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CHAPITRE IV : LE MODELE OSI

La complexité croissante des besoins de communications et la


diversité des solutions adoptées ont fait vite apparaître la nécessité de définir un
modèle complet de référence.

I- Historique

A l’origine, chaque grand constructeur avait défini son propre modèle


de communication Exemple :

 IBM proposa le SNA: System Network Architecture


 BULL proposa le DSA: Distributed System Architecture
 DEC proposa le DNA : Digital Network Architecture

Ces architectures ont toutes le même défaut : du fait de leur caractère


propriétaire, il n'est pas facile de les interconnecter, à moins d'un accord entre
constructeurs. Ce qui ne permettait pas une interopérabilité des systèmes. Il
convenait donc de définir des techniques de mise en relation en spécifiant une
architecture normalisée. C’est ce qui entreprit ISO (International
Standardization Organization = Organisation Internationale de Normalisation)
en définissant une architecture de communication normalisée appelée Modèle
de Référence ou Modèle OSI (Open System Interconnection = Interconnexion
des Systèmes Ouverts). Ce modèle définit une architecture en couche.

Le modèle OSI est né du besoin d’harmoniser des solutions réseaux (locales ou


étendues) est priori incompatibles.
NORMES

Ensemble détaillé de prescriptions techniques destinées à établir une certaine uniformité dans
un domaine de développement et qui apporte des réponses à des questions techniques et
commerciales que les acteurs se posent de façon répétée sur certains produits, des biens
d’équipement ou des services.

o Organismes publics :

 Organismes internationaux :
 ISO (International Standards Organisation),
 ITU (International Télécommunications Union)

 Organismes nationaux :
 AFNOR (France),
 ANSI (USA),
 CODINORM (Côte d’Ivoire)
o Organismes privés :

 DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency) du DoD (Department of


Defense)
 IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers)
 EIA (Electronics Industries Association)
 TIA (Telecommunication Industries Association)

 ISO ET LE MODÈLE OSI

Avant OSI, chaque constructeur conçoit sa propre architecture de réseau et développe des
protocoles propriétaires. Par conséquent, ces architectures fonctionnaient très bien dans
l’environnement propre au constructeur mais la communication devenait très difficile dès
qu’on veut lier des machines de constructeurs différents.

En 1978, l’ISO développe un modèle standard d’architecture de communication : le modèle


de référence pour l’interconnexion des systèmes ouverts dénommé OSI (Open Systems
Interconnection). Les services et les protocoles de communication entre ces systèmes sont
normalisés par d’autres organismes comme le CCITT actuelle UIT-T

1- Principes d’une architecture en couche

Considérons une architecture à 3 couches.


Entité A Entité B

Donnée Donnée
N+1 Protocole N+1
H3 Couche 3 Couche 3 H3

Service Service
H3 Donnée H3 Donnée
N Protocole N
H2 Couche 2 Couche 2 H2

Service Service
H2 H3 Donnée H2 H3 Donnée
N-1 N-1
Protocole
H1 Couche 1 Couche 1 H1

H1 H2 H3 Donnée H1 H2 H3 Donnée
Support de transmission
Encapsulation Désencapsulation
#Architecture à 3 couches

L’information (donnée) qui doit être acheminée entre l’entité A et l’entité B


doit parcourir les différentes couches de l’entité A dans un premier temps puis
les différents couches de l’entité B dans un second temps. En traversant les
différentes couches de l’entité A, notre information (notre donnée) utilisera des
informations de la Couche 3 (H3). Ces dernières permettront à notre donnée
d’être acheminée jusqu’à la Couche 3 de l’entité B. Au niveau de la Couche 2,
il sera ajouté à notre donnée des informations de cette couche, ainsi qu’au
niveau de la Couche 1.
Ainsi lorsque les données sont transférées au sien d’un réseau :
- Elles parcourent chacune des couches du modèle de l’Emetteur (de la
couche haute à la couche basse). Chaque fois qu’elles traversent une
couche, elles sont enrichies de nouvelles informations. Cette méthode
qui consiste à ajouter des nouvelles informations par le protocole de la
couche traversé s’appelle l’encapsulation.

