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Chapitre 12
Surfaces de dégagement - Balisage des obstacles
12-1 Dégagements et servitudes aéronautiques
L’utilisation efficace d’un aérodrome peut être L’insertion d’une piste dans son environnement
considérablement influencée par les caractéris- doit donc être telle que tout avion admissible par
tiques topographiques de son site d’implantation cette piste puisse, à l’abri de dégagements aéro-
comme par les obstacles de toute nature contenus nautiques, achever ou débuter sur celle-ci des
dans son environnement. manœuvres d’approche ou de départ** que la
classification de l’aérodrome et l’équipement
Cette influence se mesure en termes :
radioélectrique, dont il peut être doté, sont censés
- d’entrave à l’accessibilité de l’aérodrome et
lui permettre.
donc à la régularité de son exploitation, du fait
de la répercussion de ces obstacles sur les mini- Il est cependant tout à fait exceptionnel que l’em-
ma opérationnels*, placement envisagé par un projet d’aérodrome
- de pénalisation de masse au décollage se tra- soit à ce point accueillant qu’il ne contienne
duisant par une diminution de la charge mar- aucun obstacle sur la suppression ou le maintien
chande (fret ou passagers) ou par une réduction duquel on pourrait s’interroger.
de l’emport de carburant et donc de la longueur Outil destiné au projeteur, l’I.T.A.C. n’a donc pour
d’étape de l’avion, fonction, en ce domaine, que de permettre au dit pro-
- de réduction des dimensions des aires utili- jeteur de repérer tous les obstacles dont la présence
sables à l’atterrissage et au décollage, devra être globalement appréciée par les spécialistes.
- de gêne au fonctionnement d’installations utiles
à la navigation aérienne,... * Ensemble des limites de certains paramètres significatifs au-
dessous desquels l'exécution ou la poursuite de certaines procé-
En outre, dans certaines zones situées aux abords dures d'approche, d'atterrissage ou de décollage sont interdites à
un équipage
des pistes et de certaines installations, les obstacles ** En amont ou au-delà de ces manœuvres de proximité, le pilo-
peuvent être totalement prohibés au nom de la sécu- te peut ou doit, selon qu'il navigue à vue ou aux instruments,
suivre un itinéraire choisi ou prédéterminé en fonction des obs-
rité qui doit être assurée en toutes circonstances. tacles et non plus de la configuration de l'aérodrome.
Aéroport de Calvi-Sainte-Catherine - Insertion dans un envi- Aéroport de Nouméa-Magenta - Insertion dans un environne-
ronnement montagneux ment urbanisé
Ce rôle est fondamentalement différent de celui plus récentes, actuellement en vigueur, l’ont été
que remplira par la suite le plan de servitudes par l’arrêté interministériel du 31 décembre 1984.
aéronautiques de ce même aérodrome et qui sera
Transcription directe, généralement fidèle, des
de permettre - cette fois à un non spécialiste -
surfaces de limitation d’obstacles de l’annexe 14
d’éviter que de nouveaux obstacles ne viennent
à la Convention relative à l’Aviation Civile
aggraver ce qui avait été accepté au moment du
Internationale, les surfaces de dégagement, qui
projet.
vont être définies dans le présent chapitre, servi-
Cette distinction est d’autant plus ici à souligner ront désormais de référence à de nouvelles spécifi-
que les dégagements aéronautiques ont toujours cations appelées à se substituer à celles fixées par
été calqués en France sur les spécifications insti- l’arrêté interministériel du 31 décembre 1984 pour
tuées pour les servitudes aéronautiques, dont les l’établissement des servitudes aéronautiques.
Plan des servitudes de l’aérodrome de Dijon-Longvic établi conformément à la loi du 4 juillet 1935
Transcription française, pour une large part, de Tel est l’objet de cette introduction au chapitre
l’ensemble des règles et recommandations intro- particulièrement complexe des dégagements aéro-
duites en son domaine par l’Organisation de nautiques qui innove largement au-delà de cette
l’Aviation Civile Internationale, la présente simple transcription.
Instruction se devait de satisfaire, autant que faire
se peut, tout désir de comprendre le pourquoi des
choses.
