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L’essai cyclique au pressiomètre

Olivier COMBARIEU
Adjoint au directeur
Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Rouen

Yves CANÉPA
Chargé de mission Normalisation-Recherche
Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de l’Est Parisien – Melun

Introduction
La réalisation d’un essai pressiométrique Ménard com-
porte, suivant un processus opératoire normalisé
(AFNOR, 2000), un chargement progressif du sol, par
paliers, jusqu’à l’obtention de la pression limite pressio-
métrique p ᐉ . Une dizaine d’incréments de charge est
généralement requise à cet effet.
La courbe pression-déformation volumique permet le cal-
cul du module pressiométrique Ménard, noté EM, déter-
RÉSUMÉ miné sur une partie quasi linéaire de cette courbe dans
l’intervalle délimité par deux valeurs particulières de
L’article traite de la réalisation des essais
pressiométriques avec boucle de déchar- pression (p1 et p2) correspondant sensiblement, pour la
gement-rechargement et de la détermina- première, à la pression horizontale des terres au repos p0
tion d’un module cyclique de déformation. et pour la seconde, à la pression de fluage pressiométrique
On présente les principaux résultats des
essais réalisés par les LPC pour mettre au
pf.
point le mode opératoire ainsi que pour tes-
ter la répétitivité des mesures de modules
Le module EM est régulièrement utilisé pour l’estimation
cycliques avec le matériel d’essai tradition- des déplacements des ouvrages géotechniques : les fonda-
nel. Les influences du mode de forage et de tions sollicitées verticalement et/ou horizontalement, les
la procédure de réalisation du cycle sur les soutènements souples, voire même en première approche
résultats obtenus ont ainsi été testées. La
répétitivité des mesures a été examinée les remblais reposant sur des terrains compressibles.
dans différentes formations (sable, argile,
limon, craie) et on donne les dispersions et Ces calculs, spécifiques à l’utilisation du pressiomètre
les rapports caractéristiques obtenus dans Ménard, concilient à la fois théorie et empirisme. Les
ces terrains. La justification des modules principales expressions proposées (tassements des semel-
cycliques ainsi mesurés a enfin été étudiée
en confrontant les pressions limites pres- les, des pieux, etc.) ont été confrontées aux déplacements
siométriques obtenues sur un sol purement mesurés lors d’essais de chargement de structures réelles.
frottant et différentes argiles, avec les pres- On peut citer entre autres les travaux de Louis Ménard et
sions limites théoriques d’expansion de
cavité calculées en utilisant comme module
de ses collaborateurs (Ménard et Rousseau, 1962 ;
d’Young ce module cyclique. On retiendra Ménard et Lambert, 1966) dans les années 1960, puis
en conclusion que la procédure d’essai pré- quelques années plus tard les constatations sur ouvrages
conisée avec le matériel d’essais tradition-
nel permet d’obtenir des modules cycliques
(Bru et al., 1973) et les expérimentations réalisées par les
pressiométriques fiables complétant la Laboratoires des Ponts et Chaussées (LPC) (Canépa et
panoplie des paramètres géotechniques et Depresles, 1990).
susceptibles d’être directement utilisés
pour le calcul en déplacement de certaines Même si d’autres expressions plus simples, par exemple
structures géotechniques. pour le calcul des tassements des fondations superficielles
(Canépa, 1990), peuvent donner d’aussi bons résultats, les
DOMAINE :Géotechnique et risques natu-
rels. formules proposées par Ménard ont été considérées
comme suffisamment précises pour la justification des

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ouvrages courants et sont reprises dans des docu- Enfin rappelons que les méthodes de calcul avec
ments réglementaires français (fascicule 62, des modèles de comportement du sol « élastique
1993), la détermination d’un module représentatif linéaire » se développent, notamment au travers
du problème à traiter étant la difficulté majeure à d’une utilisation croissante des codes de calculs
résoudre. aux éléments finis. Dans la mesure où elles sont
utilisées raisonnablement, c’est-à-dire sous
Il n’est à ce propos pas inutile de rappeler que le réserve d’un choix pertinent du module « élas-
module EM (comme d’ailleurs, mais dans une tique », les prévisions et les mesures sur ouvrages
moindre mesure, la pression limite pressiométri- montrent, comme pour la méthode pressiométri-
que p ᐉ ) est très sensible à la qualité du forage que, le bien-fondé de ces méthodes. Elles sont
dans lequel la sonde pressiométrique est mise en d’ailleurs, sous la réserve évoquée ci-dessus, per-
place. À l’origine, un forage réalisé à la tarière à mises par les nouvelles normes (Eurocode 7 par
main (dans les sols fins) avec des précautions très exemple, AFNOR, 1996)
minutieuses (par exemple, injection de boue si
nécessaire pour soutenir les parois du trou) était En pratique, les modules « élastiques » utilisés
considéré comme la technique remaniant le moins sont, soit tirés directement des résultats d’essais
les terrains. Ce procédé de forage, inutilisable de laboratoire (par exemple, des essais de cisaille-
pour bon nombre de sols et très contraignant pour ment non drainés à l’appareil triaxial), soit, et
les sondages profonds, a été largement laissé de c’est souvent le cas pour des raisons économiques
côté au profit de matériels plus rapides et donc ou faute de pouvoir prélever des échantillons
plus économiques, mais pour certains « destruc- intacts, déduits d’essais in situ (essais sismiques et
teurs » pour le sol. La multiplicité des outils et pressiométriques en France, essais de pénétration
machines de forage a conduit à étudier l’influence statique CPT ou de pénétration au carottier SPT
du mode de forage sur les caractéristiques obte- dans les autres pays) à partir de relations semi-
nues pour les principales catégories de terrain et à empiriques lorsque l’essai mesure un module de
établir des recommandations, introduites d’abord déformation (sismique, pressiomètre) ou à partir
dans le mode opératoire des LPC, puis dans la de relations exclusivement empiriques dans les
norme française NF P 94-110-1. autres cas (CPT, SPT, etc.). Dans tous les cas, le
domaine d’application de ces modules et, a for-
La bonne application de ces règles de l’art (cf. tiori la validation des calculs effectués, ne sont
Annexe 1) n’est toutefois pas systématique et jamais précisés clairement.
force est de constater que certaines valeurs des
modules EM (et des pressions limites p ᐉ ) que l’on
trouve dans les dossiers géotechniques sont tout à Utilité d’un essai cyclique
fait inacceptables et sous-estiment les propriétés au pressiomètre
du sol. Il faut le plus souvent reconnaître que cela
contribue à desservir la méthode pressiométrique, Les différents points évoqués en introduction ont
pourtant riche, et dont la pertinence dans l’appli- conduit à relancer la réalisation d’essais cycliques
cation aux calculs du tassement des fondations au pressiomètre Ménard, dont le principe n’est pas
superficielles a été rappelée par R. Frank dans son une nouveauté. En effet, dès 1962, Louis Ménard
rapport général présenté à Florence il y a dix ans a introduit cette procédure (au cours de la dilata-
(Frank, 1991). tion de la sonde, un déchargement suivi d’un
rechargement est effectué) en baptisant le module
Il est également important de rappeler que, même de déformation pressiométrique mesuré sur le
dans le cas d’une exécution de qualité, le module cycle, « module alterné Ea » et en indiquant que ce
Ménard mesuré correspond à un module moyen module est pratiquement identique au module
pour la plage de pression « po – pf ». Si ceci est élastique ou de microdéformation noté E¡. Il sug-
acceptable pour certains calculs (par exemple, gère d’utiliser ce module pour étudier le compor-
l’estimation du tassement des petites fondations tement des sols sous machines vibrantes (Ménard
sous leur charge de service), le module Ménard ne et Lambert, 1966). Tiré de l’article de Ménard et
peut être appliqué sans réflexion à n’importe quel Rousseau (1962) qui pourra être lu ou relu avec
problème. Notamment, il est clair que lorsqu’on profit, nous reproduisons sur la figure 1 le schéma
s’intéresse aux déplacements associés à de petites original, valable pour un essai idéalisé dans des
déformations du sol (typiquement inférieures à conditions de réalisation qui diffèrent de celles de
1 %), le module pressiométrique Ménard EM ne l’essai pressiométrique courant. Ces conditions
peut être considéré comme représentatif du com- peuvent toutefois être approchées, puisque le
portement du sol. développement de l’autoforage a permis la mise

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Légende : déplacement radial en abscisse ;
Déformations (%) contrainte radiale en ordonnée.
Nota : – le chemin OA est élastique linéaire ;
– le chemin AB est élastoplastique ;
– le chemin BC est élastique linéaire ;
20 – le chemin CD est élastoplastique ;
1 : phase élastique – le chemin DE est élastique linéaire ;
2 : phase pseudo-élastique – le chemin EF est élastoplastique ;
3 : phase de déchargement élastique
4 : phase plastique
15 P (kPa)
4

F
10 B

5 3
Ea

2 E
E¡ E Contraintes
0
p¡ pf
1 2 4
Fig. 1 - Essai pressiométrique avec cycle
(d’après Ménard et Rousseau, 1962). 1

A
C
en place de sondes dans le sol pratiquement sans
perturbation (ou remaniement) de ce dernier, per- 0 D
mettant ainsi l’obtention de courbes de déforma- 0 0,25 0,50 0,75 1,00 1,25 1,50 1,75
tion volumique-contrainte, identiques à celles de u(r1) (mm)
la figure 1. Fig. 2 - Expansion d’une cavité cylindrique dans un massif élasto-
plastique, critère de Mohr Coulomb (d’après Mestat, 1993b).
Les études théoriques sur l’expansion des cavités
sphériques et cylindriques dans un sol élasto-plas-
tique (Mestat, 1993a ; Mestat, 1993b ; P (kPa)
3
Wroth,1982 ; Monnet et Khlif, 1994), ont conforté
ce que Ménard a annoncé, et on citera à cet effet les
deux analyses de Mestat lequel, dans le cadre de la 2,5

validation des modules de calcul de CÉSAR-


LCPC (Mestat, 1994), a fourni les équations analy- 2
tiques complètes d’un cycle déchargement-rechar-
gement, en expansion cylindrique pour un maté- 1,5
riau élastoplastique respectant les critères de
plasticité de Mohr Coulomb (sol frottant, fig. 2) et 1
de Tresca (sol purement cohérent, fig. 3). Ces ana-
lyses s’avèrent tout à fait intéressantes car elles
0,5
montrent très clairement le caractère élastique des
courbes de déchargement-rechargement sur de for-
tes amplitudes de contraintes, ce qui permet effec- 0
0 1 2 3 4 5 6
tivement par ce biais d’accéder théoriquement au u(r1) (mm)
module élastique du sol.
Fig. 3 - Expansion d’une cavité cylindrique dans un massif
élasto-plastique, critère de Tresca (d’après Mestat, 1993a).
Les modèles rhéologiques étudiés étant assez sim-
ples, par rapport au comportement complexe du Ces éléments laissent néanmoins supposer qu’il
sol réel (élasticité non linéaire, dilatance, confine- est possible de mesurer un module de déformation
ment, fluage), il est évident que l’interprétation en sur un cycle de déchargement-rechargement lors
termes de module d’un cycle de déchargement- d’une expansion pressiométrique, caractéristique
rechargement au cours d’un essai pressiométrique du comportement des sols en petites défor-
est un peu plus délicate. mations, et qu’on pourrait utiliser directement un

