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MINISTÈRE DE L'ÉQUIPEMENT ET D U LOGEMENT

LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSEES

METHODE D'ESSAI LPC


no 31

Ce document a été rédigé par Michel BUSTAMANTE


et Jean-François JEZEQUEL.

Février 1989
SOMMAIRE

1. Objet

2. Domaine d'application

3. Principe de l'essai

4. Définition des charges caractéristiques


4.1 - Les charges calculées
4.2 - Les charges mesurées

5. Appareillage
5.1 - Application des efforts au pieu
5.2 - Matériels de mesure minimum
5.3 - Matériels de mesure complémentaires

6. Exécution de l'essai
6.1 - Préparation de l'essai
6.2 - Réalisation de l'essai

7. Présentation des résultats et calcul des charges


caractéristiques

Références bibliographiques

MlNlSTERE DE L'EQUIPEMENT E T D U LOGEMENT


LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS E T CHAUSSEES
58, boulevard Lefebvre - 75732 PARIS CEDEX 15
Tél. : ( 1 ) 4 0 4 3 50 0 0 - Télex : LCPARI 200361 F
Février 1989

Ce document est propriété de l'Administration et ne peut être reproduit, même partiellement,


sans l'autorisation du Directeur du Laboratoire central des Ponts et Chaussées
(ou de ses représentants autorisés).
@ 7989 - LCPC
1 - OBJET
L'essai statique de pieu a pour but d'éprouver une fondation profonde en la sollicitant suivant un
programme bien déterminé, en vue d'évaluer sa capacité portante.

2 - DOMAINE D'APPLICATION
La présente méthode d'essai s'applique à l'ensemble des fondations profondes - pour des raisons
de commodité, on désignera dans la suite du texte tout type de fondation profonde par le vocable
de pieu - (pieux ou profilés battus, pieux forés de tous diamètres, injectés ou non, barrettes, puits)
soumises à des efforts axiaux statiques de compression ou traction et installées en site terrestre ou
en mer, si certaines conditions de mesure peuvent être satisfaites dans ce dernier cas (voir $ 5.2.).
Les tirants d'ancrage injectés précontraints en sont exclus. Ils font l'objet de recommandations
spécifiques [l, 21.

3 - PRINCIPE DE L'ESSAI
L'essai consiste à appliquer des charges G o sur la tête du pieu, par paliers, puis à mesurer les dépla-
cements so correspondants de la tête.
Afin de connaître la distribution des efforts le long du fût, et notamment en pointe, il est conseillé
d'instrumenter le pieu.

4 - DEFINITION DES CHARGES CARACTERISTIQUES


La réalisation de l'essai de pieu, tout comme son interprétation d'ailleurs, obligent à s'appuyer
sur différentes notions de charges caractéristiques. Parmi celles-ci, on distingue les charges calculées
et les charges mesurées. Les premières résultent de l'application des règles de dimensionnement.
Les secondes se déduisent des mesures effectuées lors de l'essai de chargement.

4.1 - Les charges calculdes

QN la charge nominale calculée (appelée aussi charge de service) que l'on détermine en appliquant
les regles de calcul en vigueur [3,4] et en se basant sur l'étude géotechnique préalable ;
Q,, - la charge d'épreuve maximale que l'on a choisie d'appliquer lors de l'essai de chargement.
Elle dépend de QN.

4.2 - Les charges mesudes (fig. 1 )


a. ; toute charge appliquée en tête du pieu lors
de 1 essai ;
oc -la charge de fluage mesurée. Elle corres-
pond à un seuil critique annonçant le début des
Charge en t ê t e O,
grands enfoncements, et cela en raison des taux
de mobilisation du frottement latéral et de
réaction de pointe élevée [5] ;
Charge oe fluage
QL - la charge limite mesurée. Il s'agit de la
charge maximale que peut supporter le pieu
vis-à-vis du sol ;
GN - la charge nominale mesurée. Elle se déduit
de la charge de fluage OC mesurée lors de l'essai.

