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Cours C
Cours C
Gérald Grenier
14 octobre 2023
Physique des particules
Interaction faible
Introduction
Plan
L’interaction faible
Dans les années 1930, Fermi développe sa théorie des interactions faibles
basées sur une interaction ponctuelle à 4 points avec un couplage dont la force
est donnée par sa constante GF = 1, 166 × 10−5 GeV −2 .
Dans les années 1960, la théorie évolue pour faire de l’interaction faible une
théorie de jauge. Comme dans QED et QCD, l’interaction faible est transmise par
l’échange d’une particule de spin 1.
À la même période, l’unification des interactions faible et électromagnétique avec
le mécanisme de Higgs est proposé.
Il faudra attendre le début des années 1970, la découverte des courants neutres
et le caractère renormalisable des théories de Yang-Mills pour arriver aux bosons
W et Z et établir le Modèle Standard actuel.
Physique des particules
Interaction faible
Théorie de Fermi
Plan
Théorie de Fermi
En 1932, Enrico Fermi a formulé sa théorie effective des interactions faibles (pour
expliquer la désintégration nucléaire β) basée sur une approche appelée “algèbre
de courants”.
Cette théorie relativiste (électrons, neutrinos... relativistes) est développée dans
le formalisme de l’équation de Dirac (manipulation de particules de spin 1/2).
Théorie de Fermi
Cb ou P
ūγ µ (1 − γ 5 )u 0 −−−−→ ūγ µ (1 + γ 5 )u 0
b
(1 − γ 5 ) (1 − γ 5 )
4GF
M(n → pe− ν̄e ) = √ ūp γ µ un ūe γµ vν̄e
2 2 2
4GF µ
= √ [ūp,L γ un,L ] [ūe,L γµ vν̄e ,R ]
2
Physique des particules
Interaction faible
Théorie de Fermi
Interaction V-A
µ
Le courant électromagnétique est vecteur : jEM ∼ ūγ µ u
Et pour le courant faible :
µ (1−γ 5 ) (1 − γ 5 ) (1 − γ 5 )
jW ∼ ūγ µ 2
u = ūγ µ u
2 2
5
(1 + γ ) µ (1 − γ ) 5
= ū γ u
2 2
= ūL γ µ uL
i2
(1−γ 5 ) (1−γ 5 )
h
en utilisant 2
= 2
Les courants chargés de l’interaction faible peuvent être vus comme une
interaction purement vecteur entre fermions gauches.
Physique des particules
Interaction faible
Théorie de Fermi
Comme 12 (1 − γ 5 ) 21 (1 + γ 5 ) = 1
4
(1 − (γ 5 )2 ) = 0, les termes LR et RL sont nuls :
(1 + γ 5 ) µ (1 + γ 5 )
ūL γ µ uR = ū γ u
2 2
5 5
(1 − γ ) (1 + γ )
= ūγ µ u
2 2
= 0
Les seuls termes qui survivent sont donc :
µ
jEM ∼ ūγ µ u = ūL γ µ uL + ūR γ µ uR
Il y a conservation de la chiralité dans les interactions de QED.
Physique des particules
Interaction faible
Désintégration du muon
Plan
jµ (µ) νµ
GF h ih i
µ − M(µ → eν̄e νµ ) = √ ūνµ γ σ (1 − γ 5 )uµ ūe γσ (1 − γ 5 )vνe
• ν̄e 2
GF
On se place dans le référentiel propre du muon.
jµ (e)
−
e
|M|2 = 64GF2 (pνµ · pe )(pµ · pνe )
m
µ
= 64GF2 mµ2 Eνe − Eνe
2
Plan
jµ1 ν̄e e−
νe e−
jµ1 • GF jµ2
• GF
e− ν̄e
e− νe
jµ2
dσ GF2 s dσ GF2 s
(νe e− ) = (ν̄e e− ) = (1 − cos θ)2
dΩ 4π 2 dΩ 16π 2
GF2 s GF2 s
σ(νe e− ) = σ(ν̄e e− ) =
π 3π
θ : angle entre le ν̄e incident et l’électron sortant dans le référentiel du centre de
masse.
