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Le retrait du béton

Prévenir la fissuration…

- Octobre 2006 -

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Ce document est le fruit du travail du groupe constitué de Participants au Pôle Structure
élargi pour la circonstance :

Nicole INTES – Habitat Résidentiel

Philippe BERNARD - GFC

Philippe BUSI – DT IdF

Cyril DOUHARD – Habitat Social

Maurice DUROT – Habitat Social

Bruno LEGER – Quille

Jean-Benoît LEROUX – Quille

Yves MOREAU – Brézillon

Bruno RADIGUET – BY TP

Thierry THUILLIER – BY International

animé par Eric de BREBISSON (DV Construction), assisté pour la synthèse et la rédaction
par Jean-Baptiste CHARLIER, stagiaire DV Construction dans le cadre de son TFE.

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•Objectif :
L’objectif de ce document est de sensibiliser l’ensemble des intervenants d’un projet (conception,
BE, production…) sur le phénomène de retrait afin de prendre toutes les dispositions nécessaires
permettant d’en limiter les effets.

•Domaine d’application :
Le présent document peut s’appliquer à tout ou partie d’ouvrage en béton armé constitué de béton
« classique » (granulats normaux et <B60) utilisé dans une ambiance de température normale.

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Sommaire…

Introduction

Point sur les réglementations

Le matériau béton

Les bonnes pratiques


• Habitat – Refends porteurs
• Structures types « OF »
• Industriel
• Environnement – bassins
• Dallages
• Infrastructures
• Cuvelage

Retour d’expériences

Annexes

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Introduction…
Définition du retrait

Préambule :

Le béton est un matériau évolutif : sa structure interne et ses caractéristiques mécaniques se


modifient dans le temps. Il est notamment le siège de déformations différées que sont le
fluage et le retrait.

Qu’est-ce que le retrait ?

Le retrait du béton est la variation dimensionnelle dans le temps observée sans


chargement extérieur.

Plusieurs mécanismes principaux sont à l’origine de ce retrait :

- les réactions chimiques lors de l’hydratation (prise du béton)


- la variation de la teneur en eau dans la pâte de ciment
- les variations de température (refroidissement après prise)

Il en résulte plusieurs types de retrait survenant avant, pendant et après la prise du béton.
On parle notamment de retrait plastique, endogène, de dessiccation et thermique.

Nota : Définition des différents retraits fournies en annexes.

Conséquences du retrait :

Le retrait total (addition des différents retraits) empêché peut conduire à la fissuration des
éléments en béton et peut bien entendu nuire aux propriétés de durabilité des matériaux.

Mise en garde :

Le retrait du béton et la fissuration qui en résulte sont inévitables, mais nous pouvons en
limiter les effets en agissant sur les paramètres suivant :

- Composition du béton : nature du ciment, dosage, E/C


- Dispositions constructives : cannelures (préfissuration), ferraillage, distance entre JD…
- Méthodologie constructive, phasage (durée cycle)
- Couleur du béton exposé (éviter les couleurs sombres)

Il n’y a pas de béton sans retrait mais il existe des


ouvrages sans fissuration dommageable*!

* Fissuration ouverte, accidentelle et dommageable.

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La réglementation…

Retrait sur les structures BA


Application :

La partie « réglementation » peut s’appliquer à toutes les ossatures et éléments courants


des structures en béton armé soumis à des ambiances s’écartant peu des seules
influences climatiques et dont le béton est constitué de granulats classiques*, avec un
dosage en ciment conforme à la NF EN 206-1 (≥ 260kg/m3).
* Attention aux granulats d’origine volcanique ou aux granulats d’emploi nouveau ou dont la provenance est inconnue

Sont exclus en outre :

- les ouvrages en béton non armé ;


- les ouvrages en BHP ;
- les ouvrages en construction mixte ;
- les ouvrages exceptionnels devant faire l’objet d’une étude particulière.

Avertissement !

- La liste des réglementations citées ci-après et auxquelles il convient de se référer n’est pas
exhaustive et certains thèmes peuvent être complétés afin de couvrir tous les types
d’ouvrages.

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La réglementation…
BAEL 91
Généralités :

-Retrait à prendre en compte à l’ ELS si on ne respecte pas les dispositions constructives et


les pourcentages minimum règlementaires.
-Pas de prise en compte à l’ ELU (BAEL B.5).

Raccourcissement unitaire provoqué par le retrait :

-Dans le cas de pièces non massives à l’air libre, comportant un pourcentage moyen
d’armature (BAEL A.2.1,2) :
- 1,5.10-4 dans les climats très humides.
- 2.10-4 en climat humide, ce qui est le cas de la France, sauf son quart sud-est.
- 3.10-4 en climat tempéré sec, tel que le quart sud-est de la France.
- 4.10-4 en climat chaud et sec.
- 5.10-4 en climat très sec ou désertique.

Pour plus de précision, il convient de se référer à l’annexe 1 §3 du BPEL 91.

Dimensions des blocs entre joints (BAEL B.5) :

-Pour les constructions courantes et les constructions industrielles, le retrait et la


température peuvent être négligés pour des blocs dont la distance entre les joints est :

- Lmax ≤ 25 m (Régions sèches et à forte opposition de tempsÆ voisin de la méditerranée)


- Lmax ≤ 30 à 35 m (Est, Alpes, Massif central)
- Lmax ≤ 40 m (Région parisienne)
- Lmax ≤ 50 m (Régions humides et tempérées)

-On peut légèrement dépasser ces limites en ne prenant en compte qu’une partie α du
retrait :
Lmax = distance maximum autorisée
- Si L < Lmax : α = 0
entre les joints.
- Si Lmax < L ≤ 1,25 Lmax : α = 4 (L/ Lmax - 1) L = distance entre joint prévue au
- Si L > 1,25 Lmax : α = 1 projet.

-Au delà de ces valeurs, on tient compte des effets du retrait en augmentant le ferraillage

Attention : Tolérance utilisée si des dispositions visant à conserver une certaine flexibilité de l’ouvrage existent.
Exemple : Disposition des palées de contreventement au voisinage du milieu de la longueur des bâtiments.

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La réglementation…
BAEL 91

Les éléments exposés :

Pour les éléments exposés tels que les balcons, loggias, acrotères, coursives ou partie
saillantes des bandeaux, les pourcentages minimums suivant doivent être appliqués (régions
humides et tempérées ou sèches) :

- Longueur ≤ 6m (ou 4m) : 0,2 % (0,16 % si ft28 > 2,4 MPa ou cure)
- Longueur ≥ 12m (ou 8m) : 0,4 % (Valable également pour les éléments qui sont solidaires à leurs
extrémités d’une structure rigide (balcon ou loggia entre deux murs).
- Entre 6 et 12 m (ou 4 et 8m) : interpolation linéaire.
- Le FeE400 est transposé au FeE500

Remarques :
- Ces éléments sont à recouper par des joints
diapasons.

- Pour les balcons dont la largeur est supérieure à


1,5m, un examen au cas par cas est nécessaire.

- L’espacement maximal à respecter entre les


armatures longitudinales est de 25 cm ou 2,5 fois
l’épaisseur du béton.

- Disposer sous le joint diapason un renfort


d’armature « 1 » correspondant à la section des
aciers coupés.

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La réglementation…

DTU 14.1 Travaux de cuvelage

Généralités :

-Dans le cas des cuvelages et radier sous pression (DTU 14.1 § 7.3.1), le retrait est à prendre en
compte lorsqu’il y a utilisation d’un revêtement d’imperméabilisation et que :
-Le radier est gêné (cas courant)
-Les distances entre JD sont supérieures aux distances demandées en superstructure.

