Vous êtes sur la page 1sur 10

Le dimensionnement

des fondations profondes


L'expérience des Laboratoires des Ponts et Chaussées

Michel B U S T A M A N T E
D o c t e u r - i n g é n i e u r ENPC
Roger F R A N K
C h e f d e la s e c t i o n d e s f o n d a t i o n s
Luigi GIANESELLI
Technicien
Section d e s fondations

Division G é o t e c h n i q u e
M é c a n i q u e d e s sols -1
L a b o r a t o i r e c e n t r a l d e s P o n t s et C h a u s s é e s

Cet article a fait l'objet d'une communication présentée


tors de la Journée d'études sur les fondations des supports
aériens organisée le 27 novembre 1986 à Gif-sur-Yvette
par la SEE (Société des électriciens et des électroniciens).

Depuis près d'une vingtaine d'années, les Laboratoires des


Ponts et Chaussées se sont attachés à élaborer des métho-
des de dimensionnement des fondations profondes, fondées
sur l'observation du comportement en vraie grandeur et
sur des corrélations avec les essais de reconnaissance en
place, essentiellement.

En ce qui concerne le comportement sous charge axiale,


RÉSUMÉ la mise au point de moyens d'essais originaux (modes
opératoires, matériels de mesure, etc.) a fait de l'essai
Cet article synthétise les diverses recherches statique en vraie grandeur un essai quasiment de routine
menées par les Laboratoires des Ponts et
Chaussées, ainsi que les résultats obtenus, dans les Laboratoires des Ponts et Chaussées. Par ailleurs,
dans le domaine du calcul des fondations pro- l'interprétation des résultats des essais — effectués presque
fondes, des tirants et des micropieux.
systématiquement avec mesures séparées des termes de
On y évoque tant les recherches sur la capa- pointe et de frottement latéral — a permis de constituer
cité portante axiale (mode opératoire de l'essai
statique, moyens^ de mesure, techniques de une base de données importante et précieuse. Les récentes
mise en œuvre, règles de dimensionnement et « Règles de justification des fondations sur pieux à partir
dépouillement de l'essai) que les recherches sur des résultats des essais pressiométriques » ( S E T R A - L C P C ,
la reprise des efforts de renversement (courbes
de réaction à partir du pressiomètre, éva- 1985), ainsi que le document technique unifié ( D T U ) 13.2
luations expérimentales, méthode de résolution, « Fondations profondes » et le document du Bureau Sécu-
exemples). ritas « Tirants d'ancrages T A 86 », se sont largement inspi-
MOTS CLÉS : 42 - Synthèse (exposé) • Dimen- rés de ces résultats. Il est à noter que les essais concernaient
sionnement - Pieu - Tirant (ancrage) • Micro- aussi bien la traction que la compression.
pieu - Portance - Charge - Axial • Renversement
(struc.) - Latéral - Charge cyclique - Essai -
Statique - Vraie grandeur - Règle (recomm.) • Pour ce qui est du comportement sous charge de renverse-
Pressiomètre - Mode opératoire • Construction ment, la même démarche expérimentale a été adoptée. Elle
(exécution) • Programme de calcul - Coeffi-
cient de réaction du sol. aboutit à proposer des méthodes de calcul en déplacement
fondées sur les courbes d'expansion tant au pressiomètre
normal (Ménard) qu'au pressiomètre autoforeur.

13
B u l l , liaison L a b o P. et C h . - 1 4 9 - mai-juin 1987 - R é f . 3 2 0 6
C O M P O R T E M E N T SOUS C H A R G E AXIALE médiaires. Le programme comporte, en principe, deux
cycles de paliers de 90 minutes.

Déterminer la capacité portante ou d'ancrage d'une L a méthode d'interprétation, elle, reprend pour l'es-
fondation sous charge axiale, de manière à ce que sentiel, et en simplifiant, la méthode proposée par
celle-ci soit proche de la capacité réelle, a toujours Cambefort et Chadeisson fondée sur l'exploitation de
constitué un problème difficile en mécanique des sols. l'évolution du fluage du pieu pour les paliers consécu-
tifs de charge. Cette évolution est caractérisée par la
Les Laboratoires des Ponts et Chaussées ont com- pente ot; de la relation « enfoncement-temps » corres-
mencé à s'intéresser à ce problème de manière systé- pondant à chaque palier i. Les valeurs a sont utilisées
f

matique à partir des années soixante. pour tracer, en fonction des charges appliquées en
tête, un diagramme spécifique comportant une cassure
Plusieurs objectifs furent alors définis pour tenter de dont l'abscisse correspond à la charge critique de
le résoudre : fluage Q., délimitant deux domaines caractéristiques
— établir un mode opératoire d'essai statique appli- d'enfoncement.
cable aux essais de chargement ou d'arrachement en
Les grandes lignes de ce premier mode opératoire
vraie grandeur;
furent adoptées par la suite par d'autres textes ayant
— doter les L P C de moyens de mesures spécifiques, une valeur contractuelle ou à caractère réglementaire,
commodes, précis et récupérables afin de pouvoir tels que :
déterminer comment les charges appliquées en tête
des fondations se distribuaient effectivement le long — le D T U 13.2 [2] servant à l'établissement des
des fûts; documents particuliers d'un marché de fondations
profondes pour le bâtiment;
— se familiariser sur le terrain avec l'ensemble des
techniques de mise en œuvre de fondations profondes — la méthode recommandée pour l'essai statique de
commercialisées par les entreprises; pieu de 1TSSMFE [3].
— réaliser, dans le cadre de projets ou de recherches
technologiques pour le compte de maîtres d'œuvre ou Enfin, des adaptations spécifiques du mode opératoire
d'entreprises spécialisées, une large gamme d'essais en initial ont permis de normaliser les essais applicables
vraie grandeur; aux fondations injectées de petits diamètres : tirants
d'ancrage ou micropieux. Les programmes d'applica-
— élaborer des méthodes de calcul tenant compte, tion des charges et l'interprétation finale des essais
autant que faire se peut, des particularités de chaque sont définis par plusieurs documents bien connus des
technique d'exécution et basées sur les essais de recon- spécialistes :
naissance in situ pour le calage géotechnique;
— enfin, poursuivre et développer les études théori- — l'essai préalable statique de tirants d'ancrage
ques sur le comportement des fondations profondes injecté des L P C [4];
sollicitées axialement avec, en parallèle, l'élaboration — les recommandations « T A » du Bureau Sécuritas
de programmes de dépouillement des mesures effec- pour les tirants d'ancrage dans les versions 1977 et
tuées lors des essais en vraie grandeur. 1986 [5], [6].

