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Chapitre 3

Modèle Quantique
(ou Ondulatoire) de la
Liaison Chimique
I- RAPPELS SUR LE MODÈLE QUANTIQUE
DE L’ATOME

- La Mécanique Classique ne permet pas de décrire


correctement le comportement des particules
microscopiques (électrons, atomes , molécules, ...).

- C’est la Mécanique Ondulatoire ou Mécanique


Quantique qui est adaptée à ces objets miniscules
(Planck, De Broglie, Schrodinger, Heisenberg,...).
 Fondement de la M.Q. dans le cas de l’atome :

√ Un électron est décrit par une fonction


mathématique (r,t) appelée fonction d'onde (ou orbitale
ou case quantique) où r représente les coordonnées de
l’électron.
√  et l’énergie correspondante E peuvent être
calculées à priori en résolvant l’équation différentielle
appelée Equation de Schrödinger :

H = E (H appelé Opérateur Hamiltonien)

Or, l’équation de Schrödinger ne peut être résolue


exactement que pour l’atome d’hydrogène (1 seul
électron) ou pour les hydrogénoïdes. Pour les atomes
ou les molécules à plusieurs électrons, il faut faire des
approximations pour pouvoir la résoudre.
 La résolution de cette équation a montré que Y
dépend de 3 nombres quantiques n, l, et m :

Yn,l,m
 La fonction d'onde par elle-même n'a pas de
signification physique, en revanche la valeur de son
carré en un point de l'espace détermine la probabilité
de présence dp de l'électron dans un volume dV
autour de ce point :
dp = Y2 dV
 Les fonctions d’onde Y sont donc des êtres
mathématiques qui permettent de représenter les
zones de forte densité électronique (appelées
« orbitales ») associées à chaque triplet n, l, et m.
EXPRESSIONS DES PREMIÈRES FONCTIONS D'ONDE
Y (ORBITALES ATOMIQUES) POUR L'ATOME
D'HYDROGÈNE :

Orbitale 1 s
n = 1, l = 0 , m = 0 :
Y 1s (r, j , q ) = 1/ p (Z/a0)3/2 exp (- Z r / a0)

Orbitale 2 s
n = 2, l = 0 , m = 0
Y 2s (r, j , q ) = 1/4 2p (Z/a0)3/2 exp ( 2 - ( Z r / a0))
Orbitale 2pz
n = 2, l = 1 , m = 0
Y 2pz (r, j , q ) = 1/4 2p (Z/a0)3/2 (Z r / a0) exp ( - Z r / 2a0) cos q

Orbitale 2px
n = 2, l = 1 , m = 1
Y 2px (r, j , q ) = 1/4 2p (Z/a0)3/2 (Z r / a0) exp ( - Z r / 2a0) sin q cos j

Orbitale 2py
n = 2, l = 1 , m = -1
Y 2py (r, j , q ) = 1/4 2p (Z/a0)3/2 (Z r / a0) exp ( - Z r / 2a0) sin q sin j
REPRÉSENTATION DES ORBITALES ATOMIQUES
(DENSITÉS ÉLECTRONIQUES Y2) :

Orbitales s

Orbitales p
Orbitales d
Orbitales f

z(x2-y2)
A chaque fonction d’onde Yn,l,m est associée une
énergie potentielle E que l’électron associé acquiert.

Voici les niveaux d’énergie associés :


Le remplissage des ces niveaux se fait en
respectant les 3 règles (résumées dans la règle
de Klechkowski) :

1) Principe d’Energie Croissante, appelé aussi


principe d’aufbau ;

2) Règle de Hund ;

3) Principe d’exclusion de Pauli.


II. MODÈLE QUANTIQUE (OU ONDULATOIRE) DE
LA MOLÉCULE
II.1 PRINCIPE DE LA THÉORIE DES ORBITALES
MOLÉCULAIRES (OM)

Comme pour un atome isolé - dont les électrons sont


décrits par des orbitales atomiques (OA) - on a :

 Les électrons d’une molécule sont décrits par des


fonctions d’onde moléculaires appelées Orbitales
Moléculaires (OM) dont le carré représentera la
probabilité de présence des électrons ;

 Les OM ainsi que les énergies qui leur sont


associées, sont calculées à priori par l’Equation de
Schrödinger ;
 Mais la résolution de cette équation n’est
rigoureusement possible que dans le cas le plus simple,
celui de l'ion moléculaire H2+. Pour des molécules plus
complexes, on a recours à des approximations.

