Vous êtes sur la page 1sur 20

Histoire de la cosmologie

Un cours offert aux étudiants


de la Faculté des lettres,
de la Faculté de biologie et de médecine,
de la Faculté de géosciences et environnement,
de la Faculté des sciences sociales et politiques et
de la Faculté de théologie et de sciences des religions
de l’Université de Lausanne

dans le cadre de « Sciences au carré »

Histoire de la cosmologie Histoire de la cosmologie


04 – Des mythes à la réalité - A
04.A.1 Le Soleil et la Lune ou l’origine de tous les mythes
04.A.2 Les planètes, la sphère des étoiles fixes et la Voie Lactée
04.A.3 Astronomie mégalithique
04.A.4 Les premières cartes célestes
04.A.5 Astronomie égyptienne
Prof. Georges Meylan
04.A.6 Astronomie mésopotamienne
Laboratoire d’astrophysique
Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
Voir le fichier 04-Desmythesalarealite-A.pdf sur le site web
Site web du laboratoire et du cours : du laboratoire et du cours : http://lastro.epfl.ch
http://lastro.epfl.ch
Histoire de la cosmologie
04 – Des mythes à la réalité – A 04.A.1
Bibliographie succincte

• EVANS, James. The History and Practice of Ancient Astronomy. Oxford : OUP,
1998.
Le Soleil et la Lune
• HEGGIE, Douglas C. Megalithic Science : Ancient Mathematics and Astronomy in


North-West Europe. London : Thames and Hudson, 1981.
KELLEY, David H., MILONE, Eugene F. Exploring Ancient Skies : A Survey of
ou
Ancient and Cultural Astronomy. New York, Berlin : Springer-Verlag, 2011.


ROUGIER, Louis. Astronomie et religion en Occident. Paris : PUF, 1980.
SZCZECINIARZ, Jean-Jaques. La Terre immobile. Paris : PUF, 2003. l’origine de tous les mythes
• THURSTON, Hugh. Early Astronomy. Berlin, New York, London : Springer-
Verlag, 1994.
• WRIGHT, M. R. Cosmology in Antiquity. Oxford : Routledge, 1995.

Le Soleil
au centre
d’un
calendrier
aztèque.

National
Museum
of
Anthropology
and
History
Malakbêl (l'ange de Bêl - !" #َ!َ% ‫"! ـ‬#!%-) le dieu-soleil palmyrénien
Détail du linteau aux aigles du temple du dieu Baal Shamin ('(%)!*" +, '(%-) !*") Mexico City.
Musée de Palmyre (Tadmor - .%/0) - Syrie
Chandra
le dieu de la Lune
Le centre de ce mandala montre Chandra
flanqué de deux archers (femmes) tirant
des flèches de lumière afin d’éloigner les
Ténèbres. Chandra tient deux lotus et est
assis sur un chariot tiré par sept oies, ce
qui rappelle le dieu du Soleil Surya, dont
le chariot est tiré par sept cheveaux.

Le panneau supérieur présente les cinq


buddhas (tathagatha) flanqués aux
deux bouts par des bodhisattvas.
Le panneau inférieur est divisé en trois
parties qui représentent, de gauche à
droite, une cérémonie, un groupe de
musiciens et danseurs, et
un groupe de sages.

Détrempe sur toile


Népal,
Séléné entourée des Dioscures fin 14e - début 15e siècles
ou de Phosphoros (l'étoile du matin) et Hespéros (l'étoile du soir) The Metropolitan
autel de marbre du IIe siècle trouvé en Italie, musée du Louvre Museum of Art, NY

Temple de la Lune, Harran, Turquie Kudurru


(stèle) du roi
Melishipak
Ier (1186–
1172 av. J.-C.)
Le roi
présente sa
fille à la déesse
Nannaya.
Le soleil
représente le
dieu Shamash,
le croissant de
lune le dieu
Sîn et l'étoile la
déesse Ishtar.
Période
kassite,
transféré à
Suse comme
butin de guerre
au XIIe siècle
Harran se situe au Sud-est de la Turquie actuelle, au croisement des routes de Damas, de Karkemish et de av. J.-C.
Ninive. Cette très ancienne ville fut l'un des principaux centres commerciaux, culturels et religieux de
Mésopotamie. Elle est connue dans la haute-antiquité pour être l'un des deux principaux sanctuaires (avec Musée du
la ville d'Ur) dédiés au Dieu lune Sîn. Le temple de Sîn a été reconstruit par plusieurs souverains, Louvre, Paris
dont celui d'Assyrie Assurbanipal (669-626 BC) et celui de Babylone Nabonide (555-539 BC).
Qu’est-ce qu’une planète ?
04.A.2 • Définition du Petit Robert Edition 2004

Les planètes, Planète :

