nUNIVERSITE DES COMORES A.U.

020/021
Faculté des Sciences et Techniques MM2 - Semestre 4
Département de Maths Physique UE : M12

Cours d’Ondes Electromagnétiques

Chap.3 : Polarisation et énergie des ondes électromagnétiques

Une onde électromagnétique est constituée d’un champ électrique et d’un champ magnétique
vibrant en fonction du temps et se déplaçant dans l’espace suivant la direction de propagation.
La polarisation d’une onde électromagnétique correspond à l’état de vibration du champ
électrique et du champ magnétique, dans un plan d’onde.
Etudier l’état de polarisation d’une onde revient à étudier la trajectoire de l’extrémité du champ
électrique ou du champ magnétique en fonction du temps, dans un plan d’onde (position fixe).

I. Les différents états de polarisation

Considérons une OPPH se déplaçant suivant

 
les x croissants :  k  kex .
Son champ électrique étant transverse, il est
donc contenu dans le plan (yOz). De façon
générale :
  
E  E y e y  E z ez
Décrire l’état de polarisation de cette onde
consiste à trouver une équation reliant les composantes du champ électrique dans le plan (yOz), à
une position fixe xP. On pose alors :
   
E ( M , t )  E 0 co s( k .r   t )  E 0 co s( kx   t ) u

E y  E 0 y cos( kx P   t   y )  Projection de E sur ( O y )

E z  E 0 z cos( kx P   t   z )  Projection de E sur ( O z )

- Si  y   z , les 2 composantes vibrent en phase et le champ E vibre suivant une direction

fixe, la direction u . La polarisation est dite rectiligne.
- Si  y   z , il faut alors trouver le lieu géométrique du point M, on a :

Cours d’ondes électromagnétiques – Ch.3 Enseignant : Salim Ahmed Ali 1

 E y  E 0 y cos( kx P   t   y )


E z  E 0 z cos( kx P   t   z   y   y )  E 0 z cos kx P   t   y   z   y  
En posant    kx P   t   y  et    z   y :  
E y  E 0 y cos( )
E z  E 0 z cos     

On obtient : Ez
 cos       cos  cos    sin  sin  
E0 z
  E y  
2
Ez Ey 
 cos   1   sin 
E0 z E0 y   E  
 0 y  

2 2
 Ez Ey    Ey   2
  cos     1    sin 
E E    E  
 0z 0y    0y  
2 2
 Ez   E y  Ez E y
      2 cos   sin 2   Équation d’une ellipse. (*)
 E0 z   E0 y  E0 z E0 y

Ou encore sous sa forme canonique :

2
 E 
2  E y  0 y E z cos  
 Ez  E0 z
    1 (**)
 E0 z   E0 y sin  
 
 

a. Polarisation rectiligne

- Si    z   y   0 (vibration en phase),
- ou    z   y    (vibration en opposition de phase) :
2
 E E  E 
(*)   z  y   0  Ez    0 z  E y . L’extrémité
E  E 
 0 z E0 y   0y 
du champ électrique décrit une droite, dans le plan (yOz). La
polarisation est dite rectiligne (ou linéaire).

 Remarque : avec l’équation (**), quand   0 ou  , on trouve la contradiction suivante :   1 . Pour

lever cette contradiction, il faut multiplier l’équation (**) par sin 2  .

b. Polarisation circulaire

- Si    z   y    (quadrature de phase)
2
- Cas où E0 z  E0 y  E0 :
2 2 2
(*)   Ez    E y    E0  : C’est l’équation d’un
cercle de centre O et de rayon E0 . Le champ électrique vibre
dans le plan (yOz) en décrivant un cercle. On dit que l’onde est polarisée circulairement.
 Regarder l’animation : polarisation d’une onde électromagnétique.

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 
 Si    , en choisissant xP  0 et  y  0 .
2
 à t= 0, E y  E 0 et E z  0

 T Polarisation circulaire droite
 à t= , E y  0 et E z   E 0
 4

 Si    , en choisissant xP  0 et  y  0 .
2
 à t= 0, E y  E 0 et E z  0

 T Polarisation circulaire gauche
 à t= , E y  0 et E z  E 0
 4

 Remarque : la nature de la polarisation circulaire dépend de l’expression de la phase de

l’onde et de la position de l’observateur. Dans notre cas, l’observateur sera positionné
devant l’onde de telle sorte que l’onde arrive devant lui.

c. Polarisation elliptique


- Si    z   y    (quadrature de phase)
2
- Cas où E0 z  E0 y :
2 2
 E   E 
(*)   z    y   1 : Équation d’une ellipse
 
 E0 z   E0 y 
régulière. La polarisation est dite elliptique.

