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ESPRIT IMAGINATION

N'A PAS DÉCIDE

GENRE
NE PENSEZ QUAND
SONT CONFRONTÉS
TOUT L'UNIVERS
N'A PAS TOUJOURS
PROBLÈMES DE VIE
EXISTE
ÊTRE C'EST ÊTRE

JE PENSE
PERÇU L'HOMME EST

DONC
UN ANIMAL
L'HOMME EST NÉ LIBRE,
ENCORE PARTOUT
QUI FAIT
JE SUIS IL EST ENCHAÎNÉ BONNES AFFAIRES

LE
L'HOMME EST LE

MESURE DE
TOUTES LES CHOSES

PHIL OSOPHY
LIVRE
L'HOMME EST UN

MACHINE

DE GRANDES IDÉES SIMPLEMENT EXPLIQUÉES

HEUREUX EST-IL WH L'HOMME EST UN

A SURMONTÉ INVENTION O
DONNEES RECENTES
SON EGO

E FIN JUSTIFIE
LES MOYENS

IL Y A SUR LE SIEN
RIEN CORPS ET ESPRIT,
LA VIE SE VIVRA
EN DEHORS DE AGIR COMME SI QUOI

VOUS FAITES D'AUTANT SI ELLE

L'INDIVIDU
LE TEXTE UNE DIFFÉRENCE N'A AUCUN SENS EST SOUVERAIN
 LE
PHIL OSOPHY
LIVRE
 LE
PHIL OSOPHY
LIVRE
 LONDRES, NEW YORK, MELBOURNE,
MUNICH ET DELHI

Première édition américaine 2011

DK LONDRES
ÉDITEUR ARTISTIQUE DU PROJET
Anna Hall
RÉDACTEUR EN CHEF
Sam Atkinson
ÉDITEURS
Cécile Landau, Andrew Szudek, Showmik Chakraborty, Devan Das,
Sarah Tomley
ADJOINTE À LA RÉDACTION
Manisha Majithia
ÉDITEURS AMÉRICAINS
DK DELHI
Publié aux États-Unis par
ÉDITEUR ARTISTIQUE DU PROJET Édition DK
Neerja Rawat 375, rue Hudson
ÉDITEUR D'ART New York, New York 10014
Shriya Parameswaran
11 12 13 14 15 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
ÉDITEURS D'ART ASSISTANTS
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Niyati Gosain, Neha Sharma
Copyright © 2011
ÉDITEUR ARTISTIQUE GÉRANT
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Tous les droits sont réservés

Liza Kaplan, Rebecca Warren

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ÉDITEUR ASSOCIÉ Neeraj Bhatia à la fois le titulaire du droit d'auteur et le
Liz Wheeler
ci-dessus l'éditeur de ce livre.
ÉDITEUR
Jonathan Metcalf style par Publié en Grande-Bretagne par Dorling
CONCEPTION STUDIO8 Kindersley Limitée.

ILLUSTRATIONS Une notice de catalogue pour ce livre est

James Graham
RECHERCHE D'IMAGES
Ria Jones, Myriam Megharbi
ÉDITEUR DE RÉALISATION
Luca Frassinetti
CONTRÔLEUR DE FABRICATION
Sophie Argyris
disponible à la Bibliothèque du Congrès.
Les livres DK sont disponibles à des remises
spéciales lorsqu'ils sont achetés en gros ISBN 978-0-7566-6861-7
à des fins de promotion des ventes, de primes,
de collecte de fonds ou à des fins éducatives.
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CONTRIBUTEURS
WILL BUCKINGHAM
Philosophe, romancier et conférencier, Will Buckingham
s'intéresse particulièrement à l'interaction de la philosophie
et de la narration. Il enseigne actuellement à l'Université De
Montfort, à Leicester, au Royaume-Uni, et a écrit plusieurs
livres, dontRetrouver nos pieds marins : éthique, expérience
et océan d'histoires.
DOUGLAS BURNHAM
Professeur de philosophie à l'Université de Staffordshire, au
Royaume-Uni, Douglas Burnham est l'auteur de nombreux ouvrages
et articles sur la philosophie moderne et européenne.
CLIVE COLLINE
Maître de conférences en théorie politique et en histoire
britannique, Clive Hill s'intéresse particulièrement au rôle
de l'intellectuel dans le monde moderne.
PETER J. KING
Docteur en philosophie qui enseigne au Pembroke
College, Université d'Oxford, Royaume-Uni, Peter J. King
est l'auteur du livre récentCent philosophes: Un guide
des plus grands penseurs du monde.
JOHN MARENBON
Membre du Trinity College, Cambridge, Royaume-Uni,
John Marenbon étudie et écrit sur la philosophie
médiévale. Ses livres comprennentDébut de la
philosophie médiévale 480-1150 : une introduction.
SEMAINES DE MARCUS
Écrivain et musicien, Marcus Weeks a étudié la philosophie et a
travaillé comme enseignant avant de se lancer dans une
carrière d'auteur. Il a contribué à de nombreux ouvrages sur les
arts et les sciences populaires.
AUTRES CONTRIBUTEURS
Les éditeurs souhaitent également remercier Richard Osborne,
professeur de philosophie et de théorie critique au Camberwell
College of Arts, Royaume-Uni, pour son enthousiasme et son
aide dans la planification de ce livre, et Stephanie Chilman pour
son aide à la création du Répertoire.
CONTENU
10 PRÉSENTATION 46 La vie qui n'est pas
examinée n'est pas LE MÉDIÉVAL
L'ANCIEN
digne d'être vécue
Socrate MONDE
MONDE 250–1500
50 La connaissance terrestre est

