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1 – INTRO ....................................................................................................................................................... 2
2 – CONTEXTE HISTORIQUE ET ÉCOLE DE FRANCFORT ................................................................................. 4
L’école de Francfort et l’inven�on du concept de l’IC ........................................................................... 5
3 – LA CULTURE POPULAIRE À L’ÉTUDE : LES ÉTUDES CULTURELLES .......................................................... 10
Les études culturelles .............................................................................................................................. 10
4 – LA STRUCTURE ET L’ÉVOLUTION DES IC................................................................................................. 16
5 - ASPECTS ÉCONOMIQUES DE LA PRODUCTION DU CONTENU ............................................................... 24
6 – DIFFÉRENTS SECTEURS DES IC : CINÉMA, JV, MUSIQUE ........................................................................ 29
TV ET CINÉMA : INDUSTRIES AUDIOVISUELLES ................................................................................... 30
JEUX VIDÉOS ........................................................................................................................................ 33
INDUSTRIE DE LA MUSIQUE ................................................................................................................ 35
7 – INDUSTRIES CULTURELLES ET L’INTERNET ............................................................................................. 37
8 – TRAVAILLER DANS LE SECTEUR CULTUREL – entre précarité et glamour .............................................. 47
1 – INTRO
Industrie, industriel : produc�on de masse, histoire des médias
→ vers la standardisa�on, image d’une usine, fragmenta�on, étapes de produc�on (créa�on, produc�on,
distribu�on, consomma�on), automa�sa�on, accessibilité de produc�on à grande échelle
Culture, culturel
→ groupes/symbolisme/symboles partagés, iden�té collec�ve, la langue, les expressions, les œuvres
d’art, lien d’appartenance
Culture Industrie
Raymond Williams et la pensée anthropologique : *Un mode d’organisa�on pour produire et
Culture comme une façon de penser, de vivre et distribuer qqch dans les économies capitalistes
de ressen�r *Définit les organisa�on et ins�tu�ons et leurs
interrela�ons dans les réseaux de commerce
- Économique/culturel
- Privé/publique
- Goût instruit/informel
- Culture populaire/éli�ste
IC de base Périphérie
Ceux qui traitent de la prod industrielle et de la - Design
circula�on des textes/produits/services culturels : - Pub
- Radiodiffusion - Sport
- Film - Architecture
- Musique - Arts performants
- Édi�on de livres/magazines - Mode
- Jeux vidéo - Logiciels
- La culture représente plus de 46 milliards de dollars, soit 7,4% du PIB du Canada et plus de 640
000 emplois dans notre économie. L’industrie culturelle du Canada est trois fois plus grande que
notre industrie des assurances et deux fois la taille de notre industrie fores�ère.
- Au niveau provincial, les industries culturelles sont en plein essor. En Ontario, par exemple, le PIB
de l’industrie créa�ve est maintenant plus élevé que celui de l’énergie de la province, approche
70% du secteur de la fabrica�on d’automobiles et surpasse ceux de l’agriculture, de la foresterie
et des mines combinés.
- Nous nous appuyons sur les produits, textes, services, représenta�ons des industries culturelles
pour connaître et interpréter le monde social, culturel, poli�que qui nous entoure.
- Nous nous appuyons sur les produits, textes, services, représenta�ons des industries culturelles
pour comprendre nous-mêmes en tant qu'individus et groupes – et pour former, ques�onner et
changer nos propres iden�tés individuelles / collec�ves et celles d’autres groupes.
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2.1 L’industrie culturelle – Adorno
Choix du terme "industrie culturelle" plutôt que "culture de masse". Il insiste sur le fait que cete
industrie ne naît pas spontanément des masses, mais est une intégra�on délibérée de la consomma�on
culturelle dans un système économique et administra�f. Ce système fusionne l'art supérieur et inférieur,
diminuant leur valeur et significa�ons respec�ves.
L’IC ne vise pas à sa�sfaire les besoins réels des consommateurs → mais les manipule pour qu'ils
s'adaptent aux produits offerts. Processus où les consommateurs sont traités comme des objets (ø
comme des sujets) => abou�t à une uniformité culturelle et à un manque de pensée cri�que, empêchant
le développement d'individus autonomes et capables de pensée indépendante.
Cri�que de la façon dont l'industrie culturelle renforce les idées de conformisme et de statu quo,
contribuant à la passivité et à l'accepta�on non cri�que des condi�ons sociales existantes
=> L’IC renforce en réalité une conformité aveugle et un ordre non cri�que (contribu�on ø posi�ve à la
société)
L’IC, avec son influence et son pouvoir, ne contribue pas à l'améliora�on de la société, mais renforce
plutôt l'ordre existant et promeut un conformisme qui empêche le développement d'individus
autonomes et cri�ques, essen�els à une société démocra�que. L'IC trahit son poten�el de contribuer à
une vie meilleure et à une société plus éclairée.
ACTIVITÉ = L’idée de rationaliser la distribution/ production, qui me fait penser à la production musicale
de nos jours, qui est devenue standardisée : les chansons hits ont les mêmes durées, thèmes, mélodies ;
leur production est répartie (musiciens vs beatmakers). Ce qui nous fait perdre l’originalité et la diversité
musicale.
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société
Exemple : l'œuvre de Jeff Koons et la présidence de Donald Trump sont analysées comme des
phénomènes culturels reflétant les dynamiques de l'industrie culturelle.
- Le syst signifiant à travers lequel un ordre est communiqué, reproduit, expérimenté et exploré
- Les ins�tu�ons qui par�cipent le plus directement à la significa�on sociale, à la prod du sens
dans les sociétés
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- Les ins�tu�ons de notre société qui u�lisent les modes de prod et d’org caractéris�ques des
organismes industriels pour produire et diffuser des symboles – sous forme de biens et services
culturels, généralement (mais pas exclusivement) sous forme de marchandises
Adorno et Horkeimer
ÉCOLE DE FRANCFORT :
≠ Théorie cri�que :
Critique néo-marxiste de la « culture de masse » imposées aux masses par de puissants intérêts
commerciaux (les capitalistes) propriétaires des moyens de prod
Selon la théorie cri�que de l’école de Francfort, les sciences sociales et humaines doivent être u�lisée
comme cri�que du capitalisme et non comme jus�fica�on et légi�ma�on de l'ordre existant
La cri�que doit servir à faire avancer l’émancipa�on des êtres humains - se base sur le marxisme et l’idéal
d’émancipa�on des groupes / classes marginalisés des groupes dominants de la société
-> Le concept de l’industrie culturelle fait par�e de cete approche cri�que à la recherche dans les
sciences sociales et humaines
- Autoréflexive
- Vise l’émancipa�on du sujet
- Cri�que de la raison par la raison
o Elle peut s’autodétruire
- Cri�que de l’IC
o La culture n’est plus qu’une marchandise
o Le comportement du consommateur est prédéfini
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Cri�que néo-marxiste de la « culture de masse » imposée aux masses par de puissants intérêts
commerciaux/les capitalistes/propriétaires des moyens de produc�on
INDUSTRIE CULTURE
Économie, ra�onalisa�on, planifica�on, calcul, Créa�on, originalité, désintéressement,
intérêt stratégique, visée instrumentale forma�on, perfec�onnement, autonomie, liberté
Recherche de profit Émancipa�on par la créa�on, cri�que du status
quo
Standardisa�on Authen�cité
Le marxisme en bref
- L’interven�on de l’état dans l’économie (qu’ils ont vu dans bcp de na�ons en Europe dans les 30-
40s) avait effec�vement éliminé la tension entre les ‘propriétaires de prod’ (les capitalistes) et les
‘forces produc�ves matérielles de la société’ (les travailleurs), tension qui, selon Karl Marx,
cons�tuait la principale contradic�on du capitalisme
- Le marché (en tant que mécanisme ‘inconscient’ de distribu�on de biens) et la propriété privée –
tous deux étant typique pour le capitalisme – avaient été remplacés par une planifica�on
centralisée par l’état et une propriété socialisée des moyens de prod dans bcp de pays
- Mais, contrairement à la célèbre prédic�on de Marx, ce changement n’a pas conduit à une « ère
de révolu�on sociale » (et, finalement, à l’émancipa�on des travailleurs/citoyens : socialisme –
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communisme), mais plutôt au fascisme et au totalitarisme. Pour Adorno et Horkheimer, cela
posait le prob de savoir comment rendre compte de la persistance apparente de la domina�on
(des travailleurs par les capitalistes)
A et H sont venu à la conclusion que les arts et les médias industrialisés jouent un rôle important
dans la maintenance de la domina�on sociale dans les sociétés européennes et américaines
entres les deux guerres mondiales.
