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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE

BILL BRIGHT

CHANGEONS-LE
VISAGE DU MONDE !
Traduit de l’américain sous la direction
d’Antoine Doriath

Postface de Francis Husson


Directeur National de Campus pour Christ France

CAMPUS POUR CHRIST


SATOR

Paru premièrement en anglais sous le titre :

Corne Help Change the World


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE

EXPLO 74 - UNE EXPÉRIENCE


IMPRESSIONNANTE

Mon cœur se mit à palpiter au moment où je m'approchai du micro. De toute ma vie,


c’était la première fois que je sentais une telle responsabilité reposer sur mes épaules et que
j'avais une si extraordinaire occasion d'annoncer l’Évangile. A perte de vue s’étendait une mer
humaine. Les responsables officiels avaient estimé à 1,3 million, le nombre de personnes
rassemblées à Séoul, en Corée, pour cette réunion du soir, dans le cadre d’EXPLO, Congrès
International sur l’Évangélisation, sous l’égide de Campus pour Christ.
J’avais centré ma prédication sur le texte d’Ephésiens 2:8-9, en expliquant que le salut
est un don de Dieu, que l’homme reçoit par la foi. Chacune de mes phrases était traduite en
coréen par le Dr C.C. Park, l'un des responsables les plus en vue du christianisme sud-coréen.
En conclusion, j’avais demandé à tous ceux qui désiraient recevoir le Christ, ou qui avaient,
suite à mon message, obtenu l’assurance de leur salut, de bien vouloir se lever.
D’un peu partout sur cette place Yoido, des personnes, précédemment assises sur
l’asphalte du sol, commencèrent à se lever : des grands-mères, des adolescents, des hommes
d’affaires, des paysans, des commerçants, des enfants, tandis que les 8000 membres de la
chorale faisaient retentir un chant suave.
J’avais du mal à en croire mes yeux : des centaines de milliers de personnes étaient
debout ! Pour être sûr que l'auditoire avait bien compris le sens de mes paroles, je les répétai
lentement. D'autres personnes se levèrent alors, à leur tour !

L’appel de minuit

Vers minuit, j’eus un appel téléphonique du Dr Joon Gon Kim. Cet homme, directeur de
Campus pour Christ en Corée, responsable de l'organisation de ce Congrès et l'un de mes plus
chers amis depuis 1958, tenait à m'informer des suites de ce rassemblement.
« Les nouvelles sont sensationnelles », me dit-il. « Notre équipe estime que 80% des
personnes présentes ce soir-là ont répondu à votre appel. Vous rendez-vous compte que plus
d’un million de personnes ont accepté Christ ou ont été, pour la première fois de leur vie,
assurées de leur salut ? »
Il me fallut un certain temps avant de pouvoir répondre, tellement j’étais abasourdi par
ces chiffres. Même maintenant, j’ai beaucoup de mal à saisir ce qui s’est passé. Je sais tout
simplement que cela s’est produit par l’intervention surnaturelle et miraculeuse de Dieu. Car y
a-t-il un plus grand miracle que celui de la nouvelle naissance ?
Ce n’était là qu’une des nombreuses occasions que j’ai eues d’annoncer la bonne
nouvelle durant EXPLO 74. Chaque soir, tandis que je faisais face à cette multitude humaine,
mon cœur était rempli de crainte et d’adoration à l’égard de Dieu.
J’étais profondément ému d’apprendre que ce rassemblement était le plus important
jamais réalisé dans l’histoire du christianisme. Une fois même, la police a estimé à plus de 1,6
million le nombre de personnes sur la place Yoido, durant le Congrès.

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Records

En plus de cette « première » à l’actif du Congrès, le Dr Kim me fit part des autres
records enregistrés à EXPLO 74, et dont certains sont restés cinq ans avant d’être battus.
1. EXPLO 74 a formé le plus grand nombre de chrétiens en une semaine.
323419 personnes, venues de 78 pays différents, ont été instruites en ce qui concerne la vie
du disciple et son devoir d’évangéliser.
2. EXPLO 74 a enregistré le plus grand nombre de décisions en une seule soirée.
3. EXPLO 74 a connu les plus grands rassemblements de prière de toute l’histoire de l’Église
chrétienne. Des centaines de milliers de personnes ont participé aux six nuits de prière. La
nuit qui avait précédé l’ouverture d’EXPLO, ma femme avait parlé à 100 000 femmes
réunies pour prier.
4. EXPLO 74 a connu aussi la plus grande campagne d’évangélisation sur la voie publique,
durant une après-midi : 420 000 personnes ont entendu l’Évangile, dont 274 000 ont fait
profession de conversion.
5. EXPLO 74 a vu le plus grand nombre de chrétiens s’approprier la plénitude de l’Esprit en
un seul rassemblement : 70% des 1,5 million rassemblés ont répondu à l’appel.
6. EXPLO 74 a été le témoin du plus vaste mouvement de consécration à la cause de
l’évangélisation : 90% de la foule de 600 000 personnes réunies le dimanche ont manifesté
leur désir d’obéir à l’Ordre Missionnaire.
Aucune concentration d’hommes ou d’organisations n’aurait pu obtenir les résultats qui
ont caractérisés EXPLO 74. Toute la gloire, tout l’honneur, toute la louange en reviennent à
Dieu seul.

Vie surnaturelle

Depuis l’aube de ma vie chrétienne, j’ai conservé en mémoire les paroles de notre
Seigneur, rapportées dans Jean 14:12: « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en
moi fera aussi les œuvres que je fais et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au
Père. »
Pour moi, ces paroles ont toujours signifié que Dieu voulait voir ses enfants mener une
vie surnaturelle, par la qualité de la sainteté, et par l’abondance des fruits. C’est pour cela que
notre Seigneur est venu sur terre : « Le Fils de l’homme est venu pour chercher et sauver ce
qui était perdu » (Luc 19:10). En Jean 15:8, Jésus explique que « mon Père sera glorifié, et
vous serez mes disciples, si vous portez beaucoup de fruit. »
Tout au long des années passées, j’ai prié pour que ma vie et le ministère de Campus
pour Christ soient de toute évidence caractérisés par le miraculeux et le surnaturel. J’ai
demandé à Dieu qu’il veuille agir en nous et par nous, mais de façon si puissante que tous
ceux qui en verraient les effets soient pleinement convaincus que Dieu seul en est l’Auteur et
que par conséquent ils lui rendent gloire.
Mais en jetant un regard en arrière sur EXPLO 74, certainement l’un des souvenirs des plus
marquants dans l’histoire de Campus pour Christ, je ne peux m’empêcher de penser à nos
débuts. Nous n’avions pas encore le privilège de nous adresser à des millions d’auditeurs,
mais déjà nous insistions sur la nécessité de louer Dieu. Il fut même un temps où je n’avais

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comme seul public prêt à me tendre une oreille attentive que mon épouse.
Permettez-moi de vous raconter les débuts de Campus pour Christ.

AU COMMENCEMENT…

Nous étions au printemps 1951 et j’étais dans ma dernière année au Fuller Theological
Seminary. Deux ans auparavant j’avais épousé Vonette Zachary, une jeune fille de mon
village. Nous vivions des moments de bonheur intense. Vonette avait accepté un poste
d’enseignante dans une école de Los Angeles. Nous menions une vie bien remplie.
Une ou deux fois par semaine, en plus des réunions régulières auxquelles nous
participions, j’avais Je privilège de diriger un groupe d’une centaine de jeunes gens et jeunes
filles, étudiants ou anciens étudiants, mais désireux de vivre en disciples du Seigneur Jésus-
Christ. Nous avions environ trente sorties chaque mois, en visite de prisonniers ou de malades
hospitalisés, des habitants des quartiers mal famés, partout où nous nous sentions utiles. Je
m’aperçus rapidement que les détenus et les occupants des bas- fonds étaient visités par les
membres d’autres églises et qu’il nous fallait attendre parfois longtemps notre tour. Par contre
d’autres catégories de personnes, telles que les étudiants et les personnalités officielles de la
ville étaient négligées.

Contrat avec Dieu

A cette époque Vonette et moi-même avions pris de plus en plus conscience que nous
devions consacrer nos vies au service de Dieu. Nous avons donc désiré passer un contrat avec
Dieu. Personne ne nous avait jamais parlé d’une telle démarche ; elle a jailli du plus profond
de nous-mêmes. Avant de devenir chrétiens, Vonette et moi avions de grandes ambitions
matérielles et nous avions déjà vécu égoïstement. Mais Dieu nous avait transformés et avait
mis dans nos cœurs un réel amour pour Lui, et un désir de servir les autres.
Un dimanche après-midi, nous avons décidé de nous enfermer chacun dans une chambre
de notre maison située sur les collines de Hollywood, et d’établir une liste des choses que
nous voulions bannir de nos désirs. Autrefois, nous avions envisagé de passer notre lune de
miel en Europe ; nous voulions aussi trouver les meilleurs professeurs de chant pour
développer la merveilleuse voix de Vonette ; nous voulions enfin une demeure dans le
quartier chic de Los Angeles. Ces buts étaient désormais au second plan et ne mobilisaient
plus nos efforts. Nous fîmes donc une nouvelle liste de choses que nous voulions.

Listes identiques

Sur ces listes, étonnamment similaires, nous exprimions le désir : (1) de mener des vies
saintes, contrôlées et puissamment remplies du Saint-Esprit ; (2) d’être des témoins efficaces
de Jésus-Christ ; et (3) de nous engager à accomplir l’Ordre Missionnaire pour notre
génération. Nous désirions aussi un foyer chrétien avec deux à quatre enfants (nous avons

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deux fils). Nous pensions qu’il serait bien de posséder deux voitures. En fait nous n’en avons
aucune, mais Dieu nous a toujours facilité nos déplacements, grâce à la générosité d’un ami,
soucieux, lui aussi, de faire connaître Christ à ses contemporains. Enfin, dans nos listes nous
avons encore demandé à Dieu, si telle était sa volonté, de nous accorder une demeure assez
agréable pour que nous puissions accueillir le Président des États-Unis, et assez simple pour
qu’un habitant des quartiers défavorisés puisse s'y sentir à l’aise.
Nous avions donc décidé d’obéir au commandement de notre Seigneur : « Cherchez
d’abord le Royaume de Dieu et sa justice » (Matt. 6:33). Nous savions que la volonté de Dieu
était bien meilleure que la nôtre. Plus nous découvrions l’amour de Dieu, sa sagesse, sa grâce
et sa puissance, plus nous pouvions nous confier en Lui. Au bas de nos listes, nous avons
signé chacun pour exprimer la valeur de notre engagement à Christ et à Sa cause. Cet
engagement avait pour nous beaucoup de valeur, car il traduisait notre désir commun de
jeunes mariés. C’était un acte délibéré, volontaire, sans émotion particulière. Certes, au fond
de nous- mêmes, nous agissions sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu, comme le déclare
l’apôtre Paul : « Car c’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire, selon son bon plaisir
» (Phil. 2:13).
Nous ne savions pas quelles allaient être les conséquences de cet engagement, mais Dieu
les connaissait. Au cours des semaines suivantes, tandis que nous poursuivions notre vie à
étudier, enseigner, visiter et travailler, le plan de Dieu commença à nous apparaître.

Naissance d’une vision

Il était près de minuit. J’étais dans ma dernière année de Faculté et j’étudiais en vue d’un
examen de grec. Tout était comme d’habitude. Vonette dormait dans la chambre à côté.
Soudain, sans aucun signe avant-coureur et sans aucune indication de ce qui allait se passer, je
sentis la présence de Dieu comme jamais auparavant. Le tout n’a duré que quelques secondes,
mais cela a suffi pour que le Seigneur grave en moi, d’une manière indélébile Ses instructions
pour ma vie et pour mon ministère.
Il est toujours difficile et dangereux d’évoquer de telles expériences, de crainte d’être
mal compris ou de susciter un désir d’imitation. Mais je comprends maintenant quelque chose
de ce qu’a expérimenté l’apôtre Paul sur le chemin de Damas, lorsque le Seigneur lui apparut
d’une manière si éblouissante. Cette expérience reste la plus déterminante de toutes celles que
j’ai faites par la suite, dans ma vie chrétienne. A ce moment, et d’une manière très précise,
Dieu m’a ordonné de mettre ma vie au service de l’accomplissement de son Ordre
Missionnaire pour cette génération. Je devais commencer par aider à l’évangélisation des étu-
diants du monde entier. Le « comment » n’était pas encore précisé ; le Seigneur devait me le
révéler plus tard, en complément de ma première vision. Je réveillai aussitôt Vonette.
Ensemble, nous avons adoré Dieu pour les directives qu’il nous avait données, et lui avons
promis obéissance, en comptant sur Sa grâce et sur Sa force.

Le conseil des chrétiens expérimentés

Bien que mon cœur fût débordant de louange et de reconnaissance envers le Seigneur
pour la révélation qu’il m’avait accordée en me faisant connaître le sens de ma vie,
j’éprouvais le besoin d’avoir l’avis des chrétiens expérimentés. Le jour suivant, je me rendis

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chez le Dr Wilbur Smith, l’un de mes professeurs préférés, grand spécialiste de la Bible,
savant et auteur de plusieurs ouvrages. Après que je lui ai fait part de la révélation que Dieu
m’avait accordée, il se leva de son siège, se mit à parcourir son bureau en long et en large,
répétant sans cesse : « Cela vient de Dieu. Cela vient de Dieu. Je voudrais vous venir en aide.
Laissez-moi le temps de réfléchir et de prier ».
Le lendemain, à mon arrivée à 7 heures pour le cours biblique, le Dr Smith me convoqua
dans une petite pièce annexe et me tendit un papier sur lequel il avait écrit les lettres « CCC »
explicitées en « Campus Crusade for Christ » (Campus pour Christ, en français). Il
m’expliqua que Dieu lui avait fourni le nom du projet dont j’avais eu la vision.
Depuis l’expérience de cette nuit de printemps, j’ai eu passionnément à cœur d’obéir à la
vision céleste que Dieu m’avait accordée. La première décision que je pris fut de quitter la
Faculté avant la fin de mes études théologiques. J’eus de plus en plus la conviction que Dieu
ne me voulait pas pasteur. Malgré tout le respect que je porte aux membres du clergé, et mon
estime pour leur travail, mon statut de laïque m’a souvent ouvert plus de portes dans le monde
des étudiants et des laïques.
Ensuite je me mis à la recherche d’une équipe d’hommes et de femmes, capables par
leur sagesse de me conseiller dans la voie tracée par Dieu pour y exercer mon ministère. Je
sollicitai d’abord le Dr Smith. Puis je demandai le concours de Henrietta Mears, Billy
Graham, Richard C. Halverson, Dawson Trotman, Cyrus N. Nelson, Dan Fuller et J. Edwin
Orr. Ils acceptèrent tous de me conseiller. C’était pour moi une nouvelle étape dans la
compréhension de la révélation de Dieu.
Tous les événements des jours suivants prirent naissance dans un climat de prière et de
méditation. « Seigneur, où veux-Tu que nous commencions notre action ? », telle était la
prière que moi-même, Vonette et nos amis adressions avec ferveur au Seigneur au cours du
printemps et de l’été 1951.Le verrou — U CL A

Progressivement notre attention se porta sur l’Université de Californie à Los Angeles


(UCLA). Il nous semblait opportun de débuter notre travail sur ce campus universitaire qui,
en 1951, comportait une forte minorité de contestataires exerçant une grande influence et
occasionnant pas mal de troubles. C’était peut-être l’endroit le plus difficile pour y débuter
une action chrétienne, mais nous étions sûrs que si nous réussissions là, nous avions aussi
toutes les chances de réussir ensuite ailleurs.
Nous prîmes contact avec les responsables de l’Université et leur fîmes connaître nos
buts. Après avoir demandé et obtenu leur accord, nous nous mîmes à la recherche d’un
appartement situé près de l’Université. Les loyers étaient exorbitants et rien n’était disponible
dans les environs. Nous avons continué de chercher et de prier pour que Dieu nous fasse
découvrir l’endroit idéal.
Je me trouvais un jour chez un agent immobilier à parcourir avec lui la liste des
locations, quand je vis dans cette liste une grande maison, située à proximité de l’Université,
pour un loyer mensuel de 450 dollars. C’était une somme astronomique pour nos moyens, et
pour l’époque. Nos calculs nous avaient montré que nous ne pouvions pas mettre plus de 200
dollars dans le loyer, somme qui déjà excédait nos possibilités financières. Au moment où
l’agent immobilier allait ranger la fiche de renseignements de cette demeure, je lui dis sans
détour : « Voilà la maison qu’il nous faut. Je voudrais la voir ».
« Pour quelles raisons ? » demanda-t-il. « Le propriétaire exige deux fois plus que ce
que vous pouvez offrir. »

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Mais j’insistai. « Depuis combien de temps avez-vous cette offre ? »
« Depuis plusieurs mois. » Il m’expliqua que les deux sœurs qui habitaient cette maison
envisageaient d’effectuer un long voyage en Amérique du Sud. « Et comme par hasard »,
murmura- t-il en examinant la fiche, « elles partent la semaine prochaine ».
Je lui demandai la permission de rendre visite aux deux sœurs. Je trouvai la maison
parfaitement adaptée à nos besoins. L’appartement était situé près d’un cercle d’étudiantes et
offrait de grandes possibilités d’accueil. Je nous voyais déjà animant de grands groupes de
discussion dans l’immense salle de séjour. J’expliquai aux propriétaires que nous avions
l’intention d’annoncer l’Évangile aux étudiants de l’UCLA, mais que nous n’avions pas les
moyens de payer plus de 200 dollars par mois. Elles me dirent qu’elles réfléchiraient à ma
demande et qu’elles me téléphoneraient. Avant que je ne sois de retour dans notre maison à
Hollywood, elles avaient déjà appelé. Très intéressées par notre projet, et désireuses d’y
prendre part, elles acceptèrent nos conditions, à savoir 200 dollars par mois, à quoi elles nous
demandèrent d’ajouter 25 dollars pour le jardinier. C’est ainsi que peu après nous aménagions
dans notre nouvelle demeure de Westwood.

Chaîne de prière

Notre première initiative fut d’organiser une chaîne de prière ininterrompue, de 24


heures, divisée en 96 périodes d’un quart d’heure chacune et d’inviter des chrétiens à prier à
tour de rôle, pendant 24 heures, pour que Dieu intervienne sur le Campus universitaire.
Ensuite nous avons recruté et formé quelques étudiants intéressés à notre travail. Nous les
avons constitués en équipes et les avons envoyés dans les différents cercles d’étudiants, dans
les foyers universitaires et partout où se regroupaient les étudiants. Ils rendaient témoignage
de leur foi, après quoi j’adressais un bref message expliquant qui était Christ, pourquoi II était
venu sur terre, et comment on pouvait le connaître personnellement.
Je me souviens bien de notre première réunion dans un cercle d’étudiantes, le cercle
Kappa Alpha Thêta, connu pour être « le cercle des belles filles ». De toute évidence, les
adhérentes étaient recrutées en raison de leur physionomie. Quand j’eus délivré mon message
et invité mes auditrices à recevoir Christ, plusieurs jeunes filles restèrent après la réunion pour
nous poser encore d’autres questions. C’était une expérience nouvelle pour moi. Car pendant
un an, nous avions visité tant de groupes d’étudiants sur les campus universitaires avant que
Dieu ne m’accordât la vision qui devait orienter ma vie, et jamais personne n’avait manifesté
le moindre désir de se donner à Christ. A notre connaissance, aucune de nos réunions
antérieures n’avait connu une seule conversion.

Exaucements inattendus

A la fin de cette réunion, après la vision donnée par Dieu, je fus surpris de voir un groupe
si nombreux de jeunes filles désireuses de devenir chrétiennes. Plus de la moitié des 60 jeunes
filles présentes s’avança et chacune confessa : « Je veux me convertir ». Ce fut une expérience
simple, sans décor, mais Dieu avait agi extraordinairement. Et pour moi, ce fut l’éloquente
confirmation que la vision qui m’avait ordonné d’obéir à l’Ordre Missionnaire divin venait
bien de Lui-même ; de plus je savais désormais que cette mission avait enfin débuté. Jusqu’à
présent, nous avions manqué d’assurance, nous avions marché avec hésitation, nous avions

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parlé sans audace ; à partir de maintenant, Dieu nous propulsait et nous remplissait de
confiance et d’assurance qu’il serait avec nous, puisque c’était Lui qui nous avait appelés à ce
service.
Nous avons invité toutes ces jeunes filles à venir dans notre maison le lendemain soir ;
plusieurs d’entre elles amenèrent aussi leurs copains. Ce fut une soirée mémorable. Les
garçons étaient sceptiques, mais ils acceptèrent d’accompagner ces jolies filles, et plusieurs se
donnèrent aussi à Christ.
Tels furent les débuts d’un mouvement, qui depuis lors, a atteint des millions d’êtres.

DÉVELOPPEMENT

Les jours qui suivirent confirmèrent que la main de Dieu était sur nous et sur notre
ministère. Réunion après réunion, dans les cercles masculins et féminins, dans les foyers, avec
les responsables, nous vîmes la même réponse que lors de la première réunion. En quelques
mois, plus de 250 étudiants de l’UCLA, y compris le président des étudiants, l’éditeur du
journal et bon nombre d’athlètes de haut niveau, s’étaient convertis à Christ. Ces nouveaux
chrétiens exercèrent une telle influence qu’on entendit bientôt des airs chrétiens en plein jour.
D’autres campus eurent connaissance de ce que Dieu accomplissait à l’UCLA. Des
étudiants, le corps enseignant, des laïques et des pasteurs de différentes parts des États-Unis
nous adressèrent des appels : « Voudriez-vous nous aider ? Nous aimerions lancer une
opération Campus pour Christ dans notre école ».
Je dus prendre alors une décision importante. La vision que Dieu m’avait accordée
embrassait le monde entier. Si je restais à l’UCLA et si je consacrais toutes mes forces sur un
seul campus universitaire, je serais désobéissant à la vision céleste. J’aimais beaucoup les
étudiants et j’aurais volontiers passé le reste de ma vie à servir Christ sur ce seul campus.
Mais je n’avais pas le choix : je devais absolument recruter et former d’autres personnes pour
communiquer aux étudiants du monde entier la bonne nouvelle de l’amour et du pardon de
Dieu en Jésus-Christ.

A la recherche d’une équipe

Comme toute affaire qui prend de l’extension, nous avions besoin de personnel
supplémentaire. Nous avions besoin de personnes consacrées, qualifiées, motivées pour
témoigner de leur foi. Il nous en fallait beaucoup. J’en chiffrai le besoin à plusieurs centaines.
Par nécessité, j’avais posé des conditions sévères. En premier lieu, j’exigeais de futurs
équipiers, qu'ils soient efficaces dans leur témoignage pour Christ ; ensuite, qu’ils soient
diplômés d’une faculté de théologie ; enfin, qu'ils soient en plein accord avec notre vision, à
savoir : gagner, former et envoyer des hommes pour évangéliser le monde. Vonette et moi-
même, nous priions pour répondre aux besoins urgents des autres Universités.
Il fut convenu entre nous que Vonette assurerait la responsabilité du travail à l’UCLA,
pendant que moi-même je visiterais les autres Universités, au cours d’une tournée qui me mit
en contact avec de nombreux responsables d’instituts Bibliques et Facultés de théologie
américains, au sein desquels je pourrais recruter les futurs membres de notre équipe.
Mais quelle ne fut pas ma déception de constater qu’à cette époque, il y avait si peu de

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personnes, diplômées ou non, efficaces dans le témoignage évangélique ! Je n’en découvris
pratiquement aucune qui fût titulaire d'une Maîtrise en théologie, prête à témoigner pour
Christ et disposée à partager notre travail. Nous avons donc, par la force des choses, été
contraints de revoir nos exigences. Nous sommes arrivés à la conclusion de devoir accepter
ceux qui avaient des diplômes Universitaires, qualifiés pour enseigner et disposés à apprendre
comment amener d’autres âmes à Christ.

Nouveaux collaborateurs

Après de patientes recherches, nous avons trouvé six personnes de choix. Deux d’entre
elles, Dan Fuller et Calvin Herriott, étaient mes propres condisciples et venaient juste d’être
diplômés. Il y avait aussi Roe Brooks, un homme d’âge moyen, diplômé de théologie, Gordon
Klenck, nouvellement diplômé de l’Université, Roger Aiken et Wayne Arolla, tous deux
titulaires de diplômes universitaires.
Gordon Klenck fut le premier à venir à Los Angeles. Il lui manquait encore un cours
qu’il suivit par correspondance, avant de recevoir son titre. Je l’avais rencontré sur le campus
universitaire. Au cours de notre entretien, j’avais été frappé par sa sincérité et sa consécration
à Christ, bien qu’il parût encore fort jeune. En fait, il avait 20 ans, mais n’en paraissait que 17.
Dans nos échanges épistolaires, nous avions omis de lui indiquer notre adresse et notre
numéro de téléphone. Il ne possédait que le numéro de la Boîte Postale de Campus pour
Christ. Aussi, quand il arriva à Los Angeles, il ne sut comment nous prévenir. Nous étions
une organisation de si peu d’envergure que nous n’avions même pas fait enregistrer Campus
pour Christ dans l’annuaire téléphonique. Notre salle à manger faisait aussi office de bureau,
la table se transformant en meuble de bureau. Gordon se présenta à l’Union Chrétienne de
Jeunes Gens, d’où il posta une carte nous avertissant de sa présence. Il nous disait aussi que si
nous ne le trouvions pas à l’UCJG, nous devions nous rendre à la Bibliothèque où il travaillait
son cours par correspondance. Suivant ses indications nous nous rendîmes d’abord à l’UCJG,
où il ne se trouvait justement pas. Nous finîmes par le rencontrer à la Bibliothèque.
Gordon revint avec nous à la maison. A peine étions-nous entrés, qu'il me demanda une
table. Il fallait, disait-il, qu'il terminât d’abord son cours par correspondance avant de suivre la
formation que je me proposais de lui donner. Peut-être avait-il eu l’intuition qu’une fois
engagé à fond dans notre travail, il ne lui serait plus possible de revenir en arrière et de
terminer ses études. Tandis qu’il posait sa machine à écrire sur la table, Vonette me murmura,
en voyant son aspect si juvénile : « Penses-tu changer le monde avec des personnes
semblables à celle-ci ? » Je suis presque sûr que Gordon a dû nous dévisager et se demander
en même temps s’il ne s’était pas fourvoyé en venant chez nous !

Atmosphère familiale

Puis Roe Brooks vint grossir notre cercle familial. Car nous formions vraiment une
famille, et pas seulement dans l’acception chrétienne du terme. Nous partagions la même
nourriture, mais nous partagions aussi nos préoccupations et nos joies. Notre affection les uns
à l’égard des autres était réelle. Vonette faisait la cuisine pour nous tous, bien qu’elle ne sût
jamais combien nous serions à table pour le souper. Nous nous arrangions toujours, quitte
parfois à couper en deux une côte de porc où a rajouter un peu d’eau dans la soupière.

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Personne ne semble jamais avoir souffert de la faim.
Puisque nous étions appelés à nous rendre si souvent dans des cercles d’étudiants et des
foyers pour y tenir nos réunions, nous avons considéré qu’il était important pour chacun
d’entre nous d’apprendre et de respecter les convenances et faire preuve de savoir-vivre.
Vonette et moi-même avons donc décidé de donner des leçons de bonnes manières à nos
équipiers. Vonette était instructeur en chef. Dans cet apprentissage des us et coutumes, nous
avons souvent rencontré des situations pleines d’humour.
Dès le début de Campus pour Christ, nous avons mis l’accent sur la seigneurie de Christ,
l’assurance du salut, le ministère du Saint-Esprit capable de nous faire mener une vie sainte et
féconde par sa puissance. Nous avons également insisté auprès de chaque membre de
l’équipe, sur la nécessité de bien communiquer sa foi aux étudiants. Pour arriver à atteindre
nos objectifs, Vonette et moi-même avons commencé à donner des cours. Nous avons débuté
à raison de plusieurs semaines durant le premier été. Notre programme initial a été maintes
fois complété au cours des années suivantes. A la fin de 1952, nous avions constitué des
groupes Campus pour Christ dans les universités suivantes : San Diego, Californie du Sud,
Berkeley en Californie, Orégon et Washington.

Les membres de l’équipe percevaient une rémunération de 100 dollars par mois durant
neuf mois seulement. Pendant trois mois ils ne touchaient donc rien. De toute évidence, ils
n’étaient pas venus, alléchés par des perspectives de salaires mirobolants, mais parce qu’ils
voulaient témoigner de quelque chose de plus important qu’eux-mêmes. Pendant plusieurs
années, Vonette et moi-même ne recevions rien de Campus pour Christ ; au contraire, nous
donnions de nos propres économies pour accélérer le processus d’extension de notre travail.

Déménagement

Nous avons eu maintes fois l’occasion de faire confiance au Seigneur. Un jour, nous
reçûmes un télégramme du Brésil. Il était envoyé par les deux sœurs qui nous louaient leur
appartement. Il n’y avait que six mois qu’elles étaient parties et nous avions convenu
d’occuper leur appartement pendant un an. Comme elles étaient déjà prêtes à revenir, elles
nous demandaient si nous pouvions libérer l’appartement. Pendant que je relisais à nouveau
ce télégramme, le téléphone sonna. Le Dr J. Edwin Orr, évangéliste international de renom et
auteur d’ouvrages connus, me demanda si je connaissais quelqu’un qui serait intéressé par son
appartement. En effet lui-même devait s’absenter pour une grande tournée d’évangélisation
qui devait le conduire dans de nombreux pays. Il laissait donc son logement pendant un an à
la disposition de qui le voudrait. Il se trouvait justement que je connaissais quelqu’un, et pour
cause ! C’est ainsi que nous avons emménagé dans l’appartement du Dr Orr qui est devenu le
quartier général de Campus pour Christ durant trois semestres. Bien que situé à plus de trois
km du campus, il s’est avéré parfaitement adapté à la nouvelle étape de notre ministère au sein
d’UCLA.
Nous avons continué sans relâche à tenir des réunions dans les cercles d’étudiants et dans
les foyers, exposant à des milliers d’auditeurs l’appel du Seigneur. Beaucoup se convertirent.
Une fois de plus nous étions confrontés au problème de l’exiguïté des locaux.
Tous les jours je passais devant une grande maison, du style château Mauresque
comportant un écriteau : « A vendre », planté dans le gazon. Elle était située dans le célèbre

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district « BeL-Air » du village West-Wood, séparée de l’UCLA par le Boulevard Sunset.
Comme j’avais promis à Vonette, lors de notre mariage, qu’un jour nous habiterions BeLAir,
j’étais bien tenté de m’arrêter et de me renseigner sur cette demeure. Mais je rejetais l’idée
comme étant l’expression d'un désir trop personnel et égoïste, jusqu’au jour où j’eus la
conviction que Dieu voulait peut-être que nous acquérions cette maison, puisqu’elle était à
trois minutes à peine du centre de l’UCLA. Je m’arrêtai donc un jour et pris tous les
renseignements concernant cette propriété. Le prix demandé était tellement élevé et
inaccessible pour nos moyens que je décidais d’abandonner l’idée d’acquisition.

L’aide du Dr Mears

Toutefois, peu après l’entretien que j’avais eu avec le propriétaire, le Dr Henrietta


Mears, une chère amie fut informée de l’intérêt que nous portions à cette maison. Quelques
années auparavant, elle-même s’y était vivement intéressée et en avait sérieusement envisagé
l’achat. Maintenant, elle nous proposait d’acheter cette demeure, si nous acceptions de vivre
avec elle et de partager les frais. Elle nous expliqua que depuis la mort récente de sa sœur
avec qui elle avait vécu pendant de nombreuses années, la maison à deux étages qu’elles
avaient occupée, près du campus UCLA, était devenue trop grande pour elle seule. Je visitai
donc à nouveau cette habitation, accompagné du Dr Mears, et de Vonette. Nous fûmes
unanimes pour reconnaître que ce « château » serait idéal aussi bien pour le Dr Mears, que
pour Vonette et moi, et pour Campus pour Christ. La maison était grande et conçue pour que
chacun de nous ait son logement indépendant. Mais nous pouvions aussi, si nous le désirions,
prendre nos repas en commun et nous voir aussi souvent que nous le voulions. Une fois de
plus, Dieu avait pourvu à nos besoins !
La maison fut donc acquise. Peu après, nous étions tous confortablement installés dans
notre nouveau foyer et Quartier Général. En l'espace de quelques jours, les étudiants vinrent
nous visiter à notre nouvelle adresse, 1 10 Stone Canyon Road. En ôtant les meubles, nous
pouvions héberger 300 étudiants. Plusieurs d'entre eux furent amenés au Seigneur au cours de
nos différentes réunions, plus spécialement dans la pièce réservée à la prière.
Partager cette demeure de Bel-Air avec le Dr Mears était pour nous un réel plaisir, car
elle avait joué un rôle important dans notre vie, en nous conduisant, Vonette et moi, à Christ.
Il est donc normal que je rende hommage au Dr Mears, pour la part qu’elle a prise dans
ma vie chrétienne. A part le témoignage et les prières de ma mère, nulle autre personne n’a
autant contribué à ma conversion que le Dr Mears. Il en est de même pour Vonette. Sans
l’intervention du Dr Mears, Vonette n’aurait peut-être jamais franchi le pas que moi j’avais
fait, grâce à l’affection, aux conseils et aux encouragements du Dr Mears.
Vonette et moi avons grandi dans un petit village de l’Oklahoma, Coweta, de 1500 âmes
environ. Vonette avait beaucoup de charme, elle était très intelligente et sociable. Elle venait
d'une bonne famille et m’impressionnait beaucoup. Elle était très active dans la paroisse et je
supposais qu’elle était une chrétienne convaincue.

Entrée au Séminaire

Pourtant, comme elle était de quatre ans plus jeune que moi, je n’éprouvais aucun
sentiment à son égard, jusqu’au moment où je me suis rendu à Los Angeles. Par une

ZAF SLM l 12
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
succession d’expériences étranges, j’entrai en contact avec elle, tombai amoureux d’elle,
décidai de l’épouser et fixai déjà la date du mariage. Une chose qui me préoccupait quand
même : sa consécration au Seigneur. Pour ma part j’avais décidé d’entrer en Faculté de
Théologie. Je me souviens être retourné en Oklahoma, avant de me rendre à la Faculté de
Théologie de Princeton, afin d’avoir un entretien avec elle sur ce sujet.
Au cours des moments passés ensemble, je lui déclarai que Dieu devait occuper la
première place dans notre foyer. Cela contrariait Vonette. « Je ne pense pas que ce soit juste,
» dit-elle. « L’homme doit se préoccuper d’abord de sa famille ». J’allais commencer à lui
présenter des arguments solides, mais finalement je renonçai en me disant que nous aurions
bien du temps, plus tard, pour aplanir ce différend.
Vers la fin de 1947, je m’inscrivis à la Faculté de Théologie de Fuller et quittai
Princeton. Ce changement était motivé par mon désir d’être plus près de mes affaires, un
magasin d’alimentation Bright’s California Confections. J’étais à la veille de passer un
examen quand la question de la relation personnelle de Vonette avec le Seigneur me troubla
de nouveau. J’avais de plus en plus le souci de sa vie spirituelle. Mais j’étais un chrétien de
trop fraîche date, manquant de maturité, pour prétendre pouvoir l’aider. De plus nos relations
affectives me paralysaient.

Pas chrétienne

Nous étions déjà fiancés depuis deux ans. Une question me rongeait constamment
l’esprit : était-il vrai, comme je l’avais cru au début, que Dieu me destinait Vonette pour
épouse ? Si Dieu dirige le destin des individus et des nations, si aucun moineau ne tombe à
terre sans Sa permission, si les cheveux de notre tête sont tous comptés, il me sembla alors
que Dieu avait un plan particulier pour chacun de nous. Avant mes fiançailles avec Vonette,
j’avais fréquenté plusieurs autres jeunes filles et m’étais même épris de certaines. Mais
sincèrement, je n’avais envisagé le mariage avec aucune d’elles. Avant même mon premier
rendez-vous avec Vonette, Dieu m’avait donné l’assurance que c’était avec Vonette que je
partagerais ma vie et mon ministère. Cependant, depuis nos fiançailles, nous savions
pertinemment tous les deux qu’elle n’était pas chrétienne. N’ayant pas accepté
personnellement Christ comme son Sauveur, il était impossible qu’elle puisse partager ma
vision et mon but, faire connaître Christ aux autres.
Je me trouvais face au plus grand dilemme de ma vie. Que faire ? J’avais abandonné ma
vie au Seigneur et à Son service. Mon plus ardent désir était de vivre, et s’il le fallait, de
mourir pour Lui. Par ailleurs j’étais amoureux d’une jeune fille qui, quoique bon membre
d’église, n’était cependant pas sauvée, et j’étais sérieusement fiancé à elle. Il était évident que
nous ne pouvions pas nous marier si elle ne se convertissait pas. Mais d’un autre côté, j’étais
si convaincu que c’était elle que je devais épouser. Nous avons alors pensé que Dieu avait
peut-être d’autres plans pour nous. Aussi avons-nous décidé de reprendre notre liberté et de
fréquenter chacun d’autres personnes. Je rencontrai des jeunes filles profondément désireuses
de vivre pour Christ : quant à Vonette, je suppose qu’elle cherchait plutôt des garçons pas trop
portés sur les questions spirituelles. Nous restions quand même en contact fréquent, par lettres
et par téléphone. J’étais toujours à Los Angeles et elle à Denton, dans le Texas, où elle
poursuivait ses études mais que cela ne durerait pas. Elle-même ne voyait pas ce qu’il y avait
d’enthousiasmant dans le type de vie d’église qu’elle avait connu. Comme elle ne voulait

ZAF SLM l 13
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
surtout pas être un obstacle sur mon chemin, et que par ailleurs, ce qu’elle avait vu ne l’avait
pas convaincue, elle proposa de rompre nos fiançailles. C’est alors que je lui suggérai de
s’entretenir avec le Dr Mears, qui avait déjà joué un rôle si important dans ma conversion et
ma croissance spirituelle.

Visite en Californie

Vonette termina ses études et fut diplômée en Économie Domestique, de l’Université


Féminine du Texas. Je lui suggérai de rendre visite à son frère, installé en Californie du Sud.
Elle approuva mon idée. C’était aussi pour elle l’occasion de trancher définitivement, si oui
ou non, nous allions nous marier. Vonette me raconta plus tard qu’elle avait confié à une
amie, avant de quitter le collège ; « Ou bien je l’arrache à son fanatisme religieux, ou bien je
reviens sans alliance au doigt. » Elle ne lit ni l’un, ni l’autre.
Pendant le séjour en Californie, Vonette m’accompagna à un rassemblement de plusieurs
centaines d’étudiants à Forest Home, un Centre de conférences pour responsables chrétiens,
fondé par le Dr Mears. J’avais déjà réussi à aider quelques jeunes à rencontrer le Seigneur,
mais je fus totalement incapable de conduire Vonette à Lui. Quelqu’un devait m’aider, et la
personne la plus apte à cela fut le Dr Mears. Elle avait conseillé des milliers de jeunes et
savait parfaitement entrer en contact avec des jeunes ayant l’esprit curieux et scientifique.
A cette époque Vonette mettait en doute les affirmations de la Bible et même l'existence
de Dieu. J’estimais qu’il lui fallait l'aide d'une personne plus qualifiée que moi. Par ailleurs, je
craignais aussi que par amour pour moi, elle cède, ce qui aurait été une abdication verbale
mais non une consécration du cœur et de la volonté.
Nous arrivâmes dans cet endroit montagneux où tant de vies avaient été changées par la
puissance de Christ. Vonette ne pouvait être autrement qu'impressionnée par le contact avec
des vies si enthousiastes. Elle appréciait la qualité de vie de ces jeunes chrétiens, mais leurs
professions de foi la désorientaient un peu. Après quelques jours, elle m’affirma que ces
jeunes manifestaient tant d’enthousiasme, parce que l’expérience vécue était nouvelle.

Joyeuses retrouvailles

Pendant l’entretien de Vonette avec le Dr Mears, je déambulais de long en large dans le


parc, en priant. Ces instants me parurent une éternité. Enfin la porte s’ouvrit et Vonette se jeta
dans mes bras. Des larmes coulaient sur ses joues et une joie indescriptible rayonnait de son
visage. Elle n’eut pas besoin de me dire un mot. Je devinai ce qui s’était produit, et mes yeux
se remplirent de larmes.
Plus tard, Vonette m’écrivit ceci :
« Le Dr Mears est une des personnes les plus enthousiastes et les plus expressives que
j’ai jamais rencontrées. Ce jour-là, elle m’attendait. A mon insu, pendant que nous discutions,
tous les responsables priaient pour ma conversion. Le Dr Mears m’expliqua d’abord qu’elle
avait enseigné la chimie à Minneapolis, et qu’elle comprenait ma façon de penser. (J’avais
suivi des cours de chimie, à l’université ; j’en avais conservé l’esprit pratique et efficace.
C’est une des raisons pour lesquelles je soumettais le christianisme au crible du concret): Elle
m’expliqua, en s’appuyant sur la Parole de Dieu, comment je pouvais être sûre de ma

ZAF SLM l 14
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
connaissance de Dieu, mais elle le fit en utilisant des expressions qui m’étaient familières.
Elle fit un parallèle entre une expérience chimique qui suit nécessairement la table des
valences, et l’expérience d’une personne qui entre dans le laboratoire spirituel de Dieu et se
conforme à Sa formule pour Le connaître et Le suivre.
Au cours de l’heure suivante, elle s’efforça de m’expliquer aimablement qui était Christ
et comment je pouvais Le connaître personnellement. « Dr Mears, si Jésus-Christ est le
chemin, comment puis-je le rencontrer ? » lui demandai-je. Elle me répondit : « Dans
Apocalypse 3:20. Christ déclare : “Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un
entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec Moi.”
Recevoir Christ, c’est tout simplement lui abandonner votre vie : votre volonté, vos
sentiments, votre intelligence. Dans Jean 1:12, il est dit : “A tous ceux qui L’ont reçu, à tous
ceux qui croient en Son nom, Il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.” Quand le Dr
Mears se tut, je me dis : « Si ce qu’elle m’a dit est vrai, alors je n’ai rien à perdre et tout à
gagner ». J’ai incliné ma tête et j'ai prié. J’ai demandé au Seigneur Jésus d'entrer dans mon
cœur. Dès cet instant, ma vie a commencé à changer. Dieu est soudain devenu Quelqu’un de
bien réel dans ma vie. Pour la première fois j’étais en mesure de lui faire confiance. Je pris
conscience que mes prières ne s’arrêtaient pas au plafond. De plus j’arrivais à contrôler des
domaines de ma vie qui échappaient autrefois à ma volonté. Je n’avais plus besoin de me faire
violence pour aimer mon prochain. Je n’avais plus besoin de créer l’amour, il jaillissait
spontanément de moi. Dieu avait donné une nouvelle dimension à ma vie, et je me surpris à
devenir aussi enthousiaste que Bill, le Dr Mears et tant d’autres étudiants, et aussi désireuse
de faire connaître Christ, qu’ils l’étaient eux-mêmes. »
Lorsque nous avons acquis la propriété actuelle de Campus pour Christ, à Arrowhead
Springs, en Californie, le Dr Mears est venue l’admirer et offrir au Seigneur une prière
fervente par laquelle elle nous recommandait spécialement à Dieu, nous et tout le Centre
d’Arrowhead Springs. Pour nous, cette prière revêtait un sens particulier, lié à la place tenue
par le Dr Mears dans le déroulement de nos vies personnelles et dans le ministère de Campus
pour Christ. Comme Vonette et moi avions partagé pendant 10 ans sa maison de BeLAir,
devenu Quartier Général et lieu de réunions de Campus pour Christ à l’UCLA, et comme
nous savions qu’elle allait se retirer de ses responsabilités d’enseignement à l’Eglise
Presbytérienne de Hollywood, nous l’avons invitée à vivre avec nous à Arrowhead Springs.
Elle y songeait sérieusement quand le Seigneur l’a rappelée à Lui. Ce fut une grande perte
pour nous et pour la cause du Christ, mais nous savons que Dieu fait tout à merveille. Des
multitudes d’êtres de par le monde entier ont été bénis par le témoignage de Henrietta Mears,
comme nous l’avons été nous-mêmes.

DÉMÉNAGEMENT

De Los Angeles, le Quartier Général de Campus pour Christ fut transféré dans le
Minnesota. Voici dans quelles conditions. Vers la fin de 1956, je reçus un appel téléphonique
de Mound, dans le Minnesota. Il émanait de Bill Greig, président de Midwest Keswick. Il me
demandait si Campus pour Christ serait intéressé par le don d’une parcelle de terrain couvrant
environ 2,5 hectares, sur les bords du magnifique lac Minnetonka. Son association ne pouvait
pas conserver la jouissance de ces lieux ; c’est pourquoi il cherchait une autre organisation qui

ZAF SLM l 15
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
pourrait les utiliser à la gloire de Dieu. « Venez voir. Si cela correspond à vos besoins, la
propriété sera à vous ».
J’exprimai aussitôt ma reconnaissance pour ce don, mais ce n’est qu'après l'avoir vu de
mes yeux, que je mesurai son importance et sa valeur. Les bâtiments étaient vieux, certains
plutôt en ruines. Il n’y avait que les fondations grossières d’un Foyer d’étudiants. Il me
sembla néanmoins que l’endroit offrait beaucoup de possibilités. Le site était exceptionnel. Je
fus convaincu immédiatement que cet endroit s’avérerait idéal comme Centre de formation
pour les membres de notre équipe et pour les étudiants. J’acceptai l’offre. Au cours de l’été
1958 nous avons achevé la construction d’une chapelle attenante au Foyer. Avec l’aménage-
ment des parties existantes, nous pouvions accueillir 150 personnes à la fois.
Ce nombre fut même dépassé dès le premier été. Nous étions en plein remue-ménage
pour terminer la construction : les charpentiers, les maçons, les électriciens étaient partout à la
fois. Des membres de l’équipe et des volontaires s’activaient à peindre et à confectionner les
cloisons de séparation du dortoir quand les étudiants arrivèrent. Ils acceptèrent de se joindre à
nous pour terminer les travaux. Nous devions aussi faire face à de nombreux problèmes.
Même ces difficultés servirent à nous rapprocher les uns des autres, tellement notre
enthousiasme de déménager dans ce merveilleux Centre était grand.

Un argument efficace

Nous avions comme orateur pour la formation de notre équipe cet été là un chrétien
laïque, remarquable spécialiste des ventes. Il avait enseigné les techniques de vente à des
milliers de candidats. Le point central de son exposé était celui-ci : un vendeur efficace doit
posséder un argument de poids. En d’autres mots un bon vendeur d’automobiles présente à
tout éventuel acquéreur les mêmes arguments de base. Plus il est persuasif dans son
argumentation, meilleur vendeur il sera. Le danger est alors la lassitude que peut connaître le
vendeur, lassitude qui provient d’entendre toujours le même discours. Si le vendeur change
son argumentation, il perd de son efficacité.

Bien viser

Il compara le colporteur chrétien à un vendeur. Pour être efficace dans notre mission
pour Christ, il nous faut un bon argument. Pour illustrer sa remarque, il cita l’exemple de
chrétiens renommés qui avaient chacun leur argument spécifique. Tel pasteur remarquable
déclarait, au fond, toujours les mêmes choses, quels que soient les problèmes exposés. Une
chrétienne célèbre préconisait toujours la même solution spirituelle presque sans tenir compte
du cas soumis. Des évangélistes délivrent les mêmes messages fondamentaux, en changeant
simplement le titre. Puis il me désigna du doigt et dit : « Bill Bright, qui s’intéresse aux
étudiants, aux professeurs, aux hommes d’affaires haut-placés, aussi bien qu’aux détenus ou
aux hommes des bas-fonds, estime qu’il a un message particulier pour chacun d’eux. Mais,
bien que je ne l’aie jamais entendu prêcher ni conseiller, je suis prêt à parier qu’il n’a qu’un
seul argument. Au fond, il leur dit à chacun la même chose. » Je me sentais blessé au plus
profond de moi-même, offusqué de cette intrusion des techniques de vente valables sur
l’Avenue Madison, dans le travail spirituel.

ZAF SLM l 16
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Plus il parlait, plus je me sentais mal à l’aise. J’étais offensé que quelqu’un ait pu
prétendre que moi-même et ceux qui pensaient servir en toute bonne conscience le Seigneur
devaient apprendre à faire usage d’astuces. Prétendre aussi que nous n’étions pas conduits par
l’Esprit de façon que Celui-ci puisse se servir de nous pour transmettre les réponses
appropriées à chaque cas d’espèce. Enfin j’étais vexé qu’il m’ait pris comme exemple en
présence des autres membres de l’équipe.
Après son exposé, il ne me restait plus qu’à panser mes plaies (la plus sérieuse était mon
orgueil blessé). Je me mis à réfléchir. Qu’est-ce que je partageais vraiment avec ceux que je
rencontrais, jeune ou vieux, intellectuel ou manuel, épiscopalien ou baptiste, étudiant ou
enseignant, détenu ou clochard ? Cet après-midi, je couchai sur le papier la présentation de
mon message. A mon grand étonnement, cet ami qui m’avait involontairement blessé avait
raison. D’une manière inconsciente j’avais dit la même chose à chacun de mes interlocuteurs.

Le plan de Dieu

Ce que j’écrivis à ce moment (et que j’affinai un peu plus tard) est connu sous le titre «
Le Plan de Dieu pour votre vie », qui a donné naissance à la brochure « Les Quatre Lois
Spirituelles ». J’ai demandé à tous mes équipiers de l’apprendre par cœur. Nous avons
commencé à nous servir de cette présentation lors de nos sorties de colportage personnel ou
lors de rencontres en groupes avec des étudiants. L’emploi d’un schéma unique a multiplié au
centuple l’efficacité de notre travail.
Pour ceux qui ne connaissent pas le plan de Dieu, je dirai simplement que mon exposé
présente en vingt minutes l’essentiel des affirmations de Christ : Qui II est, pourquoi II vint et
comment chacun peut Le connaître personnellement. Il ne contient aucune vérité nouvelle.
C’est une présentation faite sous le contrôle de Son Saint-Esprit pour attirer à Lui un nombre
incalculable d’hommes et de femmes.
« Le Plan de Dieu » a été notre premier outil imprimé d’évangélisation. L’art du contact
implique une connaissance progressive, dont le chrétien ne saurait se passer. Certains milieux
intellectuels et certains cercles théologiques ont voulu minimiser le rôle de la vie chrétienne et
du témoignage oral. « Une telle approche est simpliste et anti-intellectuelle » ont déclaré
certains. Elle a nécessité plusieurs années d’expériences et de combats intenses dans mes
contacts avec les étudiants, les enseignants et les laïques. Plus je travaille avec l’intelligentsia,
plus je vois la nécessité de présenter des choses simples pour la vie chrétienne.

Besoin de petits manuels pratiques

Pendant les cinq années qui ont suivi ma conversion, de 1946 à 1951, j’ai suivi les cours
dispensés dans deux Facultés de théologie et j’ai eu pour maîtres certains des plus grands
savants du christianisme contemporain. Je leur dois une profonde dette de reconnaissance
pour ce qu’ils m’ont enseigné. J’ai appris beaucoup sur la vie chrétienne. Mais comme
beaucoup de condisciples — et beaucoup d’autres chrétiens — j’étais incapable de rassembler
tous les morceaux du puzzle spirituel. Il me manquait le manuel simple de la vie chrétienne.
Avec le développement de Campus pour Christ et la multiplication des petits manuels
pratiques, nous avons-redécouvert qu’il existe au 20e siècle des foules qui comme autrefois «
écoutent Jésus avec plaisir ». Notre présentation de certains manuels pratiques (ou « messages

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
transmissibles ») suscite beaucoup d’enthousiasme.

Quatre Lois Spirituelles

Bien que notre présentation du Plan de Dieu en vingt minutes se soit avérée très efficace,
nous avons senti le besoin de disposer d’une brochure plus brève et plus incisive, d’un résumé
de l’Evangile, qui nous servirait à faire connaître Christ rapidement et simplement à ceux dont
le cœur aurait déjà été préparé. Je fis donc un résumé de la brochure « Le Plan de Dieu »
complété par des versets de l’Écriture et agrémenté de schémas simples. Je demandai aux
membres de l’équipe Campus de l’apprendre par cœur. Pendant des années nous avons
recopié ce texte à l’intention de ceux à qui nous rendions témoignage. Puis, avec
l’augmentation du nombre de personnes engagées dans le travail d’évangélisation, s’est fait
sentir le besoin d’imprimer ce livret, pour en assurer d’une part la fidélité du texte, et d’autre
part l’uniformité de la présentation. C’est ainsi qu’est née la brochure intitulée « Les Quatre
Lois Spirituelles ».
Comme l’indique le titre, il y a quatre principes de base : (1) Dieu vous aime et dispose
d’un plan admirable pour votre vie ; (2) L’homme est pécheur et par conséquent séparé de
Dieu ; d’où son incapacité à connaître l’amour de Dieu et Son plan ; (3) Jésus-Christ est, pour
Dieu, la seule réponse au péché de l’homme. En Lui, l’homme peut connaître et expérimenter
l’amour de Dieu et Son plan ; (4) Chacun doit recevoir personnellement Jésus- Christ comme
Sauveur ; alors seulement il pourra connaître et faire l’expérience de l’amour de Dieu et de
Son plan.
Dans sa première version, la brochure mettait en premier point le péché de l’homme.
Mais le Seigneur m’a mis à cœur de mettre d’abord l’accent sur l’amour de Dieu. Cette
modification est intervenue juste avant l’impression. J’avais mis le point final au texte de
cette brochure et l’avais confié à Vonette et aux filles pour la dactylographie. Comme j’avais
beaucoup voyagé et qu’il était fort tard, je montai me coucher. J’étais sur le point de
m’endormir quand brusquement je pris conscience qu’il y avait quelque chose d’erroné dans
ma présentation : le livret ne devait pas s’ouvrir sur la note négative du péché humain, mais
sur celle positive de l’amour divin.

Ultime révision

En effet, pourquoi ne pas commencer par là où Dieu Lui- même commence, c’est-à-dire
Son amour ? Le facteur déterminant de ma conversion à Christ a été l’amour de Dieu qui m’a
subjugué. C’est l’amour de Dieu qui motive ma présentation de l’Évangile, et ce, depuis ma
conversion. Je voulais que tout le monde sache à quel point Dieu aime pour proposer un si
admirable plan à ceux qui l’acceptent. Il me semblait que bien peu nombreux devraient être
ceux qui répondraient « Non » s’ils comprenaient vraiment l’étendue de l’amour de Dieu.
Je bondis donc hors de mon lit, et, du haut de l’escalier, appelai Vonette et les filles, pour
qu’elles intervertissent l’ordre des deux premières lois. Au lieu de lire « Vous êtes pécheur et
séparé de Dieu », le lecteur découvrirait d’abord : « Dieu vous aime et propose un plan
admirable pour votre vie ».
Quelque temps plus tard, l’une des jeunes filles me confia : « J’étais profondément
troublée par la modification que vous avez apportée à votre livret cette nuit-là. J’en ai pleuré

ZAF SLM l 18
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
toute la nuit. Je craignais que vous ne commenciez à affaiblir les exigences de l’Évangile, que
vous ne placiez plus autant votre foi dans le Seigneur, en mettant une telle insistance sur
l’amour de Dieu au détriment du péché de l’homme. Mais avec le recul du temps, je pense
que cette modification constitue en fait la plus grande révolution dans le ministère de Campus
pour Christ. » Par la présentation des Quatre Lois Spirituelles, des millions d’individus du
monde entier savent que Dieu les aime et qu’il leur propose un plan unique pour le
déroulement de leur vie. Nos derniers chiffres indiquent que plus de 250 millions
d’exemplaires ont été distribués, en une centaine de langues différentes. On estime à plusieurs
millions le nombre de ceux qui ont accepté Christ, après la lecture de cette brochure.
Chacune de ces lois a un support scripturaire. Chacune est explicitée par des
diagrammes. Nous avons constaté que la plupart des personnes rencontrées acceptent sans
difficulté les trois premières lois. Mais nombreuses sont celles qui, en face de la quatrième loi,
ont besoin de conseils et d’encouragement. Beaucoup affirment que Jésus-Christ est le Fils de
Dieu ; ils sont conscients de leur besoin de Jésus comme Sauveur, mais ils ignorent
pratiquement comment faire usage de cette connaissance. Aussi, la présentation des Quatre
Lois Spirituelles est une aide appréciable pour tous les chercheurs honnêtes.

L’impact de cette brochure

Ce livret est si simple qu’on est émerveillé par son efficacité. Je pourrais raconter des
centaines d’anecdotes — certaines émouvantes — de l’emploi que Dieu en a fait pour
atteindre des êtres qui n’avaient pas répondu à d’autres appels précédents. Voici un exemple,
parmi d’autres. Un pasteur était venu à Arrowhead Springs pour un stage de formation.
Pendant ce temps, il avait confié l’église aux soins de son assistant. Lorsque le pasteur
découvrit l’existence des Quatre Lois Spirituelles, il fut si enthousiasmé qu’il décida de
communiquer son enthousiasme à son église et à son assistant.
Mais cet assistant avait un parti-pris contre tous les tracts en général et contre Les Quatre
Lois Spirituelles en particulier. II mit de côté sur son bureau le livret que lui avait rapporté le
pasteur.
Quelques jours plus tard, il reçut la visite d’une dame mandatée par les autorités
municipales pour inspecter les installations de l’église. Au terme de son inspection, elle
s’apprêtait à partir quand il vint à l’esprit de l’assistant qu’il n’avait même pas dit un mot au
sujet de Jésus-Christ à cette dame. Jetant un coup d’œil rapide sur son bureau, il aperçut la
brochure « Les Quatre Lois Spirituelles » qu’il avait si dédaigneusement mise de côté
quelques jours plus tôt. Il saisit la brochure et la tendit à cette dame, comme le pasteur l’avait
conseillé. De toutes façons cette lecture ne pouvait pas lui faire de mal.
« Lisez ceci », lui dit-il. Il sous-entendait qu’elle devait lire ce livret une fois rentrée
chez elle. Mais elle ne le comprit pas ainsi et se mit à le lire à voix haute, devant lui. Elle lut
chaque mot. Elle lut la Loi 1, puis la Loi 2 et la Loi 3. Arrivée à la quatrième Loi, des larmes
se mirent à couler le long de ses joues. Elle fit sienne la prière du livret et se donna aussitôt à
Christ.
Le pasteur-assistant fut si abasourdi qu’il émit le vœu de se rendre à Arrowhead Springs
pour apprendre à faire un meilleur usage des Quatre Lois Spirituelles. Car il s’était aperçu que
ce tract avait eu beaucoup plus d’efficacité que tout ce qu’il avait utilisé auparavant.

ZAF SLM l 19
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
L’athée de la ville

Un ami missionnaire au Japon m’a fait part d’une expérience réconfortante liée à
l’emploi des Quatre Lois Spirituelles. Il y avait dans la ville un homme hautement estimé,
bien qu’il ne fût pas chrétien. En fait, il était connu comme l’athée de la ville. Chaque fois
qu’il y avait eu des réunions d’évangélisation dans cette ville, pasteurs, évangélistes et
simples chrétiens l’avaient invité. En vain. Les parents de mon ami missionnaire avaient
autrefois été secourus par cet athée. Il se sentait donc redevable à son égard. Après avoir
obtenu un livret Les Quatre Lois Spirituelles, le missionnaire se décida à rendre visite à
l’homme athée pour lui lire la brochure.
Arrivé au bout de sa lecture, il lui demanda : « Cela a-t-il un sens ? »

L’athée répondit par l’affirmative.


« Y a-t-il quelque chose qui vous empêche de recevoir Jésus- Christ ? »
« Non ».
Les deux hommes s’agenouillèrent et prièrent. L’« athée » invita Jésus à entrer dans sa
vie. Quand ils se relevèrent, mon ami, réjoui de cette conversion, s’entendit dire à brûle-
pourpoint : « Chuck, est-ce que c’est cela que toi et tous les responsables chrétiens avez
essayé de me faire comprendre pendant des années ? »
Le missionnaire hocha la tête en signe d’affirmation. « Alors, pourquoi ne me l’avez-
vous pas dit clairement ? N’importe quel homme serait insensé de ne pas accepter Christ à
partir du moment où il comprend ce que cela implique. »
Apparemment, d’autres avaient essayé de communiquer l’Évangile, sans succès. La
présentation de l’Évangile par les Quatre Lois Spirituelles était allée droit au cœur, en
renversant le mur du scepticisme et de l’indifférence, au point que cet athée convaincu reçut
le message.
Nous avons constaté que la majorité des personnes contactées n’a pas besoin d’être
convaincue de devenir chrétienne. Il faut lui expliquer comment devenir chrétienne. Je
m’empresse d’ajouter que c’est le Saint-Esprit qui se sert de cette présentation, en remplissant
de puissance celui qui donne le témoignage et en faisant briller la lumière dans le cœur de
celui qui l’écoute et le reçoit.
Il n’y a rien de magique dans le livret « Les Quatre Lois Spirituelles ». Dieu a béni ce
tract parce qu’il contient l’essence même de l’Évangile. Il le bénit d’autant plus que cet outil
est manié par des hommes et des femmes remplis de l’Esprit Saint.

La plénitude du Saint-Esprit

Le second manuel pratique important utilisé dans notre formation explique comment être
rempli, dirigé et fortifié par le Saint-Esprit. Comme beaucoup d’autres chrétiens désireux de
connaître « les profondeurs de Dieu », j’ai passé des années à étudier la Personne et l’Œuvre
du Saint-Esprit. Pendant plusieurs jours consécutifs, j’ai jeûné et prié, pour mieux sonder la
signification et les profondeurs de mon expérience chrétienne. J’avais vécu parfois des
moments de communion intense et inoubliable avec Dieu ; j’avais même connu des
expériences extraordinaires quand le Saint-Esprit faisait irruption dans ma vie et m’utilisait de
manière tout à fait spécifique. Malgré cela, je ne savais pas comment m’approprier, par la foi,

ZAF SLM l 20
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
la plénitude du Saint-Esprit, ni comment expérimenter Sa puissance, ni comment vivre en
permanence sous ses directives. Je me mis à dévorer la quasi-totalité des livres écrits sur ce
sujet. Je voulais mieux saisir tout ce que Dieu avait accompli pour moi. J’aspirais à être un
serviteur de Dieu, à n’importe quel prix, J’étais persuadé que mon désir ne pouvait être
valablement satisfait que par le ministère du Saint-Esprit dans ma vie.
C’était l’été. Depuis quelques années déjà nous avions lancé le mouvement Campus pour
Christ. Un jour, nous fûmes invités, Vonette et moi, à passer quelques jours à Newport Beach
dans la maison du Dr Charles Fuller et de son épouse. Le Dr Fuller, évangéliste bien connu,
fondateur de la Faculté de Théologie qui porte son nom, animait aussi une émission à la radio.
Elle s’intitulait « Le Réveil spirituel des temps anciens ». Les amis Fuller nous étaient très
chers. Nous acceptâmes leur invitation avec une profonde gratitude. En effet, Vonette et moi-
même étions extrêmement fatigués. Notre programme avait été rempli d’occupations et de
visites, nous n’avions pas eu de vacances durant plusieurs années. Nous aspirions à pouvoir
enfin dormir tout notre saoûl, nous prélasser au soleil et nous baigner dans l’océan. Il était
minuit passé quand nous arrivâmes. Le temps de vider nos valises, l’horloge indiquait près
d’une heure du matin quand nous nous mîmes au lit, avec le souhait de plonger rapidement
dans le plus profond sommeil.

La Révélation de Minuit

Mais Dieu avait autre chose en vue pour moi. A peine couché, je sentis mon esprit
envahi par un flot de vérités relatives au Saint-Esprit. Craignant de les oublier si -je ne les
couchais pas immédiatement sur papier, je me levai à la recherche de crayon et de papier. Je
trouvai des boîtes contenant des chemises. J’écrivis dessus. Quand elles furent recouvertes
d'inscriptions, je poursuivis mon travail sur du papier d'emballage.
Cette nuit-là, Dieu m’a communiqué les vérités concernant la Personne et l’Œuvre du
Saint-Esprit. Depuis lors la stratégie de Campus pour Christ s’appuie sur ces vérités
fondamentales. Cet enseignement est incorporé dans notre Cours d’étude de la Bible, Les Dix
Pas vers la Maturité Chrétienne, Les Messages Transmissibles. Ce matériel pédagogique est
largement diffusé et employé par bon nombre d’organisations chrétiennes disséminées dans le
monde entier.
Ce concept fondamental et révolutionnaire sur la plénitude du Saint-Esprit a paru sous
forme d’un petit livret, comparable à celui des Quatre Lois Spirituelles. Nous l’avons intitulé :
« Connaissez-vous la Plénitude du Saint-Esprit dans votre vie ? ». Cette brochure a été
imprimée à des dizaines de millions d’exemplaires et des milliers de chrétiens de partout
l’utilisent pour aider d’autres chrétiens à renoncer à une vie charnelle pour jouir d’une vie
remplie de l’Esprit, une vie abondante et féconde. La brochure permet aussi aux chrétiens de
mieux prendre conscience des richesses de leur héritage en Christ. De même que le livret sur
les Quatre Lois Spirituelles, celui sur le Saint-Esprit a produit des résultats inattendus.

