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s o m m a i r e
Présentation 4
J . L E G R A N D • F. S C H L O S S E R
M . R A T - H. J O S S E A U M E
Essai de pompage 38
H. J O S S E A U M E
Essai Lefranc 56
M . R A T - F. L A V I R O N - J . - C . J O R E Z
Essai Lugeon 67
A . de R A G U E N E L
Le P i é z o m è t r e L.P.C. 102
M. PEIGNAUD
Drainage et rabattement
Etude t h é o r i q u e 113
M. RAT
Spécial N
Cas particuliers
Conclusions 216
J . LEGRAND
Résumés 220
F. SCHLOSSER
I n g é n i e u r des Ponts et Chaussées
Chef de la Section " M é c a n i q u e des Sols"
D é p a r t e m e n t des Sols
Laboratoire Central
4
La présence d'eau, statique ou en mouvement, dans le sol commande la stabilité de
nombreux ouvrages. Les Laboratoires des Ponts et Chaussées en sont avertis, qui depuis
plusieurs années ont eu à examiner, dans le cadre des études de tracés routiers et auto-
routiers, des problèmes de stabilité de pente pour des déblais de grande hauteur ou des
remblais accrochés sur des pentes naturelles voisines de l'équilibre limite.
On sait de même la nature et l'Importance des sujétions qui pèsent sur l'exécution
des ouvrages ou de leurs fondations lorsque ces ouvrages sont réalisés sous la nappe ou
sont implantés en mer ou en rivière.
L'eau est l'un des trois constituants du sol (grains solides, eau, air). Elle possède
une grande mobilité; aussi toute modification apportée par les travaux à ses conditions
de gisement a une incidence directe sur le comportement mécanique du sol, non seule-
ment au droit de l'ouvrage lui-même, mais également dans son voisinage.
Enfin, l'eau est une substance utile, déjà rare. Bien que le mécanicien des sols la
recherche le plus souvent pour la rejeter, et non pour l'exploiter, il ne doit pas perdre de
vue qu'elle est frappée de droits d'usage et que, par suite, les travaux ne peuvent modifier
librement la configuration des nappes et des écoulements.
L'action des Laboratoires des Ponts et Chaussées ne s'est pas limitée aux seules
études de stabilité de pentes, ils ont, en effet, abordé d'autres problèmes techniques dans
lesquels l'hydraulique des sols se trouve impliquée, tels que : exécution de fouilles sous
la nappe, rabattements. Ils sont tous concernés par la mesure de la pression interstitielle
en laboratoire, Indispensable à l'exploitation de l'essai consolidé non drainé pour la déter-
mination des paramètres effectifs de cisaillement. Enfin, certains d'entre eux ont été
amenés à collaborer à des études de digues ou barrages en terre, de faible hauteur, liés à
divers aménagements.
Les journées d'hydraulique des sols ont eu principalement pour but d'attirer l'atten-
tion des ingénieurs des laboratoires et des bureaux d'études, ainsi que celle des maîtres
d'œuvre sur l'importance, la difficulté des problèmes d'hydraulique et leurs relations avec
l'environnement. Elles ont donc été orientées essentiellement, à l'échelle d'un site
d'ouvrage, sur les écoulements et leurs effets mécaniques.
Un rappel des notions fondamentales a paru utile pour donner à tous les moyens de
déceler les problèmes, d'en saisir l'importance et de mieux les poser. L'accent a été mis
sur l'interaction entre les phases solide et liquide du sol et sur la primauté à donner à la
pression sur le débit dans la majorité des problèmes.
Les mesures en place jouent un rôle tout particulier : mesures de pression, mesures
des coefficients de perméabilité des sols ou des roches fracturées. Ces mesures sont sou-
vent indispensables pour préciser les conditions générales de l'écoulement, eu égard à
l'hétérogénéité naturelle des sols.
Les laboratoires utilisent, dans leur quasi totalité, les essais de cisaillement non
drainés à l'appareil triaxial pour la mesure des paramètres de résistance intergranulaires.
Il importe que ces essais soient bien faits et les conditions à respecter, pour effectuer
une mesure valable de la pression interstitielle, sont précisées et commentées.
On étudie également le rôle de l'eau dans la stabilité des ouvrages, talus, fouilles,
barrages ou digues en terre et l'on évoque les problèmes de drainage et de rabattement.
Une assistance importante, près de cent vingt participants, dans leur grande majorité
de l'Administration, et des discussions animées ont confirmé que ces journées venaient à
leur heure et qu'elles répondaient à un besoin au stade actuel de développement des
laboratoires en mécanique des sols.
Nous voudrions également qu'elles suscitent, auprès des laboratoires et des maîtres
d'œuvre, le désir de procéder, plus souvent, à des mesures ou des essais en place et à
des constatations sur les chantiers. Multiplier les mesures de pression est un premier
objectif subordonné à la mise au point d'appareils de mesure précis et fidèles et d'une
méthode rapide de forage.
Les textes des conférences avaient été remis aux participants avant les journées
pour réserver la plus grande partie du temps aux discussions. Bien qu'ils n'apportent, tant
sur le plan théorique que pratique, aucun élément véritablement nouveau, nous avons
estimé qu'ils méritaient, pour répondre à une plus large diffusion, d'être publiés sous la
forme d'un numéro spécial de notre Bulletin. Ils sont précédés d'une synthèse pour
praticiens dans laque/le les lecteurs trouveront, sous une forme condensée, l'essentiel de
ce que l'ingénieur doit savoir sur l'hydraulique des sols.
, u
h = —+ z
y vaut :
i = — grad h
v = ki
TABLEAU I
k en m/s
1
1 graviers
io- très perméables
2 sans é l é m e n t s fins
io-
10"'
4 sables + graviers
io- perméables
5 sans é l é m e n t s fins
io-
6
io-
sables t r è s fins
10-' peu perméables
8 sables argileux
io-
10-»
10-10
argiles homogènes t r è s peu perméables
10-n
a h
2
+ + = Ah = 0
2 2 2
ax a y az
a' = a — u
9
Comportement mécanique du sol a à court terme » et « à long terme »
Les n a p p e s
Définitions
P i e z o met re
iSliIllP
T e r r a i n non s a t u r é e
Zone s a t u r é e : f r a n q e
c apt 11 air e
Surface p i é z o m é t r i q u e
ou s u r f a c e de la nappe
Format i on
"impermeable ^
a) nappe libre
Surface piézométrique
Form a t i o n
imperméable
Formation
per m é a b l e
Formation
impermeable w
b) nappe captive
Etude hydrogéologique
Zone d a l i m e n t a n o
11
La géométrie du mur et du toit de la nappe sera étudiée d'une
manière très précise, car elle joue un rôle très important pour
l'étude et la réalisation des travaux. Toutes ces données sont
généralement présentées sous forme de cartes.
L'essai ponctuel
12
1
L'essai de pompage
Fig. 7 - Essai Lugeon : schéma de principe. On réalise un puits de diamètre suffisant pour descendre une
pompe, ou une crépine, jusqu'au mur imperméable. Autour de
ce puits, on pose des piézomètres (fig. 8). On pompe à débit
constant Q et l'on suit le rabattement A dans le puits et les
piézomètres. Si le milieu est h o m o g è n e et isotrope, ce rabat-
tement suit la loi :
Q
A = W(u)
4 TrkH
2
. r S
4kHt
distance au puits,
é p a i s s e u r de la nappe,
temps,
coefficient d ' e m m a g a s i n e m e n t , il c a r a c t é r i s e la q u a n t i t é d'eau que le
terrain peut l i b é r e r .
13
section avec l'axe des abscisses donne la valeur du rayon d'action
qui est nécessaire pour le calcul des épuisements de fouille.
Si l'on ne dispose pas de piézomètres autour du puits, on prend
pour r la valeur du rayon du puits r et on estime la valeur de R
p
Niveau d'alimentation
— les piézomètres à système de mesure électrique ou acous-
tique dans lesquels la pression de l'eau provoque la défor-
mation d'une membrane. Cette déformation est mesurée au
moyen de jauges de contraintes ou d'un système à cordes
vibrantes.
En règle générale, les piézomètres hydrauliques ont un temps
de réponse suffisamment faible (quelques heures dans un sol
de perméabilité 10- m/s) pour les besoins de la pratique.
10
É p u i s e m e n t d e s fouilles
Mur de la nappe
Calcul du débit d'épuisement
Fig. 12 - Écoulement autour d'une pal planche.
On assimile la fouille à un puits de grand diamètre. On applique
la formule de Dupuit pour les puits en prenant pour rayon
d'action la somme du rayon de la fouille et du rayon d'action
mesuré pendant l'essai de pompage.
Toutefois, si l'étude hydrogéologique a bien mis en évidence les
conditions d'alimentation de la nappe, on peut essayer de
calculer directement le débit en résolvant l'équation fonda-
mentale de l'hydraulique des sols : Ah = 0.
relation :
tel que les grains solides ne sont plus soumis à aucune force :
le sol est boulant. Si le gradient augmente encore légèrement,
le sol se soulève, il y a renard.
15
Surface dg lana ppe
La solution la plus couramment mise en œuvre, pour éviter une
telle rupture, consiste à abaisser localement la charge hydrau-
lique par pompage dans la formation perméable.
• Pour les fouilles protégées par des palplanches, il faut aussi
étudier la stabilité du fond en contraintes effectives. En effet,
le poids des terrains situés à l'extérieur de la fouille tend à
refouler le sol sous-jacent vers la fouille.
Fig. 14 - Assèchement d'une fouille par pompage, Influence du rabattement sur les constructions voisines
dans un fossé.
L'influence d'un groupe de puits ou d'une ligne de pointes fil-
trantes se fait généralement sentir dans une zone s'étendant
bien au-delà du chantier proprement dit. Dans cette zone, le sol
mis hors d'eau, du fait de l'abaissement de la nappe, n'est plus
soumis à la pression d'Archimède. Il en résulte une augmen-
tation des contraintes effectives transmises au sol sous-jacent.
Si ce dernier est compressible, l'augmentation se traduit par
des tassements susceptibles d'endommager les constructions
implantées dans la zone d'action du pompage. On montre faci-
lement qu'un rabattement de nappe est surtout préjudiciable
aux constructions légères de grande superficie, fondées sur
semelles et s'appuyant sur un sol normalement consolidé ou
légèrement surconsolidé.
C'est pourquoi, l'exécution d'un rabattement de nappe, en site
urbain, risque d'entraîner des dommages sérieux et doit faire
l'objet d'une étude préalable. Il est nécessaire de d é t e r m i n e r :
— les c a r a c t é r i s t i q u e s de la nappe : surface p i é z o m é t r i q u e ,
alimentation, perméabilité du sol,
— les c a r a c t é r i s t i q u e s de c o m p r e s s i b i l i t é des d i f f é r e n t e s
couches,
— les caractéristiques des fondations des constructions : mode
et niveau de fondation, taux de travail (à défaut nombre
d'étages), distance au groupe de puits ou à la ligne de
pointes filtrantes.
Réalisation du rabattement
I6
A
Problèmes de stabilité
Talus routiers
17
Masque drainant L'écoulement permanent qui s'établit à long terme dans un
talus de déblai peut être étudié par analogie électrique. L'in-
fluence sur la stabilité des forces liées à cet écoulement dépend
non seulement de leur intensité mais aussi de leur direction.
On peut la résumer sur le tableau II ci-après, pour le cas d'un
talus de très grande longueur dans différentes formations
françaises :
TABLEAU II
Matériaux
Umite-Valeur Sable Argile Argile
théorique /3 de l'angle toarcienne de Levallols
Type de du talus a>'=35° <D'=22° <p'=14°
l'écoulement
Parallèle à la pente /3=19° /S=11°30 /S=7°
Eperons drainants
/?=Arctg(1/2 tg S>')
m=tg/S=3/1 m=tg/5=5/1 m=tg/i=8/1
Digues en terre
Fig. 19 - Réseaux d'écoulement dans un barrage homogène supposé isotrope. On remarque l'intérêt du
19
Pour assurer la stabilité, tout en conservant une pente accep-
table, on revêt souvent le talus amont d'une couche épaisse
de matériaux très perméables (graves, enrochement) dans
laquelle la surface de l'eau s'abaisse à la m ê m e vitesse que
dans le réservoir. Cette couche joue le rôle d'un masque
drainant lorsque le réservoir a été vidé.
Comme dans le cas des talus routiers, l'écoulement à travers
l'ouvrage en service et l'écoulement pendant la vidange rapide
peuvent être étudiés par analogie électrique.
20
Rappel des notions fondamentales
M. RAT
I n g é n i e u r des Ponts et Chaussées
Chef de Section adjoint
à la Section " G é o l o g i e - Prospections"
H. JOSSEAUME
I n g é n i e u r E.N.S.M.
A t t a c h é de Recherche
Section " M é c a n i q u e des Sols"
D é p a r t e m e n t des Sols
Laboratoire Central
s'oriente perpendiculairement à la surface du grain). L'eau liée a une très forte densité : 1,5. Elle peut
Ces forces diminuent rapidement et on admet qu'elles contenir de nombreux ions. Elle ne transmet pas les
sont négligeables à partir d'une distance de 0,4 u.. pressions hydrostatiques et ne se déplace pas sous
l'effet de la gravité. Elle est également caractérisée
par une viscosité très élevée qui est à l'origine de
certains comportements des sols argileux : fluage,
compression secondaire, etc.
21
que l ' o n ne p o u r r a pas extraire du sol par les MOUVEMENT DE L'EAU DANS LES SOLS
m é t h o d e s habituelles de drainage. SATURÉS
O n peut ainsi définir * :
L ' é t u d e des mouvements de l'eau dans les sols
n : p o r o s i t é d'un sol = rapport du v o l u m e des
non s a t u r é s est très d é l i c a t e . O n supposera dans
vides au v o l u m e total,
la suite de l ' e x p o s é que le milieu est s a t u r é . Q u a n d
n : c a p a c i t é de r é t e n t i o n spécifique — rapport du
s
on parlera de p o r o s i t é , on sous-entendra p o r o s i t é
v o l u m e d'eau retenue p a r le sol a p r è s é g o u t -
efficace. P o u r les é c o u l e m e n t s à surface libre, o n
tage au v o l u m e total,
négligera, en règle g é n é r a l e , la frange capillaire.
n : p o r o s i t é efficace = rapport d u v o l u m e d'eau
e
Si elle atteint une hauteur importante (2 m è t r e s
libre contenue par le sol au v o l u m e total
dans les argiles et l a craie) on en tiendra compte
avec l a relation : en introduisant la hauteur d'ascension capillaire.
n = n„ + n,.
Définitions
v = Q
S
Répartition des différents types d'eau dans le sol.
\
\
. \
trois axes rectangulaires). L e s lignes (ou surfaces)
25 \ \
/ 1 \ •
p o r o s i t é effic ace n ) \ tangentes au vecteur v en chaque point sont a p p e l é e s
20 / e
X
i lignes (ou surfaces) de courant.
15 1
i
i E n h y d r o d y n a m i q u e , o n appelle charge h y d r a u l i -
1 0
que en u n point M , la q u a n t i t é h ( é n e r g i e de l'eau) :
5
0
h = -~- + z
G r a v i er g r o s s i er
Argile sableuse
0> Yw 2g
A r g i l e et si I t s
Gravier moyen
Sabl e • g r a v i er
G r a v i er moy en
Sable g r o s s i e r
Sable grossier
w
Sable moyen
w
o accélération de la pesanteur,
G r a v i e r fin
en pression de l'eau,
Sable fin
S a b l e fin
4/
vitesse de l'eau au point M ,
Blocs
22
v - est négligeable. La
Dans les sols, le terme — K a les dimensions d'une surface. On l'exprime en
2g darcy. Le darcy est la perméabilité intrinsèque d'un
3
charge hydraulique est donc : milieu débitant 1 cm /s à travers une surface de
2
1 cm , d'un fluide de viscosité 1 centipoise, sous un
gradient normal à cette surface de 1 atmosphère par
h = — +z centimètre. On a :
Y»
2 8 2
1 darcy = 0,987 u. = 0,987 x 10" cm
L'eau étant un fluide visqueux, tout mouvement
se traduit par une dissipation d'énergie, donc par
une perte de charge. MILIEU HOMOGÈNE ET ANISOTROPE
Loi de Darcy *
e
e
MILIEU HOMOGENE ET ISOTROPE
k n'est pas une caractéristique du milieu : il dépend Si l'on considère maintenant un écoulement vertical
aussi de l'eau. On définit la perméabilité intrinsèque K sous une différence de charge Ah, le débit Q est
ne dépendant que du terrain par : le même dans chaque couche. Il s'effectue dans la
(,mp
i couche avec une perte de charge Aht.
K = k — On a les relations
Pg
23
Soit La loi de Darcy est applicable pour (R < 10.
Dans la nature, on trouve rarement des valeurs supé-
Ah = Q 2 rieures. Elles peuvent exister dans les milieux très
i = 1 perméables, au voisinage des ouvrages de captage.
i =i
Dans la direction verticale, le terrain est équi- Les écarts sont plus nombreux dans les milieux
valent à un terrain homogène de perméabilité k : v
fissurés; ils peuvent d'ailleurs les caractériser : deux
fissures de 0,5 mm ne sont pas équivalentes de ce
e point de vue à une fissure de 1 mm.
= 2
"kT ki"
En sens inverse, pour les milieux peu perméables
Maintenant, si l'on considère l'ensemble des ter- et des gradients faibles, il est possible qu'il existe
rains comme un seul terrain, quel que soit le sens des écarts à la loi de Darcy, dus aux forces molé-
de l'écoulement, il sera anisotrope et caractérisé par culaires qui ne sont plus négligeables.
deux coefficients k et k . h v
Limites de validité de la loi de Darcy dite perméable si les formations qui l'encadrent ont
une perméabilité de 10 m/s. 7
24
Eau x
Eaux ascendantes artésiennes
Z o n e de r u i s s e l l e m e n t souterrain P o r t i o n l i b r e de l a n a p p e
(nappe p h r é a t i q u e ) Nappe captive
Il existe très peu de terrains aquifuges (granité non • nappe captive, une nappe dont la surface est rete-
fissuré). On représente le sol (fig. 5 ) par une alter- nue sous la surface piézométrique par une forma-
nance de terrains aquifères et aquicludes et, contrai- tion imperméable. Elle est dite artésienne quand
rement à la définition de Schoeller, on admet qu'il le niveau piézométrique est situé au-dessus du sol.
existe une nappe par aquifère. On élimine ainsi les
circulations entre les différentes nappes. De plus, on
suppose implicitement que le gradient hydraulique,
en tout point de la nappe, est faible (c'est en partie
une conséquence de la perméabilité du milieu). Cela
implique que :
— les surfaces équipotentielles sont des cylindres à
génératrices verticales : la connaissance de leur
section par un plan horizontal est suffisante. Le
niveau d'eau dans un piézomètre est donc indé-
pendant de la position de la crépine sur une
verticale. Le lieu géométrique de ces niveaux est
la surface piézométrique;
— les lignes de courant sont horizontales, les
composantes verticales de la vitesse étant négli-
geables (hypothèse de Dupuit);
— la représentation de la nappe pourra être faite
sur un plan : la surface piézométrique est repré-
sentée par ses courbes de niveau, improprement
appelées courbes isopièzes (en fait, courbes équi-
potentielles).
On appellera :
• surface de la nappe, la surface de l'eau limitant la
partie supérieure de la nappe;
• nappe libre, une nappe dont la surface piézomé-
trique est confondue avec sa surface;
• nappe phréatique, la première nappe libre rencon- Le limnigraphe servant à enregistrer
trée à partir de la surface du sol; les fluctuations du niveau de la nappe.
25
• riezomeire ^ > A » de drainage
E l l e doit d é b u t e r p a r une é t u d e g é o l o g i q u e q u i
permettra de définir le m u r , é v e n t u e l l e m e n t le toit,
de l a nappe et l a nature de l a f o r m a t i o n a q u i f è r e
( é l é m e n t s sur l ' h o m o g é n é i t é et l'anisotropie). E n s u i t e
à p a r t i r des r e l e v é s p i é z o m é t r i q u e s de l a p o s i t i o n
des sources (dont o n notera l e d é b i t ) , o n tracera l a
carte p i é z o m é t r i q u e de l a nappe. S o n i n t e r p r é t a t i o n
p o u r r a apporter les é l é m e n t s suivants (fig. 6) :
1 - L e s limites d u bassin h y d r o g é o l o g i q u e , q u i ne
c o ï n c i d e n t pas obligatoirement avec celles d u bassin
versant (fig. 7).
2 - L e s lignes de courant, perpendiculaires aux Bassin h y d r og e o l o g ì q u e
courbes é q u i p o t e n t i e l l e s (ou i s o p i è z e s ) .
3 - L e s axes de drainage et les relations entre Coupe géologique des terrains
Q= ki H , i , /, = k 2 H 2 i l
2 2
H : épaisseur de la nappe,
/ : longueur de l'équipotentielle.
26
Surface pie'zométrique S u r f a c e p i éz o m é t r i q u e
k< k,
2
Mur impermeable
Coupe Coupe
27 28 29 30 31 32 3 3 34 35 35
A l'aide de la surface piézométrique on peut Cette étude sera complétée par le relevé périodique
apprécier i et /. Donc, on obtient d'une manière des niveaux piézométriques. Pour une nappe phréa-
très qualitative les variations du produit kH. La tique, les variations peuvent être très importantes :
connaissance de l'un de ces deux termes (par une des observations pendant deux ans sont nécessaires.
étude géologique par exemple) donne le deuxième. Les corrélations entre niveau piézométrique et plu-
Les figures 9 et 10 illustrent deux exemples : viométrie sont essentielles pour la compréhension
de l'alimentation des nappes, et donc pour l'action
• les terrasses alluviales (fig. 9) : la basse terrasse
que l'on peut avoir sur elles.
est supposé moins perméable que la haute. Le
resserrement des lignes équipotentielles correspond Des essais permettront d'obtenir la valeur du
à la limite des deux terrasses. coefficient de perméabilité du terrain. La formule
Q = k H i / permettra alors de calculer le débit
• le seuil (fig. 10) : une remontée du mur imper-
total de la nappe.
méable se traduit par une diminution de l'épais-
seur de la nappe. Si le milieu est homogène, le
gradient augmente localement. ÉTUDE DES ÉCOULEMENTS
On constate sur ces deux exemples que deux La plupart des problèmes d'hydraulique des sols
phénomènes différents ont le même effet sur la se rattachent à l'étude d'écoulements à deux dimen-
morphologie de la surface piézométrique. L'étude sions : écoulements plans et écoulements cylindri-
géologique détaillée est nécessaire. ques. Ces derniers sont traités de façon détaillée
27
dans les communications relatives aux essais de per- t e
que h (x, z) = C ou équipotentielles forment avec
méabilité et au drainage. Aussi, on se limitera dans les lignes de courant un réseau de courbes orthogo-
le présent texte à l'étude succincte des écoulements nales. En tout point M d'une ligne de courant,
plans et plus particulièrement des écoulements per-
manents. ^ ^
la condition = 0 est satisfaite (l'axe Mn étant
3n
Ecoulement plan permanent dans un sol homogène porté par la normale à la ligne de courant). Cette
et isotrope condition exprime que le débit traversant une ligne
de courant est nul.
Un écoulement est permanent lorsque la distribu-
tion des vitesses d'écoulement (et par conséquent
celle des charges hydrauliques) ne varie pas dans v 7 + ï - ± d z
EQUATION G E N E R A L E D E L ' E C O U L E M E N T dz . • i l S - d x
3x
soit :
CONDITIONS A U X LIMITES
3 v. D v.
3xX
H dz— = 0 ( E q u a t i o n de c o n t i n u i t é )
On a représenté sur la figure 12 (a et b) les condi-
tions aux limites de deux écoulements plans classi-
D'autre part : ques : l'écoulement autour d'un rideau de palplan-
ches et l'écoulement à travers une digue en terre.
dh
v = x — k
dx Dans le premier cas (a), le domaine de l'écoule-
v = — k grad h ment, limité par deux lignes de courant et deux
(loi de Darcy) , dh
y
- k équipotentielles, est parfaitement défini.
dz
Il s'agit d'un écoulement en charge.
d'où
Dans le second cas (b), l'écoulement est limité par
3-h Z-h
= 0 une équipotentielle, deux lignes de courant dont l'une
dz2
est la surface libre de l'écoulement, et une surface
Sx-'
de suintement.
dh 2 2
dh dh 2
dh
0 = 0 et h = z
2
dy 2
dz Dn
28
Par ailleurs, la densité superficielle de courant i
en un point de la plaque est :
i = — Y grad V avec Y = —
r
Y étant la conductivité de la plaque et r sa résistivité.
Ces équations sont de même forme que les équations
régissant l'écoulement de l'eau dans les sols :
D-h S^h
Ix*~ "a?" =
°
et
a) Ecoulement en charge autour d'un rideau de palplanches
v = — k grad h
r
densité superficielle
de courant i > vitesse d'écoulement v,
intensité I » débit Q.
h) Ecoulement à surface libre à travers une digue en terre
La distribution du potentiel électrique V dans une Dans le second cas (b), la surface libre n'est pas
plaque mince conductrice, homogène et isotrope, connue et doit être déterminée par approximations
parcourue par un courant électrique, satisfait à successives. On procède au découpage de la partie
l'équation de Laplace : supérieure du modèle jusqu'à ce que celle-ci soit
2
limitée par une courbe telle, qu'en chacun de ses
3 V 3*V points le potentiel électrique mesuré soit proportion-
+ = 0
n
3x 2
7)z- nel à la cote z du point.
29
Si VM est le potentiel é l e c t r i q u e m e s u r é en u n O n a dans ces conditions
point M d u m o d è l e , l a charge h y d r a u l i q u e au point
correspondant de la zone d ' é c o u l e m e n t est :
V cSx
M
h = H (loi de D a r c y généralisée)
V, - V 0
3h
k.
H é t a n t l a perte totale de charge h y d r a u l i q u e de
l'écoulement.
et
L e d é b i t Q traversant l'ouvrage peut ê t r e c a l c u l é
à partir de l ' i n t e n s i t é é l e c t r i q u e I traversant le ciV,
0 ( é q u a t i o n de c o n t i n u i t é )
m o d è l e , en utilisant l'expression : 3x 27
d'où
1 Q
kH D-h , d-h
(V, - V 0 ) 0
3x- oz-
V ='-
M
r i d e a u de pa ! p l a ne n t s
transformation X
k7 et Z = z, on retrouve
\ k h
l ' é q u a t i o n de L a p l a c e c a r a c t é r i s a n t la distribution
de la charge en milieu isotrope :
3-h D-h
0
a) Ecoulement autour d'un rideau de palplanches 2
3X 2
DZ
inchangées.
\ k h
30
Milieu reel Milieu t r a n s f o r m s
I an i s o t r o p e )
Ecoulement plan non permanent dans un sol homo-
(isotrope]
gène et isotrope
Equipotentielle
L o r s q u e le squelette solide subit des d é f o r m a t i o n s ,
r
"h k la d i s t r i b u t i o n de l a charge h y d r a u l i q u e est liée au
p a r a m è t r e temps. E l l e é v o l u e g é n é r a l e m e n t vers une
distribution limite correspondant à un é c o u l e m e n t
permanent.
O n é t a b l i t l ' é q u a t i o n de l ' é c o u l e m e n t en é c r i v a n t
que, pendant le temps dt, l a différence d V entre le
volume d'eau q u i sort d ' u n é l é m e n t de sol et le
v o l u m e d'eau q u i y p é n è t r e , est é g a l e à la variation
de v o l u m e de l ' é l é m e n t .
Equipotentiell e
2
Dh 3-h ay,v 3h
+ 2
3x a
Dz k 3t
31
L'équation classique de la consolidation unidimen- La résistance au cisaillement de l'eau étant nulle,
sionnelle d'une couche d'argile chargée sur toute sa les efforts de cisaillement sont reportés intégralement
surface en est un cas particulier. Dans ce cas, le sol sur le squelette solide, et les contraintes t de cisail-
ne subit aucune déformation latérale, a prend donc la lement sont des contraintes effectives :
valeur de m (coefficient de compressibilité verticale
v
T = T'
du sol) et l'on a :
Le comportement mécanique d'un sol, en parti-
d-h m -Y v w 3h culier sa résistance au cisaillement et les variations
Dz- k 3t de volume qu'il subit, dépend pour une large part
des contraintes effectives qui lui sont appliquées et,
ou encore : par conséquent, des pressions interstitielles qui s'y
2
3u 1 Du développent :
sol. T = c' + (o — u) tg
On notera que, dans le cas d'un écoulement en c' et <!>' : paramètres de cisaillement intergranulaire du
charge, le régime permanent s'établit rapidement sol:
lorsque le sol est peu compressible (a 0) ou très AV
perméable (k élevé). On a en effet dans ces condi- — de même, la variation relative de volume
tions : V
3h 2
3h 2 d'un élément de sol ne subissant aucune défor-
+ « 0 mation latérale est de la forme :
2
Sx- Dz
= - m ( A n — Au)
v
V
Remarque
Dans ce qui précède, la compressibilité \i de l'eau Au : variation de pression interstitielle,
Ao : variation de la contrainte totale verticale.
a été négligée. En toute rigueur, celle-ci doit être
prise en compte et l'on démontre que l'équation
Les deux expressions précédentes mettent bien en
générale des écoulements transitoires en charge est,
évidence l'action mécanique de l'eau. Elles montrent,
pour un milieu à deux dimensions :
en particulier, que des variations de la pression
2 2
interstitielle peuvent modifier fondamentalement le
3h 3h _ y * (oc + n (3) 3h
e
comportement d'un sol, sans que les contraintes
3x 2
dz- k 3t totales qui lui sont appliquées varient.
Il s'ensuit que, même si le squelette solide est Par exemple, un talus initialement stable peut se
rigoureusement incompressible (a = 0), le second rompre à la suite d'une élévation de la nappe. De
membre de l'équation n'est pas nul. L'établissement même, un abaissement de la nappe peut provoquer
du régime permanent est rapide mais n'est pas des tassements du sol et endommager les construc-
instantané. tions qu'il supporte.
32
i
forces de pression interstitielle s'exerçant sur son La force unitaire d'écoulement a pour intensité
contour : iy (i étant le module du vecteur gradient hydrauli-
w
\
I Du Dh
étudier, on considérera l'un ou l'autre système :
Dx Dx
? 1 — par exemple quand le gradient hydraulique i est
= Yw i + Yw j
*w / Du uniforme (c'est-à-dire lorsqu'il conserve la même
Dz valeur et la même direction en tout point de
Y» l'écoulement), la force E , agissant sur un vo-
lume V quelconque de sol, se calcule simplement.
résultante des forces _ force unitaire _j_ poussée
hydrauliques appli- ~ d'écoulement d'Archimède Elle a en effet pour expression :
quées à l'unité de
volume E = i Yw V
Il est alors intéressant d'utiliser le premier
système;
— inversement, lorsque l'écoulement est quelconque
l'intégration des forces élémentaires d'écoulement
i Yw dv est longue et fastidieuse. Il est alors
préférable de déterminer les forces hydrauliques
à partir des pressions interstitielles sur le contour
1 t) u ,
de l'élément.
2
3« u
*T^7- " d
LA PRESSION INTERSTITIELLE
1 d u .
u — dz La pression interstitielle en un point d'un massif
2 3z
de sol peut dépendre [6] :
33
Si la perméabilité du sol est élevée, le mouvement Avant l'ouverture du déblai, la pression intersti-
de l'eau est instantané et la pression interstitielle tielle en M est :
n'est pas modifiée. Inversement, si la perméabilité du u
o = Yw w
z
Uo = Yw w Z
Le comportement d'un sol peu perméable évolue
donc entre deux comportements extrêmes :
La construction d'un remblai de grande largeur,
exerçant sur le sol une pression p, provoque en M Un comportement à court terme, lorsque le sol vient
une augmentation de pression Au = p et, à la fin d'être chargé ou déchargé. Aucune variation de
de la construction, la pression interstitielle en M est : volume n'a encore pu se produire et les contraintes
normales sont alors reportées totalement ou en
u = Y« + P partie sur l'eau interstitielle.
Lorsque la consolidation de l'argile sous la charge
Un comportement à long terme, lorsque la pression
du remblai est terminée, la pression interstitielle en
interstitielle due au chargement du sol s'est dissipée
M redevient égale à u = Yw Z (si la nappe n'a
0 w
et que le régime d'écoulement de l'eau dans ce sol
pas subi de fluctuations importantes). est devenu permanent.
Dans le cas d'un remblai construit sur un sol,per-
Le comportement d'un sol perméable est toujours
méable la pression interstitielle est constamment
un comportement à long terme.
égale à u .
0
34
1
être considéré comme un matériau à phase unique. la pression interstitielle en place, qui prennent
L'étude de stabilité peut être faite en contraintes actuellement une importance de plus en plus
totales en utilisant la cohésion non drainée C du u
grande, permettent de contrôler les évaluations faites
sol, mesurée par des essais de cisaillement du type à partir des mesures en laboratoire et, à plus ou
non consolidé non drainé. moins longue échéance, fourniront des éléments
permettant de les améliorer.
Il est théoriquement possible d'étudier la stabilité
à court terme d'un ouvrage à partir des contraintes
effectives, c'est-à-dire en faisant intervenir expli- Evaluation de la pression interstitielle
citement les pressions interstitielles qui se dévelop- à long terme
pent dans le sol.
Lorsque le sol est traversé par un écoulement, la
En effet, la variation Au de la pression intersti- détermination des pressions interstitielles qui se
tielle liée aux variations A o i et Aa de la plus petite
3
développent à long terme se fait à partir du réseau
et de la plus grande contraintes principales totales des équipotentielles de l'écoulement permanent. Si
peut s'exprimer, en fonction des coefficients A et B h est la charge hydraulique le long de l'équipo-
M
de pression interstitielle définis par Skempton [7] : tentielle passant par le point M , la pression intersti-
tielle en M est :
Au = B [AGI + A (Aoi — Ao )]3
U M = Y« ( N
M — Z
M )
A et B sont mesurés au cours d'un essai triaxial
classique (essai UU). Surface libre
Au = B A0-1
BIBLIOGRAPHIE
[1] G . CASTANY, Traité pratique des eaux souterraines, Dunod (Paris, 1963), 657 p.
[2] H. SCHOELLER, Les eaux souterraines, Masson (Paris, 1962), 642 p.
[3] P. H U A R D D E L A M A R R E , Résolution des problèmes d'infiltration à surface libre au moyen d'analogie électrique, Publication
Scientifique et Technique du Ministère de l'Air (1958).
35
[4] G . P I L O T et M . M O R E A U , Etude des écoulements hydrauliques dans les sols par analogie électrique, Bull, de Liaison des
Labo. Routiers des P. et C. 20 (1966), 1-23.
[5] G. SCHNEEBELI, Hydraulique souterraine, Eyrolles (Paris, 1 9 6 6 ) , 3 6 2 p.
[6] A.-W. B I S H O P et L . B J E R R U M , L'utilisation des essais triaxiaux pour la résolution des problèmes de stabilité (The relevance
of the triaxial test to the solution of stability problems, Norges Geotekniske Institut, Norvège. 34. 1960), Traduction
L.C.P.C. 63.T.78.
[7] A.-W. SKEMPTON, The pore coefficients A and B , Géotechnique 4 (1954), 143-147.
Par ailleurs, les auteurs de cet article se sont inspirés des ouvrages :
F. SCHLOSSER, Cours de mécanique des sols de l'Ecole des Travaux Publics de l'Etat.
E. HARR, Ground-water and seepage, Mac Graw-Hill (New York, 1962).
P.-YA. POLUBARINOVA KOCHINA, Theory of groundwater mouvement, University Press (Princeton, New-Jersey, 1962), 6 1 3 p.
36
Fícient
léabilìté
ri place
PRÉSENTATION IM résolution de nombreux problèmes d'hydraulique
des sols implique la connaissance du coefficient de perméa-
bilité.
39
Toit i m p e r m e a b l e
y/////////////////////////.
Substratum imperméable
40
Formules de Theis RABATTEMENT DE LA NAPPE
COEFFICIENT D'EMMAGASINEMENT
Le calcul de Theis s'appuie sur les hypothèses
suivantes :
L'écoulement en régime transitoire dépend non
seulement de la perméabilité du sol mais aussi de la — la loi de Darcy est applicable,
quantité d'eau qu'il peut libérer. Il a donc été néces- — le sol est homogène (k et S constants),
saire d'introduire le coefficient d'emmagasinement, — les surfaces équipotentielles peuvent être assi-
coefficient sans dimension, caractérisant l'aptitude milées à des cylindres droits à génératrices verti-
du sol à libérer de l'eau. cales,
Un prisme de sol, de section unité et de hauteur — la nappe n'est pas réalimentée,
égale à l'épaisseur e de la nappe, libère un volume — le débit prélevé dans le puits est constant.
d'eau dv lorsque la surface piézométrique s'abaisse
de la quantité dh. Le coefficient d'emmagasinement S Dans ces conditions, la différence entre les volumes
est défini par la relation : d'eau traversant respectivement les équipotentielles
E et E
r (fig. 5), pendant le temps dt, est :
r + d r
dv
S= - 3
dh ' 2n rek \ dr dt
Dr Dr
Dans le cas d'une nappe libre :
dv = — n dh e d'où S = n„
n étant la porosité efficace du sol, c'est-à-dire le
e
i
de la décompression de l'eau et du volume dv 2 .•Çr..».dr
correspondant à la diminution du volume des vides
du sol :
dvi
= - p du = - |3y dh w
n„e r » dr
dv 2
Fig. 5 — Notations utilisées pour la démonstration de
= — m du = m Yw dh
v
v
l'équation de l'écoulement transitoire.
dv = d v i + dv2 = — e y w (n p + m„) d h
e
41
De 3h ket
Dans le cas d'une nappe libre , l'équa-
V
En posant R = 1,5 » / , on a :
3r 3r % 1
S
tion devient :
H - h = 2^QlgA
Te^-
3h 3h 3h
2
3h H _
L 3r
+ r + re
3r 2
J ~ Sr
3t 4TT ke r
ou
Lorsque la surface libre est très peu inclinée sur _ 2,72 ke (H - h)
W (u) = j e- u
du
REMONTÉE D E L A N A P P E
Remarques
4it ke t'
42
i
vérifiées. En particulier, ils permettent de déterminer niveaux d'eau dans les sondages, etc.) permettent
correctement la surface de rabattement. Celle-ci ne de déterminer le type de la nape (nappe libre ou
subit aucune discontinuité lorsque l'on passe du captive), son épaisseur, ainsi que la position de la
terrain au puits (sauf si la crépine du puits introduit couche imperméable qui la limite inférieurement.
des pertes de charge non négligeables).
Il est également nécessaire de connaître les condi-
Dans le cas des nappes libres, il a été démontré tions initiales d'écoulement de la nappe dans la zone
que la formule de Dupuit donnant le débit est choisie pour l'essai. On détermine à cet effet les
rigoureuse, même si l'on tient compte de la compo- lignes d'égale charge piézométrique (ou équipoten-
sante verticale de la vitesse d'écoulement. Par contre, tielles) à partir des niveaux d'eau relevés après sta-
au voisinage du puits, la surface de rabattement peut bilisation dans les sondages ou mieux dans les
être très différente de celle calculée à partir de la piézomètres qui ont pu être posés. On a d'ailleurs
théorie de Dupuit. En effet, la surface libre de la intérêt à poser suffisamment à l'avance les piézo-
nappe ne se raccorde pas à la surface de l'eau dans mètres prévus pour l'essai afin de les utiliser pour
le puits (fig. 6), sa paroi comprise entre les niveaux l'étude de l'écoulement propre de la nappe.
h et h„ constituant une surface de suintement. Un
0
isotrope. Lorsque la perméabilité horizontale du sol Le puits est foré jusqu'au substratum imperméable.
est supérieure à sa perméabilité verticale, c'est-à-dire Le forage est exécuté à l'eau claire, l'usage de boue
dans la plupart des cas pratiques, h„ prend des valeurs ayant pour effet de polluer la couche à étudier et de
supérieures. modifier profondément sa perméabilité au voisinage
du puits.
Le diamètre du puits, ayant une incidence relati-
vement faible sur le débit pompé, est choisi en
fonction de considérations pratiques : le forage doit
être assez grand pour que l'on puisse y installer une
^-'^^'r S u r f a c e de s u i n t * m e n t .
1 -
pompe immergée, une crépine, un filtre et un dispo-
sitif de mesure des niveaux d'eau (fig. 7). Pour des
WïmïmÊÊ
pompages à débit faible ou moyen, le diamètre du
puits varie de 20 à 40 centimètres.
—
Tube et sonde de m e s u r e de niveau
Compteur
Fig. 6 — Allure de la surface de rabattement au voisinage
du puits dans le cas d'une nappe libre.
Bouchon etanche
PRÉPARATION E T RÉALISATION
D E L'ESSAI
Pompe immergée
Détermination des caractéristiques' de la nappe Fig. 7 — Equipement
avant essai d'un puits.
Un essai de pompage n'étant pas un essai isolé / te
mais s'intégrant dans une étude, il est généralement
précédé d'une reconnaissance géologique et géo-
technique du site. Les renseignements obtenus au
cours de celle-ci (nature des échantillons prélevés,
43
Le forage est équipé d'une crépine, le plus souvent
constituée d'un tubage métallique dans lequel de
petites ouvertures régulièrement espacées ont été
pratiquées. La surface de l'ensemble des ouvertures
doit être assez grande (supérieure à 10 % de la
surface du tubage) pour que les pertes de charge
à travers la crépine restent faibles. La crépine est
entourée d'une toile de tamis, destinée à empêcher
la pénétration dans le puits des éléments grossiers
à moyens du sol, constituant le filtre.
Mesure du débit
Le débit peut être 'déterminé au moyen d'un
compteur à eau monté sur la conduite de refoulement
de la pompe ou d'un récipient de volume connu dont
on mesure le temps de remplissage. Mesure de débit à l'aide du tube de Pitot.
44
J
Il est recommandé d'utiliser simultanément les On a intérêt, dans ce dernier cas, à placer la base
deux méthodes, la première permettant de calculer du piézomètre au niveau du substratum imperméable.
le débit moyen sur une longue période, la seconde On élimine ainsi l'influence de la perméabilité verti-
de mesurer les débits instantanés et de contrôler les cale, et l'exploitation des indications du piézomètre
indications du compteur. conduit à une valeur correcte du coefficient de
perméabilité horizontale.
