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Gaston Berger
« L’Homme moderne
et son éducation »
é c o l e n o r m a l e s u p é r i e u r e d e lyo n
Institut français de l’Éducation
Une note aux auteurs, comportant les orientations éditoriales, les consignes bibliographiques
et typographiques ainsi que les conditions de soumission est disponible
au format PDF sur Internet à l’adresse suivante :
<www.inrp.fr/editions/revues/revue-francaise-de-pedagogie/consignes-aux-auteurs>
ou par courriel sur simple demande à l’adresse suivante : revue.rfp@ens-lyon.fr
Varia
Brigitte Belmont, Éric Plaisance & Aliette Vérillon – Conditions d’emploi
des auxiliaires de vie scolaire et qualité de l’accompagnement
des élèves handicapés p. 91
Guillaume Escalié & Sébastien Chaliès – Vers un usage européen du modèle
des communautés de pratique en formation des enseignants p. 107
NOTE DE SYNTHÈSE
Virginie Albe – Finalités socio-éducatives de la culture scientifique p. 119
NOTES CRITIQUES
Albanel Xavier – Le travail d’évaluation (Hélène Buisson-Fenet) p. 139
Broccolichi Sylvain, Ben Ayed Choukri & Trancart Danièle – École :
les pièges de la concurrence. Comprendre le déclin de l’école française
(Jean-Claude Émin) p. 140
Famose Jean-Pierre & Bertsch Jean – L’estime de soi : une controverse éducative
(Cécile Nurra) p. 144
Harlé Isabelle – La fabrique des savoirs scolaires (Marie-Pierre Pouly) p. 146
Peugny Camille – Le déclassement (Tristan Poullaouec) p. 148
Rich Joël – Les nouveaux directeurs d’école. Repenser l’encadrement
des établissements scolaires (Gilles Combaz) p. 149
Robert Bénédicte – Les politiques d’éducation prioritaire. Les défis de la réforme
(Sylvie Aebischer) p. 151
INTRODUCTION
de leur développement professionnel à l’échelle locale.
Ces politiques ont valorisé une diversification pédago-
La mondialisation confronte tous les pays à un cer-
gique centrée sur les besoins de chaque élève à
tain nombre de défis semblables : une obligation de
l’échelle de la classe, sur les demandes d’un environ-
résultats, qui concerne aussi bien les élèves que les
nement situé à l’échelle de l’établissement. Dans le
enseignants et les établissements scolaires ; une maî-
même esprit, les politiques d’éducation ont aussi inté-
trise des compétences de base nécessaires à l’inves-
gré les TICE dans les classes en ouvrant les établisse-
tissement en capital humain et à la réussite de par-
ments sur des structurations en réseaux et des
cours professionnels tout au long de la vie. Plusieurs
démarches de projet qui mobilisent divers partenaires,
ont entrepris des changements importants dans leur
à commencer par les parents d’élèves.
politique d’éducation, notamment en définissant des
stratégies nationales pour la numératie et la littératie. La France est engagée dans la méthode ouverte de
Ils ont aussi développé des procédures d’évaluation coordination (ou MOC) définie à la conférence de
capables d’articuler des données individuelles à des Lisbonne en 2000. Les objectifs de cette méthode
systèmes d’information plus larges utilisés par le impliquent un effort particulier dans le domaine de la
management scolaire et les décideurs politiques. Ces littératie, de la numératie et plus largement dans la
réformes reposent souvent sur des démarches d’amé- maîtrise des compétences de base par les élèves.
lioration du fonctionnement des établissements. Le Les données PISA constituent une partie intégrante
principe généralement admis est que le progrès des du système d’indicateurs qui permet notamment aux
systèmes éducatifs repose sur l’amélioration du fonc- pays européens de se rendre mutuellement compte
tionnement de chaque établissement. Les différents de l’efficacité de leur politique. La loi d’orientation et
partenaires (personnels d’encadrement, enseignants, de programmation sur l’école de 2005 a d’ailleurs
familles, collectivités territoriales et, pourquoi pas, posé le principe d’un « socle commun de connais-
élèves) doivent être capables de développer des sances et de compétences ». La LOLF (Loi organique
démarches d’auto-évaluation et d’en utiliser les résul- sur les lois de finances), votée en 2001, a introduit les
tats pour réajuster leur action en fonction des défauts principes du nouveau management public dans le
qu’elles ont révélés. L’implication des enseignants domaine de l’éducation. L’annonce de la suppression
dans cette démarche suppose un accompagnement progressive de la carte scolaire laisse présager de
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Cet article s’intéresse à une collaboration néo-zélandaise entre décideurs politiques, chercheurs et praticiens
dans le cadre de programmes d’amélioration continue de l’organisation pédagogique des établissements
scolaires. À partir de l’élaboration d’un cadre national d’intervention stratégique visant à améliorer les
compétences de base des élèves, des collaborations ont été mises en place à l’échelle des territoires, notamment
grâce à la création de réseaux d’établissements. L’évaluation a constitué l’élément central du pilotage du
dispositif et elle a permis de clarifier les rôles et les responsabilités de chacun dans le cadre d’une obligation
de résultats. Elle permet ainsi d’atteindre une efficacité et un développement durable des actions entreprises
en faveur des élèves les plus désavantagés.
Descripteurs (TESE) : coopération, évaluation continue, relation intergroupes, décideurs en matière de politique
éducative.
La Nouvelle-Zélande est engagée depuis la fin des graphique de ces populations sera bien plus forte que
années quatre-vingt dans une démarche d’améliora- celle des autres groupes au cours des trois prochaines
tion continue du fonctionnement de l’école, fondée sur décennies (Department of Statistics, 1995). Il est donc
le développement de tous les établissements. Le but essentiel de remédier à leurs difficultés d’apprentis-
est bien sûr l’amélioration générale de la qualité de sage dans les plus brefs délais. Non seulement tous
l’enseignement, mais aussi l’intégration des popula- les élèves méritent d’avoir les mêmes chances dans la
tions défavorisées. Bien que la moyenne du pays se vie après leur éducation formelle, mais le gouverne-
situe à un niveau enviable par rapport à d’autres pays ment considère que cet aspect fait partie du retour sur
de l’OCDE dans les enquêtes internationales, les résul- investissement du système éducatif.
tats d’un nombre considérable d’élèves, notamment Cet article se focalise sur quelques évolutions et
d’origine maorie et des îles du Pacifique (Alton-Lee, résultats instructifs provenant des différentes étapes
2005 ; OCDE, 2001), sont très inférieurs à la moyenne. dans la mise en œuvre du programme pour l’amélio-
Or les projections montrent que la croissance démo- ration continue de l’école. Celui-ci se fonde sur
NOTES
1 La kura désigne l’école où l’enseignement est entièrement dis- 2 Il s’agit d’un programme destiné à favoriser la réussite scolaire
pensé en maori. des élèves maoris.
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En Nouvelle-Zélande, une attention grandissante a été portée par les décideurs politiques au développement
professionnel des enseignants et à la façon dont il améliorait les résultats des élèves. Cette approche permet
de développer des pratiques d’enseignement collaboratives, en plaçant les enseignants dans une position
d’enquêteur de leurs propres pratiques. Les programmes de développement professionnel ont des effets réels
sur l’amélioration de la réussite des élèves dans le domaine de la littératie, notamment en lecture. Ils permettent
aux enseignants de mieux identifier leurs besoins de formation à travers une analyse des difficultés des élèves
et la mise en œuvre de procédures d’évaluation efficaces.