ARROWHEAD — Un rêve féerique

En 1960, notre équipe comptait 109 personnes. Nous étions implantés sur 40 campus

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
universitaires répartis dans 15 états des USA. Nous avions aussi essaimé en Corée et au
Pakistan. De plus, nous enregistrions une émission radiodiffusée hebdomadaire, reprise
gratuitement pour nous par plusieurs radios locales.
Depuis quelque temps il était apparu que nous étions limités dans nos projets
d’extension, à Mound, dans le Minnesota. Nous avions activé des recherches en vue de
trouver une solution à notre problème d’extension. Il nous fallait soit construire, soit acheter
des bâtiments plus spacieux. Nous aimions la région du lac Minnetonka, mais nous étions
prêts s’il le fallait à nous rendre ailleurs. C’est à ce moment que j’appris, par un ami de longue
date, George Rowan, président de la R.A. Rowan Company à Los Angeles, que le célèbre
Hôtel et la source thermale situés à Arrowhead Springs étaient à vendre « à un prix très réduit
». Cet établissement était fermé depuis quatre ans.
Je fus d’accord de me rendre à Arrowhead Springs, sur les contreforts de San
Bernardino, en Californie. Je m'attendais à ce que les installations se soient délabrées, depuis
l'époque faste où elles accueillaient les célébrités du monde du spectacle et des affaires. A ma
grande surprise, tout était resté en excellent état. Seul l’extérieur du bâtiment à six étages
nécessitait une couche de peinture. C’était apparemment tout. On ne pouvait quand-même pas
discuter pour une couche de peinture !
« C’est un endroit féerique, idéal pour un Quartier Général et un Centre de Formation »
dis-je à George. Mais je crains qu’il soit inabordable vu nos moyens financiers. Quel prix en
demande le propriétaire ? »

Deux millions de dollars

« Deux millions de dollars, comptant », me répondit George. J’avalai ma salive. C’était


une somme impensable pour notre organisation qui n'avait jamais possédé un seul dollar en
propre au cours de ses dix années d’existence. En dépit de la nécessité absolue de trouver des
locaux plus spacieux pour nous accueillir, je ne pouvais honnêtement pas imaginer que nous
pourrions rassembler une telle somme pour acquérir cette propriété.
Le prix demandé, deux millions de dollars, était pourtant exceptionnel. Il ne représentait
qu’une partie de la valeur réelle de l’ensemble. La propriété avait été expertisée à 6,7 millions
de dollars. Les lits étaient habillés ; les armoires contenaient du linge de rechange ; un service
de table de Chine, des couverts en argent, toute la batterie de cuisine (le tout évalué à 450 000
dollars) semblaient attendre les invités. « Nous n’aurions qu’à emménager », pensai-je. A voir
les lieux, nous avions du mal à croire que les pièces avaient été fermées pendant près de
quatre ans.
Entre-temps, je m’étais livré à une petite enquête, et j'avais découvert certaines choses
intéressantes. J’appris par exemple que plusieurs tribus indiennes étaient venues à cet endroit
pendant des siècles, avec leurs blessés et leurs malades qui trouvaient la guérison dans les
sources chaudes. Les Indiens avaient surnommé cet endroit « Terre Sainte ». Ils y avaient
abandonné tout leur attirail de guerre.
Le premier hôtel avec thermes fut érigé sur cette propriété en 1854 par le Dr. David
Noble Smith et fut fréquenté comme un lieu de cure. Un incendie détruisit cet hôtel qui fut
remplacé par deux autres.
Ceux-ci aussi furent également ravagés par le feu. C’est en 1939 que fut construit le
bâtiment actuel, en béton armé, grâce au financement d’un groupe de vedettes du cinéma

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
d’Hollywood. Il fut inauguré en décembre de la même année, en présence des plus grands
noms d’Hollywood et des plus célèbres hommes d’affaires du monde entier. Rudy Vallee, Al
Jolson et Judy Garland animèrent cette soirée de gala.
Arrowhead Springs est devenu un endroit de repos et de détente pour tous les artistes du
cinéma et pour les hommes d’affaires les plus fortunés. La propriété n’est guère éloignée du
centre de Los Angeles.

Éléphant blanc

Mais avec le développement des moyens de transport, les vedettes du cinéma


commencèrent à préférer Las Vegas et Palm Springs. Arrowhead Springs fit figure d’éléphant
blanc, de ramasse-poussières. Plusieurs propriétaires successifs s’efforcèrent de redonner à la
propriété son lustre d’antan, mais sans succès durable. Finalement Benjamin Swig,
propriétaire de l’Hôtel Fairmont à San Francisco et la Mission Inn de Riverside en Californie
l’achetèrent à la Fondation Hilton. Après une brève période d’exploitation rentable, il dut se
rendre à l’évidence, comme tous ses prédécesseurs, que l’époque du succès était révolue. Il fit
fermer l’établissement. Quelques groupes s’intéressèrent à l'achat. Deux ou trois d’entre eux
utilisèrent les locaux pendant un certain temps. Mais en fait, au cours des quatre dernières
années, la propriété fut davantage fermée qu’ouverte.
La beauté de cette propriété située un peu à l’écart m'enchanta. C’est en empruntant une
route sinueuse tracée dans les collines au-dessus de San Bernardino, qu’on arrivait à
Arrowhead
Springs. J’étais subjugué par la gloire de cet endroit célèbre, avant même de descendre de la
voiture de M. Rowan. Mon enthousiasme s’accrût encore lorsque je parcourus les grands
espaces et que je visitai les bâtiments.
A quelques kilomètres, un peu plus bas, s’étendait la vallée, grouillante de monde. Les
voitures et les camions circulaient dans tous les sens, les usines tournaient à plein. Mais là où
je me tenais, je n’entendais que le chant des oiseaux, le bruissement du vent dans les feuilles
des palmiers et le mugissement de l’eau se frayant un passage à la sortie des cascades du
Strawberry Canyon.
Ces bruits mêmes étaient atténués. Quelque chose d’impalpable planait sur cet endroit. Je
me surpris plus d’une fois, tandis que nous parcourions la propriété, à chuchoter à M. Rowan.
Le terrain comportait 10 bungalows particuliers, une capacité d’accueil de plusieurs centaines
de personnes en dortoirs, un auditorium de 700 places, une maison de détente, quatre courts
de tennis, une écurie, deux grandes piscines et l’hôtel de 136 chambres réparties sur six
étages. Il ne m’était pas difficile d’imaginer un rassemblement de 1000 personnes. Quelle
différence avec notre propriété de Mound où nous ne pouvions accueillir que 150 personnes
au maximum !

Entretien avec le Seigneur

Était-ce là la réponse à notre problème d’extension ? Je me le demandais. Désireux de


me trouver seul avec le Seigneur, je priai M. Rowan ainsi que le gardien de la propriété de
bien vouloir m’excuser un instant, et je pénétrai dans l’hôtel.
Je passai devant le bureau d’accueil, désert, à travers le vestibule vide pour arriver dans

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
la salle vitrée Wanhi Room. Le bruit de mes pas résonnait fort. Il y avait là un comptoir
brillant, mais pas de consommateur. Les verres étaient correctement empilés, n’attendant que
l'occasion de servir. Les étagères, vides, avaient dû compter, autrefois, de nombreuses
bouteilles. Les tables et les chaises étaient regroupées de telle sorte que les visiteurs puissent
contempler la ville, qui, à n’en pas douter, devait offrir un spectacle fantastique la nuit. Mais
il faisait jour, et je n’étais pas venu pour boire un verre, ni pour apprécier la vue panoramique,
mais pour rencontrer le Seigneur et lui faire part de mon rêve.
Je tombai à genoux, j’inclinai la tête et me mis à prier et à écouter. « Seigneur, je suis
perplexe. Cet endroit est si spacieux et si agréable. Il est vrai que nous t’avons demandé de
nous accorder des locaux plus vastes, l’outil de travail le meilleur de la région, et je sais que
tu répondras. Si c'est cette propriété que tu nous destines, où trouverais-je les deux millions de
dollars pour l’acheter ? J’ai peine à croire que ce soit possible. Pourtant une voix dans mon
cœur me dit que c’est Toi qui as choisi cet endroit pour nos besoins. Si tel est vraiment le cas,
manifeste-le d’une façon indéniable, claire comme du cristal. Comment puis-je être sûr ? »
Puis d’une manière inaudible à l’oreille, Dieu me parla pourtant aussi clairement que
l’aurait fait quelqu’un chargé d’une communication publique. Sans aucune erreur possible, je
L’ai entendu me dire : « J’ai réservé cette propriété à Campus pour Christ. Je veux que vous
la preniez et je m’engage à fournir les moyens financiers pour l’achat. »
Avec d’abondantes larmes coulant sur mes joues, je dis : « Seigneur, je ne sais pas
comment tu opéreras ce miracle, mais je sais que tu le feras. Je te remercie pour ce don. En
Ton nom j’acquiers cette maison. »

L’HISTOIRE D’UN MIRACLE

Je revins de cette mémorable visite à Arrowhead Springs avec la conviction qu'un jour
Campus pour Christ occuperait ces splendides locaux. La certitude que Dieu destinait cet
endroit à Campus pour Christ était si fortement ancrée en moi que je m’attendais chaque jour
à un appel téléphonique de quelqu’un qui, ayant appris l’intérêt que nous portions à
Arrowhead Springs, s’offrirait de l’acheter pour nous l’offrir.
J’étais convaincu que Dieu ne voulait pas que j’écrive des lettres pour solliciter des
fonds, car je croyais fermement qu’il avait déjà mis en œuvre Son plan. Vonette et moi, ainsi
que d’autres membres de l’équipe décidâmes de limiter notre action à la prière. Pendant 14
mois, nous avons demandé à Dieu que si Sa volonté était que nous possédions Arrowhead
Springs, Il veuille bien nous fournir les fonds nécessaires d’une manière surnaturelle.
J’étais de plus en plus persuadé que Dieu voulait que nous déménagions à Arrowhead
Springs, bien qu’aucun signe tangible ne vînt confirmer mon intuition. Cela ne signifie
nullement que notre foi n’ait pas été mise à rude épreuve parfois. Il nous arrivait de nous
interroger : « Et si quelqu’un d’autre achetait cette propriété ? » Mais aussitôt après, au plus
profond de mon cœur surgissait la certitude que ce domaine serait le nôtre. Je priais
constamment que Dieu ne nous permette pas d’acquérir Arrowhead Springs si ce n’était pas
sa parfaite volonté à notre égard. Car je mesurais à quel point nous engager à trouver une
pareille somme d’argent si l’acquisition de Arrowhead Springs ne correspondait pas à la
volonté de Dieu, pouvait signifier la mort de Campus pour Christ.
Tout en priant, nous agissions. Nous fîmes une étude sérieuse du projet, une estimation

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minutieuse du coût de l’opération, sans omettre les frais d’entretien et de réparation des
différents bâtiments. Après plusieurs semaines d’analyse attentive, nous arrivâmes à la
conclusion que si nous trouvions la somme nécessaire à l’achat, nous pourrions supporter
toutes les autres charges d’aménagement. Nous pouvions compter une recette en louant notre
propriété à Los Angeles ; de même les membres de l’équipe paieraient un loyer. Nous fûmes
encouragés par leur consécration. Ils acceptaient de travailler de longues heures sans
contrepartie de rémunération personnelle ou de gloire.

Début des pourparlers

Le téléphone sonna. Au bout du fil c’était la voix de Henry Hanson, le père de deux
étudiants gagnés à Christ par notre ministère. Il se proposa pour négocier la transaction avec
le propriétaire, Benjamin Swig. Ce dernier fut extrêmement coopératif, compréhensif et
généreux.
Jusqu’à ce moment, nous n’avions demandé aucune contribution financière à ceux qui
soutenaient notre travail. Durant 14 mois, nous nous étions contenté d’attendre et de prier.
Mais ce jour-là, après mon entretien avec M. Swig, le Seigneur me mit à cœur de faire
connaître notre projet à quelques amis intimes. Des hommes d’affaires efficaces et également
consacrés au Seigneur, vivement intéressés au travail de Campus pour Christ, vinrent visiter
la propriété et s’entretenir avec moi. Tous nos amis intimes n'étaient cependant pas d’accord
sur l’achat éventuel de la propriété. Certains affirmaient que c’était un déménagement témé-
raire et une mauvaise gestion de l’argent du Seigneur. D’autres encourageaient l’achat, car ils
étaient persuadés que Campus pour Christ avait bien besoin de ce Centre de Formation plus
fonctionnel. Compte tenu des bénédictions antérieures que Dieu avait fait reposer sur notre
ministère, nous avons vu là une nouvelle étape et une nouvelle raison de lui faire confiance.
Quelques personnes mirent en pratique leurs convictions en s’offrant pour payer une partie de
la propriété.

Propriété acquise

Après un examen attentif de nos possibilités financières, en fonction des prêts consentis
et des dons accordés, le Directoire, s'appuyant sur le conseil des hommes désireux de nous
aider, nous mandata pour faire une offre à M. Swig. Nous offrions une avance de 15 000
dollars, à valoir sur les 2 millions, et nous nous engagions à verser encore 130 000 dollars
trente jours après signature de l'acte. A notre grand étonnement cette proposition fut acceptée.
Avec un compte bancaire vide nous étions en train d’acheter une propriété valant 2 millions
de dollars ! C’était l’acte de foi le plus insensé jamais vu et auquel je prenais part. Nous avons
emprunté les 15 000 dollars pour le dépôt, et le week-end du 1er décembre 1962. Campus pour
Christ transféra son Quartier Général de Westwood, Los Angeles, à Arrowhead Springs.
Nous n’avions pas encore les 130 000 dollars nécessaires au premier paiement. Plusieurs
amis s’étaient manifestés pour nous aider financièrement. Nous avons considéré ce geste
comme le signe de l’accord de Dieu, et avons avancé les 15 000 dollars. Trente jours plus
tard, à la dernière minute, un complément de 1 30 000 dollars me fut remis par un groupe
d’amis. Je me rendis en hâte à San Francisco, chez M. Swig, pour lui remettre cette somme en
confirmation de notre achat. L’échéancier des paiements constituait pour nous une obligation

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
contraignante et difficile. Nous étions constamment sur la corde raide pour arriver à respecter
nosengagements. Ces expériences nous ont appris encore mieux à dépendre totalement de
Dieu. Notre situation financière était toujours précaire. Elle l’est restée durant des années.
Dieu s’est servi de la foi, du travail et des prières d’une équipe qui s’était abandonnée à Lui
pour rendre possible l’opération Arrowhead Springs.

Des vies transformées

A peine étions-nous installés à Arrowhead que Dieu a béni le travail de notre Quartier
Général, bien au-delà de nos espérances. Dès la première année, des centaines de jeunes, filles
et garçons, ainsi que des adultes ont suivi la formation dispensée à Arrowhead et leur vie en a
été transformée. Nous étions persuadés qu’un jour viendrait où Dieu nous enverrait un millier
de candidats chaque semaine pour suivre nos Cours. Ce but fut rapidement atteint. Des
étudiants et des laïques en nombre croissant sont passés par Arrowhead. Aujourd’hui de
nombreuses conférences sont organisées, non seulement à Arrowhead, mais aussi sur d’autres
campus universitaires, dans des centres spécialement aménagés pour des conférences, et dans
des hôtels répartis sur tout le territoire américain.
Notre décision d’acquérir Arrowhead Springs comme Quartier Général international de
notre mouvement et comme Institut d’Évangélisation répondant à notre vision mondiale du
travail, fut l’une des plus importantes que nous ayons prises. Quand Arlis Priest, homme
d’affaires de Phoenix, eut visité Arrowhead, avant que nous l’ayons acheté, il déclara : « Si
Dieu vous accorde cette propriété, j’offre mes services sans aucune contrepartie rémunérée,
afin de vous aider à rendre ce Quartier Général opérationnel. » La vie de cet homme avait été
changée, après l'un des Cours d’une journée organisé dans la ville de Phoenix. Son offre était
sa manière de nous remercier. Imaginez sa surprise quand, quelques semaines plus tard, au
téléphone, je lui rappelai sa proposition. « Quand pourriez-vous venir ? Nous sommes sur le
point d’emménager à Arrowhead Springs et nous avons besoin d'un administrateur. »
« Je vous rappellerai un peu plus tard dans la journée pour vous donner ma réponse. »
Quelques jours plus tard il se joignait à nous. Dieu s’est puissamment servi de lui dans la
remise en état des bureaux et des bâtiments si longtemps inoccupés. Je ne sais vraiment pas
comment nous aurions pu nous en sortir sans son aide et celle de sa charmante épouse,
Nadine, tellement charmante et si précieuse collaboratrice aux côtés de son mari. C’était une
réelle joie que de voir dans quel esprit de service et de consécration toute l’équipe a travaillé.
Comme nous étions tous engagés dans différents travaux, nos journées comptaient de 10 à 15
heures de travail effectif.

Service de dédicace

Le 17 mai 1963, en présence de plusieurs centaines d’amis de Campus pour Christ, nous
avons célébré un service de dédicace, par lequel nous faisions de Arrowhead Springs le
Quartier Général International et un Centre de Conférences de notre organisation. Le message
fut délivré par le Dr Walter Judd. Le Maire de la ville et plusieurs représentants officiels
avaient répondu à notre invitation. Le Maire affirma que « l’événement le plus heureux jamais
survenu à la ville de San Bernardino est l’arrivée de Campus pour Christ sur le site de
Arrowhead Springs ». Prirent également la parole en ce jour : Le Dr Bob Pierce, président de

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
World Vision ; le Dr Dick Hillis, président de Overseas Crusade; le Rév. Armin Gesswein,
directeur de la communauté des pasteurs du Réveil ; le Dr Walter Smyth, vice-président de
l’Association Billy Graham ; le Dr Carlton Booth, professeur d’évangélisation au Séminaire
théologique Fuller ; le Dr Roger Voskyle, président du Westmont College, et le Dr John
MacArthur, Sr, évangéliste bien connu et chargé d’émissions radiophoniques.
Parmi les invités à cette fête se trouvait aussi M. Guy F. Atkinson accompagné de son
épouse. M. Atkinson est l’un des plus grands entrepreneurs de travaux publics du monde :
routes, digues, ponts et autres projets se chiffrant à plusieurs millions de dollars. Il était alors
âgé de 89 ans, mais il était encore vif d’esprit et de corps. Il était venu principalement pour
écouter le Dr Judd. Il m’interrogea sur ce que nous comptions faire de cette propriété et
s’intéressa encore au travail de Campus pour Christ, en me posant plus de questions que
n’importe qui avant lui.
Quelques mois plus tard il nous fit savoir qu’il désirait vivement nous venir en aide, mais
qu’auparavant il souhaitait nous envoyer son avoué pour contrôler notre situation financière et
nos comptes, s’assurer de notre structure juridique. Nous étions fort heureux qu’il procède à
cette inspection. Il vint avec son avoué. Pendant plusieurs jours, ils examinèrent
soigneusement les structures de notre organisation, épluchèrent tous nos comptes, vérifièrent
nos règlements intérieurs. Ce travail effectué. M. Atkinson nous annonça qu’il était prêt à
nous faire don de 300 000 dollars si nous trouvions les 1 570 000 dollars restants encore à
payer sur les 2 millions du prix d’achat. C’était une offre extraordinaire. Nous nous fixâmes
un an pour rassembler cette somme. Les chiffres étaient astronomiques pour nous. Ils ne
signifiaient pas grand-chose sinon que nous ne les avions pas et que nous dépendions
totalement de Dieu. Avec enthousiasme nous allâmes de l’avant.

Progrès lents

Les mois s’écoulèrent rapidement et il ne semblait pas que nous fussions en mesure de
trouver la somme de 1 570 000 dollars qui nous aurait valu le don de 300 000 dollars promis
par M. Atkinson. M. Swig nous consentait une remise de 100 000 dollars sur le prix
d’acquisition ; à cela s’ajoutaient 120 000 dollars d’économie sur les intérêts. Avec l’offre de
300 000 dollars de M. Atkinson, cela représentait un total de 520 000 dollars de dons. Malgré
cela, nous prîmes conscience que nous étions devant une tâche impossible. Nous demandâmes
à M. Atkinson si son offre restait valable au cas où nous vendrions une partie des terrains
attenant à la propriété, de façon à diminuer le coût de l’opération. Il donna son accord à
condition que nous ne vendions pas plus de 160 ha sur les 700 ha de la propriété.
Arlis et moi-même avions intéressé un groupe de 20 laïques à l’idée d’acheter pour 1
million de dollars des parts de la propriété. Nous avions justement calculé qu’en vendant
environ 160 ha, nous pourrions récupérer 1 million de dollars. Avec l’accord de M. Atkinson
et les prêts déjà obtenus, nous reprîmes courage à l’approche de la date fatidique du 30 juin
1965. Nous avions passé beaucoup de temps à chercher d’éventuels prêteurs, pour équilibrer
notre compte d’exploitation.
Malgré les promesses et les encouragements, il s’avérait de plus en plus que nous
allions échouer dans notre projet de rassembler la somme nécessaire. J’avais promis au
Seigneur que ma vie spirituelle, mon ministère et celui de mes collaborateurs, ne seraient
jamais affectés par le problème que posait Arrowhead Springs, ni par un souci financier.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Jamais aucun des nôtres n’a été chargé de collecter des fonds. Je considérais comme la
meilleure expression de ma confiance en Dieu de m’occuper d’abord de mon ministère
spirituel. Nous étions persuadés que si nous cherchions d’abord le Royaume de Dieu, le
Seigneur répondrait à nos besoins financiers.

Plus qu’une semaine

C’est pourquoi, au cours de la semaine précédant l’échéance, je continuais à m’occuper


beaucoup de prédications, plusieurs fois par jour, et ne consacrais ni énergie ni temps à
rassembler des fonds. Durant cette semaine, le Dr V. Raymond Edman, président du Wheaton
College, vint à Arrowhead, pour s’adresser à des éducateurs, pendant que nous-mêmes
tenions une conférence pour Campus pour Christ. Un matin, il vint me faire part d'un verset
significatif que Dieu lui avait donné au cours de sa méditation quotidienne : « Celui qui se
réfugie auprès de moi héritera le pays et entrera en possession de ma montagne sainte » (Esaïe
57:13). Nous resterons à jamais reconnaissants envers le Dr Edman pour ses conseils et ses
prières en notre faveur en ces jours difficiles, mais aussi pour le ministère qu’il a exercé
envers nous, tant par sa vie que par son enseignement.
Le soir du dernier jour de l’échéance, je rencontrai Arlis Priest peu avant de délivrer un
message. Il m’informa qu'il nous manquait toujours 33 000 dollars et que toutes nos
possibilités de recettes avaient été épuisées. Humainement pariant, nous ne pouvions plus rien
faire. Après avoir terminé mon sermon, vers 9 heures du soir, je m’enquis auprès des
membres de l’équipe de notre situation financière. Plusieurs des membres s’étaient réunis
pour prier. Mais malgré cela, malgré nos travaux et nos espoirs, la situation demeurait
inchangée. Estimant que je ne pouvais personnellement plus rien faire, je me rendis vers notre
demeure, le cœur lourd.

L’échéance approche

Je m’apprêtais à me mettre au lit, au moment où Vonette et les garçons rentrèrent de la


réunion de jeunesse. « L’argent est certainement arrivé » dit-elle, « autrement tu ne serais pas
sur le point de te coucher ! »
Je lui dis que malheureusement ce n’était pas le cas et j'ajoutai : « J’ai fait tout ce que
j'avais à faire. Il ne me reste plus qu’à remettre la suite entre les mains du Seigneur. »
« Chéri, je ne t’ai jamais vu si prompt à renoncer ! » dit-elle.
« Si le miracle doit se produire, le Seigneur ne doit plus tarder ! »
Il était environ 10 heures du soir. Il nous restait donc deux heures avant l’expiration du
délai. Nous avions déjà prié pendant des mois. Et pourtant, là, avec Vonette et nos deux
garçons, Zachary et Bradley, à genoux, nous avons supplié Dieu avec une ardeur toute
particulière. Je me souviens surtout de la prière de Brad. Il n'avait que sept ans et ne
s’embarrassa pas de formules. Il alla droit au cœur du problème : « Seigneur, nous avons
besoin de cet argent. C’est pourquoi nous Te demandons de nous le donner tout de suite. »
Après avoir ainsi prié, les enfants allèrent se coucher. Quant à moi, je saisis d’abord ma
Bible pour en lire un passage avant d’éteindre la lumière. C’est alors que je vis un bout de
papier que j’avais ramené de mon bureau et sur lequel j'avais noté différentes choses. Je
n'avais pris connaissance que de ce qui figurait sur un côté. Sur l'autre côté il y avait un

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
numéro de téléphone. Gerri Von Frellick m’avait téléphoné le jour précédent. Comme je
n’étais pas là il m'avait prié de le rappeler, ce que j'avais totalement oublié de faire.

Secours supplémentaire

Je consultai ma montre. Il était 10 h 30 ici, c’est-à-dire 11 h 30 à Denver dans le


Colorado où habitait cet ami. J’hésitai à l’appeler, compte tenu de l'heure tardive. « Peut-être
que Gerri veut t'aider », se risqua Vonette. Je me décidai donc à lui téléphoner. Il semblait
émerger d'un profond sommeil quand il décrocha l'appareil. Je me confondis en excuses de
l’appeler si tard. « Où en êtes-vous avec votre appel de fonds ? »
Je lui racontai qu’il ne nous restait plus qu’une heure et demie pour trouver les 33 000
dollars manquants. Il proposa de nous envoyer 5000 dollars dès le lendemain matin pour nous
aider à atteindre notre but. Gerri s’était déjà montré très généreux au début de notre arrivée à
Arrowhead Springs. Et voilà qu’il renouvelait un geste de générosité. C’était un signe
encourageant pour nous ; mais néanmoins ces 5000 dollars ne résolvaient pas notre problème.
Je lui exprimai ma profonde gratitude et raccrochai. « Tu avais raison », dis-jeà Vonette, « il
voulait nous faire un don ; il ne nous manque plus que 28 000 dollars ».

Propriété offerte

Soudain il me vint à l’esprit qu’un homme d’affaires de l’Arizona nous avait offert, un
mois plus tôt, un terrain proche de Denver, pour lequel un fondé de pouvoir nous offrait 17
000 dollars. S’il avait pu nous en accorder 20 000, cela aurait ramené à 8 000 dollars le reste à
trouver. Plus je pensais à cette offre, plus je me sentais poussé à téléphoner, malgré l’heure
tardive, à ce fondé de pouvoir. Mon appel l’arracha au sommeil.
Je lui rappelai qu’un mois auparavant il nous avait proposé 17 000 dollars pour ce
terrain. J’ajoutai qu’à cause d’un besoin particulier et urgent nous en aurions souhaité 22 000
dollars. Il marchanda un peu et finit par nous offrir 18 000 dollars, qu’il proposait de nous
verser dès le lendemain par les moyens les plus rapides. Nous étions, à ce moment, à 10 000
dollars de notre cible.
J’appelai le standardiste à l’hôtel pour lui communiquer ces bonnes nouvelles. J’entendis
un grand « Hourra ! » quand toutes les personnes présentes, membres de l’équipe et amis,
restés là pour prier, furent informés des derniers développements de notre affaire.
Pendant ce temps, d’autres membres de notre équipe étaient rassemblés dans le vestibule
de l’hôtel, en train de prier et de procéder à l’offrande de leurs biens, non parce que cela leur
aurait été demandé, mais parce qu’ils avaient la conviction intime que le Seigneur lui-même le
leur commandait. Arlis Priest évoque ainsi cette soirée mémorable : « Nadine et moi-même
étions au lit quand plusieurs membres de l’équipe frappèrent à notre porte en nous tendant une
enveloppe contenant de l’argent. Cela se produisit plusieurs fois. Quand je les ouvris, je
trouvai des billets de 20 dollars, de 100 dollars ou davantage encore. Alors une vague de paix
m’inonda, car je sus que Dieu agissait d’une manière bien spéciale. Tous ces membres de
notre équipe de Campus pour Christ, consacrés à la cause du Seigneur, qui avaient à peine de
quoi subvenir à leurs propres besoins, venaient de renouveler l'offrande de la veuve. »

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Les dernières minutes

A moins de 30 minutes de l’expiration du délai de paiement, il nous manquait encore 10


000 dollars. Nous étions tous dans l’expectative, assurés que Dieu répondrait à nos prières et
pourvoirait à nos besoins.
A minuit moins le quart, le Dr Walter Judd, précédemment venu à Arrowhead Springs
pour une Conférence, rentrait juste chez lui, après une réunion d’une association médicale,
quand il lui prit l’idée de s'enquérir de notre situation présente. « Dites à Bill de me rappeler
», demanda-t-il au standardiste.
Il m’informa qu’il était prêt à donner les 5 000 derniers dollars. Il suffisait que je
l’appelle au moment où cette somme serait nécessaire. Entretemps Vonette (qui pensait à tout)
me rappela que Al Curtis, notre chargé d’affaires, avait, à ma demande, mis de côté un don
fait par M. Atkinson, et destiné à être utilisé là où le besoin se ferait le plus grandement sentir.
Nous avions convenu alors que cette somme resterait l’ultime recours au cas où, à l’expiration
du délai, nous n’aurions pas rassemblé la totalité des fonds nécessaires. Et depuis lors, j'avais
oublié ce don. J’appelai donc Al, qui venait juste de rentrer de Los Angeles où il avait
vainement tenté d’obtenir des fonds. Il vérifia que nous avions bien ces 5 000 dollars. «
Tenez-les prêts », lui dis-je.
Ainsi il ne nous manquait que les 5 000 dollars promis par le Dr Judd. A minuit moins
deux, je l’appelai pour m’assurer que j’avais bien compris sa proposition. « Je m’engage à
donner cette somme», répéta-t-il. Une minute plus tard, j’appelai le vestibule de l’hôtel et
annonçai à tous ces hommes anxieux et impatients que Dieu avait accompli un autre miracle.
Alors, Vonette et moi-même, de même que tous les membres présents de Campus pour
Christ, étions si soulagés et si reconnaissants, que nous décidâmes de nous retrouver tous
aussitôt dans la salle du théâtre international pour offrir à Dieu un culte de reconnaissance.
Habillés en hâte, nous nous sommes tous dirigés vers l’hôtel. La salle du théâtre international
était bondée d’amis et de membres de Campus pour Christ, exprimant leur reconnaissance
envers Dieu.
Nous avons passé les heures suivantes à chanter et à adorer le Seigneur. Il y avait là les
jeunes filles employées aux tâches ménagères, en pyjama et robe de chambre, les cheveux
défaits ; des professeurs venus pour une conférence d’éducateurs, et tous mes collaborateurs.
Ce rassemblement constitue l’un des points culminants de ma vie spirituelle. Jamais je n’ai
entendu chanter de telles doxologies avec une si grande ferveur. Jamais les mots « Louez
Dieu, source de toute bénédiction » n’ont été revêtus d’une signification si profonde.

L’ÉPREUVE DE LA FOI

Il fallait absolument faire connaître l’intervention de Dieu en notre faveur. J’avais hâte
d’informer tous nos amis du miracle accompli par Dieu. Je rédigeai une lettre qui fut envoyée
à nos milliers d’amis, dans laquelle je disais qu’avant l’expiration du délai, Campus pour
Christ avait pu réunir la somme nécessaire à l’acquisition ferme de la propriété d’Arrowhead
Springs. Voici un extrait de cette circulaire :
Réjouissez-vous avec nous, et, avec nous, rendez grâces au Seigneur. Le miracle s’est
produit ! Dieu a exaucé les prières ! Deux minutes exactement avant que n’expire la journée

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
du 30 juin, à 23 heures 58, la cible de 1 570 000 dollars, qui nous valait une promesse d’un
don supplémentaire de 300 000 dollars, a été atteinte. Arrowhead Springs est donc devenu
notre Quartier Général International et en même temps notre Institut International
d’Évangélisation. (La vente du terrain qui a permis cette acquisition devra être effectuée dans
soixante jours). Les mots sont insuffisants pour traduire les états d’âme qui ont entouré ces
moments cruciaux. Nous avions demandé à Dieu qu’il pourvoie à nos besoins financiers
d’une manière telle que tous reconnaissent sans contestation possible Son intervention et que
tout honneur, toute gloire, toute louange lui soient attribués. Dieu a agi ainsi, car personne ne
pouvait imaginer, en ces minutes palpitantes que nous avons vécues, comment II
interviendrait...
Cette lettre fut expédiée. Elle nous valut, en retour, des appels et des lettres de
félicitations de tous les États-Unis.

Complications

Mais l’histoire n’était pas encore terminée. Dix jours plus tard, les Commissaires-
priseurs nous firent savoir que pour obtenir I million de dollars nous devions augmenter la
surface de vente de 48 ha, ce qui la portait à 208 ha. Nous avions bien 20 amis qui s’étaient
engagés à acheter le terrain. Pour cela, ils avaient dû emprunter 1 million de dollars à une
Compagnie d’Assurances. Ils devaient ensuite vendre leurs parcelles ou les exploiter et en
donner les intérêts à Campus pour Christ. Or la difficulté surgit lorsque le prêteur exigea
comme contrepartie du prêt de I million de dollars une superficie valant environ deux millions
de dollars.
Quand j’informai M. Atkinson des développements de cette affaire, il fut troublé. Il
exprima son désir de me rencontrer sur-le-champ. Il me rappela ce que nous avions convenu
de faire dès l’origine, à savoir qu’il s’engageait à nous donner comptant 300 000 dollars, si
nous arrivions à rassembler 1 570 000 dollars ; il rappela aussi que lorsqu’il s’aperçut que
nous n’étions pas en mesure d’atteindre cette somme, il avait donné son accord pour que nous
vendions 160 ha de terrain.
« Je me souviens », dit-il, « qu’il y a quelques années on pouvait acheter un hectare de
terrain pour quelques dollars, alors que maintenant l’hectare est vendu environ 120 000
dollars. Vous seriez fou de vendre à ce prix. Faites n’importe quoi, mais ne le vendez pas ! Si
vous le vendez, je retire mon offre de 300 000 dollars. » Connaissant M. Atkinson, sa solide
amitié et son réel intérêt pour notre travail, je compris qu’il cherchait à tout prix à nous mettre
en garde contre une opération peu sage. Cela n’en constituait pas moins un coup dur pour
moi. Après l’avoir raccompagné à sa voiture, il me tardait de me retrouver seul dans mon
bureau pour donner libre cours à mes émotions. Là, derrière la porte fermée, je tombai à
genoux et me mis à pleurer.

Les rêves s’effondrent

Le miracle s’était transformé en mirage. Tous nos projets, tous nos rêves étaient en train
de s’évanouir. En vue d’obtenir la somme promise par M. Atkinson, nous avions consacré
tous nos efforts pour atteindre cette somme. Maintenant qu’il s’avérait que nous avions
échoué, nous nous trouvions dans une situation financière impossible. Non seulement nous ne

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
pouvions pas payer notre dette, mais, à moins d’une intervention spéciale de Dieu, nous étions
condamnés à perdre toute la propriété. Et dans ce moment de découragement, l’intervention
de Dieu me semblait bien improbable, bien lointaine. Il m’appartenait aussi d’écrire à
nouveau à tous ceux qui, quelques jours plus tôt, avaient appris que Dieu nous avait secourus
en accomplissant un miracle. A ces milliers d’amis, je devrais dire maintenant qu’il n’y avait
pas eu de miracle du tout. Je me sentais évidemment humilié à la perspective de cette
démarche. Mais pire encore était la perplexité qui allait s’emparer de tant de chrétiens et le
discrédit qui retomberait sur la cause de Christ.
Que faire ? Je pris ma Bible pour y trouver du réconfort. Nous sommes assurés que «
Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui L’aiment, de ceux qu’il a appelés selon
Son dessein » (Rom. 8:28). Je tombai sur le texte : « Sans la foi, il est impossible de plaire à
Dieu » (Héb. 11 :6), et sur celui-ci: « Le juste vivra par la foi» (Gai. 3:11). Je lus aussi un
commandement de Dieu, découvert quelques années plus tôt et qui, en maintes circonstances,
s’était avéré si riche de sens pour moi : « En toutes circonstances, rendez grâces ; car telle est,
à votre égard, la volonté de Dieu en Jésus-Christ » (1 Thés. 5:18).

« Merci »

Puisque le juste vivra par la foi et que « toutes choses concourent au bien de ceux qui
aiment Dieu », je ne vis de façon plus convaincante de démontrer ma foi que de dire : « Merci
». Je me remis à genoux et remerciai Dieu pour ce qui arrivait. Je Le remerciai au travers de
mes larmes. Je Le remerciai de ce que dans Sa sagesse et Son amour, Il savait mieux que moi
ce qu’il convenait de faire ; je Le remerciai car je savais qu’il accomplirait un nouveau et plus
grand miracle pour me sortir de ce chaos et de cette incertitude pesante. Tandis que j’étais à
genoux à rendre grâces pour cette déconvenue, Dieu commença à mettre en moi l’assurance
que le miracle attendu, Il s’apprêtait à l’accomplir.
Cette certitude ne m’empêcha pas, dès le lendemain, de rédiger la lettre qui devait
informer tous nos amis que « notre miracle » n’avait été en fait qu’un mirage. Cependant,
pour une raison inconnue, je me sentis contraint de différer l’envoi.

Terrain sauvegardé

Une semaine s’écoula. Dix jours. Puis M. Atkinson m’appela au téléphone, exprimant
son désir de me rencontrer à nouveau. Il ajouta qu’après avoir discuté avec Arlis Priest il avait
eu une idée, qui, à son avis, résoudrait notre problème. Dès son arrivée à Arrowhead Springs,
il vint dans mon bureau. « Je propose », dit-il, « que Campus pour Christ emprunte en son
nom auprès de la même Compagnie d’Assurances, la même somme d’argent que les 20
particuliers devaient initialement emprunter. Ensuite, nous demanderons aux vingt personnes
qui avaient donné leur accord pour acheter le terrain de cautionner cette opération. Si vous
êtes d’accord avec cette proposition, je mets immédiatement à la disposition de Campus pour
Christ, la somme de 300 000 dollars offerte à l’origine ».
J’exultai à cette nouvelle. Elle signifiait que nous n’avions pas besoin de vendre le
terrain qui, à n’en pas douter, serait un jour si nécessaire, compte tenu de notre rapide
expansion. Les 20 personnes concernées furent d’accord avec cet arrangement, car elles
n’avaient aucun intérêt particulier sur le plan financier. Elles signèrent donc la caution. Jess

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Odom, le président de la Compagnie d’Assurances, un chrétien remarquable et ami de longue
date de Campus pour Christ, donna son accord au prêt sollicité, et ce, au taux le plus bas
permis par la loi.
Un second miracle, plus important que le premier, se produisit. Nous avons pu réduire
sensiblement le montant des intérêts que nous aurions dû verser. M. Swig accepta
généreusement de diminuer de 100 000 dollars à 75 000 dollars. Je déchirai donc la lettre que
je m’étais proposé d’envoyer à tous nos amis et dans laquelle j’avouais notre échec et la
remplaçai par une nouvelle circulaire expliquant la suite de l’intervention de Dieu en notre
faveur.
Je garderai toujours un souvenir reconnaissant de M. et Mme Atkinson qui ont su nous
encourager de tant de manières différentes. Après la mort de M. Atkinson, différents dons
reçus de sa famille et de nombreux amis ont servi à ériger la chapelle nommée du nom de Guy
F. Atkinson, en mémoire de cet ami.
De tout temps, avant et après l’acquisition de la propriété située à Arrowhead Springs,
nous avons demandé à Dieu que tout ce qu'il ferait à travers Campus pour Christ et à travers
nos vies individuelles, porte la marque du surnaturel. Nous avons toujours voulu que nos
contemporains soient clairement convaincus de l’intervention miraculeuse de Dieu afin de Lui
en attribuer toute la gloire. Dieu a maintes fois exaucé cette prière.

Source d’eau tarie

Quelques mois après notre installation, nous avons été confrontés à un grave problème
technique. Un miracle seul pouvait nous sortir de cette fâcheuse situation. Un matin très tôt,
j’avais reçu un appel de Arlis Priest, m’informant que notre réserve d’eau était vide. L’eau
avait mystérieusement disparu au cours de la nuit. Nous nous trouvions très embarrassés, car
nous n’avions plus d’eau du tout ni pour les membres de notre équipe, ni pour les 450
étudiants présents à ce moment pour un stage de formation. Pourtant, quand nous avions
acheté la propriété, nous avions obtenu l'assurance qu’il y aurait suffisamment d’eau. La
réalité, en ce matin, était cruelle : nous n’avions plus d’eau. Nous entrions dans une des plus
graves crises qui ait secoué notre centre de Arrowhead Springs.
Les étudiants et ceux qui les encadraient avaient payé des milliers de dollars et parcouru
de longues distances pour être ici et suivre une formation chrétienne. Nous nous trouvions
maintenant dans l’obligation de renvoyer tout le monde chez soi... à moins que Dieu
n’accomplisse un miracle. Nous n’étions plus en mesure de rembourser aux étudiants les
sommes qu’ils avaient versées, car nous avions compté sur ces entrées d’argent pour effectuer
des travaux de réparation au cours de l’été qui précéda leur arrivée. Tout avait été englouti
dans l’entretien et les réparations sur les bâtiments. Nous étions totalement incapables de
rembourser le moindre centime. Nous étions donc devant un problème qui pouvait nous
conduire à la perte de la propriété et tout au moins au discrédit de notre ministère.
Mon premier mouvement fut celui de la panique. Puis, me souvenant des exhortations à
rendre grâces pour toutes choses, comme expression de la foi, je me mis à genoux et dis : «
Seigneur, je Te remercie pour ce problème humainement insurmontable. Je Te remercie de
bien vouloir démontrer ton pouvoir et Ta sagesse envers nous. »
A ce moment, je me sentis poussé à téléphoner à George Rowan, qui, au cours de
nombreux forages, avait découvert de grandes quantités d’eau chaude sur la propriété. Je lui

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
demandai s’il connaissait un moyen de transformer cette eau thermale en eau potable. Nous ne
nous étions pas servi de l’eau thermale de la grande source, car on nous avait dit qu'un
système réfrigérant nous coûterait au moins 20 000 dollars. Et comme nous n’avions même
pas 20 dollars d’économie...
George me répondit que lui-même ne voyait pas de solution, mais qu’il en référerait à
l’un de ses amis, président d’une importante compagnie d’exploitation d’eaux thermales, qui,
sans aucun doute, nous fournirait le renseignement dont nous avions besoin.

Tour réfrigérante

Quelques minutes plus tard, cet homme me rappela et m'expliqua, au téléphone, comment
nous pouvions réaliser simplement et sans frais, une tour réfrigérante, en bois. Avec un
croquis rudimentaire en mains, je courus vers le service entretien et expliquai à mon tour ce
qu’il convenait de faire. Aussitôt, plusieurs membres de notre association, aidés d’une horde
d’autres volontaires, gens de métiers et amateurs, se mirent au travail. Le lendemain matin, à
deux heures, nous avions de l’eau froide. A nouveau Dieu avait répondu à nos prières.
Mais le côté positif de cette crise réside dans l’attitude adoptée par le personnel et les
étudiants. Ils se réunirent en groupes, d’importance numérique variable, pour remercier Dieu
du problème qui avait surgi. Ils exprimaient ainsi leur foi, conformément au commandement
de 1 Thess. 5:18. De plus, pendant les 24 heures de travaux, tout le monde fit preuve d’un
esprit extraordinaire de coopération et de bonne humeur. Quelques personnes se rendirent à
San Bernardine pour y acheter des petites quantités d’eau qu’ils partageaient ensuite. Nous
avons ainsi appris comment Dieu honore la foi de ses enfants. Y a-t-il meilleure façon de
démontrer sa foi, qu’en remerciant Dieu pour tout ce qu’il fait ?

Une foi grandissante

Nous n’avons pas eu que ces seuls moments où notre foi a été mise à l’épreuve. C’est
d’une manière quasi-continuelle que notre foi est éprouvée. Car, à l’image d’un muscle, la foi
se développe par l’exercice. Plus nous connaissons la fiabilité et la fidélité de Dieu, plus nous
connaissons Sa grâce, Son amour, Sa puissance et Sa sagesse, plus nous sommes enclins à
nous appuyer sur Lui. En évoquant ma propre foi, au début de mon ministère, je plaçai ma foi
en Dieu pour obtenir quelques dollars, voire en certaines rares occasions, quelques centaines
de dollars. Récemment, je Lui ai demandé des millions de dollars.
Voici un exemple. Il y a bien longtemps, je m’aperçus qu’il me fallait rapidement 485
dollars. C’était un samedi matin et j’étais seul au bureau. J’étais agenouillé, priant pour que
Dieu me fasse parvenir cette somme de 485 dollars. A ce moment arriva le facteur avec une
lettre recommandée. J’arrivai à la porte, alors qu’il s’apprêtait à repartir. « Heureusement que
vous êtes là », me dit-il, « car je n’aurais pas pu laisser cette lettre ». Je signai et retournai
dans mon bureau pour poursuivre mon moment de prière. Je m’avisai alors qu'il serait peut-
être bon que j’ouvre la lettre. Il y avait à l’intérieur, un chèque de 500 dollars, qu’un ami
suisse de
Zurich, dont toute la famille s’était convertie par notre ministère, m’adressait.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Un besoin de 48 000 dollars

Une autre fois, il nous fallait absolument trouver une somme de 48 000 dollars pour
payer notre traite annuelle en remboursement du prêt. Une telle somme ne se rassemble pas
facilement. Nous avions prié et conjugué tous nos efforts. En vain. Nous étions à quelques
jours de l’échéance. Un ami, qui était au courant de notre situation financière difficile, se
proposa de me mettre en relation avec un de ses amis, disposé à nous prêter cette somme
pendant 60 jours. Je me trouvais dans le bureau de l’homme de loi pour signer les papiers
officiels de ce prêt à court terme, quand un appel de mon bureau me demanda de prendre
contact immédiatement avec Dean Griffith, à Chicago. Quelques minutes plus tard je l’eus au
bout du fil. « J’ai eu à cœur de prier concernant votre besoin de 48 000 dollars », dit-il, « et
mon père s’associe à moi pour vous faire parvenir un chèque de ce montant dès ce jour ». Il
va sans dire que j’étais extrêmement reconnaissant. Je me mis aussitôt à genoux dans ce
bureau pour remercier Dieu de Son intervention, avant de partager cette bonne nouvelle avec
mes amis qui attendaient dans une autre pièce. Ce prêt à court terme n’était plus nécessaire.
J’offris néanmoins de dédommager les personnes pour le travail occasionné, mais ils
refusèrent.
L'acquisition de la propriété d’Arrowhead Springs constitue un acte de foi gigantesque.
Les locaux pouvaient contenir plusieurs fois le nombre de personnes que nous réunissions
dans notre ancienne propriété sur les bords magnifiques du lac Minnetonka. Pourtant, il
s’avéra rapidement que nous allions être à l’étroit. Le premier été, en 1963, le grand hôtel et la
plupart des autres bâtiments étaient remplis. Le second et le troisième été, nous avons connu
des moments de pointe, où nous étions tassés à la limite de nos possibilités. En 1966, nous
savions pertinemment que nous devions envisager une extension de notre capacité d’accueil.
Nos prévisions faisaient état de plus de mille personnes par semaine qui viendraient suivre
nos cours pendant la période d’été.

Capacité d’accueil accrue

Que fallait-il faire ? J’organisai une rencontre d’hommes d'affaires, d’architectes et


d'entrepreneurs pour avoir leurs conseils. Norman Entwistle, un architecte renommé, établit
des plans d’extension. Un membre du Directoire suggéra de lancer une campagne de collecte
de fonds sous le sigle « Opération Explosion ». Il nous fallait d’importantes sommes d’argent
pour couvrir les frais de construction de nouveaux bâtiments et aussi répondre aux besoins
immédiats d’un ministère sans cesse croissant. Warren Bradley, un entrepreneur de travaux
publics de Los Angeles accepta de construire tous nos bâtiments, sans aucun bénéfice pour
lui-même ni pour sa société. Nous étions pressés par le temps. Si nous ne débutions pas les
travaux assez tôt, nous n’aurions pas été prêts pour accueillir les milliers d’étudiants qui
allaient envahir Arrowhead Springs en été.
Le comité et le Directoire décidèrent donc la mise en chantier, en priorité, d'un bâtiment
simple, bon marché, construit essentiellement en bois, avec un toit en papier bitumé. Mais
rapidement nous avons appris que nous construisions dans un endroit où les primes
d’assurance incendie étaient très élevées. Aussi, sur la recommandation de Warren Bradley et
de son frère Elmer, il fut décidé de construire plutôt en parpaings et de recouvrir d’un toit en
tuiles. Norman Entwistle dessina ainsi un ensemble de quatre dortoirs et d’un auditorium

ZAF SLM l 35
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
pouvant servir de réfectoire, d’une capacité d’accueil de 480 à 640 personnes selon le nombre
de personnes que l’on voulait mettre dans chaque chambre.
Bien que nous n’ayions alors pas le moindre argent pour payer les travaux de
construction, l’extension nous parut si urgente que nous prîmes la décision, après avoir prié,
de faire débuter les travaux, dans l’assurance que Dieu fournirait les moyens financiers pour
les payer. Les bulldozers avaient déjà dégagé le site, les fondations étaient coulées, et
quelques pans de murs commençaient à surgir du sol, quand un nouveau personnage entra sur
la scène, depuis lors un ami personnel très cher et un grand partisan de Campus pour Christ.
En compagnie de Arlis Priest, il visitait le site sur lequel les ouvriers s’affairaient en tous sens
pour terminer les bâtiments devenus absolument indispensables à brève échéance, quand, à
brûle-pourpoint il demanda à Arlis : « Qui finance ces travaux ? »

Financement assuré

Arlis répondit : « Dieu m’a poussé à partager ce besoin avec vous ».


L'ami inclina la tête en signe de prière et de méditation silencieuses, puis il dit : « Je
pense que j’aimerais me charger du coût de ces quatre dortoirs. Il faut néanmoins que j’en
parle avec quatre de mes associés auparavant, pour savoir s’ils sont du même avis ».
Peu de temps après, il vint me trouver dans mon bureau, tout excité à la pensée de
partager son idée. Il me dit que pendant qu’il contemplait l’état d’avancement des travaux du
Village de Arrowhead Springs, Dieu lui avait mis à cœur de persuader ses associés de payer la
réalisation de ce projet. « Quel sera le montant de l’opération ? » demanda-t-il. « Environ 550
000 dollars », répondis-je. « C'est dans nos possibilités, à condition que nous puissions
échelonner les paiements sur quelques années », ajouta-t-il.
Sans plus tarder il contacta ses associés par téléphone. Ils furent unanimes pour
reconnaître que cette opération constituait un excellent investissement de l’argent que le
Seigneur leur avait si abondamment accordé. En bons gérants, ils estimèrent qu’en finançant
cette construction, ils multipliaient par cent leur capital, en participant à la formation
chrétienne de dizaines de milliers de gens capables ensuite de répandre l’Évangile dans le
monde entier.

A Dieu toute la Gloire

Quelque temps après, je dis à cet ami : « Ce que vous avez fait est un tel défi et un tel
exemple de gestion chrétienne des biens de Dieu, que je souhaiterais le commémorer sur une
plaque, afin que tous les amis de Campus pour Christ sachent ce que Dieu a réalisé grâce à
vous et à vos associés. En quels termes voudriez-vous que la plaquette soit rédigée' ? »
Sa réponse fut celle-ci : « Mes associés et moi-même désirons rendre gloire à Dieu pour
la manière dont II a répondu à nos besoins. C'est pourquoi nous souhaiterions que la plaquette
comporte ces mots : VILLAGE ARROWHEAD SPRINGS ÉRIGÉ GRACE AUX DONS DE
CINQ HOMMES D’AFFAIRES QUI VEULENT QUE TOUTE LA GLOIRE EN
REVIENNE A DIEU ».
Plus tard fut construit un vaste auditorium — réfectoire, pour le prix de 286 236 dollars,
payés par nos amis anonymes. Des milliers d'étudiants et de laïques venant de 50 pays ont pu
bénéficier de ces locaux et y suivre une formation chrétienne adaptée aux besoins du monde

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
actuel.
Ce don reste un exemple de la manière dont les chrétiens doivent gérer leurs biens : «
Amassez-vous des trésors dans le ciel où ni les vers ni la rouille ne détruisent, et où les
voleurs ne percent ni ne dérobent. » (Matt. 6:20).

LA FORMATION : ASSIMILER
LES VÉRITÉS ESSENTIELLES

Je vois trois raisons fondamentales pour lesquelles Dieu a si manifestement béni le


travail de Campus pour Christ : (1) le désir d’exalter Jésus-Christ et Sa cause dans n’importe
quelle situation ; (2) l’insistance sur le rôle que joue le Saint-Esprit dans la vie du croyant ; et
(3) la formation minutieuse de tous les membres de l’organisation, de tous les étudiants et de
tous les laïques, concernant la manière de mener une vie sainte et la communication de sa foi
aux autres.
Le ministère de formation de Campus pour Christ garantit à tous les membres, étudiants,
laïques et pasteurs, concernés par ce travail, une formation adaptée à leurs besoins, dans les
différents cycles de cours proposés. L’enseignement dispensé inclut les principes de vie
chrétienne, les principes et les méthodes d’évangélisation et du suivi de ce travail, ainsi
qu’une solide formation biblique et théologique.

L’importance de la répétition

Nous insistons beaucoup sur les fondements essentiels de la foi. La répétition incessante
de ces bases est un des secrets de l’apprentissage.
Un certain jour j’expliquais aux membres de notre organisation pourquoi la répétition
des mêmes messages faisait partie de notre stratégie éducative. A la fin de la réunion, un de
nos directeurs, diplômé en théologie et ancien Pasteur presbytérien, déclara : « Je voudrais
vous faire partager une bonne illustration à l’appui de tout ce que vous avez dit au sujet de la
répétition. Il y a quelques années, j’étais membre d’une église dont le pasteur répétait sans
cesse les doctrines chrétiennes fondamentales, pour notre plus grand profit. Après neuf ans
d’absence, je suis retourné tout récemment dans cette église ; j’ai été encouragé d’apprendre
que le pasteur continuait à prêcher et à enseigner ces vérités qui avaient tant marqué ma
jeunesse.
«Plus tard», continua-t-il, «j’ai été associé à un pasteur savant, qui avait le souci de bien
fignoler ses messages, de les présenter comme un joyau dans un écrin. Il ne parlait jamais
deux fois sur le même sujet. Savez-vous que je serais totalement incapable de vous rapporter
une seule chose que j’aurais apprise de ce prédicateur éloquent ? Par contre, toute ma
connaissance de Christ et de la Bible, je la dois à ce premier pasteur qui croyait à la valeur de
la répétition et la pratiquait. »

La formation est déterminante

Nous avons constaté que l’enseignement conduit les chrétiens à un niveau de

ZAF SLM l 37
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
consécration que l’inspiration seule ne leur permettrait pas d’atteindre. Je suis d’ailleurs
pleinement convaincu que la motivation est le fruit d’une formation solide. Cet a priori condi-
tionne toute notre stratégie pédagogique. Nous visons d’abord la formation de disciples ;
ensuite, quand ils ont reçu la formation de base, nous les envoyons témoigner de Christ au
dehors. Même dans une conférence où l’auditoire se composerait de croyants et d’incroyants,
nous mettrions l’accent sur la formation du véritable caractère de disciple chez les croyants,
par le moyen de nos messages. Nous nous efforçons de transformer des chrétiens qui arrivent
tristes, défaitistes, découragés, stériles, en chrétiens spirituels, joyeux et féconds dans leur
témoignage. Pour cela nous devons leur montrer la différence qui existe entre marcher par ses
propres ressources et marcher dans la puissance de l’Esprit Saint. Nous leur apprenons à
partager leur foi en Christ avec d’autres. Nous nous sommes rendu compte que souvent, en
l’espace de quelques heures, des chrétiens initialement charnels sont devenus des chrétiens
spirituels, qu’ils ont appris comment communiquer leur foi. Il arrive qu’ils commencent à
témoigner de leur foi chrétienne auprès de leurs camarades non chrétiens pendant les
conférences-mêmes. Très rapidement les inconvertis se tournent vers le Seigneur. C’est ainsi
qu’indirectement, nous atteignons des non chrétiens en ayant agi sur le comportement des
chrétiens, mieux que si nous avions orienté nos messages en vue de la conversion de notre
auditoire incroyant. De plus, le fait pour des jeunes chrétiens d’avoir conduit d’autres
personnes à Christ, change profondément leur attitude.
Tout au long de nos tâches, nous ne cessons de répéter les vérités chrétiennes de base.
Mais nous les adaptons au public que nous recevons.

Formation initiale

Campus pour Christ a, en premier lieu, tenu à ce que ses dirigeants aient une bonne
formation. Nous avons débuté à Forest Home, avec les six membres de l’équipe initiale de
notre Mouvement, auxquels s’ajoutait Vonette. J’y participai aussi. Dès ce moment, nous
avons conçu notre matériel d’évangélisation ainsi que notre technique de suite. Notre cycle de
formation des deuxième et troisième années s’est tenu dans la propriété de Campus pour
Christ à Forest Home. Plus tard, nous avons bénéficié des magnifiques bâtiments du
Westmont College. Comme notre équipe dirigeante croissait sans cesse, il fallut trouver des
locaux plus spacieux. C’est ainsi qu’en 1956 nous nous sommes retrouvés près du campus de
l’UCLA. Finalement, Arrowhead Springs est devenu le centre le mieux adapté à nos besoins.
Mais nous organisons également des cycles de conférences dans tout le pays.
Notre indéfectible attachement au principe de la formation nous a conduits à établir
différents programmes de cours. Mentionnons :
Les instituts d'études bibliques : les cours sont répartis sur trois étés, à raison de quatre
semaines par saison. Le programme d’études est centré sur la Bible ; il est destiné à fournir de
solides connaissances bibliques aux chrétiens désireux de jouer un rôle de responsabilité dans
un monde en crise.
Les instituts de formation de responsables : des centaines de sessions réparties sur des week-
ends et des semaines entières, dans le monde entier, pour enseigner aux étudiants comment
expérimenter une vie chrétienne révolutionnaire et comment rendre compte efficacement de
sa foi aux autres, par la puissance du Saint-Esprit. Le séminaire de Vie chrétienne : pour
encourager les laïques à mieux utiliser leur vie comme témoins de Jésus-Christ, aussi bien

ZAF SLM l 38
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
dans leurs églises que dans leur vie de famille, leur activité professionnelle et leurs affaires.
Au fil des ans, nous avons édité toute une série de manuels pratiques ou « messages
transmissibles » qui se sont avérés très efficaces. Ces brochures contiennent l’essentiel de la
vie chrétienne. L’expérience a prouvé qu’il est possible d’enseigner ces messages
transmissibles, en très peu de temps, à tout chrétien qui désire sincèrement les apprendre.
Un message transmissible est une vérité que chaque chrétien peut communiquer à une
personne, qui, à son tour, en fera profiter une troisième, et ainsi de suite, sans que la vérité
initiale ne soit ni distordue, ni affaiblie. C’est une technique que recommande l’apôtre Paul,
quand il écrit à Timothée : « Ce que tu m’as entendu annoncer en présence de nombreux
témoins, confie-le à des hommes de confiance, qui seront eux-mêmes capables de l'enseigner
aussi à d’autres ».
La technique transmissible consiste à utiliser un support, tel que la cassette, le film ou le
livret, pour communiquer un message transmissible. Par exemple le livret des Quatre Lois
Spirituelles constitue le véhicule du message transmissible que sont les Quatre Lois elles-
mêmes.
Quand Jésus a donné à ses disciples l’ordre ultime « Allez, faites de toutes les nations
des disciples, les baptisant... et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit »
(Mat. 28:19, 20), il faisait allusion à certaines vérités qui devaient vivifier la vie de ses
disciples et rendre leur témoignage plus fécond pour Lui.
Sachant que nous nous reproduisons toujours selon notre espèce, nous ne pourrons
jamais inculquer des principes de vie chrétienne authentique si nous n’avons pas su nous-
mêmes nous soumettre à la discipline du Christ. Il n’y a pas de vie de disciple si le chrétien
n’a pas assimilé les messages transmissibles (brochure Vie Nouvelle) suivants :
1. A la découverte de la vie nouvelle
2. Culpabilité et Pardon
3. A la découverte de la plénitude du Saint-Esprit
4. La marche quotidienne dans la plénitude du Saint-Esprit
5. Le Témoin dirigé par le Saint-Esprit
6. La prière : un dialogue permanent avec Dieu
7. Aimer à l’exemple de Jésus-Christ
8. Être un témoin dans la vie quotidienne
9. Ouvrier d’un monde différent
Il est certain que nul ne possédera jamais à la perfection tous ces aspects de la vie
chrétienne. Moi-même, après tant d’années d’étude et de pratique, je me sens comme un
néophyte. Cependant, il suffit de quelques semaines ou de quelques mois pour apprendre
suffisamment la substance et les techniques de ces vérités fondamentales, qui rendront
quiconque le désire capable de les assimiler et de les transmettre à d’autres. Notre ambition
est de participer à la formation de dizaines de millions de chrétiens répartis dans le monde
entier, en leur communiquant notre expérience d’une vie chrétienne abondante, débordant
dans un désir de partage. Les messages transmissibles constituent un moyen pratique pour
atteindre notre objectif.
Aujourd’hui le terme « Campus » dans notre sigle, prête un peu à confusion. Car en fait,
dès le début de notre Mouvement, dans les années 1950, nous avons senti le besoin de
personnels qualifiés et spécialisés, seul moyen d’atteindre les différentes couches d’une
population. Partant de notre activité parmi les étudiants, nous avons élargi notre sphère

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
d’action, qui englobe aujourd'hui les collèges, les lycées, les administrations, les laïques, les
militaires, les sportifs, les fans de la musique, les détenus, aussi bien aux États-Unis que dans
d’autres pays.
Chacun des départements qui s’intéressent à l’une ou l’autre de ces catégories de public,
est dirigé par des hommes et des femmes consacrés à Dieu et dont le seul but est de remplir,
jusqu’à saturation, les États-Unis du message de Christ. Vis-à-vis du monde, notre ambition
est de faire connaître la bonne nouvelle de Jésus-Christ à toute créature de notre génération.
Je vais donc m’efforcer de présenter plus en détails les différents secteurs d’activité de
nos nombreux départements pour montrer comment chacun répond parfaitement à la vision
originelle de Campus pour Christ, à savoir « se faire tout à tous » afin d’en sauver quelques-
uns, ce qu’implique l’obéissance à l’ordre missionnaire.

UNE STRATÉGIE POUR LES UNIVERSITÉS

Il avait été annoncé dans une Université du centre-ouest que je prendrais le repas dans un
foyer d’étudiants important de l’Université, après quoi je parlerais. Je n’avais plus le temps de
me rendre à l’hôtel, ni de me préparer. J’étais déjà en retard. Je me rendis donc en toute hâte
au foyer.
A mon entrée dans le salon, tous les jeunes qui étaient là s’écartèrent et se dispersèrent
comme si j’avais été un lépreux. Je me demandais quelle erreur j’avais bien pu commettre,
qui puisse expliquer la froideur de l’accueil que me réservèrent les jeunes indifférents restés
dans le salon. Apparemment celui qui m’avait invité à venir là ne savait pas qui j’étais ni ce
que je venais faire ici. Sans doute aussi les jeunes s’étaient-ils ensuite retrouvés ensemble
pour affirmer qu’ils n’avaient aucune envie d’écouter un conférencier sur des sujets religieux
et que l’invitation qui m’avait été adressée était une erreur.
C’est tout juste si le président de ce foyer m’adressa la parole durant le repas. Il était
évident qu’il ne voulait pas passer, aux yeux de ses camarades, pour quelqu’un qui s’intéresse
à la religion. Il dut cependant, en fin de compté, accomplir le pénible devoir d’annoncer qu’il
y aurait dans le salon situé à l’étage, une conférence « religieuse » après le repas. En guise
d’introduction, il signala simplement qu’un conférencier de Californie parlerait à tous ceux
que le sujet religieux intéressait. Mais le ton avec lequel il débita son introduction en disait
long sur son manque personnel d’intérêt et sur son appréciation de ceux qui s’y
intéresseraient.

Un conférencier non religieux

En jetant un rapide coup d’œil autour de moi, je compris tout de suite que si je n’agissais
pas vite, il n’y aurait personne qui resterait pour m’écouter. Je demandai donc au président la
permission de dire aussitôt quelques mots. A contrecœur, il m’accorda quelques instants.
Voici ce que je dis à ces hommes : « En observant vos réactions, j’ai compris que vous n’étiez
pas plus intéressés que moi à la religion, et pour vous mettre tout à fait à l’aise j’aimerais vous
dire que je ne suis nullement conférencier religieux. Je ne suis pas non plus venu vous parler
de religion, car personnellement je suis hostile à la religion. L’histoire rapporte que, plus que

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
toute autre autorité, la religion a maintenu pendant des siècles l’humanité dans l’ignorance,
dans la peur et dans la superstition. »
En quelques instants, ce groupe d’hommes froids, indifférents, voire hostiles, s’était
métamorphosé. Certains n’en croyaient pas leurs oreilles. Il avait suffi de quelques mots
judicieusement choisis pour capter leur attention. Désormais, ils étaient disposés à écouter ce
que j’avais à leur dire. Je les invitai donc à monter dans le salon s’ils voulaient en savoir plus.
Certains d’entre eux commencèrent à me questionner : « Nous pensions que vous étiez
un conférencier religieux », dirent-ils, « mais tout compte fait vous ne semblez pas bigot.
Qu’allez-vous nous dire ? ». J’appris plus tard que d’autres, pendant ce temps,s’étaient
précipités vers les cabines téléphoniques pour inviter leurs amis d’autres foyers et d’autres
dortoirs à venir les rejoindre, en leur disant : « Nous avons un conférencier religieux qui n’a
en apparence rien de religieux. Venez. » Quand nous entrâmes dans le salon, il n’y avait plus
une seule place. Des personnes étaient venues par simple curiosité.
Je commençai : « Comme je l'ai déjà clairement dit, je suis opposé à la religion. Par
définition, la religion constitue l’effort des hommes pour rencontrer Dieu au travers des
bonnes œuvres, tandis que le christianisme peut se définir comme l’effort de Dieu pour
atteindre l’homme par la révélation qu’il a donnée de Lui-même en Christ. Dans sa quête de
Dieu, l’homme s’est, au cours des siècles, servi de moyens criminels, tels que l’inquisition ou
les Croisades. La croyance superstitieuse en une réincarnation et la pensée que certains
animaux sont sacrés ont entraîné des multitudes humaines dans la mort lente, pendant que les
animaux, eux, ont survécu.
Je ne suis pas là pour vous parler de religion, mais pour vous dire comment Dieu s’est
fait homme, comment II a visité notre planète en son fils Jésus de Nazareth. Je suis là pour
vous dire comment vous pouvez entretenir une relation personnelle avec Dieu, par
l’intermédiaire de l’homme le plus extraordinaire que la terre ait porté. Celui qui a changé le
cours de l’Histoire, mettant un point à l’Histoire «avant J.-C. » et ouvrant l’ère « A.D., c’est-
à-dire Anno Domini, l’année du Seigneur. »

Témoignage rendu à Jésus

Ensuite, pendant trois quarts d’heure j’ai parlé de Jésus : qui Il est ; pourquoi il est venu
sur terre ; ce qu’il a enseigné ; les miracles qu’il a accomplis ; Sa mort sur la croix pour nos
péchés ; Sa résurrection ; Son message adressé aux hommes au cours des siècles ; et son
caractère parfaitement adapté aux étudiants contemporains. Quand je m’arrêtai de parler,
personne ne semblait vouloir s’en aller. Comme d’habitude, un bon nombre d’entre eux
exprima le désir d’accepter Jésus-Christ.
Partout nous avons fait la même constatation. Nombreux sont les étudiants qui, au cours
de rencontres similaires, dans les foyers d’étudiants ou d’étudiantes, organisées par un
responsable de Campus pour Christ, se tournent vers Christ, dès lors qu’on leur a présenté la
Personne vivante et dynamique du Seigneur, et non le christianisme, voire même l’Église.
Comment expliquer une réponse d’une telle ampleur de la part des étudiants ? La réponse
se trouve d’une part dans notre insistance spirituelle, d’autre part dans notre stratégie. Depuis
l’origine de* ce ministère, nous avons eu pour devise : « Gagner l’Université à Christ
aujourd’hui, c’est gagner le monde à Christ demain ». En conséquence, nous nous efforçons
de mettre ces hommes et ces femmes en présence de l’Évangile, de les gagner à Christ, de les

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
instruire dans la foi et de les envoyer dans le monde pour proclamer la bonne nouvelle de
l’Évangile.
Plusieurs années d’expériences nous ont montré que la proportion d’étudiants non
chrétiens présents dans nos réunions qui se consacrent au Seigneur à la fin de nos rencontres
s’échelonne entre le quart et la moitié. Même si tous ceux qui prient ne manifestent pas pour
autant les fruits d’une vie nouvelle à ce moment, des milliers témoignent d’un réel
changement dans leur vie.

