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Application des essais

de pompage à l'évaluation
du coefficient d'anisotropie
hydraulique des sols aquifères
M.CASSAN

Résumé
SA Fondasol Études Nous avons précédemment présenté une méthode
BP 767 permettant d'évaluer le coefficient d'anisotropie des sols
84035 Avignon Cedex aquifères à partir d'essais Lefranc. Nous montrons
maintenant que l'on peut, également de façon très simple,
déterminer ce coefficient à partir des essais de pompage
classiques dans le cas de puits imparfaits pourvu que l’on
dispose d'au moins deux piézomètres.
Dans le cas d’un puits parfait, on pourra se ramener au
cas du puits imparfait en arrêtant le forage du puits avant
qu'il n'atteigne le substratum et en procédant à un essai
de pompage spécifique, le forage du puits étant ensuite
poursuivi jusqu’à sa profondeur définitive.
Nous précisons les procédures de réalisation de ces
essais pour tous les cas pratiques que l'on peut
rencontrer et nous donnons les formules et les tables
numériques permettant l'interprétation de ces essais.

Estimationofthehydraulicfactor
for aquifer soils byapplication
ofpumpingtests
Abstract

A method to deduce the anisotropic coefficient of soil from


Lefranc tests was previously presented.
The folowing paper explains how determining this coefficient
from classical pumping tests, for the case of an unperfect well,
can be as easy as the previously described method provided that
two piezometers are used. The solution for a perfect well is
given by the solution for an unperfect well except that the well
drilling is stopped before the bedrock is reached. At this point,
the well is tested with a specific pumping process before
continuing drilling to the final depth.
The pumping test procedures, for any field applications, are
detailed in this paper with formulae and numerical tables for
their interpretation.

NDLE : Les discussions sur


cet article sont acceptées
dans un délai de trois mois
après sa parution.
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REVUEFRANÇAIS DEGÉOTECHNIQUE
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2e trimestre 2000
La mesure du coefficient de perméabilité des sols certaines approximations (approximation logarith­
homogènes et isotropes se fait, à l'heure actuelle, mique de Jacob), on peut démontrer qu'à tout instant
essentiellement à l'aide d'essais in situ, à savoir l'essai les formules du régime permanent restent applicables,
Lefranc et l'essai de pompage, ces deux essais ayant fait le régime transitoire apparaissant alors comme une
l'objet d'une normalisation : normes Afnor NFP-94.132 succession de régimes permanents.
pour le premier et NFP-94.130 pour le second. L’interprétation classique de l'essai de pompage
Depuis plusieurs années, l'essai Lefranc tend à se suppose que le sol étudié est homogène et isotrope, ce
généraliser au détriment de l'essai de pompage parce qui implique que l'équation de continuité soit une
qu'il peut être considéré comme relativement rapide et équation de Laplace. Or, on sait que dans un milieu ani­
qu'il est réalisable à toute profondeur au fur et à sotrope il n'en est plus ainsi.
mesure de l'exécution d'un forage de reconnaissance Pour déterminer le coefficient d'anisotropie a, il faut
usuel, et cela avec un matériel léger, alors que l'essai alors transformer, par une affinité géométrique, le
de pompage, qui nécessite un matériel lourd, est un milieu anisotrope réel en un milieu isotrope fictif dans
essai beaucoup plus long et évidemment beaucoup lequel l'équation de continuité est bien une équation de
plus cher. Laplace, et où le coefficient de perméabilité k satisfait à
Bien qu'il semble, par conséquent, évident que les une autre condition arbitraire [5],
causes du développement croissant de l'utilisation de On choisit évidemment une condition qui simplifie
l'essai Lefranc soient de nature plus économiques que le problème, et, dans le cas présent, nous avons adopté
techniques, il nous a paru que cet essai était susceptible celle qui consiste à ne pas modifier les distances verti­
de se prêter, moyennant une procédure appropriée, à cales.
une évaluation du coefficient d'anisotropie α défini,
rappelons-le, comme le rapport du coefficient de per­ La transformation est donc telle que :
méabilité horizontale kh au coefficient de perméabilité
verticale kv. C'est pourquoi, nous avons cru utile d'étu­
dier plus en détail ce problème et nos conclusions ont
fait l'objet d’une précédente communication [5],
Mais il ne faut pas perdre de vue que malgré les
méthodes modernes d'interprétation de l'essai Lefranc
qui permettent d'une part de déceler et d'éliminer les
essais non représentatifs, et d'autre part d'exploiter
valablement les essais partiellement perturbés par des On démontre, par ailleurs, que le débit Q dans le
phénomènes parasites, l'essai Lefranc reste un essai milieu réel est lié au débit Q' dans le milieu transformé
ponctuel avec les limites que cela implique alors que par la relation :
l'essai de pompage est un essai « totalisateur » qui rend
compte de la perméabilité moyenne d'un volume de sol
important.
C'est donc le seul essai qui puisse donner une idée
relativement globale du comportement hydraulique du
sol à l'échelle d'un projet et on ne peut imaginer qu'une 2
étude sérieuse, où interviennent des rabattements et
des débits d'exhaure ou de fuite importants, puisse être Puits parfaits
conduite sans y avoir recours. C'est pourquoi, afin
d'accroître le domaine d'application de cet essai indis­ Rappelons qu'un puits est dit parfait lorsqu'il tra­
pensable qu'est l'essai de pompage et de le valoriser verse entièrement la nappe aquifère et qu'il atteint le
davantage si besoin était, il nous a paru important substratum étanche. C'est donc un cas relativement
d'étudier les possibilités qu'il peut offrir dans la déter­ rare mais qui présente l'avantage d'une approche théo­
mination du coefficient d'anisotropie. rique simple.
C'est cette étude que nous présentons dans la pré­
sente communication. 2.1
1 Nappe en charge
Dans ce cas, la formule de Dupuit donne l'équation
Principe de la méthode de la méridienne de la surface piézométrique jusque et
Rappelons qu'un essai de pompage nécessite la réa­ y compris dans le puits (Fig. 1).
lisation d'un puits d'un diamètre relativement impor­ Dans un piézomètre situé à la distance r de l'axe du
tant par rapport à celui des forages de reconnaissance puits, le rabattement est donc :
usuels (par exemple 0,50 à 1,00 m) et la mise en place
d'un certain nombre de piézomètres (au moins trois
selon la norme NFP-94.130) situés à des distances crois­
santes du puits. où Rbest le rayon d'action qui ne peut être déterminé
L'essai consiste alors à mesurer, en fonction du qu'expérimentalement [3,4],
temps, l'évolution du niveau de l'eau dans le puits, mais En appliquant à cette relation la transformation défi­
surtout dans les piézomètres, et cela, si possible, nie par les équations [1], on obtient :
jusqu'à l'obtention du régime permanent. Si ce régime
n'est pas atteint, on peut néanmoins interpréter l'essai

38 en régime transitoire, d'autant plus que, moyennant

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2.2
Nappe libre
Dans le cas de la nappe libre, la formule de Dupuit
ne donne pas le rabattement à la distance r du puits,
mais la hauteur H (r) de la surface libre au-dessus du
substratum imperméable.

