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ENSIMAG 1A Analyse pour l’ingénieur

Examen 1 Session 1 — corrigé


Lundi 8 novembre 2021 - 2h

Exercice 1
1
1. Montrer que la fonction f (x) = 1+x2
est Lebesgue-intégrable sur R et calculer son
intégrale.
2. Montrer que la fonction f (x) = ln(x) est Lebesgue-intégrable sur [0, 1] et calculer
son intégrale.
1
3. Pour quelles valeurs de α la fonction x → xα
est-elle Lebesgue-intégrable sur
[1, +∞[ ?
Calculer son intégrale dans ce cas.
4. Enoncer le théorème de convergence dominée pour une suite de fonctionsn (fn ).
Application : pour n ≥ 0 soit la suite fn (x) = cos( x1 ) . Calculer
R1
limn→+∞ 0 fn (x)dx.

1. Une primitive de f sur R est x 7→ Arctan x qui admet des limites finies en ±∞ donc f
est Lebesgue-intégrable sur R et
Z
1 +∞ π π
2
dx = [Arctan x] −∞ = + = π.
R 1+x 2 2
2. Une primitive de ln(x) est x ln(x)−x (ceci a été vu en TD et se fait par une simple intégra-
tion par parties) qui admet des limites finies en 0 et 1 car notamment limx→0 x ln(x) = 0.
On a donc Z 1
dx = [x ln x − x]10 = −1,
0
1
3. La fonction x → α est Lebesgue-intégrable sur [1, +∞[ si et seulement si α > 1. On a
x
alors Z +∞ Z +∞  −α+1 +∞
1 −α x 1
α
dx = x dx = = .
1 x 1 −α + 1 1 α−1
4. Théorème de convergence dominée :
Soit une suite de fonctions (fn ) Lebesgue-intégrables sur un intervalle I. Supposons que
— pour presque tout x ∈ I, la suite fn (x) admet une limite f (x) quand n tend vers
l’infini ;
— il existe une fonction g, Lebesgue-intégrable sur I, telle que pour tout n, |fn (x)| ≤
g(x) pour presque tout x ∈ I.
Alors f est intégrable sur I et
Z Z Z
lim fn (x)dx = lim fn (x)dx = f (x)dx.
n→+∞ I I n→+∞ I

Application : On a la limite simple


  n
1
lim cos = 0 pp. x ∈ R∗ ;
n→∞ x

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(sauf en les points xk = 1/kπ, dont l’ensemble est de mesure nulle) et la majoration
uniforme pour tout n   n
1
cos ≤1
x
et la fonction constante égale à 1 est Lebesgue-intégrable sur [0, 1]. D’après le théorème
de convergence dominée
Z 1 Z 1
lim fn (x)dx = 0 dx = 0.
n→+∞ 0 0

Exercice 2
Déterminer, si elle existe, la limite :
π x
+∞

sin +
Z
2 n
lim dx.
n→+∞ 1 x2

π x

sin 2
+ n
Posons fn (x) = . Pour tout x ∈ [1, +∞[, on calcule la limite simple
x2
sin π2 + nx n→+∞ sin π2
 
1
2
−→ 2
= 2.
x x x
Par ailleurs, on la majoration uniforme
sin π2 + nx

1
≤ ≡ g(x)
x2 x2
et la fonction g ainsi définie est Lebesgue-intégrable sur [1, +∞[. On peut donc appliquer le
théorème de convergence dominée et
sin π2 + nx sin π2 + nx
Z +∞  Z +∞  Z +∞
1
lim 2
dx = lim 2
dx = dx = 1
n→+∞ 1 x 1 n→+∞ x 1 x2
d’après l’exercice 1.3. avec α = 2.

Exercice 3
1. Montrer que pour tout x ∈]0, 1[,
+∞
ln(x) X
= ln(x)(−1)n x2n .
1 + x2 n=0

ln(x)
2. Montrer que la fonction x → 1+x2
est Lebesgue-intégrable sur [0, 1].
3. Déterminer : Z 1
ln(x)
dx.
0 1 + x2

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1. On peut calculer la somme de la suite géométrique


+∞
X 1
(−x2 )n = .
n=0
1 + x2

On a donc le résultat en multipliant les deux membres par ln(x).


2. On a la majoration
ln(x)
≤ | ln(x)|
1 + x2
et la fonction majorante est Lebesgue-intégrable sur [0, 1] d’après l’exercice 1.2. La fonc-
ln(x)
tion x → 1+x 2 est donc également Lebesgue-intégrable sur [0, 1].

