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Ingénierie des réseaux cellulaires Chapitre 1 : Introduction aux réseaux cellulaires

1. INTRODUCTION

Pour une meilleure compréhension des concepts qui seront évoqués dans la suite de ce manuscrit,
il est utile de présenter dans un premier temps les notions fondamentales utilisées dans l’ère de la
communication radiomobile. Après cette introduction, la deuxième section de ce chapitre introduit
notamment un petit historique sur les réseaux radiomobiles et la terminologie habituellement utilisée
dans ce contexte. La troisième section discute plusieurs aspects importants pour l’évolution de
l’ingénierie des réseaux cellulaires, notamment le cycle de vie d’un réseau cellulaire et les différents
intervenants du secteur de ces réseaux. Enfin, une dernière section décrira l’évolution des trois
architectures réseaux GSM1, GPRS2 et UMTS3 et démontrera que l'évolution des réseaux GSM vers
l'UMTS correspond à une stratégie orientée services.

2. HISTORIQUE DES COMMUNICATIONS RADIOMOBILES

L’histoire des communications radio mobiles remonte au 19ème siècle lorsque les fondements
théoriques des phénomènes de propagation des ondes radio et leurs relations avec les champs
électriques et magnétiques furent établis grâce aux expériences et travaux d'Oersted, d'Ampère, de
Faraday et de Maxwell pendant la période 1820-1870 [1]. Les travaux de Maxwell et l'élaboration des
équations reliant l’électricité et les phénomènes magnétiques avaient permis supposer l’existence des
ondes électromagnétiques, et c’est en 1880 que Hertz démontre la propagation des ondes
électromagnétiques en espace libre et donc la possibilité de communications radio. Les expériences
dans le domaine de l'électromagnétisme vont ainsi se poursuivre, principalement dans l'enceinte de
laboratoires et pour de distances émetteur-récepteur.

C’est Marconi, à partir des travaux de ses prédécesseurs, qui développe le premier système de radio
pour des communications sur des distances importantes. L’année 1901 marque une date importante
dans l'histoire des radiocommunications avec la première communication radio entre l'Europe et
l'Amérique du Nord établie grâce à un système élaboré par Marconi. À partir de ce moment, les
communications lisant les ondes radio vont sortir des laboratoires et du domaine de l'expérimentation
pour entrer dans le domaine industriel puis commercial.

Les premiers équipements de communications radio ont des tailles importantes. Ils sont pour cela
principalement utilisés pour des applications de communications fixes. La complexité et le coût de ces
premiers systèmes font qu'ils ne sont accessibles qu'à certains organismes dont les services de sécurité,
de transport ou d'urgence. Après la seconde guerre mondiale, ces systèmes vont entrer dans le domaine
public avec les compagnies de taxis par exemple. Les entreprises utiliseront pendant longtemps des

1 Global System for Mobile Communications.


2 General Packet Radio Service.
3 Universal Mobile Telecommunications System.

4
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Ingénierie des réseaux cellulaires Chapitre 1 : Introduction aux réseaux cellulaires

systèmes dédiés à leurs applications spécifiques et connus sous le nom de systèmes de


radiocommunications privées4 [2].

1844 Télégraphe "Morse"

1870 Electromagnétisme "Maxwell"

1876 Téléphone "Bell"

1888 Ondes électromagnétiques "Hertz"

1896 Téléphone sans fil "Marconi"

1901 Communication Europe-Amérique du Nord "Marconi"

1904 Tube électronique "Flemming"


1933 Modulation FM "Armstrong"

1940 Premiers concepts sur l’étalement de spectre

1947 Concept cellulaire "Mc Donald"


1948 Transistor "Bardeen Schrockley"
1958 Circuits intégrés
1971 Microprocesseur
1981 Systèmes cellulaires analogiques
Microprocesseur
1983 Processeurs numériques du signal (DSP)
1991 Systèmes cellulaires numériques

Figure 1.1 : Quelques dates dans l’histoire des communications radio.

