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Theodor Adorno – L’industrie culturelle

Industrie culturelle = culture de masse => exclusion de définition de culture de masse comme culture
émanant spontanément des masses, soit art populaire

- Distinction industrie culturelle/art populaire


- Industrie culturelle : confection de produits adaptés à consommation des masses et qui
déterminent eux-mêmes consommation ; dans tous les domaines
- Intégration délibérée des consommateurs
- Intégration forcée d’art supérieur et art inférieur
o Art supérieur frustré de dimension élitiste
o Art inférieur frustré de dimension résistante à civilisation par supérieur
- Consommateur pas sujet mais objet
- Marchandises culturelles réglées sur principe de commercialisation, pas sur contenu =>
motivation du profit appliquée à produits de l’esprit
- Autonomie de l’œuvre d’art abolie par industrie culturelle : se lie à économie, volonté de
faire fructifier capital
- Culture qui protestait contre conditions de vie des hommes devient instrument
d’avilissement => produits culturels deviennent totalement marchandises
- Profit devenu objet d’industrie culturelle, produits doivent être consommés à tout prix

- Phénomène d’industrie culturelle semblable à marchandisation du livre, cf. roman


commercial anglais fin 17ème/début 18ème
- Progrès dans industrie culturelle : variété d’offre couvre fondement de recherche du profit
- Industrie = terme qui renvoie à
o Phénomène de standardisation (par ex. western)
o Rationalisation des techniques de distribution
o MAIS pas à processus de production : outre cinéma, certains secteurs conservent
formes de production individuelles => « chaque produit se veut individuel,
l’individualité elle-même sert au renforcement de l’idéologie du fait que l’on
provoque l’illusion que ce qui est chosifié et médiatisé est un refuge d’immédiateté
et de vie »
- Industrie car assimilation à formes industrielles d’organisation, comme rationalisation du
travail dans entreprise (plutôt que production rationnelle au sens technologique)
- Conduit à beaucoup de ratés dans production de produits culturels ; si critique, industriels
culturels vont dire qu’ils ne visaient pas art mais bien industrie

- Industrie culturelle se sert d’aura (cf. Walter Benjamin) décomposé comme d’un halo =>
objets d’industrie culturelle se veulent apparentés à art mais sont en réalité instruments
idéologiques qui ont usurpé une identité

- Industrie culturelle comme facteur de l’esprit dominant : participe à influence


- Rôle social d’IC élude questions de qualité, esthétique, vérité : importance ne garantit pas
qualité

- Elite intellectuelle considère produits d’IC comme démocratiques car obéissent à demande
préfabriquée : aurait bienfaits par diffusion d’infos et de conseils MAIS infos/conseils pauvres
et futiles

- Conscience des consommateurs elle-même scindée : monde veut être trompé => on cherche
satisfaction tout en sachant qu’elle est éphémère et qu’elle n’est pas tout à fait réelle
- Représentants d’industrie culturelle prétendent qu’elle fournit repères dans monde
chaotique MAIS ce qui doit être préservé par IC est en fait détruit par elle => prétend à l’art
mais vient détruire aura
- Industrie culturelle s’impose à individus : présence a priori acceptée, même si reste subie
- Conformisme se substitue à autonomie et conscience : illustre impuissance substantielle des
contenus façonnés par IC
- IC prétend servir les hommes et résoudre leurs problèmes MAIS apparence : exigences de
produits d’IC incompatibles avec véritables intérêts

- IC pas solution en soi : ne véhicule pas véritable satisfaction MAIS exhorte à conformité =>
exploite faiblesse du moi qui vient alors à régresser
- Produits d’IC contiennent effet régressif : impose schémas comportementaux, adaptés à
norme façonnée
- IC conduit à dépendance, servitude : se présente faussement confortable MAIS bloque en
réalité public dans satisfaction non-accomplie
- Forme d’anti-Aufklärung : démystification => domination technique trompe les masses
- Bloque la conscience et le développement personnel : IC réduit masse à état de masse =>
empêche émancipation

Pour résumer :

- Industrie culturelle produit biens dont valeur tient dans contenu symbolique (livre, musique,
cinéma, télévision, radio…)
- Monde structuré par IC, culture de masse : ne tend pas à émancipation ou libération de
l’individu MAIS à conformisme, uniformisation des modes de vie et à domination
économique
- Consommateur considéré comme client : devient moyen, pas fin
- Produits d’IC censés relever du domaine du divertissement : doit participer à satisfaction
MAIS prépare en fait individu à se confronter à IC
- Marginalisation de ceux qui refusent IC : art censé être hors du système devient objet de
consommation

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