B A C : ayant décrit l’hyperbolc b N dont les asymptotes
soient les perpendiculaires CK , C H , Sc ayant élevé K N
perpendiculaire fur C K, Taire AbNK augmentera ou dimi¬
nuera en progression arithmétique lorsqu on prendra les forces
C K en progression géométrique . Cela posé , je dis donc que
la distance du corps du lieu où il parviendroit à fa plus grande
hauteur est comme Texcês de Taire Ab N K fur Taire D ET.
Car A K étant comme la résistance, c’est-à-dire , comme A P 1
jf- xBAP j soit prise une quantité donnée quelconque Z & soit
supposée J K = P Sc par
( le Lemme u . de ce

Livre ) le moment K L de A K sera égal à - ^ ^ X

ou 2 B ôr le moment KLON de Taire Ab N K sera égal


iB PQxL O BPQxBD*
r ou -[ ZxCKxAB'
Cas 1. Si on suppose que le corps monte , & que la gravité
290 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du
Mouvement soit comme il * + 5 J5 1 , B ET étant un cercle ( dans la fig.
C O I F S.
23. ) la ligne A C qui est proportionnelle à la gravité fera
SIS

ktz.-;.»4.Lr5. A B Z+ BJV £>p í oll AP z-\ - zBAP -\ - AB z-\ - BD z ì fera


Z r
AKx ;
Z + A Cx Z ou CK x Z donc faire DTV íera a faire
D P Q comme DT Zou D B z à. CKx Z.
Cas. z. Si le corps monte , & que la gravité soit comice
B D%
A B 1—
A B z—B D 1la ligne A C (
dans la figure 24. ) fera Z
tk DT Zfera à DP Zcomme DF 1ou D B z à B P B
1— D z ou
A P z+2 B A Pf- -A B z—BD z , c 'est-à-dire , à AKx Z AC
X Z ou CK x Z. Donc faire DTV fera à faire D P Q comme
DB Zà CKx Z.
Cas 3. Et par le même raisonnement , si le corps descend, &
que par conséquent la gravité soit comme B D z—A B z que &
B D zA - B z faire
la lignes à
C ( dans la fig. 23. ) soit égale Z

DTV fera à l’aire D P Q comme B D z à CKx Z : comme


ci-deífiis.
Or comme ces aires font toujours dans cette raison ; si au lieu
de f aire DTV , par laquelle le moment du temps , toujours égal
à lui- même, est représenté, on écrit un rectangle quelconque
déterminé comme B D Xm, on aura faire DP Q , c’est-à-dire ,
\B D X P Q_ à BD x m , comme CKxZ à BD Z. D’où on
2 B D xmx CKx Z , & le moment KLO N
tirera P Q.XB Z>J=
de faire Ab K K trouvé ci-dessus, fera BJ - * jB x ôtant

le moment DTV ou BDxm de l’aire D E T , il restera


APk BDxjn^ La différence des momens, c'est-à-dire le mo-
AB ’

ment de la différence des aires, est donc égale à AB *

BDxm
& par conséquent , à cause que AB est donné , comme la
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . a9i
vitesse A P , c’est-à-dire , comme le moment de l’espace que le lTTrT"
corps décrit dans son ascension, ou dans fa descension. Donc Second>
la différence des aires , 5c cet espace qui croissent ou décroissent 5?ìs.îj.,4.&»j.
par des momens proportionnels & qui naissent ou s’évanouiíîent
cn même-temps font toujours proportionnels. C. Q . F. D.

Cor.Si l’on nomme M la longueur qui vient en divisant l’aire


D ET par la ligne B D qu ; & une autre longueur V soit prise
à la longueur M dans la raison que la ligne DA a à la ligne
D E l: ’espace que le corps parcourt dans toute son ascension
ou dans toute fa descension dans un milieu résistant, sera à
l’espace qu il peut décrire dans un milieu non résistant dans le
même temps en tombant de son point de repos , comme la dif¬
férence des aires dont on a parlé à ^ - c'est-à-dire , que
l’espace fera donné lorsque le temps est donné. Car l’espace
parcouru dans un milieu qui ne résiste point est en raison dou¬
blée du temps, ou comme V1, & à cause des données B D & AB
comme B D 1X E z a Cette aire est égale à Taire
i*~: .DA zx B D XM z
AB ' ° DE ' xA B *
6c le moment de àí est m , 6c par conséquent le moment de
D A 1xB D x i Mx m
cette aire est . Mais ce moment est au
DE 1xAB
moment de la différence des aires D ET, & Ab N K dont on
a parlé , c’est-à-dire , à —^ * m comme -D A zx B D x M

DE 1
DA
e& k ~ BDxAP, ou comme
DE X D ET est à D AP ,
c’est-à-dire , lorsque les aires D ET 6c DAP sont infiniment
BDxV *
petites , en raison d’égalité. Donc Taire 8c la diffé¬
AB
rence des aires D ET 6c AbNK, quand toutes ces aires sont
trés-petites , ont des momens égaux , & sont par conséquent
égales. Delà , lorsque les vitesses, & par conséquent aussi les es-
r§ r. PRINCIPES MATHÉMATIQUES
0 u paces parcourus en même-temps dans lun 8c 1 autre milieu au
. . . co », .. commenc (:ment -><- la dtsccnsion ou a la fin <fc 1ascension ap-
m:- , prochem de , alors
légalitéils » faire
l'unàfilou
sont comme

Tr ia &
B Dx différence des aires DET &cAbNK , da plus,

comme l’espace dans un milieu non résistant est toujours comme


BDxV -'
AB & que dans un milieu qui résiste il est toujours com¬
me la différence des aires D ET & Ab N K : il est nécelîaire
que les espaces parcourus dans l'un & l’autre milieu , pendant
des temps quelconques égaux , soient entr’eux comme cette aire
B Dx la différence des aires D ET & Ab N K. C. Q. F.D,

S C H O L I E.

La résistance que les corps sphériques éprouvent dans les flui¬


des vient en partie de la ténacité , en partie du frotement , &: en
partie de la densité du milieu. C' est cette partie de la résistance
qui vient de la densité du fluide que nous disons être en raison
doublée de la vitesse ; l’autre partie qui vient de la ténacité du
fluide est uniforme ou comme le moment du temps : il seroit
clone à propos de parler du mouvement des corps qui éprou¬
vent une résistance causée en partie par une force uniforme ou
en raison des momens du temps , & en partie par une force en
raison doublée de la vîteíïè. Mais il suffit d' avoir préparé la voye
à cette spéculation par les Prop. S. & & leurs Corollaires. Car
dans ces Propositions on peut substituer à la place de la résistance
uniforme qu'éprouve un corps qui remonte , laquelle vient de
fa gravité , la résistance uniforme qui vient de la ténacité du
milieu lorsque le corps se meut par la seule force qui lui a été
imprimée j &c on peut ajouter cette résistance, uniforme causée
par la gravité , au corps qui monte en ligne droite , ôc la sous¬
traire lorsque le corps descend en ligne droite. II seroit donc
temps
Fto . id ,

C 15 d

JPig ■q ,

~K CD
BCDB

*1. if ■

Fn / .ib.

F C

B D

OH

T Cr
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . rs;
Livre
temps de parler à présent du mouvement des corps qui éprouvent Second,

une résistance composée de forces qui font en partie uniformes , en


partie en raison de la vîteflè , &c en partie en raison doublée de cet¬
te vitesse. J 'en ai posé les principes dans les Prop iz . & H * dans
lesquelles on peut auffi substituer la résistance uniforme qui vient de
la ténacité du milieu à la place de la force de la gravité , ou prendre
les deux forces ensemble comme ci-delïus. Ainsi je passe à d ’autres
Propositions.

QUATRIÈME SECTION.
Du mouvement circulaire des corps dans les milieux réjijlans:

LEMME iii.
Soit P Q R unt spirale qui coupe tous les rayons S P , S Q , S R , Fij.
&c. fous des angles égaux. Soit tirée la droite P T qui touche la
spirale en un point quelconque P , & qui coupe le rayon S Q en
T ; ayant tiré à la spirale les perpendiculaires PO , QO qui
concourent en O , soit tirée S O . Je dis que ,f les points P & Q
s'approchent l'un de Pautre & se confondent , Vangle P S O de¬
viendra droit , & la derniere raison du rectangle T Q X z P S d
P Q 1 sera une raison d,'égalité.
Car des angles droits O P Q , O Q R soient ôtés les angles
égaux S PQ , S Q R , il restera les angles égaux O P S , O Q S,
Donc le cercle qui passe par les points 01, S , P passera auffi par
le point Q . Que les points P Q&: coïncident , ce cercle tou¬
chera la spirale dans lé point de leur coïncidence , &c par con¬
séquent il coupera perpendiculairement la droite O P. Que cette
ligne OP devienne le diamètre de ce cercle , &C sangle O S P,
qui est dans le demi cercle fera droit . C. Q F . D.
Sur O P soient abaiflees les perpendiculaires Q D , SE 5, C
les dernieres raisons de ces lignes seront telles ; TQ . PDy . TS
Tome P/ . p
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du ou PS : PE ou zPO : zPS -, de plus , P D : P Q ; : P Q : z PO ,
Mouvement
des Cores.
TQ x 2. P S.
d’oû on tire P Q l = C. Q. F, D.
PROPOSITION XV . THÉORÈME XII.
Fig. râ.

S ^' la densité du milieu à chacun des lieux es réciproquement comme


la disance au centre immobile , & que la force centripète soit en
raison doublée de la densté ; je dis , que le corps peut se mouvoir
dans une spirale qui coupera sous un angle donné tous les rayons
tirés de ce centre.

Fig. r/. Les mêmes choses étant supposées que dans le Lemme précé¬
dent , soit prolongée'S'Q en eníòrte que S V—SP. Que le corps
dans un temps quelconque parcoure dans un milieu résistant le
très-petit arc P Q , 8c dans un temps double , le très-petit arc
;
P R les décrémens de ces arcs qui seroient décrits dans un milieu
non résistant pendant les mêmes temps seront entr’eux comme les
quarrés des temps dans lesquels ils íont produits : donc le décré¬
ment de Tare P (j est la quatrième partie du décrément de Tare
P R. Donc si on prend Taire Q S r égale à Taire P S Q , le décré¬
ment dè Tare P Q fera égal à la moitié de la petite ligne R r
donc la force de la résistance & la force centripète font Tune à
Tautre comme les petites lignes \R r & T Q qu ’elles produisent
en même temps. Mais comme la force centripète par laquelle le
corps est pressé en P est réciproquement comme S P z, 8c que ( par
le Lemme 10. du Liv. x. ) la petite ligne T Q que cette force a
‘produit est en raison composée de la raison de cette force & de
la raison doublée du temps dans lequel Tare P Q a été décrit ,
( car dans ce cas je néglige la résistance còmme étant infiniment
plus petite que la force centripète ) T Q x S P z, c ’est-à-dire , ( par
le dernier Lemme ) \ P Q z x S P fera en raison doublée du
temps ; le temps est donc comme P Q X ]/S P ,- l& a vitesse du
corps par laquelle Tare P Q est parcouru dans ce temps est com-
PO I . n . .
me / 'q X]/SP ou \/SP 3câ -a-dire , réciproquement enrai-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . x9j
son doublée de S P . Par le même raisonnement , la vitesse avec
Livre,
S e c o n D.
laquelle l’arc Q R est décrit est réciproquement en raison sous-
doublée de .ÎQ . Mais ces arcs P Q Sc Q R font l’un a l’autre Fig. 27.
comme les vitesses décrivantes , c’est-à-dire , en raison sous-dou-
blée de S Q à S P ou, comme SQ k \/ S P x S Q ; Sc à cause
des angles égaux S P Q , S Q r Sc des aires égales PS Q , QSr,
Tare P Q est à Tare Q r comme S Q k S P. Prenant donc les diffé¬
rences des conséquents proportionnels , on aura l’arc P Q à l’arc
R r comme S Q k S P —y/sP X SQ ou | F Q. Car les points P Sc
Q coïncidans , la derniere raison de S P —yTpxTsT à {FQ est
la raison d’égalité . Et parce que le décrément dç l’arc P Q , causé
par la résistance , ou son double R r est comme la résistance Sc
le quarré du temps conjointement ; la résistance fera comme
p
, &
Mais on avoit P Q : R r : : S Q : x r Q de là
PQ ' XSP
Rr ou comme \OS
devient comme •
PQ ' xSP PQxSPxSQ OPxSP 1'
Car les points P Sc Q coïncidans , S P Sc S Q coïncideront austì,
Sc l ’angle P P Q fera droit ; & à cause des triangles semblables

PrQ,PSO , PQ : k ^ Qi : OP : ìOS. Donc Q p~ est


comme la résistance , c’est-à-dire , en raison de la densité du milieu
au point P , & en raison doublée de la vitesse conjointement.
Donc en ôtant la raison doublée de la vitesse , c’est- à-dire , la rai¬

son , il restera la densité du milieu en P proportionnelle à

Soit donnée la spirale ; & à cause de la raison de OS

k OP qui est donnée , la densité du milieu en P sera comme

Donc dans un milieu dont la densité est réciproquement

comme la distance S P du centre , lc corps peut se mouvoir dans


cette spirale . C. Q . F . D.
Cor. í. La vitesse dans un lieu quelconque P est toujours celle
PP si
19s PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du
Mouvement avec laquelle le corps peut tourner par la même force centripète
m Corps. dans un milieu non résistant dans un cercle à la même distance
Fig. *8. S P du centre. •
Cor. 1. Si la distance S P est donnée , la densité du milieu est
OS
comme — , & si cette distance n’est pas donnée, . la densité est
os
comme ^ gp - Et par conséquent , on peut appliquer la spi¬
rale à une densité quelconque du milieu.
Cor. 3 . La force de la résistance dans un lieu quelconque P est
à la force centripète dans le même lieu , comme \ 0 S à OP.
Car ces forces font entr’elles comme ~ R r & TQ , ou comme
^ Sc c , ’est-à-dire , comme i ^ Q & P Q ou
,
| O S 6c OP. Or la spirale étant donnée , la proportion de la
résistance à la force centripète est aussi donnée , & réciproque¬
ment , cette proportion étant donnée , la spirale Test auflL
Cor. 4 . Le corps ne peut donc tourner dans cette spirale , que
lorsque la force de la résistance est moindre que la moitié dc
la force centripète . Car supposé que la résistance soit égale à la
moitié de la force centripète , alors la spirale se confondra
avec la ligne droite P S , & dans ce cas , íe corps descendra
vers le centre dans cette droite avec une vitesse, qui fera à la
vitesse avec laquelle nous avons prouvé ci-dessus, dans le cas
de la parabole , ( Théor . 10. du Liv. 1. ) que le corps descendroit
dans un milieu non résistant, en raison sous-doublée de 1à z„
Et les temps de la descension seront ici réciproquement comme
les vitesses& par conséquent ils seront donnés.
Cor. 5 . Et parce que à.égales distances du centre , 1a vitesse est la
même dans la spirale PQR &r dans la droite S P , & que la.
longueur de la spirale , est à la longueur de la droite S P , dans
la raison de O P à O S ,- le temps de la descension dans la spi¬
rale 4fera au temps de la descension dans la droite S P dans cette
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 257
Livre
même raison donnée , Sc par conséquent íí sera donné. Second.

Cor. 6. Si du centre S de
, & deux intervalles quelconques Fig. *7.
donnés on décrit deux cercles , & fl ces deux cercles restans
les mêmes , l’angle que la spirale fait avec le rayon S P change
d’une façon quelconque : le nombre des révolutions que le corps
P peut achever entre les circonférences de ces cercles en allant
PS
dans la spirale d’uae circonférence à Vautre est comme

ou comme la tangente de l’angle que 1a spirale fait avec le


OP
rayon P S ; Sc le temps de ces révolutions est comme ,
c’est-à- dire , comme la sécante du même angle , ou bien réci¬
proquement , comme la densité du milieu.
Cor. 7 . Si lc corps dans ttn milieu dont la densité est récipro- Fìg. *7.
quement comme la distance des lieux au centre , faifoit une
révolution dans une courbe quelconque AEB autour de ce
centre , Sc que le premier rayon AS la coupât fous le même
angle en B, qu 'il l’avoit coupée premierement en A , Sc que
]a vitesse du corps à ce lieu B fut à fa premiere vitesse en A
réciproquement en raison sous doublée des distances au centre >
( c’est-à-dire , comme AS à la moyenne proportionnelle entre
AS Sc B S ce ) corps continueroit à faire une infinité de ré¬
volutions semblables BFC , CGD Scç. Sc partageroit par leurs
intersections le rayon AS dans les parties AS , B S , CS , D S >
&c . continuellement proportionnelles . Et les temps des révo¬
lutions seront comme les périmètres des spires , AEB, BFC,
CGD , Scc. directement , & les vitesses aux commencemens
A , B , C de ces révolutions inversement -, c ’est-à-dire , comme
à L T
AS Í,B S l,C S z. Donc le temps total dans lequel le corps par¬
viendra au centre fera au temps de la premiere révolution , com¬
me la somme de toutes les continuellement proportionnelles AS *
3?
JBS1 f CS 1 jusqu
( ’à l’infini) au premier terme AS T -, c ’est- à-
*í>8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
X
Du
Mouvement dire , comme îe premier terme AS 1à la différence des deux
des Corps. 1 i.
premiers termes AS 1 —BS l , ou comme f AS k AB à peu
Fig . 28.
près. Ce qui donnera aisément ce temps total.
Cor.8. De tout ceci on peut tirer à peu près le mouvement des
corps dans des milieux dont la densité ou est uniforme , ou
observe une autre loi quelconque affignée.
Du centre S , & des intervalles continuellement proportion¬
nels SA , SB , SC c, & . décrivez un nombre quelconque de
cercles , & supposez que le temps des révolutions entre les péri¬
mètres de deux de ces cercles quelconques , dans le milieu dont
nous parlons , soit au temps des révolutions , entre ces mêmes
cercles , dans le milieu proposé , à peu près comme la densité
moyenne du milieu proposé entre ces cercles , à la densité moyen¬
ne du milieu dont nous parlons entre ces mêmes cercles : & que
la sécante de sangle , sous lequel la spirale précédente coupe
le rayon A S dans le milieu dont nous parlons , soit dans la
même raison à la sécante de sangle sous lequel la spirale nou¬
velle coupe le même rayon dans le milieu proposé : &c qn 'en-
fin les nombres de toutes les révolutions entre les deux mêmes
cercles soient à peu près comme les tangentes de ces mêmes
angles . Si cela arrive ainsi entre deux cercles quelconques , le
mouvement se continuera entre tous les autres cercles. Et de- là
on peut trouver facilement de quelle façon & dans quels temps
les corps doivent tourner dans un milieu quelconque qui résiste
selon une loi quelconque aÛìgnée.
Cor.9. Et quoique le mouvement soit excentrique dans les
spirales qui approchent de l’ovale , cependant , en imaginant
que chaque révolution de ces spirales soient séparées par des
intervalles égaux , &C qu ’ils arrivent au centre par les mêmes
degrés que la spirale qu’on a décrit ci- dessus, on comprendra
de quelle maniéré les mouvemens des corps s’exécutent dans ces
sortes de Ipirales.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 2-99

PROPOSITION XVI . THÉORÈME XIII. Litre


Second.

Si la densité du milieu à chacun des lieux , ejl réciproquementcomme Fig. ^7.


la dijlance de ces lieux au centre immobile , & que la force cen¬
tripète soit réciproquement comme une puissance quelconque de cette
même dïsance : je dis que le corps peut tourner dans une spirale
qui coupe sous un angle donné tous les rayons tirés de ce centre.

Cette Proposition se démontre de la même maniéré que la


Proposition précédente. Car si la force centripète en P est réci¬
proquement comme une puissance quelconque S P ”'*' 1de la
distance S P, on trouvera , comme ci-dessus, que le temps pen¬
dant lequel le corps parcourt l’arc quelconque P Q fera com-
Rr
me P Qx P S 1 ; ôc la résistance en P fera comme
PQ *XS P a
ou comme i n x V Q
& par conséquent , comme
PQxSP nxSQ
i —\ n x O A
O P x § P n+ - , c’est- à - dire , à cause de la quantité donnée
i — \ nxO S
OP réciproquement comme SP n+ I. Donc la vitesse
x
étant réciproquement comme S P 1 la, densité en P íera reci-
proquement comme S P.
Cor. i . La résistance est à la force centripète comme
i — j; n X O S k O P.
Cor. i. Si la force centripète est réciproquement comme S P*
alors i —4 n o= ; donc alors la résistance& la densité du milieu
seront nulles , comme dans la Prop. 9. du Liv. 1.
Cor. 3. Si la force centripète est réciproquement comme quel¬

que puissance du rayon 5 P dont l’exposant soit plus grand que


le nombre 3. la résistance deviendra de positive négative.
S C H O L I E.

Au reste , cette Proposition èc les précédentes , qui ont rap-


3oo PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du port aux milieux inégalement denses, doivent s’apphquer auíli
Mouvement
ces Corps, aux mouvemens des corps qui font assez petits pour que l’ex-
cês de la densité du milieu qui touche un de leurs côtés fur
celle du milieu qui touche leur autre côté puisse être négligée.
Je suppose ici la résistance proportionnelle à la densité, le reste
étant égal. Ainsi dans les milieux dont la force résistante n'est
pas comme la densité , la densité, doit augmenter ou diminuer
jufqu’à ce que l’excès de la résistance soit contre-balancé , ou
que son défaut soit suppléé.
PROPOSITION XVII . PROBLÈME IV.

Trouver , & la force centripètey & la réfiflance du milieu nécessaires


pour que le corps puisse se mouvoir dans une spirale donnée par
une loi de vîtejj'e donnée.

Fig. »?,
Soit cette spirale P Q R- La vitesse avec laquelle le corps dé¬
crit le très-petit arc P Q étant donnée , le temps l est aussi, 8c
par la hauteur TQ , qui est comme la force centripète 8c le
quarté du temps , on a la force. Ensuite par la différence R S r des
aires P S Q & QS R décrites en des particules égales de temps,
on aura la retardation du corps , & par la retardation on trou¬
vera la résistance, 8c la densité du milieu.
PROPOSITION XVIII . PROBLÈMEV.

La loi de la force centripète étant donnée , trouver à chacun des


lieux la réfiflance du milieu nécessaire pour que le corps décrive
une spirale donnée.
Par le moyen de la force centripète donnée il faut trouver Ia^#
vitesse à chacun des lieux , ensuite il faut par la retardation de
la vitesse chercher la densité du milieu ; comme dans la Pro¬
position précédente.
J’ai sait voir , dans la dixième Prop. & dans le Lemme z . de
ce Livre , la maniéré de traiter ces Problèmes, 8c je ne veux

pas arrêter plus long-temps le Lecteur à ces sortes de discussions


assez.
DE LÂ PHILOSOPHIE NATURELLE . ;->i
assez compliquées. II est temps de dire quelque chose des forces
des corps dans leurs mouvemens progressifs, de la densité , &
de la résistance des milieux dans lesquels les mouvemens dont
j’ai parlé jusqu’à présent ôc ceux de même nature s’exécutent.

CINQUIEME SECTION.

De la densité & de la compression des Fluides & de


FHydrostatique.

DEFINITION DU FLUIDE.

Les corps fluides font ceux dont les parties cèdent à toute efect
de force qui agit fur eux , dr qui fi meuvent
tres-facilement entre eux.

PROPOSITION XIX . THÉORÈME XIV.

Toutes les parties d'un fluide immobile & homogène enferme dans un
vase quelconque immobile dans lequel il efl comprimé de toutes parts ,
( en faisant abstraction de la gravité , de la condensation , & de
toute espèce de force centripète ) sont également pressées de tous les
côtes , & chacune refle dans son lieu sans que cette pression pro¬
duise aucun mouvement.

Cas i . Dans un vase sphérique ABC , soit enfermé un fluide


de maniéré qu'il y soit comprimé de toutes parts également,
je dis qu’aucune de ses parties ne íe motivera par cette pression.

Car si quelque partie D se mouvoir , il seroit néceíîaire que tou¬


tes les autres parties qui font à la même distance du centre se
meussent ensemble d’un mouvement semblable ; 6c cela parce
que la pression quelles éprouvent toutes est égale Ôc semblable,
Tome/Q. q
;sr PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do & qu’on suppose qu'elles n’ont point d autre mouvement que
mT ’coIVs. celui ;que cette pression peut produire. Or elles ne peuvent tou-
-- tes approcher plus près du centre , à moins que le fluide ne se
condense vers le centre ; ce qui est contre l’hypotèsc. Elles ne
peuvent non plus s’en éloigner à moins que le fluide ne se con¬
dense vers la circonférence , ce qui est austì contre 1hypotèse.
Enfin elles ne peuvent , en conservant leur distance au centre,
se mouvoir vers un côté quelconque parce qu’il y auroit la
même raison pour qu’elles se meussent vers le côté opposé. Or
une même partie ne peut se mouvoir -en même temps vers des
côtés opposés, donc aucune partie de ce fluide ne sortira de
sa place. C. Q. F. D.
Vas z . Je dis a présent , que toutes les parties sphériques de
ce fluide sont également pressées de tous côtés. Car supposez
que E F soit une partie sphérique de ce fluide , fi elle n’est pas
également pressée de tous côtés, íupposcz que la preflìon la plus
foible augmente juíqu ’à ce que cette partie íphérique soit éga¬
lement pressée de Toutes pans , & alors , par le premier cas,
toutes ses parties demeureront dans leurs lieux. Mais avant que
cette pression fut augmentée , elles dévoient demeurer aussi dans
leurs lieux , par le même cas premier , & la pression étant aug¬
mentée , elles doivent sortir dé ieuïs lieux par la définition du
fluide , or ces deux choses sont contradictoires. Donc il étoit
faux de dire que la sphere E F ne fut pas également pressée de
toutes parts. C. Q . F. D.

Cas dis de plus que la pression de plusieurs parties sphé¬


Je
riques est égaie , car les parties sphériques conrigues se préflent
mutuellement & également dans le point de contact par la troi¬
sième loi du mouvement , mais par le cas second , elles sont
pressées de toutes parts par la meme force . Donc deux parties
quelconques sphériques non conrigues sont pressées par la même
force , parce qu’une partie sphérique intermédiaire peut toucher
l une & l’autre. C. Q. F .J ?.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ; o;
Cas 4 . Je dis eneoré que toutes les parties du fluide sont pres¬ L IV R E
Sec o n d.
sées partout également. Car deux parties quelconques peuvent
être touchées par les parties sphériques dans .des points quel¬
conques , & les parties sphériques pressent également dans ces
points par le cas troisième , & elles font également pressées à
leur tour par ces deux autres parties par la troisième loi du mou¬
vement. C.1Q- F. IX.-' • ■ -
Cas s . Or comme une partie quelconque GHI du fluide est Fig. joi
renfermée dans le reste de ce fluide comme dans un vase , &
qu’elle y est également pressée de tous côtés , Sc que de plus
toutes les parties qui la composent se pressent mutuellement ôc
également , Sc sont en repos entr’elles ; il est clair que toutes les
parties G HI d ’un fluide quelconque qui est comprimé égale¬
ment de tous côtés , se pressent également les unes les autres »
& font en repos entr’elles. C. Q. F. D.
Cas 6 . Si ce fluiden’est pas renfermé dans uh vase inflexible, &

que par conséquent il ne soit pas pressé également de toutes parts »


il cédera à la preíîìon la plus forte par la définition-de la fluidité..
Cas 7. Donc dans un vase inflexible le fluide ne soutiendra

pas une preffion plus forte d’un côté que de l’autre , mais il
cédera à la plus forte , Sc cela dans; un instant indivisible , par-
ce que le côté infléxible du vase ne poursuit;pas. la liqueur qui
cède : le fluide en cédant pressera donc le côté opposé , Sc ainsi
la pression deviendra égale de tous côtés , Sc parce que le flui¬
de dans, le premier moment où il tend à s’éloigner du lieu où
il éprouve la plus grande preffion , en est empêché par la résis¬
tance du vase du côté opposé , la preffion devient égale de toutes
parts , dans un instant Sc fans aucun mouvement local : Sc dans
le moment les parties du fluide se pressent mutuellement Sc
également par le cinquième cas , Sc font en repos entre
elles. C. Q. F. D.
Cor. D ’où on volt que les mouvemens des parties du fluide
entr’elles ne peuvent changer par une preffion exercée de toutes
Q q ij
;e>4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du parts fur la superficie entiere du fluide, à moins que la figure
L de cette superficie ne change en quelque endroit , ou que toutes
- — les-parties du fluide en se pressant mutuellement avec plus ou
moins de force coulent plus ou moins facilement les unes sur
les autres»

PROPOSITION XX . THÉORÈME XV . ’

Si les parties d 'une sphere jluide & homogène qui enveloppe un fondsphé¬
rique qui q le même centre,gravitent également vers ce centre lorsqu’elles
en font à égale distance ; ce fonds soutiendra, le poids d ’un cylin¬
dre , dont la base ejl égale à la superficie de ce fond , & la hau¬
teur ejl la même que celle du jluide incutnbant.

FJg
. ji; Que D U M soit la superficie de ce fond , & AEI la super-
■ficie supérieure du fluide. Que ce fluide soit partagé par un
nombre innombrable de superficies sphériques BFK , CG L
dans des orbes concentriques également épaiíïes ; & que la for¬
ce de la gravité soit supposée agir seulement sur la superficie
supérieure d’un orbe quelconque , ses actions étant égales fur les.
parties égales de toutes ces superficies. La superficie de dessus
AE est donc pressée par la feule force de fa propre gravité,
par laquelle toutes les parties: dé sorbe supérieur 8c la seconde
superficie BFK par( la Prop. 151. ) , selon safgrandeur , font
également pressées» Mats outre cela , la. seconde superficie
BFK est pressée par la force de sa propre gravité , qui ,
ajoutée à la premiçre , compose une preffion double. La troisième’
superficie C GL sera pressée selon sa grandeur par cette preffion
Lc de plus par la force de fa propre gravité , c’est-à-dire , par
une preffion triple t & de même , la quatrième superficie éprou¬
vera une preffion quadruple , la cinquième une quintuple , &
ainsi de suite. La preffion que chaque superficie éprouve , n’esc.
donc pas comme la quantité solide du fluide qui s’appuie íur
elle a. mais comme le nombre des orbes jusqu’à la surface ffipé-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 305
ríeure da fluide ; & elle est égale à la gravité de sorbe inférieur
multiplié par le nombre des orbes : c’est-à- dire , à la gravité
da solide dont la derniere raison au cylindre déterminé est la
raison d’égalité , ( íupposé que le nombre des orbes croisse & que
leur épaisseur diminue à Finfini , enforte que Faction de la gra¬
vité de la superficie inférieure à la supérieure devienne conti¬
nue ). La superficie inférieure soutiendra donc le cylindre dont
on vient de parler . C. Q. F . D.
Et par un raisonnement semblable on .prouveroit la proposi¬
tion , dans le cas où la gravité décroît dans une raison quelconque
de la distance au centre , &s dans celui où le fluide est plus rare en
enhaut , & plus dense en embas . C. Q . F . D.
Cor. 1 . Donc , le fond n’ést pas pressé partout le poids du
fluide incumbant , mais il soutient seulement cette partie du poids
du fluide dont on a parlé dans cette Proposition ; le reste de son
poids étant soutenu par la figure en voûte du fluide.
Cor. z. Mais la quantité de la pression est toujours la même à
des distances égales du centre , soit que la superficie pressée soit
parallèle à Fhorison , soit qu ’elle lui soit perpendiculaire ou obli¬
que , soit que le fluide s’éleve perpendiculairement dans une ligne
droite au -dessus de la superficie pressée , soit qu ’il serpente obli¬
quement dans des canaux & des cavités qui soient de formes
régulières ou irrégulieres , & qui soient larges ou étroites , on
trouve que toutes ces circonstances ne changent rien à la pression
en appliquant la , démonstration de ce Théorème aux . différens,
cas où se trouvent les fluides,
Cor. 3. On prouve aussi par la même démonstration ( & par
la Prop . ii >. ) que les parties d’un fluide pesant n’acquiérent au¬
cun mouvement entr ’elles par la pression d’un poids incum¬
bant , pourvû qu ’011 fasse abstraction du mouvement qui vient
de la condensation.
Cor. 4 . Et par conséquent si un autre corps de la même gra¬
vité spécifique , mais incapable de condensation, ,est plongé dans

N
;o6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Livre ce fluide , il n’acquérera aucua mouvement par la pression da
6 E C o ND,
poids incumbant : il ne descendra point , il ne montera point,
& il ne fera point contraint à. changer sa forme. S’il est sphéri¬
que , il demeurera sphérique malgré la pression: s’il est quarté,
il demeurera quarté : & cela , soit qu’il soit mol ou très-fluide ;
soit qu il nage librement dans le fluide , soit qu’il s’appuie sur
le fond. Or toute partie interne quelconque d’un fluide est
dans le même cas qu’un corps plongé , & il en est de même
de tous les corps plongés qui ont la même grandeur , la même
figure , & la même gravité spécifique. Si le corps plongé devenoit
fluide en conservant son poids ; ce corps , s’il étoit monté ou des¬
cendu , ou s’il avoit pris une nouvelle forme auparavant par la
pression du fluide , seroit encore forcé de monter ou de descen¬
dre , ou de prendre une nouvelle forme : & cela , parce qu e
sa gravité & toutes les autres causes de mouvement subsistent.
Or ( par le cas 5. de la Prop. 19. ) il seroit en repos & conscr-
Veroit fa figure. Donc , 3cc.
Cor. 5. Donc le corps qui est spécifiquement plus pesant que
le fluide qui lui est contigu ira au fond , 8c s ’il est spécifique¬
ment plus léger , il montera fur la superficie, ce qui produira
du mouvement , 8c un changement de figure , tels que f excès
ou le défaut de la gravité de ce corps les peut produire . Car cet
excès , ou ce défaut font la cause de l’impulíìon que reçoit le
corps , lequel autrement eût été en équilibre avec les parties du
fluide ; & cet excès ou ce défaut de gravité du corps plongé
peut être comparé avec l’excès ou le défaut de poids des corps
qui font dans l’un ou l’autre baffin dune balance.
Cor. 6 . Les corps qui font dans des fluides ont donc une dou¬

ble gravité , lune vraie &r absolue , l’autre apparente & relative.
La gravité absolue est la force totale par laquelle le corps tend
en embas : la relative est l’excès de la gravité du corps par le¬
quel il tend plus fortement en embas que le fluide qui l’envi-
ronne. Les parties des fluides & celles de tous les corps gravi-
de la PHILOSOPHIE NATURELLE . ?07 ..
tent toutes dans leurs lieux par une gravité du premier genre : l,ï “
•j/. £^ Second, ^
donc tous leurs poids réunis composent le poids total . Car tout corps
est pesant comme on peut réprouver dans des vases pleins de
liqueur , & le poids du tout est égal aux poids de toutes le,
parties & en est par conséquent composé . Par la gravité du
second genre , les corps ne gravitent point dans leurs lieux , c’est-
à- dire , qu ’étant comparés entre eux , ils ne sont pas plus pesans
les uns que les autres , mais par les efforts mutuels qu’ils font
pour descendre ils s’opposent mutuellement à leur chute & de¬
meurent chacun à leur place comme s’ils n’avoient aucune gra¬
vité . Le peuple croit que les corps qui font soutenus dans l’air
ne font point pesans . Et il croit pesans ceux qui tombent parce
qu ’ils ne font pas soutenus par le poids de l’air . Ainsi , selon le
peuple , le poids des corps n ’est autre choie que l’excès de leur
poids absolu , sur le poids de l’air . Et c ’est pourquoi il appelle
corps légers ceux qui font moins pesans que l’air , & qui s’élévent
parce que l’air est plus pesant qu ’eux . Mais ces corps ne font
légers que comparativement , car ils descendent dans le vuide.
De même les corps qui montent ou descendent dans l’eau , à
raison de leur plus grande ou de leur moindre gravité , font
comparativement , & en apparence les uns légers & les autres
pesans , & leur pesanteur ou leur légèreté comparative & appa¬
rente , est l’excès ou le défaut dont leur gravité vraie & absolue
surpasse ou est surpassée par celle de l’eau . Ceux qui ne descen¬
dent ni ne remontent , quoiqu ’ils augmentent de leur poids ab¬
solu le poids total qu ’ils composent avec l ’eau , ne pèsent ce¬
pendant point dans l’eau comparativement & dans le sens du
peuple . Car la démonstration est la même pour tous ces cas.
Cor. 7. Ce qu ’on vient de démontrer pour la gravité a auíïï
lieu dans toutes les autres eípéces quelconques des forces cen¬
tripètes.
Cor. 8. Ainsi , iî le milieu dans lequel le corps se meut est
pressé ou par sa propre gravité ou par quelqu ’autre force centri-
jo8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
. . o v" "" pétc , Lc que le corps qui y est placé soit pressé plus fortement
^mouvemlnt. p ar | a m£me sorce ; la difference de ces forces est cette force

motrice que nous avons considérée dans les Propositions précé¬


dentes comme force centripète. Et si le corps est moins preste
par cette force on doit considérer la différence de ces forces com¬
me une force centrifuge.
Cor. 9 . Mais comme les fluides, cn pressant les corps qui y sont
plongés , ne changent pas leur figure extérieure , il est clair de
plus ( Cor. de la Prop. 15. ) qu’ils ne changent point la situa¬
tion de leurs parties internes entr’elles : & par conséquent , si des
animaux sont plongés , Lc que toute sensation vienne du mou¬
vement des parties , les parties du fluide ne blesseront point les
animaux plongés, 5c n’exciteront en eux aucune sensation, si ce
n est en tant qu ils peuvent être condensés par la compression.
- Et c’est la même chose pour un système quelconque de corps
environnés d’un fluide qui les comprime. Car toutes les parties
de ce système seront agitées des mêmes mouvemens que s’ils
étoient dans le vuide , 5c qu ils n’eussent que leur feule gravité
comparative , fl ce n’est que ce fluide résistât un peu à leurs
mouvemens , ou qu’il contribuât à attacher leurs parties ensemble
par la compression.

PROPOSITION XXI . THEOREME XVI.

Si la densté d 'un fluide quelconque es proportionnelle à fa compres¬


sion , & que ses parties soient attirées en embas par une force cen¬
tripète réciproquement proportionnelle à leurs difiances au centre ;
je dis que Ji Von prend, ces difiances continuellement proportion¬
nelles , les densités de ce suide à ces mimes disances feront auffì
continuellement proportionnelles.

Fii. z-. Que ATV représente le fond sphérique sur lequel le fluide
s*appuie , que S soit le centre , & que SA , SB , SC , S D ,
SE , S Fi Lee. soient des distances continuellement proportion¬
nelles
DE 1 A PHILOSOPHIE NATURELLE . 303 —
ncllcs . Soient élevées les perpendiculaires AH ,
BI , CK , D L ,
E M , FN, &c . qui soient comme les
1 densités
,
du milieu LUX - ——'
lieux A , B,C , D,E Fig . j *.
, F, les
& gravités spécifiques dans ces
memes lieux leront comme ~ c & . Ou , ce qui
AH BI CK „ r r
revient au meme , comme vec. Suppolezprc-
mierement que ces gravités soient continuées
uniformément de
AìB , deB k C, de C à D, rc & , les décrémens se faisant par
dégrés aux points B , C , D, c & . & ces
gravités multipliées
par les hauteurs AB , BC , C D, c & .
formeront les pressions
AH , BI , C K, c & . par lesquelles le fond A
T V est preste
(selon le Théor . 15. ) : la particule A soutiendra
donc toutes les
pressions BI , CK , D L en allant à l’infinij &: la
parti¬
cule B toutes les pressions hors la premiere
AH ,- & la. parti¬
cule C toutes les pressions hors les deux
premieres A H , B I &
ainsi de fuite . Donc la densité A H de la
premiere particule A est
à la densité BI de la seconde particule B
comme la somme de
toutes les densités A H -f B I + C K + D L à l'
infini , à la somme
de toutes les densités BI + CK + H L Sec .
Et BI densité de la
seconde B est à c K densité de la troisième C,
comme la som¬
me de toutes les densités B j/ - - C K + D L
Lee . à la somme de
toutes les densités C K + D L Lee . Or ces
sommes font propor¬
tionnelles à leurs différences AH , BI , C K, c & .
& p ar con¬
séquent elles font continuellement proportionnelles , (
par le Lem¬
me 1. de ce Liv . ) donc les différences AH ,
BI , CK, & c.
qui font proportionnelles aux sommes , font
aussi continuelle¬
ment proportionnelles . Cest pourquoi , comme
les densités dans
les lieux A , B , c, Lee . font comme A H , B I
, C K , c & . elles
seront aussi continuellement proportionnelles . Qu ’on
les prenne
par sauts , Le aux distances S A , SC , SE,
continuellement
proportionnelles , les densités AH , CK , EM feront
continuel¬
lement proportionnelles ^, Le par le même
raisonnement , aux dis.
Tome I.
r

I
zis PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv tances quelconques continuellement proportionnelles SA , S D ,
MOUVEMENT
DES Corps. SG , les densités AH , DL , GO seront continuellement pro-
- — portionnelles.
Fíg. ;r, Que les points A , B , C, D , E, Lee. se rapprochent à présent,
ensorte que la progression des gravités spécifiques , depuis le
fond ^ jusqu a la partie supérieure du fluide, devienne continue,
les densités AH , D L , GO, qui étoient toujours continuelle¬
ment proportionnelles dans des distances quelconques SA , S D ,
S G, demeureront continuellement proportionnelles. C. Q. F. Z>„
Cor. Delà , si la densité du fluide est donnée en deux lieux
cômme A 8c E , on peut trouver fa densité dans un lieu quel¬
conque Q.
jr igi Du centre S , soit décrite une hyperbole dont les asymptotes
soient les perpendiculaires S Q , SX , 8c qui coupe les lignes
AH , E M , Q T perpendiculairesà sasymptote S Q en a, e, q t
ainsi que les perpendiculaires HX , M Y , TZ, à sasymptote
S X , en h , m & t. Soit l’aire Y m t Z k Taire donnée
YmhX comme faire donnée EeqQ à faire donnée Eea A ,-
la ligne Z t prolongée coupera la ligne Q T proportionnelle¬
ment à la densité. Car si les lignes SA , SE , S Q font conti¬
nuellement proportionnelles , les aires EeqQ , E eaA seront
égales , 8c de-là , les aires YmtZ,XhmY, qui font propor¬
tionnelles aux premieres , seront auísi égales , 8c les lignes S X ,
S Y, SZ, c’est-à-dire, AH , EM , Q T seront continuellement
proportionnelles , comme le théorème le demande. Et si les
lignes SA , SE , S Q ont un autre ordre quelconque dans une
férie de quantités coutinuellement proportionnelles , les lignes
AH , EM , Q T , à cause de la proportionnalité des aires hy¬
perboliques , auront le même ordre dans une autre férie de
' quantités continuellement proportionnelles.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , jn
PROPOSITION XXII . THÉORÈME XVII. Livre
Second.

La densité d 'un fluide quelconque étant proportionnelle a sa compres¬


sion , & ses parties étant attirées en embas par une gravité récipro¬
quement proportionnelle aux quarrés de leurs diflances au centre ;
je dis que ji l 'on prend ces diflances dans une progreflion harmo¬
nique les densités du fluide à ces diflances seront en progrejflon
géométrique.

Que S représente le centre , & SA , SB , SC , S D , SE les 34,


distances en progression géométrique . Soient élevées les perpen¬
diculaires AH , BI , CK, Lee . qui soient comme les densités
du fluide aux lieux A , B , C, D , E, c & . & ses gravités spéci¬
fiques dans les mêmes lieux feront
u SA *- 1SB *- 3,,SC *- 3*
Supposez que ces gravités soient continuées uniformément , la
premiere de A à B, là seconde de B à C , la troisième de C à
D, Lee . en les multipliant par les hauteurs AB , B C, CD,J > E ,
&:c. ou , ce qui est le mémo , par les distances SA , SB , SC,
&c . proportionnelles à ces hauteurs , on aura les expoíans des
tt £ J : Ç
pressions , sjs ’ s ~C *êcc . C’est pourquoi , somme les
densités font proportionnelles à la somme de ces pressions, les dif¬
férences des densités A H - BI , BI —C R, Sec . seront comme
les différences des sommes ~ & c.
Ò aï ò J3 ò C

Du centre S soit décrit une hyperbole quelconque dont les


asymptotes soient 6^ , Fat , & qui - coupe les lignes AH ,
B I , C K , rc& . qui font perpendiculaires , en a , b , c ,
&c . fur 1asymptote S A prolongée , ainsi que les lignes Ht , lu , .
K w perpendiculaires en h , ì , kc & . sur J’aíymptote S x
prolongée , & les différences t u, , u w, c & . des densités feront
j4 H S I
proportionnelles à j -j- c, & . & les rectangles tux th ,r.
R r ij
m PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Mouvement uwXUí , SCC. OU tp , UqC& . seront OOMMMS iíMjiít. , ëJ * - í


tSiC »l 'V ' SA ’ SB
' riz, u- &c ’ c’est-à-dire , comme Aa , B b ,c & . Car , par Ia nature de
l’hyperbole, S d :A H ou S t w t h :A a , donc ^ ^-* —=Aa.

Et parle même raisonnement , B \ X-~—B— b, SCC. Or da ,

-B£ > > à . sont continuellement proportionnelles , &: par con¬


séquent elles font proportionnelles à leurs différences Aa —Bb,
B b —C c , &c . 6c par conséquent les rectangles t p , uq , Scc. font
aussi proportionnels à ces différences , ainsi que les sommes des
rectangles tp + uq ou tp + uq + w r, aux sommes des diffé¬
rences A a —C c ou A a —D d. Supposé qu ’il y ait beaucoup de
termes de cette forte , Sc la somme de toutes les différences com¬
me A a —F f fera proportionnelle à la somme de tous les rec¬
tangles comme £ thn . Qu ’on augmente le nombre des termes ,
Sc qu ’on diminue la distance des points A , B , C , Lee. à Pinfini,

ces rectangles deviendront égaux à Taire hyperbolique itkn , Sc


par conséquent la différence A a — F f est proportionnelle à
cette aire . Soient prises à présent les distances quelconques
SA , S D , S F en progression harmonique , Sc les différences
Aa —Dd , Dd —Ff seront égales ; Sc par conséquent , les aires
thlx , xln[ proportionnelles à ces différences seront égales
entr ’elles, & les densités St , Sx , S c ’est-à- dire , AH , D L,
F N , seront continuellement proportionnelles . C. Q . F . D.

Cor. Delà , si deux densités quelconques du fluide font don¬


nées comme A H Sc Bi, l ’aire thiu, répondant à la différen¬
ce rk de ces densités fera donnée ; Sc par-Ià, on trouvera la
densité F N à une hauteur quelconque S F, en prenant l’aire
thn i à cette aire donnée thiu comme la différence A a —F f
est à la différence Aa —Bb,
de la PHILOSOPHIE NATURELLE . 515
- - -
S C H O L I E. Livre
Second.
On peut prouver par le même raisonnement , que si la gravité
Fig. 54.
des particules du fluide diminue en raison triplée des distances
au centre , & qu’on prenne les réciproques des quartés des dis-
tances SA , SB , SC, c & . ( cest-a-dire , — L, — x. )

en progression arithmétique ; les densités AH , BI , CK, TC.&


seront en progression géométrique . Et si la gravité diminue en
raison quadruplée des distances, & que les réciproques des cubes
SA * SA * SA*
des distances ( c’est-à-dire -j j- -, , Isjp, ^> c' ^ ^ ient pri¬
ses en progression arithmétique ; les densités AH , BI , CK ,
&c . feront en progression géométrique . Et ainsi à l’infini. De
plus , si la gravité des particules du fluide est la même à
toutes les distances , & que les distances soient en pro¬
gression arithmétique , les densités seront en progression géo¬
métrique , comme le célébré Edmond, Halley l ’a trouvé . Si la
gravité est comme la distance & que les quarrés des distances
soient en progression arithmétique , les densités seront en pro¬
gression géométrique . Et de même à l’infini. Cela arrive ainsi
lorsque la densité du fluide condensé par la compression
est comme la force comprimante , ou , ce qui est la même
chose , lorsque l’espace occupé par le fluide est réciproquement
comme cette force. On peut supposer d’autres loix de con¬
densation , comme , par exemple , que le cube de la force
comprimante soit comme la quatrième puissance de la densité,
ou que la raison triplée de la force soit la même que la raison
quadruplée de la densité. Auquel cas, si la gravité est réci¬
proquement comme le quarté de la distance au centre , la densité
fera réciproquement comme le cube de la distance. Supposezà pré¬
sent que le cube de la force comprimante soit comme la cinquième
puissance de la densité, si la gravité est réciproquement comme le
quarté de la distance, la densité fera réciproquement en raison ses-
j, 4 PRINCIPES
MATHÉMATIQUES
Du
quiplée de la distance. Supposez que la force
Mouvement
des Corps
comprimante soit
en raison doublée de la densité & la gravité
réciproquement en
raiíon doublée de la distance, la densité sera
réciproquement
comme la distance. II seroit trop long de parcourir tous
les cas.
Au reste , il est certain , par l’expérience , que la
densité de l’air
est , ou exactement , ou à peu près comme la force
compriman¬
te ; & par conséquent , la densité de l’air de 1
atmosphère de la
terre est comme le poids de tout l’air incumbanc , c’est-
à-dire ,
comme la hauteur du mercure dans le Baromètre.

PROPOSITION XXIIL THÉORÈME XVIII,


Si ta denflté d’un fluide , composé de parties
qui se fuient mutuelle- -
ment , es comme la compression, les forces
centrifuges des parti¬
cules seront réciproquement proportionnelles aux
dìfances à leurs
centres. Et au contraire , les particules dont les
forces font récipro¬
quement proportionnelles aux dïflances à leur centre
, & qui fe
fuient mutuellement , composent un suide élafique
, dont la den-
fltè es proportionnelle à la comprejfon ».

Supposez quim fluide soit renfermé dans un espace


ï >g. z;° cubique
ACE , 3e qu ’cnsuite il soit réduit par la
compression dans un
espace moindre ace ,- les distances des particules , qui
ont la
même. position entr’elles dans l’un Lel’autre espace , seront
comme
les côtés A B , a b de ces cubes ; & les densités des
milieux se¬
ront réciproquement comme les capacités A B *, tk a
è K Dans
la face A B CD du plus grand cube, soit pris le
quarté DP
égal à la face d b du petit cube ; & par l’hypotèsc , la
pression
que le quarté D P exerce £ir le fluide qui y est
renfermé sera
à la pression par laquelle ce quarré d.b presse le
fluide inclus,
comme, les densités du milieu sont entr’elles, c’est- à- dire ,
comme:
ab * \ AB KMais la pression, par laquelle le quarré
D B co rm-
prime le fluide inclus , est à la pression par laquelle il
est com¬
primé par le quarré DP }comme le quarré Z>2? au
quarré DP>
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Jl5
c’est-à-dire , comme A B 1k ab 1. Donc la pression par laquelle Livre
S e c o n n.
le quarré D B comprime le fluide est à la pression par laquelle
il est comprimé par le quarré db, comme ab à AB. Les sur¬
faces FGH , fgh , qui font menées dans l’intérieur des cubes ,
partagent le fluide en deux parties , & se pressent mutuellement
par les mêmes forces par lesquelles elles font pressées par les sur¬
faces A C , ac, c’est-à- dire , dans la proportion de ab à A B :
donc les forces centrifuges qui soutiennent ces pressons font dans
la même raison.
Comme les particules font en même nombre & également
situées dans l’un & l’autre cube , les forces que toutes les parti¬
cules exercent suivant les surfaces FHG , fhg fur toutes les par¬
ticules font comme celles que chacune d’elles exerce fur cha¬
cune . Donc , les forces que chacune exerce fur chacune sui¬
vant le plan FGH dans le plus grand cube , font aux forces
que chacune exerce fur chacune dans le plus petit cube suivant
le plan fgh , comme ab à AB, c’est-à-dire , réciproquement
comme les distances des particules entr ’elles, C. Q . F . D.
Et réciproquement , fi les forces de chacune des particules font
en raison renversée des distances , c’est-à-dire , réciproquement
comme les côtés AB , ab des cubes ; les sommes des forces se¬
ront dans la même raison , & les pressons des côtés D B , db ,
seront comme les sommes des forces ; & la pression du quarré
D P fera à la pression du côté D B comme ab* à A B x , la&
pression du quarré D P eft. à la pression du côté d b comme ab r
à A B* c’est-à- dire , que la force de la compression est à la for¬
ce de la compression comme la densité à la densité . C. Q . F . D.
S C H O LIE .

Parle même raisonnement , si les forces centrifuges des par¬


ticules font réciproquement en raison doublée des distances
entre les centres , les cubes des forces comprimantes seront
comme le quarré quarré des densités. Si les forces centrifuges
;i6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
~ sont réciproquement en raison triplée ou quadruplée des distan-
ces ' les cubes des forces comprimantes feront comme la sixième
' ou la neuvième puissance des densités. Et généralement , si on
prend D pour la distance , E pour la densité du fluide compri¬
mé , & que les forces centrifuges soient réciproquement comme
la puissance quelconque d’une distance D ” ; les forces compri¬
mantes seront comme les racines cubiques de la puissanceA B+ I,
Lc réciproquement. Tout cela doit s’entendre des forces centri¬
fuges des particules , lesquelles ne s exercent que fur les parti¬
cules les plus proches , ou ne passent gueres au-delà. Nous en
avons un exemple dans les corps magnétiques , dont la force
attractive ne s’étend pas au-delà des corps du même genre , 8c
qui font trés-proches. Car la vertu magnétique ne s’étend pas au-
delà d’une petite lame de fer qu’on interpose entre le corps &
l’aimant , & elle se termine presque entierement à ce fer , puis¬
que les corps placés au-delà de cette lame ne font pas tant atti¬
rés par l’aimant que par la lame de fer. Si on conçoit de même
des particules qui en fuient d’autres du même genre quelles , &
dont elles font très-proches , 8c qu ’on imagine qu’elles n’exercent
aucune force fur les particules plus éloignées, on formera par
l’assemblage infini de ces particules les fluides dont il s’agit dans
cette Proposition. Que s’il y a des particules dont la force s’éten-
de à l’infini , il faudra une plus grande force pour opérer la même
condensation d’une plus grande quantité de fluide. C’est une
question qui regarde la physique que de sçavoir si les flui¬
des élastiques font composés de parties qui se fuient mutuelle¬
ment. N ouS avons démontré ici mathématiquement la propriété
des fluides composés de particules de cette espece, afin de don¬
ner aux Physiciens les moyens de traiter cette matière.

SIXIÈME
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. ;i7 «
Livre.
Second.

SIXIÈME SECTION.
D u Mouvement & de la résistance des corps oscillans.

PROPOSITION XXIV . THÉORÈME XIX.

Les quantités de matière dans les corps oscillans & dont les centres
d 'oscillation sont également disans du centre de suspenson , sont en
raison composée de la raison des poids , & de la raison doublée des
temps des oscillations dans le vuide.

Car la vîtesle qu ’une force donnée peut produire dans une ma¬
tière donnée en un temps donné est comme le temps &: la force
directement , & comme la quantité de matière inversement.
Plus la force est grande , plus le temps est long , moins il y a de
matière , Sc plus il y aura de vitesse produite : ce qui est clair
par la seconde loy du mouvement . Car si les pendules font de
même longueur , les forces motrices font comme les poids dans
les lieux également distans de la perpendiculaire ; donc si deux
corps décrivent en oscillant des arcs égaux , & que ces arcs
soient divisés en parties égales ; comme les temps dans lesquels
ces corps décrivent chaque partie correspondante des arcs font
comme les temps entiers des oscillations , les vitesses seront en-
tr ’elles dans les parties correspondantes des oscillations , comme
les forces motrices & les temps entiers des oscillations directe¬
ment , Sc comme les quantités de matière réciproquement : donc
les quantités de matière font comme les forces , Sc les temps des
oscillations directement , & réciproquement comme les vitesses.
Mais les vitesses font réciproquement comme les temps , donc les
temps font directement , Sc les vitesses font réciproquement comme
les quarrés des temps , &r par conséquent les quantités de matière
font comme ses forces motrices , & ses quarrés des temps , c’est-
TomeL S f
-. — PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement à -dire , comme les poids & les quarrés des temps. C. Q. F . D.
des Corps.or ^ . i . Donc si les temps font égaux , les quantités de matière
dans chaque corps seront comme lès poids.
Cor. z . Si les poids font égaux , les quantités de matière feront
comme les quarrés des temps.
Cor. | . Si les quantités de matière font égales , les poids feront
réciproquement Comme les quarrés des temps.
Cor. 4 . Puisque les quarrés des temps , toutes choses égales,

font comme les longueurs des pendules ; il est clair que si les
temps font égaux , ainsi que les quantités de matière , les poids
seront comme les longueurs des pendules.
Cor. 5 . Et généralement , la quantité de matière du pendule est
Comme le poids & le quarré du temps directement , & inverse¬
ment comme la longueur du pendule.
Cor. 6. Mais dans un milieu non résistant la quantité de ma¬
tière du pendule est comme le poids comparatif & le quarté
du temps directement , & comme la longueur du pendule inver¬
sement. Car le poids comparatif est là force motrice du corps
dans un milieu quelconque pesant > comme je l’ai expliqué ci-
dessûs-, donc le poids absolu dans le vuide est la même chose
que dans un tel milieu non résistant.
Cor. 7 . Et delà on voit tant la maniéré de comparer les corps
entre eux quant à la quantité de matière de chacun ; que celle
de comparer les poids du même corps en divers lieux , pour
connoître la variation de la gravité . Et par des expériences très-
exactes j’ai toujours trouvé que la quantité de matière dans cha¬
que corps étoit proportionnelle à leurs poids.
PROPOSITION XXV . THÉORÈME XX.

Les corps suspendus par des fils , fy qui se meuvent dans un milieu
quelconque qui leur réfifle eh raison des tnomens du temps , & ceux
qui se meuvent dans un milieu non rifijlant , lequel a la même gra¬
vité spécifique que ces corps , achevent leurs oscillations en des temps
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 315,
Liras
égaux dans une cycloïde . & décrivent en méme temps des arcs Second.
proportionnels au temps.

Soit A B un arc de cycloïde que le corps D décrit en oseil- Fis’


lant pendant un temps quelconque dans un milieu non résistant.
Soit cet arc coupé en deux au point C, eníorte que C soit íba
point le plus bas ; 6c la force accélératrice par laquelle le corps
est preste à un point quelconque D , ou d, ou E , fera COMMS
la longueur de Parc CD , ou C d , ou CE. Soit représentée cette
force par le même arc ; la résistance étant comme Iç moment du
temps elle fera donnée. Supposez qu’elle soit représentée par la
partie donnée C O de Tare de cycloïde , en prenant Tare O d
dans la même raison à Tare CD que Tare OB a à l’arc C B :
la force par laquelle le corps est pressé en d dans un milieu ré¬
sistant, laquelle est l’excës de la force Cd fur la résistance CO,
sera représentée par l’arc O d , 6c sera par conséquent à la force
par laquelle le corps D fera. pressé dans un milieu non résistant,
dans le lieu D , comme l’arc 0 d à Tare CD6c par consé¬
quent dans «n lieu B , comme í’arc O B h. Tare CB. Donc si deux
corps D 6c d partent du lieu B , 6c font pressés par ces forces »
il est clair que ces forces font au commencement comme les arcs
CB 6c O B, que & les premieres vitesses & les arcs premiere-
ment décrits seront dans la même raison. Soient ces arcs B D
6c B d, les arcs restans CD , O d seront dans la même raison.
Et par conséquent les forces qui font proportionnelles à CD , O d
demeureront dans la même raison qu’au commencement , 6c par
conséquent les corps continueront à décrire en même temps des
arcs dans la même raison. Donc les forces , les vitesses, 6c les
arcs restans CD , O d seront toujours comme les arcs entiers
CB , OB , 6c par conséquent les arcs restans seront décrits en
même temps. Cest pourquoi deux corps D 6c d parviendront en
même temps aux lieux C ôç O, l ’un dans uy milieu non résistant
-u lieu ÔC l ’autre dans un milieu résistant au lieu 0. Mais les

vitesses eu Ç 6c en O étant comme les arcs C B 3OB ,- les arcs


Ssij
jio PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du
Mouvement que les corps décriront en même remps en avançant au -delà fe¬
oes Corps. ront dans la même raison . Soient ces arcs CE & O e. La force
Fig. ;S. avec laquelle un corps D , dans un milieu non résistant , est
retardé en E est comme CE, la& force avec laquelle un corps
d est retardé au point e dans un milieu résistant est comme la
somme de la force C e &c de la résistance C O c, ’est-à-dire ,
;
comme O e donc les forces qui retardent les corps font comme
les petits arcs CE , 0 e , lesquels font proportionnels aux arcs
C B , OB j donc les vitesses & les arcs qu’elles font décrire font
toujours dans cette même raison donnée des arcs C B & OB ;
& par conséquent si on prend les arcs entiers A B , a B dans la
même raison , les corps D & d décriront en même temps ces arcs,
&■perdront en même temps tout leur mouvement aux lieux A
& a. Les oscillations entieres íont donc isochrones , &c les par¬
ties quelconques BD , B d ou BE , Be des arcs qui sont décri¬
tes en même temps sont proportionnelles aux arcs entiers B A ,
B a. C, Q . F. D.

Cor. Donc , ce n’est pas dans le point le plus bas C que Ig

mouvement est le plus prompt dans un milieu qui résiste , mais


dans le point O dans lequel Tare total décrit LL est coupé en deux
parties égales ; & le corps en avançant ensuite vers a est retardé
par les mêmes dégrés par lesquels il étoit accéléré auparavant en
descendant de B en O.

PROPOSITION XXVI . THEOREME XXI.

Les corps suspendus qui éprouvent une réjìjlance en raison des vitesses ,
<S* qui oscillent dans des arcs de cycloïde , ont leurs oscillations

isochrones.
Car deux corps également distans des centres de suspension
si

décrivent , en oscillant , des arcs inégaux , &■q Ue les vitesses dans


les parties correspondantes des arcs soient entr ’elles comme les
arcs entiers , les résistances proportionnelles aux vitesses feront
aussi entr ’elles comme ces mêmes arcs . Ainsi, si des forces motrices
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ,n _
qui sont l’effet de la gravité , lesquelles font comme ces mêmes livre
arcs , on ôte , ou on leur ajoute ces résistances , les différences ou Secon °'
les sommes seront entr ’elles dans la même raison des arcs : or com¬
me les incrémens , ou les décrémens des vitesses font comme ces
différences ou ces sommes , les vitesses seront toujours comme
les arcs entiers ; donc si les vitesses font dans quelque cas comme
les arcs entiers , elles demeureront toujours dans cette même rai¬
son. Mais dans le commencement du mouvement , ou les corps
commencent à descendre & à décrire ces arcs , les forces étant
proportionnelles aux arcs produiront des vîtefles qui feront aussi
proportionnelles à ces arcs ; donc les vitesses seront toujours com¬
me les arcs entiers à décrire , & par conséquent ces arcs seront
décrits en même temps . C. Q . F . D.

PROPOSITION XXVII . THÉORÈME XXII.

Si les corps suspendus à des fils éprouvent une résistance en raison dou¬
blée des vitesses, les différences entre les temps des oscillations dans
un milieu résistant , & les temps des oscillations dans un milieu
non résistant de la même gravité spécifique , seront à peu prés pro~
portionnelles aux arcs décrits en oscillant.
Car supposez que des pendules égaux décrivent dans un milieu x,-§. j*,
;
résistant des arcs inégaux AsB la résistance que le corjps éprouve
dans Tare A fera à la résistance qu il éprouve dans la partie
correspondante de l’arc B en, raison doublée des vitesses , c’est-
à- dire , comme A A à B B k peu près . Si la résistance dans Tare
B étoit à la résistance dans Tare A comme AB k A A les , temps
dans les arcs A & B feraient égaux , par la Proposition précéden¬
te . Donc la résistance A A dans Tare A , ou la résistance A B dans
Tare B produit Pexcès du temps dans Tare A fur le temps dans
un milieu non résistant ; & la résistance B B produit Pexcès du
temps dans Tare B fur le temps dans un milieu non résistant . Et
ces excès font comme les forces efficientes AB & B B à peu près,
c’est- à-dire , comme les arcs A ôc B. C. Q . F . D .
;rr PRINCIPES MATHÉMATIQUES
vu Cor. i . Delà on peut connoitre par les temps des oscillations
Mouvement ^ f
des cous. quî fe f Gnt dans un milieu résistant & dans des arcs inégaux , les
à temps des oscillations dans un milieu non résistant de la même
gravité spécifique . Car la différence des temps fera à l’excës du
temps dans le plus petit arc fur le temps dans un milieu non ré¬
sistant , comme la différence des arcs au plus petit arc.
Cor, i . Plus les oscillations font courtes ) & plus elles font isochro¬

nes , & celles qui font très - çourtes fe font à peu prés dans les mêmes
temps que si elles fe faifoient dans un milieu qui ne résistât point .Mais
les temps des oscillations qui fe font clans de plus grands arcs font un
peu plus longs , à cause que la résistance que le corps éprouve en des¬
cendant , par laquelle le temps est allongé , est plus grande , eu égard
à la longueur parcourue en descendant , que la résistance dans l’afcen-
sion subséquente , par laquelle résistance le temps est diminué . Mais
les temps des oscillations tant les plus longues que les plus cour¬
tes , semblent être un peu augmentés par le mouvement du milieu;
car le milieu résiste un peu moins aux corps retardés à raison de la
vîtefíè , &c un peu plus à ceux qui font accélérés qu à ceux qui fe
meuvent uniformément : &c cela , parcs que le milieu , par le mou¬
vement qu ’il reçoit des corps en allant du même côté qu ’eux , est
plus agité dans le premier cas , & moins dans le second ; & que
par conséquent il conspire plus ou moins avec le mouvement des
corps . 11 résiste donc plus aux pendules lorí 'qiuls descendent , &
moins lorfqu ’ils remontent , à raison de la vitesse , & par ces
deux causes le temps est allongé.
proposition XXVIII . théorème XXIII.

Si un pendule éprouve une réssanct en raison des momens du temps ,


lorsqu il oscille dans une cycloïde, cette résistance sera à la force de
la gravité , comme Vexch de Varc décrit dans fa descenjion entiers
fur Varc décrit dans Vascension subséquente, es au double de la
longueur du pendule.
Jig. 38» Que B C représente l’arc décrit dans la defeension , Ça l ’arc
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . m
décrit dans l’asceníìon , te A a la différence de ces arcs ; te Livre J
en supposant les constructions te les démonstrations de la Sec °NP’
Prop. 25. la force qui pressera le corps oscillant , sera dans F;g Já<
un lieu quelconque D à la force de la résistance, comme Tare
C D %Tare C O moitié , de cette différence A a. Donc la
force qui presse le corps oscillant dans la naissance de la cy-
cloïde , ou dans le point le plus haut , c’est-à dire , la force de la
gravité , fera à la résistance, comme Tare de cycloïde }entre le
point le plus haut te le point le plus bas C , est à Tare c O c, ’est-
à-dire , ( si on double ces arcs ) comme Tare de toute la cycloïde,
ou la double longueur du pendule à Tare A a. C. Q. F. D.
PROPOSITION XXIX . PROBLEME Yh

Supposé qu’un corps qui oscille dans une cycloïde éprouve une résis¬
tance en raison doublée de la vitesse, trouver la rèssance à chacun
des lieux.

Soit B a l ’arc décrit pendant une oscillation entiere , C le point Fig-ír.&iS»


le plus bas de la cycloïde , te CZ la moitié de Tare de la cycloïde
entiere égale à la longueur du pendule , te qu ’on cherche la résis¬
tance que le corps éprouve dans un lieu quelconque D. Soit cou¬
pée la droite infinie O Q dans les points O., S , P , Q , selon cette
loi , que ( si on éleve les perpendiculaires O K , S T , PI , QE , &
que du centre O , on décrive l’hyperbole TIGE qui coupe les
perpendiculaires S T, P J , QE en T , / te E , te dont les asymp¬
totes soient O K , O Q -, te que par le point I on tire K F paral¬
lèle à l’asymptote O Q te rencontrant l’asymptote 0 K, en K &e
les perpendiculaires ST , QE en L te F) Taire hyperbolique
PIE Q, soit à Taire hyperbolique PIT S, comme Tare B C dé¬
crit dans la descension du corps , à Tare C a décrit dans son as¬
cension , te que Taire IEF soit à Taire IL T comme O Q à OS.
Ensuite soit coupée par la perpendiculaire M N Taire hyperbolique
PI N M qui soit à Taire hyperbolique PIE Q comme Tare CZ
à Tare B C décrit dans la descension. Si la perpendiculaire R G
;i4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du coupe l’aire hyperbolique PIGR qui soit à Taire PIEQ com - .
b^s°Uc oTp s. nie l’ arc quelconque C D à Tare B C décrit pendant la des-
-- - cension entiere ; la résistance au lieu D sera à la force de la gravi¬
té - Z7>L z8. n p
té comme Taire —â IEF —IGH à Taire PIN M.
Car comme les forces venant de la gravité par lesquelles le
corps est preste dans les lieux Z , B , D , a font comme les arcs
C Z , CB , CDy Ca, que & ces arcs font comme les aires
PIN M , PIE Q , PI G R , PI T S soient exprimées respec¬
tivement par ces aires tant les arcs que les forces. Soit de plus Dâ
le três-petit espace décrit par le corps en descendant, lequel soit
représenté par Taire très-petite RGgr comprise entre les paral¬
lèles RG , r g -, &c soit prolongée rg en h, ensorte que GHhg
RG gr soient les décrémens contemporains des aires 1GH ,
PIGR . Et Tincrément GHhg - I E F, ou RrxHG-

0 C IE F de l’aire o ft L/ F — I G II fera
, au décrément
1
IEF
RGgr ou RrxRG de Taire PI
■f
G R comme
,3 HG
OQ

à RG 5&
par conséquent comme O RxHG — IEF &OR
i G

X .G R ou O P x PI, c ’est- à- dire , ( à cause des quantités égales


O Rx HG , ORxHR - ORxGR , O R HK - O PI K ,
PIHR &c P IG R + I G H) comme P IGR -^ IGH —Q-jk

IEF a O P I K. Donc , si on appelle Y Taire ^ ^ IEF —IGH


&■que le décrément RGgr de Taire PI G R soit donné , Tin¬
crément de Taire Y fera comme PI G R —Y„
Que si F représente la force de la gravité proportionnelle à
Tare CD à décrire , par laquelle force le corps est preste en Z>,
& que Ton appelle la résistance R ; F —R íera la force totale
par laquelle le corps est pressé en D. L ’iacrément de la vitesse.
est
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . fi5
Livre
est donc comme F —R Sc comme la particule de temps dans la¬ Second.
quelle il sc fait conjointement : mais cette vitesse elle-même est
Fig. î7 . K z8.
directement comme Fincrément de I’espace décrit en même temps,
Sc inversement comme cette même particule de temps. Ainsi la

résistance étant , par l’hypotèfe , comme le quarré de la vitesse ,


l’incrément de la résistance ( par le Lemme i. fera) comme la
vitesse Sc comme l’incrément de la vitesse conjointement , c’est-à-
dire , comme le moment de Fespace Sc V —R conjointement ; Sc
par conséquent , si le moment de l'espace est donné , comme
F —R c, ’est-à-dire , comme PI G R —Z , en écrivant pour la
force V la quantité qui, l’exprime PIG R , Sc en exprimant la
résistanceR par q'uelqu’autre aire Z.
Donc , Faire P I G R décroissant uniformément par la sous¬
traction des momens donnés, Faire Y croîtra dans la raison de
PIGR —Y, Sc Faire Z dans la raison de PIGR —Z. Et par
conséquent , si les aires Y Sc Z commencent en même temps,
Sc qu ’elles soient égales vers leur commencement , elles con¬
tinueront à être égales par Faddition des momens égaux , Sc
décroissant ensuite par des momens égaux , elles s’ëvanouiront
en même temps. Et réciproquement , si elles commencent Sc
s’évanouissent en même temps , elles auront des momens égaux ,
Sc seront toujours égales : Sc cela parce que si la résistance Z
augmente , la viteste diminue aussi avec l’arc C a que le corps
décrit dans son ascension; Sc lc point dans lequel tout le mou¬
vement ainsi que toute la résistance cesse en s’approchant da¬
vantage du point C, la résistance s’évanouira plutôt que Faire Y.
Et le contraire arrivera si la résistance diminue.
Or comme l’aire Z commence Sc finit où la résistance est nulle,
c’est-à-dire , dans íe commencement du mouvement , où l’arc CD
égale l’arc € B , & où la droite R G tombe fur la droite Q E , Sc
à la fin du mouvement où l’arc CD égale l are CA , & où la
° OR
droite RG tombe fur la droite ST. L ’aire Fou IEF—
iGJì commence Sc finit lorfqu’elle est nullec ’est-à-dire , lorsque
Torn&
T/ » t
X1g PRINCIPES MATHEMATIQUES

Mouvement ^ IEF Sc IG H sont égales , c ’est - à - dire, ( par la construction)


HE » CORIS . ^ X
-- lorsque la droite R G tombe successivement sur les droites QE Sc
Fig. 37. & z8. t
S T. Donc ces aires commencent Sc s’évanouissent en même temps,
OR
IEF—
&r par conséquent elles font toujours égales .Donc Taire
OQ
IG H est égale à Taire Z , qui rêprésente la résistance, &r par
conséquent elle est à Taire P I N M , qui représente la gravité,
comme la résistance à la gravité . C. Q . F . D.
Cor. 1 . La résistance est donc à la gravité dans le lieu le plus bas

C, comme Taire IEF z. Taire PIN M.

Cor. %. Et elle devient la plus grande lorsque Taire PI H R esta


Taire IEF comme O R k O Q. Car , dans ce cas , son moment
( c’est-à-dire ,P IG R —Y ) devient nul.
Cor. 3 . On connoît aussi par-là la vitesse à chacun des lieux : car
elle est en raison souídoublée de la résistance , &r au commence¬
ment du mouvement elle est égale à la vitesse du corps qui of-
cilleroìt dans la même cyclo 'íde fans éprouver de résistance.
Au reste , à cause que le calcul par le moyen duquel on peut
trouver par cette Proposition la vitesse Sc la résistance est très-
difficile , j’ai cru qu ’il étoit à propos d’ajouter la Proposition sui¬
vante.

PROPOSITION XXX . THÉORÈME XXIV.

Fig. ;s- Si la droite a B ejl égale à l 'arc de cyclóide que le corps décrit en
oscillant , & qu’à chacun de ses points 13 on éleve des perpendi¬
culaires D K qui soient à la longueur du pendule comme la résis¬
tance que le corps éprouve dans les points correspondans de l 'arc
esi à la force de la gravité : je dis que la différence entre l 'arc
décrit dans toute la descension & l 'arc décrit dans toute l 'ascension
subséquente, multipliée par la moitié de la somme de ces mêmes
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 327.
LIVRE
arcs , sera égale à Vaire B K a , déterminée par toutes les perpendi¬ Second,

culaires D K.
Car soit représenté , tant Tare de cycloïde décrit dans une oscilla¬
tion entiere par la droite a B qui lui est égale , que Tare quiseroit
décrit dans le vuide par la longueur A B. Soit coupée A B en deux
parties égales au point C, ce point C représentera le point le plus
bas de la cycloïde , &cCD fera comme la partie de la force de la
gravité par laquelle le corps est preste en D suivant la tangente
de la cycloïde , & elle aura la même raison à la longueur du pen¬
dule que la force en -D à la force de la gravité. Soit donc repré¬
sentée cette force par la longueur CD & la force de la gravité
par la longueur du pendule , si on prend D K sur DE qui
soit à la longueur du pendule dans la raison de la résistanceà la
gravité , D K exprimera la résistance. Du centre C & de l’inter-
vale CA on CB soit tracé le demi cercle B E eA. Que le
corps décrive dans un espace de temps três-petit l’efpace D d ,
ayant élevé les perpendiculaires DE , de, qui rencontrent la cir¬
conférence en E & en e, elles seront comme les vitesses que le
corps , en descendant dans le vuide , acquéreroit aux lieux D
d.Ce qui est clair ( par la Prop. 52. Liv. 1. ) Soient ces vitesses
&
exprimées par les perpendiculaires DE , de ,- soit DFl a vites¬
se que le corps acquiert en D en tombant de B dans un milieu
résistant. Si du centre C & de l’intervalle CF on décrit le cercle
Ef M qui rencontre les droites de &c AB enfôc M,M fera le
lieu auquel il monteroit ensuite s’il n’éprouvoit point de résistance
ultérieure , & df seroit la vitesse qu'il acquéreroit en d. Donc ,
siFg représente le moment de la vitesse que le corps D perd
en parcourant le três-petit espace D d par la résistance du milieu-,
òc qu on prenne CN —c'g ; N sera le lien auquel se corps remon-
teroit ensuite s’il n’éprouvoit point de résistance ultérieure , ôc
M N fera le décrément de l’aícension produit par la diminution
de cette vitesse. Abbaissant F m perpendiculairement fur df, le
décrément Fg de la vitesseD F causé par la résistance Z)A sera
Ttij
, ; r8
EGSUSIUU PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do
Mouvement
à rincrèment f m. de cette même vitesse produit par la force CD
dbs Corps. comme la force génératrice D K à la force génératrice CD.
Fig.îj. Mais à cause des triangles semblables F mf , Fkg , F D C, on a
f m : F m ou D d : : CD : D F par ; & conséquent , F g : D d :
D K : D F. Et auffi F h : Fg: : D F : CF ;par& conséquent . F h
ou M N : D d : : D K : CF ou C M. Donc la somme de toutes les
M N x C M fera égale à la somme de toutes les D dx D K.
Au point mobile M soit toujours supposé une ordonnée élevée
à angle droit , égale à l’indéterminée CM ylaquelle parcoure par
un mouvement continu toute la ligne A a le ;& trapèze décrit
par ce mouvement ou le rectangle Aax \ aB qui lui est égal
sera toujours égal à la somme de toutes les M N x CM, par &
conséquent à la somme de toutes les DdxDK, c ’est-à- dire ,
à Paire B K FT a. C. Q. F. D.
Cor. Ainsi on peut connoître à peu près par la loi de la résis¬
tance &r par la différence A a des arcs Ca t C B la proportion
de la résistance à la gravité.
Car fl la résistance D K est uniforme , la figure BKTa sera
un rectangle sous Ba & D K delà ; & , le rectangle fous \ B a
& A a. fera égal au rectangle fous B a & D K, & D K fera
égal à ‘ ~ A a -, c ’est pourquoi , comme D K représente la résis¬
tance , & que la longueur du pendule représente la gravité , la
résistance sera à la gravité eomme \ Aa à la longueur du pen¬
dule ; ce qui est entierement conforme à ce qui a été démon¬
tré dans la Prop. a8.
Si larésistance est comme la vîteíse, la figure BKTa sera à peu
près une ellipse. Car fl le corps dans un milieu non résistant décrivoit
dans une oscillation entierc la longueur A B, la vitesse dans un lieu
quelconque D seroit comme le diamètre A B du cercle décrit , dont
DE est l’ordonnée. Donc , comme BA dans un milieu résistant, &
B a dans un milieu non résistant, font décrites en temps égaux
à peu près ; Sc que les vitesses à chacun des points de la lon¬
gueur B a sont aux vitesses dans les points correípondans de la Ion-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 51*
gueur B A , comme B a à B A ,- la vitesse au point D dans un
milieu résistant fera comme l’ordonnée du cercle ou de f ellipse
;
décrits fur le diamètre a B donc la figure B K F T a. fera une
élipfe à peu près. Comme la résistance est supposée proportion¬
nelle à la vitesse, fi O F représente la résistance dans le point du
milieu O l; ’ellipfe BRFSa décrite du centre O , & avec les
diamètres OB , O K*fera égale à peu prés à la figure B K FT a,
& au rectangle A ay . B O qui lui est égal. Donc A ay B O est à
O Fy B O comme l’aire de cette ellipse est à Of ^ yBO c: ’est-
à-dire , que A a est à O F, comme l’aire du demi cercle au
quarté du rayon , ou comme 11 à 7 environ : & par conséquent
izAa seront à la longueur du pendule comme la résistance qu’é-
prouve en O le corps oscillant est à sà gravité.
Que fi la résistanceD K est en raison doublée de la vîtefle ,
la figure B K FT a sera presque une parabole dont le sommet
sera F & saxe O V, donc elle sera égale à peu près au rectan¬
gle \BayOF . Mais le rectangle \ B axAa est égal au rectan¬
gle \Ba y O F, donc O F = -^ Aa par : & conséquent la résis¬
tance qu’éprouve en O le corps oscillant est à sa propre gravité
comme \A a à la longueur du pendule.
Je pensé que ces conclusions font assez éxactes pour la pratique.
Car lorsque sellipse ou la parabole BRFSa coïncide avec la
figure B R FT a dans le point du milieu F, si elle la surpasse
vers l’un ou l’autre côté B R F ou F S a elle en est surpassée vers
le côté opposé, ce qui les rend égales à peu près.
PROPOSITION XXXI . THEOREME XXV.
Si la résistance que le corps qui oscille éprouveà chaque partie propor¬
tionnelle des arcs décrits augmente ou diminue dans une raison
donnée; la différence entre l'arc décrit dans la descenjion& Varc
décrit dans Tascension subséquente augmentera ou diminuera dans la
même raison.
Car cette différence vient de la retardation qu éprouve le pen¬
dule par la résistance du milieu , ainsi elle est comme toute la
î3 o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
retardation & comme la résistance retardative qui lui est pro¬
portionnelle.
Dans la Proposition précédente le rectangle fous la droite \ a B
&c la différence A a de ces arcs CB , Ca étoit égale à l’aire
B T Ra. Cette aire , si la longueur a B reste la même , aug¬
mentera ou diminuera dans la raison des ordonnées D K c; ’est-
à -dire , en raison de la résistance5 elle est donc comme la lon¬
gueur aB comme
& la résistance conjointement. Donc le rectan¬
gle sous A a & ~aB est comme a B comme & la résistance
conjointement , & par conséquent A a est comme la résistance.
C. Q. F. D.
Cor. 1. D’oú , si la résistance est comme la vitesse, la différence
des arcs dans le même milieu fera comme l’arc entier décrit : &
réciproquement.
Cor. 2 . Si la résistance est en raison doublée de la vîteste, cette

différence sera en raison doublée de l’arc entier : &: réciproque¬


ment.
Cor.3 . Et généralement , si la résistance est en raison triplée,
ou dans une autre raison quelconque de la vitesse, la diffé¬
rence sera dans la même raison de l’arc entier : &c réciproque¬
ment.
Cor. 4. Et si la résistance est en partie en raison simple de la

vitesse, & en partie en raison doublée de cette même víteííè , la


différence sera en partie dans la raison de l’arc total , & en par¬
tie en raison doublée de ce même arc : & réciproquement . Ce
sera la même loi & la même raison de résistance par rapport à
la vitesse que celle de cette différence par rapport à la longueur
de l’arc.
Cor. 3 . Donc le pendule décrivant successivement des arcs iné¬
gaux , si on peut trouver la proportion de l’incrément & du
décrément de cette différence relativement à la longueur de
l’arc décrit , on aura la raison de l’incrément <k du décrément
«de la résistance relativement à la vîteste plus ou moins grande.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. H1

S CH 0 L I E GÉNÉRALE.

On peut trouver par le moyen de ces Propositions la résistan¬


ce de toutes sortes de milieux lorsqu’on connoît les oscillations
des pendules dans ces milieux . J’ai trouvé , par exemple , la résis¬
tance de l’air par les expériences suivantes.
Je suspendis par un fil très- délié à un crochet assez ferme un
globe de bois du poids de 57 onces romaines , & dont le dia¬
mètre étoit de 6 -J- pouces anglois , ensorte qu’entre le crochet &c le
centre d’oscillation du globe il y avoit une distance de 10 a pieds;
je marquai fur le fil un point éloigné de 10 pieds & un pouce du
centre de suspension ; Sc je plaçai vis-à-vis de ce point une régie
partagée en pouces , par le moyen desquels je marquois la lon¬
gueur des arcs décrits par le pendule. Ensuite je comptai les oscil¬
lations dans lesquelles le globe perdoic la huitième partie de son
mouvement . Si le pendule étoit écarté de la verticale à la distance
de 1 pouces , & qu ensuite on le laissât tomber , ensorte qu’il
décrivît en descendant un arc de deux pouces , &r que dans fa
premiere oscillation entiere composée de cette descension Sc de
i’ascension subséquente , il parcourut un arc d’environ quatre pou¬
ces ; ce pendule en 164 oscillations perdoit la huitième partie de
son mouvement , ensorte qu a la derniere chute il décrivoit seule¬
ment un arc de 1 L de pouces. SJil parcouroit 4 pouces dans fa
premiere chute il perdoit la huitième partie de son mouvement
çn tri oscillations , ensorte que dans fa derniere ascension il ne
décrivoit plus qu’un arc de 3 \ pouces . Si dans fa premiere chute
il avoit parcouru un arc de 8 , 16 , 31 , ou 64 pouces , il perdoit
ia huitième partie de son mouvement en 69, 33 £ > 18 è - 9 t
oscillations respectivement . Donc la différence entre les arcs
décrits dans la premiere descension &c dans la derniere ascension
étoit , dans le premier cas , dans le second , dans le troisième ,
dans le quatrième , dans le cinquième & dans le sixième , de \ ,

/
; ;L PRINCIPES MATHEMATIQUES:
Dv i , r , 4 , 8 pouces respectivement . En
divisant ces dif-
mouvemeht férences par íe nombre des
oscillations faites dans chacun de ces
cas , on trouvera que dans une des oscillations
moyennes dans
lesquelles des arcs de j j ~ , 15 , 50 , 60 , uo pouces ont
été décrits , les différences entre l’arc descendu 8c
l ’arc subsé¬
quent remonté , seront gh , ïtì > t ? >T^ - ? >iy
parties de pou¬
ces respectivement . Mais ces différences , dans les
plus grandes
oscillations , font en raison doublée des arcs décrits à peu prés,
8c dans les plus petites elles font un peu plus
grandes que dans
cette raison 8c par conséquent , ( par le Cor 2. de la
Prop . 51. de
ce Livre ) la résistance de ce globe lorsquil se
meut le plus vice
est à peu près en raison doublée de la vitesse ; 8c
lorsqu ’il se meut
le plus lentement elle est un peu plus grande
que dans cette
raison.
A présent que V représente la plus grande
vitesse dans une
oscillation quelconque , 8c que A , B , C soient des
quantités
données , & que la différence des arcs soit A K + B V
1f- C V %*
Puisque les plus grandes vitesses dans une cycloïde
font comme
la moitié des arcs décrits en oscillant , & que
dans le cercle elles
font comme les cordes de la moitié de ces ares ;
elles font donc
plus grandes dans la cycloïde que dans le cercle
, lorsque les
arcs décrits font égaux , & cela dans la raison de
la moitié de
ces arcs à leurs cordes ; mais les temps font plus
longs dans le
cercle que dans la cycloïde , en raison réciproque
de la vitesse ;
ainsi il est clair que les différences des arcs ( qui
font comme la
résistance , 8c le quarté du temps conjointement ) font à
peu prés
les memes dans l’une 8c I ’autre courbe : car
dans la cycloïde
ces différences devroìem augmenter avec la
résistance en raison
doublée à peu près de Tare à la corde , puisque la
vitesse est
augmentée dans cette raison simple , 8c elles devroient
diminuer,
ainsi que le quarté des temps , dans cette même
§sí' raison doublée.
h :. Donc pour faire la réduction à la cycloïde , il faut
prendre les
memes différences des arcs que celles qui ont été
observées dans
1s.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . J5Î
le cercle , & opposer les plus grandes vîresses proportionnelles aux
arcs entiers , ou à leurs moitiés , c’est-à-dire aux nombres | , i ,
í, 4 , 8 & 16. Ecrivant donc dans le second , le quatrième Sc
le sixième cas les nombres i , 4 Sc ,
16 , au lieu de V nous

- aurons —L = A 4- B -£ C pour la différence des arcs dans le sc-

cond cas ; - ct - A 4- %B 4- u; c dans le quatrième ; Sc, —


?J2 f5 t
czi 6 A4 - 64B4 - i$ 6 C dans le sixième. On tire de ces équations
par la réduction Sc la comparaison qu ’exige l’analyse A — 0 .
0000916 , B — o , 00x0847 , Sc C— o , 0019558 . La différence
ì
des arcs est donc comme o , 0000916 V4 - o, 0010847 4- 0 ,
:&
00295 58 F *- par conséquent , comme ( par le Cor . de la Prop.
;o . appliqué à ce cas ) la résistance qu ’éprouve le globe au mi¬
lieu de Tare décrit en oscillant ( auquel point la vitesse est F) est

à son poids , comme ~ï A V4 - B V 1C-\- \ F z est à la lon¬


gueur du pendule ; si au lieu de A , B Sc C, on écrit les nom¬
bres trouvés , la résistance que le globe éprouvera fera à son

poids comme o , 0000585 V4 - 0, 0007595 ^ l + o , 002.2.169 F*


est à la longueur du pendule entre le centre de suspension & la
réglé , c’est-à-dire , à 121 pouces . D’où , comme V dans le se¬
cond cas représente 1, dans le quatrième 4 , & dans le sixième
16 : la résistance fera au poids du globe dans le second cas , com¬
me o , 0030545 à ï2i j dans le quatrième comme o , 041748 à
i21 Sc dans le sixième comme o , 61705 à 121.
L’arc , que le point marqué fur le fil décrivoit étoit dans le
sixième cas de iro - ou 119 ^ pouces . Et par conséquent,
comme le rayon étoit de 121 pouces , Sc la longueur du pen¬
dule entre le point de suspension & le centre du globe de 126
pouces , Tare que le centre du globe décrivoit étoit de 124ct - pou¬
ces. ' Mais comme la plus grande vitesse du corps oscillant , à cau¬
se de la résistance de l’air , ne se trouve pas dans le point le
Tome. 1. V v
334 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D u
Mouvement plus bas de Tare décrit , mais à peu près dans le milieu de l’arc
des Corps,
total : elle fera à peu près la même que si le globe avoir décrit
dans fa chute entiere dans un milieu non résistant la moitié
&
61 jï pouces de cet arc, cela , dans une cycloide à laquelle
nous avons réduit ci-deífus le mouvement du pendule : & par
conséquent , cette vitesse fera égale à la vitesse que le globe*
pourroit acquérir en tombant perpendiculairement de la hauteur
du sinus veríe de cet arc. Mais dans une cycloide , ce sinus verse
esta cet arc de 62^ pouces , comme ce même arc à la double
longueur du pendule qui est de 232 pouces , & il est par con¬
séquent de 13 , 278 pouces. Donc cette vitesse est celle que le
corps peut acquérir en tombant lorfqu’il parcourt dans fa chute
un espace de 15, 278 pouces. Avec une telle vitesse le corps
éprouve une résistance qui est à son poids comme o , 61705 à
121 , ou ( si on fait attention seulement à cette partie de la résis¬
tance qui est en raison doublée de la vitesse) comme o , 56732
à x21.
J ’ai trouvé par une expérience d’hydrostatique que le poids
d’un globe de bois étoit au poids d un globe d'eau de même volu¬
me comme 55 à 97 : par conséquent 121 est à 213,4 dans la même
raison , ainsi la résistance du globe d’eau , mû avec la vitesse dont
on a parlé , sera à son poids comme o, 367522. 213,4, c’est-à-dire,
comme x à 576-^ . Ainsi , comme le poids du globe d’eau , dans le
temps que le globe décrit une longueur de 30 , 356 pouces
avec une vitesse uniformément continuée , pourroit produire cette
même vitesse dans le globe tombant , il est clair que la force de
la résistance continuée uniformément pendant ce temps peut ôter
une vitesse qui fera moindre dans la raison de 1 à 376~ , c ’est-
à-dire , qui sera la —I --r partie de la vitesse totale. Et par con-
37650
séquent , ce globe , dans le temps dans lequel il pourroit parcourir
par une vîteíìè uniformément continuée la longueur de ion demi
diamètre , ou 3~ pouces perdroit la jj +ï partie de son mou¬
vement.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . JJy
Je comptai auísi les oscillations dans lesquelles le pendule per- Livre
Second.
doit la quatrième partie de son mouvement . Dans la table fui- -
vante , les chiffres d’en-haut marquent la longueur de Tare décrit
dans fa premiere chute , exprimée en pouces & en parties de
pouces : les chiffres du milieu marquent la longueur de l’arc dé¬
crit dans la derniere ascension ; & le nombre des oscillations est yM
marqué par les chiffres d’en-bas . J’ai décrit cette expérience com¬
me la plus exacte qui ait été faite , puisqu 'il y est marqué com¬
ment le pendule perdoit la huitième partie de son mouvement.
J ’en laiffe le calcul à faire à ceux qui voudront le tenter.

Premiere chute. z 4 8 r6 31 64 K
Derniere ascenjion . Is 3 6 12 24 48
Nombre des oscillations. 374 2,72. 83s 4jf 22s
Ensuite , je suspendis au même fil un globe de plomb de deux
pouces de diamètre , & du poids de onces romaines , ensorte ‘M
qu ’entre le centre du globe & le point de suspension il y avoir
un intervalle de 10 -f- pieds , ôc je comptai les oscillations dans
lesquelles il perdit une partie donnée de son mouvement . Dans
les tables suivantes , la premiere marque le nombre des oscilla¬
tions dans lesquelles il perdit la huitième partie de son mouve¬
ment total , & la seconde le nombre des oscillations dans les¬
quelles il en perdit la quatrième partie.
PREMIERE TABLE.

Premiere chute. 4 8 16 ZL 64
Derniere ascenjion. lï 7 M r8 ; 6
Nombre des oscillations. 2X6 22 .8 IAZ 140 53 3O
seconde table.

Premiere chute. ï 2 4 8 r6 Zr 64
Derniere ascenson. x ïï 36 12 24 48
Nombre des oscillations, 510 518 JjíQ 318 204 121 70
Vv ij
ué PRINCIPES MATHÉMATIQUES
“ ~ En prenant dans la premiere table , la troisième , la cinquième
*ps. & la septième observation , & représentant les plus grandes vî-
»“ sUcoM
.. íelTes dans ces observations en particulier , par les nombres i , 4.,
! 6 , respectivement , & en général par la quantité U comme ci-
t
dessus: on aura ', dans la troisième observation __î_ = A 4- B

q- C , dans la cinquième q A q* 8 JB q* 16 C, dans la íep—


./ S
tieme — 156 C. Et ces équations réduites don-
: 16Aj- - 64 B +
30
nent A —o , 001414 ; B — o , 00015)7 ; C— o , 000875) , d’oú l’on
tire que la résistance du globe mu avec la vîteíîe F est dans la même
raison à son poids, qui étoit de 267 onces; que , o , ooop F -{- o >•
î,
000208 /^ 1+ o , 000655» à la longueur du pendule qui eít
de 1z1 pouces. Et si l'on considéré seulement cette partie de la
résistance qui est en raison doublée de la vîteste, elle sera au poids
du globe comme o , 000555 T 1est à izr pouces. Mais cette
partie de la résistance étoit dans la premiere expérience au poids
du globe de bois qui étoit de 57-^ onces; comme o , 00x117 F 1
à m : Le delà on tire la résistance du globe de bois à la résistan¬
ce du globe de plomb ( leurs vîtestès étant les mêmes } comme
î7tt x o , 001117 à 167 x o , 000657 , c’est-à-dire , comme 77
à 1. Les diamètres de ces deux globes étoiènt 6f &£ 2 pouces ,
dont les quartes font L’un à l’autre comme 47 i Lc 4 , ou 11 fl
&c 1 à peu près. Donc , les résistances des globes qui ont la même

vitesse, feront dans une moindre raison que la raison doublée des
diamètres. Mais nous n’ avons pas encore considéré la résistance
du fil , qui certainement étoit assez considérable , & qui doit;
être soustraite de la résistance trouvée des pendules. Je n’ai pu la
déterminer exactement , mais cependant je l’ai trouvée plus gran¬
de, que la troisième partie de la résistance du plus petit pendule
entier -, & par-là j’ai connu que les résistances des globes , ôtant
la résistance du fil, font à peu près en raison doublée des diamé-
de LA PHILOSOPHIE NATTJRÉLLE . 337
tres . Car la raison de 7 f — j à 1 —j ou de io | à 1 ne s’éloigne
pas beaucoup de la raison doublée des diamètres qui est celle de
ut ? à 1.
Comme la résistance du fil est moins remarquable dans les plus
grands globes , j’ai essayé aussi cette expérience avec un globe
dont le diamètre étoit de 18\ pouces . La longueur du pendule
entre le point de suspension & le centre d’oscillation etoit de iui
pouces , Sc entre le point de suspension 8c le nœud fait dans le fil
de io ->ì pouces . L’arc décrit par le nœud du pendule dans íà
premiere chute étoit de 31 pouces , & celui de fa derniere as¬
cension décrit par le même nœud , étoit âpres cinq oscilla¬
tions , de z8 pouces . La somme de ces arcs , ou Tare total
décrit dans une oscillation moyenne étoit de 60 pouces . La dif¬
férence de ces arcs étant de 4 pouces , fa dixieme partie , ou
la différence entre l’ascension Sc la descension étoit de f de pou¬
ce dans une oscillation moyenne . Comme le rayon 109 £ est au
rayon nij ainsi Tare total de 60 pouces décrit dans une oscil¬
lation moyenne par le nœud , est à Tare total de 67 y pouces dé¬
crit par le centre du globe dans une oscillation moyenne ; Sc
comme la différence \ est à la nouvelle différence o , +4-7y- Si on
augmentoit la longueur du pendule dans la raison de 1z6 a 1z r.ì,
la longueur de Tare décrit restant la même , le temps d’oscillation
augmenteroit & la vitesse du pendule diminueroit dans cette rai¬
son sousdoublée , mais la différence o , ++7 5 des arcs décrits dans
î’ascenfìon & la descension subséquente reste roit la même . En¬
suite , si l?arc décrit augmentoit en raison de i z+^y à G-j\ cette
différence 0 , 4475 augmenteroit dans cette raison doublée , & par
conséquent elle deviendroit 1 , <2.9 ; . Tout ceci auroit lieu , en
íuppoíànt la résistance du pendule en raison doublée de la vîtelse.
Donc , file pendule décrivoit un arc total de iz +y^ pouces . Sc que
la longueur entre le point de suspension & le centre d’oscillation
fut de 1z6 pouces , la différence des arcs décrits dans la descension,
& l’ascension subséquente seroit de i , §295 pouces . Et cette djsc.
.8 ;; PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du férence multipliée par le poids du globe qui forme le pendule
Jírïïï » . lequel étoit de io8 onces , donne 31S, 136. De plus , lorsque le
' centre d oscillation du pendule de bois , dont on a parlé ci-dessus,
étoit distant de ir6 pouces du point de suspension, il décrivoit un
arc total de 124 ct- pouces, 8c la différence des arcs décrits dans la
descension8c l ’ascension subséquente étoit Ii £ x , qui étant
111 j? y
multipliée par le poids du globe qui étoit de 57-^ - donnoit 49,
396. J' ai multiplié ces différences par les poids des globes afin de
trouver leurs résistances. Car ces différences viennent des résistances,
ainsi, elles font comme les résistances directement 8c comme les
poids inversement. Ces résistances font donc comme les nom¬
bres ; 18, 136 & *49 , 396. Mais la partie de la résistance du plus
petit globe laquelle est en raison doublée de la vitesse, étoit à la
résistance totale , comme o , 56751 à o , 61673 , c’est-à-dire ,
comme 45,45Z, à 49 , 396 ; 8c la partie de la résistance du plus
grand globe est presque égale à toute ía résistance; donc ces par¬
ties sont comme 318 , 136 & 45,453 à peu près , c’est-à- dire,
comme 7 à 1. Or les diamètres des globes íònt 18 ^ 8c 6 f-dont
les quartés 351 -rr 8c 47 fy font comme 7,438 & 1, c ’est-à-dire,
à peu près , comme les résistances7 & 1 des globes. La diffé¬
rence des raisons est plus grande que celle qui peut venir de la
résistance du fil. Donc les parties de ces résistances qui sont,
dans des globes égaux , comme les quarrés des vitesses; sont aussi,
les vitesses étant égales, comme les quarrés des diamètres des
globes.
Au reste , le plus grand des globes dont je me fuis servi dans
ces expériences n’étoit pas parfaitement sphérique , 8c par cette
raison , dans le calcul que je viens de rapporter , j’ai négligé,
afin d’être plus court , quelques fractions trop petites ; ne m’cmbar-
rassant pas beaucoup de faire un calcul rigoureux , dans une
expérience dont l’exactitude n’étoit pas poussée aller loin. Je sou¬
haiterais cependant , à cause que la démonstration du vuide dé-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . %w
pend de ces expériences , qu ’on les fit plus exactement , fur une
plus grande quantité , Sc avec de plus grands globes . Si on prend
des globes en proportion géométrique , c’est-à- dire , dont les dia¬
mètres soient de 4 , 8 , 16 , pouces ; on pourra connoître par
la progrefíìon des expériences ce qui doit arriver dans de plus
grands globes.
Pour comparer les résistances des différons fluides entr ’eux , j’ai
tenté les expériences suivantes . J ’ai fait un petit vaisseau de
bois , long de quatre pieds , haut Sc large d’un pied , j’ai rempli
ce vaisseau d’eau de fontaine , & j’ai fait osciller le pendule lors-
qu ’il étoit plongé dans ce vaisseau , qui étoit ouvert . Un globe
de plomb du poids de 166\ onces , & de de diamètre , of-
cilloit comme il est marqué dans la table suivante , la longueur
du pendule depuis le point de íuipension jufqu ’à un point mar¬
qué fur le fil étant de \z 6 pouces , Sc de 134I pouces jufqu ’au
centre d’ofcillation.

Mesure en pouces de Varc dé-


crit dans La première chute
parle point marquésurlefiL
î ^4 32 16 OC -Pà 2 I* ì» i*

Mesure en pouces de Varc dé¬


crit dans la derniere ascen¬ 48 24 12 ii 3 3 3
6 Z 14 8 Tí
sion.
Différence
lacpuelle
OU
en
ejl
mouvement perdu.
I
pouces des arcs
proportionnelle l£ 00 * 2 1 i.
■*
I J.
4S
I
TS

Nombre des oscillations dans ) L-


l ' eau. 5
69 ‘ * 3 7 ni ixf 13s

Nombre des oscillations dans ^ g ^ ^


287 53 5

Dans Inexpérience de la quatrième colonne , les quantités de


mouvement perdues dans 535 oscilla tions dans l’air étoient égales à
celles qui furent perdues dans 1j dans l’eau , les oscillations étoient
donc un peu plus promptes dans l’air que dans l’eau . Mais si 011 accé-
léroit les oscillations dans l’eau dans une raison,telle que le mouve-
34o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ment des pendules fut égal en vitesse dans l’un & l’autre milieu ,
. le nombre des oscillations dans lesquelles il perdroit son mouve-
■ment dans l’eau demeureroit comme auparavant de i & l s à cause
que la résistance augmente , & que le quarré du temps diminue
dans la même raison doublée . Les pendules qui ont des vitesses
égales perdent donc des quantités égales de mouvement en 5; ;
oscillations dans l’air, & en 1{ dans l’eau ; donc la résistance
du pendule dans seau est à sa résistance dans l’air comme 333 à
17. C’est là la proportion des résistances totales dans le cas de la
quatrième colonne.
Que A F -\- CF %représente à présent la différence des arc.s dé¬
crits dans la descension ôc l ’ascension subséquente par un globe
mu dans l’air avec la plus grande vitesse F ,- comme la plus gran¬
de vitesse dans le cas de la quatrième colonne est à la plus grande
vitesse dans le cas de la premiere comme 1 à S que;& cette dif¬
férence des arcs dans le cas de la quatrième colonne est à la dif¬
férence dans le cas de la premiere comme — à ou com-
í 3f L
me 8j ~ à 4280 : écrivant dans ces cas 1 & 8 pour les vi¬
tesses , 8 ; f, Lc 4180 pour les différences des arcs , on aura
A J- - C—
83s &c SA- j- Ó4C 42
— .80 , ou A S C —333) donc
par la réduction des équations on aura 7 C— 449s, & C= . 6477,
8c A = zîj: 8c par conséquent, la résistance étant comme tt -AF
+ i C F* , elle deviendra comme , 3 F+ 48 F í . C ’est pour¬
quoi dans le cas de la quatrième colonne où la vîtestè étoit 1 ,
la résistance totale est à sa partie proportionnelle au quarré de
la vitesse , comme i 3tt + 4 8 5T ou 6 *\ j à 4 8 t « 3par
& consé¬
quent la résistance du pendule dans l’eau , est à cette partie de
la résistance dans l’air , laquelle est proportionnelle au quarré de
la vitesse ( & cette résistance est feule à considérer dans les mouve-
mens les plus prompts ) comme 61 fy à 48 —• & 333 à if con¬
jointement , c’est- à- dire , comme 371 à 1. Si tout le fil du pen¬
dule oscillant étoit plongé dans l’eau , fa résistance seroit encore
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , +I
plus grande ; eníòrte que la résistance du pendule qui oscille dans
l’eau , laquelle est proportionnelle au quarté de la vitesse, & qui
doit être feule considérée dans les corps mus le plus vite , est à la
résistance de ce même pendule entier lorsqu’il oscille dans l’air
avec la même vitesse, comme 850 à 1 environ , c’est-à-dire ,
comme la densité de l’eau à la densité de l’air à peu prés.
II falloir prendre dans ce calcul cette partie de la résistance du
pendule dans l’eau , qui étoit comme le quarré de la vitesse, mais
( ce qui paroîtra peut-être extraordinaire ) la résistance dans l’eau
augmentoit dans une raison plus que doublée de la vitesse. Et en
en cherchant la raison , j’ai trouvé que le vaisseau dans lequel
je faisois osciller ce pendule étoit trop étroit pour la grandeur du
globe du pendule , & qu’il s’opposoit un peu à cause de sa peti¬
tesse au mouvement que l’eau faisoit pour céder , car lorsque le
globe suspendu, dont le diamètre étoit d’un pouce , étoit plongé;
la résistance augmentoit à peu près en raison doublée de la vi¬
tesse. Je sai éprouvé en formant un pendule de deux globes,
dont l’inférieur qui étoit le plus petit oscilloit dans l’eau , pen¬
dant que le supérieur , qui étoit le plus grand , Sc qui étoit
attaché au même sil , fort près de la surface de l’eau , oscilloit
dans l’air , &- aidoit au mouvement oscillatoire qu’il faisoit durer
plus longtemps ; le succès de ces expériences est marqué dans la
table suivante.

Arc décrit dans la premiers, chute. \ 16 8 4


Arc décrit dans la derniere ascen- } _
3 ,1
11 i* %
«■ JL
Jion . i 16
Différence des arcs proportionnels au
4 2 1 ~ -t ì
mouvement perdu,

Nombre des oscillations. | 3s 6r ris 34 53 6ij

Pour comparer entr’elles les résistances des milieux , j’ai faj£


.osciller des pendules de fer dans du mercure. La longueur du fil
ale fer étoit presque de trois pieds , & le diamètre du globe ds
TomeI. Xx
If

341 PRINCIPES MATHÉMATIQUES


p w pendule étoit d’un tiers de pouce environ . J’avois attaché au même
mouitsmemt gj jg £er fort près de la surface du mercure , un autre globe de
- plomb assez grand pour faire durer le mouvement du pendule plus
long-temps. Et j’avois rempli alternativement d’eau commune , &C
de mercure le petit vase qui tenoit environ trois livres de mercure,
afin de faire osciller alternativement le pendule dans l’un & l’au-
tre fluide , & de pouvoir trouver , par ce moyen , la proportion
des résistances; je trouvai que la résistance du vif-argent étoit à
celle de l’eau comme 13 ou 14 à 1 environ : c’est-à-dire , comme
la densité du vif-argent à celle de seau . Lorsque je suípendois
un globe un peu plus grand , lorsque je me servois , par exem¬
ple , d’un globe dont le diamètre étoit de f ou de f de pouces,
la résistance du vif-argent étoit à celle de seau comme iz ou
10 à 1 environ . Mais je me fie davantage à la premiere expé¬
rience , à cause que dans ces dernieres le vase étoit un peu petit
pour la grosseur du globe qui y étoit plongé , & qu’en augmen¬
tant le globe il auroit auffi fallu augmenter le vase. J’aurois fait
auífi des expériences semblables dans de plus grands vases , &
dans d’autres liqueurs tant froides que chaudes , & fur des mé¬
taux fondus , s’il ne m’avoit pas paru suffisamment certain , par
les expériences que je viens de décrire , que la résistance que des
corps mus trës-vîte éprouvent est à peu près proportionnelle à la
densité des fluides dans lesquels ils se meuvent. Je dis à peu près
& non exactement , parce qu’il n’est pas douteux que les fluides
qui ont plus de ténacité résistent plus , à densité pareille , que ceux
qui sont plus fluides; ainíì l’huile froide résiste plus que la chau¬
de , l’huile chaude plus que l’eau de pluie , & seau plus que
p l’esprit de vin. Mais dans les liquides fluides, comme l’air , seau
ou douce ou salée, sesprit de vin , sesprit de térébentine , sesprit
de sel , l’huile chaude & dégagée de sa partie grossière par la dis¬
tillation , shuile de vitriol , le mercure , les métaux fondus , &£
'' enfin dans toutes les espèces de liquides , s’il y en a qui soient assez
fluides pour conserver plus long- temps que le vase dans lequel ils

m
.®| i

. ' fs
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 343 _ __ _
sont le mouvement quon leur a imprimé , & qui étant versés se livre
séparent facilement en gouttes , je ne doute point que les résistan- ___ _ __
ces n’obfervent la réglé que je viens de rapporter : sur-tout si ou
fait les expériences fur de plus grands globes suspendus, & qui
soient mus plus vite.
Enfin , comme plusieurs croyent qu’il y a une certaine matière
éthérée très-subtile qui traverse librement les pores des corps &
tous leurs interstices; & que cette matière qui flue dans les pores
°des corps doit causer une résistance: pour connoître si la résistan¬
ce que les corps qui se meuvent éprouvent s’exerce toute entiere
fur leur superficie externe , ou si les superficies de leurs parties
internes éprouvent une résistance sensible, j’imaginai l’expéricnce
suivante. Je suspendis à un fil long de 11 pieds & attaché à un
crochet d’acier très- ferme par le moyen d un anneau auffi d’acier,
une petite boete de sapin ronde , ensorte que cela composoit un
pendule de 11 pieds. Le crochet qui étoit très-pointu par en haut
étoit concave & tranchant , afin que Vanneau qui tenoit à ce
crochet par fa partie supérieure pur se mouvoir trés-librement ;
Se c’étoit à la partie inférieure de cet anneau que le fil étoit at¬
taché . Ce pendule étant ainsi composé je 1 elevai à la hauteur
de 6 pieds environ , dans un plan perpendiculaire à la partie in¬
terne du crochet , de peur que lorsque le pendule oscilleroit Van¬
neau ne vacillât le long du crochet . Car le point de suspension
dans lequel Vanneau touche le crochet doit demeurer immobile.
Je marquois exactement la hauteur à laquelle fêle vois le pendule,
ensuite le laissant tomber , je marquois trois autres hauteurs aus-
quelles il revenoit à la fin de la premiere , de la seconde & de
la troisième oscillation. Je répétai souvent cette expérience
afin d’être íur que ces hauteurs fussent exactement marquées.
Cela fait , je remplis la boète de plomb & des métaux les plus
pesans ; niais je pesai auparavant la boète vuide avec la partie
du fil qui l’entouroit , & la moitié du fil qui étoit tendu entre le
crochet & la boète. Car ce fil par sa. tension agit toujours fur le
Xx ij
144 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du pendule , pour le tirer hors de fa position perpendiculaire , avec
Mouvement
6 e s Corps. la moitié de ion poids. J’ajoutai à ce poids celui de i’air contenu
dans la boëte, & tous ces poids ensemble faisoient à peu près la 78e
partie de celui de la boète Iorsqu’elle étoit pleine de métal. Or
comme la boëte , lorqu’elle étoit pleine de métal , augmentoitla lon¬
gueur du pendule en tendant le fil par son poids , j’acourcis ce fil afin
que la longueur du pendule fut la même qu’auparavant . Ensuite,
élevant le pendule au même lieu d’où je l’avois premierement fait
tomber , je comptai 77 oscillations environ , jusqu’à ce que la boëte e
fut revenue à la seconde hauteur que j’avois marquée , Sc ensuite
77 autres jusqu à ce quelle fut revenue à la troisième hauteur,
Sc encore 77 jusqu’à ce quelle fut revenue à la quatrième : d’où je

conclus , que la résistance entiere de la boëte pleine n’étoit pas


à la résistance de la boëte vuide dans une plus grande raison que
de 78 à 77. Car si les résistances avoient été égales dans l’un &
l’autre cas , la boëte pleine , ayant 78 fois plus de force d’inertie
que la boëte vuide , auroit dû conserver son mouvement 78 fois
plus long-temps , Sc par conséquent , le pendule auroit dû faire
toujours dans ce cas 78 oscillations avant de retourner aux hau¬
teurs marquées ; mais il n’en fit que 77.
Donc , si A représente la résistance de la superficie externe de
la boëte , & B la résistance des parties internes de la boëte vuide;
Sc que les résistances des parties internes des corps qui ont la

même vîteste , soient comme la matière ou le nombre des par¬


ticules qui éprouvent la résistance: la résistance des parties internes
:
de la boète pleine fera 78 B donc la résistance totale de la boëte
Vllide A + B fera à la résistance totale de la boëte pleine A f.-
7 SB, comme 77 à 78 ; d’où l’on tire A + B 77 : B 1: 77 : 1 , donc,
A + B : B 77 :: X 77 •* x , ce qui donne A : B \ \ 59 *8 : 1. Donc
la résistance des parties internes de la boëte vuide est ; ooo fois
moindre que la résistance de fa superficie externe , Sc davantage.
C’est ainsi que nous avons examiné l’hypotèse dans laquelle on
prétend que la plus grande résistance de la boëte pleine ne vient
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
d’aucune cause inconnue , mais seulement de faction de quel- livue
que fluide tres-subtil renfermé entre les parties du métal. —
J’ai rapporté de mémoire cette expérience , car le papier fur
lequel j'en avois écrit le détail a été perdu. Ainsi j’ai été forcé
d’obmettre les fractions dont je ne me souvenois plus , n’ayant pas
le loisir de la répéter. Comme je m’étois servi d’abord d’un crochet
qui étoit trop foible , le retardement de la boëte pleine arrivoit plu¬
tôt. Et en en cherchant la raison, je trouvai que c’étoit parce que le
crochet trop foible cédoit au poids de la boëte , Le qu’obéissant à
ses oscillations , il fe plioit de côté & d’autre. Je pris donc un cro¬
chet plus fort , enforte que le point de suspension demeurât im¬
mobile , & alors tout fe pasia comme je l’ai décrit ci-dessus.

SEPTIEME SECTION.
'Des mouvemens des fluides& de la réflflance des projectiles!

PROPOSITION XXXII . THÉORÈME XXVI.


Si deux syflêmes semblables de corps font composés d 'un nombre égal
de particules , & que les particules correspondantes soient respectif
vement semblables & proportionnelles dans Vun & Vautre fys-
terne , qii elles soient posées de même entr elles , qu elles ayent entre
elles une raison donnée de densté , & quelles commencent à se mou¬
voir entr elles semblablement dans des temps proportionnels , c'es -à-
dire , celles qui font dans un même syflême entr 'elles , & f les parti¬
cules d 'un même syflême ne se touchent point , excepté dans les mo-
mens où elles fe réfléchissent, enfin fl elles ne s 'attirent ni ne fe
suyent mutuellement que par des forces accélératrices qui soient inver¬
sement comme les diamètres des particules correspondantes , & directe¬
ment comme Les quarrés des vitesses : je dis , que les particules de ces
syflêmes continueront à se mouvoir entr 'elles de la même maniéré dans
des temps proportionnels.
Je dis que les corps semblables , & posés de même , se meu-
J+5 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du vent entr ’eux de la même maniéré dans des temps proportionnels
Mouvement
ces Corps lorsque leur position entr ’eux est toujours la même à la fin de ces
temps :comme lorsqu’on compare , par exemple , les particules d’un
système avec les particules correspondantes de l’autre . II fuit delà,
que les temps dans lesquels les parties semblables & proportionnel¬
les des figures semblables seront decrites par des particules corres¬
pondantes seront des temps proportionnels . Donc si on a deux systè¬
mes de cette forte , les particules correspondantes ayant commencé
à se mouvoir de la même maniéré continueront de même jusqu ’à
ce qu ’elles se rencontrent . Car si aucune force n agiísoit sur elles »
elles avanceroient uniformément en ligne droite par la premiers
loy du mouvement . Mais si elles agissoient l’une fur l’autre mu¬
tuellement par quelques forces , & que ces forces fufient inver¬
sement comme les diamètres des particules correspondantes , &c
directement comme les quartes des vitesses ; les positions des par¬
ticules étant semblables , & les forces étant proportionnelles , les
forces totales qui agiroient alors fur les particules correspondan¬
tes , étant composées des forces qui agissent fur chacune des par¬
ticules ( par le second corollaire des loix ) auroient des détermi¬
nations semblables à celles qu elles auroient si elles tendoient à
des centres placés semblablement entre ces particules ; & les
forces totales seroient entr ’elles comme ehacune des forces com¬
posantes , c’est- à-dire , inversement comme les diamètres des par¬
ticules correspondantes , & directement comme les quartes des
vitesses : & elles seroient par conséquent que les particules cor¬
respondantes continueroient à décrire des figures semblables.
Tout cela arrivera ainsi ( par les Corol. i . & 8. de la Prop . ^ ,
L .i . ) pourvu que les centres soient en repos . Mais s’ils se meuvent»
comme leurs situations demeurent les mêmes entre les particules des
systèmes, à cause qu ’ils font mus d’une maniéré semblables arrivera
des changemens semblables dans les figures que ces particules décri¬
vent . Donc les mouvemens des particules semblables correspon¬
dantes seront semblables jusqu ’à leurs premicres rencontres , &
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . H7
par conséquent les rencontres & les réflexions seront semblables > ton*
Se c QNU,
te ensuite ( par ce qui a déja été démontré) elles auront
les mêmes

mouvemens entr ’elles , juíqu ’à ce qu ’elles se rencontrent de nou¬


veau ; te ainsi de suite à Pínfini. C. Q . F . D.
Cor. j. Delà , si deux corps quelconques , semblables te situés
de même par rapport aux particules correspondantes des systèmes»
commencent à se mouvoir de même entre ces particules dans des
temps proportionnels , & que leurs grandeurs & leurs densités en-
tr ’ellcs soient comme les grandeurs & les densités des particules cor¬
respondantes : elles continueront à se mouvoir de même dans des
temps proportionnels . C’est la même chose pour les plus grandes
parties de l’un Se l’autre système que pour les particules.
Cor.2. Et si toutes les parties semblables te posées de même des
systèmes font en repos entr ’elles : ôc que deux d’entr elles , plus
grandes que les autres , te qui se correspondent mutuellement
dans l’un te l’autre système > commencent à se mouvoir d une fa¬
çon quelconque d’un mouvement semblable , te selon des lignes
posées de même : elles produiront des mouvemens semblables dans
les autres parties des systèmes , te elles continueront à se mouvoir
de même entr ’elles dans des temps proportionnels ; te par consé¬
quent à décrire des espaces proportionnels à leurs diamètres.

PROPOSITION XXXIII . THÉORÈME XXVII.

mêmes choses étant posées , je dis que les parties les plus grandes
des systèmes éprouvent une résistance en raison composée, de la
raU

son doublée de leurs vitesses, de la raison doublée de leurs diamètress


S- de la raison de la denstté des parties du système.

Car la résistance vient en partie des forces centripètes ou cen¬


trifuges par lesquelles les particules des systèmes agissent íes unes
fur les autres , Le en partie des rencontres & des réfléxions des
particules , & des parties les plus grandes . Les résistances du pre¬
mier genre sont entr ’elles comme les forces motrices entieres qui
u8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
DU les produisent , c’est-à- dire , comme les forces accélératrices en-
îieres , Sc les quantités de matière dans les parties correfpondan-
tes ; ou , ce qui revient au même par l’hypotèse , comme les
quartés des vitesses directement , Sc les distances des particules
correspondantes inversement , Sc comme les quantités de matière
dans les particules correspondantes directement : c’estpourquoi,
les distances des particules d’un système étant aux distances cor¬
respondantes des particules de l’autre íystême , comme le diamètre
d ’une particule , ou d’une partie dans le premier système au dia¬
mètre d’une particule ou d’une partie dans l’autre système , Sc que
les quantités de matière font comme les densités des parties , Sc
les cubes des diamètres , les résistances font lune à Vautre comme
les quarrés des vitesses , les quarrés des diamètres , Sc les densités
des particules des systèmes. C. Q . F . D.
Les résistances du second genre sont comme les nombres des ré¬
flexions correspondantes , & les forces conjointement . Mais les
nombres des réflexions font entr ’eux comme les vitefles des par¬
ties correspondantes directement , Sc inversement comme les espa¬
ces entre ces réflexions . Les forces des réflexions font comme les
VÎtestès , les grandeurs , Sc les densités des parties correspondantes
conjointement , c’est-à- dire , comme les vitesses , les cubes des
diamètres & les densités des parties . Et en composant toutes ces
raisons , les résistances des parties correspondantes font entr 'elles
conjointement comme les quarrés des vitesses , les quarrés des
diamètres Sc les densités des parties , C. Q . F . D.
Cor. i . Donc , si ces systèmes font deux fluides élastiques com¬
me 1air , Sc que leurs parties íbient en repos entr ’elles : que deux
corps semblables Sc proportionnels aux parties des fluides , quant
à la grandeur & à la densité , Sc posés de même entre ces par¬
ties , soient jcités d’une façon quelconque , suivant des lignes po¬
sées de même ; Sc que les forces accélératrices , par lesquelles les
particules de ces fluides agissent mutuellement les unes fur les au¬
tres , soient inversement comme les diamètres des corps jettes , Sc
directement
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . z4.9
directement comme les quarrés des vitesses : ces corps produiront , ' 1LIVRE
dans les fluides , des mouvemens semblables , & ils y décriront , Second
dans des temps proportionnels , des espaces proportionnels à leurs
diamètres.
Cor. %. Ainsi un corps qui se meut avec une grande vitesse dans
le même fluide éprouve une résistance en raison doublée de sa
vitesse à peu près . Car íì les forces , par lesquelles les particules
éloignées agissent mutuellement les unes fur les autres , étoient
augmentées en raison doublée de la viteste , sa résistance seroit
dans la même raison doublée exactement ; donc dans un milieu
dont les parties éloignées n agissent aucunement les unes furies
autres , la résistance est exactement en raison doublée de la vi¬
tesse.

Soient A , B , C trois milieux composés de parties semblables,


égales & disposées régulièrement à des distances égales ; que les
parties des milieux A &c B se fuient mutuellement avec des for¬
ces qui soient entr ’elles comme T & V , & que celles du milieu
C soient destituées entierement de ces sortes de forces . Si quatre
corps égaux D , E , F , G fe meuvent dans ces milieux , les
deux premiers D & E dans les deux premiers A & B , & les
deux autres F & G dans le troisième C que ; & la vitesse du
, &
corps Z> soit à la vitesse dp corps E la vitesse du corps Z à la
vitesse du corps G en raison sousdoublée des forces T aux forces
V :la résistance du corps D fera à la résistance du corps E , Sc la
réíìstanc ^ du corps A à la résistance du corps G en raison dou¬
blée des vitesses ; & par conséquent , la résistance du corps D
iera à la résistance du corps F comme la résistance du corps E
à la résistance du corps G. Supposez que ces corps D &c F ayent
des vitesses égales ainsi que les corps E & G ,- en augmentant les
vitesses des corps D Z & dans une raison quelconque , & dimi¬
nuant les forces des particules du milieu B dans la même raison
.doublée , le milieu B approchera tant qu ’on voudra de la forme
â de I2 condition du milieu C, par & conséquent , les résistances
Tome I. Y y
,.. 5 5° PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du des corps égaux £ Sc G, qui ont des vitesses égales " dans ces mi.
Mouvement
ses corps, lieux , approcheront lans celle de légalité , ensorte que leur dif-
° férence deviendra enfin plus petite que toute différence donnée.
Donc , comme les résistances des corps D ScFfont . entr’elles com¬
me les résistances des corps E Sc G , elles approcheront aussi fans
cesse de même de l’égaîité. Donc les résistances des corps D & F
font à peu près égales lorfqu’ils fe meuvent très-vîte : & par con*
féquent , comme la résistance du corps F est en raison doublée
de sa vitesse, la résistance du corps D fera dans la même raison
à peu prés.
Cor. | . La résistanced’un corps , qui fe meut très-vîte dans un
milieu quelconque élastique , est la même à peu prés que si les
parties du fluide n avoient aucune force centrifuge , Sc qu’elles ne
íè supassent pas mutuellement : pourvu que la force élastique du
fluide soit Teffet des forces centrifuges des particules , Sc que la
vitesse soit si grande , que les forces n’ayent pas assez de temps
pour agir.
Cor. 4 . Donc , comme les résistances des corps semblables qui
ont des vitesses égales , Sc dont les parties qui ne font pas conti¬
nues ne fe supent pas mutuellement , font comme les quarrés des
diamètres ; les résistances des corps qui ont des vitesses égales &
qui fe meuvent très-vîte font auffi, dans un fluide élastique , com¬
me les quarrés des diamètres à peu près.
Cor. 5 . Comme les corps semblables, égaux , Sc qui ont des
vitesses égales dérangent , dans des milieux qui ont la même
densité , des quantités égales de matière en temps égaux , Sc leur
impriment une égale quantité de mouvement loríque les parti¬
cules de ces milieux ne se fuient point mutuellement , soit que ces
particules soient très-petites Sc en grand nombre , soit qu elles
soient' plus grandes Sc que leur nombre soit moindre , & que réci¬
proquement ( par la troisième loi du mouvement ) ces corps éprou¬
vent une réaction égale de cette même matière , c’est-à- dire , que
cette matière leut résiste également : il est clair auffi, que dans les

í
de la PHILOSOPHIE NATURELLE.
fluides élastiques de la même densité, les résistances que les corps
éprouvent font égales , à peu près , lorsqu’ils fe meuvent très-vite >
soit que ces fluides soient composés de particules très-groffieres ,
ou qu’iîs le soient des plus subtiles de toutes. Car la subtilité du
milieu ne diminue pas beaucoup la résistance des projectiles qui
íè meuvent très-vîte.
Cor. 6. Tout cela fe paste ainsi dans les fluides dont la force
élastique est l’effet des forces centrifuges des parties. Mais si cette
force vient d’une autre cause , comme de l'extension des parties
telle que celle qu’on remarque dans la laine ou dans les branches
des arbres , ou de quelqu’autre cause quelconque , qui rende le
mouvement des parties entr’elles moins libre : alors la fluidité dii
milieu étant moindre , la résistance fera plus grande que dans les
précédens corollaires.

PROPOSITION XXXIV . THÉORÈME XXV1IL

Si un globe & un cylindre de diamètres égaux se meuvent avec une


Vitesse égale , dans le sens de l ’axe du cylindre , dans un milieu
rare & composé de parties égales , &situées librement à des distances
égales les unes des autres > la ressance du globe fera sóufdouble de
celle du cylindre .

Car faction du milieu fur îe corps étant la même ( par le Cor. 5..
des loix ) soit qu’il fe meuve dans un milieu en repos , soit que
les particules de ee milieu viennent choquer ce corps supposé en
repos avec la même vitesse : commençons par considérer ici le
corps comme étant en repos , & voyons avec quelle force ce mi¬
lieu , qui est supposé se mouvoir , agira sur lui.
Que C représente donc le centre d’un corps sphérique ABKI
dont le demi diamètre est CA , que les particules du milieu frap¬
pent ce corps íphérique avec une vitefíè donnée selon des lignes
parallèles à AC\ que& F B soit une de ces droites. Soit prise
sur cette ligne la ligne LB égale au demi diamètre CB soin , &
Yy s
*** Principes mathématiques
d Dmenée B D qui touche la sphere en B. Sur K C & B D soient
abbaiísées les perpendiculaires B E yL D , la force avec laquelle
" f ^ une particule de ce milieu frappe le globe en B, en tombant
,
obliquement selon la droite F B fera à la force avec laquelle la.
même particule frapperoit perpendiculairement en b le cylindre
ONGQ décrit autour du globe & ayant pour axe J CI, com¬
me L D est à. L B , ou B E à B C. De plus , l’efficacité de cette
force pour mouvoir le globe suivant son incidence F B ou A C,
est à son efficacité pour mouvoir ce globe du côté vers lequel
elle est déterminée , c’est-à-dire , du côté de la droite B C selon
laquelle elle presse le corps directemeut , comme BE est à B C.
Et en composant ces raisons , l’efficacité d’une particule fur le
,
globe , lorsqu’clle y tombe obliquement selon la droite F B pour
le mouvoir du côté de son incidence , est à l’efficacité de cette
même particule lorsqu’elle tombe perpendiculairement sur le
cylindre selon la même droite , pour le mouvoir du même côté,
comme B E* est à BC Z. C ’est pourquoi , si sur bE qui est per¬
pendiculaire à la base circulaire 'NA 0 du cylindre , & égale
au rayon AC, on prend bH — ^ , bH sera à bE comme l’ef-
set de la particule sur le globe est à son effet sur le cylindre . Et par
conséquent , le solide formé par toutes les droites b H, fera au
solide formé par toutes les droites bE , comme l’effet de toutes
les particules fur le globe est à l’effet de toutes les particules fur
le cylindre . Mais le premier de ces solides est un paraboloïde
dont le sommet est C, l ’axe CA, le& paramétre C A le&
dernier est le cylindre circonscript à ce paraboloïde . De plus,
jl est connu que le paraboloïde est la moitié du cylindre circon¬
script ; donc la force totale du milieu sur le globe est la moi¬
tié de la force totale de ce même milieu sur le cylindre . Et par
conséquent , si les particules qui composent le milieu étoient en
repos , & que le globe & le cylindre se mussent avec la même
vitesse, la résistance que le globe éprouvèrent seroit sousdouble
de celle du cylindre, C. Q- F- D.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. u ; _ __ ,
S CH O L I E. seconb.
Fig. 41.
On peut comparer par la même méthode les autres figures en-
tr’elles quant à la résistance quelles éprouvent , Sc trouver cel¬
les qui font les plus propres à conserver longtemps leur mou ve¬
inent dans des milieux résistans. Si par exemple , on veut cons¬
truire , sur la base circulaire CEBH, décrite du centre 0 Sc
du rayon OC, un cône tronqué CB G F, dont la hauteur soit
OD , Sc qui soit de tous les cônes tronqués , construits fur la même
base Sc la même hauteur , & qui se meuvent suivant leur axe
du côté de D , celui qui éprouve la moindre résistance; coupez en
deux parties égales la hauteur 0 D en Q , & prolongez O Q en S ,
en forte que QS = QC , Sc CFG B sera le cône tronqué demandé.
D’où on tire , chemin faisant , ( sangle C SB étant toujours Fis-4*î
aigu ) que si le solide A D B E est formé par la révolution de
la figure elliptique ou ovale A D B E autour de saxe A B ,
& que la figure génératrice soit touchée par les trois droites
/ ,
FG , G H , HI dans les points F , B &c selon cette loi , que
G H soit perpendiculaire à saxe dans le point de contact B ,
& que FG , HI fassent avec la même ligne U As des angles FGB,
BHI de 135 dégrés, le solide formé par la révolution de la figu¬
re A D F G HIE autour du même axe AB éprouvera moins
de résistance que le premier solide , pourvu que l’un &: sautre
avancent suivant saxe AB , Sc que B soit le côté qui précede dans
sun & dans sautre , je ne crois pas cette proposition inutile pour
la construction des vaisseaux.
Que si la figure DNFG est une courbe d’une telle nature , que
fi par un de ses points quelconques N on abaifíè la perpendicu¬
laire N M sur saxe AB , Sc que d’un point donné G on mene
la droite G R qui soit parallèle à la droite qui touche la figure
en N , Sc qui coupe en R saxe prolongé , on aura MN : G R \ i
G R i : 4 J? RxG B 1;le solide formé par la révolution de cette
figure autour de saxe A B éprouvera une moindre résistance*
)54 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D u
Mouvement
en se mouvant de ^ vers B , dans le milieu rare dont on a parlé »
des Corps. qu’aucun autre solide circulaire quelconque décrit sur la même
Fíg. 4-. hauteur & la même base.

PROPOSITION XXXV . PROBLÈME VIL

On demande la réjìjlance qu'éprouve un globe qui se meut uniforme


ment dans un milieu rare formé de triS-p tûtes particules égales ,
tn repos , & f tuées librement à des difances égales les unes des
autres.

Cas x. Supposé que îe cylindre qui a le même diamètre, & la


même hauteur que le globe s’avance avec la même vitesse, dans
le même milieu , & dans le sens de son axe. Que les particules dut
milieu dans lequel le globe ou le cylindre se plonge rejaillissent
avec toute la force de la réflexion. Comme la résistance que
le globe éprouve , est ( par la derniere Proposition) la moitié de
celle qn’éprouve le cylindre , le globe étant au cylindre com¬
me z à 3 , & le cylindre en tombant perpendiculairement sur
ces particules , qui rejaillissent trés-fortement , leur communi¬
quant une vitesse double de la sienne : le cylindre , dans le temps
dans lequel il aura parcouru en avançant uniformément là moitié
de la longueur de íòn axe , communiquera aux particules du
milieu un mouvement , qui fera au mouvement total du cylin¬
dre , comme la densité du milieu est à la densité du cylindre j:êc
le globe dans le temps dans lequel il parcourt toute la longueur
de son diamètre en avançant uniformément communiquera îe
même mouvement à ces particules ; & dans le temps pendant
lequel il parcourt les deux tiers de son diamètre il communiquera
aux particules un mouvement qui fera à son mouvement total
comme la densité du milieu à la densité du globe. Et par con¬
séquent , îe globe éprouve une résistance qui est à la force, qui
peut produire tout son mouvement ou le lui ôter , dans le temps
qu’il met à parcourir les deux tiers de son diamètre en avançant
uniformément , comme la densité du milieu est à la densité da
globe.
l ’Lmche / m .pgg, - 36 f , L. f ' ^.1

Fù ) . .

F, [f . 38.

c o

< U J D

l
DE LÁ PHILOSOPHIE NATURELLE . «<*
Cas x,Supposons que les particules du milieu qui tombent fur litre
k globe ou fur le cylindre ne soient pp.$ réfléchies ; de que le cy- ■
lind.re en tombant perpendiculairement fur ces particules leur
communique la vî teste simple qui l’anime , il souffrira alors une
résistance qui fera fousdouble de celle qu’il éprouve dans le pre¬
mier cas , ëc la résistance qu’éprouvera le globe sera par consé¬
quent auííì fousdouble de ce qu’elle étoit auparavant.
Cas Supposons que les particules du milieu rejaillislent de
dessus le globe par la force de la réflexion qu on suppose n’être
ni nulle , ni grande , mais moyenne ; la résistance qu’éprouvera
le globe sera dans cette même raison , c'est-à-dire , moyenne en¬
tre la résistance dans le premier cas , ëc la résistance dans le
íecond. C. Q. F. T.
Cor. i Delà , si Je globe ëc les particules font infiniment dures

& privées de toute force élastique , ëc par conséquent auíG de


toute force réfléchissante; la résistance que le globe éprouvera
sera à la force par laquelle tout son mouvement peut lui être
communiqué ou ôté , dans le temps dans lequel un globe quadru¬
ple parcourt la troisième partie de son diamètre , comme la den¬
sité du milieu à la densité du globe.
Cor. 2 . La résistance que le globe éprouve est, toutes choses éga¬

les , en raison doublée de la vitesse.


Cor. Cette résistance est aussi, toutes choses égales , en raison
doublée du diamètre.
Cor. 4. Cette résistance est encore comme la densité du milieu,
toutes choses égales.
Cor. 5 . Et par conséquent cette résistance est dans la raison
composée de la raison doublée de la vitesse, de la raison doublée
du diamètre , ëc de la raison de la densité du milieu.
Cor. 6 . Le mouvement du globe ëc la résistance qu’il éprouve,

peuvent s’exprimer ainsi. Soit A B le temps dans lequel le globe


peut perdre tout son mouvement par la résistance qu’il éprouve , r 's’« ' •
laquelle on suppose uniformément continuée . Soient élevées AD,
356 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv
Mouvement B C perpendiculairement sur AB, que & B C exprime le mou¬
TES Corps»
vement total du corps , soit tracée , par le point C, l'hyperbole
*4 ' . 4Z. CF dont les asymptotes soient A D , A B soit ,& prolongée A B
jusqu’à un point quelconque E. Soit élevée ensuite la perpendi¬
culaire EF qui rencontre l’hyperbole en F, soit & achevé le
parallélogramme CBEG, enfin soit tirée AF qui rencontre B C
en H. Si le globe dans un temps quelconque BE décrit dans un
milieu non résistant Teípacè CBE G par son mouvement pri¬
mitif B C continué uniformément , lequel espace CBEG est
représenté par Taire du parallélograme , le même corps , dans un
milieu résistant, décrira Tespace CBE F, représenté par Taire
de l’hyperbole , & son mouvement à la fin de ce temps fera re¬
présenté par E F ordonnée à l’hyperbole , & alors il aura perdu
la partie FG de son mouvement. Et la résistance qu’il éprouvera
à la fin du même temps fera représentée par la longueur B If ,
la partie CAs de la résistance étant détruite. Tout cela est clair
par les Cor . I . &c z . de la Prop . y . du. Liv . 2.-
Cor. 7 . Delà , si le globe pendant le temps T perd tout son mou¬
vement M par la résistanceR continuée uniformément : ce même
globe perdra dans le temps t dans un milieu résistant la partie
t M
de son mouvement M par , la résistance R décroissante
T -\ -t
TM
en raison doublée de la vitesse , la partie demeurant

la même ; & il décrira un espace qui sera à Tespace décrit


par le mouvement uniforme As, dans le même temps r , comme
le logarithme du nombre multiplié par le nombre z 5
t
301585092994 est au nombre 7" a cause que Taire hyperboli¬

que BCFE est au rectangle B CGE dans cette Proportion.

SCH 0 L1E.

A
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. J57
S C H O L I E.
J'ai expose dans cette Proposition la résistance & la retarda-
tion des projectiles sphériques dans les milieux qui ne font pas
continus , & j’ai fait voir que cette résistance est à la force par
laquelle le mouvement total du globe peut être produit ou dé¬
truit , dans le temps qu’il employé à parcourir les deux tiers
de son diamètre par une vitesse uniformément continuée , com¬
me la densité du milieu est à la densité du globe , pourvu que le
globe & les particules du milieu soient très-élastiques, & quel¬
les ayent beaucoup de force réfléchissante: & enfin que cette for¬
ce est deux fois moindre lorsque le globe & les particules du mi¬
lieu font infiniment dures , & entierement incapables de réflexion.
Dans les milieux continus tels que l'eau , l’huile chaude , & le vif-
argent , dans lesquels le globe ne tombe pas immédiatement fur
toutes les particules résistantes du fluide , mais presse seulement
les particules les plus voisines, celles-là en pressent d’autres , &c
les autres d’autres encore , la résistance est encore deux fois moin¬
dre. Le globe , dans de tels milieux très-fluides, éprouve une ré¬
sistance, qui est à la force qui peut lui ôter ou lui communiquer
tout son mouvement, dans le temps dans lequel il peut parcourir
les è parties de son diamètre , par son mouvement uniformé¬
ment continué , comme la densité du milieu est à la densité du
globe. C’est ce que je tâcherai de faire voir dans les Proposi¬
tions suivantes.

PROPOSITION XXXVI. PROBLÈME VIII.

Trouver le mouvement de Veau qui s écoule par un trou fait dans le


fond d 'un vase cylindrique.

Soit ACDB le vase cylindrique , A B son ouverture supé¬


rieure , CD le fond de ce vase parallèle à l’horison , E F un trou
circulaire fait dans le milieu de ce fond , G le centre de ce trou.
TomeI. Zz
; ;8 PRINCIPES mathématiques
Du
Mouvement 8c GE ì’axe du cylindre perpendiculaire à l’horison. Suppo¬
ise sCores,
sez un cylindre de glace APQB de la même largeur que l’in-
Fig. 44, térieur du vase , qui ait le même axe, qui & descende conti¬
nuellement avec un mouvement uniforme ; & que ses parties,
dans le moment qu ’elles auront atteint la superficie A B , se si-
quifient, 8c en se convertissant en eau , qu ’elles s écoulent dans
le vase par leur gravité , & forment , en tombant , une cataracte
ou colonne d’eau ABNFEM qui passe par le trou EF 8c qui
î’empliíïe entierement . Supposez que la vitesse avec laquelle cette
glace descend soit uniforme , ainsi que celle de l’eau contigue
,
dans le cercle AB que cette vitesse soit celle que cette eau peut
acquérir en tombant , 8c en parcourant dans fa chute la hauteur
IH , 8c que IH 8c HG soient en ligne droite.. Par le point I
soit menée la ligne K L parallèle à l’horison & rencontrant en K
8c en L les côtés de la glace. La vitesse de seau qui s’écoule par

le trou E F fera la même que celle que l’eau peut acquérir en


tombant de I, cn & parcourant dans fa chute la hauteur IG.
Donc , par les Théorèmes de Galilée , 1G fera à IH en raison
doublée de la vitesse de l’eau qui s’écoule par le trou, à la vitesse de
îeau dans le cercle AB c, ’est-à-dire , en raison doublée du cercle
'AB au cercle EF ,- car les vitesses de l’eau qui passe dans le même
temps , 8c en quantité égale par différens cercles font réciproque¬
ment comme les aires de ces cercles . 11s’ágit ici de la vitesse de
l’eau qui s’écoule vers l’horison . Quant au mouvement parallèle à
l’horison , par lequel les parties de l’eau qui tombent s’approchent
Fune de P'autre , il ne doit point être considéré ici parce qu il ne
vient point de la gravité , &r qu il ne change rien au mouvement
perpendiculaire à l’horison qni est produit par la gravité . Nous
supposons cependant que les parties de l’eau ayent quelque cohé¬
rence , 8c. que par leur cohésion elles s’approchent lune de l’au-
tre en tombant , par des mouvemens parallèles à l’horison renforce
qu ’elles forment une feule cataracte , & qu ’elles ne soient point
divisées en plusieurs cataractes . Mais nous ne faisons point at-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. - --
tcntion ici au mouvement parallèle à l’horison qui est produit
par cette cohésion. -
Fig . 44.
Cas 1. Concevez que toute la cavité du vase , laquelle environ¬
ne l’eau tombante ABNFEM , soit pleine de glace , enserre
que l’eau passeà travers cette glace comme à travers un antonnoir.
Si Peau ne frotte point la glace , ou , ce qui est la même chose,
si elle coule librement le long de la glace , 8c qn ’à cause de son
parfait poli , elle n’éprouve aucune résistance par son frotte¬
ment contre la glace, elle s'écoulera par le trou E F avec la même
vitesse qu’auparavant , & tout le poids de la colonne d’eau
A B N F E M fera employé à produire cet écoulement comme
auparavant , le fond du vase soutiendra le poids de la glace
qui environne la colonne.
Supposez que la glace sc fonde dans le vase ; l'écoulement de
l’eau demeurera le même quauparavant , quant à la vitesse. Car
elle ne sera pas moindre, puisque la glace qui est devenue eau fait
effort pour descendre : & elle ne sera pas plus grande parce que
la glace devenue eau ne peut descendre qu’elle n’empêche I'autre
eau , dont la chute est égale à la sienne, de descendre , & la
même force doit donner la même vitesseà l’eau qui s’écoule.
Mais le trou dans le fond du vase , doit être un peu plus grand
qu auparavant , à cause des mouvemens obliques des particules de
l’eau qui s’écoule. Car toutes les particules de l’eau ne passent
pas perpendiculairement par le trou ; mais venant de toutes parts
des côtés du vase & convergeant vers ce trou , elles y passent
par des mouvemens obliques ; & tendant toutes à s’échapper par
embas leur mouvement conspire avec celui de la veine d’eau qui
passe perpendiculairement . Cette veine d’eau est un peu plus min¬
ce hors de ì’ouverture que dans l’ouverture même , son diamètre
& celui de l’ouverture , si je les ai bien mesurés , étant l’un à l’au-
tre , à peu près , comme 5 à 6 ou comme 5 à 6\ . Je m’étois servi
d’une lame plate très-mince percée dans le milieu , & dont l’ou-
verture circulaire avoit f parties de pouces de diamètre . Et de
Z z ij
}6o PRINCIPES MATHEMATIQUES
du peur que la veine d’eau qui. s’écouloit ne fut accélérée en tom-
Mouvement
des cours, bant , & ne devint plus mince par ^accélération , je n’attachai
m, point cette lame au fond du vase , mais à un de ses côtés , asm
que la veine sortit par une ligne parallèle à l’horison. Ensuite
lorsque le vase fut plein d'eau , j'ouvris le trou pour la laisser
écouler ; & le diamètre de la veine , mesuré exactement , étoit,
à la distance de près d'un demi pouce de l’ouverture , de | £ parties
de pouces. Donc le diamètre de ce trou circulaire étoit au dia¬
mètre de la veine d’eau comme 25 à aï à peu près. Par-là ,
l’eau en passant par souvenure convergeoit de toutes parts , ôc
la veine devenoit ensuite plus mince & plus accélérée à la distan¬
ce d’un demi pouce de l’ouverture que dans souvenure même,
dans la raison de 25 X 15 à n x n , ou de 17 à u à peu près,
c’est-à-dire , environ dans la raison sousdoublée de deux à un. Et il
est certain , par sexpérience , que la quantité de seau qui s’écoula
en un temps donné par l’ouverture circulaire faite dans le fond du
vase , est la même que celle qui doit s’écouler dans le même
temps avec la vitesse dont on a parlé , non par cette ouverture,
mais par une ouverture circulaire dont le diamètre est au diamètre
de cette premiere ouverture comme 21 à 25. Donc cette eau.
qui s’écoule a , à peu prés , la même vitesse en embas , dans cette
même ouverture , qu’un corps grave peut acquérir en tombant
& en parcourant dans fa chute la moitié de la hauteur de seau
stagnante dans le vase. Mais après être sortie du vase, elle s’accé-
lére en convergeant jusqu’à ce qu elle soit arrivée à une distan¬
ce du trou qui soit presqu’égale à son diamètre , & qu’elle ait
acquis une vîtefle plus grande , en raison sousdoublée de 2 à 1
à peu prés , que celle qu’un corps grave peut acquérir en tom¬
bant éc en parcourant à peu prés dans fa chute toute la hau¬
teur de l’eau qui est en repos dans le vase.
Dans ce qui fuit , le diamètre de la veine fera donc représenté
r ^' 4S’ par la plus petite ouverture que nous nommerons E F. Soit sop-
posé un plan VW parallèle à l’ouverture E F & placé au-dessus
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ; <5,
d’elle à une distance égale à peu près au diamètre de cette ouver¬ L J V R E
ture , & soit dans ce plan VW une ouverture S T plus grande que S E C 0 M D.
la premiere ; que la veine passe auífi par cette ouverture , que Fig.45.
cette veine emplisse exactement l’ouverture inférieure EF, le dia¬
mètre de l’ouverture supérieure étant au diamètre de l’ouverture
inférieure comme 25 à 21 à peu près. De cette façon la veine
passera perpendiculairement par l'ouverture inférieure ; 3c la
quantité de 1eau qui s écoulera fera la même à peu près , eu égard
à la grandeur de l’ouverture , que celle que la solution du Pro¬
blème requiert . Ensorte qu’on peut regarder l’espace renfermé par
ces deux plans Sc la veine d’eau qui s’écoule , comme le fond
du vase. Afin que la solution du problème devienne plus simple
3c plus mathématique, il vaut mieux prendre le seul plan infé¬
rieur pour le fond du vase , & supposer que seau qui passoit à
travers la glace , ou l’antonnoir , 3c qui s ecouloit du vase par
l'ouverture E F faite dans le plan inférieur confervoit tou¬
jours son mouvement , & la glace son état de repos. Soit donc,
dans ce qui suivra , S T le diamètre du trou circulaire décrit dll
centre Z par lequel la cataracte s'écoule du vase lorsque toute
l’eau contenue dans le vase est fluide. Et soit E F le diamètre du
trou rempli exactement par la cataracte en tombant , soit que
peau sorte du vase par le trou supérieur ST, soit quelle tom¬
be par les parois de la glace qui est dans le vase , comme à tra¬
vers un antonnoir . Si le diamètre ír du trou supérieur est au
diamètre E F du trou inférieur comme 25 à 21 à peu près , 8c
que la distance perpendiculaire entre les plans des trous soit éga¬
le au diamètre du trou inférieur E F. La vitesse de l’eau, qui
s’écoule du vase par le trou S T , sera dans ce même trou celle
que le corps peut acquérir en tombant de la moitié de la hau¬
teur IZ mais
: la vitesse de Tune 3c l’autre cataracte qui tombent
fera dans l’ouverture E F celle que le corps peut acquérir en
tombant de toute la hauteur 1 G.
Cas 2. Si le trou E F n’est pas dans le milieu du fond du vase s
;6r PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Dv mais qu’ìl soit placé queîqu ’autr'e part : l’eau s’écoulera avec îa
Mouvement
des Corps. même vitesse qu’auparavant , pourvû que la grandeur du trou
soit la même. Car quoiqu ’un corps grave employé un temps plus
Fig. 45.
long à tomber à la même profondeur par une ligne oblique , que
par une ligne perpendiculaire , il acquiert , dans l’un 6c Pautrc
cas , la même vitesse en tombant , comme Galilée Pa démontré.
Cas 3. La vitesse de l'eau qui secouleroit par une ouverture
faite dans un des côtés du vase feroit encore la même. Car íì J’ou-
verture est petite , 8c que l’intervalle entre les superficies A B Sc
K L íoit presque nul, le filet d’eau qui sortira horisontalement
prendra une forme parabolique : & on connoîtra , par le paramé¬
tre de cette parabole , que la vitesse de seau qui s’écoule est celle
qu’un corps pourroit acquérir en tombant de la hauteur H G ou IG
de Peau qui est en repos dans le vase. Et ayant fait l’expérience >
j'ai trouvé que si la hauteur de l’eau qui est en repos dans le
vase est de 20 pouces au - dessus du trou , & que la hauteur
du trou au-dessus du plan parallèle à Fhorifon soit ausfi de ao
pouces , le filet d’eau qui jaillira tombera dans ce plan , environ à
la distance de 37 pouces de la perpendiculaire abbaissée de ce
trou fur le plan. Si on faisoit abstraction de la résistance, le
filet d’eau devroit tomber dans ce plan à la distance de quarante
pouces , le paramétre de la parabole que ce filet d’eau forme-
roit étant de So pouces.
Cas 4. De plus, l’eau qui s écoulé sortiroit avec la même vitesse

fi quelque cause la faisoit jaillir en en-haut . Car un petit filet


d’eau monteroit par un mouvement perpendiculaire à la hauteur
G H OU Gl de l’eau qui est en repos dans le vase , fi son élé¬
vation n’étoit un peu diminuée par la résistance de Pair , & par
conséquent elle s écoule avec la vitesse quelle pourroit acquérir
en tombant de cette hauteur . Chaque particule de Peau qui est en
repos dans le vase est également pressée de tous côtés , ( par la
Prop. 19. du Liv. r . ) & en cédant à cette pression elle est por¬
tée avec la même force de toutes parts , soit qu’elle descende
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
par le trou fait dans le fond du vase , soit qu'clle s’écoule horison- Li
8 E
talement par un trou fait dans un de ses côtés , fort qu’elle forte
par un canal & qu’enfuite elle monte par un petit trou fait dans
la partie supérieure du canal. La vitesse avec laquelle l’eau
s’écoulera fera celle que nous avons déterminée dans cette Pro¬
position ; c’est non seulement ce que l’on peut conclure par le
raisonnement , mais encore ce qui est évident par les expérien¬
ces très-connues que nous venons de rapporter.
Cas 5. La vitesse de l’eau qui s’écoule est la même , soit qUS
la forme de l’ouverture fort circulaire , soit quelle soit quarrée,
triangulaire , ou de figure quelconque , pourvu que fa capacité
fort la même. Car la vitesse de l’eau qui s’écoule ne dépend point
de la figure de l’ouverture , mais dc fa hauteur au- dessous da
plan K L.
Cas6. Si la partie inférieure du vase AB CD est plongée dans
une eau dormante , & que la hauteur de l’eau dormante au-
dessus du fond du vase soit GR la : vitesse avec laquelle l’eau
qui est dans le vase s’écoulera par l ’ouverture dans l’eau
stagnante fera celle que l’eau pourroit acquérir en tombant de la
hauteur IR. Car tput le poids de l’eau contenue dans le vase »,
& qui est au- dessous de la superficie de l’eau dormante , fera
soutenu en équilibre par le poids de l’eau dormante , donc , il
accélérera très-peu le mouvement de l’eau qui descend dans le
vase ; ce qu’on peut voir trés-clairement par les expériences , en
mesurant les temps dans lesquels l’eau s’écoule.
Cor. 1 . Delà , si la hauteur CA de l’eau est prolongée en K ,
enforte que A K soit à CIí en raison doublée , de l’aire du trou
fait dans une partie quelconque du fond du vase à Taire du cer¬
cle AB la : vitesse de l’eau qui s’écoule fera égale à la vitesse
que seau peut acquérir en tombant , & en parcourant dans &
chute la hauteur K C.
Cor. x. Et la force qui peut produire tout le mouvement de
peau qui s’écoule est égale au poids de la colonne d’eau cylindri~
; 3S4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
d »' que dont la base est l’ouverture EF , Sc la hauteur 2 GI ou 2 CK.
««rcoîts , Car dans le temps que l’eau jaillissante pourroit égaler cette
— colonne , elle pourroit acquérir , en tombant par son poids de la
hauteur GI, la même vitesse que celle avec laquelle elle jaillit.
Cor, 3 . Le poids de toute l’eau dans le vase ABC D est à la
partie de ce poids qui est employée à faire écouler l’eau com¬
me la somme des cercles A B Sc EF au double du cercle EF.
Car soit 10 moyenne proportionnelle entre IH Sc IG ,- seau
qui sort par l’ouverture EF, pendant le temps qu’une goutte
tombant de I employé à parcourir la hauteur IG, fera égale aU
cylindre dont la base est le cercle EF Sc la hauteur 2 IG, c ’est-
à-dire , au cylindre dont la base est le cercle AB Sc la hauteur
2 10 , car le cercle E F est au cercle AB en raison sousdoublée
de la hauteur IH à la hauteur IG c, ’est-à-dire , dans la raison
simple de la moyenne proportionnelle 10 à la hauteur GI : Sc
dans le temps qu’une goutte tombant de I peut parcourir la hau¬
teur IH, l ’eau qui s’écoule íera égale au cylindre dont la baie
est le cercle A B Sc la hauteur 2 IH : Sc dans le temps dans le¬
quel la goutte en tombant de I par H en G décrit la différence
des hauteurs HG , l’eau qui fort , c’est-à-dire , l’eau totale dans
le solide ABNFEM sera égale à la différence des cylindres,
c’est-à-dire , au cylindre dont la base est AB Sc la hauteur 2HO.
Et par conséquent , l’eau totale contenue dans le vase ABC D
est à toute seau qui tombe dans le solide A B NFE M comme
HG à 2HO, c ’est-à-dire , comme HO -\ - OG à iHO, ou
I H p- / O à 2 I H. Mais le poids de toute l’eau dans le solide
ABNFEM est employé à la faire écouler : 8c par conséquents
le poids de toute l’eau du vase est à la partie de ce poids em¬
ployée à produire l’écoulement, comme 1H+ 10 à 2 IH , Sc par
conséquent , comme la somme des cercles EF Sc AB au double
du cercle EF,
Cor, 4 . Et delà , le poids de toute l’eau contenue dans le vase

ABÇD est à l’autre partie du poids que le fonds du vase sou¬


tient
m LA PHILOSOPHIE NATURELLE . z6/
tient , comme la somme des cercles A B 8c E F est à leur diffé¬ l IV K E
rence E F.
£or. 5. La partie du poids que le fond du vase soutient , est L Fig ~
l’autre partie du poids qui est employée à l’écoulement de l’eau
comme la différence des cercles AB 8c E F est au double du plus
petit cercle E F } ou comme Taire du fond du vase au double de
Taire du trou.
Cor. 6. Mais la partie du poids, par laquelle feule le fond est
pressé, est au poids total de l’eau qui incombe perpendiculaire¬
ment fur le fond , comme le cercle AB est à la somme des cer¬
cles AB 8cE F, ou comme le cercle A B est à l’excès du dou¬
ble du cercle A B fur le fond du vase. Car la partie du poids
par laquelle feule le fond est pressé est ( par le Cor. 4. ) au poids de
toute 1eau contenue dans le vase , comme la différence des cercles
AB 8c E F est à la somme de ces mêmes cercles : & le poids
de toute Peau contenue dans le vase est au poids de toute Teau
incombante perpendiculairement fur le fond , comme le cercle
A B est à la différence des cercles AB & E F. Donc la partie
du poids, par laquelle feule le fond est preste , est au poids de
toute Teau qui incombe perpendiculairement for le fond , comme
le cercle A B est à la somme des cercles AB 8c EF, ou comme
l’excès du double du cercle AB fur le fond»
Cor.7. Si dans le milieu du trou E F on place un petit cerclé Fîg^ sï
P Q décrit du centre G parallèle
& à Thorifon : le poids de Teau
que ce petit cercle soutient est plus grand que la troisième par¬
tie du poids du cylindre d’eau , dont la base est ce petit cercle 8c
la hauteur G H. Car soit A B NFE M la cataracte ou la colonne
d’eau qui tombe , & dont Taxe est G H comme ci-devant , 8c fop-
posez que toute Teau qui est dans le vase se gèle , tant celle qui
entoure la cataracte que celle qui est au- dessus du petit cercle,
8c dont la fluidité n’est pas nécessaire pour opérer la plus vîte
descente de Teau. Soit de plus, P Q # la colonne d’eau congelée
au- dessus du petit cercle » dont le sommet soit H 8c la hauteur
Tomef » A a a,
principes mathématiques
~ G B. Et supposez que cette cataracte vienne à tomber par son
wcrnî . poids entier , èc quelle n’incombe plus fur P H Q, mais qu'ellc
—- coule fans éprouver aucun frottement , fi ce n’est , peut-être , vers
4«* le sommet même de la glace vers lequel la cataracte dans le com¬
mencement de la chute commence à être un peu concave. Com¬
me l'eau congelée AME C, BNFD autour de la cataracte est
convexe par la superficie interne A M E , B N F qui est du côté
de la cataracte , de même cette colonne P Q B sera convexe vers la
cataracte, & par conséquent, elle sera plus grande que le cône dont
la base seroit le petit cercle P Q Sc la hauteur la ligne GB , c’est-à-
dire,qu ’elle sera plus grande que le tiers du cylindre décrit fiir cette
même base & ayant la même hauteur . Or ce petit cercle soutient
le poids de cette colonne , c’est-à-dire , un poids qui est plus
grand que le poids du cône , ou que celui de la troisième partie
de ce cylindre.
Cor. 8. Le poids de l’eau que le très-petit cercle P Q soutient,
paroît être moindre que le poids des deux tiers du cylindre d’eau
dont la base est le petit cercle & la hauteur G H: car les choses
posées ci- dessus subsistant, qu’on suppose décrite la moitié d’un
íphéroïde dont la base est ce petit cercle , & le demi axe ou la
hauteur H G. Cette figure sera égale aux deux tiers de ce
cylindre , & renfermera la colonne d’eau congelée P Q B dont
le petit cercle P Q soutient le poids : car afin que le mouvement
de l’eau soit fort direct , il faut que la superficie externe de cette
colonne concourre avec la base P Q sous un angle un peu aigu ,
à cause que l’eau est perpétuellement accélérée en tombant , ôc
qu ’en vertu de son accélération la colonne devient plus mince ;
& comme cet angle est moindre qu’un droit , cette colonne, par
embas , fera renfermée dans l’intérieur du demi íphéroïde , &
elle se terminera en pointe par le haut , afin que le mouvement
horizontal de l’eau ne soit pas infiniment plus prompt vers le som¬
met du sphéroïde que son mouvement vers l’horison. Et plus le
cercle P Q sera petit , plus le haut de la colonne fera resserré ;

f
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . «fr .
lorsque ce cercle sera infiniment diminué , sangle PHQ dimi - " uyu.
nue ra auíli à l’infini , & par conséquent la colonne sera renfermée Sec°N°
dans l’intérieur du demi sphéroïde. Cette colonne est donc moin- Fis"
dre que le demi sphéroïde , ou que les deux tiers du cylindre
dont la base est ce petit cercle & la hauteur GH ;or ce petit
cercle soutient la force de l’eau , laquelle est égale au poids de
cette colonne , puisque le poids de Peau environnante est employé
à la faire écouler.
Cor. 9. Le poids de l’eau que le très- petit cercle P Q soutient,
est égal au poids du cylindre d’eau dont la base est ce petit cercle
8c la hauteur \ G H à peu prés. Car ce poids est moyen arith¬
métique entre le poids du cône , & celui du demi sphéroïde donc
on a parlé. Mais ÍI ce petit cercle n’étoit pas extrêmement petit,
& qu’on l’augmentât jusqu'à ce qu’il fut égal à l'ouverture £F,
il soutiendroit le poids de toute l’eau qui s’appuie dessus perpen¬
diculairement , c’est-à-dire , le poids du cylindre d’eau , dont la
base est ce petit cercle & la hauteur G H.
Cor. 10 . Et ( selon moi ) le poids que ce petit cercle soutient
est toujours au poids du cylindre d’eau, dont la base est ce petit
cercle & la hauteur } G H, comme EF l est à E F l —\ P Q *, oll
comme le cercle L/ ' est à l’excés de ce cercle fur la moitié du
petit cercle P Q à peu près.
LEMME IV.

La Hfìftancc d'un cylindre qui avance uniformément selon son axe , ne


change point , soit que son axe soit augmenté ou diminué • elfe
ejl donc la même que la réjìjlance du cercle décrit sur fe même diamè¬
tre , & qui s ’avance avec la même vîtejfeselon une ligne droite perpen¬
diculaire à son plan.

Car les cotés du cylindre s’opposent três-peu à son mouvement t


8c le cylindre se change en cercle si on diminue infiniment son
axe.

JUa ij
)68 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

PROPOSITION XXXVII. THÉORÈME XXIX. 1

La résistance causée par la grandeur de la section transversale d.'un cylin¬


dre qui se meut uniformément selon son axe dans un mlli tu com¬
primé , insni , & non élafiique , ejl à la force qui peut produire oie
arrêter tout le mouvement qu il a pendant qu’il parcourt le quadruple
de son axe , comme la densité du milieu es à la densité du cylin¬
dre à peu prés.

