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LYCEE PROFESSIONEL NATIONAL MAURICE YAMEOGO

Enseignant : Idrissa ZABRE


Ingénieur Géomètre
Spécialité : Topographie
Classe : BAC PRO 1

COURS DE TECHNOLOGIE GENERALE

CHAPITRE I: GENERALITES
La topographie a pour objectifs principaux de permettre l’établissement de cartes
et de plans graphiques sur lesquels sont représentés, sous forme symbolique,
toutes les informations ayant trait à la topologie du terrain et à ses détails naturels
et artificiels. Cette cartographie de données existantes permettra par exemple de
s’orienter sur le terrain ou bien d’étudier un projet de construction.

I TOPOGRAPHIE ET DOMAINES D’APPLICATION


I-1 Définition de termes
 Géo signifie terre.
 Topos signifie lieu.
 Logos signifie science ou étude.
 La topométrie : du mot grec topos signifiant « lieu » et métrie « opération
de mesurer », elle est donc l’ensemble des techniques permettant d’obtenir les
éléments métriques indispensables à la réalisation d’un plan à grande ou très
grande échelle.

Les mesures topométriques se constituent principalement de :


 Mesures d’angles ;
 Mesures de longueurs ;
 Mesures de dénivelées.
Ces éléments nécessitent différentes mesures sur le terrain , suivies de
nombreux calculs, schémas et croquis. C’est un domaine vaste qui demande
de nombreuses compétences auxquelles l’outil informatique est aujourd’hui
indispensable.

 La topographie vient de deux mots grecs : « topos » qui signifie « lieu » et


« graphein » « décrire ». C’est donc la science qui donne les moyens de
représentation graphique ou numérique d’une surface terrestre. Autrement dit,
c’est une technique qui a pour objet l’exécution et l’exploitation des
observations concernant les positions planimétrique et altimétrique, la forme,
les dimensions et l’identification des éléments concrets, fixes et durables
existant à la surface du sol à un moment donné par négligence de la courbure
de la terre pour des zones de rayon inferieur à 10km.

La nuance entre ces deux techniques réside dans le fait qu’en topographie le
terrain est représenté in situ tandis qu’en topométrie les calculs et reports sont
des phases ultérieures au travail sur le site.

 La topologie : c’est la science qui analyse les lois générales de la formation


du relief par les déformations lentes des aires continentales appelées
mouvements épirogéniques (affaissement ou soulèvement d’une grande partie
de l’écorce terrestre), atténués ultérieurement par les actions externes : érosion
due à la mer, au vent, à la glace, à l’eau et à la neige.

 La géodésie : c’est la science qui étudie les formes et les dimensions de la


terre. Par extension, elle regroupe l’ensemble des techniques ayant pour but de
déterminer les positions planimétriques et altimétriques d’un certain nombre
de points géodésiques et repères de nivellement.

 La cartographie : c’est l’ensemble des études et opérations scientifiques,


artistiques et techniques intervenant à partir d’observations directes ou de
l’exploitation d’un document en vue d’élaborer des cartes, plans et autres
moyens d’expression.
Les cartes peuvent être classées en fonction de leur échelle et de leur finalité
comme suit :

Échelles Finalité

1/1 000 000 à 1/500 000 Cartes géographiques

1/250 000 à 1/100 000 Cartes topographiques à petite échelle

1/50 000, 1/25 000(base), Cartes topographiques à moyenne échelle (IGB)


1/20 000

1/10 000 Cartes topographiques à grande échelle

1/5 000 Plans topographiques d’étude, plans


d’urbanisme

1/2 000 Plans d’occupation des sols (POS), descriptifs


parcellaires

1/1 000, 1/500 Plans parcellaires, cadastraux urbains

1/200 Plans de voirie, d’implantation, de lotissement

1/100 Plan de propriété, plan de masse

1/50 Plan d’architecture, de coffrage, etc.