Dispositions constructives :

Dans le cas d’un radier gêné ou si la distance entre les JD est supérieure aux
distances demandées en superstructure, une consultation avec le BE et l’entreprise
d’étanchéité est à réaliser afin de déterminer les dispositions à prendre :

- Béton visant à limiter le retrait ;


- Mise en place du béton (phasage, damier) ;
- Procédure de cure ;
- Création de joints de reprises de bétonnage ou joints de clavage ;
- Création de joints de préfissuration ;
- Délais entre les phases ;
- Epaisseur du radier (à déterminer au moment de l’étude pour limiter le délai du retrait)

Disposition de ferraillage :

Amini = 0,1% pour la face de la paroi recevant le revêtement


Oui d’imperméabilisation, dans chaque direction
avec 1cm²/m ≤ Amini ≤ 4cm²/m
Précautions prises
pour limiter le retrait Non
Amini = 0,25 % sur chaque face (soit 0,5% au total), dans
chaque direction (ratio : 100 kg/m3 d’acier mini !!)

Pourcentage de la section droite


strictement nécessaire.

Remarques :
Toutes les précautions prises en vu de limiter le retrait doivent figurer sur les plans et/ou doivent faire l’objet d’un
document spécifique.

Coulage :

- Voir les bonnes pratiques pour le coulage en damier et les bandes de clavages (voir ci-après :
Chapitre 3 – Les Bonnes pratiques § cuvelage).

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La réglementation…

DTU 13.3 Les dallages


Trois types de dallages :

Depuis 2005, c’est le DTU 13.3 qui indique les règles à suivre concernant les
dallages et prend en compte le retrait. Il définit en outre trois types de dallage :

- Dallage de type 1 :
Les dallages à usage industriel, les dallages soumis à des charges réparties supérieures à 1t/m²
ou concentrées supérieures à 1t, les locaux industriels ou assimilés de plus de 1000 m².

- Dallage de type 2 :
Les dallages sur lesquels les charges sont inférieures à 1t/m² et 1t concentrée dont l’usage est le
suivant : locaux commerciaux de moins de 1000 m², habitations collectives, administrations,
bureaux, locaux scolaires, universitaires, locaux de santé sauf les cantines, buanderies, salles
d’opérations (classés en 1), les locaux sportifs sauf surfaces homologuées classées en 1, les
locaux de spectacles, expositions et cultes, les garages ou parc pour véhicules légers.

- Dallage de type 3 :
Les maisons individuelles.

Remarques :
Une couche de glissement réalisée en sous face à base de sablon est conseillée pour limiter les effets du retrait.
(épaisseur mini = 20mm) Le polyane seul ne suffit pas.
La qualité mini de la plate forme doit être de K=50MPa sauf pour le dallage de type 3 où K=30MPa/m.

Dispositions de ferraillage :

En général, pour les bâtiments industriels, le calcul s’impose. De plus, le dallage


est obligatoirement armé lorsque le calcul l’impose, lorsque le dallage reçoit un
revêtement adhérent ou lorsque celui-ci est liaisonné à la structure et lorsque
l’espacement des joints ne respecte pas le DTU. Enfin, tous les dallages de type 3 sont
des dallages armés.

Ferraillage minimal :

- Dallage de type 1 : 0,4% de la section de béton dans chaque direction. Soit 6 cm²/m dans
chaque direction ; (TS = 13 kg/m²)

- Dallage de type 2 : 5 cm²/m et par sens ; (TS = 9 kg/m²)

- Dallage de type 3 : 0,2% de la section de béton – 1 seul TS admis ; (TS = 4,5kg/m²)

- Lorsque le dallage n’est pas armé, il faut tout de même mettre en place un TS minimum pour
le traitement des joints sciés (retrait) ;

Remarques :
La peinture n’est pas considéré comme un revêtement adhérent
La mention « dallage » sans précision impose dallage armé
La complexité de la méthode de calcul impose l’utilisation d’un logiciel

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La réglementation…
Fascicule 74
Æ Ce règlement est applicable aux réservoirs en béton, en marchés publics de travaux.
Les dispositions constructives des règles BAEL sont toujours applicables.

Limitation de la contrainte du béton :

Dans les sections entièrement tendues et celles développées sur la face mouillée des parois,
les contraintes de traction du béton sont à calculer vis à vis de l’ELS en section
homogénéisée et ne peuvent dépasser : 1,10 θ ft28 (θ varie de 5/3 à 1 selon le cas)

Remarque : Il existe également une limitation de la contrainte de traction dans les armatures en fonction du
diamètre des aciers et de la nature du béton (voir § IV.6.2.2.a) .

Æ Pour les parois des réservoirs avec revêtement d’étanchéité adhérent, à l’exception
des radiers reposant sur le sol, les dispositions suivantes s’ajoutent aux règles BAEL :

Epaisseur minimale :

En général, l’épaisseur minimale de la paroi doit être de 12 à 15 cm suivant la classe de


l’ouvrage.

Ecartement des armatures :

- Si les parois font plus de 15 cm d’épaisseur, les armatures sont obligatoirement réparties en
deux nappes.
- Le diamètre des aciers doit au plus être égal à ho/10 (avec ho : l’épaisseur de la paroi) et au
moins égal à 8 mm.
- L’espacement est limité pour les parois au contact du liquide, à la plus petite des deux valeurs
1,5 ho et 20 cm.
- Enrobage conforme aux règles du BAEL (soit de 3 à 5 cm selon le cas).

Pourcentage minimal

Pour toutes les parois, le pourcentage mini est de 0,125 % (HA) par face et pour chaque
direction.

Pour les radiers…

- Pour les radiers monolithes et solidaires des parois verticales, le pourcentage mini est fixé à
0,25% (HA), à répartir en 2 nappes.
- Pour les radiers désolidarisés des parois (qui se comportent comme des dallages), les
armatures sont dimensionnées pour équilibrer les sollicitations dues au retrait.
Par défaut, la section d’armature par unité de largeur peut-être prise égale à :
A = 0,75.μ.g.L/fe
Avec g le poids du radier/m²,
L, la longueur entre joints,
μ, un coefficient de frottement sol/radier pris égal à 1,5 dans le cas général. Ce
coefficient peut être réduit dans le cas de mise en œuvre d’une couche de
sablons (μ = 0.2)

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La réglementation…

Les autres
On pourra également se référer dans certains cas au(x) :

DTU 23.1 Murs en béton banché


§ 3.6 Mise en place du béton – Localisation des reprises de joints
§ 4.3.1 Effets des variations dimensionnelles
(Voir guide des prescriptions particulières façade, pignon, voile de Quille)

CPT PLANCHER TITRE 2 : Dalles pleines confectionnées à partir de prédalles


préfabriquées et de béton coulé en œuvre.
Dans le cas d’utilisation de prédalles, le retrait différentiel entre la prédalle et la
dalle de compression peut créer (effet de bilame) une flèche complémentaire qu’il
est possible d’évaluer (Voir CPT PLANCHER TITRE II §A203.3).

DTU 20.1, Ouvrages en maçonnerie de petits éléments


§ 2.22 Dimension maximale entre joints (différente de celle du BAEL)

DTU 20.12, Gros œuvre destiné à recevoir une étanchéité


§ 5.4 Dispositions du GO vis-à-vis des sollicitations d’origine thermique en partie
courante

BPEL 91

NF EN 206 – 1

Eurocodes : voir page suivante.

Règles internes des unités opérationnelles (en complément du règlement)


Par exemple, le guide des prescriptions particulières d’armatures façades / pignons /
voiles à l’HABITAT, ou le MEMENTO BETON de JC.Ferté.

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Règlements
BAEL/BPEL EC2
Éléments
Retrait pris en compte à l’ELS OUI OUI

•Non sauf à l’ELU de stabilité (de forme).


Retrait pris en compte à l’ELU NON •Oui quand les effets du retrait sont
significatifs.

•Si distance entre joints


≤25 à 50m suivant les régions.
•Si distance entre joints
Retrait négligé si… •Proportion α de retrait à prendre en
≤ djoint = 30m
compte suivant le dépassement de ces
valeurs.
•Classement d’exposition des ouvrages en
La réglementation…

fonction de leur environnement permettant


•Pourcentage minimal imposé en de définir :
Eléments exposés (balcons, coursives…) fonction de la distance des blocs entre •L’espacement entre les armatures et leur

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joints. diamètre maximum
•La classe de résistance indicative du
béton à mettre en oeuvre

•Séparation du retrait final en retrait de


Généralité
dessiccation et endogène.