Réel intérêt pour Christ

De nombreux adultes estiment a priori que les étudiants ne s’intéressent ni à la religion


ni à l’Église. En cela ils ont raison. Mais la plupart des étudiants est prête à manifester de
l’intérêt quand on lui parle de Christ. C’est pourquoi nous avons soin de bien faire la
distinction entre la Personne de Christ et le reste, dans notre présentation de l’Évangile.
Nous ne parlons jamais ni de religion ni de l’Église, bien que nous croyions fermement à
l’importance de l’église. Nous exigeons d’ailleurs que tous les membres de notre équipe
s’affilient à une église locale au plus tard trois mois après leur arrivée au siège de Campus
pour Christ. Nous encourageons aussi les étudiants à devenir de bons membres actifs dans
leurs églises.
Mais lors de nos premiers contacts, notre message porte uniquement sur la Personne de
Jésus. Les étudiants sont souvent sur une attitude de réserve voire même d’opposition quand
nous arrivons, parce qu’ils s’imaginent que nous allons leur faire un sermon sur la religion ou
faire l’éloge des églises, sujets qu’ils ont banni de leur esprit depuis longtemps.
Je me souviens d’une expérience bénie. J’étais arrivé dans un foyer d’étudiants, en
compagnie d’autres membres de mon équipe. Nous avions été invités au repas, après quoi
nous devions tenir notre réunion. J’étais assis à côté du président du foyer au cours du repas.
Au cours de notre entretien à bâtons rompus, il me fit part de son grave problème. Bien que
non chrétien, il éprouvait une certaine sympathie pour notre cause. A cause de cela, il se
devait de m’avertir que plusieurs membres de ce foyer avaient projeté de nous mettre dans
l’embarras et de nous faire quitter ['Université confus et humiliés. Le meneur de cette fronde
était un étudiant bien connu par son absence de tout sens moral et par le dégoût qu’il
manifestait à l’encontre de tout ce qui était religieux ou chrétien. Il avait décidé de faire de
nous la risée de toute l’Université. Il s’était assuré le concours de nombreux amis, malgré les
réticences du président.
Pendant ce tête à tête autour de la table, je recommandai au président de faire preuve de
son autorité pour exiger de chaque membre du foyer qu’il restât présent pour la réunion et
l’assurai que nous nous chargions du reste. En fait, nous demandions au Seigneur de se
charger de la suite. Les fauteurs de trouble furent quelque peu décontenancés quand le
président exigea leur présence à la réunion.
Nous avons essayé de désamorcer leur contrariété et leur mauvaise humeur, en les
saluant avec une pointe d’humour. Puis nous avons donné la raison de notre présence au
milieu d’eux. Nous n’étions pas venus pour nous amuser. Nous étions là pour parler de la
Personne la plus révolutionnaire que le monde ait jamais connu, une Personne qui s’affirmait
elle-même chef d’une révolution et qui exigeait de tous ceux qui voudraient La suivre
d’adopter un comportement révolutionnaire. Nous avons bien fait comprendre que tous

ZAF SLM l 42
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
n’avaient pas la détermination suffisante pour être Ses disciples. Puis nous avons demandé à
tous ceux qui pensaient avoir assez de ressources pour Le suivre, de bien vouloir renoncer à
leurs idées préconçues et de prêter attention à ce qui leur était dit, car leur vie en dépendait.

Prêts à répondre à l’évangile

L'atmosphère du foyer changea. Les hommes acceptèrent le défi. Quand je leur offris
l’occasion d’accepter Jésus-Christ, la moitié des hommes présents, parmi lesquels le président
et le meneur de la fronde qui devait nous ridiculiser, vint me rejoindre dans une autre pièce du
foyer. Là nous avons encore pu leur expliquer en détail comment ils pouvaient connaître
Christ. Nous avons passé un moment de prière avec eux et avons projeté une étude biblique
hebdomadaire dans le foyer. Plusieurs membres qui m’avaient accompagné fixèrent des
rendez-vous avec ces étudiants ainsi qu'avec des étudiants qui avaient assisté à la première
partie de notre réunion. Tout le reste de la semaine fut occupé par ces entretiens privés qui
débouchèrent sur de nombreuses conversions.
Pour obtenir un entretien ultérieur avec un étudiant, le membre de notre équipe
l’interroge en ces termes : « Qu’avez-vous pensé de cette réunion ? » La réponse est
généralement celle-ci : « C’était formidable ! Je n’avais jamais entendu l’Évangile présenté de
cette façon. » — « Était-ce utile ?» — « Bien sûr ! » — « Voudriez-vous une autre réunion de
ce genre ? » Presque toujours la réponse est affirmative.

Quand l’interlocuteur n’est pas pressé de s’en aller, le responsable de Campus pour
Christ exploite l'intérêt qu’a suscité la réunion pour approfondir le sujet, en se servant par
exemple des Quatre Lois Spirituelles, et en invitant l’étudiant à prier. Des milliers d’étudiants
se sont convertis au Seigneur au cours d’entretiens de ce genre noués à l’issue des réunions
publiques. Cette méthode a inspiré aussi de nombreux laïques qui abordent de la même façon
et dans le même esprit les non chrétiens qui assistent aux cultes dans leurs églises.

Une atmosphère de prière

Des réunions de ce genre se préparent toujours dans la prière. Une heure avant le départ
de l’équipe, nous nous réunissons pour que chacun rappelle ce qu’il a à dire et comment il
devra le dire, pour nous encourager mutuellement et demander à Dieu d’ouvrir le cœur des
étudiants. Nous sommes tous conscients que si ce n’est pas Dieu qui parle par nos lèvres, il ne
peut y avoir de moisson spirituelle, car Jésus a dit : « Nul ne peut venir à Moi si le Père qui
m’a envoyé ne l’attire ». Dans un acte de foi, chaque membre de l'équipe réaffirme sa
dépendance totale à l’égard du Saint-Esprit et s'approprie toute la puissance de Dieu. Ensuite
l’équipe se met en route dans la joyeuse anticipation de ce que Dieu va accomplir.
Outre ces milliers de réunions tenues par nos équipes, de nombreux étudiants sont aussi
contactés individuellement au gré d'une rencontre avec un de nos équipiers autour d’une tasse
de café ou d'un verre de coca, excellente occasion pour présenter les Quatre Lois Spirituelles.
Tous ces entretiens excluent délibérément la contrainte. Nous sommes moins préoccupés
de la décision immédiate que pourrait prendre un étudiant que de sa parfaite connaissance des
vérités qui lui permettront de prendre une décision en bonne conscience.
Par le biais d'un autre type de réunions, intitulées Life-Meetings, nous donnons aux

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
membres de notre équipe l’occasion de se mêler aux étudiants. Ces réunions sont organisées
chaque semaine sur des centaines de campus universitaires des Etats-Unis. Certains
rassemblent 300 étudiants, voire des milliers en certaines occasions. Ces réunions
comprennent des chants, des moments de loisirs, un exposé — généralement donné par un
membre de Campus pour Christ — et des rafraîchissements. A l’issue de ces rencontres, nos
équipiers et certains étudiants s’efforcent de nouer des contacts avec d’éventuels visiteurs
intéressés par la perspective d’une vie nouvelle offerte par Christ.

Évangélisation « agressive »

Campus pour Christ se veut organisation d’évangélisation « agressive ». J’entends par là


que nous prenons l’initiative d’aller au-devant de nos semblables avec la bonne nouvelle d’un
Christ vivant, offrant amour et pardon, sans nous servir d’aucune méthode faisant appel à des
techniques de contrainte souvent insidieuses.
Nous sommes persuadés que pour arriver à prêcher Christ à toute créature, il faut adopter
le principe de la multiplication des témoins plutôt que celui de l’addition. Autrement dit, il
faut inculquer à ceux que l’on a conduits à Christ à devenir eux-mêmes des témoins actifs et
ne pas se contenter d’amener soi-même des âmes à la foi. C’est la raison pour laquelle la
formation motivante, si importante, a été incluse dès l'origine de ce département. Chaque
semaine, sur des centaines de campus universitaires, des Cours de Formation ont lieu pour
apprendre aux étudiants comment communiquer leur foi, comment étudier la Bible et
comment amener au stade de disciples d’autres étudiants.
Tous les participants à ces cours sont encouragés à constituer des groupes plus restreints,
dans lesquels les principes acquis sont mis en application. Dans ces groupes d'une demi-
douzaine d’étudiants environ, il est plus facile de s'encourager mutuellement et de vivre
réellement une vie de relation fraternelle intense. Ces groupes d'action et les Cours de
Formation ne sont pas étrangers au prodigieux développement de la camaraderie chrétienne
qui n'est pas sans rappeler l’amour que nourrissaient les premiers chrétiens entre eux. Nous
avons aussi pour objectif l’annonce de l’Évangile aux minorités ethniques telles que les Noirs,
les Américains d’origine mexicaine et indienne. Un de nos responsables a commencé à
témoigner auprès des étudiants d’origine asiatique installés à Berkeley, où se trouve
l’Université de Californie. Son travail a tellement prospéré qu’il exerce une influence directe
ou indirecte sur une soixantaine d’étudiants asiatiques. Nous disposons d’équipes à plein
temps pour témoigner dans les Universités noires.
Des milliers d’étudiants sont régulièrement conduits à Christ par le travail de nos
équipes sur les campus universitaires. Ces hommes qui se consacrent au salut et à la formation
des étudiants sont des hommes entièrement voués à la cause du Christ. Ils ont à cœur la
réalisation concrète de l’Ordre Missionnaire au cours de notre génération. Ils sont convaincus
que le monde des étudiants constitue le meilleur tremplin pour arriver à leur but.

ZAF SLM l 44
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
BERKELEY : UNE RÉVOLUTION D’UN
NOUVEAU GENRE

En 1967, Berkeley était synonyme d’émeutes, de manifestations et de mouvements


gauchistes estudiantins de toute sorte et à l’échelle mondiale.
Comme chrétiens aussi bien que comme membres de l’équipe de Campus pour Christ,
nous commencions à nous inquiéter que si peu soit fait pour Christ sur ce campus, source
première du mouvement gauchiste. A l’une de nos réunions où nous discutions notre stratégie
sur les campus, nous avons donc décidé de rassembler 600 de nos membres et de nos
étudiants venus de tout le pays, afin d’inonder l’Université de Californie de la bonne nouvelle
de Christ, au cours d’une semaine entière de convention. Notre thème était : « La solution —
la révolution spirituelle ».
Un article de Berkeley paru dans plusieurs journaux a raconté l’histoire :
Un langage révolutionnaire d’un nouveau genre a été entendu aujourd’hui sur les
marches de Sproul Hall, sur le campus de l’Université de Californie à Berkeley. Depuis
plusieurs années, cet endroit a été le théâtre de réunions de protestation, de manifestations et
d’agitation estudiantine, mais aujourd’hui, environ 3 000 étudiants étaient réunis pour
entendre parler d’un chef révolutionnaire d’une autre espèce — Jésus-Christ. C’était l’occa-
sion d’un rassemblement organisé par la section de Berkeley de Campus pour Christ, un
organisme qui tient cette semaine sa convention nationale à la Maison de l’Union des
Étudiants de Berkeley. Tandis que des étudiants distribuaient des prospectus pour ou contre le
renvoi du Président de l’université, Clark Kerr, et que d’autres distribuaient des badges disant
« Reagan Haute Trahison »1, une chorale populaire chantait des cantiques sur une musique
contemporaine et le dirigeant de Campus pour Christ annonçait une révolution d’un nouveau
genre. Il demandait aux étudiants de faire confiance au Christ comme Celui ayant la réponse à
tous les problèmes de ce temps et Celui qui peut apporter au monde la révolution spirituelle et
le changement. Ils affirmaient que le message chrétien est révolutionnaire parce qu’il a
modifié l’Histoire, créant de vastes réformes sociales grâce à la transformation de la vie et du
comportement des individus. Le rassemblement de Campus pour Christ, sur les marches de
Sproul Hall s’est produit à un moment spécialement agité et tendu sur le campus de Berkeley,
parce que c’était le lendemain du jour où le Conseil d’Administration avait renvoyé le
Président Clark Kerr. En conséquence, les journalistes et les équipes de télévision étaient sur
place pour le rassemblement, s’attendant, quant à eux, à ce que les étudiants organisent une
manifestation monstre après le renvoi de Kerr. Au lieu de cela, ils furent accueillis par les
révolutionnaires de Campus pour Christ qui avaient réservé cet endroit quelques semaines
avant le renvoi du Président Kerr. Comme ils avaient la disposition des ondes, les gauchistes
étaient dans l’impossibilité d’étouffer la manifestation et chacune des deux grandes chaînes de
télévision ont fait les commentaires sur le fait que Berkeley était le campus le plus paisible de
tous les campus de l’Université de Californie, par suite de l’influence de Campus pour Christ
sur le Campus de Berkeley.

Des dirigeants étudiants répondent


1
A l’époque, Reagan était Gouverneur de l’État de Californie (N.d.T.)

ZAF SLM l 45
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
La semaine à Berkeley a débuté le dimanche après-midi par un grand dîner pour les
sportifs. Tous ceux de l’université avaient été invités et il en vint quelque 400 pour entendre
des sportifs célèbres donner leur témoignage. J’ai ajouté pour ces hommes la bonne nouvelle
de Christ, en les invitant à Le recevoir comme leur Sauveur. Quelques-uns des meilleurs
sportifs de Berkeley répondirent à cet appel.
Le lendemain matin, 125 étudiants appartenant à la direction estudiantine de l’université
ont participé au petit déjeuner pour les étudiants dirigeants, au cours duquel deux dirigeants
firent connaître leur foi en Christ, après quoi j’ai présenté le message du salut, expliquant qui
est le Christ, pourquoi II est venu et comment Le connaître personnellement. Quelques-uns
des dirigeants ont, eux aussi, répondu à ce message.
Pendant cette semaine, beaucoup d’autres réunions se sont tenues sur le campus et à
l’extérieur. Christ a été présenté au cours de 28 dîners différents pour les étudiants étrangers
et beaucoup d’entre eux reçurent Christ. Les réunions se succédaient de midi jusqu’après
minuit au Forum de Telegraph Avenue, un repaire d’étudiants gauchistes, de clochards et de
hippies à Berkeley. Environ 40 de ces gauchistes reçurent Christ pendant cette semaine. En
plus, 1 400 étudiants se rassemblaient chaque soir au théâtre municipal de Berkeley pour
entendre des membres de Campus pour Christ leur présenter les affirmations du Christ.
Billy Graham nous rejoignit pour la dernière journée de réunions. Au dernier matin, le
vendredi, un petit déjeuner spécial était organisé à l’Union des Étudiants, pour quelque 300
membres du corps enseignant. Billy Graham présenta l’Évangile avec puissance et j’expliquai
le pourquoi de notre semaine à Berkeley.

Menace d’annulation

Nous avions prévu un grand rassemblement à midi au Théâtre Grec, où Billy Graham et
moi-même devions prendre la parole. L’aube nous avait accueillis avec une pluie diluvienne
qui continua toute la matinée. En nous réunissant pour divers comités, nous avons prié pour
que Dieu interrompe la pluie à temps pour le rassemblement de midi. Il n’y avait aucune
possibilité de se réunir ailleurs, et le théâtre Grec n’a pas de toit. Des milliers de gens qui
auraient dû venir seraient donc obligés de manquer l’Evangile exposé par Billy Graham.
Comme nous poursuivions nos prières, il continuait de pleuvoir à verse. Que devions-nous
faire ? Assurément, Dieu ne nous avait pas conduits ici pour cette grande semaine de
témoignage pour Christ, pour nous faire manquer en fin de compte la réunion qui devait être
le point culminant.
« Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez... Si nous
demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute, et s’il nous écoute, il nous
répond... Il ne veut pas qu’aucun périsse mais que tous arrivent à la repentance. » Nous nous
sommes réclamés de ces promesses et de beaucoup d’autres, en demandant à Dieu
d’intervenir pour le salut des âmes, Lui, le créateur du ciel et de la terre, Lui qui dirige les
hommes, les nations et la nature. Tandis que nous étions en prière, brusquement,
dramatiquement, la pluie cessa. Un chant de louange monta spontanément de nos cœurs, nous
rendant compte que le rassemblement au Théâtre Grec aurait lieu comme prévu.
Plus de 8 000 étudiants et enseignants nous ont rejoints au Théâtre Grec. Les ayant
accueillis par un bref message, j’ai présenté Billy Graham. Après sa présentation très précise
de l’Évangile, il demanda aux étudiants d’engager leur vie pour Christ. Longtemps après la
Lin de la réunion, 600 de nos collaborateurs et des étudiants conseillaient et priaient avec

ZAF SLM l 46
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
ceux qui étaient restés pour apprendre à devenir chrétiens. Dieu a œuvré puissamment dans
cette université, mais ce n’était qu’un début.

Programme de suite

Après le départ de la plupart d’entre nous, ceux qui étaient restés mirent en œuvre un
programme de suite pour préserver et augmenter les résultats obtenus. Tous les étudiants qui
avaient reçu Christ dans leur vie et tous ceux qui avaient exprimé le désir d’en savoir
davantage ont été contactés au cours de la première semaine après la convention. Environ 200
de ceux qui venaient de recevoir Christ participèrent à une retraite pour mieux apprendre à
avoir une vie chrétienne abondante. Beaucoup de ceux qui avaient manifesté un intérêt pour
Christ réagirent aussi.
Un journal local décrivit cette « invasion » de Berkeley comme suit :
Organisation incomparable. Les gauchistes du campus, habitués à être sacrés les
meilleurs organisateurs d’étudiants ont regardé, ébahis, se dérouler la vaste campagne de
Campus pour Christ pour essayer d’évangéliser la totalité du corps étudiant de Berkeley. Des
équipes de délégués ont pris la parole pour expliquer leur foi en Christ dans plus de 70
dortoirs, cercles d’étudiants et d’étudiantes et autres résidences pour étudiants dans le voisi-
nage. D’autres groupes allaient parler et chanter dans les restaurants, les cafés et autres lieux
de rendez-vous des partisans du « mouvements pour la liberté d’expression », tandis que
d’autres équipes de délégués menaient une campagne de porte-à-porte dans tous les quartiers
voisins du campus, pour être bien sûrs que personne n’avait échappé aux efforts des croisés
afin de donner à chacun des 2 700 étudiants une occasion d’entendre ce que le Christ est en
droit d’exiger de leur vie.
Outre l’emploi du temps normal de la convention comprenant des réunions matin et soir,
l’explication de la Bible et des réunions de prières, les membres de l’équipe prenaient aussi la
parole dans les églises voisines et dans des réunions en coopération avec les églises.
Plus de la moitié des étudiants dans la plupart des réunions organisées dans les dortoirs
et les cercles estudiantins ont dit qu’ils aimeraient savoir comment devenir chrétien. Un jeune
homme de Hawaï, en visite à Berkeley, a pris sa décision dans un restaurant après que, dans la
même semaine, un troisième délégué de Campus pour Christ lui a parlé de sa relation
personnelle avec Christ.
Pendant cette semaine à Berkeley, j’ai eu un rendez-vous avec l’un des dirigeants du
mouvement gauchiste sur le campus —- un bel homme, brillant et dynamique. Juif
d’éducation, il était devenu ensuite un athée déclaré et possédait la carte du parti communiste.
J’ai pris l’habitude, depuis de nombreuses années, de demander aux musulmans, hindous,
athées et communistes : « Quel est le plus grand personnage qui ait jamais vécu ? » Quand j’ai
posé cette question à ce meneur gauchiste, il y eut un long silence gêné. « Je pense que je
devrais dire Jésus de Nazareth », fut la réponse pleine d’hésitation. Ce dirigeant était l’un des
milliers de ceux qui ont rencontré le Maître face à face cette semaine-là.

Le mouvement gauchiste est brisé

Hardin Jones, savant connu et professeur à Berkeley depuis 40 ans, me fit savoir que
cette semaine-là avait cassé les reins du mouvement gauchiste à Berkeley. Il me dit aussi que,

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
depuis lors, on entendait davantage parler de Jésus que de Marx sur le campus. L’Évangile
contient une puissance. Satan ne peut y résister. Quand il est confronté à des hommes et des
femmes qui ont foi en Dieu et Lui obéissent, il abandonne le territoire occupé.
Au moment où cette convention d’une semaine touchait à sa fin, plus de 700 personnes
s’étaient engagées pour Christ et quelque 2 000 autres étudiants ont fait savoir qu’ils
voudraient en savoir davantage sur Jésus-Christ et apprendre comment ils pourraient, eux
aussi, engager leur vie pour Lui.
Sur un autre campus, une « invasion » similaire, par des membres de notre équipe et
d’autres jeunes chrétiens, se trouva confrontée à un fort groupe d’étudiants activistes. C’est au
cours de l’automne de 1970 à l’Université du Texas que nous fut donnée une autre formidable
occasion de glorifier Dieu.

Opération « Autre Choix »

Cette semaine-là, en octobre, les gauchistes avaient organisé des rassemblements


antimilitaristes sur le campus d’Austin. Nous avons alors envoyé 400 de nos membres et des
étudiants formés par nous, travaillant avec 100 « Navigateurs », afin de présenter un autre
plan pour la paix. L’opération principale, baptisée Opération Autre Choix, était centrée sur
deux grandes réunions contradictoires pendant le week-end, mais comprenait aussi deux
marches sur le campus, l’usage massif d’imprimés et la couverture de l’événement par la
radio et la télévision.
Quand les étudiants chrétiens et nos équipiers commencèrent à arriver de l'Arkansas, de
l’Oklahoma et de tout le Texas, ils se réservèrent des temps de parole dans chacun des
restaurants universitaires.
Le lendemain matin, tous allèrent sur le campus distribuer des prospectus, porter des
insignes, se rassembler pour des marches et se réunir sur f Avenue Centrale, que des étudiants
de Campus pour Christ avaient réservée plusieurs semaines auparavant.
Environ 1 000 étudiants s’attroupèrent quand Josh McDowell, représentant itinérant de
Campus pour Christ, se mit à raconter ce que Christ signifiait pour lui. D’autres orateurs et
des étudiants prirent sa suite.
Pendant le temps de libre accès au micro, des étudiants et certains professeurs vinrent
flétrir le christianisme et proclamer le radicalisme politique. Vers la fin, un étudiant cubain
s’avança à grandes enjambées vers le micro et dit, « Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Je
suis passé par deux révolutions — celle de Cuba et maintenant celle de Jésus-Christ ». Tout
en décrivant l’une et l’autre, cet étudiant fit ressortir que le Christ était la seule réponse.
Le samedi, plusieurs milliers d’étudiants et de parents en visite furent témoins d’un
rassemblement semblable sur l’Avenue Ouest. « L’atmosphère était tendue », nous raconta
plus tard le directeur de Campus pour l’Université du Texas. « Des centaines de gens qui
allaient assister au match de foot s’arrêtaient et écoutaient. Parmi d’autres conséquences, les
chrétiens de l’université n’ont jamais été si hardis ni si unis qu’ils le sont maintenant. Et les
étudiants de l’Université du Texas ont vraiment appris que les chrétiens sont bien vivants ! »
L’une des stations de radio déclara la semaine dans son bulletin d’informations : «
Campus pour Christ écrase le Comité de Mobilisation des Etudiants. »
Ces merveilleuses expériences de la puissance de Dieu ont été de grands moments dans
notre ministère sur le campus. Elles ont révélé au monde que la lumière de Jésus-Christ est

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
plus puissante que les ténèbres. Quand je me remémore cette époque, mes prières se font plus
instantes pour que Dieu renouvelle ces expériences encore et toujours, dans le monde entier.
Partout où la lumière de l’amour et du pardon de Dieu rencontre de front les ténèbres de
l'athéisme, Sa lumière triomphe.

VOICI LA VIE, USA

Un dentiste de Cap Kennedy, un homme d’affaires de New Jersey et un homme avec une
jeune fille en Californie -- tous ont fait partie de Voici la Vie, USA, un ministère de Campus
pour Christ. Qu'est-ce qui les a réunis ? Comme l’explique l'un des membres de l’équipe : «
Ma femme et moi étions des membres d'église typiques. Nous étions traditionalistes,
médiocres, chrétiens du genre tiède. Maintenant que nous avons connu une relation vitale et
personnelle avec Christ, que nous en avons aidé d’autres à trouver cette même relation
passionnante et vu des églises entières se réveiller, nous voulons passer le reste de nos jours à
Le servir. » C’est ce même désir qui unit les 320 membres de Voici la Vie, USA, d’un bout à
l’autre des États-Unis et du Canada, malgré la diversité des origines sociales et culturelles.
Dirigé par Alan Nagel, ce ministère a une activité dynamique dans tout le pays.
Ce ministère qui s’adresse aux laïcs des deux sexes a commencé comme une
conséquence directe du ministère sur les campus. Comme Dieu poursuivait une œuvre
puissante dans la vie de milliers d’étudiants sur de nombreux campus universitaires, des laïcs
ont commencé à poser la question : « Comment expliquez- vous les résultats miraculeux du
ministère de Campus pour Christ parmi les étudiants ? Ne pourriez-vous nous donner le même
genre de formation que vous donnez à vos équipiers et aux étudiants ? »

Des Instituts d’une journée

C’est ainsi qu’en 1959 j’ai commencé à prendre la parole dans de nombreux Instituts
laïques pour l’Évangélisation (rebaptisés depuis Séminaires de Vie chrétienne) qui duraient
une journée dans diverses villes à travers le pays. Commençant tôt le matin et finissant tard le
soir, j’ai présenté les messages fondamentaux et des cycles d’études sur la manière de mener
la vie chrétienne et de faire connaître plus efficacement notre foi en Christ. Des centaines de
laïcs et de pasteurs venaient passer toute- la journée pour entendre cette présentation de cycles
d’études. Peu après, le ministère auprès des laïcs (maintenant Voici la Vie, USA) était né et il
en est résulté depuis quelques-uns des résultats les plus sensationnels que nous ayons vus.
D’une journée, ces instituts pour l’évangélisation passèrent bientôt à une semaine et
s’étendirent à de nombreuses villes, incluant des centaines d’églises et des milliers de laïcs
souhaitant recevoir la formation.
La demande de formation ne cessant d'augmenter, nous avons été de plus en plus
conscients que notre ministère auprès des laïcs avait besoin de devenir plus qu'un institut de
formation. Depuis le début, l’église locale a été la partie la plus 'Importante de la stratégie de
Dieu, pour aider à accomplir l’Ordre Missionnaire. Nous étions en train de découvrir
comment rendre à l’église locale un service plus efficace. Nous sommes même devenus
davantage conscients du fait que les pasteurs locaux et les laïcs étaient à la source même de
l’évangélisation des communes. Convenablement formés, ayant compris comment faire

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
connaître leur foi par la puissance de L’Esprit, ils pouvaient être utilisés par Dieu d’une
manière révolutionnaire, tout comme le furent les chrétiens du premier siècle.

Assistance aux dirigeants d’église.

Les membres de Voici la Vie, USA opèrent dans deux domaines au service de l’église
locale. D'abord, ils assistent les pasteurs et les laïcs en installant un ministère de formation.
Ensuite, ils créent des mouvements de multiplication spirituelle parmi quelques-uns des
groupes de notables de la communauté, tels que les milieux d'affaires et professionnels, les
avocats, les médecins, les éducateurs et le monde du spectacle.
Dans leur ministère en liaison avec l’église, nos membres laïques assistent les dirigeants
d’église en faisant des méthodes de formation une habitude de vie. En outre, pasteurs et laïcs
ont accès à des conférences nationales, appelées Séminaires de Vie Chrétienne. Ceux-ci
comprennent des cours sur les techniques de formation, des Instituts Laïques pour
l'Évangélisation et une initiation aux méthodes administratives. Cette initiation aide les
pasteurs à se débarrasser du syndrome «je n’ai pas le temps » et fournit aux pasteurs et aux
dirigeants d'église des méthodes administratives axées sur le choix des priorités, en plus d’une
formation à l’évangélisation.
Comme le disait un pasteur, « L’initiation à l’administration a comblé une lacune dans
mon travail ecclésiastique et dans ma vie. Connaître les méthodes pratiques — comment fixer
des objectifs clairs, des priorités ; comment rédiger la description d'une tâche ou répartir un
travail — tout cela doit nous permettre de réussir à bâtir une communauté chrétienne. »

Affectation au témoignage

Un programme de formation sur le tas fait partie intégrante de nos Séminaires de Vie
Chrétienne. Moins de 24 heures après l’arrivée des délégués pour l’un de ces instituts, on leur
a déjà appris comment rendre témoignage et ils ont déjà passé quelques heures sur le terrain
en cherchant à communiquer leur foi à d’autres. Les résultats sont saisissants et
révolutionnaires.
Nombre d’entre eux, on pourrait même probablement dire la plupart, s’en vont à cette
première affectation pour témoigner avec un trac fou. Beaucoup sont même effrayés. Une
femme me disait un jour : « Je n’irai pas. Je refuse d’y aller ». Je lui ai dit qu'elle n'était pas
obligée d’y aller, que c’était strictement volontaire et qu’elle ne devait surtout pas avoir le
sentiment d’être soumise à une quelconque pression. Elle continuait à répéter, presque comme
si elle était en état de choc : « Je n’irai pas. Je n’irai pas. » Et je continuais à lui affirmer
qu’elle n’y était pas obligée.
Finalement, je lui ai suggéré qu’elle pourrait peut-être accompagner quelqu’un et
écouter. Avec beaucoup d’hésitation et morte de peur, elle accepta d’accompagner l’un de nos
équipiers. Deux heures plus tard, elle revenait, débordante d'enthousiasme, transportée de joie.
De ses deux mains, elle prit la mienne et dit : « Je suis si heureuse que vous m’ayez
encouragée à y aller. Quelle grande perte si je ne l’avais pas fait. Ma vie a été changée pour
toujours quand j’ai vu cet après-midi Dieu transformer les vies de ceux qui ont reçu Christ. »

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Une vie renouvelée

J’avais pris la parole à une réunion dans une grande ville, devant plusieurs centaines
d'étudiants et de laïcs venus de tous les coins de l’État et dont certains avaient fait plus de 800
kilomètres. A la fin de l’une de mes conférences, un dirigeant laïque descendit en courant
l’allée centrale. Il dit : « Voilà bien la chose la plus formidable que j’aie entendue de ma vie.
Aujourd'hui est le jour de ma libération. Je suis actuellement membre de douze conseils
d’administration de diverses organisations chrétiennes, dont quelques-uns dans ma propre
église. J’ai essayé de servir Dieu avec tant d’assiduité que j’en ai pratiquement négligé mes
affaires et ma famille. Et maintenant, vous venez me raconter que la vie chrétienne n’est pas
ce que nous faisons pour Dieu, mais ce que nous Le laissons faire en nous et par nous. Vous
dites que la vie chrétienne est une vie surnaturelle, qui ne peut être vraiment vécue que par le
Christ, et que cette vie doit être vécue par la foi, grâce à la puissance du Saint-Esprit. Je me
suis efforcé de servir Dieu avec l’énergie de la chair. Je comprends maintenant pourquoi j’ai
été si malheureux et si stérile ! »
Il appela sa femme au téléphone, lui expliquant qu’il avait découvert comment être
rempli et conduit par le Saint-Esprit par la foi et insista pour qu’elle vienne le rejoindre
immédiatement à ce stage. Bien qu’ayant déjà pris d’autres engagements, elle les annula tous
pour venir. Le soir après ma dernière conférence, au dîner de clôture, ils se levèrent tous les
deux pour raconter comment leurs vies avaient été bouleversées ce jour où ils avaient entendu
ces notions nouvelles.
Au cours d’un autre de ces instituts, je venais de terminer l’une de mes conférences sur
le ministère du Saint-Esprit quand un pasteur s’approcha de moi. Il se réjouissait de savoir
maintenant qu’il était rempli du Saint-Esprit par la foi, mais en même temps, il était affligé de
ce que toute sa formation théologique et ses années de prédication ne lui avaient pas permis
une seule fois d'amener personnellement quelqu’un au Sauveur. C’est à juste titre qu’il était
préoccupé. Au cours de notre entretien et de nos prières, je me sentis poussé à lui demander
s’il aimerait que Dieu l’utilise ce jour même pour amener quelqu’un à Christ. Il me considéra
avec stupéfaction comme pour dire : « Quelle sottise ! Pendant tant d’années je n’ai jamais
amené personne à Christ. Comment pourrais-je m’attendre à Lui amener qui que ce soit
aujourd’hui ? » Je lui ai proposé de prier ensemble et qu’il aille ensuite faire du porte-à-porte
dans le quartier où se trouvait son église, utilisant notre Plan des Communautés Religieuses,
pour présenter l’Évangile tel que l’explique la brochure des Quatre Lois Spirituelles. Il
accepta cette proposition et nous avons demandé à Dieu qu’il veuille bien récompenser ses
efforts.
Imaginez son exaltation et ma joie quand il revint cet après- midi-là, si excité qu’il
pouvait à peine parler. Dans la toute première maison qu’il avait visitée, il avait rencontré un
étudiant de 19 ans qui était mûr pour l’Evangile et, sur la simple présentation des Quatre Lois
Spirituelles, ce jeune homme avait reçu christ dans sa vie. Inutile de préciser que c’était là une
expérience révolutionnaire pour ce jeune pasteur.

Formation par les moyens audio-visuels

Un pas de géant a été accompli dans le ministère auprès des laïcs en 1974. Utilisée
jusque-là pour bouleverser les vies de centaines de milliers de gens, cette méthode essentielle

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
de formation est entrée dans une toute nouvelle dimension, grâce à Norman Bell, un chrétien,
professeur de sciences de la communication à l’Université d'État du Michigan. Pour Campus
pour Christ, Norman Bell est un très actif conseiller, consultant, enseignant et ami. Au cours
de l’une de mes visites au campus pour parler aux étudiants, j’ai rencontré Norman Bell qui
m’a fait connaître cette nouvelle idée révolutionnaire en matière de communication, appelée
formation audio-visuelle. En discutant de cette idée, il nous apparut qu’elle pouvait
s’appliquer à notre formation de base. Il devenait possible de former des dizaines de millions
de chrétiens dans le monde entier — au lieu des dizaines de milliers que nous formions à
l’époque, j'ai donc demandé à Norman Bell et à Chuck Younkman, directeur de notre
ministère par les mass media de m’aider, avec son équipe, à adapter à cette nouvelle
dimension notre formation de base qui avait été si efficace pendant plus de vingt ans.
Cette nouvelle méthode utilise des diapositives, des films 16 mm et des audiocassettes.
Des essais ont montré que, dans des sessions de stage comparables, 80 % des participants
retiennent 80% de la documentation, tandis qu’avec la méthode habituelle des conférences,
l’on ne retient fréquemment pas plus de 5% de l'enseignement.
A l’époque où Dieu nous poussait à prier pour atteindre le but qui était de chercher à
faire connaître l’Evangile à tous les Américains avant la fin de 1976, nous ne savions pas
comment II s'y prendrait. Nous étions à même de former efficacement beaucoup de gens pour
en gagner d’autres à Christ, grâce à l'équipe de Campus pour Christ, mais nous n'avions
trouvé aucune solution pour former les centaines de milliers de travailleurs qui seraient
nécessaires pour nous aider à faire connaître Christ à toute la nation.
La première fois que j’ai entendu émettre l'idée de porter notre formation à la dimension
audio-visuelle, le Saint-Esprit a confirmé que c'était là une partie de la réponse à ma prière
pour le salut de millions de gens aux États-Unis. Des notions révolutionnaires comme «
Comment être rempli de t'Esprit » et « Comment porter témoignage dans l’Esprit », plus les
méthodes pratiques d'évangélisation, pouvaient maintenant être mises à la disposition de
millions de chrétiens. Les formateurs ne se limiteraient plus à notre seule équipe, mais des
laïcs et des pasteurs pourraient en former d’autres en utilisant la présentation audio-visuelle.

La formation produit des résultats

Au début, il y eut de nombreuses interrogations et beaucoup de scepticisme. Nombreux


furent ceux qui se demandèrent si la formation audio-visuelle serait vraiment meilleure qu'un
professeur en chair et en os. Larry Marks, un laïc méthodiste de l’Alabama, a exprimé le
sentiment des gens ayant reçu la nouvelle formation. « J’ai été stupéfait de la quantité
d'informations que j'avais acquise et dont je me souvenais quand j’en avais besoin », disait-il.
Marks raconte aussi l'histoire de Jack, un laïc de son église, qui avait toujours pensé qu’il
ne pouvait rendre témoignage que par son mode de vie. Toutefois, après avoir reçu la
formation audio-visuelle, il changea d’opinion. Il se fit une liste de 10 amis qu’il souhaitait
conduire à Christ et, peu après, il vit six d’entre eux recevoir Christ comme leur Sauveur.
Ken Kirby, pasteur d’une église baptiste à Yucaipa, en Californie, a été, lui aussi,
enthousiasmé par les résultats de la formation audio-visuelle. « Il y a des résultats », dit-il. «
Je ne pourrais pas la conseiller s’il n’y avait eu aucun vrai changement dans la vie de mes
laïcs, mais il y en a eu. J’ai vu le Seigneur utiliser la formation audio-visuelle peur remplir
mes gens de hardiesse en faisant connaître leur foi. »

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Les gens qui ont été formés par cette méthode audio-visuelle dans un Séminaire de Vie
Chrétienne ne partent pas en campagne pour convertir les gens à leur manière de penser ou
leur philosophie de la vie ni même à leur religion. Ils partent avec une audace toute neuve
pour faire connaître la plus importante nouvelle que le monde ait jamais reçue ; la bonne
nouvelle de l’amour de Dieu et de Son pardon en Jésus-Christ. Quand des milliers répondent -
- non à leurs paroles mais à Son Esprit — ils ont la joie de savoir que leur vie comptera
vraiment pour l’éternité.
Il me vient à l’idée qu’il y en a beaucoup, comme Pierre et Jean dans la Bible, qui ont
pêché des hommes pendant des années et qui sont lassés et découragés. Ils n’ont jamais rien
pris, jamais amené personne à Christ. La solution existe. Il suffit de vous incliner dans la
prière et de demander au Saint-Esprit de diriger votre vie et de la remplir de puissance, tandis
que vous la soumettez à Christ, avant de recevoir une formation pour apprendre les méthodes
pratiques pour faire connaître votre foi. Le Saint-Esprit donne la capacité d'apprendre
comment transmettre plus efficacement aux autres le message de Christ.
C’est maintenant le temps favorable ; les hommes et les femmes n’ont jamais été plus
disposés à entendre la bonne nouvelle de notre Sauveur.

MINISTÈRES SPÉCIAUX

De tous les instruments que Campus pour Christ utilise pour atteindre partout les
hommes et les femmes, il n’y en a probablement aucun de plus insolite que les méthodes de
notre représentant spécial, André Koie. L’un des tout premiers illusionnistes d’Amérique et
inventeur éminent d’effets magiques, André a passé ces vingt dernières années à cueillir en
l’air des pièces de monnaie, scier sa partenaire en deux, changer en cannes des foulards
enflammés et échapper à la « Table de la Mort ».
Mais de ces vingt années, les douze dernières ont vu ses représentations dans le monde
entier être données dans le seul but d’utiliser le fantastique et la magie afin de réunir des
auditoires pour leur présenter les réalités du Christ.
A 25 ans, André avait réussi aussi bien dans les affaires que dans la magie. Il était marié
et père de famille et possédait une maison neuve et une belle voiture, l’une et l’autre payées.
Outre ses 20 ou 30 spectacles mensuels, il était responsable, pour son État, des activités de
l’une des plus importantes compagnies de l’Arizona. Copropriétaire d’un ranch et d’un certain
nombre d’immeubles, il dirigeait plusieurs entreprises de l’industrie du spectacle.
Un jour, on l’incita à examiner les miracles de Jésus-Christ et à dire ce qu’il en pensait.
André se souvient ; « A l’époque, j’étais très fier de ma réputation de magicien. Je n’ai jamais
été mystifié par aucun autre magicien et je n’avais aucunement l'intention de me laisser abuser
par un quelconque charlatan du premier siècle - si c’était tout ce que Jésus avait vraiment été.
»

Preuve irréfutable

L'accomplissement des prophéties bibliques, les preuves de la résurrection et les vies


chrétiennes dynamiques qu’il eut l’occasion de voir obligèrent finalement André à laisser
Christ prendre la direction de sa vie. Mais c'est seulement après avoir passé deux jours avec le

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
regretté Ehner Lappen, à l’époque notre directeur à l’Université d’Arizona, qu'André
s’aperçut de l’étrangeté de la nouvelle vie qui l’attendait. Il mit au point une présentation pour
illustrer par la magie les Quatre Lois Spirituelles et, convaincu que ce serait efficace, André
rejoignit l'équipe de Campus pour Christ en 1963.
Aujourd’hui, il est en tournée pendant plus de 60% de l’année, a donné en personne des
représentations dans 73 pays et a été vu à la télévision, en une seule année, par plus de 78
millions de personnes. A ce jour, il s'est adressé à plus de 2 600 auditoires universitaires
différents et quelque 400 copies de ses deux films circulent actuellement dans le monde
entier.
Où qu’il aille, les représentations d’André et son message ne manquent jamais de
captiver les esprits et les cœurs de son auditoire. Au cours d’une récente tournée de trois mois
en Asie, il a constaté que « les gens sont partout ouverts. J’ai donné 100 représentations
devant 110 000 personnes et plus de 10 000 d’entre elles ont répondu à l’Evangile.
Maintenant, dans cette partie du monde, nos équipes, des étudiants et des laïcs continuent à
suivre ces jeunes chrétiens. »
En 1973, au cours d’une tournée de trois semaines à travers l’Amérique Latine, André a
été invité 14 fois à participer à des programmes de télévision, dont neuf sur des chaînes
nationales. Tous les programmes ont été diffusés gratuitement, au titre du service public. En
même temps, des foules remplissaient les salles à craquer, pour chacune des représentations
sur scène.
Sa popularité continue à grandir aussi sur les campus américains. Au cours d’une récente
session universitaire, il a joué devant une moyenne d’un million de personnes chaque
semaine, tant sur scène qu'à la télévision. Parmi les milliers qui sont venus à Christ par le
ministère d’André, un dirigeant étudiant de Taïwan qui a dit : « Monsieur Kole, quand vous
avez dit que la plupart des gens rient à l’extérieur et pleurent à l’intérieur, vous m’avez
parfaitement décrit. Cela dépeint non seulement ma vie, mais aussi celle de chacun des
étudiants que je connais sur ce campus. Combien j’aurais aimé vous entendre une semaine ou
même un jour plus tôt. » Un autre a dit : « Je suis chrétien depuis onze ans, mais j’avais exclu
Christ de ma vie quand je suis arrivé à l’université. Il y a environ un an, j’ai essayé de me
suicider. Je ne voyais rien qui vaille la peine de vivre. Depuis, je suis chez le psychiatre, mais
après ce soir, je n’aurai plus besoin de lui. Grâce à vous, je sais maintenant que j'ai Christ.
Soyez remercié de m'avoir montré ce dont j'avais besoin. »
Les recherches qu’André a faites dans 73 pays du monde lui ont appris que la plupart des
tours de magie et des illusions attribués au surnaturel (sorcellerie et occultisme) sont obtenus
par des moyens très naturels. Mais André a découvert qu’il y a une chose que les hommes ne
savent pas imiter, c'est la passionnante réalité d’une relation personnelle avec Jésus-Christ.
C’est pourquoi il est rempli de joie de pouvoir utiliser son don de magicien pour un dessein
éternel. Partout où il va, il incite hommes et femmes de toute condition sociale à faire en sorte
que leur vie compte pour Christ. « J’ai toujours pensé que Dieu est susceptible d’utiliser ceux
que le monde considère comme les moins vraisemblables », dit-il. « Après tout, si Dieu peut
utiliser un magicien pour accomplir Son dessein, il peut utiliser n'importe qui. »

Témoigner devant de grands auditoires

Comme André, un autre membre de notre équipe, Josh McDowell a été utilisé par Dieu

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
pour un ministère où il s’adresse à de grands auditoires. Sur une période de douze années,
Josh a visité 539 campus dans 53 pays et on estime qu’il a parlé à cinq millions de gens.
Diplômé de la Faculté de rhéologie de Talbot, Josh maintient l’intérêt des étudiants pour
son message avec des preuves bien documentées historiques, scientifiques et bibliques, en
faveur de la foi chrétienne. Et il engage toute sa personnalité dans son discours. Arpentant
l’estrade et gesticulant avec enthousiasme, il racontera à ses étudiants une bonne histoire ou
les initiera à une anecdote personnelle de son passé. Sa rhétorique est directe et il ne mâche
pas ses mots quand il met en évidence une opinion erronée.
Ses messages manquent rarement leur but. Commentaire d’un étudiant après avoir
entendu « Maximum de Sexe » : « Il a éclairé le flirt et le sexe d’une lumière plus saine que
tout ce que j’ai entendu jusqu’à présent. »
Une fois, à l’Université du Kansas, 4 500 étudiants sont venus écouter Josh parler du «
Maximum de Sexe ». Cette foule représentait à peu près le tiers du corps estudiantin. Quelque
400 étudiants ont rempli des cartes de commentaire, indiquant qu’ils avaient reçu Christ dans
leur vie ce soir-là.
A l’Université de la Louisiane, 9 000 étudiants au total vinrent écouter Josh pendant son
séjour sur le campus et 900 d’entre eux indiquèrent sur la carte de commentaire qu’ils avaient
accepté Christ.

Préparation et prière

Des moyens aussi efficaces que ceux-ci ne viennent pas sans une importante
participation des étudiants et sans beaucoup de prières. Les étudiants de l’Université de la
Louisiane ont organisé une campagne pour donner de l’élan à la visite de Josh sur le campus.
Entrant dans une classe, ils écrivaient « Josh va venir » au tableau noir, puis sortaient. Cette
campagne s’est poursuivie pendant près de deux mois avant qu’il arrive effectivement sur le
campus pour prendre la parole.
La campagne au tableau noir fut suivie par des annonces dans le journal local, disant «
Josh en Janvier ». Puis après Noël, au moment des inscriptions pour les cours du trimestre
suivant, des étudiants ont affiché 150 écriteaux peints à la main et suspendus des bannières
disant : « Josh viendra les 21, 22 et 23 janvier. »
Plusieurs jours avant l’arrivée de Josh, on a révélé son identité. On a pris contact avec
des professeurs en vue de rendez-vous pour prendre la parole dans les classes, les dirigeants
étudiants ont été invités à un dîner et tous les détails de sa visite ont été diffusés.
Malgré cette organisation, des problèmes de dernière minute fournissent aux
organisateurs de nombreuses occasions de faire confiance à Dieu pour résoudre ce qui paraît
impossible. La série de réunions à l’Université du Wisconsin semblait devoir se dérouler dans
le froid, par suite d’une erreur dans le plan d’occupation de la Maison des Sports. Tandis que
d’autres priaient, l’étudiant chargé de la planification de la série de conférences alla voir le
directeur sportif qui décida d’annuler le basket féminin et le basket des 3e année afin que Josh
puisse utiliser les locaux. Le contrat fut signé deux jours seulement avant son arrivée.
A l’Université de l’Illinois, la grande salle avait déjà été louée pour un autre événement
et le prix de location de I 000 dollars par soirée était très au-dessus des moyens financiers de
Josh. Et pourtant, il n’y avait pas d’autre local sur le campus qui puisse accueillir le nombre
d’étudiants attendus. C’est dans la prière que se trouvait la réponse.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
« Quand nous avons exposé la situation dans la prière », a raconté un étudiant chargé des
installations matérielles, « Dieu a fait annuler la location de la grande salle et II nous l’a
obtenue pour rien ! Nous n’avions eu qu’à dire : “Eh bien, Seigneur, c’est à Toi de le faire” et
II l’a fait. Cela a puissamment fortifié ma foi. »
En plus de ses conférences sur les campus, Josh parle aussi maintenant fréquemment à
des auditoires laïques. Il a écrit plusieurs livres, dont Preuves qui appellent un verdict et
Nouvelles preuves qui appellent un verdict, qui ont tous deux été sur la liste des succès de la
littérature chrétienne. Il a aussi participé à la production d’un film d’inspiration religieuse, «
Le Secret pour Aimer », qui a été diffusé à la télévision dans un certain nombre de villes dans
tout le pays.

Ministère par le théâtre

Un autre ministère spécial de Campus pour Christ est celui du théâtre. Lancé en 1974
par Jeff Taylor, membre de notre équipe, le ministère par le théâtre joue des pièces
évangéliques dans des églises, sur les campus et dans des théâtres en plein air. La production
comprend déjà « Changer.de visage », un témoignage joué par l’un des membres de la troupe
; « Oh Virginie » qui décrit la vie et la foi chrétienne de Patrick Henry, grand patriote de la
Guerre d’indépendance ; « La Boutique de Jouets » et « Le Pandémonium de Paraboles »,
adaptation théâtrale de plusieurs paraboles du Nouveau Testament.
La troupe du ministère théâtral a joué devant quelque 3 000 étudiants, en 1978, au cours
d’une tournée d’un mois en Irlande. La représentation de « Le Pandémonium de Paraboles » à
l’École Normale d’instituteurs de Carysfort a été l’un des clous de la tournée. Près d’un tiers
de la population de l’école assistait à la représentation du jeudi soir. La représentation fut
interrompue à plusieurs reprises par les applaudissements, et tous les exemplaires disponibles
des Quatre Lois Spirituelles furent distribués. Il y eut mainte occasion de s’entretenir
individuellement- avec les étudiants et certaines discussions se poursuivirent pendant plu-
sieurs heures.

Les techniques multimédias pour présenter l’Évangile

L’expérience Parangon est un autre ministère qui atteint des groupes nombreux. D’une
durée de 45 minutes, la production multimédia Parangon est une présentation efficace de
l’Évangile et un instrument dynamique d’évangélisation et de suivi. Des images qui changent
rapidement sont projetées sur trois écrans par neuf projecteurs, synchronisés avec des
morceaux de musique contemporaine.
Comme il s’agit d’images fixes et non d’un film, elles peuvent être plus abstraites,
sautant d’une scène à l’autre, permettant au spectateur de remplir les intervalles avec des
pensées et des souvenirs de son propre passé.
Les spectacles confrontent les auditeurs aux questions de la vie, de la mort et de Jésus-
Christ. « Si je devais mourir » raconte l'histoire de l’existence insouciante d’un jeune couple
brutalement fracassée par une rencontre frontale avec la mort. « Comment se porte votre vie
amoureuse ? » commence par un commentaire amusant sur les jeux de l’amour. L’histoire
retrace la recherche angoissante amoureuse « idéale » jusqu’à la dépression qui en résulte et
qui s’achève par le suicide.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Au total, « Si je devais mourir » et « Comment se porte votre vie amoureuse » ont été
présentés à plus de 250 000 personnes, au cours des trois premières années et demie de
l’existence de parangon. Pendant cette période, plus de 27 000 spectateurs ont dit s’être
engagés pour Christ pour la première fois.

Rêve devenu réalité

La première fois qu’Helmut Teichert a rêvé d’un diaporama évangélique, c’était après
être devenu chrétien au cours de sa première année à l’université. En troisième année, aidé par
trois autres étudiants, Teichert s’est mis à la réalisation de sa production. Les diapositives
traitaient du Vietnam, de la drogue, des problèmes écologiques, et proposaient une solution en
Jésus- Christ. L’été suivant, l’équipe de Parangon a travaillé dur pour produire un second
spectacle qui a été à la base de l’actuel « Si je devais mourir ». Après l’université, le groupe
présenta la première d’un troisième spectacle à une foule de 5 000 spectateurs, lors de
EXPLO 72 à Dallas.
Avec sa femme, Laney, Teichert continua à développer Parangon à la maison, tout en
travaillant dans leur laiterie. Il arrivait souvent, dans leurs spectacles, que 25 % des
spectateurs se décident pour Christ. Voyant qu’il était très nécessaire de commencer à former
ces chrétiens, ce que Helmut et Laney ne pouvaient faire seuls, ils ont compris que Parangon
avait besoin d’être incorporé dans une organisation comme Campus pour Christ, capable de
fournir l’essentiel du travail de suite.
Après avoir fait leur demande d’admission dans notre équipe et avoir été acceptés, les
Teichert ont été affectés à la branche des Ministères Spéciaux, pour travailler sur leur propre
expérience Parangon. Depuis que leurs spectacles ont pris de l’extension, ils ont fait des
tournées aux États-Unis et au Canada, avec des représentations non seulement sur de
nombreux campus, mais aussi dans des églises, des établissements secondaires, des colonies
de vacances, des prisons et des bases militaires.
Chaque spectateur est aux prises avec les questions présentées dans le spectacle.
Commentaire d’un étudiant : « Pendant 19 ans, j’ai cherché quelqu’un qui m’aimerait. Ce
soir, je sais que je l’ai enfin trouvé. Je sais que Jésus est venu pour vivre en moi maintenant. »
Réponse d’un autre : « Comme chrétien, j’ai toujours su pourquoi j’étais sauvé, mais je n’ai
compris que maintenant de quoi j’étais sauvé ! J’ai compris ce soir que je dois commencer à
parler de Jésus aux gens que j’aime, même si je ne trouve pas cela facile. »

INITIATIVE ÉTUDIANTS /
UN MINISTÈRE PARMI LES ÉTUDIANTS
DU SECONDAIRE

Scott Phillips était un étudiant enthousiaste, exubérant, turbulent, du lycée Princeton à


Cincinnati. Aux yeux de la plupart des gens, il était un excellent étudiant. Gardien de but
féroce dans l’équipe de foot du lycée, Scott jouait aussi dans l’équipe de tennis et participait
activement à d’autres activités scolaires.
Mais il était aussi engagé dans des activités moins souhaitables, comme l’usage fréquent

ZAF SLM l 57
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
d’alcool et de marijuana.
« J’étais plutôt dissipé », dit Scott. « Quand j’ai failli être arrêté pour possession de
marijuana, j’ai été désenchanté de mon style de vie. J’ai compris que je n’allais pas dans la
bonne direction. »
Quelques-uns de ses amis sont venus à Christ par le groupe Initiative Etudiants de son
lycée et Scott commença à le remarquer. Au bout de cinq mois, il devint conscient qu’il ne
connaissait pas le Christ.
« Après cela, il m’a fallu un mois pour tout lâcher et venir à Christ », dit Scott.
Russ Bannister, membre de l’équipe Initiative Étudiants, se mit à aider Scott à poser les
fondations pour que croisse sa vie chrétienne. Et il le prit à cœur. Dans les années suivantes,
Scott retournait chez lui l’été et prenait la direction d’une action qui comprenait soixante
lycéens. il prit la tête d’une délégation d’étudiants à un congrès de Initiative Étudiants dans
les Montagnes Rocheuses et il forma plusieurs étudiants, dont son frère.
Des gens comme Scott montrent le potentiel que représentent les étudiants du secondaire
pour avoir de l’influence dans leur univers. Et c’est un monde de sinistres réalités : Plus de 5
000 adolescents se suicident chaque année. Une étude faite par l’Université du Michigan
révèle que près de 62% des adolescents sont impliqués dans l’usage de la drogue, sous une
forme ou sous une autre, tandis que 38,7 % disent avoir bu cinq verres ou plus à la suite, au
cours d’une quinzaine récente. Selon l’institut Guttmacher, 49% des 15 à 19 ans ont une vie
sexuelle active.
Après quinze années de ministère fécond auprès des étudiants d’université, l’entrée
officielle de Campus pour Christ sur ce champ de mission agité et turbulent se fit en 1966. A
cette époque, beaucoup d’étudiants d’université gagnés pour Christ par Campus pour Christ
étaient retournés dans leurs communautés d’origine et cherchaient à lancer des réunions de
Campus pour Christ pour les jeunes de l’enseignement secondaire. Ainsi, à travers tout le
pays, des groupes Campus pour Christ étaient créés officieusement dans les écoles
secondaires. Nous n’avions aucun contrôle sur eux ni aucune occasion de leur être utiles à
moins de mettre en place un programme spécial d’organisation.
Afin d’éviter toute possibilité de conflits et de malentendus, j’ai rencontré Bill Starr,
président de Jeune Vie, et Sam Wolgemuth, président de Jeunesse pour Christ. Ils ont été
chaleureux et aimables. Je me souviens de la déclaration de Bill Starr qui exprimait aussi, je
crois, la pensée de Sam Wolgemuth. « Bill, laissez-moi vous dire que nous atteignons peut-
être un pour cent seulement des élèves du secondaire en Amérique. Nous serions bien
candides si nous disions qu’il n’y a pas de place pour que Campus pour Christ atteigne les
jeunes du secondaire. Nous demandons seulement que vous coopériez avec nous, travailliez
avec nous et fassiez attention avant de prendre une initiative afin de ne pas commettre
d’erreurs néfastes. »
Nous avons prié ensemble et, à partir de ce moment-là, Campus pour Christ a commencé
un important effort pour étendre ce ministère d’aide à l'évangélisation de millions d’étudiants
du secondaire.
C’est ainsi que le ministère auprès du secondaire, rebaptisé depuis Initiative Étudiants, a
été lancé sous la direction de Cari Wilson. Hier comme aujourd’hui, la stratégie demande à
l’équipe de se concentrer sur de nombreuses catégories d’étudiants fréquentant le campus.
Fait aussi partie de la stratégie d’initiative Étudiants, de chercher à atteindre les dirigeants du

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
campus — sportifs, membres des conseils d’étudiants, présidents de club, « cheerlea- ders»2,
etc. Si l’équipe réussit à toucher quelques dirigeants, d’autres étudiants suivront. L’un des
plus grands obstacles qui empêchent un jeune de venir à Christ est la crainte d’être rejeté.
Mais quand un étudiant sait que ses pairs qu’il respecte ont pris position pour Christ, il se sent
libre de répondre.
Les membres de l’équipe rencontrent les élèves avant et après les cours et, dans certains
cas, agissent sur le campus pendant l’heure du déjeuner. A Atlanta, dans une école noire, un
membre de l’équipe avait tant d’élèves qui souhaitaient lui parler après la classe qu’elle a
demandé à Caria, une chrétienne récente, de rencontrer deux des filles. Caria a lu avec elles la
brochure des Quatre Lois Spirituelles et elles reçurent Christ. Pensant qu’elles traînaient dans
le hall, l’adjoint du directeur est venu leur demander ce qu’elles faisaient là. Caria lui a
expliqué qu’elle avait fait connaître aux filles une brochure concernant Jésus-Christ et lui a
demandé s’il aimerait savoir ce que cette brochure disait. « Cela ne peut pas me faire de mal
de vous écouter », dit-il, après quoi, dans le vestibule devant son bureau, il a demandé à
Christ d’entrer dans sa vie.
Souvent aussi, des membres de l’équipe font des études ou tiennent des réunions avec
des équipes sportives complètes ou des clubs, au cours desquelles plusieurs étudiants sont
confrontés séance tenante au cas Jésus-Christ.
Ces équipes essayent de gagner et former des étudiants qui seront fidèles dans leur
marche avec Dieu et hardis dans leur témoignage devant leurs camarades de classe. Mike,
élève à Chattanooga (Tennessee) était un étudiant de ce genre. Il se mettait en face de
cinquante footballeurs et « cheerleaders »3 et demandait à chacun d’entre eux
individuellement de venir avec lui parler de leur relation avec Dieu. Mike leur disait : « Je sais
que beaucoup d’entre vous utilisent Dieu comme un fétiche porte- bonheur avant chaque
match et quelques-uns d’entre vous Le prient quand ils ont des ennuis, mais je voudrais que
vous sachiez que connaître Dieu, c’est beaucoup plus que cela. Je voudrais rencontrer
n’importe lequel d’entre vous qui souhaiterait arriver à une relation personnelle avec Jésus-
Christ. »
Actuellement, les 225 membres d’initiative Étudiants et leurs volontaires travaillent dans
plus de 175 lycées et collèges dans 18 agglomérations urbaines sur tout le pays, atteignant
plus de 100 000 élèves chaque année. « L’objectif que nous cherchons à atteindre, c’est de
faire connaître le message de l’amour de Christ à chaque élève du secondaire en Amérique »,
dit Chuck Klein, directeur d’initiative Étudiants. Ce ministère prévoit de toucher 3 800
établissements en l’an 2000.
Kathy Schmid; professeur d’éducation physique, a amené des étudiants à une « Echappée
» pendant trois années de suite.
« Les Échappées constituent une ambiance dans laquelle les étudiants ont l’occasion de
connaître Dieu d’une manière moins superficielle », dit-elle. « Dans l’atmosphère des
Échappées disparaît tout ce qui encombre leur vie — les chaînes hi-fi et les autres
distractions. »
La stratégie « Hommes CLES » d’initiative Étudiants inclut dans le ministère des
volontaires, des internes, des enseignants, des auxiliaires et des laïcs. Initiative Étudiants les
aide à assumer de plus en plus de responsabilités dans la diffusion de l’Évangile auprès des

2 Étudiants qui dirigent les acclamations des supporters d’une équipe (N.d.T.)
3 Élèves chargés d’orchestrer les acclamations des supporters de j’équipe (N.d.T.)

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
élèves du secondaire. Des conférences comme la Convention Nationale sur la Formation
biblique dans le Secondaire, offrent les éléments et la formation nécessaires pour permettre à
chacun de s’occuper au mieux des élèves du secondaire.
En 1985, l’équipe de Initiative Étudiants travaillant avec Jeunesse pour Christ, a été à
l’origine d’une autre sorte de conférence. Intitulée Congrès pour la Jeunesse 85, la convention
a attiré 20 000 étudiants à Washington pour les motiver et les armer pour la tâche d’atteindre
leurs écoles — et leur environnement — pour Jésus-Christ.
Initiative Étudiants s’est engagé à travailler avec d’autres organisations chrétiennes, des
églises, des volontaires, des enseignants et des parents. C’est un grand engagement mais la
cause est plus grande encore — atteindre toute une génération. Chuck Klein décrit le
ministère dans le secondaire comme « un investissement dans l’avenir de notre culture. Nous
avons affaire à des gens qui ont l’âge où l’on établit une échelle des valeurs pour toute sa vie.
Pour n’importe quel mouvement qui cherche à changer le monde, la jeunesse a toujours été la
cible principale. »
Nous constatons que nous pouvons non seulement modifier les vies de ces jeunes, mais
parfois même, ce sont des familles entières qui subissent notre influence. Lors d’un
rassemblement à San Diego en mars 1984, 1 300 élèves et parents ont assisté à une
représentation d’André Kole, l’un des tout premiers prestidigitateurs d’Amérique. La
représentation était offerte par Initiative Étudiants. 258 personnes au total remplirent des
cartes de commentaires disant qu’elles avaient prié pour recevoir Christ. L’une d’elles était
Rob, un élève de troisième année dans l’un des lycées de la région. Quand l’un de nos
équipiers est venu pour suivre Rob, ' il s’est aperçu que la mère et les deux sœurs de Rob
avaient aussi fait connaître ce soir-là leur décision d’accepter Christ.
Quand la vie des enfants est transformée par Christ, les parents s’en aperçoivent.
« Pete a vraiment commencé à mener une vie remplie de l’Esprit », dit une mère.
Les parents de Kenny étaient quelque peu inquiets, au début, craignant « qu’il s’engage
tellement dans Campus pour Christ, qu’il en oublierait sa propre église. » La suite des
événements a montré que Kenny et plusieurs autres étudiants, poussés par le désir d’apporter
aux autres les vérités qu’ils avaient apprises, ont pris dans leur église locale des
responsabilités accrues.
Une mère observait : « Je n’ai jamais vu des gamins comme ceux-là — défendant
fermement ce qu’ils croient. L’équipe d’initiative Étudiants forme sûrement des missionnaires
pour l’éternité ! »

« INSTRUCTION DE BASE »
POUR LE PERSONNEL MILITAIRE

Les prédictions de la Bible nous affirment que nous continuerons à avoir des guerres et
des bruits de guerre. Les circonstances mondiales étant ce qu’elles sont, nous savons que
lorsqu’un point chaud se refroidit, il y en a aussitôt un autre pour prendre sa place, ce qui
implique une nécessité permanente de forces armées. Nos soldats méritent de pouvoir
entendre une présentation claire de l’Évangile.
Le Ministère auprès des Militaires a débuté en 1966, peu après l’invitation qui m’avait
été faite de prendre la parole devant les paroissiens d’une église rurale, fondée par un homme

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
d’affaires promoteur immobilier. Ce très aimable gentleman sudiste était John M. Fain,
colonel d’aviation à la retraite. Pendant la deuxième Guerre Mondiale, il avait servi sous le
général Douglas MacArthur, dans l’état-major de la 3e Armée Aérienne, dans le Pacifique, et
maintenant, il consacrait le plus clair de son énergie à conduire les autres au Sauveur.
Après que j’eus pris la parole dans son église et qu’un certain nombre de gens eurent
répondu à mon appel en abandonnant leur vie à Christ, le colonel Fain me raconta comment il
s’était réveillé au milieu de la nuit et avait fortement senti que le Seigneur le poussait à me
demander de créer un nouveau département de Campus pour Christ en direction des
militaires. Il ajouta qu’il serait disponible dans n’importe quelle fonction que le Seigneur lui
demanderait d’occuper.

