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Journées de l'Hydraulique

La mesure in situ de la perméabilité d’un terrain


G. Schneebeli

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Schneebeli G. La mesure in situ de la perméabilité d’un terrain. In: Pluie, évaporation, filtration et écoulement. Compte rendu
des troisièmes journées de l'hydraulique, Alger, 12-14 avril 1954. Tome 1, 1955;

https://www.persee.fr/doc/jhydr_0000-0001_1955_act_3_1_3318

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Abstract
ln-situ measurement of soil permeability. This study concerns the so-called “ local ” measurements of
permeability which are made in a boring, either by pumping or injection of a constant discharge, or by
observation of the rise or fall of the water surface. Simple approximate formulae are established for the
calculation of the coefficient of permeability as a function of the test data and the characteristics of the
boring. The validity of these formulae is verified by tests in the electric tank. When the soil is
anisotropic with the principal directions horizontal and vertical, two combined tests allow the
components of the permeability tensor to be determined. The paper ends with a critical examination of
local measurements. It is shown that because of the small radius of action of these measurements, and
errors which might creep into the practical realisation of these tests, it is necessary to be careful in
interpreting the results obtained.

Résumé
Cette étude concerne les mesures de perméabilité dites " locales " qui se font dans un forage, soit par
pompage ou injection d'un débit constant, soit par l'observation de la remontée ou de la descente du
plan d'eau. Des formules approchées simples sont établies pour le calcul du coefficient de perméabilité
en fonction des données de l'essai et des caractéristiques du forage. La validité de ces formules est
vérifiée par des essais à la cuve électrique. Lorsque le terrain est anisotrope à directions principales
horizontale et verticale, deux essais combinés permettent d'évaluer les composantes du tenseur
perméabilité. L'exposé se termine par un examen critique des mesures locales. Il est montré qu'en
raison du faible rayon d'action de ces mesures et des erreurs qui peuvent s'introduire dans la
réalisation pratique des essais, il convient de rester prudent dans l'interprétation des résultats obtenus.
270 pluie, évaporation, filtration et écoulement

La mesure in situ

de la perméabilité d’un terrain

ln-situINGÉNIEUR
measurement
AU SERVICE
par D’ÉI.ECTRICITÉ
G.DES SCHNEEBELI
ÉTUDES DEof
ET FRANCE
RECHERCHES
soil HYDRAULIQUES
permeability

soit par
Cette étude
pompage
concerne
ou les
injection
mesures
d'unde débit
perméabilité
constant, dites
soit par
" locales
l'observation
" qui sedefont
la dans
remontée
un forage,
ou de
la descente du plan d'eau. Des formules approchées simples sont établies pour le calcul du
coefficient de perméabilité en fonction des données de l'essai et des caractéristiques du forage.
La validité de ces formules est vérifiée par des essais à la cuve électrique. Lorsque le ter¬
rain est anisotrope à directions principales horizontale et verticale, deux essais combinés per¬
mettent d'évaluer les composantes du tenseur perméabilité. L'exposé se termine par un examen
critique des mesures locales. Il est montré qu'en raison du faible rayon d'action de ces
mesures et des erreurs qui peuvent s'introduire dans la réalisation pratique des essais, il con¬
vient de rester prudent dans l'interprétation des résultats obtenus.

This study concerns the so-called “ local ” measurements of permeability which are made in a boring,
either by pumping or injection of a constant discharge, or by observation of the rise or fall of the water
surface. Simple approximate formulae are established for the calculation of the coefficient of permeability
as a function of the test data and the characteristics of the boring. The validity of these formulae is
verified by tests in the electric tank. When the soil is anisotropic with the principal directions horizontal
and vertical, two combined tests allow the components of the permeability tensor to be determined. The
paper ends with a critical examination of local measurements. It is shown that because of the small radius
of action of these measurements, and errors which might creep into the practical realisation of these tests,
it is necessary to be careful in interpreting the results obtained.

I. — INTRODUCTION La notion de perméabilité.

Dans la pratique courante, on appelle perméa¬


On peut envisager un très grand nombre de bilité le quotient de la vitesse de filtration par le
dispositifs pour faire une mesure de perméabi¬ gradient de charge hydraulique. Ce quotient n’est
lité sur le terrain. Le sujet est donc très vaste,
trop vaste pour que nous puissions espérer l’en¬ évidemment
tration considéré
constant
suit la
queloisidel’écoulement
Darcy. La notion
de fil¬
tamer beaucoup dans le cadre de cet exposé. de perméabilité est donc liée à cette loi et n’a de
Nous nous
cuter en détail
contenterons,
les mesures
dansdites
ce qui
« locales
suit, de» dis¬
ou sens qüe si celle-ci est valable.
La perméabilité ainsi définie n’est pas une
« ponctuelles » faites dans un forage. Ces mesu¬ propriété du seul milieu poreux. Elle dépend
res, de par leur simplicité et leur prix de revient aussi du liquide. L’analyse dimensionnelle, ou
relativement faible, ont pris une grande exten¬ l’examen des équations générales de l’écoulement
sion et peuvent être considérées actuellement laminaire, montre que le fluide intervient par
comme le complément
connaissance d’un sous-sol
indispensable
alluvial. de
Mais
toute
avant
re¬ sa viscosité cinématique. On a :
d’arriver à l’objet précis de ce mémoire, nous K = -£ P (1)
ferons quelques remarques d’ordre général.
QUESTION D. FILTRATION - DÉGRAVEMENT - DÉVASEMENT 271

