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Spécial survie
PRÉFACE
EN SITUATION DE SURVIE
GÉRER LA SITUATION
FAIRE DU FEU
TROUVER À MANGER
ALERTER ET SE SIGNALER
EFFECTUER LES GESTES DE PREMIERS SECOURS
PAGE DE COPYRIGHT
Préface
se retrouver en situation de
survie
Bien préparer sa sortie
→ LE LIEU
Quel type de terrain va-t-on parcourir (forêt, plaine, plateau,
montagne…) ? En France ou à l’étranger (jungle, désert, pôle…) ? Le
mieux est d’identifier à l’avance, sur une carte, le parcours à suivre.
La distance, le dénivelé, le terrain, la durée estimée sont autant
d’informations précieuses pour ne pas avoir de mauvaise surprise.
Cela permet de se rassurer sur le parcours et sur la direction, de
connaître le temps qu’il faut pour atteindre un but, d’identifier les
endroits sûrs mais aussi de prendre les bonnes décisions comme
faire demi-tour, s’arrêter ou continuer.
Avec les nouveaux outils GPS on peut même programmer des points
de passage à l’avance et se laisser guider. Mais les outils sont
fragiles, alors avoir une carte est toujours utile. Se renseigner aussi
auprès des autorités locales pour connaître les spécificités des lieux.
→ LE MOMENT
Il faut choisir le meilleur moment pour sa sortie et la préparer
correctement, en se renseignant sur les conditions météorologiques
par exemple. Optimiser le matériel, et prévoir des couches
supplémentaires pour le froid ou la pluie. Ne pas oublier de prévenir
une personne de l’entourage des sorties et des parcours. Toujours
laisser une copie du parcours dans le cas où les secours doivent
intervenir.
→ L’ÉQUIPEMENT
Il est important d’avoir un équipement adapté à la sortie en fonction
du milieu dans lequel on va évoluer mais aussi du temps qu’on y
passera. Penser à prévoir, quelle que soit la sortie, un « fond de
sac » minimum à toujours avoir avec soi. On pourra y retrouver :
• une bâche,
• un petit couteau,
• un peu de ficelle,
• un contenant (gourde, gamelle, etc.),
• un briquet ou tout autre moyen d’allumer du feu.
Bien lire une carte,
s'orienter et se repérer
→ LA CARTE
Nous avons la chance en France d’avoir des cartes très détaillées de
tout le territoire grâce à l’IGN. Attention, ce n’est pas toujours le cas
à l’étranger. On y retrouve tous les éléments, d’origines humaines ou
naturelles (routes, bâtiments, villes, forêts, rivières…) et on identifie
les mouvements du terrain (montagnes, vallées, surplombs, collines,
talwegs…). Le nivellement est représenté sur la carte par des
courbes de niveaux, qui sont des lignes reliant tous les points de
même altitude et définissant la forme du relief : voir le dessin qui
suit.
→ DÉCRYPTER UNE CARTE
Pour utiliser une carte efficacement, il faut regrouper plusieurs
informations :
• des repères remarquables et sûrs qui permettent de se
situer sur la carte,
• la direction à suivre entre les points de départ et d’arrivée,
• la distance qui sépare ces deux points,
• les spécificités du terrain, la pente et les altitudes des divers
points présents sur la carte.
Toutes les cartes sont pourvues d’une légende très complète. Les
couleurs, par exemple, ont une signification importante :
• vert : végétation,
• bleu : hydrographie du terrain,
• noir : éléments artificiels type constructions, et parfois les
petits chemins forestier ou montagneux,
• rouge : éléments liés au tourisme (sentiers de grandes
randonnées, refuges, gîtes, camping…),
• bleu marine : éléments liés à des activités de nautisme,
• jaune : route forestière ou route secondaire.
Chaque carte est représentée selon une échelle bien précise, à
choisir en fonction du niveau de précision recherché. L’échelle est le
rapport entre la distance mesurée sur la carte, et la distance
mesurée sur le terrain. Par exemple, 1/25 000e signifie que 1 cm sur
la carte correspond à 25 000 cm (250 m) sur le terrain. Plus l’échelle
est grande, plus la carte est précise.