Fig. 1 - Allures de courbes types « charge en tête-


enfoncement de la tête )) ; caracteristiques pour des Charge limite
argiles, a ) , et differents types de sols, b) et c). Déplacement de la tête S,
5 - APPAREILLAGE
La réalisation de l'essai conduit à disposer de trois types de matériel :
- les matériels et dispositifs nécessaires à l'application des efforts sur la tête du pieu ;
- les matériels de mesure minimum permettant de connaître la charge appliquée et les déplace-
ments correspondants ;
- les matériels de mesure complémentaires qui, bien que facultatifs, offrent la possibilité de valoriser
l'essai (extensomètres) ou permettent l'enregistrement en continu des mesures (enregistreurs et
chaînes d'acquisition).

5.1 - Application des efforts au pieu


a) Le vérin
L'effort est appliqué par un vérin hydraulique,
impérativement muni d'une rotule dont la section
utile est connue (fig. 2). La capacité du vérin doit
dépasser d'au moins 10 % la charge maximale d'essai
prévue Q,. Sa course doit être supérieure au
déplacement maximal estimé de la tête du pieu,
augmenté du déplacement lié à la déformation du
dispositif de réaction.
Le vérin est alimenté par une pompe électrique ou par
une pompe à main. Le débit de celle-ci sera tel qu'il
permet à l'opérateur d'appliquer l'effort progressi-
vement et suffisamment lentement pour être contrôlé
visuellement (observations des variations des diffé-
rents appareils de mesure, comportement d'ensemble
du système de réaction).
b ) Le dispositif de réaction Fig. 2 - Exemple de verin hydraulique avec rotule et
écrou. pouvant exercer une poussée de 2,5 MN pour
une course de 300 mm.
Il n'existe pas de dispositif standard, et la conception
de celui-ci est très variable.
On peut, suivant les cas, utiliser des massifs poids sur
platelage (fig. 3), des pieux ou des tirants d'ancrage
avec chevêtre métallique ou en béton (fig. 4), voire
même utiliser l'ouvrage existant (cas particulier des
reprises en sous-œuvre) ou des matériels spécialisés
tels que des plates-formes ou des barges auto-
élévatrices en mer (fig. 5).
Dans tous les cas, le dispositif de réaction doit
répondre aux impératifs suivants :
- demeurer stable durant toute la durée de l'essai, et
notamment sous la charge maximale prévue, pour ne
pas mettre en danger le personnel chargé de l'essai ;
- ne pas entraîner de déplacements du sol
encaissant, susceptibles de modifier le comportement
du pieu en cours d'essai ;
- être disposé de telle manière que l'accès à la tête
du pieu soit aisé et réserve un espace suffisant pour
installer sans difficulté les matériels d'essai (vérin,
bases fixes, dispositifs de mesure).

Fig. 3 - Exemple de massif-poids constitué par une


cuve à ballast permettant de developper 2,50MN
de réaction.
Fig. 4a - Dispositif de réaction constitué par u n
chevêtre métallique p o u r la réalisation d'un essai de
chargement de 5 MN en rivière.

Fig. 5 - V u e d'un essai d'arrachement réalisé en mer à partir d'une


barge auto-élévatrice.

Fig. 4 b - Dispositif de réaction constitué par


une tête en béton armé e t six tirants injectés
inclinés p o u r la reprise de 14 MN.

Fig. 7 - Ensemble
de manomètres e t
capteur électronique
p o u r le contrôle de
la pression, montés
sur une p o m p e élec-
trique.