700BCE–250CE mais l'ombrePlaton

72 Dieu n'est pas le père des
56 La vérité réside dans le monde qui maux
22 Tout est fait nous entoureAristote Saint Augustin d'Hippone
de l'eau
Thalès de Milet 64 La mort n'est rien pour nous 74 Dieu prévoit nos pensées
Epicure et nos actions libres
24 Le Dao qui peut être dit Boèce
n'est pas le Dao éternel 66 Il a le plus qui est le plus
Laozi content du moins Diogène 76 L'âme est distincte du
de Sinope corpsAvicenne
26 Le nombre est le maître
des formes et des idées 67 Le but de la vie est de vivre 80 Juste en pensant à Dieu, nous
Pythagoras en accord avec la nature pouvons savoir qu'il existe
Zénon de Citium Saint Anselme
30 Heureux celui qui a
vaincu son ego 82 Philosophie et religion ne
Siddhartha gautama sont pas incompatibles
Averroès
34 Soyez fidèle et
la sincérité comme principes premiers 84 Dieu n'a pas d'attributs
Confucius Moïse Maïmonide

40 Tout est flux 86 Ne t'afflige pas. Quoi que ce soit

Héraclite tu perds revient sous une
autre forme
41 Tout est unParménide Jalal ad-Din Muhammad Rumi

42 L'homme est la mesure de 88 L'univers n'a pas

toutes chosesProtagoras toujours existé
Thomas d'Aquin
44 Quand on me lance une
pêche, je lui rends une 96 Dieu est le non-autre
pruneMozí Nikolaus von Kues

45 Rien n'existe sauf 97 Ne rien savoir est la vie

atomes et espace vide la plus heureuse
Démocrite et Leucippe Desiderius Erasme
RENAISSANCE
ET L'ÂGE
DE RAISON
1500–1750
102La fin justifie les moyens
Nicolas Machiavel
108Renommée et tranquillité
ne peuvent jamais être des
compagnons de lit Michel de Montaigne
110 La connaissance est le pouvoir
Francis Bacon
112 L'homme est une
machine Thomas Hobbes
116 je pense donc je suis
René Descartes
124L'imagination décide
toutBlaise Pascal
126Dieu est la cause de tout
choses qui sont en lui
Benedictus Spinoza
130La connaissance d'aucun homme
ici peut aller au-delà de
son expérienceJohn Locke
134Il existe deux sortes de
vérités : vérités de
raisonnement et vérités de fait
Gottfried Leibniz
138Être c'est être perçu
Georges Berkeley
L'ÂGE DE
RÉVOLUTION
1750–1900
146Le doute n'est pas agréable
condition, mais la certitude
est absurdeVoltaire
148La coutume est le grand guide
de la vie humaineDavid Hume
154L'homme est né libre pourtant
partout il est enchaîné
Jean-Jacques Rousseau
160L'homme est un animal qui
fait de bonnes affaires
Adam Smith
164Il y a deux mondes :
notre corps et le
monde extérieur
Emmanuel Kant
172 La société est bien un contrat
Edmond Burke
174 Le plus grand bonheur
pour le plus grand nombre
Jérémy Bentham
175L'esprit n'a pas de sexe
Marie Wolstonecraft
176Quelle sorte de philosophie
on choisit dépend de quel
genre de personne on est
Johann Gottlieb Fichte
177Il n'y a aucun sujet
moins philosopher que
sur la philosophie
Frédéric Schlegel
178 La réalité est un processus
historiqueGeorg Hegel
186Chaque homme prend les limites
de son propre champ de
vision pour les limites du
monde Arthur Schopenhauer
189La théologie est une anthropologie
Ludwig Andréas Feuerbach
190Sur son propre corps et
l'esprit, l'individu
est souverain
Moulin John Stuart
194L'anxiété est le vertige
de liberté
Søren Kierkegaard
196L'histoire de tout jusqu'ici
la société existante est
l'histoire des luttes de classe
Karl Marx
204Le citoyen doit-il jamais
démissionner de sa conscience
au législateur ?
Henry David Thoreau
205Considérez quels effets
les choses ont
Charles Sander Peirce
206Agis comme si ce que tu fais
fait une différence
Guillaume James
 241Ce n'est qu'en tant qu'individu que