Physique des particules
Interaction faible
Diffusion de neutrinos
σ(νe e− ) = 3σ(ν̄e e− )
(NB : Le calcul complet de diffusion ν, e et ν̄, e doit inclure les courants neutres.)
Plan
Boson W massif
La diffusion de neutrino a une section efficace ∝ s donc une section efficace (et
une probabilité de transition) tendant vers l’infini à haute énergie.
La théorie d’interaction de contact de Fermi ne peut être qu’une théorie effective.
En QED, l’interaction électromagnétique résulte de l’échange d’un boson vecteur.
Pour les courants chargés de l’interaction faible, on introduit un boson massif de
spin 1.
Exemple pour la désintégration du muon : µ− → νµ e− ν̄e
µ− νµ µ− νµ
•
•GF W−
ν̄e e− •
ν̄e e−
Physique des particules
Interaction faible
Le boson W
Boson W massif
!
q q
−igW −i gµν − µ2 ν
√ γ µ (1 − γ5) M
W
2 2
2
q 2 −MW
Boson W massif
−iM =
qµ qν
−i gµν − 2
−igW µ MW
ūµ −ig W ν
√ γ (1 − γ 5 ) ue 5
v̄ν̄e 2
√ γ (1 − γ ) vν̄µ
2 2 q 2 − MW 2 2
Physique des particules
Interaction faible
Le boson W
Dans la limite où q 2 MW
2 , ce qui correspond aux désintégrations β et du muon
qui nous intéressent pour l’instant, la constante de Fermi et la “vraie” constante
de couplage gW de l’interaction faible sont reliées par la relation :
√
2gW2
GF = 2
= 1, 166 × 10−5 GeV −2
8MW
Plan
Équations de Maxwell
Électromagnétisme classique
Le Lagrangien de l’électromagnétisme est
1
L = − Fµν F µν − J µ Aµ
4
et l’équation de propagation :
Aµ = J µ
Équations de Maxwell-Proca
et l’équation de propagation :
Aµ +m2 Aµ = J µ
Invariance de jauge
La conservation de la charge ∂µ J µ = 0 implique ∂µ Aµ = 0 : la théorie n’est
plus invariante de jauge.
Équations de Maxwell-Proca
~
div E = ρ − m2 U ~
div B = 0
−→~ ~
∂E −→ ~ ~
∂B
rot B = ~j + − m2 ~
A rot E = −
∂t ∂t
Les potentiels scalaire U et vecteur ~
A sont promus au rang d’observables physiques.
Aspects énergétiques
~
P = ~
E ×B ~ + m2 U ~
A
~j.E ~ + ∂u = 0
~ + div P 1
∂t u = ~ + E
B 2 ~ + m2 ~
2
A2 + m2 U 2
2
Physique des particules
Interaction faible
Portée de l’interaction faible
La solution est
Q −mr
U(r ) = e
4πr
et
~ = −−
E
−→
grad U =
Q 1
+
m
e−mr r̂
4π r2 r
Physique des particules
Interaction faible
Portée de l’interaction faible
particule virtuelle
Une particule virtuelle est le quantum d’une onde évanescente. La
masse sélectionne les ondes pour lesquelles le vide est transparent .
Équivalent pour le champ quantique de l’effet tunnel en mécanique
quantique non relativiste .
Physique des particules
Interaction faible
Courants neutres
Plan
Courants neutres
Diffusion antineutrino-électron
Physique des particules
Interaction faible
Courants neutres
Courants neutres
Boson Z 0 massif
!
q q
−igZ −i gµν − µ 2ν
2
γ µ (C V − CA γ5) M
Z
q 2 −MZ2
gW
gz = cos θW
, où θW est l’angle de Weinberg, sin2 θW = 0, 22337.
Le modèle standard
Théorie qui explique les interactions entre les particules à l’aide des
symétries de jauge : SU(3)C × SU(2)L × U(1)Y
doublets de SU(2)L
νe νµ ντ u c t
e− L
µ− L
τ− L
d0 L
s 0
L
b 0
L
uR cR tR
singlets de SU(3)C triplets de SU(3)C
eR− µ−
R τR− dR sR bR
singlets de SU(2)L
Plan
Nombre de familles
La matrice
La matrice CKM
Le nom de la matrice vient de Kobayashi et Maskawa (Nobel 2008 avec
Nambu) qui ont expliqué le mélange des saveurs comme le résultat
d’une rotation d’une matrice de dimension 3 (pour 3 familles) sur les
états propres de masse. Le nom de Cabibbo a été ajouté même si il n’a
fait que définir le mélange sur les quarks d et s. D’où VCKM .