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tel module pour certains calculs en « élasticité Compte tenu des incertitudes annoncées pour les
linéaire » pour toute une gamme de problèmes. mesures de volume, il est souhaitable que l’ampli-
tude des déformations soit la plus grande possible.
On peut également évoquer, à l’appui d’un essai Il faut également que l’opérateur sur le terrain
cyclique, l’espoir de gommer en partie les effets puisse décider facilement de la pression à partir de
du remaniement, comme l’affirment différents laquelle sera effectué le cycle. Ces considérations,
chercheurs. Il est vrai que d’autres essais géotech- associées à des données théoriques (Mestat, 1993a
niques (essai de plaque, essai de chargement de et b) relatives à l’amplitude des phases élastiques
fondation profonde, essai œdométrique, etc.) lors du déchargement*, ont conduit à retenir
comportent dans leur procédure une phase de comme pression d’origine du cycle « pc », une
« déchargement-rechargement » avec exploita- pression proche de la pression dite de fluage
tion des caractéristiques de déformation mesurées « pf », puis un déchargement jusqu’à « pd » tel que
lors de cette boucle. On verra malheureusement po < pd < pc/2. Un rechargement par paliers est
dans la suite de l’article que cet espoir académique ensuite réalisé jusqu’à la pression limite ou
est resté vain et il apparaît que le sol « mémorise » jusqu’à la pression maximale possible.
le remaniement qu’il a subi.
Les géotechniciens qui pratiquent ces essais ont
Différentes études expérimentales ont été menées été unanimes sur les principes de ce mode opéra-
par le réseau des Laboratoires des Ponts et Chaus- toire ; les discussions ont porté sur la procédure de
sées sur la faisabilité d’un essai pressiomé- déchargement :
trique Ménard avec cycle. Elles ont été réalisées
sur des sols en place et ont porté sur les points ➢ soit décomprimer rapidement le terrain, en un
suivants : seul palier, ce que nous préconisons (les incertitu-
des sur les mesures ne permettant pas selon nous
➢ mode opératoire d’un essai cyclique, d’avoir des modules intermédiaires fiables),
➢ effet du mode de forage sur les paramètres ➢ soit décharger par paliers suivant un chemin
obtenus, inverse du chargement initial (pour avoir une
➢ fidélité des mesures de modules cycliques, durée égale à celle du premier chargement).
➢ rapports Ecyclique/EM obtenus pour les grandes
catégories de sol, Ces deux modes opératoires ont été mis en appli-
cation en région parisienne sur un site d’argile sur-
➢ application du module pressiométrique cycli- consolidée et saturée (l’argile verte plastique de
que aux calculs des ouvrages. Romainville du Sannoisien inférieur avec wL = 60
Cet article rend compte des résultats obtenus sur à 80 ; IP de 30 à 50 ; ad = 15 à 16 kN/m3).
ces quatre premiers aspects par les Laboratoires Vingt-quatre essais (sonde nue ’ 63 mm) avec
régionaux des Ponts et Chaussées (LRPC) de cycle de déchargement-rechargement ont été réa-
Rouen et de l’Est Parisien. lisés à la tarière hélicoïdale à sec dans huit forages
(P1 à P8) situés à proximité d’un sondage carotté.
Ils sont inscrits dans une surface de 3 m × 3 m et
Choix de la procédure d’essai ont concerné trois niveaux altimétriques. Quatre
essais par mode opératoire ont ainsi été réalisés à
Le choix de la procédure d’essai a été effectué
chaque niveau suivant chacun des deux modes de
dans le cadre d’un parti pris, celui de faire des
déchargement.
essais pressiométriques cycliques avec le matériel
(sonde) utilisé pour la réalisation des essais pres- La figure 4 montre deux courbes types obtenues,
siométriques courants avec toutefois un enregis- l’une (cf. fig. 4a) avec un déchargement par
trement des mesures de pression et de volume. paliers de pc à pd (essai noté L), l’autre (cf. fig. 4b)
avec un déchargement très rapide (essai noté R).
Le matériel d’acquisition utilisé a été celui exis-
Le tableau I précise par ailleurs le mode opéra-
tant à l’époque des essais (APAGEO et prototype
toire adopté pour chaque essai réalisé.
GEOMATECH), les incertitudes des mesures
annoncées par les constructeurs étant de ± 0,5 cm3 Pour chaque essai ont été déterminées les caracté-
sur les volumes et de ± 1 % sur les pressions. ristiques pressiométriques ( p ᐉ , pf, EM), confor-
mément aux procédures définies dans la norme
L’étude a donc porté essentiellement sur le mode
opératoire du cycle (pression de départ « pc », * pc – pd 5 2cu dans le cas d’un sol purement cohérent et
amplitude du cycle « p c – p d » et nombre de pc – pd 5 pc · (2 · sin ’) / (1 + sin ’) dans le cas d’un sol
paliers de déchargement-rechargement). purement frottant.

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Fig. 4 - Essai pressiométrique avec cycle – Résultats bruts.

v (cm3)
BOISSY - SONDAGE P1 - Z = 1,6 m v (cm3) BOISSY - SONDAGE P4 - Z =1,6 m
500 500

400 400

300 300

200 200

100 100

0 0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 0 0,2 0,4 0,6 0,8
p (MPa) p (MPa)

a. Essai de type L – déchargement par paliers. b. Essai de type R – déchargement rapide.

TABLEAU I
Essais pressiométriques cycliques – Modes opératoires adoptés
SONDAGES P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8

1,6 – 2,0 L R L R L R L R
Profondeur (m) 2,6 – 3,0 R L R L R L R L
3,6 – 4,0 L R L R L R L R
Note : Le déchargement rapide est repéré R, celui par paliers, L.

AFNOR NF P 94-110. Deux modules cycliques valeurs moyennes mesurées, les écarts-types et les
ont par ailleurs été calculés : coefficients de variation obtenus, par niveau et sur
➢ un module sécant « pc – pd » de déchargement toute la hauteur de la couche d’argile.
noté Ed ; Sur les figures 5a et 5b ont enfin été reportées, en
➢ un module sécant « pd – pc » de rechargement fonction du module EM, les valeurs des modules
noté Er. cycliques mesurées selon les procédures d’essai R
Les résultats de tous les essais réalisés sont fournis (déchargement rapide) et L (déchargement lent
en Annexe 2. Dans le tableau II, on donne par par palier).
niveau, pour les deux modes opératoires confon- Malgré le faible nombre de données disponibles
dus, les moyennes (m), écarts-types (m) et coeffi- (quatre essais par niveau et par procédure), ces
cients de variation (cv = m / m) obtenus pour les tableaux et figures appellent plusieurs observa-
caractéristiques pressiométriques « normalisées » tions. On peut noter tout d’abord que les modules
(EM, p ᐉ ), les caractéristiques cycliques (Ed, Er) et sécants Er et Ed sont trois à cinq fois supérieurs
les rapports Er/EM, Ed/EM et EM/ p ᐉ . aux modules pressiométriques Ménard EM et ont
Dans les tableaux IIIa et IIIb, on donne par des valeurs de l’ordre de 25 à 40 MPa. En d’autres
ailleurs, pour chacune des deux procédures, les termes, les variations volumiques lors des phases

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TABLEAU II
Essais pressiométriques cycliques – Synthèse des résultats obtenus par niveau
pᐉ EM Ed Er
Er/EM Ed/EM EM / p ᐉ
(MPa) (MPa) (MPa) (MPa)

z = 1,6 m à 2 m
Moyenne 0,65 8,37 34,25 35,50 4,36 4,86 12,54
Écart-type 0,16 3,27 5,58 22,48 1,94 2,82 2,23
cv 0,25 0,39 0,16 0,63 0,45 0,58 0,18
z = 2,6 m à 3 m
Moyenne 0,85 9,08 35,15 35,04 3,91 3,92 10,74
Écart-type 0,09 1,62 7,95 8,21 0,87 0,85 1,47
cv 0,11 0,18 0,23 0,23 0,22 0,22 0,14
z = 3,6 m à 4 m
Moyenne 0,73 7,36 24,48 24,12 3,29 3,32 10,03
Écart-type 0,04 0,93 6,04 3,34 0,35 0,64 0,98
cv 0,05 0,13 0,25 0,14 0,11 0,19 0,10