où v est la viscosité cinématique, g l’accélération valeurs qui ne coïncideront que par hasard avec
de la
du terrain.
pesanteur et P une constante géométrique la valeur cherchée, car le rayon d’action, ou
rayon de mesure, de ces essais est trop faible.
K, le coefficient de Darcy, communément ap¬
pelé perméabilité, est en fait une perméabilité
relative (du terrain par rapport à un liquide Pour
illa
terrain
du
dessus.
perméabilité
faudrait
volume
quequil’on
que
élémentaire
soitait
globale
celui-ci
auquelque
moinsau
dont
embrasse
moyen
de
chance
ill’ordre
était
d’un
de de
un question
déterminer
volume
seul
grandeur
essai,
ci-
de
donné). P est la perméabilité proprement dite
ou perméabilité géométrique. Elle a la dimen¬
sion d’une surface alors que K est une vitesse.
Pour l’eau, la viscosité cinématique varie avec Par contre, si on fait de nombreux essais
la température.
méabilité relative.Il Entre
en sera10 de
et 40°
mêmeC, cette
de lavaria¬
per¬ locaux, leur ensemble doit pouvoir nous rensei¬
gner, du moins dans une certaine mesure, sur
tion s’exprime assez bien par la formule : la perméabilité globale. Mais ceci est du ressort
d’une étude statistique et sort des limites de
K K(20°(6) C) 6 +40 20 (2) notre sujet.

Toute mesure de K devra donc en principe Qu’est-ce qu’un essai de perméabilité?


s’accompagner d’une mesure de température.
Nous avons vu que la perméabilité n’est autre
La notion d’homogénéité. chose que le facteur de proportionnalité dans la
relation linéaire vitesse de filtration-gradient de
La théorie de la filtration ne concerne que des charge (ou dans la relation équivalente débit-
terrains homogènes, isotropes ou anisotropes. Or, perte dedecharge)
lement Darcy existant
à traversdans
un milieu
le cas homogène.
d’un écou¬
il ne fait aucun doute que, vu d’assez près, tout
terrain perméable est essentiellement hétérogène. Lorsque l’on veut procéder à une mesure in situ
La l’observateur.
de notion d’homogénéité
Ainsi unestmassif
donc liée
de sable
à l’échelle
dont de la perméabilité d’un terrain :
— On commence par imaginer un écoulement en
les grains ont des diamètres de l’ordre du mil¬
limètre pourra être considéré comme homogène — On milieu
réalise homogène
ensuite cet qui
écoulement
se prête dans
au calcul;
la na¬
si le plus petit élément de volume considéré est ture en supposant, bien entendu, que la
le décimètre cube. Il sera par contre tout à fait portion de terrain intéressée est homo¬
hétérogène si on le considère à l’échelle du mil¬
limètre. Inversement si on choisit assez grand le gène, et on effectue les mesures néces¬
saires;
volume élémentaire, on pourra considérer comme — On déduit de ces mesures la valeur de K au
àhomogène
l’échelle du
un décamètre
massif quicube.
serait hétérogène à moyen de la formule théorique précédem¬
ment établie.
A titre d’illustration nous citerons l’exemple
suivant : dans le cadre du projet d’un grand bar¬ Il en résulte que la qualité du renseignement
rage en terre, nous avons construit un modèle fourni par l’essai dépend, outre de la bonne re¬
réduit au 1/2008 pour l’étude des filtrations. Le production de l’écoulement théorique et de la
site du barrage est un profond défilé rocheux qualité des mesures, du degré d’homogénéité du
terrain.
remblayé d’alluvions sur une hauteur impor¬
tante. Les sondages de reconnaissance ont mon¬
tré que la perméabilité locale est très variable.
Nous avons cependant obtenu, avec un remplis¬
sage homogène du modèle, une ligne phréati¬ II. — DANS
THÉORIE
UN TERRAIN
DE LA MESURE
ISOTROPE
LOCALE
que qui, aux erreurs de mesure près, coïncidait
parfaitement avec les relevés sur le terrain. Le
remplissage alluvial peut donc être considéré La figure 1 donne le schéma général du dispo¬
comme homogène dans l’ensemble, malgré une sitif de mesure. A l’extrémité d’un forage tubé on
hétérogénéité locale incontestable. a aménagé une poche filtrante cylindrique soit en
Cet exemple pose très clairement le problème crépinant le tube sur une certaine hauteur, soit
fondamental d’une mesure de la perméabilité en le relevant après en avoir au préalable rem¬
d’un terrain. La perméabilité intéressante, dans pli l’extrémité de graviers pour maintenir le ter¬
le cas cité, est évidemment la perméabilité glo¬ rain. En pompant ou en injectant un débit Q
bale du remplissage alluvial, la perméabilité dans le de
autour forage,
la cavité
on crée
filtrante
un écoulement
ainsi réalisée.
divergent
qu’il lesfaudrait
que débits introduire
soient à l’échelle.
dans le Or,
modèle
les mesu¬
pour Rappelons rapidement les bases de la théorie
res locales faites dans les forages donnent des de la filtration en milieu homogène et isotrope.
272 PLUIE, ÉVAPORATION, FILTRATION ET ÉCOULEMENT

