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MINISTERE DE LA CULTURE

Programme d'Appui au Développement Economique et Social


de la Culture (PADESC)

LE SECTEUR CULTUREL DANS LA REGION DE


KIDAL

Informations collectées dans le cadre du PADESC par : Youba


Bathily et Mamadou Sangaré

Auteur du Document: Youba Bathily

MARS 2012

1
TABLE DES MATIERES

Table des matières


TABLE DES MATIERES ...................................................................................................... 2
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 4
1. PRESENTATION DE LA REGION DE KIDAL .............................................................. 5
1.1 Milieu physique et humain ............................................................................................... 5
1.2 Cadre économique de la région ........................................................................................ 5
1.3 L’administration décentralisée et déconcentrée de l’Etat ................................................. 5
1.3.1 Culture et décentralisation ......................................................................................... 5
1.3.2 Administration déconcentrée ..................................................................................... 6
1.3.3 Administration de la culture....................................................................................... 6
1.4 Les acteurs culturels ......................................................................................................... 7
2. ETAT DES DIFFERENTS DOMAINES DU SECTEUR CULTUREL DE LA REGION
DE KIDAL ............................................................................................................................. 8
2.1. CENTRES ET ESPACES CULTURELS ET D’ANIMATION ..................................... 8
2.1.1 Lieux permanents d’animation .................................................................................. 8
2.1.2 Espaces d’animation temporaire ................................................................................ 9
2.1.3 Performances et contribution au développement des Industries culturelles ............ 10
2.1.4 Difficultés et solutions ............................................................................................. 10
2.2. L’animation culturelle par les Festivals......................................................................... 10
2.3. ARTS DU SPECTACLE ........................................................................................... 13
2.3.1 La Musique .............................................................................................................. 13
2.3.2 La Danse traditionnelle ............................................................................................ 18
2.3.3 Le Théâtre ................................................................................................................ 20
2.4. LES ARTS VISUELS ................................................................................................... 21
2.4.1 Les Arts plastiques ................................................................................................... 21
2.4.1.1 Les acteurs des arts plastiques dans la région de Kidal ........................................ 22
2.4.2. La photographie d’art .............................................................................................. 23
2.5. Lettres ................................................................................................................................ 24
Auteurs .............................................................................................................................. 24
Bibliothèques de lecture publique ..................................................................................... 24
Performance ...................................................................................................................... 24
2.6 Le Patrimoine ..................................................................................................................... 24
Patrimoine matériel .................................................................................................................. 24
Sites ................................................................................................................................... 24
Monuments ....................................................................................................................... 25
2.7. DOMAINES ET ASPECTS TRANSVERSAUX ............................................................ 26
2
2.7.1 La Recherche culturelle dans la région de Kidal ..................................................... 26
2.7.2 La Formation artistique et culturelle ........................................................................ 26
2.7.3 Le tourisme culturel ................................................................................................. 27
3. PLAN D’ACTION ET RECOMMANDATIONS ........................................................... 29
3.1 Plan d’action régional ................................................................................................. 29
PLAN D’ACTION 2011 Ŕ 2016 DE LA REGION DE KIDAL.............................................. 30
3.2 Recommandations ....................................................................................................... 36
LISTE DES PARTICIPANTS A L'ATELIER DE KIDAL ..................................................... 37

3
INTRODUCTION
Le Mali occupe une place spéciale dans le débat international sur le thème de « culture et
développement ». Etant parmi les pays les moins avancés, on y insiste néanmoins au plus haut
niveau politique sur l’importance de la culture comme secteur de développement. Dans son
discours le 2 avril 2009 lors du Colloque International « Culture et Création Ŕ facteurs de
développement » à Bruxelles, l’ancien Président de la République du Mali, M. Amadou
Toumani Touré, soulignait cette position : « la culture, hier comme aujourd’hui, reste la
lumière qui éclaire notre marche vers le progrès économique, social, scientifique et
technique. » 1
Pour mieux comprendre cette place et la signification de l’intervention de l’Union européenne
dans ce secteur de développement au Mali, il convient d’abord de clarifier certaines bases
conceptuelles et terminologiques. La nécessite de cette clarification s’est faite sentir pendant
la phase de terrain de cette étude pendant laquelle il s’est avéré que le terme et les concepts
sont utilisés de manière différente par les acteurs rencontrés.
Selon la Communication de la Commission européenne relative à un agenda européen de la
culture à l’ère de la mondialisation (2007)2, trois groupes d’objectifs sont poursuivis aussi
bien pour les pays de l’Union européenne que pour les pays tiers :
 la promotion de la diversité culturelle et du dialogue interculturel;
 la promotion de la culture en tant que catalyseur de la créativité dans le cadre de la
stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi;
 la promotion de la culture en tant qu’élément indispensable dans les relations
extérieures de l’Union.
Dans les objectifs liés au troisième point, il est prévu de promouvoir la richesse (de la
diversité) culturelle des pays partenaires, d’agir en faveur d’un accès à la culture accru des
populations et de développer la culture comme « une ressource économique qui peut influer
directement sur le développement socio-économique. » Ainsi, l'Union Européenne a décidé de
financer le programme d'appui au développement économique et social de la culture au Mali.
Ce programme devrait appuyer le département de la culture à produire une politique culturelle
nationale.
En 2010, les représentants régionaux du projet ont été chargés de faire un diagnostic du
secteur de la culture dans leur région. En mars et avril 2011, un atelier régional a été organisé
da chaque région afin de partager les résultats du diagnostic et de dresser un plan d'action
culturelle de la région, plan qui servirait de politique régionale de la culture. L'ensemble des
politiques régionales ont été compilées par les Consultants Isabelle Bosman et Youba Bathily
pour produire un document de base soumis au département de la culture. Ce document fut
validé et a servi de document de politique culturelle.
Les informations contenues dans ce document datent de 2010 - 2012.

1
http://www.culture-dev.eu/www/colloque/Culture-Dev.eu-SEM_Amadou_Toumani_Toure_Mali.pdf (seul le texte prononcé fait
fois).
2
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2007:0242:FIN:FR:PDF.
4
1. PRESENTATION DE LA REGION DE KIDAL
1.1 Milieu physique et humain
L’ancien Cercle de Kidal qui a été érigé en 1991en région, dont il devient le chef lieu de la
région et qui porte son nom. Sur le plan Administratif, du temps colonial, Kidal fut d’abord
poste militaire, puis subdivision du cercle de Gao, de 1960 à 1991.
La région de Kidal est divisée en quatre (4) cercles, dix (11) communes dont une (1) urbaine
et 149 villages et fractions nomades en 2009. Ses quatre cercles sont : Kidal, Abeïbara,
Tessalit et Tin-Essako.
La région de Kidal est une vaste zone désertique de 260 000 km2 soit 21,27 % du territoire
national. Elle est limitée au nord par l’Algérie, à l’Est par le Niger, au Sud par la région de
Gao et à l’Ouest par la région de Tombouctou. Avec 67 638 hbts selon les résultats
provisoires du RGPH 2009 La population de la région de Kidal est essentiellement composée
des Kel tamasheqs et des arabes, mais également des sonrhaïs, des bambara et des dogons. La
distance entre la capitale régionale et Bamako est environ 1 720 km.

1.2 Cadre économique de la région


La région est très enclavée. Elle ne possède aucune route goudronnée et aucun fleuve ne la
traverse. Les ressources de la région de Kidal proviennent de l'élevage, de l’artisanat et du
commerce. Des activités maraîchères existent dans certaines zones. Le nomadisme demeure le
mode de vie le plus adapté à l'environnement difficile de la région. Cependant, Kidal,
Aguel'hoc, Tessalit et Tinzawatène sont des sites de sédentarisation.

Figure 1: Jardin de maraichage à Tessalit

1.3 L’administration décentralisée et déconcentrée de l’Etat

1.3.1 Culture et décentralisation


L’Assemblée Régionale a été élue au suffrage universel indirect pour 5 ans en Aout 2009. Le
PDSEC en cour, qui est le 1er élaboré par l’Assemblée régionale, fait état d’interventions en
faveur de l’artisanat. Le conseil de cercle ne disposait pas d’un recensement des acteurs
acturels. Le PDESC du cercle de Kidal prévoyait un appui à la modernisation des
équipements des artisans et la protection et la valorisation des sites touristiques. Celui de
Tessalit prévoyait la construction d'infrastructures culturelles, la réhabilitation et l’équipement
du centre d'accueil, la création d'espaces de loisirs pour jeunes, la valorisation des sites
touristiques et un appui à l'organisation de la semaine locale.
Les Conseils Communaux avaient en son sein une Commission Culture et Education qui gère
tous les aspects culturels du programme culturel du PDSEC.
5
10 PDESC ont été consultés et tous ont pris la culture en compte sur des thèmes comme :
 Identification, protection et valorisation des sites touristiques;
 Construction, réhabilitation et équipement d'infrastructures culturelles : espace
culturel, musée, maison des artisans, etc.
 Construction d'un chameaudrome moderne ;
 Appui aux associations féminines artisanales et aux associations chargé de la
promotion de la culture locale ;
 Appui à la commercialisation des produits artisanaux ;
 Appui à l'organisation et à la promotion de hockey traditionnel et des festivités
culturelles ;
 Appui à l'organisation de la Semaine Locale, régionale, biennale.

