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Ecrit d’invention
Je me rappelle ce jour qui a changé ma vie, c’était en l’an 639 de Notre Ford. J’étais allé en
vacances avec Alice dans une réserve de sauvages au dans le nord-est de l’Angleterre, arrivés
à destination, nous avons visité les gens qui y habitent. C’était une épreuve assez difficile pour
Alice qui ne supportait pas d’entendre les enfants crier “Maman” et “Papa”. Moi, ces
appellations me faisaient plutôt rire mais l’insalubrité dans laquelle ces sauvages vivaient me
dégoutait et nous ne sommes pas restés longtemps. En partant nous sommes passés devant
une décharge ou ils mettaient tous leurs déchets et j’ai aperçu un livre. Je me suis rapproché
afin de voir si ce livre était interdit, je me suis aperçu que c’était un livre très ancien su lequel
on avait griffonné des notes, je ne connaissais pas le titres de l’œuvre mais je me souvenais
avoir entendu parler de Voltaire. Peut-être avais-je rêvé mais j’avais l’impression d’avoir
entendu que tous les livres écrits par cet auteur étaient interdits. Il m’est ensuite venu une
sensation étrange : l’envie de braver l’interdit, c’était sans doute pour cela que les gens à
Londres me trouvaient souvent bizarre et non conforme. D’après les dires d’une infirmière du
centre d’incubation, c’était parce que mon éducation avait été interrompu par des sauvages
sur qui on faisait des expériences. J’ai donc ramassé le livre intitulé Candide, l’ai caché dans
Une fois revenu chez moi, dans un building de Londres j’ai regardé le livre plus attentivement.
Après l’avoir inspecté sur toutes les coutures j’ai éprouvé l’envie de l’ouvrir. Mais j’avais peur,
peur de ce qui pouvait m’arriver même en ne lisant rien que les premières pages, je ne savais
pas d’où venait ce sentiment mais ce qui était sûr c’est que j’allais me faire du mal en lisant
en plus de faire quelque chose d’interdit. J’ai donc reposé le livre dans un endroit sûr et je
cerveau j’ai pensé au livre si bien que j’ai envoyé une décharge électrique à un neurone plutôt
que de la dopamine ce qui m’a valu un changement de poste de la part de mon supérieur.
Arrivé chez moi, j’avais plus que tout envie d’ouvrir le livre, j’ai ignoré ma peur et ai ouvert le
livre. Etonnamment il ne s'est rien passé, j’ai donc commencé ma lecture. Je m’étais arrêté si
tard que j’avais oublié de prendre mon Soma de onze heures. Je me suis couché à minuit mais
suis arrêté de lire. J’étais étonné et ne comprenait pas l’attitude de Candide envers
Cunégonde, l’”amour” qu’il avait pour elle. Je pense que c’est à cause de ce sentiment de
possession exclusive que Candide a été expulsé du château. Je m’étonne du sort de Candide
qui se fait maltraiter par les évènements horribles qui se succèdent mais qui reste optimiste
Je reprends ce récit une semaine plus tard durant laquelle je n’ai pas eu le temps de lire mais
j’ai réfléchi à la façon dont Candide voit le monde. J’ai compris que c’est à cause de son
professeur, Pangloss qui lui enseigne l’optimisme depuis qu’il est petit que Candide voit tout
en blanc. Je trouve cette vision du monde assez grotesque et surtout irréelle mais je
comprends pourquoi les gens de son époque pensent comme lui. L’autre jour quand j’ai
oublié de prendre le Soma, mon esprit était plus clair et hier soir j’y ai pensé et n’ai pas pris
ma dose. Tout s’est ensuite éclairé, le Soma dans notre monde est similaire à l’optimisme de
existent et sans cette substance on verrait les choses comme elles sont mais pourquoi je ne
peux pas m’en passer alors que Candide, malgré les épreuves, continue à voir la vie de façon
positive ? Cela m’a fait me poser des questions. J'ai commencé à remettre en question
beaucoup de choses dans ma vie. Mon travail, ma façon de voir les autres, tout cela semblait
imprégné d'un optimisme forcé. La lecture de Candide a agi comme un révélateur pour moi.
Elle m’a permis de voir une réalité différente de notre société. C’était comme si Voltaire, à
Chaque page remettait en question mes certitudes, mes croyances. La souffrance, l'injustice,
la quête du bonheur... tout cela prenait une nouvelle signification. Je me suis demandé si
nous, les Alphas, avions vraiment atteint un état de bonheur parfait ou si nous étions
simplement conditionnés à le croire. En fait c’est en même temps que Candide a renoncé à
quotidiennes. J'ai commencé à poser des questions, à remettre en cause les réponses toutes
faites que je recevais mais surtout j’ai quasiment arrêté le Soma. Cela a suscité des regards
inquiets et des murmures parmi mes collègues. Mais je me sentais de plus en plus en phase
Ce livre, trouvé par hasard dans une réserve de sauvages, a été comme un éveil pour moi. Il
m'a montré que notre société parfaite n'était peut-être pas si parfaite. Il m'a donné le courage
de remettre en question mes propres croyances et actes, de chercher une vérité plus
authentique, même si cela signifiait défier les normes établies. Mais je ne sais pas si je suis
plus heureux comme ça, car je vois la vérité le conditionnement des enfants, comment les
castes inférieures vivent. Le sort des Bêtas n’est pas justifié par le vouloir de quelques
personnes d’avoir une société “parfaite”. Je sais que je recommencerai à prendre le Soma
sinon je me pendrais.