FIG .1 Puits parfait en nappe en charge.


Perfect well in a confined aquifer.

La transformée de l'équation (3) est alors :

FIG 2 Puits parfait en nappe libre.


Perfect well in an unconfined aquifer.
Mais comme les distances verticales sont inchan­
gées et que l'équation transformée devient
Malheureusement, cette formule ne correspond à
tous calculs faits : l'équation de la méridienne de la surface de rabatte­
ment qu'au-delà d'une valeur de r racine de l'équation :

En comparant cette équation avec l'équation (3) on


voit que le coefficient de perméabilité mesuré dans un Entre ce rayon critique et la surface du puits, on ne
essai de pompage selon les méthodes usuelles est le connaît pas l'expression analytique de la méridienne
coefficient de perméabilité horizontale et qu'on ne peut qui ne rejoint d'ailleurs pas le niveau de l’eau dans le
donc déterminer ainsi le coefficient d'anisotropie. I1 puits (hauteur de suintement). En revanche, on
n'en est plus de même si l'on fait varier la fiche du puits démontre (3, 7] que. dans le puits, la formule de Dupuit
dans l’aquifère, ce qui nous place dans le cas du puits est exacte et a pour expression :
imparfait que nous examinerons plus loin.
Toutefois, il est possible de résoudre le problème si
on complète l'essai de pompage par de simples essais
Lefranc normaux et si on applique la formule : où Hp et rp désignent respectivement la hauteur d'eau
dans le puits et le rayon du puits.
Si on applique aux équations (5) et (6) la même
transformation géométrique que précédemment, on
obtient comme équations transformées :
où m (λ) et)(λ sont les coefficients de forme des
dans les piézomètres éloignés
cavités Lefranc pour des élancements λ (milieu réel) et
λ α (milieu transformé).
Puisque est donné par l'essai de pompage et k
par les essais Lefranc, l'équation précédente ne dans le puits.
contient que la seule inconnue α et peut être résolue
analytiquement dans certains cas et numériquement On voit donc que le coefficient de perméabilité
dans les autres [5]. mesuré dans un essai de pompage en nappe libre est,
Pratiquement, il faudra évidemment réaliser plu­ lui aussi, égal au coefficient de perméabilité horizontale,
sieurs essais Lefranc avec le même élancement pour et qu'il n'est possible d'évaluer le coefficient d'anisotro­
obtenir une estimation moyenne de k sur toute l'épais­ pie qu'en réalisant le puits en au moins deux phases de
seur de l'aquifère, puisque, le puits étant par hypothèse longueur différente et avec pompage dans chacune
parfait, l’estimation de kh est une estimation moyenne d'elles avant d'atteindre le substratum, ou alors en effec­
sur toute cette épaisseur. tuant, dans l'aquifère, des essais Lefranc normalisés.
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REVUERANÇAISEDEGÉOTECHN
IQUE
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2etrimestre2000
3 la profondeur Di au-dessous de l'éponte étanche avec
pompage sous un débit Q1, provoquant un rabattement
Puits imparfaits h, dans le puits, et une deuxième phase correspondant
à la profondeur définitive du puits D = D2avec un nou­
Un puits imparfait est, rappelons-le, un puits qui ne veau pompage sous débit Q2 provoquant un rabatte­
descend pas jusqu'au substratum étanche. ment h... On est alors ramené au problème traité dans la
référence [5], c'est-à-dire à la résolution de l'équation :
3.1

Nappe en charge dans laquelle :


Nous devons examiner les deux configurations sui­
vantes :
- le substratum étanche peut être considéré comme
infiniment profond par rapport à la base du puits et, on en déduit :
par conséquent, par rapport à l'éponte étanche supé­
rieure ;
- le substratum étanche est situé à une distance finie de
l'éponte supérieure et de la base du puits. Si le régime permanent n'a pas été atteint avec l'un
ou avec les deux débits, on pourra évaluer, avec la
Dans un souci d'exhaustivité, nous examinerons méthode de la norme NFP-94.132, les valeurs asympto­
également, bien qu'il soit contraire à la norme et par tiques des rabattements permanents h1et h2corres­
conséquent très rare, le cas d'un puits qui ne serait pondant à chaque débit.
assorti d'aucun piézomètre.
• Interprétation à partir de piézomètres
Considérons un piézomètre situé à la distance r de
l'axe du puits et dont la prise de pression se situe à
Substratum étanche infiniment profond l'interface de l'aquifère et de l'éponte étanche (point P
• Interprétation de type Lefranc en puits unique de la figure 4). Le niveau de l'eau dans ce piézomètre
sans piézomètres correspond donc à la charge hydraulique en P. Or, si
on se réfère au schéma d'écoulement de la figure 3b,
La formule de Dupuit ne s'applique évidemment on voit que la charge en P n'est autre que le potentiel
plus, mais on remarque que l'éponte supérieure qui règne sur la surface équipotentielle passant par P,
étanche constitue une surface de courant. Il en résulte laquelle est un ellipsoïde de révolution allongé (Fig. 5).
que les équipotentielles sont verticales au niveau de
cette éponte. D'après la théorie de l'essai Lefranc [3] cette surface
équipotentielle et la cavité fictive de filtration de la
Si on prend l'image du puits et du massif aquifère figure 3b sont deux ellipsoïdes homofocaux de dis­
dans le miroir constitué par l'éponte supérieure tance focale 2D. Or le débit qui s'écoule dans cette
(Fig.3b) on voit que l'écoulement est identique à celui cavité fictive est le même que celui qui traverse l'équi-
d'un essai Lefranc en milieu infini, et que le réseau potentielle. Mais, comme nous l'avons vu pour le puits
d'écoulement autour du puits réel (Fig. 3aJ est le même isolé, une variation de charge donnée h mesurée dans
que le demi-réseau inférieur de la figure 3b. le piézomètre correspond à un débit à travers l'équi-
Si D est la fiche du puits dans l’aquifère, on peut potentielle égal au double du débit réel Q pompé dans
donc admettre que l'on pompe dans le puits réel le le puits.
demi-débit que l'on pomperait dans la cavité fictive Puisque toutes les surfaces équipotentielies ont
constituée par le puits et son image, pour une variation même distance focale 2D que la cavité fictive, on peut
de charge sur les parois de la cavité égale au rabatte­ donc écrire pour l 'equipotentielle passant par P :
ment h dans le puits. Q désignant le débit qui produit
ce rabattement h, le débit nécessaire pour provoquer
la même variation de charge dans la cavité fictive de
hauteur 2D sera donc 2Q. Il en résulte, d'après la for­
mule usuelle de l'essai Lefranc :
2 Q = mokhB
La relation qui régit l'écoulement à la distance r du
avec, puisque dans le cas général l'élancement puits est donc finalement :
est supérieur à 1,5 :