Car si le vase AB CD touche par son fond CD la superficie dc


l'eau stagnante , & que l’eau s’écoulc de ce vase dans l’eau
stagnante par le canal cylindrique E FT S perpendiculaire à l’ho-
,
rison , qu’on place le petit cercle P Q qui est parallèle à l’hori-
son , où l’on voudra dans le milieu du canal , & qu’on prolonge
CA en K , ensorte que A K soit à CK dans la raison doublée
de la raison que l’excès de l’orifice E F du canal fur le petit cercle
P Q a au cercle AB .• il est clair , ( par le cas 5, le cas <5, & le
Cor. 1. de la Prop. }S. ) que la. vîteffe de l’eau qui paffe par l’eí-
pace annulaire entre le petit cercle & les côtés du vase , sera celle
que l’eau peut acquérir en tombant , Le en parcourant dans í»
chute la hauteur K C ou ÍG.
Et , ( par le Cor. 10. de la Prop. 36. ) si on suppose la largeur
du vase infinie, ensorte que la petite ligne H 1 s’évanouiíse , &
que les hauteurs IG , fíG deviennent égales ; la force de l’eau
qui s’écoule dans le petit cercle fera au poids du cylindre dont
la base est ce petit cercle & la hauteur \ I G , comme E F z est
à E F z—\P Q 1à peu près. Car la force de l’eau qui s’écoule
par Ull mouvement uniforme dans tout le canal , íêra la meme
dans le petit cercle P Q en quelque lieu du canal qu’il soit
placé.
Soit à présent supposé que les ouvertures EF , ST du canal
soient fermées , que le petit cercle monte dans ce fluide compri¬
mé de toutes parts , Le qu’il force , par son ascension, l’eau supé¬
rieure de descendre par l’espace annulaire compris entre le petit
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
cercle &r les côtés du canal : la vitesse du petit cercle qui monte , D.
sera à la vitesse de l’eau qui descend, comme la différence des 'H '
cercles E F & P Q au cercle P Q , &c la vitesse du petit cercle
qui monte fera à la somme des vitesses, c’est-à-dire , à la vitesse
relative de l’eau descendante avec laquelle elle surpasse celle du
cercle ascendant, .comme la différence des cercles EF, P Q est
au cercle EF, ou comme E F 1—P Q 1 est à EF Z. Soit cette
vitesse relative égale à la vitesse avec laquelle on a fait voir
ci-dessus que l’eau passoit par ce même espace annulaire pen¬
dant que le petit cercle demeuroit immobile , c’est-à-dire , à la,
vîteísc que l’eau peut acquérir en tombant & en parcourant dans
fa chute la hauteur IG la : force de l’eau dans le petit cercle
qui monte fera la même qu’auparavant , ( par le Cor. §. des Loix)
c’est-à-dire , que la résistance du petit cercle qui monte fera au
poids du cylindre d’eau dont la base est ce petit cercle & la hau¬
teur f IG, comme EF 1est à EF Z—\ P Q 1à peu près. Mais
la vitesse du petit cercle fera à la vitesse que l’eau peut acquérir
en tombant & en parcourant dans ía chute la hauteur IG, com¬
me EF Z—P Q 2est à EF 1.
Qu’on augmente la largeur du canal à Tinfini: les raisons en¬
tre EF 1—P Q_%& EF- ainsi , que la raison entre EF 1, 8c
EF Z—~PQ Zdeviendront à la fin des raisons degalité . Et par
conséquent la vitesse du petit cercle sera alors celle que l’eau peut
acquérir en tombant & en parcourant dans fa chute la hauteur
IG, mais fa résistance fera égale au poids du cylindre dont la
base est ce petit cercle & la hauteur la moitié de la hauteur IG,
de laquelle hauteur le cylindre doit tomber pour acquérir la
même vitesse que le petit cercle qui remonte ; & le cylindre
parcourera avec cette viteísc & dans le temps employé à tom¬
ber le quadruple de son axe. Mais la résistance du cylindre qui
s’avance avec cette vitesse selon son axe est la même que la résis¬
tance du petit cercle ( par le Lemme 4. ). Donc elle est égale , à
peu prés , à la force qui peut produire le mouvement qu’il a
- 57 ® PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement P enc ^ ant qti ’il parcourt le quadruple de son axe.
ues Corps . on augmente QU diminue saxe du cylindre , son mou¬
vement , ainsi que le temps employé à parcourir le quadruple
de cet axe augmentera ou diminuera dans la même raison,
donc cette force , qui peut produire ou détruire le mouvement
augmenté ou diminué , pendant un temps pareillement augmenté
ou diminué , ne changera point ; & elle est par conséquent égale
à la résistance du cylindre , car elle demeure toujours la même,
par le Lemme 4.
Si la densité du cylindre augmente ou diminue , son mouve¬
ment , ainsi que la force qui peut produire ou détruire le mou¬
vement dan8 le même temps augmentera ou diminuera dans la
même raison. Donc la résistanced’un cylindre quelconque fera
à la force par laquelle tout son mouvement peut être produit
ou détruit , pendant le temps qu’il employé à parcourir le qua¬
druple de son axe , comme la densité du milieu est à la den¬
sité du cylindre à peu près. C. Q. F. D.
Le fluide doit être comprimé pour qu il soit continu , & il doit
etre continu & non élastique , afin que toute la pression qui vient
de fa compression se propage en un instant , & qu’agissant éga¬
lement fur toutes les parties du corps mû , il ne change point fa
résistance La pression qui est fesser du mouvement du corps
est employée à mouvoir les parties du fluide, & produit de la
résistance. Mais la pression qui provient de la compression du
fluide , quelque forte qifelle soit, si elle se propage en un instant,
ne produit aucun mouvement dans les parties du fluide continu ,
Ili aucun changement dans le mouvement ; ainsi elle n’augtnente
ni ne diminue la résistance. Assurément faction du fluide qui
vient de sa compression ne peut pas être plus forte dans les par¬
ties postérieures du corps mû que dans ses parties antérieures,
donc la résistance dont on a parlé dans cette Proposition ne peut
diminuer &c ne íèra pas plus forte dans les parties antérieures
que dans les postérieures, pourvu que fa propagation sc faste avec
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 37r
infiniment plus de vitesse que le mouvement du corps pressé. E1
si le fluide est continu , fié qu il ne soit point élastique , cette pro- SE
pagation se fera infiniment plus vite fié fera instantanée.
Cor. i . Les résistances queprouvent les cylindres qui s’avancent
uniformément dans le sens de leurs axes dans des milieux continus
&■infinis, font en raison composée de la raison doublée des
vitesses, de la raison doublée des diamètres , fié de la raison de
Ja densité des milieux.

Cor. i. Si la largeur du canal n’est pas augmentée à l’infini , Fig


mais que le cylindre renfermé dans un milieu en repos avance
dans le sens de son axe , fié qu’en même temps son axe coïnci¬
de avec celui du canal : la résistance qu’il éprouvera sera à la
force par laquelle tout íbn mouvement peut être produit ou dé¬
truit , dans le temps qu’il employé à parcourir le quadruple de
son axe , en raison composée de la raison simple de EF 1 à EF 1-
—t P Q z> de la raison doublée de E F 1à EF l —P Q 1, Lé de la
raison de la densité du milieu à la densité du cylindre.
Cor . } . Les mêmes choies étant posées , & la longueur L étant
au quadruple de Taxe du cylindre dans une raison composée
de la raison simple de E F 1—| P Q 1a . E F 1 Lé de la raison
doublée de E F *—P Q* à E F 1: la résistance qu’éprouvera le
cylindre sera à la force qui peut produire ou détruire tout son
mouvement , pendant le temps employé à parcourir la longueur
L, comme la densité du milieu est à la densité du cylindre.

S C H O L I E.

Dans cette Proposition nous avons trouvé la résistance qui vient


de la grandeur de la section transversale du cylindre seulement,
fié nou8 avons négligé la partie de la résistance qui peut venir
de l’obliquité des moirvemens. Car de même que dans le premier
cas de la Prop. 36. l ’obliquité des mouvemens , par lesquels
les parties d’eau contenues dans le vase convergeoient de tou¬
tes parts vers l’ouverture EF, empêchoit l’écoulement de cette
?7L PRINCIPES MATHÉMATIQUES
" eau par cette ouverture : ainsi dans cette Proposition , l'obliquité
»^ s°c oTi s. ^es Mouvemens , par lesquels les parties de l’eau pressées par le
—- bout antérieur du cylindre , cedent à la pression 8c divergent de
rous côtés , retarde leur passage par les lieux qui siont autour
des parties antécédentes du cylindre en allant vers ses parties
postérieures , augmente la résistance, 8e fait que le fluide est
agité à une plus grande distance , & cela , à peu près , dans la
même raison , que celle dans laquelle l’écoulement de seau
hors du vase diminue , c’est-à-dire , en raison doublée de rz
à 11à peu près. Ec de même que dans le premier cas de cette
Proposition , nous avons fait enforte que les parties de l’eau pas¬
sassent en très-grand nombre perpendiculairement par 1ouverture
E F, en supposant que toute l’eau contenue dans le vase qui étoit
gelée autour de là cataracte , Se dont le mouvement étoit obli¬
que 8è inutile , demeuroit en repos : ainsi dans cette Proposition,
afin qûe l’obliquité des mouvemens soit ôtée , & que les parties
de L’eau cédant très- facilement , par un mouvement direct & très-
prompt , prêtent un passage très-facile au cylindre , ëc qu ’il ne
reste que la résistance qui vient de la grandeur de la section trans¬
versale , laquelle on ne peut diminuer qu’en diminuant le dia¬
mètre du cylindre , il saut supposer que les parties du fluide , dont
les mouvemens font obliques ëc inutiles , & qui causent de la
résistance , soient en repos entr’elles à, chaque bout du cylindre
qu’elles cohérent entr’elles-, Se qu’elles joignent le cylindre.
Eg.^8. Soient , ABCD un rectangle , AE Se BE deux arcs paraboliques
ayant pour axe AB pour , & paramétre une ligne qui soit àl ’efc
pace HG , que le cylindre doit parcourir en tombant , pendant
qu’il acquiert fa vîtefle , comme à \AB. Soient auffi CF &
ZsFdeux autres arcs paraboliques , ayant pour axe CD , Se un pa¬
ramétre quadruple du précédent ; la circonvolution de la figure au¬
tour de saxe A.Fproduira un solide , dont la partie du milieu ABCD
sera le cylindre dont nous parlons , Se les extrémités ABE ëc
CD F renfermeront:des parties du fluide qui seront en repos en¬
tr’elles
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . » .
tr’elles , &r qui s’étant durcies formeront deux corps solides l-ivk-
- Second,
qui seront adherens aux deux bouts du cylindre comme une tête .
&c une queue. Et la résistance du solide EA CFDB , qui s’avance Flg'48'
vers E dans le sens de son axe FE, fera à peu près celle dont
nous avons parlé dans cette Prop. c’est-à-dire , qu’ellc aura à la
force par laquelle tout le mouvement du cylindre peut- être dé¬
truit ou produit , pendant le temps qu il employé à parcourir la
longueur 4 A C d un mouvement uniformément continué , la
même raison à peu près , qu’à la densité du fluide à la densité du
cylindre . Et par cette force la résistance ne peut pas être moin¬
dre que dans la raison de z à 3 par le Cor. 7. de la Prop. 36.
LEMME V.

Si un cylindre , une sphère & un sphéroïde , dont les largeurs font


égales , font placés fuccejjîvement dans le milieu d 'un canal cylin¬
drique de façon que leurs axes coïncident avec Vaxe du. canal : ces
corps s ’opposeront également à Vécoulement de Veau par le canal.

Car Ics espaces entre le canal ôc le cylindre , la íphere & so


sphéroïde , par lesquels espaces seau passe, font égaux .- & lcau
passe également par des espaces égaux.
Cela est ainsi en supposant que toute seau , dont la fluidité n’elì
pas nécessaire pour que seau passe très-vîte se gèle au- dessus du
cylindre , de la sphere & du sphéroïde , comme je sai expliqué
dans le Cor . 7. de la Prop.
LEMME VI,

Les mêmes choses étant posées , lès corps dont on vient de parler font
pressés également par Veau qui s 'écoule par le canal,.

Cest ce qui est clair , par le Lemme 5. & par la troisième loi
du mouvement , car seau & ces corps agissent mutuellement Sc
également l’un fur l’autre»

fome. J.
Î74 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
M
Du
Mouvement LEMME VII.
des Corps.

Si Peau ejl en repos dans le canal , & que ces corps fe meuvent avec
• une vitesse égale dans le canal vers des côtés opposés , leurs résistan¬
ces seront égales entr'elles.

C’est ce qui est clair par le Lemme précédent , car les


mouvemens relatifs demeurent les mêmes entr’eux.

S C H O L I E.

II en est de même de tous les corps convexes 8c ronds dont


les axes coïncident avec Taxe du canal . 11 peut se trouver quel¬
que différence par le plus ou le moins de frottement ; mais nous
avons supposé dans ces Lemmes que les corps étoient parfaite¬
ment polis , que la ténacité , 8c les frottemens du milieu étoient
nuls , 8c que les parties du fluide, qui par leurs mouvemens
obliques Sc inutiles peuvent troubler , retarder &c empêcher l’écou-
lement de l’eau par le canal , étoient en repos entr’elles , com¬
me si elles étoient durcies par la gelée , 8c quelles étoient atta¬
chées aux corps par leurs parties antérieures 8c postérieures , com¬
me je l’ai fait voir dans le fcholie de la Proposition précédente.
Dans les Propositions suivantes on traite de la moindre résistan¬
ce que peuvent éprouver les solides de circonvolution dont les
plus grandes sections font données. Les corps qui nagent dans
des fluides, lorsqu ils se meuvent en ligne droite , font que le
fluide s’éleve vers leurs parties antérieures , 8c s ’abbaistent vers
les postérieures , surtout si leurs formes font obtuses ; 8c que par
là ils éprouvent une résistance un peu plus grande que si la for¬
me de leurs parties antérieures & postérieures étoit aiguë. Et les
corps mus dans des fluides élastiques, s’ils font obtus par leurs
extrémités , condensent un peu plus le fluide vers leurs parties
antérieures , 8c le dilatent un peu plus vers les postérieures ; 8c
par conséquent , ils éprouvent une résistance un peu plus grande
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . J7î
que s’ils étoient aigus par leurs extrémités. Dans ces Lemmes,
ôc dans ces Propositions nous ne parlons pas des fluides élastiques,
mais seulement de ceux qui ne le sont pas ; nous ne parlons pas
non plus des corps qui nagent fur les fluides, mais de ceux qui y
font plongés entierement . Et lorfqu’on connoît la résistance que
ces corps éprouvent dans les fluides non élastiques , il suffirad’aug-
menter un peu cette résistance, tant dans les fluides élastiques
comme dans l’air , par exemple , que dans les superficies des eaux
stagnantes comme les marais & les mers.
PROPOSITION XXXVIII . THEOREME XXX.

La réflflanced'un globe qui avance uniformément dans un milieu infi-


ni , comprimé& non élajlique, ejl à la force par laquelle tout son
mouvement peut être détruit ou produit , pendant le temps qu il em¬
ployé à parcourir les | parties de son diamètre, comme la .densité
du fluide eft à la densité du globeà peu prés.

Car le globe est au cylindre circonscript comme z est à j ; &


par conséquent , la force qui peut détruire tout le mouvement
du cylindre , pendant qu’il parcourt la longueur de 4 de ses dia¬
mètres , détruira tout le mouvement du globe pendant qu’il par-
courera les deux tiers de cette longueur , c’est-à-dire , î parties
de son propre diamètre . Et la résistance du cylindre est à cette
force , à peu prés , comme la densité du fluide est à la densité du
cylindre ou du globe , par les Lemmes 5 ,6 &c 7. C. Q. F. D .
Çor. i . Les résistances des globes dans des milieux infinis & com¬

primés , sont en raison composée de la raison doublée de la vitesse ,


de la raison doublée des diamètres , & de la raison de la densité des
milieux.
Cor. 1. La plus grande vitesse avec laquelle un globe , par la
force de son poids comparatif , peut descendre dans un milieu
résistant, est celle que ce même globe peut acquérir par le même
poids , lorsqu’il tombe sans éprouver de résistance , & qu;q par_
court dans fa chute un espace qui est aux | de son diamètre
JBbb ij
. 6 ;? PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du comme la densité du globe est à la densité du fluide. Car le glo-
D£s corps, be , dans le temps qu il a employé à tomber , &r par la vitesse
' qu'il aura acquise en tombant , décrira un espace qui sera aux -y
parties de son diamètre comme la densité du globe à la densité
du fluide ; & la [force du poids qui produit ce mouvement fera
à la force qui pourroit le produire dans le temps que le globe
parcoureroit les | parties de son diamètre avec la même vitesse,
comme la densité du fluide est à la densité du globe. Donc , par
cette Proposition , la force du poids fera égale à la résistance,
& par conséquent elle ne peut accélérer le globe.
Cor. 3 . La densité du globe & sa vitesse au commencement du.
mouvement étant données , ainsi que la densité du fluide com¬
primé & en repos , dans lequel le globe fe meut ; on a , pour un
temps quelconque , la vitesse du globe , fa résistance & l’espace
qu’il décrit , par le Cor. 7. de la Prop . 35.
Cor. 4 . Un globe qui se meut dans un fluide comprimé en
repos , de la même densité que lux, a plutôt perdu la moitié
de son mouvement qu’il n’auroit décrit la longueur de deux de
ses diamètres , par le même Cor. 7. de la Prop. 35.

PROPOSITION XXXIX . THÉORÈME XXXI.

La réjìjlanced'un globe qui avance uniformément dans un fluide ren¬


fermé & comprimé dans un canal cylindrique, ejl à la force, par
laquelle tout son mouvement peut être produit ou détruit, dans le
temps pendant lequel il parcourt parties de son diamètre, dans une
saison COmpoJee de la raijbn de l’orifice du canal à Vexcès de Cet
orifice fur la moitié du grand cercle du globe, de la raison doublée
de Vorifice du canal a Vexcès de cet orifice fur le grand cercle dit
globe, & de la raison de la densité du fluide à la densité du globe
à peu près.

Cette Proposition est claire par le Cor. 2. de la Prop. 37. Sc


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . z77
la démonstration est du même genre que celle de la Prop . pré¬
cédente.
S C H O L I E.

Dans les deux dernieres Propositions ( comme dans le Lemme


S-j ) ’ai regardé comme gelée toute l’eau qui précede le globe
Sc dont la fluidité augmente la résistance qu il éprouve. Si toute

cette eau venoit à íè fondre , la résistance íeroit un peu augmentée.


Mais cette augmentation seroit très-peu de chose dans ces Propo¬
sitions Sc l’on peut la négliger , parce que la superficie convexe du
globe sait presque le même effet que la glace.
PROPOSITION XL . PROBLÈME IX.

Trouver par les phénomènes la rèjiflance d 'un globe qui se meilt


dans un milieu comprimé & tres-fiuide.

Soit A le poids du globe dans le vuide , B son poids dans


un milieu résistant, D son diamètre , F l ’espace qui est à f j)
Comme la densité du globe est à la densité du milieu , c’est-à-
dire , comme A e& à A —B -, que G soit le temps dans lequel
le globe tombant par son poids Bjsans, trouver . de résistance, par¬
court l’espace F , Sc que H soit la vitesse que ce globe a acquise
dans fa chute. La vitesse H fera la plus grande vitesse avec la¬
quelle le globe peut descendre par son poids B dans un milieu ré¬
sistant, par le Cor. r . de la Prop. 58. & la résistance que le globe
éprouve , en descendant avec cette vitesse, sera égale à son poids
B mais
: la résistance qu’il éprouve avec une autre vitesse quel¬
conque sera au poids B en raison doublée de cette vitesse à la
plus grande vitesse H, par le Cor. x. de la Prop. ; 8.
C’est là la résistance qui vient de l’inertie de la matière dú
fluide. Mais celle qui vient de l’élasticité, de la ténacité , Sc du
frottement de ses parties , se trouve de cette maniéré.
Soit un globe abandonné à lui-même en forte qu’il tombe par
son poids B dans le fluide , Sc soit P le temps qu’il employé à
î78 principes mathématiques
Du tomber , exprimé en secondes , supposant de même le temps G
ms' cTiíI exprimé en secondes. Soit trouvé le nombre N qui répond aU
logarithme o , 4541944815» —s-, & soit L le logarithme du nom¬
N- 1
bre —N la vitesse acquise en tombant sera H, mais la
x Jy+
1
PF
hauteur décrite fera 1 , 5861945611 F f- - 4,605170186
L F. Si le fluide est assez profond , on peut négliger le terme 4,
2PF
605170186 LF ,- êk on aura —^ - 1 , 5861945611 F pour la
hauteur décrite à peu prés. Tout cela est clair , par la Prop. 9. du
Livre second & ses corollaires , en supposant que le globe n’é-
prouve aucune autre eípéce de résistance que celle qui vient de
l’inertie de la matière . Car s’il éprouvoit quelqu’autre résistance,
il descendroit plus lentement , & par la rétardation on connoî-
troit la quantité de cette résistance.
Afin de connoítre plus facilement la vîteíïe 8c la chute du corps
qui tombe dans un fluide, j’ai dressé la table suivante , dont la
première colonne représente les temps de la chute ; la seconde,
les vitesses acquises en tombant , la plus grande vîteíïe étant
100000000 ; la troisième , l’çípace parcouru en tombant pendant
ces temps , z F étant l’espace que le corps parcourt dans le temps
G avec la plus grande vitesse, & la quatrième , les espaces par¬
courus dans les mêmes temps avec cette plus grande vîteííè. Les
nombres dans la quatrième colonne font & en soustrayant
lc nombre x86
, ; -.944 —4 , 6051701 L, on aura les nombres de
ìa troisième colonne , ôe il faudra multiplier ccs nombres par
l’espace F afin d’avoir les espaces parcourus en tombant.
J’ai ajouté une cinquième colonne aux quatre premières, laquelle
contient les espaces parcourus par le corps , dans ces mêmes
temps , lorsqu’il tomboit dans le vuide par la force de son poids
comparatif B.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. , 79
Fìtefles du corps Espaces parcourus Efpacespar- Espaces parcourus
Temps. tombant dans le en tombant dans le :ouruspar le en tombant dans
P fluide. fluide. j dus grand k vuide.
•nowvement.
0,001 G 99999lî 0,000001 F 0,002 F 0,000001 F
0 , 01 G 999967 0,0001 F 0,0 2 F 0,0001 F
0,1 G 9966799 0,0099834F 0,2F 0,01 F
o,i G 1973753* o,oz 97361 F 0,4 F 0,04F
0,3 G 29131262 O, 08868 ì s? 0,6 F 0,09 F
0,4 G 37994896 0, 15 59070 F 0,8 F 0,26 F
o,5 G 46211716 0,2402290F 1,0 F o,z 5 F
0,6 G Í 37 ° 4 ?S 7 0,3401706 F 1,2F 0,1 6 F
0,7 G 60436778 0,4545405 F 1,4F 0,49 F
o,B G 66403677 0,58 15071 F i,6 F 0,64F
0,9 G 71629787 0,71 96609 F 1,8F 0,81 F
iG 76i $9416 0,8675617F iF iF
ìG 96402758 2, 65000 5 5 F 4F
4F
ZG 99505475 4 - 6186 570 F 6F 9F
4G 99932930 6, 6143765 F 8F 16 F
;G 99990920 8, 61 37964F 10F M*
6G 99998771 10,6137179F 12F 36F
7 G 99999834 1 r , 6137073 F r 4F 49 F
8G 99999980 14,6137059 F 16F 64 F
9g 99999997 l 6, 6 I 37057 F 18F 8 F.
ïo G 19 999999 9r 18,6137056F 20F 100 F

S C H O L I E.

Asm de pouvoir trouver par expérience les résistances des fluides,


je fis un vaisseau de bois qui étoit quarté , & qui avoir de dedans
en dedans 9 pouces de Londres de longueur &r de largeur , &
^ y pieds de profondeur , je l’emplis d’eau de pluye ; & ayant fait
des globes de cire qui renfermoient du plomb au centre , je marquai
les temps que ces globes mirent à tomber de la hauteur de m pou¬
ces .Le pied cube de Londres pèse 76 livres romaines d’eau de pluie,
§5 un pouce cube de ce même pied pèse yf onces de cette livre
ou 253 y grains ; &c un globe d’eau d’un pouce de diamètre pèse
1j z , 645 grains dans l’air , ou 132 , 8 grains dans le vuide ; &
un autre globe quelconque est comme l’excès de son poids dans
le vuide fur son poids dans I’eau.
_ jSo PRINCIPES MATHÉMATIQUES '
D„ Expériencei . Un globe , dont le poids étoit de 156 ^ grains
«*í°suc‘“” î. dans Pair , & de 77 dans Peau employa 4 secondes à tomber de
».. -— la hauteur de 11z pouces , Et ayant répété la même expérience,
le résultat fut le même.
Le poids de ce globe dans le vuide étoit de t ^ jj grains , 6c
l’excès de ce poids fur le poids du globe dans l eau est de 79
grains , d’où l’on tirera le diamètre du globe de 0 , 84114 parties
de pouces. Mais cet excès est au poids du globe dans le vuide,
comme la densité de Peau est à la densité du globe ; Sc les } par¬
ties du diamètre du globe ( c’est-à-dire , z , 145.97 pouces ) font
à l’espace z F , qui sera par conséquent de 4 , 4156 pouces dans
la même raison. Le globe , dans le temps d’une seconde, parcourt
193ì pouces, en tombant dans le vuide par la force de tout son.
poids , qui est de 1j ó grains , 6c par son poids , qui est dans
l ’eau de 77 grains , il parcourt dans Peau dans le même temps
lorsqu’il y tombe sans éprouver de résistance 95 , 119 pouces ; &
dans lc temps G , qui est à une seconde en raison souícioublée de
l'espace -F , ou comme 1, 2118 pouces font à 95,119 pouces, il
parcourera z , ziz8 pouces , & il acquerera la vîteíse H, qui est
la plus grande avec laquelle il puiffe descendre dans l’eau. Or
le temps G est c M,15144 - Et dans ce temps G , avec cette plus
grande vitesse H, le globe parcourera l’espace z F qui est de 4,
4156 pouces ; donc en 4 secondes il parcourera un espace de
116 , 1Z45 pouces. Et en soustrayant Pespace 1, 386Z944.F , ou
4 , 0676 pouces , il restera l’eípace 113, ©569 pouces que le globe
parcourera en tombant dans l’eau dans un très-grand vase pendant
4 secondes. Cet espace , à cause du peu de largeur du vaisseau de
bois dont j’ai parlé ,, doit être diminué en une raison composée de k
raison sousdoublée de Porifice du vase à l’excés de cet orifice fur la
moitié du grand cercle du globe , Le de la raison simple de ce même.
orifice à son excès fur le grand cercle du globe, c’est-à-dire , dans
la raison de 1 à o , 9914. Ce qui étant fait on aura l’espace de 112 ,,
©8 pouces que le globe auroit dû parcourir à peu près , par la .théo¬
rie.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 38,
rie , en + secondes , en tombant dans ce vase de bois lorsqu ’il
étoit plein d’eau & il en parcourut 11i dans l’expérience.
Exper. 2 . Trois globes égaux , dont le poids de chacun étoit de
76 ~ grains dans l’air , & de y ■— grains dans l’eau , étant aban¬
donnés à eux -mêmes dans l’eau , i’un après l’autre , parcoururent
dans leur chute m pouces en 1y secondes.
En faisant le calcul , on trouve le poids de chacun de ces glo¬
bes dans le vuide de 76 ^ grains , l’excès de ce poids fur le poids
dans l’eau de 71 ^ grains , le diamètre de ces globes de o , 81296
pouces , les f parties de ce diamètre de r , 16789 pouces , l’espace
%F de 2 , 3117 pouces , I’espace que le corps parcourut en tom¬
bant , fans éprouver de résistance , dans le temps de \" par son
poids qui étoit de y ~ grains , de 12 , 808 pouces , & le temps
fr de o'' , zvivy6. Donc le globe , par la plus grande vxteíïè avec
laquelle il puisse descendre dans l’eau par la force de son poids
qui étoit de 5 ^ grains dans le temps de o" , 301056 parcourera
un espace de 2 , 3217pouces , & dans le temps de 15" il parcou¬
rera un espace de ny , 678 pouces , & en soustrayant l’espace 1
5S61944.F, ou 1, 6 oç) pouces , il restera l’espace 114, 069 pou¬
ces que le globe devroit parcourir en tombant dans le même temps
dans un plus grand vaisseau. Car il faut ôter, à cause du peu
de largeur de notre vaisseau , un espace dc o , 895 pouces envi¬
ron . Ainsi il restera un espace de ny , 174 pouces que le globe
dcvoit parcourir à peu prés par la théorie en tombant dans ce
vase pendant le temps de 1y" . Or il en parcourut m dans l’ex-
périence , ainsi la différence est insensible.
Exper. Trois
}. globes égaux dont le poids de chacun étoit de
ï2i grains dans l’air , & d ’un grain dans l’eau , étant abandonnés
íùcceílìvement à eux - mêmes , parcoururent en tombant dans l’eau
112 pouces dans les temps de 46" , 47" & yo" .
Par la théorie , ces globes dévoient parcourir cette hauteur en
4o // environ . Pourquoi donc tomberent - ils plus lentement ì Peut-
Être faut -il l’attribucr à ce que dans les mouvemens lents , la
Tome J. Ccc
— 8r ; PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement proportion de la résistance qui vient de la force d’inertie , à la
Cqrps - résistance qui vient des autres causes est moindre , peut-être ausH
cela doit-il être' plûtôt attribué à quelques petites bulles qui Rat¬
tachèrent au globe , ou à la raréfaction de la cire , causée, ou par
la chaleur de la main qui jetroit le globe , ou par celle de Pair,
ou enfin à quelques erreurs insensibles commises en pesant ces
globes dans seau , je ne sçai à laquelle de ces causes m’arrêter.
Ainsi je conclus de cette expérience , qu’il faut que les globes dont
on se sert dans ces expériences pesent plus d’un grain dans Peau
pour les rendre certaines êc qu 'on puisse y ajouter foi.
Exper.4 . J’entrepris les expériences que je viens de décrire
pour découvrir les résistances des fluides , avant d’avoir la théo¬
rie que j’ai exposée dans les Prop. précédentes. Ensuite , pour
examiner cette théorie , je fis un vaisseau de bois de 8} pouces
de large de dedans en dedans : &c de 1y pieds 7 de profondeur.
Eníìme , je fis quatre globes composés de cire & de plomb ren¬
fermé dans le centre , le poids de chacun de ces globes étoit de
139 grains dans l’air , & de 7} grains dans l’eau. Je les laissai tom¬
ber de forte que je pouvois remarquer , par le moyen d’un pendule
qui battoit les demi secondes, les temps qu’ils empìoyoient à
tomber dans Peau. Lorsque je pelai ces globes , & que je les fis
tomber , j’avois eu foin qu ils sussent froids depuis quelque temps;
parce que la chaleur raréfie la cire , & que cette raréfaction dimi¬
nue son poids dans«Peau , & que de plus la cire que la chaleur
a raréfiée ne retourne pas dans le moment qu’elle est refroidie à
fa premiere densité. Ces globes étoient entierement plongés dans
l’eau avant de tomber ; de peur que le poids de la partie qui
n’auroit pas été plongée n'eut accéléré leur chute dans le premier
instant. Et lorsqu’ils étoient entierement plongés & en repos , je
les laissois tomber avec bien de la précaution , de peur que ma
main ne leur donnât quelqu’impuîsion. Ils tombèrent successive¬
ment en 47 a , 48 ì , yo & 51 oscillations, &r parcoururent en
tombant 1y pieds &c 2. pouces . Le temps étant alors un peu plus
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ; Fz
froid que lorsque j’avois pesé les globes , je répétai l’expérience un
autre jour, 6c ils tomberont en 49,49 £jo, & j j oscillations.
Et un troisième jour ils tomberont en 4°?, 50 , p & 53 oscillations.
Et enfin, ayant répété très - souvent cette expérience , les globes tom¬
bèrent le plus ordinairement en 49 1 6c jo oscillations . Et quand
ils employerent plus de temps , je soupçonne qu ’ils étoient retar¬
dés parcc qu ’ils frottoient contre les parois du vase.
En faisant le calcul par la théorie , on trouve que le poids du
globe dans le vuide est de 139} grains . L’excès de ce poids fur
le poids dans l’eau de 132 ^ grains . Le diamètre du globe de o,
99868 pouces . Les j de son diamètre de 2 , 66315 pouces . L'espa-
ce 2 Tde 2,8066 pouces . L’eípace que le globe qui pésoit 7 1 grains
parcouroit en tombant dans une seconde sans éprouver de résistance
de9,88164 pouces . Et le temps G de o" 576843 . Donc le globe ,
avec la plus grande vitesse avec laquelle il puisse tomber dans I’eau
par la force du poids de 7 - grains , dans le temps de o" , 376845,
parcourt un eípace de 2,8066 pouces, &r dans le temps de iw un espa¬
ce de 7, 44766 pouces , & dans le temps de 25" ou de 50 oscillations
il parcourt un espace de 186, 1915 pouces . Soustrayant l’eípace
I , 386294 F, ou 1 , 9434 pouces , il restera l’espace 184, 2461c
pouces que le globe décriroit dans le même temps dans un vase
très-large . A cause du peu de largeur de celui dont je me suis
servi , il faut donc diminuer cet eípace en raison composée de la
raison sousdoublée de l’orifice du vase à l’excès de cet orifice fur
la moitié du grand cercle du globe , 6c de la raison simple de
ce même orifice à son excès fur le grand cercle du globe ; 6c on
aura l’espace 181 , 86 pouces , que le globe auroit du parcourir,
à peu près , dans ce vase selon la théorie pendant 50 oscillations . Et
il parcourut 182 pouces à peu près dans 49 ^ ou 5c oscillations.
Expcr. 5 . Quatre globes du poids de 154 } grains chacun dans
l’air , 6c de 21 ì grains dans l’eau , ayant été jettes plusieurs fois,
tamboient dans le temps de 287, 29 , 19 \ 6c 30 oscillations , &
quelquefois en 31 , 32 6c 33 oscillations , 6c ils parcouraient en
tombant ij pieds 2 pouces . Ccc ij
, - .Z ; 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
dv Par la théorie ils dévoient parcourir cette hauteur en 29 oscil-
Mouvemekt
*>Fs c okp s. lations à peu près.
Exper. 6 . Cinq globes du poids de 2=1if grains dans l’air , &
de 7í>i grains dans l’eau ayant été jettés plusieurs fois tomboient
en 15 , 15ì , 16 , 17 & 18 oscillations d’nne hauteur de 1s pieds
& 1 pouces»
Par la théorie ils dcvoíent tomber en 15 oscillations á peu près.
Exper. 7 . Quatre globes qui pésoient 29 ; -f grains dans Pair , &
3j f grains dans Peau ayant été jettés plusieurs fois tomboienten
15Ì , 30 , 30! , 31 , 32 & .33 oscillations , & parcouroient un es¬
pace de 15 pieds un pouce & demi.
Par la théorie ils auroient dû tomber en 2S oscillations à peu
près.
En cherchant la cause pourquoi , de plusieurs globes égaux e«
poids & en grandeur , les uns tomboient plus vîte , & les autres
plus lentement , j'ai trouvé celle - ci ; que ces globes , dans le pre¬
mier moment qiríls étoient abandonnes à eux -mêmes & qu ’ils
commeneoient à tomber , oscilloient autour de leurs centres , par¬
ée que celui de leurs côtés qui étoit peut -être un peu plus pesant
descendoit le premier & causoit un mouvement oscillatoire . Car
Je globe doit communiquer une plus grande quantité de ion mou¬
vement à Peau par ces oscillations , que s’il descendoit sans oscil¬
ler ; & en communiquant ce mouvement à Peau , il perd une
partie du mouvement propre qui doit le faire descendre : & iï
doit être par conséquent plus ou moins retardé selon qu’il fera de
plus grandes ou de plus petites oscillations .. De plus , le globe
s’éloigne toujours du côté qui lui a fait commencer ses oscilla¬
tions , & en s éloignant , il s’approche des parois du vase , 8c
peut quelquefois frotter contr ’eux . Cette oscillation est plus forte
dans les globes plus pésans , & les plus grandi globes communi¬
quent plus de mouvement à Peau. Cest pourquoi , afin de dimi¬
nuer ces.oscillations , je fis de nouveaux globes composés de même
de cire &c de plomb , ÔL je mis du plomb à un côté du globe près
de la philosophie naturelle . ; 8;
de sa superficie , & je laissai ensuite tomber ce globe de sorte que L I v RB
$ s C Q N P.
le côté le plus pesant étoit le plus bas, autant qu ’il étoit possi¬
ble , quand le corps commença à descendre . De cette forte , les os¬
cillations étoient beaucoup plus petites qu ’auparavant , les glo¬
bes tomberont en des temps bien moins inégaux comme dans les
expériences suivantes.
Exper. 8. Quatre globes qui pésoient chacun 139 grains dailS
Pair,& 6f grains dans Peau , ayant été abandonnés à eux - mêmes
plusieurs fois , tomberent dans des oscillations dont le nombre
ne passa pas yr , & ne fut pas au- dessous de jo , Sc le plus sou¬
vent , ils tomberent en 51 oscillations à peu près , & parcouru¬
rent 181 pouces.
Par la théorie , ils dévoient tomber en 5z oscillations environ.
Exper. 9 . Ayant fait la même expérience plusieurs fois fur qua¬
tre globes qui pésoient z? ; f grains dans Pair , Lc 140 ì dans
Peau , ils tomberent dans des oscillations dont le nombre ne pas¬
sa pas 13 & n’alla pas .au- dessous de iz & ils parcoururent w*
cípace de iSz pouces.
Par la théorie , ces globes dévoient tomber en 11 f oscillations
à peu près.
Exper. 10 . La même expérience ayant été faite plusieurs fois fus?
quatre globes qui pesoient 384 grains dans Pair , & 119Ì dans
Peau , ils emploierent à tomber les temps de 17f , 18 , 18 £ & 19
oscillations , &c ils parcoururent 181 pouces £. Lorsqu ’ils mirent 19
oscillations à tomber , j’entendis quelquefois les coups qu 'ils don»
noient contre les parois du vase avant dè parvenir au fond.
Par la théorie , U8 auraient du tomber en 15 oscillations f .à
peu près.
Exper. n . Ayant laissé tomber plusieurs fois trois globes égaux
qui pesoient 48 grains dans Pair , &r 3 ff dans l ’eau , ils mirent
43 ï, 44 »44T » 45 & 46 oscillations à tomber , le plus souvent
ils tomboient cn 44 45 oscillations , & parcouroient un espace
de iSzxpouces environ.
z86 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Ils dévoient tomber par la théorie en ^6 -oscillations à peu près.
. Exper . xi. Je fis tomber plusieurs fois trois globes égaux qui
pesoíent 141 grains dans l’air , & 4 ! grains dans l’eau , & ils par¬
coururent i8r pouces en 61 , 6 ; , 64 sc 6s oscillations.
Par la théorie , ils dévoient tomber en oscillations à peu
près.
II est clair par ces expériences , que lorsque ces globes lom¬
boient lentement comme dans les expériences 1,4, j , 8 , 1x &C
i r, les temps de leurs chutes s’accordoient aster avec les temps
que donne la théorie , mais que lorsqu ’ils tomboient plus vite,
comme dans les expériences 6 ,9 10 & , la résistance qu ’ils éprou
voient étoit un peu plus grande que dans la raison doublée des vi¬
tesses. Car ces globes oscilloient un peu en tombant : & ces oscil¬
lations cessent bientôt dans les globes légers , & qui tombent len¬
tement à cause du peu de mouvement ; mais dans les globes plus
grands & plus pesans , elles durent plus long - temps à cause que
le mouvement a plus de force , & ce mouvement oscillatoire ne
peut être arrêté par seau qui environne le globe qu ’aprés que
le corps a fait plusieurs oscillations . Il se peut encore faire que
les globes soient moins pressés par le fluide vers leurs parties posté¬
rieures lorsqu ils ont plus de vitesse ; òc si on augmentoit continuel¬
lement la vitesse , ils laisseroient à la fin un espace vuide derriere
eux , à moins qu ’on n’augmentât en même temps la compression
du fluide . Or ( par les Prop . 51 ôc 55. ) la compression du fluide
doit augmenter en raison doublée de la vitesse , pour que la résis¬
tance soit dans cette même raison doublée . Mais comme cela
n ’arrive pas , les globes qui ont plus de vîteste font un peu moins
pressés par leurs parties postérieures , Le le défaut de cette
pression fait que la résistance qu ils éprouvent est un peu plus
grande que dans la raison doublée de la vîteíïè.
La théorie s’accorde donc avec les phénomènes des corps qui
tombent dans l’eau , il nous reste à examiner ce qui arrive à ceux
qui tombent dans Pair.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ?87
Expcr. iDu haut de l’Egliíc de S. Paul de Londres au mois de livre
J uin 1710. on laissa tomber en même temps deux globes de verre , *c° "
l’un plein de vif - argent , & l’autre plein d’air j & en tombant ils
parcouroient %%o pieds de Londres . Une table cle bois étoit sus¬
pendue par un de ses côtés par des pivots de fer , & par l’autre
elle s’appuyoit fur un vérouil de bois ; & les deux globes étant
posés dessus tomboient en même temps , & en tirant le vérouil
par le moyen d’un fil de fer , ils tomboient jusqu ’à terre , & la
table étant seulement soutenue par ces pivots , faisoit la bascule,
& dans le même instant un pendule qui battoir les secondes,
étant mis en mouvement par le fil de fer commençoit à osciller.
Les diamètres & les poids des globes , ainsi que les temps de leurs
chutes , croient tels qu’ils font marqués dans la table suivante.

Globes pleins mercure.


de j Globes pleins d 'air.
Poids. Diamètres. Temps de\ Poids. Diamètres. Temps de
la chute} la chute.
908 grains. 0,8 pouces. 4-" J I 0 grains. ç,l pouces. 8" p
<>83 0,8 4- 642, 5,2 8
866 0,8 4 599 5'l 8
747 0'75 4+ 5M S>° R
808 0,7 5 4 483 5j° 8{
°>7 S 4+ 64I 5-r 1 8
784

Au reste , les temps des chutes que nous avons observés dans
ces expériences doivent être corrigés . Car les globes pleins de
mercure dévoient parcourir en 4" ( par la théorie de Galilée )
257 pieds de Londres , & ils n’en parcoururent que no en 4 i '" .
II falloit donc que la table de bois employât quelque temps à
faire la bascule lorsqu on tiroir le vérouil , & que par - là elle
s’opposât au commencement à la chute des globes . Car ces glo¬
bes étoient posés , à peu près , dans le milieu de cette table , &c
ils étoient un peu plus près de son axe que le vérouil , & par¬
la , le temps de la chute fut allongé de 18'" environ ; ce qui doit
être corrigé en ôtant du temps de la chute ces j 8W/, surtout pour
;§8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvementl es plus grands globes qui demeuraient un peu plus longtemps íùr
uss cores . ja ,-^ jg qUanc{ elle le déployois , à cause de la grandeur de leurs
diamètres . Cette correction étant faite , les temps dans lesquels
les six plus grands globes tombèrent , se trouvent de L" iz '" ,
7" 42 " ' , 7» 8 " 12"' , & 7" 4* W.
Le cinquième des globes pleins d’air avoit 3 pouces de diamè¬
tre , & pésoit 48 ; grains , & il tomba en 8" I & parcourut
pendant ce temps 220 pieds . Le poids d’un globe d’eau égal à
ce globe est de 16600 grains ; ôc le poids d’une quantité d’air de
même volume que ce globe est de grains ou de 15-^ grains.
Donc le poids de ce globe dans le vuide étoit de 502 -^ grains.
Et ce poids est au poids d’un volume d’air égal à ce globe , com¬
me 502 tz grains à 19 Or , 2 F font à f du diamètre de ce
globe , c’est-à- dire , à 13j - pouces dans cette raison . Donc 2 F
deviennent 28 pieds u pouces . Ce globe en tombant dans le
vuide , par la force de tout son poids qui étoit de grains,
parcourut , dans une seconde , 1954 pouces , comme ci - deflÀlS, Sc
avec un poids de 483 grains il parcourut 185,90; pouces , & avec
le même poids de 483 grains il parcourut auffi dans le vuide les.
pace F ou 14 pieds 3 { pouces en 37" 58 iv, & il acquit dans
ce temps la plus grande vitesse avec laquelle il peut descendre
dans l’air . Avec cette vitesse , ce globe en 8" 12'" parcourerait
un espace de 245 pieds jf pouces . En ôtant x, 3865 F ou 20
pieds oì pouces , il restera 22.3 pieds 3 pouces . Le globe en tom¬
bant devoit donc parcourir cet espace en 8" 1i ,,f par la théorie.
Mais il parcourut 210 pieds dans l’expérience, ainsi la différen¬
ce est insensible.
Ayant fait un calcul semblable au précédent pour les autres
globes pleins d’air , j’ai dresse la table suivante.

Poids
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 589
Espaces qui dé¬
Poids des Diamè¬ Temps employés
à parcourir 220 voient être par¬
globes. tres.
pieds en tombant. courus selon la Différences.
théorie.
5 IO grains. 5,1 pouc. 8" 12"' zí 6 pieds 11 p. 6 p. 11 p.
641 5-2 7 42 230 9 to 9
599 5H 7 42 2.27 *° 7 10
5*5 5 7 57 224 5 4 5
485 5 8 iz 2M 5 5 5
6 4r >5-2 7 42 230 7 10 *7
Exp. 14 . Au mois de Juillet 1719 . le docteur Desagulicrs re¬
commença ces expériences en cette forte. 11 donna à des vessies
de cochon une forme sphérique , en les plaçant dans des ípheres
de bois „ car en soudant de Pair dans ces vessies, après les avoir
mouillées , il les forçóit d’emplir la concavité de ces ípheres. En¬
suite ayant séché ces vessies &c ayant ôté le bois qui les entouroit
& qui pouvoit fe démonter, , il les laissa tomber d’un lieu qu’on
avoit pratiqué dans le plus haut de la voûte de la même Eglise
enforteque ces vessies tomboient alors de la hauteur de 27a pieds ;
6c il laissa tomber dans le même instant un globe de plomb qui
péfoit environ deux livres romaines. Pendant ce temps il y avoit
des personnes qui étoient placées au sommet du temple dJou on
laissoit tomberces globes , &c qui marquoient les temps qui se-
couloient pendant les chutes , il y avoit d’autres personnes
placées fur le pavé de fEglife qui marquoient La différence
qui fe trouvoit entre le temps de la chute de la vessie &
celui de la chute du globe de plomb. Ces temps étoient me¬
surés par des oscillations de pendules qui battoient les demi-
secondes. Un de ceux qui étoient en bas avoit un horloge à res¬
sort qui battoir les quarts de seconde j un autre avoit une autre
machine faite avec soin à laquelle étoit adapté un pendule qui
battoir les quarts de seconde. Un de ceux qui étoient au haut de
fEglife avoit une machine semblable. Ces instrumens étoient faits
de forte que leurs mouveraens commcncoicnt & s-àrrêtoient
quand on vouloit . Le globe de plomb tomboit en .4 secondes &
TomeJ» - D dd
—. 300 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
do
Mouvement
un quartà peu près. Et en ajoutant ce temps à la différence du
de j Corps, temps dont on a parle , on avoit le temps que la vessie employoit
" à tomber. Les temps dans lesquels cinq vessies tomberent, sur¬
passèrent la premiere fois le temps de la chute du globe de plomb
de 14^" , irî " , i4 -ss" , l \ " 6c 6c la seconde fois de
l4î " , 14Ì " , î 47/, 19 " 6c i 6\ ". Ajoutant 4qui est le temps
que le globe de plomb employa a tomber , les temps entiers dans
lesquels les cinq vessies tomberent étoient la premiere fois de 19",
17" , 18s" , 2z" & 2x| " ; Sc la seconde fois de i8 | " , i8 | " ,
18^" , 2; Sc n ". Et les temps marqués par ceux qui étoient
au haut de l’Eglise étoient la premiere fois de 19s " , 177" , 18è ",
22f " Sc 2i | " ôc la seconde fois de 19" , 18Z" , 18^" , 2+" 6c
21 Au reste , les vessies ne tomboient pas toujours en ligne
droite , ôc quelquefois elles voltigeoient Sc oscillaient de côté ôc
d’autre en tombant ce qui prolongeoit les temps de leurs chutes
quelquefois d’une demi-secondc , Sc quelquefois d’une seconde
entiere . La seconde ôc la quatrième vessie tomberent plus droit
la premiere fois ; ôc la seconde fois ce furent la premiere Ôc la
quatrième . La cinquième vessie étoit ridée , & ses rides retar-
doient uu peu fa chute. Je concluois les diamètres des vessies
de leurs circonférences que je mefurois avec un fil dont je
entourois . J’ai comparé la théorie avec les expériences dans les
la table suivante , en supposant la densité de l’air à la densi¬
té de l’eau de pluye comme 1 à 860, Sc comptant les espaces
que les globes dévoient parcourir en tombant selon la théorie.
Temps em¬ Espaces qui dé¬
/ 1 13-ijsérence en¬
voient être par¬ tre
Poids des Diamè¬ ployés à tom¬ la théorie
ber de la hau¬ courus pendant
Vessies, tres.
teur de 272 ces temps selon & P expérien¬
la théorie. ce.
pieds.
128 grains. 5,28 pou .. 19" 271 pieds 1 rp. —Opieds 1 p.
5H9 17 172- 0| +0 O-j
1 37Ì 5>3 i8| 272 7 +0 7
97 k 5, 2. 6 22 2-77 4 + 5 4
99 j 5 . * *¥ 282 0 + 10 0
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ?í>i
Notre théorie déterminoit donc presque exactement toute la résis¬
tance qu’éprouv oient les globes mus, tant dans l’eau que dans l’air,
& cette résistance est proportionnelle ( lorsque les vitesses des glo¬
bes íònt égales ainsi que leurs grandeurs ) à la densité des fluides.
Dans le scholie qui suit la sixième section, j'ai fait voir par les
expériences des pendules , que les globes égaux qui ont des vites¬
ses égales éprouvent , lorsqu’ils sc meuvent dans l’air , dans l’eau ,
&■dans le vif-argent , des résistances qui font comme les densités
de ces fluides. Mais je l'ai fait voir ici plus exactement par les ex¬
périences des corps qui tombent dans l’air & dans l’eau ; car les
pendules à chaque oscillation excitent dans le fluide un mouvement
qui est toujours contraire au retour du pendule , Le la résistance qui
vient de ce mouvement , ainsi que celle qui vient du fil auquel le
pendule est suspendu, font qu'il éprouve une résistance plus grande
que celle qu ont donné les expériences des corps qui tombent.
Car par les expériences des pendules qu’on a rapportées dans ce
scholie , un globe de même densité que l’eau devroit perdre la
partie de son mouvement , en parcourant dans Pair la lon¬
gueur de son demi diamètre . Mais par la théorie qu’on a exposée
dans cette septième section , & qui est confirmée par les expé¬
riences des corps qui tombent , le même globe p en parcourant la
même longueur , ne devroit perdre que la partie de son mou¬
vement , en’ supposant que la densité de l’eau soit à celle de l’air
comme 860 à 1. Donc les résistances étoient plus grandes dans les
expériences des pendules ( par les causes dont on vient de parler )
que dans les expériences des globes tombans , & cela en raison dc
4 à ; environ . Mais comme les résistances que les pendules qui
oscillent dans Pair , dans Peau Le dans ie vif-argent , éprouvent,
sont augmentées de la même maniéré par des causes semblables,
la proportion des résistances dans ces milieux est donnée assez
exactement , tant par les expériences des pendules que par celles
des corps qui tombent. Et on en peut conclure que les résistan¬
ces qu éprouvent les corps qui se meuvent dans des fluides quel-
Ddd ij

-F
19Ì PRINCIPES MATHÉMATIQUES
o„ conques très - subtils , font ( toutes choses égales ) comme les dcn-
fitis è fluides.
-- Ces choses étant ainsi posées,on peut déterminer à- présent quelle
partie de son mouvement un globe quelconque jette dans un
fluide quelconque perdra à peu prés dans un temps donné . Soit
D le diamètre du globe , V fa vitesse dans le commencement du
mouvement , & T le temps dans lequel le globe décrira dans 1c
vuide avec la vitesse V un espace , qui soit à l’espace } D comme
la densité du globe est à la densité du fluide : & ce globe , étant
jetté dans ce fluide , perdra dans un autre temps quelconque t la

partie à fa vitesse , & il conservera la partie t&


décrira un espace qui sera à l’espace qu ’il parcoureroit dans le
vuide , dans le même temps , avec la vitesse ^ supposée unifor¬
me , comme le logarithme du nombre multiplié par le
»
nombre 2 ,Or; .; 8 ; vs ; est au nombre ^ , par le Cor. 7. de la
Prop . J J.
Dans les mouvemens lents la résistance peut être un peu moin¬
dre à cause que la figure d’un globe est un peu plus propre au
mouvement que celle d’un cylindre décrit fur le même diamètre.
Et dans les mouvemens plus prompts la résistance peut être
un peu plus grande à cause que l’élasticité 8c la compression du
fluide n’augmentent pas en raison doublée de la vitesse. Mais je
ne fais pas attention ici à ces minuties.
Quand même l’air , l’eau , le vif- argent 8c d ’autres fluides sem¬
blables seroient subtilisés à l’infini , & qu’ ils compoí 'eroient des
milieux infiniment fluides , ils n’en résisteroient pas moins aux glo¬
bes projettes . Car la résistance dont on a parlé dans les Prop . pré¬
cédentes vient de l’inertie de la matière ; 8c l ’inertie est essen¬
tielle aux corps , & est toujours proportionnelle à leur quantité
de matière . On peut à la vérité diminuer , par la division des par¬
ties du fluide , la résistance qui vient de la ténacité 8c du frotte-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. =
ment des parties 5 mais cette division des parties de la matière §t*w
ne diminue point fa quantité ; & la quantité de la matière restant
la même , la force d’inertie reste la même $& la résistance dont on
a parlé ici est toujours proportionnelle à la force d’inertie. Afin
que cette résistance diminue , il faut donc diminuer la quantité
de matière dans les espaces dans lesquels le corps se‘ meut.
C’est pourquoi les espaces célestes dans lesquels les globes des
planettes &c des cornettes se meuvent sans cesse librement en tout
sens fans aucune diminution sensible de leur mouvement doivent
être vuides de tout fluide corporel , si on en excepte peut-être
quelques vapeurs très-légeres & les rayons de lumière qui les
traversent.
Les projectiles excitent donc du mouvement dans les fluides,
lorsqu’ils s’y meuvent , & ce mouvement vient de l’excês de la
pression du fluide fur les parties antérieures du projectile fur la
pression que ses parties postérieures éprouvent , & il ne peut pas
être moindre dans les milieux infiniment fluides que dans l’air,
l’eau &c le vif-argent , à raison de la quantité de matière que
chacun contient. Mais cet excès de la pressionn’excite pas seule¬
ment , à raison de sa quantité , un mouvement dans le fluide , il agit
encore fur le projectile pour retarder son mouvement , & par
conséquent la résistance dans tout fluide est comme le mouvement
excité dans ce fluide par le projectile , & elle ne peut pas être
moindre dans un milieu rempli de matière éthérée à raison de sa
densité, que dans l’air , dans l’eau & dans le vií-argent à raison
dc la densité de ces fluides.
354 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du
Mouvement
des Corps.

HUITIÈME SECTION.
De la propagation du mouvement dans les fluides.

PROPOSITION xli. THÉORÈME XXXII.


La pression ne se propage point en ligne droite dans un fluide, à moins
que ses parties ne soient placées en ligne droite.

F%. 49. Si les particules a , b , c , d , e font placées en ligne droite ,


la pression peut fe propager directement de a à t mais ; la
particule e pressera obliquement les particules f 6c g placées
obliquement , 6c ces particules f Sc g ne soutiendront point
cette pression à moins qu’elles ne soient soutenues par les par¬
ticules plus éloignées h &c k ;or en étant soutenues, elles les pres¬
sent , 6c ces particules k Sc k ne peuvent pas soutenir cette pres¬
sion, si elles ne sont soutenues elles- mêmes par les particules ulté¬
rieures l Scm qu ’elles pressent à leur tour , 6c ainsi de fuite à l’infi-
ni. Donc la pression qui s’est ainsi communiquée , premierement
aux particules qui n’étoient pas posées en ligne droite produira
une
déviation , 6c elle fe propagera obliquement à Tinfini: après avoir
commencé à fe propager obliquement elle continuera encore fa
déviation , si elle tombe fur des particules ultérieures qui ne soient
pas posées en ligne droite ; & cela autant de fois qu’elle
rencon¬
trera des particules qui ne seront pas placées exactement en ligne
droite . C. Q- F. D.
Cor. Si quelque partie de la pression, propagée dans un
fluide
d’un point donné , est interceptée , la partie restante , qui n’est
point interceptée agira derriere l’obstacle. Ce qui peut fe dé¬
montrer ainsi.
Que la pression soit propagée du point J vers tous les côtés, 6c ce-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , 95
Livre
la , s’il est possible, selon des lignes droites , & que l’obstacle NBCK Second.

percé en B C intercepte toute cette pression qui passe par le trou #


circulaire B C , excepté la partie A P Q qui passe par le trou
conique. Que le cône A P Q soit partagé en tranches par les
plans transversaux de , fg , hi ,- tk que pendant que le cône
ABC, en propageant la pression, presse dans la superficie de
la tranche conique ultérieure deg f, que & cette tranche preste
la tranche voisine/g -hi dans la superficie fg, q& ue cette se¬
conde tranche en presse une troisième, & ainsi de suite à l’infini.
II est clair ( par la troisième loi du mouvement ) que la premiere
tranche desg sera autant pressée dans la superficief g par la réac¬
tion de la seconde tranche/ § /-r,qu’elle presse elle- même cette secon¬
de tranche . Donc la tranche degfett. pressée des deux côtés entre le
cône A de la & tranche fhig , par & conséquent ( par le Cor 6.
de la Prop. 19. ) elle ne peut conserver sa figure à moins qu’elle ne
soit pressée de tous côtés par une force égale : donc elle fera forcée
de céder vers les côtés ds , eg par le même effort par lequel
clic preste les superficies de , f g r; & comme elle n’est point solide
mais entierement fluide elle se répandra alors à moins qu’il n’y- ait
un fluide ambiant qui s’opposc à son effort. Donc par ressort
qu’elle fait pour se répandre , elle pressera d’un même effort,
tant le fluide ambiant vers les côtés df , eg, que la tranche
fghi ,- &c par conséquent la pression ne se propagera pas moins
■vers les côtés df , eg dans
, les espaces N O , K L à droite òc à
gauche , que de la superficief g vers P Q. C. Q. F. D.

PROPOSITION XLIÌ . THÉORÈME XXXIII.

Tout mouvement propagé dans un fluide s 'éloigne de la ligne droite dans Fí‘g- ;o.
des espaces immobiles.

Cas 1. Que le mouvement soit propagé du point ^ par le trou


B C, 3c qu ’il continue , s’il est possible, dans l’espace conique
BCQP , selon des lignes droites qui divergent du pointé . Sup-
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du
Mouvement
posons premierement que ee mouvement soit un mouvement cTon-
des Corps
dulation excité dans la superficie d’une eau stagnante & soient
Fig . 50* de,fg , hi , kl, c & . les éminences de chacune de ces ondes
distinguées Tune de l’autre par autant de cavités . Comme l’eau est
plus haute dans les éminences des ondes que dans les parties im¬
mobiles K L , NO du fluide ; elle s’écoulera par conséquent des
extrémités e, g , ì , l -Lee . dh , kc, & . des sommets de ces émi¬
nences , vers K L & N O : comme & elle est plus bafíe dans les
cavités de ces ondes que dans les parties immobiles K L , NO du
fluide, elle s écoulera de ces parties immobiles dans ces cavi¬
tés . Par le premier écoulement de l’éminence des ondes , & pas
Tautre les cavités se dilateront çà & là , & détendront vers K L
fte NO. Et parce que le mouvement des ondes de A vers P Q
se fait par un écoulement continu des éminences dans les cavités
prochaines , & que par conséquent il n’a pas plus de vîtefíè que
n’en peut donner la chute ; & que la chute de l’eau de côté fk d’autre
íe doit faire vers K L & N O avec la même vitesse , la dilatation
des ondes sera. propagée d’un côté & deTautre vers A i , & NO
avec la même vîtefle, avec laquelle ces ondes elles-mêmss dé¬
tendent de A vers P Q en ligne droite . Donc tout l’espace de côté
Sc d’autre vers K L &c NO fera occupé par les ondes dilatées
rfgr , shìs , tklt , vmnv, c & ., C. Q. F . D ..
On peut se convaincre que cela se pafle ainíì dans les eaux:
stagnantes ..
Cas r . Supposons à-préfent que de , fg , Ki , kl , m n représen¬
tent des pulsions imprimées du point A continuées
& successive¬
ment dans un milieu élastique . Supposons de plus que ces pulsions
soient propagées par des-condensations & des raréfactions successi¬
ves du milieu , enforte que la partie la plus dense d’une pulsion
quelconque occupe la superficie sphérique décrite autour du cen¬
tre A, qu
& ’il y ait dés intervalles ,égaux entre les pulsions suc¬
cessives. Que les lignes de / g , hi , kl, e & . représentent les
parties .ks -glus denses des pulsions, ,lesquelles se propagent parle.
trou
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 55,7
trou B C -, comme le milieu est plus dense dans ce lieu que dans L I VRs
les espacesd’un côté & de l’autre vers A X & NO , il se dilatera S e e ost,

tant vers ces espaces AX & NO situés des deux côtés que vers Fig.
les espaces les plus rares qui font entre les pulsions ; ce qui le ren¬
dant toujours plus rare vers ces intervales Sc plus dense vers les
pulsions, le fera participer à tous ces mêmes mouvemens.
Et parce que le mouvement progressif des pulsions vient du re¬
lâchement continuel des parties les plus denses vers les intervales
antécédens les plus rares ; Sc que ces pulsions doivent s'étendre de
côté Sc d’autre avec la même vitesse à peu près vers les parties
AX , A O du milieu , lesquelles font en repos ; ces pulsions se dila¬
teront d’un côté Sc de l’autre dans les espaces immobiles AX, NO,
avec la même vitesse à peu près avec laquelle elles font propagées
directement du centre A ; Sc par conséquent elles occuperons
l’espace entier KLON . C. Q. F. D,
On réprouve ainsi dans les sons , car le son s’entend quoîqu’il y
ait une montagne entre le corps sonore Sc nous., Sc lorsqu’il entre
dans une chambre par une fenêtre , il fe répand dans toute îa
chambre , ensorte qu’on l’entend de tous fes coins , non pas tant
parce qu’il est réfléchi par les murailles de la chambre opposées
au lieu où on l’entend , que parce qùil y arrive en droiture
de la fenêtre , autant qu’on en peut juger par les sens.
Cas 3. Supposons enfin qu’un mouvement d’un genre quelcon¬
que soit [propagé de A par ['ouverture B C : comme cette propa¬
gation ne se peut faire si les parties du milieu les plus proches
du centre A ne pressent Sc ne meuvent les parties situées au-
delà ; ces parties preflees étant fluides, elles fe répandront de tou¬
tes parts vers les lieux où elles font moins pressées, Sc elles fe ré¬
pandront vers toutes les parties du milieu qui font en repos , tant
vers les latérales AX , NO, que vers les antérieures P Q >
par ce moyen , tout le mouvement qui a passé premierement par
l’ouvcrture BC, commencera à fe dilater & à retendre en ligne
TomeL e £ e
pgMgaeagag» 59g PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du droite de cette ouverture comme de son origine & comme d'un
Mouvement
® e s Corps* centre vers toutes les parties . C. Q . F . D.

PROPOSITION XLIII . THÉORÈME XXXIV.


f-

Tout corps vibrant propagera de toutes parts en ligne droite dans un


milieu êlajlique le mouvement des pulfions , & dans un milieu non
êlajlique il excitera un mouvement circulaire.

Cas i . Les parties du corps vibrant en s’étendant Sc se contrac¬


tant alternativement presseront Sc pousseront en s’étendant les
parties du milieu qui les touchent , Sc en les pressant elles les con¬
denseront ; & ensuite en se ,contractant elles laisseront ces parties
comprimées en liberté de s’étendre Sc de s’éloigner les unes des
autres . Donc les parties du milieu qui touchent ce corps vibrant,
«'étendront Sc se contracteront tour à tour , comme les parties de
ce corps : Sc par la même raison que les parties de ce corps exci¬
tent des ondulations dans les parties de ce milieu qui le touchent,
Ces parties produiront à leur tour de semblables ondulations
dans celles ausqueîles elles font contigues , lesquelles en excite¬
ront dans les parties qui en font les plus éloignées , Sc ainsi de
fuite à l’infini . Et comme les premieres parties de ce milieu font con¬
densées lorsque les parties du corps vibrant s’étendent , Sc quelles
s’étendent lorsque les parties de ce corps se contractent , de même
les autres parties du milieu font condensées toutes les fois que
les parties du corps s’étendent , Sc elles s’étendent toutes les fois
que ce corps se contracte . Et par conséquent elles ne se conden¬
seront Sc ne «'étendront pas toutes en même temps ( car si elles
COnservoient ainsi des distances déterminées entr ’elles , elles ne íe
raréfieroient point & elles ne sc condenseroient point tour à tour )
mais en Rapprochant Tune de l’autre par la condensation , Sc en
s’en éloignant par l’extension , il y en aura quelques -unes qui seloi-
gneront pendant que d’autres reviendront ; Sc cela alternativement à
l’infini . Les parties qui vont ens ’éloignant & qui en allant se conden¬
sent par leur mouvement progressif , dans lequel elles frappent con-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 599
tre les obstacles , causent des pulsions ; & par conséquent les pulsions
successives de tout corps vibrant se propageront en ligne droite . Ët
cela à des intervalles les uns des autres à peu prés égaux à.cause de
l’cgalité des intervalles des temps dans lesquels le corps à chacune
de ses vibrations excite chacune des pulsions . Et quoique les par¬
ties du corps vibrant aillent & reviennent vers un côté déterminé,
cependant les pulsions qui se propagent de là dàns le milieu se di¬
lateront vers les côtés , par la Prop . précédente ; & elles se pro¬
pageront en tout sens dans des superficies à peu près sphériques
& concentriques en partant de ce corps à ressort comme du cen¬
tre commun . Nous avons quelque exemple de cela dans seau , car
si on la rem ue avec le bout du doigt , ce mouvement se continue
non seulement de côté & d’autre dans le sens dans lequel le doigt
s’est mû , mais il s’y continue par des espèces de cercles concen¬
triques qui environnent Te doigt dans s instant , & qui se propa¬
gent de tous côtés ; car la pesanteur du fluide tient lieu de force
élastique.
Cas z. Si le milieu n ’est pas élastique : comme alors ses par¬
ties ne peuvent être condensées par les vibrations des parties du
corps vibrant qui les pressent , le mouvement sç propagera en un
instant du côté vers .lequel le milieu cédera , le plus facilement,
c’est-à- dire , du côté vers lequel le corps vibrant ; laisseroit fans
cela du vuide derrière lui . Ce càs est le même que celui d’un corps
projetté dans un milieu quelconque . Le milieu en cédant aux
projectiles ne s’en écarte pas àM ’infini ; mais en sc mouvant
circulairement il va remplir la place que Te corps laisse der^
riere lui . DonC -toutes les - fois qu ’un corps à réfïort s'avance
vers quelque côté , le milieu , en cédant , s’avance par un cercle
vers le côté que le corps abandonne ; & toutes les fois que le
corps revient a Ion premier lieu , il en repousse le milieu qui re¬
vient alors à celui qu ’il occupoit auparavant . Quand le corps
vibrant ne feroit pas roide , mais absolument flexible , si.cepen¬
dant il demeure de même grandeur , comme il ne peut presser par
Lee ij
40 Q PRINCIPES MATHÉMATIQUES
b"v Pes
' vibrations le milieu dans un lieu quelconque qu’il ne lui céds
JÍTcTktI. âe la place en même temps queíqu’autre part; il arrivera que
' le milieu secartant des lieux où il est pressé, s’avancera toujours
en rond vers les parties qui lui cedent . C. Q. F. z >.
Cor. Ceux -là se trompent donc qui croyent que l’agitation des
parties de la flamme cause seule la propagation de la pression en
ligne droite dans le milieu ambiant. Cette pression ne vient pas
feulement du mouvement des parties de la flamme , mais encore
de la dilatation du total.

PROPOSITION XLIV. THÉORÈME XXXV.


Si de r eau descend & monte alternativement dans les branches K L,
M N d’un canal , & qu on ait un pendule dont la longueur entre
le point de suspension & le centre d 'oscillation soit égale à la moitié
de la longueur de la colonne d 'eau qui es dans le canal : je dis que
Veau montera H descendra dans ce canal dans les mêmes temps dans
lesquels ce pendule oscillera.

£ig. ji.&s*. Je mesure la longueur de la colonne d’eau dans le sens des axes
du canal 8c des branches , 8c je la suppose égale à la somme de
ces axes ; je néglige la résistance de l’eau qui vient de son frotte¬
ment contre les branches du canal. Que A B , CD représentent
donc la moyenne hauteur de Peau dans l’une 8c l’autre branche ;
8c lorsque Peau montera dans la branche K L à. la hauteur E F

clic descendra dans la branche M N k la hauteur G H. Soit P le


corps suspendu, F P le fil auquel il tient , F \c point de suspension,
R P QS la cycloïde que le pendule décrit, P son point le plus bas,
JPQ un arc égal à la hauteur ae. La force par laquelle le mouvement
de Peau est alternativement accéléré & retardé , est Pexcès du poids
de Peau dans Pune ou I’autre branche fur son poids dans la branche
opposée : donc , lorsque Peau monte à la hauteur E F dans la bran¬
che K L , 8c que dans l’autre branche elle descend en G If , cette
force est double du poids de Peau E A B F t 8c par conséquent elle
est au poids de toute Peau comme AËouPQi F P ou P R. Mais.la
ì,W

DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4oi


L I YR K {:ísî'
Force par laquelle le corps P est accéléré Lc retardé dans la cy- § E C O M D.
cloide à un lieu quelconque Q est ( par le Cor. de la Prop. 51. ) à
Fig. 5I. &5Î.
son poids total , comme fa distance P Q du lieu le plus bas P , à la
longueur P R de la cycloïde . Ainsi les forces motrices de l’eau 8c
du pendule , lorsqu’ils parcourent les espaces égaux AE,P Q , font
comme les poids à mouvoir. Donc , si l’eau 8c le pendule font en
repos dans le commencement » ces forces les feront mouvoir éga¬
lement dans des temps égaux , 8c feront que par un mouvement
réciproque l’eau 8c le pendule iront & reviendront dans les mêmes
temps. C. Q. F . D.
Cor. i . Donc toutes les ascensions 8c defcensions de l’eau font

isochrones , soit que le mouvement soit plus prompt ou plus lent.


Cor. a. Si la longueur de toute la colonne d’eau dans le canal est !>
'sS
de 6j pieds de Paris , l’eau descendra dans une seconde 8c mon¬
tera dans une autre soconde;& ainsi de fuite alternativement à l’infi-
ni . Car un pendule de pieds fait une oscillation dans une seconde. 0i
Cor. j . La longueur de la colonne d’eau étant augmentée ou di¬
’llll
ÉÌ5'
minuée , le temps de fes oscillations augmentera ou diminuera
en raison foufdoublée de cette longueur.

proposition xlv . théorème XXXVI.

La vitesse des ondes ejl en raison foufdoublée de leur largeur.

Cest ce qui fuit de la construction de la Proposition suivante.


proposition xlyi . problème X.

Trouver la vitesse des ondes.

II faut prendre un pendule dont la longueur entre le point de 1


suspension 8c le centre d’oscillation soit égale à la largeur des
ondes : 8c dans le même temps dans lequel le pendule achevera
chaque oscillation , les ondes parcourcront en avançant un es¬
pace presque égal à leur largeur.
J’appellc largeur des ondes l’cspacc transversal qui est entre

>11

lili
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Du leur moindre ou leur plus grande élévation . Que AB C D E F
«s ' coTîî- représente une eau stagnante dont la superficie monte & descende
- par des ondes successives ; que A , C, E c, & . soient les éminences
Fsg‘ 53' de ces ondes , & B , D , F c& . les cavités intermédiaires qui
les séparent , comme le mouvement des ondes se fait par l’as-
cension & la descension successive de seau , ensorte que ses parties
A , C , E , &-c. qui sont les plus hautes deviennent ensuite les plus
basses ; & que la force motrice qui fait monter les parties les plus
basses & descendre les plus hautes , est le poids de l’eau élevée ;
Cette ascension & cette descension alternatives seront analogues au
mouvement d’oícillation de l’eau dans le canal , & elles obser¬
veront les mêmes loix par rapport au temps : & par conséquent
( par la Prop . 44. ) si les distances entre les lieux les plus hauts A t
C , E , & les plus bas B , D , F des ondes sont égales au dou¬
ble de la longueur du pendule ; les parties les plus hautes A , C, E,
deviendront les plus basses dans le temps dune oscillation , &
dans le temps d’une autre oscillation elles redeviendront les plus
hautes . Donc il y aura le temps de deux oscillations entre chacune
de ces ondes ; c’est- à-dire , que chacune de ces ondes parcourera
fa largeur dans le temps que le pendule employera à faire deux
oscillations ; mais dans ce même temps un pendule , dont la lon¬
gueur seroit quadruple & qui par conséquent seroit égal à la lar¬
geur de ces ondes , seroit une oscillation . Donc , Lee. C. Q . F . T.
Cor. 1 . Donc les ondes qui ont 3 pieds de Paris de largeur
en avançant dans une seconde parcourcront leur largeur ; &c par
conséquent dans une minute elles parcoureront 183 \ pieds , &
danS Une heure Iiooo pieds environ.
Cor.i . Et la vitesse des plus grandes ou des moindres ondes aug¬
mentera ou diminuera en raison sousdoublée de leur largeur.
Cela est ainsi dans l’hypotése que toutes les parties de l’eau
montent & descendent en ligne droite -, mais cette ascension &c
cette descension se font plutôt par des cercles , ainsi par cette Pro¬
position le temps n’est déterminé qu ’à peu près.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 405

PROPOSITION XLVII. THÉORÈME XXXVII . s' ílo.

Des puljions étant propagées dans un fluide , chacune des particules


de ce fluide, qui vont & qui viennent par un mouvement réciproque
trìs-prompt , font toujours accélérées& retardées suivant les loix des
oscillations des pendules.

Que AB , B c , CD , &rc. représentent les distances égales des Flgt 54'&


pulsions successives\ A fl C 1espace dans lequel s’exécutent les
mouvemens de ces pulsions propagées de A vers B -, soient E,F,G
trois points physiques du milieu en repos placés fur la ligne A C
à des distances égales les uns des autres \E e, Fs , Gg les espaces
égaux très-petits dans lesquels ces points vont 8>c viennent à cha¬
que vibration par un mouvement réciproque ; e, ? , y, les lieux
quelconques intermédiaires de ces mêmes points ; 6c E F , FG des
petites lignes physiques, ou les parties linéaires du milieu qui font
entre ces points & qui font transportées successivement dans les
lieux «<p , <p y , es , f g. Soit tirée P S égale à la ligne E e Sc
:
soit cette ligne P S partagée en deux parties égales au point O , 8c
du centre O ôc deTintcrvale OP soit décrit le cercle SIPi. Q ue
sa circonférence entiere & ses parties représentent le temps entier
d’une vibration avec ses parties proportionnelles ; en forte que le
temps quelconque P H ou P H S h étant écoulé , si on tire H L
ou h l perpendiculaire fur P S , qu
& ’on prenne E s égale k P L
ou à PI, le point physique E se trouvera en e. Par cette loi un
point quelconque E allant de E par ea e, & revenant ensuite de
t par í à E, achevera chacune de ses vibrations avec les mêmes
dégrés de retardation & ^ accélération que le pendule qui oscille.
II s'agit donc de prouver-que chaque point physique du milieu
doit être agité par un tel mouvement. Supposons que le milieu
soit mû de cette sorte par quelque cause , &c voyons ce qui doit
suivre de cette supposition.
Dans la circonférence P HS h soient pris les arcs égaux HI ,
JK ou hi , ik, qui ayentàla . circonférence entiere la raison que
404 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
TU les droites égales F F , FG ont à Fintervale entier B C des pul¬
Mouvement
DES Corps. sions. Et ayant abaissé les perpendiculaires IM , KN ou ìm , kn-t
Fig. 54.&
parce que les points E , F , G sont successivement agités par des
mouvemens semblables , & que pendant ce temps ils achevent
leurs vibrations entieres composées de l’allée & du retour pen¬
dant que les pulsions se communiquent de B à C-, si PH ou PHSh
représente le temps écoulé depuis le commencement du mouve¬
ment du point E,Pl ou PHS i représentera le temps écoulé depuis
le commencement du mouvement du point F, & P K ou PHS k ,
le temps écoulé depuis le commencement du mouvement du point
G ; 8c par conséquent Eí , F <p, Gy seront égaux respective¬
ment à P L , P M , P N , on k P l }P m , P n, le premier dans
Fallée, & le second dans le retour de ces points. D’oú ty, ou
E Gf- - G y —E i dans Fallée sera égal à E G —LN, dans & le
retour à E G q- / n. Mais t y est la largeur ou l’expansion de la
partie du milieu E G dans le lieu íy ,- 8c par conséquent Fex-
pansion de cette partie dans l’allée est à son expansion moyenne,
comme E G —L jy &E G -, 6c dans le retour comme E G -j- ln oui
EG + LN à EG. C ’est pourquoi , L N étant ïKH comme IM
au rayon OP, 8c RH étant xEG comme la circonférence PHShP
à B C, c ’est-à-dire , ( si on prend V pour le rayon du cercle,
dont la circonférence est égale à Fintervale des pulsions B C, )
comme OP à. F par ; & conséquent L N étant à EG com¬
me IM à V -, l ’expansion de la parti e -EG ou du point physi¬
que F dans le lieu ey est à Fexpansion moyenne de cette partis
dans son premier lieu E G , comme V — IM à V dans Fal¬
lée , Sc comme irn à V dans le retour . D'où , la force élasti¬

que du point F dans le lieu t y est à fa force élastique moyenne

dans le lieu EG, comme à ^ dans l’allée , mais dans;

le retour elle est comme ry “ *I m rà ~ . Et par le même raison-

cernent les forces élastiques des points physiques E &c G dans


Fallée
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4oj
Liïíi
Pallée, sont comme & & la différen- Second.
P - HL '~ V —K N V*
ce des forces à la force élastique moyenne du milieu comme

W - FxEL - rxKN + tiLxKN V Ccst »’ * ' "

comme — à ^ . ,ou comme H L —K N z F, en sup¬


posant ( à cause des limites étroites dans lesquelles fe font les
vibrations ) H L & K N indéfiniment plus petites que la quanti¬
té V. Comme cette quantité V est donnée , la différence des
forces est comme HL —KN, c’est-à-dire , (àcause des proportion¬
nelles HL —KN à H K, & O M à O I ou OP, des & données
H K &c O P) comme O M ,- ou , ce qui revient au même, íì T/est
coupée en deux également en íì , comme íì ç. Et , par le même ar¬
gument , îa différence des forces élastiques des points physiques t &
y dans le retour de la petite ligne physique *y est comme íi ç>. Mais
cette différence, ( c’est-à-dire , l’excês de la force élastique du point
*fur la force élastique du point ?-) est la force par laquelle la petite
ligne physique s y du milieu , laquelle est entre deux , est accélé¬
rée dans l’allée &r retardée dans le retour ; & par conséquent , Ia
force accélératrice de la petite ligne physique « y est comme fà
distance au point de milieu a de la vibration. Donc le temps est
exprimé exactement par Tare PI, Selon ( la Prop. ; 8. du Liv. i . )
Et la partie linéaire %y du milieu fe mouvera selon la loi pres¬
crite , c’est-à-dire , selon les loix des pendules ofcillans : il en est
de même de toutes les parties linéaires dont le milieu entier est
composé. C. Q. F. B,
Cor. U est clair delà , que le nombre des pulsions propagées est
le même que le nombre des vibrations du corps vibrant , 8c qu ’il
n’augmente point dans leur progrès. Car la petite ligne physique
t y , dans le moment qu’elle reviendra à son premier lieu , fera
en repos ; & elle ne fe mouvera point ensuite , à moins que Is
choc du corps vibrant ou celui- des puisions qui fe propagent
depuis ce corps , ne lui communique un nouveau mouvement,.
Tome/E» f£
_ _ — 4 »6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
d «
Mou \ emïnt
Elle sera donc en repos dans le moment que les pulsions qui viea-
1x * *
s,es corps. nen(; à corps vibrant cestèront d’être propagées.
PROPOSITION XLVIII . THÉORÈME XXXVIII.

Les vitesses des puisons qui se propagent dans un milieu élaflique font
en raison composée de la raison sousdoublée de la force élajlique direc¬
tement , & de la raison sousdoublée de la densité inversement , en
supposant la force élafique du fluide proportionnelle à sa conden¬
sation.

Cas i . Si les milieux font homogènes , & que les distances des
pulsions soient égales entr’elles dans ces milieux , mais que le
mouvement soit plus grand dans un des milieux : les contractions
Sc les dilatations des parties analogues seront comme ces mêmes

mouvemens. Mais cette proportion n’est pas exacte » cependant si


les contractions & les dilatations sont três-grandes , elle ne fera
pas loin de l’être Sc on pourra la prendre physiquement pour
telle. Mais les forces élastiques motrices font comme les contrac¬
tions Sc les dilatations ; Sc les vitesses des parties égales qui ont été
produites en même temps font comme les forces. Donc les parties
égales Sc correspondantes des pulsions correspondantes achevent
ensemble leur allée Sc leur retour dans des espaces proportionnels
Lux contractions Sc aux dilatations , Sc cela avec des vitesses qui
font comme ces espaces: Sc par conséquent les pulsions, qui dans
le temps de l’allée Sc du retour parcourent en avançant leur largeur
entiere, & qui succèdent toujours à la place des pulsions précédentes,
avancent avec une viteste égale dans Tun Sc f autre milieu à cause
de l'égalité des distances.
Cas i. Si les distances ou les longueurs des pulsions font plus
grandes dans un milieu que dans l’autre ; supposons que les par¬
ties correspondantes décrivent des espaces proportionnels aux lar¬
geurs des pulsions à chaque fois qu’elles vont Sc quelles viennent :
alors leurs contractions ainsi que leurs dilatations seront égales.
Donc si les milieux font homogènes , les forces motrices élasti-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 407
ques qui les agitent d’un mouvement réciproque seront aussi égales. L 1 V R I.
5 I C O N- ,
Mais la matière que ces Forces doivent mouvoir est comme la
largeur des pulsions : & l’espace dans lequel elles doivent ache¬
ver leur allée &r leur retour est dans la même raison . Le temps
d’une allée &r d’un retour est donc en raison composée de la raison
sousdoublée de la matière & de la raison sousdoublée de l’espace,
& par conséquent il est comme l’espace . Mais les pulsions pen¬
dant les temps dune a lice êc d un retour parcourent leurs lar¬
geurs , c’est- à -dire , des espaces proportionnels aux temps j donc
leurs vitesses font égales.
Cas 3 . Donc dans les milieux dont la force élastique & la den¬
sité font les mêmes , toutes les pulsions ont la même vîtestè. Et si
on augmente ou la densité ou la force élastique du milieu , com¬
me la force motrice augmente en raison de la force élastique,
& la matière qu ’il faut mouvoir en raison de la densité ; le temps
dans lequel les mêmes mouvemens s’exécuteront comme aupara¬
vant , augmentera en raison sousdoublée de la densité , & diminuera
en raison sousdoublée de la force élastique . Et par conséquent la
vitesse des pulsions fera en raison composée de la raison sous¬
doublée de la densité du milieu inversement , & de la raison sous¬
doublée de la force élastique directement. Ç. Q. F . D.
Cette Proposition deviendra encore plus évidente par la cons¬
truction de la Proposition suivante.

PROPOSITION XLIX . PROBLÈME XI.

la densité& U force élastique du milieu étant données, trouver la.


vîtestè des pulstons.

Supposons que le milieu soit comprimé comme notre air par Fig. 54.&55.
un poids qui incombe dessus ; & que A soit la hauteur du mi¬
lieu homogène dont le poids est égal au poids incombant , & dont
la densité soit la même que celle du milieu comprimé dans lequel
les pulsions sont propagées . Qu ’on suppose un pendule , dont la
longueur entre le point de suspension & le centre d’oscillation
Eff ij
r* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement i *~° c ^ dans temps que cc pendule employera à faire une
des corps, oscillation entiers composée de l’allée ôc du retour , la pulsion
Fig.54.&Î5. en avançant parcourera un espace égal à la circonférence du
cercle dont le rayon est A.
Car les constructions de la Proposition 47. étant conservées , si
une ligne physique quelconque EF> en décrivant à chaque vibra¬
tion un espace P s , est preílee dans les extrémités P Ôc S àc son
allée de son retour par une force élastique égale à son poids ;
elle achevera chacune de ses vibrations dans le temps dans lequel
cette même ligne pourroit osciller dans une cycloïde dont le péri¬
mètre seroit égal à toute la longueur P S : ôc cela parce que des
forces égales doivent faire parcourir dans le même temps à des
corpuscules égaux des espaces égaux. C’est pourquoi comme les
temps des oscillations font en raison sousdoublée de la longueur
des pendules , ôc que la longueur du pendule est égale à la moi¬
tié de Tare de la cycloïde entiers ; le temps d’une vibration fera
au temps de roícîllatïora du pendule dont la longueur est A ,en
raison sousdoublée de la longueur \PS ou PO à la longueur A.
Mais la force élastique qui presse la petite ligne physique E G
lorsqu’elle est dans les extrémités P ôc S , étoit ( dans la démonstra¬
tion de la Prop. 47. ) à la force élastique entiers , comme HL —
K N à V , c’est-à- dire , ( lorsque le point R tombe sur P )com¬
me H K à V : ôc cette force entiers , c’est-à-dire , le poids in¬
combant par lequel la petite ligne E G est comprimée , est au
poids de cette petite ligne comme la hauteur A du poids incom¬
bant est à la longueur E G de la petite ligne ; donc , la force
par laquelle la petite ligne , E G est preílee dans les lieux P ÔC S,
est au poids de cette petite ligne , comme H K x A à Fy EG t
ou comme P O y A à VV ycar H K étoit à jE G comme P O
k V. Ainsi , comme les temps , dans lesquels les corps égaux font
poussés dans des espaces égaux , font réciproquement en raison
sousdoublée des forces , le temps d’une vibration produite par la
pression de la force élastique fera au temps d’une vibration pro-
de la philosophie NATURELLE . 409
duite par la force du poids , en raison sousdoublée de FFk lÌTIT'
P O x A , & ce temps est par conséquent au temps de lof - SEc° N°*
cillation du pendule dont la longueur est A> en raison sousdou- F*6,
blée de FFkPOxA &c en raison íbusdoublée de P O k A
conjointement i c est - à - dire dans
, la raison entiere de F k A.
Mais dans le temps d’une vibration entiere composée de l’allée
& du retour , la pulsion, en avançant , parcourt sa largeur en¬
tiere S C. Donc le temps dans lequel la pulsion parcourt l’es-
pace B C, est au temps d’une oscillation entiere , composée de
l’allée & du retour , comme F eítk A, c’est-à-dire , comme BC est
à la circonférence du cercle dont le rayon est A. Donc le temps
dans lequel la pulsion parcourera l’eípace B C , est dans la même
raison au temps dans lequel elle parcourera la longueur égale à
cette circonférence ; donc , dans le temps d’une telle oscillation,
la pulsion parcourera une longueur égale à cette circonférence.
C. Q. F. F>.
Cor. i . La vitesse des pulsions est celle que les graves acquièrent
en tombant d'un mouvement également accéléré , &: en parcou¬
rant dans leur chute la moitié de la hauteur A. Car dans le temps
de cette chute la pulsion parcourera avec la vitesse qu’un corps au-
roit acquise en tombant un espace qui sera égal à toute la hau¬
teur A ;donc dans le temps d’une oscillation entiere composée
de l’allée &c du retour , elle parcourera un espace égal à la cir¬
conférence du cercle dont le rayon est A : donc le temps de la
chute est au temps de l’oscillation comme le rayon du cercle est
k sa circonférence.
Cor. 1. Ainsi , cette hauteur A étant directement comme la
force élastique du fluide , &r inversement comme íà densité ; la
vitesse des pulsions fera en raison composée de la raison sous¬
doublée de la densité inversement , & de la raison íbusdoublée de
la force élastique directement.
410 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Do
Mouvement
DES Corps.
PROPOSITION L. PROBLÈME XII.

Trouver Us díjlances des puljions.

saut trouver le nombre des vibrations qn’un corps excite par ses
II

«émulations dans un temps donné . Et il faut diviser par ce nombre


l’eípace que la pulsion peut parcourir dans le même temps , & le
quotient fera la largeur d'une pulsion . C. Q . F . T.

S C H O L I E.

Ces dernieres Propositions peuvent s’appliquer au mouvement


de la lumière & des sons. Car la lumière se propageant en ligne
droite ne peut consister dans la feule action . ( Selon les Prop . 41
& 42 . ) Et quant aux sons , comme ils viennent des corps sonores
ils ne sont en effet ( Prop . 43 . ) que les pulsions de l’air propa¬
gées , c’est ce qui est confirmé par les vibrations que les sons exci¬
tent dans les corps voisins , fertout -s’ils font forts &c graves , tels
que ceux des tambours . Car les vibrations les plus promptes & les
plus courtes font celles qui s’excitent le plus diffîcilemenr . Or , que
les sons,quels qu ’ils soient , excitent des vibrations dans les cordes qui
font à l’unisson des corps sonores , c’est ce qui est connu de tout le
monde , & ce qui est auíïi confirmé par la vitesse du son . Les
poids spécifiques de seau de pluie & du vif- argent font l’un à
î ’autre comme 1 à 13f environ , 8c lorsque le mercure est à la
hauteur de 30 pouces anglois dans le baromètre , les poids spéci¬
fiques de l’air 8c de l’eau de pluye font alors l’un à l’autre comme
■I à S70 environ : donc les poids spécifiques de k'air 8c du vif-
argent font entr ’eux comme 1 à 11890 , donc la hauteur du vif-
argent étant de 30 pouces dans le baromètre , la hauteur de l’air
uniforme , dont le poids peut comprimer notre air d’ici-bas , fera
de 356700 pouces , ou de 297 *3 pieds anglois . Lest cette hau¬
teur que nous avons nommée A dans la construction du Problème
précédent . La circonférence du cercle dont le rayon est de 29725
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ...
pieds en a 186768 & comme on sçait qu ’un pendule de jc,f-
pouces fait une oscillation composée de son allée &c de son re - ————
tour en deux secondes , un pendule qui auroit 197 *5 P^ cls ou
; 56700 pouces devroit faire une semblable oscillation en 190 f " ;
donc , pendant ce temps , le son parcourera 186768 pieds , &
979 pieds en une seconde.
Au reste , dans ce calcul , je n'ai point eu d’égard àl ’épaisseur
des particules solides de l’air par lesquelles le son se communi¬
que en un instant - Car le poids de l’air étant au poids de seau
comme 1 à 870 , & les sels étant presque deux fois plus denses
que l’eau ; fi on suppose que les particules de l'air font à peu près
de la même densité que les particules de l’eau ou des sels , &
que la rareté de l’air vienne seulement des intervalles qui font
entre ses particules : le diamètre dune particule d’air fera à lin-
tervalle entre les centres des particules comme , 1 à9 ou 10 à peu
près , & à l’intervalle entre les particules comme 1 à 8 ou 9. Et
par conséquent , il faut ajouter à 979 pieds que le son doit par¬
courir en une seconde , selon le calcul précédent , pieds ou
109 pieds à peu près , à cause de l’épaiíseur des particules de
l’air : &c alors 1c son parcourera 1088 pieds environ en une
seconde.
Ajoutez a cela , que comme les vapeurs cachées dans l’air
ont un autre ressort , & qu ’elles font d’un autre ton , elles
participent à peine au mouvement de l’air pur qui propage
les sons. Or lorsque ces parties font en repos , ce mouvement est
propagé plus vîte par le seul air pur, cela
& en raison sousdou-
blée de la rareté de la matière ; ensorte que si l’atmoíphere est
composée de dix parties d’air pur &r d une partie de vapeurs , le
mouvement des sons fera plus prompt , dans la raison sousisou-
blée de 11 à 10 , c’est-à-dire , à peu près , dans la raison de 21
à 2.0 , que s’il étoit composé de onze parties d’air pur : donc la
vitesse du mouvement du son ci-devant trouvée doit être aug¬
mentée dans cette raison . Ce qui fait que le son doit parcourir
n±i pieds en une seconde.
4 iz PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du Cela doit être ainsi dans le printemps & dans l’automne , lors-
i^eTcTrps, que l’air est raréfié par une chaleur modérée , & que sa force
élastique est sensiblement augmentée. Mais dans l’hyver , où l’aR
est condensé par le froid , & où sa force élastique est diminuée
le mouvement du son doit être plus lent en raiíòn sousdoublée de
la densité de l’air ; & au contraire , dans Tété il doit être plus.
prompt ; or on fçait par expérience que le son parcourt à peu près
114Z pieds de Londres Le 1070 pieds de Paris en une seconde.
La vitesse des sons étant connue , on connoîtra les intervalles
des vibrations M. Sauveur a trouvé par ses expériences , qu un
tuyau ouvert , long environ de cinq pieds de Paris , rend un son
du même ton que celui d’une corde qui fait cent vibrations en
une seconde. 11 se fait donc environ 100 vibrations à peu prés
dans un espace de 1070 pieds de Paris que le son parcourt en
une seconde ; & par conséquent une vibration occupe un espace
d’environ 107^ pieds de Paris , c’est-à-dire , deux fois. la longueur
du tuyau . D’ où il est vraisemblable que les.largeurs des vibrations
des sons dans tous les tuyaux ouverts „ sont égaux au double de k
longueur des tuyaux.
De plus, on volt ( par le Cor. de la Ptop . 47. de. ce Livre ) pour¬
quoi les sons cessent dans l’instant que les mouvemens du corps
sonore viennent à cesser.. Et pourquoi nous.ne les entendons pas
plus long-temps lorsque nous sommes éloignés du corps sonore,
que lorsque nous en sommes très-près. On voit aussi, par les
principes qu’on a posés, pourquoi les sons augmentent dans les
porte -voix . Car tout mouvement réciproque a coutume d’aug-
Hienter a chaque réflexion, par la même cause qui le produit»
Ainsi le mouvement se perd plus tard & se réfléchit plus forte¬
ment dans les tubes qui soppofent à.la dilatation du son,, & par
conséquent , il s’augmente par le mouvement nouveau imprimé.
à chaque réflexion. Ce font-là les principaux phénomènes dea
sons»

SECTIO K
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4ij
LlTlI
" ~' S S C 0 N D.

NEUVIÈME SECTION.
Du mouvement circulaire des fluides.

HYPOTHESE.

La résistance qui viznt du défaut de lubricité des parties cTun fluide


doit être , toutes choses égales , proportionnelle à la vitesse avec la¬
quelle les parties de ce fluide peuvent être séparées les unes des autres.

PROPOSITION LI . THEOREME XXXIX.


Si un cylindre solide infiniment long , tourne autour d ’un axe donné de
position par un mouvement uniforme , dans un fluide homogène &
infini , que le fluide soit tourné en rond par cette feule impulsion ,
& que chaque partie du fluide continue uniformément dans son
mouvement les temps périodiques des parties du fluide ferons
comme leurs distances de Vaxe du cylindre ,

Soit A FL un cylindre mû circulairement & uniformément Eig. ;s.


autour de son axe >5 , & que le fluide soit partagé en un nombre
infini d’orbes cylindriques concentriques & solides de la même
épaisseur, par des cercles concentriques B G M , CHN , DIO ,
£KP, c & . Ce fluide étant homogène , les impressions que les
orbes contígues feront les unes fur les autres seront ( par llyyp©-
tëse ) comme leurs translations réciproques , & comme les super¬
ficies eontigues dans lesquelles se font ces impreffions. Si l’im-
pression faite dans quelque orbe est plus forte ou plus fossile
dans fa partie concave que dans ía partie convexe >la plus forte
impression prévaudra , & elle accélérera ou retardera le mouve¬
ment de sorbe , selon qu elle fera dirigée , eu égard à son mou¬
vement , vers le même côté , ou vers le côté opposé, Donc , pour
Toms* h Ggg
+i4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D“ que chaque orbe persévéré uniformément dans son mouvement,
mouvement [ es impressions qui viennent de part & d’autre , doivent être éga-
„_ les entr’elles & avoir des directions opposées. Donc , les impres-
F,S'5S‘ fions étant comme les superficies contigues , & leurs translations
réciproques , ces translations seront inversement comme les super¬
ficies, c’est-à-dire , inversement comme les distances de ces super¬
ficies à saxe. Mais les différences des mouvemens angulaires au¬
tour de saxe font comme ces translations divisées par les distances,
ou comme les translations directement & les distances inverse¬
ment , c’est-à-dire , en composant ces raisons , inversement com¬
me les quartes des distances. Donc , si à chaque partie de la droi¬
te infinie S A B CD E Q on éleve les perpendiculaires Aa , Bb,
Cc , D d , Ee c& . réciproquement proportionnelles aux quarrés
de ces parties SA , SB , SC , S D , SE rc& . & que par les
extrémités des perpendiculaires on imagine une ligne hyperboli¬
que ; les sommes de ces différences, c’est-à-dire , tous les mouve¬
mens angulaires , seront comme les sommes correspondantes des
lignes Aa , B b, Cc , Dd , Ee c & . c’est-à-dire , en supposant
que pour former un milieu uniformément fluide on augmente
le nombre des orbes & qu’on diminue leur largeur à l’infini ,
comme les aires hyperboliques AaQ , BbQ , CcQ , DdQ ,
E e Q Sec. analogues à ces sommes. Et les temps réciproquement
proportionnels à ces mouvemens angulaires seront aussi récipro¬
quement proportionnels à ces aires. Donc , le temps périodique
d’une particule quelconque D est réciproquement comme l’aire
X>d Q , c ’est à-dire , ( par la quadrature connue des courbes ) di¬
rectement comme la distance S D . C. Q. F . D.
Cor. i . Delà , les mouvemens angulaires des particules d’un
v fluide font réciproquement comme leurs distances à saxe du
cylindre , & leurs vitesses absolues font égales.
Cor.i . Si un fluide est contenu dans un vase cylindrique d’une
longueur infinie , & qu’il contienne un autre cylindre intérieur ,
que ces deux cylindres tournent autour de leur axe com-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4iy
mcn , qnc les temps de leurs révolutions soient comme leur
demi diamètre , &r que chacune des parties du fluide continue
dans son mouvement , les temps périodiques de chacune des par¬
ticules seront comme leurs distances à l’axe des cylindres.
Cor. Si on ôte ou qu’on ajoute à un cylindre &: à un fluide
mû de cette forte un mouvement quelconque angulaire commun ;
Comme par ce nouveau mouvement le frottement réciproque des
parties du fluide n est pas altéré , les niouvemens de ces parties
cntr’elles ne changeront pas. Car les translations réciproques des
parties dépendent de leur frottement . Donc une partie quelcon¬
que conservera son mouvement lorsque ce mouvement sera tel
qu ’il ne sera pas plus accéléré que retardé par le frottement pro¬
duit dans des parties opposées.
Cor. 4 . Donc , si on ôte de ce système entier composé du fluide
& des cylindres tout le mouvement angulaire du cylindre exté¬
rieur , on aura le mouvement du fluide dans un cylindre en repos.
Cor. 5 . Donc , si le fluide & le cylindre extérieur , étant en
repos , le cylindre intérieur tourne uniformément ; il communi¬
quera un mouvement circulaire au fluide qui l’environne immé¬
diatement , ce mouvement se propagera peu à peu dans tout
le fluide ; & il ne cessera point d’augmenter jusqu’à ce que cha¬
que partie du fluide ait acquis le mouvement dont on a parlé
dans le Cor. 4.
Cor. 6. Comme le fluide fait effort pour propager son mouve¬
ment encore plus loin , le cylindre extérieur fera auffi mû circu-
lairement par cet effort , à moins qu’il ne soit fortement retenu ; &
son mouvement s’accélérera juíqu ’à ce que les temps périodiques
de l’un & l’autre cylindre soient égaux entr’eux. Si le cylindre
extérieur est forcement retenu , il s’efforcera de retarder le mou¬
vement du fluide ; & à moins que le cylindre intérieur , par quel¬
que mouvement imprimé du dehors , ne conserve ce mouvement,
il cessera peu à peu par l’effort du cylindre extérieur.
Tout ceci peut s’épronver dans une eau profonde stagnante.
GSS y
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
L) U
Mou VtMÏMI
nés Corps, PROPOSITION LII . THÉORÈME XL.

Si une sphere solide tourne d'un mouvement uniforme , autour d'un axe
donné de position , dans un fluide homogène & infini , que le
fluide soit mû circulairement par cette seule impulsion ; & que cha¬
que partie de ce fluide continue uniformément dans son mouvement:
les temps périodiques des parties du fluide feront comme les quar¬
tés de leurs distances au centre de la sphère,

Fig. ;s. Cas r . Soit AF L une íphere mûe circulairement d’un mouve¬
ment uniforme autour de son axe S que , le fluide soit par¬
tagé en un nombre infini d’orbes concentriques de même épaiíïeur
par des cercles concentriques BGM , CRN , D10 , EKP rc. &
Supposez que ces orbes soient solides ; comme le fluide est homo¬
gène , les impressions que les orbes contigues font les unes fur les
autres seront ( par l’hypothèse ) comme leurs translations récipro¬
ques , &: comme les superficies contigues fur lesquelles se font
ces impressions . Si 1impression est plus forte ou plus foible dans
quelque orbe vers fa partie concave que vers fa partie convexe ;
l’impreffion la plus forte prévaudra , & elle accélérera ou retar¬
dera la vitesse de l’orbe selon quelle sera dirigée du même côté ou
d’un côté opposé à la direction de son mouvement . Donc , pour que
chaque orbe continue uniformément dans son mouvement , les
impulsions de part & d’autre doivent être égales entr ’elles , & se
faire vers des côtés opposés . Ainsi les impressions étant comme '
les superficies contigues & comme leurs translations réciproques ;
ces translations seront inversement comme les superficies , c’est-à-
dire , inversement comme les quarrés des distances des superficies
au centre . Mais les différences des mouvemens angulaires autour
de l’axe sont comme ces translations divisées par les distances , ou
comme ces translations directement & les distances inversement ;
c’est- à- dire , en composant ces raisons , comme les cubes des dis¬
tances inversement . C’est-pourquoi , si à chacune des parties de la
droite infinie SABCDEQ on éleve les perpendiculaires Aa »
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 417
Sb , C c , D d , E e Scc. réciproquement proportionnelles LUX cubes IVLL
de ces parties SJ,SB,SC,SB,SE Scc. Les sommes des dis- -
férences , c’est- à- dire , les mouvemens entiers angulaires,seront com - F'S- 5Í*
me les sommes correspondantes des lignes Aa , Bb , Cc,Dd,Ec
Lee. c’est- à-dire , ( si le nombre des orbes augmente Sc que leur
largeur diminue infiniment afin de former un milieu uniformé¬
ment fluide ) comme les aires hyperboliques AaQ , BbQ , C c Q,
BdQ , EeQ, Lee . analogues à ces sommes . Et les temps pério¬
diques réciproquement proportionnels aux mouvemens angulaires
seront auíïï réciproquement proportionnels à ces aires . Donc le
temps périodique d’un orbe quelconque DI O est réciproquement
comme l’aire DdQ c, ’efi- à- dire , directement comme le quarté
de la distance S D. Et c’est ce que j’ai voulu premierement dé¬
montrer.

Cas Du centre de la sphère soit mené un grand nombre de


z.

droites infinies lesquelles fassent avec l’axe des angles donnés , Sc


qui se surpassent les uns les autres de différences données ; supposez
que ces droites , en tournant autour de Taxe , coupent les orbes
cn un nombre innombrable d’anneaux ; chacun de ces anneaux
aura quatre anneaux qui lui seront contigus , un intérieur , un
extérieur , Sc deux autres aux côtés . Un quelconque de ces anneaux,
par le frottement intérieur Sc extérieur , ne peut -être pressé éga¬
lement dans des parties opposées si ce n’est par un mouvement
qui se fasse selon la loi du premier cas ; c’est ce qui est clair par
la démonstration de ce premier cas . Et par conséquent , la série
quelconque d’anneaux , allant en ligne droite à l’infini depuis la
sphere , se mouvera selon la loi du premier cas , à moins que le
frottement des anneaux latéraux ne s’y oppose . Mais dans le
mouvement qui se fait selon cette loi , le frottement des an¬
neaux latéraux est nul ; ainsi il n’empêchera point que le mou¬
vement ne se fasse selon cette loi . Si les anneaux , qui font éga¬
lement éloignés du centre , tournoient plus vîte ou plus lente¬
ment vers les pôles que vers l’écliptique ; les plus lents se-

»
418 principes mathématiques
roient accélérés, & Jes plus prompts seroient retardés par lc
. frottement mutuel , Lc par là les temps périodiques deviendroient
toujours égaux , selon la loi du cas premier . Ce frottement n’em-
pêche donc pas que le mouvement ne fe fasse selon la loi du pre¬
mier cas , Lc par conséquent , cette loi aura lieu : c’est-à-dire,
que les temps périodiques de chacun des anneaux feront commí
les quarrés de leurs distances au centre du globe. Ce que j’avois à
démontrer en second lieu.
Cas 3, Soit à- préfent un de ces anneaux divisé par des sections
transversales en des particules innombrables qui forment une sub¬
stance absolument & uniformément fluide ; comme ces sections
n’ont point de rapport à la loi du mouvement circulaire , mais
seulement à la constitution du fluide , le mouvement circulaire
continuera comme auparavant . Ainsi les aspérités de tous ces an¬
neaux ( lesquels font supposés très-petits ) ne changeront point par
ces sections, non plus que la force de leurs frottemens mutuels
ou bien ils changeront également. Ainsi la proportion des causes
demeurant la même , la proportion des effets subsistera auffi ,
c’est-à-dire , la proportion des mouvcmens Lc des temps pério¬
diques. C. Q. F . D.
Cor. 1 . Delà , les mouvemens angulaires des parties du
fluide
autour de Taxe de la sphere , sont réciproquement comme les
quarrés des distances au centre de la sphere , & les vitesses ab¬
solues sont réciproquement comme ces mêmes quarrés divisés
par les distances à l’axe.
Cor. 2 . Si un globe tourne d’un mouvement uniforme , dans
un
milieu en repos , homogène Lc infini, autour d’un axe donné de
position , il communiquera au fluide un mouvement de tourbil¬
lon , Lc ee mouvement se continuera peu à peu à l’infini ; Lc il
ne cessera point d’être accéléré dans chaque partie du fluide, jus¬
qu à ce que ks temps périodiques de chacune de ces parties soient
comme les quarrés des distances au centre du globe.
Cor. 3 . Parce que les parties intérieures du tourbillon , à
cause
de ía plus grande vîtefle, pressent & frottent les extérieures , que
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4t 9
par cette action elles leur communiquent perpétuellement du t
mouvement , & que ces parties extérieures communiquent aussi s E
cn même temps la même quantité de mouvement à d’autres par¬
ties qui leur font extérieures, & que par là elles conservent toujours
leur quantité de mouvement fans aucune variation ; il est clair,
que le mouvement se communique fans cesse du centre à la cir¬
conférence du tourbillon , & qu’il est absorbé dans Pinfinité de
cette circonférence. La matière du tourbillon contenue entre deux
superficies sphériques quelconques concentriques , n’est donc ja¬
mais accélérée , parce que tout le mouvement que la matière in¬
térieure reçoit est toujours transféré à la matière extérieure.
Cor.4. Donc , afin que le mouvement du tourbillon fe conserve
le même , il faut un principe actif par lequel le globe reçoive tou¬
jours la même quantité de mouvement qu’il imprime à la matière
du tourbillon ; 6e fans un tel principe , il faut nécessairement que
le globe 6c les parties intérieures du tourbillon , communiquant
fans cesse leur mouvement aux extérieures , & n’en recevant point
de nouveau , perdent leur mouvement peu à peu,Le qu’ils cessent
enfin de tourner.
Cor. 5 . Si un autre globe nageoir du centre de ce tourbillon ,
à une certaine distance 6c que dans le même temps il tournât
continuellement , par quelque force , autour d’un axe dont f incli¬
naison fut donnée ; par ce mouvement le fluide feroit forcé de
tourner en tourbillon ; & ce nouveau tourbillon três-petit com-
menceroit à tourner avec le globe autour du centre de l’autre
tourbillon , & peu à peu son mouvement fe propageroit à l'infini,
comme celui du premier tourbillon . Par la même raison qui fait
que ce nouveau globe feroit emporté par le mouvement du
premier tourbillon , le premier globe feroit aussi emporté par le
mouvement du second tourbillon , enforte que ces deux globes
tourneroient autour de quelque point intermédiaire , 6c qu’ils fe
fuiroient mutuellement par leur mouvement circulaire , à moins
qu’ils ne fussent rapprochés par quelqu’autre force. Ensuite , íì
■■■ii i 4 io PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Mouvement ^ es forces continuellement imprimées , par lesquelles ces globes
ises corps , continuent à se mouvoir , venoient à cesser, &c que les loix de la
mécanique permissent toutes ces suppositions, le mouvement de
ces globes diminueroit peu à peu ( par la raison indiquée dans les
Cor. 3. & 4. ) & enfin les tourbillons scroient en repos..
Cor. 6. Si plusieurs globes tournent constamment dans des lieux
donnés autour d?axes donnés de position, & avec des vitesses déter¬
minées , il se formera autant de tourbillons à l’infini. Car csiacun de
ces globes, par la même raison que le mouvement de l’un d’entr’eux
se propage à l’infini, propagera auffi son mouvement à l’infini, en-
sorte que chaque partie du fluide infini sera agitée da mouvement
qui résulte des actions de tous ces globes. Donc ces tourbillons ne
seront pas terminés par des limites certaines , mais ils se mêleront
peu à peu les uns les autres ; 8c les globes parles actions de ces tour¬
billons les uns fur les autres seront perpétuellement dérangés de
leur place , comme on l’a fait voir dans le Cor. précédent ; 8c
par conséquent , ils ne conserveront point entr’eux une position
fixe , à moins qu’ils ne soient retenus par quelqu’autre force.
Mais les forces qui font continuellement imprimées à ces globes »
Ze qui conservent leur mouvement , venant à cefler , la matière
cessera peu à peu de former des tourbillons , 8c fera à la fin en re¬
pos , par la raison assignée dans les Cor. 3. 8c 4.
Cor. 7. Si un fluide homogène est enfermé dans un vase sphé¬
rique , 8c qu ’il ait un mouvement de rotation uniforme autour
d un globe placé dans le centre, , que ce globe Lc ce vase tour¬
nent du meme côté autour du même axe , Sc que leurs temps
périodiques soient comme les quarrés de leurs demi diamètres ! les
parties du fluide ne continueront pas à se mouvoir fans accéléra¬
tion ni retardation , à moins que leurs temps périodiques ne soient
comme les quarrés des distances au centre du tourbillon. Car un.
tourbillon ne peut subsister par une autre Ion
Cor. 8. Si le vase , le fluide qui y est renfermé , 8c le globe

conservent ce mouvement , & que déplus ils tournent d’un mom-


-'/.cment
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 4ll
vcment angulaire commun autour d’un axe quelconque donné ;
comme par ce nouveau mouvement le frottement des parties du
fluide entr elles ne change pas , les mouvemens de ces parties entre
elles ne changeront pas non plus . Car les translations réciproques de®
parties dépendent de leur frottement . Ainsi une partie quelcon¬
que persévérera dans le mouvement qui est nécessaire pour que
le frottement qu’elle éprouve d’un coté ne la. retarde pas plus
que celui qu ’elle éprouve de l’autre ne l’accélere.
Cor. 9 . Ainsi si|le vase est en repos , 8c que le mouvement dti
globe soit donné , le mouvement du fluide le fera auísi. Car conce¬
vez un plan qui passe par Taxe du globe , 8c qui fe meuve en
un sens contraire ; & supposez que la somme du temps de fa
révolution & de celle du globe , soit au temps de la révolution
du globe , comme le quarté du demi diamètre du vase est au
quarté du demi diamètre du globe les temps périodiques des
parties du "fluide seront alors , par rapport à ce plan , comme ses
quartes de leurs distances au centre du globe.
Cor. r o . Donc si le vase & le globe se meuvent autour d ’un même
axe ou bien autour de quelque axe différent , avec une vitesse
quelconque donnée , on aura le mouvement du fluide . Car si de
tout le système on ôte le mouvement angulaire du vase , tous les
mouvemens demeureront les mêmes entr ’eux comme auparavant,,
par le Cor . 8. 8c ces mouvemens seront donnés par le Cor . 9.
Cor. 11. Si le vase & le fluide font en repos , & que le globe
tourne d’un mouvement uniforme , le mouvement fe communi¬
quera peu à peu à tout le fluide renfermé dans le vase , & se
vase sera mû circulairement par ce mouvement , à moins qu ’il ne
soit fortement retenu , 8c le fluide & le vase ne cesseront point
d’être accélérés jusqu ’à ce que leurs temps périodiques soient
égaux aux temps périodiques du globe . Si le vase est retenu par
quelque force , ou bien qu ' il tourne par un mouvement constant
Sc uniforme quelconque , le milieu parviendra peu à peu à letat
de mouvement dont on a parlé dans les Cor . 8. 9 . & 10.■8c if
Tome L- H hh
4.H PRINCIPES MATHÉMATIQUES
~. uu pc restera jamais dans aucun autre état. Ensuite , st les forces
^Tc ’olVí. qui faisoient tourner le globe 6c le vase avec des mouvemens
-— -— — déterminés cessent d’agir , 6c que tout le système soit abandonné
aux loix de la méchanique ; le globe & le vase agiront lun sur
l’autre par le moyen du fluide , Sc ils ne cesseront point de se
communiquer mutuellement leurs mouvemens par le moyen de
ce fluide, jusqu’à ce que leurs temps périodiques soient égaux entre
eux , Sc que le système entier tourne tout ensemble comme feroit
un corps solide.
S C H O L I E.

Dans tout ceci, je suppose le fluide composé d’une matière dont


la densité 6c la fluidité soient uniformes. Dans un tel fluide , un
meme globe avec le même mouvement , 6c dans le même temps,
exciteroit des mouvemens égaux 6c semblables, à des distances
égales , dans quelque lieu du fluide qu’il fut placé. La matière par
son mouvement circulaire fait effort pour «'éloigner de Taxe du.
tourbillon , 6c par conséquent elle presse toute la matière qui est
au-delà. Cette pression rend le frottement des parties plus fort , 6c
leur séparation plus difficile ; & elle diminue , par conséquent,
la fluidité de la matière . De plus , si les parties du fluide font
plus épaisses dans quelque endroit , la fluidité y fera moindre , à
cause de la diminution du nombre des superficies qui séparent ces
parties les unes des autres. Je suppose que dans les cas de cette es¬
pèce , on supplée par quelque moyen au défaut de fluidité qui
vient du manque de lubricité des parties , ou de quelque retarde¬
ment . Car fans cela , la matière étant plus cohérente dans les lieux
où elle est moins fluide, elle se mouveíoit plus lentement , 6c par
conséquent elle recevroit le mouvement plus difficilement, 6c le
propageroit plus longtemps que la proportion assignée ci-dessus
ne le demande. Si La forme du vase n’est pas sphérique , les par¬
ticules se mouveront dans des lignes qui ne seront pas circulai¬
res , mais conformes à la figure du vase , 6c les temps périodi-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 413
ques seront comme les quarrés des moyennes distances au cen-
tre à peu près. Les mouvemens feront plus lents dans les lieux StC0ND*
entre la circonférence &c le centre où les espaces sont plus grands,
& ils seront plus prompts dans les lieux où ces espaces seront plus
étroits , & cependant les particules qui auront le plus de vîtefíe
n’en tendront pas moins à la circonférence : car quoiqu 'elles
décrivent des arcs moins courbes , l’effort quelles font pour
s éloigner du centre ne fera diminué par cette moindre cour¬
bure qu’autant qu’il fera augmenté par l’augmentation de la vi¬
tesse. En allant des espaces plus étroits dans ceux qui sont plus
larges , elles s’éloigneront un peu plus du centre , & en s’éloi-
gnant leur mouvement fera retardé ; ensuite , en repassant des
espaces les plus larges dans les plus étroits leur mouvement fera
accéléré , & ainsi chacune de ces particules fera perpétuelle¬
ment retardée & accélérée tour à tour. Cela se passera ainsi dans
un vase solide. Mais la forme d’un tourbillon dans un fluide in¬
fini sc connoîtra par le Cor. 6. de cette Proposition.
J’ai cherché les propriétés des tourbillons dans cette Proposi¬
tion , afin de connoître s’il étoit possibled’expliquer les phéno¬
mènes célestes par les tourbillons. Il est certain , par les obser¬
vations , que les temps périodiques des planettes qui tournent
autour de Jupiter , sont en raison scsquiplée de leurs distances
au centre de cette planette ; & la même régie a lieu pour les
planettes qui tournent autour du soleil. Ainsi cette régie étant '
observée assez exactement par toutes les planettes autant que les
observations astronomiques ont pu le faire voir jufqu’à présent,
elle est une loi de la nature . Or , si les planettes qui tournent
autour de Jupiter & du Soleil étoient transportées par des tour¬
billons , ces tourbillons devroient aussi observer la même loi en
tournant . Mais les temps périodiques des particules des tourbil¬
lons sont en raison doublée de leurs distances au centre du mou¬
vement : & cette raison ne peut être diminuée devenir la rai¬
son scsquiplée, à moins que la matière du tourbillon ne soit
H h h ij
±14. PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du d ’autant plus fluide , quelle s éloigné plus du centre , ou que la
asTcoKtl. résistance , causée par le défaut de lubricité des parties du fluide,
- - n’augmente , par l’augmentation de la vitesse avec laquelle les
parties du fluide íont séparées les unes des autres , dans une plus
grande raison que celle dans laquelle cette vîtelìe elle-même
augmente . Or 1un & l’autre répugne à la raison. Car les parties
les plus épaisses 6c les moins fluides iroient à la circonférence ,
si elles ne pésoient pas vers le centre ; & quoique j’aye supposé
pour les démonstrations au commencement de cette section , que
la résistance étoit proportionnelle à la vitesse , il est vraisem¬
blable cependant qu’elle augmente dans une moindre rai¬
son que la vitesse. Ce qui étant accordé , il est certain que les
temps périodiques des parties du tourbillon seront dans une plus
grande raison que la raison doublée des distances au centre. Que
si les tourbillons ( comme c’est l’opinion de quelques-uns ) se meu¬
vent plus vite près du centre , & ensuite plus lentement jusqu’à
Un certain éloignement , enfin de nouveau plus promptement
près de la circonférence ; il est certain qu’ils ne pourront obser¬
ver ni la raison sesquiplée des distances , ni aucune proportion
déterminée. C’est donc aux Philosophes à voir comment ils pour¬
ront expliquer cette loi de la raison sesquiplée par le moyen des
tourbillons.
PROPOSITION LIII . THÉORÈME XLI.

Les corps, qui font emportés par des tourbillons & dont les orbites
rentrent en elles-mêmes , font de même densité que ces tourbillons , <S*
fe meuvent selon la. même loi que leurs parties , quant à lu vitesse
& à la. direction.

Car si quelque petite partie d’un tourbillon , dont les particules


ou les points physiques conservent entr’çlles une certaine position ,
est supposée se congeler : comme cette particule ne change , ni
quant à sa densité, ni quant à la force imprimée , ni quant à la
figure f elle se mouvera par la même loi qu’auparavant : Lc réci-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4.15
proquement , si la partie congelée &£ solide est de même densité —L[r *
que le reste du tourbillon , & qu'elle soit rendue fluide ; elle se Secom°
mouvera de la même maniéré qu’auparavant , à moins que ses par¬
ticules rendues fluides ne se mussent entr’elles. Négligeant donc
ce mouvement des particules entr’elles comme ne contribuant en
rien au mouvement progressif du tout , le mouvement total fera
le même qu’auparavant. Mais ce mouvement fera le même que
le mouvement des autres parties du tourbillon également éloi¬
gnées du centre , parce que cette particule solide qui est devenue
fluide devient une partie du tourbillon semblable aux autres par¬
ties. Donc , si cette partie solide est de la même densité que la
matière du tourbillon , elle aura le même mouvement que les par¬
ties de ce tourbillon , &■fera dans un repos relatif avec la ma¬
tière ambiante. Si elle est plus dense , alors elle fera plus d’effort
pour s’éloigner du centre du tourbillon qu’elle n’en faiíòit aupa¬
ravant ; ainsi , en surpassant la force du tourbillon par laquelle
cette particule étoit auparavant retenue dans son orbite comme
en équilibre , elle s’éloignera du centre , 6c décrira en tour¬
nant une spirale, & par conséquent son orbite ne reviendra plus
fur elle même. Et par le même raisonnement , si elle est moins
dense , elle Rapprochera du centre ; & par conséquent l’orbite
que décrira cette particule ne reviendra point sur ellc-mêmc ,
3 moins qu’elle ne soit de la même densité que le fluide. Et il a
été démontré que dans ce cas elle observeroit dans fa révolu- ,
tion la même loi que les parties du fluide également distantes
du centre du tourbillon. C. Q. F. D.
Cor. 1 . Donc , un solide qui est emporté par un tourbillon , &

qui décrit une orbite qui rentre en elle-même, est^dans un repos


relatif avec le fluide dans lequel il nage.
Cor. x. Et si ce tourbillon est dune densité uniforme , ce corps
pourra faire fa révolution à une distance quelconque du centre
du tourbillon.
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
D u
Mouvement
DES CoUSi
S C H O L I E.

k-x. 57. II est donc certain que les planettes ne font point transportées
par des tourbillons de matière. Car les planettes qui tournent
autour du soleil , selon l’hypotèse de Copernic , font leurs révo¬
lutions dans des ellipses qui ont le Soleil dans un de leurs foyers , &
elles parcourent des aires proportionnelles au temps. Mais les par¬
ties d’un tourbillon ne peuvent se mouvoir ainsi. Que A D , B E,
CF représentent trois orbes décrits autour du Soleil S dont
, le plus
extérieur CF soit concentrique au Soleil , &c que les aphélies
des deux intérieurs soient A & B , & leurs périhélies D &c
Le corps qui fait fa révolution dans sorbe CF, en décrivant
des aires proportionnelles au temps , fe meut d’un mouvement
uniforme . Mais le corps qui fait fa révolution dans sorbe BE „
se mouvera plus lentement dans l’aphélie B , plus vîte dans le
périhélie E , selon les loix astronomiques ; cependant , selon les
Ioix de la rnéchanique , la matière du Tourbillon doit íe mouvoir
plus vîte dans l’espace plus étroit entre A & C que dans l’eípace
plus large entre D & F c; ’est-à-dire , que le corps révolvant
ira plus vîte dans l’aphélie que dans le périhélie . Ce qui est con¬
traire l’un à l’autre. Ainsi dans le commencement du signe de la
Vierge , où Mars commence à être dans son aphélie , la distance
entre les orbes de Mars & de Venus est à la distance de ces
mêmes orbes dans le commencement du signe des Poislbns com¬
me 3 à 1 à peu prés , & par conséquent , la matière du tour¬
billon entre ces orbes devroit aller plus Vîte dans le commence¬
ment des Poissons que dans le commencement de la Vierge dans
la raison de 3 à 1. Car plus l'efpace par lequel une même quan¬
tité de matière passe dans le même temps est étroit , & plus elle
doit avoir de vitesse. Donc , si là terre est emportée par une ma¬
tière céleste avec laquelle elle soit dans un repos relatif , & qu’elle
tourne avec cette matière autour du Soleil, fa vitesse au com¬
mencement du signe des Poissons doit être à fa vitesse au commen-
-Pùm^ke. IX , T , L .

Eu ? ■So
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ai ? . -n.
cernent du signe de IaVierge en raison sesquialtere. Donc le mouve- stco »».
ment diurne apparent du Soleil devroit être de 70 minutes plus vire
dans le commencement de la Vierge , & plus lent de 48 minutes
dans le commencement des Poissons. Or , il est certain , ( par les
observations ) que le mouvement diurne apparent du Soleil est
plus vîte dans le commencement des Poiffons que dans le com¬
mencement de la Vierge , 8c que par conséquent la terre va plus
vîte dans le commencement de la Vierge que dans le commen¬
cement des Poissons. Ainsi Thypotèse des tourbillons répugne â
tous les phénomènes astronomiques , & paroît plus propre à les
troubler qu’à les expliquer . Mais on peut comprendre par ce qui
a été dit dans le premier livre comment ces mouvemens peuvent
s’exécuter fans tourbillons dans des espaces libres. Et cela fera
encore mieux expliqué dans le troisième livre.

Fin du Tome Premier .


nuCI.‘y

î.’ìj er:
TOI

Jííp 20
jsiOVt. jsrrjVíjOí ..í 0 ÎUOsílíiU )

Ji a
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES MATIERES
Contenues dans les Principes Mathématiques de la Philosophie
Naturelle .

AVERTISSEMENT.
On a mis à la fin de ce premier Volume la Table générale des Matières
des Principes , quoique leur troisième Livre soit contenu dans le second
Volume j ainsi quand on trouvera le troisième Livre indiqué 3 il faudra
recourir à ce second Volume. A L'égard des citations elles doivent s ’en¬
tendre ainsi, III . x. 4 §^signifient Liv . III . Prop. X . pag. 484 . Les Prop.
font marquées en chiffres romains italiques , les pages en chiffres arabes.

A. ATTRACTION ( démonstration de ! )
AIR, densité
,à sa
conque , Ce conclutune dehauteur quel¬
la Prop . n.
universelle des corps. III . vij.
Certitude de cette démonstration . II . ìv.
du Liv. 2, qn sait voir ce quelle est à la
hauteur d’un demi diamètre de la terre. L’auteur n’a jamais affigné la cause de
III . */;'. rD cette attraction , ni la façon donc elle s exé¬
A quelle cause on peut attribuer sa cute. I . 7. I 6j. 200 . III . 179
force élastique . II . xxiij. C.
Comparaison de sa pesanteur avec celle
de l’eau. III . ibid.
CENTRE
, le commun centre de gra¬
vité de plusieurs corps ne change point
Sa résistance: on la mesure par les ex¬ son état de repos ou de mouvement par
périences des pendules. II . xxxj. faction de ces corps entr’eux. I . 27
Et par là théorie des corps tombans , on Le centre commun de gravi té de la terre,
la détermine plus exactement . II . IV Sch. du Soleil & de toute-! les planètes est en re¬
40 pos . III . xj.
AIRES ( comparaison des ) que les corps C’est ce qui est confirmé par le Cor. 2.
qui circulent décrivent par des rayons ti¬ de la Prop. 14. Liv. 3.
rés au centre , avec les temps employés à Le centre commun de gravité de la terre
les décrire. I. ìj. iij . Iviïj. Ixv. & de la Lune parcourt en une année le
ANGLES de contact ne font pas tous du grand orbe . III . ;I
même genre , mais les uns font infiniment A quelle distance ce commun centre est
plus petits que les autres . I . Lem. 11. Sch. de la Lune & de la terre . III . 101
APSIDES, 011 examine leur mouvement. Centre des forces par lesquelles les corps
l . SeB. 9. qui tournent font retenus dans leur orbite.
Tome I. m
430 TABLE ALP HABÉTIQUE
Pal' quel indice on trouve ce centre des On imagine quel est leur usage. III . r 37
aires. I, iij, 54 Sc 172,
Comment on trouve ce centre en con- Elles fe meuvent dans des sections co¬
noiííànt les vitesses des .corps qui tour¬ niques qui ont leur foyer dans le centre
nent . I. v. du Soleil , & elles décrivent des aires pro¬
CERCLES , par quelle loi d’une force portionnelles au temps par un rayon tiré au
centripète tendante à un point quelconque Soleil , & quóiqu ’elles fe meuvent dans des
donné , un corps peut décrire en tournant ellipses si leur orbe rentre en lui -même ,
la circonférence . d’uii cercle. I . iv. vij. cependant ces orbes approchent infiniment
vii) . dette paraboliques . III . xl.
CHALEUR , il est reconnu que la cha¬ On trouve leur trajectoire parabolique
leur allonge une barre de fer. III . xliv. par le moyen de trois observations don¬
Quelle est la chaleur du Soleil à diffé¬ &
nées ; III . xlj. on corrige cette trajec¬
rentes distances. III . xlj. toire trouvée . III . xlij.
Quelle elle est dans Mercure . III . viij. Comment on trouve le lieu d’une co¬
Cor. 4. mète dans une trajectoire parabolique,,
Quelle elle étoit dans la comète de pour un temps donné. III . xl) .
1680 . lorsque cette comète étoit dans son O11 compare la vitesse d’une comète
périhélie . 111. xlj. avec celle d’une planète. ïbid.
CIEUX , ils sont destitués de toute ré¬ Leurs queues.
&
sistance sensible , III . x . xlj. par con¬ Elles sont opposées au Soleil, III . xl).
séquent ils sont vuides de tout fluide cor¬ ÏJO
porel . II , xl. Ils donnent passage à la lu¬ Elles sont les plus grandes & les plus
mière fans lui faire éprouver aucune -ré¬ brillantes , immédiatement après leur pai-
fraction . III . xl) . fage d»ns le voisinage du Soleil. III . xl) ,
COMETES , elles soni du genre des 149
planètes , & 11011 dc celui des inetéol-es. La maticrc qui les compose est extrê -
III . xl . xl) . 14? menient rare. III . xl) . 15-
Elles sont placées au-dessus de la Lune, Origine Sc nature de ces queues. III.
& elles sont dans la région des planètes. 113
III . xxxix, Dans quel espace de temps elles selé-
, Comment on peut déterminer à peu près vent de la tête des comètes. III . xlj. 1 ji
leurs distances par les observations . III. Comète des années 1664 & 166 s.
JLem, IV. no On examine son mouvement obíèrvé ,
On en a observé une plus grande quan¬ •& on le compare avec la théorie . III . xlij ,
tité dans î’hémisphére vers le Soleil que 163
dans l’hemifphére opposé , & pourquoi. Comète des années 1680 & 168 1.
III . . ti 7 Son mouvement observé. III . xl) .
Elles brillent par la lumière du Soleil On le calcule pour un orbe paraboli¬
quelles réfléchissent. 'Aid. que . III . r; 1
Dans quelle proportion est ordinaire¬ Et pour un orbe elliptique . III . 138
ment cette, lumière . III . 11; On trace sa trajectoire Sc sa queue poux
Elles sont entourées de grands atmos¬ tous les lieux . III . 143
Comète de l’année I 68 t .-
phères immenses. III . 114 8t 118
On croit que celles qui approchent le On compare son mouvement avec la
théorie . III . 168
plus près du. Soleil , sont pour la plûpart
les plus petites . III . 160 On croit que cette même comète avoir
Pourquoi elles ne sont point renfermées déja paru en 1607 . Sc que par conséquent
dans le zodiaque , ( comme les planètes ) son temps périodique est de yj ans, III,
mais parcourent toutes les régions du Ciel. 171
III . 171 Comète de l’année 1683.
Elles peuvent quelquefois tomber dans Comparaison de *son mouvement avèc
le Soleil Sc lui servir d’un nouvel aliment. la théorie . III . issjr
III , 17» Comète de 172-3.
DES MATIERES. 4 *i
Comparaison de son mouvement avec espèce de fluide très -subtilqui pénétre tous
Ja théorie . III . 169 les corps , & qui demeure caché dans leur
COURBES , on les distingue en géo¬ substance , asm de pouvoir explique]; pi u.
métriques rationnelles , Sc géométriques sieurs phénomènes de la nature . III . I7?
irrationnelles . I. 118 E.
Comment on peut trouver la courbure
des figures. III . xxvif . 60. II . x. 173
(
Fluide. définition du)II. 301
On fait voir quelles loix suivent la
CYCLOIDE ou EPICYCLOIDE , leur densité & la compression des fluides. II,
rectification . I. xlviij . xlix. Setf. J.
Leur évolution . I . L i6Y On détermine le mouvement des fluides
CYLINDRE ( attraction d’nn ) composé qui s écoulent pat un trou fait dans un
de particules attirantes , Sc dont les forces vase. II . xxxvj.
attractives font réciproquement comme les FORCES , leur composition Sc leur dé¬
quartes des distances. I. r.2.9 composition. I, jo
D. FORCES ATTRACTIVES ( on déter¬
’S,
D EGRE on donne la mesure des
degrés du méridien terrestre , Sc 011
mine les) des corps sphériques composés
de particules qui attirent selon une loi
fait voir par la théorie combien leur diffé¬ quelcçjnque. I . SeSl. n.
rence est petite. III . xx. Et celles des corps qui ne font pas sphé¬
DESCENTE , quelle est la descente des riques , Sc qui font composés de particules
corps graves dans le vuide. III . 35 attirantes selon une loi quelconque , ibid.
O11 compare les espaces décrits , les FORCE CENTRIFUGE ( quelle est la)
temps employés à les décrire , Sc les yîtef- des corps fous lequateut . III . j-y
ses acquises en les décrivant dans l’ascen- FORCE CENTRIPETE , (on définit la)
fion , Sc la descension rectiligne des corps, I. , ;
en supposant une force centripète d’un On définit cequ’on entend par fa quan¬
genre quelconque . I. S ccl. 7. tité absolue. I. j
Descension & ascension des corps dans Ce qu'on entend par sa quantité aceélé-1
des milieu* réíìltans . II . iij. viij. ix . xl. ratrice . I. f
xiij . xìv. Et par sa quantité motrice . I . §
DIEU . ( nature de ) III . 173 ,• 176 , &c, On fait sçavoìr comment on peut con-
E. noître sa proportion à une force quelcon¬
I->LLIPSE, par quelle loi de force
1<centripète tendante au.centre de la fi¬
que connue. 1. j 6. Sch.
Un corps qui Circule autour d’un centre
gure cette courbe est décrite par le corps, immobile dans un espace non résistant t
1. x. fait découvrir les forces centripètes . 1,
Par quelle loi utt corps qui tourne peut Seél. z. & j.
décrire cette courbe avec une force centri¬ Les forces centripètes tendantes à un
pète qui tend à un de ses foyers . I . xj. point quelconque , & par lesquelles une
EQUINOXES . ( précession des ) figure quelconque peut être décrite par un
On assigne les causes de ce mouvement. corps qui circule étant données , les forces
III . xxj. centripètes tendantes à un autre point quel¬
Et on tire de ces causes la quantité de conque , & par lesquelles la même figure,
ce mouvement . III . xxxïx. peut être décrite dans le même temps pé4
ESPACE absolu Sc relatif . 1. 8,9,10 riodique font aussi données . I . vij . Cor, z .
11 n’est pas également plein . III. 2.1 6i
ETOILES FIXES , on démontre quelles Les forces centripètes pat lesquelles une
font en repos. III . 31 figure quelconque est décrite par un corps
A quelles causes on doit attribuer leurqui circule étant données , on aura aussi
les forces qu’il faut pour décrire une nou¬
radiation & leur scintillation . III . 148 ,
Sec. , velle figure dans laquelle les ordonnées
D’où peuvent venit les nouvelles étoi¬ ont une raison donnée avec celles de la
lés. III . 171 premiere figure , & font avec Taxe un au¬
On s’apperçoit qn’il faut admettre une tre angle quelconque pourvu que chaque.
Xìi i)
TABLE ALPHABÉTIQUE
temps périodique demeure le même. I. HYPOTHESE , cette philosophie les
Sch. 65 rejette de quelque efpéce qu’elles soient.
Oii fait voir quelles figures peuvent m. . 17-
1.
être décrites par des forces centripètes
décroissantes en raison doublée des dis¬
tances. I. xxij . Cor. 1 . I. 170 Cor. 2.
I NERTIE,
ertie . I. définition de la force
d’in-
z
La force centripète étant comme le cube JUPITER , son temps périodique . III . 9
de l’ordonnée , & tendante à un centre des Sa distance au Soleil. ibìd.
forces très-éloigné , le corps se mouvra Son diamètre apparent . III . s
dans la section conique quelconque don¬ Son diamètre véritable . III , 24
née. I. ji . Sc/i. Quantité de la force attractive . ibìd.
Si elle est comme le cube de l’ordonné, Poids des corps à fa superficie. ibìd.
Sc tendante à un centre de forces très- Sa densité. ibìd.
éloigné , le corps fe mouvra dans une hy¬ Sa quantité de matière . ibìd.
perbole . 234 , à la firn De quelle quantité son mouvement est
EUME ’E ., on explique en passant l’as- troublé par sa satuine . III . 3o
cenfion de la fumée dans une cheminée. On trouve par le calcul la proportion
III . 15 J de ses diamètres . III . 39
G. Et on la compare avec les observations.
R A VIT E’, elle est d’un autre genre ibìd.
que la force magnétique . III . 21 En combien de temps il tourne fur son
Cor. 3 .' Elle est mutuelle entre la terre & axe. III . 38
ses parties . III . 32. à la fin. L.
Sa cause n’est point aífignée. III . 178 IE U j on le définit & on le distingue
à la fin. en absolu & relatif . I. 8
Elle a lieu dans toutes les planètes . III. On trouve pour un temps donné les
V. Cor. I. lieux des corps mus dans des sections co-
Et elle décroît hors de leur superficie niques . I. Seff. 6.
en raison doublée de la distance au centre. LUMIERE , fa propagation n’est pas
III . vìïj. instantanée . I . xcvj. Sch.
Et de leur superficie vers le centre , elle Elle n’est point Tesset de l’agitation d’un
décroît dans la raison simple des distances milieu éthéré quelconque . II . 410 . Sch.
à peu près. III . ix. Sa vitesse est différente dans différens
Elle a lieu dans toits les corps , & elle milieux . I. xcv.
est proportionnelle dans chacun deux à On explique comment fe fait une forte
leur quantité de matière . III . vij. de réflexion. I . xcvj.
C’est par la force de la gravité que la On explique la réfraction . I . xliv.
Lune est retenue dans son orbite . III . iv. Elle ne fé fait pas dans le seul point de
H. l’incidence . I. 234
Y D R O STATIQ U E , on donne les Incurvation des rayons en passant près
principes de l'hydfostatique .II .Arc?.9, des bords des corps , découverte par les ex¬
HYPERBOLE , par quelle loi de force périences. I. 238 . Sch.
centrifuge tendante à éloigner le corps qui LUNE , on détermine par le calcul la
iè meut dans cette figure du centre de la figure du corps de la Lune. III . xxxviij.
figure , cette courbe peut être décrite . I. On explique ses librations .,III . xvij.
x . Sch. 63 Quel est son diamètre apparent , moyen,
Par quelle loi de force centrifuge , médiocre . III . 100. Cor. 3.
tendante à éloigner le corps du foyer de Quel est son diamètre véritable . Ibìd.
cette figure , ce corps peut la décrire dans ' Cor. 4.
.íbn mouvement . I. xìj . 69 Poids des,corps à fa surface. Ibìd . Cor. 4.
Par quelle loi de force centripète ten¬ Sa densité. Ibìd. Cor. 3.
dante au foyer de la figure , cette courbe Sa quantité de matière . Ibìd. Cor. 4.
peut être décrite par le corps qui fe meut ■Combien sa distance médiocre à la terre
àis cette figure. L xij. contient de grands diamètres de la terre,
DES MATIERES.
HI . ioi . Cor. 7 . is . & combien elle en On calcule par la théorie de la gravité
contient de médiocres, III . roi . Cor. S. les mouvemens des nœuds , & l’inégalité
Quelle est la quantité de fa force pour de ces mouvemens. III . ***. xxxj . xxxij.
mouvoir les eaux de la mer. III . xxvij. XXXlï ) .
Elle ne peut être sensible dans les expé¬ L’inclinaison de son orbe à l’écliptique
riences des pendules , ni dans aucune ex¬ est la plus grande dans les syzygies des
périence quelconque d'Iiydrostatique . III. nœuds avec le Soleil, & la plus petite dans
joo . Cor. z. les quadratures . I. Ixvj. Cor. 10.
Son temps périodique . III . xei . Cor. 7. On calcule par la théorie de la gravité
. III.
Temps de ía révolution fynodique . III. les variations de cette inclinaison
xxvj. 59 xxiv . xxxv.
On déduit ses mo uvemens & leurs iné¬ Equations des mouvemens lunaires pour
galités de leurs causes. III . xxïj. 46 &fuiv. les usages astronomiques . lu . gz. (yjaiv.
La Lune va plus lentement dans le pé¬ Mouvement moyen de la Lune.
rihélie de la terre où son orbe est dilaté , Equation annuelle . Ibid. gj
& plus vîte dans l’aphélie de la terre où Premiere équation semestre. Ibid. 9 r
son orbe est contracté . ibid. Seconde équation semestre. 9x
Elle se meut plus lentement dans les Premiere équation du centre. Ibid. 9 z
íyzygies de l’apogée avec le Soleil où son Seconde équation du centre. Ibid, 9 3 ,
prbe est contracté . III . xxxv . Sch. Elle íe
meut plus lentement dans les syzygies du Premiere variation de la Lune. III . xxix.
Soleil , & plus vîte dans les 6;
nœud avec le
syzygies , & elle décrit une aire dans une Mouvement moyen de l’apogée.
moindre raison que le temps dans le pre¬ Son équation annuelle . III . xxxv. 90
mier cas , & plus grande dans le second Equation semestre.
par un rayon tiré à la terre . III . xxij. Son équation semestre. Ibid. 90 ,
On calcule l’inégalité de ces aires . III. Mouvement moyen des nœuds . Ibid. 90
xxvj. 5 6 Leur équation annuelle , Ibid. 90
yElle a un orbe plus courbe , & elle s’é- Lent équation semestre. III . xxxìij. 79
loigne plus de la terre dans le premier cas, Inclinaison de l’orbite à l'écliptique.
& dans le second elle s approche plus de Son équation semestre. 88
la terre , & elle a un orbe moins courbe. Par quelle méthode on peut établir la
III . xxij. 4 6 théorie des mouvemens lunaires fur les
On détermine par le calcul la figure de observations . Ibid. 94
M.
cet orbe & la proportion de ses diamètres,
' 60
III . xxv ùj. AGNETIQUE . ( force ) I . 31. II.
Et on propose ensuite une méthode de 316. 111. zz. 101
trouver la distance de la Lune à la terre MARS , son temps périodique . III . 9
Sa distance au Soleil. ibid.
par son mouvement horaire . III . xxvij.
Son apogée se meut plus lentement dans Mouvement de son aphélie . III . xiv.
vîte dans son
Sch.
l ’aphélie de la terre , & plus
périhélie . III . xxxv. 83 MATIERE , on définit ce qu on entend
Son apogée avance le plus lorsque le par fa quantité . I . 1
Soleil est dans les syzygies , & il rétrograde résidente On définit « qu'011 entend par force
dans les quadratures . ibid. dans la matière , ou force d’in-
grande dans ertie. • ibid.
Son excentricité est la plus
les syzygies de I apogée avec le Soleil , Sç On définit ce qu’ou entend par force
la moindre dans les quadratures . ibid. imprimée dans la matière . j
Les nœuds se meuvent plus lentement Comment peut on connoître son exten¬
dans l’aphélie de la terre , & plus vîte sion , fa dureté , son impénétrabilité , fa
dans son périhélie . ibid. mobilité , fa force d’inertiç , fa gravité.
Les nœuds sent en repos dans leurs sy¬ III . z . III . 179
rétrogradent très- La matière subtile de Defcartes est ré¬
zygies avec le Soleil , &
vîte dans les quadratures . ibid, futée . 111, xxxj . Sch. 34}
434 TABLE ALPHABETIQUE
MECHANIQUES , on démontre & on Partie en raison de la vîteíle , & partie
explique ce qu’on appelle les puissances dans fa raison doublée . II . Seéí. 3.
méchaniques . I. 29 , 30 , 34 Des corps qui se meuvent dans des mi¬
MER , 011.déduit le flux de la mer de lieux par la feule force résidente en eux,
ses causes. III . xxiv . xxvj . xxxvij. II . j . ij. v. vj. vij. xxxv.
MERCURE , son temps périodique. Des corps qui montent ou descendent
en ligne droite dans des milieux résistans
Sa distance au Solei-l. ìbid. par la force uniforme de la gravité . II . "
Mouvement de son aphélie . III . xiv, iij. viìj. ix . xl.
Sch. Des corps projettés dans des milieux
METHODE des premìeres & dernieres résistans. II . iv. x. xj.
raisons . I- Seéí. 1. Des corps qui circulent dans des milieux
Pour transformer les figures en d’autres résistans, II . Seéí. 4.
qui soient du même genre analytique . I. Des pendules qui oscillent dans des mi¬
Lem. XXII . 99 lieux résistans. II . Seéí. 6.
Des fluxions . II . Lem. II. 2 jo Mouvement & résistance des fluides. II,
■© 'interpolation . III . Lem. V & VI. Seéí. 7.
120 , 122 Mouvement propagé dans des fluides»-
Pour trouver les quadratures approchées II . Seéí. 8.
de toutes les courbes. Ibid. 120 Mouvement circulaire ou de tourbil¬
Des séries convergentes appliquée à la lons des fluides. II . Seéí. 9.
solution des Problèmes les plus difficiles. Le monde n’a point été formé par des
I. 146,147,234 causes méchaniques . III . Sch. gen. 174-
MOUVEMENT , on définit ce qu’on N.
entend par fa quantité , I. 2 , absolu & re¬ AVIRE, proposition qui peut être
latif . 9 16- suiv. On démontre par des exem¬ de quelque utilité pour leur cons¬
ples-comment 011 peut diltìnguer ces deux truction . II . xx x' iv . Sch.
fortes de mouvemens l’un de 1autre . ' 13 O.
Loix du mouvement . 17 & suiv. MERE , sombre de la terre doit être
Composition & résolution des mouve¬ augmentée dans des éclipses de Lune
mens . I Ç) à cause de la réfraction de l’atmosphere..
On fait voir par quelle expérience on III . 94 vers la fin.
peut connoître exactement après la ré¬ ONDES , on trouve la vitesse des ondes
flexion les mouvemens des corps qui se propages dans la superficie dune eau sta¬
choquent . 27 & suiv. gnante . II . xlvj.
Mouvement des corps. OPTIQUE, détermination des verres
Dans les sections coniques excentri¬ elliptiques que Defcartes avoit cachée.
ques. I. Seéí. 1 . r, I . xcvtj.'
Dans des orbes mobiles . I . Seéí. 9. Solution plus générale du Problème de
Dans des superficies données , &t du Defcartes. I. xcviij,
mouvement réciproque des pendules . I. ORBITES , détermination des orbites
Seéí. xo.
que les corps décrivent en partant d’un
Du mouvement des corps qui s’attirent lieu donné avec une vitesse donnée & se¬
réciproquement . I. Se3 . 1 r. lon une ligne droite donnée , lorsque la
Des mouvemens des corps très-petits force centripète est réciproquement comme
qui font agités par des forces centripètes, le quarté de la distance , & qu’on connoît
qui tendent à chacune des parties de quel¬ la quantité absolue de cette force . I. xvij r
que corps d’une masse beaucoup plus gran¬ Que les corps décrivent lorsque les for¬
de. I . .Seéí. 14. ces centripètes sont réciproquement com¬
Des mouvemens des corps qui éprou¬ me les cubes des distances. I. ix . xlj . Cor. 3,
vent des résistances en raison de la vitesse. xliv . Cor. 3.
II . Seéí. 1. Quelles font celles que les corps sollici¬
En raison doublée de la vitesse. II. tés par des forces centripètes quelconques;
Seéí. í. .décrivent . I , Seéí. 8,
des ma T I E R E S. 4; 5
p, On détermine leurs orbes . III .y. v. vj.
B O L E , par quelle loi de force On trouve leurs lieux dans ces orbes. I.
AR A
centripète tendante à son foyer cette xxxj.
Leur densité est proportionnelle la cha¬
figure est décrite par le corps qui s’y meut. '
I . xiij. leur qu’elles reçoivent du Soleil. III . vùj.
Cor. 4.
PENEÍULES, on explique les propriétés
Leurs rotations diurnes sont uniformes.
des pendules . I. L lj . lij • luj. II . Seli. 6.
On compare entr’elles , tant par la théo¬ III . xvij.
rie de la gravité , que par les observations, Leurs axes sont plus courts que les dia¬
les diverses longueurs des pendules iso¬ mètres de leur équateur . III . vïij.
chrones dans les différentes latitudes des POIDS DES CORPS fur la terre , fur
lieux . III . xx. le Soleil, ou fur une planète quelconque,
PHILOSOPHIE , régies à observer en font a égales distances de leurs centres
philosophant . III . i comme les quantités de matière de ces
PLANETES , elles ne sont point trans¬ corps. III . vj.
Ils ne dépendent point de leurs formes
portées par des tourbillons corporels . II.
414 -416. 1II . 174 ni de leur texture . III . vj . Cor. 1.
PLANETES PRINCIPALES , environ¬ On les trouve pour les différentes ré¬
nent le Soleil III . 8 gions de la terre , Lc on les compare en-
tr’eux. III . xx.
Elles se meuvent dans des ellipses ayant
Je centre du Soleil dans un de leur foyer. PROBLEMES ( solution de ) de Kepler
III . xiij. par la trochoïde Sc par approximation . I.
Elles décrivent des aires proportionnelles xxxj.
au tems par un rayon tiré au Soleil. III. Construction géométrique Sc solution
xiij. synthétique du Problème des quatre lignes
Elles font leurs révolutions dans des des anciens , rapporté par Pappus , Lc que
temps périodiques qui sont eu raison ses- Descartes a tenté par le calcul algébrique.
I. . , pr
quiplée de leurs distances au Soleil. III. PROJECTILES , ils se meuvent dans
' . xiij. I& . xv.
v ùj
Elles font retenues dans leurs orbites une parabole si on fait abstraction de la
résistance du milieu . I. 17,28 , x . Sch.
par la force de gravité qui tend au Soleil,
ciij. Sch. II , x . exemp, seconde. 2
Sc laquelle est réciproquement comme le
v. Quel est leur mouvement dans les mi¬
quarté de la distance à son centre. III . ij. se lieux résistais . II . iv. x.
PLANETES SECONDAIRES , elles
meuvent dans des ellipses qui ont le cen¬ PULSIONS , on détermine les largeurs
tre de leur planète principale pour un de ou intervalles dés pulsions de Pair par les¬
leurs foyers ; elles décrivent des aires pro¬ quelles elles sont propagées . II . I. Sch.
vers la fin.
portionnelles au temps par un rayon tiré à Q-
leur planète principale . III . $ & fuìv. III.
xxij. UADRATURE (on ne peut avoir la)
Elles sont leurs révolutions dans des d’aucune ovale en termes finis. I.
temps périodiques qui sont en raison sef- Lem. XXVIÌ 1.
quiplée de leurs distances à leurs planètes QUALITE ’S ( des Corps) ’ comment ou
principales . Ibid. & 1. Iy peut les comioître , Lc quand il faut les
Elles font retenues dans leurs orbites par admettre . III . z
la force de la gravité qui tend à leur pla¬ R.
nète principale , & est réciproquement
comme le quarté de la distance à leur cen¬
tre . III . y. iij. iv. v.
(
R AISON la)
plée. I .
définition de
_
sesqui-
4j
REPOS , du repos vrai , & du repos re¬
PLANETES , leurs temps périodiques. 96 -suiv.
1,9 latif . I.
Jir. , RESÍSTENCE ( quantité de la ) dans
Leurs distances au Soleil. Ibid.
Les aphélies & les nœuds de leurs orbi¬ les milieux qui ne font pas continus . II,
xxxv.
tes font presque en repos. III . xiy.
4; 6 TABLE ALPHABETIQUE
Dans les milieux continus . II . xHxviij. les inégalités des mouvemens des satellites
Dàns des milieux d’un genre quelcon¬ de Jupiter & de Saturne , de celles des
que . II . xxxv . Sch. mouvemens de la Lune . III . xxiij.
La théorie des résistances est confirmée SATURNE , son temps périodique . III.
par les expériences des pendules. II . xxx. 9
xxxj . & Sch. suiv. Sa distance au Soleil. Ibïd,
Par les expériences des corps qui tom¬ Son diamètre apparent .- ihid.
bent . II . xl . & Sch.fiiiv. Son diamètre au vrai . III . viij.
La résistance des milieux est comme Quelle est la quantité de fa force attrac¬
leur densité , toutes choses égales. II . 340 tive . ihid.
& fiiiv. II . xxxïij . xxxv ■xxxviìj. II. 391 Poids des corps à fa surface, ihid.
En raison doublée du diamètre des corps Sa densité, ihid.
sphériques auíquels ils résistent , toutes Quantité de sa matière , ihid.
choses égales. II . 346 &suiv. II . xxxiìj. Quelle est l’altération que Jupiter cause
xxxv . xxxviìj . fig . de la pag. 3 79 dans son mouvement . III . xiij.
La résistance des fluides est de trois for¬ Diamètre apparent de Panneau qui l’en-
tes >car elle vient ou de L’inertie de la ma¬ toure . III . z
tière fluide , ou de la ténacité de ses par¬ SECTIONS CONIQUES , par quelle
ties , ou du frottement . II . xiv . Sch. loi de force centripète tendant à un point
La résistance des fluides est presque toute quelconque donné , ces figures font décri¬
dupremiergenre . il . 390 tes par les corps qui s’y meuvent . I .xviìj.
Et elle ne peut être diminué par la sub¬ Sch.
tilité des parties du fluide , fa densité res¬ Description géométrique de ces courbes
tant la même . II . 392. lorsque les foyers font donnés. I. Seéí. 4.
Proportion de la résistance d’un globe à Lorsque les foyers ne font pas donnés. I.
celle d’un cylindre dans des milieux non S'eSl., ; .
'continus. II . xxxìv. Lorsque les centres ou les asymptotes
Et dans les milieux comprimés. III . 374 íbnt donnés. I. xxvij . Sch.
Lan. VIL SOLEIL , il se meut autour du centre
Résistance d’un globe dans les milieux commun de gravité de toutes les planètes.
qui ne font pas continus . II . xxxv. III . xij.
Et dans les milieux comprimés . II. Son temps périodique autour de son
xxxviìj. axe. III . xviìj.
Comment on peut la trouver par l’ex- Son diamètre moyen apparent . III.
périence . II . xl. xxxvj . Cor. 5.
Comrnent on peut diminuer la résistance Son diamètre vrai . III . viij.
qu’un cône tronqué éprouve dans un fluide. Sa paralaxe horizontale , ihid.
II . xxxiv . Sch. Il y a une paralaxe menstruale , III.
Quel est le solide de la moindre résis¬ xxiij . à la fin.
tance . ihid. Quelle est la quantité de sa force at¬
S. tractive . III . vïij.
ATELLITE , plus grande élongation Poids des corps à fa surface, ihid.
héliorentrique au centre de Jupiter de Sa densité, ihid.
Ion dernier satellite. III . vuj. Sa quantité de matière , ihid.
Plus grande élongation heliocentrique Quelle est sa force pour troubler les
du satellite d’Hughens au centre de Satur¬ mouvemens de la Lune. III . ììj . xxv.
ne. ihid. Quelle est fa force pour élever les eaux
Temps périodiques des satellites de Ju¬ de la mer. III . xxxv) .
piter , & leurs distances au centre de cette SONS. ( on explique la nature des ) II,
planète . III . j xliij . xlvij. jusqu ’à l.
Temps périodiques des satellites de Sa¬ Ils fe détournent de la ligne droite en fe
turne , & leurs distances au centre de Sa¬ propageant . III . xlij.
turne . III 7 Cette propagation se fait par l’agitation
On fait voir comment on peut déduire de Pair, III . I. Sch.
On
TABLE A L P H A BE Tï Q UE DES MATIERES, 437
On trouve par le calcul quelle est leur de Méridien . III . xix . xx.
Vitesse. Ibid. Excès de fa hauteur à l’équateur sor fa
Elle doit être , selon la théorie , un peu hauteur aux Pôles. III . xix .vers le mil. xx.
plus mande l’été que l’hyver. Ibid , vers le à la fin.
milieu. Son plus grand Sc son plus petit dia¬
Le son cesse aulfi-tôt que lé mouvement mètre. III . xix . vers le mil. son diamètre
du corps sonore vient à cesser. Ibid . vers moyen . Ibid , &c.
lu fin. Le Globe de lâ terre est plus dense que
On l’augmente par le moyen des porte- s’il étoit entièrement - composé d eau,
Voix. Ibid. III . * .
SPHEROIDE ( attraction d’un ) dont Natation de son axe . III . xxj.
lés particules ont des forces qui sont réci¬ Oii démontre le mouvement annuel dattS
proquement comme les quartés des■dis¬ k grand orbe . III . xij . xïij. III.
tances. I. xcj. Cor. i. Quelle est la .quantité de son excentri¬
SPIRALE , on fait voir par quelle loi cité III . xxxv . Sch.
de force centripète tendante au centre, une Quelle est la quantité du mouvement:
spirale qui coupe tous ses rayons sous un de son aphélie . III . xiv . Sch. i y
angle donné peut être décrite par un corps TOURBILLON .On examine leur nature
qui tourne . I. ix . xj . xv . xvj. 8c la maniéré , dont on les employé . II.
SUBSTANCES ( les ) de toutes les cho¬ Sec. J . III . Sch■. génér. de la fin . p. 175
ses sont cachées. III . Sch. y . à là fin. V.
T.
EMS absolu 8c relatif . I . 8' ( ilyadu
VUÍDE ( on'
), bien ou si
veut que tous les espaces soient pleins)
On trouve l’éq nation astronomique ils ne le sont pas-également . II . xl . Sch.
du temps par les horloges à pendules , 8c à la fin. III . 6. Cor. 4.
parles éclipsés des satellites-de Tupiter . I. VITESSE ( plus grande ) qu’un globe:
10 puisse acquérir en tombant dans un milieu
Quels sont les temps périodiques des résistant. II . xxxviìj . Cor. 1.
corps qui tournent dans lès ellipses lors¬ Quelles sont les vitesses des corps mus :
que les forces centripètes tendent, au foyer. dans des sections coniques , lorsque les
I . xv. forces centripètes tendent au foyer . I . xvj.
TERRE ( mesure dé la ) par Norwood, VENUS . Son tems périodique . III . 9/
III . xix , par Picart . Ibid. Sa distance au Soleil. Ibid.
On détermine sa figure , la proportion Mouvement de son aphélie . III . ~;V».
dè-ses diamètres Sc de la mesure des degrés Sch.
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Riies
PRINCIPES
MATHÉMATIQUES
DE LA

PHILOSOPHIE NATURELLE.
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P RI N CI F E S

D E LA

PHILOSOPHIE NATURELLE

Bar feue Madame la Marquised u Gh a st e l l e t . .

TOME SECOND.

fTrimiuiiumní
.,
imiMiiji

A P A R I S,
ÇDesaint
1
& Saillant , rue S. Jean de Beauvais.
E T
Chez /Lambert ", nie & à côté de la Comédie Françoise . .
/ au Parnasse. '
C

M. D. G C. L V I.

AVEC APPRO BAT 10 N , ET: PRIVILEGE DU


ROT-
DU SYSTEME
DU MONDE.
LIVRE TROISIEME.
»
’AI donné dans les Livres précédens les principes
de la Philosophie naturelle , &c je les ai traité
plutôt en Mathématicien qu’en Physicien , car les
vérités mathématiques peuvent servir de base à
plusieurs recherches philosophiques , telles que les
loix du mouvement & des forces motrices. Et afin de rendre les
matières plus interressantes, j’y ai joint quelques scholies dans
lesquels j’ai traité de la densité des corps Sc de leur résistance, du
vuide , du mouvement du íbn Sc de celui de la lumière ; qui
font , à proprement parler , des recherches plus physiques. II me
reste à expliquer par les mêmes principes mathématiques le
système général du monde.
J ’avois d’abord traité l’objet de ce troisième Livre par une
Méthode moins mathématique , afin qu’il pût être à la portée de
jplus de personnes. Mais de crainte de donner lieu aux chicanes
Toitii jj, A
-- L PRINCIPES MATHÉMATIQUES
mÔ«Tï âe ceux qui nc voudroicnt pas quitter leurs anciens préjugés»
»—. parcs qu’ils ne fentiroient pas la force des conséquences que je
tire de mes principes , faute d’avoir assez médité les Propositions
que j’ai donné dans les Livres précédens , j’ai rédigé ce Livre en
plusieurs Propositions, selon la méthode des Mathématiciens , pour
ceux qui auront lu les deux premiers Livres , car c’est pour eux
que ce troisième Livre eit destiné ; & comme il y a dans les deux
premiers Livres plusieurs Propositions qui pourroient arrêter long¬
temps , même les Mathématiciens , je ne prétends pas exiger qu’on
lise ces deux premiers Livres entiers ; il suffirad’avoir lu attenti¬
vement les Définitions , les Loix du Mouvement , & les trois
premieres Sections du premier Livre , &c on pourra passer en¬
suite à ce troisième Livre , qui traite du Système du Monde , &
avoir soin seulement de consulter les autres Propositions des deux
premiers Livres lorsqu’ils les trouveront citées & qu’ils en au¬
ront besoin.

REGLES Qls ’IL EAUT SUIVRE DANS L’ETUDE


de la Physique.
REGLE PREMIERE.

II ne faut admettre de causes , que celles qui font nécessaires pour


expliquer les Phénomènes.

La nature nc fait rien en vain , 85 ce seroit faire des choses


inutiles que d’opérer par un plus grand nombre de causes ce qui
peut se faire par un plus petit.
REGLE II.

Lt $ effets du ttieme genre doivent toujours être attribués ainsi > autant
qu il ejl possible, à la même cause.

Ainsi la respiration de l’hommc & celle des bêtes ; la chute


dune pierre en Europe & en Amérique ; la lumière du feu d’ici-bas
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . z
& celle du Soleil »la réflexion de la .lumière íiir la terre Sc dans les liv *.e
Planettes , doivent être attribuées respectivement aux mêmes causes . TROm8M '
REGLE 1 1L
í .cs qualités des corps qui ne font susceptibles-ni d*augmentation ni dc
diminution , & qui appartiennent à tous les corps fur lesquels on peue
faire des expériences, doivent être regardées comme appartenantes à
tous les corps en général.