Piézomètres
T Y P E
IMPLANTATION
Les piézomètres généralement utilisés pour les
Des piézomètres sont implantés sur deux axes essais de pompage sont des tubes de quelques cen-
perpendiculaires passant par le puits. Si la nappe est timètres de diamètre crépines à leur partie infé-
en mouvement avant l'essai, un de ces axes est rieure *. Ils sont posés dans un forage, la partie
parallèle à la direction générale de l'écoulement, crépinée étant entourée de matériaux filtrants isolés
c'est-à-dire normal aux équipotentielles. de la partie supérieure du forage par un bouchon
d'argile.
Le nombre des piézomètres nécessaires croît avec
l'hétérogénéité du sol. Bien qu'en théorie un seul Leur emploi se justifie pleinement lorsque l'essai
piézomètre soit suffisant pour interpréter un pompage intéresse une couche perméable (sable propre ou
en milieu très homogène, il est souhaitable d'en uti- grave) mais risque de conduire à des erreurs impor-
liser au moins deux ou trois. tantes lorsque le sol est peu perméable (sable argi-
leux, limon). Dans ce cas, en effet, le piézomètre
La distribution des piézomètres le long d'un rayon indique avec un certain retard les variations du
se fait suivant une loi sensiblement logarithmique, niveau piézométrique d'où une erreur sur l'évolution
le rabattement dû au pompage étant fonction du du rabattement en fonction du temps. Si le sol est
logarithme de la distance au puits. Le premier est peu perméable il est nécessaire d'utiliser des piézo-
posé à quelques mètres du puits et le plus éloigné mètres à faible temps de réponse, par exemple des
à une distance du puits de l'ordre du rayon d'action piézomètres de petit diamètre (de l'ordre de un cen-
(en général entre 50 et 200 mètres suivant la perméa- timètre) *. Dans le cas des nappes captives on peut
bilité du sol). diminuer le temps de réponse en crépinant les
piézomètres sur toute la hauteur de la couche.
Fig. 8 — Influence de la profondeur des piézomètres suivant * Cf. article « Etudes des facteurs intervenant dans les
leur distance au puits. mesures de pression interstitielle » de H . Josseaume.
45
Remarque :
Avant de commencer l'essai, il est recommandé
de vider les piézomètres et de relever les courbes de
remontée de l'eau en fonction du temps. Cette
opération, qui a pour but de vérifier que les piézo-
mètres ne sont pas colmatés, permet également de
déterminer :
• le temps de réponse des piézomètres,
• un ordre de grandeur du coefficient de perméa-
bilité du sol. Celui-ci est calculé en appliquant
aux courbes de remontée la théorie de l'essai
Lefranc * à charge variable.
46
Il en résulte que, pour une valeur déterminée Dans le cas d'une nappe captive, si les pertes de
2 2
de Q, les courbes de variation de A ou de H — h , charge à travers la crépine et le filtre restent suffi-
tracées en fonction de lg r, sont des droites de pente samment faibles et si le milieu est suffisamment
homogène, on obtient un diagramme semblable à
a = —— (nappe libre) ou a = — — (nappe celui de la figure 10.
1,36 k 2,72 ke
captive) et d'abscisse à l'origine lg R. Exemple :
On peut donc obtenir simplement le coefficient de Le diagramme de la figure 11 a été obtenu à la
perméabilité du sol et le rayon d'action du pompage suite d'un essai de pompage effectué dans une nappe
2 2
à partir de la courbe A ou H — h tracée en libre. La couche support est constituée d'un limon
fonction du logarithme de r. argileux traversé par de nombreux canalicules pou-
vant atteindre un centimètre de diamètre, formés par
Remarque : la décomposition de végétaux. Le débit, en régime
3 3 3
permanent, est Q = 23 m / h = 6,4 x 10 m /s.
Dans le cas d'une nappe libre, on obtient un dia-
gramme semblable à celui représenté sur la figure 9,
ceci en raison de l'existence d'une surface de suin- 2
H , h 2
2 2
Les points représentatifs des valeurs de H — h ,
obtenus en régime permanent pour chaque piézo-
mètre, sont situés sur une droite de pente
2
a = — 2,1 m et dont l'abscisse à l'origine corres-
pond à R = 220 m.
D'où le coefficient de perméabilité :
3
Q 6,4 x 10 „„ „ , i n
Fig. 9 — Nappe libre : principe de la détermination du
rayon d'action d'un pompage.
k = — =— = 2,2 x 10-3 m/s
1,36 a 1,36x2,1
A = H-h
Interprétation en régime transitoire
(formules de Theis)
RABATTEMENT DE LA NAPPE
Fig. 10 — Nappe captive : principe de la détermination du Si la nappe n'est pas réalimentée et si la couche,
rayon d'action d'un pompage. dont on mesure la perméabilité, est infinie dans le
47
sens horizontal, les courbes expérimentales présentent Exemple :
d'abord une certaine courbure, puis deviennent
linéaires (fig. 12a). La courbe de la figure 13 représente le rabat-
tement dans un piézomètre situé à 7 mètres du puits,
Si la nappe est réalimentée, la courbe s'infléchit au cours d'un pompage en nappe captive. Le débit
vers l'axe des t et tend vers une horizontale (fig. 12b). 3
est Q = 0,9 m /h = 25 x 10 m /s et l'épaisseur e 3
k - 2
' 3 Q
_ 2,3 x 25 x îo-e
i = H-h A ; H - h A = H - h
~ 4Ttea " 4 x 3,14 x 5,1 x 6,35
= 1,4 x 10-« m/s
5
= 4,1 x I O
Fig. 12 — Allures diverses de la courbe de rabattement-
logarithme du temps.
t
A = H h = lg ir 3
2
4TC ke rS
ou
2,3 Q / , 2,25 ke ,
ï
H -—- lg 2
+ lg t -A
4TT: ke \ rS
10 10' 10 J
10* 10 3
2,3 Q T e m p s en s e c o n d e s
équation d'une droite de pente a = et
4TU ke Fig. 13 — Variation du niveau de l'eau dans un piézomètre
2
pendant un pompage en nappe captive.
rS
d'abscisse à l'origine t = 0
2,25 ke
Remarque :
La pente et l'abscisse à l'origine de la partie droite
permettent donc de calculer le coefficient de perméa- On obtient pour le puits et pour chaque piézo-
bilité k et le coefficient d'emmagasinement S : mètre une valeur de k et une valeur de S.
Pour apprécier l'hétérogénéité du sol, il est inté-
2,3 Q 2,25 ket,
k= et S = ressant de tracer, sur un même diagramme semi-
4TC ea logarithmique, les courbes de variation du débit spé-
48
cifique — en fonction de — pour le puits et les On en déduit k et S par les formules :
2
Q r
piézomètres. Si le sol est homogène et si l'on se trouve QW(u) M
a, pente de A B = 2 mètres,
d'autre part) dans les deux systèmes d'axe. e, épaisseur de la nappe au droit du puits = 4,5 mètres.
49
i
W(u)
10
E
c 7 A = H - h
4 7t ke t'
On peut alors déterminer le coefficient de perméa-
• , , , 2,3 Q
bihte a partir de la pente a = de la partie
t 4 7tke
linéaire de la courbe de rabattement et l'on a :
2,3 Q
A =2,75
490
k =
4 7i; ea'
Exemple :
E *
1
Au temps t = 490 s, on a pompé le volume : < Y
< S /
V = 26 x 10 s
x 490 = 128 x 10 3
m 3
/
•
/
on a prélevé dans le sol le volume :
/
/
V« = 9,3 x lu- x ^ 45 x 1 0 -« m
3
/
/
On constate que la différence :
3 3 1
V - V = 83 0 x 10- m /
•
*•
est sensiblement égale au volume d'eau V en pro- p
2
7t x Ôâ Fig. 16 Variation du niveau de l'eau dans un piézomètre
après l'arrêt de la pompe.
7t x 0,2 3 3
La pente de la partie linéaire (variation du rabat-
x 2,75 = 86 x 10- m tement correspondant à un cycle logarithmique) est
a' = 5,4 m, d'où :
2,3 Q _ 2,3 x 26 x IQ-B
REMONTÉE D E L A NAPPE k =
4 7tea ~ 4 x 3,14 x 5,1 x 5,4
L'interprétation se fait à partir des courbes de
variation du rabattement * dans le puits et les piézo- 1,7 x 10« m/s
51
Actuellement, la tendance générale est d'interpré- — lorsqu'on procède à un essai dans une nappe libre
ter les essais par la méthode de Theis de préférence et que le rabattement ne peut plus être considéré
à celle de Dupuit. comme faible par rapport à l'épaisseur de la
nappe. L'emploi de la méthode de Dupuit donne
Cela se justifie pleinement lorsqu'on cherche seu- alors une valeur plus sûre du coefficient de per-
lement à mesurer le coefficient de perméabilité d'une méabilité que celle obtenue par la méthode de
couche homogène baignée par une nappe captive : on Theis (celle-ci n'est applicable, en toute rigueur,
peut alors limiter la durée du pompage à quelques que pour une nappe captive);
heures.
— lorsque, outre le coefficient de perméabilité, on
Il est par contre souhaitable de prolonger l'essai cherche à déterminer le rayon d'action du pom-
jusqu'à l'obtention du régime stabilisé : page.
BIBLIOGRAPHIE
52
discussion
2
A h (Laplacien) =
k dt
On prend g é n é r a l e m e n t h = H '
•
La d e u x i è m e équation conduit à la
solution suivante : 2
P t n t c s 0 145 ^
TB q,6.1<f m /s
J 2
H 2 2
— h = - ° - W(u) /
/
,*
f
Cette formule semble être plus pré-
cise pour les forts rabattements. D'ailleurs
c'est elle qui permet, pour les nappes
libres, de retrouver la formule de Dupuit.
l
y* 1 »5» tl
De plus, pour ces nappes, le coeffi-
cient d'emmagasinement est mal défini.
On suppose que le terrain se dessature
brusquement. Or, des expériences faites
sur colonnes ont m o n t r é , que pour un
' 1 10 11* 10* 10* 10 5
le temps de dessaturation est de 5 0 0 m i - Fig. 7 - Essai de pompage : Interprétation par la méthode d'approximation semi-
nutes pour un rabattement de 5 0 centi- logarithmique - Roccade ouest de Toulouse.
m è t r e s . Ceci explique en partie, les résultats
t r è s dispersés et très faibles (quelques %
pour des graves dont la porosité efficace est de 2 0 % ) , que l'on obtient pour la valeur du coefficient
d'emmagasinement.
b) Interprétation semi-logarithmique
Quand on reporte les résultats d'un essai de pompage sur un papier semi-logarithmique A Ig t, les points
peuvent s'aligner sur deux droites et le rapport des pentes de ces deux droites est voisin de 2 (fig. 1 ).
53
Ce p h é n o m è n e s'explique par la p r é s e n c e d'une limite i m p e r m é a b l e que l'on suppose droite.
rS
2
r' S
2
et u'
4Tt 4Tt
T = ke, t r a n s m i s s i v i t é de la nappe.
Si M est s i t u é p r è s du puits, au bout d'un temps t faible on peut remplacer W(u) par l'approximation logarithmique
alors que W(u') est n é g l i g e a b l e . On a donc :
A = -p— In -MLEÈ
Anl rS
2
Sur un papier semi-logarithmique, les premiers points sont a l i g n é s sur une droite de pente — — ( t h é o r i e de Theis).
4TT
Au bout d'un temps t grand, W(u') peut ê t r e r e m p l a c é par l'approximation logarithmique. On obtient ainsi :
, Q. 2,25 Tt
A = n —'
2TTT rr'S
Q
Les points sont encore a l i g n é s , mais sur une droite de pente . On trouve ainsi le rapport 2 entre les pentes
2TTT
des deux droites.
A = n —
2/rT r'
semi-logarithmique. La d e u x i è m e est plus p r é c i s e , mais elle n'est valable que pour > 100. Elle ne s'appliquera
donc pas aux p i é z o t n è t r e s é l o i g n é s du puits et, pour les autres, elle ne tiendra pas compte des p r e m i è r e s mesures
( d ' o ù le faible i n t é r ê t des mesures faites au bout de 3 0 secondes).
Mais pour que l ' i n t e r p r é t a t i o n soit valable, il faut que la nappe ne soit pas r é a l i m e n t é e . En particulier, s'il
y a eu stabilisation c o m p l è t e , on doit é c r i r e :
Q r S
2
Cette méthode (décrite dans le texte) a l'avantage de d é t e r m i n e r le rayon d'action du puits (que l'on ne
connaît pas) pour appliquer la formule de Dupuit. Par ailleurs, .elle est plus souple d'emploi que les formules
de Thiem.
54
e) Anisotropie des terrains
L'essai de pompage permet de d é t e r m i n e r la p e r m é a b i l i t é horizontale des terrains. Dans le cas des nappes
libres, on pourra, si des p i é z o m è t r e s localisent la surface de la nappe au voisinage du puits, calculer la perméa-
b i l i t é verticale.
Une anisotropie horizontale, g é n é r a l e m e n t plus faible que l'anisotropie verticale (cas des d é p ô t s fluviátiles
o r i e n t é s dans le sens du courant) est mise en é v i d e n c e par des p i é z o m è t r e s d i s p o s é s en croix.
— Le puits doit ê t r e descendu si possible jusqu'au substratum imperméable. Sinon, on ne sait pas interpréter
correctement l'essai, p a r t i c u l i è r e m e n t en r é g i m e transitoire, car l ' é c o u l e m e n t ne peut plus ê t r e considéré comme
bidimensionnel. Il existe des formules empiriques pour le r é g i m e permanent;
On introduit ainsi la notion de rayon efficace du puits. On obtient la valeur sur le graphique Ig r, H2 — h . Ainsi 2
pour l'exemple p r é s e n t é sur la figure 11 (de l'article), le rayon efficace est de 2,5 mètres pour un rayon r é e l de
0,60 m è t r e ;
— L'essai de pompage donne une valeur moyenne de la perméabilité d'un volume de terrain t r è s important.
Le d é b i t de pompage doit ê t r e pratiquement constant, pour cela il ne doit pas ê t r e trop faible. L'essai n'est donc
a d a p t é qu'aux nappes ayant une t r a n s m i s s i v i t é suffisante.
En conclusion, l'essai de pompage est généralement lourd de mise en oeuvre. Aussi une étude hydro-
g é o l o g i q u e p r é l i m i n a i r e est-elle n é c e s s a i r e pour une bonne implantation des p i é z o m è t r e s et pour une interprétation
correcte des r é s u l t a t s .
— Pour dimensionner un drainage ou p r é v o i r le rabattement dans une fouille, on aura généralement intérêt à
rabattre la nappe jusqu'au niveau du drainage, car l'essai i n t è g r e la valeur de la p e r m é a b i l i t é sur une verticale.
La durée de l'essai sera plus longue, car il faudra atteindre la stabilisation, afin d'avoir une idée correcte du
rayon d'action. Il faudra donc plusieurs p i é z o m è t r e s ;
55
Essai Lefranc
M. RAT
F. LAVIRON
I n g é n i e u r E.N.S.C.
Chef du Croupe " G é o l o g i e '
J.-C. JOREZ
I n g é n i e u r E.T.P.
Chef du Croupe " M é c a n i q u e des Sols'
Laboratoire Régional d'Autun
56
Un étalonnage des manchons ayant été effectué au
préalable, toutes les caractéristiques de la cavité sont
en principe connues sans ambiguïté. Toutefois, les
trous du manchon risquent de se colmater au cours
du battage lors de la traversée des couches supé-
rieures; il est alors nécessaire de procéder à un
Trepan d injection lavage à l'eau sous pression. Au cours du lavage
une cavité peut se former dans le sol à l'extérieur
du manchon, si bien que les données de l'essai ne
sont pas connues avec plus de précision que dans
les cas précédents.
Fig. 1 — Cavité réalisée par Jançage.
Sols peu cohérents. CAS D'UN SOL COHÉRENT
57
Si l'essai est réalisé par injection on emploie une
pompe travaillant en surface. à un ellipsoïde de révolution. Elle se simplifie si —
2
S = Tt DL + — = TC D'
4
En faisant les hypothèses suivantes :
— la loi de Darcy est applicable, D 2
C = 2TTD' = 27T D L +
— le régime est permanent.
— le milieu est homogène et isotrope,
V
on démontre que, pour un écoulement sans surface L
= 2 ir D
V
libre, le débit Q est proportionnel à la perméabilité k D
et à la charge h (le plan de référence des cotes est
choisi pour que la charge soit nulle avant l'essai) : Des essais à la cuve électrique permettent d'obtenir
Q = kCh par analogie la valeur de C. L a figure 4 représente
D L
C est un coefficient caractéristique de la forme de les variations de — en fonction de — calculées par
la cavité et du milieu. C D
les deux formules proposées. On a reporté aussi les
résultats d'essais en cuve rhéoélectrique. Les diffé-
Calcul de C
rences sont faibles; on peut donc employer l'une ou
C peut être calculé exactement dans quelques cas l'autre formule.
simples - sphère ou ellipsoïde - [1] dans un milieu
infini. Le calcul se fait en intégrant directement D/ C
l'équation de base de l'hydraulique des sols : 0.35
2
3h 2
3h 2
3h 0,30
Ah = 2
- = 0 Formule du cylindre
3x 2
dy 1)7?
0,25
Formule de lasphere
Pour une sphère de diamètre D , dans un milieu
0,2 0
infini, on obtient la formule : Points expérimentaux sur cuve
• r h e o é l t et r t q u e
C = 2TTD , 0,15
1 8 9 10
L /D
D L
Fia. 4 — Variation de — en fonction de —
C = 2 7t D C D
(d'après Schneebeli).
ln
_L_
D
Si le milieu est fini, il faut apporter à ces valeurs
quelques corrections. Ainsi, pour une sphère, on
Cette formule est obtenue en assimilant le cylindre montre, par la théorie des images, que si d est la
58
distance du centre de la sphère à une couche imper-
10
méable, la valeur de C est :
1 1 1 1 1
— = + = +
C 2 jt D 8jtd Cx 8 ;r d
D e même, si d ' représente la distance d u centre
de la sphère à la surface de la nappe :
J _ = 1 1 = 1 1_
C 2TT.D 8;rd' Coo 8=rd'
h i =
passant par l'origine, de pente H n'est pas 2
nécessaire de connaître exactement le niveau statique On porte sur un graphique les quantités
de la nappe, puisqu'on s'intéresse uniquement à la
pente de la droite. Cependant, sa connaissance per- h ^ ( ! — h, hj , i + h,
met de juger la valeur de l'essai. et
t, .. i - t, 2
4
Lorsque la perméabilité est inférieure à 10 m/s,
il est difficile d'ajuster les débits : Q = 2,5 1/mn pour
C = 4 (cavité habituelle), h = 1 m et k = 10 m/s. 5
Les différents points — et h' doivent s'aligner surt
S
ESSAI A NIVEAU VARIABLE S
une droite de pente
On remplit ou on vide le tubage pour avoir une kC
charge initiale d'au moins un mètre. On mesure la
• à l'instant t :
charge h à l'instant ti. On suppose qu'à chaque
t
59
Par intégration de cette équation différentielle, Pour les essais à niveau variable, on verra ci-après
on obtient : que l'on obtient très rarement une droite lorsque les
kC
résultats sont reportés sur un graphique (h, Q). Il
h = h 0 e ~~~s~(t-t,) semble que l'interprétation soit à revoir.
ou Applications particulières
- kC
lg h - Ig h = ----- (t - t )
0 n Jusqu'à présent, le terrain est supposé isotrope.
2,3 S En fait la perméabilité horizontale est généralement
Donc, si Ton porte sur un graphique les points lg h, t. plus grande que la perméabilité verticale. En étudiant
kC mathématiquement le problème, on obtient, pour une
ils doivent s'aligner sur une droite de pente - cavité cylindrique, une relation de la forme :
2,3 S
Cette interprétation suppose la connaissance
exacte du niveau piézométrique avant l'essai, car °" \h k
' -
k D f
(F\ è)
une erreur constante sur h donne une erreur variable
sur lg h, et les points ne s'alignent plus. Si l'on opère sur deux lanternes de hauteur diffé-
rente, on peut calculer k et k .
h v
COURBES OBTENUES
Il ne semble pas que cette méthode soit employée;
On a représenté sur la figure 6 les quatre types sa précision doit être très faible, car les erreurs se
de courbes obtenues généralement : cumulent.
Courbe 1 : l'essai est correct et permet de calculer On remarquera que pour les cavités hautes
la valeur de k,
~ > 2 j la surface latérale est beaucoup plus grande
Courbe 2 : après un début correct, l'eau trouve un
cheminement privilégié, généralement que la surface de la base. Les lignes de courant sont
autour du bouchon étanche, perpendiculaires à la paroi et ont d'autant plus
Courbe 3 : la lanterne se colmate progressivement,
tendance à le rester que le rapport — est grand.
Courbe 4 : le gradient hydraulique devient trop k v
important et la loi de Darcy n'est plus Il en résulte que, pour les milieux anisotropes, le
respectée. coefficient k obtenu à partir de la formule Q = k C h,
représente la perméabilité horizontale du terrain.
h
Pour mesurer l'anisotropie d'un terrain, la seule
méthode valable est d'étudier la répartition des pres-
sions autour d'une cavité quand on y injecte ou
pompe un débit Q. Mais il faut que le terrain soit
suffisamment perméable.
On peut aussi appliquer l'essai Lefranc à la
mesure de la perméabilité d'un terrain non saturé.
La quantité d'eau nécessaire sera importante, car,
pendant la première partie de l'essai, il faudra saturer
le terrain.
60
PRATIQUE DES ESSAIS L E F R A N C Le bouchon étanche est réalisé soit pendant le
forage en ancrant le tubage dans de l'argile et en
D'une façon générale on peut caractériser les deux reforant la lanterne en diamètre inférieur (fig. 3),
types d'essai de la façon suivante : soit en utilisant un obturateur, dans le cas des terrains
— L'essai à niveau constant exige du matériel rela- rocheux (caoutchoucs de 50 cm de haut appliqués
tivement important (citerne ou pompe + tuyauterie); contre la paroi par serrage mécanique - fig. 7 a).
il est simple à réaliser; il est long dans les terrains
peu perméables; il est facile à interpréter. Ces deux procédés ont donné de bons résultats.
De plus, il est toujours possible de vérifier s'il y a
— L'essai à niveau variable demande peu de maté- fuite ou non au-dessus du bouchon et d'éliminer les
riel (20 à 60 litres d'eau); il est très simple à réaliser; essais défectueux. Le premier est réservé aux faibles
il est relativement court, mais l'interprétation de- profondeurs et exige un reforage et un tubage-détu-
mande à être précisée. bage. Les dimensions de la lanterne sont, dans ce
D'un point de vue pratique, on est très souvent premier cas, connues avec une bonne précision.
amené à s'orienter vers l'essai à niveau variable en — Les sondages à la tarière « Highway » dans les
raison de ses facilités d'exécution. terrains tels que marnes altérées du Lias, marnes
altérées ou non du Trias, sables plus ou moins cohé-
rents, graviers argileux cohérents.
Mise en place du dispositif - Création d'une lanterne
Dans le cas des marnes, le terrain se tient pen-
CHOIX D'UNE LANTERNE
dant le forage et un gravier à granularité grossière
Avant d'installer le dispositif, il faut choisir les maintient les parois pendant l'essai. Quand les arri-
dimensions de la lanterne de façon que l'essai repré- vées d'eau sont importantes, ou dans certains graviers
sente bien une couche donnée et que le débit à injec- argileux, le forage à la tarière est délicat, le terrain
ter ne soit ni trop grand ni trop petit (en pratique étant à la limite de l'éboulement : la forme de la
nous avons toujours adopté le système de lanterne lanterne est alors irrégulière, le coefficient C n'est
connu qu'approximativement et seule la rapidité de
haute — > 2). forage permet d'obtenir des conditions acceptables
D
(les cavités réalisées dans des graviers argileux étant
maintenues en forme par un gravier très per-
Le coefficient C varie peu en fonction des dimen-
méable - fig. 7 b).
sions de la lanterne, par exemple on a les valeurs
suivantes :
L = 0,2 m D = 0,1 m C~ 1
L = l m D = 0,4 m C« 4
L = 3 m D = 0,1 m C« 5
On ne peut donc jouer sur le débit à injecter (ou
à pomper) que dans des limites relativement faibles.
LA LANTERNE
61
ceci peut être vérifié en posant un piézomètre au- — une certaine quantité de matériel est nécessaire,
dessus du bouchon. — la réalisation et la mise en place du dispositif
Par contre, si les essais sont réalisés un cer- exigent une équipe entraînée connaissant bien la
tain temps après la mise en place du dispositif, les technique de l'essai et les buts poursuivis,
terrains situés au-dessus de la cavité colmatent et — en cours d'essai, on peut être amené à changer
consolident le bouchon et l'essai devient correct. Les de technique (débit trop important faisant passer
fuites sont nulles ou très faibles. d'un essai à niveau variable à un essai à niveau
• un bouchon en argile mélangée à du ciment constant, débit trop fort pour le matériel de
(bentonite + ciment). L'épaisseur de ce bouchon pompage disponible, etc.),
varie de 0,50 à 1 m suivant les cas. Le trou est
— dans un sondage carotté, i l est difficile et coûteux
ensuite rebouché. L'étanchéité obtenue est assez
de prolonger l'arrêt de la sondeuse.
bonne, mais ce procédé exige la fabrication du mé-
lange en quantité relativement importante et il est Les essais doivent donc être organisés et prévus
assez cher. le mieux possible.
COLMATAGE DE LA LANTERNE L'essai Lefranc peut être réalisé dans les piézo-
mètres, que l'on met en place pour l'étude de la
Dans des piézomètres dont la prise de pression est
surface piézométrique *. Il suffit de les poser très
limitée par un bouchon étanche, on est amené à
correctement (lanterne).
faire des mesures plusieurs mois après leur pose.
Ces essais sont faits par remontée à niveau variable
après vidange du tubage à l'aide d'une curette. Interprétation - Forme des courbes
La vidange du tube piézométnque est longue; Nous avons vu que le coefficient k de perméa-
l'eau étant très boueuse et montrant une pollution et bilité est donné par :
un colmatage de la lanterne par des argiles. Il faut
vider les piézomètres jusqu'à ce que le décolmatage k = ± Q
se produise et que l'eau devienne claire. C h
A P P R É C I A T I O N DE LA VALEUR DE C
62
Coupe du s o n d a g e E l e m e n t s de calcul nécessaire de mesurer le niveau à intervalles trop
rapprochés. En effet, la précision des mesures sur h
Argile jaune O tubage 4 5 m m
est de l'ordre du centimètre. Il faut donc mesurer des
Gravier s a b l e u x p l u s ou H tubage / s o l 700mm
variations d'au moins deux centimètres.
moins argileux
D lanterne 400mm
A p a r t i r de 3,50 m . i. m
ESSAI A N I V E A U CONSTANT
plusieurs suintements L l a n t e r n e de 3 80a4,80m
d eau
(
1 1 1 1
E
I I I C o u p e de sondage Elements de calcul
- 20 0
k = 1,1 1 0 rr / s
s, 0
L lan t er ne de 6m a9 m
/ / 7,50 C : 5
S c h i s t e rouge
très micacé'
I V o l u r ne i n j e c t e 301
B o u c h o n c o n s t i t u e par
12
de I a r g i l e s o u s tubage
/
30O
^*
Q/S ( cm/mn )
Cela ne pose pas de problème. On signalera seule- Fig. 9 — Autre essai de perméabilité
ment que dans l'essai à niveau variable il n'est pas par injection à niveau variable.
63
Enfin, de récents essais ont montré que dans une CONCLUSIONS
même lanterne où l'on peut adapter 2 tubages de
diamètres différents, les courbes Q = f (h) obtenues L'essai Lefranc est un essai facilement réalisable
ne sont pas les mêmes (fig. 10). Les valeurs du et peu coûteux. Mais si l'on ne prend pas un certain
coefficient de perméabilité obtenues sont différentes. nombre de précautions, les résultats sont très aléa-
toires. En particulier, il paraît difficile d'obtenir des
Cela pose évidemment le problème de la mise au résultats valables lorsqu'il est fait pendant les opéra-
point d'une méthode d'interprétation de l'essai à tions de forage; l'arrêt de la sondeuse devant être
niveau variable. le plus court possible, on n'attend pas la stabilisation
des niveaux, on ne vérifie pas l'étanchéité du bou-
chon, etc. Dans ces conditions, les résultats des
essais doivent être discutés sérieusement.
BIBLIOGRAPHIE
[1] J. M A N D E L , Note sur le calcul des infiltrations, Annales des Ponts et Chaussées (juillet 1939), 57-110.
[3] P. M A R T I N , L a détermination du coefficient de perméabilité des roches par les mesures dans les sondages. T h è s e soutenue
le 30 novembre 1959 à l'Université d'Aix-Marseille.
Par ailleurs, les auteurs de cet article se sont inspirés des ouvrages :
L U T H I N et DON K I R K H A M , A piezometer method for measuring permeability of soil in situ below a water table, Soil Science.
5 T . 68 (1949), 349-358.
64
discussion
Plusieurs participants ont c o n s t a t é que les r é s u l t a t s des essais ne correspondaient pas à ceux que la théorie
laissait p r é v o i r . Ils ont c h e r c h é une explication de cette discordance, dans les h y p o t h è s e s qui sont faites pour
é t a b l i r les formules :
Au d é b u t de l'essai, les gradients sont importants et nettement s u p é r i e u r s à ceux que l'on rencontre dans la
nature : l ' é c o u l e m e n t serait donc turbulent. De plus, les vitesses d ' é c o u l e m e n t é l e v é e s au voisinage de la lanterne
peuvent e n t r a î n e r des fines ; il y aurait donc modification du coefficient C. Le gradient diminuant progressivement
les fines se déposeraient et colmateraient la lanterne. Pour certains essais, cette interprétation peut être
contestée pour deux raisons : d'une part, ils sont reproductibles, d'autre part, des essais à niveau constant
r é a l i s é s dans la m ê m e lanterne que des essais à niveau variable, avec les m ê m e s surcharges, n'ont pas montré
de turbulence (points a l i g n é s sur le graphique).
M. Rat a d é m o n t r é que toutes les courbes t h é o r i q u e s admettent la m ê m e limite asymptotique quant t devient
infini. Cette limite s'obtient facilement en portant sur un graphique la charge h en o r d o n n é e et l'inverse du temps
en abscisse. Les courbes obtenues {fig. 2) p r é s e n t e n t une tangente d'inflexion près de l'origine (ou une tangente
à l'origine, si la lanterne est t r è s haute).
On a la relation a p p r o c h é e :
y p : pente de la tangente,
k = V : volume d'eau i n j e c t é ou p o m p é ,
4Cp rj .. coefficient de forme.
Les e x p é r i e n c e s qui ont é t é faites par le Laboratoire r é g i o n a l d'Autun confirment pour l'instant cette formule.
Il est d e m a n d é aux Laboratoires r é g i o n a u x de l'utiliser avec p r é c a u t i o n et de comparer les r é s u l t a t s obtenus avec
ceux d'autres essais (essai Lefranc à niveau constant, essai de pompage) et de faire part de leurs observations au
D é p a r t e m e n t des sols du Laboratoire central.
Réalisation de la lanterne
Elle pose un certain nombre de p r o b l è m e s . Par exemple, dans certaines graves argileuses un trou à la t a r i è r e
ne tient qu'une demi-heure, si sa profondeur sous la nappe est i n f é r i e u r e à un m è t r e .
* Cf. article « É t u d e des facteurs intervenant dans la mesure des pressions i n t e r s t i t i e l l e s » de H. Josseaume.
¿5
Cour les essais dans les sondages tubes, le bouchon n'est pas toujours utile. Son exécution représente une
perte de temps importante, rarement conciliable avec les intérêts du sondeur. L'utilisation de deux obturateurs
(si la paroi du sondage tient) est certainement préférable.
Calcul du coefficient C
Les erreurs commises en calculant la valeur de C restent généralement faibles, de l'ordre de 1 0 % et comme
la précision de l'essai est au mieux de 50 % (remaniement du terrain autour de la lanterne), elles sont négligeables.
Ceci justifie l'adoption de formules simplifiées pour le calcul de C, en particulier l'assimilation de la lanterne à
une sphère de même surface. On ne commet pas d'erreur importante en réalisant l'essai avec une lanterne limitée
vers le bas par un obturateur.
En conclusion, l'intérêt de l'essai Lefranc a été souligné, en rappelant que de nombreuses mesures sont
nécessaires pour donner une valeur correcte du coefficient de perméabilité, l'essai étant ponctuel.
L'essai à niveau constant, de mise en œuvre assez lourde, donne des résultats convenables.
L'essai à niveau variable, de réalisation très simple, pose des problèmes d'interprétation qui semblent résolus.
Fig. 1 Fig. 2
Fig. 1 - Interprétation, par la méthode de Gibson, d'un essai Lefranc à niveau variable effectué dans un piézomètre mis en place dans une
argile très plastique (caractéristiques du piézomètre: rayon équivalent du filtre r = 73,5 cm, section du tube piézométrique A = 1.13 cm ). La
2
courbe expérimentale —, Ig t se superpose à la courbe de Gibson, correspondant à la valeur fx = 0,2 et à fj,T = 0,1 correspond t = 12.000 s.
Po
3 2
On obtient donc C„ = 7,6 x 10~ cm /s, k = 5,5x10-* cm/s et E = 140 bars.
Fig. 2 - Interprétation proposée pour un essai Lefranc à niveau variable - Tranchée de Saint-André de Cubzac, Gironde.
66
Essai Lugeon
A. de RACUENEL
I n g é n i e u r E.N.S.C.
Chef du Croupe " G é o t e c h n i q u e "
Laboratoire Régional de Rouen
PRINCIPE E T RÉALISATION
D E L'ESSAI LUGEON
67
KO
tèmes mécaniques, essayés dans la première expé-
1
rience au pont d'Oissel, ont été abandonnés au profit
d'un obturateur gonflable. En effet, dans les terrains
crayeux à alternance de silex et de craie, de bancs
durs et tendres plus ou moins fissurés, il était difficile
y x 1 d'obtenir une étanchéité satisfaisante.
80
L'obturateur gonflable (fig. 3) est constitué par
une membrane caoutchoutée de 4 à 5 mm d'épaisseur
et d'un mètre de longueur. Le gonflement de la
cellule est obtenu par une bouteille de gaz carbonique
reliée à la cellule par une conduite en Rilsan.
Manomètre
10 12
Pression (bar)
3
Fig. 2 — Diagramme débit-pression. B o u t e i II e de Co%
Z 3 Membrane caoutchouc
Tuyauterie d injection
f1
*• 1
Fig. 3 — Schéma de principe
de l'obturateur gonflable.
ÏZZZ. 7ZZA
68
Le compteur d'eau est intéressant, mais toutes les On constate que les pertes de charge, calculées
entreprises n'en disposent pas. Dans cette hypothèse, uniquement en tenant compte des circulations dans
nous avons utilisé un bac de décharge de un mètre les tiges, sont faibles. En fait, elles sont très impor-
cube environ (fig. 4), une vanne de décharge réglant tantes si l'on tient compte des raccords et du touret
le débit et, de ce fait, la pression d'injection. d'injection (tableau /).
o=s h ( t
' -
) h ( w
0 p,. c a l c u l é
p,- r é e l
débit avec
t - t, raccord sur tiges
(l/mn) manchons
2
(mm) (bar)
La pompe d'injection doit être proportionnée au (bar)
débit à atteindre et doit pouvoir monter en pression.
Tige N
Dans le cas de la craie, souvent fortement fissurée, 0 50,8 mm
25,4 50 5,5.10"' 2.10" 2
Tige E 1 2
11.1 37 2,6.1o- 9.10"
0 21,4 mm
Forag e
Vann e de d e c h a rg e
réglable Dans la pratique, les utilisateurs disposent d'aba-
Pomp e ques établis à partir d'étalonnages directs et tenant
compte de l'ensemble d'une colonne.
T
Une autre cause d'erreur peut être le contourne-
ment de l'obturateur par l'eau injectée. Ce fait se pro-
duit s'il y a des fissures longitudinales à son niveau.
Fig. 4 Mesure de débit d'eau par un bac de décharge. On note alors, soit une impossibilité de monter en
charge, soit des chutes de pression parfois notables
qu'il convient de compenser par une augmentation
de débit. Si l'on constate ces anomalies, il convient de
considérer Fessai comme douteux.
INTERPRETATION DES MESURES
Tracé des courbes débit-pression Interprétation des courbes débit-pression
On porte en abscisse la pression effective dans la Les études effectuées par Lugeon * ont montré
tranche de terrain testé et en ordonnée le débit en qu'il existait un certain nombre de diagrammes carac-
litres par minute obtenu après établissement du téristiques du régime d'écoulement (laminaire ou
régime permanent (fig. 2). turbulent), du colmatage et du décolmatage des
fissures sous charge (fig. 5).
Cette pression effective est donnée par :
Les courbes obtenues pour la craie sont essentiel-
H P c
lement du type lb, 2b et 3 :
P. = P n
10 10 — dans les courbes du type lb, on n'aurait pas de
H différence de cote nappe-manomètre, en mètres; colmatage initial mais un débourrage à forte pression,
P m
pression lue au manomètre en tête de colonne, en bars; l'écoulement serait laminaire et correspondrait à une
P,. pertes de charge dans les tuyaux, en mètres de hauteur certaine densité de fissures peu ouvertes;
d'eau.
— dans les courbes du type 2b, on aurait un colma-
Si l'on calcule les pertes de charge par la formule tage à basse pression avec débourrage à forte pres-
de Flamant, applicable aux tuyaux de faible dimen- sion;
sion, on a :
— dans les courbes du type 3, on aurait un écoule-
ment turbulent dans des fissures relativement larges.
p = 0,00092 »
c — En fait, Sabarly [1] explique cette forme de courbe
\ D' par une augmentation élastique de l'ouverture de la
D : diamètre du tuyau en mètres.
fissure sous l'effet de la pression d'injection et non
Pc : perte de charge par mètre, exprimée en mètres de par un écoulement turbulent.
hauteur d'eau.
v : vitesse de l'eau en mètres/seconde. :
Cité par Cambefort [3|.
69
PERMEABILITE REELLE
1a 1b
Le calcul d'une perméabilité k se justifie si l'on
a un écoulement laminaire en régime permanent, ce
qui se traduirait normalement par un diagramme
Pression (P , Q) linéaire passant par l'origine {fig. 6). La
e
i 0^
w
2a 2b k =
10 C P e
Y
Ecoulement turbulent Debourrage progressif C = 2JTD
L
Fig. 5 — Différentes formes de diagrammes d'essais.
s? Q = Pe*
k>
A i R
6
ln —ri
r
/ On voit que le débit varie comme le cube de
•
/y
/ l'ouverture de la fissure. Ainsi 20 Lugeon peuvent
correspondre à une fissure de 0,25 mm, ou à 10 fis-
/ sures de 0,12 mm, ou à 100 fissures de 0,06 mm
/
/
d'épaisseur.
0 1 2 3 4 5 6 7
P r e s s i o n effective F% (bar) * Cf. article «Essai Lefranc», de M . Rat, F . Laviron et
Fig. 6 — Diagramme débit-charge. J.-C. Jorez.
70
On peut cependant avancer que, si le régime appa- On peut avoir intérêt, dans certains cas, à éviter
raît comme laminaire (fig. 5 - type 1 b), on aura une de prendre une cote de fondation sur caisson trop
grande densité de fissures de faible ouverture et, si profonde, en consolidant le terrain au moyen d'in-
le régime est turbulent (fig. 5 - type 3), on aura des jections dès que les caractéristiques sur échantillon
fissures peu nombreuses largement ouvertes. sont suffisantes. Cette méthode ne peut cependant
être envisagée et chiffrée que si l'on dispose d'élé-
L'uniformité de la fissuration peut être appréciée ments permettant de juger des quantités qu'il faudrait
dans une même zone en faisant plusieurs essais avec injecter; les essais Lugeon fournissent alors des indi-
différentes hauteurs de cavité. cations intéressantes à ce sujet.
Pont d'Oissel
Le substratum crayeux est recouvert de 5 à 12 m
UTILISATION D E L'ESSAI L U G E O N
d'alluvions sablo-graveleuses fines et compressibles
LORS D E L'ÉTUDE DES FONDATIONS (fig. 7).
D'OUVRAGES D'ART
L'ouvrage autoroutier, de six cents mètres de long
environ, comporte deux culées et huit piles inter-
Le Laboratoire régional de Rouen a été amené médiaires. Pratiquement, sous chaque appui, il a été
à faire réaliser de tels essais, lors de l'étude des effectué un carottage de 116 mm de diamètre et un
fondations des ponts d'Oissel et de Criquebeuf (fran- forage de 76 mm pour essais Lugeon ainsi que
chissement de la Seine par l'autoroute A . 13 en Seine- deux forages avec essais pressiométriques.
Maritime).
R É A L I S A T I O N D E S ESSAIS
Dans les deux cas, l'horizon de fondation était
constitué par la craie de l'étage Sénonien inférieur Les essais Lugeon ont été réalisés avec obturateur
ou Turonien supérieur. La connaissance de son degré gonflable, au fur et à mesure de l'avancement du
defissurationintervenait à divers titres dans les pro- forage, par tranches de un mètre espacées de deux à
blèmes de fondations. trois mètres en général. Cette hauteur des tranches
a été choisie en fonction de lafissurationimportante
La détermination d'une cote de fondation sur pieux et du débit limité des pompes (200 1/mn).
ou sur caisson (en rivière) suppose que l'on obtienne
L'obturateur gonflable, de un mètre de longueur,
à ce niveau non seulement des caractéristiques méca-
a donné satisfaction. Les pertes de charge ont été
niques suffisantes, mesurées sur échantillon ou au
calculées dans chaque cas en utilisant les abaques de
moyen d'essais en place (résistance à la compression,
l'entreprise de forage.
module d'élasticité, pression limite, module pressio-
métrique, etc.), mais aussi une réaction de masse Chaque injection à pression donnée a fait l'objet
satisfaisante. Celle-ci est conditionnée par le degré d'une mesure de débit sur cinq minutes, puis sur
de fissuration de la roche, qu'il est donc utile de dix minutes. Les paliers de pression étaient d'abord
connaître. croissants, puis décroissants.
