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Les lois de la mécanique quantique montrent que dans un solide, les états d’énergie qui sont
permis aux électrons sont groupés en bandes d’énergies.
Bande de conduction
Eg Bande interdite
Bande de valence
Pour les cristaux semi-conducteurs comme pour les isolants, deux de ces bandes d’énergie
jouent un rôle capital : il s’agit de la bande de valence et de la bande de conduction qui sont
séparées par une bande interdite, dans laquelle il n’y a en principe aucun état d’énergie
thermique.
Les électrons de la bande de conduction participent à la conduction électrique lorsque le
matériau est soumis à un champ électrique.
Les électrons de la bande de valence sont liés aux réseaux cristallins et établissent des liaisons
de covalences entre atomes.
La situation décrite précédemment pourrait faire croire que les populations d’électrons et de
trous sont égales. De nombreux facteurs peuvent affecter le poids de l’une des populations par
rapport à l’autre. L’un des plus importants est la présence dans le cristal de certains types
d’impuretés.
- Les accepteurs. La présence d’accepteur dans la structure accroît la population des trous.
Ces atomes appartiennent au groupe 3 trivalent ; tel que le bore, l’aluminium ou le
silicium.
- les donneurs. La présence dans le cristal d’atome du groupe 5 pentavalent tel que
l’arsenic ou le phosphore accroît la population en électrons libres.
Eg
−
Si on pose E g = EC − E v , alors on aura : n p = N C N v e KT
(3)
Le produit n p ne dépend que de la température. C’est la loi d’action de masse.
1
−
Eg
−
Eg 2
p Nv E − EF + EC − EF 2 EFi EC + Ev N
= exp v , d’après (7) = + ln v
n NC KT KT KT NC
EFi − EF
p 2
KT
On a : =e (8)
n
E −E
2 Fi F
Ainsi, p = ne KT
comme n p = ni2
EFi − EF E −E
2 2 KT 2 Fi F
ne
=n 2
i ⇒ n =n e 2
i
2
i
KT
. Matériau pur n = p = ni , d’où :
EF − EFi E −E
− F Fi
n = ni e KT
(9) p = ni e (10) KT
dx n dx n
v
Donc n = c1e uT
Examinons le cas c1 et c2
v v 2v
− n c1 uT
n = c1e uT
et p = c2 e uT
Or np = n , donc c1c2 = n
2
i
2
i ⇒ = e
p c2
n = ni e et p = ni e
quT quT
Prendre v0 = 0, revient à considérer que le potentiel est nul là où EF et EFi sont confondues.
On a : p − N A + N D − n = 0
ρ
D’après l’équation de Poisson : ∆v + =0
ε0
dq
dq → dv : ρ= , d’autre part : ρ = qN = q ( p − N A + N D − n)
dv
ρ q
∆v = − = − ( p − N A + N D − n)
ε0 ε0
d2 f
Pour une fonction à une variable f = f(x), on a : ∆f = 2
dx
2
d v q
⇒ ∆v = 2 = − ( p − N A + N D − n)
dx ε0
v v
−
D’autre part : n = ni e uT (a) et p = ni e uT
(b)
− uv v
uv −
v
v
⇒ p − n = ni e − e = − ni e − e = −2ni sh
T uT T uT
uT
d 2v q v
⇒ = N A − N D + 2ni sh (c)
dx 2
ε0 uT
Les relations (1), (2) et (3) sont des équations d’équilibre dans un semi-conducteur.
P N
N Jonction
ND >> NA abrupte
NA >> ND
Jonction
graduelle
x
P N
Des que la jonction P-N est formée, il s’établit une zone de charge d’espace autour de la
jonction métallurgique sur une distance WT. WT est la profondeur de la zone de transition.
---- ++++
---- ++++
P ---- ++++ N
---- ++++
---- ++++
pp ≡ NA nN = ND
P N
n i2 n i2
np = WT pN =
NA ND
-W1 0 W2 x
- W2
W
Em
Dans la pratique, on considère que la zone de transition est dépourvue de porteurs libres.
d 2v q
- Pour − w1 < x < 0 ⇒ = NA
dx 2 ε
d 2v q
- Pour 0 < x < w2 ⇒ = − ND
dx 2
ε
w1 est l’extension de la charge d’espace du coté P et w2 est l’extension de la charge d’espace
du coté N. on suppose que la charge totale contenue dans la zone de transition est nulle. ce qui
N w = N D w2 N
permet d’écrire : A 1 ⇒ w1 = D w2
wT = w1 + w2 NA
N NA N NA ND
On a : wT = w2 D + 1 ⇒ w2 = wT , w1 = D . wT = wT
NA N A + ND NA N A + ND N A + ND
ND
w1 = N + N wT
A D
D’où :
w = N A w
2 N A + N D T
La charge d’espace s’étend plus dans la zone la moins dopée et le champ électrique dans les
régions quasi-neutres est dirigeable.
dv q
- Pour − w1 < x < 0 ⇒ E ( x) = − = − N A ( w1 + x )
dx ε
dv q
- Pour 0 < x < w2 ⇒ E ( x) = − = N D ( x − w2 )
dx ε
q q N N q N N
On a : Em = E (0) = − N A w1 = − . A D wT ⇒ Em = − . A D wT
ε ε NA + ND ε N A + ND
Comportement de E(x) dans l’intervalle [-w2, w1]
dv
On sait que E ( x) = − ⇒ − dv = E ( x)dx
dx
− [ v( w2 ) − v(− w1 ) ] = ∫ E ( x)dx
w2 w2 w2
⇒ ∫- w1
-dv = ∫ E ( x)dx
- w1
⇒
- w1
w1 Em w2 Em Em
⇒ φ= + = ( w1 + w2 )
2 2 2
Em
D’où : φ = ( w1 + w2 )
2
q N AND
En remplaçant Em par sa valeur, on a : φ = . wT2
2ε N A + N D
2ε N A + N D
D’où : wT = . φ
q N A ND
Le rôle du champ Em est de stopper la migration (diffusion) des électrons libres vers la zone P
et des trous vers la zone N.
A l’équilibre thermodynamique, on a : JN = 0 et JP = 0.
Tout porteur amené dans la zone de transition (par le phénomène de diffusion) est refoulé
dans la zone P pour les trous et dans la zone N pour les électrons.
rappelons que l’origine des porteurs a été présentée en terme de rupture de liaisons de
covalences entre atomes, d’émission d’électrons libres par des impuretés (donneurs) de type
N et de capture d’électrons de valence par des impuretés (trous) de type P. A chacun de ces
mécanismes de génération de porteur correspond un processus inverse de recombinaison de
sorte qu’à l’équilibre thermodynamique, où la densité de porteurs ne dépend pas de temps, la
balance génération recombinaison est équilibrée de manière exacte. Soit gn le taux de
génération d’électrons libres, gp le taux de génération de trous, rn le taux de recombinaison
d’électrons libres, rp le taux de recombinaison de trous. Ces taux représentent le nombre de
porteurs de chaque type qui sont générés par le couple (gn, gp) et recombinés par (rn, rp) par
unité de temps et de volume.
A l’équilibre thermodynamique (gn = gp et rn, = rp ). Hors de l’équilibre, la balance génération
recombinaison dévie en même temps que les concentrations n et p s’écartent des moyennes n
et p . Cet écart est caractérisé par un = rn − g n qui est le taux net de recombinaison des
électrons et u p = rp − g p qui est le taux net de recombinaison des trous.
Si un ou u p < 0 , alors il s’agit du taux net de génération. En définitive et en tout point du
cristal, les variations de n et de p dans le temps sont données par les équations de continuité
suivantes :
∂p 1
= −u p − div j p
∂t q
∂n 1
= −un + div jn
∂t q
Soit une jonction PN à laquelle on applique une tension Va, d’après l’approximation de
Va
∂p 1 ∂j p
= −u p −
∂t q ∂x
D’où
∂n = −u + 1 ∂jn
∂t n
q ∂x
Dans le cas de génération – combinaison dans la bande à bande, on suppose que :
( )
un = u p = k np − ni2 = u
On pose : n = n + nɵ et p = p + p , nɵ et p sont des concentrations de porteurs en excès par
rapport à leur valeur à l’équilibre.
( )( )
On a : u = k n + nɵ p + p − ni2 = k n p + n p + pnɵ + nɵ p − ni2
n p = ni2 ( )
⇒ u = k n p + pnɵ + nɵ p
Dans les régions quasi-neutres N er P, et pour de raison de quasi-neutralité, nous
avons : nɵ = p
Dans la zone N, nous avons : u = k p n + p + nɵ ⇒ u = k pn
L’excès en électrons est très petit par rapport à n nɵ ≪ n et p ≪ n .( )
1 p
Si on pose : τ p = ⇒ u=
kn τp
Dans la zone P , u = knɵ n + p + p
(
⇒ u = k nɵ n + p + nɵ )
p ≫ n et p ≪ p ⇒ u = kn p ɵ
1 nɵ
La durée de vie : τ n = ⇒ u=
kp τn
τ n et τ p représentent les durées de vie de porteurs minoritaires excédentaires. τ n et τ p
représentent également le temps moyen qui sépare l’apparition des porteurs minoritaires en
excès de sa disparution par recombinaison. Les équations de continuité deviennent :
∂p p 1 ∂j p
=− −
∂t τ p q ∂x
∂n nɵ 1 ∂jn
= − +
∂t τ n q ∂x
WTa
WTeq
WTb
L’effet diode
2ε N A + N D
(j ) (j )
Rappelons que : wT = . (φ − va ) , cond −
= qnµ n E , cond = qp µ p E
q N A ND e trou
( ) ( )
jdiff = qDn gradn , jdiff = qDp grad p
e− trou
wT
-- ++
-- ++
-- ++
-- ++
Va
A l’équilibre thermodynamique n = n, p = p
a) Polarisation en directe
On a vu que si WT decroit, alors EM decroit aussi ⇒ Ex decroit ∀x ⇒ ( jcond ) e − decroit
∆n
de même que ( jcond ) trou . par ailleurs est assimilable au gradient des électrons entre les
wT
régions P et N.