 La photogrammétrie : C’est une technique permettant d’obtenir une


représentation du terrain à l’échelle et en 3D à partir de simples photographies.
Ces dernières peuvent être prises au sol (restitution de façades, de bâtiments,
etc.), à partir d’un avion (cartographies à moyenne et grande échelle) ou encore
à partir d’un satellite (cartographies à petite échelle permettant de représenter
rapidement de très grandes surfaces).

 Le canevas : c’est l’ensemble des points connus en planimétrie et/ou en


altimétrie avec une précision absolue homogène.
 La planimétrie : c’est la représentation en projection plane de l’ensemble des
détails à deux dimensions (E, N) du plan topographique, par extension c’est
aussi l’exécution des observations correspondantes et leurs exploitations.

 L’altimétrie : c’est la représentation du relief sur un plan ou une carte. Par


extension, elle permet la détermination des altitudes des points par des
opérations de nivellement à partir des repères connus.

I-2 Topographie et domaines d’application


La topographie s’intéresse à une petite partie de la terre.

Le Topographe (Géomètre, topomètre) est le spécialiste de la mesure


géométrique.

La topographie est une technique visant à définir la forme d’une petite partie de
la terre.

De façon générale, il s’agit de fixer un ou plusieurs « points » au voisinage de la


terre (sol, sous-sol, bâtiment, arbre, océan, etc.) pour en déterminer la position et
la nature.

 La position d’un point topographique (géographie mathématique)


s’exprime en général dans un repère tridimensionnel orthonormé grâce aux
coordonnées cartésiennes (X, Y, Z), planes (E, N, H) ou géographiques
(λ, φ, h) ;

 La nature d’un point topographique (géographie descriptive) peut être


définie suivant :
 La morphologie et l’aspect physique du point : arbre, poteau, voirie,
végétation, bâtiment,… ;
 La fonction : limite foncière (juridique), axe d’une voie, clôture,…
La topographie est donc une étape préalable et indispensable pour la réalisation
d’une carte ou d’un plan.
Topographie : Représentation graphique d’un lieu (surface topographique).
Topométrie : Mesures effectuées sur la surface topographie

La cartographie vise à reproduire sur un support plan, le plus fidèlement possible


et dans un système cohérent de coordonnées, les éléments physiques d’un terrain.

Le Géomètre étant le spécialiste de la mesure géométrique, il est de ce fait donc


le plus apte et le plus habilité à garantir aux clients des précisions sur la
géométrie (coordonnées, longueurs, angles, surfaces, volumes,…) des ouvrages
(routes, bâtiments, ponts, barrages,…).

Le géomètre vend donc de la précision aux clients.

La topométrie sert à :
 Produire des cartes et des plans ;
 Contrôler la conformité et la stabilité des ouvrages et infrastructures ;
 Délimiter un terrain ;
 Mesurer une distance ou un angle (balistique, sport,…).

Une carte, un plan topographique servent :


 Pour des études foncières, d’aménagement et d’urbanisme ;
 Pour la réalisation d’études diverses sur des infrastructures ;
 Pour des questions de défense, de géopolitique ;
 Pour des exploitations minière et énergétique ;
 Pour la géolocalisation ;
 Pour le géomarketing ;
 Pour l’adressage, le cadastre ;
 Etc.

II CARTES ET PLANS
II-1 Définitions

La carte et le plan sont des représentations graphiques à une certaine échelle de


la projection orthogonale des détails naturels (rivières, montagnes, forêts),
artificiels (constructions, routes, canaux, chemins de fer) et conventionnels
(limites administratives, lignes éclectiques).

Les cartes sont réalisées à une petite échelle et les détails sont représentés par des
signes conventionnels. Exemple : 1/500 000 ,1/200 000,1/100 000, etc.

En ce qui concerne les plans, ils sont réalisés à une grande échelle et les détails y
figurent. Exemple : 1/100, 1/200 ,1/500, etc.

