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Coline Vazquez
Webjournaliste au sein du journal
le Figaro
Présentation générale
« Je suis journaliste web, j'écris pour le service web du "Figaro" et donc j'écris des papiers
économiques. Je travaille dans l'équipe du soir, donc je travaille de 17 h à minuit, et j'écris des articles,
des reportages, des enquêtes sur l'économie. L'idée, c'est vraiment de vérifier une information en
appelant... en réalisant des interviews, en appelant des spécialistes, après, de la vulgariser et de
l'écrire.
Je préfère écrire pour le web, c'est une façon différente d'écrire, il n'y a pas de contrainte de place, il
y a plus de place que dans un journal qui est limité par la maquette. On peut le partager dès qu'il y a
un sujet qui s'approche de ce qu'on a fait, donc ça a plus de vie que dans un journal, où une fois que le
journal a été édité, après, on ne ressortira pas l'article. »
En sortant de l'école, j'ai fait un stage au "Figaro", qui a débouché sur un CDD au service du soir, mais
dans ce qu'on appelle le service Actualité, donc le service le plus généraliste où on traite de tous les
sujets. Ensuite, je suis partie parce que le CDD se terminait, j'ai fait plusieurs rédactions, et comme je
connaissais "Le Figaro", j'ai appris qu'un poste se libérait à l'économie le soir et c'est comme ça que je
l'ai eu. À la base, je n'avais pas fait d'économie. Je me suis vraiment formée au moment où j'ai eu le
poste. »
En quoi votre métier est passionnant par rapport à la société du XXI ème
siècle ?
« C'est une profession qui est essentielle. Sans le journalisme, sans enquêtes, sans le travail fourni par
les journalistes, la société n'avance pas. Le journalisme a permis de découvrir plein de choses.
C'est un pouvoir qui est très important dans la société et qui évolue énormément avec de nouvelles
façons de filmer, de travailler, d'enquêter. S'il n'y avait plus de journalisme, les gens ne seraient plus
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informés et ils ne pourraient plus voter ou agir en connaissance de cause puisqu'ils n'auraient plus
l'information. C'est vrai qu'il y a une course à l'info, au fait d'être premier, de donner l'info les premiers,
c'est parfois contraignant parce qu'on aimerait prendre plus de temps. Au "Figaro", en tout cas, même
si on va vite, on prend quand même le temps et on ne m'a jamais dit : "Cet article, il faut qu'il paraisse
forcément maintenant." Si on a besoin de plus de temps et si l'info a besoin d'être vérifiée, on prendra
le temps, quitte à sortir l'article après parce que ça vaut mieux que sortir une info dont on n'est pas
sûrs. »
Après, pour les outils, je pense que ça se joue avec l'infographie. Maintenant, il y a par exemple le
"New York Times", c'est une référence en matière de journalisme et d'infographie parce qu'ils font des
cartes en temps réel qui étaient assez exceptionnelles par rapport à ce qu'on fait en France.
C'est un milieu donc, par exemple, on se tutoie, personne ne se vouvoie. Ceux qui sont là depuis
longtemps dans les rédactions se connaissent tous entre eux. Et je finis par avoir beaucoup d'amis
journalistes, donc quand on me parle de quelqu'un, je sais qui c'est de nom, mais il n'y a pas vraiment
un côté familial.
C'est compliqué, la sortie d'école est compliquée, il n'y a pas énormément d'offres d'emploi. Ce sont
des CDD, des piges, donc ce sont des contrats assez précaires qui n'aident pas tellement à se lancer
dans la vie à la sortie de l'école. Après, ça vaut le coup, mais la profession se précarise de plus en plus. »
La rigueur, parce que vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas vérifier certaines infos, de ne pas
appeler certaines personnes, donc il faut toujours vérifier, c'est quelque chose qu'il ne faut pas perdre
et vraiment le faire avec rigueur.
Et une troisième qualité, il faut être ouvert, notamment dans ses contacts avec les autres parce qu'on
est amenés à parler avec plein de gens et à écouter leurs histoires. C'est important, que ça soit en télé,
en radio ou en web, on est toujours amenés à parler avec des gens et en rencontrer. »
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Quelle est votre plus grande réussite ou la réalisation dont vous êtes
fière ?
« En dernière année d'école avec un camarade, on avait un projet de fin d'année à faire. Notre école
nous disait : "Faites un article et essayez de le vendre." Du coup, on était partis sur la maltraitance
envers les autistes en hôpital psychiatrique. On a fait une longue enquête qu'on a vendue à la revue
"XXI" et qui a été sélectionnée au prix Albert Londres. Donc, c'était plutôt une fierté. On n'a pas gagné
parce qu'on était un petit peu jeune, mais c'était plutôt cool. On était encore élèves, donc on n'était
pas tellement sûrs de ce qu'on faisait, et pour le coup, on s'est posé beaucoup de règles d'éthique et
beaucoup de règles sur "est-ce qu'on dit telle chose" ? Donc, c'était un bon apprentissage. »
Et le journalisme, les articles que les gens font, les enquêtes qui sortent, ça sert à quelque chose, ça
aide les gens et ça fait avancer la société. Donc, c'était... C'est vraiment quelque chose qui m'a
marquée. »