savons que le rabattement varie linéairement avec


Q/K (loi de Darcy). Des considérations dimen¬
surface du so/ conditions
sionnelles on
élémentaires
a : montrent que dans ces

surface de /a nappe KHD f l\


Q ~r\ü)

nerLe
ver
l’équation
se
tions
saire
numériques
délibérément
chées
d’emploi
justifié
que
mais
présenteraient
lapour
nous
problème
aux
de
donner
serait
simples
fonction
que
Bessel.
facile.
limites
chaque
exposerons
deles
lourd
malaisés.
des
orientés
Laplace
qui
fthéorique
mesures
(Z/
Ceci
L’appareil
sous
ci-dessus.
résultats
valeur
D).
et nous
donnent
la
peu
vers
plus
Illocales,
Nous
satisfaisant
forme
faudrait
revient
demaniable,
très
Ces
mathématique
des
paraît
loin,
lieu
nous
Z/Dde
solutions
pour
précis.
solutions
àdonc
ne
pour
laséries
sommes
d’autant
despeuvent
solution
aux
des
les
àcela
formules
détermi¬
deraisons
exactes
calculs
appro¬
condi¬
néces¬
fonc¬
trou¬
donc
plus
ja¬
de

imperméable

Fig. 1.

On sait que la charge hydraulique cp = p/js -\-z


tion
est un: potentiel harmonique et satisfait à l’équa¬
L’Analogie électrostatique.
Ap— 0 (3)
(Ceci se déduit immédiatement de la loi de Darcy Il existe entre les problèmes qui nous intéres¬
et de l’équation de continuité.) <p est donc dé¬ sent et certains problèmes en électrostatique,
terminée dans tout le domaine de l’écoulement une analogie formelle qui nous permet d’em¬
par les conditions aux limites. prunter des solutions à cette discipline.
Une des propriétés les plus importantes qui Ainsi, on peut montrer facilement que le nom¬
en résulte s’exprime par le principe de super¬ bre sans dimensions (KHD)/Q, caractérisant une
position. En vertu de ce principe, le rabattement, crépine
sans dimensions
de forme donnée,
caractérisant
est égalunà un
conducteur
nombre
positif ou négatif, créé par une injection ou un
pompage sera également une fonction harmoni¬ isolé ayant la même forme que cette crépine et
que. On aura : placé :dans un espace de constante diélectrique
unité
âh = 0 (4)
quel que soit l’écoulement initial de la nappe. Ceci KHD _ ,f Z \ D
suppose, bien entendu, qu’aucune des limites de Q —‘{d J - 4 * C (6)
l’écoulement n’est modifiée. Nous verrons plus
loin les restrictions que cela comporte. où
d’une
tèmeC est
électrostatique,
longueur.)
la capacité dula conducteur.
capacité a la
(Dans
dimension
le sys¬
Nous supposerons tout d’abord que la crépine
pour
est suffisamment
comme
limites que
: indéfinie.
nous éloignée
On
puissions
a alors
des considérer
limites
les conditions
de la celle-ci
nappe
aux
Formule de la sphère d’égale surface.
h = H sur la surface de la crépine,
h — 0 à l’infini, Lorsque Z/D reste relativement faible, on peut
admettre en première approximation que la capa¬
même.
H étant le rabattement observé dans le forage citémême
de de la surface.
crépine est égale à celle d’une sphère
Ce rabattement est évidemment une fonction Pour la sphère C = R (rayon de la sphère), la
du débit pompé (ou injecté) Q, de la perméabi¬ face terminale)
surface de la crépine
est : (surface cylindrique -f-sur¬
lité K, des dimensions de la crépine que nous
caractériserons
la
paramètre
forme desans
cette
par
dimensions
dernière
le diamètre
qui
Z/ D.est
D,
Endéfinie
ainsi
outre,que
par
nous
dele
s = *(di+)
QUESTION D. FILTRATION - DÉGRAVEMENT - DÉVASEMENT 273

donc
Le : rayon de la sphère de même surface est disque est uniformément chargée sur toute sa
surface.
Sa capacité est :

et la capacité de la crépine sera, en vertu de


l’hypothèse précédente, égale à ce rayon. La formule (6) donne alors :
En introduisant cette valeur dans l’équa¬
tion (6), on obtient : iLHD
Q = _L
« (9)
K H D = _1 _ (7)
Q 2 « \/Z/D + 1/4 la
donc
très
On
formule
petites
trouvecette
que devaleurs
la lamême
dernière
sphère
devaleur
Z/D.
pour
soitque
Z/D
valable
celle
= 0. que
jusqu’aux
Il semble
donne
C’est la première formule approchée valable
pour Z/D faible. Nous verrons plus loin ses limi¬
tes d’application.
Prise en compte de l’effet de la proximité de
Formule du cylindre uniformément chargé. LA SURFACE LIBRE OU D’UNE LIMITE IMPERMÉABLE.

