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RAPPORT

Une édition du Centre scientifique et technique de la construction


n° 20
Novembre 2020

DIRECTIVES POUR L’APPLICATION


DE L’EUROCODE 7 EN BELGIQUE
SELON LA NBN EN 1997-1 ANB
Partie 1 : dimensionnement géotechnique à l’état limite
ultime (ELU) de pieux et de micropieux sous charge axiale
à partir d’essais de pénétration statique (CPT)
(révision du Rapport n° 19)
Éditeur responsable : Olivier Vandooren
D/2020/0611/07

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 1
RAPPORT N° 20 DIRECTIVES POUR
L’APPLICATION DE L’EUROCODE 7
EN BELGIQUE SELON LA NBN EN 1997-1 ANB
Partie 1 : dimensionnement géotechnique à l’état limite ultime (ELU)
de pieux et de micropieux sous charge axiale à partir d’essais
de pénétration statique (CPT) (révision du Rapport n° 19)

La première édition de ce Rapport a été établie sous la conduite du groupe de travail du CSTC
‘Eurocode 7 – Pieux’. Cette deuxième édition, élaborée par un groupe de travail restreint, a
été approuvée par la commission de normalisation NBN E25007 ‘Eurocode 7 – Calcul géo-
technique’, dont le secrétariat est assuré conjointement par le CSTC et SECO.

Membres de la commission de normalisation

C. Basunga Ngelesi (SPF Economie), C. Bauduin (BESIX/KUL), M. Bottiau (ABEF), B. Buysse


(SECO, secrétaire de la commission), R. Caspeele (UGent), J. Deceuster (CFE), H. de Chaunac
(Fondytest), F. De Cock (Geo.be), F. De Meyer (SECO), M. De Vos (CSTC, secrétaire de la com-
mission), B. François (ULB), P. Gerard (ULB), K. Haelterman (Gouvernement flamand, MOW,
division Géotechnique), A. Holeyman (UCL), N. Huybrechts (CSTC/KUL), S. Huyghe (CIVIEL),
G. Jaspar (SPW), E. Leemans (ABEF), A. Madarasz (NBN), W. Maekelberg (TUC RAIL), J. Maertens
(Jan Maertens bvba), L. Maertens (BESIX, président de la commission), I. Mariën (Gouverne-
ment flamand, MOW, division Expertise Béton et Acier), P. Meireman (Geo Design), P. Mengé
(DEME Group), H. Peiffer (Alpha studiebureau), X. Raucroix (BESIX), O. Rens (ABEF), C. Treve
(CT-Geoconsult), L.  Vincke (Gouvernement flamand, MOW, division Géotechnique),
P.  Vandenbosch (Régie des bâtiments), J.  Verstraelen (ABEF), V. Whenham (BESIX),
Th. Wulleman (Franki Foundations)

Le présent Rapport est basé sur la littérature la plus récente publiée sur le sujet ainsi que sur
les données d’essais relatives à la capacité portante des pieux de fondation. Les membres
du groupe de travail et de la commission de normalisation ont tout mis en œuvre pour que les
informations fournies soient le plus utiles possible. Ils ne peuvent toutefois être tenus res-
pondables d’éventuelles imperfections du document.

Les directives énoncées dans ce Rapport peuvent être appliquées en Belgique, dès leur
publication, pour le dimensionnement géotechnique à l’état limite ultime (ELU) de pieux
sous charge axiale à partir d’essais de pénétration statique (CPT).

Si le dimensionnement est réalisé selon l’Annexe nationale belge de l’Eurocode 7 – Partie 1


(NBN EN 1997-1) ANB [B10], il y a lieu de se conformer aux présentes directives pour le calcul
géotechnique à l’état limite ultime (ELU) de pieux sous charge axiale de catégorie géotech-
nique 2 (voir § 2.1, p. 9) à partir d’essais de pénétration statique (CPT).

CENTRE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE DE LA CONSTRUCTION

CSTC, établissement reconnu en application de l’arrêté-loi du 30 janvier 1947


Siège social : Rue du Lombard 42 à 1000 Bruxelles

Publication à caractère scientifique visant à faire connaître les résultats des


études et recherches menées dans le domaine de la construction en Belgique et à
l’étranger.

La reproduction ou la traduction, même partielles, du texte de la présente Note


d’information technique n’est autorisée qu’avec le consentement de l’éditeur
responsable.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 1
Sommaire
1 INTRODUCTION............................................................................................................. 7

2 CATÉGORIES GÉOTECHNIQUES, DÉFINITIONS ET SYMBOLES........................................... 9


2.1 CATÉGORIES GÉOTECHNIQUES................................................................................ 9
2.2 DÉFINITIONS........................................................................................................... 9
2.2.1 NIVEAU DE LA POINTE DU PIEU ET DIAMÈTRE DE LA BASE DU PIEU.................. 9
2.2.2 SURFACE DE LA BASE DU PIEU...................................................................... 11
2.2.3 DIAMÈTRE ÉQUIVALENT DE LA BASE DU PIEU................................................ 11
2.2.4 PÉRIMÈTRE DU FÛT....................................................................................... 12
2.3 SYMBOLES............................................................................................................ 12
2.4 ABRÉVIATIONS....................................................................................................... 12

3 RECONNAISSANCE GÉOTECHNIQUE............................................................................... 17
3.1 GÉNÉRALITÉS......................................................................................................... 17
3.2 TYPE DE CÔNE........................................................................................................ 17
3.3 INFLUENCE DES EXCAVATIONS................................................................................ 17

4 PIEUX SOUS CHARGE AXIALE DE COMPRESSION............................................................19


4.1 GÉNÉRALITÉS.........................................................................................................19
4.2 VALEUR DE CALCUL DE L’ACTION............................................................................19
4.2.1 GÉNÉRALITÉS...............................................................................................19
4.2.2 FROTTEMENT NÉGATIF................................................................................. 20
4.2.3 CHARGES ALTERNÉES.................................................................................. 22
4.3 VALEUR DE CALCUL DE LA CAPACITÉ PORTANTE EN COMPRESSION......................... 22
4.3.1 INTRODUCTION........................................................................................... 22
4.3.2 RÉSISTANCE À LA BASE............................................................................... 24
4.3.3 RÉSISTANCE AU FROTTEMENT.......................................................................25
4.3.4 CAPACITÉ PORTANTE TOTALE........................................................................ 28
4.3.5 VALEUR CARACTÉRISTIQUE DE LA CAPACITÉ PORTANTE................................ 29
4.3.6 VALEUR DE CALCUL DE LA CAPACITÉ PORTANTE............................................ 30

2 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
5 PIEUX SOUS CHARGE AXIALE DE TRACTION.................................................................. 33
5.1 GÉNÉRALITÉS........................................................................................................ 33
5.2 CHARGE AXIALE DE TRACTION................................................................................ 34
5.3 CHARGES ALTERNÉES............................................................................................ 34
5.4 RÉSISTANCE AU FROTTEMENT EN TRACTION LE LONG DU FÛT : CONTRÔLE ‘GEO’..... 34
5.4.1 VALEUR CARACTÉRISTIQUE DE LA RÉSISTANCE AU FROTTEMENT EN
TRACTION................................................................................................... 34
5.4.2 VALEURS DE CALCUL ET CONTRÔLE.............................................................. 36
5.5 CÔNE D’INFLUENCE : CONTRÔLE ‘UPL’................................................................... 36
5.5.1 POIDS DU CÔNE D’INFLUENCE..................................................................... 36
5.5.2 VALEURS DE CALCUL ET CONTRÔLE DU CÔNE D’INFLUENCE.......................... 37