 La résolution de l’Equation de Schrödinger est


obtenue en tenant compte des 3
considérations suivantes :

1- l’approximation de Born - Oppenheimer qui


considère que les noyaux sont immobiles ;

2- la fonction d’onde poly-électronique


el(e1, e2, …, en) pour une molécule s’écrit :

el(e1, e2, ….., en) = Y1 (e1).Y2(e2)… Yn(en)

avec Yi : orbitale monomoléculaire


3- La solution la plus simple d’une orbitale moléculaire
a été proposée par Mulliken : c’est une combinaison
linéaire des orbitales atomiques de valence ji connue
sous l’abréviation LCAO ( Linear combination of
Atomic Orbitals) :
Yi =  cijjj
j
Les coefficients cij sont déterminés selon les
conditions :
 l’énergie du système est minimale ;

 les O.M. Yi sont normées ;

 les O.M. Yi sont orthogonales.


REMARQUE

D’autres solutions –plus complexes- ont été proposées


pour les OM telle que par exemple celle de Heitler-
London (ou valence band theory = théorie de la liaison
de valence) qui utilise la fonction d’onde suivante :
Y1 = j1(1) j2(2) + j1(2) j2(1)
Y2 = j1(1) j2(2) - j1(2) j2(1)
CONDITIONS POUR L’EDIFICATION DES ORBITALES
MOLÉCULAIRES Yi :

1- Les énergies des OA jj doivent être du même ordre de


grandeur (généralement ∆E ‹ 12 eV) ;

2- Les OA jj doivent avoir même symétrie (ont en


commun un axe ou un plan de symétrie);

3- Les OA jj doivent présenter un recouvrement maximal ;

4- Le Nombre d’OM formées est égal au nombre d’OA


mises en jeu ;

5- L’énergie des orbitales moléculaires formées dépend


de celles des orbitales atomiques de départ (critère très
important).
•II.2 MOLÉCULES DIATOMIQUES HOMONUCLÉAIRES (A2)

II.2.1 MOLÉCULES DE LA PREMIÈRE PÉRIODE (n=1)

La molécule la plus simple c’est H2 :


système (2 noyaux , 2 électrons)

La résolution exacte de l’équation de Schrödinger


est impossible.

On passe forcément par l’étude de l’ion


moléculaire H2+.
Ion moléculaire H2+ : H + H+ ē

ra rb

rab
Noyau Ha Noyau Hb

-l’atome Ha a pour O.A. de valence: ja = 1sa

- l’atome Hb a pour O.A. de valence: jb = 1sb


L’orbitale moléculaire s’écrit donc en utilisant la
méthode d’approximation LCAO :

Y = c1ja + c2jb

Les 2 noyaux sont identiques on aura donc :


c12 = c22  c1 = c2
2 OM sont possibles :

Y+ = c1(ja + jb)

Y- = c1(ja - jb)
Les fonctions d’ondes Y+ et Y- sont normées :

Y+ = N+ (ja + jb)
On peut les écrire sous la forme:
Y- = N- (ja - jb)

avec N+ et N- sont des termes de normalisation.

Et on a : espaceY+2d = espaceY-2d = 1, d’où :


espaceY+2d = N+2 espaceja2d +

N+2 espacejb2d + 2N+2 espaceja. jbd

= N+2 [ 1 + 1 + 2S ]=1

avec: S = espaceja. jbd , S appelé intégrale de

recouvrement (plus ou moins grand suivant le recouvrement).