1119 : bas latin planeta, grec planêtê « errant »


ces astres errants, Astre errant, étoile errante (opposés à étoile fixe). On
comptait sept planètes : le Soleil, la Lune, Mercure, Vénus,

la sphère des étoiles fixes Mars, Jupiter, et Saturne (seules les cinq dernières sont des
planètes au sens moderne).

et la Voie Lactée 1686 : Corps céleste du système solaire, sans lumière


propre, décrivant autour du Soleil une orbite elliptique peu
allongée dans un plan voisin de l’écliptique

Les planètes, ces astres errants La sphère des étoiles fixes


qui bougent par rapport à la sphère des étoiles fixes

Les cinq (autres que la Terre) planètes visibles à l’œil nu Vues de la Terre, les positions des étoiles,
beaucoup plus éloignées que les planètes, semblent immuables
Représentation Représentation
géocentrique héliocentrique
du système du système
solaire solaire
entouré par entouré par
la sphère la sphère
des étoiles fixes des étoiles fixes

La structure de notre galaxie, la Voie Lactée

Le Tintoret, L'origine de la Voie lactée, 1570


Origine mythologique de la Voie lactée
La présence de la bande lumineuse de la Voie lactée dans le ciel nocturne a donné
lieu à de nombreuses interrogations dans de nombreuses civilisations, qui ont
souvent inclus la Voie lactée au sein de leur cosmogonie.
04.A.3
- Le terme de « Voie lactée » nous provient de la mythologie grecque. Celle-ci
expliquait la présence de cette bande d’apparence laiteuse par la légende
d’Héraclès, héros mythologique né de l’union de Zeus et d’une mortelle, Alcmène.
Astronomie mégalithique :
Pour lui assurer l’immortalité, Zeus avait mis Héraclès encore nourrisson au sein
de son épouse Héra, profitant du sommeil de celle-ci, afin qu’Héraclès puisse
devenir immortel en s’abreuvant de son lait. En se réveillant, Héra aperçoit cet
menhirs, dolmens, cromlechs
enfant qui n’est pas d’elle et le repousse. Le lait qui jaillit encore de son sein se
répand alors dans le ciel en une traînée blanchâtre qui forme la Voie lactée.
- Le terme de « galaxie » trouve également sa racine dans cette légende, puisqu’il
est emprunté au latin galaxias, lui-même emprunté au grec γαλαξίας signifiant
« voie lactée » (en grec, γαλακτος signifie « lait »).
- Les interprétations mythologiques des autres civilisations, tout aussi fantaisistes,
sont évidemment radicalement différentes de celle-ci.

Göbekli Tepe
érigé à l’aube de la révolution néolithique Göbekli Tepe (La colline du nombril)
une période durant laquelle laquelle la sédentarisation a rendu possible est un site archéologique érigé à l’aube de la révolution néolithique
la construction de mégalithes durant le Néolithique précéramique A (9000 à 8500 BC)
situé au sud-est de l’Anatolie, près de la frontière avec la Syrie.
Sur ce site repose le plus ancien temple de pierre jamais découvert
(datation estimée entre 11 500 et 10 000 avant notre ère).
Les travaux de constructions auraient duré de trois à cinq siècles.
La civilisation à l’origine de ce site est encore très mal connue.

Göbekli Tepe

Le temple aurait été abandonné en 8000 av. J.-C. et le site volontairement


enfoui durant le Néolithique précéramique B (8500 à 7000 BC).
Dolmen : monument mégalithique, composé de pierres brutes agencées en forme de table gigantesque
Menhir : monument
mégalithique, pierre
allongée dressée
verticalement
(1833 mot bas breton,
de men pierre et
hir longue)

Les menhirs de
Kergadiou

Situés près de Plourin-


Ploudalmezeau en
Bretagne, France

Le menhir dressé
mesure 9 mètres de
haut, alors que celui
qui est couché mesure
11 mètres
Le Parc naturel régional des Causses du Quercy, au nord de Toulouse, France

Stonehenge 1ère période ~ 2800 ans BC ?

Stonehenge, dont le nom signifie « les pierres suspendues », est un grand monument mégalithique Création du talus circulaire et de la tranchée (diam. extérieur ~ 100 m), positionnement des 4 pierres
composé d'un ensemble de structures circulaires concentriques, érigé entre -2800 et -1100, du rectangle, de la « Heel Stone » et creusement des 56 trous d’Aubrey (cercle de 87 m de diam.).
du Néolithique à l'âge du bronze. Il est situé à 13 km au nord de Salisbury.
Stonehenge 2e période ~ 2800-2400 ans BC ? Stonehenge 3e période a ~ 2400-1500 ans BC?