N G F Oissel R.G
+ 5
71
RÉSULTATS OBTENUS Deux diagrammes anormaux (fig. 9 et 10) mon-
trent un colmatage des fissures au-delà d'un certain
Pour chaque tranche, le diagramme obtenu est palier de pression.
une sorte de boucle plus ou moins évasée, la des-
cente en pression donnant toujours des débits supé- La pression d'injection a rarement atteint 8 bars
rieurs à la montée en pression, du fait du décolma- avec le matériel utilisé; bien souvent le terrain lâchait
tage des fissures (fig. 8). vers 7 bars, parfois avant (fig. 5 - type 3).
On note aussi que les courbes ont toujours une La comparaison entre les différentes perméabilités
concavité tournée vers le haut, traduisant un écou- a été effectuée à partir d'une pression de 4 bar,
lement en régime turbulent. Seules, les premières commune à tous les essais et qui ne remaniait pas
courbes, dans les niveaux supérieurs fissurés et sous trop le terrain.
faible charge dénotent un écoulement quasi-laminaire
avec diagramme passant par l'origine. Il a été ainsi possible d'établir trois courbes d'égal
débit (10, 20, 40 1/mn) sous 4 bars par tranches de
un mètre (fig. 7) faisant ainsi apparaître des zones
de fissuration plus intenses.
•
4
G
o
'ml, ef
// COEFFICIENT D E PERMÉABILITÉ
1
Ot/l **>ll Les essais de perméabilité réalisables les plus
'**// pessimistes ont permis d'obtenir un débit de 60 1/mn
f
<\ff
sous un bar, ce qui correspondrait à un coefficient de
2
perméabilité k = 2 10 cm/s.
II r
•// A
i / /
Dans les essais profonds, la valeur de k, compte
11
fi "*/
tenu du régime turbulent, serait fonction de la charge;
y
w au sondage 15, tranche 29 à 30 m. on aurait :
4
— charge 2,5 bar k = 1,55.10 cm/s
3
— charge 4,5 bar k = 1,9 .10 cm/s
3
— charge 8,5 bar k = 4,1 .10' cm/s
J
7/ Y /
On voit donc que l'on perd facilement une puis-
sance de 10 quand la charge diminue, ce qui rend
/
toute exploitation chiffrée délicate.
t
// R E C H E R C H E D E CORRÉLATIONS (fig. ] ] )
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Pression effective Ffe(bar) Cette recherche a été effectuée en réalisant un
essai pressiométrique au voisinage d'un forage dans
Fig. 8 — Variations des diagrammes Lugeon avec la
profondeur (pont d'Oissel, sondage 15). lequel des essais Lugeon ont été réalisés.
72
1
73
CONCLUSIONS tion; le passage de l'horizon fissuré à l'horizon sain
est franc.
Les essais Lugeon ont permis d'apprécier de façon La recherche d'une corrélation avec des carac-
satisfaisante le degré de fissuration du substratum téristiques mécaniques de la craie est probablement
crayeux. hasardeuse.
L'interprétation des essais confirme les données Les essais Lugeon ont donné par ailleurs des ren-
géologiques obtenues en examinant les carottes : seignements intéressants sur les venues d'eau éven-
tuelles en fond de fouilles, une solution de fondation
avec batardeau étant en compétition avec une solu-
• dans le cas du pont d'Oissel, la craie est tendre, à
tion caisson. Ils ont également fourni des éléments
maillage de fissures serrées et étroites, la perméabilité
sur les possibilités d'injection en cas de nécessité.
diminue progressivement avec la profondeur;
Les renseignements apportés par les essais Lugeon
• dans le cas du pont de Criquebeuj, la craie est ne peuvent que concourir, avec d'autres essais, à
massive avec de larges fissures dans la zone d'altéra- choisir une cote de fondation.
BIBLIOGRAPHIE
74
discussion
Lugeon s ' i n t é r e s s a n t aux p r o b l è m e s de barrages, et plus p a r t i c u l i è r e m e n t à celui des fuites, l'unité qu'il a
définie permettait leur calcul d'une manière simple (10 bars représentant 100 mètres d'eau) et le palier de
pressions de 10 bars est généralement atteint. Mais l'expérience montre qu'il est difficile d'extrapoler si l'on
n'atteint pas ce palier, soit que le r é g i m e devienne turbulent, soit que les fissures s'ouvrent sous l'effet de la
pression. Par contre, Lefranc a mis au point son essai pour é t u d i e r le d é b i t des nappes s i t u é e s dans les m a t é r i a u x
alluvionnaires (forte p e r m é a b i l i t é ) .
La question se pose alors de savoir, si l'on doit interpréter l'essai Lugeon en calculant la valeur du
coefficient de p e r m é a b i l i t é du terrain, par les formules u t i l i s é e s pour l'essai Lefranc. Cela est s o u h a i t é , d'autant
plus que le coefficient de perméabilité est plus parlant pour un praticien, à condition que les points expéri-
mentaux soient a l i g n é s (ce qui exclut le cas du r é g i m e turbulent par exemple).
Milieux fissurés
Les passes d'essai doivent ê t r e courtes (un mètre) et r a p p r o c h é e s car le passage au r é g i m e turbulent est
probablement l i é à la largeur des fissures. Mais l'essai est insuffisant pour caractériser les fissures, et d'autres
essais (micromoulinet, pressiomètre, etc..) sont nécessaires. Seule la convergence des résultats permettra de
conclure. Toutefois, les c o r r é l a t i o n s , qui pourraient ê t r e faites, n'auront qu'une valeur locale.
L'essai Lugeon peut ê t r e u t i l i s é pour p r é v o i r les injections de ciment. Il existe une relation étroite entre les
r é s u l t a t s de l'essai et les q u a n t i t é s de coulis qu'il faut injecter. Mais il faut être très prudent, quand il s'agit
de roches t r è s f r a c t u r é e s . On admet, que l'on ne peut pas injecter un terrain dont la p e r m é a b i l i t é est inférieure
à un Lugeon.
75
Mesure
rde la pression
Interstitielle
Facteurs intervenant dans les mesures*
de pression interstitielle
H. J O S S E A U M E
Depuis quelques années les mesures de pression Les mesures en laboratoire peuvent également
interstitielle dans les sols en place et en laboratoire avoir pour objet la détermination des coefficients de
ont pris une importance de plus en plus grande dans pression interstitielle; ceux-ci permettent d'estimer
l'activité des laboratoires des Ponts et Chaussées. les variations de pression interstitielle qui se pro-
duisent dans un sol en place ou dans un ouvrage
Les mesures en laboratoire intéressent essentiel- en terre lorsque l'on fait varier les charges qui lui
lement l'essai triaxial. Elles sont généralement effec- sont appliquées. Ces coefficients sont déterminés à
tuées au cours d'essais du type consolidé non drainé partir des mesures de pression interstitielle effectuées
sur sols peu perméables. La connaissance de la au cours d'essais du type non consolidé non drainé,
pression interstitielle permet alors de calculer les consolidé non drainé ou encore d'essais spéciaux
contraintes effectives agissant sur le sol pendant la reproduisant les conditions de chargement du sol
phase de cisaillement et notamment lorsque la rupture en place.
se produit. On peut ainsi obtenir les paramètres de
cisaillement intergranulaire c' et $' sans qu'il soit
nécessaire de recourir à des essais du type consolidé
drainé, toujours très longs lorsque la perméabilité du * Cet article a fait l'objet d'une publication dans le n° 30
sol est faible. du Bull, de Liais, des Labo. Routiers P. et C. (mars-avril 1968).
79
L e s mesures de pression interstitielle dans les sols D a n s le cas des sols p e r m é a b l e s , l ' é q u i l i b r e de
en place interviennent le plus souvent a u stade de pression s'établit quasi i n s t a n t a n é m e n t et les mesures
l ' é t u d e p r é l i m i n a i r e d'un ouvrage : é t u d e des nappes ne posent g u è r e de p r o b l è m e .
et de leurs variations, é t u d e d u rabattement dans l a
P a r contre, lorsque l a p e r m é a b i l i t é d u sol est
zone d'influence d ' u n pompage. O n p r o c è d e é g a l e -
faible, l ' é q u i l i b r e peut n ' ê t r e atteint qu'au bout d'un
ment, et de plus en plus f r é q u e m m e n t , à des mesures
temps a p p r é c i a b l e .
dans les sols en place pendant et a p r è s l a construc-
tion d'un ouvrage : par exemple dans une digue en P a r ailleurs, des pressions interstitielles liées à la
terre, dans u n talus de d é b l a i o u u n sol compressible mise en place de l ' a p p a r e i l de mesure o u aux c o n d i -
supportant u n r e m b l a i . O n peut ainsi suivre l ' é v o - tions d'essai peuvent prendre naissance dans le sol
lution d u coefficient de s é c u r i t é de l'ouvrage, de l a et perturber p r o f o n d é m e n t les mesures. D e ce fait,
consolidation d u sol et c o n t r ô l e r les h y p o t h è s e s en m i l i e u p e u p e r m é a b l e , l ' e m p l o i d'appareils de
adoptées pour l'étude. sensibilité insuffisante o u l a mise en œ u v r e de modes
o p é r a t o i r e s i n a d a p t é s peuvent c o n d u i r e à des résul-
L e s appareils de mesure peuvent ê t r e t r è s divers tats c o m p l è t e m e n t e r r o n é s .
mais p r é s e n t e n t tous une c a r a c t é r i s t i q u e c o m m u n e :
une circulation de l'eau interstitielle s'établit entre D a n s ce q u i suit o n é t u d i e les p r o b l è m e s p o s é s
le sol et l ' a p p a r e i l de mesure j u s q u ' à ce que l a pres- par l a mesure des pressions interstitielles dans les
sion dans l'appareil ( c ' e s t - à - d i r e l a pression m e s u r é e ) sols peu p e r m é a b l e s et les solutions qui y ont été
soit égale à l a pression de l'eau dans le sol. apportées.
80
1
ment de son intérêt théorique, elle conditionne le Dans ces conditions, si l'écoulement de l'eau
rendement de l'appareil triaxial. Aussi de nombreux interstitielle vers la pierre poreuse est vertical, c'est-
chercheurs se sont-ils penchés sur ce problème, en à-dire si l'éprouvette n'est pas entourée d'un papier
particulier Bishop et Henkel [1] et Gibson [2]. filtre jouant le rôle de drain latéral, le temps t est
donné par l'expression :
71 E 2
Ax\ 2
t =
4 c v D
ou
Ek
coefficient de consolidation du sol.
Y«
D : diamètre de l'éprouvette,
d : diamètre du capillaire de l'indicateur de zéro,
k : coefficient de perméabilité du sol.
A V = V _ P . U = 2 h T D _ _
C
2
P u
TEMPS D E REPONSE D E L ' A P P A R E I L L A G E
E 4 E
Sensibilité de l'indicateur de zéro U est le degré de consolidation de l'éprouvette au
Pour qu'une variation sen- temps t et a pour expression :
sible du niveau du mercure
Cv
se produise dans l'indicateur . ° U = \ -T7\ / t
(pour U < 53%)
de zéro, il est nécessaire L, — J \ 7th 2
Fig. 2 - Schéma
v
81
La pression interstitielle y est mesurée au moyen En pratique, on admet que l'équilibre est atteint au
d'un indicateur de zéro tel que d = 0,1 cm (cas bout d'un temps t fini lorsque l'écart (u ce - o) entre
courant) et dans lequel le déplacement du mercure la pression d'équilibre u oo u et la pression o
0
n'est perceptible que si Ax = 0,05 cm. Si dans le circuit, ne dépasse pas quelques centièmes
p = 0,01 bar, on obtient : de l'écart initial u — a .
0 0
TE
0
qui tendra à s'annuler au bout d'un temps théorique- Cette dernière condition exprime que le débit instan-
ment infini. La pression interstitielle et la pression o
dans le circuit prendront alors la valeur u oo différente , • o k /3u\
de u . Cependant, la dilatation du circuit est suffi- tane a travers la pierre poreuse S — —
0
y \3x/x = 0
samment faible pour que la différence entre u et uoo 0
w
puisse être négligée (l'éprouvette jouant le rôle d'un est égal à la vitesse instantanée de dilatation \ — .
réservoir de pression infini). dt
82
10'
10 :
c <
• l
7.
10"
27
57.
10-
10'
10 1
\
Ç
S*"
\
2
Remarque :
c = 10-* c m / s D = 3,8 cm
v i _ . 2
E = 50 bars 2h = 7,6 cm \ s
~ u
' 4 c m
Le calcul précédent peut être généralisé au cas
83
où non seulement le circuit de mesure est défor- — la vitesse d'application du déviateur est constante,
mable, mais où l'eau qu'il contient n'est pas désaérée — la distribution initiale de la pression interstitielle
(sous réserve, toutefois, que l'éprouvette soit saturée le long de l'éprouvette est parabolique,
et que l'eau remplissant l'espace interstitiel puisse
être considérée comme incompressible). Le coeffi- — tout accroissement du déviateur entraîne un
cient À tient alors compte de la déformation du accroissement proportionnel de l'écart entre les
circuit et de la variation de volume de l'eau qu'il pressions interstitielles à la base et au centre,
contient. — le coefficient de gonflement est égal au coefficient
de consolidation.
Dans le cas d'un circuit mal purgé, le coefficient
Les résultats * sont représentés figure 5 dans le
volumétrique peut prendre la valeur :
cas d'éprouvettes de hauteur 2h et d'élancement 2,
10 2 3 8
cm /bar = 10 cm /dyne. 3
comportant ou non un filtre latéral.
de zéro.
La distribution de la pression interstitielle dans Lorsque l'on mesure la pression interstitielle dans
l'éprouvette à un instant déterminé peut être carac- le but de déterminer les contraintes effectives à la
térisée par le degré d'uniformisation 1 — — — — rupture (pour en déduire c' et $'), et c'est le cas le
(u - u )„ plus fréquent, on prend pour Ah la valeur estimée
h c
de la déformation à la rupture. Si par contre, on
(ui, - Uc) : écart réel à l'instant considéré. cherche à obtenir avec précision les variations de
la pression interstitielle pendant toute la phase de
(Ub - Uc)o : écart qui existerait entre les pressions interstitielles
à la base et au centre de l'éprouvette s'il n'y avait cisaillement, on devra prendre pour Ah une valeur
pas redistribution. beaucoup plus faible et les vitesses d'essai seront
de l'ordre de celles adoptées pour l'essai drainé.
Gibson a calculé le degré d'uniformisation au
temps t, compté à partir du début de la mise en * Le détail du calcul n'a fait à notre connaissance l'objet
charge, en adoptant les hypothèses suivantes : d'aucune publication.
84
Application numérique Le papier filtre entourant l'éprouvette ne se
comporte jamais comme un drain parfait et le calcul
Dans le cas d'une éprouvette de hauteur du temps d'uniformisation en fonction du c réel v
2h = 7,6 cm ayant un coefficient de consolidation (calculé, par exemple, à partir de la courbe de
4 2
c = 10 cm /s, le temps d'uniformisation à 95 %
v
consolidation d'une éprouvette drainée uniquement
sera : à ses extrémités) conduit à adopter des vitesses
d'essai trop importantes.
x
2 2
T 9 3 h 0,071 3^
t»5 = =
4
c v 10- Par contre, le calcul direct du temps d'uniformi-
sation en fonction du temps de consolidation tient
= 1,02 x 10 s « 3 heures 4
c v 10 4
La théorie de Gibson a été établie pour des éprou-
vettes homogènes dans lesquelles la distribution ini-
= 24 x 10 s 66 heures 4
des dimensions de l'éprouvette et des conditions de L'étude précédente montre que si les mesures de
drainage pendant la consolidation : pression interstitielle sont effectuées correctement,
avec un appareillage adapté (indicateur de zéro suffi-
samment sensible, circuit de mesure peu déformable
2
. . . v , . , 31 h
• éprouvette drainée a une extrémité c = v et rempli d'eau bien désaéréé), le temps d'uniformi-
tion sation est très supérieur aux temps de réponse liés
• éprouvette drainée aux deux extrémités respectivement à la sensibilité de l'indicateur de zéro
et à la déformabilité du circuit. C'est donc le temps
K h 2
71 h 2
ÉTUDE DE L'ÉCART INITIAL DE PRESSION
c *
100 tioo INTERSTITIELLE
2
Th
En éliminant c entre les équations t = En pratique la vitesse d'essai est souvent calculée
v
c v
à partir de la théorie de Gibson de façon à obtenir
et c = f (tioo), t s'exprime directement à partir un degré d'uniformisation de la pression interstitielle
v
• éprouvette drainée sur toute sa périphérie * Cette formule n'est valable que dans le cas d'une
t r,9 = 2,26 tion éprouvette d'élancement 2.
85
En adoptant la vitesse d'essai correspondant à un
degré d'uniformisation de 95 % au moment de la
rupture, on ne tient donc pas compte de l'importance
de Terreur que l'on commettrait sur la pression
interstitielle si l'on effectuait l'essai à vitesse élevée.
On risque, dans ces conditions, de travailler à des Fig. 6 - Mesure
de la pression in-
vitesses beaucoup plus faibles qu'il ne serait néces- t e r s t i t i e l l e au
saire. centre de l'éprou-
vette au moyen
d'une a i g u i l l e
Si par exemple, l'écart initial est de un bar entre fixée à l'embase
la base et le centre, l'adoption d'une vitesse d'essai supérieure.
telle que le degré d'uniformisation soit de 95 %
conduira à une erreur absolue de 0,05 bar par rap-
port à l'uniformisation complète. L'erreur ne sera
plus que de 0,005 bar si l'écart initial est seulement Appareil de m e s u e r
pression interstitielle
de 0.1 bar. Dans ce dernier cas, une vitesse beaucoup
plus élevée aurait permis d'obtenir une précision
acceptable.
86
T A B L E A U I
u à la rupture
w Vitesse de Ah bar
tioo w <7l CTj
Série Eprouvette cisaillement à la rupture à la rupture
initial ' % bar mn final %
mm/mn mm bar
Base Centre
3.1 36,8 0,5 2 400 46,6 0,0035 5,50 1,13 — 0,12 — 0,12
3 3.2 42,8 2 2 000 44,8 0,002 2 1,82 0,93 0,76
3.3 36,1 4 6 500 40,4 0,002 3,75 3,58 1,30 1,15
u à la rupture
Vitesse de Ah bar
w tioo w cri — cr 3
) 0,003 (jour)
5.1 69 0,5 1 600 60,5 4,5 0,51 0,37
i 0,0006 (nuit)
l 0,003 (jour)
5 5.2 65,5 1,5 1 200 46,5 10,50 1,17 1,21
( 0,0006 (nuit)
j 0,003 (jour)
5.3 84 3 1 500 54 6 2,22 2,13
i 0,0006 (nuit)
Chaque eprouvette est entourée d'un papier filtre ajouré jouant le rôle de drain latéral.
87
que la pression mesurée au centre si l'éprouvette de l'indicateur de zéro se déplace de la quantité Àx
est cisaillée à 0,020 mm/mn, vitesse relativement lorsque la différence entre la pression interstitielle
élevée (fig. 9). réelle et la pression interstitielle mesurée est p.
Le temps t peut, en principe, être calculé à partir
On remarque également sur la figure 9 que de l'équation de la consolidation tridimensionnelle,
lorsque l'on adopte une vitesse 10 fois plus faible, mais celle-ci n'a pas été résolue dans le cas d'un
l'écart entre les pressions interstitielles mesurées cylindre drainé par une cavité centrale.
à la base et au centre est considérablement réduit.
Cependant, la pression interstitielle mesurée à l'ai- On peut cependant faire les hypothèses suivantes
guille n'est pas égale à la pression interstitielle pour obtenir un ordre de grandeur (très grossier)
existant au centre de l'éprouvette, en raison du de t :
temps de réponse lié à l'aiguille. — l'éprouvette est assimilable à un massif infini et
l'extrémité drainante de l'aiguille à une cavité
• Le temps de réponse lié à l'aiguille a été mis sphérique de rayon r , K
en évidence par les mesures effectuées pendant la
consolidation d'une éprouvette d'argile verte : la — la différence p entre la pression interstitielle réelle
courbe de variation de la pression interstitielle et la pression interstitielle mesurée est constante.
mesurée au centre (fig. 8) ne se raccorde à la Dans ces conditions, le débit instantané drainé par
courbe réelle (ou plus exactement à une courbe la cavité et résultant de la consolidation du massif,
ayant l'allure de la courbe réelle) qu'au bout de six a pour expression (d'après Gibson [2]) :
heures environ.
k 1
Q (t) = 47rr — p
Ce temps de réponse peut être mis en évidence s
Yw /
par le calcul. En particulier si l'on néglige la défor- / iz c t
v
mabilité du circuit de mesure, il peut être défini
comme le temps t au bout duquel l'index de mercure \
01 1 10 100
" Li o~g„ t. (i mn„ )\ 10.000
Fig. 8 - Consolidation d'une éprouvette d'argile verte (éprouvette 2.3), la pression dans la cellule (a = 6 bars et la contre-pression
3
88
Le volume d'eau drainé au temps t par la cavité
est donc :
2
AV Q (t) dt = 8 7i r — p — = J t
v
Y» y Vc v
kE .„ 7id2
mais c =—
v AV = et Ax
Y* 4
d étant le diamètre du capillaire de l'indicateur de
zéro, Ax le déplacement du mercure dans l'indicateur
de zéro,
d'où l'expression de t :
t=
16 x 64 c v \ r / 5 \ p
-
possible d'estimer celle-ci. Dans le cas de la figure 9 5, 2
par exemple, l'écart correspondant à une déformation •
6 2
axiale déterminée est au moins égal à la différence 4.2 i. -r-iiTÎ--
des ordonnées des courbes 1 et 2 et au plus égal
à la différence des ordonnées des courbes 1 et 3
r
soit, pour Ah = 5 mm, un écart compris entre 0,7
et 0,8 bar, écart correspondant à 40 % de la pres-
/
/
sion interstitielle mesurée à la base pour une vitesse K Eprouvette 4.2 V 0,001 mm/ mn
de 0,020 mm/mn.
f =
X i 1
Rupture
Cependant, les éprouvettes n'étant pas rigoureu- A
sement identiques, la comparaison est délicate. Dans 4
l'exemple cité ci-dessus en particulier, l'écart constaté 1
0 t 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
ne doit pas être lié uniquement aux vitesses d'essai 0 *f or m«t ion « M I « I « Ah en mm.
mais aussi à la différence des teneurs en eau de
Fig. 10 - Vase de Palavas consolidée sous a = 1,5 bar. a
cisaillement des deux éprouvettes w = 44,5 % pour Variation de la pression interstitielle mesurée à la base au
l'éprouvette 2.3 et w = 40,4 % pour l'éprouvette 3.3. cours du cisaillement.
89
• Ceci est confirmé par le résultat des essais effec- l'éprouvette 7.3 caractérisée par un temps de conso-
tués à vitesse élevée avec mesure simultanée de la lidation t100= 1 600 mn, le temps de cisaillement
pression interstitielle au centre et à la base. L'écart calculé par la théorie de Gibson est :
mesuré est relativement faible et tend à s'annuler
lorsque la déformation axiale croît (fig. 11 a). tr = 2,26 tioo ~ 3 500 mm
et correspond à une vitesse de :
Cet écart semble provenir uniquement de la diffé-
rence des temps de réponse liés respectivement à
la pierre poreuse et à l'aiguille. En effet, une fois = 0,0016 mm/mn
la consolidation terminée et avant de procéder au 3 500
cisaillement, on a fait croître, à drainage fermé, la (la déformation de l'éprouvette au moment de la
pression a dans la cellule, à une vitesse comparable
3 rupture étant 5,5 mm).
à la vitesse de cisaillement (1 bar en 100 mn) et on
a mesuré les variations correspondantes de la pression Les essais effectués sur la vase de Palavas mon-
interstitielle au centre et à la base. Dans ces condi- trent donc que, dans le cas des sols peu consolidés,
tions, l'éprouvette étant soumise à un tenseur isotrope, la distribution de la pression interstitielle est rela-
le champ de pression interstitielle est uniforme et la tivement homogène pendant le cisaillement d'éprou-
différence entre les pressions interstitielles mesurées vettes essayées à des vitesses de déformation très
à la base et au centre correspond à la différence des supérieures à celles déterminées par la théorie de
temps de réponse des appareillages de mesure. Gibson.
Deformation a x i a l e A h en mm
Dans le cas des sols surconsolidés tels que l'argile
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 verte, il semble que des gradients non négligeables
1 se développent au cours d'essais rapides, mais le
• • manque de précision des résultats obtenus à ce jour
ne permet pas de conclure avec certitude.
S'
/'
L'étude précédente montre également que les
Pression interstitielle mesures de pression interstitielle au moyen d'aiguilles
y
/ m e s u r é e a la b a s e
Pression interstitielle
sont à déconseiller formellement dans le cadre des
<, m e s u r é e au c e n t r e essais courants. En effet :
Rupture
\i — le montage d'une aiguille est long et délicat,
1
1
— l'emploi d'aiguilles dans les sols argileux néces-
u site l'adoption de vitesses de cisaillement extrê-
7 mement faibles afin d'obtenir une réponse correcte
de l'appareillage de mesure classique.
'*
! A notre avis, l'emploi d'aiguilles ne peut se justi-
b)
fier que dans le cas où l'on veut vérifier que la
/s pression interstitielle est effectivement nulle au cours
•
d'un essai drainé. Les deux pierres poreuses peuvent
alors être utilisées pour le drainage et la faible vitesse
de cisaillement permet l'utilisation d'aiguilles de
0 50 , 100 '50 petit diamètre (le temps de réponse élevé de l'aiguille
Temps en mn
est alors compatible avec la vitesse d'essai) dont la
Fig. 11 - Vase de Palavas consolidée a» = 1,5 bar
(éprouvette 7-2) : mise en place perturbe relativement peu le sol.
a) Variation de la pression interstitielle au cours du cisaille-
ment (vitesse d'essai 0,020 mm/mn); I N F L U E N C E D E L A VITESSE D'ESSAI
b) Variation de la pression interstitielle en fonction du temps
lorsque o varie. 3 SUR L E S PARAMÈTRES c' E T
DÉTERMINÉS A PARTIR D'ESSAIS
Les écarts mesurés pendant la variation de o sont 3
CONSOLIDÉS N O N DRAINÉS
du même ordre (fig. 11 b) que ceux mesurés au
Les contraintes effectives au moment de la rupture
début du cisaillement (à partir d'une certaine défor-
étant fonction de la pression interstitielle, les para-
mation de cisaillement, la comparaison n'est plus
mètres c' et $' dépendent dans une certaine mesure
possible), ce qui montre que la pression interstitielle
de la vitesse d'essai.
est pratiquement uniforme au cours du cisaillement
pour une vitesse d'essai de 0,020 mm/mn. Or la En particulier, si l'on cisaille le sol à vitesse trop
théorie de Gibson conduit à des vitesses d'essai élevée, la pression interstitielle mesurée à la base de
beaucoup plus faibles : par exemple, dans le cas de l'éprouvette est supérieure à la pression interstitielle
90
J
dans la partie centrale. La contrainte hydrostatique des appareils de mesure et le temps d'uniformisation
effective a' , calculée à partir de la pression intersti-
3 de la pression interstitielle dans l'éprouvette.
tielle mesurée, est donc inférieure à sa valeur réelle
et les cercles de contraintes effectives sont déplacés
Réduction du temps de réponse des appareils
vers l'origine. Si l'on admet que le déviateur (qui
peut être calculé à partir des paramètres <P u et c „) C c
de mesure
est indépendant de la vitesse d'essai, la courbe
Le temps de réponse des appareils de mesure est
intrinsèque effective obtenue expérimentalement se
lié, comme on l'a vu précédemment, à la perméa-
situe au-dessus de la courbe intrinsèque réelle. Les
bilité du sol, à l'efficacité du drain latéral, ainsi qu'à
paramètres c' et $' sont donc surestimés.
la déformabilité du circuit de mesure et à la sensi-
Les paramètres de cisaillement c et $ d'une ou c u
bilité de l'indicateur de zéro. Les méthodes suivantes,
part, et c' et $' d'autre part, obtenus au cours de permettant d'agir sur ces différents facteurs, ont été
l'étude expérimentale sont reportés dans le tableau II. préconisées :
TABLEAU II
Celle-ci a pour objet de saturer entièrement le sol
et par là même d'augmenter sa perméabilité. Une
contre-pression élevée élimine également les bulles
u m e s u r é à la u mesuré
base de au centre de d'air emprisonnées entre l'éprouvette et la membrane
Série
*„ l'éprouvette l'éprouvette et améliore l'efficacité du filtre latéral.
(bar) (degrés)
0,16
verte
2 0,18 15,2 0,15 23 0,15 19 Bishop [1] permet d'éliminer le flexible, qui dans
3 0,24 15,2 0,15 21 0,15 21 l'appareillage classique relie l'éprouvette à l'indi-
cateur de zéro. On obtient ainsi un circuit d'une
grande rigidité et le temps de réponse ne dépend
4 0 16 0 33
<u 5 0,06 15 0,09 32
plus que de la sensibilité de l'indicateur de zéro.
V)
6 0,17 12 0,16 25
> 7 0,16 14 0,06 32 UTILISATION D EC A P T E U R S D E PRESSION [3]
91
PRISE E N C O M P T E D E L A P A R T I E C E N T R A L E
D E L ' É P R O U V E T T E [6]
Fig. 12 - Eprouvette montée avec embases lubrifiées. Fig. 13 - Eprouvette découpée en trois parties séparées par
une membrane souple et une mince couche de sable fin.
* L'élément poreux (ou aiguille) est relié à un capteur de pression dont la déformation est quasi nulle. Dans ces
conditions les essais peuvent être effectués à vitesse élevée.
92
MESURE D E L A PRESSION INTERSTITIELLE DANS LES SOLS E N P L A C E
L / Î S mesures de pression interstitielle dans les sols trique, si bien que l'appareil peut n'indiquer la
en place sont le plus souvent effectuées au moyen pression interstitielle réelle qu'au bout d'un temps
du piézomètre classique. Celui-ci est constitué d'un considérable. De ce fait, on est amené dans de nom-
tube métallique ou en matière plastique, de plusieurs breux cas à utiliser des appareils plus perfectionnés,
centimètres de diamètre, crépine à sa base. Ce tube caractérisés par un temps de réponse plus faible.
est mis en place dans un forage et l'espace compris
entre la paroi du forage et la partie crépinée est
rempli par un matériau perméable jouant le rôle de ÉTUDE DU TEMPS DE RÉPONSE
filtre. Un bouchon d'argile plastique compacté depuis D'UN PIÉZOMÈTRE
la surface supprime toute communication entre le
filtre et la partie supérieure du forage. Le niveau de Le temps de réponse d'un piézomètre peut être
l'eau dans le tube piézométrique est relevé au moyen défini comme le temps qui s'écoule entre l'instant
d'un flotteur ou d'une sonde électrique (fig. 14). où une variation rapide de pression interstitielle se
produit dans le sol et l'instant où l'appareil indique
La pression interstitielle au voisinage du filtre est, la totalité de cette variation.
dans ces conditions, u = y H . w w
C a l c u l de H v o r s l e v •
4 6is 1
Fig. 14 - Schéma
du piézomètre classique. ' I •\ • !, ' I
Lorsque la pression interstitielle dans le sol varie
très rapidement pour prendre la valeur u , la pres- 0
93
il peut é g a l e m e n t s'exprimer à partir d u coefficient L e s conditions aux limites sont les suivantes :
volumétrique :
u = u 0 au temps t = 0 p o u r r > r s
_ dV _ _ dV
u = u pour r = x quel que soit t
do dp 0
DuN
4*r? — I — X
d ' o ù l ' é q u a t i o n : — X dp = 4 JT r k — s dt dr/ dt
O n obtient en i n t é g r a n t : la d e r n i è r e c o n d i t i o n e x p r i m a n t que le d é b i t instan-
t a n é p é n é t r a n t dans le filtre est égal au d é b i t ins-
4 7c r kts
t a n t a n é e x p u l s é d u massif.
— P - l
Po L e s r é s u l t a t s d u c a l c u l de G i b s o n sont r e p o r t é s
temps compté à partir de la variation de pression sur les abaques r e p r é s e n t é s figure 16. Ceux-ci
interstitielle permettent d'obtenir, p o u r différentes valeurs du
différence u„ - a entre la pression dans le sol et la
a
4 re r g
pression indiquée par le piézomètre au temps t = 0 p a r a m è t r e u. = -, l a valeur du rapport 1 —
différence u„ - a entre ces deux pressions au temps t XE Po
c t v 4 K r.kt
en fonction de (x T = u. o u en fon-
Cette formule montre que l a q u a n t i t é 1 — — n'est tion de u*T. r„ z
Xy w
Po
é g a l e à l ' u n i t é que p o u r une valeur infinie de t. E n L a courbe u. = 0 correspond au c a l c u l de H v o r s l e v .
pratique, o n définit le temps de r é p o n s e c o m m e le
Il r é s u l t e des é t u d e s p r é c é d e n t e s q u ' u n p i é z o m è t r e
temps t correspondant à une valeur de 1 — — v o i - p o s é dans un sol de p e r m é a b i l i t é d o n n é e r é p o n d
p P° d'autant plus rapidement que le r a y o n d u filtre é q u i -
sine de 1 (1 = 0,95 par exemple). valent est plus grand et que son coefficient v o l u -
Po
m é t r i q u e est plus faible.
Calcul de Gibson
D e ce fait, le temps de r é p o n s e de ce p i é z o m è t r e
est beaucoup plus faible que celui des p i é z o m è t r e s
Fig. 15 - Distribution de la pression interstitielle le long classiques (le coefficient v o l u m é t r i q u e d ' u n p i é z o -
d'un rayon vecteur à un instant donné. m è t r e à lecture directe de niveau é t a n t proportionnel
94
Fig. 16 - Abaques permettant de calculer le temps de réponse d'un piézomètre.
95
à la section du tube piézométriqué). Il reste cepen- La pression interstitielle au niveau du filtre est,
dant élevé dans le cas des sols très peu perméables dans ces conditions :
car son coefficient volumétrique ne peut être réduit
au-delà d'une certaine valeur : on ne peut en effet u = H y +p
m
4 r k t»
s 5 _ 3
Piézomètre hydraulique
Piézomètres à système de mesure électrique
Dans ce type de piézomètre, la pression de l'eau ou acoustique
au point de mesure est transmise à un manomètre
à cadran, se trouvant à la surface du sol, par l'inter- Ces appareils sont basés sur le principe suivant :
médiaire d'un liquide incompressible qui est le plus l'eau interstitielle pénètre dans le piézomètre à travers
souvent l'eau (les Suédois ont également utilisé le filtre en matière poreuse et vient au contact d'une
l'huile). membrane mince en acier qui se déforme sous
96
Vers manomètre
Double t u b u l u r e
Cera mique
1 element d u t r a i n de t i g e
T u b e p I ez c m e t r i q u e
Fig. 18 - Piézomètre
type « Impérial College :
à double tubulure. F u t re
Fig. 17 - Piézomètre
type « Casagrande »
équipé en piézomètre Fig. 19 - Piézomètre Geonor conçu pour être enfoncé
hydraulique. par pression ou par abattage.
l'action de la pression. La déformation de la mem- Autres causes d'erreur dans les mesures
brane est mesurée par des méthodes électriques ou piézométriques
acoustiques : on mesure par exemple la variation
de résistance électrique de jauges de contraintes L'erreur le plus souvent commise au cours des
collées sur la membrane, ou bien la fréquence d'une mesures de pression interstitielle, consiste à employer
corde vibrante dont la tension est fonction de la des piézomètres ayant un temps de réponse trop
déformation de la membrane. La pression interstitielle élevé. Cependant, et même si l'on utilise des appa-
se déduit de ces mesures, l'appareil ayant été étalonné reillages adaptés, les mesures effectuées dans des
avant sa mise en service. sols peu perméables peuvent être sérieusement per-
turbées dans les deux cas suivants :
Ces piézomètres présentent l'avantage de travailler
à volume à peu près rigoureusement constant (la
déformation maximale de la membrane étant de • Lorsque le filtre est mal isolé de la partie supé-
l'ordre du dixième de millimètre) et ils sont caracté- rieure du forage, c'est-à-dire lorsque la confection
risés par des coefficients volumétriques extrêmement du bouchon d'argile a été défectueuse. Le filtre peut
8 9 5
faibles qui peuvent atteindre 10 à 10 cm /dyne alors se trouver en communication avec des zones
2 3 3
(10 à 10 cm /bar). Leur réponse est donc quasi- où la pression interstitielle est fondamentalement
instantanée, même dans les sols de très faible per- différente de celle existant autour du point de
méabilité. mesure.
97
P o u r pallier cet i n c o n v é n i e n t (et aussi pour éviter interstitielle peuvent ê t r e c o n s i d é r a b l e s . A titre
l ' e x é c u t i o n d ' u n forage) de n o m b r e u x p i é z o m è t r e s d'exemple, l a variation de contrainte totale p r o v o -
( p i é z o m è t r e G e o n o r r e p r é s e n t é figure 19, p i é z o - q u é e par l'enfoncement statique d'un p i é z o m è t r e dans
m è t r e L . P . C . , etc.) sont é q u i p é s d'une pointe m é t a l - une argile de c o h é s i o n non d r a i n é e C„ = 0,5 bar
lique et sont m i s en place p a r enfoncement statique est A n = N,. C„ = 0,5 x 10 = 5 bars. L e s variations
ou p a r battage. L e sol est alors c o m p r i m é contre le correspondantes de pression interstitielle peuvent être
train de tige ( q u i transmet les efforts d'enfoncement du m ê m e ordre.
et p r o t è g e le tube p i é z o m é t r i q u e ) et un isolement
satisfaisant de l a zone de mesure est ainsi obtenu. Les pressions interstitielles ayant pris naissance
au cours de la mise en place se dissipent a u bout
L o r s q u e le p i é z o m è t r e est m i s en place p a r enfon- d'un temps q u i peut ê t r e t r è s différent d u temps de
cement statique o u p a r battage, l a pointe ne peut r é p o n s e de l'appareil. D a n s le cas d ' u n p i é z o m è t r e à
ê t r e e n t o u r é e d ' u n filtre en sable et le temps de volume constant, p a r exemple, le temps de r é p o n s e
r é p o n s e est s u p é r i e u r à celui d ' u n appareil identique est n é g l i g e a b l e p a r rapport au temps de consoli-
p o s é dans u n forage, le rayon r de l a c a v i t é d r a i -
s
dation de l a zone affectée par l a mise en place de
nante é q u i v a l e n t e é t a n t plus faible dans le premier l'appareil (on notera que, dans ce cas, l ' é c o u l e m e n t
cas. de l'eau lié à la consolidation ne se fait pas vers le
filtre du p i é z o m è t r e mais vers l ' e x t é r i e u r d u massif).
• Lorsqu'un temps trop court s'est écoulé entre la
pose du piézomètre et le début des mesures. E n effet, Kallstenius et W a l l g r e e n [9] ont m e s u r é des temps
la pression interstitielle, au voisinage d u point de de stabilisation a p r è s mise en place, de l'ordre de
mesure, est p e r t u r b é e pendant la mise en place du dix jours dans le cas de p i é z o m è t r e s hydrauliques
piézomètre. p o s é s dans des forages, le coefficient de p e r m é a b i l i t é
s
du sol é t a n t k = 10 c m / s .
Si le p i é z o m è t r e est p o s é dans un forage, deux
facteurs modifient l a pression de l'eau dans le sol : L a d u r é e de l a p é r i o d e de stabilisation de la
la pression de l'eau de forage et l'action d u carottier pression interstitielle a p r è s mise en place est, au plus,
sur le s o l , p r o v o q u a n t , des variations de pression de l'ordre de quelques semaines. A u s s i les erreurs
interstitielle. dues à la perturbation d u c h a m p de pression intersti-
tielle peuvent-elles ê t r e facilement é v i t é e s en pro-
Si le p i é z o m è t r e est m i s en place p a r enfoncement c é d a n t à la pose des p i é z o m è t r e s suffisamment long-
statique o u p a r battage, les variations de pression temps avant le commencement de l ' é t u d e .
BIBLIOGRAPHIE
[1] A.-W. BISHOP et D.-J. H E N K E L , The measurement of soils properties in the triaxial test, T ed. Edward Arnold (London.
1962). 227 p.
[2] R . - E . GIBSON, An analysis of system flexibility and its effect on time lag in pore water presure measurement, Ceotechnique
13 (1963), 1-11.
[31 P . - W . R O W E et L . BARDEN, Importance of free ends in triaxial testing, Journal of Soil Mechanics and Foundations Division.
Vol. 90 SMI (Janvier 1964), 1-27.
[4] BRINCH HANSEN, The Danish Geotechnical Institute, Publication n" 4 (1959).
[5] L. BARDEN et R.-J.-W. M A C DERMOTT, Use of free ends ,in triaxial testing of clays, A.S.C.E. Journal of Soil Mechanics
and Foundations Division, Vol. 91 S M 6 (Novembre 19,65), 1-23.
[6] G.-E. BLIGHT, Shear stress and pore pressure in triaxial testing, A.S.C.E. Journal of Soil Mechanics and Foundations
Division. Vol. 91 S M 6 (Novembre 1965), 25-39.
[7] A . - D . - M . PENMAN, A study of the response time of various types of piezometer. Proc. Conj. Pore Pressure and Suction
in Soils, Butterworth (London, 1960), 53-58.
[8] H . JOSSEAUME, Un appareil de mesure de la pression interstitielle dans les sols en place. Bull, de Liaison des Labo
Routiers P. et C. 24 (1967), 1-13.
98
discussion
Les recherches et résultats e x p o s é s d é c o u l e n t de l'option prise par les laboratoires des Ponts et C h a u s s é e s
en matière d'essai triaxial : détermination des p a r a m è t r e s de cisaillement intergranulaire c' et <J>' par l'inter-
médiaire de l'essai consolidé non drainé, avec mesure de la pression interstitielle au niveau de la pierre poreuse
inférieure.