TABLEAU IIIa
Déchargement rapide (Type R) – Synthèse par niveau et pour l’ensemble de la couche d’argile
pᐉ EM Ed Er
Er/EM Ed/EM EM / p ᐉ
(MPa) (MPa) (MPa) (MPa)

z = 1,6 m à 2 m
Moyenne 0,65 8,64 31,10 29,47 4,00 3,94 13,02
Écart-type 0,16 3,26 4,74 6,74 2,41 1,36 2,05
cv 0,25 0,38 0,15 0,23 0,60 0,34 0,16
z = 2,6 m à 3 m
Moyenne 0,85 8,76 29,66 30,63 3,62 3,46 10,33
Écart-type 0,10 1,35 5,10 5,08 1,18 0,88 1,41
cv 0,11 0,15 0,17 0,17 0,33 0,25 0,14
z = 3,6 m à 4 m
Moyenne 0,74 7,15 21,04 24,36 3,40 2,96 9,60
Écart-type 0,05 0,84 2,20 3,98 0,26 0,36 0,51
cv 0,07 0,12 0,10 0,16 0,08 0,12 0,05
Ensemble de la couche (z = 1,6 m à 4 m)
Moyenne 0,75 8,18 27,27 28,15 3,67 3,46 10,98
Écart-type 0,13 2,04 6,01 5,65 1,43 0,96 2,03
cv 0,18 0,25 0,22 0,20 0,39 0,28 0,18

de déchargement-rechargement sont très faibles observées sur le module EM lors d’essais courants
(3 à 5 cm3 par palier)*. (cf. tableau III).
Lorsqu’on confronte ensuite les résultats de Er et
Ed obtenus avec les deux modes opératoires, on Conclusions sur la procédure d’essai
n’observe pas de différences significatives liées
au déchargement rapide (cf. fig. 5a et 5b). On Mode opératoire
notera enfin que les deux procédures d’essais con-
duisent à des dispersions (cv = 0,2 à 0,3) similai- Les résultats obtenus sur ce site d’argile surconso-
res et du même ordre de grandeur que celles lidée, associés aux incertitudes sur les mesures de
volume (± 0,5 cm3), montrent qu’il est illusoire de
* 6V 5 2,66 · Vs · (pc – pd)/E 5 10 cm3 sur la plage « pc – pd »,
c’est-à-dire environ 3 à 5 cm3 par palier en moyenne quel que
calculer des modules intermédiaires fiables sur de
soit le module mesuré, compte tenu du matériel disponible petites amplitudes de pression ( p ᐉ /10). Il paraît
(Vs 5 600 cm3, du mode opératoire actuel (dix paliers pour donc inutile de réaliser des paliers sur le cycle
atteindre p ᐉ ) et des rapports (pc – pd)/Ecycl 5 1/300 à 1/500. dans le but de mesurer de tels modules.

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TABLEAU IIIb
Déchargement lent par palier (Type L) – Synthèse par niveau et pour l’ensemble de la couche d’argile
pᐉ EM Ed Er
Er/EM Ed/EM EM / p ᐉ
(MPa) (MPa) (MPa) (MPa)

z = 1,6 m à 2 m
Moyenne 0,64 8,11 37,40 41,53 4,72 5,78 12,06
Écart-type 0,19 3,76 4,86 32,21 1,63 3,81 2,61
cv 0,29 0,46 0,13 0,78 0,34 0,66 0,22
z = 2,6 m à 3 m
Moyenne 0,84 9,40 40,63 39,45 4,20 4,39 11,16
Écart-type 0,11 2,01 6,43 8,92 0,42 0,58 1,61
cv 0,13 0,21 0,16 0,23 0,10 0,13 0,14
z = 3,6 m à 4 m
Moyenne 0,72 7,57 27,92 23,89 3,18 3,69 10,46
Écart-type 0,03 1,09 6,98 3,16 0,42 0,69 1,21
cv 0,04 0,14 0,25 0,13 0,13 0,19 0,12
Ensemble de la couche (z = 1,6 m à 4 m)
Moyenne 0,74 8,36 35,31 34,96 4,03 4,62 11,22
Écart-type 0,14 2,44 7,92 19,36 1,13 2,24 1,85
cv 0,19 0,29 0,22 0,55 0,28 0,48 0,17

Fig. 5 - Essais pressiométriques avec cycle. Évolution des modules cycliques en fonction du module pressiométrique.

Er (MPa) Ed (MPa)
60 60
Cycle R
Cycle R
Cycle L
Cycle L
50 Er = 2,5 EM 50
Ed = 2,5 EM
Er = 5 EM
Ed = 5 EM
40 40

30 30

20 20

10 10

0 0
0 5 10 15 0 5 10 15
EM (MPa) EM (MPa)

a. Module de rechargement Er. b. Module de déchargement Ed.

Par contre, des modules moyens déterminés sur On peut toutefois se poser la question de
une boucle de déchargement-rechargement l’influence du mode de déchargement (lent ou
d’amplitude minimale ( p ᐉ /2 à p ᐉ /4) sont mesura- rapide) sur les résultats obtenus, notamment sur
bles avec une précision acceptable, c’est-à-dire les matériaux argileux.
similaire à celle des mesures de modules pressio- Les essais réalisés montrent que les deux procé-
métriques Ménard EM. dures examinées n’ont pas d’influence discerna-

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ble en comparaison de l’incertitude sur les mesu- Ces matériels ont été conçus pour la prise des
rages. Compte tenu du caractère conventionnel du informations nécessaires à l’exploitation d’un
calcul des modules, il n’y a donc là encore aucun essai pressiométrique Ménard (NF P 94-110-1).
intérêt à imposer un déchargement (ni même Dans l’optique des essais avec cycle, les capteurs
d’ailleurs, mais dans une moindre mesure, un de pression et volume utilisés paraissent accepta-
rechargement) par paliers. bles ; il est toutefois indispensable que les points
suivants soient pris en compte (et que les logiciels
Reste, bien sûr, la pertinence et l’utilité de mesu-
d’acquisition soient, si besoin, modifiés en
rer des modules cycliques moyens. Mais ceci est
conséquence) :
un autre problème. Si l’on s’intéresse aux modules
de déchargement sous de très faibles variations ➢ l’accès possible aux mesures brutes de pres-
volumiques, la procédure et le matériel d’essai sion et de volume et non aux seules valeurs affi-
sont à revoir (il faut vraisemblablement s’orienter chées après arrondi,
vers des essais à vitesse de déformation constante ➢ l’acquisition des lectures des pressions de gaz
et/ou des sondes de capacité d’expansion plus et d’eau au moins en début et fin de palier, et sur-
grande, de l’ordre de 1 500 à 2 000 cm3 afin de tout lors de la phase de décompression du terrain,
diminuer l’incertitude sur la mesure). ➢ l’archivage des pressions et volumes au moins
En conclusion, si l’on veut déterminer des modu- à 1 s – 15 s – 30 s – 60 s après le début d’un palier
les cycliques avec une précision acceptable avec de pression.
le matériel d’usage courant, ce module doit être Ces exigences ont d’ailleurs été reprises dans la
déterminé sur l’amplitude complète du cycle. Une dernière version de la norme pressiométrique
décompression rapide du terrain est alors suffi- (NF P 94-110-1 et NF P 94 110-2).
sante. C’est cette procédure qui a été retenue pour
un éventuel essai normalisé (XP P 94-110-2) avec
Procédure d’essai et calcul du module cyclique
le matériel existant. pressiométrique
En conclusion, la procédure suivante est préconi-
Matériel d’acquisition des mesures
sée :
Comme on l’a vu, la contraction et l’expansion de
➢ début du cycle à pc 5 pf 5 p ᐉ /2,
la cellule pressiométrique au cours d’une boucle
déchargement-rechargement sont très faibles ➢ amplitude du cycle : p ᐉ /4 ) 6p ) p ᐉ /2 soit en
(quelques centimètres cubes entre deux paliers pratique 6p 5 pc/2,
consécutifs tout au plus). Des mesures de volume ➢ décompression rapide du terrain (avec con-
aussi précises que possibles sont de ce fait indis- trôle des pressions dans les cellules de garde et la
pensables. cellule centrale),
➢ rechargement par paliers,
Il est également nécessaire, pour ces mêmes rai-
➢ lecture des « pressions-volumes » à 1 s, 15 s,
sons, que la loi de chargement p = f(t) soit contrô-
30 s et 60 s au moins.
lée en cours d’essai et en particulier les points
suivants : Il est également préconisé de caractériser le cycle
de déchargement-rechargement par un module
➢ la variation de la pression appliquée sur le sol
« cyclique » conventionnel unique Ec correspon-
durant un palier de chargement,
dant au module de rechargement moyen Er déter-
➢ la durée d’application d’un palier, miné entre pd et pc à partir de la formule suivante
➢ la différence de pression entre les cellules de
garde et la cellule centrale. Ec = 2,66 u 6p u V / 6V

L’acquisition automatique des mesures de pres- avec


sion et de volume est de ce fait un facteur impor-
➢ 6p = pc – pd,
tant de la qualité des essais pressiométriques avec
cycle. À l’heure actuelle, outre les appareils utili- ➢ 6V = Vc – Vd,
sés lors des essais présentés dans cet article, ➢ V = Vs + (Vc – Vd)/2,
d’autres dispositifs, nouveaux, existent sur le mar- ➢ Vs : volume de la cellule de mesure,
ché. ➢ Vc, Vd : volumes corrigés correspondant aux
pressions corrigées pc et pd.
Les incertitudes des mesures annoncées par tous
les constructeurs sont au moins de ± 0,5 cm3 sur C’est cette procédure qui a été appliquée pour les
les volumes et de ± 1 % sur les pressions. essais cycliques présentés ci-après.