II-2 Utilités d’une carte et d’un plan

Les cartes et les plans servent :


 à s’orienter, à se guider ;
 à faire des études, des projets à court et long terme.
Aussi, ils sont utilisés par l’armée, le Génie civil, les urbanistes, les géographes,
les géophysiciens, les prospecteurs, les juges, les notaires, etc.

Les cartes et les plans sont établis par les géomètres agréés, les instituts
géographiques, les services topographiques, les sociétés de topographie.

L’établissement des plans et des cartes comprend :


 la géodésie (étude de la forme de la terre et mesure de ses dimensions) ;
 la topométrie (mesures sur le terrain des éléments d’un plan en négligeant
la courbure de la terre);
 et la topographie (établissement ou art de représenter sur un plan, les formes
du terrain avec les détails naturels et artificiels qui s’y trouvent).

Pour établir un plan ou une carte, deux phases sont indispensables :


 1ère phase : la mise en place d’un réseau de points remarquables qui
servira de base et d’appui à la construction du plan (la géodésie pour les
cartes, la topographie pour les plans et travaux généraux) ;
 2ème phase : elle consiste en la représentation sur le plan de tous les
phénomènes de surface, en plan (planimétrie) et en élévation (altimétrie)
après avoir levé les éléments sur le terrain (c’est la topographie).

Il y a plusieurs techniques et différentes méthodes de lever suivant l’importance


et l’échelle du plan ou de la carte. Pour un plan au 1/200𝑖è𝑚𝑒 , si on veut respecter
la précision graphique de 0,1mm à 0,2mm, les mesures sur le terrain devront être
prises à 2 ou 4 cm près, au 1/20000𝑖è𝑚𝑒 à 2 ou 4 m près. Donc on n’emploie pas
les mêmes méthodes pour faire un plan au 1/200𝑖è𝑚𝑒 qu’un plan au 1/20000𝑖è𝑚𝑒 .

 Mise en place des phénomènes de surface sur le plan


Les phénomènes de surface sont déterminés sur le plan par des points qu’on relie
entre eux (bâtiments, rivières) ou isolés (arbres, poteaux). Les points pour être
situés sur le plan doivent être définis :
 par leur distance par rapport à un point de base déjà déterminé (c’est la
mesure des distances) ;
 par leur orientation par rapport à un segment de référence, partant du même
point de base (c’est l’observation des angles).
L’ensemble de ces deux opérations forme la planimétrie, et le point est défini par
ses coordonnées polaires.
 parfois par leur altitude : la hauteur du point par rapport à un plan de
référence (c’est le nivellement ou l’altimétrie).
Il y a plusieurs méthodes et différents appareils pour prendre les distances, les
angles, les altitudes, qui dépendent également des dimensions, des difficultés, des
accidents de terrain et de l’échelle du plan.

Chaque point peut également être défini par ses coordonnées rectangulaires (x, y)
par rapport à un quadrillage orthonormé conventionnel. C’est la transformation
de coordonnées polaires en coordonnées rectangulaires.

II-3 Notions d’échelle

II-3-1 Définition

On désigne sous le nom d’échelle, le rapport de réduction des dimensions du tracé


des dimensions horizontales du terrain. Autrement dit, c’est le rapport numérique
qui existe entre les distances mesurées sur le plan ou sur la carte et les distances
correspondant sur le terrain.

NB : Une distance mesurée sur le terrain doit être réduite E fois pour être reportée
sur le plan.