Lorsqu’au contraire Z/D est grand, on pourra Les formules précédentes ne sont valables que
faire abstraction des concentrations de la charge si la crépine se trouve suffisamment éloignée de
électrique aux extrémités de la crépine (effet de la surface libre ou d’une surface imperméable de
pointe) et admettre que la charge est uniformé¬
ment répartie sur la surface cylindrique. Un cal¬ -UQ
cul très simple donne alors pour la capacité du
1

cylindre la valeur (*) : «

C = 2 ln
D + vW +1 C
1

oS-1 L
- Q-
I

introduite
dessus
soïde
foyers
quement
pour
l’équation
On des
L’introduction
peut
de
etreprésente
Drévolution
confondu
valeurs
(6)
en
se
le petit
faire
donne
remarquant
de
très
laavec
axe.
une
la
:dont
capacité
grandes
valeur
Cet
idée
la Zsurface
que
ellipsoïde
est
dede
exacte
Cla
l’approximation
l’expression
Z/D.
ci-dessus
dedistance
d’un
sera
la crépine
prati¬
ellip¬
dans
des
ci- Fig. 2.

la nappe. Lorsque ceci n’est pas le cas, il faut


leur ajouter un terme correctif.
Nous supposerons que la distance C ou Zf du
centre de la crépine à la surface libre ou à l’im¬
K H D __ ln (Z/D + V(//D)2 + 1) perméable Z est
mensions et D.assez grande par rapport aux di¬
Q 2 tc Z/D (8)
qui, lorsque Z/D devient assez grand, se réduit à : L’effet de la surface libre (surface équipoten-
tielle) est alors le même que celui d’une charge
KHD In (2 Z/D) ponctuelle — Q, égale et opposée à la charge to¬
Q 2 tc Z/D tale de la crépine, placée au point symétrique du
centre O (fig. 2 a). De même l’effet d’un plan
imperméable sera celui d’une charge de même si¬
Formule du disque uniformément chargé. gne (fig. 2 b). Des considérations élémentaires
montrent
(7) et (8) le
alors
terme
qu’il
: faut ajouter aux formules
Lorsque Z/D = 0, c’est-à-dire que la surface fil¬
trante se réduit à l’ouverture du tube du forage,
on peut craindre que l’une et l’autre des approxi¬ — -t;8—
tc Ç/D
j dans le cas d’une surface libre (10)
mations précédentes ne soient insuffisantes. Nous
supposons alors que la crépine qui se réduit à un
+ 8 TC Ç'/D
1
technique
(*) Voir (p.par15).exemple
Gauthier-Villars,
: Fallou. 1948.
— Leçons d’électro¬ dans le cas d’un plan imperméable
(11)
18
274 PLUIE, ÉVAPORATION, FILTRATION ET ÉCOULEMENT

III. — ESSAIS A LA CUVE ELECTRIQUE potentiomètre


Afin de juger de l'approximation des formules
précédentes, nous avons fait un certain nombre
d’essais à la cuve électrique. Le principe de l’ana¬
logie électrique est trop connu pour que nous
ayions à nous étendre sur ce sujet. Nous nous résistance étalon
contenterons de renvoyer aux publications spé¬
cialisées (*). Nous avons utilisé une des cuves électrode périphérique
inclinées de l’Institut Blaise-Pascal. La figure 3
donne le schéma de l’installation. Les essais con¬
sistaient à mesurer d’une part la résistance R en¬
tre l’électrode représentant la crépine et l’élec¬
trode
de l’eau.
périphérique,
On avait : et d’autre part la résistivité p

KHI)
Q 2 7C RP D (12)
a étant l’angle caractérisant la cuve.
Une première série d’essais concerne la cré¬ Fig. 3.
pine en milieu indéfini. Le tableau I en donne
TABLEAU I. — Première série d’essais.
Milieu indéfini les résultats qui comportent une correction —
tenant compte de ce que la condition à l’infini
Essai K HD n’a pu être réalisée rigoureusement sur la cuve.
N° Z/D Q Nous avons représenté ces résultats par des
tj'f ./ points sur le graphique de la figure 4. On voit
qu’avec la formule de la sphère, la concordance
.

est très bonne jusqu’aux plus fortes valeurs de


1 4,80 0,0726 1/ D essayées. La formule du cylindre donne
2 4,32 0,0771 de bons résultats pour Z/D > 1. Les écarts rela¬
3 3,36 0,0876
4 2,40 0,102 tifs ne sortent guère de la marge d’erreur maxima
5 1,92 0,115 desAuessais
coursà d’une
la cuvedeuxième
qui est desérie
l’ordre
d’essais,
de ± nous
6 %.
6 1,44 0,130
7 0,96 0,153 sentantrapproché
avons la surfacedelibre.
la crépine
Le tableau
l’électrode
II donne
repré¬
les
8 0 0,333
9 8 0,0526 résultats obtenus.
10 6 0,0618 EêîTquatre dernières colonnes donnent les va¬
leurs obtenues
chées, compte tenu
au moyen
du terme
descorrectif
formules(10).
appro¬
(*) Voir en particulier : L. Malavard. — La technique Bien que cette deuxième série d’essais gagne¬
des analogies électriques, dans Techniques du Labora¬
toire de Physique publié sous la direction de J. Surugne rait à être complétée, elle montre cependant que
(2“ tome). si C/D 2 Z/D, les écarts ne dépasseraient pro-
TABLEAU II. — Deuxième série d’essais.
Influence de la surface libre
K HD Formule de Formule du
Essai
N° Z/D C/D Q
mesuré KHD Ecart K HD Ecart
Q e % Q e %

