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MODULE 10 : TECHNIQUES PHYSICO-CHIMIQUES D’ANALYSE

Première année Master

Chromatographie ionique

Présentée par : Docteur Vacataire Mariam TANGARFA

mariamtangarfa0@gmail.com

2022-2023

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Introduction
Les techniques physicochimiques d’analyse se sont des méthodes utilisées très largement dans
les usines et les instituts de recherche scientifique ; elles permettent de déterminer les teneurs
des composants généraux et celles des différentes impuretés.
Il y a des techniques de la caractérisation des matériaux (Diffractomètres des Rayons X sur
poudre et sur monocristal, Microscopes Electroniques à Balayage et en Transmission,
Fluorescence X, etc.), de la chimie moléculaire (Résonance Magnétique Nucléaire,
Spectroscopie Infrarouge, Raman, Chromatographie en phase gazeuse, Spectromètre
Ultraviolet-VISIBLE, etc.) et de la chimie élémentaire (Spectrométrie d’Emission Atomique,
Analyse des éléments légers C, N, H, O, S, Chromatographie Ionique, etc.).
L’objectif principal de ce cours est d’étudier la technique de la Chromatographie Ionique qui va
être divisé en quatre parties :

1. Classification des méthodes chromatographiques et place de la Chromatographie


Ionique ;
2. Grandeurs Fondamentales utilisées généralement dans les méthodes
chromatographiques ;
3. Système de Chromatographie Ionique ;
4. Exemples d’application des analyses par Chromatographie Ionique ; a) Analyse d’un
mélange de cations alcalins et b) Analyse de l’anion nitrate.

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I. Classification des méthodes chromatographiques et place de la Chromatographie
Ionique

1. Définition
Les méthodes chromatographiques se sont des méthodes de séparation qui permettent de séparer
les constituants d’un mélange.

2. Principe
Les méthodes chromatographiques se sont basées sur les différences entre les constantes
d’équilibres des solutés (les constituants d’un mélange) lors de leur partage entre deux phases
non miscibles ; une phase mobile et une phase stationnaire fixe.
Sous l’influence de deux effets : un effet d’entrainement exercé par la phase mobile et un effet
de rétention exercé par la phase stationnaire, les constituants du mélange se déplacent à des
vitesses différentes et sont séparés.

Le principe de ces méthodes peut être illustré par le schéma suivant :

Dans un système chromatographique contenant une colonne qui est constituée d’une phase
stationnaire, il faut injecter le mélange à analyser contenant par exemple deux composés à
séparer (A et B). Pour faire entrainer ce mélange à travers de la phase stationnaire, il faut
introduire une phase mobile ou bien un éluant ; cet entrainement s’appelle : Elution. Suivant la
nature des constituants à séparer (A et B), ils se répartissent alors suivant leur affinité entre la
phase mobile et la phase stationnaire à des vitesses différentes ; le composé qui a une affinité
préférentielle pour la phase stationnaire migre plus lentement que celui qui a une affinité
préférentielle pour la phase mobile.

3. Objectifs

Les méthodes chromatographiques se sont utilisées pour la quantification ou la détermination


de la concentration ou de la quantité des éléments constitués dans un mélange et leur
identification.

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4. Modalités chromatographiques

Les méthodes chromatographiques peuvent être classées de différentes manières :

Selon la nature physique de la phase mobile : il y a la chromatographie en phase


gazeuse CPG si la phase mobile est un gaz vecteur et la chromatographie en phase
liquide CPL si la phase mobile est un liquide.
Il est à noter que dans ce cours, nous nous intéressons particulièrement à la
chromatographie en phase liquide.
Selon la technologie de la mise en œuvre de chromatographie en phase liquide : il y
a la CPL de surface et la CPL sur colonne qui fait l’objet de ce cours.
Selon la nature des phénomènes mis en jeu dans la séparation : il y a la
chromatographie d’adsorption, de partage, d’échange d’ions, de paires d’ions,
d’échanges de ligands et d’exclusion.