Les pierres bleues (~ 4 tonnes chacune) auraient peut-être dû former un double cercle central, Le fer à cheval central est constitué de 10 grandes pierres dressées (chacune ~ 8 m de long, ~ 50 tonnes)
mais seulement environ 2/3 d’entre elles furent installées, puis enlevées pour d’autres usages. Chaque paire étaient coiffée d’un linteau massif. Le cercle extérieur est constitué de 30 pierres
dressées (chacune ~ 25 tonnes) connectées par 30 linteaux (chacun ~ 7 tonnes).

Stonehenge 3e période a ~ 2400-1500 ans BC? Stonehenge 3e période b ~ 2400-1500 ans BC?

Le fer à cheval central est constitué de 10 grandes pierres dressées (chacune ~ 8 m de long, ~ 50 tonnes) Environ 20 pierres bleues sont positionnées en un arrangement ovale à l’intérieur du fer à cheval.
Chaque paire étaient coiffée d’un linteau massif. Le cercle extérieur est constitué de 30 pierres Des trous sont creusés en deux cercles concentriques (2×30) à l’extérieur du grand cercle de 30 pierres.
dressées (chacune ~ 25 tonnes) connectées par 30 linteaux (chacun ~ 7 tonnes).
Stonehenge 3e période c ~ 2400-1500 ans BC?
75 pierres « sarsen » venues
d’une carrière d’Avebury à 30 km

80 pierres « bleues » venues


des Preseli Mountains à 200 km

Finalement , le groupe ovale de 20 pierres bleues est démantelé pour être réarrangé sous la forme d’un
fer à cheval à l’intérieur du fer à cheval des grandes pierres. Les 60 pierres bleues restantes sont
réarrangées en un cercle intérieur au cercle des 30 pierres à linteaux.

A cause de l’angle variable entre le plan de l’orbite lunaire et la direction de l’axe


Oscillation annuelle des points de levers et de couchers du Soleil, de rotation de la Terre, l’oscillation mensuelle des points de levers et de couchers
calculée pour la latitude de Stonehenge de la Lune varies entre 60° et 100° à la latitude géographique de Stonehenge,
Direction
du Soleil levant Liens avec
au solstice d’été l’astronomie : Première structure construite par
les constructeurs de Stonehenge.

directions liées Les positions 91, 92, 93 et 94


aux levers et couchers constituent les quatre coins
d’un rectangle.
du Soleil et de la Lune La droite de 91 à 94 coupe en
deux portions presque égales
la droite de 28 à la Heelstone.

Les grandes étapes de l’étude scientifique de Stonehenge


John Aubrey (1626 – 1697) était un antiquaire anglais et écrivain. Il passait
beaucoup de temps à la campagne, et en 1649 reconnut le premier dans les
rochers d’Avebury et de Stonehenge des vestiges mégalithiques, dont il dressa
le plan et dont il discute l'antiquité dans son recueil des Monumenta
Britannica. A Stonehenge, les trous d’Aubrey rappellent sa mémoire.

Alexander Thom (1894–1985) était un ingénieur écossais, principalement connu


pour ses études sur les monuments mégalithiques britanniques et bretons.

Gerald Stanley Hawkins (1928–2003) était un astronome anglais, auteur célèbre


pour ses travaux et son livre de 1965 sur l’archéoastronomie, dont ses travaux
sur Stonehenge.

Sir Fred Hoyle (1915 – 2001) était un astronome anglais, ayant grandement
contribué à la cosmologie et à la nucléosynthèse stellaire et cosmologique. Il a
rejeté la théorie du « Big Bang », dont le nom n’est qu’un terme facétieux et
méprisant inventé par lui pour déprécier un théorie cosmologique opposée à la
sienne, dite de « l’état stationnaire ». Il a écrit en 1976 un livre sur Stonehenge.

Douglas Heggie est un astronome anglais qui a écrit un livre critique sur le sujet.
Diodore de Sicile : historien et chroniqueur grec du Ier siècle av. J.-C.,
contemporain de Jules César et d’Auguste, né à Agyrium en Sicile au début de ce siècle,
auteur une œuvre considérable, l'une des plus riches d'informations sur l'Égypte antique,
la Grèce antique et la Rome antique. Sa Bibliothèque historique, fruit de 30 ans de travail,
couvre plus de mille ans d'histoire, des temps mythologiques à Jules César.
probablement
un observatoire
solaire et lunaire
mais
probablement
incapable
de prédire
les éclipses
lunaires et solaires
Diodore de Sicile, Bibliothèque Historique, livre II, trad. Bernard Eck, Les
Belles Lettres, Paris, 2003.

L’observatoire le plus ancien d’Europe ?