ANNEXE A CONDITIONS D’APPLICATION DU FACTEUR DE MODÈLE RÉDUIT (gRd3)


LORS DES ESSAIS DE MISE EN CHARGE STATIQUE SUR SITE............................ 39

ANNEXE B EXIGENCES MINIMALES RELATIVES AUX ESSAIS DE CHARGEMENT DE PIEUX.....41

ANNEXE C VALEURS INDICATIVES DU NIVEAU DE LA NAPPE ET DES CHARGES DUES AUX


PRESSIONS D’EAU......................................................................................... 43

ANNEXE D VALEURS INDICATIVES DU FACTEUR (aD)........................................................ 45

ANNEXE E JUSTIFICATION DES CONTRÔLES DE PIEUX SOUS CHARGE AXIALE DE


TRACTION..................................................................................................... 46

BIBLIOGRAPHIE............................................................................................................... 49

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 3
AVANT-PROPOS

La première partie de l’Eurocode 7 ‘Calcul géotechnique – Règles générales’ a


été publiée en 2005 en tant que norme belge NBN EN 1997-1 [B8]. Une révision
de cette norme est parue en 2014 sous l’indicatif NBN EN 1997-1/A1 [B9].

L’Annexe nationale belge de cette norme a également vu le jour en 2014


(NBN EN 1997-1 ANB) [B10]. Cette Annexe fixe un certain nombre de choix et de
valeurs à l’échelle nationale, mais ne fournit pas de méthodes de calcul. En
marge de l’élaboration du présent Rapport, les adaptations et références
nécessaires ont été intégrées dans la NBN EN 1997-1 ANB.

Des directives ont été établies en parallèle, afin de décrire en détail et de façon
pragmatique l’application de l’Eurocode 7 en Belgique. Ce travail a débuté au
sein du groupe de travail interprofessionnel du CSTC ‘Eurocode 7 – Pieux’ et
s’est poursuivi dans le cadre de la commission de normalisation NBN E25007
‘Eurocode 7 – Calcul géotechnique’. Celle-ci a tenu compte des résultats de plu-
sieurs projets de recherche prénormative menés par le CSTC et cofinancés par
le SPF Économie, le NBN et l’ABEF (Association belge des entrepreneurs de fon-
dation).

Le présent document est la version révisée de la première partie de ces direc-


tives, publiée sous la forme du Rapport n° 19 et consacrée au dimensionnement
géotechnique à l’état limite ultime (ELU) des pieux de fondation sous charge
axiale à partir d’essais de pénétration statique (CPT).

Cette révision porte sur le dimensionnement des micropieux ainsi que sur des
adaptations du texte destinées à harmoniser le contenu avec le cadre de qualité
des systèmes de pieux mis en place en Belgique après la parution du Rap-
port 19.

La publication de ce document pratique change fondamentalement le dimen-


sionnement des pieux de fondation sous charge axiale, en ce sens qu’il s’affran-
chit de la méthode déterministe au profit d’une approche semi-probabiliste. Il
établit en outre des procédures et un cadre visant à optimiser le dimensionne-
ment, à valoriser l’investissement dans une mise en œuvre de qualité et à déve-
lopper de nouveaux systèmes.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 5
1 INTRODUCTION

Le présent Rapport traite du dimensionnement géotechnique à l’état limite ultime (ELU) de pieux de fon-
dation sous charge axiale à partir des résultats d’essais de pénétration statique (CPT).

Il ne couvre pas :
• le contrôle organique de l’élément de fondation (voir à ce sujet l’Eurocode 2 pour les pieux en béton,
l’Eurocode 3 pour les pieux en acier, ...)
• le contrôle des tassements (état limite de service – ELS – et état limite ultime – ELU – de la superstruc-
ture sujette à des tassements différentiels trop importants des pieux)
• les actions autres que la compression et la traction axiales (actions horizontales, dynamiques, ...)
• la capacité portante des groupes de pieux et des radiers sur pieux (piled raft foundations)
• la capacité portante des pieux installés dans ou sur la roche
• le contrôle de la rupture par poinçonnement
• le dimensionnement géotechnique des pieux de fondation à partir d’essais pressiométriques, d’essais
de mise en charge, ...

Le concepteur devra contrôler ces aspects le cas échéant. Des directives seront formulées à ce sujet dans
les prochains tomes à paraître de ce Rapport.

Dans certains cas, les états limites de service (ELS) peuvent être déterminants (par exemple, pour les
groupes de pieux dont l’assise se trouve dans ou sur des couches de sol très compressibles, pour les pieux
forés dont la capacité portante résulte principalement de la résistance à la base ou pour les structures très
sensibles aux tassements).

La méthode de calcul décrite dans le document peut également être appliquée pour déterminer la capacité
portante des parois moulées et des rideaux de pieux sous charge axiale.

Une reconnaissance géotechnique adéquate étant indispensable au bon dimensionnement de la struc-


ture, il convient d’accorder une attention particulière à la qualité de la campagne d’investigation du sol, à
son ampleur et au rapport des résultats. Le GBMS (Groupement belge de mécanique des sols et de la géo-
technique) a établi en 2012 une série de procédures standard en matière de reconnaissance géotech-
nique [G1].

Il est entendu dans le présent Rapport que les pieux sont mis en œuvre conformément à la réglementation
en vigueur, par un personnel qualifié et avec des matériaux et un équipement adaptés. Le bon déroule-
ment de l’exécution doit en outre être étroitement suivi et contrôlé – voir les normes d’exécution NBN
EN 12699 pour les pieux à refoulement [B13], NBN EN 1536 pour les pieux forés [B1] et NBN EN 14199 pour
les micropieux [B14].

Les Eurocodes et les directives énoncées dans ce Rapport s’appliquent aux structures et situations de
dimensionnement courantes. Ils ne peuvent en aucune manière se substituer au jugement du concepteur.

Les valeurs des facteurs de sécurité assurent un niveau de sécurité acceptable dans des conditions nor-
males. Toutefois, dans certains cas, il peut être approprié ou autorisé de relever ou d’abaisser le seuil de
fiabilité. La norme NBN EN 1990 [B2] et l’Annexe nationale correspondante [B3] donnent de plus amples
informations concernant le choix du niveau de fiabilité et la façon d’atteindre ce dernier.

Les directives du présent Rapport s’appliquent aux pieux de fondation dont la longueur équivaut au moins
à cinq fois leur diamètre.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 7
2 CATÉGORIES
GÉOTECHNIQUES,
DÉFINITIONS ET SYMBOLES

2.1 CATÉGORIES GÉOTECHNIQUES


L’Eurocode 7 définit trois catégories géotechniques (CG) qui permettent de fixer les exigences applicables
au dimensionnement géotechnique. Les principes généraux qui ont présidé à la détermination de ces
catégories sont formulés au § 2.1 de la norme NBN EN 1997-1 [B8], et sont complétés par les dispositions
de la NBN EN 1997-1 ANB [B10]. L’Annexe nationale (ANB) établit en outre une distinction entre les catégo-
ries géotechniques 2A et 2B (CG2A – CG2B).

La catégorie géotechnique 1 (CG1) comprend uniquement les petits ouvrages relativement simples présen-
tant un risque négligeable. La catégorie CG2 englobe les ouvrages et fondations classiques ne présentant
pas de risque exceptionnel et/ou de conditions de terrain ou de chargement difficiles. La CG3 inclut toutes
les structures géotechniques non reprises dans les catégories géotechniques 1 et 2.