44 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
Influence du mode de forage de la tarière. Il y a donc eu extraction du limon,
sur les modules cycliques Er sans refoulement : c’est le mode de forage de réfé-
rence. Chaque essai d’expansion a été effectué
La qualité des forages, comme on l’a déjà dit, est après chaque mètre successif foré.
un élément essentiel de la qualité d’un essai pres-
siométrique normal. Les facteurs qui condition- ❷ Mode 2 (THC) : tarière mécanique à sec, à
nent la qualité et la fiabilité des paramètres pres- mèche hélicoïdale de diamètre ’ 63 mm, avec le
siométriques sont très variables. Les outils de processus suivant, qui minimise le « ramonage »
forage, la longueur de passe de forage et les para- du forage :
mètres de forage sont autant de facteurs qui entraî- ➢ forage à sec en une passe de 0 à 2,5 m et essais
nent un remaniement du sol et affectent les résul- à 2 m et 1 mètre,
tats de l’essai : la pression limite p ᐉ et le module ➢ forage de 2,5 à 4,5 m et essai à 3 mètres,
EM, cette seconde caractéristique l’étant générale- ➢ forage de 4,5 à 5,5 m, essai à 5 mètres.
ment plus que la première. Il est donc essentiel de
Ce type de forage est le plus couramment utilisé
respecter les recommandations rappelées en
dans cette nature de terrain.
Annexe 1 si l’on veut obtenir des résultats repré-
sentatifs du comportement réel des terrains, et per- ❸ Mode 3 (ODG) : outil désagrégateur trilame
mettre d’employer les méthodes de calcul pressio- de diamètre ’ 64 mm, en une seule passe d’outil
métriques. de 0 à 5 m, puis réalisation ultérieure des essais,
de bas en haut.
Un des objectifs visés, avec la réalisation d’un
cycle en cours d’essai, a été d’examiner dans Les résultats obtenus sont regroupés dans
quelle mesure ce cycle remédie à la dispersion l’Annexe 3.1 (tableaux IIIa à IIIc). Les figures 6a
obtenue sur EM, par l’obtention d’une dispersion et 6b présentent l’effet du mode de forage sur les
beaucoup plus faible sur le module Er et ce, quel valeurs des modules pressiométriques Ménard EM
que soit le mode de forage, acceptable ou non. et des modules cycliques de rechargement Er.
Pour les essais réalisés ci-après, on a donc fait Les tableaux fournis dans l’Annexe 3.1 et la
varier les méthodes de forage, depuis la méthode figure 6 appellent les commentaires suivants :
qualifiée de référence (tarière à main) jusqu’à des ■ Globalement, la tarière à main conduit aux
méthodes très perturbatrices et évidemment inter- valeurs de modules les plus élevées. En moyenne,
dites. les valeurs de EM et Er issues de la tarière mécani-
Trois sols (limon, argile très plastique, sable allu- que (THC) sont 1,5 fois plus petites que celles
vionnaire) ont fait l’objet de mesures par le LRPC issues de la tarière à main (on a en effet
de Rouen. EM = 10,8 MPa, Er = 33 MPa contre EM = 7 MPa
et Er = 20,4 MPa pour la tarière mécanique).
L’outil désagrégateur (ODG), avec une seule
Limon passe de forage de 5 m, conduit à des résultats
Il s’agit d’un limon éolien, peu plastique. Cette plus dispersés, tantôt légèrement supérieurs, tan-
formation géologique est très courante en Nor- tôt très inférieurs à ceux issus de la tarière à main.
mandie, puisqu’elle recouvre quasiment tous les ■ Les rapports Er/EM restent de l’ordre de 3 quel
plateaux. Le site qui domine la ville du Havre que soit le mode de forage, ce qui montre que le
(Le Mont Gaillard) comporte 4 à 5 m d’épaisseur cycle de déchargement-rechargement ne restitue
du limon étudié, dont la compacité augmente avec pas, en final, un module Er indépendant du mode
la profondeur, comme l’ont montré les résultats de forage et ne gomme donc pas l’effet du rema-
des études déjà effectuées sur le secteur. Le sol niement.
devient nettement plus compact et plus charpenté, On notera cependant que le nombre d’essais réali-
avec silex, au-delà de ce niveau. sés est très faible, et que la compacité des limons
Trois modes d’exécution ont été testés, à raison augmente fortement avec la profondeur, comme le
d’un forage par mode ; ils sont implantés au som- montrent bien les profils de pression limite p ᐉ
met d’un triangle équilatéral de 2 m de côté. (fig. 6d).
❶ Mode 1 (TAM) : tarière à main à cuiller, de
’ 63 mm de diamètre, utilisée à sec. Argile très plastique
Le forage de 6 m de longueur totale a été réalisé Il s’agit de l’argile noire de l’Albien, dite du
par tronçons successifs de 1 m chacun ; chaque Gault, située sous la nappe (site de Callengeville,
mètre étant lui-même exécuté par cinq à six passes dans la boutonnière du Pays de Bray, Seine-Mari-

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65 45
Fig. 6 - Effet du mode de forage sur les modules de déformation – Limon.

EM (MPa)
Er (MPa)
0 5 10 15 20
0 0 20 40 60
0
MODE 1 (TAM)
MODE 1 (TAM)
MODE 2 (THC)
MODE 2 (THC)
1 MODE 3 (ODG) 1 MODE 3 (ODG)
Profondeur z (m)

Profondeur z (m)
2
2

3
3

4
4

5 5
a. Module pressiométriques Ménard EM. b. Modules cycliques Er.

pl (MPa)
Er / EM
0 0,5 1 1,5
1 2 3 4 5 6 0
0
MODE 1 (TAM)

MODE 1 (TAM) MODE 2 (THC)


1 MODE 3 (ODG)
1 MODE 2 (THC)
MODE 3 (ODG)
Profondeur z (m)
Profondeur z (m)

2
2

3 3

4 4

5 5
c. Rapports Er / EM. d. Pressions limites p ᐉ .

time). Cet horizon géologique a été testé entre 7,5 Les tableaux IVa à IVg fournis dans l’Annexe 3.2
et 11 m de profondeur dans une zone homogène, à regroupent tous les résultats, par mode de forage.
partir de sept forages très regroupés, distants de Les figures 7a et 7b présentent l’effet de ce der-
2 m environ les uns des autres. nier sur les valeurs des modules pressiométriques
Ménard EM et les modules cycliques de recharge-
Sept modes de forage (tableau IV) ont été mis en ment Er. Les figures 7c et 7d montrent l’évolution
œuvre, depuis la tarière à main, sans refoulement des rapports Er/EM, respectivement avec la pro-
avec passes de 1 m (mode 1) jusqu’à celui, tout à fondeur z et avec EM.
fait déconseillé, du battage direct de la sonde On note le caractère très destructeur des modes 5
(mode 7), protégée par le tube fendu (ou lanterné). et 6 : rotation avec taillant sans percussion, qui

46 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
Fig. 7 - Effet du mode de forage sur les modules de déformation – Argile.

EM (MPa) Er (MPa)
0 10 20 30 40 0 10 20 30 40
8 8

9 9
Profondeur z (m)

Profondeur z (m)
10 10

MODE 1 : TAM Passe 1m MODE 1 : TAM Passe 1m


MODE 2 : THC Passe 1 m MODE 2 : THC Passe 1 m
11 11
MODE 3 : THC 1 Passe MODE 3 : THC 1 Passe
MODE 4 : ROTOP Passe 1 m MODE 4 : ROTOP Passe 1 m
MODE 5 : ODG 1 Passe MODE 5 : ODG 1 Passe
MODE 6 : ODG Passe 1 m MODE 6 : ODG Passe 1 m
MODE 7 : BAT Continu MODE 7 : BAT Continu
12 12
a. Modules pressiométriques Ménard EM. b. Modules cycliques Er.

Er / EM Er / EM
0 1 2 3 4 5 0 2 4 6 8 10
8 0

9 10
Profondeur z (m)

Em (MPa)

10 20

MODE 1 : TAM Passe 1m


MODE 1 : TAM Passe 1m MODE 2 : THC Passe 1 m
MODE 2 : THC Passe 1 m 30 MODE 3 : THC 1 Passe
11
MODE 3 : THC 1 Passe MODE 4 : ROTOP Passe 1 m
MODE 4 : ROTOP Passe 1 m
MODE 5 : ODG 1 Passe
MODE 5 : ODG 1 Passe
MODE 6 : ODG Passe 1 m
MODE 6 : ODG Passe 1 m
MODE 7 : BAT Continu MODE 7 : BAT Continu
40
12
c. Rapports Er / EM. d. Évolution de Er / EM avec EM.

conduisent à des modules EM très faibles, les pres- cycle n’efface pas complètement le remaniement
sions limites étant elles-mêmes très influencées et les valeurs de Er demeurent inférieures à celles
(tableau IV – Annexe 3). Malgré des rapports obtenues par des modes recommandés de forages.
Er/EM supérieurs à ceux obtenus avec la tarière à Le battage direct (mode 7) conduit à des valeurs
main (environ 4 dans un cas et 2 dans l’autre), le de module EM très élevées par rapport à celles

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65 47
TABLEAU IV Fig. 8 - Effet du mode de forage sur les modules
Modes de forage adoptés dans l’argile de déformation – Sable.

Mode 1 : Tarière à main, mètre par mètre (TAM)


EM (MPa)
Mode 2 : Mèche hélicoïdale, mètre par mètre (THC)
0 2 4 6 8 10
Mode 3 : Mèche hélicoïdale en une passe (THC) 5
Mode 4 : Rotopercussion, mètre par mètre (ROTOP)
Mode 5 : Rotation avec taillant en une passe (ODG)
6
Mode 6 : Rotation avec taillant, mètre par mètre (ODG)
Mode 7 : Battage direct continu (BAT)

Profondeur z (m)
7
obtenues dans des forages exécutés à la tarière à
main et à un rapport Er/EM = 1, plus faible que
8
ceux obtenus (de l’ordre de 2 à 4) avec les modes
de forages 2, 3, 4, voire 1. On constate donc ici, en
MODE 1 (TAM Passe 1 m)
première analyse, que le cycle paraît atténuer 9 MODE 2 (THC Passe 1 m)
l’effet du remaniement. En réalité, la forte aug- MODE 3 (THC 1 Passe)
mentation des pressions interstitielles dévelop- MODE 4 (ROTOP 1 m)
pées au battage contribue sans aucun doute à ce 10
résultat. a. Modules pressiométriques Ménard EM.

Pour les modes 2, 3, 4, 1, les valeurs de EM (et Er (MPa)


dans une moindre mesure de Er) sont relativement 0 10 20 30 40 50
groupées. On notera que les valeurs de modules Er 5

obtenues avec le mode 1, le plus soigné (méthode


de forage de référence), s’avèrent un peu plus fai-
6
bles que celles obtenues avec les modes 2, 3 et 4.
Profondeur z (m)

7
Sable alluvionnaire
Les essais, exécutés sur la rive sud de la Seine, à
Honfleur, concernent un sable fin qui fait suite à 8
des alluvions limoneuses de surface, et de puis-
sance importante (environ 15 m). Ce sable est MODE 1 (TAM Passe 1 m)
9
noyé par la nappe et les essais ont été réalisés res- MODE 2 (THC Passe 1 m)
pectivement à 6, 7 et 8 m de profondeur (fig. 8). MODE 3 (THC 1 Passe)
MODE 4 (ROTOP 1 m)
Quatre modes de forages, à raison de deux forages 10
par mode, ont été testés : b. Modules cycliques Er.