Descripteurs (TESE) : formation continue des enseignants, enquête, travail en équipe, évaluation des étudiants,
processus d’apprentissage, Nouvelle-Zélande.
Introduction
élèves expliquent en grande partie ce changement de
Chaque jour, les enseignants sont confrontés aux cap. Ces analyses montrent invariablement que, parmi
changements qu’impliquent les nouveaux pro- tous les acteurs du système éducatif, ce sont les
grammes, les nouvelles méthodes d’évaluation et les enseignants qui ont le plus d’influence sur les résultats
nouvelles technologies. Ils doivent aussi faire face des élèves. Les études proviennent de divers pays,
à des publics hétérogènes parfois rétifs aux pratiques dont l’Australie (Cuttance, 1998), les États-Unis (Nye,
pédagogiques les plus courantes. De nombreux pays Konstantanopoulos & Hedges, 2004) et le Royaume-
anglo-saxons ont investi massivement dans le déve- Uni (Muijs & Reynolds, 2001). Si tous reconnaissent
loppement professionnel continu des enseignants déjà que les parents et la communauté éducative jouent un
titularisés pour les aider à relever les défis actuels. rôle important, ils observent que les enseignants sont
Dans certains pays anglophones, les méta-analyses le premier levier du changement au sein du système
sur les facteurs favorisant les apprentissages des éducatif.
Approche méthodologique
Le développement professionnel des enseignants et ses effets positifs sur les apprentissages des élèves 33
Le développement professionnel des enseignants et ses effets positifs sur les apprentissages des élèves 35
Le projet a débuté par l’identification des besoins L’investigation de l’impact des nouvelles pratiques
des élèves, à partir d’un outil d’évaluation permettant a commencé de façon informelle. Les enseignants
aux enseignants d’analyser la compréhension des ont été invités à interroger leurs élèves pour savoir
structures profondes et de surface en expression s’ils comprenaient bien les objectifs d’apprentissage
écrite. Même en phase initiale, il est apparu néces- des cours. Le processus a été formalisé à la fin de la
saire de préciser les besoins didactiques et pédago- première année lorsque les élèves ont été réévalués
giques des enseignants (voir l’annexe 2). Peu d’entre avec le même outil d’évaluation. Les enseignants et
eux avaient réussi à noter correctement l’évaluation l’encadrement ont pu, par la discussion sur les
des élèves en expression écrite car ils n’étaient pas échantillons et la comparaison des résultats du début
capables de faire une analyse fine des structures pro- et de fin d’année, disséquer le type de progrès réalisé
fondes. L’examen d’une situation d’apprentissage où et formaliser le processus d’enquête concernant les
trois enseignants d’un même établissement dispen- résultats du changement de pratiques. Ils ont ainsi pu
saient des cours d’expression écrite à des fins de identifier l’efficacité des changements opérés dans
communication montre qu’ils s’efforçaient essentiel- leur façon d’enseigner. Un second cycle d’enquête
lement de motiver les élèves lors de la rédaction d’un sur les besoins d’apprentissage des élèves et des
enseignants a vu le jour à partir des enseignements
texte précis, mais que l’enseignement de l’expression
tirés du premier cycle d’enquête. Un processus itéra-
écrite elle-même se limitait aux structures de surface
tif s’était donc mis en marche. À la suite de ces pro-
(orthographe et grammaire). Sans surprise, lors des
cessus d’enquête entre les enseignants et leur hié-
entretiens entre chercheurs et élèves, ces derniers
rarchie, le besoin s’est fait sentir d’insister sur la
indiquaient qu’ils ne savaient pas ce qu’ils étaient
méthode à utiliser. Les responsables politiques ont
censés apprendre, hormis la ponctuation, l’ortho-
reconnu que, pour atteindre les objectifs fixés, il fal-
graphe, le respect du nombre de mots et la propreté
lait plus d’un an, c’est-à-dire plus que la durée initia-
de la copie. Suite à l’analyse de cette séance, les
lement retenue. Ils ont alors accordé des crédits sup-
enseignants se sont rendu compte de leurs besoins
plémentaires pour couvrir les besoins financiers
réels d’apprentissage, notamment en termes de
d’une seconde année. Les responsables du projet se
contenus pédagogiques.
sont aperçus, suite à des visites de terrain, que les
Un examen plus poussé des besoins d’apprentis- connaissances pédagogiques des tuteurs étaient
sage professionnel des enseignants laissait appa- insuffisantes pour approfondir la méthode ; des
raître un lien direct avec les besoins des élèves. stages ont donc été mis en place pour pallier cette
Au moment même où les élèves étaient évalués, des lacune. Un besoin plus inattendu s’est fait sentir
NOTE
1 La taille d’effet (traduction de l’anglais effect size) est un indice groupe qui a bénéficié de ce traitement par rapport au groupe
statistique qui permet de quantifier l’amplitude de l’effet d’un témoin.
traitement que l’on a évalué et qui reflète le gain éventuel du
Le développement professionnel des enseignants et ses effets positifs sur les apprentissages des élèves 37
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Le développement professionnel des enseignants et ses effets positifs sur les apprentissages des élèves 39
L’évaluation pour les apprentissages est une approche bien développée aujourd’hui au Royaume-Uni et elle fait
partie des instructions officielles. Elle a montré sa pertinence et fait l’objet d’une reconnaissance internationale.
Mais la façon dont cette expérimentation est mise en œuvre et interprétée par les responsables de l’éducation
anglais n’est pas sans poser des problèmes : mauvaise compréhension des principes fondateurs et distorsion
des pratiques. L’obligation de résultats de recherche dans une politique cohérente et intégrée peut se heurter
à un certain nombre de défis lorsqu’elle est conduite de façon trop mécanique et superficielle (en ignorant
notamment les réalités du contexte des établissements) et lorsqu’elle sous-estime l’effort d’engagement des
enseignants et des élèves dans les processus d’évaluation et d’apprentissage.
Descripteurs (TESE) : évaluation formative, processus d’apprentissage, niveau national, évaluation du système éducatif,
transfert des connaissances, politique en matière d’éducation.