En transformant comme précédemment le milieu


Le débit Q dans le puits s'exprime donc avec la for­ réel anisotrope en un milieu réel isotrope sans modifi­
mule usuelle de l'essai Lefranc, mais avec le coefficient cation des coordonnées verticales, la relation précé­
de forme : dente devient :

On peut alors appliquer rigoureusement la méthode


exposée pour l'essai Lefranc [5], en réalisant le forage Si on désigne par λo l'élancement de la partie crépi-

40 du puits en deux phases, une première phase arrêtée à

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née du puits de diamètre Bo= 2 roet par ho le rabatte-

2etrimestre 2000
FIG. 3 Nappe en charge d'épaisseur infinie sans
piézomètre.
Confined aquifer of infinite thickness without
any piezometer. FIG. 4 Nappe en charge d'épaisseur infinie avec
piézomètre.
Confined aquifer of infinite thickness with
piezometers.

ment dans le puits sous le débit Q, la formule précé­


dente s'écrit, pour le puits :
ou à partir de l'équation :

avec
avec :
Comme le débit est le même dans le puits et à tra­
vers l'équipotentielle, on déduit des relations (11) et
( 12):
l'indice i prenant la valeur zéro sur le puits

Si on pose : Comme précédemment, en régime transitoire, on


λo= nλ → pourra calculer ki selon les prescriptions de la norme
NFP-94.132, avec comme coefficient de forme :
x = λ 
la relation précédente devient : L'intérêt de cette méthode avec piézomètres est
qu'elle ne nécessite aucune variation de la hauteur cré-
pinée du puits, c'est-à-dire aucun phasage dans le
forage du puits, et qu'un pompage unique est théori­
C'est la même équation que l'équation (8) dans quement suffisant.
laquelle q =
Il est évidemment souhaitable de disposer de plu­
sieurs piézomètres, ce qui permet d'avoir plusieurs éva­
luations de a. Dans ce cas, la relation (13) peut s’appli­
quer à deux piézomètres dont les distances au puits
seraient r, et r2avec r2> r1et les variations de charge h,
et h2, avec évidemment h2< h1. On aurait alors :

Toutes choses restant égales par ailleurs, il est éga­


lement possible de pomper avec plusieurs paliers de
débits bien qu'un seul pompage soit suffisant.
FIG. 5 Équipotentielle homofocale à la cavité.
On évalue le coefficient de perméabilité horizontale
directement à l'aide de la relation (11):
Equipotential homofocal to the well.

41
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la théorie des images et considérer les deux horizons
étanches qui limitent l'aquifère comme deux miroirs
Les deux horizons étanches sont à distance finie plans parallèles qui donnent une double infinité
d'images.
• Puits unique sans piézomètres On démontre alors [2] que le coefficient de forme
Soit H l'épaisseur de l'aquifère et D la fiche du puits pour le système tricouche devient :
dans cet aquifère, c'est-à-dire la fiche comptée, comme pré­
cédemment. à partir du niveau étanche supérieur (Fig. 6).
On peut, ici aussi, admettre que le réseau d'écoule­
ment réel est constitué par la moitié inférieure du
réseau d'écoulement autour d'une cavité de même dia­ où n est le nombre d'images, et, pour le système réel :
mètre que le puits et de longueur 2D, et qui serait équi­
distante des deux niveaux étanches d'une nappe en
charge d'épaisseur 2H. Ceci revient à considérer la dis­
position obtenue par symétrie de la configuration réelle
par rapport à l'horizon étanche supérieur comme nous
l'avons fait dans le cas précédent (Fig. 3b). La série harmonique étant divergente ainsi
Le débit Q qui provoque un rabattement h dans le
puits réel est toujours donné par la relation : que la série on retrouve
bien, comme dans l'approche précédente, la divergence
où m. est le coefficient de forme de la cavité fictive de de
hauteur 2 D dans le milieu image qui est alors un milieu
à trois couches (Fig. 7). Cette divergence, bien qu'il s'agisse d'effets diffé­
Nous avons établi [2] que, dans un aquifère isotrope rents, constitue une difficulté théorique qui n'est pas
en charge de coefficient de perméabilité k, limité par sans rappeler, comme le faisait remarquer H. Cambe-
deux couches horizontales de perméabilité kr le coeffi­ fort, celle que l'on rencontre avec le rayon d'action de
cient de forme pour une cavité équidistante des deux la formule de Dupuit.
épontes, est donné par la relation. Mais nous faisons ici de la physique et non des
mathématiques. On peut donc contourner cette diffi­
culté en remarquant que dans deux terrains de per­
méabilité différente, dès que le coefficient de perméa-

Pour le puits réel, on a donc :

où mc est le coefficient de forme de la cavité de lon­


gueur 2D en milieu indéfini.
La formule (15) n'est théoriquement valable que
lorsque l'épaisseur H de l'aquifère réel est telle que le
demi-ellipsoïde homofocal à la cavité de filtration et
tangent au substratum est assimilable à une sphère. On
pourra admettre qu'il en est ainsi lorsque < 0,3. En
effet, il est facile de montrer que le demi-petit axe r de
l'ellipsoïde tangent au substratum est tel que

rayon R de la sphère correspondante est tel que


L'écart entre r et R est donc négligeable.
Lorsque les deux épontes qui limitent l'aquifère sont
rigoureusement imperméables, c'est-à-dire lorsque
k, = 0, on a devient infini, ce qui est
FIG.6 P uits im p arfait en n ap p e ca p tive
gênant. d'épaisseur finie.
Unperfect well in a confined aquifer of finite
Si on raisonne directement en supposant l'étan­ thickness.