11 4,32 7,15 0,0665 0,0690 + 3,8 0,0736 + 10,7


12 4,32 5,08 0,0645 0,0677 + 4,95 0,0715 + 10,9
13 4,32 3,64 0,0613 0,0636 + 3,7 0,0683 + H,5
14 0 5,90 0,318 0,311 — 2,2
15 0 1,84 0,317 0,296 — 6,6
16 0,5 1,59 0,153 0,159 + 3,9
17 12 8,88 0,0332 0,0405 + 22 0,0377 + H,9
18 10 7,88 0,0388 0,0455 + 17 0,0426 + 9,8
QUESTION D. FILTRATION - DÉGRAVEMENT - DÉVASEMENT 275
K II D
Q"
9 est un potentiel harmonique par rapport aux
variables x', y', z'.
Il résulte de ce qui précède que l’écoulement
en
vitesse.
milieu
Maisanisotrope
l’écoulement
n’estlictif
plusobtenu
à potentiel
en trans¬
de
- Formule de b sphère
---
Formule du cylindre formant l’écoulement précédent suivant les re¬
o Résultat des essais sur cuve électrique ■ lations (16) l’est. Nous appellerons cet écoule¬
ment transformé : écoulement isotrope corres¬
pondant.
tif est K. La perméabilité du milieu isotrope fic¬
Isolons dans le milieu anisotrope le petit té¬
traèdre élémentaire
traverse la surface de
d S laestfigure
: 5 a. Le débit qui

d Q = — 1/2 K xdy dz + Kydxdz + K*-|| dx dy')

pondant
soit maintenant
(fig. 5 b).le Letétraèdre
débit quitransformé
traverse d S'
corres¬
est :
Fig. 4.
bablement pas 10 %. La formule de la sphère d Q' = — 1/2 K (7 dy' dz' -j- dx' dz' -f- dx' dy'')
donne de meilleurs résultats pour les petits Z/D;
la formule du cylindre est meilleure pour les
grandes valeurs de Z/D.
IV. — THÉORIE DE LA MESURE LOCALE
DANS UN TERRAIN ANISOTROPE
Rappel de quelques notions sur les écoule¬
ments EN MILIEU ANISOTROPE.
Si le milieu est anisotrope, la perméabilité est
un tenseur symétrique (*). Dans le cas où les
directions principales coïncident avec les axes
de référence, on peut écrire la loi de Darcy :
Fig. 5.
u= — *dx v = — Kyp-;
VdlJ w = — K,|{13)
dz
Le rapport des débits est, compte tenu des re¬
continuité
En combinant
: ces équations avec l’équation de lations (16) :

du dv du? _ n y=±QL = /jr /jr /JL- / KB


(14) dQ V K,V Ky V K, - V K.K„K* C ;
.

dx + ~djj + ~dz —
on obtient débits
quelconques.
Cette traversant
relation estdesvalable
surfaces
pourcorrespondantes
le rapport des
K, d-9
dy1 + K, d2
dx29 K, dz2 = 0 (15)
Cas du tube ouvert uniquement a son extré¬
La charge 9 n’est donc plus une fonction har¬ mité (Z/D = 0).
des variables
monique. Mais: si nous effectuons le changement L’utilisation de ce dispositif a été proposé pour
la détermination approximative de la perméa¬
bilité verticale dans un terrain anisotrope (*).
x' Nous supposerons que les perméabilités prin¬
cipales
La transformation
sont horizontale
: et verticale (KÂ et KJ.
l’équation précédente devient :
A 9 Or', if, z') = 0 (17) x' = x ; y' = y; z,==\Jtz
ments
(Mémoires
(*) Voir
de filtration.
:etG.Travaux
Schneebeli.
La Houille
de la— S.H.F.).
Sur la théorie
Blanche, n° spécial
des écoule¬
A-1953 hility.
tropy
(*) Voir
and : some
Transactions
R.C. Reeve
field
Americ.
methods
and Geophys.
Don for
Kirkham.
measuring
Union,— août
Soilpermea
aniso
1951.
276 PLUIE, ÉVAPORATION, FILTRATION ET ÉCOULEMENT

transforme l’écoulement en milieu anisotrope en Pour l’écoulement isotrope correspondant, la


un écoulement isotrope correspondant. La per¬ formule de la sphère donnera :
méabilité du milieu isotrope est KÂ. La forme et
la dimension de la crépine restent inchangées. Kfr H D = 1_
Nous avons donc pour l’écoulement isotrope cor¬ Q' 2 1C V(//t>)' + 1/4
respondant : En introduisant les valeurs de Q' et de (l/D)',
KaHD _„t. c nous pouvons écrire :
Par ailleurs, en vertu de (18) : VKft K„ H D
Q (20)

q'=v'kq
La formule du cylindre devient de même, pour
Q On
anisotrope.
étanta donc
le débit
finalement
de l’écoulement
: réel en milieu 1/D assez grand :

K'qD-= 'j/z7d["! (2 ,/D) +Jln ® )] (21)