« L’évaluation pour les apprentissages » : d’une expérimentation locale à une politique nationale 43
« L’évaluation pour les apprentissages » : d’une expérimentation locale à une politique nationale 45
« L’évaluation pour les apprentissages » : d’une expérimentation locale à une politique nationale 47
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L’un des défis auxquels sont confrontés les responsables politiques américains est de concevoir des systèmes
d’obligation de résultats (ou accountability) et d’investir dans le renforcement des compétences des enseignants,
pour in fine contribuer à l’amélioration des résultats des élèves. Children First, réforme ambitieuse lancée par
la ville de New York, éclaire quelques-uns des choix stratégiques auxquels se trouvent confrontés les
responsables politiques pour combiner objectifs de performance et amélioration de la qualité de l’enseignement
et des apprentissages. L’article analyse ce double objectif afin de comprendre les liens entre la pression exercée
par les politiques d’obligation de résultats et les nouvelles ressources mises à disposition pour renforcer les
compétences des établissements scolaires. Children First fixait non seulement des objectifs de performance
pour chaque établissement scolaire, mais il permettait aussi aux chefs d’établissement d’assurer un meilleur
suivi des ressources, en même temps qu’il fournissait de nouveaux systèmes de données et d’évaluations
formatives afin d’aider les enseignants à analyser la qualité de leur enseignement et des apprentissages des
élèves. Par ailleurs, cette réforme instituait des équipes d’enquête collaborative dans chaque établissement et
ouvrait l’accès à un nouveau marché de prestataires de services d’accompagnement et de développement
professionnel. Deux ans après sa mise en place, l’article fait le point sur ce dispositif, notamment sur le
processus d’enquête collaborative, essentiel à la mise en œuvre d’une organisation visant la production de
connaissances et la mobilisation des ressources pour accompagner les élèves les plus en difficulté. Les données
à l’appui de l’analyse sont issues d’entretiens et d’observations menés en 2008 dans 41 écoles publiques de
la ville de New York.
Descripteurs (TESE) : responsabilisation, projet d’école, travail en équipe, qualité de l’enseignement, résultats
de l’éducation, difficulté d’apprentissage.
Associer obligation de résultats et amélioration des compétences des établissements de New York 51
Associer obligation de résultats et amélioration des compétences des établissements de New York 53
au personnel de l’établissement pour parvenir à cet tences que les établissements doivent développer
objectif et de mettre en place les formations profes- pour atteindre les nouveaux objectifs de perfor-
sionnelles et les ressources utiles à cet effet. mance. Il s’agit d’encourager les enseignants à utili-
ser les données disponibles pour faire le diagnostic
des difficultés des élèves et trouver la bonne remé-
diation ; développer des procédures organisation-
Analyse de la réforme sur le terrain nelles pour partager les nouvelles connaissances des
enseignants ; utiliser ces connaissances pour adapter
Au niveau de la conception, les liens entre obliga- le projet d’établissement et la répartition des crédits ;
tion de résultats et renforcement des capacités col- et encourager la responsabilisation collective du per-
lectives ou, en d’autres termes, entre pression et sou- sonnel au service de la performance des élèves.
tien semblent cohérents. Dans quelle mesure cette
cohérence se reflète-t-elle dans les pratiques de ter- Jusqu’à quel point l’enquête collaborative aide-t-
rain ? Il faudra du temps et de nombreuses recherches elle les établissements à utiliser les nouvelles res-
pour répondre avec certitude à cette question. sources et supports disponibles, à acquérir de nou-
En attendant, l’engagement des établissements dans velles compétences pour faire face aux difficultés des
le processus d’enquête collaborative offre un bon élèves les moins performants ? L’analyse présentée
aperçu de cette cohérence. Rappelons qu’il s’agit ici est le fruit d’une étude qualitative effectuée
d’un dispositif mis sur pied par les responsables poli- en 2008 sur la mise en œuvre de cette méthode, un
tiques pour renforcer les capacités et compétences an après son lancement, dans tous les établisse-
des acteurs de terrain. Les objectifs affichés et le ments scolaires de la ville de New York. L’échantillon
processus lui-même pointent certaines des compé- de l’enquête est composé de 41 établissements
Associer obligation de résultats et amélioration des compétences des établissements de New York 55
Fréquence d’utilisation
Supports Types de ressources et d’accompagnement
par les équipes d’enquête
ARIS Modérée
Tableau 2. Types de données utilisées par les équipes d’enquête (année scolaire 2007-2008)
Évaluations de l’État
Dossiers des élèves et/ou de la classe dans ARIS
Choisir un petit groupe d’élèves comme objet d’étude
Échanges avec les enseignants, les élèves
et les conseillers d’orientation
Évaluations formatives
Observations de classe
Diagnostiquer les besoins des élèves sélectionnés Dossiers scolaires
Entretiens avec les élèves et les enseignants
Travail des élèves
Évaluations formatives
Observations
Évaluer l’efficacité de cette nouvelle stratégie Travail des élèves
Évaluations de l’État
Dossiers scolaires
Associer obligation de résultats et amélioration des compétences des établissements de New York 57
Les établissements doivent mettre ces nouvelles Le processus d’enquête collaborative s’avère pro-
connaissances au service du développement indivi- metteur pour aider les établissements à responsabi-
duel et au niveau de l’organisation des établisse- liser l’ensemble du personnel autour de la réussite
ments. Plus précisément, ils doivent s’appuyer sur les des élèves. L’approche pas à pas – ciblage d’un seul
résultats de l’enquête collaborative pour nourrir les problème d’apprentissage important, connaissance
choix de développement professionnel et apporter progressive d’un petit groupe d’élèves en difficulté,
les ajustements systémiques au projet d’établisse- travail intensif avec une équipe restreinte d’ensei-
ment (curriculum et répartition des ressources au ser- gnants – a largement contribué à faire du processus
vice de nouvelles pratiques). Dans certains établisse- d’enquête un outil pertinent et productif. Les équipes
ments, les équipes parrainaient des collègues pour d’enquête ont indiqué que le travail en étroite colla-
qu’ils se forment dans deux domaines précis. Il s’agis- boration avec un petit groupe d’élèves renforçait leur
sait tout d’abord d’aider les enseignants à comprendre motivation pour assurer leur réussite. Nombre d’en-
et utiliser les nouvelles évaluations formatives pour seignants appréciaient ce processus parce qu’ils y
diagnostiquer et suivre les progrès des élèves. Ces voyaient le reflet de leur motivation première lorsqu’ils
ateliers concernaient tous les enseignants, étaient sont entrés dans le monde de l’éducation : améliorer
obligatoires et faisaient l’objet d’une journée officielle le sort des classes en général et celui de leurs élèves
de formation professionnelle. Un expert externe ani- en particulier. Enfin c’était l’occasion pour les admi-
mait la formation. Le second domaine portait sur la nistrateurs, débordés par les problèmes disciplinaires
stratégie pédagogique qui, selon les équipes d’en- et les questions d’entretien des bâtiments, de s’inté-
quête, avait fait ses preuves pour répondre aux resser davantage à la vie des classes et d’échanger
besoins des élèves ciblés. Ces ateliers étaient courts avec leurs équipes enseignantes. L’engagement
(30 à 60 minutes), sur la base du volontariat, avaient dont font preuve les équipes vis-à-vis des progrès
lieu pendant le temps de travail et étaient animés par d’apprentissage des élèves ciblés est une réussite
les équipes d’enquête qui avaient mis en œuvre la incontestable, un an après la mise en place de ce
stratégie. processus. Néanmoins, l’implication de l’ensemble
du personnel de l’établissement nécessite l’engage-
Dans la plupart des équipes, certains estimaient
ment d’un plus grand nombre d’enseignants et d’ad-
que l’objectif suprême du processus d’enquête était
ministrateurs dans le processus et le soutien des
d’apporter des changements systémiques au sein de
chefs d’établissement, pour faire de la réussite des
leur établissement. Néanmoins seule la moitié des
élèves l’objectif de tous. Pour responsabiliser l’en-
équipes a formulé des recommandations pour adap-
semble de l’équipe éducative, le processus d’enquête
ter le projet d’établissement et modifier éventuelle-
devra être intégré dans l’organisation même de l’éta-
ment le curriculum. Les recommandations qui ten-
blissement et rallier un plus grand nombre d’ensei-
daient à améliorer l’efficacité des procédures et des
gnants aux groupes de travail existants.
