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Background

Je m’appelle Ethan O’Sullivan, même si sur mes papiers c’était « Ethan Sullivan » qui était inscrit. Je suis né le 19
Février 1974 dans la petite clinique O’Neil de Dublin, par un temps glaciale digne d’une nuit d’hiver au Canada. Mes
parents… étaient des humains heureux aux yeux des autres. Lui était un Rugbyman professionnel et elle était
mécanicienne. Ils ont toujours fait passer leurs rêves avant tout le reste… et leur enfant avant leurs rêves. Je ne peux
pas dire que j’ai eu une enfance triste ou malheureuse, ce serait mentir.
Ma mère était d’origine espagnole, une femme élancée et plutôt jolie, avec une énergie débordante et
communicative. C’est ce qui attirait l’attention des hommes… Et captiva mon père. Lui, jeune sportif qui cumulait sa
passion avec des jobs à mi-temps, tomba sous le charme lorsqu’il se retrouva avec un problème de voiture… et qu’il
débarqua dans le garage de ma mère. Il n’était pas particulièrement beau gosse, surtout avec tous les bleus qu’il
avait hérité de l’entrainement quotidien. Mais disons que ma mère avait un faible pour tout ce qui était cabossé, que
ce soit les voitures ou les hommes. Solide comme un rock, tendre comme une plume. C’était la description de mon
père que donnait ma mère lorsqu’on lui demandait ce qu’elle lui trouvait. Entre autre. Disons qu’elle en rajoutait
beaucoup, mais personne ne lui en voulait car elle l’aimait.

Revenons sur moi. Je sais que ça fait un peu égoïste de dévier aussi brutalement, mais je ne vais pas vous ennuyer
d’avantage avec ma famille. J’ai été élevé entre les carcasses de voitures en réparation et le terrain d’herbe où
trônait le ballon de rugby. L’école ne m’a jamais vraiment passionné et le sport était ce qui prenait le plus de mon
temps. Aussi étais-je un fidèle supporter de notre équipe nationale… jusqu’à ce que je tombe sur une rediffusion de
la finale de SuperBowl. Un frisson d’excitation me traverse à nouveau quand j’y repense. Le 19 Janvier 1990, j’étais
devant mon écran de télévision, un paquet de biscuit à la main en train de scruter ce qui se déroulait devant mes
yeux. Au Louisiana SuperDome se déroulait un match qui me transportait. Plus que le Rugby, pourtant réputé pour
ses contacts et sa puissance… Le football américain était sauvage, stratégique et glorieux. Je n’ai plus eu que ce mot
à la bouche… Football. Le vrai ! Pas cette version pour gonzesses qui se joue au pied et où tous les joueurs rivalisent
de talents pour simuler des blessures.

Bref… je dois vous dire que j’ai tourné un peu trop brutal à ce moment-là. Les bagarres de bar ou dans la rue
devenait courante… assez pour que mon père me passe un savon et m’inscrive dans un club de Boxe. Ça m’a aidé à
me défouler tout en restant juste assez sage à l’école pour demander à partir aux USA à 18 ans. Qu’avais-je dis sur
mes parents et les rêves ? Point est que je n’eus aucun soucis de ce côté-là. Mes parents me laissèrent partir et je
commençais ma nouvelle année dans une université américaine. Et là je dû vraiment me tailler une place à coup de
poing pour prouver à ces américains que j’étais assez fort pour jouer à leur sport favori. Bien sûr j’ai eu ma part de
bleu, côtes froissées et phalanges ou bras cassés. Je ne suis pas le plus fort, je le sais, même si mon physique aide.
Oup… j’ai pris pas mal de mon père niveau carrure. Donc logique que j’ai fini en pilier dans l’équipe de l’université…
Mes 2m13 me rendaient difficile à arrêter une fois lancé.

