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MATHÉMATIQUES II Filière PSI

MATHÉMATIQUES II

Les deux premières parties de ce problème se proposent d’étudier deux types


d’approximation d’une fonction sur un segment, et de les comparer. La troisième
partie munit l’espace IRn [ X ] des polynômes à coefficients réels de degré inférieur
ou égal à n d’une structure euclidienne et étudie certaines propriétés des polynô-
mes interpolateurs de Lagrange relativement à cette structure. La troisième par-
tie est indépendante des deux premières.

Partie I - Matrices tridiagonales


n
Notations : pour n ∈ IN , n ≥ 3 et ( α 1, … , α n ) ∈ IR , on note :
 α1 1 0 K 0 0 
 
 1 α2 1 0 K 0 
 
 0 1 α3 1 O 0 
M n [ α 1, … ,α n ] =  
 M O O OO 0 
 
 0 K 0 1 αn – 1 1 
 
 0 0 K 0 1 αn 

A n = M n [ 2, 4, … , 4, 2 ] ; ( α 1 = 2 , α 2 = … = α n – 1 = 4, α n = 2 )

B n = M n [ 2, 4, … , 4 ] ; ( α1 = 2 , α2 = … = αn = 4 )

C n = M n [ 4, … , 4 ] ; ( α1 = α2 = … = αn = 4 )

I.A - Méthode du pivot


Dans cette section on pose
 
 β1 
 
B =  β2 
 
 M 
 
β
 n+1 

et on se propose de résoudre le système ( S n ) A n + 1 X = B , d’inconnue


X ∈ M n + 1 ,1 ( IR ) , par la méthode du pivot de Gauss sans échange de lignes.

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I.A.1) Cas n = 2 .
Résoudre par cette méthode le système ( S 2 ) .
On remarquera en particulier que les pivots successifs valent :
7 12
p 0 = 2 ; p 1 = --- ; p 2 = ------ .
2 7
I.A.2) On revient au cas général.
a) Écrire une procédure de résolution du système
An + 1 X = B ,

suivant l’algorithme du pivot de Gauss sans échange de lignes.


b) On note ( p 0, p 1, … , p n ) la suite des pivots. Vérifier que :

 p0 = 2

 1
 ∀k ∈ { 0, …, n – 2 }, p k + 1 = 4 – ------
 p k

 p = 2 – --------------
1
 n pn – 1

c) Étudier la suite ( u n ) n ∈ IN définie par :
 u0 = 2

 1
 ∀n ∈ IN, u n + 1 = 4 – ------
 un

d) En déduire que ( ∀k ∈ { 0, …, n – 1 } ) ( 2 ≤ p k ≤ 2 + 3 ) et que A n + 1 est inversi-


ble.
I.B - Calculs explicites
Notation : pour toute matrice M , on note det M son déterminant.
I.B.1) On pose c 0 = 1 , c 1 = 4 , c 2 = 15 et pour tout n ≥ 3, c n = det C n ,
b n = det B n , a n = det A n . Montrer que la suite ( c n ) n ≥ 3 vérifie une relation de
récurrence simple ; en déduire ( c n ) n ≥ 3 puis ( b n ) n ≥ 3 et ( a n ) n ≥ 3 .
I.B.2) En déduire que A n est inversible.
I.B.3) Calculer explicitement les valeurs propres de A 3 et C 3 .

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I.B.4) Localisation des valeurs propres.
a) Soit λ un réel tel que :
λ – α1 > 1
λ – αn > 1

et, ∀k ∈ { 2, 3, …n – 1 } λ – α k > 2 .
Montrer qu’alors M n [ α 1, …, α n ] – λI est inversible.
b) En déduire que les valeurs propres de M n [ α 1, …, α n ] appartiennent à la réu-
nion des intervalles
n–1
[ α 1 – 1, α 1 + 1 ] ∪  ∪ [ αk – 2, αk + 2 ] ∪ [ αn – 1, αn + 1 ]

k=2

et que A n , B n et C n sont inversibles.

Partie II - Fonctions splines cubiques

Pour n ∈ IN∗ on pose h = --1- et pour k ∈ { 0, …, n }, x k = --k- .


n n
2
On note S l’ensemble des fonctions (dites splines cubiques) de classe C sur
[ 0, 1 ] telles que : ∀i ∈ { 0, …, n – 1 } la restriction de s à [ x i, x i + 1 ] est polynomiale
de degré ≤ 3 .
II.A - Montrer que l’application :
n+3
S → IR

s a  s ( 0 ), s′ ( 0 ), s″ ( 0 ), s d ( 0 ), s d  --- , s d  --- , …, s d  ------------ 


(3) (3) 1 (3) 2 (3) n – 1
  n  n  n 

est un isomorphisme d’espace vectoriel.