❶ Mode 1 (TAM) : tarière à main, avec injection pl (MPa)


de bentonite par passes successives de 1 m et réa- 0 0,5 1 1,5 2
lisation de l’essai après chaque passe. 5

❷ Mode 2 (THC) : tarière à mèche hélicoïdale


avec injection, par passes successives de 1 m et 6
réalisation de l’essai après chaque passe.
❸ Mode 3 (THC) : tarière à mèche hélicoïdale
Profondeur z (m)

avec injection, en une seule passe de forage, et 7


réalisation des essais de bas en haut.
❹ Mode 4 (ROTOP) : rotopercussion avec
8
taillant, par passes successives de 1 m, et réalisa-
tion de l’essai après chaque passe.
MODE 1 (TAM Passe 1 m)
Sur vingt-quatre essais ainsi réalisés, dont les 9
MODE 2 (THC Passe 1 m)
résultats sont récapitulés dans les tableaux VIa à MODE 3 (THC 1 Passe)
VIe de l’Annexe 3.3, trois essais situés à 8 m de 10
MODE 4 (ROTOP 1 m)
profondeur ont été éliminés de l’analyse, compte
c. Pression limite p ᐉ .
tenu des valeurs très élevées des pressions limites

48 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
mesurées. Ces essais correspondent à des niveaux Sur chaque site, quinze essais, distants de 1,5 m,
sableux, beaucoup plus compacts (1,35, 1,70 et ont été effectués dans un rectangle de 6 m × 3 m.
1,70 MPa) que l’on trouve à la base des sables Ils ont tous été réalisés dans des forages exécutés
testés. à la tarière à main (limon) ou à la mèche hélicoï-
dale (sable et craie) et effectués à une même pro-
Sans effectuer d’analyse statistique, compte tenu
fondeur (– 1 m/T.N sur les sites de Bourron-Mar-
du nombre limité d’essais, on peut quand même
lotte et de Jossigny, – 1,5 m/T.N sur le site de
observer globalement que l’effet des modes de
Chatenay-sur-Seine).
forage sur la mesure de Er demeure important,
même si les dispersions obtenues sur le module On trouvera en Annexe 4 des tableaux dans les-
cyclique semblent plus faibles que celles obtenues quels sont regroupés les principaux résultats obte-
sur le module pressiométrique EM et la pression nus. On rappelle ci-après les caractéristiques des
limite p ᐉ . sols testés et les dispersions obtenues sur les
mesures des modules pressiométriques E M et
cycliques Er.
Conclusion sur l’effet du mode de forage
Les essais effectués dans des forages réalisés par Sable de Fontainebleau
différentes techniques, admises ou prohibées,
montrent qu’un cycle déchargement-recharge- Il s’agit d’une formation (étage Stampien) d’ori-
ment ne gomme pas l’influence du remaniement gine marine, formée de sable quartzeux fin dont
des parois des forages sur les valeurs des modules les grains sont pratiquement homométriques. Il
déduites de l’essai. En effet, les dispersions obser- affleure essentiellement dans le Sud de la région
vées sur Er, tous modes de forages confondus, parisienne. Ses principales caractéristiques (gra-
sont similaires à celles obtenues pour la mesure du nulométrie, poids volumique) sont données dans
module EM. le tableau V.
Si cette conclusion peut être discutée compte tenu TABLEAU V
du faible nombre d’essais réalisés par niveau et Caractéristiques des sables de Fontainebleau –
par mode de forage, en l’état actuel des connais- Bourron-Marlotte
sances, il nous semble néanmoins nécessaire pour
Résistance
la réalisation d’essais pressiométriques cycliques Granulométrie Poids volumiques
au cisaillement
de veiller au bon choix des outils de forage et aux
conditions d’exécution de ceux-ci. Nous d 60 as = 26,44 kN/m3 + 0,2
a = 16,1 – 0,2 kN/m 3
conseillons donc de respecter les mêmes règles C U = -------- = 1,47 admin = 13,64 kN/m3
d 10
emax = 0,94 + 1,5
 ' = 40,5 – 1,5 degré
que celles exigées pour la réalisation des forages d50 = 0,27 admax = 16,83 kN/m3
pour les essais pressiométriques normalisés ( d 30 ) 2 emin = 0,615 +5
c' = 0 – 0 kPa
(Annexe 1). C C = ---------------------------- = 1
( d 60 u d 10 )

« Fidélité » des mesures Les dispersions observées sur les modules lors des
de modules cycliques essais pressiométriques sont représentées sur les
figures 9a et 9b.
Une fois la procédure d’essai figée et l’influence
des techniques d’exécution des forages étudiée, la
répétabilité des mesures de modules cycliques a Limons des plateaux de Brie
été examinée sur trois sites de la région Île-de- Il s’agit d’une formation récente (plioquarter-
France par le LRPC de l’Est Parisien. Les sonda- naire) qui recouvre, entre autres, le plateau de
ges ont été effectués sur d’anciens sites expéri- Brie. Ces limons (étage Stampien) sont constitués
mentaux des LPC et trois sols de nature et de de particules très fines () 80 µm) mais dont la par-
caractéristiques différentes ont été testés : tie argileuse (passant à 2 µm) demeure faible.
➢ le sable de Fontainebleau (site de Bourron- Leurs principales caractéristiques sont données
Marlotte), dans le tableau VI.
➢ le limon des plateaux de Brie (site de Jossi- Les résultats détaillés des essais sont fournis dans
gny), l’Annexe 4. Les dispersions observées sur les
➢ la craie Senonienne (site de Chatenay-sur- modules sont représentées sur les figures 10a et
Seine). 10b.

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65 49
Fig. 9 - Répétitivité des résultats – Sable de Fontainebleau (site de Bourron-Marlotte).

EM (MPa) Er (MPa)
Sable de Fontainebleau Sable de Fontainebleau
40 350
Moyenne : 205 MPa
Moyenne : 27,1 MPa Ecart-type : 56 MPa
35 Ecart-type : 6,4 MPa cv = 0,26
300
cv = 0,23

30
250

25
200
20

150
15

100
10

5 50

0
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
N° essai
N° essai
a. Module pressiométrique EM. b. Module cyclique Er.

TABLEAU VI
Caractéristiques moyennes des limons – Site de Jossigny

VIa – Paramètres d'identification (0,9 – 1,5 m)


Refus pondéral Limites d'Atterberg as
(0,2 mm) (80 µm) (2 µm) wL wP (kN/m3)

1% 4% 75 % 35 24 26,5

VIb – Résistances au cisaillement mesurées en laboratoire sur échantillons saturés à l’appareil triaxial
cu  ' c'
(kPa) (degré) (kPa)

38 32 12

VIc – Caractéristiques moyennes mesurées en place


Pressiomètre (NF P 94-110) Scissomètre de chantier (NF P 94-112)
Tranche de sol pᐉ Pf EM su (opic) sr (orésiduel)
(MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)

0 – 1,5 m 0,43 0,16 5,7 0,092 0,064


0 – 3,5 m 0,52 0,22 6,6 0,094 0,067

Craie du Sénonien de consistance pâteuse enrobant localement des


Il s’agit d’une « roche » carbonatée d’âge Crétacé blocs décimétriques plus durs.
supérieur. Elle contient 98 % de carbonate de cal- Pour cette craie, on ne connaît pas les caractéristi-
cium. Elle est, sur le site de Chatenay-sur-Seine, ques de cisaillement en laboratoire, puisqu’il est

50 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
Fig. 10 - Répétitivité des résultats – Limons (site de Jossigny).

EM (MPa) Limon des plateaux de Brie Er (MPa)


Limon des plateaux de Brie
8 30
Moyenne : 19 MPa
Moyenne : 4,4 MPa Ecart-type : 4 MPa
7 Ecart-type : 1 MPa cv = 0,21
cv = 0,23 25

20
5

4 15

3
10

5
1

0 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
N° essai N° essai
a. Module pressiométrique EM. b. Module cyclique Er.

très difficile voire impossible de prélever des ficient de variation (cv = m/m) est, quel que soit le
échantillons intacts. Les caractéristiques pressio- sol testé, du même ordre de grandeur ou inférieur
métriques du site expérimental sont rappelées à celui obtenu pour EM. On peut donc considérer
dans le tableau VII. que la réalisation d’une boucle déchargement-
rechargement conduit au même facteur de disper-
Les dispersions observées sur les modules lors de
sion du module cyclique que celui que l’on obtient
la campagne d’essais cycliques sont données sur
sur EM lors de la réalisation d’un essai pressiomé-
les figures 11a et 11b. On notera que plusieurs
trique normalisé. Il est, par ailleurs, intéressant de
modules cycliques n’ont pu être calculés, faute
remarquer l’ordre de grandeur du coefficient de
d’une variation volumique significative mesurée
variation cv. Il est de 0,2, pour les sables de Fon-
lors de la boucle déchargement-rechargement.
tainebleau et les limons des plateaux de Brie, tant
pour p ᐉ , E M que E r . Il est un peu plus élevé
TABLEAU VII (cv 5 0,5) dans la couche de craie pour EM et Er.
Caractéristiques pressiométriques moyennes de la craie –
Site de Chatenay-sur-Seine
Cette constatation traduit en fait l’hétérogénéité
de cette couche formée de blocs enchassés dans
Tranche pᐉ pf EM une matrice plus molle. On notera toutefois que la
de sol (MPa) (MPa) (MPa)
dispersion de p ᐉ demeure faible (cv ) 0,2) dans
0 – 1,5 m 1,61 0,67 19,8 tous les cas, en raison des déformations imposées
(6R/R0 5 40 % pour p ᐉ ; 6R/R0 5 5 % pour EM)
0– 3m 1,48 0,60 19,4
et des volumes de sols sollicités lors d’un essai
pressiométrique.
Conclusions sur la répétitivité
des modules cycliques
Valeurs représentatives
L’examen des tableaux fournis en Annexe 4 et des de Er/EM et de Er/ p ᐉ
figures 9 à 11 montre que la répétabilité des résul-
tats de modules « cycliques » est globalement la Deux LRPC, Rouen et Melun, ont menés des
même que celle des modules pressiométriques essais sur des sites en Normandie et en Île-de-
Ménard EM. On notera, par exemple, que le coef- France (Combarieu et al., 1995 ; Canépa, 1996).

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65 51
Fig. 11 - Répétitivité des résultats – Craie (site de Chatenay-sur-Seine).