LE MODERNE l'homme devenu philosophe

Karl Jasper
MONDE
242La vie est une série de collisions
1900–1950
avec le futur
José Ortega et Gasset
214L'homme est quelque chose à
être dépassé 244Pour philosopher, d'abord
Friedrich Nietzsche doit avouer
Hajime Tanabé
222Des hommes qui ont confiance en eux
venez voir et conquérir 246Les limites de mon langage
Ahad Haam sont les limites de mon monde
Ludwig Wittgenstein
223Chaque message est fait
des signes 252Nous sommes nous-mêmes le 268L'existence précède
Ferdinand de Saussure entités à analyser essence
Martin Heidegger Jean Paul Sartre
224L'expérience en elle-même est
pas scientifiqueEdmond Husserl 256L'individu est le seul vrai 272La banalité du mal
le choix moral passe par le Hannah Arendt
226L'intuition va dans le très sacrifice de soi pour le
sens de la vie communauté 273La raison vit dans le langage
Henri Bergson Tetsuro Watsuji Emmanuel Lévinas

228Nous ne pensons que lorsque nous sommes
confronté à des problèmes
John Dewey
232Ceux qui ne peuvent pas
se souvenir du passé sont
condamnés à le répéter
Georges Santayana
233Il n'y a que la souffrance qui
fait de nous des personnes
Miguel de Unamuno
234Croyez en la vie
Guillaume du Bois
236La route du bonheur se trouve
dans une diminution organisée
du travailBertrand Russell
240L'amour est un pont de
des connaissances les plus pauvres aux plus
riches Max Scheler
257La logique est la dernière scientifique
ingrédient de la philosophie
Rodolphe Carnap
258Le seul moyen de savoir
une personne est de les
aimer sans espoir
Walter Benjamin
259Ce qui est ne peut
Sois sincèreHerbert Marcuse
260L'histoire n'appartient pas
à nous mais nous lui appartenons
Hans-Georg Gadamer
262Dans la mesure où un scientifique
déclaration parle de
réalité, elle doit être
falsifiableKarl Popper
266L'intelligence est une morale
catégorieThéodore Adorno
274Pour voir le monde
nous devons rompre avec notre
acceptation familière de celui-ci
Maurice Merleau Ponty
276L'homme est défini comme
un être humain et une
femme en tant que femme
Simone de Beauvoir
278La langue est un art social
Willard Van Orman Quiné
280Le sens fondamental de
la liberté est la liberté des
chaînesIsaïe Berlin
282Penser comme une montagne
Arne Naess
284La vie sera vécue tout le
mieux si ça n'a pas de sens
Albert Camus
 322La pensée a toujours
CONTEMPORAIN travaillé par opposition
Hélène Cixous
PHILOSOPHIE
323Qui joue Dieu dans le présent-
1950-PRÉSENT
féminisme de jour?
Julia Kristeva
290La langue est une peau
Roland Barthes 324La philosophie n'est pas seulement
une entreprise écrite
292Comment gérerions-nous Henri Odera Oruka
sans culture ?
Marie Midgley 325Dans la souffrance, les animaux
sont nos égaux
293La science normale ne Pierre Chanteur
viser des nouveautés factuelles
ou théoriquesThomas Kuhn 326Tous les meilleurs marxistes
300Pour l'homme noir, il y a les analyses sont toujours
294Les principes de justice n'est qu'un destin et il analyse d'une panne
sont choisis derrière un voile est blancFrantz Fanon Slavoj Žizek
d'ignorance
Jean Rawls 302L'homme est une invention de
date récente
296L'art est une forme de vie Michel Foucault
Richard Wollheim
304Si nous choisissons, nous pouvons vivre
330 ANNUAIRE
297Tout va
Paul Feyerabend
dans un monde d'illusion
réconfortanteNoam Chomsky
340 GLOSSAIRE