(24m)
(22m)
(20m)
(18m)
limite de l'aérodrome
(16m)
60cm
(2m)
TN
20m
Tant que la sensibilité au vent des avions ne permit La rareté d’espaces libres de telles dimensions et
pas que fût aménagé un nombre réduit d’axes pri- la nécessité d’équiper l’aérodrome obligeaient
vilégiés d’atterrissage et de décollage, les surfaces naturellement à ce que la loi de 1935 offre une
de limitation d’obstacles restèrent celles définies certaine souplesse d’application en acceptant
par la loi du 4 juillet 1935 instituant les servitudes qu’elle puisse n’affecter que les secteurs désignés
aéronautiques applicables aux « terrains d’avia- par « les nécessités de la navigation aérienne »*.
tion » utilisables dans toutes les directions.
Cette souplesse lui permit de rester en vigueur jus-
Ces surfaces consistaient en paliers ceinturant qu’à ce que, l’époque des terrains omnidirection-
l’un après l’autre l’emprise de l’aérodrome jus- nels ayant cédé place à celle de l’aménagement
qu’à une distance de 2 000 m (4 000 m pour les d’axes d’atterrissage et de décollage, le nombre
aérodromes à fort trafic), la hauteur de ces paliers de ces axes restât tel que la sectorisation associée
croissant depuis la limite d’emprise comme sché- permettait de constituer une cuvette d’évolution
matisé par la figure 12-1 ci-dessus. couvrant l’aérodrome.
Évoluant, en fin d’approche de l’aérodrome, à l’inté- Cette situation dut toutefois prendre fin lorsque
rieur de la cuvette vide d’obstacles ainsi constituée, le l’importance de l’aménagement demandé sur
pilote pouvait alors successivement et en sécurité: chaque axe par les nouveaux types avions - par
- se diriger sur l’aire à signaux dont l’emplace- ailleurs moins sensibles aux vents traversiers -
ment était précisé sur le plan de l’aérodrome conduisit à réduire à deux, voire même à un, le
publié avant-guerre par le Service de la nombre de ces axes. Les secteurs dégagés en
Navigation Aérienne puis par le ministère de l’Air, extrémités de piste(s) ne délimitant plus un espace
- prendre connaissance de l’orientation du d’évolution suffisant au-dessus de l’aérodrome, il
Té d’atterrissage, convint en effet de reconstituer celui-ci dans des
- conduire son avion jusqu’à le placer, selon dimensions et à des altitudes convenant mieux à
l’orientation qui lui était ainsi indiquée, face au cette nouvelle configuration.
« cercle d’atterrissage » marquant au sol le
centre du terrain,
* L’exemple de Dijon ilustrant la page précédente porte indica-
- procéder enfin à son atterrissage. tion de ses secteurs encore largement ouverts.
D’où l’apparition d’une surface horizontale inté- pondant au rayon de virage de l’avion-type de la
rieure ceinturée par une surface conique, l’une et catégorie considérée,
l’autre délimitant un volume idéalement vide d’obs- - les deux segments formés par les intersections
tacles, à l’intérieur duquel le pilote d’un avion avec les plans de trouée,
devait pouvoir rejoindre, vent arrière et parallèle- - quatre raccordements en quart de cercle.
ment à la piste, l’axe d’atterrissage dont l’orienta-
tion lui était indiquée par la manche à vent. La pente de la génératrice de la surface conique
étant prise égale à celle des plans de fond de
D’où également l’apparition de surfaces latérales trouée, ceux-ci ce confondaient avec cette même
s’appuyant sur les grands côtés de chaque bande surface conique, elle-même limitée supérieurement
dégagée et destinées à protéger l’avion, lors des par un plan dont l’altitude variait de 40 m à 150 m
écarts de son évolution sous la surface horizonta- selon la catégorie de l’aérodrome.
le intérieure, en cas de décollage court ou d’atter-
rissage manqué. À souligner enfin que, pour les pistes utilisables
par mauvaise visibilité, les plans de fond de trouée
Des plans de fond de trouée, prenant appui sur se prolongeaient entre les mêmes limites latérales
les petits côtés de chaque bande dégagée, s’étant jusqu’à une distance de 20 km pour l’approche et
enfin substitués aux paliers de la loi de 1935 dans de 10 km pour le décollage.