• grande échelle : 1/10 000e – 1/25 000e
• moyenne échelle : 1/25 000e – 1/100 000e
• petite échelle : 1/100 000e
La carte est accompagnée d’une représentation graphique sous la
forme d’une ligne divisée en parts égales et suivant une unité de
mesure. Il suffit de prendre un bout de ficelle, un morceau de papier
ou autre, de le mesurer en se servant de cette ligne graduée, et de
reporter la mesure sur la carte pour connaître la valeur d’une
distance.
La différence d’altitude entre deux courbes de nivellement est
indiquée dans la légende de la carte, elle est souvent de 5 ou 10 m.
Plus les courbes sont resserrées sur la carte, plus la pente est forte.
Plus les courbes sont espacées, moins le relief est important.
Attention, sur certains reliefs très doux, comme une plaine ou un
plateau, certaines courbes intermédiaires peuvent être en pointillé.
Les lignes de crêtes, situées tout en haut d’un relief, séparent en
général les deux versants du relief en question. Les lignes de talweg
relient les points les plus bas d’une vallée, indiquant des lieux
propices à l’écoulement des cours d’eau.
→ UTILISATION DE LA BOUSSOLE
La boussole est un outil indispensable à maîtriser pour avoir une
chance de toujours se repérer. On va parler ici des modèles de
boussoles les plus complets, que l’on trouve partout dans les
boutiques de sport.
Une boussole est composée de plusieurs éléments. Avec la
boussole, on cherche à prendre un cap, c’est-à-dire une direction à
suivre, couramment appelée azimut.
bord : la navigation à
l'estime
→ NAVIGATION D’URGENCE
Le Soleil
Il se lève à l’est et se couche à l’ouest. À midi il se trouve au sud dans
l’hémisphère nord et au nord dans l’hémisphère sud.
On peut utiliser une montre pour s’orienter grâce à lui, à condition la
passer à l’heure solaire. En France il faut faire -1 heure en hiver et -2
heures en été. Quand la montre est bien réglée, pointer la petite
aiguille sur le Soleil. Visualiser l’angle formé par la petite aiguille
d’une part et le 12 de la montre d’autre part. La droite passant au
centre de cet angle donne l’axe nord-sud. Entre 6 heures et 18
heures solaires, l’intérieur de l’angle pointe le sud et l’extérieur le
nord. Autrement c’est l’inverse. Sans montre à aiguilles, il suffit de
dessiner un cadran de montre au sol en positionnant les aiguilles
sur la bonne heure.
L’ombre
Une autre technique, tout aussi efficace, consiste à planter un bâton
dans le sol et à observer son ombre.
• planter dans le sol un bâton droit d’au moins 50 cm de long.
• dans un premier temps, poser une pierre sur son ombre.
• attendre ensuite une vingtaine de minutes que l’ombre se
déplace et marquer avec une autre pierre le nouvel
emplacement.
• relier par une ligne les deux pierres (avec un bâton ou de la
ficelle) pour obtenir l’axe est-ouest : la première pierre indique
l’ouest et la seconde l’est.
• on déduit l’axe nord-sud en traçant une ligne perpendiculaire
à celle qui relie les deux pierres.
Note : si on a un peu plus de temps, après avoir posé la première
pierre, on peut éventuellement tracer un cercle dont le centre est le
bâton et dont le rayon est la longueur de l’ombre. Pour tracer le
cercle, on peut s’aider d’une corde tendue. Puis on attend assez
longtemps pour que l’ombre rétrécisse et grandisse à nouveau pour
toucher un autre point du cercle. Ensuite on trace la ligne est-ouest
entre les deux pierres. C’est un procédé plus long et plus compliqué,
qui fonctionnera bien s’il est mis en place aux alentours de midi,
mais qui donne un résultat plus précis.
Les étoiles
• Ciel boréal
Dans l’hémisphère nord (ciel boréal) pour se guider avec les étoiles,
il faut réussir à repérer l’Étoile polaire qui indique toujours le nord.
Pour cela on s’aide de deux constellations qui sont toujours visibles
par nuit claire, la Grande Ourse et Cassiopée, car elles se trouvent
dans des directions opposées par rapport à l’Étoile polaire. Elles
tournent autour d’elle dans le sens des aiguilles d’une montre et
sont facilement repérables.