L'ensemble des résultats obtenus en l'espace d'une


vingtaine d'années par les L P C a permis de constituer Les moyens de mesures originaux
une base de données importante qui est à l'origine
de plusieurs documents réglementaires concernant les
fondations profondes. Dès les premiers essais de chargement en vraie gran-
deur réalisés par les L P C , on s'est efforcé d'instru-
On rappellera les traits essentiels de chacun d'eux, les menter systématiquement la fondation. Après avoir
domaines d'utilisation et les limites. fait appel aux moyens de mesures classiques tels que
les jauges collées ou les témoins sonores, on réussit à
mettre au point une gamme de matériels originaux
Les modes opératoires de l'essai statique * adaptables à toutes les configurations de fondations
profondes. Il s'agit des extensomètres amovibles qui
Le mode opératoire des L P C , tel qu'il fût publié en ont fait l'objet de nombreuses descriptions [7].
1970 [1], définit un programme de chargement (ou
d'arrachement) ainsi qu'une méthode d'interprétation Compte tenu des avantages qu'ils présentaient (préci-
des résultats pour chiffrer la valeur de la charge nomi- sion, rapidité et commodité de mise en œuvre, faible
nale Q d'une fondation.
N
encombrement, possibilité de pouvoir être récupérés
une fois les essais terminés), ils furent employés à
Le programme de chargement de la version 1970 partir de 1972 de manière systématique. Le modèle
consiste à éprouver le pieu par paliers croissants, miniaturisé, conçu spécialement pour l'instrumenta-
d'égale intensité et durée, sans déchargements inter- tion des tirants et micropieux, a permis de franchir
un pas non négligeable dans la connaissance du com-
portement de ce type de fondations de petits diamè-
* Les modes opératoires et les projets de modes opératoires cités tres. Les mesures recueillies sont pour une grande
dans cet article, sont progressivement remplacés par des méthodes part à l'origine des méthodes de calcul élaborées pour
d'essai LPC. les tirants et micropieux [8].

14
Maîtrise des techniques de mise en œuvre sont ces données qui sont à l'origine des différentes
méthodes d'évaluation de la portance ou des déforma-
A partir des nombreuses constatations sur les chan- tions des fondations profondes.
tiers de fondations et de l'analyse méthodique des
problèmes d'exécution, les L P C furent en mesure de U n ensemble de premières règles réajustant celles de
proposer des recommandations propres à améliorer Ménard [11] furent énoncées en 1981 [12] et figurent
la qualité des fondations profondes, mais aussi d'im- dans le D T U 13.2 [2]. Elles permettent de calculer
poser des méthodes et des moyens de contrôle spécifi- la portance d'une fondation tant à partir d'essais
ques. pressiométriques que d'essais pénétrométriques
(CPT).
L a mise en commun de l'expérience acquise par les
L P C , le S E T R A , les Bureaux de contrôle ainsi que U n nouveau réajustement a donné lieu aux règles
les entreprises de fondations spéciales a permis la pressiométriques du document S E T R A - L C P C d'oc-
rédaction de plusieurs documents à caractère régle- tobre 1985 [13], ainsi q u ' à des règles spécifiques pour
mentaire proposant ou imposant à la profession des les tirants et les micropieux [6], [14] (avec la possibilité
principes d'exécution et de contrôle pour tous les de pouvoir être éventuellement extrapolées au dimen-
types de fondations profondes. O n citera au nombre sionnement des pieux de gros diamètres injectés sous
de ces publications : pression [8]. Les règles pressiométriques S E T R A -
L C P C présentent la particularité d'être associées à un
— les pieux forés. Recueil des règles de l'art [9]; système de coefficients de sécurité original pouvant
— les D T U 13.2 [2]; tenir compte des différentes combinaisons de charge.
— les recommandations T A 77 et T A 86 [5], [6]; Autre particularité intéressante : le document donne
— les tirants d'ancrage injectés précontraints [10]. des directives concernant le calcul des tassements. Les
tableaux I et II et la figure 1 résument les grandes
Les règles de dimensionnement lignes de ces règles.