L’IC comme force conservatrice plutôt qu'émancipatrice
Commodifica�on (marchandisa�on)
- Être humain et objet perçu et traité comme une marchandise (ar�ste et œuvre d’art)
- Définit donc exclusivement par une valeur économique (comme un prix ou des profits poten�els)
– et non une valeur pra�que, humaine, ar�s�que ou norma�ve
- Croyance que la valeur économique des choses ou des personnes (comme un producteur de film
ou un sac à main) est objec�ve et intrinsèque
- Par, exemple, accepter que le prix d’un sac à main est « raisonnable » parce que c’est une
marque chère… plutôt que considérer les marques comme des construc�ons de publicité et de
marke�ng
Fé�chisme de la marchandise
Les « consommateurs » de culture se rapportent moins au contenu immanent de ses objets qu’a leur
apparence externe et au plaisir désinvolte et immédiat qu’ils sont censés leur apporter
Ex : + l’objet est cher, + on lui accorde de valeur, même s’il n’a rien coûté à produire
Selon Adorno :
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- « Marx définit le fé�chisme de la marchandise comme la la vénéra�on de l’autoproduc�on : Le
consommateur tombe en adora�on devant l’argent qu’il a dépensé pour acheter ses places au
concert de Toscanini.
- Litéralement, il a ‘fait’ le succès, qu’il réifie et accepte comme critère objec�f, sans s’y
reconnaître. Il ne l’a pas ‘fait’ toutefois en ce que le concert lui a plu, mais en ce qu’il a acheté le
billet d’entrée ».
- Au lieu de se rapporter aux objets en tant que produits de l’activité humaine, les publics finissent
par se rapporter, en tant que consommateurs, à la marchandise pour elle-même (sa valeur
économique)
- La valeur d’échange (le prix, l’argent) est la valeur la plus importante (et non la valeur esthétique,
morale…)
- Les auditeurs sont réassurés dans ce qu’ils savent déjà, et renoncent à vouloir autre chose que ce
qu’on leur offre déjà de manière répétitive (standardisation)
- La musique industrialisée nécessite peu d’attention : familiarité par l’exposition répétée
- La musique est expérimentée de manière superficielle avec la radio (bruit de fond auquel on ne
porte plus attention)
Concept d’aliéna�on
Travailleur (culturel ou autre) => perte de son humanité par la dépossession de ses moyens de prods (qui
sont possédés par les capitalistes/groupes dominants)
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Concept d’exploita�on
Les travailleurs dans une société capitaliste sont exploités (par les employeurs, propriétaires
d’entreprises : les capitalistes) dans la mesure où ils sont forcés, pour subs�tuer, de vendre leur force de
travail aux capitalistes pour moins que la pleine valeur des marchandises qu’ils produisent avec leur
travail.
- L’IC prétend fournir aux H dans un monde prétendument chao�que qq repères pour les orienter
- Ce n’est pas tant le message qui est probléma�que, mais l’a�tude que l’IC produit avec ses
messages
- Les individus/consommateurs sont affaiblis car ils ne développent pas des capacités de réflexion
cri�que (infan�lisa�on)
- « Chaque produit se veut individuel; l'individualité elle-même sert au renforcement de l'idéologie
du fait qu’on provoque l'illusion que ce qui est média�sé est un refuge d'immédiateté et de vie. »
- Les vedetes : metre de l’avant un individu comme une image à vendre
- Catégories rigides de produits, ra�onalisa�on des produits
- L’IC impose des schémas de comportement
- Renforcement du status quo :
o L’IC « fait la réclame pour le monde tel qu’il est » - mais l’ordre (établit) n’est pas en soi
qqch de posi�f
L’IC empêche l’émancipa�on et assure la conformité avec les rela�ons de pouvoir existantes dans
la société
- La prod standardisée des biens culturels est partout ajd, le « kitsch média�que en boucle »
- Trump et sa présidence sont un produit des industries culturelles (studios Warner, l’apprentice,
télé-réalité)
- Désormais, grand intérêt public et universitaire pour les idées de Marx et les cri�ques du
capitalisme
- Des philosophes et des chercheurs reconnus travaillent avec les idées d’Adorno et de Horkheimer
(Judith Butler, Fredric Jameson, Nancy Fraser, Antonio Negri, Slavoj Zizek, etc.)
- Le concept plus récent des industries créa�ves est plus large que celui des « industries culturelles
» et ne con�ent pas de perspec�ve cri�que sur la société, mais plutôt l'inverse
- La numérisa�on et la mondialisa�on (et leurs liens avec les industries culturelles et produits
culturels) ne nous ont pas libérés et n'ont pas conduit à un monde plus juste et démocra�que
mais ont plutôt intensifié le capitalisme
- Évolu�on des modes d’exploita�on du travail culturel (proliféra�on des plateformes
« collabora�ves » en ligne -- travail non payé des usagers-consommateurs)
• Les auteurs du texte refusent un Marxisme qui se base sur l’opposi�on simpliste et rigide entre
travail (classes des ouvriers, classe moyenne) et capital (bourgeoisie) : dans d’autres mots, entre
base (économie - aspects matériels) et superstructure (poli�que, culture, médias, éduca�on, etc.
- aspects immatériels) d’une société
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• Plutôt, les forces inves�es dans la produc�on matérielle (travailleurs) sont liés de manière
(inter)ac�ve aux rapports de distribu�on des richesses et ressources (capitalistes) (ce qui rend
possible des résistances au capitalisme)
• Cultural studies contre l’industrie culturelle : les cultural studies négligent à analyser les
producteurs culturels ou pra�ques organisa�onnelles des industries culturelles --- plutôt, les
cultural studies se focalisent sur la récep�on / consomma�on et l’empowerment des sujets par
leurs interpréta�ons des textes culturelles / média�ques
• Cri�que des Cultural Studies
o L’industrie culturelle contre les cultural studies (Nicholas Garnham) « la tendance des
cultural studies à qualifier n’importe quelle pra�que culturelle populaire de résistante,
par peur d’être mises dans le même sac que les éli�stes… »
o Pour Garnham, les publics ac�fs - comme supposés par les études culturelles - ne sont
pas nécessairement des publics résistants ou cri�ques; ils peuvent toujours être trompés
par les industries culturelles même si elles construisent ac�vement du sens à par�r de
produits culturels :
« Des comportements non émancipatoires peuvent être très ac�vement
construits. … Le problème clef, justement, en partant de cete perspec�ve (des
cultural studies), est comment l’accepta�on non-coerci�ve et ac�ve de la
domina�on est accomplie. » --- Voir lecture par Stuart Hall (« l’effet idéologique
» des industries culturelles et média�ques)
CONCLUSION
- Déclin de la culture
- Conserva�sme et éli�sme d’Adorno et d’Horkheimer
- Culture définie comme processus de forma�on de la personne, à laquelle s’adosse une certaine
idée de l’expérience esthé�que : s’ouvrir à ce qui est autre ; explorer des idées en dehors des
normes établies
Mais avec l’industrialisa�on de la culture, les auditoires apprennent à n’atendre rien d’autre que
ce qu’ils connaissent déjà, s’enfermant dans leur univers connu (Adorno, 1964)
- Cela sape la culture comme lieu d’expression et de révolte
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David Hesmondhalgh – L’économie politique des médias
(courant de recherche en communication inspiré par les idées néo-marxistes d’École de Francfort)
- L'économie poli�que des médias est une approche analy�que qui met l'accent sur les médias en
tant qu'ins�tu�ons économiques. Elle se concentre donc par�culièrement sur les industries des
médias, sur la produc�on des médias, mais aussi la poli�que publique rela�ve aux médias.