La première méthode consiste à tracer une ligne entre l’étoile située
à la base du manche de la casserole de la Grande Ourse et l’étoile
centrale de Cassiopée. l’Étoile polaire se trouve au milieu de cette
ligne. La seconde méthode consiste à repérer les deux étoiles qui
forment le bord de la casserole opposé au manche. Tracer une ligne
entre ces deux étoiles et prolonger cette ligne de quatre à cinq fois
sa longueur pour déterminer l’emplacement de l’Étoile polaire.
• Ciel austral
Dans l’hémisphère sud (ciel austral) il n’existe malheureusement
pas d’étoile fiable pour indiquer le sud céleste. Cependant on peut
s’orienter grâce à la Croix du Sud : c’est une constellation de cinq
étoiles, dont quatre sont réellement visibles et forment une croix
penchée dans le ciel. On utilise ici la distance entre les deux étoiles
qui forment les « sommets » de la croix, sur le plus grand axe. On
prolonge quatre fois environ cette distance. On trouve un point
imaginaire qui représente le pôle Sud céleste. Il suffit alors de tirer
un trait vers l’horizon à partir de ce point et de le marquer au sol
pour avoir la direction du sud.
Faire face à une situation de
survie
Gérer la situation
→ ÉVITER LE SURACCIDENT
La priorité absolue est d’éviter un suraccident.
• Rassembler le matériel, il est primordial et c’est grâce à lui
qu’on survit plus longtemps.
• Se placer en sécurité : s’éloigner de toutes les sources
potentielles de danger.
• Penser également à placer en sécurité ses compagnons
d’infortune s’ils n’ont pas le réflexe de le faire d’eux-mêmes.
→ LOCALISATION
Le lieu choisi est souvent plus important que tout le reste. Il faut se
positionner à proximité des ressources - bois pour le feu et la
construction de l’abri, eau pour la boisson et la toilette - et si
possible avec un avantage pour la signalisation.
Il faut aussi éviter tous les dangers liés au terrain. Un dénivelé
important peut présenter des risques d’avalanche ou d’éboulis. La
proximité trop immédiate d’un cours d’eau expose au risque de crue.
L’eau stagnante est l’habitat du moustique, vecteur de maladies. Un
abri ne se fait pas dans une cuvette, car c’est là que le froid va
tomber la nuit. Il ne doit pas non plus être ouvert en direction du vent
dominant (dans le doute, sachez que celui-ci vient souvent de la mer,
ou des hauteurs). S’écarter des sentes animales, car la majorité des
animaux attend la nuit pour se déplacer. Enfin, en forêt, vérifier
alentour la présence de grands arbres morts sur pied : il suffit d’un
peu de vent pour qu’ils s’abattent. Vérifier enfin l’absence de nid
d’insectes.
→ MATÉRIAUX
Le but est d’arranger un endroit pour un repos de quelques heures.
On dépense donc le moins d’énergie possible pour un résultat
optimal. Les meilleurs matériaux sont ceux qui demandent le moins
d’effort.
En forêt, le bois mort suffit pour faire un abri de débris : les grandes
branches feront la structure grossière, les petites branches un
premier niveau de couverture, et les feuilles mortes et épines
serviront à étanchéifier le tout. En montagne ou dans le désert, un
simple muret de pierres pour couper le vent fait gagner les quelques
degrés qui feront la différence. Dans la neige, une simple tranchée et
un matelas de branches de sapins vous mettent à l’abri du vent glacé
et hors de contact du sol gelé. Dans tous les cas faire attention, en
manipulant ces matériaux, aux animaux dérangés. Les serpents sont
souvent dans les pierres chaudes à la fin du jour, les tapis de feuilles
mortes abritent leur lot de rampants. Le mieux est de porter des
gants, ou de faire les manipulations avec précaution : balayer le sol
avec une branche, soulever lentement les pierres en se tenant à
distance, vérifier les branchages avant de les brasser, rester hors de
portée des plantes urticantes, etc.
Pour couper du bois vert, choisir de préférence des essences qui
repoussent vite (bambou, balsa, fougères, feuilles de palmier et de
bananier, etc.).
Dans certains cas on trouve un endroit qui peut servir naturellement
de protection : une grotte (se méfier des autres habitants avant de
s’y installer), ou un gros arbre tombé offrant un trou de souche
(vérifier l’écoulement des eaux pour ne pas vous retrouver dans une
mare au milieu de la nuit).