∂n dn ∆n ∆n
∆n = n N − nP , gradn = dx = dn ⇒ = =
∂x dx ∆x wwt
Comme wT decroit alors gradn devrai croire ⇒ ( jdiff ) e− croit.
De même, on aura grad p qui va decroire.
En effet ∆p = p N − p P decroit ⇒ grad p decroit ⇒ ( jdiff ) trou croit.
Conclusion : il y’a rupture de l’équilibre entre les courants de conduction et de diffusion en
faveur du courant de diffusion. les électrons de la région N qu’on peut appeler porteurs
Octobre 2011 15 Pascal NTSAMA ELOUNDOU
b) Polarisation en inverse
∆n
Si WT croit ⇒ decroit. EM croit ⇒ ( jcond ) e − croit et ( jcond ) trou croit également.
wT
De même ( jdiff ) e−
decroit et ( jdiff ) trou decroit aussi
Conclusion : Il y’a rupture de l’équilibre en faveur des courants de conduction.
Ceux sont les porteurs minoritaires des deux régions qui vont assurer le courant de
conduction. Les électrons situés du coté P (porteurs minoritaires) sont amenés à traverser la
zone de transition sous l’action des forces F et les trous du coté N sont refoulés du coté P.
--- +++
--- +++
F --- +++ F
+
P --- +++ N
- +
wT
Va
( ) ( )
j total = j cond −
+ j diff
emin oritaires trous min oritaires
Finalement, en polarisation directe, le courant total sera beaucoup plus élevé que le
courant en polarisation inverse. D’où le comportement dissymétrique de la diode.
Va
dn E
jn − qD n = qnD n (3) jn − qDn
dn
dx UT dx = nDn
⇒ ⇒
j + qD dp = qpD E − (4) dp pD
j p + qD p
p p
dx
p
UT dx
dn dp
⇒ pD p jn − qDn =nDn j p + qD p
dx dx
dn dp d (np )
⇒ pD p jn − nDn j p = qDn D p p + n = qDn D p
dx dx dx
pjn jp d (np )
D’où : −n =
qDn qD p dx
pjn jp
dx − n dx = d ( np)
qDn qD p
jn jp jn jp
dx = ∫ d (np ) = [ pn ] A = 0
B B B B B
∫ dx − ∫ n ∫ dx = ∫ n
B
p ⇒ p dx
A qDn A qD p A A qDn A qD p
∂p 1 ∂j p
= −u p −
∂t q ∂x
Equation de continuité :
∂n = −u + 1 ∂jn
∂t n
q ∂x
∂p ∂j p
∂t = 0 , u p = 0 ∂x
= 0 ⇒ j p =cste
En régime statique, on a : ⇒
∂n = 0 , u = 0 ∂jn
= 0 ⇒ jn = cste
∂t ∂x
n
B j B jp
On aura donc : ∫ p n dx = ∫ n dx
A qDn A qD p
p B pB
B p B n jp ∫
A qD
dx
jp ∫A D
dx
⇒ jn ∫ dx = j p ∫ dx ⇒ = n
⇒ = n
A qDn A qD jn B n jn B n
p
∫A qDp dx ∫A Dp dx
Octobre 2011 17 Pascal NTSAMA ELOUNDOU
( )
wN jn wN jp wN wN
∫0 qDn ∫0 qDp ∫0
p dx − n dx = d ( np ) = np
0
(np ) wN − (np )0
(np ) B = ni2
Va , on obtient :
(np ) J = ni e T
2 U
p n Va
p n UVa
jn ∫ dx − j p ∫ dx = ni 1 − e
2 UT
q ⇒ - jn ∫ dx + j p ∫ dx = qni e T − 1
2
N Dn N D N D N D
p n p
UaT
V
qni e − 1
2
⇒ jp =
B n
∫0 Dp dx
B
On pose : D p =
∫0
ndx
, D p est le coefficient de diffusion effective
B n
∫0 Dp
dx
UaT
V
D p qn e − 1
2
i
⇒ jp =
B
∫ ndx 0
q ni D p e − 1
2 2
⇒ jp =
QB + QS
a) Cas des faibles niveaux de polarisation
Les faibles niveaux de polarisation sont caractérisées par le fait que Va étant peu
élevée, la densité des trous qui sont injectés de la région P vers la région N est réduite de
sorte que QS étant très petit par rapport à QB ; on parle de faibles niveaux d’injection. Dans
ce cas, on a :
UaT
V
q ni D p e − 1
2 2
j ≈ jp = - c’est l’équation de la caractéristique courant tension d’une
QB
jonction diode. On l’écrit également sous la forme :
Va
q 2 ni2 D p
j = jS (e − 1) , avec jS =
UT
. jS est la densité de courant de saturation.
QB
Va
q 2 ni2 D p e − 1
On a : j p =
QB + QS
Dans ce cas, on a : QS ≫ QB . Ce qui signifie que les trous sont si nombreux que leur charge
est supérieure à qND. Ceci correspond aux forts niveaux d’injection dans la région N. dans ce
cas :
UaT
V
q ni D p e − 1
2 2
j ≈ jp =
QS
Va
UT
2 2
q n D pe
Si Va > 0, on a : j ≈ i
QS
Etablissons une relation entre jp et QS
j jp d (np )
On a : p n − n dx = . Supposons QS ≫ QB et p ≈ n , on a donc :
qDn qD p dx
jn jp d ( p2 ) j j p (dp ) j j p dp
−p = ⇒ p n − = ×2p ⇒ n −
qDn qD p dx qDn qD p dx
p =2
qDn qD p dx
jp dp
Comme jn ≪ j p , on a : − =2
qD p dx
Octobre 2011 19 Pascal NTSAMA ELOUNDOU
p(B)
contact ohmique
0 w2 wN
1 jp 1 jp
p( B) = 0 = - wN + conste ⇒ conste = wN
2 qD p 2 qD p
1 jp 1 jp 1 jp
On pose alors : p ( x) = - x+ wN = - ( x - wN )
2 qD p 2 qD p 2 qD p
On avait : QS = q ∫ pdx = q ∫ p ( x)dx = aire balayé par p ( x) dans [ w2 , B ]
B B
w2 w2
1 jp 1 jp
On a : p ( w2 ) = - ( w2 - wN ) = ( wN - w2 )
2 qD p 2 qD p
( wN - w2 ) 1 j p 1 jp
Ainsi : QS = × × ( wN - w2 ) ⇒ QS = ( wN - w2 ) 2
2 2 Dp 4 Dp
La charge stockée est donc dans ce cas proportionnelle à la densité de courant de trou.
Va Va
2 2 UT
2 2 2 UT
q n D pe 4q n D e
=
i i p
jp = ,
QS j p ( wN - w2 ) 2
Va
2UT
2qni D p e
on a donc : j p = =
( wN - w2 )2
NB : Les résultats sont différents quant au fort niveau de polarisation qu’au faible niveau. Ce
comportement théorique est souvent masqué par des effets secondaires qui sont des parasites.
q n D p e − 1 2
q ni D n e − 1
22 2
i
Au faible niveau de polarisation : j p = , jn =
QB QBn
− w1
Or QBn = q ∫ pdx
A
Si on compare jp à faible niveau d’injection et jn, du fait que NA >> ND, jn < jp
QBn = q ∫ pdx Comme NA >> ND, QBn > QB
QB = q ∫ ndx ⇒ jn ≪ j p
1) Effet tunnel
Sous polarisation inverse, le champ électrique présent dans la zone dépeuplée s’accroît
avec l’augmentation de Va. Pour certaines valeurs limites, ce champ peut provoquer la
rupture de liaison covalente générant des paires électrons – trous (passage direct des
électrons de l’état lié à l’état libre par l’effet tunnel). Il s’ensuit une augmentation rapide
du courant inverse (zone b) de la caractéristique. La tension Vz correspondant s’appelle
tension de claquage ou break down voltage.