Ce rapport s’exprime sous la forme de :


𝟏
𝐞= Avec
𝐄

e = l’échelle du plan ou de la carte et


E = le facteur d’échelle.
Le facteur d’échelle E est déterminé à partir de la formule suivante :
𝑫𝒊𝒔𝒕𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒆 𝒑𝒍𝒂𝒏 𝑷𝒍𝒂𝒏
E= =
𝑫𝒊𝒔𝒕𝒂𝒏𝒄𝒆 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒆 𝒕𝒆𝒓𝒓𝒂𝒊𝒏 𝑻𝒆𝒓𝒓𝒂𝒊𝒏

Le numérateur est toujours indiqué par le chiffre 1 et au dénominateur un diviseur


des longueurs réelles. À l’échelle 1/1000𝑖è𝑚𝑒 par exemple, 1 mètre sur le plan
représente 1km sur le terrain.

Exemple : Soit un plan à l’échelle 1/10000, 50m sur le terrain représenteront


50𝑚 50000
= = 0.005m soit 5mm sur le plan.
10000𝑚𝑚 10000

1cm sur le même plan représente 10mm* 10 000 = 100 000mm soit 100m sur le
terrain.
Remarque :
 L’échelle est dite grande lorsque le facteur d’échelle est relativement petit
(1/ 100) ;
 L’échelle est dite petite lorsque le facteur d’échelle est relativement grand
(1/50000).

APPLICATION :
 Deux clochers d’église sont distants sur le terrain de 1,85 km. Sur une carte
au 1/100 000, quelle est la distance séparant les deux clochers. Donner le
résultat en millimètre.
 Sur un plan au 1/200, le mur d’une propriété mesure 8,3 cm. Combien
mesure ce mur en réalité? Donner le résultat en mètre.

II-3-2 Importance de l’échelle pour un topographe

Le plan topographique est généralement le document final que remettra le


topographe à son client en vue d’une exploitation quelconque.

Contrairement au dessin industriel qui est un dessin côté, les distances mesurées
sur le plan topographique doivent être exactes à l’erreur graphique près. Cette
erreur graphique est l’erreur moyenne que commet le dessinateur sur la position
d’un point lorsqu’il effectue son report. L’expérience montre qu’elle est de 0,2mm
(2/10 mm) en moyenne. Si le plan est à l’échelle 1/E, l’erreur graphique se traduira
sur le terrain par une erreur de 0,2 x E mm.
Une distance sur le terrain inférieure à 0,2 x E mm ne pourra pas être représentée,
réciproquement le plan sera incapable de préciser un détail planimétrique inférieur
à cette limite.

Exemple : À l’échelle 1/1000, l’erreur graphique est de 0,2 x E = 200 mm = 20cm.


Cela implique qu’une distance inférieure à 20 cm sur le terrain ne peut être
représentée sur le plan au 1/1000.
III UNITÉS UTILISÉES EN TOPOGRAPHIE ET
CONVERSIONS
III-1 Unités
En topographie, trois types d’unités sont utilisées :
 Les unités de longueurs ;
 Les unités de surface ;
 Les unités d’angles.

III-1-1 Unités de longueurs


Unités Symboles Valeurs en m
3
Kilomètre km 10
2
hectomètre hm 10
décamètre dam 10
mètre m 1
-1
décimètre dm 10
-2
centimètre cm 10
-3
millimètre mm 10
-6
micromètre Um 10

III-1-2 Unités de surface


Unités Symbole Valeur en m²
4
Hectare ha 10
2
Are a 10
Centiare ca 1
NB : 1km² = 100ha

III-1-3 Unités d’angle


a. Le radian (rad)
C’est l’angle au centre interceptant sur le cercle un arc de longueur égale à son
rayon (fig.5.65).
Un angle de αrad intercepte donc une longueur de R.αrad sur le cercle.
Le périmètre d’un cercle de rayon R est égal à 2.π.R.
La constante π peut être calculée ainsi :
tan (π/4) = 1 d’où π = 4.arctan(1) = 3,14159
Application : Calculez au millimètre près la longueur de l’arc d’un demi-cercle
de rayon 10m.
Réponse : L = π.10 = 31,416m

b. Le degré (deg ou °)
C'est la 360ème partie du cercle. Il est généralement exprimé en degrés décimaux
(121,636°). On peut aussi l’exprimer en degrés sexagésimaux dont les sous-
multiples sont :
 La minute sexagésimale : 1’ vaut 1/60°;
 La seconde sexagésimale : 1’’ vaut 1/60e de minute soit 1/3600°.
Application :
1. Transformez 121,636° en degrés-minutes-secondes.
2. Transformez 35°12’28’’ en degrés décimaux.
3. Combien mesure un mile sachant qu’il intercepte un arc de méridien de 1’ ?