- Certaines personnes le confondent avec l'économie des médias, avec les approches économiques
des médias en général. Mais l'économie poli�que des médias n'est pas la même chose que la
manière dont les écoles de commerce ou d'économie abordent les industries des médias.
L'économie poli�que des médias a tendance à adopter une approche plus évalua�ve et cri�que.
L’économie poli�que est préoccupée par le pouvoir des médias en lien avec les inégalités dans les
sociétés modernes
Hesmondhalgh, 2008 – IC (accent sur la prod) et cultural studies (accent sur la consomma�on)
- CS :
o Aten�on aux publics, au plaisir, à la subjec�vité
o Hos�lité vis-à-vis l’étude de la produc�on média�que / culturelle (produc�on : intérêt
principal de l’approche économie poli�que)
- Public, auditoire, consomma�on versus marxisme et ques�ons de produc�on, économie
- La culture produit l’industrie (tout autant que l’inverse); l’industrie est culturellement
déterminée
- S’intéresse davantage aux ques�ons d'inégalité (que de domina�on)
- S'intéresse aux ques�ons de subjec�vité et de personnalité
- Cherche à évoquer la complexité, l'ambivalence, et la contestabilité de produits culturels
contemporains
Développement des CS
- L’École de Birmingham
- Apports des théories marxistes
o Gramsci et la no�on d’hégémonie (culture comme lieu de lute poli�que et sociale)
o Althusser et le structuralisme (idéologie, pra�ques sociales qui construisent le sujet)
- Stuart Hall
o Directeur du Centre contemporain d’études culturelles en 1968
o La culture comme "critical site of social action and intervention, where power relations
are both established and potentially unsettled “
o Développe une théorie de la récep�on (encoding-decoding)
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Le but des études culturelles n'est pas de découvrir comment les médias ou les industries culturelles
déforment la réalité (ou non), mais comment les médias donnent un sens aux événements qui se
produisent dans la réalité
La réalité - c'est-à-dire notre environnement physique et social et tous les grands et pe�ts événements
qui se produisent chaque jour - existe mais est ambiguë et nécessite des ac�vités de créa�on de sens
La représenta�on - le processus de créa�on de sens - est cons�tu�ve de la réalité plutôt que reflétant la
réalité
Représenta�on : ce n'est pas le reflet de la réalité (qui suppose qu'il y a une réalité exacte, impar�ale à
découvrir), mais la produc�on de sens qui interprète ce qui se passe dans la réalité (une interpréta�on de
plusieurs interpréta�ons possibles); c'est un travail symbolique ou idéologique fait par les médias et les
industries culturelles
Par conséquent, le but des études média�ques dans la tradi�on des études culturelles n'est pas
d'examiner comment et si les médias / les industries culturelles faussent la réalité (ou non), mais de
considérer les médias comme un système de circula�on du sens
Les médias ne sont qu’un système pour la circula�on du sens parmi d’autres, comme les conversa�ons
personnelles dans lesquelles nous échangeons du sens
Les médias ne sont pas le seul système de circula�on de sens mais un tel système très puissant dans la
société (a priori plus puissant que le citoyen dont la produc�on de sens / des représenta�ons
n'ateignent pas régulièrement un large public et qui dispose généralement de moins de ressources pour
produire des représenta�ons et de moins de crédibilité et de légi�mité)
Nos cartes conceptuelles ou systèmes de classifica�on nous aident à comprendre ce qui se passe autour
de nous
Nous avons en commun l’u�lisa�on de ces cartes avec d’autres membres de notre classe sociale, de
notre race, de notre ethnie, etc. (communautés interpréta�ves) : la défini�on du sens (d’un événement,
d’un texte, etc.) est intersubjec�ve et ne se produit pas de manière isolée
Exemple de classement : les chaises sont pour s’asseoir et les tables ne le sont pas, les exemples de
chaises sont des chaises de bureau ou des chaises de cuisine
La culture : au centre de la société parce que ses manifesta�ons immatérielles et matérielles (valeurs,
coutumes et tradi�ons, mais aussi des objets ar�s�ques, des événements tels que des représenta�ons
théâtrales ou les contenus média�ques) expliquent comment la société se comprend d'elle-même
La no�on de texte
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- Exemple : lire la classe ouvrière ou le groupe social des travailleurs migrants et leurs expressions /
artefacts culturels
- Les produits culturels ont une influence sur notre compréhension du monde
- De quelle manière sommes-nous influencés?
- Se ques�onner sur la significa�on : ce que ça veut dire d'être homme ou femme, gai ou hétéro,
noir ou blanc, autochtone ou non (les significa�ons qui y sont culturellement atachés)
- Les produits culturels sont u�lisés pour la construc�on des iden�tés
- Qu’est-ce que ça signifie, être écossais.e et retraité.e ? (série ‘Still game’ sur Netflix)
- Qu’est-ce que ça veut dire, être victime d’une agression sexuelle ? (théâtre montréalais Geordie ) :
https://geordie.ca/2019-20-season/persephone-bound/)
- Qu’est-ce que ça veut dire, être esclave ? Et qui peut ou doit représenter l’esclavage dans un
spectacle? (Spectacle SLAV par Robert Lepage annulé par le Festival de Jazz à Montréal)
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1110780/slav-spectacle-annulation-festival-jazz-montreal-
excuse)
Critique active de productions dominantes (pour Hooks, les représentations stéréotypées des femmes
noires)
« By courageously looking, we defiantly declare : Not only will i stare. I want my look to change reality.
The oppositional gaze stares in the face of domination.
Les sous-cultures
- Interprétés comme des formes de résistance; rejet des normes dominantes (mainstream)
- Bricolage à par�r d’éléments existants
- Aussi : sous-cultures basées sur les sexualités, genres, ethnies
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- Les punks
*Que « fait » l’idéologie circulée par les médias / les industries culturelles pour l’ordre capitaliste
dominant ?
- Les industries culturelles, les médias fournissent des contenus ou rapports sur des événements,
des groupes, des problèmes sociaux qui semblent souvent neutres ou au moins raisonnables.
- Ces contenus invitent les auditoires à croire qu'ils sont des représenta�ons exactes ou vraies de
ce qui s'est passé ou se passe - mais, en réalité, ce sont certaines interpréta�ons préférées du
monde qui sou�ennent les intérêts de certains groupes de la société (plutôt qu’un intérêt
universel) et sou�ennent souvent les rela�ons de pouvoir existantes plutôt que de les défier.
- Par conséquence, pour une société donnée, les intérêts des classes dominantes (intérêts
par�culiers de ce groupe) peuvent être représentés (par les industries culturelles) et perçues (par
les consommateurs) comme intérêts généraux de toutes les classes - c’est comme ça qu’on peut
obtenir le consentement pour des projets ou poli�ques qui contredisent les propres intérêts,
croyances, et besoins d’un groupe (classe ouvrière, minorité sexuelle, etc.).
L’hégémonie ne peut donc pas être obtenue dans la seule sphère produc�ve et économique (la base de
la société, selon Marx) mais doit être obtenue au niveau de la poli�que, de la famille, de la religion, de la
culture, de l’éduca�on, des médias (les superstructures de la société, selon Marx)
Marxist theory of base and superstructure
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Superstructures => doivent fournir les défini�ons et interpréta�ons de la réalité qui sont favorables aux
classes dominantes et ramener toutes alterna�ves et toutes résistances à l’intérieur de leur horizon de
pensée - idéologie comme ciment de toute forma�on sociale, pour renforcer les rapports de pouvoir
existants
Ainsi, pour une société donnée, les intérêts des classes dominantes (intérêts par�culiers de ce groupe)
peuvent être représentés (par les industries culturelles) et perçues (par les consommateurs) comme
intérêts généraux de toutes les classes
Concessions à faire par le bloc dominant aux classes et groupes marginalisés pour obtenir consentement
et légi�mité - il n’y a pas d’hégémonie permanente et les rela�ons de pouvoirs sont toujours en évolu�on
• Louis Althusser (3) : concept de reproduc�on de la force de travail et des rapports de produc�on
(soumission à l’idéologie dominante et la con�nua�on de l’exploita�on des ouvriers) : assuré par
la famille, l’église, les médias, la poli�que (contraire des ins�tu�ons coerci�ves comme la police,
les prisons, l’armée) - gouvernance indirecte, non coerci�ve
- Iden�tés auparavant très poli�sés (comme les iden�tés lesbiennes et gaies dans les années 1970
à 1990)
- Réappropria�on / marchandisa�on de ces iden�tés par la culture mainstream
o Exemple : fierté gaie
Marketing des produits gaies et lesbiens
Mise en scène de la sexualité lesbienne pour hausser les cotes d’écoute
*Que « fait » l’idéologie (circulée par les industries culturelles dans leurs textes) pour l’ordre capitaliste
dominant ?
