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1. Introduction
Le calcul des probabilités est l’une des branches les plus récentes des mathématiques. Né
des jeux de hasard (az-zahr en arabe signifiant « dé à jouer »), il intervient actuellement dans
la plupart des branches de l’actualité scientifique : économie, génétique, physique
corpusculaire, psychologie, informatique, etc.
Le tableau suivant donne les définitions des différents termes utilisés en probabilité, leur
signification et un exemple les illustrant.
Remarques
L’ensemble de tous les évènements liés à une expérience aléatoire est l’ensemble de toutes
les parties de l’univers Ω ; on le note P (Ω).
b) Définition
Exemple
Théorème
Si A et B sont deux ensembles finis et, si A et B n’ont pas d’élément commun (𝐴 B= 𝜙),
alors : Card(A B) = CardA + CardB.
Conséquences
c) Opérations et évènements
Opérations Exemple
Si A B= ∅, on dit que A et B sont des évènements Soit A= {2, 3, 4} et B== {6}. Alors :
incompatibles. A B= ∅.
Notation
𝐴 ∪ 𝐵 se note aussi 𝐴 + 𝐵.
𝐴 ∩ 𝐵 se note aussi 𝐴𝐵.
Remarques
Exercice 1
On lance un dé à six faces numéroté de 1 à 6 et, on note le numéro figurant sur la face
supérieure du dé.
Solution TP1
Les opérations sur les parties d’un ensemble (la réunion , l’intersection et le
complémentaire C ) sont aussi les opérations sur les évènements de l’univers :
Ω
𝐴 𝐵
𝐴∪𝐵 𝐴∩𝐵 ∁Ω 𝐴 = 𝐴̅
𝐴 ∩ 𝐵̅ 𝐴̅ ∩ 𝐵 𝐴Δ𝐵 = (𝐴 ∩ 𝐵̅ ) ∪ (𝐴̅ ∩ 𝐵)
Indications :
Les opérations en dessous des diagrammes sont représentées par les hachures noires.
𝐴Δ𝐵 se lit : « la différence symétrique de 𝐴 et 𝐵 ».
A B B A A B B A
( A B) C A ( B C) A B C ( A B) C A ( B C) A B C
A B A B A B A B
( A B) A A ( A B) A A
( A B) C ( A C) ( B C) ( A B) C ( A C) ( B C)
Exercice 2
Sur 20 étudiants, 7 ont chacun un téléphone portable et 10 ont chacun un ordinateur. Trois
étudiants ont les deux.
Solution TP2
P() 1 ;
Si A et B sont des évènements incompatibles (c’est-à-dire si A B ), alors :
P( A B) P( A) P( B) .
Remarque
Proposition
Démonstration
Exercice 3
Un dé a été truqué pour que le nombre 6 apparaisse deux fois plus que tous les autres
nombres, ces derniers ayant la même chance d’apparaître.
Solution TP3
2.2. Propriétés
Soit l’univers lié à une expérience aléatoire et, A et B deux évènements de cet univers. On
a:
i) P( A) 1 P( A) ;
ii) P( ) 0 ;
iii) Si A B alors P( A) P( B) ;
iv) 0 P( A) 1 ;
v) P( A B) P( A) P( B) P( A B)
- Démonstration
D’où : P( A) 1 P( A) .
Or 𝐴 ∩ ∁𝐵𝐴 = 𝜙.
Mais 𝐴 ∩ (𝐵 ∪ 𝐵̅ ) = (𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴 ∩ 𝐵̅ ), alors 𝐴 = (𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴 ∩ 𝐵̅ ).
Or 𝐴 ∪ 𝐵 = (𝐴 ∩ 𝐵̅ ) ∪ (𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴̅ ∩ 𝐵),
⏟ ̅ ∩ 𝐵) + 𝑃 (𝐴 ∩ 𝐵) − 𝑃 (𝐴 ∩ 𝐵)
⏟ ∩ 𝐵̅ ) + 𝑃 (𝐴 ∩ 𝐵) + 𝑃(𝐴
= 𝑃(𝐴
(1) (2)
Exercice 4
Un dé a été truqué pour que le nombre 6 apparaisse deux fois plus que tous les autres
nombres, ces derniers ayant la même chance d’apparaître.