3. Soit la somme partielle


N
X
fN (x) = ln(x)(−1)n x2n
n=0
ln(x)
qui converge pour tout x ∈]0, 1] vers 1+x 2 d’après la question 1. On peut écrire la

majoration
N
X | ln(x)|
fN (x) ≤ | ln(x)|x2n ≤ .
n=0
1 − x2
Cette fonction est intégrable au voisinage de 0 (on peut majorer localement par 2| ln(x)|)
et admet une limite finie en 1− . En effet ln(x) ∼ x−1 et 1−x2 ∼ 2(1−x), donc le rapport
tend vers une limite finie. On peut appliquer le théorème de convergence dominée et
Z 1 Z +∞ N Z 1
ln(x) X
dx = lim fN (x)dx = lim ln(x)(−1)n x2n dx.
0 1 + x2 N →+∞ 1 N →+∞
n=0 0

Or
1 2n+1 1 Z 1
x2n+1
Z  
n 2n n x 1
ln(x)(−1) x dx = ln(x)(−1) − (−1)n dx
0 2n + 1 0 0 x 2n + 1
(−1)n+1 1 2n (−1)n+1
Z
= x dx = .
2n + 1 0 (2n + 1)2

Donc Z 1 +∞
X (−1)n+1
ln(x)
dx = .
0 1 + x2 n=0
(2n + 1) 2

Exercice 4
Soit f (x, y) = e−y sin(2xy) pour (x, y) ∈ [0, 1] × [0, +∞[.
1. Montrer que f est Lebesgue-intégrable sur [0, 1] × [0, +∞[.
R +∞
2. En déduire la valeur de 0 y1 (sin y)2 e−y dy.

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1. On a la majoration |f (x, y)| ≤ e−y qui est Lebesgue-intégrable sur la bande [0, 1] ×
[0, +∞[. En effet, c’est une fonction positive, donc d’après le théorème de Tonnelli
Z Z 1 Z +∞
−y
e dxdy = 1dx e−y dy = 1 × 1 = 1.
[0,1]×[0,+∞[ 0 0

2. On peut donc appliquer le théorème de Fubini, on a d’une part


Z Z 1 Z +∞ 
−y
f (x, y)dxdy = e sin(2xy)dy dx
[0,1]×[0,+∞[ x=0 y=0

et en faisant deux intégrations par parties


Z +∞ Z +∞
−y
 −y +∞
e sin(2xy)dy = −e sin(2xy) 0 + e−y 2x cos(2xy)dy
0 0
Z +∞
= 2x e−y cos(2xy)dy
0
Z +∞
 −y +∞
= 2x −e cos(2xy) 0 − 2x e−y 2x sin(2xy)dy
0
Z +∞
= 2x − 4x2 e−y sin(2xy)dy
0
2x
= .
1 + 4x2
Donc
Z Z 1  1
2x 1 2 1
f (x, y)dxdy = 2
dx = ln(1 + 4x ) = ln 5.
[0,1]×[0,+∞[ x=0 1 + 4x 4 0 4
D’autre part
Z Z +∞ Z 1 
−y
f (x, y)dxdy = e sin(2xy)dx dy
[0,1]×[0,+∞[ y=0 x=0

et 1
1
sin2 y
Z 
1 1
sin(2xy)dx = − cos(2xy) = − (cos(2y) − 1) = .
x=0 2y 0 2y y
Ainsi on a également
Z +∞
sin2 y
Z
1
f (x, y)dxdy = e−y dy = ln 5.
[0,1]×[0,+∞[ y=0 y 4

Exercice 5
On pose, pour x ∈ R :
Z +∞
2
F (x) = cos(xt)e−t dt.
0
1
1. Montrer que F est de classe C sur R.
2. Calculer F 0 (x) et montrer que F est solution de l’équation différentielle du premier
ordre : y 0 = − x2 y
3. En déduire F .