3 effets :
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Mais : une complicité ouverte avec le pouvoir des classes dominantes détruirait la légi�mité des
industries culturelles et média�ques
Journalisme comme exemple d’une IC : étudier les représenta�ons culturelles fournies dans les ar�cles et
images (dissimula�on, fragmenta�on, cohérence imaginaire de Hall)
Exemple typique de manière dans laquelle les conflits de classe / relations de pouvoir sont abordés dans
les médias de grand public : participants à une grève souvent décrits comme être un obstacle à la
production continue des entreprises capitalistes
- Que signifie, pour l’analyse des IC et média�ques, ce nouveau paradigme fondé sur la créa�vité ?
- Comment définir ces secteurs créa�fs ?
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- Comment situer le concept d’économie créa�ve par rapport aux autres tenta�ves d’appréhension
de l'économie contemporaine, qualifiée encore récemment d’économie de l’info ou d’économie
du savoir ?
- Faut-il revoir la théorie des IC, formulée après-guerre par l’École de Francfort, puis reprise et
développée à par�r des 70s par des chercheurs en sciences de la com ?
L’ÉCONOMIE CRÉATIVE
≠ IC (def de l’UNESCO 1980) = biens et services culturels sont produits, reproduits, stockés ou diffusés
selon des critèeres industriels et commerciaux : c.a.d. une produc�on en grande série et une stratégie de
type économique prioritaire sur toute visée de développement culturel
- 2008 : la Conférence des Na�ons Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) rend
public un document ayant pour objec�f de mesurer le degré de développement de l’économie
créa�ve dans toutes les régions du monde
- Cete no�on ‘’d’économie créa�ve’’ prend progressivement forme et gagne du terrain dans la
vision contemporaine du dév (économique). Il faut aller au-delà des modèles tradi�onnels au
profit d’un modèle mul�disciplinaire de la convergence de l’économie, la culture et la techno,
dans lequel la prédominance des services et du contenu créa�f est privilégiée
o ‘’La poursuite d’une poli�que de créa�vité est devenue un projet na�onal - ‘l’image de
marque’ du UK comme étant la pointe de la techno mondiale’’ - Schlesinger, 2007
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Critique de Tremblay
Exemples
- Canada comme exportateur audiovisuel majeur et Chine comme moteur principal de l’économie
créa�ve mondiale ? NON
- htps://www.buzzfeed.com/tanyachen/your-fave-american-films-are-one-big-canadian-lie
- Sta�s�ques contestables : le Canada aurait exporté en l’an 2005 onze fois plus de produits
audiovisuels que les États-Unis (condi�ons de produc�on avantageuses)
- Cas de Chine : les indicateurs d’économie créa�ve mesurent davantage la reproduc�on que la
créa�vité
Lecture Tremblay
Résumé
-> L’intégra�on des industries créa�ves dans la catégorie des IC (le so�ware et le design) - pourquoi ?
-> Selon certaines sta�s�ques : la créa�vité peut être regardée comme moteur central de l’économie
-> Le but du chercheur : montrer la valeur embléma�que des industries créa�ves dans le dév du
capitalisme contemporaine (modèle de sor�e de crise)
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-> Cela peut avoir comme conséquence une précarisa�on des travailleurs dans d’autres secteurs de
l’économie
- Demande aléatoire
o Ex : flops au box-office
- La culture comme incessant processus de redéfini�on du sens
- Durée de vie courte des produits
- Exigences de la nouveauté et du renouvellement
Économies d'échelle :
-> Ateint lorsque le coût moyen d’un bien diminue conformément à l’expansion de la produc�on
Netflix
- Coût initial élevé de la licence d'utilisation des films
- Une fois les droits achetés, le coût de présentation du produit à un autre abonné est extrêmement
faible
- Base d'abonnés plus élevée = coûts administratifs par abonné moins élevés = taux de rendement
élevé pour Netflix
- Permet à Netflix d'ajouter plus de produits à sa base de données
- Difficulté pour les nouveaux entrants ayant un nombre initial inférieur d'abonnés d'offrir un
produit équivalent
Économies de gamme :
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- Exemple : plus difficile de publier un livre à moins qu'il ne soit transformé en film
Expansion horizontale
-> Expansion (généralement par fusion ou acquisi�on) à d'autres propriétés dans le même secteur
(médias, culture)
Ex.: Acquisition par Corus des propriétés / médias de Shaw
Expansion ver�cale
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Intégra�on ver�cale
ALORS
→ L’expansion ou l’intégra�on horizontale et ver�cale permetent à une entreprise d’exploiter des
synergies dans ses ressources
→ Les médias diversifiés et à grande échelle sont les mieux placés pour gérer les risques et survivre
aux fluctua�ons du marché (imprévisibilité des réac�ons des consommateurs / auditoires)
→ Une concurrence mondiale accrue signifie effec�vement moins de concurrence à long terme, les
grandes sociétés transna�onales (et non les pe�tes entreprises) bénéficiant d’économies
d'échelle et de gamme
21
o Peu de mo�va�on pour innover
o Pouvoir sur le système de réglementa�on (c'est-à-dire « trop gros pour faire faillite »)
FINANCIARISATION DES IC
22
Stade 1 : entrepreneurs familiaux
- Pas dans l’obliga�on de rémunérer des capitaux externes/procurés par des �ers
o Liberté de manœuvre correspondant à l’indépendance de leurs capitaux
- Capacités de dév limitées
Stade 2 : contrôle familial rela�f
- Financements apportés par les marchés financiers, cota�on en bourse
- Résultat bénéficiaire à la hauteur de la rémunéra�on des capitaux placés sur les marchés
financiers
o Obliga�on de rendements situé autour de 15/20% / an du montant des fonds propres
- Contrôle ul�me est familial
Stade 3 : contrôle managérial
- Absence de bloc propriétaire dominant
o But principal : rétribu�on du capital externe/rendements pour les ac�onnaires
- Moyens financiers u�les aux fusions et acquisi�ons, capacités de dév et d’expansion élevées,
dilu�on du contrôle
-> La production de la culture est mise en relation avec des facteurs macro-économiques
Son incidence consiste à imprimer à une part prépondérante de l’ac�vité culturelle les caractéris�ques de
firmes cotées. Les industries culturelles sont désormais des groupes de sociétés, fortement
interna�onalisés et aux modalités de produc�on soumises à des normes de produc�vité (et de
profitabilité élevée, par�culièrement à court terme, pour sa�sfaire les ac�onnaires!). Cela les oppose
à la part que représentent, en échappant à ces effets, les firmes indépendantes des marchés financiers,
peu agglomérées, faiblement interna�onalisées et aux modes de produc�on apparentée à un ar�sanat
(p. 103).
SOLUTIONS ?