Fig. 6 - Exemple de dynamomètre annulaire


de 2 5 0 0 kN utilisé par les LPC p o u r la mesure
directe de l'effort.
5.2 - Mat6riels de mesure minimum
a) La mesure des charges appliquées en tête
Deux dispositifs de mesure de l'effort sont préconisés :
- soit en direct, par l'intermédiaire d'un dynamomètre (désigné aussi souvent sous l'appellation
de peson), disposé entre le massif de réaction et le vérin (fig. 6 ) ,
- soit indirectement, à partir de la pression délivrée par la pompe, en recourant alors à des mano-
mètres ou à des capteurs électroniques (fig. 7). Dans certains cas particuliers, essais en mer
notamment, l'instrumentation du f i t du pieu constitue un moyen complémentaire extrêmement
précieux pour vérifier les charges réellement appliquées au pieu.
Dans les deux cas, le choix du matériel de mesure sera tel que l'effort appliqué sera déterminé avec
une erreur relative (par rapport à la valeur lue) n'excédant pas if: 2 %. Cela implique que le matériel de
mesure soit raccordé aux halons Nationaux, suivant les règles en vigueur et qu'il soit qualifié par les
conditions de mesure propres à l'essai statique de pieu.

b ) Les déplacements de la tête du pieu en site terrestre


Ils doivent être mesurés à l'aide de comparateurs et par nivellement optique.
b.1 Les déplacements verticaux de la tête du pieu sont mesurés à l'aide de quatre comparateurs
mécaniques au 1/100 de millimètre de classe 1*, ou de quatre comparateurs électriques (fig. 8) de
classe 0,5**. La course minimale de mesure étant, dans les deux cas, de 100 millimètres.
Les éventuels déplacements horizontaux de la tête du pieu sont contrôlés à l'aide de deux compara-
teurs semblables à ceux utilisés pour la mesure des comparateurs verticaux.
Les comparateurs prennent appui sur des bases fixes d'une longueur au moins égale à six mètres.
Les bases fixes, supportées par des picots fichés dans le sol, ou des dés en béton, doivent être indé-
formables, indépendantes des mouvements du sol et, autant que faire se peut, protégées des varia-
tions thermiques ou des intempéries.

Fig. 8 - Comparateurs électriques


pour la mesure des enfoncements
verticaux de la tête. On remarque
le dynamomètre annulaire pour la
mesure directe de l'effort.

pieu : so
+
*,C'est-à-dire d'incertitude e = if: (10 p m 1.10-~L) et où L est la valeur mesurée, soit dans le cas de Sessai de

** C'est-à-dire dont les écarts de mesure de linéarité, de fidélité et d'hystérésis ramenés à l'étendue de mesure du
capteur et exprimés en % doivent être inférieurs ou égaux respectivement à 0,s ; k 0,l ; 0,2.
b.2 Le suivi des déplacements verticaux par nivellement optique a pour but d'éviter les erreurs
grossières de mesures aux comparateurs mécaniques et parce que les bases fixes sont exposées à
subir des mouvements accidentels au cours de l'essai. Le niveau utilisé est un niveau de précision
permettant une mesure au 1/10 de millimètre. Ces mesures par nivellement doivent elles-mêmes
être contrôlées par visées sur un point fixe situé au-delà de la zone susceptible d'être influencée par
les mouvements du dispositif de réaction.
f

c ) La mesure des déplacements en mer


Celle-ci exige de disposer d'un point fixe, matérialisé par une plate-forme ou un pieu.
Les déplacements sont mesurés à l'aide de comparateurs ou par nivellements optiques identiques
à ceux utilisés en site terrestre, mais des dispositifs spécifiques s'inspirant du principe du niveau à
eau sont tolérés s'ils garantissent le 5/10 de millimètre.

5.3 - MatCnels de mesure compldmentaires


Il s'agit essentiellement d'extensomètres installés le long du f i t du pieu et en pointe afin de pouvoir
étudier la mobilisation du frottement latéral et la résistance de pointe.
Les extensomètres sont constitués par des jauges de contraintes (de préférence collées sur les pieux
en acier) ou des cordes vibrantes noyées dans le béton (fixées aux cages d'armatures) (fig. 9).
L'utilisation d'extensomètres amovibles (fig. 10) est particulièrement recommandée compte-tenu
des avantages qu'elle présente [ 6 ] .