Il existe de très sérieuses et nombreuses Vieux de 7000 ans environ
(2000 ans plus âgé que Stonehenge)
présomptions qui permettent de conclure que
Diodore de Sicile parle de Stonehenge
Situé dans la province de Saxe-Anhalt,
en Allemagne, près de la ville de Goseck,
à 180 km au sud-ouest de Berlin,
Il semblerait donc que déjà durant lʼAntiquité le cercle de 75 m de diamètre a été
repéré par avion au début des année 1990.
notre humanité avait perdu toutes traces
écrites ou orales de ce quʼétait Stonehenge, Constitué à l’origine de quatre cercles
concentriques, ses orientations majeures
perdu toutes mémoires de ce qu’était sa finalité prouvent son utilisation astronomique.
L’observatoire le plus ancien d’Europe ?
Vieux de 7000 ans environ
(2000 ans plus âgé que Stonehenge)

Sarmizegetusa
Monument préhistorique
situé en Roumanie

L’axe de l’alignement
de pierres en forme
de fer à cheval
pointe vers la direction
où le Soleil se lève
au solstice d’hiver

Le cercle de Goseck, tel qu’il apparaît maintenant, après reconstitution… !

Nabta Playa en Egypte Nabta Playa en Egypte


le plus ancien site mégalithique, vieux de plus de 6000 ans le plus ancien site mégalithique, vieux de plus de 6000 ans
Nabta Playa (situé à 90 km à l’ouest d’Abu Simbel),
près de la frontière avec le Soudan, est un grand basin géologique
qui a servi comme important centre de rassemblement des tribus nomades.
Nabta devint une zone habitable grâce à un changement climatique,
survenu en Afrique du Nord voilà environ 12’000 ans, essentiellement causé
par un décalage vers le Nord des moussons d’été.
Ce changement amena assez de pluies (10-15 cm par année) dans la région
de Nabta pour permettre de subvenir à la vie d’êtres humains et d’animaux.
Les premiers campements s’établirent durant une période
s’étalant entre - 9’000 et -7’300 ans. Les habitants de Nabta élevaient du bétail.
Ils utilisaient des récipients en céramique, considérés être parmi les plus anciens
trouvés en Afrique.
Nabta contient un nombre important de mégalithes dressés et couchés.
Ils comprennent des pierres tombales plates ainsi que des cercles de pierres qui
précèdent de plusieurs milliers d’années découvert en 1974
Stonehenge (- 2800) et d’autres sites préhistoriques similaires. voir Nature, 1998, Vol. 392, pp. 488-491
04.A.4 les Pléiades ?

Les premières cartes célestes

Disque de Nebra les Pléiades ?


Le disque de Nebra est un disque
qui a été mis au jour illégalement, pleine Lune
par des fouilleurs clandestins, en ou Soleil ?
juillet 1999 à Nebra-sur-Unstrut
en Saxe-Anhalt (Allemagne).
horizon horizon
Ce disque de bronze, d'environ
coucher de lever de
32 cm de diamètre, pèse à peu
Soleil Soleil
près 2 kg. Il daterait d'environ
1600 avant notre ère (transition
Bronze ancien/Bronze moyen).

Ce véritable trésor, constituant étoiles ?


avec d'autres objets un dépôt croissant
culturel rare, est conservé au de Lune ?
Musée régional de Préhistoire
de Halle, en Allemagne. barque solaire ?
l’Egypte de l’Antiquité

04.A.5
Astronomie égyptienne

Les sept merveilles du monde


• Pyramide de Khéops Age : -2560 (+ 25 ans de travaux). Lieu : Memphis, Gizeh, Egypte. Utilité :
tombeau du Pharaon. Commanditaire : Khéops. Auteur : Hémiounou. Destin : encore debout, mais
parement disparu; exploitation partielle en carrière avant le XXe siècle.
• Jardins suspendus de Babylone Age : VIe siècle av. J.-C. Lieu : Babylone (Irak). Utilité : jardin
d’agrément pour une princesse. Commanditaire : Sémiramis ou Nabuchodonosor II. Auteur : ?
Destin : disparus à partir du IIIe siècle av. J.-C., avec le déclin puis l’abandon de la cité.
• Statue de Zeus olympien Age : -437 (+ 5 ans de travaux). Lieu : Olympie, Élide, Grèce. Utilité :
pour siéger au nouveau temple. Commanditaire : la cité des Éliens. Auteur : Phidias. Destin :
détruite lors d’un incendie en 475, à Constantinople où elle avait été transportée.
• Mausolée d'Halicarnasse Age : -355 (+ 6 ans de travaux). Lieu : Halicarnasse, Carie, Turquie.
Utilité : tombeau du couple royal. Commanditaires : Mausole & Artémise II. Auteur : Pythéos de
Priène. Destin : détériorations à partir du IVe siècle (guerres et intempéries) ; au XIe siècle,
enlisement, puis exploitation en carrière pour des défenses militaires à partir du XIVe siècle.
• Temple d'Artémis Age : -340 (+ 1 siècle de travaux). Lieu : Éphèse, Lydie, Turquie. Utilité :
remplacement d’un temple détruit. Commanditaire : la cité d'Éphèse. Auteur : sur les plans du
précédent temple dû à Chersiphron. Destin : Pillage et incendie au IIIe siècle par les Scythes.
Partiellement relevé. Puis, abandon du culte et exploitation en carrière vers la fin du IVe siècle.
• Colosse de Rhodes Age : -303 (+ 12 ans de travaux). Lieu : Rhodes, Grèce. Utilité : en souvenir
du siège de la ville levé par Démétrios Ier Poliorcète (-304). Commanditaire : la ville de Rhodes.
Auteur : Charès de Lindos. Destin : détruit lors du tremblement de terre de -224 (cassé au niveau
des genoux) ; puis enlèvement des débris en 653.
• Phare d'Alexandrie Age : -290 (+ 10 ans de travaux). Lieu : île de Pharos, Alexandrie, Egypte.
Utilité : aide à la navigation. Commanditaire : Ptolémée Ier. Auteur : Sostrate de Cnide. Destin :
troisième étage plusieurs fois restauré à la suite de séismes. Dégradation progressive et ruine au
XIVe siècle ; enfin exploitation en carrière pour des défenses militaires à partir de 1477.
Structure de la pyramide de Khéops