- Elles sont transmises sur le support.

- Elles parcourent chacune des couches du modèle du Récepteur (de la


couche basse à la couche haute). Chaque fois qu’elles traversent une
couche, les informations ajoutées par le protocole de même niveau de
l’Emetteur sont enlevées et exploitées. Ici on parle de
désencapsulation.
La communication dans les architectures en couche est à la fois verticale et
horizontale.
Les couches inférieures offrent des services aux couches supérieures
(Primitives de services) et les couches homologues (couches de même
niveau) communiquent entre elles grâce à des protocoles.

2- Organisation du modèle de référence (Modèle OSI)

Un système ouvert est un système informatique dans lequel les


communications entre les différents constituants s’effectuent selon le modèle
OSI.
Le modèle OSI étant le modèle d’interconnexion des systèmes ouverts est un
modèle en couches. Ces différentes couches ont été définies selon les principes
suivants :

- Ne pas créer plus de couches que nécessaire c’est-à-dire regrouper les


fonctions similaires dans une même couche.
- Créer une couche chaque fois qu’une fonction peut être identifiée par
un traitement.
- Créer une couche lorsqu’un besoin d’abstraction de manipulation de
données doit être distingué.

Avec ces principes, l’ISO a ainsi construit une architecture en sept (7) couches
hiérarchisées et regroupées selon deux (2) grandes fonctions :

- Les Couches Hautes, chargées d’assurer l’interfonctionnement des


processus applicatifs distants : on dit que ces couches sont Orientées
Applications ou Traitement.
- Les Couches Basses, destinées à offrir aux couches hautes un service de
transport fiable de données : on dit que ces Orientées Transport ou
Transmission.
3- Description des différentes couches du modèle OSI

Le modèle OSI est né du besoin d’harmoniser des solutions réseaux


(locales ou étendues) à priori incompatibles. L’idée était d’harmoniser le
processus de communication en le découpant en sept couches fonctionnelles,
chacune ayant de contact direct qu’avec la machine voisine. Ainsi une machine
A devant échanger des informations avec une machine B devrait le faire en
transitant toujours à travers l’ensemble des couches selon des protocoles très
précis.
Ces sept (7) couches du modèle OSI permettent de définir différentes
fonctionnalités et de déterminer les unités de données manipulées au niveau de
chaque couche.

#Architecture du modèle OSI

a- La Couche Physique ou Couche 1 (Transmission de bits)


La Couche Physique (Physical Layer) assure un transfert de bits sur
le canal de transmission (lignes de transmission). Elle précise les
caractéristiques physiques, logiques, optiques et mécaniques pour prendre en
charge la connexion physique.
Elle se préoccupe de résoudre les problèmes matériels. Elle a pour fonction de
gérer la transmission brute des bits de données sur le canal de communication
sur le réseau (modulation, câbles, synchrone ou pas, ...).
Les unités de données échangées à ce niveau sont des Bits.
Cette couche réalise la transmission des bits sur le media.

b- La Couche liaison de données ou Couche 2 (Transmission de Trames)

La Couche Liaison de Données (Data Link Layer) gère la liaison


physique préalablement activée. Elle dispose de moyens de détection d’erreurs
et éventuellement de correction. Elle établit les liens entre les protocoles de la
couche 1 et de la couche 3. Cette couche reçoit les données brutes de la couche
physique, les organisent en trame, gère les erreurs, les acquittements (accusés
de réception) qui indique si les données ont bien été transmises.
Elle a également pour but de fractionner les données de l’émetteur en trames qui
seront émises les unes après les autres et reconnues par des bits spéciaux
permettant de les remettre en ordre : Ce sont des bits de reconnaissances. Le
récepteur envoie automatiquement un accusé de réception pour chaque trame
reçue : Ce sont des trames d’acquittements.
Les unités de données acheminées à ce niveau ont été normalisées et sont
appelées Trames.
Cette couche réalise l’échange des séquences de bits entre deux unités sur le
média, le contrôle de flux, et la détection d’éventuelles erreurs.

c- La Couche Réseau ou Couche 3 (Transmission de Paquets)…

La Couche Réseau (Network Layer) assure l’acheminement des


unités de données à travers les nœuds de communication du réseau, nœud
d’origine jusqu’au nœud destinataire. Elle prend en charge les fonctions de
routage, de contrôle de flux et la gestion des erreurs de transmission. Son rôle
est de transmettre les trames reçues de la couche 2 en trouvant un chemin vers le
destinataire. Cette couche gère les sous-réseaux. Elle permet aussi de connecter
des réseaux hétérogènes (différents) entre eux.

