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A.

LE ROUX
Assistant
Section "Mécanique des Roches"
Département des Sols
Laboratoire Central

traitements des sols argileux


par la chaux

P R E S E N T A T I O N

A. RIVIÈRE
Professeur à la Faculté
des Sciences d'Orsay
Directeur du Laboratoire
de Sédimentologie et de
Géologie générale

Les argiles, les limons et les marnes représentent en extension une fraction importante des
terres émergées. E n génie civil, ils apparaissent trop souvent comme de mauvais matériaux
avec lesquels l'ingénieur doit composer. Dans certains cas particulièrement défavorables,
l'ingénieur se voit contraint de mettre à la décharge des milliers de mètres cubes de sol
argileux et de les remplacer par des matériaux d'apport, ceci malgré le coût de telles opé-
rations.

Le traitement des sols argileux par la chaux peut apporter une solution au problème de
l'utilisation de tels sols. L a chaux qui est u n matériau commun, fabriqué à peu de frais
dans de nombreuses régions, apporte, lorsqu'elle est ajoutée aux sols argileux, des modifi-
cations intéressantes de leurs propriétés.

L'application de ce mode de traitement, dont le but essentiel est de donner aux plates-
formes ainsi traitées une certaine portance permettant de réduire l'épaisseur noble de la
chaussée, présente, en outre, l'avantage de traiter les matériaux argileux plastiques à des
périodes de l'année où le travail normal est impossible.

L a mise en œuvre de sols de qualité médiocre, voire mauvaise, mais situés directement sur
le chantier et, parallèlement, l'emploi sans interruption du matériel de chantier devraient
permettre de substantielles économies dans la construction routière.

59

Bull. Liaison Labo. Routiers P. et Ch. no 40 - Sept.-Oct. 1969 - Réf. 653


L'utilisation de la chaux n'est d'ailleurs pas nouvelle. Les romains l'employaient soit seule
soit en association avec des cendres naturelles ou pouzzolanes pour construire leurs routes.
Après une éclipse de plusieurs siècles, cette technique est revenue à la mode, particulière-
ment aux Etats-Unis, en Allemagne et surtout en U n i o n Soviétique où la faible susceptibilité
au gel des argiles traitées l'a fait utiliser pour construire une grande partie des routes de
Sibérie.

Le travail de M . L e Roux poursuit un triple but :


— rechercher les améliorations du point de vue des qualités géotechniques,
— déterminer l'origine de ces améliorations,
— adapter le traitement aux différents types de sols.

Empiriquement, i l apparaît normal que la chaux ait une action sur les sols argileux et, à
l'aide d'essais simples sur chantier, i l est possible de déterminer le pourcentage de chaux
le plus efficace pour les effets recherchés, compte tenu de l'aspect économique.

L a connaissance des mécanismes responsables des modifications qui apparaissent au cours du


traitement des argiles par la chaux, relève par contre de la recherche fondamentale. Si l'in-
térêt de celle-ci n'apparaît pas immédiatement, i l ne faut pas oublier qu'elle constitue en
quelque sorte le tremplin indispensable permettant à la recherche appliquée u n développe-
ment rapide et économiquement rentable.

Ces deux aspects complémentaires des études sont bien mis en évidence dans le travail de
M . Le Roux. D'une part, i l apporte de nombreux résultats directement utilisables sur chan-
tier, d'autre part, i l montre tout le parti que l'on peut tirer d'une étude théorique préa-
lable faite en laboratoire.

L a détermination des espèces argileuses présentes dans le sol à traiter est indispensable.
Elle permet d'adapter le traitement aux sols et de prévoir les améliorations qu'il est possible
d'espérer.

Considérons le cas d'un sol où domine la kaolinite. O n peut s'attendre à obtenir des résis-
tances importantes (18 bars) après un mois avec une teneur en chaux de l'ordre de 5 % .
Ce gain de résistance dû surtout à la cristallisation de silicates de calcium hydratés ne peut
que croître avec le temps, à mesure que les nouvelles espèces minérales qui ont pris nais-
sance lors de l'attaque du minéral argileux se font plus nombreuses.

Par contre, si l'on envisage, à l'approche de l a mauvaise saison, le cas d'un sol où la mont-
morillonite est prépondérante, i l montrera u n gain de résistance bien inférieur pour un
même pourcentage de chaux. Ici, les aluminates qui apparaissent au cours du traitement,
s'ils sont bien cristallisés, se révèlent par là-même moins aptes à relier entre elles les par-
ticules. Cependant, l'addition de chaux aura permis de travailler alors que les conditions
de travail auraient été impossibles. Dans ce cas, c'est moins un gain de résistance qui sera
recherché — encore que, même faible, i l ne soit pas négligeable — que la possibilité de
poursuivre les travaux alors que le chantier aurait été normalement paralysé pendant un
certain temps.

Ces deux exemples montrent la nécessité d'une étude théorique et mettent en évidence
l'intérêt économique de l'application des méthodes.

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RESUME A L'INTENTION DES PRATICIENS

L'étude qui suit peut être divisée en deux surtout pour ceux qui sont riches en kaolinite,
parties. une augmentation importante des résistances
à court, moyen et long terme.
Après une identification, aussi complète
que possible, des matériaux utilisés et une
description sommaire des techniques d'ana- I
lyses, on examine dans une première partie
les effets du traitement à la chaux éteinte
sur les caractéristiques géotechniques de quel-
ques sols argileux. ©
La seconde partie est consacrée à l'étude des
mécanismes qui sont à l'origine des modifi-
cations constatées dans le comportement des
argiles traitées.

ETUDE GEOTECHNIQUE
®- Argile barrtniinnc
— Argile atbftnnc
Cette recherche montre que la chaux éteinte
a des effets importants et souvent très varia- ® • M a r n e de V a l e n t i g n y
(traitées avec Tu de chaut I
bles suivant la nature minéralogique des
matériaux. ®
La mesure des limites d'Atterberg nous a per-
mis de mettre en évidence les modifications
importantes qui se sont produites dans la ©
nature du sol traité. L'incorporation de chaux,
en abaissant la teneur en eau du matériau et
en augmentant la valeur des limites de liquidité
et de plasticité, élargit considérablement les
conditions de travail. Si l'on admet qu'un sol Tcmpi en jours
argileux peut être mis en oeuvre lorsque sa
Variation des résistances à la compression simple
teneur en eau est inférieure ou égale à sa en fonction du temps.
teneur en eau à la limite de plasticité, on
constate que l'argile barrémienne peut sup-
porter une augmentation de teneur en eau de Outre la nature des argiles, certains facteurs
12 % lorsqu'elle est traitée avec 3 % de sont apparus prédominants pour la réussite
chaux sans que les difficultés de mise en des chantiers. Nous avons mis en évidence la
œuvre soient accrues. nécessité de travailler avec une teneur en eau
supérieure à 10 % , en deçà de cette limite
La forme aplatie des courbes Proctor nous il y a risque de carbonatation rapide de la
montre que la relation teneur en eau-densité chaux sans amélioration de la résistance.
sèche est assez fortement affectée par la Le compactage, immédiatement après l'adjonc-
présence d'hydroxyde de calcium. Les carac- tion de chaux, apparaît également indispen-
tères propres aux argiles sont altérés, nous sable pour éviter tout risque de carbonatation.
obtenons un matériau plus souple d'utilisation.
Parallèlement, les qualités de portance sont La température, même s'il est difficile de l'uti-
sensiblement améliorées, mais, si les matériaux liser sur chantier se révèle un facteur non
apparaissent plus faciles à mettre en œuvre, négligeable. On constate que les résistances
nous avons cependant constaté une diminution à la compression simple augmentent rapide-
des densités sèches lorsque le pourcentage ment lorsque la température s'élève.
de chaux ajouté augmente.
La teneur en sable se présente également
La mesure des résistances à la compression comme un des facteurs importants pour la
simple montre, pour tous les matériaux, mais réussite du traitement. Le sable agissant d'une
p a r t c o m m e un s q u e l e t t e , d ' a u t r e p a r t c o m m e L ' a t t a q u e d e la k a o l i n i t e s e f a i t s u r t o u t a u
un d i l u a n t , il e x i s t e u n o p t i m u m d e t e n e u r e n niveau d e s sites tétraédriques et conduit prin-
s a b l e . A i n s i , si l'on e s p è r e un e f f e t r a p i d e (à c i p a l e m e n t à la f o r m a t i o n d e s i l i c a t e s c a l c i q u e s
9 0 j o u r s , p a r e x e m p l e ) il e s t i n d i s p e n s a b l e d e hydratés amorphes ou mal cristallisés.
travailler avec un matériau ne contenant pas
plus de 60 ' % de sable. Les m o n t m o r i l l o n i t e s , p a r c o n t r e , v o i e n t leur
c o u c h e o c t a é d r i q u e a l u m i n e u s e facilement atta-
Il r e s s o r t e n o u t r e d e l ' é t u d e géotechnique quée et donnent naissance à d e s aluminates
qu'il est nécessaire, pour obtenir un certain de calcium hydratés bien visibles aux rayons
effet, d ' a d a p t e r le p o u r c e n t a g e d e c h a u x a u X. L e s d i f f é r e n c e s e s s e n t i e l l e s d a n s la q u a l i t é
matériau. Si, par exemple, on désire avoir une des produits résultant de l'attaque permettent
r é s i s t a n c e à la c o m p r e s s i o n s i m p l e v o i s i n e d e d e f a i r e d i s p a r a î t r e la c o n t r a d i c t i o n l i é e a u f a i t
d i x b a r s a p r è s 9 0 j o u r s , il f a u d r a a j o u t e r 3 % que les kaolinites traitées bénéficient d'une
d e c h a u x à un m a t é r i a u k a o l i n i q u e , 7 % à u n e très forte augmentation de résistance mécani-
argile illitique, davantage encore à une marne que alors qu'elles ne montrent aux rayons X
montmorillonitique. que peu d'espèces minérales nouvelles ; con-
trairement aux montmorillonites qui ne bénéfi-
cient q u e d'une augmentation d e résistance
relativement faible (mais suffisante pour beau-
MECANISME DES REACTIONS coup d'utilisations) tout en donnant des néo-
formations très abondantes.

Dans cette s e c o n d e partie, nous avons es-


Les silicates mal cristallisés constituent pour
sayé de montrer quels étaient les mécanismes
les particules de kaolinite un excellent ciment.
responsables de c e s modifications. Si l'analyse
Les aluminates bien individualisés ne f o r m e n t
par diffraction d e rayons X est, d e toutes les
pas d e ponts solides entre les particules de
m é t h o d e s , celle q u e n o u s a v o n s utilisée le
montmorillonite.
p l u s c o u r a m m e n t , n o u s a v o n s c h e r c h é à la
c o n f i r m e r p a r l'analyse c h i m i q u e , la s p e c t r o - C h a q u e c h a n t i e r d e t r a i t e m e n t à la c h a u x
m é t r l e i n f r a r o u g e e t la m i c r o s c o p i e électro- apparaît donc c o m m e un c a s particulier néces-
nique. N o u s avons p u constater q u e les méca- sitant une étude préalable en laboratoire de
n i s m e s d ' a c t i o n d e la c h a u x n e s o n t p a s les façon à adapter le traitement aux buts recher-
mêmes pour toutes les argiles. chés.

INTRODUCTION C e s objectifs une fois atteints permettront une mise


en œ u v r e plus facile d e s matériaux ainsi q u ' u n meil-
leur c o m p o r t e m e n t .

Parmi les principales qualités recherchées pour un D'autres produits peuvent être utilisés, par exemple
sol routier, nous citerons : le c i m e n t o u l e s c e n d r e s v o l a n t e s . T o u s c e s t r a i t e -
m e n t s o n t u n p o i n t c o m m u n , ils a g i s s e n t e n m o d i f i a n t
— u n e faible sensibilité à l'eau, la n a t u r e d u s o l . A u s s i , p a r a l l è l e m e n t à l ' é t u d e g é o -
— une portance suffisante, technique nécessaire pour mettre en évidence les
— une faible déformabilité. r é s u l t a t s a p p o r t é s p a r le t r a i t e m e n t , u n e é t u d e m i n é -
ralogique d e s matériaux avant et après traitement
L e t r a i t e m e n t à la c h a u x s e l i m i t e r a d o n c e s s e n t i e l -
est indispensable pour nous apporter d e s éclaircis-
lement aux sols argileux, limoneux et marneux qui
sements sur les phénomènes responsables d e c e s
s'affirment trop souvent c o m m e de mauvais sols.
modifications.
Le b u t p o u r s u i v i p a r l'adjonction d e c h a u x e s t triple :
Les auteurs anglo-saxons qui ont étudié ce problème
— a b a i s s e r la t e n e u r e n e a u , s'accordent pour décrire le sol traité c o m m e friable,
— d i m i n u e r la s e n s i b i l i t é à l ' e a u , « f l o c o n n e u x ». En g é n é r a l la l i m i t e d e p l a s t i c i t é d u
— a c c r o î t r e la r é s i s t a n c e e t la s t a b i l i t é . sol traité est s u p é r i e u r e à celle du matériau naturel,

