NOTION DE PUISSANCE EN ÉLECTROTECHNIQUE

La puissance électrique instantanée est définie comme le produit du courant par la

tension.
P (t) = v(t).i(t)
Dans le cas où v(t) et i(t) sont sinusoı̈daux :

Figure 1. Courant-Tension et puissance instantanée

On voit, dans le chronogramme du bas, que la puissance instantanée est un signal

périodique, comportant une composante continue et une composante alternative à la
fréquence double de celle de la tension. La grandeur physique puissance représente un tra-
vail pendant un certain temps. Lorqu’elle est positive, le travail est fourni par la source et
peut être transformé en puissance mécanique, en chauffage ou en éclairage par exemple.
Lorsqu’elle est négative, c’est la ”charge” qui se comporte en générateur de puissance.
Lorsque la grandeur puissance instantanée p(t) varie temporellement, le bilan de la puis-
sance utile à l’utilisateur ne peut se faire qu’en moyenne. Par exemple, une ampoule à
incandescence dont le flux lumineux produit est proportionnel à l’intensité la traversant
: alimentée par une tension continue E, la puissance lumineuse produit est P = E.I ; si
cette ampoule est alimentée par la tension E pendant 10ms puis non alimentée pendant
10ms de manière périodique, l’inertie thermique du filament fait que celui-ci restera rouge
(et émettra un flux lumineux) même pendant les 10ms où l’ampoule n’est pas alimentée.
L’utilisateur verra donc un flux lumineux moyen égal à la moitié de celui qu’il voyait
lorsque l’ampoule était alimentée en permanence. La puissance utile, dite puissance ac-
tive sera donc définie comme la valeur moyenne de la puissance instantanée p(t), elle
s’exprime en Watt (W) :

1 T
Z
P = v(t).i(t).dt
T 0
Dans une résistance cette puissance est totalement convertie en effet Joules (échauffement)
: v(t) = R.i(t)
En DC :
V2
P = V.I = R.I 2 =
R
En sinusoı̈dal :
1 T 1 T R T 2
Z Z Z
2
P = v(t).i(t).dt = R.i (t).dt = i (t).dt = R.I 2
T 0 T 0 T 0
1
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s
T
1 T 2
Z Z
2 1 2
où I = i (t).dt car la valeur efficace d’un courant i(t) vaut :I = i (t).dt
T 0 T 0
En régime sinusoı̈dal, dans un cas quelconque, on démontre que P = V.I.cos(ϕ) où ϕ
est le déphasage
√ entre le courant
√ et la tension (la tension étant la référence de phase) :
v(t) = V 2cos(ωt), i(t) = I 2cos(ωt − ϕ) p(t) = 2.V.I.[(cosϕ + cos(2.ω.t − ϕ))/2] =
V.I.cosϕ Car la valeur moyenne d’un cosinus est nulle. On note dans cette expression,
que la puissance active est tributaire du déphasage entre le courant et la tension. La
puissance active est maximale lorsque le déphasage est nul (résistance), cette puissance
maximale est appelée puissance apparente S = V.I (en V.A, Volt Ampère), elle est utilisée
pour le dimensionnement de l’installation puisqu’elle représente la puissance maximale.
Mathématiquement on définit une puissance réactive Q (unité V.Ar Volt Ampère réactif)
telle que S 2 = P 2 + Q2 avec Q = V.I.sinϕ
Cette puissance réactive, n’est définie qu’en sinusoı̈dal, elle représente un échange de
puissance entre les inductances et capacités du circuit.

P Q S cosϕ
2 V2
R P = V.I = R.I = R
0 P 1
2 V2
L 0 QL = V.I = Lω.I = Lω Q 0
1 2 2
C 0 QC = V.I = − Cω .I = −CωV -Q 0

Table 1. Calcul de puissance dans les impédances élémentaires

Une capacité fournie de la puissance réactive, une inductance absorbe de la puissance

réactive.
Ces définitions permettent, en régime sinusoı̈dal, d’établir un ”triangle des puissance”
:

Table 2. Triangle des Puissance

p
Dans cette figure, le théorème de Pythagore nous donne bien S = P 2 + Q2 , le retard
ϕ est l’angle entre P et S
On appelle facteur de puissance le rapport Fp = PS qui qualifie le taux d’utilisation de
la puissance S. Ce facteur de puissance est un indicateur de la bonne utilisation de la
puissance pour laquelle le système a été construit
Bilan de puissance : Dans un système comprenant plusieurs consommateurs (charges)
, il est évident que les puissances utiles se somment (3 lampes identiques éclairent 3 fois
plus qu’une seule, 3 radiateurs de 1kW chauffent 3 fois plus qu’un seul). La puissance
active totales est égale à la somme des puissances actives :
X X
Ptotale = Pi = Vi .Ii .cosϕi
Par analogie, et pour respecter le triangle des puissances on sommera aussi les puissances
réactives : X X
Qtotale = Qi = Vi .Ii .sinϕi
La puissance apparente d’un système est donc définie comme :
q X
2
Stotale = Ptotale + Q2totale 6= Si
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La puissance apparente totale n’est pas égale à la somme des puissance apparente.
Mesures de puissance : En travaux pratique vous utilisez un énergimètre fluke 430 celui-
ci mesure les différentes grandeurs électriques à partir d’un échantillonnage simultanée de
valeurs sur 10 périodes (200ms) :

Figure 2. Sinusoı̈de échantillonnée

A partir de ces échantillons sont calculées les valeurs efficaces de la phase x :

r
1 XT 2
Ix = Irms = i (n)
T n=0
r
1 XT
Vx = Vrms = v 2 (n)
T n=0
Puis la puissance active Px de la phase x à partir de N échantillons :
1 XN
Px = vx (n).ix (n)
N n=0
En triphasé étoile, si le fluke mesure les tensions simples alors Ptotale = PA + PB + PC
En triphasé triangle, le Fluke ne mesure que les tensions composées, on a donc :
1 XN
Px = [uAB (n).iA (n) − uBC (n).iC (n)]
N n=0
La puissance apprente d’une phase Sx = Vx .Ix où Vx et Ix sont les valeurs efficaces du
courant et de la tension de la phase x
La puissance apparente totalepest calculée :
2 2 2 2 2 2
En triphasé étoile : Setoile = (V qA + VB + VC ) . (IA + IB + IC )
En triphasé triangle :Striangle = 13 . (UAB
2 2
+ UBC 2
+ UCA ) . (IA2 + IB2 + IC2 )
La puissance réactive de la phase x est calculée pour le fondamental à 50Hz : Q1x =
V1x .I1x .sinϕ1x