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Schneebeli G. La mesure in situ de la perméabilité d’un terrain. In: Pluie, évaporation, filtration et écoulement. Compte rendu
des troisièmes journées de l'hydraulique, Alger, 12-14 avril 1954. Tome 1, 1955;
https://www.persee.fr/doc/jhydr_0000-0001_1955_act_3_1_3318
Résumé
Cette étude concerne les mesures de perméabilité dites " locales " qui se font dans un forage, soit par
pompage ou injection d'un débit constant, soit par l'observation de la remontée ou de la descente du
plan d'eau. Des formules approchées simples sont établies pour le calcul du coefficient de perméabilité
en fonction des données de l'essai et des caractéristiques du forage. La validité de ces formules est
vérifiée par des essais à la cuve électrique. Lorsque le terrain est anisotrope à directions principales
horizontale et verticale, deux essais combinés permettent d'évaluer les composantes du tenseur
perméabilité. L'exposé se termine par un examen critique des mesures locales. Il est montré qu'en
raison du faible rayon d'action de ces mesures et des erreurs qui peuvent s'introduire dans la
réalisation pratique des essais, il convient de rester prudent dans l'interprétation des résultats obtenus.
270 pluie, évaporation, filtration et écoulement
La mesure in situ
ln-situINGÉNIEUR
measurement
AU SERVICE
par D’ÉI.ECTRICITÉ
G.DES SCHNEEBELI
ÉTUDES DEof
ET FRANCE
RECHERCHES
soil HYDRAULIQUES
permeability
soit par
Cette étude
pompage
concerne
ou les
injection
mesures
d'unde débit
perméabilité
constant, dites
soit par
" locales
l'observation
" qui sedefont
la dans
remontée
un forage,
ou de
la descente du plan d'eau. Des formules approchées simples sont établies pour le calcul du
coefficient de perméabilité en fonction des données de l'essai et des caractéristiques du forage.
La validité de ces formules est vérifiée par des essais à la cuve électrique. Lorsque le ter¬
rain est anisotrope à directions principales horizontale et verticale, deux essais combinés per¬
mettent d'évaluer les composantes du tenseur perméabilité. L'exposé se termine par un examen
critique des mesures locales. Il est montré qu'en raison du faible rayon d'action de ces
mesures et des erreurs qui peuvent s'introduire dans la réalisation pratique des essais, il con¬
vient de rester prudent dans l'interprétation des résultats obtenus.
This study concerns the so-called “ local ” measurements of permeability which are made in a boring,
either by pumping or injection of a constant discharge, or by observation of the rise or fall of the water
surface. Simple approximate formulae are established for the calculation of the coefficient of permeability
as a function of the test data and the characteristics of the boring. The validity of these formulae is
verified by tests in the electric tank. When the soil is anisotropic with the principal directions horizontal
and vertical, two combined tests allow the components of the permeability tensor to be determined. The
paper ends with a critical examination of local measurements. It is shown that because of the small radius
of action of these measurements, and errors which might creep into the practical realisation of these tests,
it is necessary to be careful in interpreting the results obtained.
où v est la viscosité cinématique, g l’accélération valeurs qui ne coïncideront que par hasard avec
de la
du terrain.
pesanteur et P une constante géométrique la valeur cherchée, car le rayon d’action, ou
rayon de mesure, de ces essais est trop faible.
K, le coefficient de Darcy, communément ap¬
pelé perméabilité, est en fait une perméabilité
relative (du terrain par rapport à un liquide Pour
illa
terrain
du
dessus.
perméabilité
faudrait
volume
quequil’on
que
élémentaire
soitait
globale
celui-ci
auquelque
moinsau
dont
embrasse
moyen
de
chance
ill’ordre
était
d’un
de de
un question
déterminer
volume
seul
grandeur
essai,
ci-
de
donné). P est la perméabilité proprement dite
ou perméabilité géométrique. Elle a la dimen¬
sion d’une surface alors que K est une vitesse.
Pour l’eau, la viscosité cinématique varie avec Par contre, si on fait de nombreux essais
la température.
méabilité relative.Il Entre
en sera10 de
et 40°
mêmeC, cette
de lavaria¬
per¬ locaux, leur ensemble doit pouvoir nous rensei¬
gner, du moins dans une certaine mesure, sur
tion s’exprime assez bien par la formule : la perméabilité globale. Mais ceci est du ressort
d’une étude statistique et sort des limites de
K K(20°(6) C) 6 +40 20 (2) notre sujet.
nerLe
ver
l’équation
se
tions
saire
numériques
délibérément
chées
d’emploi
justifié
que
mais
présenteraient
lapour
nous
problème
aux
de
donner
serait
simples
fonction
que
Bessel.
facile.
limites
chaque
exposerons
deles
lourd
malaisés.