EM (MPa)
Craie senonienne Er (MPa)
30 Craie senonienne
180
Moyenne : 12,6 MPa
Ecart-type : 6,4 MPa Moyenne : 67,1 MPa
cv = 0,54 160 Ecart-type : 37,4 MPa
25 cv = 0,56

140

20 120

100
15
80

10 60

40
5
20

0 0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
N° essai N° essai
a. Module pressiométrique EM. b. Module cyclique Er.

Compte tenu des incertitudes sur les valeurs successivement pour les sols cohérents et pour les
mesurées commentées ci-dessus, pour déterminer sols frottants.
les valeurs représentatives des rapports Er/EM et
Er/ p ᐉ , seuls les essais avec acquisition des mesu- Sol cohérent
res, où les variations volumétriques sur la plage de
calcul de Er étaient supérieures à 2 cm3, ont été Pour les sols purement cohérents avec un compor-
retenus. tement élastique linéaire et plastique, la relation
liant la pression limite ultime (notée p ᐉu dans ce
Le tableau VIII récapitule les valeurs moyennes qui suit pour ne pas la confondre avec la pression
obtenues sur les différents sols testés, après avoir limite pressiométrique p ᐉ ) et le module de
éliminé, dans le cas des essais réalisés pour l’étude cisaillement G s’écrit (Combarieu, 1995) :
de l’effet du remaniement, les modes de forages
G
non recommandés dans les normes actuelles. p ᐉu – p 0 = c u u £ 1 + ᐉn -----¥ ,
¤ c ¦ u
Dans le tableau IX, on donne les ordres de gran-
deur des rapports E r /E M et E r / p ᐉ obtenus par £ p------------------
ᐉu – p 0
- – 1¥
G cu ¤ cu ¦
grande catégorie de sols (sable, argile, limon, sols soit ------------------- = ------------------- u e
p ᐉu – p 0 p ᐉu – p 0
intermédiaires), le rapport Er/ p ᐉ paraissant parti-
culièrement intéressant. avec
➢ cu : cohésion non drainée,
➢ p0 : pression horizontale des sols au niveau de
Justification des résultats et application l’essai.
des modules pressiométriques cycliques
La relation liant la pression limite conventionnelle
On examine dans cette partie la représentativité p ᐉ (doublement de la cavité) et le module de
des modules cycliques mesurés. Il est intéressant cisaillement G a pour expression :
de rapprocher les résultats obtenus sur site des
G
résultats théoriques, et ce particulièrement pour le p ᐉ – p 0 = c u u £ 1 + ᐉn ------------¥ ,
¤ 2uc ¦
rapport « E/ p ᐉ ». La comparaison est effectuée u

52 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
TABLEAU VIII
Essais pressiométriques cycliques –
Synthèse des résultats obtenus par les LRPC de Rouen et de Melun
p ᐉ (MPa) EM (MPa) Er (MPa) Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ

Limon éolien - Le Havre (1) Moyenne 0,74 8,70 25 2,91 11,7 33,8
Écart-type 0,24 3,57 11,5 0,53 2,0 8,60
cv 0,32 0,41 0,46 0,18 0,17 0,25
Argile du Gault Moyenne 0,75 7,1 19,4 2,74 9,4 25,6
pays de Bray (2)
Écart-type 0,07 2,2 7,6 0,65 2,2 8,8
cv 0,09 0,3 0,39 0,23 0,24 0,34
Sable alluvionnaire Moyenne 0,81 5,1 28,4 5,96 6,4 35,1
Honfleur (3)
Écart-type 1,40 1,35 7,7 2,1 1,8 7,1
cv 0,17 0,26 0,27 0,35 0,28 0,20
Argile de Romainville (4) Moyenne 0,74 8,70 25 2,91 11,7 33,8
Écart-type 0,24 3,57 11,5 0,53 2,0 8,60
cv 0,32 0,41 0,46 0,18 0,17 0,25
Sable de Fontainebleau (5) Moyenne 2,62 27,1 205 7,5 10,3 77,9
Écart-type 0,53 6,4 56 1,6 1,1 19,3
cv 0,20 0,23 0,25 0,21 0,11 0,25
Limon des plateaux Moyenne 0,46 4,4 19 4,5 9,5 41,2
Île-de-France (6)
Écart-type 0,06 1,0 4 0,9 1,7 6,2
cv 0,13 0,23 0,21 0,21 0,18 0,15
Craie Sénonienne Moyenne 0,74 12,6 67,1 5,4 16,5 88
Chatenay-sur-Seine (7)
Écart-type 0,15 6,4 37,4 2,4 6,0 34
cv 0,20 0,51 0,56 0,44 0,37 0,40
(1) Les trois modes de forages examinés ont été conservés pour ce tableau de synthèse.
(2) Seuls les modes 1, 2, 3, 4, comparables quant à leurs résultats, sont pris en compte dans ce tableau.
(3) Le mode 3 (passe unique de forage), qui donne de faibles résultats, a été éliminé.
(4) Tous types d’essais confondus (déchargement rapide ou par palier).
(5) (6) (7) Tous les essais ont été conservés.

pᐉ – p0 TABLEAU IX
£ ----------------- – 1¥
G cu ¤ cu ¦ Essais pressiométriques cycliques –
soit ----------------- = 2 u ----------------- u e Rapports caractéristiques Er/EM et Er/ p ᐉ
pᐉ – p0 pᐉ – p0
Sol Er/EM Er/ p ᐉ
£ p----------------
ᐉ – p0
- – 1¥
E cu ¤ cu ¦ Argile raide surconsolidée 2,5 à 3,5 25 à 45
ou encore ----------------- = 5,32 ----------------- u e
pᐉ – p0 pᐉ – p0 Limon 3 à 4,5 35 à 45
en adoptant i = 0,33 Sable 6 à 7,5 35 à 80

La figure 12a confronte les résultats théoriques, Craie 5,5 80


donnés par la relation ci-dessus, avec les données
expérimentales obtenues sur les sites d’argile
(argile de Romainville, argile de Gault) et de déduites d’essais de laboratoire ou mesurées en
limon de Brie. La figure 12b, pour sa part, con- place. Comme on peut le voir, globalement l’utili-
fronte pour ces mêmes sols les modules Er mesu- sation du module cyclique Er comme module élas-
rés avec les modules E théoriques découlant des tique permet d’avoir un bon ordre de grandeur des
pressions limites mesurées et des cohésions résultats théoriques d’expansion pressiométrique.

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65 53
Fig. 12 - Théorie pressiométrique – Cas des sols cohérents.

E/pl* ou Er/pl*
E calculé (MPa)
100 100
théorique
Argile verte Argile verte
Argile de Gault
Argile de Gault
75 Limon de Brie
Limon de brie 75
calculé = mesuré

50 50

25 25

0 0
0 2 4 6 8 0 25 50 75 100
pl* /cu Er mesuré (MPa)

a. Évolution de « E/ p ᐉ * » en fonction de « p ᐉ * /cu ». b. Confrontation des modules E calculés et Er mesurés.

On ne peut toutefois étendre cette conclusion aux où


calculs de déplacement des ouvrages géotechni- ➢   est l’angle de frottement interne,
ques, les amplitudes de déformation des sols géné-
➢ ^, l’angle de dilatance,
rées par les ouvrages pouvant en effet être très dif-
férentes de celles associées au module cyclique ➢ G, le module de cisaillement,
E
(•R/R0 5 10– 2) mesuré lors d’un essai pressiomé- G = ------------------------,
2 u (1 + i)
trique traditionnel *. ➢ a, le poids volumique du sol,
➢ K0, le coefficient de poussée des terres au
Sol purement frottant (c’ = 0) repos.
Pour un sol purement frottant, l’expression de la On a donc :
pression limite p ᐉ dans un modèle de sol isotrope £1 ¥
élastoplastique avec dilatance, s’écrit (Comba- G p ᐉ ¤ --- -–1
m ¦
rieu, 1995) : ----- = 2 u m u £ -----------------¥
pᐉ ¤ a u a u z¦
pᐉ ( z ) = a (   ) u a u z
ou encore :
G(z) m( )
u --------------------------------------------------- £1 ¥
2 u a u z u a( ) u m( ) E p ᐉ ¤ --- -–1
m ¦
----- = 5,32 u m u £ -----------------¥ avec i = 0,33
pᐉ ¤ a u a u z¦
avec
➢ a (   ) = max [ 1 ; K 0 u ( 1 + sin   ) ], La figure 13a montre l’évolution des rapports
théoriques E/ p ᐉ en fonction de ( p ᐉ /a u z) pour
sin   u ( 1 + sin ^ )
➢ m (   ) = -------------------------------------------- ; une plage d’angle de frottement (37 degrés
1 + sin  
)   ) 43 degrés) correspondant à des mesures en
laboratoire sur les sables de Honfleur**. Sur cette
* L’utilisation du module cyclique Er comme module élasti-
figure ont également été reportées les données
que pour le calcul des déplacements des différentes structu- expérimentales Er/ p ᐉ mesurées en tenant compte
res géotechniques relève d’une autre problématique. Il est des conditions hydrogéologiques (nappe à 1,5 m)
nécessaire dans ce cas de confronter le calcul des déplace-
ments des ouvrages à leur comportement réel en précisant ** Leur cohésion en place peut être supposée nulle contrai-
cas par cas la méthode de calcul adoptée, aspect qui n’est pas rement à d’autres sables comme par exemple les sables de
traité dans le présent article. Fontainebleau.

54 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
Fig. 13 - Théorie pressiométrique – Cas des sols purement frottants.

