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Introduction 

La relaxométrie par résonance magnétique nucléaire appliquée aux milieux poreux est un
domaine récent en développement rapide. Les applications immédiates dans le secteur pétrolier sont
situées actuellement dans le domaine des diagraphies mais aussi dans celui de la pétro physique. S’il est
vrai que les principes physiques sont connus depuis plus de trente ans, plusieurs facteurs ont contribué à
la diffusion de cette technique dans l’industrie pétrolière :

Les progrès technologiques dans le domaine des outils de puits, les progrès des techniques
mathématiques d’inversion et la prise de conscience de la communauté scientifique de l’information que
peuvent apporter les mesures. Un atout majeur réside dans la dynamique de la mesure :

Plusieurs ordres de grandeur en termes de longueur peuvent être explorés dans un grand
volume poreux, rendant cette technique tout à fait adaptée à la caractérisation de milieux poreux
naturels. De plus, la mesure est sensible à des effets microscopiques (mouillabilité) qui influencent
l’écoulement des fluides à plus grande échelle.

Principe de RMN et leur expérience :

La mesure consiste à exciter préalablement les protons suivant un champ magnétique


imposé par l’appareil puis de laisser les protons revenir à leur état initial (relaxation). En milieu
poreux, le signal de relaxation magnétique obtenu dépend de la nature des fluides contenus dans
la roche mais aussi de la géométrie des pores. Pour un proton, la relaxation (T2) est d’autant plus
rapide qu’il se trouve dans un pore de faible extension. T2 est relié à la relativité de surface P2.
La surface S et le volume V par la relation:
Un matériau poreux dont les pores contiennent du liquide est examiné par immersion du
matériau dans un liquide de bain, éventuellement un perfluorocarbone, qui est non miscible avec le
liquide contenu dans les pores, est non mouillant vis-à-vis du matériau, est non miscible avec
n'importe quel liquide sur l'extérieur du matériau et diffère en densité vis-à-vis de celui-ci, et ne
contient pas d'élément de résonance se trouvant dans le liquide de bain. Ce liquide de bain déplace
le fluide de la surface du matériau poreux mais pas le liquide présent dans les pores.

Des signaux de résonance magnétique nucléaire d'un liquide dans les pores donnent une
mesure du volume des pores. Le volume de liquide de bain déplacé par le matériau poreux donne le
volume apparent et la porosité peut être dérivée de ces mesures.
Les propriétés d'un échantillon solide poreux (19), par exemple une carotte de roche
prélevée sous terre, sont analysées au moyen d'un dispositif exécutant à la fois des mesures par
résonance magnétique nucléaire (RMN) et par prosimètre. Le dispositif comporte un aimant (11,
12) fournissant un champ magnétique, une bobine radiofréquence (20) pour l'émission et/ou la
réception d'un rayonnement électromagnétique de manière à provoquer une résonance
magnétique nucléaire dans le champ magnétique, une enceinte sous pression (14, 15) pour le
maintien de l'échantillon (19) dans le champ magnétique, une alimentation en liquide non
mouillant reliée à l'enceinte, des moyens pour appliquer une pression au liquide non mouillant
afin de l'injecter dans les pores de l'échantillon (19), des moyens pour mesurer la pression
appliquée du liquide non mouillant, ainsi que des moyens pour mesurer le volume de liquide
absorbé par l'échantillon. On peut augmenter la pression du liquide non mouillant par pas,
déduire du volume de liquide injecté par intrusion à chaque pas une mesure de la taille du seuil
des pores et effectuer une mesure RMN à chaque pas pour donner une mesure de la taille des
pores, par exemple le diamètre d'une sphère équivalente. Le liquide non mouillant peut être du
mercure et la résonance magnétique nucléaire peut observer le déplacement de Knight du 199Hg.
Evaluation de la porosité :

Lorsque la nature du fluide contenu dans les pores est connue, l’amplitude du signal RMN peut être
convertir en volume, Cela permet d’évaluer directement la quantité de fluide contenu dans la roche, c’est à dire
directement la différence entre le volume total de roche et le volume solide (Vt ; Vs). Si le volume total est connu, on
peut déduire la valeur de la porosité. Dans un contexte plus orienté vers le laboratoire, le volume total doit être
mesuré séparément à l’aide d’un pycnomètre à poudre par exemple ou à partir des dimensions de l’échantillon
(carotte).

Les appareils de mesure par R.MN sont largement utilisés pour réaliser des diagraphies. Dans
ce contexte, le volume total correspond au volume de mesure de ces appareils (corrigé des effets de bord).
I 2.2 Evaluation de la perméabilité
Différentes corrélations empiriques ont été proposées pour évaluer la valeur de la perméabilité à
partir des caractéristiques de la distribution de Ti La diagraphie RMN a été présentée comme un outil
prédictif de mesure de la perméabilité dans le puits. Cette technique a aussi été envisagée pour des
mesures sur des déblais puisqu’elle est rapide et souple que ce soit sur champ ou au laboratoire. Les
modèles reposent sur une utilisation des mesures de temps T1 et T2 représentant les temps de relaxation
respectivement longitudinal et transversal à partir du signal RMN. Dans les publications suivantes déjà
citées, la perméabilité k est modélisée par les relations empiriques:

Kenyon (1988)

Dans les modèles précédents, la valeur de S est obtenue à partir du signal de T2 en


considérant la volume qui correspond à des temps de relaxation courts (petits pores) sous un
certain seuil de coupure appelé “cutoff’. Dans la littérature, les valeurs par défaut de ce “cutoff
sont de 33 ins pour des grès contre ¡00 ins pour des carbonates (valeurs purement empiriques).
Une illustration de l’utilisation du “cutoff1 est donnée en figure 1.
Toutes ces expressions ont été validées avec succès sur un nombre important d’échantillons
faisant parties d’un même groupe pétrophysique.
Lorsque l’on change de groupe pétrophysique, la qualité dc la prédiction peut diminuer
significativement. Ceci résulte de la mesure RMN qui n’est pas une mesure directe de
perméabilité. Ainsi, il est préférable d’utiliser des relations plus générales reliant la perméabilité
au signal RMN:
Où C, a et b dépendent de la structure poreuse.

LES BASES DE L’INTERPRÉTATION EN DIAGRAPHIE

Les mesures en puits et en laboratoire sur carottes de taille standard extraites du même
puits sont directement comparables car il n’y a pas de corrections d’environnement très
importantes pour les diagraphies RMN.

Cependant, la profondeur d’investigation de l’outil de puits étant limitée à quelques


centimètres (1-12 cm suivant les outils), la mesure s’effectue toujours dans une zone envahie par
la boue de forage, qui peut être à base d’huile ou à base d’eau.

On se trouve donc en situation de saturation diphasique, avec une saturation soit


maximale en huile (boue à l’huile), soit maximale en eau (boue à l’eau), les hydrocarbures en
place avant forage étant déplacés. On dépend donc de conditions qui sont relativement mal
maîtrisées ou connues et l’on mesure une distribution de temps de relaxation T2 qui est tronquée
partiellement vers les valeurs élevées. Dans ce contexte, un des objectifs des diagraphies RMN
est de déterminer la saturation irréductible en eau, caractéristique pétrophysique très importante
pour l’exploitation d’un gisement pétrolier.

L’hypothèse essentielle formulée est que les faibles valeurs de la distribution ne


dépendent pas de la saturation et permettent ainsi de déduire un volume d’eau piégé par la
structure poreuse. En pratique, on somme les amplitudes jusqu’à une valeur de seuil, on obtient le
volume d’eau irréductible, quantité de liquides non productibles et on déduit ainsi la quantité de
fluide productible.

Cependant, on ne saura pas en général si les fluides productibles contiennent seulement


des hydrocarbures. Cette démarche revient ainsi à modéliser le milieu poreux comme un
ensemble de tubes en parallèle et il est connu que de tels modèles sont très insuffisants ; pour les
mesures électriques par exemple, il conduit à un exposant de saturation de –1 indépendant de la
structure poreuse, ce qui n’est jamais observé. Plusieurs auteurs (Coates et al., 1997 ; Kleinberg
et al., 1997) essayent actuellement d’améliorer le modèle trop simple du tube en parallèle pour
tenir compte de 2 aspects :

– l’eau irréductible se trouve également dans les grands pores ;

– la distribution de T2 mesurée à saturation irréductible n’est pas une partie de la


distribution mesurée en saturation monophasique, c’est-à-dire que la distribution à faible T2 n’est
pas constante. Ces modèles nécessitent des étalonnages en laboratoire.

Analyse du signal RMN

 Le signal RMN est la somme des signaux émis par chaque pore > le signal est traité et
séparé
Chaque valeur de T2 correspond à une taille de pore > la distribution de T2 donne la
distribution de la taille des pores
 L’intégrale de la courbe T2 donne la porosité totale
conclusion

Nous décrivons quelques aspects de la RMN en milieux poreux qui intéressent le pétro
physicien et le diagraphiste : une mesure utile pour la caractérisation de structures poreuses et
pour la distribution de fluides dans le volume poreux.

Les bases de l’interprétation des diagraphies RMN en termes de saturation découlent des
considérations présentées. Notre analyse s’appuie essentiellement sur une analyse approfondie de
la littérature (pétrolière en particulier) et sur des travaux récents effectués à l’Institut français du
pétrole.
Bobroff S., Guillot G., Rivière C., Cuiec L. et J.C. Roussel
(1996) Quantitative porosity profiles and wettability contrast
visualisation in sandstone by CPMG imaging. Magnetic
Resonance Imaging, 7-8, 907-909
Brown R.J.S. (1989) Information available and unavailable from
multiexponential relaxation data. Journal of Magnetic
Resonance, 82, 539-561.
Coates G.R., D. Marshall D. Mardon et Galford J. (1997) A new
characterization of bulk-volume irreducible using magnetic resonance.
Paper QQ, Proceedings of the SPWLA 38th Annual
Symposium, Society of Professionnal Well Log Analysts.
Howard J.J. (1994) Wettability and fluid saturations determined
from NMR T1 distributions. Magnetic Resonance Imaging,
12, 197-200
Kleinberg R.L., Kenyon W.E. et Mitra P.P. (1994) Mechanismof
NMR relaxation of fluids in rock. Journal of Magnetic
Resonance, Series A, V. 108, 2, 206-214.

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