- Mul�plicité des modalités de propriété et de contrôle économique favorable au développement
du pluralisme et de la diversité culturelle
- Économie sociale et solidaire de la culture : sociétés de rédacteurs ou de lecteurs (Le Monde),
disposi�fs d’autoges�on, coopéra�ves et mutuelles, fonda�ons
o Principes : démocra�e de la décision et lucra�vité limitée ou but non-lucra�f
- Exemple : L’âge de faire en France https://lagedefaire-lejournal.fr/a-propos-de-nous/
23
5 - ASPECTS ÉCONOMIQUES DE LA PRODUCTION DU CONTENU
5.1 - Economics of content supply – Doyle
CHER car
24
- En principe, les prods ne sont pas créées pour le public -- le public est créé par les prods
- Les audiences sont créées par les prods qui sortent
o Elles développeront des goûts autour du contenu auquel elles sont exposées
Solu�ons poten�elles
-> Stratégies de ges�on du risque à l’interne
Pour chacune, la taille compte : plus c’est grand, mieux c’est pour les créateurs de contenu :
- Plus gros portefeuilles
- Bibliothèque de contenu avec des produits « de popularité constante »
- Capacité de payer des étoiles
- Offrir de larges ouvertures avec une publicité significa�ve
- Absorber les pertes de produits qui échouent
- Possibilité d'atendre les bénéfices de récupéra�on lente à travers diverses fenêtres
- Gagner des marges énormes sur les produits qui réussissent
1 - Portefeuilles
- Offrir une gamme de contenu, différent par�es du programme étant conçues pour plaire a diff
publics
- MAIS cela nécessite d'avoir accès a une gamme de contenu (+ c’est gros, mieux c’est)
o Plus un secteur/industrie est aléatoire, + l’incita�on à u�liser des portefeuilles est grande
o Rogers de�ent plus de 70 magazines, par ex
Chatelaine (en anglais et en français), Canadian Business, MacLeans, Flaire,
Moneysense, Today's Parent, Sportsnet Magazine…
o Films : il faut parfois des années pour générer des recetes à par�r des hits
Les portefeuilles garan�ssent la stabilité
o La popularité constante de certains films (les banquiers le reconnaissent maintenant
comme une garan�e)
3 – Le système d’étoile
Les grands noms a�rent le public; aident à garan�r un film ne sera pas flop en�èrement
(//répétition aussi)
25
AVANTAGES :
• Risque beaucoup plus faible de flops complets
• De nombreux publics aiment les histoires / personnages qui con�nuent etc.
INCONVÉNIENTS :
• Diversité réduite : nouveaux talents + nouveau contenu (par�culièrement expérimental)
• Entrer dans le marché dépend généralement de contacts personnels et / ou d’une réputa�on
établie
• Barrière à l'entrée pour les entreprises qui ne peuvent pas se permetre de talent
• Les étoiles ne garan�ssent pas le succès… et elles coûtent très cher
4 – Fenêtrage/Windowing
• Une forme de discrimina�on par les prix : implique qu'un même produit soit vendu à des prix
différents à différents groupes de consommateurs
• Suppose que le fait de pouvoir regarder une émission de télévision varie d'un individu à l'autre et
dans le temps
• Les prix sont élas�ques : une charge trop faible diminue inu�lement les profits. Des frais trop
élevés écartent les acheteurs / consommateurs poten�els5 – Larges ouvertures
• Planifier les points de vente avec des marges de profit par spectateur élevées au début de la
séquence de diffusion – après : points de vente / plateformes avec des marges par spectateur
plus faibles
• En règle générale, cela signifie un large public au début et, plus tard, des auditoires plus pe�ts
• Remarque : raccourcissement de Windows dû à Internet
26
Le 20 mars 2019, Disney a officiellement acquis tous les ac�fs média�ques de 21st Century Fox pour 71,3
milliards de dollars, ce qui en fait la plus grande puissance média�que de la planète.
- Pixar, Marvel et l'empire Star Wars
faisaient déjà par�e de l'écurie Disney des
méga-marques
Le Long Tail
- Début des années 2000 : Chris Anderson a appliqué le concept de « longue queue » à l'économie
basée sur le Web.
- Argument : face à l'espace illimité en ligne et la consomma�on individualisée, les habitudes de
consomma�on et les parts de marché passaient d'un simple nombre de « hits » en tête de la
courbe de la demande à un plus grand nombre de « niches » sur la queue
Défis de la théorie de long tail
27
CONCLUSION - Produc�on de contenus culturels
• Dans les industries créa�ves, les entreprises recourent à diverses mesures pour se protéger du
risque de « personne ne sait »
• Mais toutes ces mesures privilégient fortement les grandes entreprises, dont la plupart
dé�ennent de nombreuses propriétés différentes
• Il est douteux que la « longue queue » d’Internet soit capable de promouvoir et de protéger des
contenus difficiles, divers ou de niche
1. Industries très dynamiques et fragiles car les réac�ons du public / des consommateurs ne
peuvent pas être prédites
2. Stratégies de ges�on des risques qui aident à aténuer l'imprévisibilité :
o Main-d'œuvre flexible / précaire (toujours disponible et facile à disposer quand on
manque de revenues)
o Système de vedetes
o Plaider pour ou contre la (dé)réglementa�on des industries culturelles par l’état
(financement public ne dépend pas directement de la performance dans le marché)
o Etre une grande plutôt qu’une pe�te entreprise ou faire par�e d’un grand conglomérat
o Financement croisé : subven�onnement de produits moins performants par des hits,
blockbusters
28
o Étude des auditoires (recherche académique ou commerciale qui révèle les préférences
des consommateurs)
o Genres, suites, répé��ons / remakes (films) , formats radiophoniques (programma�on
pop ou country ou musique classique) - tous des�nés à minimiser les imprévus
Mais ça limite également la liberté ar�s�que et la distribu�on du contenu non
conven�onnel
Signifie que les produits culturels fréquemment confirment les choses déjà
appréciées par un public (pas d'objec�fs éduca�fs)
Suivre les goûts existants des auditoires et ne pas redéfinir les préférences (en
termes de style et de contenu)
3. Pour des raisons économiques, les industries culturelles doivent s’intéresser à la standardisa�on,
à la reproduc�bilité (par exemple, efforts pour avoir des économies d'échelle ou pour récupérer
le coût de la produc�on du premier exemplaire (contenu original) en augmentant les auditoires)
4. Les industries culturelles sont de plus en plus un modèle pour d’autres secteurs économiques - la
créa�vité en tant que paradigme pour individualiser la produc�on, créer des pays / villes de
marque (« crea�ve city »), précariser le travail (comme dans les industries culturelles)
1. De la produc�on cinématographique
1.1. La structure de financement et la par�cipa�on de l’État et des autres acteurs
1.2. La poli�que canadienne du long métrage et les enveloppes fondées sur la performance
1.3. L’ « hollywoodisa�on » filmique et la ques�on de la diversité
2. De la distribu�on du cinéma
2.1. Un acteur pivot
3. De la diffusion des films
3.1. La diffusion du cinéma québécois
4. De la consomma�on filmique
4.1. La « performance » des films québécois
5. Conclusion
- Tendances à la concentra�on
- Par�cipa�on des pouvoirs publics au financement est majeure
- Sou�en de l’État pour produc�on filmique et marchés interna�onaux - moins pour diffusion au
Québec
- Manque de sou�en par les télédiffuseurs et câblodistributeurs
- Cinéma d’auteur versus cinéma commercial, diversité de genres
- Comment mesurer le « succès » d’un film québécois?
- Ces films sont des porteurs de référents iden�taires mais aussi des sources poten�elles de
revenus
o Tension commerce-culture
6.2 – L’industrie de JV en France
- Rôle crucial du développement technologique (numérisa�on)
- Grandes entreprises sont dominantes : Nintendo, Ac�vision, Ubiso�
- Intégra�on ver�cale
- Répé��on (sequels)
29
- Financiarisa�on
Les grands studios de cinéma d'Hollywood sont la source principale des films les plus commercialisés et
les plus vendus au monde.
De plus, bon nombre des films les plus rentables d'Hollywood ont généré plus de recetes au box-office et
de ventes de billets en dehors des États-Unis que les films réalisés ailleurs.