Et l’objectif principal de ce cours est de développer la chromatographie d’échange d’ions ou la


chromatographie ionique.

II. Grandeurs Fondamentales utilisées généralement dans les


méthodes chromatographiques

1. Généralités sur la séparation par les méthodes chromatographiques

L’analyse se fait par transport des molécules de l’échantillon dans la phase mobile au travers
d’un lit de matériau constituant la phase stationnaire. Pendant ce transport, la phase stationnaire
retarde les molécules de l’échantillon en les retenant plus ou moins en fonction de leur
interaction avec les phases mobile et stationnaire. Ce retard est différent pour chacun des
composés de l’échantillon.

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Exemple 1 :

Les résultats d’une analyse chromatographique d’un échantillon comprenant deux composés à
séparer sont donnés dans la figure ci-dessous. Cet échantillon comporte un composé A inerte et
un composé B qui présente une affinité avec la phase stationnaire.

Cette figure montre un chromatogramme contenant deux pics chromatographiques différents.


Le premier pic est très faible et correspondant au composé A du fait qu’il n’interagit pas avec
la phase stationnaire. Alors que le deuxième pic est très intense et relatif au composé B qui est
très réactif vis-à-vis de la phase stationnaire.

Une bonne séparation en chromatographie en phase liquide implique que les divers constituants
du mélange soient retenus dans la colonne ; ils présentent donc une affinité pour la phase
stationnaire suffisante, les différents pics soient bien séparés et l’analyse soit aussi rapide que
possible.

2. Grandeurs de rétention
a. Temps de rétention : le temps d’élution au maximum du pic, mesuré à partir de
l’injection (Figure de l’exemple 1). Il peut être divisé en deux parties ; t’R (le temps de
séjour des molécules de soluté dans la phase stationnaire ; temps de rétention réduit) et
tM (le temps de séjour des molécules de soluté dans la phase mobile).
b. Volume de rétention VR : il représente le volume de la phase mobile nécessaire pour
éluer chaque soluté. Son expression peut être écrite par cette relation :

VR = tR *D

Sachant que : D est le débit de la phase mobile.

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Ces deux grandeurs (VR et tR) sont caractéristiques d’un composé pour une colonne donnée
et dans des conditions expérimentalement fixées. Elles peuvent servir à l’analyse qualitative
d’un mélange.

c. Facteur de capacité k : il permet de préciser l’importance du temps de fixation de


chaque composant dans la colonne, et qui peut être exprimé par le rapport de t’R ; temps
pendant lequel le soluté est retardé par la phase stationnaire, à tM ; temps pendant lequel
le soluté est entrainé dans la phase mobile. Son expression peut être écrite par cette
relation :
k= t’R / tM= (tR - tM)/ tM

Un composé non retenu aura un facteur de capacité nul. Ce facteur est d’autant plus grand

que le composé est plus retenu.

3. Paramètres caractéristiques d’un pic

a. Aire d’un pic : est la mesure de la surface comprise entre le pic et la ligne de base. Elle
est proportionnelle à la quantité du soluté (ou à la concentration). C’est donc le
paramètre utilisé pour effectuer des analyses quantitatives.
b. Hauteur d’un pic : est mesurée à partir de son sommet et correspond donc à la
concentration maximale dans la zone d’élution. Elle est proportionnelle à son aire et
peut donc être également utilisée, dans un cas idéal (ou dans le cas général, si l’on se
contente d’une valeur approchée) pour des analyses quantitatives.

Remarque :

Etant donné que la forme du pic ne correspond que rarement à une distribution gaussienne, les
analyses quantitatives sont de préférence basées sur l’aire des pics.

4. Grandeurs de séparation

a. Facteur de sélectivité : il décrit la position, l’un par rapport à l’autre, de deux pics
adjacents. Son calcul fait intervenir leurs temps de rétention réduits, car la séparation
des pics dépend de l’interaction des composés avec la phase stationnaire et donc du
temps que les composés séjournent dans cette phase et non de leur temps de transit dans
la phase mobile.