Atteindre pour Christ le personnel militaire

Cette proposition a eu en moi une forte résonance, car je souhaitais depuis longtemps à
toucher les militaires et j’avais eu plusieurs fois l’occasion de prendre personnellement la
parole à des réunions pour le personnel militaire. J’avais toujours trouvé les soldats très
ouverts à l’Évangile. Plus tard, j’ai proposé au Colonel Fain de venir à Arrowhead Springs
pour prendre la tête du département militaire dans le ministère grandissant de Campus pour
Christ.
Ce ministère auprès des militaires a maintenant une extension mondiale. Entre autres
choses, il a distribué des centaines de milliers de Lettres Van Dusen et de brochures des
Quatre Lois Spirituelles sur diverses bases militaires aux États-Unis et partout dans le monde.
Beaucoup de gens qui n’ont pas été sous les drapeaux s’imaginent la chose militaire en
termes d’uniformes et d’armes sophistiquées. Notre équipe considère les établissements
militaires comme des communautés d’un genre très particulier. Ce sont des villes en eux-
mêmes, avec leurs propres bibliothèques, bases de loisirs, forces de police, équipements
médicaux et centres commerciaux. Certains ont même des établissements scolaires.
La vraie difficulté, cependant, est de faire connaître, dans cet ensemble les demandes de
Christ à chaque individu. La population comprend une plus forte proportion de célibataires
que dans la plupart des communautés civiles et elle évolue vers un contingent croissant de
jeunes femmes célibataires. Elle comprend aussi des quartiers aux alentours, habités par des
couples avec enfants.
Tout en vivant dans une communauté complexe et incitative, les militaires chrétiens ont
une occasion unique d’atteindre, au- delà de leur base, le monde entier. Les États-Unis ont des
installations militaires un peu partout dans le monde, ce qui permet à un homme ou une
femme ayant reçu la formation nécessaire de devenir un missionnaire outre-mer pour le
Seigneur, aux frais du gouvernement. Par ailleurs, de nombreux pays dans le monde envoient
leurs soldats recevoir aux Etats-Unis un entraînement spécial, donnant ainsi aux soldats
américains une autre possibilité d’exercer une influence mondiale pour Christ.
A cause de ces différents facteurs, le ministère auprès des militaires met l’accent sur la
formation du personnel militaire. Quand un homme quitte une base, nous voulons qu’il ait une
relation vitale avec le Christ. Quand il arrive à sa nouvelle base, nous le voulons capable
d’élaborer sa propre stratégie pour y gagner des hommes à Christ et les former ensuite.
Sous la direction du colonel Glenn Jones, ancien adjoint du président du Conseil
Interarmes des Chefs d’État-Major, notre équipe militaire a une influence sur les

ZAF SLM l 61
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
établissements militaires en apportant l’Évangile aux 2,1 millions de soldats américains.
Notre équipe travaille sur telle ou telle base avec la permission de l’aumônier. La plupart
d’entre eux se réjouissent de cette aide et, en coopération avec l’équipe, ils mettent au point
une stratégie pour faire connaître à leur base les exigences du Christ. Études bibliques,
groupes d’action, prières, planification et témoignage personnel remplissent les journées des
membres de l’équipe, tandis qu’ils travaillent avec les chrétiens déjà engagés pour les former
et les consolider dans leur foi.\
« Je remercie les membres de l’équipe de Campus pour Christ de nous aider à mettre en
place un élément fondamental et indispensable des activités de notre chapelle, » dit
l’aumônier James Eastland.
L’aumônier d’armée John De Seager explique que l’équipe du ministère militaire
constitue en fait une extension de son programme. « Par suite de mon emploi du temps
chargé, ils deviennent souvent mes yeux et mes oreilles, mes mains et mes pieds. »
Des manifestations évangéliques de masse sont aussi utilisées, dans ce ministère, pour
présenter l’Évangile à des centaines d’hommes et de femmes à la fois. Des chorales jouent
fréquemment sur les bases militaires et les équipes Athlètes en Action organisent souvent des
manifestations sportives pour faire connaître leur foi en Christ. Après ces manifestations, ceux
qui reçoivent Christ ou qui expriment le désir d’en connaître davantage à Son sujet sont
contactés et suivis.
On organise souvent des Instituts Laïques pour l’Évangélisation (ILE) pour suivre les
militaires des deux sexes qui sont intéressés. Skip Cannevit, un sous-officier, est venu à l’un
de ces ILE après avoir assisté au spectacle d’un groupe musical de Campus pour Christ : «
J’assistais au concert », raconte Cannevit, « quand l’un des membres de l’équipe s’est
approché pour me parler. Je lui ai dit que j’étais chrétien, mais que ma foi était décevante. Il
m’a invité à ce ILE et là, j’ai vu que je n’avais pas compris en quoi la vie chrétienne consistait
vraiment. J’essayais de marcher avec le Seigneur avec ma propre force et selon mes propres
conditions. » Skip est alors devenu un membre actif d’un groupe d’action sur sa base et
recherche d’autres chrétiens et non-chrétiens déçus.

Retraites de fin de semaine

Sur une base, les week-ends sont des périodes de nouvelle création et de formation
intensive au ministère militaire, surtout si l’aumônier et les équipiers ont organisé une «
Échappée » ou une retraite. A la suite d’un week-end de retraite, neuf personnes ont accepté
Christ comme leur Sauveur personnel, 32 ont consacré à nouveau leur vie à Christ et treize
ont exprimé le désir d’entrer à plein temps dans le service chrétien. Ces activités et d’autres
opérations ont conduit des milliers de soldats à répondre à la demande du Christ.
La hiérarchie militaire propose aussi son aide aux aumôniers pour rendre leur travail
aussi efficace que possible en approfondissant la formation religieuse de la congrégation pour
augmenter son efficacité quand elle cherche à en amener d’autres à Christ. Pendant la
campagne Voici la Vie, USA, en 1976, beaucoup de chapelles militaires ont participé en
diffusant largement le message évangélique sur leur base. Cette action est aussi mise en
œuvre sur les bases d’outre-mer, en liaison avec les mouvements Voici la Vie qui agissent
dans telle ou telle région.
Rien n’illustre plus intensément, peut-être, 1’efficacité de cette œuvre que l’histoire

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
d’une vie transformée. « Toute ma vie, j’ai recherché l’aventure », dit un homme. « Comme
officier de marine, c’est dans le pilotage des chasseurs à réaction que j’ai cru, pendant quelque
temps, trouver la réponse, avec, en plus, le prestige et la sécurité matérielle. Mais mon appétit
insatiable de véritable action ne se contentait pas de missions de combat et de voyages à
travers le monde. Ma femme et moi avons donc commencé à chercher d’une manière pratique
et réaliste, le moyen le plus efficace d’engager nos vies pour notre Seigneur Jésus-Christ.
Nous avons trouvé la réponse en rencontrant Campus pour Christ, en voyant les vies
transformées et passionnantes de certains couples de l’équipe. Nous avons trouvé l’action si
longtemps cherchée en entrant à plein temps dans l’équipe de Campus. C’est un privilège
immense ».

LE MESSAGE EN MUSIQUE

La musique est un langage universel. Notre ministère musical conduit des milliers de
personnes à accepter Christ comme Sauveur et à lui consacrer leur vie.
Le désir de se faire tout à tous est à l’origine du premier groupe vocal de Campus pour
Christ. Il a pour nom The New Folk.
1966 marque le début de cette activité spécifique. Cette année-là, nous nous étions
retrouvés à 200 personnes, étudiants et membres de l’équipe, à l’Université de l’État de
l’Ohio, pour une grande campagne d’évangélisation qui devait sensibiliser les 40 000
étudiants à la personne de Christ. C’est là que j’eus l’occasion d’entendre un groupe vocal
remarquable, les Ménestrels Chrétiens. Ils faisaient partie du groupe local de Campus pour
Christ à l’Université du Minnesota. Ils étaient dirigés par Ted Martin. On me demanda si
j’estimais possible qu’ils aient un rôle à jouer dans le ministère de Campus pour Christ. Après
avoir longuement discuté et prié, j’eus la conviction de devoir inviter le groupe vocal pour
une session de formation qui devait se tenir à Arrowhead Springs durant l’été de la même
année.
C’est à ce moment que le groupe prit le nom de The New Folk. Au terme de leur
préparation, les chanteurs entreprirent leur première tournée qui les conduisit dans 125
collèges et Universités de 27 États, représentant un auditoire total de 250 000 personnes. Dieu
a richement béni leur ministère, car des milliers d’étudiants ont rencontré le Sauveur par le
biais des concerts.

Développement ultérieur

De huit chanteurs de ce premier groupe vocal initial, Campus pour Christ est passé à plus
de dix groupes vocaux qui se produisent tant aux États-Unis que dans d’autres parties du
monde.
Les Forerunners (« Précurseurs »), considérés comme l’un des meilleurs groupes vocaux
par bon nombre de critiques profanes et chrétiens, ont présenté des concerts de 1967 à 1974.
Au cours d’une de leurs tournées en Finlande, chaque soir 1 000 à 2 000 personnes sont
venues les écouter. A l’issue des concerts, les membres du groupe se prêtaient volontiers aux
questions pertinentes du public qui voulait en savoir plus sur la foi de ces chanteurs. Le
responsable d’un important mouvement de jeunesse reconnut que malgré tous les efforts

ZAF SLM l 63
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
déployés pour donner un sens à sa vie en se consacrant à l’amélioration des êtres humains, il
ressentait toujours un grand vide. Après avoir reçu Christ dans sa vie, il écrivit : « Vous et
votre musique avez pleinement répondu à mon attente, comme jamais personne, ni rien
'auparavant. Quel soulagement d’avoir trouvé la réponse ! »
Le groupe des Crossroads (« A la Croisée des Chemins ») parcourut l’Asie en donnant
des concerts d’évangélisation. Au cours de deux concerts donnés en Malaisie, 18 000
personnes se pressèrent pour les écouter. C’était le rassemblement de chrétiens le plus
important depuis un siècle dans ce pays. Au terme des sept semaines de tournée, 72 500
Asiatiques avaient entendu l’Évangile par ce moyen.
A l’issue d’un concert en Malaisie, une jeune fille musulmane, nommée Nari .
Nari, interrogea l’un des chanteurs du groupe sur les différences entre le christianisme et
l’Islam. Ils discutèrent longuement du caractère unique de Jésus. Le lendemain, elle s’adressa
à un autre membre du groupe qui lui expliqua comment de musulman, il était devenu chrétien.
Après trois entretiens prolongés, Nari accepta Christ. Par des lettres reçues plus tard, les
Crossroads apprirent que la vie de Nari avait été radicalement changée depuis qu’elle avait
accepté Jésus-Christ comme seul chemin d’accès à Dieu.
Au cours de ce même concert, un étudiant bouddhiste « fatigué d’adresser des prières à
un mur de statues de pierre » reçut Christ comme son Sauveur, après un entretien avec un
membre du groupe. Juste avant le départ des Crossroads, il leur fit part de son désir ardent de
partager son expérience chrétienne avec ses parents bouddhistes.
Les résultats traduisent l’extraordinaire impact du groupe vocal lors d’une tournée
effectuée en Asie entre juillet 1976 et mai 1978. Visitant huit nations, les Crossroads
donnèrent 300 concerts devant un total de 256 000 personnes dont 20 413 affirmèrent avoir
pris la décision d’accepter Christ comme Sauveur.
Lors de rencontres internationales, des responsables américains de l’animation musicale
ont donné des concerts d’évangélisation qui servent aussi à sensibiliser des chrétiens à leur
devoir de répandre l’Évangile dans leur pays. '
Au cours d’une telle tournée aux Philippines, dans le cadre d’une campagne
d’évangélisation à Manille, placée sous le sigle « Voici la Vie », les responsables de l’équipe
musicale eurent l’occasion de s’adresser, après les concerts, à plus de 900 personnes, en
entretiens privés, ou en témoignages au gré des rencontres. Près d’un tiers de cet auditoire
exprima le désir de suivre Christ. A titre d’exemple nous mentionnerons le cas d’un membre
de l’équipe musicale qui s’était mis à lire à haute voix le livret « Les Quatre Lois Spirituelles
» à un petit groupe de personnes. 8 des 14 étudiants présents acceptèrent Christ comme leur
Sauveur. Ce furent, au total, plus de 2 000 personnes sur les 12 000 qui assistèrent aux 24
concerts, qui s’inscrivirent au cours de formation en vue de la campagne « Voici la Vie », au
terme des 19 jours de tournée de l’équipe d’animation musicale.

En quête de Dieu

Les groupes vocaux qui se produisent aux États-Unis affirment que le public est à la
recherche de Dieu, car des milliers répondent à Son appel. Au cours d’une représentation du
groupe The New Folk dans un lycée, 260 élèves sur les 600 que compte l’établissement
acceptèrent Christ, tandis que 125 autres exprimèrent le désir de discuter plus à fond ce sujet.
Chaque groupe musical a défini un style propre pour s’adapter aux exigences de publics

ZAF SLM l 64
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
variés tels que l’auditoire des profanes, celui des étudiants de lycées et collèges, celui des
militaires ou encore celui des prisons.
Tout en accomplissant un ministère d’évangélisation, ces groupes mettent aussi l’accent
sur la nécessité de vivre en disciples. Certains groupes vocaux ne sillonnent que des régions
dans lesquelles des chrétiens s’engagent à suivre les contacts qu’ils ont eus et les personnes
qu’ils ont conduites à Christ. Des programmes sont établis par les directeurs locaux de
Campus pour Christ pour assurer la formation chrétienne des personnes converties par le
moyen des concerts.
La formation comprend aussi l’enseignement à bien faire usage de ses talents pour faire
connaître Christ aux autres. Il existe des Instituts pour l’Évangélisation par la Musique,
dirigés par les membres des équipes de Campus pour Christ, et dans lesquels on apprend à se
servir de la musique comme moyen d’évangélisation.
Le but du ministère musical reste de présenter l’amour éternel de Dieu et l’extraordinaire
message de Christ par le biais de la musique. La musique s’avère un moyen d’expression et
de communication qui renverse bien des barrières et qui atteint les extrémités du monde.
Chaque style et chaque programme visent à faire connaître Christ, en exploitant le goût
du public, qu’il s’agisse de musique folk, ou de rock, de musique contemporaine ou de
musique classique. Au travers des formes variées, le seul but de ce ministère par la musique
est bien de présenter un Christ réel et vivant à chaque personne présente dans l’auditoire.
Voici quelle a été la réaction d’un étudiant, après un concert évangélique : « Tous les
groupes professionnels de renom n’ont fait que susciter des questions dans mon esprit. Seul
celui-ci m’a apporté des réponses satisfaisantes. »

QUAND LA VICTOIRE N’EST PLUS QUE


SECONDAIRE

Dès l’origine, les athlètes ont joué un rôle important au sein de Campus pour Christ. Les
Américains Donn Moomaw, Bob Davenport, Don Shinnick, le champion du décathlon Rafer
Johnson, et bien d’autres encore, ont manifesté une grande activité pour conduire à Christ
d’autres athlètes et atteindre une couche particulière de la société.
Donn Moomaw, arrière de l’équipe américaine UCLA en 1952, fut l’un des premiers
athlètes à accepter Christ et à s’engager dans notre Mouvement. Il renonça à une brillante
carrière de joueur de football pour devenir pasteur presbytérien. Moomaw justifie sa décision
par ces mots : « Je joue désormais dans l’équipe Universitaire de Dieu. Les profondes
satisfactions passagères du succès sportif et les applaudissements des foules ne sont rien,
comparés au défi et au plaisir éprouvé à faire connaître Christ aux autres ».
Donn a exercé une très grande influence, et ce, dans le monde entier. J’ai rencontré un
jour un homme d’affaires remarquable, encore jeune, membre de la même église que Donn, et
que les affaires appelaient dans le monde entier. Il me dit : « J’étais athée jusqu’au jour où j’ai
fait la connaissance de Donn Moomaw. Sa vie et son ministère m’ont convaincu que Christ
était le seul chemin vers Dieu ».
Le 27 décembre 1954 parut dans le journal Los Angeles Examiner, toute une page de
témoignages de neuf membres de la grande équipe de football de l’UCLA, championne des
États-Unis cette année-là. Ces neuf athlètes étaient engagés à fond dans Campus pour Christ.

ZAF SLM l 65
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Le Prix Warner

J'ai vécu l'une des expériences les plus émouvantes avec ces athlètes, le jour où Bob et
Barbara Davenport me remirent un cadeau dans une boîte joliment enveloppée. Bob était l'un
des plus grands athlètes de l’UCLA, deux ans en sélection nationale, président des étudiants à
Campus pour Christ. J’ouvris le coffret et découvris une splendide montre avec sonnerie.
J’étais ravi de ce cadeau, mais je ne comprenais pas la raison de ce geste si coûteux. Bob me
dit alors de retourner la montre et de lire l’inscription portée au dos. Je lus : « Bob Davenport,
Prix Warner 1955. A Bill, de la part de Bob et Barbara. »
Étonné, je dévisageai Bob, car je pris conscience qu’il venait de me donner sa
récompense la plus précieuse, l’un des prix les plus convoités, le Trophée Heisman mis à part,
par les athlètes de la Côte Occidentale des États-Unis. Je répondis : « Bob, je ne peux pas
accepter. C’est un objet que vous devez garder pour vous- même ou à la rigueur le donner
plus tard à votre fils. »
Mais il insista en se retranchant derrière le fait que Dieu s’était servi de Vonette et de
moi-même pour les amener, lui et Barbara, à connaître le Christ vivant. Ils voulaient que
j’accepte cette montre comme l’expression de leur reconnaissance et de leur amitié. Vous
comprenez mon émotion. Finalement, conformément à l’attitude que j’ai toujours adoptée
quand mon cœur est rempli de joie et de gratitude et que je n’ai pas les mots pour l’exprimer,
je suggérai un moment de prières. A genoux, je demandai à Dieu qu’il se serve de la montre
de Bob comme d’un instrument pour porter à la connaissance des autres la bonne nouvelle de
Jésus- Christ. Cette prière, Dieu l’a exaucée maintes fois.
En voici un exemple. Au cours d’une visite à l’Université de l’État de Michigan, je
rencontrai un adolescent, brillant joueur de football, titulaire déjà de médailles honorifiques
gagnées tant au lycée qu’à l’Université de Californie. Sa première question fut : «
Connaissez-vous Bob Davenport ? ».
Je répondis affirmativement et lui demandai si lui aussi, il connaissait Bob.
« Non », répondit-il, « mais j’ai été un de ses fervents admirateurs pendant des années. »
Bob Davenport avait pris autrefois la parole au cours d’une réunion tenue dans son
école. Son intervention hardie et le défi qu’il avait lancé avaient provoqué un impact durable
sur l’auditeur qui se tenait là, devant moi. Sachant que Bob n’avait, jusque-là, jamais négligé
de rendre le témoignage de sa foi en Christ, je demandai à ce jeune ami, si, en cette occasion,
Bob avait parlé de Christ. Suite à sa réponse affirmative, je sortis la montre que Bob m’avait
donnée et la fis admirer par le jeune homme tout ébahi. Après lui avoir expliqué pourquoi
Bob m’avait donné cet objet de valeur, je lui demandai s’il avait, lui aussi, expérimenté
personnellement la découverte de Christ. Il me répondit : « Non. Après avoir entendu Bob
Davenport, je me suis rendu à l’église tous les dimanches, depuis des années, mais je n’ai pas
encore pris la décision de suivre Christ. Je ne sais comment faire. »
En peu de mots je lui expliquai comment il pouvait se tourner vers le Seigneur ; puis
nous nous mîmes à genoux, il pria et abandonna sa vie à Jésus-Christ. Toute cette scène se
déroula en l’espace de quelques minutes, car Dieu avait visiblement préparé le cœur de ce
jeune homme et s’était servi de la montre de Bob Davenport, comme nous le lui avions
demandé.
Compte tenu de l’influence que peuvent exercer les athlètes, il nous sembla
indispensable de les envisager comme cibles de nos efforts d’évangélisation. En 1967, je

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
confiai à Dave Hannah la responsabilité de l'évangélisation des athlètes, au sein de Campus
pour Christ. Ce département prit le nom de « Athlètes en Action ». Dave avait autrefois joué
au football à l’Université de l’Oklahoma où il s’était distingué comme joueur efficace à
marquer des buts. Après la fin de ses études, il fut engagé dans l’équipe Rams de Los Angeles
; malheureusement, de graves blessures à la jambe mirent fin à sa carrière sportive.
« Longtemps j’ai éprouvé un désir insatiable de jouer au football », confia-t-il, « mais un
jour Dieu a fait disparaître ce désir, et l'a remplacé par la vision de tous ces athlètes que Dieu
veut utiliser pour faire connaître le Seigneur Jésus-Christ. »

Un tremplin pour faire connaître Christ

Dave s’aperçut que les sportifs de haut niveau pouvaient constituer un outil de choix
pour répandre l’Évangile dans le monde entier. En effet certains sportifs font l'objet d’une
admiration sans pareille ; lorsqu’ils se convertissent ils peuvent donc exploiter leur situation
et leur réputation pour témoigner auprès de personnes qui ne prêteraient jamais l’oreille au
discours d’un pasteur, ni aux paroles d’un parent ou d’un enseignant. Il conçut le projet de
créer des équipes de sportifs, sous le sigle « Athlètes en Action », capables d’entrer en
compétition, dans plusieurs disciplines, avec les équipes des collèges et des Universités. Ces
confrontations sportives donneraient l’occasion, pour les joueurs chrétiens, de témoigner de
Christ auprès de leurs adversaires ou concurrents.
Dave mit sur pied, en tout premier lieu, une équipe de basket-ball. A vues humaines,
l'idée de Dave de constituer une équipe de basket-ball « Athlètes en Action » n'avait aucune
chance d'aboutir. Il lui fallait d'abord obtenir la permission de la NCAA pour jouer contre les
principaux Collèges et les grandes Universités, dans des matches amicaux, à l'intérieur d'un
calendrier sportif déjà établi. Il fallait ensuite que des équipes scolaires ou universitaires
acceptent de se mesurer à une équipe inconnue, inexpérimentée, formée d’anciens joueurs de
Collèges.
Contre toute attente, la NCAA donna l'autorisation. En 1967, Dave prit contact avec plus
de 40 grandes Universités qui acceptèrent de jouer contre l’équipe « Athlètes en Action »
(AEA). Il finit par établir un programme de 29 rencontres sportives pour la saison 1967-68.
Fort heureusement, personne ne lui avait demandé le nombre de joueurs dont il disposait, ni le
nom de son entraîneur ! Il n'avait, à ce moment, qu’un seul joueur, et pas d’entraîneur.
Le joueur en question se nommait Larry Tregoning. Il avait été le capitaine de l'équipe
numéro 2 de l’Université du Michigan. A l’ouverture de la saison des matches, le 1er
décembre, Tregoning avait réussi à recruter 9 autres joueurs et un entraîneur, Fred Crowell,
ex-meneur de jeu dans l'équipe universitaire de l'Alaska.

Premiers matches

Dave se souvient des matches d'ouverture de cette première saison. L’équipe dut livrer
deux matches consécutifs, l'un contre l’équipe de l'Utah, l'autre contre celle du Wichita, deux
soirs de suite. « Ceux que nous avions envoyés en éclaireurs revinrent et nous dirent que
l’équipe de l'Utah était bonne, et celle de Wichita extraordinaire. Notre premier match se
solda par une défaite avec un écart de 20 points.
« Tandis que nous étions menés de 18 points à la mi-temps, je n’oublierai jamais le

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
courage qu'il fallut à nos joueurs pour se lever et témoigner : “Christ est la réponse à tous les
problèmes de la vie”. »
Le public répondit chaleureusement : à l’issue du match, près de la moitié des spectateurs
restèrent pour savoir comment rencontrer personnellement Jésus-Christ.
Après une journée de vol, l’équipe arriva à Wichita, dans le Kansas, morte de fatigue.
Les joueurs n’étaient guère optimistes à la pensée d’affronter l’équipe des Shokers, qui
évoluait en division nationale. Devant 10 000 spectateurs hurlant et sifflant, l’équipe AEA se
voyait copieusement dominée au score, par 23 à 5 au bout de 5 minutes de jeu. Il y eut alors
un tournant dans le jeu et l’équipe AEA atteignit la mi-temps avec un léger avantage à la
marque : 46-44.
L’équipe d’Athlètes en Action perdit néanmoins ce match, mais de justesse, au terme
d’un combat qui fit rage jusqu’à la dernière minute. L’entraîneur Fred Crowell eut du mal à
rassembler ses esprits après le match. « Alors que je me lamentais, debout, du match perdu,
j’entendis Mack Crenshaw s’adresser au public et conseiller à toute personne désireuse d’en
savoir plus sur le développement de sa vie chrétienne avec Christ, de bien vouloir se reporter
à la dernière page du programme imprimé. Des milliers de personnes répondirent. Dieu me
montra par là que gagner un match de basket-ball avait beaucoup moins d’importance que de
parvenir à notre but profond, communiquer notre foi. »
Bien que gagner ne constitue pas le but premier des équipes AEA, elles ont néanmoins
obtenu d’excellents résultats au cours des années passées. Au terme de leur première saison,
les joueurs de l’AEA avaient gagné 15 rencontres et perdu 14 autres. Ce résultat est
remarquable si l’on tient compte que tous les matches ont été joué sur le terrain des
adversaires. Plus significatif encore est l’auditoire de 75 000 personnes auxquelles les joueurs
ont pu s’adresser pour témoigner du Seigneur Jésus-Christ. Dave et moi-même avons ressenti
combien il est important de constituer des équipes de valeur, car le public respecte et écoute
plus volontiers ceux qui gagnent.

Atteindre les sommets

Dave s’était imposé un but très élevé. « Si nous pouvions constituer la meilleure équipe
d’amateurs du monde, nous trouverions davantage de personnes disposées à nous écouter
rendre témoignage de notre foi ».
Depuis la première année de sa constitution, l’équipe de basket-ball de l’AEA a battu de
nombreuses équipes amateurs de haut niveau, dans tous les États-Unis. En 1972, l’effectif des
joueurs de basket-ball fut suffisant pour former deux équipes, l’une rayonnant dans la partie
orientale des États-Unis, l’autre se produisant dans la partie occidentale. Elles s’intitulèrent
plus tard en équipe USA qui affronta spécialement les fortes équipes universitaires, et en
équipe des Challengers, qui débuta contre des adversaires formés dans les écoles moins
renommées.
En 1975, l’ambition de Dave, à savoir disposer de la meilleure équipe amateur du
monde, commença à prendre corps. Cette année-là, Bill Oates, ex-entraîneur efficace de
l’équipe de Santa Ana, en Californie, prit la direction de l’équipe USA de Athlètes en Action.
Bill et Dave se rencontrèrent souvent pour prier ensemble en vue du recrutement d’autres
joueurs.
De grandes choses se produisirent. Maintes fois Oates fit irruption dans le bureau de

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Hannah, avec la bonne nouvelle de l’engagement d’un nouveau joueur. Finalement tous les
joueurs pour lesquels ils avaient prié s’étaient décidés à rejoindre les rangs de l’AEA.
Oates intégra ces nouveaux joueurs en une équipe soudée qui fit faire un bond en avant
dans les résultats de l’équipe. De 30 victoires pour 13 défaites l’année précédente, la nouvelle
composition de l’équipe fit monter ce résultat à 37 victoires pour 8 défaites. Au cours de cette
saison, l’équipe remporta une victoire significative sur la solide équipe des Bearcats de
Cincinnati, sur le score de 86 à 81. En 33 rencontres disputées sur leur propre terrain, c’était
la première défaite de cette équipe. L’équipe USA termina, cette année, à la première place du
championnat de la National Amateur Athletic Union.

Professionnalisme lucratif refusé

La saison 1976-77 fut marquée par l’arrivée de nouveaux joueurs de talent. Deux d’entre
eux refusèrent l’offre qui leur fut faite de jouer dans la National Basketball Association, à
cause de leur consécration à la cause de Jésus-Christ. L’un se nommait Ralph Drollinger et
avait joué au sein de l’UCLA. Il déclina l'offre du Boston Celtics cette année et une autre
offre du New Jersey.

Mais, l’année suivante, malgré l’appât d’une somme de 400 000 dollars pour un contrat
irrévocable de trois ans. Ralph renonça à ces engagements très lucratifs « parce que, disait-il,
mon plus grand but dans la vie est de connaître le caractère de Jésus-Christ, Le connaître Lui
et la puissance de Sa résurrection. L’un des objectifs que je me suis fixé c’est d’aider à
répandre l’Évangile, de participer à l’accomplissement de l’Ordre Missionnaire ».

Le pivot Bayard Forrest, quant à lui, déclina l’offre de 230 000 dollars échelonnés sur
deux ans de l’équipe Seattle Super- Sonics. « Je m’intéresse davantage à constituer un trésor
dans les cieux », déclara cette ancienne vedette du Grand Canyon College. Avec Bayard et
Ralph, ces deux joueurs exceptionnels, l’équipe USA accrut encore son niveau de perfection :
54 victoires pour 7 défaites. Dans ce bilan sont comptées deux victoires qui propulsèrent
l’équipe vers les sommets du classement national.
L’une de ces victoires fut remportée au dépens de l’équipe Universitaire de San
Francisco, la meilleure équipe de la région. C’était aussi la première fois qu’en 9 ans et demi
d’existence l’équipe AEA pouvait jouer sur son propre terrain.
Les joueurs de l’AEA justifièrent pleinement leur réputation et leur avantage de jouer à
domicile en dominant les joueurs de San Francisco. Après avoir compté 11 points de plus à la
mi-temps ils finirent le match avec 19 points d’avance : 104-85. A partir de ce moment, des
supporters enthousiastes commencèrent à entendre parler de l’AEA. Des quotidiens firent une
large part à cette victoire dans leurs colonnes, la revue Sports Illustrated consacra un numéro
spécial et la chaîne de télévision NBC Grand stand retransmit des extraits du match.

Pas un hasard

En moins de deux semaines, l’équipe de l’AEA démontra que leur victoire n’était pas le

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
fait du hasard. Leur victoire écrasante contre l’équipe de l’Université du Nevada à Las Vegas,
par 104 à 77 ne laissa subsister aucun doute sur la valeur de l’AEA. Le talentueux entraîneur
de l’équipe de Las Vegas, Jerry Tarkanian, reconnut, au cours d’une interview à l’issue du
match, la nette supériorité de l’équipe de l’AEA. « Ils nous ont surclassés dans tous les
domaines... ils nous ont totalement dominés. Nous avons été complètement écrasés par une
équipe de basketball, meilleure que la nôtre. Ils peuvent se frotter à n’importe quelle équipe
du pays. » En complément au crédit sportif accru, ces matches permirent aux 13 706
spectateurs passionnés d’entendre l’Évangile durant le repos de la mi-temps.
Ces deux rencontres victorieuses servirent de préparation au dernier match de la saison
qui opposa l’équipe de l’AEA à celle de l’Armée Rouge Soviétique, l’une des toutes
meilleures équipes mondiales. Au terme d’un match passionnant et indécis jusqu’à la fin, et
devant 10 239 spectateurs, l’AEA perdit sur le score de 108 à 106. De toute évidence,
Athlètes en Action avait accompli des pas de géant dans la voie ambitieuse tracée par Dave en
vue de parvenir au sommet du basket mondial. Avec une moyenne de 95 points marqués par
match, l’équipe AEA a surclassé ses adversaires de 21 points en moyenne. Surtout, les
joueurs ont eu l’occasion de s’adresser à 165 000 spectateurs et leur faire entendre l’appel de
Christ, durant cette saison sportive.
L’équipe inaugura la saison suivante en triomphant de l’équipe soviétique par 93 à 84.
Puis ils l’emportèrent sur plusieurs équipes telles que celles du Maryland, du Michigan, de
San Francisco, de Syracuse, de Las Vegas, et sur l’équipe all-America, qui comprenait
quelques-uns des meilleurs joueurs de basket-ball de l’année. Ils alignèrent une succession de
35 victoires ininterrompues durant les deux années. Hannah fit remarquer : « Il est possible
qu’actuellement la meilleure équipe non-professionnelle de basket soit une équipe composée
de chrétiens désireux de se servir de leur jeu pour communiquer l’Évangile au monde ».
Le lendemain qui suivit la fin de la saison du championnat, l’équipe s’embarqua à bord
d’un avion à destination de l’Amérique du Sud où devaient s’affronter les équipes de 6 pays
pour le gain de la Coupe Christophe Colomb. L’équipe AEA, qui représentait les États-Unis
dans ce tournoi battit l’équipe de l’Argentine par 81 à 69 en finale, et remporta la Coupe.
Cette victoire établit un nouveau record dans le palmarès de l’équipe : 37 victoires pour 4
défaites.
C’est encore à l’équipe de l’AEA qu’incomba l’honneur de représenter les États-Unis à
la fin 1978 lors du championnat du monde de basket-ball qui se déroula aux Philippines. J’ai
béni Dieu pour l’occasion d’être les porte-drapeaux des États-Unis. A notre connaissance,
c’était la première fois dans l’histoire qu’une équipe composée de chrétiens représentait les
États-Unis.
Bien que l’équipe se défendît avec courage pour terminer en tête de ce championnat, ses
efforts furent vains. Avec 6 victoires et 4 défaites dans ce tournoi, l’équipe de l’AEA termina
à la 5e place sur 14 concurrents.
La deuxième équipe de basket de l’AEA, celle des Challengers, a remportée elle aussi de
notoires succès. Tandis que l’équipe USA s’attaquait aux solides équipes universitaires, celle
des Challengers affrontait des équipes moins fortes, constituées dans les Collèges de moindre
renommée. Le palmarès s’établit comme suit, en 1978 : 41 victoires et 8 défaites. L’année
suivante, l’équipe se rendit au Canada, son nouveau quartier général, et se mesura à de
nombreuses formations canadiennes. Au cours de cette même année, les Challengers
connurent leur plus grand succès, leur victoire sur l’équipe nationale soviétique sur le score de

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
79 à 71.

Équipes de lutteurs

A l’image de nos équipes de basket-ball, nos lutteurs ont connu de beaux succès. Après
une tournée au Japon en 1967, notre équipe de lutteurs s’est rapidement imposée comme l’une
des meilleures équipes des États-Unis. La preuve en fut fournie en 1971 lorsqu’elle termina
en tête du championnat de la Fédération de Lutte des États-Unis.
Plusieurs de nos lutteurs sont d’anciens champions de grandes écoles des différents États
des USA ; quelques-uns ont été sélectionnés pour représenter les États-Unis dans des
manifestations sportives organisées dans le monde entier. Maintes fois, ils ont eu l’occasion
de témoigner de leur foi dans des pays étrangers, grâce à la réputation qui les accompagnait.
Aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976, 2 de nos lutteurs représentèrent les États-Unis et
gagnèrent des médailles. John Peterson revint avec une médaille d’or dans sa catégorie de
poids, et Gene Davis obtint une médaille de bronze.
Jim Axtell est un exemple vivant de ce que Dieu peut opérer au travers du témoignage
rendu par les lutteurs de l’AEA. Pendant ses premières années à l’Université du Minnesota,
Jim et ses camarades de club eurent à combattre les lutteurs de l’AEA. « Après mon combat
contre le représentant de l’AEA, celui-ci me fit part de ce que Jésus-Christ était dans sa vie.
Pendant que nous parlions, je me rendis compte qu’il entretenait une relation vivante avec
Dieu. »
Quelques jours plus tard, Jim décida d’abandonner sa vie à Jésus-Christ. Un changement
commença à s’opérer dans sa vie au cours des semaines et des mois suivants. Après la fin de
ses études, Jim se joignit à l’équipe des lutteurs de l’AEA, au sein de laquelle il utilise ses
talents comme moyen de sensibiliser le public à la grâce qui est en Jésus-Christ.

Haltérophilie

Vers la fin de 1969, Athlètes en Action se tourna vers un autre créneau sportif, celui des
Haltères. Russ Knip, l’homme aux 9 records mondiaux et aux 30 records des États-Unis eut la
charge de mettre sur pied cette activité.
Au cours des années passées, les haltérophiles qui ont permis la naissance de notre
équipe, ont procédé à de nombreuses démonstrations dans des lycées, des collèges, des
paroisses, des clubs sportifs et des bases militaires. A ces occasions, ils ont souvent amélioré
des records. Mais l’essentiel de leurs programmes reste la communication de l’Évangile. Nos
haltérophiles rendent témoignage, expliquant comment Dieu a transformé leur vie, et
comment celle de leurs concurrents sportifs et des spectateurs pourrait également être
changée.
En 1971, l’AEA s’est enrichie d’une équipe de coureurs. Chaque automne, nos athlètes
participent aux grandes rencontres de cross country qui se déroulent un peu partout aux États-
Unis. Ensuite ils se mesurent sur des pistes couvertes aux meilleurs coureurs amateurs.
Plusieurs sportifs de l’équipe all America et le titulaire d’un record mondial ont couru sous les
couleurs de l’AEA. Depuis son origine, l’équipe de cross country a déjà remporté quatre titres
nationaux.
Mentionnons encore l’équipe des gymnastes qui sillonne le pays et participe à de

ZAF SLM l 71
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nombreuses manifestations sportives dans les établissements scolaires et universitaires. Ces
sportifs profitent des rencontres pour parler de Jésus-Christ à leur public. En plus des séances
de démonstration, nos athlètes sont engagés dans des compétitions où ils affrontent les
équipes de très haut niveau.
L’AEA compte encore des équipes de football et de volley- bail, dispose d’une équipe
qui s’occupe des athlètes et des entraîneurs des écoles et des Universités, possède ses propres
émissions radio et télévision et s’intéresse aux athlètes professionnels.
Le rôle de l’AEA consiste à apprendre aux athlètes professionnels comment exprimer
leur foi, comment être des témoins efficaces de Christ. AEA organise chaque année une
grande rencontre d’évangélisation, intitulée Pro Week. En 1973, 20 athlètes participèrent au
premier Pro Week, tenu à Atlanta. Durant toute la semaine les joueurs s’adressèrent au public
des écoles, des Universités, des Clubs privés, et des paroisses. Un match de football, disputé
entre les professionnels de AEA et une équipe composée de joueurs de Géorgie clôtura cette
semaine en apothéose. Au total ce furent 73 000 personnes qui entendirent le message
chrétien, et 10 000 prirent la décision de suivre le Christ. Suite à cette première expérience,
d’autres équipes se sont rendues dans plusieurs villes et bases militaires tant aux États-Unis
qu’au Canada.

Pourquoi AEA ?

La raison de l’impact incroyable qu’a AEA se trouve dans la vie des athlètes de haut
niveau qui composent le mouvement sportif chrétien. Fréquemment le public demande aux
athlètes pourquoi ils accomplissent ce ministère alors qu’ils trouveraient des avantages
financiers autrement plus alléchants dans d’autres clubs. Gene Davis, le lutteur qui n’a perdu
que deux combats au cours de 10 années de carrière au sein d’AEA, a expliqué qu’il s’est
intégré à l’équipe « Athlètes en Action » parce qu’il était convaincu du poids qu’avait le
témoignage d’AEA et de Campus pour Christ sur tant de personnes dans le monde entier.
Un joueur professionnel de football a déclaré qu’il avait décidé de collaborer avec AEA
à cause du public qui avait besoin d’entendre parler de Jésus. « De même qu’un jour
quelqu’un s’est suffisamment intéressé à moi pour me parler de Christ, ainsi j’exploite les
avantages de ma situation de sportif pour dire aux jeunes que Jésus-Christ possède la réponse
à tous leurs besoins ».
On peut estimer à plus de 5 millions de personnes le nombre de celles qui ont entendu
l’Évangile par le moyen des sportifs d’AEA au cours de la première décennie. Un nombre
plus grand encore a eu connaissance du message par le biais de la radio et de la télévision.
Selon les termes de Dave Hannah « il est impossible de connaître le nombre de personnes
dont la vie a été transformée par ce ministère. Les chiffres sont trompeurs ; mais les cartes-
réponses que nous retournent tant de spectateurs au terme de rencontres-témoignage
traduisent l’impact que nous avons. » Plus de 335 000 personnes ont affirmé avoir accepté
Christ au cours de nos dix années d’existence.
Grâce à l’impulsion de Dave, le témoignage des sportifs de Campus pour Christ est allé
jusqu’aux extrémités du monde. Les athlètes découvrent la joie qu’il y a dans la
communication de l’amour et du pardon de Christ aux autres. Après un match de basket-ball
opposant l’équipe AEA à celle de la Caroline du Nord, un étudiant écrivit : « J’étais drogué et
menais une vie de débauche sexuelle. Maintenant je voudrais mener une vie chrétienne.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Écrivez-moi pour me faire connaître le chemin d’une telle vie. »
L’un des supporters qui suivait un match de l’AEA déclara : « Ce que les joueurs ont dit
ce soir devrait être proclamé plus souvent, et à des auditoires plus nombreux. » En vue
d’atteindre ce but, les équipes des Athlètes en Action continueront à parcourir le monde et à
témoigner que Jésus peut changer les vies.

ÉVANGÉLISATION DIVERSIFIÉE

Jamais nous n’avons disposé d’autant de moyens pour communiquer la bonne nouvelle
de l’amour et du pardon divins. Les supports les plus diversifiés s’offrent à nous pour
présenter à toute créature Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur.
Bob et Amy George et leur famille constituent une preuve vivante de ce que peut opérer
le Saint-Esprit au travers des médias. Un de nos premiers films était programmé sur une
chaîne de télévision. Il s’intitulait « Revolution Now ». La famille George suivit l’émission et
fut très touchée par la conclusion du film, à savoir que Christ est le seul espoir du monde.
Monsieur et Madame George vinrent à Arrowhead Springs pour me voir et j’eus la joie de les
conduire à Christ.

Leur témoignage

Bob et Amy ne tardèrent pas à rendre témoignage de leur foi et de leur joie en Christ à
leurs proches : famille, amis, collègues de travail et employés. Plusieurs acceptèrent le
Seigneur. Dans son désir d’en savoir davantage sur une évangélisation plus efficace, Bob
suivit les Cours d’Évangélisation donné dans un Institut, à l’intention des laïques. A l’issue
d’une session, Bob vint me trouver et me questionna sur les 2500 personnes qui, comme lui,
avaient répondu à l’appel lancé après la diffusion du film télévisé. Je lui répondis que toutes
ces personnes avaient été inscrites sur une liste et que nous leur adressions des circulaires,
mais que, par manque de personnel, nous étions dans l’incapacité de les suivre chacune
personnellement.
Bob me fit part alors de son fardeau : « J’ai la ferme conviction que le Seigneur me
demande de prendre à cœur le sort de toutes ces personnes. Voudriez-vous me confier cette
responsabilité ? »
J’étais subjugué. Il y avait à peine quatre mois qu’il s’était converti et déjà il éprouvait le
besoin de témoigner et de se servir des connaissances acquises. Nous lui avons donné notre
accord. Aussitôt, avec le concours des personnes qu’il avait amenées à la foi, il mit sur pied
un programme de visite des personnes de son secteur qui avaient répondu à l’appel. Quelques
années plus tard, Bob et Amy, se sont joints à plein temps à notre équipe. Bob a joué un rôle
déterminant dans le succès de la campagne d’évangélisation « Voici la Vie », en tant que
directeur de l’effort qui s’est déroulé à Dallas.
Ces amis ne sont en somme que des exemples parmi des milliers, de ceux qui attendent
d’être atteints par l’Évangile et amenés à la soumission au Seigneur, avant de devenir des
instruments qu’il emploiera pour changer le monde.
Comment atteindre ce but sinon en faisant appel aux possibilités des médias ?

ZAF SLM l 73
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
L’impact des mass-médias

Les moyens modernes de communication — journaux, radio, films, télévision —


exercent une influence considérable sur notre société. Ils sont capables de modeler l’opinion
publique, ils nous tiennent informés comme jamais auparavant, agissent sur nos personnalités
(en général dans un mauvais sens) et touchent tous les aspects de l’existence humaine. Je suis
pleinement convaincu que nous autres, chrétiens, devons impérativement nous servir de ces
médias pour communiquer l’Évangile.
Je vais illustrer par une comparaison. L’annonce de l’Évangile est semblable à une
offensive militaire, dans laquelle les mass-médias jouent le rôle de l’aviation qui se concentre
sur une cible, tandis que les forces terrestres, représentées par les prédicateurs de l’Évangile,
s’avancent et prennent possession de la cible. Les mass-médias préparent le terrain à
l’annonce de l’Évangile. Dans ce sens ces moyens de communication sont très importants
pour la stratégie de l’évangélisation.
Les mass-médias s’avèrent être un outil complémentaire à notre évangélisation
personnelle. Au même titre que les nombreuses églises disséminées sur le territoire, ils
constituent un support à notre mouvement. Nos équipes pionnières font un large usage du
matériel mis à leur disposition par nos moyens de communication, dans leur travail
d’évangélisation. Nos émissions radiodiffusées et télévisées atteignent des individus dans des
endroits retirés où il n’y a pas d’équipe d’évangélisation de Campus pour Christ. Nos
enregistrements magnétiques et nos films élargissent notre horizon d’activité à des auditoires
de plus en plus nombreux.
Chuck Younkman, le Directeur de notre département « Communication » explique ainsi
l’importance de cet outil : « La télévision, la radio, le film, les enregistrements magnétiques,
les montages audio-visuels et la littérature permettent de toucher des millions de personnes en
une seule fois et s’avèrent aussi incomparables dans le contact individuel. »

Atteindre les étudiants

Nous nous sommes intéressés à l’emploi des mass-médias quand nous avons constaté la
pénurie de matériel d’évangélisation adapté aux étudiants. Dès 1967, nous avons publié la
revue Collegiale Challenge, destinée à faire connaître l’appel du Seigneur. Depuis la première
édition, des millions d’exemplaires ont été répandus à travers les États-Unis et dans d’autres
pays.
Suite à la lecture de cette revue, des milliers d’étudiants se sont donnés au Seigneur. Une
jeune femme en avait découvert un exemplaire dans la communauté religieuse qu’elle
fréquentait. Alors qu’elle parcourait cette revue, un membre de notre équipe vint à passer près
d’elle ; la voyant plongée dans sa lecture, il se proposa de lui en expliquer le contenu. Avant
la fin de l’entretien, elle demanda au Seigneur d’entrer dans sa vie. Après avoir terminé ses
études, elle est entrée dans l’équipe de Campus pour Christ, et s’efforce d’amener d’autres
étudiants à Christ.
J’ai publié en juillet 1969 un livre intitulé « Revolution Now » dans lequel est résumé
l’essentiel de mes prédications et de notre formation. Ce titre quelque peu politique avait
accroché l’attention d’un jeune qui croyait découvrir des indications pour une révolution
politique. La lecture de ce livre le surprit, mais ne le déçut pas, car en parcourant le contenu, il

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
se donna au Seigneur. Après avoir reçu une solide formation, il exprima le désir d’être
incorporé à notre équipe, au sein de laquelle il exerce un ministère fécond.

Lettres Van Dusen

Les lettres Van Dusen sont certainement l’un des éléments les plus populaires de notre
littérature d’évangélisation. Voici comment elles ont vu le jour. Un homme d’affaires qui
souhaitait mieux connaître Christ m’avait demandé d’en discuter avec lui. Mais comme
j’habitais Los Angeles et lui New York, il ne m’était pas possible de lui rendre visite à ce
moment-là. Je lui écrivis donc une lettre qui expliquait l’essentiel sur Christ et sur la vie chré-
tienne.
Lorsque j’eus posté la lettre, il me vint à l’esprit que ce genre de lettre pouvait convenir
à toute personne que je désirais conduire à Christ. J’en fis donc des milliers de copies, en
ayant eu soin de remplacer le nom de mon vrai correspondant par celui, imaginaire, de Van
Dusen. Les photocopies furent envoyées à des étudiants qui lui réservèrent un accueil si
enthousiaste, que nous décidâmes de l’imprimer. A ce jour, des millions d’exemplaires de
cette lettre circulent dans le monde entier, dans la plupart des langues principales.
Nous avons édité aussi une série d’études bibliques, intitulées « les Dix Pas vers la
maturité chrétienne » complétées par les « Messages Transmissibles » qui font connaître les
vérités fondamentales de la vie chrétienne. Des milliers d’églises et de groupes chrétiens se
servent de ces matériels pour l’instruction de ceux qui ont accepté l’Évangile, parfois depuis
très longtemps.
De toutes nos publications régulières, celle qui est la plus répandue est sans doute
Worldwide Challenge, envoyée à plus de 80 000 lecteurs chaque mois. La revue, éditée par
Judy Downs Douglass, a pour but d’informer sur ce que Dieu accomplit dans le monde entier,
et de stimuler les lecteurs à persévérer dans leur communion avec Dieu. Depuis 1974, date de
sa parution, cette revue nous a valu un abondant courrier de lecteurs qui nous disent à quel
point ils ont été encouragés dans leur vie chrétienne et sensibilisés à notre effort de répandre
l’Évangile.

Publication Here’s Life

L’un des départements qui connaît la plus forte croissance est celui de nos publications.
Nous publions plus de trente ouvrages par an. Ce moyen de formation nous met en contact
avec d’autres éditeurs et avec des auteurs, sur un plan international. Nous assurons la
traduction et la distribution des ouvrages de Campus pour Christ dans 150 pays. En
coordonnant la publication et la distribution des livres, des enregistrements audio et vidéo, des
matériels d’évangélisation et autres, le département Here’s Life participe au changement du
monde. Il aide des personnes à s’engager dans un ministère à plein temps, d’autres à mieux
assumer leurs responsabilités de chrétiens, en leur proposant les outils pour évangéliser, faire
des disciples et assurer un rôle moteur.

Impact par le film

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Dans le domaine des mass-médias, il convient aussi de souligner la part importante prise
par le film. Nous avons créé un nouveau service, intitulé Paragon, pour en assumer toute la
responsabilité. Nos films ne visent qu’un but : faire connaître le Christ ressuscité, encourager
les spectateurs à le recevoir comme Sauveur et Seigneur et à lui consacrer leurs vies comme
disciples ayant à cœur l’accomplissement de l’Ordre Missionnaire. Ces films sont projetés
dans les endroits les plus divers : églises, camps de jeunes, campus universitaires, centres
d’éducation surveillée, prisons, bases militaires. Par le ministère du film nous avons fait
connaître l’histoire et les miracles survenus à EXPLO 72 ; nous avons présenté à la
communauté noire la réponse à ses besoins par Jésus-Christ ; nous avons mis en garde contre
les dangers de l’occultisme : enfin, nous avons montré des vies chrétiennes épanouies,
heureuses de partager avec les autres richesses de Christ.
Un homme nous fit part, un jour, des suites de la projection du film « Too Late to Wait »
(Trop tard pour attendre), spécialement conçu pour des minorités. Le film avait été présenté
dans une classe de sociologie d’un lycée, et suivi par plusieurs membres de l’église. Il écrivit :
« L’un des professeurs était très ému ; le film lui parut excellent... Le résultat de cette
projection et de l’emploi d’autres matériels d’évangélisation par les membres de notre église,
s’est traduit par l’augmentation de 3 à 30 du nombre de chrétiens engagés dans cette école. »
Nous mettons à la disposition d’autres films, présentant la vie de famille chrétienne, ou
encore le rôle du pasteur.
Notre échothèque contient des centaines d’enregistrements sur les cours de formation
que nous avons donnés au cours des années passées. Avec l’évolution des matériels et la
diminution des prix, l’écoute des enregistrements devient accessible à chacun. Parmi les
grands thèmes mentionnons : le rôle du Saint-Esprit, des conseils pour l’évangélisation, les
principes de vie familiale chrétienne, des messages d’évangélisation et des séries d’études sur
quelques livres bibliques. Nous disposons encore de supports visuels qui s’avèrent
particulièrement bien adaptés aux besoins des Instituts Bibliques et Facultés de Théologie.
Nous avons enregistré en vidéocassettes des séquences de quelques matches de basket-
ball des équipes d’Athlètes en Action.
En plus du loisir qu’elles procurent aux sportifs, elles propagent le message de l’Évangile, par
le témoignage rendu lors des mi-temps.

LE FILM « JÉSUS »

Sous un ciel frais et étoilé, des Pakistanais de tous âges, sortant de couloirs couleur
d’encre, cherchaient à se frayer une place devant le grand écran. Des femmes, enveloppées de
leurs saris, étaient assises sur des nattes tressées ; plusieurs d’entre elles berçaient des bébés
pour les faire taire. De jeunes enfants, les yeux grands ouverts étaient si près de l’écran qu’ils
étaient obligés de rejeter leurs têtes très en arrière pour apercevoir l’image. Des hommes,
debout, formaient un rempart autour de cette foule assise.
Pour la plupart des habitants de ce petit village de Korungi, c’était la première fois qu’ils
assistaient à une projection de film. Nous présentions, ce soir-là, le film « JÉSUS », une
reconstitution de la vie de Christ d’après les données de l’évangile selon Luc.
Il y avait 300 personnes au moment où la projection débuta. Tandis que, l’une après
l’autre, les quatre bobines se déroulaient, le public demeurait silencieux et immobile. Lorsque

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
vint la scène de la crucifixion, plusieurs visages exprimèrent l’angoisse. Des personnes se
mirent à sangloter bruyamment. Puis, quand le Christ ressuscité apparut à ses disciples, un
soupir de soulagement parcourut la foule.
« A partir de ce soir, tout a changé dans mon appréciation de Jésus. En réponse à tout ce
qu’il a fait pour nous, à la souffrance qu’il a endurée, je veux désormais faire quelque chose
pour lui. » Telles furent les paroles de Mustaq, un balayeur de rues, âgé de 18 ans.
Cette scène s’est répétée maintes et maintes fois. Plus de 250 millions de personnes ont
vu le film « JÉSUS ». Des dizaines de millions, comme Mustaq, ont exprimé le désir de
recevoir Christ comme Sauveur. Le film a été traduit en plus de langues qu’aucun film
auparavant. Certains responsables de sociétés missionnaires n’hésitent pas à considérer ce
film comme « le plus grand outil jamais donné à l’Église pour l’évangélisation. »
La réalisation de ce film, comme porte ouverte à l’annonce de l’Évangile à des millions
d’êtres humains, est l’aboutissement d’un vieux rêve. Dès 1947, j’ai souhaité être un jour
engagé dans la production d’un film sur la vie de notre Seigneur. J’étais alors un jeune
chrétien, plein de zèle, mais sans beaucoup de connaissance.
Je soumis mon idée à Cecil B. DeMille, le célèbre producteur cinématographique. Il
avait déjà réalisé des films tels que « Roi des Rois », ou « Les Dix Commandements ».
L’œuvre de ce cinéaste me stimula. J’eus l’occasion de le rencontrer à l’issue d’un exposé
qu’il fit dans une église.
DeMille me raconta que son père avait été acteur à Broadway, mais qu’après sa
conversion il s’était efforcé de faire pénétrer l’Évangile dans ce milieu particulier de
l’industrie des loisirs. DeMille était venu à Hollywood pour y produire des films chrétiens, et
rien que des films chrétiens s’il en avait les moyens financiers.
Je n’avais évidemment pas les moyens de financer une telle entreprise. Pendant trente
ans ce manque d’argent a hanté mes rêves. Quelques années après la naissance de Campus
pour Christ, nous avons discuté l’impact qu’aurait sur le public un film présentant la vie de
Jésus. Nous avons rassemblé des copies de plus de trente films réalisés sur ce sujet. La plupart
d’entre eux comportaient de notoires inexactitudes. Nous avons envisagé sérieusement
d’acheter les droits sur l’un de ces films, avec l’intention de le corriger pour le rendre plus
conforme au récit biblique.
Nous étions persuadés qu’un tel film constituerait un outil extraordinaire pour
l’évangélisation. Cependant, nous n’arrivions toujours pas à rassembler suffisamment de
fonds.
C’est alors que je rencontrai un homme qui avait un projet grandiose ; il voulait
transcrire sur film toute l’histoire biblique. Cette rencontre se déroula fin 1976. C’était une
idée apparemment insensée. Mais John Heyman n’était pas homme à renoncer facilement
devant les difficultés. C’était un cinéaste juif de renom, qui avait déjà produit plus de vingt
long-métrages.
Je le présentai à Paul Eshleman, alors Directeur de Campus pour Christ aux États-Unis.
Très rapidement John et Paul devinrent d’excellents amis.
Dans les mois qui suivirent, j’eus de nombreux entretiens avec John. Souvent, quand je
me trouvais à Washington, il prenait un avion et quittait New York pour me rejoindre. Nous
avions alors des discussions qui se prolongeaient jusqu’aux premières heures du jour,
concernant Jésus, le Messie. Plus nombreuses encore étaient les discussions entre Paul et
John.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Vint enfin le jour où John se convertit à Jésus-Christ. Peu après, il se rendit à
Arrowhead Springs pour une série de réunions spéciales. Il était accompagné de Paul
Eshleman, de Bunker et Caroline Hunt, amis de longue date et généreux supporters de notre
ministère.
Nous avons envisagé la possibilité de produire un film sur la vie de Jésus, sous la
direction de John Heyman. Les amis Hunt se proposèrent immédiatement pour soutenir
financièrement ce projet. C’est ainsi qu’une idée pour laquelle j’avais prié pendant trente ans
prit corps, à ma plus grande joie.
Nous avions défini comme critères de ce film l’exactitude et l’authenticité. Une équipe
se mit au labeur et rédigea un document de 318 pages décrivant l’arrière-plan biblique,
théologique, historique et archéologique de chaque scène. L’histoire devait respecter la
narration de Luc. Le film se voulait documentaire vrai, dépouillé de tout embellissement au
récit biblique.
La plupart des rôles étaient tenus par des acteurs juifs, mais il fallut des mois de
recherche pour trouver celui qui devait jouer le rôle principal. Deux cent soixante-trois acteurs
se présentèrent et furent passés au crible ; ce fut en définitive l’Anglais Brian Deacon qui fut
retenu.
Brian apprit par cœur des chapitres entiers de l’évangile selon Luc et lut l’évangile 22
fois avant le tournage du film. Il se mit tellement bien dans le personnage de Jésus que
souvent, après le tournage d’une scène, les spectateurs présents l’applaudissaient. Il arriva
même qu’après le tournage d’une scène de guérison, plusieurs lui demandèrent de les guérir,
eux aussi !
Toutes les scènes ont été tournées en Israël. Heyman, dans son souci de la perfection,
veillait à tous les détails imaginables. Un jour il fit arrêter les prises de vue parce qu’il avait
remarqué sur le sol l’empreinte d’une semelle d’une chaussure de tennis.
Chacun sait combien il est difficile de réaliser un film. Le nôtre ne fit pas exception.
Eshleman se souvient avoir entendu John déclarer : « C’est à coup sûr le film le plus difficile
que j’aie jamais produit. Vous n’avez aucune idée des obstacles que nous avons dû surmonter.
»
Quand le scénario définitif fut prêt pour la séquence du baptême de Jésus et pour celle de
la tempête apaisée, le temps était si frais et l’eau si froide que Deacon attrapa une pneumonie.
Il en résulta deux jours de retard dans le tournage du film.
Tout au long de la production de ce film, le message de Christ fut saisi et compris par
plusieurs figurants. Entre autres, un étudiant qui avait échoué à ses examens, s’était présenté
pour obtenir du travail. Il avait déjà parcouru toute l’Europe à la recherche d’un sens pour sa
vie. Il finit par se trouver en Israël, les poches vides, et le cœur vide.
Après avoir transporté, pendant quelques jours, différents accessoires pour le décor des
scènes, il prit la Bible des Gédéons mise à la disposition des occupants des chambres à l’hôtel
de Tel Aviv, et se mit à lire l’évangile selon Luc. Au terme de sa lecture, il s’agenouilla et
reçut Christ comme son Sauveur personnel.
Cinq mois plus tard, il débutait ses études de théologie au Collège Biblique de Dallas.
Avant même que le film « JÉSUS » ne soit projeté dans les salles de spectacle, il
continuait à transformer des vies, parfois de manière inattendue. Lorsque Eshleman se rendit à
Hollywood pour y rencontrer des responsables et définir avec eux la distribution du film, un
membre de la Warner Brothers l’interrogea en ces termes : « Comment pourrais-je

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
commencer, sinon en ayant foi en ce Jésus ? »
Quelques instants plus tard il baissa la tête, et, d’une voix émue, il demanda à Christ
d’entrer dans sa vie.
Paul continue d’affirmer que c’est là le but essentiel du film « JÉSUS » : s’efforcer de
communiquer la vie nouvelle, un nouvel espoir et une raison de vivre.
Le film « JÉSUS » sortit sur les écrans des États-Unis vers la fin de l’année 1979. Un an
plus tard, il avait attiré plus de quatre millions de spectateurs.
Un jour, après une projection du film, une enseignante déclara à ses étudiants qu’elle
serait heureuse de leur faire connaître personnellement Christ, s’ils acceptaient de venir chez
elle après la classe. Deux jours plus tard, 14 d’entre eux s’étaient donnés au Seigneur.
A Birmingham et à Jacksonville, les directeurs des salles de spectacles se convertirent au
Christ. Lors d’une projection spéciale pour des étudiants à Sacramento, 21 exprimèrent leur
intention de suivre Jésus.
Dès l’origine du projet, le film « JÉSUS » était conçu pour s’adapter au besoin du monde
entier. Son schéma simple, son texte directement tiré de l’évangile selon Luc, ont facilité sa
transposition en d’autres langues. 10 millions de dollars ont été collectés et consacrés à la
traduction du texte en plus de 100 langues. La plupart des versions ont adapté une conclusion
évangélique. Campus pour Christ envisage d’ici 1990 la postsynchronisation en 271 autres
langues principales et d’ici 1995 en I 000 dialectes.
Quand le film fut proposé dans les salles de spectacles d’Europe, peu de directeurs
s’attendaient à un succès. A Zürich, en Suisse, le propriétaire d’une salle privée accepta, à
contrecœur et uniquement pour quelques jours, de projeter le film. Il craignait un échec. En
six semaines de projection, 4 800 personnes avaient vu le film.
Dans une ville anglaise où 10 000 personnes s’étaient déplacées pour voir le film «
JÉSUS » projeté durant quatre semaines, un journal imprima en grosses manchettes : «
JÉSUS détrône E.T. » Mais c’est à Singapour que le film attira le public le plus nombreux :
200 118 personnes en quatre semaines.
Nous avons constaté un engouement plus grand pour le film dans les pays en voie de
développement, là où souvent les pêcheurs et les fermiers exercent leurs métiers exactement
comme le faisaient les contemporains de Jésus. Aux publics qui se chiffrent par centaines
dans les pays d’Amérique du Nord et d’Europe, s’opposent ceux qui se comptent par milliers
dans les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique Latine. Dans ces pays du Tiers Monde, nos
équipes disposent de matériels portables, écran et projecteur, ce qui leur permet de présenter
le film dans les villages les plus reculés. Une fois le matériel monté et l’annonce faite par
quelques coureurs, il n’est pas rare de voir arriver plus de I 500 personnes. Pour beaucoup
d’entre elles, c’est la première fois qu’elles voient un film.
Ces équipes courent parfois de grands risques dans leur zèle pour présenter le film aussi
loin que possible. Certains de nos hommes ont été attaqués, dépouillés, emprisonnés, lapidés,
empoisonnés ou brûlés avec des charbons ardents.
Voici le témoignage de Charlie Abro, le responsable de ce film pour l’Inde : « Chaque
équipe mobile a connu les pierres et les coups. Mais nous n’y prêtons plus attention. Nous
nous attendons à des réactions hostiles, et l’accueil parfois tumultueux en est la preuve. »
Mais le sacrifice et la persécution en valent la peine. Dans plusieurs villages du
Maharashtra, en Inde, les gens ont attendu pendant des heures l’arrivée du matériel, et ont
assisté encore à la projection qui durait plus de deux heures. Ailleurs, le public réclamait une

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
seconde projection. Dans un village il a fallu projeter le film trois fois.
Nous pourrions multiplier à l’infini de telles anecdotes. Pendant que des combats
terribles se déroulaient au Salvador, le film « JÉSUS » fut projeté durant toute une semaine
dans une ville salvadorienne nommée Santa Telca. La moitié de cette ville de 52 000 habitants
vit le film, et 5 600 personnes firent profession de se convertir. A la fin de 1984, plus de 250
000 personnes du Salvador avaient assisté à la projection du film.
Dans l’île de Burma, les habitants de Hsanguang, un village inaccessible, firent parvenir
un mot à l’équipe cinématographique de Campus pour Christ, exprimant leur désir de voir le
film « JÉSUS », à l’occasion de leur fête des moissons. Le seul moyen de se rendre dans ce
village retiré consistait à prendre l’hélicoptère, ce qui occasionnait une dépense exorbitante.
Mais les villageois ne renoncèrent pas à leur projet pour autant. Ils mirent à la
disposition de l’équipe des éléphants sur lesquels furent chargés groupe électrogène, essence,
écran, projecteur, matériel de suite et personnel. Ainsi furent franchies les montagnes.
En deux soirées de projection, 6 500 personnes assistèrent à la projection du film, et 141
témoignèrent de leur foi en Christ.
En maints endroits, une fois la projection terminée et le film reparti ailleurs, nous avons
été témoins de suites remarquables. Au cœur de l’Indonésie musulmane se trouve le village de
Pamongan. 200 villageois s’étaient rassemblés en plein air, par une douce soirée, pour assister
à la projection du film « JÉSUS ». A peine commencée, la séance dut être interrompue à
cause d’une panne de l’amplificateur. Nous n’avions pas d’autre solution que de reporter cette
projection à plus tard. Mais un mollah, qui ne l’entendait pas ainsi, nous prêta l’amplificateur
de la mosquée locale.
A la fin de la projection, Subawi, sa mère Sunarti et un de ses frères Swandini, furent les
premiers à se déclarer pour Christ. Ils furent rapidement suivis par un laboureur de 50 ans et
par un mollah (chef musulman).
Une équipe de Campus pour Christ vint organiser des sessions de formation pour ces
nouveaux croyants. A la première réunion assistaient huit personnes. Un an plus tard, près de
200 personnes se réunissaient dans la maison de Sunarti. Cette jeune église fut confiée aux
soins d’une église baptiste de Sema- rang.
« Jésus-Christ est extraordinaire », confia un jour Parti, le laboureur qui avait confessé
sa foi dès le premier soir. « Aux yeux du peuple, je ne suis rien. Mais parce que je suis
chrétien, je suis un fils de Dieu. »
Ma prière fervente, c’est que dans les années prochaines, des milliards de personnes du
Tiers Monde aient la même occasion que Parti d’entendre la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ,
par le moyen du film « JÉSUS ».