2) Phénomène d’avalanche
Pour les tensions inverses de Va suffisamment élevées et supérieures) Vz, les porteurs
(électrons et trous) sont capturés par le champ électrique à des vitesses tels que leur
énergie cinétique soit supérieure à Eg. lors d’une collision avec le réseau, ils peuvent
briser une liaison covalence et entraîner la génération d’une paire électron – trou qui à leur
tour peuvent briser d’autres liaisons, ce qui entraîne une avalanche électronique, donc le
courant inverse sera élevé et la diode sera ainsi détruite. le phénomène d’avalanche se
produit à une tension :
ε E 2 (N + ND )
VBR = m A pour une jonction abrupte
2qN A N D
2τ m
⇒ I G = Sjg
Comme WT augmente avec Va, IG variera de même avec Va
Le régime dynamique est un régime ou les courants et les tensions sont rapidement
variables. L’étude d’un composant en régime dynamique se fait sous deux angles :
- les régimes linéaires où les signaux sont de faibles amplitudes et qui entraînent un
développement analytique possible.
- les régimes non linéaires où les signaux sont de fortes amplitudes et dont le
comportement du composant est décrit par les équations intégro-differentielles non
linéaires. Donc seul la simulation numérique permet de décrire ave précision le
comportement du dispositif.
I
Va
Si on superpose à Va une tension variable va de faible amplitude, on aura :
Va → Va + va et I → I + i
∂i
Aux basses fréquences, on peut écrire : i = gva , avec g =
∂va
g est la conductance de la jonction.
va va va
dI 1 nUT 1 I
I = IS e , g =
nU T
= IS e = I S e nUT =
dva nU T nU T nU T
g est une fonction du courant de polarisation
En polarisation inverse, g est très faible, ce qui entraîne que la résistance dynamique → ∞
gp
v
E(t) 0 T
va
E2
0 t
Iinv
τ
Application de la diode :
Détection AM
En radio diffusion, on ne peut pas émettre correctement un signal audible (20Hz-20kHz)
directement sous forme d'une onde radio-électrique : il faut passer par un signal haute
fréquence (Figure ci-dessous).
Diodes zener
1. Caractéristique.
Nous avons déjà parlé de l'effet zéner. Il concerne la caractéristique inverse de la diode.
En direct, une diode zéner se comporte comme une mauvaise diode normale.
En inverse, on fait en sorte que par construction l'effet zéner et / ou d'avalanche se produise à
une tension bien déterminée, et ne soit pas destructif. La caractéristique inverse présente alors
l'allure d'un générateur de tension à faible résistance interne.
En général, les constructeurs spécifient :
- la tension d'avalanche Vzt pour un courant déterminé Izt. (les valeurs de tension sont
normalisées).
Octobre 2011 26 Pascal NTSAMA ELOUNDOU
En dessous de Vzt = 5V, c'est l'effet zéner qui prédomine. Au dessus, c'est l'effet d'avalanche.
L'effet zéner est affecté d'un coefficient de température négatif (Vzt diminue quand la
température augmente), et l'effet d'avalanche d'un coefficient positif. Les diodes ayant une
tension Vzt d'environ 5V ont un coefficient de température nul, car les deux phénomènes se
produisent de manière équilibrée, et leurs effets se compensent.
L'effet d'avalanche est plus franc que l'effet zéner, ce qui fait que le coude de tension inverse
est plus arrondi pour les diodes zéner de faible tension.
Les diodes optimales en terme d'arrondi de coude et de résistance dynamique ont des tensions
zéner voisines de 6 à 7V.
2. Schéma équivalent
Pour simplifier les calculs, et comme pour la diode, on va définir un schéma équivalent
approchant la réalité.
Si on utilise le composant suffisamment loin du coude, le schéma suivant modélise bien le
comportement d'une diode zéner :
On définit une tension de coude Vzo, et une résistance interne constante Rz.
Ce schéma sera à utiliser avec beaucoup de prudence sur des zéners de faible tension (< 5V) :
leur coude est très arrondi, et la résistance dynamique varie beaucoup avec le courant. Pour
des tensions supérieures à 5V, il n'y aura en général pas de problèmes.
3. Régulation de tension
De par leurs caractéristiques de générateur de tension, ces diodes sont idéales pour réguler des
tensions continues ayant une ondulation résiduelle non négligeable (cas des tensions
redressées filtrées).
Il est nécessaire d'intercaler une résistance (ou un générateur de courant) entre le générateur
de tension filtrée et la zéner de régulation : ces deux éléments ayant des caractéristiques de
générateurs de tension à faible résitance interne, on ne peut pas les brancher directement l'un
sur l'autre sans les détruire.
Pour que la zéner fonctionne et assure son rôle de régulateur, il faut qu'un courant Iz non nul
circule en permanence dans ce composant, et ce quelles que soient les variations de la tension
d'entrée Vc et de la charge Ru.
La résistance R assure donc le rôle de polarisation de la zéner, et elle sera calculée pour que la
condition énoncée ci-dessus soit remplie. Il faudra aussi veiller à ce que le courant Iz ne
dépasse pas le courant Izm, sous peine de détruire le régulateur.
On voit le dilemme : plus R est grand, plus la stabilisation amont est bonne, mais en
contrepartie, quel gâchis ! Il faudrait prévoir des tensions filtrées très grandes par rapport aux
tensions régulées pour avoir un bon coefficient de régulation. Cela ferait beaucoup d'énergie
perdue dans R. Pour pallier cet inconvénient, on remplace R par un générateur de courant : la
chute de tension à ses bornes pourra être petite, et par contre, sa résistance interne (celle qui
va servir pour le calcul en remplacement de R) sera très grande : on a les deux avantages, une
très bonne régulation et un bon rendement.
Le coefficient de stabilisation aval est égal à l'impédance de sortie du montage ; c'est la
résistance du générateur de Thévenin équivalent, soit :
Rs = R//Rz
R étant souvent très supérieur à Rz, on obtient :
Rs ≈ Rz
Dans ce cas, il n'y a pas grand chose à espérer d'un artifice quelconque pour améliorer cette
valeur, sauf à rajouter d'autre composants actifs comme des transistors.
En général, on rajoute toutefois un condensateur en parallèle avec la zéner : son impédance
vient diminuer celle du montage aux fréquences élevées. C'est avantageux si le montage
alimenté a une consommation en courant avec des composantes à hautes fréquences. Ce
condensateur diminue aussi le bruit interne de la zéner qui est assez important.
Ce type d'alimentation est appelé régulateur shunt , car le courant de régulation I est dérivé à
z
la masse.
En pratique, ces régulateurs sont utilisés dans des montages simples nécessitant peu de
puissance.
Écrêtage des surtensions.
De par leurs caractéristiques, les diodes zéner sont idéales pour écrêter des surtension
(commutation de selfs ou autres) et sont donc toutes indiquées pour la protection d'autre semi-
conducteurs sensibles a ces surtensions.
Introduction
E B C E B C
P N P N P N
La figure 3.1 représente la structure d’un transistor bipolaire PNP idéalisé, et définit les
notations que nous utiliserons par la suite. Nous raisonnerons en considérant le cas d’un
transistor PNP, mais la transposition au cas d’un transistor NPN s’effectue facilement en
inversant le sens des tensions et courants et en permutant les indices ’n’ et ’p’ relatifs aux
électrons et aux trous.
Un transistor bipolaire comporte trois couches semi-conductrices délimitées par deux
jonctions PN. La couche la plus dopée constitue l’émetteur. La base est suffisamment mince
pour que les recombinaisons n’y jouent qu’un rôle mineur ; elle est également moins dopée
que l’émetteur afin que l’efficacité d’injection de la jonction émetteur base soit importante.
Enfin la région du collecteur doit être profonde et peu dopée, car la jonction collecteur-base
étant normalement polarisée en inverse, c’est là que se développe la majeure partie de la
région dépeuplée.
En régime normal de fonctionnement la jonction émetteur-base est polarisée en direct et la
jonction collecteur-base en inverse. L’émetteur injecte donc dans la base un fort courant de
trous dont la majeure partie atteint la jonction de collecteur par diffusion (la base est courte).
Octobre 2011 31 Pascal NTSAMA ELOUNDOU
Par ailleurs, la tension collecteur-base qui est une tension inverse, peut être très
supérieure à la tension base-émetteur qui avoisine 0, 6V, on a donc :
I B VBE ≪ I C VCE
Ce qui montre, qu’en utilisant la tension bas-émetteur comme grandeur de commande
et la tension collecteur-émetteur comme grandeur de sortie, on dispose d’une amplification de
puissance conséquente.
FIG. 3.3 – Définition des notations utilisées pour les densités de courants
pJ n nJ p ∂ ( pn)
Dans la région quasi-neutre de base, la relation − = se simplifie, et devient :
qDn qDp ∂x
nJ pdpn
− =
qD p dx
En intégrant cette relation entre les frontières E et C de la région quasi-neutre on trouve :
q 2 D p [ pn( J BE ) − pn( J BC )]
jp = C
∫ qn( x)dx
E
L’utilisation de l’approximation de Boltzmann fournit les valeurs du produit pn au voisinage
des jonctions :
VEB
pn( J BE ) = n e 2 UT
i
VCB
pn( J BC ) = n e 2 UT
i
Par ailleurs, la charge des électrons dans la région quasi-neutre de base peut se scinder en
deux contributions, la charge des dopants, et la charge des porteurs en excès :
C C C
qn( x)dx = qN dx + q p( x)dx
∫ ∫ D ∫
E E E
Soit QB = Q B 0 +Q SB
Le courant de trous a donc pour valeur :
q 2 ni2 D pB UEBT
V V CB
J p= e − e UT
Q B
Le même raisonnement appliqué aux régions quasi-neutres d’émetteur et de collecteur
permettrait de calculer le courant d’électrons qui y transite, on trouverait :
VUEB
q 2 ni2 DnE q 2 ni2 DnC UT
V CB
J nE = e − 1 et J nC =
T
e − 1
QE QC
Le modèle équivalent du transistor en régime statique est indiqué figure 3.4.