1.3.2 Administration déconcentrée


L’administration déconcentrée de l’Etat dans le domaine de la culture était représentée par la
DRJSAC et la Mission culturelle d’Essouk.
Le ministère de l’artisanat et du tourisme était représenté par la Chambre Régionale des
Métiers, qui rassemble tous les artisans de la région et détient un répertoire des artisans,
l’Office Malien du Tourisme et de l’Hôtellerie (OMATHO) qui véhicule toutes informations
pouvant faire vendre l’image de la région, et aussi le Centre Régional de la Promotion de
l’Artisanat (CRPA) qui fournit l’appui conseil en artisanat d’art surtout dans le domaine de
l’amélioration de la qualité des produits. Le ministère de l’éducation est représenté par le
Centre d’Animation Pédagogique (CAP) qui assure l’application des textes réglementaires du
Ministère de l’éducation, de l’alphabétisation et des langues nationales, le suivi et la
formation des enseignants. Le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle
disposait de l’Agence Nationale de la Promotion de l’Emploi (ANPE) qui véhicule
l’information et assure l’appui/conseil pour la création d’emploi et l’Agence pour la
Promotion de l’Emploi des Jeunes (APEJ) qui assure l’appui/conseil auprès des jeunes dans le
montage de leurs projets et les assiste dans l’élaboration des dits projets. Le Fonds d’Appui à
la Formation Professionnelle et l’Apprentissage (FAFPA) se charge du renforcement des
capacités chez les travailleurs qui en ont besoin et aide à élaborer les projets et forme les
artisans et autres travailleurs dont les dossiers auront été retenus à la fin de la procédure.

1.3.3 Administration de la culture


L’administration déconcentrée de l’Etat dans le domaine de la culture était représentée par la
DRJSAC et les SLJSAC qui assurent le recensement des artistes, leur organisation et
encadrement. La DRJSAC est responsable de la mise en œuvre des phases préliminaires et de
la Biennale Artistique et Culturelle. La Mission culturelle d’Essouk était également présente
pour assurer la protection et la promotion du site archéologique d’Essouk.
Dans la région de Kidal chaque cercle avait un Service Local de Jeunesse Sport Art et Culture
mais la plupart des animateurs résidaient dans la ville de Kidal à cause de l’insécurité.

NOM & PRENOMS LOCALITE POSTE

Sidi Haiballa Ould HAMA Kidal DRJSAC


Abdou TOMOTA Kidal DRJSAC
Bouillagui TOURE TinEssako CSJSAC
Adama KONE Tessalit CSJSAC
Alassane TANGARA Abeibara CSJSAC
Oumar H. TOURE Kidal DRJSAC
Ag Erless Kidal Mission culturelle

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1.4 Les acteurs culturels
54 établissements ou opérateurs culturels ont été répertoriés:
 27 personnes des établissements;
 2 centres de formation;
 4 autorités traditionnelles;
 7 médias fortement impliqués dans la culture;
 4 opérateurs touristiques;
 10 Services d’appui;
 Pas de Partenaire technique et financier.
Il faut également signaler une faible représentativité des femmes.
La moitié des établissements répertoriés sont à Kidal et la quasi-totalité des établissements
sont en milieu rural. Les domaines fortement représentés sont :
 Métiers d’art,
 Patrimoine matériel,
 Multidomaine
 Arts du spectacle.
Les domaines faiblement représentés: arts visuels, Lettres et écrits et Mode et Design. Quant
aux domaines fortement représentés, les filières dominantes sont :
 Patrimoine: dominé par les sites historiques, archéologiques, naturels et le bâti,
savoirs-faires locaux ;
 Métiers d’art:;
 Multidomaine: Festivals, infrastructures;
 Arts du spectacle: musique, danse, etc
Les Centres de formations évoluent dans les métiers d’art. Les opérateurs sont dans les
domaines de production, la diffusion et distribution des arts et la culture. Les médias ne
produisent pas les artistes; elles organisent des évènements culturels et diffusent les artistes
locaux.
Les domaines où les opérateurs sont nombreux : arts du spectacle. Les domaines où les
opérateurs sont peu nombreux : multidomaine (4 centres et 2 festivals), art de la parole, lettres
et écrit, art visuel, patrimoine, expressions culturelles. Les domaines où les opérateurs sont
insignifiants : film et vidéo.
Les domaines où les opérateurs ne sont pas professionnels : multidomaine, arts de la parole,
lettres et écrit, art visuel, patrimoine et expressions culturelles. Les domaines où les
opérateurs sont professionnels : métiers d’art, film et vidéo et une partie des opérateurs des
arts du spectacle.
Les opérateurs sont mixtes dans les domaines suivants de multidomaine, arts du spectacle, art
de la parole, lettres et écrit, film et vidéo, métier d’art. Ils sont surtout masculins dans les
domaines suivants : arts visuels et patrimoine.

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2. ETAT DES DIFFERENTS DOMAINES DU SECTEUR CULTUREL DE
LA REGION DE KIDAL

2.1. CENTRES ET ESPACES CULTURELS ET D’ANIMATION

2.1.1 Lieux permanents d’animation


2.1.1.1 Centres culturels
Dans la région de Kidal les espaces culturels ne sont pas très nombreux. Le seul qui
fonctionne à peu près normalement est la Maison Du Luxembourg qui programme les
concerts, surtout pour des artistes ou groupes locaux. MDL reçoit les séminaires et
conférences.
Maison Du Luxembourg
Située à Kidal, à proximité immédiate de l’Assemblée régionale, la Maison du Luxembourg
se remarque par sa belle architecture, sobre et moderne. Elle est constituée de 4 bâtiments
imposants, agrémentés par une très large cour.
La Maison du Luxembourg est un espace culturel, mais aussi un espace ouvert sur le monde
de l’information. Cette plateforme polyvalente s’inscrit dans un projet global qui regroupe, en
un seul lieu, un studio d’enregistrement, un studio photo, une salle informatique, une salle de
conférence, une salle de spectacle, une bibliothèque, auxquels s’ajoute un bar de sucreries
pour davantage de convivialité.
La Maison du Luxembourg est une structure privée, créée et financée par le DDRK
(Développement Durable de la Région de Kidal), sur financement du Grand Duché du
Luxembourg, dont les rênes seront confiées prochainement à la municipalité de Kidal.
La MDL dispose d’une connexion internet depuis 2005. Abdalla ag Wayane, le technicien en
charge de la salle informatique, précise que « …le contexte social actuel fait que les gens ne
peuvent plus penser à Internet, ils vivent au jour le jour ; les activités sont aux ralenti sur un
plan général. ».
Dans une région, où les cybercafés se comptent sur le bout des doigts, la MDL répond à
l’attente de nombreux internautes en mettant à disposition une connexion internet haut débit
(500 F.cfa /heure), sept ordinateurs, dont quatre sont équipés d’une webcam. Une prestation
particulièrement appréciée par les journalistes en reportage à Kidal et qui sont désormais
accueillis dans la toute nouvelle salle réservée aux conférences de presse. Des cours
d’initiation à l’informatique sont proposés à des tarifs très abordables.
La MDL a aussi pour vocation d’être un « business centre » , qui propose, à des tarifs très
raisonnables, des services de reprographie très appréciés par les étudiants, les petites
entreprises et par l’ensemble des Kidalois : photocopies, impression en couleur et en noir &
blanc, scanner, gravure de CD, développement de photos, reliure, plastification, etc.…
La Maison du Luxembourg entend promouvoir la culture comme un facteur de paix,
d’intégration et de développement. A cet effet, elle apporte notamment un véritable soutien
aux artistes ; elle offre une salle de spectacle de 300 places, produit et commercialise les
enregistrements de musiciens. Cette salle peut être également privatisée et accueillir des
manifestations événementielles.
Grâce à la Maison du Luxembourg, des jeunes de Kidal ont d’ores et déjà bénéficié de
formations qui leur ont permis de décrocher un premier emploi.
Lieu de rencontres et de découvertes, la Maison du Luxembourg est synonyme d’ouverture
vers l’extérieur, de développement culturel, de divertissement et de prestations de service. Le

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succès devrait être au rendez-vous de ce concept tant attendu par les nouvelles générations et
leurs aînés.