les secteurs dégagés en extrémités de piste, la
construction vient tout naturellement d’être faite Largement intuitive*, la construction, qui vient
de l’ensemble composé par les surfaces de déga- d’être esquissée, connut, jusqu’à la présente
gement d’un aérodrome avec piste(s). réédition de l’I.T.A.C., une évolution, dont les
principales composantes furent :
Éléments essentiels de l’ensemble, les plans de 1- l’introduction d’un périmètre d’appui des sur-
fond de trouée ne marquèrent pas tout de suite la faces latérales et des plans de fond de trouée, péri-
distinction qui les séparera par la suite selon mètre différent de celui de la bande dégagée dans
qu’ils sont destinés à protéger les atterrissages ou le cas des pistes non équilibrées, en ce qu’il per-
les décollages. Leur pente de 2 %, pour les aéro- mettait de prendre en compte les seuils décalés per-
dromes relevant des catégories A et B de la clas- manents définitifs et les prolongements dégagés,
sification du code de l’Aviation Civile, fut alors
2- la distinction faite désormais entre trouées
admise comme pouvant être portée à respective-
d’atterrissage et trouées de décollage par la
ment 3 % et 4 % pour ceux de catégories C et D
prise en considération, pour ces dernières, de la
« utilisables seulement par bonne visibilité ».
panne d’un moteur,
Quant à l’évasement des plans de fond de trouée, 3- l’uniformisation à 45 m de la cote de la surfa-
sa valeur résultait de ce que leurs limites latérales ce horizontale intérieure, uniformisation de
étaient constituées par leurs intersections avec les laquelle résultait la disparition de la surface
surfaces latérales, elles-mêmes arbitrairement conique pour les aérodromes de catégorie D**,
inclinées suivant des pentes de 10 ou 20 % selon 4- la réduction de 20 % à 15 % de la divergence
que la piste pouvait ou non être utilisée en condi- des trouées, aussi bien pour celles affectées à
tions de mauvaise visibilité. l’atterrissage que pour celles l’étant au décolla-
La surface horizontale intérieure se trouvait, au ge,
moment du passage d’un système à l’autre, être 5- la coupure en trois sections de pentes diffé-
placée à une hauteur, fonction de la catégorie de rentes des plans de fond de trouée d’atterrissage
l’aérodrome, allant de 20 m pour ceux de catégo- des pistes exploitées aux instruments,
rie D à 50 m pour ceux de catégorie A ou B. Sa
limite extérieure, servant de directrice à la surfa- * On notera à cet égard la cohérence existant entre les spécifi-
ce conique, était constituée par : cations de la loi du 4 juillet 1935, que schématisent la figure 12-1,
et les valeurs attribuées au couple « pente de fond de trouée - hau-
- deux droites parallèles à l’axe de la piste et dis- teur de la surface horizontale » selon la catégorie de l'aérodrome.
tantes l’une de l’autre d’une longueur corres- ** Limitée jusque-là supérieurement par la cote (+ 40 m), comme
il est indiqué plus haut.
Plane, lorsque l’atterrissage s’effectue dans l’ali- associées à une approche classique, pour les
gnement de l’axe, la trouée d’atterrissage est pistes dont le chiffre de code est 1 ou 2, ont une
alors délimitée par : seule section.
- son bord intérieur* constitué par un segment de
Les trouées d’atterrissage associées à une
droite horizontal, dont la longueur est indiquée
approche classique, pour les pistes dont le chiffre
dans le tableau 12-2 ci-après, segment perpendi-
de code est 3 ou 4, ainsi que les trouées associées
culaire à l’axe de la piste et centré sur celui-ci en
à une approche de précision ont trois sections.
un point situé en amont du seuil, dans le sens de
l’atterrissage, à une distance également indiquée Lorsqu’il y a plusieurs sections, la dernière est
dans le tableau 12-2 ci-après, la cote altimé- horizontale, sa cote altimétrique étant la plus éle-
trique de ce point étant celle du milieu du seuil, vée des deux valeurs suivantes :
- son bord extérieur parallèle au précédent et - la cote altimétrique de l’origine de la trouée
distant horizontalement de celui-ci de la lon- augmentée de 150 m,
gueur totale de la trouée qui est indiquée dans le - la cote altimétrique augmentée de 100 m du
tableau 12-2 ci-après, point le plus haut du terrain naturel et des obs-
- les droites de fond de trouée, intersections du ou tacles qu’il supporte sous la trouée d’atterrissage.
des plans constituant la trouée d’atterrissage avec La première section a pour pente et pour longueur
les deux plans verticaux passant chacun par une les valeurs données par le tableau 12-3 ci-après
extrémité du bord intérieur et convergeant l’un et suivant le chiffre de code et le mode d’exploitation
l’autre sur le plan axial de la piste selon un angle concernés.