Disney règne sur l'industrie cinématographique : le studio a pris plus de 11 milliards de dollars au box-
office mondial en 2019, battant son propre record
IMPÉRIALISME CULTUREL
-> S’inscrit dans la pensée de l’École de Francfort
30
« ‘L'industrie culturelle est modelée sur … la manipula�on d'impulsions mimé�ques. Pour ce faire sa
méthode consiste à an�ciper l'imita�on des spectateurs …. et à faire apparaître l'approba�on qu'elle veut
susciter comme déjà existante. Les choses sont d'autant plus faciles que, dans un système stable, elle
peut compter sur une telle approba�on et qu'il lui reste plutôt à la répéter sur le mode du rituel qu'à
vraiment la susciter. » - Adorno
Résultat : les auditoires sont contents avec le statu quo des rela�ons de pouvoir dans la société, ne
ques�onnent pas ces rela�ons
HYBRIDITÉ CULTURELLE
Sous-tend que des traces d’autres cultures existent dans chaque culture, ce qui offre la possibilité et des
ouvertures aux médias et marke�ng étrangers pour forger des liens affec�fs entre leurs commodités et
les communautés locales
Avec la mobilité humaine, le concept de culture comme une en�té interne cohérente autonome ne peut
plus être soutenue. Il faut repenser notre habitat (l’espace) non pas comme une en�té sta�que, mais
comme un territoire dynamique avec plusieurs iden�tés
Stratégies protec�onnistes
Chine et la règlementa�on/censure
htp://www.cnn.com/2016/08/31/asia/china-banned-on-tv-censorship/
31
Qui élabore et met en œuvre la poli�que culturelle au Canada?
Cinéma canadien
o Le cas de l’ONF
Établi en 1939
Au début largement anglophone
2008: première stratégie digitale
htps://www.n�.ca/anima�on/
o Succès à l’étranger (exemple : Xavier Dolan)
o Délocalisa�on des réalisateurs aux États-Unis (exemple : Jean-Marc Vallée)
32
JEUX VIDÉOS
Le Grand Montréal regroupe environ 70 % des studios de développement du Québec, incluant 140
studios parmi les plus connus au monde comme Ubiso�, Eidos, Gamelo�, Behaviour ou encore Warner
Bros Games, ainsi que de nombreux studios indépendants.
Secteur de JV :
- Canada a dépassé la Grande-Bretagne comme 3ième plus grand employeur de jeux vidéo
- 80% des jeunes de 6 à 18 ans ont joué à un jeu vidéo dans le dernier mois
- Au Canada, 38% des gamers sont des femmes
33
Supergamers et ligues professionnelles
Le phénomène Pokémon Go
“First, being a gamer is tied to a particular level of time commitment (“it’s my main hobby”), but also an
economic investment in clothing, types of games, and in subscription-based PC games that demand time,
money, and expertise to navigate. … .. He went on to describe a love of anime and comics as central to his
gamer identity as well, demonstrating the intersecting consumption practices that are tied to “geek”
subculture generally. Gamer identity is performed through a myriad of consumption practices …”
34
Marchandisa�on des pra�ques culturelles / intégra�on des expressions iden�taires dans le
capitalisme.
- Examiner les représenta�ons et rôles de genres dans les jeux vidéo (objec�fica�on sexuelle,
violence, etc.)
- GamerGate
- Tropes néga�fs comme la damoiselle en détresse
(htps://www.youtube.com/watch?v=X6p5AZp7r_Q)
- Représenta�ons diversifiées : personnages LGBTQ dans les jeux vidéo :
(htps://www.youtube.com/watch?v=LEL0ZMO-DMc )
Représenta�ons qui renforcent ou résistent des rela�ons de pouvoir existantes (ici : rela�ons de genres) ?
INDUSTRIE DE LA MUSIQUE
Stars : le branding (marque) et les fandoms
- Lady Gaga
o Marke�ng Lady Gaga: les little monsters
o Au-delà de la musique : style, ac�visme
o Art of Fame : glorifica�on de la célébrité
o Pour en savoir plus: htp://www.europeanbusinessreview.com/four-truths-about-
marke�ng-lady-gaga/
o Liens affec�fs entre célébrité et public
o Développer iden�té de fan : les litle monsters
o La construc�on d’un fandom
- Taylor Swi�
o Marke�ng Taylor Swi�: les swifties
o La douceur, l’authen�cité
o L’amour des fans: htps://www.youtube.com/watch?v=j3yyF31jbKo
o Quels narra�fs, valeurs, discours émergent de ces techniques de marke�ng?
Les publics ou les consommateurs n'existent pas naturellement mais sont créés par la présence et les
effets de produits média�ques et culturels tels que la musique. Il n'y a pas d'industries culturelles – et
non plus de célébrités y associés - sans un public (ici : fans).
35
- « La musique populaire prive l’auditeur de sa spontanéité et provoque des réflexes condi�onnés.
La construc�on schéma�que impose la façon dont il doit écouter en même temps qu’il rend tout
effort pour écouter inu�le »
- « S’amuser signifie toujours : ne penser à rien, oublier la souffrance même là où elle est montrée.
Il s’agit au fond d’une forme d’impuissance »
RETOUR Hall : Que « fait » l’idéologie (circulée par les représenta�ons des industries culturelles) pour
l’ordre capitaliste dominant?
- Premier effet : dissimula�on de la domina�on des classes subordonnées et la lute des classes
- Second effet : fragmenta�on ou division de la classe des travailleurs ---ils sont représentés
comme des consommateurs individuels
- Troisième effet : cohérence imaginaire --- classe de travailleurs représentées comme des totalités
non antagonistes : comme communauté, na�on, opinion publique, consensus, intérêt général,
COMME FANS
Cohésion, consentement aux rela�ons de pouvoir existantes
Ce travail idéologique est effectué par les industries culturelles et média�ques (elles produisent
du sens pour nous, ils nous fournissent des interpréta�ons préférées du monde, des conflits
sociaux, etc., et signifient ce qui est permis ou déviant)
Sous-culture comme résistance versus intégra�on d’une sous-culture dans les discours dominants
*Metal et punk
*Processus de récupéra�on
-> intégra�on ou appropria�on de la résistance, des idées ou groupes marginalisés (pour maintenir le
statu quo)
- Pour maintenir une image crédible de la cohésion sociale, les médias / industries culturelles
o S’approprient et redéfinissent la culture dissidente
o Renvoient un portrait des idées, groupes, valeurs dissidentes contenu et encadré dans les
discours dominants
- Parce que ces derniers dérangent les codes à travers lesquels le monde social est vécu et
organisé
- Processus de récupéra�on
o Transforma�on de signes sous-culturels en objets de consomma�on standardisés (forme
marchandise)
36
o Redéfini�on des comportements déviants par les groupes dominants, les industries
culturelles capitalistes
- La télévision et la presse ne se contentent pas d’enregistrer les résistances culturelles, elles les
réinscrivent dans la configura�on de sens dominante
o Ex: punk-rock configuré pour MTV: https://www.youtube.com/watch?v=kazUCdiZdxs
37
L'écoute en ligne (le streaming) a représenté, en 2018, quelque 75 % du chiffre d'affaires de l'industrie de
la musique enregistrée aux États-Unis
- Toutes les autres sources de revenus de l'industrie du disque sont en baisse, à l'excep�on notable
du vinyle (419 millions de dollars).
- Le secteur du disque vinyle, en plein renouveau, n'avait plus généré de tels revenus depuis 1988.
- Bien qu'en nete phase d'accéléra�on depuis 2016, le chiffre d'affaires de l'industrie du disque
aux États-Unis reste sensiblement inférieur aux niveaux connus entre 1994 et 2007.
- En 1999, année record, les revenus se situaient à 14,6 milliards de dollars, dont 88 % pour les CD.
- En 2018, il s'est vendu aux États-Unis 52 millions de CD, contre 939 millions en 1999.
7.1 - Mathews, J. (2015). Passé, présent et poten�el des plateformes collabora�ves : réflexions sur la
produc�on culturelle et les disposi�fs d'intermédia�on numérique. Les enjeux de l'informa�on et de la
communica�on.
7.2 - Gayraud, A. & Heuguet, G. (2015). De l’industrie musicale à la rhétorique du « service ». YouTube : une
descrip�on cri�que. Communica�on & langages.