des
orientés
Laplace
qui
fthéorique
mesures
(Z/
Ceci
L’appareil
sous
ci-dessus.
résultats
valeur
D).
et nous
donnent
la
peu
vers
plus
Illocales,
Nous
satisfaisant
forme
faudrait
revient
demaniable,
très
Ces
mathématique
des
paraît
loin,
lieu
nous
Z/Dde
solutions
pour
précis.
solutions
àdonc
ne
pour
laséries
sommes
d’autant
despeuvent
solution
aux
des
les
àcela
formules
détermi¬
deraisons
exactes
calculs
appro¬
condi¬
néces¬
fonc¬
trou¬
donc
plus
ja¬
de
imperméable
Fig. 1.
donc
Le : rayon de la sphère de même surface est disque est uniformément chargée sur toute sa
surface.
Sa capacité est :
Lorsqu’au contraire Z/D est grand, on pourra Les formules précédentes ne sont valables que
faire abstraction des concentrations de la charge si la crépine se trouve suffisamment éloignée de
électrique aux extrémités de la crépine (effet de la surface libre ou d’une surface imperméable de
pointe) et admettre que la charge est uniformé¬
ment répartie sur la surface cylindrique. Un cal¬ -UQ
cul très simple donne alors pour la capacité du
1
C = 2 ln
D + vW +1 C
1
oS-1 L
- Q-
I
introduite
dessus
soïde
foyers
quement
pour
l’équation
On des
L’introduction
peut
de
etreprésente
Drévolution
confondu
valeurs
(6)
en
se
le petit
faire
donne
remarquant
de
très
laavec
axe.
une
la
:dont
capacité
grandes
valeur
Cet
idée
la Zsurface
que
ellipsoïde
est
dede
exacte
Cla
l’approximation
l’expression
Z/D.
ci-dessus
dedistance
d’un
sera
la crépine
prati¬
ellip¬
dans
des
ci- Fig. 2.
KHI)
Q 2 7C RP D (12)
a étant l’angle caractérisant la cuve.
Une première série d’essais concerne la cré¬ Fig. 3.
pine en milieu indéfini. Le tableau I en donne
TABLEAU I. — Première série d’essais.
Milieu indéfini les résultats qui comportent une correction —
tenant compte de ce que la condition à l’infini
Essai K HD n’a pu être réalisée rigoureusement sur la cuve.
N° Z/D Q Nous avons représenté ces résultats par des
tj'f ./ points sur le graphique de la figure 4. On voit
qu’avec la formule de la sphère, la concordance
.
pondant
soit maintenant
(fig. 5 b).le Letétraèdre
débit quitransformé
traverse d S'
corres¬
est :
Fig. 4.
bablement pas 10 %. La formule de la sphère d Q' = — 1/2 K (7 dy' dz' -j- dx' dz' -f- dx' dy'')
donne de meilleurs résultats pour les petits Z/D;
la formule du cylindre est meilleure pour les
grandes valeurs de Z/D.
IV. — THÉORIE DE LA MESURE LOCALE
DANS UN TERRAIN ANISOTROPE
Rappel de quelques notions sur les écoule¬
ments EN MILIEU ANISOTROPE.
Si le milieu est anisotrope, la perméabilité est
un tenseur symétrique (*). Dans le cas où les
directions principales coïncident avec les axes
de référence, on peut écrire la loi de Darcy :
Fig. 5.
u= — *dx v = — Kyp-;
VdlJ w = — K,|{13)
dz
Le rapport des débits est, compte tenu des re¬
continuité
En combinant
: ces équations avec l’équation de lations (16) :
dx + ~djj + ~dz —
on obtient débits
quelconques.
Cette traversant
relation estdesvalable
surfaces
pourcorrespondantes
le rapport des
K, d-9
dy1 + K, d2
dx29 K, dz2 = 0 (15)
Cas du tube ouvert uniquement a son extré¬
La charge 9 n’est donc plus une fonction har¬ mité (Z/D = 0).
des variables
monique. Mais: si nous effectuons le changement L’utilisation de ce dispositif a été proposé pour
la détermination approximative de la perméa¬
bilité verticale dans un terrain anisotrope (*).
x' Nous supposerons que les perméabilités prin¬
cipales
La transformation
sont horizontale
: et verticale (KÂ et KJ.
l’équation précédente devient :
A 9 Or', if, z') = 0 (17) x' = x ; y' = y; z,==\Jtz
ments
(Mémoires
(*) Voir
de filtration.
:etG.Travaux
Schneebeli.
La Houille
de la— S.H.F.).
Sur la théorie
Blanche, n° spécial
des écoule¬
A-1953 hility.
tropy
(*) Voir
and : some
Transactions
R.C. Reeve
field
Americ.
methods
and Geophys.
Don for
Kirkham.
measuring
Union,— août
Soilpermea
aniso
1951.
