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Applications
de la m é t h o d e de l'hydrogramme unitaire
à quelques cours d'eau français
Application of the unit hydrograph method
to a f e w French streams
PAR J. J A C Q U E T
I N G É N I E U R A L A D I V I S I O N « H Y D R O L O G I E »
D U S E R V I C E D E S É T U D E S H Y D R A U L I Q U E S D ' É L E C T R I C I T É D E F R A N C E
Les principes de base de la méthode de l'hy- troisième parties de cet exposé sont consacrées à
drogramme unitaire étant connus [1], on exa- une revue rapide de résultats d'application à
mine dans une première partie les problèmes l'analyse des phénomènes d'écoulement sur di-
concrets de l'ingénieur qui justifient la mise en vers cours d'eau de France.
oeuvre pratique de cette technique; les seconde et
PREMIÈRE PARTIE
C O N D I T I O N S P R A T I Q U E S D'UTILISATION D E L A MÉTHODE
DE L'HYDROGRAMME UNITAIRE
Le problème fondamental envisagé ici est ce- vision d'apports dans une retenue, etc.). L'hy-
lui de la synthèse de l'hydrogramme d'écoule- drogramme unitaire, en tant que caractéristique
ment d'une averse sur un bassin versant : dans du bassin versant, est utilisé à son rang pour
quelle mesure l'utilisation d'hydrogrammes uni- moduler dans le temps le volume d'écoulement
taires en permet-elle une approche de solution? estimé par d'autres méthodes à partir des averses
O n est conduit à distinguer divers points de vue observées ou prévues : il n'apporte donc pas une
suivant la nature du résultat recherché par l'in- solution complète à ce problème complexe.
génieur et suivant le type de bassin versant
étudié.
B. — Prédétermination d'hydrogrammes
d'écoulement d'une aire imperméabilisée
et d'un bassin versant naturel
A. — Problèmes hydrologiques d'équipement
et d'exploitation des cours d'eau
1. La presque totalité des eaux météoriques
reçues par une agglomération à forte densité de
E n matière d'hydrologie des crues, l'ingénieur population contribue au ruissellement superficiel
d'équipement et l'ingénieur exploitant d'aména- direct. Les coefficients d'écoulement ou de ruis-
gements hydrauliques ont des exigences diffé- sellement sont toujours élevés et dépendent
rentes, bien qu'elles se ramènent en dernière d'abord du degré d'imperméabilisation, donc
analyse à la recherche d'informations quantita- d'urbanisation, du bassin. O n utilise en pratique
tives sur des phénomènes à venir, à espérer ou des valeurs fixes de ces coefficients, caractéris-
à craindre, avec ou sans indication de temps. tiques de l'aire étudiée. Ceci représente une sim-
plification importante du calcul des crues plu-
1. La détermination des dimensions d'un ou- viales à évacuer, qui ne comportent par ailleurs
vrage nécessite la connaissance des caractéris- qu'un débit de base négligeable. Si des hydro-
tiques des crues de faibles probabilités au point grammes unitaires ont pu être déduits de l'ana-
d'implantation choisi : distribution des débits lyse d'un certain nombre d'averses et de crues
dans le temps et valeur du débit de pointe de subséquentes observées sur la zone, la détermi-
l'hydrogramme de crue, sans référence — et c'est nation des débits maximaux correspondant à des
important — à une date précise d'occurrence averses-types de fréquence déterminée est, en
du phénomène. Il sera en principe avantageux principe, possible.