S est : 0 ‹ S ‹ 1
S est considéré grand si : S › 0,3
On trouve : N+ = 1
2(1S)

1
De même on trouve : N- =
2(1S)

On aura donc : Y+ = 1 (ja + jb)


2(1S)
et Y- = 1 (ja - jb)
2(1S)
Lorsque l’intégral de recouvrement S est tel que :
S«1 alors :
1
Y+ = 2 (ja + jb)

et Y- =
1 (j - j )
a b
2
D’autre part , vérifions l’orthogonalité de Y+ et Y- :

espace Y+Y-d = 1 [ espaceja2 d -


2 1S2
espaceja. jb d + espaceja. jbd - espacejb2 d ]

= 1 [1–S+S–1] = 0
2 1S2

Les O.M. Y+ et Y- sont donc orthogonales.

Y+ est appelée orbitale liante et Y- orbitale antiliante (ou


anti-liante).
Etudions ces 2 orbitales.
i- Orbitale liante

Y +2 = 1 [ j 2 + j 2 + 2j . j ] Or 1s  K.e-r/a0
2(1S) a b a b

= K [ e-2ra/a0 + e-2rb/a0 + 2e-(ra + rb)/a0 ]


2(1S)

ra et rb étant respectivement les distances de l’électron


aux noyaux Ha et Hb, lorsqu’il se déplace sur la droite
passant par ces noyaux.
Représentation graphique :
Plan nodal
Y+2

j a2 j b2
ja. jb

d = ra+rb
Ha Hb
Surfaces isoélectroniques :

L’orbitale moléculaire Y+ est liante et est notée 1s.


L’énergie E+ associée à l’O.M. Y+ :
HY+ = E+Y+
e2 1 1 1
avec H = - .2 - ( + rb
- ra b
)
4p 0 ra

Par définition E+ s’écrit :

espace Y+* H Y+d


E+ = =  E0 + 
espace Y+* . Y+d

Avec  = espace ja* H jb d = espace jb* H ja d : intégral


d’échange ( 0), S : intégral de recouvrement ( 0) et E0:
énergie de l’orbitale atomique 1s (ja ou jb) (E0 0).
Influence de la distance entre noyaux sur l’énergie du
système H2+

Tout le traitement précédent a été réalisé en


supposant les 2 noyaux fixes à une certaine distance
l’un de l’autre. On peut mener la même étude pour
différentes distances. L’énergie totale du système H2+
varie de la façon suivante :

Eo

E0 : énergie de l’orbitale atomique 1s (ja ou jb) (E0 0)


Représentation de l’évolution des zones de densité
électronique lors de la formation de l’OM liante Y+ (1s) de
H2+ :

+ + +
Ha Hb Ha Hb
+

1sa 1sb 1s


ii- ORBITALE ANTI-LIANTE (OU ANTILIANTE)
De même , la densité de probabilité de présence des
électrons sur l’OM Y- est :

Y -2 = 1 [ ja2 + jb2 - 2ja. jb ]


2(1S)
Y-2 = K [ e-2ra/a0 + e-2rb/a0 - 2e-(ra + rb)/a0]
2(1S)
Représentation graphique : Plan nodal
j a2 j b2
Y -2

Ha Hb

- j a. j b
Surfaces isoélectroniques :
Plan nodal

La densité électronique globale est nulle à mi-distance


des 2 noyaux, on dit que l’OM Y- est antiliante. Si
l’électron occupe cette orbitale, la molécule ne se forme
pas et les deux noyaux tendent à se séparer. L’O.M. Y-
est anti-liante et est notée 1s*.
Influence de la distance entre noyaux :
Energie E- associée à 1s* :

Par définition on a :

espace Y-*HY-d
E0 
E- = =  E0 - 
1 S
espace Y-*.Y-d

Quelle que soit la distance d : E-  En  E0.


