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ECONOMIE

INTERNATIONALE
TD1
BBA2
S1-2021-22

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Temps de préparation : 50 minutes

ETUDE DE CAS 1

La présente étude de cas s’appuie sur la notion de coût salarial unitaire pour comparer l’évolution
des coûts de production dans les pays émergents relativement à celle des pays de l’OCDE.

Globalement, les pays émergents sont devenus aussi chers pour produire que les pays de l’OCDE ?

Pour répondre à la question, analysez :


1. Les graphiques 1a/b/c/d (glissement annuel [GA] en %):
Qu’observe-t-on ?

Les graphiques 1a/b/c/d montrent l’évolution depuis 1996 du coût salarial unitaire dans ces pays.
On voit que, en 20 ans, les coûts de production dans les pays émergents ont augmenté beaucoup
plus rapidement que dans les pays de l’OCDE.

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2. Les graphiques 2a/b ; 3a/b ; 4a/b :
Quels pays émergents ont aujourd’hui des coûts salariaux unitaires 1 similaires à ceux des
pays de l’OCDE ?

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Le coût salarial unitaire représente le rapport entre masse salariale nominale et PIB réel (en base 100 pour
1996). Le coût salarial unitaire s’analyse donc en base 100. Il indique l’évolution des coûts salariaux nominaux
nécessaires à la production d’une unité de PIB réel. De façon équivalente, il peut être calculé comme le rapport
entre salaire moyen et productivité moyenne (pour calculer le salaire moyen, on divise la masse salariale
nominale par le nombre d’employés et, pour la productivité, on divise le PIB réel par le nombre total
d’employés).

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On voit que c’est le cas pour tous les pays émergents :
‒ L’Inde et la Chine ont des coûts salariaux unitaires semblables à ceux des Etats-Unis ;
‒ Le Brésil, les pays d’Europe Centrale, l’Indonésie et la Turquie ont des coûts salariaux
unitaires semblables à ceux des pays européens ou du Japon.

Comparons la Chine et les Etats-Unis ; en 2016 :


‒ Le salaire par tête est 9 fois plus élevé aux Etats-Unis qu’en Chine ;
‒ Mais la productivité par tête est 9 fois plus élevée aussi aux Etats-Unis qu’en Chine.

Comparons le Brésil et la France ; en 2016 :


‒ Le salaire par tête est 4,5 fois plus élevé en France qu’au Brésil ;
‒ Mais la productivité par tête est 4 fois plus élevée en France qu’au Brésil.
Au total, les coûts de production ont beaucoup augmenté dans les pays émergents par rapport aux
pays de l’OCDE. Ceci conduit à un niveau de coût salarial unitaire comparable à celui des grands
pays de l’OCDE pour tous les pays émergents.

ETUDE DE CAS 2

Coûts salariaux :
La France améliore sa compétitivité
- Février 2020

Emmanuel JESSUA
http://www.rexecode.fr

La comparaison des coûts horaires en zone euro au 3e trimestre 2019 confirme que le coût du
travail reste en France bien au-dessus de la moyenne mais qu'il augmente moins, en
particulier dans l'industrie et notamment par rapport à l'Allemagne. Cette tendance devrait se
poursuivre en 2020, au-delà de probables à-coups trimestriels. Rapporté à la productivité
horaire, le coût du travail progresse aussi moins vite en France que chez ses voisins.

• Le coût horaire français reste nettement au-dessus de la moyenne de la zone euro mais
progresse moins vite

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Au 3ème trimestre 2019, le coût de l’heure de travail en France ressort à 37,7 € dans
l’ensemble des secteurs marchands. Il est nettement supérieur à la moyenne de la zone
euro (31,8 €) et excède notamment le coût horaire allemand (37,1 €).

Il progresse à un rythme soutenu sur un an (+2,2%), mais plus modéré qu'en zone euro
(2,5%) et en particulier qu’en Allemagne (2,8%).

La progression des salaires a également été modérée en France (+1,9% sur un an, contre 2,6%
en zone euro et 3,0% en Allemagne) malgré des à-coups marqués au cours des deux premiers
trimestres en raison du versement de la prime exceptionnelle en début d'année.

Dans l’industrie manufacturière, le coût horaire du travail progresse nettement moins


vite que chez nos principaux partenaires européens.