J’ai fait mes études de mécanique automobile tout en étant dans l’équipe universitaire, pendant 4 ans. Puis sur un
coup de tête, j’ai rejoint l’armée. Ouep… ça sort de nulle part, mais j’y peux rien. J’y suis resté dans l’armée
américaine pendant dix années… en rempilant une fois au bout de cinq ans. Pour ce qu’il s’y est passé… Ce sera une
prochaine fois. J’ai la gorge sèche et n’ai pas l’envie d’assombrir l’ambiance. A votre santé !
11 Novembre

J’ai déchiré la dernière page et je réécris… ça me foutais trop le bourdon. Que des merdes depuis qu’on est dans ce
quartier. Mes balades tournent en folies globuleuses et je n’arrive pas à avancer. Un truc simple. Un club de danse.
Une boite de nuit. Et encore, je me prends que des merdes dans la gueule. Les mexicains n’ont aucune éducation. Je
viens pour apprendre à danser… Ok pour chasser en fait. Mais bon, il n’y a pas écrit « Danseuse professionnelle » sur
mon front ? Non ? Alors il me fait quoi ce merdeux d’hispanique à me planter comme une pute sur la piste de danse
en m’insultant… Que les hommes ne se plaignent pas que nous autres, les femmes, soyons des hystériques
sanguinaires !

Bref… Je sais que je peux compter sur notre mignonne petite Luci, Ductus de 17ans, pour me récupérer quand je
pars comme une folle sanguinaire. Dites ! Vous vous êtes déjà senti chez vous, vraiment chez vous ? C’est ce que je
ressens quand je suis dans notre crypte dernièrement. Vous savez quand vos amis, votre famille ou vos animaux de
compagnie, se plient en quatre pour vous réconforter alors que vous allez mal. Et bien c’est exactement ça ! J’étais
affamée et on m’amène une mexicaine grosse et moche… Bon je ne me plains pas, car j’avais très soif.

Décidé à nous changer les idées, notre prêtre Anton nous organise une Danse du Feu… l’évènement quoi ! La
première depuis la création des Béhémots… Bref je me fais jolie. On arrive dans un parking désert où il nous attend
avec une voiture toute prête à flamber. Un petit discours de notre Anton, une allumette… Et boom ! Une Danse du
Feu autour d’une voiture en flamme. La Ductus nous montre le chemin en y allant la première. Franchement elle
déchire pour une gamine de 16 ans. On s’y est tous mis, pour rendre ça vraiment fun. Bon ça manquait un peu de
son, donc je suis descendu jouer de mes charmes pour piquer la chaine hifi des gardiens du parking. Là c’est devenu
du grand délire !
Enfin jusqu’à ce que des cris autres que les nôtres résonnent… Et que Luci se jette sur le coffre pour en sortir quelque
chose. Sur le coup je ne pouvais pas dire ce que c’était, à part que c’était féminin. J’étais vraiment troublée car je
n’en avais pas eu l’idée, l’idée du siècle.

Un barbecue.

Pourquoi n’y avais-je pas penser ! Bon je n’ai pas beaucoup prêté attention à la jeune femme brûlée car Luci et
Vitruve s’en occupaient déjà comme des grands. Vraiment un gaspillage que tout cela. Mais vous savez quoi, public
imaginaire ? Parenthèse… Un Mensonge et moi devons avoir une discussion sur notre véritable clan, car je
commence à avoir de sérieux doutes. Bref ! Vitruve l’a sauvé ! Oui ! Elle est, enfin était, saine et sauve… pour les 24
heures suivantes avant que ses gènes n’embrouillent son petite cerveau de mignonne demoiselle. Alors qu’on
ramenait un nouveau calice pour le tribut, elle m’a défié au « Cours le mexicain, cours ! »… Et elle a perdu. J’y peux
rien si tous les hispaniques sont débiles et lents ! Nan mais Oh ! On leur pointe un revolver droit sur la tête… et ils
font comme si il n’existait pas. Bref, les vieux réflexes ont resurgi. Ca a permis à mes frères et à moi de se nourrir
tranquillement, et résolu par la même le souci de ce qu’on ferait d’elle.