Prise en compte :

Prévision du retrait
EC2 : ce qui va changer…

- de la massivité OUI OUI


final
- du temps de cure NON OUI

- de l’humidité relative OUI OUI

- du type de ciment NON OUI

Remarque : Document rédigé en juin 2006 – En attente texte en cours de rédaction (AN)
Le matériau béton…
Influence de la composition sur le retrait

Le ciment :

-Augmentation de la finesse Æ Augmentation du retrait.


-Augmentation du dosage Æ Augmentation du retrait thermique et endogène.
-Préférer les ciments à faible chaleur d’hydratation type CEM II ou III (pour prévenir d’une
évaporation excessive) et proscrire les ciments à prise trop lente (limiter la durée des échanges
avec l’air du béton pendant sa prise).

Le rapport E/C :

-La modification de la quantité d’eau favorise l’apparition du retrait lors de la prise. Un surdosage
en ciment augmente le retrait endogène. Proscrire bien sûr les ajouts d’eau !!

Les granulats :
-Le retrait diminue avec l’augmentation du volume de granulats.
-Des granulats poreux saturés en eau peuvent tendre à diminuer le retrait endogène car ils
permettent un apport d’eau supplémentaire à la pâte en cours d’hydratation.

Les minéraux :

-Substitution d’un pourcentage de ciment par de la fumée de silice Æ Augmentation


proportionnelle du retrait endogène.
-Même phénomène avec le laitier de haut fourneau mais il entraîne en revanche une diminution
du retrait thermique.
-Substitution d’un pourcentage de ciment par des cendres volantes Æ Diminution du retrait
thermique et peu d’influences sur le retrait endogène (attention toutefois à la perte de résistance
mécanique en compression).

Les adjuvants :

-Plastifiant réducteur d’eau Æ retard de prise possible pouvant augmenter le retrait plastique.

-Superplastifiant Æ Diminution légère du retrait endogène.


Æ Possible augmentation du retrait plastique.

-Hydrofuge de masse Æ Possible augmentation du retrait.

-Accélérateur de prise et retardateur de prise Æ Possible augmentation du retrait

-Rétenteur d’eau Æ Possible augmentation du retrait.

-Réducteur de retrait Æ Diminution du retrait de dessiccation et d’autodessiccation.


Ce type d’adjuvant est basé sur la réduction de la tension superficielle. Il semble intéressant
mais augmente l’ouvrabilité, la quantité d’air entraîné, le temps de prise et tend à faire diminuer
la résistance en compression.

Remarque : On pourra retenir qu’en général, l’ajout d’un adjuvant augmente le retrait. Il est de
plus indispensable de s’informer sur les effets secondaires de ces adjuvants.

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Le matériau béton…
Protection du béton
Température… :

-Afin de limiter le retrait, il peut être bon, en particulier pour les pièces massives (le cas peut
se présenter en TP), de prendre les dispositions pour faire en sorte que :
-La température du béton en tout point reste inférieure à 60°C.
Doit faire l’objet d’une
-Le gradient de température dans l’ouvrage soit inférieur à 30°C. étude spécifique

Æ Une bonne solution peut consister à utiliser un phasage approprié ou un béton à faible
dégagement de chaleur.
Æ Attention : Les ouvrages d’infrastructures sont soumis aux variations climatiques pendant la phase
travaux (gradient de température, vent…)
Æ Attention également pendant la phase travaux aux ouvrages protégés par un produit d’étanchéité
noir.

Cure du béton :

-La cure du béton est obligatoire dès lors que le risque de fissuration est inacceptable.

-Respect des procédures de cure (DTU 21 §5.3.5), elle permet d’empêcher la dessiccation
du béton au jeune âge par évaporation de l’eau suite à : -une température ambiante élevée
-une faible hygrométrie
-un courant d’air (vent)

-La cure du béton diminue le retrait. Il est nécessaire de la prolonger lorsque le vent dépasse
40km/h, ou que la température est supérieure à 25°C.

-On considère que la cure est assurée pour les ouvrages coffrés : voiles, poteaux et poutres
en maintenant les coffrages en place pendant un minimum de 12 h. Sinon, aspersion d’eau
pour éviter la déshydratation du béton, voire utilisation de produits de cure, en particulier
pour les dalles.

-Se référer à la NF EN 206-1 (§7.2) complétée par la future EN 13 670-1 (annexe E §8.5).
-Cf. Mémento béton de J-C Ferté pour la mise en application (§4.13).

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Le matériau béton…
Mise en oeuvre
Matériau béton :
-On rappelle qu’il est formellement interdit d’ajouter de l’eau après la fabrication contrôlée du
béton.
-Limiter les gradients thermiques lors de coulages par temps chaud, ou fort ensoleillement.
-Éviter les chocs thermiques au décoffrage.
-Pratiquer systématiquement une cure (voir page précédente : § « Protection du béton »).

Cycle – Organisation de chantier :

-Une grande vigilance s’impose lorsque le cycle est interrompu pendant une durée
supérieure à deux semaines (congés, intempéries, tranches de travaux…) et que le retrait
différentiel entre le support (radier par exemple) et le voile BA peut engendrer des
contraintes de traction à l’origine de la fissuration, et inversement.
-Coulage en damier (recommandé pour les dallages de grande surface et fortement
préconisé pour les éléments cuvelés) – Voir § « Les bonnes pratiques : cuvelage ».

Bande de clavage :

-Cette solution est intéressante lorsque l’on dépasse les distances réglementaires entre
joints. Il faut imposer une durée d’au moins 3 mois pour que la solution soit efficace.
L’utilisation d’une trémie de grue comme trame de clavage est intéressante car elle ne
pénalise pas le planning des travaux. Une approche est proposée dans la partie 3 du
présent document pour calculer les renforts d’armature à disposer lorsque l’on dépasse les
distances réglementaires entre bloc. Cette démarche reste à valider par le Contrôleur
Technique au cas par cas.

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Les bonnes pratiques…
Introduction
Les bonnes pratiques sont issues de réflexion liées au risque et à l’expérience.
Nous devons nous poser la question suivante : l’ouvrage réalisé présente-t-il des risques aggravants
au regard du retrait du béton (risque de fissuration) : béton extérieur, exposition particulière (embrun
marin, agression chimique, …)

L’habitat – Les refends porteurs


Domaine d’application :
-Bâtiment à usage d’habitation (logements, logements-foyer…) de hauteur < R+15

-Structures traditionnelles

Verticales

- Refends porteurs en béton armé ou en maçonnerie porteuse *


- Façades porteuses en béton coulé en place ou préfa, ou en parpaings porteurs.
- Façades non porteuses en parpaings
- On exclut de cette étude les façades porteuses BA « à rupteurs thermiques » (sous avis
technique spécifique).

Horizontales

- Dalles BA coulées en place (1 ou 2 sens de portée)


- BA de compression coulées sur prédalles BA ou précontraintes.
(Dalles de portée inférieure à 8m)
- On exclut de cette étude les dalles alvéolaires, les bacs collaborants et en général toute
structure spéciale faisant appel à une REX, ATEX, ou à un Avis Technique.

* Distances maximales entre joints des bâtiments

Ossatures en béton
Maçonneries Maçonneries de
Régions armé relativement
porteuses remplissage*
souples

Départements de la méditerranée 25 m 20 m 20 à 25 m

Régions de l’Est, des Alpes, du Massif


central 30 à 35 m 25 m 25 à 35 m

Région parisienne 40 m 30 m 30 à 40 m

Régions de l’Ouest 50 m 35 m 35 à 40 m

* Les limites supérieures correspondent au cas de maçonneries homogènes sur la longueur du bâtiment et à la disposition de
contreventement longitudinal avec palée rigide au voisinage du milieu de la longueur, les limites inférieures au cas où le
contreventement est assuré par une palée rigide à une extrémité du bâtiment.