Par convention, cette matrice mélange les saveurs des quarks de charge
− 13 pour obtenir les états propres sur lesquels l’interaction faible
s’applique.
La matrice transforme les états propres de saveurs de quark ((d, s, b) =
états propres de masse) en les états propres d’interaction faible
(d 0 , s0 , b0 ). Les interactions forte et EM sont insensibles à la saveur
(d, s, b).
Physique des particules
Matrice CKM
Définition
Matrice CKM
d0
d
s0 = VCKM s
b0 b
Vud Vus Vub 0, 97435 0, 22500 0, 00369
VCKM = Vcd Vcs Vcb = 0, 22486 0, 97349 0, 04182
Vtd Vts Vtb 0, 00857 0, 04110 0, 999118
Dans les doublets d’isospin faible, on remplace d,s,b par d’,s’,b’. Exemple :
u u
0 =
d L
Vud d + Vus s + Vub b L
Physique des particules
Matrice CKM
Définition
d0
γ µ (1 − γ 5 ) d
µ µ µ 0
d̄ 0 s̄0 b̄0
J = ū c̄ t̄ VCKM s J = L
γ s
2 b b0
L
d d
ū c̄ t̄ L γ µ VCKM s V † γ µ VCKM
= = d̄ s̄ b̄ s
L CKM
b b
L L
et µ d
u
= d̄ s̄ b̄ L γ s
† b
J µ† = γ µ VCKM
d̄ s̄ b̄ c L
L
t
L
Pas de FCNC dans le Modèle
Standard (on retrouve le mécanisme
de GIM).
Ceci est dû au fait qu’on a traité tous
les fermions de charge égale de la
même manière.
Physique des particules
Matrice CKM
CKM et masse
Plan
3
gW X f µ f +
−L = √ ŪLi γ DLi Wµ + D̄Lif γ µ ULif Wµ− + ŪLif γ µ ULif Wµ0 + D̄Lif γ µ DLif Wµ0
2 2 i=1
3 X
X 3
+ ŪLif Miju,f URj
f
+ D̄Lif Mijd,f DRj
f
+ h.c.
i=1 j=1
3 3
gW X X
−
−L= √ ŪLi γ µ AU†
L AD
L D Lj Wµ
+
+ D̄ Li γ µ
A D† U
L A L U Lj Wµ
2 2 i=1 j=1 ij ij
3 3
gW X X
+ √ ŪLi γ µ ULi Wµ0 + D̄Li γ µ DLi Wµ0 + ŪLi Miiu URi + D̄Li Miid DRi + h.c.
2 2 i=1 i=1
VCKM = AU† D
L AL
Physique des particules
Matrice CKM
Représentations
Plan
Nombre de paramètres
Vud Vus Vub
VCKM = Vcd Vcs Vcb
Vtd Vts Vtb
Matrice complexe 3 × 3 donc 3 × 3 × 2 = 18 paramètres réels.
Unitarité : V † V = 1 ⇒ 9 relations, il reste 9 paramètres.
n(n−1)
Pour une matrice réelle orthogonale (n × n), il y a 2
paramètres
⇒ 3 paramètres pour (3 × 3).
Donc, pour une matrice complexe (3 × 3) seuls 3 paramètres sont réels.
Les 9 − 3 = 6 degrés de liberté restants sont des phases complexes eiδ .
Certaines de ces phases ne sont pas physique.
Physique des particules
Matrice CKM
Représentations
Phases physiques
Remarques
La phase complexe δ est la source de la violation de CP dans le Modèle
Standard.
Si il n’y avait que 2 familles, la matrice CKM serait (2 × 2), aurait
8 − 4 = 4 paramètres, un réel et 3 phases qui pourraient toutes être
absorbées par les 3 déphasages indépendants entre 4 quarks ⇒
matrice de Cabibbo réelle avec un seul paramètre réel (angle de
Cabibbo).