VK/t H D = Ct. s JL d’après (9) (19)

extrémité
verticale,
méabilités
L’essai mais
avec
donne
qui peut
le donc,
la tube
moyenne
en différer
ouvert
non géométrique
pas
uniquement
beaucoup.
la perméabilité
desà per¬
son

Cas de la crépine cylindrique. — Détermina¬


tion du rapport KÂ/K„. perméabilité
terminer
différents.
façon
tube
relève
port
KÂ/K„.
de
moyen
1/D
calcul
d’admettre
assez
conduit
terrain
Les
Nous
l’abaque
nul
des
ouvert
suivante.
grand
deux
ensuite
Pour
deàaterminerons
:quilesupposons
H/Q
donné
sous-estimer
Ôn
larapport
qu’un
formules
uniquement
montre
est
déterminer
de
donne
verticale
formule
observés
le
peut
On
entièrement
lala
tube
essai
figure
KÂ/K„
fait
moyenne
par
labien
ci-dessus
que
ced’une
(20).
etperméabilité
est
leun
Kh/Kv,
exemple
àchapitre
avec
6àqu’un
degré
àsa
Kh/Kv
fonction
premier
partir
déterminé.
qui
Et
longueur
base
quel
VKÂ/K„,
1/D
permettent
on
comme
d’anisotropie
aessai
procéder
==
de
(1/D
peut
point
été
par
essai
de
10.
horizontale,
0deux
1.donne
le=
1/D
établi
avec
un
se
l’essai
Le
tenseur
avec
le0).
de
essais
servir
de
etpetit
rap¬
fait
soi-
1/D
dé¬
On
au
du
de
leà
la

Nous faisons la même transformation que ci-


dessus. La crépine est modifiée. Nous aurons :

(l/D)' = y/-|i (Z/D)


Le rapport des débits est le même que précé¬
demment.

Fig. 6.
QUESTION D. FILTRATION - DÉGRAVEMENT - DÉVASEMENT 277

disant « essai de perméabilité verticale » con¬ où T est le temps qu’il a fallu pour que le ra¬
duit, comme
fausse : nous l’avons vu, à une valeur battement dans le forage passe de Hi à H2.
Le fait de faire les essais en régime variable
Kv, = VK7 = VÏÜKv n’entraîne aucune complication théorique. Il suf¬
fira de remplacer dans toutes les formules H/Q
Un « essai de perméabilité horizontale » avec par sa valeur donnée par (22).
(21),=une
//D 10 donnerait,
valeur : d’après les formules (8') et Lorsque le terrain est peu perméable, il faudra
attendre très longtemps pour que le niveau dans
le forage se stabilise. Or, il est nécessaire de
K,-= K» ln (2 X 10) connaître le niveau statique pour calculer le ra¬
ln (2 X 10) + (1/2) ln 10 = 0,72 K, battement. On peut alors procéder de la façon
suivante : on prend une origine arbitraire pour
Le degré d’anisotropie est mesuré par le rap¬ mesurer : les niveaux. Si h0 est le niveau statique
cherché
port Kfc/Ky. L’interprétation erronée donnerait :
H = h0 — h

K'v
K'?,,- = -VIO
0,72
_, —
Kfc
K„- = 2,3
00 au lieu
r de j 10
-in Nous venons de voir que :

On voit que l’erreur est considérable. dH/dt


H ___
p te

V. — CONDUITE PRATIQUE DES ESSAIS


sesIlcette
doivent
de etenh résulte
s’aligner
en
droite
ordonnées,
que
avec
sursil’axe
une
on
les porte
de
points
droite.
h dh/dt
donne
expérimentaux
L’intersection
enle abscis¬
niveau
Pompage ou injection dans le forage.
Sauf si la cavité filtrante est très éloignée de statique, car h0 correspond à (dh/dt) = 0.
la surface libre ou que le débit pompé ou injecté
est très faible, il faudra éviter une trop grande VI. — EXAMEN CRITIQUE ET CONCLUSION
durée de l’essai. On risquerait en effet de gon¬
fler ou de déprimer la nappe d’une façon impor¬ Le rayon de mesure.
tante au droit du forage. L’écoulement réalisé
s’écarterait du schéma théorique et l’applica¬ Comme nous l’avons déjà dit, un essai de per¬
tion des formules risquerait de ne plus se jus¬ méabilité n’intéresse que la portion de terrain
tifier. Le pompage et l’injection présente en ou¬ dans laquelle il crée un écoulement sensible.
tre l’inconvénient qu’il est difficile, avec des Chaque zone intervient avec un poids d’autant
moyens de chantier, de maintenir bien constant plus grand que le gradient moyen y est plus fort.
le débit et le rabattement dans le forage. De On peut se faire une idée du rayon de mesure
plus, si l’essai doit durer peu de temps, le régime en considérant les surfaces équipotentielles. La
permanent ne sera pas réalisé. Il sera donc en figure 7 donne l’aspect de ces surfaces obtenues
général plus commode de réaliser directement à la cuve électrique pour trois valeurs de Z/D.
l’essai en régime variable. On peut admettre que tout le terrain qui se
trouve à l’extérieur de l’équipotentielle 10 % n’a
Essais de remontée et de descente du niveau plus aucune influence sensible sur le résultat de
dans le forage. la mesure. L’examen de la figure montre que le
rayon de mesure croît avec Z/D. Il reste cepen¬
Ces essais sont très rapides. Les mesures de dant toujours faible et de l’ordre de grandeur
débit sont remplacées par des mesures de niveau de la plus grande dimension de la crépine. C’est
qui peuvent être très précises. un grave inconvénient. Pour cette raison, une
A chaque instant, on a : mesure locale n’aura de sens que si elle fait par¬
K HD tie d’une série relativement importante.
= C‘e = f (1/ D)
Q
Les sources d’erreurs.
Par ailleurs, Q S (dH/dt), S étant la sec-
tion du tube : Les mesures de rabattement peuvent se faire
avec une grande précision. Nous ne tiendrons
H 1 1 donc pas compte des erreurs de mesure. Il sera
Q S (dH/dt) S d/dt(lnU) par contre très difficile de réaliser avec précision
en intégrant par rapport au temps : la cavitéunfiltrante,
fectuer contrôle.et On
à peu
a : près impossible d’ef¬
H 1 T
(22)
Q “ S ln Ha K = C. Q
Hi HD
278 PLUIE, ÉVAPORATION, FILTRATION ET ÉCOULEMENT