298La connaissance est produite 306La société dépend de 344 INDICE

à vendre une critique de ses propres
Jean-François Lyotard traditionsJürgen Habermas 351 REMERCIEMENTS
308Il n'y a rien dehors
du texte
Jacques Derrida

314 Il n'y a rien au fond de

nous sauf ce que nous y
avons mis nous-mêmes
Richard Rorty

320Chaque désir a une relation

à la folieLuce Irigaray

321Chaque empire se dit

et le monde qu'il est différent
de tous les autres empires
Edouard a dit
INTRODU
CTION
12INTRODUCTION
P
L'hilosophie n'est pas seulement
l'apanage des penseurs brillants
mais excentriques qu'elle est
généralement censée être. C'est ce que tout le
monde fait lorsqu'il n'est pas occupé à vaquer
à ses occupations quotidiennes et qu'il a
simplement l'occasion de se demander ce que
la vie et le
univers sont tout au sujet. Nous, les êtres humains,
sommes des créatures naturellement curieuses et ne
pouvons nous empêcher de nous interroger sur le
monde qui nous entoure et sur notre place dans celui-
ci. Nous sommes également dotés d'une capacité
intellectuelle puissante, qui nous permet de raisonner
aussi bien que de nous interroger. Même si nous ne
nous en rendons pas compte, chaque fois que nous
raisonnons, nous pensons philosophiquement.
La philosophie ne consiste pas tant à
trouver des réponses à des questions
fondamentales qu'à essayer de trouver ces
réponses, en utilisant le raisonnement
plutôt qu'en acceptant sans poser de
questions les points de vue conventionnels
ou l'autorité traditionnelle. Les tout
premiers philosophes, dans la Grèce
antique et la Chine, étaient des penseurs
qui n'étaient pas satisfaits des explications
établies fournies par la religion et la
coutume, et cherchaient des réponses qui
avaient des justifications rationnelles. Et,
tout comme nous pourrions partager nos
points de vue avec des amis et des
collègues, ils ont discuté de leurs idées
entre eux et ont même mis en place
des « écoles » pour enseigner non
seulement les conclusions auxquelles ils
étaient parvenus, mais la manière dont
ils y étaient parvenus. Ils ont encouragé
leurs élèves à être en désaccord et à
critiquer les idées afin de les affiner et
d'en proposer de nouvelles et
différentes. Une idée fausse populaire
est celle du philosophe solitaire arrivant
à ses conclusions de manière isolée, mais
c'est en fait rarement le cas. De nouvelles
idées émergent à travers la discussion et
l'examen, l'analyse et la critique des
idées des autres.
Débat et dialogue
L'archétype du philosophe à cet
égard était Socrate. Il n'a laissé
aucun écrit, ni même
L'émerveillement est bien
l'affection d'un philosophe ;
car il n'y a pas d'autre
commencement de philosophie
que cela.
Platon
toutes les grandes idées comme les
conclusions de sa réflexion. En effet, il se
vantait d'être le plus sage des hommes car
il savait qu'il ne savait rien. Son héritage
réside dans la tradition qu'il a établie de
débat et de discussion, de remise en
question des hypothèses des autres pour
approfondir leur compréhension et obtenir
des vérités fondamentales. Les écrits de
l'élève de Socrate, Platon, sont presque
invariablement sous forme de dialogues,
avec Socrate comme personnage principal.
Beaucoup de philosophes plus tardifs aussi
ont adopté le dispositif des dialogues pour
présenter leurs idées, en donnant des
arguments et des contre-arguments plutôt
qu'un simple exposé de leur raisonnement
et de leurs conclusions.
Le philosophe qui présente ses idées
au monde est susceptible d'être accueilli
par des commentaires commençant par
"Oui, mais..." ou "Et si..." plutôt que par
une acceptation sans réserve.
En fait, les philosophes sont
farouchement en désaccord les uns avec
les autres sur presque tous les aspects de
la philosophie. Platon et son élève
Aristote, par exemple, avaient des
opinions diamétralement opposées sur
des questions philosophiques
fondamentales, et leurs différentes
approches ont divisé les opinions parmi
les philosophes depuis lors. Cela a, à son
tour, provoqué davantage de discussions
et suscité encore plus d'idées nouvelles.