Les directives du présent Rapport s’appliquent aux structures de catégorie géotechnique 2 (CG2). Les fon-
dations sur pieux courantes appartiennent à la CG2B.

La catégorie géotechnique 3 comprend notamment :


• les fondations sur pieux de certaines éoliennes (en fonction de la taille de la structure, des conditions
de terrain et des risques encourus en cas de défaillance)
• les fondations sur pieux des réservoirs de liquides (absence de sécurité dissimulée)
• les fondations sur pieux des structures offshore.

En ce qui concerne les fondations sur pieux de catégorie géotechnique CG3, il importe d’évaluer les Euro-
codes et les directives en s’attachant tout particulièrement aux conditions de projet, et de les adapter
et/ou de les compléter le cas échéant.

2.2 DÉFINITIONS
Pour les définitions générales, nous renvoyons le lecteur aux normes NBN EN 1990 [B2] et NBN
EN 1997-1 [B8].

2.2.1 NIVEAU DE LA POINTE DU PIEU ET DIAMÈTRE DE LA BASE DU PIEU

Le niveau de la pointe du pieu est défini comme étant le niveau le plus bas où se situe la section maximale
du cône. Notons que pour certains types de pieux, le niveau de la pointe ne correspond pas toujours à la
partie inférieure, comme l’illustre la figure 1 (p. 10).

Le diamètre de la base du pieu (Db) correspond à son diamètre extérieur maximal.

Dans le cas de pieux dont la base est munie d’une plaque élargie, cette dernière doit être suffisamment
rigide pour résister aux forces auxquelles elle sera soumise, tant lors de la mise en place du pieu que pen-
dant la durée d’utilisation.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 9
2 Catégories géotechniques, définitions et symboles

Niveau de la pointe du pieu

Db Db

Fig. 1 Exemple de définition du niveau de la pointe et du diamètre de la base d’un pieu (Db).

A B C

Db Db Db

A. Le diamètre (Db) de la base d’un micropieu foré avec des tiges doubles est égal
au diamètre maximum de la partie inférieure du tubage.
B. Le diamètre (Db) de la base d’un micropieu foré avec des tiges creuses autofo-
rantes est égal au diamètre maximum de la tête de forage perdue.
C. Le diamètre (Db) de la base d’un micropieu foré au moyen d’un tubage tempo-
raire (tiges simples) à pointe perdue est égal au diamètre maximum de la
pointe de forage perdue.

Fig. 2 Définition du diamètre (Db) de la base de différents types de micropieux forés.

Pour les micropieux forés, le diamètre de la base (Db) équivaut au diamètre maximal du matériel de forage
utilisé au point de sortie du coulis. Dans le cas d’un forage à doubles tiges ou à tiges simples sans pointe
perdue, il est égal au diamètre maximum au niveau de la base de l’élément de tubage du fond. Pour les
micropieux mis en œuvre soit au moyen de tiges simples à pointe perdue, soit au moyen de tiges ou de
tubes creux autoforants, le diamètre de la base (Db) correspond au diamètre de la pointe ou de la tête de
forage perdue (voir la figure 2).

Certains pieux disposent d’un agrément technique (ATG) avec certification ou d’une attestation équiva-
lente mentionnant le niveau de la pointe à considérer.

10 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Catégories géotechniques, définitions et symboles 2

2.2.2 SURFACE DE LA BASE DU PIEU

La surface (Ab) des différentes formes de base de pieu peut être définie comme suit :
π.Db2
• pour une section circulaire : Ab =
4
• pour une section carrée ou rectangulaire : Ab = a * b, où (a) et (b) représentent respectivement les côtés
court et long de la section rectangulaire
• pour un profilé en I ou une palplanche : Ab = la section d’acier
• pour un pieu tubé ouvert sans formation de bouchon (1) : Ab = la section d’acier
π.Db2
• pour un pieu tubé ouvert avec formation de bouchon (1) : A
b= .
4

2.2.3 DIAMÈTRE ÉQUIVALENT DE LA BASE DU PIEU

Le diamètre équivalent de la base du pieu (Db,eq) est utilisé pour déterminer la résistance unitaire à la base
(qb), le facteur relatif à l’influence de la fissuration du sol sur la résistance à la base (εb) ainsi que le facteur
de réduction applicable aux pieux à base élargie (λ) (voir § 4.3.2, p. 24) :
• pour une section circulaire : Db,eq = Db
• pour une section carrée ou rectangulaire :
6.a2
b,eq =
– D si b ≤ 1,5 a
π
6.a2
– D b,eq = si b > 1,5 a,
π
(a) et (b) représentant respectivement les côtés court et long de la section rectangulaire
6.e2
• pour un profilé en I ou une palplanche : Db,eq = , où (e) représente l’épaisseur des ailes
π

6.e2
• pour un pieu tubé ouvert sans formation de bouchon (1) : Db,eq = , où (e) représente l’épaisseur
de l’acier π

• pour un pieu tubé ouvert avec formation de bouchon (1) : Db,eq = Db


• pour les autres sections, le diamètre équivalent de la base du pieu (Db,eq) sera déterminé selon les
règles susmentionnées et l’évaluation technique du concepteur.

(1) Voir la note 6 au bas du tableau 5 (p. 27).

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 11
2 Catégories géotechniques, définitions et symboles

2.2.4 PÉRIMÈTRE DU FÛT

Le périmètre du fût (cs) des différents types de pieux est déterminé comme suit :
• pour les pieux préfabriqués : le périmètre de la section nominale du fût
• pour les pieux battus moulés dans le sol : le périmètre extérieur du tubage
• pour les profilés en I et les palplanches : le périmètre total de la section d’acier

périmètre du fût
• pour les pieux tubés ouverts sans formation de bouchon (1) : la somme des périmètres intérieur et exté-
rieur du tube
• pour les pieux tubés ouverts avec formation de bouchon (1) : le périmètre extérieur du tube
• pour les pieux en acier dont la base est fermée : le périmètre extérieur du tube
• pour les pieux vissés à fût en béton plastique : le périmètre extérieur maximum du système rétracté
(tube ou outil de forage). La largeur des hélices à prendre en compte est de 10 cm maximum (36/56, par
exemple)
• pour les pieux vissés à tubage perdu : le périmètre extérieur du tubage perdu
• pour les pieux vissés à tubage perdu et injection de coulis : le périmètre déterminé sur la base du dia-
mètre moyen du tubage et de la base du pieu
• pour les pieux vissés à tubage temporaire et injection de coulis : le périmètre déterminé sur la base de
la moyenne du diamètre maximal du système rétracté (tube ou outil de forage) et du diamètre de la base
du pieu
• pour les pieux à tarière continue (CFA) sans tubage : le périmètre extérieur maximum de l’hélice
• pour les pieux tubés à tarière continue ou les pieux forés avec tubage : le périmètre extérieur maximum
du tubage
• pour les pieux forés sans tubage : le périmètre extérieur maximum de la mèche
• pour les micropieux forés : le périmètre maximum (p . Db) du matériel de forage utilisé au point de sortie
du coulis (voir également la figure 2, p. 10).

2.3 SYMBOLES
En ce qui concerne les symboles utilisés, nous renvoyons le lecteur aux normes NBN EN 1990 [B2] et NBN
EN 1997-1 [B8]. Le tableau 1 (p. 13 à 16) reprend quelques-uns de ces symboles ainsi qu’un certain nombre
de notations spécifiques au présent Rapport.