La difficulté de la technologie des composants de ces systèmes fait que les communications radio-
mobiles restent pendant longtemps encore réservées à quelques entreprises, à certains organismes
publics et aux services de sécurité. Le développement de la demande de la part des entreprises pour
des systèmes permettant à leurs collaborateurs de rester en contact permanent avec leurs clients et leur
entreprise date de la fin des années 1970 avec l'arrivée des systèmes cellulaires fournissant alors un
service de téléphone de voiture. Les années 1990 constituent une étape importante pour les systèmes
de communications radiomobiles puisque se produit alors un saut quantitatif avec l'accès du grand
public à ces systèmes.

L'évolution des systèmes radiomobiles connaît donc une croissance quasi continue, à partir du début
des années 1990. En 1999, le nombre d'abonnés aux services cellulaires au niveau mondial atteint plus
de 500 millions [2]. Le chiffre de 7.7 milliards est prévu avant 20225.

Enfin, l'évolution des réseaux cellulaires (traditionnellement dédiés aux services de voix) vers des
services multimédias à haut débit, constitue pour ces systèmes une autre source de complexification et

4 Private Mobile Radiocommunications.


5 Selon les estimations de l’ITU (International Telecommunication Union).

5
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les opérateurs doivent réussir à assurer la convergence harmonieuse de deux mondes qui ont longtemps
évolué en parallèle : le monde de l'informatique6 et le monde des télécommunications7.

3. ÉVOLUTION DE L’INGÉNERIE DES RÉSEAUX CELLULAIRES

L'ingénierie de réseau cellulaire a véritablement acquis ses lettres de noblesse à la fin des années
1980 lors du déploiement des premiers réseaux GSM en Europe. Les méthodes d'ingénierie ont
constamment évolué pour faire face à la croissance du nombre d'abonnés et à leurs nouveaux besoins
en termes de services, dans le cadre de ressources spectrales limitées, de contraintes opérationnelles
importantes et d'une concurrence forte.

Les actions d'ingénierie peuvent être groupées en sous-ensembles adaptés à chacune des phases du
cycle de vie d'un réseau, comme nous le décrivons dans une première partie. Nous insistons ensuite
sur les principaux acteurs du secteur des réseaux cellulaires.

3.1 Le cycle de vie d’un réseau cellulaire

Les principales phases du cycle de vie d'un réseau cellulaire sont illustrées à la figure 1.2

Phase 1 : Gestation

 Définition de la stratégie.
 Dimensionnement du réseau.
Décision de transition  Plan d’investissement.
technologique Décision d’investissement

Phase 5 :
Transition Phase 2 : Naissance
 Expansion & densification.
 Mise à jour du schéma  Conception du réseau
directeur.  Réponse à l’appel d’offre.
Cycle de vie d’un réseau cellulaire
Optimisation
Attribution de la licence

Phase 4 : Maturité Phase 3 : Croissance


 Gestion de la qualité de service.  Définition de l’architecture du réseau.
 Exploitation & Maintenance.  Déploiement.
 Mise en place de l’opérateur.

Lancement commercial

Figure 1.2 : Le cycle de vie d’un réseau cellulaire.

3.1.1 Phase 1 : Gestation

Cette phase commence lorsqu'un opérateur songe à investir dans un réseau mobile et se termine
une fois que la décision d'investir a été prise. Dans un premier temps, l'opérateur doit définir ses
objectifs commerciaux et marketing (nombre d'abonnés, type de service, objectifs de couverture, etc.).

6 Celui de l'IP et de la commutation de paquets.


7 Celui de la voix et de la communication de circuits.

6
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La stratégie commerciale de l'opérateur est ensuite traduite en données techniques claires en vue de
définir la structure globale du réseau et de dimensionner celui-ci. Le dimensionnement du réseau prend
en compte les sous-systèmes radio et réseau, les transmissions et les ressources humaines (équipes
techniques) afin d'estimer le coût total à prendre en compte dans le schéma directeur de l'opérateur
(Business Plan).