Les différentes équipes des L P C spécialisées dans la


réalisation d'essais en vraie grandeur ont réalisé, à ce TABLEAU I
jour, plus de 300 essais sur un total de plus de Valeurs du facteur de portance de la pointe k [13]
100 sites. Ces essais ont été exécutés sur tous les
types de fondations profondes mis en œuvre par les Sans Avec
refoulement refoulement
entreprises françaises. Les charges d'épreuves appli-
du sol du sol
quées s'échelonnaient, suivant les cas, de quelques
dizaines de k N (quelques « tonnes ») à plus d'une Argiles-Limons 1,2 1,8
dizaine de M N (1000 t). Les essais effectués ont inté- Sables-Graves 1.1 3,2 à 4,2
ressé la presque totalité des sols pouvant être rencon-
Craie-Marnes 1,8 2,6
trés sur le territoire national. Le fait d'avoir pu éprou- Marno-calcaire
ver des fondations, dont la majorité étaient instrumen-
tées, a permis de disposer d'un fonds de données Rocher altéré 1,1 à 1,8 1,8 à 3,2
important sur le comportement réel de celles-ci. Ce ou fragmenté

T A B L E A U II
Choix des abaques pour le calcul du frottement latéral unitaire limite 4, [13]
(principaux types de pieux utilisés en ouvrages d'art)
Marnes Rocher
Argiles
Types de pieux Sables Graves Craie Marno- Altéré ou
Limons
calcaire fragmenté
+
Foré simple Qi Q3 +
Q4 +

Q2 Q3 - - Q6 +
Q5
Q6 +

+ +
Foré boue Ql Ql Q2 Q3 +
Q4 +
+
Q2 Q2 Q3 Q6 + Q6
Q5
+ +
Foré tubé Qi Ql Q2 Q3 +

(tubage récupéré) Q2 Q2 Q3 Q4 + Q4 -
Foré tubé
(tubage perdu) Qi Ql Q2 Q2 Q3 +
-
Puits Q2
Q3 - - Q4 +
Q5 Q6 +

+
Métal battu Ql
Q2 Q2 Q3 Q4 Q4 Q4 +

(tube fermé)
Battu préfabriqué
Q2 Q3 Q3 Q4 +
Q4 +
Q4 +

(fût béton)
Battu moulé Q2 Q2 +
Q3 Q4 Q4 -
Battu enrobé Q2 Q3 +
Q4 Q5 +
Q4 +
-
Injecté basse pression Q2 +
Q3 +
Q3 +
Q5 +
Q5 +
Q6 +

Injecté haute pression Q5 +


Q5 +
Q6 +
Q6 +
Q6 +
Q7 +

15
q s (MPa) de routine dans les L P C . L a phase ultime, qui com-
prend le traitement de l'ensemble des mesures et l'éta-
blissement des relations caractéristiques, peut, cepen-
dant, présenter une charge de travail considérable
lorsqu'elle est conduite manuellement.

Ces considérations ont conduit les L P C à recourir à


l'informatique, et plus particulièrement à l'une de ses
exploitations les plus intéressantes, la visualisation
interactive pour élaborer un programme d'interpréta-
tion et de mise en forme des résultats de l'essai stati-
que de chargement.

Le programme dénommé P E L A G I fut rendu définiti-


p, (MPa)
vement opérationnel courant 1980 [16]. Parfaitement
F i g . 1. — F r o t t e m e n t unitaire limite le l o n g d u f û t d u p i e u [13] ( p o u r le adaptable à tous les types de fondations, i l offre
c h o i x d e la c o u r b e , voir t a b l e a u II). à l'utilisateur la possibilité de se concentrer sur les
problèmes d'interprétation, en faisant varier aisément
les éléments incertains.
On fera remarquer ici que les règles énoncées dans le
D T U 13.2 ou dans le document S E T R A - L C P C sont
applicables au dimensionnement des fondations solli- C O M P O R T E M E N T SOUS CHARGES
citées en traction, cas très fréquent pour des pylônes DE RENVERSEMENT
de haute tension ou de très haute tension. A titre
illustratif, le tableau III compare, pour la traction et
pour la compression, des valeurs de frottement limite Traditionnellement, la reprise de charges de renverse-
unitaire q obtenues pour différents sols, le long des
s ment (moment, effort tranchant en tète) se faisait par
fûts béton ou acier. O n constate q u ' à toutes fins inclinaison des pieux afin de les solliciter, autant que
pratiques ces valeurs sont du même ordre pour des possible, par des charges axiales uniquement. L'utili-
pieux enfoncés ou arrachés. sation de pieux verticaux, sollicitant la réaction laté-
rale ou horizontale du sol, est devenue de plus en
plus fréquente au fur et à mesure qu'avançait la
Le dépouillement de l'essai de chargement recherche sur leur comportement, et est maintenant
quasi générale tant pour les structures maritimes
L a normalisation du programme d'essai et la mise au (pieux métalliques battus, dans la plupart des cas)
point de matériels de mesures originaux ont fait de que pour les structures terrestres (pieux forés de gros
l'essai statique en vraie grandeur un essai quasiment diamètre, en France tout du moins).

T A B L E A U III
Comparaison des frottements limites unitaires mesurés

Sols Caractéristiques du pieu q (kPa)


s

Site
Pi (MPa) Type 0 (mm) Contact Traction Compression
Argile des
Flandres Vissé moulé
Mouvaux Béton - 80 à 120
A-1.0 0500
à 1,6
Argile des
Injecté faible
Flandres
Merville
P,= U0
pression Béton 75 à 110 -
500 x 500
à 1,8
Limons sableux
Injecté faible
+ sables fins
La Deule pression Béton 35 à 75 -
P, = 0,4
300x300
à 0,7
Limons sableux Injecté faible
Merville pression Béton 50 -
à 0,8 500 x 500
Limons sableux
Injecté faible
+ sables fins
Clermont-Ferrand pression Béton - 35 à 60
Pi = 0,4
0820
à 0,6
Injecté haute
Sables moyens Coulis
pression
Munich [15] P, = 0,5 110 à 157 118 à 154
micropieux de ciment
<? = 0,5
c
0 =132 S

Limons sableux
Caisson battu
Dunkerque p, = 0,3 Acier 15 à 25 10 à 27
533 x 385
à 1,2