Octobre 2011 33 Pascal NTSAMA ELOUNDOU
Remarque : Ce schéma est valable quelque soit le signe des tensions VEB et VCB. L’effet des
fortes injections est inclus dans les termes QB, QE, et QC.
3.2.1 Cas des faibles niveaux d’injection
Lorsque le niveau d’injection reste faible, les valeurs de QB, QE, QC, peuvent être
considérés comme constantes en première approximation, et on peut écrire dans ces
conditions :
Sq 2 ni2 DnB UEBT VUCB VUEB VUCB
V
Ip = e − 1 − e − 1 = I SP e − 1 − I SP e T − 1 = I CC − I EC
T T
QB 0
Sq 2 ni2 DnE UEBT VUEB
V
I nE = e − 1 = I SnE e T − 1
QE 0
Sq 2 ni2 DnC UT VUCB
V CB
I nC = e − 1 = I SnC e T − 1
QC 0
Par ailleurs, les rapports entre les courants de saturation étant constants dans ce cadre
d’hypothèse, on peut poser :
I I QE 0 D pB
BF = CC = SP = = γ EB
I nE I SnE QB 0 DnE
I EC I QC 0 D pB
BR = = SP = = γ CB
I nC I SnC QB 0 DnC
où γ EB et γ CB sont les efficacités d’injection des jonctions EB et CB. On obtient alors le
modèle équivalent statique de Gummel-Poon simplifié, qui est représenté sur la figure 3.5.
Selon le signe des tensions VEB et VCB appliquées aux deux jonctions du transistor
bipolaire on peut définir quatre régimes de fonctionnement.
Comme son nom l’indique le mode normal est le régime de fonctionnement le plus souvent
utilisé et pour lequel sa structure a été optimisée. C’est dans cet état de polarisation que nous avons
décrit le transistor au paragraphe 3.1. Rappelons qu’un courant important traverse le dispositif de
l’émetteur vers le collecteur, et qu’un courant faible est évacué par l’électrode de base. Les répartitions
des porteurs minoritaires dans les régions quasi neutres, responsables des courants de diffusions
observés en régime normal, sont représentées sur la figure 3.6.
FIG. 3.6 – Concentration des minoritaires et sens des courants de diffusion pour le mode
FIG. 3.7 – Concentration des minoritaires et sens des courants de diffusion pour le mode inversé
Octobre 2011 35 Pascal NTSAMA ELOUNDOU
I = I
C CC
I CC
IB =
BF
I CC 1
I C = I CC + BF = 1 + BF I C
Le paramètre BF du modèle peut donc être défini comme le gain en courant en
émetteur commun du dispositif. Sa valeur est égale à l’efficacité d’injection de la jonction EB,
ou au facteur de transport. Une valeur importante est toujours recherchée, et est atteinte en
surdopant l’émetteur par rapport à la base, la centaine est une valeur typique pour un
transistor de type signal.
I = I
E EC
I EC
IB =
BR
I EC 1
I C = I EC + BR = 1 + BR I E
FIG. 3.8 – Concentration des minoritaires et sens des courants de diffusion pour le mode saturé.
I CC I EC
I B = S ( J nE + J nC ) = +
BF BR
tandis que le courant de collecteur provient de la différence entre le courant de trous et le
courant d’électrons dans le collecteur,
I C = S ( J p − J nC ) = ( I CC − I EC ) − EC
I
BR
Le gain en courant IC/IB est toujours plus faible qu’en régime normal, et dépend de l’état de
saturation du transistor.
normal se produit lorsque VBC = 0, on obtient alors une caractéristique du type diode qui est
tracée sur la figure. Dans ce modèle simplifié on doit garder à l’esprit que :
– Le rapport IC/IB est constant quel que soit la d.d.p. appliquée à la jonction en
inverse (la jonction BC en régime normal), si bien qu’aucune pente n’est
relevée sur ces courbes contrairement aux observations expérimentales.
– La pente observée sur les caractéristiques réelles provient de la modulation de
la charge QB par la tension inverse appliquée à la jonction collecteur-base (en
Octobre 2011 37 Pascal NTSAMA ELOUNDOU
dVEB dVEB U T U T
Les capacités de transition CTE et CTC ont des expressions identiques à celles obtenues
pour la jonction PN :
ε q NE NB 1
CTE = S
2 N E + N B (φ − VEB )
ε q NC N B 1
CTC = S
2 N C + N B (φ − VCB )
NE, NC et NB sont les dopages des régions d’émetteur, de base, et de collecteur, et S
est la surface de la région active du dispositif. On obtient le schéma équivalent représenté sur
la figure 3.12.
Sur la figure 3.13 est donné à titre de complément le schéma équivalent pour un
transistor NPN.
Les schémas que nous venons de présenter modélisent un transistor idéal. Pour des
calculs plus précis, on utilise souvent le schéma équivalent représenté sur la figure 3.14 (cas
d’un NPN), qui prend en compte :
– l’effet des résistances d’accès RE, RB et RC,
– l’effet de modulation de l’épaisseur de la base par la tension collecteur-base (effet Early) par
l’adjonction de la conductance Ga,
FIG. 3.14 – Schéma petit signal d’un transistor NPN non idéal
Pour bloquer le transistor il faut lui appliquer une tension VBE inférieure à 0,6V qui
annule le courant de commande IB et ouvre alors l'interrupteur IC=0 A. On parle d'état bloqué.
Relations électriques :
En linéaire quand le transistor n'est pas saturé (interrupteur non fermé complètement) on a IC
= b.IB où b (appelé aussi Hfe) représente le gain entre le courant d'entrée et de sortie.
Si le transistor se sature on a IC=ICSAT quelque soit I B ≥ I Bsa
Préambule
Il existe une catégorie de composants (qu'ils soient électriques, mécaniques, etc ) très
intéressante : c'est celle qui permet d'obtenir en sortie du dispositif une grandeur de même
nature et proportionnelle au stimuli d'entrée. Les exemples foisonnent :
- le levier, qui permet d'avoir en sortie un effort plus important qu'en entrée, ou bien un
déplacement plus important (ou plus faible) que celui appliqué à l'entrée.
- l'engrenage, qui est la même chose que le levier pour les mouvements rotatifs : il permet de
multiplier ou diviser la vitesse ou bien le couple d'entrée.
- le transformateur, qui permet de multiplier ou diviser la tension d'entrée.
Dans chacun de ces cas, la variable de sortie est de même nature que le stimuli à l'entrée, et il
existe un coefficient de proportionnalité entre les deux, indépendant du stimuli d'entrée, donc
intrinsèque au dispositif.
Il faut toutefois noter que dans tous les cas cités, il y a conservation de l'énergie : l'énergie à la
sortie du composant est la même que celle à l'entrée.
Il existe d'autres dispositifs présentant les mêmes caractéristiques que ceux précédemment
cités, et qui en plus, permettent de multiplier l'énergie : on trouve en sortie du dispositif une
énergie supérieure à celle fournie à l'entrée. Bien entendu, il n'y a pas de génération spontanée
d'énergie, il faudra donc au dispositif une entrée supplémentaire par laquelle une source sera
susceptible de fournir de l'énergie.
Dans ce cas, il n'y a pas seulement transformation de la sortie proportionnellement à l'entrée,
mais transfert d'énergie d'une source extérieure à la sortie du dispositif, ce transfert étant
contrôlé par l'entrée.
Des exemples mécaniques bien connus sont respectivement les freins et la direction assistée.
Dans le premier cas, l'effort de freinage est proportionnel à l'effort exercé sur la pédale, mais
une source d'énergie auxiliaire permet d'avoir à la pédale un effort beaucoup plus faible que
ce qu'il faudrait sans l'assistance.
Dans le deuxième cas, on a la même chose : les roues tournent proportionnellement à l'angle
de rotation du volant, mais la plus grosse partie de l'effort est prise en charge par un dispositif
hydraulique.
Dans les deux cas, le dispositif permet d'amplifier l'effort exercé tout en le conservant
proportionnel au stimuli d'entrée, ce qui facilite la commande.
Un tel dispositif est en fait un robinet de régulation d'énergie : il faut disposer d'un réservoir
d'énergie, on pose le robinet dessus , et on peut disposer de l'énergie proportionnellement à
une commande d'entrée.
Le transistor à jonction va permettre de remplir (entre autres) cette fonction en électronique. Son
domaine d'action est donc particulièrement vaste
A noter qu'avant le transistor, cette fonction était remplie par des tubes à vide (triodes entre
autres).