ayant pour tangente 10 ou 15 % suivant que l’ap-
proche à ménager doit être à vue ou aux instruments. * On observera que, dans le cas d'une piste équilibrée (cf.
chapitre 3 - § A-2-1-3), bord intérieur et petit côté de la bande
Les trouées d’atterrissage à vue ainsi que celles (cf. chapitre 3 - § B-2) ont même projection horizontale
Ayant pour pente la valeur extraite du tableau 12-4 La figure 12-5 ci-contre schématise l’articulation
ci-dessous, la deuxième section, lorsqu’elle existe, entre les trois sections d’une trouée d’atterrissage.
recoupe la troisième section à une distance de son
origine fonction à la fois de l’altitude de cette der-
nière section et de la longueur de la première.
Approche de précision
catégorie I catégorie II ou III
chiffre de code chiffre de code
1 ou 2 3 ou 4 3 ou 4
Surface intérieure d’approche
longueur du bord intérieur 90 m 120 m (a) 120 m (a)
distance au seuil 60 m 60 m 60 m
longueur 900 m 900 m 900 m
pente 2,5 % 2% 2%
Surface intérieure de transition
pente 40 % 33,3 % 33,3 %
Surface d’atterrissage interrompu
longueur du bord intérieur 90 m 120 m (a) 120 m (a)
distance au seuil (b) 1 800 m (c)
divergence 10 % 10 % 10 %
pente 4% 3,33 % 3,33 %
(a) lorsque la lettre de code est F, cette valeur est portée à 155 m.
(b) distance à l’extrémité de la bande
(c) ou distance à l’extrémité de la piste, si celle-ci est plus courte
perpendiculaire au plan axial de la piste, la - sur le côté faisant suite de la surface d’ap-
pente indiquée dans le tableau 12-9 ci-dessus et proche interrompue.
glissant successivement :
Limitée vers le bas par la ligne d’appui suivie par
- sur l’un des deux côtés de la surface inté-
sa génératrice, chaque surface intérieure de tran-
rieure d’approche,
sition l’est vers le haut par son intersection avec
- sur la ligne d’appui se déduisant de la ligne le plan horizontal intérieur.
axiale de la piste par translation latérale hori-
zontale de longueur égale à la moitié de celle La figure 12-10 ci-dessous illustre les définitions
du bord intérieur de la surface intérieure qui viennent d’être données des surfaces O.F.Z.
d’approche,
B
A surface A
surface intérieure d'atterrissage
Piste
d'approche interrompu
surface intérieure de transition
surface d'atterrissage
interrompu
COUPE AA
surface horizontale
intérieure
surface intérieure
de transition surface
d'atterrissage
interrompu
COUPE BB
12-10 Surface intérieure d’approche, surfaces intérieures de transition et surface d’atterrissage interrompu
Plane, lorsque le décollage reste dans le prolon- ci-après, segment perpendiculaire au plan axial
gement de l’axe de la piste, la trouée de décolla- de la piste et centré sur celui-ci en un point situé:
ge est alors délimitée par : - soit en aval de l’extrémité de la piste à une
- un bord intérieur constitué par un segment de distance également indiquée dans le
droite de longueur indiquée dans le tableau 12-11 tableau 12-11 ci-après,
chiffre de code
1 2 3 et 4
largeur à l’origine 60 m 80 m 180 m
distance par rapport à l’extrémité de la piste (a) 30 m (b) 60 m (b) 60 m
divergence 10 % 10 % 12,5 %
pente 5% 4% 2 % (c)
largeur finale 380 m 580 m 1 200 m
Longueur totale 1 600 m 2 500 m 15 000 m (d)
(a) dans le cas où il existe un prolongement dégagé, l’origine de la trouée de décollage se situe à l’aplomb de son extrémité
(b) distance nulle pour les pistes non revêtues
(c) lorsqu’à l’origine aucun obstacle ne perce une trouée à 2 %, on s’efforcera de préserver ses dégagements par l’institution d’une servitu-
de à 1,6 %
(d) longueur minimale devant permettre la protection jusqu’à une hauteur de 300 m au-dessus de la cote d’origine de trouée; une longueur plus
faible peut toutefois être adoptée si elle est compatible avec les procédures dont dépend la trajectoire des avions; la longueur de la trouée
pourra par contre être augmentée dans le cas d’une pente inférieure à 2 %
(cf. note (c) ci-dessus).