Réponses :

1. 0,636 sont 0,636x60 = 38,16 minutes et 0,16 minutes sont 0,16 x 60 = 9,6
secondes ;
La réponse est donc : 121°38’10’’.
2. 35 + 12/60 + 28/3600 ≈ 35,2078°.
3. Avec un rayon moyen de R = 6367m, 1 mile = 6367* 2π/360/60 = 1,852km.

c. Le Grade (gon)
Par définition, le grade est la 400ème partie du cercle. Le terme « grade »
représente l’unité et « gon » est sa notation. C’est l’unité usuelle du topographe.

On utilise aussi souvent les sous-multiples du grade, à savoir : décigrade (dgon),


centigrade (cgon), milligrade (mgon), décimilligrade (dmgon).

Un cgon est aussi une minute centésimale (1/100e de grade), notée ‛.

Un dmgon est aussi une seconde centésimale (1/10 000 e de grade), notée ‟.

NB : Ne pas confondre la notation des minutes ou secondes sexagésimales ( ‘ et


‘’) avec la notation des minutes ou secondes centésimales (‛ et ‛‛ : l’orientation
des apostrophes est inversée). Il est ainsi conseillé d’éviter ces notations pour ne
garder que les sous-multiples du grade.

Tableau d’équivalence des trois unités d’angles


Degrés(°) Grade (gon) Radian (rad) Cercle
360 400 2π Circonférence

180 200 π Angle plat

90 100 π /2 Angle droit

57, 30 63, 666


1 1,111
0,9 1

III-2 Conversions
Elles sont faites par règle de trois à partir des égalités suivantes : 2𝝅𝒓𝒂𝒅 =
𝟑𝟔𝟎° = 𝟒𝟎𝟎𝒈𝒐𝒏.

III-2-1 De Degrés Sexagésimaux à degrés décimaux

60’ = 1°→ 1’ = 1/60° ; 60’’ = 1’ → 1’’ = 1/60’ = 1/3600°


Exemple : convertir 93°24’33’’en degrés décimaux
Partie décimale 24/60 + 33/3600 = 0,4092→93°24’33’’ = 93,4092°

III-2-2 De Degrés décimaux à grades


Exemple : convertir 93,4092° en grades
90° = 100gon→1° = 10/9 gon→X° = 10/9 gon
93,4092°=10/9*93,4092 = 103,7880gon
De même, on a : X°Y’Z’’= 10/9*(X+Y/60+Z/3600)

III-2-3 De grades à degrés Sexagésimaux

1ère étape : on convertit en degrés décimaux l’angle en grades en le multipliant


par 9/10.
Exemple : Â = 103.7880gon → A = 9/10*103,7880 = 93,4092°
2ème étape : on multiplie la partie décimale par 60 pour obtenir les minutes.
0.4092 * 60 = 24.552’ soit 24’
3ème étape : on multiplie le reste de la partie décimale par 60 pour obtenir les
secondes.
0.552 * 60 = 33.12’’soit 33’’.
Finalement, notre angle  = 93° 24’ 33’’

III-2-4 Radians en grades et inversement


π rad = 200gon → 1rad =200/π gon et 1gon = π/200 rad
→ X rad =200/π gon et X gon= π/200 rad

Application :
1) Convertir 96° 18' 46'' en degrés décimaux, en grades et en radians.
2) Convertir 107.0142gon en degrés sexagésimaux.
CHAPITRE II: NOTIONS DE GEODESIE

La géodésie est une des sciences de base nécessaires au topographe. Maitriser la


géodésie n’est pas forcément indispensable car elle relève du domaine du
spécialiste. Cependant un aperçu centré sur les incidences de la forme et des
caractéristiques de la terre sur la topographie est indispensable. Ceci permet
d’introduire et de justifier les problèmes de projection plane et leurs incidences
sur la carte de base, les choix de points et de surfaces de référence pour un système
de coordonnées général, etc.