Remarque : Lors de la modification d’un projet (passage d’une structure BA en maçonnerie porteuse),
bien vérifier que les distances prévues entre les joints sont toujours valables.

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Les bonnes pratiques…
L’habitat – Les refends porteurs
Introduction :
Les bonnes pratiques sont issues de réflexion liées au risque et à l’expérience.
Nous devons nous poser la question suivante : l’ouvrage réalisé présente-t-il des risques
aggravants au regard du retrait du béton (risque de fissuration) : béton extérieur, exposition
particulière (embrun marin, agression chimique, …)

Ce qu’il faut faire (En complément de la réglementation générale) :

Choix et coulage du béton

- Se référer au MEMENTO Béton de JC Ferté


- Respecter les dimensions de blocs entre joints (voir partie réglementation + renforcer
ferraillage si dépassement)
- Au delà des dimensions préconisées, il est nécessaire d’adapter le phasage de construction
de façon à laisser le béton faire un maximum de retrait avant de claver l’ouvrage et, pouvoir ne
tenir compte que d’une partie des effets du retrait, en plus des effets de variations de
température.

Conception

- Localisation des palées de contreventement à mi-longueur des bâtiments,


plutôt qu'aux extrémités, pour limiter le bridage.

- En infrastructure, on pourra espacer les joints de dilatation sans dépasser 60 m. Une armature
complémentaire est à prévoir au droit d’un JD de superstructure non descendu dans
l’infrastructure (joint diapason) Æ Voir les bonnes pratiques en infrastructure pour plus d’info.

- Il est fortement recommandé de prévoir des joints de préfissuration tous les 13 m maxi pour
les voiles de façades (cannelures).

Nota : La distance entre joints devra être diminuée dans le cas de béton teinté ou revêtu de
peinture de couleur sombre (voir DTU 59.1 - § 6.1 - Coefficient d’absorption > 0.7).

Protection du béton

- En façade, éviter les enduits, peintures ou revêtements adhérents de couleur sombres, car ils
absorbent beaucoup plus d'énergie, et accélèrent le vieillissement du béton-support.

Reprise de bétonnage

- Enchaîner les coulages de verticaux et horizontaux de façon à limiter le retrait différentiel.


Dans le cas où cela n'est pas possible (interruption estivale d'un chantier), fractionner le
coulage des refends.

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Les bonnes pratiques…

L’habitat – Les refends porteurs


Application pratique (Etude réalisée N INTES) :

• Raccourcissement : ΔL = 2.10-4 x L = 8 mm pour un bâtiment de L = 40m par exemple


• Ev (module de déformation différée) = 3700 fcj1/3 = 3700 x 251/3 = 10819 MPa
• Contrainte de retrait gêné σv = ΔL/L x Ev = 2.10-4 x 10819 MPa = 2.17 MPa
• Renforts d'acier : As = σv/fe = 2.17/500 = 4.5%o de la section totale de plancher (cis
retombées
dans le cas des planchers nervurés)
• Ordres de grandeur : 9cm²/ml pour une dalle de 20cm, soit 3HA20/ml environ ou +9kgHA/m² de
plancher cis recouvrements ou 2ST35 = +10kgTS/m² de plancher.

A noter : Les effets du retrait sont à prendre en compte uniquement dans les vérifications à I'ELS.
Pour le cas des planchers, la traction induite par le retrait gêné s'ajoute aux diagrammes de
contrainte des sections fléchies, soulageant les zones de béton comprimé et augmentant la
traction des aciers.

Dans les zones faiblement sollicitées, les renforts correspondent à un pourcentage mini
d'aciers s'opposant à la traction due au retrait, et remplacent ceux requis par la condition de
non fragilité. Dans les zones fortement sollicitées, les renforts de retrait s'ajoutent aux aciers
de flexion calculés.

A faire : Lors du chiffrage de telles configurations, compter les renforts de TS sur toute la surface de
plancher, en plus-value des aciers de flexion.

A l'exécution, s'assurer de la continuité des aciers dans le sens de la plus grande dimension
et accorder une attention particulière à l’agencement et aux renforts des trémies.

Variations de température

Les variations de température affectent les éléments en béton de façon très différenciée en
fonction de leur place dans le bâtiment. En effet, le coefficient de dilatation du béton armé est de
1.I0-5/°C, soit ±2.10-4 pour un écart de température de ±20°C. Le phénomène concerne
particulièrement les jonctions façades/planchers, qui sont à forte opposition de température. Si les
déformations sont du même ordre que celles dues au retrait thermique, les contraintes générées
sont quant à elles beaucoup plus fortes, car le module de déformation instantanée est trois fois
supérieur au module différé. C'est pourquoi il est préconisé de fractionner et renforcer les
ferraillages des éléments exposés aux chocs thermiques.

A noter : Seuls les éléments exposés aux chocs thermiques sont concernés par ces effets. C'est notamment le cas des
balcons et acrotères qu'il faut largement fractionner, et des façades, renforcées par un treillis soudé de peau et
barres HA autour des baies. Les structures intérieures sont protégées par une ambiance climatique
sensiblement constante, sauf les planchers en infrastructure utilisés en parkings ventilés, non chauffés, pour
lesquels il serait possible de tenir compte d'une variation de +/-10°C à court terme, soit un raccourcissement de
l'ordre de 10-4.

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Les bonnes pratiques…
L’habitat – Les refends porteurs
Application pratique (cas 1) : (Etude réalisée par N.INTES)

Hypothèses :

- En région parisienne
- Bâtiment de 14m de large par 44.5m de long
- R+7, dalles de 20cm
- Béton type C25/30
-Façade béton

Développement de l’application :

- Lmax = 40m en région parisienne


- Lmax <L< 1,25Lmax => prendre en compte une fraction des effets du retrait dans les
vérifications à l'ELS.
- Fraction à prendre en compte : a = 4 x (L/Lmax - 1) = 4 x (44.5/40 -1) = 0.45 = 45% de la
contrainte de retrait totale égale à 2.2MPa, soit σvr = 0.45 x 2.2 = 1MPa
- Renforts d'acier = 0.45 x As = 2.25%o, soit une section de 4 cm²/ml de dalle de 20cm sur
14ml, de largeur 1ST35 (r=30cm) = 5kgTS/m²
- Incidence TS = 14m x 44.5m x 5kg/m² = 3100 kg TS/étage
- Poids total = 3.1 tonnes par étage x 8 dalles = 25 tonnes de TS.

Application pratique (cas 2) :

Hypothèses :

- En région parisienne
- Bâtiment de 15m de large par 50m de long
- R+7, dalles de 20cm
- Béton type C25/30

Développement de l’application :

- Lmax = 40m en région parisienne


- L = 1.25 x Lmax =>prendre en compte les effets du retrait dans les vérifications à l'ELS.
- Renforts d'acier = 4.5%o, soit une section de 9 cm² /ml de dalle de 20cm sur 15ml, ou 2ST35 =
+10kgTS/m²
- Incidence TS = 15m x 50m x 10kg/m² = 7500 kg TS/étage
- Poids total = 7.5 tonnes par étage x 8 dalles = 60 tonnes de TS !

Conclusion et remarque :
Les phrases du genre « renforcez les chaînages pour tenir compte du retrait du béton » peuvent
coûter très cher en acier, lorsqu'il manque un JD. Une analyse plus fine pourra être prévue avec
les différents intervenants pour utiliser les aciers strictement nécessaires.
En cas de sinistre, il sera toujours dit que les règles de l'art n'ont pas été respectée. Ceci
sous-entend l ‘engagement de la responsabilité de l’Entreprise.