2.4 ABRÉVIATIONS
• CFA (pieu) : pieu à tarière continue (Continuous Flight Auger Pile)
• CG : catégorie géotechnique (voir § 2.1, p. 9)
• CPT : essai de pénétration statique (Cone Penetration Test)
• ELS : état limite de service
• ELU : état limite ultime
• SLT : essai de mise en charge statique des pieux de fondation (Static Load Test)

(1) Voir la note 6 au bas du tableau 5 (p. 27).

12 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Catégories géotechniques, définitions et symboles 2

Tableau 1 Symboles utilisés dans les normes NBN EN 1990 [B2] et NBN EN 1997-1 [B8] ainsi que dans le présent
Rapport.

Symbole Unité Définition


Ab m² Surface de la base du pieu
a m Largeur de la base d’un pieu rectangulaire
b m Longueur de la base d’un pieu rectangulaire
Db m Diamètre de la base du pieu
Db,eq m Diamètre équivalent de la base du pieu
Dc m Diamètre du cône d’un essai de pénétration statique (CPT)
Ds m Diamètre du fût d’un pieu
Épaisseur des ailes d’un profilé métallique ou épaisseur de l’acier
e m
d’un pieu tubé ouvert
F kN Charge, action
Fc kN Charge axiale de compression (axial compression load)
Fc,d kN Valeur de calcul de la charge axiale de compression
Fc,rep kN Valeur représentative de la charge axiale de compression
Fd kN Valeur de calcul de la charge (design value of an action)
Fk kN Valeur caractéristique de la charge
Fnk kN Charge due au frottement négatif
Fnk,rep kN Valeur représentative de la charge due au frottement négatif
Symboles romains

Frep kN Valeur représentative de la charge


Ft kN Charge axiale de traction
Ft,d kN Valeur de calcul de la charge axiale de traction
Ft,rep kN Valeur représentative de la charge axiale de traction
G kN Action permanente
Gd kN Valeur de calcul de l’action permanente
Gdst kN Action permanente déstabilisatrice
Gstb kN Action permanente stabilisatrice
Gstb,d kN Valeur de calcul de l’action permanente stabilisatrice
hi m Épaisseur de la couche i
Ko,i – Coefficient neutre de poussée des terres de la couche i
qb kPa Résistance unitaire à la base
qc MPa Résistance au cône
Résistance au cône corrigée à appliquer pour les excavations
qc,corr MPa
réalisées après l’exécution de l’essai de pénétration statique (CPT)
qc,mi,i MPa Résistance au cône moyenne dans la couche i
qs kPa Résistance au frottement unitaire
qs,i kPa Résistance au frottement unitaire de la couche i
Q kN Action variable
Qd kN Valeur de calcul de l’action variable
Qdst kN Action variable déstabilisatrice

(suite du tableau à la page suivante)

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 13
2 Catégories géotechniques, définitions et symboles

Tableau 1 Symboles utilisés dans les normes NBN EN 1990 [B2] et NBN EN 1997-1 [B8] ainsi que dans le présent
Rapport (suite 1).

Symbole Unité Définition


R kN Résistance
Rb kN Résistance à la base
Valeur calibrée de la résistance à la base, calculée à partir de l’essai
Rb,cal,i kN
de pénétration statique i, où i représente l’identification de l’essai
Rb,k kN Valeur caractéristique de la résistance à la base
Résistance à la compression (capacité portante des pieux sous charge
Rc kN
de compression – compressive resistance)
Rcal kN Résistance calibrée
Rc,cal kN Capacité portante calibrée des pieux sous charge de compression
Capacité portante calibrée des pieux sous charge de compression,
Rc,cal,i kN calculée à partir de l’essai de pénétration statique i, où i représente
l’identification de l’essai
Valeur de calcul de la capacité portante des pieux sous charge de
Rc,d kN
compression
Valeur mesurée de la capacité portante des pieux sous charge de
Rc,m kN
compression
Valeur caractéristique de la capacité portante des pieux sous charge
Rc,k kN
de compression
Valeur de calcul de la résistance des pieux (design value of the pile
Rd kN
resistance)
Symboles romains

Rf % Coefficient de frottement
Résistance (capacité portante) calculée à partir de l’essai de pénétra-
Ri kN
tion statique i, où i représente l’identification de l’essai
Rk kN Valeur caractéristique de la résistance
Rm kN Valeur mesurée de la résistance
Rs kN Résistance au frottement des pieux sous charge de compression
Valeur calibrée de la résistance au frottement des pieux sous charge
Rs,cal,i kN de compression, calculée à partir de l’essai de pénétration statique i,
où i représente l’identification de l’essai
Valeur caractéristique de la résistance au frottement des pieux sous
Rs,k kN
charge de compression
Résistance à la traction (capacité portante des pieux sous charge de
Rt kN
traction)
Rt,cal kN Capacité portante calibrée des pieux sous charge de traction
Valeur de calcul de la capacité portante des pieux sous charge de
Rt,d kN
traction
Valeur caractéristique de la capacité portante des pieux sous charge
Rt,k kN
de traction
u kPa Pression exercée par l’eau souterraine
Vdst,d kN Valeur de calcul des actions verticales déstabilisatrices
Vg m³ Volume du cône d’influence
Zw m Niveau de l’eau
Zw,m m Niveau d’eau mesuré
Zw,m,max m Niveau d’eau maximal mesuré

(suite du tableau à la page suivante)

14 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Catégories géotechniques, définitions et symboles 2

Tableau 1 Symboles utilisés dans les normes NBN EN 1990 [B2] et NBN EN 1997-1 [B8] ainsi que dans le présent
Rapport (suite 2).

Symbole Unité Définition


a ° Angle déterminant la forme du cône d’influence
ab – Facteur d’installation applicable à la résistance à la base
aD – Facteur d’élargissement du diamètre d’un pieu
Facteur d’installation applicable à la résistance au frottement en
as –
compression
Facteur d’installation applicable à la résistance au frottement en
as,i –
compression de la couche i
Facteur d’installation applicable à la résistance au frottement en
at –
traction
β – Facteur de forme applicable à une base de pieu ni circulaire ni carrée
g’ kN/m³ Poids volumique effectif des terres
g’g kN/m³ Poids volumique effectif des terres du cône d’influence
Facteur partiel applicable à la résistance à la base; ce facteur tient
gb – compte de la probabilité des écarts défavorables de la valeur réelle de
la résistance à la base par rapport à sa valeur caractéristique
Facteur partiel applicable aux actions. Ce facteur tient compte de la
probabilité des écarts défavorables de la valeur réelle de l’action par
gF – rapport à sa valeur représentative; il considère en outre les incertitudes
liées au modèle utilisé pour déterminer l’action, ainsi que les varia-
tions géométriques
gGdst – Facteur partiel applicable à l’action permanente déstabilisatrice
Symboles grecs

gGstb – Facteur partiel applicable à l’action permanente stabilisatrice


gQdst – Facteur partiel applicable à l’action variable déstabilisatrice
gRd – Facteur de modèle
Facteur partiel applicable à la résistance au frottement en compres-
sion; ce facteur tient compte de la probabilité des écarts défavorables
gs –
de la valeur réelle de la résistance au frottement par rapport à sa valeur
caractéristique
Facteur partiel applicable à la résistance au frottement en traction; ce
facteur tient compte de la probabilité des écarts défavorables de la
gst –
valeur réelle de la résistance au frottement par rapport à sa valeur
caractéristique
gw kN/m³ Poids volumique de l’eau
di ° Angle de frottement à l’interface entre le fût d’un pieu et la couche i
Facteur relatif à l’influence de la fissuration du sol sur la résistance à la
eb –
base
Facteur qui définit la relation entre la résistance au cône et la résistance
η*p –
au frottement unitaire selon le type de sol (quel que soit le type de pieu)
ϕ’ ° Angle de frottement interne effectif
ϕ’i ° Angle de frottement interne effectif de la couche i
Facteur permettant de vérifier la possibilité d’utiliser des facteurs
k – d’installation (ab et/ou as) plus favorables que ceux du tableau 5
(p. 27) pour certains types de pieux
l – Facteur de réduction applicable aux pieux à base élargie
Facteur permettant de vérifier la possibilité d’utiliser des facteurs de
m –
modèle (gRd2 ou gRd3) plus favorables pour certains types de pieux
(suite du tableau à la page suivante)