Par définition, la géodésie est la science qui étudie les formes et les dimensions
de la terre. Par extension, elle regroupe l’ensemble des techniques ayant pour but
de déterminer les positions planimétriques et altimétriques d’un certain nombre
de points géodésiques et repères de nivellement.

I SURFACES DE REFERENCE GEODESIQUE


Deux surfaces de référence sont principalement utilisées en géodésie :
 Le géoïde pour l’altimétrie ;
 L’ellipsoïde pour la planimétrie.

I-1 GÉOIDE

En apparence, la terre a la forme d’une sphère. En fait, elle est légèrement


déformée par la force centrifuge induite par sa rotation autour de l’axe des pôles :
la terre n’est pas un corps rigide. Elle a donc l’aspect d’un ellipsoïde de révolution
dont le petit axe est l’axe de rotation : l’axe des pôles.

La terre est une surface en équilibre. La surface du niveau moyen des mers et
océans au repos n’a pourtant pas une forme régulière et ne coïncide ainsi pas avec
un ellipsoïde de révolution : elle n’est pas régulière mais ondulée, présente des
creux et des bosses. Or la surface d’un fluide en équilibre est en tout point normale
aux forces de pesanteur : on dit qu’elle est équipotentielle du champ de
pesanteur. La terre, non rigide, peut être considérée comme un fluide ; la
direction des forces de pesanteur varie d’un endroit à un autre en raison de la
répartition hétérogène de la matière composant la terre : sa surface n’est donc pas
régulière.

Considéré comme le niveau des mers prolongé sous les continents, le géoïde est
donc une surface gauche à laquelle on ne saurait appliquer des relations
mathématiques de transformation. Il est la surface de référence pour la
détermination des altitudes, autrement dit la surface de niveau zéro.

Figure 1 : Ellipsoïde et géoïde

I-2 ELLIPSOIDE DE REVOLUTION

I-2-1 Définitions
La surface la plus proche du géoïde est un ellipsoïde de révolution, c’est-à-dire
un volume engendré par la rotation d’une ellipse autour d’un de ses deux axes. La
terre tournant autour de l’axe des pôles (de demi-longueur b), cette rotation
engendre un cercle équatorial de rayon a.
Pour déterminer les dimensions de l’ellipsoïde, on compare la distance par
mesures géodésiques et la différence de latitude par mesures astronomiques entre
deux points d’un même méridien.

Par définition, un méridien est l’intersection de la surface de l’ellipsoïde avec un


plan contenant l’axe des pôles : C’est donc une ellipse.
Un parallèle est l’intersection de la surface de l’ellipsoïde avec un plan
perpendiculaire à l’axe des pôles : c’est donc un cercle.

Figure 2 : Ellipsoïde de révolution

Il n’existe pas un ellipsoïde global unique mais plusieurs ellipsoïdes locaux


définis pour chaque pays. Il revient donc à chaque pays d’adopter un ellipsoïde
qui est le plus proche possible du géoïde local. C’est pourquoi les ellipsoïdes
diffèrent d’un pays à l’autre.
En France, l’ellipsoïde utilisé est celui défini en 1880 par Clarke. Ses
caractéristiques, très légèrement modifiées par l’IGN par rapport à l’ellipsoïde
initial, sont les suivantes :
 Demi-grand axe : a = 6 378 249,20m
 Demi-petit axe : b = 6 356 515, 00m
𝒂−𝒃 𝟏
 Aplatissement : f= = (f = flattening en anglais)
𝒂 𝟐𝟗𝟑,𝟒𝟔𝟔𝟎𝟐𝟏𝟑
𝒂²−𝒃²
 Excentricité : e² = = 0, 006803487646
𝒂²

Ces caractéristiques sont en cours de modification afin de mettre en place un


système international, de plus en plus nécessaire. Le développement du GNSS et
des travaux de géodésie au niveau européen imposent ces modifications.