𝒕′𝑹 (𝟐) 𝒕𝑹 (𝟐) − 𝒕𝑴


𝜶= =
𝒕′𝑹 (𝟏) 𝒕𝑹 (𝟏) − 𝒕𝑴

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Si α =1, les temps de rétention des deux pics sont identiques. Il n’y a pas séparation.
Exemple 2 :

Calculer le facteur de sélectivité des pics A et B 𝛼𝐵/𝐴 et B et C 𝛼𝐶/𝐵.

Sachant que :

tM = 83,4 s tR(A) = 195,0 s tR(B) = 415,4 s tR(C) = 481,2 s

Solution :

Pour calculer le facteur de sélectivité des pics A et B 𝛼𝐵/𝐴 et B et C 𝛼𝐶/𝐵, il faut d’abord calculer
le temps de rétention des trois composés A, B et C :

𝑡𝑅′ (𝐴) = 𝑡𝑅(𝐴) − 𝑡𝑀 =111,6 s

𝑡𝑅′ (𝐵) = 𝑡𝑅(𝐵) − 𝑡𝑀 = 333,0 𝑠

𝑡𝑅′ (𝐶) = 𝑡𝑅(𝐶) − 𝑡𝑀 = 397,8 𝑠

Ces temps de rétention permettent ensuite de calculer les facteurs de sélectivité 𝛼𝐵/𝐴 et 𝛼𝐶/𝐵 en
appliquant la relation correspondante :

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𝒕′𝑹 (𝑩) 𝒕𝑹 (𝑩) − 𝒕𝑴
𝜶𝑩/𝑨 = =
𝒕′𝑹 (𝑨) 𝒕𝑹 (𝑨) − 𝒕𝑴

𝒕′𝑹 (𝑪) 𝒕𝑹 (𝑪) − 𝒕𝑴


𝜶𝑪/𝑩 = ′ =
𝒕𝑹 (𝑩) 𝒕𝑹 (𝑩) − 𝒕𝑴

𝛼𝐵/𝐴 = 333/111,6 = 2,98

𝛼𝐶/𝐵 =3 97,8/333 = 1,19

Conclusion :

Le deuxième pic B est donc beaucoup plus difficile à séparer du troisième C que du premier A.

c. Résolution : est le rapport entre la distance Δt séparant les maxima des deux pics
adjacents et la valeur moyenne de leurs largeurs au niveau de la ligne de base. Son
expression peut être écrite par cette relation :
∆𝒕
𝑹𝒔 = 𝒘 + 𝒘
𝟏 𝟐
𝟐

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Plus la résolution des deux pics est grande, plus la séparation est efficace.

III. Système de Chromatographie Ionique

1. Principe

La Chromatographie Ionique se caractérise par l’emploi, comme détecteur, d’un conductimètre.


Ce qui constitue une méthode de détection sensible et très générale pour analyser toutes les
espèces ionisées que ça soit des anions ou des cations. Cette méthode utilise comme phase
stationnaire des Matériaux portant des charges, excédentaires positives ou négatives. Ces
charges sont compensées par une quantité stocheométriquement équivalente d’ions de polarité
opposée apportés par la phase mobile. Ces ions compensateurs peuvent être remplacés par des
molécules d’échantillon, de charge de même polarité, introduites dans la phase mobile. Une
molécule d’échantillon fortement chargée dans un éluant faiblement ionique est donc fortement
adsorbée sur la colonne. Inversement, une molécule d’échantillon faiblement chargée ne peut
pas déplacer les ions d’un éluant fortement ionique, elle n’est donc pas retenue dans un système
fortement ionisé. Le principe de la Chromatographie Ionique peut être ainsi illustré par le
schéma suivant :

Un système chromatographique est constitué d’un réservoir constitué par une phase éluante ;
une pompe qui permet d’assurer la population de la phase mobile dans le système
chromatographique ; une vanne d’injection qui sert à introduire l’échantillon à analyser ; une

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colonne de séparation qui a pour objectif la séparation des ions de l’échantillon par le processus
d’élution ; une colonne de neutralisation permettant d’abaisser au maximum la conductivité de
l’éluant qui est généralement très conductrice par rapport aux ions de l’échantillon à analyser.