62
de même la limite de liquidité voit sa valeur aug- sion des réactions qui se produisent dans le mélange
menter alors que l'indice de plasticité décroît. Les argile-chaux.
résultats obtenus avec nos matériaux sont en parfait
accord avec ces observations au moins pendant le
premier mois de traitement. Ensuite, comme nous le Matériaux traités
verrons, toutes les valeurs chutent.
L'étude a été réalisée sur deux groupes de maté-
Les mécanismes responsables des modifications
riaux. Un premier groupe comprenant deux argiles
apparues dans le sol traité par la chaux ont reçu
et une marne provenant de l'auréole crétacée infé-
de nombreuses explications. Les plus souvent citées
rieure de l'est du bassin de Paris et constitué par :
sont : la capacité d'échange de cations, la flocula-
tion, la carbonatation et la formation d'un ciment. — une argile barriolée jaune-rouge du Barrémien
Nous avons essayé de faire la part de chacune en prélevée près d'Amance,
utilisant différentes méthodes. — une argile bleu-noir de l'Albien de la carrière de
Saint-Pares-les-Vaux,
Nous avons constaté que tous ces mécanismes
jouent un rôle. Le principal étant toutefois réservé — une marne également albienne provenant de la
à la formation d'un ciment, composé principalement carrière de Valentigny.
d'aluminates de calcium hydratés.
Un deuxième groupe constitué de trois matériaux qui
en analyse diffractométrique se sont présentés
comme des argiles monominérales. Cette composi-
METHODES D'ETUDE tion simplifiée a beaucoup facilité les dépouillements
et nous a permis de mieux saisir l'action de la chaux
sur les minéraux argileux.
De nombreux facteurs doivent influer sur le compor-
tement du système argile - chaux - eau ; d'une
Analyse granulométrique
part les facteurs liés aux sols, d'autre part les
facteurs liés au traitement. Aussi avons-nous effec-
La granulométrie est déterminée après un traitement
tué une étude préalable des matériaux utilisés. Outre
approprié (destruction des matières organiques, des
les matériaux argileux naturels, nous avons utilisé
carbonates et défloculation) :
des argiles monominérales. Nous avons pu ainsi
réduire les difficultés d'interprétation et mieux com- • par tamisage sur colonne de tamis pour la fraction
prendre les phénomènes souvent complexes qui se supérieure à 35 ¡x,
produisent au sein des argiles traitées. • par la méthode de la pipette d'Andreassen-Rivière
pour la fraction inférieure à 35 u.
Nous avons choisi quelques essais géotechniques J

simples, comme :
Les courbes granulométriques que nous avons
— les limites d'Atterberg, obtenues sont reproduites aux figures 2 a) et 2 b).
— l'essai Proctor,
— la mesure des résistances à la compression L'examen de ces courbes granulométriques nous
simple. montre des différences sensibles à l'intérieur de
chaque groupe d'échantillons.
Ces essais mécaniques rendent bien compte des
modifications subies par le sol, la réponse des maté- L'échantillon de Barrémien se présente comme un
riaux argileux à ces essais étant très largement matériau assez sableux, alors que l'argile albienne
affectée par la présence d'hydroxyde de calcium. et la fraction décarbonatée de la marne de Valen-
tigny montrent un pourcentage d'argile relativement
L'étude minéralogique a été faite en utilisant tous
élevé et une fraction grossière inexistante.
les moyens d'investigation dont nous disposions. Si
la diffraction des rayons X nous a fourni les princi-
Les argiles du groupe 2 montrent également des
paux résultats, nous avons cherché à les compléter
différences importantes. Alors que la kaolinite a la
et à les confirmer par d'autres techniques telles que
majorité de ses particules comprises entre 2 ¡x et
l'analyse chimique, la microscopie électronique et la
0,5 ¡JL, les deux montmorillonites montrent qu'une
spectrométrie infrarouge.
grande partie de leurs particules ont un diamètre
Nous sommes particulièrement heureux de remercier équivalent inférieur à 0,1 ¡x.
ici le Service de Chimie pour l'aide qu'il nous a
apportée au cours de cette étude.
Analyse chimique
La figure 1 donne en résumé les différentes opéra-
tions subies par un échantillon. L'analyse chimique, pour chacun des six matériaux
étudiés a été faite d'une part sur la totalité de
l'échantillon, d'autre part sur la fraction inférieure à
IDENTIFICATION DES MATERIAUX 2 ¡j. obtenue après traitement à H 0 2 2110 volu-
mes et HCI N/10. On peut considérer que cette
La connaissance aussi parfaite que possible des dernière fraction représente les argiles présentes
matériaux utilisés est indispensable à la compréhen- dans le matériau.

63
Préparation pour
granulometrie

Argile

I
Sédimentation

Limites d'Atterberg

Etude Proctor

Fig. 1 - Schéma des différentes opérations subies par un échantillon.

0,5 0,2 0,1 0,05 20^ 10p 5p 2u 1p 0,5p 0,2p ELlp (JOSjj 0,2 0,1 (¿0?; 20u 10p 5y 2JJ 1p 0,5u 0,2>J l^lp (J05p
Q mm
D ' a m e t r e s e q u i v a l e n t s (p) D i a m è t r e s e q u i v a l e n t s ( fj }

K a o Unit c
A r g i l e barremienne
. Argile albiennc Montmorillo nite
M a r n e d< Va ( e n t i g ny Bentonite

Fig. 2 a) - Courbes granulométriques des matériaux argileux Fig. 2 b ) - Courbes granulométriques des argiles mono-
utilisés. minérales utilisées.

64
TABLEAU I Les résultats sont donnés dans les tableaux I et II.

Analyse chimique sur la totalité des échantillons Nous constatons que pour les trois échantillons du
d e u x i è m e g r o u p e , à s a v o i r la k a o l i n i t e e t l e s d e u x
m o n t m o r i l l o n i t e s , l e s a n a l y s e s f a i t e s s u r la t o t a l i t é

Montmorillonite
d e l ' é c h a n t i l l o n e t s u r la f r a c t i o n i n f é r i e u r e à 2 m i -
Constituants

barrémienne

Valentigny
Marne de

Bentonite
Kaolinite
albienne
crons sont très voisines.
Argile

Argile

Capacité d'échange de base

Si0 48,96 59,10 31,23 46,60 60,97 60,74 La m e s u r e d e la c a p a c i t é d ' é c h a n g e d e b a s e n o u s a


2

Al 0 31,80 14,72 10,71 38,66 21,19 18,97 d o n n é l e s r é s u l t a t s s u i v a n t s (tableau III).


2 3

Fe 03 2 4,76 5,20 2,24 0,37 2,27 2,62


FeO — 1,15 — — — —
TiO, 1,24 0,63 0,35 — — —
Mn 0 3 4 traces traces — — 0,04 0,05
CaO 0,00 6,73 25,11 — — 2,94
MgO 0,60 1,21 1,22 0,28 5,68 3,20
Na 0 2 0,40 0,36 0,18 0,06 0,89 2,42 T A B L E A U III
K2O 1,31 2,30 2,31 0,35 0,34 0,80
LbO — — — 0,08 0,09 0,23 Capacité d'échange de cations des différentes
S0 — — — — 0,06 0,24
Soufre
3
argiles étudiées
des
sulfures — 0,38 •— — — —
Perte

Montmoriilonii
barrémienne
au feu 10,26 9,87 26,30 13,82 7,98 7,56

Valentigny
Marne de
Matériaux

Bentonite
Kaolinite
albienne
Argile
Argile
Total 99,33 100,50 99,65 100,22 99,51 99,90
C0 2 4,71 19,81 1,82

C.E.B, en
nrieq. g/100 g 16 27,8 27 12 107 87

T A B L E A U II

Analyse chimique de la fraction inférieure


à 2 microns des échantillons Les capacités d'échange de cations ont été déter-
m i n é e s s u r la t o t a l i t é d e s é c h a n t i l l o n s c e q u i e x p l i -
q u e la v a l e u r r e l a t i v e m e n t f a i b l e t r o u v é e p o u r la
Montmorillonite

m a r n e d e V a l e n t i g n y . Il f a u t n o t e r q u e si l ' o n t i e n t
Constituants

barrémienne

Valentigny
Marne de

Bentonite

c o m p t e d e la p r é s e n c e d e s c a r b o n a t e s , la c a p a c i t é
Kaolinite
albienne
Argile

Argile

d'échange de base se trouve être supérieure à 40.

Composition minéralogique

Si0 47,71 49,33 49,10 46,56 59,65 57,38


2
La c o m p o s i t i o n m i n é r a l o g i q u e d e la f r a c t i o n a r g i l e u s e
Al 0 2 3 30,50 24,56 26,14 38,72 22,12 20,29 n o u s e s t d o n n é e p a r la d i f f r a c t i o n d e s r a y o n s X .
Fe 0 5,83 5,66 6,88 0,32 1,99 2,74
Chaque échantillon du premier groupe a été carac-
2 3

FeO
Ti0 1,25 0,75 0,81 — — 0,12 t é r i s é p a r s o n m i n é r a l a r g i l e u x le p l u s a b o n d a n t .
2

Mn Oi 0,05
3

— — U n e e s t i m a t i o n s e m i - q u a n t i t a t i v e b a s é e s u r l'aire d e s
CaO 0,50 1,12 0,00 0,63
MgO — 1,23 2,54 0,27 5,75 3,15 p i c s e t s u r la c o u r b e g r a n u l o m é t r i q u e n o u s a p e r m i s
Na 0 2 0,38 0,50 0,43 0,06 0,71 2,38 d e d r e s s e r le t a b l e a u I V .
K 0 1,00 4,02 2,16 0,29 0,43 0,71
La d i f f r a c t i o n d e s r a y o n s X n o u s a m o n t r é q u e l e s
2

LhO —. — — 0,08 n.d. 0,25


SO3 échantillons du groupe 2 n'étaient constitués chacun
Perte que d'un seul minéral argileux. N o u s les avons choi-
au feu 12,90 13,29 11,19 13,90 9,12 12,18 sis p o u r cette simplicité d e c o m p o s i t i o n nous d o n -
nant des diagrammes où l'importance des pics des
99,77 99,88 nouvelles phases minéralogiques apparues au cours
Total 100,07 99,46 99,15 100,20
Fe Oa libre 3,33 2,30 du traitement pouvait être appréciée sans craindre
2 4,15
SÌO2 libre 1,80 4,07 u n e e r r e u r t o u j o u r s p o s s i b l e d u e à la s u p e r p o s i t i o n
d'un pic nouveau avec un pic préexistant.

65
TABLEAU IV Identification géotechnique

Cette identification est basée essentiellement sur


Teneurs approximatives des échantillons étudiés en
l'analyse granulométrique, la teneur en carbonate et
minéraux argileux (estimation à partir des dia- les valeurs des limites d'Atterberg. C e s résultats
grammes de rayons X, de l'analyse chimique, de la sont donnés dans le tableau V.
C.E.B. et de l'analyse granulométrique).
Au sens de ia classification L.P.C., l'argile barré-
mienne apparaît comme une argile peu plastique de
Minéraux même que l'argile albienne et la marne de Valen-
Montmo-
argileux Kaolinite lliite tigny. La kaolinite, par contre, se situe dans les
rillonite
(en % ) (en % ) limons très plastiques et les deux montmorillonites
(en % )
Echantillons dans les argiles très plastiques (fig. S).

Argile 30-35 5-10 0


barrémienne

A rgfles t rès
Argile P astiques >
5-7 45-50 0
albienne
S Li mons tr es
pia ïtiques

Marne de Arg" les pe j


5-7 15 15
Valentigny Pias tiques

Sols a r g i l e u x
Kaolin 95-100 0 0 très plastique s

Lim ons . 1
et s i l s arg lieux peu pt
Montmorillonite 0 0 > 90 o astiques
0 10 20 30 Í0 5i 0 60 70 80 90 100

Bentonite 0 0 > 90

Produits de traitement

On peut utiliser pour le traitement deux catégories


de chaux :
— la chaux vive C a O ,
— la chaux éteinte Ca(OH)...
TABLEAU V
Chacune de ces catégories peut, suivant les propor-
Identification géotechnique des matériaux argileux tions relatives de C a O et de M g O , être divisée en :
utilisés — chaux calcitique M g O < 2 % ,
— chaux calcodolomitique 2 % < M g O < 25 % ,
— chaux dolomitlque 25 % < M g O < 45 % .
barrémienne

Valentigny
Marne de

Bentonite

Les chaux industrielles, outre C a O et M g O , contien-


Montmo-
Kaolinite
albienne

rillonite
Argile

Argile

nent de nombreuses impuretés comme l'ont montré


les analyses chimiques effectuées sur 14 échantil-
lons de chaux de provenances différentes. Les résul-
tats des analyses sont donnés dans le tableau V I .

100 100 100 100 98 Nous avons choisi pour l'étude qui nous occupe
% < 80 li 83
une chaux de bonne qualité, c'est-à-dire présentant
peu d'insolubles et ayant un pourcentage élevé en
% < 2 li 43 68 50 70 55 65 CaO. D'autre part, nous avons préféré une chaux
éteinte donnant très certainement des résultats com-
parables à la chaux vive, sauf toutefois en ce qui
% COaCa 0 <5 47 0 0 0
concerne l'abaissement de teneur en eau, mais plus
facile à manipuler.
WL 41 45 46 71 165 450
Pour toutes ces raisons, notre choix s'est porté sur
la chaux n° 101.
WP 16 20 23 36 42 36
La lecture du tableau VI nous donne le pourcentage
de C a O présent dans la chaux utilisée. Il est égale-
IP 25 25 23 35 123 414 ment important de connaître la teneur en chaux libre,
la seule à réagir effectivement avec le sol à traiter.