Fig. 9 - Cordes vibrantes


fixées à une cage d'armature
pour pieu for&

Fig. 10 - Installation d'extensomètres amovibles type LPC à bloqueurs 045 m m dans :

a) pieu foré, b) pieu battu BA, on remarque la fenêtre pour c) pieu battu ouvert de 0 1 000 mm, on
le passage du câblage, remarque le tube-logement soudé sur le pieu
destiné à recevoir I'extensomètre amovible.

7
6 - EXECUTION DE L'ESSAI
6.1 - Préparation de l'essai
Le succès de l'essai dépend, pour une large part, du sérieux avec lequel il a été préparé. Le respon-
sable de l'essai (ingénieur ou toute autre personne qualifiée) sera étroitement associé à la prépa-
ration. Celle-ci devra obligatoirement comprendre :
- la collecte d'un maximum d'informations touchant à la confection du pieu d'essai (technique
de mise en œuvre, géométries théorique et effective, propriétés des matériaux constitutifs, le cas
échéant, paramètres d'injection ou de battage) ;
- le relevé de l'ensemble des données géotechniques relatives aux sols intéressant le pieu d'essai
(nature des couches traversées, identifications, résultats des essais en laboratoire et, impérativement,
des essais en place) ;
- la préparation de la tête de pieu (choix d'une géométrie permettant de recevoir le vérin, surfaçage
correct, le cas échéant, confection d'une fenêtre permettant le passage du câblage pour les exten-
somètres) ;
- la mise en place des bases fixes et des appareils de mesure (ces opérations ne peuvent être réalisées
que par l'équipe chargée de la conduite de l'essai proprement dit).

6.2 - Réalisation de l'essai


6.2.1 - Délai de repos
Sauf cas particulier et avis contraire du géomécanicien ayant la responsabilité de l'interprétation de
l'essai, on doit laisser s'écouler un délai de repos d'au moins quatre semaines entre la confection du
pieu (cas des pieux exécutés en place) ou son battage (cas des pieux façonnés à l'avance ou métal
battu) et l'essai de chargement.

6.2.2 - Programme
L'essai comporte un chargement monotone de n palien, conformément aux diagrammes des figures
11 et 12.
Si l'on désigne par QN la charge nominale calculée [3, 41, la charge maximale d'essai Q,, doit être
au moins prise égale à 1,s QN :
Qmax 2 195 QN

La charge Q,, doit être alors atteinte en un minimum de huit paliers d'incréments égaux et de
durée égale à une heure chacun, et cela sans déchargement intermédiaire (fig. 11).
Le déchargement en fin d'essai s'effectue en un minimum de quatre paliers d'incréments égaux et
d'une durée égale à cinq minutes chacun.
11 est toutefois recommandé, si les moyens à mettre en œuvre pour la confection du dispositif de
réaction ne sont pas excessifs, que la charge maximale d'essai Qm, soit au moins prise égale à
~ Q N :
Q,, > ~ Q N
Charge en t ê t e il0
A
- -Qm,- - - - - - ---- - - - - - - -- -- - - - - -- - - -

I Fig. 1 1 - Diagramme sch6mati-


I sant un programme d'essai mini-
I mal de 8 paliers.
I
1

I
, ,O
, 1.5QN
I
1
I
_
n g 8 I
I

l
I
I
l I l I I I I 1
e
0 1 2 3 L 5 6 7 8
Durée d e l'essai (h)
3 Charge e n t ê t e Q0

Fig. 12 - Diagramme schématisant


un programme d'essai comprenant
10 paliers.

I
I l I I I I I I I I I *
0 1 2 3 L 5 6 7 8 9 1 0
Durée d e l'essai ( h )

Dans ce cas (fig. 12), le nombre de paliers de chargement sera au moins pris égal à 10, le nombre
de paliers de déchargement étant limité à 5.
Durant le palier, il faut veiller à ce que la charge appliquée au pieu soit maintenue constante.
A l'issue du dernier palier (8e ou 10e, selon le programme retenu), il peut être envisagé de poursuivre
l'essai, sur avis favorable du géotechnicien en ayant la responsabilité, et à condition que les matériels
de réaction et d'application des charges le permettent.
L'essai peut être poursuivi pour plusieurs raisons :
- pour atteindre la charge limite GL du pieu, définie pour un enfoncement de la tête d'au moins
10 % du diamètre D, soit :

- pour réaliser un palier de fluage de longue durée ou des cycles partiels de chargements et déchar-
gements.