3.1.2 Phase 2 : Naissance

Le réseau naît lorsque l'opérateur prend la décision d'investir. L'étude d'ingénierie initiale du réseau
commence, les équipes techniques s'efforcent de rassembler toutes les données préalables à la
conception du réseau. Au cours de cette phase, les tâches suivantes sont réalisées :

▪ Validation de la bande de fréquence.


▪ Intégration des bases de données géographiques.
▪ Calibration du modèle de propagation.
▪ Analyse de trafic.
▪ Design des sous-systèmes radio (couverture, plan de fréquence).
▪ Infrastructure et transmission.
▪ Définition des zones de recherche des sites.
▪ Spécifications des équipements.

Sur le terrain, des équipes sont mises en place pour rechercher et sélectionner des sites candidats.
L'opérateur commence à définir sa méthodologie de déploiement. Tout au long de cette phase,
l'opérateur prépare son dossier de réponse à l’appel d'offre. L'attribution de la licence concrétise la
naissance du réseau.

3.1.3 Phase 3 : Croissance

Une fois la licence attribuée à l'opérateur, le réseau entre dans sa phase de déploiement :
l'opérateur se donne alors les moyens de négocier et d'acquérir les sites candidats évalués et retenus
par les équipes radio. Les tâches suivantes sont réalisées :

▪ Spécification des sites radio et infrastructures.


▪ Plan de fréquence.
▪ Choix des paramètres initiaux du réseau.
▪ Validation de la couverture et de la qualité après installation des sites.
▪ Optimisation des paramètres.

Tout au long de cette phase, la méthodologie de déploiement spécifiée par l'opérateur est mise en
application et ajustée. Les équipes qui auront à gérer les évolutions futures du réseau sont formées.
Des programmes de suivi de qualité et de trafic sont mis en place. L'opérateur s'organise et renforce
ses structures à l'approche de l'ouverture commerciale du réseau.

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3.1.4 Phase 4 : Maturité

Une fois que l'ouverture commerciale du réseau a eu lieu et que les problèmes de mise en route
ont été résolus, le réseau devient mature. Pour faire face à l’augmentation du nombre d'abonnés,
l'opérateur doit étendre et densifier son réseau. Il introduit également des services supplémentaires.
Les équipes d'opération et de maintenance surveillent en permanence la qualité et le trafic grâce
à des indicateurs appropriés et continuent d'optimiser le réseau afin de prévenir toute dégradation
de service.

3.1.5 Phase 5 : Transition

Cette dernière phase débute lorsque le réseau commence à être saturé en raison d'une trop forte
croissance du nombre d'abonnés. À ce stade, il ne suffit plus d’optimiser les paramètres du réseau pour
résoudre les problèmes révélés par les processus de suivi de qualité et de trafic. Un audit des sites, de
la couverture et de la qualité du réseau est nécessaire pour évaluer les performances réelles de celui-ci
et pour définir des programmes d'expansion à plus ou moins long terme. Pour améliorer la qualité de
service et la capacité, on étudie la faisabilité de solutions nouvelles (microcellules, cellules
hiérarchiques, nouvelles technologies). Pour mettre en place ces solutions, l'opérateur rédige un
nouveau schéma directeur. En fonction des conclusions de celui-ci, il peut décider de faire évoluer son
réseau vers l'une des solutions étudiées. Dans ce cas, une nouvelle phase de gestation commence.