2.1.1.2 Salles de spectacles


La seule salle de spectacle Kidal est la Maison de la Culture appelée maison du Luxembourg.
Située à Kidal, à proximité immédiate du centre ville, la Maison du Luxembourg se remarque
par sa belle architecture, sobre et moderne. Elle est constituée de 4 bâtiments imposants,
agrémentés par une très large cour. C'est un espace culturel, mais aussi un espace ouvert sur le
monde de l’information. C'est aussi une plateforme polyvalente s’inscrivant dans le projet
global qui regroupe, en un seul lieu, un studio d’enregistrement, un studio photo, une salle
informatique, une salle de conférence, une salle de spectacle, une bibliothèque, auxquels
s’ajoute un bar de sucreries pour davantage de convivialité.
La Maison du Luxembourg est une structure privée, créée et financée parle DDRK
(Développement Durable de la Région de Kidal), sur financement du Grand Duché du
Luxembourg. La Mairie de Kidal est chargée de la gestion et du fonctionnement de la
structure. Abdalla ag Wayane est le technicien en charge de la salle informatique. La Maison
du Luxembourg entend promouvoir la culture comme un facteur de paix, d’intégration et de
développement. A cet effet, elle apporte notamment un véritable soutien aux artistes ; elle
offre une salle de spectacle de 300 places et produit et commercialise les enregistrements de
musiciens.
Maison du Luxembourg

Maison du Luxembourg
Salle de spectacle Concert - Tilwat

2.1.2 Espaces d’animation temporaire


2.1.2.1 Espace culturel le Dallol
Le DALLOL, en tant que Bar-Restaurant reçoit des soirées dansantes mais ne reçoit presque
pas d’artiste en live. Le point commun entre une grande partie de ces centres est leur vie au
ralenti, recevant presque pas de spectacles venus d’ailleurs. Ils sont dans un état délabré, sans
équipement. Le personnel qui gère ces espaces se limite souvent au seul gérant qui est le
premier responsable. Il n’est pas qualifié et la programmation est insuffisante. Le matériel est
presque absent, la salle étant à l’abandon dans certains cas.

2.1.2.2 Maisons de jeunes


Les principales maisons des jeunes sont à Anefif, Tessalit et Aguelhoc. La Maison des jeunes
de Anefif est gérée par le troisième adjoint au Maire qui l'utilise comme Centre d’Accueil qui
reçoit des séminaires et conférences, fait de l’hébergement. La maison des jeunes de Tessalit
reçoit des spectacles ou manifestations organisés par les locaux. La maison des Jeunes de
Aguelhoc est un centre d’Accueil qui reçoit des conférences, héberge en plus de sa vocation
première de salle de spectacle. Les deux autres cercles (Abeïbara et Tinessako) ont des
Centres, même s’ils sont à l’abandon aujourd’hui.

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2.1.2.3 Espaces polyvalents
Le seul espace polyvalent de Kidal est le stade municipal appelé Stade Mano Dayak.

2.1.3 Performances et contribution au développement des Industries culturelles


Pour leur survie aucun de ces espaces ne se consacrent uniquement à la culture. On peut donc
dire que toute l'activité culturelle tourne autour de la maison de Luxembourg (MDL) qui fait
la production, la distribution et la vente de ses productions.
Les Maisons des Jeunes et les Centres d’Accueil sont dans un mauvais état, car généralement
sous la responsabilité des collectivités.
Plusieurs groupes et artistes se sont fait connaître dans la région à travers l’appui de MDL.
Cette structure a mis en place une troupe de danse traditionnelle dans la ville de Tessalit
(Takoba) qu’elle a entraînée, habillée et équipée.
MDL a quatre employés permanents. Le Dallol qui est privé est mieux tenu, avec quatre
employés permanents, en plus du Gérant. Ces deux structures doivent payer des impôts et
taxes à la Mairie de Kidal mais elles n'arrivent pas. La Maison des Arts de Kidal, qui est
étatique est gérée par la Direction Régionale de la Culture. Toutes les autres structures non
citées vivent de façon précaire, souvent sans employé permanent.

2.1.4 Difficultés et solutions


Les principaux obstacles qui limitent les espaces et centres culturels sont :
 le manque d’équipement : la plupart des structures manquent du minimum de matériel
de sonorisation. Pour leurs soirées les jeunes de Adiel Hoc vont louer le matériel de
sonorisation à Tessalit distant de 95 Km,
 l’enclavement des centres : MDL se trouve excentré par rapport et la ville, son accès
s’en trouve limité. Les gens craignant pour leur sécurité à certaines heures, soulevant
du coup le problème de l’insécurité qui est commun à toutes les structures,
 l’insuffisance de ressources : elles manquent de ressources humaines qualifiées et
financières. Les structures de l’Etat et des collectivités n’ont pas de budget de
fonctionnement ni de programmation

Objectifs stratégique
Trouver le moyen de rendre les centres et espaces vraiment actifs, en les équipant. Cela passe
par la formation des gestionnaires des structures, la clarification de leur statut et l’équipement.
Après cela il faudrait trouver les moyens de leur permettre de programmer « régulièrement »,
par exemple en intégrant des réseaux de diffusion.

2.2. L’animation culturelle par les Festivals


2.2.1 Les principaux festivals de la région
La Région de Kidal compte à ce jour un seul vrai festival pluridisciplinaire qui se tient
régulièrement. C’est la Fête du Chameau de Tessalit. Elle a tenu sa quatrième édition en
février 2011, sans soutien institutionnel. Les initiateurs ont toujours cotisés pour la tenue des
différentes éditions. La Fête du Chameau est initiée par des enfants de Tessalit et leurs amis
qui se sont constitués en Association culturelle Tinidjmad (le meilleur coursier). Elle
programme des courses de chameaux, des concerts de musiques et danses. Un concours de
beauté tamashèque et d’ornement de tente est aussi programmé. Elle fait l’adhésion de toute la
population de Tessalit et mobilise toutes les autorités locales, et même régionales.
10
Fête du chameau
Tessalit

Le Festival d’Essouk ne se tient plus depuis 2009, à cause du manque de financement. Ce


festival qui a programmé dans ses éditions passées des conférences, excursions et concerts est
initié par l’Association TINARIWEN.

2.2.2 Les organisateurs de festivals


Ismaïl AG MOHAMED Président de la commision d'organisation de la fête du chameau. Le
festival de Essouk est organisé par Amadi Ag Abidine.
2.2.3 Performances et contribution au développement des Industries culturelles et au
développement de la région
On peut retenir que ces festivals valorisent les potentialités artistiques et culturelles de la
région. Ils incitent des artistes locaux à produire et à se faire diffuser. Ils contribuent aussi au
développement durable de la région :
 Sur le plan social les festivals contribuent au brassage entre les peuples et au renforcement
de la cohésion sociale. Ils apaisent les tensions sociales et contribuent à la restauration de
la paix. Ils véhiculent des messages qui agissent sur le comportement humain.
 Sur le plan économique les festivals occasionnent des emplois, même s’ils sont précaires.
Les artistes, artisans et commerçants font des recettes le temps du festival. Le personnel
local employé dans les commissions d’organisation des festivals sont payés.

2.2.4 Difficultés et solutions


Difficultés
Insuffisance de ressources financières : les festivals se font avec le minimum de ressources
financières. A la date d’exécution généralement les organisateurs sont obligés de faire des
réaménagements budgétaires. La contribution des collectivités est presque inexistante et les
sponsors ne misent sur les festivals de moindre envergure.
Manque de professionnalisme : Les initiateurs de festivals sont souvent armés de leur seule
volonté et l’idée de faire une manifestation. Au début ils n’ont aucune expérience ou de
formation dans le domaine et pensent pouvoir tout apprendre sur le terrain.
Impact économique limité : Les festivals, du fait de leur budget limité, ont peu d’impact
économique sur la communauté. Ils n’arrivent pas à payer un cachet décent aux artistes locaux
et les organisateurs recrutés sur place se trouvent lésés.

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Manque de structure d’accueil : Les festivals sont souvent comme improvisés. Les sites des
manifestations ne sont pas prêts et les invités ne sont pas attendus dans les conditions comme
il faut.
Difficultés d’accès aux sites : Les sites qui ne sont pas dans la ville sont difficiles d’accès. Le
festival d’Essouk se passe dans une commune à accès très difficile.
Objectif stratégique
L'objectif de développement culturel doit viser:
 Inscription des manifestions dans les PDSEC des collectivités
 Appel au personnel qualifié pour rehausser le niveau d’organisation

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2.3. ARTS DU SPECTACLE

2.3.1 La Musique

2.3.1.1 Caractéristiques de la musique


La musique occupe une grande place dans cette société où l’on chante pour la pleine lune ;
pour le mariage ; pour le baptême, pour un envoûtement, un retour de caravane ou parfois une
pluie abondante. La musique est un moyen d’expression couramment utilisé comme support
de la poésie. Tout événement étant prétexte à la composition poétique.

Guitariste femme

La pratique de l’art musical est indifféremment le fait des femmes et celui des hommes.
Cependant, il convient de noter une nette spécification quant aux genres.
 Le tende
L'instrument tindé ou "la Tindé", est un tambour qui, à l'origine, est un mortier en bois pour
piler le mil, recouvert d'une peau de chèvre tendue. Occasionnellement, il sert à rythmer des
chants généralement interprétés par des femmes, mais auxquels les hommes peuvent prendre
part. Le tende est un instrument de musique qui a donné son nom à un genre. Il est le genre le
plus populaire car pratiqué par presque toutes les fractions et hameaux de pâturage. Le tende
sert à animer les mariages, baptêmes et fêtes.