On ne peut connoître les qualités des corps que par l’expérien-


ce , ainsi on doit regarder comme des qualités générales celles qui
se trouvent dans tous les corps , 6c qui ne peuvent souffrir de
diminution , car il est impossible de dépouiller les corps des qua-
lités qu ’on ne peut diminuer . On ne peut pas opposer des rêve¬
ries aux expériences , & on ne doit point abandonner l ’analogie
de la nature qui est toujours simple & semblable à elle-mêmc,
L ’étendue des corps ne sc connoît que par les sens , & elle ne
fe fait pas sentir dans tous les corps : mais comme i’étendue ap¬
partient à tous ceux qui tombent fous nos sens , nous affirmons
qu ’elle appartient à tous les corps cn général.
Nous éprouvons que plusieurs corps font durs : or la dureté du
îout vient de la dureté des parties , ainsi nous admettons cette qua¬
lité non seulement dans les corps dans lesquels nos sens nous la
font éprouver , mais nous en inférons , avec raison , que les parti¬
cules indivisées de tous les corps doivent être dures.
Nous concluons de la même maniéré , que tousses corps sent
impénétrables . Car tous ceux que nous touchons étant impéné¬
trables , nous regardons impénétrabilité comme une propriété
qui appartient à tous ses corps.
Tousses corps que nous connoiflbns étant mobiles , 8c doués
dune certaine force ( que nous appelions force d’inertie ) par
laquelle ils persévèrent dans 1e mouvement ou dans le repos,
nous concluons que tous les corps en général ont ces propriétés.
L extension , la dureté , impénétrabilité *la mobilité , & inertie
A ij
4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
'ra-
BU Systeme du tout vient donc dc l’extenfion , de la dureté , de l’impénét
con¬
bilité , de la mobilité , &c de l’inertie des parties : d’où nous
bu Monde.

éten¬
cluons que toutes les petites parties de tous les corps font
d’iner-
dues , dures , impénétrables , mobiles , & douées de la force
tie. Et c’est-là le fondement de toute la Physique.
les
De plus , nous fçavons encore par les phénomènes , que
parties contigues des corps peuvent se séparer , & les Mathéma¬
peuvent
tiques font voir que les parties indivisées les plus petites
si
être distinguées l’une de l’autre par l’esprit. On ignore encore
ces parties distinctes, & non divisées, pourroient
être séparées par
les forces de la nature ; mais s’il étoit certain , par
une feule expé¬
, eût
rience , qu’une des parties , qu’on regarde comme indivisibles
dur
souffert quelque division en séparant ou brisant un corps
seule¬
quelconque : nous conclurions par cette réglé , que non
qui font
ment les parties divisées font séparables , mais que celles
indivisées peuvent se diviser à l’infini.
les
Enfin , puisqu’il est constant par les expériences & par
près
observations astronomiques , que tous les corps qui font
la quantité
de la surface de la terre pèsent sur la terre , selon
de
de leur matière ; que la lune pèse sur la terre à raison
sur la
sa quantité de matière , que notre mer -pèse à son tour
les unes fur les
lune , que toutes les planettes pèsent mutuellement
on peut
autres , & que les comètes pèsent aussi sur le soleil ,
gravi¬
conclure , suivant cette troisième réglé que tous les corps
tent mutuellement les uns vers les autres. Et ce raisonnement
phéno¬
en faveur de la gravité universelle des corps , tiré des
leur
mènes , fera plus fort que celui par lequel on conclut
aucune
impénétrabilité : car nous n’avons aucune expérience ni
impé¬
observation qui nous assure que les corps célestes font
essen¬
nétrables. Cependant je n’affirme point que la gravité soit
dans les
tielle aux corps. Et je ssentends par la force qui réside
; au-
corps , que la feule force d’inertie , laquelle est immuable
lieu que la gravité diminue lorsqu’on s'éloigne de la terre.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 5 .
REGLE IV , Livre
/ . , TROISIEME.
Dans la Philosophie expérimentale , les propositions tirées par indue- « _
don des phénomènes doivent être regardées malgré les hypothèses
contraires , comme éxaclement ou à peu près vraies , jusqu 'à ce que
quelques autres phénomènes les confirment entierement ou sajfent voir
qu 'elles font sujettes à des exceptions. '
Car une hypothèse ne peut affoiblir les raisonnement fondés
fur l’induction tirée de l’expérience.

PHENOMENES.
PHENOMENE PREMIER.
Les satellites de Jupiter décrivent autour de cette Planette des aires
proportionnelles aux temps , & leurs temps périodiques ( en supposant
que les étoiles fixes soient en repos ) font en raison sesquiplée de leurS
distances au centre de cette Planette.
C’est ce qui est constaté par les observations astronomiques. Car
les orbes de ces planettes font à peu près des cercles concentriques
à Jupiter , &r leurs mouvemens dans ces cercles paroiffent unifor¬
mes. A legard de leurs temps périodiques tous les Astronomes
conviennent qu’ils font en raison sesquiplée des demi diamètres
de lçurs orbes ; & c’est ce qu’on va voir par la table suivante.
Temps périodiques des satellites de Jupiter.
i 1 i8 h 27 ' 54 " . } j i 5h 13 ' 41 " . 7 J j h 42 / 36 " . i6 J ï6 h 32' ft.

Distances des satellites au centre de Jupiter.


I 1 ; . 4
Par les observations
de Borelli. .1
)? H ‘4 Ht
de Townley , par 1c
Micromètre, L5 1 3,78 13,47 14,71
de Caffini , par le demi diamètre
Télescope, 5 8 ‘5 M de Jupiter.
de Castini, par les
éclipses des satel¬
lites. 9 ifJL
ÍT T iiiío
Par les temps périodi¬
ques. 5,66/ 9,0 x7 H,3 8-.
L PRINCIPES MATHÉMATIQUES
bu systeme Les êlongations des satellites de Jupiter &r son diamètre ont
buMondi . ,
ete determinees tres- exactement par le Docteur Pound avec d’ex-
cellens micromètres de la maniéré suivante.
La plus grande élongation héliocentrique du quatrième satel¬
lite au centre de Jupiter fut prise avec un micromètre placé dans
un tube de iy pieds , & elle se trouva de 8' i6 " environ dans
ia moyenne distance de Jupiter à la terre.
Celle du troisième satellite fut prise avec un télescope de 125
pieds armé d’un micromètre , &r elle se trouva à la même distan¬
ce de Jupiter à la terre , de 4 ' 42Les plus grandes élonga-
tions des autres satellites , à la même distance de Jupiter à la
terre , font , par les temps périodiques , de 2 ' 56 " 47 '" , & de:
? p " 6,/(.
Le diamètre de -Jupiter fut pris souvent avec un micromètre
placé dans un télescope de 123 pieds , & ce diamètre étant ré¬
duit à la moyenne distance de Jupiter au Soleil ou à la terre
il se trouva toujours avoir moins de 40 " , mais jamais moins
que 38 ^ , il en avoit íduvent 39" . Avec des télescopes moins
grands ce diamètre est de 40 " ou de 4r " . Car la lumière de
Jupiter à causé de finégale refrangibilité des rayons , est un peu
dilatée , & cette dilatation a une moindre raison au diamètre de
Jupiter dans les grands télescopes qui font faits avec exactitude,
que dans ceux qui íbnt plus petits ou moins parfaits.
Dans les observations des passages du premier & du troisième
satellite sur le disque de Jupiter , par lesquelles on détermina les-
temps écoulés depuis le commencement de 1’entrée fur le disque
jusqu ’au commencement de la sortie , & depuis leurrée totale
jusqu à la sortie totale , on employa un télescope de la même lon¬
gueur . Et le diamètre de Jupiter dans fa moyenne distance à la.
terre se trouva , par le passage du premier satellite , de 37&
par le passage du troisième , de 37^ " . Mais le temps que som¬
bre du premier satellite employa à traverser le disque de Jupi¬
ter ayant été observé, , il donna le diamètre de Jupiter de 37^
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7
■environ, dans la moyenne distance de Jupiter à la terre.
Prenant tlTSf
donc environ j7 ?" pour ce diamètre , les plus grandes TROISIEME.
élonga-
tions du premier , du second, du troisième, & du
quatrième satel¬
lite mesurées en demi diamètres de Jupiter font de j , 965. s
, 454.
*j » x4 126,65
&: . respectivement.

PHENOMENE II.
Les satellites de Saturne décrivent autour de cette
Planette des aires
proportionnelles aux temps ; & leurs temps périodiques , ( les
étoiles
fixes étant supposées en repos ) font en raison
sesquiplée de leurs
défiances au centre de Saturne.

Les observations de Caffini donnent les distances de ces


pla-
nettes au centre de Saturne , & leurs temps périodiques, tels qu’
ils
font marqués dans la table suivante.

Temps périodiques des satellites de Saturne.


i r 2i h i8 ; ij M. zïi7 h 4i *ti n. 4 J iz h z/iz ,;. if zzh 41'
I4/'.
79 J7 h oo w.
\
Distances des satellites au centre de Saturne en demi
diamètres de
son anneau.

Par les observations. if —. zj > zî - 8 « L4.


Par les temps périodiques. 1,95 . z,47. 5.45. 8. 15,55.
Les observations donnent ordinairement pour la plus
grande
élongation du quatrième satellite au centre dc Saturne environ
huit demi diamètres. Mais cette plus grande élongation
prise
avec un excellent micromètre adapté à un télescope d
’Hughens
de 1zj pieds , a été trouvée de huit demi diamètres &
Par
cette observation & par les temps périodiques , les distances
des
satellites au centre de Saturne font en demi diamètres de son
ar»neau de z , t , z , 69. 5,75 . 8 , 7. & 15,35.
Le diamètre de Saturne , par le même télescope, étoit au
dia¬
mètre de son anneau , comme 5 à 7 s le & diamètre de Tanneau
^ ^ 8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»u Systems les 28 & 19 May 6e Tannée 1719. fut
trouvé dc 4;" , ce oui
( *
________ donne 42" pour le diamètre de Tanneau dans la moyenne distan¬
iï Mokìib .

ce de Saturne à la terre , & 18" pour le diamètre de Saturne.


C’est ainsi qu’on les trouve avec les meilleurs & les plus grands
télescopes, car dans les grands télescopes, les grandeurs apparen¬
tes des corps célestes ont une plus grande proportion à la dilata¬
tion de la lumière vers les bords de leurs disques , que dans les
petits. Si on ôte toute la lumière erratique , le diamètre de Satur¬
ne fera à peine de 16" .
PHENOMENE III.
Les cinq principales plamttts , Mercure , Vmus , Mars , Jupiter &
Saturne enferment le Soleil dans leurs orbes.

II estprouvé par les phases de Mercure & de Venus que ces pla-
nettes tournent autour du Soleil. Lorsque tout leur disque est éclairé
elles font au-delà du Soleil ; quand leur disque est à moitié obscur¬
ci elles font en quadrature avec le Soleil ; & quand elles pa-
roissent en croissant elles font entre le Soleil & nous ; & quelque¬
fois elles patient fur son disque sur lequel elles paroistènt alors
comme des espèces de taches. On est certain que Mars enferme
le Soleil dans son orbe , parce que son disque est entierement
éclairé lorsqu’il est prêt d’être en conjonction avec le Soleil , &:
qu’il est gibbeux dans ses quadratures . La même chose est prou¬
vée pour Saturne & pour Jupiter parce quils nous paroissent
toujours entierement éclairés : & la projection des ombres de
leurs satellites fur leur globe prouve que ces planettes emprun¬
tent leur lumière du Soleil.
PHÉNOMÈNE IV.
LeS temps périodiques des cinq principales planettes autour du Soleil , &
celui de la terre autour du Soleil , ou du Soleil autour de la terre3
^ en supposant les étoiles fixes en repos) font en raison sesquiplée de
leur moyenne distance au Soleil.
Tout le monde sçait que cette Proportion a été découverte
par
DE LA PHILOSOPHIE
NATURELLE . »
par Ktphr. Les temps périodiques
& les dimensions des orbites Trl
font les mêmes , soit que le ™ e>
Soleil tourne autour de la terre ,
soit que la terre tourne autour du -
Soleil. Tous les Astronomes
conviennent de la raison dans laquelle font
les temps périodiques.
Mais pour les grandeurs des
orbites , Kepler & Bouillaut sont
ceux qui les ont déterminées avec
le plus de foin d âpres les
observations : & les distances moyennes ,
qui répondent aux
temps périodiques , ne différent pas
sensiblement des distances
qu ils ont trouvées , & elles sont
pour la plûpart moyennes en¬
tre ce que donnent leurs
observations ; comme on le peut voir
dans la table suivante.

Temps périodiques de la terre & des


planettes autour du Soleil paf
rapport aux fixes , en jours & en parties
décimales de jour.
T) %o * t 1? ?
I07j5 ?,î7j. 43 5 x,514 - 686,978s .
z6s,rs6s . 224,6176 . 87,9692»
Dijlances moyennes des planettes & de la
terre au. Soleil.
T) ¥ * S ? J
Selon/Cc/Zer . 951000 . 519650 . 152550 . 100000 .
72400 . 58806.
Selon Bouillant . 954198 . 522520 .
152550 . 100000 . 72598 . 58585.
Selon les temps
périodiques . 954006 . 520096 . 152369 . ioocoo ,
72353 . 38710.
II n’y a point de disputes fur les
distances de Venus & de Mer¬
cure au Soleil , car elles sont
déterminées par leurs élongations au
Soleil . Et les éclipses des satellites de
Jupiter ôtent toute espèce de
doute sur les distances au Soleil des
planettes supérieures . Car par
ces éclipses on détermine la
position de sombre que Jupiter pro¬
jette , & par -là on a la longitude
héliocentrique de Jupiter . £ c
les longitudes héliocentriques &
géocentriques comparées entre
elles déterminent la distance de
Jupiter.

Tome II.
B
I© PRINCIPES MATHÉMATIQUES
pu SV3TEMÏ
p v Monde, PHENOMENE V.

Si on prend la terre pour centre des révolutions des planettes principa¬


les , les aires qu elles décrivent ne feront point proportionnelles aux
temps ; mais Ji on regarde le Soleil comme le centre de leurs mou-
vemens , on trouvera alors leurs aires proportionnelles aux umps.

Dans la premiers de ces suppositions on trouveroit que les


planettes avancent quelquefois , que quelquefois elles font sta-
tionnaires , & que d’autres fois elles font rétrogrades : mais dans
la seconde elles avancent toujours , &: cela d’un mouvement à
peu près uniforme , qui est cependant un peu plus prompt dans
leurs périhélies , & plus lent dans leurs aphélies , ensorte que les
aires font toujours égales en temps égaux. Cette Proposition est
très-connue des Astronomes, &c elle est démontrée surtout avec
une grande évidence pour la planette de Jupiter par les
éclipses de ses satellites, lesquelles , comme nous avons déja dit,
déterminent les longitudes héliocentriques de cette planette & ses
distances au Soleil.
PHENOMENE VI.

La Lune décrit autour de la terre des aires proportionnelles aux temps.


Cela se prouve par le mouvement angulaire de la Lune , 8c
par son diamètre apparent. Les mouvemens de la Lune font à la
vérité un peu troublés par la force du Soleil , mais je néglige
dans ces Phénomènes ces petites erreurs insensibles.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. ii
Livre
-- 1 "
TROISIEME.
PROPOSITIONS. - -
PROPOSITION I. THÉORÈME I.
Les forces par lesquelles les satellites
de Jupiter font retirés perpétuel¬
lement du mouvement recliligne & retenus dans leurs orbites , tendent
au centre de Jupiter & font en raison réciproque des quarrés de
leurs difances à ce centre.

La premiere partie de cette Proposition est prouvée par Is


Phénomène i . & par la seconde Lc la troisième Proposition du pre¬
mier Livre : & la derniere l’est par le premier Phénomène , & par
le Cor. 6. de la Prop. 4. du même Livre.
II en est de même des satellites de Saturne par le Phénomène z.

PROPOSITION II . THÉORÈME II.


Les forces par lesquelles les planettes principales font
perpétuellement
retirées du mouvement recliligne , & retenues dans leurs orbites ,
tendent au Soleil , & font réciproquement comme le quarré de leurs
difances à son centre.

La premiere partie de cette Proposition se prouve par le Phé¬


nomène par la seconde Proposition du Livre 1. Pautre par¬
tie se prouve par le Phénomène 4. & la Prop. 4. du même Livre.
Cette seconde partie de la Proposition se démontreroit encore trës-
rigoureusement par la fixité des aphélies. Car pour peu que les
planettes s’écartassent de cette loi le mouvement des apsides seroit
remarquable à chaque révolution , ( par le Cor. 1. de la Prop. 45.
Liv . 1. ) & deviendroit très- considérable au bout de plusieurs ré¬
solutions.

PROPOSITION III . THÉORÈME III.


La force qui retient la Lune dans son orbite> tend vers la terre , &

B ij
Il PRINCIPES MATHÉMATIQUES
$*
DVSTEM£
v v Monde. ejì en raison réciproque du quarré de la dijlance des lieux de la
Lune au centre'de la terre.

La premiere partie de cette Proposition se prouve par le Phé¬


nomène 6. &c par les Propositions 2. 3. du premier Livre , &
la derniere par le mouvement très-lent de l’apogée lunaire. Car
ce mouvement , qui à chaque révolution n’est que de trois dégrés
&■de trois minutes en conséquence , peut être négligé. Or il est
clair ( par le Cor. 1. de la Prop . 45. Liv. 1. ) que si on prend
le rapport de D à 1. pour exprimer celui de la distance de la
Lune du centre de la terre au demi diamètre de la terre ; la
force qui produit ce mouvement , fera réciproquement comme
D 1c~ , 'est-à dire , en une raison un peu plus grande que la
raison doublée inverse de la distance , mais qui approche plus
de j parties de la doublée que de la triplée ; ôc comme la
différence de cette force à celle qui seroit exactement en raison
inverse du quarté , vient de faction du Soleil , ( comme je l’ex-
pliquerai dans la fuite ) on peut la négliger ici. L’action du Soleil
en tant qu’il détourne la Lune de la terre , est à peu prés comme
la distance de la Lune à la terre ; donc ( par ce qui a été dit dans
le Cor. 2. de la Prop. 45. du Liv. 1. ) elle est à la force centripète
de la Lune comme 2a 357,45 à peu près , ou comme 1 à 178 if.
Et en négligeant cette petite action du Soleil , la force restante
par laquelle la Lune est retenue dans Ion orbite , fera réciproque¬
ment comme D 1, ce qui paroîtra clairement en comparant cette
force avec la force de la gravité , comme dans la Proposition
suivante.
Si la force centripète médiocre par laquelle la Lune est
Cor.
retenue dans son orbite est premièrement augmentée dans la
raison de 1774s , à 178s! , & ensuite en raison doublée du demi
diamètre de la terre à la moyenne distance du centre de la Lune
au centre de la terre : on aura la force centripète de la Lune
près de la surface de la terre , en supposant que cette force . en
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ,1
descendant vers la surface de la terre , augmente continuellement livre
en raison doublée inverse de la hauteur . Tro1SI
£M1
PROPOSITION IV . THÉORÈME IV.

La Lune gravite vers la terre, & par la force de la gravite elle ejl
continuellement retirée du mouvement recliligne<
S * retenue dans son
orbite.

La moyenne distance de la Lune à la terre dans les syzygies est,


suivant Ptolomée&
plusieurs Astronomes, de 59 demi diamètres dc
la terre , Vendelinus& Hughens la font de 60 , Copernic de 60 j-,
Street de 60-7 & Ticho de 56- Mais Ticho& tous ceux qui sui¬
vent ses tables de réfraction , supposent que les réfractions du
Soleil Lc de la Lune font plus grandes que celles des étoiles fixes,
de 4 ou 5 minutes environ , ( ce qui est entierement contraire à
ce qu’on connoît de la lumière ) & par-là ils ont augmenté la
parallaxe de la Lune d’autant de minutes , c’est-à-dire , presque
de la douzième ou de la quinzième partie de toute sa parallaxe.
En corrigeant cette erreur , on trouvera cette distance détermi¬
née par Ticho de 60^ demi diamètres de la terre environ , c’est-
à- dire , telle à peu près que les autres Astronomes l’avoient
trouvée.
Prenons 60 demi diamètres de la terre pour la distance moyen¬
ne dans les syzygies ; &r supposons que la révolution de la Lune
autour de la terre , par rapport aux étoiles fixes, s’acheve en
xj jours 7 heures 43 minutes , comme les Astronomes l’ont déter¬
miné : enfin prenons 123149600 pieds de Paris pour la circonfé¬
rence de la terre , suivant les mesures prises en France : on aura 157
pieds de Paris pour l’espace que la Lune parcoureroit en une minute,
fi elle étoitprivée de tout autre mouvement & qu’elle deícendic vers

la terre par la feule force qui la retient ( selon le Cor. de la Prop. 3.)
dans son orbite : ce qui est aisé à tirer, par le calcul , soit de la Prop.
36. du Liv. x. ou ( ce qui revient au même ) du Cor. 9. de la qua¬
trième Proposition du même Livre. Car le sinus verse de l’arc que la
i 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du systeme" Lune parcourt en une minute , dans son mouvement moyen ,
^ ^
du monde. distance de 60 demi diamètres de la terre , est de
pieds de Paris environ , ou plus exactement de r y pieds un
pouce & i £ lignes. Or , comme cette force doit augmenter en
approchant de la terre en raison doublée inverse de la distance,
& que par conséquent elle doit être 60 x 6o fois plus grande à
la surface de la terre qu à la distance où est la Lune ; un corps
qui tomberoit avec cette force , devroit parcourir ici-bas dans
une minute 60 X 60 x 15^ pieds de Paris , & dans une secon¬
de 1y^ pieds de Paris , ou plus exactement 1y pieds 1 pouce &
11 lignes . Et c’est en effet l’espace que les corps décrivent dans
une seconde en tombant vers la terre . Car la longueur du pen¬
dule qui bat les secondes dans la latitude de Paris , est de 3 pieds
de Paris & 8 lignes & demie , selon que M. Hughens l’a déterminé
& la hauteur qu' un corps grave parcourt en tombant pendant une
seconde , est à la demi longueur de ce pendule en raison doublée
de la circonférence du cercle à son diamètre ( comme M. Hughens
Ta aussi déterminé ) c’est-à-dire , que cette hauteur est de 1y pieds
de Paris 1 pouce & 1J lignes. Donc la force par laquelle la
Lune est retenue dans son orbite , seroit égale à la force de la
gravité ici-bas , si la Lune étoit prés de la surface de la terre,
donc ( selon les Réglés 1 & i . ) c’est cette même force que nous
appelions gravité. Car íì cette force étoit autre que la gravité , le§
corps en Rapprochant de la terre par ces deux forces réunies
defeendroient deux fois plus vîte , & ils parcoureroient en tom¬
bant pendant une seconde un espace de 30 f pieds de Paris t.
ce qui est entierement contraire à l’expérience.
Ce calcul est fondé fur l’hypotèse que la terre est en repos , car si
la terre & la Lune se meuvent autour du Soleil , & qu elles tournent
en même temps autour de leur commun centre de gravité : la distan¬
ce respective des centres de la Lune & de la terre fera de 60~ demi
diamètres de la terre environ , la loi de la gravité demeurant la
même ; c’est ce qu’on verra clairement si on en veut faire le calcul,,
lequel ne demande que la Prop. 60. du Livre x,.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 1j
S C H O L I E. Livre
Troisième*

On peut rendre la démonstration de cette Proposition plus sensi¬


ble , par le raisonnement suivant . Si plusieurs Lunes faisoient
leurs révolutions autour de la terre , ainsi que dans le système
de Jupiter ou de Saturne , leurs temps périodiques , par l’induc-
tion , suivroient la loi découverte par Kepler , & par conséquent
leurs forces centripètes ( Prop . i . de ce Livre ) seroient récipro¬
quement comme les quartes de leurs distances au centre de la
terre . Et si celle de ces Lunes qui seroit la plus proche de la terre
étoit petite , & qu elle touchât presque le sommet des plus hau¬
tes montagnes : la force centripète , par laquelle cette Lune seroit
retenue dans son orbite , seroit , suivant le calcul précédent , à peu
prés égale à celle des corps graves placés fur le sommet de ces
montagnes . Ensorte que si cette même petite Lune étoit privée de
tout le mouvement par lequel elle avance dans son orbe , & qu ’el-
le n’eût plus par conséquent de force centrifuge , elle descendrait
vers la terre avec la même vitesse que les corps graves placés au
sommet dc ces montagnes tombent vers la terre , & cela à cause
de f égalité qui seroit entre la gravité & la force qui agirait alors
fur cette petite Lune . Or si la force par laquelle cette petite Lune
descend étoit autre que la gravité , & que cependant elle pesât sur
la terre comme les corps graves placés au sommet de ces montagnes,
cette petite Lune devrait par ces deux forces réunies descendre
deux fois plus vîte . Donc , puisque ces deux forces , c’est à -dire,
celles des corps graves & celles de ces petites Lunes , sont diri¬
gées vers le centre de la terre , & quelles font égales & sembla¬
bles entr ’elles , ces forces sont les mêmes & par conséquent elles
doivent avoir ( Réglés r & z. ) une même cause . Donc la force,
qui retient la Lune dans son orbite , est celle- là même que nous
appelions gravité : puisque sans cela cette petite Lune n'aurait
point de gravité au sommet de cette montagne , ou bien elle tom¬
berait deux fois plus vîte que les graves.
l6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
, ' . , „ „
DU 8 Y STEME v.
PROPOSITION V . THEOREME
DU Monde .

vers
Les satellites de Jupiter gravitent vers Jupiter , ceux de Saturne
la.
Saturne, 5 <* les planettes principales vers le Soleil, & c' ejl par
tout mo¬
force de leur gravité que ces corps révolvans font retirés à
font retenus dans des orbites cur¬
ment de la ligne droite & qiCils
vilignes.
Car les révolutions des satellites de Jupiter autour de Jupiter,
de
celles des satellites de Saturne autour de Saturne , & celles
du
Mercure , de Venus & des autres planettes principales autour
de la
Soleil , font des Phénomènes du même genre que celui
,
révolution de la Lune autour de la terre ; & par conséquent
même
par la seconde Réglé , ils doivent dépendre de causes du
dépen¬
genre : surtout puisqu’il est démontré , que les forces dont
dent ces révolutions tendent au centre de Jupiter , de Saturne
& du
& du Soleil , & qu’en s’éloignant de Jupiter , de Saturne
Soleil , ces forces décroissent dans la même raison , dans laquelle
la force de la gravité décroît en s’éloignant de la terre.
Cor. i . Toutes les planettes íbnt donc pesantes.
Car personne
ne
ne doute que Venus , Mercure & toutes les autres planettes
com¬
soient des corps du même genre que Jupiter & Saturne. Et
me toute attraction est mutuelle par la troisième loi du mouve¬
vers
ment , Jupiter doit graviter vers tous fes satellites , Saturne
tous les siens, la terre vers la Lune, le & Soleil vers toutes les

planettes principales.
Cor. 2, La gravité vers chaque planette est réciproquement
Comme le quarté de la distance à son centre.
Cor. j . Par les Cor. i . & z. toutes les planettes
gravitent les
unes vers les autres , ainsi Jupiter Lc Saturne en s’attirant mutuel¬
con¬
lement , troublent sensiblement leurs mouvemens vers leur
jonction , le Soleil trouble ceux de la Lune, le& Soleil & la
fuite
Lune ceux de notre mer , comme je l’expliquerai dans la
SCHOLIE.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 17

S C H O L I E.

Nous avons appellé jusqu ’icì îa force qui retient les corps cé¬
lestes dans leur orbite force centripète. On a prouvé que cette for¬
ce est la même que la gravité , ainsi dans la fuite nous rappel¬
lerons gravité. Car la cause de cette force centripète , qui retient
la Lune dans son orbite , doit s’étendre à toutes les Muettes par
les Réglés 1. z & 4.

PROPOSITION VI . THEOREME VI.

Tous les corps gravitent vers chaque planette , & fur la même pla~
nette quelconque leurs poids , à égale distance du centre, font propor¬
tionnels à la quantité de matière que chacun d 'eux contient.

Tous les corps descendent vers la terre dans des temps égaux
( en faisant abstraction de l’inégale rétardation causée par la
petite résistance de l’air ) c' est ce que plusieurs Philosophes avoient
déja observé , & cè qu ’on peut connoître avec précision par l’é-
galité des temps dans lesquels se font les~oscillations des pendu¬
les . J ’en ai fait l’expérience avec des pendules d’or , d’argent , de
plomb , de verre , de fable , de sel commun , de bois , d'eail , &
de froment . Pour y réussir , je fis faire deux boëtes de bois rondes
&■égales -, j’en emplis une de bois , & je mis un poids égal d or
dans l’autre , en le plaçant auísi exactement que je le pus dans
le point qui répondoit au centre d’oscillation de la premiere
boëte . Ces boëtes étoient suspendues à deux fils égaux de n pieds
chacun , ainsi j’avois par -là deux pendules entierement pareils
quant au poids , à la figure , & à la résistance de Pair . Ces pendu¬
les , dont les poids étoient placés à côté l’un de l’autre firent des
oscillations qui sc suivirent pendant un très- long -temps . Donc , la
quantité de matière de l’or , étoit à la quantité de matière du
bois ( par les Cor . 1. &r 6. de la Prop . 24 . du Liv . z. ) comme fac¬
tion de la force motrice fur tout l’or à cette même action fur tout le
Tome. 11, C
j3 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»U SÏ .STBM8 bois , c’est-à-dire , comme le poids au poids. Il en fut de même
dans les autres pendules. Dans ces expériences une différence d’un
millième dans la matière des corps de même poids étoit aisée à
appercevoir,
II n’y a donc aucun doute que la nature de la gravité ne soit la
même dans les planettes &r fur la terre . Car supposé que quel¬
que corps terrestre fut élevé jufqu’à l’orbe de la lune , & que
la lune & ce corps , étant privés de tout mouvement , fussent
abandonnés à leur gravité , & tombassent ensemble vers la terre ;
il est certain , par ce qu’on a déja dit , que ce corps tk la lune
parcoureroient des espaces égaux en temps égaux , & que par
conséquent son poids feroit à celui de la lune en même raison
Itiitì que leurs quantités de matière.
De plus, comme les satellites de Jupiter font leurs révolutions
; i autour de cette planette dans des temps qui font en raison ses-
quiplée de leurs distances à son centre , leurs gravités accéléra¬
trices vers Jupiter seront réciproquement comme le quarré de
leurs distances à son centre ; & par conséquent , à égales distan¬
ces de Jupiter , elles seront égales. Ainsi ils parcoureroient des
espaces égaux en temps égaux en tombant vers Jupiter de hau¬
teurs égales ; comme il arrive aux graves fur notre terre. Et par
le même raisonnement les planettes qui tournent autour du Soleil,
étant abandonnées à la force qui les porte vers cet astre , par¬
coureroient en descendant vers lui des espaces égaux en temps
égaux s’ils tomboient de hauteurs égales. Or les forces qui accél¬
èrent également des corps inégaux font comme ces corps ; c’est-
à-dire , que les poids des corps fur les planettes font comme
la quantité de matière qu’ils contiennent.
De plus , les poids de Jupiter & de ses satellites fur le Soleil
font proportionnels à leur quantité de matière , c’est ce qui est
prouvé ( Cor. y Prop . 6 j. Liv. i . ) par le mouvement très-régu-
lier des satellites de Jupiter ; car si l’un de ces satellites étoit plus
attiré que les autres vers le Soleil , parce qu’il contient plus de
k .lîl-.'í
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . r§
matière , le mouvement des satellites ( Cor . r . p ro p. <r5. Liv . i . )
seroit dérangé par cette inégale attraction . Si , à distance égale
du Soleil , un de ces satellites étoit plus pesant sur le Soleil à
raison de sa -quantité de matière que Jupiter à raison de la sienne,
dans une raison quelconque donnée , comme , par exemple ,
dans la raison de d à e , la distance entre le centre du Soleil &
le centre de sorbe de ce satellite seroit toujours plus grande que
îa distance entre le centre du Soleil & le centre de Jupiter à peu
près en raison sousdoublée , comme je l'ai trouvé en faisant le
calcul . Et si le satellite étoit moins pesant vers le Soleil dans cette
raison de d à e , la distance du centre de sorbe du satellite au
centre du Soleil seroit moindre que la distance du centre de
Jupiter au centre du Soleil dans cette même raison sousdoublée.
Donc , si , à distances égales du Soleil , la gravité accélératrice
d’un satellite quelconque vers le Soleil étoit plus grande ou plus
petite que la gravité accélératrice de Jupiter vers le Soleil , seu¬
lement de la millième partie de fa gravité totale ; la distance
du centre de sorbe du satellite au Soleil seroit plus ou moins
grande que la distance de Jupiter au Soleil de —— partie de la
distance totale , c'est-à- dire , de la cinquième partie de la distan¬
ce du satellite le plus éloigné du centre de Jupiter , ce qui ren¬
droit cet orbe très- sensiblement excentrique . Mais les orbes des
satellites font concentriques à Jupiter , ainsi les gravités accélé¬
ratrices de Jupiter Sc de ses satellites vers le Soleil sont égales en-
tr’èlles . Par le même raisonnement , les poids de Saturne & de
ses satellites fur le Soleil sont , à des distances égales du Soleil,
comme la quantité de matière que chacun d’eux contient : Sc la
lune Sc la terre ou ne pèsent point fur le Soleil , ou bien y pèsent
dans la proportion exacte de leurs masses : or par les Cor . i - &
3. de la Prop . 5. on voit qu ’ils y doivent peser.
Ainsi les poids de chacune des parties d’une planette quelcon¬
que fur une autre planette sent entr 'eux comme la quantité de
matière que chacune de ces parties contient . Car si quelqu es-
Cij
20 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
®v Sïsteme unes de ces parties gravitoient plus &c d ’autres moins que selon
» u Monde . . , , L*
„_ leur quantité de matière : la planette totale graviteroit dans une
,
raison plus ou moins grande que celle de fa quantité de matière
suivant la nature des parties dont elle contiendroit une plus
gran¬
de quantité ; & il n’importe que ces parties fussent extérieures
ou
intérieures à la planette . Qu’on suppose, par exemple , que les
corps d’ici- bas soient élevés jusqu a sorbe de la Lune , & qu’on les
compare avec le corps de la Lune : si leurs poids étoient aux poids
,
des parties externes de la Lune comme les quantités de matière
& qu’ils fussent aux poids de ses parties internes dans une plus
grande ou une moindre raison , ces mêmes corps seroient ail poids
:
de la Lune entiere dans une plus grande ou une moindre raison
ce qui seroit contraire à ce qu’on vient de prouver.
Cor. i . Ainsi , les poids des corps ne dépendent point
de leur
forme Le de leur texture . Car si ces poids varioient avec la for¬
me , ils seroient tantôt plus grands , & tantôt moindres , selon les
différentes formes , quoique la quantité de matière fut la même:
ce qui est entièrement contraire à 1’expérience.
Cor. 2. Tous les corps qui font autour de la terre pèsent sur
la terre , leurs poids , lorsqu’ils font également éloignés de
son centre , sont comme la quantité de madère que chacun deux
contient . G’est ce que les expériences ont fait voir dans tous les
corps fur lesquels on a pu en faire. Ainsi , par la troisième régie,
on doit affirmer la même chose de tous les corps en général.
Si l’Ether ou quelquautre corps étoit entièrement privé de gra¬
vité , ou qu’il gravitât dans une moindre raison que celle de sa
quantité de matière : comme cette espèce de corps ne seroit dìffé-
ren/e des autres , suivant Aristote , Descartes & d’autres , que par
la forme de ses parties , il pourroit arriver , que ces corps , en chan¬
geant peu à peu de forme , se* changeroient dans l’espéce des
corps qui gravitent en raison de leur quantité de matière ; & au
s
contraire les corps graves pourroient perdre par la fuite des temp
. Ainsi
leur gravité en prenant la même forme que les premiers
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ir _
les poids dépendroient des formes pourroient varier avec elles , livre
contre ce qui a ete prouve dans Je Cor . précédent . ___ ____ __
Cor. z . Tous les espaces ne font pas également pleins . Car s’ils
Létoient , toute matière í’eroit également dense , ainsi la gravité spé¬
cifique du fluide qui rempliroit la région de l’air , ne céderoit point
a § ra vite spécifique du vif argent , de l’or , ou de quelqu ’autre
c°rps , quelque dense qu’il fut ; ainsi l’or ni aucun autre corps quel¬
conque ne pourroit descendre dans l’air . Car les corps ne descen¬
dent dans les fluides que parce qu ’ils font spécifiquement plus
pefans . Or si la quantité de matière peut diminuer par la raré¬
faction jufqu ’à un certain point dans un espace donné , pour¬
quoi ne pourra -t -elle pas diminuer à l’infiniì
Cor. 4 . Si les parties solides de tous les corps font de la même
.densité , Lc quelles ne puissent fe raréfier fans pores , il y a du
vuide . Je dis que les parties ont la même densité lorsque leurs
forces d’inertie font comme leur grandeur.
Cor. f . La force de la gravité est d’un autre genre que la force
magnétique . Car l’attraction magnétique n’est point comme la
quantité de matière attirée . Certains corps font plus attirés par
l’aiman , d’autres moins : &c plusieurs ne le font point du tout.
La force magnétique d’un même corps peut être augmentée ou
diminuée , elle est quelquefois beaucoup plus grande par rapport
à la quantité de matière que la force de la gravité , elle ne dé¬
croît point en s’éloignant de l’aiman en raison doublée de la
distance , mais presque en raison triplée , autant que je l’ai pu
déterminer par des expériences assez grossières.
PROPOSITION VII . THÉORÈME VII.

La gravité appartient à tous les corps , & elle ejl proportionnelle à


la quantité de matière que chaque corps contient.

On a prouvé ci- deiïus qne toutes les planettes gravitent mu¬


tuellement les unes vers les autres : que la gravité vers une pla-
nette quelconque , considérée à part , est réciproquement comme
21 PR 1 NCIPES MATHÉMATIQUES
dû sïsteme le quarré de la distance an centre de cette planette : & que par
i»u Mondé , r, . ~ . -
■_ conséquent ( Prop . 69 . Liv , i . oc les Cor . ) la gravite dans toutes
les planettes est proportionnelle à leur quantité de matière.
Mais comme toutes les parties d’une planette quelconque A ,
pèsent fur une autre planette quelconque B, que la gravité
d’une partie quelconque est à la gravité du tout , comme la ma¬
tière de la partie est à la matière totale , & que , par la troi¬
sième loi du mouvement , faction & la réaction sont toujours
égales ; la planette B gravitera à son tour vers toutes les parties
de la planette A , Sc fa gravité vers une partie quelconque fera
à fa gravité vers toute la planette , comme la matière de cette
partie à la matière totale, C. Q. F. D ,
Cor. 1 . La gravité vers toute une planette , est donc compo¬
sée de la gravité vers toutes ses parties. Nous en avons des
exemples dans les attractions magnétiques Sc électriques . Car
f attraction vers le tout est composée des attractions vers chacune
des parties. On verra qu’il en est de même dans la gravité , en
supposant que plusieurs petites planettes s’unissent en un globe
& forment Une grosse planette. Car on conçoit aisément par là
que la force totale doit naître de la force des parties composan¬
tes. Si quelqu’un objecte que selon cette loi tous les corps d’ici
bas devroient graviter les uns vers les autres , & que cependant
cette gravité mutuelle n’est pas sensible: je répondrai , que cette
gravité mutuelle des corps étant à leur gravité vers la terre , com¬
me la masse tde ces corps à la masse de la terre , elle n’est pas
à beaucoup près assez forte pour pouvoir être apperçue.
Cor. 2. La gravité vers chaque particule égale d’un corps , est
réciproquement comme le quarré des distances des lieux de ces
particules. Ce qui est clair par le Cor. 3. de la Prop. 74. du pre¬
mier Livre.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. r;
Livre
PROPOSITION VIII . THEOREME VIII. Troisième.

Si la matière de deux globes qui gravitent Vun vers l 'autre est


homogène à egales distances de leurs centres : le poids de l 'un de
ces globes vers Vautre fera réciproquement comme le quarré de la
distance qui est entre leurs centres.

Après avoir trouvé que la gravité d’une planette entière est;


composée de celles de toutes ses parties ; &c que la force de cha¬
que partie est réciproquement proportionnelle aux quartés des
distances : j'ai voulu sçavoir si cette proportion réciproque dou¬
blée étoit suivie exactement pour la force totale composée de
toutes les forces partiales , ou si elle ne l’étoit qu’à peu près. Car
on pourroit croire que cette proportion , qui est assez exactement
suivie à de grandes distances, dcvroit souffrir beaucoup d’altéra-
tion près de la superficie des planettes , à cause de l’inégalité des
distances des parties & de leurs différentes positions. Les Prop.
75. & 7 6. du premier Livre & leurs Corollaires m'ont fait voir
que cette proportion étoit encore éxactement observée dans le
cas dont il s’agit.
Cor. 1. Par - là on peut trouver les poids des corps fur diver¬
ses planettes &: les comparer entr’eux. Car les poids des corps
égaux qui font leurs révolutions dans des cercles autour des pla¬
nettes font , par le Cor. 2. de la Prop. 4. du Liv. 1. comme les
diamètres de ces cercles directement , & le quarté des temps
périodiques inversement ; & leurs poids , à la surface de ces pla¬
nettes , ou à quelqu'autres distances quelconques de leur centre,
font , par cette présente Proposition, plus grands ou moindres dans
la raison doublée inverse des distances. Ainsi, le temps périodique
de Venus autour du Soleil étant de 224 jours & 16 heures | ,
celui du satellite le plus éloigné de' Jupiter autour de cette planette
de i (í jours & 16 heures — , le temps périodique du satellite
d Hughens autour de Saturne de 15 jours 22 heures f , &c celui de
la Lune autour de la terre de 27 jours 7 heures 43 minutes ,
IA. principes mathématiques

nu j ’ay trouvé , en employant ces temps périodiques , & de plus la


Sy steme

Mokde. distance médiocre de Venus au Soleil , la plus grande élongation


héliocentrique du satellite de Jupiter le plus éloigné de cette pla-
nette au centre de Jupiter qui est 8' 16" , celle du satellite d’Hug-
hens au centre de Saturne qui est de 3' 4 " & celle de la Lune
au centre de la terre qui est de 10' 33" , qu a égale distance , les
poids des corps égaux vers les centres du Soleil , de Jupiter , de
Saturne & de la terre , sont comme 1 , 7^ , & res¬
pectivement -y à des distances inégales ces poids varient en rai¬
son renversée du quarré des distances : par exemple , les poids
des corps égaux fur le Soleil , Jupiter , Saturne & la terre aux
distances ioo ©o , 997 , 75>i Le 109 de leurs centres , c'est-à-dire ,
à leurs superficies , seront comme icooo , 943 , 519 & 435 res¬
pectivement . On dira dans la fuite ce que les corps pèsent à la
surface de la Lune.

Cor. 1. On connoîtra auíli la quantité de matière que contient


chaque planette . Car les quantités de matière dans les planettes
font comme leurs forces attractives à égales distances de leurs
centres , c’est-à-dire , que les quantités de matière du Soleil , de
Jupiter , de Saturne , & de la terre sont comme 1 , •— > rhr Le
ït/oï respectivement . Si on trouve la parallaxe du Soleil plus
grande ou plus petite que io tf il , faudra augmenter ou
diminuer la quantité de matière de la terre en raison triplée.
Cor. 3 . On connoîtra auíïì les densités des planettes . Car les
poids des corps égaux & homogènes aux surfaces des sphères
homogènes étant comme leurs diamètres , par la Prop . 7*. du
Liv . 1. les densités des sphères hétérogènes font comme ces poids
divisés par leurs diamètres . Or on a trouvé que les vrais dia¬
mètres du Soleil , de Jupiter , de Saturne , &c de la terre , font
l’un à l’autre comme 10000 , 997 , 791 & 109 , & que les poids
fur ces planettes étoient comme ioooo , 943 , 519 & 435 res¬
pectivement . Donc leurs densités font comme 100 , 94. -^ 67 ,
ÔC 400.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ì5
La densité de la terre que ce calcul donne ne dépend point Lau.
de la parallaxe du Soleil , mais elle est déterminée par la pa - TK01SIÍUE
'
rallaxe de la Lune , ainíì elle Test exactement.
Le Soleil est donc un peu plus dense que Jupiter , Jupiter I'est
flus que Saturne , & la terre lest quatre fois plus que le Soleil>
ce qu 'il faut attribuer à la grande chaleur du Soleil , laquelle
raréfie fa matière . La Lune est plus dense que la terre comme
on le verra dans la fuite.
Cor. 4. Les planettes font donc d’autant plus denses , qu ’elles
font plus petites , toutes choses égales . Ainsi la force de la gra¬
vité à leur surface , approche plus de l’égalité . Les planettes qui
íònt 'plus près du Soleil font auffi plus denses , toutes choses éga¬
les , ainsi Jupiter Test plus que Saturne , & la terre plus que Ju¬
piter . Les planettes dévoient donc être placées à différentes dis¬
tances du Soleil , afin que chacune , à raison de sa densité , sut
plus ou moins échauffée par le Soleil . Si la terre étoit placée à
sorbe de Saturne , notre eau seroit perpétuellement gelée , & si
la terre étoit dans l’orbe de Mercure , toute l’eau s’évaporeroit dans
l’instant . Car la lumière du Soleil , à laquelle la chaleur est pro¬
portionnelle , est sept sois plus dense dans Mercure que fur la
terre : Lc i ai éprouvé par le Thermomètre que torique la chaleur
étoit sept fois plus forte que celle du Soleil dans notre Eté , elle
faisoit bouillir l’eau dans f instant . Il n’est .pas douteux que la
matière de Mercure ne soit proportionnée à la chaleur qu ’il
éprouve , &r que par conséquent elle ne soit plus dense que celle
<de la terre ; car plus la matière est dense , plus il faut de
chaleur
pour produire les mêmes effets.

PROPOSITION IX . THÉORÈME IX.

La gravité dans l' ìntérieur des planettes , décroît à peu près en raison
des dijlancis au centre.

Si la matière de la planette étoit d’une densité uniforme , cette


Proposition seroit vraie exactement , par la Prop . 73 * du Liv . 1,
Tome ll %D
principes mathématiques
Ainsi la loi 6e la pesanteur ne peut s’écarter de la proportion
du Systems
°NPE‘ des distances que par l’inégalité de la densité.
PROPOSITION X. THÉORÈME X.

Les mouvemens des planettes peuvent se conserver trls- longtemps dans


les espaces célestes.

Dans le scholie de la Prop. 40. du Liv. L. on L sait voir qu’un


globe d’eau gelée mû librement dans notre air , perdroit par la
résistance de l’air partie de son mouvement en parcourant
son demi diamètre . La même proportion doit avoir lieu à peu
près , dans des globes beaucoup plus grands , & qui se mou-
veroient avec beaucoup plus de vitesse que ceux dont on a parlé
alors.
Mais le globe de la terre est plus dense que s' il étoit entière-
ment formé d’eau , ce que ;e prouve ainsi. Si le globe de la
terre étoit d’eau , il y auroit des corps qui ayant moins de gra¬
vité spécifique surnâgeroient & reviendroient d’eux-mêmes à la
superficie. Et par cette raison un globe composé de terre qui
seroit entièrement entouré d’eau , surnage toit en quelque lieu s’il
étoit plus léger que seau & cette eau s’amaslèroit vers le côté
opposé. II en est de même de notre terre qui est en grande par¬
tie entourée par la mer. Si elle n’étoit pas plus dense que seau a
elle surnâgeroit , & scion le dégré de sa légèreté ípécifique elle
sortiroit en partie de seau qui se ramasteroit toute dans les
régions opposées.
Par le même raisonnement on doit conclure , que les taches du
Soleil font plus légeres que la matière du Soleil fur laquelle
elles nagent. Et dans la formation d’une planette quelconque
qu’on suppose avoir été originairement fluide , la matière la
plus pesante doit avoir été au centre. Ainsi comme la terre est
ordinairement à sa surface environ deux fois plus pesante que
seau , Sc qu ’en souillant plus avant , elle est trois , quatre , Sc
même cinq fois plus dense : il est vraisemblable qu’il y a envi-
de la philosophie naturelle . 27 .
ron cinq ou Ex fois plus de matière dans le globe de la terre
que s’il n’étoit formé que d’cau ; surtout puisqu’on vient de faire
voir que la terre est environ: quatre fois plus dense que Jupiter.
Si donc la matière de Jupiter est un peu plus dense que l’eau,
il est clair que dans l’espace de trente jours , dans lesquels il
parcourt la longueur de 459 de ses demi diamètres , il ne per-
droit que la dixième partie environ de son mouvement dans un
milieu qui seroit de la même densité que notre air . Or comme
la résistance des milieux diminue avec leurs poids &c leur den¬
sité ; que l’eau , par exemple , qui est 13 } fois environ moins
dense que le vif- argent , résiste 13{ fois moins que ce fluide ;
& que l’air qui est 86o fois plus léger que l’eau résiste 860 fois
moins : dans les cieux , où le poids du milieu dans lequel les
planettes fe meuvent diminue à l'inflni, la résistance y doit être
presque nulle.
On a fait voir dans le Scholie de la Prop . 22. Liv . 2. que si
on montoit à la hauteur de deux cens milles au- dessus de la surface
de la terre , la densité de l’air à cette distance, seroit à celle de l'air
qui nous environne , comme 30 à o , 0000000000003998 , ou
comme 73000000000000 à 1 environ. Ainsi la planette de Jupi¬
ter , en faisant ía révolution dans un milieu de cette densité ne
perdroit pas en 1000000 ans la partie de son mouvement
par la résistance du milieu. Nous ne connoissons que l’air , les
exhalaisons & les vapeurs , qui résistent près de la surface de la
terre puisque lorsqu’on les a ôté avec foin du récipient dune ma¬
chine pneumatique les corps y tombent librement , & fans éprou¬
ver aucune résistance sensible; ensorte que For même & une
plume
très- légere étant jettés ensemble tombent avec une vitesse égale,
& arrivent en même temps au fond de la machine en tombant
de *Ia hauteur de 4 , 6 ou 8 pieds. Il est donc clair que les pla¬
nettes pourront se mouvoir très - longtemps fans éprouver de ré¬
sistance sensible dans les espaces célestes vuides d air & d exha¬
laisons,
iS principes mathématiques
du SïSTEME
bu Mon de. HYPOTHESE PREMIERE.

Le centre du Jyjleme du monde ejl en repos.


Cest ce donc on convient généralement , les uns feulement
prétendent que la terre est ce centre * & d’autres que c'est le
soleil. Voyons ce qui résulte de cette hypothèse*
PROPOSITION XI . THÉORÈME XI.

Le centre commun de gravite du Soleil , de la terreS & de toutes les


planettes , ejl en repos.
Car ce centre , par le Cor. 4. des Loix , ou fera en repos, ou
fera mû uniformément en ligne droite. Mais fi ce centre avan-
çoit toujours , le centre du monde ne feroit donc pas en repos *
ce qui est contre l’hypothèfe.
PROPOSITION XII . THEOREME XII.

Le Soleil ejl toujours en mouvement, mais ll s 'éloigne trés-peu du centre,


commun de gravité de toutes les planettes.

Car puisque , par le Cor. x. de la Prop. 8. la matière du Soleil


est à la matière defjupiter comme 1067 à i, & que la distance de
Jupiter au Soleil est au demi diamètre du Soleil dans une raison
im peu plus grande ; le commun centre de gravité du Soleil& dc
Jupiter tombera dans un point qui fera un peu au-dessus de la sur¬
face du Soleil. Parle même raisonnement, la matière du Soleil étant
à la matière de Saturne comme jozi a 1, & la distance de Saturne
au Soleil étant au demi diamètre du Soleil dans une raison un peu
moindre : le commun centre dc gravité de Saturne & du Soleil
tombera dans un point qui fera un peu au- dessous de la surface
du Soleil. Et en suivant le même calcul 011 trouvera que si la
terre & toutes les planettes étoient placées d’un méme côté du
Soleil, le commun centre de gravité de tous ces astres seloigne ^-
rok à. peine du centre du Soleil d'un demi diamètre de cet astre.
Comme dans les autres cas la distance entre le centre du Soleil
de la PHILOSOPHIE NATURELLE . 19
ê>5 le commun centre de gravite est encore moindre , & que ce
commun centre de gravité est toujours en repos. U arrive que
le Soleil, selon la différente position des planettes , se meut suc¬
cessivement de tous les côtés , mais il ne s’écarte jamais qUe
très-peu du centre commun de gravité.
Cor. Le commun centre de gravité du Soleil, de la terre , &
de toutes les planettes , doit donc être regardé comme le centre
du monde. Car la terre , les planettes &c le Soleil s’attirant mutuel¬
lement , ils font toujours en mouvement par la force de leur gra¬
vité en vertu des loix du mouvement : ainsi leurs centres mobiles
ne peuvent être pris pour le centre du monde , qui doit être en
repos. Si le corps vers lequel la gravité entraîne plus fortement
tous les autres devoir être placé dans ce centre , ( comme c’est
Topinion vulgaire ) ce privilège appartiendroit au Soleil y mais
comme le Soleil se meut , il faut choisir pour le centre commun
un point immobile duquel le centre du Soleil s’éloigne très-peu ,
& duquel il s’éloigneroit encore moins , si le Soleil étoit plus
grand & plus dense, car alors il seroit mû moins fortement.
PROPOSITION XIII . THÉORÈME XIII.
Les planettes Je meuvent dans des elllpjis <
jul ont un de leurs foyers
dans le centre du Soleil, & les aires décrites autour de ce centre*
font proportionnelles au temps..

Nous avons discuté ci-dessus ces mouvemens d’après les Phé¬


nomènes. Les principes des mouvemens une fois connus , donnent
les mouvemens célestesà priorì. Ayant donc trouvé que les poids
des planettes fur le Soleil font réciproquement comme le quarté
de leurs distances à son centre ; il est évident , par les Prop. i*
& i í, &
par le Cor. i . de la Prop. r ; , du i . Livre , que si le Soleil
étoit en repos , Le que les planettes n’agissent point mutuellement
les unes fur les autres , tous leurs orbes seroíent des ellipses qui
auroient le Soleil dans leur foyer commun , & elles decriroient
autour de ce foyer des aires proportionnelles au temps; Or les
zs PRINCIPES MATHÉMATIQUES
DU SïSTEME
du Monde.
actions mutuelles des planettes les unes fyr les autres font si kbi-
bles qu’elles peuvent être négligées, & , par la Prop. 66. du Liv.
i.
elles troublent moins la description de leurs ellipses autour du
Soleil lorfqu’on suppose cet astre mobile , que si on le faisoit
immobile.
Cependant faction de Jupiter íur Saturne ne doit pas être abso¬
lument négligée : car la gravité vers Jupiter est à la gravité vers
le Soleil ( à distances égales ) comme i à 1067 ; donc , dans la
conjonction de Jupiter &c de Saturne , la distance de Saturne s
Jupiter étant à fa distance au Soleil à peu près comme 4 à 9 , la
gravité de Saturne vers Jupiter fera à fa gravité vers Je Soleil com¬
me 81 à 16 X 1267 ou comme tarit à peu près. Et delà vient
que l’orbe de Saturne est dérangé íì sensiblement dans chaque
conjonction avec Jupiter , que les Astronomes s’en apperçoivent.
L’excentricité de cette planette est tantôt augmentée & tantôt
diminuée selon sa situation dans ses conjonctions; son aphélie
avance quelquefois & quelquefois recule , & son mouvement
moyén est tour à tour accéléré & retardé . Cependant tout le
dérangement que ^attraction de Jupiter cause dans le mouve¬
ment de Saturne autour du Soleil , excepté dans le mouvement
moyen , peut presque s’éviter en supposant le foyer inférieur
de son orbite placé dans le centre commun dc gravité de Jupiter
& du Soleil ( par la Prop. 67. du Liv. | i . ) alors lorsque ce dé¬
rangement est lc plus grand , il paste à peine deux minutes. Et
le plus grand dérangement dans le mouvement moyen surpasseà
peine deux minutes par an.
Dans la conjonction de Jupiter & de Saturne les gravités
accélératrices du Soleil vers Saturne , de Jupiter vers Saturne
& de Jupiter vers le Soleil sont à peu prés comme 16, 81 &
1^i- ^ - ^° -1ou 156609 : ainsi la différence des gravités du
M
Soleil & de Jupiter vers Saturne est à la gravité de Jupiter vers
le Soleil comme 6j á 156609, ou comme 1à 2409, La plus
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ji
grande soi'ce de Saturne pour troubler les mouvemens de Jupi¬
ter est proportionnelle a cette difference , auffi le dérangement
de sorbe de Jupiter est-il beaucoup moindre que celui de Torbe
de Saturne.
Les derangemens qu5éprouvent les orbes des autres planettes
par leurs actions mutuelles font beaucoup moins considéra¬
bles si on en excepte l’orbe de la terre que la Lune dérange
sensiblement . Le commun centre de gravité de la terre Sc de la
Lune décrit autour du Soleil une ellipse dont cet astre est le
foyer , Sc dont les aires décrites par ce centre font proportion¬
nelles au temps : la terre fait fa révolution autour de ce centre
commun dans un mois.

PROPOSITION XIV . THÉORÈME XIV.

L 'Aphélie & les noeuds des orbites font en repos.

Les aphélies font en repos par la Prop . n . du Liv . r . Sc par


la première du même livre les plans des orbes font auffi immobiles,
Sc par conséquent les noeuds. Il faut avouer cependant que les
actions des planettes Sc des comètes les unes fur les autres , peu¬
vent causer quelques inégalités tant dans les aphélies que dans
les nœuds , mais ce font des inégalités aller petites pour qu'il soit
permis de les négliger.
Cor. i . Les étoiles fixes font auffi en repos , car elles conser¬
vent les mêmes positions par rapport aux nœuds & aux aphélies.
Cor. z. Donc puisque le mouvement annuel de la terre ne leur
cause point de parallaxe sensible , leurs forces attractives ne pro¬
duisent point d’effets sensibles dans la région de notre système à
cause de la distance immense de ces corps . Peut - être les étoiles
fixes , qui sont également dispersées dans toutes les parties du ciel,
détruifent -elles leurs forces mutuelles par leurs attractions con¬
traires , selon la Prop . 70 . du Liv . 1.
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
DU SïSTEME
VU M O K D E.
S C H O L I E.

Comme l’action mutuelle des planettes qui font le plus près da


Soleil , telles que yenus , Mercure , la terre & Mars font pres-
' que insensibles à cause de ia petitesse de ces planettes : leurs nœuds
&■leurs aphélies font en repos , à l’altératíon près que peut y appor¬
ter l’action de Saturne , de Jupiter & des autres corps placés au-
dessus d’elles. En ayant égard à cette altération , on trouve , par
la théorie de la gravité , que leurs aphélies fe meuvent un peu en
conséquence par rapport aux fixes , ôe cela dans la proportion
fefquiplée des distances de ces planettes au Soleil . Ensorte que íì
l’aphélie de Mars fait 33* zo u en cent ans , en conséquence par
rapport aux fixes : les aphélies de la terre , de Venus , Le de
Mercure feront dans le même espace de cent ans 17' +0 " , 10'
5 }w 4& / 16" respectivement . Mais on ne fait pas attention dans
cette Proposition à ces mouvemens qui font presque insensibles.
PROPOSITION XV . PROBLÈME I.

Trouver les diamètres principaux des orbes.

II faut les prendre en raison fefquiplée des temps périodiques,


par la Prop. 15 du Liv. 1, Ensuite , par la Prop. 60 du Liv. 1. il
faut augmenter le diamètre de chacun des orbes dans la raison
qu’il y a entre la masse de la planette ajoutée à celle du Soleil,
6 la premiere des deux moyennes proportionnelles entre cette
somme & le Soleil.

PROPOSITION XVI . PROBLÈME II.

Trouver les excentricités & les aphélies des orbes.

Ce Problème se résout par la Prop. 18 du Liv . r.

PROPOSITION
t
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 33
PROPOSITION XVII . THÉORÈME XV.
Les mouyemens diurnes des planettes font uniformes , & ia libration
de la Lune vient de son mouvement diurne.
Cela. est clair par la première loi
du. mouvement& par le Cor.
í2,âe la Prop. 66. Liv . i.
Jupiter par rapport aux fixes fait fa révolution diurne en 9 h.
5^ , Mars en 24 h. 59' , Venus en 23 h. environ, la terre en 2; h.
56*, le Soleil en z$ joursî , ôc la Lune en 27 jours y h. 43 * ’
c’est ce que les Phénomènes prouvent . Les taches du Soleil reve¬
nant fur son disque dans la même situation au bout de 27 j.a par
rapport à la terre ; il faut que le Soleil fasse fa révolution par
rapport aux fixes en 2; j.{ environ . Et comme le jour de la Lune
par fa révolution uniforme autour de son axe est d’un mois , fa
même face doit regarder toujours la terre à la différence près
qui est produite par f excentricité de son orbite. C’est- là la libra-
tion de la Lune en longitude : quant à sa libration en latitude , elle
dépend de la latitude de la Lune , 6c de l’inçlinaison de son axe
nu plan de leclîptique.
Mercatot a amplement expliqué la théorie de cette libration
de la Lune d’aprés mes lettres dans son Astronomie publiée au
Commencement de Tannée 1c.y<s.
Le satellite le plus éloigné de Saturne paroît tourner autour de
son axe d’un mouvement semblable, & présenter toujours le même
côté à Saturne ; car toutes les fois qu’il approche de la partie
orientale de sorbe de cette planette , on le voit à peine , 8c souvent
îl disparûtt entìerement : ce qui peut venir de ce qu’il présente
alors à la terre une partie de son disque dans laquelle il se trouve
des taches , comme Caffini l’a remarqué.
Le satellite le plus éloigné de Jupiter paroît tourner auífi de
même autour de son axe , car il a , dans la partie de son dis¬
que opposée à Jupiter , une tache que l’on voit comme si elle etoit
dans le disque même de Jupiter , toutes les fois que ce satellite
passe entre Jupiter 6c nos yeux.
Tome II, E
s

34 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

PROPOSITION XVIII . THEOREME XVI.


b u Monde .

Les axes des planettes font plus petits que les , rayons de leurs
équateurs.

Si les planettes n’avoicnt point le mouvement journalier de


rotation autour de leur axe , elles devraient être sphériques à
cause de légale gravité de leurs parties. Le mouvement de rota¬
tion fait que les parties qui s éloignent de Taxe font effort pour
monter vers l’équateur . Et par conséquent , fi la matière dont elles
font composées étoit fluide , son élévation,vers l’équateur augmen-
íeroit le diamètre de ce cercle , & fou abbaiffementvers les Pôles
dirninueroit Taxe. AuffiTes observations astronomiques nous ap-
prennent -elles que dans Jupiter le diamètre qui va d’un pôle à
l’autre est plus court que celui qui va de l’Orient à TOccident.'
Par le même raisonnement , on verra que si notre terre n’étoit
pas un- peu plus haute à l’équateur qu’aux pôles, les merss ’affais-
sant vers les pôles , Ôc s ’élevant vers l’équateur inonderoient,
toutes ces régions.

PROPOSITION XIX . PROBLÈME III.

Trouver la proportion des axes d'une planette.


Norvood, notre compatriote , vers Tannée 1635-. trouva en mesu¬
rant un espace de 5*05751 pieds anglois entre Londres& Yorck, &
en observant la différence des latitudes de ces deux villes,qui est
de xd 28 % que le dégré avoit 367156 pieds anglois , c’est-à- dire ,
57300 toises de Paris.
Picart en mesurant un arc de i d n f 55" dans le méridien entre
Amiens & Malvoijìne, trouva que le dégré avoit 57060 toises de
Paris , Cajjini le pere mesura dans le méridien la distance entre la
:&
ville de Collioure en RouJJillonl& ’observatoire de Paris son
fils ajouta à cette mesure celle de la distance entre l’observatoire.
de Paris , & la tour de Dunktrque la : distance totale étoit de
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 35
Livre
4861 f Si toises , & la différence des latitudes des villes de Col¬ Troisième.

lions & de Dunkcrque de 8d 31' 1x , ce qui donne Pare d’un dégré


de 57 061 toises de Paris. De ces mesures on conclud la circonfé¬
rence de la terre de 123249600 pieds de Paris , & son demi diamè¬
tre de 19615800 pieds , en supposant que la terre soit sphérique.
On a vu ci-deísus que dans la latitude de Paris les corps graves
en tombant parcourent 15 pieds 1 pouces & 1j lignes ou 2173 \
lignes en une seconde . Mais le poids des corps diminue par ie poids
de Pair qui les environne ; supposons que cette diminution soit la
partie du poids total , le corps en tombant dans le vuide
parcoureroit 2174 lignes en une seconde.
Un corps qui circuleroit dans un cercle à la distance de
19615800 pieds du centre , & qui feroit fa révolution uniforme*
ment en 23 h 56 ' 4 " sidérales , décriroit un arc de 1433, 46
pieds en une seconde , le sinus verse de cet arc est de o , 052.3656
pieds ou de 7 , 54064 lignes . Ainsi la force avec laquelle les
graves descendent à la latitude de Paris , est à la force centrifuge
des corps fous l’équateur causée par le mouvement de rotation de
la terre , comme 2.174 à 7,54064.
La force centrifuge des corps fous l’équateur , est à la force
centrifuge par laquelle les corps tendent à s’cloigncr perpendi¬
culairement de la terre à la latitude de Paris qui est de 48 d 5 o'
io " en raison doublée du rayon au sinus du complément de cette
latitude , c’est-à- dire , comme 7 , 54064 à 3,267. En ajoutant
cette force à la force qui fait descendre les graves à Iá latitude
de Paris , la chute des graves produite à cette latitude par la
force totale de la gravité fera dans une seconde de 2177 , 267
lignes ou 15 pieds 1 pouce , 5 , 267 lignes de Paris . Et la force
totale de la gravité dans cette latitude fera à la force centrifuge
des corps fous l’équateur comme 2177 , 267 à 7 >54064 ou com¬
me 289 à i.
Si présentement A P B Q représente la terre non supposes
spherique comme auparavant , mais formée pár la révolution
E si
. ;6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
DU Systeme
du Monde d’une ellipse autour de son petit axe PQ , 8c que A CQqca soie
un canal plein d’eau depuis le pôle Q q jusqu’au centre Cc,& de¬
puis ce centre jusqu’à l’équateur A a le: poids de l’eau dans la
branche A C c a. du canal , doit être au poids de l’eau dans f au¬
tre branche QCcq comme 2,89à 288 à cause que la force cen¬
trifuge qui vient du mouvement circulaire soutient 8c ôte du
poids de l’eau une partie fur 289 8c que par conséquent les 288.
parties d’eau qui font dans la brandie ACca soutiennent , lcsi
2.89 de l-autre ».
En suivant la méthode du Cor. 2. dé la Prop. 91. du 1. Livre,’
je trouve que si la terre étoit composée d’une matière homogène »
quelle fut privée de tout mouvement , & que son axe P Q fut
à son diamètre AB comme 100 a 101 : là gravité au lieu Q;
de la terre seroit à la gravité dans le même lieu () d’une sphère
décrite du centre C 8c du rayon PC ou QC, comme né à 12$.
Par le même raisonnement , on trouvera que la gravité dans le
lieu A d’un sphéroïde décrit par la révolution de l’ellipse A P B Q
autour dé son axe A B , est à la gravité au même lieu A dans une
sphère decrite du centre C 8c du rayon A C, comme 125 à 126»
De plus la gravité au lieu A de la terre est moyenne proportion¬
nelle entre les.gravités dans ce sphéroïde & dans cette sphère :
à cause que la sphère , en diminuant le diamètre P Q dans la
raison de 101 à ico , se changeroit dans la figure de la terre ; 8c
que cette figure en diminuant dans la même raison le diamètre
perpendiculaire aux deux diamètres AB , P Q , sc changeroit
dans le sphéroïde décrit par la révolution de l’ellipse AB P Q
autour de A B ; 8c dans l’un 8c l ’autre cas , la gravité en A dimi-
nueroit dans la même raison à peu prés..
Enfin la gravité en A dans la íphére dont le centre est € 8c Is
rayon A C, est a la gravité au même lieu A sor la terre , comme
126 à 125z 5 ^ la gravité au lieu Q dans la sphère dont le cem-
tre est C 8c le rayon QC , est à la gravité au lieu A dans la.
sphére dont le centre est C Lc le rayon A C, en raison des dia^
DE LA - PH 1 LOSOPHIE NATURELLE . Z7
mètres , ( par la Prop. /r - du Liv. i . ) e’est-à-dxre, comme xoo à
IOI. Joignant donc ces trois raisons ir6 à 125 , 126 à !2Zî,
ZL ioc>à 101 , la gravité fur la terre au lieu Q fera à la gravité
fur la terreau lieu A , comme xr6 x xr6 X roo à xr ; x 125Ì
x 101 , ou comme 501 à 500.
Or , comme ( par le Cor. z. de la Prop. 51. du Liv. x. ) la gra¬
vité dans Iuîi ou l’autre branche ACca ou QCcq du canal est
comme la distance des lieux au centre de la terre ; si ces bran»,
ches font séparées en parties proportionnelles aux tours par des
surfaces transversales &c équidistantes , les poids d’un nombre
quelconque de parties de lune de ces branches , seront aux poids
«fautant de parties dans l’autrc branche en raison composée des
quantités de matière & des forces accélératrices , c’est-à-dire , de
la raison de 101 à x00 & de celle de joo à 501, ou , ce qui revient
au même , en raison simple de 505 à joi . Donc , si la force cen¬
trifuge d’une partie quelconque de la branche ACca laquelle
,
vient du mouvement diurne , étoit au poids de la même partie,
comme 4 à joj ensorte
, que du poids de cette partie divisée en
505, sa force centrifuge en ôtât 4 ; les poids seroient égaux dans
l’une & l’autre brancheôe par conséquent le fluide resteroít
en équilibre.
Mais la force centrifuge d’une partie quelconque est au poids
de cette même partie comme 1 à 289 , c’est-à-dire , que la force
Centrifuge qui devroit être la partie du poids n’en est que
là x| je partie , ainsi on peut dire , par une simple analogie , si la
force centrifuge ^ 7 fait que la hauteur de l’eau dans la branche
ACca surpasse la hauteur de l’eau dans la branche QCcq d ’une
centième partie de toute la hauteur : la force centrifuge ~ fera
que l’excès de la hauteur dans la branche A Cc a ne fera que
■îT5
e partie de la hauteur de l’eau dans Pautre branche Q Ccq.
le diamètre de la terre qui passe par ses pôles sera au dia¬
mètre de l’équateur comme 229, à 23,0. Ainsi, comme le demf
diamètre médiocre de la terre est,, selon la mesure de Picart 3 de:
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du Systjîme
du Monde.
ÏSMQ5800 piedsoie Paris, ou de 3923, 1.6 milles , ( supposé que le
mille'soit dç 5000, pieds .) la terre sera plus haute à réquateur
qu’aux pôles- Te 85472[pieds , ou de 17—.milles & Ta hauteur
à 1equateur fera de -19658^ 00 pieds environ , & de 19573000
aux pôles.
. - Si fla pla nette est.plus petites oû plus grande que la terre , mais
.que fa densité, & Iç temps, périodique de fa révolution diurne
soient les mêmes, la proportion de la force centrifuge à la gravité
demeurera la même , & par conséquent la proportion entre Taxe
Sc le diamètre de féquatcur fera auffi la même.

o Mais si le mouvement diurne est accéléré qu retardé dans


une raison quelconque , il augmentera ou diminuera la force cen¬
trifuge dans la raison doublée de cette raison , & par conséquent
la diíférence des diamètres augmentera ou diminuera dans cette
même raison doublée à peu près. Si la densité de la planette aug¬
mente ou diminue dans une raison quelconque , la gravité vers
cette planette augmentera ou diminuera dans la même raison.
Mais la différence des diamètres diminuera au contraire en raison
de l’augmentation de la gravité , ou augmentera en raison de la
diminution de la gravité . Ainsi comme la terre fait sa révolution
en xj 11 56 ' & Jupiter en 9 hso; § par rapport aux fixes, & que
par conséquent les quartés des temps font comme 19 à 5 , Le
les densités comme 490 à 94s r la différence des diamètres de Jupi¬

ter fera à son petit diamètre comme 19 x 1Î 3 x -d- à x , ou


5 94x axs ;
comme 1 à 9 f à peu près. Le diamètre de Jupiter de l’Orient à
l’Occident est donc à son diamètre entre les pôles comme 10f à
9 j à peu près. Donc , puisque son plus grand diamètre est de
37" , son petit diamètre entre ses pôles sera de 33n 25 8c ajou¬
tant 3,; à peu près pour la lumière erratique , les diamètres ap¬
pareils de cette planette seront de 40 " & ; 6" 25 à peu près :
c’est-à-dire , qu’ils seront l’un à l’autre comme i 1\ à 10~ à peu
près. Mais ce rapport ne doit avoir lieu qu’en supposant toute
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . - -> _
la matière de Jupiter duire égale densité car si elle étoit pins- »BSrsttMÍ
dense vers le plan de Téquateur que vers. les pôles , diamètres1
poui'.raient étre Tua à TâUtre comme IL. L u , ou comme I ; 4.
n , ou même comme 14 à 15. Caísinî a observé dans Tannée
16- 1. que le diamètre de Jupiter de TOricnt à TOceident surpaf—
soit sou autre diamètre environ d’une defés quinzièmes parties.
Notre compatriote Poimd avec un télescope de 113 pieds & un
excellent Micromètre , ayant mesuré,les diamètres de Jupiter en
1719. les trouva tels qu’ils sont marques dans la table suivante.

Temps. Grand dia¬ Petit dia¬ Différence des diamè¬


mètre. mètre. tres entr’eux.
Jours Heures Parties Punies
Janv. 2 .8 6 0 > 4° • iz , z8 :comme 1z à11
Mars 6 7 13 , IZ 12. , 20
. IZ
. ?1 à< 12 %
2,
Mars 9 7 IJ , u iz , 08 12.j a 11 j
Avril 99 f 11 , 4-8 14 T a ï 3î

Cette théorie s’accorde avec les Phénomènes ; car Téquateur des


plastettes étant beaucoup plus exposé que les autres parties à
faction du Soleil, la matière qui y est, pour ainsi dire , plus cuite
doit y être plus dense que vers les pôles.
Que la gravité diminue sous Téquateur par la rotation diurne
de notre terre , ôc que parcqnséquent- elle doive être plus élevée
vers Téquateur qu’aux pôles , ( si fa matière est d’iine densité uni¬
forme ) c est ce qui paroîtra clairement par les expériences des
pendules que je vais rapporter dans la Proposition suivante.
PROPOS I T I O N XX . PROBLEME IV.

Trouver& comparer entreux les poids des corps dans les diverses régions
de la terre,.

Comme les poids de Teau renfermée dans les branches iné¬


gales du canal A €"Q_q c a sont égaux ; Le que les poids de ses
parties , qui sont proportionnelles aux branches , & situées de
meme dans leur totalité , sont entr’eux comme les poids entiers,

G
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
bu systemeque
& par conséquent ils font égaux entr ’eux ; les poids des oar-
buMokde. * . ®
- ties égaies oc egalement situées dans ces branches , seront récipro¬
quement comme ces branches , c’est-à -dire , comme zjo à Z19.
II en est de même de tous les corps quelconques homogènes égaux,
& qui seront situées semblablement dans les branches de ce canal *,
leurs poids seront réciproquement comme ces branches , c’est- à-
dire , réciproquement comme les distances de ces corps au centre
de la terre . C ’est pourquoi , les poids des corps situés dans les
parties supérieures de ces canaux , ou à la surface de la terre ,
seront entr ’eux réciproquement comme leur distance à son centre.
Par le même raisonnement , les poids , dans quelque région de la
terre que ce soit , sont réciproquement comme les distances des
lieux au centre de la terre » & par conséquent , en supposant
que la terre soit un sphéroïde , leur proportion est donnée.
Ontirede -là ce théorème , que l’augmentation du poids , en allant
de l’équateur vers les pôles , doit être à peu près comme le sinus ver¬
se du double de la latitude , ou , ce qui est la même chose , com¬
me le quarté du sinus droit de la latitude . Les arcs des dégrés
de latitude augmentent à peu près dans la même raison dans le
méridien . Ainsi la latitude de Paris étant de 48^ 50' , celle des
lieux situés fous l’équateur de 00 d 00 ' , & celle des lieux situés
Lux pôles de 90 d , les sinus verses des arcs doubles étant par con¬
séquent de 11354, 00000 , & 10000 , pour le rayon de 10000 ;
& la gravité aux pôles étant à la gravité fous l’équateur com¬
me zzo , à z 29 , ou , ce qui revient au même , l'excès , de la
gravité aux pôles étant à la gravité fous l’équateur comme 1 à
z 19 : on trouvera que l’excès de la gravité dans la latitude de Paris,
est à la gravité fous l'équateur , comme 1 x , *òoo à . 229, ou
comme 5667 à 2290000 . Donc les gravités totales dans ces lieux,
seront l une à l’autre comme 2.2,95667 à 22.90000 . Or comme les
longueurs des pendules qui font leurs oscillations en temps égaux,
font en raison directe des gravités , & qu’à la latitude de Paris
la longueur du pendule qui bat les secondes est de j pieds de
Paris
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 41 _
Paris 8ì lignes, ou plûcôt de ; pieds 8 ~ lignes , à cause du r--*RE
poids de Pais: la longueur du pendule sous l’équateur fera moin-
dre que la longueur du pendule synchrone à la latitude de Paris.
Et cette différence fera d’une ligne & 87 millièmes de lignes.
Ceíì par un semblable calcul qu’on a dressé la table suivante.

Latitude Longueur du Pen¬ Mesured!un degré


du lieu. dule. du Méridien.
Degrés. Lieds . Lignes. Toises.
O 3 7> 468 56637
5 3 7» 482 56642
IO 3 7, 526 56659
15 3 7» 596 56687
20 3 7, 692 56724
25 3 7» 812 56769
30 3 7, 948 56823
35 3 0, 099 56882
40 3 8, 261 Z6945
1 3 8, 294 56958
L 3 8, 327 56971
3 3 8, 361 56984
4 3 8, .394 56997
45 3 8» 428 57010
6 3 8, 461 57022
7 3 8- 494 S703 5
8 3 8, 528 57048
9 3 8, 56 ! 57061
50 3 8, 594 57074
55 3 8, 756 57 *37
60 3 8, 907 57 Î 96
65 3 9, 044 57 ^ 50
70 3 9> 162 57295
75 3 9, 258 573 32
80 3 9» 329 5736 o
85 3 9, 372 57377
90 3 9» 387 57382

On voit par cette table que l’inêgaîité des degrés est si petite,
que dans la géographie on peut supposer la terre íphérique :
surtout íì la matière est plus dense vers f équateur que vers les
pôles.
Tome II.
principes MATHÉMATIQUES
éloignées
Quelques Astronomes envoyés dans des régions fort
que le
' pour faire dès observations astronomiques , observèrent
l’équàteur
mouvement des horloges à pendule étoit plus lent vers
cette obser¬
que dans nos pays . M. Ricker fut le premier qui fit
au fnoís
vation dans rifle de Cayenne en 1672.. En observant
que fa
d’Août le passage des fixes par le méridien , il trouva
, 8c que
pendule retardòit fur le moyen mouvèïnfeïït à Soleil
fait osciller
la différence pár jour étoit de zf 2.8" Ensuite ayant
isochrones à
un pendule simple ensorte que ses vibrations fuffent
la lon¬
celles de fa pendule qui étoit excellente , il détermina
plusieurs
gueur du pendule simple , & il répéta ses expériences
ensuite retourné en
fois chaque semaine pendant 10 mois. Etant
celle du pen¬
France il compara la longueur de ce pendule avec
de Paris Sc
dule qui bat les secondes à Paris ( lequel avoir 3 pieds
étoit plus
8 lignesf ) Sc il trouva que le pendule fous l’équàteur
court qu’à Paris d’une ligne Sc un quart de ligne.
vers Tan¬
Depuis oe temps , Halley notre compatriote trouva
de fa pendule
née 1677. qu a Tisse de Sainte Hélène Je mouvement
étoit plus lent qu’à Londres, il n’en détermina
pas la différence 2
partie d un
mais il racourcit son pendule de plus de la huitième
cette opéra¬
pouce , c’est- à-dire , d une ligáe Sc demie . Pour faire
n’étoit
tion , comme la longueur de ta vis vers le bas du pendule
de la vis, Sc il
pas suffisante, il mit un anneau de bois à la boète
y suspendit le poids du pendule.
déterminè¬
Ensuite dans Tannée i 6îz. MM . Farm & Des bayes
rent la longueur du pendule qui bat les secondes à TObservatoire
de Gorée
de Paris , de 3 pieds de Paris 8 lignes & f , 8c dans Tisse
du pendule
jls trouvèrent par la même méthode que la longueur
étoit
synchrone étoit de 3 pieds 6 lignes 8c A, ainsi la différence
Sc de
de deux lignes. La fstêmé année , aux ifles dé la Guàdaltíupe
synchrone de
la Martinique, ils trouvèrent la longueur du pendule
3 pieds 6 lignés
pendule
M . Couplet le fils en 1^ 7. au mois de Juillet , régla
fa
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 43
fùr le moyen mouvement du Soleil a Iobservatoire de Paris,
cnsorte que pendant un temps assez long , elle s’accordoit parfai¬
tement avec le mouvement du Soleil, ôc étant à Lisbonne au mois
de Novembre suivant il trouva que cette même pendule retar-
doit , àc que la différence étoit de z* 1 en 44 heures. Au mois
de Mars suivant , il trouva qu’à Pardibe son horloge retardoit sur
Paris de 4 * iz 1' en Z4 heures . Et il assure que le pendule qui
battoit les secondes à Lisbonne étoit plus court que celui qui les
battoir à Paris de z lignesf & que celui qui les battoir à Pardibe
étoit plus court que celui qui les battoir à Paris de 3 lignes f.
J1 auroit déterminé plus exactement ces différences s’il eût fait
Celle de Lisbonne de 1 ligne j- & celle de Pardibe de z lignes f ,
car ces différences répondent respectivement à 13^ & à 4 f
zz M qui sont les différences qu ’il avoit remarquées entre les
temps marqués par son horloge , ainsi on ne doit pas beaucoup
ajouter de foi à ces observations grossières.
Les années suivantes , c’est- à-dire , en 1639 . 6c en 1700 . M-
Deshayes étant de nouveau en Amérique , détermina la longueur
du pendule qui bat les secondes dans les isles de Cayenne& de
Grenade un peu moindre de 3 pieds 6 lignes ■ §•■ Dans Tiste de S.
Chrijlopke, il trouva çette longueur de 3 pieds 6 lignes î » Et dans
Tille de S. Domingue de ; pieds 7 lignes.
En Tannée 1704. le P. Feuillée trouva à Portobello en Amérique,
la longueur du pendule qui bat les secondes de 3 pieds de Paris,
; lignes & —, c ’est-à-dire , près de 3 lignes moindre qu’à Paris »
mais il dût y avoir de Terreur dans son observation , car étant
allé ensuite à la Martinique, il trouva que la longueur dix pen¬
dule isochrone n’étoit que trois pieds de Paris y lignes &
Or la latitude méridionale de Paraïbe est de 6 d 38 ' > la lati¬
tude septentrionale de Portobello de 9 d 33y les latitudes

septentrionales des isles de Cayenne, de Gorle, de la Guatlaloupe,


de la Martinique, de Grenade, de S. Chrijlopkey Sc de S. Domin¬
gue, font respectivement de 4 d 55 ' , i4 d 4 Q' > I + d ® 0 ' » X4§
Eij
+4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ru Systeme
BU M O N D E.
44 *, iz d 6 *, 17 d 19 *, & de I9 d 48 *; & les excès de la lon¬
gueur du pendule de Paris fur les longueurs’ des pendules isochro¬
nes observées dans ces latitudes , font un peu plus grands que
ne les donne la table des longueurs du pendule calculée ei-deffus.
Ainsi la terre doit être un peu plus élevée à l’équateur que ce
calcul ne l’a donné , òc fa matière doit être plus dense à son cen¬
tre que prés de la superficie , supposé cependant que la chaleur
de la Zone torride n’ait pas u ri peu augmenté la longueur du
pendule.
M . Picart a observé qu'une barre de fer , qui pendant la gelée
étoit longue d’un pied , devenoit , étant échauffée par le feu,
d’un pied & un quart de ligne . Et M . de la Hìre a remarqué
depuis , qu’une barre de fer qui avoit six pieds pendant l’hyver,
devenoit de six pieds & \ de ligne lorsqu’elle étoit exposée m
Soleil de l’Eté.

Dans le premier cas , la chaleur fut plus grande que dans le


second , & dans celui -ci la chaleur fut plus grande que celle
des parties externes du corps humain , car les métaux acquer¬
ront une grande chaleur lorfqu ’ils font exposés au Soleil de
l’Eté. Mais le pendule d’une horloge n’est jamais exposé au
Soleil de l’Eté , & n5atteint même jamais la chaleur des par¬
ties externes du corps humain . Ainíì le pendule de l’horloge
dont la longueur étoit de trois pieds , n’a jamais pu devenir plus
long l’Eté que l’Hyver , que d’un quart de ligne , & par consé¬
quent on ne peut attribuer lés différences qui se trouvent entre les
longueurs des pendules isochrones en différentes régions à la diffé¬
rente chaleur des climats . Elle ne peut être attribuée non plus
aux erreurs glissées dans les observations des Astronomes françois ,
car quoiqu’elles ne s’accordent pas parfaitement entr’elles , ce¬
pendant les différences font si petites qu’on peut les négliger . Ces
observations s’accordent toutes à donner les pendules isochrones
plus courts vers l’équateur qu’à lobservatoire de Paris , & selon
toutes ces observations., cette, différence n’est pas moindre que
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . +5
d’une ligne & un quart , & elle ne passe pas 2 lignes à- livre
D ans les observations de M. Richer à Cayenne, la différence fut ■ ° ^ *
d’une ligne & un quart , dans celle de M. Deshayes la différence
corrigée fut d’une ligne & demie , ou d’une ligne trois quarts,
dans les autres observations qui font moins exactes elle étoit en¬
viron de deux lignes ; êc ces différences doivent être attribuées,
partie aux erreurs commises dans les observations , partie à la
dissemblance des parties internes de la terre , & à la différente
hauteur des montagnes, & partie enfin à la différente tempéra¬
ture de l’air.
Une barre de fer longue de trois pieds est plus courte en
Angleterre l’Hyver que l’Eté de la sixième partie d’une ligne,
autant que j’en puis juger ; ainsi ôtant cette différence causée
par la chaleur , d’une ligne &c un quart , qui est la différence trou¬
vée par M. Richer, il restera toujours une différence de 1—ligne,
qui approche assez de 1 — ^ trouvée ci-deffus par la théorie.
Richer répéta ses observations à la Cayenne toutes les semaines
pendant 10 mois , & il compara les longueurs da pendule à
Cayenne avec les longueurs du même pendule en France déter¬
minées de même. Les autres observateurs n’avoient point fait
leurs observations avee tant de foin & de précaution „ ÍI donc on
regarde les observations de M. Richer comme exactes , il s’en-
ftivra que la terre doit être plus haute à l’équateur qu’aux pôles
de 17 milles environ , comme la théorie précédente l’a donné.
PROPOSITION XXL THÉORÈME XVII.

Les points équinoxiaux rétrogradent , & s axe de la terre , à chaque


révolution annuelle , a une nutation par laquelle il s ’incline deux
fois vers Vécliptique & retourne deux fois à fa premiere position.

C’est ce qui est prouvé par le Cor. 10. de la Prop. 66. du Liv. 1.
mais ce mouvement de nutation doit être trés-soible , &r on peur.
a peine s’en appercevoír.»
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ySTÍSME
1 © NÏ » E. PROPOSITION XXII . THEOREME XVIII.

Tous les mouvemens de la Lune , & toutes ses inégalités font unt fuite
& fe tirent des principes qu’on a posés ci-dejfus.

Pendant que les grandes pianettes font portées autour du Soleil,


elles peuvent emporter dans leur révolution d’autres pianettes
plus petites , qui tournent autour d elles dans des ellipses dont
le foyer est placé dans le centre des grandes pianettes , ce qui eíE
clair par la Prop. 6; . du Liv. i . Les mouvemens de ces petites
pianettes , doivent être troublés de plusieurs façons par faction
du Soleil qui doit causer des inégalités dans leur mouvement telles
qu’on en remarque dans notre Lune ; car dans les syzygies cette
planette ( selon les Cor. r . j . 4, Sç 5. de la Prop. 66. ) fe meut plus
vîte Sc décrit autour de la terre des aires plus grandes en temps
égaux que dans les quadratures , & alors elle parcourt un orbe
moins courbe , & approche pAf conséquent plus près de la terre,
à moins que son mouvement excentrique ne fasse un effet con¬
traire . Car l’excentricité de la Lune est la plus grande ( par le
Cor . f. de la Prop. 66. ) lorsque son apogée est dans les syzygies ,
& elle est la moindre lorsque l’apogée est dans les quadratures ;
en torte que la Lune va plus vîte Sc est plus prés de la terre
dans son périgée ; & elle va plus lentement , &c est plus loin de
nous dans son apogée , lorsqu’elle est dans les syzygies que lorf-
qu’elle est dans les quadratures. De plus , l’apogée avancé , Sc
les nœuds rétrogradent * mais d’un mouvement inégal : l’apogée
( par les Cor. 7. & 8. de la Prop. 66. ) avance plus vîte dans ses
syzygies , & rétrograde plus lentement dans ses quadratures , Sc
l’excês du mouvement progressif fur la rétrogradation se fait,
pour Tannée enticre , en conséquence. Mais les nœuds ( par le
Cor . a. de la Prop. 66.) sont en repos dans leurs syzygies , Sc rétro¬
gradent très-vîte dans leurs quadratures . Quant à la plus grande
latitude de la Lune , elle est plus grande dans ses quadratures
( par le Cor. 10. de la Prop . 66. ) que dans í'es syzygies : Sc le
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 47 _ _
moyen mouvement est plus lent dans le périhélie de la terre ( par LinE
le Cor . 6. de la Prop . 66. ) que dans son aphélie . Ce sont là les
inégalités les plus remarquables que les Astronomes ayent obser¬
vées dans le mouvement de la Lune.
Il y en a encore quelques-unes qui n’avoient pas été obser¬
vées par les premiers Astronomes, & qui troublent tellement
les mouvemens lunaires , que jusqu’à-présent , on n’avoit pu les
réduire à aucune régie certaine. Telles font les vitesses ou les
mouvemens horaires de l’apogée & des nœuds de la Lune , &c
leurs équations , ainsi que la différence entre la plus grande excen¬
tricité dans les syzygies & la plus petite dans les quadratures,
& rinégalité quon appelle variation ; toutes ces quantités aug¬
mentent & diminuent annuellement ( par le Cor. 14. de la Prop»
66. ) en raison triplée du diamètre apparent du Soleil. De plus,
la variation augmente ou diminue a peu près en raison doublée
du temps qui s’écoule entre les quadratures ( par les Cor. 1. & 2.
du Lemme 10. & le Cor. 16. de la Prop. 66- Liv. 1. ) mais cette
inégalité est ordinairement rapportée dans le calcul astronomique
à la prosthaphérése de la Lune , & est confondue avec elle.

PROPOSITION XXI H . PROBLÈME V.


Les inégalités des mouvemens des satellites de Jupiter & de Saturne
peuvent se déduire des mouvemens de la Lune.

On peut déduire des mouvemens de notre Lune les mouve¬


mens analogues des Lunes ou des satellites de Jupiter , &: cela
en cette forte.
Par le Cor . 16. de la Prop. -66. du Liv. 1. le mouvement moyen
des nœuds du satellite le plus éloigné de Jupiter est au mouvez
ment moyen des nœuds de notre Lune , en raison composce
de la raison doublée du temps périodique de la terre autour
du Soleil, au temps périodique de Jupiter autour du Soleil, &
de la raison simple du temps périodique de ce satellite autour
48 principes mathématiques
DU SïSTEME de Jupiter au temps périodique de la Lune autour de la terre ;
nu M 0 H D E.
ainsi en cent ans les nœuds du dernier satellite de Jupiter feront
8 d i4 # en antécédence.
Par le même corollaire , les mouvemens moyens des nœuds
des satellites intérieurs font au mouvement des nœuds de ce der¬
nier satellite comme les temps périodiques de ces satellites inté¬
rieurs au temps périodique du satellite extérieur , ainsi ils sont
donnés.
11 fuit encore du même Corollaire que le mouvement en con¬
séquence de l’apside la plus haute d’un satellite est au mouve¬
ment de ses nœuds en antécédence , comme le mouvement de
l ’apogée de notre Lune au mouvement de ses nœuds , & il est
par conséquent donné.
Le mouvement de la plus haute apside ainsi trouvé , doit être
diminué dans la raison de 5 à 9 ou de 1 à t à peu près , pour une
raison qu’il n’est pas à propos d’expliquer ici.
Les plus grandes équations des nœuds , 8c de l’apside la plus
haute d’un satellite quelconque sont , à peu prés , aux plus gran¬
des équations des nœuds &c de l’apside la plus haute de la Lune ,
respectivement , comme le mouvement des nœuds 8c de l’apside
la plus haute de* satellites dans le tempsd’une révolution des
premieres équations , au mouvement des nœuds 8c de l’apogéc
de la Lune dans le temps d’une révolution des dernières équa¬
tions.
La variation d’un satellite ” telle qu ’on l’observeroit de Jupi¬
ter , est à la variation de la Lune comme sont entr ’eux les mou¬
vemens entiers des nœuds pendant les temps pendant lesquels cc
satellite & la Lune font leur révolution autour du Soleil , par le
même Cor . Ainsi dans le satellite le plus éloigné de Jupiter elle
» ne passe pas j " i z «/.

PROPOSITION
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 45>
Livre
PROPOSITION XXIV . THÉORÈME XIX. Troisiemi .

Le jlux & le reflux de la mersont causés par les aciions de la Lune


& du Soleil.

Par les Cor. 19. & 20. de la Prop. 66. du premier Livre , on
v°it que la mer doit s’abbaifler Sc s ’élever deux fois chaque
jour tant solaire que lunaire , Sc que la plus grande élévation de
ì’eau dans les mers libres Sc profondes , doit suivre le passage de
l’astre par le méridien du lieu dans un espace dc temps moin¬
dre que íîx heures. C’est en effet ce qui arrive dans la mer
Atlantique Sc d ’Ethiopie , Sc dans tout le trajet qui est entre la
France Sc le Cap de bonne Espérance vers l’Orient , ainsi que dans
la mer Pacifique fur les rivages du Chili Sc du Pérou : car
dans toutes ces côtes les marées arrivent vers la 2 , 3 , ou qua¬
trième heure , excepté que dans les lieux où l'eau rencontre
beaucoup de fables , la marée retarde jusqu’à la j , 6 Sc septième
heure , Sc quelquefois au de-là. Je compte les heures depuis le
passage de l’un Sc de l’autre astre par le méridien du lieu tant au-
dessus qu’au-dessous de l’horison , Sc par les heures du jour lu¬
naire j'entends la vingt- quatriéme partie du temps que la Lune
employé dans son mouvement diurne apparent à revenir au méri¬
dien du lieu.
La plus grande force du Soleil ou de la Lune , pour élever les
eaux de la mer, se trouve dans le moment même qu’ils attei¬
gnent le méridien du lieu. Cette force qu’ils impriment alors à
la mer y subsiste pendant un certain temps , Sc s’augmentc par la
force nouvelle qui lui est ensuite imprimée , jusqu'à ce que la
mer íbit parvenue à sa plus grande hauteur , ce qui arrive dans
l’espaced une heure , de deux heures , Sc le plus souvent dans celui
de trois heures environ vers les rivages , ou même dans un temps
plus long , si la mer a beaucoup de bancs.
Les deux mouvemens que ces deux astres excitent , ne peu¬
vent pas être apperçus chacun à part, mais il s’en compose un
Tome. II, G
JO PRINCIPES MATHÉMATIQUES
mouvement mixte . Dans la conjonction ou l'oppoíìtion de ces
’bu systÊme"

monde. ^ ^ 8, leurs actions conspirent Sc causent le plus grand flux Sc


îe plus grand reflux . Dans les quadratures , le Soleil éleve l’eau
lorsque la Lune l’abbaiffe , & il l’abbaisse lorsque la Lune l’éleve j
& la marée étant Teíset de la diíFérence de ces actions opposées,
elle est alors la plus petite . Or comme l’expérience fait voir que
la Lune fait plus d’effet fur la mer que le Soleil , la plus gran¬
de hauteur de l’cau arrive , à peu près , à la troisième heure:
lunaire.
Hors dès syzygies & des quadratures , là plus grande hauteur
de l’eau devroic toujours arriver à la troisième heure lunaire par
la feule action de la Lune , Sc. à la troisième heure solaire par
la seule action du Soleil ; & par ces actions composées elle arri¬
ve à un temps intermédiaire , mais qui est plus près de la troi¬
sième heure lunaire que de la troisième heure solaire ; ainsi dans
lè paffage de la Lune des syzygies aux quadratures , où la troi¬
sième heure solaire précede la troisième heure lunaire , la plu?
grande hauteur de seau précede auffi la troisième heure lunaire,
Se elle la précede d'un intervalle qui est le plus grand un peu:
après les octans de la Lune ; dans le passage des quadratures aux.
Syzygies c’est le contraire , îa plus haute marée fuit la troisième
heure lunaire avec des intervalles égaux à ceux avec lesquels
elle l’avoit précédée.
Telles font les loix du flux & du reflux dans les mers libres,,
mais aux embouchures des fleuves , les plus grandes hauteurs de
seau arrivent plus tard , toutes choses d’ailleurs égales.
Les effets du Soleil Ôc de la Lune fur la mer dépendent de leurs
distances de la terre -, car dans leurs moindres distances ils font
de plus grands effets , & dans leurs plus grandes distances leurs
effets font moindres , & cela en raison triplée de leurs diamè¬
tres apparens . Ainsi le Soleil étant l’hyver dans son périgée ,
il fait plus d’effet fur la mer , Sc par conséquent , toutes choses
égales , les marées font un peu plus hautes dans les syzygies , &
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . D —— —
an peu moindres dans les quadratures , en Hyver qu ’en Eté ; livis
& la Lune étant chaque mois dans son périgée , les marées sont TR°mEM
plus grandes alors que 15 jours devant ou 1j jours après qu ’elle
est dans son apogée. Par ces deux causes il arrive que dans deux
lyzygies continues les deux plus grandes marées ne se suivent
pas éxactement.
Les effets du Soleil ôc de la Lune fur la mer dépendent auísi de
la déclinaison de ces astres , ou de leur distance de lequateur j
car íì l’astre étoit dans lé pôle , il attireroit d’une maniéré cons¬
tante toutes les parties de l’eau , fans que son action fut aug¬
mentée ni diminuée , & par conséquent elle n’exciteroit aucun
mouvement de réciprocation . Donc ces astres s’éloignant de l'é-
quateur vers le pôle , leurs effets doivent diminuer peu à peu , Sc
par conséquent ils doivent causer de moindres marées dans leurs
syzygies solsticiales que dans leurs syzygies équinoxiales. Dans
leurs quadratures solsticiales elles doivent , au contraire , être
plus grandes que dans leurs quadratures équinoxiales ; par ce que
les effets de la Lune , qui est alors dans lequateur , surpassent
beaucoup ceux du Soleil : ainsi les plus grandes marées arrivent
dans les syzygies , &c les moindres dans les quadratures de ces
astres , vers les temps de l’équinoxe dc l’un Sc dc l’autre ; ÔC la
plus grande marée dans les syzygies est toujours accompagnée
de la plus petite dans les quadratures , comme l’expérience le
fait voir.
Le Soleil étant moins éloigné de la terre en Hyver qu’en Eté,
les plus grandes & les plus petites marées précédent plus souvent
lequinoxe du Printemps quelles ne le suivent , & elles suivent
plus souvent l’équinoxed ’Automne quelles ne le précédent.
Les effets du Soleil Lc de la Lune fur la mer dépendent en- xîz. i,
core de la latitude des lieux. Que A p E P représente la terre
couverte de toutes parts par une mer très-profonde ; que C soit
son centre ; P & p s es pôles ; A E son équateur ; F un lieu
quelconque de la terre pris hors de l’équateur » F f le parallèle
G ij
== _ s ji PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du systeme de ce lieu ,- D d le parallèle qui lui répond de l’autre côté de

_ _ l’équateur ; L le lieu où la Lune étoit trois heures auparavant ;


p3s- *’ h le Heu de la terre qui y répond perpendiculairement ; h le lieu
oppoíé à celui-là , K , k les lieux qui en font distans de 30 d ;
CH , Ch les plus grandes hauteurs de la mer mesurées du cen¬
tre de la terre ; Sc CK , Ck ses plus petites hauteurs : íi fur les
axes H h , K k on décrit une ellipse , cette ellipse par sa révo¬
lution autour de son grand axe H h décrira un sphéroïde H P K
hpk\ lequel représentera à peu près la figure de la mer , ScCF >
Cf , CD , C d seront les hauteurs de la mer aux lieux F, / , D
& d. De plus , h dans la révolution de l’ellipíe dont on vient
de parler , un point quelconque iV décrit un cercle MN, lequel
coupe les parallèles Ff , D d dans les lieux quelconques R Sc T
8c l ’équateur A E en S ,- CN fera la hauteur de la mer dans

tous les lieux R , S , T, situés dans ce cercle. Ainsi dans la


révolution diurne d’un lieu quelconque F, l ’élévation des eaux
fera la plus grande en F, la troisième heure après le passage de
la Lune par le méridien fur Thorison ; Sc leur plus grand affais¬
sement fera en Q la troisième heure après le coucher de. la Lune;
ensuite la plus grande élévation fera en/ la troisième heure après
le passage de la Lune par le méridien fous l’horison ; & enfin
le plus grand affaissement en Q la troisième heure après le lever
de la Lune ; & la dernière élévation des eaux en f fera moindre
que la premiere en F.
Supposons toute la mer séparée en deux flots hémisphériques,
l’un boréal dans l’hémisphére K H k , & l’autre austral dans l’hé-
mifphére opposé Khk ces ; flots étant toujours opposés l’un à
l’autre viennent tour à tour au méridien de chaque lieu de la
terre dans 1’intervalle de u heures lunaires. Mais comme les
régions boréales participent plus du flux boréal , Sc les australes
du flux austral , il doit s’en composer des marées qui seront alter¬
nativement plus grandes Sc moindres dans chacun des lieux hors
de l’équateur , dans lesquels le Soleil Sc la Lune se levent &
DÊ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . sí
se couchent . Ainsi la plus grande marée , lorsque la Lune décli¬ Livre
Troisième*
ne vers le Zenith du lieu , tombers à peu près à la troisième
heure après le passage de la Lune au méridien fur l’horison ; &
la déclinaison de la Lune changeant , cette plus grande marée
deviendra la plus petite . La plus grande différence de ces marées
tombera dans le temps des solstices ; surtout si le nœud ascen¬
dant de la Lune se trouve dans le premier point d’Aries . C’est ce
qui est conforme à l’expérience , car en hyver les marées du
matin font plus grandes que celles du soir , & en Eté celles du
soir surpassent celles du matin . A Plimouth cette différence va
presque à un pied , & à Brifiol elle va à 15 pouces : comme l’onc
observé Colepreflìus& Sturmius.
Les mouvemens de la mer dont j'ai parlé jusqu ’à présent sont
un peu altérés par cette force de réciprocation des eaux , par la¬
quelle le flux pourroit subsister quelque temps quoique les actions
du Soleil &r de la Lune fur la mer vinssent à cesser. Cette conserva¬
tion du mouvement une fois imprimé diminue la différence des
marées alternatives ; & elle rend les marées plus grandes immédia¬
tement après les syzygies , & plus petites immédiatement après les
quadratures . C’est pourquoi les marées alternatives à Plimouth. ôc
à Bristol ne différent pas entr 'elles beaucoup plus que d’un pied 011
de 1j pouces ; en forte que les plus grandes marées dans ces ports
ne íbnt pas les premieres après les syzygies, mais les troisièmes.
Tous ces mouvemens font retardés lorsque les eaux de la
mer passent fur des bas fonds , ainsi les plus grandes marées dans
les détroits & dans les embouchures des fleuves , ne font que le
quatrième ou même le cinquième jour après les syzygies.
De plus , il fe peut faire que le flux se propage de l’océan par
plusieurs détroits jusqu ’au même port, qu & ’il passe plus vîte
par quelques -uns de ces détroits que par les autres : don il arri¬
ve que le même flux étant divisé en deux ou plusieurs flux qui
arrivent successivement , il peut composer de nouveaux mouve¬
mens de différons genres . Supposons deux flux égaux qui arrivent
,4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
bu systeme- âe deux endroits différera dans le même port , & dont l’un pré-
P U M 0 N D. E. T r I,
. cède l’autre de six heures , & tombe dans la troisième heure âpres
le passage de la Lune par le méridien de ce port ; si la Lune,
lorsqu’elle arrive à ce méridien , étoit dans lequateur , il y auroit
toutes les six heures des flux qui seroient contrebalancés par des
reflux égaux & l’eau seroit stagnante pendant tout l’espace de ce
jour-là ; mais si la Lune déclinoit alors , les marées seroient tour
à tour plus grandes & moindres dans l’océan , comme on l'a dit;
& elles íè propageraient de l’océan dans ce port deux à deux ; ainsi
il y arriverait deux marées fortes & deux marées foibles tour à tour.
Les deux marées fortes seroient que l’eau acquéreroit fa plus grande
hauteur dans le milieu entre l’une &c l ’autre , la marée forte & la
marée foible seroient que l’eau acquéreroit fa hauteur moyenne
entre ces deux marées , & entre les deux marées foibles l’eau
monterait à fa moindre hauteur . Ainsi dans l’espace de 14 heures
l’eau n’acquéreroit pas deux fois , comme il arrive ordinairement,
mais seulement une fois fa plus grande hauteur , & une fois fa
moindre hauteur . La plus grande hauteur de l’eau , si la Lune
décline vers le pôle qui est fur l’horifon du lieu , tombera à la
sixième ou à la treizième heure après le passage de la Lune au
méridien , & elle se changera en reflux lorsque la déclinaison
de la Lune changera.
Haliey a trouvé des exemples de tout cela dans les observations
des pilotes faites à Batsham port du royaume de Tunquin, situé
à 2od 5o * de latitude boréale. Dans ce port , il n’y a point de
marée le jour qui fuit le passage de la Lune par l’équateur , en¬
suite, lorsque la Lune commence à décliner vers le Nord on com¬
mence à s’appercevoir du flux & du reflux, non pas deux fois
par jour comme dans les autres ports , mais une fois seulement
chaque jour ; & le flux arrive lorsque la Lune se couche , & le
reflux lorsqu’elle íe leve.
Le flux augmente dans ce port avec la déclinaison de la Luae
jusqu’au septième ou huitième jour , ensuite il diminue par les
de la philosophie naturelle . 55 _
mêmes degrés pendant sept autres jours ; Sc lorsqu ’ensuue la Lune
passe dans les lignes opposés il cesse entierement & sc change —
après en reflux. Le reflux arrive alors au coucher de la Lune,
le flux à son lever , jusqu ’à ce que la Lune revienne dans les
premiers signes.
On arrive à ce port par deux détroits , l'nn qui est dans la mer
de la Chine entre le continent Sc Fille de Laconìe , l’autre dans la
mer des Indes entre le continent Sc Fille de Bornéo. De fcavoir
fi les marées , en passant par ces détroits , & venant de la mer des
Indes dans Feípace de i z heures , Sc de la mer de la Chine dans
l’eípace de 6 heures , Sc en arrivant ainsi à la troisième Sc à la
neuvième heure lunaire , composent seules ces sortes de mouve-
mens , ou s’il ne s’y mêle point d’autres causes propres à ces mers,
e’est ce que je laisse à déterminer par les observations qu on
pourra faire fur les côtes voisines.
J ’ai expliqué jusqu ’ici les causes des mouvemens de la Lune
& de la mer, il me reste à traiter à présent de la quantité de
®es mouvemens.

PROPOSITION XXV . PROBLEME VI.


Trouver les forces du Soleil pour troubler les motwemens de la Lune.

Que S représente le Soleil , T la terre , P la Lune , CADB Fîg


sorbe de la Lune . Que S K prise sur 5 P soit égale à ST -, &
que S L soit à S K en raison doublée de S K à S P enfin; que
L M soit parallèle à P T si; la gravité accélératrice de la terre
vers le Soleil est exprimée par la distance ST ou S K , S L
fera la gravité accélératrice de la Lune vers le Soleil , laquelle
est composée des parties íM s L M , desquelles L M Sc la partie
T M de S M troublent les mouvemens de la Lune , comme on
l’a Fait voir au Livre premier dans la Proposition 66. Sc ses
Corollaires.
La terre Sc la Lune faisant leur révolution autour de leur
commun centre de gravité , le mouvement de la terre autour de
-- PRINCIPES MATHÉMATIQUES
bi/Sïsieme ce centre est auísi troublé rpar des forces semblables ; mais on
duMonde.
_ peut rapporter la somme de ces mouvemens & de ces forces
Fis,î> à la Lune & représenter les sommes de ces forces par des lignes
analogues T M 6c L M.
La force LM, dans fa moyenne quantité , est à la force centri¬
pète , par laquelle la Lune peut faire ía révolution dans íbn orbite
à la distance P T , autour de la terre supposée en repos , en rai¬
son doublée des temps périodiques de la Lune autour de la terre
Sc de la terre autour du Soleil , par le Cor
. 17. de la Prop . §<5.
du Liv. r . c’est- â- dire , en raison doublée de 27 jours , 7 h 43 ' à
zSs jours 6 h ou <?' , , ce qui revient au même , comme 1000 à
178725 , ou enfin comme i à 178 : Or nous avons trouvé dans
la Prop . 4. que si la terre & la Lune tournent autour d’un com¬
mun centre de gravité , leur moyenne distance entr ’elles fera en¬
viron de 60 x demi diamètres médiocres de la terre à peu près : 6c la
force par laquelle la Lune peut tourner dans son orbe autour de la
terre en repos , à la distance P T , qui est de 60 \ demi diamè¬
tres de la terre , est à. la force par laquelle elle peut y tourner dans
le même temps à la distance de 60 demi diamètres comme 60 f
est à 60 ; de plus , cette force est à la force de la gravité fur la
terre comme 1 à 60 x 60 à peu prés . Donc la force moyenne
M L est à la force de la gravité fur la surface de la terre , comme
1 X 6oi àáoX 60 X (íp x 178 if , ou comme 1 à 6; 8OA2,6 . n
n est plus question maintenant que de connoître la proportion
des lignes T M , M L pour avoir la force T M , 6c par consé¬
quent celles par lesquelles le Soleil trouble les mouvemens de
la Lune . C. Q . F . T.

PROPOSITION XXVI . PROBLEME VU.

Trouver Vincrément horaire de Vaire que la. Lune décrit autour de la


terre, en supposant que son orbite soit circulaire.

Nous avons dit que les aires que la Lune décrit autour de la
terre font proportionnelles au temps lorsqu on néglige l'altéra-
tion
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 57
don que faction du Soleil cauíe dans les mouvemens lunaires. Litre
TROISIEME.
Examinons ici quelle est inégalité du moment , ou de l’incré - _
ment horaire causée par cette action.
Afin de rendre le calcul plus facile , supposons l’orbe de la
Lune parfaitement circulaire , & négligeons toutes ses inégalités,
excepté celle dont il est ici question.
A cause du . grand éloignement du Soleil , supposons que les kîx. 4.'
lignes S P , ST soient parallèles entr ’elles 5 par ce moyen , la
force Z M fera toujours réduite à fa moyenne quantité TP yainsi
que la force T M à fa moyenne quantité 3 P K. Ces forces , par
le Cor . 2. des Loix , composent la force T L laquelle
; , en ab-
baiísant L E perpendiculairement sur le rayon T P , se résout
dans les forces TE , E L, dont la premiere TE, agissant toujours
íelon le rayon T P, n ’accélere ni ne retarde la description de l’aire
T P Ç parcourue par le rayon T P quant ; à la seconde E L ,
comme elle agit selon la perpendiculaire à ce rayon , elle accé¬
léré ou retarde cette description autant qu ’elle retarde ou accé¬
léré le mouvement de la Lune . Cette accélération de la Lune »
qui se fait à chaque instant , dans son passage de la quadrature C
à la conjonction A, est comme la force même accélérante E L t
, cest - a - dire , comme LjLIL ^ LXJ£ m

Que le temps soit représenté par le moyen mouvement de la


Lune ou ( ce qui revient presqu .au même ) par sangle CT P , ou
encore par sarc C P. Qu ’on tire C G perpendiculaire & égale à
CT 3 & qu ’on suppose le quart de cercle A C divisé en un nom¬
bre infini de petites parties égales JPp , &c. qui représentent au¬
tant de petites parties égales de temps ; qu ’on mene de plus p k
perpendiculaire k CT , 8c qu ’on tire T G qui rencontre en T &
en / ces mêmes lignes K P , k p prolongées ; il est clair que F K.
fera égale à TK, qu & ’on aura K k : P K '. ' P p : T p , c ’est- à-
dire , en raison donnée ; donc FKxKk ou faire FKkf {q ra
comme , c’est- à-dire , comme EL par
>& consé-
Tomc II, H
bbbiwbb 5 g PRINCIPES MATHÉMATIQUES
bu systeme queiit l’airé totale G CR F sera comme la somme de toutes les
__ _ forces E L imprimées à la Lune pendant tout le temps CP , S>c
Fig’4' par conséquent comme la vitesse que toutes ces forces ont pro¬
duite , c’est-à-dire , comme l’accélération de la description de
l’aire CT P, ou comme Tincrément du moment.
La force par laquelle la Lune peut faire sa révolution autour
dé là terre , supposée en repos , à la distance T P, dans le temps
périodique C ADB de r ? jours , 7h 45 *, seroit qu un corps en
tombant pendant le temps CT parcoureroit la longueur f CT,
&c acquéreroit en même temps une vitesse égale à celle de la
Lune dans son orbe ; ce qui est clair par le Cor. 9. de la Prop. 4,
Liv . i - Or comme la perpendiculaire R d affaissée fur t P est la
troisième partie de E L , & la moitié de T P ou de M L dans
les octans , la force E L dans les octans , où elle est la plus gran¬
de , surpassera la force M L dans la raison de 3 à 2 , ainsi elle
sera à la forcé par laquelle la Lune peut tourner autour de la
terre en repos , dans son temps périodique , comme 100 à f x
178727: ou 11915, & dans le temps CT elle devroit produire
une vitesse qui seroit la —'°f |- partie de la vitesse de la Lune , &
pendant le temps CPA elle devroit produire une vitesse qui seroit
plus grande dans la raison de CA k C T ou T P. ®
Que la plus grande force E L dans les octans soit représentée
par Taire F K x K k égale au rectangle \ T P x P p. La vitesse
que la plus grande force peut produire dans un temps quelcon¬
que C P fera à la vitesse que la plus petite force entière E L
peut produire dans le même temps , comme le rectangle f T P x
CP à l’aire R C G F les:& vitesses produites pendant le temps
total CPA feront entr’elles comme le rectangle \ T P x C A &c
le triangle T C G , ou comme Tare d’un quart de cercle CA &

son rayon T P . Donc la vitesse à la fin du temps total fera la


•— -f -■partie de la vitesse de la Lune. Si Ton ajoute , & si l’on ôte
de ce-te vitesse de la Lune, qui est proportionnelle à Tincrément
médiocre de Taire, la moitié de cette dernière vitesse, & qu’011
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 59
représente I’incrément moyen par le nombre 1191$ 3la somme L
Trq
H9i 5 + s° ou II96 Î représentera le plus grand incrément de _
Faire dans la syzygie A la , & différence 1191; — 50 ou n §55 Fis
le plus petit incrément de cette même aire dans les quadratures.
Donc les aires décrites en temps égaux dans les syzygies& dans
les quadratures font entr’elles , comme 1196) & 11865. Ajou¬
tant au plus petit incrément 11865, un incrément qui soit à la
différence 10c des incrémens, comme le trapèze FKCG au trian¬
gle T C G , ou ( ce qui eít la même chose) comme le qnarré du
sinusP A au quarré du rayon T P c, ’est-à-dire , comme P d k T P,
la somme représentera fincrément de faire , lorsque la Lune se
trouve dans un lieu intermédiaire quelconque P.
Tout cela a lieu dans l’hypothése que le Soleil & la terre soient
en repos , & que la Lune fasse fa révolution dans le temps syno-
dique de 17 jours , 7 h 43 ' . Mais comme la vraie période (modi¬
que lunaire est de 19 jours , 11h 44 *, les incrémens des momens
doivent augmenter en raison du temps , c’est-à-dire , en raison
de 1080853 à 1000000. De cette maniéré , Fincrément total , qui
étoit la rrTTT partie du moment médiocre , deviendra sa -■, par¬
tie. Ainsi le moment de l’aire dans la quadrature de la Lune sera
âu moment de cette même aire dans la íyzygíe , comme IIOIJ
—50 à 11013-j- 50, ou comme 10973 à 11073 >6e à son moment,
lorsque la Lune est dans un lieu quelconque intermédiaire P ,
comme 10973 à 10975-f P d , en supposant T P —100.
Donc l’aire que la Lune décrit autour de la terre à chaque par¬
ticule égale de temps , est à peu près comme la somme du nom¬
bre 119 , 46 & du sinus verse du double de la distance de la
Lune à la prochaine quadrature , dans un cercle dont le rayon est
l’unité. Tout ceci suppose que la variation dans les octans soit de
grandeur médiocre. Si la variation y est plus grande ou plus Pe“
site, ce sinus verse doit être augmenté ou diminué dans la nieme
raison.
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
DU S Y STEME
bu Monde. PROPOSITION XXVII . PROBLÈME VIH.

Par h mouvement horaire de la Lune trouver quelle ejl sa distance de


la terre.

L’aire que la Lune décrit à chaque moment autour de la terre,


est comme le mouvement horaire de la Lune , & le quarté de
la distance de la Lune à ía terre conjointement ; & par consé¬
quent , la distance de la Lune à la terre est en raison composée
de la raison sousdoublée de I’aire directement , & de Ia raison
sousdoublée inverse du mouvement horaire C. Q. F. T.
Cor. I . On a , par ce moyen , le diamètre apparent de la Lune :
car il est réciproquement comme ía distance à la terre. C’est aux
Astronomesà voir combien cette régie s’accorde exactement avec
les Phénomènes.
Cor. 2. On peut encore tirer de - Ià un moyen d'employer les
Phénomènes à déterminer Torbite de la Lune beaucoup plus éxac-
tement qu’on n’a fait jusqu’à présent.
PROPOSITION XXVIII . PROBLEME IX.

Trouver les diamètres de Vorbe dans lequel la Lune devroit se mouvoiry


en supposant qu' elle ríeût point d' excentricité.

La courbure de la trajectoire qu’un mobile décriroit s’il étoit


toujours tiré perpendiculairement à cette trajectoire , est en rai¬
son directe de Tattraction , & en raison inverse du quarté de la
vîtesse. Je suppose que les courbures des courbes font entr’elles
dans la dernière proportion des sinus, ou des tangentes des angles
de contact qui appartiennent aux rayons égaux , lorsque ces
rayons diminuent à l’infini.
L’attraction de la Lune vers la terre dans les syzygies est Tex-
Fîg, 3.
,
cès de fa gravité vers la terre fur la force solaire 2 P K laquelle
est la différence des gravités de la Lune & de la terre vers le So¬
leil : & dans les quadratures § cette attraction est la somme, de
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 61
Livre
là gravité de la Lune vers la terre , & de la force solaire K T TROISIEME,

dirigée vers la terre . Ces attractions , en nommant N la quantité


Fig. 3.
 T+ CT r _ \ 178715 i ° ° ° 17871
- , íont, a peu prés, comme A T 2- CT X N CTz

+A ~j'-1r x°r>° N Lou. comme 178715 NxCT * — 1000 A T 1X CT


ëc 178715 N x AT 2 f - 1000 CT 2- x AT. Car si la gravité accé¬
--
lératrice de la Lune vers la terre est représentée par le nombre
,
178725 , la force médiocre M L qui dans les quadratures est
P T ou TK , Sc qui tire la Lune vers la terre , fera 1000 , Sc
la force médiocre T M dans les syzygies fera 3000 ; de laquelle,
si on ôte la force médiocre M L, il restera la force 2000 , par
laquelle la Lune s’éloigne de la terre dans les syzygies, Sc la¬
quelle j’ai nommée ci-devant 2 P K.
La vitesse de la Lune dans les syzygies A Sc A est à fa vitesse
dans les quadratures C ScD , comme CT k AT , comme & le
moment de faire que la Lune décrit dans les syzygies autour de
îa terre , est au moment de cette même aire dans les quadratu¬
res conjointement , c’est-à-dire , comme 11073 CT à 10973 A T.
Cela posé , il est évident que la courbure de sorbe de la Lune
dans les syzygies est à fa courbure dans les quadratures com¬
me 12040671 ? x 17871 ^ ^4 T* x CP X N r— 20406729 X
2000 A T* X d à 122611329 X AT 1 x CT ZX N -{-
122611329 x 1000 CT 4 x AT, c’est- à -dire , comme 2151969
A T x CT x N —24081 AT[ à 2191371 A T x CT x N- f*
12261 CT 3.
Comme on ignore la figure de sorbe de la Lune , nous supposé- ti¬
rons que cet orbe soit l’ellipfe D B CA dans le centre T de laquelle
la terre est placée , Sc dont le grand axe D C passe par les qua¬
dratures , Sc le petit axe AB par les syzygies. Et à cause que le
plan de cette ellipse se meut d’un mouvement angulaire autour
de la terre , Sc que la trajectoire dont nous cherchons la cour¬
bure doit être décrite dans un plan qui soit entièrement prive de
tout mouvement angulaire : il faut considérer la figure que la
6L principes MATHÉMATIQUES
DU SïSTÉME
pu Monde*
Lune , en faisant sa révolution dans cette ellipse , décrit dans cc
plan immobile , c'est-à-dire , la figure Cp a dont
, chaque point
o Fig. 5.
p est déterminé en prenant un point quelconque P dans l’ellipse
pour représenter le lieu de la Lune , Sc en menant T p égale à
T P, par une loi telle que sangle P Tp soit égal au mouvement
apparent du Soleil depuis la quadrature C -, ou ( ce qui revient à
peu près au même ) que sangle CT p soit à sangle CT P comme
le temps de la révolution synodiquc de la Lune est au temps dc
sa révolution périodique , ou comme 29 jours 12 h 44 ' à 17
jours 7 h 43 L
Prenant donc sangle CT a dans cette raison à sangle droit
C T A , Sc faisant T a égale k T A -, a sera lapside la plus
basse, Sc C l ’apfide la plus haute de cet orbe Cp a quant
Lux courbures dans ces deux points , je trouve , en faisant le
calcul nécessaire, que la différence entre la courbure de sorbe
Cpa au sommet a, la & courbure du cercle dont le centre est
T & le rayon TA est à la différence entre la courbure de sel-
lipse au sommet A , Sc la courbure de ce même cercle , en raison
doublée de sangle CT P k sangle CT p ; Sc que la courbure de
l’ellipse en A est à la courbure de ce cercle , en raison doublée
de TA à T C ;de plus , que la courbure de ce cercle est à la
courbure du cercle dont le centre est T & le rayon T C comme
T C à T A ,- Sc que cette courbure est à la courbure de l’ellipse
en C , en raison doublée de TA à T C ,- Sc enfin que la différence
entre la courbure de sellipse au sommet T & la courbure de ce
dernier cercle , est à la différence entre la courbure de la figure
T p a au sommet C, Sc la courbure de ce même cercle , en raison
doublée de sangle CT p k sangle C T P. Ce qui se tire aisé¬
ment des sinus des angles de contact , Sc des différences de ces
angles.
Employant donc toutes ces raisons , on trouve que la courbure
de la figure Cp a en est à fa courbure en C, comme AT*
x ^ T.à CT { + HOêïáT
ÎOOOOS ’- x CT. Le nombre
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 63
renréfentant
lOOOOO AV
la différence .
des quarrés des anales C T P Rr L
£) -O J. X
C T/divisée par lc quarré du plus petit angle CT P , ou , ce _
qui est la même chose , la différence des quarrés des temps 17 Fig
jours 7 h 43 f 29
& jours iz h 44 f divisée par le quarré du temps
í7 jours 7 h 43 ' .

Donc puisque a , représente la syzygie de la Lune , & s sa


quadrature , la proportion qu’on vient de trouver doit être la
même que celle de la courbure de l’orbe de la Lune dans les
syzygies à la courbure du même orbe dans les quadratures , qui
a été trouvée ci-deíîus. Cest pourquoi , pour trouver la propor¬
tion de C T à A T , il n’y a qu’à multiplier les extrêmes & les
moyens entr’eux ; & les termes qui en viendront étant divisés
par T C x A T donneront l'équation 1061, 79 CT* 2151965» —
Nx CT* 308676+ N x A T x CT 1+ 36341 ^ T 1x CT 1-
361047 N x AT l x CT 2191371 + ÌVx ^ T J4- 4051,4 ^ r*
= 0. Dans laquelle , si au lieu de la demie somme A des termes
T , CT , on met 1 , & au lieu de leur demie différencex , &
par conséquent 1 -f x au lieu de C T , & 1 —x au lieu de AT ;
on aura x o= , 00719 , c’est-à-dire , que le demi diamètre CT
sera 1 , 00719 , & le demi diamètre A T 0,99281 : lesquels
nombres sont entr’eux à peu près comme 70 -étr& 69 La dis¬
tance de la Lune à la terre dans les syzygies , est donc à fa dis¬
tance dans les quadratures comme 6077 à 70 - 4, ou en nom¬
bres ronds comme 69 à 70 , pourvu quon fasse abstraction de
^' excentricité.

PROPOSITION XXIX . PROBLEME X.


Trouver Lu variation de la Lune.

Cette inégalité de la Lune vient en partie de l’inégalité des .F,s


momens de Paire que la Lune décrit autour de la terre , & en
partie de la sorme elliptique de l’orbe lunaire. Supposant que la
Lune se meuve dans une ellipse D B CA autour de la terre en
jrepos, placée dans le centre de cette ellipse, elle décrira des aires
. 64 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
duUm 1STEME CT P proportionnelles LUX temps ; & si le demi grand diamètre
r CT de l’ellipse està son petit demi diamètre T A comme 70 à 69 ,
Flg’ S’ la tangente de l’angle C T T fera à la tangente de l’angle du mou¬
vement moyen calculé depuis la quadrature C , comme 69 à 70.
Mais la description de Paire CT P , lorsque la Lune passe de la
quadrature à la syzygie , doit être accélérée , en telle sorte que son
moment dans la syzygie soit à son moment dans la quadrature
comme 11073 à 10973, & que l’excès du moment dans un lieu
intermédiaire quelconque P,íùrle moment dans la quadrature, soit
comme le quarré du sinus de sangle CT P. C ’est ce qu’on fera
astèz exactement , si on diminue la tangente de l’angle CT P en
raison sousdoublée du nombre 10973 au nombre 11073, c’est-à-
dire , en raison du nombre 68, 6877 au nombre 69. Par ce moyen,
la tangente de l’angle CT P sera à la tangente du mouvement
moyen comme 68, 6877 à 70. Et l’angle CT P dans les octans,
où le mouvement moyen est de 45 d, fera de 44d 17 ' r8" , qui
étant ôté de sangle du mouvement moyen qui est de 43 d donnera
32/ pour la plus grande variation.
Ce íeroit là la plus grande variation , siLune , cn passant de la
la
quadrature à la syzygie , décrivoit un angle CT A qui fut exac¬
tement de 90 dégrés. Mais à cause du mouvement de la terre,
par lequel le Soleil avance en conséquence par son mouvement
apparent , la Lune , avant d’avoir atteint le Soleil , décrit un angle
CT a, qui est plus grand qu’un angle droit , dans la raison du temps
de la révolution sinodique de la Lune au temps de fa révolution
périodique , c’est-à-dire , en raison de 59 jours n h 44 ' à 27
jours , 7 h 43ll faut donc augmenter tous les angles autour du
centre T dans la même raison , ce qui au lieu de 31* 32." pour
la pl US plus grande variation donnera 35' io " .
C’est-là la grandeur de la variation dans la moyenne distance
du Soleil à la terre , en négligeant les différences qui peuvent
naître de la courbure du grand orbe , & de la quantité dont
faction du Soleil fur la Lune }lorsqu’elîe est nouvelle & en crois¬
sant,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 6<
sant , surpasse faction de ce même astre sur k Lune lorsqu’elle r- 7771 '

est pleine & gibbeuse. __


Dans les autres distances du Soleil à la terre , la plus grande
variation est en raison composée de la raison doublée directe du
temps de la révolution synodique de la Lune ( pour le temps don¬
ne de Tannée ) & de la raison inverse triplée de la distance du
Soleil à la terre. Ainsi dans l’apogée du Soleil , la plus grande va¬
riation est de ; / 14" , & dans son périgée , elle est de 37 ' n " ,
supposé que Texcentricité du Soleil soit au demi diamètre trans¬
versal du grand orbe comme 16^ à 1000.
Nous avons trouvé jusqu’à présent la variation de la Lune en
supposant que son orbe ne soit point excentrique , & que lors-
qu’elle est dans ses octans elle soit toujours à fa médiocre distance
de la terre. Mais comme la Lune par son excentricité est tantôt
plus près & tantôt plus loin de la terre qu’elle ne Test dans sorbe
qu’on vient d’éxamincr , sa variation pourra être un peu plus
grande , ou un peu moindre que la précédente : j'en laifle Texcës
ou le défaut à déterminer aux astronomes par les Phénomènes.
PROPOSITION XXX . PROBLÈME XI.
Trouver le mouvement horaire des nœuds de la Lune dans un orbe
circulaire .

Que S désigne le Soleil , T la terre , P la Lune , NPn Torbe fì£. s.


de la Lune , Np n la projection de cet orbe dans le plan de Téclip-
tique ; N & n les noeuds, n T N m la ligne de ces noeuds prolon¬
gée infiniment ; PI , P K des perpendiculaires abbaistees fur les
lignes ST , Q q ,- P p une perpendiculaire abbaiffée fur le plan
de Téclipdque ; A tk B les syzygies de la Lune dans ce plan ;
A Z une perpendiculaire à la ligne des noeuds N n -, Q Sc q les
quadratures de la Lune dans le plan de Téclipdque , 6c p K une
perpendiculaire à la ligne Q q des quadratures.
La Force du Soleil pour troubler les mouvemens de la Lune est
composée de deux forces ( par la Prop. a ; -) Tune proportionnelle
à la ligne L M de la figure de cette Proposition, & l’autre à la
Tome II. I
66 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du Systems ligne M T de la même figure. La Lune par la premiere de ces for-
1,0 ces est tirée vers la terre , & par la seconde vers le Soleil, suivant
F’S' 6' une ligne parallèle à la droite S T menée du Soleil à la terre.
La premiere force L M agissant dans le plan de l’orhite lunaire
ne sçauroit altérer la situation de ce plan , ainsi elle ne doit point
être considérée. Quant à. la force M T par laquelle le plan de l’or-
bite lunaire est dérangé , elle a pour expression ; P L ou 3 7 71
Et cette force ( par la Prop. r ; . ) est à celle par laquelle la Lune
pourroit être mue uniformément ( dans son temps périodique }
dans un cercle autour de la terre supposée fixe , comme 3 1T au
rayon du cercle multiplié parle nombre 178 , 72.5 , ou comme
J T au rayon multiplié par 59, 573. Au reste dans ce calcul &c
dans tout ce qui fuit , je considère toutes les lignes menées de
la Lune au Soleil comme parallèles à celles qui font tirées de
la terre au Soleil , parce que l'inelinaison de ces lignes diminue:
à peu près tous les effets dans quelques cas , de la même maniéré
qu’elle les augmente dans d’autres ; & que nous cherchons les
iBouveraens médiocres des nœuds , en négligeant les fractions
insensibles qui rendroient le calcul trop embarrassant.
P M désignant maintenant Tare que lá Lune décrit dans tm
instant donné , & M L la petite ligne dont la Lune parcoureroit
ta moitié dans le même temps en vertu de la force précédente
j./ T ; soient tirées P L , P M que l’on prolonge en m en& /
jusqu a ce quelles rencontrent le plan de fécliptique , Sc soit ab-
baissée la perpendiculaire P H de P sur T m.
Parce que la droite M L est parallèle au plan de fécliptique ,
& que par conséquent elle ne peut rencontrer la droite m Lq uj,
est dans ce plan , que de plus ces droites M L , m l , font dans
un même plan LMPml ,- il faudra quelles soient parallèles , Sc
par conséquent que les triangles LMP,lm P soient semblables.
Présentement , comme MPm est dans le plan de l'orbite dans
lequel la Lune se meut en P , le point m tombera, sur ía ligne Nm
menée par les noeuds N 3 n de . cette orbite & parce que la force ':
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 67
L i v at
qui fait décrire la moitié de la petite ligne L M , feroit décrire TROISIEME,
cette ligne entiere si elle étoit imprimée en une seule fois dans le
;
lieu P Lc qu 'elle feroit mouvoir la Lune dans Tare dont la cor - Fis- 6-
de seroit L P , & transporteroit par conséquent la Lune du plan
MPmT dans le plan L P IT\ le mouvement angulaire des nœuds
engendré par cette force fera égal à l’angle mTl .' Mais ml :
m P : : M L : M P, donc , à cause que M T est donnée par la sup¬
position du temps constant , m l fera comme le rectangle MLx
m P , c’est-à-dire , comme le rectangle ITxmP. Et sangle mTl ,
si on suppose l’angle T ml droit , fera comme 8c par con¬

,
séquent comme LT..TXmm ^ ou , ce qui revient aumême , ( à cause

des proportionnelles T m 8c m P , T P 8c P H) comme —T IL


nu comme IT x P H à cause que IP est donnée.
Mais comme sangle T ml ou ST N n ’est pas droit , sangle
mTl fera moindre , & cela dans la raison du sinus de sangle
ST N au rayon , ou de A Z , k A T. Donc la vitesse des nœuds
est comme IT x P H x A Z, c ’est- à- dire , comme le produit
des sinus des trois angles T PI , P T N 8c S T N.
Si ces angles , les nœuds étant dans les quadratures , 8c la
Lune dans la íyzygie , íònt droits , la. petite droite mi le trou¬
vera à une distance infinie , 8c l ’angle mTl deviendra égal à
sangle m PI. Or dans ce cas , l’angle m Pl est à l’angle P T M
que la Lune décrit dans le même temps par son mouvement ap¬
parent autour de la terre , comme i à j 9 , 575. Car sangle mPl
est égal à l’angle LPM, c ’est-à-dire , à l’angle de la déflexion
de la Lune du chemin rectiligne , qui feroit produite par la seule
force solaire yl T dans ce temps donné , si la Lune cessoit dette
pesante ; de plus , sangle P T As est égal à sangle de la déflexion
de la Lune du chemin rectiligne causée par la seule force qui
la retient dans son orbite , en faisant abstraction de la force so¬
laire j / T. Et ces forces , comme nous savons dit cî-dessus, íont
entr ’elles comme x à §9 Donc, , comme le mouvement
I ij
68 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
DU SïSTEME
v u Monde. moyen horaire de la Lune , à l’égard des fixes, est de ; r/ , 56u ,
z7 '" ii , le mouvement horaire du nœud fera , dans ce cas,
F’s-6’ de 33" , iq '" , 3$ 1v, ii v; Se dans les autres cas , ce mouvement
horaire fera à 33" , 1om , 33 lV, iz v, comme le produit des
sinus des trois angles T PI , P TN , & S T N, c( ’est-à-dire , de
la distance de la Lune à la quadrature , de la distance de la Lune
au nœud , & de la distance du nœud au Soleil ) est au cube du
rayon . Et toutes les fois que le signe d’un de ces angles passera
du positif au négatif , & du négatif au positif, le mouvement des
nœuds fe changera de régressif en progressif, & de progreffií en
régressif. D’où il arrive que les nœuds avancent toutes les fois que
la Lune est entre une des quadratures & le nœud le plus proche
de la quadrature . Dans les autres cas , les nœuds rétrogradent »& en
vertu de l’excês du mouvement rétrograde fur le mouvement pro¬
gressif les nœuds seront portés chaque mois en antécédence.
Fig>7 . Cor. 1 . De - là il fuit , que si on abbaisse des extrémités P fk M
d’un arc donné infiniment petit P M, les perpendiculaires P K, M k
à la ligne Q q qui passe par les quadratures , & qu’on prolonge
ces perpendiculaires jufqu’à ce qu’elles coupent la ligne des nœuds
N n en D en & d le mouvement horaire des nœuds fera com¬
me l’aire M P D d le & quarré de la ligne A Z conjointement.
Car soient PK , P H & A Z les trois sinus dont on vient de
parler , P K étant le sinus de la distance de la Lune à la quadra¬
ture , P H le sinus de la distance de la Lune au nœud, & A Z
le sinus de la distance du nœud au Soleil : on aura pour la vites¬
se du nœud le produit P Kx P Hx A Z. Mais PT .- PK: r
P M : K k ,- donc , à cause des données P T 8cP M , la petite droite
K k fera proportionnelle k P K. De plus , A T : P D : : A Z
&
P H, par conséquent P H est proportionnelle à P D x A Z.
Donc P K x P H est comme Kk x P D ^ A Z , & P Kx P Hx
A Z fera comme KkxPDxAZ *, c’est-à-dire , comme Taire
P D d M & A Z 1conjointement . C. Q. -F. D.
Cor. z. Dans une position quelconque donnée des nœuds , le
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 6Z> _—
mouvement horaire médiocre est la moitié du mouvement horaire livre.
dans les syzygies de la Lune , cest -a-dire , que ce mouvement -
est à 16" , 55 w > i6 iv, 36v, comme le quarté du íìnus de la Fis' 7'
distance des nœuds aux íyzygies est au quarté du rayon , ou ce
qui revient au même , comme A Z x à AT Z.
Car íì la Lune parcourt d’un mouvement uniforme le demi cer¬
cle QAq, la somme de toutes les aires P D d M décrites pendant
le temps que la Lune va de Q à M fera Paire QMdE terminée
par la tangente Q E du cercle ; & la somme de toutes les aires
p D i m pendant que la Lune va en n fera Paire totale E Q An
que la ligne P D décrit , ensuite la Lune allant de ne n q, la
ligne P D tombera hors du cercle , & décrira Paire nqe termi¬
née par la tangente q e du cercle ; laquelle aire , à cause que les
nœuds alloient d’abord en rétrogradant & vont alors en avançant,
doit être retranchée de la premiere aire , & par son égalité à
Paire Q EN, le reste deviendra le demi cercle N Q A n. Donc la
somme de toutes les aires P D d M décrites pendant le temps que
la Lune parcourt un demi cercle , est Paire du demi cercle ; &
la somme de toutes les mêmes aires décrites pendant le temps que
la Lune parcourt le cercle entier , est Paire du cercle entier.
Mais Paire P D d M , lorsque la. Lune est dans les íyzygies,
est le rectangle fous Parc P M le rayon P T ; & la somme
de toutes les aires égales à celle-là , décrites pendant le temps
que la Lune parcourt le cercle , est le rectangle de toute la cir¬
conférence & du rayon ; & ce rectangle étant égal à deux cercles,
est double du rectangle précédent. Donc les nœuds , avec une
vitesse continuée uniformément & égale à celle qisiís ont dans
les syzygies lunaires , décriroient un espace double de celui ~
qu’ils décrivent réellement ; & par conséquent le mouvement
médiocre , qui étant continué uniformément feroit décrire aux
nœuds Pefpace quils parcourent réellement d’un mouvement
inégal , est la moitié du mouvement qu’ils ont dans les syzygies
lunaires. Et comme le plus grand mouvement horaire , lors-

- . -. - PRINCIPES MATHÉMATIQUES
- SM™“ que les nœuds font dans les quadratures , est de ; ; " , io '" , i j * }
- :- n v, le mouvement médiocre horaire fera dans ce cas de i6 '\
F’S' 7' m , 16iv, 36 V. Or le mouvement horaire des nœuds étant
• &
toujours comme A Z 1 Taire P D d M conjointement , il est
encore dans les fyzygies commeiZ 1Taire & PDdM con¬
jointement , ou , ce qui revient au même , comme A Z 1k(
cause qu alors Taire PDdM est donnée ) ; le mouvement mé¬
diocre fera auífi comme A Z 1, donc ce mouvement , lorsque les
nœuds seront hors des quadratures , fera à i 6" , ; ; , i£ iv, 36\
comme A Z 2- à A T L C. Q. F. D.
PROPOSITION XXXI . PROBLEME XII.

Trouver k mouvement horaire des nœuds de la. Lune dans un orbe


elliptique.

Fig.8, Que Q p ma q désigne une ellipse, Q q son grand axe , ab son


petit axe ; Q_A .qB le cercle circonscrit ; T la terre placée au
centre commun de Tellipse & du cercle ; >5 le Soleil ; p la Lune
mue dans Tellipse, & p m Tare quelle décrit dans une particule
donnée infiniment petite de temps ; N n la ligne des nœuds ; p K
&
& mk les perpendiculaires abbaissées fur Taxe Qq prolongées
jufqu’à ce qu’elles rencontrent le cercle en P & en As, & la
ligne des nœuds en D en& d.
Cela posé , je dis que fì la Lune décrit autour de la terre des
aires proportionnelles au temps , le mouvement horaire du nœud
dans Tellipse fera comme Tairep Ddm & A Z 1 conjointement.
Pour le démontrer , soient menées P F & pf qui touchent en
P & p le cercle A: Tellipse, qui rencontrent en F &c en/la ligne
des nœuds T N , qui fe rencontrent elles- mêmes ainsi que Taxe
T Q en T. Soit pris M L pour désigner fefpacc que la Lune tour¬
nant dans le cercle , pourroit décrire d’un mouvement transversal
par la force 3IT on $PK, pendant qu’elle décrit TareP As. Et pre¬
nant ml pour Tespace que la Lune , tournant dans le même temps
dans Tellipse, décriroit par la même force 3 IT ou 3 P K en- ;
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 71,
Livre
fin soient prolongées L P &c lp jusqu ’a ce qu’elles rencontrent le Troisième*
plan de l’éclíptique en G & en g 3 & soient tirées F G f g.
dont la premiere F G prolongée coupe p f , p g & T Q en c , e ,
ôc R, respectivement , & dont la seconde fg prolongée coupe
T Q en r,
11 est clair que la force 3 / T oa 5 P K dans le cercle , étant
a la force 3/ T ou 3p K dans l’ellipse comme P K à p R on
tomme A T à a T ;l ’eípace M L , décrit par la premiere force,
fera à l’eípace m l décrit par la derniere , comme P K à p K ,
c'est-à-dire , à cause des figures semblables P YK p &c F Tr c
comme FR à. c R. Mais , ( par les triangles semblables P L M ,
P G F ) M L : F G : : FL : P G , c’est-à-dire , ( à cause des paral¬
lèles Lk , P K , G R ) : :p T. p e, ou , ce qui revient au même,
( à cause des triangles semblables plm } pce ) : : l m : ce. Donc
L M : l m ou FR : c R : : F G : c e.
De là il fuit que fif g étoit à ce comme f Y à c Y, ou com¬
me fr à cR, c ’est-à-dire , en raison composée de fr à F R &c
de FR k c R ou de f T à FT de & FG à ce , en ôtant de part
& d’autre la raison de F G à c e, il y auroit égalité entre la rai¬
son de fg à FG ÔC celle de f T à F T ,- c 'est-à-dire , que les
angles à la terre soutenus par 8c FG, seroient égaux : ou,
ce qui revient au même , les mouvemens des nœuds dans l’ellipse
& dans le cercle seroient égaux dans cette supposition, puisque
ces angles , seroient , par ce que nous avons vu dans la Proposi¬
tion précédente , les mouvemens des nœuds dans le temps dans
lequel la Lune parcourt l’arc P M dans le cercle & l’arc p m
dans l’ellipse.
Gela seroit en effet ainsi , si/g étoit à u comme / f à c Y,
e’est-à-dire , si fg étoit = Mais à cause des triangles sem-

blables fgp 0, ep on
, a f g : ce : :sp : cp ; doncf g — pf, »
&■par conséquent sangle que ^ g soustend réellement , est au pre¬
mier angle que FG soustend , c’est-à-dire ^ le mouvement des
?r PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»U SYSTEME
ou Monde, nœuds dans Tellipse est au mouvement des nœuds dans le cercle
Fi«- 8. comme cette ligne sg ou c e ~ à la premiere valeur de fg
t c c x fY
qu’on a trouve — — — , ou ce qui revient au même , en rai¬
son composée de / ; xcsà f Y xcp , c ’est- à-dire , en raison de
f p à f Y & de c Y à cp , ou bien encore , en menant p h pa¬
rallèle à T N & rencontrant F P en k , en raison composée de
Fh à FY & de FYkFP -, ou enfin dans la raison F k à F P
qui est celle de Dp à DP, ou de l’aire D p m d à Taire
D P M d.
Or comme , par le Cor. i . de la Prop. 30. le mouvement ho¬
raire des nœuds dans le cercle est en raison composée dc AZ z
&r de Taire D P M d , le mouvement horaire des nœuds dans Tel-
lipfe est donc en raison composée de Taire Dp m d de
& AZ
C. Q. F . D.
Cor. C ’est pourquoi , comme dans une position donnée des
nœuds , la somme de toutes les aires p D d m décrites pendant
le temps que la Lune va d’une quadrature à un lieu quelconque
m est
, Taire mpQE d, terminée par la ligne Q F tangente de
l’ellipse ; & que la somme de toutes ces aires décrites dans une
révolution entière est Taire elliptique entiere : le mouvement
médiocre des nœuds dans Tellipse sera au mouvement médiocre
des nœuds dans le cercle , comm» Tellipse au cercle ; c’est-à-dire,
: : Ta: TA ou : : 69 : 70. Lc par conséquent , puisque ( Cor. 2.
Proposition 30. ) le mouvement horaire médiocre des nœuds
dans le cercle, esta 16,r , 3 ; " , 16ÍV, 31?v commeiZ 1 à AT Z,
si on prend Tangle de 16 ° , 2i //; , 5iv, 30" , comme 69 à 70 ,
le mouvement horaire médiocre des nœuds dans Tellipse sera à
16° , 21 " , 3lV, 30' , comme A Z 1 à AT Z- , c ’est-à-dire , com¬
me le quarté du sinus dc la distance du nœud au Soleil est au
quarté du rayon.
Au reste , les aires que la Lune décrit autour de la terre , étant
parcourues plus promptement dans les syzygies que dans les qua¬
dratures
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 7 3 sjsssssmtmasBa
dratures , le temps doit diminuer dans les íyzygíes & augmen - t LiV eJ£
ter dans les quadratures , & le mouvement des nœuds doit subir _
la même loy . Flg,8‘
Or le moment de Taire dans les quadratures de la Lune , est
à son moment dans les fyzygies comme 10973 à 11073 ; Le par
conséquent , le moment médiocre dans les octans est à l’excesdans
les fyzygies . & au défaut dans les quadratures , comme la demie
somme 11013 de ces nombres est à leur demie différence jo.
Ainsi à cause que le temps dans des parties égales de sorbe de
la Lune est réciproquement comme sa vitesse , le temps médiocre
dans les octans fera à Texcès du temps dans les quadratures &c
à son défaut dans les fyzygies , produit par cette cause , comme
11013 à jo à peu près . Quant aux lieux placés entre les quadra¬
tures & les fyzygies , je trouve que l’excès des momens de Taire
à chacun des lieux fur le plus petit moment dans les quadratures,
est à peu près proportionnel au quarté du sinus de la distance
de la Lune aux quadratures ; &c par conséquent , la différence
entre le moment dans un lieu quelconque , (te le moment médio¬
cre dans les octans , est comme la différence entre le quarté du
sinus de la distance de la Lune aux quadratures , & le quarré du
sinus de 45 d ou la moitié du quarté du rayon ; &r l’incrément
du temps dans chacun des lieux entre les octans (te les quadra¬
tures , & son décrément entre les octans & les fyzygies , font
dans la même raison.
Mais le mouvement des nœuds , pendant le temps que la Lune
parcourt des parties égales d orbe, est accéléré ou retardé en
raison doublée du temps . Car ce mouvement , pendant que la
Lune parcourt Tare P M toutes
( choses d 'ailleurs égales ) est
comme ML \ (te As A est en raison doublée du temps . C’est pour¬
quoi le mouvement des nœuds dans les fyzygies , pendant
le temps que la Lune parcourt des parties données de son orbe,
est diminué dans la raison doublée du nombre 11073 au nombre
1102.3 ; (te le décrément est au mouvement restant comme 100
Tome II. K - .
lili i| MHUBM
7,
"'lirilH ' T*
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
"dû systÈme " à x0973 , & par conséquent au mouvement total à peu près comme
Me '~ 100 à 11073. Or le décrément dans les lieux entre les octans &
les syzygies& l’incrément entre les octans & les quadratures font
à peu près à ce décrément en raison composée de la raison du mou¬
vement total dans ces lieux au mouvement total dans les syzygies,
& de la raison que la différence entre le quarté du sinus de la dis¬
tance de la Lune à la quadrature , & la moitié du quarté du rayon,
a avec la moitié du quarté du rayon.
Ainsi, si les nœuds font dans les quadratures , & qu’on prenne
deux lieux également distans de Postant-, & deux autres égale¬
ment distans de la fyzygie & de la quadrature : ensuite , que des
décrémens des mouvemens dans les deux lieux entre la fyzygie
6 Postant , on retranche les incrémens des mouvemens dans les
deux autres lieux qui font entre Postant & la quadrature ; le dé¬
crément restant fera égal au décrément dans la fyzygie : ce dont
il est facile de voir la raison. De-là il suit que le décrément mé¬
diocre qui doit être retranché du mouvement médiocre des nœuds,
est la quatrième partie du décrément dans la fyzygie.
Le mouvement total horaire des nçeuds dans les syzygies, lors¬
que la Lune est supposée décrire des aires proportionnelles au
temps autour de la terre , a été trouvé précédemment de 3z "42 .f*
7 iv;le& décrément du mouvement des nœuds , dans le temps que
la Lune décrit plus promptement ce même espace, est, suivant ce
qu on vient de dire , à ce mouvement , comme 100 à 11073; donc
ce décrément est de 43 iv n v dont la quatrième partie

aj iv 48 * retranchée du mouvement horaire médiocre trouvé


ci- deffus de 16" zr /// 3 1V 30 * donne 16" x6" 37 iv 4i y pour
le mouvement médiocre horaire corrigé.
Si les nœuds se trouvent hors des quadratures , & qu’on con¬
sidéré deux lieux également distans de part & d’autre des íyzy-
gies , la somme des mouvemens des nœuds , lorsque la Lune sera
dans ces lieux , fera à la somme des mouvemens lorsque la Lune
sera dans ces mêmes lieux , & que les nœuds feront dans les qua-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7)-
dratures , comme A Z %a A T 1. Et les décrémens des mouve¬ Livre-
Troisième.
mens qui viennent des causes dont on a parlé , íeront l'un à
l’autre comme ces mouvemens, c’est-à-dire , que les mouvemenz Fig. 8.

restans seront l’un à l’autre comme A Z 1ïAT 1->les


& mouve¬
mens médiocres comme les mouvemens restans. Donc le mcuvc-
mcnt médiocre horaire corrigé , dans une position quelconque
donnée des nœuds, fera à 16" \ 6 ,n 37 ^ 4.1 v comme A Z 1à
AT\ c ’est-à-dire , comme le quarré du sinus de la distance des
nœuds aux fyzygies au quarré du rayon,
PROPOSITION XXXII . PROBLEME XIII.

Trouver le mouvement moyen des noeuds de la Lune.


Le mouvement moyen annuel est la somme de tous les mou¬ Fîg. 9.

vemens médiocres horaires dans une année. Qu’on imagine un


nœud allant vers N , &: qu’on suppose de plus qu’à la fin de cha¬
que heure il soit replacé dans son premier lieu ; ensorte que
malgré son mouvement propre , il conserve toujours la même
position par rapport aux fixes. Qu’on suppose encore que pen¬
dant ce te ms le Soleil , par le mouvement de la terre , s’éloigne
de ce nœud , & qu il acheve uniformément fa révolution annuel¬
le apparente . A a étant un très-petit arc donné que la ligne T S
menée au Soleil parcourt fur le cercle N A n dans un petit temps
donné : le mouvement médiocre horaire fera , par ce qu’on a
Fait.voir ci-devant , comme AZ Z, c’est-à-dire , à cause des pro¬
portionnelles A Z y Z Yycomme le rectangle fous A Z 8c Z Y ,
ou , ce qui revient au même , comme l’aire A Z Y a. Et la som¬
me de tous les mouvemens médiocres horaires depuis le com¬
mencement fera comme la somme de toutes les aires a YZ A
c’est-à-dire , comme faire N A Z. Or la plus grande aire AZYa
est égale au rectangle fous f arc A a le& rayon du cercle ; 8c
par conséquent , la somme de tous les rectangles dans le cercle
entier fera à la somme d’autant de plus grands , comme 1aire
de tout le -cercle est au rectangle fous la circonférence entiere
K ij
76 principes mathématiques
Systems Sc le rayon , c’est-à-dire , comme 1 à i . Mais le mouvement
*horaire , répondant au grand rectangle , a été trouvé dc 16 "
f 's‘9’ 16 w jy iv 42 v, qui devient de ; Zâ 7" dans une
année entiere sidérale de 363 jours 6 h 9 * donc
: la moitié
d 4 5/ Z " 5J //X de ce mouvement est le mouvement moyeu
des nœuds qui répond à tout le cercle. Et le mouvement des
nœuds , pendant que le Soleil va de N en A, est. à 19d 49 ' 3"
55"' comme Taire N A Z à tout le cercle.
Cela seroit ainsi dans la supposition que lé nœud fut remis à
chaque heure à son premier lieu , & que le Soleil au bout d’une
année retournât au même nœud d’oú il étoit parti au commen¬
cement. Mais comme le mouvement du nœud est cause que le
Soleil y revient plutôt , il faut compter de combien le temps
de ce retour est abrégé..
Le Soleil parcourant par an z6od, Sc le nœud par son plus
grand mouvement faisant dans le même temps 39 d 38 * 7'*
50"* ou 39,6355 dégrés ; &r le mouvement médiocre de ce
nœud dans un lieu quelconque N étant à son mouvement mé¬
diocre dans ses quadratures , comme A Z z à A T 1le , mouve¬
ment du Soleil fera au mouvement du nœud au lieu N comme
360 A T 2- k 39 , 6355 AZ c’est-à-dire , comme 9,0827 64.S
AT Zà A Z 1. Ainsi en supposant que toute la circonférence du
cercle N An soit divisée en petites parties égales A a,, le temps
pendant lequel le Soleil parcoureroit la petite partie A a, si le
cercle étoit en repos , fera au temps pendant lequel il parcou-
rera la même petite partie , ce cercle Sc les nœuds revolvans
autour du centre T , réciproquement comme 9,082 .7646 AT %
à 9 , 0827646 AT Z+ A Z 1. Car le temps est réciproquement
comme la vitesse avec laquelle cette petite partie est parcourue ,
Sc cette vîtefle est la somme des vitesses du Soleil Sc du nœud
Donc fí le temps pendant lequel le Soleil parcoureroit Tare NA,
indépendamment du mouvement du nœud , est représenté par le
secteur NT J, la& petite partie de temps pendant laquelle K
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 77 ^
parcoureroit un très-petit arc A a par la petite portion A Ta dc l
ce secteur5que l'on abbaiffe a Y perpendiculaire sur N n , Lc qu on ^
prenne d Z sur A Z d ’une longueur telle que le rectangle d Z x FiS
Z Y soit à la petite portion A T a. du secteur comme A z* à
9 , ©817646 AT ZA Z 13c ’est-à-dire , ensorte que dZ \ \ AZ ;
AT Z:9 , 081764.6 A T 1+ A Z z, - le rectangle dZxZY repré¬
sentera le décrément du temps causé par le mouvement du nœud,
pendant le temps total pendant lequel l’arc A a a été parcouru.
Et fi la courbe NdG n est le lieu des points d , l’aire curviligne
NdZ fera le décrément total pendant le temps employé à par¬
courir l’arc N A entier , & par conséquent l’excès du secteur
N A T fur Taire NdZ fera ce temps total. Or comme le mou¬
vement du nœud dans un temps plus court est moindre dans la
raison du temps , Taire A a Z Y devra être diminuée dans la
même raison ; ce qui se fera en prenant sur A Z Tintcrvalle eZ
qui soit à la ligne A Z comme A Z 1à 9,0817646 AT Z- f - A Z z.
Par ce moyen le rectangle eZ x Z Y sera à Taire A Z Ya com¬
me le décrément du temps employé à parcourir Tare Aa, au
temps total dans lequel il seroit parcouru si le nœud étoit en repos;
Le par conséquent ce rectangle répondra au décrément du mouve¬
ment du nœud. Et si la courbe Ne F n est le lieu des points e,
Taire totale NeZ, qui est la somme de tous les décrémens, ré¬
pondra au décrément total , pendant le temps employé à parcou¬
rir Tare AN Taire
; & restante NAc répondra au mouvement
restant , qui est le vrai mouvement du nœud , pendant le temps
pendant lequel Tare total eft parcouru par les mouvemens
réunis du Soleil & des nœuds.
Mais en employant les méthodes des fuites infinies, on trouve
que Taire du demi cercle est à Taire de la figure Ne F n cherchée,
environ comme 793 à 60. Donc , comme le mouvement qui ré-
pondoit au cercle entier étoit de 19d 49 ' 3 " j }'" le mouve¬
ment qui répond au double de la figure Ne F n fera de 1 d'
3.9/ ; 8" z 1,1 qui, étant soustrait du premier mouvement , don-
7g PRINCIPES
gm ?m222 ®sm3£ i ' MATHÉMATIQUES
du sïsxïme nera i 8 d 19 f pour le mouvement total du nœud pat
nu Monde, apport LUX fixes entre ses propres
conjonctions avec le Soleil;
retranchant ensuite ce mouvement du mouvement annuel
du
Soleil qui est de ;6o d , on aura 541 d 40 ' 54."
pour le
mouvement du Soleil entre ces mêmes conjonctions . Et ce
mou¬
vement est aumouvement annuel de ; 6o d, comme lc
mouvement
du nœud ci - devant trouvé de 18 d 19 ' s " S î '" à.
son mou¬
vement annuel , qui par conséquent sera de i9 d 18 ' 1"
r.;
Et c'est- là le mouvement moyen des nœuds dans une
année sidé¬
rale . Ce mouvement , par les tables astronomiques ,
est dc i9 d
id r 1" Ainsi la différence est moindre que ^ partie
du mouvement total , ôc elle vient vraisemblablement
de l’excen-
tricité de sorbe de la Lune , & de son inclinaison au
plan de
sécliptique . Par l’excentricité de cet orbe le mouvement
des
nœuds est un peu trop accéléré , & son inclinaison le
retarde un
peu trop , ce qui le réduit à peu prés à sa juste
quantité.
PROPOSITION XXXIII . PROBLÈME XIV.
Trouver le mouvement vrai des nœuds de la Lune.
Le temps étant représenté par faire NT A — Nd
Z faire
'NJe représente le mouvement vrai , ainsi il est donné
par les
quadratures . Comme le calcul seroít pénible par cette
méthode,
il vaut mieux employer la construction suivante.
Fig 1C
. Du centre C , & d’un intervale quelconque CD , soit
décrit le
, cercle BEFD , & soit prolongée C D en A ,
ensorte que AB
soit à A C comme le mouvement moyen à la moitié du
mouve¬
ment vrai médiocre , lorsque les nœuds font dans les
quadratu¬
res , c’est- à- dire , comme 19 d 18 ' 1" 23 M à 1?
d 49 * ; "
5j *n. B C fera par conséquentà A C comme la
différence o d
51 * 2 " Z2 1,1 de ces mouvemens au dernier
mouvement de
i 9 d 49 / . 3// 55//y> c’est- à-dire , comme 1 à 387—5
soit ensuite
tirée par le point D la ligne indéfinie G g , qui touche
le cercle
enZ) ; & soit 'pris sangle B CE ou B CE égal au
double de la
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
distance du Soleil au lieu du noeud qui est trouvé par le mouve¬ Livre
Troisième.
ment moyen j enfin íoit tiree A E ou A F qui coupe la perpen-
diculaire D G en G \ soit
& pris un angle qui soit au mouve¬ Fig. 10,

ment total du nœud entre ses syzygies ( c’est- à- dire à 5 1 n»


3 " ) comme la tangente D G à la circonférence entiere du cer¬
cle BED ; cet angle ( au lieu duquel on peut prendre sangle
D AG) étant ajouté au mouvement moyen des nœuds lorsqu’ils
passent des quadratures aux syzygies , & étant soustrait de ce
mouvement moyen lorsqu ils passent des syzygies aux quadra¬
tures , on aura leur mouvement vrai . Car le resoltat de cette
opération s’accorde à trés-peu de chose près avec ce que l’on
trouveroit en exprimant le temps par laite NTA ~- Nd,Z 8c
le mouvement du nœud par l’aire N A e comme : on peut s’en.
assurer par le calcul.
C’est-là l’équation semestre du mouvement des nœuds. 11 y a
auffi une équation de ce mouvement pour chaque mois , mais
elle n’est pas nécessaire ppur trouver la latitude de la Lune.
Car la variation de l’inclinaison de l’orbe de la Lune au plan de
l’écliptique , éprouve une double inégalité , l’une tous les íìx
mois , &c l ’autre tous les mois ; cette inégalité de tous Jes mois
ôc l’équation des nœuds pour chaque mois so compensons Sc íe
corrigent tellement l’une l’autre , qu’on peut les négliger en dé¬
terminant la latitude de la Lune.
Cor. 11 est clair , par cette Proposition 8c par la précédente , que
les nœuds sont stationnasses dans leurs syzygies ; que dans leur
quadratures ils rétrogradent d’un mouvement horaire de 16 "
! §'" i6 ìv 8c
-, que l’équation du mouvement des noeuds dans les
octans est de i d 30 ' , ce qiss s’accorde très-bien avec les phé¬
nomènes célestes.

S C H O L I E.

J- Machin prosoífèur d’astronomie à Gresham Sc Henri Pemberton


M. D . ont trouvé chacun de leur côté le mouvement des noeuds
8o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
DU SïSTEME
D U Mo N D E.
par une autre méthode que la précédente , & on a fait mention de
cette autre méthode dans un autre lieu. Les écrits de I’un & de
l’autre que j'ai vûs , contcnoient chacun deux Propositions &c
s’accordoient parfaitement . Je joindrai ici l’écrit du Docteur Ma¬
chin parce qu’il m’est tombé plutôt entre les mains.

DU MOUVEMENT DES NŒUDS


de la Lune.

PROPOSITION PREMIERE.

Le mouvement moyen du Soleil depuis le nœud , se trouve en


prenant une moyenne proportionnelle géométrique entre le
mouvement moyen du Soleil , & le mouvement médiocre avec
lequel le Soleil s éloigne le plus vite du nœud dans les qua¬
dratures.