20
Les bonnes pratiques…
Structures type Ouvrages Fonctionnels
La majorité des différentes parties des ouvrages fonctionnels voient souvent leur retrait
gêné. (radiers, planchers, dallages, voiles sur radier épais…)
Des sujétions générales peuvent être analysées pour pouvoir prendre en compte le
retrait (note de Ph. BUSI) :

Prise en compte du retour d’expérience :


o Via le SAV.
o Via les sources partagées (fiches pathologiques internes et WEKA, intranet…)
o Reproduire des exemples de prescriptions et de réalisations concluantes comme dans les
zones « sensibles » d’angle de cages ou de noyaux avec la vérification (pouvant
nécessiter un complément) d’armatures continues représentant 0,1 % (borné à 4 cm²/ml
couramment… par analogie au DTU 14.1 § 7.3.2.3) par sens en face supérieure (si
sensible) et également par recoupement avec une étude simple de bridage modélisé.

Envisager toute solution visant à réduire les effets du retrait gêné (ou équivalent) :
o Emploi d’éléments préfabriqués (retrait déjà fait en partie).
o JD Æ Voir ou revoir les répartitions de façon à rentrer dans les cas sans incidences ou
presque.
o Prendre en compte les poussées permanentes envisageables des parois périmètriques
sur les planchers.
o Envisager un béton à retrait adapté : contractualiser les caractéristiques de retrait du
béton acheté.
o Joints ou bandes de clavage : Si le monolithisme est nécessaire en phase définitive (ou à
partir d’une certaine phase), il est peut-être envisageable, en provisoire, d’avoir la
structure recoupée pour être assouplie, par exemple en infrastructure :
ƒ si les parois périmètriques sont auto stables par tirants : prévoir un joint de
construction à leur contact qui sera à claver avant la détente des tirants.
ƒ si les parois périmètriques sont auto stables définitivement, et si les efforts de
contreventement du projet ramenés à l’intérieur de la boite s’équilibrent sans les
butées sur les parois : prévoir un JD à leur contact.

Formuler des hypothèses réalistes et simples à appréhender avec un rattachement à un


cadre réglementaire. Exemples d’hypothèses rarement pris en compte :
o Température dans les parkings en hiver.
o Différence de température entre la zone d’infrastructure non chauffée et le premier niveau
isolé. Effet local accentué.
o Effet du bétonnage accentué.

Minimiser la gêne du retrait est bien mais il faut également penser aux incidences des
déformations induites dans le cas de grandes dimensions (cisaillement, flambement de micro-
pieux…) On pourra dans ces cas :
o Calculer et modéliser le plus simplement possible la structure pour mettre en évidence les
déformations et efforts en jeu.
o Dernier recours : Modéliser globalement la structure.

Remarques : Les fissures sont préjudiciables vis à vis de revêtements de sol collés. On pourrait les accepter dans le cas
d’une mise en œuvre d’un faux plancher et en sous face dans le cas d’un faux plafond.
Les fissures sont gênantes pour l’esthétique mais également pour l’étanchéité aux hydrocarbures.
Il est illusoire de ne compter que sur la qualité des études pour la limitation des fissures liées aux variations
dimensionnelles : La phase travaux est primordiale avec des sujétions de bonne exécution et de cure du
béton par exemple.

21
Les bonnes pratiques…

L’industriel

Quelques prescriptions à valider au cas par cas … (Note de B.LEGER) :

Pour les ouvrages industriels qui s’apparentent à des bâtiments avec une
densité de voiles importante rendant la structure rigide :
- Création de joints de dilatation suivant le BAEL 91

Pour un réservoir de grande dimension (>50 m, < 130 m) :


-Conception sans joint avec justification de la structure sous les variations
linéaires.
-Ajout de la précontrainte pour reprendre les tractions

Pour un plancher de production sur structure poteau-poutre :


-Conception sans joint jusqu’à 100 m en prenant en compte les variations
linéaires dans le dimensionnement

Pour une plateforme logistique en structure béton :


-Conception sans joint jusqu’à 100 m et prise en compte des effets des
variations linéaires sur les poteaux.
-Des études au cas par cas peuvent être faites pour repousser la limite à
150 m.

Pour un bâtiment en charpente métallique :


-Conception sans joint jusqu’à 100 m avec prise en compte des variations
linéaires dans la justification de la charpente.

Pour ces ouvrages les interfaces charpente / nos ouvrages béton (fondations, structure)
doivent être examinées dans le détail en amont.

22
Les bonnes pratiques…
L’environnement – les bassins
Les bassins de station d’épuration (B.LEGER) :

Le retrait est un raccourcissement du béton qui génère des contraintes de traction pour les
pièces bridées par rapport à une autre.
Æ C’est le retrait différentiel qui est nuisible et génère des fissures .
Une façon de minimiser l’effet du retrait est de phaser la construction et de privilégier les
zones moins sensibles.
Pour les bassins de station d’épuration où les dimensions sont souvent importantes, il est
mal perçu d’avoir des fissures sur les voiles où tout suintement est synonyme de non respect
des critères d’étanchéité.

L’idée maîtresse pour éliminer le retrait différentiel entre le voile et le radier est de réaliser
les voiles avant le radier.

La méthodologie de construction devient :

1) Réalisation de la semelle minimum pour l’assise du voile.


2) Réalisation du voile 2 avec un décalage minimum (1 à 2 jours) avec la semelle 1.
Æ Le voile ainsi réalisé n’est pas bloqué et peut faire son retrait sans gêne.
3) Réalisation du radier 3 avec une bande de clavetage 4 facultative. Cette bande de
clavetage a pour but de minimiser le retrait différentiel entre le radier et le voile.

Au final, on a :

1) Des fissures de retrait qui concentrent dans le radier où les fuites sont moins
perceptibles.
2) Un clavetage qui permet de minimiser le retrait différentiel entre les pièces.

23
Les bonnes pratiques…
Les dallages
Afin de limiter les effets du retrait, le DTU dallage (DTU 13.3) prévoit la réalisation de
joints.

On retrouve 4 types de joints :

Les joints de retrait : Ils délimitent des panneaux rectangulaires dont le rapport
des côtés est compris entre 1 et 1,5 et dont la dimension du plus grand coté est égale
à:
-5 m pour les dallages non couverts
-6 m pour les dallages couverts
Æ Joints sciés sur ¼ de l’épaisseur du dallage durci ou joints obtenus par enfoncement
d’un profilé dans le béton frais.

Note : L’interposition d’une couche de glissement en sable de 20 mm mini d’épaisseur, ou toute solution
équivalente autorise une majoration de 35 % des valeurs ci-dessus ; dans le cas d’une solidarisation sur un
côté de panneau, les valeurs précédentes sont à diviser par deux.

Les joints de dilatation : Ils permettent la dilatation du dallage.


Æ Joints traversant toute l’épaisseur du dallage (treillis soudé coupé)
Æ Largeur = 10 à 20 mm

Les joints d’isolement : Ils permettent de désolidariser le dallage des autres


parties de la construction fondée sur une couche différente (cas des poteaux, longrines,
murs)
Æ Joints francs sur toute l’épaisseur du dallage
Æ Largeur = 10 à 20 mm

Les joints de construction : Aussi appelés arrêts de coulage, ils coïncident


généralement avec un joint de retrait, de dilatation ou d’isolement.
Æ Joints traversant l’épaisseur de la dalle avec clavetage (goujons…)
Æ Seul le treillis soudé inférieur doit rester ininterrompu
(en cas de nappe de treillis soudé en partie supérieure du
dallage, cette nappe doit impérativement être coupée au Poteau Joint d’isolement

droit du joint)

Bourrage
souple

Joint de construction
ou de retrait

Exemples de joint de retrait Exemple de joint de dilatation Exemple de joint d’isolement

Attention : Dans le cas de joints sciés, ne pas tarder à les réaliser sous peine de fissuration du dallage
(au maximum 48h après le coulage).

24
Les bonnes pratiques…
Les infrastructures
Préconisations concernant les JD :

Les joints de dilatation ne sont pas clairement définis d’un point de vue
réglementaire. La responsabilité de l’Entreprise ne peut être que plus importante
en cas de sinistre.