Imzad

Tendé
Il existe des groupes de tende sur tout le territoire de la région car chaque regroupement
humain à son groupe d’animation. Les plus connus et les plus célèbres groupes de tende sont
Takalot, Manda et Tilwat. Pour le moment ces groupes ont une célébrité qui se limite à la
région.
13
 Imzad
Plus qu’un instrument, l’imzad est un symbole du pouvoir, suggérant une musique particulière
vouée à un ordre social, à une organisation de l’espace et du temps. Imzad est une vièle
monocorde exclusivement réservée aux femmes. Sur un air d’imzad, l’homme chante. Et seul
le son de la voix de l’homme est admis à se mêler à celui de l’instrument. Aucun autre
instrument n’est associé à l’imzad.
Mais la pureté, l’authenticité et la beauté de cette culture sont menacées : Il ne reste dans
l’aire touareg vraisemblablement plus que 6 vieilles femmes qui savaient encore fabriquer et
jouer de l’imzad. Avec leur disparition, c’est toute une identité culturelle qui disparaît.
 Les groupes de guitare
Pendant la grande sécheresse de 1973 beaucoup de maliens ont été contraints à l’exode. Une
grande partie de la population de Kidal s’est installée en Algérie, précisément à Tamanrasset.
Cantonnés dans ces ghettos, sans emploi et sans ressource et loin du pays, les jeunes ont
commencé à chanter la nostalgie et le mal du pays.
Certains jeunes ont rejoint le maquis aux côtés de la rébellion touarègue qui a récupéré le
genre, avec des morceaux engagés pour leur cause. Pendant des années le genre était proscrit
en ville car trop critique envers le régime. Ils ont continué à jouer en brousse jusqu’à la
signature des accords.
Depuis les années 92, après les accords de Tamanrasset il est apparu dans la région un genre
musical qu’on a pris l’habitude d’appeler guitare. Les groupes de guitare sont constitués de 3
à 5 artistes qui ont pour tous instruments trois guitares : (basse, solo et medium), une batterie
et un djenbe. Les groupes de guitares animent surtout lors des manifestations sociales comme
les mariages et baptêmes. Le groupe de guitare anime aussi des concerts dans les salles de
spectacles, espaces publics…Il existe un groupe de guitare dans presque toutes les communes.
Le premier et le plus connu de ces groupes de guitare est l’orchestre Tinariwen qui a pris une
envergure internationale.
Pour une raison encore mal cernée quand les groupes de guitare atteignent un certain niveau,
on préfère les appeler orchestres. AMANAR qui est un groupe de guitare très populaire dans
la région évolue vers le statut d’orchestre car depuis deux éditions il représente la région à la
Biennale. A Sikasso son chef d’orchestre a été désigné meilleur instrumentiste moderne.
A propos de Tinariwen, on ne dit plus guitare mais orchestre. Aujourd’hui Tinariwen est
beaucoup plus sur l’international que le plan national. Mis à part l’ex CCF et les planches du
Festival Sur le Niger, ce groupe est absent du pays. Il produit et vendent des albums à
l’extérieur.

2.3.1.2 Les acteurs de la création : artistes et groupes artistiques


On distingue les artistes indépendants et les formations artistiques.
 Les artistes indépendants
Sept artistes indépendants ou qui possèdent leur propre bande musicale ont été enregistrés.
o Tamoumint Walet Wacawalène dite Tagassa : elle est bien connue dans les biennales
et elle est bénéficiaire de la médaille Etoile d’argent du mérite national avec effigie
«abeille».
o Dadiya Walet Moussa : Musicienne, elle joue du violon
o Moha
o Agali Wuli
14
o Oudaka Ag Amba
o Tousbene Walet Sarid
o Wagdi Ag Alhassane
 Groupes artistiques
o Groupe Tinariwen : groupe de musique, originaire de Tessalit dans la région de
Kidal au nord du Mali, dans l'Adrar des Ifoghas. Leur musique, assouf, qui signifie
en tamasheq la solitude, la nostalgie, fait la synthèse entre le blues, le rock et la
musique traditionnelle touareg. C'est ce que l'on peut appeler le blues touareg, car
comme le blues, il a été créé dans l'exil et la souffrance. Les deux leaders du groupe
sont Ibrahim ag Alhabib « Abraybone » et Alhousseini ag Abdoulahi « Abdallah »,
mais il faut considérer Tinariwen comme une grande famille d'artistes touareg, un
mouvement culturel et un courant musical. Les Tinariwen ne constituent pas une
formation figée, les artistes y participent à leur guise. Certains, comme Mohamed ag
Itlal dit le «Japonais», contribuent à l'aventure grâce à leurs compositions, mais ne
souhaitent pas venir faire les tournées mondiales.
o Tamichrest : Ce groupe qui a été appuyé par la Maison du Luxembourg est
aujourd’hui bien prisé à l’extérieur
o Orchestre Amanar : Ce groupe de 7 membres a été créé en 2007 et se produit en
moyenne une fois par semaine dans des concerts et autres soirées. Il a enregistré un
album qui est en vente sur Internet et a déjà participé à un festival en Italie.
o Aratan N-Takoyt (les enfants du désert) : Groupe de jeunes musiciens appuyé par la
Maison du Luxembourg.
o Groupe Ibrahim Djo : Comme beaucoup de musiciens touaregs de sa génération,
Ibrahim Djo découvre la guitare au moment de la rébellion de 90, au travers des
cassettes de Tinariwen. Originaire de Aguelhok, dans l'Adrar des Ifoghas , il
rencontre, en 2005, trois musiciens européens Aguel'hoc d’où va naître le groupe
Ibrahim Djo Experience, composé de Ibrahim Djo (guitariste et chanteur), Andrew
Sudhibhasilp (basse) Paul Salvagnac (guitariste) et Nicolas Grupp(batteur). Les
influences musicales sont essentiellement apportées par le blues malien, les musiques
touaregs, mélangés à des sonorités pop rock.
o Groupe Tadalat ou Tedelet : groupe de jeunes qui fabriquent des guitares-bidons et
qui rêvaient de suivre les traces de Tinariwen. Ils ont été rejoints par d’autres
musiciens et s’auto-produisent sans passer par des réalisateurs artistiques
occidentaux.
o Tartit : Tartit est un groupe de musique à l'époque réfugiés au camp de Bassikounou
en Mauritanie, dans les années 1990 pendant la rébellion touarègue. Le groupe, au
départ composé d'une vingtaine de personnes, en compte aujourd'hui une dizaine.
o Groupe Taliwen : groupe de rapper autour de Raly et Baye.
o Tam Kilwate
o Groupe Ahmed Ali
o 3 Groupes Manda, Tilwat et Takalot : Groupes de tende.

Collectif RAP
Collectif RAP

Tamikrest

15
2.3.1.3 Les acteurs de la production et de la promotion
 La production enregistrée
La Maison Du Luxembourg (MDL) s’essaie aussi dans la production. Elle a un studio
d’enregistrement et donne aux artistes débutants leur chance en enregistrant leur première
maquette qu’elle vend sur le marché local. C’est, en fait, la seule structure qui s’essaie dans le
domaine de l’enregistrement des morceaux. Elle a déjà mis sur le marché régional les
enregistrements de beaucoup de jeunes groupes.

Studio d’enregistrement de Kidal

La MDL a soutenu le groupe de musique aujourd’hui bien prisé à l’extérieur Tamekrist. Le


groupe de jeunes musiciens ARATAN-Takoyt vient de terminer l’enregistrement de sa
première maquette après un internat de plus d’un mois.
Un autre studio d’enregistrement a vu le jour, AKORE YAG NA (Appel à la culture), mais
nous n’avons pas connaissance de ce qu’il ait réalisé dans ce sens.
 La promotion musicale à Kidal
Les groupes de guitare sont beaucoup appréciés par la population mais ils ne font pas
d’enregistrement en studio. Leurs prestations publiques sont enregistrées et diffusées par les
radios FM. Leurs compositions contribuent à apaiser les tensions sociales et contribuent à la
restauration de la paix contrairement à leurs débuts. Ils véhiculent des messages qui agissent
sur le comportement humain.
Il faut déplorer l’absence des promoteurs et producteurs professionnels. Il n’ya que MDL qui
enregistre pour les artistes débutants et les met sur le marché local. Malheureusement aucun
mécanisme n’est mis en place pour la mobilité de ces groupes. Il n’y a pas de promoteur ou de
producteur de spectacle ou d’administrateur pour leur ouvrir le marché.

2.3.1.4 Les acteurs de la diffusion


Pour la diffusion des artistes de spectacles, l’incontournable reste encore MDL qui est pour le
moment la seule vraie salle de spectacle de la ville de Kidal. A côté il ya les hôtels et
restaurants qui reçoivent quelques spectacles. Il arrive que des groupes se produisent sur des
terrains de sport ou des espaces improvisés. Il ya des radios FM qui enregistrent les
prestations publiques des artistes et les diffusent. Jusqu’ici aucune n’a payé des droits ou
cachets aux artistes.

2.3.1.5 Performances du sous domaine musical


La production musicale est locale et le volume reste très faible. Il ne s’agit pas d’une
production professionnelle mais amateur. La qualité des biens produits reste faible et pour
mieux produire, les acteurs doivent aller ailleurs.

16
Présentement la musique dite « guitare » est vraiment appréciée par la population. Chaque
cadre touareg a sa petite collection de musique guitare. Et le genre renferme des potentialités
qui ne demandent qu’à être soutenues pour prendre leur envol.
Le tende est en perte de vitesse, mais gardent des adeptes. Aujourd’hui les meilleures
chanteuses de tende ont un certain âge. Des instruments comme la flûte et le violon sont en
train de disparaître.
La musique de la région de Kidal est plus diffusé à l’extérieur qu’au mali et les artistes
tournent et sont plus connus dans les pays voisins (Niger, Mauritanie, Algérie) et en Europe
(Scandinavies et Suisse surtout) que dans le Mali.