16
Comme pour les pieux sous charges axiales, on peut p
distinguer les méthodes de dimensionnement classi-
ques qui supposent le sol entièrement à l'état limite B "vT"! C
autour du pieu (concept de pression ultime sur toute
z>z
la hauteur du pieu) et les méthodes aux modules de c

réaction (ou courbes de réaction p-y, p, pression de ^0.5 k s


1

réaction, y, déplacement horizontal), qui permettent


A ^ j
de faire des calculs en déplacement, ce qui est un B' 1
point capital pour le dimensionnement de tels pieux.
!
Les méthodes aux modules de réaction, qui consistent (
à assimiler le pieu à une poutre sur appuis élastiques !
linéaires ou non linéaires, sont très utilisées en France, 1 i

notamment sous l'impulsion du développement de


l'essai pressiométrique Ménard qui fournit à l'ingé- Fig. 2. — C o u r b e d e r é a c t i o n à partir d u p r e s s i o m è t r e M é n a r d [Baguelin,
J é z é q u e l et S h i e l d s , 1 9 7 8 , 20],
nieur des sols des informations non seulement sur la
résistance, mais aussi sur la déformabilité du sol. Par
ailleurs, cet essai présente l'intérêt d'être exécutable
dans tous types de sols et de roches tendres, grâce à
l'avant-trou. OU

Les premières règles pressiométriques pour ce pro- ^ =~r (2,65)°+-^r 0 0 (10


k 9E 3E
blème sont dues à Ménard (1962-1969) [17]. Ces règles s M M

furent étudiées par les L P C dès 1970, par des essais pour r ^ 0 , 3 m
o

de pieux dans les sols lâches et saturés de Plancoët


où R = 0 , 3 m, r est le rayon ou la demi-largeur fron-
(Côtes-du-Nord) en même temps qu'étaient posées les 0

tale du pieu et a un coefficient rhéologique de non-


premières corrélations encourageantes avec l'essai au
pressiomètre autoforeur [Baguelin et Jézéquel, isotropie du sol intervenant dans l'effet d'échelle pris
1972, 18]. en compte dans le premier terme (dit « déviatorique »)
pour r ^ 0 , 3 m, et dans l'estimation du module de
0

compressibilité, à partir du module pressiométrique,


Les recherches, menées depuis par les L P C , ont égale-
dans le second terme (dit « sphérique »).
ment consisté à adapter ces méthodes pressiométri-
ques aux problèmes de poussées latérales apportées
par le sol de fondation lui-même. Notamment, on Au-delà de la pression de fluage (p = —est une bonne f

introduit à la place de y, déplacement d'équilibre du 2


système sol-pieu, la différence y—g, où g est le corrélation en cas de nécessité), l'effet non linéaire est
déplacement propre du sol, en l'absence de pieu. O n pris en compte en réduisant le module de réaction
pourra se reporter, pour plus de détails, à Bigot, tangent de moitié (partie A B de la figure 2). Enfin,
Bourges et Frank (1982) [19]. la pression ultime sur le pieu est assimilée à la pression
limite mesurée au pressiomètre normal (portion B C ) .
Les paragraphes qui suivent concernent, sauf cas con- Cependant, dans la pratique courante, on cherche,
traire, le pieu isolé (ou une fondation sur pieux où généralement, à ne pas trop dépasser p et, dans ce f

l'effet de groupe ne joue pas sensiblement). cas, les déplacements peuvent être calculés avec la loi
O A B ' , ce qui est, dans le cas de chargements en tête,
du côté de la sécurité (cela n'est plus vrai lorsque la
Principe de la méthode à partir du pressiomètre normal sollicitation comporte des poussées latérales).

L a méthode à partir du pressiomètre normal [Ménard, L a courbe de réaction est, en principe, réduite pour
1962-1969, [17], [11] est décrite et évaluée en détail des valeurs de z inférieures à la profondeur critique
dans le livre de Baguelin, Jézéquel et Shields (1978) z , pour tenir compte de l'effet de surface. Pour z = 0 ,
c

[20]. les pressions sont divisées par deux pour un même


déplacement (fig. 2), puis sont interpolées linéaire-
A partir des résultats de l'essai ( £ , module pressio-
M ment jusqu'à z = z . Pour les sols cohérents, z est de
c c

métrique, p , pression de fluage, et p pression limite),


f l l'ordre de 4r et, pour les sols granulaires, de l'ordre
0

la courbe de réaction {p, y), à une profondeur donnée, de 8 r . 0

est construite comme indiqué sur la figure 2.


L'approche classique de la méthode aux modules de
Le coefficient de réaction k de la partie O A est
s réaction consiste à déterminer celui-ci indépendam-
obtenu à partir de la formule semi-empirique des ment des conditions tridimensionnelles — rigidité
tassements avec des coefficients de forme correspon- relative sol-pieu, élancement du pieu et conditions de
dant à une fondation de grande longueur, et est donné chargements en tête —, supposant qu'il n'y a pas
par la formule : d'interaction entre les couches. Des calculs théoriques
par éléments finis en milieu élastique linéaire isotrope
i.-i- r o f2,65^Y+-5Lr 0 (1) ont été menés, permettant de quantifier l'effet de ces
k s 9 E M ° \ Rj 3 E M ° différentes conditions (voir la synthèse donnée par
Frank, 1984) [21]. O n en conclut, q u ' à toutes fins
pour r ^0,3 m
0 pratiques, on peut retenir dans le cas d'un sol intact