66
TABLEAU VI

Analyse chimique de chaux

Pourcentage des différents éléments donnés dans 14 échantillons de chaux de provenances différentes

Chaux
1004
Elém^^^^ 101 102 103 105 106 107 1001 1002 1003 1004 1005 1006 1007
bis
dosés —

Insoluble
dans
HCI 0,77 5,17 1,21 1,09 12,34 4,94 2,32 4,13 4,40 1,34 6,00 0,97 13,02 6,86

AUO, 0,38 1,09 n.d. n.d. n.d. n.d. 0,94 1,31 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

Fe 0 2 3 0,11 0,50 n.d. n.d. n.d. n.d. 0,14 0,59 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

TiO, traces traces n.d. n.d. n.d. n.d. traces 0,05 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

CaO 72,90 67,01 81,87 72,06 62,10 65,57 89,73 78,61 84,96 93,37 84,82 93,37 75,14 81,73

MgO — — traces 0,12 0,54 traces — — 1,00 0,20 0,70 0,40 0,70 0,97

Na 0 2 0,07 0,27 n.d. n.d. n.d. n.d. 0,09 0,40 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

K 0
2 0,06 0,36 n.d. n.d. n.d. n.d. 0,08 0,60 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.

S0 3 0,26 0,35 traces traces traces traces 0,43 0,31 traces traces traces traces traces traces

Perte au feu 25,12 24,69 15,07 23,88 20,63 21,49 6,21 18,83 6,86 3,37 4,16 3,56 7,41 4,36

Total (*) 99,67 99,44 99,94 99,83

C0 2 3,26 9,41 2,80 2,92 5,16 3,43 4,73 9,34 1,38 1,61 1,17 0,84 4,57 1,10

(*) Le total n'a été fait que lorsque les éléments habituellement présents dans une analyse ont été tous dosés.

Détermination de la teneur en chaux libre Ces résultats nous amènent à préférer le calcul fait
à partir de l'analyse chimique. Toutefois, si l'on
Deux méthodes simples et rapides permettent de désire avoir rapidement une bonne approximation, la
doser la chaux libre. Cependant, si les résultats sont méthode Leduc ou méthode au saccharose peut être
peu dispersés à l'intérieur d'une même méthode, ils utilisée.
sont assez différents d'une méthode à l'autre comme
le montre les résultats du tableau VII.

TABLEAU VII
ESSAIS REALISES ET TECHNIQUES UTILISEES
Teneur en chaux libre déterminée par différentes
méthodes sur la chaux n° 101
Nous ne décrirons pas ici des essais bien connus
comme les limites d'Atterberg ou l'essai Proctor,
Calcul fait à mais nous préciserons cependant les conditions opé-
partir de Méthode à Méthode au ratoires de l'essai de résistance à la compression
l'analyse l'éthylène glycol saccharose simple.
chimique
Les éprouvettes (h = 10 cm, 0 = 5 cm) ont été
compactées à une pression voisine de 100 k g / c m . 2

( 54,28
Résul- 1 58,11 65,85 Après démoulage, elles sont introduites dans des
68,58
tats ) 55,16 récipients en matière plastique et conservées dans
1 57,23 65,85
une salle où la température et l'humidité sont main-
Moyenne 56,19 Moyenne 65,85 tenues constantes respectivement à 20°C ± 1 et
90 % .

67
L'evaporation et le contact avec l'atmosphère étant Techniques d'analyse minéralogique
très réduits, on garde tout au long du traitement la
teneur en eau de départ. Les possibilités de carbo-
natation se trouvent également considérablement Diffraction des rayons X
restreintes (fig. U - salle de conservation). Après
des durées de cure variables, les éprouvettes Rappel théorique : lorsque la matière est soumise
extraites de leur étui sont écrasées (fig. 5). à un bombardement de rayons X plusieurs phéno-
mènes se produisent :

— une partie des photons incidents est absorbée


par la matière, les atomes ainsi excités émettent
deux sortes de rayonnement :
• des électrons,
• des photons ou rayons X de fluorescence.
La longueur d'onde de ce dernier rayonnement,
sans rapport avec celle du faisceau incident, est
caractéristique de l'atome excité, c'est le principe
de l'analyse par fluorescence X ;
—• une partie des photons incidents peut être déviée
de son trajet initial et ceci de deux façons diffé-
rentes. Les photons déviés subissent une perte
d'énergie, leur longueur d'onde X change, c'est
l'effet compton. Les photons déviés ne perdent
pas d'énergie, ils conservent leur longueur
d'onde. C'est ce phénomène qui est à la base
de l'analyse diffractométrique des corps cris-
tallins.

La réflexion d'un faisceau de rayons X sur un cristal


est soumise à la loi de Bragg :
n A = 2 d sin 6

A : longueur d'onde du rayonnement


Fig. 4 - Conservation des éprouvettes en salle climatisée.
d : espacement réticulaire
8 : angle d'incidence.

Il est possible à partir d'un spectre de rayons X


de déterminer l'écart réticulaire d'un cristal et, par là
même, le caractériser. La diffraction des rayons X
apparaît donc comme une méthode de choix pour
l'étude des argiles.
Nous n'avons pas utilisé la méthode des lames
orientées que l'on utilise habituellement avec les
argiles. Les échantillons traités par la chaux floculant
rapidement, il nous était impossible de prélever la
fraction granulométrique inférieure à deux microns.
Il n'était pas non plus possible de faire subir à nos
matériaux les traitements susceptibles d'ame-
ner la défloculation. Le traitement à l'acide chlorhy-
drique, en particulier, aurait sans aucun doute faussé
les résultats en détruisant une partie du matériau
traité. Aussi, avons-nous préféré la méthode sui-
vante .

Les échantillons sont broyés au mortier puis tamisés


sur un tamis de 35 ¡1 à sec. La poudre obte-
nue est comprimée à l'aide d'une presse à main
dans un porte objet cylindrique. Nous avons obtenu
de cette façon une orientation acceptable des parti-
cules. Tous nos matériaux ont été régulièrement
examinés en diffraction X. Nous avons pu noter
l'apparition d'espèces minérales nouvelles et suivre
Fig. 5 - Ecrasement des éprouvettes. leur évolution avec le temps.

68
Analyse chimique liaisons entre atomes. Aussi, analyse-t-on le rayon-
nement transmis, déterminant l'énergie pour chacune
des longueurs d'ondes ayant traversé l'échantillon,
Sur un certain nombre d'échantillons, nous avons
par rapport à l'énergie du rayonnement incident.
complété par l'analyse chimique les résultats obte-
Nous obtenons ainsi un graphique d'absorption pour
nus en diffraction X. chacune des longueurs d'ondes (fig. 6).
Dix grammes de matériau sont attaqués pendant
une heure à la température ambiante par 100 ml d'une
solution d'acide chlorhydrique N/10. Sur le filtrat
amené à 250 ml, sont dosées la silice et l'alumine Fig. 6 Echantillon
passées en solution. Nous avons aussi dosé la 03
chaux libre par la méthode Leduc.

ï
lo - Al
A cette concentration l'acide chlorhydrique n'attaque
pas les minéraux argileux. Si nous voyons le taux
de silice et d'alumine croître sensiblement avec les
matériaux traités, c'est que les minéraux argileux
auront été attaqués par la chaux donnant naissance S = Source
à des composés facilement solubles dans HCI N/10. l (l = énergie du rayonnement incident
l„ — i = énergie du rayonnement ayant traversé l'échantillon.

Microscopie électronique

Nous avons observé au microscope électronique


Prépa ration des échantillons
un certain nombre d'échantillons. Cette étude nous
a permis de visualiser les transformations qui se sont
opérées dans les argiles au cours du traitement. Les échantillons à analyser sont finement broyés
dans un mortier d'agathe pour éviter la diffusion due
aux grosses particules. Le temps de broyage par-
tant d'une poudre inférieure à 35 p, est d'en-
Préparation des échantillons viron cinq minutes. On réalise ainsi en ajoutant un
liant (huile ou vaseline) une pâte fluide que l'on
La poudre inférieure à 35 /i obtenues après comprime entre deux lames de chlorure de sodium.
broyage de l'échantillon est mise en suspension dans On obtient de la sorte un film très ténu qui servira
l'eau distillée. La grille porte-échantillon du micro- à l'analyse. Pour l'étude des régions du spectre où
scope électronique recouverte d'un film de carbone les bandes de l'huile sont gênantes, nous avons
est alors plongée dans la suspension. Nous avons utilisé un halogénure alcalin comme le K B . On r

ainsi une pellicule très fine suffisamment transpa- réalise alors une pastille en comprimant à l'aide
rente au faisceau d'électrons pour être utilisée. d'une presse le mélange échantillon bromure de
potassium finement broyé. La pastille est ensuite dis-
Remarque : D'autres liquides tels que le benzène posée sur un support placé sur le trajet du faisceau
C H ont été utilisés pour réaliser les suspensions
0 6 échantillon.
mais ils n'ont pas donné de résultats meilleurs que
l'eau distillée.

La simple observation des préparations a été com- MELANGE ET CONSERVATION


plétée par l'étude en diffraction électronique. Les
diagrammes obtenus montrent l'évolution des maté-
Deux façons de procéder ont été utilisées suivant
riaux au cours du traitement.
les types de matériaux.

Pour les argiles du groupe 1, c'est-à-dire l'argile


Spectrométrie infrarouge barrémienne, l'argile albienne et la marne de Valen-
tigny que nous avons principalement étudiées d'un
point de vue géotechnique, nous nous sommes atta-
Réalisée sur certains échantillons, elle nous a permis chés à réaliser des mélanges aussi proches que
de préciser les résultats de la diffraction des possible des mélanges de chantier tant sur le plan
rayons X en levant certaines indéterminations, parti- du prix de revient (faible pourcentage de chaux) que
culièrement sur la présence de carbonates dans les sur celui du malaxage.
échantillons traités. Mais, elle nous a surtout mieux
fait comprendre le mode d'action de la chaux sur Pour les argiles monominérales, plus particulièrement
les argiles. Nous rappellerons brièvement son prin- étudiées d'un point de vue minéralogique, le souci
cipe. de mettre en évidence et de comprendre les réac-
tions argile-chaux nous a amenés à utiliser des
Les radiations infrarouges ont pour chacune des lon- pourcentages de chaux élevés (20 % et même 50 %
gueurs d'ondes émises des énergies voisines de dans certains cas) et à réaliser des mélanges aussi
celles qui sont nécessaires à la déformation des intimes que possible.

69
Mélanges grossiers TABLEAU VIII

Sur le chantier il ne peut être question de réaliser Pourcentages de chaux utilisés


un mélange parfaitement homogène. Il n'est pas pos-
sible, en effet, de réduire le sol en poudre pour le
mélanger à la chaux. Au laboratoire par contre une Pourcentage de composition
telle opération est facile à réaliser. en poids
Matériaux argileux
Pour ne pas trop s'éloigner des conditions de chan-
tier nous avons réalisé un malaxage des matériaux Argile Chaux
avec la chaux dans un malaxeur Hobart. Le matériau
naturel se présente une fois passé au malaxeur en 3
97
mottes de 5 à 10 cm comme le montre la figure 7. Argile 5
95
La chaux est ensuite incorporée, les plus grosses barrémienne 7
93
mottes sont brisées à la main puis l'ensemble est
de nouveau malaxé. Après quelques minutes de rota-
97 3
tion, le sol traité ne montre pratiquement plus de Argile
95 5
mottes. Il se présente sous l'aspect de petites billes, albienne 7
les plus grosses ayant 1 cm de diamètre (fig. 8). 93
Le sol ainsi traité présente déjà une insensibilité à
l'eau remarquable. Les petits granules de sol, loin 97 3
de se désagréger dans l'eau, restent intacts même Marne de 5
95
Valentigny 7
après plusieurs jours d'immersion. 93

Le sol non traité dans les mêmes conditions donne


après quelques minutes une sorte de bouillie
(fig. 9).
les essais Proctor, un mois pour les limites d'Atter-
Un tel mélange pourrait paraître trop sommaire, en berg, trois mois pour les mesures de résistance à la
réalité il réalise une perfection que les engins de compression simple et pour les analyses diffracto-
chantier sont loin d'approcher. Ceux-ci laissent en métriques.
effet, dans les meilleurs cas, après incorporation de
la chaux, des plaquettes ou des mottes de sol d'une Dans tous les cas nous avons cherché à les main-
dizaine de centimètres. tenir à une température et à un degré d'humidité
aussi constants que possible. Voir figure 4, conser-
Après avoir choisi un moyen d'incorporer la chaux vation des éprouvettes.
qui ne soit pas trop éloigné des conditions de
chantier, nous avons utilisé des pourcentages de Le tableau IX donne le programme des essais.
chaux qui soient compatibles avec un prix de revient
raisonnable pour un chantier.

Les différents pourcentages utilisés sont regroupés


dans le tableau VIII.
REACTIONS ARGILES-CHAUX

Mélange intimes

Les mélanges ont été réalisés sur les bases sui- RESULTATS
vantes : pour 100 g de matériaux traités nous avons
utilisé 80 g d'argile et 20 g de C a ( O H ) .
2

La chaux et l'argile pulvérulente sont intimement


Etude géotechnique
mélangées à l'aide d'une spatule. Une quantité déter-
minée d'eau déminéralisée a été ensuite ajoutée de
telle façon que nous obtenions une teneur en eau L'addition à un sol argileux de quelques pour-cents
de 25 % . Un pétrissage vigoureux et rapide termine de chaux se manifeste par de rapides changements
le mélange. dans les propriétés physiques du sol. De plastique
il devient friable, résistant à l'eau ; compacté, il
Une fois les divers mélanges réalisés les matériaux prend très vite l'aspect d'une roche tendre.
ont été compactés puis mis en salle de conserva-
tion pour être soumis aux différents essais.