Mais comment se fait-il que ces questions
philosophiques soient encore discutées et
débattues ? Pourquoi les penseurs n'ont-ils
pas trouvé de réponses définitives ? Quelles
sont ces « questions fondamentales » avec
lesquelles les philosophes à travers les
âges se sont débattus ?
Existence et connaissance
Lorsque les premiers vrais philosophes
sont apparus dans la Grèce antique il y a
environ 2 500 ans, c'est le monde qui les
entourait qui a inspiré leur sens de
l'émerveillement. Ils ont vu la Terre et
toutes les différentes formes de vie qui
l'habitaient ; le soleil, la lune, les planètes
et les étoiles ; et des phénomènes
naturels tels que le temps, les
tremblements de terre et les éclipses. Ils
cherchaient des explications à toutes ces
choses, non pas les mythes et légendes
traditionnels sur les dieux, mais quelque
chose qui satisferait leur curiosité et leur
intellect. La première question qui
occupait ces premiers philosophes était
« De quoi est fait l'univers ? », qui a
rapidement été élargie pour devenir la
question plus large de « Quelle est la
nature de tout ce qui existe ? »
C'est la branche de la philosophie que
nous appelons maintenant la métaphysique.
Bien qu'une grande partie de la question
initiale ait depuis été expliquée par la science
moderne, des questions connexes de
métaphysique telle que "Pourquoi y a-t-il
quelque chose plutôt que rien?" ne sont
pas si simplement répondus.
Parce que nous aussi, nous existons en
tant que partie de l'univers, la métaphysique
considère également la nature de l'existence
humaine et ce que cela signifie d'être un être
conscient. Comment percevons-nous le
monde qui nous entoure, et les choses
existent-elles indépendamment de notre
perception ? Quel est le
relation entre notre esprit et notre corps,
et existe-t-il une chose telle qu'une âme
immortelle ? Le domaine de la
métaphysique concerné par les questions
d'existence, l'ontologie, est vaste et
constitue la base d'une grande partie de la
philosophie occidentale.
Une fois que les philosophes ont
commencé à mettre la sagesse reçue à
l'épreuve de l'examen rationnel, une autre
question fondamentale est devenue évidente :
« Comment pouvons-nous savoir ? L'étude de
la nature et des limites de la connaissance
forme une deuxième grande branche de la
philosophie, l'épistémologie.
Au cœur se trouve la question de savoir
comment nous acquérons des connaissances,
comment nous arrivons à savoir ce que nous
savons ; certaines connaissances (voire toutes)
sont-elles innées ou apprenons-nous tout de
l'expérience ? Pouvons-nous savoir quelque
chose par le seul raisonnement ? Ces questions
sont essentielles à la pensée philosophique, car
nous devons pouvoir nous appuyer sur nos
connaissances
INTRODUCTION13
pour raisonner correctement. Nous devons
également déterminer l'étendue et les limites
de nos connaissances. Sinon, nous ne pouvons
pas être sûrs que nous savons réellement ce
que nous pensons savoir, et que nos sens
n'ont pas été « dupés » d'une manière ou
d'une autre pour le croire.
Logique et langage
Le raisonnement repose sur l'établissement
de la véracité des déclarations, qui peuvent
ensuite être utilisées pour construire un
train de pensée menant à une conclusion.
Cela peut nous sembler évident
maintenant, mais l'idée de construire un
argument rationnel distinguait la
philosophie des explications superstitieuses
et religieuses qui existaient avant les
premiers philosophes. Ces penseurs ont dû
trouver un moyen de garantir la validité de
leurs idées.--
La superstition définit le
monde entier en flammes;
la philosophie les éteint.
Voltaire