Question
Les valeurs de c' et Q>' ainsi obtenues sont-elles les mêmes que celles que l'on obtiendrait à partir
d'essais consolidés drainés ?
Réponse
Aucune comparaison s y s t é m a t i q u e des résultats des essais consolidés non drainés, avec mesure de la pression
interstitielle, et des essais consolidés drainés n'a é t é faite dans les laboratoires des Ponts et C h a u s s é e s . On admet
avec Bishop et Bjerrum que les deux types d'essai conduisent à des résultats pratiquement identiques, pourvu que
les vitesses de déformation soient comparables.
Question
Valeurs comparées des mesures de pression interstitielle effectuées à la base et au centre de l'éprouvette ?
Réponse
La pression interstitielle qui se développe pendant un essai non drainé peut être m e s u r é e :
— soit au niveau de la pierre poreuse inférieure (la vitesse de déformation doit être suffisamment faible pour
que la pression interstitielle soit uniforme dans l'éprouvette),
— soit au centre de l'éprouvette, c'est-à-dire au voisinage du plan de rupture, au moyen d'une aiguille (l'aiguille
doit alors être reliée à un appareil de mesure très sensible).
Pour M . Florentin, cette dernière m é t h o d e est la seule correcte, elle permet en outre de séparer c o m p l è t e m e n t
le circuit du drainage et le circuit de mesure de la pression interstitielle.
Au contraire, par la première m é t h o d e , des bulles d'air expulsées de l'éprouvette pendant la consolidation
peuvent rester dans le circuit et perturber la mesure, à moins de réaliser l'essai sous une contre-pression élevée
(4 à 5 bars). Elle a cependant é t é a d o p t é e dans les laboratoires des Ponts et C h a u s s é e s pour des raisons essentiel-
lement pratiques : simplicité de la préparation de l'essai, possibilité d'utiliser les appareils de mesure classiques
relativement peu sensibles, etc.
Question
Lorsqu'un sol surconsolidé est cisaillé à une vitesse de déformation trop élevée, la prise en compte de la
pression interstitielle, mesurée à la base de l'éprouvette, conduit à surestimer la résistance au cisaillement drainé
du sol. Cette erreur se répercute-t-elle à la fois sur c' et (S)' ou, au contraire, sur un seul de ces paramètres ?
Réponse
Dans le cas présent, les résultats obtenus sur l'argile verte ne permettent pas de conclure, les gradients de
pression interstitielle, qui ont é t é m e s u r é s , incluant les gradients réels et les gradients apparents (dus à la différence
des temps de réponse dans les mesures au centre et à la base de l'éprouvette).
99
a, 4
Bishop et Henkel [1] présentent les résultats d'un 1
essai e f f e c t u é à vitesse de d é f o r m a t i o n élevée sur une 1
argile c o m p a c t é e : la valeur de c' varie dans de larges
limites suivant que l'on prend en compte la pression - t-
— x — x ° 1 -
interstitielle m e s u r é e à la base ou la pression interstitielle —~ ; < x x
/
1
apporter prochainement des indications chiffrées quant
0
Base
//,
> -O
X 1—< I c
*— 1I &
t//
& û A
]
Dans le cadre de ces recherches, un appareillage
0 1 2 3 4 5 6 7
très sensible, destiné à la mesure de la pression inters- Deformation axiale en mm
titielle au c œ u r de l'éprouvette, a é t é mis au point au
Laboratoire central : l'aiguille hypodermique a é t é rem- Au
1 1 1
1 1 1
Un tel s y s t è m e permet d'obtenir des temps de Centre
0 1 2 3 4 5 6 7
Des essais effectués sur l'argile verte ont c o n f i r m é Déformation axiale en mm
l'existence de gradients de pression interstitielle très
élevés pour une vitesse de d é f o r m a t i o n de 0,02 mm/mm Courbes caractéristiques obtenues au cours du cisaillement d'une
(figure ci-contre). éprouvette d'argile verte consolidée sous o' = 4 bars. 3
Question
Peut-on s'affranchir des problèmes posés par la mesure de la pression interstitielle en obtenant les paramètres
c' et 0' au moyen de l'essai consolidé non drainé à pression interstitielle nulle ?
Dans quelle mesure un tel essai permet-il d'obtenir un champ de pression uniforme dans l'éprouvette, même
pour des vitesses de déformation élevées ?
Réponse
Les gradients de pression interstitielle qui se d é v e l o p p e n t dans l'essai classique sont dus, pour une grande
part, au frettage de l'éprouvette à ses extrémités.
L'essai à pression interstitielle nulle (qui consiste à faire varier la pression o dans la cellule de f a ç o n 3
telle que la pression interstitielle soit constamment nulle à la base de l'éprouvette) n'éliminant pas ce frettage,
il n'y a aucune raison pour que le champ de pression interstitielle soit uniforme dans l'éprouvette.
L'expérience confirme ce raisonnement : une é t u d e faite en 1968, au Laboratoire central, et utilisant l'appa-
reillage de mesure m e n t i o n n é p r é c é d e m m e n t , a m o n t r é que l'on obtient dans l'essai à pression interstitielle nulle
des gradients de pression interstitielle du m ê m e ordre que dans l'essai classique. Les deux types d'essais présentent
donc la m ê m e sujétion pour ce qui concerne la vitesse de d é f o r m a t i o n . L'étude a par ailleurs mis en évidence
l'identité des deux essais ; tout au plus l'essai à pression interstitielle nulle permet-il de réduire le temps de
réponse de l'appareil de mesure.
I00
Mesure de la pression interstitielle au centre des éprouvettes. On remarque, émergeant des éprouvettes représentées au premier plan, les tubu-
lures en saran reliant les aiguilles en bronze fritte à la base des cellules. Le capteur de pression utilisé pour les mesures apparaît en avant et à
droite de la cellule montée sur la presse.
Question
Comment interpréter certains essais triaxiaux sur les sols surconsolidés pour lesquels la pression interstitielle
chute bien avant que la rupture (définie par le déviateur maximal) soit atteinte ?
Réponse
Les sols s u r c o n s o l i d é s ayant tendance à augmenter de volume pendant le cisaillement, il est normal que la
pression interstitielle diminue. A partir du moment o ù elle commence à d é c r o î t r e , le sol passe par une succession
d ' é t a t s de contraintes t r è s voisins de la rupture ; le d é v i a t e u r continue à c r o î t r e parce que la diminution de la
pression interstitielle provoque une augmentation de o'r
Dans ces conditions, on peut c o n s i d é r e r que le cercle des contraintes effectives c a r a c t é r i s a n t ces é t a t s de
contraintes est tangent à la droite i n t r i n s è q u e . On trace g é n é r a l e m e n t le cercle pour lequel le rapport des contraintes
effectives — est maximal. On peut donc d é t e r m i n e r les p a r a m è t r e s c' et d>' d'un sol s u r c o n s o l i d é , même si le
101
Le p i é z o m è t r e LG P.C.
Essais et performances
M. PEICNAUD
I n g é n i e u r E.T.P.
Chef de la Section
" M é c a n i q u e des Sols et Fondations"
Laboratoire r é g i o n a l d'Angers
102
La sonde piézométrique (fig. 2) Le tableau de mesure
La sonde piézométrique est placée dans la couche Le tableau de mesure amovible est relié à la sonde
au sein de laquelle on veut étudier la pression inters- immédiatement avant chaque mesure par l'intermédiaire
titielle. d'une tubulure en Rilsan. Il est analogue dans son
principe à celui utilisé pour les mesures de pression
Elle se compose d'un corps cylindrique en bronze
interstitielle dans l'essai triaxial. Il comporte un indi-
portant une bague filtrante de 5 mm d'épaisseur en
cateur de zéro, un vérin de contre-pression, un mano-
bronze fritte dont la perméabilité est de l'ordre de
2
mètre et un réservoir d'eau. La pression de l'eau dans
IQr cm/s. Son extrémité est munie d'une pointe conique
les tubulures est équilibrée au moyen du vérin, de façon
en bronze facilitant les opérations de mise en place.
que l'index de mercure de l'indicateur de zéro reste
La sonde a un diamètre de 42 mm pour une longueur
stable.
totale de 310 mm (longueur de la bague poreuse :
224 mm). Elle est vissée à l'extrémité du train de tiges La pression interstitielle u au niveau de la sonde
par l'intermédiaire d'unfiletage33/42 (pas du gaz). Elle est (fig. 3) :
est raccordée à sa partie supérieure à deux tubulures
u= p+ H m F w
en Rilsan :
— l'une de 4 mm de diamètre intérieur assurant la p : lecture au manomètre,
H™ : dénivellation entre la sonde et le manomètre,
transmission de la pression, y : poids spécifique de l'eau.
w
Tubs tn R i l s a n 7/10 mm
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE
= 1 - e- i
Vv
Po
met en évidence le rôle très important joué par le
103
coefficient volumétrique A du circuit de mesure dont La sonde étant reliée normalement à deux tubulures
la définition est rappelée ci-après. en Rilsan de 4/6 et 7/10, on a été amené à étudier
leurs coefficients volumétriques respectifs en mesurant
Un volume d'eau dV devant pénétrer dans l'appareil leurs variations de volume pour des variations de pres-
pour que la pression indiquée par celui-ci augmente de sion connues. On a utilisé, à cet effet, le montage
la quantité drj, le coefficient volumétrique a pour ex- représenté par la figure 4. Une lunette cathétomètre,
pression : équipée d'un vernier au 1/50 mm, a permis de suivre
le déplacement du ménisque d'eau dans un tube rigide
de section calibrée, raccordé au tube déformable.
Dans le piézomètre étudié, on peut considérer deux - tubulure de 7/10 : A = 0,045 cmVbar.
circuits :
Il faut noter que la variation de volume est rigou-
— l'ensemble des éléments, en aval de l'indicateur de
reusement linéaire, entre 0 et 4 bars, comme le montre
zéro (sonde + tubulure),
la figure 5.
— l'ensemble des éléments du tableau, en amont de
l'indicateur de zéro.
08
Cathetometre
06
Tube p l e x i rigide
04
02
0
2 4 5
AP (bar)
Fig. 5
Essais en place
Le programme d'essais était volontairement limité
afin de prendre une décision rapide pour la mise en
Fig. 4 - Mesure du coefficient volumétrique - montage. fabrication d'une première série d'appareils.
104
Les essais devaient permettre d'étudier plus parti- La mise en place dans un forage a été essayée à
culièrement : Angers dans un trou réalisé à l'aide d'une tarière de
— les problèmes de mise en place des sondes, 100 mm de diamètre. La sonde était entourée de sable
fin et il a fallu réaliser, au-dessus, un bouchon d'argile.
— le comportement du matériel (étanchéité, résistance),
Cette dernière opération est en fait très délicate. On a
— les problèmes de raccordement, remplissage et purge dû abandonner les mesures, le bouchon n'étant pas
des circuits, étanche. Nous pensons que ce procédé demande beau-
— la technique de mesure. coup d'expérience et que les moyens à mettre en œuvre
sont trop importants pour qu'il puisse être couramment
Deux sites ont été choisis comportant des épaisseurs utilisé (pour pouvoir compacter le bouchon d'argile, il
assez importantes et homogènes d'argile très plastique : faut réaliser un forage de plus grand diamètre et très
les prairies de la zone Malakoff à Nantes et les prairies souvent le tuber).
de la Baumette à Angers.
Le vérinage et le battage sont des procédés beaucoup
Terrain de Nantes
plus rapides et économiques. Le battage a provoqué des
ruptures de sondes et il s'est avéré que la surpression
interstitielle créée par ce mode de mise en place était
Sable plus importante que celle résultant du vérinage statique,
argileux
nappe • Ce dernier procédé ne présente aucune difficulté dans
(SA)
les couches plastiques, il paraît donc être le mieux
adapté aux mesures courantes.
82 /
w - L
nappe — ^ 2 Argile W
L 7 0 h e _ W
L - w
_ 0,6 La saturation du circuit après la mise en place était
très h = 38 \ h> initialement prévue à partir du réservoir et du vérin
plastique
essais - 5 du tableau, mais l'air qui se trouve comprimé entre
grise = 1,77 t/m
3
V l'eau venant de la nappe et l'eau venant du tableau
(At) c u
= 0,75 bar
k = 4 x 10~ cm/s 8
ne peut être éliminé que si l'on dispose d'un débit
(mesuré à l'œdomètre) important, c'est-à-dire si l'on applique une pression
non négligeable au moyen du vérin. L'opération de
10 purge sous pression risquant d'amener des « décol-
lements » autour de la sonde, il a été jugé préférable
d'utiliser un réservoir auxiliaire raccordé directement
Mise en place des sondes piézométriques
à l'une des tubulures. L'écoulement gravitaire assure
Les procédés de mise en place suivants ont été une élimination correcte des bulles d'air. Une fois la
essayés : purge terminée tous les robinets sont fermés. L'eau
contenue dans la sonde et les tubulures se met en
— mise en place dans un forage,
équilibre de pression avec l'eau contenue dans le sol.
— vérinage direct des sondes (enfoncement statique)
à l'aide du bâti de carottier à piston stationnaire ou En règle générale, le tableau est raccordé à la sonde
du pénétromètre statique, immédiatement avant une mesure et de façon à ne pas
— battage à l'aide d'un mouton Delmag H2. perturber cet équilibre. En particulier, le robinet R9
105
reste fermé lors du branchement du tableau et pendant figure 6a). On remarque que les courbes présentent
la purge de la portion de circuit comprise entre R6 et un maximum dans les dix premières minutes. Au bout
R8 ; il n'est ensuite ouvert que lorsque le robinet R8 de 20 minutes, on a rejoint la courbe de dissipation
a été fermé. Cette manipulation est simple mais doit et au bout de 5 à 6 heures, la surpression s'est prati-
être effectuée avec soin. En effet, la mise à l'atmosphère quement annulée. La valeur maximale lue est de l'ordre
intempestive de la sonde équivaudrait à lui appliquer de 0,4 bar au vérinage, alors qu'au battage, elle est de
une surpression (dans le cas d'un relevé de nappe, cette 0,6 bar. On note que les essais refaits à 5 jours d'in-
surpression correspond à la dénivellation entre le mano- tervalle conduisent à une courbe de dissipation presque
mètre et la surface piézométrique de la nappe) ou une identique.
dépression qui ne se dissiperait qu'au bout d'un temps
égal au temps de réponse de l'appareil. Toute mesure La figure 6b) représente la courbe de dissipation
suivant cette fausse manœuvre serait donc entachée de la surpression due à un vérinage sur le chantier
d'erreur. d'Angers. La valeur maximale lue est de 1,2 bar. Des
mesures « courantes » ont été effectuées à 6 heures et
Les mesures à 6 jours (points 2 et 3), en se plaçant dans les condi-
tions d'un essai habituel, c'est-à-dire en débranchant le
Il n'est pas possible de développer « à la demande » tableau de mesure puis en le remettant en station.
des pressions interstitielles dans un sol en place, à moins
de disposer de moyens considérables ou d'opérer en L'examen de ces résultats appelle la remarque
laboratoire dans les cellules du type triaxial de grandes suivante : les surpressions interstitielles mesurées au
dimensions. Nous avons donc utilisé deux techniques cours des premières minutes suivant la mise en place
assez simples : n'ont rien de commun avec les surpressions réelles qui
sont sans doute beaucoup plus élevées. Ceci est dû
— mesure de la surpression due à la mise en place
au fait que le coefficient volumétrique de l'appareil est
(vérinage ou ba'tage),
trop élevé pour que ce dernier puisse rendre compte
— étude de la dissipation de surpressions déterminées,
des variations rapides de pression interstitielle. De
créées dans le roi à partir de la sonde (piézomètre
même, les maximums obtenus pour les quatre courbes
inversé).
ne reflètent que le manque de sensibilité de l'appareil
Surpression due à la mise en place
aux sollicitations rapides.
La mise en place d'un piézomètre, dans un sol plas- Dissipation de surpressions contrôlées
tique saturé, provoque une surpression interstitielle qui
A l'aide du vérin de contre-pression, on a appliqué
s'annule au bout d'un temps plus ou moins long.
très rapidement dans le sol une surpression connue et
On entend ici par « surpression », la surpression par la dissipation a été suivie en fonction du temps. Des
rapport à la pression initiale u due à la nappe. La surpressions de valeurs croissantes ont été appliquées.
0
Les relevés obtenus pour des surpressions allant de
pression interstitielle autour de la sonde étant :
0,4 bar à 1,1 bar sont donnés par la figure 7a).
u = p + rL,i> w
106
Z 0 60
2 - S u r p r e s s i o n due au v é n n a g e à - 5m le 21/6/67
V 3 - M i s e en p l a c e p a r b a t t a g e
-S)
- s
Nappe
(a)
1 - Courbe de réponse
Mesures courantes
3>
'Manomètre
( b)
\ \
10 10 10 J
10"
t ( m ni
b) résultats obtenus dans l'argile d'Angers (prairies de la Baumette)
107
< 1,10 A4 - 1 « _ 0,40
2 . 0,60
' Au (bar)
0
1.0 0 4 3 0 o go
\ <
v 4 A 1,10
0.90 \
s. \\
\
\
0,70 3 \ omt tre
\ pJ war
0,60
\ \
\ \
\
\
? S. 2m 1 1
\ Nappe
> m •
0,40
\ > s
y S \ H
1 s
0.30
ó \
0,2 0
-~.
(a)
0,1 0
90
s. t
&
r
60
4-
70 I
3—
60
Ys? • C o u r b e ir o y e n ne
50
lV
/
l n
40
0 < SA •>
30
(b)
SJT.s
20
s-
1 0
0
0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 2 3 4 5 10 20 30 40 50 10 a
t (mn|
108
CONCLUSIONS Ces premiers essais ont montré que le système de
mesure proposé était fidèle puisque dans un sol homo-
gène, à plusieurs jours d'intervalle, on a retrouvé des
D'une façon générale, le matériel a donné satisfac- courbes de dissipation à peu près identiques. L'équipe-
tion. Les premiers essais ont montré que le piézomètre ment courant, comportant 15 à 20 mètres de tube en
L.P.C. était robuste et facile à mettre en œuvre. En Rilsan 4/6 ou 7/10 mm, a un coefficient volumétrique
3
particulier, les purges des circuits sont réalisées sans de l'ordre de un cm /bar, ce qui peut être considéré
difficultés, ce qui est très important pour la qualité des comme suffisant pour les mesures classiques sous les
essais. remblais mais ne permet pas de mesures en régime
8
dynamique. Dans un sol de perméabilité k = 4 x 10"
La mise en place d'une sonde par vérinage dans une cm/s, on a vu que le temps de réponse était voisin d'une
argile très plastique, entre — 5 et — 10 mètres, demande heure. La formule de Hvorslev montre qu'une mesure
toutes opérations comprises, environ 3 heures (équipe à une heure, avec les caractéristiques indiquées ci-
de deux agents). Une mesure courante demande une dessus, entraînerait une erreur relative d'environ 1 %.
demi-heure. Les quelques résultats obtenus ont mis en évidence les
difficultés rencontrées pour tester valablement un sys-
Les lectures sont faites avec une précision absolue tème de mesure de pressions interstitielles en place.
de l'ordre de 0,02 bar, ce qui représente, pour les me- Pour procéder à une expérimentation rigoureuse, il
sures courantes, une erreur relative de l'ordre de 2 %. faudrait disposer, comme pour les capteurs de pressions
La sensibilité est plus difficile à chiffrer car elle dépend totales, d'une enceinte de grande dimension permettant
du coefficient volumétrique de l'ensemble du circuit. de maîtriser l'application des pressions interstitielles.
BIBLIOGRAPHIE
[ 1 ] A . - D . - M . PENMAN, A study of the response time of various types of various types of piezometer, Proc. Conf. Pore Pressure and Suction in
Soils, Butterworth (London, 1960), 53-58.
[21 T . KALLSTENIUS et A . W A L L G R E N , Mesures de pressions interstitielles in-situ (Pore-water pressure measurement in field investagations,
Publication n° 13 du Swedish Geotechnical Institute), Traduction L.C.P.C. 68 (49) T.16.
109
discussion
D o m a i n e s d'utilisation d u p i é z o m è t r e L.P.C.
Les essais p r é c é d e m m e n t décrits ont m o n t r é que le temps de réponse du piézomètre L.P.C. est de quelques
8
heures dans une argile de perméabilité k = 10~ cm/s. Il s'ensuit que l'appareil rend compte, sans retard a p p r é -
ciable, des variations continues de pression interstitielle qui se développent dans de tels sols pourvu qu'elles
n'excèdent pas quelques dixièmes de bar par 2 4 heures.
L'appareil permet donc de suivre les variations de la pression interstitielle dans le sol pendant et après la
construction de remblais, pendant l'ouverture de déblais, etc. En revanche, il n'est pas a d a p t é aux mesures
dynamiques.
I n t é r ê t d e la p u r g e p é r i o d i q u e d e s p i é z o m è t r e s e n s e r v i c e
D'une façon générale, il est souhaitable de purger régulièrement les p i é z o m è t r e s fermés en service pendant
une longue période. On note, en effet, souvent la p r é s e n c e de bulles gazeuses dans des p i é z o m è t r e s mis en place
depuis un certains temps, m ê m e s'ils ont fait l'objet d'une purge très s o i g n é e lors de leur mise en service.
— le gaz existe à l'état dissout dans l'eau ; lorsque la pression dans le circuit diminue (du fait de la consolidation
du sol), il y a libération des bulles gazeuses,
— certaines m a t i è r e s plastiques e m p l o y é e s pour la construction des tubulures ne sont pas i m p e r m é a b l e s à l'air. En
fin de consolidation, le circuit est en dépression et l'air extérieur peut y pénétrer à travers la paroi de la tubulure,
— lorsque l'appareil comporte des pièces métalliques de nature différente (par exemple bague filtrante en bronze et
train de tiges en acier), un courant électrique s'établit entre celles-ci (effet de pile). Lorsque l'eau est c h a r g é e en
sels, il peut y avoir électrolyse et, par c o n s é q u e n t , d é g a g e m e n t gazeux.
Outre le fait qu'ils diminuent le temps de réponse du piézomètre, ces gaz peuvent perturber gravement les
mesures, ainsi que l'indiquent les observations faites au remblai expérimental de Cran (Morbihan)* : des p i é z o m è t r e s
fermés, à tubulure unique, placés sous le remblai indiquaient une augmentation de la pression interstitielle, alors que
le sol de fondation se consolidait. Des piézomètres ouverts placés, à titre de contrôle, au voisinage des piézomètres
fermés, ont indiqué des valeurs inférieures et d é c r o i s s a n t e s . Cette divergence était due à la p r é s e n c e d'un volume
important de gaz dans la tubulure des piézomètres fermés : la pression interstitielle au niveau de la sonde étant
calculée en supposant le circuit e n t i è r e m e n t s a t u r é (au moyen de la formule u = p + H ^ ) , il s'ensuivait une m w
erreur par e x c è s .
M i s e e n p l a c e d e la s o n d e piézomètrique
Dans les cas courants, la mise en place du piézomètre L.P.C. dans les argiles de consistance faible à
moyenne ne pose aucun problème, le vérinage donnant alors toute satisfaction. Cependant, lorsque l'on envisage
d'utiliser l'appareil pour des mesures de perméabilité en place ou lorsque les mesures de pression interstitielle
intéressent un sol très consistant, il est nécessaire de poser l'appareil dans un forage. La partie poreuse du
piézomètre est alors e n t o u r é e d'un filtre en matériau p e r m é a b l e isolé de la partie supérieure du forage par un
bouchon é t a n c h e . L'exécution de ce bouchon est relativement délicate.
* Cf. article « Étude d ' u n remblai s u r s o l c o m p r e s s i b l e avec utilisation de drains de sable et constatations - remblai expérimental de Cran »
par J . - L . Paute, B u l l , de Liaison d e s Labo. Routiers des P. et C , 2 5 ( M a i - J u i n 1 9 6 7 ) , 1, 1 - 3 2 .
I 10
le
ttement
Etude t h é o r i q u e
M. RAT
L ' e x é c u t i o n des fouilles dans les terrains a q u i f è r e s . - la composante horizontale de l a vitesse est la
la tenue correcte des talus n é c e s s i t e n t le rabattement m ê m e en tout point d'une verticale,
de la nappe. L e choix entre les différentes m é t h o d e s
ne p o u r r a ê t r e fait q u ' a p r è s une é t u d e d é t a i l l é e des - l a composante verticale de l a vitesse est négli-
conditions g é o l o g i q u e s et h y d r o g é o l o g i q u e s d u site. geable p a r rapport à l a composante horizontale.
Q = k
de l ' i m p r é c i s i o n des d o n n é e s : valeur de la p e r m é a -
2R
bilité et h o m o g é n é i t é du sol p a r exemple. Cependant,
il est n é c e s s a i r e de bien c o n n a î t r e le fonctionnement et l ' é q u a t i o n de l a courbe de d é p r e s s i o n :
des t r a n c h é e s drainantes et des puits car les s y s t è m e s 2
R
A p r è s leur é t u d e d é t a i l l é e , leur application aux p r o -
b l è m e s de l ' a s s è c h e m e n t des fouilles et de l ' é c o u l e - (Parabole de D u p u i t )
ment de l'eau dans les talus sera a b o r d é e .
En fait, la formule qui donne le débit est exacte,
O n supposera que le sol est h o m o g è n e et isotrope même si les hypothèses 3 et 4 ne sont pas respectées.
et que les nappes sont l i m i t é e s vers le bas par un
mur horizontal. Q u a n d l'inclinaison du m u r est
faible, elle correspond g é n é r a l e m e n t à l ' é c o u l e m e n t
de l a nappe. O n en tiendra compte, d'une m a n i è r e
a p p r o c h é e , en superposant les différents é c o u l e m e n t s
(nappe et rabattement).
LES T R A N C H E E S DRAINANTES
L ' o r i g i n e O est prise à l'intersection d u m u r de la
nappe (axe O x ) avec la t r a n c h é e drainante (axe O y ) . Fig. 1 - Tranchée complète dans une nappe libre.
U n point de la surface p i é z o m é t r i q u e a p o u r c o o r d o n -
n é e s x, h .
Par contre, la surface libre de l a nappe est située
O n c o n s i d è r e le d é b i t Q par u n i t é de longueur de au-dessus de la parabole de D u p u i t , car en n é g l i g e a n t
t r a n c h é e , l'alimentation ne se faisant que par un les vitesses verticales, o n ne tient pas compte de l a
seul c ô t é . surface de suintement.
Tranchée complète dans une nappe libre (fig. 1) P o u r les p r o b l è m e s de drainage, l a position de
x
la nappe libre est importante. O n l'obtiendra à l'aide
O n appellera t r a n c h é e c o m p l è t e (ou parfaite) une
des é l é m e n t s suivants :
t r a n c h é e dont le fond repose sur le m u r i m p e r m é a b l e .
E l l e intercepte donc toute l a nappe. O n supposera — à partir d'une certaine distance de l a t r a n c h é e , l a
que l a nappe est r é a l i m e n t é e par une d e u x i è m e tran- parabole de D u p u i t est une excellente a p p r o x i -
c h é e , p a r a l l è l e à l a p r e m i è r e à une distance R . mation,
— des abaques donnent l a hauteur de l a zone de
D u p u i t a établi les formules donnant le d é b i t et l a
suintement : par exemple ceux de de C a z e -
position de l a nappe, en faisant les h y p o t h è s e s sui-
nove [1] q u i tiennent compte de l'anisotropie du
vantes :
terrain (fig. 2),
1 - la l o i de D a r c y est applicable,
— l a courbe a une tangente verticale au n i v e a u de
2 - le milieu est h o m o g è n e et isotrope, la t r a n c h é e .
113
La figure 4 représente la surface libre d'une nappe
dans différents cas. On constate l'importance consi-
dérable d'une faible anisotropie ( — = 9 est fré-
quent dans la nature). ^'
de perméabilité.
1 2 3 < " 5
- —p ara ) o l e de • u p u it
Fig. 4 - Effet de l'anisotropie sur la position de la surface
libre. Ecoulement à travers une digue perméable.
)
x 10 5 0 Tranchée incomplète dans une nappe libre (fig. 5)
Fig. 3 - Si le débit de la nappe est multiplié par a, on Le problème est beaucoup plus difficile. A partir
obtient la surface libre en transformant la courbe donnée
par une affinité de rapport a. d'expériences sur modèle, Chapmann * donne les
En particulier, la hauteur de formules suivantes pour une tranchée de faible
largeur :
suintement h, est égale à 0,74
k
(d'après Polubarinova Kochina [2]). Q = (0,73 + 0,27 H
~ h o
) — (H- - h ) 2
0
H / 2R
et
Remarque :
(H - h ) + 1 0
I 14
J.
a) Tranchée complète.
Fig. 5 - Tranchée incomplète dans une nappe libre
R b) Tranchée incomplète.
Pour une tranchée incomplète de faible largeur Fig. 6 - Tranchées dans une nappe captive.
(fig. 6 b), on pourra appliquer les formules appro-
chées suivantes :
H - h 0
Q = ke
R + /
/ (H - ho)
h =
d + h 0
R +/
/ est déterminé à l'aide de la figure 7.
/ J
2 y7
Tt s
/ /
s
s
y
S——*
,
- 3
0,5
h : Hauteur moyenne de la nappe; on prend généralement
h = H, 1 . Cour be ex a etc
2.Courbe don lee par approxi mation h 2
Y
3 _ Cour be don par approx'i m a t i o n h
T = kh : transmissivité.
Le débit Q par unité de longueur et pour un côté 1 1
de la tranchée est : 0 0,5 10 1,5 xfê 2,0
2fTt
Fig. 8 - Rabattement d'une nappe libre par une tranchée.
Q = (H2 Evolution de la ligne d'eau.
47tht
115
Si le rabattement est faible par rapport à l'épais-
seur de la nappe ou si la nappe est captive, on utilise
les formules suivantes :
2 'Y
H - h = ( H - h o ) (1 —J= i e-> dX (courbe 3)
71 2
V * •' o
Q = (H
Fig. 9 - Puits dans une nappe libre.
Lorsque — « est petit (t grand), la première pour des distances au puits supérieures à H , les deux
2 \ Tt surfaces coïncident. Il existe pour déterminer la
formule devient : hauteur de suintement h de nombreuses formules,
s
R = » 'ulî „ 1,78 II
\
v
R . 1 ,v ï
Le rayon d'action d'une tranchée correspond donc
à celui d'un puits : on pourra extrapoler les résultats
d'un essai de pompage à une tranchée drainante.
Mais comme le rayon d'action du puits iépend du
rabattement, l'essai de pompage devra être fait en
obtenant la stabilisation au niveau futur de la
32 0 4 06 08 1 2 t 6 8 10 20 40 «¡0 80 10 0 2 00
tranchée.
rJ-10 3
I 16
Puits complet dans une nappe captive (fig. 11) U n cas f r é q u e n t est celui de l'alimentation par une
rivière. P o u r u n puits complet, dans une nappe libre,
Les formules de D u p u i t sont valables : le d é b i t Q est :
H-h 0
Q = 2 Ttke O - ^ k H 2
- » h
R 2d
ln
2d
ln
Q _ 2TC ke ( H — h ) 0 G
W (u) =
e-"
— dx
r°°
,' u x
1„I avec • 2
r„ r S
u =
4Tt
w r„ Tiw
avec G « — I 1+ 7 cos —
>.w 2e Q 2,25 T t
] n
et H - h
4TTT
2
Sr
L a charge a u niveau d u toit (formules a p p r o c h é e s )
est P o u r une nappe libre, les approximations suivantes
sont meilleures p o u r les forts rabattements :
Q
h (r) = h + 0
l n — p o u r r < 2e
2n k w r p H 2
- h = 2
W (u)
2n k
h (r) = H - l n — p o u r r ^ 2e
2TT ke R et H - h2 2
= ^ m 2
' 2 5 T t
2
2rck Sr
Différents types d'alimentation A partir de ces formules, nous pouvons p r é c i s e r l a
notion de r a y o n d'action.
D a n s les paragraphes p r é c é d e n t s , nous avons
s u p p o s é que l a nappe é t a i t a l i m e n t é e à travers u n
cylindre de r a y o n R , concentrique a u puits. * Cf. article « Essai de pompage » de H . Josseaume.
I 17
3h
En effet, la vitesse de rabattement de la nappe — La relation (2) devient :
3 t
est :
r'S
R'
2 z ln
3h _ Q e~4Tt (H -h' ) 0
9L
2
même.
puits; elle décroît comme — . Il arrivera donc un
t Avec les mêmes notations, il faudra résoudre
moment où elle sera inférieure à une vitesse très l'équation :
faible aonnée v. On dira alors que le régime est
permanent. R R
ln x + 2 ln = 2 ln
Le rabattement dans le puits est donc :
118
Cette méthode n'est pas satisfaisante, car on fait
l'hypothèse de la superposition des rayons d'action. £0 !
1
60 1
Si l'on suppose maintenant que les distances r^
entre les puits sont négligeables vis-à-vis du rayon 40 1
20 \
d'action de chacun des puits, on peut considérer que
l'alimentation se fait à travers un cercle de rayon R.
Ai = ln f i + Ci 40
2TZ ke
60
t
1
A = 2 A, = 2 Qi ln n + C a 0 0.2 0 4 0,6 0 8 1.0 1 2
a
2 0
2TC ke * 2 JL,JL
a a
En écrivant que le rabattement est nul sur le Hg. 12 - Ligne de puits parallèle à deux lignes de source
cercle de rayon R, on obtient : (d'après Schneebeli).
2TI r 2TX d \ . . .
A= ln ) au voisinage du puits,
A: = — — Qi l n ^ + 2 Qj ln — 27t ke
2-rcke
-Q y
En général, le débit est le même dans tous les A = -r pour y < d et une distance au puits
puits. On trouve dans les ouvrages spécialisés KC Si
(Muskat, Léonards) les formules correspondant à supérieure a
certaines implantations.
-Q d
A = pour y > d et une distance au puits
Ligne de puits ke a
Q , 7i r
h = ln — au voisinage du puits,
2n ke
Q / y ln2\ a
h = —— f — - a — pour y > —
2ke \ a 7T / 2
hj = — ln2
2TT ke
On a donc
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0
h —h =
T p
ln a a
27T ke 2TC r„ Fig. 13 - Ligne de puits parallèle à une ligne de source
hp : charge dans le puits. (d'après Schneebeli).
119
O n retrouve l ' é q u i v a l e n c e avec une t r a n c h é e drai- Pour une fouille de forme quelconque, mais suffi-
samment r é g u l i è r e , on p r e n d r a si P est le p é r i m è t r e
nante q u i rabattrait la nappe de . Ces formules de la fouille :
ke a
servent à calculer les s y s t è m e s de pointes filtrantes. P
2ir/
TTk (H 2
- h¡)
0 =
R
In
Dispositif de pompage.
Autoroute A 6. Bois de Laives (S.-et-L.). Débit d'exhaure.
120
F o u i l l e de l ' é c l u s e de D u n k e r q u e ( l ' a s s è c h e m e n t de la fouille a é t é obtenu par une centaine de puits profonds).
Q = 2xt k A r s
Q = y/ï^ kA y/T
On emploiera cette formule lorsqu'il sera difficile
d'assimiler la fouille à une demi-sphère.
121
Puits profonds
Ligne de c o u r a n t
Système de poirrtes-filtrantes.
122
On notera cependant que le rabattement obtenu par
des tranchées longitudinales est superficiel (fig. 17).
1m
Fig. 17 - T r a n c h é e s longitudinales.
D TckHt
=
V ~
Il sera faible pour les milieux peu perméables.
7
Ainsi pour un limon de perméabilité 10" m/s, le
rayon d'action pour une nappe de 3 mètres de
hauteur est :
R = v/T
t étant exprimé en jours.
La construction d'une tranchée supplémentaire (ou
1 2 3 i 5 m= c o t g 6
d'un fossé) sera alors nécessaire.
On remarque aussi l'influence du facteur temps. Fig. 18 - L o n g u e u r de la zone de suintement.
123
Les drains subhorizontaux
Ce sont des tubes crépines, placés à l'intérieur de
forage horizontaux. Ils servent à drainer le talus
dans sa masse, puisque leur longueur peut' atteindre
et même dépasser 100 mètres. On connaît encore
très mal la forme de la nappe rabattue et, par consé-
quent, leur efficacité. La notion de rayon d'action
doit aussi exister. On pourrait, pour la préciser, appli-
quer la théorie développée pour les puits. Dans les
milieux fissurés, les drains subhorizontaux recoupent
un grand nombre de fissures et donnent ainsi de très
bons résultats. Ils conviennent aussi très bien pour
vider de leur eau les poches de sable. Une étude
géologique est nécessaire pour les implanter.
124
F i g . 20 - Etude t h é o r i q u e des é p e r o n s drainants
à l'aide des h y p o t h è s e s de D u p u i t . R é a l i s a t i o n de drains subhorizontaux.
125
L'eau sera é v a c u é e par un exutoire foré en m ê m e
temps que les drains. O n peut m ê m e employer cette
m é t h o d e pour rabattre la nappe avant les terras-
sements d'une tranchée de grande hauteur. Pendant
les travaux, l'eau sera é v a c u é e par pompage dans
les puits. A p r è s , on réalisera l'exutoire vers la plate-
forme (fig. 21).
Terrain n a t u r e l
Conclusion
BIBLIOGRAPHIE
[1] DE C A Z E N O V E , Rabattement d'une nappe à surface libre exploitée par puits ou tranchées, La houille blanche, 3 (1961).
252-265.
[2] P . - Y A . POLUBARINOVA-KOCHINA, Theory of ground water mouvement. University Press (Princeton. New-Jersey, 1962), 613 p.
[3| G . A . LEONARDS, Les fondations, Dunod (Paris, 1968), 1106 p.
[4] G . SCHNEEBELI, Vhydraulique souterraine, Eyrolles (Paris, 1966), 362 p.
V.-I. A R A V I N et S . - N . N U M E R O V , Theory of fluid flow in undeformable porous media, Israel Program for Scientific
Translations (Jerusalem, 1965), 510 p.
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Pétrole et Annales.des Combustibles Liquides) Sté des Editions Technip. (Paris, 1957), 231 p.
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H. SCHOELLER, Les eaux souterraines, Masson (Paris. 1962). 642 p.
126
discussion
Cette notion de rayon d'action est difficile à p r é c i s e r . Classiquement, il s'agit de la limite du c ô n e de rabat-
tement, limite d é f i n i e comme é t a n t la ligne à partir de laquelle les rabattements ne sont plus mesurables. En fait,
on doit la d é f i n i r en c o n s i d é r a n t l'équilibre alimentation-débit évacué. Il faut donc tenir compte du bassin d'alimen-
tation, de la p l u v i o m é t r i e et de l'infiltration.
Q= kHi
2 R
et en rapprochant ces deux formules, on obtient le rayon
d'action :
Réalimentation de nappes
On rencontre ces p r o b l è m e s de r é a l i m e n t a t i o n , en particulier, quand on veut é v a c u e r vers la nappe les eaux
pluviales qui ruissellent vers les points bas des t r a c é s . Du point de vue théorique, ils sont analogues à ceux
p o s é s par le rabattement mais leur é t u d e ne peut se faire qu'avec des essais en vraie grandeur (il est difficile
d'extrapoler les r é s u l t a t s ) . —
On attire surtout l'attention sur le colmatage biologique qui se produit g é n é r a l e m e n t (cas, par exemple, de la
r é a l i m e n t a t i o n de la nappe de la craie, à l'Ouest de Paris, o ù , m a l g r é la p u r e t é des eaux i n j e c t é e s , il faut décol-
mater le fond des bassins tous les ans).
I27
P o m p a g e d i r e c t d a n s la f o u i l l e o u d a n s d e s p u i t s ?
Les débits é t a n t les m ê m e s , la solution puits est préférable car elle permet d'avoir un fond de fouille sec
et évite les effets nocifs de l'eau sur les talus.
D e u x e x e m p l e s d ' e x p l o i t a t i o n d e m a t é r i a u x s o u s la n a p p e
• Une exploitation avait é t é e n v i s a g é e à la dragline jusqu'à 11 m è t r e s de profondeur, mais les difficultés d'essorage
du m a t é r i a u , r e m a n i é par l'extraction, ont conduit à pratiquer un rabattement de nappe et une exploitation au scraper.
Le rabattement a é t é fait par pompage dans des cuvettes ceinturant le gisement. A la fin de l'exploitation, il était
de 7 à 8 m è t r e s et les débits atteignaient 3.000 mVh pour 4 hectares. Ces débits ont conduit à une interaction
avec une station de pompage située à 500 m è t r e s .
• Pour une autre exploitation, on a c o m m e n c é pour partie à la dragline, pour partie après rabattement. Mais elle
se poursuivra p e u t - ê t r e par extraction c o m p l è t e , après rabattement, afin d'éliminer certaines lentilles d'argile intercalées
dans les graves.
Exploitation d'un gisement de matériaux pour remblai par rabattement de nappe Exploitation d'un gisement par dragline, sous la nappe
(vue générale) - Autoroute A 6, Bois de Laives, S.-et-L. Autoroute A6, Saint-Oyen, S.-et-L.
M a t é r i a u x filtres
128
rticuliers
Nappe en charge
dans le sol de fondation
d'un ouvrage d'art H. JOSSEAUME
J.-J. SEVESTRE
I n g é n i e u r E.N.S.M.