2. Phase stationnaire
En général, la phase stationnaire est constituée par des polymères de masse molaire élevée ou
par des gels de silice sur lesquels sont greffés chimiquement des groupements ioniques. Ces
composés se sont considérés comme des échangeurs d’anions ou de cations et remplacés par les
ions d’un échantillon à analyser.

Exemple 3 :

Cette figure montre un exemple d’un échange anionique qui est basé sur l’utilisation d’une
résine cationique échangeuse d’anions qui porte des cations fixés en gris et des conre-ions en
vert qui sont chargés négativement. Dans cette résine, il faut ajouter un analyte ou une espèce
chimique à analyser contenant l’anion cible qui est en jaune avec son contre-ion qui est en
mauve. Dans ce cas, l’échange anionique va se produire entre les anions de la résine cationique
qui sont en vert et les anions de l’analyte à analyser qui sont en jaune. Autrement dit, l’anion
jaune de l’analyte remplace l’anion mauve de la résine. L’échange anionique est donc terminé
et l’anion jaune du soluté est temporairement retenu par la charge fixe de la résine qui est la
charge positive. Et les divers ions du soluté restent pendant une période différente dans la
colonne qui contient la phase stationnaire ou la résine cationique en raison de leurs affinités
différentes vis-à-vis de la phase stationnaire, et ainsi, la séparation est provoquée. L’échange
anionique peut être représenté par le schéma réactionnel suivant :

3. Phase mobile
La phase mobile peut être constituée par une seule substance ou par un mélange de deux
composés ou plus suivant les caractéristiques recherchées. La composition de la phase mobile
peut rester fixe (fonctionnement isocratique) ou être modifiée au cours de l’analyse
(fonctionnement avec gradient d’élution). Ce fonctionnement est utilisé quand la séparation des

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derniers composants élués peut être améliorée par un changement de la polarité de la phase
mobile.
La force ionique et le pH se sont deux paramètres caractéristiques de la phase mobile qui
influent fortement la rétention d’un soluté ionique sur une colonne échangeuse d’ions. La force
ionique dépend de la concentration et de la charge des ions dissous dans l’éluant (les ions
compensateurs). Si la concentration d’ions compensateurs est élevée, les ions de l’échantillon
ne sont pas retardés dans la colonne. A l’inverse, si la concentration est faible, ils se fixent de
manière permanente dans la phase stationnaire.

Les échantillons complexes peuvent contenir des composants de forces ioniques très variées.
L’élution complète de ce type d’échantillon nécessite très souvent un gradient d’élution,
débutant par une phase mobile de faible concentration molaire avec introduction graduelle dans
le système d’un composant de concentration molaire plus forte, donnant une force ionique
suffisante pour déplacer les ions d’échantillon les plus fortement fixés sur l’échangeur d’ions.
La seconde variable qui agit sur la rétention d’un soluté ionique est le pH, surtout pour des
échangeurs anioniques ou cationiques faibles. Autrement dit, une diminution du pH favorise
une diminution de l’ionisation des échangeurs de cations faibles. Inversement, une
augmentation du pH permet d’avoir une diminution de l’ionisation des échangeurs des anions
faibles. Cependant, l’influence des changements de pH est faible ou nulle si les échangeurs
anioniques ou cationiques sont forts ou les échantillons à analyser sont fortement ionisés.