E/pl ou Er/pl
100 E calculØ (MPa)
100
ThØotique 37
ThØorique 43 Sable alluvionnaire
75 Sable alluvionnaire
75 calculØ = mesurØ

50
50

  = 40
25
25

a( ) = 1 et s =   - 30
0 0
0 5 10 15 20 0 25 50 75 100
pl / az E r mesurØ (MPa)

a. Évolution de E/ p ᐉ en fonction de ( p ᐉ /az). b. Confrontation des modules E calculés et Er mesurés.

et des poids volumiques (a = 18 kN/m3 hors nappe ➢ les modules moyens (sécants) déterminés sur
et 19,5 kN/m3 sous nappe) tels que rapportés par un cycle selon la procédure exposée sont peu
Combarieu (1995). affectés par la réalisation d’un déchargement
rapide ;
Comme on peut le voir, les rapports Er/ p ᐉ sont
compris entre 25 et 50 et se trouvent dans le ➢ les facteurs de dispersion des modules cycli-
fuseau des courbes théoriques E/ p ᐉ obtenues avec ques moyens, sous réserve de respecter la procé-
la relation ci-dessus. La figure 13b, pour sa part, dure opératoire préconisée, sont similaires à ceux
confronte directement les modules Er mesurés trouvés sur les modules pressiométriques tradi-
avec les modules E théoriques correspondant à tionnels EM ;
l’angle de frottement interne moyen des sables ➢ l’introduction d’un cycle dans l’essai pressio-
alluvionnaires. Là encore, on constate une bonne métrique ne permet pas de « sauver » un essai
concordance entre les modules cycliques Er et les pour lequel les bonnes conditions de réalisation
modules élastiques théoriques. n’ont pas été respectées. En particulier, le rema-
Enfin on notera que, lorsque p ᐉ (z) = h u z u p ᐉ niement des parois de forage, affectant la valeur
(c’est pratiquement le cas pour les sols purement du module E M , affecte également la valeur
frottants), le rapport E/ p ᐉ est une constante, du module Er calculée sur la courbe de
notion que l’on retrouve expérimentalement pour rechargement ;
les rapports EM/ p ᐉ . ➢ les confrontations effectuées (notamment
l’étude du rapport Er/ p ᐉ ) avec les expressions
théoriques d’expansion de cavité dans l’hypothèse
Conclusions d’un modèle de comportement élastoplastique du
La réalisation de nombreux essais cycliques avec sol, semblent valider certains acquis pressiométri-
le pressiomètre Ménard, en introduisant dans ques à savoir la constance des rapports EM/ p ᐉ et
l’essai normalisé une boucle de déchargement- E r / p ᐉ avec la profondeur pour une formation
rechargement, a permis de dégager les conclu- homogène ;
sions suivantes :
➢ les valeurs de ces rapports sont toutefois fonc-
➢ la réalisation de paliers lors de la phase de tion de la nature, ainsi que de la compacité et de
déchargement ne permet pas d’obtenir des modu- l’état du sol. Il est donc préférable de procéder à la
les de déformation intermédiaires fiables avec le mesure directe du module Er par un essai cyclique,
matériel utilisé pour les essais pressiométriques plutôt que de déduire cette valeur à partir de cor-
courants ; rélations avec le module pressiométrique EM, ;

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65 55
➢ enfin rappelons que l’étude présentée s’inscrit mer dès à présent que, moyennant certaines condi-
dans le cadre d’une recherche plus vaste portant tions d’application, l’utilisation directe du module
sur la détermination du module de cisaillement cyclique comme module d’Young donne de bons
d’un sol en fonction de sa déformation et le calcul résultats et s’avère être largement suffisant pour le
en déplacements des structures géotechniques. calcul des déplacements de certains types
Pour cette raison l’application du module cyclique d’ouvrages géotechniques. Des calculs promet-
pressiométrique au calcul des ouvrages n’a pas été teurs ont en effet été réalisés et validés. Ceci fera
traitée dans cet article. On peut néanmoins affir- l’objet d’une publication ultérieure.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Norme française XP ENV 1997-1, Calcul géotechni- comportement des fondations superficielles,
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BRU J.-P., BAGUELIN F., GOULET G., JÉZÉQUEL MÉNARD L., ROUSSEAU J., L’évaluation des tasse-
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56 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
ANNEXE 1
Méthodes de réalisation des forages pressiométriques (NF P 94-110-1)
TABLEAU I
Disposition à adopter d’après la norme NF P 94-110-1 (tableau C1 p 34)

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ANNEXE 2
Essais cycliques – Influence du mode opératoire
TABLEAU II
Essais pressiométriques cycliques –
Synthèse des résultats obtenus (Argile verte de Romainville à Boissy-Saint-Léger)
SONDAGE P1
z pᐉ pf EM Ed Er EM / p ᐉ p ᐉ /pf Er/EM Ed/EM Mode
(m) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) Opérat.
1,6 0,74 0,42 9,5 39,1 41,5 12,8 1,8 4,4 4,1 L
2,6 0,79 0,43 6,8 31,2 36,3 8,6 1,8 5,3 4,6 R
3,6 0,73 0,44 6,8 24,3 25,9 9,3 1,7 3,8 3,6 L

SONDAGE P2
z pᐉ pf EM Ed Er EM / p ᐉ p ᐉ /pf Er/EM Ed/EM Mode
(m) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
1,7 0,51 0,32 5,2 30,2 39,0 10,2 1,6 7,5 5,8 R
2,7 0,75 0,43 8,5 39,5 40,6 11,4 1,7 4,8 4,6 L
3,7 0,68 0,43 6,2 18,2 22,0 9,2 1,6 3,5 2,9 R

SONDAGE P3
z pᐉ pf EM Ed Er EM / p ᐉ p ᐉ /pf Er/EM Ed/EM Mode
(m) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
2 0,4 0,30 3,4 39,4 14,6 8,6 1,3 4,2 11,5 L
3 0,75 0,43 9,0 22,2 24,0 12,0 1,7 2,7 2,5 R
4 0,68 0,44 6,5 23,4 19,6 9,5 1,5 3,0 3,6 L

SONDAGE P4
z pᐉ pf EM Ed Er EM / p ᐉ pl/pf Er/EM Ed/EM Mode
(m) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
1,6 0,81 0,41 11,8 37,7 25,6 14,6 2,0 2,2 3,2 R
2,6 0,99 0,56 12,0 50,0 50,9 12,2 1,8 4,2 4,2 L
3,6 0,76 0,43 7,1 22,2 24,1 9,4 1,8 3,4 3,1 R

SONDAGE P5
z pᐉ pf EM Ed Er EM / p ᐉ p ᐉ /pf Er/EM Ed/EM Mode
(m) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
1,7 0,83 0,42 12,3 40,9 86,8 14,9 2,0 7,0 3,3 L
2,7 0,95 0,62 9,4 33,9 31,7 9,9 1,5 3,4 3,6 R
3,7 0,74 0,44 8,3 38,3 23,5 11,2 1,7 2,8 4,6 L

SONDAGE P6
z pᐉ pf EM Ed Er EM / p ᐉ p ᐉ /pf Er/EM Ed/EM Mode
(m) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
1,9 0,51 0,31 6,6 26,5 23,9 12,8 1,6 3,6 4,0 R
2,9 0,79 0,42 9,7 36,0 36,8 12,3 1,9 3,8 3,7 L
3,9 0,73 0,43 7,0 23,3 21,3 9,6 1,7 3,0 3,3 R

SONDAGE P7
z pᐉ pf EM Ed Er EM / p ᐉ p ᐉ /pf Er/EM Ed/EM Mode
(m) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
1,6 0,6 0,40 7,2 30,2 23,2 11,9 1,5 3,2 4,2 L
2,6 0,91 0,64 9,8 31,2 30,5 10,8 1,4 3,1 3,2 R
3,6 0,74 0,45 8,7 25,7 26,6 11,8 1,6 3,0 2,9 L

SONDAGE P8
z pᐉ pf EM Ed Er EM / p ᐉ p ᐉ /pf Er/EM Ed/EM Mode
(m) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)
2 0,76 0,43 11,0 30,0 29,5 14,5 1,7 2,7 2,7 R
3 0,83 0,48 7,3 36,9 29,5 8,8 1,7 4,0 5,0 L
4 0,8 0,43 8,3 20,5 30,0 10,3 1,8 3,6 2,5 R

58 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
ANNEXE 3
Essais cycliques – Influence de la méthode de forage

LIMON
TABLEAU IIIa
Limon – Tarière à main – Mode 1
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

1 0,39 5,20 17,00 3,27 13,30 43,60


2 0,71 9,00 30,00 3,33 12,70 42,40
3 0,91 11,70 28,00 2,40 12,90 30,10
4 1,20 17,50 57,00 3,26 14,60 47,50
(éliminé) 5 1,74 37,00 93,30 2,52 21,30 53,60
Moyenne 0,80 10,80 33,00 3,06 13,37 40,90

TABLEAU IIIb
Limon – Tarière mécanique mèches hélicoïdales 63 mm – Mode 2
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

1 0,42 4,30 14,00 3,25 10,20 33,30


2 0,75 7,00 21,00 3,00 9,30 28,00
3 0,80 7,00 17,50 2,50 8,75 21,90
4 0,75 9,70 29,00 3,00 12,93 38,70
(éliminé) 5 1,85 22,50 80,00 3,55 12,20 43,20
Moyenne 0,68 7,00 20,40 2,94 10,30 30,47

TABLEAU IIIc
Limon – Outil désagrégateur trilame ’ 64 mm – Mode 3
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

1 0,47 6,00 15,00 2,50 12,75 31,90


2 0,80 11,00 26,00 2,36 13,75 32,50
3 0,73 7,00 27,50 3,92 9,60 37,70
4 1,00 9,00 18,80 2,09 9,00 18,80

Moyenne 0,75 8,20 21,80 2,72 11,28 30,22

TABLEAU IIId
Limon – Tous les essais confondus
pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(MPa) (MPa) (MPa)

Moyenne 0,74 8,70 25,00 2,91 11,72 33,84


Écart type 0,24 3,57 11,5 0,53 2,00 8,60
cv 0,32 0,41 0,46 0,18 0,17 0,25

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65 59
ARGILE
TABLEAU IVa
Argile – Tarière à main, mètre par mètre – Mode 1
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

9,3 0,85 7,6 15,5 2,0 8,9 18,2


10,3 0,66 5 10,1 2,0 7,6 15,3
Moyenne 0,75 6,3 12,8 2,0 8,3 16,8

TABLEAU IVb
Argile – Mèche hélicoïdale mètre par mètre – Mode 2
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

9,3 0,81 9,3 24,2 2,6 11,5 29,9


10,3 0,7 5,4 16,3 3,0 7,7 23,3
Moyenne 0,75 7,4 20,2 2,8 9,6 26,6

TABLEAU IVc
Argile – Mèche hélicoïdale en une passe – Mode 3
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

8,3 0,8 10,5 36 3,4 13,1 45,0


9,3 0,79 7,5 26,7 3,6 9,5 33,8
10,3 0,66 4 13 3,2 6 19,7
Moyenne 0,75 7,3 25,2 3,4 9,6 32,8