Son niveau (38,7 € au 3e trimestre 2019) est inférieur de 4 € à celui de l'Allemagne et il


progresse de seulement 1,7% sur un an contre 2,8% en moyenne dans la zone euro, dont 3,8%
en Allemagne, 2,0% en Espagne et 2,4% en Italie. Ces écarts d’évolutions reflètent
essentiellement des écarts de dynamique des salaires horaires.

• En 2020 la tendance resterait à la modération, au-delà de nouveaux à-coups


trimestriels

Le coût horaire français devrait ralentir au 4e trimestre 2019, avec l’entrée en vigueur
d’un allègement supplémentaire de cotisations employeurs de 4 points au niveau du SMIC,
dégressif jusqu’à 1,6 SMIC. Cet allègement, de plus de 2 milliards € en année pleine, aura un
impact à la baisse sur le coût du travail autour de 0,3 point.

Au 1er semestre 2020, le coût horaire du travail devrait de nouveau accélérer sous l’effet
du renouvellement de la prime exceptionnelle (qui pourra être versée jusqu’au 30 juin).
L’impact pourrait toutefois être atténué, car le dispositif est conditionné à un accord
d’intéressement.

Comme en 2019, la fin du versement de la prime contribuera à ralentir la dynamique salariale


au cours du 3e trimestre. Enfin, la moindre revalorisation du SMIC en 2020 (+1,2% contre
+1,5% en 2019) devrait légèrement contribuer à ralentir la progression des coûts salariaux en
France au cours de l’année.

• Rapporté à la productivité horaire, le coût du travail progresse moins vite en France


que chez ses principaux voisins

Il est utile de comparer l’évolution du coût (nominal) de l’heure de travail à celle de la


productivité (réelle) horaire du travail, en analysant le coût salarial unitaire (CSU).

- Dans l’ensemble de l’économie, le CSU progresse en France au 3e trimestre 2019 de


+1,8% sur un an, soit un rythme inférieur à la moyenne de la zone euro (+2,3%). Le
contraste est particulièrement prononcé avec l’Allemagne, qui enregistre une hausse sur un an
de 4,1%. La divergence d’évolution des CSU entre la France et l’Allemagne apparue en 2000
est à présent quasiment résorbée.

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- Dans l’industrie manufacturière, la hausse du CSU est limitée à 1,7% sur un an en
France, contre 4,3% en moyenne dans la zone euro. L’Allemagne affiche une hausse de
8,4% qui résulte autant de l’accélération des salaires que d’une chute de la productivité
industrielle (récession et rétention de main-d’œuvre).

Cette amélioration française de la compétitivité-coût apparaît cohérente avec le constat depuis


2016 d’une stabilisation de nos parts de marché à l’exportation par rapport à nos voisins
européens.

Les indicateurs de compétitivité de la


France reculent nettement en 2020
mars 2021
Emmanuel JESSUA
http://www.rexecode.fr

Après un début de stabilisation entre 2017 et 2019, les indicateurs de compétitivité de la


France, tels que la balance commerciale ou ses parts de marchés à l'exportation en zone euro,
se sont fortement dégradés en 2020. Comme tous les pays européens, la France a été touchée
par la crise de la Covid qui a bouleversé les équilibres économiques, mais sa compétitivité en
a davantage souffert. Un écart que n'expliquent ni la comparaison des prix à l'exportation, ni
la spécialisation industrielle ou la dureté des restrictions sanitaires.

En 2020, les indicateurs de la compétitivité à l’exportation ont davantage reculé en


France que chez ses partenaires européens

La crise de la Covid a à la fois contraint l’offre de biens et de services et limité drastiquement


certaines dépenses de consommation. Comme tous les pays européens, la France a été touchée
par ces bouleversements, mais sa compétitivité en a davantage souffert.

• Le déficit de la balance commerciale s’est creusé de plus de 7 Mds€ en 2020, atteignant -


65 Mds€. L’excédent du solde de la balance des services s’est réduit de 13,5 Mds€, pour
s‘établir à près de 8 Mds€.

• Les exportations françaises de biens et services se sont contractées plus fortement que
celles de l'ensemble zone euro (-19,3% contre -13,2%).