Représentation de l’évolution des zones de densité
électronique, lors de la formation de l’OM anti-liante 1s* :

+ - + -
+
Ha Hb Ha Hb

1sa 1sb *1s


Diagramme des niveaux d’énergie de H2+ et extrapolation
à H2:
H H2+ H+ H H2 H
Echelle d’énergie
*1s *1s

1sa 1sb 1sa 1sb

1s 1s

H2+ : (1s)1 , N = 0,5 H2 : (1s)2 , N = 1


Indice de liaison

On définit l'indice ou l’ordre de liaison noté N (ou i)


comme étant la moitié de la différence entre le
nombre d'électrons liants n et le nombre d'électrons
anti-liant n* :
N= 1 (n – n*)
2
Exemple : cas de H2

N =1 (2 – 0) = 1 , on retrouve donc la liaison


2
simple du modèle de Lewis : H H
Configuration électronique moléculaire
On écrira la configuration électronique moléculaire de :
•H2+ : (1s)1
• H2 : (1s)2

On admettra que le remplissage des OM par les


électrons se fait de la même façon que pour les OA c’est
- à - dire en respectant les règles :
1) Principe d’énergie croissante (principe d’aufbau) ;
2) Règle de Hund ;
3) Principe d’exclusion de Pauli.
De la même manière on construit les OM de He2+ et He2 :

He He2+ He+ He He2 He

*1s *1s

1sa 1sb 1sa 1sb

1s 1s

He2+ : (1s)2(*1s)1 , N = 0,5 He2 : (1s)2(*1s)2 , N = 0


Remarques importantes :
i- Quand l’indice de liaison N augmente, la longueur de
liaison d diminue, l’énergie de dissociation Ediss
(Ediss = - Eliaison) augmente et la stabilité augmente dans le
sens : H2> H2+>He2+.

H2 H2+ He2+
N : 1 1/2 1/2
d(Å) : 0 ,74 1,06 1,08
Ediss( kJ/mol) : 432 256 251

ii- Dans la molécule He2+, la liaison est affaiblie par la


présence d’un électron sur l’orbitale moléculaire antiliante
s* , d’où sa longueur de liaison légèrement supérieure à
celle de H2+.

iii- La molécule He2 n’existe pas car son indice de liaison


est nul.
II-2.2 Molécules de la deuxième période (n=2) :
Généralisation aux molécules diatomiques
homonucléaires

Nous admettrons que les résultats obtenus pour H2 et


He2 sont généralisables aux autres molécules
diatomiques homonucléaires de la 2ème période : Li2, Be2,
B2, C2, N2, O2, F2 et Ne2 .

Pour les atomes de cette période on a 4 orbitales de


valence :
2s 2px 2py 2pz
noté noté noté noté

Si Xi Yi Zi

i: atome considéré ( Li, Be,…)


Plusieurs types de recouvrements d’orbitales
atomiques sont possibles :
AXIAL

Remarque : on désignera par la suite avec le signe +


ou en noir la partie croissante de l’orbitale, par
exemple l’OA p: +
- ou
i - Recouvrement axial
Il y a plusieurs types de recouvrement axiaux :
- Recouvrement : OA s - OA s

+ + +
+
A1 A2 A1 A2
S1 S2 S
S = C11.S1 + C12.S2
- Recouvrement : OA s - OA p

- + + - +
A1 A2 A1 A2
Z1 S2 sz
SZ = C21.Z1 + C22.S2
- Recouvrement : OA p - OA p

- + +A - - + -
A1 2 A1 A2

Z1 - Z2 Z
Z = C31.Z1 - C32.Z2
Remarques

- Les OM ainsi représentées sont liantes et sont de


nature  et plus la zone de recouvrement est
importante plus la liaison est forte :

Recouvrement axial S-S  Recouvrement axial S-p 


Recouvrement axial p-p  Recouvrement latéral p-p
- Bien sûr qu’il y a aussi les orbitales antiliantes
correspondantes :

*S = C11.S1 - C12.S2

*SZ = C21.Z1 - C22.S2

*Z = C31.Z1 + C32.Z2


ii- Recouvrement latéral (ou équatorial)
Il concerne les O.A. type p (px et py) et donne des
liaisons p. Les interactions entre orbitales p sont soit
axiales, soit équatoriales. Nous aurons donc les deux
types d'orbitales moléculaires  et p. Etant donné la
forme géométrique des orbitales p leur rapprochement
conduira à la formation d'une liaison  et de deux
liaisons p.
Les recouvrements obtenus seront :
- Pour les px :
p 2X*