La pyramide de Khéops en quelques chiffres :

• Base de la pyramide : 440 coudées royales anciennes, soit environ 230,5


mètres. Valeurs empiriques d'aujourd'hui au sud :
230,454 m ; nord : 230,253 m ; ouest : 230,357 m ; est : 230,394 m ;
• Hauteur initiale : 280 coudées royales anciennes, soit environ 146,7 mètres,
mais sa hauteur réelle n'est aujourd'hui que 137 mètres seulement ;
• Périmètre : 922 m ;
• Surface : 53 056 m² ;
• Volume : 2 592 341 m³ ;
• Masse : 5 000 000 t ;
• Orientation : faces orientées sur les quatre points cardinaux (erreur : ~ 3') ;
• Masse par bloc : chaque bloc de pierre calcaire polie pèse en moyenne 2,5 t

Structure de la pyramide de Khéops


• L’entrée principale (1) de la pyramide, située sur la face nord de la pyramide à
une hauteur de 15,63 mètres
• On accède aujourd'hui aux infrastructures par la percée (2) qu'effectua le calife
Al-Mamoun en 820. Le revêtement lisse de la pyramide était encore en place à
cette époque et masquait le dispositif de fermeture antique. Elle fut creusée
quelques mètres sous la véritable entrée et débouche sur le couloir ascendant
(3), juste derrière les blocs bouchons.
• La descenderie (4), couloir descendant, incliné de 26°26'46" et long de 105
mètres, menant à la chambre souterraine (5).
• Le couloir ascendant (6) mène à la chambre « de la reine » (7) par le couloir
horizontal (8).
• La grande galerie (9) est l'élément architectural le plus impressionnant et le
plus élaboré de l'Ancien Empire. Son extrémité supérieure donne sur une
antichambre (11) menant à la chambre « du roi » (10). Cette antichambre
comportait un système de fermeture avec herses obstruant le passage mais
aujourd'hui disparues.
• De la chambre « de la reine » (7) comme de la chambre « du roi » (10), deux
conduits dits de ventilation s'élèvent vers les faces de la pyramide.
La grande pyramide : un observatoire astronomique ?!?!
La grande • La direction de l’étoile Alnitak (ζ Orion) dans la constellation d’Orion
pyramide Le couloir de ventilation sud de la chambre « du roi » est incliné suivant un
de Khéops angle de 45° par rapport à l'horizontal. Ceci indique une direction vers un point
et du ciel dont l'altitude est égal à 45° alors que l'altitude de l'étoile Alnitak, à
les alignements cette époque était de 44°23' à son passage au méridien. Un petit écart de moins
astronomiques de 1° ne permettait cependant pas d'avoir une visée directe de l'étoile.
dépendent • La direction de l’étoile Sirius dans la constellation du Grand Chien
de la précession Une autre théorie affirme que le conduit de ventilation sud de la chambre « de
des équinoxes la reine » pointait l'étoile Sirius qui, à l'époque avait une altitude à sa
culmination de 37°10’. Or ce conduit, incliné de 38°28’, pointe une position
différente de Sirius de plus d'un degré.
• Toutes les étoiles du ciel, sauf l'étoile polaire, ont un mouvement apparent dû à
la rotation de la Terre en 24 h. Ce mouvement implique que, si une étoile
(Alnitak ou Sirius) était effectivement visée, ce n'était le cas que durant
quelques dizaines de secondes. Enfin, si l'intention des constructeurs était de
viser ces étoiles, il faut noter que les conduits de la chambre « de la reine » ne
sont pas parfaitement rectilignes ; de surcroit ils sont bouchés au niveau de la
chambre et s'arrêtent à quelques mètres de la surface du monument, rendant
toute observation impossible.