Fìg. ii . Soient T le lieu où ejl la terre, N n la ligne des nœuds de la Lune


dans un temps quelconque donné, K T M une ligne tirée à angles
droits fur cette ligne , TA une droite qui tourne autour du centre avec
la même vitesse angulaire que celle avec laquelle le Soleil & le nœud
s éloignent Vun de l ' autre , ensorte que r angle compris entre la ligne
N n qui ejl en repos, & la ligne T A qui tourne, soit toujours égal
à la dijlance des lieux du Soleil & du nœud . Cela posé , fi on divise
une ligne quelconque T K dans les parties T S <S* S K qui soient com¬
me le mouvement horaire moyen du Soleil au mouvement moyen horaire
du nœud dans les quadratures , 6- qu on prenne T H moyenne pro¬
portionnelle entre la partie T S & la toute TK , cette ligne fera pro¬
portionnelle au mouvement moyen du Soleil depuis le nœud.
Soit décrit du centre f & du rayon T K le cercle N K M n . Du
même centre & des demi axes T H , T N soit décrite ensuite Vellipse
H N n L yfi dans le temps que le Soleil s ’éloigne du nœud de la quan¬
tité de Larc quelconque N a , on imagine une ligne passant toujours par
Vextrémitéa de cet arc , l' aire du secteurN T a représentera la somme des
mouvemens du nœud & du Soleil dans le meme temps . Soit A a A petit
arc
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 81
arc que. la ligne T b a décrit ainji en tournant uniformément dans une Livre
Troisième.
petite portion de temps donnee , le petit secteur T A a fera donc com¬
me la somme des vitesses avec laquelle le Soleil & le nœud font trans¬ k -x - i i-

portés chacun dans leur temps.

La vitejfe du Soleil ejl prefquuniforme , ensorte que sa petite inégalité


ne produit aucune altération sensible dans le mouvement moyen des
nœuds.

Vautre partie de cette somme , c'efi- à- dire , la vitejfe du nœud dans


fa médiocre quantité , augmente , en s éloignant des fy fygies , en raison
doublée du f nus de fa distance au Soleil ; par le Cor. de la Prop . J z.
du troifiéme Livre des Principes , & comme elle ef la plus grande
dans les quadratures avec le Soleil en K , elle a la même raison à la
vitejfe du Soleil que S K à ST , c'ef -à - dire , qu elle efl comme la
différence des quarrés de T K & de TH , ou comme le rectangle
KMH ef a TH 1. Mais Vellipse N B H partage le secteur ATâ,
qui exprime la somme de ces deux vitesses , en deux parties A B b a
6* B T b proportionnellesà ces mêmes vitesses
. Soit donc prolongée
B T jusqu à ce qu elle atteigne le cercle en 0 , soit ensuite menée par
B perpendiculairement au grand axe la ligne BG , qui , prolongée des
deux côtés , rencontrera le cercle aux points F ÔC f , & Ion verra
que l ’espace A B b a étant au secteur T B b comme le rectangle Á B X
B ef à BT 1à ( cause que ce rectangle ef égal à la différence des
quarrés de T A & de T B , à cause de la ligne A (3 coupée également
& inégalement en T & en B ) la proportion qui ef entre ces deux quan¬
tités , lorsque Vespace A B b a ef le plus grand en K , devient la même
que la raison du rectangle KMH à H T 1 , mais la plus grande vitesse
médiocre du nœud étoit à la vîtes e du Soleil en cette même raison : donc
le secteur A T a sera divisé dans les quadratures en parties proportion¬
nelles aux vites es. Et par ce que le rectangle KHxHM e/? « H T 1
comme FBxBf à BG 1 , & que le rectangle A B X B/S ef egal au
rectangle FBxBf , la petite aire A B b a , lorsqu ' elle ef la plus grande,
fera au secteur reflant T B b , comme le rectangle h B X B /3 « B G 1 ;
mais la raison de ces petites aires aux secteurs refans ef en général celle
Tome. II. L
, 8r , PRINCIPES MATHÉMATIQUES
?u Mo ^nd e des recíangks A B x B /3 à B T 1. Donc Vain A B b a. fr a plus petite
- — au lieu A que Vaire semblable dans les quadratures, en raison doublée de
FlS’U* B G k B T , c'est-à -dire, en raison doublée dusnus de la dïsance du
Soleil au nœud . Donc la somme de toutes Us petites aires A B b a ,
c'est- à -dire , Vespace A B N sera comme le mouvement du nœud dans le
temps dans lequel le Soleil s 'éloigne du nœud par Parc N A . Et Vespace
restant , ou , ce qui revient au même , le secteur elliptique N ' T 'B sera com¬
me le mouvement moyen du Soleil dans le même temps . Or comme le
moyen mouvement annuel du nœud est celui qui a lieu dans le temps que
le Soleil achevefa période , le mouvement moyen du nœud depuis le Soleil
fera au mouvement moyen du Soleil , comme Vaire circulaire a Vaire
elliptique , c'est- à - dire , comme la droite TKà/a droite T H qui est
moyenne proportionnelle entre T K & ST ; ou , ce qui revient au même,
comme cette moyenne proportionnelle T H à la ligne T S.
PROPOSITION II.

Le mouvement moyen des nœuds de la Lune etant donne , trouver leur


mouvement vray.

Fig ii ^ olt ^ anste A la distance du Soleil au lieu moyen du nœud, ou h.


mouvement moyen du Soleil depuis le nœud . En prenant t angle B tel
que fa tangente soit à la tangente de Vangle A , comme T H à T K ,
t ' est-à -dire , en raison sousdoublèe du mouvement horaire médiocre du
Soleil au mouvement horaire médiocre du Soleil depuis le nœud place
dans les quadratures j cet angle B fera la distance du Soleil au lieu
vrai du nœud.
Car tirant FT , Vangle FT N fera , par la démonstration de la Prop,.
précédente , la distance du Soleil au lieu moyen du nœud , Vangle
ATN/i distance au lieu vrai , & les tangentes de ces angles feront
sntr ’elles comme T K à T H.
Ccr. Donc F T A est Vèquadon des nœuds de la Lune, 6* le stnus
de cet angle ,. lorsqu 'il est le plus grand dans les oclans est au rayon -
comme R H i TK + TH . Dans un autre lieu quelconque h le stnus

de cette équation est au plus grand Jims , comme le stnus de la somme


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 8;
des angles F T N + A T N au rayon : c est-a - dire , environ comme Ll
le sinus de 2 r T N double de la distance du Soleil au lieu moyen _
du nœud ejl au rayon. Fl£
S C H O L I E.

Sï le mouvement horaire médiocre des nœuds dans les quadratures ,


est de 16" 1 6 7/7 3 7 iv 41 7 , c'est- à -dire , qu 'il soit dans une année
entïere sidérale de 3 p' 18 ? 7 7 11§
o ,n. On aura T H à T K en raison
sousdoublée du nombre 9,0817646 au nombre 10,0817646 , ou , ct
qui revient au même y comme 18,6514761 à 19,6514761 . Et par
conséquent on aura T H : H K : : 18,65 24761 : I , c'est-à - dire ,
comme le mouvement du Soleil dans une année stdérale au moyen mou¬
vement du nœud qui est de 19 ^ 18 7 1 " 1 37/7
Mais fi le mouvement moyen des nœuds de la Lune en 20 années
Juliennes est 386 ^ ji 7 15 " , comme on le déduit des obser¬
de

vations employées dans la théorie de la Lune : le mouvement moyen


des nœuds dans une année sidérale , sera de 19 d 10 7 31 " 58777, &
T H sera à H K copime 360 d à 19 d 1 731 " 58 777
, c'est- à-dire,
comme 18,61214a 1. Delà , on tire le mouvement horaire médiocre
des nœuds dans les quadratures de 16" i 8 777 48 lV. Et la plus grande
équation des nœuds dans les océans de 1 J 19 7 5 7 ".

PROPOSITION XXXIV . PROBLEME XV.


Trouver la variation horaire de Vinclinaison de l 'orbe de la Lune sur
le plan de Vécliptique.
Soient A & a les syzygies 5 Q & q les quadratures 5 N Sc n
les nœuds ; P le lieu de la Lune dans son orbe ; p la projection
de ce lieu dans le plan de l’écliptique , & mTl le mouvement
momentané des nœuds calculé comme ci- dessus.
Si fur la ligne T m on abbaisse la perpendiculaire P G , qu’on
tire
la ligne pG, qu’on la prolonge jusqu’à ce qu’elle rencontre Tic n g,
& qu’on tire Pg sangle
: PGp sera sinclinaísbn de 1orbite de
la Lune au pîan de sécliptique , lorsque la Lune est cn P sangle
;
PgP 1 inclinaison du même çrbe sinstant d après , & par conse-
Lij
- 4 § PRINCIPES MATHÉMATIQUES
l’inclinaison.
dusysteme quent l’angle GP s la variation momentanée de
de
— — Or cet angle G P g est à l’angle G T g en raison composée
Pp k P G. DonC , en mettant une heure pour
JFig, 12 * ^
T G kPG de, &
le moment du temps ; & par conséquent ( par la Prop. 50. ) 33,f
10"' j 5 iv x Tour ? l’angle GTg,l’angle GPg, ou la
»
variation horaire de l’inclinaison sera à l’angle de 33" io w 3 3lV
comme IT xAZ xTGx à ATK C. (>• F. T.
r Cx

Ce qu’on vient de dire a lieu dans la supposition que la Lune


tourne uniformément dans un orbe circulaire . Mais si cet orbe
est elliptique , le mouvement médiocre des nœuds diminuera
dans
la raison du petit axe au grand axe ; comme on l’a
fait voir ci-deísus.
auffidans la même raison.
£t la variation de l’inclinaison diminuera
Cor. 1. Si on éleve TF perpendiculaire sur Nn, qu ’on
prenne
p M pour le mouvement horaire de la Lune dans le plan de l’écîip-
tique ; qu’on prolonge les perpendiculaires p K , M k à Q T, jus-
:
qu’à ce qu’elles rencontrent T F en H Ôc en h on aura IT
A T ‘. '. K k : Mp , & TG : Hp : : TZ -. AT donc ; ITxTG

fers. égal à , c’est-à-dire, à l’aire HpMh mul¬

tipliée par la raison de ; & par conséquent la variation ho¬

raire de l’inclinaison sera à 33" io /// 33 '", comme l’aire HpMh

multipliée par A Z x M p X P G à A T K
r r
Cor, 2 . Donc , si la terre & les nœuds étoient retires
a la fìn
de chaque heure de leurs lieux nouveaux , & qu ils fuflent
tou¬
jours ramenés à leurs premiers lieux en un instant , ensorte que
leur position donnée demeurât la même pendant un mois entier
périodique , toute la variation de l’inclinaison dans ce même
temps seroit à 33" 10'" zz " , comme le produit de la som¬
me de toutes les aires H p M h, décrites pendant la révolution
o

DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 8j

da point Par la quantité A Z x T Z x est à M px troVmem


j4T *, c ’est-à-dire , comme le cercle entier QAqa multiplié Fis- **•

par A Z x T Z x p- ~ à Mp x A T J , ou , ce qvi revient au


P P
même , comme la circonférence Q A q a x A Z x T Z X p ~Q
à i Mp x A T 1.
Cor. Ainsi dans une position donnée des nœuds , la variation
horaire médiocre , qui étant continuée uniformément pendant
un mois, produiroit cette variation entière , est à z) " 10 r*,

comme AZxTZx —p. à xAT 1, ou comme P p x —f *


à P G x \ AT, c’est-à-dire , ( puisque P p est à P G comme le
íìnus de l’inclinaison dont on vient de parler au rayon , & que
AZxT Z
-fA T est à 4 A T comme le sinus du double de sangle

A Tn au quadruple du rayon) comme le sinus de cette mcme


inclinaison multiplié par le sinus du double de la distance des
nœuds au Soleil , est au quadruple du quarré du rayon.
Cor. 4 . Puisque la variation horaire de l ’inclinaison , lorsque
les nœuds font dans les quadratures , est ( par cette Prop. ) à san¬

gle de " ìo "' , comme IT x A Z x TG x àr^ (t


J T yc P p
AT i , c’est-à-dire , comme —ïTjrf~ * Wcï ^ 2 ^ T > ou , ce
qui revient au même , comme le sinus du double de la distance
de la Lune aux quadratures multiplié par est au double da

rayon ; la somme de toutes les variations horaires pendant le


temps que la Lune passe de la quadrature à la syzygie dans cette
position des nœuds ( c’est-à-dire dans un espace de 177 heures Sc
ì j fera à la somme d ’autant d ’angles de z; " 1o 3 3 lV , laquel¬
le est 587b" , comme la somme de tous les sinus du double de
o

8§ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
jhjSïstemb , , p _
»» mon» b. la distance cis la Lune aux quadratures , multipliée par yq est
;F»g. ». à la somme d’autant de diamètres ; c’est-à- dirc , comme le dia¬

mètre multiplié par à la circonférence. Or cette proportion,


íì inclinaison est supposée de 5d i devient celle de 7 x rllw à
22 , ou de z78 à 10000. Donc la variation totale composée de la
somme de toutes les variations horaires qui ont eu lieu dans le
temps dont on vient de parler , est de x6z " ou de r ' 43

PROPOSITION XXXV . PROBLÈME XVI.


Trouver pour un temps donné Vinclinaison de Torbe de la Lune
au plan de Vécliptique.

fìs. iz. A D étant le sinus de la plus grande inclinaison, & A B le


sinus de la plus petite , soit coupée B D cn deux parties égales
au point C , & soit décrit du centre C & de intervalle B C
le cercle BGD. Soit prise ensuite sur A C , CE en même raison
à E B que E B à 2 B A : soit fait sangle AEG égal au double
de la distance des noeuds aux quadratures pour le temps donné,
abbaissant alors G H perpendiculaire fur A D , A H fera le sinus
de inclinaison cherchée.
Car G E * — G H 14 . HE* - B H D + HE - = H B D 4.
HE 1 — B If* = H B D 4. B E 1 — iBHxBEz = BE l +
íECxBff = tECxAB j - - 2 E C X B H — íE C x AH.
Donc , puisque 2 E C est donné , G E 1sera comme AH. Que
A E g représente le double de la distance des nœuds aux qua¬
dratures à la fin d’un moment quelconque de temps donné , lare
G g à> cause que sangle GEg est donné sera comme la distan¬
ce G E . Mais H k .• G g \ \ G H .• G C par conséquent Hh
comme GH x G g ou G HxG E, c 'est-à- dire , comme
GE
s *Ts
x GE* ou .
G E x AH, ou , ce qui revient au même , en rai-
ì
Kjr

la /- !

/ '«/.I í

©Co

^ GH

Fiq . J-'i
de la philosophie naturelle . $j__
ion compote de A H du íìnus de 1angle ^4 E G. Donc , íì l >vb.e
la ligne AH est dans quelque cas égale au sinus déclinaison , Tkois '* MSí
elle augmentera par les mêmes incrémens que ce sinus, suivant Fi£' 13'
îe Cor. 3. de la Prop. précédente , & par conséquent elle demeu¬
rera toujours égale à ce sinus. Mais la ligne AH est égale à ce
sinus, lorsque le point G tombe en B ou en D. Donc elle lui est
toujours égale. C. Q. F.. £ >
J ’ai supposé dans cette démonstration que sangle B E G, qui
est le double de la distance des nœuds aux quadratures , augmen-
toit uniformément , parcs qu’il scroit superflu en cette occasion
d’avoir égard à la petite inégalité de cette augmentation.
Supposons maintenant que sangle B E G soit droit , & que dans
ce cas G g soit l’augmentation horaire du double de la distance
des nœuds au Soleil, la variation horaire de l’inclinaison fera alors
( par le Cor. 3. de la derniere Proposition )■à 33" 10'" 33"
comme le produit du sinus d’incíinaison A H &c du sinus de sangle
droit B E G , qui est le double de la distance des nœuds au So¬
leil , au quadruple du quarté du rayon ; c’est-à-dire , comme le
sinus A H de la médiocre inclinaison est au quadruple du rayon ;
ou , ce qui revient au même , ( parce que cette inclinaison médio¬
cre est presque de yd 8 ' i ) comme son sinus 896 , au quadru¬
ple dUrayon 40000 , ou comme 224 à 10000. Mais la variation
totale qui répond à la différence B D des sinus, est à cette va¬
riation horaire , comme le diamètre B D à l’arc Gg ;c ’est-à-dire,
en raison composée du diamètre B D à la demie circonférence
B G D , & de la raison de 2079— heures que le nœud employé
à aller des quadratures aux syzygies , à une heure ; joignant
donc toutes ces raisons, la variation totale B D fera à 33" io ,,f
33iv,comme 224 X 7 X r079 -^ àiioooo ou , comme 2964/ &
ï ooo , & par conséquent cette variation B D sera àe 16 1
23 " ì.
C’est-là la plus grande variation de l’inclinaison tant qu on ne
fait pas attention au lieu de la Lune dans son orbite. Car lorsque
kk PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du sïsteme les nœuds font dans les fyzygies , cette inclinaison ne change
. point par la différente position de la Lune } mais íl les nœuds
tJS* iy font dans les quadratures , ^inclinaison est moindre lorsque la
Lune est dans les fyzygies , que lorfqu’elle est dans les quadratu¬
res , de i* 43 " j comme nous l’avons dit dans le Cor. 4. de la
Prop. précédente. Et la moitié de cette difference qui est de i f
zi " i étant ôtée , la variation totale médiocre B D dans les qua¬
dratures de la Lune devient de ij ; z " , & en rajoutant à cette
variation dans les fyzygies elle devient de 17' 45 Donc si la
Lune fe trouve dans les fyzygies , la variation totale dans le pas¬
sage des nœuds des quadratures aux fyzygies fera de 177 4 ; " ;
& par conséquent si Tinclinaison lorsque les nœuds font dans
les fyzygies est de 5d 17' 10 " , elle fera., lorsque lés nœuds font
dans les quadratures & la Lune dans les fyzygies , de 4 d j 9 *
3j C’est ce qui fe trouve confirmé par les observations.
Si ensuite on veut connoître cette inclinaison de sorbe lors¬
que la Lune est dans les fyzygies & que les nœuds font dans un
lieu quelconque ; il faut prendre A B a A D comme le sinus de
4d 59 ' 3 5* au sinus de 5d 17 ' 10" , faisant ensuite sangle
AEG égal au double de la distance des nœuds aux quadratu¬
res , A H fera le sinus de l’inclinaison cherchée.
L’inclinaifon de cette orbite , lorsque la Lune est à s>o d des
Fiœuds, est égale à celle qu’on vient de déterminer. Et dans les
autres lieux de la Lune , sinégalité pour chaque mois , qui fe
trouve dans la variation de sinclinaifon , fe compense dans le
calcul de la latitude de la Lune , & elle est en quelque façon
corrigée par sinégalité du mouvement des nœuds à chaque mois ;
( comme nous savons dit ci-deífus) ainsi on peut la négliger dans
le calcul de la latitude.
S C H O L I E.

J’ai voulu montrer par ces calculs des mouveméns de la Lune


qu’on pouvoit les déduire de la théorie de la gravité . J’ai trouvé
encore
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 89
encore par la même théorie que l’équation annuelle du mouve¬
ment moyen de la Lune vient de la différente dilatation de l’orbe de
la Lune par la force du Soleil , selon le Cor . 6. de la Prop . 66. liv . i.
car cette force étant plus grande dans le périgée du Soleil, elle dilate
l’orbe de la Lune ; Sc étant plus petite dans son apogée elle fait
que l’orbe de la Lune fe contracte . Or la Lune fe meut plus lente¬
ment dans l’orbe dilaté , Sc plus vîte dans l’orbe contracté ; l’é¬
quation annuelle par laquelle on compense cette inégalité est
nulle dans l’apogée & dans le périgée du Soleil ; dans la móyenne
distance du Soleil à la terre elle monte jusqu ’à n ' 50 " environ,
&r dans les autres lieux elle est proportionnelle à l’équation du
centre du Soleil ; elle s’ajoute au moyen mouvement de la Lune
lorsque la terre va de son aphélie à son périhélie , Sc elle s’en
soustrait dans la partie opposée de l’orbite.
En prenant le rayon du grand orbe de 1000 parties , Sc l’ex-
ccntricité de la terre de 16 j, cette équation , lorfqu ’elle est la plus
grande , devient par la théorie de la gravité de n ' 49 Mais
l’excentricité de la terre paroît être un peu plus grande , augmen¬
tant donc l’excentricité cette équation doit augmenter dans la
même raison . Ainsi íì on suppose l’excentricité de la plus
grande équation fera de n # j 1 ".
J ’ai trouvé aussi que dans le périhélie de la terre , l’apogée Sc
les nœuds de la Lune alloient plus vîte , à cause de la plus gran¬
de force du Soleil , que dans son aphélie , Sc cela en raison
triplée inverse de la distance de la terre au Soleil. Delà on
tire que les équations annuelles de ces mouvemens sont propor¬
tionnelles à l’équation du centre du Soleil . Or le mouvement du
Soleil est en raison doublée de la distance de la terre au Soleil in¬
versement , Sc la plus grande équation du centre , que cette iné¬
galité produit , est de 1d 56 ' zo " ce qui s’accorde avec l’ex¬
centricité du Soleil de 16 dont on vient de parler . Si le mou¬
vement du Soleil étoit en raison triplée inverse de la distance,
cette inégalité produiroit z d 54 * z0 " pour la plus grande
Tome II, M
50 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
pu Systeme
du Monde.
équation. Donc les plus grandes équations que les inégalités des
mouvemens de l’apogée & des nœuds de la Lune produisent
sont à z d 54 ' 30 " comme le mouvement moyen diurne de
l’apogée & le mouvement moyen diurne des nœuds de la Lune
font au mouvement moyen diurne du Soleil. D’où il fuit que
la plus grande équation du mouvement moyen de l’apogée est
de 15/ 43 " & que la plus grande équation du mouvement
moyen des nœuds est de 5/ 24" ; la première équation est ad¬
ditive ’& la dernière soustractive lorsque la terre va de son
périhélie à son aphélie : c’est le contraire lorsqu’elle est dans la
partie opposée de son orbite-
Par la théorie de la gravité il est certain que faction du Soleil
sur la Lune est un peu plus forte lorsque le diamètre transversal
de sorbe de la Lune passe par le Soleil , que lorsque le même
diamètre est perpendiculaire à la ligne qui joint le Soleil & la.
terre r & par conséquent sorbe de la Lune est un peu plus.
grand dans le premier cas que dans le dernier. Delà on tire une
autre équation du mouvement moyen de la Lune qui dépend
de la situation de l’apogée de la Lune par rapport au Soleil, &C
cette équation est la plus grande lorsque sapogée de la Lune
est dans le même octant que le Soleil ; & elle est nulle, lorsque
l’apogée parvient aux quadratures ou aux fyzygies elle s’ajoute
au mouvement moyen dans le passage de l’apogée de la Lune
de la quadrature du Soleil à la syzygie , & elle se soustrait dans
le passage de l’apogée de la syzygie à la quadrature . Cette équa¬
tion , que j’appellerai équation semestre, monte jusqu’à 3' 45"
environ dans les octans de l’apogée lorsqu’elle est la plus grande s
autant que je -l’ai pu conclure des phénomènes. C’est-là ía quan¬
tité dans la médiocre distance du Soleil à la terre : mais elle doit
être augmentee & diminuée en raison triplée de la distance du
Soleil inversement , donc , dans la plus grande distance du Soleil,
elle est de 3* 34" , & dans ía plus petite de 3/ 55" à peu
près : lorsque sapogée de la Lune est située hors des octans elle
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 91
devient moindre , Sc elle est a la plus grande équation comme
le sinus du double de la distance de l’apogée de la Lune à la
prochaine fyzygie ou à la prochaine quadrature est au rayon.
Par la même théorie de la gravité Faction du Soleil fur la
Lune est un peu plus grande , lorsque la ligne droite menée par
les nœuds de la Lune passe par le Soleil , que lorsque cette ligne
coupe à angles droits la ligne qui joint la terre 8c le Soleil. Ce
qui donne une autre équation du mouvement moyen de la Lune,
que j'appellerai seconde semestre , laquelle est la plus grande
lorsque les nœuds font dans les octans du Soleil , 8c qui s’éva-
nouit lorsqu’ils font dans les quadratures ou dans les syzygies j
dans les autres positions des nœuds , elle est proportionnelle au
sinus du double de la distance de l’un ou l’autre nœud à la
prochaine fyzygie ou quadrature : elle doit s’ajouter au moyen
mouvement de la Lune , si le Soleil s’éloigne en antécédence du
nœud dont il est le plus voisin, & se retrancher s’il s’en éloigne
en conséquence ; dans les octans , où elle est la plus grande , elle
va Ù47 ,f dans la moyenne distance du Soleil à la terre , ainsi que
je le trouve par la théorie de la gravité . Dans les autres distan¬
ces du Soleil , cette plus grande équation , dans les octans des
nœuds , est réciproquement comme le cube de la distance du
Soleil à la terre , & par conséquent , dans le périgée du Soleil elle
monte environ à 49 " , 8c dans son apogée à 45 " environ.
Par la même théorie de la gravité l’apogée de la Lune avance
le plus lorsqu’il est en opposition ou en conjonction avec le Soleil,
& il rétrograde le plus lorsqu’il est en quadrature avec le Soleil.
Dans le premier cas l’excentricité est la plus grande , 8c dans
le second elle est la moindre , par les Cor, 7. 8. 8c 9 . de la Prop.
66. du Liv. 1. 8c ses inégalités, par ces mêmes Corollaires, font les
plus grandes , 8c produisent l’équation principale de l’apogée que
j’appelle semestre. La plus grande équation semestre est de 12.í 18 #
a peu près, autant que je l ai pu conclure des observations. Horroxìus
notre compatriote est le premier qui ait allure que la Lune faisoit
M ij
oMnam 91 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
bu Système
bu Monde sa révolution dans une ellipse autour de la terre qui est placée
dans ion foyer inférieur . Halhy a mis le centre de cette ellipse
dans un épicycle dont le centre tourne uniformément autour de
la terre . Et de ce mouvement dans l’épicycle naissent les inégali¬
tés dans la progression & la régression de l’apogée , dont on a
parlé , ainsi que la quantité de ^excentricité.

Fi2. 14. Supposant que la distance médiocre de la Lune à la terre soit


divisée en ioeooo parties , que T soit la terre , & T C l’excen-
tricité médiocre de la Lune de 5505 parties . Soit prolongée T C
en B, ensorte que 3 C soit le sinus de la plus grande équation
semestre de n d 18 ' pour le rayon T C & le cercle B D A
décrit du centre C fk du rayon B C fera cet épicycle dans le¬
quel le centre de Forbe de la Lune est placé , & fait fa révolu¬
tion selon Tordre des lettres B D A. Soit ensuite pris l’angîe
B C D égal au double argument annuel , ou au double de la dis¬
tance du vrai lieu du Soleil à I’apogée de la Lune corrigé en pre¬
mier lieu , CT D sera Féquation de Fapogée semestre de la Lune,
& T D Fcxcentricité de son orbe tendant vers Fapogée corrigé
en second lieu . Ayant l’excentricité , le mouvement moyen , &
Fapogée de la Lune , ainsi que le grand axe de son orbe de
2.00000 parties , on en tirera , par les méthodes ordinaires , le
lieu vrai de la Lune dans son orbe , Sc sa distance à la terre.
Le centre de l’orbe de la Lune se meut plus vîte autour du
centre C dans le périhélie de la terre que dans son aphélie , à
cause de la plus grande force du Soleil , & cela en raison triplée
inverse de la distance de la terre au Soleil. A cause de Féqua-
tion du centre du Soleil comprise dans l’argument annuel , le cen¬
tre de Forbe de la Lune se meut plus vîte dans 1 épicycle B D A
en raison doublée inverse de la distance de la terre au Soleil.
Afin donc d’augmenter la vitesse de ce centre dans la raison simple
inverse de la distance , du centre D de Forbe soit tirée la droite
DE vers Fapogée de la Lune , ou parallèlement à la ligne TC , &c
soit pris l’angle MD F égal a 1 excès de l’argument annuel dont
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . g3
on a parlé fur la distance de 1apogée de la Lune au périgée livre
du Soleil en conséquence 3ou , ce qui est la même chose , soit
pris sangle CDF égal au complément de la vraie anomalie du f:s- ' 4'
Soleil à 360 dégrés. Soit fait ensuite D F à D C en raison com¬
posée de la double excentricité du grand orbe à la distance mé¬
diocre du Soleil à la terre , Lc du mouvement moyen diurne du
Soleil depuis l’apogée de la Lune , au moyen mouvement diurne
du Soleil depuis son propre apogée , c’est-à-dire , en raison com¬
posée de 33-j à 1000 & de 52/ 27" ,
a ji>/ S " io w ou
simplement dans la raison de 3 à 100.
Supposé que le centre de sorbe de la Lune soit placé dans le
&
point F dans un épicycle dont le centre soit Z) & le rayon
D F , 8c qu il fasse sa révolution tandis que le point D avance
dans la circonférence du cercle DA B D. Par ce moyen la vites¬
se , avec laquelle le centre de sorbe de la Lune parcourera la
ligne courbe décrite autour du centre C, sera , à peu près , en raison
renversée du cube de la distance du Soleil à la terre , comme
cela doit être.
Le calcul de ce mouvement est très-difficile , mais on peut
le rendre plus aisé par l’approximation suivante. Prenant tou¬
jours 100000 parties pour la distance médiocre de la Lune à la
terre , & 5505 pour l’excentricité T C ,- la ligne CB ou CD fera
de 11711 parties , & la ligne D F de 35y. Cette ligne , à la dis¬
tance T C , soustend sangle à la terre que la translation du cen¬
tre de sorbe du lieu D aulieu F produit dans le mouvement de ce
centre : ÒC cette même droite étant doublée dans une position pa¬
rallèle à la ligne qui joint la terre 8c le foyer supérieur de
sorbe de la Lune , elle soustend le même angle , lequel est par
conséquent celui que cette translation produit dans le mouve¬
ment du foyer 38c à la distance de la Lune à la terre , elle soustend
sangle que cette même translation produit dans le mouvement
de la Lune , ensorte que cet angle peut être appellé la seconde
équation du centre. Cette équation , dans la médiocre distance
— — - 94 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ou Sis si8mï de la Lune à la terre, est , à peu près , comme le sinus de sangle
ou Mono ®* r r ’ (o
—- - - que cette droite D F fait avec la ligne tirée du point F à la Lune,
fig. 14- Jorsqu’eîle est la plus grande , elle va jusqu’à 2*25". L’angle
que cette droite D F fait avec la ligne tirée du point F à la Lune,
se trouve ou en soustrayant l’angle E D F de l’anomalie moyen¬
ne de la Lune , ou en ajoutant la distance de la Lune au Soleil
à la distance de l’apogée de la Lune à l’apogée du Soleil. Et la
quatrième proportionnelle au rayon , au sinus de cet angle ainsi
trouvé , & à 2*2 5 " est la seconde équation du centre qu’il
faut ajouter , si cette somme est moindre qu’un demi cercle , ou
soustraire si elle est plus grande. C’est ainsi qu’on aura la longi¬
tude de la Lune dans les syzygies même des luminaires.
Comme l’atmolphere de la terre réfracte la lumière du Soleil
jufqu’à la hauteur de 35 ou 40 milles , qu’en la réfractant elle
la répand autour de l’ombre de la terre , Sc que la lumière ainsi
éparfe dans les confins de l’ombre l’étend Sc la dilate , j’ajoute
une minute ou une minute Sc un tiers au diamètre de sombre
que produit la parallaxe dans les éclipses de Lune.
Au reste , la théorie de la Lune doit être examinée Sc établie
par les Phénomènes , premièrement dans les syzygies , ensuite
dans les quadratures , Sc enfin dans les octans. Dans cette vue,
j’ai observé assez éxactement les mouvemens moyens de la Lune
Sc du Soleil au méridien , dans l’observatoire royal de Greenwich,

Et (pour le dernier jour de Décembre de l’année 1700 vieux stile)


j’ai trouvé le mouvement moyen du Soleil à 20 d 43 ' 40 " du
Capricorne , Sc son apogée à 7d 44 ' 30" du Cancer , & le
moyen mouvement de la Lune à 15d 21 ' 00 " du Verseau,
son apogée à8 d 20 ' 00" des Poissons, Sc son nœud ascendant
à 27d4 * ' 20" du Lion.
La différence méridienne de cet observatoire à sobservatoirc
royal de Paris est de o d , 9' , %o" , mais on n’a pas encore le
moyen mouvement de la Lune Sc de son apogée assez éxactement.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 95
Livre
PROPOSITION XXXVI . PROBLÈME XVII. Troisième,

Trouver la force du Soleil pour mouvoir les eaux de la mer.

On a vu , par laProp . 15. de ce Livre , que la force M L ou


P T d.u Soleil , pour troubler les mouvemens de la Lune , est
dans les quadratures de la Lune , à la force de la gravité fur la
terre , comme 1 à 6 ) 8092. , 6. & que la force T M —L M ou
zPK dans les fyzygies de la Lune est deux fois plus grande . Or
ces forces , fi on deícendoit à la surface de la terre , diminueroient
en raison des distances au centre de la terre , c'est- à- dire , en
raison de 6 o\ à 1 ; Donc , à la surface de la terre , la premiere de
ces forces est à la force de là gravité comme 1 à 58604600 . C’est
par cette force que la mer est abbaissée dans les lieux qui font
éloignés du Soleil de 90 d. L’autre force , qui est deux fois plus gran¬
de , éleve la mer dans les régions situées fous le Soleil , & dans
celles qui lui íbnt opposées . Ainsi la somme de ces forces est à
la force de la gravité comme 1 à 12868200 . Et parce que la même
force produit le même mouvement , soit qu ’elle abbaifle l’eau de
la mer dans les régions distantes du Soleil de 90 dégrés , soit qu’el¬
le l'éleve fous le Soleil & dans les régions opposées au Soleil ,
cette somme sera la force totale du Soleil pour mouvoir les eaux
de la mer , & elle fera le même effet que íi elle ëtoit employée
toute entière à élever la mer dans les régions fous le Soleil ou
opposées au Soleil , & qu ’elle ne produisit aucun effet dans les
régions distantes du Soleil de 90 d.
C’est-là la force du Soleil pour mouvoir la mer dans un lieu
quelconque donné , lorsque le Soleil est dans le Zenith du lieu »
& dans fa moyenne distance à la terre ; mais dans les autres
positions du Soleil , fa force pour élever Peau de la mer est direc¬
tement comme le sinus verse du double de fa hauteur fur l’ho-
rifon du lieu , & inversement comme le cube de la distance dit
Soleil à la terre.
Cor. Comme la Force centrifuge des parties de la terre produite
par son mouvement diurne , laquelle force est à la force de la
— __ 96 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»u Système
bvMondï.
gravité dans la raison de x à 289 , est cause que la hauteur ds
»- l’eau sous l’équateur surpasse sa hauteur au pôle de 85471 pieds
de Paris , ainsi qu’on I’a vu ci-dessus dans la Prop. 19. il est clair
que la force du Soleil dont il s’agit ici , laquelle est à la force
de la gravité comme 1 à 12S68100 & par conséquent à la. force
centrifuge comme 189 à 11868100, ou comme 1 à 44517 , pro¬
duira cet effet que la hauteur de seau dans les régions sous le
Soleil & opposées au Soleil surpassera sa hauteur , dans les lieux
distans du Soleil de 90 degrés, d’un pied de Paris , 11 pouces ■—
puisque cette hauteur est à 85471 pieds comme 1 à 44527.

PROPOSITION XXXVII . PROBLÈME XVIII.

Trouver la force de la Lune pour mouvoir les eaux de la mer.

La force de la Lune pour mouvoir la mer se trouve par sa


proportion avec la force du Soleil, & on peut conclure cette pro¬
portion de la proportion des mouvemens de la mer qui font
causés par ces deux forces.
A l’cmbouchure du fleuve d'Avorte au - dessous de Bristol à la
troisième pierre , dans l'Automne & le Printemps , l’ascension
totale de seau , au temps de la conjonction & de Imposition
du Soleil & de la Lune, est environ de 45 pieds selon l’obser-
vation de Samuel Sturmius;dans les quadratures elle est de 15
pieds seulement. La premiere hauteur vient de la somme de ces
forces, & la derniere de leur différence. Nommant donc S & L
les forces du Soleil & de la Lune , lorfqu’ils sont dans lequateu r
6 dans leur moyenne distance de la terre , on aura L + S .-L —S
: : 45 : 15 ou : : 9 : j.
Dans le Port de Plitnouth, Samuel Coloprejfus a obsorve que le
flux monte dans ía médiocre hauteur a peu prés aï 6 pieds , &
qu’au Printemps & à l’Automne la hauteur du flux dans les fyzy-
gies peut surpasser sa hauteur dans les quadratures de plus de
7 ou § pieds. Prenant 9 pieds pour la plus grande différence de
ces hauteurs , on aura L -\-S : L —£20s
:: : n ^ ou 1: 41: i) -
laquelle
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 97 ..
laquelle proportion se rapporte assez à la premiere . La grandeur tro'isiemi
du flux dans le port de Brijìol semble donner plus de poids aux ,
observations de Sturmìus, ainsi jusqu ’à ce qu’on ait trouvé quel¬
que chose de plus certain , nous nous servirons de la propor¬
tion de 9 à j.
Au reste , à cause des mouvemens réciproques des eaux , les plus
grandes marées n’arrivent pas précisément dans les íyzygies du
Soleil &c de la Lune , mais ce font les troisièmes après les syzy-
gies , comme on l’a dit ; ou bien elles suivent de très -prés le troi¬
sième passage de la Lune par le méridien du lieu après les syzy-
gies , ou plutôt ( comme l’a remarqué Sturmius elles
) arrivent lc
troisième jour après celui de la nouvelle Lune , ou de la pleine
Lune , ou un peu plus ou un peu moins après la 1r heure depuis la
nouvelle ou la pleine Lune . Et par conséquent elles arrivent à
peu prés la quarante - troisiéme heure après la nouvelle ou la
pleine Lune.
Elles arrivent dans ce port la septième heure environ après le
passage de la Lune par le méridien du lieu ; ainsi elles suivent de
très -près le passage de la Lune par le méridien du lieu , lorsque la
Lune est éloignée du Soleil , ou de l’opposition du Soleil d’environ
80 ou 90 dégrés en conséquence . L’Hyver 6c l ’Eté leS marées ont
plus de force , non pas dans les solstices mêmes , mais lorsque le So¬
leil en est éloigné de la dixième partie du cercle , ou environ de
36 à 37 dégrés . De même , le plus grand flux arrive après le passage
de la Lune par le méridien du lieu , lorsque la Lune est éloi¬
gnée du Soleil environ de la dixième partie de tout l’espace qui
est entre une marée & l’autre . Supposé que cette distance íòit
d’environ 18 d i , la force du Soleil dans cette distance de la Lune
aux syzygies aux quadratures , fera moindre pour augmenter
&r diminuer le mouvement de la mer causé par la Lune , que
dans ses syzygies & dans ses quadratures , & cela en raison da
rayon au sinus de complément de cette distance doublee , ou de
sangle de j7 d , c 'est- à-dire , en raison de 10000000 a 7986355,
Tomt II. N
a* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
®'Ainsi dans fanalogie ci- dessus on écrira pour S 0,7986 ; ; ; S.
co System
° Mais il faut diminuer ía force de la Lune dans les quadra¬
tures à cause de fa déclinaison. Car la Lune dans les quadratu¬
res , ou plutôt dans le 18ì dégré après les quadratures , a une
déclinaison dsonviron n d 13 - ^ la force d’un astre sor la
mer est moindre lorsqu il s’éloigne de l’équ ateur , en raison dou¬
blée du sinus de complément de fa déclinaison à peu-près : &
par conséquent la force de la Lune dans fes quadratures est
seulement de 0,8570327 £ . Donc 011a X + o , 738635j S ;
0,8570317 £ —0,79863 *55 S9: : 5..
Dc plus , les diamètres de l’orbite dans lequel la Lune feroit
fa révolution fans excentricité , sont entr’eux comme 69 à 70 »,
ainsi la distance de la Lune à la terre dans les fyzygies-, est à fa
distance dans les quadratures , comme 69 à 70 , toutes choses
d’ailleurs égales : & fes distances dans le 18e dégré f depuis les
fyzygies , où la marée est la plus grande , & dans le 18edégré
~ après les quadratures , où arrivent les plus petites marées , ,
font à ía moyenne distance comme 69,098747 Le 69,89734 .5.
à 69f . Mais les forces de la Lune pour mouvoir la mer sont en,
raison inverse triplée des distances : done les forces , à la plus
grande Z6 à la plus petite de ces distances, sont à la force dans
la médiocre distance , comme 0,9830427 & 1,01752a à 1.
D’où l’on tire 1,017522 £ -j- 0,7986355 S à 0,9830427 x
o , 8570327 £ — o, 798635.5 S comme 9 à 5. Et S à £ comme 1
a 4 »+ ^1î •
Ainsi la force du Soleil étant à la force de la gravité , comme
r à 12808200, la force de la Lune fera à la force de la gravité
comme 1 à 2871400.
Cor. 1. Comme seau par Faction du Soleil , Monte à la hau¬
teur. d'un pied u pouces &c de pouce , elle montera à 8 pieds
7 pouces & de pouces par faction de Ia Lune , & par les,
forces, réunies de ces deux astres elle montera à 10 pieds f , &
lorsque la Lune est dans son périgée seau montera à la, hauteur
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 95,
de a pieds-r Sc plus , surtout file flux est aidé par les vents qui
souflent alors.
Une force de cette nature suffit pour causer tous les mouve-
mens de la mer, Sc elle répond assez éxactement à la quantité
de ces mouvemens . Car dans les mers qui ont une grande lar¬
geur de l'Orient à l’Occident , comme dans la mer Pacifique, Sc
dans les parties de la mer Atlantique Sc Ethiopique qui font au-
delà des tropiques , seau monte ordinairement à la hauteur de
6 , 9 , 12 ou x5 pieds. Aureste on prétend que dans la mer Paci¬
fique qui est plus profonde Sc plus large que la mer Atlantique
Sc la mer d’Echiopie , les marées y font auffi plus grandes. Et

en effet, pour que le flux soit complet la largeur de la mer de


l’Orient à l’Occident ne doit pas être moindre que de 90 d.
Dans la mer d’Ethiopie l’ascension de seau entre les tropiques
est moindre que dans les zones tempérées , à cause du peu de
largeur de la mer entre l'Afrique & la partie australe de l’Amé-
rique . L’eau ne peut pas monter dans le milieu de la mer qu’ellc
ne descende en même temps vers l’un Sc l ’autre rivage Oriental
Sc Occidental ; mais dans nos mers qui font plus resserrées,
l’eau
s’éleve à un rivage lorfqu’elle deícend à l’autre ; Sc par cette
raison , le flux Sc le reflux sont très-peu sensibles dans les iíìes
qui font fort loin de la terre ferme.
Dans de certains ports , où l’eau arrive avec impétuosité après
avoir rencontré beaucoup de bancs de fable ; Sc où elle est obli¬
gée de fiuer Sc de refluer pour emplir Sc vuider tour à tour le
golfe ; le flux Sc le reflux doivent être plus grands , comme à
Plymouth, au pont de Chepjlown en Angleterre , au mont Saint
Michel Sc à Avranches en Normandie, à Cambaie Sc à Pégu dans
flnde Orientale.
Dans ces lieux , la mer arrivant Sc se retirant avec une grande
vitesse, elle inonde tantôt le rivage à plusieurs milles Sc tantôt
elle le laisseà sec. Le choc de seau lorsqu’elle arrive & lorsqu elle
se retire , ne cesse que lorsqu’elle s’est élevée ou abbaissée de 30,
N ij
IOO PRINCIPES MATHÉMATIQUES
DU Systeme
»u Monde, 40 , ou j o pieds & plus. C’est la même chose dans les détroits
oblongs 8c dans les mers pleines de bancs de fable , comme le
détroit de Magellan, 8c les mers qui environnent XAngleterre. Le
flux dans ces ports & dans ces détroits augmente beaucoup par
rimpétuofité avec laquelle la mer arrive & se retire. Mais fur
les rivages près desquels la mer devient tout a coup très-large 8c
très-profonde , 8c où l’eau peut s’élever & s’abbaisser fans s’y por¬
ter Se s’en retirer avec impétuosité, la grandeur des marées répond
aux forces du Soleil Se de la Lune.
Cor. 2. La force de la Lune pour mouvois la mer étant à la
force de la gravité comme 1 à 1871400 , il est clair , que cette
force est beaucoup moindre que ce qu’il faudroit qu elle fût pour
qu’elle pût être apperçue , ou dans les expériences des pendules
ou dans toutes celles qu’on peut faire dans la statique 8c dans
Thydrostatique. Cette force de la Lune n’a d’esset sensible que
dans les marées.
Cor. 3 . Puisque la force 'de la Lune pour mouvoir la mer est
à la force du Soleil fur la mer comme 4,4815 à 1 , 8c que ces
forces (par le Cor. 14. de la Prop. 66. Liv . 1. ) íont en raison
composée des densités du Soleil 8c de la Lune 8c du cube de
leurs diamètres apparens ; la densité de la Lune doit être à la den¬
sité du Soleil comme 4,4815 à 1 directement , 8c comme le cube
du diamètre de la Lune au cube du diamètre du Soleil inverse¬
ment : c’est-à-dire , ( les moyens diamètres apparens de la Lune
& du Soleil étant de 31' 16" ^ 8c de 32' 12" ) comme 4891 à
1000. Or la densité du Soleil est à la densité de la terre comme
1000 à 4OS0; donc la densité de la Lune est à la densité de la
terre comme 4891 à 4000 , ou comme n à 9. Ainsi le globe de
la Lune est plus dense 8c plus terrestre que notre terre.
Cor. 4. Puisque le vrai diamètre de la Lune est, selon les ob¬

servations astronomiques , au vrai diamètre de la terre , comme


r 00 à 365 ; la masse de la Lune fera à la masse de la terre com¬
mue 1 à 39,788.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ioi
Cor. La gravité accélératrice à la surface de la Lune , sera
presque 3 sois moindre que la gravité accélératrice à la surface
de la terre.
Cor.6 . La distance du centre de la Lune au centre de la terre,
sera à la distance du centre de la Lune au commun centre de
gravité de la Lune & de la terre comme 40,788 à 39,788.
Cor. 7 . La médiocre distance du centre de la Lune au centre

de la terre dans les octans de la Lune fera à peu près de 60 f


demi grands diamètres de la terre. Or le demi grand diamètre
de la terre a été trouvé de 19658600 pieds de Paris : donc la
médiocre distance des centres de la Lune & de la terre qui est
de 6oy de ces demi grands diamètres , aura 1187379440 pieds.
Et cette distance ( par le Cor. précédent ) est à la distance du cen¬
tre de la Lune au commun centre de gravité de la terre & de
la Lune , comme 40,788 à 39,788 . Ainsi cette derniere distan¬
ce est de 115S268534 pieds. Or comme la Lune fait fa révolu¬
tion , par rapport aux fixes , en 27 jours , 7 heures , 45 'f, le sinus
verse de sangle que la Lune décrit dans une minute , est de
12752341 parties pour un rayon de 1000,000000,000000 , &
de 14,7706353 pieds pour un rayon de 1158268534 pieds.
Donc la Lune tombant vers la terre , par la même force qui la
retient dans son orbite , parcoureroit dans une minute 14,77063 53
pieds. En augmentant cette force en raison de 178A à 177^ , on
aura la force totale de la gravité à sorbe dè la Lune par le Cor.
de la Prop. 3. & la Lune tombant par cette force pendant une
minute , parcourera 14, 8538067 pieds. Donc , à la soixantième
partie de la distance de la Lune au centre de la terre , c’est-à-
dire , à la distance de 197896573 pieds du centre de la terre , un
corps grave en tombant parcourera auífi dans une seconde 14,
8538067 pieds. Donc à la distance de 19615800 pieds , c'est-à-
dire , à la distance du moyen demi diamètre de la terre , un
Corps grave en tombant parcourera dans une seconde 15,11175
pieds ou ij pieds , 1 pouce , 4 ^ lignes . C’est-là la quantité de
la chute des graves à 45 4 dc latitude . Et par la table qu’on a
ioa PRINCIPES MATHÉMATIQUES
bu Systems donné dans la Prop. 2o. la quantité de cette descente sera plus
v grande à la latitude de Paris de f de ligne environ. Donc , selon
ce calcul , les graves en tombant dans le vuide à la latitude de
Paris, parcoureroient 15 pieds de Paris 1pouce ôc 4 ^ lignes en¬
viron en une seconde. Si on retranche de la gravité la force cen¬
trifuge que le mouvement diurne de la terre produit à cette lati¬
tude , les graves , en y tombant , parcoureront dans'une seconde
1j pieds 1 ponce & 1~ lignes. Or on a fait voir , dans les Prop.
4. & 19. que les graves parcourent en effet cet espace en une
seconde à la latitude de Paris.
Cor. 8 . La moyenne distance des centres de la Lune & de la
terre dans les syzygies de la Lune est de soixante demi grands
diamètres de la terre , moins la trentième partie d un demi dia¬
mètre environ. Dans les quadratures de la Lune , la moyenne
distance de ces centres , est de 6g~ demi diamètres de la terre.
Car ces deux distances font à la distance moyenne de la Lune
dans les octans comme 69 70 & à 69-x par la Prop. 28.
Cor. 9. La moyenne distance des centres de la Lune & de la
terre dans les- syzygies de la Lune est de 60 demi diamètres
moyens de la terre. Et dans les quadratures de la Lune la dis¬
tance moyenne de ces centres est de 61 demi diamètres moyens
de la terre , moins la trentième partie d’un demi diamètre.
Cor. 10 . Dans les syzygies de la Lune fa parallaxe horisontale
médiocre est à o , 30, 38, 45 , 52 ,60 90 & dégrés de latitude,
de 57' 20 " , 57 1 16" , 57' 14 " , J7 ' 12" , 57* 10" , 57 ' s " &
j 7# 4" respectivement.
Dans ces calculs je n'ai point considéré l’attraction magnétique
de la terre dont la quantité est très-petite & est ignorée. Si jamais
on parvient à la connoître , & que les mesures des dégrés dans 1c
méridien , la longueur des pendules isochrones à diverses latitu¬
des , les loix du flux 6c du reflux , la parallaxe de la Lune , & les
diamètres apparens du Soleil &c de la Lune , soient exactement
déterminés par les Phénomènes ; on pourra refaire tout ce calcul
plus exactement.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 103 .
L I V &£
PROPOSITION XXXVIII. PROBLÈME XIX. TROISIEME.

Trouver la figure de la Lune.

Si la Lune étoit fluide comme notre mer , la force de la terre


pour élever les parties de ce fluide les plus proches & les plus
éloignées de la terre , seroit à la force avec laquelle la Lune éleve
les parties des eaux de notre mer situées sous la Lune & opposéesà
la Lune , en raison composée de la raison de la gravité accéléra¬
trice de la Lune vers la terre à celle de la terre vers la Lune,
& de la raison du diamètre de la Lune au diamètre de la terre,
c’est-à-dire , comme 39,788 X 100 à 1 X 36; ou comme 1081
à 100. Ainsi , comme la force de la Lune éleve notre mer à la
hauteur de 8 pieds le fluide de la Lune seroit élevé par la
force de la terre à la hauteur de 9 3 pieds. Et par cette cause la
forme de la Lune doit être celle d’un sphéroïde dont le grand
diamètre prolongé passe par le centre de la terre , & surpasse
l’autre diamètre qui lui est perpendiculaire de 186 pieds. La
Lune a donc cette forme & doit savoir prise dès le commen¬
cement. C. Q . F . T.

Cor. C ’est ce qui sait que la Lune présente toujours le même


côté à la terre ; car la Lune ne peut être en repos dans une au¬
tre position , mais elle doit toujours retourner à celle-là en oscil¬
lant. Cependant ces oscillations font très-lentes , parce que les
forces qui les produisent sont très-pctites : ensorte que cette partie
de la Lune qui devroit toujours être tournée vers la terre , peut
regarder l’autre foyer de sorbe lunaire (par la raison alléguée
dans la Prop. 17. ) & n’être pas ramenée en un instant vers
la terre.

LEMME PREM IE E.

St A P Ep représente la terre uniformément densey C son centre , Fig. -s.-


A E son équateur S" P , p ses pôles y que de plus , Pape soit la
sphere inscrite, que Q R représente le plan coupe perpendiculairement

I
104 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du Systeme par la droite tirée du centre du Soleil au centre de la . terre , qu ' enfin
duMonde . _ i J
__ _ toutes les particules qui composent l 'excédent PapAPepE de la terre
Fîg. i«. par. dessus la spkere inscrite, tendentà s’éloigner de ce plan Q R avec
un effort qui soit proportionnel à leur diflance à ce plan : alors
i °. Toutes les particules qui font placéesdans le plan deVéquateur A E ,
& qui font rangées également autour du globe en forme d.'anneau , au¬
ront pour faire tourner la terre autour de son centre , une force qui fera
à celle que toutes ces mêmes particules ( placées par supposition dans
le lieu de l 'équateur le plus distant du pian Q R ) auroient pour faire
mouvoir la terre d 'un semblable mouvement circulaire autour de son
centre , comme i . est à z.
i °. Ce mouvement circulaire se fera autour d 'un axe placé dans la
commune section de T équateur & du plan Q R.
F;g. -7- centre K Sc avec le diamètre IL on décrit le demi cercle
Si du
IN LK , qu ’on suppose la demi circonférence IN L partagée
cn un nombre infini de parties égales , Sc que de chacune de
ces parties N on abbaifle le sinus N M fur le diamètre IL. La
somme des quarrés de tous ces sinus NM fera égale à la somme
des quarrés des sinus K M ,- 6c l une & l'autre somme sea égale
à la somme des quarrés d’autant de demi diamètres K N ;donc la
somme de tous les quarrés de tous les sinus N M fera sousdou-
ble de la somme des quarrés d'autant de demi diamètres K M.
fìì 16oit § à présent divisé le périmètre du cerle A E en autant de
parties égales , ôc par chacune de ces particules F soit abbaissée
une perpendiculaire FG au plan QR, ainsi que du point A la
perpendiculaire A H. La force par laquelle la particule F s’éloi-
gne du plan Q R fera comme cette perpendiculaire FG par (
l’hypothése ) & cette force , multipliée par la distance C G íèra
l’efficacité de la particule F pour faire tourner la terre autour de
son centre. Ainsi l’efficacité d’une particule au lieu F, sera à
^efficacité d’une particule au lieu A, comme FG xGC a' A Hx
;&
H C , c'est - à - dire , : : F C z : A C 1 par conséquent , l’efficacité
de toutes les parties dans leurs lieux F fera à l’efficacité d’autant
de
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 10;
de particules dans le lieu A, comme la somme de tous les FC l Livre
TROISIEME.
à la sommed’autant de A C1, c ’est-à-dire , par ce qui a déja été
démontré , comme un à deux. C. Q . F. D. Fis- »«>
£t par ce que ces particules agissent en s éloignant perpendicu¬
lairement du plan Q R , 8c cela également de chaque côté de
ce plan ; elles font tourner la circonférence du cercle de l’équa-
teur , ainsi que la terre qui y est attachée , au tour de Taxe qui
est dans ce plan Q R 8c dans le plan de l’équateur.
LEMME II.
Les mêmes choses étant posées, la fora & L'efficacité que toutes les
particules placées de toutes parts autour du globe, ont pour faire
tourner la terre autour du même axe , ejl à la force qu'un même nom¬
bre de particules, supposé placées en forme d'anneau dans le cercle
de Véquateur A E , auroient pour faire tourner la terre d'un semblable
mouvement circulaire, comme deux à.cinq.

Soit KI un cercle mineur quelconque parallèle à I’équateur , 8c Fis- lR*


soient L , l, deux particules quelconques égales situées dans ce
cercle hors du globe Pape. Si fur le plan Q R, qui est per¬
pendiculaire au rayon tiré au Soleil , on abbaifle les perpendi¬
culaires LM , lm, toutes les forces avec lesquelles CCS particu¬
les s’éloignent du plan Q R seront proportionnelles à ces perpen¬
diculaires. Supposéà présent que la droite L l soit parallèle au
plan Pape -, qu’elle soit coupée en deux parties égales au point
X -, 8c que par le point X on tire N n qui soit parallèle au plan
QR 8c qui rencontre les perpendiculaires LM , lm, en N 8c
en n abbaissant
; X Y perpendiculairement fur le plan Q R , les
forces contraires des particules L 8c l, pour faire tourner la terre
en sens contraire , seront comme L M x M C 8c l m x m C »
c’est-à-dire , comme L N x M C + N M x M C 8c l n x m C—
n mx mC, OU LNxMC + NMxMC 8c L Nx m C- N M
X m C : Sc leur différence L N x M m —N M x M C+ mC sera
la force de ces deux particules prises ensemble pour faire tourner
Tome II, O
Xo6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
TuSïsteme la terre. La partie positive LNx M m ou z LNx NX dc cette
° u différence , est à la force xAHxHC de deux particules de
fïg . 18. xuême grandeur placées en A , comme LX 1 a A C *. Et la par¬

tie négative 'NM x M C + m C, ou z X Yx C L est a la force


x AH X H C de ces mêmes particules placées en A , comme
CX 2-à AC %.Donc la différence des forces de ces parties,
c'est-à-dire , la force de deux particules L Sc l prises ensemble
pour faire tourner la terre , est à la force de deux particules qui
leur feroient égales Sc qui feroient placées dans le lieu A pour
faire tourner la terre de la même maniéré , dans la raison de
L X i — CXk A C z. Mais íi la circonférence IK est divisée,
en un nombre innombrable de parties égales L , toutes les LX Z
seront à autant de IX 1comme i ài ( par le-Lemme i . ) Sc par
conséquent à autant de A C 1comme IX 2- à x A C1Sc autant
de CX %à autant de A Cz comme z CX 1à z AC Z\ donc les
forces réunies de toutes les particules de la circonférence du cer¬
cle IK, font aux forces réunies damant de particules dans le.
lieu A ; comme IX z — z CX z à x A C z : Sc par conséquent
( par le Lemme i . ) aux forces réunies d’autant de particules dans
la circonférence du cercle AE comme IX z— i CX 1à A C 2-»
Si à présent le diamètre P p de la fphere- est divisé en un
nombre innombrable de parties égales fur lesquelles s’élevent au¬
tant de cercles 1K \ la madère du périmètre d’un de ces cercles,
quelconque 1K fera comme I X z ainsi : la force de cette ma¬
tière pour faire tourner la terre fera comme IX z xlX z —
x CX\ Mais la force de cette même matière , fi elle étoit placée
dans le périmètre du cercle AE , íèroit comme 1 X z x A CK.
Donc la force de toutes les particules de la matière placee dans le
périmètre de tous ces cercles hors du globe , est à la force d’au¬
tant de particules de la matière placées dans le périmètre dix
grand cercle AE, comme tous les IX Zx IX 2z — CX~
à autant dçIX z xAC í , c’est-à-dire , comme tous les A C z—
CX z xAC z C —$ X zk autant de A Cz— CX Zx A C z 9 ou,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 10J ,
cc qui revient au morne , comme tous les Livre
C 4 4 ^ C1 x CXi í TROISIEME.
4 - 3 CAT4 autant
* de A C ^—AC 1 X CX 1, ou encore , com - ,
me toute la quantité fluente , dont la fluxion est ^ <744— AC 1-
x C X z + $ CJ 4 est à toute la quantité fluente dont la fluxion
est A C* , —A C x x CX 1 Et; par conséquent , par la méthode
des fluxions , comme AC * xCX —$ AC Zx CX* Cl + } ' à
A C* x C X —j A Cz X CX 3, c’est- à- dire , en écrivant au lieu
de CX la ligne entière Cp on AC , comme -f , A C\ à f AC f ,
ou comme r à 5. C. Q. F . D.
LEMME III.

Les mêmes choses étant posées, je dis que le mouvement dont


nous avons parlé , de toute la terre entiere autour deUaxe , lequel mou¬
vement ejl composé des mouvemens de toutes les particules, fera au mou¬
vement du précédent anneau autour du même axe, dans une raison
composée de la raison de la matière de la terreà la matière de cet
anneau, & de la raison de trois fois le quarté du quart de cercleà deux
fois le quarré du diamètre, c’ef -à-dire, en raison composée de la ma¬
tière à la matière, & de 9x527f à 1000000.
Car le mouvement d’un cylindre tournant autour de son axe
suppose fixe , est au mouvement de la sphère inscrite , 6c qui tour¬
ne en même temps , comme quatre quartés égaux font à trois
des cercles inscrits dans ces quartés : & le mouvement du cylin¬
dre est au mouvement d’un anneau très- mince qui touche la
íphére & le cylindre dans leur commun contact , comme le dou¬
ble de la matière du cylindre est au triple de la matière de Pan¬
neau ; & le mouvement de cet anneau continué uniformément
autour de l’axe de ce cylindre est à son mouvement uniforme
autour de son diamètre dans le même temps périodique , com¬
me la circonférence du cercle est au double de son diamètre.

HYPOTHESE II.
Si l anneau, dont on vient de parler , faifoit seul sa révolution autour
dit Soleil dans l orbe de la terre par le mouvement annuel, tout le test
Oij
ro8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Systeme 4e la ttrre étant ôté , & que cependant il tournât par le mouvement

— diurne autour de son axe incliné au plan de Vécliptique de 1J t de¬


grés : le mouvement des points équinoxiaux seroit le même , soit que
cet anneau sût fluide , soit qu il fut forme d une matière solide,

PROPOSITION XXXIX . PROBLÈME XX.


Trouver la précesjìon des Equinoxes -

Le mouvement horaire médiocre des nœuds de la Lune dans


un orbe circulaire , lorsque les noeuds font dans les quadratures,
a été trouvé de i 6fí 3 ç/y/ 1 6 lV 3 6 V, fa& moitié S77 17 777 z8"
1§ Yest le mouvement moyen horaire des nœuds dans cet orbe,
par les raisons ci-delíus expliquées ; ainsi ce mouvement dans
une année entiere sidérale est de 20 d n 746 " . Or , puisque les
nœuds de la Lune dans un tel orbe feroient tous les ans 20d 11*
46 77 en antécédence , & que s'il y avoit plusieurs Lunes , les
mouvemens des nœuds de chacune feroient ( par le Cor. 16. de
la Prop. 66. du Liv. 1. ) comme les temps périodiques ; il s'enfuit,
que si la Lune tournoit autour de la terre près de fa surface
dans l’efpace d’un jour sidéral , le mouvement annuel de fes
nœuds seroit à 20d n 746 " comme un jour sidéral qui est de
23h j si' au temps périodique de la Lune qui est de 27 jours
7 h 43 ' , c’est-à-dire , comme 1436 à 59345. II en seroit de même
des nœuds d’un anneau de Lunes qui entoureroit la terre j soit
que ces Lunes ne fuífent pas contigues, soit quelles devinssent
fluides Lc quelles formassent un anneau continu , soit enfin que
la matière de cet anneau s’endurcit & qu’il devint inflexible,
jig. ,8. Supposons donc que cet anneau soit égal en quantité de ma¬
tière à la partie de terre PapAPepE qui est l’excédent du
sphéroïde sur le globe Pape , ce globe étant à cet excédent du
sphéroïde comme a C 2- k A C 2- —aC 1, c ’est-à-dire , { à cause
que le petit demi diamètre de la terre P C ou a C est au demi
grand diamètre A C dans la raison de 229 à 230) comme 5244!
à 459 3 si cet anneau entouroit la terre dans le sens de l’équateur,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 109
Livre
& que l’un & l’autre tournassent ensemble autour du diamètre de Troisième.
Vanneau , le mouvement de Vanneau seroit au mouvement du
globe intérieur ( par le Lemme de ce Livre ) comme 459 à
52441 Sc 1000000 à 915275 conjointement , c’est-à- dire , com¬
me 4590 à 48511 ; ; Sc par conséquent le mouvement de Van¬
neau seroit à la somme des mouvemens de Vanneau Sc du globe,
comme 4590 à 489813 . Ainsi si Vanneau étoit adhérent au glo¬
be , Sc qu ’il lui communiquât son mouvement par lequel seS
nœuds ou les points équinoxiaux rétrogradent : le mouvement
qui resteroit à Vanneau seroit à son mouvement primitif comme
4590 à 489813 ; & par conséquent le mouvement des points
équinoxiaux seroit diminué dans la même raison. M
Le mouvement annuel des points équinoxiaux du corps com¬
posé de Vanneau Sc du globe , seroit donc au mouvement de 20 d
ii' 46 " comme 1436 à 39343 , Sc 4590 à 48981 ; conjointement,
c’est-à- dire , comme 100 à 191369 . Mais les forces par lesquel¬
les les nœuds des Lunes ( comme je Vai expliqué ci- dessus ) Sc 2ÍL - 6.

par conséquent les points équinoxiaux de Vanneau rétrogradent,


c’est-à- dire , les forces 3 IT font , dans chaque particule , com¬
me les distances de ces particules au plan QR , Sc c’est par ces
t
forces que ces particules s’éloignent de ce plan ; donc ( par le
Lemme 2. ) si la matière de Vanneau étoit répandue fur toute la
superficie du globe , ensorte qu’elle formât sur la partie supérieu¬
re de la terre la figure P ap A P ep E , la force Sc l’efficacité de
toutes les particules pour faire tourner la terre autour d’un dia¬
mètre quelconque de l’équateur , & par conséquent pour mou¬
voir les points équinoxiaux , deviendroit moindre qu’auparavant
dans la raison de 1 à 5. Et par conséquent , la régression annuelle
des points équinoxiaux fera à 2o d n ' 46 " comme 10 à 73092 ,
c’est-à- dire , qu ’elle fera de 9" 56,n 5o lV.
Au reste ce mouvement doit être diminué à cause de 1incli¬
naison du plan de l’équateur au plan de l’écliptique , cest - à-dire ,
cn raison du sinus 91706 ( qui est le sinus de complément de 13 d-y)
ga maeagBisggg »- no PRINCIPES MATHÉMATIQUES
PU SYSTEME au rayon iooooo . Ainsi ce mouvement deviendra de
pu Monde. $ ff 7w 10 t^
Et c’est- là la préceffion annuelle des équinoxes causée par
la force
du Soleil.
Mais la force de la Lune pour élever l'eau de la mer a
été
trouvée à la force du Soleil comme 4 , 4815 à 1 environ ; Se
la
force de la Lune pour mouvoir les points équinoxiaux , est
à la
force du Soleil dans la même proportion ; donc la préceffion
an¬
nuelle des points équinoxiaux , causée par la force de la Lune ,
doit
être de 40" $t /,/i $ lV. Ainsi la préceffion annuelle
totale des
équinoxes produite par ces deux forces , doit être de 50" oo ,,,
iz iv, & ce mouvement s’accorde avec les
phénomènes , car la
préceffion des équinoxes selon les observations
astronomiques est
annuellement d’environ ; o"
Si la terre est plus haute à .l’équateur qu’aux
pôles de plus de
17 milles£ , fa matière doit être moins dense à la
circonférence
qu’au centre : Se la précision des équinoxes devra être
augmentée
en vertu de cette plus grande hauteur de l’équateur Se
à cause de cette moindre densité. diminuée
Nous avons expliqué jusqu à présent le système du Soleil ,
de la
terre,de la Lune Se des planettes : il nous reste à traiter des
comètes.
LEMME IV.
Les Comètesfont placées au- dejfus de la. Lune , 6 *
viennent dans la région
des Planettes.

De même que le défaut de parallaxe diurne fait voir


que les
comètes font au- dessus des régions fublunaires , leur
parallaxe
annuelle prouve qu’elles descendent dans la région des
planettes.
Car les comètes qui vont suivant l’ordre des signes font
toutes,
vers la fin de leur apparition , de plus en plus
retardées ou
même rétrogrades , si la terre est entr’elles & le Soleil , &
accé¬
lérées également , si la terre est en opposition. Au
contraire ,
les comètes qui vont contre Tordre des signes vont
plus vite vers
la fin de leur apparition , si la terre se trouve entr’
elles & le
Soleilj & elles vont plus lentement ou font rétrogrades , si la
terre
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . m
sc trouve en opposition avec elles. Ces mouvemens apparens Livre
Troisième.
des comètes viennent principalement des mouvemens de h terre
dans ses différentes positions par rapport à elles , de même que
les planettes nons parodient quelquefois rétrogrades , quelque¬
fois plus lentes & quelquefois plus promptes , selon que leur mou¬
vement conspire avec celui de la terre , ou qu’il lui est contraire.
Si la terre va du même côté que la comète , & qu’elle soit trans¬
portée autour du Soleil d'un mouvement angulaire qui surpasse
assez celui de la comète pour que la ligne qui suivroit continuel¬
lement la terre & la comète convergeât du côté qui est par
de- là la comète , la comète vue de la terre paroîtra alors rétro¬
grade à cause de son mouvement plus lent ; mais si la terre est
mue plus lentement , le mouvement de la comète ( en retran¬
chant celui de la terre ) devient encore plus lent. Et lorsque la
terre ira du côté opposé à celui de la comète , la comète paroî¬
tra plus rapide. Or de cette accélération & de ce mouvement
rétrograde on tire la distance de la comète de la maniéré suivante.
Soient y (l A , y Q B , y Q C trois longitudes de la comète , -s-
observées au commencement de son mouvement , & íbit y QF
la dernière longitude observée lorsque la comète celle d’être apper-
çue. Soit de plus tirée la ligne ABC dont les parties A B , B C sépa¬
rées par les lignes QA QB , QB QC& , soient entr elles com¬
me les temps écoulés entre les trois premieres observations . Soit
prolongé A C juíqti ’en G, ensorte que A G soit à A B co mme le
temps entre la premiere 8c la derniere observation , est au temps
entre la premiere & la seconde , & soit enfin tirée la ligne Q G :
si la comète étoit mue uniformément dans une ligne droite , &
que la terre fût en repos ou qu’elle avançât en ligne droite d’un
mouvement uniforme ; sangle y Q_G seroit la longitude de la
comète au temps de la derniere observation . L’angle FQ G, qui
est la différence de ces longitudes , est donc fomié par l ’inegalite
des mouvemens de la terre & de la comète . Cet angle , st ^ terre
& la comète vont vers des côtés opposés , étant ajoute a l angle
I I 2. PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»c Systems yQG rendra le mouvement apparent de la comète plus prompt:
nu Monde. A , c
mais si la comète &: la terre vont vers le meme cote , u raut
soustraire sangle FQG de ce même angle r Q G, cette
& sous¬
traction rendra le mouvement apparent de la comète plus lent,
ou même rétrograde , comme je viens de le faire voir. Cet angle
est formé principalement par le mouvement de la terre , &c pat
conséquent on peut le prendre pour la parallaxe de la comète,
en négligeant le petit décrément ou le petit incrément de cet
angle qui peut naître de sinégalité du mouvement de la comète
dans son orbe.
On tire de cette parallaxe la distance de la comète en cette
fì*. 20. maniéré. Que S représente le Soleil , a c T le grand orbe , a le
lieu de la terre dans le temps de la première observation , c son
lieu dans le temps de la troisième, T celui où elle se trouve dans le
temps de la derniere , & Iv la ligne droite tirée vers le com¬
mencement d'Arles. Soit pris sangle yTV égal à sangle Y Q F,
c’est-à-dire , à la longitude de la comète lorsque la terre est en
T. Soit de plus tirée a c prolongée en g, en sorte que ag .- ac \ \

A G : A C , ôc g fera le lieu que la terre auroit atteint au temps


de la derniere observation par un mouvement continué unifor¬
mément dans la ligne droite a c. Donc si on tire la ligne g y pa¬
rallèle à T y , Sc qu ’on faste sangle Y g F" égal à sangle Y QG,
cet angle Y g F sera égal à la longitude de la comète vue du
lieu g sangle
;& T F g sera la parallaxe qui vient de la transla¬
tion de la terre du lieu g au lieu T par: & conséquent V sera
le lieu de la comète dans le plan de l’écliptique. Ce lieu F est
ordinairement inférieur à sorbe de Jupiter.
On conclut la même chose de la courbure du chemin des co¬
mètes. Ces corps marchent à peu près dans de grands cercles
pendant qu’ils se meuvent avec leur plus grande vîtesle; mais dans
la fin de leurs cours , où cette partie de leur mouvement apparent
qui vient de la parallaxe a une plus grande proportion au mou¬
vement total apparent , elles ont coutume de s'écarter de ces cer¬
cles ,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . nj -
des , & lorsque la terre se meut vers un côté du ciel, elles vont Ll
1 rr , —, , a TROISIEME, . .
vers le côté oppoie. Cette detlexion vient principalement de la _
parallaxe , car elle répond au mouvement de la terre ; Sc l a gran¬
deur de cette deflexion prouve , selon mon calcul , que les comè¬
tes, Iorsqu’ellesdisparoiíTent,sont placées assez loin au- dessous de
Jupiter . Et par conséquent dans leur périgée &c leur périhélie,
ou elles font plus proches , elles descendent souvent au-dessous
des orbes de Mars Sc des planettes inférieures.
La proximité des comètes se confirme encore par la lumière
de leurs têtes. Car l’éclat d’un corps céleste, éclairé du Soleil Sc
qui s'éloigne à de trés-grandes distances , diminue en raison qua¬
druplée de sa distance : c’est-à-dire , dans une raison doublée à
cause que la distance de ce corps au Soleil augmente , Sc dans une
autre raison doublée à cause de la diminution de son diamètre
apparent . Ainsi si la quantité de la lumière &r le diamètre appa¬
rent d’une comète sont donnés , on aura fa distance , en disant,
cette distance est à la distance dune planette en raison direc¬
te du diamètre au diamètre , Sc en raison sousdoublée inverse
de rillumination à l’illumination.

Flamflead observant le plus petit diamètre de la chevelure de


la comète de ií 82 le trouve de z f o " avec une lunette de 16
pieds armée d’un micromètre , le noyau ou l’étoile qui étoit dans
le milieu de la tête occupoit à peine la dixième partie de cette
largeur , ainsi son diamètre étoit seulement de n * ou n *. Mais
l’illumination Sc l ’éclat de fa tête surpassoit celle de la tête de la
comète de 1680, Sc elle étoit presque auíïï brillante que les
étoiles de la premiere ou de la seconde grandeur . Supposons que
fa lumière fut environ sousquadruple de celle de Saturne & de
son anneau : comme la lumière de l’anneau étoit presque égale
à celle du globe Sc que le diamètre apparent du globe étoit pres¬
que de xi " , la lumière du globe & de l’anneau égaloient ensem¬
ble la lumière d’un globe de 30" de diamètre : ainsi la distance
de la comète étoit à la distance de Saturne comme 1 à 4 inver-
Tome II. P
_ 114 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
sïsteme sement & comme iz /; à ; o" directement , c’est-à-dire , comme
- — 24 à 30 ou comme 4 à 5.
La comète qui parut au mois d'Avril 166 ; . surpassait par son
éclat , selon Htvdius , presque toutes les étoiles fixes» & même
Saturne par la vivacité de fa lumière. Ainsi cette comète étoit
plus brillante que celle qui avoir paru à la fin de l’année précé¬
dente. Laquelle cependant avoir été jugée auísi brillante que les
étoiles de la premiere grandeur. Le diamètre de fa chevelure étoit
presque de ó' & son noyau étant comparé aux planettes par le
secours dune lunette , étoit fans aucun doute plus petit que Ju¬
piter , & paroissoit quelquefois égaler le globe de Saturne , Sc
quelquefois il paroissoit plus petit . Or comme le diamètre de la
chevelure des comètes paíïè rarement 8* ou u ' , & que celui
du noyau ou de l’étoile centrale est presque la dixième ou même
quelquefois la quinzième partie du diamètre de la chevelure , il
est clair que ces étoiles ont pour la plupart la même grandeur
apparente que les planettes. Ainsi comme on peut ordinairement
comparer leur lumière avec celle de Saturne & que quelque¬
fois elle la surpasse; il est clair que toutes les comètes dans leur
périhélie font au- dessous de Saturne ou trés-peu au-deíïùs. Ceux
donc qui les placent dans la région des étoiles fixes , se trom¬
pent extrêmement : car à cette distance elles ne devroient pas
être plus éclairées par notre Soleil que les planettes de notre sys¬
tème le sont par les étoiles fixes.
En traitant toutes ces choses, nous n’avons pas fait attention
à l’obscurcissement des comètes causé par la fumée épaisse &
abondante qui entoure leurs têtes , & qui fait que leur lumière
paroît vue comme à travers un nuage.
Plus cette fumée obscurcit les comètes , plus il faut qu’elles
approchent du Soleil afin que la lumière qu’elles réfléchissent puisse
être presque égale à celle des planettes : d’où il est très-vraisembla-
ble que les comètes descendent beaucoup au- dessous de i’orbe
■de Saturne comme nous l’avons prouvé par la parallaxe.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 115 .
La même chose se trouve amplement confirmée par leurs Livre
TROISIEME.
queues , ces queues font formées ou par la réflexion de la fumée .
éparse dans l’Ether , ou par la lumière de la tête des comètes.
Dans le premier cas on doit diminuer la distance des comètes,
car fans cela , il faudroit supposer que cette fumée qui s’exhale
fans cesse de leurs têtes est propagée dans un espace immense
avec une vitesse & une expansion incroyable . Dans le dernier
cas j on attribue toute la lumière de la queue & de la cheve¬
lure au noyau de la tête ; or si nous concevons que toute cette
lumière est rassemblée& resserrée dans le disque du noyau , il est
certain que ce noyau , toutes les fois que la comète a une queue
trés-grande & très-éclatante , devroit être beaucoup plus brillant
que Jupiter : car donnant plus de lumière & ayant un plus petit
diamètre apparent , il doit, être beaucoup plus éclairé & beau¬
coup plus près du Soleil que Jupiter . Bien plus, lorsque leur tête
est cachée fous le Soleil , & que leurs queues paroissent, ainsi
qu il arrive quelquefois , comme de grandes poutres enflammées,
on doit par le même raisonnement les placer au-dessous de 1orbe'
de Venus ; car si toute cette lumière est supposée rassemblée en
une étoile , elle doit surpasser de beaucoup Venus en clarté.
On doit conclure la même chose de la lumière des têtes deS
comètes qui croît lorfquelles s’éloignent de la terre & qu’elles
vont vers le Soleil , 8c qui déèroît lorfqu ’elles s’éloignent du So¬
leil Lc reviennent vers la terre . Ainsi la derniere comète de Tan¬
née 166j. comme
( Ta observé Hevelius)perdoit toujours de son
mouvement apparent depuis qu’il eut commencé à Tappercevoir,
&£ par conséquent elle avoit devancé le périgée ; mais cependant
]a lumière de fa tête n’én augmentoit pas moins de jour en jour,
jufqu’à ce qu’enfin étant plongée dans les rayons du Soleil elle
cessad’être visible. Le mouvement de la comète de i68z ( obser-
.vée par le même Hevelius)étoit trcs-lent à la fin du mois de Juil¬
let que l’on commença à Tappercevoir , car elle ne faisoit alors
environ que 40 ou 45 minutes de son orbe par jour , depuis ce
Pij
- n6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du systeme temps Ion mouvement diurne augmenta eontinuellement jusqu’aa
-- 4 Sepumbre qu’il étoit presque de j dégrés ; or pendant tout ce
temps la comète s’approcha de la terre ainsi qu’on pouvoit s’en
aíîurer par le diamètre de fa tête mesuré avec le micromètre : car
Hevelius le trouva le 6 Aoujl de 6 ' seulement , y compris la
chevelure ; mais le z Septembre il etoit de 5/ 7" , ee q Ui rendoit:
fa tête plus petite au commencement de son mouvement que
vers la fin. Cependant dans le commencement comme elle étoit près
du Soleil , elle paroissoit beaucoup plus brillante que vers la fin ^
comme, le rapporte le même Hevelius,Sc pendant tout ce temps,quoi-
qu’elle Rapprochât de la terre , fa lumière diminua.toujours , parce.
qu’elle s’éloignoit du Soleil. ^
Le mouvement de la comète de 1618 fut le plus prompt vers.
îe.milieu du mois de Décembre , Sc celui de la comète de 168s
vers la fin du même mois , çes comètes étoient par conséquent
alors dans leur périgée , Sc cependant leurs têtes furent les plus.
brillantes environ 15 jours auparavant , lorfqu'elles sortoient des.
rayons du Soleil, Sc le plus grand éclat de leurs queues avoir été
quelque temps auparavant, lorfqu’elles étoient le plus près du Soleil.
La tête de la comète de 1618 paroissoit, selon les observations
de Cyfatus faites le premier Décembre, plus grande que les étoiles
de la premiere grandeur , Sc lé 16 Décembre( étant alors dans
son périgée ) sa grandeur étoit fort diminuée , mais sa lumière Sc
son éclat l’étoient beaucoup davantage , & le 7 Janvier Kepler ne
pouvant plus appercevoir fa tête cessa de l’obferver.
La tête de la comète de. r 68s fut observée le 12 Décembre par
Flamjlead à la distance de 9 degrés da Soleil , Sc alors íà lumière
parut à peine égaler celle des étoiles de la troisième grandeur. Le
i j Sc le 17 Décembre elle lui parut comme les étoiles de la troisiè¬
me grandeur , lorsque leur lumière est diminuée par celle des nuées
vers le Soleil couchant. Le 26 Décembre elle se mouvoir beaucoup
plus vite . Sc par conséquent elle étoit plus près de son périgée,
& alors elle.étoit plus petite que l’étoile de la troisième grandeur
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 117 .
de la bouche de Pégase>so 5 Janvier elle paroiflsbit de la qua¬ Troisième»
Livre

trième , le ? de la cinquième & le 13 elle disparut à cause de la


clarté de la Lune qui l’effaçoit. Le zZ Janvier elle égaloit à peine
la lumière des étoiles de la septième grandeur.
Si on prend des temps égaux avant & après son périgéefa
tête , qui étoit alors dans des régions très-éloignées , auroit dû pa¬
raître également brillante , puisqu’alors elle étoit également éloi¬
gnée de la terre , mais elle parut beaucoup plus brillante lorsqu elle
fut du côté du Soleil, & presque éteinte de l’autre côté du péri¬
gée. On doit donc conclure de la grande différence qui se trouva
entre ía lumière dans lune Lcl’autre position, qu’elle étoit trés-près
du Soleil dans la premiere ; car la lumière des comètes a coutu¬
me d’être régulière & de paroître plus vive , lorsque leur tête se
meut plus vîte , & quelles sont par conséquent dans leur péri¬
gée , si ce n’est à moins que l’augmentation de leur clarté ne
vienne de leur plus grande proximité du Soleil.
Cor. 1. Les comètes brillent donc parce qu ’elles réfléchissent fa
lumière du Soleil.
Cor. 1. On doit voir par ce qui a été dit, pourquoi les. comè¬
tes Rapprochent si fort du Soleil, Si elles étoient vues dans les
régions beaucoup au-delà de Saturne , elles devroicnt paroître
plus souvent dans les parties du ciel opposées au Soleil ; & cel¬
les qui feraient placées dans ces parties du ciel seraient plus
voisines de la terre ; & le Soleil étant interposé obscurcirait les
autres. Mais en parcourant l’histoire des comètes , j’ai trouvé
qu’on en a découvert quatre ou cinq fois plus dans l’hémiíphére
qui est vers le Soleil que dans l’hémifphére opposé , outre beau¬
coup d’autres qu’il n’est pas douteux que les rayons du Soleil
n’ayent empêché d’être visibles. Certainement lorsqu’elles descen¬
dent vers nos régions , elles n’ont point de queues & par consé¬
quent elles ne sont point encore assez éclairées du Soleil pour
qu’on puisse les apperceveir à la simple vue , & l’on ne les
apperçoit que lorsqu’elles sont plus près de nous que Jupiter.
La plus grande partie de l’eípace qu’elles décrivent autour du
... n8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
busïsteme Soleil , lorfqstelles en font très-prês , est dn côté de la terre qui
- regarde le Soleil ; & par conséquent les comètes étant alors plus
près du Soleil, elles en font plus éclairées.
Cor. 11 fuit delà , que les espaces célestes sont dénués de
toute résistance; car les comètes suivent des routes obliques &
quelquefois contraires a celles des planettes, 8c elles fe meuvent
très-librcment en tout sens, & conservent très-long temps leurs
mouvemens , même ceux qui fe font contre Tordre des signes.
Je me trompe beaucoup si les comètes ne font pas des corps de
même genre que les planettes , Sc si elles ne circulent pas perpé¬
tuellement dans un même orbe , car Topinion de quelques-uns
qui prétendent que ce font des météores , étant fondée fur leS
changemens continuels qui arrivent à leur tête , tombe d’elle-
même par tout ce qu’on vient de voir.
Les têtes des comètes font environnées de très-grands atmo¬
sphères , Lc ces atmosphères doivent être plus denies en ènbas.
Ainsi les changemens qu’on apperçoit dans les comètes sont vus
dans les nuages de ces atmosphères & non dans les corps mêmes
des comètes. De même que la terre vue des planettes ne renver-
roit la lumière que par les nuages qui Tenvironnent Lc la cachent,
il est très-vraisemblable aussi que les bandes de Jupiter qui sont mo¬

biles fur cet astre font formées dans les nuées qui l’entourent 6c
qui font que nous l’appercevons plus difficilement. Or les corps des
comètes qui font environnés de nuages plus profonds 8c plus den¬
ses doivent être bien plus difficiles à appercevoir.
PROPOSITION XL . THEOREME XX.
Les comètes fe meuvent dans des scellons coniques dont le foyer tjl dans
le centre du Soleil , & elles décrivent autour de cet ajln des aires
proportionnelles au temps.

Cette Proposition est claire par le Cor. r. de la Prop. i Liv. i.


& par les Prop. 8. n Lc iz . de ce troisième Livre.
Cor. u Delà il fuit , que si les comètes tournent dans des orbes ,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ÏI9
ces orbes íont des ellipses , Sc leurs temps périodiques doivent
être Lux temps périodiques des planettes en raison scfquiplée de
leurs grands axes . Donc la plus grande partie des comètes faisant
leur révolution dans des orbes qui renferment ceux des planettes,
&r qui font par conséquent plus grands que les leurs , elles doivent
se mouvoir plus lentement qu’elles : ensorte que si Taxe de sorbe
dune comète est quatre fois plus grand que saxe de sorbe de
Saturne , le temps de la révolution de la comète sera au temps
de la révolution de Saturne , c’est-à- dire , à 30 ans , comme 4 y/ 4
( ou 8 ) à 1 , ainsi elle fera de r.40 ans.
Cor. 2 . Les orbes des comètes approchent beaucoup de la para¬
bole , ensorte même qu ’onpeut , fans erreur sensible,, les prendre
pour des paraboles.
Cor. 3 . Et par conséquent ( par le Cor . 7. de la Prop . 16 Liv . x. )
la vitesse de toute comète fera toujours , à peu près , à la vitesse d’une
planette quelconque qui tourne dans un cercle autour du Soleil,
en raison sousdoublée du double de la distance de la planette
au centre du Soleil , à la distance de la comète au même centre.
Supposons que le rayon du grand orbe , ou le demi grand
diamètre de sellipse dans laquelle la terre tourne ait 100000000
parties , Sc que la terre dans son mouvement médiocre diurne
en parcoure 1710111 parties , & 716751 parties par heure, une
comète qui scroit à la même distance médiocre du Soleil que la
terre , Sc qui auroit une vitesse qui seroit à celle de la terre
comme | / 2 à 1 , parcoureroit dans son mouvement diurne
2432747 parties , & 101364Ì parties par heure , Sc dans les plus
grandes & les plus petites distances , le mou vement tant diurne
qu ’horaire sera à ce mouvement diurne & horaire en raison
sousdoublée des distances réciproquement , & par conséquent il
sera donné.
Cor. 4 . Donc , si le paramétre de la parabole est quadruple de
rayon du grand orbe , ôc qu ’on soppose que le quarré de ce rayon
est de ioooooooo parties , faire que la comète décrira autour
110 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»V Mí™ í- Soleil sera chaque jour de irr §3? 3r parties , &■à chaque
- heure cette aire fera de jo 6Si\ parties , si le paramétre est plus
ou moins grand dans une raison quelconque , Taire diurne &
horaire sera plus grande ou plus petite en la même raison sous-
doublée.
LEMME V.

Trouver la ligne parabolique qui pqffe par un nombre quelconque de


points donnés.

Fig. u , Soient ces points donnés A &


, B , C, Z ? , E , F , &c. soient
abaissées de ces points , à une droite quelconque H N donnée de
position , les perpendiculaires AH , BI , CK,DL,EM,FN.
Cas i . Si les intervalles HI , IK , KL , &c. des points H , I,
K , L , M , M font égaux , rassemblez les premieres différences
b , í b , $ b , Afb, 5 b , &c. des perpendiculaires AH , BI , C K ,
&c. les secondes c\ 2 c, c; , 4c , &c. les troisièmes d , 1 d, 3 d,
&c. c ’est- à-dire , que A H —BI —b , BI —C K — z b , C K —

DL ~ i,b, D L + E M = i. b , - EM + FN — s b , &c. qu 'en-

b ib 3 b4 b5 b

e2 c3 c4 c

d zd3 d
e 2c

/
fuite b —í b —c &c. qu& ’on parvienne ainsi à la dernière diffé¬
rence supposée/ , qu’on éleve enfin une perpendiculaire quelconque
R S laquelle soit une ordonnée à la courbe cherchée : on aura sa
longueur de la maniéré suivante , supposé que les intervalles HI,
IK,KL , L M , &C. soient des unités , & que AH —a , —H S
=p, { pX - IS = q,j ^ X + SK = r,írx + SL = s , { sx + SM
= * > & en continuant ainsi jusqu a la pénultième perpendiculaire
ME
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . I2 r —
ME , 6c mettant des signes négatifs aux termes HS , IS , &c. ^ IVKr
qui font du côté de A par rapport a S , & des signes positifs --
LUX termes S K , S L , &c. qui font de l’autre côté du point >5. Flg,íl“
Et en ayant attention de placer ces signes comme il convient , on
aura RS — a -\ - bp -{- cq -\ - d r -\ - es- f- ft , &c.
Gas z. Si les intervalles HI , IK , &c. des points H , I , K »
L , &c. font inégaux , prenez les différences premieres b , zb,
}b , 4. b, z b des perpendiculaires AH , BI , C K , &c. divi¬
sées par les intervalles de ces perpendiculaires , les secondes dif¬
férences c, 2 c, c; , 4 c , &c. divisées par les seconds intervalles .
les troisièmes d , i d , 3 d , &c. divisées par les troisièmes inter¬
valles , les quatrièmes e , 2 1 , 6cc. divisées par les quatrièmes in¬

tervalles , 6c ainsi de fuite , c’est-à-dire , de forte que b=z ^


HI ^ ^ ,
zb — B / — C K 5 b = CK - DL
T~R 3 KL , &c. ensuite c ,=
H K.

6-r. Ayant trouvé ces différences , soient nommées A11=: a,


—H S —p,pX — IS — q , q X + S K — r, rx S L —s , s X
q- S M = t , 6c ainsi
de fuite jusqu ’à la pénultième perpendi¬
culaire M E l, ’ordonnée cherchée R S fera a bp + c q + d r
q esj- - t ,
Cor. On peut trouver par - là , à peu près, les aires de toutes les
courbes ; car si on a quelques points d’une courbe quelconque
qu ’on fe propose de quarrer , 6c qu ’on imagine une parabole
menée par ces mêmes points î l ’aire de cette parabole fera à peu
près la même que celle de la courbe qu ’on doit quarrer ; or on
a. des méthodes très - connues par lesquelles ©n peut toujours quar¬
rer géométriquement les paraboles,

Tome, 11, Q
i ia PRINCIPES MATHÉMATIQUES
BU SïSTEME
» u Monde. L E M M E V I.
Fig . aï.
Ayant observé quelques-uns des lieux d'une comète, trouver son lieu,
dans un temps quelconque intermédiaire donné.

Que HJ , IK , KL , L M représentent les temps qui se sont


écoulés entre les observations ; H A , IB , KC , LE) , ME les
cinq longitudes observées de la comète ; H S le temps donné-
entre la premiere observation & la longitude cherchée ; fi on sup¬
pose une courbe régulière A B CD E qui paíìè par les points
A , B, C, Z >, E , on trouvera par le Lemme précédent son
&
ordonnée R S, cette ligne sera la longitude cherchée.
Par la même méthode ayant observé cinq latitudes , on trou¬
vera la latitude à un temps donné.
Si les différences des longitudes observées sont petites »comme
de 4 ou j dégrés seulement ; il suffira de 3 ou 4 observations
pour trouver la latitude & la longitude nouvelle. Si les diffé¬
rences sont plus grandes j comme de 10 ou 20 dégrés ; il faudra,
employer cinq observations.
LEMME VII.

Tirer par U point donné P une ligne droite B C , dont les parties P B „
P C coupées par deux droites AB , A C , données de positon P
ayent iune à Vautre une raison donnée.

>’íg. 22. Du point P soit menée une ligne droite PD à l’unc de


ces lignes comme AB , & soit prolongée cette ligne vers l’autre
droite A C jusqu’en E , ensorte que P E soit z. P D dans la raison
; menant CP B,
donnée , soit tirée de plus E C parallèle à A D en
©n aura PCtPB P E : P E>- C. Q. F. F.
LEMME VIII.

r -
BS-» § 0it ABC uneparabole dont le foyer soit S , que la corde A C coupée
en deux au point I retranche le segment Á BCI , dont le diamètresoit
ì (». & le sommet p . Soit pris fur 1 p prolongée p O égale à la.
de LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 11?
moitié de \p,fi' lt tlrie ° S d ue l 'on prolonge en ê ensorte que S f L I VRB
TROISIEME.
soit égale à z S O. Si la comèteB se meut dans l 'arc CBA &
qu’ on tire f B qui coupeA C en E : le point E retranchera de la FiJ. a}.

cordeA C un segment A E à peu près proportionnel au temps.

Car soit tiré E O coupant Tare paraboliques B C en Y, &soit


auffi tiré p X qui touche le même arc à son sommet p, qui ren¬
contre E O en X ;l ’aire curviligne A E X p A sera à Taire curvili¬
gne A CY p.A comme A E k A C. Or comme Je triangle A S E çst
au triangle A SC dans la même raison , Taire totale AS EXp A
sera à Taire totale A S C Y p A comme AE à A C. Mais à cause
que § 6> est à S O comme ; à i , & que E 0 est à X 0 dans
la même raison , S X sera parallèle à E B par :& conséquent
si on tire B X, le triangle S B E sera égal au triangle X E B.
Donc si à Taire AS EX p. A on ajoute le triangle E X B , &
que de cette somme on ôte le triangle S E B , il restera Taire
AS BXp A égale à Taire A S E Xp A , & elle sera par consé¬
quent à Taire A S CY p A comme AE à AC. Mais Taire ASBYpA
est égale, à peu près, à Taire ASBXpA , & cette aire ASBYpA
est à Taire ASCYpA comme le temps employé à décrire Tare
AB est au temps employé à décrire Tare total ^ C : donc AE
fera k A C , k très - peu de choies près, dans la raison des temps.
C. Q . F . D.
Cor.Lorsque le point B devient le sommet p de la parabole,
A E est exactement k A C dans la raison des temps.
S C H O L 1 E.

Si on tire p% qui coupe A C en J' & qu’on prenne dessus


qui soit à p B comme 27 MI à 16 M p ayant
: tiré B n elle cou¬
pera la corde A C dans la raison des temps plus exactement
qu’auparavant. Le point n doit tomber au- delà du point | fí so
point B est plus éloigné du sommet principal de la parabole que
le point p ii& doit tomber au contraire en-deça si le point B
est moins éloigné de ce même sommet.
Qij
114 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»u Systeme
bu Monte, LEMME IX.
H- AI X IC
Les droites I y , y M & - -- font égales tntr ’elles.
42^

Car 4. S y est le paramétre de la parabole pour le sommet s


L E M ME X.
Si on.prolonge Sy jusqu?en N & en P , ensorte que/N/ soit la troi¬
sième partie de I // , & que SPzSNttSNiSfi , SP fera 1&
hauteur à laquelle la comète auroit une vitesse capable de lui faire
parcourir un arc égal à la corde A C dans un temps égal à celui'
qu"elle employé à parcourir Varc A y C ».

Car si cette comète dans le même temps avançoit uniformé¬


ment dans la ligne droite qui touche la parabole en y, avec la
vitesse quelle a en y -, Taire qu’ellè décriroit autour du point S
seroit égale a Taire parabolique A S Cy.. Ainsi le produit de la.
partie de la tangente qu’elle décriroit alors & de la droite ,
seroit au produit de A C par S M , comme Taire A S Cn au trian¬
gle A SC , c ’est-à-dire , comme S N à S M. C ’est pourquoi A C
est à là partie de la tangente qui a été décrite , comme Sy k
S-N, Or comme la vitesse de la comète a la hauteur S P est
( par le Cor. 6- de la Prop. 16. Liv. 1. ) à sa vitesse à la hauteur
S y , en raison íòusdoublée inverse de à S y , c’est-à-dire en
raison de S y à S N ,- la droite décrite avec cette vitesse dans le.
même temps fera à la partie de la tangente qui a été décrite 3,
comme S y à S N. Donc A C Sc la droite décrite avec cette nou¬
velle vitesse étant à la longueur décrite fur îa tangente dans cette
même raison , elles sont égalés entr’elles. C. Q. F. D,
Cor. Donc la comète avec la vitesse qu'elle a à la hauteur S y,,
4f Iy décriroit dans le même temps la corde A C k peu près.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 125

L E M M E X I. Livre
Troisième.

Si une comète privée de tout : mouvement tombe vers le Soleil de i a ]iau _ Fig.
teur S N ou S p -{- ~ I p , & que la force qui la pouffe dans le com¬
mencement de cette chute soit conservée la même pendant tout le temps
qu 'elle tombe ; elle décrira en descendant un espace égal à la droite
I y. dans la moitié du temps dans lequel elle auroit parcouru dans
son orbe Varc A C.

Car la comète , dans le temps pendant lequel elle décrit Parc


parabolique A C, décriroit dans le même temps la corde A C avec
la vitesse quelle avoit à la hauteur S P par
( le dernier Lemme ) :
ainsi ( par le Cor. 7. de la Prop. 1S. Liv . 1. ) en faisant dans le
même temps , par la force dé sa gravité , fa révolution dans un
cercle dont le demi diamètre seroit S P , elle décriroit un arc
dont la longueur seroit à la corde A C de l’arc parabolique en
raison souídoublée de I L 2. Et par conséquent tombant vers le
Soleil de la hauteur S P avec la même force avec laquelle elle
pesoit sur le Soleil à Cette même hauteur , elle parcoureroit dans
la moitié de ce temps ( par le Cor. $. de la Prop. 4. du Liv. 1. )
un eípace égal au quarté de la moitié de cette corde divisé par
le quadruple de la hauteur S P, c ’est-á-dire ,Tespaee ——. Ainsi
4 >5jP
comme le poids de la comète fur le Soleil à la hauteur S M est
à son poids fur le Soleil à la hauteur S P dans la raison de S P
à S y. , la comète , par le poids qu’elle a à la hauteur S N, décrira ,
en tombant vers le Soleil dans le même temps , un espace —J .L y
c’est-à-dire , un espace égal à Fy ou à y M. C. Q . F. D.
PROPOSITION XLL PROBLÈME XXI.

•Déterminer par trois observations données la trajectoire - (Furie comète-


dans une parabole.

J ai tente de Beaucoup de manières la solution dé ce Problème


_ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
EU sïsteme qui très-diffîcile ; pour y parvenir j’avois résolu les Problèmes
est
du Monde. f 1r '
■ du premier Livre qui y ont rapport . Mais ensuite je suis parve¬
nu à la solution que je vais donner, laquelle est un peu plus simple.
Soient choisies trois observations dont les intervalles de temps
soient les plus égaux qu'il est possible; & que cependant l’inter-
valle du temps où la comète se meut plus lentement soit un peu
plus grand que l’autre , ensorte , par exemple , que la différence
de ces temps soit à leur somme comme leur somme à <îo0 jours
plus ou moins : ou que le point E tombe à peu près fur le point
M , & que de-là il se détourne plus vers I que vers A. Si on n'a
pas de telles observations , il faudra trouver un nouveau lieu de
la comète par le Lemme 6.
Que S désigne le Soleil i T , t , t trois lieux de la terre dans
2J» ^ ' '
son grand orbe ; TA , t B , r C trois longitudes observées de la
comète ; V le temps écoulé entre la premiere & la seconde obser¬
vation ; W le temps écoulé entre la seconde & la troisième ; & X
la droite que la comète peut parcourir pendant tout ce temps
avec la vitesse quelle a dans la moienne distance de la terre au
Soleil, laquelle on trouvera ( par le Cor. 3. de la Prop. 40. Liv. 3.)
& que t V soit perpendiculaire fur la corde T r.
Dans la longitude moienne observée t B, soit pris un point
quelconque B pour le lieu de la comète dans le plan de l’éclip-
tique , & soit tirée ensuite vers le Soleil S la ligne B E qui soit
à la flèche t V comme SB x S t 2- est au cube de l’hypothénuse
du triangle rectangle dont les côtés sont B S la & tangente de la
latitude de la comète dans la seconde observation pour le rayon
t B. Par le point E soit menée ( par le Lemme 7. du Liv. 3. ) Ja
droite A CE dont les parties ^ L , E C terminées par les droites
TA 6c t C soient lune à l’autre comme les temps F 6>C IF : A 8c C
seront , à peu prés, les lieux de la comète dans le plan de l’éclip-
tique pour h premiere 6c la troisième observation , pourvu que
B , qui est supposé son lieu dans la seconde observation , ait été
pris exactement.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , i i7 _
Elevez la perpendiculaire I i sur A C partagée en deux égale-
ment au point I. Par le point B tirez , par pensée ,xB i parai - --
lele à. A C, tirez , mentalement, Si qui coupe J C en k, Lc achevez tîë' *5‘
le parallélograme i / x ja. Prenez I <r égale à 31 h , 6e tirez , men¬
talement , par le SoleilS , r f égale à 3 S <r + 3i x ; & effaçant
les lettres A,E }C,I, menez , par pensée, L A, du point L vers le
point ê, laquelle ligne soit àlapremiere B E en raison doublée de la
distance B S à la quantité AV -Et ** ; Sc par le point A tirez de
nouveau la droite A EC c n suivant le même procédé qu'aupa-
ravant , c’est-à-dire , ensorte que ses parties AE t Sc EC soient
l’une à i’autre , comme les temps écoulés entre les [observations
VSc W \ A Sc C seront les lieux de la comète plus exactement.
Soient élevées A M , CN , 10 perpendiculaires fur la ligne
A C partagée en deux parties égales au point I . A M , C N sont
les tan gentes des latitudes dans la premiere Sc la troisième obser¬
vation pour les rayons TA Sc t C. Soit tirée ensuite M N qui
coupe la ligne IO en O , Sc soit fait le rectangle comme
ci-devant ; sur 1A prolongée , soit prise ID égale à èf^ -J- f-í' x.
Ensuite soit prise , sur MN vers # , la ligne M P laquelle
, soit à
la droite X ci -devant trouvée , en raison sousdoublée de la
moienne distance de la terre au Soleil ( ou du demi diamètre du
grand orb e ) à la distance O D. Si le point P tombe sur le point N-}
les points J , B , C seront les trois lieux de la comète par lesquels
son orbe doit être décrit dans le plan de I’écliptique. Si le point
P ne tombe pas fur le point N ,- il faut prendre fur la ligne
ACyCG égale à NP, ensorte que les points G Sc P soient
vers les mêmes parties de la droite N C.
Par la même méthode qu’on a trouvé les points E , A t C , G
en sc servant du point B \ on trouvera de nouveaux points
e, a , c, g, Sc t, a . , k, y, en se servant d’autres points quel¬

conques b Sc/S . Ensuite , si par G,g,y on


, fait passer la circonfé¬
rence d’un cercle Ggy qui coupe la ligne v C en Z: le point
Z sera un lieu de la comète dans le plan de l'écliptique. Et si
— izS PRINCIPES MATHÉMATIQUES
BUSystems0n prend fur AC , a c 8c a » les droites AF > af 8c égaies
—;—— respectivement à CG , cg 8c ay, qu & ’on fasse passer la circon-
férence d\ in cercle Ff$ par les points F , f, < p,8c que cette
circonférence coupe la ligne A T en X ; le point X fera un autre
lieu de la comète dans le plan de l’ecliptique . Ensuite élevant aux
points X 8c Z les tangentes des latitudes de la comète pour les
rayons T X 8c TZ , on aura deux lieux de la comète dans fa
propre orbite. Enfin , ( par la Prop. 19. Liv . i . ) faisant passer par
ces deux lieux une parabole dont le foyer soit S , elle sera la tra¬
jectoire de la comète. C. Q. F. T.
La démonstration de cette construction suit des Lemmes pré-
cédens : car puisque ( par le Lemme 7. ) la droite A C a été cou¬
pée en E , dans la raison des temps , comme Féxige le Lemme 8.
& que B E {par le Lemme n . ) est la partie de la ligne B S ou
B \ dans le plan de l’éeliptique , comprise entre Parc ABC 8c la
corde A E C, & qu’enfin M P est ( par le Cor. du Lemme 10. )
la longueur de la corde de Parc que la comète doit parcourir dans
ía propre orbite entre la premiere 8c la troisième observation ,
elle sera par conséquent égale à MN, pourvu que B soit le vrai
lieu de la comète sous le plan de Pécliptique.
Au reste , il ne faut pas prendre les points B , b & $ à volon¬
té , mais il faut les choisir prés Pun de Pautre. Si on connoît à peu
prés sangle A Q t fous lequel la projection de l’orbe décrit dans
le plan de Pécliptique coupe la ligne B r, il faut mener dans cet
angle l’occulte A C qui soit à f T r en raison sousdoublée de S Q
à S r. Et tirant la droite S E B dont la partie E B égale la droite
Vt , on déterminera le point B qu il faut prendre pour le pre¬
mier. Ensuite effaçant la ligne A C, 8c la tirant de nouveau selon
la construction précédente , 8c trouvant de plus la droite M P ,- on
prendra le point b fur t B ensorte
, que ( Y étant l’interscction de
TA , r C) la distance T b soit à la distance F A en raison com¬
posée de la raison sousdoublée de SB à Sb &c de la raison sim¬
ple de M P à As Ai De la même maniéré , on trouvera le troi¬
sième
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . IZ _

siémc point /S si on veut répéter l’opération une troisième £ok- T777


mais par cette méthode deux opérations feront plus q Ue sutsip,„^ ^' TroiSie
car si la distance B b étoit très-petìte , après que les poi nts
& G,g seront trouvés , les droites F f, Gg qu ’on tirera , coupe¬
ront A T 3c t C dans les points cherchés X & Z.
exemple.

Soit proposée la comète de 1680. Son mouvement calculé


d’après les observations de Flamfled, &: corrigé par Halie p r
les mêmes observations , est exposé dans la table suivante.

Temps Temps Longitude Longitude Latitude


appa- vrai. du Soleil. i boréale.
rent. de la Comète.
h / h / II à. t n d / '■ d. f II
1680. Dec . 1z 4-46 4 46 . 0 y 1. 51 .23 tf 6 .32 .30 8.28 . O
Zl 6 .32.Ì 6 .36 .59 11 . 6 .44 KS 5. 8.12 2i .42 . l3
H 6 . i r 6. 17 .52 14 . 9 .26 18 .49 .23 25 .23 . 5
2.6 5. 14 5.20 .44 16 . 9 .22 28 . 24 . 13 27 . O. 52
Z9 7-55 8. 3 . 2 19 . 19 .43 X 13 .10 .41 28 . 9 . 58
3° 8. L 8 . 10 .26 2 .201 . 9 17 . 38 . 20 28 . II . 53
16dt .Jany. j 5-5 l 6. 1.38 26 .22 . 18 T 8 .48 . 53 26 . 1 5. 7
9 6 .49 7 - o- 5Z 0 .29 . 2 18 .44 . 4 24 . 11 . 56
10 5-54 6. 6 . 10 I .27 .43 2O.4O.5O 23 .43 . 52
0
13 6 -56 7 . 8. s , 4 -ZZ-ro 25 . 59 .48 22 . 17 .28
r; 7 -44 7 .58 .42 16 .4 5.36 V 9 .35 . 0 17 . 56 .30
r .302. 86 ..2.0
iW
7 8 .21 -53 21 .49 . 58 I3 . i9 .5r 16,42 . 18
6 .34 . 5I 24 .46 . 59 1 5-13-53 .16 . 4 . 1
5 6. 50 7- 4 -4 i 27 -49 .51 16 .59 . 6 *5 * 7 - 3

Tome II.
R
t%
q PRINCIPES MATHÉMATIQUES

„Du M»™ . Ajoutez à ces observations quelques -unes que j’ai faites moi-
-- — même.
—- -
Terrìps de Longitude de la Latitude boréale
Tappari- Comète. de la Comète.
tion.
“h f d t " a t n
1681 .Février. 25 8 . 30 A 26 . 18 . z; Ii • 46 . 46
*7 8 . 15 27 . 4 . 30 12 . 36 . 12,
Mars. 1 ir . 0 27 . 52 . 42 12 . 23 . 40
2 8 . 0 28 . 12 . 48 12 • 19 38

5 11 - 3° 29 . 18 . 0 I2 . 3 « l6
7 9 Z0• 14 0 - 4 - 0 ii . 57 . 0
9 8 . 30 0 • 43 - 4 11 - 45 - 52.

Ces observations ont été faites avec un télescope de sept pieds


& un micromètre dont les fils étoient placés dans le foyer du
télescope r Sc c’est avec ces instrumens que nous avons déter¬
miné les positions des fixes entre elles , Sc les positions de la co-
Fig. »L. méte par rapport aux fixes. Que A représente l’étoile de la qua¬
trième grandeur dans le talon gauche dePersée ( marquée o dans
Bayer ) B l ’étoile suivante de la troisième grandeur dans son pied
gauche ( marquée £ dans Bayer ) Sc C l ’étoile de la sixième gran¬
deur dans le talon du même pied ( marquée n dans Bayer ) Sc
D , E , F , G , H, / . K , L , M , N , O, Z , S , 7 , f, d ’au-
tres étoiles plus petites du même pied : que /, , P , Q , R , S f
T , V , X soient les lieux de la comète dans les observations
ci-deflus décrites ; la distance AB étant de 80 -^ parties , A C
étoit de B C en avoir 58 H-, A D 37 -h » B D 81
* 5 t > AE ìjÍ , CE jyì , DE 49H , AI * 7 tr , BI 5l i,
CI 36 ^ , DI A K 38 s, B K ±3 , C K 31 1 , F K 29 ,
F B r 3 , F C 36 ì, A H 1$ $ , DH 30 ^ , B N ±6 -^ , CN 3if,
B L 45 rr > NL 317 & HO étoit à H 1 comme 7 k 6 , Sc
étant prolongee elle paíïoit entre les étoiles D Sc E yeníorte
que la distance de l’étoile D à cette ligne étoit de \ CD : Sc
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . r; i _
L M Ltc.it à L N comme iàj, & étant prolongée elle paísoit ”“ 17777
par Pétoile U Pât la les positions des fixes entr’elles étoient '
déterminées. Fîg.i6.
Enfin Pound notre compatriote , observa de nouveau la posi¬
tion de ces fixes entr’elles, & il a donné la table suivante de
leurs longitudes &: de leurs latitudes.

Fixa. Longitudes. Latitudes bo¬


réales.
d / If á / If
A 26 . 41 . So 12 . 8 . 36
B 2.8 . 40 . 2i 11 17 . 54
C z 7 . S8- 30 12 . 40 . r.5
E
F
16 .
2.8 .
xz• *7
37
12 ■ 5 2 - 7
11 52 . 21
G 2.6 . ;6 . 8 12 4 - 58
H z? . ! I . 45 12 2 . 1
I 2.7 . 2 ; . 2 11 • 53 • 11
K 2.7 . 42 . 7 11 • 53 - 26
L 29 . z ; - 34 12 . 7 - 48
M 19 . ! 8 . 54 12 . 7 • 20
N 28 . 48. 29 12 . 3 » • 9
Z 29 . 44 . 48 11 . 57 - ï 3
et 29 . Z2 . 3 11 . 55 - 48
B H 0 - 8 . rz 11 . 48 . 5§
y O . 40 - 10 11 - 55 - i 8
t . 3 . 20 ri . 30 . 42

J’observai donc les positions de la comète à ces étoiles de la


maniéré suivante.
Le Vendredy 2.5 Févrierv. st. à 8 hf après mid. la comète étant
en / >, fa distance à Pétoile E , étoit moindre que ■AE , Sc plus
grande que j AE -, ainsi elle étoit à peu près égale à ^ A E ; 8c
sangle ApE n ’étoit presque pas obtus , mais approchoit beau¬
coup d’être droit ; ensorte qu en tirant du point A une perpendi¬
culaire sur p E, la distance de la comète à cette perpendicu-.
laire étoit de \p E.
La même nuit à 9 h ~ }la comète étant en P , sa distance à
Rij
— I rr PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Bc„u M™tt , l’étoile E étoit plus grande que —r A E e Sc plus petite que
__ 4ï
Fig. -s. ^ ^ ainsi enc àoir à peu près égale à —7- ou
ÍÌ +»
Et la comète étoit éloignée de la perpendiculaire tirée de l’étoile
A à la ligne P E de \ P E.
Le Dimanche 17 Févrierï 8 h\ après midi, la comète étant en Q,'
fa distance à l’étoile 0 étoit égale à la distance des étoiles O Sc
fí , Sc la ligne QO, prolongée , palïoit entre les étoiles K Sc
B ;je ne pus pas déterminer plus exactement la position de cette
ligne à cause des nuages qui survinrent.
Le Mardy premier Mars à 11h après midi, la comète étant en R .»
elle étoit exactement entre les étoiles K Sc C , Le la partie CR
de la ligne C R K étoit un peu plus grande que f- CK , Sc un
peu plus petite que - CK + ^ CR, ainsi elle étoit égale à \CK
+ ^CR,onk ^ CK.
Le Mercredy %Mars à 8 b après midi , la comète étant en S, fa
distance à l'étoile C étoit à peu près ác jF C, la distance de 1e-
toile F à la droite CS, prolongée , étoit de F Cr; & la distance
de l’étoile A à la même ligne étoit fois plus grande que
Ja distance de l’étoile F. De plus » la ligne N~S prolongée paf-
soit entre les étoiles H Sc I cinq ou six fois plus près de l’étoile
JJ que de l’étoile / .

Le Samedy 5 Mars à 11h après


| midi , la comète étant en T , la
ligne M T étoit égale à j M L , Sc la ligne L T prolongée pafíbit
entre B F& quatre ou cinq fois plus près de F que de B , en re¬
tranchant de B F , fa cinquième ou fa sixième partie vers F. Et ils X
prolongée passoit au-delà de l’espace B F du côté de l’étoile B
quatre fois plus prés de l’étoile B que de l’étoile F. M étoit uns
des plus petites étoiles qu’011 pût à peine appercevoir par le té¬
lescope , & L une étoile un peu plus grande & presque de la
àulticme grandeur.»
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 3J
tlïU
Le Lundy 7 Mars à 9 hi aPrès midi , la comète étant en P , la TROISIEME.
ligne P a prolong ee palïoit entre B 8c F * 8c elle retranchoit de Ziî.
B F vers F rz B F , elle étoit à la ligne PÇ> comme 5 à 4 -, & Fi*-

distance de la comète à la ligne « Kétoit { PU.


Le Mercredy 9 Mars à 8 h x après midi , la comète étant en X %
la droite y X étoit égale à ^7 -p , 8c la perpendiculaire tirée dc
l’étoiîe í à la ligne y X étoit de } yL<
La même nuit à 1z heures , îa comète étant en T , la ligne y Y
étoit égale à \ y J' ou un peu plus petite , comme y] & a
perpendiculaire abbaissée de l’étoile £ à la ligne y Y étoit égale
à f ou à \ y ? environ . Mais la comète pouvoit à peine être
vue , parce quelle étoit três- près de l’horison , 8c on ne pouvoit
pas déterminer son lieu avec autant de précision que dans les
observations précédentes.
Par ces observations , par la construction des figures, & par
les calculs , je déterminai les longitudes 8c les latitudes de la
comète , 8c Pound corrigea ses lieux fur les lieux corrigés des
fixes , 8c j 'ai donné ci- dessus ces lieux corrigés.
Je me servis d’un micromètre assez grossièrement construit,
cependant les erreurs des longitudes & des latitudes ( en tant
qu elles peuvent venir de mes observations ) surpassent à peine
une minute. Au reste , la comète ( selon mes observations ) com¬
mença à la fin de í’on mouvement à s’éloigner considérablement
vers le Nord du parallèle qu’elle avoit décrit à la fin de Février.
Pour déterminer ensuite lorbe de la comète , je choisis trois des
observations de Flamfied décrites ci-dessus,. celles du zi Décem¬
bre* du j 8c du zj Janvier, 8c j'ai trouvé par ces observations,
que S t avoit 9841,1 parties , que P t en avoit 4.55 , en supposant
que le demi diamètre du grand orbe en eût roooo.
Dans la première opération prenant t B de 5657 parties , Je
trouvai S B de 9747 r B E pour îa première fois étoit dc 41z ,
S p de ?s ° 5,8c ìk de 413. BE la seconde sois en avoit 411 ,
QD $
xoi 86 , X S 5zS , 4 MP L450 , MM 47 S > & XP y
I54 PRINCIPES
MATHÉMATIQUES
DU SïSTEME
bu Monde.
d’où j’ai conclu la distance t h de 5640 pour la
seconde opéra¬
tion. Et par cette opération j’ai trouvé
Fig. râ. enfin la distance T JC de
477 j , & la distance t Z de 115*2. Par
le moyen de ces dis¬
tances j’ai trouvé , en déterminant sorbe , le
nœud descendant
dans 3 i d 55 ' & le nœud ascendant dans
% ^ 53'. L’incli-
naison du plan de cet orbe au plan de 1
écliptique étoit de 61 1
10 '| ; son sommet, ou le
périhélie de la
du nœud de 8 d 38 ', &c il étoit dans B 27 comète , étoit éloigné
d43 ' >ayant une lati¬
tude australe de 7 d 3 4 ’ Sc > son paramétré étoit de 2.3g , 8
parties , & faire quelle décrivoit chaque
jour autour du Soleil
en avoit 53583, supposé que le quarté
du demi diamètre du
o-rand orbe fut de iocoooooo.
La comète avançoit dans cet orbe selon
Tordre des signes, &
le 8 Décembreà o h 4 après midi elle
étoit dans le sommet de son
orbite ou dans son périhélie , toutes ces
déterminations ont été
faites graphiquement avec une échelle de
parties égales, & les
cordes des angles ont été prises d’aprés la
table des íìnus natu¬
rels en faisant une grande figure dans laquelle
le demi dia¬
mètre du grand orbe ( qu’on suppose avoir
10000 parties ) étoit
de t6 pouces anglais Le un tiers.
Enfin , pour sçavoir si la comète parcouroit
effectivement sorbe
ainsi trouvé , je déterminai par des
opérations partie arithméti¬
ques & partie graphiques les lieux de la
comète dans cet orbe
pour le temps de quelques-unes des
observations ; comme on le
verra dans la table suivante.

Dijìan- Longitu¬ Latitu¬ Longitu¬ Latitu¬ Diff. Biffé,


la des con¬ des con¬ des obser¬ des obser¬ des
ces de
rence
Comète clues. clues. vées. vées. Lon- des La¬
au Sol.
d ' d - git. titudes.
d ' ct '
Déc. t r 2792 . > 6 .32 8 . 18^ % 6 .31 ’ 8 . 26 + 1 - 7 ~r
25» 8403 )C1 3 •13 f 28 . 0 X 13 . 11 t zS . rorï + 2
-IO Tï
Fivr. 5 16669 V17 . 0 15 . 29s V16 . 55I 15 .
274 -j- 0 4- 2.-7-
Mars, 5 21737 12 . 4 29 -20f t 2 . j -fj — I + 4-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 35
Halley a déterminé cette orbite depuis plus exactement par le
calcul arithmétique qu ’on ne le peut faire graphiquement ; 8c
il a trouvé comme nous le lieu des nœuds dans 53 x d 5 ; ' 8c
> xd H ' > l’inclinaison du plan de l’orbite au plan de l'éelip-
tique de 6 1d 2o ' {. ainsi que le temps du périhélie de la comè¬
te le 8 Décembre o h 4/ . Mais ayant mesuré la distance du péri¬
hélie au nœud ascendant dans l’orbite de la comète , il la trou¬
va de 9 d %o' . Le paramétre de la parabole étant de Z430 par¬
ties , la médiocre distance du Soleil à la terre en ayant 100000.
Et employant ces élémens , il a déterminé de même par un calcul
arithmétique éxact , les lieux de la comète LUX temps des obser¬
vations , comme il fuit.

Temps vrai. Dijlance Longitudes Latitudes Erreu rs en


de la Co¬ comptées. comptées.
Longi¬Laé-L11'
mète au tudes. des‘
Soleil.
Jours. h d • 11 à t 11 ' „ 1 n
Déc. 1z. 4 -st6 28028 'fr 6 .29 . 25 8.260 ^ . 0 Bor.
Z l . 6. 37
—3. 5 -2 . 0
6 1076 ssr 5. 6 . 30 2 I .43 .20 -1 .42 4- 1. 7
24. 6. 18 70008 18 .48 .20 25 .22 .40 -r - 3 —0. 25
16. 5- 21 75576 28 .22 .45 27 . x-,6 -1 . 28,4-0 .44
Ze,. 8. 3 1402 Xjx 13 . 12 .40 28 .10 . 10 + 1.59 4-0 . 12
3° . 8. IO 8666 1; 17 .40 . 5 28 . ll .20 + 1-45 -0 . 33
Janv. S- 6. lï 101440 T 8-49 -49 26 . i5 . i5 4-0.56!4 -o . 8
9• 7 - 0 IIO959 18 .44 .36,24 . 12 . 54 4- 0. 32 4-0.58
10. 6. 6 II3162 20 .41 . 0 23 .44 . IO 4-0 . 10 4-o,i 8
13. 7 - 9 I20000 26 . 0 .21 22 . 1730 + ° -3 3 +0 . 2
M- 7- 59 145370 y 9 . 33 .40 17 -57 -55 —1.20 4-125
30. 8. 21 l 55 ZOZ 13 . 17 .41 16 .42 . 7 —2. 10 -0 . 1 1
J ’cvr. 2. 6. 35
160951 15 .11 . 11 16 . 4 . 15 -2 .42! 4-0 . i A
5- 7 * 4 ï 166686 16 . 58 . 25 *15. 29 . 13
M- 8. 4 i -o .4n4 - r . io
202570 26 . 15 .46 I 2.48 . 0 -2 .494 - 1. i 4
Mars ; 11. 39
216205 29 . 18 .3 5jl2 . 5.4O 4-0 .3 5Í4-2- , 4

Cette comète avoit déja paru dés le mois de Novembre précé¬


dent , & elle £ut observée à Coburg en Saxe, par M. Gottfrìed Kìrch ,
— PRINCIPES MATHÉMATIQUES
nu sysieme le 4 , le <>, & le i i du même mois V. st. & de ses positions
buMonde. 1
■ i —- par rapport aux plus prochaines étoiles fixes, observées assez
exactement , tantôt avec un télescope de deux pieds , & tantôt
avec un de dix pieds ( les lieux des étoiles fixes étant ceux que
Pound avoir déterminés, 6e la différence en longitudes de Coburg
& de Londres, étant de n degrés ) Halley a déterminé les lieux
de cette comète en cette maniéré.
Le z Novembre à 17 h 2 1du temps apparent à Londres, la
comète étoit dans le 2.9 d ji r du Lion , Sc avoir xd 17 ' 45 " de
latitude boréale.
Le 5 Novembre à 13 h j8 ' la comète étoit dans le 3d 2,3' de la
Vierge ayant 1 <5 ' de latitude boréale.
Le 10 Novembre à i6 h 31 ' la comète étoit également éloignée
des étoiles du Lion marquées o- & t dans Bayer ; Sc cependant
elle ne parvint jamais à la ligne qui les joint , mais elle s’en
éloignoit peu.
Dans le catalogue des étoiles àcFUmJìed, l ’étoile --avoir alors
pour longitude 14 d ij ' & 1d 4I 'à peu préside latitude
boréale , & t étoit dans le 17â & avoir o d 34 * de lati¬
tude australe , Sc le point milieu entre ces étoiles étoit le 15 d
np avec o d 33 ' ■
£• de latitude boréale.
Soit la distance de la comète à cette ligne de 10' ou 12' envi¬
ron , la différence des longitudes de la comète & de ce point
milieu fera de 7 ' & celle des latitudes de 7 ' { environ ; partant,
la comète étoit dans le 15d 31 ' np avec une latitude boréale de
%6* environ.
La premiere observation de la position de la comète par rap¬
port à quelques petites étoiles fixes , fut faite assez éxactement
ainsi que la seconde. Dans la troisième qui fur moins éxacte ,
l’erreur pût être de fi à 7 minutes , ou de très-peu de chose
plus grande , Sc la longitude de la comète , dans la premiere ob¬
servation qui fut la plus éxacte de toutes , étant calculée dans
l’orbe
DE LÁ PHILOSOPHIE NATURELLE ; IJ7
J’orbe parabolique dont on a parlé , étoit de Q, ÍS>d ?0 ' zz ", Livre
Troisième»
sa latitude boréale de i d zj ' 7 " , & sa distance au Soleil de
1r5y46 parties.
De plus , Hallty ayant remarqué qu’il avoir paru quatre gran¬
des comètes à ans d’intervalle , fçavoir , une au mois de Sep¬
tembre après la mort de Jules Césarj une l’an s ; i de Jesus-Christ
fous le consulat de Lampadius & d’Oreste , une l’an 1106 de Jesus-
Christ au mois de Février, & enfin une fur la fin de l'année 1680.
& que toutes quatreavoient une queue très- longue 8c très-
brillante , ( excepté que la queue de celle qui parut à la mort
de César paroiísoit moins grande à cause de la position de la
terre) il chercha sorbe elliptique,dont le grand axe auroit 1381957
parties ( la moyenne distance du Soleilà la terre en ayant 10000)
dans lequel une comète pût faire fa révolution en 37; ans ; 8c
plaçant son nœud ascendant dans # zd z L Et faisant l'inclinai-
son du plan de son orbite au plan de sécliptiquë 'de sii d 6* 48
le périhélie de la comète dans ce plan se trouvoit 4-» zz d 44'
z j Et le temps corrigé du périhélie le 7 Décembre zj h 5/ ; la
distance du périhélie au nœud ascendant dans le plan de leclip-
tique de 9 d 1 -j* 35 " ; 8c l’axe conjugué de 184.81 , z parties , il
calcula le mouvement de la comète dans cet orbe elliptique ,
& ses lieux , tant ceux qui font déduits des observations ,
que ceux comptés dans cet orbe , se trouvent dans la table
suivante»

Tome IL L
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
pu Systeme
pu Monde.
Lat. bo¬ Longitu¬ Latitu- Erreu rs en
Temps vrai. Longitu¬ Lati¬
des obser¬réales des comp¬descomp --Longi¬
vées. observ. tées. tées. tudes. tudes.
d~~r ~T> d f h d ï TT t ff • if
- d h / d ' "
17. 4/ 51 19. /1.H i -' 7"32 B + 0 . 12 —0 . 13
Nov. 3.16.47 LL 29-51 - ° 1.
1. 6. 0 ax 3.24 -31 I . 6. 9 + I . Z2
J . IJ. 47 : vg 3 . 2. 3 . 0 + °. 9
10 . 16.18 1/ . 32. 0 -0-.27 . 0 I / -3 3- 1 0. 2/ . 7 + I - i -1 •/3
• C «L 8. 16.4 / ° . / 3. 7A
18 .2 IJ 4 iS . /i - i/ 1.16 . /4
28 . 12. Z6 I -/ 3-3/
2.0 . 17. O
13 . 17." í j |
IX I 3.11 .41 L. LA. O
Dée. n . 4.46, 6. 32 . 30 8. 28 . 0 3b 6. 31 . 10 8.29 . 6B — I .IO + 1. 6
ïi . 6. 37' «î - í . 8. 11 2s .41 . 1z / • 4. 14 11 .44 .4* -1 ./8 + 1.19
14 . 6. 18 48 .4.9. 23 2/ -2Z- / 18 .47 -3° 1/ . 13 3/ — 1-/3 + O. 30
18 .24 . 1 ? 17 . O./l 28 . 21 .42 r.7 . r . 1 — 1-31
16 . f. ii + 1- 9
■ 29 . z . 3 " X 13.1d.41 18. 9 / 8 X 13. II."
2.S«l Q»3^ + »3 3
-j- 0 .40
30 . 8. 10 17. 38. 10 28. 11. /Z 17 .38 .17 18 . 11. 37 + 0. 7 —a .r6
26. 14 -/7 - O. 1
Jativ. / . 6. il r 8.48.33 16 . 1/ . 7 T 8.48 ./1 14 - —D. 10
. H . 17 _ ° -i 3 + 0 . 21
18.44 . 4 24-11 -/6 18.43 ./1
: 9. 7. i 1
10 . . .6. 6 10 ,40 . so 23 -43 -32 20 .40 . 13 13 -43 -1/ — 0.17 - O. 7
26 . 0 . S 22 . 16. 32 + 0 .2° - 0 . /6
■ ij ; 7. 9 1J .39 -48 12 . 17 . 18
8k 9 3/ . p 1,7. Í6 . 30 9 . 34 . H ' 7-/ 6. 6 — 0 .49 - —O. I4
:à ''
30 . 8 . 12 1 j . iw 1 16-42 -18 IZ . 18.28 16-40 - / — 1.13 - 21 3
Févf. ï . 6-3/ ’ ' 1/ . 13./3 16. 4 -: I 1/ -II ./9 16. 2. 7 — 1./4 - 1-/4
/ • 7- 4 Ì Ì6 ./9 . 6 1/- 17 - 3 16 -/ 9 -17 17 ; O + O.II - 0. 3
ÍS- 8-4 ' 16 . 18. 11.46 .46 26 . 16 . /9 tl. 4/ . 12 — 136 - 1-24
Mars. i .ii .io 27 -/ 2-4 Î I i -ij -40 ^ 27 -/ 1-47 12-12 .28
— 0.// —1 . 11
/ . n . 3? 19 . 1t. 0 12. 3. 16 L^.rv. i 1 12. l . /O + 2.11 —-0 .16
^ 1 9- 8.38 0.43. 4 il- 4/ ./2 M 0 .42 . 431 11.4/ . 3/ —o . u - 0.17
I

Lês observations de cette comète , depuis le commencement de


son apparition jusqu’à la fin » s’accordent autant avec son mou¬
vement dans l’orbe ci - dessus décrit , que les mouvemensdespla-
nettes ont coutume de s’^ccorder avec leurs théories , ce qui prouve
que ce fut la même comète qui parut pendant tout ce temps &
que son orbite a été exactement déterminée.
Nous avons obmis dans la table précédente les observations
faites les 16, iS , 20 & 2.3 Novembre parce quelles étoient moins
exactes.
ses
JPontheus& compagnons observeront le 17 Novembre v . st.
à 6 heures du matin à Rome ( ce qui est à yh 10 ' à Londres) la
comète , par des fils appliqués aux fixes & la trouvèrent en -2-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . .
8d ayant o d 4° 7 tle latitude australe . On trouve leurs obser - livre
vations dans le traité que Pontheus a publié de cette comète ; ; TRolslt,M '
Cdlius qni y étoit présent & qui envoya ses observations a M . Cas-
Jìni , vit à la même heure la comète dans -L- 8 d 30 * , ayant o 4.
3o 1 de latitude australe.
GalUtius observa la comète à Avignon à l’heure qui répond à
J h 42 * du matin à Londres & il la vit dans -2- 8 d fans lati¬
tude , & par la théorie elle devoir être dans 8 d 16 ' 'f av ec
o d 5 37 7 " de latitude australe.
Le 18 Novembreà 6 h 3o 7 du matin à Rome ( qui répondent à
j h 4q • du matin à Londres. ) Pontheus vit la comète dans & 13 d
30 ' ayant i d ic* de latitude australe , Cellius l ’observa dans £e ,
13 d 30 * ayant i d 00 ' de latitude australe , Galleùus à y h 30 *
du matin à Avignon observa la comète dans -2- 13 d 00 ' ayant
1 d 00 ' de latitude australe , & le R. P. Ango à la Flèche en France
observa la comète à y h du matin ( qui répondent à 5 h 9 ' à Lon¬
dres) dans le milieu de deux petites étoiles , dont l ’une est l’étoile
du milieu des trois qui font en ligne droite dans la main australe
de la Vierge , marquée 4- dans Bayer , & l'autre est la derniere de
son aile laquelle est marquée 9 dans Bayer. Donc alors la comète
étoit dans -Q- 1z d 46 / ayant une latitude australe de 50 ' . Le même
jour , à Bojlon dans la Nouvelle Angleterre à 41 d ì de latitude à
y h du matin ( ce qui répond à 9 h 44 , du matin à Londres la
) co¬
mète fut vue près ^ 14 e1 ayant une latitude australe de i d 30 ' ,
comme je l’ai appris de l’illustre Halley.
Le 19 Novembreà 4 h j - du matin à Cambridge, un jeune homme
observa la comète distante d’environ 1 d de Pépi de la Vierge
vers le Nord -Ouest ; or cet épi étoit dans £* 19 d 23 ' 47 " ayant
i d i ; 59 " de latitude australe.
Le même jour à 5h du matin à Bojlon dans la Nouvelle Angleterre^
la comète étoit éloignée de 1 d de l’épi de la Vierge , &c la diffé¬
rence des latitudes étoit de 40 L
Le même jour dans l iste de la Jamaïque , la comète étoit éloi¬
gnée de Pépi d’environ un degré.
Sij
i4° PRINCIPES MATHÉMATIQUES
du Systems Le même jour le Docteur Arthur~stor, au fleuve du Patuxem
.1. >- >>—proche Hunt-ing Creek dans le Maryland vers les confins de la
Virginie, à 38 cl i de latitude , vit à 5 h du matin ( qui répondent
à 10 h à Londres) la comète au- dessus de l’épi de la Vierge , Le
touchant presque à cette étoile , y ayant environ \ de degrés en¬
tre eux , &c faisant usage de toutes ces observations , je conclus,
qu’à 9 h 44 7 à Londres, la comète étoit dans -2- i8 d j 0*5ayant
i d 2j ' de latitude australe environ ; & par la théorie elle de-
voit être dans £* 18 d 52 *15 " avec z d 26 154 " de latitude
australe.
Le 20 Novembre,le Docteur Montenarus professeurd’astronomìe
à Padoue, vit à 6 h du matin à Venise ( qui répondent à 5 h 10^
à Londres) la comète dans le 23 d de la balance ayant 1 d 30'
de latitude australe.
Le même jour à Boston, la comète étoit distante de l’épi de la
Vierge de 4d de longitude vers 1JOrient , & par conséquent elle
étoit dans -2- 23 d 24 1environ.
Le 21 Novembre, Pontheus& íes compagnons, à 7 h|du matin,
observèrent la comète dans -2- 27^ '
ayant 1d 16 de latitude
australe , Cellius l ’observa dans -2- 28 d. Le ? . Ango à 7 h du ma¬
tin , l’observa dans -2- 27d 45 ; & Montenarus dans le 27 d
de ce même signe.
Le même jour dans liste de la Jamaïque, la comète fut vûe au¬
près du commencement du scorpion, & elle avoir à peu près la
même latitude que l'èpi de la Vierge , c’est-à-dire , 2 d 2
Le même jour à Balsora dans YInde Orientale, à yh du matin
(qui répondent à iì h 20 *de la nuit précédente a Londres) on
prit la distance de la comète à l’épi de la Vierge , & elle se trouva
de 7 d 3 5*vers í’Orient . Et elle étoit posée dans la ligne droite qui
joint l’èpi & la balance , Sc ainsi elle étoit dans «o*z6 d j8* } Sc
elle avoir 1d ii ( environ de latitude australe ; & après 5h
( qui répondent environ à 5 u du matin à Londres) elle étoit dans
sSfe 28d 12 •, ayant une latitude australe de 1d iV & par la théo~
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , 41
Livtl
rie elle devroit être dans -L- 28 d IO' 36" avec i d 53 ' ?j " de TROISIEME.
latitude australe.
Le 21 Novembre la comète fut vue par Montenarus dans n\ 2d 3j *}
Sc à Boston dans la Nouvelle Angleterre elle parut dans ist 3d environ,

ayant presque la même latitude qu’auparavant , c’est-à-dire , xd 30 ' .


Le même jour à Balfora à 5 h du matin , la comète fut obser¬
vée dans n\ 1 à , donc à 5 h du matin à Londres la comète
étoit dans na 3d 5 r environ.
Le même jour à 6 h\ du matin à Londres, Hook vit la comète
dans m 3d 30' environ , c’est-à-dire , dans la ligne droite qui paíïè
par l’épi de la Vierge Sc le cœur du Lion , non pas exactement à
la vérité , mais s’éloignamt un peu de cette ligne vers le Nord :
Montenarus remarqua de même que la ligne menée de la comète
par l’épi passoit ce jour-là & les suivans par le côté austral du
cœur du Lion , y ayant seulement un très-petit intervalle entre
le cœur du Lion Sc cette ligne. La ligne droite qui paíïe par
l’épi de la Vierge Sc par le cœur du Lion , coupe l’écliptique
dans np 3d 46 ' fous un angle de 2 d j 1' , 8c si la comète avoir été
placée dans cette ligne dans M. 3d fa latitude auroit été de 2 d 2.6f.
Mais comme , selon les observations de Hook Sc de Montena~
rus qui s’accordent , la comète s’cloignoit un peu de cette ligne
vers le Nord, fa latitude étoit un peu plus petite.
Le 20 Novembre, selon l’observation de Montenarus, sa lati¬
tude étoit environ égale à la latitude de l’épi de la Vierge , &
par conséquent elle étoit de 1 d 30 #environ , Sc selon Jíook ,
Montenarus Sc le P. Ango, qui s’accordent , elle augmentoit tou¬
jours , elle devoir donc être sensiblement plus grande que 1d 30^
Or entre ces deux limites trouvées de 2 dr6 ^, Sc i d 3e/ , la gran¬
deur moyenne de sa latitude étoit d’environ t d 5 8
La queue de la comète , selon Hook Sc Montenarus étoit diri¬
gée à l’épi de la Vierge en déclinant cependant un peu vers le
Midi selon Hook, Sc vers le Nord selon Montenarus; ainsi cette
déclinaison étoit à peine sensible , & la queue etoit a peu prés
I4-. principes mathématiques
- parallèle à l’équateur , &• elle se détournoit un peu de sopposi-
_tion du Soleil vers le Nord.
Le 23 Novembrev. st. à 5 heures du matin à Norberg( ce qui fait
4 heures ■§• à Londres) le Docteur Zimmerman vit la comète dans «1
8 d 8 ' ayant z d zH de latitude australe , ses distances ayant été
prises par rapport aux étoiles fixes.
Le 24 Novembre avant le lever du Soleil , la comète fut vue par
Montenarus dans Ist 1z d 3 27au côté boréal de la ligne droite tirée
par le cœur du Lion 8c par l’épi de la Vierge , ainsi elle avoir un
peu moins de 2 d 3 8' de latitude , cette latitude , comme nous
l’avons dit , augmentoit continuellement , selon les observations
de Hook, Montenarus 8c Ango ; elle étoit donc alors un peu plus
que dei d 58# &ía moyenne grandeur peut être fixée à 2d i8 #
fans erreur sensible.
Pontheus 8c Galletìus ont prétendu déterminer cette latitude ,
Cellius 8c celui qui sa observée dans la Nouvelle Angleterre font
trouvée à peu prés de même grandeur , c’est-à-dire . d’un degré
ou d’un degré & demi.
Les observations les plus grossières íont celles de Pontheus 8c
de Cellius, sur-tout celles qu’ils ont faites par les azimuths & les
hauteurs , ainsi que l’ont été celles de Galletius.
Les meilleures font celles où l’on employé les positions de la
comète par rapport aux fixes , comme Montenarus, Hook 8c Ango
ont fait dans les leurs , ainsi que l’obscrvateur de la Nouvelle An¬
gleterre dans les siennes, & quelquefois Pontheus 8c Cellius dans
les leurs.
Le même jour à j heures du matin à Balsora la comète fut ob¬
servée dans m n d 4j / ,& par conséquent à 5h du matin à Londres
elle étoit dans m. iz d environ . Et par la théorie elle devoir être
dans «l i 3d ii' 4-i"
Le 2s Novembre avant le lever du Soleil, Montenarus observa la
comète dans ist 17d è environ , 8c Cellius observa , dans le même
temps , qu’elle étoit dans la ligne droite tirée de letoile luisante de
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 1+5
L I VR K
la cuisse gauche de la Vierge & le bassin austral de la Balance, & Troisième.
cette ligne coupe le chemin de la comète dans m jga . g/ 1&
par la théorie elle devcit être dans i8 d} environ.
Ces observations s’accordentdonc autant avec la théorie , quel¬
les s’accordent entr’elles , & cet accord prouve que ce fut une
feule & même comète qui fut vue depuis le 4 Novembre jusqu au
9 de Mars , la trajectoire de cette comète coupa deux fois le
plan de récliptiqùe , ainsi elle ne fut point rectiligne. Et elle ne
coupa point Eédiptique dans les parties opposées du ciel , mais à
la fin de la Vierge , & au commencement du capricorne à 98
degrés environ d’intervalle ; ainsi f orbite de cette comète s’éloi-
gnoit beaucoup d’être un grand cercle , car au mois de Novem¬
bre son cours s’éloignoit à peine de l’écliptique de trois degrés

vers le Sud , & ensuite , au mois de Décembre elle s’éloignoit de


l’écliptique vers le Septentrion de 19 d, & ces deux parties de
son orbite dans l’une desquelles elle s’approchoit du Soleil , &
s’en éloignoit dans f autre , paroissoient distantes l’une de l’autre
d’un angle de plus dc jo d comme l’observa Momenarus.
Cette comète parcourut 9 signes, depuis le dernier degré du
Lion jusqu’au commencement des Gémeaux , outre le signe du
Lion qu’elle avoir parcouru avant qu’elle commençât à être visi¬
ble ; & il n’y a aucune autre théorie qui donne aux comètes un
mouvement régulier dans une si grande portion du ciel.
Son mouvement fut fort inégal , car vers le ao Novembre elle
parcourut environ 5 degrés par jour ; ensuite son mouvement
s’étant ralenti , entre le 2.6 Novembre&
le 12 Décembre , c’est-à-
dire , dans un espace de 15 jours & demi , elle ne parcourut
qssenviron 40 degrés, ensuite son mouvement étant de nouveau
accéléré , elle parcouroit environ 5 d par jour avant que son
mouvement recommençât à être retardé . Or la théorie qui ré¬
pond exactement à un mouvement si inégal dans la plus gran¬
de partie du ciel , qui dépend des mêmes loix qui dirigent le
cours des planettes , & qui s’accorde si bien avec les observa-
_ «« «, *44 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
bv mTnde. ^ ons astronomiques les plus exactes , ne peut manquer d’être
1 — vraie.
La trajectoire que la comète décrivit , Sc la queue réelle qu’el-
Ic projetta dans chacun de ses lieux font représentés , pour le
Sig.*7. plan de la trajectoire meme , dans la figure %-j, dans laquelle
ABC représente la trajectoire de la comète, D le Soleil , D E
Taxe de la trajectoire , D F la ligne des nœuds , G H Intersec¬
tion de la sphère du grand orbe avec le plan de la trajectoire,
I le lieu de la comète le 4 Novembre de l’année 1680. K son lieu
le 11 Novembre, L ion lieu le 19 Novembre, M son lieu le 12,
Décembre , N son lieu le 21 Décembre , O son lieu le 29 Décembre ,
P son lieu le j Janvier suivant, Q son lieu le 25 Janvier, R son
lieu le 5 Février, S son lieu le 25 Février, T son lieu le 5 Mars,
ôc V son lieu le 9 Mars. J ’ai employé les observations suivan¬
tes pour déterminer fa queue.
Le 4 & le 6 Novembre fa queue ne parut point , le II No¬
vembre fa queue commençoit déja à paroître, mais par une lunette
de 1o pieds elle ne paroissoit pas avoir plus d’un demi degré de long,
le 17 Novembre fa queue parut à Pontheus avoir plus de 15 degrés
de long , le 18 Novembre elle étoit longue de 30 d , &: dans la
Nouvelle Angleterre on la voyoit directement opposée au Soleil, &c
elle s’étendoit jusqu’à setoile de Mars, qui étoit alors dans trp
9 d H '-
Le 19 Novembre dans le Maryland la queue parut longue de 13d
ou 20 d , le 10 Décembre la queue ( selon Tobservation de Flam-
fleed) passoit par le milieu de la distance entre la queue du ser¬
pent d Ophiulchus& Tétoile ■Z' dans l’aîle australe de 1 aigle , 8c
elle finiísoit vers les étoiles A, «, b dans les tables âç Bayer, son
extrémité étoit donc dans ft 19 d i avec une latitude boréale
de 34 d ï environ.
Le 11 Décembre la queue s’élcvoit jusqu’aux étoiles de la tête
de la flèche ( marquées « , S , dans Bayer) elle
& finiísoit dans
ft zó d 4ji avec une latitude boréale de 38 d 34 ' .
Le
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 1); .-
Le 11 Décembre la queue passoit par le milieu de la flèche , & TroJ.eme
elle ne s’étendoit pas beaucoup au-delà , car elle finiíToit dans s» »- ——
4 d avec une latitude boréale de 41environ.
Ce qu on vient de dire doit «'entendre des parties de la queue
les plus lumineuses. Pontheus qui observoit à Rome le 11 Décembre
a j h 40 r sous un ciel peut-être plus serein , Sc qui pouvoit dis¬
tinguer les parties plus foibles de la lumière , trouva que fa queue
s etendoit à io d par - dessus le croupion du ligne ; Sc íbn bord finif-
soit à 4j ; de cette étoile vers le Nord- Ouest , fa queue avoir ces
jours-là 5d de largeur vers son extrémité supérieure , Sc par con¬
séquent son milieu étoit distant de cette étoile de r. d 15 ' vers le
Midi , son extrémité supérieure étoit dans )( n d ayant 6i d de
latitude boréale , Sc par conséquent cette queue avoit environ
70 d de longueur.
Le ri Décembre elle s’élevoit presque jusqu’à la chaise de Cas-
fiopèe, étant également éloignée de B Sc de Shedir, Sc sa distance
à chacune de ces deux étoiles étoit égale à la distance qui est
entr'elles, ainíì elle finiíToità t 14 d ayant une latitude de 47 d|.
Le r.9 Décembre la queue touchoit l' étoile Sckeat qui étoit située
à gauche , elle rempliísoit exactement l’intervalle des %étoiles
du pied boréal &Andromède, &* *’•*■ligueur étoit de y4 d,ainíì
elle finiíToit daua v 19d fa
&: latitude étoit de 3j d.
Le 5 Janvier la queue touchoit l'étoile t du côté droit de la
poitrine d’Andromède, Sc l’étoile y du côté gauche de fa ceinture,
( selon nos observations ) elle étoit longue de 40 d elle : étoit
courbe , & son côté convexe étoit tourné vers le Midi ; Sc elle
faisoit , près de la tête de la comète , un angle de 4 d avec le
cercle qui passoit par le Soleil Sc par la tête de la comète , mais
près de Tautre bord elle étoit inclinée à ce cercle fous un angle de
1o d ou de 11d Sc la corde de la queue faisoit avec ce cercle un
angle de $ d.
Le 1j Janvier la lumière de la queue étoit encore assez sensi¬
ble entre Alamek Sc Algol, Sc elle finissoit par une lumière assez
Tome. II, T
r45 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
foible vers l’étoile » du côté de Persée, la distance du terme de
la queue au cercle qui joignoit la comète & le Soleil etoit de
jd j 0 / l’inclinaison de la corde de la queue à ce cercle étoit
de 8 d-| -
Le 25 & le 26 Janvier la queue avoir une lumière assez foi¬
ble à la longueur de 6 ou 7 degres ; & tant cette nuit que la
suivante , le temps étant fort serein , elle s’étendoit à n degrés
&; un peu plus , par une lumière très-foible & à peine sensible.
Son axe étoit dirigé exactement vers la claire de l’épaule orien¬
tale du cocher , ainsi elle déclinoit de. l’opposition du Soleil vers
le Nord fous un angle de 10d..
Enfin le 10 Février, je vis avec une lunette lá queue longue
de i d, car la lumière très-foible dont j’ai parlé , ne pouvoit pas
s’appercevoir à travers les verres.
Pontheus marque cependant qu’iî vit la queue longue dé n a
le 7 Février3 le 25 Février& les jours fuivans la comète n’avoit
plus de queue.
En examinant sorbe ci-déflus décrit , & en faisant attention
aux autres Phénomènes de cette comète , il fera bien difficile de
ne pas conclure que les comètes font des corps solides, compac¬
tes , fixes &r durables , de même qut t?ç planettes ; car si elles
nétoient autre chose que des vapeurs & des exhalaisons de la
terre , du Soleil & des planettes , cette comète auroit dû fe dis¬
siper dans l’instant dans son paíïàge près du Soleil ; car la cha¬
leur du Soleil est comme la densité de ses rayons , c’est-à-dire,
réciproquement comme le quarté de la distance des lieux au
Soleil ; ainsi , comme la distance de la comète au centre du So¬
leil le 8 Décembreyquelle étoit dans son périhélie , étoit à la
distance de la terre au centre du Soleil , comme 6 à 1000 envi¬
ron 5la chaleur du Soleil dans la comète étoit alors à la chaleur
du Soleil sor la terre en Eté, comme j 000:000 a z6 , ou comme
18000 à ï . Mais la chaleur de seau bouillante est presque tri¬
ple de la chaleur que la terre reçoit en Eté des rayons du Soleil,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 47
Livre
comme j’en ai fait I expérience ; 5c la chaleur du fer ardent est Troisième.
trois ou quatre fois plus grande que celle de Peau bouillante ,
( fi je ne me trompe. ) Donc la chaleur que la terre fëche de la
comète dut éprouver par les rayons du Soleil dans son périhé¬
lie , étoit presque iooo fois plus grande que celle du fer ardent ;
6e par une telle chaleur , les vapeurs , les exhalaisons Le toute
la matière volatile dut être consumée 5c dissipée en un instant.
La comète éprouva donc une chaleur immense des rayons du
Soleil dans son périhélie , ôc elle a pû conserver très-long temps
cette chaleur ; car un globe de fer rouge d'un pouce de diamè¬
tre exposé à l’air pendant une heure , perd à peine toute sa cha¬
leur. Et un globe d’un plus grand diamètre conferveroit la sien¬
ne plus longtemps en raison de son diamètre , parCe que sa su¬
perficie ( qui est la mesure du réfroidissement par le contact de
Pair ambiant ) est moindre dans cette raison eu égard à la quan¬
tité de matière chaude quille renferme. Ainsi un globe de fer
rouge égal à la terre , c’est-à-dire , dont le diamètre seroit environ
de 40000000 de pieds , ne se réfroidiroit qu’en 40000000 de
jours , & par conséquent à peine seroit-il réfroidi en 50000 ans.
Je soupçonne cependant , que par des causes cachées , la durée
de la chaleur doit augmenter dans une moindre raison que celle
du diamètre : & jè désirerois bien en trouver la véritable raison
par Pexpérience.
De plus il faut remarquer que la comète au mois de Décembre,
ou elle étoit encore toute imprégnée des rayons du Soleil, avoic
une queue beaucoup plus grande 5c plus brillante qii’au mois
de Novembre précédent , où elle n’avoit pas encore atteint íbn pé¬
rihélie. Et en général , toutes les comètes ont les queues les pltis
grandes 5c les plus brillantes aussitôt après leur passage par lá ré¬
gion du Soleil. La chaleur de la comète contribue donc à la gran¬
deur de fa queue , 5c de -là je crois qu’on doit conclure que cette
queue n’est autre chose qti’une vapeur très-légere que lá tete on
le noyau de la comète exhale à cause de sa chaleur.
Tij
—H » PRINCIPES MATHÉMATIQUES
duSïsteme Au reste , il v a trois opinions fur les queues des comètes ,
du Monde. r1 1u r
— celle de ceux qui croyent que ces queues ne font autre choie
que l’éclat du Soleil qu ’on découvre à travers la tête transpa¬
rente des comètes ; celle de ceux qui prétendent que ces queues
font causées par la réfraction de la lumière en venant de la tete
des comètes à la terre , & enfin celle de ceux qui supposent que
ces queues font une espèce de vapeur ou de nuage qui s’éléve
de la tête de la comète , & qui se répand sans cesse dans les ré¬
gions opposées au Soleil.
La premiere opinion ne peut être soutenue que par ceux qui
n’ont aucune teinture de l’optique , car la lumière du Soleil ne
se voit point dans une chambre obscure , fí ce n’est en tant qu ’elle
est réfléchie par les petites particules de poussière &: par les va¬
peurs qui voltigent toujours dans l’aír : ainíi dans un air chargé
de vapeurs plus grossières » elle est plus brillante , & frappe plus
fortement les yeux ; & plus l’air est rare , Sc moins il se réfléchit
de lumière , ainíi dans les cieux où il n'y a aucune matière ré¬
fléchissante , il ne peut revenir de lumière à nos yeux : car la
lumière ne se voit pas par elle - même , mais seulement lorsqu ’elle
est réfléchie vers nos yeux . 11 faut donc que dans les régions où.
l’on voit les queues des comètes , il y ait une matière qui réflé¬
chisse la lumière , fans quoi tout le ciel où elles sont étant rem¬
pli des rayons du Soleil , il nous paroitroit également brillant
par -tout.
La seconde opinion est sujette à bien des difficultés , car jamais
îl ne paroît de couleurs dans ces queues ; or les couleurs ont ce¬
pendant coutume d’être les compagnes inséparables de la réfrac¬
tion : la lumière des fixes & des planettes qui nous est trans¬
mise pure & sans se colorer , est une preuve que les espaces
célestes , que cette lumière traverse , ne contiennent point de
milieu réfringent . Car ce qu’on rapporte que les Egyptiens ont
vû quelquefois des fixes comme des comètes , doit fans doute
son origine à quelque réfraction fortuite des nuées . Et la radia .-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 45> --
ee
tion Sc la scintillation des fixes doit être attribuée aux réfractions Xrlo;™m
des humeurs de-nos yeux & à celles de l’air , qui -a toujours un -
petit mouvement de trémulation , ce qui se prouve parce que
cette scintillation cesse lorsqu on regarde les étoiles à travers un
télescope : car la trémulation de Pair Sc des vapeurs qui y font
contenues est cause que les rayons font détournés facilement Sc
par secousses de la prunelle , qui est trés - étroite , mais il n’en est
pas de même de l’ouverture beaucoup plus grande du verre ob¬
jectif , voilà pourquoi la scintillation que nous éprouvons , lors¬
que nous regardons les étoiles avec nos yeux seulement , cesse
lorsque nous les regardons à travers un télescope ; Sc cette cessa¬
tion prouve que la lumière est transmise dans les espaces célestes
fans réfraction sensible . Et qu’on ne dise pas qu ’on ne voit pas
toujours les queues des comètes , parce que leur lumière n'est
pas assez forte , Sc qu ’alors les rayons secondaires n’ont pas assez
de force pour remuer nos yeux , Sc que c’est par cette raison
que nous ne voyons pas de queues aux fixes : car la lumière des
fixes peut être augmentée plus de cent fois par le moyen des
télescopes , Sc cependant on ne leur voit pas de queues . Les pía-
nettes donnent beaucoup plus de lumière que les étoiles ce¬&
pendant on ne leur voit point de queues , & Íbuvent -Ies comètes
ont de très - grandes queues quoique la lumière de leur tête soit
très - foible , & très- sourde.
La tête de la comète de 1680. par exemple , avoir au mois de
Dlambre, une lumière qui égaloit à peine celle des étoiles de la
seconde grandeur , Sc sa queue répandoit une lumière sensible
dans un espace ; de 40. 50, 6a . Sc 70 dégrés & plus : ensuite le
2,7 Sc le 2.8 Janvier sa tête paroissoit seulement comme une étoile
de la septième grandeur , Sc sa queue donnoit une lumière , qui
à la vérité étoit foible , mais qui étoit cependant assez sensible
seípace de 6 à 7 dégrés , & elle donnoit jusqu a 12 degrés Sc un
peu plus une lumière très- obscure Sc qui se distinguoit difficile¬
ment , comme on sa dit ci-dessus.
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
>*« monTe. Mais le 9 & le io Février que l’on celïa entièrement de voir la
■ tête de la comète à la vue simple, je vis par le télescope la queue
longue dé deux dégrés : de plus , si la queue étoit l’effet de la
réfraction de la matière céleste, & qu'en vertu de la forme des
cieux , elle fe détournât de 1opposition du Soleil , cette défléxion
devroit toujours íc faire du meme coté , Le dans les mêmes ré¬
gions du ciel ; mais cependant la comète de l68o . le 28. Dé¬
cembre \ 8 hj après - midi à Londres , étoit dans le 8 4 41 < des
poissons, & elle avoit r 8 d 6 * de latitude boréale , le Soleil étant
dans le i8 d 16f du >3. Et la comète de Tannée 1577* étoit le
29 Décembre dans le 8 d 41 ' des X avec une latitude boréale de
í8 d 40 ' . Le Soleil étant aussi dans le 18d 16' environ du ')o.
Dans Tun & Tautre cas la terre étoit dans le même lieu , Sc la
comète paroifloit dans la même partie du ciel ; cependant dans le
premier cas la queue de la comète déclinoit ( selon mes obser¬
vations & celles de plusieurs autres ) d’un angle de 4 d{de Im¬
position du Soleil vers le Nord }-& dans le dernier (selon les ob¬
servations de Tycho) la déclinaison étoit de 21 d vers le Midi.
Ainsi ne pouvant pas rapporter les queues à la réfraction des
cieux , il reste à examiner si ces queues ne sent point produites
par quelque matière qui réfléchit la lumière.
Les loix que les queues observent prouvent qu’elles viennent
de la tête des comètes , Sc qu ’elles montent dans les régions op¬
posées au Soleil; car lorsqu’elles sont dans les plans des orbes
des comètes qui passent par se Soleil , elles fe détournent tou¬
jours de supposition du Soleil vers les parties que leurs têtes
abandonnent en avançant dans ces orbes. Ce qui fait qu’elles pa-
roissent dans les parties directement opposées au Soleil à un spec¬
tateur placé dans ce pian ; mais à mesure que le spectateur s’é-
loigne de ce plan , leur déviation fe fait sentir peu à peu , Sc elle
devient de jour en jour plus grande : & cette déviation , toutes
choses égales , est d’autant plus petite , que la queue est plus
oblique à sorbe de la comète , c’est-à-dire , qúe là tête de la
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . x$t _ _
comète approche le plus du Soleil ; fur- tout íì sangle de la dévia- livre
tion est vu près de la tête de la comète : de plus . les queues qui TR01S1 *MI
nont point de déviation paroissent droites , & celles qui ont une
déviation paroissent courbes , Lc leur courbure paroît d'autant
plus grande , que leur déviation est plus grande , & qu’elle est
plus sensible, toutes choses égales , à mesure que la queue est
plus longue , car dans les queues fort courtes la courbure est à
peine sensible.
Plus sangle de la déviation est petit prés de la tête de la co¬
mète , & plus il est grand vers l’autre extrémité de la queue , Sc
par conséquent le côté convexe de la queue est tourné alors vers
les parties dont elle s'écarte par fa déviation , lesquelles font dans
îa ligne droite indéfinie tirée du Soleil par la tête de la comète.
Et enfin , les queues les plus longues , les plus larges , & qui
brillent de la lumière la plus vive , font un peu plus brillantes
par leur côté couvéxe , terminées plus exactement que par
leur côté concave.
Les Phénomènes de la queue des comètes dépendent donc du
mouvement de leur tête & non de la région du ciel dans laquelle
on appereoit leur tête ; &Tpar conséquent elles ne íbnt point fes¬
ser dc la réfraction des cieux , mais elles íbnt formées de la
matière qui s’exhale de la tête des comètes. Et de même que
dans notre air la fumée dun corps enflammé quelconque s’éléve
en-haut & monte perpendiculairement , si ce corps est en repos,
ou obliquement , s’il fe meut latéralement -, ainsi dans les cieux,où
tous les corps célestes gravitent vers le Soleil , les vapeurs & la
fumée doivent monter par rapport an Soleil ( comme on fa déja
dit ) & s’élever en haut Sc en ligne droite , si le corps qui fume
est en repos ; ou obliquement si ce corps, en avançant, abandonne
fans cefíè les lieux d’où les parties supérieures de la vapeur ont
®ommencéà monter. Et cette obliquité est moindre lorsque les
vapeurs montent avec plus de vitesse: comme dans le voisinage
du Soleil , Sc près du corps dont la fumée s’exhale ; cette différente
obliquité fait que la colonne composée de cette vapeur paroît
— — « tí i PRINCIPES MATHÉMATIQUES
BU SïsteMe j : K'
bu monde, courbe : Sc comme la vapeur de la colonne du coté vers lequel
se fait le mouvement de la comète est un peu plus nouvellement

exhalée , elle doit être aussi un peu plus épaisse dans cet endroit,
Sc y réfléchir par conséquent une lumière plus abondante , Sc la

queue y doit être terminée plus exactement. Je n’ajoute rien


ici fur les agitations subites Sc fans loi de ces queues , ni fur f ir¬
régularité de leurs figures dont quelques- uns ont donné la descrip¬
tion ; parce que ces apparences peuvent être causées par les chan-
gemens qui arrivent dans notre air 8c par les mouvemens des
nuées , qui font paroître quelquefois de certaines parties des
queues plus obscures que d’autres , Sc que les parties de la voye
lactée , que l’on confond avec les queues qui y paíïènt, Sc qu ’on
prend pour des parties mêmes de ces queues , peuvent encore
causer ces apparences.
La rareté de notre air peut, servir à nous faire comprendre
comment les vapeurs qui s’exhalent de l’âtmofphére des comètes,
peuvent suffire à remplir des espaces si immenses. Car l’air occu¬
pe prés de la surface de la terre un espace 8)0 fois environ plus
grand que celui qui seroit occupé par le volume d’eau qui auroit
le même poids. Ainsi une colonne cylindrique d’air , haute de
8so pieds est du même poids qu’une colonne d’eau qui auroit la
même base, & un pied de hauteur . Or la colonne d’air qui va
jusqu’à l’extrémité de notre atmosphère est égale en poids à une
colonne d’eau de ; 3 pieds de haut environ 8c de même base ;
Sc par conséquent , si on ôtoit la partie inférieure de toute la
colonne qui compose notre air jusqu’à la hauteur de 850 pieds,
le poids du reste supérieur de cette colonne , seroit égal à celui
d une colonne d’eau de la hauteur de 3r pieds. Ainsi, par une
réglé qu’une infinité d’expériences ont confirmée , scavoir , que la
compression de l’air est comme le poids de l’atmosphére incom¬
bant , Sc que la gravité est réciproquement comme le quarté de la
distance des lieux au centre de la terre , j’ai trouvé ( en faisant le
calcul selon le Cor. de la Prop. 21. du Liv. 2. ) qu a la hauteur
d’un
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . iy? —— g
•duo demi diamètre de la terre au-dessus de fa surface 1, 1 air doit J - ' VRE
Troisième*
Ltre plus rare qu ’ïci -bas en une raison beaucoup plus grande que-
celle de tout l’espace renfermé dans sorbe de Saturne à un globe
-d’un pouce de diamètre . Donc un globe d’air d’un pouce de dia-
înétre qui auroit la densité qu ’a notre air à un demi diamètre de
la terre au -dessus de fa íiirface , rempliroit toutes les régions des
planètes jusqu ’à la sphère de Saturne & bien loin encore au -delàt
or puisque notre air se raréfie à i’infini , à mesure qu ’on séloigné
■de la surface de la terre , les queues des comètes doivent être
formées d’une matière très - rare , puisque leur chevelure on leur
atmosphère est presque to fois plus -étendu que le diamètre de
Jeur noyau , & que leurs queues vont encore beaucoup par -delà.
Et quoiqu ’il fe puisse faire , à cause de la densité de satmo-
sphère des comètes , de la grande gravitation de ces corps vers
le Soleil , & de la gravité des particules de leur air, de & leurs
vapeurs les unes vers les autres , que l'aix qui ses environne dans
les espaces célestes , & par conséquent leurs queues ne soient pas
austì raréfiées que notre air >il résulte cppendant de tour ceci,
qu ’une très -petite quantité d’air Sç dç vapeurs peut suffire abon¬
damment à tous les Phénomènes des queues des comètes . D ’ail-
leurs l’extrême rareté de la matière de ces queues est prouvée par
ses astres qu ’on voit briller à travers.
L’atmosphére terrestre éclairé de la lumière du Soleil , obscur?
cit & éteint par son épaisseur presque tous les astres & la Lune
même,& cependant il ne s’étend qu ’à quelques milles : mais à
travers l’épaisseur immense des queues des comètes qui sont éclaf»
rées du Soleil de même que notre atmosphère , on voit ses plus
petites étoiles fins que leur lumière soit affaiblie . L'éclax des
queues de la. pluspart des comètes est comparable à peu près
à celui de Pair d’une chambre obscure qui réfléchit les rayon*
du Soleil reçus par un trou d’un pouce ou deux de diamètre.
On peut connoître à peu près quel temps la vapeur met à s éle¬
ver de la tête des comète ? a l’extrçmité de leur ^UÇUS, en xjtz,
fppii j /y, ,
i 54 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
systeme rant une ligne droite de sextrémité de cette queue au Soleil, &
. remarquant le lieu où cette ligne coupe la trajectoire . Car la va¬
peur à sextrémité de la queue , íi elle s’éloigne en ligue droite
,<3u Soleil, commence à s’élever de la tête , dans le temps où la
tête se trouve dans le lieu de 1’interfection. Mais la vapeur ne s’é¬
loigne pas du Soleil en ligne droite , car elle retient le mouvement
.que la comète avoit avant que cette vapeur commençât à mon¬
ter , & ce mouvement íe composant avec celui par lequel la va¬
peur monte , elle monte obliquement . Ainsi la solution de ce
problème sera plus exacte , si cette ligne qui coupe sorbe est paral¬
lèle à la longueur de la queue , ou plutôt , ( à cause du mouve¬
ment curviligne de la comète ) si cette même ligne diverge de
celle de la queue.
Par ce moyen j’ai trouvé , que la vapeur qui étoit à sextré-
mité de la queue de la comète de ióSo. le 25 Janvier , avoit
commencé à s’élever de la tête avant le 11 Décembre, & que par
conséquent , elle avoit mis plus de 45 jours à monter. Et toute Ia
queue qui parut le 10 Décembre étoit montée dans l’eípace de
deux jours qui s etoient écoulés depuis le périhélie de la comète.
Gette vapeur montait donc très-vîte ait commencement , lorsque
îa comète étoit plus près du Soleil , & ensuite elle continuoit de
monter avec un mouvement que sa gravité retardoit toujours,
& én montant elle augmentoit îa longueur de la queue. La queue ,
tant qu’elle fut visible , étoit formée de presque toute la vapeur
qui s’étoit exhalée de la comète dans le temps du périhélie ; & so
vapeur qui monta la première , & qui formoit l’extrémité de la
queue , ne s’évanouit que lorsque sa distance, tant du Soleil que de
nous , fut si grande , qu’on ne pût plus l’appercevoir . Ainsi Jes
queues des autres comètes qui sont courtes ne sont point formées
par des vapeurs qui s’élevent de leurs têtes par un mouvement
prompt & continu , & qui ensuite se dissipent, mais ce sont des
colonnes permanentes de vapeurs & d’exhalaisons qui sor¬
tent de la tête des comètes pendant plusieurs jours par un mou-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . r yf
vement trës -lent , &£ qui cn participant du mouvement que lí Livre
Troisième
tête d ou elles s’exhalent avoît lorsqu ’elles,ont commencé à. s’exha - .
ler , continuent ensuite à se mouvoir avec cette tête dans les es¬
paces célestes . Ce qui fournit encore une nouvelle preuve que
les espaces célestes font privés de toute force résistante ;- puisque
non seulement les corps solides téls que les planètes & les corné- 1
tes , mais même des vapeurs très -rares , ( comme celles qui for¬
ment les queues des comètes ) se meuvent très -librement & d'ún
mouvement très-rapide dans ces espaces , &? qu elles y conser¬
vent leur mouvement pendant très -long - temps.
Keplcr attribue l’ascension des queues des comètes qui s’élevent
de fatmosphére de leurs têtes , & le mouvement progressif de ces
queues vers les parties opposées au Soleil , à faction des rayons de
lumière qui emportent avec eux la matière des queues . Et il n’est
point absurde de penser que des vapeurs très- rares puissent céder
à faction des rayons dans des espaces libres de toute résistance,
quoique des vapeurs épaisses ne puissent être mûes sensiblement
par les rayons du Soleil dans notre atmosphère.
Un autre Astronome a çri? qu ’il pouvoir y avoir des particu¬
les de matière graves , &: d'autres légeres , & que les queues
des comètes étoient composées de particules légeres , & que
c’étoít par leur légèreté quelles s’élevoient en s’éioignant du
Soleil . Mais la gravité des corps terrestres étant comme la ma¬
dère qu ’ils contiennent , la quantité de matière restant la même»
la gravité ne peut être ni augmentée ni diminuée . Je soup¬
çonne plutôt que félévation des vapeurs qui forment lès queues ,
vient de la raréfaction de cette matière : car la fumée monte
dans une cheminée par f impulsion de f air dans lequel elle nage,
cet air raréfié par la chaleur monte , parce que fa gravité spécifi¬
que est diminuée , & en montant il emporte la fumée avec lui.
Pourquoi les queues des comètes ne s’éleveroient -elles pas de la
même maniéré du côté opposé au Soleil ? Car les rayons du Soleil
p agite nt les milieux qu ’ils traversent que par la réflexion
r5^ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
-v systïme réfraction . Les particules réfléchissantes étant échauffées par cette
B U M fl N D E . r ; 11 .
' action dés rayons , échauffent la matière etheree avec laquelle
elles font mêlées r cette chaleur quelles lui communiquent la
raréfie , & cette raréfaction diminuant îa gravité spécifique par
laquelle elle tendoit auparavant vers-le Soleil, cette matière éthe-*
rée monte &r emporte avec elle les particules réfléchissantes dont
la queue eft composée. Les vapeurs ,qui composent les queues des
comètes tournent autour du Soleil , & tendent par conséquent à ,
s’éloigner de cet astre, ce qui contribue encore à leur ascension,
car l’atmosphére du Soleil, Sc la matière des cieux est dans un
repos absolu ,, ou bien elle tourne plus lentement que la matière
des queuespuisqu ’elle tourne par Le seul mouvement qu’elle
reçoit de la rotation du Soleil.
Ce sont- là les causes de Faícenfíon des vapeurs qui forment iea
queues des comètes , lorsqu’elles font près du Soleil où leurs orbes
sont les plus courbes , & où les comètes étant dans le lieu de Fat-
moíphére du Soleil le plus épais , & par conséquent îe plus
pesant x projettent les plus langues queues. Car les queues qui
commencent alors à paroître conservant leur mouvement , Lc gra¬
vitant cependant vers le Soleil , se meuvent autour de cet astre-
dans des ellipses comme les têtes des comètes & par ce mouve¬
ment elles accompagnent toujours ces têtes , & leur paroissent
attachées , quoiqu ’elles ne leur soient pas adhérentes . Caria gra¬
vité de ces vapeurs vers le Soleil ne les fait pas s’éloigner davan¬
tage de leurs têtes pour aller vers le Soleil que la gravité des têtes
vers le Soleil ne les fait s’éloigner de leurs queues pour aller vers.
cet astre. Ainsi elles doivent , par leur gravité commune , tom¬
ber en même temps fur le Soleilou être retardées de la même
maniéré en remontant ; ainsi la gravité ne doit point empêcher la
tête & k queue des comètes , de prendre facilement entr’elles k
position quelconque qui doit suivre des- causes dont nous venons
dé parler ou d autres causes quelconques , ni de k conserver en¬
suite íàns obstacle-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ïf7
Les queues qui se forment dans les périhélies des comètes ,
doivent donc s’en aller avec leurs têtes darrs des régions très-éloi¬
gnées , Sc ensuite après une longue foite d’années tevenir vers
nous avec elles , eu bien «'évanouir peu à peu par la raréfac¬
tion. Car lorsque par la suite leur tête descend vers le Soleil, de'
nouvelles queues très-courtes doivent «'élever de leur tête par un
mouvement très-lent , & ces queues doivent augmenter immen¬
sément dans le périhélie des comètes qui descendent jnsqn’à
l’atmosphére du Soleil : car cette vapeur doit se raréfier Sc se di¬
later perpétuellement dans les espaces libres oú elle se trouve „
e’est pourquoi les queues font toutes plus larges vers leur extrémi-
té supérieure que près de la tête de la comète.
Ges vapeurs perpétuellement dilatées par la raréfaction , doi¬
vent s’étendre & se répandre dans tout le ciel , 8c elles doivent
ensuite peu à peu être attirées par leur gravité vers les planètes
avec l’atmosphére desquelles il est vraisemblable qu’cllcs se mê¬
lent . Gar de même que les mers font nécessairesà la constitution'
de notre terre , afin que la chaleur du Soleil puisse en élever des
vapeurs suffisantes, lesquelles après s etrë rassemblées en nuages-,
retombent en pluyes qui arrosent la terre , la nourrissent Sc la
fendent capable de produire tous les végétaux ; ou bien fe Con¬
densent sur le sommet des montagnes par le froid qui y régnes
d’où ( selon que quelques-uns le conjecturent avec raison ) eHes'
coulent 8c forment les fontaines & les fleuves- .- on peut croire
que ses comètes peuvent par leurs exhalaisons 6c leurs vapeurs-
condensées, suppléer Sc réparer sans cesse ce qui se consume
d’humidité dans la végétation 8c la putréfaction , & ce qui s’en
convertit en terre sèche dans ces opérations : afin que par ce
moyen les mers 8c l ’humidité des planètes ne soit pas consumée.
Car tous les végétaux croissent par le moyen de l’humidité , 6c en¬
suite la plus grande partie s en convertit par la putréfaction en
serre sèche , puisqu’il tombe perpétuellement du limon au fond
des liqueurs qui sc corrompent. Ainsi la masse de la terre séesiç
158 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
/v mTnde. àt augmenter lans cesse, 8c si les parties fluides ne recevoient
pas de TaccroilTement par quelques causes, elles devroient diminuer
perpétuellement , & à,la fin elles viendroient entièrement à man¬
quer . Je soupçonne de plus que cet esprit qui est la plus petite
partie de notre air , la plus subtile , & en même temps la plus ex¬
cellente , puisqu elle est nécessaire pour donner la vie à toutes cho¬
ses , vient principalement des comètes.
Les atmosphères des comètes , en produisant des queues dans
leur descente vers le Soleil doivent diminuer , &r être plus étroits ;
( principalement vers la partie qui regarde le Soleií ) & récipro¬
quement lorsqu’elles s’éloigneut du Soleil, & que leur atmosphère
ne fournit plus à la formation des queues , ils doivent devenir plus
considérables ; & si on s’en rapporte aux observations à'Hévélius,
ces atmosphères paraissent les plus petits , lorsque les têtes des
comètes étant déja échauffées par le Soleil, elles ont des queues
írès- longues & très- brillantes , 8c que ces têtes font enveloppées
vers les parties les plus intérieures de leur atmosphère , par la
fumée très-dense 8c três -noire de leur noyau . Car toute fumée
causée par une grande chaleur , doit être d’autant plus noire 8c
plus épaisse. Auffi la tête de la comète ( c’est de celle de
1680. dont nous parlons ) à égale distance du Soleil & de la
terre , parut - elle plus obscure après son périhélie qu auparavant.
Car au mois de Décembre, on pouvoir comparer |sa lumière à cel¬
le des étoiles de la troisième grandeur , 8ç au mois de Novembre
elle égaloit celles de la seconde 8c de la première. Et ceux qui
Font vue dans les deux cas parlent dp celui où elle étoit plus
brillante comme d’une comète plus grande. Un jeune homme de
Cambridge qui vit cette comète le 19 Novembre , trouya que fa
lumière , quoiqssobscurcie 8ç comme plombée , égaloit en clarté
l’épi de la Vierge , & quelle brilloit plus quelle ne brilla depuis.
Montenarus le zo Novembre V. st. la vit plus grande que les étoiles
òe la première grandeur , fa queue ayant deux dégrés de long.
Et le Docteur Stor} dans ses lettres qui me font jtombégs entre les
DÊ LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
mains , marque que íà tete au mois de Decembre etoit très -petite,
& quelle cédoit en grandeur à celle de la comète qui avoir paru
au mois de Novembre avant le lever du Soleil , quoiqu ’alors fa
queue fut la plus grande & la plus brillante . II y conjecture que
cela pouvoit être attribué à ce que , au commencement , la matière
de la tête étoit en plus grande quantité , & qu ’elle s'étoit peu à
peu consumée.
C’est vraisemblablement par la même raison , que les comètes qui
ont les queues les plus longues & les plus brillantes ont les têtes les
plus obscures & les plus petites . Carie j Mars n . st. de Tannée 1668.
à 7 heures du soir , le R .P. Vdentin EJìancius étant au Bréjíl vit une'
comète près de Thorison vers le coucher du Soleil dont la tête
étoit très - petite & à peine visible , & qui avoir une queue si bril¬
lante , que ceux qui étoient fur le rivage la pouvoient voir aisé¬
ment se peindre dans la mer . Elle reífembloit à une poutre bril¬
lante de i j d de long , elle s etendoit de TOccident vers le Midy
& elle étoit presque parallèle à Thorison . Cet éclat ne dura que'
îrois jours après lesquels il diminua considérablement 5& à mesure'
que l’éclat de cette queue diminuoit , sa grandeur augmentoit , &c
on dit même qu ’en Portugal elle occupoit presque la quatrième
partie du ciel , c’est- à- dire , 4 ; d de TOccident vers l’Orient , avec
un éclat très- considérable ; & cependant cette comète ne parut
jamais toute entiere ; car fa tete , dans ces régions , étoit toujours
cachée fous Thorison.