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2 2
1. Soit f (x, t) = cos(xt)e−t . Pour tout x ∈ R, |f (x, t)| ≤ e−t ≡ g(t), et la fonction g ainsi
définie est Lebesgue-intégrable sur [0, +∞[ (vu en TD). Donc F (x) est bien (dé)finie sur
R.
La fonction x 7→ f (x, t) est continue en x pour tout t et est uniformément bornée par g,
donc d’après le théorème de continuité d’une intégrale dépendant d’un paramètre F (x)
est continue.
2
On calcule la dérivée partielle ∂x f (x, t) = −t sin(xt)e−t . Cette fonction est continue en
2
x pour tout t et est uniformément bornée par h(t) = te−t qui est intégrable sur [0, +∞]
2
(car de primitive − 21 e−t qui admet des limites finies en 0 et +∞). D’après le théorème de
dérivabilité d’une intégrale dépendant d’un paramètre, F (x) est continûment dérivable
sur R.
2. Toujours d’après le théorème de dérivabilité d’une intégrale dépendant d’un paramètre
Z +∞ Z +∞
0 2
F (x) = ∂x f (x, t)dt = −t sin(xt)e−t dt
0 0
 +∞ Z +∞
1 −t2 1 −t2
= e sin(xt) − e x cos(xt)dt
2 0 0 2
x
= − F (x).
2
x
3. Résolvons l’équation différentielle y 0 = − y :
2
y0 x
=−
y 2
x2
ln(y(x)) − ln(y(0)) = −
4  4
x
y(x) = y(0) exp − .
4
Z +∞ √
−t2 π
Ici, on a F (0) = e dt = (vu en TD). Donc
0 2
√  4
π x
F (x) = exp − .
2 4

Exercice 6
Soit f ∈ L1 (0, 1), on cherche dans cet exercice à calculer
Z 1
|f (x)|2
 
lim n ln 1 + dx.
n→+∞ 0 n2
|f (x)|2
On pose fn (x) = n ln(1 + n2
).
1. Rappeler pourquoi on a |f (x)| < +∞ presque partout sur [0, 1].
2. En déduire la limite simple presque partout de la suite (fn ).

3. Montrer que pour tout t ≥ 0 on a ln(1 + t) ≤ 2 t.
4. En déduire la limite demandée.

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1. La fonction |f | est supposée intégrable [0, 1], elle est donc finie presque partout sur [0, 1].
2. Là où f est finie (et donc presque partout)
|f (x)|2
lim =0
n→+∞ n2
et la fonction logarithme est continue, donc fn (x) → 0 pp. x ∈ [0, 1].

3. Première méthode : Posons h(t) = ln(1 + t) − 2 t. On a h(0) = 0 et pout t > 0,
√ √
t
1 1 t − 1 − t −( − 1)2 − 3t4
h0 (t) = −√ = √ = 2
√ < 0.
1+t t (1 + t) t (1 + t) t
Donc h(t) ≤ 0 sur R+ .
Deuxière méthode : La fonction
√ exponentielle étant strictement croissante, cela revient
à montrer que 1 + t ≤ exp(2 t). Développons l’exponentielle en série :
√ √
exp(2 t) = 1 + 2 t + 2t + des termes postifs ≥ 1 + t.

4. On a donc
|f (x)|
fn (x) ≤ 2n
= 2|f (x)|
n
qui est intégrable. On peut donc appliquer le théorème de convergence dominée et
Z 1 Z 1
|f (x)|2 |f (x)|2
   
lim n ln 1 + dx = lim n ln 1 + dx = 0.
n→+∞ 0 n2 0 n→+∞ n2

Exercice 7
Calculer
∞ Z π n
√ n
Z 
X 2 sin x
(1 − sin x)n cos xdx et lim dx.
n=0 0 n→+∞ 0 x


Effectuons le changement de variables y = sin x, qui envoie [0, π2 ] dans [0, 1] bijectivement.
On a 2ydy = cos xdx, ainsi
Z π √ Z 1
2
n
(1 − sin x) cos xdx = (1 − y)n 2ydy.
0 0

D’après le corollaire du théorème de convergence monotone, comme (1 − y)n 2y ≥ 0, on a


∞ Z π ∞
X 2 √ n
Z 1X
n
Z 1
1
(1 − sin x) cos xdx = (1 − y) 2ydy = 2ydy = 2.
n=0 0 0 n=0 0 1 − (1 − y)

Pour la deuxième limite, on a la majoration




sin x
n 1 sur [0, 1],
χ[0,n] (x) ≤ g(x) ≡ 1
x  sur [1, +∞[,
x2

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et g est une fonction Lebesgue-intégrable sur R+ . Par ailleurs


 n
sin x
lim χ[0,n] (x) = 0 pp. x ∈ [0, +∞[ (sauf en x = 0).
n→∞ x

Donc d’après le théorème de convergence dominée


Z n n Z +∞  n Z +∞
sin x sin x
lim dx = lim χ[0,n] (x)dx = 0 dx = 0.
n→+∞ 0 x n→+∞ 0 x 0

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