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Rapport narratif de l’atelier de formulation du projet d’un espace culturel

multidisciplinaire, J1
I. Contexte d’organisation
Un atelier regroupant les acteurs de la culture, toute tendances confondues, se tient depuis ce mardi
9 mai 2023 et pour 3 jours à Bujumbura, en vue d’une formulation d’un espace culturel
multidisciplinaire.

 Lancement des activités

A l’Ouverture de cet atelier, M Christophe KINSHASA, Conseiller socio-culturelle du Maire de la ville


de Bujumbura a plaidé pour la création d’un espace multidisciplinaire qui est un lieu d’une
importance capitale pour rendre les œuvres culturelles plus vive, plus créative. Pour la représentante
de la Délégation de l’union Européenne, il est clair que c’est un des domaines qui peuvent faire
avancer le Burundi et pour cela, l’UE s’est engagée à être aux côtés du Burundi. Preuve en est l’appui
à cet atelier organisé par le PASSAC.

De son côté, Mme dorine RURASHITSE, Directrice Générale d’AFRICALIA, dont l’organisation de
coopération culturelle belge appui dans le secteur culturel depuis 3 ans et demi au Burundi, a mis un
accent particulier sur la création d’emplois, soulignant ici l’accès aux talents qui devient possible par
les populations.

 Ouverture solennelle

Le représentant du ministère ayant la culture dans ses attributions a indiqué que ces assises visaient à
faire un pas de plus vers la concrétisation d’un chantier inscrit dans la transformation de l’économie
burundaise pour une croissance forte, durable, résiliente, inclusive, créatrice d’emploi décents pour
tous, et induisant l’amélioration du bien-être social, tel que cela est précisé par l’objectif général du
Plan National de développement 2018-2027.

II. Vers la concrétisation de l’espace culturel multidisciplinaire


Une fois les consignes annoncées par M Espéra, méthodologue de nationalité béninoise, une brève
synthèse du premier atelier du mois de janvier 2023 a été présentée par M. Michel Saba, consultant
de nationalité burkinabé. Il ressort que cet atelier visait à mener une réflexion sur l’opportunité de
création d’un lieu artistique et culturel, proposer des contenus, un mode de gouvernance, un design
adéquat et une manière de combiner les différentes professions du secteur de la culture. Il ressort
également que le lieu souhaité serait le centre-ville pour davantage d’accessibilité par les transports
en commun, avec une vision d’un espace appelé à être un centre de référence et de célébration des
arts et de la culture.

Des idées phares retenues par les participants, il est clair, entre autres que la mise en place d’un
espace culturel multidisciplinaire « peut se faire ». Ce lieu est un espace de célébration de la culture
et des arts. C’est une infrastructure, fruit de partenariats qui est un modèle viable avec une
multifonctionnalité.

 1ère Communication : Analyse des formes juridiques des entreprises et organisations


Elle a été faite par Mme Alida MUGISHA de l’ADBE, experte des questions du droit des
affaires. En analysant les formes juridiques des organisations et des entreprises, elle a relevé
qu’il existe des types de sociétés commerciales et des Associations Sans But Lucratif, ASBL.

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Dans le secteur de la culture, elle a axé son argumentaire sur le fait qu’il doit y avoir
davantage de solidarité comme dans les coopératives et les ASBL. Ainsi, la Société
coopérative concilie le statut d’entreprise et celui d’organisation d’actions collectives tandis
que les Asbl constituent des organisations qui n’entreprennent pas d’actions commerciales et
ont une gestion désintéressée.

 Qui va gérer ces espaces et comment les gérer ?


De l’avis des participants, un cadre coopératif est plus approprié, un modèle
économiquement viable, pour qu’avec ou sans les financements, il soit pérenne. D’autres
intervenants ont exprimé leur préférence du modèle de consortium (style CHASAA (Chambre
Sectorielle d’Art et d’Artisanat) qui dispose d’une structure faîtière de coordination.

2ème Communication : Analyse des institutions publiques à impliquer dans le processus de création
d’une infrastructure Culturelle à Bujumbura

Cette communication a été faite par M. Jean marie NDIHOKUBWAYO, Représentant légal COPRODAC.
Pour lui, il est clair que l’activité et le fonctionnement de la structure culturelle seront, sans aucun
doute modelés et influencés par l’action publique. Ces institutions détiennent une information utile,
non seulement pour le processus de création mais aussi pour le management de l’infrastructure.
Leur implication est aussi dictée par des besoins d’appropriation, pour le fait que toutes les parties
prenantes doivent s’approprier le processus afin que la structure soit forte et autonome.