L'avènement du transistor n'a donc pas apporté la fonction miracle en elle même, mais une
commodité d'utilisation, l'encombrement réduit (les tubes à vide ont besoin d'un système
d'alimentation complexe avec des tension relativement élevée, et nécessitent une adaptation
d'impédance en sortie (transformateur)), et plus tard, la fiabilité, le faible coût
Nous avons déjà vu à propos de la diode que si celle-ci est polarisée en inverse, les
porteurs minoritaires (électrons de la zone P et trous de la zone N, créés par l'agitation
thermique) traversent sans problèmes la jonction et sont accélérés par le champ extérieur.
On a vu aussi que lorsque les porteurs majoritaires d'une zone franchissent la jonction, ils
deviennent minoritaires dans l'autre zone, et qu'ils mettent un certain temps à se
recombiner avec les porteurs opposés.
Partant des deux remarques précédentes, on peut déduire que si on injecte dans la zone N
d'une jonction NP polarisée en inverse beaucoup de trous (qui seront dans cette zone des
porteurs minoritaires) en faisant en sorte qu'ils ne se recombinent pas avec les électrons de
la zone N, ils vont traverser la jonction et créer un courant dans le circuit extérieur.
Ce que nous venons de décrire n'est ni plus ni moins que l'effet transistor : il ne manque
que le moyen d'injecter des trous dans la zone N et de faire en sorte que les
recombinaisons soient faibles, pour que la majorité des trous passent dans la zone P.
1. Principe de fonctionnement.
Dans le transistor réel, on va apporter les trous en créant une jonction PN, que l'on
va polariser en direct. On rajoute pour ce faire une zone P sur la zone N du
montage Fig. 1. Cette zone P qui injecte les trous est alors l'émetteur , et la zone
N, faiblement dopée est la base . Comme dans le schéma de la Fig. 1., la jonction
NP est polarisée en inverse. La deuxième zone P est le collecteur (voir Fig. 2.).
Les trous injectés dans la base par l'émetteur ont une faible probabilité de se
recombiner avec les électrons de la base pour deux raisons :
- la base est faiblement dopée, donc, les porteurs majoritaires (électrons) seront peu
nombreux.
- la base est étroite, et donc les trous émis sont happés par le champ électrique
collecteur-base avant d'avoir pu se recombiner (la largeur de la base est petite
devant la longueur de diffusion des porteurs minoritaires injectés par l'émetteur, qui
sont ici les trous).
Dans les deux cas, la zone centrale (base) est très étroite vis à vis de la longueur de
diffusion des porteurs minoritaires issus de la zone adjacente (l'émetteur).
3. Courants de fuite.
La relation [1] n'est qu'imparfaitement vérifiée pour une autre raison : si on reprend
le schéma Fig. 2. et qu'on coupe la connection de la base (I b = 0), on s'aperçoit que
le courant circulant dans le collecteur n'est pas nul, dû à des porteurs minoritaires
qui passent de la base dans le collecteur. Ce courant est nommé I CEO . La relation
[1] devient donc :
La base est représentée par une barre parallèle à l'axe collecteur-émetteur. D'autres
symboles existent, mais celui-ci est le plus usité.
Les transistors sont des composants polarisés : les courants indiqués sont les seuls
possibles pour un fonctionnement correct. En conséquence, il faudra choisir le type
de transistor adapté au besoin (NPN ou PNP) et faire attention au sens de
branchement.
Transistor NPN
Transistor PNP
C. CARACTÉRISTIQUES ÉLECTRIQUES.
Pour ce paragraphe, nous allons étudier les caractéristiques des transistors NPN. Celles des
transistors PNP sont les mêmes aux réserves de signes décrites au paragraphe précédent.
Les transistors NPN sont plus répandus car ils ont de meilleures performances que les PNP
(la conductibilité du silicium N est meilleure que celle du silicium P, ainsi que la tenue en
tension).
1. Montages de base.
Quand on branche un transistor, si on s'arrange pour qu'il y ait une patte commune
à l'entrée et à la sortie du montage, il y a 3 manières fondamentales de procéder :
- La patte commune est la base : on parle de montage base commune . L'entrée est
l'émetteur et la sortie le collecteur.
Le collecteur est lui polarisé par la résistance de collecteur R c de telle manière que
la tension du collecteur soit supérieure à la tension de la base : la jonction base
collecteur est alors polarisée en inverse.
L'entrée est caractérisée par les deux grandeurs I B et V BE , et la sortie par les
grandeurs I C et V CE , soit 4 variables.
3. Caractéristique d'entrée.
En fait, le circuit d'entrée est la jonction base émetteur du transistor, soit une
jonction diode.
4. Caractéristique de transfert.
Nous avons déjà dit que le courant d'émetteur est proportionnel au courant de base
(formule [1]).
5. Caractéristique de sortie.
6. Limites d'utilisation.
Le transistor pourra fonctionner sans casser à l'intérieur d'un domaine d'utilisation
bien déterminé.
- la puissance maxi que peut supporter le transistor, et qui va être représentée par
une hyperbole sur le graphique, car on a la relation :
Toute la zone hachurée sur la caractéristique de sortie du transistor (Fig. 9.) est
donc interdite.
7. En bref
Le choix d'un transistor (au premier ordre) se fera en considérant les paramètre
suivants :
- La puissance maxi que le transistor aura à dissiper (ne pas oublier le radiateur !).
- Le gain en courant .
A. PRELIMINAIRE.
Il va falloir pour cela mettre en œuvre tout un montage autour du transistor pour
plusieurs raisons :
Alimentation.
Polarisation.
Liaisons.
Ces condensateurs vont aussi éviter qu'un courant continu ne circule dans la
source et dans la charge, ce qui peut leur être dommageable.
2. Méthodologie de calcul.
Nous avons déjà vu lors d'une approche globale de l'électronique qu'il convenait
pour des raisons de simplification des calculs de séparer l'étude de la polarisation
de l'étude en alternatif petits signaux.
Ce sont les petites variations qui vont nous intéresser pour le schéma équivalent
alternatif qui est le suivant :
Il convient de noter que ce schéma, bien que dérivé du montage émetteur commun
(l'émetteur est bien ici la borne commune entre l'entrée et la sortie) est intrinsèque
au transistor et pourra être utilisé dans tous les cas de figure : il suffira de
l'intégrer tel quel au schéma équivalent du reste du montage en faisant bien
attention aux connections des trois pattes du transistor E, B et C.
L'indice e sur les paramètres h ije (qu'on appelle paramètres de transfert) indique
qu'il s'agit des paramètres émetteur commun. On peut mettre le système [10] sous
la forme matricielle suivante :
Nous nous contenterons ici de voir que ça existe , et d'ajouter que ce formalisme
matriciel permet de simplifier les calculs quand on associe plusieurs quadripôles
(en série, en parallèle, en cascade ). Nous n'utiliserons pas ces caractéristiques dans
ce cours.
- Pour ce faire, on prendra V BEo = 0,7V, car un calcul plus précis (il faudrait
connaître la caractéristique I B = f (V BE ) pour le faire !) ne servirait à rien.
- Si on veut changer le transistor par un autre dont le gain soit très différent,
vu que I Bo est imposé par E et R b , I Co = I Bo n'aura pas la bonne valeur, et
V CEo non plus. Et il ne s'en faut pas de quelques %, car pour une même
référence de transistor, le gain peut varier d'un facteur 1,5 à 5 ou plus ! On
peut donc se retrouver avec un montage dont le transistor serait saturé, donc
inutilisable pour l'amplification de petits signaux.
Ce schéma est un peu plus complexe que le précédent. Nous allons d'abord
analyser les différences, et ensuite, nous suivrons pas à pas la méthode de
calcul de la polarisation.
Par rapport au schéma Fig. 11, on note que la base est polarisée à l'aide d'un
pont de résistances R b1 et R b2 . Le rôle de ces résistances sera de fixer le
potentiel de base. Comme la tension V BE est voisine de 0,7V, ceci impose
de mettre une résistance entre l'émetteur et la masse. Cette résistance est
découplée par le condensateur C DE , qui va être l'équivalent d'un court-
circuit en alternatif.
Les résistances du pont de base vont être choisies de telle manière que le
courant circulant dans ce pont soit très supérieur au courant rentrant dans la
base (au moins 10 fois plus grand), ceci afin que des petites variations du
courant de base ne modifient pas le potentiel de la base, qui restera donc
fixe.
L'autre avantage, c'est que le courant de collecteur est fixé par le pont de
base et par la résistance d'émetteur. Ces éléments sont connus à 5% près en
général, donc, d'un montage à un autre, on aura peu de dispersions, et
surtout, le courant collecteur sera indépendant du gain du transistor. On a
dit à cet effet que le pont de base est calculé de manière à ce que le potentiel
de base soit indépendant du courant de base : ce potentiel ne dépendra pas
du transistor, et le courant de base s'ajustera automatiquement en fonction
du gain du transistor sans perturber le pont de base.
- On fixe le courant du pont de base (on prendra une valeur moyenne pour
le du transistor, cette valeur n'étant pas critique ici) :
- On en déduit R b1 :
Le point de repos du montage étant déterminé, on va passer au
comportement en alternatif.
On notera que la résistance d'émetteur a disparu, car elle est shuntée par le
condensateur de découplage C DE .
Même chose vis à vis de la charge branchée en sortie du montage, qui va utiliser le
signal amplifié : il va falloir regarder dans quelle mesure l'étage à transistor n'est
pas perturbé par cette charge . La grandeur représentative est l'impédance de
sortie .