17
Chargements monotones rapides courbes de réaction latérale (p, y/r ) obtenues lors des
0

essais rapides de pieux à Plancoët [Baguelin, Jézéquel


et Shields, 1978, 20] permet de proposer, pour l'ins-
tant, l'assimilation directe des deux courbes à chaque
niveau, pour de tels chargements (fig. 3). Par rapport
aux courbes de réaction Ménard (fig. 2), la courbe
d'expansion au pressiomètre autoforeur est, en géné-
ral, très sensiblement plus raide (mais la pression
=
ultime sur le pieu, p*o P2o~Po peut être significative-
ment inférieure à p,, dans le cas de sols mous o ù
p — pression initiale au repos — est relativement forte
0

comparée à p , ou de sables denses o ù p


20 n'atteint
20

que 0,7 p,).


y/r 0 l%]

Cette assimilation est légitime dans le cas d'un sol


F i g . 3. — C o u r b e d e r é a c t i o n à partir d e l'essai d ' e x p a n s i o n de r é f é r e n c e relativement intact.
au p r e s s i o m è t r e a u t o f o r e u r [ A m a r , B a g u e l i n , Frank et J é z é q u e l ,
1 9 8 1 , 22].
Dans le cas de chargements répétés ou permanents
(comme pour les poussées développées par les dépla-
cements g du sol de fondation), la figure 3 indique de
(la dispersion étant inférieure à 30 % pour les gammes doubler les déplacements _y (ou y—g dans le cas de
courantes de pieux et de sol) : poussées latérales) pour la même pression de réaction
latérale (réduction du module de réaction) et de limi-
ter celle-ci respectivement à 50 et 75 % de p^ pour 0

_JL =0,6 ( - ^ — =0,22 avec v=0,33) (2) les sols fins (argiles et limons) et les sols granulaires
*,-2r \fc.'2r
0 / 0
(sables); en moyenne, cela revient à limiter p à la
pression nette de fluage p*=Pf—p déterminée au
0

où pressiomètre Ménard.

E est le module d'Young, Le fait de prendre comme courbe de réaction la


G = £/2(l+v), courbe d'expansion pressiométrique revient à écrire :

fe coefficient de réaction.
;
£ = /c.2r = 2 ^ = 4 G
s 0 P (3)

Pour comparaison, i l est intéressant de calculer le


rapport du module de réaction £ = fe 2r au S M s 0
où G est le module de cisaillement tangent initial (G )
P 0

module pressiométrique E donné par la relation (1). M


ou sécant (G , G , etc.) déterminé sur la courbe
p2 pi

Ce rapport varie de 1,3 à 5,6 (ou E jE varie de M SM


d'expansion (voir fig. 3);
0,75 à 0,18) pour les cas de pieux courants. Il croît
k le module de réaction correspondant au même
lorsque l'on passe des tourbes et argiles normalement
niveau de déformation (dans le cas de la courbe de
consolidées (ot= 1) aux sables et graviers normalement
réaction réduite dans un rapport 2, £ = 2 G ).s p
serrés (<x= 1/4) ou lorsque le diamètre augmente dans
le cas de sols réputés non élastiques ( a # 1). L a comparaison de la relation (3) avec le résultat
donné par la relation (2) permet d'affirmer que l'utili-
Le module E étant, en général, bien inférieur aux
M sation de la courbe d'expansion comme courbe de
valeurs intactes, et ce d'autant plus que le sol est réaction de premier chargement rapide dans un sol
compressible, ces chiffres laissent penser qu'en utili- intact est justifiée, en moyenne, théoriquement.
sant la courbe de réaction Ménard on prend implicite-
ment en compte l'effet de l'application de charges de
longue durée ou cycliques (effet, a priori, plus impor-
Évaluations expérimentales
tant pour les sols cohérents que pour les sols granulai-
res) et l'incidence du remaniement autour de la sonde
pressiométrique. L'incidence du remaniement autour Il n'existe pas, comme pour le cas de l'essai de charge-
d'un pieu sollicité horizontalement est réputée être, ment statique (vertical), de mode opératoire «offi-
en général, plus faible qu'autour du pressiomètre pour ciel». E n pratique cependant, on retient les mêmes
une diminution équivalente des caractéristiques du grands principes : chargements par paliers maintenus
sol. (de quelques dizaines de minutes à une heure) et
équipement du pieu tout le long du fût, tout du moins
pour les essais de recherche cherchant à évaluer les
différentes réactions du sol avec la profondeur.
Principes de la méthode à partir du pressiomètre
autoforeur L a méthode expérimentale qui a été la plus utilisée
est inspirée de Matlock (1956) [24]. Elle consiste à
L a bonne similitude observée expérimentalement déterminer les valeurs du moment M à différents
entre les courbes d'expansion de référence au pressio- niveaux le long du pieu — par mesure des déforma-
mètre autoforeur (p*=p—p , en fonction de la défor- 0 tions de la fibre tendue et de la fibre comprimée —
mation E = AVI2V 0 à 1 %/min j u s q u ' à 10 %) et les
0 puis par double intégration (en fonction de la profon-

18
deur), les déplacements y, et par double dérivation les nous laissent penser que la méthode est, dans l'état
réactions globales p [18]. actuel des choses, fort convenable.