Chef de la Section " M é c a n i q u e des Sols
et Fondations"
J.-F. MAILLARD
Assistant
Section " G é o l o g i e "
J.-P, DUPARCQ
Technicien S u p é r i e u r
Section " G é o l o g i e "
A. VECCHI
Technicien S u p é r i e u r
Section " M é c a n i q u e des Sols et Fondations"
Laboratoire Régional du Bouget
Le Laboratoire central des Ponts et Chaussées et Cette voie de desserte (fig. 1) est une autoroute
le Laboratoire régional du Bourget ont été chargés urbaine reliant les autoroutes A.3 (antenne de Bagnolet)
par le Service des Ponts et Chaussées de la Seine de et A.86. Elle se détache de l'antenne de Bagnolet au
l'étude des problèmes de mécanique des sols posés par viaduc courbe de Romainville, traverse le plateau de
la construction de la voie de desserte de Fontenay- Romainville vers le sud-est puis oblique vers l'est à
sous-Bois. Montreuil-sous-Bois. Elle descend ensuite sur le flanc
131
est du plateau jusqu'au C D . 43 suivant une ligne de dans la masse (dalles et gros blocs). Son épaisseur
plus grande pente. atteint, par endroit, 5 mètres ;
Une étude générale, faite en 1965, a permis de définir Glaises vertes et marnes à cyrènes :
les conditions de fondation des ouvrages d'art. Cepen- Géologiquement, l'horizon des glaises vertes se
dant, il s'est avéré nécessaire de procéder à une étude présente sous forme d'argiles vertes compactes et relati-
spéciale des fondations de l'ouvrage de franchissement vement homogènes de 6 mètres environ d'épaisseur.
de la R.N. 302, à Montreuil-sous-Bois, le sous-sol pré- A leur partie supérieure, on trouve plusieurs cordons
sentant un certain nombre d'anomalies locales : de nodules calcaires (bandes blanches) qui sont le siège
— profil des couches très irrégulier, de circulations d'eau. Le contact avec le calcaire de
Brie sus-jacent est altéré localement.
— existence d'une nappe en charge à faible profondeur,
— existence de cavités dans les couches profondes. Les marnes à cyrènes leur font suite et sont consti-
tuées de feuillets argileux séparés par de minces lits
silteux. Leur épaisseur est d'environ 1,50 mètre.
POSITION DU PROBLÈME
Ces deux niveaux sont homogènes latéralement ;
Plusieurs campagnes de sondages successives ont été
exécutées de 1964 à 1967 (sondages profonds carottés Marnes supragypseuses :
et sondages superficiels à la tarière Highway).
L'assise des marnes supragypseuses comprend deux
Les sondages les plus profonds ont recoupé la série niveaux, au sommet, les marnes de Pantin, à la base,
géologique du Sannoisien au Bartonien et la succession les marnes d'Argenteuil.
suivante a été ainsi mise en évidence, de haut en bas Les marnes de Pantin sont des marnes calcaires
(fig- 2) : blanches, fissurées, dont l'épaisseur moyenne est légère-
ment inférieure à 5 mètres. Elles recèlent une nappe
Terrains superficiels et remblais ; aquifère, localement en charge.
Calcaire de Brie (ou travertin) : Les marnes d'Argenteuil sont constituées par une
Cet horizon qui couronne la plus grande partie du alternance de marnes bleues et rousses assez compactes,
plateau de Malassis est constitué d'une marne blan- renfermant plusieurs bancs de gypses. Leur épaisseur
châtre calcaire, emballant par endroits des blocs sili- est de l'ordre de 10 mètres ;
3 3
ceux dont la taille va de quelques dm à plus de 1 m
Masses et marnes du gypse :
et qui sont distribués soit en cordons à la partie supé-
rieure de la couche (petits blocs), soit irrégulièrement Elles totalisent une épaisseur de 20 mètres environ.
L'ouvrage franchissant la R.N. 302 : en béton précontraint, à trois travées continues et comportant deux tabliers indépendants.
Au point de vue géotechnique, les couches superfi- profonds ont montré qu'il subsiste encore de telles cavi-
cielles (à l'exception des remblais, du calcaire de Brie tés dont la hauteur sous voûte reconnue atteint 5 mètres.
et de la partie supérieure de l'argile verte) sont suffi-
samment résistantes et peu compressibles pour que les Cet affaissement a porté localement à environ
ouvrages d'art puissent être fondés sur des semelles 10 mètres la surcharge de la nappe des marnes de
ancrées de 1,50 mètre dans l'argile verte et exerçant sur Pantin. En effet, au droit de la R.N. 302, le toit des
le sol une pression de l'ordre de 2,5 bars. marnes de Pantin descend jusqu'à la cote 84, tandis
que le niveau statique de la nappe ressort à la cote 94,50.
Le tracé de la voie de desserte de Fontenay se trouve
sur le flanc sud d'un bombement anticlinal d'axe sensi- La voie de desserte devait franchir la R.N. 302 sur
blement ouest-est qui affecte le plateau de Romainville. un ouvrage en béton précontraint à trois travées conti-
Les pendages d'ensemble, orientés nord-sud, sont de nues comportant deux tabliers indépendants. Les
l'ordre de un pour cent. perturbations du sous-sol mentionnées ci-dessus posaient
deux problèmes :
D s'y ajoute des phénomènes de fauchage de couches
en bordure de plateau, particulièrement dans les thal- • celui de la stabilité de l'ouvrage au cas où les cavités
wegs. dans le gypse s'étendraient et provoqueraient un effon-
drement local des couches superficielles (fontis). Pour
Au point de franchissement de la R.N. 302 qui parer à cette éventualité il a été décidé, d'une part, de
emprunte un de ces thalwegs, l'étude a, en outre, mis réaliser des fondations et des appuis continus sur toute
en évidence un effondrement local affectant l'ensemble la largeur de l'ouvrage (des fondations indépendantes
des couches qui surmontent la deuxième masse du avaient tout d'abord été prévues pour chaque tablier),
gypse. d'autre part, de dimensionner et d'armer les semelles
de fondation de façon à ce qu'elles puissent résister
Le phénomène a été provoqué par l'effondrement de à l'ouverture d'un fontis de 6 mètres de diamètre, immé-
cavités de dissolution situées dans cet horizon (soit diatement sous la fondation. Par ailleurs, des appareils
entre 25 et 35 mètres de profondeur) et les sondages (tassomètres et capteurs de pression totale) mis en place
133
sous les semelles, devaient en outre permettre de déceler PARTICULARITÉS D E L A C O U P E D U S O L
l'extension des cavités ;
Une campagne de reconnaissance très détaillée,
• celui du niveau de fondation de l'ouvrage. Si l'on comportant des sondages carottés et des sondages à
conservait la solution adoptée pour les autres ouvrages, la tarière implantés suivant une maille très serrée (5 à
c'est-à-dire si l'on se fondait sur l'argile verte, de graves 10 mètres), a permis de déterminer avec précision la
ennuis pouvaient survenir pendant les terrassements : topographie du sol au droit de l'ouvrage.
si la surpression de la nappe des marnes de Pantin
n'était plus équilibrée par la pression des terres sus- Les coupes du sol de fondation dans l'axe des appuis
jacentes il y aurait rupture du fond de fouille par sont représentées sur lafigure3.
soulèvement (renard).
Argile verte
Argile verte
Marnes a cyrenes
100
94,50 -
¿Nanpej
9 5- yy/yyyyy^yyyy'yyy/y/yA'yy/y^/yy?y^?^y^.
Ari:!
D:4 2
9 0-
85"
Marne d'Argenteuil
Marne d A r g e n t e u i l
Côté Romainville
100-
F= 0 , 9 5 x - = 0,76
Côté Rosny
134
Chacun d'eux était entouré d'un filtre en gravier 0/5 l'éviter, de se fonder à environ 1,50 mètre au-dessous
sur toute la hauteur des marnes de Pantin. Lefiltreétait du toit de l'argile verte. On a donc adopté les cotes
isolé de la partie supérieure du sondage par un bouchon suivantes pour les différents niveaux de fondation
étanche en argile-ciment. (fig. 3) :
Coefficient
Couches Piézomètres de perméabilité
en m/s
1A (1 er
essai) 5 x10- 1 0
Argile verte I A (2 e
essai) 8 x 10- 1 0
II A 1,1 x irr 10
IB (1 er
essai) 1.2 x 10-»
Marnes à cyrènes I B (2 e
essai) 5,4 x 10-'°
II B 6.3 x 10-'
FONDATIONS DE L'OUVRAGE
L'étude géotechnique de 1965 avait mis en évidence,
à la partie supérieure de l'argile verte, une zone altérée
plus compressible et moins résistante, de plus d'un mètre T e m p s en secondes
d'épaisseur. On retrouva cette zone de moindre résistance Fig. 5 - Essai de perméabilité effectué dans un piézomètre posé dans
à l'emplacement de l'ouvrage et il fut nécessaire, pour l'argile verte (piézomètre n° IA - 2 essai).
e
135
Les appuis, côté Rosny, sont fondés à deux niveaux On obtient la même expression pour le coefficient
différents afin d'entailler le moins possible la couche de sécurité à long terme. Un écoulement permanent
d'argile verte et, par conséquent, de réduire au maximum s'établit alors entre la couche perméable et le fond de
les risques de rupture du fond de fouille par renard. fouille. Le toit de la couche et le fond de fouille sont
les deux équipotentielles extrêmes de cet écoulement
Pour réaliser une semelle continue sous ces appuis dont la perte de charge est :
on a été conduit à adopter les dispositions schématisées h M - h = AH N
sur lafigure6.
En effet :
et
Semelle continue en beton a r m e
h N + ZK D
o. : „ ° -. »: .O . . . . • » • • «
Dans la partie centrale de la fouille, les lignes de
Ar g 11 e v e r t e
courant sont verticales et le gradient hydraulique prend
la valeur :
^ G r a v e ou beton maigre
d'où :
Une fouille ouverte dans la couche superficielle ne
sera stable à court terme que si la pression de l'eau au
y'D
niveau du toit de la couche perméable est équilibrée
par la pression de l'argile constituant le fond de fouille, AH
F w
c'est-à-dire si : Surface,
Piezometnque
yD > y H w
(y + VJ D > y„ (D + AH)
Argile B
j/D > ; ; A H W
and
v - ? /D
Fig. 7 - Schéma d'une fouille ouverte dans une couche constituant le toit
y AHw d'une nappe en charge.
136
L
Les valeurs de F calculées pour chaque appui sont — un pompage de longue durée à débit constant
reportées sur lafigure3.
3
(Q = 0,63 m /h). La surface piézométrique s'est
stabilisée au bout d'environ 24 heures,
Côté Romainville, la fondation de la culée ne des-
cendant pas au-dessous de la surface de la nappe et, — un pompage utilisant toute la puissance de la pompe.
3
d'autre part, le coefficient de sécurité pour la pile étant Le débit qui était initialement de 2,7 m /h s'est stabi-
3
de 4, l'exécution des fondations de ces appuis ne posait lisé rapidement à 0,9 m /h. Le régime permanent a
pas de problème. également été obtenu en 24 heures.
Par contre, côté Rosny, le coefficient de sécurité Deux pompages successifs étaient séparés par un
étant rarement supérieur à l'unité le long de chacun des intervalle de temps suffisamment long pour que la nappe
deux appuis (il atteignait sa valeur minimale F = 0,35 à reprenne sa position d'équilibre.
137
Le tableau III donne les valeurs du rabattement
de la surface piézométrique dans les puits et les piézo-
3.50m mètres à la fin du dernier pompage.
/B
P u i t 5
JL-» ' in
(9 A • A
Ces résultats montraient que le risque de rupture
des fouilles par renard pouvait être totalement éliminé
en rabattant la nappe au moyen d'un seul puits foré
dans la zone où le coefficient de sécurité est minimal,
c'est-à-dire au voisinage de l'extrémité, côté Paris, de
la culée côté Rosny.
Piézomètre d a n s U s marnes
6
d. p,„«,n RABATTEMENT D E L A NAPPE PENDANT
o ' L'EXECUTION DES FONDATIONS
O A P i e z o m e t r e dans l a r g i i ? verte
A la demande du maître d'oeuvre et pour des raisons
de sécurité, les dispositions suivantes ont été prises :
\ \ Piezometre
a c y r Î S
d a n s 1er m a r n e s
" — deux puits distants de 5 mètres et dont la situation
par rapport à l'ouvrage est indiquée par lafigure9,
ont été forés jusqu'à la base des marnes de Pantin.
Chacun d'eux était équipé d'une pompe électrique
immergée fonctionnant sur le secteur. Cependant un
i F 8
9 'g- ~ groupe électrogène de secours était constamment
Implantation du puits d'essai .. ... , ,
\ et des piézomètres. disponible sur le chantier ;
Résultats de l'essai
Les mesures effectuées pendant les deux premières
phases de l'essai ont été interprétées par la méthode de
Theis applicable en régime transitoire. Les valeurs
obtenues* pour le coefficient de perméabilité sont
reprises au tableau II.
TABLEAU II
Coefficient d e perméabilité k
6
en 1 0 " m/s
1™ Phase
Pompage 2 1,6 2 6
Remontée 2,1 1,6 1,7
2 phase
e
sont cités à titre d'exemple dans l'article de H . Josseaume « Essai Fig. 9 - Implantation des puits de rabattements et des piézomètres de
de pompage ». contrôle pendant les travaux.
I38
T A B L E A U III
Distance au
puits . 3,5 7 15 27 45
(en mètres)
Vue d'une des pompes immergées Vue partielle du chantier. On remarque la crépine et la pompe destinées
utilisées pendant les travaux, à équiper un des puits.
139
discussion
La discussion a surtout porté sur l'aspect économique de l'intervention du laboratoire. L'ampleur des études
entreprises et les précautions prises pendant la construction de l'ouvrage étaient-elles en rapport avec l'importance
de celui-ci ?
Le coût des études effectuées en 1967 (sondages, essai de pompage, étude des sols) s'élevait à environ
1 7 0 . 0 0 0 francs et celui du rabattement de la nappe, pendant l'exécution des fouilles, était de 8 0 . 0 0 0 francs
soit, pour ces deux postes, 5 % du prix de l'ouvrage (environ 5 . 0 0 0 . 0 0 0 francs). Ces dépenses paraissent largement
justifiées eu égard aux risques encourus.
Si la nappe n'avait pas été rabattue pendant les travaux de terrassement, une rupture du fond de fouille se
serait à peu près sûrement produite à l'extrémité de la culée côté Rosny, là où le coefficient de sécurité n'était
que de 0 , 3 5 (des ruptures ne se seraient pas nécessairement produites en d'autres points de la fouille, du moins
à court terme ; de même pour la fouille de fondation de la pile côté Rosny). Dans ces conditions, l'eau aurait
rempli la fouille jusqu'à la cote 9 4 , 5 et aurait provoqué un gonflement de l'argile verte (préconsolidée sous 2 bars)
constituant le fond et les parois de la fouille.
Au minimum, il aurait été indispendable d'approfondir la fouille jusqu'au toit des marnes de Pantin et de
substituer à l'argile ainsi éliminée une grave soigneusement compactée ou un béton maigre. Pendant ces travaux,
il aurait évidemment fallu rabattre la nappe à une cote inférieure à celle du toit des marnes de Pantin.
Il est difficile d'évaluer les conséquences financières d'une rupture de fond de fouille qui se serait produite
au cours de ce chantier. Il est probable que le coût d'une telle rupture aurait dépassé nettement celui des études
de mécanique des sols et du pompage réalisé pendant les travaux.
140
Tassements dus
aux rabattements de nappes
H. JOSSEAUME
La réalisation de nombreux travaux de génie civil Ces procédés assurent habituellement une protection
nécessite l'exécution de terrassements sous la nappe. efficace du chantier, mais ils sont, par contre, suscep-
Si la perméabilité du sol est élevée ou si les travaux tibles de provoquer des tassements dans la zone d'in-
intéressent une couche de terrain formant le toit d'une fluence du pompage et, de ce fait, d'endommager les
nappe en charge, il peut être nécessaire de rabattre la constructions qui y sont implantées (le rayon d'action
nappe par pompage pendant la durée du chantier. Dans d'un rabattement peut atteindre plusieurs centaines
le premier cas il s'agit le plus souvent d'assécher un de mètres).
volume de sol suffisant pour que les travaux puissent
Les tassements qui se produisent dans la zone inté-
être exécutés à sec. Dans le second cas, le rabattement
ressée par le rabattement sont dus :
a pour but de réduire la pression de l'eau dans la nappe
en charge et d'éviter ainsi la rupture du fond de fouille — à l'augmentation des contraintes effectives dans le sol,
par soulèvement (renard). — à l'entraînement des éléments fins du sol vers les puits
(érosion interne).
Suivant la profondeur de la nappe et l'amplitude du
rabattement, celui-ci peut être réalisé au moyen de L'érosion interne peut généralement être évitée en
pointes filtrantes (tubes crépines mis en place dans le entourant les puits d'un matériau jouant le rôle de filtre
sol par lançage et reliés à un tube collecteur dans lequel par rapport au sol en place. Aussi, seul sera traité le
on fait le vide) ou au moyen d'un groupe de puits problème des tassements dus à l'augmentation des
équipés de pompes immergées. contraintes effectives.
Tassement dû à un abaissement uniforme de la nappe entre les cotes z et z, et la courbe des contraintes
0
par la courbe 1 de la figure la). Lorsque la nappe subit piézométrique se traduit également par un accroissement
un abaissement uniforme d'amplitude z — z , la
Y 0
y (z — z,) de la contrainte verticale effective en tout
w 0
141
a) Diagramme des contraintes effectives avant et après rabattement. b) Variation des contraintes verticales effectives due à un rabattement.
Fig. 1 - Influence de l'abaissement d'une nappe libre sur les contraintes verticales effectives dans un massif de sol.
M a i s i l faut aussi tenir compte de l'accroissement Si le sol est suffisamment compressible, l'augmen-
des contraintes effectives dans l a couche A . S i , par tation de l a contrainte effective se traduit p a r des
exemple, les infiltrations de surface sont négligeables, tassements :
il existe dans cette couche une nappe alimentée par 1. tassement d u sol compris entre les niveaux z et z v
0
celle de l a couche B et dont le niveau p i é z o m é t r i q u e somme des tassements des couches élémentaires d ' é p a i s -
se situe initialement à l a profondeur z . L'abaissement
0
seur d z situées à l a profondeur z et supportant l a
x
A H = H - ^ l g ^ l i ^
Az: z — zt 0
142
Si le sol ne supporte aucune construction, a' est égal 0
Ae, C i v Az\ c w
AH, = H î - = H — — lg 1 + — —
1+ e 1+ e \0 o-'oi 0
1
AH = 2 H ^ - = - ^ l g ( l ^ ^ - ) +
tg or
est plus élevé, c'est-à-dire que la pression exercée sur le
b) cas d'un sol légèrement surconsolide
sol est plus grande.
Fig. 3 - Variations de l'indice des vides dues
Inversement, le tassement d'une construction légère à un rabattement de nappe.
fondée sur une semelle étroite est du même ordre que
celui du sol non chargé, la contrainte a' transmise 02
au sol compressible étant généralement faible. On retrouve la même expression que pour un sol
normalement consolidé. Par ailleurs, suivant que
Sol surconsolidé a' + y^Az est supérieur ou inférieur à a' le sol non
w c
143
Tassement dû à un abaissement non uniforme de la
nappe
L'étude préalable des effets d'un rabattement de vision des tassements dus aux rabattements de nappe
nappe sur les constructions situées dans la zone d'in- et surtout de leurs effets sur les constructions est géné-
fluence d'un pompage nécessite, en principe, la connais- ralement délicate.
sance des données suivantes :
En effet, l'amplitude d'un rabattement est souvent
— coupe du sol et caractéristiques de compressibilité assez faible dans une grande partie de la zone intéressée
des différentes couches, par le pompage et les tassements correspondants sont
relativement peu importants sauf si le sol est très
— caractéristiques de la nappe : surface piézométriqué,
compressible. Le calcul ne donnant qu'un ordre de
mode d'alimentation, ordre de grandeur du coefficient
grandeur des tassements, il est, dans ces conditions,
de perméabilité des sols. Connaissant l'amplitude du
difficile de déterminer si le pompage provoquera ou
rabattement que l'on souhaite obtenir dans une zone
non des mouvements du sol. De plus, les tassements
déterminée, il est alors possible de déterminer la
différentiels que les constructions peuvent supporter
position approximative de la surface piézométrique,
sans dommage ne sont, en règle générale, pas connus.
une fois le régime permanent obtenu (formules de
Dupuit, analogie électrique), Dans de nombreux cas, le problème se trouve
compliqué par le fait que les caractéristiques du sol et
— caractéristiques des fondations des constructions :
même parfois sa nature ne sont pas suffisamment
mode et niveau de fondation, taux de travail, distance
connues, aucune reconnaissance géotechnique sérieuse
au groupe de puits ou de pointes filtrantes.
n'ayant été faite au préalable. L'étude dont nous allons
Cependant, même lorsqu'on dispose de l'ensemble de maintenant exposer les grandes lignes a été effectuée
ces renseignements (ce qui est rarement Je cas), la pré- dans de telles conditions.
144
Vue partielle du chantier en zone non urbanisée.
Tube c o l l e c t e u r
Position du p r o b l è m e
ÎKT
Tranchée
145
Cet incicent a conduit le maître d'œuvre et l'entre-
prise à redouter que les constructions situées au voi-
sinage de la partie urbaine du tracé, longue de
un kilomètre, ne soient endommagées lors de l'exécution
des travaux. Le Laboratoire central a alors été chargé
d'étudier les risques de désordres en zone urbaine et
de définir, si nécessaire, les mesures propres à les éviter.
Une réponse rapide était demandée au laboratoire afin
de ne pas interrompre les travaux.
Données initiales
Cinq sondages de reconnaissance avaient été effectués
le long du tracé du collecteur plusieurs années avant
l'exécution des travaux. Bien que ces sondages aient
atteint une profondeur de 10 mètres, ils n'ont apporté
que peu de renseignements sur la nature du sol et sur
ses caractéristiques géotechniques. Les indications
portées sur les coupes de sondages, telles que « terre
grasse », « terre en boue », « sable gras mouvant »,
mettaient bien en évidence le caractère compressible du
sol, mais aucun essai n'ayant, apparemment, été effectué
sur les échantillons prélevés, il n'a pas été possible
d'apprécier, même sommairement, leur compressiblité.
146
Mise en place d'une pointe filtrante par lançage.
On remarque, sur la photo de droite, les sédiments refoulés en surface au cours du lançage.
Pour obtenir la position du toit de la nappe et déter- L'examen des sols refoulés en surface au cours du
miner approximativement la nature du sol, on a procédé lançage a montré qu'il s'agissait surtout de matériaux
de la façon suivante : sableux :
— d'une part, onze pointes filtrantes (PI à P l i ) ont été — entre PI et P5 : prédominance de sable propre avec
implantées tous les 100 mètres en moyenne le long passages graveleux,
du tracé du collecteur. Elles ont été mises en place — entre P5 et P9 : prédominance de sable plus ou
par lançage à une profondeur de 6 mètres. Après dis- moins argileux,
sipation de la pression de lançage (20 bars), chaque
— entre P9 et P11 : sable argileux comportant des
pointe filtrante, dont la partie supérieure a été laissée
couches ou des lentilles d'argile.
à l'air libre, a pu être utilisée en piézomètre,
Les sondages effectués avant les
— d'autre part, au cours du lançage, le sol a été refoulé travaux avaient mis en évidence des
en surface, ce qui a permis de l'identifier sommai- passages tourbeux dans cette zone.
rement.
On a pu conclure de ces observations que la compres-
On a pu ainsi obtenir très rapidement (en trois jours)
sibilité du sol augmentait de PI vers P U . Ceci a été
des renseignements concernant la nappe et la nature
t confirmé par la remarque suivante : le niveau de l'eau
du sol.
dans le piézomètre P10 s'est abaissé d'environ
Les relevés piézométriques effectués à deux jours 0,75 mètre entre les deux relevés alors que les indi-
d'intervalle ont été reportés sur le profil en long de la cations des autres piézomètres n'ont pas évolué de façon
tranchée (fig. 6). En se basant sur le dernier relevé, les sensible. Cette baisse de niveau au P10 a d'ailleurs eu
valeurs maximales du rabattement à prévoir dans la pour effet de rendre la surface piézométrique sensible-
zone étudiée étaient : ment rectiligne. On en a déduit que cette variation ne
— entre PI et P5 : de 0 à 0,5 mètre, correspondait pas à un abaissement de la nappe mais à
la dissipation de la pression de lançage. Le sol étant
— entre P5 et P8 : de 0,5 à 1 mètre, sableux, donc relativement perméable, en dehors de la
— entre P8 et P10 : de 1 à 1,5 mètre, section P9 - P l i le niveau de l'eau s'est stabilisé rapi-
— entre P10 et P l i : pas de rabattement. dement dans les piézomètres. Au contraire, le sol
147
comportant des couches argileuses et, de ce fait, moins — compte tenu de la nature du sol (sable) et de la faible
perméables au voisinage du P10, la pression de lançage amplitude du rabattement dans la section PI - P5,
s'est dissipée plus lentement. aucun désordre ne semblait à redouter,
L'enquête concernant les constructions a montré que — les bâtiments fondés sur semelles dans la section
la quasi totalité des bâtiments importants étaient fondés P5 - P10 risquaient d'autant moins d'être endom-
sur pieux et que le chantier devrait passer à proximité magés qu'ils sont plus éloignés du point P10.
de nombreux pavillons et petits immeubles fondés super-
ficiellement (section P3 - P10) et de bâtiments scolaires Dans ce dernier cas, les risques semblaient dans
de grande longueur (section P9 - P10). l'ensemble limités, l'amplitude du rabattement à réaliser
étant relativement faible. Il a cependant semblé plus sûr
L'ensemble de ces données a permis de dégager les de réaliser un essai en vraie grandeur afin de déterminer
conclusions suivantes : la zone d'influence du pompage et d'obtenir des éléments
la réalisation de la section P10 P l i ne nécessitait permettant de prévoir l'ordre de grandeur des tassements
aucun rabattement, éventuels
148
L
A un mètre de chaque piézomètre, des bornes en béton diminution de la dépression et par conséquent un
jouant le rôle de repères de tassement ont été scellées rabattement insuffisant.
dans le sol (la distance d'un mètre a été choisie afin que
A la suite de cette constatation, la première ligne de
les mouvements du sol, susceptibles de se produire au
pointesfiltrantesfut mise hors service (20 octobre) et
voisinage immédiat des piézomètres à la suite du lançage
remplacée par une nouvelle ligne (ligne 2) fonctionnant
ne perturbent pas les mesures de tassement).
deux jours plus tard. D'autres pointesfiltrantes(ligne 3)
Avant le début du pompage, on a relevé l'ensemble ont été lancées entre le 22 et le 27 octobre et mises en
des piézomètres et nivelé les repères de tassement ainsi service immédiatement.
qu'un repère R (non représenté sur la figure 7) situé Pendant le mois qui a suivi le début du pompage,
de l'autre côté de l'école par rapport à la route nationale. le tassement des repères et les niveaux piézométriques
Pour éviter tout risque defissurationdes bâtiments ont été observés. La fréquence des mesures, élevée au
scolaires, il avait été prévu d'arrêter le pompage si les début de l'essai (4 nivellements et 4 relevés piézomé-
tassements différentiels entre les repères G l , G2 ou G3 triques par jour), a été fortement réduite par la suite
et le repère R dépassaient un centimètre. Ces tassements (1 ou 2 relevés piézométriques par jour et 1 nivellement
différentiels ne devaient toutefois être contrôlés que si par semaine), les rabattements n'ayant pas augmenté
le tassement de l'un des repères G l , G2 et G3 était une fois la ligne 3 mise en service.
supérieur à 2 centimètres.
Résultats et interprétation des mesures
149
y \_ y
ROUTE NATIONALE
• A3 A2 . . . A
^-0,50 m
/ y
^—0,3 5m .
\
/
y
y
a) après 175 heures de pompage (19 octobre)
y \ .03
/
ROUTE NATIONALE
A3 A2 Al A
— — — — — — / / ,
Bl. .Cl .El ' / /
B2. 125 m / ~
" _L2 5 m ^ / I
Y-
B3. \ s / S
-1,00m ^ / y
^ . E 3 ^ ' • " 0 0
> y
s/ yy
y y
0,7 5 m ^
10 20 n
150
7
Ligne
de p o m p a g e
des piézomètres E
ne devaient pas subir de tassements différentiels sous une profondeur de 2,50 mètres est d'environ 0,3 bar.
l'effet du rabattement. Cette profondeur de 2,50 mètres correspond sensi-
blement à la surface de la nappe après rabattement : en
Bien que le pompage ait duré un mois, les mesures
effet sous les constructions intéressées, le niveau initial
de tassement n'ont mis en évidence aucun mouvement
de la nappe était au moins à 1,50 mètre de profondeur
mesurable du sol dans la zone intéressée par le
et le rabattement devait être d'environ 1 m - 1,20 m
rabattement.
( i ' A z < 0,1 à 0,12 bar). Dans ces conditions, la
w
Plusieurs hypothèses concernant l'état de conso- contrainte effective maximale appliquée à une pro-
lidation du sol ont alors été envisagées. fondeur de 2,50 mètres était au plus égale à :
152
Consolidation d'un sol fin argileux
par application du vide
J.-L. PAUTE
I n g é n i e u r E.N.S.M.
Croupe " M é c a n i q u e des Sols''
Laboratoire Régional de Saint-Brieuc
Un remblai hydraulique construit en bord de mer en Deux planches d'essais ont été réalisées :
1964, et constitué en grande partie par un dépôt de
— la planche I : constituée par une ligne de puits de
7 à 8 mètres de sol fin (silt argileux très plastique), était
sable de 1,20 mètre de diamètre et distants entr'axes
en 1966 sous-consolidé et caractérisé par une portance
de 11 mètres dans lesquels on a simplement mis en
très faible. Pour améliorer rapidement ses propriétés
place, par lançage, une ou deux pointes filtrantes,
mécaniques, différentes solutions ont été envisagées.
Suivant les conseils de M . Kérisel, une expérience
— la planche II : constituée par deux lignes de puits
d'augmentation de la vitesse de consolidation par appli-
ponctuels d'environ 0,30 mètre de diamètre réalisés
cation du vide a été effectuée dans ce but en octobre
dans la vase conformément aux dispositions de la
1966.
figure I. Les deux lignes de puits ponctuels étaient
L'application du vide a été faite à l'aide de la méthode espacées de 3,30 mètres et sur chacune d'elles, la
des pointesfiltrantes,couramment utilisée pour les distance entre chaque puits ponctuel était de
rabattements de nappes. Cette méthode permet de réa- 1,50 mètre.
liser des puits ponctuels (fig. 1) dans lesquels une
Sur les deux planches d'essais, les pointes filtrantes
dépression est appliquée à la partie inférieure par l'inter-
étaient placées à 5 mètres de profondeur.
médiaire d'une pointe filtrante.
Vanne
E X A M E N T H É O R I Q U E D U P R O C É D É
153
O n supposera que le s o l environnant les puits p é t a n t l a pression absolue dans le collecteur et en
ponctuels est normalement c o n s o l i d é , que le niveau de supposant d'autre part que le sable du puits ponctuel
la nappe est à l a surface d u s o l et qu'aucune charge reste s a t u r é (p < p j .
n'est a p p l i q u é e sur le sol.
L a pression totale absolue au point B est :
Si l ' o n envisage un drain de sable vertical (fig. 2), 1
<7 B(abs) = Pa + Y
mis en place dans u n sol n o n c h a r g é , à l a profondeur z ,
l a pression absolue de l'eau dans le drain et dans le A v a n t application d u vide l a pression interstitielle
sol est : absolue était au point B :
u z
u
O(abs) = Pa + Fw Z B(abs) = Pa + F w
2
L a comparaison de l a pression interstitielle dans le
<7(abs) = Pa + V -
sol avant application d u vide et de l a pression intersti-
y : poids spécifique du sol saturé.
tielle dans le drain met en évidence u n gradient pro-
L a pression effective dans le sol est : voquant l'écoulement de l'eau d u sol vers le drain.
U Z
B(abs) = P + F w
et
O'B = ( p - p) + z
a (y - y ) w
Ao-' = p a - p
Puits ponctuel colmaté en surface (fig. 3a) puits ponctuel c o l m a t é o u fonction de l a profondeur
L a d é p r e s s i o n a p p l i q u é e a u puits ponctuel est indé- lorsque le puits ponctuel n'est pas c o l m a t é en surface,
pendante de l a profondeur. — le temps de tassement en se r é f é r a n t dans ce cas par-
ticulier à l a t h é o r i e des drains de sable.
A l a profondeur z-, en A , l a pression absolue de l'eau
dans le sable d u puits ponctuel est : O n remarquera que l'efficacité d u p r o c é d é , pour une
d u r é e d'application d o n n é e , est liée au coefficient de
U Z
A(abs) = P + F w consolidation d u sol.
154
Pression a b s o l u e Pression absolue
transmise p a r l'air transmise p a r l'air
a l ' e a u du d r a i n a l'eau d u d r a i n
a) puits ponctuel avec bouchon de scellement b) puits ponctuel sans bouchon de scellement
Fig. 3 - Pression absolue résiduelle transmise à l'< du drain par le dispositif d'application du vide.
numéro
profondeur
de la nature du sol observations
(en m è t r e s )
couche
INSTALLATION D E C H A N T I E R E T
silt argileux remblai DISPOSITIF D E C O N T R Ô L E
0,0 à 6,0 A
t r è s plastique hydraulique
D E L'EXPÉRIENCE
155
(Remblai hydraulique)
( Remblai d'accès)
Pompes aspirantes
- r T T T - T T T T T T T - r T T T T - T T T T T T T T T "
Gil * 'C 11
(Remblai hydraulique) & ) ,2
G6 ' C6
G i î .
Echelle
0 5 10 i
Installation de chantier Une ou deux pointes filtrantes ont été placées dans
chaque puits à 5 mètres de profondeur.
Les deux types d'expériences ont été effectués sur
une ligne parallèle au remblai d'accès et distante d'en-
Puits ponctuels
viron 15 mètres du talus de celui-ci.
Les différents travaux d'installation : mise en place 52 puits ponctuels ont été disposés suivant 2 lignes
d'une banquette de sable de 0,30 mètre d'épaisseur, parallèles distantes de 3,30 mètres, l'espacement entre
forage des puits, installation du matériel d'épuisement chaque puits ponctuel étant de 1,50 mètre sur chaque
ont eu lieu en septembre, alors que l'essai proprement ligne.
dit a été effectué en octobre. Les pointesfiltrantes(fig. 5) ont été mises en place
par lançage à 5 mètres de profondeur en injectant de
Puits de sable
l'eau sous pression dans le tube d'aspiration. On obtenait
6 puits distants entr'axes de 11 mètres ont été creusés ainsi un forage d'environ 30 centimètres de diamètre.
dans la vase avec une benne hamergrab sans blindage Lorsque la pointefiltranteétait à la profondeur désirée,
( 0 1,20 m environ - profondeur 6 m) et immédiatement on arrêtait l'injection d'eau et l'on déversait du sable
remplis de sable. dans l'espace annulaire.
156
Eau d injection Vide Des manœuvres de louvoiement du tube d'aspiration
t
permettaient la mise en place gravitaire du sable.
Le tube d'aspiration était ensuite relié au collecteur
général, lui-même relié aux pompes aspirantes (fig. 6),
celles-ci permettant, en particulier, de créer une
dépression en conduite normale de l'ordre de 0,7 à
0,800 bar.
r
i i
roi
/s
\/
,;
"> 50
3 0
g
LU
a 20
Diamètres
équivalentsijj)
157
Dispositif de constatation Pour avoir une idée approximative du temps de
réponse des piézomètres ouverts, on a utilisé la formule
Les appareils de constatation n'ont pu être mis en
de Hvorslev [4].
place qu'après la réalisation des gros puits et des puits
ponctuels. Les premières mesures coïncident donc avec Dans le cas le plus défavorable (couche de vase argi-
le début de l'application du vide. On n'a pu de ce fait leuse) et en se basant sur les résultats' d'essais œdomé-
mesurer les pressions interstitielles initiales. triques, on peut estimer le coefficient de perméabilité à
-6
10 cm/s. Le temps de réponse à 50% est alors
Mesure des tassements d'environ un jour et le temps de réponse à 90 % de trois
Les mesures de tassement ont été effectuées à l'aide jours. Etant donnée la présence de nombreuses couches
du tassomètre mis au point au Laboratoire régional minces de sable fin dans le remblai hydraulique, il s'agit,
d'Angers [2-3]. Le principe de cet appareil est repré- en fait, de valeurs maximales du temps de réponse.
senté sur la figure 8.
Les cellules de tassement ont été placées à environ
0,30 mètre de profondeur. Les mesures de tassements
ont été faites par comparaison à des cellules témoins DEROULEMENT D E L'ESSAI -
placées dans le remblai d'accès dont la fondation CONSTATATIONS
pouvait être considérée comme incompressible.
La mise en service des pointesfiltrantessur les deux
Mesure des pressions interstitielles plateformes d'essai (puits de gros diamètre et puits
Elles ont été faites à l'aide de piézomètres Géonor ponctuels) a été faite progressivement entre le
29 septembre et le 4 octobre.
fonctionnant pour la plupart en piézomètres ouverts,
sauf ceux situés à proximité des puits de sable et des Les pompes d'aspiration fonctionnèrent en continu
puits ponctuels qui étaient équipés en piézomètres à jour et nuit jusqu'au 30 octobre, avec cependant deux
volume constant (fig. 9). arrêts des pompes la nuit du 20 au 21 octobre et celle
du 21 au 22.
Les bagues poreuses des piézomètres placés dans la
vase étaient situées à 2,70 mètres de profondeur. Les Les débits globaux de l'eau rejetée par les pompes
orifices des tubages ont été nivelés à différentes périodes d'aspiration et provenant des deux planches d'essais
du chantier. étaient de 2 000 à 3 000 litres/heure.
co 2
réservoir de gaz carbonique sous pression
M manomètre à mercure
Cellule
w
Fig. 8 - Schéma d'un tassomètre, pour la mesure des tassements W.
158
Puits de sable (fig. 10)
Les tassements et les pressions interstitielles ont été
mesurés suivant la ligne des puits et suivant un profil
perpendiculaire à celle-ci et passant par l'axe d'un puits
(fig- 4).
Les tassements en fin d'expérience ont été ici relati-
vement réduits : 12 centimètres sur le puits, 8 centi-
mètres à mi-distance entre deux puits et 3 centimètres
à une distance équivalente suivant le profil perpen-
diculaire.
La pression interstitielle initiale à 2,70 métrés de pro-
fondeur n'était pas uniforme sur l'ensemble du site :
vraisemblablement de l'ordre de 0,37 à 0,40 bar, le
long de la ligne des puits et un peu plus faible vers le
sud. On peut cependant constater que le sol était sous-
consolidé (excès de pression interstitielle de l'ordre de
0,1 bar), et que d'autre part l'écoulement de l'eau était
bien dirigé vers les puits.
Cependant avec une telle maille, l'efficacité était rela-
tivement réduite.
Des piézomètres ont été placés dans un puits à dif-
férentes profondeurs afin d'apprécier la valeur de la
Piezometre ouvert Piezometre a volume constant dépression créée par la pointefiltrante(fig. 11).
Si l'on considère la nappe au niveau du sol, sans
Principe de fonctionnement. application du vide, la pression interstitielle à chaque
niveau aurait été représentée par la ligne u = ^ z.
0 w
159
Pression de l eau (bar) On considérera que l'isochrone correspondant au
0,3 0 4 0.5
4 octobre représente la pression interstitielle initiale,
dans la vase à 2,70 mètres de profondeur. On note éga-
lement ici la perturbation apportée par la mise en place
jy du remblai d'accès, puisque l'excès de pression intersti-
tielle Au est de 0,140 bar au milieu des deux rangées de
X
\ ! ligne U = y 0 w » puits ponctuels et de l'ordre de 0,080 bar à 9 mètres.
Fig. 11 - Répartition de la pression de l'eau dans un puits On notera que lorsque les pompes d'aspiration ont
de sable de 1,20 mètre de diamètre. été arrêtées entre le 19 et le 22 octobre, la pression
160
en eau w, par une augmentation du poids spécifique y , d
tassements. Méthode des puits ponctuels, en deux rangées, distants sondages effectués sur le site avant l'essai d'application
de 3,30 mètres (profils en travers).
du vide sont de l'ordre de 0,080 bar entre 0 à 2,5 mètres
et 0,150 bar entre 2,5 et 5 mètres.
interstitielle a fortement remonté (isochrone du
21 octobre). Le tassement final déduit de ces valeurs serait de
46 centimètres.
Évolution des caractéristiques du sol — Temps de tassement : Il a été évalué à partir de la
Pour apprécier l'évolution des propriétés du sol lors théorie de Barron* : les deux rangées de puits ponctuels
de l'essai, des sondages au scissomètre de chantier ont peuvent être assimilées à un réseau de drains verticaux
été effectués avant et après l'application du vide. Deux dont la maille équivalente serait :
sondages avec prélèvements d'échantillons intacts ont
également été réalisés après l'application du vide. D = ^3,3 x 1,5 = 2,20 m
Le sondage SI, effectué à une quinzaine de mètres 3 2
En tenant compte de la valeur C = 6x 10~ cm /s,
vers le sud, au-delà des puits ponctuels, donne des indi- r
161
Fig. 13 - Principales caractéristiques du sol soumis ou non à l'application du vide.
sondage SI, à 15 mètres en dehors de la zone d'essai,
sondage S2, entre les deux lignes de puits ponctuels, après application du vide
CONCLUSIONS
Cet essai, certes imparfait (mais il s'agissait surtout montre que le coefficient de consolidation avec écou-
de tester rapidement un procédé peu employé dans ce lement horizontal C doit être supérieur à 10~ cm /s.
r
3
2
BIBLIOGRAPHIE
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162
Stabilité des talus routiers
G. PILOT
I n g é n i e u r T.P.E.
Chef de Section adjoint à la
Section " M é c a n i q u e des Sols"
D é p a r t e m e n t des Sols
Laboratoire Central
GÉNÉRALITÉS
Au cours de 1967, le Groupe d'études des talus
(G.E.T.) a effectué une étude sur les glissements de
talus routiers qui ont pu être observés de 1963 à 1967*.
Dans ce domaine, sur 165 talus examinés, plus de 120
étaient, le siège de circulations d'eau : c'est dire à quel
point le rôle de l'eau est important ; encore, faut-il pré-
ciser que dans ces 120 cas il se manifestait une action
visible : écoulements d'eau ou suintements à la surface
du talus. Dans les 45 autres cas, l'eau est parfois inter-
venue sous une forme qui n'était pas visible directement.
C'est notamment le cas des ruptures de remblais sur
sols mous : les glissement ont eu lieu à cause d'une
insuffisance de la résistance au cisaillement provenant
des fortes surpressions dans l'eau interstitielle.