Si 2 quarks de même charge avaient la même masse (par exemple si
md = ms ), les 2 quarks pourraient être mélangés et la 6e phase pourrait
être absorbée par le mélange. La matrice CKM serait alors réelle.
Physique des particules
Matrice CKM
Représentations
Représentation standard
Vud
Vus Vub
Vcs
Vcd Vcb
Vtb
Vtd Vts
Physique des particules
Matrice CKM
Représentations
Paramétrisation de Wolfenstein
Considérant que :
La matrice CKM est proche de la matrice identité.
Il existe une hiérarchie des éléments : plus on s’éloigne des éléments
diagonaux (valeurs proches de 1), plus les valeurs sont petites et
s13 s23 s12 1.
Vus est plutôt bien déterminé et vaut 0,22 (sin θc ).
|Vcb | |Vub |.
|Vcb | est déterminé par la désintégration du méson B et vaut ∼ |Vts | , de
plus |Vcb | ∼ |Vus |2 .
Paramétrisation de Wolfenstein
1 − λ2 /2 Aλ3 (ρ − iη)
λ
VCKM = −λ 1 − λ2 /2 Aλ2 + O(λ4 )
Aλ3 (1 − ρ − iη) −Aλ2 1
Attention
La paramétrisation de Wolfenstein n’est qu’approximative dans le sens où
l’unitarité n’est pas vérifiée exactement.
Les quatre paramètres sont donc λ(∼ 0, 225) et A(∼ 0, 8), déterminés
par l’étude de désintégration par courants chargés de l’interaction faible,
et (ρ, η) liés à CP.
Physique des particules
Matrice CKM
Représentations
Plan
Les valeurs de la matrice CKM sont connues avec une incertitude de l’ordre
de 10−4
1, 6 6, 7 1, 1
−4
+10 ×6, 7 1, 6 8, 5
0, 97435 0, 22500 0, 00369
2, 0 8, 3 0, 31
VCKM = 0, 22486 0, 97349 0, 04182
1, 6 6, 7 1, 1
0, 00857 0, 04110 0, 999118
−10 −4 ×6, 7 1, 6 7, 4
1, 8 7, 2 0, 36
Physique des particules
Matrice CKM
Triangles d’unitarité
Plan
Triangles d’unitarité
Relations d’unitarité
Les relations d’unitarité pour la matrice CKM non approchée ne se valent pas
toutes du fait des grandeurs différentes de ses coefficients.
Les deux relations contenant deux nombres non réels sont aussi celles avec
les 3 termes du même ordre de grandeur.
Physique des particules
Matrice CKM
Triangles d’unitarité
Triangle d’unitarité
L’unitarité de VCKM est testée à partir des éléments mesurés. Par exemple :
Ligne 1 |Vud |2 + |Vus |2 + |Vub |2 = 0, 9985 ± 0, 0007
Colonne 2 |Vus |2 + |Vcs |2 + |Vts |2 = 1, 004 ± 0, 012
La somme des trois angles du triangle d’unitarité : α + β + γ = (173 ± 6)◦
est aussi en accord avec les prédictions du Modèle Standard.
λ = 0, 22500 ± 0, 00067
A = 0, 826+0,018
+0,015
ρ̄ = 0, 159 ± 0, 010
η̄ = 0, 348 ± 0, 010
Plan
Invariant de Jarlskog
Invariant de Jarlskog
∗
L’aire d’un triangle d’unitarité (sans division par Vcd Vcb ) est la même
pour tous les triangle et vaut |J|2
.
J est l’invariant de Jarlskog.
Conditions pour CP
Plan
Dans le mélange M 0 − M̄ 0
Découverte en 1964.
Lorsque les états de masses des mélanges ne sont pas les états propres de CP.
Concerne les système K 0 − K̄ 0 , D 0 − D̄ 0 , B 0 − B̄ 0 , Bs0 − B̄s0 .