Finalement on a eu le compte, juste avant que mon James adoré ne m’apprend qu’il était temps de reprendre le
travail. Une de mes cibles est réapparue en ville, Oh mon cher journal intime. Du coup je réquisitionne mon frère
Vitruve et mon James pour aller à un petit galla de charité. Promesse a été faite à la Malavida que je ne foutrais pas
le boxon à la soirée, en échange des permissions. J’ai hâte car j’ai de grands projets pour ma cible.

NB : Le chat qui suit Vitruve est aussi laid qu’adorable, ce qui est TRES perturbant. Espérons qu’il s’entendra bien
avec le futur locataire que je compte ramener dans la crypte. Et puis je ne peux m’empêcher de glousser
(franchement quand c’est la dernière fois que j’ai gloussé comme une gamine) en voyant notre Doc si soigné être
suivi par une meute de chats de gouttière.

30 Novembre

On peut enfin souffler un peu… C’est l’impression que j’ai en tout cas. Vous savez, le calme avant la tempête. Et bien
c’est maintenant. Bref plein de choses se sont passées depuis la dernière fois que j’ai écrite.

En premier… La soirée, gala de charité organisé par la police, sur le territoire de la Malavida. Je ne peux pas dire que
ça a été une réussite, ni un échec. Rien n’est allé de travers, ni non plus comme sur des roulettes. Ma cible m’a
échappé. Aucune ouverture ne s’est présentée sans que ça puisse tourner au massacre général. Mais j’ai tout de
même crue que tout n’était pas perdu quand Vitruve, mon frère adoré, m’a appris qu’il avait lié à lui ce déchet
humain avec son sang. Mon enthousiasme n’a duré que jusqu’à m’a rencontre avec le Comptable de la Malavida.
Le destin m’a réservé plus d’épreuves que je ne le pensais. Tant mieux… je n’en ressortirai que plus forte. Je dois
m’endurcir et devenir une chasseuse… La Chasseuse de New York. On me craindra autant qu’on me respectera. Et je
pourrais tuer ce fils du diable, même si pour cela je dois des faveurs à de nombreuses personnes et en tuer
beaucoup d’autres. Je crois d’ailleurs que je vais avoir trois dettes envers le Comptable… car je ne peux certainement
pas agir contre Bolivar. Toutefois cela demandera du doigté… Et une gâchette solide.

Entre temps, Vitruve avait ramené un autre cadeau au refuge… Un vampire tout empaqueté prêt pour moi. Enfin on
a choisi que c’était moi car c’est dans mes veines que le sang du Père Noir est le plus faible. On s’est préparé
pendant une longue semaine, expérimentant les divers douleurs que je pouvais infliger à un être humain sur notre
prisonnier… l’affaiblissant en prévision du moment où je le dévorerai. Franchement, c’était… Je n’ai pas vraiment de
mots pour décrire la perfection du moment, les sensations d’extases paradisiaque et la montée en puissance. Je me
croyais capable de tout après en avoir fini avec lui… Si ce n’est le danger que représente ce genre d’acte. La diablerie
est très dangereuse, je l’ai appris sur le tas. Mon corps souffrait de blessures internes qui ont mises des jours à
disparaitre… au prix des grandes quantités de sang que j’ingurgitais.
Mais je sens que la puissance que je possédais est partie… Je dois trouver une nouvelle proie que ma sœur
enfantera. Alors à nouveau je baignerai dans l’extase suprême, de la pointe des cheveux jusqu’aux orteils.
Tout aussi important est ce que j’ai appris de ma proie. Il avait été envoyé sur notre territoire pour nous nuire, nous
mettre en confrontation avec les Croquemitaines… Quoique nous n’avons pas eu besoin de personnes extérieures
pour refroidir nos relations avec ces derniers. Nous allons devoir enquêter et pour cela nous devons être plus
puissants.