 Bref aperçu des institutions prioritaires à impliquer


- Le Ministère en charge de la culture.
C’est elle qui promeut les valeurs humaines et culturelles, pérennise la mémoire du passé, crée des
œuvres linguistiques, artistiques et culturelles, etc.
- Le Ministère de l’éducation nationale. En effet, l’académie rundi est mieux placée pour conseiller et
orienter sur les aspects de la culture rundi à promouvoir.
- Le Ministère en charge du tourisme. Il assure la gestion des musées, identifie et exploite les produits
culturels et touristiques du Burundi, assure le suivi de la gestion et de l’exploitation des équipements
et infrastructures touristiques de l’État.
- La mairie de Bujumbura. Elle dispose d’un service chargé de la promotion de la culture, du sport,
l'encadrement de la jeunesse et des associations, soutient et appuie les activités des clubs et
associations sportifs et culturelles.
- Le Ministère en charge de l’urbanisme / OBUHA. Elle analyse et valide les plans de construction des
maisons suivant les catégories et les normes de construction dans les centres urbains et semi-urbain,
veille au respect des normes de construction dans tout le pays, etc.
- Le Conseil National de la communication. Elle régule l’activité de tout organe ou entreprise qui met à
disposition du public des informations sous forme de signes, signaux, écrits, images, sons ou
messages de toute nature et qui n’ont pas le caractère d’une correspondance privée », délivre les
permissions d’exploitation des espaces de diffusion des productions audiovisuelles et
cinématographiques, etc.
- L’Office Burundais des droits d’auteurs. C’est une structure technique chargée de la mise en
application de la loi portant protection du droit d’auteur et des droits voisins.

En clair, les institutions publiques et parapubliques proposées sont des potentiels acteurs dans le
processus de création et de gestion d’un espace culturel à Bujumbura, chacune selon ses
compétences et sa spécialité.

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3ème Communication : Mission de mapping des espaces susceptibles d’accueillir une infrastructure
culturelle du Burundi

Elle a été faite par M. Mpawenimana Adifax, DG Bulding Solutions Group. Il s’agit de :

- Du Palais des Arts et de la Culture de Bujumbura,


- Du Musée Vivant de Bujumbura,
- Terrain Tempête,
- L’ancien Palais du Roi Mwambutsa IV BANGIRICENGE, « Kwa NDADAYE »,
- Stade Olympe Africa,
- Deux endroits ciblés aux bordures de la rivière Rusizi. L’un est aux environs du delta de la
rivière Rusizi, au milieu du parc de la Rusizi. L’autre, un lieu domanial sur la côte gauche
de la Rusizi,
- Un endroit situé en face du bureau de l’office Burundais des recettes,
- Un espace appartenant à un privé et situé à 3.8 km du centre-ville,
- Enfin, l’espace prévu par l’Etat pour abriter les constructions de la ‘’Maison de la culture
au Burundi’’ en zone Kabanga de la commune Giheta.

Les 2 derniers thèmes qui ont servi à alimenter le débat ont permis de mettre en exergue certains
points, entre autres :

L’attrait des espaces socio-culturels qui ne sont pas vierges, comme le musée vivant, le palais des arts,
etc. Toutefois, les acteurs du secteur culturel estiment qu’une communication efficace envers les
institutions est indispensable. L’expérience atteste d’ailleurs l’attachement à la dimension politique,
en ce sens que certains ont organisé des ateliers sur l’importance de la culture dans le
développement du pays avec une participation des décideurs politiques de haut niveau pour les
sensibiliser.

Sur le choix de ces espaces, en procédant par élimination et sur base des critères d’accessibilité et de
proximité, les acteurs de la culture ont à majorité écrasante donné leur faveur au musée vivant et au
terrain tempête. Quitte à être améliorés et à se pencher sur le futur des animaux dont abrite le
musée.

III. Un design d’un espace culturel multidisciplinaire ?


Après un brainstorming pour une réflexion profonde sur le fond et la forme d’un espace culturel
multidisciplinaire souhaité ainsi que et le modèle économique convenable, les acteurs du secteur
culturel estiment que l’espace doit, entre autres être accessible, aéré, viable, implanté au Musée
vivant et sur le terrain Tempête. Il doit être une structure forte, crédible, fruit d’un concours
international sur le plan architectural, avec un partenariat public/privé affirmé. La programmation des
activités doit être adéquate. Il constitue un espace privé et non géré par l’Etat et constitue un camp
talent avec un statut juridique adéquat, implanté à Bujumbura Mairie. Les acteurs clés doivent être
regroupés par thématique, avec l’implication du gouvernement pour un partage d’expérience. Il jouit
d’une gouvernance claire en consortium, pariant au manque d’équipements, avec un positionnement
clair et une politique de vente dynamique, bénéficiant de marchés nécessaires. Le collectif bénéficie
d’un organe lead, veillant aux intérêts des communautés.

L’espace est une œuvre reflétant l’architecture culturelle burundaise, bien géré par les artistes, de
manière décentralisée, sous forme coopérative.

Fin

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