d'utiliser la méthode de l'hydrogramme unitaire
lorsque la statistique des débits dont on dispose 2. La difficulté de prédéterminer les hydro-
est courte au regard de celle des données plu- grammes de crues d'un bassin versant naturel,
viométriques. Mais il faut noter que l'introduc- dont on connaît des hydrogrammes unitaires,
tion du point de vue probabiliste dans la liai- provient de ce que les paramètres représentatifs
son pluie-débit à l'échelle de l'averse, pose des de l'état du bassin varient rapidement dans le
problèmes délicats qui sont loin d'avoir reçu temps. Les valeurs des coefficients d'écoulement
des solutions satisfaisantes. et de ruissellement d'averses dépendent étroite-
ment de l'humidité des terrains, de l'état des
2. Les exigences d'un organisme d'exploitation nappes phréatiques sur le bassin, tout autant que
sont plus précises et aussi plus difficiles à satis- des caractéristiques des précipitations. La dis-
faire : il s'agit en effet de prévoir un hydro- tribution dans le temps — en cours d'averse —
g r a m m e d'écoulement à sa date exacte, à échéance des « pertes » de précipitations (« pertes » par
la plus longue possible (annonce des crues, pré- infiltration, évaporation, rétention) pose enfin un
N° .SPÉCIAL B-1960 J. J A C Q U E T 859
problème ardu non résolu. La complexité des C'est là l'objet principal des études sur bas-
facteurs en jeu nécessite donc l'examen d'un sins expérimentaux qui permettent de transposer
grand nombre de cas pour réaliser le « toutes certains résultats à d'autres bassins, ou tout au
choses égales d'ailleurs » dans l'étude du sens et moins d'orienter efficacement les recherches sur
de l'importance de l'influence de chaque facteur un nombre limité de facteurs d'écoulement pour
d'écoulement sur les hydrogrammes de crues. la prédétermination des hydrogrammes.
DEUXIÈME PARTIE
Dans leur phase actuelle, ces études concernent des hypothèses de base de la méthode a été effec-
l'analyse de crues d'origine pluviale sur des bas- tuée par M. Cappus [2] qui a analysé plus de
sins versants naturels du Massif Central et de sa 200 crues pluviales de la Saignerie sur le bassin
périphérie (fig. 1). expérimental d'Alrance (superficie 3,15 km' ).2
FIG. 1
Emplacement des bassins versants étudiés.
8G0 LA HOUILLE BLANCHE N" SPÉCIAL B-1960
895 m
j Feniers 879 m
©
904 m
921
Millevùxhes ippolyte©
© '
939
FIG. 3
stotion de jaugeoge Bassin versant du haut Vidourle
635 m à Saint-Hippolyte-du-Fort (superficie: 35,5km ). 2
0 2 4 6 8 10 k m
© S t a t i o n pluviométrique équipée d'un pluviographe
possible de calculer avec une bonne précision
(v) « " " « pluviomètre simple
les débits instantanés, moyens journaliers ou
FIG. 2
mensuels à partir des précipitations et d'un pe-
Bassin versant de la Diège au pont de Loubeix
2
tit nombre de paramètres représentant l'état du
(superficie 225 k m )
bassin.
(On a représenté le découpage polygonal définissant les
coefficients de pondération à affecter aux observations
pluviométriques pour le calcul de la lame d'eau m o y e n n e 2. Une nouvelle phase de recherches en dé-
précipitée sur le bassin par la méthode de Thiessen.) coule : contrôler la validité du procédé de cal-
Sauve
©
Moulezan
FIG. 4
2
Bassin versant du Crieulon au pont d'Orthoux (superficie : 110 k m )
(Le Crieulon est u n affluent de rive gauche du Vidourle à l'amont de Sommières.)
N° SPÉCIAL B-1960 J. J A C Q U E T 861
cul mis au point à Alrance lorsqu'on l'applique mis de vérifier la stabilité des hydrogrammes
à des bassins versants plus étendus et étudier unitaires en tant que caractéristiques de ruissel-
l'évolution de la précision d'estimation des dé- lement d'un bassin versant : les hydrogrammes
bits lorsque l'on s'écarte des conditions expéri- unitaires dérivés de l'analyse de crues de moin-
mentales d'établissement des relations pluie-débit dre importance ont été utilisés pour reconstituer
dont on fait usage. La nécessité d'un ajustement avec une précision acceptable les hydrogrammes
qui prenne en compte les hétérogénéités crois- de ces crues de fréquence rare, sur le haut
santes affectant les facteurs d'écoulement est en Vidourle à Saint-Hippolyte-du-Fort (fig. 3), sur
effet évidente. A cette fin, une série de bassins le Crieulon à Orthoux (fig. 4) et sur le Vidourle
versants expérimentaux dont les superficies va- à Sommières.