14INTRODUCTION
Ce qui ressortait de leur réflexion était la
logique, une technique de raisonnement qui
s'est progressivement affinée au fil du temps.
D'abord simplement un outil utile pour
analyser si un argument tenait la route, la
logique a développé des règles et des
conventions, et est rapidement devenue un
domaine d'étude à part entière, une autre
branche du sujet en expansion de la
philosophie.
Comme une grande partie de la
philosophie, la logique a des liens intimes
avec la science, et les mathématiques en
particulier. La structure de base d'un
argument logique, partant d'une prémisse
et passant par une série d'étapes jusqu'à
une conclusion, est la même que celle
d'une preuve mathématique. Il n'est donc
pas surprenant que les philosophes se
soient souvent tournés vers les
mathématiques pour trouver des exemples
de vérités évidentes et incontestables, ni
que bon nombre des plus grands penseurs,
de Pythagore à René Descartes et Gottfried
Leibniz, aient également été des
mathématiciens accomplis.
Bien que la logique puisse sembler être
la branche la plus exacte et la plus
"scientifique" de la philosophie, un
domaine où les choses sont bonnes ou
mauvaises, un examen plus approfondi du
sujet montre que ce n'est pas si simple. Les
progrès des mathématiques au XIXe siècle
ont remis en cause les règles de la logique
édictées par Aristote, mais même dans
l'Antiquité
Les célèbres paradoxes de Zénon d'Elée sont
parvenus à des conclusions absurdes à partir
d'arguments apparemment irréprochables.
Une grande partie du problème est que
la logique philosophique, contrairement
aux mathématiques, s'exprime en mots
plutôt qu'en nombres ou en symboles, et
est sujette à toutes les ambiguïtés et
subtilités inhérentes au langage. Construire
un argument raisonné implique d'utiliser le
langage avec soin et précision, d'examiner
nos déclarations et arguments pour
s'assurer qu'ils signifient ce que nous
pensons qu'ils signifient ; et lorsque nous
étudions les arguments des autres, nous
devons analyser non seulement les étapes
logiques qu'ils suivent, mais aussi le
langage qu'ils utilisent, pour voir si leurs
conclusions tiennent la route. De ce
processus est né un autre domaine de la
philosophie qui a prospéré au XXe siècle, la
philosophie du langage, qui a examiné les
termes et leurs significations.
Morale, art et politique
Parce que notre langage est imprécis, les
philosophes ont tenté de clarifier les
significations dans leur recherche de
réponses aux questions philosophiques.
Le genre de questions que Socrate a
posées aux citoyens d'Athènes a essayé
d'aller au fond de ce qu'ils croyaient
réellement être certains concepts. Il
posait des questions apparemment
simples telles que "Qu'est-ce que
justice?" ou "Qu'est-ce que la beauté?" non
seulement pour dégager des significations,
mais aussi pour explorer les concepts eux-
mêmes. Dans des discussions de ce genre,
Socrate a contesté les hypothèses sur la façon
dont nous vivons nos vies et les choses que
nous considérons comme importantes.
L'examen de ce que signifie mener une
"bonne" vie, ce que signifient réellement des
concepts tels que la justice et le bonheur et
comment nous pouvons les atteindre, et
comment nous devrions nous comporter,
constitue la base de la branche de la
philosophie connue sous le nom d'éthique (ou
morale). philosophie); et la branche connexe
issue de la question de ce qui constitue la
beauté et l'art est connue sous le nom
d'esthétique.
Ô philosophie, guide de la vie !
Ô chercheur de vertu
et expulseur de vices! Que
pourrions-nous et tous
l'âge des hommes ont été
sans toi ?
Cicéron