ressources existantes étaient apparemment mises
en œuvre plus rapidement. En revanche, celles qui
portaient sur les nouvelles stratégies pédagogiques
n’étaient pas intégrées formellement dans le curricu-
lum. Lorsque ces stratégies étaient partagées, c’était Choix stratégiques d’obligation
toujours de façon informelle et ce partage était laissé de résultats
à la discrétion des enseignants. L’enquête a débou-
ché sur toute une série d’initiatives au fur et à mesure Notre analyse globale du processus d’enquête
que les équipes analysaient les problèmes d’appren- collaborative souligne à quel point l’articulation
tissage des élèves et évaluaient les conditions d’en- entre obligation de résultats et apport de ressources
seignement et d’apprentissage. Ces initiatives dépen- supplémentaires peut contribuer à renforcer les
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Associer obligation de résultats et amélioration des compétences des établissements de New York 59
L’objectif de cet article est d’examiner l’usage des évaluations intermédiaires et des outils qui les accompagnent
pour améliorer l’enseignement des mathématiques à l’école élémentaire aux États-Unis. Nous utilisons le terme
d’« évaluations intermédiaires » pour caractériser des évaluations cycliques des connaissances et des
compétences, limitées dans le temps, qui servent comme données agrégées pour établir des comparaisons
entre les classes, les écoles, et à l’échelle du district. Nous étudions plus particulièrement comment ce système
d’information et cette base de données changent les conditions d’instruction et l’usage pédagogique qu’en font
les enseignants avec les élèves dans leur classe.
Descripteurs (TESE) : évaluation par les enseignants, évaluation formative, traitement des données, pratique
pédagogique, processus d’apprentissage.
Aux États-Unis, la plupart des débats sur les éva- Les cycles d’amélioration continue
luations intermédiaires portent sur les cycles d’amé- de l’enseignement
lioration continue, processus de retour d’informations
visant à améliorer l’enseignement et les apprentis-
sages des élèves. Les étapes successives d’évalua- Les enseignants croulent sous une avalanche d’ou-
tion, d’analyse et d’interprétation des résultats, puis tils visant à évaluer les apprentissages des élèves.
de planification et de mise en œuvre de nouvelles Ces outils sont créés par différents prestataires
pratiques pédagogiques constituent le déroulé – entreprises privées, organisations à but non lucratif,
logique de ce cycle. Cet article présente les résultats éditeurs de manuels scolaires – ainsi que par les
d’une étude de trois ans financée par la National États et les districts scolaires (Burch, 2010). Naturel-
Science Foundation, qui cherchait à connaître la lement, les enseignants créent aussi leurs propres
façon dont les enseignants utilisent les résultats des tests, quiz et autres outils quotidiens d’évaluation des
évaluations intermédiaires dans le cadre du cycle performances des élèves. Concrètement, à l’école
d’amélioration continue de l’enseignement. élémentaire, un enseignant est amené à faire passer
Les évaluations intermédiaires des élèves dans le cadre des cycles d’amélioration continue de l’enseignement 63
Les évaluations intermédiaires des élèves dans le cadre des cycles d’amélioration continue de l’enseignement 65
Les évaluations intermédiaires des élèves dans le cadre des cycles d’amélioration continue de l’enseignement 67
À Cumberland
Conclusion
Alors que la première initiative des enseignants de
Philadelphie était de répartir leurs élèves en groupes Presque tous les enseignants de notre échantillon
de niveau, les enseignants de Cumberland envisa- ont eu recours aux évaluations intermédiaires. Ils s’en
geaient les évaluations intermédiaires comme un servaient surtout pour repérer les faiblesses de leurs
supplément d’informations pour mieux adapter la élèves dans certaines parties du programme. Dans
manière de répartir les élèves en groupes n’étant les deux districts, le même ensemble de facteurs
pas a priori des groupes de niveau. La grande majo- influençait leur interprétation des résultats des éva-
rité des cours que nous avons observés était struc- luations. Parmi ces facteurs figuraient les perfor-
turée autour de cette répartition en groupes, réalisée mances antérieures de chaque élève, celles de la
selon les acquis et les erreurs révélés par les diffé- classe dans son ensemble et la perception de la diffi-
rentes évaluations. Si cette approche n’est guère culté de telle ou telle partie du programme par les
différente de celle pratiquée à Philadelphie, elle varie enseignants. On peut également supposer que, dans
au moins sur deux points. Tout d’abord, la composi- ces deux districts, les supports informatiques aux-
tion des groupes ne dépend pas du niveau de per- quels les enseignants ont accès influencent la
formance, mais du type d’erreur faite par les élèves. manière dont ils interprètent les résultats des évalua-
Par exemple, dans un cours que nous avons tions intermédiaires. Bien que cela semble aller
observé, l’enseignant avait divisé sa classe en à l’encontre du cycle typique « recueillir, interpréter,
cinq groupes : un de ces groupes était formé planifier, agir », il faut reconnaître que les enseignants
d’élèves qui n’avaient pas acquis la notion de savent très bien s’ils ont accès à des supports péda-
« valeur de position », alors qu’un autre était formé gogiques de qualité au moment même où ils interprè-
d’élèves qui faisaient des erreurs de calcul récur- tent les résultats. Il est aussi possible que les ensei-
rentes. La pédagogie de l’enseignant était dès lors gnants disposant de moins de moyens donnent
ciblée sur ce type d’erreurs. En théorie, la composi- moins de sens aux données, dans la mesure où les
tion des groupes pouvait évoluer, mais cette évolu- interprétations à faire sont plus complexes. Par
tion ne nous a pas paru possible, dans la mesure où exemple, les enseignants de Philadelphie ne pou-
ces groupes étaient en réalité des groupes de niveau vaient pas prendre trois jours hors de leur temps
déguisés. de travail pour revoir la « valeur de position » avec les
élèves, même si les résultats indiquaient que cette
Malgré la tendance générale qu’ont les ensei-
intention était souhaitable.
gnants de Cumberland à analyser les résultats des
évaluations intermédiaires d’après le seul système L’usage que font les enseignants des évaluations
de gestion de données, leurs méthodes pédago- intermédiaires pose la question de savoir jusqu’à quel
giques sont différentes d’un enseignant à l’autre. point ces évaluations contribuent à ce que les objec-
Certains enseignants distinguent la révision d’un tifs pour lesquels elles sont utilisées soient atteints.