163
Dans le second cas, un régime permanent s'établit donné, sont à court terme ou à long terme. C'est dans
et la pression de l'eau en un point ne dépend plus que ce contexte que s'est produit un glissement de la fouille
de la géométrie du talus et des conditions aux limites. de la centrale nucléaire de Bradwell en Grande-Bretagne
où l'étude à court terme ne laissait pas prévoir une
Dans tous les cas, le résultat essentiel pour les études rupture très rapide.
de stabilité est de pouvoir évaluer la valeur de la pression
interstitielle u qui intervient dans la détermination de la D'après l'expérience que l'on a des talus routiers
résistance au cisaillement maximale : dans les sols argileux, on peut cependant dire que bien
T max = c' + (a — u) tgyy. des glissements se sont produits entre un et trois ans
après les terrassements ; il en a été ainsi sur la R.N. 186
A court terme, u est la somme de deux termes au Petit-Clamart (en 1966), sur l'autoroute du Sud, dans
u + Au, u étant la valeur initiale de la pression
0 0 la glaise verte (presque tous les ans), et sur l'autoroute
interstitielle avant les travaux et Au l'excès de pression du Nord (en 1968). Parfois il suffit de quelques mois,
interstitielle né de la variation des contraintes. Le calcul notamment pour l'autoroute A.6 près de Pouilly-en-
de Au est, théoriquement, possible à partir de la relation Auxois et près de Mâcon (en 1968). Dans certains autres
de Skempton [1]. Cependant, les coefficients de cette cas, c'est au bout de six et dix ans que les glissements
relation ne sont pas constants, ce qui rend difficiles les se sont produits (déviation de Sarcelles en 1968, dévia-
calculs de stabilité à court terme en contraintes effectives tion d'Arpajon en 1967 et en 1969).
à partir des contraintes calculées. Pour cette raison, on
lui préfère, la plupart du temps, l'étude en contraintes Il est donc essentiel de noter que le constat de stabi-
totales où le comportement au cisaillement des sols fins lité d'un talus argileux pendant six mois, par exemple,
se traduit brutalement par T = C ; cette valeur,
u n'est pas un gage de sécurité pour l'avenir et cela
déduite d'essais en laboratoire ou en place, intègre le n'autorise pas à différer la mise en place de systèmes
rôle des grains et celui de l'eau. de drainages.
164
Les forces dues à l'écoulement permanent de l'eau Il y a d'abord les difficultés inhérentes aux sites :
sont toujours importantes. Il est bon de rappeler l'exem- la reconnaissance géologique doit être suffisamment
ple repris sur la figure 1 car il montre que l'action de précise pour permettre la mise au point du programme
ces forces, dans le sens d'un glissement, peut être de de mesures ; il faut pouvoir poser des piézomètres et
l'ordre de grandeur des forces de pesanteur qui consti- surtout s'assurer de ce que représentent leurs indications.
tuent la cause naturelle des ruptures.
Ensuite, il manque généralement une donnée fonda-
mentale pour prévoir la forme de l'écoulement à long
o terme : la condition limite en amont du talus. En effet,
lorsqu'on se pose ce problème pour étudier un barrage
en terre, le niveau de l'eau dans le réservoir, parfaite-
ment connu, fixe la condition hydraulique amont. Dans
le cas des talus routiers, cette donnée n'existe générale-
ment pas, sauf pour des conditions géologiques tout à
fait particulières ; il faudrait donc évaluer les alimenta-
tions provenant du bassin versant, les capacités de
rétention des formations supérieures, etc.
165
Le problème réside dans la détermination de ces Ceci conduit à Ah = 0 ; la charge hydraulique
deux éléments, en tenant compte de ce que sur la surface est donc une fonction harmonique. La résolution de cette
libre la pression interstitielle u = 0. équation est possible, dans des conditions et par des
moyens que nous préciserons ultérieurement.
La pression u et la charge hydraulique h sont liées
en un point quelconque par h = z H — — où z est la On doit faire deux remarques importantes :
w — le calcul de la répartition des pressions interstitielles
cote du point considéré. ^
u passe par la résolution de cette équation, compte
tenu des conditions aux limites du problème.
Par ailleurs, dans un sol homogène et isotrope,
l'écoulement permanent est régi par : — la charge h ainsi que la pression interstitielle u ne
dépendent pas de la perméabilité du milieu ; c'est-à-
— la loi de Darcy v = — k grad h dire que si les conditions aux limites étaient identiques,
(k = coefficient de perméabilité) deux massifs, l'un en sable, l'autre en argile, connaî-
— l'équation de continuité en milieu incompressible traient la même répartition de pressions ; il en serait
—• tout autrement des débits qui seraient, eux, dans le
div v = 0. rapport des coefficients de perméabilité.
Oh
— la surface libre u = 0, h = z, 0;
3n
— les lignes de courant, orthogonales aux lignes équi-
potentielles (— = fj) ;
ah
— les lignes de suintement u = 0, h = z mais — j= 0 ;
Zone de suintement sur un talus au contact
des éboulis et des calcaires.
dn
— les lignes imperméables qui sont des lignes de courant
166
L a résolution de A h = 0 se fait donc dans u n A partir d u r é s e a u d ' é c o u l e m e n t , i l est très facile de
domaine limité par certaines de ces lignes o ù les condi- calculer l a pression interstitielle en u n point quelconque
tions aux limites sont connues. D a n s le cas des talus M (fig. 5) ; i l suffit de c o n n a î t r e Péquipotentielle passant
routiers, o n c o n n a î t souvent, outre l a géométrie de par M . E n effet :
l'ouvrage, une couche i m p e r m é a b l e sous le pied d u talus
ainsi qu'une-condition limite en aval (par exemple le K = — + Z M + z A
Surface libre
70 60 50 4,0 3,0 20 10
0 5 m
Surface libre
\
V///////////////////////////////////////////////////////,
Pente Echelle H * V
— 0 5 m
a) sans ligne de suintement
60
55 50 45
: n
40 35 30 25 2,0 15 1,0 0,5
Surface libre
Fig. 5 - Calcul de la pression interstitielle. Fig. 6 - Répartition des pressions interstitielles sur un cercle de glissement.
167
Le mode de formation d'un massif argileux supposé Surface libre
homogène (sédimentation) conduit à une anisotropic
naturelle. Cette anisotropic initiale peut être accentuée
par le dépôt d'autres sédiments, par la consolidation ou
par l'érosion des couches supérieures ; de telles condi-
tions entraînent, entre autres, une anisotropic de la
perméabilité qui se traduit généralement par un coeffi-
cient de perméabilité horizontal k supérieur au coeffi- h
0
— k grad h, k =
7,0 6.0 50 4.0 3,0 20 1,0 0
2 2
, 3h , 3h .
D'où k -r-r + k ^-r = 0
dx dy
h v
2 2
S u r f a c e libre
k h ah 2
ah 2
ou : = 0
dx 2
dy 2
c he lie
H & V
ah
2
ah 2
+ 0
3X 2
dy 2
Fig. 9 - Réseau d'écoulement du talus réel. On note que la surface libre
est moins incurvée vers le bas et qu'une surface de suintement est apparue
On peut donc étudier l'écoulement dans un talus en sur le parement du talus.
sol anisotrope par résolution d'une équation de Laplace,
à condition de faire l'étude du type précédent (milieu
isotrope) sur un modèle affine du talus réel dans le La figure 10 présente les résultats de calculs de sta-
bilité avec trois types defiltrationdifférents : écoulement
rapport (fig. 7, 8 et 9). en sol isotrope, en sol anisotrope (k = 16 k ) et écou- h v
k h lement horizontal.
Surface libre Lorsque les sols sont hétérogènes, ce qui est le cas
général, la résolution théorique devient quasi-impossible ;
l'essentiel est alors de sefixerun schéma simple qui per-
mette d'avoir une idée valable, semi-quantitative du
réseau d'écoulement.
168
D est évident que la position est toute différente lorsqu'il
2 068 1.874 1.78 3 1858 s'agit d'un barrage en terre dont la ruine peut conduire
1.934 /j.770 17861 à des catastrophes.
2,049 j 1,808* 1,715*| 1,898
) ? ? \ \ 1696 J.740 1
équations d'équilibre.
.^96\^ Vl605/,1,885
\ ^1,772-^1^78/ .2,427
D est parfois avantageux d'envisager une autre forme
d'intervention en introduisant la force de percolation,
ou poussée d'écoulement. Afin de bien examiner l'équi-
valence des deux points de vue, on considère un élément
de volume AN, choisi dans un écoulement linéaire, à
direction constante (fig. 11) : cet élément est limité par
deux lignes de courant et deux équipotentielles. Indépen-
a) en sol isotrope damment des réactions intergranulaires, il est soumis à
son poids W et aux pressions interstitielles dont la résul-
—• —•
y
tante est U ; ces deux forces ont une résultante R. En
1.594
20
/l2
explicitant son intensité et en la projetant sur deux axes
respectivement vertical et parallèle à la direction de
l'écoulement, on trouve que les deux nouvelles compo-
santes sont égales :
13 ^Jl.545
— dans le sens vertical, au poids déjaugé,
— dans le sens de l'écoulement, à une force de volume E
^ >' 10 / \
v
— !*•» \ dirigée selon l'écoulement, dont l'intensité est i ^ , w
1
cl) + (Wcos a - ub) tg<5'
2
cosa
F =
E W sin a
c) en sol isotrope avec nappe horizontale
169
Fig. 12 - Forces dans un talus en considérant
les pressions interstitielles.
170
l'écoulement est également parallèle au terrain naturel, stade, admettons que l'on connaisse ou que l'on ait
s'écrit : fait des hypothèses raisonnables sur les conditions aux
2 c' / y\ w tg(P' limites ; il reste à déterminer le champ des charges
F = + (1- m ) hydrauliques h en régime permanent dont on déduira
sin 2 /} yz \ p ' tg /5 le champ des pressions interstitielles u introduit dans
Lorsque la nappe est au niveau du sol (m = 1), et que les calculs de stabilité à long terme. Trois méthodes
c' est négligeable : peuvent être utilisées :
t g < P
F = /1 _ ' „ j _ ^fl' 1. Tracé graphique direct des lignes équipotentielles et
\ p / tg jS ~ 2 tg/3 des lignes de courant ;
On en déduit que, à l'équilibre limite, la pente limite 2. Reproduction de l'écoulement, en étudiant un autre
n'est que la moitié de ce qu'elle serait sans écoulement phénomène régi lui aussi par la loi de Laplace ;
hydraulique.
3. Résolution mathématique de Ah = 0.
a) Étude hydrogéologique de la nappe, avant les Le type d'analogie, de très loin le plus utilisé, est
travaux, l'analogie électrique. Suivant la complexité du problème,
on dispose de trois types d'appareillages :
b) Étude, en laboratoire, du ou des régimes hydro-
dynamiques dans le talus et calcul du coefficient
— Écoulements permanents bidimensionnels en milieux
de sécurité,
homogènes isotropes ou non (extension possible aux
c) Étude, en cours d'exécution et après les travaux,
milieux hétérogènes simples). On utilise la méthode dite
de l'évolution de la nappe et des pressions intersti-
du papier conducteur, qui consiste à découper dans un
tielles.
papier conducteur la forme du talus et à appliquer, aux
limites, des potentiels électriques analogues aux charges
Nous n'examinerons ici que la phase b)*. A ce
hydrauliques. La surface libre et la surface de suinte-
ment sont déterminées par approximations successives ;
* Les phases a) et c) sont traitées aux articles « Rappel des
notions fondamentales » de M . Rat et H . Josseaume et « Drainage ensuite, les lignes équipotentielles électriques sont tracées
et rabattement de nappes » de M . Rat. directement sur le modèle à l'aide d'une sonde reliée
171
à un pont de type Wheatstone. La figure 16 montre un est difficile à manipuler, compte tenu, surtout, des
modèle en cours d'étude. La méthode est simple et assez conditions aux limites à respecter.
rapide, le matériel est bon marché; par contre on est
Lorsque le réseau d'écoulement est obtenu, il est
assez limité dans la complexité des problèmes à traiter,
facile d'en déduire le champ des pressions intersti-
en particulier, il est difficile d'obtenir des papiers
tielles à introduire dans le calcul de stabilité.
conducteurs dont les conductibilités soient dans le
rapport des perméabilités de divers sols. Ce procédé Dans certains cas de talus et d'écoulements, le calcul
a été développé surtout depuis 1949 à l'Institut de stabilité a été présenté sous forme d'abaques. Citons
Biaise Pascal du C.N.R.S. les suivants :
172
• on ne jugera pas l'efficacité du système de drainage de drainage, et aussi, en fonction d'impératifs liés aux
au seul débit qu'il évacue : ce sont les piézomètres conditions du chantier :
qui indiqueront si la nappe baisse et si les pressions
— éloignement des matériaux drainants adéquats,
diminuent ;
— temps d'action envisagé pour le drainage,
• il est prudent de contrôler la pérennité des drai-
nages : ce sont également des piézomètres qui don- — période des travaux,
neront des renseignements. — accessibilité,
— engins disponibles sur le chantier.
La pérennité des drainages est évidemment liée
à la nature des matériaux drainants. Pour avoir vu, En fait, on peut toujours proposer des solutions
parfois, de l'eau ruisseler à la surface de tranchées de drainages mais, en plus de l'efficacité, il faut
drainantes, nous pensons qu'on n'accorde pas assez qu'elles soient exécutables et si possible non ruineuses.
d'attention aux conditions de filtres et que quelques A ce propos, on doit noter que les drainages sont
types de règles sont à rappeler : toujours des ouvrages chers, la stabilité des talus étant
— A propos des barrages en terre, l'avis de Terzaghi bien souvent à ce prix. Il n'y a pas de solution pure-
était que : ment « intellectuelle » et le meilleur mécanicien de sol
• un matériau cohérent comprenant au moins 15 % peut seulement assurer, qu'à dépense donnée, il propose
d'argile (< 2 fi) ne colmate pas un filtre dont les meilleures conditions possibles.
D x 1/10 mm ;
1 5 Il faut donc généralement faire un calcul écono-
• en milieu pulvérulent : mique pour choisir entre plusieurs solutions possibles.
(D15) filtre _ g
(dg ) 5 sol
Un des types de drainage des talus les plus fré-
M. Kerisel propose de retenir cette règle en la quemment employés est le masque drainant sur les
complétant par une condition sur la forme de la talus de déblai. Son rôle est analogue à celui de la
courbe granulométrique : si D est la dimension des 1 0 0
recharge aval d'un barrage en terre à noyau ; du fait de
plus gros grains du filtre, les grains de diamètre D sa forte perméabilité, la nappe est rejetée à l'intérieur
/ D U du talus définitif. C'est une solution sûre. On peut,
sont en pourcentage ( — — 1 3
théoriquement, en calculer les dimensions, par une étude
^îoo
de stabilité classique, pour qu'il conduise à un coeffi-
— Le « U.S. Bureau of Réclamation » recommande cient de sécurité acceptable (fig. 17).
pour les filtres à granularité uniforme des barrages
en terre :
vd ) s»5u
1
(D o)
5 filtre = 3 à 4
(d ) 5u sol
173
(souvent exécuté à 2/1, parfois à 3/2). On doit donc se Enfin, les talus de déblai peuvent être équipés de
préoccuper aussi de la stabilité à court terme de ce talus. drains subhorizontaux. On se heurte toujours, dans ce
Pour assurer le succès de cette construction, l'entreprise cas, au problème de la densité des drains. Sans méthode
doit prendre ses dispositions pour exécuter rapidement sûre de détermination, un drain au moins tous les dix
le chantier de drainage. mètres de longueur du talus paraît nécessaire en une ou
plusieurs nappes suivant la hauteur. Leur efficacité est
Les tranchées de déblai peuvent être équipées de meilleure en les forant inclinés par rapport au talus
tranchées drainantes longitudinales. Cette méthode est car ils recoupent ainsi plus de lignes de courant.
limitée par la profondeur que peuvent atteindre les
tranchées; actuellement, elles ne sont guère envisa-
geables au-delà de 3 à 4 mètres, sinon, il faut boiser.
Par contre, on peut en disposer plusieurs étages sur
le parement du talus (ftg. 18).
174
BIBLIOGRAPHIE
111 A.-W. SKEMPTON, The pore coefficients A and B , Geotechnique, 4 (1954), 143-147.
Une bibliographie abondante traite de ce problème, soit théoriquement, soit sous forme de description de travaux. Indépendamment des
ouvrages classiques d'hydraulique et de mécanique des sols (E. H A R R , P . Y . A . POLOBORINOVA-KOCHINA, G . SCHNEEBELI, K . TERZAGHI,
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175
discussion
La discussion qui a suivi l'exposé a permis d'insister sur quelques points, de préciser certains autres et
a entendre un compte rendu de M . Menneroud * sur les travaux de drainage d'un talus en pente instable.
Pour calculer correctement la stabilité d'un talus, il est nécessaire de la faire d'une façon très p o u s s é e . Elle
ne doit g é n é r a l e m e n t pas être limitée au voisinage immédiat de l'axe car, pour prévoir correctement l'évolution de
la nappe, il faut connaître son alimentation. Elle sera longue (deux ans) car il faut connaître la position la plus
haute de la surface piézométrique.
E f f i c a c i t é du drainage
Le drainage a pour but de diminuer les pressions interstitielles à l'intérieur du talus. L'efficacité d'un s y s t è m e
drainant ne peut être contrôlée que par des p i é z o m è t r e s . Les débits é v a c u é s étant surtout fonction de la p e r m é a -
bilité du milieu.
Lorsque les coefficients de perméabilité sont très faibles, les débits le sont aussi et le temps nécessaire au
rabattement augmente. Le rayon d'action des drains est alors petit et il est n é c e s s a i r e d'implanter un réseau très
dense de drains. Il existe quelques formules pour calculer l'écartement des drains (formule de Guyon, de Vibert).
Elles ne sont pas exactement a d a p t é e s à nos problèmes.
Un drainage demande une réalisation très s o i g n é e (filtre anticontaminant) et un entretien sérieux, sinon son
efficacité diminue rapidement par suite du colmatage.
T r a n c h é e s et é p e r o n s drainants
Leur réalisation est délicate et doit être rapide pour éviter les é b o u l e m e n t s . Au-delà de trois m è t r e s de
profondeur, il faut prévoir un s o u t è n e m e n t .
Dans tous les cas, on les équipera d'un drain poreux ou d'un tube plastique crépine. Il est difficile de trouver
un filtre convenable pour les matériaux fins.
Talus de remblais
Lorsque l'on construit un remblai sur une pente instable, il existe deux m é t h o d e s pour assurer la stabilité
de l'ensemble : la b u t é e de pied ou le drainage.
Les talus de remblais sont sujets à des ruptures superficielles, dues g é n é r a l e m e n t au mauvais compactage
des bords. Elles peuvent entraîner des ruptures plus graves, par régression. Mais il peut y avoir aussi contamination
du remblai par l'eau qui s'infiltre par le terre-plein central ou le long des glissières de sécurité.
Les talus sont souvent le siège de d é s o r d r e s superficiels qui demandent un entretien important. On ne doit
pas négliger l'influence de la végétation qui régularise la teneur en eau et e m p ê c h e partiellement l'altération
superficielle.
* G é o l o g u e au Laboratoire d é p a r t e m e n t a l de Nice.
176
Site d'implantation du viaduc du Carei.
S t a b i l i s a t i o n d ' u n e p e n t e i n s t a b l e par d r a i n s s u b h o r i z o n t a u x
Trois viaducs importants (Pescaire, Pala, Carei) s'appuient sur du flysch o l i g o c è n e . Ce matériau, constitué
d'alternance de marnes et g r è s plus ou moins c o n s o l i d é s , est t r è s sensible aux glissements.
Pour é v i t e r que des d é s o r d r e s n'affectent les fondations, deux mesures ont é t é prises : fondations profondes
et drainage des versants.
177
178
En ce qui concerne le deuxième point, un drainage expérimental a tout d'abord é t é mis en place sur la rive
droite du Carei (figure ci-contre) qui réunissait les conditions les plus défavorables, à savoir :
— p r é s e n c e du contact marnes bleues-flysch en amont de la pile 2,
— pente très prononcée,
— p r é s e n c e d'un glissement fossile au droit de la pile 3.
Deux piézomètres S 2 3 DA et S 2 3 D B , ce dernier équipé d'un limnigraphe, ont é t é forés avant l'exécution
du drain S 2 3 DC.
Lors de l'exécution du S 2 3 DB, des essais de perméabilité (essais Lefranc à niveau variable) ont é t é réalisés.
Ils ont m o n t r é :
1 - que la perméabilité du flysch était essentiellement une perméabilité de fissure (lors des essais, seules les zones
fissurées absorbaient des débits notables) ;
3 - que ces fissures étaient en connection et en charge (la hauteur piézométrique était voisine de 15,50 m è t r e s ) ;
- 6
4 - les perméabilités t r o u v é e s lors des essais étaient toujours de l'ordre de 10 m/s, résultats devant être
pris avec circonspection compte tenu d'une perméabilité de fissure ;
Lors du forage du drain S 23 DC, des venues d'eau ont é t é c o n s t a t é e s à 34, 4 2 , 4 7 et 54 mètres. La nappe
a é t é rabattue de 10 m è t r e s au S 2 3 D B . Les débits initiaux étaient de 12 l/mn puis se sont stabilisés à 3 l/mn
pendant une vingtaine de jours et sont ensuite p a s s é s à 1,8 l/mn sans que la nappe remonte dans les piézomètres.
L'évaluation de la perméabilité a permis de calculer un rayon théorique d'influence (25 m è t r e s dans ce cas).
Ceci a permis de fixer un é c a r t e m e n t inter-drain pour la réalisation de la deuxième phase du drainage expérimental.
Pratiquement cet é c a r t e m e n t a é t é fixé entre 1 5 et 2 0 m è t r e s . Mais, auparavant, ont é t é forés trois piézomètres
provisoires (a, b, c) et deux définitifs ( V 3 - V 5) sur lesquels des essais de perméabilité ont été de nouveau
5
effectués. Les perméabilités trouvées étaient de l'ordre de 10 m/s jusqu'à 15 m è t r e s de profondeur et de
10"* au-delà.
La surveillance du réseau de piézomètres et du débit des drains montre que le s y s t è m e fonctionne bien à l'heure
actuelle et que, lors de fortes pluies prolongées, on n'observe pas de r e m o n t é e importante.
179
Vue de l'ensemble du chantier de l'autoroute A.31 au lieu-dit «le Château-sous-Clévant», en mai 1969.
Passage de l'autoroute Nancy-Metz
au lieu-dit "le Château-sous-Clévant"
C. PILOT
I n g é n i e u r T.P.E.
Chef de Section adjoint à la
Section " M é c a n i q u e des Sols"
Présentation
H. SCHLUCK
I n g é n i e u r des Ponts et Chaussées
Arrondissement "Autoroutes"
Direction d é p a r t e m e n t a l e de l'équipement
de Meurthe-et-Moselle
C'est en 1963 que, conscient de la difficulté majeure de faire passer l'autoroute A.31 sur un versant en forte
pente dont l'instabilité s'était déjà manifestée par d'importants glissements, le Service de Meurthe-et-Moselle avait
sollicité la constitution, sous les auspices du Laboratoire central et du Service spécial des autoroutes, du Groupe
d'études du « Château-sous-Clévant ».
La mission du service spécial des autoroutes*, essentiellement d'ordre géométrique, était d'étudier un tracé
épousant au mieux le terrain naturel, condition impérative, a priori, de la stabilité de l'autoroute.
Ce tracé fut rapidement défini par les moyens du calcul électronique et l'étude conduisit à adopter des
chaussées à niveaux décalés présentant, en plan, une suite de courbes progressives de 700 à 1.000 mètres environ
de rayon.
Le Groupe d'études resta, en définitive, constitué par les ingénieurs du Département des sols du Laboratoire
central, du Laboratoire régional de Nancy et de notre Service, auxquels furent associés deux spécialistes réputés
de la mécanique des sols et de l'hydrogéologie : la Société Mécasol et le Bureau d'études de géologie appliquée
et d'hydrologie souterraine (Burgeap).
La Société Solétanche fut également appelée, en raison de son expérience, à collaborer aux travaux du groupe,
en vue de faciliter l'exécution de décisions toujours urgentes en ce domaine où la durée des études et des périodes
d'observation qui leur succèdent, est inévitablement longue.
Les travaux du groupe, rapidement entrepris, furent poursuivis pendant plus de quatre années jalonnées de
réunions d'études, assorties de visites des lieux, au cours desquelles les échanges de vue des participants se
révélèrent très positifs et fructueux.
Lorsque la première relation de cette opération de Clévant fut donnée, lors des journées d'hydraulique de
novembre 1968, nous avions montré notre espoir de voir bientôt gagné ce très difficile passage « Sous-Clevant ».
C'est, à présent, une certitude puisque la plate-forme de l'autoroute est en cours d'achèvement sans que des
désordres quelconques aient été constatés sur les talus ou le terrain environnant, malgré des conditions d'exécution
très défavorables au cours de l'automne 1968-69.
Il est néanmoins nécessaire d'assurer une surveillance vigilante du bon fonctionnement des ouvrages de drainage
et de l'évolution concomitante des niveaux piézométriques ; aussi aurons-nous encore besoin des conseils du groupe
à ce sujet.
Sa constitution et les résultats positifs de ses travaux sont, pour nous, un très bel exemple de participation
avant la lettre, et c'est collectivement que nous remercierons les ingénieurs et techniciens des Sociétés associées,
des Laboratoires central et régional et de notre Service, ainsi que les ingénieurs du Service spécial des autoroutes
qui furent chargés, à l'origine, de susciter sa formation et l'aidèrent à définir ses objectifs.
Septembre 1969
181
L'autoroute A.31, entre Nancy et Metz, se situe originalité parmi les mesures généralement retenues dans
sur plusieurs kilomètres, au-delà de Nancy, dans la la construction des autoroutes.
vallée de la Meurthe. Le fond de cette vallée n'est pas
très large et il est pratiquement tout occupé par la
Meurthe elle-même et le canal, la voie ferrée, la route É T U D E D U SITE
nationale, des maisons et des usines. Le tracé de l'auto- La figure la) représente, en plan, le passage de
route a donc dû être placé à flanc de coteau, au-delà l'autoroute qui est à peu près partout en léger remblai ;
de Champigneules, après le viaduc de Frouard, en rive localement, en quatre sections, le talus amont est en
droite de la Meurthe (fig. 1, p.\S4). déblai, surtout au droit des buttes sud et nord où deux
Les sols qui tapissent ces flancs sont essentielle- masses d'éboulis sont plus importantes (vers E et M).
ment des éboulis dont les éléments appartiennent à
divers étages du Jurassique et du Lias. Les matériaux Le C.D.40, en amont de l'autoroute, montre à l'évi-
dominants sont des argiles (Toarcien) dans lesquelles dence l'instabilité du site : il a été à moitié emporté
sont emballés des blocs de calcaire (Bajocien) de toutes par un glissement, il y a une vingtaine d'années, à un
tailles et du minerai de fer (Aalénien). endroit où la plateforme est en remblai de deux mètres
seulement. En outre, la chaussée est assez déformée et
Le calcaire bajocien qui constitue le sommet du de nombreusesfissuresparallèles à l'axe de la chaussée
plateau joue le rôle de réservoir et les sources qui en se situent sur la moitié ouest. Signalons aussi que plu-
sont issues s'infiltrent dans ces versants où elles ali- sieurs arbres qui le bordent sont sortis de l'alignement
mentent une nappe pelliculaire dans les formations dans la zone du glissement, au droit d'une petite source.
d'éboulis à dominante argileuse.
L'étude du site s'est faite par étapes, chaque cam-
Ces conditions se traduisent par la formation de pagne de sondage complétant la précédente et tentant
versants instables. L'aspect mamelonné des pentes natu- de la préciser. Les reconnaissances se sont ainsi étalées
relles révèle bien les glissements qui s'y produisent de 1962 à 1966.
régulièrement.
É t u d e géologique
La construction d'une autoroute sur ces formations
se heurte donc aux problèmes de stabilité : au lieu-dit En coupe, au droit du « Château-sous-Clévant », le
« Le Château-sous-Clévant », près de Pompey, il s'agit site présente la succession de couches suivantes, de haut
d'assurer la stabilité de l'autoroute, en léger remblai, à en bas (fig. 2) :
la base d'un de ces versants naturellement instables. — le calcaire (Bajocien),
Le lieu de passage est impératif, les terrains disponibles — le minerai de fer (Aalénien),
dans la vallée étant destinés aux futures extensions des
— les grès supraliasiques,
aciéries de Pompey.
— les argiles (Toarcien),
Devant la difficulté qui se présentait, l'Ingénieur — les schistes carton,
maître d'œuvre décida, en 1963, de confier les études
à un groupe de travail comprenant le Bureau d'études — les grès médioliasiques,
de géologie appliquée et d'hydrologie souterraine — les marnes à ovoïdes (Domérien).
(Burgeap), le Bureau Mécasol et les laboratoires des
Ponts et Chaussées, auquel l'Entreprise Solétanche, Le versant lui-même est tapissé d'éboulis de pente
chargée des sondages, était associée. dont le pied recouvre localement des allusions de la
Meurthe.
Les tâches de ce groupe étaient :
La campagne de sondage de l'étude spécifique a
— d'organiser et d'exécuter les études d'hydrogéologie permis de dresser le profil en long géologique dans
et de mécanique des sols, l'axe de l'autoroute (fig. 1b). On y rencontre :
— d'élaborer un système expérimental de drainage et
• des alluvions récentes de la Meurthe au sondage c3
de contrôler son efficacité,
(2,4 m de vase ou argile molle) ;
— de faire le plan des drainages définitifs.
• des éboulis de pentes qui constituent la formation la
plus importante, mais aussi la plus hétérogène ; leur
Dans cette communication, on s'attachera surtout à épaisseur est, au maximum, de 15 m à la butte sud
décrire le système de drainage profond qui constitue une (sondage E) et 20 m à l a butte nord (sondage M).
182
1
Gres
s u p r a li a s l q u e s
Nappe d eboul is
P a s s a g e de I a u t o r o u t e
Schistes
Carton
Grés
medioliasiques
- i - i - ' - 1-1-rzr
M a r n e s a ovoï des - - I - - I - I- -I - - r - l - l - l - - I - I - ' "I - I - I - I T l-l
l - l - l - l - l - I- I - I -
•I- I- I - I -T^T
l - l - l -I - I ^ T ^ T
I -I
-I- I- I- I- l - l - I- I-
- 1-1
I-
-II- •I- I- I- I-
— des argiles et marnes plastiques noires provenant C e profil en long ne donne qu'une idée i n c o m p l è t e
de l'altération des schistes carton, du site. L a figure 3 r e p r é s e n t e u n profil en travers au
— des marnes altérées enrobant des blocs calcaires et droit de l a ligne de sondages K et fait a p p a r a î t r e l a
d u minerai de fer ; masse d'éboulis argileux sur laquelle est fondée l'auto-
route ainsi que l a couche, l a m i n é e , de schistes carton
• au sud, des schistes carton, pyriteux, plus o u moins qui ont été entraînés. L e grès médioliasique, dont le
altérés ; pendage transversal est é g a l e m e n t de l'ordre de 3 % , se
• en dessous, le banc de grés medioliasiques, é r o d é s à termine en sifflet, sans l'affleurer; i l est recouvert par
l a partie nord, dont le pendage est de 3 % vers le les éboulis ; cette position joue un rôle d é t e r m i n a n t
sud ; dans l a stabilité de cette zone.
183
184
185
Étude hydrogéologique Étude de mécanique des sols
Tout en amont, le calcaire, le minerai de fer et le Les essais ont été effectués en laboratoire, sur échan-
grès supraliasique constituent un ensemble susceptible tillons intacts. Les matériaux étudiés sont :
d'accumuler de l'eau et de la redistribuer au versant : — les matériaux de surface (éboulis),
la nappe infrabajocienne sert de source d'alimentation
— les schistes carton,
continue des éboulis et y crée ainsi un niveau aquifère
superficiel. — les grès médioliasiques,
— les marnes à ovoïdes.
Dans le secteur sud (al, d2), le niveau hydrostatique
correspond à celui de la nappe alluviale de la Meurthe
LES MATÉRIAUX DE SURFACES
dont les alluvions, perméables, favorisent le drainage
naturel de la nappe superficielle. Par ailleurs, surtout Ce sont des éboulis de pente hétérogènes, argileux
au nord, cette nappe circule dans des éboulis à perméa- ou marneux avec des passages limoneux et sableux,
bilité variable mais toujours faible, en raison de la renfermant des rognons calcaires et gréseux et aussi,
teneur en argile. parfois, desfiletsgypseux provenant de l'oxydation des
pyrites.
Les grès médioliasiques, formation perméable, coin-
cée « en sandwich » entre deux formations marneuses Les valeurs des teneurs en eau sont assez dispersées
qu'elle draine, contiennent une nappe aquifère qui est (entre 14,5 et 39 %) ; la moyenne de 96 mesures est
plus ou moins bien drainée suivant la nature des maté- de 23,9 %.
riaux auxquels ils sont abouchés :
Les masses volumiques du sol sec connaissent la
— vers le profil E , les grès entaillés par la rivière sont même dispersion ; la valeur moyenne est de 1,63 t/m 3
directement en contact avec les alluvions grossières (les sols sont pratiquement saturés) ; la moyenne des
de la Meurthe qui en assurent le drainage et l'on masses volumiques est de 2,02 t/m . 3
— vers le sondage A , les grès sont recouverts par consolidation s'étagent de 0,6 à 3,3 bar, et la moyenne
15 mètres de schistes carton et ils sont isolés des des indices de compression C est de 0,12.
c
— vers le nord (sondages K à O), les gres sont plus (47 mesures), dans le second cas 0,8 bar (44 mesures) ;
hauts, le pendage vers la Meurthe étant moins mar- les paramètres de résistance au cisaillement intergranu-
qué. Ils se terminent par un biseau surmonté d'ébou- laire, calculés par moyenne de 41 éprouvettes, ressor-
lis argileux: la nappe des grès, maintenue captive tent à c' = 0,1 bar et d>' = 24°.
par les schistes carton, ne trouvant pas d'exutoire,
En ce qui concerne la stabilité de la pente natu-
contribue à alimenter la nappe superficielle des
relle au sondage K , si l'on examine une rupture plane,
éboulis (fig. 3) et y maintient un niveau piézomé-
parallèle au terrain naturel, à 4 mètres de profondeur,
trique élevé. Vis-à-vis de la stabilité, ces conditions
pour un écoulement uniforme dont la surface libre serait
d'écoulement sont particulièrement défavorables.
au niveau du terrain naturel, on trouverait un coefficient
Le niveau d'équilibre de la nappe profonde se de sécurité F » 3,2. Cette discordance avec l'instabilité
trouvé élevé à tel point que, localement, les piézomètres manifeste de la pente (F < 1), provient de deux facteurs
étaient artésiens (légèrement en amont du remblai). (fig. 4) :
lointaine que celle, directe, de la pluie) qui a permis avec ces valeurs on trouverait F « 1,30. La diffé-
d'orienter vers le biseau des grès les reconnaissances rence entre 1,30 et 1 proviendrait de l'imagé simpli-
destinées à découvrir l'origine de ces glissements. fiée de l'écoulement hydraulique.
186
1
Fig. 5 - Tranchées drainantes et drains subhorizontaux expérimentaux dans la zone des sondages K .
187
Fig. 6 a)- Réseau d'écoulement naturel dans les éboulis de la zone des sondages K . Étude par analogie électrique (document Mécasol).
LES MARNES A OVOÏDES système de drainage qui pourrait être étendu à toute la
section d'autoroute.
Ce sont des marnes très compactes fossilifères et
pyriteuses. La première idée fut de construire un drainage de
surface, dont la technique restait à définir : drains sub-
La teneur en eau moyenne est de 9,4 % (19 mesures) horizontaux suivant la ligne de plus grande pente ou
3
et la masse volumique est de 2,34 t/m . tranchées drainantes suivant cette même direction.
Afin de vérifier l'efficacité de ces deux systèmes, deux
La moyenne de 14 essais de compression simple est tranchées drainantes expérimentales, p l et p2, et deux
de 24,5 bars ; une série d'essais triaxiaux consolidés drains subhorizontaux, dl et d2, ont été exécutés (fig. 5).
drainés conduit à c' = 0,1 bar et O' = 50°. Ces quatre drains sont situés dans les éboulis, à une
profondeur moyenne de 2,50 mètres environ ; ils traver-
Le matériau est pratiquement incompressible.
sent donc des terrains de perméabilité médiocre :
Cette étude confirme que la couche « sensible » est '-» Le débit de la tranchée pl est nul bien que l'extré-
constituée par les éboulis et que l'écoulement, de l'eau mité de la tranchée ait atteint des blocs de grès ;
y joue un rôle prédominant. ceux-ci proviennent certainement d'éboulis englobés
dans une matrice argileuse imperméable et ne permet-
ÉTUDE DES DRAINAGES tent pas de « décharger ».
A la suite de ces études, il apparaît que c'est la
• La tranchée drainante p2 débite de façon irrégulière ;
zone des sondages K qui est soumise aux conditions
elle a certainement contribué au rabattement d'un
hydrogéologiques les plus critiques. La nappe de surface
mètre qui a été constaté au piézomètre K6, en moins
étant alimentée par la nappe profonde des grès et l'écou-
d'une semaine.
lement localement ascendant, ces conditions sont très
défavorables vis-à-vis de la stabilité. • Le drain subhorizontal d l , malgré un faible débit
(0,004 1/s) a rabattu rapidement les niveaux des pié-
Cette constatation étant faite, il était évident que zomètres du profil L : 2,3 m en L, 2 m en 12, 1 m
c'est cette zone qui devait servir de « test » pour le en IL
188
Fig. 6 b) - Calcul sommaire de stabilité de la pente naturelle avant le drainage de la zone K.
189
215
• le drain subhorizontal d2, situé à proximité du profil relevés dans les divers piézomètres. La principale obser-
K débite en moyenne 0,02 l/s, sans influencer les vation concerne l'alimentation de la nappe superficielle
piézomètres voisins. par les grès ; on trouve, en particulier, qu'il existe toute
une zone, partie en amont de l'autoroute mais sous
Ce système de drainage n'a donc pas fourni les le C D . 40, partie sous le remblai, où les lignes d'écou-
résultats espérés puisque, hormis sur la ligne L, les lement sont dirigées de bas en haut, ce qui délimite une
piézomètres n'ont pratiquement pas varié.
« zone critique ». Si l'on effectue un calcul sommaire de
Dès lors, il apparaissait nécessaire d'agir directement stabilité, en glissement plan (fig. 6b), à partir de
par un drainage profond sur les grès médioliasiques qui caractéristiques de résistance au cisaillement résiduelle
étaient apparus comme la principale source d'alimen- (c; = 0 et d>; = 16°), il vient F x 1,14. Si l'on tient
es es
tation en eau des glissements. compte de ce qu'il existe sans doute des lignes de rup-
ture plus défavorables que celle choisie, on voit que cet
Pour se fixer une idée de l'efficacité que pourrait écoulement rend bien compte de l'instabilité naturelle de
avoir un drainage à ce niveau, une étude d'écoulements la pente. Un type de drainage profond a été simulé en
hydrauliques, par analogie électrique sur papier conduc- faisant l'hypothèse de l'exécution d'une rangée de puits,
teur, a été effectuée. Après exécution de plusieurs au droit du sondage k8, dans laquelle la charge serait
modèles destinés à bien ajuster conditions aux limites abaissée de 8,60 m; la figure 7a) montre le réseau
et zones de perméabilité avec les indications des pié- d'écoulement qui en résulte : on note qu'il n'y a plus
zomètres, on a obtenu le réseau d'écoulement représenté de lignes de courant ascendantes et que, dans la mesure
sur la figure 6a). Le niveau piézométrique dans les grès où la surface du terrain naturel ruisselle en permanence,
médioliasiques est déterminé en imposant la charge il n'y a plus de zone dangereuse. Le même calcul que
correspondant aux mesures sur le piézomètre k8 et en les précédents (fig. 7b) conduit dans ces conditions,
adaptant des zones perméables dans les éboulis afin à un coefficient de sécurité de 1,78, ce qui assure la
que les potentiels mesurés s'accordeut aux niveaux stabilité de la pente.
190
191
192
1
Puits relais implanté dans les éboulis : la déformation des cadres de rigidité met en évidence l'importance des forces de poussée
(il a été nécessaire d'ajouter un deuxième cadre, et de modifier, en profondeur, le système d'étaiement).
193
Le programme de mise en service du système expé-
rimental a été établi afin d'analyser l'efficacité respective
de chacun des éléments drainants : puits relais seul,
puits amont seul, puits amont et ses drains subhorizon-
taux, enfin, système complet.
D E R O U L E M E N Î I
Pompage Perforation Perforation Forage Forage
DES puttsretais collecteur aval collecteur drains drains
entre puits puitsamont puitsrelais
TRAVAUX
A r r i v é e d'eau dans le 16/11
( à 35m du p u l l s r e l a i s A r r ê t du drainage par le puits amont
1 (fermeture du c o l l e c t e u r )
Phase 1 Phase 2 Phase 3
203
202
201
VA RI A t I 0 N
200
DJES 199
NIVEAUX 198
PIEZOMETRiQUES 197
1 96
195
194
193
30 mm
HAUTEUR
20 mm
DES
1 o mm
PRECIPITATIONS
0 mm
Phase 2 Puits relais et puits amont (avec drains Rabattements très importants de la nappe des grès (4 à 6 m),
subhorizontaux). a c c e n t u é s par le forage des drains subhorizontaux.
Phase 3 Puits relais et ses drains subhorizontaux Baisse s u p p l é m e n t a i r e à p r o x i m i t é des drains subhorizontaux
isolés du puits amont (ses eaux ne s ' é c o u - des puits (2 m en k12) r e m o n t é e des niveaux près du puits
lent plus vers la Meurthe). amont (2,50 m en k8).
Phase 4 Mise en service du dispositif complet. Baisse des niveaux à p r o x i m i t é du puits amont. Pas de chan-
gement près du puits relais.