Limites d'Atterberg
Durée du traitement
Les résultats sont donnés dans le tableau X. Nous
Suivant les essais les matériaux ont été conservés avons regroupé les limites d'Atterberg avant traite-
plus ou moins longtemps : vingt-quatre heures pour ment, après 24 heures, 28 jours et 90 jours de

70
71
TABLEAU IX

Programme des essais

TEMPS DE CONSERVATION EN JOURS


Matériaux
1 2 7 14 21 28 90

Limites Resist, comp. Resist, comp. Limites Resist.


Proctor R.X. R.X. Proctor comp.
Argile Anal. chim. Resist, comp. R.X.
Anal. chim.
barrémienne R.X. Limites
Anal. chim.

Limites Resist, comp. Resist, comp. Limites Resist.


Argile Proctor R.X. R.X. Proctor comp.
albienne Resist, comp. R.X.
R.X.

Limites Resist, comp. Resist, comp. Limites Resist.


Marne de Proctor R.X. R.X. Proctor comp.
Valentigny Resist, comp. R.X.
R.X.

Limites R.X. Resist, comp. Resist, comp. R.X. Limites Limites


Anal. chim. R.X. R.X. R.X.
Kaolinite Anal. chim. Anal. chim.
Infrarouge
Micro-élec.

Limites R.X. R.X. R.X. R.X. Limites Limites


Montmorillonite Anal. chim. Anal. chim. R.X.
et « bentonite » Anal. chim.
Infrarouge
Micro-élec.

contact argile-chaux. L'observation des résultats nous Les variations des limites de liquidité et de plasticité
montre des variations importantes et rapides pour sont à l'origine d'une réduction du domaine plasti-
tous les échantillons avec seulement 3 % de chaux. que. Ainsi avec l'illite nous avons :
IP = 25 pour l'échantillon non traité.
Nous constatons que pour les argiles traitées avec
3 '% de C a ( O H ) la limite de liquidité W L a beau-
2
IP = 16 pour l'échantillon traité avec 7 %
coup augmenté après 24 heures de contact. Si les de C a ( O H ) après 28 jours.
2

pourcentages de chaux augmentent nous voyons la La réduction du domaine plastique est encore plus
limite de liquidité décroître. Les valeurs obtenues sensible avec la montmorillonite traitée par 20 % de
avec 7 % ne sont, en effet, que légèrement supé- chaux. L'indice de plasticité passe en effet de 123 à
rieures aux valeurs trouvées pour l'échantillon non 15 après 24 heures de contact. La figure 10 montre
traité. Si la kaolinite voit la valeur de sa limite de l'évolution des limites d'Atterberg en fonction du
liquidité croître légèrement avec 20 % de chaux, les pourcentage de chaux ajouté pour trois des maté-
deux montmorillonites voient les leurs diminuer de riaux étudiés.
moitié.
La décroissance de l'IP, si elle est générale, est
Les limites de plasticité W P augmentent également toutefois beaucoup plus faible avec la marne de
pour tous les échantillons, quel que soit le pourcen- Valentigny. L'addition de chaux n'affecte que modé-
tage d'hydroxyde de calcium ajouté. Cette augmen- rément le matériau. Il est possible que la présence
tation est beaucoup plus importante que celle que en quantité abondante de carbonate et de matières
nous avons trouvée pour les limites de liquidité. organiques ralentisse l'action de la chaux.

72
TABLEAU X

Limites d'Atterberg des échantillons traités avec différents pourcentages


de chaux après 24 heures, 28 jours et 90 jours de contact.

Limites d'Atterberg J m i t e s de Limites de 1ndices de


liquidité plasticité plasticité

Echantillons
traités avec ^-v.
24 h 28 j 90 j 24 h 28 j 90 j 24 h 28 j 90 j
différents % •
de chaux

(en %)

0 41 16 25
Argile barrémienne 3 55 54 28 30 27 24
5 51 56 29 30 22 26
7 45 53 41 29 31 31 16 22 10

0 45 20 25
3 55 56 34 34 21 22
Argile albienne
5 49 57 31 38 18 19
7 48 50 46 32 38 38 16 12 8

0 46 23 23
3 53 49 30 32 23 17
Marne de Valentigny
5 51 55 29 35 22 20
7 50 50 46 32 34 35 18 16 11

0 71 36 35
Kaolinite 20 87 82 10,5 47 52 8,5 40 30 2

0 165 42 123
Montmorillonite 20 87 90 72 < 4 — 15 —

0 450 36 414
Bentonite 20 3
203 20,5 138 14 < 4 65 6,5 —

Après un mois de contact les modifications obser- apparaissait dans la classification de laboratoire des
vées pour l'ensemble des matériaux sont accentuées sols fins comme une argile peu plastique, se classe
par rapport à celles que nous avions notées après maintenant dans les limons peu plastiques. La kaoli-
24 heures de traitement. nite, qui se classait à la limite argile très plastique -
limons très plastiques, se trouve après cette période
L'indice de plasticité continue à décroître alors que de traitement dans la zone du diagramme corres-
les limites de liquidité et de plasticité croissent. pondant aux sables cohérents peu plastiques.
L'argile barrémienne et la kaolinite se distinguent
des autres matériaux en ce sens que leur indice de Nous reproduisons sur le diagramme de classifica-
plasticité décroît lentement. La réaction qui est à tion le trajet suivi au cours du traitement par les
l'origine de cette baisse de I I P est donc pour ces points représentatifs de ces deux matériaux
deux matériaux beaucoup moins vive que dans le (fig. H).
cas des montmorillonites.
Des résultats des limites d'Atterberg, il nous a paru
Après 90 jours de traitement tout rentre dans intéressant de passer à la mesure des indices de
l'ordre, l'indice de plasticité des kaolinites est consistance et de voir dans quelle mesure la pré-
alors très bas et l'échantillon de Barrémien, qui sence de chaux modifie la consistance d'un sol.

73
,4
60

50
y$
A r g i l es t r e s
SO Pias tiques

r '
«30 *
A r g l e s pe u
p i a s tiques * L i m o n s t re s
A pi a stiques
•° 20 -A *

r
: 10
*c L i m o n e pe u
Sables p«u.
plastiques,
tiques
1 1
1
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Limite de liquidité W|_
Fig. 11

Terzaghi a donné une échelle des consistances

0 0,25 0,50 0,75

liquide pâteux ferme très ferme dur

Il est donc possible de caractériser un sol par son


indice de consistance.

Nous avons pris comme valeur de W la teneur en


eau du sol non traité à sa limite de plasticité. Nous
3 5 7
avons pu ainsi calculer les indices de consistance
5 7 O
V . C a ( O H >2
des sols traités, par différents pourcentages de
V. Ca(OH)
chaux, et voir comment variaient ces mêmes indices
2

Apres 24 heures A p r e s 1 moi s avec le traitement.

Fig. 10 - Evolution des limites d'Atterberg en fonction du Remarque : La mesure des indices de consistance
pourcentage de chaux utilisé. n'est pas prise ici dans son sens habituel. Elle est
simplement utilisée pour mettre en évidence les
modifications apportées, par l'addition de chaux, aux
matériaux argileux.
Mesure des indices de consistance
Le tableau XI nous montre, comme il était prévisible,
L'indice de consistance le est égal à la différence que les indices de consistance augmentent avec le
entre la limite de liquidité W L et la teneur en eau W pourcentage de chaux ajoutée au sol. Dans notre
du sol rapportée à l'indice de plasticité soit : cas particulier de teneur en eau, ils sont tous supé-
rieurs à 1, mais néanmoins ils rendent bien compte
WL — W de la modification subie par le sol du fait de l'addi-
le = tion de chaux.
IP

TABLEAU XI

« Indices de consistance » des matériaux traités avec différents pourcentages de chaux


après 24 heures de contact.

Matériaux Montmo-
Argile barrémienne Argile albienne Marne de Valentigny Kaolinite Bentonite
argileux rillonite

% de chaux 0 3 5 7 0 3 5 7 0 3 5 7 0 20 0 20 0 20

Indices de
1 1,4 1,6 1,8 1 1,6 1,6 1,75 1 1,3 1,3 1,5 1 1,3 1 2,5 1 3
consistance

74
Conclusion L'incorporation de chaux, en abaissant la teneur en
eau du matériau et en augmentant la valeur de sa
La mesure des limites d'Atterberg nous a permis de limite de plasticité, élargit considérablement les con-
mettre en évidence les modifications importantes qui ditions de travail. Ainsi, l'argile barremienne, qui, à
se sont produites dans la nature du sol traité par la l'état naturel, ne peut être mise en œuvre que lors-
chaux. que sa teneur en eau est au plus égale à 16 % ,
peut, lorsqu'elle est traitée avec 3 % de chaux,
On admet généralement qu'un sol peut être mis en supporter sans inconvénient jusqu'à 28 % d'eau. De
œuvre en remblai lorsque sa teneur en eau est infé- même, l'argile albienne montre qu'une augmentation
rieure ou égale à sa teneur en eau à la limite de de 14 % de teneur en eau peut être supportée par
plasticité. l'échantillon traité sans que les difficultés de mise
en œuvre soient accrues. Toutefois l'étude Proctor
nous précisera si de telles teneurs en eau sont
compatibles avec une bonne densité sèche.

Etude Proctor

Des résultats de l'étude Proctor il nous a été pos-


sible de tirer un certain nombre de renseignements,
le principal étant certainement l'Insensibilité à l'eau
des argiles traitées. Les courbes obtenues pour les
différents matériaux, avec et sans addition de chaux,
compactés dans des conditions analogues sont
reproduites aux figures 12, 13, 14.

Nous constatons que l'addition de chaux permet de


bénéficier d'un « déplacement » de la teneur en eau
optimum Proctor normal. En fait, les courbes obte-
nues avec les dosages 3, 5 et 7 % de chaux ne
présentent plus l'optimum Proctor classique. Elles
sont aplaties se relevant même sur la gauche, c'est-
à-dire du côté des faibles teneurs en eau. Cette
remarque est particulièrement nette avec l'échantillon
de marne de Valentigny.
10 15 20 25
W7.
Argile barremienne

75
La relation teneur en eau-densité sèche pour les TABLEAU XII
sols traités par la chaux est très certainement affec-
tée par la réaction produite par l'hydroxyde de
Résultats des mesures de résistance à la compres-
calcium. Les caractères propres aux argiles sont
fortement altérés. La présence de chaux permet la sion simple de trois argiles traitées avec différents
transformation en un matériau plus facile à mettre pourcentages de chaux.
en œuvre. La forme aplatie des courbes Proctor
nous permet d'écrire que la densité sèche est gros-
sièrement constante quelle que soit la teneur en eau,
ce qui élargit les conditions de compactage. Celles-ci Résistances à la compression
simple en bars
ne sont plus liées rigidement à la teneur en eau. Echan- % de
11 est donc toujours possible de compacter un sol tillons Ca (OH):
au voisinage de sa densité sèche maximum. 2 J 14 j 28 j 90 j

Lorsqu'il est possible de déterminer un optimum de


teneur en eau sur la courbe Proctor des échantillons 0 2,4
traités, nous constatons qu'il se situe à droite de Argile 3 7,2 7,35 9,6 9,3
l'optimum Proctor de l'échantillon non traité, c'est-à- barrémienne 5 11,45 16,7 18,0 26,9
dire du côté des teneurs en eau les plus élevées. 7 13,15 19,7 21,1 32,5
L'échantillon traité peut donc être compacté à des
teneurs en eau supérieures à celles que l'on utilise- 0 2,0
rait pour le même échantillon non traité. Argile 3 4,3 5,4 6,4 7,6
albienne 5 6,0 7,2 7,3 10,9
Il aurait été intéressant de faire sur les matériaux 7 5,7 6,8 7,3 10,4
utilisés des poinçonnements C.B.R. pour étudier la
portance des matériaux ainsi traités. Ces essais
n'ont pu être réalisés faute de temps. Toutefois, une 0 2,5
étude faite au Laboratoire Régional de Rouen sur Marne de 3 4,1 4,9 5,5 6,6
Valentigny 5 3,5 4,2 4,5 6,8
des limons traités à la chaux a montré que le C.B.R.
7 3,9 4,1 4,5 5,5
immédiat avait beaucoup augmenté pour les échan-
tillons traités. Le matériau traité avec 3 % de chaux
avait un C.B.R. double de celui de l'échantillon non
traité et ceci malgré une compacité plus faible. Pour
des teneurs en eau élevées le matériau traité possé-
Nous pouvons constater aussi que les matériaux ont
dait encore des qualités de portance acceptable
des réactions très différentes suivant le minéral argi-
alors que le C.B.R. du limon seul n'était plus mesu-
rable (inférieur à 2). leux qui les constitue. Le temps de contact argile-
chaux et la teneur du mélange en hydroxyde de
L'étude des courbes Proctor obtenues avec les dif- calcium sont également à l'origine de différences
férents matériaux nous montre un autre phénomène. sensibles des résistances à la compression simple
Si la densité sèche des matériaux semble constante (lia- 15).
quelle que soit la teneur en eau, elle est toutefois
Dans le but d'étudier l'influence des différents para-
plus faible que celle que l'on obtient avec le sol
mètres nous avons effectués plusieurs séries d'es-
non traité. Cet abaissement de la densité sèche
sais.
pourrait paraître préjudiciable ; aussi, des mesures
de résistances à la compression simple ont-elles Dans une première série nous avons traité chaque
été faites. type de matériaux argileux avec différents pourcen-
tages de chaux. Les mélanges ont été réalisés à une
teneur en eau choisie un peu arbitrairement mais
Résistances à la compression simple très bien définie. Il était impossible, compte tenu
de l'allure des courbes Proctor, de choisir avec
précision la teneur en eau correspondant à la den-
De nombreuses mesures ont été faites. Nous avons sité sèche maximum de chaque échantillon. Aussi,
fait varier successivement : avons-nous cherché à cerner au plus près l'optimum
— le pourcentage de chaux, Proctor. Les temps de contact argile-chaux ont été
fixés à 2 jours, 14 jours, 28 jours et 90 jours pen-
— la teneur en eau, dant lesquels les éprouvettes, conservées en étuis
— les températures de cure, clos, étaient maintenues à une température et à une
— la granulométrie des échantillons. humidité constantes dans une enceinte thermostatée.