Fig. 13 - Feuille de relevé des mesures pour un palier.


6.2.3 - Lectures en cours de palier
Après avoir noté la lecture initiale sur tous les appareils de mesure et les avoir mis éventuellement à zéro,
relever pour chaque palier la charge appliquée indiquée par le dynamomètre et les manomètres, ainsi que
les déplacements verticaux et latéraux de la tête indiqués par les comparateurs. Pour chaque palier,
faire les lectures aux comparateurs aux temps suivants : O, 1, 2, 3, 4, 5, 10, 15, 20, 25, 30, 45 et
6 0 min pour le chargement, et O, 1 et 5 min pour le déchargement.
Lorsque le pieu est équipé d'extensomètres, il y a lieu d'effectuer des mesures sur ces appareils
pour chaque palier, aux temps suivants : 5 et 55 min lors du chargement, et 3 min lors du déchar-
gement.
L'ensemble des mesures (dynamomètres, manomètres, comparateurs et extensomètres, le cas échéant)
doit être effectué impérativement une heure après le déchargement complet ; facultativement, si les
conditions le permettent, le lendemain de l'essai.
La totalité des mesures est consignée sur une feuille d'essai (fig. 13). Celle-ci comporte une colonne
pour les observations ou incidents pouvant se produire en cours d'essai (variations de température,
pannes de circuits, excentrements, fonctionnements défectueux ou dérives de l'appareillage,
déchaussement des ancrages, poinçonnements ou ruptures de pièces, etc.).
En cas d'incidents graves en cours d'essai ou d'une remise en cause de la stabilité du système « pieu
d'essai - dispositif de réaction »,le responsable peut arrêter l'essai. Il définit ensuite les conditions
dans lesquelles l'essai peut être repris.

7 - PRESENTATION DES RESULTATS


ET CALCUL DES CHARGES CARACTERISTIQUES
Les différentes relations pouvant être tirées des mesures en tête doivent être présentées sous forme
de graphiques, comme indiqué sur les figures 14, 15 et 16. Celles-ci illustrent un cas concret.
La figure 14 représente la courbe dite de chargement, qui s'obtient en portant en abscisse la charge
appliquée en tête (mesurée directement au dynamomètre ou indirectement à l'aide des mano-
mètres) et en ordonnée, le déplacement vertical de la tête de pieu s,. Cette dernière valeur est la
moyenne des déplacements verticaux lus sur les quatre comparateurs, à la 60e minute de chaque
palier.
La figure 15 représente l'ensemble des relations « déplacement vertical de la tête - logarithme du
temps » pour chaque palier. Chacune d'elle s'obtient en portant en abscisse, sur échelle logarithmique,
la durée d'application t du palier et en ordonnée le déplacement vertical moyen correspondant de la
tête du pieu s o . On obtient ainsi une famille de relations comportant généralement en fin de palier
une partie droite appelée droite de stabilisation.
La figure 16 représente la relation « charge en tête - pente des droites de stabilisation » [7]. On
l'obtient en portant en abscisse la charge en tête et en ordonnée la pente des droites de stabili-
sation a . Le graphique ainsi obtenu présente, dans certains cas, et si l'essai a été poussé suffisamment
loin, deux segments de droite qui se Loupent en un point dont l'abscisse indique ce qu'il est convenu
d'appeler la charge critique de fluage QC du pieu (ou plus simplement charge de fluage). Dans d'ctres
cas, le premier segment débouche sur une partie courbe et on considère alors que la charge QC se
situe à la jonction du segment et de la courbe. Ce cas est illustré par la figure 16.
Toujours, lorsque l'essai de chargement a été poussé suffisamment loin (ce qui est beaucoup plus
probable dans les cas où l'on a cherché à atteindre Q, = 2 QN), on considère, par convention,
que la charge limite QL est la charge axiale qui, appliquée en tête du pieu, provoque un déplacement
de celle-ci au moins égal au 1/ 10e du diamètre du fût.
Dans les cas où le pieu est équipé d'extensomètres, il y a lieu de fournir pour chaque palier :
- les raccourcissements unitaires Al/l du fût,
- la distribution des efforts le long du fût (fig. 17) pour chaque palier,