Au Burkina Faso, l’ellipsoïde associé au système géodésique en vigueur depuis


2012 est l’IAG GRS80 dont les paramètres sont les suivants :
 Demi-grand axe : a = 6 378 137,00m
 Demi-petit axe : b = a-af= 6 356 752.31m
𝟏
 Aplatissement : = 298,257222101
𝒇

𝒂²−𝒃²
 Excentricité : e² = = 0.006694381317 ( e = 0.008181919895)
𝒂²

I-2-2 Autres ellipsoïdes


Il existe d’autres ellipsoïdes utilisés à travers le monde dont leurs caractéristiques
sont consignées dans le tableau ci-dessous.

L’ellipsoïde Clarke 1880 est associé au système français appelé Nouvelle


Triangulation Française et utilise la projection Lambert.

Le système WGS 84 (World General System 1984) sert de base au système


géocentrique de référence utilisé en GPS. L’ellipsoïde associé est l’IAG GRS80
qui est très proche de GRS80 (Geodetic Reference System 1980).

Le système European Datum 1950 utilise la projection UTM (Universal


Transverse Mercator).

II SYSTEMES DE COORDONNEES
On distingue trois systèmes de coordonnées :
 Les coordonnées cartésiennes géocentriques;
 Les coordonnées géographiques;
 Les coordonnées planes.
II-1 Coordonnées cartésiennes géocentriques (X, Y, Z)

La géodésie tridimensionnelle résout les problèmes de la représentation de la


terre, sans intervention d’hypothèse concernant sa forme, en utilisant un système
à trois dimensions défini par un trièdre terrestre, à coordonnées cartésiennes
appelées géocentriques.
Le référentiel terrestre est un référentiel orthonormé direct dont l’origine est le
centre d’inertie O de la terre (cf. figure suivante) :
 Le plan OXY représente le plan de l’équateur ;
 Le plan OXZ le plan du méridien Greenwich ;
 L’axe OZ confondu avec l’axe de rotation de la terre.

Figure 3 : Coordonnées géocentriques

II-2 Coordonnées géographiques (λ, φ, h)

La surface topographique, limite entre la terre solide et l’atmosphère ou les


océans, est à une dizaine de kilomètres près, proche d’un volume mathématique
connu : l’ellipsoïde de révolution. C’est un volume engendré par une ellipse
tournant autour de son petit axe (cf. figure ci-dessous).
Figure 4 : Ellipsoïde

L’ellipsoïde est défini par la valeur du demi-grand axe a et du demi-petit axe b ou


𝒂−𝒃
l’inverse de l’aplatissement valant 1/f = .
𝒂

Figure 5 : Coordonnées géographiques

Le parallèle d’un point est le cercle intersection de l’ellipsoïde avec le plan


perpendiculaire à l’axe des pôles contenant le point.

Les coordonnées géographiques d’un point M, qui permettent de le positionner


sont :
 La longitude géodésique λ, angle du méridien du lieu avec le méridien
origine ;
 La latitude géodésique φ est l’angle que fait la normale en un point à
l’ellipsoïde avec le plan de l’équateur, ce dernier étant le plus grand cercle
de l’ellipsoïde dont le plan est perpendiculaire à la ligne des pôles ;
 La hauteur ellipsoïdale h, hauteur entre le point et le pied de la normale à
l’ellipsoïde.