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 15
2 Catégories géotechniques, définitions et symboles

Tableau 1 Symboles utilisés dans les normes NBN EN 1990 [B2] et NBN EN 1997-1 [B8] ainsi que dans le présent
Rapport (suite 3).
Symbole Unité Définition
Facteur permettant de vérifier la possibilité d’utiliser des facteurs de
n – modèle (gRd2 ou gRd3) et/ou des facteurs d’installation (ab et/ou as)
plus favorables que ceux du tableau 5 (p. 27)
σ’v kPa Contrainte effective verticale
Symboles grecs

σ’v,i kPa Contrainte effective verticale dans la couche i


Facteur de conversion à prendre en considération dans le cas d’un
w –
essai de pénétration statique avec cône mécanique
Facteur de corrélation qui tient compte, entre autres, de la dispersion
x –
des caractéristiques du sol sur le terrain
cs m Périmètre du fût d’un pieu

16 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
3 RECONNAISSANCE
GÉOTECHNIQUE

3.1 GÉNÉRALITÉS
Pour de plus amples informations au sujet de l’exécution des essais de pénétration statique, de la consi-
gnation des résultats, des directives relatives à la profondeur minimale et au nombre d’essais de pénétra-
tion statique (CPT), nous renvoyons le lecteur aux documents suivants :
• Procédures standards pour la reconnaissance géotechnique : essais de pénétration. Partie 1 : planifica-
tion, exécution et rapportage des résultats [G1]
• Eurocode 7 : calcul géotechnique. Partie 2 : reconnaissance des terrains et essais [B11] et Annexe natio-
nale belge [B12].

Lorsque l’assise des pieux se trouve dans des couches de sol résistantes surmontant des couches moins
résistantes et que ces dernières sont susceptibles d’influencer le comportement des pieux, les essais de
pénétration statique devront au moins atteindre ces couches sous-jacentes.

3.2 TYPE DE CÔNE


Pour le dimensionnement géotechnique basé sur les résultats d’essais de pénétration statique, la réfé-
rence est l’essai effectué à l’aide d’un cône électrique.

Les essais de pénétration statique exécutés avec un cône mécanique (M1, M2 ou M4) sont autorisés, à
condition que la valeur de résistance au cône mesurée soit divisée par un facteur de conversion (ω), comme
indiqué dans le tableau 2. Ces facteurs ont été déterminés par des essais comparatifs sur différents ter-
rains. Néanmoins, si l’on dispose de résultats d’essais comparatifs réalisés sur le site même, on peut en
déduire un facteur de conversion spécifique au terrain en question. Les facteurs de conversion (ω) sont
appliqués à la résistance au cône (qc). La résistance unitaire à la base (qb, voir § 4.3.2, p. 24) et la résis-
tance au frottement unitaire de la couche i (qs,i, voir § 4.3.3, p. 25) sont calculées sur la base de ces valeurs
réduites de la résistance au cône.

Tableau 2 Facteurs de conversion (ω) à appliquer pour réduire la valeur de résistance


au cône mesurée lors d’essais de pénétration statique à l’aide d’un cône mécanique.

Type de sol
Type de cône
Argile tertiaire Autres
M1 1,30 1,00
M2 1,30 1,00
M4 1,15 1,00

3.3 INFLUENCE DES EXCAVATIONS


Une excavation réalisée après l’exécution de l’essai de pénétration statique (CPT) peut avoir un impact
significatif sur la valeur de la résistance au cône. Cette dernière pourrait en effet différer de la valeur qui
aurait été obtenue si l’essai de pénétration statique avait été effectué après l’excavation. C’est pourquoi il
est conseillé de procéder, dans la mesure du possible, aux essais de pénétration statique après l’excava-
tion.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 17
3 Reconnaissance géotechnique

Lorsqu’il s’avère impossible de pratiquer l’essai de pénétration statique après l’excavation, les valeurs de
la résistance au cône mesurées avant l’excavation doivent être réduites comme suit :
• si une ou plusieurs des conditions suivantes sont remplies, aucun facteur de réduction ne doit être
appliqué :
– dans l’argile tertiaire
– pour les pieux à refoulement de catégorie I repris au tableau 5 (p. 27)
– pour les pieux de catégorie II, III ou IV repris au tableau 5 (p. 27) qui ont été installés avant l’excava-
tion
– en cas d’excavation d’une tranchée dont la largeur est égale à maximum 50 % de la profondeur
– lorsqu’une analyse approfondie démontre qu’aucun impact significatif n’est à craindre
• dans tous les autres cas, la résistance au cône sera réduite comme illustré à la figure 3.

niveau (m)

excavation

0 0,0 0,5 1,0 qc,corr/qc (-)

-Z/2

Fig. 3 Réduction de la résistance au cône qc.

Lorsqu’on calcule la résistance unitaire à la base selon la méthode De Beer (voir § 4.3.2, p. 24), la résis-
tance au cône et la contrainte verticale du terrain due au poids propre du sol sont dans tous les cas égales
à zéro dans la zone située au-dessus du niveau de l’excavation.

18 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
4 PIEUX SOUS CHARGE AXIALE
DE COMPRESSION

4.1 GÉNÉRALITÉS
Pour démontrer qu’une fondation sur pieux est apte à résister à la charge attendue avec une sécurité suffi-
sante pour éviter une rupture géotechnique, il convient de respecter l’inégalité [1] (voir § 7.6.2.1 (1) de la
norme NBN EN 1997-1) [B8]. Il s’agit d’un contrôle ‘GEO’ (rupture ou déformation excessive du terrain dans
lequel la résistance du sol ou de la roche contribue de façon significative à la résistance) selon l’Euro-
code 7 (voir § 2.4.7.1 (1) de la norme NBN EN 1997-1) [B8], soit :
Fc,d ≤ Rc,d [1]
où :
• Fc,d = la valeur de calcul de la charge axiale de compression s’exerçant sur le pieu [kN]
• Rc,d = la valeur de calcul de la capacité portante du pieu sous charge de compression [kN].

La valeur de calcul de la charge axiale de compression (Fc,d) est déterminée par la valeur représentative de
la charge (Fc,rep) multipliée par un facteur partiel relatif aux actions (γF) (voir § 4.2.1).

La valeur de calcul de la capacité portante du pieu sous charge de compression (Rc,d) est déterminée par
la valeur caractéristique de la capacité portante (Rc,k) divisée par un facteur de résistance (γb) pour la résis-
tance à la base ou (γs) pour la résistance au frottement (voir § 4.3.6, p. 30).

En ce qui concerne les pieux sous charge axiale, la capacité portante géotechnique et le contrôle structurel
doivent uniquement être vérifiés selon l’approche 1 (DA1/1) (2).