Enfin, si vous avez une bâche, il suffira de quelques matériaux pour
faire une couche au sol qui isole du froid, et la bâche viendra faire
une protection contre le vent et l’humidité.
→ TYPE D’ABRI
Le type d’abri devra être adapté à l’environnement. Il faut donc
d’abord évaluer le contexte avant de construire : la nuit va-t-elle être
froide ? Le vent est-il un problème ? Est-ce que le soleil va taper
dur ? Risque-t-il de pleuvoir ? Pour se protéger du soleil, du vent ou
de l’humidité, un abri « un pan », ou « simple appentis », est souvent
suffisant. Pour en monter un rapidement avec une bâche, s’entraîner
avant de partir en suivant par exemple une vidéo Lean-to shelter sur
Internet.
Abri un pan.
Enfin, dans une zone où rodent des grands prédateurs, penser à faire
un abri qui soit dissuasif, avec des branches couvertes d’épines tout
autour du camp, et un feu en face de l’entrée.
Pour se protéger du froid et de l’humidité du sol, faire
impérativement un matelas de branches, ou une couche surélevée.
En survie on dit souvent « une épaisseur en dessous vaut mieux que
deux au-dessus » car le froid vient plus souvent du sol que de l’air.
Planter quatre piquets en rectangle (aux dimensions de votre lit) qui
permettront de garder les matériaux en place au sol pendant le
sommeil ou même faire un cadre rempli de « paillasse » (herbes,
fougères, bambous, etc.). Ne pas hésiter à nourrir généreusement le
matelas : 30 cm de branchages simplement posés deviennent 3 cm
une fois qu’on a dormi dessus quelques heures… Pour dormir au sol
dans une zone où il peut pleuvoir, creuser tout autour de l’abri fini
une petite tranchée qui permettra de dévier le ruissellement. Pour
passer plusieurs nuits dans l’abri, continuer à le peaufiner chaque
jour pour améliorer la qualité du repos.
Faire du feu
→ LA FRICTION
Le but est de créer la braise en frottant deux morceaux de bois. Cela
fonctionne avec toutes les essences, plus ou moins facilement. Vos
essences doivent être sèches.
• Le matériel pour la technique de l’archet
Il vous faut une planchette mesurant entre 2 et 3 cm d’épaisseur et
qui doit être plus large que le diamètre de la drille.
La drille, ou foret, doit faire environ 25 cm de long pour 2 cm de
diamètre. Plus le diamètre est grand, plus il y a de friction, plus il
faut de force. Mais la force peut être compensée par la technique. Le
lierre pour la planchette et le noisetier pour la drille fonctionnent
très bien ensembles. Tout en noisetier, c’est bien aussi !
La paumelle servira à tenir la drille en contact avec la planchette
pendant sa rotation. Cartouche de fusil usagée, pierre avec un trou,
coquillage… Attention à la pommelle en bois, elle chauffera aussi.
Pour l’archet on utilise un lacet, une cordelette, le cordon d’un pull
ou d’un imperméable, etc. Peu importe le type de bois, seule la
forme légèrement arquée compte. La longueur ne doit pas dépasser
50 cm pour la maniabilité.
• Fabrication de la braise
Le principe : faire tourner la drille sur la planchette pour créer des
filaments de chaleur qui vont s’agglomérer et former une braise.
Pour cela, faire une empreinte, un petit trou sur votre planchette
pour guider la drille. Tailler une encoche en V pour récupérer les
filaments. La pointe du V ne doit pas dépasser le milieu de
l’empreinte. Tenir fermement la planchette avec le pied, elle ne doit
pas bouger et rester horizontale. La drille doit rester droite : pour
s’en assurer, caler son poignet contre son tibia. Faire tourner la
drille jusqu’à remplir l’encoche. Taper légèrement sur la planchette
pour décoller la braise. Résultat : un amas noir fumant.
• Transformation en flamme
Préparer une étoupe sans brindille, sans feuille, sans vert (herbes
sèches, fougères, nid d’oiseau, copeaux de bois, écorce de genévrier,
galle du chêne, miettes de bois pourri…). Emprisonner la braise au
centre en l’enfermant sans l’écraser mais en serrant pour la garder
en contact avec l’étoupe. Souffler légèrement le plus longtemps
possible et progressivement de plus en plus fort. Attention de ne pas
souffler trop près pour éviter la vapeur humide du souffle et pas trop
fort pour ne pas avoir de flammèche qui sort de l’étoupe.