concept ou d’une compétence déjà enseignée et la En d’autres termes, ces évaluations apportent-elles
reprise entière d’une leçon. Cette démarche est des informations utiles aux apprentissages des élèves
peut-être liée au continuum interprétatif entre symp- en mathématiques et susceptibles d’améliorer l’en-
tôme et étiologie : les enseignants qui comprennent seignement ? Ces questions ont été largement igno-
l’étiologie d’une erreur savent davantage ce qu’il rées dans la littérature de recherche sur l’utilisation
convient de reprendre, à quel moment et comment. des données issues des tests et sur les cycles d’amé-
Néanmoins d’autres enseignants ont une approche lioration continue de l’enseignement. Bien que cette
plus procédurale et reprennent le test d’entraîne- question ne soit pas au cœur de notre étude, il nous
ment item par item en classe entière. Enfin nous ne est apparu nécessaire de développer les recherches
pouvons négliger le fait que les enseignants empiriques sur la qualité des évaluations intermé-
de Cumberland avaient un plus petit nombre diaires, dans la mesure où ces évaluations ne garan-
NOTE
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Les évaluations intermédiaires des élèves dans le cadre des cycles d’amélioration continue de l’enseignement 69
L’évaluation se trouve au cœur de l’activité scolaire. Alors qu’elle servait surtout à certifier des acquis ou à
réguler les apprentissages, elle est devenue un outil de gestion dont les administrations scolaires se servent
pour piloter l’organisation scolaire. En analysant les parties constitutives d’un système éducatif, et plus
précisément dans les pays germanophones, l’article interroge les besoins d’information à l’intérieur d’un
système de production scolaire, en tenant compte à la fois des besoins formatifs et des impératifs de
l’accountability. Un travail avec les enseignants sous forme de recherche collaborative permet d’interpréter les
résultats d’évaluation et de planifier des remédiations.
Descripteurs (TESE) : évaluation, diffusion de l’information, norme, formation des enseignants, politique en matière
d’éducation, système éducatif.
Pourquoi les résultats en éducation sont-ils érigés phones (Piéron, 1963 ; Noizet & Caverni, 1978) témoi-
en impératifs catégoriques ? Quels sont les méca- gnent d’un souci constant d’amélioration des pra-
nismes et la signification de cette obligation de résul- tiques d’évaluation et de nombreuses contributions
tats qui est faite aux systèmes scolaires ? Comment conceptuelles ont permis, dans les années quatre-
la comprendre ? Une manière de débuter est de se vingt et quatre-vingt-dix, à la fois de théoriser le
demander si le contraire est vrai : l’éducation aurait- champ de l’évaluation scolaire et d’opérer des dis-
elle fonctionné jusqu’ici sans produire des résultats ? tinctions théoriques importantes, notamment entre
Si nous commençons avec les résultats des évalua- évaluation formative, formatrice, sommative et pro-
tions, la réponse est clairement non car, depuis nostique, pour ne mentionner que les plus impor-
au moins le début du siècle dernier, l’évaluation fait tantes. Autrement dit, le système éducatif et ses
partie de façon constitutive du travail scolaire et acteurs ont été fortement préoccupés par l’évalua-
conditionne, sous différentes formes, l’activité de tion, ses résultats, leur qualité et leur validité sous dif-
l’enseignant. Les travaux de docimologie franco- férentes formes. Malgré d’importantes réductions
Les auxiliaires de vie scolaire sont chargés de l’accompagnement d’élèves handicapés en milieu scolaire
ordinaire. Leur mission s’inscrit ainsi dans les processus de division du travail éducatif au sein de l’école et leur
nombre en augmentation constante atteste de la reconnaissance par les pouvoirs publics du bien-fondé de
cette fonction. Cependant le statut attribué à ces emplois (précarité, faible rémunération, formation courte)
conduit à s’interroger sur la possibilité d’assurer, dans ces conditions, des services de qualité et soulève la
question de la professionnalisation de ces personnels. La recherche présentée dans cet article a pour objet
d’étudier les relations, perçues par les auxiliaires de vie scolaire eux-mêmes, entre leurs conditions d’emploi et
l’exercice concret de leur fonction dans les établissements où ils sont nommés. Des entretiens individuels ont
été réalisés auprès de 34 auxiliaires de vie scolaire en poste dans le département de Seine-Saint-Denis, en
région parisienne. L’enquête permet de restituer leur expérience propre, leurs représentations des rapports
entre leur emploi et les activités qu’ils mènent, entre leur statut et leurs engagements sur le terrain. L’analyse
montre que le statut qui leur est réservé ne leur semble pas être à la hauteur de la fonction attendue, qui
implique un fort engagement personnel et sollicite des compétences diverses. La formation reçue est aussi très
critiquée au regard de ce qu’ils en attendent. Sont également présentés les apports et les difficultés de
collaboration avec les partenaires, notamment les enseignants et les professionnels spécialisés.
Descripteurs (TESE) : éducation des jeunes à besoins éducatifs particuliers, handicap, enseignant spécialiste, approche
inclusive, relations interpersonnelles, coopération.
Conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaire et qualité de l’accompagnement des élèves handicapés 93
Conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaire et qualité de l’accompagnement des élèves handicapés 95
Conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaire et qualité de l’accompagnement des élèves handicapés 97
Conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaire et qualité de l’accompagnement des élèves handicapés 99
Conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaire et qualité de l’accompagnement des élèves handicapés 101
NOTES
1 Loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits 7 Dans l’article considéré, l’auteur analyse la garde des enfants
et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes des autres à domicile, en mettant l’accent sur le rôle des pou-
handicapées, disponible sur Internet à l’adresse : <http://www. voirs publics dans le processus de professionnalisation des
legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000809647> assistantes maternelles. Ce faisant, il considère ce métier
(consulté le 26 janvier 2011). comme un métier féminin, écartelé dit-il entre « le travail d’éveil
2 L’accompagnement par les AVS consiste à « optimiser l’autono- de la puériculture de la crèche et celui de l’institutrice d’école
mie de l’enfant dans ses apprentissages, faciliter sa participa- maternelle » (Aballea, 2005).
tion aux activités collectives et aux relations interindividuelles,
8 Il ne nous a pas semblé pertinent d’interroger des EVS, car l’an-
assurer son installation dans des conditions optimales de sécu-
rité et de confort », d’après la loi n° 2003-400 du 30 avril 2003 née 2005-2006 était la première année d’installation de ces
relative aux assistants d’éducation, disponible sur Internet emplois.
à l’adresse : <http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTe 9 Cette référence à la « bonne » ou « juste » distance est aussi
xte=JORFTEXT000000602740&dateTexte=> (consulté le 26 jan- fortement présente dans les analyses de l’accompagnement des
vier 2011). personnes handicapées en général (voir l’ouvrage de Stiker, Puig
3 « En mars 2009, 9 728 emplois d’assistants d’éducation AVSi & Huet, 2009, p. 46).
(individuels) et 2 083 emplois d’assistants d’éducation AVSco 10 Sur l’ensemble de la population d’AVS du département, seule
(collectifs) étaient occupés. Pour compléter l’intervention des
une minorité d’entre eux a bénéficié de plus d’une semaine de
AVSi, des personnels ont été recrutés sur des contrats d’accom-
formation (49 % des AVSi et 30 % des AVSco).
pagnement dans l’emploi (CAE) ou sur des contrats d’avenir
(CAV), soit plus de 12 679 personnes (7 454 équivalents temps 11 Ils sont assurés, dans le département considéré, par le Centre
plein). À la rentrée 2010, 57 067 élèves font l’objet d’un accom- national d’éducation et de formation pour l’enfance inadaptée
pagnement individuel. On dénombre 21 800 équivalents temps (CNEFEI), actuellement INS HEA (Institut national supérieur de
plein AVSi et 2 166 équivalents temps plein AVSco » (MEN, formation et de recherche pour l’éducation des jeunes handica-
2010). pés et les enseignements adaptés).