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• La part de la France dans les exportations de la zone euro a baissé de 1 point entre 2019
et 2020 pour atteindre son plus bas niveau (13,5 %) depuis vingt ans. Cette baisse représente
une perte d’exportations de 46 Mds€.

• La chute est particulièrement forte pour les biens (-1,2 point), la part française passant à
12,7%, alors que les parts de marché de ses principaux concurrents européens (Allemagne,
Espagne, Italie) dans les exportations de la zone euro sont restées quasi-stables.

Ce recul de la France ne s'explique ni par sa spécialisation industrielle, ni par le poids


des contraintes sanitaires

• Pourtant la compétitivité-prix des exportations françaises ne s’est pas dégradée, les prix
à l’exportation français n’ayant pas moins diminué que ceux des autres pays européens.

• La chute des exportations aéronautiques et des recettes touristiques a fortement


contribué à la dégradation des échanges extérieurs mais (1) les parts de marché de la
France dans ses domaines de spécialisation ont davantage reculé que celles de ses principaux
concurrents européens, (2) les pertes concernent la quasi-totalité des produits. La
spécialisation industrielle et les avantages comparatifs de la France n’expliquent donc pas
l’ampleur du recul de ses parts de marché en zone euro.

• L’effet de structure des exportations françaises, mesuré en appliquant les reculs des
exportations françaises par produits à la structure d’exportation des autres pays (Allemagne,
Italie, Espagne), s'avère mineur.

• Les contraintes sur le secteur productif ont été fortes en France mais pas dans des
proportions qui puissent justifier le recul constaté. En moyenne sur l’année, la France ne
semble pas avoir durci davantage les mesures sanitaires qu’en Espagne ou en Italie, pays
qui n’ont pas perdu de parts de marché à l’exportation de leurs biens.

La compétitivité française doit rester un point d’attention pour la politique économique

La performance à l’exportation de l’appareil productif français semble avoir plutôt souffert


d’une fragilité générale et il est pour l’heure difficile de déterminer si cette rechute sera
temporaire. Mais les évolutions des parts de marché et de la base industrielle sont
historiquement conjointes et l'année 2020 ne déroge pas à la règle : de manière plus atténuée
que pour les parts de marché, la part de l’industrie française dans la valeur ajoutée
industrielle de l’ensemble de la zone euro rechute à 14,1%, soit un plus bas historique.

Questions :

1. Comment le coût du travail a-t-il évolué en France ? Vous répondrez à cette question
en termes absolus et en termes relatifs.

Les coûts salariaux sont constitués des rémunérations brutes + les éventuelles primes (obligatoires
ou pas ; ancienneté…) + les cotisations salariales employeurs + obligations faites à l’employeurs
( médecine du travail, complémentaire santé depuis le 1 er janvier 2016, participation aux frais de
transport…)

Coût du travail français (37.7 euros / h) > coût moyen européen ( 31.8 euros / h)

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Hausse du coût du travail français ( +2.2%) < hausse moyenne du coût du travail en Europe ( +2.5%)

Hausse du CSU français < hausse moyenne du CSU en Europe

Hausse du salaire français ( +1.9%) < hausse moyenne du salaire européen ( +2.6%)

2. Pourquoi le coût du travail français semble-t-il continuer à diminuer en 2019 et à


réaugmenter en 2020 ?

En 2020 :

- Allègement de 4 points des cotisations employeur entre 1 et 1.6 SMIC : baisse du coût du
travail de 0.3 points
- Faible revalorisation du SMIC
- Prime exceptionnelle jouant à la hausse sur le coût du travail

3. Expliquez la dernière phrase du texte n°1 : « Cette amélioration française de la


compétitivité-coût apparaît cohérente avec le constat depuis 2016 d’une stabilisation
de nos parts de marché à l’exportation par rapport à nos voisins européens. »

Même si la France continue à manifester un coût du travail supérieur à celui de ses partenaires
commerciaux européens, sa forte productivité lui permet néanmoins de rester compétitive. Sa
moindre hausse de salaire lui permet donc de limiter son retard en termes de compétitivité.

4. Pourtant, selon le second texte, comment expliquer que la compétitivité française ait
plus souffert que celle de ses partenaires commerciaux en 2020 ?