d. Polarisation de la lumière naturelle

- Si    z   y   f (t ) , le déphasage entre E y et Ez est fonction du

temps. Il en résulte une ellipse dont les axes sont en rotation
constantes autour de la direction de propagation, dans le plan
d’onde. On dit que la lumière naturelle n’est pas polarisée.

e. Production de lumière polarisée

Généralement la lumière est composée de plusieurs ondes superposées. Mais dans la lumière
polarisée, toutes ces ondes ont la même direction d’oscillation.
Il existe plusieurs procédés permettant de produire une lumière polarisée : Polarisation par
réflexion vitreuse, polarisation par diffusion, ou polarisation par un
polariseur. Le plus utilisé étant le polariseur. Il s’agit d’une lame
cristalline possédant la propriété dichroïque, c’est-à-dire capable
d’absorber une des deux composantes du champ électrique d’une
onde électromagnétique.
En effet, les polariseurs sont réalisés en étirant des films polymères.
La composante du champ électrique parallèle à la direction
d’étirement des macromolécules est absorbée car elle est utilisée pour

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accélérer les électrons dans cette direction. Seule la composante perpendiculaire est transmise
sans atténuation. La polarisation est ainsi rectiligne suivant la direction perpendiculaire au
polariseur.
 Regarder l’animation : http://www.youtube.com/watch?v=WdrYRJfiUv0
Et dans http://www.youtube.com/watch?v=5L1mFYTntGk
http://www.youtube.com/watch?v=q6lAIQnBgLo

f. Ouvertures

- La plupart des ondes électromagnétiques utilisées pour la télécommunication sont

polarisées. L’orientation d’une antenne réceptrice dans la direction de polarisation de
l’onde permet d’obtenir une bonne réception. En effet,
si l’antenne est orientée dans le sens d’oscillation du
champ électrique, celui-ci pourra déplacer les charges
de l’antenne et ainsi créer un courant dans l’antenne.
- La lumière des images envoyées par les afficheurs à
cristaux liquides est polarisée.
 Voir animation : http://www.youtube.com/watch?v=GwzUMEuGZHs
 Exemple de lumière polarisée : laser, le cinéma 9D (avec
polaroid) …

II. Propagation de l’énergie d’une onde plane électromagnétique

1. Densité volumique d’énergie

Les ondes électromagnétiques constituent un moyen de transport de l’énergie sous forme

électromagnétique (exemple le soleil). Cette énergie peut s’exprimer facilement en fonction des
champs électriques et magnétiques à travers leur densité d’énergie :

0E2 B2
ue  et um 
2 2 0
E
Or, nous avons vu que pour une OPPH, B  . la densité d’énergie électromagnétique s’en
c
déduit par :
0E2 E2
uem  ue  um   2
 0E2
2 2 0 c

2. Vecteur de Poynting et Relation de conservation de l’énergie EB

Pour établir la relation de conservation de l’énergie

électromagnétique, il faut écrire le bilan macroscopique (version
intégrale) de l’énergie d’une onde électromagnétique traversant une
surface fermée, contenant un volume V de matière. Autrement dit,
quelle est la variation de l’énergie électromagnétique contenue dans
ce volume imaginaire au cours du temps ? Ou encore quelle est la
puissance totale perdue par une onde électromagnétique traversant un volume V dans l’espace ?

Qualitativement, la variation de cette énergie sera provoquée par 2 phénomènes :

- le rayonnement électromagnétique à la surface du volume. En effet tout objet en contact
avec une onde électromagnétique perd de l’énergie par rayonnement à sa surface.

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 - L’accélération des particules contenues à l’intérieur du volume. En effet, le champ
électromagnétique dans le volume va mettre en mouvement des particules du volume
(force de Lorentz) et donner naissance à un courant local. Ainsi, l’onde cède de l’énergie
aux particules.

Quantitativement, la variation de cette énergie peut s’écrire sous la forme suivante :

dWem
   Prayonnée  Pcédée   signe « moins » car énergie dissipée !
dt
La puissance rayonnée est égale au flux d’un « vecteur puissance » à travers la
surface S.
Alors que la puissance cédée à la matière est obtenue par l’effet Joule :
dP  
 j.E (démonstration au paragraphe 6). Ainsi :
d

dWem       

  
  dS   j .E .d    est à priori un vecteur représentant une
dt  S V 
puissance par unité de surface. C’est le vecteur de Poynting.