4 Dans la loi n° 2005-102 du 11 février 2005, c’est sous le titre 12 SESSAD : Service d’éducation spécialisée et d’aide à domicile.
« accessibilité » que sont précisées les modalités de scolarisa-
tion. 13 L’orientation officielle actuelle est d’augmenter le nombre d’EVS
au détriment des AVS. Les problèmes évoqués par les AVS ris-
5 C’est le cas, par exemple, des dispositifs intitulés « services
d’accompagnement à la vie sociale » et « services d’accompa- quent d’être beaucoup plus difficiles à surmonter par ces per-
gnement médico-social pour adultes handicapés ». sonnels qui disposent, pour remplir une fonction comparable, de
moins de ressources en termes de formation initiale et d’expé-
6 Selon ces mêmes auteurs, « un emploi est de qualité si les rému- rience professionnelle. En outre, ils sont encore aujourd’hui peu
nérations associées permettent de dépasser le seuil de pau-
nombreux à recevoir une formation. Environ 50 % des EVS n’ont
vreté, si la stabilité de l’emploi et la sécurité économique sont
reçu aucune formation en fin d’année scolaire 2007-2008, ce qui
assurées, si les conditions de travail ne sont pas préjudiciables à
la santé et enfin si la reconnaissance juridique et symbolique va dans le sens de nos résultats précédents, ainsi que de l’en-
associée à l’emploi est suffisante » (Devetter, Jany-Catrice quête de l’Union nationale pour l’avenir de l’inclusion scolaire,
& Ribault, 2009, p. 62). sociale et éducative (2008).
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monde. Toulouse : érès, p. 57-66. tion de handicap. Conditions de travail et développe-
Conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaire et qualité de l’accompagnement des élèves handicapés 103
Conditions d’emploi des auxiliaires de vie scolaire et qualité de l’accompagnement des élèves handicapés 105
Le renforcement du partenariat « université-écoles » constitue une des orientations adoptées dans le cadre des
politiques éducatives européennes afin d’optimiser la formation des enseignants. Après l’avoir contextualisée
institutionnellement, cet article montre en quoi et comment cette orientation invite à la mise en œuvre d’une
nouvelle forme d’apprentissage professionnel, par le réaménagement des dispositifs usuels de formation,
à partir du modèle des « communautés de pratique » (Lave & Wenger, 1991). Sur la base d’une description des
intérêts et des limites inhérents à ces nouveaux dispositifs, cet article questionne finalement la place que
devraient occuper les établissements aux côtés de l’université dans le cadre de la formation des enseignants.
Descripteurs (TESE) : modèle de formation des enseignants, partenariat d’écoles, établissement de formation des
enseignants.
Cet article propose une recension des principaux dements théoriques sous-jacents au modèle des
travaux nationaux et internationaux relatifs à la mise communautés de pratique, exploité dans ce cadre
en œuvre de dispositifs de formation basés sur le pour parvenir à renforcer ce partenariat. La troisième
modèle des « communautés de pratique » (Lave partie détaille les intérêts et les limites de ce type
& Wenger, 1991 ; Wenger, 1998) dans le cadre de la d’exploitation. La partie suivante présente les princi-
formation des enseignants. Elle est organisée en paux dispositifs mis en œuvre à partir du modèle des
cinq parties. La première partie montre en quoi le ren- communautés de pratique. Pour conclure, la dernière
forcement du partenariat « université-écoles1 » partie montre enfin que, dans ce type de dispositif,
constitue une des orientations adoptées dans le les établissements, en permettant le rapprochement
cadre des politiques éducatives européennes, notam- des situations de formation et de pratique profession-
ment française, afin d’optimiser la formation des nelle, occupent une place de plus en plus privilégiée
enseignants. La deuxième partie développe les fon- dans le partenariat qui les lie à l’université.
Vers un usage européen du modèle des communautés de pratique en formation des enseignants 109
Vers un usage européen du modèle des communautés de pratique en formation des enseignants 111
Vers un usage européen du modèle des communautés de pratique en formation des enseignants 113
NOTES
1 Nous traduisons ici la terminologie la plus fréquemment exploi- formateurs universitaires (FU dans le texte) sont généralement
tée (university-school) au cœur de la littérature scientifique. Par chargés d’enseignement et/ou de recherche dans les universités
convention, nous entendons par « université-écoles » le partena- ou dans les centres de formation selon les pays et interviennent
riat établi entre l’université et un ou plusieurs établissements dans les programmes de formation professionnelle initiale et
scolaires de premier ou second degré. continue des enseignants. Certains ont une expérience d’ensei-
gnant et/ ou de conseiller pédagogique. Selon les pays, ils sont
2 Les conseillers pédagogiques sont des enseignants en poste qui nommés university supervisor, student teachers supervisor, tea-
ont en charge une ou plusieurs classes, tout en étant impliqués
cher training tutor, university tutor ou encore university-based
comme formateurs dans le programme de formation profession-
teacher educator (Pour plus de détails, voir Chaliès, Cartaut,
nelle initiale des EN. Selon les pays, ils sont nommés associate
Escalié et al., 2009).
teachers, mentor, mentor teacher, school-based mentor, coope-
rating teacher, induction tutor, induction supporter, classroom 3 Nous faisons ici référence au colloque organisé par la conférence
teacher ou encore school-based teacher educator (pour une des directeurs d’IUFM ayant eu lieu à Paris en 2010 : « 20 ans
synthèse, voir Hennissen, Crasborn, Brouwer et al., 2008). Les de formation et de recherche dans les IUFM, et maintenant ? »
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Vers un usage européen du modèle des communautés de pratique en formation des enseignants 115
Vers un usage européen du modèle des communautés de pratique en formation des enseignants 117
Finalités socio-éducatives
de la culture scientifique
Virginie Albe
Introduction
Depuis plusieurs années, la formation du citoyen aux choix sociétaux est devenue
un enjeu majeur de l’éducation scientifique pour de nombreux pays, notamment
en Europe et dans les pays dits émergents (Albe, 2009 ; Robine, 2009). Une éduca-
tion aux sciences pour tous visant ce que d’aucuns nomment une culture scienti-
fique et d’autres une alphabétisation ou une « littératie scientifique », en traduction
de la scientific literacy des anglophones, est alors largement promue dans les pays
concernés (Albe, 2008). L’émergence de cette culture scientifique pour tous peut
être reliée à une autre question majeure, largement (re)discutée à l’heure actuelle,
sur l’éducation à la citoyenneté, dans le contexte de mondial isation de l’économie
et en référence à un problème de cohésion des sociétés. Considérant que l’on
observe une tendance des citoyens à un désengagement vis-à-vis de leur droit de
regard sur les grands choix de société, symptôme apparent d’une dynamique de
dépolitisation grandissante, la question cruciale de l’éducation à une citoyenneté
active et éclairée émerge à nouveau. La contribution de l’éducation scientifique à la
formation d’un citoyen que l’on souhaite actif et éclairé (question qui, en France,
Plusieurs revues de littérature, dans le champ de l’éducation aux sciences, ont été
consacrées à la culture scientifique, afin de clarifier ses orientations et définitions
(Bybee, 1997 ; De Boer, 2000 ; Koballa, Kemp & Evans, 1997 ; Mayer & Kumano,
2002 ; Roberts, 2007). D’une approche historique effectuée sur une courte période
récente et avec les précautions nécessaires étant donné le peu de recul que nous
avons, il ressort que la culture scientifique constitue d’abord un slogan à la fin des
années cinquante, pour faire ensuite l’objet de multiples définitions (Roberts, 2007).