Nous allons calculer ces trois paramètres. On pourrait y rajouter le gain en courant
A i qui est le rapport des courants de sortie et d'entrée, et aussi le gain en puissance.
En amplification petits signaux, ces paramètres sont peu utilisés, nous n'en
parlerons donc pas.
Fonctionnement intuitif .
Avant de faire des calculs compliqués sur un schéma abstrait, il serait bon
de voir comment marche le montage de façon intuitive et qualitative.
Gain en tension.
Si on pose h 21e = (le gain dynamique est égal au gain statique), on obtient
l'expression du gain en tension :
Les paramètres de cette formule sont donc liés : ils ne sont pas
indépendants, et on ne fait pas ce qu'on veut.
Nous avons déjà dit que la jonction base-émetteur était l'équivalent d'une
diode. Elle satisfait notamment aux mêmes formulations mathématiques.
Dans le chapitre relatif à la diode, l'équation [2] donnait la résistance
différentielle en fonction du courant dans la diode :
A tire indicatif, pour un montage polarisé sous 12V avec une tension V Eo de
2V et V CEo de 5V, on aura R c I Co égal à 5V, et un gain en tension Av égal à
190.
On pourra voir ici une contradiction avec notre montage émetteur commun
qui est doté en sortie d'un générateur de courant. Cette objection est balayée
par les deux points suivants :
Impédance d'entrée.
Ici, le schéma est simple, le générateur d'entrée débite sur deux résistances
en parallèle. On a donc :
On voit qu'on n'a pas intérêt à prendre un pont de base avec des valeurs trop
faibles. Il faudra donc faire un compromis avec la condition de polarisation
(I p >> I Bo ). En général, h 11e sera petit (1k pour I Bo = 26µA), donc cette
impédance sera bien inférieure à R p , et très souvent, elle sera insuffisante
pour qu'on puisse interfacer des sources de tension (capteurs notamment)
directement sur un étage émetteur commun.
Impédance de sortie.
Fig. 17. Transformation Norton / Thévenin.
Dans ce montage, l'entrée est la base et la sortie l'émetteur. C'est le collecteur qui est le
point commun entre l'entrée et la sortie. On notera que c'est faux pour la polarisation, car le
collecteur est relié au +E et l'entrée se fait entre base et masse, et la sortie entre émetteur et
masse. En fait, le collecteur est bien commun en alternatif, car le générateur de polarisation
+E est un court circuit pour ce régime, et donc, le collecteur va se retrouver à la masse
alternative : ce sera donc bien la patte commune entrée sortie.
Nous avons ici fait les mêmes simplifications de schéma que pour le montage
émetteur commun. On voit bien sur le schéma résultant que le collecteur est le
point commun entrée / sortie.
Le paramètre h 21e a été remplacé par , les gains statique et dynamique étant
sensiblement les mêmes.
Fonctionnement intuitif .
Gain en tension.
Ceci augure d'une bonne impédance de sortie : il ne faut pas oublier que ce
paramètre mesure l'aptitude d'un montage à tenir la charge.
Impédance d'entrée.
On remarque que le premier terme est une valeur très élevée (de l'ordre de
R E , h 11e étant négligeable), et que malheureusement, la valeur du pont de
R
base vient diminuer cette impédance d'un facteur 10 environ. C'est donc la
valeur de R p qui va déterminer l'impédance d'entrée. Cette impédance est
quand même au moins 10 fois supérieure à celle de l'émetteur commun.
On voit toutefois que là encore, la polarisation ne fait pas bon ménage avec
le régime alternatif : tout sera une affaire de compromis, comme bien
souvent en électronique. Il n'y aura jamais la bonne solution, mais une
solution intermédiaire qui sera la mieux adaptée au fonctionnement désiré.
donc de la charge. Cette dépendance sera faible tant qu'on aura une
polarisation par pont de base, car on a vu que R p est le terme prépondérant.
Il existe néanmoins des astuces pour éliminer l'effet du pont de base
(montage bootstrap ou couplage direct de deux étages à transistor), et dans
ce cas, il faudra tenir compte de la charge.
Impédance de sortie.
Si on pose :
On peut faire une remarque similaire a celle qui a été dite dans le
paragraphe sur l'impédance d'entrée : vu de la sortie, l'impédance du
montage est égale à tout ce qui est en amont de l'émetteur divisé par le gain
en courant.
Ce montage ne sera donc pas utilisé pour amplifier un signal, mais comme
adaptateur d'impédance, situé en amont ou en aval d'un montage émetteur
commun, qui, nous l'avons vu, n'a pas de bonnes caractéristiques d'entrée /
sortie.
On pourra aussi le mettre en sortie d'un montage émetteur commun que l'on
doit interfacer avec une faible charge, et ceci, sans écrouler le gain en
tension de l'étage.
La procédure de calculs des éléments de polarisation est donc identique, car seuls
les éléments liés au régime alternatif changent.
La raison en est simple : l'amplification est basée sur une augmentation de I C due à
une augmentation de V BE . Pour augmenter V BE , on a le choix entre deux solutions :
- soit on augmente la tension de base à potentiel d'émetteur constant : c'est le
montage émetteur commun.
On va donc étudier ici le montage base commune. On voit tout de suite le défaut
que va présenter ce montage : vu qu'on attaque côté émetteur, il faudra faire varier
un courant important, donc, l'impédance d'entrée sera sûrement beaucoup plus
faible que pour l'émetteur commun, qui n'était déjà pas brillant sur ce point. En fait,
ce montage sera peu utilisé, sauf dans des applications hautes fréquences où il
trouvera son seul avantage.
Fonctionnement intuitif .
Gain en tension.
Ce gain (au signe près) est le même que pour l'émetteur commun, ce qui est
normal, vu que le fonctionnement est identique.
On peut bien entendu faire les mêmes remarques que pour l'émetteur
commun et mettre le gain sous la forme donnée dans l'équation [27], au
signe près.
Impédance d'entrée.
h 11e / ( +1). Cette impédance d'entrée est très faible, environ fois plus
faible que celle de l'émetteur commun : ce montage, sauf cas très spécial,
est inexploitable tel quel, il faudra un étage adaptateur d'impédance en
entrée pour l'utiliser.
On peut remarquer que cette impédance d'entrée est quasiment la même que
l'impédance de sortie du montage collecteur commun : si on se rappelle de
ce qui a été dit à ce propos, l'impédance vue de l'émetteur est égale à tout ce
qui est en amont divisé par le gain en courant : c'est exactement le cas ici, et
on aurait donc pu prévoir facilement la valeur de l'impédance d'entrée sans
calculs.
Impédance de sortie.
On a donc :
E. REMARQUES FONDAMENTALES.
Il faudra garder à l'esprit ces deux remarques fondamentales , qui permettront d'évaluer
grossièrement mais sans calculs les impédances des montages à transistors :
- tout ce qui est vu de la base et situé en aval de l'émetteur est multiplié par le gain en
courant .
- tout ce qui est vu de l'émetteur et situé en amont de celui-ci est divisé par le gain en
courant .
Ces remarques sont fondamentales par le fait qu'on peut évaluer très rapidement les
potentialités d'un montage sans faire de calculs sur le schéma alternatif petits signaux, qui,
on l'a vu, sont particulièrement pénibles, et ne donnent pas beaucoup plus de précision que
ce que l'on peut déterminer très simplement.
Tout ce qui a été dit jusqu'à présent ne concerne que le fonctionnement à faible fréquence
(inférieure à quelques centaines de kHz). Pour des fréquences plus élevées, on utilise un
schéma équivalent du transistor différent, rendant mieux compte de ce qui se passe
physiquement.
- une base B' virtuelle et interne au transistor. L'équivalent de h 11e est r BB' + r B'C .
r BB' sera faible (moins de 100 en général), inférieure à r B'E .
- Une capacité base-émetteur C B'E qui viendra shunter r B'E en haute fréquence. Pour
des petits transistors standards (2N2222 par exemple), elle est de l'ordre de 30pF.
- Une résistance r B'C (très grande, qui sera souvent négligée) en parallèle avec C B'C
qu'on appelle capacité Miller, situées entre l'entrée et la sortie (pour un montage
émetteur commun) du montage. L'ordre de grandeur pour C B'C est de 10pF
(2N2222). Elle est prépondérante dans la limitation en fréquence du
fonctionnement du transistor.
- le gain en courant est remplacé par la pente g m du transistor : elle est équivalente
au terme 38,5 I Co qu'on a défini dans le calcul du gain de l'émetteur commun.
Ce schéma est plus délicat à manipuler que celui utilisé jusqu'à présent dans ce
cours, donc, on ne l'utilisera que quand ce sera nécessaire, soit pour des fréquences
supérieures à 100 kHz.
2. Théorème de Miller.
Définition.
Autres applications.
On peut multiplier une capacité par effet Miller sur ces circuits, et gagner
au choix de la surface de silicium ou augmenter la valeur de la capacité.