Généralement, les bureaux de contrôle admettent :


-que les JD d’infrastructure soient implantés tous les 60 m environ
-qu’il soit fait référence au BAEL (§B5.1) qui recommande de prolonger les JD de
la superstructure dans les niveaux d’infrastructure.
On restera vigilant en phases provisoires pendant lesquelles les éléments
d’infrastructure seront soumis aux variations climatiques sans protection.

Pour les planchers d’infrastructures en ouvrages fonctionnels, il est préconisé


de reconduire les JD du PHT-1 aux étages inférieurs

Pour les ouvrages enterrés dépourvus de superstructure : la dalle supérieure doit


être protégée des chocs thermiques par un isolant thermique (R ≥ 1 m²°C/W). Il
est admis qu’une dalle recouverte de terre végétale est protégée des chocs
thermiques. Nous prévoirons dans ce cas des JD espacés de 60 m.

) Prise en compte de la rigidité de la structure (réalisation d’une structure à


l’intérieur d’enceinte de paroi moulée, de barrettes, …) : Ce point n’est pas
traité dans les textes mais il est très important vis à vis du retrait, il induit un
retrait gêné source de fissures. Une étude spécifique doit être réalisée au
cas par cas.

A l’habitat, il est préconisé au(x) :


ƒ premier niveau de sous sol : descendre systématiquement les joints de
dilatation de superstructure. Dans le cas où cela aboutit à une « usine à gaz »
où le risque de sinistre est encore plus élevé, il ne faut prendre l’option de
suppression d’un JD qu’avec l’accord écrit du bureau de contrôle (sans jamais
dépasser 60 m)
ƒ niveaux -2, -3, … : on peut se permettre de supprimer tout ou partie des JD
(sans dépasser 60 m de distance entre joints) à condition :

-de vérifier que les chocs thermiques sont faibles (structure totalement
enterrée)
-de prévoir une trame de clavetage (avec coulage différé réel) pour limiter
les effets du retrait empêché (privilégier la trame d’implantation de la trémie
de grue)

Remarques :
-Prendre en compte une variation de température dans les parkings ventilés.
-Dans tous les cas, soigner la disposition et l’espacement des JD dans les niveaux de transition
(entre infrastructure et superstructure par exemple) où les effets des variations dimensionnelles
sont plus sensibles.

25
Les bonnes pratiques…

Cuvelage
Coulage (extrait de la note de C.DOUHARD du 28/10/03) :

Coulage en damier (extrait de la note de C.DOUHARD du 28/10/03) :

On peut considérer que :


- les plots seront assimilés à des plaques indépendantes posées sur le sol ;
Préconisation : Taille des plots maxi (m²) = min (150 m² ; 25/e²)
Avec e, l’épaisseur de la dalle en m.
- le ferraillage mini sera capable de reprendre les contraintes de traction qui en
résultent (maximum au centre des plaques) ;
- la reprise de bétonnage entre plaques constitue une première fissure potentielle, bien
localisée, libérant déjà une partie des contraintes de traction (suffisant au jeune âge) ;

Bande de clavage :

D’après le DTU 14.1, une bande de clavage (laissée ouverte le plus longtemps possible – 3
semaines mini) nous exonère de considérer le radier comme gêné.
Æ Pas de prise en compte du retrait dès lors que la distance entre les bandes de clavage
n’excède pas la distance entre JD de superstructure.
Néanmoins, les bandes de clavage constituent des points faibles à cause du jeune âge du
béton.
Æ Prévoir dans cette bande, et en liaison avec les zones de radier voisines, un pourcentage
d’armatures d’au moins 0,5%.

26
Projet dont la dimension des blocs entre
joints est supérieure à d

Compensation des effets du retrait par la


Pas de possibilité de mise en œuvre de disposition
ρ = B/u avec : réalisation de joints « secs » (éléments verticaux) et
visant à limiter le retrait.
de bandes de clavage (éléments horizontaux).
B : l’aire de la section droite
de la pièce.
u : le périmètre extérieur de Condition de non fragilité appliquée aux voiles,
Calcul du retrait au jeune âge : poutres et planchers dans la direction considérée
la pièce.
R = 28/(28+9ρ) avec mise en place d’un pourcentage mini :
(ρ = rayon moyen en cm) Β mini % = 0.5 x ft28 / fe
Les bonnes pratiques…

Dimension du bloc < d / (1-R) Dimension du bloc > d / (1-R)

27
d = 25, 30, 35, 40 ou 50 m
selon les régions
(voir document page 6)
Aucun renfort d’armature n’est Prise en compte des effets
nécessaire de la température et du retrait

Pourcentage minimum d’armatures


Utilisation d’un béton à faible retrait pour
sur la section planchers + poutres en fonction
les poutres et planchers
de la condition de non fragilité :
(pas pour les voiles : cf. joints « secs »)
Β mini % = 0.5 x ft28 / fe
être respectée ? (approche théorique)

Basé sur la note d’hypothèses générales de


Augmentation des distances admissibles entre joints
dans le même rapport que la diminution des l’hôpital d’Annecy de Ph. Bernard
coefficients de retrait et de dilatation par rapport aux
valeurs usuelles d’un B25 du BAEL.
Que faire lorsque la distance entre JD ne peut
Retour d’expérience…

Introduction

Expertise : (source SMABTP)

En SAV, les sinistres et leurs conclusions d’expertise laissent une part importante
de responsabilité à l’entreprise sur le sujet du retrait (pas ou peu de dispositions
constructives visant à minimiser ces problèmes, non prise en compte des phénomènes
dans les calculs…)

En cas de sinistre, l’expert commence toujours par l’analyse des plans d’exécution
et donc des hypothèses de calcul. Dans un 2ième temps seulement, l’expert s’intéresse
(à défaut de remarques sur les plans) à la qualité du béton mis en œuvre ainsi qu‘aux
armatures.

28
Retour d’expérience…
Retrait pris en compte
Exemple de recours à la modélisation :
Contact : Ph Busi

Description :

- Marchés séparés : prise de possession du terrain avec les parois moulées déjà réalisées

But de la modélisation de l’infrastructure :

- Mettre en évidence les interactions GO – parois moulées dans la stabilité d’ensemble du


projet.
- Fournir les sollicitations particulières amenées sur les parois comme des efforts
parallèles aux plans des panneaux, ou des efforts de butées pouvant être supérieurs aux
efforts de poussées déterminés sur de simples coupes de calculs de parois.
- Mettre en évidence les déplacements en jeu avec ou sans retrait, à compenser par du
vérinage (compensation anticipative de déformation).

Dispositif mis en œuvre :

- Suivi sur le terrain du déplacement des parois et des contraintes compensées par des
butons
- Mise en place de vérins horizontaux (dans les dalles) au droit des joints

Exemple de dispositif technique spécifique :


Contact Ph Busi

Description :

- Concerne les tours principales : pas d’eau au niveau du radier de fondation

Objectif et principe :

- Optimiser les hypothèses réalistes de retrait par assimilation à un effort de glissement à


vaincre en sous face (nul en rive et maxi au centre du radier) d’autant plus faible dans les
premières phases de construction. Ces efforts ont été pris en compte en flexion composé
dans le calcul du radier.
- Déterminer jusqu’à quel moment le poids mort n’était pas suffisant pour empêcher le
glissement / cisaillement du plan d’assise du radier par simple glissement avec une
hypothèse conservatrice de coefficient de frottement 1 (le radier n’était pas bloqué par les
parois moulées périmètriques autostables en provisoire et enveloppe de tout le projet).

Dispositif mis en œuvre (depuis le haut) :

- Corps du radier
- Béton de propreté (épaisseur suffisante pour asseoir les cages d’armatures)
- 3 nappes de polyanes
- 10 cm minimum de sablon compacté
- Géotextile éventuel pour éviter au sablon de s’échapper en dehors des zones de mise à
niveau par du gros béton.
- Mise à niveau à partir du terrassement général qui a pu laisser des trous ou flashes par
arrachage de blocs du site.