En ce qui concerne la double dérivation, point extrê- E n ce qui concerne le cas des pieux sollicités par des
mement délicat évidemment, on peut utiliser la poussées latérales de sol, on dispose des essais de
méthode de Matlock qui consiste à ajuster une cubi- Provins décrits et interprétés en détail par Bigot,
que par les moindres carrés, ou encore des méthodes Bourges et Frank (1982) [19].
d'ajustement par fonctions « spline » d'ordre suffi-
samment élevé [25]. Une expérimentation d'un pieu fiché dans une pente
instable, avec mesures sur plusieurs années, a actuelle-
Pour ce qui est des deux constantes d'intégration ment cours à Sallèdes (Puy-de-Dôme) et devrait s'avé-
nécessaires, elles sont données soit par la mesure du rer particulièrement intéressante, grâce aux progrès
déplacement et de la rotation de la tête du pieu, substantiels récents obtenus dans le domaine des
soit par des mesures inclinométriques en profondeur mesures inclinométriques et de leur interprétation.
(notamment lors de chargements complexes ou de
longue durée posant des problèmes de mesure en
surface). Méthode de résolution

Lorsque, pour diverses raisons, un équipement plus Le programme utilisé de manière courante dans les
léger est souhaitable, on peut se contenter de mesures L P C pour dimensionner les pieux soumis à des efforts
inclinométriques le long du fût, permettant de déter- de renversement est le programme P I L A T E [21], pou-
miner au moins les distributions de déplacements et vant prendre en compte dans chaque couche de sol
de moments (dérivée première). une loi de réaction non linéaire quelconque. Les
efforts peuvent être dus aux déplacements propres du
Par ailleurs, on étudie, à l'heure actuelle, les possibili- sol (cas des poussées latérales parasites), aussi bien
tés nouvelles offertes par l'utilisation d'inclinomètres q u ' à la superstructure (chargements et liaisons divers
en tête) ou à des lois de mobilisation des efforts en
de haute précision, tels les niveaux électrolytiques
pointe.
du Building Research Establishment de Londres [26],
[27].
On se sert à chaque itération du processus de résolu-
La méthode pressiométrique de dimensionnement des tion du problème non linéaire, de la solution analyti-
pieux sous charge horizontale n'a pas fait l'objet, il que de l'équation différentielle du quatrième degré
faut bien le dire, de campagnes de comparaison avec dans chaque couche de sol— après linéarisation par
les résultats d'essais en vraie grandeur aussi nombreu- une méthode de module tangent. Les conditions aux
ses que dans le cas de la capacité portante des pieux interfaces (continuité de y, y', T, effort tranchant et
sous charge axiale. Cependant, un certain nombre de M , moment fléchissant) ainsi que les conditions aux
comparaisons sont disponibles, notamment à la suite limites (deux conditions en tête et en pointe sur y, y',
de diverses expérimentations menées depuis 1970 dans T ou M ou deux relations entre ces éléments) permet-
les L P C [Baguelin, Jézéquel et Shields, 1978, 20]. tent d'aboutir à un système linéaire de 4JV équations
à 4N inconnues, N étant le nombre de couches du
On citera, en ce qui concerne les essais de chargements système sol-pieu. Ce système est résolu à chaque itéra-
en tête, avec détermination des courbes de réaction tion jusqu'à ce qu'une convergence fixée soit obtenue.
le long du fût, l'expérimentation de Provins (Seine-
et-Marne) (qui est brièvement décrite ci-dessous) et
Exemple du pieu expérimental de Provins
différentes campagnes à Plancoët sur des pieux iso-
lés [18], un groupe de deux pieux [20] et un groupe L'expérimentation sur le site de Provins, en 1974, est
de six pieux soumis à des chargements cycliques et intéressante car le comportement d'un pieu instru-
de longue durée [23], [28]. menté a été examiné non seulement pour un charge-
ment en tête, mais également pour un chargement
Pour le groupe de deux pieux, i l est intéressant de par poussées du sol dues à l'édification d'un remblai
noter que la réaction mesurée sur le pieu arrière est (fig. 4). De plus, les quatre phases de l'expérimenta-
trouvée réduite par un facteur de 0,4 à 0,5 relative- tion (chargement initial en tête, puis remblai de
ment au pieu avant, l'entre-axe étant de trois fois la 3,80 m de hauteur, de 6,80 m de hauteur et, enfin,
largeur frontale. consolidation pendant trois mois sous cette hauteur
De la confrontation des divers résultats expérimen- finale) ont récemment été interprétées en détail en
taux disponibles à l'époque, Baguelin, Jézéquel et utilisant les différentes méthodes de prévision pressio-
Shields concluaient que la méthode au pressiomètre métriques [Bigot, Bourges et Frank, 1982, 19]. Ici,
seuls les résultats principaux concernant le charge-
normal (fig. 2) est, en général, pessimiste pour les
ment en tête sont succinctement présentés.
chargements monotones rapides. Elle a tendance à
surestimer les déplacements en tête et les moments
Le pieu est un tube métallique instrumenté, de
maximaux de pieux sollicités par des efforts en tête,
diamètre extérieur B = 2 r = 0,926m et d'épaisseur
ce qui est, i l est vrai, du côté de la sécurité. Dans la o

e=0,015 m.
réalité, les fondations doivent souvent reprendre des
charges cycliques et/ou de longue durée et le sol peut
être sévèrement remanié lors de la mise en place des Les figures 5 (pour les déplacements) et 6 (pour les
pieux, autant de paramètres difficiles à quantifier dans moments) comparent les résultats des mesures expéri
la pratique de tous les jours. Ces différents éléments mentales (M) pour le dernier palier de charge horizon-

19
.6.80
Z (ml

; tout v e n a n t c a l c a i r e
y -- 21kN/m3

TN

L i m o n s et argile

Limons tourbeux et tourbe

-U.50-
I Sable-graviers-silex

C r a i e molle puis dure

Légende
Béton I M Déplacement d é d u i t des mesures
A Caicul avec loi de r é a c t i o n M é n a r d
B Calcul avec loi de r é a c t i o n P A r
Fig. 4. — P i e u et remblai d e P r o v i n s . S c h é m a g é n é r a l [ B i g o t , B o u r g e s et _ . . C Calcul avec courbe d'expansion P A F
Frank, 1 9 8 2 , 19].