LA VIE AU QUARTIER GÉNÉRAL

Pendant des années, j’ai passé la plus grande partie de mon temps à voyager. Aussi,
chaque fois qu’il m’arrive de retourner à Arrowhead Springs, en compagnie de mon épouse
j’ai l’impression de vivre un Noël perpétuel. Aucun endroit au monde ne m’est plus précieux.
Je ne suis pas le seul à éprouver tant de plaisir à Arrowhead Springs. Les amis de
passage ne tarissent pas d’éloges sur les expressions radieuses lues sur les visages, sur la
bonne humeur, sur la vie débordante et le bon esprit qui règne au sein de notre équipe. C’est

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
de là qu’émanent toutes les directives adressées aux équipes de Campus pour Christ présentes
dans le monde entier.
On m’attribue souvent l’honneur du rayonnement considérable de Campus pour Christ,
honneur que je ne cherche ni ne mérite. C’est au Seigneur que doit être rendu cet honneur.
Mais dans Sa grâce et Sa sagesse souveraines, Il lui a plu d’appeler un groupe d’hommes et de
femmes, tous consacrés à la cause de l’Évangile, pour me seconder dans la direction de ce
mouvement d’évangélisation. Toutes ces personnes que j’ai le grand privilège de côtoyer, sont
remplies de l’Esprit, d’une grande maturité, des gens capables qui, pour la plupart, ont dix ans
de ministère spirituel derrière eux. Ensemble nous prions, élaborons notre stratégie,
travaillons pour obéir à l’Ordre Missionnaire.
Steve Douglass, Vice-Président du Conseil d’Administration, assure la direction de notre
activité hors des États-Unis. Il est diplômé du MIT et de l’École Supérieure de Commerce de
Harvard. Loren Lillestrand dirige tout ce qui est interne aux États-Unis.

Directoire

Le Conseil Exécutif de Campus pour Christ comprend des professionnels hors du


commun. Leurs sages conseils m’ont évité bien des faux pas, et sont à l’origine de décisions
excellentes, que je n’aurais jamais prises seul. Ce Conseil se compose de :
S. Elliot Belcher, Jr., Président de Southern United Life Insurance Co. ; Clarence E.
Brenneman, Président de C.W. Tower, Ltd. ; Claude T. Brown, Président de Brown Transport
Corporation ; Bruce A. Bunner, Associé à Peat, Marwick, Mitchell & Co. ; Leroy O. Eger,
Président de Dexent Devices and IXTUS F.A., Costa Rica ; Edward L. Johnson, Président de
Financial Fédération, Inc. ; L. Allen Morris, Président de Allen Morris Co. ; Arlis Priest,
Président de Priest Enterprises. Également mon épouse bien-aimée, Vonette.
J’aimerais pouvoir consacrer un chapitre entier à chacune de ces personnes et à tous les
autres avec lesquels j’ai des rapports, en raison de tout ce qu’ils signifient pour moi et pour
mon ministère, mais cela exigerait 200 pages supplémentaires. Sans eux, et sans les milliers
d’autres que Dieu a suscités, Campus pour Christ n’aurait pas le rayonnement dont il jouit
actuellement.
Tous ceux qui exercent quelque responsabilité au Quartier Général de Arrowhead
Springs forment une équipe d’hommes d’affaires qualifiés et actifs, qui ont consacré leur vie
au Seigneur et qui s’efforcent d’obéir à l’Ordre Missionnaire donné par le Seigneur lui-même,
par le moyen de Campus pour Christ. Ils travaillent tous sous la direction de Steve Douglass
et me secondent dans la plupart des décisions importantes que je dois prendre.

Plutôt Campus pour Christ


qu’une situation enviable dans le monde

Jim Schroeder est un exemple de ce choix. Avec sa femme Marti, il a préféré Campus
pour Christ à la perspective d’une carrière brillante au sein d’une Compagnie de
Télécommunications. Il explique ainsi sa décision : « J’ai toujours voulu communiquer ma
foi. Je savais aussi que Dieu m’avait accordé des dons que je devais mettre à Son service dans
un travail à plein temps.
Je suis émerveillé de pouvoir participer à un travail dans lequel Dieu accomplit constamment

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
des miracles. »
Un membre de l’équipe, occupé à des tâches de secrétariat affirme : « Je crois
sincèrement que la moindre fonction accomplie ici, à Arrowhead Springs, participe
pleinement au but fixé, à savoir atteindre des milliers de personnes en leur communiquant
l’Evangile. »
Une secrétaire du service du personnel ajoute : « Je trouve passionnant le simple fait de
renseigner quelqu’un sur ce que Dieu demande de lui pour répandre la Bonne Nouvelle de
Jésus- Christ. » Cette secrétaire répond, en moyenne, à quarante lettres chaque jour, lettres qui
proviennent de personnes désireuses de servir le Seigneur dans le cadre de Campus pour
Christ.
Voici le témoignage d’un administrateur : « Nous sommes tous membres du même
corps, et je me considère privilégié de pouvoir mettre mes capacités au service du Quartier
Général. J’aime ce que je fais, mais j’aime encore plus la Personne que je sers. J’accomplis ce
ministère dont les ramifications sont internationales, parce que Dieu m’y a appelé. Je
m’acquitte de ma tâche dans l’émerveillement de ce qu’il peut faire. »
Ces personnes, associées à bien d’autres encore, qui, toutes, sont qualifiées, totalement
consacrées au Seigneur Jésus-Christ, et portant du fruit par Sa puissance, constituent le cœur
qui, à Arrowhead Springs, pense, produit et encourage.

Un ministère influent

Les décisions prises à Arrowhead Springs se caractérisent par leur impact. Les huit cents
membres du personnel exercent, par leur engagement dans les nombreuses activités de
Campus pour Christ, une influence réelle sur un nombre incalculable de personnes, réparties
aux quatre coins du monde. Si les équipes disséminées dans les différents champs de mission
sont en mesure de respecter leur programme d’activités et d’utiliser un matériel de plus en
plus indispensable, c’est grâce à ceux qui, à Arrowhead Springs, élaborent la stratégie et
fournissent en permanence les matériaux nécessaires.
Arrowhead Springs se caractérise encore par son activité. Les membres de l’équipe dirigeante
sont constamment en train de planifier, d’organiser, de répondre à des lettres, de créer, de
faire des reportages, de donner des cours de formation, de s’occuper de publicité, d’étudier, de
prier, d’écrire. Si, à l’origine, Arrowhead Springs constituait un lieu de repos et de cure
thermale pour brasseurs d’affaires et vedettes de cinéma, c’est devenu, à l’heure actuelle, une
véritable ruche d’activités pour le Seigneur.
Arrowhead se veut enfin point de départ d’une multiplication. C’est l’endroit où l’on
forme des chrétiens, où on leur apprend à expérimenter une vie remplie de l’Esprit, à
transmettre leur foi, à enseigner aux autres le secret d’une vie de victoire, d’une vie aux fruits
abondants. Cette formation, qu’elle soit dispensée par l’institut Laïque d’Évangélisation,
l’institut d’Études Bibliques, la Conférence Universitaire, le Séminaire Pastoral ou l’institut
pour la Croissance de l’Église, est aussi accordée à tout le personnel du Quartier Général.

Communion fraternelle

Tous les membres de Campus pour Christ, quel que soit l’endroit où ils se trouvent, au
Quartier Général, sur un Campus Universitaire ou dans une communauté, sont contraints,

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
chaque jour, de se conformer à la volonté du Seigneur : rester Ses serviteurs, obéissant à Ses
commandements par la puissance de Son Saint-Esprit. C’est ensemble que nous travaillons à
la réalisation de l’Ordre Missionnaire pour notre génération. Chaque département, chaque
bureau, chaque publication, chaque activité, chaque projet visent en fait ce seul but.
Notre département « Finances » comprend une section « Comptabilité ». Ce service
dépend du Directeur financier et partage avec moi la responsabilité de la gestion des sommes
que nous recevons pour Dieu : financement des projets, préparation des budgets, tenue des
livres de comptes, salaires, dépenses et recettes, paiement des assurances.
Le département « Finances » englobe aussi le service informatique, la centrale d’achats
et tout le service dactylographique. Par souci d’efficacité et d’économie de temps, et pour la
plus grande gloire de Dieu, nous nous servons des équipements les plus perfectionnés dans le
traitement de l’information, ce qui nous oblige à faire appel à de bons opérateurs, de bons
programmeurs et de bons analystes.

Le département « Conférences »

La mission de ce service est de garantir le meilleur accueil aux différents visiteurs de


notre Centre : étudiants, laïcs, conférenciers, dignitaires ecclésiastiques, hautes personnalités.
Elle inclut l’administration de l’hôtel, la réception des hôtes, l’inscription pour tous les
séminaires et toutes les conférences, la mise à disposition de la littérature,
l’approvisionnement en nourriture et l’entretien des bâtiments. Le site d’Arrowhead Springs
est considéré comme l’un des plus agréables centres de conférences de tous les États- Unis.
Quand nous n’utilisons pas les locaux pour nos propres besoins, nous les mettons facilement à
la disposition d’églises ou d’organisations chrétiennes qui en manifestent le désir.
Nous avons aussi mis sur pied un Service Technique, indispensable pour l’aménagement
et l’entretien. Depuis le jour où le Seigneur nous a fait don de cette magnifique propriété,
nous avons éprouvé le besoin d’en prendre soin, en désignant une équipe à plein temps,
chargée de maintenir en bon état les terrains et les bâtiments, et responsable de toute
extension éventuelle. Grâce au zèle de cette équipe, le site d’Arrowhead Springs embellit
d’année en année.
En prévision d’une capacité d’accueil de 110 000 personnes sous l’impulsion du
Mouvement Agapé, notre département du Personnel est constamment préoccupé de recruter,
de tenir à jour un fichier et de former du personnel. Son but principal est d’être un outil entre
les mains de Dieu pour orienter ses ouvriers au poste qu’il leur assigne.
Le département des mass médias travaille avec la certitude que tout est possible à Dieu.
Nous nous servons de revues, de journaux, de lettres, d’émissions radio, de films, d’émissions
télévisées, de matériels audio-visuels, de contacts épistolaires avec des chrétiens comme avec
des non-chrétiens, pour faire connaître à notre génération l’amour de Jésus-Christ.

Courrier

Notre département « Correspondance » à la tâche gigantesque, mais indispensable,


d’écrire à des milliers de nouveaux chrétiens, selon un programme régulier, en vue de les faire
progresser dans leur connaissance du Seigneur. De plus, il doit maintenir à jour la liste de tous
les correspondants de Campus pour Christ.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Il doit veiller à ce que le courrier d’arrivée parvienne à son bon destinataire. Il enregistre
aussi toutes les informations fournies par la correspondance et les ventile vers les service
compétents.

A la recherche d’autres talents

Arrowhead Springs est un centre vivant. Tout chrétien consacré, quels que soient ses
dons, quelles que soient ses aptitudes, est susceptible d’être utilisé par Dieu, dans notre centre,
en vue de changer le monde. Nous prions constamment pour la venue de chrétiens dotés
d’aptitudes indispensables de nos jours pour l’évangélisation mondiale.
Au Quartier Général, chaque membre de l’équipe occupe une place stratégique. Il est au
cœur d’un mouvement dirigé et béni par Dieu. Chacun doit combattre dans la prière en faveur
des missionnaires engagés dans le monde entier. Journellement il aura des raisons de louer
Dieu, devant les miracles qui se produisent partout. Il accomplit le début d’un travail qui
donne du fruit sur le champ de mission. Il participe chaque jour à l’ensemencement et à
l’arrosage de la semence que constitue la Parole de Dieu, et qui produit du fruit au centuple.
Si vous vous intéressez à notre ministère et si vous désirez nous aider dans tel ou tel domaine,
écrivez-vous pour obtenir des informations complémentaires.

EXPLO 72

1969. J’assistais au Congrès américain sur l’évangélisation qui se tenait dans le grand
auditorium de Minneapolis. Assis à côté de l’évangéliste indien Akbar Haqq, j’écoutais
attentivement l’une des prédications de Billy Graham.
A un moment donné, je me penchai vers le Dr Haqq et lui fis part du sentiment très fort
qui m’envahissait et qui me dictait d’organiser un Congrès sur l’Evangélisation sous l’égide
de Campus pour Christ, dans le but d’apprendre aux jeunes chrétiens à communiquer leur foi.
« Bill », me dit-il, «je vous approuve ».
C’est ainsi que naquit l’idée qui devint l’un des événements les plus fascinants de notre
mouvement.

100 000 délégués

A mon retour à Arrowhead Springs, je fis part de mon idée aux membres de notre
Directoire, dont certains furent enthousiasmés. D’autres se montrèrent sceptiques devant
l’ampleur de la tâche. Au bout de quelques mois, nous étions tous d’accord de tenter
l’expérience. Nous nous sommes mis à prier et à discuter la possibilité de rassembler 100 000
étudiants dans une grande ville des États-Unis. L’été 1972 nous parut la meilleure date.
Le 21 février 1970, je pris la parole lors d’une conférence tenue dans un hôtel de
Chicago. Après mon exposé, je demandai à Paul Eshleman alors directeur de Campus pour
Christ à Madison, dans le Wisconsin, et à sa femme Kathy, de bien vouloir m’accorder
quelques minutes d’entretien. Je leur fis part alors de la décision de notre Directoire de lui
confier, à lui, la préparation générale de cette campagne gigantesque d’une semaine. Il de-

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manda quelques jours de réflexion et de prière pour connaître la volonté de Dieu, puis il
donna son accord.
Les préparatifs allèrent bon train. En mars de la même année, Paul visita les deux sites
possibles pour accueillir une telle organisation, que nous avions baptisée « EXPLO 72 ». Des
deux villes, Dallas et Chicago, la première s’avéra rapidement la mieux adaptée à notre projet.
Elle offrait de meilleures possibilités d’accueil.
Paul dut affronter les membres, quelque peu incrédules, du Bureau chargé des
Conventions, et soumettre notre projet à la Chambre de Commerce. Bien qu’il fût clair pour
chacun que nous allions, en somme, créer une ville à l’intérieur d’une autre, nous eûmes le
feu vert des dirigeants de Dallas.
En mai, Paul et Kathy s’installèrent à Dallas. Ils passèrent ensuite l’été à Arrowhead
Springs où, ensemble, nous avons eu la joie de préciser les différents aspects de cette
entreprise d’envergure que devint EXPLO.
A la fin de l’été, ils retournèrent à Dallas, accompagnés de dix membres de l’équipe
dirigeante, affectés au projet EXPLO 72. Cette équipe disposait de deux ans pour préparer le
Congrès.
Ces hommes avaient du pain sur la planche : mettre sur pied une stratégie de
sensibilisation, par la radio et la télévision, par la production d’un film publicitaire, par la
rédaction d’articles pour les journaux, par la publication d’annonces, de tracts, par l’utilisation
des colonnes des bulletins de paroisse. Ils invitèrent des responsables chrétiens de renom à
faire connaître ce projet ; ils durent trouver de quoi héberger, nourrir et transporter 100 000
personnes. Peu avant l’ouverture du Congrès, ce n’était plus 10 hommes, mais 300 que
comptait l’équipe de préparation.

La puissance de la prière

Ces hommes travaillèrent d’arrache-pied, sacrifiant leur temps de loisir et leurs heures de
sommeil. Mais ils ne sacrifièrent jamais le temps de prière. De tous les coins des États-Unis,
nous avons prié pour eux et avec eux, et nous avons vu Dieu agir, répondre à leurs besoins au
fur et à mesure qu’ils les Lui exposaient.
A titre d’exemple, nous avions prié pour trouver 200 agents prêts à susciter et à soutenir
l’enthousiasme par le moyen du film publicitaire. Lorsqu’EXPLO ouvrit ses portes, ce chiffre
était dépassé, et 1 000 films étaient en circulation. Aux dires du producteur, jamais un film
chrétien n’avait eu un si grand nombre de copies.
Ils firent confiance à Dieu pour l’équipement du bureau. Ils demandèrent une
calculatrice. Un homme leur en apporta une. Puis ils prièrent pour un photocopieur. Quelqu'un
leur fit don du sien. Ils supplièrent le Seigneur de leur faire trouver grâce auprès des directeurs
de grands hôtels. A l’ouverture du Congrès nous avions le plus grand nombre de réservations
jamais enregistrées pour une Convention à Dallas.
Évidemment, nous avons prié pour les délégués à ce Congrès. Nous avons demandé au
Seigneur de susciter chez plusieurs milliers d’entre eux le besoin d’une communion plus
intime avec Lui, ainsi que le désir de partager avec les autres leur foi en Lui.

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85 000 inscrits

En février 1972, à quatre mois de l'ouverture du Congrès, nous n’avions que 19


délégations inscrites. Le jour de l’ouverture, grâce au dynamisme de Mary Banks, une femme
d’affaires remarquable, 1 300 délégations représentant 1 000 villes étaient présentes. Au total,
85 000 personnes étaient présentes, de 70 pays différents. Le 12 juin, elles envahirent Dallas,
venues par avion, en auto, en bus, à moto et à vélo, à pied, ou encore en mobil-home. Dès 3
heures du matin, les bus commencèrent à affluer devant le Market Hall, en face de la
Stemmons Freeway, où les délégations devaient retirer leurs inscriptions.
Pendant ces longues heures d’attente, sous la chaleur caniculaire, et malgré les
inévitables désagréments des transports collectifs, on pouvait voir de nombreux délégués assis
sur leurs valises, lire la Bible, chanter ou prier. Leur attitude était exemplaire. Ils semblaient
avoir adopté la devise : « Rien ne me fera sortir de mes gonds ».
Au moment où l’équipe organisatrice se retrouvait pour la prière du matin, les quotidiens
de Dallas avaient déjà publié en gros titres : « Un événement historique se déroule en ce
moment ici ». Le même message était inscrit en lettres lumineuses sur un panneau
électronique situé au sommet du Blue Shield Building, en plein centre-ville. Le maire de la
ville, Wes Wise, répéta ces mêmes mots au cours de plusieurs flashes télévisés de cette
matinée. Dallas avait réservé un accueil chaleureux à EXPLO 72.
Le Congrès est devenu « historique » parce qu’il constituait le plus grand rassemblement
de chrétiens durant une semaine entière dans l’histoire du monde (du moins à cette date). Des
sessions spéciales de formation se tinrent dans 63 endroits différents répartis dans toute la
ville à l’intention des collégiens, des universitaires, des laïcs, des pasteurs, des membres des
facultés, du personnel militaire, des Noirs, des hommes d’affaires et de leurs épouses, des
athlètes et des 2 000 délégués internationaux.

Les bases de la vie chrétienne

Au cours des sessions du matin, présentées sous forme d’ateliers ou de conférences, les
participants apprenaient les fondements de la vie chrétienne : comment marcher journellement
dans la puissance de l’Esprit-Saint, comment expérimenter l’amour et le pardon de Dieu,
comment découvrir Sa volonté et comment communiquer Son amour aux autres. C’était là le
but principal d’EXPLO. De grands spécialistes de la Bible tels que le Dr J. Edwin Orr, le Dr
Harold Ockenga (Président de la Faculté de Théologie Gordon-Conwell) et Sam Wolgenmuth
(Président de Jeunesse pour Christ International) contribuèrent, par leurs exposés, à clarifier le
sens de la vocation du disciple.
Il était aussi prévu de regrouper les étudiants par 6 ou 8 sous la responsabilité d’un
leader. Ces groupes se formèrent plusieurs fois durant cette semaine, pour discuter les sujets
traités et recevoir des conseils pratiques de la part de leurs chefs.
Les après-midi étaient occupés par 49 séminaires au choix des délégués. Les sujets
traités allaient du mariage chrétien à l’utilisation des mass médias au service de Christ,
l’acceptation de soi et la lutte contre l’occultisme.
Après avoir entendu le message « Comment vivre avec vos parents », une jeune fille,
diplômée de l’Université de Berkeley, en Californie, confessa : « Je vais rentrer chez moi et
demander pardon à ma mère, pour ma rébellion. »

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11 y avait aussi du temps libre, l’après-midi. Cela permettait aux délégués de visiter les
stands d’exposition dressés par 206 groupes missionnaires, écoles et églises. Nous les avions
invités à EXPLO pour qu’ils puissent y présenter leurs activités. On nous avait dit que rien
d’équivalent n’avait jamais été tenté auparavant. Plusieurs délégués, venus à EXPLO avec un
esprit ouvert, à la recherche des voies de Dieu à leur égard, jugèrent cette exposition
inestimable.
Les chrétiens désireux d’offrir leurs services à des organisations présentes pouvaient
faire appel à Intercristo, un ordinateur adapté aux besoins du monde évangélique. Pour une
somme de 3 dollars, les candidats recevaient une liste de 5 à 10 réponses, qui tenaient compte
de leur formation et de leurs qualifications professionnelles. Munis de ces éléments, ils
pouvaient prendre contact avec les sociétés chrétiennes à la recherche de personnel.
La Société Wycliffe pour la Traduction de la Bible présenta le travail accompli dans ce
domaine en faveur de groupes ethniques qui ne possédaient pas la parole de Dieu dans leur
langue. A la fin de la semaine d’exposition, 480 personnes avaient demandé des informations
complémentaires sur ce travail ; de plus, cinq couples s’étaient engagés à entrer au service de
la Société Wycliffe.
Nous avons tout fait pour que les étudiants puissent profiter au maximum de cette
exposition. Les pavillons ouvraient leurs portes très tôt le matin, et ne les fermaient parfois
pas avant minuit. Nous avons été réjouis d’apprendre que les exposants avaient hautement
apprécié cette manifestation.

Réunions du soir

Tous les soirs, le Stade du Cotton Bowl de Dallas accueillait les délégués en une
gigantesque réunion de famille. Des milliers d’étudiants enthousiastes prenaient place sur le
gazon recouvert de toiles plastifiées tandis que d’autres devaient se contenter de suivre les
réunions sur les écrans de télévision installés dans des salles annexes.
Billy Graham, Président d’honneur de EXPLO et le Dr E.V. Hill, de l’église Baptiste de
Sion, Los Angeles, partagèrent avec moi le privilège des messages du soir. Dieu bénit
richement ces prédications adressées à une jeunesse si enthousiaste. Nous avions aussi le
concours apprécié de groupes musicaux et vocaux célèbres ; les exposés étaient enrichis
d’interviews de délégués avides de faire connaître ce que Dieu leur avait appris au cours de
cette semaine à Dallas. Les délégués d’autres pays prirent aussi la parole pour témoigner de ce
que Dieu accomplissait dans le monde.

L’ambiance était à la joie. Le public frappait des mains au rythme de la musique et


accompagnait le chant des groupes vocaux. Ci et là résonnait « Loué soit le Seigneur! »
auquel répondait de nombreux « Amen ! » Bob Horner, le directeur de Campus pour Christ du
Colorado-Wyoming, animait cette partie du Congrès. Il devait déclarer : « Jamais je n’ai
connu aussi peu d’appréhension. Tout se déroulait comme en famille. »
Ces propos furent confirmés par le Gouverneur Reubin Askew, délégué de la Floride : «
L’image qui restera gravée dans mon esprit, en voyant ces groupes de jeunes, blancs, noirs et
jaunes, certains avec des cheveux très longs, d’autres, au contraire, coiffés très courts, c’est
leur acceptation réciproque comme enfants de Dieu. Ils avaient un dénominateur commun :
Jésus- Christ. »

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Répandre la Bonne Nouvelle

Les délégués présents à EXPLO 72 ne purent pas garder pour eux seuls l’amour de
Christ. Ils saisirent chaque occasion pour le faire connaître aux habitants de Dallas : policiers,
commerçants, chauffeurs de bus et journalistes.
Dans nos prières, nous nous étions fixé comme objectif que le Congrès EXPLO serve de
tremplin à l’évangélisation de tous les États-Unis avant la fin de 1976 et à l’évangélisation du
monde avant la fin de 1980. Quand nous avons vu les 85 000 délégués, munis de notre
brochure « Les Quatre Lois Spirituelles » et de l’évangile selon Jean, se disperser dans la ville
et ses environs, et les présenter à des dizaines de milliers de passants, lors des deux après-midi
consacrées au colportage et au témoignage, nous avons compris que l'Ordre Missionnaire
donné par notre Seigneur serait respecté.
Bien que nous n’ayons pas eu tous les comptes rendus de ces efforts nous estimons à 25
000 le nombre des personnes qui acceptèrent Jésus-Christ comme Sauveur, avant la fin de
cette semaine.
Joye Scott, de Rockford, en Illinois, a trouvé les interlocuteurs ouverts et réceptifs. « Ils
nous ont accueillis dans leurs foyers, curieux de découvrir ce que nous avions à leur
communiquer. La plupart étaient persuadés que nous avions réellement quelque chose à
apporter au monde. »
J.M. McDonnel, l’agent comptable de Dallas a déclaré : « J’ai été contacté par plusieurs
délégués. Tous m’ont paru sincères. Le Congrès EXPLO constitue le plus grand espoir pour le
monde de ces dernières décennies. »
Dans un article du Dallas Times Herald, les journalistes ont écrit que « la grande
majorité des hommes d’affaires, des secrétaires et des employés de bureau, interviewés dans
les rues du centre-ville le mardi, avait favorablement accueilli l’initiative des délégués. »
Le Capitaine John Squier, responsable de la circulation à Dallas, avait invité les citoyens
de la ville à faire preuve de patience dans les embouteillages inévitables cette semaine-là. «
En considérant que tous ces gens sont venus avec l’Esprit de Christ, dans un sentiment de
fraternité, j’affirme que nos difficultés de circulation en valaient bien la peine. »
Comme bien d’autres, Billy Graham rendit hommage à l’hospitalité des Texans qui «
firent preuve d’un esprit extraordinaire pour accueillir les délégués d’EXPLO aussi bien dans
leurs cœurs que dans leurs foyers. »

Rassemblement final

Le grand rassemblement du vendredi soir se terminera par une cérémonie aux


flambeaux, illustrant l’amour de Dieu qui éclaire tout homme au monde. Le samedi, le point
culminant du Congrès fut le Festival de Musique Évangélique, suivi par 180 000 personnes,
dont beaucoup n’étaient pas chrétiennes à leur arrivée. Le festival débuta à 7 h 25 du matin.
La foule s’était déjà agglutinée devant l’estrade mobile, large de 50 m, érigée sur une place
déserte du centre-ville, là où plus tard devait être construit un boulevard périphérique. De
nombreux artistes, parmi lesquels Johnny Cash et sa famille, les Statler Brothers, Andrea
Crouch et les Disciples, Connie Smith, Katie Henley (du groupe « Gods- pell »), Larry
Norman, exaltèrent le Sauveur par leurs chants.
Après que Billy Graham eut délivré son message, l'après-midi, on peut affirmer que tous

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ceux qui n'avaient pas encore reçu Jésus-Christ comme Sauveur savaient désormais ce qu'il
fallait faire pour se convertir. Au terme de cette réunion, les délégués se dispersèrent le long
des rues pour répandre l’amour de Dieu, en s’aidant du tract « Les Quatre Lois Spirituelles ».
Ce jour-là, 85 000 hommes, femmes et étudiants quittèrent Dallas, avec un ardent désir
de transmettre leur vision de l’évangélisation à leurs communautés respectives. Chaque fois
que des speakers interrogeaient les délégués sur leurs impressions au terme de cette semaine,
ils obtenaient la même réponse : « J’ai appris à témoigner pour Christ ».
Les deux derniers soirs, au Cotton Bowl, quand je demandai aux délégués de se lever,
s’ils étaient prêts à consacrer leur temps, leurs talents et leurs biens pour obéir à l’Ordre
Missionnaire, la plus grande partie de l’auditoire se leva.
Nous bénissons donc Dieu pour l’impact du Congrès EXPLO sur le monde non chrétien.
Des représentants des médias au nombre de 400 environ, étaient venus à Dallas, envoyés par
les États-Unis, la Hollande, la Norvège, la Nouvelle Zélande, Israël, l’Allemagne, la France,
l’Inde et les Philippines. Les chaînes nationales — CBS, NBC, UPI et AP —, les revues
chrétiennes et profanes rendirent largement compte de cet événement. Partout le même refrain
: « Ces étudiants sont vraiment différents ».
Les retombées du Congrès furent amplifiées au cours des deux mois qui suivirent, grâce
à trois heures d’émission spéciale EXPLO 72, diffusées sur 235 stations réparties sur le
territoire américain. Chaque émission était suivie par environ 35 millions de spectateurs.
Mais surtout EXPLO 72 nous a tous davantage sensibilisés au devoir d’apporter
l’Évangile à tous les pays du monde, pour le salut de millions d’êtres humains.
Le Congrès n’a duré que cinq jours à Dallas, mais nous croyons fermement que la vision
spirituelle qui y est née continuera à se développer et à porter du fruit pendant plusieurs
générations.

L’ORDRE MISSIONNAIRE
CAMPAGNE DE PRIÈRE

« Je ne peux rien faire. »


J’ai entendu maintes fois cette réflexion. Je suis toujours surpris que des chrétiens la
considèrent comme vraie, alors que notre monde est en crise.
Chacun, homme ou femme, engagé dans la vie professionnelle ou occupé aux soins
ménagers, ou encore étudiant, peut faire quelque chose : prier. La prière reste l’arme la plus
efficace au monde.
Le jour où Dieu révélera tous les secrets de Sa Personne et de Son Plan à toute créature
humaine, bien des chrétiens se rendront compte, avec regret, qu’ils ne s’étaient pas approprié
les puissantes ressources spirituelles que Dieu a promises à tous ceux qui croient en Christ,
tout simplement parce qu’ils n’avaient jamais réellement appris à prier. De tous les privilèges
accordés aux hommes, aucun n’est aussi important que celui de communiquer avec Dieu en
un dialogue fécond. Le chrétien parle à son Dieu ; il doit aussi expérimenter la réponse de son
Dieu.
En 1972, notre pays traversait la plus grande crise de son histoire. A cette occasion mon
épouse ressentit l’urgence et l’importance de la prière. Elle se sentit poussée à promouvoir
une campagne de prière de grande envergure. Il s’agissait, au départ, de sensibiliser et de

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motiver les femmes à prier. Les épouses de grands serviteurs de Dieu se joignirent à la
mienne : Madame Billy Graham, Madame Harold Lindsell, épouse du rédacteur en chef du
journal Christianity Today, Madame Howard Davidson, fille du fondateur de l’international
Christian Leadership, et Madame Fred Dienert, membre de l’Association Évangélique Billy
Graham. Ensemble, elles prirent la parole et animèrent de grands rassemblements de prières.
Elles furent entendues non seulement par beaucoup de femmes, mais aussi par un grand
nombre d’hommes. Le souci du niveau moral et spirituel de notre pays fut à la base d’un
mouvement qui voulait informer et unir les chrétiens de toutes dénominations, et les amener à
constituer des groupes de prière, de deux à vingt personnes, en vue d’un réveil spirituel dans
notre monde.

Encourager les chrétiens à prier

Le but de cette campagne est d’encourager les millions de chrétiens à s’unir dans une
prière fervente en vue d’un réveil mondial et de la réalisation de l’Ordre Missionnaire. Dieu
nous a appris, tout au long des années passées, à maintenir l’accent prioritaire sur la prière.
C’est sans doute une des raisons qui explique pourquoi Dieu continue de répandre
inlassablement ses bénédictions sur le travail de Campus pour Christ.
En 1951, nous avons lancé l’idée d’une chaîne de prière ininterrompue. Les 24 heures
d’une journée étaient divisées en 96 périodes d’un quart d’heure. A tour de rôle, des groupes
de personnes priaient pendant un quart d’heure pour la conversion des étudiants de
l’Université. Nous avons été témoins de conversions extraordinaires. Des personnes qui
haïssaient Dieu, qui marchaient en ennemis de Dieu, brusquement se mirent à changer
d’attitude. La seule explication à ce changement reste l’intervention surnaturelle de Dieu, en
réponse à la prière.
Je pense en particulier à un jeune homme. Il était fort physiquement et occupait un rang
honorable. Sa haine contre Dieu était connue, ainsi que son mépris des chrétiens qu’il côtoyait
à l’Université et dans son association de camarades de classe. Il buvait passablement et
s’exposait à devenir alcoolique.
J’avais été invité par quelques hommes qui s’étaient convertis par le moyen de Campus
pour Christ, à parler à l’association d’élèves dont il était le président. Quand ils lui
demandèrent de m’adresser une invitation en bonne et due forme, il répondit : « Je ne veux
aucun de ces fanatiques de la religion dans cette maison. Si Bill Bright vient, ce sera après
avoir enjambé mon cadavre. » Évidemment, je n’en savais rien, à ce moment. Mais plus tard,
ces hommes, dont certains étaient plutôt musclés, me dirent qu’ils avaient été d’accord avec
lui. Je vins donc, en dépit de ses objections.
Ce soir-là, j’invitai ceux qui voulaient recevoir le Seigneur dans leur vie à venir discuter
avec moi. Le président fut l'un des premiers à s’approcher de moi. Je lui proposai de prendre
un repas avec moi, dans le cours de la semaine.

« J’ai besoin de Dieu »

Au cours du déjeuner, il me raconta que chacun le croyait heureux, parce qu’il animait
l’amicale, parce qu’il faisait la noce, et parce qu’il était un athlète solide. 11 ajouta : « Mais je
suis sans doute le plus malheureux de tout le campus, et j’ai besoin de Dieu. » Dans ma

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voiture, sur le chemin de retour vers le Foyer Étudiants, il se donna à Christ.
Dès cette après-midi-là, il commença à lire la Bible. Son compagnon de chambre
l’interrogea : « Qu’es-tu en train de lire ? Un livre religieux ? ». Il lui répondit : « Aujourd’hui
même j’ai accepté Christ comme Sauveur ». Son voisin reprit : « Je te connais. Tu potasses
simplement en vue d’un débat. » Le lendemain matin, debout devant ses camarades, dont
plusieurs étaient chrétiens, il déclara simplement : « Hier, je me suis donné à Christ. Vous
savez quel genre de copain j’ai été. Je sais qu’il me sera dur de vivre en chrétien. C’est
pourquoi je vous demande de prier pour moi. » Dieu s’est servi de sa conversion pour
impressionner le campus tout entier. Pour moi, tout cela est le résultat de la prière.
Chaque année, nous avons été témoins de miracles consécutifs à la prière. En décembre
1971, plusieurs groupes de chrétiens des environs se sont mis à prier pour EXPLO 72. Nous
avions, encore beaucoup de problèmes à résoudre, et le nombre d’inscrits au Congrès était
dérisoire. L’avenir nous semblait bien sombre. Mais à partir du moment où des milliers de
chrétiens se mirent à prier avec foi, grâce à l’effort de sensibilisation animé par Vonette, Dieu
répondit à nos besoins logistiques, et les inscriptions commencèrent à affluer à Dallas. En
exaucement à nos prières, Dieu amena plus de 85 000 personnes à EXPLO 72.

Chaîne de prière

Sur la lancée du puissant mouvement spirituel d’EXPLO 72, nous avons décidé d’élargir
notre ministère de prière, en créant une chaîne ininterrompue de prière, 24 heures sur 24, dans
la chapelle de Memorial Guy F. Atkinson, à Arrowhead Springs. Cette chaîne de prière et
toutes celles qui ont surgi depuis lors, sur les campus universitaires et dans de nombreuses
communautés religieuses, nous ont valu des exaucements spectaculaires.
Je devais prendre la parole devant 1 350 responsables au cours d’un petit déjeuner-
témoignage, en présence du gouverneur et du maire de l’endroit. J’avais dû voler toute la nuit
pour arriver à temps à cette réunion. Malgré ma fatigue, 369 personnes répondirent à mon
appel et se donnèrent au Seigneur ce matin-là. La raison de ce résultat se trouve dans la prière.
Car pendant que je parlais, 30 collaborateurs étaient agenouillés dans la chapelle d’Arrowhead
Springs, où il n’était que 5 h 30 du matin. Cette expérience confirme le pouvoir de la prière.
Il est relativement facile de motiver des chrétiens à prier ensemble, dans une période de
crise, ou en vue d’exaucements urgents. Mais au bout de quelques rencontres, on constate que
le zèle de plusieurs se refroidit, parce que la prière persévérante devient quelque peu
machinale et engendre des répétitions. Bien que la prière reste l’arme la plus efficace dans la
lutte que le chrétien mène contre le mal et les puissances des ténèbres, il est navrant de
constater à quel point cet aspect de la vie chrétienne est négligé. Les chrétiens ne savent pas
toujours comment prier. Devant cette constatation, les responsables de la Campagne de prière
ont créé des ateliers où l’on enseigne comment prier. Du personnel est formé pour cet
enseignement avec utilisation du matériel.

Un ministère de prière et de soutien

En 1977, Vonette, à brûle-pourpoint, demanda : « Si la prière est si importante, si vitale


pour notre travail, pourquoi n’y aurait-il pas des personnes qui se consacrent à plein temps à
ce ministère ? » De cette idée est née une activité nouvelle. Des membres de notre équipe

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eurent à cœur ce travail. Paul Utley s'y donna à plein temps, après avoir longuement réfléchi.
« J’ai trouvé un précédent biblique, dans la vie de la prophétesse Anne, qui passait son temps
au temple, à prier » dit-il.
Le touchant exemple d’Anne contraste étrangement avec la sécheresse qui caractérise la
vie de prière de nombreux chrétiens. Utley et Vonette eurent l’idée géniale qu’en associant à
la chaîne de prière la prière par téléphone et des conseils, ils pourraient accomplir une œuvre
richement bénie. Cette activité débuta le 16 septembre 1977.
Le premier appel émanait d’une jeune fille de 18 ans, atteinte de leucémie. Elle raconta
que le docteur ne lui donnait que trois mois à vivre. Elle exprima son désir d’accepter Jésus-
Christ comme son Sauveur. Un membre de notre équipe pria avec elle, au téléphone.
Cette histoire ne s’arrête cependant pas avec le premier coup de fil. La prière
d’intercession a pris la relève, pour que cette enfant marche en nouveauté de vie. Ce travail de
suite incombe aux personnes chargées de prier et de conseiller.

Groupes de prière

Dans plusieurs villes se sont formés des groupes de prières. Des personnes d’un même
quartier se retrouvent chez l’une d’elles ; parfois le groupe se réunit à l’église. Chaque groupe
nomme un responsable. Tous les responsables forment une équipe qui coordonne les activités
de chaque groupe, et prévoit le découpage géographique de la ville. Chaque mois un bulletin
de louange et de prière communique les exaucements obtenus et présente de nouveaux sujets
de prière. Cette activité s’avère très utile pour les projets d’extension des différentes
communautés. La feuille mensuelle constitue un supplément d’information au Bulletin
Louange et Prière que Campus pour Christ envoie par milliers d’exemplaires dans tous les
États-Unis, et dans d’autres pays. Cette forme de correspondance stimule les chrétiens à prier
pour différents objets et pour de nombreuses organisations.
La Campagne de prière a été un élément essentiel dans le mouvement Here’s Life. La
naissance de plusieurs chaînes de prières souligne l’impact qu’a eu cette campagne.
« Appel universel à la prière », tel est le slogan de la campagne de sensibilisation à la
prière. Son but est de promouvoir dans toutes les grandes villes un ministère authentique de
prière, en fournissant les sujets de prière. Ce ministère sera calqué sur celui qui existe à
Arrowhead Springs. Ce travail peut être accompli par un ensemble d’églises, dont chacune
s’engage à prier un certain nombre d’heures, un jour par mois. 31 églises seulement peuvent
créer une chaîne ininterrompue de prière. Il suffit que chaque église s’engage à prier durant 24
heures une fois par mois.
Nous avons publié en 1978 un calendrier. Il propose des sujets précis. De plus il
comporte des cartes et une liste des pays du monde pour lesquels il est demandé aux chrétiens
de prier. Enfin des conseils sont donnés pour faciliter l’usage personnel de cet auxiliaire.

Inviter des milliers de personnes à prier

Ces dernières années, avec l’entrée de nos fils à l’Université, Vonette a pu


m’accompagner dans mes nombreux voyages. Son action a surtout consisté à pousser des
milliers de personnes à prier. Elle est à l’origine des Campagnes de prière dans de nombreux
pays.

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Nous avons beaucoup insisté sur le rôle de la prière dans notre travail en Amérique
Latine. Le Centre de Formation Latino-Américain de Cuernavaca, au Mexique, possède une
chapelle, entièrement construite par des chrétiens d’Amérique Latine, et dans laquelle
fonctionnent en permanence deux chaînes de prière ininterrompue. L’une s’occupe plus
spécialement des besoins de l’Amérique Latine, tandis que l’autre s’intéresse à ceux du
monde entier. Chaque jour, à 15 heures, les chrétiens d’Amérique Latine sont encouragés à se
recueillir dans la prière en faveur de leur pays. Deux raisons ont conduit au choix de cette
heure : d’abord parce que c’est l’heure traditionnelle de la sieste, ensuite parce que c’est
l’heure où, selon la tradition, Jésus rendit l’âme. Plusieurs églises qui autrefois étaient
fermées, ouvrent désormais leurs portes très tôt le matin pour accueillir ceux qui veulent prier.

Prière au Moyen Orient

Iqbal Massey, la femme du directeur de Campus pour Christ au Moyen Orient, a


parcouru cette région en s’adressant à des milliers de personnes, les encourageant à s’unir
dans la prière. Au Maroc, pays où le nombre des chrétiens n’excède pas 150, il y a néanmoins
sept chaînes de prière ininterrompue, une pour chaque jour.
Nous pourrions relater un grand nombre d’événements imputables directement à la
prière fervente. En Égypte, par exemple.
Vonette, accompagnée de plusieurs femmes de notre équipe, s’était rendue dans ce pays, pour
y rencontrer des responsables religieux. C’était à l’époque où des tractations avaient lieu entre
Sadate, Begin et Carter, en vue d’arriver à la signature d’un traité de paix entre Israël et
l’Égypte. Maintes fois, au cours de cette tournée, Vonette et les chrétiennes qu’elle rencontrait
se sont mises à genoux, intercédant pour ces chefs d’État. La raison de leur voyage était de
sensibiliser les chrétiens égyptiens à une vie de prière plus intense, pour que s’accomplisse
l’Ordre Missionnaire.
Nous avons été profondément impressionnés par la qualité de la vie de prière des
chrétiens coréens. L’Église de Corée ressemble sans doute mieux que toute autre Église au
monde à celle du premier siècle. Chaque semaine, des centaines de milliers de chrétiens
consacrent une nuit entièrement à la prière. Si l’Église est passée de 3 millions de membres à
7 millions au cours des 10 dernières années, c’est incontestablement un effet de la prière. Le
directeur de Campus pour Christ en Corée, le Dr Joon Gon Kim a joué un rôle prépondérant
dans ce mouvement spirituel.
Je suis reconnaissant à Dieu d’avoir confié à Vonette une place si importante dans ce
rassemblement de Séoul ainsi que dans tant d’autres mouvements en faveur de la prière, nés
tant aux États-Unis que dans d’autres pays. Nous prions avec ardeur, car nous sommes
convaincus que si le Saint-Esprit de Dieu ne vient pas vivifier nos stratégies, nos plans, nos
techniques, nos matériels et nos personnes, il nous est impossible de porter du fruit pour la
gloire de Dieu

ATTEINDRE LE MONDE

Avez-vous une idée de l’impact que produiraient sur notre monde contemporain, 100
000 laïcs, hommes et femmes, qui s’engageraient à faire connaître le Seigneur Jésus-Christ

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autour d’eux, dans les villes et les villages du monde entier ? C’est peu après EXPLO 72 que
Dieu me mit à cœur ce projet. Il m’a appris qu’il ne lui serait pas plus difficile de susciter 100
000 hommes et femmes qui consacreraient deux ans de leur vie à cette tâche, que de faire
venir 100 000 personnes à EXPLO 72. Dieu me révéla clairement que telle était Sa volonté.
Les responsables de notre mouvement en approuvèrent l’idée.
Les mois qui suivirent furent employés à définir les structures de base du mouvement
que nous appelions du nom d'Agapé, mot grec qui exprime l’amour de Dieu. En janvier 1973,
nous avons invité les responsables de plusieurs organisations missionnaires pour connaître
leur avis. Il y avait là le Dr Clyde Taylor, Directeur Général de l’Association Nationale des
Évangéliques ; le Dr Edwin Frizen de l’Association Interdénominationnelle des Missions
Étrangères ; le Dr Donald McGvran, de la Fuller School of World Mission ; Cliff Barrows et
Walter Smyth, de l’Association Billy Graham.
Nous avons fait part à ces hommes, de manière aussi détaillée que possible, des lignes
directrices qui devaient animer ce mouvement .et de la forme générale qu’il devait revêtir.
J’attachais une grande valeur à l’appréciation que ces hommes pouvaient porter sur notre
projet. C’est pourquoi je les invitai à s’exprimer très librement. Il y eut d’abord un long
silence autour de la table de discussion.

Encouragement des responsables chrétiens

Le premier à rompre ce silence fut le Dr Taylor : « Si vous m’aviez posé la même


question il y a un an, je vous aurais répondu : “Non, vous n’avez pas les moyens d’organiser
quelque chose d’une telle ampleur.” Mais, maintenant que j’ai vu comment Dieu s’est servi de
votre mouvement pour rassembler près de 100 000 personnes, et comment II a résolu vos
difficiles problèmes logistiques, alors, non seulement je pense que vous devriez donner corps
à votre projet, mais j’ajoute que vous êtes la seule organisation des États-Unis capable de le
réaliser. »
Le Dr Frizen prit aussi la parole :« Je partage le même avis. Ma raison ne s’appuie pas
sur l’ampleur du rassemblement d’EXPLO 72, mais sur son esprit. Quand j’ai vu que vous
aviez invité 200 groupements chrétiens à présenter chacun, dans le respect des autres, des
possibilités de service, je me suis dit que seul un mouvement animé de cet esprit sera en
mesure de gagner le monde à Christ. »
(Campus pour Christ avait invité ces organisations chrétiennes à présenter leurs champs
de travail spécifiques, d’une part comme expression de notre amour fraternel et d’autre part
comme désir d’unité entre les différentes composantes du christianisme.)
Puis vint le tour du Dr McGavran : « Il y a vingt ans, lorsque j’ai été nommé doyen de la
Fuller School of World Mission, j’ai dit dans mon allocution : “Si nous avons à cœur d’obéir
à l’Ordre Missionnaire, nous devons demander à Dieu de susciter au moins 100 000
missionnaires pour atteindre le monde.” Aujourd’hui, assis parmi vous, je constate que Dieu
vous a mis le même fardeau, et que, de plus, Il vous a donné les moyens pour concrétiser ce
vœu. »
La réponse de Cliff Barrows fut celle-ci : « Vous n’avez pas besoin de me convaincre de
l’utilité d’un tel effort. Mon père, fermier à la retraite, se consacre actuellement à un effort
analogue, et sa vie en a été changée. »
Enfin, le dernier à intervenir fut Walter Smyth : « Je suis prêt à engager tous les moyens

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
et tout le poids de l’Association Billy Graham pour le succès d’une telle entreprise. »

A la recherche d’un directeur

Après avoir obtenu l’assurance que nous étions dans la bonne direction, il nous fallut
trouver un directeur pour assumer la responsabilité de cette nouvelle aventure. En décembre
1972, Dieu m’avait indiqué que le Dr Larry Poland, président du Collège chrétien de Miami,
était l’homme qualifié pour ce poste. Pourtant quand je demandai au Dr Poland d’accepter la
direction, il me répondit : « Non. J’aimerais bien, mais je suis déjà engagé dans un
programme d’extension ici. » Il accepta cependant de nous conseiller pour mettre en œuvre
les structures du mouvement.
A intervalles de temps réguliers, je demandais à Larry si Dieu lui avait enfin dit la même
chose qu’à moi. Je ne voulais en aucun cas que Larry vienne chez nous sans y avoir été appelé
par Dieu. Mais dans mon cœur, j’avais la ferme conviction qu’il était l’homme choisi par
Dieu pour donner forme à la vision que j’avais eue. Jamais je n’ai eu le moindre sentiment de
paix intérieure quand j’envisageais quelqu’un d’autre pour cette tâche, malgré la persistance
du « Non » de Larry. Finalement, en mars 1973, à travers toute une série de circonstances
particulières, Dieu fit comprendre à Larry qu’il le voulait comme directeur de notre projet.
Le Mouvement Agapé est conçu en priorité pour des laïcs qui n'ont, en général, pas de
formation théologique poussée. La formation dispensée dans les Instituts Bibliques et les
Facultés de Théologie est certes très importante et utile, mais le nombre d’élèves est tel que
jamais l’Ordre Missionnaire ne saurait être accompli. Il est donc indispensable que soient
mobilisées les multitudes laïques pour assurer une part de ce travail.

Des candidats du monde entier

Tous les membres du Mouvement Agapé ne viennent pas des États-Unis. Des Européens
se sont engagés à parcourir d’autres pays pour répondre aux besoins. Des centres de formation
ont été créés sur chaque continent et dans plusieurs pays pour préparer les autochtones à
évangéliser leurs propres pays. Notre équipe responsable pour la Chine a demandé à Dieu de
susciter 10 000 Chinois pour accomplir l’œuvre.
Avant d’être envoyés au loin, les membres des équipes Agapé suivent la formation
régulière dispensée par Campus pour Christ et une session spéciale, nommée Agapé, d’une
durée de trois mois et demi. Outre l’apprentissage d’une vie remplie de l’Esprit et celui d’une
communication efficace de la foi, la formation met l’accent sur la nécessité, pour chaque
membre, de nourrir sa vie spirituelle par l’étude de la Bible et sur les bons principes
d’interprétation biblique. Nous insistons également sur la qualité de la communication
interculturelle et des relations interpersonnelles. Nos candidats apprennent enfin, en quelques
leçons pratiques, comment vivre ailleurs, comment apprendre les langues indigènes, et com-
ment préserver sa santé, grâce à quelques conseils de prudence élémentaire.
Nos candidats apprécient hautement ce qu’ils apprennent lors de ces sessions. En route
vers l’Afrique, une jeune enseignante déclarait : « Mes pires faiblesses sont devenues ma
force. Je suis tout à fait différente. »
Le Mouvement Agapé s’efforce de placer judicieusement ses membres. Médecins,
infirmières, enseignants, agriculteurs, ingénieurs et financiers sont encore acceptés en maints

ZAF SLM l 95
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
endroits où les missionnaires ne le sont plus. Le besoin de personnel qualifié est tel que des
pays qui ont chassé les missionnaires acceptent la venue d’hommes et de femmes qualifiés
pour accomplir des tâches séculières, tout en sachant bien que ces chrétiens rendront aussi
témoignage de leur foi en Christ.
Voici un exemple. Un membre d’Agapé s’était rendu dans un pays d’Afrique
Occidentale. Sa formation d’athlète de haut niveau et d’entraîneur lui valut d’être incorporé
dans la Commission Nationale des Sports de ce pays, avec la mission de promouvoir une
politique de développement du sport de compétition. La réputation qui entoure les sportifs
dans ce pays est telle qu’un chrétien sportif aura beaucoup plus de facilité à témoigner de
Christ qu’un missionnaire traditionnel.
Une autre caractéristique de notre Mouvement est l’association harmonieuse entre
vocation professionnelle et vocation spirituelle. Le témoignage rendu dans l’accomplissement
des tâches matérielles s’est avéré très efficace.

Notion d’équipe

Le Mouvement Agapé appuie sur la force d’une vie communautaire. Les missionnaires
sont souvent envoyés dans les pays étrangers seuls, ou juste avec une personne. Un membre
du Mouvement Agapé est toujours accompagné d’un co-équipier ; de plus l'équipe, dans son
ensemble, n’est jamais très dispersée. La qualité des relations à l’intérieur de ce groupe
impressionne toujours les indigènes. Voyant l’influence de Christ dans cette communauté
miniature, ils imaginent sans peine ce que Christ serait capable d'opérer dans leur propre
communauté.
« Comme les poissons dans un aquarium, nous sommes constamment objet du regard
des autres. Nous demandons au Seigneur de nous aider en permanence à refléter son
caractère. Car nous avons conscience que nos paroles seront d’autant mieux acceptées que
notre vie est en harmonie avec elles. Un des plus beaux souvenirs que j’ai conservés, c’est
l’aveu d’une étudiante qui avait vu Jésus-Christ au travers des contacts que ma camarade de
chambre et moi-même entretenions. » C'est le témoignage d’une enseignante partie en
Swaziland.
Les candidats du Mouvement Agapé acceptent de passer deux ans dans le pays qui leur
est assigné. Souvent, au terme de ces deux années, ils s’établissent définitivement. Mais la
perspective d’un séjour limité dans le temps leur fait prendre conscience de la nécessité de
préparer les autochtones à prendre la relève.
Le but du Mouvement Agapé est de voir croître le nombre des indigènes capables sur le
plan professionnel et solides sur le plan de la foi. Chaque équipier Agapé, une fois rentré dans
son pays d’origine, espère avoir contribué à une meilleure formation professionnelle et à une
multiplication du nombre des chrétiens.

Clinique médicale en Corée

Une puissante démonstration de ce principe nous est fournie par l’exemple d’une équipe
Agapé en Corée. Arrivée dans ce pays, elle créa une clinique médicale dans l’un des quartiers
les plus pauvres de Séoul. Les équipiers travaillaient en collaboration avec des Coréens. En un
peu plus d’un an, ils dispensèrent des soins à plus de 20 000 malades et virent 3700 d’entre

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
eux se donner à Christ. Au moment de retourner aux États-Unis, ils confièrent ce travail à un
médecin coréen, aidé d’une équipe d’infirmières.
L’esprit qui anime les membres du Mouvement Agapé est celui du service. A quoi
serviraient les plus grandes aptitudes si elles n’étaient pas mises au service des autres, dans
l’humilité et la plénitude du Saint-Esprit ? Dans la plupart des cas, nos équipiers travaillaient
sous l’autorité du personnel indigène. Ils doivent donc accomplir leur tâche dans un esprit de
service.

Aide aux chrétiens autochtones

En plus des milliers de laïcs, hommes et femmes, qui se rendent à l’étranger, où ils se
servent de leurs qualifications professionnelles comme moyen de contact et d’évangélisation,
notre Mouvement compte 375 Américains, de formation hautement spécialisée, qui
parcourent les pays et participent au développement industriel et administratif de ces régions
grâce aux cours qu’ils donnent à l’intention des chrétiens indigènes, dans le but de mieux les
préparer à leur responsabilité d’évangéliser leurs compatriotes.
Le Dr Al Rhea illustre bien ce principe. Al Rhea était installé comme dentiste à
Jacksonville où il soignait une nombreuse clientèle. Il abandonna son cabinet dentaire pour
s’installer à Nairobi, au Kenya, à quelque 13 000 km de là. Quelque temps après, il fit venir
toute sa famille ; il s’est mis à la disposition d'Agapé et travaille en étroite collaboration avec
des individus venant de plusieurs pays d’Afrique. Dans notre Centre de Formation pour
l’Afrique Orientale, le Dr Rhea a la charge de trois ou quatre hommes, auxquels il
communique les principes de l’évangélisation et de la vie chrétienne, tout en les aidant à
mettre en pratique ce qu’ils ont appris à son contact. « C’est un investissement très rentable
que de nouer des liens d’amitié avec les élèves, car ces jeunes constituent les futurs cadres de
leur pays, au service desquels ils mettront ce qu’ils auront appris, professionnellement et
spirituellement. Ils se rendront à des endroits inaccessibles pour nous. De plus, si nous
devions aller à leur place, il nous faudrait des années pour comprendre leur culture. »
A la fin de 1976, le Mouvement Agapé convoqua la première conférence mondiale
d’entraide, à Birmingham, en Alabama. Elle avait pour but de montrer comment les chrétiens
pouvaient s’engager pratiquement dans l’évangélisation du monde.

Assistance aux agences missionnaires

Pendant les conférences, les délégués éprouvent beaucoup de plaisir à s’entretenir avec
les représentants d’un grand nombre de sociétés missionnaires, dénominationnelles et
interdénominationnelles, telles que OMS International, Gospel Recordings, Mission Aviation
Fellowship, la Société des traducteurs Wycliffe, l’Alliance Chrétienne et Missionnaire et la
Société des Missions Étrangères des Conservative Baptists.
« Nous avons pu faire connaître la nature de notre travail et montrer comment des
chrétiens peuvent s’engager sans nécessairement se rendre dans les pays étrangers », déclara
Alison Boyer de l’institut des Langues pour l'Évangélisation. « A l’issue des Conférences
passées, nous avons reçu plusieurs demandes de candidature pour notre mission. » Ces propos
ont été partagés par plusieurs agences missionnaires.
18046 personnes ont participé aux 18 Conférences Mondiales d'Entr’Aide. Parmi eux

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
2150 ont pris la décision de porter l’Évangile dans d’autres pays ; 3677 se sont engagés à
prier pour des groupes particuliers non encore atteints par l’Evangile ; 979 se sont résolus
fermement à soutenir financièrement les efforts missionnaires.
Je suis personnellement d’avis que l’Évangile du Seigneur Jésus-Christ s’adresse aussi
aux veuves, aux orphelins, aux prisonniers, aux indigents, aux malades, aux illettrés, et aux
personnes âgées. Nul ne peut dire : « J’aime Dieu » s’il ne manifeste d’amour pour les
déshérités. Un souci authentique se traduit par des initiatives appropriées. Mais je maintiens
que la chose la plus importante à accomplir en faveur d’autrui, jeune ou vieux, bien portant ou
malade, libre ou prisonnier, est de lui parler de l’amour et du pardon de Dieu en Jésus-Christ,
et de l’inviter à accepter Christ comme Sauveur personnel. Comme serviteurs de Dieu, nous
avons le devoir de nous intéresser aux pauvres et aux malheureux. Mais notre mission la plus
urgente et la plus impérieuse reste l’annonce de l’Évangile. C’est uniquement par cette
annonce que toute créature aura l’occasion de répondre « Oui » à l’appel de Jésus-Christ et
pourra connaître le bonheur qu’il y a à Le suivre dans la foi et l’obéissance.

Repaire de voleurs

Je mentionnerai un exemple lumineux de ce que peut accomplir l’harmonieuse


association de l’œuvre sociale et du souci d’évangélisation. Cela se passait aux Philippines.
Un jeune médecin philippin associé à plusieurs membres américains du mouvement Agapé,
avait constitué une équipe médicale pour travailler dans un village connu sous le nom de «
Repaire de voleurs ». En moins d’un an, la moitié des 2000 habitants du village s’était
convertie au Seigneur et plusieurs groupes d’étude biblique s’étaient formés.
A mon arrivée à Baguio, je demandai une entrevue entre les membres de notre équipe et
le maire de ce village. C’était un enseignant. Il nous confia que peu, sinon aucun des habitants
du village ne travaillait. Pour survivre, la plupart s’adonnaient au vol. Puis vint l’équipe
médicale qui construisit un dispensaire. En dehors des heures d’ouverture du dispensaire, le
personnel faisait du porte-à-porte pour faire connaître Jésus, et organisait des réunions d’étude
biblique. Le résultat ne se fit pas attendre. 1000 villageois acceptèrent le Seigneur ; la
criminalité fut réduite de 80 %. Désormais le village ne veut plus être connu sous le nom de «
Repaire de voleurs ». C’est pourquoi les habitants l’ont baptisé : « Village de Pâques ».
Voilà ce à quoi peut conduire la décision de personnes désireuses de servir leur prochain
dans le cadre du Mouvement Agapé. Nous demandons à Dieu d’utiliser notre équipe Agapé,
dirigée actuellement par Paul McKean, pour une moisson de fruits similaires dans les
centaines de milliers de villes et de villages qui forment notre monde.
Puis-je vous suggérer de demander maintenant même à Dieu s’il ne vous désire pas
parmi ces témoins de Sa grâce ? Écrivez- nous pour obtenir des informations
complémentaires.

SPÉCIALITÉ DIVINE : L’IMPOSSIBLE

Maintenant que je vous ai exposé notre travail à l’étranger, par le biais de Agapé,
j’aimerais revenir en arrière, à EXPLO 74, et tenter de vous communiquer la vision du monde
à évangéliser, commune aux dizaines de milliers qui étaient présents à Séoul.

ZAF SLM l 98
CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Le déroulement de cette semaine révèle à quel point la bénédiction de Dieu a reposé sur
un homme, le Dr Joon Gon Kim, le directeur national de Campus pour Christ en Corée. Mais
avant de devenir l’homme qu’il est, le Dr Kim a été contraint par Dieu à emprunter un chemin
bien rocailleux.
Tout commence par une belle soirée de printemps. Il pleuvait dehors. Le Dr Kim
partageait avec les siens les événements de la journée. Soudain une horde de guérilléros
communistes en colère envahit le village, assassinant froidement quiconque se trouvait sur
son chemin. La famille du Dr Kim ne fut pas épargnée. Dans leur soif de sang, les rebelles
abattirent l’épouse et le père du Dr Kim.
Lui-même fut frappé et laissé pour mort. La fraîcheur de la pluie nocturne le ranima. Il
alla se terrer dans les montagnes, avec sa fillette. Ils furent les seuls survivants de ce
massacre.

Aimer ses ennemis

Mais le Dr Kim est un homme de Dieu, qui avait appris par l’Écriture à aimer ses
ennemis et à prier pour ceux qui le persécutaient. Quelle devait être son attitude envers ceux
qui avaient si délibérément, et sans raison, tué des êtres précieux — son épouse bien-aimée et
son père honoré ? L’Esprit de Dieu convainquit le Dr Kim de retourner dans son village, de
rechercher le chef communiste qui avait organisé l’attaque meurtrière et lui dire qu’il l’aimait.
Ensuite il devait dire à cet homme que Dieu l’aimait, et s’efforcer de le gagner à Christ. C’est
ce qu’il fit. Dieu bénit son obéissance. Stupéfié, le chef communiste s’agenouilla à côté du Dr
Kim et abandonna sa vie au Seigneur Jésus. En peu de temps, d’autres communistes se
convertirent. Le Dr Kim aida à la construction d’une chapelle pour permettre à ces nouveaux
convertis de se réunir.
Le nom du Dr Kim devint bientôt connu de toute la Corée du Sud. Mais cet humble serviteur
avait à cœur l’évangélisation de son pays. Sa vision, d’ailleurs, n’embrassait pas que la Corée
; elle s’étendait au loin à travers toute l’Asie. Car il était convaincu que les siens, les Coréens,
évangéliseraient l’Orient. Bien qu’il fût déjà pasteur d’une église importante, l’une des plus
importantes de Corée, et qu’il eût achevé ses études théologiques en Corée, il se rendit aux
États-Unis pour y parfaire sa formation au Fuller Theological Seminary.

Campus pour Christ en Corée

J’ai rencontré le Dr Kim à Fuller en 1958. J’ai été tout de suite frappé par sa
consécration, son humilité et sa sagesse. Ensemble, devant Dieu, nous nous sommes engagés
à collaborer pour l'évangélisation de la Corée. Cette vision était en plein accord avec le but
que Dieu m'avait fixé en créant Campus pour Christ. Après avoir exposé au Dr Kim ma
stratégie pour l'évangélisation du monde, il accepta de lancer le mouvement Campus pour
Christ en Corée, et devint, de ce fait, notre premier directeur à l’étranger.
A Campus pour Christ, nous étions persuadés, dès l’origine, que les autochtones feraient
du bien meilleur travail que les missionnaires parachutés dans leur pays. Les autochtones
n’ont pas le problème de la langue, ni celui des barrières culturelles, qui handicapent les
missionnaires. Malgré cela nous croyons au rôle que peut encore jouer le missionnaire à
condition qu’il se mette au service des indigènes. Le Dr Kim, ainsi que tous les directeurs de

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
nos champs d’activité à l’étranger qui nous ont rejoints depuis 1958, sont tous des leaders
indigènes. Ils ont tous été formés et mis au courant de nos techniques, de notre philosophie et
de notre stratégie. Nous sommes prêts à les épauler dans leur tâche d’évangéliser leurs frères
de race. Nous avons été particulièrement heureux d’accueillir le Dr Kim dans notre équipe
dirigeante.
En peu de temps, il a été reconnu apte au ministère dans son pays. Rapidement il s’est
mis à recruter des compatriotes qui l’ont aidé à gagner à Christ les étudiants de Corée. C’est
sans doute l’un des plus grands serviteurs de Dieu que la Corée ait connu.