+
npx1 npx2
p 1x

- Pour les py :
p 2z*
p*npy
+
npz1 npz2
p 1z
npy1 npy2
pnpy
Expression mathématique des :
- OM liantes p :

px = C’11.X1 + C’12.X2

py = C’21.Y1 + C’22.Y2

- OM antiliantes p* :

p*x = C’11.X1 - C’12.X2

p*y = C’21.Y1 - C’22.Y2


Remarque :
On peut aussi avoir un recouvrement 2s – 2px (ou 2py)
tel que : x (y) x (y)
2px (2py) q
2px (2py) + +
2s 2s
+ +

- -

Le recouvrement entre les orbitales 2s et 2px (2py) dépend


de l’angle q entre l’axe de la liaison et l’axe Ox (Oy) et de la
distance entre les 2 noyaux. Ainsi :
- Le recouvrement est maximal lorsque q = 0°, soit la valeur S0.
- Il est nul lorsque q = 90°.
- Pour un angle q quelconque, Sq = S0cosq
Revenons maintenant aux molécules de la 2ème
période. Comme les niveaux d’énergie des différents OA
ne sont pas les mêmes, les OM liantes ne seront pas au
même niveau, pas plus que les OM antiliantes.
La liaison  étant plus "solide" en raison d'un
meilleur recouvrement que la liaison p son énergie sera
plus basse. Les deux liaisons p étant identiques, elles
posséderont la même énergie. Enfin à chaque orbitale
moléculaire liante correspond une orbitale moléculaire
anti-liante.
On obtient le classement suivant :

*z

p *x p *y

px py pz px py pz

px py

z
Remarque :
Les atomes Li et Be possèdent les structures 1s2 2s1 et
1s2 2s2 respectivement. Pour simplifier (on néglige
l’interaction sp) on pourrait dire que seules les OA 2s
participeront aux liaisons. On obtient donc un cas
similaire à He2. La molécule Be2 ne pourra donc pas
exister.
Interactions entre les orbitales atomiques s et p :
Les orbitales s et p ont des énergies différentes,
une règle générale veut que seules des orbitales
atomiques d'énergies proches puissent interagir entre
elles pour former des orbitales moléculaires. Il
existera donc des interactions ss, des interactions pp
et éventuellement des interactions sp (en fait spz). Ces
interactions mixtes sp n'interviendrons que si l'écart

sp entre les niveaux s et p est suffisamment petit, en


pratique nous admettrons que de telles interactions sp
existent pour Li2, Be2, B2, C2 et N2 alors qu'elles
n'existent pas pour O2, F2 et Ne2.
Li2, Be2,
- La molécule de dioxygène O2
8 O : [He] 2s22p 22p 12p 1
x y z et pas d’interaction s-p.
•Les 2 O. A. 2s  2 O. M. s et s*.
•Les 2 O. A. 2pz  2 O. M. z et z*.
•Les 4 O.A. 2px et 2py  4 O.M. px , px* et py , py*
On aura au total huit O. M. :

s = 2 (2s + 2s ) ,  s* = 2 (2s1 - 2s2)


2 1 2
2
z = 2 (2pz1 - 2pz2),  z* = 2 (2pz1 + 2pz2)
2 2
px = 2 (2px1 + 2px2), px* = 2 (2px1 – 2px2)
2 2
2
py = 2 (2py1 + 2py2), py*= 2 (2py1 – 2py2)
2
Diagramme d’énergie de O2 (diagramme sans corrélation)

E O O2 O
*2pz

p *2py p *2px

2px 2py 2pz 2px 2py 2pz


p2py p 2px

2pz

*2s

2s 2s
2s

C.E. de O2 : (s)2(s*)2(z)2(px,py)4(px*,py*)2
1
N = 2 (8 – 4) = 2 (1 et 1p)
- La molécule de diazote N2

7N : [He] 2s22px12py12pz1 avec interaction s-p.

•Les 4 O.A. 2s et 2pz  4 O. M. s, s*, z et z*.


•Les 4 O.A. 2px et 2py  4 O.M. px , px* et py , py*

Les niveaux d’énergie des O.M. z et (px,py) sont inversés.