3.2 Intervenants du secteur des réseaux cellulaires

Selon [2], Les principaux intervenants qui sont impliqués dans le secteur des réseaux cellulaires
sont :

▪ Les fournisseurs d'équipements, également appelés vendeurs ou équipementiers, qui


développent les composants des réseaux cellulaires (commutateurs, stations de base, logiciels
de traitement et d'exploitation, etc.).
▪ Les entreprises d'installation, également appelées sous-traitants, qui déploient les équipements
et les mettent en service, pour le compte des fournisseurs ou directement des opérateurs.
▪ Les opérateurs qui exploitent les réseaux cellulaires et dont les revenus proviennent
essentiellement de la vente des services (prise de ligne, abonnements, trafic, services à valeur
ajoutée, etc.).
▪ Les agences de régulation qui fixent les règles d'attribution des licences d'exploitation de réseaux
cellulaires et qui interviennent dans la gestion des différends opérateurs concurrents d'un même
pays.
▪ Les organismes de normalisation8, qui élaborent les spécifications des systèmes cellulaires par
la définition des interfaces, des protocoles et des services de ces systèmes.

8 Souvent internationaux et regroupent principalement les opérateurs et les fournisseurs d’équipements.

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▪ Les fournisseurs de services qui développent des services offerts aux utilisateurs à travers les
réseaux des opérateurs. Ces services sont soit de simples abonnements ou fournitures de lignes,
soit des services à valeur ajoutée.
▪ Les sociétés d'ingénierie qui offrent des services d'assistance aux opérateurs pour la
planification, l'optimisation, la supervision du déploiement de leurs réseaux.
▪ Les sociétés de recherche et négociation de sites radio qui se chargent de trouver et négocier les
sites radio nécessaires aux opérateurs pour installer leurs équipements (stations de base).

4. INTRODUCTION AUX RÉSEAUX 2G, 3G ET 4G

4.1 Introduction à la 2G :

Les premiers réseaux mobiles appelés réseaux GSM dans une grande partie du monde et notamment
dans toute l’Europe sont apparus en 1992 offrant les services de téléphonie. Il s’agissait alors d’un
réseau de téléphonie mobile qui ressemblait au bon vieux réseau téléphonique commuté fixe, mais qui
en plus supportait la mobilité du terminal. Par service de téléphonie, il est considéré l’appel de base
ainsi que les services complémentaires qui enrichissent l’appel. On peut citer la présentation du numéro
de l’appelant qui permet d’identifier l’origine de l’appel, le signal d’appel qui indique à la personne
déjà en ligne, qu’un deuxième correspondant essaie de la joindre, l’appel en attente qui permet de
mettre en attente le premier ou le deuxième correspondant lors d’un double appel, ou encore le
masquage du numéro de téléphone qui rend votre numéro de téléphone non visible pour tous les appels
à venir.

Puis a été ajouté le service SMS9 qui eut un succès au-delà de ce que l’on aurait imaginé jusqu’à ce
qu’il envahisse notre quotidien. Mais ce système pourtant rudimentaire, puisque qu’il s’agit de
transmettre uniquement du texte, limité à 160 caractères, est une invention géniale : mieux que l’e-
mail (parce que vraiment mobile), mieux que le téléphone (parce qu’écrit et donc pensé) et mieux que
le télégramme (parce qu’instantané). De plus, l’envoi est discret et personnel.

Enfin, l'USSD10 a enrichi le monde des services du réseau GSM en offrant des services de données
de l'opérateur tel que le suivi de consomation. Le protocole USSD permet de déclencher le service
associé au code composé qui retourne des données qui s'affichent à l'écran. À la différence du 𝑆𝑀𝑆,
les données retournées par les services USSD ne peuvent pas être enregistrées.