F i g . 5. — P i e u e x p é r i m e n t a l d e
Base du
taie appliquée (120 k N à 0,20 cm du terrain naturel), pieu (m)
Provins. D é p l a c e m e n t s m e s u -
r é s et c a l c u l é s p o u r l'essai d e
et les résultats de trois calculs : chargement en t ê t e [Bigot,
B o u r g e s et Frank, 1 9 8 2 , 19].
— calcul A , avec loi de réaction Ménard (fig. 2),
— calcul B , avec l o i de réaction au pressiomètre
autoforeur ( P A F ) construite de manière analogue à
Ménard (cf. fig. 2), mais avec une formule de tasse-
ment spécifique au P A F — dans les limons, argiles
et tourbes jusqu'à 14,5 m de profondeur,
— calcul C , avec la courbe d'expansion P A F (fig. 3
« chargements monotones rapides ») dans les mêmes
sols.

Pour les deux derniers calculs, la loi de réaction


Ménard est utilisée au-delà de 14,5 m de profondeur
(dans les sables, graviers et craies) par impossibilité
d'effectuer des essais au pressiomètre autoforeur dans
de tels sols vu la grosseur des éléments (du moins
avec le modèle opérationnel le plus récent, à savoir
le P A F 1976).

Dans la couche de surface (limons et argile), la plus


importante dans le cas de la sollicitation en tête,
Légende
l'utilisation des différentes méthodes conduit en M Moment déduit des mesures
A Calcul avec loi de réaction Ménard
moyenne à : B Calcul avec loi de réaction P A F
C Calcul avec courbe d'expansion P A F
— courbes de réaction Ménard (calcul A) :
£ S M = 2900 k P a F i g . 6. — P i e u e x p é r i m e n t a l de
Base du Provins. M o m e n t s f l é c h i s s a n t s
, pieu Im)
— courbes de réaction P A F (calcul B) : TJ7. mutin m e s u r é s et c a l c u l é s p o u r l'es-
sai d e c h a r g e m e n t en tête
[Bigot, Bourges et Frank,
£ = 5470 k P a
s
1982, 19].

— courbes d'expansion P A F (calcul C) :


4G p 2 = 11700 k P a
se situe entre 5,9 m (A) et 4,3 m (calcul C à conver-
Pour le calcul A et le calcul B, le comportement reste gence), ce qui correspond à un comportement souple
linéaire dans cette couche pour la charge de 120 k N . du pieu.
Pour le calcul C , on atteint au niveau du terrain
naturel y/r = 1,3 % (ou AV/V = 2,6 % sur la courbe
0 0
Il est clair que les lois de réaction utilisées ont une
d'expansion au pressiomètre autoforeur). L a rigi- rigidité croissante lorsque l'on passe de A (Ménard)
dité relative pieu-sol (longueur de transfert) : à B (formule de tassement au P A F ) et, enfin, à C
(expansion du P A F ) . Sur les figures 5 et 6, on peut
voir que ce sont les résultats du calcul B qui appro-
l =V4El/k2r
0 0
chent le mieux les résultats des mesures. Les résultats

20
du calcul A indiquent que les modules Ménard sont problèmes de dimensionnement et les sols courants,
globalement trop faibles, alors que le calcul C donne, la méthode à partir du pressiomètre normal, apparaît
lui, un comportement trop rigide au sol. E n fait, une suffisante et est du côté de la sécurité. Le pressiomètre
analyse plus fine consistant à comparer à différentes autoforeur est une voie intéressante pour un dimen-
profondeurs les trois lois A , B et C proposées aux sionnement plus précis des pieux soumis à des charge-
courbes de réaction mesurées, montrent que, pour les ments cycliques ou à des chargements par poussées
zones proches de la surface, la loi A correspond le latérales dans des sols fins. Les recherches s'orientent
mieux à la réalité, alors que plus en profondeur c'est actuellement vers des corrélations avec des essais d'ex-
la loi C qui donne les modules les plus réalistes. On pansion réalisés eux-mêmes cycliquement ou de
comprend pourquoi globalement c'est la loi B qui manière lente.
donne les meilleurs résultats. Il faut cependant noter
qu'il semble que le remaniement du sol ait été particu- Les différentes méthodes évoquées sont relatives à des
lièrement important dans le cas du pieu de Provins, pieux circulaires ou carrés. Ces méthodes permettent
tout du moins en surface (le pieu a été mis en place d'évaluer, en fait, la réaction latérale avant et arrière
par vibrofonçage avec remontée du sol dans le tube, ainsi qu'une certaine part de réaction tangentielle.
avant curage et coulage sous l'eau du bouchon de Dans le cas de pieux de section en plan d'élancement
béton de 2,5 m). sensiblement différent des pieux circulaires ou carrés,
comme c'est le cas pour les barrettes, i l est nécessaire
d'adapter les méthodes. Grâce à une étude théorique
CONCLUSION (aux éléments finis) sur l'effet de forme de la section
horizontale, une méthode de calcul des barrettes à
Nous avons présenté deux méthodes de construction partir des résultats pressiométriques a pu être pro-
des courbes de réaction (p, y) pour un pieu isolé à posée [Baguelin, Carayannacou-Trézos et Frank,
partir des résultats d'essais pressiométriques. Pour les 1979, 29].