42 chéité absolue des épontes, on sait que l'on peut utiliser

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bilité de l'un de ces deux terrains diffère de celui de
l'autre de deux puissances de 10, c'est-à-dire dans un
rapport de 1 à 100, on peut considérer le terrain le
moins perméable comme pratiquement étanche par il vient finalement :
rapport à l'autre.
Si nous voulons être plus prudents encore, on peut
admettre que, dans le milieu tricouche considéré, la
couche aquifère est mille fois plus perméable que les La transformée de cette équation par l'affinité qui
deux épontes, c'est-à-dire que : conserve les distances verticales conduit alors tous cal­
culs faits à :

ou, ce qui revient au meme, puisque k1 est petit que :


k
Pour évaluer a, il suffit de réaliser deux essais de
pompage, l'un avec le puits arrêté à la profondeur D1
sous l'éponte supérieure et le second avec le puits des­
La relation (15) devient alors : cendu à la cote définitive D2.
Dans le premier essai, on pompe avec un débit Q1
et on obtient un rabattement h1et dans le deuxième
essai on pompe un débit Q2qui produit un rabattement
Dans la méthode des miroirs parallèles, cette h2.
expression correspond à un nombre d'images supérieur On peut écrire :
à 100, puisque pour 100 images, le coefficient de JL est
de 0,93. On peut donc admettre que l'expression pro­
posée correspond à une étanchéité quasiment parfaite
des deux épontes.
Le coefficient de forme est alors finalement :

Le débit correspondant à un rabattement h dans le


puits est alors :

L'équation précédente devient :


Après quelques simplifications, on obtient :

Le premier membre de cette équation est connu


expérimentalement et le paramètre µi est l'une des
données géométriques. La résolution numérique de
cette équation conduit à une valeur de x dont on déduit
 puisque λ1est également connu.
On vérifie que lorsque H tend vers l'infini, c’est-à-dire
lorsque le système tricouche tend vers le massif infini, µi
tend vers zéro et on retrouve bien l'équation (8).
Connaissant a, l'équation (17) donne directement :

Là aussi, en régime transitoire, on pourra évaluer k


selon les prescriptions de la norme NFP-94132 avec
comme coefficient de forme :

et calculer les valeurs de h correspondant au régime


permanent.
FIG.7 Système tricouche.
On remarque qu'en faisant µi = 0 dans l'équation

43
Three layer system.
(19) on retrouve bien l'équation (9).

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• Puits avec piézomètres utilisera la relation de Muskat et Nasberg [4] qui donne
le rabattement h dans un piézomètre situé à la distance
r de l'axe du puits :
Dans ce cas, le puits est descendu directement à sa
profondeur définitive et deux piézomètres suffisent
alors pour résoudre le problème, à condition qu'ils avec : Ra= rayon d'action du puits
soient disposés à une distance du puits inférieure à
0,95 H, condition en général facile à satisfaire pour un
puits imparfait car ce type de puits ne se rencontre pra­
tiquement que lorsque H est important. Transformons l'équation (22) par l'affinité qui
On remarquera que la relation (17), que nous avons conserve les distances verticales. On obtient alors :
établie pour le puits, peut se généraliser pour un
piézomètre situé à la distance r du puits. Il suffit pour
cela de remplacer dans cette relation H
par
Soient r1, r2et r3, les distances des piézomètres à
l'axe du puits et h1 h2et h3, les rabattements qui y sont
puisque D est une donnée fixe. mesurés.
L'application de la formule (24) à chacun de ces pié­
Considérons alors deux piézomètres distants de r1 zomètres permet d'écrire :
et r, de l'axe du puits, avec par exemple r2 > r1 Les
rabattements h, et h2obtenus dans les piézomètres
pour un débit Q pompé dans le puits sont alors tels que
h1> h2.
On a donc d'après (17) :
Dans cette relation, les paramètres h et r1sont
connus. On se trouve donc en présence d'une équation
d'où : à une inconnue a, que l'on peut résoudre numérique­
ment.
On peut également reprendre le calcul de a pour
d'autres combinaisons possibles des hi et ri ce qui
donne trois évaluations de a qui doivent être équiva­
lentes.
Des équations (22) et (24), on déduit :

La relation (20) s'écrit alors :

Il suffit donc de résoudre cette équation numéri­ avec :


quement, ce qui ne présente pas de difficulté, et d'en
déduire :

Connaissant a et en comparant les équations (16) et


(17), on déduit :
ou directement :

On peut aussi évaluer directement le coefficient de


perméabilité horizontale :
3.2
Nappe libre
Le cas du puits imparfait dans une nappe libre n'a
pas été résolu de façon théorique rigoureuse. Certains
Pour évaluer a, il faut mettre en place trois piézo­ auteurs ont donné des formules semi-empiriques pour
mètres dont les prises de pression doivent, comme pré­ le rabattement dans le puits, mais non dans les piézo­

44 cédemment, être voisines de l'éponte supérieure, et on

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mètres.

2e trimestre 2000
Toutefois, d'après Schneebeli [8], on peut conserver
les formules de la nappe en charge en remplaçant le
rabattement h (r) = H0- H à la distance r de l'axe du
puits par l'expression :

soit encore : Connaissant a, on aura, d’après la relation (14), quel


que soit le piézomètre :

On voit que si h est petit devant H0(et c'est souvent


le cas pour un puits imparfait), on a :
h*  h et les formules de la nappe en charge sont
alors parfaitement justifiées. où ki est évalué à l'aide de la formule (10). Mais on peut
aussi évaluer directement khà partir de la relation (11) :