Le point de chaleur grossit, la fumée s’épaissit et l’étoupe
s’enflamme. Quand on a la flamme, ajouter un premier tas de
brindilles, puis un second, préparés à l’avance.
→ LA RÉVERBÉRATION
Le principe consiste à concentrer les rayons du soleil en un point, le
plus petit possible. Il faut un soleil franc, sans nuages, dirigé
directement sur l’amadou ou sur l’étoupe. On obtient un « point » de
façon quasi instantanée avec une loupe, un préservatif rempli d’eau
claire, une lentille de Fresnel ou un four solaire. On obtient une
braise, à transformer en flamme.
→ L’ÉLECTRICITÉ
Avec de la paille de fer ou du papier d’aluminium (chewing-gum), on
relie simplement les deux pôles +/- d’une pile 9 V. Le papier ou la
paille de fer va chauffer jusqu’à devenir incandescent(e). On obtient
une braise, à transformer en flamme.
→ RÉCOLTER DE L’EAU
• Avec un chèche
Accrocher le chèche à une branche, le contenant étant posé au sol
en dessous. L’eau de pluie va ruisseler le long de la branche, imbiber
le chèche puis se déverser dans le contenant. On peut aussi récolter
la rosée du matin en s’accrochant le chèche aux chevilles et en allant
marcher dans les prairies par exemple.
• Le piège à condensation
À l’aide d’un sac type plastique / poubelle ou d’une bâche,
emprisonner une branche hermétiquement pour la nuit. Le matin,
des gouttelettes de condensation se formeront. L’eau récupérée est
directement consommable.
• Le puits solaire
Faire un trou de 50 cm de longueur, de largeur et de profondeur.
Placer des végétaux au fond et un contenant (gourde, gamelle…) sur
les végétaux. Placer une bâche sur le trou et calfeutrer les contours
avec du sable ou de la terre. Poser un poids léger au centre de la
bâche (caillou, coquillage, boule de terre…). La condensation se
forme sur la bâche et se déverse dans le contenant.
• Le bambou
En tapant sur les différents compartiments du bambou, on trouve
lesquels retiennent de l’eau : ils émettent un bruit plus sourd. Faire
un trou pour récolter l’eau qui devra par la suite être purifiée.
Une autre méthode consiste à écorcher le bambou de bas en haut,
afin de décoller une languette que l’on insère dans un bambou
coupé. Comme l’eau monte la journée et redescend la nuit, si on
prépare le dispositif le soir, l’eau va ruisseler le long de la languette
pour couler dans le bambou coupé. Au matin on peut récolter plus
d’un litre d’eau directement consommable.
• L’urine
Boire son urine fonctionne pour gagner quelques heures
d’hydratation mais il faut la boire tout de suite pour éviter la
prolifération des bactéries. Cependant, impossible de tenir sur le
long terme ainsi. On finirait par n’absorber que les toxines.
→ LES PIÈGES
La pose d’un piège se fait la veille pour le lendemain. Attention à la
législation : ces pièges sont considérés comme du braconnage.
• Vous pouvez apprendre à utiliser le collet, pour le lapin
principalement, qui est un système de nœud coulant suspendu
près du sol.
• le piège en 4 pour le petit gibier (loir, caille, souris,
gerboise…) qui va permettre de faire chuter un objet lourd sur
l’animal.
• le déclencheur pour le gros gibier, qui est un système de
contrepoids à placer sur le passage de l’animal.
• la tendelle pour les oiseaux, qui est un piège facile à réaliser
et ne nécessitant aucun cordage, simplement une pierre et des
morceaux de bois.
Alerter et se signaler
premiers secours
→ LA BRÛLURE
En attendant les secours et quelle que soit la cause de la brûlure,
l’arroser abondamment à l’eau fraîche.