L’augmentation de cette queue , lorsque son éclat diminuoit,


prouve clairement que la tête de la comète s’éloignoit du Soleil
& qu ’elle étoit le plus près du Soleil dans le commencement de son
apparition , comme la comète de 1680.
On lit dans la Chronique Saxonne qu’il parut une comète
semblable dans Tannée 11 06. dont Vétoile étoit petite , & obscure
(comme celle de Tannée 1680. ) mais dont la queue étoit très-bril¬
lante , & s 'etendoit comme une grande poutre vers le Nord - Es ,
comme le rapporte auffi Hévelius d’après Simon moine de DuneU
.150 fRINCIPES MATHÉMATIQUES
moT
hde. mnsls - elle parut au commencement de Février& les jours fuivans
•. vers le soir. Et l’on peut conclure de la position de fa queue que
fa tête étoit três-proche du Soleil. Elle ètoit distante du Soleil, dk
Matthieu de Paris , environ d*une coudée. Depuis la troistémc heure(&
plus correctement depuis la sixième) jusqu'à la neuvième elle jettoit
urne grande lumière qui s' étendoit fort loin. Telle étoit cette comète
toute de feu , décrite par Aristote au Liv. i . Met. 6.fa tête,dit -il,
ne fe voyoit pas le premier jour , par ce quille fe couckou avant
Soleil ,
le

pu plutôt parce qu' elle fe perjoit dans fes rayons , le jour d 'ensuite, c est
pout ce qu’onput faire que de l 'appercevoir, car elle ne s'éloigna du Soleil
qued’une distance très-petite , & ellefe couchaprefqu' austhôt âpres lui . Et à
cause definextrême clarté( c’est- à- dire , de fa queue )fa tête neparoistoit
pas encore étant toute couverte de feu , mais ensuite continue
( Aristote )
lorsqu elle commença, ( c ’est- à- dire , la queue ) à être moins ardente , on
commençaà voir la face de la comète(c ’est-à-dire , fa tête , ) &fa clarté
s ' étendoit jusqu 'à la troìstéme partie du ciel• ( e’est donc à dire à 60
degrés. ) Elle parut dans l 'Hyver la
( quatrième année de la iox ç
Olympiade ) & âpres s'être élevée jusqu à la çfintured Orion, elley
disparus.
La comète de I§i8 . qui sortit des rayons du Soleil avec une
irés grande queue paroiísoit égaler ou même surpasser.un peu le?
étoiles de la première grandeur , mais on a vu beaucoup d’au-
$rps comètes plus grandes qui avaient de très -petites queues . Il
y en a eu qui, au rapport de quelques-uns , égaloienr Venu? ,
4’autres Jupite; , d'autre? merne & kune ça grandeur,
Mous concluons donc de tout ceci que les comètes sont du genre
des planètes , & quelles tournent autour du Soleil dans des orbes
très-excentriques. Et comme parmi les planètes qui nont point
de queues , celles qui tournent dans de plus pptits orbes le plus
près du Soleil font les plus petites , il est .vraisemblable que k?
Comètes, qui dans lçur périhélie approchent le plu.s prçs du Soleil
font de beaucoup plus petites que les autres , afin que par leur
Attraction elles ne dérangent pas le Soleil. Au reste , je laisse à
déterminer
4

DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . lgl


déterminer les diamètres transversaux des orbes des comètes &: L I VRE
Troisj ,me.
les temps périodiques de leurs révolutions quand on pourra com¬
parer les révolutions des comètes qui reviennent après un Ion»
espace de temps décrire les mêmes orbites : en attendant , la pro¬
position suivante pourra répandre quelque lumière sur cette
recherche.

PROPOSITION XLII . PROBLÈME XXII.


Corriger la trajectoire trouvée (Tune comète.

Opération première. Il faut prendre la position du plan de la


trajectoire , laquelle position a été trouvée par la Prop. précédente,
choisir trois lieux de la comète qui ayent été déterminés par
des observations bien éxactes, Sc qui soient fort éloignés les
uns des autres ; que A soit le temps écoulé entre la première Sc
la seconde observation , Sc B celui qu il y a eu entre la seconde
Sc la troisième. 11 saut que la comète ait été dans son périgée

dans un de ces lieux , ou que du moins elle n'en ait pas été fort
éloignée. Par le moyen de ces lieux apparens soient trouvés par
des opérations trigonométriques , trois lieux vrais de la comète,
dans le plan choisi pour la trajectoire . Ensuite par ces lieux trou¬
vés , soit décrite , par les opérations arithmétiques indiquées dans
la Prop. aï . du Liv. i . une section conique ayant le centre du
Soleil pour foyer , que les aires de cette courbe , lesquelles font
terminées par des rayons tirés du Soleil aux lieux trouvés , soient
D Sc E c: ’est-à-dire , D l ’aire décrite pendant le temps écoulé
entre la première Sc la seconde observation , Sc E celle qui a été
décrite pendant celui qui s’est écoulé entre la seconde Sc la troi¬
sième, & que T soit le temps total pendant lequel Taire totale
D -)r E doit être décrite par la comète avec la vitesse qui a été
trouvée dans la Prop. is . du Liv. i.
Opération ze. Que la longitude des nœuds du plan de la trajec¬
toire soit augmentée , en ajoutant à cette longitude z o' ou 3 o*
que j appelle P 5q& ue T inclinaison de ce plan à celui de 1eclip-
Tome II. X
. iffi PRINCIPES MATHÉMATIQUES
»" mo” o* t^clue scstc la même. Ensuite par le moyen des trois lieux obíer-
„ i - vés de la comète desquels on a parle , foyent trouvés dans ce nou¬
veau plan , trois lieux vrais comme ci-dessus; l’orbe qui pafíe
par ces trois points , les deux aires de cet orbe décrites entre les
observations lesquelles j appelle d Sc e ainíì , que le temps total
pendant lequel Taire totale df- - c doit être décrite.
Opération 3. Soit conservée la longitude des noeuds dans la pre¬
mière opération , & soit augmentée Tinclinaison du plan de la
trajectoire au plan de Téclipdque en ajoutant à cette inclinaison
10 ' ou 30lesquelles j ’appelle Q. Ensuite par les trois lieux ap¬
pâtons de la comète , lesquels on a observés , Lc dont nous avons
déja parlé , soient trouvés trois lieux vrais dans ce nouveau plan
ainíì que Torbite qui passe par ces lieux , les deux aires de cette
orbite décrites entre les observations , lesquelles j’appelle «T & »
Sc le temps total t pendant lequel Taire totale / -j- s doit être
décrite.
Maintenant , soit C 1: : : 4 : B , Sc G 1: : : D : E; soit de plus
g : 1 : : d : e Sc y : 1 : : J1: i ; S représentant le temps vrai écoulé
•entre la pretnierc Sc la troisième observation , Le les signes q-
& —étant mis comme ils le doivent être , on cherchera les nom¬
bres m Sc n par cette loi , que 1 G —iC = mG ~ mg -^- nG —
n y , & que z T ~ %$ —M T —m t n T —n t. Et si dans la
première opération 1 représente Tinclinaison du plan de la tra¬
jectoire au plan de Técliptique, Sc K la longitude de l’un ou de
l’autre nœud ,-1 -f n Q sera la vraie inclinaison du plan de la tra¬
jectoire au plan de Técliptique , Sc K + mp la vrate longitude
du nœud. Et enfin, si dans la premiere , la seconde Sc la troi¬
sième opération , les quantités R , r Sc S représentent les para¬
métres de la trajectoire , & les quantités-A , JL sos paramé¬
tres transversaux respectifs : le vrai paramétre de la trajectoire
que la comete décrit , íèra R q- m r —m Jij- - n p—n R Sc son vrai
paramétre transversal fera ,L-f- ml-— —1_- - : or le 1pa-
s —m Ln h —n L
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i6z
ramétrc transversal de la comète étant donné , son temps pério¬
Livre
Troisième,

dique le fera auífi. C. Q. F. T.


Au reste les temps périodiques des comètes & les paramétres
transversaux de leurs- orbes , ne peuvent être déterminés avec
une certaine précision , qu’en comparant entr’elles les comètes
qui paroiífènt en divers temps. Si plusieurs comètes après des in-
tervaîes de temps égaux , décrivent le même orbe , on doit est
conclure que ces comètes ne font qu’une feule &c même cornets
qui fait fa révolution dans le même orbe . Et enfin, par les temps
des révolutions on trouvera les paramétres transversaux des or¬
bes , & par ces paramétres on déterminera les orbes elliptiques.
Pour y parvenir il faut donc calculer les trajectoires de plusieurs
comètes en les supposant paraboliques , car cette forte de trajec¬
toire s’accordera toujours à peu près avec les Phénomènes. C’est
ce qui est prouvé , non-seulement par la trajectoire parabolique
de la comète de iá8o . que f ai comparée ci- deflus avec les obser¬
vations , mais encore par celle de cette fameuse comète qui pa¬
rut dans les années 1664. &c 166 ; . qui a été observée par
Ecvetius. Cet astronome a calculé auísi d après ses observations les
latitudes les longitudes de cette comète, mais moins exactement.
Hallty a calculé de nouveau d’aprës ces mêmes observations les
lieux de cette comète , & enfin par le moyen de fes lieux ainsi
trouvés il a déterminé fa trajectoire. 11a placé son nœud ascen¬
dant dans le z 1d 1 3*y j " des 9 , rincîinaison de son orbite au
plan de l’écliptique de 21 d 18 *40 ", la distance du périhélie au
nœud dans l’orbite de 4s>d 27 ' 30", ion périhélie dans 8 d 40 ' 30"
du Q, avec une latitude australe héliocentrique de 16d 1 ' 45 " ,
il a trouvé de plus, que la comète ctoit dans le périhélie ie 24
Novembre à,n h 52 ' après midi du temps moyen à Londres , ou
& paramétre de la parabole de 410286
à Dant^ig 13 h 8 1F . S. le
parties , la moyenne distance du Soleil à la terre en ayant 100000.
On verra par la table suivante qui a été calculée par Halley ,
combien les lieux de la comète calculés dans cet orbe , s accor¬
dent exactement avec les observations.
X ij
164 PRINCIPES MATHEMATIQUES
Temps ap¬ !Disances de la comète Lieux observés. Lieux cal¬
parent à observées. culés dans
Dantsg. Vorbe.
V . S.
d 111 d t H d t n
Déc.1664.
du cœur da Lion. 4i .14.10 Long. û 7. , , fl u* 7. 1.19
}’ iBh z9'l
del ’épi de la Vierge.11.fi. 10 Lat. aust. 11 .39, q 11.38.50
du coeur du Lion. 46 . 1.45 Long. unifi.15. 0 ** 6. 16. /
4. 18. ii de lepi de la Vierge.13.j1. 40 Lac. aust.ii .i4 . 0 11.14. 0
7 - 17- 48 du cœur du Lion. 44.48. 0 Long . au 3 , s . 0 ** 3 - 7.33
de l’épi de la Viergc.17.56.40 Lac. anst.is .ii . 0 15.11.40
r?- 14. 45 du cœur du Lion. 53.15.15 Loug. 1.56. 0 &£ l »^6. 0
de l’ép.droite d’Or . 43.43.30 Lat. aust.49.15. 0 49.2./ . 0
19. 9 . iy deProcyon . 35-i M° Long . H 18.40. 30 M 18.43 - 0
de la claire de la m⬠45 -46. 0
Lat. aust.45.48. 0
choire de la Ba¬
leine. 51.56. 0
zo. 9- 5ZL de Procyon.
de la claire de la mâ¬
40.45. 0 Long. H 13- 3- » W n - 5. 0
Lat. aust. 39.54. 0 39.53. ©
choire de la Ba¬
leine. 40 . 4 0
de l’ép.droite d’Or . 1S.11.15 Long. H 1.16. 0 H 1.18. 30
11. 9- Sï de la claire de la m⬠33-39.40
Lat. aust.33.41. 0
choire de la Ba¬
leine. ' 19.18. 0

11. 9. 0 de l’ép. droite d’Or . 19.47. 0 Long. y 14.14. 0 y 14.17. 0


de la claire de la m⬠Lat. aust.17.45. 0 17.46. 0
choire de la Ba¬
leine. 10.19.30
de la claire du Bélier.13.10. 0 9. 1.18
16. 7. y8 Long. y 9. 0. 0
d’Aldébaran . 16.44- 0 Lat. aust.11. 36. 0 n . 34.13
de la claire du Bélier.10.45. 0 y 7-45
»-
17. 6. 4; L°ng . « 7. 5.40
d’Aldébaran. 18.xo. 0 Lat. aust.10.13. 0 10.13,13
lí . 7. 39 de la claire duBélier . iî .19. 0 Long. 5-14.45 S.17 .51
des Hyades. 10.37. 0 Lat. aost. 8.11.50 8,13,57
;i . 6. 45 de la ceinture d’And.30.48.10 Long . if i . 7.40 y 1. 8.îo
des Hyades . 31. 53.30 Lat. aust. 4.13. 0 4.16.15
Janv . 166 ) . delaccintured ’And.iy .îi . 0 Y 18.14. 0
7- 7- »7i des Hyades . Long . T 18.14.47
37. 11.15 Lat. bor. c .54. 0 0.53. 0
13. 7- o- de la tête d’Androm .iS . 7-10 Long . T 17. 6.54 Y 17. 6.39
des Hyades . 38.55.10 Lat. bor . 3. 6.50 3- 7.40
14- 7- *9 de la ceinture d’And.io .j 1.15 Long . T 16. 19.15 "Y
* i6 .z8.jo
des Hyades . 40 . 5. 0 Lat. bor . y.15.40 / .16. 0
Tévrier.
Long. Y 17. 4 .46 Y 17.14.55
7. 8. 37 . Lat. bor. 7. }lZ0 7- 3-15
ii . 8, 46 Long. Y 18.19.46 Y 1819,58
Lat. bor 8. 11. 36 8.10.15
Mars.
x. 8. 16 Long . y 19. 18. 1.5 Y 19.18. 10
Lat. bor. 8. 36.16 8.36.11
7- ». 37 Long. Y 0. 1.48 y 0. 1.41
Lat. bor . 8,56.30 8.56.56
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 1&; —w»
An mois de Février de lannee suivante 1663. la. premiere étoile Livre
Troisième.
,
d’Arles que Rappellerai dorénavant y étoit dans y 28 d 30'
ayant une latitude boréale de 8;8; " .
La seconde d'Arles étoit dans Y 29 d 17 * ï 8 ;/ avec une latitu¬
de boréale de 8 d 28 #16 " .
Et une autre étoile de la septième grandeur que j'appellerai
A , étoit dans Y 28 d 24 ' 45Hayant une latitude boréale de 8 d
28 *3 3" , or la comète le 7 Février7 ' ?oHà ZVií , ( c’est-à-dire ,
le 7 Février 8 ' 37" ^ ‘V. à Dant^lg )faisoit un triangle avec ces
étoiles y Sc A, lequel étoit rectangle en 7. Et la distance de la
comète à l’étoile y , étoit égale à la distance des étoiles y Sc A cn-
tr’elles, c’est-à-dire , qu elle étoit de 1d 19 ' 46 n d’un grand cer¬
cle , Sc par conséquent elle étoit de 1d 20 • 26 " dans le paral¬
lèle de latitude de l’étoile y. Donc , si de la longitude de l’étoile
y, on en ôte la longitude de 1d 20 #16 " , il restera la longi¬
tude de la comète dans Y de 27 d 9 ' 49
Auront qui avoir fait cette observation , en conclut que la co¬
mète étoit à peu prés dans Y 27 d o ' & par la figure dans la¬
quelle Hook a tracé son mouvement , elle étoit dans y 26 d 59 *
L4 " ; ainsi en prenant un milieu entre ces positions je l’ai mis
dans y 27 d 4 ' 46
Par la nîiême observation Au^out détermina la latitude de la
comète à 7 d 4 ' ou j ' vers le nord : elle l’auroit été plus éxacte-
ment à 7 d 3 ' 29" , en supposant toutcsfois la différence des
latitudes de la comète Sc de l’étoile y égale à la différence des
longitudes des étoiles y Sc A.
Le 22 Février à 7 h 30 f à Londres, c ’est-à-dire , le 22 Février
à 8 h 46 ' à Dantìig , la distance de la comète à l’étoile A, se¬
lon l’observation de Hook qu’il avoir tracée même dans une figure,
Sc selon la figure de Petit tracée d’après les observations d’Av-

iput , étoit la cinquième partie de la distance entre l’étoile A Sc


la première àéArles, ou 15f 37 n. Et la distance de la comète a
la ligne qui joint l’étoile A Sc la première d’Arles étoit la qui-

l
,66 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
12r Systsme
.p U M O N D E.
triétne partie de cette cinquième partie , c’est-à- dire , 41A La co¬
mète étoit donc dans T r-8 d 29 ' 46 " ayant 8 d iì ' 56 ,f de
latitude boréale.
Lc premier Mars à 7 h o ' à Londres qui , reviennent à 8 h
' , la comète fut observée près de la seconde d’Jries ,
16 ' à Dant iig
la distance entre la comete & cette étoile , étant à la distance en¬
'
tre la première & la seconde à'Arles , c’est-à-dire , à 1 d 3 5 com¬
me 4 a 45 selon Hook , ou comme 1 a 23 selon Gottigtnés ou ;
bien , en prenant un milieu entre ces positions , de 8 ' 10" . Mais
,
la comète , selon Gottignies avoit alors précédé la seconde d'A-
ries presque de la quatrième ou cinquième partie du chemin
qu 'elle faiíoit en un jour , c’est-à- dire , de 1 ' ; ; " environ , ( en
quoi il s’accorde assez bien avec Au^out ou ) un peu moins selon
ffook , comme i f par exemple . Donc , sì à la longitude de la
première &Arles on , ajoute i # , ôe 8 * 10* à ía latitude , on aura
la longitude de la comète de 25 d 18 ' &c sa latitude boréale de
8 d 36 ' 26"
Le 7 de Mars à 7 h 3 ©' à Paris qui ( font 8 h 37 # à JDant^lg )
la distance de la comète à la seconde d’Arles étoit , selon les obser¬
vations d’Au^out, égale à la distance de la seconde d’Aries à 1étoile
A, c ’est- à- dire , quelle étoit de 52/ 29 " Lc la dissérenee des lon¬
gitudes de la comète &c de la seconde d ’Arles étoit de 45' ou 46 ' j
ou en prenant un milieu entre ces positions de 45 ' ; o " . Donc la
comète étoit dans \S ©d 2 * 48 " . Selon la figure construite par
Petit fur les observations d'Auiout , Hevelius a conclu la latitude
de cette comète de 8 d 54 ' , mais le graveur a courbé un peu
irrégulièrement le chemin de la comète vers la fin de Ton mou¬
vement , Hevelius a corrigé cette incurvation irréguliére dans la
figure qu ’il a tracée d’aprës les observations à 'Auçout, ôc il a fixé
ia latitude de la comète à 8 d 35 ' 30 " , & en corrigeant Irré¬
gularité , la latitude peut aller àS d 56 ' ouà8 d j 7 '.
Cette comète fut encore vue le 9 Mars , & alors elle devoir
être dans V o d 18 ' ayant 9 d 3 environ de latitude boréale.
Cette comète parut trois mois , elle parcourut presque six signes,

t
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 167
elle faisoit près de 20 ' par jour . Son orbe étoit fort différent
d ’un grand cercle , il étoit incurvé vers le Nord ; &c fur la fin
son mouvement de rétrograde devint direct . Ce cours si peu ordi¬
naire s’accorda depuis le commencement jusqu ’à la fin aussi exac¬
tement avec la théorie , que le cours des planètes a coutume de
s’accorder avec leur théorie , comme on le verra par la table sui¬
vante . II faut cependant soustraire deux minutes environ pour
le temps où la comète avoit la plus grande vitesse ; ce qu ’on fera en
ôtant douze secondes de sangle compris entre le nœud ascendant
& le périhélie , ou en faisant cet angle de 49 d 27 11 8 " . La paral¬
laxe annuelle de ces deux comètes ( sçavoir de celle- ci & de la pré¬
cédente ) étoit trés- considérable , ce qui démontre le mouvement de
la terre dans son grand orbe.
Cette théorie est encore confirmée par le mouvement de la
comète qui parut dans l’année 168 5.Celle -là fut rétrograde dans
son orbe , dont le plan faisoit avec l’écliptique un angle presque
droit . Son nœud ascendant étoit ( selon le calcul de Balley ) dans
nx 23 d 25 ' : inclinaison de son orbe à lecliptique étoit de 83 d
n ' : son périhélie étoit dans H 25 d 2 - ' z0 " , & la distance de son
périhélie au Soleil étoit de 56020 parties , le rayon du grand orbe
en ayant 100000 , & son périhélie arriva le z Juillet à 3 h 50 ' .
Les lieux de la comète dans cet orbe ont été calculés par Halley ;
& on les trouve dans la table suivante comparés avec les lieux ob¬
servés par Flamjl&ad.
i <S8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
PU SYSTEME
pu Monoe 1683. j Lieu du Long .cal Latit. Long . ob Lat . bo Différ Différ.
i Temps moy ) soleil. culées de boréal. fervées dt réales deslon ■des la-
la comét. calcul. la comét observ. gitud. tìtud.

Jours. h d '« d f n à t U à. t u d ! h / n
Juill. 13,11 .f/st I . 1-3° S13 - f .41 19 . 18 . 13 Si3 - 6.41 29 . 18 . 20> -j- I . 0 +0 . 7
if . u . if i .ff . n n . 37 . 4 29 . 34. 0 11. 39 .43 29 . 34 . fO + I. ff + 0 .f0
17 . ro. 10 4 .4Í .4T !0 . 7. 6 19 . 33 .30 10. S. 40 29 . 34 . 0 1+ 1. 34 +0 . 30
13 . 13.40 10 . 3S. 21 f . 10.27 iS . f 1.41 f -H . 30 28 . fO. l8 j+ x. j —1 . 14
f 11. 3f . 2S 3. 27 -/3 24 . 14 .47 3. 27. 0 l8 . 23 .40] - o. j-j — ’I. 7
1 l • 9-4» 18. 9. 11 M *7.ff . 3 16. 22 .f 2 K 27 -/4 .24 26. 22 . if | — o. 39 —0 .17
3i . i4 . Tf iS . ii . f3 17 .41 . 7 24 . l6 . f7 27. 41 . r 16 . 14. / ° ]+ ° . 1 - 'L. 7
Août. 1. 1 10. 17. 16 2f . 1s . 31 2f . l6 . l9 2f . 28 .46 if . 17 -zSl —0 .46 + 1 . 9
4 .10 .49 XI. L./O 13 . 1S. 10 14 . 10 .49 23 . 16. ff 23 . 12 . 19 •— I . lf + 1. 30
6. 10. 9 23 .f6 .4f 10 .4Z.13 iî .47 . f 20 .40 . Z1 11.49 . fj —I .fl + 2. 0
9,10 . 16 i6 .fo . f 1 16 . 7-f 7 10 . 6. 37 16 . f . ff 10. 6,10 —X . X —0 . 17
If . >4 - I irp i -47 -r; 3. 30 .48 n . 37.33 3. 16. 18 ri . ji . 1 —4 . 30 —f 31
x6 . if . 10 3-4 » . 1 v -43 . 7 9. 34. 16 °*4 Wf 9. 34. 13 —I.Il — 0 . Z
lS . If .44 f -4f -33 y14 .fi .f3 f . ii -1/1^ 24 -49 . f f . 9 -1I —3 .48 —2. 4
Austr. Austr.
11 . 14 .44 9 -3f49 II . 7 . 14 f . l 6.f 8j ir . 7 . iz j . lé .jS, —0 . 1 —0 . 3
13 . if .fi 10. 36 .48 7 . 2. 18 8. 17. 9 7- i . *7 8. 16. 41] — I . 1 —0 . 28I
16. 16. 2
13 . 31. 10iT14 .4f . 31 >6 38 . 0^ 14 .44 . 0 16. 38 . 10 —1 . 31 + o .io|

La théorie précédente est encore confirmée par le mouvement


de la comète rétrograde qui parut I’année i68r . Son nœud ascen¬
dant , selon le calcul de Halley , étoit dans U zi d 1 6* 30 " ,
l’inclinaison de son orbite au plan de l’écliptique étoit de 17 i
j 6 * o " . Son périhélie étoit dans o» z d ji ' jo " , & distance
périhélie au Soleil de 3832.8 parties , le rayon du grand orbe en
ayant 100000. Et le temps corrigé de son périhélie étoit le 4 de
Septembre à 7 h 39 '. L’on trouve dans la table suivante , la com¬
paraison de ces lieux calculés fur les observations de Fíamsicad
avec les lieux que donne la théorie.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . • i 69
_ Temps Lieu du Long . de1Latitu¬ Long . de Latit. IDiffér.
Différ.
la comètedes bor. la comète boréal, deslon des
apparent , soleil. la-
1682• calculées. calcul. observées. obfirv. gitud. titud.
il t 0 / 11 0
Jours. t ft 0 t 11 0 t u 0 l " ! II 1 n
Aoú‘. l 9-'i 6. ; 8 «ï 7 . 0 . 7 A 18. 14.18 15 . 50 . 7 58» l8,14,40 — 0 . 1Z + 0 .11
10 i5 -49 . ; i
7-/J ./2. 14 .46 .13 2.6. I4 . 4.2. 14 .46 . 11 16 . 11 .51 +0 . 1 + ' •5°
XI. 8.ri
8. 36. 1+ 19 . 37 - 11 16,10 . 3 19 . 38 . 1 16 . 17 . 37— 0 .47 + 1.16
11. 8. 8 9 -33-1/ M 6. 19 -13 16. 8.41 "V 6,30 . 3 — 0 . 10 4 - 1. 3°
16 . 7. 12
z?. 8.10 16 .11 .40 sûni . 37 .94 18.37 .47 <“ u . 37 .49 18. 34 . 9 +0 . 1 d - ; ,4i
30. 7 -41 16. 19. 41 ií . ; 6. 1 17. 16 .43 11 . 31- 18 17 -17 . 1 7+0 .43 — 0 . 34
Sept, 1. 7 -) Z 19 . 16 . S 10 . 30 .13 13. 13 . 0 2-0 .17 . 4 IJ . 9 -49 4 - 5-49 + 3. 11
4- 7-xx li . Ii .z8 11-41 - 0 11.13 . 48 19 .41 .48 li . il . 0 4 - 1. 2 + 1.48
5- 7. 31 2. 5. 10 .15» 17 . 0 .46 11. 33. 8 i6 .j9 .14 il . 33-51 + 1.11 T ° . 43
8. 7. 1S 16 . j ./8 19 -18 -44 9-16 .46 19 -18 .4; 9-16 -43 —0 . I + 0 . 3
9- 7 . 16 17 . 9 m 0 .44 .10 8.49 . IO n\ 0.44. 4 8 .48 .15 -^- 0 » 6 + ° -45

Enfin le mouvement rétrograde de la comète qui parut en


1723. confirme encore cette théorie , son nœud ascendant ( selon
le calcul du Docteur Bradley Professeur Savilien d’astronomie à
Oxford ) étoit dans y 14 0 16 l’inclinaison de son orbe au plan
de l’écliptique étoit de 49 0 ^ Son périhélie étoit dans ^ n 8
ij ' xon. Sa distance périhélie au Soleil étoit de 998651 parties,
le rayon du grand orbe étant de 1000000, & le temps corrigé
de son périhélie étoit le 16 Septembreà 16h 10', Les lieux de cette
comète dans cet orbe , calculés par Bradley, & comparés avec
les lieux qui furent observés par lui-même , par Pourid son grand
oncle , & par le Docteur HalUy, se trouvent dans la table sui¬
vante.

Tome/. / Y
i 7? - PRINCIPES MATHÉMATIQUES

Latìt . bo¬ Dif Diff-


1723. Longit . ob- Latil . bo¬ Longit . dt des des
réales ob la. comète réales cale.
Temps moyen. serv . de la Lat.
comète. ferv. cale. Long. ~h
' 1 O ' 1 0 '' " O l O
"
Jours. h ' 0
03 . 9. 8. ; « -7 . LL-1 5 5- 2- O---7 .2i .26 5 L.47 +49 -47
10. 6 .21 6.41 . 1 2 7 .44 . 13 6 .41 .42 7 -43 -18 -50Í + 55
x1. 7 .zz 5.39 . 58 II . 55 . 0 5.40 . 19 n 54 -55 —21 + 5
14. 8.57 4 -19 -49 14.43 . 5e 5. O.37 14. 44. 1 -48 —x1
M- 6 -Z5 4 .47 .41 15 .40 . 51 4 .47 .45 s5 .40 . 55 + - 4 - 4
ii. 6 . 12 4 . 2.32 r 9.41 .49 4 . 2.2 l 19.42 - 3 J 1 -14
- 8 ~ 5
22. 6 .2,4 Z 59 - 1 20 - 8 . 12 z. 59. 1c lo. 8 . 17
.55 - 9 18
+ + 9
24. 8 . 2 3 . 55 .29 20 -55 . 18 z. 55. Il 10 .20 . 10 -25
22 + 17
29. 8 .56 3 . 56 . 17 r 2-20 .27 3. 56 .42 - 8 -s 16
30. 6 .2.0 3. 58 . 9 22 .3 2 .28 Z. 58 . 17 22 .3 2. 1 2 7 +26
13. 38. 7 +
A/ov. J . 5-5 3 4 . 16 .30 23 .38 .33 4 . 16 . 23 -18 —10
8. 7 - 6 4 -2.9 -36 42 . 4 . 1c 4 . 29 . 54 24 . 4 40
14* 6 .20 5. 2. 16 24 .48 .46 5. 2. 51 24 .48 . 16 -35 +30
2,0. 7 -45 5.42 .20 25 .24 .45 5-43 . 13 25 .25 . 17 -53 -32
+ 18 + Z6
Déc. 7. 6 .45 8 . 413 7. 6. 54 . 18 8 . 3 . 55 16 .53 .42

Ces exemples suffisent pour prouver que les mouvemens des


comètes se déduisent auffi exactement de la théorie que nous ve¬
nons d’exposer que les mouvemens des planètes se tirent de la
leur. Ainsi on peut , par cette théorie , calculer les orbes des co¬
mètes , & Ion pourra connoítre par la fuite Je temps périodique
d’une comète révolvante dans un orbe quelconque , & parvenir
par ce moyeu à connoítre tant les axes de leurs orbes , supposés
elliptiques , que leurs distances aphélies.
La comète rétrograde qui parut en 1607. décrivit un orbe,
dont le nœud ascendant ( selon le calcul de Halley ) étoit dans
2.0 0 21 l’inclinaison du plan de son orbite au plan de l’éclip-
tique de 17 0 2 '. Le périhélie à ^ 2 0 16 ' , la distance périhé¬
lie de 58680 parties , le rayon du grand orbe en ayant 100000 ;
le temsdu périhélie de cette comète étoit le 16 Ocïobreà 3 h 50 '.
Cet orbe s’accorde assez juste avec celui de la comète qui
parut en 1682.
En supposant que ces deux comètes n’ayent été qu’une feule
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 171
&r même comète , on trouvera que le temps de fa révolution
est de 75 ans , que le grand axe de son orbe est au grand axe
de sorbe de la terre comme y' c : 75 x 75 à 1 ou comme 1778
à 100 environ , & que la distance aphélie de cette comète est à
la distance moyenne de la terre au Soleil comme 35 à 1 environ.
Ce qui étant connu , il ne sera pas difficile de déterminer sorbe
elliptique de cette comète. Tout cela fe trouvera prouvé si cette
comète revient dans ce même orbe au bout de 7; ans. II paroît
que les autres comètes employent plus de temps à faire leurs
révolutions , & qu’elles montent à de plus grandes distances.
Au reste les comètes doivent troubler sensiblement leurs cours
par leur attraction mutuelle , tant à cause de leur grand nombre
8c de leur grand éloignement du Soleil dans leurs aphélies, que
du temps qu’elles demeurent dans ces aphélies , ce qui doit
tantôt diminuer 8c tantôt augmenter leurs excentricités 8c les
tems de leurs révolutions. Ainsi il ne faut pas espérer que la même
comète décrive toujours le même orbe , ni que son temps pério¬
dique soit toujours éxactement le même. 11 suffit que les varia¬
tions n’excedent pas celles qu on peut attribuer à ces causes.
On peut trouver par-là la raison pour laquelle les comètes ne
íont point renfermées dans le Zodiaque comme les planètes , $C
pourquoi elles font portées par des mouvemens divers dans toutes
les régions du ciel ; car c’est afin que dans leurs aphélies , où leur
mouvement est très-lent , elles soient assez éloignées les unes des
autres pour que leur attraction mutuelle ne soit pas trop sensible.
C’est par cette raison que les comètes qui descendent de plus
haut , 8c qui par conséquent se meuvent plus lentement dans
leurs aphéliesdoivent remonter plus haut.
La comète qui parut l’année 1680. étoit à peine éloignée du
soleil , dans son périhélie , de la sixième partie du diamètre du
Soleil ; & à cause de l’extrême vitesse qu’elle avoit alors 8c de
la densité que peut avoir l’atmoíphére du Soleil, elle dut éprou¬
ver quelque résistance, 8c par conséquent son mouvement dut
Yij
I 7ZPRINCIPES MATHÉMATIQUES
etre un peu retardé , & elle dut approcher plus prés du Soleil,
nu sïstime
pu Monde.„ r ’ rr r ,i , ,
_ _ _____ íx en continuant d’en approcher toujours plus près à chaque ré¬
volution , elle tombera à la fin fur le globe du Soleil. Dans l'a-
phélie où son mouvement est plus lent , elle peut être retardée
par l’attraction des autres comètes & tomber tout -a-coup dans
le Soleil. Ainsi les étoiles fixes qui peu à peu s’épuiscnt en rayons
& en vapeurs , peuvent se renouvelles par des comètes qui vien¬
nent y tomber , & en se rallumant par le moyen de ce nouvel
aliment , paroître de nouvelles étoiles. De ce genre font les étoi¬
les fixes qui paroilfent tout d’un coup , qui íbnt au commence¬
ment dans tout leur brillant , & qui ensuite disparaissent peu à
peu. Telle fut l’étoile que Cornélius Gemma, apperçut le 8 No¬
vembre IJ72 . dans la chaise de CaJJìopée , en examinant cette
partie du ciel par une nuit peu seraine , & qu’il vit la nuit sui¬
vante ( c’est-à-dire , le 9 Novembre)plus brillante qu’aucune étoile
fixe , & le cédant à peine en lumière à Venus. Ticho- Brahé vit
cette même étoile le 11 du même mois dans le tems où son éclat
étoit le plus vif. Depuis ce jour elle diminua peu à peu , Lc dans
l’espace de 16 mois il la vit s’évanouir.
Au mois de Novembre, où elle commença à paroître , fa lumière
ágaloit celle de Venus.
Au mois de Décembre suivant à peine étoit-elle diminuée , &
elle égaloit encore Jupiter.
Au mois de Janvier 1573 . elle étoit plus petite que Jupiter,
&■plus grande que Sirius.
A la fin de Févrierau
& commencement de Mars elle devint
égale à Sinus.
Aux mois à’Avril de
& May elle n’étoit plus que de la secon¬
de grandeur.
Aux mois de Juin , Juillet Lc Aout elle étoit de la troisième.
Aux mois de Septembre, dVciobrede & Novembre, elle étoit
de la quatrième.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 75
Au mois de Décembre 1573. Sc au mois de Janvier de Tannée Livje
Troisième.
1574. elle ne fut plus que de la cinquième.
Au mois de Février elle étoit de la sixième.
Et enfin au mois de Mars elle disparut.
La couleur dans le commencement fut claire , blanchâtre Sc
très brillante , ensuite elle devint jaunâtre.
Au mois de Mars 1573. elle étoit rougeâtre à peu près comme
Mars , ou Tétoile Aldébaran.
Au mois de May elle devint d’un blanc livide tel que celui
de Saturne , Sc elle conserva cette couleur jusqu a la fin deve¬
nant cependant toujours plus obscure.
Telle fut aussi Tétoile que les disciples de Kepler apperçurent
pour la première fois le 30 Septembre 1604 , V. S. dans le pied
droit du Serpentaire , 6c qui furpaíToit déja Jupiter en lumière,
quoique la nuit précédente elle eut parut trés-petite. Elle com¬
mença ensuite à décroître peu à peu, Sc on cessa de Tapperce-
voir au bout de 15 ou 16 mois.
Ce fut une nouvelle étoile de cette espèce qui parut si brillante
du temps d'Hipparque, qu’elle le détermina , comme le rapporte
Pline , à observer les fixes, 6c à en donner un catalogue.
Les étoiles qui paroissent & disparoissent tour à tour , dont la
lumière s augmente peu à peu , 6c qui ne passent pas la troi¬
sième grandeur , paroissent être d’un autre genre , & nous mon¬
trer dans leur révolution tantôt une partie brillante Sc tantôt une
partie obscure de leur disque.
Les vapeurs qui s’exhalent du Soleil, des étoiles fixes , & des
queues des comètes, peuvent tomber par leur gravité dans les
atmosphères des planètes , s’y condenser , Sc s’y convertir en eau
Sc en esprits humides , Sc ensuite par une chaleur lente , se chan¬
ger peu à peu en sels, en souffres, en teintures , en limon, en
argile , en boue , en fable » en pierreen corail , Sc en d’autres
matières terrestres.
174 PRINCIPES MATHEMATIQUES
flp i'«|MWWi1HliWJW
I

BU SVSTEME
D U M O N D E. S C H O L I E G E’ N E’ R A L.

L’hypothése des tourbillons est sujette à beaucoup de diffi¬


cultés. Car afin que chaque planète puisse décrire autour du So¬
leil des aires proportionnelles au temps , il faudroit que les temps
périodiques des parties de leur tourbillon fussent en raison doublée
de leurs distances au Soleil.
Afin que les temps périodiques des planètes soient en raison
sesquiplée de leurs distances au Soleil, il faudroit que les temps
périodiques des parties de leurs tourbillons fuíîènt en raison fes-
quiplée de leurs distances à cet astre.
Et afin que les petits tourbillons qui tournent autour de Sa¬
turne , de Jupiter & des autres planètes , puissent subsister Sc na¬
ger librement dans le tourbillon du Soleil , il faudroit que les
temps périodiques des parties du tourbillon solaire fussent égaux.
Or les révolutions du Soleil Sc des planètes autour de leur axe
qui devroient s’accorder avec les mouvemens des tourbillons,
s’éloignent beaucoup de toutes ces proportions.
Les comètes ont des mouvemens fort réguliers , elles suivent
dans leurs révolutions les mêmes loix que les planètes ; Sc leur
cours ne peut s’expliquer par les tourbillons. Car les comètes sont
transportées par des mouvemens très-excentriques dans toutes les
parties du ciel , ce qui ne peut s’exécuter si on ne renonce aux
tourbillons.
Les projectiles n’éprouvent ici -bas d’autre résistance que celle
de l’air , Sc dans le vuide de Boylt la résistance cesse, enforte
qu’une plume Sc de l’or y tombent avec une égale vitesse, II en
est de même des espaces célestes au-deflus de l’atmosphére de la
terre , lesquels sont vuides d’air : tous les corps doivent se mou¬
voir tres-libiement dans ces espaces; Sc par conséquent les pla¬
nètes Sc les comètes doivent y faire continuellement leurs révo¬
lutions dans des orbes donnés d’espéce Sc de position , en suivant
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , 7J
les loix ci-dessus exposées. Et elles, doivent continuer par les loix Livre
Troisième.
de la gravité à se mouvoir dans leurs orbes , mais la position
primitive Sc régulière de ces orbes ne peut être attribuée à ces
loix.
Les six planètes principales font leurs révolutions autour du
Solpil dans des cercles qui lui font concentriques , elles font tou¬
tes à peu près dans le même plan , Sc leurs mouvemens ont la
même direétion.
Les dix Lunes qui tournent autour de la terre , de Jupiter
de Saturne dans des cercles concentriques à ces planètes , se meu¬
vent dans le même sens Sc dans les plans des orbes de ces pla¬
nètes à peu près. Tous ces mouvemens si réguliers n’ont point
de causes méchaniques ; puisque les comètes se meuvent dans des
orbes fort excentriques , Sc dans toutes les parties du ciel.
Par cette espece de mouvement les comètes traversent très-vîte
Sc très -facilement les orbes des planètes, & dans leur aphélie,

ou leur mouvement est très-lent , Sc où elles demeurent trcs-long-


ternps , elles font si éloignées les unes des autres que leur attrac¬
tion mutuelle est presque insensible.
Cet admirable arrangement du Soleil , des planètes Sc des
comètes , ne peut être que l’ouvrage d’un être tout-puíssant Sc
intelligent. Et si chaque etoile fixe est le centre d’un sistême sem¬
blable au nôtre , il est certain , que tout portant l’empreinte' d’un
même dessein, tout doit être soumis à un seul Sc même Etre :
car la lumière que le Soleil & les étoiles fixes se renvoyent mu¬
tuellement est de même nature . De plus, on voit que celui qui a
arrangé cet Univers , a mis les étoiles fixes à une distance im¬
mense les unes des autres , de peur que ces globes ne tombassent
les uns fur les autres par la force de leur gravité.
Cet Etre infini gouverne tout , non comme l’ame du monde ,
mais comme le Seigneur de toutes choses. Et à cause de cet em¬
pire , le Seigneur-Dieu s’appelle íW?cjc ©m-<»s , c’est-à-dire , le Sei¬
gneur universel. Car Dieu est un mot relatif Sc qui se rapporte à
. i7 * PRINCIPES MATHÉMATIQUES
r divinité la puissance íu-
Bu Sïjteme des serviteurs : 6c l 'on doit entendre par
buMokde.
_ _ __ _ _ prême non pas seulement fur des êtres matériels , comme le pen¬
sent ceux qui sont Dieu uniquement l ’ame du monde , mais sur
des êtres pensans qui lui sont soumis. LeTrès -hautestun Etre infini,
éternel , entierement parfait : mais un Etre » quelque parfait qu’il
fut , s’il n’avoit pas de domination , ne scroit pas Dieu . Car nous
disons , mon Dieu , votre Dieu , le Dieu d'Israël, le Dieu des Dieux,
6c le Seigneur des Seigneurs, mais nous ne disons point , mon Eter¬
,
nel , votre Eternel , VEternel d'Israël , VEternel des Dieux nous
ne disons point , mon infini, ni mon parfait, parce que ces déno¬
minations non t pas de relation à des êtres soumis. Le mot de
Dieu signifie quelquefois le Seigneur. * Mais tout Seigneur n’eífc
pas Dieu . La domination d’un Etre spirituel est ce qui constitue
Dieu : elle est vraie dans le vrai Dieu , elle s’étend à tout dans le
Dieu qui est au-dessus de tout , 6c elle est seulement fictice 6c
imaginée dans les faux Dieux : il fuit de ceci que le vrai Dieu
est un Dieu vivant, intelligent , 6c puissant; qu’il est au-dessus
de tout , 6c entierement parfait. II est éternel 6c infini, tout-
puissant, 6c omniscient, c ’est- à-dire , qu’il dure depuis l’éternitc
passée 6c dans l’éternité à venir , 6c qu ’il est présent partout l’es¬
pace infini : il régit tout ; 6c il connoît tout ce qui est 6c tout
ce qui peut être. II n’est pas l'éternité ni l’infinité , mais il est
éternel & infini ; il n’est pas la durée ni l’espace , mais il dure 6c
il est présent ; il dure toujours 6c il est présent partout ; il est éxi-
stant toujours 6c en tout lieu , il constitue l’espace 6c la durée.
Comme chaque particule de l’espace éxiste toujours , 6c que
chaque moment indivisible de la durée dure partout , on ne peut
pas dire que celui qui a fait toutes choses 6c qui en est le Seigneur

* Pocock fait dériver le mot de Dieu du mot arabe( Du & au génitif Di )qui
signifie Seigneur, & c’est dans ce sens que les Princes font appelles Dieux( au
& 10. ch. deS. Jean, v. 47. ) Moyfe est appelle le Dieu de son
pfeaume 84. v. 6. au
frere Aaron , & le Dieu du Roi Pharaon , ( ch. 4. del’Exod. v. 16. &ch. 7. v. xt )
&dans le même sens les âmes des Princes morts êtoient appellées Dieux autrefois par
les Gentils, maisc’étoità tort, car après leur mort ilsn’avoient plus de domination.
n’est
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 177
Livre
n ’est jamais Sc nulle - part. Toute ame qui sent en divers temps, TROISIEME.
par divers sens , Sc par le mouvement de plusieurs organes , est
toujours une feule & même personne indivisible.

11 y a des parties successives dans la durée , Sc des parties co -exi-


fiantes dans l’espace : il n ’y a rien de semblable dans ce qui
constitue la personne de l ’homme ou dans son principe pensant»
Sc bien moins y en aura -t’il dans la substance pensante de Dieu.
Tout homme , en tant qu ’il est un Etre sentant , est un seul &
même homme pendant toute sa vie Sc dans tous les divers organes
de ses sens . Ainsi Dieu est un seul Sc même Dieu partout Sc tou¬
jours . Il est présent partout , non seulement virtuellement, mais
substantiellement y car on ne peut agir où l’on n’est pas . Tout est mû
Sc contenu
* dans lui, mais fans aucune action des autres êtres fur
lui . Car Dieu n ’éprouve rien par le mouvement des corps : Sc
fa toute - présence ne leur fait sentir aucune résistance , il est évident
que le Dieu suprême éxiste nécessairement : Sc par la même nécessité
il éxiste partout & toujours . D ’où il fuit aussi qu ’il est tout sem¬
blable à lui - même , tout œil, tout oreille , tout cerveau , touc
bras , tout sensation , tout intelligence , Sc tout action: d ’une
façon nullement humaine, encore moins corporelle , Sc entière¬
ment inconnue . Car de même qu ’un aveugle n ’a pas d ’idée des
♦ couleurs , ainsi nous n ’avons point d ’idées de la maniéré dont l’Etrc
suprême sent Sc connoît toutes choses . 11 n ’a point de corps ni de
forme corporelle , ainsi il ne peut être ni vû , ni touché , ni en-

* Les anciens pensoient ainsi , comme il paroît par la maniéré dont s’exprimc
Pythagore, dans le livre de laNature des Dieux de Cicéron, liv. r . ainsi que Thaïes Sc
Anaxagore ; Virgile dans les Georgiques , liv. 4. v. z 10 & dans le 6 liv. de l’Eneide '
v.7i ì .Philonzix commencement da liv. i .de l’Allégorie. Aratus dans ses phénomènes.
11 en est de même des Auteurs lactés, S. Paul, Actes des Apôtr
. ch. 17. v. 17. Sc 18.
S. Jeanàzm son Evangile , ch. 14. v. r . Moyse dans le Deuteronome , ch. 4. v. 59
& ch. io .v.14- David dans le Pseaume 139. v. 7. 8 Sc 9. Salomon au r . liv. des Roi*,
ch. 8. v, 17. Job , ch. j.i . v. ir . 13 & 14. Jèrèmie , ch. 13. v. 2.3 Sc 2.4. Les
Payenss 'imaginoient que le Soleil , la Lune , les astres , les âmes des hommes & toutes
les autres parties du monde étoient des parties de l’être suprême & qu’on leur de¬
voir un culte , mais c’étoit une erreur.
Tome II. 2
I
'r78 PRINCIPES
. MATHÉMATIQUES
bu sysTEME tendu , & on ne doit l’adorer fous aucune forme sensible. Nous
Monde avpns des idées de íès attributs , mais nous n’en avons aucune de
fa substance. Nous voyons les figures 8c les couleurs des corps ,
nous entendons leurs sons, nous touchons leurs superficies exté¬
rieures , nous sentons leurs odeurs, nous goûtons leurs saveurs :
mais quant aux substances intimes , nous ne les connoissons par au¬
cun sens, ni par aucune réflexion; & nous avons encore beaucoup
moins d’idée de la substance de Dieu. Nous le connoissons seule¬
ment par ses propriétés & ses attributs , par la structure très-sage
8c très-excellente des choses , 8c par leurs causes finales ; nous

l’admirons à cause de ses perfections -, nous le révérons 8c nous l’a-


dorons à cause de-son empire ; nous l'adorons comme soumis, car
un Dieu fans providence , fans empire & fans causes finales, n’est
autre chose que le destin 8c la nature ; la nécessité métaphysique,
qui est toujours 8c partout la même , ne peut produire aucune
diversité ; la diversité qui régne en tout , quant au tems & aux
lieux , ne peut venir que de la volonté 8c de la fagefle d’un Etre
qui existe nécessairement.
On dit allégoriquement que Dieu voit , entend , parle , qu’il se
réjouit , qu’il est en colere , qu’il aime , qu' il hait , qu’il désiré, qu’il
construit , qu’il bâtit , qu’il fabrique , qu’il accepte , qu’il donne,
parce què tout ce qu’on dit de Dieu est pris de quelque compa¬
raison avec les choses humaines ; mais ces comparaisons , quoi-
qu’elles soient très-imparsaites , en donnent cependant quelque
foible idée. Voilà ce que j’avois à dire de Dieu , dont il appar¬
tient à la philosophie naturelle d’examiner les ouvrages.
J’ai expliqué jusqu’ici les phénomènes célestes 8c ceux de la
mer par la force de la gravitation , mais je n’ai assigné nulle part
la cause de cette gravitation . Cette force vient de quelque cause
qui pénétré jusqu’au centre du Soleil 8c des planètes, fans rien
perdre de son activité ; elle n’agit point selon la grandeur des su¬
perficies , ( comme les causes méchaniques ) mais selon la quan¬
tité de la matière z & son action s’étend de toutes parts à des dií-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . î 79
tances immenses, en décroissant toujours dans ia raison doublée
des distances.

La gravité vers le Soleil est composée des gravités vers chacune


de ses particules , & elle décroît éxactement , en s’éloignant du
Soleil , en raison doublée des distances, & cela jusqu’à sorbe de
Saturne , comme le repos des aphélies des planètes le prouve , 5c
elle s’étend jusqu’aux dernieres aphélies des comètes, si ces aphé¬
lies font en repos.
Je n’ai pû encore parvenir à déduire des phénomènes la rai¬
son de ces propriétés de la gravité , & je n’imagine point d’hypo-
thèses. Car tout ce qui ne se déduit point des phénomènes est une
hypothèse : & les hypothèses, soit métaphysiques, soit physiques,
soit mécaniques , soit celles des qualités occultes , ne doivent pas
être reçues dans la philosophie expérimentale.
Dans cette philosophie , on tire les propositions des phénomè¬
nes , & on les rend ensuite générales par induction. C’est ainsi
que l’impénétrabilité , la mobilité , la force des corps , les loix du
mouvement , & celles de la gravité ont été connues. Et il suffit
que la gravité éxiste, qu elle agisse selon les loix que nous avons
exposées , & qu’elle puisse expliquer tous les mouvemens des
corps célestes& ceux de la mer.

Ce scroit ici le lieu d’ajouter quelque chose sur cette eípéce


d’esprit très subtil qui pénétre à travers tous les corps solides,
& qui est caché dans leur substance ; c’est par la force , & fac¬
tion de cet esprit que les particules des corps s’attirent mutuelle¬
ment aux plus petites distances, & quelles cohérent lorsqu’elles
sont contigues ; c’est par lui que les corps électriques agissent à
de plus grandes distances, tant pour attirer que pour repousser les
corpuscules voisins: & c’est encore parle moyen de cet esprit que
îa lumière émane , se réfléchit, s’infléchit, sc réfracte , & échauffe
le's corps j toutes les sensations sont excitées, &c les membres des
animaux sont mûs,quand leur volonté l’ordonne, par les vibrations
i *® PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ou sïjteme d e cette substance spiritueuse qui se propage des organes exté-
p v Monde . í, "
_ rieurs des sens , par les filets solides des nerfs , jusquau cerveau,
& ensuite du cerveau dans les muscles . Mais ces choses ne peu¬
vent s'expliquer en peu de mots ; & on n’a pas fait encore un
nombre suffisant d'expériences pour pouvoir déterminer exacte¬
ment les loix selon lesquelles agit cet esprit universel.

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'Jir.irii’iiv-'ujincinÍL^

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EXPOSITION
Planche 11 . TamiU,paqi ’ iSo

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19-24

V/ . M
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L M
Fia . 22

FÚj . 23,
EXPOSITION ABREGEE
DU SYSTEME
DU MONDE,
ET EXPLICATION DES PRINCIPAUX
Phénomènes astronomiques tirée des Principes de
M . Newton .

I NT R 0 D U C T I 0 N.
i.
E S Philosophes ont commencé par avoir fur kr-m:--r--;à
PAstronomie comme fur le reste , les mêmes idées sor rlaroío-
que le peuple , mais ils les ont rectifiées; ainsi on
a commencé par croire que la terre étoit píatte , &
qu’elle étoit le centre autour duquel tournoient tous
íes corps célestes.-
ï L
Tes Babyloniens t & ensuite Pithagorc & ses disciples , áyatît VLouverccs
6-â
Tome 11, a
i PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Snlylonìini & examiné,ces idées des sens, reconnurent que la terre est ronde
Pitkagore.
•de
& regardèrent le Soleil comme le centre de l’univers ( a.)
I I I.

On doit être surpris que le véritable système du monde ayant


cté découvert , 1hypothèse dans laquelle on supposé que la terre
est le centre des mouvemens célestes ait prévalu ; car bien que
cette hypothèse s’accorde avec les apparences , & qu’elle semble
d’abord d’une extrême simplicité, il s’en faut beaucoup qu’il soit
ailé d’y rendre compte des mouvemens célestes: auíïï Ptolomée,
& ceux qui depuis lui ont voulu soutenir cette opinion du repos
Efforts qu’on a de la terte , ont-ils été obligés d’embarraflér les cieux de diíFérens
faits pour soute¬
nir le i epos de la Epycicles, & d’une quantité innombrable de cercles très-difficiles
terre.
Système de à concevoir & à employer , car il n’y a rien de si difficile que de
Píotomée, '
mettre Terreur à la place de la vérité.
Il y a grande apparence que Tautorité d’Jrstote qui étoit presque
la seule régie de vérité du tems de Ptolomèey est ce qui a entraîné
ce grand Astronome dans Terreur ; mais comment Aristote, n ’a-t’il
pas ltit-même suivi le véritable système qu’il connoiíïbit puisqisiî
l’a combattu ? cette réflexion n’est pas à Thonneur de l’eíprit hu¬
main ;. quoi qu’il en soit, jusqu’à Copernic on a cru la terre en repos
& le centre des mouvemens célestes.
I V.

Copernica re¬ Ce grand homme renouvella l’ancien système des Babyloniens


nouvelle l’an-
cien système de & de Pithagore, & l’appuya de tant de raisons Sc de découvertes,
Pithagore sur le
mouvement de la que Terreur ne put plus prévaloir ; ainsi le Soleil fut remis par
terre,
Copernic dans le centre du monde , ou , pour m’expliquer plus
exactement , dans le centre de notre système planétaire.

(a ) M- Newton dans le Livre De Syflemate mundi , attribue auííì cette opinion à


Numa Pompilius , il& dit ( pag- I . ) que c’étoit pour représenter le Soleil dans le
centre des orbes célestes, que Numa avoir fait bâtir un Temple rond en Thonneur de
Nesta Déesse du Feu , dans le milieu duquel on conferyoit un feu perpétuel.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE
y.
Quoique les Phénomènes célestes s’expliquent avec une extrême
facilité dans le système de Copernic, quoique les observations &c
le raisonnement lui soient également favorables , il s’est trouvé de
son tems un Astronome très-habile , qui a voulu fe refuser à l’evi-
dence de fes découvertes : Ticho, trompé par une expérience mal Système de 7t-
cho-
faite (S) , & peut- être encore plus par Penvie de faire un système^ Brahé,
en composa un qui tient le milieu entre celui de Ptolomée& celui
de Copernic; il supposa la terre en repos , & que les autres planè¬
tes qui tournent autour du Soleil tournoient avec lui autour de
la terre en vingt- quatre heures , ce qui laisse subsister une des plus
grandes difficultés du système de Ptolomée, celle que l’on tire de
l’exceffive rapidité du mouvement du premier mobile prouve
seulement combien il est dangereux d’abufer de fes lumières.
Si Tychos’est égaré dans la maniéré dont il faifoit mouvois les
corps célestes, il a rendu de grands services à PAstronomie par Services aue
a rendusà
l’exactitude & la longue fuite de fes observations. 11a déterminé l’TichoAstronomie.
l’opposition d’un très-grand nombre d’étoiles avec une exactitude
inconnue avant lui ; il a découvert la réfraction de Pair qui a tant
de part aux Phénomènes astronomiques ; il a prouvé -le premier
par la parallaxe des comètes qu’elles remontent beaucoup atvdessus
de la Lune ; c est lui qui a découvert ce qu on appéllc lá
variation
de la Lune ; c& est enfin de fes observations fur le cours des pla¬
nètes , que Kepler, avec qui il vint pastèr les dernieres années de
fa vie près de Prague, a tire son admirable théorie des mouve-
rnens des corps célestes. . .i ,
( ) n pbjectoit a Copernic que le mouvement de la terre devoir produire
des
j ^ j > n avoienc lieu j que par
exemple , íi la terre fe meut , une pierre
du haut d une tout ne devoir pas retomber iettéc
au pied de cette tour , parce que la terre a
marche pendant le tems que la pierre a mis à tomber , & que cependant elle
retombe
pied dc la rouiy Copernic repoadoit que la terre est dans le même cas , par
rapport
C° ^ f tombent a fa surface }qu ’un vaisseau qui marche par rapport au^ choses
^ ^ & il aíTuroit qu’une pierre jetcée du haut es mât H’un ^ aìíîçàïa
^ rC f ’ ret °mheroit au pied de ce mât . Cette expérience qui est hors dç
dpute -à
Là aux' décTuveues de To^ icT ** ° U^
àpêââ ^ M
L ij
4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
V I.

Combien il Copernic avoit rendu fans doute un grand service à l ’Astronomic

SofcTdécou- & à la raison , en rétablissant le véritable Système du monde , Lc


^
àoit
*nr ^zhCopcr- déja beaucoup que la vanité humaine se fût résolue à met¬
tre la terre au nombre des simples planètes ; mais il restoit bien
des choses à découvrir : on ne connoissoit encore ni la courbe que
les planètes décrivent en tournant dans leur orbite , ni les loix qui
dirigent leur cours , ôc c’est à Kepler à qui l’on doit ces importantes
découvertes.
Ce grand Astronome trouva que les Astronomes qui l’avoient
précédé s’étoient trompés en supposant que les orbes des planètes
étoient circulaires , & il découvrit , en faisant usage des observa¬
tions de Ticho, que les planètes se meuvent dans des ellipses dont le
Découvertes de Soleil occupe un des foyers . Le qu ’elles parcourent les différentes

^euiptjdtédes parties de leur orbite avec des vitesses différentes ensorte que
°r Laproponio - l’aire décrite par une planète , cçst - à- dire , l’espace renfermé en-
Là tOTs, aires rre les lignes tirées du Soleil à deux lieux quelconques de la planè¬
te , est toujours proportionnelle au tems.
Quelques années après , en comparant le tems des révolutions
des différentes planètes autour du Soleil avec leur différent éloi¬
gnement de cet astre , il trouva que les planètes qui font placées
plus loin du Soleil se meuvent plus lentement dans leur orbe ; &
en cherchant si cette proportion est celle de leur distance , il trouva
fin en i6i8 . après plusieurs tentatives , que les tems de leurs ré-
Lareiatìonqui en
tems
est entre les . r , . ,
&ìcs volutions lout comme la racine quarree du cube de leurs moyen -»
périodiques
.
distances nçs distances au Soleil,
VI L

a non -seulement trouvé ces deux loix qui ont retenu son
Kepler
nom & qui dirigent toutes les planètes dans leur cours , & la courbe
qu ’elles décrivent , xnaís il avoit entrevu la force qui la leur fait dé¬
crire ; on trouve les semences du pouvoir attractif dans la Préface
de la philosophie naturelle. f
de fou Qommentaire íur la planète de Mars , & il va même
jusqu à dire que le flux est l’effet de la gravité de seau vers la
Lune ; mais il n'a pas tiré de ce principe ce qu' on auroit du croire
qu'un auffi grand homme que lui en auroit tiré , car il donne en¬
suite dans son Epitome d’Astronomie (c ) une raison physique du
mouvement des planètes tirée de principes tous différens ; & dans
ce même Livre de la planète de Mars , il suppose dans les pla¬
nètes un côté ami &r un côté ennemi > & à l’occaíion de leurs
aphélies & de leurs périhélies , il dit , que le Soleil attire l'un de
ces côtés, Lc qu 'il repousse sature.
VIII.

On trouve I’attraction des corps célestes bien plus clairement


encore dans un Livre de Hook fur le mouvement de la terre,
imprimé en 1674. c’est-à-dire , douze ans avant les principes.
Voici la traduction de ses paroles, pag . 27. » Alors j'expliquerai
« un système du monde qui diffère à plusieurs égards de tous les au-
->tres , Sc qui répond en tout aux régies ordinaires de la mécha-
J5 nique , il est fondé fur ces trois suppositions.

« i °. Que tous les corps célestes, fans en excepter aucun , ont


„ une attraction ou gravitation vers leur propre centre , par la- Anecdote fm-
„ quelle , non- seulement ils attirent leurs propres parties & les em- tractions lat*
,, pêchent de s’écarter , comme nous le voyons de la terre , mais
» encore ils attirent tous les autres corps célestes qui sont dans la
„ sphère de leur activité ; que parconséquent , non-seulement le
„ Soleil & la Lune ont une influence sur le corps & le mouvement
>, de la terre , &c la terre une influence fur le Soleil & la Lune ,
5>mais auffi que Mercure , Venus , Mars , Jupiter «Sc Saturne ont
s>par leur force attractive une influence considérable fur le mou-
« vement de la terre , comme auffi l’attraction réciproque de la
terre a une influence considérable fur le mouvement de ces
«3 planètes.
(í ) Y- Greg. Liv. 1. Prop . Cs <
6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
» í q. Que tons les corps qui ont reçu un mouvement simple
->- direct continuent à se mouvoir en ligne droite , jusqu’à ce que par
» quelqu’autre force effective ils en soient détournés & forcés à
» décrire un cercle , une ellipse ou quelqu’autre courbe plus com-
» posée.
« j 0. Que les forces attractives font d’autant plus puissantes dans
-- leurs opérations , que le corps fur lequel elles agissent est plus
« près de leur centre.
« Pour ce qui est de la proportion suivant laquelle ces forces dimi-
« nuent à mesure que la distance augmente , j’avoue que je ne l’ai
« pas encore vérifiée par des expériences , mais c'est une idée , qui
n étant suivie comme elle mérite de l’être , sera très-utile aux Astro¬
nomes pour réduire tous les mouvemens célestes à une régie
« certaine , & je doute qu’on puiíìe jamais la trouver fans cela»
» Celui qui entend la nature du pendule circulaire & du mouve-
« ment circulaire, -comprendra aisément le fondement de ce prin-
sj cipe, & sçaura trouver les directions dans la nature pour l’éta-

blir exactement : je donne ici cette ouverture à ceux qui ont le


-- loisir & la capacité de cette recherche , & c. »
I X.

II ne faut pas croire que cette idée jettée au hazard dans le Livre
de Hook diminue la gloire de M. Newton, qui a même eu l’atten-
tion d’en faire mention dans son Livre De Sijìemate mundì. ( d, )
&
L’exemple de Hook celui de Kepler servent à faire voir quelle
distance il y a entre une -vérité entrevue & une vérité démontrée,
& combien les plus grandes lumières de l’efprit servent peu dans
les sciences,quand elles ceíïëntd etre guidées par la Géométrie.
~ X.

Keplerqui L fait de si belles & de si importantes découvertes


tant qu’il a suivi ce guide , fournit une des preuves les plus frap-
{d) Pag. j . Edition de 1751.
D £ LA . PHILOSOPHIE NATURELLE . 7
gantes des égaremens où peuvent tomber les meilleurs esprits quand
ils l’abandonnent pour se livrer au plaisir d’invcnter des systèmes*
Qui croiroit , par exemple , que ce grand homme' eût pû donner Etranges idds,
dans les rêveries des Pithagoriciens furies nombres r cependant , il cKeplcr
'
croyoit que les distances des planètes principales & leur nombre
étoient relatifs aux cinq corps solides réguliers de la Géométrie (c),
& qu’on pouvoit les inscrire entr’elles ; ensuite , ses observations
lui ayant fait voir que les distances des planètes ne s’accordoient
pas avec cette supposition, il imagina que les mouvemens célestes
s’exécutoient dans des proportions qui répondoient à celles selon
lesquelles on divise une corde , afin quelle donne les tons qui com¬
posent l’octave (/ ).
Kepkr ayant envoyé à Ticha une copie de l’ouvrage dans lequel Conseil tres¬
sage de Ticho à
il tachoit d’étabîir ces chimères , Tkho lui répondit , qu’il ( g) lui KePlsr
conseilloit de laisser là les spéculations tirées des premiers princi¬
pes , & de Rappliquer plutôt à établir ses raisonnemens fur le fon¬
dement solide des observations.
Le grand Hughens lui-même (h ) crôyoit que le quatrième sa¬
tellite de Saturne qui porte son nom , faisant avec notre Lune &
les quatre de Jupiter le nombre de six planètes secondaires, le
nombre des planètes étoit complet , &r qu’il étoit inutile de cher¬
cher à en découvrir de nouvelles , parce que les planètes princi¬
pales font auffi au nombre de six, & que le nombre de fix est appelle íiée bizarre
parfait , parce qu il est égal à la somme de ses parties aliquottes , I, L de Hughent,
Sc
X I.
C’est en ne s’écartant jamais de la Géométrie la plus profonde ;
que M. Newtona trouvé la proportion dans laquelle agit la gravité,
èc que le principe soupçonné par Kepler tk par Hook, est devenu

( e ) Myfterium Cofmographicum.
ff ) Mysterìurn Cofmographicum.
tìones Utl su& tnfi s ÍP ecu ktionibus à prìorì defcendetitibus anìmam potius ai observa3
secundam *S '™1 af erdat confiderandas adjiçerem, (c 'est Kepler qui parle ) Nota m-
J, fe Utlon em mysterii Cofmographìci.
( h Dédicacé
) de sou système de Saturne,
S PRINCIPES MATHÉMATIQUES.
dans ses mains une source si féconde de vérités admirables à
inespérées.
Une des choses qui avoir empêché Kepter de tirer du principe
de sattraction toutes les vérités qui en font une fuite , c’est signe --
Avantage de
JN&wton lur Ke-
rance où son étoit de son rems des véritables Ioix du mouvement.
pier, desontems M . Newton a eu fur Kepler l ’avantage de profiter des loix du mou-
Jes véritables Ioix*
du mouvement vemeilt établlÇS
étoierit mieux . par Hugh$ns qu <> & il a poulie beaucoup plus loà
connues* (JUC lUÍ»
x I L
Analyse íuiî- Le Livre des Principes Mathématiques dê la Philosophie na¬
vre des
.Principes
. .
tutelle dont on vient de voir la traduction , contient trois Livres
outre les Définitions, les Loix du mouvement & leurs Corollaires ;
le premier Livre est composé de quatorze Sections, le secondera
contient neuf , & le troisième contient sapplication des Proposi¬
tions des deux premiers au Système du monde.
X I I L.

Le Livre des Principes commence par huit Définitions; M.Newtons


Définitions; fait voir dans les deux premières comment on doit mesurer la quan¬
tité de la matière, & la quantité du mouvement/ il définit dans la troi¬
sième la farced'inertie ou force résistante dont toute matière est douée j
il fait voir dans la quatrième ce qit’on doit entendre par force active$
il définit dans la cinquième la force centripète/ & il donne dans les
sixième, septième 6c huitième , la maniéré de mesurer fa quantité
absolue , fa quantité motrice, &sa quantité accélératrice. Ensuite il éta¬
blit les trois Loix de mouvement suivantes»

X I V.

i °. Que tout corps persévère de lui- même dans son état de repos
ou de mouvement uniforme en ligne droite.,
tor'xiîu mouye- i ° - Que le changement qui arrive dans le mouvement est toujours
proportionnel à la force motrice , & íç fait dans la direction de
cette force.
5°. Que
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 9
3®. Que faction Sc la réaction sont toujours égales Sc contraires.

X v.

Après avoir expliqué ces loix Sc en avoir tiré plusieurs Corol¬


laires , M , Newton commence son premier Livre par onze Lemmes Premier r.;vre.
qui en font la premiere Section ; il expose dans ces onze Lemmes La premier-
ía méthode des premieres & dernieres raisons Cette méthode est le les pài °x-Tde
fondement de la Géométrie de l’infini , Sc avec son secours on donne ^
à cette Géométrie toute la certitude de l’ancienne.
Les treize autres Sections du premier Livre des Principes , sont Et ies trciie
employées à démontrer des Propositions générales fur le mouve - sitionV '^ Scs
ment des corps , fans avoir égard , ni à l’efpéce de ces corps , ni au mentWTTps ".
milieu dans lequel ils se meuvent.
C’est dans ce premier Livre que M . Newton donne toute fa théo¬
rie de la gravitation des astres , mais il ne s’y est pas borné à exa¬
miner les questions qui y sont applicables ; il a rendu ses solutions
générales , & il a donné un grand nombre d’applications de ces
solutions.
XVI.

Dans le second Livre M . Newton considère le mouvement des Deuxième Uvre,


différens corps dans des milieux réíìstans.
Ce second Livre , qui contient une théorie trés - profonde des n traite*,
fluides Sc des mouvemens des corps qui y sont plongés , paroît avoir TrJTdUns 1“
été destiné à détruire le système des tourbillons , quoique ce ne soit milieuxtésista “-
que dans le scholie de la derniere Proposition , que M . Newton com- m. Newton a
bat ouvertement Descartes , Sc qu ’il fait voir que les mouvemens ™™ /oïfd“ n!ire
I .. . les tourbillons dc
celestes ne peuvent s exécuter par les tourbillons.

XVII.

Enfin le troisième Livre des Principes traite du Système du mon - Troisième Livre,
de ; M . Newton applique dans ce Livre les Propositions du premier têm" d'umonIs"
à l’explicatìon des Phénomènes célestes : c’est dans cette application
Tome II, b
ro PRINCIPES MATHÉMATIQUES
que je vais tâcher de suivre M. Newton, & de faire voir l’enchaî-
nement de ses Principes , ôc avec quelle facilité ils expliquent les
Phénomènes astronomiques.
XVIII.

Ce qu’onen- Au reste , je déclare ici , comme M . Newton a fait lui - même,


TraitépaíTemot qu' en me servant du mot d'attraction, je n’entends que la force qui
$attraction. àit tendre les corps vers un centre , fans prétendre assigner la
cause de cette tendance.

CHAPITRE PREMIER.
Principaux Phénomènes du Syflême du Mondes

I.

U ne fera pas inutile avant de rendre compte de la maniéré dont


la théorie de M. Newton explique les Phénomènes célestes, de
donner une idée abrégée de notre système planétaire.
Il entrera nécessairement dans cette exposition des vérités dé¬
couvertes par M . Newton, mais on remettra aux Chapitres fuivans
à faire voir comment il est parvenu à les découvrir ; celui-ci ne
contiendra que Imposition des Phénomènes mêmes.
I l.

- Les corps célestes qui composent notre système planétaire , fe


p-emieredivî
célestetde notre divisent en P lamus principales , c 'cstà - dire , qui ont le Soleil pour

uïÌTm fiZt centre de leur mouvement , & en planètes secondaires, qu on ap-


l“fi. pelle satellites : ces dernieres planètes tournent autour de la pla-
cn prpiïnét

(endains, xiete principale qui leur sert de centre.


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . u
II y a six planètes principales , dont les caractères &c les noms
font
îj Mercure , Noms & ca-
ractéres des pla-
2 Venus - netes principa-
T les,
$ La Terrei
c? Mars 3
% Jupiter 3
■fr Saturne ;
On a suivi dans cette énumération des planètes principales , l ’or-'
dre de leurs distances au Soleil , en commençant par celles qui en
font le plus près.
La Terre , Jupiter Saturne , sont les seules planètes ausquelles
8c Qu«'ies à
1 r 1 les planètes cjui
nous découvrions des satellites : la terre n’en a qu’un qui est la Lune , ontdessatellites.
^ ^ Enumération
Jupiter en a quatre , 8c Saturne cinq outre son anneau , ce qui g^ éSraIe céle ft^
compose notre système planétaire de dix -huit corps célestes , en sui C0W„sent
A J L L 9 notre syneme
comptant le Soleil , 6c Panneau de Saturne . planétaire.

I I I.

Les planètes principales se divisent en planètes supérieures 8c


planètes inférieures : on appelle planètes inférieures celles qui font en PUne-
Jr r r tes Juperieures &
plus près du Soleil que la terre ; ces planètes Ion t Mercure êc Vénus , v\ amtcs
. , r rìeures.
l ’orbe ( a ) de Venus renferme lorbe de Mercure Lc le Soleil , Lc Oueii -s font
. . . , , . les planètes in-
l’orbe de la terre est extérieur a ceux de Mercure & de Vénus , fleures&quei
_ ' est leur arrange-.
Lc les renferme ainsi que le Soleil . ment.
On connoît cet arrangement parce que Vénus 6c Mercure nous
parodient quelquefois entre le Soleil 6c nous , ce qui ne pourroit
pas arriver si ces deux planètes n’étoient pas plus près du Soleil que
la terre ; & son volt sensiblement que Vénus s’éloigne plus du So - Comment on
leil que Mercure , 6c que Ion orbite renferme par conséquent arrangement/"
celle de Mercure.
Les planètes supérieures font celles qui sent plus éloignées du Quelles sont

. ( a )On appelle orbe, ou orbite , la courbe qu’une planète décrit en tournant autour
du corps qui lui sert de centre.

b ij
rr PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ies planètes su- Soleil que la terre , elles font au nombre de trois ,9 Mars , Jupiter Sc
périeures, & quel 1
eít leur arrange- Saturne. ,
wenr, î
On connoît que les orbites de ces planètes renferment celle de
la terre , parce que la terre fe trouve quelquefois entre le Soleil Sc
elles.
L’orbe de Mars renferme celui de la terre , l’orbe de Jupiter
comment on celui de Mars , Sc sorbe de Saturne celui de Jupiter ; ainsi des trois
planètes supérieures , Saturne est celle qui est le plus loin de la
terre , Sc Mars en est le plus près.
On connoît cet arrangement , parce que les planètes qui font
)
le plus près de la terre , nous ( b cachent quelquefois celles qui ea
font plus éloignées.
I V.

!c-s planètes Toutes les planètes font des corps opaques ; on est assuré de
font des corps
Opaques* l’opacité de Vénus Sc de Mercure , parce que , lorsque ces planètes
passent entre le Soleil & nous , elles paroissent fur cet astre comme
des phases ,
Comment on de petites taches noires , Sc qu ’elles ont ce qu ’on appelle
s’en est aperçu. àlì . A-dire , que la quantité de leur illumination dépend de leur po¬
sition par rapport au Soleil Sc à nous.
La même raison nous fait juger de l’opaeité de Mars , qui a auíïï
des phases , Sc on juge de l ’opaeité de Jupiter Sc de Saturne , parce
que leurs satellites ne nous paroiflènt point éclairés par ces pla¬
nètes Iorfqu ’elles font entre le Soleil & ces satellites , ce qui prouve
que l’hémifphère de ces planètes qui n’est pas éclairé du Soleil , est
opaque.

Enfin on connoît que les planètes font des corps sphériques,


les planètes
st>nt sphériques.
Comment on
parce que , de quelque maniéré qu’elles soient placées par rapport
î'a découvert. à nous , leur surface nousparoît toujours terminée par une courbe.
On juge que la terre est sphérique , parce que dans les éclipses
son ombre paroit toujours terminée pour une courbe » que fur la
(i ) Vols, Elémensd’Astronomie.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ^
mer on voít disparoitre petit a petit un vaisseau qui is éloigné,
enforte qu ’on commence par perdre de vûe le corps du vaisseau,
puis ses voiles , puis enfin ses mats ; & que de plus , on ne trouve
point le bord de la superficie quoique plusieurs navigateurs en
ayent fait le tour , & c’est cependant ce qui dèvroit arriver si la
terre étoit plane.
V I.

Tout ce que nous connoissons des planètes principales nous Tousiescorp»


prouve donc que ce font des corps sphériques , opaques & solides, pkàAwst-
Le Soleil paroît être d’une nature entierement différente des « genres“on
planètes ; nous ne sçavons pas s’il est composé de parties solides ou ieu. ceptee 05
fluides , nous sçavons seulement que ses parties brillent , qu elles
échauffent , & qu’clles brûlent quand elles font rassemblées dans iiestvraiscm-
que la sub-
* 1 blable
une quantité suffisante ; ainsi toutes les vraiíemblances portent à st| n“ fau Soleil
croire que le Soleil est un corps de feu à peu près semblable au feu
d’ici-bas , puisque ses rayons produisent les mêmes effets.

V I I.

Df is,
t célestes
Tous les corps font leurs
. , Soleil courbe les corps
révolutions autour du
ou moins alongées dont le ,Soleil
dans des ellipses (c) plus autour occupe célestestoument
, -V,, „ , du Soleil.

un des foyers ; ainsi les planètes , en tournant autour du Soleil , font


tantôt plus près , & tantôt plus loin de lui ; la ligne qui passe par le
Soleil , & qui fe termine aux deux points de la plus grande proxi¬
mité & du plus grand éloignement des planètes au Soleil , s’ap-
pelle la ligne des apsides, le point de l’orbite le plus éloigné du ce quec’est
Soleil s’appelle Yaphélie de la planète , & le point qui en est le
plus près s’appelle son périhélie. &■Ufenhelu.
Les planètes principales emportent avec elles dans leur révo¬
lution autour du Soleil , les satellites dont elles font le centre.

(c ) Espèce de courbe qui est la même qu’on appelle dans le langage ordinaire une
ovalei les foyers font les deux points dans lesquels les Jardiniers placent leurs piquets
pour tracer cette eípéce de figure > dont ils fie íervent souvenu
U PRINCIPES MATHÉMATIQUES

En quel Tens les Cette révolution âes planètes autour à Soleil , le Fait d ’Occi-
planetes tour¬
nent autour du dent en Orient , (d . )
Soleil,
Il paroît de tems en tems des astres qui se meuvent en tout
sens , & avec une extrême rapidité quand ils font assez près de
Des comètes. NOUS pour être visibles , ce font les comètes.
On n ’a pas encore assez d observations pour connoître le nom¬
bre des comètes , on sçait íèulement , & il n ’y a pas longtems qu ’on
Les comètes n ’en doute plus , que ce font des planètes qui tournent autour du
font des.plane- 1 x 1*
«e». Soleil comme les autres corps de notre monde planétaire , & qu el¬
les décrivent des ellipses si alongées , qu ’elles ne sont visibles pour
nous que dans une três -petite partie de leur orbite,

VI II.

Toutes les pia- Toutes les planètes observent , en tournant autour du Soleil , le§
Net es & co- ,
les f
métes observent deux loix de Kepler y d 'ont on a parlé dans l’Introduction.
les loix de Ke- ■ n, • ■ , , , , .
fier. On içait que les comètes observent la premiere de ces loix s
je veux dire , celle qui fait décrire aux corps célestes (e des
) aires
égales en tems égaux ; Ld on verra dans la fuite qu ’il est vraisem¬
blable , par les observations qu ’on a pû faire jusqu ’à présent , que
les comètes observent austi la seconde de ces loix , c ’est -à-dire , celle

des tems (/ ) périodiques en raison íesquiplée des distances.

( <d) On suppose dans tout ce qu’on dit ici , le spectateur placé sur la terre.
(e) Le mot aire en général veut dire une superficie, ici il signifie ['espace renfermé
entre deux lignes tirées du centre à deux points où se trouve la planète ; ces aires font
proportionnelles au tems , c’est-à-dire , qu’elles font damant plus grandes ou plus pe¬
tites , que les tems dans lesquels elles font décrites font plus longs ou plus courts.
(/ ) Le tems périodique est le tems qu’une planète employé à faire fa révolution
dans son orbe . ,
II est , je crois , plus à propos de donner un exemple de la raison scsquìplec qu’une
définition , supposé donc que la distance moyenne de Mercure au Soleil soit 4 , celle
de Vénus 9 , que le tems périodique de Mercure soit de 40 jours , & qu’on cherche le
tems périodique de Vénus , on cube les 1 premiers nombres 4 & 9 , & on a 64 & 719;
on tire ensuite la racine quarrée de ces 2 nombres , & il vient 8 pour celle du pre¬
mier, & 27 pour celle du second ; on fait ensuite cette régie de trois 8 : 17 : : 40, : 135,
c’est-à-dire , que la racine quarree du cube de la moyenne distance de Mercure au So¬
leil est à la .racine quarrée du cube de la moyenne distance de Vénus au Soleil, comme
le tems périodique de Mercure autour du Soleil est au tems périodique cherché de
Vénus autour du Soleil qui fe trouve être 13; dans les suppositions qu’on a faites , Se
c’est- là ce qui s’appelle la raison fesquipléet
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
ì *

I X.

En admettant ces deux loix de Kepler que toutes les observations


ont confirmées , elles fournissent des argumens très -forts pour prou¬
ver le mouvement de la terre qu’on s’est obstiné si long -tems à Preuves du
P mouvement . de la
cUlputer ; car , en prenant la terre 'pour le centre des mouvemens terre.
célestes , ces deux loix ne sont point observées ; les planètes ne
décrivent point des aires proportionnelles au te ms autour de la
terre , & les terris des révolutions du Soleil & de la Lune , par
exemple , autour de cette planète , ne sont point comme la racine
quarrée du cube de leur moyenne distance à la terre ; car le tems
périodique du Soleil autour de la terre étant environ ij fois plus
grand que celui de la Lune, fa distance à la terre devroit être , sui¬
vant la régie de Kepler , entre $ &c 6 fois plus grande que celle de
la Lune ; or , on fçait que cette distance est environ 400 fois plus
grande , donc , si l’on admet les loix de Kepler , la terre n’est pas
le centre des révolutions célestes.

De plus , la force (g) centripète que M. Newton a fait voir être


la cause de la révolution des planètes , rend la courbe qu ’elles dé¬
crivent autour de leur centre concave (h) vers lui, puisque son
effet est de les retirer de la tangente ( r ) ; or , l’orbe de Mercure &
de Vénus font, dans quelqu unes de leurs parties , convexes à la
terre , donc les planètes inférieures ne tournent pas autour de la
terre.
Il est aisé de prouver la même chose des planètes supérieures,
car ces planètes nous paroiísent tantôt (k ) directes, tantôt Jlatìon -

(g-) Le mot de force porte fa définition avec lui, car il ne veut dire autre
centripète
chose, que la force qui saîr tendre un corpsà un centre.
(h) Les deux cotés du verre d une montre peuvent servir à faire entendre ces mots
concave Sc convexe; le côté extérieur à la montre est convexe, Sc celui qui est du côté
du cadran est concave.
( l ) La tangente est la ligne qui touche une courbe, & qui ne peut jamais la couper;
, (^) On dit qu’une planète est dirette lorsqu’elle paraît aller selon Tordre dés signes,
cest-à-dire, £ Arles à Taurtts,de Taurus à Gemini,c& . ce qu’on appelle encore aller
x6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
nains & tantôt rétrogrades, toutes inégalités apparentes qui n'au-
roient pas lieu pour nous , si la terre étoit le centre des révolutions
célestes.
Car aucune de ces apparences n’auroit lieu pour un spectateur
placé dans le Soleil , puisqu elles ne font qu’une fuite du mouve¬
ment de la terre dans son orbe , combine avec celui de ces planè¬
tes dans le leur.,
Voilà pourquoi le Soleil & la Lune sont les soûls corps célestes
qui nous paroistént toujours directs ; car le Soleil ne parcourant
point d’orbe , son mouvement ne peut se combiner avec celui de la
terre , & la terre étant le centre des mouvemens de la Lune , elle
doit toujours nous paroître directe comme toutes les planètes le
paroîtroient à un spectateur placé dans le Soleil.
Objection que La planète de Vénus fournissoit une des objections que l’on fai-
^emik
^ úìée de soit à Copernic contre son système : Si Vénus , lui disoit-on , tour-
vénus.anetC dC noit autour du Soleil , on devroit lui voir des phases comme à la
sa réponse
à Lune. Auffi , disoit Copernic, si VOS yeux étoient ast’ez bons oour
cette objection. - o « . 1
distinguer ces phases , vous les verriez ; ex peut-etre les Astronomes;
trouveront-ils moyen quelque jour de les appercevoir.
Découverte quî Galilée est le premier qui ait vérifié cette prédiction de Copernic g
répouie
™ ceKe
chaque
& découverte qu on a fait depuis lui fur le cours des astresa
l'a confirmé.

X.

sous queian. Les plans (l) des orbites de toutes les planètes sc coupent dans;
piane
’efse'cou' des lignes qui pastent par le centre du Soleil , enserre qu’un specta-
ptnt
‘ teuír placé dans le centre du Soleil se trouveroit dans les plans de
tous ces orbes.

en conséquence, elle est stationnais lorsqu ’elle paroît répondre quelque tems aux mê¬
mes points du Ciel ; & enfin elle est rétrograde lorsqu ’elle paraît aller contre* i'ordre
des signes , ce qu ’on appelle encore aller en antécédence, c ’est-à-dire , de Gemini h
Taurus, de Taums à Aries ,c.&
(7 ) Le plan de l'orbite d’une planète est la surface dans ’laquelle elle est senfée ^se
mouvoir.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i7
La ligne dans laquelle le plan de chaque orbite coupe le plan de Ce qu’on ap¬
pelle les nœuds
Pécliptique , c’est-à- dire , le plan dans lequel la terre se meut , Rap¬ & la ligne des
nœuds d’tin or¬
pelle la ligne des nœuds , & les points de cette Section Rappellent bite,
les nœuds de l’orbite.
Tous ces plans font inclinés au plan de Pécliptique , fous les an¬ Inclinaison de
ces plans à lso.
gles suivans. cliptjque.

Le plan de l’orbe de Saturne fait avec le plan de Pécliptique un Ces proposi¬


tions font prises
angle de ^0\ ì celui de Jupiter est de i ° f , celui de Mars est un peu de Gregori, Liv,
I, Prop. z.
moindre que r " , celui de Vénus est un peu plus grand que ,&
celui de Mercure , enfin , est 70 environ.

X I.

Les orbes des planètes principales étant des ellipses dont le


Soleil occupe un foyer , tous ces orbes font excentriques , & le
font plus ou moins selon la distance qui est entre leur centre & le
point où le Soleil fe trouve placé.
On a mesuré Pexcentricité de toutes ces orbites , & on a trouvé , Excentricité des
planètes en de-
que Pexcentricité mi ,)iamé «e <i-
la terre,
de Saturne est de 54z07 parties,
celle de Jupiter de 25058
celle dc Mars de 14115
celle de la Terre de
4692.
celle de Vénus de
500
&c enfin celle de Mercure de S149 parties,
en prenant le demi axe du grand orbe de la terre pour commune
mesure , & en le supposant de 100000 parties.
En rapportant Pexcentricité des planètes au demi diamètre de Excentricitédes

leur grand orbe , Sc en supposant ce demi diamètre de 100000 par - ^diamètre°dâ


ries , les excentricités font , ícur srand 0lbc*
celle de Saturne de parties,
celle de Jupiter de 4812,
celle de Mars de 9x6$
celle de la Terre de j 700
Tome II* ç
18 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

celle de Vénus de 694


celle de Mercure de 21000 parties;
ainsi l’excentricité de Vénus est prestau'insensible.
XII.

Proportion’du Les planètes font différentes en grosseur ; on n’a le diamètre ab¬


diamètre des dif¬
férentes planè¬ solu que de la terre , parce que cette planète est la seule dont on
tes,
ait pu mesurer la circonférence : mais on connoît le rapport qui
est entre les diamètres des autres planètes , & en prenant celui
du Soleil pour commune mesure , & le supposant de 1000 parties,
celui de Saturne en a 137
celui de Jupiter 181
celui de Mars 6
celui de la Terre 7
celui de Vénus [12
enfin celui de Mercure 4

d'oú l'on voit que Mercure est la plus petite de toutes les planètes;
car on sçait que les volumes des íphéres font comme les cubes de
leurs diamètres»
XIII.

Distances des Les planètes íònt placées à différentes distances du Soleil.1


planètes au So¬
leil. En prenant la distance de la terre au Soleil pour commune me¬
sure , & en la íùpposant de 100000 parties , les six planètes princi¬
pales se trouvent rangées autour du Soleil dans Tordre suivant,
lorsqu ’elles en font à leur moyenne distance,
Mercure en est à 38710
Vénus à 7133?
La Terre à 100000
Mars à 132369

Jupiter à 520110
Saturne enfin k 933800.
de la philosophie NATURELLE . 19
Distances de»
On a calculé les distances moyennes du Soleil & des planètes planètes à la ter¬
re;
à la terre , en demi diamètres de la terre ; voici celles qu ’a donné
M . Cajsinì, le Soleil , Mercure & Vénus , en font à peu près égale¬
ment éloignés dans leur moyenne distance , qui est de iiooo demi
diamètres de la terre , Mars en est à 33500 , Jupiter à 115 000 , &
Saturne à 110000,
X I V.

Les tems des révolutions des planètes autour du Soleil font diques Tems pério¬
des pla¬
nètes autour du
d’autant plus courts , qu ’elles en font plus près ; ainíì Mercure qui en Soleil,
est le plus près fait fa révolution en 87 jours , Vénus qui est placée
ensuite fait la sienne en %i\ , la terre en ;6 ; , Mars en 686 , Jupi¬
ter en 43 3z , & Saturne enfin qui est le plus éloigné du Soleil »
employé 10759 jours à tourner autour de lui, tout cela en nom¬
bres rons.
X V.

Rotation des
Outre leur mouvement de translation autour du Soleil , les planètes.

planètes ont encore un mouvement autour de leur axe qu ’on ap¬


pelle leur révolution diurne.
On ne connoît la révolution diurne que du Soleil & de quatre ployé Moyen em¬
pour la dé¬
couvrir.
planètes , qui font la Terre , Mars , Jupiter & Vénus ; ce font les
taches qu ’on a remarquées fur leur disque , ( m) & qu ’on a vu pa-
Quelles sont
roître & disparoître successivement , qui ont fait découvrir cette les planètes dor t
on connoît la re¬
révolution ; Mars , Jupiter & Vénus ayant des taches fur leur sur¬ lation.
face , on a appris par le retour des mêmes taches , & par leur dis¬
Tems des rota¬
parition successive , que ces planètes tournent fur elles- mêmes , & tions des planè¬
tes autour de leur
en quels tems se font les révolutions ; ainíì l’on a observé que axe.
Mars tourne en 13 h 10 ' , & Jupiter en c,h 56 ' .
Les Astronomes ne font pas d’accord fur le tems de la révolu¬ leIncertitudes
fur
.tems de la ro¬
tation de Vénus.
tion de Vénus autour de son axe , la plus grande partie croit qu’elle
y tourne en r ; heures environ ; mais M . Bianchini qui a fait une

&m) On
■ appelle disque d ’uns planète la partie de íâ surface qui est visible pour nous,
C ij
zo PRINCIPES MATHÉMATIQUES
étude toute particulière des apparences de cette planète , croît fa
révolution fur elle -même de r.4 jours . Comme il fut obligé de trans¬
porter l’instrument avec lequel il obfervoit pendant l’observation
même , à cauíè d’une maison qui lui cachoit Vénus , & que cette opé¬
ration dura près d’une heure , on peut croire que pendant ce tems la
tache qu ’il obfervoit changea ; quoi qu il en íoit , Ion autorité dans
cette matière mérite qu 'on suspende son jugement jusqu ’à ce qu’on
ait de plus amples observations.
M . Delahire a observé avec un télescope de 16 pieds , des mon¬
tagnes dans Vénus plus hautes que celles de la Lune,
On ne peut Mercure est trop plongé dans les rayons du Soleil pour que l'on
s' asiùrer parl’ob-
servation de la puistè S’assiirer par Inobservation s'il tourne fur lui- même ; il en est
rotation de Mer¬
cure ni de celle de même de Saturne à cause de son grand éloignement.
de Saturne , &
poanjuoi. M . CaJJìni a observé en 1715 . avec un télescope de 118 p. trois
bandes dans Saturne semblables à celles qu ’on remarque dans Ju¬
piter , mais apparemment qu’on n’a pu suivre cette observation
avec assez d’éxactitude , pour en conclure la rotation de Saturne
autour de son axe.
Mercure &c Saturne étant assujettis aux même loix qui dirigent
le cours des autres corps célestes , Lc ces planètes , par -tout ce que
nous en pouvons connoître , nous paroissant des corps de même
Mais l’analo- genre qu ’eux , l’analogie nous porte à conclure que ces deux pla¬
gie porte à croire
que ces planètes nètes tournent fur leur centre comme les autres , & que peut-
tournent aussi fur
ïeur axe, être un jour on parviendra à connoître cette révolution , & en
combien de tems elle s’éxécute.

XVI.

Comment on a
découvert la ré¬ Il paroît de tems en tems des taches fur le Soleil qui ont ap¬
volution du So¬
leil fur son axe, pris que cet astre tourne aussi fur lui - même.
II a fallu bien des observations après la découverte de ces
Des taches du
Soleil, taches , avant qu’on en ait pû observer d’assez durables pour en
pouvoir conclure le tems de la révolution du Soleil íìir son axe.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ir
Keìll rapporte dans fa cinquième Leçon d’Astronomie , qu 'on en
a observé qui employoient i ; jours \ à aller du limbe occidental
du Soleil à son limbe oriental , & qu’au bout de 13 autres jours i
elles reparoiísoient de nouveau à son bord occidental ; d’où il con¬
clut , que le Soleil tourne fur lui-même en 27 jours environ d’Oc-
cident en Orient , c’est-à-dire , dàns le même sens que les planètes.
Par le moyen des mêmes taches , on a trouvé que Taxe de ro¬
tation du Soleil fait , avec le plan de l'écliptique , un angle d'en-
viron 7 dégrés.
Le Pere Jaquier a fait dans son Commentaire une réflexion fur
ces taches , qui mérite dette rapportée . Voyant qu’aucune obser¬
vation ne prouve légalité du tems de l’occultation , & qu ’au con¬
traire , par toutes les observations qu’il a parcourues , ces tems pa¬
rodient inégaux , & que le tems de l’occultation pendant lequel
elles sont cachées , a toujours été plus long que celui pendant
lequel elles sont visibles , il en a conclu ( ainsi que M . F'olf, art.
413 de son Astron . ) que ces taches ne sont pas inhérentes au So¬
leil , mais quelles en sont à quelque intervalle.
Jean Fabrice ( n) fut le premier qui découvrit ces taches ( en
Allemagne l’an iín . ) Le qui en conclut la révolution diurne du
Soleil ; ensuite le Jésuite (o) Scháner les observa , & donna aussi ses
observations , & Galilée vers le même tems fit la même découverte
en Italie.
Du tems de Sckeiner on voyoit plus de 5o taches fur la surface
du Soleil , d’où l’on peut assigner la caused ’unphénomène rapporté
par quelques Historiens , que le Soleil avoit paru trés pale *quel-
quefois pendant un an entier ; car il ne faut que des taches assez
grandes , & qui subsistent assez longtems , pour causer ce phéno¬
mène.
On ne doute plus à présent que la terre ne tourne sor elle-

( n Vols
) Elementa Ajlron. Cap . i
( 0 )Ce Jésuite ayant été dire à son Supérieur qu’il avoit découvert des taches dans
le Soleil , celui -ci lui répondit gravement cela est impojjible7j *ai lu deux ou trois fois
Aristote j & je ny ai rien trouvé de semblable»
i* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
même en 13 h6 ; ' , ce qui compose notre jour astronomique , &
cause l’alternative de jours & de nuits dont tous lès climats de
la terre jouissent.
XVII.

L’effetíiu mou- Ce mouvement des corps célestes autour de leur centre altère
vement rotatoire
iàetplanètes
d’élever est leur forme
ieure- . * que
,*Tcar on fcait - le mouvement circulaire faitv acciué-
vvlwv
dateur. rir aux corps qui tournent une force » qui est damant plus grande,
le tems de leur révolution restant le même , que le cercle quïi s
«eiKrif Ta sorce Récrivent est plus grand , & on appelle cette force , force centri¬
fuge c, ’est-à-dire , qui éloigne du centre ; donc les parties des pla¬
nètes acquièrent par la rotation une force centrifuge d’autant
plus grande , qu’ellcs font plus près de l’équateur de ces planètes a
puisque l’équateur est le grand cercle de la sphère , & d’autant
moindre , qu ’elles font plus près des pôles ; (p) supposant donc que
les corps célestes ayent été sphériques dans l’état de repos , leur
rotation autour de leur axe a dû élever les régions de lequateur,
Sc abaisser celles des pôles , Sc changer par conséquent la forme
sphérique en celle d’un sphéroïde aplati vers les pôles.
Queîies sont Ainsi la théorie nous fait voir que toutes les planètes doivent

lesqudíesonsVp - être aplaties vers leurs pôles par leur rotation , mais cet aplatisse-
raiondsi’^ ija- ment n’est sensible que dans Jupiter & dans notre globe . L’on verra
leur* dans la fuite qu ’on peut déterminer la quantité de cet aplatisse¬
ment dans le Soleil parla théorie , mâis quelle est trop peu consi¬
dérable pour être sensible à l’observation.
' Les mesures prises au cercle polaire , en France & à 1equateur
ont donné la proportion des axes (q) de la terre environ de 175
à 174°

( P) On appelle pôles les points autour deíquels le corps révoluant tonme , & èqua~
ieur le cercle parallèle à ces points , St qui partage ia sphère ré.voluante cn deux parties
«gales. , , ,
{q } On appelle axe ou diamètre en générai toute ligne quïpasse pat le centre Sc se
termine à la circonférence : dans le cas dont il s’agit , les axes sont deux lignes qui pas¬
sent par k centre , & dom l'une se termine aux pôles & l’autre à l’équateur.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
Les télescopes nous font appcrcevoir l'aplatissement de Jupiter,
Sc cet aplatissement est beaucoup plus considérable que celui de
la terre , parce que cette planète est beaucoup plus grosse, 6c qu 'elle
tourne beaucoup plus rapidement fur elle - même que la terre ; on
juge que le rapport des axes de Jupiter est celui de ï 3 à 14.

XVIII.

Les taches de Vénus , de Mars Sc de Jupiter étant variables Sc íes observa ~


, tions font voir
changeant souvent de forme r il est tres- vrassemblable que ces sue la Terre *
^ , 1V - 1> r , '
Mars Jupiter »
©ìanetes font entourées comme la notre d un atmolphere , dont Vénus &le So¬
ir 1 Icil ont des at-
les altérations produisent ces apparences . mospheres.
A l’égard du Soleil comme ses taches ne font pas inhérentesà
son disque , &c qu 'elles paraissent Sc disparaissent très -fouvent , on
ne peut douter qu il n’ait un atmosphère qui l’entoure immédia¬
tement , Sc dans lequel ces taches fe forment Sc fe dissipent tour à
tour.
X I X.

Tout ce qu’on vient d’exposcr étoit connu avant M . Newton ,


mais on ne croyoit pas avant lui qu ’il fût possible de connoître
la malle des planètes , leur densité , Sc ce que pèserait le même
corps s’il étoit transporté successivement à la surface des différentes
planètes : 011 verra dans le Chapitre suivant , comment M . Newton
est parvenu à ces étranges découvertes ; il suffit de dire ici , qu ’il
a trouvé que les malles du Soleil , de Jupiter , de Saturne & de la , ,Ma f e du.So'
A . x leil . , de Jupiter,
Terre , c’est- a-dire les quantités de matière qu ’ils contiennent , sont <leSaturne &de
respectivement comme 1. Î^J7, ^ Sc rgm» en supposant (r) la
parallaxe du Soleil de 10 " ; ; que leurs densités sont entr 'elles teurs densitesí
comme 100 , 94 , 67 Sc 400 ; & que les poids du même corps Poids du même
transporté successivement sur la surface du Soleil , de Jupiter , de ilwr s"£"

(r ) La parallaxe du Soleil est l’angle sous lequel le rayon de la terre est vû du


Soleil, ainsiIa parallaxed’un astre quelconque par rapportà la terre, est sangle forts
lequel le rayon de la terre íeroìt vû de cet alìre.
i4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Saturne 6c de la Terre , seroient de ioooo , 543 , j29 & 4 jj s
respectivement.
M. Nev/ton a supposé , pour déterminer ces proportions , les demi
diamètres du Soleil , de Jupiter , de Saturne 6c de la Terre , comme
10000,997 , 791 Lc 109 , respectivement.
Pourquoi ces {jjn verra dans le Chapitre suivant , pourotioi s on ne oeut con—
proportions ne , , „ , . , . , . r
peuvent être con- no ître la denute ni la quantité de matière de Mercure de Vénus
nues dans les au- 3*
pMnetes
. & à Mars> ni ce que pesent les corps fur ces trois planètes.
XX.

gTo
rsle°rs Î0&sdes ^ Élit de toutes ces proportions que Saturne est environ 500
nrfr& CduSo " ^ OIS P^ US P et it que le Soleil , 6c qu ’il contient ZOOO fois moins de
kil' matière que lui ; que Jupiter est 1000 fois plus petit que le Soleil,
& qu’il contient 103 3 fois moins de matière que lui ; que la Terre
13’est qu’un point par rapport au Soleil , puisqu ’elle est 1©00000
fois plus petite que lui ; 6c qu ’enfin le Soleil est plus de 116 fois
plus gros que toutes les planètes prises ensemble.
XXL

Proportions tics En comparant les planètes entr ’elles , on trouve qu’il n’y a que
grosseurs & des
masses des pla¬ Mercure 6c Mars qui soient plus petites que la Terre ; que Jupiter
nètes & de la
•terre, & des au¬ est non - seulement la plus greffe de toutes les planètes , mais qu ’elle
tres planètes en-
ir’elles,
est plus grosse que toutes les autres planètes prises ensemble , & que
cette planète est plus de deux mille fois plus grosse que la Terre.
XXII.

La Terre , outre son mouvement annuel & ion mouvement


diurne , a encore un autre mouvement par lequel son axe dérange
son (/ ) parallélisme , 6c répond au bout d’un certain tems à dif-
préces
De la - férens points du ciel ; ce mouvement cause ce qu’on appelle U
m' 165 précetfion des équinoxes, c ’est-à-dire , la rétrogradation des points

if) On appelle parallèle une ligne gui conserve toujours la même position par rap¬
port à guelgue point supposé fixe.
cquinoctiaux,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . iS
éauinoctiaux , ou des points dans lesquels 1 equateur de la Terre En quel sens
^ elle se fait , & en
coupe l’écliptique » le mouvement des points equmoctiaux se fait quei tems eiie
contre Tordre des signes , & il est fi lent , qu’il ne s’acheve quen *^sT quámit*
z j 9zo années , il est d’un dégré en 7a ans , Sc de jo " en une année annueUe
'
environ.
M . Newton a trouvé , comme on le verra dans la fuite , la cause
de ce mouvement dans Tattraction du Soleil Sc de la Lune , fur
la protubérance de la Terre à Téquateur.
La préceffion des équinoxes fait que les Astronomes distinguent
Vannée tropique de Vannée sydéralle } ils appellent année tropique Année trepl-
l’xntervale de tems qui s’ccoule entre les deux mêmes équinoxes dà-atkT^ ir
dans deux révolutions annuelles de la Terre , Sc cette année est un
peu plus courte que Tannée sydéralle , qui est composée du tems
que la terre employé à revenir d’un point quelconque de son
orbite à ce même point.
XXIII.

11 reste à parler des planètes secondaires qui font au nombre de o» Pianet


«s
x x 1 secondaires.
i o , fans compter l’anneau de Saturne ; ces 1o planètes font les ;
Lunes de Saturne , les 4 de Jupiter , & celle qui accompagne la
Terre.
Les observations ont fait voir que les planètes secondaires ob - Eiiesobscrvem
servent les régies de Repler , en tournant autour de leur planète dc,K5

principale.
11 n’y a pas longtems qu’on a découvert les satellites de Jupiter Découverte des
& de Saturne , Sc cette découverte étoit impossible avant les té- «r.
îefeopes ; (t ) Galilée découvrit les 4 satellites de Jupiter , qu’il
appella les astres de Médicis , Sc qui font d’une grande utilité dans
la Géographie 8c T Astronomie.
M . Hughens fut le premier qui découvrît un satellite à Saturne , Sïfu£rr^ t'ux<
»*

(5 ) M. Vols à ans son Astronomie , Chap . II . prétend que Simon Marias , Mathé¬
maticien Brandbourgeois , découvrit en Allemagne trois satellites de J upiter , la même
annee que Galilée les découvrit en Italie,
Tome II, 4
z6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
& il a retenu son nom , c’est le 4e. M. Cajjíni le pere découvrit les
quatre autres.
XXIV.

Distances des En prenant le demi diamètre de Jupiter pour commune me-


tnnes de Jupiter (
à ceue pianete , sure , ses 4 satellites se. trouvent places aux distances suivantes,
& leurs tems pé- . .
riodiques autour ça commençant par celui qui en est le plus près.
de Jupiter . 1r r
Le premier en est à j , le second à 9 , le troisième à 14, & le
quatrième enfin à z; en nombre rond , selon les observations
de M. Cajjíni fur les éclipses de ces satellites.
Leurs tems périodiques autour de Jupiter font d’autant plus longs,
qu’ils font plus éloignés de cette pianete , le premier tourne en
41 h, le second en 8L, le troisième en 171 , & le quatrième en
400 , en négligeant les minutes.
On ne connoît ni la révolution diurne , ni le diamètre , ni la
grosseur , ni la masse, ni la densité , ni la quantité de la force
attractive de ces satellites, & jusqu a présent les meilleurs téles¬
copes les ont fait voir si petits , qu’on ne peut gueres espérer de
parvenir à ces découvertes. Il en est de même des cinq Lunes qui
tournent autour de Saturne.
XXV.

En prenant le demi diamètre de Panneau de Saturne pour


commune mesure , les distances des satellites de Saturne à cette
pianete , font dans les proportions suivantes en commençant par le
plus intérieur.
Distances áes Le premier en est à 1, le second à z , le troisième à 5 , le qua-
tume àSalurne j triéme à 8 , & le cinquième à 2.4 en nombre rond , & leurs tems
rtdìq” t0M périodiques font , selon M. Cajfmï, de 45 h, 6 5h, 109 hf } g1 h ^&
.
de cette pianete respectivement.
Les satellites de Saturne font tous leur révolution dans le plan
de l'équateur de cette pianete , il n’y a que le cinquième qui s’en
&.H éloigne de 15 qu 16 dégrés.

m.>; :

[
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . *7
Plusieurs Astronomes , Sc cntr ’autrcs M . Hugkens, ont soupçonné Conjecture
. . ai r ' M /* . Hughens sur
qu on découvriroit peut -etre quelque jour , u on peut perfectionner un sixième satei-
les télescopes , un sixième satellite de Saturne entre le quatrième Sc ue e Saturne ’
le cinquième j la distance qui est entre ces deux satellites étant trop
grande proportionnellement à celle qui sépare les autres ; mais il se
trouveroit alors cette autre difficulté , que ce satellite , qui seroit le
cinquième , seroit cependant beaucoup plus petit que les quatre
qui lui seroient intérieurs , puisqu ’il faudroit de meilleurs télesco¬
pes pour l’appercevoir.
Les orbes des satellites de Jupiter & de Saturne , font presque
concentriques à ces planètes.
M . Maraldi a observé des taches fur les satellites de Jupiter ; mais Observation d-
, rr t M. Maraldi fur
on n a pu tirer encore aucune conlequence de cette observation , ies satellites de
qui pourroit , si elle étoit suivie , nous apprendre beaucoup de
choses fur les mouvemens des satellites.

XXV I.

Saturne , outre ses cinq Lunes , est encore entourré d ’un anneau ; De Panneau de •
Saturne.
cet anneau n’adhere au corps de Saturne .dans aucune de ses parties, II n’adhere
pointau corps de
car on voie les étoiles fixes à travers l’espace qui le sépare du corps cette planète.

de cette planète ; le diamètre de cet anneau est au diamètre de


Saturne environ comme 9 à 4 *. selon M . Hugkens , ainsi il est plus
que double du diamètre de Saturne ; la distance du corps de Sa¬ Sa distance au
corps de la pla¬
turne à son anneau est d’environ la moitié de ce diamètre , ensorte nète.
Son diamètre. -
que la largeur de Panneau est à peu près égale à la distance qui est Sa largeur.
entre son limbe intérieur Sc le globe de Saturne ; son épaisseur est Son épaisseur. •
très -petite , car loríqu ’il nous présente le tranchant , il n’est pas
visible pour nous , & il ne paroît alors que comme une raie noire
qui traverse le globe de Saturne -, ainsi cet anneau a des phases
félon la position de Saturne dans son orbe , ce qni prouve que c ’est C’est un co
opaque , &
un corps opaque , & qui ne brille , comme les autres corps de notre des phases. -
tstême planétaire , qu’en nous réfléchissant la lumière du Soleil.
On ne peut découvrir si Panneau de Saturne tourne fur lui -même,.
iS PRINCIPES MATHÉMATIQUES

car il ne paroît aucun changement dans son aspect d’où l’on puisse
conclure cette rotation.
Le plan de cet anneau fait toujours , avec le plan de Pécliptique,
un angle de z3®ì, ainsi son axe reste toujours parallèle à lui-même
dans fa translation autour du Soleil.
De la décou-*
verte de cet an¬ C’est à M. Hughms qu’on doit la découverte de Panneau de Sa¬
neau.
Ce qu’on en
turne , qui est un phénomène unique dans le ciel ; avant lui les
pensoit avant Astronomes avoient observé des phases dans Saturne , car ils Con-
M. Hughens,
fondoient cette planète avec son anneau ; mais ces phases étoient
fi différentes de celle des autres planètes , qu’on ne pouvoit les ex¬
pliquer : on peut voir dans Hmelius les noms qu 'il donne à ces
apparences de Saturne , & combien {u) il étoit loin d’en soup¬
çonner la vérité.
M. Hughens, en comparant les différentes apparences de Satur¬
ne , a trouvé qu’elles étoient causées par un anneau dont il est en¬
touré , & cette supposition répond si bien à tout ce que les téles¬
copes y découvrent , qu’aucun Astronome ne doute à présent de
l’éxistence de cet anneau.
Idée de Grt- Gregorì , en parlant de l’idée de M. ffallei que le globe terrestre
gorisur cet an¬
neau. pourroit bien n’ètre qu’un assemblage de croûtes concentriques à
un noyau intérieur , a conjecturé que Panneau de Saturne étoit
formé de plusieurs croûtes concentriques qui sc sont détachées du
corps de la planète , dont le diamètre étoit auparavant égal à la
somme de son diamètre actuel , 8e de la largeur de Panneau.
On conjecture encore que Panneau de Saturne n’est peut-être
qu’un assemblage de Lunes que la grande distance nous fait voir
comme contigues , mais tout cela n’est fondé fur aucune obser¬
vation.
Les Satellites On sçait par les ombres des satellites de Jupiter & de Saturne
de Jupiter & de
Saturne font des fur leurs planètes principales , que ces satellites sont des corps
corps sphériques.
Comment on sphériques.
s’en est assuré.
(u ) Henelìus inopufculo de Saturni natìva fade distingue les différais aspects de
Saturne par les noms de monafphericum , trifphericum, spherico-ansatum , ellipti -coansa-
tum, spherì-cocuspidatum , & il subdivise encore ces phases en d’autres.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. %9

XXVII.

De la Lune.
Notre terre n’a qu ’un satellite qui est la Lune , mais fa proxi¬
mité fait qu’on a poussé bien plus loin les découvertes fur ce satel¬
lite que sur les autres.
Quelle est la
La Lune fait fa révolution autour de la terre dans une ellipse courbe qu’elle
décrit autour de
dont la terre occupe un des foyers > cette ellipse change sans la terre,
cesse de position & d’espéce, & on verra dans les Chapitres fuivans,
que le Soleil est la cause de ces variations.
La Lune fuit la premiere des deux régies de Kepler en tour¬
nant autour de la terre , & elle ne s’en dérange que par faction
du Soleil fur elle ; elle fait fa révolution autour de la terre , d ’Oc-
Son mois pé¬
eident en Orient , en 17 jours 7 h 43 ' , & c est ce qu ’on appelle son riodique.
mois périodique.
Le disque de la Lune que nous voyons est tantôt entierement
éclairé du Soleil , & tantôt il ne Test qu ’en partie : fa partie
éclairée nous paroît plus ou moins grande selon fa position par
Ses phasesj
rapport au Soleil & à la terre , & c’est ce qu’on appelle ses phases;
elle subit toutes ses phases dans l’efpace d’une révolution qu ’on ap¬
&
pelle Jynodique , qui est composée du tems qu’elle employé à
aller de ía conjonction avec le Soleil à fa prochaine conjonction , Son mois syno*
dique.
ce. mois fynodique de la Lune est de io jours -j environ.
La Lune est
Les phases de la Lune prouvent qu ’elle est un corps opaque , & un corps opaque
& sphérique.
qu’elle ne brille qu ’en nous réfléchissant la lumière du Soleil.
Comment on
On connoît que la Lune est un corps sphérique , parce qu ’elle J’a découvert.
nous paroît toujours terminée par une courbe.
La terre éclaire
Notre terre éclaire la Lune pendant fes nuits de même que la la Lune pendant
fes nuits.
Lune nous éclaire pendant les nôtres , c’est par la lumière réflé¬
chie de la terre , qu’on voit la Lune lorfqu ’elle n’est pas éclairée
par la lumière du Soleil.
Comme la surface de la terre est environ 14 fois plus grande que
celle de la Lune , la terre vûe de la Lune doit paroître 14 fois Proportion de
cette illumina¬
tion.
plus brillante , & envoyer 14 fois plus de rayons à la Lune , que
;s PRINCIPES MATHÉM ATI QUE S
la Lune ne nous en envoye , en supposant cependant que ce3
deux planètes soient également propres à réfléchir la lumière.
Inclinaison cíu
plan de l’orbite
Le plan de l’orbite de la Lune est incliné au pian de l’éclip-
de la.Lune,
tique sous un angle de environ.
Le grand axe de Tellipfe, que la Lune décrit en tournant autouE
de la terre , est ce qu’on appelle la ligne des apsides(x) de la Lune.
La Lune accompagne la terre dans fa révolution annuelle au¬
tour du Soleil.,
Si l’orbite de la Lune n’ávoit d’autre mouvement que celui de
fa translation autour du Soleil avec la terre , l’axe de cet orbite;
demeureroit toujours parallèle à lui-même , &c la Lune , étant dans
Ge que c’èst son apogée &c d ans son périgée, seroit toujours aux mêmes distances
que le périgée &
Vapogée. de la terre , Le répondroit toujours aux mêmes points du ciel s mais
La ligne des ap¬
sides dé la Lune la ligne des apsides de la Lune fe meut d’
est mobile. un mouvement angulaire
autour de la terre selon Tordre des signes, Le l’apogée & le péri¬
gée de la Lune ne reviennent aux mêmes points qu’au bout d’en-
Teins de la ré¬
volution de,cette
viron •} ans , qui est le tems.de la révolution de la ligne des apsides
ligne. de la Lune.
Révolution des L’orbite de la Lune coupe Torbite de la terre en deux points,,
nœuds de la .Lu¬
ne, qu’on appelle fis nœuds,* ces points ne font pas toujours les mê¬
mes , mais ils changent perpétuellement par un mouvement rétro-
greffif, c’est-à-dire , contre Tordre des signes, & ce mouvement est.
Tems-de cette tel , que dans l’espace de 19 ans les nœuds ont fait une révolution
révolution».
entiere , après laquelle ils reviennent couper sorbe de la terre ou
l’écliptique aux mêmes points»
Excentricité de L’excentricité de sorbe de la Lune change auíïï continuelle¬
lâ .Lutte»
ment ; cette excentricité est tantôt plus grande & tantôt moindre,
enforte que la différence entre la plus petite & la plus grande ex¬
centricité , surpasse la moitié de la plus petite.,

(*) On appelle lignedès apsides pour là Lune , h ligne (pi passe par l'apogée par &
le. périgée; l ’apogée est le point de 1orbite le plus loin de la terre , & le périgée est le
point de cet orbite qui est le moins éloigné. On nomme en général apsides, pour tou¬
tes,les orbites , les points .les plus éloignés & les plus proches du point central».
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 31
On vefra dans Ics Chapitres suivans comment M. Newton a
trouvé la cause de toutes ces inégalités de la Lune.
Le seul mouvement de la Lune qui soit égal, est , son mouve- sonautour de
. , . 11, ment
ment de rotation autour de son axe ; ce mouvement s execute pre- son axe.
cisément dans le même tems que fa révolution autour de la terre,
ainsi son jour est de 27 de nos jours , 7 h 43 L
Cette égalité du jour & du mois périodique de la Lune , fait Enquêtions a
qu elle nous présente toujours le même disque à peu prés.
L égalité du mouvement de la Lune autour de son axe , com¬
binée avec ^inégalité de son mouvement autour de la terre , fait
que la Lune nous paroît osciller sur son axe , tantôt versTOrient,
& tantôt vers l’Occident , & c’est ce qu’on appelle sa Vibration; Libationà u
1Lune, ,
p>ar ce mouvement elle nous présente quelquefois des parties qui
ctoient cachées , & nous en cache qui étoient visibles.
Cette lìbration vient du mouvement elliptique de la Lune , car Sa cause,
íì cette planète se mouvoit dans un cercle dont la terre occupât le
centre , & quelle tournât fur son axe dans le tems de son mouve¬
ment périodique autour de la terre , elle présenteroit toujours
exactement à 1a terre 1a même face fans aucune variation.
On ne connoît point la forme de la partie de la surface de la
Lune qui est de l’autre côté de Ion disque par rapport a nous,
&il y a même des Astronomes qui veulent expliquer fa libratlon en
donnant une forme conique à cette partie de fa surface que nous
ne voyons point , & qui nient fa rotation fur elle-même.
La surface de la Lune est pleine d’éminences & de cavités, c’est
ce qui fait quelle réfléchit de toutes parts la lumière du Soleil, car
si elle étoit unie comme un de nos miroirs , elle ne nous réfléchi-

roit que l’image du Soleil.


La Lune est éloignée de la terre dans fa moyenne distance de Distance * ia
y , Lune àla terre,
6O\ demi diamètres de la terre , environ.
Le diamètre de la Lune est' au diamètre de la terre comme 100 Son diamètre,
2 3s 5, fa masse est à la maíTe de la terre comme 1à 3- , 788, Sa dènfoí.

fa densité est à la densité de la.terre comme 1r à í>.


3i PRINCIPES MATHÉMATIQUES
«cqueiescorps Enfin le même corps qtii pese trois livres à la surface de la terre,
íe. ' Lu peseroit environ une livre à la surface de la Lune.
On connoît toutes ces proportions dans la Lune , & non dans les
autres satellites , paree que cette planète joffre un élément qui lui
est particulier ; c’est son action sur les eaux de la mer que 'bA
..New¬
ton a feu mesurer & employer a la détermination de sa masse*
Nous rendrons compte dans un des Chapitres suivans , de la mé»
thode qu’il a suivie pour y parvenir^

CHAPITRE SECOND.

Comment la théorie de M . Newton explique les Phénomènes


des planètes principales »

Le premier Phénomène qu’il faut expliquer quand on veut


rendre compte des mouvemens célestes , c’est celui de la circula¬
tion perpétuelle des planètes autour du centre de leur révolution.
la premiere loi du mouvement , tout corps fuit de lui-même
Par
la ligne droite dans laquelle il a commencé à se mouvoir , donc
afin qu’une planète soit détournée de la petite ligne droite qu’elle
tend à décrire à chaque instant, il faut qu’une force différente de
celle qui la porte à décrire cette petite ligne agisse sans celte fur
elle pour l’en détourner , de même que la corde que tient la main
de celui qui fait tourner un corps en rond empêche à chaque
moment ce corps de s’échapper par la tangente du cercle qu’on
lui fait décrire..
.pomment tes Les Anciens , pour expliquer ce Phénomène , avoient imaginé des
j^es& Defiar- cieux solides , & JDescartes de s tourbillons ; mais l’une & l’autre de
’îes èr > dernier .. . , , .
ïìeu Êjrp% uoieru ces explications etaient de puçes hypothèses dénuées de preuves,
L-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . z;
la círculatîen
&• si celle de Défiants étoit plus philosophique , elle n’co étoit des planètes drni»
leur orbe.
pas plus solidement établie.
I I.

M. Newton commence par prouver dans la premiere proposi¬


tion (a) , que les aires qu 3un corps décrit autour d’un centre immo¬
bile auquel il tend continuellement , font proportionnelles au tems ;
& réciproquement dans la seconde , que íì un corps décrit en tour¬
nant autour d ’un centre des aires proportionnelles au tems , ce corps
est attiré par une force qui le porte vers ce centre : donc , puis¬
que selon la découverte de Kepler les planètes décrivent autour C' est la for-
ce centripète qui
du Soleil des aires proportionnelles au tems , elles ont une force empêche les pla¬
nètes des ’échap-
centripète qui les fait tendre vers le Soleil , & qui les retient dans per par la tan¬
gente.
leur orbe.
M. Newton a fait voir , de plus , ( Cor . i . Prop . 2. ) que si la force
qui agit fur le corps le faifoit tendre vers divers points , elle accé¬
lérait ou retarderait la description des aires qui ne feraient plus
alors proportionnelles au tems : donc , si les aires font proportionel-
les au tems , non -feulement le corps est animé par une force cen¬
tripète qui le porte vers le corps central , mais cette force le fait
tendre à un seul & même point.
I I I.

De même que la révolution des planètes dans leur orbe prouve


une force centripète qui les retire de la tangente , ainsi de ce
qu ’elles ne tombent pas en ligne droite vers le centre de leur
révolution , on peut conclure qu 'une force , antre que la force cen¬
tripète , agit fur elles . M . Newton a cherché (b) quel tems chaque
planète , placée à la distance où elle est , employeroit à tomber
fur le Soleil si elle n’obéissoit qu ’à faction du Soleil fur elle , &

{'a) Quand on cite des , fans


propositions citer le Livre, ce font des propositions du
Livre premier.
(£) Syjkmate mundi, pag. 31. édition de 1731»
Tome/ / . \ c
34 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
il a trouvé que les différentes planètes employeroient à y tomber
la moitié du te ms périodique qu ’un corps mettroit à faire fa révo-
jectîie i«rempê - Ititicn autour du même centre à une distance deux fois moindre
vœletrcénTre " q ue ía leur >&
que Par conséquent ce tems devoit être à leur tems
Pcop ‘ î6' périodique comme i à 4 V z : ainsi Vénus , par éxemple , mettroit
environ quarante jours à arriver au Soleil , car 40 : 224 x: 4
y 2 . à peu près ; Jupiter employeroit deux ans & un mois , Ôc la
terre & la Lune foixante -six jours & dix-neuf heures , Sc c. Donc,
puisque les planètes ne tombent pas dans le Soleil , il faut que
quelque force s’oppofe à la force qui les fait tendre vers leur
centre , & cette force est ce qu’on appelle la fora projettile.
I V.

L ’efFort que font les planètes en vertu de cette force pour s'é-
loigner du centre de leur mouvement , est ce qu ’on appelle leur
DeìaForcecen - fora antrìfuge ; ainsi dans les planètes , la force centrifuge est la
trìfuge des pla- tic , ' .
Acres. partie de la rorce projectile qm les éloigné directement du centre
de leur révolution.
V.

La force projectile a la même direction dans toutes les planètes,


car elles tournent toutes autour du Soleil d’Occident en Orient.
En supposant que la résistance du milieu dans lequel les pla¬
nètes fe meuvent soit nulle , on trouve la raison de la conservation
du mouvement projectile des planètes dans l’inertie de la matière,
& dans la premiere loi du mouvement , mais fa cause physique &
la raison de fa direction font encore cachées pour nous.

V I.

Après avoir prouvé que les planètes sont retenues dans leur
orbite par une force qui tend vers le Soleil , M . Newton démontre
vrarie aia force
' prop . 4 . que les forces centripètes des corps qui décrivent des cer¬
nâtes versTe so- des , font entr 'elles comme les quartés des arcs de ces cercles par¬

tition imerfè courus en tems égal , & divisés par leurs rayons ; d où il tire , que si
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ;;
les rems périodiques des corps révoluans dans des cercles sont en a°ubI sí!e ders diP
'
raison sesquiplée de leurs rayons , la force centripète qui les porte Sìuàmreà8
vers le centre de ces cercles , est en raison réciproque des quartes lei! êcI<M8 IM8
^ 1 périodiques.
de ces memes rayons , c’est-à-dire des distances de ces corps au r,rop>4>Cor,6.
centre : or , par la seconde réglé de Kephr, que toutes les planètes Et en supposant
obiervent , les tems de leurs révolutions sont entr ’eux en ration bes circulaires,
sesquiplée de leurs distances à leur centre , donc , la force qui porte
les planètes vers le Soleil décroit en raison inverse du quarté de
leurs distances à cet astre , en supposant quelles tournent dans des
cercles concentriques au Soleil.

V I I.

L’idée qui sc présente le plus naturellement à l’esprit , quant aux


orbes des planètes , c’est qu’elles font leurs révolutions dans des
cercles concentriques ; mais leurs différens diamètres apparens ,
& plus d exactitude dans les observations , avoient fait connoître
depuis longtems que leurs orbes ne pouvoient être concentriques au on croyoic
Soleil : on expliquoit donc leurs cours avant Ktpler par des cercles ï&pìJnetestou*
excentriques qui satisfaisoient assez bien aux observations pour le soieii dans des
Soleil & les planètes , si on en excepte Mercure & Mars . que-.
Ce fut le cours de cette derniere planète qui fit soupçonner à
Kepler que sorbe des planètes pourroit bien être une ellipse dont Mais Kepiera
le Soleil occupe un des foyers , & cette courbe s’accorde si par- wû-n°m^ à
faitement avec les Phénomènes , qu’il est à présent reconnu de tons des ellJpseSr
les Astronomes , que c’est dans des ellipses que les planètes tour¬
nent autour du Soleil , & que cet astre occupe un des foyers de
ces ellipses.
VIII.

En partant de cette découverte , M . Newton a cherché quelle


est la loi de force centripète nécessaire pour faire décrire une
ellipse aux planètes , èc il a trouvé dans la prop . 11. q ue cette
force doit suivre la proportion inverse du quarré des distances du
corps au foyer de cette ellipse ; mais on vient de voir qu il avoir
e ij
z6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
trouvé dans le cor. 6, de la prop. 4. que dans les cercles , les tems
périodiques des corps révoluans étant en raison sesquiplée des dis¬
tances , la force étoit inversement comme le quarrê de ces mêmes
distances ; il ne restoit plus , pour être entierement íîìr que la
force centripète qui dirige les corps célestes dans leurs cours fuit
la proportion inverse du quarré des distances, qu’à examiner si les
tems périodiques suivent la même proportion dans les ellipses que
dans les cercles.
M. Newton a Or 5M . Newton fait voir dans la prop . 15. que les tems périodi¬
fait voir que dans
les ellipses les ques dans les ellipses font en raison sesquiplée de leurs grands
teins périodiques
font dans la mê- axes ; c’est-à-dire , que ces tems font dans la même proportion dans
jne proportion
que dans les cer- les ellipses, & dans les cercles dont les diamètres scroient égaux
elps-.
aux grands axes des ellipses.
Cette courbe que les planètes décrivent dans leur révolution a
cette propriété , que si Ion en prend de petits arcs parcourus en
tems égal , l'espace compris entre la ligne tirée de l’une des ex¬
trémités de cet arc & la tangente à l’autre extrémité croit à mesure
que le quarré de la distance au foyer diminue , & cela dans la
même proportion ; d’où il suit, que le pouvoir attractif qui est pro¬
portionnel à cet espace, suit auíïï la' même proportion.
I X.

Et que,par con¬ M. Newton ne s’est pas contenté d’examíner la loi qui fait décrire
séquent la force
centripète qui re¬ des ellipses aux planètes , mais il a examiné si cette même loi ne
tient les planètes
dans leur orbe ,
décroit comme
pouvoit pas faire décrire d’autres courbes aux corps, & il a trouvé
1c quarté de la
distance.
( Cor. 1. prop. 15. ) qu ’elle ne leur feroit jamais décrire qu’une des
Sections coniques dont le centre des forces feroit le foyer , & cela
quelque fût la vitesse projectile.
La force cen¬
tripèteétant dans Les autres loix qui feroient décrire des Sections coniques , les
cette propor¬ feroient décrire autour d’autres points que le foyer ; M . Newton a
tion , les planè¬
tes ne peuvent
décrire que des trouvé P . E. que si la puissance est comme la distance au centre,
Sections coni¬
ques dont le So¬ elle fera décrire au corps une Section conique dont le centre sera
leil occupe un
à foyers. le centre des forces , ainsi M . Newton a non-sculement trouvé la
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . î7
loi que suit la force centripète dans notre sistême planétaire , mais Pro?. ,s.
il a fait voir qu 'une autre loi ne pouvoir avoir lieu dans notre
monde tel qu ’il est.
X.

M . Newton a cherché ensuite prop . 17. la courbe que doit dé- te^ ;“ “ e<jf0^
crire un corps dont la force centripète décroit en raison inverse
du quarté des distances , en supposant que ce corps parte d’un point ^y ^ fon^ cen-
donné avec une vitesse 8c une direction prises à volonté.
II est parti pour la solution de ce problème , de la remarque qu ’il
avoir fait prop . 16. que les vitesses des corps qui décrivent des
Sections coniques , font à chaque point de ces courbes , inversement
comme les perpendiculaires abaissées du foyer fur les tangentes,
& directement comme les racines quarrées des paramétres.
Outre que cette proposition fait un problème intéressant pour la
feule Géométrie , il est encore très -utile dans l’Astronomie ; car en
découvrant par quelques observations la vitesse ôc la direction d’une
planète dans quelque partie de son orbite , on peut, à l'aide de cette
proposition , trouver le reste de l’orbite , &c la détermination de
l’orbite des comètes peut être en grande partie fondée fur la même
proposition.
X I.

Il est aisé de s’appercevoir que d’autres loix de force centripète Queiies courbes
que celle du quarté des distances feroient décrire d’autres courbes , fbrMscemripéte»
& il y auroit telle loi dans laquelle les planètes , malgré la force La proportion
&r<
projectile , defeendroient vers le Soleil , &c telle autre dans laquelle , centripète n
malgré leur force centripète , elles s’en iroient à l’infini dans les es- An caúsî ^ la
paces célestes ; telle autre leur feroit décrire des spiralles , & c. & pSeXs p" I
M . Newton cherche dans la prop . 41 . quelles feroient les courbes dans leur

décrites dans toutes fortes d’hypotèfes de force centripète.


X I I.

On voit par tout ce qu ’on vient de dire que la circulation per¬


pétuelle des planètes dans leur orbe , dépendoit de la proportion .
?8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
entre la force centripète & la force projectile , & que ceux qní
demandent pourquoi , lorsque les planètes font arrivées à leur péri¬
hélie , elles remontent à leur aphélie , ne connoiíTent pas cette pro¬
portion ; car dans la plus haute apside , la force centripète surpasse
la force centrifuge , puisqu ’alors le corps s’approche du centre „
ôc dans l’apside la plus basse, la force centrifuge furpaflèà son

tour la force centripète , puisqu en remontant le corps s'éloigne du


centre , donc il falloit une certaine combinaison entre la force
centripète & la force centrifuge , pour que ces forces sc surpassas¬
sent alternativement l’une Le l’autre , & quelles fissent aller perpé¬
tuellement le corps de l’apside la plus haute à la plus basse , Le de
la plus basse à la plus haute.
On fait encore une objection fur la continuation des mouve-
mens célestes , tirée de la résistance qu ’ils doivent éprouver dans le
milieu dans lequel ils sc meuvent . M . Newton a répondu à cette ob¬
jection dans la Prop . io , du Liv . ; . où il fait voir que la résistance
des milieux diminue en raison de leurs poids Le de leur densité ;
or , il avoit fait voir dans le Scholie de la Prop . iz . Liv. z. qu ’à la
hauteur de too milles au- dessus de la surface de la terre , l’air y est:
plus rare qu’à fa surface dans la raison de 30000,0000000000003 9.9S-
ou de 7JOOOOCOOOOOOO à 1. environ ; d’où il conclut ( Prop . 10.
Liv . z.) que supposant de cette densité le milieu dans lequel se meut
Jupiter , cette planète parcourant en 30 jours 5 de scs demi diamè¬
tres , elle perdroit à peine en 1000000 ans , par la résistance d’un têt
milieu , la 1000000 emc partie de son mouvement . On voit donc
que le milieu dans lequel se meuvent les planètes peut être si
subtil , que sa résistance soit regardée comme nulle , ôe la propor¬
tionnalité observée constamment entre les aires & le&tems , nous
assure qu ’en effet cette résistance est insensible.
XIIL

Puisqu ’on a vû ci-dessus que la proportionnalité des terns & des


aires que les planètes décrivent autour du Soleil , prouve qu ’elles
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 3Í,
tendent à cet astre comme à leur centre , & que la raison qui est Comment íes
planètes peuvent
entre leurs teins périodiques & leurs distances, fait connoître que conserver leur
mouvement mal¬
cette force agit en raison doublée inverse des distances; si les pla¬ gré la résistance
<iu milieu dans
nètes qui font leur révolution autour du Soleil se trouvent envi- lequel elles &
meuvent.
' ronnées d’autres corps qui tournent autour d’elles , & qui suivent
dans leurs révolutions ces mêmes proportions , il fera prouvé que
ces corps révoluans éprouvent une force centripète qui les porte
vers ces planètes , & que cette forcé décroît comme celle du So¬
leil en raison du quarré de la distance.
Nous ne connoissons que trois planètes qui ayent des corps ré¬
voluans autour déliés , Jupiter , la Terre & Saturne ; on íçait que
les satellites de ces ; planètes décrivent autour d’elles des aires
proportionnelles au tems , & que par conséquent ils font animés
par une force qui tend vers ces planètes.
X I V.

Jupiter & Saturne ayant chacun plusieurs satellites dont on con- ta comparai¬
son des tems pé¬
noît les tems périodiques & les distances, il est aisé de connoître si riodiques & des
distances des sa¬
les tems de leur révolution autour de leur planète iont à leur dis¬ tellites de Jupiter
& de Saturne ,
tance dans la proportion découverte par Keplerj ôc les observations fait voir que la
font voir que les satellites de Jupiter &c de Saturne observent aussi force qui porte
les satellites de
cette seconde loi de Kepler en tournant autour de leur planète , & ces planètes vers
leur planète prin¬
que par conséquent la force centripète dans Jupiter & dans Satur¬ cipale ,fuit auffi la
proportion dou¬
blée inverse des
ne , décroît en raison inverse du quarté de la distance des corps au distances.
centre de ces planètes.
XV.

La terre ri’ayant qu’un satellite , qui est la Lunc , il paroît d’a-


bord difficile de connoître la proportion dans laquelle agit lâ force
qui fait tourner la Lune autour de la terre , puisqu’on manqué pour
cela de terme de comparaison. -
M. Newton a trouvé le moyend ’y suppléer, ôc voici comment
il y est parvenu.
40 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
/fComriiem m. Tous les corps qui tombent ici- bas parcourent , selon la progref-
vem . à décou - sion découverte par Galilée, des espaces qui sont comme les quarrés
vnr que la force , ,
attractive de ìa des tems employés à tomber,
terre fuit la mè- , yn
me proportion . On connoîc la distance moyenne de la Lune à la terre qui est
de 60 demi diamètres de la terre en nombres ronds , & tous les
corps d’ici bas sont censésa un demi diamètre du centre de la terre ;
donc si la même force fait tomber les corps & circuler la Lune
dans son orbite , & lì cette force décroît comme le quarté de la
distance, elle doit agir 3600 fois plus fur les corps placés à la|
surface de la terre que sur la Lune , puisque la Lune est 60 fois plus
éloignée qu’eux du centre de la terre ; on connost sorbe de la Lune
puisqu’on connoît à présent la mesure de la terre , on sçait que la
Lune employé 27 jours 7 heures 43 ' à parcourir cet orbe , on con¬
noît par conséquent l’arc qu’elle parcourt en une minute ; or par le
Cor. 9. de la Prop. 4. on voit que l’arp décrit en un tems donné,
par un corps qui tourne d’un mouvement uniforme &c avec une
force centripète donnée dans un cercle est moyen proportionnel
entre le diamètre de ce cercle & la ligne dont ce corps est descendu,
vers le centre dans le même tems..
11 est vrai que la Lune ne décrit pas exactement un cercle au¬

tour de la terre , mais on peut le supposer dans le cas dont il s’agit


. íàns erreur sensible, & cette supposition faite , on trouve alors que
la ligne qui exprime la quantité dont la Lune est tombée vers lx
terre en une minute par la force centripète est de quinze pieds en
nombres ronds..
Or la Lune , selon la progression de Galiléet parcoureroit dans lé
lieu où elle est, 3600 fois moins d’efpace en une seconde qu'en une
minute , & les corps qui font à la surface de la terre parcourent,,
selon les expériences des pendules qu’on doit à M. Hugkens, ij
pieds environ en une seconde, c’est-à-dire , 3600 fois plus d’es-
pace que la Lune , donc la force qui les fait tomber agit 3600 fois-
plus fur eux-que fur la Lune , ce qui est précisément la proportion,
des quarrés de leurs distances.
On
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4i
On voit par cet exemple de quelle utilité est la mesure
de la
terre ; car pour pouvoir comparer cette flèche qui exprime la
quan¬
tité dont la Lune s’est approchée de la terre , à l’espace
contempo¬
rain dont la pesanteur fait tomber les corps près de la
surface de
la terre dans le même te ms , il faut avoir la distance
absolue de la
Lune à la terre , réduite en pieds , ainsi que la longueur du
pendu¬
le , car il ne suffit pas dans ce cas d'avoir des rapports ,
mais il saur
des grandeurs absolues»
X V L

Jupiter , Saturne & notre Terre attirent donc les corps dans
L la tsmoiurcdeiL
même A1proportion que le Soleil terre
les attire eux -mêmes , Lci’induction
, étoit néceí-
1
i * Atc p0 ur cette
nous porte à conclure , que la gravité fuit les mêmesdécouverte.
f * xo proportions fanaiogienous
dans Mars , Vénus & Mercure : car partout ce que nous i l porte a conclure
A x suitaumlaméme
connois - <iue
sons de ces trois planètes , elîes nous parodient des
corps de la proportion dans
x les planètes qui
même espèce que la Terre , Jupiter & Saturne ; ainsi on peut
con - pasè ra¬
clure , avec beaucoup de vraisemblance , qu 'elles ont la
force at¬
tractive , & que cette force décroît comme le quarté des
distances.
X V I L

Puifqu 'il est prouvé par les observations & par Traduction
que
toutes les planètes ont la force attractive en raison
inverse du
quarté des distances , & que par la seconde loi du
mouvement
faction est toujours égale à la réaction , on doit conclure ,
avec
M » Newton, que toutes les planètes gravitent les unes
i
vers Jes trop. tîv.
autres , & que de racrae que le De quel raison»
Soleil attire les planètes , il est ré- nemenr
1 vi.à '-
ciproquement attiré par elles ; car puisque la Terre , Jupiter & ton a conclu la
1 il gravitation mu-
r ruelle de tous les
Saturne agissent fur leurs satellites en raison inverse dtr quarré
dés corps célestes,
distances , il a aucune raison qui puisse faire croire que cette
action ne s’exerce pas à toutes les distances dans Ta même
propor¬
tion ; ainsi les planètes doivent s’attirer mutuellement , &
on voit
sensiblement les effets de eette attraction mutuelle dans ía conjonc¬
tion de Jupiter & de Saturne ..
Tome II. f
4z PRINCIPES MATHÉMATIQUES

XVIII.

L’analogie nous portant à croire que les planètes secondaires


font en tout des corps de la même espèce que leurs plánetes prin¬
cipales, il est très-vraisemblable quelles ont aussi la force attractive,
& que par conséquent elles attirent leur planète principale de même
qu’elles en font attirées, & qu’elíes s’attirent aussi mutuellement l’une
l’autre , ce qui est confirmé encore par l’attraction de la Lune fur
la terre , dont les effets deviennent sensibles dans les marées Sc dans
la.précession des équinoxes ,/ommc on le verra dans la fuite.
On peut donc conclure que la force attractive appartient à tous
les corps célestes , & quelle agit dans tout notre système planétaire
selon la proportion doublée inverse des distances.

X I X.

Quelle est la Mais quelle est la raison qui fait tourner un corps autour d’un
cause pour la¬
quelle un corps autre ?Pourquoi , par exemple , si la Lune & la terre s’attirent ré¬
tourne autour
d’un autre , au- ciproquement en raison inverse du quarté de leurs distances , la
lieu de le forcerà
tourner autour de terre ne tourne- t’elle pas autour de la Lune , au lieu de faire tour¬
lui.
ner la Lune autour d’elle ; il faut certainement que la loi que fuit
l’attraction ne dépende pas seulement de la distance , qu’ii y
entre quelque autre élément par lequel on puisse rendre raison
de cette détermination , car la distance est ici insuffisante, puis-
qu’elle est la même pour l’un & l’autre globe.
Cette cause pa- Il est aisé , en examinant les corps qui composent notre système
roît être la maslè
du corps central. planétaire , de soupçonner que cette loi est celle des masses; le So¬
leil autour duquel tournent tous les corps célestes nous paroit beau¬
coup plus gros qu’aucun d’eux , Saturne & Jupiter font beaucoup
plus gros que leurs satellites , & notre terre l’est plus que la Lune
qui tourne autour d’elle.
Mais pour s’en Or , comme la grosseur & la masse font deux choses différentes,
assurer , u fal-
loit connoître les pour être assuré que la gravité des corps célestes fuit la loi des
malles des diffé¬
rentes planètes. masses, il étoit donc nécessaire de connoître ces masses.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 43
Mais comment connoîtrc la masse des différentes planètes , c’est
ce que la théorie de M. Newton nous apprend.
X X.

Voici le chemin qu’il a suivi pour parvenir à cette découverte.


Puisque l’attraction de tous les corps célestes fur les corps qui
les environnent fuit la proportion inverse du quarré des distances,
il est bien vraisemblable que les parties dont ils sont composés batti¬
rent dans la même proportion.
La force attractive totale dune planète est composée de la chemin que
. r . r . , r M . Newton aíui-
force attractive de les parties ; car u Ion conçoit que pluiieurs vi POUI xgrvenir
. , à cette décou-
petites planètes s’unissent pour en former une grosse, la lorce de verte,
cette grosse planète fera composée des forces de toutes ces petites
planètes , & M. Newton a prouvé dans les Prop. 74,7 y& 76. que
si les particules dont une sphère est composée s’attirent mutuelle¬
ment en raison inverse du quarré des distances, ces sphères en¬
tières attireront les corps qui leur font extérieurs , à quelque dis¬
tance qu’ils soient placés , dans cette même raison inverse du quarré
de leurs distances ; & de toutes les loix d’attraction examinées par
M. Newton, il n’a trouvé que celle en raison inverse du quarré
des distances, & celle qui suivroit la raison de la simple distance
dans lesquelles les sphères entieres attirent les corps qui leur font
extérieurs dans la même raison que leurs parties s’attirent Tune
l’autre.
On voit par-Ià la force du raisonnement qui a fait conclure à
M . NewtonCor ( . 3. Prop . 74. ) que puisqu’il est prouvé dstin côté
par la théorie , que lorsque les particules d’une sphère s’attirent ré¬
ciproquement dans la raison inverse du quarré des distances , la
sphère entiere attire les corps extérieurs dans la même raison , &"
que de l’autre les observations font voir que les corps célestes atti¬
rent dans cette proportion les corps qui leur font extérieurs : il est
bien simple de conclure que les parties dont les corps célestes fonr
composess attirent réciproquement dans cette meme raison.
f ij
44 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
11a commencé
pat trouver les
M, Newton cherche dans la Prop . 8. du Liv. z. ce que peferoit
poids du même le même corps fur les différentes planètes , & il le trouve en fai¬
corps fur les dif¬
férentes planètes,
à égale distance.
sant usage du Cor . 2. de la Prop . 4, dans lequel il a fait voir que
les poids des corps égaux qui circulent dans des cercles , font com¬
me les diamètres de ces cercles direélement , & comme le quarré
de leurs tems périodiques inversement ; donc connoissant les tems
périodiques de Vénus autour du Soleil , des satellites de Jupiter au¬
tour de cette planète , des Lunes de Saturne autour de Saturne,
& de la Lune autour de la Terre , & la distance de ces corps aux
centres autour defquels ils tournent ; & supposant que ces corps
décrivent des cercles dans leur révolution , ce qui peut fe supposer
dans le cas dont il s’agit , on trouve quel scroit le poids du même
corps transporté successivement à la même distance du centre du
Soleil , de Jupiter , de Saturne & de la Terre.
Et il a fait voir Le poids du même corps fur les différentes planètes , à égale dis.
ensuite que la
quantité de ma- tance de leur centre , étant connu , M . Newton en conclut la quan¬
t ere est pro¬
portionnelle aux tité de matière que chacune d’elles contient , car l’attraction dé¬
poids du même
corps fur les dif¬ pendant de la masse & de la distance , à égale distance les forces
férentes planètes,
à égale distance attraélives font comme les quantités de matière des corps qui atti¬
du.centre,
rent ; donc les masses des différentes planètes font comme les poids
du même corps supposé à égale distance de leurs centres.

XXL
D’où il a tiré On peut connoître par le même moyen la densité du Soleil &
leur densité.
des planètes qui ont des satellites , c’est-à-dire , la proportion qui
est entre leur diamètre & la quantité de matière qu’elles contien¬
nent , car M . Newton (Prop . 72 . Liv . 1. ) a prouvé que les poids
des corps égaux placés fur les surfaces des sphères homogènes &
inégales , sont comme les diamètres de ces sphères ; donc si ces
sphères étoient hétérogènes & égales , les poids des corps à leurs
surfaces scroient comme leur densité , en supposant qu ’il n’entre
dans la loi d’attraction que la distance Lc la masse du corps atti¬
rant -, donc aux surfaces des sphères hétérogènes & inégales , les
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 45 -.

poids des corps égaux feront en raison composée de la densité dé


ces sphères & de leur diamètre ; donc les densités seront comme
les poids des corps divisés par les diamètres.
1XII.

On connoît nar -là que les plus petites planètes font les plusAles Les pianetes
r i *■ J- * plus peines &
denses . & qu ’elles font placées le plus près du Soleil ; car on vù ks pins denses,
^ r 1x font ses plus voi-

dans le Chap . L où l’on a donné toutes les proportions de notre smes du soleil,
íystême , qne la terre qui est plus petite & plus près du Soleil que
Jupiter Le Saturne , est plus dense que ces planètes.
X X 1 I I.

en est
tzê luivant
M . Newton tire de-là la raison de l ’arrangement des corps célestes la raiíon
de notre système planétaire , qui est tel que le requérait la densité m.Newton,
de leur matière , afin que chacun fut plus ou moins échauffe du
Soleil à proportion de fa densité & de son éloignement ; car on sçait
que plus un corps est dense , & plus il s’échauíFe difficilement , d’où
M . Newton conclut que la matière de Mercure doit être sept Fóis
plus dense que celle de la terre , afin que la végétation puisse y
avoir lieu ; car on sçait que l'illumination à laquelle , toutes choses
égales , la chaleur est proportionnelle , est comme lé quarté des T;
approchemens : or , on connoît la proportion de la distaricéde Mer¬
cure & de là Terre au Soleil , & par cette proportion on sçait que
Mercure est sept fois-plus éclairé & par conséquent sept fois plus
échauffé que la Terre ; Le M. Newton dit avoir trouvé par ses ex- 1
périences que la chaleur de notre été , augmentée sept fois , fait
bouillir seau ; donc si la terre étoit placée où est Mercure , toute
notre eau S’èvaporeroit : si elleH’étoit où èst Sâtùrne , elleTeiroit tou¬
jours gelée , dans l’un Le sature cas toute végétation cesserait,
tout le genre ànimal périrait ; :j c.

t : - - X X 1. ^ yj Xi ^ air'
On voit qu ’il n’y a que lés planètes qui ont dessatellites dont
4<* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Onneconnoît on puisse connoître la maflè & la densité , puisque pour y parvenir,
toutes les propor- t L Js * * 9
tions que dans ies il .faut comparer entr ’eux les tems des révolutions des corps qui
planètes qui ont 1
des sardines
, tournent autour de ces planètes , il faut cependant en excepter la
II ftut cepen-
dant en excepter Eune dont ie parlerai dans la luite.
la Lune. ' r
XXV.