Les résultats donnés dans le tableau XII nous mon-


trent que l'addition de chaux modifie considérable-
ment les résistances à la compression simple. Nous Influence du temps de contact
avons mesuré des résistances supérieures à 30 bars
pour certaines éprouvettes traitées alors que le Après deux jours de contact, nous voyons déjà
matériau non traité montre une résistance à la com- apparaître des différences sensibles suivant les
pression simple à peine supérieure à deux bars. échantillons et le pourcentage de chaux utilisé.

76
t o Pour obtenir une bonne résistance à la compression
simple des matériaux traités, il est donc nécessaire
14jours 28 jours d'opérer dans un certain domaine de teneur en eau.

Si nous sommes en deçà de l'optimum Proctor,


A r g 11 e s non traitées c'est-à-dire du côté des faibles teneurs en eau, les
3 O
résistances à la compression simples sont faibles.
Argile barremienne
Les éprouvettes s'écrasent facilement. A l'opposé,
Argile albienne une trop forte teneur en eau permet une déformation
Marne de Valentigny plastique de l'éprouvette. Heureusement les résultats
obtenus nous montrent que nous pouvons bénéficier
2 O d'un intervalle important de teneur en eau. Une
variation de plus ou moins 4 % autour de l'optimum

I O

3 b 7 0 3 5 7 0 3 5 7 0 3 5 7 JO—,
/ . de Ca (OH) 2

Fig. 15 - Evolution des résistances à la compression simple


\ 1 80
" 0"
\
<

en fonction du pourcentage de chaux utilisé.


~—

\ •
"S, \
.. c ourb e P o c l e r ce r r c s • on da n i t "s
L'échantillon kaolinique du Barrémien se distingue \
170

très bien des autres matériaux. D'une part, il triple


sa résistance à la compression simple avec seule-
\
ment 3 % de chaux alors que l'argile albienne et la
8 10 12 1 6 18 20 22
marne de Valentigny la doublent à peine. D'autre W7.
part, il montre une croissance régulière des résis- Fig. 16 - Influence de la teneur en eau sur la résistance à
tances avec le pourcentage de chaux ajoutée. la compression simple de l'échantillon d'argile barremienne
traité avec 5 % de chaux.
Les deux autres matériaux, au contraire, présentent
soit un maximum pour 5 '% de Ca(OH),, cas de
l'argile albienne, soit un palier, cas de l'échantillon
marneux.

A mesure que les temps de contact entre l'argile


et la chaux augmentent, nous constatons que les
différences de comportement notées après deux
jours de contact s'accentuent.
10

Influence de la teneur en eau

Cou r b e Pro c l o r cor r e s p o n d ante


Pour mettre en évidence le rôle de l'eau nous avons 1 70

confectionné deux lots d'éprouvettes en utilisant la


marne de Valentigny d'une part, et l'argile kaolinique
du Barrémien d'autre part. Chacun des échantillons
a été traité avec 5 % de chaux et à différentes
teneurs en eau choisies en se référant à l'étude
Proctor.
o
•o— —. Q
Les deux matériaux, pourtant très différents l'un de
l'autre, ont présenté un comportement identique. I
H 16 18 20 22
Nous avons mis en évidence un maximum de résis- W7.
tance à la compression simple pour une teneur en Fig. 17 - Influence de la teneur en eau sur la résistance
eau bien définie comme le montrent les figures 16 à la compression simple de l'échantillon d'argile illitique de
et 17. l'Albien traité avec 5 % de chaux.

77
n'entraîne qu'une diminution de la résistance à la Cette augmentation des résistances à la compression
compression simple de un bar. Au moment des tra- simple est due à l'accélération des réactions entre
vaux, le maître o"œuvre bénéficie donc d'une four- la chaux et les minéraux argileux.
chette importante.

Nous avons tracé sur le même graphique les varia- Influence de la teneur en sable
tions des résistances à la compression simple et des
densités sèches en fonction des teneurs en eau
pour chaque matériau étudié. Nous constatons qu'il Nous avons essayé de montrer l'influence du sable
est possible d'utiliser la mesure des résistances à la en utilisant des échantillons naturels, mais les
compression simple pour déterminer sur la courbe résultats obtenus étaient beaucoup trop dispersés
Proctor un optimum de teneur en eau sans doute pour être significatifs. La cristallinité du minéral argi-
très voisin de l'optimum Proctor. leux joue certainement un rôle important dans les
combinaisons argile-chaux et il est difficile -de trou-
ver deux argiles naturelles ne différant que par leur
granulométrie. Pour éviter cet écueil nous avons
Influence des températures de conservation
réalisé des mélanges synthétiques en partant d'une
kaolinite très pure exempte de sable à laquelle nous
Le rôle joué par la température a été mis en évi- avons incorporé des pourcentages croissants de
dence sur deux échantillons de Barrémien traités par sable de Fontainebleau. Nous avons pu ainsi mettre
3 % de chaux. Les écrasements sont réalisés après en évidence les rôles respectifs de l'argile et du
deux jours de conservation en atmosphère saturée sable lors des réactions avec la chaux.
à différentes températures. Nous avons utilisé les
températures 20°C, 40°C, 60°C. Les mélanges ont été réalisés sur les bases reprises
au tableau XIII.
Les résistances à la compression simple ont donné
les résultats représentés sur la figure 18.

Les gains mesurés, déjà importants lorsque l'on TABLEAU XIII


passe de 20°C à 40°C, deviennent très importants
pour les éprouvettes conservées à 60°C. Poids des constituants des différents mélanges argile,
La résistance de l'échantillon traité avec 3 % de sable, chaux pour 1 0 0 grammes de matériau sec.
chaux après deux jours de conservation à 60°C est
comparable à la valeur trouvée pour le même échan-
tillon traité avec 7 % après 14 jours de conservation Argile 95 85,5 76 66,5 57 47,5 38 0
à 20°C. La température apparaît donc comme un
facteur important dans les réactions argile-chaux.
Sable 0 9,5 19 28,5 38 47,5 57 95

Chaux 5 5 5 5 5 5 5 5

Le matériau obtenu a été ensuite humidifié avec de


l'eau distillée et mis en conservation. Les écrase-
ments réalisés après sept jours nous montrent
• (fig. 19) :
— une augmentation des résistances à la compres-
sion simple avec le pourcentage de sable pour
des teneurs en sable inférieures à 40 % ,
i — au-delà de 40 !% de sable, les résistances à la
/ >
compression décroissent jusqu'à devenir nulles
/s pour une éprouvette constituée uniquement de
sable et de chaux.
/
Nous avons donc un optimum de teneur en sable
1 ^ / qui est dû à un double rôle du sable.
y
o
3 _ . -
a) rôle de squelette :
0
Lorsque les pourcentages de sable augmentent nous
10 20 30 Í0 50 60
T °C voyons peu à peu se constituer une sorte de sque-
Fig. 18 - Influence des températures sur les résistances à
lette sableux apportant à l'éprouvette un gain de
la compression simple de deux échantillons kaoliniques résistance. Les grains de sable primitivement noyés
traités avec 5 % de chaux. dans l'argile sont, pour 40 % de sable, plus ou

78
moins en contact, formant ainsi une trame qui
apporte à l'éprouvette de la rigidité supplémentaire.
.. —<5.
v L'apport de sable est aussi à l'origine d'une augmen-
\ tation des densités sèches des matériaux qui contri-

\ bue à l'accroissement des résistances à la compres-


sion simple. Un autre phénomène, peut-être plus
1 \ important, est à l'origine de ce maximum de résis-
tance observé pour 40 % de sable.
\
/ c

\ b) rôle de diluant :
/ ' X
* o
Pour une éprouvette uniquement constituée d'argile,
le pourcentage de chaux incorporée est égal à 5 '%.
1007. sable
A mesure que les teneurs en sable augmentent tout
f c = 0
se passe comme si le pourcentage de chaux par
rapport à l'argile s'élevait peu à peu. Pour 40 % de
sable il est de l'ordre de 8 % ; c'est alors que nous
obtenons la résistance maximum. Si nous continuons
à ajouter du sable nous voyons les résistances à la
compression simple décroître. Le sable agit donc
comme un diluant. En diminuant la quantité d'argile
0 10 20 30 40 50 60 il permet dans un premier temps une attaque plus
*/• d e s a b l e vigoureuse des minéraux argileux par la chaux. Dans
un second temps, la teneur en argile continuant à
Fig. 19 - Influence de la teneur en sable sur la résistance décroître, le potentiel de réaction du matériau
à la compression simple d'une argile traitée avec 5 % s'abaisse rapidement. Cet essai nous montre que
de chaux après 7 jours de contact. seul les sols argileux peuvent bénéficier du traite-
ment à la chaux.

Ces constatations faites après 7 jours de cure sont


le reflet d'un état à un certain âge. Nous avons vu
Quartz
par ailleurs que les matériaux évoluaient avec le
temps. Il est vraisemblable qu'après 12 mois nous
aurions un autre aspect du phénomène. En effet,
dans les conditions de pH obtenues après l'addition
de chaux, le quartz est également soluble.

Il s'attaque beaucoup plus lentement que les argiles


et à court terme il se comporte un peu comme une
substance inerte vis-à-vis de la chaux. Nous pou-
vons espérer voir avec le temps l'optimum de teneur
en sable se déplacer vers des teneurs légèrement
J I I I I i I I U I L_! I I
plus élevées sans atteindre pour autant 100 % de
sable.

Conclusions

J i i i i i i !i u i i i l i Que ce soit dans les résultats des limites d'Atterberg


ou la mesure des résistances à la compression sim-
ple, nous constatons qu'il existe des différences
importantes :
— d'une part entre un même matériau avant et
après son traitement,
— d'autre part entre les différents matériaux traités
même si avant le traitement ils avaient des réac-
I I I I I I I 1 1 1 1—J tions très voisines aux essais mécaniques.
27 25 23 21 19 17 15 13 11 9 7 5 3
D e g r é s 6 ray Cu k oC
La nature minéralogique des argiles traitées a donc
n l

une influence notable sur le comportement des maté-


Fig. 20 - Diffractogrammes de l'argile barrémienne. riaux.

79
Etude minéralogique Après 28 jours de traitement le diagramme s'est
beaucoup modifié.
L'étude des modifications minéralogiques nous per-
Le minéral argileux a presque entièrement disparu,
mettra d'interpréter les changements observés dans
le quartz a légèrement régressé, la chaux qui appa-
les propriétés physiques des matériaux traités. Rap-
raissait nettement sur l'enregistrement obtenu après
pelons que si le pivot de l'étude minéralogique est
quarante-huit heures a elle aussi presque disparu,
représenté par la diffraction des rayons X, d'autres
seuls les pics à 4,92 A et 2,62 A sont encore visi-
méthodes nous ont apporté d'intéressants résultats.
bles. Cette régression des pics de la chaux, paral-
Précisons que les études minéralogiques ont été lèlement à la disparition du minéral argileux, nous
faites, chaque fois qu'il était possible, sur des maté- explique la présence de nouvelles réflexions nom-
riaux provenant des éprouvettes qui nous ont servi breuses particulièrement à 7,6 A ; 7,5 A ; 5,78 A ;
à mesurer les résistances à la compression simple. 3,86 A ; 3,03 A et 2,70 A. Nous pouvons déjà Iden-
Les résultats que nous donnons reflètent donc ce tifier une espèce minérale nouvellement formée. Il
qui se produit au sein d'argiles traitées lorsqu'elles s'agit d'un alumínate à 7,6 Â. Une partie de la chaux
sont compactées et conservées à l'abri de l'air. malgré toutes les précautions prises s'est carbo-
natée comme l'Indique l'apparition des pics à 3,86 Â ;
Nous avons également opéré sur des mélanges non 3,03 A et 2,29 A.
compactés et abandonnés à l'air libre ce qui nous a
permis d'établir un parallèle entre les deux modes Après 90 jours de traitement, les éprouvettes
de traitement. apparaissent comme de véritables roches ten-
dres qu'il faut briser au marteau malgré une teneur
en eau identique à celle qu'elles avaient au début
Réactions argile barrémienne-chaux
du traitement. Ce changement très net d'aspect se
retrouve en diffraction X.
Des échantillons ont été prélevés après deux jours
de contact pour être étudiés en diffraction X. Une réflexion importante est visible à 14,71 A puis
une série de pics à 9,81 A ; 8,4 A ; 7,5-7,6 A ;
Le traitement réalisé avec 3 % de chaux, s'il est 5-5,5 A.
suffisant pour permettre une augmentation des résis-
tances à la compression, ne montre en diffraction X Une autre zone riche en réflexions nouvelles se situe
qu'une régression des pics du minéral argileux. entre 12 et 15° 6 (fig. 20).
Aucune réflexion nouvelle n'a pu être identifiée avec
certitude. Les traitements à 5 et 7 % de chaux Nous avons regroupé dans le tableau XIV les
montrent par contre des modifications dont l'impor- écarts réticulalres nouveaux et les espèces miné-
tance va croissant avec le temps de contact argile- rales qui leur correspondent.
chaux.
En se basant sur l'importance relative des pics on
Nous voyons apparaître après deux jours de contact peut dire qu'il se forme une quantité à peu près
un pic situé dans la zone 3,03-3,04 A mais II est égale de chacun des groupes de minéraux nou-
encore très peu intense. veaux.