Le calendrier d'Eléphantine Zodiaque du temple de Denderah constel-


lations
constel-
circum-
lations polaires
zodiacales

liste
Sirius de
36
décans

Orion

dieux à
une des
tête de
4 déesses
faucon
soutenant
symbo-
un des
Le début des inondations dues à la crue du Nil correspondait avec le lever héliaque lisant
4 piliers
de Sothis (Sirius), étoile représentée ici dans le cercle rouge. l’éternité
de
L'apparition de l'étoile constituait un repère indispensable en raison d’un décalage croissant entre l’année
l’univers
civile de 365 jours et l’année solaire de 365,25 jours.
Le Zodiaque de Dendéra Le Zodiaque de Dendéra
(Epoque ptolémaïque, règne de Cléopatre VII, 50 avant J.-C.) Une configuration astronomique bien datée
Les cinq planètes connues alors sont associées avec certains signes zodiacaux : Vénus appelée "le-
Monument célèbre entre tous, le Zodiaque trouble les esprits contemporains, qui y dieu-du-matin" derrière le Verseau, Jupiter "Horus-qui-dévoile-le-mystère" près du Cancer, Mars
cherchent un reflet des croyances astrologiques actuelles. En réalité, ce bas-relief "Horus-le-rouge" sur le dos du Capricorne. Mercure s'appelle "l'Inerte" et Saturne "Horus-le-
représentait le paysage d'un ciel nocturne au plafond d'une chapelle où étaient célébrés taureau". Leur disposition parmi les constellations du ciel ne se reproduit à l'identique que tous les
les mystères de la résurrection du dieu Osiris dans le temple d'Hathor à Dendéra. mille ans environ ; des astrophysiciens ont pu dater cette configuration précisément : elle a eu lieu
entre le 15 juin et le 15 août 50 avant J.-C. Deux éclipses ont été représentées à l'endroit précis où
elles se sont produites. L'éclipse solaire du 7 mars 51 est figurée sous l'aspect de la déesse Isis
Un plafond décoré d'une image du ciel
retenant un babouin par la queue, c'est-à-dire empêchant la Lune, sous la forme du dieu Thot, de
Cette dalle de grès provient du domaine dédié aux déesses Hathor et Isis à Dendéra. Elle cacher le Soleil. L'éclipse lunaire du 25 septembre 52 est un oeil - oudjat (qui signifie "être
appartenait au plafond de l'une des chapelles consacrées aux cérémonies de la résurrection intact"), car une éclipse lunaire a toujours lieu à la pleine lune.
d'Osiris, édifiées sur le toit du grand temple d'Hathor.
Le Zodiaque, une illustration à l'égyptienne ?
La voûte céleste est représentée sous la forme d'un disque soutenu par quatre femmes, aidées par Transporté en France en 1821 avec l'autorisation du Pacha d'Egypte Méhemet Ali, le Zodiaque de
des génies à tête de faucon. Sur son pourtour, 36 génies ou "décans" symbolisent les 360 jours de Dendéra est un des plus célèbres monuments égyptiens conservés en France.
l'année égyptienne. A l'intérieur de ce cercle se trouvent des constellations au nombre desquelles Il doit être interprété comme une carte du ciel et non comme un horoscope géant ou un outil
figurent les signes du Zodiaque. Pour la plupart, leur représentation reste proche de leur astrologique perpétuel. Toutefois, les Egyptiens croyaient que certaines constellations et décans
désignation actuelle. On peut ainsi facilement reconnaître le Bélier, le Taureau, le Scorpion, le pouvaient avoir une influence néfaste sur le destin ou la santé.
Capricorne. D'autres ont une iconographie plus égyptienne : le Verseau est représenté comme le Les représentations des signes du zodiaque, tels qu'ils sont encore utilisés, n'apparaissent en
dieu de l'inondation Hâpy tenant deux vases d'où jaillit de l'eau. Au centre se trouvent les Egypte qu'à partir de l'époque gréco-romaine. Ce monument reflète la façon dont s'est formalisée
constellations du ciel du Nord, dont la Grande Ourse, sous la forme d'une patte avant de taureau. la fusion d'éléments culturels égyptiens avec des théories astronomiques et astrologiques
Une déesse hippopotame en face de la Petite et de la Grande Ourse figure la constellation du babyloniennes et grecques. Cette fusion résulte des déportations conduites par les Assyriens au 8e
Dragon. siècle avant J.-C. et les Babyloniens au 6e siècle avant J.-C., ainsi que des invasions perses et
grecques des 6e et 4e siècle avant J.-C.