2.3.1.6 Contribution de la musique au développement de la région


La musique est presque le seul espace d’expression de la minorité touarègue. C’est à travers la
musique que les touaregs expriment et valorisent leur identité culturelle. Aujourd’hui un
groupe de musique comme Tinariwen est connu à travers le monde et exprime mieux
comment vit et s’habille le touareg.
Socialement leurs chants véhiculent des leçons qui sont faciles à retenir et agissent sur le
comportement humain.
Sur le plan économique la musique rapportent, un tant soit peu à ceux qui la pratiquent.
Toutes les manifestations sociales sont animés par les groupes de guitares qui en tirent des
ressortes permettant de joindre les deux bouts.
Tinariwen qui est un exemple de réussite dans le domaine de la musique tourne beaucoup à
l’extérieur du pays. Les musiciens du groupe ont fait de grandes réalisations dans le cercle de
Tessalit d’où ils sont originaires.

2.3.1.7 Problèmes de la musique et objectif stratégique pour la mise en œuvre d’une


politique musicale
 Problèmes du sous-secteur de la musique
o Manque de lieu de production de norme internationale ;
o Manque de producteurs et promoteurs locaux ;
o Méconnaissance de la musique touareg au Mali ;
o Rareté des opportunités de se produire ;
o Genre musical peu diversifié ;
o Insuffisance de matériel chez les artistes;
o Etat de disparition de certains instruments (violon, flûte, etc)
o Problèmes de communication pour donner la visibilité
 Objectif stratégique pour la mise en œuvre d’une politique musicale
L’objectif stratégique est de « faire contribuer les arts au développement économique de la
région ». Pour cela, il faut :
o Encourager la créativité et la diversité musicale en instaurant des prix et concours,
en encadrant les artistes et en soutenant les artistes pendant la création
o Doter la région d’un studio aux normes internationales ;

17
o Appuyer la professionnalisation des producteurs et promoteurs locaux et renforcer
leurs capacités pour leur permettre de prendre part à la compétition internationale.
o Permettre aux artistes de la région de se produire dans les régions et cercles du
Mali;
o Instaurer des espaces permanents de production des artistes du nord dans les
régions du nord ;
o Equiper les artistes de moyens matériels ;
o Mettre en place une politique de sauvegarde des instruments en voie de disparition
(violon, flûte, etc).
o Créer un site web qui fera connaitre la musique de la région de Kidal à travers le
monde.

2.3.2 La Danse traditionnelle

2.3.2.1 Les acteurs de la création /production


Caractéristiques de la danse touareg
Le pas de danse traditionnel le mieux connu est iswat. Chez les touareg iswat se danse lors
des fêtes au clair de lune. Les femmes se mettent en demi cercle, chantent et battent des
mains. Pendant ce temps celles qui jouent sont assises à même le sol ou sur des tapis. Un
homme s’avance et danse en duo avec la femme qui quitte le groupe pour l’accompagner.
Ces danseurs-là vivent dans le milieu rural et le font pour leur plaisir, réjouissance publique.
Le principal groupe est à Tessalit. Tous ceux qui font la danse traditionnelle sont des
amateurs.
Les artistes et groupes artistiques
 Les Artistes danseurs : huits danseurs sont connus dans la région.
1. Habi ould Mahmoud
2. Kébé
3. Alhassane Albajar
4. Ahmayed Ag Ibrahim
5. Baye Ag Ibrahim
6. Doudou Ag Imakadeye
7. Oukana Ag Eraykak
8. Houna Ag Ibrahim
 Groupes de danse. Les principaux groupes de la région sont :
o Groupe Takouba : Crée en 2006 avec Fadimatou Wallet Inamoud, chanteuse de
Taghlit (Commune d’Aguelhoc, cercle de Tessalit), le groupe TAKOUBA, « les
bergers du désert », est né de l’idée de réunir les styles de la guitare Ishumar et celui
du chant traditionnel féminin du tende ou de l’iswat. En 2007, le groupe enregistre son
premier CD à la Maison du Luxembourg de Kidal ; depuis lors le groupe participe à
tous les événements culturels touaregs, Essakane, Terist, Fête du Chameau de Tessalit.
Mêlant danses de sabres chorégraphiés, session de chants traditionnels avec guitare et
chœurs d’hommes, le groupe met en valeur la beauté de l’art vocal traditionnel des
chanteuses de l’Adagh. Ce groupe de danse qui combat avec l’épée dite « Takouba »
dans des joutes symboliques, autour de la séduction de la femme et de l’homme, de
18
l’amour et du pouvoir, remet au goût du jour des valeurs humaines et morales
immuables.
o Association ABAKALA : un groupe de Anefif qui a été connu à travers la troupe
régionale lors de la Biennale 2010.

Groupe Takouba
Managers et techniciens
Les managers encadrent les groupes de danse pour la préparation des semaines régionales, des
biennales, festivals et autres événements. On compte deux managers dans la région :
1. Insanatane Ag Rousmane
2. Issa Dicko
La région compte deux techniciens pour l’encadrement des danseur:
1. Abdallah
2. Bouillagui Touré

2.3.2.2 Les acteurs de la diffusion


Les prestations ont lieu dans une grande partie sur des espaces publics. Les manifestations
publiques ont lieu au village et ne sont jamais soumis à la billetterie.
Les troupes sont reconnues par les autorités politiques et administratives, et sont invitées,
contre rétributions pour les cérémonies et les réceptions des officiels.
2.3.2.3 Performances de la musique et contribution au développement de la région
La production culturelle de la région est basée sur le type de danse appelé iswat. Le nombre
de création et de production est très faible mais la qualité de la production est excellente. La
danse est très peu diffusée et c’est ce qui explique sa méconnaissance au Mali et à travers le
monde.

Les danseurs font du métier de la danse un emploi secondaire ; les spectacles ne sont pas
rémunérés et n’apportent donc pas de revenus. Toutefois, la danse est un moyen d’expression
de la diversité culturelle et de la culture locale.

2.3.2.4 Difficultés de la danse et objectif stratégique pour la mise en œuvre d’une


politique de danse
Difficultés
Deux difficultés principales affectent la danse de la région de Kidal :
o On n’arrive pas à faire évoluer la danse iswat ;
o La danse reste locale et elle n’est pas très active auprès des groupes musicaux.
On peut ajouter à ces difficultés le manque d’encadrement et la méconnaissance des
mécanismes de diffusion de la culture et aussi l’insuffisance de techniciens et d’encadrement.

Objectif stratégique pour la mise en œuvre d’une politique de danse.

19
L’objectif est de soutenir la danse comme profession et de la valoriser à travers les autres
formes des arts de la scène.

2.3.3 Le Théâtre
2.3.3.1 Caractéristiques
Le théâtre est très peu représenté à Kidal. Toujours est-il que c’est lors des semaines locales et
régionales et de la Biennale qu’un grand nombre de gens s’impliquent dans la création
théâtrale.

2.3.3.1 Les acteurs de la création / production théâtrale


Comme troupe de théâtre dans la ville de Kidal, nous avons seulement répertoriée
TISRAWTT (la joie de vivre). La troupe Tisrawt s’est constituée suite à la première
formation théâtrale dirigée par la Compagnie La Calma à la Maison du Luxembourg en 2006,
projet financé par le DDRK. L’association Tisrawt s’est formée le 5 février 2008. Elle a créé
depuis sa formation et sous la direction artistique de Melissa Wainhouse (comédienne,
metteur en scène et directrice artistique de la Cie La Calma) un répertoire varié de sketches de
sensibilisation et a participé à de nombreux évènements culturels.
Il existe encore à Kidal une troupe non permanente constituée par des comédiens travaillant
dans l’administration. A Tessalit vivent deux troupes de jeunes acteurs dirigées l’une par
Tabnounou et l’autre par Seydou AGALI. Ce dernier travaille avec les enfants démunis,
essayant ainsi de les préparer à une vie active alors que le premier fait théâtre, musique et
danse.
 Artistes dans le théâtre
1. Fama walet Idal
2. Mohamed Tita Jean Pierre
3. Atari Ag Ahmed
4. Mamadou Sangaré
 Groupes de théâtre
1. Association Tisrawtt (la joie de vivre) Elle est constituée d’élèves, de sans emploi.
Cette troupe travaille sur des créations commanditées par des organismes de
développement de la région. Aucun d’es acteurs n’a fait une formation spécialisée,
mais des stages avec une partenaire belge qui les soutient et participe aux
créations.
2. Association Culturelle pour le Développement de Kidal : L’Association Culturelle
pour le Développement de Kidal a mené des activités ces derniers mois. Elle a
réalisé des spots télévisés pour le compte des commerçants détaillants. Les
comédiens de l’association ont animé quelques soirées culturelles avec des
sketches, comme lors de l’élection Miss ORTM ou la visite du Président de la
République. Des comédiens de cette troupe sont passés par l’Institut National des
Arts et travaillent à l’ORTM.
3. Groupe Timewen
4. Les Fils d’Adam
5. Groupe Tehetelt

20
Groupe Tisrawtt

2.3.3.2 Les acteurs de la diffusion


L’administration et les collectivités restent les principaux acteurs de diffusion. Les spectacles
sont présentés lors de certaines manifestations ou réceptions. Rarement les salles de spectacle
sont sollicitées pour le théâtre. Les tournées des troupes sont presque inexistantes.