- les courbes de mobilisation du frottement latéral unitaire pour les différents niveaux de fût(fig. 18)
en fonction de leur déplacement y.
La charge nominale
fluageoc
eN
en satisfaisant :
du pieu en compression est déterminée à partir de la charge critique de

ON < 0,8 Qc pour les combinaisons de charges quasi permanentes [3],


& <ccpour les combinaisons rares [3].
Charge en tête En (M
O 0.5 1 1.5 2

Charge en tête fio (MN)

Fig. 16 - Exemple de construction graphique -cc


comportant un p r e ~ i e segment
r de droite prolongé par une
courbe. La charge QC est si tuée à la jonction droite-courbe.

Charge en tête Go (MN)


O 0.5 1 1.5 2

1 D6placement de la tête Sn (mm)

Fig. 14 - Exemple de relation « charge en tête-


déplacements verticaux )) obtenue pour un pieu foré.

Clermont - Ferrand
Pieu n o 2 \

Déplacement de la tête Sn (mm1


', 1,89 MN

+ \ Gr 328 MN
Fig. 15 - Relations (( déplacements de la tête-logarithme
du temps )) obtenues pour le pieu précédent. Profondeur lm)

f Frottement latéral unitaire qs [kPa)

50 Fig. 18 - Courbes de mobilisation du frottement


latéral unitaireq, pour le pieu de la figure 17.

I
O' ' 1 O 3 O
; 50 6; 7; 8; 9; 10Ar
Déplacement y (mm)
Dans le cas de sols particuliers, ou pour lesquels le comportement est mal connu (cas des sols carbo-
natés, par exemple), on pourra adopter, sur avis du géomécanicien ayant la responsabilité des essais,
des valeurs de coefficients de sécurité différentes.
En outre, on s'assurera, bien évidemment, dans tous les cas, que la charge retenue pour le projet
satisfait aux règles de calcul concernant les matériaux constitutifs du pieu.

REFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[ l ] Recommandations concernant la conception, le calcul, l'exécution et le contrble des tirants
d'ancrage - TA 86, Éd. Eyrolles, Paris, 1986.
[2] L'essai préalable statique de tirant d'ancrage injecté, Méthode d'essbi LPC, 23, Pans, févr. 1987.
[ 3 ] Règles de justification des fondations sur pieux à partir des résultats des essais pressiométriques,
SÉTRA-LCPC,oct. 1985.
[4] Calcul des fondations profondes soumises à charge axiale, Chapitre 11 du DTU 13.2 Fondations
profondes, cahier 1877, CSTB, sept. 1983.
[5] BUSTAMANTE M., GIANESELLI L., Safety Factors in Piling Design, Proceeding du XIe Congr.
Int. Méca. Sols et Trav. Fond., San Francisco, 1985.
[6] BUSTAMANTE M., JÉZÉQUEL J.-F., Mesure des élongations dans les pieux et tirants à l'aide
d'extensomètres amovibles, Revue Travaux, 489, déc. 1975.
[7] CAMBEFORT H., CHADEISSON R., Critère pour l'évaluation de la force portante d'un pieu,
Proceeding du 5e Congr. Int. Méca. Sols et Trav. Fond., Paris, 196 1.

Publié par le LCPC, 58 boulevard Lefebvre - 75732 PARIS CEDEX 15


sous le numéro 3310 - Ddpôt légal :février 1989

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