l’erreur relative qu’on commettra sur K sera la ment le diamètre théorique de la crépine, alors
même que celle qui affecte le diamètre du son¬ que lecomplètement
peut colmatage d’une
fausser
zonela très
mesure.
peu étendue
Il sera
dage. La précision de ce dernier dépendra sur¬
tout de la tenue et du degré d’homogénéité du donc indiqué en général de faire précéder l’essai
terrain, ainsi que du soin apporté à l’exécution d’un pompage dont le but est de « laver la
crépine ».
du forage.
mais
aisément
il nous
atteindre
Nous
semble
hésitons
15queà l’erreur
un
20 %.
peu On
commise
à laaura
chiffrer,
peut
tou¬
Conclusion.
jours intérêt à ce que le diamètre soit assez
grand, mais des considérations économiques fixe¬ Les possibilités d’erreurs dues à des causes
ront une limite qu’on ne pourra dépasser. chercher, dans sont
incontrôlables la détermination
telles qu’il serait
des illusoire
coefficients
de
Une source d’erreurs encore plus grandes est
l’existence éventuelle de cheminements privilé¬ théoriques, une précision supérieure à celle des
giés le long du tubage. L’erreur est d’autant plus formules approchées que nous avons indiquées.
importante que la perméabilité est plus faible. Celles-ci présentent en outre l’avantage de ne
Elle est en outre absolument imprévisible.
Il en est de même de la perturbation super¬ nécessiter
L’examenquecritique
des calculs
des extrêmement
mesures locales
simples.
ne
ficielle créée par la perforation au voisinage de
la surface filtrante. Cette perturbation se situe sions évidemment
laisse sur la qualité
pas de
subsister
ces mesures.
beaucoupIl d’illu¬
reste
dans la zone des plus forts gradients et peut cependant leur facilité d’exécution et leur prix
donc avoir un effet qui est loin d’être négligea¬ comparativement modeste, qui permettent d’en
ble. Le colmatage est plus à craindre à cet égard faire un nombre relativement important.
qu’une augmentation locale de la porosité. Cette renseignements.
Or, la quantité peut compenser la qualité des
dernière a comme seul effet d’agrandir légère¬

Fio. 7.

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
E. Lefranc. — La théorie des poches absorbantes et son of permeability of soil below the water table. Soil
application à la détermination du coefficient de Science Soc. of Amer., vol. 10, pp. 58-68, 1945.
perméabilité des terrains en place et au calcul du
débit1937.
bre des nappes d’eau. Le Génie Civil, 13 novem¬ R. G. Reeve et Don Kirkham. — Soil anisotropy and some
field methods for measuring permeability. TAGU,
Don Kirkham. — Proposed method for field measurement voi. 32, n° 4, pp. 582-590, août 1951.
QUESTION D. FILTRATION - DÉGRAVEMENT - DÉVASEMENT 279