2
rient de 20 à 225 k m — tel celui de la Diège
(fig. 2) — ont été équipés sur la haute Dordogne
en vue de l'étude des possibilités de prévision
d'apports à courte et moyenne échéance dans les
retenues de la région. C. — Etudes sommaires sur des bassins du
Massif Central
FIG. 5
8
862 LA HOUILLE B L A N C H E N" SPÉCIAL B-1960
TROISIÈME PARTIE
Les problèmes (résolus ou non) que pose l'ana- A. — Analyse des averses et des crues
lyse des hiétogrammes d'averses et des hydro- correspondantes pour l'établissement
grammes de crue en vue de la dérivation d'hydrogrammes unitaires
d'hydrogrammes unitaires, et ceux relatifs à la
synthèse d'hydrogrammes d'écoulement à partir 1. E T U D E D E L'AVERSE G É N É R A T R I C E D E LA CRUE
de la pluie, sont examinés à la lumière des
(crue du Vidourle à Sominières, le 4 octo-
résultats obtenus sur les divers bassins précités.
bre 1958).
Les définitions de termes techniques et les nota-
tions utilisées sont celles de L'Hydrologie de a) Estimation de la lame d'eau moyenne re-
l'Ingénieur, de M. Remenieras [1]. çue par le bassin :
Fia. fi
Réseau d'isanomales cotées en
% de la hauteur de lame d'eau
m o y e n n e (P = 153 m m ) précipi-
tée sur le bassin du Vidourle à
Sommières le 4 octobre 1958
(superficie du bassin versant :
!
630 k m ) .
N" SPÉCIAL B-1960 J. J A C Q U E T 863
FIG. 8
bien défini, auquel il n'est pas possible de don- Le tracé des courbes frontières sur l'hydro-
ner une signification précise. g r a m m e étudié est effectué par extrapolation à
Les deux méthodes d'analyse d'hydrogrammes gauche des courbes de décrue d'écoulement hy-
ont été utilisées : en trois phases (étude du Vi- podermique ou souterrain, puis complété au jugé.
dourle) et en deux (étude des bassins du Massif Dans certains cas, l'étude d'hydrogrammes cor-
Central). Dans l'un et l'autre cas, les méthodes respondant à des averses n'ayant manifestement
de séparation sont analogues et basées sur l'étude pas donné lieu à un ruissellement important per-
des courbes de décrue. O n admet couramment met de définir le temps séparant l'averse des
que la décrue de chaque phase d'écoulement m a x i m u m s de crues hypodermique ou souter-
s'opère suivant une loi de décroissance expo- raine et parfois les débits correspondants. C'est
nentielle de la forme : finalement l'expérience acquise dans la compa-
raison des hydrogrammes calculés et observés
QU) =Q(f„) d'un bassin qui permet d'améliorer le tracé des
L'analyse de la courbe de décrue tracée en courbes frontières.
coordonnées semi-logarithmiques (log Q, t) fait
apparaître les instants de fin de décrue des dif-
b) Estimation des volumes d'écoulement et bi-
férents types d'écoulement (fig. 8).
lan global relatif à une averse :
O n observera que la loi de décrue souter-
raine (loi de tarissement) n'est valable qu'en Dans le cas de la crue du 4 octobre 1958 à
l'absence d'évaporation : en réalité, le coefficient Sommières, la séparation des phases d'écoule-
de décroissance a varie avec la saison. Ainsi, ment de crue conduit aux résultats suivants :
l'étude du tarissement du bassin de la Maronne — Volume ruisselé V,. = 36 M m 3
équivalents à
(fig. 9) a permis de déterminer, par des courbes une lame d'eau (pluie nette) P„ = 57 m m ,
enveloppes de décrues souterraines, des valeurs
moyennes de % significativement différentes : — Coefficient de ruissellement global :
K,. = P„/P = 57/153 = 37 % .
en été (14 < 0 < 16") : 10° a = 2,05
m
Fie il
le volume (ou son équivalent en lame d'eau) relatif à une averse de durée donnée : elles
écoulé entre le début de la crue et l'instant permettent, en particulier, de déterminer
de réapparition de la valeur du débit de l'heure du débit de pointe correspondant.