195
2° Le rabattement de la nappe des grès est très impor- — la stabilité de la zone amont de l'autoroute ne peut
tant et le secteur où la nappe est déprimée s'étend à être assurée que par un drainage profond au niveau
grande distance du dispositif ; le rabattement dépasse des grès médioliasiques ;
7 m sur tout le biseau de grès, jusqu'à une distance
— ce système n'agissant pas sur la nappe des éboulis
de plus de 100 m vers le sud et il atteint 5 m à 100 m
en aval des grès, il était nécessaire d'exécuter, en
du puits, en direction du nord. Cet abaissement de 7 m
outre, un drainage superficiel composé de tranchées
est à comparer avec celui de 8,50 m qui avait été
drainantes transversales.
imposé sur le modèle d'analogie électrique ; on doit
donc attendre du drainage réel un effet semblable à Ce drainage définitif (fig. 11) comprend donc, outre
celui qui a été indiqué par les calculs sommaires. le système expérimental en K :
3° On ne remarque, dans la période considérée, aucune — Au titre des drainages profonds :
influence du système de drainage profond sur les niveaux au droit des sondages I : un puits et cinq drains
de la nappe des éboulis, en aval du biseau de grès subhorizontaux,
médioliasiques. Cette nappe, à cet endroit est donc
au droit du sondage L : un puits amont, un puits
essentiellement alimentée par les écoulements super-
relais et six drains subhorizontaux,
ficiels et les précipitations ; ainsi, elle est remontée,
tout au long de la période octobre-février, à la suite au droit du sondage M : un puits amont, un puits
des précipitations d'automne et d'hiver. relais et six drains subhorizontaux.
196
la construction de tranchées drainantes transversales,
de 2,50 m de profondeur, espacées de 40 m.
'OMppy ì
pr.12,80 m
L E G E N D E
T r a n c h é e s drainantes 0=100mm
0 = 300 m m
9 = 42 m m
197
c o m m e n t a i r e s
Situation du p r o b l è m e
Ainsi qu'il a été dit, diverses raisons (toutes impérieuses) rendaient impossible l'hypothèse de tracés différents.
Il fallait donc s'accommoder du site, ce qui entraînait la construction de l'autoroute sur le bord d'une ancienne
loupe de glissement, d'où les travaux de drainage destinés à couper l'alimentation en eau. Le coefficient de
sécurité, avant travaux, était évidemment inférieur à l'unité (des arbres situés au bord aval du C D . 4 0 avaient
reculé de plusieurs mètres).
Le coût du drainage, des travaux annexes et des études, a été de 1.900.000 francs qui se décomposent ainsi :
— Études 2 9 0 . 0 0 0 francs
— Puits 4 9 0 . 0 0 0 francs
(puits amont, 5 8 mètres à 3 . 8 0 0 francs = 2 2 4 . 0 0 0 francs
puits relais, 4 2 mètres à 6 . 3 0 0 francs = 2 6 6 . 0 0 0 francs)
— Drainage à partir du fond des puits 3 5 0 . 0 0 0 francs
— Tranchées drainantes (3.937 mètres à 142 francs) 5 5 9 . 0 0 0 francs
— Divers (bétonnage, passage sous le C D . 4 0 , etc.) 2 1 1 . 0 0 0 francs
Ce coût, apparemment élevé, ne correspond en fait qu'au prix d'un pont de 7 5 mètres ou d'une traversée
de vergers (bien souvent, pour un simple franchissement de rivière, le kilomètre d'autoroute revient à 10 millions
de francs).
L'examen des rabattements produits par la mise en service de chacun des systèmes met en évidence leur
influence caractéristique. O n peut aussi vérifier la perméabilité de fissures des grès (des rabattements ont lieu très
loin du système dans une direction donnée).
Le problème est d'ordre économique : une option est prise au début, afin de réaliser les travaux en une seule
phase (sinon, leur coût est nettement plus élevé), rechercher le système le plus efficace. On choisit ainsi, d'abord
le puits amont (en fonction de la position du biseau des grès, des conditions d'accès), puis on décide si un puits
est nécessaire ou pas (longueur de l'exutoire). Notons aussi qu'il a fallu se placer nettement au-dessus du biseau
(supposé) des grès, celui-ci n'étant pas connu de façon assez précise.
D'autre part, l'utilisation de puits avec pompes a été rejetée, en raison des difficultés ultérieures inhérentes,
en particulier, aux problèmes d'entretien.
Ce système a permis des rabattements importants en amont de l'autoroute mais a eu peu d'influence sous
l'autoroute (rabattement d'un à deux mètres). Aussi, le système a-t-il été complété par des tranchées drainantes
réalisées sous la future autoroute.
T r a n c h é e s drainantes
Elles ont été réalisées tous les 2 0 mètres et des piézomètres (du type ouvert) ont été posés afin de
mesurer leur influence. On a constaté que le rabattement était peu important. En fait, leur rôle est d'accélérer
le drainage des éboulis, en évacuant les eaux de pluies abondantes.
I98
D i g u e s e n t e r r e
H. JOSSEAUME
199
solution « ouvrage à noyau étanche », le noyau étant Les caractéristiques de l'ouvrage sont déterminées le
construit en matériaux peu perméables et les recharges plus souvent par son comportement au cours des deux
en matériaux perméables (fig. lb). dernières phases : le talus aval est alors dimensionné en
tenant compte des conditions existant lorsque l'eau dans
Par contre lorsque les recharges sont constituées de
la retenue est à son niveau maximal et le talus amont
matériaux ayant des perméabilités nettement différentes,
en tenant compte des conditions créées par la vidange
les matériaux occupent une position d'autant plus cen-
rapide.
trale dans le corps de digue que leur perméabilité est
plus faible (barrages zones, fig. le). Cependant, dans certains cas, il s'avère nécessaire de
modifier ces caractéristiques pour assurer la stabilité de
Dans le cas où, dans un même site, des matériaux
l'ouvrage pendant la période de construction.
perméables et des matériaux peu perméables sont dispo-
nibles en grande quantité, le choix du type d'ouvrage
dépend généralement de son importance.
COMPORTEMENT DE L'OUVRAGE
Les pentes des talus d'un barrage homogène construit PENDANT SA CONSTRUCTION
à partir d'un sol argileux sont relativement faibles alors
que les pentes des talus d'un barrage à noyau sont géné- Facteurs susceptibles de provoquer la rupture
ralement plus raides (la résistance au cisaillement du sol
des recharges étant plus élevée). Il s'ensuit que le volume Pendant la période de construction, la stabilité d'une
des matériaux mis en œuvre dans un barrage à noyau digue en terre peut être compromise :
est moins important, toutes choses étant égales par
ailleurs. Cependant, il est nécessaire d'interposer entre 1. Lorsque la capacité portante du sol de fondation
le noyau et les recharges, des filtres ayant pour but est insuffisante, c'est-à-dire lorsqu'il comporte une (ou
d'empêcher l'entraînement des éléments fins du sol. La plusieurs) couche argileuse peu ou moyennement consis-
construction de ces filtres est suffisamment onéreuse, tante. Le temps de consolidation d'une telle couche sous
pour que, dans le cas de certains petits ouvrages, la le poids du corps de l'ouvrage est généralement très
solution « digue homogène » soit plus économique. supérieur à la durée de la construction. On se trouve
donc sensiblement dans les conditions d'un chargement
non drainé et la résistance au cisaillement mobilisée
DIFFÉRENTES PHASES DE L'ÉTUDE DE dans l'argile est sa cohésion non drainée C . Si l'argile
u
LA STABILITÉ D'UNE DIGUE E N TERRE est peu consolidée, C ne peut équilibrer les efforts de
u
200
/
/
3 /
/
Caractéristiques du s o l /
/
>
/
L i m i t e de l i q u i d i t é W|_ = 35
s
/
I n d i c e de p l a s t i c i t é lp = 18 /
S [
/
/
Poids s p é c i f i q u e sec tfd i n i t i a l = 1,74 t / m 3
/
/
Teneur e n e a u W = 16, 5 7 . (su pé rieur d ' e n v i r o n 2 points /
/
a la t e n e u r en eau o p t i m a l e ) /
•
/
/
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/
/ t y
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/
/
S'
/
/
s
/
0
0 1 2 3 4
Fig. 2 - Variations de la pression interstitielle en fonction de la contrainte verticale, pendant un essai triaxial non drainé effectué
à déformation latérale nulle (essai K ) . 0 tend vers l'unité pour les valeurs élevées de <7,
a, A
échéant, devenir égal à l'unité. L a diminution du volume sol est de l'ordre de la teneur en eau optimale ou lui est
des vides se traduit par une augmentation de la pression supérieure, la compressibilité du fluide interstitiel
interstitielle d'autant plus importante que la compressi- diminue très vite lorsque l'on charge le sol et la pression
bilité du fluide interstitiel (eau + air) est plus faible par interstitielle augmente de plus en plus rapidement avec
rapport à la compressibilité du squelette solide*. la surcharge jusqu'à ce que le sol soit saturé. Ce phéno-
mène est illustré par la courbe de la figure 2 repré-
Lorsque le degré de saturation initial est suffisamment sentant les variations de la pression interstitielle dans
faible, c'est-à-dire lorsque la teneur en eau w du sol est
inférieure de quelques points à la teneur en eau optimale
de compactage, l'air interstitiel ne se dissout pas complè- * Par exemple, la variation Au de pression interstitielle, consécutive
tement dans l'eau interstitielle, m ê m e si la pression à une variation Acr, de la contrainte totale verticale lorsque le
sol ne subit aucune déformation latérale, a pour expression :
exercée par la partie supérieure du remblai est grande.
Dans ces conditions, le fluide interstitiel reste suffi- Au = l
—^-Aa x
201
une éprouvette de sol compacté soumise à une pression Il s'ensuit que la pression interstitielle se dissipe
verticale cr croissante à déformation latérale nulle. On
l partiellement pendant la construction. Cependant, dans
le cas d'un ouvrage d'une certaine hauteur construit à
remarque, en particulier, que le rapport tend vers
partir de matériaux argileux relativement humides, cette
l'unité pour les valeurs élevées de a II en résulte que
v
dissipation est généralement insuffisante pour assurer
les pressions interstitielles qui se développent dans le sa stabilité. A moins d'adoucir fortement la pente des
corps de digue pendant sa construction compromettent talus ou de diminuer la teneur en eau du matériau (ce
d'autant plus sa stabilité que sa hauteur est plus qui n'est généralement pas possible en climat humide),
grande. on est alors amené à construire le corps de digue en
plusieurs étapes. La pression interstitielle pendant la
Ceci peut également être mis en évidence en consi-
construction varie alors comme le montre lafigure4.
dérant la résistance au cisaillement non drainé du corps
de digue. Lafigure3 représente la courbe intrinsèque
obtenue à partir d'un essai non consolidé non drainé
effectué sur un sol argileux compacté à une teneur en
eau assez élevée. La résistance au cisaillement du sol
augmente avec la contrainte normale, mais de plus en
plus lentement (ceci en raison de la dissolution progres-
sive de l'air interstitiel dans l'eau interstitielle). Elle
devient constante lorsque le sol est complètement saturé.
La résistance au cisaillement mobilisée le long d'une
surface potentielle de glissement est donc sensiblement
du même ordre dans le cas d'une digue de grande Hauteur du r e m b l a i au-dessus du point c o n s i d e r é
202
on réduit ainsi la compressibilité du squelette solide On peut déterminer un ordre de grandeur des
mais on augmente le degré de saturation du sol, d'où pressions interstitielles qui apparaissent pendant la
une diminution de la compressibilité du fluide inter- construction à partir d'essais spéciaux effectués à
stitiel [3]. l'appareil triaxial : on soumet l'éprouvette à un champ
de contraintes analogue à celui qui se développera dans
Etude de la stabilité le corps de digue. Le problème est de déterminer le
champ des contraintes, c'est-à-dire les contraintes totales
Pour déterminer le coefficient de sécurité par rapport
principales extrêmes r/j et ffj en tout point du corps
au glissement, à un moment donné de la construction
de digue.
ou une fois la construction terminée, on calcule la
résistance au cisaillement des sols à partir des données L'intensité de la plus grande contrainte totale prin-
suivantes : cipale o j en un point du corps de digue est sensiblement
égale à la pression verticale yh exercée par le sol situé
au-dessus du point considéré (bien que la direction de la
contrainte o, ne soit pas nécessairement verticale).
Paramètres
Pression interstitielle
de cisaillement Selon Bishop et Henkel [4] la valeur moyenne du
Sols p e r m é a b l e s uti- Angle de frottement Nulle rapport — des contraintes principales effectives est
lisés pour la cons- interne <t>'
truction du corps de
vraisemblablement comprise entre deux valeurs
digue.
extrêmes :
m é a b l e s du sol de non d r a i n é e C u
de poussée des terres au repos,
fondation.
a'
— la valeur moyenne de — que l'on obtient le long de
la surface potentielle de glissement la plus défavo-
rable, c'est-à-dire celle correspondant au coefficient
L a résistance au cisaillement des sols peu perméables
de sécurité F choisi. Comme présenté sur la figure 6,
mis en œuvre dans le corps de digue peut être calculée
le cercle de Mohr (C), représentatif des contraintes
de deux façons :
moyennes- le long de cette surface de glissement est
• en utilisant les paramètres de cisaillement non drainé
C u
e t
® u (étude en contraintes totales). Ceux-ci sont tangent à la droite D de pente tg (D^ = -j; tg <P' et
obtenus à partir d'essais non consolidés non drainés F
effectués sur des éprouvettes de sol c o m p a c t é dans les c'
d'ordonnée à l'origine —
m ê m e s conditions que le corps de digue. On notera que
la courbe intrinsèque d'un sol non saturé, tracée en
fonction des contraintes totales, n'est pas une droite
(fig. 3) et ne peut être définie par un m ê m e couple de Fig. 6 Droite i n t r i n s è q u e effective
paramètres C et <î> que dans un domaine limité de
u u
203
dantes peuvent être obtenus en réalisant les essais applicable aux sols non saturés. Toutefois, Bishop et
suivants : Bjerrum [6] ont montré que les erreurs ainsi commises
— un essai K non drainé avec mesure de la pression
0
ne sont importantes que lorsque la teneur en eau du sol
interstitielle, est suffisamment faible pour que les pressions intersti-
tielles qui se développent ne mettent pas en cause la
— un essai non drainé à coefficient de sécurité F cons-
stabilité de l'ouvrage.
tant, avec mesure de la pression interstitielle, au cours
duquel on fait varier simultanément les contraintes
Coefficient de sécurité minimal :
0"j et cr appliquées à l'éprouvette de façon à ce que
3
les cercles des contraintes effectives restent tangents Un glissement du corps de digue pendant la cons-
à la droite D (fig. 6). truction ayant des conséquences moins graves que
lorsque l'ouvrage est en eau, on peut adopter un coeffi-
Chacun de ces deux essais permet de tracer une
cient de sécurité relativement faible. Terzaghi et Peck [7]
courbe de variation de la pression interstitielle en
recommandent cependant de ne pas descendre au-
fonction de la plus grande contrainte principale a v
dessous de F = 1.30.
La différence entre les pressions interstitielles corres-
pondant à une même valeur de a est faible pour les
l
(V a + 0,02 V ) u = (V
w 0 a - A V + 0,02 V ) (u + Au) (Loi de Mariotte)
w 0
V + 0,02 V - AV
a w
Au =
V a + 0,02 V w - AV
avec les notations de lafigure7a). a) demonstration de la formule du « U.S. Bureau of Reclamation ».
Remarque : AV
rigueur la loi de Terzaghi a' = a — u n'est pas est égal à la pression atmosphérique.
204
Comparaison des calculs en contraintes totales et en d'exploitation qui déterminent pour une large part les
contraintes effectifes caractéristiques de l'ouvragé. Celles-ci doivent être
telles que non seulement la stabilité soit assurée avec
On trouve des valeurs différentes pour le coefficient
un coefficient de sécurité minimal de 1,5, mais également
de sécurité suivant que l'on étudie la stabilité en
que le débit de fuite reste inférieur à une valeur
contraintes totales ou en contraintes effectives. En effet,
admissible.
les pressions interstitielles que l'on prend implicitement
en compte lorsque l'on utilise les paramètres C et d>
u u
Lorsque le régime permanent s'est établi, les pressions
sont les pressions interstitielles au moment de la rupture interstitielles dans le corps de digue et sa fondation sont
du sol, alors que les pressions interstitielles considérées totalement indépendantes des contraintes existant dans
dans une étude en contraintes effectives correspondent Le sol. L'étude de la stabilité ne peut, dans ces conditions,
à un état du sol différent de l'état de rupture. Les pre- être faite qu'à partir des contraintes effectives. Il est
mières sont généralement inférieures aux secondes sur- alors nécessaire de connaître les paramètres de cisail-
tout lorsque l'on a affaire à des sols dilatants. lement intergranulaire c' et <D' et la distribution de la
Le calcul en contraintes effectives semble devoir être pression interstitielle dans l'ouvrage.
préféré :
Paramètres de cisaillement intergranulaire
— les pressions interstitielles prises en compte sont
sans doute plus proches de la réalité que celles inter- Les paramètres c' et <ïï sont déterminés à partir
venant implicitement dans le calcul en contraintes d'essais triaxiaux consolidés non drainés avec mesure
totales, de la pression interstitielle ou d'essais consolidés
drainés, effectués sur des éprouvettes compactées dans
— il permet l'exploitation rationnelle des mesures de
les mêmes conditions que le corps de digue et sur des
pressions interstitielles effectuées dans le corps de
éprouvettes découpées dans des échantillons intacts
digue pendant sa construction. Les hypothèses de
prélevés dans le sol de fondation.
calcul peuvent alors être vérifiées à chaque instant,
— dans le cas des ouvrages construits en plusieurs Il est indispensable, surtout pour les sols compactés,
étapes, il permet de tenir compte de la dissipation de de saturer complètement les éprouvettes en leur appli-
la pression interstitielle qui se produit pendant les quant une contre-pression élevée. En effet la cohésion
arrêts du chantier et de l'augmentation plus lente de c' peut diminuer considérablement, voire s'annuler,
la pression interstitielle lors des reprises de la lorsque le sol se sature (l'angle de frottement interne <$>'
construction. est par contre peu sensible à une variation de la teneur
en eau). Or, une erreur par excès commise sur la valeur
Remarque : de c' conduit à surestimer le coefficient de sécurité de
l'ouvrage, l'écart avec le coefficient de sécurité réel
La résistance au cisaillement non drainé et les
pouvant être très élevé dans le cas d'une digue de faible
pressions interstitielles pendant la construction varient
hauteur.
très rapidement avec la teneur en eau de compactage.
Quelle que soit la méthode d'étude employée, les essais
Pressions interstitielles
de sol doivent donc être effectués sur des éprouvettes
compactées à une teneur en eau aussi proche que pos- Les pressions interstitielles dans l'ouvrage et dans le
sible de la teneur en eau de construction. Celle-ci sol de fondation sont déterminées à partir des équipo-
n'étant généralement pas connue à l'avance avec suffi- tentielles de l'écoulement permanent. Le réseau des
samment de précision, on a intérêt à effectuer les essais équipotentielles est souvent étudié par analogie élec-
à différentes teneurs en eau encadrant la teneur en eau trique, le modèle analogique employé servant également
de construction la plus probable. On peut ainsi apprécier au calcul du débit de fuite. Dans ce'qui suit, nous
l'influence de la teneur en eau de compactage sur le examinerons les cas d'écoulement les plus typiques
coefficient de sécurité. rencontrés dans la pratique :
205
Écoulement à travers un barrage homogène
Lorsque l'ouvrage ne comporte pas de drains, la zone que — est plus grand.
d'écoulement recouvre la plus grande partie du talus K
aval (fig. 8a). Les pressions interstitielles y sont trop Lorsque le sol est très anisotrope, on peut annuler
élevées pour que la stabilité soit assurée avec un coef- les pressions interstitielles dans le talus aval en pro-
ficient de sécurité suffisant si l'on n'adopte pas une longeant le tapis drainant par un drain vertical ou
pente aval extrêmement faible. incliné pénétrant dans le corps de digue (fig. la).
Aussi, pour des raisons économiques, un barrage Écoulement à travers un barrage à noyau
homogène doit-il être équipé d'un système de drainage La perméabilité du noyau est souvent très inférieure
ayant pour but de réduire les pressions interstitielles à celle des recharges (rapport des perméabilités de
dans le talus aval. Une solution fréquemment adoptée l'ordre de 1 000). On peut alors considérer que les
consiste à construire sous le talus aval un tapis drainant pertes de charge sont concentrées dans le noyau, la
qui réduit considérablement l'importance de la zone recharge amont étant une zone équipotentielle (dans
d'écoulement et des pressions interstitielles (fig. 8b). laquelle la pression interstitielle est déterminée uni-
Sa longueur est limitée uniquement par des considé- quement par le niveau de l'eau dans la retenue) et la
rations de débit (plus la zone d'écoulement est grande, hauteur d'eau étant pratiquement nulle dans la recharge
plus le débit de fuite est élevé). aval.
Lorsque le rapport des perméabilités de la recharge
L'anisotropie du sol, caractérisée par le rapport — aval et du noyau est nettement inférieur à 1 000, la
k v hauteur d'eau dans la recharge aval n'est plus négli-
de la perméabilité horizontale à la perméabilité verti- geable et la surface libre y est d'autant plus haute que
cale a une influence déterminante sur l'écoulement et il ce rapport est plus faible [8].
est nécessaire d'en tenir compte pour la détermination
des pressions interstitielles et du débit de fuite. Les Comme précédemment, on peut annuler la pression
réseaux d'équipotentielles (fig. 9) montrent, en parti- interstitielle dans la recharge aval en interposant un
culier, qu'un tapis drainant est d'autant moins efficace drain entre celle-ci et le noyau.
a) sans s y s t è m e de drainage
206
— L i g n e d« courant
t ielle
Sol de f o n d a t i o n imperméable
(a )
Sol de f o n d a t i o n imperméable
( b)
Fig. 9 - Influence de l'anisotropie sur le réseau des équipotentielles dans le cas d'un barrage homogène équipé d'un tapis drainant aval.
207
de la retenue, est considérable et des gradients initia- rectiligne et !a charge hydraulique varie linéairement
lement très importants se développent dans la couche le long d'une ligne de courant (fig. 11b). Le réseau des
de surface). Souvent, la couche perméable ne peut équipotentielles représenté par la figure 12 a été établi
évacuer ces débits et l'eau s'y met en charge, la hauteur dans cette hypothèse.
piézométrique pouvant, à la limite, correspondre au
Lorsque la ligne de puits ne peut plus être assimilée à
niveau de l'eau dans la retenue. Lorsque la pression
une tranchée, l'écoulement dans la couche perméable
interstitielle au niveau du toit de la couche perméable à
peut être étudié au moyen d'abaques (abaques de
l'aval du barrage devient supérieure à la pression totale
Muskat-Jervis, par exemple [9]).
exercée par la couche de surface, il y a rupture du sol
par soulèvement (renard).
Ouvrages sur fondation perméable
On élimine généralement le risque de rupture par sou-
Il arrive fréquemment que l'on soit amené à cons-
lèvement en forant au pied du talus aval une ligne de
truire un barrage sur un sol beaucoup plus perméable
puits drainants pénétrant complètement ou partiellement
que les matériaux employés pour la construction du
dans la couche perméable (ftg. lia). Ces puits sont
corps de digue. L'écoulement à travers le sol de fon-
équipés de tubes crépines et entourés d'un filtre au
dation peut alors être étudié en supposant le corps de
niveau de la couche perméable.
digue (ou seulement le noyau étanche dans le cas de
On admet dans les calculs, qu'à l'amont du corps de recharges perméables)rigoureusementimperméable. Le
digue, la charge hydraulique dans la couche perméable réseau des équipotentielles dans le corps de digue est
est constante et correspond à la hauteur d'eau dans la ensuite déterminé en tenant compte du fait que la distri-
retenue. Lorsque les puits atteignent la base de la couche bution de la charge hydraulique à sa base est identique
perméable et sont suffisamment rapprochés pour que à celle existant à la partie supérieure du sol de fon-
l'on puisse les assimiler à une tranchée drainante, l'écou- dation. Le réseau des équipotentielles représenté par la
lement sous l'ouvrage, dans la couche perméable, est figure 13 a été construit de cette façon.
( b)
Fig. 11 - Barrage fondé sur une couche imperméable d'épaisseur relativement faible reposant sur une couche perméable.
a) une ligne de puits, assimilable à une tranchée continue, est forée en aval jusqu'au substratum imperméable,
b) conditions aux limites de l'écoulement dans la couche imperméable de surface.
208
Fig. 13 - Barrage fondé sur une couche perméable avec tapis drainant en aval. Réseau des équipotentielles.
Dans la plupart des cas, le débit de fuite à travers la mettant, à l'aval de l'ouvrage, des surpressions élevées
fondation est prohibitif. Il est alors nécessaire d'inter- pouvant provoquer des ruptures par soulèvement.
rompre la couche perméable par un écran étanche
Le forage d'une ligne de puits drainants au pied du talus
atteignant une couche de perméabilité suffisamment
aval permet d'éliminer ces surpressions mais risque
faible. Les solutions suivantes sont le plus souvent
d'augmenter considérablement le débit de fuite. On peut
adoptées :
aussi envisager de charger le sol à l'aval de l'ouvrage
— ouverture d'une tranchée jusqu'au substratum imper- pour équilibrer les surpressions (celles-ci sont déter-
méable et remplissage en matériaux argileux, ce qui minées à partir d'un réseau d'équipotentielles).
revient dans de nombreux cas à prolonger le noyau
dans la fondation (fig. 14), • Par érosion interne régressive. En milieu perméable,
l'eau peut atteindre des vitesses d'écoulement assez
— exécution d'un rideau d'injection dans les graves
élevées pour entraîner les particules les plusfinesdu sol.
propres, dans les sables grossiers, dans les roches
Considérons la ligne d'écoulement AB représentée
fissurées,
figure 15a. Si le gradient hydraulique le long de AB
— réalisation d'un voile en béton plastique moulé dans est suffisamment grand, les fines situées au voisinage de
le sol. B seront entraînées en premier, puis celles situées à une
Lorsque l'on peut accepter un débit de fuite assez plus grande distance de B et ainsi de suite. L'élimination
élevé et que l'on ne prend aucune des mesures ci-dessus, des fines du sol se traduit par une augmentation de la
la rupture de l'ouvrage peut se produire : perméabilité et par conséquent de la vitesse d'écou-
lement. Des éléments plus gros sont alors entraînés et,
• Par soulèvement du sol en aval de l'ouvrage, surtout petit à petit, le phénomène s'amplifiant, le sol de fon-
lorsque la perméabilité horizontale du sol de fondation dation se désorganise complètement.
est très supérieure à sa perméabilité verticale (cas des
alluvions). Tout se passe comme si le sol était formé On peut combattre, avec succès, le phénomène d'érosion
d'une alternance de petites couches imperméables et interne en construisant à l'aval de l'ouvrage, un filtre
de petites couches perméables, ces dernières trans- ayant pour but d'empêcher l'entraînement des fines.
209
Fig. 14 - Barrage à noyau fondé sur sol perméable, le noyau étant prolongé jusqu'au substratum très peu perméable.
Réseau des équipotentielles.
Ce filtre (fig. 15b) devra être assez étendu pour inter- Remarque :
cepter les lignes de courant le long desquelles le gradient
hydraulique moyen est suffisamment élevé pour être Si l'on considère l'ensemble des réseaux d'équipo-
dangereux (on admet un gradient moyen limite de tentielles présentés au cours de cette étude, on remarque
1/8,5 pour les sables fins et les limons et un gradient que les forces créées par l'écoulement de l'eau à travers
moyen limite de 1/3 pour les graves propres). La solution l'ouvrage tendent à provoquer la rupture du talus aval,
« puits drainants » permet également d'éviter l'érosion mais améliorent la stabilité du talus amont. Il s'ensuit
interne (les crépines des puits étant entourées de filtres), que, s'il est exclu de procéder à la vidange de la retenue
mais, comme indiqué précédemment, on risque ainsi une fois le barrage mis en eau, on pourra adopter, pour
d'augmenter le débit de fuite de façon importante. le talus amont, une pente relativement forte.
b) même barrage équipé d'un filtre aval, évitant l'amorce du processus d'érosion. Le gradient hydraulique moyen le long de la ligne
de courant émergeant à l'extrémité du filtre doit être inférieur au gradient moyen limite
210
COMPORTEMENT DE L'OUVRAGE On étudie généralement la stabilité du talus amont
PENDANT LA VIDANGE RAPIDE pendant la vidange rapide à partir des contraintes effec-
tives. Les paramètres de cisaillement pris en compte
La perméabilité des sols constituant un barrage en dans le calcul sont les paramètres de cisaillement inter-
terre est généralement trop faible pour que la surface granulaire du sol saturé. La distribution de la pression
de l'eau dans l'ouvrage s'abaisse de façon sensible interstitielle dans le corps de digue dépend de la défor-
lorsque l'on vide rapidement la retenue. La vidange mabilité des matériaux qui le constituent.
rapide peut alors être considérée comme instantanée
et c'est dans cette hypothèse que l'on se place pour M a t é r i a u peu déformable et p e r m é a b l e
étudier la stabilité du talus amont. (sable bien compacté)
Comme on l'a vu précédemment, lorsque la retenue Un écoulement s'amorce dans l'ouvrage dès que l'on
est pleine, les forces d'écoulement à travers l'ouvrage abaisse le niveau de l'eau dans la retenue. Cet écou-
tendent à stabiliser le talus amont. La vidange rapide, lement est transitoire et la position de la surface libre
en inversant le sens de l'écoulement dans la partie amont varie dans le temps. Les pressions interstitielles qui se
de l'ouvrage, crée des forces hydrauliques dirigées vers développent pendant la première phase de cet écou-
l'intérieur de la retenue. Ces forces sont suffisamment lement correspondent au coefficient de sécurité minimal
intenses pour entraîner une réduction importante du du talus amont. Leur distribution est identique à celle
coefficient de sécurité du talus amont. Inversement la que l'on obtient pour un écoulement.permanent satis-
vidange rapide améliore la stabilité du talus aval ou est faisant aux conditions aux limites représentées par la
sans effet sur elle. figure 16, dans les cas d'un barrage homogène et d'un
Niveau avant la v i d a n g e
Surface libre de l e c o u U m a n t lor que
c
laretenue
Niveau a p r è s la
V"""
Substratum imp
Ligne d écoulement
b) barrage à noyau fondé sur un sol de même perméabilité que les recharges. Le noyau est constitué d'uti' argile relativement
compressible et peu perméable.
211
Fig. 17 - Réseau des équipotentielles dans la recharge amont d'un barrage à noyau pendant une vidange rapide
(la recharge amont est constituée d'un matériau perméable et peu déformable).
Niveau a v a n t la v i d a n g e
u * y w n f
212
Les contraintes principales totales en un point M Au cours de la vidange h devient nul, h demeurant
w f
cients A et B de Skempton : et
Au = B ACT, = ACT, = ~Ky
Au = B ACT 3 + A (ACT, - Atr ) 3
vl
ACT,
interstitielle existant dans l'ouvrage en service normal
Le sol étant saturé, on a B = 1. Par ailleurs le coeffi- (retenue pleine, écoulement permanent).
cient A est inférieur à l'unité pour les sols argileux
compactés et la plus petite contrainte principale décroît Avant la vidange la pression interstitielle en un
davantage que la plus grande à la suite d'une vidange point M du talus amont est :
rapide*. Il s'ensuit que le coefficient B est supérieur
u = F» (h + hf - h')
0 w
à l'unité^t que l'on se place du côté de la sécurité en
prenant B = 1 pour calculer la valeur de Au au point M . Elle devient immédiatement après la vidange :
Avant la vidange, la plus grande contrainte prin- u = u + Au = u - h y = y ( h - h')
0 0 w w w f
Fig. 19 - Talus amont d'un barrage revêtu d'une couche en matériau très perméable.
Ligne de courant
Niveau a v a n t v i d a n g e
Equipotentielle
Fig. 20 - Barrage à noyau équipé d'un tapis drainant amont. Réseau d'écoulement dans la recharge amont.
213
Lorsque l a retenue est pleine, l a charge hydraulique
varie peu dans le talus amont, aussi l a valeur de h ' est-
elle négligeable. O n a dans ces conditions :
u = y„ h f
BIBLIOGRAPHIE
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triaxial test to the solution of stability problems, Norges Geotekniske Institut, Norvège, 34.1960), Traduction L.C.P.C. 63.T.78.
[7] K . TERZAGHI et R . - B . PECK, Mécanique des sols appliquée aux travaux publics et au bâtiment, Dunod (Paris, 1957), 567 p.
[81 H . - R . CEDERGREEN, Seepage, drainage andflownet, John Wiley and Sons (New-York, Londres, Sydney, 1967), 489 p.
[9) G. POST et P . LONDE, Les barrages en terre compactée, Gauthier-Villars (Paris, 1953), 185 p.
[ 10] N . MORGENSTERN, Abaques de stabilité des pentes au cours de vidanges rapides (Stability charts for earth slopes during rapid
drawndown, Géotechnique, R . U . Vol. 13, 2, 1963, p. 121-131), Traduction L.C.P.C. 65.T.7.
214
Liste des principaux symboles
utilisés dans les différents articles de ce numéro
e : Epaisseur d'une couche contenant une nappe R : Rayon d'action d'un puits ou d'une tranchée.
captive.
S : Coefficient d'emmagasinement
f„. : Force hydraulique par unité de volume,
= n : porosité efficace, pour une nappe libre,
e
u : Pression interstitielle.
Epaisseur d'une nappe libre reposant sur un
substratum imperméable horizontal (les deux
definitions sont équivalentes, dans les hypo- v : Vitesse apparente ou vitesse d'écoulement.
thèses de Dupuit, si l'on prend comme plan
de référence des cotes le substratum imper- z : Cote d'un point par rapport à un plan de
méable). référence horizontal, l'axe Oz étant dirigé vers
le haut.
h 0 : Hauteur d'eau dans un puits ou une tranchée,
au-dessus du substratum imperméable. a : Coefficient de compressibilité du sol.
h = h + h.
p 0 s
$' : Angle de frottement interne d'un sol.
Les Journées d'hydraulique des sols ont été organisées en vue de faire le point des connaissances
des Laboratoires des Ponts et Chaussées dans ce domaine; les conclusions à en retirer se doivent donc
de bien faire ressortir l'étendue et les limites de leurs connaissances et, par suite, de leurs possibilités
actuelles d'intervention.
S'il en était besoin, et nous aurions tendance à penser que ce rappel n'a pas été inutile, les
journées ont souligné un fait bien connu des géotechniciens : l'importance primordiale de l'eau dans les
travaux de génie civil, tant pour la stabilité immédiate ou à long terme des ouvrages, que pour leurs
conditions pratiques de réalisation. Il est donc essentiel, notamment pour tous les travaux de fondation,
que l'attention des maîtres d'œuvre soit suffisamment tournée vers ce problème et que nos laboratoires
soient en mesure de les aider à maîtriser ce paramètre déterminant qu'est l'eau.
Si nos connaissances dans le domaine de l'hydraulique des sols sont dès maintenant appréciables,
elles demeurent dans l'ensemble insuffisantes. Il existe, comme nous /'allons voir, des lacunes sérieuses
qui nécessitent des recherches et des constatations sur ouvrages réels.
La solution d'un problème concret d'hydraulique des sols est, comme dans d'autres domaines,
subordonnée à la collecte préalable d'un certain nombre de données. La qualité de l'étude est elle-même
directement commandée par celle des résultats des mesures qui permettent de les obtenir.
• Bien que les problèmes d'hydrogéologie n'aient été que peu abordés au cours de ces journées orientées
principalement sur l'hydraulique, on ne saurait trop insister sur la nécessité des études hydrogéologiques
dans les reconnaissances de sites ou de tracés : toute étude précise d'hydraulique débute par une
étude hydrogéologique soignée, c'est-à-dire :
— étendue à une zone suffisamment vaste, débordant largement, dans la quasi totalité des cas, l'emprise
proprement dite de l'ouvrage, pour bien appréhender la configuration générale des nappes et des
écoulements et leurs conditions d'alimentation;
— appuyée sur de nombreux points d'observation, soit naturels (affleurements des niveaux aqulfères et
des couches encaissantes, puits, sources, aspect de la végétation, etc.), soit provoqués (forages avec
prélèvements d'échantillons et équipement en piézomètres);
— poursuivie sur une durée suffisante (au moins une année) pour apprécier les variations saisonnières,
amplitude et vitesse;
— mettant bien en évidence la ou les nappes, leur configuration, ainsi que la géométrie des toits
et murs des différentes nappes.
A constater dans les études concrètes l'insuffisance, tant au stade de /'avant-projet sommaire
qu'à celui de l'avant-projet détaillé, de la description du contexte hydrogéologique, notamment des
conditions d'alimentation des nappes, on doit recommander aux laboratoires d'entreprendre un effort
sérieux auprès des ingénieurs maîtres d'œuvre pour les convaincre de l'utilité des études hydrogéologiques
et de la nécessité de disposer d'un délai suffisant pour les mener à bien (une ou plusieurs années avant
l'exécution des travaux suivant l'importance du problème).
Il leur faut également exercer leurs géologues à « trouver l'eau », c'est-à-dire à reconnaître sa présence
préjudiciable, et le débit n'est pas de ce point de vue le critère significatif, à la stabilité et à l'exécution
des ouvrages de génie civil.
• Les mesures de la perméabilité en place sont nécessaires pour le calcul des débits d'exhaure des
fouilles, des rabattements et des rayons d'action des pompages, des vitesses de rabattement, donc
finalement pour dimensionner les réseaux de drainage :
— dans les terrains perméables, les essais de pompage et les essais Lefranc à niveau constant
donnent des résultats corrects.
L'essai Lefranc est rapide, praticable dans un piézomètre, mais ponctuel. L'essai de pompage doit lui
être préféré lorsqu'il est possible, car il intègre la valeur de la perméabilité sur un grand volume et
permet également la détermination du rayon d'action. C'est, par contre, un essai long et coûteux,
d'où l'intérêt de réfléchir à une version allégée de l'essai, effectuée par exemple dans un piézomètre,
adaptée à nos problèmes pour lesquels le pompage n'est pas l'objectif mais le moyen;
— dans les terrains peu perméables, les débits pompés ou injectés sont trop faibles pour réaliser les
essais mentionnés ci-dessus, il faut alors s'orienter vers l'essai Lefranc à niveau variable, soit à la
descente, soit à la remontée. La recherche en cours sur cette variante doit permettre, à brève échéance,
de donner une méthode correcte d'interprétation;
— dans les matériaux très peu perméables mais fissurés, l'essai Lugeon, effectué sous pression, permet
d'apprécier le degré de fracturation. Un tel essai est intéressant dans l'étude des problèmes d'injection,
mais appelle les plus larges réserves quant à la mesure proprement dite de la perméabilité.
• Les mesures de pression interstitielle en place sont indispensables pour définir la configuration des
nappes (surface piézométrique) et des écoulements ainsi que leurs variations (saisonnières ou consé-
cutives à un drainage provoquant un rabattement local). Elles appellent plusieurs remarques :
— il est indispensable d'adapter le type de piézomètre à la nature du niveau aquifère et au problème
considéré. On a vu à ce sujet qu'il existe deux grands types d'appareils, ouverts et fermés, caractérisés
par leurs temps de réponse. Ces piézomètres, notamment le piézomètre L.P.C., permettent, dès à
présent, de résoudre les problèmes d'une manière satisfaisante.
Toutefois pour ce dernier, le Laboratoire régional d'Angers étudiera le problème de l'enregistrement
de la mesure et l'emploi d'un gaz comme fluide de contre-pression (évitant les problèmes toujours
délicats de désaération des circuits). On réfléchira également à une méthode directe de mesure de la
pression en tête du piézomètre.
— la pose des piézomètres doit être très soignée; notamment lorsque l'on désirera séparer plusieurs
niveaux aquifères par des piézomètres indépendants; on devra réaliser avec beaucoup de soin les
bouchons étanches séparant les divers piézomètres.
On doit, dans le même esprit, utiliser une méthode de forage ne perturbant pas la mesure ultérieure :
proscrire, par exemple, le travail à la boue;
— l'implantation des piézomètres doit être arrêtée en fonction de la nature du problème et réalisée
de façon progressive;
— enfin, une fois mis en place les piézomètres doivent être relevés régulièrement, à une fréquence
adaptée au problème à résoudre.
Pour faciliter la multiplication souhaitable des mesures piézométriques, le Laboratoire central s'efforcera
de développer des méthodes de forages rapides peu coûteuses et adaptées au problème de la mesure
de pression.
Les Laboratoires des Ponts et Chaussées sont dès à présent, dans leur grande majorité, capables
de procéder à la reconnaissance hydrogéologique détaillée et au collationnement des données qui leur
sont indispensables pour entreprendre — avec l'appui dans les cas difficiles du Laboratoire central ou de
bureaux privés compétents — les études intéressant les problèmes :
— de rabattement de nappe (exécution d'un déblai sous la nappe par exemple);
— d'épuisement et de stabilité des fouilles;
— d'influence des rabattements sur les constructions voisines et sur les alimentations existantes;
— de stabilité de pentes naturel/es et artificiel/es;
— de digues et barrages en terre de faible hauteur ou d'ouvrages provisoires de retenue;
et pour conseiller les maîtres d'oeuvre pour la réalisation pratique et le dimensionnement des réseaux
de drainage, ainsi que sur la conduite des travaux.
Il leur faut, par contre, demeurer très prudents à l'égard des études visant à l'exploitation des
•nappes pour la satisfaction de besoins humains ou industriels.
Les données relatives aux nappes et aux écoulements doivent être complétées par celles ayant
trait aux caractéristiques mécaniques des sols; sous réserve de procéder à une mesure valable de la
pression interstitielle, ces caractéristiques peuvent être déterminées par un essai consolidé non drainé.
Des améliorations seront apportées aux méthodes actuelles de mesure par l'utilisation de capteurs de
pression à variation de volume négligeable et par l'étude de l'enregistrement de la pression interstitielle
au cours du cisaillement.
