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CHAPITRE 4 - AIRE DE TRAFIC

4-6 Planification de l’aménagement d’une aire


de trafic
Front des installations
4-6-1 Détermination du nombre de postes de stationnement
Les méthodes de prévision du nombre des postes de stationnement dépendent du volume de trafic de l’aé-
rodrome et de l’échéance à laquelle on se place. Les méthodes statistiques utilisables pour des projets visant
un trafic élevé ne sont en effet pas applicables à ceux n’appelant qu’un nombre de postes réduit à quelques
unités.
La frontière entre les uns et les autres devrait se situer autour du million annuel de passagers, trafic cor-
respondant d’ailleurs à la limite inférieure du domaine de validité des relations liant le trafic de la 40e heure
de pointe et le trafic total annuel.

K -AÉRODROMES À FAIBLE OU MOYEN TRAFIC


CHAPITRE 4 - AIRE DE TRAFIC

K - AÉRODROMES À FAIBLE OU MOYEN TRAFIC

K-1 PRÉVISIONS À COURT TERME


Le nombre de postes de stationnement néces- voir un poste de stationnement supplémentaire.
saires (de même que leurs tailles) peut être déter-
Il y a également lieu d’estimer le nombre de vols
miné à l’aide d’un programme prévisionnel d’uti-
supplémentaires ainsi que des charters suscep-
lisation des aires.
tibles de fréquenter l’aérodrome, lesquels peuvent
La méthode comporte les étapes suivantes : demander un autre poste supplémentaire.
1 - prévision du trafic par ligne régulière atten-
Applicable au court terme, cette démarche doit
due,
être accomplie en liaison étroite avec les compa-
2 - choix du type d’avion pour chaque ligne (ainsi gnies aériennes, qui sont généralement en mesure
éventuellement que d’un avion de capacité plus de fournir des programmes à l’horizon de
importante pouvant y être affecté, ne serait-ce quelques années.
que pendant certaines périodes),
3 - détermination des horaires possibles et par Lorsqu’il s’agit enfin d’accroître la capacité d’un
suite du nombre des avions simultanément pré- aérodrome existant, l’estimation des besoins à
sents sur l'aire de trafic. court terme résulte également, dans une large
mesure, de l’expérience acquise dans la gestion
Il convient ensuite d’évaluer les conséquences des
quotidienne des aires existantes. Cette expérience
retards, qui ne sont jamais à exclure, ainsi que des
permet en effet, la plupart du temps, d’apercevoir
pannes pouvant immobiliser un avion sur son
concrètement les insuffisances pouvant apparaître
poste. Cette prise en compte peut conduire à pré-
à courte échéance.

K-2 PRÉVISIONS À LONG TERME


Faute de programme prévisionnel précis, la 4 - prendre, pour chacune de ces classes, en
méthode précédente ne convient généralement pas arrondissant à l’unité supérieure un nombre de
pour le dimensionnement de l'aire de trafic à long postes égal à la moitié du nombre de villes
terme. regroupées dans cette classe,
Il est alors possible de procéder successivement 5 - ajouter deux postes de taille moyenne au
comme suit : nombre total de postes de stationnement ainsi
1 - identifier les villes devant, au terme choisi, déterminés,
être desservies, sans escale intermédiaire, à par- 6 - prévoir, le cas échéant, un poste de stationne-
tir de l’aéroport, ment pour les vols non réguliers.
2 - regrouper ces villes en quelques grandes Pour l’application de cette méthode, dont la fiabi-
classes homogènes, suivant le niveau du trafic lité augmente avec la précision des prévisions de
estimé avec chacune d’entre elles et éventuelle- trafic, il est conseillé, en cas d’incertitude au
ment la longueur d’étape, cours d'une des étapes, de choisir les valeurs par
3 - en déduire la capacité de l'avion devant être excès. L’estimation finale est alors elle-même par
mis en service dans chacune de ces classes et la excès, ce qui va dans le sens de la prudence puis-
superficie unitaire du ou des postes devant l’ac- qu’il s’agit de procéder à des réservations à long
cueillir, terme.