Le réseau GSM a essayé de supporter les services de données, au-delà du SMS et de l'USSD, à
savoir, l’accès à Internet à la fin des années 90. Malheureusement, le débit ou taux de transfert proposé
était de 9,6 𝑘𝑏𝑖𝑡/𝑠 avec une facturation à la durée. Le premier service expérimenté avec ce mode de
communication fut le WAP11, un WEB mobile simplifié pour naviguer sur Internet. Il s’agissait de

9
Acronyme de : Short Message Service.
10 Unstructed Supplementary Service Data.
11 Wireless Application Protocol.

9
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Ingénierie des réseaux cellulaires Chapitre 1 : Introduction aux réseaux cellulaires

faire face aux capacités des téléphones mobiles de l’époque bien plus limitées que celles des mobiles
disponibles aujourd’hui. Une passerelle WAP permettait alors l’inter fonctionnement des terminaux
mobiles WAP sur le réseau GSM et des serveurs WEB ou WAP sur Internet. Au final, malgré les
attentes importantes, l’utilisation du WAP ne décolla jamais réellement.

Au début des années 2000, les opérateurs décident d’introduire un vrai réseau de données mobile,
parallèle au réseau GSM afin de permettre un accès à Internet depuis le mobile, en mode paquet et non
pas en mode circuit, et ce, en réutilisant le réseau d’accès GSM avec ses antennes. Ce fut la naissance
du GPRS. Faire passer ses paquets IP par le réseau GPRS au lieu du réseau GSM présente deux
avantages : le débit est plus rapide, autour de 40 𝑘𝑏𝑖𝑡/𝑠, contre 9,6 𝑘𝑏𝑖𝑡/𝑠 pour le GSM, et la
facturation s'effectue à la quantité de données échangées, et non plus à la durée de connexion.

En 2002, la technologie EDGE12 fait son apparition. Il s’agit d’une évolution du système GSM qui
s’inscrit dans la continuité de l’amélioration des performances des services de transmission de données.
Il s’agit de faire évoluer le réseau d’accès GSM pour supporter la technologie radio EDGE avec de
nouveaux transmetteurs récepteurs, mais les paquets IP sont toujours relayés par le réseau GPRS. Avec
EDGE qui est une simple évolution de la technologie GSM/GPRS, le débit peut atteindre 240 𝑘𝑏𝑖𝑡/𝑠
en modifiant les fonctions de codage et de modulation afin d’augmenter le débit quand les conditions
de transmission le permettent. Les débits plus élevés autorisent un plus grand confort d’utilisation de
son mobile. Les services MMS13, e-mails, la messagerie instantanée, l’accès au WEB, sont alors
possibles.

Le réseau mobile 2G est donc représenté par un seul réseau d’accès 2G et deux réseaux de
communication (Figure 1.3), l’un de téléphonie appelé GSM et l’autre de données appelé GPRS. Ce
même réseau d’accès 2G supporte 3 technologies radio, GSM pour les appels téléphoniques et le SMS,
GPRS/EDGE pour les services de transmission de données.

Figure 1.3 : Réseau 2G. [x]

12 Enhanced Data for GSM Evolution.


13 Multimedia Messaging Service

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4.2 Introduction à la 3G :

En 2005, naissait le réseau UMTS. Ce réseau aussi appelé 3G (Figure 1.4) introduit un nouveau
réseau d’accès mais s’appuie sur les mêmes réseaux de communication GSM et GPRS. Via le réseau
GSM, il est possible d’accéder aux services de téléphonie, au SMS et à la visiophonie. Via le réseau
GPRS il est possible d’accéder à Internet à un débit symétrique maximum de 384 kbit/s, mieux donc
qu'avec EDGE.

En 2007, 3G+ a été proposé comme une mise à jour logicielle du réseau d’accès 3G (HSPA14) afin
d’améliorer le lien radio et ainsi offrir des débits très élevés pour accéder à Internet. Le débit montant
maximum devient 5,75 Mbit/s et le débit descendant maximum 14,4 Mbit/s. Cette évolution permet
d'approcher les performances des réseaux ADSL15. Le HSPA ne concerne que l’amélioration des débits
pour la transmission des données. Il existe même une évolution du HSPA, appelée "HSPA+" où le
terminal utilise 2, 3 ou 4 fois plus de bande de fréquence que le terminal HSPA, et multiplie donc
proportionnellement son débit. Ces terminaux sont souvent appelés dual carrier, triple carrier ou
quadruple carrier, un carrier représentant une bande de fréquence 3G/HSPA de 5 𝑀𝐻𝑧.