TABLEAU XIV

Ecarts réticulaires en Angstroms des silicates et aluminates de calcium hydratés identifiés dans l'échantillon
de Barrémien traité à la chaux après 90 jours de cure

Silicates de calcium Aluminates de calcium


hydratés hydratés

CaO Si0 H Î O
2 2CaO SiO= 2H 0 2 3CAO A L O , 6H=0 4CaO A l 0 2 3 13H2O 4CaO Al=0 3 IIH2O
(CSH)
(C s S H0 (C„ A H0 (C 4 A HiO
(C4 A H,0
14,7 9,8 5,1 - 5,2 8,4 7,5 - 7,6
3,03 - 3,11 3,07 4,45 3,8 - 3,9 3,9
2,80 2,80 3,15 2,88 2,86
2,43 1,83 2,81 2,73 2,30
2,09 2,4

80
Les aluminates de calcium hydratés semblent tou- vette compactée avec 9,5 % d'eau montre, en effet,
tefois se développer avec plus d'énergie au moins l'apparition de pics importants de calcite ; l'argile ne
au début du traitement. Il est nécessaire en effet semble pas avoir été attaquée par l'hydroxyde de
d'attendre 90 jours de contact pour voir apparaître calcium. Une hydratation ultérieure ne modifie pra-
nettement les silicates. Dans les premiers jours du tiquement pas le diagramme. La chaux libre restant
traitement on doit cependant envisager la présence est en trop faible proportion pour agir efficacement
de silicates, comme nous le montrera l'analyse chi- sur les argiles.
mique, mais alors sous forme de gel invisible aux
rayons X.
Réactions entre l'argile illitique de l'Albien et la
Les analyses chimiques de la fraction soluble dans
chaux
l'acide chlorhydrique décinormal, après une heure
d'attaque à froid, nous montrent effectivement que
les taux de silice et d'alumine augmentent régulière- Comme pour l'argile kaolinique du Barrémien nous
ment avec la durée du traitement. Le gain le plus avons réalisé une série de diffractogrammes étudiant
important étant toutefois mesuré entre zéro et deux les réactions en fonction du pourcentage de chaux,
jours, c'est-à-dire entre l'échantillon non traité et de la durée du traitement et des conditions de trai-
l'échantillon après deux jours de contact avec la tement.
chaux (tableau XV).
Les diffractogrammes obtenus après 2, 14 et 28
jours de contact sur des mélanges réalisés à 7 %
de chaux ne montrent pratiquement aucun change-
ment. Après 90 jours de traitement, si la chaux
TABLEAU XV
libre a presque complètement disparu, nous ne
voyons que trois pics très peu intenses et difficile-
ment identifiables. L'illite apparaît comme une argile
Jours de très peu réactive ce que nous avions déjà constaté
0 2 14 28
contact avec les résultats des essais géotechniques.

Si0 2 0,06 0,14 0,15 0,16


Réactions entre la marne de Valentigny et la chaux

AI Û3 0,1 0,30 0,32 0,35


Lors des essais de résistance à la compression
2

simple la marne de Valentigny n'a pas montré d'aug-


mentation spectaculaire des résistances comme nous
Influence des températures avions pu l'observer avec l'argile kaolinique du Bar-
rémien. Les diffractogrammes sont également un peu
ternes.
Les diffractogrammes des échantillons traités avec
5 % de C a ( O H ) pendant deux jours confirment les
2
Après deux jours de traitement l'intensité des pics
résultats obtenus avec la mesure des résistances à des minéraux argileux a très peu régressé, la chaux
la compression simple. libre est abondante. Nous voyons cependant appa-
raître un pic nouveau à 2,90 A.
L'élévation de température accroît sensiblement les
vitesses de réaction. Après 28 et 90 jours de traitement, le matériau a
peu évolué, seule la quantité de chaux libre a
La chaux disparaît plus rapidement à mesure que la considérablement diminué, parallèlement l'intensité
température s'élève, de même l'intensité des pics du des pics de la calcite a augmenté, ce qui nous
minéral argileux régresse plus rapidement à 60° C indique que la disparition de la chaux n'est pas liée
qu'à 20° C.
ici à la formation de silicates ou d'aluminates de
calcium mais à la formation de carbonates.
Une espèce minérale nouvelle, le silicate dicalcique
monohydraté peut même être identifié avec certitude Les analyses chimiques ne nous ont pas donné de
dans le diagramme de l'échantillon conservé à 60°C, meilleurs résultats, le taux de silice et d'alumine
alors qu'il était nécessaire d'attendre 28 jours pour solubles dans l'acide chlorhydrique décinormal reste
identifier les nouvelles espèces avec les échantillons à peu près constant.
traités à la température ordinaire.
Le seul phénomène bien visible est l'augmentation
des pics du C 0 C a et la disparition de la chaux.
3

Influence de la teneur en eau

Nous avons examiné aux rayons X des éprouvettes Réactions entre la montmorillonite et la chaux
compactées à différentes teneurs en eau. Il ressort
de ces observations qu'il existe une teneur en eau Les diagrammes de rayons X réalisés sur les mé-
minimum au-dessous de laquelle, la seule réaction langes montmorillonite chaux sont reproduits sur
qui ait lieu est la carbonatation de la chaux. L'éprou- la figure 21. Ils montrent une attaque rapide du

8l
(T) E c h a n t i l l o n non t r a i t e

minéral argileux par la chaux. Tous les pics observés


sur le diffractogramme de l'échantillon non traité
apparaissent considérablement amoindris et très élar-
gis sur l'enregistrement obtenu avec le matériau
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 traité pendant deux jours.
'Ca(OH)2v ! Après huit jours de cure nous constatons une réduc-
(T) E c h a n t i l l o n t r a i t e 2 j o u r s tion importante des pics de l'hydroxyde de calcium
a v e c 2 0 V . de C a ( O H ) 2
C0 ca
!
1
C<*H,3
,
!
1
et l'apparition de pics nouveaux encore très peu
intenses. Les premiers pics nouveaux qui apparais-
3

c'sH I i l
sent se situent dans la zone comprise entre 2,40 A
L ' 1 il yi\
et 3,20 A, d'une part, et dans la région comprise
— 1 1 1 11 1 ] 1 1 1 1 1
l! 1 J 1 entre 7,36 A et 8,33 A, d'autre part. Les réflexions
les plus importantes se situant à 3,03 A et 3,09 A.
(3)Echantillon t r a i t e 8jours 1 i M«C,AH I 6 ; ¡ Une réflexion très diffuse apparaît également à des
a v e c 2 0 V . de Ca ( O H ) 2
écarts réticulaires voisins de 14 A.

Après quatorze jours de réaction les réflexions ba-


sales du minéral argileux sont encore très légère-
ment amoindries. Il apparaît par contre un pic im-
— 1 7 1 1 1 11 1 1 i 1 I I I 1, III
portant à 8,05 A et un autre plus réduit à 7,8 A. Ces
'1 1
' 1 1 réflexions peuvent être attribuées à la cristallisation
(4) Echantillon traite H jours d'aluminates de calcium hydratés. L'espèce C A H *
1 1
4 1 3
a v e c 2 0 V . de Ca ( O H ) ; 1 1 1 1
cristallise en même temps que l'aluminate tétracal-
! ! i * ," Cí H
i cique dodécahydraté C A H . 4 1 2

Après trois semaines de cure nous voyons s'affirmer


III 1 1 1 1
II I I I
les réflexions précédentes. Le dédoublement observé
à 8,05 - 7,8 A est toujours présent. La chaux a
beaucoup régressé. Après vingt-huit jours de traite-
(5) E c h a n t i l l o n t r a i t e 21 | o u r s , , 1
ment, le fait le plus marquant, outre l'augmentation
1 1 1

! 1 '! '
^ a v e c 2 0 7 . de C a ( O H ) 2 1 1
1 ¡ ¡1 1

1 1 1
de l'intensité du pic à 4,40 A, est l'inversion observée
1 ! ! I ' 1
dans l'intensité des premières réflexions correspon-
dant aux aluminates à 4 C a O . Nous constatons que
l'Intensité du pic à 8,1 A, correspondant à la variété
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 , i 1 i i i 1! 1 , C
i A H , si elle a légèrement augmenté est mainte-
'1 !
4 1 3

i ! ! i ! nant très inférieure à l'intensité du pic à 7,8 A. Ce


® E c h a n t i l l o n t r a i t e ' 28 j o u r s 1 i i !' dernier apparaît sur le diffractogramme comme un
avec 2 0 V . de C a t O H l
i l l
1 ' des pics les plus importants que nous pouvons ob-
2
1 1 1

i i i ' i 1 1

server. L'existence des deux aluminates C A H et


: ' ! i!
4 1 3
1 1
C AH
4 que nous avions identifiés après quatorze
1 2

1 C.S.H 1 1
1
jours de traitement est bien confirmée. Nous consta-
tons d'autre part le développement important de
1 1 1 • 1 1 11
1 h 1 i i P\ f\ l'espèce à 12 H 0 qui domine maintenant largement.
2

(7) E c h a n t i l l o n t r a i t e ' 1 5 0 j o u r s
w
a v e c 20°/o de C a ¡0
H ) 2
1 1 1 1 1 1 C S 1H 1 L'intensité de la réflexion à 4,40 A est également
CSH I augmentée. La superposition avec le second pic de
'C.SH la montmorillonite présente une difficulté pour l'in-
i'^ Quartz
terprétation mais l'observation des diffractogrammes
successifs nous montre :
, cC<¡ ¡ ¡ w
c
— dans un premier temps, une régression de tous
i n 1* - - les pics du minéral argileux à laquelle succède,
lui!
JJ C 0 C a
3

u COjCa — dans un second temps, une légère augmentation


de l'intensité du pic à 4,40 A, alors que les autres
réflexions continuent à régresser.
J I I l_ J I I I I Il est donc permis de penser à une superposition
32 30 28 26 24 22 20 18 16 U 12 10 8
possible d'un pic d'une espèce minérale nouvelle
avec le pic à 4,48 A de la montmorillonite. Les
réflexions encore faibles à 3,15 A et 2,83 A précisent
(5) Echantillon Glycerine

C = CaO
Fig. 21 - Diffractogrammes de _j i i ' i- A = Al 0
2 3

montmorillonite traitée après dif- 10 « 6 ( 2 H = H 0


2

férents temps de contact. S = SiO,


Degrés 6

82
la nature de cette espèce nouvelle qui serait l'alu- Ces modifications peuvent apparaître comme peu
minate tricalcique hexahydraté C A H . Il y aurait
3 6 visibles sur les enregistrements. Mais il ressort des
donc, au début de la réaction, cristallisation d'alu- travaux de Gastruche, Fripiat, Chaussidon, Stubican
minates riches en CaO et en eau puis la chaux étant et Roy que les modifications observées sur les enre-
en partie mobilisée, cristallisation d'espèces moins gistrements après l'altération de la couche octaé-
riches en chaux. Des durées de traitement plus drique par une attaque acide sont du même ordre
importantes nous ont permis de confirmer l'exis- de grandeur.
tence de cette nouvelle espèce.
Les aluminates calciques hydratés formés lors de
Après 150 jours de traitement, si les diffractogram- la destruction de la couche octaédrique et qui appa-
mes montrent toujours les pics importants de la raissaient bien aux rayons X ne peuvent être mis en
variété C A H , l'existence de l'aluminate C A H ne
4 1 2 3 6
évidence par la spectrométrie infrarouge. L'étude des
fait aucun doute. aluminates calciques a montré que les bandes qui
les caractérisent disparaissent lorsqu'ils sont hy-
Si donc dans un premier temps l'abondance d'hy- dratés.
droxyde de calcium favorise la formation d'aluminate
Les analyses chimiques que nous avons faites sur
riche en CaO nous voyons apparaître, à mesure que
les montmorillonites après différents temps de trai-
le traitement se poursuit, des espèces moins riches
tement reflètent les résultats obtenus par les autres
en CaO.
méthodes. Nous constatons que la solubilité de
Les silicates de calcium qu'il était difficile de mettre l'alumine est beaucoup plus importante que celle
en évidence dans les premiers temps du traitement de la silice ; après 28 jours de réaction, il y a 30
apparaissent maintenant beaucoup plus nettement. fois plus d ' A I 0 soluble que dans l'échantillon non
2 3

Nous avons vers 9-10 A des pics nets de même à traité, alors que la silice est dix fois plus abondante
3,04 A un pic très important et fortement dissymé-
trique s'étendant entre 3,09 A et 3,00 A. La superpo-
sition possible avec le pic à 3,03 A de la calcite
n'est pas impossible mais les autres pics du carbo-
nate de calcium notamment à 2,28 et 2,09 A sont
3 < 5 6 I Xm«
pratiquement inexistants aussi il apparaît logique
d'attribuer cette réflexion aux silicates de calcium -1 1 1 1 1
hydratés C S H * et C S H , comme nous y autorise
2 2

l'existence des réflexions à 9-10 A, 2,80 A et 1,83 A.

Outre les aluminates et les silicates de calcium hy-


dratés il apparaît toutes les réflexions caractéris-
tiques de la Vatérite : 4,26 A ; 3,57 A ; 3,29 A ;
2,73 A ; 2,05 A ; 1,82 A.