Plan
Représentations
1 Interaction faible
Mesure des paramètres
Introduction
Triangles d’unitarité
Théorie de Fermi
Désintégration du muon 3 Violation de CP
Diffusion de neutrinos Invariant de Jarlskog
Le boson W Types de violations de CP
Portée de l’interaction faible Violations de CP dans les
Courants neutres désintégrations
2 Matrice CKM États M 0 − M̄ 0
Définition Oscillations K 0 − K̄ 0
CKM et masse Oscillations B 0 − B̄ 0
Physique des particules
Violation de CP
Violations de CP dans les désintégrations
Notations
On note M le méson initial, M̄ son transformé de CP, f et f̄ les états finaux transformés
de CP.
On a bien (CP)2 = 1.
Amplitudes
Si CP est conservée
Āf̄
[CP, H] = 0 =⇒ Āf̄ = ei(ξf −ξM ) Af =⇒ =1
Af
Physique des particules
Violation de CP
Violations de CP dans les désintégrations
Exemple : B → K π
Dans chaque diagramme, il intervient une phase φW due à la matrice CKM qui change
de signe par CP et une phase φS due à QCD (et EM) qui est invariante par CP.
∗ V
Diagramme à l’arbre ∝ Vub ∗V
Diagramme "Pingouin" ∝ Vcb
us cs
∗ ∗
"Pingouin" ∝ Vub Vus f (mu ) + Vcb Vcs f (mc ) + Vtb∗ Vts f (mt )
∗ ∗
∝ Vub Vus (f (mu ) − f (mt )) + Vcb Vcs (f (mc ) − f (mt ))
∗ V 4 ∗ 2
Vub us ∼ O(λ ) et Vcb Vcs ∼ O(λ ).
Asymétrie CP B → K π
B0 → K + π−
B̄ 0 → K − π +
A plus de 5σ, il a été mesuré entre autres :
AB 0 →K + π− = −0, 083 ± 0, 004
AB 0 →K − π+ = 0, 225 ± 0, 012
s
AB + →K + K − π+ = −0, 118 ± 0, 022
Physique des particules
Violation de CP
États M 0 − M̄ 0
Plan
Représentations
1 Interaction faible
Mesure des paramètres
Introduction
Triangles d’unitarité
Théorie de Fermi
Désintégration du muon 3 Violation de CP
Diffusion de neutrinos Invariant de Jarlskog
Le boson W Types de violations de CP
Portée de l’interaction faible Violations de CP dans les
Courants neutres désintégrations
2 Matrice CKM États M 0 − M̄ 0
Définition Oscillations K 0 − K̄ 0
CKM et masse Oscillations B 0 − B̄ 0
Physique des particules
Violation de CP
États M 0 − M̄ 0
Hamiltonien effectif M 0 − M̄ 0
|M 0 (t)i
Dans la représentation , le système est régi par l’hamiltonien effectif
|M̄ 0 (t)i
!
i M11 − 2i Γ11 M12 − 2i Γ12
H=M− Γ=
2 M21 − 2i Γ21 M22 − 2i Γ22
Vecteurs propres
États propres
Les vecteurs propres de H ont une masse et une largeur de désintégration bien
définies.
En notant |MH i l’état le plus lourd et |ML i le plus léger,
p p
|ML i ∝ p 1 − z|M 0 i + q 1 + z|M̄ 0 i, H|ML i = (mL − 2i ΓL )|ML i
p p
|MH i ∝ p 1 + z|M 0 i − q 1 − z|M̄ 0 i, H|MH i = (mH − 2i ΓH )|MH i
Définitions
mH +mL ΓH +ΓL
m≡ 2
et Γm ≡ 2
∆m ≡ mH − mL et ∆Γ ≡ ΓH − ΓL
Par définition, ∆m > 0.