Substratum étanche infiniment profond


On se placera dans l'hypothèse où h est petit et on Si on dispose de plus de deux piézomètres, la for­
considérera le système constitué par le dispositif réel mule (13 bis) pourra être utilisée plusieurs fois en per­
et par son symétrique par rapport au niveau initial de la mutant circulairement les indices de hi et ri.
nappe.
On se trouve donc comme dans le cas de la nappe
en charge, en présence d’une cavité allongée de dia­
mètre B et de hauteur 2D aménagée dans un massif Substratum étanche à distance finie
indéfini, D désignant la fiche du puits comptée à partir
du niveau de la nappe, et on retrouve ainsi la configu­ Lorsque le substratum étanche se trouve à une dis­
ration de l'essai Lefranc en milieu indéfini. tance finie H0du niveau statique de la nappe (Fig. 9) on
pourra évaluer le coefficient d'anisotropie à partir du
On pourrait alors évaluer le coefficient d'anisotro- rabattement dans le puits de deux manières différentes,
pie en appliquant la méthode que nous avons dévelop­ soit en utilisant la formulation directe de Todd [4] soit
pée précédemment dans le cas de la nappe captive avec en prenant le symétrique de la configuration réelle par
substratum étanche infiniment profond, malgré l'exis­ rapport au niveau statique de la nappe et en utilisant la
tence d'une hauteur de suintement qui, dans le cas d'un méthode développée pour la nappe en charge.
puits imparfait en milieu semi-infini (disposition réelle),
est plus faible que dans le cas du puits parfait. De plus, Rappelons que ces deux méthodes ne peuvent être
d'après notre hypothèse initiale relative aux faibles utilisées que si le rabattement dans le puits h = H0- Hp
valeurs des rabattements, l'erreur que l'on peut faire en est négligeable par rapport à Ho.
assimilant le rabattement dans le puits à la charge
hydraulique n'est peut-être pas très significative. • Utilisation de la formule de Todd dans le puits
Nous ne reviendrons pas sur cette méthode qui Cette formule est la suivante :
consiste à réaliser le forage du puits en plusieurs
phases, avec pompage dans chaque phase, car il nous
semble préférable d'utiliser la méthode avec piézo-
mètres que nous avons développée ci-dessus pour la Si on effectue, comme dans tous les cas précédents,
nappe en charge. la transformation affine qui conserve les distances ver­
Il faudra alors prévoir au moins deux piézomètres (mais ticales, on obtient :
trois seraient souhaitables) disposés de façon à obtenir des
rabattements susceptibles d'être considérés comme faibles
par rapport à l'épaisseur de l'aquifère mais suffisamment
contrastés pour conduire à des résultats fiables. La dispo­
sition de ces piézomètres pourra être déterminée en se En réalisant deux essais avec deux valeurs diffé­
fixant une valeur de l'épaisseur de l'aquifère très approxi­ rentes de D, on obtient :
mative, mais prudente, d'après ce que l'on connaît de la
géologie du site et en évaluant grossièrement un coeffi­
cient global de perméabilité en fonction de la nature des
matériaux (formule de Hazen par exemple).
En considérant là aussi le symétrique du dispositif
réel par rapport à la surface libre de la nappe au repos, soit en posant :
on est ramené au cas de la nappe en charge et on est en
droit d'utiliser les formules (13) et (13 bis).
Si on considère deux piézomètres dont les distances
à l'axe du puits sont respectivement r1et r2avec par
exemple r2> r. et si h1et h2sont les rabattements cor­
respondants (dans ce cas h1> h2), l'équation 13 bis que
nous rappelons ci-après, est applicable :
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2etrimestre 2000
no. b Pompage en nappe libre avec substratum
infiniment profond. FIG.9 Puits imparfait dans une nappe libre avec
Pumping in an unconfined aquifer with bedrock substratum à distance finie.
at infinite depth. Unperfect well in an unconfined aquifer with a
bedrock at a finite depth.

on obtient : 4
Recommandations pratiques
d'où concernant les dispositions
expérimentales
En posant : 4.1
Essais dans le puits en l'absence
de piézomètres
on obtient finalement :
Il est extrêmement rare que l'on procède à un essai
de pompage dans un puits qui ne soit pas assorti de
piézomètres mais, bien que peu probable, ce cas peut
se produire.
Comme nous l'avons indiqué précédemment, en
l'absence de piézomètres il faut réaliser le forage du
On a par ailleurs : puits en deux ou trois phases, chaque phase faisant
l'objet d'un pompage. On interprétera alors l'essai
comme un essai Lefranc selon les méthodes précédem­
ment exposées [5].
Comme les forages de puits sont réalisés en dia­
mètres nettement supérieurs à ceux utilisés pour les
ou directement : essais Lefranc ou pour les piézomètres et qu'ils doivent
obligatoirement être équipés d'un tube crépiné confor­
mément à la norme NFP-94.130, il est recommandé
d'utiliser ce tube crépiné même pour les pompages
intermédiaires.

• Analogie avec la nappe en charge Nappe en charge


En considérant toujours le système réel et son La paroi du puits à travers l'éponte supérieure devra
symétrique par rapport au niveau statique initial de la être étanche (tube de forage sans sabot débordant et
nappe, on pourra utiliser directement les résultats de la cimentation si nécessaire) et le forage sera poursuivi en
nappe en charge à savoir : tubant au-dessous de cette éponte, aucune boue, même
biodégradable, ne devant être utilisée (Fig. 10).
< 0,3 ; les formules (18) et (19) du puits sans piézo- A la profondeur désirée, on arrêtera le forage et on
mettra en place le tube crépiné et le matériau filtrant
mètres ou (20 bis) et (21) du puits avec piézomètres. (Fig. 10-1). On remontera ensuite le tube de forage
jusqu'à l'éponte supérieure et on réalisera un bouchon
>0,3; les formules (25), (26) et (27) du puits avec d'argile (Fig. 10-2).
v On procédera ensuite au premier pompage, puis on

46 piézomètres.

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N° 91
retirera le tube crépiné et on approfondira le forage en

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FIG- 10 Réalisation des cavités à la base d'un puits dans une nappe en charge.
Creating a cavity at the bottom of a well in a confined aquifer.

détruisant évidemment le premier bouchon étanche


(Fig. 10-3). Puis, on remettra en place le tube crépiné et
on réalisera un autre bouchon filtrant pour procéder au
deuxième essai (Fig. 10-4).
Les deux essais devront être précédés d'un déve­
loppement selon les prescriptions de la norme NFP-
94.130.

Nappe libre
Le forage doit être tubé (tube lisse à sabot non
débordant), à l'exclusion de toute utilisation de boue
même biodégradable.
Lorsque le forage proprement dit aura atteint la cote
désirée pour la première phase, on mettra en place le
tube crépiné et on introduira un matériau filtrant dans
l'espace annulaire entre les deux tubes. On remontera
ensuite le tube de forage d'une hauteur Di on dévelop­
pera le puits et on procédera au premier pompage.
Pour faire varier la hauteur de la cavité, la méthode FIG. 11 Réalisation des cavités à la base d'un puits
la plus rapide consiste à opérer vers le haut. Dans ce en nappe libre.
cas, il suffit de rajouter du matériau filtrant et de Creating a cavity at the bottom of a well in an
remonter une nouvelle fois le tube de forage jusqu'à unconfined aquifer.
une hauteur D2.
Une fois les deux pompages terminés, on extraira le
tube crépiné et on reprendra le forage du puits (Fig. 11).

4.2
Utilisation de piézomètres
Nappe en charge
En général, les puits pour essais de pompages réali­
sés selon la norme NFP-94.130 sont assortis d'au moins Dans le cas d'une nappe en charge, ces piézomètres
trois piézomètres, ce qui permet, s'ils sont convenable­ doivent pénétrer dans l'aquifère sur une longueur

47
ment espacés, de s'affranchir de la variation de la fiche d'environ un mètre, la prise de pression étant isolée
du puits qui représente, il faut bien le reconnaître, une hydrauliquement du reste du forage par un bouchon
sujétion très lourde. d'argile et une injection de bentonite-ciment (Fig. 12).

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FIG. 13 Piezometre en nappe libre pour un puits
crepine sur toute sa hauteur.
Piezometer in an unconfined aquifer for a well
with an all length slotted casing.

FIG. 19 Piézomètre en nappe captive.


Piezometer in a confined aquifer.