base observé au début de la crue. Il appa-
raît ainsi que l'averse étudiée (P = 153 m m ) Ainsi, sur le bassin de la Maronne orienté
a produit 93 m m d'écoulement, soit un ren- ouest-est dans le sens de l'écoulement (fig. 5), le
temps de montée de la crue varie du simple au
dement de 60 % : la recharge en humidité
double suivant le déplacement de l'averse d'est
du sol et l'évapotranspiration ont absorbé
en ouest ou d'ouest en est. Dans le cas de la
40 % de la précipitation. Ces chiffres doi-
Diège au pont de Loubeix (fig. 2), le temps de
vent être rapprochés de ceux relatifs aux
montée t est lié à la durée de la pluie
m par la
averses des 29 et 30 septembre 1958 qui ont
relation linéaire :
fourni seulement 17 % de leur volume en
écoulement en raison de l'état de sécheresse t = (l /2) + 8 h
m p
c) Etude de la distribution du volume d'écou- Cette opération est présentée sous la forme
lement dans le temps : simplifiée suivante : définir, à partir de l'hydro-
O n détermine sans difficulté spéciale les temps g r a m m e de la figure 7, un hydrogramme uni-
de réponse du bassin, temps de montée et taire correspondant à une averse efficace de
temps de base de l'hydrogramme de crue [ 1 ]. 1 heure et à un volume de ruissellement équi-
Ces diverses grandeurs varient en fonction valent à 1 m m de lame d'eau.
des caractéristiques d'averses et intervien- a) Le volume de ruissellement de la crue
nent pour fixer la forme de l'hydrogramme V,. s 57 m m de lame d'eau a été produit,
866 LA HOUILLE B L A N C H E N" SPÉCIAL B-1960
d'après le hyétogramme moyen, par une frac- primant l'égalité des tranches horaires de
tion d'averse qui a duré 2 heures et fourni ruissellement dans les hydrogrammes com-
102 m m de pluie efficace, dont 57 m m de posé et observé. La méthode est générale et
pluie nette. O n a admis pour cela une capa- est en principe applicable quelle que soit la
cité d'absorption constante sur le bassin pen- complexité de l'averse génératrice et de
dant cette durée efficace : C ,„ = 22,5 m m / h rt l'hydrogramme résultant.
(en fait, ce paramètre devrait être une fonc- Dans tous les cas, le nombre d'équations
tion décroissante de la durée de la pluie). écrites est supérieur à celui des inconnues
u . La théorie de l'hydrogramme unitaire
{
b) D'après la théorie de l'hydrogramme unitaire,
permet d'affirmer la compatibilité du sys-
l'hydrogramme de ruissellement observé
tème. La solution devrait donc être indé-
peut être considéré c o m m e résultant :
pendante du choix des équations résolvan-
— soit d'une averse de 2 heures avec intensité tes : en fait, les imprécisions de tracé de
moyenne de pluie nette : l'hydrogramme de ruissellement, celles de la
répartition des intensités nettes entre les
I„ = 57/2 = 28,5 m m / h
averses unitaires, jointes au fait que la linéa-
rité de la relation pluie-ruissellement est
—- soit de la succession de deux averses unitaires
seulement une hypothèse, conduisent à des
de 1 heure dont les intensités nettes seraient
séries de valeurs différentes de coefficients
43 m m / h pour la première et 14 m m / h pour
iii selon le choix opéré. O n procède alors de
la seconde (fig. 7).
manière à réaliser le meilleur ajustement
c) La distribution horaire (en '%) du volume possible pour les valeurs centrales utilisées
ruisselé V donne une suite de valeurs v
r i
pour la détermination des débits de pointe.
(telles que S w = 100) qui constituent dans
4
O n a retenu pour l'hydrogramme unitaire
le premier cas une estimation des coeffi- du Vidourle à Sommières, dont le temps de
cients de distribution du ruissellement pro- concentration est 16 heures, un coefficient
duit par une averse unitaire de 2 heures. maximal de distribution u —18 % dans à
LA M A R O N N E A SAINTE-EULALIE
1958
Hydrogramme unitaire
E durée d'averse : 4 h
volume ruisselé : 4 m m (1 m m / h )
f hydrogrammes observés
hydrogramme unitaire moyen
FIG. 10
H y d r o g r a m m e unitaire m o y e n
de la Maronne à Saintc-Eulalie
correspondant à une durée
d'averse unitaire de 4 heures,
(Cet h y d r o g r a m m e n'est pas un
h y d r o g r a m m e de ruissellement
pur : il intègre tous les types
d'écoulement de crue à l'ex-
clusion de l'écoulement souter-
+ 20 Temps en heures rain).
N" SPÉCIAL B-1960 J. J A C Q U E T 867
TABLEAU 1
Caractéristiques d'Hydrogrammes unitaires
relatifs à une averse unitaire de durée une heure (V,. = 1 m m )
Débit
de pointe
Super- Altitudes (en m ) Temps Temps T e m p s de Temps
de l'hydr.