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

[1] Projet de mode opératoire LCPC, Essai statique de fondations [14] BUSTAMANTE M . , Doix B . (1985), Une méthode pour le calcul
profondes, Paris, mai 1970. des tirants et des micropieux injectés, Bull, liaison Labo. P. et
[2] Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), Tra- Ch. 140, nov.-déc, p. 75-92.
vaux de fondations profondes pour le bâtiment, Document [15] GRÜBER, KORECK, SCHWARZ (1985), Beiträge zum Tragverhal-
Technique Unifié, n° 13-2, Commentaires au cahier des charges ten Axial Zyklisch Belasteter Pfahle, Munich, Publication Ins-
et des clauses spéciales de juin 1978, cahier 1877, sept. 1983. titut de mécanique de sols de l'Université technique de
[3] Subcommittee on Field and Laboratory Testing, Int. Soc. Soil Munich.
Mechs Fdn Engng, Axial Pile Loading Test — Part. 1 : Static [16] BUSTAMANTE M . , GIANESELLI L., MOREAU M . (1982),
Loading, Geotechnical Testing J., June 1985. Dépouillement de l'essai de chargement statique de pieu par
[4] Méthode d'essai L P C n° 23, L'essai préalable statique de tirant application de la visualisation interactive, Bull, liaison Labo.
d'ancrage injecté, Paris, 1987. P. et Ch. 121, sept.-oct., p. 93-102.
[5] Recommandations concernant la conception, le calcul, l'exécu-
tion et le contrôle des tirants d'ancrage, Bureau Sécuritas [17] MÉNARD L. (1962-1969), Comportement d'une fondation pro-
TA 77, Eyrolles, sept. 1977. fonde soumise à des efforts de renversement, Sols Soils, 3,
[6] Recommandations concernant la conception, le calcul, l'exécu- déc. 1962, p. 9-27 et Règles d'utilisation des techniques pressio-
tion et le contrôle des tirants d'ancrage, Bureau Sécuritas métriques, notice spéc. 2 », doc. interne D/62/69, Centre d'Étu-
TA 86, Eyrolles, janv. 1986. des Géotechniques de Paris, 1969.
[7] BUSTAMANTE M . , JÉZÉQUEL J.-F. (1975), Mesures des élonga- [18] BAGUELIN F., JÉZÉQUEL J . - F . (1972), Étude expérimentale
gions dans les pieux et tirants à l'aide d'extensomètres amovi- du comportement de pieux sollicités horizontalement, Ann.
bles, Travaux, 489, déc. ITBTP, série Sols et Fondations, 91, suppl. 297, sept., p. 153-
[8] BUSTAMANTE M . , FROSSARD A., GOUVENOT D., SAGE D. 204.
(1986), Nouvelles fondations, pour supports aériens, Journée [19] BIGOT G., BOURGES F., FRANK R. (1982) Étude expérimenta-
d'études SEE (EDF), les fondations des supports aériens, 27 les du sol, Rev. Française de Géotechnique, 18, févr., p. 29-47.
nov.
[20] BAGUELIN F., JÉZÉQUEL J.-F., SHIELDS D.-H. (1978), The
[9] LCPC-SÉTRA, Les pieux forés. Recueil des règles de l'art, Pressuremeter and Foundation Engineering, Trans Tech.
déc. 1978. Publications, Clausthal, R F A .
[10] BUSTAMANTE M . (1979) Les tirants d'ancrage injectés précon- [21] FRANK. R. (1984), Études théoriques de fondations profondes
traints, Note technique, LCPC, Paris, nov. et d'essais en place par autoforage dans les LCP et résultats
[11] Recommandations LCPC-SETRA, Fondations courantes d'ou- pratiques (1972-1983), Rapp. rech. LPC 128, juin, 93 p.
vrages d'art - FOND. 72 (1972), M A T E L T , D R C R .
[22] AMAR S., BAGUELIN F., FRANK R., JÉZÉQUEL J.-F. (1981),
[12] BUSTAMANTE M . GIANESELLI L. (1981) Prévision de la capa-
L'autoforage, Travaux 552, févr., p. 63-76 et 553, mars, p. 91.
cité portante des pieux isolés sous charge verticale, Bull, iaison
Labo. P. et Ch. 113, mai-juin, p. 83-108. [23] BAGUELIN F., JÉZÉQUEL J.-F., MEIMON Y . (1985), Charge-
[13] SÉTRA-LCPC, Règles de justification des fondations sur pieux à ments latéraux sur un groupe de pieux, CR XI Congr. Int.
partir des résultats des essais pressiométriques, oct. 1985. Méc. Sols et Trav. Fond., San Francisco, vol. 3, p. 1587-1588.

21
[24] MATLOCK H . RIPPERGER E.-A. (1956), Procedures and instru- [27] PRICE G., WARDLE I.-F., FRANK R., JÉZÉQUEL J . - F . (1987),
mentation for tests on a laterally loaded pile, Proc. 8th Texas Monitoring the below ground performance of laterally loaded
Conf. on Soil Mechs and Fdn Engng, University of Texas, piles, Ground Engineering (à paraître).
Austin. [28] MEIMON Y . , BAGUELIN F . JÉZÉQUEL J . - F . (1986) Pile Group
[25] DEGNY E. (1985), Slivalic 5. Programme de lissage par spline Behaviour under long time lateral monotonie and cyclic loading,
quintique. Calcul du paramètre d'ajustement par une méthode de CR 3rd Int. Conf. Num. Meth. Offshore Piling, IFP-LCPC,
validation croisée (notice d'utilisation), CR F A E R 1.05.10.4, Nantes, mai, éd. Technip, p. 285-302 (version française, rapp.
LCPC, nov. Labo. G T 19).
[26] PRICE G . , WARDLE I.-F. JENNINGS D . (1985), The use of slope [29] BAGUELIN F . , CARAYANNACOU-TRÉZOS S. FRANK R. (1979),
measuring devices for monitoring bending strains in piles, Proc. Réaction latérale des pieux — Effets de forme et effets tridi-
21st Annual Conf. British Soc. of Strain Measurements, Cam- mensionnels, Bull, liaison Labo. P. et Ch. 104, nov.-déc., p. 33-
bridge, sept. 47.

22

Vous aimerez peut-être aussi