Contrairement à ce que l’on pense la plupart du temps en termes de structure de notre balance
commerciale (les allemands exportent massivement des machines-outils dont la qualité justifie et
fait accepter des prix plus élevés), le texte fait référence à « une fragilité générale », sans savoir si
cela n’est que transitoire.

L’ensemble des industries nationales (la base industrielle) est de moins en moins présente dans
l’activité française ce qui explique que nous ne représentions qu’une part de plus en plus petite
dans l’industrie européenne (14.1%).

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Coût salarial unitaire nominal - données annuelles, variation en pourcentage
et index (2010 = 100)
Source : Eurosta

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ETUDE DE CAS 3
La figure ci-dessous montre le lien entre intensité en qualification et commerce.

Source : John Romalis, « Factor Propostions and the Structure of Commodity Trade », American Economic Review, Vol. 94, n1, 2004,
67-97.

Question : Le modèle d’Heckscher-Ohlin est-il vérifié ?


Aide :
 La « Part des importations américaines en provenance d’Allemagne, par secteur » peut aussi
être comprise comme la part d’exportations de l’Allemagne vers les Etats-Unis, et donc
comme les spécialisations de l’Allemagne dans ces différentes industries par rapport aux
Etats-Unis (même raisonnement pour le Bangladesh).
 Les lignes du graphique peuvent être comprises comme un ensemble de points qui chacun
représentent une industrie, et qui relient le niveau de qualification requis dans ces industries
avec la part d’exportations de ces industries vers les Etats-Unis.
 Pour répondre à la question,
o Décrivez succinctement les axes du graphique
o Énoncez et expliquez le théorème d’Heckscher-Ohlin
o Expliquez la figure à l’aide de ce théorème.
Description du graphique : les secteurs sont classés, de gauche à droite, selon leur intensité relative
en travail qualifié (axe horizontal), et le poids de ces biens dans le commerce (ou les exportations)
de l’Allemagne et du Bangladesh est reporté sur les axes verticaux.
Théorème H-O : un pays a un avantage (désavantage) comparatif dans le bien dont la production
est intensive dans le facteur relativement abondant (rare) dans ce pays. Il exportera (importera) ce
bien.
Leçons de la figure : les exportations de chaque pays vers les Etats-Unis reflètent son niveau de
qualification. La courbe représentant l’Allemagne est inclinée vers le haut : plus un secteur
allemand est intensif en qualification, plus sa part dans les exportations vers les Etats-Unis est
élevée. En revanche, la courbe représentant le Bangladesh est inclinée vers le bas : moins un
secteur bengali est intensif en qualification, plus sa part dans les exportations vers les Etats-Unis
est élevée. Au total, le graphique traduit bien le lien entre qualifications et avantages comparatifs,
validant ainsi le théorème H-O.

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ECONOMIE
INTERNATIONALE
TD2
BBA2
2016/2017

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Temps de préparation : 50 minutes
ETUDE DE CAS 1

Le libre-échange entre les pays développés (PD) d’une part, et entre les PD et les pays en
développement (PED) d’autre part, a des effets positifs connus des économistes (hausse du bien-être
grâce à l’exploitation des avantages comparatifs des pays), mais est perçu de plus en plus
négativement par les opinions, dû notamment à la perte de revenu ou d’emplois dans les secteurs
concurrencés par les PED.

Ce constat peut-il être illustré par les situations des Etats-Unis et de la France ?

Pour répondre à la question, analysez :

1. Les graphiques 1 & 2 :


Le commerce des Etats-Unis et de la France avec les PED entraîne-t-il des pertes de parts de
marché pour ces deux pays ?

2. Le tableau 1, et les graphiques 3a/b, 4 & 5 :


Y a-t-il une perte de revenu et d’emplois pour les Etats-Unis et la France ?

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ETUDE DE CAS 2
Évaluez l’importance relative des économies d’échelle (internes et externes) et de l’avantage comparatif
dans l’émergence des situations suivantes :
a. La plus grande partie de l’aluminium mondial est fondue en Norvège ou au Canada.

b. Une très large part de la production cinématographique mondiale se fait à Hollywood, en


Californie.

c. La France est le premier producteur de vin au monde.

d. L’Australie connaît une croissance exceptionnelle de sa production de vin : ses exportations sont
passées de 8 millions de litres en 1981 à plus de 710 millions en 2013.

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