B : « obtenir un multiple de 2 ».
Solution TP4
Théorème
Cas particulier
Si 𝐴1 , 𝐴2 , ⋯ , 𝐴𝑚 est une partition de Ω, on a :
∑𝑚
𝑖=1 𝑃(𝐴𝑖 ) = 1 (Car 𝑃(Ω) = 1).
2.3. Equiprobabilité
2.3.1. Définition
En effet :
𝑃(𝐴) = 𝑃
⏟0 + 𝑃0 + ⋯ + 𝑃0 = 𝑛𝑃0
𝑛 𝑡𝑒𝑟𝑚𝑒𝑠
1 𝑛
Or 𝑃0 = 𝑁 . Donc 𝑃(𝐴) = 𝑁 .
Avec un jeu truqué, une pièce mal équilibrée, un dé pipé ou truqué, il n’y a pas
d’équiprobabilité.
L’hypothèse d’équiprobabilité dans un texte est introduite par l’une des expressions : jeu de
cartes bien battu, dé non truqué, pièce de monnaie équilibrée ou parfaite, tirage au
hasard,…
Exemple
On lance un dé non truqué dont les faces sont numérotées de 1 à 6. Quelle est la probabilité
d’obtenir un nombre pair ?
SPAPL4
3. Probabilité conditionnelle
3.1. Définitions
Exemples
Remarque
Dans le cas de deux évènements, le système complet d’évènements de Ω peut être trouvé
en s’aidant d’un tableau appelé tableau de Karnaugh.
𝐴 𝐴̅
𝐵 𝐴∩𝐵 𝐴̅ ∩ 𝐵
𝐵̅ 𝐴 ∩ 𝐵̅ 𝐴̅ ∩ 𝐵̅
𝐴 𝐴𝐵̅ 𝐶̅ 𝐴𝐵𝐶̅
𝐴̅𝐵𝐶̅
ou
𝐴𝐵𝐶
𝐴̅𝐵̅𝐶̅ 𝐴𝐵̅ 𝐶
𝐴̅𝐵𝐶 𝐵 𝐶
𝐵 𝐶̅
𝐶 𝐴̅𝐵̅𝐶
𝐶
𝐴
𝐵̅
𝐶̅
𝐶
𝐵
𝐶̅
𝐴̅
𝐶
𝐵̅
𝐶̅
L’ensemble {𝐴𝐵𝐶, 𝐴𝐵𝐶̅ , 𝐴𝐵̅ 𝐶, 𝐴̅𝐵𝐶, 𝐴𝐵̅ 𝐶̅ , 𝐴̅𝐵 𝐶̅ , 𝐴̅𝐵̅ 𝐶, 𝐴̅𝐵̅ 𝐶̅ } est un système complet
d’évènements de Ω. La somme des probabilités des 8 évènements est égale à 1.
En particulier :
̅ ).
𝑷(𝑨) = 𝑷(𝑨 ∩ 𝑩) + 𝑷(𝑨 ∩ 𝑩
Remarques
𝑃𝐴 (𝐵) se note aussi 𝑃(𝐵⁄𝐴). Cette probabilité est appelée :
Probabilité de 𝐵 sachant 𝐴 ; ou
Probabilité de 𝐵 si 𝐴 est réalisé ; ou
Probabilité de 𝐵 si 𝐴 ; ou
Probabilité conditionnelle de 𝐵 par rapport à 𝐴.
On énonce :
Un sac contient 4 billes rouges et 6 billes noires. Deux billes sont tirées successivement.
Quelle est la probabilité pour que la première bille tirée soit rouge et la deuxième noire si la
première est :
Solution TP5
Exercice 6
Pierre possède un jeu électronique. Une partie est un duel entre Pierre et un monstre choisi
par la machine.