4. Contrôle du débit de la phase mobile


Le débit de la phase mobile est un des paramètres les plus fréquemment modifiés. Un débit
rapide diminue le temps de traversée du système par l’échantillon. C’est-à-dire, la colonne ne
peut pas retarder et retenir efficacement l’échantillon. Par contre, une diminution de débit (une
très faible diffusion de l’échantillon dans la colonne) entraine une amélioration de l’efficacité
de la colonne. Pour des colonnes de diamètre intérieur dint (2<d<5 mm), le débit optimal est
compris entre1 et 2 mL/min.

5. Contrôle du débit de la phase mobile


Les échantillons peuvent être introduits de différentes façons. La méthode la plus simple
consiste à injecter l’échantillon à l’aide d’une micro-seringue. Cette méthode est pratiquement
remplacée par des dispositifs d’échantillonnage munis de vannes d’introduction de conceptions
diverses.
Pour des échantillons liquides, ils sont injectés directement sans préparation mais ils doivent
être préalablement filtrés, décantés ou centrifugés pour éliminer toute particule solide ou
particule en suspension qui pourraient contaminer la colonne ou le dispositif d’injection. Mais
pour des échantillons solides, ils doivent être préparés d’abord par leur solubilisation dans un
solvant approprié qui doit être choisi judicieusement afin de ne pas gêner le bon fonctionnement
du détecteur et / ou créer des interférences entre colonne et composé. Dans la majorité des cas,
l’échantillon est préparé par filtration, décantation ou centrifugation pour éliminer ses particules
solides qui pourraient provoquer le blocage de la colonne ou du dispositif d’injection.

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Grace à la sensibilité élevée des détecteurs, les analyses peuvent être effectuées sur des quantités
très faibles d’échantillon dans des conditions permettant de profiter des performances
maximales des colonnes. Par exemple, des colonnes de dint = 2,6 mm permettent d’analyser des
quantités allant de l’ordre du nanogramme à environ 2 mg suivant la sensibilité du détecteur et
la résolution recherchée.

6. Colonnes
Les colonnes de la chromatographie liquide ont généralement de 25 à 50 cm de long et un
diamètre intérieur compris entre 2 et 5 mm. Ce sont des mesures qui permettent d’avoir un
compromis optimal entre capacité, consommation de phase mobile, vitesse d’élution et
résolution.
Les colonnes de la chromatographie liquide ont en général une bonne résistance, et donc une
vie assez longue si elles ne sont pas utilisées dans des conditions particulièrement sévères (avec
des éluants fortement acides ou basiques ou avec des injections répétées d’échantillons
organiques non nettoyées). Une bonne précaution permettant de surveiller le vieillissement
éventuel de la colonne consiste à injecter un mélange test (dans des conditions analytiques
déterminées) dans la colonne neuve et à conserver le chromatogramme obtenu. En cas de doute
sur des résultats analytiques, le mélange test est réinjecté dans des conditions identiques à celles
du test initial et la comparaison des deux chromatogrammes permet d’estimer l’état de la
colonne. Au bout d’un certain temps d’utilisation, la ligne de base peut présenter une dérive.
Cette dérive est généralement provoquée par l’élution graduelle de composés fortement fixés
provenant des injections précédentes. Ils peuvent être éliminés de la colonne par son rinçage
avec une phase mobile suffisamment active pour entrainer tous les composés adsorbés dans le
système. En Chromatographie Ionique, il est préférable d’utiliser un tampon 10 fois plus fort
que celui utilisé pour l’élution normale, puis effectuer un balayage à l’éthanol pour le cas où les
contaminants seraient insolubles dans l’eau.

7. Température de la colonne
La colonne peut être utilisée à la température ambiante ou à température plus élevée. Les
températures supérieures à l’ambiante (généralement comprises entre 50 et 70 °C) sont surtout
utilisées en chromatographie ionique pour augmenter les vitesses de migration ionique, dans les
systèmes à résines échangeuses d’ions, afin d’accélérer les échanges (et donc obtenir plus
d’échange par unité de longueur de la colonne).

8. Détecteurs
Les détecteurs à conductibilité électrolytique mesurent en continu la conductibilité spécifique
de l’effluent de la colonne : la sortie des différentes fractions de l’échantillon se traduit par des
changements de conductibilité.

