La nuit est sombre et pluvieuse. La tempête est forte. Je
n’arrive pas à fermer l’œil. Mathilda n’est pas encore rentré, je m’inquiète. Je ne vois rien à travers les vitres, si ce n’est que des gouttes d’eaux violentes les unes après les autres qui se projettent sur mes fenêtres lançant des bruits incessants. L’orage se fait des plus belles. Je me plie et me replie sur mon lit, agitant mon taie d’oreiller dans tous les sens pour trouver une position assez confortable pour me laisser aller dans les bras de Morphée. Rien y fait, mes yeux ne cachent pas une seule trace de sommeil. Je n’ai pas sommeil. Le sol est glacé, mes pieds sont nus. Je ferme les rideaux, le vent devient plus violents. Tout est sombre, les lumières se sont arrêtées. J’ai peur.. où peut bien se trouver ma sœur ? Tout d’abord, où se trouve mon téléphone ? Il fait noir et je ne vois rien. Mais avec du calme, je réussis à toucher quelque chose sur le meuble à côté du lit qui pourrait ressembler à mon téléphone. Ça l’est. Je l’ai eu. Ce qui me frappe premièrement l’œil, c’est l’heure qu’il fait. 3h 42 minutes exactement, et Mathilda n’est toujours pas rentré.
Je descends les escaliers, je me dirige vers le salon.. des bruits
stridents se font entendre au dehors. Ça n’a rien à voir avec la tempête. On dirait des cris d’homme.. je ne rêve pas, quelqu’un crie devant mon logis. C’est un cri alarmant, stridulant , et effrayant. Quelqu’un qui appelle à l’aide. À cet instant même, je prends tout le courage qui sommeille en moi et ouvre la porte centrale.
- Carly ? Comment tu as su que j’allais ouvrir la porte ?
Étonnamment qu’il puisse être ? Mathilda se tient devant moi, l’air de rien, comme si tout était normal.
- J’allais ouvrir avec mes clés, à cette heure, je pensais que tu
dormais déjà. Je ne voulais pas te déranger.
Je la regarde médusé. Ce cri ? Ça ne pouvait pas être le sien, c’était
celui d’un homme … elle n’a pas l’air de quelqu’un qui vient de se faire agresser n’en plus. Je regarde tout autour d’elle, à part cette pluie forte et terrifiante, il n’y a pas de trace d’une quelconque scène de violence.
- Tu n’as pas entendu ce cri ? Lui demande-je finalement.
- Un cri ? Mais de quoi tu parles ? La tempête ? - Non, celui d’un homme, c’est comme s’il appelait à l’aide. - Mais de quoi tu parles ? Dit-elle les yeux se balançant vers le haut. Il se fait tard, tu devrais aller dormir, cette pluie commence à te rendre parano.
Elle passe devant moi et range son blouson. Je ferme la porte. J’ai bien entendu, je ne suis pas folle ? Si ?
- J’ai eu une soirée épuisante, désolé d’être rentré aussi tard.
- Pour être tard, c’est sûre qu’il se fait tard. - Je tacherai de ne plus m’autoriser ce genre d’horaire.
Je coche de la tête, et elle disparaît à l’étage, sûrement en direction
de sa chambre. L’orage est vraiment forte cette nuit. C’est apeurant. Maintenant que Mathilda est rentré, peut-être je trouverai un meilleur sommeil. Je ferme les rideaux du salon et m’en vais me coucher… espérant ne pas commettre un autre meurtre dans mon sommeil.