276 PLUIE, ÉVAPORATION, FILTRATION ET ÉCOULEMENT
q'=v'kq
La formule du cylindre devient de même, pour
Q On
anisotrope.
étanta donc
le débit
finalement
de l’écoulement
: réel en milieu 1/D assez grand :
extrémité
verticale,
méabilités
L’essai mais
avec
donne
qui peut
le donc,
la tube
moyenne
en différer
ouvert
non géométrique
pas
uniquement
beaucoup.
la perméabilité
desà per¬
son
Fig. 6.
QUESTION D. FILTRATION - DÉGRAVEMENT - DÉVASEMENT 277
disant « essai de perméabilité verticale » con¬ où T est le temps qu’il a fallu pour que le ra¬
duit, comme
fausse : nous l’avons vu, à une valeur battement dans le forage passe de Hi à H2.
Le fait de faire les essais en régime variable
Kv, = VK7 = VÏÜKv n’entraîne aucune complication théorique. Il suf¬
fira de remplacer dans toutes les formules H/Q
Un « essai de perméabilité horizontale » avec par sa valeur donnée par (22).
(21),=une
//D 10 donnerait,
valeur : d’après les formules (8') et Lorsque le terrain est peu perméable, il faudra
attendre très longtemps pour que le niveau dans
le forage se stabilise. Or, il est nécessaire de
K,-= K» ln (2 X 10) connaître le niveau statique pour calculer le ra¬
ln (2 X 10) + (1/2) ln 10 = 0,72 K, battement. On peut alors procéder de la façon
suivante : on prend une origine arbitraire pour
Le degré d’anisotropie est mesuré par le rap¬ mesurer : les niveaux. Si h0 est le niveau statique
cherché
port Kfc/Ky. L’interprétation erronée donnerait :
H = h0 — h
—
K'v
K'?,,- = -VIO
0,72
_, —
Kfc
K„- = 2,3
00 au lieu
r de j 10
-in Nous venons de voir que :
l’erreur relative qu’on commettra sur K sera la ment le diamètre théorique de la crépine, alors
même que celle qui affecte le diamètre du son¬ que lecomplètement
peut colmatage d’une
fausser
zonela très
mesure.
peu étendue
Il sera
dage. La précision de ce dernier dépendra sur¬
tout de la tenue et du degré d’homogénéité du donc indiqué en général de faire précéder l’essai
terrain, ainsi que du soin apporté à l’exécution d’un pompage dont le but est de « laver la
crépine ».
du forage.
mais
aisément
il nous
atteindre
Nous
semble
hésitons
15queà l’erreur
un
20 %.
peu On
commise
à laaura
chiffrer,
peut
tou¬
Conclusion.
jours intérêt à ce que le diamètre soit assez
grand, mais des considérations économiques fixe¬ Les possibilités d’erreurs dues à des causes
ront une limite qu’on ne pourra dépasser. chercher, dans sont
incontrôlables la détermination
telles qu’il serait
des illusoire
coefficients
de
Une source d’erreurs encore plus grandes est
l’existence éventuelle de cheminements privilé¬ théoriques, une précision supérieure à celle des
giés le long du tubage. L’erreur est d’autant plus formules approchées que nous avons indiquées.
importante que la perméabilité est plus faible. Celles-ci présentent en outre l’avantage de ne
Elle est en outre absolument imprévisible.
Il en est de même de la perturbation super¬ nécessiter
L’examenquecritique
des calculs
des extrêmement
mesures locales
simples.
ne
ficielle créée par la perforation au voisinage de
la surface filtrante. Cette perturbation se situe sions évidemment
laisse sur la qualité
pas de
subsister
ces mesures.
beaucoupIl d’illu¬
reste
dans la zone des plus forts gradients et peut cependant leur facilité d’exécution et leur prix
donc avoir un effet qui est loin d’être négligea¬ comparativement modeste, qui permettent d’en
ble. Le colmatage est plus à craindre à cet égard faire un nombre relativement important.
qu’une augmentation locale de la porosité. Cette renseignements.
Or, la quantité peut compenser la qualité des
dernière a comme seul effet d’agrandir légère¬
Fio. 7.
BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
E. Lefranc. — La théorie des poches absorbantes et son of permeability of soil below the water table. Soil
application à la détermination du coefficient de Science Soc. of Amer., vol. 10, pp. 58-68, 1945.
perméabilité des terrains en place et au calcul du
débit1937.
bre des nappes d’eau. Le Génie Civil, 13 novem¬ R. G. Reeve et Don Kirkham. — Soil anisotropy and some
field methods for measuring permeability. TAGU,
Don Kirkham. — Proposed method for field measurement voi. 32, n° 4, pp. 582-590, août 1951.
QUESTION D. FILTRATION - DÉGRAVEMENT - DÉVASEMENT 279
DISCUSSION