ITAC - Décembre 1998 - 4-39


CHAPITRE 4 - AIRE DE TRAFIC

L - AÉRODROMES À FORT TRAFIC


CHAPITRE 4 - AIRE DE TRAFIC

L - AÉRODROMES À FORT TRAFIC

L-1 PRÉVISIONS À COURT TERME

Photothèque Graphix / V. PAUL


Aéroport de Paris-CDG - Aire de stationnement du hub d’Air France

La méthode décrite précédemment et fondée sur le Ces plages correspondent par suite à des vagues*
programme prévisionnel d’utilisation des aires d’arrivées puis de départs d’avions, durant les-
peut s’appliquer pour le dimensionnement à court quelles un grand nombre d’entre eux se trouvent
terme des aérodromes importants. en stationnement sur la plate-forme.
Il faudra cependant, dans le cas d’un aéroport fai- Un « hub » a donc généralement tendance à exi-
sant office de « hub », tenir compte de la typologie ger des aires de trafic plus conséquentes que n’en
particulière de plate-forme. demande un aéroport présentant un trafic plus
étalé dans la journée.
Ces aéroports présentent en effet des plages de
rendez-vous entre avions permettant la corres-
* Au nombre de 6 à Roissy-C.D.G. pour le « hub » Air France
pondance des passagers entre les différents vols en 1998, ces vagues se renouvellent jusqu’à dix sur certains aéro-
qu’ils doivent emprunter. ports américains

ITAC - Décembre 1998 - 4-41


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L-2 PRÉVISIONS À LONG TERME


Permises par le grand nombre de postes de sta- les études de planification à long terme.
tionnement auquel sont présumées aboutir les
Parmi les plus fréquemment employées, on peut
prévisions, les méthodes statistiques utilisées
citer celle d’Horonjeff :
prennent en compte tels ou tels indicateurs glo-
baux des perspectives de trafic pouvant être éta- N = 1 C.T
2 u
blies pour l’aérodrome.
dans laquelle :
Ainsi peut-on appréhender le nombre N de postes - C est la capacité des pistes en nombre de mou-
à prévoir, à partir des indicateurs que sont : vements / heure (arrivées et départs),
- m : nombre de mouvements le plus élevé de ceux - T la durée moyenne d’occupation des postes
à l’arrivée et au départ prévus en 40ème heure exprimée en heures,
de pointe,
- u le coefficient d’utilisation des postes.
- m’ : nombre total de mouvements commer-
ciaux prévus en 40e heure de pointe, On pourra, pour l’emploi de cette formule, esti-
mer T en considérant les temps moyens de rotation
- M : nombre total annuel des mouvements com- et d’escale pour les types d’avions devant utiliser
merciaux à l’horizon considéré, la plate-forme à l’horizon considéré.
en retenant la valeur la plus élevée de celles don-
On pourra aussi tabler sur un rapport T / 2U
nées par les trois formules :
N = 1,6 m N = m’ N= M variant de 1,2 à 1,5 et choisir N dans l’intervalle
2000
[ 1,2 C , 1,5 C ]
Corroborées par des observations faites à l’étran-
ger, les trois formules données ci-dessus ont été On pourra encore faire appel à la formule ci-
établies à partir de celles constatées sur cinq après employée aux États-Unis :
aéroports français traitant de 1 à 4 millions de T
passagers. N= [ (No - 2) f
To ] -2
Les résultats ainsi obtenus comprennent les
emplacements pour charters dès lors que les mou- dans laquelle :
vements correspondants ont eux-mêmes été comp- - No est le nombre de postes en service,
tés dans m, m’ et M. Il convient par contre d’ajou- - To le trafic actuel,
ter éventuellement des postes supplémentaires - Tf le trafic futur.
pour le trafic de fret.
L’association de ces trois formules, dont la
construction a pu combiner des situations très dif-
férentes* , n’a toutefois pour ambition que de don-
ner une indication du nombre de postes néces-
* C'est ainsi qu’en désignant par rendement d’un poste de sta-
saires à l’horizon considéré. tionnement le nombre de passagers, à l’arrivée et au départ, qui
y est traité annuellement, on constate que, selon le type d’avions
Tout aussi approchées mais utilisant d’autres indi- reçus et la position du poste par rapport à l’aérogare, certains
cateurs, d’autres formules sont disponibles pour peuvent avoir un rendement de plus de 1 million de passagers par
an alors que d’autres ne dépassent pas 40 000.