Bref je suis contente là car j’ai pu mettre la main sur du matériel très intéressant… Même si il s’en est fallu d’un bras,
pour ma sœur chérie. Un véritable groupe de commando entrainé a fait irruption dans notre refuge, mais nous
avons réussi à les tuer tous. Notre Anton a brillé et a mis le feu, de manière littérale et non, au groupe d’intrus…
assez fort pour aller creuser un passage vers l’enfer. Pas loin, certes, mais comme même.

Je me pose des questions sur Vitruve d’ailleurs… Il m’a l’air troublé par des obsessions intenses, comme celle de
créer son réseau de chat. Je ne contredis pas que cela nous a été majoritairement profitable, si on oubli l’épisode de
l’église envahie qui a eu pour conséquence le suicide pitoyable du prêtre. Je dis pitoyable car cela aurais pu être
évité.
Ils semblent tous n’accorder aucune importance à leurs goules, même si ce n’est que mon avis. Tant que ces
dernières exécutent leurs tâches, ils les ignorent. Je ne vois pas la chose de cette manière. Je prends soin de mes
serviteurs car c’est naturel. Après tout, ils font tout pour nous et nous devons les récompenser pour cela. Sinon ils
fuiront ou se retourneront contre nous. Le lien de sang semble empêcher ce dernier incident, donc ils fuient.
J’espère m’y prendre correctement. Dernièrement, Rawi semble attendre de moi que je change radicalement sa vie.
Je vais devoir choisir si je lui donne plus ou pas.
Bref… Je dois veiller sur chacun de mes frères et sœurs, et cela va passer en premier par la sécurisation du domaine.
Je vais devoir prendre des mesures. Collecter des fonds, créer plusieurs planques sur notre territoire et cacher du
matériel, recruter des serviteurs… Surement des voyous mexicains pour jouer le rôle de gardiens. Finalement, je leur
trouve une utilité. Peut-être n’était-ce pas une mauvaise idée d’en faire venir au pays… Je préfère les gaspiller eux
que de vrais américains.

Ah oui ! Je dois trouver un chien. Il va falloir que je me renseigne où je pourrais m’en procurer un. J’en ferais mon
compagnon de chasse… pas la chasse habituelle. Celle qui se traduit par la mort de la proie.

Mon dieu… dernièrement je sombre de plus en plus dans le sexe, le sadisme et la mort. Non pas que ça me déplaise
et je compte bien continuer. Mais je dois aussi me concentrer sur les objectifs à long terme. J’ai une semaine de
prévue avec le Mensonge le plus impressionnant que je connaisse. Je me demande ce que cache son masque. Ma
curiosité me tuera-t-elle… ou est-ce que ce sera l’inverse ? Je veux le connaitre et en faire mon allié… Intime si
possible. Les hommes sont souvent plus impliqués lorsqu’il y a un lien charnel. Sinon rien que son soutien m’ira.

Ichabod est aussi une énigme pour le moment… Et l’inquiétude ne fait que grimper en moi quand je vois les
conséquences de sa rencontre entre Anton et lui. Une simple bague a repoussé les Croquemitaines au loin,
mécontent de nous voir sous la coupe d’un vieux vampire. Car c’est ce que je pense qu’il est en train de se passer.
Un vampire seul qui possède une bibliothèque gigantesque, nullement embêter par les meutes alentours ou le loup
qui rôde non loin. Je dois en apprendre plus sur lui, car si je veux pouvoir protéger les miens… La connaissance est le
pouvoir m’avait dit un jour un vieux. Ichabod semble déborder de ce pouvoir, une vrai source que ne demande qu’à
être bût… au sens figuré pour le moment.

Il est temps que j’aille me préparer. Je quitte le territoire le temps d’une semaine. J’espère que tout se passera bien.
Sinon… la dernière chasse de ma non-vie sera ouverte.

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