Deux choix équiprobables sont possibles : la machine choisit soit le monstre M1soit le
monstre M2. On appelle A l’évènement « Pierre combat le monstre M1 et B l’évènement
« Pierre combat le monstre M2 ».
Les deux monstres sont de forces inégales et on admet que : si Pierre combat M1 alors la
1
probabilité qu’il gagne la partie est 3 ; si Pierre combat M2 alors la probabilité qu’il gagne la
1
partie est 4.
Solution TP6
Conséquences
Généralisation
Probabilité de l’intersection de trois évènements
On généralise les résultats précédents au cas d’un nombre fini d’évènements supérieurs à 2.
On dit que les évènements 𝐴1 , 𝐴2 , ⋯ , 𝐴𝑛 sont indépendants dans leur ensemble si, pour
toute partie 𝐼 de l’ensemble {1, 2, ⋯ , 𝑛} on a :
En particulier, trois évènements sont indépendants dans leur ensemble si, et seulement si :
Remarques
Compatibles et dépendants ;
Compatibles et indépendants ;
Incompatibles et dépendants ;
Incompatibles et indépendants.
Exercice 7
Solution TP7
𝐴 𝐴̅
𝐵 𝑝1 𝑝2 𝑞1 𝑝2 𝑝2
𝐵̅ 𝑝1 𝑞2 𝑞1 𝑞2 𝑞2
𝑝1 𝑞1
Exercice 8
Les évènements 𝐴 et 𝐵, dont les tableaux de Karnaugh sont les suivants, sont-ils
indépendants ?
Tableau 1
𝐴 𝐴̅
𝐵 0,12 0,28 0,4
𝐵̅ 0,18 0,42 0,6
0,3 0,7
Tableau 2
𝐴 𝐴̅
𝐵 0 0,4 0,4
𝐵̅ 0,3 0,3 0,6
0,3 0,7
Solution TP8
SOLUTIONS DES EXERCICES
Solution TP1
1) 𝐴 ∪ 𝐵 = {2, 4, 5, 6} ; 𝐴 ∩ 𝐵 = {4,6}
Voir Exercice 1
Solution 2
Soit Ω l’ensemble constitué de tous les étudiants. Désignons par 𝐴 l’ensemble des étudiants
ayant un téléphone portable et par 𝐵 l’ensemble de ceux ayant un ordinateur.
On cherche le nombre d’étudiants ayant un seul des deux objets : soit le téléphone portable
(donné par 𝐶𝑎𝑟𝑑(𝐴 ∩ 𝐵̅ )), soit l’ordinateur (déjà calculé à la question précédente). Il s’agit
donc de calculer 𝐶𝑎𝑟𝑑(𝐴∆𝐵).
= 7 − 3 + 7 = 11
Il s’agit des étudiants possédant soit l’un des objets, soit les deux. Ils se trouvent dans
l’ensemble 𝐴 ∪ 𝐵. On cherche alors 𝐶𝑎𝑟𝑑(𝐴 ∪ 𝐵).
= 7 + 10 − 3 = 14
̅̅̅̅̅̅̅
𝐶𝑎𝑟𝑑(𝐴 ∪ 𝐵 ) = 𝐶𝑎𝑟𝑑Ω − 𝐶𝑎𝑟𝑑(𝐴 ∪ 𝐵) = 20 − 14 = 6.
Remarque
Ces résultats pouvaient être trouvés directement en insérant les données dans le diagramme
tel conçu ci-dessous.
A B
Voir Exercice 2
Solution 3
On a : 𝐴 = {4, 5, 6}
Donc 𝑃(𝐴) = 𝑃4 + 𝑃5 + 𝑃6 .
Aussi 𝑃1 + 𝑃2 + 𝑃3 + 𝑃4 + 𝑃5 + 𝑃6 = 1. (*)
« Le nombre 6 apparaissant deux fois plus que tous les autres nombres, ces derniers ayant la
même chance d’apparaître » se traduit comme suit :
𝑃1 = 𝑃2 = 𝑃3 = 𝑃4 = 𝑃5 et 𝑃6 = 2𝑃1 .