Après avoir examiné les questions
éthiques sur nos vies individuelles, il
est naturel de commencer à réfléchir
au type de société dans laquelle nous
aimerions vivre - comment elle devrait
être gouvernée, les droits et
responsabilités de ses citoyens, etc. La
philosophie politique, la dernière des
grandes branches de la philosophie,
traite de ces idées, et les philosophes
ont proposé des modèles
d'organisation de la société, allant de
PlatonRépubliquechez Karl Marx
Manifeste communiste.
Religion : Orient et Occident
Les différentes branches de la philosophie
sont non seulement liées entre elles, mais
se chevauchent considérablement, et il est
parfois difficile de dire à quel domaine
appartient une idée particulière. La
philosophie empiète également sur de
nombreux sujets complètement différents,
y compris les sciences, l'histoire et les arts.
Avec ses débuts en questionnant les
dogmes de la religion et de la superstition,
la philosophie examine également la
religion elle-même, en posant
spécifiquement des questions telles que «
Dieu existe-t-il ? » et « Avons-nous une âme
immortelle ? Ce sont des questions qui ont
leurs racines dans la métaphysique, mais
elles ont aussi des implications dans
l'éthique. Par exemple, certains philosophes
se sont demandé si notre moralité venait de
Dieu ou si c'était purement
construction humaine - et cela a à son tour
soulevé tout le débat sur la mesure dans
laquelle l'humanité a le libre arbitre.
Dans les philosophies orientales qui ont
évolué en Chine et en Inde (en particulier le
taoïsme et le bouddhisme), les frontières entre
philosophie et religion sont moins claires, du
moins pour les modes de pensée occidentaux.
Cela marque l'une des différences majeures
entre les philosophies occidentales et
orientales. Bien que les philosophies orientales
ne soient généralement pas le résultat d'une
révélation divine ou
dogme religieux, ils sont souvent
étroitement liés à ce que nous
considérons comme des questions de foi.
Même si le raisonnement philosophique
est fréquemment utilisé pour justifier la
foi dans le monde judéo-chrétien et
islamique, la foi et la croyance
Il n'y a rien de bon ou de
mauvais, mais penser
le rend ainsi.
William Shakespeare
INTRODUCTION15
font partie intégrante de la philosophie
orientale qui n'a pas d'équivalent en
Occident. La philosophie orientale et
occidentale diffèrent également dans leurs
points de départ. Là où les Grecs de
l'Antiquité posaient des questions
métaphysiques, les premiers philosophes
chinois considéraient qu'elles étaient
traitées de manière adéquate par la
religion et se préoccupaient plutôt de la
philosophie morale et politique.
Suite du raisonnement
La philosophie nous a fourni certaines
des idées les plus importantes et les plus
influentes de l'histoire. Ce livre présente
une collection d'idées des philosophes
les plus connus, résumées dans des
citations bien connues et des résumés
concis de leurs idées. La citation la plus
connue en philosophie est peut-être «
cogito, ergo sum » de Descartes (souvent
traduit du latin par « je pense, donc je
suis »). Il se classe comme l'une des idées
les plus importantes de l'histoire de la
philosophie et est largement considéré
comme un tournant dans la pensée,
nous menant à l'ère moderne. A lui seul
cependant, le
la citation ne veut pas dire grand chose.
C'est la conclusion d'une argumentation
sur la nature de la certitude, et ce n'est que
lorsque nous examinons la
raisonnement qui y mène, l'idée
commence-t-elle à avoir un sens. Et--
16INTRODUCTION
c'est seulement quand nous voyons où
Descartes a pris l'idée — quelles sont les
conséquences de cette conclusion — que
nous voyons son importance.
Beaucoup d'idées contenues dans ce livre
peuvent sembler déroutantes à première vue.
Certains peuvent sembler évidents, d'autres
paradoxaux ou allant à l'encontre du bon sens.
Ils pourraient même sembler prouver la
remarque désinvolte de Bertrand Russell selon
laquelle "le but de la philosophie est de
commencer par quelque chose de si simple
qu'il ne semble pas valoir la peine d'être dit, et
de finir par quelque chose de si paradoxal que
personne ne le croira". Alors pourquoi ces
idées sont-elles importantes ?
Systèmes de pensée
Parfois, les théories présentées dans ce livre
ont été les premières du genre à apparaître
dans l'histoire de la pensée. Bien que leurs
conclusions puissent nous sembler évidentes
maintenant, avec le recul, elles étaient
étonnamment nouvelles à leur époque, et
malgré leur apparente simplicité, elles peuvent
nous faire réexaminer des choses que nous
tenons pour acquises. Les théories présentées
ici qui semblent être des paradoxes et des
déclarations contre-intuitives sont les idées qui
remettent vraiment en question nos
hypothèses sur nous-mêmes et sur le monde -
et elles nous font également réfléchir de
manière nouvelle sur la façon dont nous
voyons les choses. Il y a beaucoup de
des idées ici qui soulèvent des questions
qui intriguent encore les philosophes.
Certaines idées peuvent être liées à
d'autres pensées et théories dans
différents domaines de la pensée du
même philosophe, ou provenir d'une
analyse ou d'une critique de l'œuvre d'un
autre philosophe. Ces dernières idées
font partie d'une ligne de
raisonnement qui peut s'étendre sur
plusieurs générations, voire plusieurs
siècles, ou être l'idée centrale d'une «
école » particulière de philosophie.
Beaucoup de grands philosophes ont
formé des « systèmes » intégrés de
philosophie avec des idées
interconnectées. Par exemple, leurs
opinions sur la façon dont nous acquérons
des connaissances ont conduit à une vision
métaphysique particulière de l'univers et
de l'âme de l'homme. Cela a à son tour des
implications sur le type de vie que le
philosophe pense que nous devrions
mener et sur le type de société qui serait
idéal. Et à son tour, tout ce système d'idées
a été le point de départ des philosophes
ultérieurs.
Nous devons également nous rappeler
que ces idées ne deviennent jamais tout à fait
dépassées. Ils ont encore beaucoup à nous
dire, même lorsque leurs conclusions ont été
démenties par
philosophes et savants ultérieurs. En fait,
de nombreuses idées qui avaient été
rejetées pendant des siècles devaient plus
tard se révéler étonnamment
prémonitoire - les théories des anciens
atomistes grecs par exemple. Plus
important encore, ces penseurs ont
établi les processus de
philosophie, façons de penser et
d'organiser nos pensées. Nous devons
nous rappeler que ces idées ne sont
qu'une petite partie de la pensée d'un
philosophe - généralement la conclusion
d'un raisonnement plus long.
Sciences et société
Ces idées ont également étendu leur
influence au-delà de la philosophie.
Certains ont engendré des mouvements
scientifiques, politiques ou artistiques
traditionnels. Souvent, la relation entre la
science et la philosophie est une affaire
de va-et-vient, les idées de l'un informant
l'autre. En effet, il existe toute une
branche de la philosophie qui étudie la
pensée derrière
Le scepticisme est le premier
pas vers la vérité.
Denis Diderot

