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Bonsoir à tous,

Titre : Les sciences humaines et sociales face à l’IA dans les pays du Sud
Je commence en empruntant à Jacques Ellul le titre évocateur de son livre de 1954, "La technique
ou l’enjeu du siècle". Si Ellul parlait de l’Informatique, je parlerai de l’Intelligence Artificielle,
l'enjeu majeur de notre 21e siècle, susceptible de modifier nos mœurs et de bouleverser nos modes
de pensée et d’apprentissage.
Les enjeux de l’IA sont accentués dans les pays du Sud, marqués par un taux élevé d'illettrisme, de
chômage et une infrastructure numérique limitée. Les sciences humaines et sociales (SHS) sont
appelées à jouer un rôle crucial, car l'IA peut aussi bien faire du bien que du mal, comme l'illustre le
livre de Cathy O’ Neil, "Weapons of math destruction".
Cette technologie, mal utilisée, peut devenir une arme de destruction massive, comme en témoigne
le système automatisé de l’État de l’Indiana aux États-Unis. Virginia Eubanks alerte également sur
le danger d'une prise de décision automatisée basée sur des préjugés, générant des inégalités.
Face à ces risques, les SHS doivent jouer un rôle de régulation et de formation. Des législations
réglementant l'IA existent dans certaines régions, telles que l'Algorithmic Accountability Act aux
États-Unis et la loi européenne sur l'intelligence artificielle. Cependant, leur absence dans les pays
du Sud soulève la nécessité d'élaborer un code de l’IA.
Les SHS peuvent également contribuer par la formation. Face à l'utilisation souvent mal informée
de l'IA, la compréhension de cet outil est essentielle pour assumer une transition numérique réussie.
Cela souligne l'importance d'introduire des cours de droit de l’IA dans les facultés de droit.
L’interaction entre les SHS et l'IA peut se faire de deux manières : externe, étudiant les impacts
sociaux, et interne, considérant l'IA comme objet d'étude. Cette interaction offre des opportunités
aux chercheurs d'utiliser l'IA dans leurs travaux, tout en générant des défis, notamment éthiques.
En conclusion, reprenant les mots de Cédric Villani, il faut "donner un sens à l’intelligence
artificielle". Les SHS sont essentielles pour encadrer cette technologie, nous donnant l'espoir que,
bien régulée, l'IA apportera des progrès considérables. À un tournant décisif de l’histoire humaine,
relevons le défi avec sagesse.
Merci de votre attention.

Bonsoir à tous,
Titre : Les sciences humaines et sociales face à l’IA dans les pays du Sud
Je débute en empruntant à Jacques Ellul le titre évocateur de son livre de 1954, "La technique ou
l’enjeu du siècle". Si Ellul parlait de l’Informatique, je parlerai de l’Intelligence Artificielle, l'enjeu
majeur de notre 21e siècle, susceptible de modifier nos mœurs et de bouleverser nos modes de
pensée et d’apprentissage.
Prenons le domaine de l'éducation comme exemple. L'IA, à travers des systèmes d'apprentissage
automatisé, adapte les programmes éducatifs en fonction des besoins individuels, transformant ainsi
notre approche de l'enseignement. Cela peut être bénéfique, mais pose aussi des questions sur la
personnalisation excessive, risquant de restreindre la diversité des connaissances.
Dans le domaine de la publicité en ligne, l'IA analyse nos préférences et crée des bulles de filtrage,
modifiant nos comportements d'achat et d'interaction sociale. Des recherches montrent que cela peut
créer des biais cognitifs, limitant l'exposition à de nouvelles idées et influençant nos choix sans que
nous en soyons toujours conscients.
Un exemple plus profond se trouve dans le domaine de la santé mentale. L'IA peut aider à détecter
les signes précurseurs de troubles mentaux en analysant des modèles complexes de comportement.
Cependant, cela soulève des préoccupations éthiques majeures liées à la confidentialité et à la
stigmatisation.
Quant aux recherches spécifiques, citons l'étude de Shoshana Zuboff sur le "capitalisme de
surveillance", où elle explore comment les grandes entreprises utilisent l'IA pour collecter et
exploiter nos données personnelles, façonnant ainsi nos comportements d'une manière souvent
intrusive et indésirable.
En conclusion, ces exemples illustrent comment l'IA peut remodeler nos vies de manière insidieuse.
Les sciences humaines et sociales jouent un rôle crucial en analysant ces changements. Les
recherches spécifiques, telles que celles de Zuboff, offrent un aperçu approfondi des impacts de l'IA
sur nos sociétés.
L’interaction entre les SHS et l'IA peut se faire de deux manières : externe, étudiant les impacts
sociaux, et interne, considérant l'IA comme objet d'étude. Cette interaction offre des opportunités
aux chercheurs d'utiliser l'IA dans leurs travaux, tout en générant des défis, notamment éthiques.
En conclusion, reprenant les mots de Cédric Villani, il faut "donner un sens à l’intelligence
artificielle". Les SHS sont essentielles pour encadrer cette technologie, nous donnant l'espoir que,
bien régulée, l'IA apportera des progrès considérables. À un tournant décisif de l’histoire humaine,
relevons le défi avec sagesse.
Merci de votre attention.

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