L'existence du pic à 4,26 À ne peut être mise en


doute, l'intensité du pic à 3,34 A du quartz nous au-
torise à penser qu'il y a une superposition sur la
réflexion à 4,26 A.

La carbonatation formerait de la calcite et une forme


métastable du carbonate de calcium la Vatérite
ix C O C a .
s

S. Echantillon non traite


La disparition du minéral argileux primitif visible par 6 - Echantillon tiaite'avec 20 7 . de Ca (O H )2
la régression de tous ses pics est confirmée par 3 4 5 6 7Àen*i
l'étude faite en spectrométrie infrarouge. T 1 1 1 1
Comme le montre la figure 22 le domaine 8,5 fi
à 10,5 fi caractéristique des vibrations SiO des
tétraèdres S i 0 n'est pas modifié par le traitement.
4

Par contre, dans le domaine 11-15 u caractéristique


des vibrations Si-O-AI, c'est-à-dire des vibrations S i - 0
influencées par les AI+ + + , nous observons une mo-
dification assez nette du profil des bandes.

Par exemple, sur la courbe 6 de la figure 22, nous


constatons que les bandes à 11 ¡1, 12 ^ et 12,5 ^ qui
apparaissent nettement sur la courbe de l'échantil- 8-Echantillon t r a i t e avec 207.de c a l O H ) 2
lon non traité sont éliminées du spectre. Le traite-
ment à la chaux a donc perturbé assez violemment Fig. 22 - Spectogrammes infrarouges de montmorillonite trai-
la couche octaédrique des montmorillonites. tée et non traitée.

83
seulement. Ces constatations confirment l'observa- Cet essai met en évidence d'une part l'influence du
tion des diagrammes de rayons X et de spectromé- compactage d'autre part l'importance de l'eau déjà
trie infrarouge. observée sur les mélanges réalisés à différentes
teneurs en eau.
L'alumine nécessaire à la formation de ces alumi-
nates provient de la destruction de la couche octaé- Abandonné à l'air libre sans être compacté, le mé-
drique du minéral argileux ce qui implique une atta- lange argile chaux se déshydrate très vite, de plus
que vigoureuse mise en évidence par la spectromé- le C 02 atmosphérique se fixe rapidement sur la
trie infrarouge et les rayons X. chaux pour donner du carbonate de calcium. La
carbonatation de la chaux étant plus rapide que
Les traitements réalisés avec 50 % de C a ( O H ) , nous l'attaque des minéraux argileux il est indispensable
ont donné des résultats semblables. Mais la persis- de la réduire au maximum. Le compactage en abais-
tance des pics de la chaux, alors que l'argile a dis- sant la possibilité de circulation de l'air dans le
paru, nous amène à penser que nous sommes en matériau traité apparaît comme le moyen de chan-
présence d'un large excès de chaux. tier le plus efficace.
Il faut attendre cinq semaines de traitement pour
Les observations faites en microscopie électronique
voir régresser nettement les pics de la chaux et
nous ont permis de visualiser les phénomènes qui se
apparaître une réflexion à 12,6 Â qui persiste après
produisent dans les argiles traitées. Les changements
le traitement au glycérol ce qui nous permet d'affir-
de faciès des matériaux apparaissent nettement et
mer la présence du silicate C S h ^ que l'on avait
la diffraction électronique confirme l'apparition d'es-
déjà observé.
pèces nouvelles au sein du mélange argile-chaux.
Le minéral argileux ne semble pas avoir été le seul Les montmorillonites non traitées se présentent sous
à réagir avec la chaux. Le quartz présent en faible leur faciès habituel (fig. 24). Elles apparaissent com-
quantité subit également une attaque. La régression me de très petits cristaux à contours peu nets, l'en-
des réflexions principales à 4,26 Â et 3,34 Â est semble donnant une impression de flou.
une preuve de cette attaque du quartz. La silice
ainsi libérée contribue à la formation d'un ciment La figure 25 reproduit le cliché de diffraction qui a
de silicate de chaux. été pris sur la plage correspondant à la figure 24.
C'est une diffraction en anneau du type Debye-
Scherrer. Ce type de diffraction s'observe lorsque
Réactions montmorillonite - chaux, échantillon non nous avons la superposition de plusieurs diagram-
mes de monocristaux tournés les uns par rapport
compacté et abandonné à l'air libre
aux autres d'un angle quelconque autour de la
tache centrale.
Parallèlement aux différents traitements réalisés en
compactant les mélanges argiles chaux et en les
conservant en atmosphère saturée, nous avons
TABLEAU XVI
opéré sur une montmorillonite traitée avec 20 %
de C a ( O H ) , que nous avons abandonnée à l'air
libre sans être compactée. Comparaison des écarts réticulaires observés en
diffraction X et en diffraction électronique sur une
Après huit jours de cure, les rayons X nous ont montmorillonite
montré que dans ces conditions la chaux n'avait eu
aucune action sur les argiles (fig. 23). Les pics
de la montmorillonite sont intacts. La chaux est en- DIFFRACTION
DIFFRACTION DES R.X.
tièrement carbonatée. Nous n'avons observé aucun ELECTRONIQUE
pic pouvant être attribué soit aux aluminates soit
aux silicates de calcium hydratés.
d A I d A I d A I

4,51 TF 14,3 TF 1,29 Moy.


C0 Ca
3 2,56 F 5,09 f 1,24 Moy.
I
Montmorillonite 2,25 f 4,50 TF
/ /

1,68 Moy. 3,07 f


1,50 F 2,56 F

1,28 Moy. 1,68 F

1,24 Moy. 1,50 F

Degrés 9
Le tableau XVI nous montre que de nombreux plans
Fig. 23 - Diffractogramme de montmorillonite traitée avec réticulaires ne diffractent pas en diffraction électro-
20 % de chaux et abandonnée à l'air libre. nique. Il sera donc difficile pour des minéraux incon-

84
86
Fig. 29 - Diffraction électronique d'une montmorillonite traitée.
nus de les définir à partir de la diffraction électro- Il est nécessaire d'attendre 150 jours de traitement
nique. Par contre il nous sera possible de les diffé- (f'S- 3') pour voir apparaître nettement les diffé-
rencier avec certitude du minéral argileux. rentes phases cristallines qui ont pris naissance au
cours du traitement. Deux silicates, les variétés CSH
Après 28 jours de traitement, les matériaux ont et CoShL sont présentes et leurs réflexions bien
changé d'aspect. Les figures 26, 27 et 28, nous marquées. Les autres pics apparus appartiennent
montrent le faciès des échantillons traités. Au flou principalement à la variété d'alumlnate C^AH^ ; une
de la montmorlllonite naturel succèdent des amas réflexion peu importante à 7,9 Â correspond au pre-
de cristaux aux contours assez nets (fig. 26). Nous mier pic d'un alumínate à 4CaO qui était déjà visible
voyons de petits cristaux hexagonaux apparaissant après quelques jours de traitement mais a arrêté
bien formés. A côté de ces microcristaux hexago- son développement au profit de l'aluminate tricalci-
naux nous voyons une sorte de chevelu qui doit que héxahydraté. On retrouve donc, son intensité
correspondre aux silicates de calcium du type CSH mise à part, le même phénomène que nous avions
(fig. 26). Lorsque nous avons fait diffracter ces observé avec les montmorillonites à savoir la cris-
plages nous avons obtenu des diagrammes en an- tallisation d'une espèce riche en CaO et en eau
neaux du type Debye-Scherrer. La figure 29 montre dans un premier temps puis ensuite la cristallisation
un cliché de diffraction. d'une espèce moins riche en chaux et en eau.

Même après 150 jours de traitement nous voyons


Conclusion qu'il subsiste un peu de chaux libre, la réaction est
donc très lente et doit pouvoir se continuer encore
La diffraction des rayons X, l'analyse chimique, la
très longtemps. D'autre part les pics du minéral
spectrométrie infrarouge et la microscopie électro-
argileux s'ils ont beaucoup régressé sont encore
nique nous montrent la montmorillonite comme une
très importants ce qui montre une certaine résis-
argile très réactive et facilement attaquée par la
tance à l'action corrosive de la chaux.
chaux. L'apparition de composés nouveaux après
quelques jours de traitement est le résultat de cette Les études faites en spectrométrie infrarouge ont
attaque vigoureuse. confirmé ce manque de réaction de la kaolinite.
Les montmorillonites apparaissent donc comme des
Le spectre infrarouge de l'échantillon traité nous
argiles sur lesquelles la chaux peut réagir avec
montre quatre domaines intéressants (fig. 32) :
beaucoup d'efficacité.
• Le domaine à trois microns qui comprend trois
bandes caractéristiques des vibrations de Valence
Réactions kaollnite - chaux (V.V.) des OH, la quatrième bande située à 2,9 ¡x
ne doit être due qu'à l'eau du K B . Elle n'appa-
r

Comme nous l'a montré l'analyse chimique, le kao- raît pas en effet sur les préparations obtenues
lin utilisé dans cette étude est particulièrement pur, par enrobage de l'échantillon dans une huile fluo-
d'autre part son diffractogramme et le cliché de rée ou dans du téflon.
microscopie (fig. 30) nous le montre comme étant
très bien cristallisé. • Le domaine à 6,1 ¡x qui correspond aux vibra-
tions de déformation de l'eau du bromure de
Comme les échantillons de montmorillonites, il a été potassium.
traité avec 20 % d'hydroxyde de calcium, après deux
jours de contact argile-chaux; les rayons X nous • Le domaine à 9-10 ¡x caractéristique des vibra-
montrent une légère régression des pics du minéral tions des atomes du squelette S l O ^
argileux particulièrement sur les réflexions secon-
daires. Les réflexions basales toujours très intenses • Le domaine 9-14 ¡i correspond aux vibrations SiO
Influencées par les AI + + + de la couche octaé-
apparaissent toutefois élargies à leur base. Cette
drlque.
constatation tend à montrer que la kaolinite qui est
un des minéraux argileux les plus stables est atta-
La double bande située à 10,6-11,0 ¡x est caractéris-
quée à l'intérieur même de son réseau. Mais, il faut
tique des vibrations de déformation AI-OH de la
attendre 28 jours pour voir apparaître nettement les
couche octaédrlque de la kaolinite.
premiers pics des nouvelles phases cristallines. La
région qui volt ces premières réflexions est com-
Nous constatons sur l'enregistrement correspondant
prise, comme pour la montmorillonite, entre 14 et
à l'argile traitée un affaiblissement des bandes par-
16° 6.
ticulièrement dans le domaine 9-11 ¡x ce qui montre
Les nouvelles réflexions peuvent être attribuées à : bien une attaque du minéral argileux mais cette
attaque, qui ne va pas jusqu'à la disparition des
• des silicates calciques plus ou moins hydratés, bandes, se révèle beaucoup plus modérée que dans
• des alumlnates de calcium hydratés. le cas des montmorillonites.

Contrairement à ce que nous avons observé avec L'analyse chimique nous montre, comme dans les
les deux montmorillonites, il se forme ici peu de échantillons précédents, une augmentation du taux
minéraux nouveaux dans les premiers temps de de silice et d'alumine solubles dans l'acide chlorhy-
traitement. drique N/10 à froid.

88
Contrairement à ce qui se passait avec les montmo- Les échantillons de kaolinite non traitée montrent
rillonites, c'est ici la silice qui est dominante. Ces au microscope électronique de très beaux cristaux
résultats confirment les observations faites en dif- avec leurs formes géométriques parfaites (fig. 30).
fraction X qui nous montraient une prédominance de
silicates de calcium hydratés. Pour obtenir le cliché de diffraction représenté sur
la figure 33, nous avons détaché à l'aide des ultra-
L'étude faite au microscope électronique confirme et sons quelques feuillets du reste du cristal. Il nous
complète les résultats que nous avons obtenus avec était impossible d'obtenir un cliché de diffraction
les techniques précédentes. correct sans recourir a cette méthode. Les cristaux
visibles sur la plaque sont beaucoup trop épais
pour diffracter.

M CÛ3Ca Après 28 jours de contact avec la chaux la prépa-


C,A Hc
ration présente un aspect bien différent. Un grand
C AH 3 6

Ca(OH)
nombre de cristaux ont perdu leur forme hexagonale.
C S H C AH,
Les arêtes sont moins vives, les angles sont arron-
2
4 2

C SH
2 2
\ C o A H c 'CJSHJ
\ 3 6
dis. Très souvent la bordure des cristaux apparaît
CSH IcSH
C S Hj
2
• 1
! i ' festonnée et leur surface ponctuée (fig. 34 et 5 5 ) .
I I 1

I I Entre ces cristaux de kaolin malade nous voyons


des amas qui présentent un tout autre aspect. Ils
* i i i i—i i—i i i i i — i — i — • — i apparaissent constitués de très petits cristaux. L'en-
28 26 24 22 20 1« 16 14 12 10 8 6 4 2
semble donnant un aspect flou bien que chaque indi-
Degres 6
vidualité soit nette. Les diffractions que nous avons
Ray C u KcC
obtenues avec les amas sont du type Debye-
n t

Fig. 31 - Diffractogramme de kaolinite traitée avec 20 % Scherrer. Les écarts réticulaires calculés à partir
de chaux pendant 150 jours. de ces diagrammes ne nous permettent pas de
préciser la nature de la phase minéralogique qui
est à l'origine de cette diffraction. Mais nous pou-
vons affirmer que le kaolin a bien réagi avec la
chaux pour former une ou plusieurs phases cristal-
7 A en fi lines nouvelles. Si les transformations sont beau-
coup moins visibles que celles que nous avons
observées avec les montmorillonites, les clichés
de diffraction obtenus avec les cristaux corrodés
montrent des différences sensibles avec les dia-
grammes des cristaux sains.