Le même tableau 12-11 ci-dessus porte également Les remarques qui précèdent justifient la distinc-
indication de la pente de la trouée de décollage tion faite ici entre surfaces de dégagement asso-
mesurée dans le plan axial de la piste. ciées à l’atterrissage, qui délimitent un volume
idéalement vide d’obstacles, et trouée de décollage
qui, en majeure partie à l’extérieur de ce volume,
ne doit, en principe, être percée par aucun objet.
12-12 Surfaces de dégagement d’une piste comportant un seuil décalé et un prolongement dégagé opposé (cas d’un aérodrome appe-
lant une trouée d’atterrissage à trois sections)
La définition la plus large pouvant être donnée dits transitoires, dont la suppression ou la réduc-
d’un obstacle est celle applicable à tout objet ou tion peuvent être obtenues ou raisonnablement
phénomène n’ayant pas une origine atmosphé- envisagées.
rique dont il convienne de tenir compte pour assu-
Parmi les uns et les autres, il y a encore lieu de sépa-
rer la sécurité des évolutions d’aéronefs.
rer les obstacles fixes de ceux qui sont dits mobiles.
Une première différenciation des obstacles sépa-
S’agissant des obstacles fixes, on distingue encore
re ceux existants, qui sont essentiellement pris en
en fonction de leur forme :
compte dans l’établissement des projets, des obs-
- les obstacles massifs tels que les éminences de
tacles futurs, dont l’apparition ultérieure sera
terrain naturel, les bâtiments, les forêts,...
susceptible d’avoir une incidence sur l’exploita-
tion, en vigueur ou prévue, de l’aérodrome. - les obstacles minces, tels que les pylônes, les
cheminées,... dont la hauteur est très importante
Dans l’évaluation d’un obstacle interviennent par rapport aux dimensions horizontales,
également les considérations liées à sa durabilité. - les obstacles filiformes, tels que les lignes élec-
Ainsi distingue-t-on les obstacles permanents des triques, les lignes téléphoniques, les câbles de
obstacles temporaires (tels que les installations de téléphériques,...
chantier) dont la durée d’existence et la date de
suppression sont connues. Les obstacles mobiles sont dits canalisés lorsque
sont à la fois connues leurs trajectoires (ou leurs
Certains obstacles, tels le relief mais aussi des emplacements provisoires) et leurs dimensions
installations ou des monuments dont l’intérêt éco- (aéronefs, véhicules routiers, trains, bateaux de
nomique, social ou culturel peut être mis en balan- navigation fluviale,...). Ils sont dits libres lorsque
ce avec certaines modalités restrictives d’exploi- l’un au moins de ces deux éléments n’est pas
tation d’un aérodrome, ont un caractère inamo- connu (bateaux sur un plan d’eau par exemple).
vible ou irrémédiable par opposition à tous ceux,
Tous les obstacles évoqués ci-dessus sont dits pas- La prise en compte des obstacles actifs ne peut
sifs par opposition à ceux dits actifs constitués par être faite qu’au cas par cas hors du cadre ici trai-
des émissions pouvant créer des perturbations té des dégagements aéronautiques mais générale-
dans l’atmosphère avoisinante et/ou susceptibles ment dans celui de la réglementation des établis-
de gêner les évolutions des aéronefs (émissions de sements classés.
cheminées d’usines, de tours de réfrigération, de
torches pétrochimiques, d’objets en combustion,
lumières aveuglantes, émissions radioélec-
triques,...).
La dangerosité d’un obstacle fixe peut également Le caractère frangible est plus particulièrement
être atténuée par sa frangibilité, laquelle réside exigé des matériels et installations qui, en raison
dans sa capacité, du fait de sa conception, à se de leurs fonctions pour la navigation aérienne,
briser, se déformer ou céder sous l’effet d’un doivent être implantées près des pistes (antennes
impact. du localizer et du glide, anémomètre, télémètre de
nuage, transmissomètre, feux d’approche, feux
C’est ainsi que les antennes réceptrices de radio-
non encastrés de balisage de bord de piste, de
diffusion ou de télévision installées au sommet de
seuil, d’extrémité de piste et de prolongement
constructions elles-mêmes situées à proximité
d’arrêt, indicateurs visuels de pente d’approche,
d’un aérodrome, peuvent être exonérées de l’ap-
panneaux de signalisation,...).