2.3.3.3 Performances du secteur et contribution au développement de la région


Le domaine du théâtre est l’un des plus pauvres de la création artistique. En dehors de la
troupe régionale, seule Tisrawtt a pu donner un spectacle ces dernières années hors des limites
de la région. Les créations se situent entre la marionnette et le clown.
Par la faiblesse de sa production, le théâtre contribue difficilement au développement de la
région. Lors des rares prestations hors de la région, la troupe véhicule une image positive de
Kidal. Les rares prestations permettent au théâtre de contribuer au développement
économique par la création d’emplois temporaires. Le théâtre contribue également à
l’apaisement du climat social en rapprochant les jeunes de différents horizons pour une cause
commune, renforçant ainsi la cohésion.
2.3.3.4 Difficultés du théâtre et solution pour une politique théâtrale
Difficultés du théâtre
 Poids de la tradition, une production peu diversifiée ;
 Manque d’équipement, de matériel, de ressources ;
 Des compétences font défaut; importants besoins d’encadrement technique ;
 Problèmes de communication (langues) ;
 Absence de collaboration et d’organisation ;
 Enclavement (excentricité) des centres culturels.

Objectif de la politique théâtrale


Soutenir le développement d’un théâtre maintenant la cohésion sociale.

2.4. LES ARTS VISUELS

2.4.1 Les Arts plastiques


Les arts plastiques font partie de l’histoire de Kidal. Il existe beaucoup de gravures rupestres
anciennes dans les différents cercles de la région. Les arts plastiques constituent un symbole
de la région de Kidal : sur la télévision nationale, Kidal est annoncée par un dessin sur pierre.
Presque tous les services veulent se faire annoncer par les dessins sur pierre aux voyageurs
entrant dans la ville.

21
Figure 2: Gravure rupestre de Essouk datant de 6000 ans Figure 3: Peinture à l'entrée de Kidal
avant JC

2.4.1.1 Les acteurs des arts plastiques dans la région de Kidal


Les acteurs de la production et de la création ne sont pas nombreux dans les arts plastiques.
Parmi les 6 acteurs, seuls deux sont natifs de la région, le reste étant des fonctionnaires.
A l’entrée de la ville de Kidal, le visiteur est frappé par toutes ces peintures sur pierre,
annonçant les services et partenaires au développement qui existent dans la ville. Ces
peintures sont l’œuvre de Mohamed Jean Pierre TITA de l’association ASEYAR. Il n’a pas
fait une école spécialisée mais exerce dans tous les aspects des arts plastiques. Compte tenu
de son âge avancé TITA a avec lui deux jeunes qu’il veut initier à la peinture sur pierre.
Ibrahim Ag Ameni est aussi un peintre local.
Parmi les plasticiens venus à travers la fonction publique, on peut citer Alassane Tangara et
Armand Dembélé. Mais ceux qui se sont surtout illustrés sont Tomota et Touré.Abdou
TOMOTA a fait l’Institut National des Arts et travaillait encore à la Direction Régionale de la
Culture. Il a plusieurs fois participé au Marché des Arts plastiques de Bamako. Il s’occupe des
décors de la troupe régionale lors des Biennales.
Bouillagui TOURE était animateur de jeunesse à Tin-Essako. Membre actif de l’association
ONDOPRI de Bamako où il a longtemps travaillé sur le tissu teint et le bogolan, il a acquis
les techniques académiques des arts plastiques lors de son passage à l’INA.
A ces acteurs, il faut également ajouter les femmes qui font des dessins et peintures sur la
peau dans le cadre de l’artisanat.
Tous ces plasticiens travaillaient sur commande. Il n’existe pas de galerie d’exposition ni
d’association regroupant les plasticiens de la région et les débouchés sont infimes. Ils
participaient à toutes les éditions de la Semaine Nationale des arts plastiques organisée par la
DNAC à Bamako.

2.4.1.2 Performance des arts plastiques dans la région de Kidal


La production des arts plastiques de la région est en volume faible à cause de la faible
demande qui tourne autour des bandes annonces sur les grosses pierres et les banderoles des
ateliers et conférences. Les toiles et tableaux ne se vendent pas beaucoup, mais les tissus
teints et bogolan ont un marché. Il faut reconnaitre que la qualité des biens et services créés
est satisfaisante. Le type de création correspond aux arts appliqués ou décoratifs qui se
pratiquent en tant qu’art populaire ou artisanal (par les peintres touaregs) ou amateurs et
commercial (par les professionnels sortis de l’INA).
Le bilan des arts plastiques en termes de diffusion est également faible. L’aire de diffusion ne
dépasse pas la ville ou la région parce que les créateurs n’ont pas développé leur création dans
le sens de la conquête des marchés de l’étranger.
L’engouement et le savoir-faire en matière d’arts plastiques est incontesté dans la région de
Kidal. Aussi, les arts plastiques contribuent à la visibilité de la région à travers la télévision
nationale qui diffuse les images presque chaque semaine.

22
2.4.1.3 Problèmes et solutions des arts plastiques dans la région de Kidal
Les principaux problèmes des arts plastiques est la faiblesse de la valorisation de l’art local
qui ne reçoit pas d’appui technique ni financier de la part de l’état ou des collectivités. Les
commandes rapportent peu aux artistes et elles ne leur permettent pas de vivre d’où la
faiblesse numérique des peintres. Enfin, il faut signaler le rôle de l’intégrisme religieux qui est
un obstacle au dynamisme des créations artistiques.
Le développement des arts plastiques doit être orienté vers sa dynamisation à travers le
développement de la créativité, de la production et de son audience. Pour cela, les acteurs
doivent être structurés en formant avant tout un groupement de défense d’intérêt et de
développement. C’est dans le cadre de ce regroupement qu’ils peuvent être formés en
techniques qui leur permettent de viser les marchés nationaux et étrangers. Les créateurs
doivent également quitter le cadre artisanal pour évoluer vers des créations plus intéressantes.
Une autre activité importante est l’information et la sensibilisation sur l’importance des arts
plastiques.

2.4.2. La photographie d’art


Production photo
Par photographie d’art, nous entendons les photographies qui sont le produit d’une démarche
artistique. Nous considérons ici les photos qui portent une expression culturelle : reportages
de mariage, des créations artistiques (exemples tresses, habits, parures), événements
historiques et culturels et aussi archives.
Les photographes ne sont pas très nombreux à Kidal ; trois acteurs se distinguent par leur
pratique, il s’agit de Karim Sangaré, Akore Yag Na et Sidiki Ballo. Les photographes sont
des hommes, avec un niveau d’instruction secondaire. Aucun de ceux qui exercent dans le
domaine ne le fait à temps plein. Le plus reconnu et populaire des photographes est le Studio
Ballo situé au centre ville. Le studio MDL est spécialisé dans la photographie numérique.
Tous les studios font du reportage vidéos pour les manifestations sociales et les structures qui
commandent. Ils fournissent les CD pour les baptêmes et mariages.
Pour développer les images en argentique, les photographes de Kidal sont obligés de les
envoyer à Gao car il n y a pas de laboratoire dans la région.
Les photos sont prises sur demandes, et rarement les photographes fixent des évènements
pour l’envie de faire des archives. Les populations sont les plus gros clients. On peut trouver
quelques photos exposées dans le studio, mais aucun d’eux n’a encore organisé une
exposition comme telle.
Performance et contribution de la photographie d’art au développement durable de la
région
Dans la région il ya encore de la place pour la photographie. Les photographes sont sollicités,
même s’ils ne font pas un travail continu. La photographie crée des emplois, à la limite
précaires. Elle sauvegarde la culture locale, contribue à sa valorisation et promotion.
Difficultés
 Faiblesse numérique des photographes et peintres;
 Inexistence d’expositions photographiques : la seule exposition qui a eu lieu a suscité
un soulèvement.
 Absence de la photo
Activité à mener pour le développement de la photographie d’art
 Information et sensibilisation sur l’importance des arts visuels
 Création de laboratoires photo

23
2.5. Lettres
Auteurs
1. Ibrahim Ag Mohamed
2. Mohamed Ag Erless : Chef de la mission culturelle d'Essouk, il est l'auteur de contes,
proverbes, devinettes et d'articles scientifiques
3. Ag Banane Baye est poète

Bibliothèques de lecture publique


Il y a 4 centres de lecture dans la région de Kidal:
La Bibliothèque à Kidal ville. Elle se trouve dans l'enceinte de la maison de Luxembourg.