On voît pat
-ià La misse des planètes étant connue , on voit que îes corps qui
pourquoi le So - 4 r *
ìeii estie centre pnt moins de masse tournent autour de ceux qui en ont plus , &
des révolutions 1
célestes
. que plus un corps a dc masse , plus il a de force attractive , toutes
choses égales ; ainsi toutes les planètes tournent autour du Soleil
parce que le Soleil a beaucoup plus de masse qu’aucune planète,
car la masse du Soleil est à celles de Jupiter & de Saturne , à peu
;t près comme i à 1100 , & 3000 respectivement ; donc ces deux pla¬
nètes étant celles de notre système qui ont le plus de maííè , il fuit
que le soleil doit être le centre des mouvemens de notre système.
: r- XXVI.

Les altérations Si l’attraction se proportionne aux masses , l 'altération causée


pirèí se causent par faction de Jupiter sur sorbe de Saturne dans leur eonjone-
toueuTcomî, tion . doit être beaucoup plus grande que celle qui est causée alors
suivent la raison ' . , .r
de jeun maiies . dans sorbe de Jupiter par 1 action de Saturne , puilque Jupiter a
beaucoup plus de masse que Saturne , & c’est avili ce qui arrive ;
saltération de sorbe de Jupiter dans sa conjonction avec Saturne »
quoique sensible , est cependant beaucoup moindre que celle qu ’on
remarque dans sorbe ,de Saturne.

.. . x x .. v j r ' -

. Mai s fi î’effet de sattraction , ou le chemin que fait le corps at¬


tiré ? dépend de la masse du corps attirant , pourquoi ne dépendra-
t -il pas aussi de la masse du corps attiré , ç’e'st ce qui mérite ag¬
rément qu ’on l’examine . ; . _
On fçait que tous les eofps d’ici-bas tombent également vite
I4 terre , quand on $teia résistance de l’air j car dans la machine
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 47

de Boy k, quand on en a pompé l’air , de For & des plumes arri¬


vent en même tems au fond.
M . Newton a confirmé cette expérience par une autre où les &Prop Prop.î ^. Liv.i.
. â.Liy.j,
plus petites différences deviennent sensibles , même à la groffiereté
de nos organes ; il rapporte qu 'il a fait plusieurs pendules de ma¬
tière très -différente , comme d'eau , de bois , d’or , de verre , & c.
5c que les ayant suspendusà des fils d'égale longueur, ils ont fait
des oscillations sensiblement ysochrones pendant un très-long tems.
x x y i 1 1.
Il est donc hors de doute que la force attractive de notre terre ramaaionse
se proportionne a la masse des corps qu eue attire , oc qu a la meme masses fans égard
. x ' ÍY' IA ' J- à , la forme ni à
des corps
de leur maste , c est-a -dire , de l’eipéceaturent.
distance elle dépend uniquement
1 tfus
1
leur quantité de matière . Ainsi si on suppose les corps d’ici-bas
transportés à sorbe de la Lune , puisqu ’on a prouvé ci-dessus que la
même force agit fur la Lune Lc fur ces corps & quelle décroît
comme le quatre des distances , les distances alors étant égales,
il fuit qu en supposant que la Lune perdit son mouvement projec¬
tile , ces corps & le globe de la Lune arriveroient en même tems à
la surface de la terre & parcoureroient les mêmes espaces , en
supposant la résistance de l’air nulle.
XXIX.

La même chose est prouvée pour les planètes qui ont des satel¬
lites telles que Jupiter & Saturne . Si l’on supposoic que les satel¬
lites de Jupiter , par exemple , fussent tous placés à la même dis.
tance du centre de cette planète , & qu ’ils fussent tous privés de
leurs fixes projectiles , ils tomberoient tous vers elle , Sc arriveroient
à la surface dans le même tems . Cette proposition est une fuite de la.
proportion qui est entre les distances des satellites & les tems de leurs
révolutions.
XXX.

On prouve de même , par la raison qui est entre les tems périodiques
48 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
& les distances des planètes principales an Soleil, que cet astre
agit fur chacune d’elles proportionnellement à fa masse, car à des
distances égales leurs tems périodiques seroient égaux , Sc si dans
cette supposition les planètes perdoient toutes leur force projectile,
elles arriveroient tontes en même tems au Soleil ; donc le Soleil
attire chaque planète en raison directe de sa masse»

X X X I.

La régularité de l’orbe des satellites de Jupiter autour de cette


planète est encore une preuve de cette vérité , car M. Newton a
prouvé , Prop. 65. Cor. 3. que lorfqu’un système de corps fe meut
dans des cercles ou dans des ellipses régulières , il faut que ces
corps n’éprouvent d’action sensible que de la force attractive qui
leur fait décrire ces courbes ; or les satellites de Jupiter décrivent
autour de cette planète des orbes circulaires sensiblement régu¬
liers & concentriques à cette planète , les distances des satellites de
Jupiter , & celle de Jupiter lui-même , au Soleil doivent être regar¬
dées comme égales , vû la petite proportion qui est entre les diffé¬
rences de leurs distances & la distance totale ; donc fi quelqu'un
des satellites de Jupiter , ou Jupiter lui- même , étoit plus attiré par
le Soleil qu'un autre satellite à raison de sa masse, alors cette at¬
traction plus forte du Soleil dérangeroit l’orbe de ce Satellite ; Sc
M. Newton dit , Prop. 6. Liv. 5. que fi cette action du Soleil sor un
des satellites de Jupiter étoit plus ou moins grande à raison de sa
masse, que celle qu’il exerce sur Jupiter à raison de la sienne,
seulement d’un millième de sa gravité totale , la distance du centre
de sorbe de ce satellite au Soleil , seroit plus ou moins grande
que la distance du centre de Jupiter au Soleil, de de fa dis¬
tance totale , c'est-à- dire , de la cinquième partie de la distance da
satellite le plus éloigné de Jupiter, à Jupiter , ce qui rendroit son
orbe sensiblement exccnttiqtre j donc puisque ces orbes sont sensi¬
blement concentriques à Jupiter , les gravités accélératrices du
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 45>
Soleiî fur Jupiter 6c fur ses satellites font comme leur quantité de
matière.
On peut faire le même raisonnement sur Saturne 6c fur ses
satellites dont les orbes font sensiblement concentriques à Saturne.
Les expériences 6c les observations nous portent donc à con¬
clure que l’attraction des corps célestes est proportionnelle aux
masses , tant dans le corps attirant que dans le corps attiré ; que c’est
la maise qui détermine un corps à tourner autour d’un autre ;
qu ’on peut considérer indifféremment tout corps comme attirant
& comme attiré ; qu ’enfin l’attraction est toujours réciproque en- Attraction est
tre deux corps , 6c que c’est la proportion qui est entre leurs masses ^ oursréci
Pr£>-
qui décide si cette double attraction peut être sensible.

XXXII.

L’attraction a encore une propriété , c’est d’agir également sur L’attraction agît
uniformément 8c
les corps en mouvement Sc fur les corps en repos , Sc de produire continuellement,
& produit des ac¬
des accélérations égales en tems égaux , d’où il fuit que son action célérations éga¬
les en tems égal,
est continue & uniforme . C’est ce que prouve la maniéré dont soit que les corps
fur lesquels elle
la gravité accéléré les corps qui tombent ici- bas , Sc ce qui fuit du agit se meuvent,
soit qu’ils soient
mouvement des planètes qui ne sont , comme nous l’avons fait voir, en repos»
que de plus grands projectiles , mais toujours soumis aux mêmes
loix.
XXXIII.

Puisque la proportion qui est entre les masses des corps qui bat¬
tirent décide du chemin que l’un fait vers Pautre , on voit que le
Soleil ayant beaucoup plus de masse que les planètes , l’attraction
qu elles exercent fur lui ne doit pas être sensible. Cependant Pat- Effet derat.
traction des planètes fur le Soleil , quoique trop peu considérable
pour être sensible , n est cependant pas nulle ; Sc en la considérant , lei1
'
on voit que le centre autour duquel chaque planète tourne n est
pas le centre du Soleil , mais le point où se trouve placé le centre
commun de gravité du Soleil Sc de l’astre dont on considère la
Tom II , p
; -r PRÍNCIPÈS MATHÉMATIQUES
révolution . Ainsi, comme on a vu dans le Chapitre I. §. 19. que la
matière du Soleil est à celle de Jupiter , par exemple , comme 1
S tï67' 2c la distance de Jupiter au Soleil étant au demi diamètre
du Soleil dans une raison un peu plus grande , il fuit que le centre
commun de gravité de Jupiter & du Soleil tombe dans un point
fort près de la surface du Soleil.
Par Ie même raisonnement on trouve que le centre de gravité de
Saturne & du Soleil tombe dans la superficie du Soleil, & en
Prop. n . Lìv.
faisant le même calcul pour toutes les planètes , M. Newton dit , que
si la terre & toutes les autres planètes étoient placées du même
côté , le centre commun de gravité du Soleil & de toutes les pla¬
nètes scroit à peine éloigné du centre du Soleil d’un de ses diamè¬
tres. Car bien qu’011 ne connoissc pas la masse de Vénus , de Mer¬
cure ni de Mars , cependant comme ces planètes sont beaucoup
plus petites que Saturne & que Jupiter , qui ont elles-mêmes infi¬
niment moins de masse que le Soleil, on peut conclure que leur
masse ne dérange pas cette proportion.

XXXIV.
Cet effet est de C’est autour de ce centre commun de gravité que les planètes
ie faire osciller
autour du centre tournent , Sc le Soleil lui-même oscille autour de ce centre com¬
commun de gra¬
vité de notre sys¬ mun de gravité selon les proportions de l’attraction des planètes
tème planétaire,
fur lui. Ainsi c’est improprement que lorsqu’on considère le mou¬
vement de deux corps dont l’un tourne autour de l’autre , on re¬
garde Ie corps central comme fixe. Les deux corps , c’est-à- dire,
le corps central & celui qui tourne autour de lui , tournent tous
deux autour de leur centre de gravité commun , mais le chemin
qu’ils font autour de ce centre de gravité étant en raison récipro¬
que de leur masse, la courbe que décrit le corps qui a beaucoup
plus de masse est presque insensible: c’est pourquoi l'on ne consi¬
dère que la courbe decrite par le corps dont la révolution est sensi¬
ble , ôc on néglige ce petit mouvement du corps central qu’on
regarde comme fixe.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 5,
XXXV.

La Terre & la Lune tournent donc autour de leur centre com-,


mun de gravité , & ce centre tourne lui- même autour du centre de
gravité de la Terre òc du Soleil. II en est de même de Jupiter & de
íes Lunes , de Saturne & de ses satellites , & enfin du Soleil &
de toutes les planètes. Ainsi le Soleil, selon les différentes positions
des planètes , doit se mouvoir successivement de tous les côtés au¬
tour du commun centre de gravité de notre système planétaire.
XXXVI.

Ce commun centre de gravité est en repos.Car les différentes par¬ Ce centre com¬
mun de gravité
ties de ce système répondent toujours aux mêmes étoiles fixes; or , si est en repot.
ce centre n etoit pas en repos , & qu’il se mût uniformément en ligne
droite , on aiiroit remarqué , depuis le tems qu’on observe , des
changemens dans les rapports des différentes parties de notre systè¬
me planétaire aux étoiles fixes ; or , comme on n’y remarque au¬
cun changement , on doit en conclure que le centre commun de
gravité de notre système planétaire est en repos- _
Ce centre est le point dans lequel tous les corps qui composent
notre système planétaire viendroient se réunir s’ils perdòieiît;leur
mouvement projectile. > ,'.j
Le centre de gravité de notre système planétaire éMt en repos, Ainsi ce centre
ne peut être le
le centre du Soleil ne peut être ce centre commun de gravité , puií- centre du Soleil
lequel se meut
qu’on vient de voir qu’il se meut selon les différentes positions des perpétuellement.
planètes , quoiqu ’il nose dérange jamais sensiblement de sit place,
à cause du peu de distance qui est entre le centre de gravité ,com¬
mun de notre monde planétaire , & le centre du Soleil.

XXXVII.

Puisque l’attraction se proportionne à la masse du corps atti¬


fant , & à celle du corps attiré , on en doit eonelure qu’ellç appar¬
tient a chaque partie de la matière » & que toutes les parties donç
8 i)
f* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
pardentàchaquê un cor Ps E composé s’attirent mutuellement : car si l’attraction
matière
6 dc la n*aPP arten °it pas à chaque partie de la matière , elle ne íuivroit
pas la raison*des masses.
XXXVIII.

Réponseà rob - Cette propriété de l ’attraction , d ’être proportionnelle aux masses


jection qu’on tire * , 9
de ce que Tat - fournie une rcvonle a 1 objection qu ’on a coutume de faire contre
traction des corps , *
sensible 5n estpa
‘ i attraction mutuelle des corps . Si tous les corps ont cette propriété
de s’attirer mutuellement , pourquoi , dit - 011, ne s’apperçoit - on pas
de l’attraction qu ’ils exercent ici -bas les uns fur les autres ? mais on
sent aisément que l’attraction étant proportionnelle aux masses des
corps qui s'attirent , l’attraction que la terre exerce fur les corps
d’ici-bas , est beaucoup plus forte que celle qu ’ils exercent mutuel¬
lement les uns fur les autres , & que par conséquent ces attractions
partiales sont absorbées & rendues insensibles par celle de la terre.
XXXIX.

Eiie le devient Les Académiciens qui


dans de certains A
ont été mesurer un dégré du méridien an
cas, comme dans Pérou , ont cru s’appercevoir que l ’attraction de la montagne de
ia déviation du 1 1
^ plo mb^au Chímboraço , la plus haute qu ’on connoisse , causoit une déviation
»îo. sensible dans le fil à plomb ; & il est certain , par la théorie , que
l’attraction de cette montagne doit faire un effet fur le fil & sor tous
les corps : mais il reste à sçavoir si la quantité de la déviation ob¬
servée , est celle qui doit résulter de la grosseur de la montagne . Car
outre que ces observations ne donnent pas exactement la quantité
de la déviation , à cause des erreurs inévitables dans la pratique,
il y a encore cet inconvénient , que la théorie ne donne pas de
moyen d ’aprétier exactement la quantité dont cette déviation doit
être , parce qu ’on ignore la figure totale de la montagne , fa densi-

XL.

La même raison qui empêche qu ’on ne s’apperçoive des attractions


des corps d’ici -bas , fait que les attractions mutuelles des corps
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . n
célestes font très -rarement sensibles. Car l’attraction beaucoup plus
puissante que le Soleil exerce fur eux, empêche cette attraction
mutuelle de paroître . II y a cependant des cas où l’on s’en aper¬
çoit , comme dans la conjonction de Saturne &: de Jupiter qui dé¬
rangent alors réciproquement d’une maniéré sensible leurs orbes,
parceque l’attraction de ces deux planètes est trop forte pour être
absorbée par celle du Soleil.
X L I.
tes attractions
A l’égard des attractions sensibles de quelques corps d’ici-bas, •le l’aiman & de
l’électricité ont
telles que celles de l’aiman & de l’électricité , elles suivent d’autres des causes diffé¬
rentes , & ne lui¬
loix , & ont vraisemblablement d’autres causes que l’attraction uni¬ sent pas les mê¬
mes proportions
verselle de la matière dont on parle ici, que ('attraction
universelle de*
M . Newton a prouvé Prop . 66. que les attractions mutuelles tie corps.
deux corps qui tournent autour d ’un troisième , troublent moins la
régularité de leurs mouvemens lorsque le corps autour duquel ils
tournent est mû par leurs attractions , que s’il étoit en repos ; ainsi
le peu d’altération qu ’on remarque dans le mouvement des planè¬
tes , est encore une preuve de la mutualité de l’attraction.
X L I I.

Les aphélies des planètes , ainsi que leurs nœuds , & les plans Prop. i4 .tìv .j .'
& Prop . 1 & 1 1.
Liv 1.
dans lesquels elles se meuvent sont en repos , en faisant abstraction Les aphélies de»
de faction des planètes les unes fur les autres. planètes font en
repos.
Mars , Vénus , Mercure & la Terre étant de très-petites planètes, Quelles excep¬
tions les actions
elles ne causent aucune altération sensible dans leurs mouvemens mutuelles des
planètes les unes
respectifs : ainsi leurs aphélies & leurs nœuds ne peuvent être déran¬ fur les autres ap¬
portent à cette
gés que par faction de Jupiter &c de Saturne . M . Newton conclue régie.

de fa théorie que par cette cause , les aphélies de ces quatre planè¬
tes se meuvent un peu en conséquence par rapport aux étoiles fixes,
& il prétend que ces mouvemens suivent la proportion sesquiplee
des distances de ces planètes au Soleil ; d’où il tire , Prop . 14. Liv.
qu ’en supposant que l’aphélie de Mars , dans lequel ce mouvement
5+ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
est plus sensible , fasse en cent ans j j ' 10 " en conséquence , les
aphélies de la Terre , de Vénus & de Mercure feront 17' 40 " , 10'
& 4/ 16" respectivement dans le même tems.
Suivant M . Newton les aphélies allant en conséquence , les nœuds
rétrogradent , &r en supposant le plan de l’écliptique en repos , il
dit que cette régression est au progrès de l’aphélie dans un orbe
quelconque , comme 10 à zi à peu près. ( c)
A l’égard de Jupiter & de Saturne , ils dérangent l’un l’autre à
tout moment le mouvement de leurs aphélies , mais il en résulte
cependant un mouvement dans le même sens , dont M . Newton
n’a point aísigné la proportion.
X L I I I.

On néglige ces
altérations dont
On néglige ces mouvemens insensibles des aphélies & des nœuds
même plusieurs
Astronomes ne
qui font si peu remarquables , que même plusieurs Astronomes en
conviennent pas. nient l’existence , & on regarde les aphélies , ainsi que les nœuds des
Le repos sensi¬ planètes , comme en repos ; d’où il fuit une
ble des aphélies
nouvelle preuve de ce
est une nouvelle que
la gravité qui agit fur elles fuit la proportion inverse doublée
preuve que l’at-
traction agit en des distances . Car M . Newton a fait voir , Cor . 1. Prop . 4 ; . que si
raison doublée
inverse des dis¬ la proportion de la force centripète s’éloignoit de la
tances.
proportion
doublée pour Rapprocher de la triplée , seulement dune 60 cme par¬
tie , les apsides avanceroient au moins de trois dégrés dans une
révolution ; donc , puisque le mouvement des apsides , si elles se
meuvent , est presqu ’insensible , la gravité suit sensiblement la pro¬
portion doublée inverse des distances.

X L I V.

Les planètes ont encore un mouvement dont je n’ai point parlé


dans ce Chapitre , parce qu il ne paroît pas dépendre de leur gra¬
vité , c ' est leur rotation fur leur axe.
On a vu dans le Chapitre I. qu ’on n’est assuré de cette rotation
que pour le Soleil , la Terre , Mars , Jupiter & Vénus , Lc que les
(c ) De mundi Syjlemœte, pag. z6. édition dç 1731,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . „
Astronomes ne sont pas même encore d’accord fur le tems de la On ne eonnolt
point la caille nï
révolution de cette derniere planète fur elle-même , bien qu'lls ■laraison du mou¬
vement rotatoire
conviennent tous qu’elle y tourne . Mais quoiqu’on n’ait pas en¬ des planètes.
core pû s’astiirer par les observations que Mercure , Saturne & les
satellites de Jupiter & de Saturne tournent fur leur centre , il est
bien vraisemblable , par l’uniformité que la nature observe dans ses
opérations , que ces planètes ont aussi ce mouvement de rotation
autour de leur axe , &r que tous les corps célestes de notre système
éprouvent cette révolution.
Ce mouvement des planètes autour de leur axe est le seul des
mouvemens célestes qui soit uniforme ; ce mouvement , comme je
l’ai dit, ne paroît pas dépendre de leur gravité , & l'on n’en con-
noît point encore la cause.
X L V.

La gravité mutuelle des parties qui composent les planètes les Ca gravité mu¬
tuelle des parties
empêche de se dissiper par cette rotation : car on sçait que tout qui composent
les planètes , les
corps mû en rond acquiert une force centrifuge par laquelle il tend empêche de se
dissiper par la ro;
à s’éloigner du centre de fa révolution ; ainlí' ISnf la gravité mu¬ ration,

tuelle des parties de la matière , la rotation des planètes devroit


dissiper leurs parties. Car si la gravité d’une partie quelconque de
la surface d’un corps qui tourne étoit détruite , cette partie , au lieu
de tourner avec le corps , sechapperoit par la tangente ; donc si
la gravite ne s’opposoit pas à l’efFort de la force centrifuge que
les parties des corps célestes acquièrent en tournant fur leur axe,
cette force sépareroit leurs parties.

X L V I.

Si cette tendance des parties des corps célestes, les unes vers les
autres , s’oppose à l’effet de la force centrifuge , elle ne la détruit
pas , & l ester que produit cette force est de rendre inégaux les dia¬
mètres des corps révoluans supposés fluides. Car les planètes étant
composées de matière dont les parties tendent également vers leur
$6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
centre à égale distance , elles feroient sphériques si elles étoient ea
re mouvement repos . Mais le mouvement rotatoire fait que leurs parties tendent par
rotatoire
" leur force centrifuge , à s’éloigner de leur centre avec d’autant plûs
ver !'équateurdes
planètes.
de force , qu ’elles sont placées plus près de lequateur de la sphère
r évoluante : car on sçait par la théorie des forces centrifuges , que
cette force , en supposant les tems egaux , augmente en même rai¬
son que le rayon du cercle que le corps décrit ; donc , en supposant
fluide la matière dont les corps célestes font composés , la rotation
augmentera le diamètre de leur équateur , & diminuera par con¬
séquent celui de leurs pôles.

XLVI1.

On s’apperçoit , par le moyen des télescopes , de cette différence


des diamètres dans Jupiter , & on en a déterminé la quantité pour la
terre par la mesure des dégrés.
M. Newton a On va voir dans le Chapitre suivant comment M . Newton s ' y est

ripesdeiaCpropM - pris pour déduire la figure de la terre de fa théorie , & ce que les
íj,°t"rrr aí£C5 à observations ont enseigné sur cette matière.

CHAPITRE TROISIÈME.
De la détermination de la figure de la Terre , selon les
principes de M . Newton .

i.

ta force -
cen Puisque la force centrifuge des corps qui circulent augmente
SstTi ’t en raison du cercle décrit lorsque le tems de la révolution est le
rotation 8 même , le mouvement rotatoire doit élever les régions de l’équa-
diurne.
teur . Car en supposant que la terre ait été sphérique & composée
de matière homogène & fluide , avant d’avoir acquis le mouvement
rotatoire,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . J7
rotatoire , il faut , asm que la matière qui la compose conserve son
équilibre dans cette rotation , & que la forme de la terre soir cons¬
tante , que la colonne dont la pesanteur est diminuée par la force
centrifuge , soit plus longue que celle dont la force centrifuge n’a
point altéré la pesanteur : ainsi Taxe de la terre , qui passe par son
équateur , doit être plus grand que celui qui passe par ses pôles.

I I.

M. Newton, dans la Prop. 19. de son troisième Livre , a déterminé Méthode <îe
M. Newton pour
la quantité dont la colonne de l’équateur doit être pins longue que trouver la figure
de la terre.
celle de Taxe , en supposant comme dans tout le reste de son Ou¬
vrage j que la gravité qu’éprouvent les corps d’ici-bas n’est autre
chose que le résultat des attractions de toutes les particules dont est
composée la terre qu’il regarde comme homogène. II employé
pour données dans ce Problème , i °. la grandeur du rayon de la
terre prise d’abord pour sphérique , &c déterminé par M. Picard de
19615800. z?, la longueur du pendule qui bat les secondes à la la¬
titude de Paris , laquelle est de ; pieds 8 } lignes.
Il est prouvé par la théorie des oscillations, & par cette mesure
du pendule à secondes, qu’un corps à la latitude de Paris parcourt
dans une seconde z 174 lignes , en faisant la correction nécessaire
pour la résistance de Pair.
Un corps qui fait fa révolution dans un cercle à la distance de
19615800 pieds du centre , qui est le demi diamètre de la terre , en
2.3h j6 #4 " , qui est le tems exact de fa révolution diurne , parcourt
en une seconde, en supposant son mouvement uniforme , un arc
de 143; , 46 pieds , dont le sinus verse est , o , 0 5* 3656 pieds, ou
7 , 54064 lignes ; donc la force qui fait descendre les graves à la
latitude de Paris, està la force centrifuge que les corps acquièrent
à l'équateur par la rotation de la terre , comme *174 à 7,5 -4064.
Ajoutant donc à la force de la gravité qui fait descendre les graves
a la latitude de Paris , ce que la force centrifuge diminue de cette
force à cette latitude , asm d’avoir la force entiere qui porte les
Torne II, h
jS PRINCIPES MATHÉMATIQUES
graves vers le centre de la terre à la latitude de Paris , M. Newton
prouve que cette force totale està la force centrifuge fous l’équa-
teur , comme 2.89 à 1, ensorte que sous lequateur la force centri¬
fuge diminue la force centripète de yjj.
M. Newton a donné dans la Prop. 9 l . dor . 2. la proportion qui est
entre l’attraction exercée par un sphéroïde fur un corpuscule placé
fur le prolongement de son axe , 8c celle qui feroit exercée fur le
même corpuscule par une sphère dont le diamètre feroit le petit axe
du sphéroïde.»Employant donc cette proportion , 8c supposant la
terre homogène 8c privée de tout mouvement , il trouve ( Prop. 19.
Liv. ; . ) que íì fa forme est celle d’un sphéroïde dont le petit axe
soit au grand comme 100 à 101 , 1a gravité au pôle de ce sphéroïde
doit être à la gravité au pôle d’une sphère décrite fur le petit axe du
sphéroïde *comme 126à uj.
Par la même raison , imaginant un sphéroïde dont le rayon dc
l’équateur feroit l’axe de révolution , la gravité à l’équateur , qui
feroit alors le pôle de ce nouveau sphéroïde , feroit à la gravité de
la sphère à ce même point , cette sphère étant supposée avoir le
même axe de révolution , comme 125 à 116.
M. Newton suppose ensuite que la moyenne proportionnelle en¬
tre ces deux gravités , exprime la gravité des parties de la terre au
même lieu , c’est-à-dire , à lequateur , 8c qu ainsi la gravite des par¬
ties de la terre à l'équateur est au même lieu à la gravité des parties
de la sphère qui auroit le même axe de révolution , comme 12j i à
126; en& employant ce qu’il a démontré prop . 72. que les sphè¬
res homogènes attirent à leur surface en raison directe de leurs
rayons , il conclut que les attractions qu’exerce la terre au pôle &
à l'équateur dans la supposition du sphéroïde précédent , font en
raison composée de izs à iz ; , 126 à 12; 1 , & 100 à 101 cest-
à-dire,comme 501 à 500.
Mais il avoit démontré . Cor. ; . Prop. 91. que si on supposé le
corpuscule placé dans l’intérieur du sphéroïde , il sera alors attiré
en raison de la simple distance au centre ; donc les gravités , dans
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 5S>
les deux colonnes répondantes à lequateur & au pôle , feront com¬
me les distances au centre des corps qui y font placés * donc , en
supposent ces colonnes ou canaux communiquans partagés par des
plans transversaux qui passent à des distances proportionnelles à ces
canaux , les poids de chacune des parties dans Vun de ces canaux
feront aux poids de chacune des parties dans Vautre canal , comme
fes grandeurs de ces canaux ; 8c par conséquent , ces poids seront
entr ’eux comme chacune de ces parties , & comme leurs gravités
accélératrices conjointement , c'est-à- dire , comme ioi à ioo , 8c
comme yoo à soi , c’est dire comme 505 à 501 ; donc si la force
centrifuge d’une partie quelconque dans le canal qui passe par
l'équateur , est au poids absolu de la même partie comme 4 ' à 5o j,
c ’est-à- dire , si la force centrifuge ôte du poids d’une partie quel¬
conque dans la colonne qui passe par l’équateur ~ parties , les
poids de chacune des parties de l’un & de l’autre canal deviendront
égaux , 8c le fluide fera en équilibre . Mais on vient de voir que la
force centrifuge d’une partie quelconque fous l’équateur de la terre
est à son poids comme 1 à 289 , & non pas comme 4 à 505 -, il faut
donc prendre pour les axes un autre rapport que celui de 100 à
ioi , & en prendre un tel , qu ’il en résulte que la force centrifuge
fous l’équateur ne soit que la L§9° partie de la gravite.
Or , c ’est ce qu’une simple régie de trois donne tout de fuite : car D ’où il a con¬
clu le rapport des
si le rapport de 100 à 101 dans les axes a donné celui de 4 à 505 axes de la terre
de 2îj à *30.
pour la proportion de la force centrifuge à la gravité , il est clair
qu ’il faudra celui de 219 à 230 pour donner le rapport 1 à 289 dq
la force centrifuge à la gravité.

I 1 I.

Cette conclusion de M . Newton , c’est- à- dire , la quantité de t -’aplatiiìc ’-


ment de la terre
Vapplatissement qu’il a déterminé , est fondée fur son principe de doit toujours ré¬
sulter de la théo-
la gravité mutuelle des parties de la matière : mais l’aplatissement rie des forces
centrifuges & de
refulteroit toujours de la théorie des fluides & de celle des forces celle des fluides »
quelque hypothè¬
centrifuges , quand même on n’admettroit pas les découvertes de se de pesanteur
prenae*
h ij
6o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
M . Newton sur la pesanteur , à moins qu ’on ne fít des hypothèses
bien peu vraisemblables fur la gravité primitive.

I V.

&
Malgré l’autorité de M. Newton , quoique M . Hughens fut ar¬
rivé à la même conclusion de l’aplatiíTement en prenant une autre
hypothèse de pesanteur que celle de M . Newton ; quoique bailleurs
les expériences faites fur les pendules dans les différentes régions
de la terre eussent toutes donné la diminution de la pesanteur vers
l’équateur , & favorisé par conséquent ^aplatissement des pôles ;
cependant les on seait assez que les mesures prises en France , &c qui donnoient les
metures prises en -» 1 . ^
France avoient dégrés plus petits en allant vers le nord , avoient jette du doute fur

de
ia tI figure°U ia la figure de la terre . On faisoit des hypothèses fur la pesanteur pri¬
mitive qui donnoient à la terre , supposée en repos , une forme dont
l’altération s’accordoit avec la théorie des forces centrifuges , &
avec la figure allongée vers les pôles qui rèsultoit des mesures ac¬
tuelles.
Car cette grande question de la figure de la terre dépend de la
loi selon laquelle la pesanteur primitive agit , & il est certain , par
exemple , que si cette force dépendoit d'une cause qui la fit tirer
tantôt d’un côté & tantôt d’un autre , qui augmentât & diminuât
sans régie , la théorie ni la pratique ne pourroient jamais détermi¬
ner cette figure.
y.

Les mesures Enfin on a été obligé d’aller mesurer un dégré sous l’équateur,
prises par les Aca- o
démiciens Franun autre fous le cercle polaire , pour decider cette queltion ; nous
- &
çais au cercle po- . , , r
ìaire&auPérou, avions jette dans I erreur , mats nous avons réparé notre faute , &
a l es mesures des Académiciens Français ont justifié la théorie de
°appiatie.
fcraie
M . Newton fur la figure de la terre , dont l’aplatissement vers les
pôles est à présent généralement reconnu.
Les mesures prises en Laponie & au Pérou donnent un plus
grand aplatissement que celui qu on vient de voir qui résulte de
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 61
la théorie de M . Newton, car ces mesures donnent le rapport des
axes de 175 à 174»
V I.

En déterminant le rapport des axes de la terre , M. Newton outre Deux so pp0 si.
, 1 fions -, faites pat
la gravite mutuelle des parties de la matière , a encore suppole que m. Newton et»
» , r 1 11 s déterminant l’ap-
la terre etoit un sphéroïde éliptique , 6c de plus que sa matière étoit piatWèmentdeia
homogène . M . Claimut, dans son Livre de la figure de la terre , a m. ciaîmut a
_ . . n r . vérifié la premie-
fait voir que la premiere luppolition etoit légitimé , ce que M . redecesso PP ofi-
Newton avoit négligé de faire , quoique cela soit fort important Newtònlmtné-
pour s’assurer qu’on a le vrai rapport des axes de la terre . sl'gé'
Il n’en est pas de même de la seconde supposition sur l’homo - nesttréS-po s-
, 1 1 sible que I’autre
généïté de la matière de la terre , car il est trës-poíììble ( & M. supposition soit
Newton l'a lui -même soupçonné Prop . zo . Liv . 3. ) que la matière
qui compose la terre soit d’autant plus denié qu’on approche plus
du centre ; or , les différentes densités des couches de matière qui
composent la terre , doivent changer la loi suivant laquelle les corps
qui la composent gravitent , 6c altérer par conséquent le rapport
de ses axes.
V I I.

M . Claìraut a fait voir , dans fa théorie de la figure de la terre m. ciàrmt a


dont je viens de parler , que dans toutes les hypothèses les plus vrai - Sort à 'S;
semblables qu ’on puisse faire sur la densité des parties intérieures mesure queiaPe-
■ 1 -i . santeur au Pôle
de la terre , il y a toujours , en supposant 1attraction , une telle liai - estpsos grande,
son entre la fraction qui exprime la différence des axes , 6c celle
qui exprime la diminution de la pesanteur du pôle à l'équateur,
que si l’une des deux fractions surpasse l’autre doit être moin¬
dre précisément de la même quantité ; ensorte qu ’en supposant »
par exemple , que l’excés de l’équateur fur l’axe soit de jyj , ce q u*â
assez conforme aux mesures actuelles , on aura ^ rfs - 011^P our
la quantité dont il faut diminuer ^ Jafin d’avoir le raccourcisse¬
ment total du pendule en allant du pôle à f equateur , c est- a- dire,
PRINCIPES xMATHÉMATIQUES
fjf
que ce raccourcissement ou , ce qui est la même choie , la diminu¬
tion totale de la pesanteur , sera de jyj - ■— , c ’est- à -dire , d ’envi-
ron î i T.
Or comme toutes les expériences fur le pendule font voir que
M la diminution de la pesanteur du pôle à' 1equateur , loin d’être plus
petite que j -fs comme il le faudroit pour s’accorder avec cette
théorie , est au contraire plus grande , il fuit que les mesures ac¬
tuelles ne s’accordent pas en ce point avec la théorie.

W VIII.

m. Ncmon II ne faut pas dissimuler que Newton avoit tiré une conclusion
conclusion touîe toute différente de la supposition , que les parties de la terre étoient
«sautant plus deniés , qu ’on approche plus du centre ; il croyoit qu’en
ce cas , le rapport des axes devoir augmenter.
Paroles de m. Voici comme il s'exprime pag . ;86 . de la deuxième édition des
jet'^dans
^adeu- Erineipes : Ce retardement du pendule à Céquateur prouve la. diminution
prtTJpetUOndeS gravite dans ce lieu , & plus la mature y fera légere , plus elle devra
être haute afin de faire équilibre avec celle du pâle.
M . Newton croyoit que la densité augmentant vers le centre , la
pesanteur augmentoit de lequateur au pôle dans une plus grande
Enquoìiis
’est raison que dans le cas de l’homogénéïté , ce qui est vrai . Mais ií
íiompé
. penfoít que la pesanteur à chaque point du sphéroïde étoit en rai¬
ip
son renversée des distances au centre du sphéroïde , soit que le sphé¬
roïde fût homogène , ou que sa densité variât d’une maniéré quel¬
I^ K conque ;d ’où il avoit conclu , que dans le cas de la densité augmentée
de la circonférence au centre , la pesanteur augmentant dans une
plus grande raison que dans l’homogénéïté , saplatiflement feroiî
plus grand , ce qui est faux ; n’étant fondé que fur une supposition*
qui n’a lieu que dans le sphéroïde homogène.

I X.

Ir'. I .O II suit de 1a théorie de M. Clair aut, qisen admettant les supposi¬


tions qu ’iLfait fur l’intérieur de la terre les plus naturelles de celles

IfW;
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 6;
qui se présentent à l’esprit , que l’aplatissement ne peut jamais être
plus grand que de zzs>à z; o, puisque ce rapport est celui qu on
trouve dans la supposition de l’homogénéïté de la terre , & qu’il
résulte de cette théorie , que dans tous les autres cas la pesanteur
augmentant , l’aplatissement doit être moindre.

X.
Après avoir déterminé le rapport des axes de la terre dans la tzuci est te
, , , poids , , des corps
supposition de rhomogéneïte , M. Newton cherche de la maniéré dans les dissàeri-
‘ ., ces régions de la
suivante dans la Prop. ZO. du Liv. quel doit etre le poids des terre .,
corps dans les différentes régions de la terre . Puisqu’on a vû que
les colonnes de matière qui répondent au pôle & à l’équateur,
étoient en équilibre lorsque leurs longueurs étoient entr’elles com¬
me ZZ9 à zjo, que & les poids des parties égales & placées de
même dans ces deux colonnes , doivent être en raison réciproque
de ces colonnes , ou comme z30 à zz^ ; on voit , par un raisonne¬
ment semblable , que dans toutes les colonnes de matière qui com¬
posent le sphéroïde , les poids des corps doivent être en raison ren¬
versée de ces colonnes , c’est-à-dire , de leurs distances au centre :
donc en supposant qu’on connoisse la distance d’un lieu quelconque
de la surface de la terre au centre , on aura la pesanteur en ce
lieu , & par conséquent la quantité dont la gravité augmente ou
diminue en allant vers le pôle ou vers l’équateur : or comme la
distance d’un lieu quelconque au centre décroît à peu près comme
le quarte du sinus droit de la latitude , ainsi que l’on peut s’en con¬
vaincre par le calcul »on voit comment M. Newton a formé la table
de la Prop. zo. du Liv. 3. où il a donné la diminution de la pesan¬
teur depuis le pôle jusqu’à l’équateur.

X I.

La gravité étant la seule cause des oscillations des pendules , le


ralentissement de ces oscillations prouve la diminution de la pesan¬
teur, & leur accélération prouve que la gravité agit plus fortement ;
64 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
iis sont en
son des
rai- or on sçait
longueurs J J.que
A la vitesse des oscillations des 1pendules est en raison
dcspenduies» inverse de la longueur du fil auquel ils font suspendus j donc lors-
que pour rendre les vibrations d’un pendule dans une région,
ysochrones à ses vibrations dans une autre , il faut le raccourcir ou
l’allonger , on doit conclure que la pesanteur est moindre ou plus
grande dans cette région que dans 1 autre : on connoît depuis M.
Hughens le rapport qui est entre la quantité dont on allonge ou
raccourcit le pendule , & la diminution ou l’augmentation de la
gravité ; ainsi cette quantité étant proportionnelle aux augmenta¬
tions ou aux diminutions des poids , M . Newton a donné dans fa
table les longueurs des pendules au lieu des poids*

XII.

tes degrés de Les dégrés de latitude diminuant dans le sphéroïde de M . Newton


latitude font dans A . . , A, , ,
la même xroxor - en meme proportion que les poids , la meme table donne la gran¬
deur des dégrés de latitude en commençant à J’équateur où la lati¬
tude est o°. jusqu au pôle où elle est de 90°*
XIII.

La table de M . Newton donne une diminution un peu moins


grande de la pesanteur vers l’équateur , que celle qui résulte des
mesures actuelles , mais cette table n’est formée que pour le cas de
?ar ks expé - phomogénéïté ; & il avertit à la fin de la Proposition où il la donne
nences la pelait
- " 1 *
teur est un peu auc dans le cas où la densité des parties de la terre croît de la cir-
moindre versl’é- *
quâteurqueiata- conférence au centre , il faut augmenter auffi le décrément de la
bJe deM. New-
ton ne la donne
, pesanteur du pôle à séquateur.
XIV.

II attribue cet- Quoique M . Newton paroisse porté à croire , par les observations
cha1ffTs eàriî qu’il rapporte dans cette même Prop . 10. fur rallongement du pen-
teur qd luonge dule causé par les chaleurs dans les régions de l’équateur , que ces
eesPrégjljns. dans différences viennent de la différente température des lieux où l’on.
niera expùien - a fait les observations , l’attention qu’on a eu à conserver le même
dégré
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . <sy
dégré de chaleur par le moyen da thermomètre dans les expérien - -« om&k voh
ces qn’on a fait depuis M . Newton fur la longueur des pendules dans ?nent psotófa"r
les différentes régions de la terre , prouve que ces différences ne régions C
7nep™c
doivent point être attribuées à cette cause , & qu’il y a réellement rce™‘“ ces im '
un décroissement de pesanteur du pôle à l’équateur plus grand que
celui que M - Newton a donné dans fa table.

XV.

M. Newton apprend à la fin de la Prop . 19. Liv . 3. à trouver le à.


rapport des axes dune planète quelconque dont on connoît la den - Toípoufti
ílté & le tems de la révolution diurne , en se servant du rapport pTanctc
^ utìcon-
trouvé entre les axes de la terre pour terme de comparaison ; car
soit qu ’une planète fut plus grande ou moindre que la terre , fi fa
densité étoit la mêûie &c que le tems de fa révolution diurne fut
égal à celui de la terre , il y auroit la même proportion entre la
force centrifuge & fa gravité , & par conséquent entre ses dia¬
mètres , que celle qu ’on a trouvé pour ceux de la terre : mais si son
mouvement diurne est plus ou moins prompt que celui de la terre
dans une raison quelconque , la force centrifuge , 6e par conséquent
la différence des diamètres , fera plus ou moins grande dans la rai¬
son doublée de cette vitesse , ce qui suit de la théorie des forces
centrifuges j & si la densité de cette planète est plus grande ou
moindre que celle de la terre dans une raison quelconque , la
gravité fur cette planète augmentera ou diminuera dans la même
raison , &c la différence des diamètres augmentera en raison de la
gravité diminuée , & diminuera en raison de la gravité augmen¬
tée ce qui suit de la théorie de ^attraction telle que M . Newton
ï’admet dans la matière.

X V L

Donc la différence des diamètres de Jupiter ^ par exemple .» dont Dèermìnado»


on connoît la révolution diurne & ía densité fera , à son petit fer c«tein£
diamètre en raison composée des quartes des tems de la révolution
Tome II. j
66 PRINCIPES MAT H É M ATI Q tJ E S
Sc de la-
diurne de la Terre & de Jupiter , des densités de Jupiter
au
Terre , & de la différence des diamètres de la terre comparée
à i.
petit axe de la terre , c’est-à - dire , comme 5 94ì 22.9
de Ju¬
c'est-à -dire , comme i a 9 t a peu prés : donc le diamètre
ses pôles
piter de l'Orient à 1 Occident est a son diamètre entre
dans
comme 1o j à 9 -j- à peu près . M. Newton ajoute qu'il a supposé
dune
cette détermination que la matière qui compose Jupiter étoit
par la
densité uniforme , mais que comme il est très- poísible que
chaleur du Soleil il soit plus dense vers les régions de l’équateuc
entr ’eux
que vers les régions du pôle , ses diamètres peuvent être
fa théorie
comme 1 z à x1 , 13 à u , ou même 14 à 13 , Sc qu ’ainfí
appren¬
s’açcorde avec les observations , puisque les observations
moindre
nent que Jupiter est aplati , Sc que cet aplatissement est
que de 10 ‘ à 9 -5-, & qu’il est entre nàn, & ij à 14.
XVI !.

Raison bien Ce moyen que M . Newton prend pour expliquer un aplatisse-


que donne l ’homogénéïté , paroît bien peu
bfe donnée par ment moindre que celui
l’aplatistè-
- ^vraisemblable , Sc l ’on doit être étonné qu ’en expliquant
ceq^ rippiátis
dont l’effet íeroit
te^' eíi moindrement de Jupiter , il ait eu recours à une cause
soitedTn Séo- bien plus sensible sur .la Terre que
sur Jupiter , puisque la Terre
ne’ est beaucoup plus près du Soleil que Jupiter.
, que
S’il avoir connu la Proposition de M . Clairaut , je veux dire
, il auroit
la densité augmentant au centre l’aplatissement diminue
qu ’il vouloir ex¬
trouvé une cause toute naturelle du Phénomène
superfi¬
pliquer , en supposant Jupiter plus dense au centre qu a sa
les loix de
cie , ce qui est une hypothèse qui s’accorde avec toutes
la méchanique.
XV 1 1.!

cansìa pre- Dans la premiere ' édition des Principes , M . Newton n ’avoit pas
de Jupiter ,
P^ iSt n^ siit entrer la densité dans la proportion des diamètres
il avok conclu le rapport -de ses axes de 40 à 39. eti
n’y faisant
«towwTà
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . §7
entrer que 1* révolution le rapport des axes de la un aplatissement
diurne , & 1 beaucoup moin-
terre. dr £ , & pourquoi?
X I X.

Comme ce n’est que dans la Terre , Jupiter& le Soleil qu'on Pourquoi on ne


1 ^ t peuc , connoître la
connoît à la fois les deux élémens nécessaires pour déterminer les proportion des
1 axesqùerìejupi-
axes c’est- à-dire la révolution diurne , & la densité , on ne peut con- ter, de ia terre
’ r du . & Soleil . ‘
noître le rapport des axes que de ces trois corps célestes. On vient
de voir celui des axes de la Terre & de Jupiter ; le rapport des axes La proportion
_ > 1 t n 1
du Soleil se trouveroit en prenant la ration compolee du quarre , de , des axes du Soleil
eit trop médiocre

í7 j- à 1 , de la densité de la Terre à celle du Soleil , & de 1x9 à sensibles 011 eIte


%30 : ce qui donneroit , pour le rapport des axes du Soleil , une
quantité beaucoup trop petite pour pouvoir être observée.

CHAPITRE QUATRIÈME.
Comment M . Newton a expliqué la précejsion des
Equinoxes .

I.

On a supposé longtems que saxe de la terre gardoit toujours onaanioi*-


la même position pendant quelle fait fa révolution dans fou grand i^ r7c°à-
orbe , & cette supposition étoit bien simple ; car la théorie fait voir °“
que ce parallélisme doit résulter des deux mouvemens qu’on con-
noit a la terre , je veux dire xe mouvement annuel & le mouve¬
ment diurne ; & effectivement -ce parallélisme se conserve sensible¬
ment pendant un assez longtems.
Mais la contjnuité & l’exactitude des observations , ont fait dé¬
couvrir que les pôles de la terre ne répondoient pas toujours aux
mêmes fixes , & que par conséquent sou axe ce restóit pas toujours
parallèle à lui -même,
il)
68 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
I 1.

Hipparque s’est Hipparque fut le premier , au rapport de Ptolomée, qui soupçonna


apperçu le pre¬
mier de la révo¬ le mouvement de Taxe de la terre . Ptolomée examina ce soupçon
lution des pôles
,4e la terre.
à ’Hipparque, l& ’ayant vérifié , il fixa ce mouvement à un dégré
Ptoloméea fixé en cent ans , ce qui donnoit 36500 ans pour la révolution entiere
la durée de cette de la
révolution.
sphère des étoiles fixes , qu ’il íuppoíoit être la cause de cette
On appelloit apparence ; & on croyoit du tems de Ptolomée qu ’après cette révo¬
Cette révolution
du tems de Pto-
Icmèc, la grande
lution , qu ’on appelloit la grande année, tous les corps celestes re-
tournoient à leur premiere position.
Ulughleig Ara¬
be corrigea le Les Arabes s’apperçurent que Ptolomée avoir fait ce mouvement
tems que Ptclo-
míe avoir déter¬ plus lent qu ’il ne l’eít en effet , Ulughleig le fit d'un dégré en 72
miné pour la ré¬
volution des Pô¬ ans , & les Astronomes du dernier siécle en le fixant à 51" environ
les de la terre.
tes Astrono¬ par an , ont confirmé la découverte d'Ulughbeig ,ainsi cette révo¬
mes des derniers
rems l’ont trou¬ lution des pôles de la Terre n’est que de 2.5920 années.
vée comme £/-
lughbeig de ; t" . ^ I I I.
par an , & qu’el-
je s’acheve en
35910 ans.
Ce mouvement Les points équinoctiaux changent en même tems & de la même
de Taxe de la ter¬
re fait rétrogra¬ quantité que les pôles du monde , & c’est ce mouvement des points
der les points
équinoctiaux , & équinoctiaux qui s’appellc la précejjion des équinoxes.
c ’eit ce qu’on ap¬
pelle laprícejfwn
des équinoxes. I V.

Et cette régres¬Quoique les étoiles fixes soient immobiles , du moins pour nous,
sion cause un
mouvement ap¬ comme la commune intersection de l’équateur & de l’écliptique
parent dans les
étoiles fixes, rétrograde , il est nécessaire que les étoiles qui répondent à ces
points paroissent changer continuellement , qu ’elles paroiífënt
avancer vers l’Orient ; d’où il arrive que leurs longitudes , qu on
a coutume de compter dans l’écliptique du commencement â ’H-
rhs, c’est-à-dire , du pointd ’intersection de l’équateur &r de leclipti-
que au printems , augmentent continuellement , & les fixes paroissent
avancer en conséquence; mais ce mouvement n’est qu ’apparent &
vient de la régression Cil ÍCftS contraire du point de l’équinoxe d»
printems.
)
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 69
V.

Cette régression est ia cause pour laquelle toutes les constella¬ queElle est cause
l’intersedion
tions du zodiaque ont changé de place depuis les observations des de l’écliptique&
de l’équateur ne
premiers Astronomes. Car la constellation à’Jries, par exemple, mêmesrépond plus aux
étoiles. &
que les constella¬
qui au teins d'Hipparque répondoit à l’intersection de l'équateur tions du Zodia¬
& de l’écliptique ail printems , &c qui a donné son nom à cette que ont changé
de place,
portion de l’écliptique , est à présent dans le signe du Taureau, le
Taureau est dans les Gémeaux , & c . ainsi elles ont pris la place l’une
de l'autre ; mais les parties de l’écliptique où elles étoient placées
autrefois , ont toujours retenu le même nom qu’elles avoient du
tems d’ Hipparque,
V I.

On ignoroit avant M. Newton la cause physique de la précesfion


âes équinoxes , & on va voir comment il a déduit ce mouvement,
de ses principes fur la gravitation.
On a vu dans le Chapitre de la figure de la terre , que cette
figure est celle d’un sphéroïde aplati vers les pôles & élevé vers
réquateur.
M . Newton pour expliquer la préceffion des équinoxes , com¬ temmes d’oîi
M, Newton part
mence par donner trois Lemmes dans son troisième Livre , pour pour trouver ce
mouvement.
préparer à la démonstration qu’il donne dans la Prop. 39. de ce
troisième Livre , que cette révolution des points équinoctiaux est
causée par l’attraction réunie du Soleil & de la Lune sur la protu¬
bérance de la terre à l’équateur,

V I I.

II suppose dans le premier de ces Lemmes , que toute la matière


dont la terre considérée comme un sphéroïde excéderoit le giobe
inscrit à ce sphéroïde , soit réduite à un seul anneau qui envelop-
peroit 1equateur , & il prend la somme de tous les efforts du Soleil
fur cet anneau , pour le faire tourner autour de Taxe qui est la com¬
mune section du plan de l’écliptique avec le plan qui paffçrçit par
70 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
le centre de la Terre , & seroit perpendiculaire à la droite tirée de
ce centre à celui du Soleil . II cherche dans le second Lemme le
rapport qui est entre la somme de toutes ces forces , &C la somme
de celles que le Soleil exerce fur toute la partie de la terre qui
environne le globe . Dans le troisième il compare la quantité de
mouvement de cet anneau placé à l’équateur , avec celle de toutes
les-parties dc la Terre.

VIII.

Pour déterminer la force du Soleil fur cette protubérance de 1 é-


quateur de la terre , M . Newton prend pour hypothèse , que si la terre
étoit annihilée , & qu ’il ne restât que cet anneau qui décrivit seul au¬
tour du Soleil sorbe annuel , & qui tournât en même tems par le mou¬
vement diurne autour de son axe incliné à sécliptique (le zj ° ï, le
mouvement des points équinoctiaux seroit le même , soit que cet
anneau fût fluide , soit qu ’il fût composé de matière solide.
M . Newtons après avoir cherché en quel rapport la matière de
cet anneau supposé , c’est-à-dire , de la protubérance de l’équateur,
est à toute la matière qui compose la terre , & avoir trouvé , en
prenant le rapport des axes de la terre de 129 à 130 , que cette ma¬
tière est à celle de la terre , comme 459 à 51441 , fait remarquer
que si la terre & cet anneau tournoient ensemble autour du dia¬
mètre de cet anneau , le mouvement de Vanneau seroit au mouve¬
ment dit globe intérieur , c’est-à-dire , au mouvement de la terre
autour de son axe , comme 4590 à 48 5113 , & que par conséquent
le mouvement de Vanneau seroit à la somme du mouvement de
Vanneau Lc du globe , dans la raison de 4590 à 489813.
11 avoit trouvé Prop. z 1. du $e Liv , que le moyen mouvement
des noeuds de la Lune dans un orbe circulaire , est de 20°, 1T, 46"
m antlddence dans une année sidérale ; &: il avoit remarqué dans
le Cor . 16. de la Prop . 66. que s’il y avoit plusieurs Lunes , le mou¬
vement des nœuds de chacune de ces Lunes seroit comme leurs
tems périodiques . Delà il conclut que le mouvement des noeuds
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 7Í
dune Lune qui seroit fa révolution près la furface .de la terre en
z$ h 5 6 ' , seroit à io ° n ' 46 " , qui est le mouvement des nœuds
de notre Lune dans une année , comme 23 h 56 *, qui est la révo¬
lution diurne de la terre , à 27 jours 7 h 43 " , qui est le tems pé¬
riodique de la Lune , c’est-à- dire , comme 1436 à 39343 ; §6 ce fe-
roient les mêmes proportions selon les Cor . de la Prop . 66. pour
les nœuds d’un assemblage de Lunes qui entoureroit la terre ,
soit que ces Lunes ne sussent pas contigues , soit qu ’elles le devins¬
sent en supposant qu’elles se liquéfiassent , & qu’elles formassent un
anneau continu & fluide , soit enfin que cet anneau se durcit 8c
devint inflexible.
Donc , en considérant l’élévation de la terre à lequateur com¬ M.Newton con-*
sidéré la protubé¬
me un anneau de Lunes adhérent à la terre , Lc révoîuant avec elle, rance de la terre
à féqua eur ,
puisque la révolution des nœuds d’un tel anneau est à celle des comme un an¬
neau de Lunes
nœuds de la Lune , comme 1436 à 39343 , selon le Cor . 16. de la adhérent au glo¬
be de la terre.
Prop . 66 . & que le mouvement de Panneau est à la somme des II tire de cet¬
te supposition la
mouvement , de l'anneau & du globe auquel il adhère , comme maniéré dont
i*attraction du
Soleil sur Télé-
4390 à 489813 , par la Prop . 39. du Liv. 3. le mouvement annuel vation de la terre
à Téquateur cau¬
des points équinoctiaux d’un corps composé de Panneau &r du globe se la précession
auquel il adhère , seroit a u mouvement annuel des nœuds de la des équinoxes»

Lune , c’est-à- dire , à 20 0 n ' 46 " , en raison composée des deux


raisons ci- dessus trouvées , c ’est-à- dire , comme 100 à 292369.
Mais M . Newton a trouvé dans le Lemme 2. du troisième Liv . que
nous venons de citer , que si la matière de Panneau supposé étoit ré¬
pandue sur toute la superficie du globe pour produire vers l’équateur
la même élévation que celle de l’équateur de la terre , la force de tou¬
tes les particules de cette matière pour mouvoir la terre , seroit moin¬
dre que celle de Panneau supposé à Péquateur dans la raison de 2 à 5:
il faut donc que la régression annuelle des points équinoctiaux ne soit
à celle des nœuds de la Lune , que comme 10 à 73092 , & pa rCon ^e"
quentelle seroit de 9 " ^6 ,/> 5o iv dans une année sidérale , fans l’incli-
naison de Taxe à l’écliptique , laquelle fait que ce mouvement doit
encore être diminué en raison du cosinus de cette inclinaison ( qui est
7i PRINCIPES MATHÉMATIQUES
deij °{ ) au rayon . Ce mouvement ne doit donc être que de 9 " 7 W
xo iy cela en ne considérant que faction du Soleil.
I X.

Quantité dont M . Newton donne ainsi la quantité moyenne du mouvement des


faction du Soleil
contribue , sui¬ points équinoctiaux . Mais ce n’est pas fans examiner les différentes
vant M. Newton,
à la régression des variétés de l’aélion du Soleil fur la protubérance de la terre à le-
points équinoc-
«iaux. quateur , toujours en employant la considération de cet anneau.
Il fait voir dans les Cor . 18. 19. & zo . de la même Prop . 66. que
par l’action du Soleil les nœuds d’un anneau qui scroit supposé en¬
tourer un globe comme la terre , seroient en repos dans les sysi-
gies , qu ’ils se mouvraient en antécédente dans les autres lieux , &
qu ’ils iraient le plus vite dans les quadratures , que Pinclinaison de
cet anneau varierait , que son axe oscillerait pendant chaque révo¬
lution annuelle du globe , qu ’au bout de chaque révolution il re¬
viendrait à sa premiere position , mais que ses nœuds ne revien¬
draient pas au même lieu , & qu ils iraient toujours en antécédente*
X.

La plus grande inclinaison de Panneau doit se trouver lorsque


ses nœuds font dans les sysigies , ensuite dans le passage des nœuds
aux quadratures cette inclinaison diminuera , & par l’effort que
fait alors Panneau pour changer son inclinaison , il imprime un
mouvement au globe , & ce globe doit retenir ce mouvement jus-
qu ’à ce que Panneau ou la protubérance de l’équateur ( car c’est
la même chose suivant M . Newton par ) un effort contraire le lui
Ôte , & lui en imprime un nouveau dans le sens opposé.
Cette action On voit par - là que Taxe de la terre doit changer sa position
du Soleil fur la
protubérance à par rapport à l’écliptique , deux fois dans son cours annuel , re¬
l’équateur , doit
causer la nuta- venir deux fois à la même position.
tion annuelle de
Taxe de la Terre, X L

A chaque révolution ds la Lune autour de la terre , Taxe de


la
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 73
Ja terre doit éprouver une pareille nutation , c’est- à - dire , qu’à L’axe de la ter¬
re doit avoir aus¬
chaque mois périodique de la Lune , Taxe de la terre doit éprouver si chaque mois
une nutation par
les mêmes variations que dans son orbe annuel. l’action de la
Lune.
X I I.

M. Newton a fait voir dans le Cor. 21. de la Prop. 66. que l’exu- Si la terre étoìs
élevée vers les
bérance de la matière de la terre vers l’équateur faisant rétrogra¬ pôles au lieu de
i’étre à l’équa-
der les nœuds , plus cet excès de matière vers l’équateur feroit teur , les points
grand , plus cette régression feroit grande , &c qu’elle doit diminuer équinoctiaux
vanceroient au
a-
lieu de rétrogra¬
quand cette protubérance diminue ; ainsi s’il n’y avoit aucune élé¬ der,
vation vers l’équateur , la régression des nœuds n’auroit pas lieu,
& les nœuds d’un globe , qui au lieu d’'être élevé à l’équateur y fe¬
roit abaissé, & qui auroit par conséquent fa matière protubérante
vers les pôles , fe mouvroient en conséquence.
XIII.

Et dans le Cor. 22. de la même Prop. 66. il ajoute , que par la


même raison que la forme du globe fait juger du mouvement des
nœuds , aussi on peut conclure du mouvement des nœuds la forme
du globe ; & par conséquent , si les nœuds vont en antécédencele,
globe fera élevé vers féquateur , & il y fera abaissé au contraire, Ce qui prouve
l’aplatissement
s’ils vont en conséquence, ce qui est encore une preuve de Vaplatií- des pôles de ia
terre.
sement de la terre vers les pôles.

X I V.

On n’a considéré jusqu’à présent que faction du Soleil en ex¬ Que ía in¬
né contribue au
pliquant la procession des équinoxes , & on a vu que par cette ac¬ mouvement des
points équinoc¬
tion les points équinoctiaux ne feroient que 9 " 56'" 54 iv en une tiaux.
année. Mais la Lune agit fur la terre par fa gravité , & cette ac¬ de Que l’action
la Lune furl’é-
tion est tres- sensible dans le phénomène que nous examinons ici. lévation de la ter¬
re à l’équateur,
M. Newton trouve , par fa théorie , que faction de la Lune fur les elt plus puissante
que celle du so¬
points équinoctiaux , est à celle du Soleil comme 4. 481j • à 1. envi¬ leil.
Et en quelle
ron ; àc en suivant cette proportion , on trouve que la Lune fait proportion,
Tome II, K.
74 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Quantité totaie rétrograder les nœuds dans le tems d ’une révolution dans le grand
donc les actions ° °
du Soleil& Je orbe de 40 " 51"' t4 iv, &c que par conséquent la préceffion an-
la Lime , font . r, , , r , . , , T
t^crograder, se- nuelle des equmoxes j cauíee par les deux forces reumes de la Lune

m . Newton, les & du Soleil , est de 50 " o " ' n lV , ce qui est à peu prés , comme
uaiix dans une on voit , la quantité dont les meilleurs observateurs l’ont déter-
armée. • ,
minée.
X V.

cette quand- Ainfí les points équinoctiaux après une révolution entiere de la
té s’accorde avec ri r
ceiie qui a été dé- terre dans le grand orbe , au lieu de revenir au même point , s en

observations
, éloignent de 51" environ , & ils ne reviennent à ce même point
qu’aprés avoir parcouru le cercle entier , ce qui compose leur ré¬
volution de 15910 années , comme on l’a dit ci-deíìus.

XVI.
Quelque Astro¬
nomes ont soup¬
Quelques Astronomes ont soupçonné qu’indêpendament de la
çonné que san¬ notation de Taxe de la terre dont j’ai parlé , & par laquelle son
gle que l’axe de
la terre fait avec
inclinaison à l’écliptique change & íe rétablit deux fois chaque
l’écliptique dimi-
nuoit continuel¬ année , cet axe s’éloignoit continuellement de récliptique par un
lement.
mouvement imperceptible. Et l'on ne íçait pas si le mouvement des
nœuds , celui des apsides, Texcentricité de la terre , celle de la Lune,
JElémens qui les actions des autres planètes fur la terre , tous élémens qui n’en-
peuvent entrer
«ÍAtis la cause de trent point dans la détermination des changemens qui arrivent dans
.cette diminution.
la position de Taxe de la terre pour causer la préceffion des équi¬
noxes , ne pourroient apporter quelque changement dans sangle
que Taxe de la terre fait avec récliptique.
XVII.

Le chevalier de Le Chevalier de Lóuvlllt prétendoit que cet angle diminuoit

que cette d/mi- d 'une minute en cent ans , & 1 opinion de cette diminution paroi t

nlèu minute d eun justifiée par les différences qui se trouvent entre les observations
que d’habiles Astronomes ont fait de cette obliquité . Mais on est
bien loin de pouvoir prononcer en faveur de ce savant. Car si
cette diminution de sangle que fait l’axe de la terre avec récliptique
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 7f
a lieu , on sent , par la lenteur dont elle s’opére , qu ’il saut un plus . o» m pourra
grand nombre d observations que celui qu on a jusqu a presont . Et ce mouvement
dans les choses qui dépendent de différences si fines , on ne peut r ->xe^ e"" ier-
rien statuer fur les observations des Astronomes qui ont précédé la eu’aura uítiès-
perfection qu ’on a donné aux instruniens astronomiques dans le d’óbfc tva 'jon5bm
dernier siécle.

CHAPITRE V.

Du flux & reflux de la mer.

i.

On sent aisément quelle liaison doit avoir le flux Sc le reflux de


la mer avec la préceffion des équinoxes . M. Newton déduit son ex- r « piìcaiîòa
plication du flux Sc reflux des mêmes Cor . de la Prop . 66. d ’où Stases dcom-s
Ion a vû qu’il a tiré son explication de la préceffion des équinoxes ; sécession
d« é-
ees deux phénomènes sont , su n Sc sautre , une suite nécessaire des
attractions de la Lune & du Soleil fur les parties qui composent la
terre . fccoroiaim..
I I.

Galilée pensoit que les phénomènes des marées pouvoient sJex - Erreur
* ex¬
pliquer par le mouvement de rotation de la terre , Sc par son mou - Kta &rx
vement de translation autour du Soleil . Mais si ce grand homme fiux ’
avoit fait plus d’attention aux circonstances qui accompagnent le
flux & le reflux, il auroit vû que par le mouvement diurne les
eaux doivent à la vérité s'élever vers l’équateur , ce qui doit faire
prendre à la terre la forme d'un sphéroïde déprimé vers les pôles,
mais que jamais ce mouvement rotatoire ne pourroit causer aux
eaux de la mer aucun mouvement de réciprocation , ainsi qtie
Nl . Ne Wt on l ’a démontré Cor . 19 . Prop . 66 . M - Newton fait voir
auffi dans ce même Cor . en employant ce qu ’il a démontré dans les
k ij
/6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Cor . <j. 8c 6. des loix du mouvement , que la translation de la
terre dans son grand orbe ne doit rien changer à tous les mouve-
mens qui s’éxécutent à ía surface , 8c que par conséquent le mou¬
vement translatif de la terre autour du Soleil , ne peut causer le
mouvement de flux 8c de reflux qu ont les eaux de la mer.

I I I.

te flux& ie II étoit aisé de s’appercevoir , en faisant attention aux circonstan-


refUix sont une 11 . . .
fuite à ceS fl 11* accompagnent le flux 8 c le reflux, que ces phénomènes
Lune fur ies eaux dépendent de la position de la terre par rapport au Soleil &í à la

m Newton a *- une , mais il ne l' étoit pas de connoître la maniéré dont ces deux
faú voir quec’eít a ft res les produisent , &c la quantité dont chacun y contribue . On
tionque ie soieii ne Voit que les effets dans lesquels ces actions sont tellement con-
bc la Lune agu- xA
lent fur ia mer. fondu es , que fans les principes de M , Newton on n’auroit pû par¬
venir à les démêler l’une de l’autre , ni à affigner leur quantité . 11
étoit réservé à ce grand homme de trouver les véritables causes du
flux & du reflux , & de soumettre ces causes au calcul . Voici le
chemin qu ’il a suivi pour y parvenir.

I V.

chemin qu’ii II commence par examiner dans la Prop . 66. les principaux
a luivi pour par- . , . , r ,. ,
venir à assigner phenomenes qui doivent reíulter du mouvement de trois corps
la quantité dont r , , ,
ohacnn de ces qni s ’attirent mutuellement en raison réciproque du quarte des
altres contribue
à ces Phénomé
- distances , les petits tournans autour du plus grand.
Après avoir vû dans les 17 premiers Cor . de cette Prop . quels
sont , dans un tel système , les dérangemens que doit causer le plus
grand corps dans le mouvement du plus petit qui tourne lui -meme
autour du,troisième , 8c donné par ce moyen les fondemens de la
théorie de la Lune , il considère dans le Cor . 18. plusieurs corps
fluides qui tournent autour du troisième , & il suppose ensuite que
ces corps fluides deviennent contigus 8c forment un anneau qui
tourne autour du corps qui lui sert de centre , & il fait voir que
cet anneau doit subir dans son mouvement , par faction du plus
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 77
grand corps, les mêmes dérangemens que le corps unique dont il
suppose que cet anneau a pris la place ; enfin Cor. 19. fl suppose
que le corps autour duquel tourne cet anneau s’étende jusqu a lui,
que ce corps qui est solide contienne l’eau de cet anneau dans un
canal creusé autour de lui, 8c qu ’il tourne autour de son axe d’un
mouvement uniforme , 8c il sait voir qu’alors le mouvement de
l’eau contenue dans ce canal , fera accéléré 8c retardé tour à tour
par faction du plus grand corps, Sc que ce mouvement fera plus
prompt dans les íyfigies de cette eau , ôc plus lent dans íes quadra¬
tures , 8c enfin que cette eau devra éprouver un flux 8c reflux
comme notre mer.
Dans la Prop . 14. du Liv. 3. M. Newton applique cette Prop. 66.
8c ses Cor. aux phénomènes de la mer, 8c il y fait voir qu’ils font

une fuite de l’attraction combinée du Soleil 8c de la Lune sur les


parties qui composent la terre.

y.

11 cherche ensuite à déterminer la quantité dont chacun de ces


astres contribue à ces phénomènes. Comme cette quantité dé¬
pend de leurs distances à la terre , plus ils en font près , plus les
marées doivent être grandes , toutes choses égales quand leurs ac¬ Proportions
trouvées par M.
tions conspirent : 8c suivant le Cor. 14. de la Prop. 66. ces effets Newton , pour
déterminer cette
doivent être en raison triplée des diamètres apparens de ces astres. quantité,
M. Newton démontre Prop . zj . Liv. que la force qui porte la
Lune vers le Soleil est à la force centripète qui porte la Lune vers
la terre , en raison doublée des tems périodiques de la terre autour
du Soleil , 8c de la Lune autour de la terre , c’est-à-dire , comme r
à îê - selon le Cor. i 7. de la Prop. 66. d ’où il conclut que la
force centripète des parties de la terre vers le Soleil qui est propor¬
tionnelle au rayon de la terre , est à la force centripète de la Lune
vers la terre , en raison directe du rayon de la terre au rayon de
1orbe de la Lune, 8c en raison inverse doublée du tems périodique
de la terre autour du Soleil, au tems périodique de la Lune autour
78 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
de la terre ; ainsi la force du Soleil pour troubler le mouvement
des corps près de la surface de la terre est à la force avec laquelle
il trouble les mouvemens de la Lune , comme le rayon de la terre
est au rayon de sorbe de la Lune , c’est-à-dire , comme 1 à 6o i,
mais par cette même Prop. z5. Liv. 5. la force du Soleil fur la Lune
pour altérer ses mouvemens dans les quadratures , est à la gravité
a la surface de la terre comme 1 a 638292 , 6 , d’où AI. Newton
tire , Prop. 36. Liv. 3. que puisque ces forces en descendant à la
surface de la terre diminuent dans la raison de 6©{• à 1. la force
du Soleil pour déprimer les eaux de la mer dans les quadratures,,
c’est-à-dire à 90. fera à la force de la gravité à la surface de la
terre , comme 1 à 38604620 ; mais cette force est double dans les
sysigies de ce qu’elle est dans les quadratures , & de plus agit dans
un sens opposé , c’est-à-dire , pour élever les eaux ; la somme de
ces deux forces du Soleil fur les eaux de la mer dans les quadra¬
tures 6e les sysigies, fera donc à la force de la gravité , comme 3 à
38604600, ou comme 1à iz86zoo: ces deux forces réunies compo¬
sent la force totale du Soleil pour mouvoir les eaux de la mer , car
on peut considérer leur effet comme si elles étoient toutes em¬
ployées à élever les eaux dans les sysigies, & qu’elles n’eussene
aucun effet dans les quadratures.

V I.

Mais ce n’est là la force du Soleil fur les eaux dé la mer , qu’en


supposant le Soleil dans le zénith du lieu qu’on considère, 6e dans
fa moyenne distance à la terre.
Manière dé¬ Or dans un lieu quelconque le plus grand abaissement & la plus
valuer faction du
grande élévation de l’eau causés par faction du Soleil , font en raison
Soleil sur les eaux
de la mer , dans directe du sinus verse du double de la
un lieu quelcon¬
hauteur du Soleil fur l’ho-
que, rifon , & en raison triplée inverse de la distance du Soleil à la terre.,
L’élévation & la dépression des eaux diminuent peu à peu à me¬
ssire que le Soleil s’éleve de l’horison ou s’abaiflè vers lui, elles,
&
s’opèrent plus lentement quand,le Soleil commence à abandonner
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 79
le point de sa culmination&c de rhorifon ; mais quand il est vers le
milieu de ces deux points extrêmes , alors le mouvement dc I'eau
est le plus vite.
V I I.

On a vu ci-destus que par le calcul de M . Newton , la force du


Soleil fur les eaux de la mer est à la force de la gravité ici-bas,com¬
me i à 12.8682.00 ; Lc on a vû dans le Chapitre qui traite de la
figure de la terre , que la force centrifuge acquise par la révolu¬
tion de la terre sur son axe étant à la gravité comme i à 2.89 , cette
force éleve l’équateur de 8547a pieds de Paris : donc puisque la M. Newtoa
force du Soleil est à la force centrifuge fous l’équateur , comme thé’odJqueieSo!
, _ > r ,, , leil élével’eau de
289 a 12.8682.00 , ou comme 1 a 44527 , cette force elevera 1eau u m« de deu*
aux régions fous le Soleil » & opposées au Soleil de deux pieds de F
Paris environ.
VIII.

Quant à la force de la Lune pour élever Peau de la mer , on ne comment m.


, . Newton est par-
peut la conclure que par les phenomenes qui accompagnent les venuà^évaiuet
marées ; & M . Newton a employé pour la déterminer , la compa - "| £sdans Its«
w-
raison des plus grandes Le des moindres hauteurs des marées dans
les sysigies & dans les quadratures : car dans les sysigies leur plus
grande hauteur est lester de la somme des forces du Soleil & de
la Lune , & dans les quadratures leur moindre hauteur est lester de
la différence de ces forces.
M . Newton se sert pour cette détermination , des observations
faites par Sturminus au -deífous de Bristol. Cet Auteur rapporte
qu ’au Printems & à l’Automne l’eau dans la conjonction & l’op-
position du Soleil & de la Lune monte environ à 45 pieds , & que
dans les quadratures elle ne monte qu ’à 25.
Or , la premiere hauteur est produite par les forces réunies du
Soleil & de la Lune , & la derniere par leur différence ; donc la
somme des forces du Soleil & de la Lune fur la mer , lorsque ces
deux astres sont dans l’équateur ôc dans leur moyenne distancé
80 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
à la terre , est à leur différence , comme 45 à r.s , ou comme
5 à . 5.
Les diamètres de sorbe dans lequel la Lune se mouveroit sans
égard à son excentricité , ont cté trouvés Prop . 28. Liv. 3. par
M. Newton dans la raison de 65) à 70 : donc la distance de la Lune
à la terre dans les fysigies est à fa distance dans les quadratures,
comme 69 à 70 , toiítcs choses d’ailleurs égales ; mais les forces de
la Lune pour mouvoir la mer , font par le Cor. 14. de la Prop. 66.
cn raison triplée inverse de ses distancesà la terre , d’ou M. Newton
tire que la hauteur de l’eau causée par la somme des forces du So¬
leil & de la Lune , étant à leur hauteur causée par la différence
de ces forces , comme 9 à 5, la force du Soleil fur les eaux de la
Cette action mer est à celle de la Lune, comme 1 à 4 f environ. Or on vient de
est à celle du So¬
leil , comme voir que la force du Soleil fur la mer est à la force de la gra¬
(demià i .
vité ici-bas , comme 1 à 12868200 : donc la force de la Lune fur
la mer fera à la force de la gravité , comme 1 à 12871400; &
puisque la force du Soleil élève l’eau à la hauteur de deux pieds
environ , la Lune l’élévera à neuf pieds environ , ( on prend les
3Lc$ deux forces nombres ronds ) & ces deux forces réunies la seront monter , selon
réunies du Soleil
& de la Lune
élèventl’eauà 10
M. Newton, environ à 10 p. ~yce qui même pourra aller à 12 pieds
p & demi , & lorsque la Lune sera dans son périgée. M. Newton ajoute , Prop. 37.
même à 12 p.
lorsque la Lune Liv. 3. qu’une telle force íiiffit pour produire toutes les marées , &
est dans son pé-
ïigée, qu’elles y répondent affez exactement , surtout aux rivages qui font
fort voisins de la grande mer , & où elle peut s’élever & s’abbaif-
ser sans qu’aucune cause externe altère ses mouvemens.

I X.

M. Bcrnouîlì M . Daniel Berneulli dans fa Dissertation fur les marées , qui a


croît que ces for¬
ces font beaucoup remporté le prix
de l’Académie de lan 1738. pense que les forces
plus grandes, que absolues du Soleil & de la Lune pour causer les marées , font beau¬
ne les fait M,
-Newton >
coup plus grandes que M . Newton ne les suppose-, Sc au lieu de
regarder à son exemple la terre comme composée de parties
homogènes , il s’imagine que L densité des couches de la terre
augmente
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 8f
augmente de la circonférence au centre , ce qui est très-probable
par plusieurs raisons physiques , & il prétend que par cette suppo¬
sition on peut augmenter les forces du Soleil & de la Lune fur 1^
mer autant que les phénomènes le requéreront.

X.

Ce qui a déterminé M. Bernoullià s’éloigner en cela du senti-


ment de M. Newton, c’est que par la théorie qu’il a donnée dans noul1 1’ à s’él0j'
Agner * en cela ciu
fa piéce de 173S. il trouve dans l’hypothéfe de l’homogénéïté des sentiment de m.
parties de la terre que le Soleil ne peut élever les eaux de plus de deux
pieds , & la Lune de plus de cinq : or ces deux forces combinées
ensemble ne composeroient dans les quadratures qu’une force ab¬
solue capable de faire varier les eaux en pleine mer d’une hau¬
teur verticale de trois pieds pendant une marée , ce qui lui paroît
insuffisant pour expliquer tous les phénomènes .des marées dans les
quadratures.
M . Bernoulli ajoute que les hauteurs des marées dans les ports
où l’on sisit les observations , dépendent de tant de circonstances
accidentelles , qu’elles ne peuvent être exactement proportionnelles
aux hauteurs des marées dans la pleine mer ; c’est ce qui fait que
l’on trouve le rapport moyen entre les plus grandes & les plus pe¬
tites marées , très différens dans les différens ports. 11 en rapporte
pour exemple une observation qu’on lui envoya de S. Malo lors-
qu’il composoit fa dissertation ; la plus grande & la plus petite hau¬
teur de seau étoient entr’elles par cette observation , comme ic à
Z, & par l’observation de Sturmius au-dessous de Bristol, elles n’é-
toient entr’elles que comme 9 à 5 ; cependant c’est fur cette ob¬
servation de Sturmius, que M. Newton a déterminé le rapport en¬
tre les forces du Soleil & de la Lune pour opérer les marées; &
M . Bernoulli prétend qu’outre ces différences qui se trouvent entre
les observations des plus grandes & des moindres hauteurs des ma¬
rées dans les différens ports , la méthode d’estimer les forces qui ses;
causent par ces plus grandes & ces moindres hauteurs , est encore
Tarn IL 1
8z PRINCIPES MATHÉMATIQUES
trés fautive en ce que les marées font des espèces d’ofcillations qui
se ressentent toujours des oscillations précédentes , ce qui diminue
m. Bsmouiii ] es variations des marées ; d’où M . Bernoulli conclut qu’il í'eroit
prétend qu il se- i
rok plus sûrd’é- p]US sâr dévaluer les forces respectives du Soleil & de la Lune
Taluer les forces r
du soleil&de la fljp j es marées par leur durée & leurs intervales que par leurs hau-
Lune par la au- , T. r
rée&rintemie teurs en& se servant de cette méthode , il trouve que la force
des marées , que . , 1
par
teyrs,
à han- de la Lune est dans une moindre proportion a celle du Soleil "que
celle que M . Newton a trouve . -
On doit d’abord être étonné que la force de ['attraction du Soleil
fur la terre étant assez puissante pour la forcer à tourner autour de
lui , tandis que celle de la Lune cause dans son orbite des altérations à
Comment ii se peine sensibles , cependant la Lune ait beaucoup plus d ’influence
peut faire que L 1 L1
l’attractíon den oue le Soleil fur les mouvemens de la mer . Mais si l’on fait attention
Lune ait tant 1
d’intiuencesuries q ue i es mouvemens de la mer viennent de ce que ses parties font
eaux de la mer , ■ *-
& dérange si peu attirées différemment de celles du reste du globe , parce que leur
îe mouvementde 1
à xerre
» fluidité fait qu ’elles cedent beaucoup plus facilement aux causes qui
agissent fur elles , on verra que faction du Soleil , qui est trés forte
fur la terre entiere , attire toutes ses parties presque également à
cause de sa grande distance de la terre , au lieu que la Lune étant
beaucoup plus près de la terre , doit agir plus inégalement fur les
différentes parties de notre globe , & que cette inégalité doit être
beaucoup plus sensible.
Après avoir fait voir que f attraction combinée du Soleil & de la
Lune fur les eaux de la mer , est la cauíè des marées , & avoir
déterminé la quantité dont chacun de ces deux astres y contribue,
M . Newton entre dans ['explication des circonstances qui accom¬
pagnent les phénomènes de la mer.
On distingue
- On a reconnu de tout tems trois especes de mouvement dans la
mer , f«n mouvement journalier qui fair quelle s’éleve & s’abaisse
mouvement de £ois p ar j OUr , les altérations régulières que reçoit ce mouve¬
ment à chaque mois , & qui suivent les positions où se trouve la
Lune par rapport à la terre , & enfin celles qui ont lieu chaque
année , & qui font causées par la plus grande proximité où la terre
est du Soleil dans de certains tems de l'année,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . S*
La circonstance la plus remarquable qui accompagne les ma - tes variation*
fées , c’est que l’élévation & rabaissement des eaux arrivent toujours semn&s’éitvem
deux fois dans un jour lunaire , c’est-à-dire , dans l’intervale de j0e„. fois pat
tems qui s’écoule entre le passage de la Lune au méridien , & son
retour au même méridien ; car la plus grande force de cet astre
fur la mer ayant lieu lorsqu ’il culmine , & que son action est per¬
pendiculaire , elle doit être égale deux fois dans 24 h quand la Lune
passe au méridien du lieu au-deíTus& au- deslous de l’horiíòn ; ainsi
il doit y avoir à chaque révolution de la Lune autour de la terre
deux flux distans entr ’eux , du même intervale de tems que ía Lune
employé à aller du méridien de dessusl’horison à celui de dessous,
& cet intervale est de 11 h 24 ' .
Cette élévation & cette dépression des eaux deux fois en 24 11,
fuit de ce que M . Newton a démontré Cor . 19. 20 & . Prop . 66. car
cette eau se trouve deux fois dans cet espace de tems dans ses fyíi-
gies , & deux fois dans ses quadratures ; ainsi son mouvement doit
être deux fois accéléré , & deux fois retardé .’
XIII.
La plus grande élévation de seau devroit être précisément dans t a pius gran _,
le mouvement du passage de la Lune au méridien , si les eaux croient re-mne'seVaìt
fans inertie , ôc qu ’elîes Réprouvassent aucun frottement du lit dans mem ^ íTpaiîàgë
lequel elles coulent ; mais ces deux raisons font que cette hauteur MUà
arrive ordinairement deux heures & demie ou trois heures après le
passage de la Lune au méridien dans les ports de l’océan où la mer
est libre : c’est que l’inertie de l'eau fait qu’elle ne reçoit pas tout
d ’un coup le mouvement , & qu’elle conserve pendant quelque
tems le mouvement acquis , enforte que le mouvement de la mer Queiie en est
la railon.
est perpétuellement accéléré pendant les six heures qui précédent le
passage de l’astre au méridien , par faction de l’astre fur les eaux
qui augmente à mesure que sastre s’éloigne de f horifon , & par
le mouvement diurne de la terre qui conspire alors avec celui de
sastre : ce mouvement imprimé à seau conserve pendant quelque
tems son accélération , enforte qu’elle s’éleve de plus en plus jusqu 'à
1 ij
§4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ce que le mouvement diurne qui devient contraire après le passage
de la Lune au méridien , ainsi que faction de l’astre qui s’affoiblic
successivement, diminue peu à peu la vitesse des eaux , & les force
à s’abaisser. On ne s’apperçoit de cet abaissement qu’environ trois
heures après la culmination de l’astre, par les mêmes raisons qui font
que leur élévation retarde fur le passage de 1astre au méridien.
On sent aisément que le frottement des eaux contre le fond de
la mer doit aussi contribuer à retarder ces effets.
M. Culier
, de la dissertation duquelj’ai emprunté beaucoup de
choses dans ce Chapitre , dit , quel’on ne considéroit que le mou¬
11

vement vertical de l’eau , fa plus grande élévation devroit avoir


lieu dans le moment même du passage de la Lune au méridien , &
même quelquefois plutôt à cause de l’action du Soleil, &c il attribue
la plus grande partie du retardement de l'élévation de l’eau à son
mouvement horisontal par lequel elle frotte contre le lit dans lequel .
elle coule.
Dans les régions où la mer ne communique pas avec l’océan ;
les marées retardent beaucoup davantage , en forte que ce retarde¬
ment va quelquefois jusqua n heures , & on a coutume de dire
dans ces lieux que la marée précédé le passage de la Lune au méri¬
dien : au Port du Havre , par exemple , où la marée retarde de
neuf heures , on croit qu’elle précédé de trois heures le passage de
la Lune au méridien ; mais la vérité est que cette marée est l’effet
de la précédente culmination.

X I V.
On vient de voir que l’effet de la Lune fur les marées , est à celui
du Soleil comme 4 | à 1 environ . Or on n’a fait attention en dé¬
terminant le tems auquel arrivent les marées qu a l’action de la
Lune , si on ne faifoit de même attention qu a faction du Soleil,
les marées devroient suivre immédiatement le passage du Soleil au
méridien , en faisant abstraction des causes externes qui les retar¬
dent ; mais la mer }en obéissantà ces deux astres selon la quantité
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 85
de leur action fur elle , acquiert sa plus grande hauteur par une
force composée de ces deux forces , ainsi cette plus grande hauteur
arrive dans un tems intermédiaire à celui dans lequel elle auroit
lieu en considérant l’efFet de chacune de ces forces séparément , 8c
ce tems répond plus exactement au mouvement de la Lune qu’à
celui du Soleil , parce que la force de la Lune fur la mer est , comme
on l’a vû précédemment , plus grande que celle du Soleil.
Le plus grand abaissement des eaux doit arriver quand la Lune
est dans l’horison , puisque c’est alors que son action sur la mer est
îa plus oblique , c’est pourquoi il n’y a pas un espace égal entre
deux élévations de l’eau , comme cela devroit arriver ; mais la plus
grande élévation qui fuit est d’autant plus près de celle qui l’a pré¬
cédée , que l’élévation du pôle du lieu qu ’on considère fera plus
grande , 6c que la Lune aura plus de déclinaison , c’est-à- dire , d’au¬
tant plus qu ’il y aura plus d’intervale entre le lever & le coucher
de la Lune , (k le cercle horaire de six heures après fa culmination.

X V.

Voila les principaux phénomènes qui accompagnent les marées,


ëc qui dépendent des positions des différentes parties de la terre

par rapport au Soleil & à la Lune dans son cours journalier.


11 se trouve des différences tous les mois dans les marées qui dé¬ Les variation»
qui ont lieu dans.
pendent des changemens de position de la Lune par rapport à la les mois.
terre , car on sçait que la Lune fait sa révolution autour de la terre
dans l’efpace d’un mois.

XVI.

Les marées font plus grandes deux fois chaque mois lorsque la Les «tarées
font plus grandes
Lune est pleine & nouvelle , c’est-à-dire , dans la conjonction 6c deux fois chaque
mois a la nou¬
l?0 pposition , 6c cela parce qu ’alors les actions du Soleil 6c de la velle & à la plei¬
ne Lune.
Lune conspirent à élever les eaux . Dans les quadratures , ces forces Ht plus petites
dans les quadrrt,
étant contraires l'une à l’autre , on a alors les plus petites marées, tures,
«6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
XVII.

teSfaj *®™1" ^ es P* us g ^ ndes ^ l es P* us P et“ es marées n’arrivent cependant


cependant" rnV pasp^ìb précisément dans les syfigies & dans les quadratures » mais ce

ceétems? entdant lonr quelquefois les troisièmes ou quatrièmes après , Le la raison en


i/fineitirt dans la conservation du mouvement par Tinertie ; íi la mer étoit
reau' dans un parfait repos quand le Soleil Le la Lune agissent fur elle de
concert dans les syfigies pour élever les eaux , elle ne prendroit pas
d abord fa plus grande vitesse ni par conséquent sa plus grande hau¬
teur , mais elle l’acquéreroitpetità petit : or comme les marées qui
précédent les syfigies ne font pas les plus grandes , elles augmentent
petit à petit , & les eaux n ont acquis leur plus grande hauteur que
quelque tems après que la Lune a passé les syfigies. II en est de
même des plus petites marées qui suivent les quadratures , car le
mouvement se perd par dégré de même qu ’il s’acquiert , &C ce phé¬
nomène a la même cause que le retardement des plus grandes ma¬
rées diurnes fur le moment de l’appulfe de l’astre au méridien.
La plus grande élévation de seau arrive plutôt dans le passage
des syfigies aux quadratures après le passage de la Lune par le mé¬
ridien , & plus tard dans le passage des quadratures aux syfigies.
On a déja dit que dans les syfigies le flux devroit précéder 1c
passage de la Lune au méridien , à cause que le Soleil est alors
presque dans shorison ; mais comme sinertie retarde le mouve¬
ment des eaux , le flux doit suivre plutôt le passage de la Lune au
méridien après , que dans les syfigies , & c’est ce que les observations
confirment ; il arrive le contraire dans îe passage des quadratures
aux syfigies , parce qu’alors le flux est perpétuellement retardé par
îe Soleil.
XVIII.

Mes font plus Enfin , tontes choses égales , les marées font toujours plus grandes
«hoses 4aies dans les mêmes afpeéìs du Soleil & de la Lune , ék lorsqu 'ils ont la
dans le périgée . r 1 t 1
de ìa Lune que même déclinaison , loríque la Lune est dans son périgée que lors-
«feuisl’apogée. , 1
qu’elle est dans son apogée , oc cela doit etre ainsi, par la théorie ,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE,
puisque les forces de la Lune fur la mer décroissent en raison tri¬
plée de ses distances à la terre.

X I X.

Les différences annuelles des marées dépendent de la distance de ÍM variations


annuelles.
ia terre au Soleil, ainsi les marées sont plus fortes , toutes choses Les marées font
plus grandes en
égales , en hyver dans les fysigies, & moindres dans les quadratures hiver qu’en été à
cause de la plus
qu’en été , parce qu’en hyver le Soleil est plus prés de la terre. grande proximité
du Soleil.

X X.

Les effets de la Lune & du Soleil fur les marées dépendent en¬ Les marées dé¬
pendent encore
core de la déclinaison de ces astres, car si l’astre étoit placé dans le de la déclinaison
du Soleil& de la
pôle , il attireroit d’une maniéré constante chaque particule d’eau, Lune.
& son action étant toujours égale , elle n’exciteroit dans cette eau
aucun mouvement de réciprocation ; ainsi il n’y auroit ni flux ni
reflux ; donc faction du Soleil 8c de la Lune , pour exciter ce mou¬
vement , deviennent plus foi hies à mesure qu ils s'éloignent de l’é-
quateur ; & M. Newton, Prop . 37. Liv. 3. dit , que la force de l’astre
sor la mer décroît à peu près en raison doublée du sinus de complé¬
ment de fa déclinaison ; c'est- là la raison pour laquelle les marées
font moindres dans les fysigies solstitiales, que dans les équinoctia-
les : 8c elles doivent être plus grandes dans les quadratures solstì-
tiales, que dans les équinoctiales ; parce que dans le premier cas la
Lune fait un plus grand effet que le Soleil.
Les plus grandes marées arrivent donc dans les fysigies, 8c les
plus petites dans les quadratures des deux astres vers l’équinoxe,
8c la plus grande marée dans les fysigies est toujours accompagnée

de la plus petite dans les quadratures , 8c le Soleil étant plus près


de la terre en hyver qu’en été , fait que les plus grandes 8c les moin¬
dres marées précédent'plus souvent l’équinoxe du printems, qu’elles
ne la suivent , & suivent plus souvent celle d’automne, qu’elles nçla
précédent.
Les deux plus grandes marées n’arrivent pas dans deux fysigies
88 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

continues , parce que s’il arrive que la Lune d^ns l’une des sysigíes
soit dans son périgée , elle fera la íysigie suivante dans son apogée :
or , dans le premier cas, son action étant la plus grande & conspirant
avec celle du Soleil , elle fera monter l'eau à sa plus grande hau¬
teur ; mais comme dans la sysigie suivante , où elle est dans son
apogée , son action est la moindre , alors la marée ne fera plus II
forte»

XXL

te tems&ia Le flux & le reflux dépendent encore de la latitude du lieu . Car


hauteur des ma- , , n, , , , , . ,,
rées dépendent en distinguant toute la mer en deux flots hémisphériques , 1 un bo-
de la latitude des , „ . n -r , ,, , ,
Lux. réal Sc l’autre austral , ces deux flots qui sont oppoles 1un a 1autre,
arrivent tour à tour au méridien de chaque lieu à douze heures
lunaires d’intervale ; mais comme les régions boréales participent
plus du flux boréal , & les australes du flux austral , les flux seront
alternativement plus grands & plus petits dans chaque lieu hors ds
l’équateur ; le plus grand flux , quand la déclinaison de la Lune sera
vers le lieu qu ’on considère , arrivera environ trois heures après le
passage de la Lune au méridien , & le flux , quand la Lune changera
fa déclinaison , du plus grand deviendra le plus petit , & la plus
grande différence de ces flux fera vers le tems des solstices. Ainsi
l’hyver le flux du matin doit être plus grand , êc l ’été ce doit être
celui du soir ; & l’on apprend dans la Prop . 2.4. du Liv . 3. qu ’à
Plimouth , selon l’observation de Coloprestus, cette différence va à
un pied& à Bristol, selon celle de Sturnius, à x5 pouces . M . New¬
(
ton dans le Livre De Mundi Systemate, pag . 58. ) dit , que la hau¬
teur des marées diminue dans chaque lieu , en raison doublee des
leur hauteur si^ s fle complément de la latitude dc ce lieu : or , 011 vient de voir
fon doublée des que dans 1equateur elles diminuent en raison doublee du sinus de
ment de ìa lau- complément de la déclinaison de 1astre 3donc hors de l’équateur la
moitié de la somme de la hauteur à laquelle montent les marées
le matin &c le soir , c’est-à-dire , l’ascenfion moyenne diminue dans
la même raison à peu près , ainsi on peut connoître par ce moyen
la
DÊ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 8-
la diminution des marées causée par la latitude des lieux à la
déclinaison de 1astre.

XXII.

La grandeur du flux & du reflux dépend aussi de séténdue deS t »ZlâcukK


ïners dans lesquelles ils arrivent , soit que les mers soient enciere- mendtíc nd dtS
ment séparées de l’océan , ou qu’elíes n’y communiquent que par un ra8rs ’
canal très-étroit ; car si les mers ont 90" en longitude , le flux & 1c
reflux doit être le même que s’il venoit de l’océan , parce que cet
espace suffit pour que le Soleil tk la Lune produisent sur les eaux
de la mer leur plus grand & leur moindre effet ; mais si ees mers
font si étroites, que chacune de leurs parties soient élevées ëc dépri¬
mées avec la même force , il ne pourroit y avoir d’effet sensible»
car l’eau ne peut s’élever dans un lieu , qu’elle ne s’abaisse dans un
autre ; e’est ce qui fait que dans la mer Baltique , la mer Noire , lâ
mer Caspienne , ôc dans d’autres mers ou lacs plus étroits encore »,
il n’y a ni flux ni reflux.

XXII L

La mer Méditerranée qui n’a que soixante degrés en longitude ; ^ £« súx aW


éprouve des flux à peine sensibles, & M. Euhr a donné une nié- sont ^ péin»
?sen-
thode pour déterminer leur grandeur ; ses marées peu sensibles peu- sibks
'
vent encore être diminuées par les vents & par les courants qui
font très considérables-dans cette mer ; c’est ce qui fait que dans
beaucoup de ses ports il n’y a presque pas de flux réglé. 11 en faut n «y , <,«e
excepter cependant la-mer Adriatique qui a plus de profondeur,
ce qui rend son élévation beaucoup plus sensible ; c’est ce qui-fait,
dit M . EuUr , que les Vénitiens font les premiers qui ayent fait des?
©bscrvations fur le flux de la Méditerranée.

X X I y ;-

Ainsi , outre les causes assignables par lesquelles on petit fendre' n entre(!aris
compte des phénomènes de la mer » il y en a encore plusieurs qui âuà L Su"-'
'Sw* Lso m
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
fin *plusieurs eau- causent des inégalités dans ses mouvemens , qui ne font réductibles
ses qui ne lonc o * i
, ^ aucune
jjas aflìgnabies ioi , parce qu ’elles dépendent d ’élémens qui changent L
chaque lieu ; tels font les lits siir lesquels paíîènt les eaux , les dé¬
troits , les différentes profondeurs des mers , leur largeur , les em¬
bouchures des fleuves , les vents , Lee. toutes causes qui peuvent
altérer la quantité du mouvement de 1eau , Le par conséquent retar¬
der le flux , l’augmenter , ou le diminuer , & qui ne peuvent être
soumises au calcul ; c ’est pourquoi il y a des lieux où le flux arrive
trois heures après la culmination de l’astre , &c d ’autres ou il n’ar-
rive que douze heures après ; & en général , plus les marées íont
grandes , plus elles arrivent tard , & cela doit être ainsi , puisque
les causes qui les retardent agissent pendant un tems d’,autant plus
long.
Si le flux étoit infiniment petit , il auroit lieu precisement dans le
moment même de la culmination , parce que les obstacles qui le
f etardent agiroient infiniment peu ; c’est en partie pourquoi les plus
grandes marées qui arrivent vers la nouvelle & la pleine Lune,
suivent plus tard le passage de la Lune au méridien , que celles qui
arrivent vers les quadratures car ces dernieres marées font les plus
«entes.
*X X V,

M . Euler rapporte qu a S. Malo , dans le tems des sysigies , le


flux arrive la sixième heure après le passage de la Lune au méri¬
dien , & la retardation augmente de plus en plus , jusqu ’à ce qu ’enfín
à Dunkcrque,à& Ofieyde il n’arrive qu ’à minuit . On peut par cette
vitesse d» eaux retardation connoître la vitesse de seau , & M. Euhr trouve par
^ ces observations , Se par d’autres encore , qu elle fait huit milles en¬
viron en une heure , mais on sent que cette détermination ne peut
•être générale.
XXVI.

c.« matées Les marées sont toujours plus grandes vers les côtes qu en pleine
^îes mer , Le plusieurs raisons y contribuent ; premierement , l'eau frappe
grandi°vers
&ÏOur' contre les rivages , ce qui doit par la réaction augmenter fa hauteur ;
DE 1A PHILOSOPHIE NATURELLE.
secondement , elley arrive avec la vitesse quelle avoitdans l’
océan
où fa profondeur est très grande , & elle arrive en
grande quantité ,
ee qui fait que par la grande résistance que lui
opposent les riva¬
ges , elle seléve beaucoup davantage ; enfin quand elle
pafle par des
détroits , fa hauteur augmente beaucoup , parce qu’étant
repoussée
par les rivages , elle vient avec la force qu’elle a
acquis par Vessort
qu’elle a fait pour les inonder , c’est pourquoi à
Brijlol elle monte
à une si grande hauteur vers les sysigies; car fur cette
côte le rivage
est plein de sinuosités8c de bancs de fable
contre lesquels Peau frap¬
pe avec une grande force , 8c defquels elle ne
peut s'échapper aussi-
tôt qu’elle feroit si le rivage étoit uni.
XXVI î.
C’est par ces principes qu’on peut rendre raison des
flux énormes
qui ont lieu dans quelques ports , comme à Plimoutk,
au mont S.
Michel, à& Avranches, où M . Newton assure (De Syjlemate mundi)
que seau monte jusqu’à 40 8c 5,0 pieds , &
quelquefois plus.-
Il peut arriver que le flux vienne au même port
par plusieurs Lch !-â>ionê
chemins , & qu’il passe par quelques>uns de ces chemins
plus vîte ^ ^ UjUflují
que par les autres , alors le flux paroîtrapartagé en
plusieurs flux
successifs, qui auroient des mouvemens différens, &r qiii ne
ressem-
bleroient point aux flux ordinaires : supposons, par exemple
, que
de tels flux soient partagés en deux flux égaux ,
dont l’un précédé
Vautre de six heures , & qu il arrive trois heures ou
vingt sept heures
après l’appulfe de la Lune au méridien , si la Lune étoit
alors dans
J’équatenr , il y auroit à six heures d’intervale des
flux égaux qtif
íeroient détruits par des reflux de la même grandeur >sl& ’eau
sta-
gneroir pendant vingt- quatre heures ce jour là.
Si la Lune déclinoit , ces flux feroient dans l’
océan alternative¬
ment plus grands 8c plus petits , ainsi dans ce port il y
auroit al¬
ternativement deux plus grands 8c deux plus petits flux> íeS deux
plus grands feroient acquérir à Veau une plus
grande hauteur qui
fg trouveroit dans le milieu de ces deux flux,
8c par les deux plus
petits > fille asquérerok fa moindre hauteur an milieu de
CCS deux

ïït ij
-PRINCIPES MATHÉMATIQUES
plus petits flux , & l’eau acquére .roit dans le milieu de fa plus grands
& ■de fa moindre hauteur une hauteur moyenne ; ainsi dans l’espace
4 e vingt quatre heures , l’eaju, dans çe port , ne s’éleveroit pas deux
fois , comme elle faix ordinairement , mais elle n'açquéreroit qu’uns
fois fa plus grande , & une fois fa plus petite hauteur.
Si la Lune décline vers le pôle élevé fur l’horisqn , sa plus grande
hauteur fera la 3e, la 6", ou la 9° heure après Fappulsc de la Lune
au méridien ; & íi la Lune décline vers l’autre pôle , le flux fe chan¬
gera en reflux.
XXVII L

ÇjrpîicatJon des Tout cela a lieu à Batsham , dans le royaume de Tunquin , à io®
.eirconítanccs qui
.accompagnent le 50 ' de latitude boréale , il n’y a ni flux ni reflux le jour qui fuit le
jflux& le refluxà
1>fiuhamsAans le passage de la Lune par 1equateur ; ensuite quand elle décline vers
Royaume de
le nord , le flux Sc le reflux recommencent Sc n ’arrivent pas deux
'Jií/îjejBt
fois par jour , comme dans les autres ports , mais une fois seulement.
L’eau arrive de l’océan dans çe port de deux côtés , l’un par la
rner de la Chine par un chemin plus droit & plus court entre I’iílç
de Leuconiele & rivage de Kanton , Sc l ’aurre de la mer des Indes
entre la Cochinchine Si Piste de Bornéo, par un chemin plus long
plus tortueux . Or , l'eau arrive plutôt .par le chemin le plus court,
ainsi elle arrive de la mer de la Chine en six heures , & de celle des
Indes en 12.. donc l’eau arrivant la 3e Sc la 9e heure après l’appulse
de la Lune au méridien , il en résulte les phénomènes «dont je viens
de parler.
XXIX.

Auï âdou- Aux enibouchures des fleuves , le flux Sc le reflux font encore
chures dés fleuves
différens , car le courant du fleuve qui entre dans la mer résiste au
le reflux dure plus
longtems que le mouvement du flux de la mer, Sc aide ion mouvement de reflux,
, LMUIHuoi»
KllX
& cette cause doit par conséquent faire durer le reflux plus long-
■tems que le flux , Sc c ’est auffi ce qui arrive ; car Sfurnius rapporte
qtfau - deífus de Bristol , à l’embouchure du fleuve de ì’Oundale , le
jHux dure cinq heures Sc le reflux sept ; c’estpourquoi encore , toutes
choses égales d’aiì-leurs , les plus grands flux arrivent plus tard
ML embouchures des fleuves qu ’aillcurs.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , 9;
X X X,
On a dit ci - dessus que le flux & le reflux dépendoient de la décli-
íiaiíon de l’astre & de la latitude du lieu , ainsi fous les pôles il ne Sous les Mes
il n’y a ni flux ni
doit y avoir ni flu-x ni reflux diurne , car la Lune étant à la même reflux diurne ,
naais feulement
élévation fur Thorisonpendant 2.4 heures , elle ne passe point au ceux qui dépen¬
dent de la révo¬
lution de la Lune
méridien du lieu , & par conséquent elle ne peut y élever les eaux ; autour de la ;£g&»
te.
mais dans ces régions ., la mer a le flux & reflux qui dépendent de
la révolution de la Lune autour de la terre chaque mois , ainsi la
plus petite marée y arrive quand la Lune est dans lequateur , pares
qu ’alors elle est toujours dans l ’horison pour les pôles z enflure le
flux & le reflux commence peu à -peu à mesure que la Lune décline
vers le nord ou vers le midi , & quand fa déclinaison est la plus
grandeelle n’éléve seau que de 1o pouces au pôle vers lequel elle
décline , & comme cette élévation sc fait par un mouvement très
lent , la force d ’ine,rt.i.e faugmente très peu , ainsi il est à peine
sensible,
X X X L
Ce n’est que sous le pôle que seau n’éprouvc aucun mouvement 'Mais iî *sf,y P
qúe fous les pôles
diurne ; mais dans la zone glaciale , il y a un flux chaque jour au où il ne se fait
aucun flux diur¬
lieu des deux qui ont lieu chaque jour dans la zone torride , .& dans ne , car dans la
Zone glaciale , il
nos zones tempérées ; & il est aisé de faire voir que ce paflage de y en a un . pour¬
quoi il n *y en a
deux flux à un ne fe fait pas subitement , mais qu ’il s’opére par de¬ pas deux coiinne
dans les autre*
gré comme tous les effets de la nature . Car on .doit se souvenir cUmais ì
qa ’on a dit çi- dessus qup les deux flux diu.rnes .de nos zones tempé¬
rées ne font pas égaux : o,r , dans ce cas il est certain que les plus
petits flux seront plus .voisins l'un de l'autre , lorsque les deux flux
successifs feront inégaux , non -seulement quant à la hauteur des
eaux , mais auffi quant au tems de scur durée 3 or , plus le lieu est
éloigné de l’équateur , plus il y a d'inégalité entre deux flux succes¬
sifs tant
, pour leur grandeur que pour le tems pendant lequel ils
durent , ca,r le plus grand flux doit durer plus longterns que le plus
Peti t , & cependant tous deux cessent en u fleures 24 ' à peu près»
Donc dans les régions où la Lune paíïe dans cet intercale api més.j T
istep de dessus & LU méridien de destòçs p le jp.ius j
54 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
paroître entierement , & il ne doit rester que le plus grand flux qui
remplira seul l’intervale de n , heures 24 ' ; d’où il est clair que la
Lune déclinant , Pinégalité des deux flux íuceeffií's doit devenir plus
grande à mesure qu ’on approche des pôles , &; enfla s’évanouir en¬
tierement fous les pôles , & alors les deux flux n’en feront plus
qu ’un.
XXXII.
TourquoileSo
- Les forces dti Soleil & de la Lune , telles qu on a vu que M . New-
faisam des effets ton les L déterminées , suffisent pour causer les marées , mais elles-
fi sensibles fur Ics „ , s
marées , iis ne ne peuvent produire d autre effet sensible fur la terre » Car la force
font point d’au- ; ('
ne^bas
ki effetì sensible du Soleil pour élever la mer etant a la gravite ici - bas comme 1 L
12808200 , & la somme des plus grandes forces réunies , que le So¬
leil &s la Lune exercent fur la mer , étant à cette même gravité
comme 2032850 à 1 , on voit que ces forces réunies ne pourroient
pas déranger les pendules de leur situation verticale d'un angle égal
à la dixième partie d’une seconde , & ne cliangeroient pas la longueur
du pendule à secondes de de ligne ; elles ne produiroient pas un
effet plus sensible sur le baromètre , ni n’auroient enfin aucun effet
sensible ici-bas.
XXXII I.
fe€&ix
e&urrefl
sux ^ cs effets de îa Lune fur notre mer , doivent nous faire juger que
piter&TesesSa
' ^ Jupiter a des mers , ses satellites dans leurs conjonctions & dans
seiiítcs
, leurs oppositions doivent y exciter de grands mouvemens , supposé
que ces satellites ne soient pas beaucoup plus petits que notre
Lune . Car le diamètre de Jupiter a une beaucoup plus grande
raison à la distance du satellite qui est le plus loin de lui , que
celle du diamètre de la terre à la distance de la Lune à la terre , &
on a vû que Faction de la Lune fur la mer dépend de cette pro¬
portion . Peut -être les changemens qu ’on remarque dans les taches
de Jupiter viennent - elles en partie des mouvemens que ses satellites
excitent dans les eaux de cette planète , & fi ©n obíervoit que ces
changemens enflent avec les aspects de ces satellites l’analogie qui
fuit de cette théorie , ob auroit une preuve que c’en est la véritable
cause»
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 95

Comment M . Newton explique les Phénomènes des planètes


secondaires , & principalement ceux de lu hune.

I.

JL<E premier phénomène que les planètes secondaires présentent


Lux Physiciens , c 'est la tendance quelles ont vers leur planète
principale , en suivant la même loi que les planètes principales vers
le Soleil. Nous avons suffisamment établi cette tendance dans le
second Chapitre , à l'occasion des planètes principales , en négligeant,
comme il le faut d’abord pour simplifier la question , toutes les
inégalités que les planètes produisent entr ’elles , ou quelles peuvent
recevoir de la part du Soleil . Mais il est maintenant à propos d’exa-
miner ces inégalités , pour voir d’une maniéré plus satisfaisante Tu-
niversalité du principe de l’attraction , & sharmonie du système
dont il est la base . La Lune est de toutes ces planètes celle dont on
connoît le mieux les variations , & celle dont la marche peut être
le plus facilement soumise à la théorie,
11 nous manque pour sentier examen des autrès planètes secon¬

daires , un élément auquel il paroît comme impossible de suppléer,


la connoissance de leurs masses, laquelle est nécessaire pour mesurer
leurs adions réciproques , & les dérangemens de leurs orbites qui
en résultent . Et quand même , abandonnant f espérance de calculer
par la seule théorie les mouvemens de ces astres , l’on se proposeroit
seulement de faire voir à posierìori que les phénomènes n 'ont rien de
contraire au principe de l’attradion , on n’en seroit pas maintenant
plus àvancé , pàree qùe les phénomènes mêmes / considérés astrono-
miquement , ne sont pas assez bien déterminés . Tout se réduit donc
pour la théorie de ces planètes , à avoir vu que les forces avec lèse
quelles elles agissent les unes fur les autres , ou celle avec laquelle
U Soleil -agit sur eii es pour déranger leurs orbites , sont trç .s .pstitçf
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ciî comparaison de ['attraction qu’eIles éprouvent vers leurs planè¬
tes principales , Sc que cette attraction est comme toutes les autres
inversement proportionnelle aux quartes des distances.
Les différentes sortes de mouvemens qu on avoir remarqué de*
puis longrems dans la Lune , Sc les loix de ces mouvemens trouvées-
par de célébrés Astronomes, ont fourni à Newton des moyens
d’appliquer avec succès fa théorie à cette planète. Ce grand homme
qui avoir déja tant.fait de découvertes dans les autres parties drr
Système du Monde , a voulu encore perfectionner celle-là ; quoi¬
que la méthode qu’il ait suivie en cette occasion soit moins claire
Sc moins satisfaisante que celle qu’il avoir employée dans les autres

phénomènes , on ne peut pas s’empêcher de lui devoir beaucoup de


reconnoiffance de s’y être appliqué..
Nous allons donner une légcre idée de la méthode qu’il a suivie
dans cette recherche.

I L

On voir aisément que si le Soleil étoit à une distance de la terre


Sc de la Lune qui fut infinie par rapport à celle qui sépare ces

deux planètes , il ne troubleroit en aucune maniéré les mouve¬


mens de la Lune autour de la terre ; puisque des forces égales Sc
dont les directions font parallèles, qui agissent sur deux corps quel¬
conques , ne fauroient altérer leurs mouvemens relatifs. Mais com¬
me sangle que font les lignes tirées de la Lune Sc de la terre au So-
quoique très petit , ne fauroit être regardé comme nul , il faue
ié de Ja force du donc V avoir éuard , & en déduire l ' inégalité de faction du Soleil

sur k Lune , fur les deux corps a conlìdcrer.

r»P.«5.tiv. Prenant donc , ainsi que M. Newton, fur la ligne tirée dc la Lune
au Soleil une droite pour représenter la force avec laquelle le So¬
leil l'attire , fort regardé cette droite comme la diagonale d’unpa-
rallélograme dont un cote feroit fur la ligne tirée de la Lune s
la terre r Sc l ’autre une parallèle menée de la Lune à la droite
quf
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 57
qui joint le Soleil &c la terre . II est clair que ces deux côtés du même La force du So¬
leil se décom po¬
parallélograme , représenteront deux forces qu’on peut substituer à se en 4eux autres,

la force du Soleil sur la Lune , & que la premiere de ces deux for¬
ces , celle qui poulie la Lune vers la terre , ne troublera en aucune L’une poufíè 1»
Liuie vers la ter¬
maniéré l’observation de la régie de K,tpl&r des aires proportion¬ re,
nelles aux tems , mais qu ’elle changera seulement la lpi de la force
avec laquelle la Lune tendra vers. la terre, &c altérera en consé¬
quence la forme de son orbite . Quant à la seconde force , celle qui L’autre agît sui¬
vant ía ligne ti¬
agit suivant la parallèle au rayon de l’orbite de la terre , si elle étoit rée de la terre LH
Soleil,
égale à la force avec laquelle le Soleil agit sur la terre, on volt
aisément qu’elle ne produiroit aucun dérangement à l’orbite de la
Lune ; mais cette égalité ne peut arriver que dans les points où la
Lune est à une distance du Soleil égale à celle où en est la terre
dans le même tems , ce qui arrive vers les quadratures . Dans touc
autre point , ces deux quantités étant inégales , c’est leur différence
qui exprime la force perturbatrice du Soleil fur la Lune , tant pour
déranger la description égale des aires en tems égaux , que pour
empêcher la Lune de se mouvoir toujours dans le même plan.
ï I I,

On ne trouve dans la Proposition du premier Livre que je viens Prop. * j , Liv, £ï


de citer, , que l’exposition générale de cette maniéré d’estimer les
forces perturbatrices du Soleil fur la Lune : mais stans le troisième
on trouve le calcul qui mesure leur quantité ; on y apprend que la Mesure des for¬
ces perturbatrice*
partie de la force du Soleil qui pouffe la Lune vers la terre , est dans du Soleil.

fa médiocre quantité , la de celle par laquelle la terre agit


17° ï?
fur elle dans ses moyennes distances.
On volt ensuite que l’autre partie de la même force du Soleil,
celle qui agit parallèlement au rayon de l’orbite de la terre , est à la
premiere , comme est au sinus total , le triple du cosinus de l’anglç
que font entr ’elles les droites tirçes de la Lune 6c de la terre aij
Soleil.
Torm fl, H
58 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
I V.

Accélération
áes aires dérivée
M. Newton employé cette détermination des forces perturbatri¬
celle
íe ctttc forcé. ces , dans les Pròp. r.6. 27. 28. 29. du même Livre , à calculer
des inégalités de la Lune qu’óù appelle fa variation
, & dont la
découverte est dûe à Tycho.
, pour
M. Newton déterminer cette , fait
inégalité abstraction dc
devoir
toutes les autres : il regarde même la Lune comme si elle
du So¬
parcourir un cercle parfait autour de Ja terre fans Faction
celle
leil , Sc il cherche l’accélération que l'aire doit recevoir par
des deux forces perturbatrices qui agit parallèlement au
rayon tiré
ins¬
de la rerre au Soleil. 11 trouve que Taire décrite dans chaque
somme
tant supposé égal , est toujours à peu près proportionelle à la
& sinus verse du double de la distance dc
du nombre 219 , 46, du
la Lune à la prochaine quadrature ( le rayon étant
Tunité) ; ensorte
trouve
que la plus grande inégalité de la description des aires se
dans les octans où ce sinus veríe est dans son maximum.
V.

Pour déterminer ensuite l’équation que doit donner au mouve¬


chan- .
ment de la Lune cette accélération de Taire , il a égard au
gement de figure que recevròit l’orbite par la force perturbatrice.
l ' affion da So- II cherche la quantité dont là force perturbatrice
doit rendre la
ïcrl rend l'orbite
de la Lune plus ligne qui passe par les quadratures plus longue
que celle qui tra¬
étroite entre les
/y/îgies, qu’entre verse les sysigies. Les données qu’il employé en
résolvant ce Pro¬
deux
blème , sont les viteflès qu’il a montré à déterminer pour ces
(
hí juaúratuits.

aux
points dans la proposition précédente , & les forces centripètes
force
mêmes points , lesquelles font composées Tune & Tautre
de la
alors
vers la terre , Sc des forces perturbatrices du Soleil qui agissent
de la Lune.
toutes deux dans le même sens que le rayon de Torbite
attrac¬
Or , les courbures devant être alors directement comme les
, il a par ce
tions , Sc inversement comme les quarrés des vitesses
Torbite
moyen lç rapport des courbures , Sc il en déduit les axes de
t >E LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
«rn prenant pour hypothèse que cette courbe soit une ellipse dont
la terre est le centre , si le Soleil est supposé fixe pendant que 1a Lune
va de k sysigie à la quadrature , & quelle soit . lorsqu on a égard
Au mouvement du Soleil , une courbe dont les rayons font les memes

que ceux de l’ellipse pendant que l’on augmente les angles qu ils
contiennent dans la raison du mouvement périodique de la Lune x
son mouvement íynodique . Le premier de ces mouvemens étant
celui dans lequel on rapporte la Lune à un point fixe du Ciel ; Vau¬
tre étant celui où on la compare au Soleil . Par ces suppositions
M . Newton parvient à trouver que l'axe qui passe par les quadratu-
Xçs, doit être plus grand que celui qui traverse les syfigies de

V I.

Calcul de !a v*ï
11 calcule ensuite dans la même hypothèse I’équation ou correc¬ nation de la Lu¬
ne,
tion , au mouvement moyen de la Lune , qui doit résulter tant de
î ’accélération trouvée dans le problème précédent , en ne regardant
í’orbite que comme circulaire , que celle qui viendroit de la nou¬
velle figure de cette orbite , par le principe des aires proportionnel¬
les aux tems. La combinaison de ces deux causes lui donne une équa¬
tion qui se trouve la plus grande dans les octarîs, & qui monte alors
-à 3 <j' 10 ". Dans les autres cas , elle est proportionnelle au sinus du
double de la distance de la Lune à la prochaine quadrature. Cette
quantité sc trouve être celle qui convient avec les observations , &
forme celle des équations du mpuvetpent de la Lune que l'on ap¬
pelle variation pu réflexion, II est bon d’ajouter , avec M. Newton ,
que la variation des octans , n est de cette quantité , que dans le cas
où l'on suppose la terre dans fa moyenne distance ; 6c que dans les
autres cas , il faut prendre une quantité qui soit à cet angle de 3 i° u
en raison renversée du cube de la distance au Soleil . La rais?n eI>

çst que VeXpreffion de la force perturbatrice du Soleil , laquelle est


îa cause de toutes les inégalités de la Lune , est divisée par le cube
de la distance au Soleil,
fi i]
ioo PRINCIPES MATHÉMATIQUES
* ' í

vil.

L^r0j' ÎC&ÎI’ M . Newton pafle de l’examen de la variation de la Lune L celui


caícuidu Ju mouvement de ses nœuds . Dans cette recherche il néglige c> o
, ainíí
mouvement des
- que dans la précédente , ^excentricité de l’orblte de la Lune . Il sup¬
nœuds de ìa Lu

pose qu ’elle se mouvroit dans un cercle fans la force perturbatrice


du Soleil , & n’attribue à cette force d’autre effet que de changer
f orbite circulaire en une ellipse dont la terre est le centre , ou plutôt
dans la courbe dont nous venons de donner la construction par le
moyen d’une ellipse.
Queiie est celle Des deux forces perturbatrices du Soleil , il n ’a besoin de confît

du soieíi4u’ij dérer que celle qui agit parallèlement à la ligne tirée de la terre
fout employer. 101 v
au Soleil : l’autre , c'est-à-dire , celle qui pousse la Lune vers la terre
agissant dans l’orbite même, ne peut être la cause du mouvement
qu 'a le plan de cette orbite . N ’ayant donc que cette force à consi¬
dérer , & ayant trouvé qu ’elle étoit proportionnelle au cosinus de
sangle que font les lignes tirées de la Lune au Soleil &c à la Lune »
voici comme il employé cette force.
A l’extrémité du petit arc que la Lune a décrit dans un instant
quelconque , il en prend un égal , qui feroít celui que la Lune par-
coureroit fans la force perturbatrice ; &c par l’extrémíté de ce nou¬
vel arc, il méne une petite droite parallèle à la distance de la terre
au Soleil , & il détermine la longueur de cette droite , par la mesure
déja déterminée de la force qui agit dans le même sens qu’elle . Cela
fait , la diagonale du petit côté que la Lune anroít décrit fans la force
perturbatrice , & du côté que feroit décrire cette force si elle étoit
feule , donne le vrai petit arc que doit décrire la Lune . H nç
s’agic donc plus que de voir combien le plan qui paflèroit par ce
petit arc &c par la terre , diffère du plan qui passe par le premier
côté , & de même par la terre.
Les deux petits côtés dont nous venons de parler étant prolongés
jufqu ’à ce qu ’ils rencontrent le plan de l’orbite de la terre , & ayant
tiré de leur rencontre avec cc plan deux droites à la terre , l’angl©
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ioï
que font ces deux droites , est le mouvement du nœiìd pendant
l’instant que la Lune met à parcourir ce nouveau petit arc que l’on
vient de considérer . Mais comme nous ne pouvons pas suivre ici
le calcul par lequel M . Newton détermine ce petit angle , nous nous
contenterons de dire qu ’il,établit d’une maniéré très claire , que fa,
mesure & partant la viteflè ou ïe mouvement .instantané du nœud , r-oû^ umouve.
n. . , , . .' ' . . ,—- . ' \ ment des nœuds,
eít proportionnel au produit des linus des trois angles qm expriment
les distances de la Lune à la quadrature , de la Lune au nœud , &
du nœud au Soleil.
V I I I.
) ... c - . ;; ;

11 fuît remarque singulière fur le mouvement des nœuds kchr-àk > &
de- là uste
de la Lune : c’est que lorsque l’un de ces trois ,sinus sc trouve ,né- nœuds dansChaî
gatif , le nœud , de rétrograde qui J est auparavant , devient direct , ’
voluaoiï
Ainsi lorsque la Lune est entre la quadrature & le nœud voisin , le
nœud avance suivant l’ordre des signes. Dans lès autres cas il ré¬
trograde , & comme l’espacc fait , en rétrogradant , est plus consi¬
dérable que celui qui est parcouru d’un mouvement direct , íl arrive Aiafindecha*
que dans chaque révolution de la Lune , le nœud s’est mû réelle - kTnœudssesent
ment contre l’ordre des signes. f " ûs£na™-
Lorsque la Lune est dans les sysigies Sc le nœud dans les quâdrà - Formule qui
tures , c’est-à- dire à 90 dégrés du Soleil , le mouvement horaire est
de 33" 10"' 37 iv ia T. Pour avoir donc son mouvement horaire dáhs
toutes les autres situations , il faut prendre un angle qui soit à çêlui-
là , comme le produit des trois sinus dont je viens de parler est au
cube du rayon,
1 X.

' Prenant le Soleil & !e nœud pour fixe pendant que îá Lune fctroûve r,op.?. .tiv.t .
fuCcestïvement à toutes les distances du Soleil , M . Newton cherche du màmem"
le mouvement horaire du nœud qui est le milieu entre tous les diste- dc*
rens mouvemens que donnerojt la formule précédente , & ce mouve¬
ment moyen , qu ’il appelle le mouvement médiocre du nœud , est de
. 1g" 3; 56 v, lorfque l’on suppose l’orbite circulaire , & que
fai PRINCIPES MATHÉMATIQUES
l’on prend le cas ou les nœuds sont en quadrature avec le Soleil,;
Dans les autres positions il est à cette quantité comme le quarté du
sinus de la distance du Soleil au nœud est au quarté du sinus total.
Si on suppose que l’orbite soit l'ellipse employée déja à Partiels
de la variation dont la terre est le centre , le mouvement médiocre
dans les quadratures n’est plus que 16", i 6 }7 42v. & dans les
autres positions íl dépend également du quarté du sinus de 1a
distance au Soleil.
Afin de parvenir à déterminer pour un tems quelconque proposé
le lieu moyen du nœud , M. Newton prend un milieu entre tous les
mouvemens médiocres considérés comme nous venons de le dire :
à il se sert poút cette recherché de la quadrature des courbes &
, . J de la ,méthode des soties. Par ce moyen il trouve que le mouve¬
ment dés nœuds daus une année sydérale doit être de 19- iS* i-' z$ ,H
ce qui ne s’écarte que d'environ 3' des déterminations faites par les
âstronosoes ^ '

x.
rnp.^ íM.r- Ta même courbe qui par îa quadrature de son espace entier
átfteu'TaT'du donne le milieu .entré toutes les vitesses médiocres du nœud , sert
UI> aussi par la quadrature de ses parties quelconques à trouver le lieu

•■ - vrai du nœud pour l’instant proposé.


Voici le résultat de son calcul en négligeant ce qui peut être né¬
gligé . Ayant fait un angle égal au double de celui qui exprime la
distance du Soleil , au lieu moyen du nœud , en rendra les deux
côtés de cet angle tels que le plus grand soit au plus petit , comme
ie mouvement moyen annuel des nœuds qui est de 190 49* J , Jj^
; -í^rstÀ ’la-moièié de jleur mouvement vrai médio/crej lorsqu ils sont
,
"f: .les .daas quadratures est
laquelle de os 31 * z " 33' "c ’ est - à^dice^oMkue
z fait , &ayant achevé Je
8, 3 - a- 1, - Cela doqqé 'tçrjtìPfeet
triangle

angle ê pat- sos- deux cotes , de ce trianglequi


l ’angle ser^ ^Oppoíe
' affez exactement
àee petit côte ropr - ésentera l Ol»
' équatson rrection
qu àite au tvoirvèmem
' áhàr Moyeu psur avoirs va * »*
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . lof
XI.
i ,iJ

De la recherche dit mouvement des nœuds , M . Newton passe à Prop. 34.'


Du changera snt
dans Pinclînai-
la détermination des changemens que subit l’inclinaison de I orbite son de l’orbke.
de la Lune . Cet examen est nécessairement lié avec le premier ;»
Le est tout aussi indispensable , puisque la connoissance de la lati¬
tude de la Lune dépend également de ces deux éléméns . En em¬
ployant , comme nous l avons vûtoin -à-I’heur 'e pour le mouvement
des nœuds , celle des deux parties de la force perturbatrice du Soleil
qui n’agit pas dans le plan de l’orbite de la Lune , M . Newton par -»
vient facilement à mesurer le changement horaire qu ’éprouve
l’inclinaison de l’orbite de la Lune , 6c ce changement , lorsque l’on
suppose l'orbite circulaire , se trouve en diminuant premièrement
Variation íro*
le mouvement horaire des nœuds , lequel est de 33" 10'" z3" 12/ raire de fineli-
nailon.
(les nœuds étant dans les quadratures 6c la Lune dans les sysigies)
dans la raison du sinus de l’inclinaison de l’orbite de la Lune au
rayon , & en prenant ensuite une quantité qui soit au nombre
donné par cette opération comme le produit du sinus de la distance
de la Lune à la quadrature voisine , par le sinus de la distance du
Soleil au nœud & par le sinus de la distance de la Lune au nœud , est
au cube du rayon . Ce changement horaire de Pobliquité de Técl-ip—
tique de la Lune n’est calculé que dans la supposition que son or¬
bite soit circulaire , mais si l’on veut qu ’il convienne à l’orbite el¬
liptique que M . Newton a tiré de la force perturbatrice du Soleil
fans égard à l’excentricité , il faut le diminuer de
XII.
Propi
Après avoir déterminé ainsi le changement horaire de PincK- Maniéré d’a-
roir rinclinaisoo
naiíon de l’orbite de là Lune , M . Newton employant la même mé¬ pour un teœg
donné,
thode 6c les mêmes suppositions par laquelle il avoit trouvé le lieu
vrai du nœud dans un instant quelconque proposé , parvient à dé¬
terminer l’inclinaison de l’orbite pour un moment quelcónquÇg
y oici le résultat de son calcul.

\
io 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Soient prises fur une base à compter d’un même point trois parties
en progression géométrique , dont la première représente la plus
petite inclinaison ft la, troisième la plus glande . ;Soit menée en¬
suite par l’extrémité de la seconde une droite qui fasse avec la base
un angle égal au double de la distance du Soleil 211 noeud pour 1e
-mouvement proposé. Soit prolongée cette droite jusqu’à çe qu'elle
rêncDUtre le demi cercle décrit sur la différence de la premiere
& de la troisième des lignes couchées fur la base. Cela fait l’m-
tervale Compris entre la premiere extrémité de la base 6c lapec-
-pendiculaire abhaissée de la commune section du cercle ÔC du côté
' de sangle dont on vient de parler, exprimera Tinclinaison pour le
- terns proposés
^ ' XIII.

ce que Mr, M . Newton, après avoir exposé la méthode par laquelle il calcule
^Tútres inéga
- celle des inégalités de la Lune appellée fa variation , 6c la méthode
13Lunel qu’il fuit en déterminant se mouvement des nœuds 6c la variation
de f obliquité de l'écliptique , rend compte de ce qu’il dit avoir tiré
de fa théorie de la gravitation par rapport aux autres inégalités de
la Lune. Mais il s’en faut bien que ce qu’il donne alors puisse être
Aussi utise aux géomètres, que ce qu’il a dit auparavant par rapport
aux inégalités dont jc viens de parler, ,
Dans l’examen des premieres inégalités , quoique se lecteur ne
soit pas extrêmement satisfait à cause de quelques suppositions 6c
de quelques abstractions faites pour rendre 1e problème plus facile,
il a dii moins cet avantage, qu’il voit la route de l’Auteur 6c qu ’il
acquiert de nouveaux principes avec lesquels il peut se flatter d’al-
,T1er „ plus loin . Mais quant à çe qui regarde le mouvement de l’apo-
jgé,e& la variation de l’çxçentricité, ,& toutes ses autres inégalités
du mouvement de la Lune , M, Newton se contente des résultats qui
,,souviennent aux Astronomes pour construire des tables du monve-
ment de la I^unc, ft .il assure gue fa, tsiéorie dç la gravité l’a çondviit
ces résultat ?, ,
DE LÀ PHILOSOPHIE NATURELLE.

XIV.

M . Horox , célébré astronome Anglois avoir prévenu M . Newton Mr. Htrox


fur la partie la plus difficile des mouvemens de la Lune , fur ce qui tóx de'Taptgl*
régarde îapogée 6c f excentricité . On est étonné que ce sçavant I’cscentr
»'>
dénué du secours que fournissent le calcul 5c le principe de l’attrac-
tion , ait piî parvenir à réduire des mouvemens si composés fous
des loix presque semblables à celles de M . Newton , 5c ce dernier si
respectable d’ailleurs paroît d’autant plus blâmable en cette occa¬
sion d’avoir caché fa méthode , qu ’il s’exposoit à faire croire que
fes théorèmes étoient comme ceux des Astronomes qui l’avoienc
précédé , le résultat de sexamen des observations , au lieu d’être une
conséquence qu’il eut tirée de son principe général.
C’est dans le scholic de la proposition z § du j e. livre que
M . Neirton a donné ces théorèmes qui Font presque tout le fonde¬
ment des tables du mouvement de la Lune . Voici à peu - près en
quoi ils consistent.
X V.

Le mouvement moyen de la Lune doit être corrigé par une équa¬ Equations an¬
nuelles du mou-
tion dépendante de la distance du Soleil à la terre . Cette équation ventent de i-^
appellée annuelle est la plus grande dans le périgée du Soleil & la &à» nœud,
plus petite dans son apogée . Son maximum est de 11' 51 " & dans
les autres cas elle est proportíonelle à l'équation du centre du Soleil.
Elle est additive dans les six premiers signes à comter de l’apogée du
Soleil , & soustractive dans les six autres signes.
Les lieux moyens de l’apogée & du nœud doivent être auffi cor-
nges chacun par une équation de même espece , c’est-à -dire , dépen-
ante e a distance du Soleil à la terre & proportíonelle à l’équa-
tion u centre du Soleil . Celle de l’apogée est yy* 43 " dans son
maximum & est additive du périhélie à l’aphélie de la terre . L’c-
_ ° nst^ soustractive de 1aphélie au périhélie pour le nœud . EUç
$\ e que de p & est prise dans un sens contraire à la première»
Tome II.
IOÍ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
XVI.

Premìert Le mouvement moyen de la Lune doit enfuitç souffrir une autre


íqua-
áunmouranent correction , dépendante à la fois de la distance du Soleil à la terre
S ? de Ia Sc de la situation de l’apogée de la Lune par rapport au Soleil.
Cette équation qui est inversement comme le cube de la distance
du Soleil à la terre , & directement comme le sinus du double de
sangle qui exprime la distance du Soleil , à l’apogée de la Lune,
s’appelle équation semestre . Elle est de 3' 45" lorsque Tapogée de la
Lune est en octans avec le Soleil , pendant que la terre est dans ía
moyenne distance. Elle est additive quand l’apogée de la Lune va
de fa quadrature avec le Soleil à fa fysigie : 8e souctractive , lorsque
l’apogée va de la fysigie à la quadrature.
XVII.

Secondsdquî- Le même mouvement moyen de la Lune demande une troi-


. Hêine correction , dépendante de la situation du Soleil par rapport
KMì semestre

au nœud , ainsi que de la distance du Soleil à la terre . Cette cor¬


rection ou équation que M . Ahwton appelle la seconde équation se¬
mestre , est inversement proportionelle au cube de la distance de
la terre au Soleil , Sc directement proportionnelle au sinus du dou¬
ble de la distance du nœud au Soleil , elle est de 47 " lorsque le
nœud est en octans avec le Soleil, & que la terre est dans ses moyen¬
nes distances . On l’ajoute lorsque le Soleil s’écarte en antécédence
du nœud le plus proche , Sc au contraire , on la rétranche lorsqu 'd
s’en éloigne en conséquence.
xviil

Après ces trois premières corrections du lieu de la Lune , fuit


Celle qu’on appelle son équation du centre . Mais cette équation
ne sauroit être prise comme celle des autres planètes dans une feule
Sc même table , pareeque son excentricité varie à tout moment,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 107
S : que le mouvement de son apogée est fort irrégulìer . Afin donc
de parvenir à l’équation du centre de la Lune , il faut commencer
par déterminer l’excentricité & le vrai lieu de l’apogée de la Lune,
ce que l’on lait par le moyen de tables fondées fur la proposition
íuivante.
Ayant pris une droite quelconque pour exprimer la moyenne ex¬ Détermination
du vrai lieu de
centricité de l’orbite de la Lune laquelle est de 5505 parties , dont l’apogée & de
l’excentricité.
la moyenne distance de la Lune à la terre est environ 100000 , on
fait à l’extrémité de cette droite que l’on prend pour base un angle
égal au double de l’argument annuel ou de la distance du Soleil
au lieu moyen de la Lune corrigé une premiere fois comme on la
déj a enseigné.
On fixe ensuite la longueur du côté de cet angle en le faisane
égal à la moitié de la différence , entre la plus petite & la plus
grande excentrité , laquelle est de 1171Fermant alors le triangle,
l’autre angle à la base exprime l’équation ou correction à faire au
lieu de l’apogée déj a corrigé une sois pour avoir Ion lieu vrai , 8c
f autre côté du triangle , c’est-à- dire , celui qui est opposé à sangle
fait égal au double de l’argument annuel , exprimera l’excentricité
pour le moment proposé . Ajoutant alors l'équation de l’apogée à
son lieu déj a corrigé , íì l’argument annuel est moindre de £>o , ou
entre 180 8c 270, Le la retranchant dans les autres cas on aura le Usage de l’é.
quation du cen.
vrai lieu de l’apogée que l’on retranchera du lieu de la Lune, cor¬ t te ou quatrième
correctom du
rigé par les trois équations déj a rapportées , afin d’avoir l’anomalie lieu de la Lune,
moyenne de la Lune . Ensuite avec cette anomalie & l’excentricité,
on aura facilement par les méthodes ordinaires l’équation du centre,
Hc partant le lieu de la Lune , corrigé pour la quatrième fois,

XIX.

Le lieu de la Lune, corrigé pour la cinquième fois , fe trouve en ta cinquième


équation de la
appliqu ant au lieu de la Lune , corrigé pour la quatrième fois l’é¬ Lune est la. va,
nation.
quation appellée variation , dont nous avons déja parlé , laquellç
Qîj
rc-e PRINCIPES MATHÉMATIQUES
est toujours en raison directe du sinus du double de sangle , qui
exprime la distance de la Lune au Soleil, & en raison inverse du
cube de la distance de la terre au Soleil, Cette équation qui est ad¬
ditive dans le premier , Sc le troisième quart de cercle , ( en conv¬
iant du Soleil ) &c négative dans le deuxième 6c quatrième , est de
io" quand' la Lune est en octans avec le Soleil 6c la terre dans
ses moyennes distances»
X X.

Sixième équa¬
tion. La sixième équationSdu mouvement de la Lune est proportion¬
nelle au sinus de sangle que son a en ajoutant la distance de la
Lune au Soleil à la distance de sapogée de la Lune à celui du
&
Soleil. Son maximum est de z zo" elle est positive lorsque la
somme est moindre que 18.0 ° 6c négative , si la somme est plus
grande»
. XXL

Septième équa» La septième & derniere équation qui donne le lieu vrai de là
lion,
Lune dans son orbite , est proportionnelle a la distance de la Lunea,
au Soleil ; elle est de z110" dans son maximum.

XXIL

©n ne voit guéres pour retrouver le esiemin qui peut avoir con¬


duit M. Newton à toutes ces équations , que quelques corollaires
de la proposition 66 du premier livre , où il donne la maniéré
d’estimer les forces perturbatrices du Soleil, que j’ai expoíé dans ce
Chapitre . On sent bien à la vérité que celle des deux forces qui
agit dans le sens du rayon de Forbite de la Lune , se joignant à la.
force de la terre , altère la proportion inverse du quarré des distan¬
ces, 6c doit changer tant la courbure de forbite , que le tems dans;
lequel la Lune le parcoure : mais comment W.Ntwton a-t’il employé
ces altérations de la force centrale , Sc quels principes a-t’il suivi,
pour évitçc ou pour vaincre la complication extrême les dis-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , t09
fícultés da calcul que présente cette recherche ? c’est ce qu’on n’a
pas encore pú découvrir du moins d’une maniéré satisfaisante.
On trouve, jel ’avoue , dans le premiere Livre des Principes , uns
proposition fur le mouvement des apsides en général , qui promet
d'abord de grands usages pour la théorie des apsides de la Lune,
mais quand on vient à s’en servir, on volt bientôt qu’elle ne mens
pas fort avant dans cette recherche.
La proposition dont je parle apprend que si à une force qui agir
inversement comme le quarté des distances, on en ajoute une in¬
versement proportionnelle aucube , cette nouvelle force ne chan¬
gera pas la nature de la courbe décrite par la premiere force ,
mais donnera un mouvement circulaire au plan fur lequel elle est
décrite , jé veux dire que l’addition de la nouvelle force qui fuit
îa raison renversée du cube , fait que le corps au lieu de décrire
autour du centre des forces une ellipse sur un plan immobile,
comme il l’auroit décrite par la seule force inversement propor¬
tionnelle au quarté , décrira la courbe que trace un point mûdans.
une ellipse , pendant que le plan de cette ellipse tourne lui-même
autour du centre des forces. Dans des coroll. de cette proposition
M. Newton applique fa conclusion au cas où la force ajoutée à
celle qui fuit la loi du quarté de la distance , n’ést pas restrainte à
agir comme le cube , mais comme toute autre quantité dépen¬
dante de la distance.
Si donc la force perturbatrice du Soleil fe trouvoit dépendre de
la seule distance de la Lune à la terre , on iroit tout de fuite à la
théorie du mouvement des apsides de la Lune , par cette feule pro¬
position mais comme il entre dans l’expreffion de cette force l’é-
Jongation ou distance de la Lune au Soleil, & qu’outre cela il n’y
à qu’une feule partie de la force perturbatrice du Soleil qui agi#®
suivant la distance de la Lune , on ne peut lans des artifices nou¬
veaux & peut-être auffi difficiles à:trouver que la détermination,
entiere de l’orbite de la Lune, employer la proposition de M.Newton*
fur les apsides en général au cas de la Lune. Auffi ser cet aniclgj
ïio PRINCIPES MATHÉMATIQUES
comme íùr tout le reste de la théorie de la Lune , les plus grands
Géomètres de ce siécle ont abandonné la route battue jufqu’a pré¬
sent par les commentateurs de M. Newton, ont & crû qu’ils arri-
veroient plutôt au but en reprenant tout le travail dès fa premiere
origine . Ils ont cherché à déterminer directement les chemins &C
les vitesses de trois corps quelconques qui battirent. On se flatte
de voir dans peu le succès de leur travail : la méthode analytique
qu’ils suivent , paroit la seule qui puisse vraiment satisfaire dans
une recherche de cette nature.
DES COMETES■
I.

Uoique les comètes ayent attiré dans tous les tems l’attention
des Philosophes , ce n’est que depuis le siécle dernier & même
depuis M . Newton , que l’on peut se flatter d’avoir quelque con-
noiísance de leur nature . Séneque sembloit avoir pressenti ce qu ’on
devoir découvrir un jour surces astres ; mais le germe des vrais prin¬
cipes qu’il avoir semé sut étouffé par la doctrine des Péripatéticiens, Les Péripaté¬
ticiens prenoien»
qui transmettant de siécle en siécle , les erreurs de leur maître , sou- les comètes xoiji
des météores.
tenoient que les comètes étoient des météores 6c des feux passagers.

II.

Quelques Astronomes à la tête desquels on doit mettre Tycho , Tycho recon¬


nut qit’elles é-
reconnurent la fausseté de cette opinion en faisant voir par leurs toient par dc-!ì
I» Lune.
observations , que ces astres étoient beaucoup par de-làl ’orbe de
la Lune.
Ils détruisirent en même tems les cieux solides , imaginés par
les mêmes philosophes scholastiques , & proposèrent des vues fur
le Système du Monde , qui convenoient beaucoup mieux à la raison
6c aux observations : mais leurs conjectures étoient encore bien
loin du but , auquel la géométrie de M . Newton pouvoìt feule at¬
teindre.
I I I.

Descartes à qui les sciences font 6 redevables , n’avoit pas mieux


réussi que ses prédécesseurs dans i’examen des comètes , il ne pensa 'Descartes en
faiíbit des planè¬
ni à employer les observations qu ’il lui auroit été aisé de rassem¬ tes errantes de
tourbillons en
bler , ni la géométrie à laquelle il auroit dû íi naturellement avoir tourbillons.
à PRINCIPES MATHÉMATIQUES
recours , lui qui l’avoit portée à un fi grand point de perfection,
íi fie contenta de raisonnemens vagues & regarda les comètes
comme des astres qui flottoient entre les différens tourbillons , qui
composaient suivant lui l’unjyers , & il n’imagina pas qu ’elles sui-
Viúsent aucune loi dans leurs mouvemens.

I V.

ïtfr . Newton M . Newton , éclairé par fa théorie des planètes & par les obser¬
reconnut que les
.comètes tour¬ vations qui lui apprenoient , que les comètes descendoient dans notre
noient autour du
Soleil & étoient Système solaire , vit bien -tôt que ces astres dévoient être des corps
■soumises aux mê¬
mes loix que les de même nature que les planètes , & qu elles étoient soumises aux
xlanerss.
mêmes réglés.
Tout corps placé dans notre Système planétaire doit, suivant la
théorie du M . Newton , être attiré vers le Soleil , par une force ré¬
ciproquement proportionnelle aux quarrés des distances , laquelle
combinée avec une impulsion primitive , donne un orbite qui est
toujours une des sections coniques , ayant le Soleil à son foyer . II
salloit donc pour confirmer cette théorie que les comètes n’eussent
aucun autre mouvement que ceux que l ’on peut rapporter à ces
courbes , & que les aires parcourues par elles autour du Soleil,
fuíTent proportionnelles aux tems de leur description.

V.

Le calcul & les observations,guides fidèles de ce grand homme,


TJ «Vtermìna lui aideront facilement à vérifier cette conjecture . Il résolut ce
í ’orbjte d’une co¬
mète quelconque beau problème astronomico-géométrique : trois lieux d’une comète,
par trois observa.
rions» que l’on supposé se mouvoir dans une orbe parabolique , en dé¬
crivant autour du Soleil des aires proportionnelles aux tems , étant
donnés avec les lieux de la terre pour les mêmes tems , trouver la
position ste 1axe , du sommet & le paramétré de la parabole , ou,
ce qui revient au meme trouver 1orbite de la comete.
Cc problème , déja très difficile dans l’orbite parabolique , auroit
été
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ll}
été si embaraflànt dans le cas de i’ellipsc & de l’hyperbole , qu ’i
étoit à propos de le réduire à ce dégré de difficulté . D ’ailleurs i’hy-
pothèse de l’ellipse , la seule vraisemblable , revenoit pour la pra¬
tique à peu près au même que celle de la parabole , parceque les
comètes n’ayant qu ’une petite partie de leurs orbites à portée de
nos observations , doivent suivre des ellipses fort allongées , & on
fait que de telles courbes peuvent dans la partie la plus voisine de
leur foyer être prises fans erreur sensible pour des paraboles.
V I.
M . Newton ayant donc résolu le problème dont nous venons de
parler , l’appliqua à toutes les comètes observées , & il en tira la
confirmation complète de fa conjecture . Car tous les lieux dé- 11 vérlfia soî»
1
calcul par les ob-
terminés par le calcul d’après trois longitudes & latitudes de fanions aw
1
grand
l’astre , se trouvèrent nombre
si proches des lieux trouvés immédiatement
par les observations , qu on est étonné de leur accord quand on con-
noit la difficulté d’atteindre à la précision des observations de cette
nature.
V I I.

Ouant à la durée des périodes des comètes , elle ne peut pas se ta duree
»
tirer^ du même calcul > Lparcecjue
t t J*
comme nous venons dc le dise Cur Période ne'
^ sc peut trouver
leurs orbites étant si allongées qu ’on peut les prendre fans erreur dan*
rSSe
considérable pour des paraboles , des différences excessives dans
leur durée ne produiroient presque pas le moindre changement à
çoníwî A
leurs apparences , dans Tare de leur orbite que nous connoiffons .
,ntervalIcsës
'uî6
'
Mais il n’en est pas moins satisfaisant pour la théorie de M . Newton,
de voir que dans cette partie où elles sont visibles , elles observent
exactement la loi de Kepler, des aires proportionnelles aux teins,
& que le Soleil les attire , ainsi que tous les autres corps célestes
en raison renversée du quarrê de leur distance»
V I I L
M . Halley à, qui toutes les parties de rastronomie doivent tant „
& qui a porté si ioi n l a doctrine des comètes , a fait à l’occasioa
f me ll> p
it 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
de la fameuse Comète de 1680, une recherche bien satisfaisante
M. Halley a pour M . Newton. Trouvant
que trois observations de comètes dont
employé la pé¬ 1histoire fait mention , convenoient avec celle - ci dans des circon¬
riode de celle de
1680 à rectifier
Forbite de cette stances remarquables , &
qu ’elles avoient reparu à la distance de
comète,
57 j ans l’une de Tautre : il soupçonna que ce pouvoit être une seule
&r même comète , faisant sa révolution autour du Soleil dans cette
période . II supposa donc la parabole changée en une ellipse telle
que la comète qui la parcourroit meuroit 575 ans à la décrire,
& que fa courbure fut aster conforme avec la parabole dans la
partie de son.orbite voisine du Soleil.
Ayant ensuite calculé les lieux de la comète dans cette orbite
elliptique , il les trouva si conformes avec ceux où la comète fut
observée , que les variations n’excédérent pas la différence qu ’on
trouve entre les lieux calculés des planètes Se ceux que l’on a par
observation , quoique le mouvement de ces dernieres ayent été
l’objet des recherches des astronomes pendant des milliers d’années.
I X.
La comète de 1680 ayant une période d’une durée si considérable,
son retour qui ne doit arriver que vers l’an 225 5 , ne fait pour nous
qu’une prédiction peu intéressante . Mais il y a une autre comète dont
le retour est si prochain , quelle promet un spectacle bien agréable
la comète de
ió8a doit repa- aux Astronomes de ce tems : c’est la comète qui parut en 1682 , la¬
roître en 1758*
quelle offrit des circonstances st semblables à celles de la comète
qui parut en 1607 , qu ’on 11e fauroit gueres s’empécher de croire
que ce ne soit une feule & même planète , faisant fa révolution en
75 ans autour du Soleil . Si cette conjecture fe trouve vérifiée , nous
verrons reparoître la même comète en 1758 , èc ce fera un mo¬
ment bien dateur pour les partisans de M . Newton. Cette comète
semble être du nombre de celles qui seloignent le moins de notre
Système , car dans fa plus grande distance du Soleil, elle ne s’écarte
pas quatre fois plus de nous que Saturne , si elle est visible lorf-
qu ’elle repassera dans la partie inférieure de son orbite en 175S,
on ne balancera pas à la compter au nombre des planètes.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. IIy
X.

Les queues des comètes qui ont fait regarder autrefois l’appa-
rition de ces astres comme des présages fâcheux , font miles main¬
tenant au nombre de ces phénomènes ordinairesqui n’excitent
Différentes opi¬
'attention que des seuls philosophes . Quelques -uns ont prétendu nions fur les
que les rayons du Soleil passant au travers du corps de la comète, queues des co¬
mètes»
qu ils supposoient transparent produisoient l’apparence de leurs
queues , de même que nous appercevons l'espace que traversent les
ayons du Soleil , passant par le trou d’une chambre obscure . D’au-
resont imaginé que les queues étoient la lumière de la comète,
réfractée en arrivant à nous & produisant une image allongée de
la même maniéré que le Soleil en produit par la réfraction du
prisme . M . Newton après
, avoir rapporté ces deux opinions & les
avoir réfutées,rend compte d’une troisième qu'il a admise lui -même.
Elle consiste à regarder la queue de la comète comme une vapeur Mr, Newton
prétend qifelles
qui s’éleve continuellement du corps de la comète vers les parties ne íonr qu’une
fumée qui s'ex-
opposées au Soleil , par la même raison que les vapeurs ou la fu¬ hale du corps de
la comète.
mée s’élevent dans l’athmosphére de la terre , même dans le
vuide de la machine pneumatique . A cause du mouvement du corps
de la comète , la queue est un peu courbée vers le lieu où le noyau
L passé , à peu près comme fait la fumée qui s’éleve d’un charbon
ardent que l’on fait mouvoir,
XI.
Cc qui confirme encore cette opinion , c’est que les queues se Ce qui confîr-
ms cette opi¬
trouvent toujours les plus grandes , lorsque la comète sort de son nion»

périhélie , c’est-à- dire du lieu où elle est à sa moindre distance du


Soleil , où elle reçoit le plus de chaleur & où l’athmosphére du
Soleil est dans fa plus grande densité . La tête paroit après cela obs¬
curcie par la vapeur épaisse qui s’en éleve abondamment , mais l’on
découvre au centre une partie beaucoup plus lumineuse que le
reste , qui est ce que l’on nomme le noyau.
inf PRINCIPES MATHÉMATIQUES
X I I.
trsage de Une grande partie des queues des comètes doit se répandre par
ces
u. Newton. cette raréfaction dans le Système solaire : une portion par íà gra¬
vité peut tomber vers les planètes , se mêler avec leur athmosphére
Sc remplacer les fluides' qui se consument dans les opérations de

la nature.
XIII.
tes comtes Si on considéré tout ce qui peut agir fur les comètes dans les par-
d^ gíanTes aíte- tics les plus éloignées de leurs orbites , où la force du Soleil fur elles
'rdmtó^ de 65 devient extrêmement foible , Sc où elles peuvent être dans le voi-
ext
teurs orbes, st n age d 'autres corps célestes , on voir que la permanence de leur
période n’est pas auíïï indispensable que dans les planètes . Si doue
il arrivoit que quelques -unes des comètes que nous attendons ne
reparussent pas , cela feroit beaucoup moins de tort au Système
Newtonien , que ce Système n ’a tiré d ’illustration par leur constance

à suivre toutes la premiere réglé de Ktpler , celle des espaces pro¬


portionnels aux tems.
X I V.
Queiques -unes La résistance que les comètes rencontrent en traversant l’ath-
roLm ' bkn tom- moíphére du Soleil , lorsqu ’elles font dans les parties inférieures de
. ^ ^ 2 orbites peut encore altérer leurs mouvemens , les ralentir de
tserdaasieSokii
révolution en révolution , Sc les faire approcher de plus en plus
du Soleil , jufqu ’à ce qu enfin elles soient englouties dans cet im¬
mense globe de feu.
La comète de 1680 , passa à une distance de la surface du Soleil,
qui n’excedoit pas la sixième partie du diamètre de ce globe , il est
Vraisemblable qu elle en approchera encore plus prés dans la ré¬
volution suivante , Sc qu elle tombera enfin tout -à- fait sur le Soleil.
X V.

conjectures de M, Newton soupconne que des étoiles dont la lumière a paru quel-
ìl àngEEns quefois s’assoiblir considérablement , & qui ont ensuite paru bril-
ïivési des étoiles lantes , ont pu tirer leur nouvel éclat de la chute de quelque co¬
mète qui est venue servir d aliment a leur feu.
«anrggìs nr ® ìfìmfe
WGV^ dddd ^ ddîîdGdd
SOLUTION
ANALYTIQUE DES PRINCIPAUX
Problèmes qui concernent le Syftême du Monde.

SECTION PREMIERE.
Des Trajectoires dans toutes sortes (dhypothèses de pesanteur.

PROPOSITION I. THEOREME I.

I un corps part d 'un point quelconque avec une vitesse & une direct
tion données , & qu il soit continuellement sollicité vers un centre
par une force qui agisse suivant une loi quelconque des difances à ce centre,
tous les espaces renfermés entre deux rayons quelconques ( qu ’on appelle
rayons vecteurs) & l ’arc de la courbe qu'ils comprennent,font égaux ,
lorsque les arcs qui les terminent font parcourus en tems égal.
Si le corps étant parti de M., se trouvoit cn m au bout du premier kiz- 1«
instant , & que la force qui le porte dans la ligne Mmn , agit feule
fur lui , ce corps par son inertie feroit en « à la fin du second instant
égal au premier ; car on suppose Mmz=. mn ; mais le corps étant
continuellement sollicité vers le centre C, obéira à chacune de
ces deux forces selon la quantité de leur action sur lui : exprimant
donc la force qui le porte vers C par n p, le corps au lieu d'être en
n à la fin du second instant , sera en p., parcourra
& la diagonale
m p du parallélogramme m n p o fait sur les forces m n 6c n p.
Les triangles CMm , Cmn ayant des bases égales font égaux :
ii$ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
les triangles Cmn , Cm? qui ont la même base & qui sont entre
mêmes parallèles font auffi égaux ; donc le triangle CM m — le
triangle Cmp, : or comme on peut fai re le même raisonnement sur
tous les triangles ou secteurs que le corps peut décrire autour du
centre C dans des instans egaux , les sommes de ces petits trian¬
gles , ou les secteurs finis composés de ces petits secteurs seront pro¬
portionnels aux nombres des instans , ou aux tems entiers dans les¬
quels ils seront parcourus . C. Q. F , D.
Cette proposition est la premiere du Livre des Principes , & c’est
ce qu’on appelle la premiere analogie de Kepler.
I I.
PROPOSITION II . THEOREME II . ♦
Si un corps parcourt autour d 'un centre des aires proportionnelles au
tems , ses vitesses aux differens points de la courbe qu’il décrit seront en
raison réciproque des perpendiculaires tirées du centre fur les tangentes à
ces points.
Fig.Les triangles ou secteurs CMm , CN n décrits en tems égal , font
égaux par la Prop. i . Ainsi ~ , d ou l’on
tire M m : N n : : CI : CH ; mais M m : N n comme la vitesse par
M m est à la vitesse par N n , puisque ces petites portions de courbe
font parcourues en tems égal par rhypothësc ; donc les vitesses
font entr’elles en raison inverse des perpendiculaires. C. Q. F. D.
I I I.
PROPOSITION III . THÉORÈME III.
Les forces par lesquelles le corps révolvant autour du centreC es attîr
vers le centre en deux lieux quelconquesm & P de la courbeM P wfont
entr'elles comme les petites seches n // & çpw , lorsque les secteurs Cm^
C P n font égaux, &s ces secteurs ne font pas de même superficie, les

forces seront comme les sèches n p , p tt divisées par les quarrès des sec¬
teurs C m p , C P st.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . Iip
La première partie de cette proposition, sçavoir que , quand les Fîg.
secteurs font égaux, on a F : <
p ; : n p :p n est si claire par elle-même,
& fuit avec une telle évidence de la prop . i . quelle n’a pas besoin
d’être démontrée.
Quant à la seconde partie , c’est-à dire , que lorsque les secteurs
font inégaux , on a F : <p: : —- .. , : f -- , en voici la démonf-
C my . C F 71
tration.
Je fais le secteur Cm ôégal au secteur CPw, Sc alors on aura
par la premiere partie de cette propositionF : ; tth pn ,- j'ai donc
np p t: ft p p 7T
à prouver que t ô: p nr: : =~= , : =
' = rìm ou : : t 1i • —- t,
Cm p.' C P 7! C’mp Çm£
)
c’est-à-dire , que 16: n p. : : Cm ô: Cmp ou
, enfin que t ô : np, ; :
ot 9: m p : mais à cause des triangles semblables onp,htb on a
n p : t ô : : o p. 6h , la seconde partie de cette proposition fera donc
prouvée , si on fait voir que o p 6: k ot: : p : m 9 , ce qui fera
facile en regardant ot p 8 comme un petit arc de cercle. Car les
petits arcs mp , mÔ étant pris pour leurs cordes , on fçait que leurs
quartés doivent être entr’eux comme leurs sinus verses. C. Q_. F. D .
I V.

1 S C H O L 1 E.

Les espaces étant proportionnels aux tems , la proposition pré¬


cédente peut encore s'énoncer ainsi. Les forces en deux. lieux dijfe-
rens d*une même courbe font entrelles en raison direcle des jlèches quelles
font parcourir, & inverse des quartes des tems dans lesquels elles font par-
courues. Sous cet énoncé la proposition a cet avantage qu’elle con¬
vient également au cas où l’on compare les forces en deux lieux
de la même courbe , & celui où il s’agit de les comparer dans
deux points de différentes courbes. La démonstration en est facile
en combinant ces deux propositions : car si l'on prend les tems
égaux dans les deux courbes , les forces font comme les flèches , §£
îio PRINCIPES MATHÉMATIQUES
fion les suppose inégaux dans la même courbe , les flèches di¬
visées par les quarrés des rems représentent les forces.
y.
PROPOSITION IV . THÉORÈME IV.
Trouver I expression générale des flèches n p.
Je tire les tangentes H M , h m aux points M & m , & du centre
C j ’abaisse fur les tangentes les perpendiculaires CH , C h, ayant
mené ensuite p K perpendiculaire sur mn, décrit Tare de cercle
D d du rayon quelconque C D. Je fais CH = p . ho —dp . A M —s.
M m —d s. CM —y . mR —dy . CD — \ . Dd — dx. Les triangles
semblables CH M, MR m donnent C M : H M :: M m. Rm, c 'est-
à- dire , y : H M .' '. d s : dy , donc —ds = H M — om\ D ’un au-
tre côté les triangles semblables hom , mKp donnent o m : k o : i
„ ydy dpds 2-
m p : K p, cest -a- dire , —— : dp ds : — -— . = . Kp. Enfin
ds ydy
l’on a par les triangles semblables M Rm , K n p ,- M R : M m ::
, „ , , , dp d S2- dp d si
K P : n P , c est a- dire, ) / dx : d s : : — 7 — : —- —— ■■= n p,
ydy y z dydx ~
C. Q . F. T.
V I.
COROLLAIRE L
Les triangles semblables C H M , M Rm donneront la valeur da
p ou de C H : car on aura M m : M R : : C M : C H , c’est-à- dire
, , yydx j , , . dpds 3
d s \ y dx : : y Jd S -p, donc l’expreílìon précédente
. ■ r dpds 1
peut s ecrire ainii ~ ~sy ~ ~ ni *"
VII.
COROLLAIRE il

On a trouvé ( Art, j. ) que l’expreffion de la force centripète


aux
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. lit

sux difFérens points de Ia. meme courbe est mais les sec*

teurs C m p ont pour valeur pds >donc la force centripète est

proportionnelle à qui se séduit à expression générale


p p d s~ * ■ . . -
de la force centripète à un point quelconque de la courbe dé¬
crite.
VIII.
COROLLAIRE III.

dp ds ^
Lexpreísion générale de la petite flèche n étant ( art. 6.)
pdy
puisqu ’on a trouvé ( Article 6. ) que quand on veut comparer
les forces dans les courbes différentes , lorsque ses temps sont
distérens , ces forces sont entr ’elles comme les flèches divisées par
les quarrésdes temps ; l'exprefsion générale pour convparerles forces
dans deux courbes différentes 4quand les te ms sont inégaux , est
dp d s 1
p dy d t x
I X.

PROPOSITION V. PROBLEME II.

Trouver l ' exprefsion de la force centripète dans t ellipse, tn prenant


un des foyers pour centre des forces.
L’équation polaire * de rdlipfe par rapport au foyer , est

■ * Voici comment on-trouve cette équation. Soit l’éllipíe AB H, je tire du foyer Fig.
C la ligne CM, j’abaisseM Q perpendiculaire fur TaxeA H du & Pôle C comme
centre, & du rayon C O pris à volonté je trace Tare de cercle OP, je fais ensuite les
lignes Ç 0 = 1. D Q = u. A D = a. D B = b. C M = y . C D = c. DE *=*
2-f ., C Q = c'+ u. On a par lés sections coniques C M r L M v. - A Ç : A E-,
, „ , ,, a í2 _ . a. a — a c s s - \- cu
c elt-a-direy : ^ - r u v a — c•' - --â donc y — C M = = a»
d'où on tire u donc
= : ^ -2 . Lnus de gangle O C P que je nomiti*
c CM
Tome II. q
m PRINCIPES MATHEMATIQUES

dx = y «
ainfí dans ce m d r— ^ 1 ay- yy :
y y iay —yy —bb V^ay - yy - bb

donc la perpendiculaire p ou fera ——- - &:par-


'-î -, 2 ay — yy

pif ab y d y
conséquent dp ==. ■■ , ; donc —f ^PT qui est ( art. 7.)
2. a y - y y i -yr
l’expreíïïon générale de la force centripète devient en ce cas
a
C. Q. F. T.
bb y y ’
On voit donc que dans cette courbe la force centripète agit en
raison inverse du quarré de la distance au centre des forces.
X.
PROPOSITION VI . THEOREME IV.