Le terme de « scientific literacy » apparaît initialement dans les écrits de Conant dès
les années quarante (Holton, 1998 ; Bybee, McCrae & Laurie, 2009) et se répand
ensuite dans les discours d’éducateurs aux sciences (dans un champ professionnel,
enseignants, formateurs et animateurs scientifiques dans les musées ou des ateliers
scientifiques à l’école), en référence à un article de 1958 intitulé « Science literacy:
Si, dans une perspective didactique, on examine la nature des savoirs mobilisés
dans les situations d’apprentissage promues ou mises en œuvre dans des
recherches empiriques en éducation aux sciences, plusieurs orientations peuvent
être identifiées. S’agit-il de considérer l’éducation scientifique en fonction d’un pro-
jet de société ou en fonction des contenus des disciplines scientifiques ? Répondre
à cette question trace une ligne de partage entre deux visions de la culture scienti-
fique, conçues comme les deux extrêmes d’un continuum d’approches et identifiées
à partir d’un vaste corpus de recherches et de textes institutionnels (rapports d’aca-
démies des sciences ou d’associations d’éducateurs en sciences, de l’UNESCO, de
l’OCDE de 1973 à 20055, voir Roberts, 2007).
Dans une vision 1, il s’agit d’enseigner des contenus scientifiques pour eux-
mêmes (Roberts, 2007, p. 729). Les savoirs scolaires sont établis en référence à la
science savante et considérés sans aucune implication dans la société (Arons,
1983 ; Snow, 1962). Cette conception de la culture scientifique correspond pour
Laugksch (2000) à une « catégorie de l’apprendre6 ». Dans une vision 2, les savoirs
scolaires sont élaborés en référence à leur implication dans la société (Branscomb,
1981 ; Miller, 1983). Dans une telle approche, nommée « catégorie du fonctionne-
ment en société7 » par Laugksch (2000), la culture scientifique est un concept relatif
et socialement défini qui diffère selon les périodes, les régions géographiques, les
communautés ou les conditions sociales. Il peut s’agir par exemple dans les pro-
grammes scolaires du choix de situations pour lesquelles la science semble légiti-
mement jouer un rôle dans d’autres affaires humaines (Roberts, 2007, p. 729) ou de
situations ayant une dimension scientifique et pouvant être rencontrées par les
élèves en tant que citoyens (Roberts, 2007, p. 730). Cette centration sur les situa-
tions rejoint l’accent mis sur les contextes dits « de vie » dans l’enquête PISA 2006
et conduit certains de ses experts à revendiquer l’ancrage de PISA 2006 dans cette
vision 2 de la culture scientifique (Bybee, McCrae & Laurie, 2009, p. 866). Ces
contextes « de vie » concernent la santé, les ressources naturelles, l’environnement,
les risques environnementaux, technologiques et les frontières entre sciences et
technologies (OCDE, 2006). Il s’agit de les faire appréhender par les élèves aux
niveaux local, social et global.
Pour prendre d’abord l’exemple de la santé, les élèves peuvent l’appréhender de
la façon suivante : au niveau local, sa préservation, la prévention d’accidents et l’ali-
mentation ; au niveau social, le suivi et les transmissions de maladies, la santé d’un
groupe social et les choix alimentaires ; et au niveau global, les épidémies et la pro-
pagation de maladies infectieuses. Concernant les ressources naturelles, au niveau
local, il s’agit de la consommation individuelle de matériaux et d’énergie ; au niveau
social, de la préservation de la qualité de vie (sécurité, production et distribution de
nourriture et d’énergie) des populations humaines ; et au niveau global, des sys-
tèmes naturels renouvelables ou non renouvelables, de la croissance de la popula-
tion mondiale, de l’usage durable des espèces. À propos de l’environnement,
au niveau local, il s’agit d’un comportement respectueux de l’environnement et de
l’usage des matériaux ; au niveau social, de la répartition des populations, de la ges-
tion de déchets, des impacts sur l’environnement et de la météorologie locale ; et au
niveau global, de la biodiversité, de la durabilité écologique, du contrôle de la popu-
lation, de la production et des sols. Les risques concernent, au niveau local, les
décisions en matière de logement ; au niveau social, les changements rapides (trem-
blements de terre, météorologie sévère), lents et progressifs (érosion côtière, sédi-
mentation) et l’évaluation des risques ; et au niveau global, le changement clima-
tique et l’impact de la guerre moderne. Concernant les frontières entre sciences et
Discussion
En guise de conclusion
Notes
1 La tendance précédemment présentée de désengagement politique des citoyens vis-à-vis des grands
enjeux de société peut être confrontée à d’autres analyses dans le champ de la sociologie. Certains
ont par exemple proposé l’idée de « tournant participatif » pour désigner le développement et la multi-
plication des formes de mobilisation sociale ou de participation des individus, sensibles notamment
aux préoccupations environnementalistes et à la responsabilité envers les générations futures. Ces
formes nouvelles d’activisme se distinguent de formes traditionnelles de mobilisation sociale, telles le
syndicalisme ou le militantisme politique. La tendance contemporaine de désengagement politique
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ALBANEL Xavier. Le travail d’évaluation. L’inspection dans assène parfois ses certitudes sans en éprouver plus avant
l’enseignement secondaire. Toulouse : Octarès, 2009, 171 p. la solidité (« Le fait qu’on ne retrouve [les enseignants]
aujourd’hui que très faiblement dans le corps des IA-IPR
Depuis les rapports Deleau (1986) puis Viveret (1989),
équivaut finalement à dire que rares sont les enseignants
la thématique de l’« évaluation » parcourt les politiques
à être admis au concours sans avoir été portés candidats
publiques, et de nombreux travaux de sciences politiques
par leur inspecteur », p. 18), fait allusion à des distinc-
s’y consacrent. L’ouvrage de Xavier Albanel choisit
tions théoriques sans toujours en restituer la pertinence
cependant une perspective disciplinaire et méthodolo-
(« À y regarder de plus près, la thèse de la séparation de
gique différente pour l’aborder, puisqu’il est issu d’une
l’activité d’avec celui qui l’exerce est quand même défen-
thèse de sociologie du travail, adossée à un laboratoire
dable », p. 26), et peut se contenter d’approximations
dont la programmation scientifique fait la part belle aux
dommageables (le groupe des IPR se structurerait autour
analyses interactionnistes des dynamiques et des activités
de « valeurs communes » pas davantage précisées ;
productives. Choisissant de décrire par le menu le « tra-
en revanche « très peu de personnes sur les centaines de
vail d’évaluation » spécifique que produisent les inspec-
milliers de professeurs sont concernées » par la promo-
teurs pédagogiques régionaux (IPR), le livre porte la
tion vers le corps des inspecteurs) ou des renvois lapi-
marque de cette origine, le plus souvent à bon escient,
daires, et donc convenus, à quelques références acadé-
mais non sans quelques limites. L’argument en est
miques (comme le concept de loyalty repris à Hirschman,
simple : par-delà l’importance accordée aux « histoires
allusion à une typologie extraite d’un manuel de sociolo-
d’inspection » dans les discours enseignants, par-delà les
gie des élites).