Nappe libre
La faible pénétration de la prise de pression dans Dans le cas d'une nappe libre, si le puits est crépiné
l'aquifère, au-dessous de l'éponte supérieure, a pour but sur toute sa hauteur, on pourra crépiner les piézo-
de saisir la variation de charge le plus près possible de mètres également sur toute leur hauteur à condition
l'axe de symétrie du dispositif fictif constitué par le dis­ que ceux-ci soient suffisamment éloignés du puits pour
positif réel et son image dans le miroir constitué par la que la variation de la charge hydraulique au point M,
base de l'éponte supérieure. intersection de l'axe du piézomètre et de la surface de

FIG. 14 Piezometre en nappe libre pour un puits crépiné à sa base sur une hauteur de 2D.
Piezometer in a unconfined aquifer for a well with a 2D hight slotted casing from its base.

48
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2etrimestre2005
rabattement, puisse être considérée comme égale à la Nous donnons, par ailleurs en annexe, des tables
hauteur de rabattement h mesurée dans le piézomètre. numériques permettant la résolution des équations du
c'est-à-dire si, sur la figure 13-b, le petit segment MM type q = f (n,x) qui interviennent dans la détermination
est négligeable devant h, ce qui revient à admettre que de a.
la variation du potentiel entre l'équipotentielle (PA) pas­
sant par le pied du piézomètre et l'équipotentielle pas­
sant par le point M, est négligeable par rapport à la 6
variation de charge h.
En revanche, si le puits n’est crépiné que sur une Conclusion
hauteur 2D à partir de sa base, les piézomètres devront Au terme de cette étude, il apparaît que l'essai de
être crépinés uniquement à leur base et symétrique­ pompage est particulièrement bien adapté à l'étude de
ment par rapport au plan horizontal passant par le l'anisotropie dans le cas, d'ailleurs très fréquent, du
milieu de la crépine du puits, cette partie crépinée puits imparfait pourvu que l'on dispose d'au moins
devant être hydrauliquement isolée du reste du forage deux piézomètres, ce qui n'est pas un inconvénient
(Fig. 14). puisque la norme française NFP-94.130 en impose un
minimum de trois. Ce sont alors les distances des pié­
5 zomètres au puits qui réalisent ipso facto les variations
dimensionnelles nécessaires, et un seul pompage sous
Récapitulation des procédures débit constant est suffisant.
d’interprétation L'approche du coefficient d'anisotropie n'est donc
finalement qu'une question d'interprétation un peu
Les procédures d'interprétation que nous avons particulière des mesures, l'essai n'étant entravé par
développées dans la présente étude sont récapitulées aucune contrainte particulière si ce n'est celle de réali­
dans les quatre tableaux ci-après. ser de véritables piézomètres avec prises de pression
TABLEAU I Puits imparfait - Nappe en charge.

Essai de pompage 1) Substratum étanche infiniment profond


Puits isolé sans piézomètres Puits avec piézomètres
Données du problème D1et D2= fiches du puits dans l'aquifère D = fiche du puits dans l'aquifère
B = diamètre du puits B0= diamètre du puits
Q1et Q2= débits de pompage r1et r2= distances des piézomètres à l'axe du puits
h1et h2= rabattements correspondants B1= 2r1et B2.= 2r2
Q = débit de pompage
h1et h2= rabattements dans piézomètres à r1et r2

• En régime transitoire on calculera k1selon la procédure de la norme NFP-94.132 - Essai Lefranc.

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TABLEAU II Puits imparfait - Nappe en charge.

Essai de pompage 2) Les deux horizons étanches à distance finie


Puits isolé sans piézomètres Puits avec piézomètres
Données du problème H = épaisseur de l'aquifère H = épaisseur de l'aquifère
D, et D2= fiches du puits dans l'aquifère D = fiche du puits dans l’aquifère
B = diamètre du puits r1. r2et r3= distances des piézomètres au puits
Q1et Q2= débits de pompage Q = débit de pompage
h, et h, = rabattements correspondants h1, h2et h3= rabattements dans les piézomètres
à r1, r2et r3

* En régime transitoire, on calculera k selon la procédure de la norme NFP-94.132. - Essai Lefranc avec
** On vérifiera qu'on obtient des valeurs de k voisines en permutant les indices des h, et ri.

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2e trimestre 2000
TABLEAU III Puits imparfait - Nappe libre.

Essai de pompage 2) Substratum étanche infiniment profond


Puits isolé sans piézpmètres Puits avec piézomètres
Données du problème D1et D2= fiches du puits dans l'aquifère D = fiche du puits dans l'aquifère
B = diamètre du puits B0= diamètre du puits
Q1et Q2= débits de pompage r1et r2= distances des piézomètres à l'axe du puits
h1et h2= rabattements correspondants dans le puits telles que r2> r1
Q= débit de pompage
h1et h2= rabattements dans piézomètres à r1et r2

* En régime transitoire on calculera k selon la procédure de la norme NFP-94.132.

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TABLEAU IV Puits imparfait - Nappe libre.

Essai de pompage 2) Substratum étanche à pronfondeur finie


Puits isolé sans piézomètres Puits avec piézomètres
Données du problème D1et D2= fiches du puits dans l’aquifère D = fiche du puits dans l’aquifère
H0= épaisseur de l'aquifère B = diamètre du puits
B = diamètre du puits H0= épaisseur de l'aquifère
Q1et Q2 = débits de pompage Q = débit de pompage
h1et h2= rabattements correspondants r1= distances des piézomètres à l'axe du puits
(i = 1.2 ou 3)
hi = rabattements dans piézomètres à ri,
0 = 1,2 ou 3)

* En régime transitoire, on calculera k selon la méthode de la norme NFP-94.132. avec mi


**On vérifiera qu'on obtient des valeurs de ktrès voisines en permutant les indices des hi et ri

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2etrimestre 2000
localisées à la base des tubes piézométriques, hydrauli­ moins avec pompage pour chacune d'elles, ce qui nous
quement isolées du reste de la nappe, et disposées à une ramène au cas de l'essai Lefranc.
profondeur convenablement choisie. Aucune interpréta­ L'intérêt de l'utilisation d'un essai de pompage pour
tion fiable n'est possible avec des piézomètres crépinés déterminer le coefficient d’anisotropie réside, comme
sur toute leur hauteur, sauf si ceux-ci sont suffisamment nous l'avons dit en préambule, dans le fait que les résul­
éloignés du puits et si le puits lui-même est entièrement tats obtenus correspondent à une masse de sol impor­
crépiné. tante et se trouvent, alors beaucoup plus représentatifs, à
Dans le cas d'un puits parfait, l'essai ne permet de l'échelle d'un projet, que ceux provenant d'essais
déterminer que le coefficient de perméabilité horizon­ Lefranc.
tale. Pour obtenir le coefficient d'anisotropie, il faut se Nous estimons donc que tout essai de pompage
ramener au cas du puits imparfait en arrêtant le forage devrait être interprété selon les méthodes de la norme
du puits avant qu'il n'atteigne le substratum et en pro­ complétées par la méthode « anisotropique » que nous
cédant, à ce niveau intermédiaire, à un pompage spéci­ avons présentée, ce qui valoriserait considérablement les
fique. études hydrogéologiques.
Dans le cas extrêmement rare où aucun piézomètre
n'est prévu, il faut réaliser le puits en deux phases au