Si les Laboratoires des Ponts et Chaussées sont en mesure d'aborder l'étude d'un certain nombre
de sujets, leurs connaissances sont, par contre, beaucoup plus limitées sur d'autres problèmes encore
mal résolus, notamment :
— l'anisotropie de perméabilité des sols : importance, fréquence et répartition, influence sur les écou-
lements, en particulier sur la position de la surface libre des nappes;
— l'efficacité réelle des réseaux de drainage : action des différents types de drains (drains subhorizontaux,
tranchées et éperons drainants, puits..., critères de choix et d'implantation), rayon d'action de chaque
type de drain, filtres de drains;
— la stabilité :
« a court terme » des ouvrages, calculée en contraintes effectives, à partir des mesures des valeurs de la
pression interstitielle (application au cas des grands remblais dans lesquels des pressions interstitielles
peuvent prendre naissance pendant la construction);
« à long terme » des remblais de grande hauteur compte tenu des conditions de mise en œuvre des sols
qui les constituent et de l'évolution de leur teneur en eau (étude se rattachant à celle des milieux non
saturés);
— la mesure en place du coefficient de consolidation du sol cv;
— l'application aux problèmes d'injection, des mesures de perméabilité en place (cf. essai Lugeon par
exemple);
— sur un plan théorique, la validité de la loi de Darcy pour de faibles valeurs du gradient hydraulique.
La plupart de ces recherches sortent du cadre du laboratoire. Elles ne pourront progresser qu'en
procédant à des expérimentations sur ouvrages réels et en effectuant des constatations sur chantiers.
Ceci apparaît de façon très nette, par exemple, pour l'efficacité des réseaux de drainage pour
lesquels les premières constatations montrent des différences d'efficacité difficilement explicables.
Une attention particulière devra donc être apportée à l'occasion de chantiers importants à ces
aspects de la recherche
* •
En conclusion, ces trois journées auront atteint leur but si elles ont permis aux divers laboratoires
et si, avec le support du présent Bulletin, elles permettent aux ingénieurs maîtres d'oeuvre et de bureaux
d'études :
— de prendre la mesure exacte de la difficulté des problèmes posés par l'hydraulique des sols;
— de faire le point de leurs connaissances dans ce domaine;
— de développer la collaboration indispensable entre ingénieurs constructeurs et spécialistes, grâce à une
meilleure appréhension des problèmes rencontrés, souvent complexes.
Leur mérite sera, nous l'espérons, d'aider les laboratoires , a mieux cerner les progrès à accomplir
et les recherches à entreprendre en vue de répondre encore mieux aux demandes concrètes des Ingénieurs
maîtres d'œuvre.
résumés'
français
Essai de p o m p a g e
On rappelle, tout d'abord, le m é c a n i s m e du rabattement d'une nappe autour d'un puits pendant
un pompage ainsi que les formules classiques des puits : formules de Dupuit en r é g i m e permanent,
formules de Theis en r é g i m e transitoire.
Essai Lefranc
M. RAT L'essai Lefranc est un essai simple qui permet de mesurer "in situ" le coefficient de p e r m é a b i l i t é
F. LAVIRON des sols contenant une nappe. Il est g é n é r a l e m e n t e x é c u t é pendant le forage. Il n é c e s s i t e la r é a l i -
J C JOREZ sation d'une c a v i t é de forme connue au fond du forage : les auteurs d é c r i v e n t d i f f é r e n t s p r o c é d é s .
— l'essai à niveau constant : on injecte (ou l'on pompe) à d é b i t constant de l'eau dans la c a v i t é .
A p r è s stabilisation du niveau, on note la surcharge. L ' i n t e r p r é t a t i o n est simple, les r é s u l t a t s
obtenus sont bons;
— l'essai à niveau variable : on verse (ou l'on pompe) pendant un temps très court un certain
volume d'eau dans le forage, puis on suit le retour au niveau initial. De nombreuses e x p é r i e n c e s
ont m o n t r é que l ' i n t e r p r é t a t i o n habituelle de l'essai n'était pas valable. Dans la discussion qui
suit l ' e x p o s é , une i n t e r p r é t a t i o n plus valable est s u g g é r é e .
Sur un site d o n n é , de nombreux essais sont n é c e s s a i r e s pour donner une valeur correcte du coeffi-
cient de p e r m é a b i l i t é car l'essai est ponctuel et les causes d'erreurs importantes (remaniement
du terrain).
220
Essai Lugeon
A. DE RAGUENEL L'essai d'eau Lugeon mesure, de p r é f é r e n c e dans un massif rocheux, le d é b i t d'eau injectable dans
une tranche de forage sous une charge hydrostatique constante. Ce d é b i t est lié directement au
d e g r é de fissuration de la roche : l'essai traduit donc une certaine " d e n s i t é " de fissures.
Les résultats des essais Lugeon et les résultats des essais p r e s s i o m é t r i q u e s montrent une similitude
qualitative i n t é r e s s a n t e qui met bien en relief la g é o m é t r i e des fissures larges ou diffuses. Les
champs d'application des deux m é t h o d e s s ' a v è r e n t cependant d i f f é r e n t s .
H. J O S S E A U M E L'article concerne les mesures de pression interstitielle dans les sols argileux.
La seconde partie traite des mesures p i é z o m é t r i q u e s dans les sols en place. A p r è s un rappel des
facteurs dont d é p e n d le temps de r é p o n s e d'un p i é z o m è t r e , on d é c r i t succinctement les principaux
appareils utilisés dans la pratique ( p i é z o m è t r e type Casagrande, p i é z o m è t r e hydraulique, p i é z o -
m è t r e à jauge é l e c t r i q u e ou à corde vibrante) et on é t u d i e leurs performances.
221
Après avoir décrit l'appareil et indiqué ses principales caractéristiques, l'auteur rend compte des
essais effectués sur le prototype, essais qui ont porté principalement sur les points suivants :
— technique de mesure,
Les essais ont, dans l'ensemble, donné satisfaction. En particulier, le temps de réponse de l'appareil
est d'environ une heure dans une argile de perméabilité k : 1 0 " cm/s.
Drainage et rabattement
M . RAT Dans de nombreux travaux, le rabattement de la nappe aquifère est nécessaire, soit pour permettre
le travail à sec, soit pour assurer la stabilité d'une pente ou du fond d'une fouille. Dans une pre-
mière partie, on étudie d'une manière détaillée les deux systèmes fondamentaux de drainage:
les tranchées et les groupes de puits. On souligne l'influence de l'anisotropie des terrains sur la
position de la surface de la nappe. Le facteur temps est envisagé en relation avec la notion de
rayon d'action qui permet de dimensionner les réseaux drainants.
Le drainage des talus qui contiennent une nappe est généralement nécessaire pour assurer leur
stabilité. On donne un graphique qui permet d'évaluer simplement la longueur de la zone de suin-
tement. Puis, on décrit les différents types de drainage habituellement employés: tranchées drai-
nantes, drains subhorizontaux et éperons drainants.
H. J O S S E A U M E L'étude générale du tracé d'une voie de desserte, dans la région parisienne, a mis en évidence
J.-F. MAILLARD plusieurs anomalies du sous-sol à l'emplacement de l'ouvrage d'art prévu : profil irrégulier des
couches, présence d'une nappe en charge à faible profondeur, etc.
J . - J . SEVESTRE
J.-P. D U P A R C Q
De ce fait, il s'est avéré nécessaire de procéder à une étude approfondie des fondations de cet
A. VECCHI
ouvrage et de leurs conditions d'exécution. L'étude a montré, en particulier, que là nappe en charge
risquait de provoquer la rupture par soulèvement du sol de fondation pendant les terrassements
(rupture par renard). Aussi, pour assurer la stabilité des fouilles de fondation, a-t-il été nécessaire
de rabattre la nappe en charge au moyen de puits équipés de pompes immergées.
222
L'article rend compte des principales phases de l'étude, en insistant sur les points suivants :
— étude des nappes et essais d'eau effectués (essais Lefranc et essai de pompage),
— calcul de la stabilité d'une fouille ouverte dans une formation peu perméable constituant le
toit d'une nappe en charge,
— dispositions prises pendant le rabattement de la nappe effectué au cours des travaux.
H. J O S S E A U M E Lors de l'exécution de travaux de terrassement, on est souvent amené à rabattre la nappe au moyen
d'un groupe de pointes filtrantes ou de puits ponctuels. L'abaissement de la surface piézométrique
de la nappe peut, dans certains cas, provoquer des tassements dans la zone d'influence du pompage
et par suite endommager les constructions qui y ont été implantées.
Dans la seconde partie, l'auteur rend compte de l'étude d'un cas concret: la construction d'un
collecteur d'égout nécessitait l'ouverture d'une tranchée de faible largeur et d'une profondeur
maximale de 4,5 mètres dans des sols relativement compressibles recelant une nappe phréatique.
Pendant les travaux, la nappe était rabattue par une ligne de pointes filtrantes. Le collecteur devant
traverser une zone urbaine, le laboratoire central des Ponts et Chaussées a été chargé d'apprécier
les risques de désordres liés au rabattement de la nappe. Une série de mesures et de constatations
simples complétées par un essai en vraie grandeur ont permis de conclure que le rabattement de la
nappe serait sans effet sur les bâtiments situés à proximité du tracé.
J.-L. PAUTE L'application du vide permet de consolider un sol mou sans qu'il soit nécessaire de le surcharger
par un remblai. L'article relate une expérience de consolidation sous vide ayant pour but d'amé-
liorer un remblai hydraulique constitué par un silt argileux. On a employé, à cet effet, le matériel
utilisé habituellement pour effectuer des rabattements de nappe à partir de puits ponctuels.
La description de l'expérience est précédée d'un rappel des éléments théoriques indiquant la
façon dont se transmet la dépression à l'eau interstitielle et montrant que l'efficacité du procédé
est liée au coefficient de consolidation du sol.
223
Les constatations e f f e c t u é e s (mesure des tassements et des pressions interstitielles) confirment
les é v a l u a t i o n s faites à partir d'une é t u d e du sol, ainsi que la n é c e s s i t é du colmatage de l'orifice
des drains pour obtenir, avec un m a t é r i e l d o n n é , la d é p r e s s i o n maximum sur toute l'épaisseur de
sol traitée.
G. PILOT Dans cet article, on examine l'incidence de la p r é s e n c e d'eau dans les talus routiers ainsi que les
moyens de drainage mis en place pour limiter les d é s o r d r e s .
Pour terminer, on d é c r i t les principaux types d'ouvrages drainants (masques, t r a n c h é e s , puits, etc.).
G R O U P E DE TRAVAIL DU Cet article d é c r i t les é t u d e s et les travaux de drainage e x é c u t é s pour assurer la s t a b i l i t é d'un remblai
"CHATEAU-SOUS-CLÉVANT" autoroutier construit sur un versant instable.
Les é b o u l i s recouvrent un banc de g r è s fissuré dont la nappe se trouve en charge : les é b o u l i s sont
ainsi le s i è g e d'un é c o u l e m e n t p a r t i c u l i è r e m e n t d é f a v o r a b l e qui a pu être r e p r é s e n t é par une analogie
é l e c t r i q u e sur papier conducteur.
C'est donc vers le drainage que se sont o r i e n t é e s les é t u d e s de dispositifs accroissant la stabilité
de la pente.
224
L'article d é c r i t les tentatives de drainage superficiel seul {drains subhorizontaux et t r a n c h é e s
transversales) et le drainage profond e x p é r i m e n t a l dans les g r è s ; il p r é s e n t e ensuite le s y s t è m e
a d o p t é et les résultats obtenus.
Digues en terre
H. J O S S E A U M E L ' é t u d e traite des p r o b l è m e s p o s é s par l ' é t u d e des digues et barrages en terre et plus s p é c i a l e m e n t
des ouvrages construits à partir de m a t é r i a u x fins. On é t u d i e le comportement des barrages en
terre aux stades les plus critiques de leur histoire :
L'article est en outre illustré des r é s e a u x d ' é c o u l e m e n t é t a b l i s pour divers types d'ouvrages et
diverses conditions de fondations.
225
english
Pumping tests
He then describes the different stages of preparation of the pumping test (boring the well, equip-
ping it, installing piezometers, making preliminary measurements, choosing rates of flow), and the
actual carrying out of the test (measurements made during the test).
The principal methods of interpretation based on the Dupuit and Theis theories are also examined.
The sections dealing with the interpretation of pumping tests are illustrated with examples.
M. RAT The Lefranc test is a simple test for measuring in situ the coefficient of permeability of soils
F. LAVIRON containing a water table. It is generally carried out during boring. It necessitates making a cavity
J C JOREZ of a known shape at the bottom of the borehole. The authors describe different procedures.
Constant level test, in which water is injected (or pumped at a constant rate) into the cavity. After
the level has stabilized, the additional load is noted. The interpretation is simple, and the results
obtained are satisfactory.
Variable level test, in which a certain volume of water is poured (or pumped) into the borehole for
a very short time, after which the return to the initial level is observed. Numerous experiments
have shown that the usal interpretation of the test is not valid. In the discussion following the expla-
nation, a more valid interpretation is suggested.
On a given site, many tests are necessary to give a correct value of the coefficient of permeability,
for it is a point test and there are considerable sources of error (disturbance of the soil).
A. DE R A G U E N E L The Lugeon water test measures (preferably in a rock mass) the rate of flow of water injectable
into a depth of borehole under constant hydrostatic charge_This flow rate is directly linked with
the degree of fissuring of the rock. The test therefore reflects a certain "density" of fissures.
After referring to the precautions to be taken in order to carry out and interpret this test properly,
the author gives the results obtained on chalky substratum constituting the horizon of the founda-
tions of two large-scale structures in Normandy.
The results of the Lugeon test and of pressiometric tests show an interesting qualitative similarity
which clearly highlights the geometry of wide or diffuse fissures. But the fields of application of
the two methods are different.
226
1
H. J O S S E A U M E This article deals with the measurement of interstitial pressure in argilaceous soils.
In the first section, the author examines the influence of the rate of deformation on the interstitial
pressure measured during a driaxial undrained test. Reference is made to the work of Bishop and
Gibson on the response time of the measuring apparatus and the evolution of interstitial pressure
in the test sample during the shearing phase. The author gives the results of an experimental
study carried out on a normally consolidated mud and on a superconsolidated clay, for the purpose
of examining the variation of the interstitial pressure gradient with rate of deformation. The problem
of measuring the interstitial pressure by means of needles is also touched upon.
The second part deals with in situ piezometric measurements in soils. After a reference to the
factors on which the response time of a piezometer depends, a brief description is given of the
principal instruments used in practice (Casagrande type piezometer, hydraulic piezometer, electric
gauge or vibrating cord piezometer) and their performances are examined.
M. PEIGNAUD The L.P.C. piezometer is a hydraulic piezometer designed mainly for measuring interstitial pressure
in soils of low permeability. Each piezometric probe is fitted with a double tube, facilitating the
operations of draining and filling the measuring circuit. The interstitial pressure is measured by
means of a 'moveable table.
After describing the apparatus and indicating its principal characteristics, the author gives an
account of trials carried out with the prototype. These trials were mainly concerned with the follo-
wing points:
— Technique of measuring.
On the whole, the trials proved satisfactory. In particular, the response time of the instrument is
about one hour in clay of permeability k = 10~ cms/sec.
8
M. RAT In many construction projects it is necessary to lower the level of the water table, either to enable
work to proceed under dry conditions, or to ensure the stability of a slope or the bottom of an
excavation. In the first part of this article, the author examines in detail the two basic systems of
dewatering : by means of trenches and by means of wellpoints. Emphasis is laid on the influence
of the anisotropy of the terrain on the position of the surface of the water table. The time factor
is considered in relation to the concept of the range of action which makes it possible to determine
the size of the dewatering systems.
227
There follows an examination of the problems linked with dewatering an excavation :
Evaluation of the rate of pumping. Two pratical methods are described: considering the excava-
tion itself as a wellshaft, and designing the dewatering system by calculation or by electrical
analogy.
The choice of the system of pumping : ditch, deep wellshafts, or filter wells.
Embankments which contain water tables usually have to be dewatered to ensure their stability.
The author gives a graph which allows of a simple evaluation of the length of the zone of seeping.
A description is then given of the various types of drainage commonly employed: drainage ditches,
subhorizontal drains, and drainage spurs.
H. J O S S E A U M E The general survey of the path of a road in the Paris area revealed a number of anomalies in the
J.-F. MAILLARD subsoil at the point where a structure was to be built: irregular profile of strata, presence of a
water table at a shallow depth, etc.
J.-J. SEVESTRE
J.-P. D U P A R C Q
Consequently, it was necessary to make a thorough study of the foundations of this structure and
A. VECCHI
the conditions under which they were to be executed. The study showed, in particular, that the
water table risked causing a failure of the foundation soil through uplift during the earthworks
(a failure due to subsurface erosion). So in order to ensure the stability of the foundation excava-
tions, it was necessary to lower the water table by means of wells equipped with submerged pumps.
This article gives an account of the principal stages of the study, with emphasis on the following
points:
Study of the water tables and water tests carried out (Lefranc test and pumping test).
Arrangements made during the lowering of the water table in the course of foundation work.
H. JOSSEAUIVIE When carrying out earthworks, it is often necessary to lower the water table by means of a series
of filter wells or wellpoints. The lowering of the piezometric surface of the table can, in certain
cases, cause settlements in the zone of influence of the pumping and subsequently cause damage
to the structures built on the site.
The first part of this article consists of a theoretical study of this phenomenon.
In the second part, the author gives an account of a specific case: the construction of a sewer
header necessitated digging a narrow trench of maximum depth 4.5 metres in the relatively
compressible soils containing the water table. During the work, the table was lowered by means
of a line of filter wells. Since the sewer had to traverse an urban zone, the L.C.P.C. was assigned
the task of assessing the risk of disorders resulting from the lowering of the table. A series of simple
observations and measurements, together with a full-scale test, led to the conclusion that the
lowering of the water table would not affect the buildings situated in the proximity of the path of
the sewer.
228
An example of vacuum consolidation of a fine argillaceous soil
J . - L . PAUTE The application of a vacuum makes it possible to consolidate a soft soil without loading it with a
fill. This article gives an account of a case of vacuum consolidation whose purpose was to improve
a hydraulic fill consisting of argillaceous silt. To this end, use was made of equipment normally
employed to lower the water table by means of wellpoints.
The description of the experiment is preceded by a review of the theoretical considerations indica-
ting how the pressure drop is transmitted to the interstitial water, and showing that the efficacity
of the process is linked with the coefficient of consolidation of the soil.
G. PILOT This article examines the influence of the presence of water in highway embankments, and
draining methods applied to reduce harmful effects.
After clarifying the notions of "short term" and "long term" stability from both the theoretical and
practical angles, the author shows that the forces exerted by water are considerable.
The problem of water flow is examined from the theoretical angle; the author confines himself
to the permanent two-dimensiorial system, and reviews the essential properties of flow systems
with a reference to methods of determination.
Some calculation of embankment stability illustrate the role of water in the value of the coefficient
of safety. Mention is also made of charts which allow stability to be calculated immediately.
In conclusion, the author describes the principal types of drainage systems (trenches, wells,
curtains, etc.).
Passage of the Nancy-Metz motorway through the spot known as Le Chateau sous Clevant
G R O U P E DE TRAVAIL DU This article describes the planning and executing of the drainage work designed to ensure the
"CHATEAU-SOUS-CLEVANT" stability of a motorway embankment built on an unstable slope.
Preliminary studies involved a thorough hydraulic investigation and laboratory soil mechanics
studies.
The soils to which the problem of stability applies are mainly debris whose argillaceous content
derives from Toarcian (Lias) clay and whose coarse elements consist of blocks of limestone and
iron ore.
229
The debris covers a bed of fissured sandstone whose water table is under pressure; the debris is
thus the site of a particularly unfavourable seepage, which it has been possible to represent
by electrical analogy on conducting paper.
This being so, drainage was adopted as the method of increasing the stability of the slope.
A description is given of attempts at superficial drainage alone (subhorizontal drains and transverse
trenches), and experimental deep drainage in the sandstone. The system adopted, and the results
obtained, are then described.
Earth dykes
H. J O S S E A U M E This article deals with the problems which arise in designing earth dams and dykes, particu-
larly structures built with fine materials. The author examines the behaviour of earth dams at the
most critical stages of their existence:
Particular stress is laid on the mechanical role of water and on the determination of the field of
interstitial pressures in the structure, a knowledge of which is necessary in calculating stability
from effective stresses. The author refers methods of predicting interstitial pressures in the body
of the dyke during its construction. In dealing with rapid emptying, a distinction is made between
the case of non-deformable soils, in which interstitial pressures may be determined by a flow
network, and deformable soils, in which the flow created by the emptying of the pond does not
occur instantaneously.
The article is illustrated with flow networks established for various types of structures and various
conditions of foundations.
230
deutsch
Pumpversuche
Zuerst wird an den Verlauf der Grundwasserabsenkung mit Brunnen w ä h r e n d des Pumpens
erinnert. Die klassischen Brunnengleichungen — die Dupuit'schen Formeln im Beharrungszustand
und die Theis'schen Formeln im Ü b e r g a n g s z u s t a n d — werden wieder beschrieben.
Die h a u p t s ä c h l i c h e n praktischen Auswertungsmethoden, die auf den Theorien von Dupuit und
Theis basieren, werden untersucht und an Hand von Beispielen e r l ä u t e r t .
Der V e r s u c h v o n Lefranc
M. RAT Der Versuch von Lefranc gestattet "an Ort und Stelle" die einfache Messung der D u r c h l ä s s i g k e i t
F. LAVIRON v o
grundwasserhaltigen B ö d e n . Im allgemeinen wird er w ä h r e n d der Bohrung d u r c h g e f ü h r t .
n
J C JOREZ Dabei ist die Herstellung eines H o h l r ä u m e ^ , dessen Ausmasse bekannt sein m ü s s e n , am unteren
Ende der Bohrung notwendig. Die Verfasser beschreiben die verschiedenen Verfahren.
— den Versuch mit konstantem Niveau: hierbei wird Wasser mit konstantem Durchfluss in den
Hohlraum injiziert (oder gepumpt). Nachdem sich der e n d g ü l t i g e Wasserspiegel eingespielt hat,
wird der Ü b e r d r u c k abgelesen. Die Auswertung ist einfach, die erreichten Ergebnisse sind gut.
— den Versuch mit V e r ä n d e r l i c h e m Niveau : w ä h r e n d einer sehr kurzen Zeit wird eine bestimmte
Wassermenge in das Bohrloch b e f ö r d e r t (oder gepumpt). Dann wird das Einspiegeln auf das
u r s p r ü n g l i c h e Niveau beobachtet. Zahlreiche Experimente haben gezeigt, dass die ü b l i c h e Auswer-
tung des Versuches nicht brauchbar ist. In der folgenden Diskussion wird eine verbesserte Aus-
wertung vorgeschlagen.
Für ein gegebenes G e l ä n d e sind zahlreiche Versuche notwendig, um einen korrekten Wert f ü r
die D u r c h l ä s s i g k e i t zu erhalten; denn der Versuch ist auf einen bestimmten Punkt begrenzt und
die Fehlerquellen sind b e t r ä c h t l i c h (Form des G e l ä n d e s ) .
A. DE RAGUENEL Der Wasserversuch von Lugeon misst, insbesondere bei Felsgestein, diejenige Wassermenge,
die unter konstanter hydrostatischer Belastung in einen Bohrabschnitt injizierbar ist. Diese Menge
steht im direkten V e r h ä l t n i s zum Grad der Rissbildung im Felsen, der Versuch veranschaulicht
also eine bestimmte "Rissdichte".
231
Es wird darauf hingewiesen, welche Vorsichtsmassnahmen bei der D u r c h f ü h r u n g dieses Versuches
getroffen werden m ü s s e n und mit welcher Sorgfalt die korrekte Auswertung a u s g e f ü h r t werden
muss. Danach werden die Versuchsergebnisse mit Kreidegestein angegeben, die an der G r ü n -
dungssohle von zwei bedeutenden Kunstbauwerken in der Normandie erreicht wurden.
Die Ergebnisse des Versuches von Lugeon und die Ergebnisse mit Druckmessern zeigen eine
interessante qualitative Ä h n l i c h k e i t , sodass die Ausbildung von starken oder diffusen Rissen
deutlich unterschieden werden kann. Die unterschiedlichen A n w e n d u n g s m ö g l i c h k e i t e n der
zwei Methoden werden jedoch b e s t ä t i g t .
Im ersten Teil wird der Einfluss der Verformungsgeschwindigkeit auf den im Verlaufe eines nicht-
d r ä n i e r t e n Triaxialversuches gemessenen Porendruck untersucht. Die Arbeiten von Bishop und
Gibson ü b e r die Antwortezeit des Messapparates, sowie ü b e r die Entwicklung der Verteilung des
Porendruckes im P r o b e k ö r p e r w ä h r e n d des Schervorganges, wurden in Erinnerung gerufen.
Die Resultate von Experimentalviersuchen auf einem normal verdichteten Schlamm und einem
ü b e r v e r d i c h t e t e n Ton, mit dem Zweck, die Schwankung des Porendruckgradienten mit der
Verformungsgeswindigkeit zu untersuchen, werden vorgelegt. Das Problem der Messung des
Porendruckes mittels P r ü f n a d e l n wird ebenfalls angeschnitten.
Der zweite Teil behandelt die piezometrischen Messungen am Platze. Nach einem R ü c k b l i c k auf
die Faktoren, von denen die Antwortezeit eines Piezometers a b h ä n g t , werden summarisch die
verschiedenen, in der Praxis verwendeten G e r ä t e beschrieben (Piezometer vom Typ Casagrande,
hydraulischer Piezometer, Piezometer mit elektrischer Messlehre oder mit Vivriersehne), und
ihre Leistungen werden untersucht.
M. PEIGNAUD Der L.C.P.C. Piezometer ist ein hydraulischer Piezometer, der h a u p t s ä c h l i c h für die Druckmessung
in den Z w i s c h e n r ä u m e n der B ö d e n mit geringer D u r c h l ä s s i g k e i t ausgedenkt wurden. Jede Sonde
ist mit doppelten R ö h r c h e n a u s g e r ü s t e t , die die A b l a s s - u n d - F ü l l o p e r a t i o n e n erleichtern. Der
Porendruck wird mittels einem beweglichen Brett gemessen.
Nachdem er das G e r ä t beschrieben und seine Hauptmerkmale angegeben hat, referiert der Verfasser
ü b e r die auf dem Prototype a u s g e f ü h r t e n Versuche, die sich h a u p t s ä l i c h auf folgende Punkte
beziehen:
— Messungstechnik,
Die Versuche sind im Gesamten befriedigend. Im besonderen ist die Antwortszeit des G e r ä t e s bei
einer D u r c h l ä s s i g k e i t von 10~ cm/sec gleich einer Stunde.
8
232
i
M. RAT Bei vielen Bauarbeiten ist die Absenkung des Grundwasserspiegels notwendig, um einerseits
das Arbeiten im Trockenen zu e r m ö g l i c h e n und andererseits die S t a b i l i t ä t der B ö s c h u n g und der
Sohle einer Baugrube zu sichern. Im ersten Teil des Berichtes werden die zwei grundlegenden
Systeme der Wasserhaltung a u s f ü h r l i c h dargestellt: die offenen G r ä b e n und die Brunnensysteme.
Der Einfluss der I n h o m o g e n i t ä t des Bodens auf die Lage des Grundwasserspiegels wird hervor-
gehoben. Der Faktor "Zeit" wird insbesondere in Verbindung mit dem Begriff der Einzugsreichweite
untersucht, die die Dimensionierung der E n t w ä s s e r u n g s s y s t e m e e r m ö g l i c h t .
H. J O S S E A U M E Die Gesamtuntersuchung der Trassierung einer Zufahrtstrasse im Gebiet von Paris ergab mehrere
J.-F. MAILLARD Besonderheiten im Untergrund, der als Baugrund eines Kunstbauwerkes vorgesehen war: unregel-
m ä s s i g e s Bodenprofil, gespannter Grundwasserspiegel in geringer Tiefe etc.
J.-J. SEVESTRE
J.-P. DUPARCQ
Aufgrund dieser Gegebenheiten erwies es sich als notwendig, die B a u w e r k s g r ü n d u n g und ihre
A. VECCHI
A u s f ü h r u n g n ä h e r zu untersuchen.Es zeigte sich insbesondere, dass infolge des gespannten
Grundwasserspiegels bei den Erdarbeiten die Gefahr eines Bruches (hydraulischen Grundbruches)
durch Hebung des Baugrundes zu erwarten war. Daher war es notwendig, den gespannten Grund-
wasserspiegel durch Brunnen mit Tauchpumpen abzusenken, um die S t a b i l i t ä t der Fundament-
baugruben zu sichern.
Der Bericht beschreibt die wesentlichen Stufen der Untersuchung. Die folgenden Punkte werden
besonders behandelt:
H. J O S S E A U M E Bei den Erdarbeiten kommt es oft vor dass man den Grundwasserspiegel mittels einer Gruppe
von E n t w ä s s e r u n g s s t i f t e n oder mit P u n k t s c h ä c h t e n vertieft. Das senken der piezometrischen
O b e r f l ä c h e des Grundwassers kann in den Einflusszonen des Pumpens Bodensenkungen verur-
sachen und also nahe liegende G e b ä u d e b e s c h ä d i g e n .
233
Der erste Teil dieses Artikels referiert über die theoretisohe Untersuchung dieses Vorganges.
Im zweiten Teil referiert der Verfasser über die Untersuchung eines konkreten Falls: der Bau eines
Abflusssammlers benötigte das Aufbrechen eines schmalen Grabens mit einer Maximaltiefe von
4,5 Meter in ziemlich kompressiblen Böden mit Grundwasser. Während den Arbeiten wurde der
Grundwasser=Spiegel durch eine Reihe von Entwässerungsstiften vertieft. Da dieser Rohrsammler
ein Stadtgebiet durchquehren sollte, wurde das Zentral Laboratorium beauftragt, die mit dieser
Vertiefung verbundene Schadengefahr abzuschätzen.Aus einer Reihe von Messungen und
einfachen Feststellungen,-ergänzt durch einen Versuch in realer Grösse, könnte man folgern, dass
die Grundwasserspiegelvertiefung ohne Folge für die der Strassierung nahe liegende Gebäude sei.
J.-L. PAUTE Die Ansetzung des Vakuums erlaubt es, einen Boden zu konsolideiren ohne dass es notwendig ist,
ihn durch einen Damm zu belasten. Dieser Artikekbeschreibt ein Konsolidationsversuch, der die
Verbesserung einer hydraulischen Auffüllung von tonartigen Silten durch Vakuumsansetzung zum
Ziel hat. Zu diesem Zweck wurde das Material, das üblich zur Absenkung des Grundwasserspiegls
von pünktlichen Schächten aus dient, angewendet.
Vor der Beschreibung dieses Experiments wiederholt man die theoretischen Elemente, die diese
Depressionsübertragung zum Zwischenraumwasser beschreiben und die die Wirksamkeit des
mit dem Konsolidationskoeffizient verbundene Verfahrens zeigen.
G. PILOT In diesem Beitrag wird untersucht, wie Wasser in Strassenböschungen auftreten kann und welche
Entwässerungsmassnahmen durchgeführt werden, um Schäden einzuschränken.
Nach der theoretischen und praktischen Deutung der Begriffe der „kurzfristigen" und der „Lang-
fristigen" Stabilität, wird gezeigt, welche besondere Bedeutung den Wasserkräften zukommt.
Das Problem der ebenen Strömung im Beharrungszustand wird theoretisch untersucht. Dabei
wird an die wesentlichen Merkmale von Strömungsnetzen erinnert und auf die Methoden zur
Bestimmung der Netze hingewiesen.
Einige Berechnungen der Stabilität von Böschungen veranschaulichen den Einfluss des Wassers
auf den Wert des Sicherheitsfaktors. Ausserdem werden Tabellen zur sofortigen Berechnung der
Stabilität angeführt.
Zum Schluss werden die hauptsächlichen Arten von Entwässerungsanlagen beschrieben (Bös-
chungsabdeckungen, offene Gräben, Brunnen etc.).
234
Uebergang der Autobahn Nancy-Metz bei der Ortschaft "Le C h a t e a u - s o u s - C l é v a n t "
Dieser Schutt bedeckt eine rissige Sandsteinschicht, dessen Grundwasser unter Druck liegt:
in diesem Schutt findet also ein sehr s c h ä d l i c h e s Abfliessen statt, das mittels einer elektrischen
Analogie auf Leitpapier dargestellt werden konnte.
Erddämme
H. J O S S E A U M E Die Untersuchung referiert ü b e r Fragen, die gestellt werden beim Entwurf der E r d d ä m m e und
E r d s t a u d ä m m e , die aus feinen Bauststoffen gebaut werden. Man untersucht das Verhalten der
E r d d ä m m e in den kritischen Phasen ihres Lebens:
Man bezeichnet besonders die mechanische Rolle des Wassers bei der Bestimmung des Zwischen-
raumdruckfeldes des Werkes, dessen Kenntnis notwendig ist zur Ausrechnung der S t a b i l i t ä t nach
den effektiven Spannungen. Im besonderen wiederholt man die Voraussehungsmethoden des
Zwischenraumdruckes, der sich im D a m m k ö r p e r w ä h r e n d seinem Bauen entwickelt.
Andererseits trennt man im Fall einer raschen Entleerung den Fall der nichtverformbaren B ö d e n ,
in welchem die Z w i s c h e n r a u m d r ü c k e durch ein Auslaufnetz bestimmt werden k ö n n e n , vom
Fall der verformbaren B ö d e n , in welchem das Ausfliessen, das vom Entleeren verursacht wird,
nicht augenblicklich eintritt. Ausserdem ist dieser Artikel durch Auslaufnetze f ü r verschiedene
Bautypen und verschiedene Fundamentbedingungen illustriert.
235
español
Ante todo dase un repaso al mecanismo utilizado para el descenso de una vena de agua alrededor
de un pozo, mientras se pompa; asi como a las formulas c l á s i c a s de los pozos: f ó r m u l a s de Dupuit
en r é g i m e n permanente, f ó r m u l a s de Theis en r é g i m e n transitorio.
El experimento Lefranc
M. RAT El experimento Lefranc es un ensayo sencillo que permite medir "in situ" el coeficiente de permea-
F. LAVI RON bilidad de los suelos que contienen una vena de agua. Esta generalmente ejecutado durante su
h o r a d a c i ó n . Necesita la r e a l i z a c i ó n de una cavidad al fondo de la p e r f o r a c i ó n : los autores describen
J.-C. JOREZ
diferentes procedimientos.
— en ensayo a nivel constante: se inyecta o se pompa, con un suministro constante, de agua dentro
de la cavidad. D e s p u é s de la e s t a b i l i z a c i ó n del nivel, se anota la sobrecarga. La i n t e r p r e t a c i ó n es
sencilla, los resultados obtenidos son buenos;
— en ensayo a nivel variable : se vierte o se pompa durante corto tiempo un cierto volumen de
agua en el sondeo, luego se prosigue la vuelta al nivel inicial.
En un lugarya conocido, son necesarios numerosos ensayos para dar un valor correcto del
coeficiente de permeabilidad porque el ensayo es puntual y las causas de los errores importantes
( m o d i f i c a c i ó n del terreno).
A. DE R A G U E N E L En ensayo de agua Lugeon mide, sobre todo en un macizo rocoso la cantitad de agua que puede
inyectarse en una zona de sondeo bajo una carga h i d r o s t á t i c a constante. Esta cantidad está
relacionada directamente con el grado de f i s u r a c i ó n de la roca : el ensayo traduce pues una cierta
densidad de fisuras.
Tras recordar las precauciones que son necesarias para realizar e interpretar correctamente este
ensayo; se dan los resultados obtenidos sobre el substrato de caliza que constituye el horizonte de
los cimientos de dos obras importantes de Normandia.
236
Los resultados del ensayo Lugeon y los del ensayo presiométrico indican una similitud cualitativa
interesante que pone bien de relieve la geometría de las fisuras anchas o difusas. El ámbito de
aplicación de los dos métodos parece ser sin embargo diferente.
La segunda parte trata de las medidas piezometricas en los suelos in situ. Tras una evocación de
los factores de los cuales depende el tiempo de replica de un piezometro, se describen escuetamente
los principales aparatos utilizados en la práctica (piezometro tipo casagrande, piezometro hidráulico,
— — piezometro con calibre eléctrico o con cuerda vibrante) y se estudian sus posibilidades.
M . PEIGNAUD El piezometro L.P.C. es un piezometro hidráulico concebido principalmente para las mediciones de
presión intersticial en los suelos de poca permeabilidad ; cada sonda piezométrica se halla equipada
con una tubería doble que facilita las operaciones de purga y de llenado del circuito de medición.
La presión intersticial es medida gracias a un aparato amovible.
Tras haber describo el aparato e indicado sus principales características; el autor da cuenta de los
ensayos efectuados con el prototipo; dichos ensayos han sido efectuados principalmente sobre
los puntos siguientes:
— técnica de medición.
Los ensayos han sido generalmente satisfactorios, particularmente el tiempo de respuesta del
8
aparato es casi de ur|a hora en la arcilla de permeabilidad k : 10" cm/s.
M . RAT En numerosas obras, es necesario hacer descender la capa de agua ya sea para permitir el trabajo
en seco ya sea para asegurar la estabilidad de una pendiente o del fondo de una excavación.
Estudiase en una primera parte, de un modo detallado, los dos sistemas fundamentales del
drenaje: las trincheras y los grupos de pozos.
237
Subráyase la influencia de la anisotropia de los terrenos sobre la posición de la superficie de la
capa. Obsérvase el factor tiempo relacionándolo con la noción de radio de acción, lo cual permite
el dimensionar las redes drenantes.
— evaluación del caudal que se ha de pompar : dánse dos métodos prácticos : asimilación de la
excavación de un pozo; trazado por cálculo o por analogía eléctrica de la red de la corriente
— elección del sistema para pompar : foso, pozos profundos, puntas filtrantes.
El drenaje de los taludes que contienen una vena, es por lo general necesario para asegurar su
estabilidad.
Dase un gráfico que permite evaluar simplemente la largura de la zona en donde rezuma el agua.
Se describen luego, los varios tipos de drenaje empleados habitualmente : trincheras drenantes,
drenes horizontales y espuelas drenantes.
H. J O S S E A U M E El estudio general del trazado de una via de comunicación de la región parisiense puso en evidencia
J.-F. MAILLARD varias anomalías del subsuelo, en el sitio previsto para la obra'de fábrica : perfil irregular de las
capas, presencia de una capa de agua bajo carga y a poca profundidad etc.
J . - J . SEVESTRE
J.-P. D U P A R C Q
Debido a ello, fue necesario proceder a un profundo estudio de las cimentaciones de la obra y
A. VECCHI
de las condiciones de su ejecución.
Dicho estudio ha indicado, en particular, que la capa bajo carga peligraba provocar la ruptura,
mediante un levantamiento, del terreno de cimentación durante las obras de explanación (ruptura
por "zorro"). Asi pues, y con el fin de asegurar la estabilidad de las excavaciones de la fundación,
fue necesario rebajar la vena mediante pozos equipados con bombas sumergidas.
El artículo da cuenta de las principales fases del estudio insistiendo sobre los puntos siguientes :
— estudio de venas y ensayos de agua efectuados (ensayo Lefranc y ensayo para pompar),
— cálculo de las estabilidad de la excavación abierta en una formación poco permeable que
constituye el techo de la vena bajo carga,
— disposiciones tomadas durante el descenso de la vena efectuado durante las obras.
H. J O S S E A U M E Durante la ejecución de las obras de explanación, se debe a menudo hacer descender el nivel de las
capas de agua mediante un grupo de puntas filtrantes o de pozos puntuales. El bajón de superficie
piezométrica de la capa de agua puede, en ciertos casos, provocar asentamientos en la zona de
influencia en donde se pompa, y deteriorar por consiguiente las construcciones que han sido
implantas en ella. La primera parte del artículo esta consagrada al estudio teórico de díchofenómeno.
238
Una experiencia de c o n s o l i d a c i ó n de un suelo arcilloso f i n o por a p l i c a c i ó n de v a c i o
J.-L PAUTE La a p l i c a c i ó n de vacio permite consolidar un suelo blando sin que sea necesario sobrecargarlo
con un t e r r a p l é n . El a r t í c u l o relata una experiencia de c o n s o l i d a c i ó n bajo vacio, siendo vu objetivo
mejorar un t e r r a p l é n h i d r á u l i c o constituido por un silto arcilloso. Se ha empleado a dicho efecto,
el material utilizado habitualmente para descender el nivel de una capa de agua a partir de pozos
puntuales.
G. PILOT Se examina en este a r t í c u l o , la incidencia de la presencia del agua en los taludes de carreteras
asi como los medios de drenaje instalados para limitar los d e s ó r d e n e s .
Por fin, describense los principales tipos de obras drenantes (mascaras, trincheras, pozos etc.).
G R O U P E DE TRAVAIL DU Este a r t í c u l o describe los estudios y obras de drenaje ejecutados para asegurar la estabilidad
"CHATEAU-SOUS-CLÉVANT" de un t e r r a p l é n de autopista construido sobre una vertiente instable.
Los suelos, a los que concierne el problema de estabilidad son esencialmente desprendimientos
cuya materia arcillosa proviene de la arcilla del toarciano (Lias) y cuyos elementos groseros e s t á n
constituidos por bloques c a l c á r e o s y mineral de hierro.
239
Los desprendimientos recubren un banco de gres fisurado cuyo f i l ó n se halla b a j o » c a r g a : los
desprendimientos son asi la sede de un derrame particularmente desfavorable que ha podido ser
representado por u ñ a a n a l o g í a eléctrica sobre papel conductor.
Asi pues los estudios de los dispositivos que aumentan la estabilidad de la pendiente han sido
orientados hacia el drenaje.
Diques de tierra
H. J O S S E A U M E El estudio trata de los problemas planteados por el estudio de los diques y presas de tierra y muy
especialmente de las obras construidas a partir de materiales finos. Se estudia el comportamiento
de las presas de tierra en los momentos mas críticos de su historia :
— durante la c o n s t r u c c i ó n o al final de la c o n s t r u c c i ó n
Por otra parte, para el estudio de un vaciado r á p i d o ; se diferencia el caso de los suelos indeforma-
bles, donde las presiones intersticiales pueden ser determinadas por una red de derrame, del de
los suelos deformables en los cuales el derrame creado por el vaciado del agua retenida no se
establece i n s t a n t á n e a m e n t e . El a r t í c u l o esta ademas ilustrado por las redes de derrame estable-
-— — cidas para diversos tipos de obras y distintas condiciones de cimentacions.
240
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242
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Couverture et maquette
réalisées par le Service des Publications
du L.C.P.C.
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