Physique des particules
Violation de CP
États M 0 − M̄ 0
Vecteurs propres
Vecteurs propres
La résolution de l’équation aux valeurs propres implique
M ∗ − 2i Γ∗12 M11 − M22 − 2i (Γ11 − Γ22 )
2
q
= 12 et z =
p M12 − 2i Γ12 ∆m − 2i ∆Γ
Valeurs propres
" r #
2
1 i i i i ∗ i ∗
2
M11 − Γ
2 11
+ M22 − Γ
2 22
± z2 ∆m − 2
∆Γ + 4(M12 − Γ )(M12
2 12
− Γ )
2 12
Physique des particules
Violation de CP
États M 0 − M̄ 0
CP, T et CPT
Transformation de CP
Dans la base où CP|M 0 i = |M̄ 0 i et CP|M̄ 0 i = |M 0 i, on a (σ1 = matrice de Pauli) :
∗
M11 M12 CP M22 M12 CP
M= ∗ −−→ σ1 Mσ1 = , Γ −−→ σ1 Γσ1
M12 M22 M12 M11
Transformation de T
∗
M11 M12 T M11 M12 T
M= ∗ → M∗ =
− , → Γ∗
Γ−
M12 M22 M12 M22
Symétries
Éléments de matrices
M12 = M21∗
Violation de CP liée à Im(M12 ) 6= 0.
(due aux termes avec échange de quark t.)
Physique des particules
Violation de CP
États M 0 − M̄ 0
CPT conservée
Quelques relations
2 " #
2
2 ∆Γ 2 Γ12
(∆m) − = 4 |M12 | −
2 2
∆m∆Γ = 4Re (M12 Γ∗12 )
Physique des particules
Violation de CP
États M 0 − M̄ 0
Remarques
Plan
Représentations
1 Interaction faible
Mesure des paramètres
Introduction
Triangles d’unitarité
Théorie de Fermi
Désintégration du muon 3 Violation de CP
Diffusion de neutrinos Invariant de Jarlskog
Le boson W Types de violations de CP
Portée de l’interaction faible Violations de CP dans les
Courants neutres désintégrations
2 Matrice CKM États M 0 − M̄ 0
Définition Oscillations K 0 − K̄ 0
CKM et masse Oscillations B 0 − B̄ 0
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations K 0 − K̄ 0
Violation de CP et KL0
La violation de CP dans le secteur des Kaons neutres a été observée dans le mélange.
|K1 i − ¯|K2 i |K2 i + ¯|K1 i
|KS i = q , |KL i = q
1 + |¯|2 1 + |¯ |2
où |K1 i et |K2 i sont les états propres de CP de valeur propre +1 et -1.
Conséquence, on observe la désintégration KL0 → ππ.
Attention ¯ dépend des conventions de phase pour les définitions de |K 0 i et |K̄ 0 i : ce
n’est pas une observable physique.
CP peut être violée dans les désintégrations (interférences entre états finaux d’isospin
différents). Dans ce cas, comme les phases liées aux interactions fortes et EM sont
différentes pour π + π − et π 0 π 0 , la violation de CP observée peut être différente entre
KL → π + π − et KL → π 0 π 0 .
La violation de CP dans les désintégrations fut historiquement jaugée selon un
paramètre :
A(K2 → π + π − )
0 '
A(K1 → π + π − )
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations K 0 − K̄ 0
A(KL0 → π + π − ) ◦
η+− = = + 0 = (2, 232 ± 0, 011) × 10−3 ei(43,4±0,5)
A(KS0 → π + π − )
A(KL0 → π 0 π 0 ) ◦
η00 = = − 20 = (2, 220 ± 0, 011) × 10−3 ei(43,7±0,6)
A(KS0 → π 0 π 0 )
Il est possible de choisir les phases de sorte que ¯ = (voir PDG 2018 section 80).
Re() mesure la violation de CP dans le mélange, Re(0 ) dans les désintégrations,
Im() et Im(0 ) dans l’interférence des désintégrations avec et sans mélange.
◦
= (2, 228 ± 0, 011) × 10−3 ei(43,5±0,5)
η00
= 0, 9950 ± 0, 0007 6= 1 =⇒ il y a violation de CP dans les
η+−
désintégrations.
0
1 η00
1− ' Re = (1, 66 ± 0, 23) × 10−3 1 =⇒ la violation de
3 η+−
CP dans la désintégration est faible devant la violation de CP dans le mélange.
Ces mesures sont en accord avec les prédictions du Modèle Standard.