DISCUSSION

M. le Président Chausse remercie M. Schneebeli (ap¬ rains »effectués


dages a donnéparlieulaà Société
de nombreux
« Les essais
Travaux
d’injection
souter¬
plaudissements) et signale qu’il avait lui-même envisagé
une variante de la méthode consistant à remplacer les d’eau en terrain naturellement saturé. Nous desirions
mesures électrocinétiques par des mesures électrostati¬ aussi nous faire une idée de la perméabilité du terrain
quesdifficile
est (capacités),
à éliminer.
mais l’influence des capacités parasites situé au-dessus de la nappe naturelle et dans ce cas nous
avons complété les essais à l’eau, difficilement interpré¬
M. Schneebeli répond que l’oscillographe qu’il a em¬ tables, par des essais à l’air : l’emploi de l’air comme
ployé comme instrument de zéro dans ses mesures d’ana¬ fluide d’essai nous a paru normal lorsque le terrain est
logie rhéoélectrique à la cuve a décelé la présence de baigné d’air et non d’eau. Nous avons utilisé des débits
capacités et qu’il a songé à leur utilisation analogique; et des pressions assez faibles pour rester en régime
mais il s’est rendu compte que ces capacités étaient voisin du régime laminaire (on calcule aisément que
effectivement, comme le remarque M. le Président, d’ori¬ pour des écoulement d’eau et d’air en régime laminaire,
gine parasitaire. dans un même terrain et sous des gradients de pression
M. le Président signale également la possibilité de égaux, les nombres de Reynolds corespondants sont entre
dégrossir les problèmes d’infiltration avec un papier eux dans un rapport voisin de 4) . Nous avons tenu
conducteur (papier « Télédeltos ») constitué par une compte, le lacasdétente
assimilant échéant,dans
de lale terrain
compressibilité
à une détente
de l’airiso¬
en
couche de carbone à résistivité élevée comprise entre
deux feuilles de papier collées l’une à l’autre et dans therme.
lequel on peut insérer des électrodes aux points voulus. « Voici un exemple de résultats obtenus au cours d’un
Un exemple de papier conducteur, sur lequel est donnée essai effectué en novembre 1953 : la zone d’injection était
la solution, obtenue dans son laboratoire, du problème située, en terrain sec, à 35 m de profondeur et avait 10 m
relatif à un rideau de palplancbes avec ligne de courant de hauteur, alors que la nappe d’eau naturelle se trou¬
et ligne de potentiel, est présenté par M. le Président : vait à 67 m de profondeur. Dans un domaine de pres¬
on opère sur deux modèles qui sont complémentaires sions très étendu (pressions comprises entre 0,1 g/cm2
l’un de l’autre en faisant appel à l’analogie inverse. et 1.000 g/cm2), le graphique débit-pression est resté
M. le Président présente également une autre série linéaire et le coefficient de perméabilité (ramené à la
d’études, au moyen de papier conducteur perforé d’une perméabilité à l’eau) que l’on en déduit vaut
manière calculée à l’avance, des infiltrations en milieux 0,5.10_s cm/s. Des essais d’eau effectués soit dans la
homogènes et anisotropes. même zone hors de la nappe, soit dans un terrain saturé
M. Schneebeli tient à remarquer à ce sujet que le d’aspect analogue à celui du présent exemple, avaient
manque de précision que l’on reproche quelquefois au conduit à un coefficient compris entre 0,4 et 0,8 10_3cm/s.
papier conducteur est une critique vaine, car dans toutes On constate que les graphiques d’essais à l’air sont
les méthodes de calcul des écoulements souterrains, la même souvent plus réguliers que ceux d’essais à l’eau.
précision est illusoire étant donné l’incertitude dans « Nous utiliserons prochainement ce procédé dans une
laquelle
néité du on
terrain.
est quant à la perméabilité et à l’homogé¬ galerie de reconnaissance munie d’un obturateur. Le
volume de terrain intéressé sera alors notablement plus
M. Mayer remercie M. Schneebeli de son intéressante important, autour d’une telle galerie, qu’autour d’un
observation qui montre qu’on peut ramener à une étude simple sondage et les caractéristiques de terrain obte¬
de laboratoire le cas d’une hétérogénéité de terrain par¬ nues nous serviront au calcul des pertes possibles d’un
ticulièrement « homogène ». A ce propos M. Mayer, cite barrage situé en terrain calcaire. »
un cas d’hétérogénéité naturelle qui montre la nécessité En réponse à une question de M. Dreyfus, M. Schnee-
de confirmer les résultats de laboratoire par de nom¬ beli précise que la méthode exposée pourrait aussi être
breuses et fréquentes mesures in situ comme celles que utilisée dans les mesures de perméabilité en dehors de
M. Schneebeli a exposées. la nappe. L’air remplacerait alors l’eau en tant que
(Voir à la suite, page 305, ta note rédigée par liquide
M. Raud. filtrant, comme dans les essais décrits par
M. Mayer.)
M. Raud fait part de la mise en œuvre par le Service Ces mesures pourraient, d’après M. Dreyfus, avoir un
des Etudes et Recherches de l’E.G.A. d’une méthode un intérêt pour des problèmes de drainage et pour le cas
peu analogue à celle qui a fait l’objet de la communi¬ où une cuvette initiale vide doit être remplie ultérieure¬
cation de M. Schneebeli. ment par suite de la présence d’un barrage au voisinage.
La nappe existante, indique M. Schneebeli en s’aidant
d’un croquis au tableau, deviendrait alors l’imperméable
INTERVENTION DE M. RAUD car les faibles pressions de l’écoulement d’air ne la
modifient pas. Une seule difficulté pourrait se présenter
dans les sols de granulométrie un peu fine dans lesquels
« Le Service des Etudes générales et Recherches d’Elec- de l’eau est retenue dans une zone qui se trouve au-
tricité et Gaz d’Algérie a eu l’occasion d’appliquer cette dessus de la nappe. Cette eau réduit la porosité du ter¬
année
M. Schneebeli.
une variante de la méthode que vient d’exposer rain qui est alors moins perméable à l’air. Cela consti¬
tuerait en somme une hétérogénéité apparente du ter¬
« Il s’agissait de l’étude d’un emplacement de barrage rain au voisinage de la nappe, ce qui n’est pas très
situé dans des calcaires fissurés. Une campagne de son¬ grave.

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