Terre sainte

EXPLO 74 marque un point culminant du ministère du Dr Kim. Toute cette semaine-là,


j’ai eu le sentiment que mes pieds foulaient une terre sainte. Chaque jour Dieu accomplissait
des miracles extraordinaires. Tous les soirs, en présence de cette mer humaine à qui
j'apportais le message de Dieu, j’éprouvais un saint respect, tellement la présence de Dieu
m’était sensible.
Avec le recul du temps, chaque fois que j’évoque en mon esprit le souvenir d’EXPLO
74, je fais monter vers Dieu un chant de louange, car II est réellement digne de tout honneur
et de toute gloire.
La nouvelle la plus sensationnelle m'a été communiquée par téléphone par le Dr Kim lui-
même: 80% des 1,3 million de personnes qui composaient l’auditoire du premier soir se sont
converties, ou ont reçu l’assurance de leur salut comme conséquence immédiate du message
que j’avais délivré. L’essentiel de ce message est rapporté en appendice à ce livre.
Le succès d’EX PLO 74 en saurait en aucun cas s’expliquer par les simples ressources
humaines. Toute la gloire ne revient nécessairement à Dieu. Nils Becker, chargé de l’accueil
des délégations étrangères (plus de 3000, représentant 78 pays) confessa que les prévisions
mêmes lui paraissaient irréalisables. Mais des miracles se produisirent, car « beaucoup de
monde priait et Dieu a répondu ».

Importance de la prière

Seule la prière, déclenchant l’action de l’Esprit de Dieu, peut expliquer EXPLO 74 et le


réveil spirituel qui a secoué la Corée et qui se poursuit depuis des années. L’Église de Corée a
connu des moments difficiles, depuis l’année 1876, où pour la première fois, l’Évangile a été
annoncé dans ce pays. Les Japonais ont occupé le pays pendant 35 ans et ont imposé le
Shintoïsme. Puis le pays a été divisé en deux, par suite de l’invasion communiste. Les 2/3 des
chrétiens vivaient en Corée du Nord. Lors de la prise du pouvoir par les communistes,
beaucoup ont été exécutés ; d’autres se sont enfuis vers le Sud en abandonnant tous leurs
biens, et souvent, leurs familles.
Les chrétiens coréens consacrent beaucoup de temps à la prière ; de plus ils sont zélés
pour l’évangélisation. Il n’est donc pas surprenant que depuis 1940, le nombre de chrétiens
double tous les dix ans en Corée du Sud. Son taux de croissance actuel est quatre fois celui de
la population. Pendant des années, des chrétiens se sont retrouvés avant l’aube, pour prier en
faveur de leur pays. Au moins 30 personnes ont prié et jeûné durant quarante jours et quarante
nuits pour le succès d’EXPLO. La nuit qui précéda l’ouverture d’EXPLO, 300 000 Coréens

ZAF SLM l 100


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
avaient participé à des réunions spéciales de prière. Pendant EXPLO, chaque nuit, des
centaines de milliers de chrétiens se retrouvaient sur la Place Yoido, pour prier jusqu’au lever
du jour. « Pendant trois décennies, les chrétiens ont prié pour un réveil spirituel dans notre
pays. EXPLO 74 est la réponse de Dieu à ces prières. » Ainsi s’exprime le Dr Kim.

Sacrifice

La prière n'est pas le seul exemple de consécration en vue d’EXPLO. Pendant des mois,
des centaines de familles ont prélevé la dîme de leur récolte de riz pour fournir de la
nourriture aux délégués. D'autres familles ont sacrifié un repas par jour, pendant des mois,
pour pouvoir offrir des bourses d’étude. Vingt étudiants ont vendu de leur sang pour payer des
frais d'inscription. Pendant la semaine de l’EXPLO, 44 000 Coréens ont vécu dans un village
de tentes dressées sur Pile Yoido, supportant d’abord deux jours de pluies diluviennes, suivies
d’une chaleur caniculaire et de vent impétueux. 176 000 autres ont accepté de dormir à même
le sol dans 2 944 salles de classe. La plupart des 100 000 délégués restants furent hébergés
chez eux, chez des amis ou des parents établis à Séoul.
Pour nourrir une telle multitude, il fallut 7 000 sacs de riz et 20 récipients gigantesques
conçus par le Dr Joon Gon Kim. Une équipe de 320 hommes et 60 femmes était à pied
d’œuvre dès 5 heures du matin et jusque tard le soir pour préparer les repas des délégués. Au
riz traditionnel, ils avaient ajouté du duk kwang, un légume jaune de la même famille que les
radis, du saewoo, un poisson, et du pain. Ce furent, au total, 600 tonnes de riz, 150 tonnes de
duk kwang et de saewoo, et 3,6 millions de morceaux de pain qui furent consommés.
La plupart des 3 000 délégués étrangers étaient logés à meilleure enseigne : la moitié
dans 12 hôtels de Séoul, l’autre moitié dans les dortoirs de l’Université féminine de Ewha (la
plus importante Université féminine du monde) ; les 200 membres du personnel
d'enseignement furent accueillis dans les 18 étages du bâtiment de Campus pour Christ en
Corée et dans les bâtiments militaires. 50 bus étaient mis à la disposition des délégués
étrangers pour les conduire chaque soir sur la Place Yoido. A leur intention, les messages
furent traduits simultanément en anglais, en japonais, en cantonais, en mandarin, en espagnol
et en allemand et transmis sur des postes à transistors fournis aux délégués.
Pour se rendre à Séoul, les délégués durent emprunter tous les moyens de
communication imaginables. Près de I 000 jeunes Coréens vinrent dans une espèce de petite
caravane tractée par un vélo. Chaque soir, la plupart des Coréens devaient parcourir plusieurs
kilomètres à pied pour assister aux réunions. Certains venaient en courant, chantant au rythme
de leur respiration : « Révolution de Jésus ! Explosion d’Esprit-Saint ! »
Des étudiants de Hartford, dans le Connecticut, rassemblèrent 3 750 dollars en quatre
semaines, grâce à la vente de gâteaux, au lavage de voitures, et à quelques dons d’église.
Cette somme leur permit d’envoyer cinq représentants à Séoul. Une jeune fille était si
déterminée à se rendre à Séoul qu’elle s’engagea dans les forces aériennes américaines, un an
auparavant, dans l’espoir de faire partie de la délégation militaire. Gédéon Umandap ne peut
arriver à temps pour prendre le vol charter des Philippines parce qu’on lui avait refusé le visa
de sortie, compte tenu des ses activités communistes antérieures à sa conversion. Le
lendemain, il se rendit auprès d’un général et lui parla de sa nouvelle vie, après quoi le général
lui délivra une autorisation de sortie, et le conduisit lui-même à l’aéroport à temps pour le vol
suivant.

ZAF SLM l 101


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Enseignement fondamental

Les conférences du matin se tenaient en différents quartiers de Séoul, sous des tentes,
dans des classes ou dans des hôtels. L’enseignement dispensé concernait la vie chrétienne,
vécue dans la plénitude de l’Esprit de Dieu et ouverte sur un partage avec le prochain. Les
études suivaient le plan de la brochure « Les Quatre Lois Spirituelles », imprimée pour cette
occasion, en coréen d’un côté, et en anglais, japonais ou chinois de l’autre.
Les après-midi étaient libres. Les délégués pouvaient assister à des séminaires exposant
un grand choix de sujets. Parmi les conférenciers mentionnons le Dr Peter Beyerhaus,
professeur d’un cours sur les Missions à l’Université de Tübingen, en Allemagne Fédérale, et
le Dr Samuel Moffett, président de la Faculté de Théologie Presbytérienne de Séoul.
L’après-midi du samedi 17 août fut consacrée à l’évangélisation sur la voie publique.
Dans cette ville de 6,5 millions d’habitants, la neuvième du monde par sa population, 420 000
personnes furent abordées 272 000 prirent la décision de suivre le Christ tandis que 120 000
autres désiraient être mieux informées pour devenir chrétiennes.
Un soldat américain, en garnison là depuis deux mois, rendit témoignage à un riche
entrepreneur, qui se convertit sur le champ et supplia Dieu de soumettre chaque recoin de sa
vie à la puissance du Saint-Esprit. Le militaire ajouta : « Cet homme avait une telle faim
spirituelle qu’il prit tout ce que je possédais en littérature, et en aurait-souhaité encore
davantage. »
Un homme d’affaires canadien, membre du Conseil d’Administration de Campus pour
Christ déclara : « J’avais entendu parler de l’intérêt manifesté par les Coréens à l’égard de
l’Évangile, mais je ne pensais pas que nous serions capables de communiquer notre foi à ceux
dont nous ne parlions pas la langue. » En cela, il se trompait. Un soir, durant le souper, Peter
parla de Christ à un jeune couple d’étudiants et les invita à la réunion qui devait se tenir sur
l’île Yoido. A 7 heures sonnantes, ses interlocuteurs étaient là, et le jeune homme accepta
Christ.

Évaluation de la multitude

Après avoir eu connaissance des chiffres cités précédemment concernant EXPLO 74,
plusieurs se demanderont comment il est possible d’évaluer avec une assez bonne précision le
nombre de personnes présentes à un tel rassemblement. Voici l’explication fournie par le Rév.
David J. Cho, l’un des principaux responsables coréens, membre du Comité EXPLO et de la
Campagne d’évangélisation Billy Graham à Séoul en 1973 : « La place Yoido mesure I 400 m
de long et 480 m de large. En comptant près de 50 cm d’espacement entre les personnes dans
le sens d'une rangée, on obtient 3000 personnes. Si les rangées sont espacées de 70 cm, on
pourrait placer 700 rangées. Toutes les places étant prises, ce serait bien 2,1 millions de
personnes présentes sur cette place. A chaque réunion, six hommes, placés sous mes ordres,
s’assuraient au moyen de plans, que les places étaient bien occupées. Nos estimations étaient
ensuite communiquées au Dr Kim qui les comparait à celles de la police. »
La soirée du mardi restera mémorable. Il avait plu toute la journée. De plus, ce jour-là,
l’épouse du Président Chung Hee Park avait été assassinée lors de la tentative de meurtre qui
visait son mari. Un Japonais, soupçonné d’avoir participé à cet attentat, avait été arrêté.
Malgré tout cela, 600 000 personnes, selon les estimations officielles, s’étaient déplacées pour

ZAF SLM l 102


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
écouter l’évangéliste japonais bien connu, le Dr Akira Hatori.

Demande de pardon

Une grande émotion s’empara de l’auditoire lorsque le Dr Hatori demanda aux Japonais
de se lever et de s’adresser aux Coréens en ces termes : « Nous avons le cœur contrit, nous
Japonais, à cause des péchés que nous avons commis contre vous. Nous vous demandons
pardon au nom de Jésus-Christ, et nous nous engageons à vivre comme vous, chrétiens de
Corée, dans un esprit de sacrifice ».
Madame Georgalyn Wilkinson, qui dirige la Far East Broad- casting Company au
Japon, se souvient bien de cette nuit. « Je venais d’ouvrir la porte du local où les Japonais
traduisaient l’invitation à recevoir le Christ », dit-elle ; « des larmes coulaient le long des
joues. En silence, ils priaient pour que les membres de leur peuple répondent à cet appel ».
Le Dr Kim m’avait confié à moi le soin d’apporter les messages principaux du soir.
Mais d’autres chrétiens de renom s’adressèrent aussi à l’auditoire. Je me contente de
mentionner : le Dr Kyung Chik Han, pasteur honoraire de l’église presbytérienne Young Nak,
la plus grande église presbytérienne du monde ; le Dr Chandu Ray, directeur du bureau de
coordination pour l’évangélisation de l’Asie ; et le Dr Philip Tang, pasteur de l’église North
Point Alliance et professeur au Séminaire Biblique de Hong Kong.

Radiodiffusion

Chaque rassemblement était retransmis sur les antennes de la Far East Broadcasting
Company. Une station diffusait les émissions vers l’Amérique Latine, tandis que les antennes
d’une autre station émettrice étaient dirigées vers les Philippines, le Sud-Est Asiatique,
l’Australie, la Nouvelle Zélande et l’Indonésie. Cari Lawrence et Dave Hudson avaient la
responsabilité de la dactylographie et de l’édition de nos principaux messages. Madame
Wilkinson, qui avait été chargée de nous trouver les interprètes et les traducteurs nous confia :
« Le Seigneur nous a donné les personnes les plus qualifiées que nous pouvions souhaiter. »
Combien nous avons été reconnaissants pour l’aide appréciable que nous a fournie la Far East
Broadcasting Company.
EXPLO 74 avait pour vocation première de former des disciples et de les enseigner. Le
Dr Kim s'était adressé en ces termes à la foule : « Chacun de vous doit devenir un tison
ardent, une étincelle capable de ranimer le zèle de votre église locale ». C’est ce que firent,
sans aucun doute, la majorité des délégués présents.
Le Dr Hatori m’avait confié : « Nous avons eu, dans les années passées de grandes
Conventions spirituelles, au cours desquelles l’auditoire a été béni. Mais ce n’était rien à côté
d’EXPLO 74. Ce rassemblement se différencie par le souci de formation, par la dépendance
totale à l’égard du Saint-Esprit, et par une stratégie sainte et biblique. »
Voici encore le témoignage du Dr Chandu Ray : « Je suis enthousiasmé par la formation
dispensée à plus de 300 000 laïcs. Cette expérience constitue une étape dans le processus de
révolution spirituelle qui déferle sur l’Asie. J’en retire de grands encouragements. »

ZAF SLM l 103


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
La délégation chinoise

L’importance d’un tel congrès dans cette partie du monde est soulignée par le fait que
2/3 de l’humanité vit en Asie. La présence à EXPLO de 450 délégués chinois, venus de Hong
Kong et de la République de Chine, ainsi que d’autres pays d’Asie, m’a rempli de joie. Ils
passèrent un après-midi à discuter ensemble de la stratégie à mettre en œuvre pour atteindre
les 800 millions de Chinois. Ces délégués ont été enthousiasmés par la formation reçue à
EXPLO 74. Ils auraient souhaité un enseignement plus poussé. Le jour de l’évangélisation
dans les rues, ils virent 419 personnes sur les 963 rencontrées, qui acceptèrent le Seigneur,
après qu’ils leur eurent expliqué les Quatre Lois spirituelles.
Chi Young Min, l’un des 1 200 délégués de Cheju, une petite île située au sud de la
Corée, déclara : « EXPLO 74 nous stimule à évangéliser toute l’île ».

Collaboration des pasteurs coréens

Campus pour Christ s’est toujours efforcé de travailler au travers de l’église locale.
Environ 1 300 pasteurs, assistants, évangélistes, représentant la quasi-totalité des 12 000
églises protestantes de Corée, ont participé à la conférence pastorale. Au cours de ces cinq
jours, ils mirent au second plan leurs particularités dénominationnelles et doctrinales pour
étudier, prier et passer du temps avec leurs collègues. S’ils ne voulaient rien sacrifier de leur
culte personnel, des conférences, des séminaires, au choix, l’après-midi, et des
rassemblements du soir, il fallait que leurs journées commencent à 5 h 30 pour ne se terminer
qu’à 23 h. Et encore ! Il y avait ensuite « la nuit de prière ». Le sommeil était facultatif ! «
Quand tous ces pasteurs seront retournés dans leurs églises rurales ou citadines, nous
assisterons à une flambée de la prédication de l’Évangile, comparable à celle qui remplit le
livre des Actes », me dit un pasteur.
D’autres, pasteurs et laïcs, suivirent un cours destiné à faire comprendre aux chrétiens
comment être de meilleurs gérants ou dispensateurs du temps et des biens que Dieu leur
confie. Le Dr Howard Hendricks, de la Faculté de Théologie de Dallas, déclara : « Si vous
n’aménagez pas votre temps vous-mêmes, d’autres le feront pour vous. Et ils ne chercheront
pas les intérêts de votre consécration. » L'évangéliste coréen Joseph Toh, et l'étudiant en
théologie chinois Chiu. Pei-Chi affirmèrent avoir mieux compris l’incidence d’une bonne
organisation de la vie sur le ministère. Hexel Hernando, l’un des 80 étudiants de l’Université
des Philippines, parlant au nom de tous ses camarades, dont beaucoup avaient suivi ce cours,
s’exprima ainsi : « Nous attendons avec beaucoup d’impatience la prochaine rentrée scolaire,
pour mettre en pratique tout ce que nous avons appris dans ce cours. » Le Dr Hendricks
conclut son dernier message par ces mots : « Les effets d’EXPLO 74 ne se mesureront pas à
ce qui se produira cette semaine à Séoul... mais à ce que vous ferez, vous. »
Ces résultats furent vraiment miraculeux ! Eisuke Kanda, le directeur de Campus pour
Christ au Japon nous dit : « Au terme de cette semaine passée à Séoul, la plupart de nos 1000
délégués japonais sont convaincus qu'il est possible de saturer notre pays du témoignage
évangélique ». D’une femme, de l’Idaho : « Dieu a vraiment brisé mon cœur au point que je
crois aujourd’hui Dieu capable de choses qui me laissaient sceptique, sinon incrédule
autrefois. Ce changement est dû à la forte impression qu’a exercée sur moi cette multitude de
personnes courageuses et sincères. » Un laïc coréen affirma catégoriquement : « Notre nation

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
sera transformée, métamorphosée, parce que maintenant nous savons comment appliquer les
méthodes d’évangélisation chez nous. Nous sommes mieux équipés pour christianiser notre
peuple. C’est ainsi que la Corée sera transformée. »
Un rapport gouvernemental, publié en 1978, révèle les prolongements d’EXPLO 74. Ce
document indique que de 3 millions de membres en 1974, l’Église de Corée est passée à 7
millions en 1978. Ainsi, dans les quatre années qui ont suivi EXPLO 74, le nombre de
chrétiens coréens a plus que doublé. Le miracle se poursuit. A Dieu soit toute la gloire !

VOICI LA VIE, USA :


ATTEINDRE TOUTE LA NATION,
VILLE PAR VILLE

L'objectif de ce ministère, depuis que le Seigneur nous en a d'abord donné la vision en


1951, est de contribuer à l’accomplissement de l'Ordre Missionnaire que nous a laissé notre
Seigneur, à savoir faire de toutes les nations des disciples et d’apporter l'Évangile à tout
homme. En 1968, nous nous sommes sentis appelés à fixer une date-cible pour nos prières,
afin que l’Ordre Missionnaire soit accompli vers 1976 aux États-Unis et vers 1980 dans le
monde.
Nous savions naturellement que cet objectif ne serait pas atteint par Campus pour Christ
seul. Notre rôle devrait être celui d'un catalyseur. Nous devions motiver, diriger et former
d’autres membres du Corps de Christ. Comme je l'ai souvent souligné à notre personnel,
Campus pour Christ n'est qu'une feuille sur une petite branche de la vigne du Corps de Christ.
C'est exactement le rôle que nous avons joué dans les campagnes Voici la Vie, USA, qui ont
contribué à répandre l’Évangile dans tous les États-Unis.

Une société débarrassée de ses problèmes

Je me souviens du jour de 1973 où nous discutions, mes collaborateurs et moi-même, du


défi que constituait l'objectif d’atteindre l’Amérique pour Christ. La discussion des maux de
notre société (criminalité, pauvreté, divorce, alcoolisme, drogue, etc.) nous donnait une
conscience de plus en plus nette de la seule solution : une renaissance morale et spirituelle du
pays. Toutefois, nous réalisions que pour que cet événement puisse se produire en Jésus-
Christ, il fallait que chaque Américain ait la possibilité de répondre à l'invitation « Venez à
moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos » (Matthieu I 1:23).
La formation qui suivrait, et qui ferait d'eux des disciples, permettrait ensuite d’influencer en
bien la fibre morale du pays. Pendant plusieurs mois, nous avons discuté et prié pour recevoir
des réponses à cette question. Au cours de cette période de préparation, il nous apparut huit
principes sur lesquels il était possible de fonder un plan susceptible de nous aider à remplir
notre objectif.
En premier lieu, il nous sembla évident que pour atteindre la nation tout entière, nous
devions nous rendre là où la densité de population était la plus importante : dans les villes.
Plus de 75% des 216 millions d’Américains vivent dans seulement 265 zones urbaines. Pour
cette raison, il fallait à notre plan un objectif majeur : atteindre les communautés urbaines à

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
partir desquelles nous pourrions toucher les 18 000 communautés de peuplement moins
important.
Il nous apparut en second lieu que les ressources nécessaires à l’accomplissement de
l’objectif étaient déjà disponibles dans les églises locales. Des millions de chrétiens, assis
dans les églises, sont prêts à l'action, mais ne savent pas comment atteindre le monde pour
Christ. Notre collaboration avec des milliers de pasteurs et des centaines de milliers de laïcs
dans le monde entier nous a convaincu qu’il y a un grand nombre de chrétiens qui attendent et
souhaitent une formation permettant à leur témoignage de porter du fruit pour Christ.

La nécessité d’une prise en main locale

Troisièmement, il était nécessaire de trouver des responsables locaux dans chaque région
— des pasteurs et des laïcs prêts à consacrer leur temps et leurs ressources à cette tâche.
Combien fallait-il qu'ils soient ? Il ne s’agit jamais tant de nombre que de qualité. Tous les
grands mouvements ont débuté avec un petit nombre d'hommes véritablement engagés.
Lénine a pris la Russie, qui était à l'époque un pays de plus de 100 millions d’habitants, avec
un groupe de 17 hommes à ses débuts. Mao Tsé-Toung s’est emparé de la Chine, la nation la
plus peuplée du monde, grâce à l’engagement total d'une petite poignée de « renégats ».
Combien notre Seigneur a-t-il pris d’hommes pour lancer le plus grand mouvement de tous
les temps ? Seulement douze.
Quatrièmement, il fallait que les chrétiens prient et croient en Dieu pour ce plan de
gagner leurs villes à Christ.
Cinquièmement, il nous sembla que les chrétiens auraient besoin d'une formation,
permettant d’utiliser tout leur potentiel pour le Seigneur. Nous sommes vraiment en guerre —
en guerre spirituelle. Quel chef préparerait une bataille sans entraîner et équiper ses troupes en
fonction du but à accomplir ? De même, les chrétiens doivent apprendre comment recevoir la
puissance du Saint-Esprit dans leurs vies avant d'être des témoins efficaces (Actes 1:8). Il faut
aussi que les chrétiens sachent faire des disciples (Matthieu 28:19,20), il faut qu'ils sachent
gagner d’autres à Christ et les aider à croître en Christ pour qu'ils gagnent encore d'autres et
les fondent dans la foi.
En sixième lieu, il nous faudrait à un moment où à un autre avoir l'attention de la ville
entière. Ce qui n'était possible que par les mass médias : la télévision, la radio, les journaux,
etc.
Septièmement, il fallait que la ville soit découpée en secteurs de petite taille pour que
chaque chrétien formé puisse jouer un rôle personnel pour gagner la ville à Christ. A cette fin,
chaque ville serait divisée en zones, en quartiers et finalement en rues d'environ 50 foyers.

Des programmes continus

En huitième lieu, il fallait aider les églises à mettre sur pied des programmes continus de
formation et d’évangélisation pour elles-mêmes. Il leur serait ainsi possible de garder un
impact permanent et durable pour Christ, dans tous les quartiers de la ville.
A l’aide de ces huit points et de beaucoup de prières, nous avons lancé un mouvement
qui prit par la suite le nom de Voici la Vie, mouvement qui aura aidé des millions de
personnes à entrer dans la connaissance de Christ.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Nous étions convaincus de la valeur des principes. Mais en cet automne 1973, il fallait
répondre à la vraie question : seraient-ils efficaces ?
Pour éprouver ces principes dans la réalité, je demandai à trois hommes de lancer ce
plan dans leurs villes. Bruce Cook, en ce temps mon adjoint direct, fut envoyé à Atlanta, en
Géorgie, pour mettre le plan à l’épreuve. Je demandai à Bob George, un homme d’affaires de
haute volée qui avait rejoint notre équipe de laïcs, de se rendre à Dallas, au Texas, et à Sid
Bruce, le responsable de notre ministère auprès des armées, d’aller à Nashville, dans le
Tennessee.
L’année suivante, des leçons furent tirées dans chaque ville. Elles commencèrent à nous
indiquer une stratégie viable de « saturation » des villes. L’idée de former dans les églises des
groupes d’évangélisation de quartiers vint de Bob George, le coordinateur de Dallas, et de son
travail à la First Baptist Church. Celle d’utiliser un ordinateur pour diviser la ville en unités
exploitables et suivre la progression en téléphonant à chaque foyer est due à Sid Bruce,
coordinateur à Nashville, et à Tom Cummings, un homme d’affaires de Nashville.

Un premier terrain d’essai

C’est à Atlanta que notre équipe a d’abord eu la possibilité de mettre ensemble tous les
éléments du plan et de voir une ville commencer à être « saturée » du message de l’Évangile.
Chaque étape se décomposait en une succession de prière, planification, travail, apparition de
problèmes, prières encore et miracle !
Bruce Cook, à qui je demandai plus tard de coordonner avec Paul Eshleman le
mouvement national, donne quelques-uns des faits marquants de ce qui s’est passé à Atlanta :
« La première étape du plan était l’organisation d’un comité local de pasteurs et de laïcs qui
prendraient la direction de l’effort. En conséquence, il nous sembla que nous, à Campus pour
Christ, devrions jouer le rôle qui correspond à notre mission spécifique : fournir l’assistance,
la formation, être une ressource au service de la campagne.
Mais au bout de trois mois de rencontres avec des laïcs et des pasteurs, personne n’avait
l’air de prendre la direction. Alors que Cobby Ware, le directeur de Campus pour Christ à
Atlanta, priait avec l’équipe, un homme nous vint soudain à l’esprit : Jerry Nims, président
d’une jeune entreprise à Atlanta. La réponse de Jerry, après que nous lui avons présenté notre
vision et le défi que c’était pour notre mouvement, fut un premier miracle pour nous : « Je
prie Dieu de me donner l’occasion de vraiment le servir », dit-il, « La voilà. Que dois-je faire
? ».
Nims, président de la société Dimensional Development, ajouta à un emploi du temps
déjà surchargé des réunions et des appels téléphoniques innombrables pour le mouvement. Il
commençait souvent sa journée avant l’aube par un petit déjeuner de travail.
« Je priais Dieu depuis longtemps pour avoir l’occasion d’être vraiment au service du
Seigneur — de monter au combat », nous dit-il plus tard. « Quand cette possibilité se
présenta, je dois avouer que c’était plus que ce que j’attendais. Mais Dieu m’assura qu’il me
permettrait de faire du bon travail. »

Le choix du coordinateur pour l’intercession

Un mois plus tard, en février 1974, nous assistions au second miracle. Mme Joyce

ZAF SLM l 107


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Hopping, à qui nous demandions de diriger un effort de prière sur toute la ville, répondit : « Je
sais maintenant pourquoi Dieu m’a tant appris sur la prière dans ma vie ces deux dernières
années. » Moins d’un mois après, plus de mille femmes s’étaient engagées à former 24 heures
sur 24 une chaîne de prière pour soutenir Agapé Atlanta, comme on appelait alors le mouve-
ment dans cette ville. Quelle réponse à nos prières !
Plusieurs de nos collaborateurs et plusieurs laïcs commencèrent au printemps des
ministères dans différents secteurs de la ville. Bob Reinhart, un agent de change, organisa un
groupe pour contacter la communauté des « célibataires » ; Rusty Wright, l'une de nos
collaboratrices, mit sur pied des équipes pour présenter Christ dans un langage
compréhensible aux classes des vingt-trois collèges de la région d’Atlanta ; Martha Ozmit,
travailleuse a domicile, se mit à former les femmes pour tenir des réunions autour d'une tasse
de café ou de thé dans leur quartier ; Harold Thompson, ancien condamné, prit la tête d’un
ministère dans les prisons, non seulement sur Atlanta, mais sur toute la Géorgie, avec
l’approbation et l’appui du Gouverneur d’alors, Jimmy Carter.
Avec tant de raisons d’enthousiasme, il nous fallait encore reconnaître que pour
atteindre Atlanta, les membres des églises étaient la clef de notre succès. Nous avions vu
l’engagement d’églises individuelles à l’occasion d'efforts précédents, mais nous savions qu’à
moins de l’action conjointe d’un nombre important d’églises dans une campagne de grande
intensité, nous n’aurions pas d’impact réel sur Atlanta.
L’été 1975 paraissait le moment idéal pour une campagne de ce type, Bruce et son
équipe débutèrent donc leur préparation. La stratégie d’une campagne de saturation
commença à prendre forme au cours de l’été et de l’automne 1974.
La ville, selon cette stratégie, devait être divisée en quartiers. Chaque église était
responsable de son quartier. Chaque quartier était ensuite divisé par ordinateur en « rues » de
50 foyers. Ainsi, nous n’avions besoin que de 8000 équipiers membres d’églises — un par «
rue ». Grâce à ce plan, les pasteurs pouvaient montrer aux membres de leurs églises que
chacun avait un rôle à jouer pour gagner la ville à Christ.
Simultanément, une campagne d’information serait lancée sur toute la ville par tous les
médias (télévision, radio, journaux, affiches, badges et autocollants) pour que Jésus-Christ
soit d'actualité dans les vies de tous les habitants de la ville.

Les problèmes rencontrés

Après que le plan eut été mis au point et le début du travail préparatoire mis en œuvre,
l’inévitable se produisit. Les problèmes se succédèrent les uns aux autres. Le 15 novembre
1974, l’équipe d’Atlanta se retrouvait sans argent, sans système informatique, sans plan
média, et le pire de tout, sans qu’un pasteur se soit engagé à mener la campagne dont le début
était prévu juste cinq mois plus tard !
Bruce, Cobby et le reste de l’équipe s’agenouillèrent à nouveau, et Dieu commença à
faire des miracles. Il donna d’abord à la campagne ses dirigeants. Charles Stanley, pasteur de
la First Baptist Church, accepta de présider un comité d’organisation composé de pasteurs,
comité qui dirigerait la campagne. En second lieu, je demandai à Bob Screen, consultant en
marketing, de nous rencontrer pour plusieurs réunions de travail qui donnèrent naissance à un
thème de campagne : « Je l’ai trouvé ! La Vie Nouvelle en Christ. » En troisième lieu, un
système informatique qui divisait la ville en rues et qui comprenait pour chaque rue les noms

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
et les numéros de téléphone fut mis en place. Mais l’argent était un peu plus lent à venir.
Au 30 mars, 90 églises étaient engagées et comptaient 4 000 équipiers formés. Nous
avions reçu suffisamment de fonds pour payer les premières dépenses, y compris 122
panneaux d’affichage situés dans différents endroits stratégiques de la ville.
Mais il fallait au 1er avril avoir réuni tout l’argent pour la télévision et la publicité dans
les journaux : 50 000 dollars. Le Ier avril à 14 heures, le téléphone sonna. King Grant, l’un des
hommes d’affaires les plus prospères d’Atlanta, donna son accord pour prendre la
responsabilité de trouver les 50 000 dollars dans les mois qui suivaient, et donna aux
banquiers son aval personnel, ce qui nous permit d’aller de l’avant.

10 000 décisions pour Christ

Au cours de la campagne de saturation de trois semaines, plus de 140 000 foyers furent
contactés, et 25 000 appels téléphoniques furent reçus de personnes intéressées, dont plus de
10 000 décisions pour Jésus-Christ. C’était seulement le début d’un effort continuel des
membres des églises pour atteindre leur ville.
Comment décrire ce qui s’est passé à Atlanta ? En parlant de miracles. Cela me rappelle
ce que dit Néhémie, dans l’Ancien Testament, lors de la reconstruction en 52 jours du mur de
Jérusalem : « Ils s’aperçurent que l’ouvrage avait été accompli par la volonté de notre Dieu »
(Néhémie 6:16).
Il est impossible d’exprimer par des mots l’exaltation produite par ces quelques
semaines. Le succès phénoménal de la campagne à Atlanta et le lancement de Voici la Vie,
USA dans d’autres villes furent des bénédictions qui venaient s’ajouter à ce que l’on nous
rapportait sur l’action de Dieu dans la vie de notre équipe.
Atlanta n’était qu’un début. Les deux années suivantes, Voici la Vie atteignit 246 des
villes principales et des milliers de villes de moindre importance. Nos consultants en
marketing nous assurèrent que 179 millions d’Américains étaient atteints par la campagne
Voici la Vie ! sur les médias. Un total de quelque 7,7 millions de gens furent personnellement
contactés et entendirent l’appel de Christ par le témoignage de 325 000 équipiers formés dans
15 000 églises participantes. Plus de 532 000 personnes indiquèrent qu’elles avaient reçu le
salut au cours de ces campagnes.

Un impact sur des millions de personnes

Je crois que ces chiffres ne représentent que la partie visible de l’iceberg, parce qu’il est
absolument impossible de reporter tout ce que Dieu a fait en suscitant tant d’équipiers formés
et tant d’églises participantes. Je suis convaincu que des millions de personnes ont pris la
décision d’inviter Christ dans leur vie au cours des campagnes Voici la Vie ! et que plusieurs
milliers de chrétiens formés ont continué de vivre une vie dirigée par l’Esprit et de témoigner
pour Christ.
J’ai vécu ces deux années de préparation et de mise en œuvre de Voici la Vie !
pratiquement « dans une valise ». Lorsque j'étais en voyage, ce qui était le cas la plupart du
temps, je parlais presque chaque jour dans une ville différente, quelquefois dans trois villes le
même jour. J’assistais les étudiants, les laïcs et les pasteurs, et j’encourageais les chrétiens à
prier et à travailler en vue d'un renouveau spirituel mondial. Je n'aurais pas fait tout cela pour

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
un million de dollars, mais j’étais heureux de le faire pour mon Seigneur.
Je tâchais de consacrer toutes les heures de ces journées à aider le développement de
Voici la Vie ! et à recueillir les fonds nécessaires pour que les États-Unis puissent être «
saturés » par l’Évangile à l’horizon 1976. Je refusais tout ce qui ne contribuait pas
directement à ce but et à ramener les États-Unis à Dieu.
Ce fut pour nous un moment passionnant de l’histoire de notre nation que d’assister aux
miracles que Dieu accomplissait par les campagnes Voici la Vie !
« L’un des faits marquants de la campagne fut l’unité dans la collaboration des églises de
différentes dénominations », dit Tim Calahan, un avocat qui travaillait avec le mouvement
dans la région de Washington. « Des gens de races et de conditions sociales différentes ont
œuvré ensemble. »
Deux étudiants de la région de Washington, Pam et Scott Cox, décidèrent dans le cadre
de la campagne de téléphoner aux membres de l’orchestre de leur faculté. Douze des dix-sept
étudiants appelés par Scott et dix-huit des vingt-trois appelés par sa sœur reçurent Christ
comme leur Sauveur. Ces trente nouveaux chrétiens firent la connaissance de frères et sœurs
plus mûrs dans la foi afin d’en apprendre davantage sur la vie nouvelle en Christ. Plus de 9
000 personnes dans cette région prirent la décision de recevoir Christ.

Un accueil enthousiaste dans les villes

A Philadelphie. 430 églises au total travaillèrent ensemble pour gagner à Christ cette
ville de presque cinq millions d’habitants. Une centaine d'églises noires furent actives dans
cette campagne, et certains des résultats les plus remarquables furent obtenus dans des zones
où la population noire est majoritaire.
L'église baptiste du pasteur Nathaniel Winslow est l’une des nombreuses églises noires
participantes. Le pasteur Winslow, en plus des trente membres de son assemblée, put trouver
dix personnes supplémentaires poursuivre la formation de la campagne. Ces équipiers formés
purent à leur tour contacter des gens dans leurs quartiers. Cent trente personnes environ
reçurent Christ par leur •moyen, deux cent six s'engagèrent dans les études bibliques
organisées pour la suite.
« Dans les centres des villes, pour toutes sortes de raisons, on ne laisse pas entrer chez
soi des étrangers la nuit », dit Woody Parker, pasteur d’une autre petite église noire
participante. « On craint habituellement une agression. Mais les membres de notre église ont
été bien reçus, et la moitié des personnes contactées ont reçu Christ. »
Des résultats magnifiques ont aussi été atteints grâce au Seigneur dans l’ouest des États-
Unis. « L’un des grands moments a été la coopération des églises », dit Jim Burke,
coordinateur pour la ville de Portland, où 230 églises unirent leurs efforts. « Des pasteurs et
des laïcs en grand nombre ont relevé combien nombreuses ont été les églises qui ont collaboré
à l’évangélisation de la ville. »
La campagne de Portland connut une crise, au moment où 80 % du programme télévisé
dut être annulé sans que le personnel de la chaîne concernée laisse le moindre espoir. A
Portland et dans plusieurs autres villes, des chrétiens se mirent à prier. Le jour même, celui
qui nous avait catégoriquement refusé tout temps d’antenne demandait à son personnel
d’établir au plus vite une nouvelle grille de programme.
Dans Los Angeles et sa banlieue, 950 églises collaborèrent dans la campagne, y compris

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
35 églises asiatiques, 67 hispaniques et 73 églises noires. 27 600 personnes reçurent Christ
comme leur Sauveur au cours de cette campagne.

Des réactions en chaîne

Deux des participants à la campagne virent des résultats inattendus alors qu’ils allaient à
un rendez-vous avec une personne déjà contactée. Quand ils arrivèrent chez cette personne,
elle était sortie, mais son fils, âgé d’une quinzaine d’années, était à la maison. Ils lui
demandèrent donc s’ils pouvaient parler avec lui.
Quand les deux équipiers lui eurent présenté l’Évangile, il reçut Christ et lui demanda de
prendre la direction de sa vie. Il demanda à ses deux visiteurs de rester tandis qu’il invitait
plusieurs de ses amis à venir chez lui.
Cinq adolescents arrivèrent rapidement. Les Quatre Lois Spirituelles furent une nouvelle
fois exposées, et tous reçurent Christ. L’un de ces garçons appela alors ses parents, qui dirent
: « Nous voulons voir ce qui se passe chez vous. Nous arrivons tout de suite. »
Quand les parents de ce garçon arrivèrent, les deux équipiers leur présentèrent encore une
fois le message de Christ, et ils choisirent Christ.
Du coup, trois des autres adolescents firent venir leurs parents qui reçurent Christ peu
après leur arrivée. La conclusion de ce rendez-vous fut la venue à Christ de 14 personnes.
Dans la région de Phoenix, 5 800 personnes déclarèrent avoir reçu Christ dans leur vie.
Une femme invalide qui habitait la région, et qui vivait sur un fauteuil roulant, profita pendant
la campagne de son poste de radio « citizen band ». Elle put dire aux chauffeurs routiers qui
traversaient la ville de venir la voir s’ils désiraient savoir le sens de « Je l’ai trouvé ! » Cinq
répondirent à son invitation et demandèrent à Christ de venir dans leurs vies grâce à son
témoignage.
Dans le Centre et dans le Sud comme dans l’Est et dans l’Ouest du pays, on assista à des
résultats miraculeux. « Je n’avais plus de doute sur l’assurance de mon salut, » raconte l’un
des membres de la campagne à Chicago, « et la première fois que j’ai parlé de ma foi à
quelqu’un, la personne a reçu Christ. » L’histoire de ce coéquipier s’est produite
d’innombrables fois dans tout le pays au fur et à mesure que les milliers qui recevaient la
formation acquéraient la certitude d’être sauvés.

Le mal se change en bien

« Je crois que notre plus grande force a été notre faiblesse », a dit Nimrod McNair, l’un
des dirigeants de la campagne à Chicago. « Notre action par les médias fut faible par manque
de fonds, et nous ne pûmes être présents sur les principales chaînes TV. Mais le 19 novembre,
le journal Chicago Tribune toucha l’opinion par un reportage critique sur la campagne à
Chicago. Un reportage négatif dont le résultat fut positif. » Dans le sillage de cet article
parurent des interviews plus objectifs sur les chaînes NBC, ABC et CBS et un article dans le
Sun-Times de Chicago. Grâce à la publicité ainsi faite, le taux de notoriété de la campagne fit
un bond de 20 à 70%. Des milliers de décisions pour suivre Christ furent enregistrées.
Il y eut dans le Sud, où les campagnes Voici la Vie ! avaient commencé, des résultats
similaires au reste du pays. « Voici la Vie, Dallas a révolutionné notre église », a dit le pasteur

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Joe Masterson, de la Kenwood Baptist Church. Dans une autre église de Dallas, 17 des
membres firent pour la première fois de leurs vies connaître Christ à quelqu’un d’autre dans la
première semaine de la campagne.
Roger Vann, coordinateur pour la ville de Houston, fit remarquer que l’action de Dieu
sur les médias avait été l’un des résultats importants de la campagne. « La politique d’une
station TV était de refuser la publicité religieuse payante », dit-il. « Dieu changea le cœur des
responsables et nous donna pour 20 000 dollars de spots TV aux heures d’écoute maximale.
L’audience atteinte fut supérieure à celle touchée par les deux autres chaînes, pour lesquelles
nous avions dû payer. »
« Nous avons mis un fort accent sur le travail de suite », dit Dick Burr, qui a coordonné
le travail à Miami. En conséquence, 34% de ceux qui avaient reçu Christ dans leurs vies
s’engagèrent dans des études bibliques. Ce total de 2 240 personnes fut l’un des plus élevés
du pays.

Rendre gloire à Dieu

En conclusion des campagnes dans la plupart des 246 villes, des rassemblements furent
organisés pour rendre gloire à Dieu pour ce qu’il avait accompli. Alors que j’allais de ville en
ville pour participer à ces rassemblements, je sentais monter en moi la joie et la
reconnaissance envers Dieu pour les milliers de gens qui avaient été conduits à Dieu dans
chaque ville.
J’assistai à Chicago avec mon épouse à la convention de l’Association Nationale des
Évangéliques. Nous fûmes assaillis entre les sessions par des dizaines de pasteurs qui
voulaient nous dire comment Dieu s’était servi de Voici la Vie ! pour bénir leurs
communautés.
Je dirais que le succès du mouvement Voici la Vie !'a été phénoménal. Autant que je
puisse savoir, il a été le mouvement de son genre le plus remarquable de l’histoire. En un
temps relativement bref, plus d’Américains auront entendu l’Évangile et reçu Jésus-Christ
comme leur Sauveur et Seigneur qu’à aucune autre époque de l’histoire de ce pays. Plus de
gens auront reçu une formation de disciples et d’évangélistes que jamais auparavant.
Un autre des aspects les plus importants de ce mouvement, d’après les pasteurs et les
laïcs que j’ai rencontrés, aura été le sentiment de fraternité qui a traversé les dénominations et
les églises locales. Elles auront œuvré, témoigné, prié et montré ensemble l’amour de Christ.
Billy Graham dit souvent que l’on ne peut évaluer avant au moins cinq ans le succès
véritable des campagnes qu’il dirige dans les villes. Les personnes compétentes disent que le
même principe vaut pour Voici la Vie, USA. Dieu seul sait quels seront les résultats, alors que
des milliers de laïcs ont appris à communiquer leur foi, que des dizaines de millions de
personnes ont entendu l’Évangile et que les églises ont appris à collaborer en direction de leur
but commun, gagner le monde au Seigneur Jésus-Christ.

VOICI LA VIE, INTERNATIONAL

Dieu a vraiment accompli des miracles en amenant des âmes à lui par nos équipiers et
volontaires, dans les 150 pays où nous sommes présents. Mais ils sont encore si nombreux,

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
ceux qui ne le connaissent pas ! Les spécialistes disent qu’en 1984, la population mondiale
était de 4,7 milliards d’hommes, avec une prévision de 6,25 milliards à la fin du siècle. D’un
point de vue humain, le but qui est le nôtre, permettre à chacun de ces hommes de recevoir
l’Évangile, peut paraître autant ridicule qu’impossible. Mais il en était de même pour
l’ouverture de la mer Rouge et la multiplication des pains et des poissons.
Quand Jésus nous a donné l’ordre d’aller dans le monde et de prêcher l’Évangile, il nous
a promis qu'il nous accompagnerait. Parce que toute autorité est sienne dans les cieux et sur la
terre, nous pouvons aller vers chacune des 210 nations du monde avec l’absolue certitude que
Celui en qui réside la plénitude de la divinité sera avec nous et pourvoira à nos besoins. Ainsi,
ce même pourquoi il est venu dans le monde — chercher et sauver ceux qui étaient perdus et
donner aux hommes son amour et son salut — sera accompli.

Une stratégie établie

Dieu nous a permis de progresser rapidement dans l’accomplissement de l’Ordre


Missionnaire par le moyen de Voici la Vie, international. Ce mouvement a repris une bonne
part de la stratégie et des idées qui avaient démontré leur valeur dans les campagnes Voici la
Vie /en Amérique. Cette stratégie est reçue dans les autres pays avec encore plus
d’enthousiasme qu’aux États-Unis, pour autant que ce soit possible.
En 1977, je fus invité par Bailey Marks, qui était alors le directeur de notre mouvement
pour l’Asie, à prendre part au lancement de Voici la Vie ! dans de nombreux pays du
continent asiatique. J’ai sans cesse entendu la même phrase : « Rien de tel ne s’était jamais vu
dans l’histoire de notre pays. » Il semblait que l’on assistait à une effusion sans précédent de
l’Esprit de Dieu, appelant les chrétiens d’organisations et de dénominations diverses à
travailler dans l’harmonie et dans l’amour, alors qu’ils n’en avaient pas l’habitude.
Quand je suis arrivé au Pakistan pour aider le lancement de Voici la Vie /dans ce pays, le
Pakistan était un État en effervescence politique. Alors même que les émeutes faisaient rage
autour de nous — trains et bus attaqués, hommes et femmes tués — les chrétiens continuaient
à venir aux réunions. Celles-ci se tenaient tous les matins et tous les après-midi, et l’on
comptait 12 000 personnes à chacune. Nombre de dirigeants des églises de Lahore et de
Karachi, les deux villes principales, se rencontrèrent pour des sessions de prière, de
communion et d’étude de stratégie, avec en vue le lancement de Voici la Vie / dans ces villes-
clés.
La même année vit le lancement en mars des campagnes média à Manille et à Baguio
aux Philippines. Dieu les bénit richement, des milliers de personnes reçurent Christ. Dès les
premiers échos de la campagne, nous fûmes mes collaborateurs et moi-même beaucoup
encouragés en entendant ce que Dieu était en train d’accomplir. Les statistiques montraient
que 1971 équipiers et 102 églises participaient à l’effort. 209 830 réponses furent reçues suite
à nos multiples actions auprès des médias. Dans la première de celles-ci, l’Évangile fut
présenté à 13 000 personnes dans le cadre de la campagne, 9242 personnes déclarèrent se
confier à Christ, soit un taux de réponses positives incroyable de 70 %. Plus de la moitié de
ces personnes s’engagèrent dans des études bibliques destinées à leur enseigner les
fondements de la foi chrétienne.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
L’adaptation aux cultures

Même si les stratégies adoptées ont souvent été identiques à celles mises en œuvre en
Amérique, des modifications ont été nécessaires en Asie à cause des différences culturelles.
La campagne d’affiches «Je l’ai trouvé ! » a, par exemple, eu plus d’importance à Manille et à
Baguio qu’aux États-Unis. Les commerçants firent un bien meilleur accueil aux affiches et
posters qu’on leur proposait de mettre sur leurs vitrines. Des milliers de taxis — omniprésents
dans les deux villes — avaient les pare-chocs recouverts d’autocollants. « Il était parfois
impossible de regarder autour de soi sans lire «Je l’ai trouvé!» fait remarquer Bailey Marks.
De même, il n’y eut à Manille et à Baguio que très peu d’actions par téléphone, au
contraire de ce qui s’était produit aux États-Unis. La même chose fut vraie pour une grande
partie de nos campagnes ultérieures, dans les pays où le téléphone est rare. Dans ces
conditions, l’accent principal de la campagne média fut d’inciter ceux qui voulaient en savoir
davantage sur Christ à répondre soit par téléphone soit en remplissant un coupon qu’ils
pouvaient glisser dans l’une des 800 boîtes « Je l’ai trouvé ! » réparties dans les deux villes.
Cette stratégie fut efficace : plus de 180 000 des 210 000 réponses furent retirées de ces
boîtes.

Des auditoires assoiffés

La campagne menée à Tijuana, au Mexique, en novembre de la même année, fut aussi un


grand succès. Le jour où fut révélé le sens du message, à partir duquel les gens pouvaient
répondre par téléphone ou en retournant le coupon, les habitants d’une banlieue de Tijuana
étaient tellement avides de savoir comment trouver la vie nouvelle en Christ qu’ils formèrent
une queue pour aller déposer leurs coupons dans une boîte située à l’extérieur d’un
supermarché.
Une femme d’un autre quartier de la ville non seulement porta son nom et son adresse
sur le coupon, mais elle fit en plus un plan sur le verso qui expliquait comment se rendre chez
elle. « Elle désirait tellement que quelqu’un lui rende visite chez elle, qu’elle fit tout pour
cela, ticket de bus mis à part », releva un équipier.
Un grand nombre de ceux qui vinrent à Christ pendant la campagne firent preuve d’un
intense désir de croître dans la foi. 89 % de ceux qui décidèrent de suivre Christ s’engagèrent
dans les études bibliques qui suivirent.
Une autre campagne se déroula en Amérique Latine, dans la ville de San Cristobal, en
République Dominicaine. Située près de Saint Domingue, la capitale, San Cristobal est une
ville de 44 000 âmes dont 2 000 sont des chrétiens évangéliques. La ville compte 18 églises
protestantes, dont 17 prirent part à la campagne, ce qui fit un total de 640 équipiers formés.
Plus du tiers de la ville ayant réclamé la brochure intitulée « Vous pouvez la trouver vous
aussi », qui est une explication de l’Évangile, un aussi grand nombre de volontaires était
absolument nécessaire.

90 % de réponses

Les équipiers qui commencèrent le travail de suite rencontrèrent un taux de réceptivité

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
sans précédent même pour les campagnes de présentation de l’Évangile en Amérique Latine,
où 50% environ de ceux qui écoutent les messages demandent à Christ d’entrer dans leurs
vies. Or à San Cristobal, le taux fut de 90 % : 10 260 décisions enregistrées sur un total de 11
400 personnes ayant entendu l’Évangile.
La campagne rencontra à Singapour des problèmes particuliers. Cette minuscule
république insulaire d’environ deux millions d’habitants est composée de plusieurs grands
groupes ethniques, chinois, malais, indien et occidental. Cette population n’est pas seulement
multiraciale, elle est aussi multi linguale et multi religieuse. Et nombreux sont ceux qui
souhaitent le statu quo. Parce que la tâche d’atteindre cette ville paraissait tellement
démesurée, les responsables de Voici la Vie demandèrent à Dieu qu’il suscite suffisamment de
combattants pour qu’il y ait en permanence au moins 10 chrétiens qui prient pour la
campagne. A la fin février 1977, cinq chaînes de prière permanentes avaient été formées. Les
cinq autres le furent avant le début de la campagne média. Au total, près de 8000 chrétiens
étaient engagés dans ces chaînes de prière.

La collaboration des églises

La campagne fut bien soutenue par les églises, les équipiers représentants 110 des 180
églises de Singapour. « La formation que j’ai reçue a fait du converti que j’étais un disciple
enflammé et zélé », a dit un jeune de l’église chrétienne de Juong.
Neuf des personnes qui s’occupaient de notre principal centre téléphonique étaient
aveugles. Elles utilisaient dans leurs discussions des versions en Braille des Quatre Lois
Spirituelles. Leur efficacité dans le témoignage fut identique à celle des autres coéquipiers.
La campagne Voici la Vie fut en Malaisie le premier effort de ce type à être lancé dans un
pays musulman. La loi malaise est claire : les chrétiens n’ont pas le droit de s’approcher des
Malais avec l’Évangile. Pour cette raison, Voici la Vie vit une mobilisation des chrétiens pour
atteindre la communauté chinoise, qui représente 48 % de la population.
Malgré les menaces téléphoniques quotidiennes et les dégâts supportés par les véhicules
qui portaient l’autocollant «Je l’ai trouvé ! », les équipiers de la campagne ne cédèrent pas à
leur peur. George Lee, membre du comité exécutif Voici la Vie en Malaisie, retrouva sa
voiture dépouillée au canif des autocollants «Je l'ai trouvé ! », la peinture gravement
endommagée. Il réagit en disant : « on produit toujours de la peinture pour automobiles. Je
repeindrai la voiture quand la campagne Voici la Vie sera terminée dans ce pays. D’ici là, la
carrosserie sera encore couverte de plus d’autocollants ! »

La campagne de Hong Kong

Hong Kong, ville de 4,5 millions d’habitants, fut aussi le théâtre d’une campagne
remarquable. Je me souviens de mon émotion lorsque Andrew Ho, le directeur local de notre
effort d'évangélisation, nous fit son premier compte rendu. Un total de 359 églises
s'engagèrent dans la campagne, 300 d’entre elles organisèrent simultanément à la campagne
média Voici la Vie, des efforts d’évangélisation et de réveil. Les équipiers formés étaient au
nombre de 15 000, et 85 000 autres personnes participaient d’autres façons. Ces 100 000
chrétiens représentaient environ la moitié de la population protestante de la colonie
britannique.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
A la fin de la campagne, 28 174 personnes déclarèrent s’être décidées à suivre Christ. Le
grand nombre de nouveaux croyants qui s’engagèrent dans les églises locales fut l’un des
aspects les plus enthousiasmants de la campagne. Un mois après sa conclusion, 200 églises
déclaraient des augmentations des personnes présentes comprises entre 30 et 150 personnes.
De nombreuses communautés essaimèrent.
Un missionnaire invité dans une église exprima, avant le lancement de la campagne
média, son soutien à Voici la Vie. Il expliqua qu’il ne savait pas quelle était l’attitude de
l’église à l’égard du mouvement, mais il les encouragea à y participer. En réponse, le pasteur
lui tapa sur l’épaule et lui révéla que grâce aux cours de formation Voici la Vie, 70 nouveaux
membres s’étaient ajoutés à la communauté. Le pasteur leur demanda alors de lever la main. «
Des mains se levèrent dans toute l’assemblée », raconte le missionnaire, encore étonné.
Les églises bénéficièrent aussi de façon considérable de la campagne tenue à Nairobi, au
Kenya. A la suite de la campagne, où 15 000 décisions pour Christ furent enregistrées, six
églises baptistes baptisèrent un total de 26 000 nouveaux membres, en conséquence directe de
la campagne.
Les campagnes Voici la Vie furent aussi mises en œuvre avec succès sur le continent
européen. A Barcelone, 35 églises, soit 75 % de la population évangélique, prirent part à la
campagne. L’église de Tolra en est un exemple. Bien qu’engagée tardivement, ses membres
purent néanmoins recevoir l’ensemble de la formation. Ils frappèrent à 119 portes et
témoignèrent de leur foi à 109 personnes. Vingt-quatre acceptèrent Christ et 31 s’engagèrent.

Trois fois plus d'auditeurs

L’église de Tampere, en Finlande, vit son assistance tripler dans les trois dimanches qui
suivirent le lancement de la campagne. Une église de banlieue, d’une capacité de 350 places,
avait une assistance régulière de 150 personnes. Notre directeur pour l’Europe, Kalevi
Lehtinen, Finlandais de naissance, avait montré beaucoup d’enthousiasme pour ces deux
campagnes et les autres prévues. Son sentiment, que je partage, est que nos campagnes
peuvent contribuer à déclencher un grand réveil en Europe qui pourra embraser tout le
continent.
Lahore, au Pakistan, fut le site de la première campagne organisée au Proche-Orient. Le
directeur de notre œuvre au Pakistan, le professeur Daniel Bakhsh, dit que Jésus-Christ a été
pour la première fois le sujet de conversation de toute la ville. La campagne, le pays étant à
très forte majorité musulmane, dut faire face à des oppositions de toutes sortes. Mais Dieu
déversa des bénédictions exceptionnelles. Jamais auparavant, rapporte le professeur Bakhsh,
on n’avait vu au Pakistan 1000 personnes décider de suivre Christ. Un volontaire de la
campagne qui travaillait dans une entreprise avec des non-chrétiens, a dit que pour la première
fois, ses collègues venaient vers lui pour en savoir davantage sur Christ. Il raconte que des
centaines d’étudiants venaient lui demander la signification de «Je l’ai trouvé ! ».
Le succès de ces campagnes pour l’évangélisation de villes dans le monde entier me
remplit de louange et de reconnaissance envers notre merveilleux Seigneur. Mais il n’est qu’à
se dire qu’environ 62 % de la population mondiale n’habitent pas les villes, mais les villages
et les zones rurales. C’est la raison pour laquelle je fus tellement impressionné par ce qui s’est
passé dans une région rurale du Kenya, les monts Kilungu.
Comme dans la plupart des régions rurales du monde, les habitants de Kilungu étaient

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
presque tous illétrés à 75 %. En conséquence, des cassettes enregistrées furent utilisées pour
la formation à l’évangélisation des pasteurs et des laïcs. Une brochure illustrée expliquant
comment recevoir Christ était utilisée en même temps.

La mémorisation des documents

Puisque l’apprentissage oral est la règle dans la plupart des pays d’Afrique, et que la
mémoire tient souvent lieu de notes écrites, le matériel de formation se révéla très efficace. De
cette façon, les pasteurs et les laïcs pouvaient former leurs propres communautés avec le
même matériel qu’ils avaient eux-mêmes utilisés. Le développement positif de cette
formation vitale s’explique par la prière et le dur labeur de nos équipes en Afrique et par
l’impulsion remarquable donnée par notre directeur régional pour ce continent, don Myers.
Une fois la formation achevée, quatre voitures et une moto équipée de haut-parleurs
commencèrent à clamer la traduction locale de « Je l’ai trouvé !» — « Niniwonete » — sur les
trois kilomètres carrés du territoire de la tribu des Kamba. Il ne fallut pas attendre longtemps
pour que les véhicules ne puissent aller nulle part sans être rejoints par des nuées d’enfants
chantant le refrain Niniwonete.
Pendant ces cinq premiers jours, les conducteurs des véhicules aidèrent les églises à
installer des banderoles jaune vif pour permettre aux personnes intéressées de repérer les
endroits où ils pourraient trouver la vie nouvelle en Jésus-Christ « chantée » par les voitures.
Les mêmes banderoles indiquaient aussi le lieu des études bibliques destinées aux nouveaux
convertis.
Les gens marchaient des kilomètres — passant souvent par des collines escarpées —
pour en savoir plus sur la vie nouvelle offerte par Jésus-Christ. 50% environ de ceux qui
vinrent aux centres d’information indiquèrent avoir décidé de suivre Christ. En quelques
endroits, où l’escalade était particulièrement rude, 75 % de ceux qui se sont déplacés ont
accepté Christ comme leur Sauveur.
D’autres types de campagnes en zones rurales ont été mises en œuvre au Mexique et aux
Philippines pour faire connaître le message transformateur de Jésus-Christ. Le potentiel de ces
campagnes me remplit d’émotion quand je pense aux centaines de millions d’hommes que
l’on pourrait atteindre de cette façon.

L’un des résultats les plus spectaculaires de notre stratégie de saturation fut obtenu dans
l’État indien du Kérala. Le directeur pour l’Inde de notre organisation, Thomas Abraham, fit
le choix de croire que Dieu pouvait atteindre l’intégralité de cet État de 22 millions
d’habitants avant la fin de 1976. Des rues les plus actives des tentaculaires villes côtières aux
lointaines et montagneuses plantations de thé, nos équipiers visitèrent chaque maison pour
transmettre la bonne nouvelle de Jésus-Christ. 99 % des foyers avaient été contactés à la fin
de la campagne. De grandes réunions d’évangélisation furent organisées dans les 11 régions
du Kérala au cours des cinq derniers mois de la campagne. Leur but était de donner une
occasion d’entendre l’Évangile à ceux qui n’avaient pu profiter des visites à domicile en
raison de leurs occupations professionnelles ou scolaires.
Le programme de ces réunions publiques était structuré de sorte que chacun ait trois
occasions de recevoir Christ : par un court message d’évangélisation donné par un membre de
Campus pour Christ, par le film d’André Kole « Un monde d’illusion », et par un autre film, «
La vie se trouve où je vais ».

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Une église qui avait autorisé que l’on tienne une réunion publique dans ses locaux revint
sur sa promesse. « Alors que nous étions en prière pour savoir que faire, quelqu’un fit la
suggestion que nous utilisions des bâtiments faisant face à une mosquée », raconte Thomas
Abraham. « Il semble inimaginable que des Musulmans fournissent un lieu pourvu
gratuitement d’électricité pour une réunion d’annonce de l’Évangile ; tel fut pourtant
précisément le cas. Ce fut probablement la première fois qu’une réunion chrétienne eut lieu
dans la cour d’une mosquée. Nombreux sont ceux qui reçurent personnellement le Seigneur
ce soir-là. » 380 028 personnes au total invitèrent Christ à venir dans leurs vies au cours de
réunions comme celle-ci* sur les 1 805 982 individus qui acceptèrent Christ comme leur
Sauveur pendant la campagne.
« Tout a commencé en 1969 comme un rêve impossible », dit Thomas. « Mais par la
grâce de Dieu, le 31 décembre 1976, presque chaque foyer du Kérala avait été touché. Les
employés de Campus pour Christ en Inde et moi-même louons Dieu parce qu’il a été possible
de saturer notre Jérusalem avec l’Évangile. »

La Colombie pour Christ

L’œuvre accomplie par Dieu en Colombie est tout aussi impressionnante. J’ai eu
l’occasion de passer avec Sergio Garcia, notre directeur pour l’Amérique Latine, et Nestor
Chamorro, notre directeur pour la Colombie, trois jours fantastiques au cours desquels j’ai pu
assister de mes yeux à cette campagne de « saturation » de ce pays d’Amérique Latine. En
1978, on estime que 65 à 86 % des 27 millions de Colombiens ont entendu comment il était
possible d’avoir une relation personnelle avec Jésus-Christ. Un grand nombre d’entre eux
furent contactés personnellement, les autres entendirent nos avis diffusés à la radio, à la
télévision, par les journaux et les prospectus.
L’accent fut mis durant la première moitié de l’année sur le porte à porte. Les villes
furent découpées en secteurs géographiques, et les secteurs furent répartis entre les milliers
d’équipiers et de volontaires de Campus pour Christ.
Il y eut aussi des manifestations de masse. 750 000 personnes au moins entendirent
l’Évangile au cours de la seule semaine de Pâques. Au 1er juillet, N. Chamorro estimait que
45% de la population avaient entendu l’Évangile.
Le 1er août, neuf groupes d’étudiants et un groupe d’équipiers de Campus partirent pour
la « mission sacrifice ». Ces équipes sillonnèrent tous les villages et les zones rurales de
Colombie, répandant l’Évangile en tous lieux et établissant des groupes de prière. Un autre
groupe, l’équipe « mission impossible », mit sur pied un ministère auprès des officiels de
Bogota. Au mois de décembre des campagnes média, des rassemblements de masse et
d’autres projets achevèrent notre tâche de saturation du pays par l’Évangile.
Les rapports indiquent que près de 18 millions de personnes ont été contactées,
personnellement ou dans des réunions. Ils furent aussi atteints, avec des millions d’autres, par
les mass média. Dieu seul sait dans quelle mesure ils ont répondu, mais 2,6 millions de
décisions pour suivre Christ ont été enregistrées.

Une campagne de collecte de fonds

Ces efforts d’évangélisation dans le monde entier doivent être soutenus par une

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
campagne permanente de collecte de fonds. Les membres de notre Bureau pour le
Développement travaillent à sa coordination. Ces équipiers consacrés sont en contact régulier
avec de nombreuses personnes, qu’ils assistent sur le plan spirituel et qu’ils informent sur
l’utilisation possible de leurs finances dans le cadre de l’Ordre Missionnaire.
Cette campagne a été mise sur pied pour obtenir les fonds dont nous avons grand besoin
pour les campagnes Voici la Vie Outre-Mer. La cible de cette action est de collecter un
milliard de dollars pour le financement de ces efforts qui devraient permettre d’atteindre au
moins un milliard d’âmes d’ici 1990.
Wallace E. Johnson, co-fondateur de la chaîne Holiday Inn, est président international
honoraire de Voici la Vie, International ; Roy Rogers, acteur et homme d’affaires, est vice-
président ; Nelson Bunker Hunt, directeur d’une compagnie pétrolière et investisseur, est
président du comité exécutif international ; et Ed. Jonhson, président et directeur de la
Financial Fédération, l’une des premières institutions Financières américaines, préside cette
campagne pour les États-Unis.
Wallace Jonhson a donné le ton de cet effort par les paroles qu’il a prononcées au début
de cette campagne de collecte de fonds : « Nous devons être entièrement consacrés à ce
programme qui est d’une si grande et vitale importance qu’il enflammera les esprits et les
imaginations pour les décennies à venir. » Il fit également remarquer que cette campagne
devait s’adresser à des fonds potentiels encore étrangers au Financement des églises et des
organisations chrétiennes. « Il n’est pas dans notre intention d’entrer en concurrence avec
quelque autre groupe religieux que ce soit pour l’argent ou pour les projets que nous formons
», a-t-il ajouté.
Alors que Dieu poursuit son œuvre par le moyen du mouvement Voici la Vie,
international, je n’ai jamais été plus optimiste ou plus confiant qu’aujourd'hui. Je n’ai jamais
été plus assuré que Dieu est sur le point de faire des choses incroyablement grandes pour
montrer à tous les hommes et à toutes les nations son amour et sa miséricorde, d’ici à la Fin
des années 1980.