Bassin versant
ficie réponse de montée hase de concen-
2 unitaire
en km " lag " tration
S
A Ma xi. Moy. Mini. tp l,„ t. mVs
^
mes unitaires des bassins versants étudiés. et à mesure de l'extension des recherches
Les hydrogrammes unitaires relatifs au Vi- d'hydrogrammes unitaires sur des bassins
dourle et au Crieulon concernent le seul ruissel- variés.
lement direct; les autres intègrent également le
ruissellement retardé ou hypodermique.
Î5 reconstitué
S ^el
FIG. 12
Reconstitution
d'un h y d r o g r a m m e de crue
de la M a r o n n e à Sainte-Eulalie.
N° SPÉCIAL B-1960 J. J A C Q U E T 869
voir être lié assez simplement à un paramètre évacuée par l'écoulement souterrain (sauf le cas
représentant l'état du' bassin (débit de base par de crues exceptionnelles telles que celle du 4-10-
exemple) et à un paramètre représentant la pré- 1958 à Sommières) : d'où l'importance de la re-
cipitation qu'il reçoit [2]. cherche des lois de cette phase de l'écoulement
sur les bassins où la préA'ision des débits doit
3. Les coefficients de ruissellement des crues porter non seulement sur les débits de pointe de
analysées dépassent rarement 2 0 % . La plus crues, mais être continue et englober la totalité
grande partie des eaux météoriques est donc des apports d'écoulement.
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
D I S C U S S I O N
Président : M . D E Y M I É
sol, — plus ou moins bien représentée par u n index milliers de k m , la considération des pluies journa-
2
des pluies antérieures ou le débit de la rivière avant lières suffit. Par contre, sur u n bassin de quelques k m ,
la crue — et l'intensité de l'averse; encore que, pour une intensité de 1 m m / m n , qui n'est pas très excep-
ce dernier paramètre, dans de n o m b r e u x bassins en tionnelle, représente u n débit de ruissellement de
3 2
France, M . G U I L L O T croit que l'intensité de pluie due à 16,6 m / s . k m . Si le temps de concentration d'un tel
un passage cyclonique — front chaud plus front froid, bassin est de l'ordre de l'heure, on peut s'attendre à
3
ou front froid seul, de durée totale 6 à 12 heures — voir des débits de crue de 10 à 20 m V s . k m produits
atteint rarement le seuil qui provoque le ruissellement par une averse inïense de une heure : on l'a constaté
2
et qu'alors le paramètre « intensité de pluie » n'a, avec surprise sur des déversoirs de bassins de 1 k m ,
sans doute, qu'une influence secondaire. Il faut s'efforcer deux ans après leur construction.
d'établir, le plus tôt possible et pour plusieurs bassins,
M. R E M E N I E R A S souligne que l'intensité prise en
un catalogue de plusieurs centaines de crues courantes,
compte est évidemment celle de la pluie ruisselée. D a n s
correspondant chacune au passage d'une perturbation.
l'exemple (Vidourle) présenté par M. J A C Q U E T , cette
.Seules ces données — et non des raffinements de forme 2
pluie a duré 2 h sur un bassin de 630 k m ; cette durée
d'hydrogrammes unitaires — permettront les études de
étant très inférieure au temps de concentration, on n'a
corrélation indispensables pour prévoir le coefficient
pas observé les débits spécifiques énormes qui viennent
d'écoulement d'après les conditions antérieures d'une
d'être évoqués. Mais cette durée de pluie nette aug-
averse.
mentant, on verrait croître rapidement les débits spé-
cifiques dont la méthode de l'hydrogramme unitaire
M . le Président indique que les orateurs qui se sont
permet ici de calculer les ordres de grandeur.
succédés, en particulier M . R O D I E R , se sont efforcés de
répondre à cette question. M . G U I I . L O T indique que, sur le Vidourle, la crue du
M . R O D I E R estime que l'hydrogramme unitaire est 4-10-1958 a été aggravée par rapport à celle du
d'un très grand intérêt pour le calcul des crues excep- .'10-9-1958 du l'ait m ê m e de celle-ci, alors que les inten-
tionnelles dues principalement au ruissellement. D e u x sités pluviales étaient du m ê m e ordre.
facteurs interviennent dans ce calcul : le volume écoulé M. J A C Q U E T rappelle que le volume d'écoulement de
N" SPÉCIAL B - 1 9 6 0 J. J A C Q U E T 871