4.2 VALEUR DE CALCUL DE L’ACTION


4.2.1 GÉNÉRALITÉS

Comme indiqué au § 4.1, la valeur de calcul de la charge axiale de compression (Fc,d) est déterminée par la
valeur représentative de la charge (Fc,rep) multipliée par un facteur partiel relatif aux actions (γF), soit :
Fc,d = Fc,rep . γF. [2]

Les valeurs à prendre en compte pour les facteurs de charge (γF) sont fixées dans la norme NBN EN 1990
ANB [B3]. Pour les situations de calcul permanentes et variables, les valeurs sont reprises au tableau 3
(p. 20). Pour les situations de calcul accidentelles, tous les facteurs de charge sont égaux à 1,00.

Sauf mention contraire explicite, le poids propre du pieu n’est pas pris en compte.

(2) En Belgique, on applique l’approche de calcul 1 (Design Approach 1 ou DA1) de l’Eurocode 7-1 (voir §  2.4.7.3.4.2 de la NBN
EN 1997‑1) [B8]. Cela signifie que deux combinaisons de facteurs partiels (DA1/1 et DA1/2) doivent être vérifiées dans l’inéga-
lité [1]. Compte tenu du choix des valeurs du facteur de charge et du facteur de résistance dans les deux combinaisons, DA1/1 est
toujours déterminante pour les pieux sous charge axiale.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 19
4 Pieux sous charge axiale de compression

Tableau 3 Facteurs de charge (γF) pour les situations de calcul permanentes et variables (DA1/1).
Action γF (DA1/1)
Défavorable (1) 1,35
Permanente
Favorable (2) 1,00
Défavorable (1) 1,50 (3)
Variable
Favorable (2) 0,00
(1) Déstabilisatrice.
(2) Stabilisatrice.
(3) Conformément à l’annexe A2 de la norme NBN EN 1990 [B2], on applique une valeur différente dans
le cas des ponts : le facteur γF est égal à 1,35 pour le trafic routier et à 1,45 pour le trafic ferroviaire.

4.2.2 FROTTEMENT NÉGATIF

4.2.2.1 Généralités

Lorsque les terres autour du pieu se déplacent vers le bas par rapport au fût, elles exercent sur le pieu un
frottement descendant, appelé frottement négatif.

Le tassement du terrain par rapport au pieu peut être lié à la surcharge, au rabattement de la nappe phréa-
tique, à un remblai sur un sol insuffisamment consolidé, etc.

Comme le tassement du pieu représente 10 % du diamètre de sa base à l’état limite ultime (ELU) et que le
frottement négatif ne se manifeste que si le terrain se tasse davantage que le pieu, le frottement négatif se
produira dans certains cas à l’état limite de service (ELS), mais pas à l’état limite ultime (ELU).

4.2.2.2 Calcul du tassement du terrain autour du pieu

Le tassement (y compris celui du niveau du sol) est déterminé au moyen des valeurs caractéristiques du
terrain (constantes de compressibilité C, constantes de gonflement A, poids volumique, etc.) et des valeurs
représentatives de la surcharge.

4.2.2.3 Calcul du frottement négatif en tant que charge additionnelle sur le pieu

Si l’on prend un frottement négatif en considération pour une couche de sol, on ne peut bien entendu tenir
compte d’aucun frottement positif.

Le frottement négatif doit être considéré comme charge additionnelle agissant sur le pieu lorsqu’aucun
tassement du niveau du sol n’est calculé ou que le tassement excède 10 cm après l’installation du pieu.

Si le tassement atteint 2 cm après l’installation du pieu, le frottement négatif aura un impact négligeable
et ne devra par conséquent pas être pris en considération.

Si le tassement atteint 2 à 10 cm après l’installation du pieu, le frottement négatif doit être déterminé par
interpolation linéaire entre sa valeur maximale (100 %) pour un tassement de 10 cm et l’absence de frotte-
ment négatif (0 %) pour un tassement de 2 cm.

Lorsque le tassement reste inférieur à 2 cm après l’installation du pieu, il appartient au concepteur de


décider s’il faut tenir compte ou pas d’un frottement positif.

La zone soumise au frottement négatif dépend du mouvement relatif du pieu par rapport au sol, comme
illustré à la figure 4 (p. 21).

À l’état limite de service (ELS), elle s’étendra en général approximativement jusqu’à la base de la couche
compressible.

20 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Pieux sous charge axiale de compression 4

Si on effectue une vérification ELS distincte pour évaluer l’effet du frottement négatif sur le comportement
en tassement de la fondation, cet effet ne doit pas être pris en compte lorsqu’on contrôle la capacité por-
tante du pieu aux ELU. Toutefois, aucun frottement positif au-dessus du point neutre ne peut être inclus
dans cette vérification.

En revanche, en l’absence de vérification distincte aux ELS pour évaluer l’effet du frottement négatif sur le
comportement en tassement de la fondation, le frottement négatif devra être pris en compte lors du
contrôle de la capacité portante du pieu aux ELU. Dans ce cas, on devra en outre considérer que ce frotte-
ment se manifestera jusqu’à la base de la couche compressible.

Le frottement négatif peut être calculé selon la méthode de la contrainte effective.

tassement force s’exerçant dans le pieu

accroissement dû au
frottement négatif
couche point neutre
meuble

terrain

diminution due au
pieu frottement positif

niveau de la
base du pieu

profondeur profondeur
Fig. 4 Zone soumise au frottement négatif.

n Méthode de la contrainte effective

Le calcul du frottement négatif selon la méthode de la contrainte effective s’effectue à l’aide de la formule
suivante :
Fnk,rep = cs . Σ (hi . Ko,i . tan δi . σ’v,i)
dans laquelle les valeurs du frottement négatif de chaque couche sont additionnées et :
• Fnk,rep = la valeur représentative de la charge due au frottement négatif [kN]
• cs = le périmètre du fût tel que défini au § 2.2.4 (p. 12) [m]
• hi = l’épaisseur de la couche i [m]
• Ko,i = le coefficient neutre de poussée des terres dans la couche i; Ko,i = 1 – sin j’i, où (j’i) est l’angle
de frottement interne effectif de la couche i [°]
• δi = l’angle de frottement à l’interface entre le fût du pieu et la couche i; δi = j’i pour les pieux en béton
moulés dans le sol [°], δi = 0,75 j’i pour les pieux en béton préfabriqués et les pieux à fût en acier [°];
(Ko,i . tan di) ne peut toutefois être inférieur à 0,25
• σ’v,i = la contrainte effective verticale moyenne dans la couche i [kPa].

On utilise les valeurs caractéristiques pour tous les paramètres.

Si le frottement négatif peut se produire sur des pieux placés à proximité les uns des autres, son effet peut
également être calculé à l’aide de la méthode Zeevaert – De Beer [D1, D3].

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 21
4 Pieux sous charge axiale de compression

4.2.2.4 Valeur de calcul du frottement négatif

La valeur de calcul du frottement négatif est définie par la valeur représentative de la charge due au frotte-
ment négatif (Fnk,rep), multipliée par un facteur partiel de 1,0, tant pour la vérification aux ELU qu’aux ELS.

Remarque
Pour la vérification de la résistance structurelle (STR) de la fondation sur pieux aux ELU, la valeur de
calcul du frottement négatif est obtenue en multipliant (Fnk,rep) par un facteur partiel égal à 1,35.

Le frottement négatif ne doit pas être combiné à des actions temporaires. Par actions temporaires, on
entend des charges qui s’exercent sur une période beaucoup plus courte que la durée de vie de la structure
(par exemple, uniquement pendant les travaux de construction ou de réparation). Lorsque des actions
temporaires s’exercent sur le pieu, il y a lieu d’envisager la combinaison la moins favorable parmi celles
énumérées ci-après :
• actions permanentes + actions variables de longue durée + frottement négatif
• actions permanentes + actions variables de longue durée + actions temporaires.