3. Forme locale de la relation de conservation de l’énergie EB

dWem    

 
S  dS   j.E.d
dt V

d    
  uem d     div.d   j.E.d
dt  espace 
 V V

 duem    
   div   j.E  .d  0  ceci devant être vrai quelque soit le volume V,
V  dt 
alors :
duem   
 div  j.E  0  Relation locale de conservation de l’énergie EB.
dt

4. Détermination du vecteur de Poynting

duem   
 div  j.E  0
dt
 2  2
d  0 E B    
    div  j.E  0
dt  2 2 0 
 
  
   E B  B    
0 E    div  j.E  0
 t 0 t 
 
   rot B   B     
 E   j   rot E   div  j.E  0

  0  0 
 
E  B      
rot B  rot E  j.E  div  j.E  0
0 0

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  
 E  B          
div    rot B  rot E
0 0
Or    
div a  b  . a  b  brota  arotb
 
 EB
div   div
0
 
 EB
   l’onde EB.
0

5. Vecteur de Poynting d’une OPPH

 Position du problème : quelle est l’énergie électromagnétique transportée par une onde
plane progressive qui traverse une section S d’un tube cylindrique, imaginaire, dans
l’espace vide, pendant l’intervalle de temps t ?

Wem   uem d    0 E 2  ct.dS 

espace espace

 k 
cdS  cdS  c dS
k
    
k  E  B  E  B 
c dS  c dS  c 2 dS
k EB E2
 
2 2 EB
 1   
Wem    0 E c
espace E2
dS .t  
espace  0

E  B dS .t 
 
 E  B  
Wem   S .t  Énergie é.m. traversant S pendant t
 0 
 
 
Wem  E  B  
Pem    S  Puissance transportée par l’onde traversant la section S
t  0 
 
Pem   E  B  
n    Vecteur de Poynting. Sa norme s’identifie à une puissance
S  0 
 
par unité de surface.
 
dPem  .dS  La puissance transportée par l’onde plane est égale au flux du
vecteur de Poynting à travers la section dS.
  
 E  B E 2 k E2  uem  c2 
   k k  uem k  Relation entre le vecteur de
0 0c k 0  0 0 
Poynting et la densité volumique d’énergie d’une onde plane.

 Pour une OPPH :

 c 2 E 2  
 0 0
cos 2 (k .r  t )k : c’est bien une grandeur qui se propage dans la même

direction de propagation que l’onde.

 Attention : la description complexe n’est valable que pour les fonctions linéaires. Pour les
formes quadratique telles que l’énergie ou la puissance, on passera à la notation réelle.

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6. Transfert d’énergie électromagnétique

L’onde électromagnétique transporte une énergie, caractérisée par le vecteur de Poynting. Cette
énergie peut-elle être cédée à la matière ?
En effet, prenons l’exemple du polariseur, constitué de cylindre conducteur. Sous l’effet du champ
électromagnétique de l’onde, les charges électriques des conducteurs subissent la force de
Lorentz :
   
dF  dqE  dqv  B
      
 
dF .dM  dq E.dM  dq v  B .dM  dEC

 
 L’énergie cinétique traduit le
0(cas du polariseur )

déplacement de charges dû à l’onde. Ce déplacement va conduire à un échauffement de la matière.

En effet :
       
 
dP  dF .v  dqE.v   .v Ed  j.Ed
dP  
 j.E  Puissance par unité de volume dissipée par effet joule.
d
  dP  2
Sachant que dans un conducteur, j   E    .E  effet joule.
d
 On peut retrouver ce résultat en fonction de la résistance d’un conducteur cylindrique de
longueur  et de rayon a :
 2   j I
P    .E d  avec I   jdS  j a 2  E   2
 a 
2 2
 I   I    ' 2
P    .  2  d   .  2   a 2   2 I 2  I  RI 2  effet joule !
  a     a    a  S

 Vérifier que cette puissance dissipée est bel et bien fournie par l’onde électromagnétique à la
matière. En effet, l’onde a pour effet d’accélérer les particules, donc naissance d’un courant :

 I   j I    I 
j  2 ez  E   2 ez et B  0 e
a  a  2 a
 
 E  B EB  I 0 I  I 2 

0

0
e   
0 a 2 2 a
e  
2 2 a 3
e  
I2   
Pem   S L  2 3  2 a   2
I 2  RI 2  cqfd ! NB :   S B
2 a  a

 Il existe plusieurs exemples de transfert d’énergie d’une onde électromagnétique à la

matière : c’est le cas de l’ionosphère…

 Remarque : contradiction sur les ondes planes

Dans sa définition, un plan d’onde est à priori théoriquement infini. Le vecteur de Poynting étant
toujours perpendiculaire au plan d’onde, son flux à travers cette surface est donc infini. Ce qui
revient à dire que l’onde transporterait une énergie infinie, ce qui est une absurdité !
En fait l’onde plane ne peut exister réellement. Il s’agit d’une approximation dont l’intérêt réside
sur le fait d’avoir une description locale du rayonnement, d’une part, et d’autre part, de pouvoir
obtenir des ondes de nature plus complexe par la superposition d’ondes planes.

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