Le récent éveil de l’humanité


Pendant plusieurs millions d'années, les hommes ont été des nomades vivant de la

04.A.6 cueillette, de la pêche et de la chasse. Vers 8000 avant J.-C., dans le Croissant
fertile, région du Moyen-Orient s'étendant entre la mer Morte et le golfe Persique,
en passant par le sud de la Turquie actuelle, ils développent une agriculture et se

Astronomie sédentarisent. Ce changement de mode de vie déclenche la « révolution


néolithique », caractérisée par la constitution des premiers villages, peu à peu
fortifiés, l'essor de la poterie, du tissage et de la métallurgie, et la mise en place

mésopotamienne de systèmes d’irrigation. Des premiers échanges commerciaux se développent


entre les communautés villageoises. Le commerce et la comptabilité, qui
nécessitent des traces écrites, entraînent la naissance d'une écriture cunéiforme,
consistant en des symboles tracés sur des plaquettes d'argile. Contemporaines de
cette invention fondamentale, des entités politiques se développent en pays de
Sumer, qui donnent lieu à la création de cités-États, telle Our. Leurs souverains
élaborent des codes juridiques qui sont transcrits sur des stèles. Vers 1200 avant
J.-C., les Phéniciens mettent au point le premier alphabet. À la fin du VIe s.
avant J.-C., les Perses de Cyrus II mettent fin à la civilisation mésopotamienne.
Le lointain éveil de la science
Empire
mésopotamien
IXe -VIIe s. BC
domine l'Orient
La science astronomique s’éveille lorsque les êtres humains découvrent
L'expansion que le caractère répétitif de certains phénomènes célestes,
maximale tels que les mouvements du Soleil, de la Lune et des planètes,
de l'Assyrie
offre la possibilité de les prévoir avec précision en élaborant des modèles.
L'histoire de
l'Assyrie La conception de théories mathématiques abstraites constitue un premier pas
commence avec vers l’élaboration de la science moderne.
celle de la cité
C’est à Babylone que ces premiers modèles astronomiques ont vu le jour.
d'Assour. Le
terme d'Assyrie est
la dénomination dès 8’000 av. J.-C. les Sumériens s’installent ;
grecque du « pays les empereurs se succèdent, dont Hammurabi
d'Assour ». État
guerrier, il célébre
qui établit Babylone comme capitale de son empire ;
ses mythes et ses dès 800 av. J.-C. les Assyriens envahissent du nord,
conquêtes dans suivis vers 600 av. J.-C. par les Chaldéens ;
une architecture
suivent ensuite par les Perses au VIe siècle, puis les Grecs au IVe av. J.-C.
colossale.

• Code de Hammurabi,
roi de Babylone
• Le Code de Hammurabi
est l'emblème
de la civilisation
mésopotamienne.
La haute stèle de basalte
érigée par le roi de
Babylone au XVIIIe
siècle av. J.-C. est une
oeuvre d'art, un ouvrage
historique et littéraire et
le recueil juridique le plus
complet de l'Antiquité,
antérieur aux lois
bibliques. Transporté par
un prince du pays voisin
d'Élam en Iran, au XIIe
siècle av. J.-C.,
le monument fut exposé
sur l'acropole de Suse
au milieu d'autres chefs-
d'oeuvre mésopotamiens
Ruines des jardins suspendus de Babylone prestigieux.
détails d’écriture cunéiforme sur la stèle
Une des premières écritures
dite cunéiforme,
La plupart des tablettes astronomiques
déchiffrée au XIXe siècle
sont plus récentes
tablettes d’argile, fragiles : seules env. Elles datent de 650 av. J.-C à 50 av. J.-C.
1500 tablettes comportant des mentions Elles rapportent des observations systématiques du ciel,
astronomiques nous sont parvenues. des prédictions d’observations, ainsi que des méthodes afin d’aboutir à ces prédictions.

Ci-contre, la plus ancienne des On y trouve les durées des mois (29 ou 30 jours du calendrier lunisolaire),
la durée du jour au milieu du mois considéré, les dates des solstices et des équinoxes,
tablettes astronomiques connues,
le lever héliaque de Sirius, les durées entre levers et couchers de Lune et de Soleil,
dite tablette de Vénus,
les conjonctions de la Lune avec des étoiles « normales », 30 étoiles servant de référence.
date du règne d’Ammisaduqa
(XVIIe siècle av. J.-C.), Sont mentionnées les descriptions précises d’éventuelles éclipses de Soleil
roi de Babylone, (jour, heures et durée, étoiles et planètes visibles durant l’éclipse, étoiles qui culminent
arrière-petit-fils de Hammurabi. à ce moment-là, direction et force du vent) ainsi que des éphémérides planétaires
Elle comporte 59 présages basés sur (positions à certaines dates, première et dernière visibilité, points stationnaires,
la première et la dernière visibilité oppositions, conjonction avec des étoiles « normales », direction du mouvement,
de la planète Vénus. direct ou rétrograde), les comètes et les météores observés.
Copie de l’original, copie réalisée à Ninive
Les deux principales sources écrites qui ont aidé à notre construction du savoir
au VIIe siècle av. J.-C. !!
mésopotamien sont l’ensemble Enuma Anu Enlil et la tablette Mul Apin.