La figure 33 représente un diagramme de diffraction


de kaolinite non traitée. Nous voyons qu'il est cons-
titué de taches lumineuses régulièrement réparties.
Sur le diagramme de kaolinite traitée nous retrou-
vons la même disposition géométrique des taches
mais certaines d'entre elles sont éteintes.
Le minéral argileux a donc subi une attaque impor-
tante à l'intérieur même de son réseau.

INTERPRETATION DES MODIFICATIONS

Si l'on fait abstraction des facteurs propres au traite-


ment (pourcentage de chaux, temps de contact, tem-
pérature) sur lesquels il nous est facile d'agir, nous
voyons que les écarts importants que nous pou-
vons mesurer dans la valeur des limites d'Atterberg
et des résistances à la compression simple, entre
les matériaux traités, d'une part, et les matériaux
naturels, d'autre part, s'expliquent par les impor-
tantes modifications apparues dans la nature du
sol.

L'altération des minéraux argileux par la chaux et


la cristallisation d'espèces nouvelles, bien mise en
Fig. 32 - Spectrogrammes infrarouges de kaolinite traitée évidence par les études minéralogiques, sont à l'ori-
et non traitée. gine de ces profondes différences de comportement.

89
Fig. 30 - Kaolinite non traitée (grossissement 2 x 40 000).
Fig. 34 - Kaolinite traitée (grossissement 2 x 40 000).
Les résultats obtenus ont montré des différences explique qu'elles se laissent facilement attaquer. La
sensibles de comportement suivant la nature miné- circulation entre les feuillets d'argile de la solution
ralogique des argiles. de Ca(OH)., est très facile, aussi la surface en
contact avec la solution agressive devient-elle rapi-
Les montmorillonites se présentent comme des argi- dement très importante ce qui explique la vigueur
les qui réagissent fortement et qui subissent de de l'attaque.
profondes modifications lorsqu'elles sont en contact
avec la chaux. La kaolinite montre une structure différente. Elle
est constituée d'une couche tétraédrique et d'une
La kaolinite apparaît comme une argile peu sen- couche octaédrique (fig. 30).
sible réagissant lentement à la présence de chaux.
La liaison entre feuillet est alors du type liaison
L'illite qui est un des constituants majeurs de l'ar- hydrogène. L'ion H+ subit l'attraction des oxygènes
gile albienne se montre également passive vis-à-vis de chaque feuillet. Ce type de liaison est notable-
de l'hydroxyde de calcium. ment plus solide que dans le cas précédent, la solu-
Ces différences de comportement peuvent s'expli- tion d'attaque ne peut circuler entre les feuillets, le
quer lorsque l'on considère la structure des miné- minéral argileux sera donc attaqué très progressive-
raux argileux. ment par ses bordures et ses faces externes.

Il faut remarquer cependant le manque de réaction


de la marne de Valentigny. La fraction argileuse de
Rappel de la structure des argiles cet échantillon est pourtant constituée en partie
de montmorillonite. Cette passivité d'une argile que
Le tétraèdre [ S i 0 ] = comme pour tous les silicates
4
nous avons trouvée par ailleurs très réactive peut
est l'élément de base de la structure.

L'enchaînement des tétraèdres se fait dans les argi-


les suivant un réseau plan.

Les ions OH— forment avec les ions 0 = situés au


sommet libre des tétraèdres [ S i O J = une couche
compacte d'ions oxygène qui possède la symétrie
hexagonale.

La superposition de deux couches planes est telle


que les plans ( O H ) o 0 de chacune des couches
4
V 9 X s
* v & •
soient dans une position d'arrangement compact et
délimitent ainsi des cavités octaédriques. Ces cavi-
tés octaédriques contiennent le plus généralement
un ion AI + + + , parfois cet ion AI+ + + est remplacé
par un ion Fe+ + + ou encore Mg + + ou Fe++. Nous
voyons que dans le cas où un ion trivalent est en
position octaédrique cette structure amène une neu-
tralité du feuillet.

Si dans la couche tétraédrique nous avons un rem-


placement de Si + + +
par AI + + + , il se crée une
+

charge négative dans le feuillet. La compensation Kaolinite

s'opère par l'introduction d'un ion monovalent, en


général le potassium, qui soude entre eux deux O 0
feuillets doubles réalisant ainsi une structure rigide A Si OU Al.
Montmorillonite ^
du type mica. • OH ^Montmorillonite

P-- S Al ou R"
C'est aussi la structure de l'illite mais alors y a
un déficit d'ions K + .

La compensation peut également se faire grâce à


des cations mobiles monovalents ou divalents répar-
tis sans ordre, c'est le cas de la beidellite.

Si les substitutions ont lieu dans la couche octaé-


drique, c'est-à-dire si un AI + + + est remplacé par
un ion divalent comme Mg + + , la compensation
s'opère alors par l'entrée d'ions alcalins ou alcali-
noterreux entre les feuillets. La liaison entre feuillet
Fig. 36 - Schémas structuraux de la montmorillonite (1) et
est alors extrêmement lâche. Ce type de substitu- de la kaolinite (2) et vue en plan de la couche octaédrique
tion se rencontre dans les montmorillonites ce qui de la montmorillonite (3) (d'après U. Hofmann).

92
s'expliquer par la présence de carbonates qui re- Mode d'action de la chaux (fig. je?)
présentent près de 50 % de l'échantillon naturel.
Ces carbonates jouent un rôle de diluant et peut- La destruction des argiles par la chaux a pour ori-
être même un rôle protecteur. Le microscope élec- gine la solubilité élevée de la silice et de l'alumine
tronique ne nous montre aucun cristaux de calcite, en milieu fortement basique. Si nous nous reportons
par contre lorsque la préparation est bombardée au diagramme de solubilité de S i O , et A L 0 en 3

par le faisceau d'électrons, les amas de particules fonction du pH, nous voyons que pour des pH > 12,
explosent et libèrent une multitude de petits cris- la silice et l'alumine passent en solution. Or, les
taux qui en diffraction donnent un diagramme Debye- pH mesurés au moment du mélange, quel que soit
Scherrer que l'on peut attribuer à la chaux prove- le pourcentage de chaux utilisé, sont compris entre
nant de la décomposition du C O C a . ;)
12,5 et 13,0. Après quarante-huit heures de contact,
Si l'on admet que les carbonates constituent une ils sont encore supérieurs à 11 pour les argiles
protection pour les argiles, on conçoit que, dans ayant été traitées avec 5 % de chaux et plus.
ces conditions, l'hydroxyde de calcium ne puisse Ils se stabilisent à 9,0-9,5 pour tous les échantillons
réagir immédiatement avec les minéraux argileux. après un mois de traitement (sauf pour l'échantillon
Il fixe alors l'anhydride carbonique présent et donne ayant 50 % de chaux au départ).
du C 0 C a . L'analyse diffractométrique nous montre
3

en effet une augmentation sensible de l'Intensité des


pics de la calcite, alors que les pics des nouvelles
espèces minérales sont pratiquement absents.

L'Illite albienne montre également vis-à-vis de la


chaux une certaine passivité. J.B. Croft a montré
qu'il était nécessaire d'attendre 60 semaines et
même davantage, pour voir apparaître une augmen-
tation sensible des résistances à la compression,
indiquant une attaque du minéral argileux et l'appa-
rition d'un ciment de silicates et d'aluminates de
calcium hydratés. Dans notre cas, outre la structure
très fermée de Milite, il est possible que la pré-
sence de sulfure, mise en évidence par l'analyse
chimique, mobilise une partie de la chaux pour for-
mer des sulfates contribuant ainsi à diminuer encore
les possibilités de réaction du matériau (fia. ?7).

ppm

© ©
300

Farticules argileuses
partiellement digérées "

0 sio 2

20 0

1 0 0

Fig. 38 - Schéma montrant l'action de la chaux sur l'argile :


2 t, 6 8 10 12 pH ( 1 ) mélange argile-chaux-anhydre
(2) en présence d'eau, dissociation de la chaux en Ca + + et OH —
(3) attaque des particules argileuses et f o r m a t i o n d'un ciment
Fig. 37 - Solubilité de la silice et de l'alumine en fonction d'aluminates et de silicates de calcium hydraté reliant les p a r t i -
du pH. cules argileuses corrodées.

93
C'est donc dans les premiers instants du traitement La synthèse des résultats de l'étude géotechnique,
que l'attaque se produit avec le maximum d'énergie. d'une part, et de l'étude minéralogique, d'autre part,
Elle se poursuit ensuite pendant un mois au maxi- met en évidence une contradiction plus apparente
mum. Parallèlement à l'attaque, la silice et l'alumine que réelle entre kaolinite et montmorillonite.
libérées se combinent à la chaux pour former des
silicates et des aluminates de calcium. Cette cristalli- La kaolinite se révèle aux rayons X comme une
sation, lente au début, se poursuivra bien longtemps argile peu sensible à la chaux, nécessitant des
après l'attaque ; comme le montrent les diagrammes temps de contact longs. Les produits formés, peu
de rayons X et la mesure des résistances à la nombreux, sont principalement des silicates de cal-
compression. cium hydratés du type :

Nous venons de voir que la chaux agit en attaquant CaO , S i O , , H,0


les argiles. Mais aussi rapide que soit l'attaque, il
2CaO , S i O , , 2 H , 0
ne faut pas négliger le phénomène Ionique qui la
précède. accompagnés de l'alumlnate tricalcique hexahydraté.
L'addition de chaux à une argile correspond à un
apport massif d'ions OH— et Ca+ + . Ces ions en Néanmoins, nous voyons un matériau essentielle-
développant des forces électriques suffisantes ment kaolinique comme l'argile du Barrémien, don-
contribuent à la formation de ponts entre les parti- ner d'excellents résultats aux essais de résistance
cules argileuses permettant ainsi leur réunion. Cette à la compression simple. De même les mesures de
action analogue à une floculation aide dans les résistance faites sur la kaolinite ont fortement aug-
premières heures du traitement à modifier l'aspect menté entre zéro et sept jours pour un échantillon
du matériau ce qui se traduit par : traité avec 5 % de chaux. Les silicates apparus au
cours du traitement, amorphes ou mal cristallisés
— l'augmentation de W L et W P ,
sont peu visibles aux rayons X, mais ils constituent
— la réduction du domaine plastique, certainement un excellent ciment pour les particules
— l'insensibilité à l'eau. argileuses.

Les montmorillonltes sont apparues comme des argi-


les très réactives. L'attaque des montmorillonites
par la chaux est à l'origine de la formation d'alu-
mlnate du type :
CONCLUSIONS
4CaO , Al 0
2 3 , 12H.0
3CaO , Al 0 , 6H 0
L'Intérêt du traitement à la chaux repose sur la for-
2 3 2

mation de nouvelles espèces cristallines, principale- Ces nouvelles espèces minérales, abondantes et
ment des aluminates et des silicates de calcium hy- bien cristallisées, formées aux dépens de la couche
dratés qui jouent le rôle de ciment. octaédrique, modifient profondément les caractéris-
L'étude géotechnique a mis en évidence, outre les tiques géotechniques du matériau :
profondes modifications subies par les matériaux,
— limites d'Atterberg,
l'importance de certains facteurs pour la réussite
du traitement. — sensibilité à l'eau,

L'étude minéralogique nous a permis d'identifier les mais constituent un ciment, qui pour être convenable,
produits résultant de l'attaque des argiles par la n'en est pas moins inférieur en qualité au ciment
chaux et de préciser le mode d'action de la chaux : qui s'est formé aux dépens des kaolinltes.
• La présence d'argile est indispensable. La chaux
L'Illite se présente comme le minéral argileux étu-
ne peut réagir efficacement que sur les minéraux
dié le plus difficile à attaquer. Ces différences de
argileux.
comportement peuvent s'expliquer en faisant appel
• L'action sur les argiles se fait en deux temps : à la structure des différents minéraux argileux.

— une première étape qui est en quelque sorte • La chaux en modifiant la composition minéralo-
une réaction ionique, gique du sol argileux modifie ses réponses à l'eau.
— une deuxième étape au cours de laquelle les La plasticité apparaît considérablement réduite et
argiles subissent une attaque plus ou moins la tenue à l'eau des éprouvettes sensiblement amé-
vigoureuse suivant la nature du minéral argi- liorée.
leux.
• Une élévation de température accélère beaucoup
Cette attaque se traduit par une dégradation plus l'action de la chaux et permet une cristallisation plus
ou moins poussée du minéral argileux et par l'appa- rapide des espèces nouvellement formées.
rition de nouvelles espèces minérales responsables
de l'augmentation des résistances à la compression • La présence d'eau est indispensable au succès
simple. du traitement.

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• La présence de carbonates et de matières orga- tenu des résultats obtenus, serait alors sans aucun
niques en quantités importantes inhibent l'action de doute médiocre.
la chaux.
• Les résultats que nous avons obtenus avec les
• L'utilisation d'une chaux de bonne qualité c'est-à- différents matériaux et les conclusions qui en décou-
dire contenant une grande proportion de chaux libre lent reposent uniquement sur un travail de labo-
est indispensable. D'autre part, il est essentiel, pour ratoire. Une expérimentation suivie sur chantier se-
que les mélanges argile-chaux soient aussi parfaits rait nécessaire pour, d'une part, vérifier les résultats
obtenus et, d'autre part, suivre l'évolution des maté-
que possible, d'utiliser une chaux très fine. Carbo-
riaux traités dans un milieu naturel.
natée ou mal pulvérisée, la chaux aura un rende-
ment faible et la rentabilité du traitement, compte Rédigé en juillet 1968.

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