- D'une part, les auteurs / chercheurs qui pensent que l’internet présente certaines
caractéris�ques favorisant la propaga�on de la démocra�e dans le monde en�er (la libéra�on
des individus, groupes, pays, la démocra�sa�on de la culture, etc.) et celles qui pensent que cet
instrument consolide l'autoritarisme, la répression poli�que, la surveillance, le capitalisme, etc.
- L’essor de l’internet et industries culturelles : émancipa�on ou domina�on / renforcement des
rela�ons de pouvoir existantes ?
Manuel Castells
- 1942, Espagne
- Combiner : sociologie urbaine, sociologie des mouvements sociaux, économie poli�que, études
organisa�onnelles
- Trilogie The Information Age :
o Castells, Manuel (1996). The Rise of the Network Society, The Informa�on Age: Economy,
Society and Culture Vol. I.
o Castells, Manuel (1997). The Power of Iden�ty, The Informa�on Age: Economy, Society
and Culture Vol. II.
o Castells, Manuel (1998). End
38
fondamentalement, et le seront davantage au fil du temps, avec le nouveau système technologique. »
(Castells)
LA SOCIÉTÉ EN RÉSEAU
Fracture numérique
Plus de la moi�é du monde n’u�lise pas Internet => Inégalité d’accès et d’u�lisa�on
L'affirma�on (des op�mistes numériques) : le contrôle accru par les u�lisateurs et le public contribue à
décentrer, déconcentrer et démocra�ser le pouvoir dans les industries culturelles
- Dans quelle mesure l'introduc�on des technologies numériques a-t-elle conduit à une telle
démocra�sa�on?
- Dans quelle mesure ces développements ont-ils aidé les consommateurs, les créateurs et les
pe�tes entreprises aux dépens des grandes entreprises?
39
Désintermédia�on ?
=> Suppression de l’intermédiaire dans la distribu�on des contenus culturels
MAIS : Internet soulève de nouvelles ques�ons sur la diversité des contenus auxquels le public est exposé
- il n’a peut-être pas besoin d’intermédiaire pour accéder au contenu, mais il a quand même besoin
d’aide pour le trouver
Le Long Tail
Argument :
Enregistrement sonore :
40
L’importance de la rareté et du contrôle de l’accès au contenu (d’un point de vue de l’industrie)
- Faire du profit dans les industries culturelles signifie maintenir une rareté ar�ficielle
- La numérisa�on facilite la copie et menace la rareté
- Dans la copie de musique :
o Peut être facilement divisé en plusieurs par�es (par exemple, des chansons individuelles
par opposi�on à un film en�er)
- Disponibilité de logiciels pour “extraire” / graver des CD
*Téléchargements illégaux
41
Services de streaming (musique) 2024 – niveau interna�onal :
- Les ar�stes ne reçoivent qu'un faible pourcentage des revenus de diffusion (6,8% en France)
- Les auteurs-compositeurs prennent 10% de plus et les labels 47%
- 30 % pour Spo�fy (pour chaque chanson sur Spo�fy)
Nouveaux développements
- TIDAL : une plateforme de streaming appartenait à un ar�ste, Jay-Z (propriétaire actuel : Block
Inc), en concurrence avec Spo�fy, Google Play Music, etc.
- Deux prix: 14,99 $ et 29,99 $ (offre une qualité sonore supérieure), version gratuite disponible
depuis 2021
- Un posi�onnement vague sur une meilleure rémunéra�on des ar�stes à un taux deux fois
supérieur des autres services…
42
Impact d’Internet sur l’enregistrement sonore
7.1 - Mathews, J. (2015). Passé, présent et poten�el des plateformes collabora�ves : réflexions sur la
produc�on culturelle et les disposi�fs d'intermédia�on numérique. Les enjeux de l'informa�on et de la
communica�on.
Ques�ons à explorer : changement ou con�nuité des caractéris�ques des industries culturelles dans un
contexte de numérisa�on ?
« Le processus d'industrialisa�on culturelle n'est jamais défini�vement venu à bout des rites collec�fs de
cultures communautaires ré�ves à la sépara�on entre labeur et diver�ssement, acteur et spectateur.
A contrario, de la produc�on amateure dans les années 1970, jusqu'aux contribu�ons des usagers-
consommateurs du Web, en passant par la « créa�vité symbolique » déployée par les téléspectateurs de
sitcoms et de publicités, le travail du public apparaît comme une des sources sous-es�mées de la
valorisa�on du capital dans la sphère culturelle et média�que. »
43
Intégra�on ou appropria�on de la résistance, des idées ou groupes marginalisés.
Marchandisa�on des pra�ques culturelles / intégra�on des expressions iden�taires dans le
capitalisme.
Selon Mathews, les intérêts capitalistes (plutôt que les nouvelles possibilités technologiques) dominent
et formatent l’internet
« Industries culturelles aujourd'hui reposent sur des disposi�fs d’ingénierie sociale s'immisçant dans
une variété inédite d'ac�vités humaines »
« Google ne produit / crée pas la culture numérique dont il assume le contrôle, alors que ce contrôle
est ce qui lui permet d'extraire de la plus-value à par�r de la consomma�on de culture numérique »
7.2 - Gayraud, A. & Heuguet, G. (2015). De l’industrie musicale à la rhétorique du « service ». YouTube : une
descrip�on cri�que. Communica�on & langages.
Le Long Tail et son argument
Personne ne sait ce qui va toucher le public. De même, les publics ne peuvent pas savoir à l’avance ce
qu’ils veulent exactement.
Cela signifie qu'il est moins risqué pour les industries culturelles de proposer quelque chose qui a déjà eu
du succès (remakes de films existants, adapta�ons d’émissions diffusées dans d'autres pays, films ou
genres musicaux populaires) => Standardisa�on
CRITIQUE
44
- Créé en 2005, YouTube a contribué à redéfinir les usages et les valeurs de
la musique dans le contexte général de sa numérisa�on.
- Réputé metre en péril une industrie musicale basée sur des supports physiques et la maîtrise
des canaux de diffusion, le site aurait rendu possible une « démocra�sa�on » sans précédent des
contenus : après l’industrie culturelle totalisante, place au « service » personnalisé.
- Pourtant, dans sa rhétorique comme dans ses usages, YouTube con�nue de metre en scène des
logiques de masse et semble recons�tuer dans ses propres termes un marché concurren�el
préexistant.
- Alors, YouTube sonne-t-il le glas de l’industrie culturelle, ou en poursuit-il les logiques de
marchandisa�on et de standardisa�on établies sous couvert de « rupture numérique »
(rhétorique de remise en ques�on de pouvoirs établis, démocra�sa�on, etc.)?
Dis�nc�on entre contenus professionnels (2 milliards de vues) et contenus amateurs (200 vues) --
valorise produc�ons professionnelles pour a�rer les maisons de disque
Le décompte de vues sur YouTube influence la représenta�on de l’ar�ste dans le champ musical (
« vues » à la vente)
Contenu comptabilisé (contenus ont une valeur quan�ta�ve seulement), nombre des vues associé à une
publicité automa�que
Ou : moné�sa�on « TrueView » (publicitaire paie seulement si séquence publicitaire est vue
intégralement par le consommateur)
Finalement, YouTube rend « service » à l’annonceur – seule en�té dont son contrat est explicitement
économique
« Avec plus de 500 000 vidéos d'artistes de tous niveaux et genres, VEVO maintient le plus grand réseau
de chaînes musicales sur YouTube. »
45
VEVO propose des vidéos musicales - de la musique d'artistes bien connus et appartenant aux trois
principaux labels de musique, qui sont également les propriétaires majoritaires de VEVO :
L'hébergement de VEVO est fourni par YouTube, Google et VEVO partageant les revenus publicitaires.
46
8 – TRAVAILLER DANS LE SECTEUR CULTUREL – entre précarité et glamour
COMMENT LE TRAVAIL CRÉATIF/CULTUREL EST-IL REPRÉSENTÉ ?