TABLEAU IVd
Argile – Rotopercussion, mètre par mètre – Mode 4
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

8,3 0,68 6,5 17,5 2,7 9,6 25,7


9,3 0,71 5,6 18 3,2 7,9 25,3
10,3 0,81 9,5 16,5 1,7 11,7 20,4
Moyenne 0,73 7,2 17,3 2,5 9,7 23,8

TABLEAU IVe
Argile – Rotation avec taillant en une passe – Mode 5
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM Er/ p ᐉ EM / p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

8,3 0,46 1,7 7,2 4,2 3,7 15,6


9,3 0,48 2,7 12 4,4 5,6 25,0
10,3 0,56 1,6 10,8 6,8 2,9 19,3
Moyenne 0,5 2 10 5,1 4,1 20

60 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
TABLEAU IVf
Argile – Rotation avec taillant mètre par mètre – Mode 6
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

8,3 0,55 2,3 9,3 4,0 4,2 16,9


9,3 0,68 4,2 10 2,4 6,2 14,7
10,3 0,62 4,6 15,3 3,3 7,4 24,7
Moyenne 0,62 3,7 11,5 3,2 5,9 18,8

TABLEAU IVg
Argile – Battage direct continu – Mode 7
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

8,3 0,88 37,0 25 0,7 42,0 28,4


9,3 0,86 17,5 23,6 1,3 20,4 27,4
10,3 0,97 22,5 23,5 1,0 23,2 24,2
Moyenne 0,90 25,7 24 1 28,5 26,7

TABLEAU IVh
Argile – Tous essais confondus
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

Moyenne 0,7 8,7 17,4 11 2,9 23,8


Écart-type 0,14 8,7 7,4 9,1 1,4 7,4
cv 0,20 1,00 0,43 0,83 0,48 0,31

SABLE
TABLEAU Va
Sable – Tarière à main, passes de un mètre – Mode 1
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

6 0,93 5,3 25,7 4,88 5,7 27,8


7 0,69 5,1 24,7 4,88 7,4 36,1
6 0,73 4,9 26,4 5,35 6,8 36,4
7 0,89 6,5 40,3 6,23 7,3 45,5
Moyenne 0,81 5,4 29,3 5,3 6,8 36,4

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65 61
TABLEAU Vb
Sable – Tarière hélicoïdale, passes de un mètre – Mode 2
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

6 0,68 5,1 16,9 3,29 7,6 25


7 0,92 5,4 29,1 5,39 5,9 31,8
6 0,68 7,4 21,6 2,91 11 32
7 0,94 2,6 27,8 10,61 2,8 29,7
8 0,90 6,3 26 4,16 7 29,1
Moyenne 0,82 5,4 24,3 5,3 6,9 29,5

TABLEAU Vc
Sable – Tarière hélicoïdale, une passe unique – Mode 3
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

6 0,43 1,7 9,2 5,40 4 21,6


7 0,74 3,8 33,9 8,87 5,2 46,1
8 0,72 6,1 21,8 3,59 8,5 30,5
6 0,58 4,4 21,2 4,79 7,7 36,9
7 0,79 4,9 31 6,37 6,2 39,5
8 0,65 4 23,8 5,95 6,2 36,9
Moyenne 0,65 4,2 23,5 5,8 6,3 35,3

TABLEAU Vd
Sable – Rotopercussion, passes de un mètre – Mode 4
Profondeur pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(m) (MPa) (MPa) (MPa)

6 0,78 3,8 21,7 5,71 4,9 28


7 1,04 6,6 42,6 6,44 6,4 41,2
8 0,85 5,2 38,7 7,39 6,2 45,8
6 0,58 3,6 19,5 5,38 6,3 33,9
7 0,64 3 30 10,04 4,7 47,2
8 0,95 5,2 35,3 6,80 5,5 37,4
Moyenne 0,80 4,6 31,3 7 5,7 38,9

TABLEAU Ve
Sable – Tous essais confondus
pᐉ EM Er
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ
(MPa) (MPa) (MPa)

Moyenne 0,76 4,8 27 5,9 6,4 35,2


Écart-type 0,15 1,4 8,1 2 1,7 7,3
cv 0,20 0,29 0,30 0,34 0,27 0,21

62 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
ANNEXE 4
Essais cycliques – Répétabilité des essais

SABLE
TABLEAU VI
Sable de Fontainebleau – Résultats globaux
Numéro pᐉ EM Er Ed
Er/EM EM / p ᐉ Er / p ᐉ Ed/EM
de l’essai (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)

1 2,08 21,4 – - 10,3 – – –


2 2,38 31,1 273 8,8 13,0 114
3 3,0 35,7 193 5,4 11,9 64,3 625 17,5
4 3,05 33,9 270 8,0 11,1 88,5 376 11,1
5 2,8 26,6 179 6,7 9,5 63,9 413 15,5
6 2,42 22,8 124 5,4 9,4 51,2 276 12,1
7 3,22 29,1 178 6,1 9,0 55,3 420 14,4
8 2,38 22,8 204 8,9 9,6 85,7 275 12,1
9 2,3 21,5 218 10,2 9,3 94,8 248 11,5
10 2,1 21,2 159 7,5 10,1 75,7 184 8,7
11 2,35 26,0 211 8,1 11,1 89,4 501 19,3
12 3,2 36,0 332 9,2 11,3 103,8 474 13,1
13 3,8 37,7 210 5,6 10,2 55,3 374 9,9
14 2,05 19,3 172 8,9 9,4 83,9 293 15,2
15 2,18 21,3 142 6,6 9,8 65,1 203 9,5

Moyenne 2,62 27,1 205 7,5 10,3 77,9 359 13,1


Écart-type 0,53 6,4 56 1,6 1,1 19,3 128 3,2
cv 0,20 0,23 0,25 0,21 0,11 0,25 0,36 0,24

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LIMON
TABLEAU VII
Limon des plateaux de Brie
Numéro pᐉ EM Er Ed
Er/EM EM / p ᐉ Er / p ᐉ Ed/EM
de l’essai (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)

1 0,46 4,2 20,6 4,9 9,1 44,7 35,8 8,6


2 0,46 4,5 18,4 4,1 9,8 40 31,5 7,0
3 0,45 4,1 19 4,6 9,1 42,2 26,6 6,5
4 0,45 4,1 21,6 5,2 9,2 48 37,1 9,0
5 0,43 5,0 14,6 2,9 11,6 34 20,5 4,1
6 0,45 4,0 14,4 3,6 8,8 32 18,4 4,6
7 0,51 5,0 25,1 5,0 9,8 49,2 52,4 10,4
8 0,48 6,8 19,9 2,9 14,2 41,5 27,3 4,0
9 0,47 3,4 17 5,0 7,3 36,1 36,3 10,5
10 0,48 3,6 19,9 5,5 7,5 41,5 29,4 8,2
11 0,51 4,6 24 5,2 9,1 47,1 28,9 6,3
12 0,52 5,1 24,5 4,8 9,8 47,1 36,4 7,2
13 Essai non réalisé
14 0,28 2,3 12,4 5,3 8,3 44,3 23,9 10,3
15 0,49 4,5 14,4 3,2 9,3 29,4 21,6 7,8

Moyenne 0,46 4,4 19 4,5 9,5 41,2 30,4 7,2


Écart-type 0,06 1,0 4 0,9 1,7 6,2 8,8 2,3
cv 0,13 0,23 0,21 0,21 0,18 0,15 0,29 0,32

CRAIE SENONIENNE
TABLEAU VIII
Craie sénonienne – Résultats globaux
Numéro pᐉ EM Er Ed
Er/EM EM / p ᐉ Er / p ᐉ Ed/EM
de l’essai (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)

1 0,96 28,4 72,1 2,5 29,6 75 97,0 3,4


2 0,65 10,2 31,7 3,1 15,7 49 37,3 3,6
3 0,57 13,0 65,7 5,1 22,6 115
4 0,55 6,0 51,5 8,6 10,9 94
5 0,72 17,7 24,5
6 0,66 7,6 64,6 8,5 11,6 98 102,7 13,5

64 BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65
CRAIE SENONIENNE
TABLEAU VIII
Craie sénonienne – Résultats globaux
Numéro pᐉ EM Er Ed
Er/EM EM / p ᐉ Er/ p ᐉ Ed/EM
de l’essai (MPa) (MPa) (MPa) (MPa)

7 0,85 8,4 9,8


8 0,81 9,1 53,0 5,8 11,2 65 99,7 11,0
9 0,68 11,1 16,4
10 0,86 10,4 12,0
11 0,88 12,2 13,9
12 1,00 24,1 153,9 6,4 24,1 154 226,2 9,4
13 0,79 14,5 44,6 3,1 18,3 56 97,1 6,7
14 0,54 8,0 14,9
15 0,63 7,6 12,1

Moyenne 0,74 12,6 67,1 5,4 16,5 88 110,0 8,0


Écart-type 0,15 6,4 37,4 2,4 6,0 34 62,1 3,7
cv 0,20 0,51 0,56 0,44 0,37 0,40 0,56 0,47

ABSTRACT
The cyclic pressuremeter test
O. COMBARIEU, Y. CANÉPA
This paper deals with the unload-reload pressuremeter tests and the calculation of an unload-reload strain
modulus. It describes the main results of tests performed by the LPC technical network in order to finalize the
testing procedure and examine the repeatability of unload-reload modulus results measured with the standar-
dized test equipment. The influence of installation disturbance linked to the type of boring and the nature of
the unload-reload procedure affecting the measurement of soil stiffness results have also been investigated.
Test have been performed in various soils (sand, clay, silt, chalk) and the dispersion of modulus results and
characteristic ratios obtained in these types of soils are reported. The validity of the “cyclic” modulus obtained
was studied by comparing the limit pressures measured in a purely frictional soil and various clays with the
theoretical limit pressures computed using the “cyclic” pressuremeter modulus in the place of Young’s modu-
lus. A recommended testing procedure is proposed to measure reliable unload-reload pressuremeter modu-
lus with the standardized equipment. This type of modulus can supplement usual geotechnical parameters
and be used to assess the displacement of certain geotechnical structures.

BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSÉES - 233 - JUILLET-AOÛT 2001 - RÉF. 4381 - PP. 37-65 65

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