29
Retour d’expérience…
Retrait pris en compte
Exemple traditionnel de cas où la phase chantier est dimensionnante :
Contact : Ph Busi

Description :
- Immeuble de bureau de 14 étages + 3 niveaux d’infrastructures
- Construction se déroulant sur plusieurs saisons
- ‘bridage’ en infrastructure

Principe :
- Etudier l’influence des températures sur la structure au moment de la phase chantier et
en phase de service
- Fixer des hypothèses réalistes de température et d’écart de retrait entre niveaux
- Prendre des dispositions de pourcentage minimum d’armatures dans les zones
‘sensibles’ d’infrastructure. (cf. bonnes pratiques ‘OF’)
- Ajout d’un joint de dilatation dans les niveaux d’infrastructure pour ramener les
dimensions des blocs à moins de 40 ml. (cf. bonnes pratiques ‘OF’)
- Réalisation de joints de clavage périmètriques à tous les niveaux d’infrastructure
refermés 5 mois après leur réalisation. (cf. bonnes pratiques ‘OF’)

Hypothèses réalisées :

Phase chantier Phase service


Réalisation en hiver de cette partie Peu de différence de
implique : température entre le PH-1 isolé
- Différentiel de température entre PH-1 et en sous face et le premier
PH-2 = 10°C niveau de superstructure
Infrastructure
- Différentiel de retrait entre les 2 niveaux chauffé.
Æ Rétractation du PH-1 par rapport au PH-2 Différentiel de retrait restant à
pri en compte dans le modèle réduit aux faire très faible (<2.10-5)
niveaux d’infrastructure.
En hiver, les différences de températures Quasiment pas de différence de
entre 2 niveaux sont minimes. température entre les niveaux
En été : courants.
-Le dernier niveau peut être à 40°C sous le Différentiel de retrait restant à
soleil quand le niveau en dessous serait à faire très négligeable (<2.10-5).
25°C. Æ différentiel de 15°C. Mai
12
Δ=15°C

Superstructure -Cumulation de l’effet thermique et le 10


différentiel de retrait entre 2 niveaux Avril

Æ PHn tend le PHn-1


Période de transition : linéarisation des Mars

écarts de température entre le dernier 5

niveau exposé et celui en dessous : de 5°C


Février
en PH1 à 15°C en PH12.

Combinaisons 0 Δ=5°C

« G+Q »
Janvier

de charges « G » + Tc
retenues vis à Æ Pas de surcharges. Les armatures + 0,8 Ts + 0,5 P
vis des « disponibles » peuvent être Æ Phase non
vérifications « affectées » à l’effet de Tc. dimensionnante
d’armatures
Avec : - T = effet du retrait + thermique en phase chantier (Tc) ou de service (Ts)
- G = Charges permanentes
- Q = Surcharges d’exploitations
- P = poussée du sol sur les parois
Une étude a permis d’évaluer numériquement l’incidence de T

30
Retour d’expérience…
Retrait pris en compte

Exemple de dépassement des distances règlementaires entre joints :


Contact : E.de Brébisson :

Description :

- Parking enterré sur 3 niveaux


- Longueur de 720 m (compris rampes)
- Ventilation mécanique (gradient de température)
- Présence de 3 failles le long de l’ouvrage d’un seul coté (force de poussée des terres
non équilibrées)

Faille : excavation sur le 1er niveau de parking permettant l’éclairage naturel.

Implantation des joints :

- En partie courante, les efforts des terres de part et d’autre de l’ouvrage s’équilibrent. Au
droit des failles, l’effort des terres dans le niveau -1 n’est pas équilibré. Les joints de
dilatation doivent donc être disposés afin de solutionner ce problème. (Voir schéma ci-
dessous)

faille

1er niveau faille

2ème niveau JD JD

3ème niveau

- Pour ce cas, la conception de l’ouvrage et de son environnement (présence de failles) a


conduit à une réflexion globale avec le maître d’œuvre et le BE de contrôle. Il en ressort
l’implantation des joints comme suit :

Rampe d’accès
11
0 m

50 m
720 m

90 m
faille

85 m
32 m 110 m > 100 m

faille faille

Rampe d’accès

31
Retour d’expérience…
Les problèmes rencontrés

Exemple de coût de reprise d’une infrastructure :


Contact : H Brichard

Description :

- Infrastructure de 100 x 40 m sans joint, fondée sur semelles


- Radier mince avec tirants intermédiaires passifs
- Bande de clavage réalisées 2 mois après le coulage du radier
- Réalisation des travaux dans des conditions difficiles…

Reprises :

- Injection dans radier (100€ HT/ ml)


- Pontage dessus avec néoprène collé
- Résine dans décaissés de 5 cm x 20 cm de part et d’autres des fissures
principales (140€ HT / ml)
- 500 ml de fissures + 65 ml de pied de poteau
- RSO / voiles : 390 ml de fissures verticales sur l’ensemble des 12000 m² de plancher
d’infrastructure

Cause des désordres :

- Insuffisance de joints
- Mauvais phasage
- Défaut calcul du radier (tassement semelles / allongement des tirants)

Coût des reprises de fissures d’infrastructure :

- Reprises d’un montant global de 750 K€ pour un marché GO d’infra de 8700 K€ HT


- Soit prés de 10 % du marché gros œuvre concerné.

Remarques : - S’impliquer le plus tôt possible dans la connaissance des dossiers et intégrer en base ou en
variante d’entreprise les ajustements de conception avant que cela soit quasiment irréversible.
- Lorsque cela est nécessaire, même si nous n’avons pas la main mise sur la conception, ne pas
hésiter à ne pas valider la conception du BET et à modifier la répartition et le tracé des JD (en
impliquant le bureau de contrôle).

32
Retour d’expérience…
Les problèmes rencontrés

Autre exemple de reprise d’une infrastructure :


Contact : Y Moreau

Description :

- Structure semi elliptique


- Parking enterré sur une face

Problèmes rencontrés :

- De nombreuses fissures traversantes sont rapidement apparues dans les sous-sols du


parking dès la livraison. Elles ont engendré des passages d’eau et la rupture de certaines
armatures.

Cause des désordres :

- Conception initiale ne prévoyant aucune disposition (ni JD, ni bande de clavage)


- Les JD qui étaient prévus sur les plans d’avant projet des niveaux -2 et -3 ont été
supprimés avec l’accord du contrôleur technique et du bureau d’étude extérieur.
- Le délai d’ouverture des trames de clavages préconisées en phase travaux n’ont pas
nécessairement étaient respectées.

Coût des reprises de fissures traversantes :

- Reprises d’un montant global de 365 K€ pour 1200 m de fissures


- Soit 300 € /m de fissure traversantes (fragilisant la structure)

Remarque : Toute modification des joints de dilatation par rapport à l’avant projet doit obligatoirement être
soumise à l’analyse du bureau d’étude interne.

JD prévus non réalisés


Bandes de clavage

Fissures

45m

150 m

33
Retour d’expérience…
Les problèmes rencontrés
Sinistres vus par la SMABTP (2003):

Ouvrages récents Æ nette recrudescence des désordres de fissuration sur des


voiles de béton banché.

Désordre affectant les voiles en béton banché dont la longueur est supérieure à
5m.

- Fissures verticales dont l’ouverture maximale située à mi-hauteur de la paroi, peut atteindre
10/10ème à 20/10ème de millimètres. Elles se referment au niveau des planchers haut et bas,
dont les armatures jouent un rôle de couture.
- Fissures souvent localisées au droit d’incorporation de gaines d’alimentation pour
l’électricité, le téléphone…
- Fissures évolutives qui se stabilisent 12 à 18 mois après le coulage.

Ce type de désordre ne compromet pas la solidité de l’ouvrage. Dans la plupart


des cas, il ne nuit pas non plus à sa destination, sauf lorsqu’il porte atteinte à certaines
fonctions essentielles d’une paroi et entraîne :

- Une diminution de l’isolement acoustique


- Une détérioration de l’étanchéité (pièce humide)
- Une diminution du degré coupe feu, ou lorsqu’il génère un risque corporel comme c’est le
cas avec les épaufrures de faïence.