4.2.3 CHARGES ALTERNÉES

Lorsque le pieu est soumis à des charges alternées (c’est-à-dire également à des charges de traction à
l’état limite de service), il convient de vérifier l’effet de ces dernières sur la résistance au frottement. Leur
impact dépend de nombreux facteurs (nombre de cycles, amplitude, etc.). En l’absence de données concer-
nant l’influence des charges alternées sur la résistance au frottement (essais, documents de référence, etc.),
une réduction doit être appliquée comme indiqué au § 4.3.3 (p. 25).

4.3 VALEUR DE CALCUL DE LA CAPACITÉ PORTANTE EN COMPRESSION


4.3.1 INTRODUCTION

La procédure de détermination de la valeur de calcul de la capacité portante d’une fondation sur pieux
(Rc,d) est schématisée à la figure 5 (p. 23). Il convient de suivre les quatre étapes suivantes :
• ÉTAPE 1 : calcul de la capacité portante (résistance à la base et résistance au frottement) à partir de
chaque essai de pénétration statique (CPT) individuel. On applique à cet effet des facteurs d’installa-
tion qui permettent de tenir compte des différences entre les types de pieux (influence du degré de
refoulement ou de la décompression potentielle du sol à la base et le long du fût, effet du frottement
entre le matériau du fût et le sol). L’objectif est d’estimer aussi précisément que possible la capacité
portante réelle d’un pieu installé dans l’axe de l’essai de pénétration statique
• ÉTAPE 2 : calibrage de la capacité portante calculée par l’introduction d’un facteur de modèle tenant
compte des écarts systématiques entre les valeurs calculées et les valeurs réelles, mais aussi de l’incer-
titude des résultats (voir § 2.4.1 (9) de la norme NBN EN 1997-1) [B8]. Le facteur de modèle est déterminé
dans la mesure du possible sur la base d’analyses d’essais de chargement statique de pieux (SLT), de
telle façon que, dans près de 95 % des cas, la capacité portante calculée n’excède pas la valeur réelle.
La capacité portante conventionnelle se définit comme la capacité portante mobilisée lors d’un tasse-
ment de la base du pieu équivalant à 10 % du diamètre de cette dernière. Si toutes les informations
nécessaires à cette analyse ne sont pas disponibles, une estimation sécuritaire de la capacité portante
doit être effectuée. Les valeurs des facteurs de modèle sont déterminées pour chaque catégorie de
pieux (pieux battus, vérinés, vissés ou forés, pieux à tarière continue ou micropieux) et dépendent de la
valeur moyenne et de la dispersion du rapport entre les capacités portantes calculée et mesurée
• ÉTAPE 3 : les étapes 1 et 2 permettent d’évaluer la capacité portante d’un pieu installé dans l’axe d’un
essai de pénétration statique (CPT). Afin de tenir compte de la dispersion des caractéristiques du sol et
du degré d’incertitude à cet égard (lequel dépend entre autres de l’étendue de la reconnaissance géo-
technique), on applique une réduction en introduisant des facteurs de corrélation portant à la fois sur la
valeur minimale et sur la valeur moyenne de la capacité portante calculée. La plus petite des deux

22 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Pieux sous charge axiale de compression 4

valeurs ainsi réduites est déterminante. On tient également compte du fait qu’en cas d’insuffisance de
la capacité portante d’un pieu, la charge peut être transférée aux pieux voisins, à condition que la struc-
ture soit suffisamment rigide. Dans ce cas, la réduction à appliquer sera moindre
• ÉTAPE 4 : l’étape 3 permet d’obtenir une valeur caractéristique de la capacité portante de la fondation
sur pieux, c’est-à-dire une valeur satisfaisante (en théorie) dans 95 % des cas, sous réserve d’une ins-
tallation correcte du pieu. Afin de réduire le risque de rupture à des valeurs généralement admises, des
facteurs de sécurité sont appliqués à la résistance à la base et à la résistance au frottement. Les valeurs
de ces facteurs sont fonction du niveau de contrôle de l’exécution.

La description de chaque étape est présentée en détail ci-après.

N résultats CPT

ÉTAPE 1

Méthode de calcul

N valeurs calculées
Rb,i (résistance à la base)
Rs,i (résistance au
frottement)
ÉTAPE 2
γRd
Calibrage des résistances calculées
Introduction du facteur de modèle

N valeurs calibrées
Rb,cal,i et Rs,cal,i

ÉTAPE 3

Rigidité de la structure,
étendue de la reconnaissance géotechnique,
ξ dispersion des caractéristiques du sol
sur le terrain
Introduction du facteur de corrélation

1 valeur caractéristique
Rb,k + Rs,k = Rc,k
ÉTAPE 4

Probabilité d’écarts défavorables


de la résistance réelle
γb et γs par rapport à la valeur caractéristique
Introduction des facteurs de résistance

1 valeur de calcul
Rb,d + Rs,d = Rc,d

Fig. 5 Diagramme illustrant les différentes étapes de la détermination de la valeur de calcul de la capacité
portante d’une fondation sur pieux.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 23
4 Pieux sous charge axiale de compression

4.3.2 RÉSISTANCE À LA BASE

La résistance à la base (Rb) est déterminée à l’aide de l’expression suivante :


Rb = ab . eb . β . l . Ab . qb [3]
dans laquelle :
• qb = la résistance unitaire à la base, calculée selon la méthode De Beer [D2] [kPa].
Si le calcul est basé sur les résultats d’un essai de pénétration statique réalisé avec un cône méca-
nique, il convient d’appliquer au préalable un facteur de conversion (ω) à la résistance au cône
(qc), tel que décrit au § 3.2 (p. 17).
Le diamètre à prendre en compte dans le calcul de la résistance unitaire à la base (qb) est le dia-
mètre équivalent de la base du pieu (Db,eq) défini au § 2.2.3 (p. 11).
Lorsque les essais de pénétration statique sont effectués au moyen d’un cône électrique, on cal-
culera la moyenne des valeurs de résistance au cône mesurées sur la zone allant de 10 cm en
dessous à 10 cm au-dessus du niveau auquel la capacité portante est calculée.
Si le diamètre équivalent de la base du pieu (Db,eq) n’est pas un multiple de 20 cm, deux calculs
doivent être effectués avec les multiples les plus proches, les valeurs intermédiaires étant ensuite
interpolées de manière linéaire. Certains programmes de calcul réalisent cette opération automa-
tiquement.
Lorsque le diamètre équivalent de la base du pieu (Db,eq) est inférieur à 20 cm, le calcul se fait sur
la base d’un diamètre de 20 cm.
Une description de la méthode De Beer ainsi que divers exemples de calcul sont disponibles sur
le site Internet du GBMS (www.bggg-gbms.be)
• ab = un facteur d’installation empirique tenant compte de l’influence de la méthode d’installation du
pieu dans un sol particulier. Les valeurs de ce facteur sont données au tableau 5 (p. 27) pour les
pieux des catégories I, II et III, et au tableau 6 (p. 28) pour les pieux des catégories IVa, IVb et IVc
• εb = un paramètre qui tient compte de l’effet d’échelle sur la résistance au cisaillement dû à la fissura-
tion du sol :
  Db,eq  
–= εb max 1 − 0,01.  − 1  ;0,476 pour l’argile tertiaire