Chapitre 4 : Phénomènes physiques des transistors à effet de champ
Lorsque Vds atteint la valeur Vdsat, le canal se pince au niveau du drain, on a alors les
relations :
Octobre 2011 47 Pascal NTSAMA ELOUNDOU
Lorsque la tension Vds est supérieure à la valeur Vdsat le canal est pincé à partir d’une
certaine abscisse x = Lef, la différence de potentiel entre ce point et la source vaut alors Vdsat.
La disparition du canal n’entraîne pas pour autant la disparition du courant de drain, en effet
la différence de potentiel existant dans la zone pincée (Vds−Vdsat) implique la présence d’un
champ électrique dans la direction des x favorable au transfert des électrons vers le drain. La
figure 4.3 montre l’allure de la région dépeuplée en régime saturé. L’équation
2ε
a=
qN D
(φ − Vgs + Vdsat ) qui nous a servi à calculer le courant de drain pour Vds = Vdsat
reste valable en régime saturé en remplaçant la longueur L du canal par sa longueur effective
Lef . Il s’ensuit donc une augmentation progressive de G0 et donc du courant ID lorsque Vds
croit. En effet, l’abscisse de pincement se rapproche de la source au fur et à mesure que la
tension drain croit. Cet effet entraînant une valeur non nulle de la conductance de sortie sera
d’autant plus marqué que la longueur initiale du canal est court. Au premier ordre cet effet
peut être négligé et on peut approximer la valeur du courant de drain Id en régime saturé par la
valeur Idsat qui ne dépend que de Vgs et des caractéristiques physiques du composant. La
frontière marquant la limite du régime saturé sur les caractéristiques statiques s’obtient en
portant la valeur Vdsat dans la relation donnant ID :
2 2 2
I D = G0 Vdsat −
dsat
V + φ − V
gs
3 − φ − V 3
3 φ − Vp
gs
Nous nous limiterons au modèle équivalent petit signal en régime saturé qui découle
de la linéarisation des équations précédemment établies pour ce régime, et de l’effet capacitif
dû aux variations de la région dépeuplée avec les tensions de commande Vgs et Vds. Le
schéma équivalent du transistor intrinsèque (sans éléments parasites) est représenté sur la
figure 4.5 dans la configuration source commune.
La transconductance Gm se calcule à partir de l’expression du courant de drain en régime
qN D a 2
saturé, à savoir Vdsat = − φ + Vgs = Vgs − V p :
2ε
∂I φ − Vgs
Gm = D = G0 1 −
∂Vgs φ − V p
La conductance de sortie est nulle si l’on ne prend pas en compte les variations de la
longueur effective du canal comme c’est le cas dans
2
qN D a
l’expression Vdsat = − φ + Vgs = Vgs − V p . Les capacités Cgs et Cgd résultent des variations
2ε
de charge de la région dépeuplée Q, qui sont commandées par les tensions Vgs et Vds. On a
les relations :
∂Q Q
C gs + C gd = et C gd =
∂Vgs Vds Vgs = Cte
Vds =Cte
EF − Ev
−
P = NV e KT
La différence de potentiel entre la grille G et le substrat B est supportée pour partie par
l’oxyde et pour partie par le semi-conducteur :
VG − VB = Vox(x) + Vsc(x)
La densité de charge Q portée par le semi-conducteur à l’abscisse x vaut :
Q(x) = −CoxVox(x) = −Cox[VG − VB − Vsc(x)]
Cox = εox/Wox est la capacité d’oxyde par unité de surface, εox la permittivité de l’oxyde, et
Wox son épaisseur. La région dépeuplée supportant la quasi totalité de la ddp dans le semi-
conducteur on peut écrire :
2ε Vsc ( x)
Wt ( x) =
qN a
La charge dans le semi-conducteur se décompose en une charge fixe Qf due aux impuretés
dans la région dépeuplée :
Qf(x) = −qNaWt(x)
Si W est la largeur du canal. Un calcul similaire à celui effectué pour le JFET conduit à
l’expression du courant de drain. Dans le cas particulier où la source et le substrat sont reliés,
on obtient :
µ WC V 2 ε qN a 3 3
I D = n ox Vgs − φ − ds − ( φ + Vds ) 2 −φ 2
L 2 3Cox
Comme pour le transistor bipolaire il est possible de faire fonctionner le transistor à effet de
champ en commutation mais à la grande différence que ces transistors ne sont pas commandés
par un courant mais par une tension en entrée.
Loi de fonctionnement :
Pour rendre le transistor passant il faut lui appliquer une tension VGS supérieure à sa tension de
pincement environ 1V. Pour conduire la tension VGS doit être positive
Loi de fonctionnement :
Pour rendre le transistor passant il faut lui appliquer une tension VGS inférieure à sa tension de
pincement environ -1V. Pour conduire la tension VGS doit être négative
A l'état saturé la sortie du transistor (entre D et S) se comporte comme une résistance RDSON
de très faible valeur.
En appliquant une tension VGS supérieure à sa tension de pincement on bloque le transistor.
I. Introduction
Nous avons vu au chapitre précédent que le transistor à jonction était une source de courant
commandée par un courant. Cette caractéristique permet à ce type de composants d'amplifier
des signaux alternatifs.
Du point de vue théorique, on peut imaginer d'autres dispositifs similaires, mais caractérisés
par un mode d'attaque différent : par exemple, une source de courant commandée par une
tension. Le principe reste le même (une source commandée), seule la nature du signal de
commande change.
Cet objet théorique existe : la famille des transistors à effet de champ (Field Effect Transistor
en anglais, FET) répond à la définition précédente : ce sont des sources de courant
commandées en tension.
De ce point de vue, on conçoit aisément que l'étude des FET va être en tous points similaires à
celle des transistors à jonction, et ce, malgré un fonctionnement microscopique complètement
différent.
Il ne faudra donc surtout pas se polariser sur les différences de structure et de fonctionnement
prises du point de vue cristallographique, mais voir au contraire toutes les similitudes existant
avec le transistor à jonction : polarisation, conversion courant / tension, amplification en
régime des petits signaux
Ces similitudes sont dues aussi en grande partie au fait qu'on utilise les mêmes outils de
modélisation pour les deux composants.
De même qu'il existe deux types de transistors bipolaires (NPN et PNP), le FET à jonction (ou
JFET) est décliné en deux versions : le canal N et le canal P.
Le FET à jonction canal N est constitué d'une mince plaquette de silicium N qui va former le
canal conducteur principal. Cette plaquette est recouverte partiellement d'une couche de
silicium P de manière à former une jonction PN latérale par rapport au canal (Fig. 1.).
Le courant circulera dans le canal, rentrant par une première électrode, le drain et
sortant par une deuxième, la source . L'électrode connectée à la couche de silicium
P sert à commander la conduction du courant dans le canal ; on l'appelle la grille ,
par analogie avec l'électrode du même nom présente sur les tubes à vides.
2. Phénomène de pincement.
B. CARACTÉRISTIQUES.
A partir de ce qui a été dit dans le paragraphe précédent, on peut déjà deviner trois choses :
- Si V GS = V P , dans tous les cas, quelle que soit la tension V DS , le courant dans le canal
sera nul. En effet, une tension V DS non nulle ne fera que renforcer le phénomène de
pincement.
- Le courant de drain deviendra d'autant plus vite constant que la tension |V GS | sera plus
élevée.
- Le courant constant maximum sera obtenu pour une tension grille-source nulle.
1. Caractéristique d'entrée.
Nous avons vu que le FET sera toujours utilisé avec une polarisation grille-canal
négative, soit V GS < 0. La caractéristique correspondante est donc celle d'un
interrupteur ouvert : courant nul quelque soit la tension appliquée. En pratique, on
aura un très léger courant de fuite caractéristique d'une jonction diode polarisée en
inverse. Ce courant double tous les 6°C pour le silicium. A température ambiante,
il sera inférieur au µA, et plutôt de l'ordre de quelques nA.
- la zone ohmique (en grisé sur la figure 5.) : dans cette zone, le FET est
assimilable à une résistance dont la valeur est fonction de la tension V GS . On ne
représente que la partie positive de la caractéristique, mais en fait, le canal
conducteur peut laisser passer le courant dans les deux sens (c'est juste un barreau
de silicium conducteur, ce n'est pas une jonction. Le seul défaut qui limite les
valeurs négatives de V DS est le fait qu'au delà d'une certaine tension négative de
drain, la tension grille-drain devient positive, la jonction grille-canal étant alors
polarisée en direct ; le FET ne fonctionne plus correctement. Néanmoins, et à
condition de rester dans le domaine des petits signaux (quelques dizaines à
quelques centaines de mV), on peut considérer le FET comme une résistance dont
la valeur est pilotée en tension.
On notera que les caractéristiques de sortie ont une allure connue : on retrouve
celles du transistor bipolaire. La principale différence provient du mode d'attaque,
comme indiqué en introduction : le FET est commandé en tension, et non en
courant, comme l'est le bipolaire.
Pour une même référence de FET (2N3819 par exemple), la dispersion de I DSS et
V P sera très importante, plus encore que la dispersion observée pour les
caractéristiques des transistors bipolaires. Ceci fait que ces transistors ne pourront
pas être utilisés sans précautions dans des montages pointus, ni à plus forte raison,
dans des montages de précision.