9. Analyses qualitatives et quantitatives


Quelle que soit la méthode chromatographique utilisée, l’analyse qualitative (identification des
pics) est surtout basée sur la comparaison des temps de rétention des pics obtenus avec ceux
mesurés sur une solution connue et dans des conditions identiques.

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Dans le cas d’échantillons inconnus, en particulier d’échantillons naturels, il est indispensable
d’éviter les interférences provoquées par des pics parasites. Ces pics parasites proviennent
généralement des récipients ou des tubes en plastiques avec lesquels l’échantillon a été mis en
contact pendant son prélèvement, sa préparation ou son stockage. Ces interférences peuvent
affecter les résultats de l’analyse selon que le temps de rétention du pic parasite correspond à
celui d’un des composants analysés. Ce qui donne des pics erronés et une erreur sur les quantités
calculées. Une bonne précaution permettant de diminuer l’influence de ces interférences
consiste à effectuer une analyse préalable à blanc avec les solvants, les tubes, etc. utilisés lors
de l’analyse d’un échantillon réel, pour s’assurer qu’ils n’introduisent pas de contamination
gênante pour l’analyse chromatographique. Des pics parasites peuvent aussi être provoqués par
des composants provenant d’analyses précédentes et demeurés dans la colonne. Il est parfois
utile, en fin d’analyse, d’augmenter la force de l’éluant à l’aide d’un gradient d’élution
approprié pour s’assurer qu’aucun des composants n’est retenu par la colonne. L’analyse
quantitative est basée sur l’air des pics. Il est donc indispensable d’effectuer un étalonnage
approprié des détecteurs dans des conditions identiques à celles de l’analyse réalisée.
IV. Exemples d’application des analyses par Chromatographie Ionique
Prenons dans cette section deux exemples d’application des analyses par Chromatographie
Ionique ; l’un consiste à analyser un mélange de cations alcalins (Figure a) et l’autre est pour
analyser de l’anion nitrate (Figure b).
Concernant le premier exemple, il faut injecter dans le système l’échantillon à analyser qui va
être entrainé par le mouvement de la phase mobile à travers de la colonne. La phase mobile ou
l’éluant qui est utilisé pour analyser les cations est un acide fort et la colonne employée est une
résine anionique comportant des groupements sulfonates et qui est une résine échangeuse de
cations. Les ions H+ de cette résine vont être échangés avec les cations de l’analyte ou du soluté.

Prenons l’exemple de Na+ :

Cet ion va remplacer l’ion H+ de la résine. L’effluant qui sort de la colonne contient le cation à
analyser Na+ et le Cl- dans l’éluant HCl. Cet effluant doit être introduit dans la colonne de
neutralisation pour baisser la conductivité de la phase mobile et augmenter la conductivité de
Na+. Autrement dit, la colonne de neutralisation permet, d’une part, de neutraliser l’ion H+ de
l’éluant par une réaction acidobasique pour qu’il soit peu conductrice ou éliminer ces ions qui
ont été fortement conductrice. D’autre part, les ions Cl- du soluté vont remplacer les ions OH-
de la colonne (parce que les ions Cl- interagissent plus préférentiellement avec la colonne de
neutralisation que les ions OH-) ; ce qui permet d’augmenter la conductivité des ions Na+.

Le même principe va être appliqué pour les autres cations K+ et Li+. Il est à noter que K+ réagit
plus préférentiellement avec la phase stationnaire que Na+ que Li+. C’est-à-dire, l’ion Li+ va être
élué en premier suivi par l’ion Na+ et puis K+ (voir le chromatogramme illustré dans la Figure
a).

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Analyse d’un mélange de cations alcalins
Concernant l’analyse de l’anion nitrate, l’éluant utilisé est une base forte de NaOH et la colonne
de séparation est une résine cationique échangeuse d’anions.

Analyse de l’anion nitrate

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