Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Mena signifie « rouge », tandis que lamba désigne un morceau de vêtement. Selon le
gouvernement français établi à Madagascar, les têtes dirigeantes de la révolte sont des
anciens membres de l'élite merina^26L Toutefois, deux chefs rebelles sont mentionnés à de
nombreuses reprises dans les sources. Il s'agit de Rabezavana et de Rabozaka, qui font
partie de la confédération du nord^27L Les interprétations de la véritable raison du
déclenchement de l'insurrection dépend du courant historiographique. Alors que l'histoire
traditionnelle interprète la révolte comme une réaction à la présence européenne sur le
territoire malgache, les thèses révisionnistes démontrent que l'insurrection n'est que le
résultat de la faiblesse du gouvernement merina depuis le début du xixe siècle^28!. Dans son
rapport de pacification, le général français Gallieni attribue les causes de la rébellion à
l'échec de la mise en place du protectorat français^29 pacification, le général français Gallieni
attribue les causes de la rébellion à l'échec de la mise en place du protectorat français^29!.
Alors que le désordre se fait de plus en plus grand en campagne, la population se mobilise,
que ce soit des jeunes, des déserteurs, des hors-la-loi ou des anciens prêtres^30!.
Inexpérience de guérilla et les armes des hors-la-loi sont utilisés pour mener
l'insurrection^31]. Les anciens réseaux de parenté et de rituels sont sollicités^31 ]. Il n'y a plus
de distinction entre les Français ou les Anglais : l'ennemi est Européen et sa religion est
chrétienne^. Linsurrection se construit sur ce rejet de l'étranger et sur le retour à la religion
traditionnelle basée sur l'astrologie^.
Les trois chapitres suivants (l'insurrection stricto sensu de décembre 1895 à octobre 1896, la
guerre des sectes et l'extension de la révolte) permettent à l'auteur de développer sa thèse du
conflit civil et politico-religieux et surtout de faire prévaloir l'extrême ambiguïté du phénomène.
Si le mouvement menalamba a revêtu des aspects antichrétiens, il n'en demeure pas moins
que nombre de ses membres, notamment parmi ses dirigeants étaient des convertis. De
même, les régions les plus oppressées par l'ancien gouvernement n'ont pas compté parmi les
zones les plus rebelles.
Situation largement occultée sinon oubliée par les nationalistes. Publié pour la première fois
en 1985, sous le titre The Risingofthe Red Shawls, ce livre a marqué une étape dans la
centralisée, soutenue par la reine Ranavalona III et les hauts fonctionnaires malgaches sous
le protectorat. La présence française est menacée. Le gouvernement français annonce
l'annexion de la Grande île. Madagascar ne recouvre son indépendance qu'en 1960. La révolte
des menalamba a profondément marqué l'histoire de Madagascar. Parmi les Européens de
l'époque, il y a ceux, comme le général Gallieni, le premier gouverneur-général de la colonie
de Madagascar, qui voient dans la révolte un mouvement organisé par l'aristocratie merina
opposée au progrès politique et social proposé par la France. D'autres, missionnaires
catholiques ou protestants, y voient une réaction religieuse dans une société divisée par des
conversions aux traditions chrétiennes rivales. Plus tard, certains nationalistes malgaches
verront dans les menalamba des nationalistes de la première heure. Se fondant sur des
archives et des ouvrages écrits en français, en malgache, en anglais et en norvégien, ce livre
nous offre une reconstruction narrative de la révolte des menalamba, de 1895 à 1898. Il nous
montre les racines de ce mouvement dans l'histoire des sociétés malgaches au XIXe siècle.
Sommaire
Le déclin de l'Imerina
Les provinces de Madagascar La chute de l'Imerina (novembre 1894 à novembre