Comparaison de 2 cas
Letre ouverte des pigistes du Devoir, au sujet de leur précarité (décembre 2022)
Solidaires et volontaires, nous, pigistes, avons longtemps accepté de recevoir, pour notre travail au
Devoir, des tarifs parmi les plus bas sur le marché. Or, après une décennie de stagna�on des tarifs –
lesquels n’ont pas augmenté depuis 2012 – nous avons mandaté l’Associa�on des journalistes
indépendants du Québec (AJIQ) et la Fédéra�on na�onale des communica�ons et de la culture (FNCC)
pour entamer des discussions avec la direc�on du Devoir afin de rec�fier la situa�on
Pourquoi ?
// Caractéris�ques des IC
1. Industries très dynamiques et fragiles car les réac�ons du public / des consommateurs ne
peuvent pas être prédites
2. Le capitalisme aime la standardisa�on, la reproduc�bilité (économies d'échelle, récupéra�on du
coût du premier exemplaire)
3. Stratégies de ges�on des risques qui aident à aténuer l’imprévisibilité :
47
a. Main-d’œuvre flexible/précaire (toujours dispo et facile à disposer qd on manque de
revenus)
b. Système de vedetes
c. Plaider pour ou contre la (dé)réglementa�on des industries culturelles par l’état
(financement public ne dépend pas – seulement – de la performance dans le marché)
d. Être une grande plutôt qu’une pe�te entreprise ou faire par�e d’un grand conglomérat
(financement croisé / subven�onnement de produits moins performants par des hits,
blockbusters)
e. Étude des auditoires (recherche académique ou commerciale qui révèle les préférences
chez les gens)
f. Genres, suites, répé��ons / remakes, formats radiophoniques - tous des�nés à minimiser
les imprévus
4. Les industries culturelles sont de plus en plus un modèle pour d’autres secteurs économiques - la
créa�vité en tant que paradigme pour individualiser la produc�on, créer des pays / villes de
marque (« crea�ve city »), précariser le travail (comme dans les industries culturelles)
8.2 - Barbéris et Poirson (2013) : Un marché du travail entre protec�on de l’emploi et libéralisme (chapitre
dans le livre L’économie du spectacle vivant)
- Travail inters��el, instable et flexible : « s’accomplir dans l’incertain »
- « Intermitents du spectacle » (depuis 1936) : excep�on culturelle / protec�onnisme culturelle en
France
- Ratachement à la solidarité assuran�elle : assurance-chômage pour les travailleurs dans les
spectacles (aussi : congés, forma�on, légalité des contrats de travail)
- Assurance-chômage : plus de 500 heures de travail dans l’industrie du spectacle vivant sur 12
mois nécessaires (sinon, l’assurance ne paie pas)
- Équilibre entre protec�on et liberté, entre sécurité sociale / d’emploi et refus du lien de
subordina�on / désir pour l’autonomie professionnelle (à l’égard de l’employeur)
- Déficit de la caisse d’assurance-chômage pour les intermitents avoisine la moi�é du budget
na�onal de la culture (rôle considérable de l’assurance – et alors du gouvernement – dans le
financement du spectacle vivant et, plus largement, de la culture en France)
- Arguments pour et contre le régime des intermitents du spectacle ?
« La mutualisa�on du risque, qui est un principe fondateur de l’assurance, n’est-elle pas des�née, par
nature, à favoriser ceux qui exercent une profession plus risquée et incertaine que la majorité des autres
ac�fs, comme c’est le cas dans le secteur du spectacle vivant ? »
8.1 - Mensi�eri (2018) : Une précarité de glamour : le travail créa�f dans la mode
Comment les travailleurs s'autofinancent-ils ou subventionnent-ils leur travail dans la mode ?
En quel sens leur travail est-il précaire ?
Pourquoi le travail le plus prestigieux est-il si sous-payé ?
Une précarité de glamour ?
- Ins�tu�ons postsecondaires et stages non rémunérés : lien important qui renforce le problème
- Stages et rémunéra�on : non-payés ou sous-payés – alors, accessibles seulement par les
étudiant.e.s soutenus par un.e conjoint.e ou une famille généreuse / aide financière aux études
des gouvernements ?
- De la perspec�ve des stagiaires, il faut compter sur ses propres ressources ou sur des ressources
�erces (parents / conjoint.e) pour que le stage fonc�onne (voiture pour travailler, caméra, frais
de transport et de nourriture et de loyer pendant le stage)
- Après le stage : ne travaillent pas comme journaliste permanent mais comme journaliste
freelance en temps par�el (situa�on de précarité, en atendant une améliora�on)
- Premières expériences en ma�ère de droit d’auteur (on perd ses droits), de « restructura�on »
dans les entreprises culturelles (on perd son job) et de rémunéra�on pour le travail journalis�que
(souvent, on travaille sans rémunéra�on, pour pouvoir ajouter des pièces a son por�olio)
- Droit d’auteur, salaire, contrats - pouvoir pra�quement inexistant de ces journalistes de contrôler
le montant payé pour un ar�cle ou de négocier avec les entreprises média�ques (la perte de
leurs droits d’auteurs veut dire qu’ils ne peuvent pas réu�liser et exploiter d’une manière
con�nue leurs ar�cles ou images ou vidéos crées)
- Percep�ons des syndicats et des associa�ons professionnelles par ces journalistes : ne peuvent
pas soutenir les travailleurs freelances parce que ces travailleurs sont définis comme
entrepreneurs par la loi (et non comme travailleurs) et n’ont pas de droit de faire une grève ou de
négocier collec�vement les condi�ons de travail, leur salaire, etc.
- Peu de solidarité entre pigistes et employés permanents
49
- Équilibre travail-vie difficile, espaces fluides et horaires de travail imprévisibles
- Sécurité sociale un problème typique : le chômage, avoir des enfants, devenir malade sont des
risques privés (manque d’assurance maladie ou de congés de maternité, etc., pour les travailleurs
freelance)
Travail journalis�que
Stagiaires
Journalistes freelances
Échapper au piège de la précarité : appel pour une poli�que qui sou�ent les travailleurs créa�fs -
Ar�cle de recherche par Murray et Gollmitzer Escaping the precarity trap, 2012
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poli�que sociale, poli�que de la main-d’œuvre et poli�que culturelle pour soutenir les
travailleurs dans des situa�ons complexes, instables et en changement constant
Union leaders at newspapers, digital outlets and broadcast sta�ons are seeing historic levels of organizing
that show litle sign of stopping
htps://www.poynter.org/business-work/2021/not-just-a-wave-but-a-movement-journalists-unionize-at-
record-numbers/
*La Guilde canadienne des pigistes est une nouvelle forme de syndicalisme pour les travailleurs pigistes
*En 2017, les employés de VICE Canada votent en faveur de l’adhésion à la Guilde Canadienne des
Médias
Images et slogans trouvés sur le site web de “Cultural workers organize : researching collec�ve responses
to precarity” (projet de recherche sur les strategies de résistance des travailleurs culturels au Canada)
SOLUTIONS
//texte Pradié
- Domina�on des industries culturelles par les grandes entreprises : Il faut la remplacer par une
mul�plicité des modalités de propriété et de contrôle économique et culturelle favorable au
développement du pluralisme et de la diversité culturelle
- Économie sociale et solidaire de la culture :
o Sociétés de rédacteurs ou de lecteurs (Le Monde)
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o Disposi�fs d’auto-ges�on, statu des coopéra�ves et des mutuelles
o Principes :
Démocra�e de la décision dans l’organisa�on (tous les travailleurs votent et
chaque vote a le même poids) et lucra�vité limitée ou but non-lucra�f (pas
d'inves�sseurs externes)
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htps://www.ladepeche.fr/2021/07/12/amazon-prime-video-diffusera-les-films-des-studios-universal-en-
2022-
9666909.php#:~:text=Le%20service%20de%20SVOD%20vient,plateforme%20de%20streaming%20de%2
0NBCUniversal.
htps://www.enterpriseappstoday.com/stats/amazon-prime-video-sta�s�cs.html
htps://fr.wikipedia.org/wiki/Prime_Video
htps://www.techtarget.com/wha�s/defini�on/Amazon
htps://www.organimi.com/organiza�onal-structures/amazon/
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