(3) s″ ( x + t ) – s″ ( x )
On rappelle que, si x ∈ IR, s d ( x ) = lim ------------------------------------------ désigne la dérivée à
t→0
+ t
droite d’ordre 3 en x .
Quelle est la dimension de l’espace vectoriel S ?
1
II.B - f est une fonction de classe C sur [ 0, 1 ] .
n+1
II.B.1) Soit ( m 0, m 1, …, m n ) ∈ IR .
a) Montrer qu’il existe une unique fonction g définie sur [ 0, 1 ] à valeurs dans
IR vérifiant :
(i) ∀i ∈ { 1, …n } la restriction de g à [ x i – 1, x i ] est polynomiale de degré ≤ 3 ,
(ii) ∀i ∈ { 0, …n } g ( x i ) = f ( x i ) ,
(iii) g″ ( 0 ) = m 0 ; lim g″ ( x ) = lim g″ ( x ) = m i ; g″ ( 1 ) = m n .
 x → xi  x → xi
 
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b) Établir que pour i ∈ { 1, …, n } et x ∈ [ x i – 1, x i ] on a :
( xi – x ) 3 ( x – xi – 1 ) 3
- + m i -------------------------- + u i ( x – x i – 1 ) + v i
g ( x ) = m i – 1 ------------------
6h 6h
où u i et v i sont des réels que l’on exprimera en fonction de m i – 1 , m i , h , f ( x i – 1 )
et f ( x i ) .
II.B.2) Montrer que :
g ∈ S

 g′ ( 0 ) = f ′ ( 0 ) ⇔ An + 1 M = B ,

 g′ ( 1 ) = f ′ ( 1 )

 m 
 0
 m 
où M =  1  , A n + 1 = M n + 1 [ 2, 4, …, 4, 2 ] selon les notations de la
 M 
 
 mn 

partie I, et B est une matrice colonne dépendant des f ( x i ), ( i ∈ { 0, …, n – 1 } ) ,


f ′ ( 0 ) , f ′ ( 1 ) et h .
II.B.3) En déduire qu’il existe une et une seule fonction spline cubique g ∈ S
vérifiant les conditions :
 ∀i ∈ { 0, …, n }, g ( x i ) = f ( x i )
 .
 g′ ( 0 ) = f ′ ( 0 ) ; g′ ( 1 ) = f ′ ( 1 )
II.B.4) Retrouver la valeur de la dimension de S .

4
On peut montrer et on admettra ici que si f est de classe C sur [ 0, 1 ] ,
13 ( 4 )
f–g ∞ = sup f ( x ) – g ( x ) ≤ --------4- f ∞
x ∈ [ 0, 1 ] 8n

II.C - Interpolation de Lagrange-Sylvester


1
II.C.1) Soit f une fonction de classe C sur [ 0, 1 ] . Montrer qu’il existe une uni-
que fonction polynomiale h , de degré ≤ n + 2 telle que :
 ∀i ∈ { 0, …, n }, h ( x i ) = f ( x i )

 h′ ( 0 ) = f ′ ( 0 ) ; h′ ( 1 ) = f ′ ( 1 )

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n+3
II.C.2) On peut montrer, et on admettra ici que, si f est de classe C sur
[ 0, 1 ] :
(n + 3) n
où M n ( x ) = x ( x – 1 ) ∏  x – --k- .
f ∞
f –h ∞ ≤ ------------------------
(n + 3) !
- Mn ∞ n
k=0

Comparer les deux méthodes d’approximation précédentes (splines cubiques et


Lagrange-Sylvester) du double point de vue de la simplicité et de la précision,
d’abord pour n = 1 , puis pour n ≥ 2 .

Partie III - Un exemple de structure euclidienne

III.A - On considère l’espace vectoriel E = IRn [ X ] . Pour P , Q ∈ E , on pose :


n
( P Q) = ∑ P ( i )Q ( i )
i=0

III.A.1) Montrer qu’on définit ainsi un produit scalaire euclidien sur E . On


notera P 2 la norme du polynôme P associée au produit scalaire précédent.
III.A.2) Montrer qu’il existe une unique famille ( L 0, L 1, …, L n ) de E telle que :
2
∀( i, j ) ∈ { 0, …, n } L i ( j ) = δ i, j

où la fonction δ désigne le symbole de Kronecker :


 1 si i = j
δ i, j = 
 0 si i ≠ j
Vérifier que la famille ( L 0, L 1, …, L n ) est une base orthonormée de E . Elle sera
n n+1
notée B . Que peut-on dire du degré du polynôme X + ( – 1 ) n! L 0 ?
III.A.3) Déterminer les coordonnées dans la base B d’un vecteur N de E
orthogonal (au sens du produit scalaire précédemment défini) à l’hyperplan H
de E formé des polynômes de degré ≤ n – 1 .
Si P ∈ E , on note
d ( P, H ) = inf P–Q 2
Q∈H

la distance du polynôme P à l’hyperplan H .


n
Montrer que d ( X , H ) = n! d ( L 0, H ) .

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2n n n
III.A.4) En remarquant que : ( 1 + X ) = ( 1 + X ) ( 1 + X ) , exprimer
n
p 2
∑ ( Cn )
p=0

à l’aide d’un seul coefficient binômial.


n
III.A.5) En déduire la valeur de d ( X , H ) .
III.B - Étude d’un endomorphisme de E
On note
n
Π( X ) = ∏ ( X – i)
i=0

et on fixe un polynôme M 0 dans E .


On considère l’application ϕ de E dans E , qui à tout P de E associe le reste de
la division euclidienne de P × M 0 par Π .
III.B.1) Montrer que ϕ est un endomorphisme de E .
III.B.2) Exprimer ϕ ( L i ) en fonction de L i . En déduire que ϕ est un endomor-
phisme autoadjoint de E .
III.B.3) Donner une condition nécessaire et suffisante portant sur M 0 pour que
ϕ soit un automorphisme orthogonal de E . Quelle est alors sa nature
géométrique ?
III.B.4) On note B E ( 0, 1 ) = { P ∈ E ; P 2 ≤ 1 } .
Exprimer
min ( ϕ ( P ) P ) et max ( ϕ ( P ) P )
P∈ B E ( 0, 1 ) P∈ B E ( 0, 1 )

à l’aide des M 0 ( i ) .

••• FIN •••

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