→ LA NOYADE
C’est sans doute le cas le plus dangereux : même si on arrive à
nager jusqu’à la personne qui se noie, les chances d’en revenir sont
minces. La personne en train de se noyer panique et n’hésitera pas à
maintenir quelqu’un d’autre sous l’eau si cela lui permet de
stabiliser sa propre tête hors de l’eau. Elle risque également de
s’accrocher. La solution la plus sûre quand on n’est pas très bon
nageur est d’envoyer une corde, une bouée ou de tendre un bâton. Si
la victime a été ramenée à terre et est consciente, la réchauffer. Si
elle est inconsciente mais qu’elle respire, la mettre en P.L.S (page
58). Si elle ne respire pas, commencer le massage cardiaque (page
62).
→ L’HYPOTHERMIE
L’hypothermie est rarement fulgurante : la victime transie de froid a
un comportement anormal en restant prostrée silencieusement et
en s’isolant du reste du groupe. Il faut y remédier au plus vite malgré
l’engourdissement du cerveau. Pour cela, la victime peut changer de
vêtements s’ils sont humides, allumer un feu, se réfugier dans un
abri ou au fond de son duvet. Dans le pire des cas, elle court en rond
autour d’un arbre ou fait un effort physique ou une série de pompes.
→ L’ÉTOUFFEMENT
La personne victime d’étouffement porte les mains à sa gorge et ne
peut plus ni parler ni tousser ni respirer. Mettre cinq claques dans le
dos de la victime en vérifiant entre chaque si elle va mieux.
Si cela ne suffit pas, passer aux compressions abdominales. Se
placer derrière la victime, positionner le poing légèrement au-
dessus du nombril et avec l’autre main à plat appuyer vers l’arrière
et vers le haut comme pour le rentrer dans la cage thoracique. Faire
ce geste cinq fois et si cela ne fonctionne toujours pas, recommencer
aux claques.
→ L’HÉMORRAGIE
L’hémorragie externe est une perte de sang visible, abondante et
prolongée qui ne s’arrête pas spontanément. Appuyer sur la plaie
avec un linge propre en protégeant ses propres mains et allonger la
victime. Garder la plaie fermement comprimée jusqu’à l’arrivée des
secours. L’idéal est de ne pas être en contact avec le sang de la
victime.
Uniquement en cas d’urgence absolue, faire un garrot. Le garrot se
fait avec une ceinture, une corde, un morceau de vêtement déchiré
ou autre et un objet de type morceau de bois. Placer le garrot à une
vingtaine de centimètres en amont de la plaie. Le garrot est bien
serré lorsque l’hémorragie s’arrête.
Il ne faut jamais enlever un corps étranger d’une plaie. Si le
saignement autour du corps étranger est important, réaliser une
compression manuelle en appuyant immédiatement de part et
d’autre de l’objet et en rapprochant les côtés de la plaie.
→ LA PERTE DE CONNAISSANCE
La victime qui a perdu connaissance ne répond pas à des ordres
simples de type « serre-moi la main » et elle respire. S’il n’y a pas
de respiration, passer immédiatement au massage cardiaque.
En attendant les secours il est impératif de mettre la victime en
Position Latérale de Sécurité, de la couvrir et de surveiller la
respiration.
1. Se placer près de la victime, à genoux. Placer le bras de la
victime perpendiculairement au corps de la victime et le plier à
90°.
Direction : Guillaume Pô
Direction éditoriale : Elisabeth Pegeon
Édition : Julie Quillien
Textes : préface de Denis Tribaudeau ; textes de Alban Baldacchino,
Robin Boclet-Weller, Yoann Goncalves et Rémi Vollot.
Direction artistique : Isabelle Mayer
Illustrations : Lorenzo Timon
Fabrication numérique : Fleurus Éditions
ISBN papier: 9791027103232
ISBN numérique: 9791027104208
© Vagnon-Fleurus éditions, 2019
Dépôt légal : avril 2019
www.vagnon.fr
Alban Baldacchino est formateur en techniques de survie et
fondateur de Panter Group Adventure,une structure qui organise et
coordonne des expéditions professionnelles partout dans le monde ;
Robin Boclet-Weller est guide nature et fondateur de ZeHood, une
structure d’initiation à la vie sauvage et de formation à la survie ;
Yoann Goncalves est spécialiste des techniques de bushcraft, il est
pêcheur et piégeur et possède une formation dans le génie civil ;
Rémi Vollot a pratiqué de nombreux treks en autonomie, et a
perfectionné ses notions de survie au contact de pompiers et
militaires.