Bibliographie
[1] Cambefort H. - Introduction à la géo­ [4] Cassan M. - Aide-mémoire d'hydrau­ [6] Mandel J. - « Note sur le calcul des fil­
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[2] Cassan M. - « Filtration dans les cavités Ponts et Chaussées, 1994, 2e éd. sées, 1939.
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mai 1979. Lefranc à l'évaluation du coefficient perméabilité d'un terrain ». Congrès de la
[3] Cassan M. - Les essais d'eau dans la d'anisotropie hydraulique des sols aqui­ Sté Hydrotechnique de France-Alger, 1954.
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1980. nique, n° 90,1ertrimestre 2000. raine. Eyrolles, 1966.

53
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N° 91
2e trimestre 2000
Annexe

Table numérique 1 y(x,n)

n 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5


X
1.0 0,7376973 0.6105236 0,5350637 0.4846849 0.4483718 0.4207611 0.3689293 0.3811447
1.5 0.7707364 0.6570241 0,5879090 0,5407765 0,5061860 0.4794819 0,4580915 0.4404713
2.0 0,7938840 0,6891807 0,6242914 0,5793592 0,5459794 0.5199531 0,4989333 0.4814970
2,5 0,8105556 0.7123352 0,6505477 0,6072819 0.5748594 0,5494025 0,5287239 0.5114875
3,0 0,8230694 0,7297781 0,6704036 0.6284713 0,5968416 0.5718771 0,5515114 0.5344746
3,5 0.8328179 0.7434307 0,6860075 0,6451792 0,6142234 0.5896906 0,5696100 0.5527644
4,0 0,8406491 0.7544511 0,6986514 0,6587591 0,6283866 0.6042363 0,5844150 0,5677491
4,5 0.8470996 0,7635702 0,7091505 0,6700667 0.6402062 0.6163976 0.5968127 0,5803145
5.0 0.8525227 0,7712696 0,7180433 0,6796678 0,6502621 0,6267613 0,6073926 0,5910502
5,5 0,8571598 0,7778790 0,7256990 0.6879517 0.6589538 0.6357321 0.6165619 0,6003645
6,0 0.8611813 0.7836314 0,7323796 0.6951949 0,6665657 0,6435989 0,6246116 0.6085494
6,5 0,8647108 0,7886969 0,7382762 0,7015997 0,6733063 0.6505734 0.6137555 0.6158195
7.0 0,8678404 0.7932019 0,7435319 0.7073178 0.6793320 0.6568150 0,6381545 0.6223365
7.5 0,8706399 0,7972430 0,7482557 0,7124650 0.6847627 0.6624458 0.6439321 0.6282249
8.0 0,8731634 0,8008952 0,7525327 0,7171318 0.6896919 0,6675613 0.6491849 0,6335820
8,5 0,8754535 0.8042175 0,7564300 0,7213897 0,6941939 0,6722373 0.6539898 0,6384853
9.0 0,8775443 0.8072573 0,7600014 0,7252963 0.6983283 0.6765348 0.6584087 0.6429971
9,5 0.8794631 0,8100529 0,7632908 0,7288983 0,7021437 0,6805036 0,6624921 0,6471686
10,0 0,8812324 0.8126358 0,7663341 0,7322343 0.7056802 0.6841848 0,6662817 0,6510417
15,0 0,8936610 0.8309208 0,7879967 0,7560794 0,7310420 0,7106555 0,6935939 0,6790110
20,0 0,9010609 0,8419329 0,8011482 0,7706437 0,7466072 0.7269653 0.7104781 0,6963506
25,0 0,9061430 0.8495534 0.8102976 0,7808168 0.7575141 0.7384239 0.7223663 0.7085827
30,0 0,9099296 0,8552626 0,8171790 0,7884906 0,7657607 0,7471044 0,7313868 0,7178770
35.0 0.9129035 0,8597659 0,8226231 0,7945756 0.7723118 0.7540103 0,7385725 0,7252888
40,0 0,9153268 0,8634481 0,8270856 0,7995726 0,7776995 0.7596969 0.74+4954 0.7314035
45,0 0,9173559 0,8665403 0,8308407 0,8037840 0.7822457 0,7645001 0,7495025 0,7365767
50.0 0,9190909 0,8691907 0.8340649 0.8074048 0,7861585 0.7686377 0.7538189 0,7410390
55,0 0.9205992 0.8714997 0,8368780 0,8105674 0,7895793 0.7722578 0,7575979 0,7449479
60.0 0,9219281 0.8735379 0,8393644 0,8133657 0,7926084 0.7754654 0.7609483 0,7484152
65.0 0,9231120 0,8753568 0,8415859 0.8158680 0.7953192 0,7783377 0,7639498 0.7515227
70.0 0.9241768 0.8769950 0.8435888 0.8181259 0.7977667 0.7809324 0,7666625 0.7543324
75,0 0,9251419 0,8784820 0,8454085 0,8201789 0.7999933 0,7832941 0,7691326 0.7568917
80,0 0,9260228 0,8798408 0,8470730 0.8220578 0,8020324 0.7854579 0,7713965 0,7592381
85.0 0,9268317 0,8810900 0,8486042 0.8237875 0,8039104 0,7874514 0.7734831 0,7614013
90.0 0.9275783 0,8822442 0,8500201 0,8253879 0,8056487 0,7892974 0.7754159 0.7634057
95.0 0,9282707 0,8833156 0.8513354 0,8268752 0.8072649 0,7910144 0.7772140 0,7652709
100,0 0,9289155 0,8843141 0,8525620 0,8282630 0,8087736 0.7926176 0.7788935 0.7670135