La caractéristique de transfert I DS = f (V GS ) résume bien les limites du FET :
courant de drain nul pour une tension V GS égale à la tension de pincement V P , et
courant maxi I DSS pour une tension V GS nulle. La courbe est assez bien approximée
par une parabole d'équation :
Pour un courant collecteur de 1,3mA et un de 150, le h 11e vaut 3k , ce qui fait une
pente d'environ 50mA/V.
La pente du transistor bipolaire est environ 5 à 10 fois plus élevée que celle d'un
FET typique. L'amplification qu'on pourra attendre d'un FET sera plus faible que
celle obtenue dans les mêmes conditions avec un bipolaire.
C. REPRÉSENTATION. SCHÉMA ÉQUIVALENT.
La flèche représente la jonction grille / canal, et son sens indique quel serait le sens
du courant si la jonction était passante.
Pour le FET canal N, le courant I D circulera dans le sens représenté sur la figure 6,
la tension V DS sera positive et la tension V GS négative.
Le schéma fig. 7. est celui relatif au FET canal N. L'entrée se fait sur la grille. On
note un trou entre grille et source : l'impédance grille-source est très élevée, on la
considère en première approximation comme infinie. En sortie, on retrouve les
mêmes éléments que pour le transistor bipolaire : une source de courant
(commandée par la tension V GS , et non par un courant), et sa résistance parallèle .
Comme pour le transistor bipolaire, cette résistance est très élevée (plusieurs
centaines de k ), et on la négligera dans toutes les applications courantes.
D. MONTAGE SOURCE COMMUNE.
Nous allons voir le montage source commune pour le FET de type N. Le montage à canal
P s'en déduit aisément.
1. Polarisation.
Il faut tout d'abord noter que la zone ohmique est relativement étendue, surtout vers
les fortes valeurs de I DS . On veillera à polariser le composant pour que la tension
de repos V DSo ne soit pas trop faible, de manière à ce qu'il fonctionne dans la zone
générateur de courant .
Vu que la grille est au même potentiel que la masse (autant dire zéro !), le
générateur d'entrée, s'il délivre uniquement un signal alternatif, peut être couplé
directement à la grille, sans condensateur de liaison. La sortie se faisant sur le
drain, en revanche nécessite un condensateur de liaison pour ne pas perturber les
étages avals.
Nous avons vu que la caractéristique de transfert du FET n'est pas linéaire : nous
allons donc être obligés de travailler en petits signaux pour pouvoir linéariser le
montage et utiliser les lois fondamentales de l'électricité.
Schéma équivalent.
Gain en tension.
Ce gain a une valeur relativement faible, due au fait que g ne dépasse guère
la dizaine de mA/V : on aura des valeurs comprises entre 10 et 50 environ.
Impédance d'entrée.
On veillera à ne pas choisir une valeur trop élevée tout de même pour que la
chute de tension occasionnée par le courant de fuite de la grille soit
négligeable. On choisira typiquement une valeur de l'ordre de quelques M
. L'avantage sur les montages à bipolaires est évident.
Impédance de sortie.
On se retrouve exactement dans le même cas de figure que pour le montage
émetteur commun du bipolaire. En opérant la même transformation norton-
thévenin que pour ce dernier montage, on trouve :
Si on utilise le FET dans la zone ohmique, on peut faire varier la résistance du canal en
modifiant la tension V GS . Le FET est utilisé dans un montage potentiométrique (diviseur
de tension) mettant en jeu la résistance R DS du canal et une résistance additionnelle R.
Sur le schéma figure 10, on remarque un réseau r-r-C reliant le drain à la grille et à la
commande. On pourrait appliquer directement la tension V C sur la grille, mais en rajoutant
ce réseau, on améliore la linéarité, notamment pour des tensions V E , donc V S négatives :
en effet, on a déjà vu que dans ce cas, la jonction grille-canal est polarisée en direct, et le
FET ne travaille pas convenablement. En appliquant sur la grille la moitié de la tension
alternative présente sur le drain, on améliore sensiblement la linéarité et la tension maxi
d'utilisation du FET en résistance commandée. Cette tension maxi demeure faible
(quelques dizaines à quelques centaines de mV).
Cette fonction est utilisée en particulier dans des amplificateurs à commande automatique
de gain (CAG), qui permettent de garantir un niveau de sortie constant avec un niveau
d'entrée fluctuant (exemple : réglage automatique du niveau d'enregistrement des
magnétophones à cassette audio bon marchés).
Si on applique maintenant une tension nulle sur la grille, la résistance du FET sera
minimum (quelques centaines d'ohms), et la tension V S sera quasiment nulle.
On a ainsi réalisé un commutateur analogique. Cette fonction est très utilisée sous forme
de circuits intégrés et permet le multiplexage de signaux analogiques, une fonction
indispensable pour les dispositifs d'acquisition de données.
F. SOURCE DE COURANT.
Des circuits intégrés existent, qui comprennent le FET et sa résistance de polarisation (la
résistance de grille est ici inutile), et qui peuvent servir de sources de courant préréglées.
Des restrictions limitent toutefois leur usage :
- le composant est polarisé : le courant ne peut circuler que dans un seul sens.
- ce dispositif ne génère pas de courant, il le régule (comme la zéner régule une tension).
- la tension appliquée entre les deux bornes du composant doit être au moins supérieure à
la tension V GS de polarisation permettant le fonctionnement du FET dans sa zone de
pincement.
G. DOMAINE D'UTILISATION.
De par sa constitution, le FET à jonction n'est pas adapté du tout aux forts courants. Il va
rester cantonné aux applications d'amplification et de traitement des petits signaux.
Il est utilisé dans des montages à haute impédance d'entrée et faible bruit :
préamplificateurs pour signaux de faible niveau par exemple.
La fonction résistance commandée est beaucoup utilisée. Il y a bien sûr des restrictions
d'utilisation : la portion de caractéristique ohmique est linéaire pour des faibles variations
de tension (guère plus de 100mV), ce qui nécessite des précautions de mise en œuvre .
Mais, le JFET, de par la dispersion de ses caractéristiques d'un composant à l'autre reste
difficile à maîtriser dans des montages à composants discrets. On a intérêt à les trier si on
désire un résultat fiable et répétable.
Dans ces conditions, l'utilisation la plus importante qui est faite de ces transistors est
l'intégration dans des composants tels les amplificateurs opérationnels : la très forte
impédance d'entrée des JFET leur donne un avantage décisif par rapport aux bipolaires, et
aujourd'hui, la plupart des ampli-op de qualité possèdent au minimum un étage d'entrée en
JFET.
Pour ce qui est du volet puissance, il existe un autre composant très bien adapté : le
MOSFET.
1. Description.
Dans un substrat faiblement dopé P, on insère deux zones N fortement dopées. Ces
deux zones seront la source et le drain du MOSFET ; elles sont distantes d'une
dizaine de µm (séparées par le substrat P). La source est généralement reliée au
substrat.
La grille n'est pas directement reliée au substrat P ; elle en est isolée par
l'intermédiaire d'une très fine (quelques nm) couche d'isolant (de l'oxyde de
silicium). Cette caractéristique donne son nom au MOSFET : Metal Oxyde
Semiconductor.
La grille est ainsi isolée du substrat : le courant de grille sera nul en continu.
Les électrons (porteurs minoritaires du substrat P) sont alors attirés vers la grille.
Pour une tension V GS suffisamment élevée (tension de seuil), la concentration en
électrons dans le substrat est supérieure à la concentration en trous au voisinage de
la grille ; on a alors une couche N dite couche d'inversion entre les zones N de la
source et du drain. Les deux jonctions disparaissent, on n'a plus qu'un canal N, et le
courant peut passer entre drain et source.
3. Caractéristiques.
Fig. 14. Caractéristique de sortie du MOS canal N.
La caractéristique de sortie est similaire à celle d'un JFET, sauf que le courant de
drain pourra atteindre plusieurs ampères pour des composants de puissance. On
note la zone en fonctionnement ohmique, tout à fait similaire à celle des JFETs, et
permettant les mêmes applications.
Le MOSFET à canal initial a la même structure que le MOS à canal induit, avec en
plus, un canal faiblement dopé N entre la source et le drain.
2. Caractéristiques.
De par leur constitution, les transistors MOS sont très fragiles, notamment au niveau de la
grille. Les décharges électrostatiques sont à proscrire, car elles peuvent casser le
composant, ou pis, l'endommager sans que ses caractéristiques ne changent : c'est la
fiabilité qui est compromise.
1. MOSFET de puissance.
Les MOS servent beaucoup en commutation de puissance, car ils sont très rapides
et commandables en tension. On notera toutefois qu'à fréquence élevée, la grille
formant un condensateur avec le substrat, elle ne présente plus une impédance
infinie, comme en statique !
Quand ils sont passants, ils fonctionnent dans la zone ohmique, et leur
caractéristique essentielle est, avec la tension V DS maxi, la résistance R DS , qui peut
être aussi basse qu'une dizaine de m .
2. Intégration dans les composants numériques.
La technologie MOS se prête très bien à l'intégration à grande échelle : elle permet
de réaliser des composants logiques consommant très peu de courant, et permet
ainsi un très grand niveau d'intégration (exemple : mémoires, microprocesseurs,
circuits logiques divers ) Les transistors MOS sont utilisés ici en commutation.