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4-6-2 Détermination de la surface globale nécessaire d’aire


de trafic
S’agissant d'une programmation à long terme, il caractérisés par la même surface.
n’est ni envisageable ni indispensable de détermi-
Les surfaces caractéristiques, qui sont données
ner avec précision la taille individuelle des N
dans les deux dernières colonnes du tableau ci-
postes ayant pu être estimés. On se limitera donc,
après, correspondent à l'avion le plus pénalisant
dans ce paragraphe, à définir des ratios de surfa-
de chaque famille, de sorte que l’approximation
ce destinés à permettre au planificateur de déter-
faite, en assimilant entre eux tous les postes d'une
miner l’emprise globale à réserver pour l’aire de
même famille, est, ici encore, une approximation
trafic à l’horizon considéré.
par excès.
Pour obtenir approximativement la superficie
L’hypothèse faite permet donc de calculer la
totale des N postes de stationnement, il suffit, en
superficie de l’ensemble des postes d'une même
général, de raisonner sur leur répartition en six
famille en multipliant la surface caractéristique
grandes familles de tailles homogènes, C0, C1, D0,
correspondante par le nombre d’avions de cette
D1, E et F, affinant, pour l’occasion et comme il
famille attendu en heure de pointe à l’horizon
apparaît sur le tableau 4-23 ci-après, la classifi-
considéré. À la superficie totale des N postes de
cation par lettre du code de référence de
stationnement, ne restera plus à ajouter que la
l’O.A.C.I.
surface de la route de service pour obtenir la sur-
familles d’avions envergure (en m) face globale de l'aire de stationnement au terme
C0 24 ≤ E < 30 envisagé.
C1 30 ≤ E < 36 En l’absence des données prévisionnelles néces-
D0 36 ≤ E < 48 saires au mode de détermination précédent, on peut
D1 48 ≤ E < 52
encore utiliser une méthode globale consistant à
réserver, pour la « superficie à revêtir», une surfa-
E 52 ≤ E < 65 ce de 3m2 pour chaque mouvement commercial
F E ≥ 65 annuel prévu* (nombre M indiqué en L-2 ci-dessus).
4-23 Tableau des grandes familles d’avions
La notion de « superficie à revêtir » se veut alors
Cette répartition du nombre N de postes s’effectue tenir compte :
au prorata des avions attendus dans chaque famil- - de la largeur de la route de service,
le pendant la 40ème heure de pointe à l’horizon - de la profondeur de l'aire de stationnement,
considéré. - de la demi-largeur intérieure de la bande de
La répartition par familles qui a été retenue fait voie de desserte,
que, compte tenu des types d’avions entrant dans - de la demi-largeur extérieure de la voie de des-
chacune d’elles, tous les postes d'une même famil- serte.
le peuvent, selon la position des avions corres-
pondant au mode prévisible de traitement des pas- * Le ratio, qui est donné ici, est une estimation par excès de ce
qui est nécessaire dans l’hypothèse où tous les postes sont auto-
sagers, être, avec une bonne approximation, nomes.

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surface caractéristique (en m2)


familles types
d’avions d’avions position position
oblique arrière à perpendiculaire
45° (autonome) avant (poussé)

C0 F 28, ATR 42, ATR 72 1500

C1 A 320, A 321, B 737 3000 2400


MD 81

B 767-300
D0 A 300 B, A 310 4200 3600
B 757

D1 MD 11, DC 10 5400 4300

E A 330, A 340 8200 6100


B 747, B 777-300

F A 3XX et ultérieurs 8 300

4-24 Tableau récapitulatif de la surface globale necéssaire pour le stationnement des avions

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4-6-3 Détermination de la profondeur de l'aire de trafic