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2e trimestre 2000
Table numérique 1 (suite)

n 6 7 8 9 10 12 14 16
x
1,0 0.3537125 0.3333333 0,3174437 0.3046016 0.2939653 0,2771802 0,2644006 0.2542391
1,5 0,4129208 0,3921393 0,3757371 0,3623563 0,3511627 0,3333333 0.3196061 0.3085940
2,0 0,4540041 0,4330719 0,4164280 0,4027675 0,3912817 0,3728749 0,3586075 0,3471006
2,5 0,4841513 0,4632046 0,4464641 0,4326671 0,4210259 0,4022914 0,3877025 0,3758928
3,0 0.5073380 0,4864451 0,4696844 0.4558279 0,4441060 0.4251827 0,4103957 0;3983928
3.5 0,5258417 0,5050362 0,4882964 0,4744236 0,4626641 0,4436332 0,4287219 0.4165917
4.0 0,5410408 0,5203388 0,5036423 0,4897783 0,4780067 0.4589183 0,4439287 0,4317133
4,5 0.5538147 0,5332227 0.5165818 0,5027413 0.4909735 0.4718593 0.4568218 0.4445491
5,0 0.5647501 0,5442697 0,5276910 0,5138828 0,5021287 0,4830097 0,4679445 0,4556338
5,5 0,5742543 0,5538843 0,5373707 0,5236002 0.5118662 0.4927562 0,4776775 0.4653421
6.0 0.5826191 0.5623568 0,5459094 0,5321795 0,5204696 0,5013781 0,4862959 0,4739456
6.5 0,5900596 0.5699016 0,5535201 0.5398323 0.5281490 0.5090826 0,4940039 0,4816459
7,0 0.5967379 0.5766804 0,5603638 0.5467188 0.5350637 0.5160267 0.5009569 0.4885964
7,5 0,6027790 0.5828181 0,5665651 0.5529629 0,5413368 0,5223323 0,5072750 0,4949161
8.0 0.6082810 0.5884129 0,5722218 0.5586619 0.5470652 0.5280952 0.5130532 0.5006990
8.5 0,6133218 0.5935427 0,5774117 0,5638936 0,5523263 0,5333920 0,5183674 0.5060202
9,0 0.6179645 0,5982708 0,5821981 0,5687209 0,5571829 0.5382851 0,5232793 0,5109408
9,5 0,6222606 0,6026489 0,5866326 0,5731954 0,5616864 0.5428255 0.5278395 0.5155112
10,0 0,6262527 0,6067197 0,5907581 0.5773599 0,5658794 0.5470555 0,5320902 0.5197731
15.0 0.6551733 0,6362865 0,6207845 0,6077245 0,5964989 0.5780228 0.5632715 0.5510888
20.0 0,6731865 0,6547708 0,6396138 0,6268151 0,6157927 0,5976076 0,5830498 0,5710006
25.0 0.6859334 0.6678836 0,6529987 0.6404094 0.6295522 0.6116092 0.5972178 0.5852878
30.0 0,6956413 0,6778884 0.6632266 0,6508106 0,6400915 0.6223537 0,6081059 0,5962810
35,0 0.7033967 0,6859925 0,6714190 0,6591502 0.6485492 0,6309884 0.6168662 0,6051343
40.0 0,7098043 0,6925133 0,6782021 0,6660608 0.6555627 0,6381571 0.6241461 0,6124973
45.0 0,7152319 0,6981270 0,6839580 0.6719291 0,6615218 0,6442542 0,6303427 0,6187687
50,0 0.7199185 0.7029785 0,6889359 0.6770071 0.6666810 0.6495374 0,6357158 0,6242099
55.0 0,7240277 0,7072353 0,6933062 0,6814676 0,6712150 0.6541836 0.6404440 0,6290003
60,0 0,7276755 0,7110165 0,6971905 0,6854338 0,6752481 0.6583194 0.6446549 0.6332685
65.0 0.7309472 0,7144100 0,7006780 0,6889963 0.6788720 0,6620377 0.6484425 0.6371093
70,0 0,7339072 0,7174817 0,7038362 0.6922237 0.6821560 0,6654091 0,6518782 0,6405944
75.0 0,7366051 0,7202827 0,7067172 0.6951688 0,6851536 0.6684880 0,6550171 0.6437794
80,0 0,7390799 0.7228531 0,7093620 0,6978733 0,6879071 0,6713173 0,6579026 0,6467082
85.0 0.7413626 0,7252251 0.7118034 0,7003705 0,6904501 0.6739315 0,6605995 0,6494160
90,0 0,7434786 0.7274246 0.7140681 0.7026874 0.6928101 0,6763584 0.6630462 0,6519312
95,0 0,7454486 0,7294730 0,7161777 0.7048464 0,6950097 0.6786211 0,6653560 0,6542774
100.0 0.7472898 0,7313881 0,7181506 0,7068658 0.6970675 0,6807388 0,6675182 0,6564743

55
REVUEFRANÇAISEDEGÉOTECHNIQUE
N° 91
2etrimestre 2000
Table numérique 2

1.5 2 2,5 3 3.5 4 5 10


a
5 1,61107 1,52621 1.47038 1,43089 1,40136 1,37836 1,34460 1.26773
10 1,89229 1.76206 1.67840 1,61996 1,57664 1,54307 1,49404 1,38324
15 2,05896 1,90108 1,80067 1.73095 1,67943 1,63961 1,58157 1,45083
20 2,17783 2.00000 1,88759 1.80979 1,75243 1,70815 1.64370 1.49880
25 2,27030 2.07686 1,95508 1.87100 1.80909 1.76134 1.69190 1.53600
30 2,34598 2.13972 2,01026 1,92103 1.85540 1,80481 1,73130 1.56640
35 2.41006 2.19290 2,05694 1.96334 1.89456 1.84157 1.76461 1.59210
40 2.46561 2,23900 2,09738 2,00000 1.92848 1,87342 1.79346 1.61437
45 2,51464 2,27967 2,13307 2,03234 1,95841 1,90151 1.81892 1.63401
50 2,55853 2,31606 2,16500 2.06128 1.98519 1,92664 1.84169 1,65158
55 2,59825 2,34900 2,19388 2,08746 2.00941 1.94938 1.82229 1,66747
60 2.63452 2,37907 2,22026 2.11136 2.03153 1,97014 1.88110 1.68198
65 2,66790 2.40674 2,24452 2.13335 2.05188 1,98923 1,89840 1,69533
70 2.69881 2,43235 2.26699 2.15371 2.07072 2.00692 1,91442 1.70768
75 2.72760 2.45621 2,28791 2.17266 2.08826 2.02338 1,92933 1,71919
80 2,75453 2,47853 2,30748 2,19040 2,10466 2.03878 1,94328 1,72995
85 2,77983 2.49949 2,32586 2,20706 2,12008 2.05324 1.95639 1,74006
90 2,80369 2,51926 2,34320 2,22276 2,13461 2.06688 1.96874 1,74959
95 2,82627 2,53796 2,35959 2,23762 2,14835 2,07978 1,98043 1,75861
100,0 2.84768 2,55570 2,37515 2,25171 2,16140 2,09202 1,99152 1,76716

5 6
REVUEFRANÇAISEDEGÉOTECHNIQUE
2Ne°trim
91estre2000

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