Figure 1.4 : Réseau 3G. [x]

Afin de clarifier, Un réseau 3G est donc constitué d’un réseau d’accès 3G et de deux réseaux de
communication dans le cœur de réseau :

▪ Réseau de communication GSM pour la téléphonie et le SMS.


▪ Réseau de communication GPRS pour accéder à des mondes IP comme l’Internet ou des
Intranets d’entreprise.

14 High Speed Packet Access.


15 Asymmetric Digital Subscriber Line.

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4.3 Introduction à la 4G :

En 2008, naît la 4G (Figure 1.5) avec les premiers véritables déploiements en 2010. Il s'agit d'un
réseau mobile tout IP puisque le terminal du client ne peut qu'envoyer et recevoir des paquets IP dans
ce réseau. Tous les services sont donc offerts sur IP y compris la téléphonie ou le SMS. Tant que le
terminal de l'usager et/ou le réseau 4G de l'opérateur ne prennent pas en charge la téléphonie et le SMS
sur IP (service appelé VoLTE16), le réseau 4G bascule, au moment de l'appel sortant ou entrant, le
terminal 4G sur la radio 3G afin de pouvoir disposer de l'accès au réseau de communication GSM. À
la fin de l'appel, le terminal revient sur la radio 4G.

Ce réseau nécessite lui aussi un nouveau réseau d'accès appelé LTE17, et un réseau de
communication de données ressemblant au réseau communication GPRS, mais plus efficace surnommé
ePC18. La 4G doit être considérée comme un accès large bande au même titre que l'ADSL pour accéder
à Internet et à des Intranets d'entreprise. Voilà pourquoi, on utilise souvent le terme EPS19 afin de
décrire globalement ce réseau d'accès large bande mobile.

𝐸𝑃𝑆 = 𝐿𝑇𝐸 + 𝑒𝑃𝐶

Un terminal LTE de dernière génération doit pouvoir supporter un débit descendant maximum
théorique de 300 Mbit/s et débit montant de 75 Mbit/s.

Figure 1.5 : Réseau 4G. [x]

16 VoLTE : est l'acronyme de Voice over LTE (voix sur LTE) et désigne la principale technique de transport de la voix sur les
réseaux de téléphonie mobile 4G LTE.
17 LTE (Long Term Evolution) : est une évolution des normes de téléphonie mobile GSM/EDGE et UMTS.
18 Evolved Packet Core.
19 Evolved Packet System.

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5. QUE SIGNIFIENT LES LETTRES : GSM, G, E, 3G, H+, 4G ET 4G+ SUR


LES SMARTPHONES ?

▪ GSM : Le téléphone ne peut accéder qu’aux services de téléphonie et SMS.


▪ G : Le téléphone peut accéder aux services de téléphonie et SMS via la radio GSM, et peut aussi
émettre et recevoir des données via la radio GPRS.
▪ E : Le téléphone peut accéder aux services de téléphonie et SMS via la radio GSM, et peut aussi
émettre et recevoir des données via la radio EDGE.
▪ 3G : Le téléphone peut accéder aux services de téléphonie et SMS via la radio 3G et peut aussi via
cette même radio émettre et recevoir des données.
▪ 3G+ OU H : Le téléphone peut accéder aux services de téléphonie et SMS via la radio 3G et peut
aussi via cette même radio émettre et recevoir des données via la radio HSPA.
▪ H+ : Le téléphone peut accéder aux services de téléphonie et SMS via la radio 3G et peut aussi via
cette même radio émettre et recevoir des données via la radio HSPA+.
▪ 4G : Le téléphone peut émettre et recevoir des données via la radio 4G.
▪ 4G+ : Le téléphone peut émettre et recevoir des données via la radio 4G+.

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