34
Annexes…

Les différents types de retrait*

Le retrait de ressuage :

•Quand ?
- Avant la prise du béton (2 à 4h).

•Durée ?
- La durée est d’autant plus courte que le début de la prise est rapide.

•Causes :
- Hauteur du béton frais, durée avant la prise, Instabilité du béton frais, mauvaise vibration…

•Comment ?
- Il se développe dans les bétons qui perdent de l’eau alors qu’ils sont à l’état plastique (le flux d’eau évaporée au
niveau de la surface est supérieur au flux d’eau ressuée surtout au moment de la préprise où l’on observe une nette
diminution du ressuage). Attention à l’ensoleillement et au vent !

- La ségrégation est également un facteur prépondérant pour ce mécanisme.

•Conséquences :
- Apparition de crevasses peu profondes mais d’une ouverture supérieure au millimètre qu’il est possible de refermer
par un talochage serré.

•Éléments visant à limiter ce retrait :


- Bien composer le béton :
-quantité de fines suffisantes ;
-E/C limité ;

- Accélérer la prise (éviter la prise lente : accélérateur ??).

- Bien vibrer (pas les armatures !).

- Bétonner du bas vers le haut s’il y a une pente.

- Maintenir une atmosphère humide autour de la surface du béton.

* Les valeurs des déformations des différents retraits sont données dans cette partie à titre indicatif et ne sont en aucun cas à
prendre en compte dans un calcul de retrait total (elles ne sont pas cumulatives).

35
Annexes…

Les différents types de retrait*

Le retrait plastique :

•Quand ?
- Avant et au début de la prise du béton

•Durée ?
- Quelques heures en début de prise

•Causes :
- Conditions climatiques : vent fort et/ou faible hygrométrie de l’air ambiant

•Comment ?
- Evaporation de l’eau.

•Conséquences :
- Fissuration en surface du béton.

•Éléments visant à limiter ce retrait :


- Protéger le béton de l’évaporation de l’eau (cure)

- Limiter E / C

- Eviter la prise lente du béton

* Les valeurs des déformations des différents retraits sont données dans cette partie à titre indicatif et ne sont en aucun cas à
prendre en compte dans un calcul de retrait total (elles ne sont pas cumulatives).

36
Annexes…

Les différents types de retrait*


Le retrait thermique :

•Quand ?
- Après la prise, dès le début du refroidissement du béton.

•Durée ?
- Ce type de retrait est rapide (1 semaine pour les voiles courants d’épaisseur 300mm).

•Causes :
- Refroidissement rapide différentiel dans la masse.

•Comment ?
- La réaction d’hydratation est fortement exothermique.

- Le refroidissement plus rapide de la peau par rapport au cœur crée un gradient thermique.

- On assiste alors à la création d’autocontraintes et à l’apparition d’une fissuration de peau.

•Conséquences :
- Si les déformations sont gênées : - contraintes de compression faibles quand la température s’élève.
- fortes contraintes de traction lorsque le béton refroidit.
- fissurations localisées pouvant traverser la section.
-6
- Déformation créée pouvant atteindre 500.10 .

- Phénomène augmentant avec l’épaisseur de la pièce.

•Éléments visant à limiter ce retrait :


- Ajout de cendres volantes en remplacement du ciment ou emploi de ciment de laitier.

- Dans certains pays d’Europe du Nord, on généralise le refroidissement du béton par circulation d’eau (à l’intérieur).

- Diminuer le gradient thermique avec par exemple un ciment à faible dégagement de chaleur (ex : CEMIII) .

- Éviter les chocs thermiques au moment du décoffrage.

- Utiliser un coffrage à forte conductibilité thermique (acier par ex).

- Utiliser des granulats à fort module de déformation.

- S’assurer avec les méthodes que le ferraillage initialement prévu pourra reprendre les contraintes thermiques si un
niveau de résistance élevé est nécessaire au jeune âge.

* Les valeurs des déformations des différents retraits sont données dans cette partie à titre indicatif et ne sont en aucun cas à
prendre en compte dans un calcul de retrait total (elles ne sont pas cumulatives).

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Annexes…

Les différents types de retrait*

Le retrait endogène ou d’autodessiccation :

•Quand ?
- Dès le début de la prise du béton.

•Durée et évolution :
- Durée liée à la cinétique d’hydratation du ciment.

- Avancement de 60 à 90 % à 28 jours pour les bétons ordinaires.

- Évolution rapide dans les premiers jours.


Ve ΔV
- Stabilisation à 100 jours environ. Ve

Va Vh = Va + Ve – ΔV
•Causes : Va
Vh
Vh

- Forte évaporation, prise lente.


Temps de prise

•Comment ?
- Lors de l’hydratation, il se produit un phénomène appelé contraction de Le Chatelier : le volume résultant de
l’hydratation (Vh) est inférieur à la somme des volumes de ciment anhydre (Va) et de l’eau consommée (Ve).

- Ce phénomène provoque une réaction d’autodessiccation au sein du matériau provoquant le retrait endogène. Il est
traité par les règles BPEL 2000.

•Conséquences :
- Déformation de l’ordre de 1.10-5 pour les bétons ordinaires (C25/30 - Eeff / Leq > 0,45) à 1.10-4 pour les bétons
spéciaux fortement dosé en ciment (C70/85 - Eeff / Leq < 0,4).

- Fissuration superficielle du béton (1 à 2mm) et microfissuration dans la masse

- Dégradation diffuse du matériau au jeune âge (amorçage de microfissures au sein du matériau et plus
particulièrement à l’interface pâte-granulats) provocant une diminution de la rigidité et de la résistance nominale à 28
jours.

- En cas de reprise de bétonnage, on constate souvent une fissuration précoce dans les zones où les déformations
sont gênées.

•Éléments visant à limiter ce retrait :


- Cure efficace et optimisation du rapport Eeff / Leq et éviter les prises lentes.

Légende :
Leq : liant équivalent ciment
Leq = C + k A avec C dosage en ciment, A quantité d’ajout (cendres, fillers, silice, …) et k coefficient
d’équivalence ciment spécifique à l’ajout

* Les valeurs des déformations des différents retraits sont données dans cette partie à titre indicatif et ne sont en aucun cas à
prendre en compte dans un calcul de retrait total (elles ne sont pas cumulatives).

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Annexes…

Les différents types de retrait*

Le retrait de dessiccation à log terme :

•Quand ?
- Dès le début du séchage du matériau.

•Durée et évolution :
- Processus extrêmement lent (10 ans pour une éprouvette de 16 cm de diamètre)

- La durée augmente comme le carré de la dimension des éléments (pour les ouvrages importants, la durée du retrait
de dessiccation dépasse la durée de vie spécifiée de l’ouvrage).

- Évolution

•Causes :
- Évaporation.

- Forte teneur en ciment.

•Comment ?
- C’est principalement l’élimination très lente d’eau libre contenue à l’intérieur du béton qui provoque le retrait de
dessiccation (déséquilibre entre le degré hygrométrique initial du matériau (100 à 80% d’humidité relative) et celui de
l’environnement extérieur (environ 50%)).

•Conséquences :
- Déformations différentielles de retrait entre le cœur et les bords d’une pièce.

- Formation d’un système d’autocontrainte (compression en cœur et traction aux bords).

- Amorçage d’un processus de fissuration du matériau.

- Le retrait de dessiccation couplé au fluage peut entraîner des pertes de précontraintes et de redistribution des
charges dans les ouvrages hyperstatiques le cas échéant.

•Éléments visant à limiter ce retrait :


- Joints en nombre suffisant.

- Armer éventuellement pour répartir la fissuration.

* Les valeurs des déformations des différents retraits sont données dans cette partie à titre indicatif et ne sont en aucun cas à
prendre en compte dans un calcul de retrait total (elles ne sont pas cumulatives).

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