Si deux corps attirés par une même force centrale décrivent deux ellip¬
ses , leurs vitesses dans leur moyenne dijlance du centre seront en raison
renversée des racines de ces moyennes disances.
r >§. s. 7. Soient deux ellipses A D B , A' D 1B' ayant pour centres C Sc C
pour foyers F Sc F >FDzzzA C, FD ' —A1 C' , pour moyennes distan¬
l 'í^S!j?<, ■ ces à leur foyer F Sc F*-, D K , D f Kf, pour rayons de la développée
au point D Sc D’ : on sçait que e g est troisième proportionnelle
k -DKSckDd, de même que ef g* k £ >' K* Sc IF d' ; faisant
donc les lignes FD — a. F, D , = .af. FL = b. F Uxch . Ddzxds.
.$ $í;
D ’d?= d s1. DKzz Db = b
' K! on aura e g° — a cl Sc


e*g' niais : les triangles semblables LFD, efg : L, F, D ,i

s, aura pour valeur <âonc y - u ° dx fera ^ (f y bí)


V ( i — {f_y —bb2 1 )
cy «' 1
ou bdy
Yy ^ iay — yy b b.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . nj
eg:fg ::LF::FD8cdg*if'g'::L*Ff:F*D\
e'/Y donneront
-
c’est-a-dire —fff : /g ’. '. b : a , ècfffr >
; f g ' •* b : a donc / g
íf í 1 d s* z
----- :
& f g —r - ^ - ) cequidonn cds lds í : : axfg- «' Xfg ' i
mais les flèchesf g 8c f g proportionnelles aux forces font en-
tr’elles, par ce qu’on vient de trouver , dans la raison de — à
aa a a
1

: a ", ou , ce qui revient au même , d s : d s


a A
donc d s1: d s 1-.:—

J __L. _ _ 8c comme les petits espaces ds > d s font entr’eux


y/a y a
dans la même raison que les vitesses qui les font parcourir , on
: vitesse en D' Y: :
aura donc , la vitesse en D la : — , c’est à-
y a y a
dire en raison renversée des moyennes distances. C. Q. F. D.
X I.

PROPOSITION VIL THÉORÈME V,

Les tems périodiques dans deux courbes différentes font entr'eUX com¬
me les racines quarrées des cubes des moyennes distances au centse ,
lorsque l 'intensité des forces ejl la même.
Gardant les mêmes dénominations que dans la proposition pré¬
cédente, fera l’expreffion du petit triangle ou secteur F D d ,

8c — 1-jf~c celle de l’aire entiere de Tellipse ( c exprimant le rap¬


port de la circonférence au rayon.) On aura donc en nommant
d t le temps par D d , & T le temps total ydt : T : : £ b d s : \ ab cy
:
mais au lieu de d s on peut mettre u d t ,- donc d t T d t : a c,
d’où Ton tire T = ■ , c’est-à-dire , les temps en raison directe
des moyennes distances, & en raison renversée des vitesses: mais
&
(Article io . ) les vitesses dans les ellipses en D sont en
i24 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
raison renversée des racines des moyennes distances, lorsque Via-
tensité des forces est la même ; donc les temps périodiques sont
comme les racines quarrées des cubes des moyennes distances,
lorsque l’inteníìté des forces est la même. C. Q. F. D.
Cette proposition démontre ce qu’on appelle la seconde ana¬
logie de Kepler.
XII.

PROPOSITION VIII . PROBLÈME III.

Comparer les vitesses dans deux courbes , lorsque Uìntensti des forces
ejl différente.
Je suppose d’abord l’ellipse A M parcourue dans le cas où la
force centrale a pour intensité n , c’est-à-dire , lorsque la force en
).
M est exprimée par — ( € M =.y Je suppose ensuite cette

courbe parcourue dans le cas où la force feroit — , & ie cora-


; v. yy
mence par chercher en quelle raison la vitesse au point M dans le
premier cas, doit être à la vitesse au même point dans le second
cas.

L’expreffion qui désigne ( Article 4. ) en général la force


71 71
centripète , sera dans le premier cas — , Sc dans le second — ,
* d, s 2
ou , ce qui revient au même , à cause de d t 1 = —j on aura

= - té -L-
X i . sa ■¥— ou u 1— dans le premier cas , Sc
dí1 yy y y x Mn
u' 2 = —- -dans le fécond ; mais y , ds , p-n etant les mêmes
y y x p. n
dans ces deux cas , puisque c’est la même courbe , on aura alors
: n De
u : u : *. y n V : plus on a vu ( Prop. 6. ) que dans deux
ellipses différentes , la vitesse w en ils est à la vitesseu en M' , lors¬

que l’intcnsité de la force est la même , comme à sfsfffï *


composant
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
composant donc ccs deux propositions ensemble , on verra que
dans deux courbes différentes , 6c dans lesquelles l’inteníìté de la

force est différente , on aura C. () . F. T.


1/ C M V C M'
XIII.
PROPOSITION IX . PROBLÈME IV.

Trouver les temps périodiques dans deux ellipses différentes , lorsque fig . 8. 9
Vintenfité des forces est austì différente.
Lorsque dans la même courbe l’intensité de la force est dif¬
férente , on a ( Article iz . ) u : : : V n y: n ,- or , puisque
d t — — , on aura : : d t : d i , & par conséquent
y. t : t , c ’est-à-dire que les temps périodiques font inversement
comme les racines des intensités des forces , lorsque les courbes
font les mêmes . Mais ( Article 11. ) lorsque les intensités sont
les mêmes & les courbes différentes , les tems périodiques font
comme C M 1 6c C M' composant
*, donc ces deux raisons , on

aura les tems périodiques dans la raison de

que les intensités & les ellipses font différentes . C. Q . F. T.


X I V.

COROLLAIRE.

Puisque dans deux ellipses différentes , Lc avec des forces d’in- Rg. 8.9

tensité différente , ©n a T : T C M * _ C'M'T


Vn ' 'ysd
, on aura C M :

CM ' ySr 7 ^ : àst ’ -à- dire , que les moyennes dis¬


tances feront entr ’elles , comme les racines cubes des quarrés
dès tems périodiques , multipliées par les racines cubes des
maffes.
Tome/
/. r
I 2f> PRINCIPES MATHÉMATIQUES
X V.
PROPOSITION X. PROBLEME V.

Trouver Vexpression de la force centripète dans ’ / hyperbole, en pre¬


nant un foyer pour centre des forces.
L’équation polaire * de l’hyperbole est pour le foyer d x =
bdy . „ , . dy V í ay + y y
—- —ainn , dans ce cas d s =s - r - =^== = - -
yV i ay -\-yy — bb V zay -\- yy ob
yydx by .
& par conséquent p ou — -j s~— — ^ f 'à 'y '+ yy ’ CC “ onne

dp — —- _^
- d y âonc
a—by
-- JL,^ - f, p, - qui est l’exprestìon géné-
z a y + y y » F ’ “-y
raie de la Force centripète trouvée ( Article 7. ) devient lorsque
la courbe est une hyperbole > c’est- à - dire que dans cette

courbe comme dans l’ellipsc , la force agit dans la raison inverse


des quarrés des distances.
1XVI.

PROPOSITION XI . PROBLEME VI.

Trouver Vexpression de la force centripète dans la parabole , lorsque le


foyer ejl le centre des forces.

%Voici comment on trouve cette équation. Soit l’hyperboleC M, je tire du


foyer F la ligne F M, j ’abaiíìe M Ç) perpendiculaire fur Taxe A H , Sc à u pôle F
comme centre je trace l’arc de cercle O P , ensuite je fais les lignes C Q• = * «
F M — y . AF = c A Ca= a, A B = b• A F < C F- •a. On a

parles sections , FM'. L M :: FC : CE , c est-a-dire, y :t —- —-


coniques -s
ac — a a , r „ c u f *a c aa Jt,
c — s: Z- - , donc yeaFJwea - , d OU on tire u

ay — a c a a j. onc , ou le sinus de l’anglc F M Q que je nomme s,

ds»
— — qui donne ií
fera = 12111 y■■■~“ —s s = ~ \/i . ay *\ -yy — bb,
, V i1—
>V
cy çyy
ds _ bdy
& partant dx ou
V i -ZL íí yf/zay + yy — bb'
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , tl7
L'équation polaire * de la parabole > est pour le foyer d x =;
c dy • r \ , d y 1/ c y 0
—- — , ainsi dans ce cas d s = —■ — ^ , & par con-
yv cy — cc y cy — c c

sequent p ou sera = 5 V cy qui donne d p == == ,


ds J r iV cy
donc qui est ( Art. 7-) l’expreffion générale de la force
P 3dy
centripète à un point quelconque d'une courbe quelconque , de¬
vient ici >donc la force centripète dans la parabole, lorsque Ic
centre des forces est dans le foyer , est encore en raison renver¬
sée du quarré de la distance. C. Q. F. T.

X V I L

PROPOSITION XII . PROBLÈME VIL


Trouver la. courbe décrite par un corps qu on suppose parti d'un
point donné avec une vitesse & une direction données , lorsque ce corps
es continuellement sollicité vers un centre par une force qui agit comme
une fonction quelconque de la disance à ce centre, & dont l 'intensti
es donnée. .
On a trouvé ( Art. 8. ) que lorsqu’on veut comparer la force
dans deux courbes différentes, l’exnreffion est ■ S*
p dy d t
les tems font inégaux , il faut commencer par chasser lelément
d t 1 par les conditions du problème qu ’on se propose actuelle-

* Voici comment on trouve cette équation. A M représentantla parabole pro¬ Fig.


posa , F M une ligne tirée de son foyer à un de ses points quelconques M , M Q
une perpendiculaire abbaissée de M fur Taxe A H , O P un arc de cercle décried’
ust
rayon quelconque, on fera les lignes J Qp = ii. F M <= >y . A F = >c. F O•= *
1on aura y ou F Aí = *u q—c , ou u ì= i y c—
— , 8e par conséquent p ^ ou 1c
sinus de p Af Q que j'appelle s , fera —- 3 qui étant substitue dans lé-
y
. , - d s C dy _
quatlORd. X = donnera s, ri 77 m
-- = = dx v= — ™= = = = . . t . 1,
’ VI — se yV cy — c c
12S - PRINCIPES MATHÉMATIQUES
ment , qui sont , que la vitesse & la direction du corps soient
données au point d’où il part.
Fig. -2, Je fais les lignes Mp — ds . C R = p. La vitesse au point P
d’oú part le corps = f. Lc rayon vecteur en ce point C P 1=3 h.
La perpendiculaire à la tangente au même point C Q Par = /.
PArt. iJ .es secteurs font proportionnels aux temps : ainsi on aura
C P p .■C M (a. • ~4 au= temps par Tare M p == d 11
f ‘■f
. dpds z , . l zf zd p , ~ ,r
donc —f —-— devient - II faut egaler a preíent cette
p dy dt z p i dy 0L
expreffion générale dune force quelconque , à la fonction de y,
qu’on suppose exprimer la force par les conditions du Problème.
Soit pris Y pour représenter cette fonction , on aura pour l’é-
quation de la courbe cherchée -— —Y ou Y dy ——î~.
^ P i dy Jp 3

qu’il ne s’agit plus que d’intégrer , ce qui donne 1 B ^ dY.

— , dans laquelle équation B est une constante ajoutée ; or


yydx 1 yydx z -í- dy z
P est = —■ &
partant —- — - — ,—
V y y d x- + dy z r p 1y * dx z
on aura donc 2 B y * — iy *f Y. d y dy z ,
Lz f- y y — j ~ í > ou dx
dy
équation différentielle par la-
yV iByy —zyysYdy ^
l z 'fz
quelle on construira la courbe , auslî- tôt qu ’on connoîtra T,
C. (2. p - T.
XVIII.

COROLLAIRE 7.

On vient de trouver p0ur valeur de Tinstant


, que le
corps
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE , x%9
corps mer à parcourir un arc infiniment petit M p.donc
,
UL -jr- ou •••' fera
• — la valeur du temps cotai employé à
If l J'
parcourir un arc fini quelconque P M mettant
; donc dans cette
valeur du temps total —-y 'J"5- aulieu dc dx, fa valeur trouvée
dy
dans cette présente proposition — .-. .. _
y V z B y y — z y y JY dy
/ >/ - — 1
on aura pour ^expression générale du temps employé à parcourir
un arc fini quelconque l’integr. de
y dy
y' I B y y - iyysYdy ~ l *fK

X I X.

COROLLAIRE IL

Pour déterminer la quantité B par les conditions du Problème ,


on reprendra l'équation 1 ^ TT. - f ^ ^ on , mettra
dans cette équation à la place de sYdy y la quantité qui vient
après l’intcgration qu’on aura fait d'abord qu’on aura connu la
fonction des distances qu’exprime Y ensuite
; on fera l = p &
y = h , & on aura par ce moyen une équation qui ne contien¬
dra que B 8ù des Gonflantes& qui donnera par conséquent la
valeur de B,
M

X X.

P R O P O SI TI ON XIL PROBLÈME VIII.


Trouver la courbe que le corps décrira, en supposant V ——
n
Ïy " '*

On aura alors ry d v — ís —rL ainsi


— ——, l'équation gc- Fig, iï.
yy y &
Tome IL- & _
150 PRTNCIPES MATHEMATIQUES
_
nérale d x — deviendra d x = .
y v h yy y -j \ dy —i
íV 1
dy
y i ny y + i 11 y
Afin de pouvoir comparer la lettre
t ' J 1
/ qui marque la vitesse au point P d ’où part le corps , avec la
lettre n qui marque l’intensité de la gravité dans la supposition
présente , supposons que cette vitessef íòit celle que le corps , en
partant du point donné P où le corps est supposé en repos , a ac¬
quis en tombant de la hauteur K, étant poussé constamment par
ia force que devient la force — , lorsque y = h, alors en
hh n y y
employant ce Théorème * si connu , qu’un corps qui tombe de
la hauteur K, qui
& est poussé constamment par une force ,
acquiert la vitesse / ispA, on aura dans le cas présent où la
force est tt
hh , / = ^ 1tih
^ .

Si l’on exécute à présent l’Article dix-neuviéme pour avoir la

valeur de B, l ’équation — ~~ ~ ~ pjsì- ^ anS *a ^UPP° ~


2 Bf- - l n
íìtion présente de la force — — deviendra
yy y
L1J'L
1n
mettant p pour / , & h pour y, on aura 2 ^ h = / l , donc
zn
x B = / '- 1T

%Voici comme on démontre ce Théorème. La force par l'instant d t ou (u


U V

étant la vitesse) est égaleà l’increment d u de la vitesse; donc = d u-, ou

q i JC = u d u ou
, 2 0 K = u u en supposant la vitesse------ 0 , au point de
départ P or
: de 1 ç K = u u on
, tire u ----- }/ z cpK . C• Q . F. D .
«

D £ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . I3r


td y
Par ce moyen l’équation dx —• - —- - — fe
yv tByy + my
í~
- f-

changera , en y mettant pour i B sa valeur f 1en


—^ , dx =
_ dy _
yV / f z— 1 n \ y I + Z ny » mais on vi ent de voir que
V ~h ) I -
fifl
dans la supposition présente / = v/ - -n”njg donc en mettant dans

cette équation pour / *■fa valeur ~ -2~~


ft
on
, aura d x==
y
yy / 'K - h) v 1f- 'A* y . pour l’équation générale de toutes
i z

les trajectoires qui peuvent être décrites , lorsque la force cen¬


tripète agit en raison inverse du quarté des distances. C. Q . F. T.
XXL

PROPOSITION XIII . THEOREME VI.


dy
* yV/ (K - h ) y 1 +h l y
■ rn 1
aux équations des sections coniques.
On peut supposer h ou > ,= <1 L ; dans le premier cas , le
terme (K —h) y y deviendra négatif , & alors l’équation expri-
hh
mera une ellipse dont le grand axe sera Y— K ^’ pà ^ axe

- - : dans le second , le terme ( K •— h ) y y sera zero , &

alors l'équation exprimera une parabole dont le paramétre sera

ì -p ~ - - dans le troisième enfin , ( K — h ) yf fera positif , &


iji PRINCIPES MATHÉMATIQUES
l’équation exprime alors une hyperbole dont le grand axe fera

K hh h, &
— 1c petit HVR
V K —' Il

Dimonjlration de ces trois Cas.


\
r -L' Premier L ’équation polaire dc l’ellipse pour un de ses
Cas.
bdy
foyers , didx = ' _ _ (
suivant sart . 9.) lorsque
yV x ay — y y — b b
a est le demi grand axe , & b le demi petit axe : lui donnant cette

forme d x —- — - ~y — , & la comparant à sé~


y Vzay y— y I —
bb bb
quation générale de la trajectoire dans le cas présent , c’est-à-
dire , lorsque le terme ( K — h ) y y est négatif , laquelle est alors
dX • 2,a h
dx=
.y y/ (h—K )y y â 1y , on. aura ’Jb —^ J 1»
TCP ■
L— L
= , d’oià l’on tirera b = 1—
^
Kl
V h—K
hh
. C. Q . F . ï °. D,
a X h—K
Donc le corps partant du point P avec une vitesse moindre
que celle qu ’il auroit acquise en tombant de la hauteur P C, dé¬
crira une ellipse.
ríg. vh Second Cas.L ’équation polaire de la parabole pour son foyer , est
c dy
dx = _ - -c7-;c , lorsque c est la distance du íommet au
yV ty
-y
foyer ; en lui donnant cette forme dx -, Lc la com¬
y ^ y_ _

parant à séquation générale de la trajectoire qui est dans la sup¬


position
de la philosophie naturelle . I35

, on aura —
position de ce second cas , d x —«■ y c
~K-

d’où on tire c C. Q. F. i °. D.

Ainsi le corps en partant du point P avec une vîtefle égale à


celle qu’il auroit acquise en tombant de la hauteur PC } décrira
une parabole.
Troisième Cas. L’équation polaire de l’hyperbole pour un de k-L- î0*
fes foyers est d x = - ■ - ■. - lorsque
, le demi
y V 1a y + y y — bb
grand axe est a 3 8c le demi petit axe b : en lui donnant cette

forme d x — . v ^ - , , ■la , & comparant avec Té-*


y V 1 a y y+ z— i
bb bb
quation générale de la trajectoire qui est dans le cas présent d x '=
dy 2 a h h
, on aura b b
~ K L2, ’
y V ( A — 11
y) . 1+ «zy
K
IV K
d’où Ton tirera b
VR—k iXK ^ â
e . Q. F. D.
Donc le corps partant du point P avec une vitesse plus grande,
que celle qu’il auroit acquise en tombant de la hauteur P C3,dé¬
crira une hyperbole.
X X I I;

S C H O L 1 E,

On volt par ces trois suppositions de , -= ■ou < A qus


sont les trois cas possibles , que lorsque la force agit en raison
inverse du quarré des distances , les trajectoires ne peuvent être
que des sections coniques , ayant le centre des forces dans un foyer,,
quelle que íoit la force projectile.
Tome II, . Y

/
134 PRINCIPES MATHEMATIQUES
XXIII.

PROPOSITION XIV . PROBLÈME IX.

Trouver la courbe que le corps décrira, en supposant Y = n y.


Fig. u Oa aura s Y dy =snydy = ~yy, & équation
^ générale
dX= 4y deviendra dx
y V 1 B y y — zyysYdy
t *j x
dy
: pour chasserB je reprens Téquation
y V a JSjy — n y 4 * —
JTJl
z B 1 f Yd y 1 , ZB nyy
-7 —^-- — = —- qui devient en ce cas - _ J s- = »
l l J zZ -2 líf í
-A- , & mettant / pour p, & h pour y dans cette équation ,
j’aurai z B /===== 2 + n h h , par
& conséquent d x a=
=
; supposant ensuite , comme
vV (/ 2_
^ 2/ 2
dans l’Art. zo. que K soit la hauteur d’où le corps devroit tom¬
ber lorsqu’il cil poussé avec la force constante exercée à la dis¬
tance h on
, aura / = y/ z h n K qui
, étant substituée dans cette
dy
équation , la changera en d x — = ... ■ ..-- 1- = ====
1 y \/ ( iKh + hti ) y L—y* _ 1
z l ' hK
qui est l’équation générale de toutes les courbes qui peuvent
être décrites , lorsque la force centripète agit en raison de la
simple distance. C. Q . F. T.

■w
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
XXIV.

PROPOSITION XV . THÉORÈME VII , -

Réduction del’équation généraitd X= ■


Ay
Vy/ (iKh + h.h) y'-- y4 '. __ ^
il ! hK,
à l 'équation de l 'ellipfi , ou maniéré d 'exprimer la force centripète
dans f ellipse , en prenant le centre de f ellipse pour le centre des
forces.
L’équation polaire * de fellipfe est pour le centre dx ==
a b dy
: en lui donnant cette forme dx =3
y V J y — bbxy ' a a — y y
dy
y V l- a + be )y — 4 , & la comparant à 1équation
a a PP
d
de la trajectoire d x on aura
y V (r. A tly k n) y —y « _
2 l zh K

a a + bb %Kh-\ -hh , . , ,,
- a a b, b —
2 ln 2-~L~
nKir & a ab b = %l 1 h K 3
, ^d ou 1 on tire a ==

^ Pour trouver cette Ration soit lellipse AB D, je tire du centre C la Flg. i;


l lg ne C M, abaiíle
) M Q perpendiculaire sur l'axe A D, du & pôle C comme
centre , je trace 1arc de cercle O P je
, & fais les lianes C O = , C O = ic
q M-<=* l - C M = y. A c ~ a. C B é= . CF ~ c. Ayant alors dans sel-
lipse î — — V a a — u u , on trouvera C M = s ^ a u 1a * l L— b ^ u *
aa a
==» 7 , & par conséquent uL= - c Vy y — b b si„
. C-M de lande
US
a. O CP
<juej’appeller fera -L V.}' 1—L qui donned s = - aAlA= = ^ Sc
y cy ^ yy — bb
ì/ —— ^ /- - </f
V 1— = " V a.a—yy : or * , doncd x
/d
r ;6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

)/ iKk +hh + y/~írkT + hfi) *~- zliJijT, & b _ ]/iKh +hh


1. ~ 2. Z

— V j iKh + h^ -zl ' hK , c . Q. F. F. Ainsi quelque soit la


2

Vitesse projectile , la trajectoire ne pourra jamais être qu ’une


ellipse dans cette supposition de la force centripète en raison,
directe de la distance au centre.

XXV.
S C H O L I E.

: - Si le corps dans cette hypothèse au lieu d’être attiré vers le*


centre C en étoit repoussé, en ce cas la lettre n qui marque
l' intensité de la force seroit négative , ou , ce qui en est une fuite ,
la lettre K qui exprime la hauteur d’où le corps auroit dtì tom¬
ber vers € pour acquérir la vitesse/ , devroit être faite négative
dy
dans lequation précédente dx —■ — q-. ■■ ——
n r y /| ( Z Kh + kh ) y l -V* _ T5
t l ï hK
laquelle se changeroit par conséquent en celle - ci d x s =

yy / (Uh- z Kh )y z-y* _ J >y . \/ (z A k—k h)y z+y* _ t


-zl z hK zl lkK
&• exprimeroit toujours une hyperbole quelle que fut la vitesse
projectile , & cette hyperbole auroit son centre de figure dans-
le centre des forces : car lequation polaire de l’hyperbole pour
ion centre est * d xa = .—— —. -■
. - -■— le dems
yV ’yy + bbx Vyy^ — aa
&
grand axe étant a, le demi petit axe A

Fig. ijj. ' * 'Voici comment on trouve cette équation . Soit l’hyperbole C M, je tire du
centre A la ligne A M, j ’abaiíle M Q perpendiculaire fur , Taxe A C , & du
pôle A comme centre , je décris Tare de cercle 0 P , Sc je fais les lignes A O =
AQ ^ u.J ( M i' A M y<A C.= *a, A B b, A F *= . c. 1, ’éguaúon.
Qat
DT LA PHILOSOPHIE NATURELLE . IJ7
On peut douner à cette équation cette forme dx
d y
— , & la comparant à Péqua-
y V yy +y 4
( bb—a
a a b b a \) a 1b 1
tion générale de la trajectoire dans la supposition présente , an
bb- a a h h-\ - z K h
aura
a ab b ~z L3- K k & a a b b = zl l Kh \ d ’où

Ion tire b = ^ - - b h-f- z K h -{- y/ (hh —z K h ) 1-f- z K l 1 h ôc a


z z

— V kh—zKh -j- 1/ (hh—z K h) 1-


f i Lz K h : ainsi dans cette
2L
Ibi de force centripète , en supposant que la force attractive vers
le centre se change en force répulsive , le corps ne pourra jamais
décrire qu ’une hyperbole , quelle que soit la vitesse projectile.
x x v I.
PROPOSITION XVI . THÉORÈME VIII.

Dans toutes les ellipses, lorsque la force attractive tend au centre,


les terns périodiques font égaux Jl les intensités des forces font lés
mêmes ..
On a vû dans l'Articíe 4 . que quand les arcs font parcourus
en temps égal , les forces font comme les flèches -, donc lorsque
les flèches feront comme les distances , les temps dans lesquels
11 / &a.z 7. p""" 1■ >■
«ìe l’hyperbole étant u u — a a = = > > jeu tire AM Sou y u u f- - ^ ^
V,a ' u * — a 1b í -\ - b í u v
, qui étant égalée à y , donne u *=ì - y / yy ^ bU,
A_ Q. A P que j’appelle ce
donc A M sinus de sangle B A s fera — y/ yyj ^. bb
£y
a b 1d y . b
qui donne d s = - -- .& V 1 / yy -a a , ou^
£ y 1V y y -'r b b - cy
ds a b dy
1— s s d x , donc dx C. Q. FiTi,
y y y *"j b b ' . 's/ y y
T-ome II, »!
X3s PRINCIPES MATHEMATIQUES
eíles sont .parcourues feront égaux . La question eíl donc réduite
à prouver que si dans chaque ellipse on prend deux secteurs
infiniment petits qui soient chacun en même raison avec faire
entiere de l’elhpse , les flèches dans chacun de ces secteurs feront
proportionnelles aux distances.
Premier Cas. II est aisé de voir la vérité de cette proposition
dans lés ellipses semblables , car toutes les lignes sont proportion¬
nelles dans ces courbes.
>Eig
, Second Cas. Quant aux ellipses qui ne seroient pas semblables,
pour les mieux considérer on commencera par supposer quelles
ayent un axe de commun , tandis que l'autre varieroit dans une
raison quelconqu ^ ; or on sçait qu ’alors toutes les ordonnées de
ces ellipses seront proportionnelles à Taxe qu ’on rend variable ;
donc les secteurs C M /s , C M*yf ( C M M' est élevé perpendicu¬
lairement k C P ) qui sont entr ’eux comme les ordonnées yP,
y! P feront auííì comme les demi axes C M , C M , & séront par
conséquent des parties semblables de leurs ellipses totales . Mais
dans ces secteurs les flèches m y , n? y* font visiblement comme
les distances Cy , Cy' donc
; les ellipses A M B , A MB seront
parcourues dans le même temps , puisqu ’on avoir réduit la ques¬
tion à trouver deux secteurs proportionnels à ces ellipses , dans
lesquels les flèches fuflént comme les distances . Mais si deux el¬
lipses qui ont un axe de commun sont parcourues en temps égaux,
& que deux ellipses qui n’ont point d’axe commun , mais qui
soient semblables , soient auffi parcourues dans le même temps,
il est clair que toutes les ellipses imaginables le seront auffi , puis-
qu ’on n’aura qu’à faire sur Taxe de l’une une ellipse semblable à
l' autre . C. Q . F . D.
DE LÁ PHILOSOPHIE NATURELLE.
XXVII.

PROPOSITION XVII . PROBLÈME X.

st
Trouver la courbe que le corps décrira, en supposant Y —
y
' Òn aura dans cette supposition s Y dy = -Í2ÁZ. & en înté-
y
grant sYdy = -
donc , alors l’équation générale J * —-
2 JJK

deviendra en substituant
JKj/ z Byy lyyj 'Y d y t
l zs z
>n
pour sYdy sa valeur présente , dx —
*yy y y/ 2 Byy -\- n „ r '
l zs z
xB — isYdy _ i
■ona trouvé ’( Art. o. )
* Y */ 1' “ p 1 qui devient dans

la supposition présente %^ JL — d'ost je tire ( en met-


yy P
í ls %
tant l pour p 8c k pour / ) z B = s -' mettant
*— — , & cette

valeur de z A dans l’équatipn précédente , elle devient d x :—-


dy
— : mais dans le cas présent la
y V ( f íJL
~~ \ y 1 + n
V h h) _ _ __ x
l -f z
force <p supposée agir uniformément sur le corps pour lui. donner
la vitesse/ , en tombant de la hauteur A est
h * ; donc en em-
ployant le même Théorème dont on a fait usage ( Art. z r. ) on

aura / = ^ 38c mettant - pour / ; sa valeur dans 1équation;


i4° PRINCIPES MATHÉMATIQUES
dy
précédente , elle sera d x
yV nK n y\ l+ n
(- k* hO
z nKl'

ou d X — dy
équation.
yV ( i — h \ yy + h5 _ t
V/ 1 2RL-) zKl*
générale de toutes les trajectoires qui peuvent être décrites, lors-
que la force agit en raison inverse dû cube des distances.
XXVII !..

PROPOSITION XVIII . THEOREME IX.

Cas où Péquation d x : dy
yV y 1h+
(uI1- 2K1
2 K. 1) 2- K 1

f réduit à allé di la logarithmique spirale;

Si dans dans cette équation on suppose -ji ~ le , pre¬


mier terme du signe radical sera zéro , & alors 1équation se
réduira k.d x = qui donne,y d x k dy dans
y V h?
zKl-

îà raison constante de i a \/ h I , ce qui est la pro¬


zKl 1
priété de la spirale logarithmique d’où l’on tire son équation :
car tous les rayons de cette courbe faisant un angle constant
avec les arcs qui les terminent , ydx est toujours à dy en
raison constante ; donc dans cette hypothèse , c'est-à-dire lorsque

la vitesse projectile serâ telle que i s=s ~~s ~>■la trajectoire sérac
toujours une ípirale logarithmique . .
XXIX..
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 141

XXIX.

PROPOSITION XX . THÉORÈME X.

dy
Réduction de Véquationd X=

\l l iKUy iKl 1
dans ti cas où l ' on suppose que le corps part du point P perpendicu¬
lairement à lu ligne C P , & dans lequel par conséquent 1 h.=

Cette équation deviendra donc alors dx — dy


yV
(/z1 1Xâ)
y 1+ h dy
i »q
zK
yV —( h -
\zK )
y 1 + h , d’où l’on tire d x : dy
hh z K j / I - hX t
ZK hh

ou d x dy
, íèlon que sera
y y' — 1 x j/ x — yjy
zK h h-

-< ou > que 1. Le premier de ces deux cas , celui de


z K
< se construit par l’arc de cercle , & le second celui de
> 1 par le secteur hyperbolique.
Premier Cas. Ayant tracé le cercle A VP dont le rayon C P Fig. 16..
= h , tirant une tangente T V à. l ’un de ses points quelconques
V, prolongeant
& l’axe CP jusqu ’en T, où il rencontre la tan¬
gente T V , on aura la trajectoire cherchée en prenant toutes
les C M = C T , & faisant les angles M CT aux angles P C F
comme — 1 est à i ..
V 1 ■— h
zK
Tome. IL- te;
14» PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Pour le prouver faisant le$ lignes C ----- ». QF z=* CF
hh
h. CT = CM esay , on a pour la valeur de sangle
du
FCP
f V kh uu u = y on aura d u
, mais puisqu’on —
du
= - h ì±y . & V~hh ^ : ~ u- - &-
yy y y/àh uu
h dy
; donc puisque sangle P C M est à sangle
yV yy — hk
PCF comme — hdy
est à 1, on aura d x :
V1 y Vyy — hh
zK

: x , d’oú son tire d x = ^ ^y - ou d x


y/ 1—_h_ y/ 1 — h
zK __ Tk
y Vyy —
H
dy
, qui est l’équation qu’on se
yV 1— X j/jy/
zK hh f
proposoit de construire.
. 17.
FJg Second Cas. Pour avoir maintenant la courbe que le corps
h
décrit , lorsque —t> 1, on trouve shyperbole équilatere P F,
dont C P —— h soit le demi axe transversal : on menera une
tangente quelconque FT à sun de ses points quelconques V
ainsi que le rayon C F, la& trajectoire cherchée se construira
en prenant les C M = CT , & en faisant les angles M CT aux
CPF 1
rapports :: - = = = = ■- -
TU
Pour les trouver je fais les lignes C Q = ». Q F =
ç . CP
hh
----- L. CT. = CM = y. On aura le secteur CPF 5=3
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 14J

- J 'ud i — Ifa ' i mais i 3= y/ u u, •— h h & d ç ■= .


Ud u uud u
, donc le secteur V C P
|/ u u — h h \/ u u
I p hhd U . .r
~ d u y/ u u- h h -. -i J/ i / =u -u—: = = ; mais puiíque
— hh

y , on aura \/ u u — h h = ~ y hh —y y & d ï
y y
„ , CPV r hd y
(k par conséquent le lecteur -ç ~p~ J= — . , d'où

y y/ h h —y y
l'on tirerad x ■
=; dy
qui eíl la courbe
y y/ h I — X y I —yy
i K hh
qu ’on se proposoit à construire . C. Q . F . D.
X X X.

COROLLAIRE.

Au reste il est aisé de voir que la construction donnée dans


ces deux cas , est la même que celle de M . Newton , Corol . z.
Prop . 41. qu ’on trouve à la page 13 6. de cet Ouvrage , Tom . I.
XXXI.

S C H O L I E.

Si on supposoit que la force sut centrifuge au lieu d’être cen¬


tripète , la lettre n qui défigne la quantité de la force devroit
être négative , & par conséquent la lettre K le seroit austì , ce
dy
qui donneroit à l’équation précédente dx
yV 1 m h

dy
X yyy , la forme d x =
hh y y I + h x" yr Iyy —
2. K hh

I
144 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
quelle ne peut être construite , comme il est aisé de le voir , que
par l’opération du cas premier , où l’on a vû par la nature de
la courbe , ainsi que par celle du Problème , que le corps en par¬
tant du point P s ’éloignera de plus en plus du centre.
XXXII.
PROPOSITION XXI . PROBLÈME XI.
n
Trouver la trajectoire que le corps décrira en supposant Y —
yy
mn
+
y i
n mn
On aura dans ce cas s Y d y — en mte-
y iyy
grant : alors Péquation générale trouvée ( Article 17.) d x
dy
2. íê changera en d y
yV ^- Pyy — z yy sr dy
Z1/ 1 "
_ ày__ . Mais on a trouvé dans ce
y \/zB :y y -\-
~ iny ' -\- n m

1 B - 2 sYd y
même article , ■ -y—Ì,- d-1donc
— -— ,
, D
on aura 2 B 2-f _ _n
Zv p- h
nm
' hh - s 1 en
( mettant h pour y fk l pour p ) d 'où
on tire 2 B Pz _ ipi
Jh n n ; donc d x s = =
l f d .y ■
y V s/ Z' / '-
( / *—
- ~hzn—nm\
~ ~hh ) y y-
q *2nyP- nm
Pour essayer de réduire cette équation aux équations polaires
(des sections coniques , je lui donne cette forme d x -> ■
l f dy
d’où l’on
l 1j - — m n

1n — n m ^y y + ny
hh ì f 1 nm
Z%
lys 2- — n ■m
tire
de la philosophie naturelle , ï 45
dy
tire d x =
V. - nm
l lf z
y Vf 1 2/2 — m n i ny
h hh y y + jtj mn
L-f- —m n' '
Maís on a vû ( note de l’Art. 20. ) que Z 1 — i <p K, or dans la

présente supposition T ou q>4= . ( car on a supposé

Y on la distance = h on
) aura donc <p= -7— ( m 4 - A) , & par
ft >
nK
conséquent / 1 -—- 2
Aj- ( A 4- m Substituant
). à présent
cette valeur de f 1 dans la derniere équation dx = =.—
<y
1 nm
7 \t*
y Vf z ui
— /r m
2 n y — i , on aura dx
ft ~ Th y y 4- / 1 Z1 m— «
i -f *
dy
Vï mk■
'
2 / 1 K /z( - )- /« )

y l K Â( 4- w ) — 2 A 1 — m h /r' ,y
xKl * ( h + m) — m A 3 ^ J 1+
1 1K l *(mk ) ~ m A3
or on voit par cette équation , en la comparant avec l’équation
polaire des sections coniques , qu’elle peut leur être comparée
exactement , à l’exception du coefficient de dy , lequel apprend
seulement que cette équation exprime une section conique dont
on augmente ou diminue les angles en raison constante , &c on
construira ainsi cette trajectoire.
Soit décrite la section conique J Q P exprimée par l’équation d x =
Kg, l8, &t9 .-
Tonu II*
y
! 46 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
dy
f m) — h: m ft
y \/ i K ( h.-
z Kl z ( hf- m ) m h r yy + _z K ì zm( * k ’ y _
h) —m k 5
— i »

soient pris ensuite les angles P C M aux angles P C Q dans la


._ , ' mk* a.
raison de i a , & la courbe qui paísera par
tous les points M,. fera la trajectoire cherchée. C. Q. F. r.
XXXIII.
S C H O L I E.

Fig--
8 .&i9; On verra aifémënt que si l’on suppose que pendant que le
corps marche dans Tellipfe A Q P de P en Q , cette courbe elle-
même avance d’un mouvement angulaire qui se faíse autour du
centre C dans le même sens, &c que le mouvement angulaire
soit de la quantité P C H = Q C M le corps étant arrivé au point
Q de Tellipfe se trouvera au point M par le mouvement de l’el-
lipse même , donc la courbe qui passera par tous les points M
fera la courbe cherchée.
Cette construction s’exécutera donc en supposant simplement
un mouvement angulaire dans les apsides de cette section coni¬
que , qui soit de la quantité que donnera le coefficient de dy , 6c
qui se fera dans le même sens que le mouvement du corps ou
en sens contraire , c’est-à-dire du côté de Q ou du côté opposé,
selon que sangle P C M t> ou <! P C Q, c’est-à-dire , selon que
la quantité qui est sous le signe du coefficient de dy, le ta
> ou <î I.
Remarque. On a commencé par examiner dans le Problème
précédent , ce qui arrive dans le cas où Y exprimant la force en
raison inverse du quarté des distances, on y ajoute une force in¬
mn
versement proportionnelle au cube des distances exprimée par y 3
parce que le cas de la force en raison inverse du quarté des dis¬
tances étant celui qui a lieu dans le Système du Monde , est le
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 47
plus important à connoître , & on a supposé de plus , dans cet
Article précédent , que le corps partoit du point donné avec une
vitesse & une direction données. Examinons à présent ce qui
arriveroit dans toutes sortes d’hypothèses de pesanteur , par la
même addition de force.
XXXIV.
PROPOSITION XXI . PROBLEME XII.
- les trajectoires décrites dans
On c.limande toutes fortes d'hypothèses

de pesanteur, en ajoutant à la force quelconque la force

Dans ce cas Y où la force totale seroit T + —, , donc on


auroit alors au lieu quantité f Y dy f - - J"

— ——.
c’est-à-dire sY dy Prenant à présent l’équation gé-
iyy
octale dx dy dé toutes les
y V zBy 1-— i y 2-s Y dy i
Lz f 1
trajectoires , & y substituant pour J Y dy ía valeur dans la
supposition présente , on aura alors Inéquation d x = ====
dy
, dans laquelle je subíli-
yi/íBy y -y y J Y dy f- - m i
JTJ7T“
tue au lieu des constantes B,l,f de la solution précédente.
d’autres constantes B1, l' , f , asm de n’être pas restraint à faire
partir le corps avec la même vitesse & la même direction , &
de pouvoir déterminer au contraire la relation des nouvelles
constantes aux premières , la plus propre à comparer les courbes
que l'on a dans ces deux hypothèses.
L’équation précédente peut avoir cette forme dx = = ===
dy , & on aura
i
148 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
B* B
alors _ _ - 1_L _ nu
l > if 1 — m — m / 2 s- ' 7
— m l 1/ 1, d’où l’on voit qu’en donnant au corps au point
de départ une vitesse & une direction convenables , on décrira
cette trajectoire en supposant un mouvement d’apsides dans la
courbe que l’équation de sart . 17. a donnée : il ne s’agira donc plus
que de déterminer les l c& / , ’est a diré de donner au corps en
partant de P une certaine direction , car alors on connoîtra B -,
reprenant donc la valeur générale de B trouvée - ^ “ -
'' —sYdy + m
— -yi, elle deviendra dans le cas présent
d 1f i t
—, & mettant V pour p & h pour y comme
, dans l’Art. io.
m
elle deviendra z B' — sYdy p 1 h h s f 1, ôc supposant que
z hh
s Y d y = : H lorsque y = h, on aura 2 B'5= / ' +
H : supposant en même tems que Ton ait fait dans l’Article zo.
sYdy s = H lorsque y a la même valeur h, la valeur de '2?
dans cette supposition deviendra z B = f 1 + H. Mettant donc
z B* 2B n’ a
dans l’équation ci-dessus m jrjí pour B pour
, &•
/' s m
B les deux valeurs qu’on vient de trouver, on aura hh
l zf r - m
s 1+ H . . _. , , . f - mf - H
■■i ^y- - Ayant
. ainsi les deux équations 2hh
t *f m

^jrjr - y & m ~ ll f z lesquelles ne renferment plus


que les deux inconnues l ' & f, on en tirera les valeurs de ces
deux quantités , lesquelles seront f 5= V7/ 1J”+ . . . & u =
%h h
V
de la philosophie naturelle. I4P
V ■ f 1 + m) z íl— ; mais / & f donnent la direction & la vî-
h.2-t l + m
tefle que doit avoir le corps au point P asm qu’il décrive la
même trajectoire que celle que l’équation de l'Art. 17. a donnée -,
donc en donnant à cette courbe le mouvement d' apsides déter¬
miné par le coefficient de dy , elle deviendra celle qui résulte
de la force T + —r supposée ici. C. Q. F. T.
y 5
XXXV.
S C H O L I E.

Cette Proposition contient la démonstration des Propositions 44


& 4j de la section 9 du premier Livre qui traite du mouve¬
ment des apsides. Après avoir vu dans les Propositions précéden¬
tes le temps & la vitesse des corps dans les courbes que diffé¬
rentes forces centripètes leur feroient décrire , on ne fera peut-
être pas fâché de trouver ici le temps & ía vitesse des corps à
différentes distances du centre , lorsqu’ils y tombent en ligne
droite » ce qui arrive lorsqu’on ne leur donne aucune impulsion
à leur point de départ , ou lorsque celle qu’on leur donne tend
au centre.
XXXVI.

PROPOSITION XXII . PROBLEME XIII.


On demande le temps & la vitessedrun corps qui tombe vers un
centre vers lequel il ejî attire par . une force quelconque
t ce corps étant
place à une dijlance quelconque de ce centre.
Faisant d’abord A C=z <. CP = y . A P = a —y . P p = dy, Fig. 10.

la vitesse acquise de A en P = u , l’instant employé à parcourir


P p sera —— — , multipliant
& cet instant par la force Y on

aU ra d u == __ —d
J( ou
, udud =e ~- Ydy dontTintégrale est
Tome 12, 2
ifo PRINCIPES MATHEMATIQUES

A — sY dy *= —
1
u u. Quant à la constante À elle se détermine
par cette condition , que íiy — a , u soit — o, c’est-à-dire , qu’au
point de départ le corps n’ait aucune vitesse ( s’il en avoit une
vers le centre , on feroit A tel que u seroit égal à cette vîteste
lorsqu’on feroit ^ --s L) : de « ^ z A —zsY dy , on tire u- ---
píf
— dy
V zA —isYdy ;
donc dt , devient d t
— dy
. C. Q. F. T.
y' 2. A ~ zJ Ydy
XXXVII.

COROLLAIRE I.

Supposant à présent le cas où Y on


—— , aura -— s Y dy

;y y y z- mettant
—, donc dans les équations précédentes

J pour —s Y dy , on aura z A + ~ = u 1j or quand y : -=


Mí a , u — o (hyp ) } donc on aura dans cette supposition z A -f.

a = o donc
; alors A = > —
a , 8c mettant à la place de A
cette valeur dans l’équation z A a/T
— dy = u 1, on aura
— — -f- — =5 a 1 qui donne u = ^ ——ou' — y/ z n X
ay y a
Vîr -LZ. ' ou djn x y>T = y . SZJÍÏ— -,
ay a y V 2.A — z J ï d y
dy
deviendra par les mêmes substitutions dt =
Vm X V a — y
a , y

©u d t dy )/y X 8c le temps total par A P fera

v a —y
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . l $l
^intégrale de cette quantité , & pourra être déterminé par cette
•construction.
Ayant décrit sur la ligne A € le demi cercle A M r C, le Fig.
temps de la chute par A P fera proportionnel au produit du
secteur ACM par T A C.
La raison de cette construction est aisée à trouver . Faisant les
lignes A C — a. P M —y/ ay —y y . CM = = y/ ay . m o --
- = ■Y a a — ay , CP = y . A P s= a — y.
' ad y _ _ A M ■
z j/ a a — ay
pour s’accorder avec les dénominations précédentes. On voit
d’abord que le petit secteur M c m différentielle du secteur A CM
a pour valeur le produit dc C M par m &différentielle dc A M >
x- - a, dy
c’est-à-dire y' ay x - - donc . ; le secteur A CM = *
ly / a a — ay
— as d y V y ,
’• . -
—- ----- qui , etant multiplie par —— deviendra I’ex-
a n
41 / y
dyYy / a
%
pression précédente du temps par P p , ou d t = . ' Xy—
zn
\/ a ■y
A n r , . r „ A CM ]/ $
donc le temps par A P fera egal au lecteur y -j rç x n quand
la force est comme le quarré.

X X X V1I L
COROLLAIRE IL

Et le temps total de la chute par A C fera X^


¥ AI C . ft
I J, ■/*
®u 4— c x A C 1 vi _n_ , en mettant à la place du demi cercle

A P C ¥ M ía ^,
valeur ~ c, A C on voit par cette ex¬
pression qUe dans la loi de pesanteur en raison renversée du
quarte de la distance , le temps des chutes depuis un point quel-
i5r. PRINCIPES MATHEMATIQUES
conque jusqu an centre des forces , est comme la racine quarrée
du cube de l’espace parcouru en tombant . On devoir bien s’at-
en dre à l’accord de cette Prop . avec celle qui est entre le temps
périodique des planètes & leur moyenne distance , puifquon peut
regarder un corps qui tombe vers un centre , comme s’il décri-
voit une ellipse infiniment étroite dont le grand axe seroit hau¬
teur de la chute , & qu en ce cas la chute ou l’espace. A C est
le double de la moyenne distance 5 c’est ainfi que M . Newton a
considéré les chutes rectilignes des corps ( Prop . 56. )
Si on vouloir comparer le temps de la révolution d’une pla¬
nète avec celui qu’elle meuroit à tomber dans le Soleil , rien ne
seroit plus facile par ce qu ’on vient de donner : car le temps de
la chute par le rayon pouvant être regardé comme la demie ré¬
volution dans une planète qui auroit ce rayon pour grand axe,
il n'est question que de prendre la moitié de la partie — ^ —-
du temps de la révolution même de la planète pour avoir le temps
de fa chute , en supposant qu ’elle commençât à tomber du lieu
où elle est dans fa- moyenne distance.
Si elle tomboit d’un autre lieu , le temps total de fa chute se¬
roit à ce. qn’il seroit en -partant de 1a moyenne distance , en raison
sesquiplée de la raison qui est entre le rayon par lequel on la
supposeroit tomber & la moyenne distance . Si on veut comparer
le temps qu une planète meuroit à tomber vers le Soleil avec
celui qu ’un satellite meuroit à tomber vers la planète qui lui sert
de centre , il faudra prendre les rapports qu ’auroient les mêmes
temps , fi on regardoìt le satellite comme ruas planète principale
qUi seroit à La même distance du Soleil que le satellite de sa pla¬
nète principale ì 8c diviser la raison de ces temps par celle qui
est entre les racines quarrées des masses centrales , c’est à-dire de
k masse ou planète qui attire le satellite , à la masse du Soleil.

I• '

xxxix.
DE IA PHILOSOPHIE NATURELLE.
XXXIX.

COROLLAIRE III.

Sí au lieu d’avoir supposé Y — on


— l’avoit supposé = Flg . 22,

ny, on auroit eu sYdy —snydy r, & en intégrant sYdy ==


— , mettant ensuite cette valeur dans l’équation x A — r sYdy
=s u 1, & supposant de même que quand y k= « , = 0, on
aura %Aï =*n a a, on
& aura en substituant u = y n aa —~nyy^
ou n x \/a a.—y y. Et d t — — devient en
^ V xA — xsYdy
ce cas d t dy
= . , d’où l'on voit qu’en fai-

y n x y aa - y y
sant sur A C comme rayon un quart de cercle , & élevant au
point P la perpendiculaire P M yle temps employé à parcourir

la droite A P aura pour valeur Tare ACM x y — , car cet arc


<
— dy
est
y aa —y y
dy
Si on suppose dans cette équation d x
y n X y a a —y y
y — a, on aura alors pour l’expreffion du temps par A C le pro¬
duit de par le nombre qui exprime sangle droit , ou ce qui
revient au même par le rapport du quart de cercle au rayon.
Ce qui fournit cette remarque íìnguliere que le corps central étant
le même dans cette hypothèse de pesanteur , de quelque distance
que ce corps parte , il arrivera dans le même temps au point C,
puisque la hauteur n’entre pas dans l'exprestion du tçmps*

Tome II. aa
r/4 PRINCIPES MATHEMATIQUES
X L.
S C H O L I E,

II en est donc des chutes rectilignes comme des mouvemens


dans les otbes elliptiques , & la hauteur totale dans le premier
cas , répond à l’axe transversal dans lautre , ce qu ’il est aisé de voie
en considérant la hauteur A C comme la derniere ellipse qu on
peut décrire sur elle , Sc c ’est ainsi que M . Newton sa considérée
dans la Section 7e. de son premier Livre des Principes.
Pítrin /ie . Pu IbiH ' lL.
í ] 'rfnn . 'ntur ,' - 1 Vií 'A ’/í

Msf . 2. ,

& <■, . S, D C .I !

Ì j\ . J-f.

P C F C P P
ALtàLLttàLsiillMiiî ssi'Mil f fslIUTÌ" â ^-à » Mîàii p iltihijis
000 F ^^ GDG Wî 000 0G0
î 000 000 -zM^ 000 îl **b >4s 000 îD

SECTION II-
DE L’ATTRACTION DES CORPS
en ayant égard à leurs figures.

PREMIERE PARTIE.
De Vattraction des Corps sphériques.

I.

PROPOSITION I. PROBLÈME I.

T IRouver Vattraction de la surface sphérique dont le


seroit A B sur un corpuscule P placé sur le prolongement diamètre
de ce
diamètre , en supposant que toutes les parties de cette surface sphérique
attirent comme une puisance quelconque n de la disance.
On imaginera la surface sphérique A C B composée d’une Fig. i.
infinité de petits cônes tronqués produits par la révolution des
élémens IH Q q autour de Taxe AB , & on commencera par
chercher Pattraction de toutes les petites zones ou surfaces co¬
niques H L
Ayant donc fait les lignes P 7 = s P S = f A S = g. SE = u.
je commence par chercher la valeur du cosinus de sangle IP Q

pour le rayon i . elle est PE — —. Cd - / ' — & le sinus


, PS í! if
\

du même angle pour le rayon P est / P Q


+Z!
rr
donc dPQ —q ? — íds
/
ijá PRINCIPES MATHÉMATIQUES
La valeur de la petite zone sphérique HI est Lf / x / Q , ou

Q qx A S = ^ - donc
; Pexpreílion de l’attraction de la
petite zone HI sur le corpuscule P, laquelle est en général

- ( /ffx/Çx/i’ x Cos. I p q aura


) pour valeur

%? d, x x i X ?t + ff
qui se réduit à
r t/
nf- - 2 / * 2v n
ít r dZ+ ? { f >— F / ? i
dont l’intégrale est
*//
n ■4-i
g {ff — gg ) l
? + pour la completter
*■( ” + } ) // 2 . (« + i )/ /
je sais ensorte qu’elle s’évanouisse lorsque ^ ou P / devient 1 ^4
>/• F. J’ai alors lSK - ( i _-4- 2 >
2. rr/f ^z V/z
V « q- 3
-/- A n - +- 3
)
Z1—Z n-t- i -—« II IIMMBHn -f- J x \

+ T +T ^ f — g ) ) qui est l’attraction de la

zone AI. je fais ensuite PI ons { — -\ - g, il&: vient par ce


a rf 1
moyen
cë (t +t <7+r -*- —
st. H- i st “ H i > \
(/ + £ . —/ g ) j pour l’attraction de la surface
sphérique totale.
I I.

PROPOSITION II . PROBLEME II.

Prouver F attraction de la sphere solide entiere A C B D sur le


corpuscule P place dans le prolongement de son axe.

Je fais comme dans la Proposition précédente les lignes P =/


P S ~ s A $ — g- Puisqu ’on vient de voir dans cette Proposi¬
tion , que la surface sphérique AÇB attire le corpuscule P avec
uns
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . IJ7
, Cg I / /- - - ■■+ 3 —— . n - H 3v
une force exprimee par — V,/ + g ~f ~ g )

+ ~ Ts ~r g ~ ~ n+ ' ) ) U est clair qu’en


multipliant cette expression par la petite épaisseur Aa = dg, on
aura l’expreffion de l’attraction que le petit orbe abcd ABCD
exerce sur le même corpuscule P, en & intégrant , on aura Int¬
eraction cherchée de la íphére solide. AB CD . C. Q. F. T.
III.

PROPOSITION III . PROBLÈME III.

Trouver Pattraction de la surface sphérique entiere A C B sur le


corpusculeP ,, en supposant que toutes ses parties Vattirent par une
force qui agisse en raison inverse du quarre de la dìsance.
On aura dans ce cas n r= — ; reprenant donc l’expression Ftg.
générale de l’attraction de cette surface sphérique laquelle a été
trouvée dans l’Article premier , & mettant pour n ía valeur

— i dans la présente supposition, on aura -Li^ ^ zg —sf — gg.


x g ou en réduisant c s „ z cg L
fJ gg ) TrT “ * = Tfs ’ C>1'1
exprime l’attraction de la surface sphérique lorsque n_= ;
c.<
2 -f . r.
I V.
COROLLAIRE . /

Pour avoir l’attraction de sorbe abcdABCD dans cette k-Z.

hypothèse , il suffira de multiplier cette expression Par


d g — A a , &c en intégrant cette expression de l’attraction du
petit orbe , on aura pour l’expression de l’attraction de la
sphère solide entiere ABCD, dans cette même hypothèse de
Tome IL b b
r;8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

n = — 2 & comme 1^ y - est l’expreffion de la solidité de la


íphére , on volt que dans cette hypothèse l’attractíon est comme
la masse divisée par le quarté de la distance de son centre âu
corpuscule attiré.

COROLLAIRE II.

Dans cette hypothèse de l’attraction réciproquement propos


tionnelle au quarté de la distance , deux sphères s’attirent de même
que si leurs massés étaient réunies à leur centre.
Fîg. Pour le prouver , fopposons d’abord qu’au centre A il y ait
un corpuscule de même masse que la sphère A elle -même , on a
vu ( Article précédent ) que la sphère B exercera sur ce corpus¬
cule A la même attraction que si elle étoit elle- même toute réunie
à son centre B mais
; on doit voir aussi, par la même raison ,
quelle fera attirée par le corpuscule A de la même maniéré , soit
quelle soit toute réunie à son centre B ysoit quelle ait conservée
sa forme réelle.
De plus , ( même Article ) la sphère entiere A attire toutes les
particules M de la sphère B de la même maniéré , que si elle étoit
toute réunie à son centre A donc
; il est indifférent pour l’attrac-
tion de deux sphères lune vers l’autre dans l’hypothèsede la raison
inverse des quarrés des distances , quelles gardent leur forme ou
qu elles soient supposées réunies à leur centre , pourvu qu elles
conservent la même masse.
V I.
S C H O LIE.

On voit par l’expreffion de l’attraction de la sphère solide totale,


que dans l’hypothèse en raison inverse du quarré de la distance.
il en est des sphères entieres comme de leurs plus petites parties,
& qu’elles attirent de même que ces parties en raison de la masse
divisée par le quarré de la»distance.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . IJ9
V ' tl.

PROPOSITION IV . PROBLÈME IV.

Trouver Uattraction de la surface sphérique entiere A B C D fur le


corpuscule P , en supposant que toutes les parties de la sphère attirent
a corpuscule par une force qui agisse en raison de la fimple disance.
On aura dans ce cas n = i , reprenant donc l’expression
trouvée (Art. i .) & en y mettant pour n fa valeur i dans l’hypo-

thèsc présente , on aura ~~rss ^ ~ / ( § ’ g + $fg 3)+

(4 f g) ) qui se réduit à — 7 ^ X 4P g — valeur de


l’attraction de la surface sphérique A CB lorsque n 1.
=

VIII.

COROLLAIRE I.

Pour avoir l’attraction de sorbe ab cd ABC D dans cette


hypothèse , il saut multiplier comme dans l’Art. 4. l’expression
f S par dg, l & ’expression de l’attraction de cet orbe fera
1 C f 2 1d S o ■ r Z C S 3f
tzJ -A-â , & en intégrant on aura —qui exprime Pat-
traction de la sphère solide entiere dans cette hypothèse.
IX.

COROLLAIRE II.

Et comme cette expression n’est autre chose que le produit de


la ma6e par la distance , l’on voit que dans l’hypothèse de la
simple distance comme dans celle de la raison inverse du quarte
de la distance , la sphère totale attire suivant la même loi que
leS particules qui la composent.
1*0 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
X.
COROLLAIRE III.

Dans cette même loi de Pattraction proportionnelle à la distance,,


les corps de figure quelconque ont les mêmes propriétés que les
sphères , d’attirer suivant leur force totale , suivant la même loi
que leurs particules.
wìg.4. Pour la démontrer, soit tiré par C où l’on suppose îe corpus¬
cule attiré , une droite CBP qui passe par le centre de gravité
du corps attirant X , Sc soit décomposée Pattraction de chaque
particule M dans le sens de cette ligne CP , il est clair que Pat¬
traction de la particule M étant comme C M, la partie , suivant
CBP , sera CP donc ; le produit de toutes les particules M du
solide proposé par les distances CP font Pattraction totale : mais
il est clair par les principes de la Statique , que la somme de ces
produits est égale au produit de la masse totale par la distance ait
centre de gravité , & quant aux forces qui agiroient dans le sens
P M , on verroit aisément qu ’elles fe détruisent réciproquement;
donc Pattraction d’un corps de figure quelconque dans l’hypo-
thèsc qu’on vient d’examiner est comme la distance du corpuscule
au centre de gravité-
x r.
PROPOSITION V. PROBLÈME V,

Trouver Vattraction de lu surface sphérique ABC sur le corpuscule


P, en supposant que toutes les parties de cette sphèrePattirent par une
force qui agijse en raison renversée de la quatrième puissance.
r-g- t, Alors n = = — 4. Reprenant donc l’expreffion générale de
PArticie 1. & substituant à « fa valeur — 4 , elle deviendra

2. rff \ +

se réduit à JL4L-
xrfs
I>E LA PHILOSOPHIE naturelle. iSi
rg ■g / + g c
( s x ■8 ‘
i L
3 ifs — gg)
ou
3 rP
Cpg 1 1—
X qui exprime sattraction de la. petite surface
g í) í
infiniment mince A B CD lorsque n = 1— 4,
X I I.
C O R O L L A L R K.

Pour avoir sattraction de l’orbe A B CD ab cd il faut mulci^


plier cette expression par la petite épaisseur A a ou dg , ainsi on.

aUra X ~Jl à. - l’intégrale sj,

(y - _f „ 1 l’expression de sattraction de la sphère entiers


solide A B D S sur le corpuscule P dans cette hypothèse de ns=
~ 4-
X I I L

PROPOSITION VI . PROBLEME Vfc

Trouverl ’àttracîion d’une surface sphérique A I sur un corpuscule


placé en P dans ['intérieur de cette surface, en supposant que toutes
les parties de cette,surface agijsent comme une puijsance quelconque a
de la dijlanùe.
Je fais les lignes A P ---- §. P S = tsj. PI = SE ' = ; v. Sc Fig . 5

f ai par conséquent
' PE = Vf 1—
v x, Sc IP q. PRy——
+ Vf í — v 1, d ’un autre côté IP s - PL ou IE doit avoir
pour valeur \/ gg ~ >v v ;on a donc séquation n -k 11 y/f 1-—v *
-f- Z 1—v 1= g 1—V1 dc laquelle on tire -- -- — = 1/ff —v
2l
Bc partant ou je cosinus de sangle IPQ . fc ra - -— —— J - ^
Tome IE - &c.
s
i6r PRINCIPES MATHEMATIQUES
mais par l’Art. i . l’attractioa de la pence portion de surface
sphérique produite par la révolution de III, a pour valeur
— ( // / X IQ X I P X Cos. de I P q ) ; donc à cause que

Iff X IQ = - ASx Q ?= on aura y {”x

ou rfp —
ce qui sera l’expreffion de l’attraction de la petite tranche IH
de surface sphérique laquelle attirera le corps vers B, tant que
I P fera un angle aigu avec A P.
2 Nl / -f- I
£n intégrant cette différentielle on aura - .
° z r/ 1 \ nX
+
n-t- 3 \
\ p- ~3~/ *^quelle étant complettée par cette condition que
tout se détruit quand i ou P1 = PA ou g —A donne pour expres-

c o f ( * ~ . f ) ~ " t' 1
íìon de l’attraction de la zone AI , C-- - ( ^ —, "
z r/ 1 V « -f i
n ~\r %n / * *\ -t- i n - t- j
—>l _ ~ (g — / ) x (z — f) + (g — f)
n -(- 3 ®-p i ^ q- }
Afin d’avoir ensuite l’attraction de toute la surface sphérique
A IB A t il faut faire dans la valeur précédente i =
g + / , & alors

elle deviendra —J ! \ 8,n + l X \g + f g — —f )


- -r-t- ; — — " -t- 3 \
q- g —f g — q- / y , qui exprimera l’attraction de
toute la surface sphérique A IB A sur le corpuscule placé en P,
C. Q. p. t.
XIV.

S C H O L I E.

Dans les cas où cette valeur sera positive , l’attraction sc fera


vers A au
& contraire.
r '

DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i6;


X V.

PROPOSITION VII . PROBLEME VIL

Trouver Vattraction de la même surface sphérique, en supposant n —

Conservant les dénominations de la Proposition précédente , 8è


substituant dans l’expreísion qu’on y a trouvée à la place de n
fa valeur — 2 , on verra que tous les termes difparoissent, &■que
par conséquent dans cette loi d’attraction un corps -placé dans
l’intérieur dune sphère creuse neprouveroit aucune attraction. "u

XVI.
PROPOSITION VIII . PROBLÈME VIII.

Trouverl 'attraction de la surface sphérique A I BA , en supposant

Gardant les mêmes dénominations que ci-dessus, on aura dans fìs. 5;


' ^ ^ a L

g/+ L
~( 7~
cette hypothèse ~ ~p . \ ~— ~

—/- / ) ) q«i se réduit à X — 4 f ' g 011—


pour 1attraction de la surface AI , laquelle tirera le corps vers
S puisque l’expreffion est négative.
XV II.

COROLLAIRE. ‘

sël±g
Multipliant cette quantité par dg t on aura — Fig. 6.
1j \ ' ’
pour l’attraction de sorbe infiniment mince AH fur Ie corpus.
cule P vers S, & son intégrale exprimera Tattraction

1
ií 4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

de l’orbe API sur P, pourvu qu’on retranche le terme ~~ ~ -


que devient cette quantité lorsque s —g.
Donc alors ~ *~~ 1 fera l’attraction de l’orbe API
3r
fur P vers S mais
; l’attraction de la sphère P S fur le même
corpuscule P laquelle se servit aussi vers S , seroit — fl selon
(

l'Art. 9.) lorsque, s —g, donc 2cfg l


exprime l’àttraction de la
3
sphère pleine entiere AI sur le corpuscule P placé au dedans
d’elle , cette attraction se faisant toujours vers S en
& raison
directe de la distance. C. Q. F. T.

XVII L
PROPOSITION IX . PROBLEME IX.
TrouverPattraction qu'exerce vers A la surface sphérique A I a sur
le corpuscule placé dans l’intérieur de cette sphère, en supposant n —
— 4.
Kg . j, Conservant toujours -lés mêmes dénominations 6c reprenant Iá
formule
v1 *
générale , (Art. 1. ) & y substituant — 4 pour n, on aura
.

— ( s l—!"■_ gz~f\ . g+f X-


írp V - j Xf + g) } 3 (f ~ g) i+ i — ' q
se réduit à ■■^ X - - ou - éLÇ?..C- pour:
ir f i 3 r ( g í '- f z ) 1
['attraction cherchée de la surface sphérique A IA , dont la di^
rection sera vers A, - - *
X I X.

" v C O R O L LA I RE I.

ïig . 6. Multipliant cette derniere quantité par dgti on aura

pour
DE EA PHILOSOPHIE NATURELLE.
pour l’attraction de l’orbe infiniment mince AI ai sur le corps
J- es
p vers A , & en intégrant cette quantité , on aura 3

qui exprime l’attraction d’un orbe fini lorsqu’on aura ajouté à


cette quantité la constante relative à sépaisseur de cet orbe.
Supposant que cette constante soit A lorsque sorbe au lieu
d etre terminé à la surface A I dont le rayon est g, sest à la
surface B L dont le rayon est L, on aura alors — 1 cf _
3 r {h * —f )
= A retranchant
: cette expression de celle-ci — ; 4 - A ..
Vi ' ig 2—Z 1) *
on aura le reste z cf . z cf
3 r (g z — f 1) 3 r ( h í —f í ) P° Ur at"
traction de l’orbe fini B LAI fur le corpuscule P vers B
X X.

C O R O L L A I RE TI.

r cf
Si on faisoit g '» r / alors l’intégrale deviendroit
3 r {o)
— r cf
_ ^ = y>ce
, qui apprend que dans une sphère creuse
le corpuscule qui sereit adhérent à la surface intérieure de la
croûte solide de cette sphère éprouvcroit une attraction infinie
dans cette supposition de » — 4.
XXI.

C 0 R 0 L L A I R E I TL

Fig.
Pour avoir í’attraction qu’un corpuscule P placé au-dedans
d’une sphère AI éprouve de la part de cette sphère , d àut
prendre la différence de l’attraction de l’orbe A PI vers A fur le
corpuscule , & de la sphère P Q vers S fur le même corpuscule $
mais comme ces deux attractions font infinies, l’attraction cher>-
ohée se- trouveroit dépendre de deux infinis ; recherche qui:
Tome. IL d d.
1 66 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

demande beaucoup de circonspection pour ne s'y pas tromper.


Je vais donner le moyen de la déterminer.
On voit d’abord par Je rationnement suivant que cette diffé¬
rence de deux quantités infinies ne peut dans ce cas être que
finie.
fig. 9. &
Soit imaginée la sphère A V au dedans de la sphère AI, que
cette sphère A V ait le corpuscule P placé à Ion centre , & A P
pour rayon , il est clair que toute la matière comprise dans cette
sphère intérieure , n'exerce aucune attraction sur le corpuscule
;
placé en P donc la matière comprise dans le solide concavo-
convexe AIB L O D est la seule partie de la sphère proposée
qui attire : mais toutes les parties de ce solide étant à des dis¬
tances finies du corpuscule P, leur force totale sur lui ne peut
être que finie.
Pour trouver ensuite l’expreíìion du solide concavo-convexe
,
AI B L O D sur le corpuscule placé en P centre de A o D on
supposera ce solide partagé en une infinité de tranches I VLLui
par des sphères qui ont toutes P pour centre , 8c on cherchera
l’attraction qu’exercent tous ces orbes fur le corpuscule P.
Dans cette recherche il faudra commencer par trouver l’attrac-
tiyn qu’une calotte IVL exerce fur un corpuscule placé à son
centre.
Fig. 10. Pour cela , ayant fait le rayon H P de cette calotte = <z,l ’ab-
• t t adx
cisseP Q qui répond au point I — x, on aura 1 1 —
& le petit anneau produit par la révolution de 1 ^ , lequel est
l’élément de la calotte proposée , sera — \/aa ~ xx x —= £ —=
r/u \ a —xx

—à " , multipliant ce petit anneau par ~ qui exprime Tat-

traction réciproquement proportionnelle à la quatrième puissance


de la distance / P des particules 1^ au corpuscule placé en P,
Sc décomposant ensuite cette force de 1P suivant P Q, c’est-à-dire
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . x6
PO oc c ocd oc
la multipliant par ou —, on aura pour l’attraction

de Panneau sur P ,’ donc en intégrant


°
on aura —
zra*
-— pour
L
Pat-

traction de Panneau IF ;donc celle de la calotte HI sera —


c L^±oiiiiu
à-dire u r ±* *«
ir
quelle tireroit vers H.
Celle de la calotte FI fera la même &■tirera de l’autre sens,
puisque les deux attractions jointes ensemble doivent se détruire,
une surface sphérique entiere n’exerçant point d’attractíon sur le
corpuscule placé à son centre.
( Sin. Q P I) 1 F u sera la valeur de Pat-
Par ce moyen j — r
.i PI * v

traction du solide cherché.


Pour exécuter les opérations qu’indique cette expression, faisons Fig. -
comme dans l’Article i . P/ <= £. -4S = g. SP < = *f on aura
Qf ï — - t ■ r*2,
comme dans cet Article , Cos. IP Q-= « 2L—_—L_ , & pour
-Zf
le quarté du sinus du même angle I i —

qu'il faut substituer dans la formule précédente.


Ainsi on aura à intégrer ULí . ( ÍLil±lIílsL—
( 1S S + 2 ï 4~
zr U v
(g ' - f 1) gg + iff ígg —tf)

Pintégration faite il vient ( + , (gg - ff)


\ i iz }
à une constante près qu ’il faut déterminer par cette condition
que z devenant dF ou g -—f tout se détruise.
Par ce moyen Pintégrale complette cherchée sera
littlf . (g f + 1gg __ (gg- ff ) -'
— Z+ í (g - f)
X68 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
-/ *) '
qui
M se réduit à —— ( —-fîiçgëg j- - Í£-
*/ %
r\ î 3r 't+ ' i(í-7rv
, ^^ + 8/ - 8/ gv
& c’est-là la valeur de Tattraction du solide A VI O D L.
Faisant ensuite dans cette valeur i =zPB = f -\- g, on aura
—pour Tattraction du solide proposé concavo - convexe
3 r Cg z~J )
AB1LO sur P , ou , ce qui revient au même , pour celle de la
sphère entiere AI B A sur le même corpuscule.

SECTION I I.

SECONDE PARTIE.
jDe f attraction des Corps de figure quelconque

X X I I.
P R O P 0 8 I T IO N X. PROBLÈME X.

Trouver i ’attraction d'un cercle fur un corps qui répond, perpendi¬


culairement à son centre,
Kg. II. Soit le cercle MB 0 , il saut commencer à trouver Tattraction
d’une particule quelconque M de ce cercle sur le corps A.
Supposant donc que la particule M attire le corps ^ suivant
une puiíïànce n de la. distance , son attraction suivant la direc .-
tion A M fera proportionnelle à AM n-, maisTattraction suivant
Ja direction A M se décompose suivant les directions M P & a P
celle íelon M P n ’est pas à compter , parce quelle eft détruite
par Tattraction de la particule qui tirerait dans la direction op¬
posée OP. On ne compte donc que Tattraction suivant ^ P quT
à A .M
x AM n= A P X AM n~
Pour
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , 69
Pour mettre cette expression en valeurs analytiques , soit Fait
A p == a. P M —x. A M —\/ a 1--{- \ M m —d x , la valeur de
la circonférence M o dont le rayon est a- ,
fera ~ donc l’at¬

traction A P x AM ”- 1de la particule M fera a ( aa -\- xx ) ~~T'


donc celle de la circonférence entiere M o sor le corpus-
cille A, ;
suivant A P sera —y— X (aa + xx ) ~ T~ car rou¬
tes les particules qui composent cette circonférence agissent de
la même maniéré sur le corpuscule A, puisqu il répond perpen¬
diculairement à son centre , & qu’elles font par conséquent toutes
placées de même par rapport à ce corpuscule. Donc l’attraction
dcx dx a— 1
de la petite couronne A m&D sera - -- x (a 1-}-x l ) ~ 8c
ct C n1
— X (a a + xx ) ~T~ sera l’attraction du cercle entier MB O sor
r- - ;- -

le corpuscule A , lorsqu’on aura ajouté la constante convenable,


on trouvera ce qu’est cette constante en faiíànt x = o, car alors
comme le cercle fera nul , son attraction devra être nulle aussi.
. t â C n ~+" 1
Or , lorsque x = o fa quantité —- x -(aa + x x) T~ devient'
n -Ç\
a c n 1-+- n4- . 1 '
- O 1)
d°nCT^ + 7) ( aa + xx >

- ^ T7 ) Kï + T) M - -* - - AT - * - ) sera
l’attraction du cercle BMO sur le corpuscule A à ans la direc¬
tion A P. C. Q. F. T.
XXIII.
COROLLAIRE .

Si 1attraction se faisoit en raison renversée de la distance S


ctest-à-dire si on avoir n = — 1 , l’intégration précédente ne-
Jûtìk IL ê g.
■170 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
donneroit rien , &: la valeur cherchée ou Fattraction du cercle
dépendroit des logarithmes. On la trouveroit ainsi.
La différentielle- ^ X
rf — X (aa + xx ) ~~ seroit acx ^ x
r ( aa f- x x)
ac
dont l’intégrale est ^ L ( aa + xx ) , laquelle devient — L (a1)

ou ~~ La lorsque x s= 0 ; donc cette intégrale complette sera

— L ( aa + xx) — — La y ou - A P x l A M - A P

X l A P, qui est par conséquent Fattraction du cercle BMO


dans cette hypothèse.
XXIV.
PROPOSITION XI . PROBLEME XI.

TrouverVattraction du solide produit par la révolution de la courbe


quelconqueB M autour de son axe B P , sur le corpusculeA placé sur
cet axe.
jtig. 1*', Je commence par faire les lignes AB —a. BP = x. PM = y.
A M — ( a + x ) 1+y \ P p x=s d x. L’attraction du cercle dont
P M est le rayon , est , selon la formule del ’Art. 22 . —7—--
' r { n -f- 1
(A P X A M "* 1—A P ”*+’ ‘ ) ; donc dans les dénominations

préíentes Fattraction du cercle dont le rayon est P M fera ^ i


; donc Fat
( <r -j- ^ X a -j- x + y aJ- - x
C
traction du petit cilindre M m P p fera —^ p \u f- - x X dx
_ _ » -4- 1 \
__ IT * " . . *+ > ) dont l’intégralc
X a+ x + J - ct+ x X dx) '
est Fattraction du solide PBM t produit par la révolution de
IBM autour de l’axe P B,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . I7I
Ainsi lorsque y sera . donnée en x par l’équation de la courbe
proposée , on la substituera dans cette valeur qui étant alors toute
en x en
& constantes s’intégrera par les méthodes ordinaires,
ou se réduira aux quadratures.

XXV.

COROLLAIRE .

Dans le cas ou n a — i , l’attraction du cercle B M O étant


( Article 23.) —
r A P x l AM — —
r APx l A P t on au-
ra , en employant les dénominations de cette Proposition


c / - • / -
-f-x X dx L y/ a- f- x -^-yy *—a
- r -
x X dx X L af- - x
-
)
celle du solide entier MB H dans la même hypothèse sera

s ~ (a -\ -x X dx X L \Ja + x + yy -- a + x X dx X L a+ x^

XXVI.

P R OP OSITION XII . PROBLÈME XII.

Trouverl 'attraclion qu un cylindre O K M N exerce sur un corpus¬


cule placé en A dans son axe de révolution A B P.
Je fais les lignes P M = b. A B - - a. B P —— à M- F »g. *?'•

(a x+ )*+ b b. A Osy = / aa -\- òb alors


, &: l'expresiion de
l’Article 24. c’est-à-dire , l’attraction du petit cylindre deviendra
dans les dénominations présentes ■
- -- ( .- —
r ( « + 11 + * X dx
n4- - 1

X &- bb i . - n 4- - 2 dont rintégrale est


J *X - a -j- x X dx )■
C . L
« -¥■ $
t .. ■— H" 5
a x 4- h h ) df- - X pour com-
r {n + 1
n+ 5 n¥ì
/

î 7i PRINCIPES . MATHÉMATIQUES

pletter cette intégrale je fais x & j’ai alors


r ( n 1+ )
a a 4~bb * a a 4- x
%

n+ 3 n 4- 3 r (n1)
-{- n 4- 3
n - t- 3

r ( « 4- 1
77-4- 2 7Z-4- î n r

AP — A O4 - AB ) J fera l’attraction du.


cilindre O K M N fur le corpuscule ^ placé à la distance donnée
de ce cilindre. C. Q. F . T. .

XXVII

PROPOSITION XIII . PROBLÈME XIII ; .

TrouverTattraction du cilindre O K M N sur le corpuscule A , e-r


supposant n ----- —
—■
Fig. 13. Pour avoir dans ce cas I’attraction du cilindre il faut intégrer
Ç_ ( - /- * \ - - Y
ra \ 4 - x dx X Ly a 4- x b b) r 4- x dx L a 4- x/
qui est ce que devient l’expreffion générale trouvée , ( Art. 25. )
lorsque n z=b— 1 comme dans cette supposition, & que y = b
par la nature du cilindre...

Pour intégrer la premiere partie je fais \/ a ■+■x 4 -bb ~~ ^


ce qui donne a -\. » dx — idi, & transforme par conséquent.

(a 4- x X dx X L y ^ a + x 4 - b b) en ç x L\ dónt 1\
tégrale efx - { { L l — s - 1^ dLi ou f U 1 ? — s -ÎC do
:
en remettant A M pour 1 qu ’il représente , l’intégrale de la

premiere partie ^u 4".%X d x X .L y* a 4“í x 4r bb


la.;
de la philosophie naturelle . I7j
h quantité à intégrer sera A M 1 xlAM —~
A M * k une
constante près qu’on déterminera ensuite.
L’intégrale de la seconde partie a- j- *• x d x x L ax sera
i - * - s i - - i -- * - - i
~a -\- x L a + x — J - a + xdx, ou - a -j- x Z a -j- x — -

a q- x ou en remettant les valeurs en lignes d A P 1 l A P


_ 1 A P 1.
Z

Donc l’intégraîe totale fera — A M 1x / J M - —AM4


i r4 . r

-— — A P 1x . I A P + — A P ou ~ ( A M-* x l AM
2 r 4 r 2 r \

— A P 1x l A P 50 -- ^ ^ , & on la complettera en fai-


íànt ensorte que tout se détruise lorsque * •est égal à zéro.

L’intégrale cómplette sera ainíi — Ça x i AM •— A P -


x — AO* X -f x / — ~ B O qui
est l’exprekLon de l’attraction totale du cylindre OKMN sur le
corpuscule A dans la supposition de n i— — . C. Q . FJT ..
XXVII I.

PROPOSITION XIV . PROBLÈME XIV.

Trouverl ’attraction du cylindre O KM N sur le corpuscule, h , en


supposant n = —
Dans cette supposition de la valeur de n s l’intégration faité FJg.
dans sArt. 2 L. ne sçauroit avoir lieu , &c il faut reprendre alors
S ni
la différentielle --- - -—r \a dux d x x ( a + x / + ^

— a -jr x x d x} de l’attraâion cherchée , qui devient


Tome IL£ £
i74 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
a x dx dx
Sans ce cas »—
a x J - X
CL-
a 4- x b

a + x 4 * b b
)
Ca-{-xj -- ib') )' , ( / A P — l A M) laquelle étant

complettée donne ( / A P —- l A M — l AB -s- l A O)

^ pour l’attraction cherchée dans la p.ré-


fente hypothèse.
XXIX.

PROP 'OSl .TIGN XV . PROBLÈME XV.

. Supposant que la particule M attire en raison inverse du quarré de


la distance, trouver Vattraction du cylindre Q K M N sur le corpus¬
cule A placé sur le prolongement de son axe.

iz. Dans cette supposition de n — — z la quantité ——-— -


«+ 5 n J•+ ■
«-+- Î — A P A Oq ~A B
qtn
»+ Z n J+ n 3+
est l’expreísion générale de l’attraction du cylindre B P M , de¬
vient — -t {AM — AP — AO + AB) ou ± - (BP ~ AM + AO)
laquelle , en décrivant l’arc O H du centre A & du rayon A O }

peut s’écrire ainsi, — — ( O M — H M) ou - O X en décrivant

l’arc H L du centre M & du rayon MH -, donc -î 0 L est l'ao


traction du cylindre OK MN fur ie corpuscule A , en supposant
que ses parties attirent en raison renversée du quarté des distan¬
ces à ce corpuscule. C. Q- T. T.
DE LÀ PHILOSOPHIE NATURELLE . 17y
XXX.

PROPOSITION XVI . PROBLÈME XVI.

Supposant que. Vattraction agisse dans une proportion plus grande


que la raison inverse du cube des diflances , & que cet excès soit marqué
par l ’indéterminée m , on demande quelle sera l 'attraction du cylindre
O K M N sur le corpuscule A placé sur son axe.
—■m , Sc l’expreffion générale
On aura dans ce cas n = —>; > F>g- 13 ì
-t- 3 n -T- 3 « -t~ 3 n
[a M — A? — AO + AB
r ( n i+ ) ( nf- 3j
1
fera —:- — +
m r ( i f- - m ) AO', valeur A B mj
de l’attraction du cylindre O K M N dans le cas de la Proposition
présente.
XXXI.
corollaire I.

Supposant à présent m —1 , on aura n = —4 , Sc par consé-


C f I I

quent l’expreffion générale ci- delTus devient — '—' ~ssp

” AO + Ab)
XXXI I.
COROLLAIRE II.

==
En supposant A P oo on aura — — -- s

'+ ~Jj) ° U Tr ÌT ~B “ * Tô) P ' ar IaclueIle on apprend que


lorsque la distance A B est très- petite , l’attraction est très- grande,
Sc que si cette distance étoit infiniment petite , I’attraction seroit

infiniment grande.
17S PRINCIPES MATHÉMATIQUES
XXXIII.
COROLLAIRE III.

Si le cylindre est infini dans le sens B O Sc qu on ait par con¬


séquent B O s = 3 oo , l’attraction sera alors exprimée par —
3r
í - - ì = -— x —ttt ,c ’est-à- dire qu’elle fera en tai~
\ AB o « / ;r AB L
son inverse de la distance-

XXXI V-
S CH O L I E I.

On voît par ces deux cas , que lorsque le solide est infini St
la distance A B finie , non seulement son attraction n’est pas
infinie fur le corpuscule hors de lui , mais qu’elle diffère peu de
ce qu’elle feroit dans la supposition des dimensions finies, mais
beaucoup plus grandes que la distance A B.
Pour en donner un exemple , supposons le cylindre tel que la
base AP — ioi AB, sa& hauteur B O = $o A B -, l ’expreffion
générale — ( —?— 4- —^- rVdeviendra alors-
° 3r \A M AP AO A Bf
~~ - j „ — —— . „ q— — . _ - ~ -b) dont les trois
3 r \ ii $ AB ioi AB 50 AB ABJ

premiers termes se réduisent à — 0 A B °A , c’est- à-dire , que


dans ce cas l’attraction ne différé de ce qu’elle feroit si les dimen¬

sions étoíent infinies que d’une fraction qui est entre — Sc- -
47 48-
XXXV.
S CH O LI E 1 I.

lorsque m est positif & que par conséquent n est négatif Sc


plus.
4

DE 1A PHILOSOPHIE NATURELLE . Iy7


plus grand que ; , on voit que dans le cas ©û le corps a des dimen¬
sions très -grandes par rapport à la distance du corpuscule , son
attraction sera sensiblement la même que s'il étoit infini , & dans
ce cas l’expreíïìon de son attraction pourra toujours être réduite à.

( mA B
X X X V I.
L CH O L I E 1 1 I.

Si le corpuscule A est placé sur saxe an dedans du cylindre en Tig.


prenant A b = A B , & menant le plan O B K parallèle aux faces
O B K , M P N du cylindre , il seroit aisé de remarquer que la
partie O B K o K du cylindre ne sçauroit exercer aucune attrac¬
tion sur le corpuscule A , parce que les forces de toutes ses parties
fe détruisent mutuellement ; ainsi le Problème est en ce cas le
même que lorsque le corpuscule est au dehors du cylindre , à la'
même distance de la surface extérieure O B K, toute la différence
c’est que le.cylindre attractif qui est alors o b K M N est plus petit;
mais si les dimensions du cylindre font infinies comme dans le cas -'
qu ’on vient .de considérer , l’attraction d’un corpuscule placé au
dedans ou au dehors fera précisément la même , pourvu que la^
distance du corpuscule à la surface extérieure soit la même . .
178 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

SECTION I I,
TROISIEME PARTIE.
De Vattraction des sphéroïdes en particulier.

X X X V I I.

PROPOSITION X VII . PROBLÈME XVII.

Trouver Vattraction qu un sphéroïde B M O exerce sur un corpuscule


A placé sur son axe de révolution dans l 'hypothèse que ses parties
attirent en raison renversée du quarré de la distance.

Fïg. r; Je commence par faire les lignes J B = f B C= a au


— demi
axe du sphéroïde. P B x. P M = y. CD s=s b au
= rayon de
' y_ _
l’équateur , on aura par la propriété de l’ellipscjK= -y ' iax —xx ,-

, , „ 7—77-- 7- —- Vbl >'(iax ~ xx ) + ff + zf x +xx,


donc u4 M = ï/ (/ + * ) + y y —
=

Faisant à présent n 1 dans la valeur


r ( n 1+ )
(A P X A M n* 1— A P n+
) - de l’attraction du cercle P M fur
le corpuscule A trouvée ( Article iz . ) lorsque l’attraction est
supposée agir comme une puiflance n de la distance : on aura
t ( 1 — —pour l ’attraction du cercle P M dans la suppoíl-
„ . r (cdx c ( fjL. x )dx
tion présente, c’est-a-dire , que J ( — - , — ,
-—
aa ( z ax — x x )

qT//q - ifx s era l ’attraction cherchée.


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE, i79
bb
Pour intégrer cette quantité au lieu de — ( x a « — - x ~x)

+f í/+ * * + * * , j’écris f %z+ (/q - —.


x + ^ 1îi)
xx , ôc des 1 cas que renferme cette valeur dans la supposition
\ bb
VU P P ,-t
de a—a í> ou <3 que* 1, je choisis
- d’abord celui ou a—u > i,,c!est-

à- dire ou b > a , ou , ce qui revient au même, celui où le sphé¬


roïde est applati.
H
Premier Cas. Au lieu de a a — t , je mets ^ la partie ci-

— ) * — a a x x } ou
deííus devient f 1-j- z (\ f 4- Ut ( en faisant
a/ \
.11
/+ +
— = k ) , f %ihx aa
ha 1
Je fais ensuite », &
x =3 cette quantité se change
88
en 11 hll~
± :
UH) de — - * « on tire
aaKgg8 8 ^ g * J gg
d.»
L’autre partie de la différentielle, sçavoir, / -f ^ devient par
hci
les mêmes substitutions= / + ——— ëë
» , ce qui change la diffé-

resdelle proposée en ~ f - . da /q ( .~ du \
V \/ a a ff , h h a* / *"
88 “ ^ ' “
que l’on volt aisément être en partie intégrable, & en partie
réductible à un arc de cercle.
Je commence par mettre à part les termes- d u—
udu
8 dont l’intégrale est «q -X
ë .
1/ a a ff h 1 a*
y q— — - - - —. u u
88 s
i-8.o P RIN CIP ES MA THÉMATIQU ES

i/ — + uu ' L’autre partie ( " p + J,


l/tf a fs hh a 4
- + - 7~ - UU
gg g*
de la même différentielle , aura pour intégrale le produit de
h a 3 . af
g + — par sangle dont le sinus est u pour le rayon
(X^ L ^ d 4- j L
^ n » -j- — — : par conséquent l’intégrale entiere est ~~
/ r a V a '~f' . kZa * if 1**
(— « 4- —v
V
r - - -f- —t -
g
»■#•+ ■( —r* Hi- «A JxAng.íw
. c-
..
g- gW 3 g ‘ °

j/ aA
, Sc en remettant pouru sa valeur
1a 4
F + L
— or, rintégrale proposée deviendra -
rl
^*
gg
+i * +. a-
g
v/ a a zha1 Ka 3
# + *—gg"
X
X (+ + ) X Ang, Sinuí-
g’ ' g S
hc
—x
gg.
Sc faisans x = o pour completter cette
V à *;f ■ h*
gg g*

intégraie , on aura la quantité —/ a; -f - ^ ~ .l . q. 1~Jtl x _ Xx


. . . .. . r g[ gg gg

+ { ~JT X+ ■? ) Ang . Sinus ha2 ’


V aií\ , n - a* gg
gg g4
h a 2-
(Ííl \ _|_ - £ :X Ang. 57/7
.. Jg
' e §J ce qui
^ ~ Í1 js - ÍLt:
gg + £4
exprimerai
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . lSl
exprimera l’attraction de la portion de sphéroïde BMP sur le
corpuscule A.
.En faisant dans cette valeur x = i a t on aura la quantité
c aa( , ~ /- ha 3 af\
~ liaq -X / + i * -j- ( —- -,- ) X Ang. Sinus
r \ 88 g \ * g /
ha i agg ha a /h ai af\
V aL Jfgg + gg * Sinus
—(’7r + 7 J x Ang Si

ha. — j ce
: qui est l’expreílion de l’attraction du
V* xífgg + h' aV
sphéroïde entier BMO, dont toutes les parties font supposées
attirer en raison inverse du quarré des distances, dans le cas de
l’applatissemeut vers_les pôles. C. Q. F. T.
bb
Second Cas. Supposonsà présent—
a a < 1 , ce qui rendroit le
gg
sphéroïde allongé , on voir qu’en ce cas la quantité ~ a fera né
Cl Cl

gative j & qu’ainsi , en supposant que a = 1 — — au lieu de


1a aa
bb t •
aa :, le calcul précédent seroit le même , pourvu qu’on substi

tuât — à la place de -f — . Faisant donc cette substitution


aa aa aa
a f f h aav
dans la différentielle ÍX±T7 ~ ~~~ ")V dH )
du + 8.
\/ a a fs kh 22-a
a * I
- Q4-- uu />*
,
TT + ~1
ha
©n aura du + V' — gg (' “ £ - -) , ,
7
|/ - a a fs h 2a * =)
u a >/
gg + g*
a f haaV
ou ou en fini
7 + — _
V a zf
88'
hha 4
Op
. u u :)
gg ~~ït
Tome IL li h
iSz PRINCIPES MATHEMATIQUES
a had
- udu a ( r _ _ _ì
haa\ du \
du — ff v
+ -L gg ') - 1
\/a aff hha + uu y/a aff ïha*
hh I
gg g\ gg ~ r + uu J

dont l’intégrale est y/ a aff hha 4 a


H
77" r
+ uu - +
g

' SS J v_ gg g * Z _1 qiu
$/ a a ff
~gg
hha+
~~g~
)
h a a. r i
en remettant pour u sa valeur — x íe change en
gg
C f ha a
r gg
—|V - + x— + lA tUL + ±*£ +
s gg gg g \ gg'

\ gg
*+ iiilí + t±£

gg
y/ a aff
g *. *
h 1a 4
gg _ gg /
)
C’est-là la valeur cherchée de l’attraction de la portion B P M
du sphéroïde allongé sur le corpuscule A, à une constante près
qu’oa déterminera en faisant x t= s o alors , & on aura
cl ' ha
rx - a z\/r XX 4- -— h a 1x a ~y ,
) X L
g gg + ggJLf .L g! v( /_ZZ
haa , ì/ í haax a a ff
gg
x q - Yxx f - - -- 1- — +
( gg gg gg
y/ a a f h 1 a*
gg g4
haa \ haa
—7 v L. I-
XM
f
<- 8* ' ( /• ST
V/ a aff hh £ha )J . expression qui
41
8.8 ' 7
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . , s5
est celle de sattraction de la portion BP M du sphéroïde allongé
B M O sur le corpuscule A.
Qu’on fasteà présent dans cette expressionx =zia, elle deviendra
i ab k sas z / a 3\ / ha z a ~\
+ —- - XL- ia + -Xf - xa\
ëë \ë ë J \ SZ S ì
y a aff h z a*
gg g‘
(jtL - ì!!L\ xL *1\
\ g g 5/ v 8ë ë } ce qui est í’at-
v aaJr /
gg £4
bb
traction du sphéroïde entier B M O lorsque — <í i , ou que b
<| a , c’est-à-dire , lorsqu’il est allongé.
i §4 . PRINCIPES MATHÉMATIQUES
If
à 000 000 0G0 â
0 000
H

SE C T IO N III
Explication de la réfraction de la Lumière , en employant le
principe de dattraction.

I.

L îeur attraction , ne fontexercent


Es effets que les corps
sensibles que lorfqu’elleautres
les uns fur les par
n’est pas
absorbée par celle de la terre , Le l’on a vu que certe attraction
mutuelle des corps ne s’apperçoit sensiblement que lorsqu’ils font
presque contigus, Lé qu’alors elle agit dans un rapport plus que
triplé des distances ; or les corps agissant fur la lumière dune
maniéré sensible, il est certain que si l’attraction en est la cause,
elle doit suivre ce rapport.
L’avantage du principe de l’attraction est de n’avoir besoin
d’aucune supposition ; mais seulement de la connoissance des
phénomènes , & plus les observations & les expériences font
exactes, plus il est facile d’appliquer le principe attractif à leur
explication.
I I.

On sçait assez que la lumière se détourne de son chemin en


traversant obliquement des milieux de différente densité. Sndlius
6c depuis lui Descar'tes, ont trouvé par l’expérience que le sinus
d’incidenee & celui de réfraction font toujours en raison cons¬
tante.
M . Newton employé la quatorzième & derniere Section de son
premier Livre à faire voir la raison pour laquelle ces sinus doivent
être
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
être en raison constante, & à prouver que ce rapport dépend du
principe attractif.
M- Clairault a éclairci & démontré cette théorie de M. Newton
dans un mémoire donné à 1Académie en 1739. &c dont je parlerai
ci-après.
I I L

Tout rayon de lumière qui pénétre obliquement dans un mi¬


lieu quelconque , est dans le cas d un mobile sollicité en même
temps par deux forces , & c’est ainí'ìqu ’il faut considérer les rayons
afin de pouvoir appliquer à lèurs effets les principes de la mé¬
dian ique.
D'escartes Sc Fermât considérèrent la lumière comme un corps
d’une grandeur sensible, & sur lequel les milieux agisient dé là
même maniéré qu’ils paroiffent le faire fur les autres corps : Sc
trouvant que les milieux que la lumière traverse faisoient sur elle
des esters contraires à ceux qui dévoient réíhlter des principes
méchaniques , ils imaginèrent chacun une hypothèse pour accor¬
der dans ce cas les loix dè la méchanique dont on ne peut dou¬
ter , & les effets physiques qui font presque aussi certains;
1V . ,

On íçaít que plus les milieux font denses,plus ils résistent aux
corps qui tendent à séparer leurs parties eri les pénétrant ; ot
dans ce cas sangle rompu est plus grand que sangle d’incidence *,
parce que la vitesse verticale du corps étant diminuée par la
résistance du milieu , la vitesse horifontale influe dàvahtage, dans
la direction de la diagonale que le corps parcourt en-obéissantà
ces deux forces , dans lesquelles son mouvement se décompose.
Cest par ee. principe que- lorsque la résistance du milieu est
invincible , le corps au lieu de le pénétrer retourne ser fes P as
par son élasticité, Sc son pourroit donner telle proportion entr®
cette résistance ôc la vitesse verticale du corps , que ce corps per-
droit tout son. mouvement vertical , Sc g listé roit sur la surface du
Tome II. i i■
/

iM PRINCIPES MATHÉMATIQUES
milieu , s’ii était faus ressort & que cette surface fut un plan
parfaitement poli.
V.
Or il arrive tout le contraire aux rayons de lumière , plus le
milieu qu’ils traversent est dense, plus le sinusd’incidence surpasse
celui de réfraction ; donc la vitesse verticale des rayons est aug¬
mentée dans ce cas , & il leur arrive alors tout le contraire de ce
que les loix de la méchanique paroissent indiquer.
Descarm pour les accorder avec l'expérience qu’il ne pouvait
éluder , prétendait que plus les milieux étaient denses, plus ils
ouvraient un passage facile à la lumière. Mais c’étoit donner de
ce phénomène une raison plus capable de le faire révoquer en
doute que l’expliquer.
V I.

Fermât trouvant l’cxplication physique de Dtscams impossible


à admettre , aima mieux avoir recours à la métaphysique & aux
causes finales. 11 se retrancha donc à dire qu’il était convenable
,à la sagesse de sauteur de la nature , de faire aller la lumière d’un

point à un autre par le chemin du plus court temps , puisqu’elle


n’y va pas par le chemin le plus court qui ferait la ligne droite. Ce
principe admis , il suivait que les sinus d’incidence & de réfrac¬
tion étaient entr’eux comme les facilités des milieux à être pé¬
nétrés.
V I I.
11est aisé de voir comment l’attraction donne Ic dénouement
de cette difficulté ; car ce principe montre que le mouvement
progreffif de la lumière n' est pas seulement moins retardé dans le
milieu le plus dense , comme le vouloir Deftartes, mais qu’il est
réellement accéléré , & cela par l’attraction du milieu plus dense
lorsqu’il le pénétré.
Ce n’est pas seulement lorsque le rayon a atteint le milieu
réfringent & au point d’incidence , qu’il agit sur lui ; l’incurvation
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . *S7
du rayon commence un peu auparavant , & elle augmente à
mesure qu’il approche du milieu réfringent , & même dans l’in-
iérieur de ce milieu jusqua une certaine profondeur.
L’attraction rend compte de tout ce qui arrive à la lumière
dans ce passage d’un milieu dans un autre : car le rayon aug¬
mente fa vitesse verticale dans le milieu plus dense qn’il traverse
jufqu’à ce qu’il soit parvenu au point où les parties supérieures
& inférieures de ce corps agissent également fur lui. Alors il
continue son chemin avec la vitesse acquise , jusqua ce quêtant
prêt à en sortir , les parties supérieures de ce milieu battirent plus
fortement que les parties inférieures. La vitesse verticale du rayon
est: diminuée par- là , & la courbe qu’il décrit à son émergence est:
parfaitement égale Lc semblable à celle qu’il a décrit à son inci¬
dence ( en supposant les surfaces qui terminent le milieu réfrin¬
gent parallèles ) ; & cette courbe est: dans une position entiere-
ment opposée à la premiere qu’il avoit décrit : le rayon enfin
passe par des dégrés de rétardation qui font dans le même rap¬
port & le même ordre inverse que les dégrés décélération qu’il
,z eu à son incidence.

VIII.

L’illustre M. Newton, qui étoit aussi supérieur dans fart de faire


des expériences que dans celui de les employer , a trouvé en exa¬
minant la déviation du rayon dans les différens milieux , que
l’attraction exercée fur les particules de la lumière est en raison
de la densité de ces milieux , si l’on cn excepte ceux qui sont
gras &c sulphureux.
Puisque la différente densité de ces milieux est la cause de la
réfraction de la lumière , plus les corps seront homogènes, &■ pH s
ils seront transparens , Lc les plus hétérogènes seront les plus trou¬
bles ; car la lumière en les traversant , étant perpétuellement dé¬
tournée en des sons différens, dans l’intérieur de ces corps , il en
reviendra d’autant moins de rayons vers nos yeux. Lest ce qui
iSS PRINCIPES MATHÉMATIQUES
fait que par un ciel serain on distingue si bien les étoiles, au lieu-
que lorsque l’air est chargé de vapeurs » leurs rayons ne peuvent
plus arriver jusqu’à nous-.
I X.
On déduit aussi du principe de l’attraction la cause pour la¬
quelle la réfraction se change eu réflectíon à une certaine obli¬
quité d’încidenee , lorsque le rayon va d’un milieu plus dense-
dans un moins denie ; car dans le passage du rayon d’un milieu-
plus dense dans un autre qui lest moins , la courbe qu’il décrit
est infléchie vers le milieu plus dense d’où il sort -, or la propor¬
tion entre son obliquité & la force qui le rappelle vers le corps,,
peut être telle qu’il arrive à la situation parallèle à la surface du=
milieu qu’il abandonne , avant d’être sorti des limites dans les¬
quelles l’attraction de ce corps agit fur lui , & l’on voit qu’alors.
il doit retourner vers le milieu réfringent d’où il sortoit , en dé¬
crivant une branche de courbe égale & semblable à celle qu’il
avoir décrit en sortant , Lc reprendre par conséquent après être
rentré dans le milieu , la même inclinaison que celle qu’il y avoit
avant a en sortir.
X:..
L’action des milieux que là lumière traversé , peut donner aux
rayons l’obliquité qui leur manque pour être réfléchis, & comme
plus les milieux contigus différent en densité, moins il faut d’o-
bliquité d’incidence pour que la réflection commence ; le cas où
les rayons fe réfléchiront à la plus petite obliquité d’incidence ,
fera celui où l’espace contigu au milieu réfringent sera purgé
^'air , & où le vuide sera le plus parfait . G’est aussi ce qui arrive
dans la machine pneumatique , dans laquelle plus on augmente
le vuide , plus. le rayon se réfléchit.promptement de dessus un
prisme qu’on y L placé. .
La réfraction se change donc en réflection à différentes incû
douces selon bt densité des différens milieux..Lc diamant qui est
De la philosophie naturelle . ^
letcorps le plus brillant que nous connoissons, opère uneréflection
totale quand l’angle d’incidence est seulement de 30° , 6>c c ’est
selon cet angle que les Jouaillers taillent leurs diamans , afin de
perdre la plus petite quantité possible de la. lumière qu’ils
reçoivent.
On sent aisément que lorsque le rayon passe d’un milieu plus
rare dans un plus dense , la réfraction ne peut jamais se changer
en réflection quelle que soit Pobliquité de l ’incidence. Car lorsque
la lumière est prête d’abandonner le milieu moins dense, l 'autre
qui lui est contigu commence à agir fur elle , 6c augmente fa
vitesse verticale , ainsi elle ne peut jamais être détruite dans cc
passage, puifqu’elle est au contraire perpétuellement augmentée.
M. Claìrault a renfermé toute la théorie de la réfraction dans
un seul Problème ; comme je ne crois pas qu’on puissen en ajoutée
à l'élégance & à la clarté de fa démonstration , je me contenterai
de la donner ici.
X I.
PROBLEME.

Un corpuscule de lumière partant du point A avec la, vitesse connue


de la lumière, & selon une direction donnée/ on suppose qu il efi at¬
tiré vers une surfaceP S par une force qui agit comme une fonction quel-
conque de la. disanceà cette swsace, & on demande la courbe qu il
décrit dans ce mouvement.
Supposant le corps arrivé en As, 6c ayant tiré M Q , m q per¬ Fig. iú

pendiculaires à S P j soient faites les lignes MQ —x , P Q —y , &


nommée X la fonction de * qui exprime la force qui agit au
point M.
Soit de plus p m la petite ligne parcourue par le corps en vertu
de la force qui le porte vers P S, pendant le petit temps d t qu'a
employé la force impulsiveà lui faire parcourir M m. /
Si les Q q ou les dy qui font proportionnels au temps font.
supposés conítaos , on aura pm —ddx, ce qui donne Xdt . —
Tome IL kk ■
i9o PRINCIPES MATHÉMATIQUES
- - d d x car
; les petites flèches p m sont comme les forces mul¬
tipliées par les quarrés des temps. Je mets le signe—à ddx parce
que la nature de la courbe est d’être concave vers son, axe.
Multipliant cette équation par dx afin de l’íntégrer , on aura
Xd x d t '~ = — d x d d x ou — r. X d x d t *=& z d x d d x , dont

l’intégrale est adt z z— d t íJ 'xdx = dx 1. ( adt 1est une


constante qu’il faut ajouter dans l’intégratíon. ) Pour chasser main¬
tenant le d t 1de cette équation , je supposerai que le corps dé¬
crivant la trajectoire en question , aye pour premiere vitesse, c’est-
à-dire pour celle dont il est porté lorsqu'il commence à éprouver
la force X, la vitesse/ , & que l’inclinaifon qu’il a dans le lieu ^ ,
d'où on le suppose parti , soit telle que le sinus de sangle a J P
soit m. On aura alors il - d t , puisque — sera dans cette
mf
supposition le premier petit côté de Iá trajectoire , & que l’es-
pace divisé par la vitesse donne le temps. Cela posé l’équation
/*. ri
X d x = d X * se cnangera en — ady
1zdyx
x

Jsxjx= on dxr1 , en prenant


» / 1 jr m 1 / 1 Lw J =
[#] pour représenter sìntégrale de X d x.
dx
De cette équation on tire dy xs= —-—— , donc
m. V ’1 m

dx 1 d“ ^y 1—
dx 11( + ^ 71 - ^ 771 W) &
d x 2p- dy
**
_ *■ r -,
m. x f x ^

= - â- -— n - -° n déterminera ensuite la constat!.

te a par cette condition que le sinus de sangle M o r devienne celui


de sangle aAP,C est-à- dire m , lorsque x ou M Q est la dis*
tance A P supposée —b, de laquelle distance on suppose le corps
parti.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . „ i
I
=
On a par ce moyen ot 1par ~ - ,
i + [ *]
ot 1/ 1 m% f
z
conséquent zn
m■ “ 1 + m ■jl [ b] . Cette valeur de la
m1/ 1-
constante étant substituée dans l’équation d y- -------
mzf*
dx
.
■.. on aura pour l’équation de la trajec-
V *
nM
m lf l m zf
dx
toire cherchée y d y qu on
Vi Ti , l bï Z [ x]
fl
m%
pourra construire dès que l’on connoîtra X ou la fonétion de x ,
c’est-à- dire la loi de la pesanteur vers la surface P S, C. Q. F. T.
XII.

COROLLAIRE.
d X
La valeur générale du sinus de sangle MO r qui est -
° ^ V ' dx ^ + dyL

devient par la même substitution de la valeur s à sa place , la


quantité . m- - . ôc si on compare le sinus

desangle quelconque MO r avec celui de sangle a A P qui est


m , on verra que leur rapport est exprimé par celui de I L
1 {* ] .
v , + lRL /■
; or comme ce rapport ne contient

point la lettre m qui marquoit l’inclinaison du projectile en par¬


tant » il suit que quelle que soit cette inclinaison , pourvu que
la vîtefle au point dc départ soit la même , les angles que ces
trajectoires font avec la perpendiculaire à la surface réfringente,
ont des sinus qui font en raison constante à même distance de cette
surface.
ií>2 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
XIII.
S C H O L 1 E.
Dans le eas de la lumière , sangle a A P représente sangle-
d’incidence , & sangle M O r devient l’angle rompu , lorsque ls
point O devient le point H, où la puissance qui infléchit le rayon
cesse d’agir : & comme , par ce qu’on vient de trouver par le
calcul , le sinus de M O r est en raison constante à celui de a A P,
quelle que soit sa distance Or, pourvu quelle soit la même dans
les différens projectiles qu’on compare , cette raison fera constante
en comparant sangle aAP où la force réfractive commence à
agir , avec l’angle hHL où elle n’aplus aucun effet, c’est-à- dire,
en comparant l’angle d’incidence avec l’angle rompu.
X I V.
On tirera très- facilement du Problème précédent séquation de
la courbe que le rayon de lumière décrit , en supposant que sat-
traction des parties du milieu réfringent , agisse suivant une puis¬
sance quelconque n de la distance. Car reprenant séquation gé¬
nérale dy = —. . - --. . , qui exprime tomes
V j_ _ , iJjLLíl-ìIìlì
m zî m 1/' 2-
les courbes cîe cette nature , si on veut appliquer cette solution
générale au cas où la force X est le résultat de toutes les attrac¬
tions d’un corps dont toutes les particules attirent comme la puis¬
sance n de la distance, on n’aura qu’à substituer pour x la quantité
cr S,
- - r ~— t X ——- ». qu on a trouve pour sattraction de ce corps
( Art. 35. de la Sect. i. dans
) la supposition de n 3—— —m : 8c
alors [ * ] ou ÍXdx sera - 7- cf - - -r , par confé-
Jr ( 2 + ot ) ot ( 1 — m ) 1
£ fc l — m

qucnt [ é] - —n mJ n {l _ my ainsi séquation précédente


de la courbe cherchee sera dy x
Vi 2cb1 1 CX '
mm 1+
r z( -f m) m1( —ot.)..
SECTION
EHQZ

SECTION IV-
DE LA FIGURE DE LA TERRE.

PREMIERE PARTIE.
Où Von traite en général de Véquilibre des fluides dans
toutes sortes d ’hypothèses de gravité.

L.

P servi déterminer
Our figure
que de ce laprincipe terre
,M.- nès^
: Que pour qu’une Newton
de la eít
muse fluide soit
m équilibre , il -faut - que le poids de deux ■calmants M C , N G qui
Fig. -i
aboutissent de la circonférence au centre fait égah
M . Hughens a employé , celui -ci : Que pour qu’-wte masse fluide
conservât une forme- consume , ilfattoit que Ja surface PE p e , fût
dans chacun-de Jes points perpendiculaire a la direchonde la pesanteur*
M . Bouguer en examinant eette question,,a le premier reconnu
que chacun ae ces.principes .employé séparément , étoit insuffisant
pour s’aísurer de l’équilihre çl’une masse-fluide il a?sait voir qu'il
y a une infinité ?de cas dans lesqttelz la figure que demande l'é-
quilibre de toméSdescojomhesqNi vont de la surface au centre,
ns seroit pas la même que celle qui fuit de ía perpendicularité
de la direction de la pesanteur ,à tous les points de la surface y
mais il n’ápas examiné si une niasse fluide dans laquelle ces deux
principes s’âcc'órdéróiènt , feróit ' nécessairement en 'équilibre , ou
du moins , il ne paroît pas avoir cherché ' d’autres principes 'poiír
S!áflurer de son équilibre . - - ■ . - '
Tome Ih i ||
*94 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
I I.

M . Clairaut, dont le voyage au Pôle a nécessairement tourné


les vues du côté de cette question , a trouvé que ces deux prin¬
cipes réunis étoient encore insuffisans pour s’asturer de l’équilibre
d’une masse fluideau moins lorsque la réunion ne se fait qu’à
la surface extérieure ; fie qu il y avoit telle hypothèse de pesan¬
teur où cet équilibre seroit impossible, & dans laquelle cepen¬
dant la réunion de ces deux principes donneroit la même figure.
II a donc cherché un principe par lequel on pût s’assurer fi
une loi de pesanteur est possible, c’est-à-dire , si l’équilibre du
fluide dans lequel on la supposeroit pourroit en résulter , fie qui
eût par conséquent la généralité fie la fureté qui manque à la
réunion des deux principes qu’on employait avant lui.
Le principe qu*il a trouvé , est celui- ci : Une masse fluide ne
flçaurok être en équilibre, que lorsque les efforts de toutes les parties
comprises dans un canal de figure quelconque , qu’on suppose traverser
cette masse, se détruisent mutuellement.
La masse entiere fluide est en équilibre , c’est-à -dire , que toutes
ses parties font dans un parfait repos par l’hypothèse ; mais
si
elle est en équilibre , toutes les parties de tous les canaux de
figure quelconque datis lesquels je puis la supposer divisée , doivent
erre en repos , puisque de tous ces canaux jc puis n’en considérer
dur¬
Fig. i. qu’un ORS , fie supposer que tout le reste de la masse se
cisse; mais les parties de ce canal O R S ne peuvent être en repos,
que les efforts que fait le fluide pour s’échapper par O ôc par J
ne soient égaux donc si la masse entiere PEpe est en équilibre,
toutes les parties du canal ORS feront des efforts égaux , donc
ils se détruiront mutuellement.
III.

Ce principe renferme celui de M. Hughens& celui de M-Newton;


& on fera voir dans la fuite , qu’il est plus général , ôc d ’une ap¬
plication plus sûre , que ces deux principes réunis.
DE LA ' PHILOSOPHIE naturelle . 195
Je dis qu’il les renferme , car on voit clairement que celui de
M . Newton y est renfermé , puisque le canal ORS aboutit , ainlì
que les deux colomnes de M-. Newton,à deux points de la surface,
& que par conséquent dans toute masse fluide dans laquelle un ca¬
nal quelconque est en équilibre , les colomnes tirées du centre à
la circonférence feront de même poids , puisque ces deux colom¬
nes composent un canal qui est un des cas du canal quelconque
ORS.
Il renferme aussi le principe de M. Rsughens; car en supposant
lc canal couché sur la surface du fluide , en sorte qu’ií devienne
le canal FGD, il ne sera encore alors qu’un Cas particulier du
principe général qu’on vient de poser ainsi il devra toujours être
en équilibre ; mais comme dans ce cas la longueur de ce canal
ne peut être déterminée ,, & qu’il n’y a point de raison suffisante
pour décider l’équilibre de la partie FG avec G D, plutôt qu avec
telle autre partie qu^on voudra comme GE, par exemple ; lequi-
libre de ce canal ne peut donc avoir d’autre cause que la per-
pendicularité de la direction de la pesanteur à tous ses points , &
par conséquent à tous ceux de la surface, ce qui est le principe
de M. Jíughens..
Au lieu de considérer un canal aboutissant à la surfacè dll
fluide, supposons que ce canal rentre èn lui-même comme JTLK, Fig. s.
on voit clairement que ce cas íi’est qu’un corollaire de lequilibre
d’un canal quelconque aboutissant à la surface ; car en supposant
que deux points quelconques I &c Z de ce canal communiquent
à l.v surface par les canaux 1 F , L G -, les deux branches ITL,
IKF de ce canal rentrant en lui»même, formeront , avec les deux
branches IF , LG, deux canaux aboutissans à la surface par les
parties communes IF , LG or ; puisque ces deux canaux aboii-
îissansà la surface iont des efforts égaux , ôtant Jes patries IF,E G Fîg, i,
communes , les deux parties restantes ITL , IN R si ui composent
le canal rentrant qp’on considère , feront en équilibre» -

m;i| 5
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
I Y-

La loi de pesanteur étant donnée , c’est un Problème déterminé


que de trouver la forme que doit avoir une malle fluide , afin
que le principe de M. Hughens, ou celui de M. Newton, soit ob¬
servé ; or la loi de pesanteur étant telle qu un canal quelconque
rentrant en lui-même soit en équilibre , en déterminant la forme
de lá malle fluide par cette loi de pesanteur , & par le principe
de M. Hughens, par exemple , puisque cette loi est telle qu’un
eanal quelconque rentrant en lui-même est en équilibre , en sup¬
posant une partie de ce canal couché sur la surface , il sera en¬
core en équilibre , puisque çe sera toujours un canal rentrant.
Ms - 3 * Mais par le principe de M . Hughens, la partie O E de ce canal
couchée fur la superficie est en équilibre ; donc l’autre partie qui
devient le eanal ORS, terminé par la superficie, est auffi en
équilibre ; donc la loi de pesanteur étant telle qu’un canal ren¬
trant en lui-même soit en équilibre , on pourra toujours trouver
pour le fluide , une surface telle que tous les canaux qui la tra¬
verseront seront en équilibre , ce qui est l’inverse de la proposi¬
tion qu’on vient de prouver précédamment.
On volt de même , que si on avoit?déterminé la figure de la
surface par le principe de M- Newton, l’équilibre de la masse en¬
tière , ou , ce qui revient au même , d’uncanal quelconque , abou¬
tissant d’un point de la surface à l’autre , suivroit de celui d’un
canal quelconque rentrant en lui-même ; car prenant M H N C
pour ce canal , Le sçachant par l’observation du principe de
M . Newtonj que M CN est en repos , il fuit que M H N y est
auffi.
V.

Mais comme la terre & toutes les planettes tournent fur elles-
mêihes , il faut considérer cette rotation pour pouvoir déduire
leur figure des principes qu’on vient de poser.
Considéronsd’abord ce qui doit arriver à deux canaux de figure
DE LÁ PHILOSOPHIE NATURELLE . I97
quelconque ab C B qui tournent autour d’un axe P p donc
,& Fig. 4,
les extrémités ab CB font à des distances respectivement égales
de cet axe.
Supposant ces canaux partagés en une infinité de petits cylin¬
dres par des lignes parallèles , à cause de la petitesse de ces cy¬
lindres , on peut regarder les forces centrifuges comme étant les
mêmes dans chacune de leurs particules ; par exemple , en m
& en « ; de plus , toutes les parties du fluide tournent en même
temps, ainsi la force centrifuge fera la même en m &c en p. Donc
les forces par lesquelles le fluide renfermé dans ces petits cylin¬ Fig. 4!
dres tend à s’échapper par les extrémités b èc t2, seront égales >
car la masse est comme les longueurs mn, ju v, & les parties des
forces acquises par la rotation dans les directions m n p, &
font réciproquement comme ces longueurs ; or comme les canaux
entiers ab , a. (i font supposés être partagés en une infinité de ces
petits cylindres , ressort: de tout le fluide renfermé dans le canal
a b vers b , lequel effort, vient de la rotation , est égal à l'effort de
tout le fluide renfermé, dans le canal versí^ , lequel vient de
même de la rotation.
D’aù il fuit qu’on peut faire abstraction de l’effet de la force
centrifuge , quand on examine fi selon une .loi de gravité donnée,
le fluide peut avoir une forme constante ; car en partageant le
canal rentrant en lui-même a b c d dans les deux canaux cda,. Fig. 5;
on verra que les parties ab 5, c du canal abc, faisant des efforts
égaux eu b par la force centrifuge , & les parties c d , a d du
canal adc, faisant auffi des efforts égaux yers d en vertu de
leur force centrifuge , la rotation ne changera , rien à l'équilibre
du canal ab cd rentrant en lui-même ; donc on peut faire abs¬
traction de la force centrifuge en considérant l’équilibre d’un tel
canal , & par conséquent celui de toute la masse fluide qui en
résulte.
V L . ^
On a considéré jaisqu’à présent l’équilibre d’un canal de figure
rB PRINCIPES MATHÉMATIQUES
quelconque rentrant en lui -même , & on a- fait voir que de l’é-
quilíbrê de ce canal , suivoit - celui de la truste ûuide entiere ; pour
simplifier cette démonstration & rappliquer plus facilement ,aux
planettes , il faut faire ensorte de n’avoir à considérer que l’é-
quilibre d’un canal place dans le plan d un méridien du sphé¬
roïde y & d’en tirer l’équilibre d’un canal de figure quelconque
rentrant en lui-même ; car il est eertain qu ’alors la.question fera
simplifiée , & plus aisée à traiter.
Fîg. s. Commençons par considérer deux canaux HI , K L remplis
d’un même fluide , Sc terminés par deux parallèles à l’équateur,.
Le supposons - les placés fur la même surface de circonvolution
A F G B , {les poids dc , ces deux canaux seront les mêmes : car
la pelante ur étant supposée la même dans tous les points d’un
parallèle à l’équateur , un corps qui feroit placé en M qui ne
pourroit sortir de la surface ABF G, ne pourroit prendre d’autre
direction que celle du; méridien Mr, puisque ce méridien est
la commune section du plaíi -' clans lequel se fáit ' la gravité , Sc
de la sorfacç de circonvosotion quon considère . -
Supposons les deux canaux HI , R L partagés en une infinité
de petits cylindres égaux N n , M m, coupés par des plans paral¬
lèles à Tcquateur 5leS fófces qui agiront sor ces petits cylindres
seront égales , Lé dans la direction Air,ces forces Mr , N s s
peuvent être décomposées dans deux forces , dont lune feroit
dans les directions M m , N n du fluide , & sature ' leur feroit
perpendiculaire ; les forces perpendicu laires à M m, rà&
n’imprimcront aucun mouvement atv fluide renfermé dans ces
canaux , les forces restantes M m , N n seront en raison renversée
des longueurs M m , N n ,- mais les masses font comme ces lon¬
&
gueurs : donc . les poids de Mm , de N n seront égaux ; donc les
poids entiers des canaux HI , K L feront égaux entr ’eùx > donc
le canal A B le& canal HI, feront du même poids;
Or , puifqu ’on a réduit ci-déssus l’cquilibre d’une mastè fluide,
à celui d’un canal de figure quelconque rentrant cn lui -même,
í ^ niinrnt .w' 1‘ A '.’wfon J ’/ .m,-/,,. 2/ . p .i,,, - jaJ. U Volume 7

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y . if
DÊ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . t99
ál suit , de ce qtn’on vient de dire , que ce même équilibre fc
&
réduit à celui d’un canal rentrant A Q B X, placé dans le plan
d’un méridien >car tout canal HO IF k double courbure , peut
être considéré comme composé des deux branches H OI , H Vl %
& chacune de ses branches est de même poids respectivement ,
par ce qui vient d’être dit , que les branches A Q B , AX B du
canal A Q B X puisque les branches seront les communes sec¬
tions du méridien , & des surfaces de révolution qui passent par
les branches à double courbure HOI , H VI -, donc si on a re¬
connu que A QBX est en équilibre , on verra que HO VI y
fera auffi; donc pour qu’un sphéroïde soit en équilibre , il suffit
qu’un canal quelconque placé dans le plan du méridien de ce
sphéroïde soit en équilibre , en ne considérant que la seule force
de la gravité ; car on vient de faire voir qu’on peut faire abs¬
traction de la force centrifuge.
On 'tirera de ce principe la méthode générale de déterminer
toutes les hypothèses de pesanteur dans lesquelles un fluide peut
être en équilibre ; mais on va examiner auparavant celles de ces
hypothèses , dont on se sert ordinairement , parcs quelles n’oút
besoin que de ce qui précède pour être traitée?. ...e.
' " :: V■ • I I. - J> ' ; ?í,t L
-r.' , - ê :,L Hi ' i :0 - q no <
P REM I E R £ H Y P O T H E S Es ;: , [ '

Lorsque les parties du fluide né tendent que Vers un seul centre.

On a vu qu une masse fluide pourra avoir une fo’sme permd- Rg.


«ente , si un canal quelconque rentrant en lui-même est en équi¬
libre dans cette masse ; supposons donc un tel canal comme
B MNA , & que de plus , la gravité ne dépende que de la dis¬
tance au centre ; si du centre de tendance C on décrit une infi¬
nité d’arcs tels que M N , m n, ce canal fera alors compose de
deux branches B MA , BNA qui auront chacune le même
;
nombre de cylindres M m , N ri mais comme on suppose que
ÍOG PRIN CI PES MATH ÉMATI QUES
la gravité ne dépend que de la distance, & que pat conséquent
elle est la même en M & en N , &c que de plus les petits cy,
lindres Mm , N n ont la même hauteur, , il fuit que les poids de
ces cylindres font égaux ; donc les deux branches B MA , BNA
auront des poids égaux , puisqu’elles font composées d’un même
nombre de ces cylindres ; donc le canal entier B M N A fera en
équilibre ; donc on n’aura qu’à déterminer la surface du sphéroïde
par le principe de M. Newton, ou par celui de M. Hughens, &
l’on sera sûr que toute la tu aise fluide qui compose ce sphéroïde,
sera dans un parfait repos»

V 1 II.
SECONDE HYPOTHESE.

Lorsque les parties du fluide tendent vers plusieurs centres.

- Supposant un torrent de matière fluide qui tourne autour d’un.


axe , & chaque particule de ce torrent poussée par deux forces,
( ce qui est l’hypothèfe de M. de Maupertuis, pour expliquer la
formation de Panneau dè Saturne}: que l une de ces forces tende
au centre placé hors du-torrent ,. & l’autre au centre placé dans
l’intérieur ; ces deux centres étant .dans le plan d’un même méri¬
dien , on prouvera de même , que la pesanteur ne dépendant que
de la distance, au centre , ía masse fluide doit être en équilibre -,
car partageant le canal rentrant B Q MA comme dans la pre¬
mière hypothèse , en une infinité d’élémens par des cercles décrits
du centre C, on aura deux branches de ee canal qui contiendront
le même nombre.de ses.élémeus , & qui par conséquent ferOnt en
équilibre ; le. partageant, eneore en und infinité d -autres èlémens
par des cercles décrits du centre y il, fera encore partagé en
deux. branches qui contiendront le même nombre d elémens , &
dont par conséquent , les estons fo contre - balanceronr ; donc Ic
canal entier fera en équilibré en vertu-de ees deux-forces , comme
il y seroit par. une seule, & li la figure annulaire ou sphéroì'dale
qU € ..
DE EA PHILOSOPHIE NATURELLE . xoì
que doit prendre ce torrent , a été déterminée par l’un des deux
principes ordinaires , toutes ses parties ayant cette double tendance
{feront en équilibre.
On sent que ce seroit la même chose , si on supposoit dans
chaque méridien un nombre quelconque de centres de forces
au lieu d’en supposer deux.
I X.

TROISIÈME HYPOTHESE.

Lorsque la gravité est le résultat de Vattraction de toutes les parties


d'un corps central défiguré quelconque.

Si l'on considère la figure du corps central , c’est-à-dire , si au


lieu de supposer , comme on a fait jusqu’â présent , chaque corps
central comme un point , n’agissant que dans le plan du mé¬
ridien où il est placé , ( ainsi que dans {'hypothèse de M. de Mau-
pertuis pour la formation dés anneaux ) on suppose que la gravité
dé chaque particule dú torrent , ou de là matière destinée à former
un sphéroïde , soit le résultat des attractions exercées fur elle en
tout sens par toutes les parties du corps qui lui sert de centre ,
on détermineroit rêquilibre de la- niaise fluide , en considérant'
chaque partie dù corps central qur attire comme un centre de ten¬
dance ; or , on vient de voir que chacun de ces centres exercera'
fur chaque particule , des attractions dont les efforts se contre¬
balanceront dans la niaise totale ; donc les efforts de toutes les-
parties de ce corps central se contre-balanccront ; donc la masse-
totale sera en équilibre.
Mais pour déterminer dans cette hypothèse dè pesanteur là
figure que doit prendre la matière fluide , il faudroit employer:
un calcul plus difficile que celui que demandent les hypothèses
dont on vient de parlés , parce que chaque particule du corps
central agit dans un méridien différent : ainsi il faudroit com¬
mencer par calculer la somme de toutes les attractions dit corps ■
Xome II,. m m
101 P RI .N CI P E S M ATMÌ M A TIQUES
central dont la forme est supposée donnée , sur un corpuscule
placé hors de lui.
Ce Problème qui dépend des quadratures étant résolu , or
déterminera aisément la figure du sphéroïde do. l’anneau , en em¬
ployant le principe de M. Hughens.
On a supposé le corps central de, figure quelconque , parce
qu’on s’assurera de même de l’équilibre des parties de l’anneau
ou du sphéroïde , soit que la pesanteur soit le résultat de Pat-
traction de toutes les parties d’un cercle , ou d’un noyau solide
qui ait la forme d’un sphéroïde , ou celle d’un anneau.
X.

QUATRIÈME HYPOTHESE.

Lorsque la pesanteur est Vesset-de l ’attraction de toutes les parties


du sphéroïde ou de Vanneau.

On a eu égard dans cette hypothèse , non -feulement à Pattrac-


tion de toutes les parties du corps central supposé dc figure quel¬
conque , mais encore à celle de toutes les parties du fluide même
dont on cherche la figure ; dans ce cas , la détermination de la
forme que la masse doit prendre , est infiniment plus difficile j
car alors la loi de la gravité dépend de la courbe qu’on cherche i
mais on voit qu’il existe une courbe , telle que l’attraction du
solide qu’elle forme , jointe à celle du noyau , produit une gra¬
vité , qui , combinée avec la force centrifuge , donne pour force
composée une force dont la direction est perpendiculaire à la
surface du sphéroïde ou de Panneau : prenant donc cette courbe
pour donnée , on verra alors la nécessité de l’équilibre dans ce
sphéroïde ou dans cet anneau , par la même raison par laquelle
on a vu que le sphéroïde ou l’anneau dans lequel la pesanteur
ne résulte que de l’attraction des parties du noyau , doit être en
équilibre.
DE XÀ PHILOSOPHÎE N A TU 'RE IXE. ro;
X I.

CINQUIÈME HYPOTHESE.

Lorsque la gravité ne résulte que de Vattraction des parties du fluide


même , fans considérer celle du noyau.

On voit encore de même , que fi la gravité étoit le résultat des


attractions de la masse fluide seulement , il .se formeroit toujours
un sphéroïde dont toutes les parties seroient en équilibre , &c on
pourroit le déterminer en employant le principe de M. Hughensr
ou celui de M . Newton,
Dans cette hypothèse on ne voit pas avec la même facilité,,
qu il peut fe former un anneau qui n’eut point d’anneau intérieur
solide ; il paroît même très-vraisemblable qu’un tel anneau qui
entoureroit un corps central , n’arriveroit à lequilibreque lorsque
-toutes ses parties seroient tombées fur le corps central avec le¬
quel il ne feroit plus qu’une planette.
X I I.

, SIXIÈME HYPOTHESE.

Lorsque, le noyau Jòlide est composé de couches de densités différentes*

On ne Te TerViroit pour s’àíTurer déséquilibré du sphéroïde


dans cette hypothèse , que des principes ci-deffus employés ; on
détermineroit l’attraction de chacune de ces couches , &c ayant
déterminé la loi que suïvroit la-gravité totale par Topération •de
'calcul intégral qui donne la somme des *attractions de routes ces
différentes couches , on trotìveroit la figure cherchée en employant
le principe de M. Hughens,ou celui de M. Newton.
XIII.

Si en supposant f attraction de toutes les parties dune masse


'Suide ou d' une planette , on suppose fa figure donnée , on pourra
m m jj
*04 PRINCIPES MATHEMATIQUES
trouver pour le noyau solide , une figure & une densité telles
que ía figure donnée pour la masse entiere soit celle de lequi-
libre , c’est-à-dire , que dans cette hypothèse on peut expliquer
comment une planette allongée ou applatie dune maniéré quel¬
conque pourroit être en équilibre.
F'g- s. Car on volt aisément qu’on peut trouver un sphéroïde KLkl
tel que son attraction , étant ajoutée à celle de la matière ren¬
fermée entre le sphéroïde donné P Mpe &c le cherché KLkl ,
produise , étant combinée avec la force centrifuge , une force
dont la direction soit perpendiculaire à la surface P Ep e or ; la
courbe KLkl étant connue, on íçait , par tout ce qu on a dit
précédemment , que toutes les parties du fluide qui l’entoure feront
en équilibre.
X I V.

Ce raisonnement ne suffit pas pour faire voir qu’il seroit pos¬


sible que la terre eût une figure donnée , allongée , par exemple ;
car après avoir trouvé la figure du noyau d’où rélulteroit ral¬
longement supposé, il faudroit encore faire voir que cette hy¬
pothèse s’accorderoit avec les phénomènes qu’on connoît , comme,
par exemple , celui du raccourcissement du pendule en allant du
nord au sud ; ainsi quand même les mesures qu’on vient de prendre
au nord & fous l’équatcur , n’auroient pas appris que les dégrés
vont en augmentant du sud au nord , le raisonnement précédent
ne pourroit suffire seul pour admettre la possibilité de la figure
allongée de la terre , comme il suffiroit pour admettre cette pos¬
sibilité dans les autres planettes qui nous font moins connues $
ainsi dans ce cas nos connoiffances s’opposent à nos conclusions,
Sc c ’est ordinairement l’esset qu’elles font dans les
sciences qui ne
peuvent s’éclairer du flambeau de la Géométrie.
X V.

Après avoir fait voir que le principe de M . Clairaut suffit pour


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . ioj
.s’assurer de l'équilibre d’une masse fluide dans toutes les hypo¬
thèses de pesanteur , il saut faire voir que lesprincipes qu’on »
employés jusqu’à présent n’avoient pas cet avantage , 8c qu ’il y
a telle loi de pesanteur dans laquelle une masse fluide ne prendroit
jamais une forme constante , quoique le principe de M. Hughens ,
8c celui de M. Newton, ^accordassent à lui donner la même
figure.
Uhypothèfe dans laquelle la loi de pesanteur seroit telle que
la gravité dependroit de la distance au centre , & de quelqu’autre
quantité , comme de sangle du rayon 8c de Taxe, ou bien de , &rc.
seroit du nombre de celles où il y auroit un mouvement conti¬
nuel dans les parties du fluide.
Car si on suppose dans le sphéroïde P Ep t , un canal ah d .c F,g' 19,
composé de deux arcs de cercles terminés par les deux petits
cylindres ac }b d, dirigés vers le centre c , d’où on a tracé les
arcs , on verra aisément que la gravité étant perpendiculaire aux
deux branches circulaires , elle ne donnera aucun mouvement aux
parties qui les composent ; donc pour qu’il y ait équilibre , il
suffira que les efforts des deux petits cylindres qui les terminent
soient les mêmes : mais il faudroit pour cela que la pesanteur
fut la même en a en & b , ce qui est contre l'hypothèfe de la
loi que nous examinons , puií'qu’on l’a supposée différente à des
distances égales ; donc on peut conclure que dans toutes les hy¬
pothèses où la gravité dépendroit de la tendance vers un centre,
8c non pas uniquement de la distance à ce centre , il y auroit un

mouvement perpétuel dans les parties du fluide.


Or dans ces hypothèses l’équilibre des colomnes , 8c la per-
pendicularíté de la direction de la pesanteur à la surface, pour-
roient s’accorder à donner la même figure au sphéroïde , 8c jec-
reroient par conséquent dans Terreur ceux qui feroient dépendre
la possibilité de l’équilibre de l’accord de ces deux principes; car
soit P M E un sphéroïde dont le centre soit C, supposant que E K Fig. it.
exprime la force centrifuge en E , 8c prenant M G : E K ; ;
io6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
QM : CE , M G exprimera la force centrifuge en M ;ainsi tirant
le rayon M C Se da ligne M U perpendiculaire en As à la courbe,
qu’on méne parle point G la ligne GH parallèle à As C, qu & ’on
achève le parallélogramme M GUI, la ligne M I exprimera la
force centrale en M telle que le principe de M» Hugheris la de¬
mande , pour que le sphéroïde P AsA soit en équilibre '; or , on
a vu que dans l’hypothêfe d’une pesanteur qui ne dépend que
de la distance au centre , les deux principes s’accordent a donner
une forme constante au fluide ; supposant donc qu’on ait calculé
la pesanteur i toits les points M du sphéroïde E M , on verra
que si la pesanteur dépend , en allant de chaque point As de la
circonférence vers c de
, quelqu’autre quantité que de la distance y
on pourra ' trouver une infinité de loix différentes de pesanteur
qui donneront une même quantité ' pour le poids des colomnés
M C ;donc toutes Ces colomtícs AsC qui étoient en équilibre dans
la premiere supposition d’une gravité dépendante feulement de la
distante au centre , y féront encore dans plusieurs des cas où la
gravité dépendroit de la distance , & de quelqu’autre quantité ;
cependant on soait , par ce qui vient d’être dit , qu’une telle loi
de pesanteur ne donneroit jamais d’équilibre à la rnaíFe entiere
du fluide ; donc l’accord de ces deux principes ne peut suffire
pour s’assurer de la possibilité d’une loi de ipeáanteur.
.) ; ' ' ' ; : . -

XV I. : .... ..

Dans tout ce qui précédé pour appliquer les loix de l’hydrof-


tatique à la détermination de la 'figure de la terre , ôna été obligé
de supposer la matière qui la compose entierément homogène ,,
ce qui peut n etre pas ; if faut donc examiner ce qui Teroit né¬
cessaire pour que les parties d’un sphéroïde composé de différens
'fluides qui ne peuvent se mêler fuílent en équilibre ; or dans une
telle masse il faudroit que tous les points de toutes les surfaces
qui terminent les disseiens fluides , fuffenc perpendiculaires à la
direction de la pesanteur comme celle qui terniine le fluide su¬
périeur.
DE LA PHILOSOPHIE MAT URL L L E. io7
On voir d’abord que tous les points , de la surface extérieure
doivent être perpendiculaires , à la direction de la pesanteur, , puis¬
que ce sphéroïde , pour êfpe composé de fluides de différentes , densi¬
tés , n'en est pas moins dans le cas généras d'upet maffe fluictp
quelconque qu’on sçait ne pouvoir être en équilibre sans: que la
direction de la pesanteur soit perpendiculaire à tous les points
de fa surface.
Pour faire voir à présent que les surfaces ' intérieures qui , ter¬ Fig.

minent les diffétens fluides doivent aussi avoir cette condition ,


supposons un canal O QRS dont les pointa 0 & : S se terminent
à la surface extérieure , & les points . Q & A à la même surface
intérieure sur laquelle la branche Q R soit couchée . Ce canal est
en équilibre pares que la branche Q R ne pese point , car si elle
pesoit , il est clair que ce canal O Q RS qui est en équilibre lors.
que cette branche Q A est dans la couche QNH que je supposé
de vif argent , par exemple , n’y seroit plus , si Q R étoit dans la
couche L T G que je suppose d’eau . Donc si la direction n’est-f>as
perpendiculaire à tous les points de la surface QRHK , elle
pressera plus vers Q ou vers R donc ; le canal 0 QRS ne fë ra
plus en équilibre , mais le fluide qui y est contenu s’échappera
vers O ou vers A , félon que le canal R Q- pèsera plus vers Q
ou vers R, afin que le sphéroïde entier puisse être en équilibre -,
il faut donc que la pesanteur soit perpendiculaire à tous les points
de la surface interne QRHK on : fera le même raisonnement
sur toutes les surfaces qui séparent les differensfluides.
Mais cette considération nouvelle ne rendra pas la détermina¬
tion de la forme que doit prendre une maffe fluide quelconque
plus embarrassante ni plus , compliquée , lorsque la pesanteur ne
dépendra , point de la forme de la planette , fie il est aisé de faite
voir que l’équilibre des planettes hétérogènes dépend , des mêmes
loix de pesanteur que celui des planettes homogènes ; car dans
les planettes hétérogènes les canaux rentrans en eux -memes $Ç
contenus dans une même couche seront en équilibre , puisqu ’ils
ros PRINCIPES MATHÉMATIQUES
seront dans le même cas des canaux rentrans d une sphère ho¬
mogène ; donc les canaux GHLK terminés par les deux surfaces
d’une même couche , font de même poids ; or , si les poids des
tuyaux FG L , GK,HL , & c. font respectivement égaux , un
canal quelconque FGKHLM qui traversera tant de fluides
qu’on voudra , fera toujours en équilibre ; ainsi la loi de pesan¬
teur étant donnée , si on veut voir la forme que doit prendre une
masse composée dè fluides hétérogènes , il suffira de calculer par
les principes ci-dessus donnés la figure que la même masse auroit-
en la supposant homogène;.
x v i r.
Mais si on voulóit avoir la figure H K R de la surface qui
sépare deux fluides quelconques de la. planette dans rhypothéfe
de l’attraction , on ne trouveroit pas la même forme pour une.
planette hétérogène 8c pour une planette homogène , car alors la.
loi de pesanteur feroit différente.
Si on vouloir chercher la figure K H R d’une surface interne,
qui sépare deux. fluides quelconques , il suffiroit, la loi de pesan¬
teur étant donnée,,de faire abstraction de toute la matière supé¬
rieure à cette surface , & chercher ensuite la figure de la masse,
fluide restante , comme si. elle étoit seule.
Mais, dans rhypothéfe . où la pesanteur est produite par l’attrac-
tion mutuelle de toutes les parties de la matière , on ne pourroit-
plus faire abstraction de la couche supérieure ; car l’attraction
de cette couche doit . entrer dans rexpreffioa de la pesanteur des-
parties de la masse,restante.
XVI I !..

Sans connoître la forme d un sphéroïde hétérogène dans cette


hypothèse de l’attraction mutuelle des parties de la matière , c’est-
à-dire , fans avoir déterminé la loi de pesanteur qui en résulte,
on peut s’ássurer que cette loi est une de celles dans lesquelles-
ane masse fluide peut prendre une forme constante.
Car
de la philosophie naturelle. roA
Car il seroit aisé dc voir par les raisons déja employées à
I’égard des planettes homogènes , que les canaux rentrans en eux-
mêmes , qui seroient renfermés dans une couche quelconque d'un
même fluide , seroient en équilibre ; or , donnant à ces canaux
une figure LHGK composée de deux branches LG,HK qui
joignent deux arcs G K , H L placés fur les deux surfaces exté¬
rieures de la couche , lesquelles auroient été déterminées par cette
condition , que la gravité en chacun de leurs points seroit per¬
pendiculaire au plan tangent de la surface en ce point , il est
clair que les branches GK , H L seroient nécessairement de même
poids ; Le comme on verroit de la même maniéré que les branches
FG , M L , HVK qu ’il faudroit ajouter à ces premieres GK t
H K pour former un canal qui traversât tant de couches que l'on
&
voudroit du fluide, qui aboutit à deux points de la surface
extérieure du sphéroïde , seroient encore en équilibre , on en
concluroit nécessairement que tous les canaux menés à volonté
d’un point de la surface du sphéroïde à l’autre , seroient en repos >
& par conséquent le sphéroïde entier.

X I X.

Ce qu’on vient de dire sur l’équilibre des planettes hétérogè¬


nes , fait voir Terreur où font tombés quelques auteurs , lesquels
pour diminuer la grandeur du rayon de Téquateur que donnent
les loix de Thydrostatique , ont supposé que les colomnes des fluides
du centre à la surface sont d’autant plus denses , qu ’elles font plus
près de Téquateur ; car on scait que deux fluides de densité iné¬
gale ne peuvent être dans la même couche , & que de plus ils
doivent se placer de maniéré que le plus pesant soit le plus proche
du centre ; & on vient de voir qu ’il faut que la surface qui ses
sépare ait tous ses points perpendiculaires à la direction de la
pesanteur , conditions qui s’opposent toutes à la supposition de
ces auteurs.

Tome II. nn
ZIO PRINCIPES M AT H ÉM ATIQ U E S
X X.

Fig. J’ai dit , Art. 7. que pour sçavoir si une hypothèse de gravité
étoit propre à donner l’équilibre à une masse fluide E M P , il
sufsisoitd’examiner si un canal quelconque OS N K rentrant en
lui-même , & placé dans le plan E CP du méridien de cette masse
fluide , étoit en équilibre lui-même , ou , ce qui revient au même,
si le fluide renfermé dans un canal de courbure quelconque O N
qui aboutit à deux points pris à volonté O , & N, fait le même
effort pour sortir vers O ou vers N que le fluide renfermé dans
tout autre canal O KN qui aboutiroit aux mêmes points O , N,
Pour faire voir l’usage de ce principe , non seulement pour dé¬
cider la possibilité de l'équilibre des fluides dans les hypothèses
de pesanteur dépendantes de ['attraction , telles que celles que je
viens de considérer , mais encore dans toutes sortes d’autres hy¬
pothèses de gravité , je considérerai la question plus en général
de la maniéré suivante.
Ayant abaissé d’un point S du & point s qui en est infiniment
près , les ordonnées S H , s h à la courbe ON, soient faites CH
----- §7, H S = y, S r —d x , sr =*=dy , S s — \/ dx z d y 1;soient
ensuite décomposées toutes les différentes espèces de forces qu’on
suppose agir sur les particules du fluide proposé en deux direc¬
tions , les unes soivant S H perpendiculaires à Taxe C P , &c les
autres suivant la parallèle à ce même axe ; & soit pris P pour
désigner la somme de toutes les forces qui agissent suivant S N,
Q pour désigner la somme de celles qui agissent dans la di¬
rection parallèles k CP.
Si l’on décompose ensitite la force P pour avoir la partie de
ççtte force qui agit dans la direction S s qui est celle du canal,
en verra que la partie de cette force avec laquelle le fluide placé
en S s fait effort pQur sortir de ce canal , soit vers H, soit vers O,
doit être
Pày
on verra de même que la partie de
y/ d x 1 fl- dy *
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . lxI
la force Q qui agit suivant
même direction doit être .. . Q d x_—
la
\/dx í+dy' ì
ensorte que leur somme, ou la force totale qui sollicite le fluide
P dy d oc
placé en S à sortir vers O ou vers N. doit être —=========== ;
\/ d x 1-
j - dy 1
multipliant donc cette force par la particule S s ou j/ dx 1-\- dy 1
quelle anime , on aura P dy + Qdx pour le poids de S s ,
c’est-à-dire , pour Tesson que fait cette particule pour sortir vers
Tune des extrémités du canal O N -, donc l’intégrale de Pdy + Qdx
qu’on auroit commencé par completter par cette condition qu’elle
soit nulle lorfqu’on fait x = CG qui est l’abscisse qui répond au
commencement O du canal , &r dans laquelle on auroit ensuite
égalé x à CI qui ( est l’abfcisse qui répond à l’extrémité N du
même canal, ) cette intégrale , dis-je , devroit donner une quantité
qui fut toujours la même , quelque fut la courbure O N.
II faut donc pour que l’équilibre des fluides soit poslible dans
une hypothèse de pesanteur , que les forces P &c Q qui résultent
de cette hypothèse soient telles , que la quantité P dy ~f Qdx
puisse s’intégrer fans connoître la relation de x à y -, ainsi P dy
4 . Qdx doit être en ce cas de ces fortes de différentielles que
M. Clairaut a appelle Comphtus dans un Mémoire qu’il a donné
à l’Académie , & qui se trouve dans le Volume de 1740. p. 254.
X X I.

d. 2C d v
xdx + y dy , x dy f - ydx , -- A sont d e ces for-
yy
tes de différentielles, parce qu’elles ont pour intégrales des fonc¬
tions dc x de& y , qui ne dépendent d’aucune relation entre
x ècy,ydx —x dy , y y d x x x dy ne font point de telles
différentielles, parce qu’il n’y a aucune fonction de ^ Ar de y
qui en puisse être les intégrales.
M. Clairaut a donné dans le Mémoire que je viens de citer,
un Théorème pour distinguer ces différentielles intégrales par
n n ij
m PRINCIPES MATHÉMATIQUES
quelque fonction de x Sc de y ; il a fait voir que si la différen¬
tielle de P prise en faisant y constante Sc x variable , se trouvoit,
après avoir été divisée par dx , égale à la quantité qui viendroit
en divisant par dy, la différentielle de Q prise en faisant x
constant Sc y variable ; la différentielle P dy Qd x avoit tou¬
jours pour intégrale une fonction de a; & de^ indépendante de
toute relation entre x Sc y.

XXII.

Pour donner une application de cette méthode , supposons qu’on


Flg' *4» ajt choisi}pour hypothèse de gravité , celle dans laquelle les par¬
ticules s dune masse fluide qui tourneroit autour de son axe CP
tendraient toutes vers le centre C par une force qui agirait en
raison composée de la raison renversée du quarté des distances
C5 au centre , Sc de la raison directe du sinus de sangle S CHi
faisant les lignes CH —x. H S = y, la force qui anime chaque
particule S feroit donc une force poussant vers C, Sc exprimée
y 1 y
par - -- . X — - - , puisque — —estlesinns
I/xx + yy xx + yy Vxx + yy
de l’angle que feroit avec Taxe CP la ligne tirée de S au
centre C.
y
Décomposant donc la force proposée -2 suivant la
xx + yy 3-
yy
direction S H Sc la parallèle à H C, on aura
(xx + yy ) 1
pour la force exprimée par P Sc pour
- —— celle ex-

primée par Q , Sc par ce qu’on vient de dire , l’équilibre du fluide


dans cette hypothèse demande que /J d y + / x d x fgsi une
[xx y y)
différentielle complette , cest-a-dire , quelle ait pour intégrale
quelque fonction de x Sc de y indépendante de la relation de x
a y.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 2l}
yy
assurer il faut différencier P ou en
Pour s’en aumw . - . .. (xx+ y J ~)
regardant y comme constante , il viendra pour la différentielle

- JJT^ tyyV ' qul ecântdlvlsce par donne ~ '(xï + yy) 1;


différenciant de même <2 ou - ^ ^ Lc faisant x constante,
(xx + yy )

* 3dy — xyy dy
il viendra la différentielle , qui étant divisée
(xx + yy ) 3

x$ xv y . .
par í/v donne 7- -— — , ; maintenant on voit que la quan-
f d xx ( + yy )
tite — 5—~ xy -- — venue par la premiere opération , n’est
(xx +yy ) 3r .

point la même que ^xx _|. y z venue par la seconde ; donc


la différentielle proposée n’est point intégrale en général , c’est-
à-dire , quelle que soit la relation de x ay -, donc l’hypothèse de
gravité qui a donné cette différentielle, est de celle dans lesquelles
les fluides ne seroient point en équilibre.
XXIII.

Pour donner un exemple d’une hypothèse qui réussisse, ima¬ tfg.


ginons que les particules du fluide soient animées par des forces
qui les faíïènt tendre à deux centres A &c B placés dans l’axe
de révolution : la premiere de ces forces agissant comme une
puissance quelconque m de la distance A S , &c la seconde comme
une puissance quelconque n de la distance B S. Je commence
par faire les lignes H S = y . c A = a. C H =x . B C == b,

A H —x — a. AS — \Jx —af - y y . B H s=a bf - - x . B S =

+ y y. la force par laquelle la particule S tendra


vers A fera donc A x A S ou, A \ a x—— q»y y ^) >
la force par laquelle cette même particule i 1tendra vers B, fera
”,
exprimée par p x B S ou Bí ( - s + ,/j ) l ,CH U MS
1

ií4 * PRINCIPES MATHÉMATIQUES


étant les coordonnées répondantes au point S , CA & CB , les
droites qui marquent la position des points attractifs A 8c B par
rapport à l’origine de x.
Il est évídetït que la force P trouvée en décomposant les for¬
ces des points A ôc B suivant SU, sera A ( AS ) ”' x 4
HS
B ( B S ) ” X jf -g c, 'est-à-dire , en termes analytiques Ay

\ x- a4 yy ) 1 + By Vb 4 x- 4 y y ) 1La. force Q
/ —— » \ W r
setrouvera de même exprimée par Ax x — a \ x -* a + yy) *
■- •■■■/’—- » \ 1
+ J5xí + x \ í x+ yy ) 5différenciant maintenant P
' t —— — 2 n r —- » \ »— i
ou Ay \ x —a + yy) 14 By \ b + x 4 yy ) 2,
& faisant ^ constante & divisant par dx la différentielle venue,
bn Lu ra À x m—
i ( ar—« 4 y y) 2 x y x x —a y B
X n —1 ( é + ar 4 y y) T Xy X é 4
. 2 \ t» f—
x~ a + y y) 2
-j- Â x éq-x (b f- x 4 y y ') 1en supposant x constant , &
divistmt la différentielle par dy on
, aura ^ x a-.— a x m— 1
y ( a; - a +yy) 2 4 B X ^4 a: X n1- y {b+ x 4 y y) 2;
ìf or cette quantité ctant visiblement la même que celle qu’on a
eu en différenciant P ; cette différentielle Pdy -+- Qdx, est une
différentielle còmplette dans cette hypothèse , Lé l’éqnilibrë y est
possible.
Au reste, sans prendre la peine de différencier P & Q on ,
pouvoit rcconnoítre facilement que la différentielle proposée,
*% \ Jn =^ L
Aydy (x —a 4 4T / G
4 Bydy \ b + x 4 yyjv) » *
émit complette • car son intégrale se trouve bout de fuite , se est

4
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
A !- * > m-
î 1 B (- * \ .
* + r +7V + * +yy ) ~ ,
&c je n’ai donné la manière de reconnoître la possibilité de son
intégration par l’opération précédente , que pour mieux faire
voir l’usage du Théorème de M. Clairaut dans d’autres cas où
il seroit peut- etre íi difficile d’intégrer , qu’on. abandonneroit f in¬
tégration sans sçavoir si elle possible ou non.
XXIV.

Après avoir reconnu qu'une hypothèse de gravité n’a rien de


contraire à l’équilibre des fluides , on trouvera de la maniéré
suivante la figure que doit avoir , dans cette hypothèse , uhe pla-
nette dont le temps de la rotation est donné.
Soit imaginé que le canal O N est prolongé d’une part jufqu'au Fîg-
centre C , &c de l’autre jusqu a la surface As, il est évident, par ce
qu’on vient de dire , que l’intégrale de P dy f - - Q d x étant com-
plettée par cette condition , quelle disparoiffe.quand y & x = o ,
on n’aura qu’à retrancher de cette intégrale , laquelle exprime le
poids total du canal COM en( supposant que x & y soient les
coordonnées C Q Q& M du méridien ) la somme des efforts
centrifuges des parties de CM, faire& la différence égale à
une constante.
Comme la somme des efforts centrifuges de C M. doit être,
par ce qu’on a vû , la même que celle des efforts d’un canal Q M
place dans le sens de 1ordonnée , la question est réduite à sommer
les efforts de <2 As.
Soit donc nommée / la force centrifuge produite à la distance
r par la rotation du sphéroïde , on aura ~ pour la force cen¬

trifuge à une distance quelconque y , & ^ ^ pour l’effórt cen¬


trifuge de la particule dy intégrant
; donc cette différentielle »
on aura pour l’effort centrifuge total des parties de Q M
ri6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

pu de C M ; donc j~ ( P dy + Q d x ) — ÙLZ. étant égalé à


une constante , donnera l’équation cherchée du méridien de la
planette dans l’hypothèse , où la pesanteur décomposée suivant
les deux axes a donné les forces P Sc Q.
Ainsi dans l’hypothèse que je viens de prendre d’une gravité
produite par la tendance à deux points A Sc B , la difíéren-
jL
tielle P dy -f Q d x ayant donné pour son intégrale
í ■- 2 \ m t-+- A /- x \ n4- - i
V* —a + y y) + 'Js+ J v + * + y y) 1i > équa¬

tion du sphéroïde dans cette hypothèse , doit être —- ^


r \ m -+ i
(r - á + y y >
)*
B
T n~ i+ C
é + ar +yy ) ~ T~
' 1z
_ f yyr ■c,

(\ dy y_ étant la somme de la force centrifuge sur une colomne


zr
comme y , Sc C étant une constante qu’on suppose égale au
poids des colomnes quelconques qui vont du centre à la sur¬
face .^
Si on suppose les centres attractifs A Sc B réunis , Sc qu ’on
prenne les origines des x de ce centre , l’équation précédente se-
A 1 B n--+-
roi^ encecas, - - ^ - (* * + y y ) i (* x +yy) 1

— ' ^2~r" = Ç exprime la figure d’une planette dans l’hypo-


thèse que ses parties pesent vers un centre suivant une force
composée de la somme de deux puiflances différentes de la dis¬
tance , cette force étant alors A d mB+ d" , ( </ exprimant la
distance des particules au centre attractif. )
XXV.

Pour montrer la maniéré dont on doit faire usage de l’équa-


tion générale précédente dans des applications aux cas qui ont
lieu
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . X1J
sien dans la nature , je vais montrer comment on doit détermi-
A m-1- 1
ner les coé'ficicns de l’équation — -— (xx -\- y y ) zf - « -j- I
171- f - I
n4- - ï
fy y
(xx f - - y y ) ~ 1r C dans le cas ou le sphéroïde est

la terre , en supposant que la gravité y fut produite par une


tendance vers un centre exprimée par A d m + B d n.
Supposant que le demi axe de révolution soit donné , &r qu ’iì
soit égal à r , je substitue cette valeur pour x dans Téquation
B fy y
(xx + yy) + (xx + yy]
i r
m -t i ' st ' " " ' " "
+ 1 '
je. fais en même temps y — o dans cette même équation , parcs
que l’ordonnée doit être au pôle , & il me vient alors —t + '
n m -\r í
B ss -+ r
4- — - t C, ce qui détermine la constante C.
^ ra4 - î
Je suppose ensuite que r soit se rayon de Téquateur , & je prends
9 pour exprimer le rapport de la force centrifuge à la gravité
íbus l’équateur , & dans le cas où le sphéroïde est la terre , p

>88 à peu près : comme dans Thypothèse qu’on examine ici,.


sa gravité à Féquateur , c’est-à-dire à la distance r , doit être A r m
q. B r “ ; j’ai donc çAr m+ < ? Br n ï substituer à / ( ces quantités
exprimant 1a force centrifuge absolue ) » je fais donc cette
substitution dans l’equation — •— (xx + yy ) ~ f -- — .
/ra-f í « -f- r
m - t- I
- i ry _— ro ,
fy o M • 4 ?
( xx + y y) - * & ] ai ( xx +yyî r~ - '

j+ i
+ ^ 7 Cxx + yy ) ~T (í ®A r 1 p BD r n— Mì
1I-J- —

^ n+I /• «
yy H- — -— t pour ; déterminer enluite
mAr 1 n -f- í r

le rapport de t à r je fais x — o > & y — r, car lorsque 1abscilïe


est nulle l’ordonnée devient le rayon de l’équateur 8c j.ai par
Tome Ll> Q o.
ziS PRINCIPES MATHÉMATIQUES
A m-J- i A j « -i- r
ce moyen 1-équation - r + /y-^—r —- Açr
I " -H y/ OT-l- i B n-t- t
— ~ B $ rÍ — - q- .— r par laquelle
z m q- l ”+ I r 1
on voit bien qu’on ne peut pas manquer d’avoir le rapport cher¬
ché de t à r, quel que soit le rapport <? de la force centrifuge
fous l'équateur , & quels que soient les nombres choisis pour A ,
B , m, n dans l’hypothèse de gravité A d q - B d
Lorsque <p est une très-petite quantité comme cela arrive dans
le cas de la terre , le calcul peut se simplifier beaucoup.
Soit mis r i( ■ &
— <T.) à la place de t, parconséquent r 4*
. , raq- i q-
i — >m q;-1r< q- - -- œ +1 !— wi * — - .
q- X " -4- ym . . + .3
z z X ;
Z V m-f- I « -J- I
n q- i
q- & c. ] à la place de r &: r (
I r

n q- ; x n q~ z ” + 1X n q- 2. X n q- ;
+ LXz
q- &c )
à la place de t 8+ 1, & en substituant les quantités dans l’équa-
tion — r “ 1q - ~— r ■+1 — -z q>A r m+ i8— -z . <p/• + *
mq- X n q- i
B r 1»>
1q* t " + 1elle deviendra
172 q-1 72q-1 wq- x

q- —1?— r "+ 1 — -2. A ®r m‘Yx— --Z B (f, r ’ ’*' tr= — '


72q- I + 1
172
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DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . iIf
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de cette derniere équation par A r ™* 1Ar
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sant tous les termes où font «T1, , & c. on aura = -
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1- X...” + ' <T + & c.
zX3
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A r - + í + ^ r ■" ■+
Si on suppose maintenant que S' soit une très -petite quantité }
ainsi quelle Test en effet pour la terre , on peut négliger fans scru¬

pule tous les termes qui suivent desorte que (quels que soient
A , B , m , n , ) <s qui marque ce que l’excès de 1equateur fur saxe
est à réquateur , se trouve , sans erreur sensible , la moitié de ce
que la force centrifuge est à ségard de la gravité ; ainsi ? étant
pour la terre = ~4 — , ou à s = —ou, ce qui revient au
zby j7 ô 1
même , les axes sont en ce cas comme z-78 à 377 quels que soient
A , B , m , n.
On verroit de même que quelque fut le nombre de termes
tels que A S'mB+ S'n C
+ S' t & c. qu 'on prendroit pour ex¬
primer la gravité , & enfin que quelle que fut la loi de gravité a
o e ij
2. 10 PRINCIPES MATHEMATIQUES
pourvû qu’elle tendit au centre , le rapport des axes ne seroit pas
sensiblement plus grand que celui de §78 a 577.
XXV I.

M. Clairaut a démontré cette Proposition d’une autre maniéré


page 141- dc fa Théorie de la figure de la terre , & il en a con¬
clu que toutes les hypothèses de pesanteur où la force tendroit
vers le centre de la terre , dévoient être exclues , quelle que fut la
loi de cette tendance , puisque les observations ont appris que
l'applatissement de la terre est plus considérable que celui d’un
sphéroïde dont les axes feroient entr’eux comme 578 à 577.
11 semble d’abord qu’on ne soit en droit de rejetter par ce calcul

que les hypothèses qui feroient dépendre la tendance vers un


centre de la feule distance à ce centre , mais si l'on se souvient
qu ’on a vu Art . 15. que l’équilibre des fluides ne permet pas de
supposer qu’il entre dans l’expreflìon de la force qui tend vers un
centre , autre chose que la distance à ce centre , on verra qu’on
ne peut , sans être démenti par l’expérience journalière de l’équi¬
libre des eaux qui couvrent la terre , ou par les opérations faites
au Nord , en France & à l’équateur pour déterminer la figure
de la terre , recevoir aucune hypothèse où la pesanteur ne tendit
que vers un centre.
XXVII.

Je ne ferai aucune autre application du Problème précédent


à la . théorie de la figure de la terre , parce que mon but étant
de traiter les matières relatives au Livre des Principes , je dois
donner la préférence aux hypothèses où la gravité fur la terre
dépend de l’attraction de toutes les parties de la terre : la déter¬
mination de la figure de la terre est bien plus embarrassante dans
ces hypothèses , & elle seroit peut-ctre d’une difficulté insurmon¬
table sans les abréviations qu’apporte la supposition que ses axes
différent trés-peu l’un de 1autre.
Je regarderai donç ces différences d’axes comme on regarde
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 22I
les différentielles dans le calcul infinitésimal ; ainsi plus elles
seront petites , plus les axes seront déterminés exactement par la
théorie suivante.

Si , par exemple , les axes ne déférent entr ’eux que de —


200
%

ce qui est à peu prés le cas de la terre ; les calculs suivans se-
, i i , .
- . nl 7-1 ou
71
rotent exacts a Y1r -innnO prés
1
, ou , ce qui
1
revient au
(ìoo )1 40000

mente , les erreurs qui pourraient s’y glisser feraient telles , qu ’au
lieu de trouver Taxe au diamètre de l’équateur comme 200 à
2or, on le trouverait peut - être comme 199 à 200 , ou comme
roi à 2S2 ; on volt bien que de telles erreurs ne font pas d’affez
grande conséquence pour chercher à les éviter par des calculs
três -pénibles.

SE C T I I

SECONDE PARTIE.
J) e la théorie de la figure de la Terre , en supposant que la
gravité soit le résultat des attrapions de toutes les parties
de la Terre.

XXVIII.
PROPOSITION I. PROBLEME I.
On demande Vattraction qdexerce un sphéroïde elliptique B E b e Fig.
fur un corpuscule P placé sur le prolongement de son àxe de révolution.
Soient B D b d la sphère inscrite à ce sphéroïde , E C le dia¬
mètre de l’équateur du sphéroïde , Pmn , P Mit deux droites
&
quelconques partant de JP faisant un angle infiniment pçtit
ìì2 PRINCIPES MATHEMATIQUES
cntr ’elles , k m q , K M Q , L N R y Inr des plans élevés perpen¬
diculairement a P B b.

