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2500
Zone boréale Zone tempérée Ceinture Zone tropicale
40 désertique 2000
Taïga Feuillus Steppe Savane Forêt pluviale
30 1500
Température
20 1000
10 500
Équateur
0
Pôle
Substratum cristallin
phyllite 2/1
Roche en voie de
décomposition ou de Kaolinite
désagrégation
phyllites 2/1
ou silice résiduelle (placages) Gibbsite - kaolinite
Épaisseur de la couche d’altération
1 – Importance du climat
Les différents facteurs ou processus étudiés dépendent étroitement du climat (fig. 8 et 9). Ainsi,
en climat froid, la désagrégation mécanique par gel constitue l’essentiel de l’altération. La
décomposition chimique, très faible, se résume à l’action des acides conservés dans la neige et
à l’entraînement de l’Aluminium par les complexes organiques non ionisables : C’est la
chéluviation
En climat tempéré les facteurs d’altération sont nombreux mais leur puissance est faible.
L’hydrolyse des minéraux ne dépasse pas le stade sialitique.
En climat désertique l’influence de la variation de la température (thermoclastie) et l’action de
la cristallisation des sels sont presque les seuls phénomènes d’altération observés.
Température et pluviosité font que les climats tropical et équatorial sont beaucoup plus agressifs
que les climats froids et secs. La désagrégation mécanique est très faible. La décomposition
chimique, très active, donne des zones d’altération pouvant atteindre parfois 100 mètres de
profondeur (fig. 8). L’hydrolyse des minéraux atteint le stade de ferralitisation.
Fig. 9 : Caractères géochimiques des principaux types d’altération en fonction d’un climat de plus en
plus chaud (zones boréales à équatoriales). Les flèches indiquent l’intensité du lessivage de Al2O3 ou de
SiO2
En climat tempéré :
- Quartz et muscovite donnent quartz + muscovite ;
- la biotite s’hydrate, se gonfle et commence à perdre son fer ;
- les feldspaths s’hydrolysent et deviennent friables et farineux.
L’ensemble correspond à une matrice argileuse contenant du quartz et de la muscovite intacts
et dans laquelle nagent des boules de granite inaltérées. Cet ensemble constitue une arène
granitique (fig. 10).
Survient une modification climatique, avec destruction du couvert végétal qui jouait le rôle de
« filtre séparateur ». Le manteau latéritique devient une proie de l’érosion. Les fleuves roulent
une eau boueuse entraînant une superposition des sédiments ferrugineux ou bauxitiques aux
calcaires. Sur le continent les roches sont rapidement dénudées et les sédiments deviennent plus
détritiques et grossiers. Une telle rupture d’équilibre climatique et, par suite biologique est
appelée rhexistasie.
La théorie en insistant sur les ruptures d’équilibre biologiques peut s’appliquer, avec bonheur,
aux aires stables et présente le mérite d’attirer l’attention sur les processus d’altération
superficielle des roches. La météorisation et la pédogenèse qui, en mobilisant les constituants
minéraux des roches à l’abri du couvert végétal, apparaissent ainsi comme les facteurs essentiels
de l’érosion et de la sédimentation. La théorie montre que l’analyse de séries sédimentaires des
zones marines permet de remonter au type d’altération du continent voisin, donc d’avoir une
idée du climat qui y régnait.
Les sols résultent de l’altération des roches au contact d’agents atmosphériques et biologiques.
Leur étude définit la pédologie.
a) – Structure
Elle dépend des circulations aqueuses qui favorisent les dissolutions ou les précipitations des
produits solubles. Ces circulations sont responsables de la formation des niveaux appelés
horizons (fig. 12). Ce sont de haut en bas :
- Les horizons éluviaux, notés A, ils sont caractérisés par la dissolution et l’entraînement vers
le bas de certains composés chimique solubles ou colloïdaux. C’est le phénomène de lessivage
ou éluviation. On distingue A0, A1, A2, ….
- Les horizons illuviaux, notés B, ils sont caractérisés par la concentration des substances
solubles entraînées vers le bas par les eaux d’infiltration. Le phénomène d’accumulation prend
le nom d’Illuviation. On distingue B1, B2, B3, ….
- Les horizons de roches mères, notés C (C0 pour la roche mère en voie d’altération et C pour
la roche mère saine).
L’ensemble de la séquence verticale (différents horizons de haut en bas) est appelé profil du sol
ou profil pédologique.
- Dans les régions à saisons sèches peu marquées, le phénomène de lessivage est important. La
structure du sol est de haut en bas celui des figures 12 et 13.
L’importance du lessivage entraîne la perte d’une bonne partie de leur fertilité.
- Dans les régions à saisons sèches très marquées, les circulations aqueuses remontent par
capillarité en entraînant les substances solubles vers le haut. Dans ce cas on obtient une
inversion des horizons A et B.
Parfois, en raison de l’alternance régulière des saisons, lessivage et capillarité s’équilibrent
donnant naissance à des sols sans horizons déterminés, généralement très riches.
Horizons Horizons
C Roche mère,
limon calcaire
- Enfin, à la différence des sols éluviaux, on a des sols dits transportés. Ce sont les sols d’éboulis
et de coulées, les sols alluviaux, les sols glaciaires, les sols lacustres et les sols éoliens (dépôts
de poussière en bordures des déserts).
La diversité des sols dépend de plusieurs facteurs prévalant lors de leur formation :
- le climat (cumul des précipitations, distribution des précipitations pendant l’année et
amplitude moyenne des températures au cours de l’année déterminent le taux et la quantité
d’altération chimique et de lessivage qui se produisent à un endroit donné),
- la composition du substrat (le basalte donne un sol plus riche en fer que le granite)
- la raideur de la pente
- le drainage,
- le temps
- le type de végétation
Tous ces facteurs expliquent l’existence de plusieurs systèmes de classification des sols. Mais,
la nature du sol dépend plus étroitement de la nature de la roche mère et du climat. La végétation
joue un rôle non négligeable par production de la matière organique qui est primordiale. Elle
forme des complexes argilo-humiques qui déterminent la structure du sol. Lorsque l’humus se
forme en milieu biologiquement actif et très aéré, il se mélange intimement avec la matière
minérale et constitue un mull. Au contraire le mor (ex. tourbières) est un humus brut, peu
transformé et peu minéralisé, d’un noir intense et fortement acide (pH = 3,5 à 4,5).