Les unités de données normalisées pour cette couche sont appelées Paquets.
Cette couche réalise le routage et l’adressage d’acheminement de
l’information.
d- La Couche Transport ou Couche 4 (Transmission de bout en bout ou
de Messages)

La Couche Transport (Transport Layer) est responsable du


contrôle du transfert des informations de bout en bout et réalise le découpage
des messages en paquets pour le compte de la couche réseau ou le réassemblage
des paquets en messages pour les couches supérieures. Elle découpe les données
transmises par la couche session (couche 5) en entité plus petites et s’assurent
que les éléments arrivent correctement de l’autre côté. Elle détermine également
quel type de services doit être fourni à la couche session et donc aux utilisateurs.
Les unités de données à ce niveau sont Messages. Cette couche permet
l’établissement, le maintien et la rupture des connexions, donc est responsable
de la connexion de bout en bout.

e- La Couche Session ou Couche 5 (Ouverture et Fermeture entre


Applications)

La Couche Session (Session Layer) sert d’interface entre les


fonctions liées à l’application et celles liées au transport des données. Elle assure
l’ouverture et la fermeture de la session de travail c’est le temps passé en
relation entre deux (2) entités d’applications (Utilisateurs – Programme) et
définir les règles d’organisation et de synchronisation de dialogue entre les
différentes entités communiquant. Cette couche sert également aux utilisateurs
de machines distantes d’établir des sessions entre eux, ceci leur permettant ainsi
le transport de données. Elle permet notamment les transferts de fichiers en
contrôlant et gérant les erreurs. Elle offre également l’accès à des services
évolués utiles à certaines applications comme le transfert de fichiers entre deux
(2) stations et assure aussi le contrôle du jeton. Elle fournit un jeton que les
interlocuteurs s’échangent et qui donnent le droit d’effectuer une opération.
Cette couche gère également la synchronisation c’est-dire qu’elle insère des
points de reprises dans le transfert des données de manière à ce qu’en cas de
panne l’utilisateur ne reprenne le transfert qu’au niveau du dernier point de
repère.
Les unités de données échangées à ce niveau sont parfois appelées des
Transactions. Cette couche permet d’établir une connexion logique entre deux
applications, maintient donc le dialogue entre les unités en communications.

f- La Couche Présentation ou Couche 6 (Mise en Forme des Données)

La Couche Présentation (Presentation Layer) met en forme les


informations échangées pour les rendre compatible avec l’application
destinatrice. Elle s’occupe de la partie syntaxique et sémantique de la
transmission de l’information c’est-dire le codage des caractères permettant à
deux (2) systèmes hétérogènes de communiquer.

g- La Couche Application ou Couche 7 (Offre les Services et Interfaces)

La Couche Application (Application Layer) gère les applications qui


communiquent ensemble (le courrier électronique, les terminaux virtuels, etc…).
Elle offre à l’utilisateur des services variés (transfert de fichiers, messageries,
etc…).

CONCLUSION :

Au niveau de son utilisation et implémentation et ce malgré une mise à jour du modèle en 1994,
OSI a clairement perdu la guerre face à TCP/IP. Seuls quelques grands constructeurs dominant
conservent le modèle mais il est amené à disparaitre d’autant plus vite qu’Internet (et donc
TCP/IP) explose.
Le modèle OSI restera cependant encore longtemps dans les mémoires pour plusieurs raisons.
C’est d’abord l’un des premiers grands efforts en matière de normalisation du monde des
réseaux. OSI marquera aussi les mémoires pour une autre raison : même si c’est TCP/IP qui est
concrètement utilisé, les gens ont tendance et utilisent OSI comme le modèle réseau de référence
actuel.

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