LE MINISTÈRE DANS LES PRISONS

L’action de Campus pour Christ dans les prisons commença de façon peu commune.
Tout partit d’un coup de téléphone adressé à notre collaborateur Larry Benton, qui devait plus
tard prendre la charge de directeur de ce ministère. « Larry, c’est Pat, ton voisin », dit la voix
au bout du fil. « Un homme est entré chez toi par effraction, il a agressé ta femme et volé ta
voiture, il faudrait que tu rentres de suite. »
Larry Benton raccrocha précipitamment l’appareil et prit la direction de sa maison. Il se
mit à prier : « Seigneur mon Dieu, je sais que tu contrôles toutes choses et que tu provoques
ou permets tous les événements de nos vies. Je sais que tu n’es pas l’auteur de celui-ci, mais il
a fallu que tu le permettes. Pourquoi ? Tu as promis de changer toute chose en bien, mais
comment pourrais-tu le faire dans un cas comme celui-ci ? Je sais que tu nous as donné
l’ordre de rendre grâces pour tout, bien que je ne le ressente pas, je te remercie par la foi. S’il
te plaît Seigneur, utilise cet événement pour ta gloire. »
En arrivant dans l’allée de son jardin, la première chose qu’il remarqua fut son garage
vide. La porte d’entrée était grande ouverte, des cordes tendues barraient le couloir. La

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
maison fourmillait de policiers.
Beverly, l’épouse de Larry, était chez les voisins. Elle pleurait, agitée de convulsions, le
visage gravement meurtri. Elle fut rapidement prise en charge par l’ambulance, ce qui permit
à Larry d’étudier la situation et de visiter toutes les pièces. Les indices étaient unanimes :
après une lutte dans la cuisine, Berverly avait réussi à se réfugier dans le salon puis dans la
chambre. Un rasoir sale était resté sur l’évier où son agresseur s’était tranquillement rasé.
Beverly put donner plus de précisions à l’hôpital. « B disait qu’il commettrait crime sur
crime « parce que le monde est foutu ». Je lui dis que ce n’était pas la bonne réponse, que la
paix dans le monde pouvait être instaurée si les hommes acceptaient Christ dans leur cœur. En
partant, il me dit : « J’avais prévu de vous tuer, vous pouvez remercier Dieu d’être encore en
vie. »

De lourds antécédents

Cet homme fut pris et transféré à la prison du chef-lieu. Il avait 32 années d’antécédents
criminels. En conséquence de la lettre de pardon de Larry et Beverly et de leur témoignage
auprès de lui, il vint à connaître Christ. Ce fut la fin heureuse d’un incident qui aurait
autrement pu causer de graves traumatismes.
Au lieu d’être une conclusion, cet événement devait marquer un nouveau chapitre des
vies de Larry et Beverly Benton, il fut la rampe de lancement de notre ministère dans les
prisons, qui consiste en l’évangélisation et en la formation chrétienne des détenus de diverses
institutions pénales.
Un an après l’effraction dont ils furent victimes, Beverly commença à donner des cours
pratiques dans la prison de San Bernardino. Ses cours s’étendirent à des cultes le dimanche
soir. 150 femmes reçurent Christ au terme de son ministère parmi elles.
Notre activité se déplaça de la prison de la ville à l’institution pour Femmes de la ville de
Frontera en Californie. Beverly commença à y enseigner les Dix Pas vers la Maturité
Chrétienne et les Messages Transmissibles. Elle commença aussi la projection d’une série de
Films intitulés « Le Foyer Chrétien », dont le personnage principal est le Dr Henry Brandt,
psychologue et conférencier chrétien bien connu.
Devant leurs succès, les Benton organisèrent la projection de ces Films dans 18 prisons
de Californie, du Texas, de l’Idaho et de Pennsylvanie. Profitant de la distribution de cette
série de films, les Benton purent rendre visite aux aumôniers de toutes les principales
institutions pénales de Californie et tenir dans ces prisons des Séminaires d’Évangélisation.

Des Aumôniers surmenés

La plupart de ces aumôniers avaient plus à faire qu'il n’était matériellement possible.
L'un d’entre eux, surmené, avait par exemple la responsabilité de 3 000 hommes. A cause du
manque de personnel, il fallait s'inscrire trois semaines à l’avance pour aller à la chapelle.
Larry et Beverly entreprirent peu après la formation d’« aides-aumôniers » pour soulager la
charge des aumôniers dans leur ministère auprès des détenus. La formation put débuter au
cours de l’été 1975.
Les rencontres personnelles ou en petits groupes des équipiers de Campus pour Christ
avec les détenus donnent les principales occasions de témoignage. Antha Avril, autrefois

ZAF SLM l 120


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
détenue dans une prison californienne, est l’une des nombreuses personnes converties par le
témoignage de Larry et Beverly.
« Une amie m’avait invitée un soir à une réunion organisée par Campus », raconte
Antha. « Lors de la réunion, ces gens ne me condamnèrent pas pour la faute de ma vie comme
tant d’autres l’avaient fait ; ils m’expliquèrent l’amour de Dieu et son plan pour ma vie,
ruinée et sans espoir. Je savais qu’il me restait beaucoup à découvrir sur cet amour et ce plan
pour ma vie. Ainsi, je demandai à Christ de venir dans mon cœur. Six codétenues sont
devenues chrétiennes parce que je chantais. « Pourquoi chantes-tu en prison ? », me
demandèrent-elles, « Comment peux-tu être heureuse ici ? » Je pus ensuite leur parler de
Christ. »
Le travail auprès des détenus se poursuit après la sortie de prison par — entre autres —
des études bibliques spéciales animées par des laïcs qui ont reçu la formation. Elles visent à
aider la réinsertion sociale des prisonniers. « Il s’agit de l’un des principaux problèmes des
anciens détenus », dit Larry, « il y a entre l’intérieur et l’extérieur d’une prison une différence
culturelle aussi grande qu’entre un pays et un autre. Les groupes d’études bibliques jouent le
rôle de ponts entre les détenus, les familles et les églises instituées. »
L’homme qui avait agressé Beverly bénéficia du travail de suite et du programme de
formation de disciples de Campus pour Christ. Quand il eut fini son temps, il prit sa place
dans la société. Après quelque temps il écrivit aux Benton, leur racontant que pour la
première fois depuis son enfance il n’était plus en liberté conditionnelle et surveillée. Il leur
parlait de son mariage heureux et de son engagement dans une église locale. Il exprima aussi
sa gratitude aux Benton pour l’influence qu’ils eurent pour le conduire à la vie nouvelle et à
une relation personnelle avec Jésus-Christ.
Le changement de style de vie des détenus ayant travaillé avec nos équipiers présente un
intéressant contraste avec les études habituellement faites. Robert Martinson, sociologue de
New York, conclut à la fin d’une importante étude que « la prison qui s’efforce à préparer la
réhabilitation n’a pas plus de succès que celle qui laisse ses pensionnaires à leur sort. » En
dépit de ces constatations, notre ministère dans les prisons permet aux vies des détenus de
s’orienter dans une nouvelle direction. D’après Larry Benton, cela s’explique parce que les
aides-aumôniers et volontaires contribuent à traiter les motifs profonds du crime au lieu de se
contenter des symptômes superficiels. « Le crime n’est que la manifestation extérieure du
péché », dit-il. « Le véritable problème réside dans le cœur de l’homme. La seule solution est
une relation personnelle avec Jésus-Christ et la mise en pratique quotidienne de la Parole de
Dieu. »

L’ACTION FAMILIALE

Elle avait perdu tout espoir pour son mariage, pour sa famille et pour sa vie. Elle avait
décidé de se suicider. Le divorce était la seule alternative. Elle ne pouvait plus supporter sa
vie conjugale, ses jours n’étaient que désespoir. Elle n’avait jamais imaginé qu’une telle
misère puisse exister. Sa vie d’épouse, de mère, et sa vie professionnelle lui paraissaient des
échecs complets.
La Conférence pour la Vie Familiale, organisée par Campus pour Christ, commençait le
vendredi 27 avril. Cette femme reçut de son mari, qui n’était pas chrétien, un appel

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téléphonique pour l’inviter à assister à cette manifestation. Elle refusa et lui donna rendez-
vous le lundi suivant au tribunal pour mettre en route la procédure de divorce.
Mais un événement unique et merveilleux était en train de se produire. Le mari réussit
quand même à la convaincre d’aller avec lui à la conférence. Celui-ci remit au cours du week-
end sa vie et son avenir au Seigneur. Pour la première fois, ce couple avait une espérance à
laquelle s’attacher et un plan pour sa vie.
Le dernier jour de la manifestation, la femme vint en larmes trouver l’un des orateurs.
Elle lui raconta comment son mari et elle étaient au commencement d’un nouveau couple,
d’une nouvelle vie et d’une nouvelle espérance. Ils acceptèrent aussi de se rendre pendant les
semaines et les mois à venir auprès d’un conseiller conjugal.
La famille vit en Occident des temps très difficiles. Ces dernières années, aux États-Unis,
un million de divorces ont été enregistrés chaque année. Les statistiques montrent que 59%
des enfants de moins de dix-huit ans vivront à un moment ou à un autre avec un seul de leurs
parents. La famille à parent unique croît en Occident plus vite que tous les autres types de
famille.
Nous avons voulu, devant cette crise de la famille, répondre au cri de ceux qui sont dans
la détresse. Notre ministère auprès des familles a connu en 1984 encore une année de
croissance spectaculaire, avec un accroissement de 60 % des personnes présentes à nos
conférences. 170 000 personnes assistèrent à 19 conférences, dont plus de 1 000 personnes
dans des villes comme Denver, San Francisco, Dallas, New York et Minneapolis et I 550 à
Chicago. Sans que l’on puisse en douter, les hommes sont assoiffés de réponses à leurs
problèmes familiaux.
Les réponses existent. Un couple qui assistait à la conférence organisée à New York
était marié depuis une trentaine d’années. L’un des exercices donnés aux participants est
d’écrire à leur conjoint une lettre où ils leur disent leur amour. Dès le début de cet exercice,
mari et femme se mirent à pleurer, et ils pleurèrent pendant plus d’une heure alors qu’ils
s’ouvraient l’un à l’autre. L’épouse dit plus tard que c’était la première fois depuis le début de
leur mariage que son mari avait communiqué avec elle. Ce samedi soir-là fut pour elle le
début de leur lune de miel, après tant d’années. Une année plus tard, elle nous confia que son
mariage était devenu profond, heureux, et qu’il procurait épanouissement à son mari et à elle-
même.
Le but initial de notre ministère auprès des familles était d’apporter une aide aux
équipiers de Campus pour Christ. L’accent fut mis au début sur la préparation au mariage des
membres de l’équipe fiancés, mais il se déplaça peu à peu sur la vie conjugale elle-même.
L’idée était d’aider les couples à être solides, afin d’être plus efficaces dans le témoignage,
dans les conseils donnés aux autres et pour accomplir l’Ordre Missionnaire.
« Nous cherchons dans nos séminaires à présenter l’évolution du mariage jusqu’à la
situation actuelle, et à exposer le plan d’action que nous donne la Bible », dit Dennis Rainey,
directeur de l’Action Familiale de Campus. Les orateurs, en présentant le plan de Dieu pour
les couples, sont en mesure de les aider à faire face aux pressions de la vie, en expliquant les
raisons de l’échec actuel du mariage. Les séminaires, à partir de ce point principal, abordent
ensuite des aspects pratiques comme la communication, la sexualité, la résolution des conflits,
etc.
Mais ces séminaires ne sont pas faits que de conférences. Les sujets sont répartis sur
trois jours, les soirs étant libres pour que les participants puissent discuter de ce qu’ils ont

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reçu avec leur conjoint.
Ce ministère est en complète harmonie avec l’accent que met Campus pour Christ sur
l’évangélisation et la formation de disciples. Son but est que les églises puissent transmettre
aux familles la force d’aller dans le monde porter la bonne nouvelle, dans cette génération-ci
et dans la suivante.
Des familles chrétiennes en meilleure santé spirituelle donneront au monde plus de
missionnaires. Et à moins d’une amélioration dans les deux prochaines décennies de la santé
spirituelle des familles américaines, les États-Unis eux-mêmes auront besoin de
missionnaires.
L’urgente nécessité de donner sur le mariage une perspective biblique a conduit au
développement explosif de notre ministère auprès des familles aux États-Unis. Une série de
cassettes enregistrées, « Les Fondements de la Vie de Famille », et une brochure spéciale
permettent aux participants d’emporter chez eux le matériel et de l’étudier personnellement,
de l’utiliser dans les églises comme en petits groupes d’étude.
En 1983, l’équipe Voici la Vie, USA organisa une conférence de ce type dans la ville de
New York. Elle fut suivie par 700 personnes, deux fois plus que prévu. Les résultats furent
encore plus surprenants l’année suivante. L’assistance fut de 1325 personnes environ, chiffre
encore jamais atteint par notre ministère d’Action Familiale. 200 personnes durent même
écouter les orateurs au moyen d’une retransmission vidéo dans une salle voisine. Au vu de ce
succès, des rassemblements furent organisés ensuite à Philadelphie, où il vint 900 personnes,
et à Boston, où l’on en compta 800.
Un pasteur qui venait d’assister à la réunion tenue à New York vint trouver l’un des
orateurs. Bien que lui et sa charmante épouse aient eu l’air de vivre un mariage heureux, tel
n’était pas le cas. Tenant son épouse par la main, il dit à l’orateur qu’ils étaient proches du
divorce. Il s’était préparé à annoncer le dimanche suivant aux fidèles de son église qu’il allait
divorcer. Mais Dieu fit ce week-end-là son œuvre dans ce couple, il les guérit de nombre de
leurs blessures. La conférence leur avait donné un solide aperçu biblique de ce que devait être
leur mariage et leur famille. Il dit alors qu’ils ne pensaient plus au divorce, mais qu'ils
vivaient un nouvel espoir.
Les 61 équipiers et les 20 orateurs employés à plein temps dans ce ministère croient que
Dieu peut changer les vies pour sa gloire. C’est ce qui se produit conférence après conférence.
« Nous étions venus avec de sérieuses difficultés de couple, nous étions découragés et
nous nous posions des questions sur notre volonté d’approfondir notre relation », dit une
femme de Kansas-City mariée depuis quatorze années. « Mais ces méthodes pratiques et
l’application des principes bibliques nous ont aidés à renouveler notre engagement l’un envers
l’autre et envers notre famille. Je loue le Seigneur pour ce week-end. Il nous a tirés du
désespoir pour que nous puissions nous réjouir de notre mariage et l’un de l’autre. »
« J’ai été transformé en tant que chrétien, en tant qu’époux et en tant que père », dit un
agent d’assurances de Dallas. « Le fait d’avoir réservé deux jours et demi avec ma femme et
d’avoir travaillé les projets d’un bout à l’autre m’a aidé à comprendre mon rôle et à discerner
les priorités en tant que chrétien, en tant qu’époux, et en tant que père. C’est la première fois
que je recevais des conseils aussi pratiques sur le mariage et que j’avais l’occasion de faire de
telles expériences. »

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ATTEINDRE LES CLASSES DIRIGEANTES

A travers les siècles, l’histoire a été écrite par des hommes de vision, de foi, et de
dévouement. Ceux qui furent à l’origine des États-Unis d’Amérique étaient de ceux-là. Ils
étaient prêts à payer un grand prix pour la liberté. George Washington a crié à Dieu qui est
venu à son aide et lui a donné la victoire. Dieu répond aux prières des chrétiens.

L’importance de la droiture

Il est d’une importance vitale que les nations aient des chefs honnêtes pour les diriger.
La Bible dit : « Quand les justes sont nombreux, le peuple se réjouit ; quand le méchant
domine, le peuple gémit » (Proverbes 29:2) ; « La justice élève une nation » (Proverbes 14:34
a). A cause de cet urgent besoin, nous avons créé l’Ambassade Chrétienne, dont le but est de
rendre témoignage auprès des responsables des divers ministères à Washington. En entendant
la bonne nouvelle de Jésus-Christ, ils ont la possibilité de connaître Dieu et de s’appuyer sur
sa sagesse et sur sa force pour les grandes responsabilités qui sont les leurs.
Même si l’équipe de Campus pour Christ travaillait depuis deux années à Washington
auparavant et si Eleanor Page avait eu un ministère béni auprès de plusieurs épouses de
membres du Congrès, le ministère de l’Ambassade Chrétienne fut officiellement lancé le 23
février 1976, lors d’une réunion qui rassemblait bon nombre de hauts fonctionnaires de
Washington, Swede Anderson, le directeur de cette activité, et le personnel de notre
Ambassade. Depuis le début de ce travail, Dieu nous montre sans cesse la soif spirituelle de
ceux et de celles qui occupent des postes de responsabilité.
J’eus la démonstration de cette soif lorsque je me rendis au bureau d’un sénateur que je
n’avais jamais rencontré. Un ami commun m’avait dit : « Passe donc le voir ! » J’eus
l’impression après quelques instants que nous étions de vieilles connaissances. Je lui
demandai s’il était chrétien et lui présentai l’Évangile au travers des Quatre Lois Spirituelles.
Je n’étais pas dans son bureau depuis plus de 15 minutes quand il me dit qu’il désirait
recevoir Christ.
J’eus aussi l’occasion de parler chez un membre du Congrès à quelques-uns de ses
confrères accompagnés de leurs épouses. Plusieurs vinrent après la réunion me demander de
les rencontrer.
Je me rendis le lendemain chez le premier d’entre eux. Je lui demandai : « Ce dont j’ai
parlé hier avait-il un sens pour vous ? » « Tout à fait », répondit-il. « Souhaiteriez-vous
recevoir Christ ? » lui demandai-je alors. Il répondit par l’affirmative et s’agenouilla dans la
prière.
En descendant dans le hall, je pus parler de Christ à un autre de ceux qui avaient été
présents le soir précédent. Il me fit lui aussi part de son désir de recevoir Christ.

La Formation

Ces personnes ne souhaitent pas seulement recevoir Christ, elles désirent aussi apprendre
comment vivre d’une vie chrétienne plus efficace. Lors d’une rencontre, je demandai à un
sénateur très en vue d’assister à une session de formation chrétienne d’une durée de 14

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heures. Je lui dis que je comprenais que son emploi du temps ne lui permette pas d’être
présent. Il me fit la réponse suivante : «Bill, je suis trop occupé pour suivre cette formation. Je
suis vraiment trop occupé. Mais il n’y a rien de plus important. Quand est-ce que je peux
commencer ? »
L’Ambassade Chrétienne s’adresse aux responsables de toutes les branches du
gouvernement et de l’année, par des dîners et des déjeuners de discussions, grands ou petits,
où Christ est annoncé. Ceux qui répondent positivement sont invités à étudier la Bible avec
leurs collègues (20 groupes de ce type fonctionnent à présent) et à assister à des séminaires
spécialement conçus pour les aider à croître dans leur vie chrétienne et à témoigner autour
d’eux du Seigneur.

Washington pour Jésus

Le temps fort de notre action à Washington fut un immense rassemblement estimé à 500
000 personnes. Le but de cet événement était de prier pour le pays. Je crois qu’il a marqué un
tournant dans l’histoire de notre nation.
Je fus saisi d’émotion en me retrouvant assis à la tribune, située à peine à 200 mètres du
palais du Congrès. Mon cœur fut envahi d’un indicible sentiment d’adoration, de louange et
de joie à la vue de cette immense foule venue de tout le pays.
J’étais avec Pat Robertson, de la chaîne de télévision chrétienne CBN, l’un des deux
responsables de l’événement. L’une de mes responsabilités était d’encourager les chefs de file
évangéliques à participer à l’opération et à contribuer à son succès. Les participants
décrivaient par leur origine l’ensemble du corps de Christ. Orthodoxes, catholiques,
protestants, charismatiques étaient tous venus dans un seul but, celui de se repentir et de
revenir à Dieu au nom de la nation, et de s’humilier pour nos péchés.
La journée ne fut pas seulement remplie de prédications pleines de force et de
bénédictions, mais aussi de prière et de musique, pour exprimer notre dépendance de Dieu. Je
pus dire avec tous mes frères et sœurs en Christ la promesse de 2 Chroniques 7:14 : « Si mon
peuple sur qui est invoqué mon nom s’humilie, prie et recherche ma face, s’il revient de ses
mauvaises voies, moi, je l’écouterai des cieux, je lui pardonnerai son péché et je guérirai son
pays. »
J’ai reçu la conviction que cette grande foule d’hommes et de femmes avaient — par
leur nombre et leur sincérité — touché le cœur de Dieu. Plusieurs reconnurent ensuite que ce
rassemblement avait été l’un des jours les plus importants de l’histoire de notre pays.

Atteindre l’0.N.U.

La moitié environ de ceux qui constituent notre Ambassade Chrétienne sont issus de
notre ministère sur les autres continents. Ils concentrent leurs efforts sur les diplomates des
ambassades étrangères à Washington et de l’Organisation des Nations Unies à New York. Le
début de ce ministère eut lieu en 1978.
La plupart des pays choisissent pour les représenter à Washington et à New York leurs
plus éminentes personnalités. Rares sont celles qui fréquentent des Américains chrétiens. Les
membres de l’Ambassade Chrétienne passent du temps avec eux personnellement, les
reçoivent chez eux et organisent spécialement pour eux des dîners et des réceptions.

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Un couple latino-américain venu à Christ par ce ministère prévoit de parler de sa foi
nouvelle à ses amis qui font partie des classes dirigeantes de son pays. La même chose est
vraie pour des diplomates d’Afrique, d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient.
Douze membres de notre Ambassade eurent l’occasion de s’entretenir avec des délégués
et des employés de 1’0.N.U. pour leur parler d’une relation personnelle avec Dieu et les
inviter à une réception. Parmi les soixante-dix personnes qui furent présentes à cette réception
et qui eurent l’occasion d’entendre une brève présentation de l’Évangile figuraient un ministre
des affaires étrangères, plus de six ambassadeurs, des vice-consuls, des sous- secrétaires, des
délégués et des employés de 1’0.N.U.

Des Contacts Influents

Swede Anderson pense que ce travail auprès de l’O.N.U. et des ambassades étrangères
est de nature à aider l’expansion internationale de notre mouvement. « L’une des
conséquences les plus importantes du travail de l’Ambassade Chrétienne est à notre avis que
par les personnes influentes qui reçoivent Christ (ceux qui travaillent à 1’0.N.U., à la Banque
Mondiale ou dans les ambassades) les vies de personnalités de tous les continents seront
transformées. Des portes s’ouvriront pour l’annonce de l’Évangile dans de nombreux pays. »
Nous croyons que lorsque ces personnes reconnaissent qu’elles ont besoin de Christ et
qu’elles le reçoivent, il satisfait alors leurs besoins profonds, personnels et familiaux. Christ
les assure aussi qu’il peut les diriger au milieu des pressions de leurs responsabilités
professionnelles. Cette action internationale vitale a pour résultat des familles réconciliées et
des cœurs pleins d'une espérance nouvelle.
L’action de l’Ambassade Chrétienne à Washington et à New York fournit les bases de la
création d’ambassades de ce type dans toutes les capitales du monde.
Un autre aspect de l’activité de Campus pour Christ parmi les classes dirigeantes dans le
monde entier est son ministère parmi les cadres supérieurs. Ce ministère permet d’atteindre
les hommes d’affaires et les cadres de haut niveau, individus dont l'influence sociale est
considérable.

Séminaires pour Cadres

Les Séminaires pour Cadres sont l’un des éléments clés de cette stratégie. Ils se tiennent
plusieurs fois par an à Arrowhead Springs en Californie et en d’autres endroits des États-Unis
et du monde. Par des grandes réunions, des séminaires de petits groupes et des discussions
individuelles, ces cadres apprennent avec leurs épouses à utiliser au mieux pour Jésus-Christ
leurs dons et leurs ressources. Ils apprennent leur importance dans l’accomplissement de
l’Ordre Missionnaire. Et surtout, ils apprennent qu’ils ont des besoins personnels que Dieu
seul peut satisfaire.
Tout au long de la semaine du séminaire, des hommes et des femmes répondent
personnellement à l’amour de Dieu et au défi de nouer ou de renouer une relation personnelle
avec lui. Lorsque des professionnels qui ont atteint le sommet du monde des affaires ou de la
finance viennent à Dieu, ils viennent à lui avec le même enthousiasme que de jeunes
étudiants.

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La Joie de connaître Christ

A l’une de ces occasions, l’un de ceux avec qui j’avais prié lors du second jour du
séminaire (sa femme avait reçu Christ le jour précédent) discutait avec un autre homme
d’affaires, avec lequel j’avais prié 20 minutes auparavant, qui se trouvait à l’autre bout de la
table. Le premier d'entre eux, bien que d’un naturel grave et réservé, était débordant de joie. «
Ma femme est âgée de quatre jours », dit-il, « Et moi de trois jours ». I1 parlait, bien sûr, de sa
vie de chrétien.) « Quel âge avez-vous ? »
Le second attendit quelques instants et répondit : « J’ai vingt minutes d'âge. » De
nombreuses autres personnes qui se trouvaient ce jour-là dans la salle à manger n'étaient âgées
que de quelques minutes, de quelques heures ou de quelques jours. Nous vivions, et les anges
du ciel avec nous, des moments de grande joie !
Chacun de ceux qui assistent aux séminaires finit par éprouver le désir de mener une vie
transformée. Le contraste entre le premier et le dernier jour est frappant dans les visages
radieux, les conversations chaleureuses et les chants joyeux entonnés à la fin de chaque
séminaire. Mais la différence est encore plus manifeste lorsque les participants retournent
dans leur « routine quotidienne » avec de nouvelles perspectives et de nouvelles priorités.
Une femme nous a écrit : « Le séminaire a été tellement bien organisé et tellement
enthousiasmant que mon désir est à présent de retourner chez moi et de vivre ce que j’y ai
entendu et ressenti. Je demande à Dieu de me montrer exactement ce qu’il veut que je fasse
pour lui dans ma communauté. Je veux lui appartenir totalement ! »
Un autre cadre supérieur fit le commentaire suivant : « Mon épouse et moi-même
souhaiterions vous remercier pour les multiples bienfaits de Dieu que nous avons reçus lors
du récent séminaire. Nous nous sommes tous deux consacrés à nouveau pour une vie dont
Christ est le centre et qui recherche la volonté de Dieu. »
« J’ai apprécié l’amour et la bienveillance manifestés par chacun », écrit un autre des
participants. « Le programme était excellent et très convaincant. Nous avons vécu, mon
épouse et moi-même une semaine qui a changé nos vies. »
Des séminaires similaires ont été organisés avec un grand succès hors des États-Unis.
Les cadres dirigeants ont répondu chaleureusement à l’invitation à donner leurs vies pour la
cause de Christ en Asie, en Amérique Latine, en Afrique comme en Europe.
La raison d’être de notre ministère auprès des classes dirigeantes est de gagner à Christ
des hommes et des femmes qui exerceront ensuite une large influence autour d’eux. Dieu se
sert de ce ministère pour sa gloire.

LES CENTRES DE FORMATION

J’ai eu, il y a plusieurs années, le privilège de m’adresser à un groupe unique. C’était une
journée chaude et humide caractéristique de Manille, la capitale des Philippines. Nous étions
dans une simple salle de classe, qui n’était équipée que du strict nécessaire. Les étudiants
disposaient d’un simple bureau et de chaises en bois. Le tableau noir était le seul autre
ornement de la pièce.
Ces étudiants venus de pays de toute l’Asie s’étaient réunis pour recevoir une formation
qui les rende plus efficaces dans leur service pour le Seigneur. Je leur parlai ce jour-là des

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
qualités qu’il est nécessaire d’avoir pour déclencher la révolution spirituelle. Mon message fut
très simple. J’insistai sur la nécessité de faire Christ Seigneur de leurs vies, d’être remplis du
Saint-Esprit, de garder pour Christ leur premier amour, et d’avoir toujours la même vision
pour l’évangélisation du monde. Je les pressai enfin d’être zélés dans l’étude de la Parole de
Dieu et dans la prière, et de parler de Christ à tous ceux qui les écouteraient.
Je mis l’accent sur la nécessité d’agir par la puissance du Saint-Esprit et non avec
l’énergie de la chair. Je leur rappelai que Dieu ne nous appelle à aucune tâche sans nous
donner la force, la sagesse, et la grâce de l’accomplir. Les étudiants reçurent mon message
avec enthousiasme, et ce fut ensuite pour nous un merveilleux moment de communion
fraternelle.
Dans les jours et les semaines qui suivirent ma visite, ils continuèrent à suivre une
formation intensive à l’évangélisation et à l’édification de disciples en préparation pour le
ministère dans leurs pays d’origine. Je suis sûr que certains d’entre eux appréhendaient ce
temps de formation. Ils avaient de la peine à voir le bénéfice qu’ils pourraient en retirer pour
le ministère qu’ils se sentaient appelés à avoir de retour chez eux.
Mais au fur et a mesure des semaines, ils ne cessèrent d’être instruits des éléments
essentiels de la vie chrétienne : la plénitude du Saint-Esprit, la sanctification, le témoignage,
l’accomplissement de l’Ordre Missionnaire, etc. Ils ne reçurent pas seulement des
conférences, mais ils purent mettre en pratique l’enseignement reçu par des études bibliques
sur les campus et par le témoignage personnel.
De retour dans leurs pays, ils avaient ainsi acquis non seulement le savoir, mais aussi
l’expérience. Ils furent ensuite les initiateurs de ministères bénis qui eurent dans certains cas
une grande influence sur la cause de Christ parmi leurs frères.
Bailey Marks, qui dirigeait alors notre œuvre pour l’Asie, fut un jour abordé par l’un des
anciens étudiants de notre centre. Ce dernier lui dit : « Si je rentre chez moi pour y faire ce
que j’ai appris, je serai mis en prison ou supprimé. Parce que la loi de mon pays interdit à
quiconque de changer de religion. »
Quand cet étudiant revint dans son pays, il se mit à traduire dans sa langue les
publications de Campus pour Christ. Cette nation ne comptait à l’époque que quelques
centaines de croyants.
En dépit de l’importance que revêtait le travail de traduction, notre collègue supportait
de plus en plus mal son manque de témoignage aux autres. Il finit par dire à sa femme : « Je
vais rendre témoignage, quelle qu’en soit l’issue ».
Les trois premières personnes à qui il parla de Christ cet après-midi-là se confièrent en
lui comme leur Sauveur. Toutes trois vinrent le jour suivant à l’étude biblique, et notre
collègue leur transmit ce qu’il avait reçu à notre centre de Manille.
Cette explosion de l’Évangile est aujourd’hui un fait notoire. Plus de 250 000 personnes
ont été baptisées et au moins autant ont reçu Christ sans l’avoir encore été. Notre directeur
local, en mettant comme il l’avait appris l’accent sur l’évangélisation et la formation, fut
l’étincelle qui déclencha ce réveil.
Mais ces formidables progrès n’ont pas été atteints sans coût. Notre directeur sur place a
été emprisonné à plusieurs reprises, avec d'autres chrétiens. En dépit de ces entraves, sa
famille et lui-même sont restés joyeux et rayonnants. J’ai interrogé son épouse sur son
sentiment à propos de l’emprisonnement de son mari. Elle répondit : « Je suis jalouse de lui.
J’aurais voulu moi aussi être en prison pour le Seigneur. »

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Leur fillette d’une dizaine d’années fit une réponse similaire. Lorsqu’elle apprit que son
père avait été emprisonné à cause de son témoignage, elle dit en pleurs : « Maman, pourquoi
est-ce que papa a tous les privilèges ? » C’était sûrement chez elle une réminiscence de
l’attitude des premiers chrétiens envers la souffrance.
Je prie pour que des hommes et des femmes comme ceux-ci soient suscités dans tous les
pays et qu’ils puissent recevoir la formation qui les rende aussi efficaces que possible dans
leur tâche de transformation de leurs communautés et de leurs pays.
Des centres comme celui de Manille sont très efficaces pour la formation de nos équipes
dans le monde entier. Ces formations dont la durée varie de neuf mois à un an fournissent à
nos membres les bases nécessaires à la mise en place de ministères dynamiques
d’évangélisation et d’édification.
Des centres de formation similaires ont été créés pour les laïcs. Ces centres, qui durent
de quelques semaines à trois mois, donnent une version abrégée de l’enseignement qui permet
à nos membres d’implanter des ministères dynamiques en divers endroits du monde. Je prie
depuis des années pour que chaque ville du monde libre de plus de 50 000 habitants puisse
être pourvue d’un centre de formation de ce type. Nos projets présents en prévoient 5 000 à
l’horizon 1995.
Ainsi, ceux qui viennent à Christ grâce aux projections du film JÉSUS ou aux
programmes radio d’évangélisation disposeront d’un endroit où nourrir leur foi.
Certains de ces centres ont été implantés dans des régions rurales éloignées à cause de
l’urgence des besoins en ces endroits. Dale Robertson, membre de longue date de notre
mouvement, fut le coordinateur de notre centre près de Davao, aux Philippines. Il faisait avec
son équipe de fréquents voyages dans un centre de formation très éloigné de la vie urbaine.
Le voyage commençait par un trajet en bus jusqu’au terminus. Dale et ses collaborateurs
montaient ensuite dans un « taxi- brousse » pour deux heures de route, au cours desquelles il
leur fallait passer un fleuve à gué et escalader des montagnes. Le voyage était fatigant et ils
arrivaient bien souvent maculés de boue. Une fois arrivés, quoi qu’il en fût, ils trouvaient des
élèves avides d’apprendre.
Un groupe de 16 élèves comptait 12 pasteurs, qui représentaient presque toutes les
églises de la vallée. « Ces gens sont en général des cultivateurs sans instruction ni formation
qui exercent les fonctions pastorales », dit Dale, « c’est une telle joie de voir leur soif
d’apprendre ».
Isobello Bamunya fit bon usage de la formation qu’il avait reçue au Centre de Davao. 50
personnes reçurent Christ par son moyen pendant les deux semaines de la session de
formation à laquelle il participait. Une grande partie d’entre elles répondirent à l’Évangile
après qu’il eut projeté le film JÉSUS dans son village. Bamunya fit à une autre occasion une
marche de 40 kilomètres pour atteindre un autre village où il put prêcher et présenter les
Quatre Lois Spirituelles. Les habitants décidèrent après sa visite de bâtir leur propre église.
Les centres de formation de Campus pour Christ travaillent avec les églises locales, qui
bénéficient de notre formation et reçoivent de nouveaux visiteurs. Dans certains cas, lorsqu’il
n’existe aucune église à laquelle les nouveaux croyants peuvent se joindre, des réunions
bibliques sont organisées dans les foyers afin que les croyants puissent se réunir
régulièrement.
A la suite du programme d’évangélisation du Centre de Formation Voici la Vie dans le
nord de la Thaïlande, des milliers de personnes devinrent chrétiennes, notamment grâce à la

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projection du film JÉSUS dans des villages. « Nombre d’entre elles viennent de villages sans
église », dit Mackey.
Cette partie de la Thaïlande compte aujourd’hui plus de 520 réunions bibliques de
maison dont la moyenne est de 15 membres. 400 de ces groupes se trouvent dans des régions
où on ne connaissait pas de chrétiens similaires :
On voit ailleurs des résultats similaires :
— En 1984, 280 évangélistes de villages, dirigeants laïques, et pasteurs d’une région de
l’Inde bénéficièrent d’une formation. Ce groupe fut à l’origine de 60 groupes bibliques de
maison et du baptême de nombreux nouveaux croyants.
— Au Pakistan, le Centre de Formation de Lahore a formé depuis sa création 1500
étudiants, 150 pasteurs et 1200 laïcs. Le film JÉSUS a été projeté à 930 000 personnes par les
participants au Centre, et 139 000 personnes ont manifesté leur désir de recevoir Christ.
— En Indonésie, deux sessions furent tenues à Kelet, auxquelles participèrent 95
personnes. Au moyen de diverses méthodes, les étudiants parlèrent de l’Évangile à 7920
individus, dont plus du quart indiqua son désir de recevoir Christ. Un total de 70 groupes
bibliques de maison furent fondés, et l’église de Kelet put créer neuf églises sœurs. La
majeure partie du travail de formation est réalisée par les dirigeants de l’église.
Sous la direction de Curt Mackey, qui dirige notre activité de formation à l’échelle
mondiale, ce programme permet la formation de nombres sans cesse croissants de laïcs à la
prise de responsabilités spirituelles. Et ils peuvent encore améliorer leur formation en
assistant par la suite aux sessions de formation des membres de notre mouvement. Ces
volontaires laïques se montrent souvent très efficaces dans le témoignage auprès de leurs
pairs.
Mais que faire pour les pays où le film JÉSUS ne peut être utilisé et où les convertis ne
peuvent assister aux sessions de formation ni participer aux groupes bibliques de maison ?
Bien que l’on puisse à première vue classer de nombreux pays dans cette catégorie, je suis
convaincu que des groupes bibliques de maison pourront un jour exister dans tous les pays. Je
prie pour que 25 millions de ces groupes soient un jour actifs dans le monde entier.
Je crois que nombre d’entre eux seront créés suite à des émissions radiophoniques
internationales qui franchiront sans peine les barrières qui paraissent aujourd’hui
inexpugnables. Ces barrières sont en Chine Populaire de nature politique, elles sont
religieuses au Moyen-orient, logistiques en Inde.
Campus pour Christ travaille depuis 1979 à renverser ces barrières en diffusant des
programmes radio chrétiens. Avec l'aide de stations chrétiennes comme Trans World Radio et
la Far Eastern Broadcasting Company, des programmes chrétiens sont diffusés vers la Chine,
l’Inde, le Moyen-Orient et l'Indonésie.
Nous recevons chaque mois suite aux émissions 1 200 lettres d’Inde, 500 du monde
arabe et 200 de Chine.
Les émissions laissent leur marque sur les auditeurs. L’un d’entre eux écrit : « Je suis un
auditeur de longue date de Trans World Radio en Chine. J’utilise vos programmes pour
encourager d’autres frères et sœurs. Ils m'ont aussi beaucoup aidé dans ma croissance
spirituelle personnelle. Vos programmes sont pour moi un riche festin spirituel. »
Dans de nombreuses régions d’Asie, ces programmes sont utilisés pour faire suite à la
projection du film JESUS. Ceux qui assistent au film sont encouragés à régler leurs récepteurs
sur la station chrétienne qui diffuse la formation de Campus pour Christ. L’audition de ces

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programmes leur permet de grandir dans la foi en apprenant les fondements de la foi
chrétienne sous une forme claire.
Dans la région indienne de Quilon, de nombreux auditeurs suivaient depuis longtemps à
la radio la série de 90 programmes de formation de Campus pour Christ. Les auditeurs des
programmes furent invités à se rendre à une conférence tenue au Centre Etudiant Mar Thoma
de Quilon, 107 auditeurs répondirent à l’appel, et 45 invitèrent Christ dans leurs vies. Des
individus de 29 localités exprimèrent un intérêt à établir dans leur région un Club Radio Voici
la Vie.
Des conférences similaires eurent lieu en d’autres endroits du pays, 63 clubs bibliques se
réunissent maintenant régulièrement, avec une assistance totale de 919 personnes.
La diffusion de ces programmes sur des émetteurs situés à Guam, au Sri Lanka et à
Chypre donne une audience potentielle d'un milliard d’hommes. Notre prière est que nous
recevions d'autres lettres du type de celle que nous a envoyée un auditeur turc : « Je suis à
présent vos cours à la radio, et je veux continuer », écrit-il. « Je sais très peu de choses sur le
christianisme. Je vais aller en ville faire des recherches à ce sujet. Je sais que mes recherches
seront difficiles et qu'il faudra que je lutte, mais je suis décidé à le faire quoi que cela me
coûte. »
Il est indéniable que la remarque de Jésus à ses disciples est toujours vraie aujourd'hui :
« Eh bien, je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs qui sont blancs pour la
moisson » (Jean 4:35). Par le moyen du film JÉSUS, des centres de formation, de groupes
bibliques de maison et de programmes radio diffusés dans le monde entier, nous faisons en
sorte que ceux qui sont les fruits de la moisson soient solides dans une marche joyeuse et
dynamique avec le Seigneur.
Nous prions pour que 5 000 centres de formation puissent être ouverts, dans toutes les
villes principales du monde libre, d'ici à 1995. Nous souhaitons former des millions de
chrétiens de toutes dénominations pour les aider à évangéliser leurs propres peuples. Ces
chrétiens formés permettront la projection du film JÉSUS à plus de 5 milliards d'hommes d'ici
l'an 2000, époque à laquelle les experts estiment que la population mondiale avoisinera les 6,5
mil-
liards d’hommes. Nous espérons que par ces projections et d’autres moyens, un milliard
d’hommes se tourneront vers Christ. Ces mêmes chrétiens pourront ainsi diriger les 25
millions de groupes bibliques de foyer dont le but sera de former et d’enseigner les nouveaux
croyants dans leur foi chrétienne.
Vous pouvez vous aussi participer à ce plan magnifique dont le but est
l’accomplissement de l’Ordre Missionnaire. Vous pouvez nous aider par vos prières et par vos
dons. Par votre engagement à nos côtés, vous nous aiderez à changer le visage du monde.

L’UNIVERSITÉ CHRÉTIENNE
INTERNATIONALE

Lorsque l’on regarde les universités occidentales actuelles, qui sont à la source des
idéologies du siècle et du déclin moral de notre civilisation, il paraît invraisemblable que la
plupart d’entre elles aient été fondées sur des principes chrétiens. Elles se sont manifestement
coupées de leurs racines. De nombreux enseignants expriment leur préoccupation devant la

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faillite des systèmes éducatifs. La crise est si sérieuse aux États-Unis que l’on dit que 45 %
des citoyens de ce pays sont pratiquement illettrés. Le même phénomène est observé dans les
autres pays d’Occident.
Quelle est la raison de cette situation ? L’Éducation supérieure a renié le Dieu vivant
pour adorer le Dieu du siècle. Depuis des décennies, le christianisme biblique est ridiculisé
dans les salles de classe et les chrétiens qui professent leur foi voient les portes se fermer
devant eux.
Puisque l'université influence tous les aspects de la société et que l’éthique chrétienne est
le fondement même de notre culture, la rupture d’avec ses antécédents bibliques a provoqué
un cancer moral de notre civilisation. La décadence morale, les problèmes sociaux,
économiques et politiques n’ont dès lors plus rien de surprenant.
C’est pour cette raison que je crois que Dieu nous a conduits à lancer une Université
chrétienne internationale. Cette Université a pour vocation d’offrir un enseignement d’une
qualité telle, aussi bien sur le plan moral que sur le plan académique, que les meilleurs
professeurs et étudiants chrétiens du monde entier souhaitent y être associés.
Cette Université représente les prémices de l’accomplissement d’une vision que Dieu me
donna il y a de nombreuses années. Mon rêve était de contribuer à la fondation d’une
université chrétienne du niveau d’Oxford ou d'Harvard. Je ne minimise pas du tout
l’importance de maints établissements chrétiens qui proposent déjà d’excellents diplômes
dans certains domaines particuliers. Nous soutenons entièrement de telles écoles, qui rendent
honneur au Seigneur et à sa Parole. Mais au risque de paraître présomptueux, le but de notre
Université est de pouvoir se comparer aux toutes premières du monde.
Je suis persuadé qu’une université de bon niveau d’étude qui dispense une conception
biblique du monde est l’un des plus grands besoins de notre temps. En donnant un
enseignement supérieur dans les domaines de la théologie, de la communication, de
l’administration, de l’éducation, de la médecine, du droit, des lettres, du sport, de la gestion et
du travail, nous pourrons former des hommes dont l’influence dans le monde pour la cause de
Christ sera considérable.
Je me souviens très bien du jour où, alors que je priais dans mon bureau, le Seigneur m’a,
pour la première fois, fait sentir le besoin de bâtir une Université chrétienne internationale.
« Seigneur, comment ferons-nous pour construire cette université ? », demandai-je. «
Une telle université, dotée d’établissements annexes dans le monde entier coûtera des
centaines de millions, voire des milliards de dollars ».
Campus pour Christ, depuis ses débuts en 1951, n’a jamais terminé une journée avec un
sou de plus qu’il n’en faut pour ses besoins immédiats. Il n’y avait donc pas d’argent pour
construire l’université. Quand bien même il y en aurait eu, il n’aurait pas été honnête de
l’utiliser pour un projet auquel il n’avait pas été spécifiquement attribué.
Alors que je priais un jour dans mon bureau, Dieu me donna un plan d’action défini. Il
fallait que nous trouvions 2 000 hectares de terrain desquels nous réserverions 400 hectares
pour le campus universitaire en laissant le reste pour des activités industrielles et
commerciales ou pour un usage résidentiel, lesquels fourniraient le financement pour la
construction de l’Université et des campus annexes dans le reste du monde.
Je fis part de cette vision à quelques-uns de nos amis et collaborateurs réunis pour
l’occasion. « Le Seigneur veut que nous construisions une grande université de classe
internationale, à laquelle seraient associés des campus dans tous les principaux pays du

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monde », leur dis-je. Devançant leurs questions, je leur expliquai que le financement de cette
gigantesque entreprise serait fourni par les revenus produits par 2 000 hectares de terres.
« Nous n’avons pas le premier sou, mais qu’importe, il faut que nous cherchions 2 000
hectares. Le Seigneur nous donnera de quoi les payer puisque c’est là son plan, et non le
mien. » Je suis sûr que certains des agents immobiliers à qui nous parlions d’acheter 2 000
hectares ont ri de stupéfaction en découvrant que nous n’avions pas d’argent. Comme
Abraham, nous ne savions pas où nous allions, mais nous étions convaincus que nous devions
faire confiance à Dieu et lui obéir.
Alors que nous commencions à chercher parmi les meilleurs terrains du monde, nous
entendîmes parler d’une grande ferme près de Washington. Mais elle ne disposait pas de 2000
hectares, ce n’était pas ce que nous cherchions.
Un ami de notre œuvre qui avait acheté environ 1 000 hectares près du siège de notre
organisation offrit de nous louer 400 hectares pour y construire notre Université au prix d’un
dollar par an pendant 100 ans. Son offre était extrêmement généreuse, mais elle ne donnait
pas un financement suffisant pour construire et fonder l’Université. Le plan que Dieu m’avait
donné requérait 2. 000 hectares. Nous avions besoin pour édifier l’Université des profits tirés
des 1600 hectares. Je dis donc à cet ami : « J’apprécie votre générosité, mais nous ne pourrons
en profiter. Dieu nous a dit d’acquérir 2 000 hectares, nous continuons donc à chercher et à
prier. »
Un autre ami entendit parler de nos besoins et offrit de nous donner un ranch de 2 000
hectares.
« Il est à vous », dit-il. « Venez-y construire votre Université. »
Cette offre aussi était très généreuse. Bien que de grande valeur, ce terrain ne
correspondait pas à nos besoins.
Dans la suite de nos recherches, nous entendîmes parler d’un terrain de plus de 2 000
hectares à mettre en valeur dans les limites de la ville de San Diego. Nous demandâmes à
celui qui s’était occupé du plan d’aménagement de l’Université de Californie à Irvine de
préparer une présentation spéciale de notre projet pour que nous puissions en faire part au
maire et aux officiels de la ville de San Diego. Je pus leur parler de notre vision d’Université
chrétienne internationale et de notre désir de la bâtir sur cette propriété de choix. Ils Tirent un
excellent accueil à notre idée et aux bénéfices économiques qu’en retirerait la ville. Ils nous
encouragèrent à aller de l’avant.
Assurés du soutien des officiels de la commune, nous commençâmes les négociations
pour l’achat du terrain qui durèrent plus d’une année. Je suis certain que l’on nous considérait
avec scepticisme et probablement que l’on se moquait de nous sous cape parce que nous
menions les négociations sans disposer d’aucun argent. Le prix demandé était de 14 000
dollars l’hectare, ce qui était très raisonnable pour la région. Un terrain similaire juste à côté
de la propriété se vendait huit fois plus cher. Le Seigneur nous avait convaincus de trouver 2
000 hectares, il nous avait dirigés vers l’un des meilleurs terrains du pays. C’était maintenant
à lui de nous permettre de réunir les fonds pour l’achat de cette propriété de valeur.
Puisque Campus pour Christ ne pouvait pas contribuer financièrement, je dus parler à
quelques amis de notre vision d’université. Je leur fis aussi remarquer que nous avions besoin
de fonds pour verser à titre d’option non remboursable 50 000 dollars par mois pendant trois
mois. Nous reçûmes les premiers 50 000 dollars d’un ami à qui nous avions expliqué qu’il
pouvait perdre son investissement. La même explication fut donnée à un second ami qui

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fournit les fonds pour la seconde option, puis à un troisième ami pour la troisième option.
Les quatre-vingt-dix jours furent vite passés sans que nous ayons l’argent pour acheter.
Il fallait que je quitte le pays le dernier jour pour participer à de très importantes réunions
avec notre personnel européen.
Les propriétaires refusèrent de prolonger le temps d’option, je pris donc la décision de
confirmer l’achat bien que nous n’eussions pas les fonds pour conclure l’achat. Nous étions
en position de perdre les 150 000 dollars versés en options en plus de 20 000 dollars environ
de dépenses déjà engagées. Mais il était manifeste que c’était Dieu qui nous avait conduits
jusque-là. Je n’avais jamais vu dans le monde entier d’endroit où l’on pouvait trouver 2 000
hectares qui correspondaient si parfaitement à nos besoins. C’était comme si le Seigneur nous
disait : « Faites-moi confiance. Je vous donnerai l’argent dont vous avez besoin ».
Le vol arriva en retard à Londres, ce qui nous empêcha de prendre la correspondance
pour Vienne. La compagnie nous logea donc une nuit à l’hôtel à Londres. Pendant les huit
heures qui suivirent, j’eus des contacts téléphoniques avec plusieurs investisseurs potentiels
aux États-Unis. Je pris aussi beaucoup de temps pour prier. A 4 h 30 du matin, je fis mon
dernier appel téléphonique et nous étions en mesure d’acquérir la propriété. C’était un
véritable don de Dieu, un miracle entre tous ! Nous pouvions acheter le terrain parce que deux
amis se portaient garants auprès d’une banque qui pouvait ainsi nous faire un prêt. Mais la
valeur de la propriété était tellement supérieure à son prix de vente, que nous pûmes obtenir
un prêt d’une autre banque sans devoir offrir de garantie, et rembourser ainsi ces deux amis.
Cette propriété était de grande valeur pour plusieurs raisons ; l’atmosphère culturelle et
universitaire, le climat idéal, le fait d’être située dans l’une des plus grandes villes des États-
Unis étaient de celles-ci.
Dans les mois qui suivirent, il fallut faire face à de nombreux suspenses financiers en
raison des dépenses impliquées par la conservation et la mise en valeur de cette propriété
inestimable, unique au monde selon l’avis des experts. Elle convenait parfaitement à nos
besoins. Nous étions convaincus que des milliers de foyers viendraient s’y établir et
contribueraient par leurs loyers à la construction de cette Université que nous voulions édifier
pour la gloire de Dieu.
L’un des obstacles les plus sérieux sur notre route se manifesta le 11 septembre 1984,
lorsque le conseil municipal de la ville de San Diego se réunit pour examiner notre demande
de mise en valeur d’une partie de la propriété que nous avions achetée. Selon notre
proposition, nous demandions de mettre 400 hectares en valeur pour l’Université elle-même
et 300 hectares pour la création d’une zone industrielle d’entreprises de haute technologie qui
serait liée à l’Université. Les 1 300 hectares restants, destinés à recevoir des résidences, des
activités commerciales et récréatives, ne seraient mis en valeur qu’ultérieurement.
Humainement, l’approbation de notre projet était très peu probable. Et, notre demande
repoussée, le projet d’université lui-même aurait été remis en cause. En effet, sans les
ressources à recevoir de la zone industrielle qu’il fallait constituer, nous n’aurions pas eu
suffisamment d’argent pour mener à bien les différentes étapes nécessaires à la fondation de
l’Université.
Le projet disposait du soutien résolu de nombreux hommes d’affaires de San Diego, de
l’Association Évangélique de San Diego, et de nombreux autres. Mais une intense opposition
se manifestait de la part du nouveau maire de la ville, qui avait le soutien de la communauté
homosexuelle et de divers groupes écologistes.

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Le vote eut lieu après quatre heures de débat contradictoire entre les membres du
Conseil, à minuit moins le quart. Le partage des voix, 5 contre 4 en notre faveur, fut suivi
d’un instant de silence qui parut accablant. Mais aussitôt, une salve d’applaudissements fut
lancée dans la joie par ceux qui soutenaient le projet.
Quand le Conseil nous donna sa décision, je fus tellement ému de joie et rempli de
louange, que de retour à mon hôtel, je passai le plus clair de ma nuit à rendre grâces à Dieu. Je
ne pouvais pas trouver le sommeil. Même une fois endormi, ce ne fut que pour un court
moment après lequel je me réveillai pour louer à nouveau le Seigneur.
Il me sembla finalement à 5 heures du matin qu’il était temps de se lever pour prendre un
petit déjeuner matinal, au cours duquel je pus rencontrer un groupe de pasteurs et de laïcs qui
nous avaient rejoints dans cet effort. Nous rendîmes ensemble grâces et gloire au Seigneur.
On m’a souvent demandé : « Mais pourquoi Campus pour Christ fonde-t-il une
université ? ». Je réponds en donnant plusieurs raisons : d’abord, l’idée d’une université est
dans l’esprit de la vision que Dieu nous a donnée en 1951, qui est de présenter Christ au
monde entier dans cette génération par l’évangélisation et la formation permanente de
disciples.
En second lieu, l’expérience de plus de 30 années de Campus pour Christ dans la mise
au point de programmes d’enseignement et de formation nous donne un acquis de poids en
matière d’éducation.
Troisièmement, puisque notre ministère a commencé sur les campus et que nous
travaillons dans le monde entier avec des millions d’étudiants, nous savons quels sont leurs
besoins et sommes qualifiés pour y répondre.
Enfin, Campus pour Christ jouit d’un excellent accueil dans le monde entier. Le
mouvement Agapé, dans lequel des chrétiens utilisent leurs capacités professionnelles pour
présenter l’Évangile, offre aux diplômés un débouché unique. Ceux qui seront passés par
l’Université seront capables, par leur métier, de témoigner auprès des classes dirigeantes dans
de nombreux pays du monde.
En outre, Campus pour Christ dispose d’une grande expérience dans l'organisation de
séminaires. Celle-ci sera utilisée pour les séminaires de gestion, de communication, de droit,
etc. Nous croyons que l'on peut transposer toutes les méthodes d’enseignement. Nos diplômés
seront donc capables d’enseigner ces mêmes principes à d’autres dans leur domaine.
Nous croyons que nous sommes dirigés par Dieu pour répondre à l’urgent besoin d’un
enseignement chrétien supérieur dans la plupart des disciplines universitaires ; l’École de
Théologie, fondée en 1979, donnera les principes unificateurs et le fondement éthique de
l’Université tout entière.
Depuis le commencement, l’objectif de Campus pour Christ est de contribuer à changer
le visage du monde. Nous avons dans ce but besoin d’hommes et de femmes experts dans
leurs professions et dont l’éthique s’appuie sur la Parole de Dieu. L’Université chrétienne
internationale formera des diplômés, instruits dans la vision chrétienne du monde, à témoigner
aux autres de l’amour de Dieu, à aider la croissance spirituelle de ceux qui répondront, et à
démontrer la validité d’un style de vie fondé sur la Bible.
Le programme d’étude est l’un des éléments clés d’une université. Pour préparer ce
programme, un groupe d’étude de troisième cycle, en association avec des experts en
pédagogie, tâche de trouver le meilleur de deux siècles d’enseignement aux États-Unis et de
formuler de nouvelles idées pédagogiques. Cette combinaison de méthodes éprouvées et de

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concepts nouveaux permettra à l’enseignement d’être de haute tenue dès l’ouverture de
l’Université. Il est prévu un programme qui aille au-delà des normes universitaires et qui ne
mette pas en œuvre les systèmes habituels de formation. Puisque l’université aura un impact
dans le monde entier à partir du campus de San Diego, il nous faudra utiliser le meilleur de la
technologie actuelle, satellites, radio, TV et ordinateurs.
Pour que ce programme réussisse, nous avons absolument besoin de personnalités
qualifiées, spirituellement comme académiquement. Notre École de Théologie a le privilège
de compter parmi ses enseignants des professeurs comme les Dr Ron Jenson et Ted Cole.
Avant d’accepter son poste de président, le Dr Jenson était employé par une église à
Philadelphie, dont l’assistance était passée en quatre ans de 14 couples à 1 300 personnes en
moyenne. Il était aussi le directeur d’un Centre de Formation pour responsables d’églises, où
il dirigeait la formation hebdomadaire de 75 pasteurs de 22 dénominations dans des domaines
tels que l’évangélisation, la formation de disciples, la gestion, et l’étude de la croissance des
églises.
Le Dr Jenson reçut son doctorat du Western Conservative Baptist Seminary où il mit en
place, enseigna et coordonna un programme de cours sur la formation de disciples et
l’évangélisation. Son premier engagement avec Campus pour Christ date de sa première
année d’université dans l’Oregon.
« Nous voulons la réputation d’être l’école qui sait le mieux, et qui peut effectivement,
donner une formation équilibrée au bénéfice des pasteurs, des églises, des organisations
interdénominationnelles et para-ecclésiastiques qui recevront des responsables chrétiens
qualifiés », dit Ron. « C’est la raison pour laquelle nous instaurons un nouveau système de
formation ».
Ce nouveau système consiste à consacrer une moitié du temps d’étude aux disciplines
académiques et une autre moitié à l’application sur le terrain. Cela signifie pour les étudiants
de l’École de Théologie qu’ils sont directement impliqués dans la vie d’une église locale, où
ils mettent en pratique ce qu’ils ont appris en cours. Avant même qu’il achève ses études,
l’étudiant a ainsi une expérience de nombreux aspects du travail dans une église, il est ainsi
préparé à assumer dans l’église un rôle dirigeant. Ce même schéma de répartition du temps
entre les cours et l’application pratique sera mis en œuvre dans les autres disciplines.
Le Dr Ted Cole, vice-président de l’école, a été pendant vingt-huit ans l’un des pasteurs
les plus en vue des États-Unis, avec une église de 6 500 membres. Il a reçu plusieurs diplômes
dont un doctorat de l’Eastern Baptist Seminary. Sa prédication est un modèle d’éloquence, et
l’expression d’un cœur aimant, compatissant et consacré à gagner des âmes. Il assure la
direction quotidienne de l’École de Théologie, ce en quoi il est aidé par une équipe pieuse et
compétente.
Je crois que c’est dans les écoles que se livre la vraie bataille pour les esprits et les
volontés des hommes, et que nous avons perdu depuis cinquante ans tous les principaux
combats. Ces défaites s’expliquent par notre apathie et notre manque de conscience de la
nature des événements. Comme l’a dit le célèbre philosophe politique et homme d’État
anglais Edmund Burke : « Il suffit que les hommes de bien ne fassent rien pour que le mal
triomphe ! »
C’est ce qui s'est fréquemment produit, et l’Université est perdue pour notre cause. Le Dr
Charles Malik, l'un des plus éminents hommes d'État actuels aux États-Unis croit à la
nécessité de regagner cette institution vitale : « Il n’est rien de comparable à l’urgence de

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
regagner les universités pour Christ », dit-il. « Christ y est mal accueilli. Il y est en fait ignoré,
quand il n’est pas l’ennemi déclaré. Si nous voulons gagner à l’Evangile ce monde où nous
vivons, cette sécularisation des universités, cette rupture — quand ce n’est pas une hostilité
ouverte — entre Christ et les grandes universités ne peut se poursuivre sans provoquer de
conséquences désastreuses pour toute la civilisation occidentale ».
Nous nous confions à Dieu, convaincus que l’Université chrétienne internationale
formera des hommes de premier plan, qui permettront de renverser la situation. Nous croyons
que de cette Université sortiront des hommes et des femmes qui auront une vision globale de
l’honneur et de la gloire de Dieu, et que ce ministère portera du fruit en abondance.

EXPLO 85

Au cours de l’été 1984, je rencontrai 30 directeurs régionaux de Campus pour Christ


International dans une splendide station de montagne autrichienne. Dehors, le soleil perçait
les nuages et faisait étinceler le flanc de la montagne. Mais nous n’étions pas réunis pour
admirer le paysage, quelle que fût sa beauté. Nous discutions d’un projet qui devait accélérer
l’expansion du mouvement dans le monde plus qu’aucun autre depuis 1951.
Les détails de ce projet — connu aujourd’hui sous le nom d’EXPLO 85 — sont
maintenant au point, mais à l’époque, ce n’était encore qu’une idée.
Notre idée était d’organiser un congrès mondial qui serait sur tous les continents une
étincelle qui déclencherait la révolution spirituelle. Nous avions dans le passé déjà constaté la
valeur de conférences de ce type.
En 1972, EXPLO 72 avait attiré 85 000 étudiants et laïcs et avait été la plus grande
conférence de ce type jamais tenue. Tous retournèrent chez eux décidés à agir pour Christ.
C’est ce qu’ils firent, c’est ce que certains font encore.
Une conférence similaire eut lieu deux années après. Le site en était cette fois-ci Séoul,
en Corée du Sud. Les sessions de formation pour une vie chrétienne efficace furent suivies par
323 000 personnes chaque jour, et une foule de plus d’un million de personnes participa à une
seule session d’évangélisation du soir.
325 000 chrétiens purent bénéficier en 1976 de cette formation qui change les vies. Ils
représentaient 15 000 églises de presque toutes les dénominations, dans le cadre d’un effort
visant à annoncer le message de Christ à un nombre aussi grand que possible d’Américains.
Cette campagne, connue sous le nom de Voici la Vie, eut pour résultat 532 000 décisions
prises pour Christ. Et je suis convaincu que ce n'est là que la partie visible de l’iceberg et que
des millions de vies ont effectivement été changées grâce à Voici la Vie aux USA.
Des campagnes Voici la Vie semblables à celles qui eurent lieu aux Etats-Unis furent peu
à peu organisées dans d’autres pays. Des chrétiens de nombreuses villes du monde s'unirent
pour atteindre leurs voisins. Et Dieu déversa des bénédictions extraordinaires. L'une des plus
spectaculaires eut lieu à Séoul, lors du temps fort de la campagne que fut le rassemblement
d’une semaine connu sous le nom de Voici la Vie Corée / Croisade pour 1‘Evangélisation
Mondiale. Des foules de plus de 2 millions d’êtres assistèrent à certaines des réunions du soir,
et le total des participants aux cinq soirées excéda 10,5 millions de personnes.
Dieu avait vraiment grandement béni nos efforts dont le but était d’aider à
l'accomplissement de l'Ordre Missionnaire dans la foi et l’obéissance. Mais nous n'étions pas
pour autant satisfaits. Si nous voulions atteindre le monde entier, en obéissance à l’ordre du

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Seigneur, il me semblait qu'il fallait que nous organisions un gigantesque congrès mondial qui
rassemblerait 40 à 50 000 personnes, des étudiants et des laïcs engagés. Nous serions ainsi en
mesure de former, d'encourager et de motiver ces chrétiens à être des témoins dynamiques
dans leurs pays.
Je discutai très longuement l’idée de cette conférence avec Bailey Marks, qui avait dirigé
pendant des années notre ministère en Asie. Il était alors Vice-Président de notre ministère
international. Bailey, en se lançant dans l’étude de la faisabilité d’un tel projet, fit une
découverte surprenante : le coût d’une conférence de ce type et les frais de transport des
délégués du monde entier seraient astronomiques, bien au-delà des moyens dont nous
pouvions espérer disposer.
« J’ai pendant quelques jours perdu mon enthousiasme pour ce congrès », dit Bailey. «
Mais le Seigneur n’a pas permis que je l’oublie, et j’ai continué à prier. »
Un matin, après un moment passé dans la prière, alors qu’il accomplissait ses
occupations habituelles, il reçut du Seigneur des solutions remarquables aux problèmes
apparemment insurmontables qui étaient devant nous.
C’était de ces solutions qu’il était venu nous faire part ce matin-là. En parcourant la salle
du regard alors que Bailey commençait à parler au groupe que nous formions, je vis des
hommes représentant tous les continents — des hommes de toutes tailles et de toutes couleurs
de peau. Américains du Nord et du Sud, Européens, Africains, Asiatiques, tous étaient réunis
autour de la table, tous un en Christ, tous convaincus de la nécessité urgente de l’annonce
dans le monde entier de la bonne nouvelle de l’amour de Dieu.
Tandis que Bailey parlait, Dieu mit dans nos cœurs un même esprit. Nous fîmes
plusieurs interruptions pour demander à Dieu qu’il nous donne la sagesse dans ces questions.
Nous n’étions pas accablés par la difficulté de rassembler autant de gens, parce que Celui qui
a créé les cieux et la terre était à l’action par notre moyen, comme il l’avait été si souvent dans
le passé.
Bailey souligna aux auditeurs que nous étions, quelques-unes des idées que Dieu lui
avait données pour qu’EXPLO 85 puisse exister. Au lieu de rassembler des personnes du
monde entier en un seul lieu, pourquoi ne pas organiser des réunions séparées qui seraient
reliées par satellite ? De cette façon, il était possible d’organiser jusqu’à 100 conférences, et
de permettre qu’en chaque lieu, les participants soient édifiés et qu’ils reçoivent une forma-
tion. Il devenait possible de former des centaines de milliers de personnes sans qu’elles aient à
quitter leurs pays.
Tous nos directeurs régionaux n’ont pas été immédiatement enthousiastes. L’idée était
d’une nouveauté tellement radicale que plusieurs se demandaient s’il était possible de
l’envisager en divers endroits du Tiers Monde. Mais lorsque ces hommes de Dieu se mirent à
prier, à réfléchir et à faire des prévisions, ils discernèrent peu à peu l’aide que ce congrès
pourrait leur apporter pour l’accomplissement de leurs propres rêves dans leurs régions de
service. Ils comprirent comment EXPLO 85 pouvait donner une impulsion décisive à leurs
ministères et les aider à porter à leurs concitoyens le message de Jésus-Christ. Après quelques
heures de discussion, tous convinrent que ce plan était dans la volonté de Dieu et qu’il fallait
aller de l’avant.
En peu de temps, les projets prirent de la vitesse. Bailey et son adjoint, Jerry Sharpless,
s’attaquèrent à ces tâches impressionnantes qu’étaient la confirmation des lieux du congrès, la
préparation de la diffusion par satellite, faisant confiance à Dieu pour qu’il pourvoie aux

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
besoins financiers de ce gigantesque congrès. Une grande part des ressources fut destinée à
des bourses qui permettraient aux chrétiens du Tiers Monde, que le manque d’argent aurait
autrement retenu, de participer au congrès.
Je suis toujours enthousiasmé par le potentiel d’EXPLO 85. Je suis persuadé que
l’impact de l’événement sera sans précédent. En chacun des lieux du congrès, les délégués
seront instruits des fondements de la vie chrétienne, motivés et inspirés par les messages
transmis par satellite qui présenteront l’action de Dieu dans le monde. Il s’agira d’un appel
mondial à la révolution spirituelle, qui préparera et motivera les participants à communiquer
l’amour et le pardon de Dieu en Jésus-Christ à chaque individu de chaque pays du monde.
Les transmissions par satellite dureront deux heures pendant chacun des quatre jours à
partir de l’un des six sites répartis dans le monde : New York, Mexico, Séoul, Berlin, une
autre ville d’Allemagne Fédérale, et Nairobi, au Kenya. Ces retransmissions donneront à
l’événement un caractère international.
Vous pouvez imaginer l’effet que pourra avoir ce congrès sur un groupe de chrétiens du
Sri Lanka, où les chrétiens sont moins d’un pour cent d’une population à majorité musulmane.
Au lieu d’avoir le sentiment de n’être qu’une infime minorité, ils verront grâce aux
retransmissions par satellite quelle est l’action de Dieu. Ils se sentiront ainsi membres du
corps de Christ, présent dans toutes les nations. Ils apprendront qu’eux aussi peuvent être les
témoins des hauts faits que Dieu a promis d’accomplir en faveur des leurs. Mais ils ne
recevront pas seulement cette vision. Ils bénéficieront aussi de la formation qui leur
permettra, par la puissance du Saint-Esprit, de croire fermement que Dieu peut aussi
accomplir de grandes choses dans leurs pays.
Mon cœur déborde de louange envers Dieu quand je pense à ce qui pourra être accompli
pour Sa gloire à travers un rassemblement international comme EXPLO 85. Je crois que ces
journées du 27 au 31 décembre 1985 seront des jours mémorables, et que ce congrès sera un
facteur de réveil dans le monde entier. Avec une centaine de lieux de rassemblement et des
centaines de milliers de participants, ce congrès est vraiment un événement qui peut changer
le visage du monde. Des millions de vies seront directement et indirectement transformées par
le Christ vivant qui agira au travers de ce grand congrès.