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations B 0 − B̄ 0
Plan
Représentations
1 Interaction faible
Mesure des paramètres
Introduction
Triangles d’unitarité
Théorie de Fermi
Désintégration du muon 3 Violation de CP
Diffusion de neutrinos Invariant de Jarlskog
Le boson W Types de violations de CP
Portée de l’interaction faible Violations de CP dans les
Courants neutres désintégrations
2 Matrice CKM États M 0 − M̄ 0
Définition Oscillations K 0 − K̄ 0
CKM et masse Oscillations B 0 − B̄ 0
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations B 0 − B̄ 0
q Ā
Cette violation de CP est possible même si = 1 et f̄ = 1.
p Af
On a violation de CP si arg(λf ) + arg(λf̄ ) 6= 0
Si f est un état propre de CP, fCP , la condition précédente équivaut à
Im(λfCP ) 6= 0.
On mesure l’asymétrie dépendant du temps :
0
P(t, M̄t=0 0
→ fcp ) − P(t, Mt=0 → fcp )
AfCP (t) ≡ 0 0
P(t, M̄t=0 → fcp ) + P(t, Mt=0 → fcp )
0
où P(t, Mt=0 → fcp ) est la probabilité de désintégration à l’instant t, d’un méson
qui était (si t > 0) ou aurait été (si t < 0) dans l’état M 0 à l’instant t = 0.
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations B 0 − B̄ 0
Le système B 0 − B̄ 0
q
Dans le mélange, on a ∆Γ ∼ 0, donc Γ12 ∼ ∆Γ ∼ 0 et donc p
∼ 1.
0
Pour mesurer AfCP (t), il faut estimer P(t, Mt=0 → fcp )
Identifier la saveur B 0 ou B̄ 0
B 0 (b̄d) → D − (c̄d)µ+ νµ
B̄ 0 (bd̄) → D + (c d̄)µ− ν̄µ
Le signe du lepton identifie l’état de saveur du méson B.
e+ e− → Υ(4S) → B 0 B̄ 0
Les usines à B
Les expériences BaBar (1999-2008) et Belle (1999-2010) ont permis d’effectuer un
grand nombre de mesures de la violation de CP avec les mésons B (physique de la
beauté) .
Belle BaBar
Collisioneur KEKB (KEK, Japon) Faisceaux Collisioneur PEP2 (SLAC, Stanford, USA)
asymétriques : e− (8 GeV) - e+ (3,5GeV) Faisceaux asymétriques : e− (9 GeV) - e+
→ Υ(4S) boosté, βγ ∼ 0, 425 (3,1GeV) → Υ(4S) boosté, βγ ∼ 0, 56
Boost du Υ(4S) pour allonger le temps de vie des mésons B dans le laboratoire
(dilatation des temps).
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations B 0 − B̄ 0
0
Mesure de P(t, Mt=0 → fcp )
t =0
On a besoin de connaitre la saveur du B au temps de référence t=0.
Δz = Δt γβc
A t=0, on sait B0 rec
B0 que ce ψK s
méson est B0
ϒ(4S)
l−
B0 tag
W− νl
βγ =0.56 l - (e-, µ -)
B 0 db
Les deux mésons oscillent de Dans cet exemple, le Δt picoseconds
manière cohérente: à un méson tagué se plus tard, le B 0 (où
temps t fixé si l’un est un B0 désintègre en premier. peut-être B 0) se
l’autre est nécessairement un Il se désintègre de désintègre.
B0 manière semi-leptonique
et la charge du lepton
donne la saveur du méson
l -= B0 l + = B 0.
Chapitre 6 : CKM 33
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations B 0 − B̄ 0
Principe de la mesure
B 0 tag
sin(2β)
0
B tag
sin(∆mt)
∆t (ps) ∆t (ps)
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations B 0 − B̄ 0
Résultats BaBar
BaBar
sin 2β = 0, 685 ± 0, 032
B. Aubert et al., Phys. Rev. Lett. 99 (2007) 171803
Moyenne mondiale
sin 2β = 0, 699 ± 0, 017
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations B 0 − B̄ 0
La super usine à B
Belle II
Collisioneur superKEKB (KEK, Japon) Faisceaux asymétriques : e− (7 GeV) - e+
(4GeV) → Υ(4S) boosté, βγ ∼ 0, 28
Lumisosité : superKEKB ∼ 50 × KEKB. Démarré en 2019.
Physique des particules
Violation de CP
Oscillations B 0 − B̄ 0
Remarques finales