On peut aussi citer la Bibliothèque de lecture publique de Tessalit, la Bibliothèque du Lycée


de Kidal et le Centre de Lecture et d’Animation Culturelle (CLAC)

Performance
Le bilan général de la production culturelle dans le livre est maigre par sa diversité, son
volume et sa qualité des biens et services créés/produits. Le bilan régional du secteur est
insignifiant en termes de diffusion dans la région, dans le pays ou à l’étranger

2.6 Le Patrimoine

Patrimoine matériel
Sites
Les sites anciens sont:
1. Es-souk ou Tadmekka
2. Chouchou ou Kallamane
3. Djounhane
4. Tindjorar
5. Tamaradant
6. Atradjenat
7. Tassidrak
8. Kidal
9. Talhohas
10. Azankafa
11. Tamasnaga
12. Tearawanene
13. Tadjimé
24
Les Ruines d’Es-souk sont situées à la lisière sud du Sahara, entre deux éperons rocheux de
l’Adrar des Iforas, à 60 km au Nord-Ouest de Kidal. Connu sous le nom d’Es-souk
Tadamakat, ce site de 60 ha se compose entre autres, des restes de maisons et de mosquées en
ruines, des nécropoles, des blocs de grès portant des inscriptions en Tifinar et des gravures
rupestres. La cité médiévale aurait été fondée vers le VIIe siècle. Le chercheur français, Henri
Duveyrier (1864) signale que : « Les Noirs ont fondé Es-souk, les Touaregs l’ont conquise,
occupée, agrandie, embellie ». La cité a joué un grand rôle dans l’évolution du commerce
entre l’Afrique au sud du Sahara et le monde méditerranéen, d’où le mot « Es-souk », terme
arabe qui désigne le marché.

Mur de pierres en ruine

Es-souk a surtout été connue à travers les écrits des voyageurs et chroniqueurs arabes comme
Ibn Hawqal (Xe siècle), El Bekri (XIe siècle), Ibn Khaldoun (XIVe siècle). Vers 1490, Es-souk
sera conquise par Sonni Ali Ber puis disloquée suite aux guerres intestines entre les tribus
touarègues. Concernant la gestion et la protection juridique, depuis 1999, le site d’Es-souk
figure sur la Liste indicative des biens culturels maliens susceptibles d’être inscrits sur la Liste
du patrimoine mondial de l’UNESCO. En 2002, un service dénommé « Mission Culturelle
d’Es-souk » chargé de sa gestion et de sa conservation, a été créé. Le bien Ruines d’Es-souk
est classé dans le patrimoine culturel national par Décret N°09-401/P-RM du 31 juillet 2009.

Vestiges du sited’Es-souk Écriture Tifinar sur les rochers

Monuments
Deux monuments attirent l'attention : le bagne et le fort. Ainsi avec la Colonisation, la cité de
Kidal renaît avec la présence du Fort Militaire Français qui a sécurisé la zone et a attiré les
Commerçants Arabes du Maghreb d’abord. De 1934 à 1997, Kidal devient un bagne de
déportation des brigands de l’AOF, des grands malfrats et prisonniers politiques du Mali
Indépendant. La rébellion armée de 1963/1964 a provoqué la fermeture et l’isolement de la
zone par rapport au reste du Mali et du Monde.
25
Dynamisme Culturel
Sur le plan de la promotion artistique et des infrastructures culturelles et socio éducatives il
existe dans la région 15 associations culturelles assurant la promotion artistique (folklore,
manuscrits arabes et tifinagh, poésie, artisanat, etc.) dont 8 à Kidal, 5 à Tessalit, 3 à Abeïbara
et 2 à Tin Essako ;

2.7. DOMAINES ET ASPECTS TRANSVERSAUX

2.7.1 La Recherche culturelle dans la région de Kidal


2.7.1.1 Les chercheurs et la recherche
Plusieurs personnes ressources comme Ibrahim Ag Mohamed, Jean Pierre Tita, Mohamed Ag
Erless, Ambery Ag Rhissa, Akli Ag Wacawalène ont fait des recherches sur la culture de la
région. Certains résultats de ces recherches ont été publiés et d’autres sont en cours. Le
PADDECK a déjà contribué à recueillir des contes et légendes pour des scolaires dans la
commune d’Anefif.
Le DDRK 3 œuvre beaucoup dans ce domaine en outillant la Maison Du Luxembourg pour
lui permettre d’enregistrer et de filmer certains airs et aspects de la vie pour la postérité. Des
étudiants terminalistes font des mémoires sur la culture touarègue. Toujours est-il que la
diffusion des résultats ne se fait pas à souhait. Toutefois le secteur de la recherche reste à
occuper dans la région.
Dans le domaine de la culture la recherche est très faible dans la région de Kidal. Seul le site
d’Essouk, auquel est consacré une Mission Culturelle a fait l’objet de fouilles et d’études dans
le temps, de la part des maliens comme des étrangers. Aussi des mémoires de fin d’études
portent sur le sujet. Des publications ont été faites déjà, mais le travail reste énorme.
2.7.1.2 Performances de la recherche et sa contribution au développement
A part la Mission Culturelle d’Essouk qui est un service déconcentré de l’Etat et n’occupe
qu’un agent en permanence, il n ya que des emplois temporaires occasionnés par les fouilles
demandées.
2.7.1.3 Principales difficultés
 Absence d’un centre de recherche culturelle
 le manque de soutien aux chercheurs de la région
 l’absence de structure capable de les aider à s’organiser et publier leurs résultats.
Résultats visés
Un service de recherche est mis en place dans la région

2.7.2 La Formation artistique et culturelle


Acteurs
Le niveau de formation des artistes et opérateurs est à voir et rehausser. Il y a un Important
besoin en montage et suivi de projets. La plupart des opérateurs sont dans le domaine par
amour du métier. Ils ont fait des acquisitions par expérience mais ont un besoin sérieux de
26
maîtriser certains aspects qui ne peuvent se faire sans apprentissage régulier. Le montage de
projet et la gestion constituent les besoins cruciaux en formation.
Presque tous les artistes et opérateurs de Kidal ont appris sur le tas, ou font le métier en
héritage. Beaucoup de jeunes artisans travaillent dans l’atelier du père, se font la main et au
bout d’un certain nombre d’années s’installent à leur compte.
Performances et contribution au développement des IC
Les acteurs ont surtout besoin de formation continue. L’Association Taghereft Tinariwen
avait organisé un moment une formation pour initier des filles au violon.
Nous avons appris aussi que MDL avait formé des jeunes à la technique. Aucun d’eux n’est
resté technicien dans une salle.
L’Association Aseyar dont le Président a fait tous les dessins sur pierre qui ornent l’entrée de
Kidal, a initié d’apprendre à des jeunes la technique de la peinture sur pierre.
Contribution au développement durable de la région
Il n’existe pas de formateur attitré dans un domaine culturel à Kidal, bien qu’il y ait des
compétences assez développées.
Difficultés
Les gens sont de moins en moins intéressés par la chose culturelle car les retombées et
débouchés s’amenuisent dans le domaine.
Résultats visés
Proposer pour les acteurs culturels des formations qui répondent à leur attente et besoin.

2.7.3 Le tourisme culturel

27
28
3. PLAN D’ACTION ET RECOMMANDATIONS

3.1 Plan d’action régional

Au cours des trois jours d'atelier (26-28 mars 2011 à Kidal) de validation du diagnostic et
d'élaboration d'une politique régionale, les participants ont produit un plan d'action culturel
décliné dans le tableau suivant.

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PLAN D’ACTION 2011 – 2016 DE LA REGION DE KIDAL

Axes Grandes activités Responsables Période d’exécution Coût


Promouvoir la diversité Protéger et promouvoir la Création d’un fonds de pérennisation Associations / Collectivités 2011 - 1016 200 000 000
culturelle et Favoriser diversité des expressions des expressions culturelles / Etat
l’accès et la culturelles et son respect
participation à la vie
culturelle
Encourager le dialogue entre les Initier des activités incitatives à la paix Associations / Collectivités 2011 - 1016 60 000 000
cultures et stimuler / Etat
l’interculturalité afin de
Organiser des voyages d’échanges Etat 2011 - 1016 30 000 000
développer l’interaction
culturelle

Renforcer le partenariat pour Mise en place et rencontres régulières Etat 3 000 000
protéger et promouvoir la de cadre d’échanges avec d’autres
diversité des expressions artistes
culturelles
Organisation et concertation des Associations 6 000 000
acteurs du domaine de l’écriture
Création et réhabilitation des Régularisation des titres des centres Etat
infrastructures culturelles culturels
Moderniser l’équipement des artisans Collectivités / Etat
d’art
Création et mise en place d’espaces Collectivités / Etat
réservés à l’artisanat d’art
Aménagement et balisage des pistes Etat
Construction de structures d’accueil Association / Secteur privé
Réhabilitation, construction et Collectivités / Etat
équipement des centres culturels

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Création de laboratoires d’art visuels Collectivités / Etat
Encourager la recherche Recherche des pas de danse et Etat / Associations
culturelle et l'information répertoires musicaux
Encourager la recherche et l’écriture en Associations / Collectivités
les subventionnant / Etat
Renforcer le contenu culturel de Information, sensibilisation et Associations / Collectivités
l'éducation formelle et non motivation (institution de prix) des / Etat
formelle jeunes sur les expressions culturelles
Sensibiliser pour l’éducation familiale Associations / Etat
de la culture
Faire revivre la transmission orale Associations