1
Ces égalités produisent, pour la relation (*) : 𝑃1 + 𝑃1 + 𝑃1 + 𝑃1 + 𝑃1 + 2𝑃1 = 1, soit 𝑃1 = 7 .
1 1 2 4
La probabilité de l’évènement 𝐴 est alors : 𝑃(𝐴) = 7 + 7 + 7 = 7 .
Voir Exercice 3
Solution 4
1ère méthode
𝑃(𝐴 ∪ 𝐵) = 𝑃2 + 𝑃4 + 𝑃5 + 𝑃6
1
On sait que (d’après les résultats de l’exercice précédents) : 𝑃2 = 𝑃4 = 𝑃5 = 7 et
2
𝑃6 = 7 .
1 1 1 2 5 5
Alors 𝑃(𝐴 ∪ 𝐵) = 7 + 7 + 7 + 7 = 7 . D’où 𝑃(𝐴 ∪ 𝐵) = 7.
Deuxième méthode
4 4
On a : 𝑃(𝐴) = 7 ; 𝑃(𝐵) = 7
3
𝐴 ∩ 𝐵 = {4, 6} ⟹ 𝑃(𝐴 ∩ 𝐵) = 𝑃4 + 𝑃6 = 7
4 4 3 5
Ainsi : 𝑃(𝐴 ∪ 𝐵) = 7 + 7 − 7 = 7 .
Voir Exercice 4
Solution 5
Probabilité pour que la première bille tirée soit rouge et la deuxième noire.
Soit 𝑅 l’évènement : « avoir une bille rouge au 1er tirage » et 𝑁 l’évènement « avoir une bille
noire au deuxième tirage ».
4 2 6 3
Or 𝑃(𝑅) = 10 = 5 et 𝑃𝑅 (𝑁) = 𝑃(𝑁) = 10 = 5.
2 3 6
Donc 𝑃(𝑅 ∩ 𝑁) = × , soit 𝑃(𝑅 ∩ 𝑁) = .
5 5 25
4 2 6 2
On a : 𝑃(𝑅) = 10 = 5 et 𝑃𝑅 (𝑁) = 9 = 3.
2 2 4
Ainsi 𝑃(𝑅 ∩ 𝑁) = 𝑃(𝑁) × 𝑃𝑅 (𝑁) = 5 × 3 = 15
4
D’où 𝑃(𝑅 ∩ 𝑁) = 15
Voir Exercice 5
Solution 6
1 1
Le texte nous donne : 𝑃𝐴 (𝐺) = 3 et 𝑃𝐵 (𝐺) = 4.
1
Les choix de M1 et M2 étant équiprobables, on a : 𝑃(𝐴) = 𝑃(𝐵) = 2 .
1 1 1 1 7
= 2 × 3 + 2 × 4 ⟹ 𝑃(𝐺) = 24 .
Remarque
1 𝐺
3
𝐴
1 2
2 3 𝐺̅ 1 1 1 1
𝑃(𝐺) = × + ×
𝐺
2 3 2 4
1
1 4
2 𝐵
3
4
𝐺̅
Voir Exercice 6
Solution 7
Ainsi 𝐴 ∩ 𝐵 = ∅.
1 3 1
On a alors 𝑃(𝐴) = 6 , 𝑃(𝐵) = 6 = 2 et 𝑃(𝐴 ∩ 𝐵) = 0.
1
On obtient : 𝑃(𝐴) × 𝑃(𝐵) = 12 .
(On remarque bien ici que les évènements 𝐴 et 𝐵 sont incompatibles et dépendants)
Voir Exercice 7
Solution 8
On vérifie sans peine que les évènements 𝐴 et 𝐵 du tableau 1 sont indépendants ; et ceux du tableau
2 ne le sont pas.
Si vous avez éprouvé des difficultés à faire cet exercice, revoyez la propriété caractéristique de
l’indépendance.
Voir Exercice 8