réflexions souvent critiques sur les enjeux professionnels
et gestionnaires que véhicule ce type d’évaluation des D’autre part, le cinquième chapitre opère un mouve-
pratiques pédagogiques, « le travail des inspecteurs reste ment de régression plutôt qu’il élargit la focale : habile-
vague » : il s’agit donc d’en préciser les conditions, d’en ment construit en deux temps, articulant les « fonctions
décrire finement les modalités, d’en cerner aussi la récep- manifestes » de l’inspection (dispositif de gestion des
tion car « la littérature concernant les IA-IPR est quasi- ressources humaines, de contrôle et d’accompagnement)
ment inexistante », ce que ne confirme d’ailleurs pas et ses « fonctions latentes » (dispositif de protection
vraiment la bibliographie de fin d’ouvrage. d’une organisation à l’égard de son environnement, de
protection des enseignants à l’égard de la ligne adminis-
Pour ce faire, les cinq chapitres qui composent le livre
trative de l’institution scolaire, de structuration des
en répartissent en fait différemment les angles d’ap-
groupes professionnels dans le champ éducatif), il montre
proche. Dans un premier chapitre en effet, l’auteur intro-
certaines redondances (la note du bas de la p. 148 reprend
duit les inspecteurs pédagogiques régionaux comme un
un chiffre énoncé dès la p. 10), des usages terminolo-
groupe professionnel récent dans l’administration sco-
giques parfois maladroits (confusion entre « rendement »
laire, dont les missions sont actuellement en voie de
et « performance », p. 157), ou encore des exagérations
recomposition. Il en examine la structuration en suivant
qui laissent le lecteur perplexe, notamment p. 152 : « La
les quatre axes classiques qu’aborde la sociologie des
rencontre entre enseignants et inspecteurs peut être ana-
professions (statut, trajectoires, métier, action collective),
lysée comme une rencontre entre deux mondes qui ne se
mais sans s’appuyer sur un cadre théorique précis, alors
recouvrent pas : ils ne partagent pas la même vision du
que ce champ est traversé de paradigmes parfois concur-
métier, n’ont pas la même façon de concevoir le travail
rents. On regrettera au demeurant la description excessi-
d’enseignement ; ils ne se réfèrent pas au même système
vement rapide d’un corps dans une fonction publique
de valeurs, n’ont pas toujours la même vision de l’organi-
d’État très charpentée par le droit administratif, et la
sation et ne partagent pas forcément les mêmes réfé-
peinture souvent légère du contexte administratif de son
rences professionnelles. »
développement professionnel : on apprend par exemple
en une simple phrase que, « par décret du 18 juillet 1990, Il reste que, du deuxième au quatrième chapitre, le lec-
les IPR changent en effet de tutelle » (p. 7). L’auteur teur est introduit dans le cœur d’une démarche minu-
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L’Harmattan, 2010, 163 p.
DUTERCQ Yves (dir.). Où va l’éducation entre public
et privé ? Bruxelles : De Boeck, 2011, 202 p.
Abstracts 161
Resúmenes 163
Resúmenes 165
Gordon Stobart – „Die Beurteilung für das Erlernen“: vom Lokalexperiment bis
hin zur Nationalpolitik p p. 41
Schlagworter (TESE): formative Evaluation, Lernprozess, staatliche Ebene,
Evaluation des Bildungswesens, Wissenstransfer, Bildungspolitik.
Die Beurteilung für das Erlernen ist eine heutzutage im Vereinigten Königreich
gut entwickelte Herangehensweise und steht dort in den offiziellen
Vorschriften. Sie hat ihre Relevanz gezeigt und wurde international anerkannt.
Doch die Art und Weise, wie dieses Experiment von den Verantwortlichen der
Erziehung in England umgesetzt und interpretiert wird, wirft gleich neue
Probleme auf: Missverständnisse über die Grundprinzipien und Verzerrung
der Praktiken. Die forschungmäßige Ergebnispflicht in einer kohärenten und
integrierten Politik kann auf eine gewisse Zahl von Herausforderungen stoßen,
wenn sie zu mechanisch und oberflächlich geführt wird (insbesondere wenn
sie die Realität des Schulkontextes ignoriert) und wenn sie das Engagement
der Lehrer und der Schüler in den Beurteilungs- und Lernprozessen
unterschätzt.
Zusammenfassungen 167
Zusammenfassungen 169
Virginie Albe, Chantal Amade-Escot, Georges-Louis Baron, Christine Barré-de Miniac, Anne Barrère, Jean-
Paul Bernié, Vincent Berry, Jacqueline Billiez, Pascal Bressoux, Gilles Brougère, Cécile Carra, Philippe
Carré, Margarida César, Élisabeth Chatel, Laurent Cosnefroy, Daniel Coste, Marcel Crahay, Jacques Crinon,
Isabelle Delcambre, Jean-Louis Dufays, Marie Duru-Bellat, Serge Ebersold, Marc-André Éthier, Georges
Felouzis, Cédric Fluckiger, Benoît Galand, Daniel Gaonac’h, Bertrand Geay, Séverine Gojard, Francis
Grossmann, Alain Guerrien, Pascal Guibert, Anne Halté, Charles Heimberg, Danièle Kergoat, Nicole Lautier,
Joël Lebeaume, Véronique Leclercq, Catherine Léger-Jarniou, Yvon Léziart, Marieke Longcamp, Monique
Loquet, Françoise Lorcerie, Éric Mangez, Alain Marchive, Cendrine Marro, Jean-Louis Martinand, Stéphanie
Mathey, Olivier Maulini, Benjamin Moignard, René Mouriaux, Line Numa-Bocage, Françoise Œuvrard, Isabelle
Olry-Louis, Jean-Paul Payet, Pierre Périer, Éric Plaisance, Denis Poizat, Danielle Potocki-Malicet, Françoise
Poyet, Bernard Rey, Marc Romainville, Charles Soulié, Anne Soussi, Catherine Tauveron, Serge Thomazet,
Bernadette Tillard, Patrice Venturini, Raymond Vienneau, Bernard Wentzel, Philippe Zamora.
ARTICLES
La construction de la professionnalité
Carnus Marie-France enseignante à travers un dispositif interdis- 173 p. 19-40
ciplinaire de collège
La mixité, une évidence trompeuse ? Entre-
Chaponnière Martine tien avec Martine Chaponnière, université 171 p. 69-75
de Genève
Charlier Jean-Émile L’inéluctable ajustement des universités
172 p. 77-84
& Croché Sarah africaines au processus de Bologne
L’approche par compétences : un nouveau
Chauvigné Christian
paradigme pour la pédagogie universi- 172 p. 15-28
& Coulet Jean-Claude
taire ?
Se mettre au travail et y rester :
Cosnefroy Laurent 170 p. 5-15
les tourments de l’autorégulation
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NOTES CRITIQUES
Roudet Bernard (dir.) Les jeunes en France (F. Eloy) 172 p. 145-146
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