méthodes et pratiques scientifiques. Le
développement de la pensée logique a
affecté l'évolution des mathématiques et
est devenu la base de la méthode
scientifique, qui repose sur l'observation
systématique pour expliquer le monde. Les
idées sur la nature du soi et de la
conscience se sont développées dans la
science de la psychologie.
Il en est de même du rapport de la
philosophie à la société. L'éthique de toutes
sortes a trouvé des adhérents chez les
dirigeants politiques à travers l'histoire,
façonnant les sociétés dans lesquelles nous
vivons aujourd'hui et provoquant même des
révolutions. Les décisions éthiques prises dans
toutes sortes de professions ont des
dimensions morales qui sont éclairées par les
idées des grands penseurs de la philosophie.
Derrière les idées
Les idées de ce livre sont venues de personnes
vivant dans des sociétés et des cultures qui ont
façonné ces idées. En examinant les idées,
nous obtenons une image de certaines
caractéristiques nationales et régionales, ainsi
qu'une saveur de l'époque dans laquelle ils
vivaient.
Les philosophes présentés ici
apparaissent comme des personnalités
distinctes, certains penseurs sont
optimistes, d'autres pessimistes ; certains
sont méticuleux et minutieux, d'autres
pensent à grands traits ; certains expriment
eux-mêmes dans un langage clair et
précis, d'autres de manière poétique,
et plus encore dans un langage dense et
abstrait qui prend du temps à démêler. Si vous
lisez ces idées dans les textes originaux, non
seulement vous serez d'accord ou non avec ce
qu'elles disent, et vous suivrez le
raisonnement par lequel elles sont parvenues
à leur
conclusions, mais aussi avoir une idée du
genre de personne qui se cache derrière.
Vous pourriez, par exemple, aimer le
spirituel et charmant Hume, apprécier sa
prose magnifiquement claire, tout en ne
vous sentant pas tout à fait à l'aise avec ce
qu'il a à dire ; ou trouver Schopenhauer à la
fois persuasif et agréable à lire, tout en
ayant le sentiment distinct qu'il n'était pas
un homme particulièrement sympathique.
Surtout ces penseurs étaient (et sont
toujours) intéressants et stimulants. Les
meilleurs étaient aussi de grands écrivains,
et la lecture de leurs écrits originaux peut
être aussi gratifiante que la lecture de
littérature ; on peut apprécier non
seulement leur style littéraire, mais aussi
leur style philosophique, la façon dont ils
présentent leurs arguments. Tout en étant
stimulante, elle peut être aussi édifiante que
du grand art, aussi élégante qu'une preuve
mathématique et aussi pleine d'esprit qu'un
orateur après le dîner.
La philosophie n'est pas simplement une
question d'idées, c'est une façon de penser. Il
n'y a souvent pas de bonnes ou de mauvaises
réponses, et différents philosophes
INTRODUCTION17
arrivent souvent à des conclusions radicalement
différentes dans leurs investigations sur des
questions que la science ne peut pas
— et la religion n'explique pas.
Profiter de la philosophie
Si l'émerveillement et la curiosité sont des
attributs humains, le frisson de
l'exploration et la joie de la découverte le
sont aussi. Nous pouvons gagner le même
genre de "buzz" de la philosophie que nous
pourrions obtenir de l'activité physique, et
le même plaisir que nous apprécions
d'apprécier les arts. Surtout, nous gagnons
la satisfaction d'arriver à des croyances et
des idées qui ne nous sont pas transmises
ou imposées par la société, les enseignants,
la religion ou même les philosophes, mais
par notre propre raisonnement individuel.-
Le début de la pensée
est en désaccord—pas
seulement avec les autres mais aussi
avec nous-mêmes.
Eric Hoffer
L'ANC
MONDE
700BCE–250CE