plication de la marge attachée aux obstacles
minces sous réserve expresse qu’elles remplissent Les caractéristiques structurelles de ces équipe-
l’ensemble des conditions suivantes : ments sont d’une grande diversité. Dans chaque
- la hauteur des antennes au-dessus de la cou- cas cependant, elles doivent offrir à la fois une
verture de la construction, dans la partie située résistance suffisante au vent ou au souffle et une
pour chacune d’elles au-dessous de l’antenne, résistance faible à l’impact.
est inférieure ou égale à 4 m,
- les mâts supports d’antenne ne sont pas haubanés,
- défini et calculé dans les conditions fixées par
la norme de l’union technique de l’électricité
relative à l’installation d’antennes de radiodiffu-
sion sonore ou visuelle, le coefficient de sécurité
des divers éléments de l’installation est au plus
égal à 4.
P-4-1-2 DISTANCES MINIMALES ENTRE ROUTE ET Ces dérogations sont instruites conformément aux
EXTRÉMITÉ DE PISTE indications données ci-dessus.
Sauf cas de seuil décalé, non concerné par les dis- Mesurée à partir de la piste et dans l’axe de celle-
positions ci-après, une distance minimale due à ci, une distance minimale due au souffle des
l’atterrissage Datt, sera ménagée entre le bord réacteurs* Dsouffle est également ménagée, distan-
intérieur de la trouée et le bord le plus proche de ce minimale dont la valeur, fonction du code lettre
la route. Mesurée suivant l’axe de la piste, cette de référence de l’aérodrome, est donnée dans le
distance minimale sera de 300 m pour les pistes tableau ci-dessous. Les distances indiquées pren-
de code chiffre 3 ou 4 et de 150 m pour celles de nent en compte les avions les plus contraignants
code chiffre 1 ou 2. en matière de souffle pour chaque catégorie, la
La distance minimale de 300 m est généralement vitesse limite du souffle admise étant de 56 km/h.
assurée par la condition de hauteur minimale sous
trouée lorsque la pente de cette dernière est infé- Code lettre de référence Distance minimale
rieure ou égale à 2 %. Elle pourra néanmoins A 100 m
intervenir lorsque le terrain naturel descend de B 200 m
l’extrémité de la bande vers la route, de même que
lorsque des dérogations auront été accordées C 300 m
comme indiqué ci-dessus. D 500 m
Les véhicules terrestres non canalisés, tels qu’en- tions de décollage et les masses admissibles cor-
gins de chantier, tracteurs et remorques agricoles, respondantes. Si cette compatibilité apparaissait
qui peuvent circuler à proximité de l’emprise d’un être mise en cause, il y aurait lieu, pour cette
aérodrome, doivent être traités par voie d’accord seconde autorité, de se rapprocher de la première
entre leurs propriétaires ou conducteurs et l’auto- et, à défaut d’accord, d’en référer à son autorité
rité responsable de l’exploitation de l’aérodrome. supérieure.
Cette dernière est également compétente en ce qui
Le cas peut également se produire que des
concerne les obstacles temporaires tels que des
bateaux, généralement de plaisance, naviguent ou
grues de chantier, échafaudages,...
puissent être amarrés à proximité de la bande
Les bateaux évoluant, hors emprise de l’aérodro- d’un aérodrome sans que leur hauteur et (ou) leur
me, sur plans d’eau maritimes ou continentaux position soient connues.
ont généralement des positions et hauteurs
L’autorité responsable de la circulation aérienne
connues. Il en est ainsi de ceux circulant dans les
doit alors veiller à ce que l’évolution et le station-
chenaux, évoluant dans les bassins ou amarrés à
nement de ces bateaux ne soient pas gênants pour
quai qui sont soumis aux règles établies et aux
la circulation aérienne.
ordres donnés par l’autorité portuaire. Celle res-
ponsable de l’exploitation de l’aérodrome doit Si tel ne devait pas être le cas, il appartiendrait à
alors veiller à ce que la présence de ces bateaux cette autorité de provoquer de la part des ins-
soit compatible avec, d’une part, les procédures tances compétentes les limitations ou interdictions
d’atterrissage et les minima opérationnels qui visant les bateaux et nécessaires à la sécurité ou
leur sont associés, d’autre part, avec les opéra- la régularité des vols.