Faire de la politique Concevoir, établir ou revoir les Diligenter le transfert des compétences Etat
culturelle l'un des politiques culturelles régionales et des ressources aux collectivités
éléments clés de la et locales
Inscription des actions culturelles dans Collectivités
stratégie de
les PDESC
développement
Mise en œuvre des PDESC Collectivités

Promouvoir les activités de Encourager les collectivités à solliciter Etat


sensibilisation à l'importance de les agents de l’Etat
la prise en compte des facteurs
Information et sensibilisation sur Associations
culturels dans le processus de
l’importance des arts visuels
développement durable
Formation des parties prenantes Formation des acteurs dans la Etat
chargées de la planification planification des activités culturelles
culturelle

Allouer davantage de ressources Créer les conditions pour le retour Etat


humaines et financières au effectif de l’administration dans les

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développement culturel chefs-lieux de Cercles et de Communes
Redéploiement des agents de l’Etat Etat
dans la région de Kidal
Mettre à disposition des ressources Etat / Collectivités
financières, humaines et matérielles
pour le fonctionnement des activités
culturelles de la région

Renforcer les politiques Collaboration régionale et Impliquer les collectivités dans Etat
et les pratiques de nationale pour la promotion et la l’assurance de la sécurité pour le
sauvegarde et de mise protection des cultures tourisme
en valeur du
Collaboration avec les autres acteurs Associations / Collectivités
patrimoine
des régions du nord pour la sauvegarde
des expressions culturelles
Participer à la coalition sur la diversité Associations
culturelle
Recenser et faire inscrire les Faire un inventaire des biens dans la Etat
biens du patrimoine région et publier
Mettre en place un centre de ressources Collectivités / Etat
des biens culturels

Lutte contre le trafic illicite de Mettre en place des brigades de lutte Collectivités
biens culturels et campagne pour contre la corruption
le retour et la restitution des
Donner des moyens adéquats au Etat
biens culturels dans leurs pays
BUMDA pour la lutte contre la
d’origine
corruption
Mettre en place des Construction d’un musée régional Collectivités
infrastructures de préservation
Aménager les pistes d’accès aux sites Etat
des biens culturels
touristiques

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Encourager et stimuler le secteur privé Etat / collectivités
de l’hôtellerie
Protéger et promouvoir le Vulgariser les textes réglementaires Etat
patrimoine relatifs à la protection et à la
sauvegarde du patrimoine
Prendre des mesures de promotion et Etat
de valorisation des sites
Constituer un vivier de guides Etat
touristiques
Renforcement des capacités des Sensibilisation et formation des Collectivités
acteurs du patrimoine responsables des collectivités dans la
promotion et la sauvegarde du
patrimoine
Revalorisation des instruments Etat / Collectivités
traditionnels en voie de disparition par
la formation des jeunes

Assurer le Adopter les mesures appropriées Recherche de partenaires Associations


renforcement des afin d’élargir l’accès au financiers pour les activités culturelles
industries culturelles financement pour les industries
locales culturelles (fonds de garantie,
incitations fiscales)

Promouvoir la créativité et Sensibilisation des jeunes à exercer les Associations


jouissance de la créativité métiers d’art
Répertorier les talents Associations / Collectivités
Organisation des concours dans les arts Associations / Collectivités
du spectacle / Etat

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Promouvoir la production Equipement des artistes Etat / Collectivités
Multiplier les espaces d’expression des Associations / Collectivités
acteurs des arts de la parole / Etat
Production et conservation des acteurs Associations / Collectivités
des arts de la parole / Etat
Promouvoir la diffusion et la Développer des stratégies de marketing Associations
distribution artisanal
Conquête du marché local et national Associations / Etat
Equipement des techniciens spécialisés Collectivités / Etat
dans la culture au niveau des radios

Promouvoir la création d’un Créer au nord mali une entreprise de Associations / Etat
marché commun des productions production des filières des arts du
spectacle

Encourager la Création de troupes permanentes dans Collectivités


professionnalisation des les arts du spectacle
opérateurs
Renforcement des structures faitières Associations / Collectivités
sur le plan technique / Etat
Mettre en place des associations Associations
culturelles dynamiques et
représentatives
Organisation des vendeurs pour Associations / Etat
l’approvisionnement
Renforcer les compétences des 5 Formations sur les thèmes : Associations 15 000 000
opérateurs culturels marketing, en gestion d’entreprise,
montage de projets, plaidoyer et
lobbying et gestion de ressources
humaines (management)

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Alphabétisation des artisans Associations
7 Formations spécialisées en : gestion Associations 21 000 000
de centres culturels, technique
audiovisuelle, arts visuels, organisation
de festivals et de foires, des artisans à
l’amélioration du design ; des artisans
aux textes réglementaires de l’artisanat,
des guides touristiques
Formation des techniciens spécialisés Associations 3 000 000
dans la culture au niveau des radios
Reconnaissance des opérateurs Campagne de valorisation des Associations
opérateurs culturels
Implication des artistes dans les Etat / Collectivités
activités de développement

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3.2 Recommandations
Les participants de l’atelier de Kidal ont émis les recommandations suivantes :

3.2.1 Recommandations à l’Etat


 Favoriser l’émergence des industries culturelles sur des bases juridiques ;
 Valoriser et préserver les instruments de musique en voie de disparition ;
 Créer un musée régional de Kidal ;
 Vulgariser les textes législatifs et réglementaires relatifs à la sauvegarde et à la
promotion du patrimoine culturel ;
 Augmenter le budget alloué aux ministères en charge de la culture, de l’artisanat et du
tourisme ;
 Transfert effectif des ressources et compétences aux collectivités ;
 Formation des guides touristiques dans chaque commune ;
 Œuvrer pour le renforcement de la paix.

3.2.2 Recommandations aux collectivités locales


 Ouvrir un répertoire des opérateurs culturels au niveau de chaque commune ;
 Implication accrue dans la valorisation culturelle ;
 Protection et promotion des sites existants ;
 Faire l’inventaire exhaustif des sites et monuments du patrimoine culturel ;
 Introduire des modules d’éducation artistique et culturelle à l’école.
 Œuvrer pour le renforcement de la paix.
3.2.3 Recommandations services d’appui et PTF
 Allégement des procédures de financement aux opérateurs ;
 Rehausser l’enveloppe de subventions accordées aux secteurs de la culture, de
l’artisanat et du tourisme ;
 Majorer le nombre de bénéficiaires ;
 Faciliter les prêts aux opérateurs culturels auprès des banques.

3.2.4 Recommandations particulières au PADESC


 Adapter les procédures d’octroi des financements aux réalités maliennes ;
 Privilégier le dépôt des dossiers au niveau des assemblées régionales ;
 Fournir continuellement les informations sur le programme ;
 Simplifier le formulaire de demande ;
 Former les consultants, opérateurs culturels, services techniques locaux sur le montage
des projets ;
 Augmenter le budget de fonctionnement du représentant RDCR du programme pour
lui permettre de communiquer avec les opérateurs de toute la région;
 Déconcentrer le PADESC au niveau cercle.

5.5 Recommandations aux opérateurs culturels


 Associer les services techniques à l’élaboration et la mise en œuvre des projets ;
 Organiser les acteurs en groupes, associations, etc.
 Evoluer vers le professionnalisme des opérateurs ;
 Privilégier l’intérêt de sauvegarde de la culture

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LISTE DES PARTICIPANTS A L'ATELIER DE KIDAL
DRJSAC : Abdou TOMOTA , Chef de la Division Arts et Culture
Patrimoine : Sidi Ould Hama
Tourisme : Sidi Mohamed Ag IDAL, Directeur de l’OMATHO
Artisanat : Ibrahim Ag Mohamed, Directeur du Centre Régional de Promotion de l’Artisanat
ANPE : Oumar SANGHO, Directeur

COLECTIVITES :
Secrétaire Général AR et Chargé de la Culture : Sekouba Dembélé

OPERATEURS de Kidal :
Artisanat : Rhissa Ag ALBAKA
Sites et gravures : Mohamed Ag Erless, Chef de la Mission Culturelle d’Essouk
Musique : Ahmed Ag KAEDY
Métiers d’art : Dadiya Walet Moussa
Festival : Amadi Ag Abidine
Infrastructure-Centre de formation : Malick Ag Rhissa
Théâtre et Sketch : Assitan Mariko
Médias : Mamoutou Danté
PTF –ONG : Bayeno Walet AKLI
Services d’Appui : Oumar Hamadada TOURE
Mohamed Ag Billal - CSJSAC Kidal
Alassane Tangara - CSJSAC Abeîbara
Bouillagui Touré Ŕ CSJSAC Tin Essako
Adama Koné Ŕ CSJSAC Tessalit
Sidi Amar Ag Akassa, Président Conseil de Cercle Abeïbara
Mahmoud Ag Sidi Ahmed, Maire Tin Essako
Ismael Ag Mohamed, 3è Adjoint à la Mairie Tessalit
Opérateurs et Associations de cercles :
Zineba IDOUAL Ŕ Tessalit
Anasser Ag Salim dit Tabnounou Ŕ Tessalit
Bita Ag IMAMA Ŕ Tin Essako
Cheick Ag BAYE Ŕ Abeïbara
Halid Ag Mohamed ŔAdjel Hoc à Tessalit

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