Nous chercherons premierement l’attraction qu ’exercent fur P,


suivant P C, les deux petits anneaux produits par la révolution
de K M k m , L N l n autour de B b.
La petite couronne produite par la révolution dé A As, aura
pour valeur K M x Q M x cen( supposant que c exprime le
rapport de la circonférence au rayon , ) & multipliant cette va¬
leur par répaifleur Qq , K M x Q M x C x Q q exprimera la
solidité de Panneau KMKm , &c toutes les parties de Panneau
attirant également le corpuscule P , il faut multiplier cette ex¬

pression K M x c x Q M x Qj par -p-Jfl x Ym Hui ex¬


prime l’attraction du corpuscule placé en M sur P, décomposée
suivant P Q, & Le produit ex K M x Q M x Q q X ——
PMt
exprimera l’attraction de l’anneau entier sur P dans la direction
p Q-
Remarquant
maintenant qu ’à cause de la propriété de Tellipse
D E
K M = QM x 7777
CD , Le que les triangles semblables P C O ,
PO P Q o CO M Q
P Q M donnent l’expression
PC P M’ & P C “ “ P M '
r n p sj
précédente se changera
0 . en s .x qrjq
D 'x' C
' O
C ' 1 x' ' P
-q^-d— X Qq

On verroit de même que l’attraction de l’anneau N Lin dans


PO
la même direction , scroit c x x CO 1 x F X Rr,

ainsi la somme de ces deux attractions fera c x X CO*


CD
P O ED P O
x Yçi x Qq+ Rr OUCx — X CO- X j -^ Xd^QR)
Soit faites les lignes C D s=a r. Ç P e. O M a 0 N z=
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . arz
£ JJ _
& le rapport = <T, on aura CO = \/ rr —uu,l $c par consé-;

quent P O = y/ P C1CO— 1 = \/ t &— r /t - - u u , , & Q. R


__ z u ]/ e e — r r u « . .. ED X c0 t
; donc l’expreífion c x CD
PO y/ e e — rr -{■uu
X
cT* X Q ? 4- A r deviendra c<T(r r—■« z^) X
, — r r 4- u u \ . .. > y/ ee- rr -{- uu
d I v-— - ' J c= «T( r r — uu) X e3

Lee — r r d u + ^uu d u -zí ’ r' - ir*


qui se réduità . N, filHii "')
ej/ee — rrrr -s4- 77 77 \ e* /
, /■6 r 1 i*— - e 1 \ a. c Pu 4 d u
4- du z du J^- —- - “ - , dont l’intégrale

c <T
e^ i(ítizaij e 4 j : )/
'V ê4
exprimera l’atttraction que le solide produit par la révolution dc
l’espace KMN L autour de B b exerce fur P.
Si l’on fait dans cette valeur u = r, c ’est- à-dire , MO = NO

3= (7D elle
, deviendra & exprimera l’attrac¬

tion de tout l’espace compris entre la sphère & le sphéroïde :


%C
ainsi ajoutant à cette expression - , qui suivant l’Artïcle
3 ee
quatrième de la deuxième Section , exprime l’attraction de la
snhére B D bd sur le même corpuscule , on aura —c r—- — c T
.—£
f 3e 15 e4

4- ì £l _ pour l’attraction demandée du sphéroïde. C. Q. F. T.


XXIX.
COROLLAIRE.

Si on suppose r — e yc ’est-à- dire , si on suppose que Ie corpus¬


cule soit placé au pôle du sphéroïde , l’cxpreffion précédente íc
,, . \ z c,r g
réduira a — 4 . — c r I.
z 24 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
x . X X.
PROPOSITION II . LEMME I.

K o L représentant un cercle ou une ellipse, ou toute autre courbe


dont les diamètres font partages eti deux parties égales par le centre
H , je dis que Vattraction que cette figure exerce fur un corpuscule place
en p dans la ligne (t H élevée perpendiculairement au- dejfus de son
centre, ne diffère de celle qu il ex&rceroit fur un corpuscule place en M
d même hauteur que p , & à une difiance infiniment petite de ce point
p 5 que d'une quantité infiniment petite du second ordre. .

Tirant un diamètre quelconque K L à là figure proposée , &


joignant ies lignes K M', M L, Tattraélion suivant p H que deux
particules égales supposées en R & en L exercent fur p , fera
exprimée par — —- -f —tt
Xx jW
l> ’attraction de K fur p suivant K p
£4 Xi

est ôc X est la partie de cette force qui agio


Rp * Rp Kp 1 1 ^ 0
suivant Hp en là décomposant ; car on aura K p :H p : : —l——: -~ L
y. xí. 1 J \ . {j. *^
prenant 1 pour la masse de chaque particule supposée K ôc
en L.
L’attraction des mêmes particules sor M suivant M. F abaissée
MV MF
perpendiculaire au plan K L , sera -R ^ f - Ym~ } Naissant en¬
suite FX perpendiculaire à KL, faisant
& les lignes HL —KB
c = h. p 11= =; M F = a. R p =
y / a ap- b b — c. HX —«. XV —@,
on aura K X é= -f « , zi i - «, HV — */« 1f - se É jf jtf

------- \/ a 1 P+ + Z,
KM --- -- - c c3-+• « * + / * + ítt b, M L
«= \/ c c —%&b + * 1+ $ z-
Si on substitue maintenant ces valeurs dans lés - expreffions
pH pH MF MF
Rpl + L pi ** R M.l + MLl elles se changeront en ^
ôc
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. ■f
1+ . Si l’on
(c fi (^c 1 &z fi 1 z~~ b)
éleve maintenant , par ie binôme de Newton, les quantités qui
font au dénominateur , & qu’on néglige les secondes, troisièmes,
&rc. puissances des quantités infiniment petites « , D, le terme
- -- a -se changera en q x c “ 5 — - c ~ {
(c 1 -pct 2 -j- /2 1 -}- z ct b j -j-
a îa ba „ . a
X Z b a. OU - 2— — , & le terme -- -,- __
Ci cr (cc — z b* + ct1+
t )
deviendra c -j- l ca \.* , &
> ajoutant ces deux termes , on aura

pour leur somme ~ ; donc les deux corpuscules placés en R


& en Z, exercent en y,en & M suivant /j. H & M F> la même
force à un infiniment petit près du second ordre.
L’attraction que les corpuscules K & L exercent en Af, ne se
faisant pas dans l’exaéle rigueur suivant M F, il faut , outre cette
attraction suivant M F, en prendre deux nouvelles , dont Tune
agit dans la direction X F perpendiculaire à X I , & Tautre sui¬
vant K L, L’attraction suivant X F, seroit de même exprimée par

#ÌT < + WV â' ltivam K L lc seroit par s


mais comme ces deux attractions font infiniment petites , &
quelles agissent dans des directions perpendiculaires à M F, on
voit qu’elles ne produiront jamais par leur composition avec la
force suivant F M qu ’une somme qui ne différera de la premiers
qu’on a trouvé avant de faire attention à ces forces , que d’un
infiniment petit du second ordre , par la même raison que ssii-
poténuse d’un triangle , dont un côté est fini Lc sautre -infiniment
petit , ne diffère de son côté fini que d’un infiniment petit du
second ordre.
Dès qu ’on est donc assuré que deux corpuscules égaux placés-
en K &c en L attirent également les corps placés en ^ & en As,
on voit qu’il en doit être de même d’unc figure quelconque Ro
Tome II, p p
zi 6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
pourvu que H soit le centre de cette figure , c’est-à-dire , pourvu
que toutes les lignes qui la traversent soient partagées en deux
parties égales lorsqu ’elles patient par H.
L’attraction absolue que les corpuscules égaux placés en A &
en L exercent fur M , se faisant suivant une direction qui diffère
infiniment peu de H M , il est clair que leur attraction , suivant
cette direction , ne différera de leur attraction absolue , que d une
quantité infiniment petite du second ordre , & que par conséquent
la figure KoL exercent en p suivant H p yen & M suivant H M
des attractions qui peuvent être prises l’une pour l’autre , en né¬
gligeant les différences du second ordre . C. Q. F, D.
XXXI.

PROPOSITION III . LEMME II.

P E p e représentant uri sphéroïde elliptique infiniment peu différent


d'une sphère dont ?p e/ ? saxe de révolution , E e le diamètre de l 'é-
quateur, N n un diamètre quelconque de ce sphéroïde , & M. un cor¬
puscule placé sut le prolongement de ce diamètre pje dis que l ’attrac¬
tion exercée par le sphéroïde sur ce corpuscule suivant la direction M N,
fera la même que celle qu exerceroit un autre sphéroïde dont N n seroit
l ’axe de révolution , & dont la quantité de matière seroit la même que
celle du premier.

Fig. 1$; Pour le démontrer soit imaginé le sphéroïde P E p e coupée en

une infinité de tranches LIKk par des plans perpendiculaires au


méridien P E p e fur les ordonnées LK f lk au diamètre N n ,- H
Ctant le centre de ces tranches , leurs attractions fur M feront les
mêmes par l’Article 30. que celles quelles êxërceroient dans le
cas où l'on seroit mouvoir toutes ces tranches autour des points
H, jufqu ’à ce quelles devinssent perpendiculaires à N Hn, à
cause que supposant l’ellipsoïde infiniment peu différent d’une
sphère , les diamètres H N ne peuvent faire avec leurs ordonnées
L K que des angles infiniment peu differens de sangle droit.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 2iy
Le solide qu’on au roi.t par le mouvement infiniment petit sup¬
posé Lux tranches LK , l k qui les mettroit dans une situation
perpendiculaire à saxe N n , ne différeroit en solidité du sphé¬
roïde P Ep e que d’un infiniment petit du second ordre.
De plus , l’attraction de chacune des tranches elliptiques qui le
compoferoient , pourroient être regardée comme égale à celle que
produiroit des cercles de même superficie, car ces ellipses diffé¬
rent infiniment peu de ces cercles par la supposition; or les cer¬
cles qui les égalent en superficie étant supposés placés fur le même
plan qu'elles, & avoir le même centre , les différences de leurs
attractions fur le corpuscule , ne pourroient être attribuées qu’au
plus ou au moins de distance des parties qui compoferoient les
espèces de lunulles qui marqueront l’excédent des deux figures
Lune fur l’autrc ; or ces lunulles étant infiniment petites , le plus
ou le moins de distance de leurs parties au corps attiré ne pro¬
duira qti’un infiniment petit du second ordre dans l’attraction.
C. Q. F . D.
XXXII.

PROPOSITION IV . LEMME III.


PE étant une ellipse infiniment peu différente du cercle, PC =
i
étam son petit axe ,i q- = C E son second axe , 8 —snus de sangle
M C P, le rayon C M aura pour valeur i q- S S S en négligeant le
quarre de S' & ses puissances plus élevées.

Ayant décrit fur Taxe P C le quart de cercle P D, on verra, Fig- ij».


par la propriété de l'ellipse , que M O : QO : : E D : CD c, ’est-
à- dire , que M 0 Q== 0 x -s ; mais à cause que M O est infini¬
ment petite par l’hypoth.èse, MI O pourra être pris pour un trian¬
gle , lequel fera semblable au triangle O C Q on ; aura donc
O C : O Q ll M O : MI , c’est à-dire , i : O Q : : O Q x • MI j
donc MI - 0 Q_l x L ; donc CM —CO f- MI- 0 c + (Q. O í)
„ - / AsOn
X <T, ou i q- (QO 1) x <?, ou bien CO + [js ~ ) X <T>car
p pi)
n8 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

puisque O C= i , ne diflsére de =aa Q O que d’une


grandeur infiniment petite ; donc S' x (OQ l ) déja infiniment pe~
(MQ1
M ç ij\ ou <s S S que d’un infini¬
ment petit du second ordre ; donc on aura CM = ij - - S S S.
XXXIII.

PROPOSITION V. LEMME IV.

Préparation du Lemme 4 .
On a vu par les Propositions r sc ; de cette Section » l’at-
traction qu’un sphéroïde quelconque , composé dune infinité de
couches de densités & d’ellipticités différentes, exerce fur les cor¬
puscules placés à fa surface dans la direction du rayon ; mais
comme cette direction n’est pas celle suivant laquelle se fait l’at¬
traction du sphéroïde , on va chercher les moyens d’avoir la vé¬
ritable direction. On voit bien , à cause de la différence infiniment
petite qui est supposée entre le sphéroïde &r la sphère , que la
vraie direction de l’attraction ne peut s’écarter que d’un angle
infiniment petit de la direction du rayon , & qu’ainsi la force de
l'attraction est telle qu’on vient de la trouver quant à la quantité,
& que quant à la direction , elle n’en diffère que d’un infiniment
petit du second ordre ; mais on a besoin , pour la figure de la
terre , d’avoir , outre la quantité absolue de l’attraction à un point
quelconque , la vraie direction de l’attraction à ce point.
fig. ío. Lemmt 4 , L’attraction qu’un cercle RI r exerce sur un corpus¬
cule M placé perpendiculairement au- deíïus du point H , lequel est
infiniment peu écarté du centre T , étant décomposée suivant HY,
la partie de cette force résultante de cette décomposition sera
\c x HYxRH - /n „ Tr , , , ..
exprimee par —- jg -g }-- [R H Y etant le diamètre qui
passe par le point H) eu négligeant les quantités infiniment pe¬
ntes du second ordre»
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . il9
&
Ayant élevé / H i perpendiculaire à R r, transporté le seg¬
ment J R î en i Z I , il est évident que l’espace lunulaire iZ I r
sera la seule partie du cercle R Irì qui attirera le corpuscule M
dans la direction R r, puisque les deux scgmens IRi , IZ i ont
des attractions qui se détruisent.
Supposons l’espace IriZ partagé en une infinité d’élémens par
les lignes QTS , qts perpendiculaires à Ii, il est évident que
l’attraólion absolue de chaque élément TtSs sur M , sera cet
Tt S
espace même divisé par le quarté de la distance T M ;donc —

est cette force ; mais il faut la décomposer suivant H Y, ou sa


; cette décomposition la diminueca dans la raison
parallèle Q T or
de Q T à M T , donc X Q T est l’attraction de l’élément
T t S s suivant la direction H Y.
Mais la valeur de T r >5 § est T § X O § &: T S =*= z H Y par
la construction ; donc l’attraction de l’élément T t S s est
zfTYxQaxQT zHYxQqxQT
mr > ' ou m Ri •j en négligeant les

infiniment petits du second ordre.


Pour intégrer cette quantité dans laquelle H Y & MR font
des constantes , )e remarque que Q q x Q T est la différentielle
du segment HQTZ ;
donc x H Q T Z est l’attraction

que l’espace T Z exerce sur M suivant H Y.


VS
z HY
Supposant ensuite HQ <= Hi, on aura X HiZ pour

l’attraction de l’espace iTZrS , dont le double {HiZ)


sera l’attraction de IZiSr, ou , ce qui revient au même, 1at¬
traction du cercle entier.
Si on regarde dans cette valeur l’efpace iHZ I comme un
demi cercle dont le rayon seroit R H, ce qui ne peut apporter
r ;v PRINCIPES MATHÉMATIQUES
qu’une erreur infiniment petitedu second ordre , cette expression
4 HY kc x fffx RH i
MR Ì (HiZ) se changera en M Ri

XXXIV.

COROLLAIRE.
Si la courbe R i r 1 an lieu d’être un cercle étoit une autre
courbe qui s’en écartât infiniment peu , telle qu’une ellipse dont
R r sçroit l’un des axes , & dontl ’autre axe diíFéreroit infiniment
peu de celui ci , l’attraction pourroit toujours , fans erreur sensible,
- c x H Yx RH 2,
être exprimée par - - m R *- 5car 011 V° ^ k* en £lue ^
Ton faîsoit entrer dans le calcul la .différence des axes de cette
ellipse , elle ne pourroit produire dans une quantité , déja infini¬
ment petite par elle-même , qu’une quantité infiniment petite du
second ordre.
XXXV.
PROPOSITION VI . LEMME V.
Soit K L k 1 un sphéroïde dont L'axe de révolution K k difere infi¬
niment peu du diamètre de Uéquateur L1 , soient de plus M un cor¬
puscule placé hors du sphéroïde , PMEpe l ’ellipse semblable à KLkl
laquelle poserait par le corpuscule M , M X la perpendiculaire en M
à cette ellipse , laquelle perpendiculaire es terminée par la ligne C X
élevée perpendiculairement sur C M ; je dis que l ' attraction que le
sphéroïde KLkl exercera sur M dans la direcHon CX, aura pour
expression -ex x C X.

Soient MRS , M p 2 , deux droites partant de M rencon¬


&
trant le sphéroïde : /t p r p, St S r les deux tranches de ce sphé¬
roïde que retranchent les plans élevés perpendiculairement fur
MC , &c passant par les points R t v 9x t S, soit de plus pYZ la
droite qui coupe en deux parties égales toutes les perpendiculaires
DE L A PHILOSOPHIE NATURELLE.
ou ordonnées A r , p p, S s , 2 a-, ou , ce qui revient au même, le
diamètre de ces ordonnées.
11 est évident que la différentielle de l’attraction que la tranche

quelconque R r S s du sphéroïde exerce sur M dans la direction


CXy íera l’attraction de la tranche infiniment petite R p tf, moins
celle de la tranche S sle -, parce que la premiere attire dans la
,
direction HY , &c la seconde dans la direction opposée IZ toutes
deux parallèles à C X.

Par la Proposition précédente ct- M~R }- scra


['attraction de la tranche RPrS , & par le même Lemme
\cxlZx SI 1- x li
M S3 fera l’attraction de la tranche S s hr -, donc
ìcx HY x R H 1x H h {cxIZxSI ' x H est la dif-
M Ri MS
férentielle de l’attraction cherchée.
Je remarque maintenant qu’on peut prendre , fans erreur sen¬
sible sangle CMX pour le même que sangle Cjxx, carie point
ne peut être qu’iiafiniment peu écarté de M à cause de fin Ani¬
ment petite différence qui est entre l’ellipse PEpe le& cercle;
mais sangle Cpx seroit le même que sangle juCM, puisque
C étant le diamètre des ordonnées R r , & c. la tangente en p
est parallèle à Rr, ou perpendiculaire à C H M donc; sangle
M Cp peut être supposé sans erreur sensible = CMX.
Cela posé , on aura CH : H Y & Cl : Z I : : CM: L7X ; substi¬

tuant donc CH X à HY &c CI x à Z / , l’expreffion


\cxHYxRH 1xHh | cxlZxsr -xii r
précédente M Ri -Ijî -sc
CX ( RH 1x CHx Hh SI lx CIX Il \
changera en d c x CM V MR i MS 5. J
Pour réduire cette expreílìon , je remarque encore que si la
courbe KLkl étoit un cercle , & que par conséquent CH %
-|- R H 1fut égal à la constante C R 1? on auroit CHx H h
rzr. PRINCIPES MATHÉMATIQUES
+ R H X d R H 3= o ; mais comme la courbe K Lk l diffère
infiniment peu du cercle , cette équation n'a qu’une erreur infi¬
niment petite , lorsqu’on en sera usage dans la valeur de l’attrac-
tion cherchée déja infiniment petite par elle-même ; donc on
pourra mettre , fans erreur sensible, dans l’expreflîon précédente
— RBxdRHkla. place de CH x Hh & — S 1 x d S / 3à
la place de CI x lu
ex
Cela fait , l’expreffion précédente se changera en - c x

( Jfjs; X d (R H) + X d ( 5 / ) ) , qui deviendra

i X CM ( C G 3} d (R H) Sli
MC + M C- d (SI ) ) , ou
ex CG , a, la
X CM- - X en mettant -r—-
(CGì X d ( SI — R H ) ) MC
RH SI
place de & de , C C? étant une perpendiculaire abaissée
de C sur MS.
Pour intégrer maintenant cette différentielle , je sais les lignes
CM s= e. CN —r.-R G —u , &c j’ai e G = )/ r r — u u-, R S = z■#
SI •— R H = . i u \/ r r — u u ,- soient donc substituées ces valeurs
dans la formule 2- c x >!"J
C Mt4 X C G *d ( S I — R H) , & elle
,\ t
deviendra - c x —— (r 1- u 1) , / 1 u \/ r r — uu\
2 e4 X d mat§
^ - -- —^ ;
d ( 'LUV rr —uu \ _ du —\uudu , donc i CX
f X
\ e / e \/ r r — u u i e»
, . f ì. u \/ r r «— « \ i CX
J = I c x TF X /•
CX
2 r 1—
4 « 1 X da - ou c X H ' ir ^du —j r 1a 1du j- - a « +<
fa)
, C JL
L X f
dont l’intégrale est C x -—p-
eJ U " ~ + j valeur de
rattractions.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
sattraction de la tranche quelconque RrSs , & faisant dans cette

valeur « = r , c’est-à-dire , R S = Nn a on aura c x r ^


ex
z= -j c X x - C JV* pour L’attraction du sphéroïde entier
K L ki sur M suivant CX . C. Q. F. D ►
x x x v r.
PROPOSITION VII . PROBLÈME IL

TrouverFattraction qu*un sphéroïde elliptique PMEKT , composé


d'une infinité de couches telles que B b F f O o toutes de densités&
d'ellîpticités * différentes, exerce fur un corpuscule placé en un
point quelconque M de sa surface.

Ayant fait les lignes PCr ~ e. CE = se ( i = rayon de r -'r-»->


l’équateur : CB demi axe de la couche quelconque BNFO ----- r,
C F rayon dél ’équateur de cette couche = r(i le sinus de
sangle P CM = s. On commencera par chercher l’attraction que
le sphéroïde BFO, supposé homogène , exerceroit sur le cor ^
puscule placé en AÍ;.on a vûci -deííus ( Article 33.) que le sphé¬
roïde BFO exercera sur M la même attraction qu’un sphéroïde
dont NO seroit l’axe de révolution , & dont la solidité seroit la
même ; il faut donc chercher quel doit être le second axe de ce
nouveau sphéroïde supposé égal en quantité de matière à B F Oy.
& qui a pour premier axe de révolution la droite NO.
La solidité du sphéroïde BNFO dont Taxe de révolution*

B C= r , Sc le second = :r 1( -f y ), doit être j c r *1( + y )


( c exprimant le rapport de la circonférence au rayon : ) supp°'
sant que CN ' ( iJ - - e) soit le rayon cherché de l’équateur dui

* On appelle ici l’ellipticité d’un sphéroïde , la fraction qui exprime la différence:


d» rayon de 1équateur a l’axe par rapport à Taxe,
Tome U. qq
PRINCIPES MATHÉMATIQUES

sphéroïde , sa solidité sera , par la même raison , É c x C N t

( i + t ) 1, &c en égalant ces deux expressions, il viendra ~ Csi


r* fi + >) *
( i -p >) 1 = - c x C N ì i( + «) 1, d’où l’on tire CN *■

= I+8 OU = I + 5i mais par l’Articlc ; 2. de cette


Section , CN doit avoir pour valeur r ( i + y s s) donc i -f «

_ T* ^ + C~TT » OU i + y X ( I s ou i + y x i - \ yss t

sen élevant par le binôme de Newtoni( -f- y ss f) & en négligeant


les y y) ou enfin i -\- y —lyss en négligeant encore les y y, ayant
donc i -f- e » i + y — %ys f, on aura y i( — I s s) pour la
valeur cherchée de r , c’est-à-dire , pour l’ellipticité du sphéroïde
dont l’áxe de révolution feroit NO 6, c dont la quantité de
matière feroit la même que celle du sphéroïde B N F O.
Cela posé , it ne agit plus que d’avoir Fattraction qu’exerce
un sphéroïde , dont le demi axe d‘e révolution est CN =zr (i
6c dont l’ellipticité est yi ( — l -ff) fur un corpuscule placé sur

cet axe de révolution à la distance C M, laquelle distance = e


(í -\- £ ss) par l’Articlc 31.
On a démontré ci-deva-nt ( Article 33. ) que lorsque le demi
axe de révolution est r, l ’cllipcicitc £ , & la distance du corpus¬
cule au centre e. l’expreísion de Fattraction étoit — — _p â..cL —
3 «í ) ee
4 c r ! S-
, il f 7 s s)
donc*mettre dans cette expressionr (1-
, >' Faut

à la place dé r , & e ( 1T+ < s s )à la place dee,êe ^ ( i -. L§§)


à la place de -s.
Comme les deux derniers termes 4 c r }ì 4 e ■*
de la
3ee
quantité dans laquelle on doit faire la substitution sont affectés
de la lettre -s qui représente une quantité infiniment petite , 11
DE LA PHILOSOPHIE . NATURELLE . ^
sera inutile de mettre pour -r -, & pour * , 4 es quantités qui en
différent wïfinimeráï peu ; âinfi i‘1 soffitu de mettre dans ces deux

termes , à la place de «T, y (1 — \ s s) ; mais dans le terme

qui est fini , il faudra, substituer r ( t -s > " ) à r , & t ( i + S's.s )


à e.
Faisant maintenant cette substitution , on aura pour le premier
terme
2 cr- 5r ( + > * s) s qu z cr*i ( _+jy s s ) ou i cr-
$ e ei ( -s ^ í -s) 2' $c <
z ( i -\ =- xfrss ) } ee
3 5,n — i <Fí j )en négligeant les fr1, lesy 1, Sc les fry , & en
élevant les quantités par le binôme , & effectuant la division
indiquée.

On aura ensuite pour les termes ^ la quan-

tite - ^— 7) y ( 1*
»“* 55)qui devient —3 er 7 4 5c«r 4*
2 c r 5s s ", 6 c r 1s s y , _ . , .
_ — 4- - -— — , Sc en a;outant ces deux quantités , on
e e5 «4
c zcr 1 rs \ . Acr% y 4 crf y
aura enfin — ( 1 + 3 y •*s 2— frs s ) -|- — -— y
3 C• 5 «l J e.4
6 cr ' s xcr ^yss %cr * a c r * s s fr 4 cri>
4- - -- - , OU- — - - -b . -
3 e4 ee - } ee z - ee 3ee
— q. tlll —H Sc c ’est là la valeur de Fattraction que
5 e4 5 e 4u

le sphéroïde B N F O supposé
, dune densité uniforme , exerce
fur le corpuscule M.
Pour avoir Fattraction du .méro.c sphéroïde , en supposant qu’ii
soit composé de couches qui varient tant en densité qu ea ellip-
ticité , soir différenciée l’expreffion précédente , & l’on aura
4 cr 1frs s d r
+ 4 r d { ri .y )
2 ct r dr
ee es d (r ’ y)
3 ee

j ~ d (r i y) ss ~, qúi exprimera Fattraction de 4’orbe B NFQ


info , (r Sc y étant les indéterminées.)
r ;,6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
Soit maintenant R la densité de cet orbe , on n’aura plus qu’à
multiplier la différentielle précédente par A , & l’intégrant ., ensuite
on aura l’attraction du sphéroïde B N F O de densité variable;
faisant enfin dans cette intégrale r = e, elle exprimera l’attraction
du sphéroïde proposé P M E K T. C. Q. F. T.

Nommant en général A la quantité que devient ^ r? dS


qu’elle est intégrée , complettée , 8c qu ’on y a substitué e à la
place de r , B 8c D les quantités que deviennent — d (r 1? ) 8c

— d ( r f t) dans la même supposition , rexprelïìon précédente


%•
eest Js R rri, - Ì^ !. sRrrd, + ±S f Rii r >y) ~ ±t
e& JJ & vj ' e4

J 'R d ( r * y) f - - ~~ z £ & d { ri y } s s, prend -ra cette forme z c A

< sA +
4- 4 cTí - c B — í c D f- - c s s D.
5 5 S
Si on fait dans cette valeur s =zo , ce qui suppose le corpus¬

cule au pôle , elle se réduira à z c A + - c B — j c D.


Et si l’on fait s i= , ce qui suppose le corpuscule à l’équateur,
xp A —- a. c J A 4*~ B J~- - —D t
3 S

XXXVII.

COROLLAIRE . /

Si Ton se proposoit d’avoir l’attraction que le sphéroïde


PMEKT exerceroit sur le corpuscule M dans le cas où l’on
supposeroit ce sphéroïde homogène ; on reprendroit la quantité
rcrr 4 cr ' Iss __ 4 c r ?y 4 c ri y 6cr iyss
}ee 3 ee 5 í + 3e e j ^U1
exprime ^attraction du sphéroïde BNFQ sur M }8c on feroit
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . iJ7
dans cette expression r = e &c ya= <s, ce qui la changeroit ea
X 8L
- ce n- — - ce — — ce S' s s.
} lS 1 5
Si dans cette valeur on fait s = o , c’est-à-dire , si on suppose
que le point M devient le point P ou le pôle du sphéroïde,
g
l’attraction sera alors exprimée par - c e + — c e S' , qui est
la même expression qu’on a trouvée précédemment dans l’Arti-
cle LA.
Si on fait s i= , c’est-à-dire , si on suppose que le point M
devienne le point E , & qu’il soit par conséquent à l equateur,
2 8
on aura en ce cas - ce -j- ce S' pour l’attraction en ce lieu *
ì is
laquelle estcomme l’on voit , plus petite qu’au pôle , de la quan¬
tité ce S'.
15
Et si on compare cette différence avec l’attraction entiere au
pôle - íí + - ce S', on aura par le rapport y — , ou
r j ij T Cê T Tî c 6 °

- &
. ou enfin - , en négligeant les í' 1 puissances plus
5 î+ ^ ^
élevées ; donc l’attraction au pôle surpasse celle à l’équateur d’une
fraction , qui est la cinquième partie dé celle qui marque l’excès
du diamètre de l’équateur fur l’axe.

XXXVIII.

CO RO LLA1RE II.

que ce sphéroïde soit composé de couches toutes


Si on siipposc
semblables entr’elles , & dont la densité augmente uniformément
du centre à la circonférence , on aura alors y e=sS ' ^ —m Ti
quantités qu’il faudra substituer dans l’expreífion générale.
On voit d’abord que sera —dont l ’intégrale
1e e ec
rz § PRINCIPES MATHEMATIQUES
TïlT^ CC t
est - , dans laqu'elle faisant e = r, on a - pour la valeur
de A. '

On a de merne - £2—
e ~ dont
= - e-—
e — , Pintégrale

} mJ- rt dorme—!í £ jLí pour la valeur de B lorsque r = e.


4 ee 4 1
i-y. P R d (r * ' ) t mÂ'r.ld .r , , ■
> Jwí r e
On a enfui -
e*♦—i —i —- £ ,,’ dont 1intégral
° e 6 í 'T

donne 5 m fre pour îa valeur de D lorsque f = te.

Substituant ces valeurs de A , B,D dans l’expresiìon générale'


de l’attraction , laquelle on vient de trouver à la fin de cette
Proposition , a c A — 4 cS' ssA + ^cB — f c-D + ^ c s s D, elle
se réduira à e 1m c (y y , dans laquelle expression s n’en-
trant pas , on voie que quelle que soit la position du point M
dans cette hypothèse de -densité , Tattractian vers le centre fera
toujours la même » T
XXXIX.

COROLLAIRE III.

Supposant à préíènt que, les ellipses des couches soient d ’autant


plus appìaties qu ’èlles sont plus éloignées du centre , òu , ce qui
revient au même , faisant y — — , &c supposant de plus que la
densité qui est supposée donnée , & qui au centre est = m , dimi¬
nue continuellement \ & uniformément du centre à la surface 9
c’est- à-dire , qu e R ~ me — j >r , ou que plus la quantité p soi-A,
grande , plus R ou là densité diminue ; &c faisant ensuite les substi¬
tutions iiidiquées pour avoir A , B , D dans ces suppositions , on
, . A r r dr . mer 1 d r- — p r 3 dr ,
aura —ri— — —- A — —- ■ - dont, fintegralc
■ée

mer 3 :
; ee donne ( j m'—- ~p) e e pour la valeur de A
4 es
en faisant r = «»
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . í }9
Rd ( rifr) B m e —p r
On aura ensuite X d
ee (T)
AineS r *dr —4 pfrr +dr , , . me fr r* 4 ír(
— -- —j- , dont I intégrale — - p— 1
donne B == e 1fr ( m — ^ p) en faisant r 1= e.
Et enfin Ml r22 l Œ D = iZÏÎZl ^ JZÍLÍllîí , dont
«4 e*
//re<JV — z? «T ^
l’intégrale -H - donne Z> —( mf— p ) fr e xlors¬
que r — e.
Substituons maintenant ces valeurs de A , B , D dans l’expres-
sion générale 1 cA — 4.c s.s frA + ^ c B — ± c D \ c s s D , &
nous aurons x c e zj( m —j /0 —4 ce z(j m —- p ) ssfr -\- ~ ce z fr
(m — j/O — jcfre z (m ~ jp ) + ycssfre í (m —jp ) çmice 2‘
(jrn — ìpy + cssfre ' ( — -^ rn - ' ijp ) + c e - fr(ot£ . - £p) ,
qui est la valeur de l’attraction du sphéroïde fur M dans l’hy-
pothèse présente.
Si on fait s o= , cette quantité dèviendra 2. c e *(im — ±p )
q- ce 1fr{—m â— P )Le exprimera l’attraction du même sphé¬
roïde au pôle.
Si on fait s 1= , cette quantité deviendra 1 ce -' f ( m —\ p)
jî -ot-
4■ce zfr( ~p) + ce 1fr(- - m- ,
-~ p) ou icL
{ \ m — í E ) + ce ^ s ( -^ m — â ? ) - êc elle exprimera l’attrac-
îion du même sphéroïde à l’équateur.
La différence de ces deux attractions est ce */ ( m-f- T} ol p) ,
& cette différence étant comparée à l’attraction au pôle , don-
. c e z fr( -^- m-fr- yL-p')
nera pour le rapport __ r ^ —— en négligeant les fr1
& puissances plus élevées, & cette fraction qui fe réduit à
t = f (j lZL+ ).
.fP exprimera ee 4°-
V -j ffz — x p / \i40w — io $ p/
l’excès de l’attraction au pôle fur celle à l’équateur , est à 1attrac¬
tion entiere du sphéroïde.
Ho PRINCIPES MATHÉMATIQUE .*

X L.

PROPOSITION VIII . PROBLEME III.

Trouver Pattraction suivant la ligne C S perpendiculaire à c p


qu exerce un sphéroïde P M E , composé d’une infinité de couches ellip¬
tiques K L k 1, toutes de densités & di ellipûcités différentes, fur un
corpuscule placé en M.

r -x. »z. Soient faites les lignes CM —e. CN =zr . QM = qe. Tellipti— ’
cité de M £ = i , celle de KL = y. la densité de la couche
quelconque Kk L l = R. Soient de plus MX la perpendiculaire
à l’ellipse P ME rencontrant CE en V , Sc M T la perpendicu¬
laire à l'ell'ipse sembl able à K N L Sc qui pastèroit par M , la¬
quelle perpendiculaire rencontre la ligne CE en S.
%c r i
Il est.démontré par l’Àrticle j.j . qu’on aura X C T pour
5 eì
^attraction qu’exerceroit fur le corpuscule M suivant CT le.
sphéroïde K NE supposé homogène ; an lieu de- cette attraction-
suivant CT , j’imagine une force suivant CS propre à donner la
même direction , lorsqu’elle sera combinée avec la force suivant
€ M que la force suivant CT : il est clair que cette force suivant
.crT
CS, devra avoir pour expression X CS pour être équi¬
5 ef
2. or ■
valente à la force suivant TC, qui a pour expression
X CT.

II Sagit donc d’avoir la valeur de CS , ou la distance' du point


C, au point où la perpendiculaire à 1’ellipse semblable à K N E
rencontre saxe CE ,- mais par la propriété de l'elliplè , cette liens
CE 1— c P 1
CS a pour- valeur Q M. x - (sp* - > c’est-à-dire iqey en

Négligeant les y 1 3multipliant donc —— par %qey valeur de


CS,
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE. 2.41
4 cqr ' y
C S , on aura pour la force suivant CS , équivalente à
5 *+
sattraction du sphéroïde KNL supposé homogène , sur M sui¬
vant CT.

En différenciant cette force , on aura d ( r ^y ) pour la

force suivant C S de sorbe KNL, en supposant que cet orbe


soit de la densité 1.

Mais en le supposant de la densité R, - •C- R d (r f y) sera la


5{♦ v

force de sorbe KkLl,Sc J ~~ 'Rd ( r ^ y) sera la force du


sphéroïde KNL supposé hétérogène.
Si on prend , comme on a fait plus haut, D pour ce que de-

vient la quantité J - 77 ~ lorsque on aura -h - i D


pour la force du sphéroïde proposé P ME , sur le corpuscule M
suivant C S. C. Q . F. T.
X L L

PROPOSITION IX . LEMME IV.

Supposant que le sphéroïde précèdent P ME tourne dans un temps


tel que la force centrifuge qui en résulte soit infiniment petite par rap¬
port a l attraction totale du sphéroïde > on demande la direction M Z
qui resulte des attrapions qu'exerce fur M le sphéroïde PME , ces
attractions étant combinées avec la force centrifuge produite par la
rotation du même sphéroïde,

Supposant que C M exprime îa force de sattraction du sphé- Fi s-


roïde suivant CM , CH la force équivalente à sattraction suivant
la perpendiculaire CX, & H Z la force centrifuge qui agiroit
en M , il est évident que M Z seroit la direction demandée.
Soit reprise maintenant sexpreísion z c A — 4 css s A + ^ c B
,— LcD + \cssD qu ’on a trouvée dans l’Article z6. pour
Tome II . ss
*4* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
['expression de l’attraction suivant CM, ou prenant cn cette occa¬
sion z cA pour exprimer la force de la gravité à l’équateur , ce
qui se peut toujours en négligeant les infiniment petits du second
ordre.
Mais comme les forces centrifuges des corps qui tournent dans
le même temps font comme les rayons , on aura CE, ou e à
QM , ouqe on ( a gardé les dénominations de l’Ait . 36.) comme
zcA$ à zc A < ? q, qui fera l’expreffion de la force centrifuge en
M, ou la force H Z.
Mais la force C H, c ’est-à-dire , Ja force suivant cette direc¬
tion équivalente à l’attraction suivant C X, vient d’être trouvée
dans l’Article précédent = ;
D donc 2 cAq$ f - - D

est la force totale suivant C H, provenant , tant de l’attraction


que de la force centrifuge ; donc íi on prend CZ k CM comme
rcA q pf - -ì — D à 1 c A, ou , ce qui revient au même , si
.. r. ;. ^ qe (Ap + } D) . .. .. cr ( fD + Ap) en
on fait CZ es - —— - , ou - - ~ aT - v

mettant à la place de q, qui lui est égal par la propriété

del ’ellipse, ) M Z sera la direction & la quantité cherchée qui ré¬


sulte »tant de l’attraction que de la force centrifuge . C. Q . F . T.
X L I I.
S C H O L I E.

Si l’on imagine maintenant que le sphéroïde précédent ait se.


surface couverte de fluide, Sc qu’on veuille que ce fluide soit en
équilibre pendant la rotation donnée au sphéroïde , il est clair
que la direction de la force qui fait peser les particules M, la¬
quelle direction est composée de l’attraction Sc de la force cen¬
trifuge , doit être la perpendiculaire même M F à ce sphéroïde ;
donc il faut que <T, ou l’ellipticité du sphéroïde proposé , soit
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

telle , que CV = ( T^ cr ' c’est -à-dire » gue cette

valeur de ? doit dépendre de la résolution de l’équation — ^ ^ -1


3= i , ou équation qui fera facile à résoudre
ausii-tôt que l'on connoîtra A &c D , c’est-à-dire , auífi- tôt qtt’ort
aura fixé la loi suivant laquelle la densité & l’ellipticité varient
du centre à la surface extérieure.
S’il étoit resté dans cette équation la quantité QM, ou CM t
ou toute autre quantité variable »il est évident que la valeur de
S' contiendroit des variables , ce qui seroit une absurdité, puisque

l’ellipticité du sphéroïde proposé dont on cherche la figure con¬


venable afin qu’il soit en équilibre , doit être une quantité déter¬
minée , & c'est cet évanouissement de la lettre q qui assure la
justesse de l’hypothèse qu'on a prise, en regardant la figure P ME
comme une ellipse.
X L I I I.

PROPOSITION X. PROBLÈME V.

Trouver la figure de la Terre supposée homogène.

La terre supposée entierement fluide , ou bien solide, mais cou¬


verte d'une lame de fluide infiniment mince , est , pour lequilibre,
dans le cas qu’on a traité dans la premiere partie de cette
Section.
Pour déterminer fa figure dans cette hypothèse , il faut cher¬
cher ce quelle donne pour A pour& D , on remplira la con¬
dition de l'homogénéité»en faisant íbsi, ce qui donnera , cn
&
reprenant l’expreflìon générale de A de D trouvée Proposi¬
tion 7. de cette seconde partie de cette Section, s & rrdr ^=.~ r lt

& alors faisant r = e, on aura A f = i 6 d( & rf y)


r r ij
*44 PRINCIPES MATHÉMATIQUES

r* >) , QU ri y -, donc D est alors '* «p,


( car en faisant r ----- e , il faut faire y = S. )
Substituant donc \e pour A , & e S' pour D dans l’équatiost
xA S' = f D f - A q de l’Article précédent , cette équation
deviendra ~ eS f= « ? + f e 9, qui donne S i= - - , c’est-à-
dire , que dans le cas de l’hómogénéité , l’ellipticité du sphéroïde
doit être à la fraction qui exprime le rapport de la force centri¬
fuge à la pesanteur sous l’équateur comme 5 à 4 ; ainsi ïfg étant
cette fraction pour la terre , on aura ^ qui donne environ
sjô pour l’excès du diamètre de l’équateur de la terre fur Taxe»
c. q. f. r.
x l 1v.
S C H O L I K

M . Newton a trouvé à peu prés ce même rapport par la mé¬


thode qu ’il a suivi ; mais il est à remarquer que dans cette mé¬
thode il se contente de supposer que le méridien est une ellipse
fans le prouver , & même fans assurer qu ’il en soit une ; il se
contente d’égaler le poids de la colomne de fluide qu ’il suppose
dans l’axe de révolution , au poids de la colomne qui iroit du
centre à l’équateur , fans donner rien qui assure de l’équilibre
des autres colomnes.

X L V.

PROPOSITION XI . PROBLEME VI.

Trouver la figure de Jupiter dans la même hypothèse de Tkomogéntité.

Il n’est question , pour y parvenir , que de connoître le rap¬


port de la force centrifuge à la gravité , fur l’équateur de Jupiter.
Pour connoître la premiere de ces deux forces , il faut com
noître le rayon de l’équateur de Jupiter &c le temps de fa rota¬
tion , & l’on ccnnoîtra la seconde par le temps de la révolution
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
Jc l’un de ses satellites , & par la distance de ce satellite à Ju¬
piter.
T exprimant le temps périodique du satellite qu on choisit
pour cette opération , t celui de la révolution de Jupiter autour
ïiii:
de son axe , r le rayon de Jupiter , &c R celui de Torbite du sa-

tellite , on aura * -jjrç-p pour exprimer ou le rapport de la


force centrifuge à la gravité sur séquatcur de Jupiter.
Mettant donc dans cette formule pour T , Z4031' , temps .de la
révolution du 4e satellite de Jupiter , Sc pour r , 556' , temps de la
révolution de Jupiter autour de son axe ; l’unité pour r qui est
ie rayon de Jupiter , & 16,6$ pour R qui est le rayon de l’orbe
IO
du satellite , on aura R >f QU <p
I 16 , &r par conséquent -f.

(ou rellipticité de Jupiter dans le cas de l’homogénéité ) = - ç


10
environ . C. Q. F. T.
91

* Pour démontrer cette formule , soit pris ju. pour exprimer un întervaîe de
temps infiniment petit , pendant lequel on cherche quelle feroit la chute du satellite,
& on aura T : c R : : fc. • - s, qui
> est la valeur du petit arc parcouru par le

satellite dans le .temps fi le


: quarté de cet arc ^ J '-- étant divisé par le
rayon R c, ’est-à-dire , Jt - JL-JÍ exprimera la flèche ou chute du satellite vers
Jupiter , laquelle mesure la force de cette planète à la distance R , Sc par con¬
séquent , "y t r 1— p° ur la force de la même planète à la distance r de son
centre , c’est- à-dire , à sa surface.
Mais on trouveroit la force centrifuge en divisant ,par le rayon r le quarté
ft * c 1 r 1 1 .
~t % uu peut arc que deent chaque partie de Jupiter dans le temps ju, ce

qui donneroit pour cette force centrifuge — fí 1 c 1 r , fí '’ c 1 r


—— , dmíant donc —-p— r at
c 1R 1 r * T '-
- -
T 1-r1 - , on aura —;— ■. C. q . F. D,
fl ' *»1
r4L PRINCIPES MATHÉMATIQUES
X L V I.

PROPOSITION XII . PROBLEME VII.

Trouver la figure d 'une planète qu'on suppose composée de coucha


elliptiques , dont les eUipticités augmtnteroient du centre à la surface
proportionnellement à la difiance au centre , & dont les densités dé-
croîtroìent du centre à la circonférence proportionnellement à la même
difiance.

Dans cette hypothèse , qui est la même que celle qui a été
traitée Article on aura , en prenant toujours m e — p t
J\ r
& —
pour exprimer la densité R, pour l’ellipticité y , a4
*= (j -m lp ) ee,Z ) = ( m —jp )" S'ee : substituant ces valeurs
p — zA f, ou zD -^ ^ A ^ — xoA^
dans Inéquation jZ ) -[- A <
trouvée ( Article 41. ) on aura — me 2-S-— ~ pe 2é z= me 1< T
— ~ p e 2- £ + me %q>— í/ajfflí
* 1<?, OU~ é m >—{
+ — \p $ >ou enfin ~ T< m — | -Sp — %mS'-\ -~ pS'
« ( j-m— ^p ) q>, d’où l’on tire <s = <? » ou =^
} ^ i4 P

66 p ^ exprimera
m ~ 1< l’ellipticité cherchée du sphé¬
roïde proposé aussi- tôt qu’on fixera le rapport de m à />, ce qui
dépend de la différence totale de densité qu’on suppose entre la
superficie & le centre.
Si on veut , par exemple , que la densité soit double au centre
, &
de ce qu’elle est à la surface , on aura p î= ; m dans ce cas

«T — X“ zo8
—H/ , qui devient 7156
as - fV158 - = ——zóo environ ,* dans
le cas où le sphéroïde est la terre.
Si on veut ensuite que la densité à la surface les è de celle au

centre , on aura alorspar conséquent í 'zs ? ^ -7^— jr )


DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . H7

-à » (K ) & 4 "i devient ° ss ; °° à»


dans le cas où le sphéroïde est la terre.
Si on faisoit p &=>o , il est clair qu’on rentreroit dans le cas de

rhomogénéité ; aussi la formule S =z ç C112. m—


jo —( pi
.
deTÌell

droit en ce cas <pc , ’est-àdire , -j- <p, ainsi qu on l’a trouvé


pour ce cas ( Article 45 .) C. Q. F. T.

X L V I I.

PROPOSITION XIII . PROBLÈME VU L

Trouver la figure d ’une planète composée d 'une masse fluide qui


environne un noyau solide de figure elliptique , dont la densité & Vel-
lipticité Jont données.

Ce cas ne paroît pas d’abord sc réduire à la Prop. précédente,


dans laquelle la densité & l’ellipticité varioient du centre à la
surface ; au lieu que dans le cas présent , depuis le centre jusqu’à
une distance finie, il n’y a point de variation dans la densité ni
dans l’ellipticité , èc depuis la superficie extérieure du noyau jus¬
qu’à la surface il n’y a encore aucune variation dans la densité
de la maísc fluide environnante , ni dans son ellipticité.
riz. *
Que CA représente le demi axe du noyau , CH *=aA G = 1+ /
sa densité, CB = e le demi axe du sphéroïde , A F = B E = 1
la densité de sorbe environnante , la ligne HG E F est alors
l’échelle des densités , qui étoit dans le Prob. général , la courbe
dont les ordonnées auroient été R pendant que les abscifle*
étoient r.
, fRrrdr
Pour trouver dans ce cas ci ce que devient la quantitey ———

:= A , il faudra calculer cette quantité dans la supposition de


Rzz 1 & r = e , & en retrancher ce que la me me quantité dc^
PRINCIPES MATHEMATIQUES:
tient lorsque r = a la
, quantité qui viendra par cette foustrae-
/ —H—
RTTdTqui répond à l’orbe fluide en¬
vironnant , Sc sá valeur sera f e — 1 — , car / - - r-dr dans I&
} 1 ee J te
r*
supposition de R i= est qui devient 1 e lorsque r — e } Sc

f- a—
e e lorsque r = a.

/ RTTdT
— —— en faisant R i= + / , &:

/R Trdt
-qui corn¬
er
vient au noyau Sc sa valeur sera f — ( i q- / ) ; ajoutant alors

ces deux parties de J —r—^ - , on aura pour cette quantité, c’est~


la 3 a* ìa î /’
à- dire pour A , 1 1 -
ee + ~ <‘ + / ) = i í + Les

Pour trouver de même la quantité D, ou qui


répond aux deux parties dont on suppose la planète composée,

on fera d’abord R~ i , Sc y = iS'ce qui donneraJ


rr* <
qui devient e S~ lorsque r — e.

On retrancbera de cette même quantité ce que >)

devient lorsque Jl = i comme auparavant , ôc que y au lieu


d’être -fest- Eellipticité du noyau supposée = « pendant que r ~ a ,-
-j i /~ i ? « ( r * ) a **
ce qui donnera alors y - —- = y retranchant cette

derniere quantité de la première, , on aura « <s — pour la.


partie D qui répond: à sorbe environnant. ,
, Supposant
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

Supposant ensuite dans J " R ( r ^y ') , R = i st-/ , > = a, & r ,= «


on aura ( i + / ) pour la partie D qui répond au noyau.

Ajoutant ces deux parties de Z>, on aura pour fa valeur totale


<<T■ q. a~— e 4 :
— e S' q- a ■ et~ substituant enfin les
£ 4 ' £ 4 £ 4

valeurs de ^ & de D dans l’équation , \ D A <? z=. i J S' , ou

îZ ) q $ A <ps= io AS ' , il viendra io ^} e + ~ 1 e?


6a «
+ ÇÍ?
e 4 ■= S ? ( T e + ? g j , d ou 1 on tire ^ — -4 e 4- io gif
ee
6 <2îy ,«4 - jpe î -l- 5 <2sy ’(p
+ , qui est Ja même
4 e q- io« ! +
4e î iotf i/e 1
e&
formule que celle que M . Clalraut a donné Art . 3t .de la seconde
Partie de la Théorie de la figure de la Terre , puisqu ’elle n’en
diffère qiTen ce que , dans la formule de M . Clairaut , la quantité
í répond à l’unité.
M . Clairaut a tiré ce cas d’un Problème qui diffère de celui que
je viens de traiter , en ce que, outre qu’il a supposé ( figure de
la Terre , p. z 10. ) que les couches varioient du centre jusqu a
une surface extérieure B F -, il a supposé encore un orbe fini de
densité homogène , ce que je n’ai pas fait dans la Prop . précédente,
dans laquelle la planète ou le sphéroïde est supposé composé d’une.
infinité de couches toutes infiniment minces.
X L V I I I.
COROLLAIRE L

Par cette formule on trouvera Pellipticité du. sphéroïde aussi¬


tôt qu ’on aura donné des valeurs à a / , , <*, & réciproquement,
fi S est donné par observation , on tirera ee que doit être la den¬
sité ou fellipucité , ou le rayon du noyau , pour que la planète
Tome IL •S S
zjo PRINCIPES MATHÉMATIQUES
soit en équilibre ; cár deux des trois quantités <r , «,/, étant don¬
nées , la troisième se déterminera par le secours de l’équation
précédente , qui donne la valeur de S', pourvu que l'on observe
que a soit toujours une quantité de l’ordre de «T, c’est-à-dire,
une quantité très-petite , que a soit plus petit que e que
, f n’ait ja¬
mais de valeur négative plus grande que 1unité , parce qu’alors
le noyau seroit d’une densité négative , ce qui secoit absurde.

X L I X.
COROLLAIRE II.

Si , par exemple , on vouloir que la planète fut plus applatie que


dans le cas de l’homogénéité , & que le noyau fut d’une ellipticité
égale à celle de la planète , on auroit en ce cas J'^=sas =s 1 p
(i +p ) , ( p étant un nombre positif ) puisque dans lc
cas de l’homogénéité : ( Article 43 . ) or l’équation précédente
6 a if & , S a 1f®
- ~ + s‘f+ hr-
10 a 3/ deviendroit dans cette supposi-
4 e+ ee
6 ai f . , . k a *ftp
"J 1 X \ * (1 +P) s+
tion ( x+ /0 10 a if
4e+ ee

0U í x • " - Z * C2
zee z. « 4^ 6 6-

SP e
d’où l’on tire / i $a
OU
M 15 a 3p
— a *e * X 1 -ì - p — Z6 Le

, qui est nécessairement une


‘ ( a> \5 . _f _ __ jLÍ_
~ P V e 3e */ z « 3a ex

valeur négative , puisque aj < «, ^ < ! ~ ce


, qui rend le dé¬
nominateur positif ; ainsi en suivant cette hypothèse , le noyau
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 4ji
áe la planète doit être moins dense que la matière qui l’envi-
ronne.
L.

COROLLAIRE III.

Si on veut que la planète soit un orbe d’épaiiseur finie dont


le milieu soit entierement vuide, il saut alors que / = — i &
on aura alorsl’équation- i = — — ;- ~7 ' . ,■
7T) + rP ~ T7í>
qui étant résolue donnera la valeur de <r, nécessaire pour l’équi-
libre de la planète , c’est-à-dire , la valeur du rayon de l’espace
vuide qui se trouvera dans cette hypothèse , lequel rayon est
l’inconnue.
11 est évident que des différentes racines que contiendra l’é-
quation qu’on vient de trouver & qui résoudroient le Problème »
on ne prendra que les positives.

L I.

COROLLAIRE IV.

On expliqueroit aisément , par le même calcul , comment une


planète pourroit être allongée sans que l’équilibre du fluide qui
la couvre en fut troublé ; car si le noyau est lui-même allongé,
c’est-à-dire , si « est négatif 8c plus grand que 5 <p( a ìfe í -J- gí) ,
«Tfera négatif , car la valeur générale de S' étant dans le cas de «
® -,
, .c —6 a ^fo. j - - 5<p e î -j- 5 a îf ^1 n,
négatif, = . . . r-—-—, il est evident que cette
4 í * + IO« , /í * ^

valeur de -Tfera négative si le terme 6 a *fest plus grand que le®


a,
/e f -tí a}f eí \
h ;«
termes 5 <P«T- s %c’est-à-dire, si « > y p (-— J *

ss I|
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
~L I I.

COROLLAIRE V.

Si en supposant toujours que le sphéroïde soit plus applati que


dans le cas de l'homogénéité , on veut que la densité du noyau
soit plus grande que celle de la partie fluide, ou fluide & solide
qui 1’entoure , ( pourvu que les parties fluides & solides de cet.
orbe soient dune même densité, ) il faudra en ce cas queTellipa
J CC
ticité du noyau soit plus grande que -a a , & à A
plus forte rai-
son plus grande que S';car si on substitue dans la valeur de
6aifo . -l- ee1tp -{- < a i se l (p
^ .= . . 4.eV,' -\-—-
ioa ^ }fe
-7" z—- pour
La
£t , \ —a- / J e e ; cette
valeur de <
Tdeviendra = 6f e%
S'( q- Ar) -p 3 e *<p -p ç a *e 1 f q
4 e * -p
ì, a if y
qui donne <T= | -p """ ) ^ 2 am}y >or comme \ < ? est l’ellipti-
cité dans le cas de l’homogénéité , ( Art ! 43. ) on voit , que si
l'on veut , que le sphéroïde qui a un noyau plus denié que 1c
reste , c’est-à-dire , dans lequel f est positif , soit plus applati que le
sphéroïde homogène ; il faut que V soit positif , c’est-à-dire , que

« qui est l’ellipticité du noyau & qu’on a fait = v a ■— ,


^ CC
soit plus grand que n , & à plus forte raison plus grand que í'
C. Q . F. D.

L I I I.
S C H O L I E.

On voit par ce calcul qu’il ne suffit pas pour expliquer com¬


ment la terre peut avoir ses axes dans un rapport plus grand
que celui de rzo à rz I , de supposer, comme a fait M. Newton ,
plus de densité au centre qu’à la surface ; on voit au contraire
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . tJJ
que si la terre avoir un noyau ou sphérique , ou dune même
courbure quelle , ou plus applati , pourvu que cet applatiíse-
,
ment ne fût pas tel que * > ——les deux axes de la terre
seroient entr’eux dans une moindre raison que 250 à 231 ; on
verra dans peu ce qui avoir engagé M. Newton à croire qu’un
plus grand applatissement que celui de 230 à 231 se írouvoit par
une plus grande densité au centre.
On voit en même temps que M. Newton qui avoit à expliquer
pourquoi l’applatissemetit de Jupiter , donné par les observations,
était plus petit que celui qui résultoit de son calcul fait dans
i’hypothèse de l’homogénéité , n’auroit pas dû prendre une hypo¬
thèse aussi dure que celle qu’il a prise en supposant iequateur
de cette planète plus dense que le reste ; il n’avoit qu’à supposer
plus de densité au centre qu’à la superficie, & alors il auroit eu
le dénouement de fa difficulté, fans être obligé de faire une sup¬
position , qui , si elle avoit lieu pour Jupiter , devroit être bien
plus sensible dans la terre ; car si , comme il le prétend , les par¬
ties de l’équateur de Jupiter étant plus exposées au Soleil doivent
s etre reserrées >pourquoi n’en scroit-il pas arrivé de même à la
terre.
Au reste ce que nous venons de dire pour un cas fur la dimi¬
nution d’applatiflement des sphéroïdes qu’apporte le plus de den¬
sité des parties voisines du centre , se peut traiter plus générale¬
ment comme on va le voir dans J’Article suivant.
254 PRINCIPES MATHEMATIQUES

L I y.

PROPOSITION XIV . THÉORÈME I.

Sï la densité diminue continuellement du centre à la surface du


L,-'k sphéroïde, il sera moins applati que lorsqu"on le suppose homogène ,
Ki
pourvu que les elliptìcités ne diminuent pas aussi du centre à la sur¬
face , ou que Ji elles diminuent, ce ne soit pas dans une plus grande
m
raison que le quarré des diflances.

^ CC
seroit la valeur de S' fì on vouloir que l’ellipticité dimi¬
■Ní nuât du centre à la surface dans la même raison que les quarrés
des distances augmentent ; donc en supposant que u soit une
|i '< quantité positive, il faudra , en substituant — u 'j pour
faire voir que £ doit être nécessairement plus petit que ~ <p , la
valeur de y étant substituée dans f R d ( r f y ) changera cette
quantité en 5 <Tse *Rrrdr —S' R d ( r f u ) , ou 5 e*_
// ?r r dr
— f R r *u + os r *u d A , & donnera par conséquent Z>= 3 <f ^

J' G , en prenant G pour ce que devient R Un —s r * U d R


ee
lorsqu’on fait r =se ; mettant donc cette valeur de D dans l'é-
quation générale 1,0 A — .— 1 D == j =; A <p qu on a trouvée

:-
ci-deffus(Art. 41.) on en tirera ì = s G 1 "i sera nécessaire-
17*
ment plus petit que | <p , pourvu que G soit positif , Ce qui ne
sauroit manquer d etre , puisque les deux termes que contient la
. , R ur f —sr ' u d R . „ , „ . „ ^ ,
quantité - — —- — a ou Ion tire G íont tous les deux
positifs j le premier Rur[ l’est certainement puisqu'il est affecté
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . iyí
à signe -f , & le second l’eíl auffi quoiqu ’il soit affecté du signe
— , parce que R décroissant lorsque r augmente , est né¬
gatif. C. Q. F. D.
l y.
PROPOSITION XV . PROBLEME IX.

Un sphéroïde composé de couches de différentes densités& de diffé¬


rentes ellipticités, étant supposé tourner dans le temps convenable pour
l 'équilibre du sphéroïde, trouver la loi que suit la pesanteur, c'est- à-
dire , l' attraction totale dont on a retranchél’effet de la force centri¬
fuge depuis le pôle jusqu'à l'équateur.

On a vu dans PArticle 41. que p représentant le rapport de


la force centrifuge à la pesanteur sous l’équateur , z c A <
p ex¬
primera la force centrifuge à l’équateur , &: 1 c A ç x la
force centrifuge en un lieu quelconque M , puisque les forces
centrifuges font comme les rayons , lorsque les corps tournent
dans le même temps.
Décomposant ensuite la force centrifuge qui agit en M suivant
la direction Q M , afin d’avoir la partie de cette force qui agit
dans le sens du rayon C M, on aura idf x qu’on
0 M1
peut prendre , fans erreur sensible, pour z CA X -s ^ l , 01a
îíS , en nommant S le sinus de P CM -, retranchant donc
cette force %cA <? S S de zcA — ^ cSSéA + ^ cB — ± CD
+ \ c S S D qui exprime ( Article ; 6. ) l'attraction du sphéroïde
dans la direction CM, on aura x cAf- Ac BA— c/ ) q. (LCD
— 4 S' c A — zcç A ) S S pour exprimer la force de la pesan¬
teur en un dieu quelconque. C. Q. F . T.
On a supposé dans ce Problème que la direction [de ía pesan¬
teur étoit celle du rayon C M , & c’est ce qui n’est pas exacte¬
ment vrai ; mais ce qui peut ctre supposé sans erreur sensible
zz6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
dans cette occasion , parce qu’une force décomposée suivant une
direction qui diffère infiniment peu de celle du rayon , donne , par
cette décomposition , une force qui n'en diffère que d’un infini¬
ment petit du second ordre.
Si on retranche l'exprestion précédente de celle qui exprime la
pesanteur ou l’attraction au pôle , laquelle est icA -f- f c B
f c D ) S S,
—f c D , il viendra pour la différence (4 cA T« -f- z cA <p —
ee qui apprend que la diminution de la pesanteur depuis le pôle
jusqu’à 1equateur , est proportionnelle au quarté du cosinus de la
latitude ; car on peut prendre , fans erreur sensible , sangle P CM
pour le complément de la latitude , lorsque le sphéroïde diffère
très-peu dune sphère.
L V L

PROPOSITION XVI . THEOREME II.

E étant Pellipticitê qu'auroìt um planète supposée en équilibres elle:


Itoit homogène,P la pesanteur des corps au pôle de cetce. planète , ,
n la pesanteurà Péquateur, P Pelliptïcitê de la même planète dans
la suppostion quelle soit composée comme le sphéroïde de P Art. 10»
d 'une infinité de couches de denstés & 'd ’ellipticitês différentes; je dis-
P _ ri
qu on aura toujours z—--— = =- E— «T, quel' que soit Parrangement

:.
& la: forme des couches dont elle es composée

Faisant í = r dans la quantité précédente ( z c A 'y f•— c d


+ 4 c A S') S-S on aura z cAç — fi c D j - - 4 c A P pour expri¬
mer P n , ou l'excès de la pesanteur au pôle fur celle a Té—
quateur ; divisant done cette quantité par n , c’est-à- dire*, par
z c J , qui suffit dans cette occasion pour exprimer la pesanteur
. D P—
n

à l’équateur , on aura. z fi f- - <py■ — ——— - mais on a vu

dans l’Artiele 41 . qu’afin que le sphéroïde put subsister en équi¬


libre , il falloit que 10 P A —• z D —, j A q ,- dònc zu: lieu de
L
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

on peut mettre ; S' •— - <p > ce qui changera la quantité


5A
i ? q- P — ~j. ení~ ? '— ^>ma's î ? est la valeur de rellipticité
p _n
qu’auroit le sphéroïde s’il étoit homogène ; donc ——
rx— = 1E
S'. C. (). F. D.
LVU

S C H 0 L I E.

II fuit d’e ce calcul , qu en siipposant la terre homogène &T


composée comme les sphéroïdes précédens , fi son applatissement
se trouve plus grand que - L— ainsi que les observations faites
1L ;o
au nord & au sud l’ont donné , la diminution totale de la pe¬
santeur depuis le pôle jusqu'à l'équateur , doit être autant au-
dessous de la fraction — , que cette même fraction est surpassée
2. £0 A A

par celle qui exprime l’applatissement trouvé par les observations.


Ainsi en supposant, comme il le paroît par les observations que

je viens de citer , que fellipticité de la terre soit la —— , se


174
raccourcissement du pendule du pôle à l’équateur ' devroit être de
1 x5 _ 6
174 130 40010 7x4
environ ce qui se trouve très-
diffèrent de ce que les observations ont appris , puifqu’on voit
par ces observations que ce même raccourcissement surpasse la
fraction au lieu d’être plus petit.
Cette conclusion est bien contraire à celle dé M. Newton, qui
en trouvant que les observations faites fur le pendule donnoienc
son raccourcissement du pôle à l’équateur plus grand que - d_ s>
vouloit que la terre fût en même temps plus applat-ie que cettq
Tomt IL- 11.
i $* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
même fraction ; mais ce sentiment de M. Newton étoit fondé sur
ce qu’il pensoit que dans tout sphéroïde en équilibre , la pesan¬
teur doit être toujours en raison renversée de la distance au
centre , proportion qui n’est vraie que lorsque le sphéroïde est
homogène ; on peut voir pag. 253. du Livre de M. Clairaut, les
paflages de M. Newton qui prouvent qu’il s’étoit fondé fur cette
supposition, fans en avoir vu la vérité que pour le cas de l'ho-
mogénéité.
La conclusion à laquelle conduit le calcul ci-destìis, rend la
théorie précédente assez difficile à concilier avec les observations
qui concernent la figure de la terre ; car l’hypothêse dans laquelle
on regarde la terre supposée hétérogène comme composée de
couches orbieulaires est bien vraisemblable , &■il seroit bien dur
d’avoir recours à l’expédient de supposer l’équateur plus dense
que le reste , & à supposer les différens rayons qui vont de la
surface au centre de différentes densités, ce quid ’ailleurs pourroit
bien ne pas conduire encore à trouver le rapport désiré entre
î’applatissement de la terre , &: le raccourcissement du pendule du
pôle à lequateur.
Dans les calculs qu’a employé M. Clairaut, il a supposé à la
vérité la forme elliptique aux couches extérieures , & l’on pour¬
roit craindre que des couches d une autre forme que l’ellipse, ne
donnassent quelque changement dans le résultat : c’est donc une
ressource pour ceux qui voudront concilier la théorie de l’attrac-
tion avec les observations de la figure de la terre dans le système
de M. Newton, fans joindre aucune autre force à celle de l’at-
traction ; la recherche est digne des plus grands Géomètres par
la difficulté , mais on a tout lieu de craindre qu’elle ne Con¬
duise à aucun résultat plus propre à concilier les observations
avec cette théorie , si on ne veut pas donner aux couches qui
composent la terre un arrangement qui paroisse trop controuvé.
L’hypothése des couches elliptiques a une grande raison pour
être préférée aux autres , c’est que ces courbes font celles qui
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 2S9
conviennent à toutes les couches , en supposant qu’elles ayent
été originairement fluides ; c’est ce que M. Clairaut a fait voir
dans lé quatrième Chapitre de fa Théorie de la figure de la
terre.
Je n’entreprends point ici d’éclaircir ce Chapitre , parce qu’il
depend des mêmes principes que ceux dont j’ai parlé précédem¬
ment , & que les personnes qui auront eu tous les secours que
je leur ai donné par les détails dans lesquels je luis entrée , en¬
tendront facilement ce Chapitre dans l’ouvrage même.
z6o PRINCIPES MATHÉMATIQUES

******* ÌTXXC* à
' wsiy » x» «>% . 3$0í « t *¥ k$
>

SECTION
/
DES MAREES.

i.

Ï marées
L ; elle
ne s’ agit de
commerechercher
plus
est la vraie cause des
quelledes estPhysiciens-Géométres
aujourd ’hui
avec toute la certitude dont la Physique est susceptible : il ne
reste à présent qu’à développer cette cause , à en tirer toutes
les conséquences, & en calculer les effets.
On sçait assez que les marées font occasionnées par Finégalité
de Faction que la Lune & le Soleil exercent fur les parties qui
composent la terre. M. Newton a tellement établi le méchanisme
de cette cause , qu’il n’est plus permis d’en douter. II faut cepen¬
dant avouer que ce grand homme ne s’est pas donné la peine
d ’entrer là- dessus dans le détail que Fimportance de la matière
exigeoit. L’Académie des Sciences a si bien senti à cet égard Fin-
téret du Public , quelle ri*a pas hésité de proposer la question
des marées pour le Prix de 1740. prévoyant bien que cela çncou-
rageroit les la vans a mettre le íysteme de M. Newton dans tout
son jour , & a le perfectionner autant que l’incertitude de quel¬
ques circonstances requises pourroient le permettre . On peut dire
que jamais son attente n’a été mieux remplie que cette fois-là :
Les foins de l’Académie , & ses heureux auspices, nous ont procuré
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . l6x
trois belles Pièces fore étendues , toutes fondées fur les principes
de M. Newton : elles font de Messieurs Daniel Bernoulli, Mac-
Laurin 6c Euler. Je me fuis fur tout attachée à lire celle de M . Ber-
noulli , dans laquelle il m ’a paru trouver plus d’ordre , de netteté
8e de précision ; Le j’efpérc que le Lecteur me saura gré , si pour
Commentaire de notre Auteur fur cette matière , je lui donne un
abrégé du Traité de M. Bernoullij ce que je ne pourrai Cependant
faire , fans omettre plusieurs propositions essentielles, ni fans chan¬
ger les démonstrations de celles que j’allégueraL

I I.

Il est bon de n’examiner d’abord que Faction d’un seul lumi¬


naire , & de commencer par celle du Soleil , parce que nous en
connoissons la quantité de matière relativement à celle de la
terre. On remarquera d’abord que le Soleil attire la terre , 6c
que cette force est contre-balaneée pour la totalité par la force
centrifuge qui répond au mouvement annuel de la terre , lequel
mouvement nous considérerons comme parfaitement uniforme,
& circulaire autour du Soleil : mais ce qui est vrai pour la tota¬
lité , ne peut pas être appliqué à chaque particule de la terre ,
c’est- à-dire , qu’on ne fauroit supposer la force centrifuge dç
chacune de ces particules égale à la force avec laquelle la
même particule est attirée vers le Soleil , puisque la force cen¬
trifuge est la même pour chacune d’elles , pendant que les par¬
ticules de la terre qui font plus proches du Soleil , en font atti¬
rées plus fortement que celles qui en font plus éloignées . Ainsi
si la distance de la terre au Soleil est égale à nooo demi-diamétres

terrestres, Le si les forces attractives suivent la raison réciproque


des quarrés des distances , les forces attractives pour le point de
la terre qui est le plus proche du Soleil , pour le centre de la
terre 8c pour le point de la terre qui est le plus éloigné du So¬
leil , ces trois forces , dis-je , seront à peu prés comme nooi,
ïîooo .&
lOAAA , pendant que la force centrifuge de la terre sera
iészPRINCIPES MATHÉMATIQUES
pour chaque point de la terre comme 11000 j si nous retranchons
ensuite pour chacun de ces trois points la force centrifuge de
la force attractive , il nous restera i , o & — i , ce qui marque
que les deux extrémités du diamètre de la terre qui est dirigé
vers le Soleil, souffrent des forces égales en sens contraire , qui
tendent à y éloigner les particules depuis le centre de la terre,
ou bien à les élever.
Si dans le même diamètre nous prenons au dedans de la terre
deux points également éloignés du centre , ces deux points souf¬
friront encore une pareille force égale de part & d’autre , qui
tend à éloigner les particules de ce centre ; mais cette force
diminuera en même raison que la distance au centre de la
terre , .rappellerai ce diamètre terrestre , dont la direction
passe par le centre du Soleil , Paxe Solaire de la -terre ; si nous
considérons à présent f équateur qui répond à cet axe , nous voyons
que chaque point pris dans le plan de cet équateur , peut être
censé également éloigné du centre du Soleil , & qu’ainsi aucun
point de ce plan , ne fe ressentira de l’inégalité entre la force
centrifuge & la force attractive , & ne perdra rien de fa pesanteur
naturelle vers le centre de la terre . Si l’on conçoit donc deux
canaux ,.1’un tout le long du demi axe solaire , & l’autre tout le
long du rayon de son équateur , qui communiquent ensemble
au centre de la terre & qui soient remplis d’un fluide, il fera élevé
dans le premier canal & descendra dans l’autre , & la chose fera
ainsi pour 1un & l’autre demi axe solaire. C’est ici la premiere
•source du flux & reflux de la mer.

I I I.

Qn remarquera en second lieu , que dans le canal de l’un des


demi axes solaires, chaque partie du fluide est attirée directe¬
ment vers le Soleil suivant la direction du canal , au lieu que
dans l’autre canal cette force agit avec une petite obliquité ; il
faut donc décomposer cette force en deux autres , l une perpen-
DE - LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
diculaire au canal , Sc f autre parallèle ; la premiers peut encore
être censée parfaitement détruite par la force centrifuge , parce
que la différence de cette force à la force entiers , ne fait qu’une
espèce d’infiniment petit du second ordre ; mais la seconde force
tire chaque particule dans ce canal directement vers le centre
de la terre , Sc fe joint à faction de la pesanteur naturelle ; cette
petite force n’existe point dans le canal du demi axe solaire , Sc
ainsi le fluide descendra encore par cette raison dans le canal de
1equateur solaire , Sc élèvera celui de l’autre. C’est- là la seconde
source du flux Sc reflux de la mer.

I V,

Les deux causes que nous venons d’expoíer ne sauroient man¬


quer d’élever les eaux vers les deux pôles de saxe solaire , & de
les déprimer dans chaque point de féquateur solaire , quelques
hypothèses qu’on veuille faire par rapport aux autres circonstan¬
ces qui nous restent à considérer , Sc on voit que la figure de la
terre , que la feule pesanteur naturelle lui fait prendre , est un
peu changée par faction du Soleil , Sc quelle en est allongée
de maniéré que son axe solaire en devienne plus long , Sc le
diamètre de féquateur solaire plus court. Ce petit changement
de la figure de la terre cause aussi- tôt une petite variation dans
la pesanteur naturelle , tant en direction qu’en force , Sc nous
démontrerons ci- deffous que cette variation conspire avec les deux
premieres causes immédiates à faire le même effet , Sc cela dans
une proportion ni aísez grande pour négliger les deux premieres
causes , ni assez petite pour la négliger elle-même . Voilà la troi¬
sième source des marées la plus fâcheuse pour le calcul , Sc dont
f effet dépend de plusieurs hypothèses Sc circonstances , qu’on ne
pourra peut être jamais déterminer au juste.

V.

La terre ainsi allongée conferveroit la figure fans qu’il y eut


2^4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
aucun flux & reflux , íì elle n’avoit point de mouvement
journalier : c’est donc la rotation de la terre autour de son axe,,
conjointement avec son allongement , qui produisent alternati¬
vement un bâillement & élévation des eaux de la mer . Si Taxe
de rotation étoit le même que saxe solaire , il n’y auroit aucun
mouvement dans les eaux de la mer , parce que chaque point,
conscrveroit constamment une même distance depuis les pôles
solaires , pendant que la terre fcroit fa révolution ; mais comme
ces deux axes font un. angle , il est facile de voir que chaque
point de la surface de la terre Rapproche & s'éloigne alternati¬
vement des pôles solaires , &c cela deux fois pendant une révo¬
lution , &r que les eaux s’éléveront dans ce point jusqu ’a ce qu ’il
cn soit le plus proche , & qu ensuite elles se baisseront,jufqu ’à ce
qu ’il en soit le plus loin : l’intervalle entre deux marées est de;
n heures solaires , en tant . que les marées font produites par
faction dû soleil..
T r.

Ce que nous venons de dire par rapport au Soleil doit être’


appliqué dans toute son étendue à la Lune , tic tous les phéno¬
mènes des marées nous>font voir évidemment que l’effet de cet
astre est considérablement plus grand que celui du Soleil : si
on connoiísoit avec une précision suffisante le rapport entre les
masses de la. Lune & du Soleil , il seroit fa-cilè d’en déterminer
le rapport entre leurs effets ; mais ce rapport entre les masses-
est assez incertain , 8c ne . sauroit être déterminé que par le moyen
de quelques observations sûr les marées , ou bien de quelques
irrégularités du mouvement de-la Lune , ou par quelques autres*
moyens , semblables : Cependant on. ne fera pas surpris que fac¬
tion de la Lune surpasse considérablement celle du Soleil , malgré
3a masse énorme de celui ci , quand on considérera la grande,
proximité qu ’il y a entre ia Lune ^ terre ^ & que les effets
des deux luminaires : font en raison réciproque cubique des
distances
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.
distances à la terre , & en raison simple de leurs masses, comme
nous verrons ci-dessous. A legard de cette cause l’intervale entre
deux marées sera de ia heures lunaires , ou d’environ iz h zy l
solaires.
V I I.
En combinant les deux actions du Soleil & de la Lune fut
les eaux de la mer, nous voyons qu’il y a à proprement parler
continuellement deux espèces de marées , qu’on pourra appeller
marées solaires 6c marées lunaires , & qui peuvent se former indé-
pendemment les unes des autres ; ces deux fortes de marées pa¬
raissent en se confondant n’en faire qu une seule espèce , mais
qui devient sujette à de grandes variations. Je dis que ces marées
considérées comme simples, auront toujours les apparences d’être
extrêmement variables ; cardans les syzigies les eaux sont élevées
& baissées en même temps par l’un 8c l’autre luminaire , 6c dans
lés quadratures les eaux font élevées par lé Soleil , là où elles se
baissent à l’égard de la Lune , 8c réciproquement elles sc baissent
à l'égard da Soleil au même moment qssélles s’élévent à f égard
de là Lune ; desorte que par ces effets, tantôt conspirans , tantôt
opposés , il résulte des variations très-sensibles, tant par rapport à
l’heure des marées que par rapport à leur hauteur . Toutes ces
variations , que la combinaison des deux espèces de marées-indïque
pour toutes les différentes circonstances , répondent parfaitement
sux observations quón a faites fur cette matière , desorte que la
théorie en est entierement confirmée , ou plutôt démontrée. Voilà
l’explication physique de la vraie cause dès marées ; c’est- à
la Géométrie à la mettre dans un plus grand jour p la matière est
extrêmement riche , & je passerois les bornes d’un Commentaire,,
fi je voulois la traiter dans toute son étendue ; je me contenteras
d.’eu exposer les principes les plus essentiels;
v i i i:
11 me paroît sor tour nécessaire de faire voir que là cause dérs
Tome Ui u u.
266 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
marées telle que nous Pavons exposée , n’a rien de dispropor-
tionné aux effets que nous prétendons en déduire ; on pourroit
apparemment aller plus loin , Sc démontrer géométriquement une
entiere égalité entre les effets Le leurs causes, fans les grandes
irrégularités des terres Sc de l’Océan , & si on connoiífoit en même
temps toutes les circonstances par rapport à l’intérieur de la terre
que demande une détermination précise. Il s'aglt donc de recher**
cher de combien les eaux de la mer sont élevées près des pôles
de Taxe solaire de la terre par faction du Soleil , c’est- là le Pro¬
blème fondamental : mais cette question dépend de plusieurs cir¬
constances , à la connoilfance desquelles il n’y a aucune appa¬
rence de pouvoir jamais parvenir . II faudroit connoître toutes
les variations des densités de la matière de la terre depuis la sur¬
face jusqu’au centre. II faudroit ensuite sçavoir , en supposant les
densités sensiblement inégales , si l’intérieur de la terre doit être
considéré comme un globe solide couvert d’eau , ou bien comme
fluide : dans le premier cas le globe ne sauroit changer sa figure ;
mais dans le second cas chaque couche de la terre change sa
figure , Sc fait changer celle de toutes les autres , deforte qu’à la
surface de la terre les eaux sont plus ou moins élevées suivant
les différentes hypothèses. II faut même avouer l’insnAisance de

l’analyse pour calculer les résultats , Sc qu ’on est obligé dans la


généralité du Problème d’envifager la chose fous une face qui ne
convient pas exactement avec fa nature , ce qui fait qu’en pressant
trop les formules , on en tire des Corollaires peu conformes aux
apparences de la vérité. II faudroit encore connoître la figure Sc
la grandeur de l’Océan. Tout cela influe fur notre question.
I X.

Les réflexions que je viens de faire excusent suffisammentM. New¬


tonde n’avoir considéré que le cas le plus simple, qui est de
supposer la terre homogène dans toute son étendue ; cette sup¬
position rend non seulement les calculs praticables , mais elle a
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . í6r
encore ceci de commode , qu’il n’est pas nécessaire en ce cas de
faire aucune distinction entre fhypothèsc d’une entiere fluidité de
la terre ou de sa solidité , pourvu qu’on la suppose toute inon¬
dée : auffi tous ceux qui ont résolu ce Problème s’accordent-ils
entierement pour ce dernier cas. Si donc la terre est composée
d’une matière d’une même densité depuis la surface jusqu’au
centre, . & que la seule pesanteur naturelle agisse sur toutes les par¬
ties de cette maílè , il est évident que la terre en prendra une
figure parfaitement sphérique* Mais si ensuite faction du Soleil
survient , cette sphère sera changée en sphéroïde , & on considère
ce sphéroïde comme elliptique , tel que chaque méridien fasse une
ellipse dont la différence des axes soit extrêmement petite j il faut
considérer la figure des méridiens solaires comme connue , puisqUe
sans cela on ne sauroit déterminer la différence entre les pesan¬
teurs naturelles pour la sphère &: pour le sphéroïde. Cependant
on peut démontrer qu’en supposant une figure elliptique , cette
figure n’est pas changée-par faction du Soleil , & qu’ainsi le sphé¬
roïde est nécessairement elliptique. Par cette méthode on peut
démontrer que presque toutes les petites forces perturbatrices,
comme , par exemple , la force centrifuge qui répond au mouve¬
ment journalier de la terre, , changent la figure sphérique én-fphé-
roïde elliptique. 11 est question à présent de déterminer la diffé¬
rence entre les deux demi axes de l’eLiipse dont il s’agit , diffé¬
rence qui est la même que celle dû demi axe solaire de la terre
& du rayon de Péquateur solaire* Pour nous mettre en état de
la déterminer j j’alléguerai ici quelques propositions de M. Newton
fur f attraction des corps homogènes , sphéroidiques & elliptiques»
PRINCIPES MATHÉMATIQUES
X.
LEMME I.
Eig. I. Soit B G D H une ellipse presque circulaire , qui par sa révo¬
lution autour du grand axe B D forme un sphéroïde homogène • Jí
on suppose le petit demi axe GC = b , le grand demi axe B C ~ b
f on nomme ensuite g l 'attraction d ' une sphère homogène avec le sphé¬
roïde , & dont le rayon es = b pour un point pris dans la surface
de la sphère q je dis que Vattraction du sphéroïde pour le pôle B ou D

S'

C’est la Prop. 6. du Chap. 2. du Traité,de M. Daniel Bernoullì


fur le flux Lc le reflux de la mer', & on remarquera que Rappelle ici
g ce que ce Géomètre exprime par j n p h.
X I.
LEMME II.
Vattraction dumême sphéroïde pour un point G pris dans Véquateur

solaire fera t =s g + g.

C’est la Proposition suivante de M. Bernoullì.


XII.
LEMME II I.
Dans le même sphéroïde Vattraction pour un point quelconque pris
dans un diamètre quelconque , ejl à Vattraction pour Vextrémité dtt
meme diamètre 3 comme là difance du premier point au centre du sphé¬
roïde ejl aU demi diamètre.
C’est le troisième Corollaire de la Prop. 91. du premier Livre des
Principes de M. Newton.
x ri l
P R o B L É M E.
Trouver la différence entre le demi axe solaire B C & le rayon de
son équateur G Ç.
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

SOLUTION.

Qu on imagine les deux canaux B C & GC, qui communi¬ Fig. ».


quent ensemble au centre C, remplis d’eau : Iéquilibré qu’il y
aura entre les eaux des deux canaux , demande que la pression
totale des eaux soit de part & d’autre égale ; il n’y aura donc
qu’à chercher ces pressions totales , & les supposer ensuite égales.
Soit à présent G C= b , B C z=. b Cqu ’on prenne dans le demi
axe B C deux points infiniment proches M & m , & qu’on sup¬
pose CM = x,Mm = dx nous : aurons en vertu de l’ArticIe
£
dixième , la pesanteur au point B vers le centre C —g -1- - g>
ensuite l’ArticIe douzième donne la même pesanteur pour le

point M e=i X \g + ^ cette expression peut être

■-£ A g. Soit à présent


- — Â
(OC la pesanteur solaire pour
le centre C, c’est-à-dire , la pesanteur qui anime une particule
& ’on nomme
placée au centre C vers le centre du Soleil = y -, qu
B la distance entre ces deux centres , & la distance du point M
;
jusqu au centre du Soleil sera = B — x ainsi la pesanteur solaire

xx- y- De
( B \ t y ou bien = > -f- -g
cette force solaire il faut retrancher la force centrifuge qui ré¬
pond au mouvement annuel de la terre , & qui est pour chaque
point de la terre c= y , après quoi il reste une petite force ac¬

tuelle ^ y , avec laquelle la petite colomne M m est animée


vers B , & !a force totale qui anime cette petite colomne vers C

fera = - - ^ g •—■ Si on multiplie cette force par


la masse M m , qu’o'n peut exprimer par dx à cause de l’homo-
généité de la terre > nous aurons la pression de I3. petite colomne
%
-JO PRINCIPES MATHÉMATIQUES
vers le centre C = X d X 4. g Ç, X d X 2.y X dx Si OO
b $ bb £
prend l’intégrak de cette quantité fans ajouter aucune constante y
nous aurons g X X gÇx: y X X
: faisons enfin x = B C
2b 5 bb
s= £ -f £ & nous aurons en négligeant les quantités censées infi¬
niment petites du second ordre , le poids total de la colomne

entière B C vers le centre C—\ gb -\ - \ gQ,— -


Pour trouver à présent la pression totale du fluide G Cynous
remarquerons qu’en vertu du second Letnme la pesanteur ait
2- g
point G doit être exprimée par gp- — g fi
: on fait après cela
C N 3= = y , N n —— dy on
, aura pour le point N la pesanteur
£
= j x Çg + ; g quant ^ : à la pesanteur solaire y qui se fait
vers le centre du Soleil , il faut la résoudre en deux autres , dont
la premiere agit parallèlement k BC qui n’entrc plus cn ligne
de compte Ttant parce qu’elle peut encore être censée = y , 3c
qu’ainsi elle est détruite par la force centrifuge du mouvement
annuel de la terre , que parce qu’elle agit perpendiculairement
contre les bords du canal ; il ne reste donc à considérer que la
pesanteur solaire en tant qu’elle agit dans chaque point N dans
B
la direction NC, qui& est — —■y : si. nous ajoutons cette pe¬
tite force à celle de la pesanteur , nous aurons la force totale*
quì anime la petite colomne N n vers le centre C, ôc qui par
conséquent sera = + - AJLÍ21 + Si . nous multiplions
cette force accélératrice par la masse de la petite colomne Nt»
ou par dy , nous aurons la pression de cette colomne vers le

centre c= é .yJZ + ílllál + 12pL . Si on prend n „.


îégrale de cette quantité & qn’eqíuite on fastey ^ bt on aura.
DE LA PHILOSOPHIE NATURE LLE . XJt
enfin le poids total de la colomne entiere G C vers le centre
i y bb
C = { gb + jgÇ -\ - n Si. nous faisons enfin' cette pression
totale égale à la précédente qui répond au canal B C, nous aurons
\gb + \ gÇ+ ybb
B ÌS b + 4 g£ — ■^ OUe = X |
Xx b. Cette expression est la même que celle que donne
M. Bírnoulli, pour ce cas au §. 8. Chap. 4,

X I V.

Comme la quantité y est un peu variable en considérant l'sr-


centricité de Lorbite de la terre , il sera plus convenable d’ex-
primer le rapport - par celui des masses du Soleil & de la terre;

fi on exprime ces masses par & m. on aura - = — v


r r g m * BR

& g= ^ X ~RX RÏ x b’ Cette expression nous apprend que


les élévations des eaux exprimées par £, font en raison récipro¬
que cubique des distances de la terre au Soleil. 11 paroît d’abord
par l’une & l’autre de ces expressions, que la valeur de C en
nombres devroit être assez incertaine comme dépendante de la
distance du Soleil ou de fa parallaxe , laquelle n’est pas encore
bien établie , mais la façon dont on peut se servir pour déter¬
miner les rapports - Sc redressent
— cette incertitude , de ma-
xg m
niere que la quantité € ne dépend plus que de la parallaxe do
la Lune qu’on connoît assez au juste.
X V.

La réflexion que je viens de faire m’engage à donner une troi¬


sième expression pour la valeur de € : On remarquera donc que
g dénotant la pesanteur naturelle ( car l’attraction de la sphère
±7* PRINCIPES MATHÉMATIQUES
inscrite dans le sphéroïde , ne diffère pas sensiblement de celle
de tout le sphéroïde ) la pesanteur moyenne , de la Lune vers la
bb
terre fera — j g> en( entendant par A la distance moyenne
de la Lune à. la terre , qu’on connoît assez exactement ; ) & cette

pesanteur g est à la pesanteur de la terre vers le Soleil ot»


à y , comme la force centrifuge de la Lune à la force centrifuge
de la terre . Soit le temps périodique moyen de la Lune — r,
celui de la terre = T , la distance moyenne de la Lune au centre:
de gravité du système de la terre &t de la Lune = nA, qu & on
entende par A la distance moyenne -de la terre au Soleil , on
fçait par les Théorèmes de M . Hughens, que les forces centri¬
fuges de la. Lune & de la terre dans leurs orbites font comme
nA , B . . .. b b nA
- t ù: a J . J. : nous aurons donc cette analogie A , g : y -: : t ; 11
B bb 11
Si nous suh-
, laquelle donne ^ = n A X A A X I T
stituons cette valeur dans lequation de l’Article 13. nous aurons:
e 11 V_b 1 X Tt Tt X k.
4 n.A 3
X V L

Cest enfin cette équation qui nous apprend ' au juste la valeur'
de § pour la distance moyenne , du . Soleil : la valeur est

suivant M . Newton , . ; b —1969 ; VZ9 pieds , suivant la ;


17 ^ 72 - 5

mesure de M. Cajjìni~ ì = ■—-p suivant m. Newton. Quant au


coefficient n, il dépend de la proportion de la masse de la terre .*
à celíé de la .Lune ; M . Newton suppose la premiere 39 fois plus
grande que l’áutre , fondé fur la différence dès marées dans les
fyzigies & dans les quadratures , & là - dessus il faut faire .n .= — ;
4 -0
Mi-
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . a73
M. Daniel Bernoulli a beaucoup plus approfondi cette question
extrêmement utile pour calculer plusieurs perturbations lunaires,
& plusieurs autres petits mouvemens ; il a fait voir quil falloit
plutôt déduire la masse de la Lune de quelques inégalités fur
les intervalles des marées , & cette considération nous apprend,
que la masse de la Lune ess plus petite en raison à peu près de
J à. 9 , desorte que la masse de la terre doit êtré à celle de la
Lune environ comme 70 à 1 , & qn’il faut pair conséquent faire
n —Mais
~ . pour notre question cette discussion est assez su¬

perflue t car si on suppose« = — ~òn trouve £' cfun pied onze


4-0
70
pouces , & un huitième de pouce , & si on suppose^n.
on trouve environ 2. L lignes de moins.
XVl . L
Voilà donc quel seroít Pexcës dé là plus grande Hauteur de:
la mer par dessus là plus petite , si.toute la terre étòït ' fluide St
Homogène avec les eaux de la mer, en tant que cet excès est
produit par faction inégalé du Soleil fur les parties de la terre.
On peut ensuite former tine infinité d’autre's hypothèses fur la
conformations de la terre & fur l ’Océan;, dbnt Jes ùnçst:rendent
la valeur moyenne de Cplus grande, .& d’atitres tp\us. petite.
Cependant nous voyons déja par avance que ladite élévation,
d environ deux pieds , n?a rien de diíproportionnéiaux phénomè¬
nes,que nous en voulons déduire : car npu$ montrerons que la
r ''\ L . '' " *. ; . . O rp ') ; : , , - ' - ' 71 ^
valeur de § étam d'environ deux pieds pour faction,ìolàjré "actlè
-, •.•••A' ’ ... jistn t zrfok.c
doit etre d environ cinq pieds pour 1action lunaire , SC ces deux
causes se joignant ensemble dans les sizigies, nous aurons sept
pieds d’élévation pour Pétât moyen , & plus de 8 pieds si la Lune
est dans son périgée . Selon M , Newton faction lunaire est pîùs;
grande3, parce quil suppose plus de masse à à Lune, félon, &
lui faction des deux . luminaires réunie. íbus les circonstances les,
Tome IL,. xx.
274 princlp .es mathématiques
plus fàvorítblospóurnoir . élever les eaux jufqu’à la .hauteur de
1.2. xm r z pieds. ;Nous allons /traiter cette question aveç un peu
plus de détail.
XVII I.

lll s’agit donc à présent d’examiner quelle sera la valeur de C


Mr .rapport à faction de la Lune : quoique la masse de la Lune
soit extrêmement petite par rapport à celle du Soleil , on ne doit
pas être surpris qu'elle puisse faire un effet considérablement plus
grand ; car la proximité de la Lune avec la terre fait que la pe¬
santeur des parties de la terre vers la Lune est extrêmement
inégale relativement au Soleil. En un mot , on volt que la même
expression que nous .avons donnée à l’Art. 14. servira encore par
rapport à la Lune , en entendant par p la masse de la Lune , òc
par B fa distance à la terre : Ainsi la détermination absolue de
l’effet de la Lune ne dépend que du rapport de fa masseà celle
de la terre : avant que d’alléguer les raisons qui peuvent nous
donner quelque lumière fur ce rapport , il ne fera pas hors de
propos de réduire le tout à la densité de la Lune par rapport à
celle de la terre ; le volume de la terre étant environ 48 3 fois plus
grand que .celui de la Lune , fi nous supposons la densité de
3a terreà celle de la Lune comme ^ a Jl . nous aurons ——
m 48,j a,
& ainsi l’élévation entière des eaux par dessus les plus basses
j f ^
causee par la Lune, sera= - —-. X -j : xb,en entendant
x - 77
14 . 48,5 d 2/ 5
par B la distance de la Lune au centre de la terre . Si nous sup¬
posons à présent pour cette distance moyenne B 6o \ b, si&
=
nous faisons encore b 1569 j jj ? , nous aurons par rapport à

la Lune l’élévation moyenne des eaux = 6 ,-$ 6 X j pieds , ou à

peu près de 7 .X ^ pieds. Si nous voulons supposer les densités


J\, 8c d- égales entr’elles , nous aurons sept pieds d’élévation , &
DÊ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . *7Í
Faction solaire sera à Faction lunaire environ cbrmtìe r à 7.
M. Newton suppose ~ a= — , & cette hypothèse fait l’éléva-
d 17 . 1
eiosl moyenne lunaire des eaux d’environ 8 f pieds , & par con¬
séquent Faction solaire à Faction lunaire environ comme 1 à
4 1 il•’ avoir adopté cétte proportion , &T de-íà il détermine ~

----- — . M. &anïdBernoutli, induit par cfàutsos saisons, suppose


les actions moyennes du Soleil & de la Lune en raison de 2 à j,
& de- là il s ensuit que les densités de la Lune & de la terre sont
environ comme 5 à 7,: ce rapport des densités rend la maíTe de
la terre environ 70 fais plus grande que celle de la Lune , pen¬
dant que M. Newton ne Fa fait que 39 fois plus grande. La pro¬
portion de M. Bernoulli parok beaucoup mieux répondre aux
systèmes astronomiques qui dépendent de cette; détermination,
que celle de Newton3, des
& Géomètres du premier ordre
ont témoigné la mémo- préférence» -t. - .

X I X»

* Nous voyotís átr teste que' fes élévations des eaux qur provien¬
nent de Faction lunaire ,Lsont encóre ’èn raison réciproque 'dès-
cubes des distances de la Lune àíâ terres sont"conmié^par rap¬
port aú Soleil r cette raison fera varier considérablement les marées
à cause de la grande excentricité dé Forbite lunaire , de nìaniere
que la pins pètite éîeVairon dans Tàpogeè ' deJa 'Lune sera à1 la
. ..• ,, , .;s4 wji -js . ;. -'.f. v ; víioc eî arro
plus grandeetevatroiï dans le pengçe dq ce^astte ^environ xonyme
a à 3 , & cette variation répond pârìaîtement bien aux oble.r-
Tations
» ... . . .-n:.: ^ .d rio
^ -jx
. .;. »o-
Ùjc !
- X .X. r d L'Z-\í ' ÏK ;3 X"

Pour voir riîaintenanf îes éféva'tri'ôns & lès abaïsseménsluçcéf.


fiso des eauX pendant une marée entiers tant solaire qué Tunaire,
XX i)
r7-6 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
il nc fautpasse contenter de connoître la quantité £ ou l’élévation
F'g- du point B par dessus le point G il; faut connoître encore quelle
est la hauteur du pôint B par dessus un point quelconque O.
i. Soit donc l’elhpse G O B H D dans la seconde figure , la
même que dans la premiers ; qu'on tire -du centre C Le du
rayon Ç G le quart de cercle G o b les, & deux demi diamètres
ChB & Co O il,* est fâcile à démontrer par la nature dune
ellipse presque .circulaire , que B b sera à O o, comme le quarré
du sinus total au quarré du sinus de l’angle G C O si ; on appelle
donc le sinus total i & le sinus de l’angle G C O = s s , on aura
la petite hauteur O o — ss Q & B b — O o i= ( — s s ') C. On
remarquera dans l ’applieation , que sangle O C B mesure la dis¬
tance depuis ie Zenith jusqu ’au luminaire en question . Voici donc
à présent comment on pourra connoître les haussemens &c les
abaissemens des eaux , quelle que soit la latitude du lieu Lc la dé¬
clinaison de la. Lune ou du Soleil . Jc ne parlerai que des marées
solaires ; pour m'énoncer avee plus -de précision • mais le tout
doit s’entendre de même par rapport aux matées lunaires.

XXL

Lorsque le Soleil est à shorizon , saxe solaire est horizontal,


& on se tróuve toujours dans 1equateur solaire . C’est donc tou¬
jours' alors que les eaux font les plus basses ; on se trouve à ce mo¬
•>&
ment áu point G comme cela est général , il est bon de partir
de ce point . Ensuite les .eaux .seleveront à mesure que le Soleil
approchera du méridien , & estes seront,les plus hautes au moment
qué lé Soleil y païïçra ; si la hauteur méridienne du Soleil est re¬
présentée par Tahgle G C O"', alòrs la petite O o marquera la plus
grande élévation des eaux , & elle fera égale à r 5C en entendant
par r le sinus de la hauteur méridienne du Soleil .- après cela les
eaux commenceront à bailler “jusqu ’à ce que le Soleil se couche ;
cette marée ^est appellée maria, dc diffus. Après , le coucher du
Soleil les eaux reconimçnceronpà .s’éleyer, , pa.rce qu 'on s’approche
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . i 77
de Vautre pôle solaire , & cette élévation durera jusqu’au passage
inférieur du Soleil par le méridien , & si on appelle r le sinus
de Tare du méridien compris entre le Soleil & l’horizon , la plus
grande élévation des eaux fera enfin les eaux recommen¬
ceront à baisser jusqu ’au moment du lever du Soleil : ces secondes
marées font appellées marées de dessous. Voici à présent quelques
propriétés des marées solaires , mais qui souffrent de grandes
altérations par des causes étrangères.
Ce n’est que sous la ligne que les marées de dessus & sor
marées de dessous font égales entr 'elles ; dans tous les autres pa¬
rallèles ces deux espèces de marées différent tant en hauteur qu ’ea
durée , à moins que la déclinaison du Soleil soit nulle.
Vers les équinoxes les marées solaires de dessus & de dessous
sont égales , mais elles sont damant plus petites , que la latitude
du lieu est plus grande , & cela en raison quarrée des sinus des
latitudes.
Près des pôles il peut arriver qu 'il n’y ait qn’une feule marée
dans le temps de z4 heures , & cela arriveroit dans les climats
où le Soleil ne se couche & ne se leve pas . Dans ces cas la haute
mer & la basse répondent aux passages du Soleil par le méri¬
dien ; mais ces sortes de marées íeront comme insensibles à cause
des grandes latitudes.

X X I I.

Tout ce que nous venons de dire fur les marées solaires est
également vrai pour les marées lunaires , pourvu qti ’on fasse les
changemens qui conviennent aux termes . De là on voit qu ’on
peut toujours exprimer pour chaque moment l’élévation des plus
hautes eaux par dessus les plus basses. Soit l’élévation totale des eaux
représentée par la petite ligne B b pour le Soleil _= S , & pour
la Lune = s î soit le sinus de la hauteur verticale du Soleil = *
& celui de la Lune = 5 t , on aura toujours dans ce moment là,
l’élévation entiere des eatìx provenante de faction réunie des deux
1? S PRINCIPES MATHÉMATIQUES
luminaires e=* s s S 11 L : par cette feule exprestìon on réduis
toutes les questions qu’on peut former fur les marées áux calculs
astronomiques : mais on remarquera que ladite élévation
ssS f - - et Z doit se rapporter à la surface sphérique Gob telle
qu ’elle se roi t dans les sizigies fans les autres circonstances . Cette
hauteur changera continuellement jusqu a ce qu elle devienne la
plus grande , & alors c'est la haute mer , après quoi elle dimi¬
nuera pendant environ six heures , & puis on aura la baffe mer y
la différence entre les deux hauteurs donnera ce qu ’on appelle
hauteur de marie. Ainsi on voir que la hauteur de marée dépend
d’un grand nombre de circonstances , seavoir de la déclinaison
de chaque luminaire , de sage de la su ne , de la latitude du
lieu , Sc ensin des distances des deux luminaires au centre de la
terre , Se si on vouloit examiner notre question au long suivant
toutes ces circonstances , on s’ouvriroit un vaste champ de Pro¬
blème : mais comme cela nous meneroit bien loin au delà de
notre dessein , nous ne nous arrêterons plus qu ’aux principales.

XXII I.

Supposons d’abord l’orbite de la Lune & celle da Soleil par¬


faitement dans le plan de Téquateur -, considérons de plus ces
orbites comme parfaitement circulaires , & prenons un point
fous la ligne , alors on pourra supposer s i= & t x= ; cela
arriveroit à midi dans ses sizigies , Se l’élévation entiere des eaux
seroit exprimée par S f- - L mais
, six heures après on aura à peu
près s±==, o êc í =as o , 8c les eaux n ’auront plus aucune éléva¬
tion , ainsi la hauteur de marée fera exprimée dans les sizigies-
par S -f -L r mais dans les quadratures on aura au moment du
p a stage de la Lune par le méridien -têt & s = a , & séléva-
îion des eaux fera A ; ensuite six heures après on aura t
Sc r à- peu près M e , Sc lelévatkm des eaux '=s S , Sc la hauteur
de marée fera = A — S> Doue ses hauteurs de marée dans les
sizigies & dans les quadratures, feront comme i àA
D E L A P HIL O SO P HI E N AT UR ELL E. .m
M . Newton s’est servi de cette proportion pour en déduire le
rapport de L à S , qu’il -trouve à peu près comme à I.
Il est de si grande conséquence de déterminer ce rapport ,
non seulement pour la perfection de la théorie des marées , mais
encore pour plusieurs autres matières , que )e n’hésitergi pas d’ex-
poser le sentiment de M. Bemoulli sur ce sujet. II est a remar¬
quer qu’il y a un grand nombre de causes secondes qui mettent une
distérence considérable entre la réalité & les résultats de la théorie
pure , plus ou moins suivant la nature de la matière dont il s’agir.
Dans nos ports & dans ceux de l’Angieterre , les marées ne font
pas causées immédiatement par Faction des deux luminaires ; ce
font plutôt des suites des marées du grand Océan , tout comme
les marées de la mer Adriatique font des fuites des petites ma¬
rées de la mer Méditerranée ; les marées primitives peuvent diffé¬
rer en tout très - sensiblement des marées secondaires : aussi le
rapport entre les grandes marées & les marées bâtardes , est-il
très-différent dans chaque port ; il n’y a donc rien à établir fur
ces sortes d’obíervations faites dans les ports de nos climats. H
faudroit plutôt avoir de pareilles observations faites fur les bords
dune petite iíle située près de la ligne dans une mer profonde,
& ouverte de tout côté juíqu’à une trés-grande étendue. Il y a
toutes les apparences qu’on y remarqueroit une autre proportion
entre les grandes marées & les marées bâtardes , que celle de
à j observée par Sturm , au destòus de Bristol, qui fait

— == ^ j qui
& réduite à l’état moyen des circonstances varia¬

bles donne suivant le calcul de M. Newton» — = 9 A


- OU plutôt

----- 4 . 4SiJ.
Il faut remarquer en luire que les marées ne sauroient entie-
rement se conformer à letat de l’cquilibre ; cela supposeroit que
toute la mer pût prendre à chaque moment sa figure dequihbre
lans aucun mouvement sensible, & il faudroit pour cela que le
â PRINCIPES MATHÉMATIQUES
mouvement diurne , de la terre se fit beaucoup plus lentement
qu’il rie se,fait. Au contraire fi la rotation de la terre se saisoit avec
une rapidité extrêmement grande , il ne pourroit y avoir aucune
marée sensible r cela fait déja voir que la différence des marées
fera plus petite dans la réalité qu’elle ne devroit être suivant le
calcul fondé sur l’éqiiilibre : c’est par cette raison que les marées
de dessus ne différent pas à beaucoup près des marées,de.dessous
qui les suivent autant que l’indique le calcul précédent , tour
mouvement tâchant à se conserver tel qu’il est par sa nature. II est
donc entierement sûr que les marées bâtardes sont plus,grandes,
Le les grandes marées plus petites qu’elles ne scroient suivant le
souple équilibre : il sera donc. nécessaire de supposer les grandes
marées moyennes aux marées bâtardes moyennes suivant la loi
de l'équilibre en plus grande raison que de 9 à j , & si on les

suppofoit comme 7 à ; , on en tireroit le rapport de ^


C’est- là !e rapport au qu cl M. Daniel Bernoulii s’cst déterminé .,,
après avoir, rassemblé sous ce même point de vûe toutes les var-
riations des matées. La pénétration & la circonspection de ce
Physicien Géomètreméritent sans doute qu’on adopte ce rap¬
port : moyen jusqu’à ce que d!autres observations répandent de
nouvelles lumières fur cette question,, &r cela d’autant plus qu’il
satisfait mieux aux autres théories qui. dépendent de la détermi¬
nation .de la masse.de la Lune „ Sc que M. Bernoulii fonde fa cor¬
rection fur des variations qui ne sauroient souffrir aucune alté¬
ration sensible par ses susdites causes secondes que nous dirons,
bientôt.
XXI V..

Reprenons ici notre formulé s s Sj - - 11 L, qui marque l'é-


■lévatiori dssi eaux pour chaque moment , afin d’en déduire les;
hauteurs les heures des. marées pendant le cours de toute une*
lunaison pour lés suppositions, qu’on a faites au: commencement
■da précédent Article. Dans les. haiites & les basses mers;
cette
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE . 281
cette quantité ssS s- - ttL fait un maximum ou un minimum.
Soit AFGEM l ’équateur que nous supposons pour faciliter Fig. 3
nos calculs dans le plan de l’écliptique 8c de l’orbite lunaire ;
A E le diamètre horizontal ; G le zénith : supposons le Soleil
en F & la Lune en H , 8c un moment après en / & h, nous
aurons F B — s -,fb =
s + d s -, HD = t -, h d = t — dt\ or,
ds■= . j/ 1 — s s x Ff 8c — dt = 1/ 1 —11 x H h =
à peu prés,
à cause du mouvement de la Lune , à — X 1/1 - » X Ff &-
30 J3 V
comme la quantité s s Sj - - ttL doit faire un maximum ou un
minimum,nous aurons Ssds q - L t d t 0= ; si nous substi¬
tuons donc pour d s pour
& d t leurs valeurs y/i —ss x Ff Sc
—tt x Ff, nous aurons alors S s y/i —n x Ff —
29 „ ——— s \/1 — s s 2.9 L
— X Lx t ]/i —tt X Ff, ou enfin — = = =* -
Zo ' ty/i - tt íoS
C’est de cette équation qu’on peut tirer les principales propriétés
des marées lunaires 6c solaires , mêlées & confondues.

XXV.

Nous voyons qu’au moment des hautes 8c des basses mers les

quantités sy ' i—ss 8c ty/i —tt ont toujours le même rapport,


qui est celui de 29 L à 30 S, ou à peu près de j à 2 : or la quan¬

tité st/i —ss n’est jamais plus grande que ^ , ainsi la quantité

t \/1 —11 ne peut jamais surpasserj , ou plutôt ~ x ^ 011~~


»
il faut donc que l’un des facteurs t ou \/i —tt soit toujours aster
petit , ce qui marque que la Lune est toujours ou prés du mé¬
ridien ou près de l’horizon dans ces momens. Dans les sizigies
8c dans les quadratures la haute mer se fait précisément, quand
Tome II. y y

G
zti PRINCIPES MATHÉMATIQUES
la Lune passe par le méridien & la basse mer , quand la Lune
est à l’horizon : mais hors des sizigies & des quadratures ce n’est
=
pas la même chose. Soit , par exemple , s y/l Z
, il faudra

faire —~ >&
—cette équation fait l’arc GH à peu

près de 12 d ou 4g minutes lunaires , ou environ 50 minutes


ordinaires après le passage de la Lune par le méridien , & cela ar¬
rivera lorsque la Lune esta 57 d du Soleil, ou à la neuvième
marée avant la plus haute , puisque la plus haute marée ne se
fait que trois ou quatre marées après les sizigies, ce qui peut
prévenir de différentes causes. Ce font là les marées qui retardent
le plus fur le mouvement de la Lune. Si nous avions supposé le
rapport de Z à S plus grand que de 512, nous aurions trouve
en même raison l’arc G H plus petit ; dans 1’hypothèse de M. New¬
ton il ne seroit que d’environ 7 & la haute mer ne retarderoit
jamais au-delà de 17 minutes fur le mouvement dc la Lune , ce
qui est contraire aux observations . Qn voit donc qu’on peut dé¬
duire le rapport de LkS , du plus grand retardement de la pleine
mer fur le passage de la Lune par le méridien ; mais il faudra
employer en même temps toutes les corrections : on remarquera
aussi que par des causes particulières la pleine mer dans les sizigies
ne se fait pas à midi , mais quelque temps après suivant la po¬
sition du lieu ; ce temps doit être ajouté au temps des observa¬
tions ; par exemple à Brejl on a la pleine mer dans les sizigies à
3 h 1s *yil faudroit donc , suivant l’hypothèse de M. Bcrnoulli, que
la marée Iá pi US tardive se fit 50 r ordinaires après le paíïàge de
la Lune par le méridien , outre les } h 1 j >du port de Breji,c ’est-
à-dire , 4 h 5 ' après le passage par le méridien ; cela suppose que
la Lune est dans fa moyenne 'distance de la terre , car 11 elle étoit
dans son périgée , la quantité L en deviendroit plus grande , le
retard plus petit.

(
DE LA PHILOSOPHIE NATURELLE.

XXVI.

Un autre phénomène remarquable qui répond parfaitement


à l’hypothèse de M. Bernoulli, & qui peut donner un grand poids
à toute cette théorie , est une certaine inégalité entre les inter¬
valles de deux marées de deflus qui se suivent immédiatement :
cet intervalle moyen est de 24 h lunaires , ou d’environ 24 h jo*
solaires ; mais on a remarqué que dans les sizigies cet intervalle
observé un grand nombre de fois n’est que de 24 h 3 j ' , & dans
les quadratures de 25 h 2$ Pour expliquer & pour calculer ce
phénomène , supposons que dans un certain jour la Lune & le
Soleil répondent au point G qu
, & ’au même moment il y ait pleine
mer audit point G on
; voit bien que le lendemain il y aura pleine
mer quand la Lune fera en H le & Soleil en F , Lc que l’inter-
valle entre les deux pleines mers fera exprimé en heures solaires
par la circonférence du cercle augmentée de l’arc G F: or tout
Tare H F qui marque la distance de la Lune au Soleil, est à peu
près de 12 d 30 m, saisons donc comme ci-dessus le sinus de Tare
GF =* y/i —ss, le sinus de l’arc HG = \/ \ —tt, il& faudra
d’abord satisfaire à la condition que ces deux petits arcs pris en¬
semble fassent un arc de 12 d 30 m. Ici nous pourrons pour facili¬
ter les calculs fans erreur sensible, prendre les sinus de ces petits
arcs pour les arcs nfrêmes, & supposer j/i —ss + y ' i —ttzz .Sìn.

n d 3° ©, 21643 , &: par conséquent p/r —tt 3= 0 ,21643


3/1 —ss ; nous pourrons auísi par la même raison supposer
s=
1 & t=
1 ; après ces substitutions notre équation du § 24
s \/i— ss 2 9 Z, ss
— — — X ~ le change en celle-ci .✓L

yi ~ t£ jo
îo s 0 o , n 643 — \/ 1 -—s s

' ~Jo x mettons


~ : encore - pour —nous
& aurons
yy ij
i «4 PRINCIPES MATHÉMATIQUES
V* * *2 9 , . —
. | p
*•■■
■" . . . l_ qui
—— , donne 3/1 — s s ou le lmns
0,11643- ]/l — SÍ 11
de Tare cherché G F — — x o , 11643 ---- o , 15308 , qui don-
4 1
ne à S d 48 ' , ou bien à 35-f minutes horaires , ce qui répond
avec unie harmonie remarquable aux observations. Examinons à
.présent de même quel est ^intervalle de deux marées de dessus
qui se suivent immédiatement dans les quadratures . Supposons
donc que dans un certain jour la Lune réponde au point G &
Fig. le Soleil au point A , ôc que sangle A C G soit de 90 d, la pleine
mer sera dans ce moment précisément au point G mais ; afìn
qu’il y ait au même point G pleine mer le lendemain , il faut
jque la Lune se trouve en F &c le Soleil en H, de forte que I’arc
AH marquera le temps qu’il faut ajouter aux 14 h, pour avoir
le temps écoulé entre les deux pleines mers. Je traiterai encore
les arcs A H &c G F d’assez petits pour qu’ils puissent être censés
égaux à leurs sinus : supposons l’arc A H on son sinus= s ;l ’arc
G F ou son sinus = 3/ i — 11yl& ’arc H G F de 77 degrés &
demi , & nous aurons A H ~- GF — 1%degrés 30 minutes , c’est-
à-dire , s 3— / l —tt o , 11643 , ce qui donne 3/ 1«— 11 = s
— o , 21643, pendant qu’on peut censer 3/1 — ssz= 1 & r = 1,
c r- J3/1 — rí * s 29
& par coníequent - = = — —-. - ——
3/1 - t t S~ 0,2lé43 1i»
ce qui donne í =
o , 3692s , qui répond à 21 d 40 m, ou à 1 heure
16 y minutes de temps , de sorte que le temps total est de 2; heures
26 j minutes , pendant que les observations font fixé à 25 heures
a 5 minutes.
XXVII.

Cette harmonie entre les observations , la théorie , les calculs


& l’hypothèse dé M. Bernoulli au sujet du rapport de faction
moyenne lunaire à faction solaire , ne nous permet plus de douter
' ni des unes ni des autres ; si-nous adoptons donc pour ledit rapport
DÉ LA PHILOSOPHIE NATURELLE . r8;
celui de j à z , il s’ensuit que la masse de la terre est à celle de
la Lune comme 70 à i . M . Bcrnoulli allègue auslî la raison pour¬
quoi les observations fur les durées des marées 8c fur leurs in¬
tervalles , répondent mieux aux calculs que celle qu 'on fait fur
les hauteurs inégales des pleines mers ; c est que ces hauteurs ont
beaucoup d’influence les unes fur les autres , pendant que la durée
d ’une marée ne dépend point , ou feulement très-peu , de celle de la
marée précédente»
XXVIII.

Nous voyons donc que le passage de la Lune par le méridien


suivra la haute marée depuis les sizigies jùfqu ’aux quadratures,
&T qu ’il la précédera depuis les quadratures jufqu ’aux sizigies
que la plus grande anticipation , ou le plus grand retardement , fera
d ’environ 50 minutes solaires de temps -, que dans le temps de la
plus grande anticipation , ou du plus grand retardement , la distance
entre la Lune 8c le Soleil doit être <f environ 57 d , 8c qu ’ainsi la
pleine mer avancera fur le passage de la Lune par le méridien
de plus en plus pendant environ neuf marées , à compter depuis
celle des sizigies ? ou
( plutôt depuis la plus haute marée ) 8c que
cette plus grande anticipation fera réparée dans les cinq marées
suivantes ; c’est-là la raison pourquoi les marées bâtardes paroif-
fent plus irrégulieres , 8c il est facile de voir que la moindre cauíè
accidentelle , ou cause seconde , peut empêcher ces marées bâtar¬
des de fe composer entierement suivant les régies d*équilibre.
XXIX.

Voilà l’explication des principaux phénomènes des marées , &


tous les principes nécessaires , pour comprendre celle de tous les
autres qui sont en grand nombre , du moins autant que irrégu¬
larité des terres & de l’Océan peuvent le permettre . II n’est pas
difficile de voir ce que les différentes déclinaisons des deux lu¬
minaires Sc la latitude des lieux , peuvent contribuer à la for¬
mation des marées : cet examen ne demande que la solution de
iSâ PRINCIPES MATHÉMATIQUES
l'ií quelques problèmes d’Astronomie & de Trigonométrie *, mais il
convient fur tout d’examiner par quel mouvement les eaux de la
mer tendent à fe composer à l’équilibre , quelles ne trouvent
jamais . Si on ne vouloir considérer que les seules marées lunaires ,
fans faire attention aux causes secondes non plus qu ’à la déclinaison
P' de la Lune , il faudroit considérer quatre points à 45 d au -dessus
m
6c au - dessous de l’horizon : dans ces quatre points il n’y auroit
aucun mouvement horizontal , & les eaux n’y feroient que monter
verticalement ou descendre ; les eaux couleroient vers chacun de
ces quatre points d’un côté par un mouvement oriental , & de
l’autre par un mouvement occidental , & les plus grandes vitesses
de ces mouvemens feroient sous le méridien où fe trouve la Lune,
ëc à 90 d de ces deux points . Ces quatre points de repos mon¬
trent assez que les marées n’ont absolument rien de commun avec
le courant général 6c permanent d’Est , 6c que ce courant , non
plus que le vent général d’Est , ne sauroit être produit par faction
del ’un ou del ’autre luminaire sur la mer , ou sur l’atmoíphére.

F I N.
Conmuntav -e 'ton PLuu '/i ? LU. . derniere,21 . Volume

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TABLE
DES MATIERES
Du Commentaire des Principes Mathématiques
de la Philosophie Naturelle.

EXPOSITION ABREGEE
DU SYSTEME DU MONDE.

/ .Ntroduction contenant une


histoire abrégée du développement du
M. Newton .
Chap. IV. Comment M. Newton ex¬

vrai Système de l’Univers . Pag. i plique la préceífion des équinoxes . 6j


Chap. I. Principaux phénomènes du Chap. V. Du flux & du reflux de la
Système du Monde . io mer. 7y
Chap. 11. Comment la théorie de M. Chap. VI. Comment M. Newton ex¬
Newton explique les phénomènes des plique les phénomènes des planètes secon¬
planètes principales . Zi daires , & principalement ceux du mouve¬
Chap. 111. De la détermination de la ment de la Lune. 5y
figure de la terre selon les principes de Des comètes. 1iç
«

SOLUTION ANALYTIQUE
Des principaux problèmes qui concernent leSyjlême du Monde»

SECTION PREMIERE.
Des trajectoires dans toute forte d'hypothèse de pesanteur.
I . Prop . I . Théorème I. Les corps attirés Cette Prap . démontre la Prop . I . du.prt -
vers un point parcourent des aires égales mier Livre des Principes , & c’est ce qu on
en temps égaux. 117 appelle la premiere réglé de Kepler,.
aSS TABLE DES MATIERES.
II . Prop . II , Théorème II. Les vitesses quarrés des temps périodiques multipliées
aux différais points de la même courbe par les racines cubes des malles. ibid.
font en raison inverse des perp. 118 XV . Prop . X . Problème F. Trouver
III . Prop . III . Théorème III. Les forces l’expression de la force centripète dans
aux différais points des courbes font l’hiperbole en prenant un foyer pour pôle ,
comme les flèches lorsque les secteurs font elle est en raison inverse du quarté de la
distance. 12 6
égaux , & comme les flèches divisées par
les quartés des secteurs lorqu ’ils font iné¬ Note. Trouver l’équation polaire de l’hi¬
gaux , en supposant que les intensités perbole en prenant un foyer pour pôle.
soient les mêmes. 117 ibid.
IV . Scholìe. Lorsque les intensités font XVI . Prop . XI . Problème FI. Trouver
différentes , les forces font comme les flè¬ l’expression de la force centripète dans la
ches divisées par les quartés des temps, r 19 parabole en prenant le foyer pour pôle ,
V. Prop . IF . Problème I. Trouver l’ex- elle est en raison inverse dn quarté de la
distance. ibid.
preffion générale des flèches dans la même
courbe . no Note de la Prop . XI. Trouver l’équa-
VI. Cor. I. Maniéré plus abrégée de tion polaire de la parabole . 127
trouver l’expreílîon des flèches. ibid. XVII . Prop . XII . Problème FII. Trou¬
VII . Cor. II. Autre expression plus abré- ver la trajectoire décrite par un corps qui
gée des flèches dans la même courbe , ibid. feroit animé par une force qui agit comme
VIII . Cor. III. Expression des flèches une fonction quelconque de la distance au
dans deux courbes différentes , ou lorsque centre , en supposant la vitesse Scia direc¬
les intensités ne font pas les mêmes. ibid. tion données. ibid.
IX . Prop . F . Problème II Trouver l’ex¬ XVIII . Cor. I. Trouver l'expreísion du
pression de la force centripète dans l’ellip- temps employé à parcourir un arc fini
le en prenant un foyer pour pôle , elle est quelconque de cette trajectoire . 12.8
en raison inverse du quarté de la distance. XIX . Cor. II, Déterminer la quantité
ibid. constante ajoutée dans l’intégration de la
Note. Trouver f équation polaire de formule générale des trajectoires . 119
l’ellipse en prenant un foyer pour pôle. XX . Prop . XIII . Problème FUI. Trou¬
m ver directement les trajectoires qui peu¬
X . Prop . VI. Théorème IF. Les vitesses vent être décrites , en supposant que la
nux moyennes distances font dans les el ¬ force agisse en raison inverse du quarté
des distances. ibid.
lipses en raison renversée de ces moyennes
distances , lorsque les intensités des forces Note de cette Prop. Déterminer la vi¬
font les mêmes. 111 tesse qu’un corps acquiert en tombant d’une
XI . Prop . FII . Théorème F. Les temps hauteur donnée , étant poussé par une force
périodiques dans deux courbes différentes constante. 130
font comme les racines quarrées des cubes XXI . Prop . XIF . Théorème FI. Ma¬
des moyennes distances lorsque les intensi¬ niéré de réduire l’équation de la Proposi¬
tés des forces font les mêmes. 115 tion précédente aux équations des sections
XII . Prop . VHI . Problème III. Lorsque coniques. • • ■ 131
leS intensités des forces font différentes , XXII . Schùlié. On volt par cette Prop.
les vitesses font comme les racines des que lorsque la force tend au foyer SC qu ’ellc
masses divisées par les racines des distan¬ agit en. raison inversé du quarré sses dis¬
ces. I2 4 tances , la trajectoire ne peut être qu’une
XIII . Prop . IX . Problème IV. Lorsque section conique . ' 13í
les intensités font différentes , les temps, XXIII . Prop . XF . Problème IX. Trou¬
périodiques font comme les racines quar¬ ver la courbe décrite loríque la force agit:
rées des cubes des moyennes distances di¬ en raison de la simple distance. 1 34.
visées par les racines des masses. ii5 Note de la Prop . XF. Trouver Inéqua¬
XIV . Cor. Les moyennes distances font tion polaire de l’ellipse en prenant le cen¬
entr'elles comme les racines cubes des tre pour pôle. 1; >
XXIV.
, TABLE DES
MATIERES . ^ 289
XXIV . P rop. XVI . Théorème Vil. Ma¬ en supposant que la force centripète agille
niéré de réduire l’équation de la Proposi¬ en raison renversée du quarré de la dis¬
tion précédente à celle de l’ellipse , ou ma¬ tance au centre plus en raison inverse du
niéré d’exprimer la force centripète dans cube des distances. 144
ì’elìipí'e en prenant le centre de la courbe XXXIII . Scholie. L ’équation de cette
pour le centre des forces. 135 Proposition fe construit en supposant dans
Note de la Prop . XVI. Trouver l’équa¬ la courbe [décrite un mouvement d’apsi-
tion polaire de l’hiperbole en prenant le des , cette Proposition démontre la Prop.
centre pour pôle. 136 XLV. du premier Livre de M. Newton
XXV . Scholie. Quand la force centri¬ 145
pète fe change en centrifugera courbe de¬ XXXIV . Prop . XXII . Problème XII.
vient une hiperbole lorsque la force tend On demande les trajectoires dans toutes
au centre de la figure , & que la force est sortes d’hipotheses de pesanteur , en ajou¬
en raison de la simple distance. ib id. tant à la loi quelconque qu’on a choisie
XXVI . Prop . XVII . Théorème VIII. une force inversement proportionnelle au
Dans toutes les ellipses les tems périodi¬ cube des distances. 147
ques font égaux lorsque la force tend au XXXV . Scholie. On y remarque que
centre , & que les intensités des forces sont la Prop . précédente contient la démonstra¬
les mêmes. 137 tion de quelques Prop . de M. Newton
XXVII . Prop . XVIII . Problème X. fur le mouvement des apsides. ïbtd.
'
Trouver la trajectoire que le corps doit XXXVI . Prop . XXIII . Prob . XIII.
décrire en supposant que la force centri¬ Trouver le temps & la vitesse d’un corps
pète décroît en raison du cube de la dis¬ qui tombe eu ligue droite d’un point quel¬
tance. 139 conque vers un centre qui l’attire par une
XXVIII . Prop . XIX . Théorème IX. force quelconque , l’équation de cette Pro¬
Réduction de l’équatìqn dç la Proposition position fe construit par un demi cercle.
précédente à celle de la. spirale logarith¬ 144
mique . 140 XXXVII . Cor. I . de cette Prop. On
XXIX . Prop . XX . Théorème X. Ré¬ fait voir dans ce Cor. ce qui amveroit au
duction de l’équation de la Prop, XVIII. corps dans le cas où la force agiroit en
aux cas où la direction est perpendiculaire raison renversée du quarré des distances.
au rayon de la courbe . 141
Ce cas se divise en deux , le premier fe XXXVIII . Cor. II. En quelle propor¬
construit par le cercle , & le second par tion sont les temps des chutes rectilignes,
i’hiperbóle. & quel temps les planètes employeroient à
XXX . Cor. Cette Prop. démontre la tomber vers leur centre.
quarante -uniéme du premier Livre des XXXIX . Cor. III. On cherche lamême
Principes. 143 chose dans le cas où la force agiroit en
XXXI . Scholie. Si la force centripète raison directe de la distance. 133
devient centrifuge , lç corps s’éloignera On tire de-là que cette remarque , de
toujours de plus en plus du centre , & dé¬ quelque point que le corps parte , il arri¬
crira par conséquent une trajectoire qui vera en temps égal au centre. ii lc[
ne rentrera pas en elle -même ibìd. XL. Scholie. On peut appliquer à cette
XXXII . Prop ■XXI . Problème XI. Prop . tout ce qu on a démontré sor les
Trouver la trajectoire que le corps décrira orbes elliptiques . 1^

Tome II. ZZ
1

zyo TABLE DES M ATI ERES.

SECTION I L
figures.
D t V'attraction des Corps en ayant égard à leurs

PREMIERE PARTIE.
. De l ’attraBìon des sphères.

I . Prop . I . Problème I. Trouver l’at- pesanteur les corps de figure quelconque


traction d’une surface sphérique sur un attirent ainsi que les sphères dans la même
raison que leurs parties . 160
corpuscule placé sur le prolongement de
XI. Prop. V. Problème V. Trouver l’at¬
son axe , en supposant que toutes ses par¬
ties attirent comme une puissance quel¬ traction d’une surface sphérique sur un
conque de la distance. x5 í corpuscule placé sur le prolongement de
II. Prop. II . Problème II. Trouver l’at- son axe dans l’hypothèse de l’attraction
traction d’une sphère solide sur un cor¬ en raison inverse de la quatrième puis¬ ìbid.
sance.
puscule placé sur le prolongement de son XII. Core L’attractiond’un orbe & celle
axe . 15S
d’une sphère solide dans le cas de cette
III . Prop . III . Problème III. Trouver i6r
l’attraction d’une surface sphérique sur un hypothèse .
XIII . Prop. VI. Problème VI. Trouver
corpuscule placé sur le prolongement de
son axe dans l’hypothèse de l’attraction sattraction d’une surface sphérique sur un
en raison inverse du quarté des distances. corpuscule placé dans l’intérieur de cette
157 surface , en supposant que l’attraction se
IV. Cor. I. Quelle est l'attraction í ’un fasse selon une puissance quelconque de la
distance. 162.
orbe & d’une sphère solide dans cette hy¬ sera cette
ìbid. XIV. Scholle. De quel côté se
pothèse . attraction . ìbid.
V. Cor. II. Dans cette hypothèse deux VII. Trou¬
XV. Prop. VII. Problème
sphères s’attirent de la même maniéré que
si leurs masses étoient réunies à leur cen¬ ver l’attraction d’une surface sphérique
tre . 158 sur un corpuscule placé dans l’intérienr de
VI. Scholle. Dans cette hypothèse les cette surface dans l’hypothèle de l’attrac¬
sphères entieres attirent dans la même rai¬ tion en raison inverse du quarté de la dis¬
son que leurs parties . ìbid. tance ; dans cette hypothèse le corps place
VII. Prop. iv . Problème IV. Trouver dans í’intérieur de la surface sphérique
l’attraction d une surface sphérique sur un n’en éprouveroit aucune attraction . i 6ç
XVI . Prop . VIII . Problème VIII. Trou¬
corpuscule placé sur le prolongement de
son axe , en supposant l’attraction en rai¬ ver l’attraction d’une surface sphérique sur
159 un corpuscule placé dans l’intérieur de
son de la simple distance .
VIII. Cor. I. Quelle est l’attraction de cette surface , en supposant que l’attrac-
sorbe dans cette hypothèse , & celle d une tion agisse en raison directe de la simple
distance. ' ìbid.
sphère solide. Ibid.
XVII. Cor. Détermination de l’attrac¬
IX. Cor. II. Dans cette hypothèse la
sphère totale attire dans la même raison tion d’un orbe quelconque , & de la sphère
que ses parties . ’ ìbid. entiere dans le cas de l’hypothèse de la
Prop. précédente . ibïd.
X. Cor. III. Dans cette hypothèse de
TABLE DES MATIERES , î9t
XVIII . Prop . IX . Problème IX. Trou - XX . Cor. II. Quelle est; l’attraction
Vet ('attraction d’une surface sphérique sur qu ’éprouveroit un corps adhérent à la fur- *
un corpuscule placé dans 1 intérieur de face intérieure de la sphère creuse, & l’on
cette sphère , en supposant l’attraction en y voit qu'ellc se toi t insinìedans cette hy po-
raison inverse de la quatrième puissance. thèse.
164 XXI . Cor. III. Quelle est l 'attraction
XIX . Cor. / . Quelle est l’attraction qu’éprouveroit dans cette hypothèse un
d’un orbe quelconque d’une épaisseur finie corpuscule placé dans l’intérieur d'une
dans l’hypothèse précédente. ibìd. sphère solide. ìbïd.
- - :- 5tr-

SECONDE PAR T I E.
De r attraction des Corps de figure quelconque.

XXII . Prop . X . ProbUme X. Trouver tion d’un cylindre dans l’hypothèso dc


l’attraction d’un cercle sur un corpuscule l’attraction en raison doublée inverse des
qui répond perpendiculairement à son cen¬ distances. 174
tre , en supposant que toutes ses parties XXX . Prop. XVI . Problème XVI. O11
attirent comme une puissance quelconque demande l’attraction d’un cylindre fur un
de la distance. 16S corpuscule dans les mêmes circonstances ,
XXIII . Cor. Détermination de l’attrac¬
& en supposant que l’attraction agisse dans
tion d’un cercle fur un corpuscule qui ré¬ une plus grande raison que la raison in¬
pond perpendiculairement à son centre , verse du cube des distances , cet excès fur
en suppoíant l’attraction en raison inverse la raison inverse du cube des. distances
de la íîmpie distance. r 6? étant supposé quelconque .
XXIV. Prop . XI . Problème XI. Trou¬ 17 y
XXXI . Cor. I. On suppose daijs le Co¬
ver l’attraction d’un solide produit par la rollaire que cet excès = 1 , & on trouve
révolution d’une courbe quelconque au¬ qu’alors l’attractìon du cylindre est très-
tour de son axe sur un corpuscule placé grande , en suppoíant que la distance du
sur cet axe. 17a corps au cylindre soit très-petite , & qu'elle
XXV . Cor. Détermination de l’attrac-
soioit infiniment grande si la distance du
tiou d’un solide quelconque dans les mê¬ corpuscule au cylindreétoit infiniment pe¬
mes circonstances , en supposant que l'at¬ tite . Si l’excèsétoic plus grand que 1 , i’at-
traction agisse en raison inverse dc la .traction àfòrtiori seroit-encore infinie, ibìd.
simple distance. 17Z XXXII . Cor. II. On démontre dans
XXVI . Prop . XII . Problème XII. ce Cor. que fi le Cylindre étoit infini dans
Trouver l’attraction qu’un cylindre exerce le sons de son axe , son attraction diffère-
sur un corpuscule placé sur son axe de
révolution . roit très-peu de ce qu’elle seroìt lorsque
ibìd.
ce cylindre seroitfini , mais beaucoup plus
XXVII. Prop. XIII . Problème XIII. grand que la distance AB .
Trouver l’attraction d’un cylindre dans 17 y
XXXIII . Cor. III. On démontre dans
les mêmes circonstances , en suppoíant ce Cor. qu’ìl en feroit de même file cylin¬
que l'attractìon agiflê en raison inverse dre étoit encore infini dans la largeur . 176
de la simple distance. i 71 XXXIV , XXXV . Scholie. / . II. On
XXVIII . Prop . XIV . Problème XIV. donne ici la formule de l’attractìon pour
Trouver dans les mêmes circonstances l’at-
les cas supposés dans le coroll . précédent j
tractión d’un cylindre , en supposant que où le Cylindre auroit des dimensions in¬
l’atrraction soit en raison inverse du cube
finies. _ r 76
des distances. 175 XXXVI . Scholie. III. Quelle fera l'at-
XXIX . Prop. XV . Problème XV. Trou¬
ver dans les mêmes circonstances l’attrac- traction du Cylindre infini fur un corpus¬
cule placé aù -dedans de son axe. 177
Z z 11
rc>r TABLE DES MATIERES.

TROISIÈME PARTIE.
D c Vattraction des sphéroïdes en particulier.

XXXVII. P rop. XVII . Problème. Ce Problème contient deux cas , que l’on
'XVll .'Itoavc .t l’attraction d' un sphéroïde traite séparément dans cette Prop . Le pré¬
lat m\ corpuscule p'fecé fur son axe de mier { page 179. ) lorfqUe le sphéroïde efl
révolution , en supposant l’attraction en (
allongé , & le second page 181 . ) lorsqu il
raison inverse du quarté dgs distances. 178 est applati. .

SECTION III.
De Cexplication de la réfraction en employant le principe de
attraction.

Discours préparatoire dans lequel on On tire de l’équation trouvée dans cette


donne une courte explication de la réfrac¬ Prop . ce coroll . que le sinus d’incidence est
tion , où l’on expose la dispute de Fermât au sinus de réfraction en raison donnée.191
Sc de Descartes fur la cause de la réfrac¬ Scholie. On applique dans ce Scholie
tion , 8c danS laquelle on fait voir que le problème Sc son Cor. à la lumière , on
l’attracticm est cettS cause. 184 & suìv. y apprend à trouver l’équation Sc la courbe
Problème général dans lequel on trou¬ que le rayon décrit en traversant diffé-
ve l’équation générale de la courbe qu’un rens milieux , Sc l’on y fait à la lumière
corps décrit en passant d’un milieu dans supplication de la formule trouvée dans le
un autre avec une vitesse Sc utje direction Scholie de la Prop . i6 . de la troisième Sec¬
données. ï 89 tion . IAL

SECTION IV . .
De la figure de la terre.

PREMIERE PARTIE.
I . Quels principes Meilleurs Hughens dont il a trouvé que la réunion étoit in¬
Sc Newton avoient employé pour s’assurer suffisante pour s’assurer de l’équilrbre d’une
de l’équilibred ’une masse duide . i?3 masse fluide. 194
IÏ . Principe substitué par M. Classant à III . Ce principe de M. Classant renfer¬
ceux de Messieurs Hughens 8c Newton, me celui de M. Newton 8c celui de M.
TABLE DES MATIERES.
Hughens , Sc a de plus la généralité qui pas pour conclure que la terre peut avoir
manque à ceux de ces deux Philosophes. une figure donnée , parce qu’il faudroit
*95 encore faire voir que cette hypothèse s’ac¬
IV. C’est un Probleme déterminé que corde avec les phénomènes que les expé¬
de trouver la forme d’une masse fluide , riences nous ont découverts . 204
asm que le principe de M. Clairaut soit XV. Preuve de l’insuffisance de la réu¬
observé , la loi de pesanteur étant donnée, nion des deux principes de Messieurs
comme dans ceux de M.eíìieurs Newton , Hughens & Newton , par exemple , dans
& Hughens . 196 une loi de pesanteur dans laquelle la gra¬
V. On peut faire abstraction de la force vité dépendroit de la distance au centre 8c
centrifuge en coníìdéraut Péquilibre de de quelqu ’autre condition , il y auroitun
la masse fluide résultante du principe de mouvement perpétuel dans la masse fluide,
M Clairaut ; ainsi la rotation des planètes quoique le principe de M. Hughens Sc
n’empêche pas que ce principe ne leur soit celui de M. Newton s’accordaflènt à don¬
applicable . 197 ner la même figure au sphéroïde . 205
VI. Pour simplifier la démonstration du XVI . En supposant que les couches qui
principe de M. Clairaut , & pour en rendre composent une planète soient de densités
supplication aux planètes plus facile , on hétérogènes , il suffit dans ce cas que tous
peut ne considérer que lequilibre d’un les points de toutes les surfaces qui ter¬
canal placé dans le plan d’un Méridien du minent les dissérens fluides soient perpen ¬
sphéroïde qu ’on considère . 198 diculaires à la direction de la pesanteur ,
VII. Premiere hypothèse. L ’équilibre comme la surface qui termine le fluide ex¬
d’une masse fluide fuit du principe de M. térieur de la planète ; ainsi la loi de pe¬
Clairaut , en supposant que toutes ses par¬ santeur étant donnée , il suffira pour dé¬
ties tendent vers un seul centre. 199 terminer la figure que doit prendre une
VIII . Hypothèse II. Cet équilibre en est mafle composée de fluides hétérogènes,
encore une fuite en supposant que les par¬ de calculer la figure qu’auroit cette même
ties du fluide tendent vers plusieurs cen¬ masse en la supposant homogène . io <S
tres . 200 XVII . Si on suppose l’attraction dérou¬
IX . Hypothèse III. L’équiliSre fuit en¬ tes les parties de la masse fluide , on ne
core de ce principe lorsque la gravité est peut plus déterminer la forme que doit
le résultat de l’attractionde toutes les par¬ rendre un sphéroïde composé de fluides
ties d’un corps central de figure quelcon¬ étérogênes , par la même méthode qui
que , mais alors le calcul est plus difficile donneroit celle d’un sphéroïde composé
que dans les hypothèses précédentes. 101 de fluides homogènes. 208
X . Hypothèse I V. L ’équilibre en fuit XVIII . Maniéré de s’assurer que la
encore lorsque la pésanteur est l’eôet de loi de pesanteur qui résulte de l’attraction
1attraction de toutes les parties du sphé¬ mutuelle de toutes les parties de la ma¬
roïde ou de l’anneau , alors le calcul est tière dans un sphéroïde compose de cou¬
infiniment plus difficile. 102, ches hétérogènes , est une de celles dans
XI . Hypothèse V. Lorsque la gravité lesquelles une masse fluide peut prendre
ne résulte que de l’attraction des parties une forme constante , quoiqu ’onne con-
du fluide même , fans considérer celle du noisse pas cette forme . ìhìd.
noyau , l'équilibre soit encore du même X IX . Le raisonnement employé dans
principe . 10 j l’article XVIII . pour déterminer l’équilibre
XII. Hypothèse VI. Enfin l’équilibre des planètes hétérogènes , fait voir la faus¬
fuit encore du principe de M. Clairaut, seté de la supposition qu’ont fait quelques
lorsque le noyau solide' est compose de Auteurs pour diminuer le rayon de l’équa-
couches de densités différentes. ìbìd. teur que donnent les loix de l’hydrostati¬
XIII . On peut expliquer dans cette hy¬ que , sçavoir que les colomnes fluides font
pothèse , comment une planète allongée d’autant plus denses, quelles font plus près
ou applatic d’une maniéré quelconque de réquateur . 209
pourroit être en équilibre . ìhìd. XX . Preuve analytique de la généralité
XI Y- Mais ce raisonnement ne suffit du principe employé par M. Clairaut pour
194 TABLEDES MATIERES.
décider la possibilité de l’équilibre des te de la tendante à deux centres , félon une
fluides dans toutes sortes d’hypcthèses de puissance quelconque des distances à ces
pesanteur , cette preuve consiste à faire deux centres , cette méthode fait voir que
voir que les différentielles qui expriment dans cette-hypothèse l’équilibre des flui¬
la force totale qui sollicite le fluide à des est possible, Jxi;
s’échapper , soient telles qu’elles ne dépen¬ XXIV . Maniéré de trouver la figure
dent d'aacune relation entre les coordon¬ d’une planète , lorfqu ’on a reconnu que
nées de la courbe . , 2. i o l’équilibre des fluides est possible dans l’hy¬
XXI . Digression fur ces différentielles pothèse de gravité qu’on a supposé, z i f
que M. Clairaut appelle complettes.zii * X X V- Usage de lequation générale
XXII . Application de cette méthode à trouvée dans l’article 2.4 à la détermina¬
l’hypothèse de gravité , dépendante de la tion de la figure de la terre. 2.16
saison inverse du quarté de la distance au XXVI . U fuit de l’article z y. comparé
centre , & de la raison directe du sinus de avec les mesures actuelles , qu’on doit ex¬
sangle que le rayon fait avec Taxe , & clure toutes les hypothèses où la force ten¬
cette méthode fait voir que dans. cette hy¬ drait vers un seul centre , lorsqu ’on veut
pothèse le fluide ne pourrait jamais avoir déterminer la figure de la terre. 2.2.0
une forme constante. m XXVII . Quel usage on va faire dans la
XXIII . Application de cette même mé¬ seconde partie de cette Section du Pro¬
thode à l’hypothèse de gravité , dépendan- blème de l’article 2.4. ibid.

SECONDE PARTIE.
Qui traite de la figure de la Terre.

XXVIII . P rop. I . Problème I. Trouver cercle , aura pour valeur 1 -f- / ss , ( (Test
î ’attractìon quexerce un sphéroïde ellip¬ l’élipticité fie la surface & s est le sinus de
tique , infiniment peu différent d’une sphère l’angle M C P ) Voyez les figures. 2.2.7
sur un corpuscule placé sur le prolonge¬ XXXIII . Prop . V. Lemme IV. L ’at¬
ment de son axe de révolution . zzi traction qu’iin cercle exerce dans le sens
XXIX . Cor. Expression dé l’attraction de son axe fur un corpuscule placé per-
de ce sphéroïde sur le corpuscule supposé pend. au-dessus d’un point infiniment peu
au pôle. 115 distant de ion centre,étant décomposée dans
XXX . Prop . II . Lemme1. L’attractiou le sens de son axe , a pour expression c
qu’un cercle , ou une ellipse , ou toute au¬ ,
X tí. I x R divise par z M R ’ ( H cd
tre courbe exerce sur un corpuscule ne le point infiniment peu distant du centre ,
différé de celle qu’il exerce sur un autre JTest le centre , R H est la distance de la
placé à même hauteur & à une distance surface au point H , H Y est la distance
infiniment petite du premier , que d’une du point H au centre Y , MR est la dis¬
quantité infiniment petite du second ordre. tance du corpuscule à l’extrémité de l’axe
2.2.4 RHY & c est la circonférence . ) 2.2.8
XXXI . Trop. III . Lemme II. I/attrac- xxxiv . Cor. SÎ au lieu d’un cercle 011
tion exercée par un sphéroïde elliptique avoir une ellipse ou une autre courbe qui
infiniment peu différent d une sphère , seloignâc infiniment peu du cercle , l’ex-
dans la direction de son rayon , sera la preffion de son attraction , dans le même
même que celle qu’exerceroit sur le même sens , fur un c&rpuscule placé de même
corpuscule un autre sphéroïde qui aurait sera la même sans erreur sensible. .130
uï autre axe de révolution , mais dont la XXXV . Prop . VI . Lemme V. L ’attrac¬
qjantité de matière seroit la même. 2.2.6 tion qu’un sphéroïde infiniment peu diffé¬
XXXII . Prop. IV . Lemme III. Lc rayon rent du cercle , exerce sur un corpuscule
d’vme ellipse infiniment peu différente du placé hors de lui dans la direction perp.
table des MATIERES.
au rayon de la courbe , aura pour expres¬ ver la figure de la terre supposée homo¬
sion ic -x. - CX -x. C N' divisé par 5 gène. . 241
C M s (c étant la circonférence, C :M la XLIV . Scholie. On y fait voir en quoi
distance du centre du sphéroïde áú corpus¬ la méthode , par laquelle M. Newton est
cule , C N le rayon du sphéroïde , & CX arrivé à la même conclusion,estdéfectueuse.
la perp. à ce rayon . ) 150 M4
XXXVI . P rop. VIL Proh . II. Trouver XLV.. Prop . XI . Problème VI. Trou¬
l’attraction qu’un sphéroïde elliptique , ver la figure de Jupiter dans la même hy¬
composé d’une infinité de couches de den¬ pothèse . ibid.
sités St d'ellipticités différentes exerce fur XLVI . Prop . XII . Problème VII. Trou¬
un corpuscule placé en un point quelcon¬ ver la figure d’une planète qu’on suppose
que de sa superficie dans la direction de composée de couches elliptiques , dont les
son rayon . r.; ; ellipticités augmenteroient ’du centre à la
XXXVIT. Cor. 1. Attraction de ce surface proportionnellement à’la distance
sphéroïde dans le cas où l’on le suppose au centre , & dont les densités décroitroienc
homogène . 134 du centre à la circonférence , proportion¬
On donne dans ce Cor. l’attraction du nellement à la même distance. 24 6.
sphéroïde sur le corpuscule , supposé placé On fait trois suppositions de la propor¬
à l’éqùateur & au pôle , & la différence tion entre la densité au centre Sc celle à la
de ces deux attractions . 146 surface ; j la premiers polir le cas bù elle
XXXVIII . Cor. I I. Attraction de ce est a la surface la moitié de ce qu'clle est
sphéroïde dafis le cas où la densité des cou¬ au centre ; la seconde pour celui où elle
ches qui le composent augmente unifor¬ en est le quart ; & la troisième où este est
mément du centre à la surface. 137 égale , qui est le cas de l’homogénéité , Sc
XXXIX . Cor. III. Attraction de ce on donne la figure du sphéroïde dans ces
sphéroïde dans le cas où l’ellipticité 'des - troisîsuppositious. > .*
couches augmente proportionnellement à XLV II . Prop. XIII . Problème VIII.
leur approchementdu centre . ' ,■ , Trouver la figure d’une planète composée
On donne dans ce Cor. l’attractrort ‘du d’itnémaílè fluide qui environne un noyau
sphéroïde sur le corpuscule placé successi¬ solide de figure elliptique , dont la densi¬
vement au pôle &:à lequateur dans certe té & l’ellipticité font données. 247
hypothèse . 2) 8 XLVIII. Cor. I. On apprend dans ce
XL . Prop . VIII . Proh . III. Trouver Cor., à trouver i'ellipticiré on la densité,
l’attraction exercée par un sphéroïde,, ou,lç rayon du noyau , pou r que là pla¬
composé d’une infinité dé couchés -ellip¬ ne,te soit en équilibre , de ces trois quan-
tiques , de densités & d’ellipticités diffé¬ tités quand on en connôît deux, on connoît
rentes , f ur un corpuscule placé à un point la troisième. 14^
quelconque de íâ surface , dans la direc¬ XLIX. Cor, II. Qn donne la forme de
tion perpend . au rayon de la courbe . 140 la planète , en supposant qu’elle suc plus
XLI . Prop . IX . Prob . IV. Supposant applatie que dans le cas de l’homogénéicé,
qu’un sphéroïde tourne dans un tems , tel,, Sc que le noyau eut la même ellipticité
que la force centrifuge soit infiniment pe¬ qu’ellç. -- h y ..., 25a
tite par rapport à son attraction .totale , L, .Cor. III. On donne la forme de la
on demande la direction qui résulte des planète en supposant qu’elle fut une.calotte
attractions qu’exerce ce sphéroïde fur un d épaisseur finie , dont le noyau fut absolu¬
corpuscule placé à fa surface , ces attrac¬ ment vuide. 231
tions étant combinées avec la force cen¬ LI. Cor. IV. On tire de ce qu’on a dit
trifuge produite par la rotation du sphé¬ dans cette Proposition Sc dans ses Cor.
roïde . ■ ■ " 2 .41 comment une planète pourroit être allon¬
XLIL Scholie. On suppose Ce sphéroïde gée , fans que l'équilibre du fluide qui la
couvert de fluide , & l’on cherche la di-r couvre en-fut troublé . . ibid.
rection de la pesanteur pour que ce. fluide LII . Cor V. .Qn donne l’ellipticité du
soit en équilibre . 242 noyau , en supposant que le sphéroïde fut
XLIII . Prop . X . Problème V. Trou- plus applatique dans le cas de i’homogé-
i 96 TABLE D E S MATIERES.
néité , & que la densité fiit plus grande que LVI. Prop. XPI . Théorème II. On dé¬
celle du reste du sphéroïde . M1 montre dans ce théorème la relation qui
■ LUI . Scholie. On sait voir dans ce Scho- est entre l'applatiflement de la terre , &
lie, que M. Newton s’est trompé en croïant le racourçiísement du pendule . 1j 6
qu ’une plus grande densité au centre don- LVII . Scholie.On fait voir dàns ce scho¬
neroitun plus grand applatiffement . ibid. lie que la diminution de la pesanteur du
LIV, Prop . XIV . Théorème I. Si la den¬ pôle à l’équateur doit être d’autant moin¬
sité diminue continuellement du centre à dre,que l’applatiffement est plus grand , ce
la surface , le sphéroïde sera moins applati qui est entierement contraire à l’observa-
que lorfqu ’on le suppose homogène , pour¬ tion , & rend la théorie de l’attraction in¬
vu que lcs.ellipticités ne diminuent pas dti suffisante en ce point . z 57
centre à la surface, ou que si. elles dimi¬ M. Newton s’est trompé en cela , car,
nuent , ce n soit pas dans une plus gran¬ il a conclu des observations qui donnoìent
de raison que celle du quarré des distances, le racourciffement du pendule que la terre
étoit plus applatie que dans le cas de l’ho-
LV. Prop. XV . Prol .lX. Un sphéroïde mogénéité a mais il auroit dû conclure tout
étant composé de couches , de densités & le contraire 5 on fait voir dans le même
d’ellipûcités différentes , &.étant supposé scholie ce qui a jetté M. Newton dans Ter¬
tourper en un teros convenable pour lequsi reur , & quelles espérances il reste de con¬
libre , trouver la loi que suit, lá pesanteur cilier en ce point les expériences & la théo¬
depuisle pôle jusqu 'à, l’équateur . j aj j, rie de l’attraction Newtonienne.

Cr . ,' 'i.Ï'
Il’n~iIIm »>- — , . .. . =

SEC T I O N V.
"t - .

. Des Marçes. í _. -

I . Introduction à la doctrine des Marées. ton fur l’hypothèse qu’il a choisie pour
calculer les marées.
26 o 166
II . III . Explication & calcul de faction X . Lemme I. Où l'on détermine l’at-
du soleil fur la terre , pour cauïêr f éléva¬ traction quexerce un sphéroïde très - peu
tion des eaux dans deux points diamétra¬ applatï fur un corpuscule placé à son pôle.
lement opposés de la terre , & son abbais- ' r.68
sement dans deux autres . ' • ’ %6 i . 2 XI . Lemme II. Détermination de l’at¬
IV . Coutinuation 'dU mêmé sujet. 165 traction du même sphéroïde , sur un corps
V. Quelle est la cause du mouvement placé à son équateur . ibid.
des marées ou de l’alternative du flux & XII . Lemme III. Détermination de l’at-
reflux. ibid. tràction du même sphéroïde sur un cor¬
' VI .Application de la théorie précédente puscule placé dans son intérieur . ibid.
a faction de la lune, cause principale des XIII . Problème général. Trouver la dis-;
marées. - , lé4 sérence entre le grand demi axe du sphé¬
VU . Distinction des marées en deux roïde . formé par le soulèvement des eaux,
sortes , les unes marées solaires , les autres occasionné par le soleil , & l’autre demi
marées lunaires . De quelle maniéré , tan¬ axe. ibid.
tôt elles conspirent ensemble , tantôt elles XIV . Autre expression analytique de
se contrarient . 165 l’élévation des eaux , qui sait voir qu’elles
ì VIII . ' Réfléxions fur les difficultés de font en raison réciproque cubique des dis¬
cette théorie , qui naissent de l’incertitude tances du soleil à la terre . 27 r
de la conformation intérieure de la terre. XV. Troisième expression de la même
ibid, élévation , où l’on sait entrer le rapport
IX. Réflexions qui justifient M, New¬ des forces du soleil Si de la lune. 27 1
XVI,
TABLE DES sommaires : *$,
XVI .'Evaluation de ces expressions en duit par son mouvement diurne.' 27k
mesures connues , déduite de la distance XXII . Application des paragraphes pré-
de la Lune à la terre , 8c du rapport de cédens , aux marées produites par faction
leurs masses. 2.72 du Soleil Sc de la Lune combinées, for¬
XVII. Réfléxions fur les résultats de ces mule générale pour calculer les marées.
expressions, & leurs rapports avec les phé¬ XXIII . Application de la formule pré¬
nomènes. . _ 173 cédente au calcul des marées. 27 S
XVIII. Détermination de l’élévation XXIV . Suite de l'application de la for¬
des eaux occasionnée par la Lune, rapport mule générale au détail des marées pen¬
des actions Sc des masses solaires Sc lunai¬ dant une lunaison entiare. 280
res suivant M. Bernoulli. 2-74 XXV , XXVI . Continuation du même
XIX . Les élévations des eaux causées sojet. 281- 28}
par la Lune, font en raison triplée réci¬ XXVII . Où l’on confirme par le rapport
proque des distances de la Lune. 2.75 des observations, & du calcul le sentiment
X X. Où l’on détermine lelévation de de M. Bernoulli sor le rapport des actions
l ’eau dans les différens points de la surface lunaire Sc solaire , & celui des masses de ia
du globe terrestre>suivant,la position des Lune & de la terre. 284,
luminaires. ibìd. XXVIII . Examen de quelques phéno¬
XXI . Examen des marées occasionnées mènes des marées. %8p
par1e Soleil , Sc de leur mouvement pro- XXIX - Conclusion de cette théorie.

ERRATA.

Tome II . Livre III. des Principes,

Page 118 , ligne 15 , grande , lifti grandes.


P. 140 , 1. 11 & ailleurs , Montenarus , lisez Montanari.
P. 142 , 1. 8 , Norberg , lisez Nuremberg,
Ibìd. 1. 15 , Galletius lisez
, M. Galles.
P. r44 , l. •27 , Ophiuleus,lisez Ophìucus.
P. 153 , 1. 2 } , éclairé , lifii éclairée.
P, 179 , ligne derniere & la premiere de la 160 , Dundmensis lisez
, de Durham,
Exposition des Principes.
P. 17 , note ( / ) sensée, lì[ eg_ censée.
P. 19 , note ( u ) Henelius lisez
, tìevelius ; puis dans les lignes suivantes au lieu de
ellipti-coansatum, Sphœri-cocuspidatum, lisez eUìptico-ansatum , Spharìco cuspi-
datum.
P. 79 , 1. 25 , Sturminus,Usez Sturmius.
P. 88 , 1. 22 , ColopreJJ u' s lisez
, Coleprejs.
Ibìd. 1. 23. Sturnius lisez
, Sturmius.
p. 108 , 1. 27 , k parcoure, lifii 1e parcourt.
P. 137, 1. 6 , dans la formule radicale , life^ fous k second signe radical, au lieu

de ( hh— ikh ) lisez


*, ^ xkh—hh^ .
'Et ligne 7 , corrigez la même faute dans la valeur dc A
P . 190, 1. 9 , aye , lifti ait.

A aa
A P P R O B A T I O N. .

J par
deskì Principes
’Ai de Monseigneur
TordreMathématiques , Traduction"
Chancelier
de la, lePhilosophie naturelle, avec Uíi
la

Commentaire analytique fur Te même Ouvrage , par Madame


pût
la Marquise du Chaílcllct , & je n’y ai rien trouvé qui en
empêcher- Timpreísion. A- Paris , ce 10 Décembre 174p.
,
Signé C L A I R A U T.

PRIVILEGE DU ROY.
01718 PAR , LA GRACE DE DIEU , ROI DE FRANCE
JL_/ et de Navarre: A nos Ames & féaux Conseillers les Gens tenans nos
Hôtel , Grand Con¬
Cours dé Parlement , Maîtres des Requêtes ordinaires dé nôtreCivils-, & autres nos
seil , Prévôt de Paris , Baillifs , Sénéchaux , leurs Lieutenans
Justiciers qu’il appartiendra : Salut. Notre bien' amée Madame la Marquise
»U Chastellet, Nous a fait exposer quelle desireroit faire imprimer & don¬
ner au Public un Ouvrage de sa traduction qui a pour titre Principes Mathéma¬
piaifoit lui accorder
tiques de la Philosophe naturelle , par M .' Newton s, ’il Nous
Privilège pour ce nécessaires 5 A ces causes, voulant traiter fa¬
«10s Lettres de
& permettons par ces Présentes de
vorablement l’Expofante , Nous lui avons permis
Ouvrage en un ou plusieurs volumes , & autant de fois que bon
faire imprimer ledit , pendant
débiter par tout notre Royaume
lui semblera-, & de le faire vendre &
consécutives , à compter du jour de la date des Présentes.
le tems de Quinte années
qu elles soient 1,
Faisons défenses à toutes personnes , de quelque qualité & condition
introduire d’impreísion étrangère dans aucun lieu de notre obéissance; comme
d’en
, vendre -, faire
aussi à tous Libraires St Imprimeurs , d'imprimer , faire imprimer
aucun Extrait , fous
vendre , débiter , ni contrefaire ledit Ouvrage , ni d’en faite
, ou autres »
quelque prétexte que ce soit d'augmeutadon , correction , changement qui auronc
Exposante , ou de ceux
sans îa permission expresse & par écrit de ladite
de trois 'mille
droit d’elle , à peine de confiscation des Exemplaires contrefaitsà Nóus, .un tiers à
livres d’amende contre chacun des Contrevenans , dont un tiers
ou à celui qui aura
THôtel - Dieu de Paris , & l’autre tiers à ladite Dame Expo fiante,
, dommages & intérêts ; à la charge que ces Pré¬
d oit d’elle , Sc de tous dépens des Li¬
sentés feront enregistrées tout au long -fur le Registre de la Communauté
de Paris , dans trois mois de la date d’icelles ; que l'im¬
braires & Imprimeurs en bon pa¬
Royaume & non ailleurs >
pression Audit Ouvrage fera faite dans notre
& beaux caractères . conformément à la feuille imprimée , attachée pour mo¬
pier en tout aux
dèle fous le Contrefcel des Présentes ; <jue rimpétr .-mc sc conformera
Avril 17x5 . & qu’avant
Réglemens de la Librairie , & notamment à celui du 10 sera remis
de l’expofet en vente le Manuscrit qui aura servi de copie à l’Imprimeur
de notre très-cher
dans le même état où TApprobarion y aura été donnée , ès mains
& féal Chevalier le Sieur Daguesseau , Chancelier de France , Commandeur
de nos Ordres , & qu’il en fera ensuite remis deux Exemplaires dans notre Biblio¬
thèque publique , un dans celle de notre Château du Louvre , & un dans celle."
de UQt; edit uès -cher Lé féal Chevalier Je Sieur Daguess -eau , Chancelier de
France ' : le tout à' peine de nullité des Présentes. Du contenu dëfquciícs vous man¬
dons & enjoignons de faire jouir ladite Damé Exposante , ou ses ayans causes , plei¬
nement 8c paisiblement , fans souffrir qu’il leur soit fait aucun trouble ou empê¬
chement ; Voulons que la copie des Présentes , qui fera imprimée tout au long.:
au commencement ou à la fin ’dudit Ouvrage , soit tenue pour duëment signifiée,
8c qu’aux copies collatiônnées par l’un de nos amés féaux Conseillers & Secrétaires r
foi soit ajoutée comme à l’Original . Commandons au premier notre Huissier ou Ser¬
gent fur ce requis de faire pour l’éxécution d’icellês tous Actes requis Sc nécessaires,fans-
dè mander autre permission , 8c nonobstant clameur de Haro , Charte Normande 8c
Lettres à ce contraires . Car tel est notre plaisir. Donne ’ à Paris , le vingt-unième
jour dû mois de Janvier , l’an de grâce mil sept cent quarante -six , Sc de notre
Régné le trente-uniéme. Par le Roi , en son Conseil ,
Signé , SAINS ONv avec grille Sc paraphe;

Registre fur le Registre XI . de la. Chambré Royale des Libraires & Imprimeurs '
; . fol. 497 . conformément aùx anciens Réglemens, confirmés par
de Paris , N Q. 68
eelui du 18 Février X71. 3. A Paris , le y Mars 1/46.

Signé , VINCENT, Syndic.

Je reconnais avoir cédé le présent Privilège à M . Michel Lambert. A Paris , ct v


17 Février 1746.
Signé, BRETEUIL DU CHAST EL LET,

Registre fur le Régis re Xï . de la Chambre Royale des Libraires & Imprimeurs


dè Paris , fol. 498 . conformément aux anciens Réglemens, & notamment à PArrêts
du Conseil du 10 Juillet 1745 . X Paris , le 7 Mars 1746.

Signé-, V INC E N T 3.,<Syndìe,z


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