On dit aussi qu’on a un diagramme d’énergie corrélé.
Diagramme d’énergiedes OM de N2 (diagramme corrélé) :
E
N N2 N

*2pz

p *2py p *2px

2px 2py 2pz 2px 2py 2pz


2pz

p2py p 2px

*2s

2s 2s
2s

C.E. de N2 : (s)2(s*)2(px,py)4(z)2 N = 1 (8 – 2) = 3 (1 et 2p)


2
Récapitulatif pour les autres atomes de la 2ème période :
A2 Ne Configuration Magnétisme O.L type E1 d
(kJ.mol-1) (pm)

Li2 2 (s)2 D 1 1 -104 267

Be2 4 (s)2(s*)2 --- 0 --- --- ---

B2 6 (s)2(s*)2(px,py)2 P 1 1p -288 159

C2 8 (s)2(s*)2(px,py)4 D 2 2p -599 124

N2 10 (s)2(s*)2(px,py)4(z)2 D 3 1+2p -941 110

O2 12 (s)2(s*)2(z)2(px,py)4(px*,py*)2 P 2 1+1p -493 121

F2 14 (s)2(s*)2(z)2(px,py)4(px*,py*)4 D 1 1 -156 142

Ne2 16 (s)2(s*)2(z)2(px,py)4(px*,py*)2(z*) --- 0 --- --- ---


2

Remarque :
Les molécules ou ions qui possèdent des électrons célibataires sont
appelés paramagnétiques et celles qui n’en possèdent pas sont dits
diamagnétiques.
Attraction to the magnetic field Paramagnetism

Repulsion from the magnetic field Diamagnetism


II-2.3 Molécules de la troisième période (n=3)

Pour les molécules A2 de la 3ème période (n=3) on


admettra la même étude que pour celles de la 2ème
période (n=2) :

- Na, Mg, Al, Si, P : interaction s-p

- S, Cl, Ar : pas d’interactions s-p


•II.3. MOLÉCULES DIATOMIQUES HÉTÉRONUCLÉAIRES AB

Dans ce cas on a :

- les molécules AB sont dissymétriques, les O.A. des


atomes A et B sont différentes et (B)  (A) .

- les orbitales atomiques d’un des atomes peut


présenter des interactions s-p.

On supposera que les résultats obtenus pour les


molécules homonucléaires A2 peuvent au moins
qualitativement être généralisés aux molécules
hétéronucléaires AB.
On admettra aussi les résultats suivants :

- L’atome le plus électronégatif par exemple B


( (B)  (A) ), pèse d’avantage dans une O.M. liante et
inversement pour l’atome le moins électronégatif dans
une OM antiliante.

- Une règle générale veut que les atomes les plus


électronégatifs qui retiennent fortement leurs électrons
possèdent des orbitales atomiques d'énergie plus basse
(plus stables) pour un niveau donné que les atomes
moins électronégatifs.
E
2 O.A. jA et jB ((B)  (A))
 2 O. M. Y (liante) et Y*
(anti-liante) :
Y*
jA
Y = C1. jA + C2. jB
jB Y* = C1*.jA - C2*.jB
Avec :
Y
(C2)2  (C1)2 et (C2*)2  (C1*)2
i) La molécule LiH
1H : 1s1 et (H) = 2,20.

3Li : [He] 2s12p0 avec interaction s-p et (Li) = 0,98


3 O.A. (SH , SLi et ZLi)  3 O.M. ( , s* et z*)
 = C11.SH + C12.SLi – C13. ZLi
s* = C21.SH – C22.SLi + C23. ZLi
z* = C31.SH – C32.SLi + C33. ZLi

+ + + + -
Li H H Li
SH + SLi SH – Zli


Diagramme d’énergie des OM de LiH :

Li LiH H
*z

*s
2px 2py 2pz 2px 2py

2s

1s

C.E. de LiH : ()2 N = 1 (2 - 0) = 1 (1)
2
Remarque: par convention on met l’atome le plus
électronégatif à droite.
Remarque : On rencontre quelquefois un diagramme
d’énergie simplifié pour LiH càd sans interactions s-p
(sans z*) :
Li LiH H