Tablette « Mul Apin »


Tablette « Enuma Anu Enlil »
Doit son nom à la première constellation
qui y est rapportée.
Doit son nom à ses trois premiers mots :
« Quand les dieux Anu et Enlil » Constitue le premier
grand catalogue stellaire.
Constitue un ensemble de 7000 présages Elle date de 1100 av. J.-C. mais fait état
répartis sur 70 tablettes : dont d’un savoir beaucoup plus ancien.
22 pour la Lune, 18 pour le Soleil, Les constellations sont groupées
5 pour Vénus, 4 pour Mars, en 3 chemins :
2 pour Jupiter, 3 pour les orages et le chemin d’Anu (équateur céleste),
une tablette pour les Pléiades. d’Enlil (au nord de l’équateur) et
d’Ea (au sud de l’équateur).

La plupart de ces constellations


sont encore utilisées de nos jours.
Un zodiac dès le IIe millénaire La durée du mois lunaire
• Dès le IIe millénaire av. J.-C., les Mésopotamiens élaborent un zodiac
• Mois sidéral : un mois lunaire sidéral correspond à la période que met la Lune
sur le « Chemin de la Lune », qui correspond plus ou moins à l’écliptique, pour que, vue de la Terre, elle retrouve la même position par rapport aux
le « Chemin du Soleil ». Il comportait au départ 17 ou 18 constellations, étoiles sur la sphère céleste. Le mois lunaire sidéral vaut ~ 27,321661 jours.
mais ce nombre se réduit à 12 constellations au Ve siècle av. J.-C.
• Mois synodique : un mois lunaire synodique correspond à l'intervalle entre
pour se modifier encore au milieu du Ve siècle av. J.-C.
deux nouvelles Lunes consécutives. Une nouvelle Lune se produit lorsque la
En effet, les signes du zodiac font leur apparition : il s’agit de douze intervalles Lune et le Soleil, vus depuis le centre de la Terre, possèdent la même longitude
égaux de l’écliptique, de 30 degrés d’arc chacun. écliptique. Le mois synodique vaut ~ 29,530589 j.
La précession des équinoxe, qui entraîne la voûte céleste, provoque un décalage
• Mois anomalistique : un mois lunaire anomalistique est l'intervalle de temps
d’environ un signe en 2000 ans. entre deux périgées de la Lune, c'est-à-dire le point de son orbite le plus proche
de la Terre. Le mois anomalistique vaut en moyenne ~ 27,554550 j.
• Alors que les Grecs auront tendance tendance à utiliser la géométrie,
• Mois tropique : un mois lunaire tropique est le temps mis par la Lune pour
les Mésopotamiens élaborent des théories purement arithmétiques,
retrouver la même longitude écliptique. Le mois tropique vaut ~ 27,321582 j.
en se basant sur un système sexagésimal
(en base 60, alors que notre système décimal est en base 10) • Mois draconitique : un mois lunaire draconitique est la période entre deux
dont il nous reste la division du cercle en 360 = 6 × 60 parties appelées degrés, passages de la Lune au même nœud de son orbite ; les nœuds sont les points où
l'orbite lunaire coupe le plan de l'orbite de la Terre. Un mois draconitique vaut
chacune étant divisées en 60 minutes d’arc, divisées à leur tour en 60 secondes d’arc.
en moyenne 27,212221 j.

L’observation de cycles dans le ciel


• Les Mésopotamiens remarquèrent que :
- 242 mois draconitiques valent : 6585,32 jours
- 223 mois synodiques valent : 6585,36 jours.
Les progrès de la connaissance astronomique
Ainsi après une période de 18 ans 11⅓ jours, la configuration Lune-Soleil et
les éclipses se répètent dans le même ordre dans le même laps de temps. Ce
dans le monde entier et en particulier
cycle est appelé Cycle du Saros.
en Mésopotamie, en Egypte et en Grèce
• Les Mésopotamiens remarquèrent également que : s’effectuent en parallèle et en collaboration
dix-neuf années tropiques et 235 mois synodiques ne diffèrent que de 2 h ;
donc au bout de dix-neuf ans, les mêmes dates de l'année correspondent avec avec de constants échanges d’informations
les mêmes phases de la Lune. Ce cycle est appelé Cycle de Méton.
Des écrits cunéiformes indiquent que ce cycle était connu en Mésopotamie générés par les voyages et les invasions
dès le VIe siècle av. J.-C. Le nom cycle de Méton provient de l'astronome grec
Méton qui, aux environs de 432 av. J.-C., remarqua cette périodicité, comme le
fit l'astronome chaldéen Kidinnu vers 380 av. J.-C.

Vous aimerez peut-être aussi