Les longitudes sont comptées en degrés sexagésimaux ou en grades, à l’est ou


à l’ouest du méridien origine, lequel dépend du système géodésique utilisé.

II-3 Coordonnées planes (E, N)

II-3-1 Systèmes de projection


Pour pallier l’inconvénient de coordonnées en unités d’angle, on utilise les
coordonnées planes ou rectangulaires en mètres. Elles sont obtenues par un
système de projection, établissant une correspondance entre un point de
l’ellipsoïde et ses coordonnées géographiques λ et φ avec les coordonnées planes
rectangulaires E, N de ce même point dans le repère orthonormé de la projection.

Les principaux systèmes sont coniques ou cylindriques : l’ellipsoïde est projeté


sur un cône ou un cylindre tangent à l’ellipsoïde le long d’un méridien ou d’un
parallèle (cf. figure ci-dessous).

Figure 6 : Projections conique et cylindrique


L’ellipsoïde n’étant pas développable sur un plan, aucun système de projection
ne peut se faire sans déformation.
Les quelques 200 systèmes de projection peuvent être classés en 3 groupes :
 Les systèmes conformes qui conservent les angles sont les plus utilisés ; l’image
d’un cercle reste un cercle dans le plan de projection ;
 Les systèmes équivalents qui conservent les superficies mais pas les angles ;
l’image d’un cercle devient une ellipse de même aire ;
 Les systèmes aphylactiques représentent les autres systèmes qui ne sont ni
conformes ni équivalents.

II-3-2 Projection Lambert

En 1772, le Mulhousien J. H. Lambert publia les bases mathématiques d’une


projection conique conforme tangente que l’on peut schématiser par le
développement en plan d’un cône de sommet S tangent à l’ellipsoïde le long d’un
parallèle origine de latitude géodésique φ0 (cf. fig ci-dessous).

Figure 7 : Projection Lambert zone


Les images des méridiens sont des droites concourantes en S, sommet du cône et
image du pole.
Les parallèles sont représentés par des cercles concentriques de centre S et de
rayon R, ces derniers étant calculés de sorte que la représentation soit conforme.
C’est une projection utilisée par la France.
II-3-2 Projection UTM (Universal Transverse Mercator)

La projection de Mercator étant le développement d’un cylindre tangent à


l’ellipsoïde le long de l’équateur, la projection de Mercator Transverse est le
développement d’un cylindre tangent à l’ellipsoïde le long d’un méridien (cf. fig.
ci-dessous).
Utilisée en Allemagne sous le nom de Gauss-Krüger, elle est associée au système
géodésique ED50 (European Datum 1950) et s’appuie sur l’ellipsoïde de Hayford
1909.

Figure 8 : Projection UTM

La terre est divisée en 60 fuseaux identiques, d’où le qualificatif « Universal », de


6° de longitude soit 3° de part et d’autre du méridien central représenté par une
droite perpendiculaire à l’équateur rectiligne ; la projection étant conforme,
l’aspect des méridiens et des parallèles est celui de la figure ci-dessous.

La numérotation des fuseaux croit d’ouest en est, de 1 à 60 en partant de λ =


180° ; le méridien de Greenwich forme la limite entre les fuseaux 30 et 31, ce qui
fait que la France est concernée par les fuseaux 30, 31, 32 et le Burkina Faso les
fuseaux 30 et 31.
Le méridien origine d’un fuseau est pris comme axe Nord du quadrillage,
l’équateur comme Est. Les coordonnées de leur intersection valent E = 500 000m,
N = 0m pour l’hémisphère Nord, N = 10 000 000 m pour l’hémisphère Sud, de
manière à supprimer les coordonnées négatives.
La projection UTM est également utilisée par le système WGS84, avec
l’ellipsoïde international.

II-3-3 Paramètres des différents systèmes

Tous les systèmes de projection déformant les longueurs, les logiciels de


traitement numérique corrigent les altérations linéaires correspondantes.

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