*

2s

1s


ii) La molécule HF
1 H : 1s1 , (H) = 2,20. et E1s (H) = - 13,6 eV
F : [He] 2s 22p5 ,(F) = 3,98 , E2p (F) = - 18,7 eV
9

et E2s (F) = - 42,6 eV et pas d’interaction s-p

2 O.A. SH + ZF  2 O.M.  et * :
 = C11.SH – C12. ZF avec C12  C11
* = C21.SH + C22. ZF avec C21  C22

+ + -

H F

Le calcul donne :  = 0,45.SH – 0,83.ZLi


Diagramme d’énergie des OM de HF
E
*

1s

2px 2py 2px 2py 2pz

2s 2s

H HF F
iii) La molécule CO
2 2
6C : [He] 2s 2p et (C) = 2,55 et interaction s-p
2
8O : [He] 2s 2p
4 et (O) = 3,44

SC, ZC et ZO  3 O.M. z, s* et z*


2px (C) et 2px (O)  2 O.M. px et px*
2py (C) et 2py (O)  2 O.M. py et py*

z = C11.ZO + C12.SC – C13.ZC


s* = C21.ZO – C22.SC + C23.ZC
z* = C31.ZO – C32.SC + C33.ZC
px = C41.XO + C42.XC
py = C41.YO + C42.YC
px* = C51.YO – C52. YC
py* = C51.YO – C52. YC
Diagramme d’énergie des OM de CO :

E C CO O

 z*
px* py*
2px 2py 2pz
 s*
2px 2py 2pz
2s px py

z

2so 2s
C.E. de CO : (2sO)2(z)2(px,py)4(s*)2 1 (6-2) = 2 (2p)
N= 2
Remarque : La aussi, on rencontre quelquefois un
diagramme d’énergie simplifié pour CO càd sans
orbitale s*
II.4. MOLÉCULES HÉTÉRO-NUCLÉAIRES TYPE AB2

- Jusqu’à présent les molécules étudiées (types A2, AB) sont


linéaires. Or, on constate que pour les molécules dont la
géométrie est importante (types AB2, AB3, AB4,…) le modèle
OM-L.C.A.O. utilisé tout seul càd avec des OA pures (s, p, d)
devient insuffisant pour décrire ces molécules (géométrie,
liaisons chimiques,…).
Exemple : la molécule BeH2 qui, par expérience, est linéaire
et possède 2 liaisons Be---H identiques.
4Be : [He] 2s22p0 1H : 1s1 1H : 1s1

- Les O.A. SBe et ZBe + (SH1 et SH2)  4 O.M. s , z , s* et z*.

s = C11.SBe + C12.(SH1 + SH2)

z = C21.ZBe + C22.(SH1 – SH2)

s* = – C31.SBe + C32.(SH1 + SH2)

z* = – C41.ZBe + C42.(SH1 – SH2)


+ + + - - + +

H2 Be H1 H2 Be H1

s  SBe + (SH1 + SH2) z  ZBe + (SH1 - SH2)


Diagramme d’énergie des OM de BeH2

Be BeH2 2xH
E

 z*
 s*
2px 2py 2pz 2px 2py

2s
1s 1s
z
s

C.E. de BeH2 : (s)2(z)2 N = 1 (4-0) = 2 (2).


2
Constatations :
D’après ce diagramme d’énergie on peut déduire que :

- On a 2 liaisons  énergétiquement différentes : s et z

- Or d’après l’expérience ces 2 liaisons sont identiques.

- Pour le recouvrement s – s toutes les orientations sont


possibles mais celui s - pz n’est maximal que suivant l’axe
de révolution Oz de l’O.A. pz. Ceci laisse prévoir tous les
angles possibles entre les deux liaisons  de la molécule
BeH2. Or naturellement cet angle est de 180°.
CONCLUSION

L’utilisation des orbitales atomiques normales ou pures

(s, p, d,…) ne permet pas d'expliquer les formes

géométriques différentes de molécules faisant intervenir

des orbitales atomiques identiques. Pour tourner toutes

ces difficultés on fait appel à la notion (théorie)

d'hybridation des orbitales atomiques.

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