CONCLUSION

Le plus grand des défis qui ait jamais été adressé à l'homme l'a été par le plus grand des
hommes qui aient jamais vécu : Jésus-Christ. Ce défi, l’Ordre Missionnaire, a été donné
quand le Seigneur a dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites
de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et
enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les
jours, jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28:18-20).
Nous lisons au dixième chapitre de l’Épître aux Romains : « Si, de ta bouche tu affirmes
devant tous que Jésus est le Seigneur, tu seras sauvé. Mais comment feront-ils appel à lui sans
avoir cru en lui ? Et comment croiront-ils en lui sans en avoir entendu parler ? Et comment en
entendront-ils parler si personne ne l’annonce ? Et comment l’annoncera-t-on s’il n’y a pas
des hommes envoyés pour cela ? » (Bible en Français Courant).
4,3 milliards d’hommes dans 210 pays et territoires du monde, attendent d’entendre la

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
bonne nouvelle de notre merveilleux Sauveur. Le plus grand défi que l’homme puisse jamais
commencer à relever, c’est le privilège de porter le message de l’amour de Dieu, de son
pardon, de sa paix et de sa grâce par notre Seigneur Jésus-Christ à chacun de ces hommes.

Un défi perpétuel

Ce défi occupe mon esprit jour et nuit. J’essaie de peser chaque chose sur la balance de
cet Ordre Missionnaire. J’établis et j’organise chaque heure de chaque jour selon ces priorités,
en tentant d’éliminer ce qui n’est pas vraiment important dans l'accomplissement de ce but.
Ce souci m’étreint jour et nuit.

Ce n’est pas que la stratégie m’intéresse en tant que telle, mais j’aime mon Seigneur et je
veux lui obéir. Il importe plus pour moi que ma propre vie. Je voyage jour et nuit dans le
monde entier pour faire des disciples et communiquer « la meilleure des nouvelles » à tous
ceux qui m'écoutent, parce que je l'aime. Ce n’est pas parce que nous devrions accomplir une
stratégie qu'il nous faut aller dans le monde, mais parce que le Seigneur nous en a donné
l’ordre. Cet ordre n’est pas réservé aux missionnaires, aux évangélistes ou aux pasteurs. Il est
pour chacun de ceux en qui Jésus-Christ a établi sa demeure. Si nous aimons le Seigneur, il
nous faut prendre au sérieux l’ordre qu’il nous donne.
Nous ne pouvons pas nous contenter de croiser les mains et de montrer notre désespoir
devant le mal qui nous environne dans le monde, sans rien faire d’autre qu’attendre le retour
de Christ. J’y suis préparé et ce serait pour moi une grande joie de voir celui que j’aime et sers
depuis si longtemps. Mais l’Écriture nous dit que nul ne connaît ni le jour ni l’heure de son
retour et qu’il reviendra, au moment où on l’attendra le moins, « comme un voleur dans la
nuit ».
J’approuve tous les efforts que l’on fait pour avertir les chrétiens et les non-croyants de
se préparer au retour du Seigneur. Néanmoins, nous devons veiller à éviter les interprétations
erronées des Écritures dans lesquelles sont tombés tant de nos prédécesseurs sur terre, dont le
résultat est une préoccupation insuffisante des âmes et l’incapacité à corriger le mal qui se
manifeste dans la société. Dieu attend de ses enfants qu’ils le représentent ici sur la terre.
Nous devons aimer de son amour, et subvenir en son nom aux besoins des veuves, des
orphelins et des prisonniers.

Des réformes sociales

Les véritables croyants des générations précédentes ont toujours été à l’avant-garde des
réformes morales et sociales. Par exemple, les lois sur le travail des enfants, le vote des
femmes, l’abolition de l’esclavage, entre autres, sont nés du réveil spirituel qui parcourut
l’Angleterre par les ministères de John Wesley, George Whitefield et leurs collaborateurs.
Dans notre génération, nous devons avoir la même préoccupation envers l'injustice où que
nous la trouvions.
Cependant, le meilleur moyen de résoudre les maux sociaux est de changer le cœur des
hommes en les conduisant au Seigneur Jésus-Christ. En tant que chrétiens, notre engagement
premier doit être de faire des disciples et d’évangéliser, en obéissance à l'ordre du Seigneur.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Nous devons enseigner au nouveau croyant à « aimer son prochain comme lui-même », y
compris à l’aider là où il a besoin d’aide. Mais rappelons-nous que le Seigneur se soucie plus
de l’âme que du corps. Le corps tombe malade, guérit, puis retombe malade et meurt. L’âme
vit pour l’éternité.
Nous lisons en 2 Pierre 3:9 : « Le Seigneur ne veut pas qu’aucun périsse, mais il veut
que tous arrivent à la repentance ». Il donne aux pécheurs du temps supplémentaire pour se
repentir. En fait, il a même retardé son retour pour que nous ayons plus de temps pour porter à
d’autres son message de salut.
Matthieu 24:14 nous donne cette motivation supplémentaire : « Cette Bonne Nouvelle
du Royaume sera annoncée dans le monde entier pour que le témoignage en soit présenté à
tous les peuples. Et alors viendra la fin. » (Bible en Français Courant).
En tant que serviteurs de notre Dieu vivant et de notre Sauveur, continuons à nous
donner nous-mêmes avec un zèle total, en expression de notre amour pour lui, pour hâter le
jour de son retour. Parce que « la nuit vient où personne ne peut travailler » (Jean 9:4).
Des miracles sont nécessaires pour que l’on puisse mener à bien l’Ordre Missionnaire. Il
ne faut rien de moins qu’une visite de la force surnaturelle de Dieu. Mais nous devons aussi
prendre certaines responsabilités. Il me semble que nous avons au moins quatre choses à faire
pour qu’il soit obéi à l’Ordre reçu.

Des pensées surnaturelles

Nos pensées doivent d’abord être « surnaturelles ». Vous souvenez-vous des espions qui
pénétrèrent en terre promise ? Ils revinrent après quarante jours avec deux rapports — celui de
la majorité et celui de la minorité. Les dix espions dirent : « Le pays est vraiment magnifique,
mais il est habité par des géants. Ils nous écraseront. Nous avons l’impression d’être des
sauterelles à côté d’eux. Il ne faut pas que nous y allions. » Mais Josué et Caleb dirent : «
Dieu est avec nous. Dieu combattra pour nous. Il nous a donné ce pays. » Les Israélites se
mirent à pleurer et dirent : « Ne nous conduis pas dans la terre promise. Retournons plutôt en
Égypte. » Ainsi, tous ceux qui avaient plus de vingt ans moururent dans le désert. Dieu donna
plus tard à Caleb et à Josué la possibilité d’entrer dans la terre promise, parce qu’ils lui
avaient obéi. Les dix espions périrent à cause de leur désobéissance.
L’audace de la foi leur manquait. C’est aujourd’hui le cas de la plupart des chrétiens.
Je suis souvent étonné de la façon dont réfléchissent les gens très entreprenants. Ils ont
des projets d’empires, de grandes réalisations immobilières, mais pour ce qui est du royaume
de Dieu, leur vision ne dépasse pas leur petite église. Peut-être prendront-ils une
responsabilité dans l’ordre du culte ou dans la chorale, peut-être iront-ils à l’église une ou
deux fois par semaine et penseront-ils accomplir leur devoir religieux. Quand les problèmes
arriveront dans leur communauté, ils diront : « Pourquoi n’y a-t-il personne pour intervenir? »
Environ 125 millions d’Américains font profession de suivre Christ. Et nous avons pourtant
laissé notre nation se désintégrer sur les plans moral et spirituel.
Il faut que nous nous mettions à penser avec l’Esprit de Dieu. « Car il est tel que sont les
arrière-pensées de son âme » (Proverbes 23:7). Notre pensée nous façonne. Celui qui médite
sur les attributs de Dieu — sa grandeur, sa souveraineté, sa sainteté, sa majesté, sa gloire, sa
sagesse et sa puissance — peut rapidement changer de personnalité. Et devenir de ceux qui
disent : « Je puis tout par celui qui me fortifie » (Philippiens 4:13).

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Des prières surnaturelles

Le second point consiste juste à prier « surnaturellement » et à croire en la puissance de


Dieu. Tôt après la décision prise en 1963 par la Cour Suprême des États-Unis, qui fut
généralement interprétée comme la déclaration de l'illégalité de la prière et des études
bibliques dans les écoles, Dieu commença à punir l'Amérique. Comme si l’on avait arraché
une prise de courant, le mal vint sur nous tel une plaie de sauterelles. Dans la même période,
John Kennedy fut assassiné à Dallas, le meilleur de notre jeunesse fut balayé par le
développement de la drogue, les disputes raciales entre Noirs et Blancs, se répandant de ville
en ville, firent craindre la guerre civile, les émeutes, la violence et la révolution embrasèrent
les campus, et le pays était divisé par la guerre du Vietnam.
Mais il se passa quelque chose de merveilleux en 1968. Les enfants de Dieu se mirent à
prier pour un réveil spirituel de grande ampleur dans le pays. Ils brandirent les promesses de
Dieu. Us intercédèrent, crièrent à Dieu, selon 2 Chroniques 7 :14. Et il y eut des
rassemblements de prière dans tout le pays, les pasteurs donnèrent plus d’attention à la prière,
les chaînes de prière devinrent fréquentes : des millions d’Américains priaient. Le vent
commençait à tourner.
Dieu suscita une cohorte de personnalités telles Rex Hum- bard, Jerry Falwell, Pat
Robertson, Kathryn Kuhlman, Robert Schuller, et d’autres, qui apparurent à la radio et à la
télévision. 125 millions de personnes entendirent l’Évangile chaque semaine à partir de ce
moment. 85 millions se rendaient à l’église. Un sondage réalisé par Gallup révéla que plus de
50 millions de personnes de plus de dix-huit ans déclaraient être nées de nouveau. Dieu
répond à la prière « surnaturelle ».

Des projets « surnaturels »

Nous avons une troisième chose à faire, afin de voir la réalisation de l’Ordre
Missionnaire : nous devons faire des projets « surnaturels ». Je vous ai déjà parlé du Dr Joon
Gon Kim et d’EXPLO 74, vous pouvez imaginer son audace quand, debout devant 85 000
personnes rassemblées à Dallas pour EXPLO 72, il dit : « Nous attendons 300 000 personnes
pour EXPLO 74 à Séoul, en Corée, et nous attendons votre venue ». On n’avait jamais vu
dans l’histoire 300 000 chrétiens recevoir une formation simultanément.
Le Dr Kim, humble serviteur de Dieu, faisait une prédiction impossible. En réalité, son
équipe lui avait donné plus de soixante-dix raisons de ne pas y croire. Il les effaça toutes en
disant : « Jésus a dit : “Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en
fera de plus grandes, parce que je m’en vais vers le père ; et tout ce que vous demanderez en
mon nom, je le ferai ! »
Un total de 323 419 personnes, en provenance de 78 pays, vinrent pour recevoir cette
formation. L’église de Corée du Sud, dans les quatre années qui suivirent EXPLO 74, crût de
trois à sept millions de membres. Cet homme de Dieu, le Dr Kim, avait pensé
surnaturellement dans ses projets. Dieu s’est servi de lui pour toucher la nation entière.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
S’attendre à de grandes choses

Enfin, nous devons nous attendre à de grandes choses de la part de Dieu. « Qu’il vous
soit fait selon votre foi » (Matthieu 9:29). Je me trouvais il y a quelque temps à Nazareth, où
j’eus l’occasion de prier avec l’un des principaux officiels de la ville. Nous étions assis dans
la salle à manger de l’hôtel, et après que nous ayons prié, il rayonnait de joie. Il se tourna vers
moi et me dit : « Monsieur Bright, nous renverrez-vous quelqu’un à Nazareth pour nous aider
à communiquer cette vérité nouvelle » ? Alors que Jésus a passé trente années à Nazareth, cet
homme me disait : « Envoyez-nous quelqu’un pour nous aider à communiquer cette nouvelle
vérité. »
Soudain, ce qu’il est dit sur le Seigneur alors qu’il marchait dans les rues poussiéreuses
et sinueuses de Nazareth, me revint à l’esprit : « Et il ne fit pas, là, beaucoup de miracles, à
cause de leur incrédulité » (Matthieu 13:58). Ces paroles me frappèrent à cet instant. Telle est
la tragédie du monde chrétien : le Seigneur est empêché d’agir par l’esprit de Nazareth —
l’esprit d’incrédulité — qui entrave considérablement l’action du Corps de Christ. Dieu
répond à la foi, hors d’elle, il est impossible de lui plaire.

S’engager avec Christ

Avant de pouvoir véritablement contribuer à l'accomplissement de l’Ordre Missionnaire,


et à la transformation du monde, il vous faut d’abord remettre votre vie totalement à Dieu.
Jésus a dit : « Cherchez premièrement son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné
par-dessus » (Matthieu 6:33).
Si je comprends bien l’Écriture, Dieu veut que nous prenions soin de nos familles. Mais
les chrétiens n’ont jamais à thésauriser. Il leur faut investir dans le Royaume. Le simple fait
d’amasser de l’argent est une cause d’aigreur, exactement comme l’a été la manne dans le
désert. Dieu donnait la manne pour un jour. Si on la gardait pour le lendemain, elle devenait
aigre. L’étude de la vie des chrétiens qui amassent de l’argent montre que l’argent est pour
eux une malédiction, et qu'il est une malédiction pour leurs enfants parce qu’ils ont désobéi à
Dieu. L’argent ne leur appartient pas. Ils n’en sont que les gérants.

Témoigner à son entourage

Une fois que nous avons remis au Seigneur notre vie et notre argent, nous devons aller
de l’avant avec l’Évangile. Allez vers ceux auprès de qui vous vivez. Parlez à vos amis, à vos
voisins, à vos proches, à vos collègues.
C’est la seule façon de faire connaître au monde entier la bonne nouvelle de Jésus-
Christ, à condition que les chrétiens prennent au sérieux l’ordre du Seigneur de proclamer à
tous la « meilleure des nouvelles jamais annoncées ».
Voulez-vous dès maintenant remettre totalement votre vie à Jésus-Christ ? Voulez-vous
abandonner votre temps, vos capacités et ce que vous aimez, afin qu’ils servent à accomplir
l’Ordre Missionnaire ? Si votre réponse est oui, je vous invite à prononcer avec moi cette
prière :
O Seigneur, mon Dieu, je m’incline pour reconnaître ta seigneurie sur ma vie. Je te
suivrai partout où tu voudras que j’aille. Avec ton aide, Seigneur, je ferai tout ce que tu

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
voudras que je fasse, quoi qu’il m’en coûte. Maintenant, je te donne mon temps, mes
capacités et ce que j’aime — ce que je suis et ce qui m’appartient — pour qu’ils soient utilisés
par ton Esprit afin de contribuer à changer le monde et afin d’aider à l’accomplissement dans
cette génération de l’Ordre Missionnaire. Au nom de Jésus. Amen.
Si vous avez dit sincèrement cette prière, Dieu vous a entendu et promet de diriger vos
pas. Je me permets de vous encourager à mettre à part du temps pour être en communion avec
le Seigneur dans la prière, l'étude de la Bible et le témoignage, et d'être actif dans une église
locale si ce n’est déjà le cas. Si Campus pour Christ peut vous apporter une aide quelconque,
ne nous refusez pas ce privilège. Nous serons heureux de vous faire parvenir des brochures
d’étude qui vous aideront dans votre croissance spirituelle.
J’aimerais vous laisser une dernière pensée. La vie du vrai disciple n'est pas facile, mais
elle est passionnante et pleine d’aventures. Ma conception de la vie est aujourd’hui la suivante
: chrétiens ou non, nous aurons des problèmes en cette vie. Chrétiens ou non, nous mourrons
un jour. Si je dois souffrir le moins du monde et mourir un jour, pourquoi ne serait-ce pas
pour la plus noble et la meilleure des causes, pour le Seigneur Jésus-Christ et pour son œuvre
! Je vous invite à nous rejoindre :
Changeons ensemble le visage du monde !

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
APPENDICE

Comment avoir la certitude d’être chrétien

L’expérience que j’ai acquise au fil des années depuis que je me suis converti à Christ
dans le travail de conseil aux étudiants et aux laïcs m’a convaincu que des millions de
chrétiens fidèles et pratiquants ont « reçu » Christ mais ne sont pas assurés de leur salut.
Quelle que soit l’intensité de leurs tentatives et la régularité de leurs efforts pour plaire à
Dieu, ils demeurent incertains de leur relation avec lui.

Mauvaise information

Pourquoi donc cette déchirante incertitude dans tant de cœurs qui veulent sincèrement
connaître Dieu et qui le cherchent depuis des années ? Je suis persuadé personnellement que
ce manque d’assurance, pour de nombreuses personnes, n’est dû qu’à une mauvaise
information sur la personne de Dieu, sur le sens de la crucifixion et de la résurrection et sur ce
que signifie recevoir Jésus-Christ comme son Sauveur.
Seriez-vous toujours incertain de votre relation avec Dieu alors que vous avez peut-être
grandi dans un environnement chrétien et que vous « croyez » depuis des années en Lui et en
son Fils ?
Si vous deviez mourir à l’instant même, seriez-vous certain de l’endroit où vous passerez
l’éternité ?
Avez-vous dès maintenant l’assurance de la présence du Seigneur Jésus dans votre vie,
êtes-vous certain d’être un enfant de Dieu, que vos péchés sont pardonnés, et que vous avez la
vie éternelle ?
Ou peut-être n’avez-vous reçu Christ que depuis peu, peut- être n’êtes-vous pas encore
sûr qu’il se soit vraiment passé quoi que ce soit, peut-être avez-vous de sérieuses
appréhensions au sujet de l’endroit où vous irez quand vous mourrez.
Si vous êtes de la grande multitude qui cherche encore Dieu, je prie pour que votre
recherche aboutisse ce jour même, dans la suite de votre lecture.

Le don suprême

Devenir chrétien, c’est d’abord recevoir par la foi le plus grand des dons jamais faits à
l’homme — le don du Fils unique de Dieu — par lequel nous pouvons vivre l’amour et le
pardon de Dieu. Recevoir Jésus-Christ comme son Sauveur et le suivre comme Seigneur
engage
L’intelligence, les sentiments et la volonté.
Pour devenir chrétien, ou pour être sûr de l’être, il faut comprendre clairement ce que
cela signifie. Le christianisme n’est pas un « saut aveugle » dans la' foi. Il se fonde sur des
faits historiques, sur lesquels on dispose de siècles d’études et de recherches. De nombreux
spécialistes éminents ont consacré leur vie à l’étude de la vie, de l’enseignement, de la mort,
de la résurrection et de l’influence de Jésus de Nazareth.
Jésus-Christ disait qu’il était Dieu. Il disait : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
10:30), « Celui qui m’a vu, a vu le Père » (Jean 14:9), « Je suis le chemin, la vérité et la vie.
Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14:6). Pour devenir chrétien, il vous faut
honnêtement considérer ces affirmations, et croire intellectuellement que Jésus est Dieu, qu’il
est mort pour vos péchés et qu’il a été enseveli, qu’il est ressuscité et qu’il veut venir pour
être le Seigneur et le Sauveur de votre vie.

Les sentiments

La certitude d’être chrétien concerne aussi les émotions. Une émotion est le sentiment
ou la réaction que l’on éprouve devant une action, un événement ou une expérience
particuliers. L’incapacité de faire la distinction entre différentes sortes d’émotions trompe de
nombreuses personnes sur la nature de leur relation avec Dieu. Rien n’a probablement induit
plus de gens à manquer de l’assurance d’une relation vitale avec Dieu par Jésus-Christ qu’un
accent mal placé sur les émotions.
On peut être extraverti de façon agressive et extrêmement émotionnable, ou calme,
réservé et enclin à l’introspection. Face à la même action ou dans la même expérience, il est
possible que les réactions soient tout à fait différentes — l’un exprimera une joie intense,
l’autre restera très calme.
Chacun de ceux qui reçoivent Jésus-Christ comme Seigneur et Sauveur fait une
expérience émotionnelle qui lui est propre. Paul a rencontré Jésus de façon dramatique sur la
route de Damas. Timothée lui, fut élevé dans un foyer chrétien où il fit tôt la connaissance de
Christ. Il grandit par la suite régulièrement dans la foi. Ce n’est pas parce que votre
expérience avec Dieu fait aux émotions une part moindre que celle de quelqu’un d’autre
qu’elle est moins réelle. Nous ne devons pas dépendre de nos émotions, elles peuvent nous
tromper.
Comment, alors, être sûr d’être chrétien ? N’y a-t-il pas de confirmation que Dieu donne
à celui qui reçoit sincèrement Christ ? L’Écriture nous assure d’une triple confirmation de la
présence de Jésus dans nos vies, du fait que nous sommes enfants de Dieu et que nous avons
la vie éternelle.

La Parole de Dieu

Nous avons d’abord le témoignage extérieur de la Parole de Dieu. Notre assurance se


fonde sur son autorité. Celui qui satisfait aux conditions de Dieu, révélées dans sa Parole, peut
être sûr d’être son enfant. Nous avons ensuite le témoignage intérieur du Saint-Esprit, qui «
affirme lui-même à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu » (Romains 8:16, Bible en
Français Courant). La transformation de nos vies est le troisième témoignage du fait que nous
sommes chrétiens. « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses
anciennes sont passées ; voici : toutes choses sont devenues nouvelles. » (2 Corinthiens 5:17).
Cette transformation peut être soudaine ou progressive, selon la personnalité de chacun.
L’expérience chrétienne laisse une place aux émotions. Mais elles ne doivent pas être
recherchées, il ne faut pas non plus tenter de faire revivre celles du passé.
Nous ne devons pas feindre d’ignorer la valeur des émotions légitimes. Il est cependant
plus important de se rappeler que nous devons vivre par la foi — en Dieu et en ses promesses
— et non dans la recherche d’expériences émotionnelles. La simple recherche d’une telle

ZAF SLM l 144


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
expérience est en contradiction avec le concept de foi, or la foi est la seule manière de plaire à
Dieu.

La Volonté

Le fait de devenir chrétien, en plus de l’intelligence et des sentiments, engage la volonté.


La relation du mariage est une bonne comparaison de notre relation avec Christ ; il leur faut
idéalement à elles deux les mêmes éléments : l’intelligence, les sentiments et la volonté. Il est
par exemple possible qu’un homme ait la conviction intellectuelle que la femme qui lui est
promise est celle qu’il lui « faut ». Il peut éprouver pour elle beaucoup de sentiments et
l’aimer de tout son cœur, mais il faut au mariage plus que l’intelligence et les sentiments. Il
lui faut aussi la volonté. Un homme et une femme ne deviennent mari et femme que lorsqu’ils
se sont engagés l’un envers l’autre devant le maire. Le mot « oui » fait toute la différence. Il
en est de même pour notre relation avec Jésus-Christ. Il ne suffit pas de croire
intellectuellement que Jésus-Christ est Fils de Dieu et Sauveur des hommes. Une expérience
émotionnelle, spirituelle ne suffit pas non plus. Ces deux choses sont bonnes, mais on ne
devient chrétien qu’à partir du moment où, dans un acte de volonté, on reçoit Christ dans sa
vie comme Seigneur et Sauveur.
Il y a peut-être cependant une différence entre la relation du mariage et l’expérience
chrétienne. Dans le mariage, l’ordre intelligence, sentiments, volonté est souvent observé,
alors qu’en ce qui concerne l’engagement envers Christ la volonté suit généralement
l’intelligence, et les émotions ou les sentiments n’en sont qu’une conséquence.

Quelques vérités fondamentales

Pour être certain d’être chrétien, il faut connaître certaines vérités bibliques
fondamentales :
D’abord, Dieu vous aime et vous propose un plan merveilleux pour votre vie.
Ensuite, l’homme est pécheur et séparé de Dieu ; il ne peut donc connaître et vivre
l’amour et le plan de Dieu.
En troisième lieu, Jésus-Christ est le seul remède donné par Dieu au péché de l’homme.
C’est par lui que l’on peut connaître et vivre l’amour et le plan de Dieu.
Enfin, il nous faut recevoir personnellement Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur
pour connaître et vivre l’amour et le plan de Dieu.
Tout cela a-t-il un sens pour vous ? Avez-vous déjà reçu personnellement le Seigneur
Jésus-Christ comme votre Sauveur ? Si vous l’avez reçu, êtes-vous sûr de votre salut ? Êtes-
vous assuré que si vous deviez mourir à l’instant, vous passeriez l’éternité avec Dieu dans les
cieux ?
Si vous ne pouvez pas répondre « oui » à ces questions, mon conseil serait que vous
trouviez un endroit tranquille où vous puissiez être seul et que vous puissiez dès maintenant
recevoir le Seigneur Jésus comme votre Sauveur.
Si vous n’avez jamais reçu Christ par un acte de volonté net et délibéré, vous pouvez le
faire maintenant dans la prière. Si vous n’êtes pas sûr d’être chrétien, vous pouvez vous en
assurer maintenant. Dans un cas comme dans l’autre, je vous suggérerais de dire cette prière,
et de la faire vôtre :

ZAF SLM l 145


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
« Seigneur Jésus, j’ai besoin de toi. Je te remercie d’être mort pour mes péchés. Je
t’ouvre la porte de ma vie et je te reçois comme mon Sauveur et mon Seigneur. Merci parce
que tu pardonnes mes péchés. Sois le maître de ma vie. Change-la et fais-moi devenir celui
que tu veux que je sois. Amen. »
Récemment, au cours d’un séminaire pour responsables d'entreprises un homme
d’affaires est venu vers moi. Il était actif dans son église depuis plus de cinquante ans. Il avait
toujours pensé être chrétien bien qu’il n’ait jamais « reçu » Christ par un acte délibéré de
volonté dans la foi. Pour la première fois, il avait entendu des témoignages d’autres hommes
d’affaires qui avaient reçu Christ et il avait entendu l’explication de la façon dont on devient
chrétien telle que ce chapitre la rapporte. Il avait maintenant des doutes sur sa relation avec
Dieu. « Je suis sûr d'être chrétien — que Christ est dans ma vie — à 90-95 %, mais je n’en ai
pas l’absolue certitude ».
Peut-être, cher lecteur, êtes-vous aussi dans l’incertitude. Si c’est le cas, j’aimerais vous
encourager, comme cet homme, à offrir cette prière :
« Seigneur Jésus, je ne suis pas absolument sûr que tu sois dans ma vie et d’être chrétien.
Si tu ne demeures pas déjà en moi, je t’invite aujourd’hui dans ma vie. Pardonne-moi mes
péchés, change-moi et que je devienne comme tu veux que je sois. Par la foi, je te remercie
d’être maintenant venu dans ma vie selon ta promesse d’Apocalypse 3:20, je te remercie parce
que tu ne me quitteras jamais. Je sais maintenant selon ta parole que j’ai la vie éternelle et que
si je devais mourir aujourd’hui, je serais pour l’éternité avec toi dans le ciel. Amen. »
Ce nouvel ami n’avait besoin de rien de plus que de cette simple suggestion. Sa réponse
fut immédiate et il reçut l’assurance d’être sauvé. Ma prière est que, si vous aussi vous doutez
de votre salut, vous franchissiez ce pas.

APPENDICE

Comment connaître la volonté de Dieu


Lettre à un étudiant

Cher Paul,
Je te remercie de ta récente lettre dans laquelle tu me fais part des expériences
formidables de la vie nouvelle et pleine d’aventures que tu vis en Christ.
Quand j’ai lu les lignes où tu dis vouloir consacrer entièrement ta vie à Christ, j’ai rendu
grâces au Seigneur, d’abord pour son amour sans limite et parce qu’il dirige sûrement les vies
de ceux qui se confient en lui, et ensuite parce que tu as répondu à son amour et parce que tu
veux lui faire confiance pour tous les détails de ta vie.
C’est à ce point décisif que nombre de chrétiens se privent eux-mêmes de la vie pleine,
abondante et féconde que le Seigneur Jésus leur promet en Jean 10:10. De nombreux
chrétiens, parce qu’ils ne comprennent pas la vraie personne et la vraie nature de Dieu, son
amour absolu, sa grâce, sa sagesse, sa puissance et sa sainteté choisissent follement de vivre
selon leurs propres plans au lieu d’examiner la volonté de Dieu et de la suivre. Certains
d’entre eux ont une image tellement déformée de Dieu qu’ils voient en lui un tyran qu’il faut
apaiser si l’on ne veut encourir sa colère, semblable aux dieux des païens. Parce qu’ils ont

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
peur de lui, ils sont incapables de l’aimer et de lui faire confiance. Ces sentiments s’observent
parfois chez ceux qui reportent sur Dieu leur crainte d’un père terrestre peut-être rigoureux ou
exigeant à l’excès, ou même tyrannique.
En toute impartialité, il faut dire que beaucoup de chrétiens sincères, désireux de faire la
volonté de Dieu, ne savent pas comment faire pour découvrir sa volonté pour leurs vies.
Un étudiant titulaire d’un bon diplôme vint me demander conseil au sujet de la volonté
de Dieu pour sa vie. « Comment puis-je savoir ce que Dieu attend de moi ? » me demanda-t-
il. Je pus lui expliquer brièvement l’approche la plus sûre de discernement de la volonté de
Dieu, qui est de suivre ce que j’ai appelé le « principe de bon sens » de l’Écriture. En moins
d’une heure, en suivant les suggestions contenues dans cette lettre, ce jeune a découvert ce
qu’il cherchait depuis des années. Il connaissait non seulement le travail que Dieu voulait
qu’il fasse, mais aussi l’œuvre même qu’il fallait qu’il rejoigne.
Tu te demandes peut-être maintenant, « quel est ce principe de bon sens de l’Écriture ? »
Nous lisons en 2 Timothée 1:7 que « ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné,
mais un esprit de force, d’amour et de sagesse », ou « de bon sens ». Le « bon sens » auquel
se réfère ce verset signifie un esprit équilibré, un esprit dirigé par le Saint-Esprit, « renouvelé
» selon Romains 12:1,2 : «Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir
vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte
raisonnable. Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le
renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce
qui est bon, agréable et parfait. »
Il y a une grande différence entre l’usage que l’homme naturel et charnel fait de son «
sens commun » et la vie selon « le principe de bon sens » de l’homme spirituel. L’un, dans
son intelligence, dépend de la sagesse de l’homme sans bénéficier de la sagesse et de la
puissance de Dieu, l’autre, grâce à l’Esprit de Christ, reçoit par la foi la sagesse et la direction
de Dieu instant après instant.
Les décisions que tu prends en tant que chrétien sont-elles fondées sur des sentiments
imprévisibles et des circonstances aléatoires, selon le « sens commun » de l’homme naturel ?
Ou sont-elles prises selon le « principe de bon sens » de l’Écriture ?
A travers les années, les nombreux chrétiens qui sont venus me demander conseil, m’ont
posé surtout une question : « Comment pourrais-je connaître la volonté de Dieu pour ma vie ?
» Inévitablement, la majorité des chrétiens qui demandent conseil sont à la recherche de
révélations dramatiques ou cataclysmiques que Dieu leur donnerait pour leur révéler sa
volonté. Sans vouloir mépriser l’importance des sentiments qui sont selon la promesse de
Jésus en Jean 14:21, un résultat de l’obéissance, il est nécessaire d’insister sur l’importance du
bon sens que Dieu nous a donné. Des multitudes de chrétiens sincères perdent leurs vies dans
l’immobilisme et l’impuissance, parce qu’ils sont dans l’attente d’une révélation divine
inhabituelle ou dramatique.
L’Écriture nous assure que « ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné,
mais un esprit de force, d’amour et de sagesse. » Ainsi, le chrétien qui a donné toute sa vie à
Christ peut avoir l’assurance d’une intelligence sanctifiée, d’un esprit équilibré et discipliné.
Dieu a également promis à ses enfants la sagesse selon Jacques 1:5-7. De plus, nous savons
avec une assurance ferme et inébranlable que lorsque nous prions selon la volonté de Dieu, il
nous entendra et nous exaucera toujours (1 Jean 5:14,15). Puisque le chrétien doit vivre par la
foi et que la foi vient de la Parole de Dieu que l’on comprend, il est impossible d’accorder à

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
l’Écriture trop d’importance si l’on veut connaître et accomplir la volonté de Dieu.
Si tu souhaites connaître la volonté de Dieu pour ta vie selon le principe du bon sens de
l’Écriture, je te propose de suivre ce raisonnement : réfléchis d’abord aux questions suivantes
: « Pourquoi Jésus est-il venu ? » Il est venu « chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc
19:10). « Quelle est la plus grande expérience de ta vie ? » Si tu es chrétien, c’est de connaître
Christ personnellement comme Sauveur et Seigneur. Et enfin : « Quelle est la plus grande
aide que tu puisses apporter aux autres ? » La réponse est une nouvelle fois évidente : « Les
conduire à Christ ».
Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu, et chaque chrétien reçoit le
commandement divin d’être un témoin fidèle. Jésus a dit : « Mon Père est glorifié en ceci :
que vous portiez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples. » Il s’ensuit logiquement que
la chose la plus importante qu’un chrétien puisse faire est de laisser au Seigneur Jésus-Christ
le contrôle total et sans restriction de sa vie, sans quoi il est impossible qu’il cherche et sauve
par son moyen ce qui est perdu.
Ainsi, chaque chrétien sincère désire apporter à Christ le temps, les capacités et les
ressources que Dieu lui a donnés, afin qu’il mette en valeur pour Lui toutes ses capacités. Ces
dons peuvent être pour un chrétien le don de prédication prophétique, d’évangélisation ou
d’enseignement, pour un autre le don des affaires, pour un autre le don de partir en mission,
pour un autre celui de rester au foyer, comme le disent Rom. 12:5 ; 1 Cor. 12:1 ; 1 Cor. 14 ;
Ephésiens 4 et d’autres passages.
Alors que tu évalues les dons que Dieu t’a donnés par rapport à ta formation, ta
personnalité, et d’autres de tes qualités, je te suggère de prendre une feuille de papier et de
faire une liste des possibilités logiques d’utilisation de ta vie pour la plus grande gloire de
Dieu. Avec le désir de placer Sa volonté au-dessus de toute autre considération, inscris tous
les « pour » et les « contre ». Où et comment, d’après ce principe de bon sens, le Seigneur
Jésus-Christ pourra-t-il le mieux poursuivre son ministère de « chercher et sauver ce qui était
perdu » à travers la vie que tu lui apportes ? Comme mon jeune ami, tu découvriras qu’une
telle réflexion te conduira inévitablement à des actions positives qui te mèneront à la volonté
parfaite de Dieu pour toi. Mais attention, le principe de bon sens n’est valide qu’en la
présence de certaines conditions :
1. Il ne doit pas y avoir dans ta vie de péché non confessé, il faut pour cela suivre 1 Jean 1:9 :
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et
nous purifier de toute injustice. »
2. Ta vie doit être entièrement consacrée à Dieu selon Romains 12:1,2 et tu dois être rempli
de l’Esprit en obéissance à Ephésiens 5:18. Comme pour notre salut, nous sommes remplis
et dirigés par l’Esprit par le moyen de la foi.
3. Pour connaître la volonté de Dieu, il faut que tu marches selon l’Esprit (que tu demeures en
Dieu) à chaque instant. Il faut que tu places ta foi dans la fidélité de Dieu, avec la certitude
que le Seigneur dirige et continuera à diriger ta vie selon sa promesse que « l’Éternel
affermit les pas de l’homme ». « Ainsi, comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur,
marchez en lui ». Comment ? Par la foi, en lui donnant toute ta confiance. Marchez
maintenant par la foi. Rappelle-toi que « le juste vivra par la foi », et que « sans la foi, il est
impossible de plaire à Dieu ». La foi marque toutes les relations du chrétien.
Le conseil des autres doit être examiné dans la prière, en particulier quand il est donné
par des chrétiens mûrs et consacrés, qui connaissent la Parole de Dieu et qui sont capables de

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
faire un bon usage de la Bible pour le besoin que tu exprimes. Il faut cependant veiller à ce
que les conseils ne deviennent pas une « béquille » indispensable. Bien que Dieu parle
souvent par le moyen des autres chrétiens, c’est en lui que nous devons placer notre
confiance. Le Psaume 37 nous invite à faire du Seigneur nos délices et il nous est dit qu’il
nous donnera alors ce que nos cœurs désirent. Nous devons remettre toute chose au Seigneur,
lui faire confiance, et il nous dirigera. Le chapitre 3 du livre des Proverbes nous dit : « Confie-
toi au Seigneur de tout ton cœur, et ne t’appuie pas sur ton intelligence ; reconnais-le dans
toutes tes voies, et c’est lui qui aplanira tes sentiers. »
Dieu ne se contredit jamais. Il ne nous conduit jamais à faire quoi que ce soit en
contradiction avec les commandements de sa Parole, comme le dit Philippiens 2:13 : « Car
c’est Dieu qui opère le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant ».
En tous temps des hommes religieux sincères ont proposé des formules spirituelles pour
connaître la volonté de Dieu. Certaines sont valables, d’autres sont non-bibliques et erronées.
Un jeune diplômé en théologie est une fois venu me rendre visite. Il étudiait plusieurs
possibilités de service chrétien et il était venu discuter du ministère de Campus pour Christ. Je
lui demandai, en appliquant à sa recherche le « principe de bon sens » : « De quelle façon
vous attendez-vous à ce que Dieu vous révèle l’endroit où il veut que vous le serviez ?» Il me
répondit : « J’agis par élimination. J’ai commencé il y a quelques mois à me renseigner sur
plusieurs possibilités de service chrétien. Le Seigneur a à ce jour fermé toutes les portes sauf
deux, dont Campus pour Christ. Si la porte d’une église contactée devait se fermer, je saurais
que Dieu veut que je travaille avec Campus pour Christ ». De nombreux chrétiens sincères
suivent cette méthode, qui n’est ni logique ni biblique. Les conséquences en sont souvent
l’insatisfaction et la frustration. Soyons clairs. Il est possible — et il se produit — que Dieu
ferme des portes dans la vie d’un chrétien actif, dirigé par l’Esprit. L'Apôtre Paul l'a
expérimenté. Comme Actes 16:6-11 le rapporte, l’Esprit lui interdit d'aller en Bithynie parce
que Dieu voulait qu'il aille en Macédoine. L’attitude que je dénonce n’est pas celle-ci, mais
celle d’un « tout ou rien » qui ne prend pas la peine d’évaluer les enjeux avec soin.
Cette attitude est en effet illogique car elle laisse des éléments de chance influer sur la
décision, au lieu de procéder à une évaluation intelligente et réfléchie de tous les facteurs à
considérer. Elle n’est pas biblique parce que l’intelligence, qui est un don deDieu, est mise
hors circuit, alors qu’elle est dirigée par l’Esprit. Ensuite, cette attitude est erronée parce
qu’elle procède par élimination au lieu de rechercher d’abord la volonté première de Dieu. Il
faut bien comprendre que la foi véritable est fondée sur les faits. En conséquence, la foi vitale
en Dieu est augmentée plutôt qu’elle n’est diminuée par l’exercice de l’intelligence dirigée
par l’Esprit. Des chrétiens sincères ne font reposer leurs décisions presque exclusivement que
sur des impressions, des intuitions, dans la crainte de manquer de foi ou d’attrister le Saint-
Esprit par l’usage de leurs facultés mentales.
Il y a aussi ceux qui pensent qu’une porte fermée n’a pour cause que les difficultés
rencontrées. L’expérience montre et l’Ecriture confirme pourtant que les plus grandes
bénédictions de Dieu suivent souvent des périodes de grandes épreuves. Ces épreuves peuvent
prendre la forme de difficultés financières, de maladies, de conflits familiaux ou de critiques
de frères en Christ. La bénédiction de Dieu n’est toutefois promise qu’à ceux qui sont
obéissants, qui persévèrent, qui manifestent leur foi en la fidélité de Dieu. L’apparente défaite
de la Croix fut suivie par la victoire de la Résurrection.
La recherche de la volonté de Dieu devra prendre en compte quatre éléments principaux,

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
assez proches du « principe de bon sens ». La volonté de Dieu se révèle par (1) l’autorité de
l’Écriture ; (2) des circonstances providentielles ; (3) la certitude qu’engendre la raison ; (4)
les convictions que le Saint-Esprit met en nos cœurs. Une telle réflexion sera cependant moins
risquée si elle est le fait d’un chrétien affermi que si elle est menée par un chrétien jeune ou
charnel, parce que le danger d’être égaré par les impressions que l’on a est toujours présent.
Il faut connaître la source des directives que l’on reçoit avant de les suivre. Ceux qui
manquent d’expérience peuvent confondre des directives divines avec celles qui viennent des
« princes de ce monde de ténèbres ». Satan et les siens se déguisent souvent en « anges de
lumière » en accomplissant « des signes, des miracles et en annonçant l’avenir ». L’ennemi de
nos âmes est maître en contrefaçon.
Souviens-toi que, de même que le fait de manœuvrer un volant de voiture ne modifie pas
la direction suivie par le véhicule s’il est à l’arrêt, Dieu ne peut diriger nos vies si nous ne
marchons pas pour lui. Je te lance aujourd’hui le défi d’utiliser le « principe de bon sens »
pour toutes tes activités. Applique-le à ton emploi du temps, à l’emploi de tes dons et à ce qui
t’est cher, parce que ce principe s’applique à tous les aspects de la vie. Chaque chrétien
devrait régulièrement faire un bilan personnel et se poser les questions suivantes : mon temps
est-il utilisé de sorte que le plus grand nombre possible puisse connaître Christ ? Mes dons
sont-ils utilisés dans le même objectif ? Mon argent, ce à quoi je tiens, est-il placé dans ce
même but ?
Il est demandé à chaque chrétien de bien gérer le temps, les dons et les biens que Dieu
lui donne. Ils ne doivent donc pas être utilisés selon les traditions, les habitudes ou les
émotions. Chacun doit employer son temps, ses dons et ses biens selon le « principe de bon
sens » de l’Écriture (2 Timothée 1:7), sauf directive expresse du Saint-Esprit.
Le même principe vaut pour les questions que pose ton amie. Comment ce « principe de
bons sens » s’applique-t-il dans des cas aussi divers que celui d’une secrétaire, d’une
travailleuse à domicile, d’une personne handicapée, d’un chrétien qui, pour des raisons qui
dépendent de lui ou pas, n’est pas en contact direct avec des gens qui ont besoin de Christ ?
En premier lieu, chaque chrétien doit être un témoin pour Christ. Il s’agit simplement
d’un acte d’obéissance pour lequel le don d’évangélisation n’est pas requis. Si les contacts de
la vie courante ne donnent pas d’occasion de témoigner de Christ, le chrétien obéissant créera
des occasions par des contacts personnels, ou dans le cadre de l’église. Deux des chrétiens les
plus radieux, les plus efficaces et les plus féconds dans le témoignage que j’aie connus étaient
des invalides cloués à leur lit qui, malgré des souffrances continuelles, rendaient témoignage
de Christ à tous avec force aussi bien aux étrangers qu’aux amis. Leurs vies démontraient que
« c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle ».
Ensuite, il convient d’examiner si Dieu ne souhaite pas pour l’un ou l’autre une
meilleure situation. Ici encore, le « principe de bons sens » a toute sa valeur. Par exemple, une
secrétaire travaillant dans une entreprise non chrétienne aura peut-être moins d’occasions de
rendre son travail utile au Seigneur que si elle était active dans une organisation chrétienne.
Peut-être la volonté du Seigneur serait-elle qu’elle change d’emploi. (Il se trouve qu’il y a
dans les œuvres chrétiennes souvent pénurie de secrétaires qualifiées). Il faut cependant agir
avec une grande prudence, et ne pas fuir une tâche qui peut sembler difficile à supporter. Un
examen attentif des responsabilités que l’on détient, à la lumière de cette explication des
directives divines, révélera peut-être que l’on possède un grand potentiel pour l’œuvre de
Christ. Il est évident que les membres d’une organisation chrétienne responsables d’un travail

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
de bureau n’auront pas autant de contacts avec des personnes qui ont besoin du Sauveur que
celles qui travaillent sur les campus ou qui dirigent des réunions d’évangélisation. Toutefois,
selon le « principe de bon sens », si leurs vies sont pleinement consacrées à Christ, leur
contribution à la bonne marche de l’organisation peut être vitale. Ils déchargent ceux qui ont
le don d’évangélisation mais qui manquent des dons d’administration ou de gestion, et
renforcent ainsi le potentiel de l’œuvre pour Christ. C’est de cette façon que leurs dons sont le
mieux mis à profit pour chercher et sauver ceux qui sont perdus.
Par exemple, un membre consacré du secrétariat international de Campus pour Christ est
aussi important pour le succès de notre stratégie que ceux qui travaillent sur les campus. Mon
ministère personnel est considérablement aidé par les efforts diligents de plusieurs secrétaires
qui pensent plus à gagner à Christ des étudiants qu’à leur plaisir personnel.
Il faut donner un mot d’explication supplémentaire. Il est exact que Dieu révèle encore sa
volonté à quelques-uns de façon extraordinaire, mais il s’agit de l’exception plutôt que de la
règle. Dieu conduit aujourd’hui encore les hommes comme il l’a fait dans tous les siècles.
Philippe, le diacre, tenait en Samarie une campagne bénie. Le « principe de bon sens » lui
aurait dit de continuer. Mais Dieu, par une révélation spéciale, en décida autrement, et
Philippe fut conduit par le Saint-Esprit à parler de Christ à l’eunuque éthiopien. Selon la
tradition, Dieu se servit de l’eunuque éthiopien pour annoncer le Dieu vivant dans son pays.
La vie selon le « principe de bon sens » laisse place à de telles interventions de Dieu.
Mais il ne faut pas que nous attendions de semblables révélations pour commencer notre
marche avec Christ. La foi doit avoir un objet. La foi d’un chrétien se fonde sur l’autorité de
la Parole de Dieu que confirme l’histoire, et non sur quelque expérience sentimentale que ce
soit. La foi du chrétien dans le Dieu que révèle la Bible aboutira aux décisions prises selon le
« principe de bon sens ». La confirmation viendra de multiples façons et dépendra de
nombreux facteurs, y compris de la personnalité du chrétien. Habituellement, cette
confirmation est la tranquille et paisible assurance que l’on fait ce que Dieu veut, dans
l’espérance que l’on portera « beaucoup de fruit » pour lui.
Quand le chrétien se consacre à l’étude attentive de l’Écriture et qu’il laisse son Dieu et
Père plein d'amour, de sagesse et souverain diriger sa vie, les sentiments suivront
inévitablement. Ainsi, le résultat final d’une vie vécue selon le « principe de bon sens » est la
plus joyeuse, la plus abondante et la plus féconde possible. Attends-toi à ce que le Seigneur
attire par ton moyen des hommes à lui. Reconnais que tu lui appartiens avant de commencer
chaque journée. Remercie-le de demeurer en toi. Invite-le à utiliser ton intelligence de sorte
que tu aies ses pensées, à toucher ton cœur pour que tu exprimes son amour, à se servir de tes
lèvres pour qu’elles proclament sa vérité. Demande à Jésus d’être chez lui dans ta vie et d’être
présent en toi, afin qu’il continue à chercher et à sauver des âmes par ton moyen.
Je prie sincèrement, cher Paul, pour que tu connaisses cette vie-là, pour que tu
t’appropries pleinement l’héritage de justice que Dieu t’a donné en Christ. Dans l’attente d’en
savoir plus sur l’application que tu feras dans ta vie du « principe de bon sens ».

Bien à toi en Christ,


Bill Bright

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POSTFACE
CAMPUS POUR CHRIST EN FRANCE,
par Francis Husson

A partir de ses origines californiennes, Campus pour Christ s’est développé dans le
monde entier. La terre entière a besoin d’entendre l’Évangile, et la vieille Europe n’est pas
une exception. Campus pour Christ œuvre donc en France pour la croissance de l’Église.
Notre pays est en effet l’un des plus riches de la planète, l’une des rares démocraties du
monde, une nation que l’on serait tenté de qualifier de postchrétienne. Il est vrai que notre
culture est encore très marquée par certaines valeurs chrétiennes, mais les signes irréfutables
et alarmants du déclin de la foi (chute de la pratique religieuse, abandon des valeurs
familiales, ignorance croissante du christianisme chez les jeunes) sont nombreux, après
quinze siècles de chrétienté.

Un peu d’histoire

Notre pays eut en effet le privilège de recevoir très tôt l’Évangile. Il y existe dès le 4e
siècle une Église vivante, notamment à Lyon et à Vienne. Le courage des premiers martyrs
démontre la solidité de leurs convictions, la réalité inébranlable de leur conversion.
Christianisée progressivement dans les siècles qui suivirent, la France est au Moyen Age l’un
des bastions de la chrétienté. La réforme y est bien accueillie, surtout par les classes
dirigeantes. On estime, même s’il est délicat de donner des chiffres, qu’environ 10% de la
population adhère à la foi réformée. Nombre considérable surtout quand l’on sait la qualité et
l’influence de ces huguenots. L’Évangile de la grâce est bien accueilli en France. Le drame
national des persécutions, logiquement suivies de la Révocation de l’Édit de Nantes, il y a
trois siècles, aura des conséquences énormes, dans le domaine économique comme dans le
domaine religieux. Des centaines de milliers d’exilés qualifiés et travailleurs, forces vives de
la nation, sont perdus à jamais. Des centaines de milliers d’autres sont persécutés, torturés,
mis à mort ou convertis de force par la puissance politique. La libération que l’Évangile de la
grâce n’avait pu apporter aux âmes, les hommes la cherchèrent dans le siècle des Lumières
puis dans la Révolution. Les divers réveils qui ont marqué notre pays depuis lors ont eu une
portée plus limitée. Au tournant du XXe siècle, le catholicisme a perdu la classe ouvrière.
Malgré de vigoureux efforts après la dernière guerre (avec la Mission de France), la majeure
partie de la nation échappe progressivement à toute catéchèse et à toute pratique religieuse. Le
protestantisme, quant à lui, se maintient pendant cette période à un très bas niveau numérique,
avec beaucoup moins d’un million de fidèles.
On assiste à partir de la fin de la seconde guerre mondiale à un effort missionnaire
important des églises évangéliques. Si les résultats actuels peuvent paraître faibles (100 000 à
200 000 chrétiens évangéliques en France ?), compte tenu du bas niveau de départ, le nombre
d’églises fondées dans les 15 dernières années est impressionnant. Des mouvements ont surgi
pour atteindre des milieux spécifiques : étudiants, lycéens, jeunes... L’Église catholique est
quant à elle encore marquée par le souffle rénovateur du concile Vatican II, qui a permis
l’éclosion des mouvements charismatiques catholiques, où il est indéniable que beaucoup ont

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
découvert la vie nouvelle en Jésus-Christ. Phénomène inattendu, durable ou éphémère, mais
pourtant bien réel.
Que faire aujourd’hui en France ? Permettez-moi de vous faire part de nos objectifs à
long terme. Ils ont été mûris dans la prière, et sont soumis à l’autorité souveraine de Dieu qui
est le Maître de la moisson. Nous croyons qu’il dirige notre équipe vers la réalisation de ces
buts qui seront notre part dans l’accomplissement de l’Ordre Missionnaire en France.

Changeons ensemble le visage de la France !

Tout changement sera impossible si nous ne commençons pas nous chrétiens par changer
nous-mêmes. Notre pays a besoin d’une nouvelle génération de témoins, d’un vaste
mouvement de laïcs engagés, réunis autour d’une vision commune. C’est aujourd’hui qu’il
faut agir ensemble pour changer le visage de la France !
Rien ne sera possible sans une action basée sur le principe de la multiplication
spirituelle. On ne peut raisonnablement penser atteindre notre pays par un autre biais. Si un
vaste mouvement de laïcs prend corps, ce sera par un ancrage profond dans la compréhension
du sens de la multiplication spirituelle, de la formation de vrais disciples de Jésus-Christ. Le
seul moyen de relever le défi est de comprendre et de vivre de ce principe. « Ce que tu m’as
entendu annoncer en présence de nombreux témoins, confie-le à des hommes de confiance,
qui seront eux-mêmes capables de l’enseigner aussi à d’autres » (2 Timothée 2:2).
Voulez-vous rejoindre un tel mouvement ? En association avec notre équipe nous vous
proposons de faire partie de ceux qui feront croître en France ce peuple de témoins nouveaux
et dynamiques. Notre action s’organisera autour des centres Vie Nouvelle, qui seront des
lieux de prière et d’intercession pour notre pays, des centres de formation à l’évangélisation et
à la formation de disciples de Christ. Ces centres seront aussi des lieux de ressourcement, où
les chrétiens pourront acquérir une vision renouvelée du témoignage. On y mettra en place
des stratégies à l’échelon local, par le soutien de « Espoir » et l’utilisation du film JÉSUS, et
par l’organisation de séminaires de prière régionaux. Ces centres soutiendront aussi les églises
locales dans leurs propres programmes d’évangélisation. Nous avons besoin de vous pour
lancer rapidement de tels centres dans les principales villes de notre pays. Ferez-vous équipe
avec nous ?

Agir ensemble

Nous sommes fermement convaincus que l’urgence et l’importance de la tâche exigent


que l’Église de notre pays (mouvements et œuvres, églises locales, unions, associations,
fédérations ou alliances d’églises) soit unie, et que toutes les actions d’envergure à l’échelon
local, régional ou national en soient de concrètes démonstrations. Nous croyons que nul ne
court le risque de perdre son identité, ses racines historiques ou ses convictions. Nous croyons
au contraire que chacun aura là l’occasion d’assumer la responsabilité qui est sienne face à
l’ordre missionnaire de Jésus- Christ. Ne prétendons pas apporter un message d’amour et
d’espérance au monde si nous ne vivons pas des relations fraternelles vraies et authentiques
avec nos frères et sœurs « d’autres sensibilités ». L’ampleur de la tâche est telle que nous
devons chaque fois qu’il est nécessaire œuvrer en harmonie en conjuguant nos efforts. Nous à

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
Campus pour Christ, nous nous efforçons autant que possible pour que lors des actions «
Espoir » ou des projections du film JÉSUS, la participation des églises et des mouvements soit
la plus large possible.
Campus pour Christ agit en France selon deux axes principaux :
*des actions sur des zones géographiques déterminées
*des actions auprès de « catégories socio-professionnelles » déterminées

Enfin l’Espoir

L’idée est ici de proposer une action en plusieurs étapes visant à une large couverture
d’un secteur précis. Il s’agit de mettre en route un processus d’annonce de l’Evangile et de
multiplication spirituelle à l’échelon local, régional et même national. Campus pour Christ
sera le catalyseur, mais pas l’unique acteur, ni le seul décideur.
Cette action se déroulera en plusieurs étapes :
— Prière. C’est le premier élément, le point essentiel. Le type d’action envisagé ne
pourra être mis en œuvre sans l’intervention de Dieu, sans miracles. Nous voulons qu’un
esprit de prière soit à l’origine de toute cette action. Nous mettrons à cette fin très
prochainement sur pied des séminaires régionaux de prière lors de week-ends dans
plusieurs grandes villes de France. Nous organiserons ensuite des congrès régionaux de
prière, puis un congrès national de prière, qui nous permettra tous ensemble de remettre
entre les mains du Seigneur l’évangélisation de la France, pour lui demander d’agir
puissamment dans nos vies et dans celles de nos contemporains.
— Recherche. Une phase de réflexion est nécessaire. Nous devons tenir compte des
expériences du passé, des réalités de notre pays, afin de développer une action réellement
efficace. Nous réfléchirons sur la meilleure façon de mobiliser le peuple de Dieu, sur les
préoccupations essentielles de nos contemporains et sur la vraie réponse que nous devons
leur apporter en tant que chrétiens.
Nous réfléchirons sur les meilleurs moyens pour chacun de contacter son voisinage et sur
les occasions à susciter pour lancer des invitations. Quel matériel préparer dans ce but ? Il
faudra répondre à toutes ces questions, préparer et tester les solutions... Travail ingrat mais
indispensable.
— Mobilisation. Dès le départ, ces actions ne veulent pas être le fait de Campus pour Christ
seul. Elles veulent engager le maximum de chrétiens, d’églises, de mouvements, d’œuvres,
indépendants de Campus. Nous ferons tout notre possible pour qu’Espoir devienne réellement
la vision d’un grand nombre de chrétiens, de responsables qui ont à cœur l’accomplissement
de l’Ordre Missionnaire de Jésus-Christ en France dès maintenant. EXPLO 85 et cet ouvrage
voudraient être bien modestement la première invitation que nous lançons à tous.
— Formation. Comment être certain de sa relation à Jésus- Christ ? Comment expérimenter
l’amour et le pardon de Dieu ? Comment vivre dans la plénitude du Saint-Esprit ? Que dire
pour communiquer l’Évangile à mon voisin ? Comment lui expliquer ma propre expérience ?
Comment, d’abord, aborder le sujet ? Que proposer ensuite ? Un petit groupe, je n’en ai
jamais dirigé !
Voilà bien des questions auxquelles doit répondre celui qui veut s’engager concrètement dans
le témoignage. Nous proposerons une formation pratique pour répondre à ces besoins, afin
que chacun puisse être préparé convenablement.

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CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
— La dynamique de l’action. Il faudra envisager une multitude de possibilités d’actions,
habituelles ou non : rallyes, grands rassemblements, projections de films, publicité sur des
panneaux d’affichage, dans les journaux, les magazines, émissions de radio, de télévision,
concerts, spectacles musicaux ou audio-visuels, campagnes d’évangélisation de grande enver-
gure... La liste est ouverte à la créativité et à l’imagination de tous.
Le but à atteindre est double :
Encourager les chrétiens à rendre témoignage de l’expérience qui est en eux.
Conduire les non-chrétiens à réfléchir sérieusement à la foi chrétienne.
Simultanément à ces actions d’envergure, nous devrons nous efforcer de contacter
individuellement chaque foyer par des moyens divers : traités, appels téléphoniques,
magazines chrétiens, lettres, visites...
— Stratégie de voisinage et évangélisation. Pour que l’Évangile soit efficacement annoncé
dans chaque foyer, il faut à un moment donné établir une relation personnelle, pour que le
plus grand nombre parviennent à connaître Jésus-Christ et que soient lancés des groupes
d’études bibliques de quartier. Sous la responsabilité des églises locales sera mise au point
une opération dans le but de contacter chaque foyer, à l’aide des moyens les plus divers :
lettres, appels téléphoniques, traités, visites... Puis seront organisées des petites réunions de
quartier autour d’une tasse de café ou d’un dîner, d’un film ou d’une vidéo, afin de réunir les
personnes les plus intéressées et de leur proposer de participer à un petit groupe de réflexion
sur la foi chrétienne.
— Travail de suite et formation de disciples. Ce travail se fera dans chaque quartier dans
le cadre de petits groupes lancés autour d’une réflexion sur la Bible. Leurs axes
d’orientation seront l’évangélisation et la formation de disciples.
Des centres locaux Vie Nouvelle seront créés pour soutenir l’action de ces groupes, pour
proposer des formations (animation de groupes, formation de disciples...), entretenir un
esprit de prière, une vision positive. Leur but sera aussi de fournir le matériel
d’évangélisation (films, vidéo, montages audiovisuels, livres...), d’organiser les actions
locales de témoignage, de préparer les actions Espoir.
— L’avenir. L’action « Espoir» a pour vocation de créer un mouvement constitué de
moments successifs, chaque phase ayant une intensité supérieure à la précédente. En
effet, à chaque étape, les chrétiens sont plus motivés, plus conscients des besoins, plus
expérimentés. Les non-chrétiens, eux, ont déjà reçu, des informations sur l’Évangile et
sur l’Église, et leur réponse est bien souvent plus positive. On enregistre ainsi une nette
progression des résultats d’une action à l’autre. Il se constitue un « capital » qu’il faut
savoir entretenir en renouvelant au bon moment notre action de témoignage.

L’évangélisation de catégories sociales déterminées

En France aussi, il nous paraît très important d’atteindre des milieux comme le milieu
étudiant, celui des responsables de la vie économique, sociale, celui des hommes d’affaires...
L’influence de ces groupes est considérable dans tout le pays, il est important qu’il y ait parmi
eux d’authentiques témoins de Jésus-Christ.
Le milieu étudiant est l’un des groupes sociaux au sein desquels nous exerçons un
ministère d’évangélisation, pour l’instant à Paris et à Lyon. Notre projet est d’étendre
rapidement dans les dix prochaines années notre action dans une quinzaine de villes

ZAF SLM l 155


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE
universitaires importantes, avec des équipes composées de permanents et de volontaires ou
d’étudiants.
Il est aussi très important de toucher les étudiants étrangers, et nous avons à Paris une
équipe qui exerce son ministère auprès d’eux, avant d’être présents aussi dans d’autres villes.
Ces étudiants, de retour chez eux, auront en effet un rôle social considérable.

Le film JÉSUS

Ce film, dont Bill Bright présente si bien l’extraordinaire potentiel dans les pages qui
précèdent, sera pour l’évangélisation de la France aussi un outil formidable. Dans le cadre des
actions « Espoir », lors d’actions estivales sur les lieux de vacances, dans les zones rurales, le
film JÉSUS sera un puissant moyen d’évangélisation pour ces prochaines années.

De la France vers le monde : le mouvement Agapé

A travers les siècles, notre pays a eu sur le reste du monde une forte influence dans les
domaines de la philosophie, des arts, de la littérature, de la politique... Nous avons
aujourd’hui en tant que chrétiens un défi à relever : influencer le monde par le message de
l’Évangile.
Les problèmes du Tiers-Monde ne peuvent aujourd'hui être ignorés de personne, tant les
médias montrent chaque jour d’images dramatiques des malheurs qui s’y vivent. Serons-nous
capables, nous chrétiens de France, de nous mobiliser pour agir, comme l’ont déjà fait
tellement d’hommes de bonne volonté ? Nous vous invitons à aller dans ces pays y apporter
vos connaissances et votre expérience professionnelle, ainsi qu’une aide spirituelle. Oui, vous
pouvez maintenant vous engager pour exercer votre métier dans un pays du Tiers-Monde, et
collaborer à l’édification de l’église locale. Le mouvement Agapé a été créé dans ce but. Une
formation de trois mois vous apprendra à réagir, à communiquer, à exercer un ministère dans
une civilisation si différente de la nôtre. Vous saurez aussi mieux vous connaître
personnellement, dans vos points forts et vos points faibles.

Voulez-vous faire équipe avec nous ?

Nous sommes convaincus que c’est aujourd’hui qu’il faut agir pour changer le visage du
monde ! Si vous partagez ce point de vue, si vous sentez que les objectifs que nous venons de
vous présenter peuvent facilement devenir les vôtres, si vous êtes prêts à vous consacrer
pleinement au Seigneur pour être ouvrier dans sa Moisson, nous vous invitons à rejoindre
cette armée de témoins vivants du Christ, les 16 000 équipiers de Campus pour Christ
présents dans 150 pays. Ensemble, nous bouleverserons le monde.
Écrivez-nous à notre bureau (Campus pour Christ, 111 av. du Dr Rosenfeld, 93239
Romainville) pour recevoir des informations sur les possibilités de devenir équipiers de
Campus à plein temps, à temps partiel ou en tant que bénévole dans ce vaste mouvement
d’évangélisation et de formation que Dieu a suscité pour contribuer à l’accomplissement de
l’ordre missionnaire du Seigneur Jésus.
Ensemble, changeons le visage du monde !

ZAF SLM l 156


CHANGEONS LE VISAGE DU MONDE

L’auteur, le Dr Bill Bright, est fondateur et président de Campus pour Christ International.
Campus pour Christ est une œuvre chrétienne interdénominationnelle, aujourd’hui à l’œuvre
dans 150 pays du inonde. Son objectif est d’apporter l’Évangile au plus grand nombre, pour
obéir à l’ordre missionnaire donné par Jésus-Christ.

Dans ce livre, Bill Bright nous présente l’expansion extraordinaire du travail de


Campus pour Christ. Il nous communique une vision missionnaire pour le
monde présent, et nous donne l’assurance que si nous mettons notre confiance en
Dieu, nous changerons le visage du monde !

CAMPUS POUR CHRIST — SATOR

ZAF SLM l 157

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