La planification et les aménagements progressifs Ces minima serviront notamment de base à la
de l’aérodrome doivent toujours être conduits de mise au point des documents de planification tels
telle sorte que demeure la possibilité de disposer que l’avant-projet de plan de masse (A.P.P.M.) et
à terme d'une profondeur minimale de l’aire de le plan de composition générale (P.C.G.).
trafic adaptée à l'avion le plus exigeant envisagé
Une étude particulière, presque toujours nécessai-
en stationnement.
re pour les aérodromes importants, peut toutefois
Il est recommandé à cette fin d’observer les mini- conduire à s’écarter des valeurs indiquées ci-des-
ma donnés par le tableau 4-25 ci-après pour la sus. Pour ces aérodromes en effet, il apparaît le
distance séparant le bord intérieur de la bande de plus souvent qu’une spécialisation des aires est
la voie de desserte* de celui intérieur de la route souhaitable (aire réservée aux gros et moyens
de service longeant le front des installations. porteurs, par exemple, et aire réservée aux petits
porteurs) de sorte que la profondeur minimale à
Profondeur minimale réserver pour le long terme peut ne pas être uni-
à réserver pour le long terme forme.
Lettre de code pour une position de stationnement Pour les aménagements visant à satisfaire les
nez dedans oblique arrière besoins à court et moyen termes, seules sont effec-
à 90° à 45° tivement construites des aires de trafic adaptées
A 25 m aux avions prévus dans l’immédiat, c’est-à-dire en
général de dimensions plus réduites que celles des
B 32,50 m 40 m
aires prévues à plus longue échéance.
C 52 m 57 m
Ces constructions doivent toutefois s’inscrire dans
D 70 m 72 m
le cadre défini pour le long terme, ce qui signifie
E 85 m 84 m en particulier que tout aménagement lourd incom-
F 100 m patible avec celui-ci doit être proscrit.
4-25 Tableau récapitulatif de la profondeur minimale à respec-
ter pour la partie de l’aire de trafic dédiée au stationnement
des avions * matérialisé par la ligne de sécurité d’aire de trafic

ITAC - Décembre 1998 - 4-45


CHAPITRE 4 - AIRE DE TRAFIC

4-6-4 Front des installations


La définition du front des installations a déjà été chée ci-dessus ne tient pas compte des impératifs
donnée au chapitre 1* de la présente Instruction. de dégagements développés au chapitre 12 de la
présente Instruction et qui doivent être un souci
Comme l’indique la figure 4-26 ci-dessous, pour
permanent du concepteur. Les dérives des avions
la configuration très simplifiée qu’elle schémati-
en stationnement, de même que certains bâtiments
se, la distance minimale entre le front des instal-
de la zone des installations, peuvent en effet per-
lations et l'axe de piste est la somme de :
cer ces dégagements.
- la distance minimale a séparant l'axe de la piste
de celui de la voie de desserte bordant l'aire de Pour les aérodromes de faible ou moyenne impor-
trafic, distance minimale donnée par les tableaux tance, le front des installations est le plus souvent
du chapitre 3 - § D-4-1, en phase ultime rectiligne et parallèle à une piste
- la demi-largeur b de la bande dégagée de cette comme schématisé par la figure 4-26.
voie de desserte dont la valeur peut être extraite Pour les aérodromes importants, par contre, l’or-
du tableau du présent chapitre 4 - § 4-2-1, ganisation générale des installations et des aires
- la profondeur minimale c, fournie par le de stationnement dépend du concept retenu pour
tableau précédent, de la partie de l'aire de trafic l’aérogare et conduit rarement à prévoir un front
dédiée au stationnement des avions, des installations rectiligne. Sa détermination
- la largeur d de la route de service indiquée au résulte, pour ces aérodromes, d'une étude spéci-
§ 4-3-2 précédent. fique prenant en compte les caractéristiques des
Le caractère minimal de cette addition doit être aéronefs attendus ainsi que les spécialisations
souligné avec d’autant plus d’insistance que doit éventuelles des parties d’aire de trafic et de l’aé-
au moins être ajoutée à son résultat autant de fois rogare à certains de ces aéronefs. La distance
la distance minimale séparant deux voies de rela- entre axe de piste et front des installations, telle
tion parallèles** qu’il peut être envisagé d’en dis- qu’elle résulte de cette étude peut se révéler être
poser entre la piste et la voie de desserte. sensiblement supérieure au minimum estimé par
la méthode précédemment proposée.
À noter encore que l’estimation minimale appro-
* alinéa 1-20
** cf. chapitre 3 - § D-4-2

axe de piste
a

axe de voie de desserte


b

bord de bande de
limite ultime voie de desserte
du front des
c

installations zones d'extensions possibles


pour les installations
d

front des
installations
aérogare autres installations

4-26 Position du front des installations par rapport à l'axe de la piste (dans le cas d’un front rectiligne en phase ultime et en l’absence
de toute voie de relation entre la piste et la voie de desserte)

4-46 - ITAC - Décembre 1998

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