  Dc  
– εb = 1 pour tout autre type de sol.
(Db,eq) représente le diamètre équivalent de la base du pieu, tandis que (Dc) est le diamètre du
cône de l’essai de pénétration statique (Dc = 0,0357 m pour un cône standard)
• β = un facteur de forme qui considère l’influence de la base non circulaire ou non carrée d’un pieu :
1 + 0,3.a b
– β = pour une base rectangulaire, où (a) et (b) sont respectivement la largeur et la
1,3
longueur de la base du pieu
– β = 0,77 pour les parois
– β = 1 pour une base de pieu circulaire ou carrée
• Ab = la surface de la base du pieu telle que définie au § 2.2.2 (p. 11) [m²]
• λ = un facteur de réduction pour les pieux à base élargie, dont la base engendre une décompression
du sol autour du fût lors de la mise en place du pieu. La valeur de (λ) est déterminée comme suit :
– pour les pieux dont la base élargie est formée en profondeur et ne provoque donc pas de décom-
pression du sol le long du fût : λ = 1,00
– pour les pieux à base élargie préfabriquée, où Db,eq < Ds + 0,05 m : λ = 1,00, (Db,eq) représentant
le diamètre équivalent de la base du pieu, et (Ds) le diamètre du fût
– pour les micropieux : λ = 1
– pour tous les autres pieux à base élargie préfabriquée, on peut déduire la réduction à partir de
la figure 6 (p. 25).

Certains pieux font l’objet d’un agrément technique (ATG) avec certification ou d’une attestation similaire
mentionnant les valeurs applicables de (Db,eq), (Ds), (ab), (β), (Ab) et (λ). Ces valeurs prévalent sur les
valeurs spécifiées dans le présent Rapport.

24 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Pieux sous charge axiale de compression 4

1,0

pieux battus pieux vissés

0,9

0,8

0,7
1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9 2,0
Db,eq²/Ds²
Fig. 6 Facteur de réduction applicable aux pieux à base élargie, dont la base engendre une décompression
du sol lors de l’installation.

4.3.3 RÉSISTANCE AU FROTTEMENT

La résistance au frottement (Rs) est déterminée à l’aide de l’expression suivante :


Rs = cs . ∑ (as,i . αD,i . hi . qs,i) [4]
dans laquelle :
• qs,i = la résistance au frottement unitaire [kPa]
qs,i = 1000 . h*p,i . qc,m,i
• h*p,i = un facteur empirique qui indique le rapport entre la résistance au frottement unitaire de la
couche i (qs,i) et la résistance au cône (qc) selon le type de sol. Ces valeurs sont présentées au
tableau 4 (p. 26)
• qc,m,i = la valeur moyenne de la résistance au cône (qc) dans la couche i [MPa].
Si le calcul est basé sur les résultats d’un essai de pénétration statique réalisé avec un cône
mécanique, il convient d’appliquer au préalable un facteur de conversion à la résistance au cône
(qc), tel que décrit au § 3.2 (p. 17).
Seules les couches influençant le frottement entre le pieu et le sol sont prises en compte.
Si certaines couches présentent une résistance au cône (qc) localement inférieure à 1 MPa, il y a
lieu d’évaluer pour chaque situation distincte si la résistance au frottement des couches supé-
rieures doit ou non être prise en considération.
Dans la mesure du possible, le type de sol déduit à partir des résultats des essais de pénétration
doit être comparé aux données géologiques locales : résultats de forages réalisés dans les envi-
rons, cartes géotechniques ou géologiques, site Internet de la Databank Ondergrond Vlaande-
ren (http://dov.vlaanderen.be), par exemple. Dans le cas d’essais de pénétration statique effec-
tués au moyen d’un cône mécanique, on ne dispose généralement pas de la valeur du coefficient
de frottement (Rf) et on est encore plus dépendant de la connaissance de la géologie locale
• cs = le périmètre du fût tel que défini au § 2.2.4 (p. 12) [m]
• as,i = un facteur d’installation empirique relatif à la couche i, qui prend en compte l’influence de la
méthode d’installation du pieu dans un sol particulier, mais aussi la rugosité du fût. Ces valeurs
sont indiquées dans le tableau 5 pour les pieux des catégories I, II et III (p. 27) et dans le tableau 6
pour les micropieux de catégorie IV (p. 28).
Lorsque le pieu est soumis à des charges alternées (c’est-à-dire également à des charges de
traction à l’état limite de service), il convient de vérifier l’effet de ces dernières sur la résistance
au frottement (Rs). Leur impact dépend de nombreux facteurs (nombre de cycles, ampli-
tude, etc.). En l’absence de données concernant l’influence des charges alternées sur la résis-
tance au frottement (essais, documents de référence, etc.), la valeur de (as,i) mentionnée dans
les tableaux 5 (p. 27) et 6 (p. 28) doit être réduite d’un facteur 1,33
• αD,i = un facteur d’élargissement du diamètre du fût pour la couche i, qui prend en compte l’effet des
injections secondaires de coulis en présence de micropieux (catégorie IV). Pour les pieux des
catégories I, II, III, IVa et IVb, (αD,i) est toujours égal à 1. Pour les micropieux de catégorie IVc, on

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 25
4 Pieux sous charge axiale de compression

peut éventuellement appliquer des valeurs (αD,i) supérieures à 1. La valeur de (αD,i) dépend de
divers facteurs (matériau d’injection, type de manchons, paramètres et méthode de postinjec-
tion, diamètre de forage, type de sol, etc.) et ne peut être déterminée de manière absolue. Tou-
tefois, pour les micropieux de catégorie IVc dont la postinjection s’effectue de manière sélective
et répétitive à l’aide de tubes à manchettes et d’un double obturateur, on peut se référer aux
valeurs indicatives figurant dans l’Annexe informative D (p. 45)
• hi = l’épaisseur de la couche i [m].

Certains pieux font l’objet d’un agrément technique (ATG) avec certification ou d’une attestation similaire
mentionnant les valeurs applicables du diamètre du fût (Ds), du périmètre du fût (cs), du facteur d’élargis-
sement (αD,i) et du facteur d’installation pour la résistance au frottement en compression (as). Ces valeurs
prévalent sur les valeurs spécifiées dans le présent Rapport.

Remarque importante
Les facteurs empiriques indiqués dans les tableaux 5 (p. 27) et 6 (p. 28) sont calculés à partir des
résultats d’un nombre limité d’essais de chargement statique de pieux instrumentés (SLT). Pour
certains types de pieux, les résultats d’essai sont inexistants ou insuffisants; on définit alors les
facteurs en analysant leurs similitudes et leurs différences par rapport à d’autres types de pieux,
ainsi que l’impact estimé de celles-ci sur la capacité portante. Dans certains cas (type de sol ou de
pieu particulier) ou dans des ouvrages importants, on peut effectuer au moins deux SLT instrumentés
sur site, afin de déterminer la valeur de ces facteurs. Dans ce cas, les essais de chargement statique
doivent satisfaire aux conditions décrites dans l’annexe B (p. 41).

Tableau 4 Valeurs de la résistance au frottement unitaire (qs) et du facteur (η*p) selon le type de sol.

Type de sol qc [MPa] η*p ou qs [kPa] Rf [%] (1)


1 - 4,5 η*p = 1/30
Argile 3-6%
> 4,5 qs = 150
1-6 η*p = 1/60
Limon 2-3%
>6 qs = 100
Argile sableuse /
1 - 10 η*p = 1/80
Limon sableux
1-2%
Sable argileux /
> 10 qs = 125
Limon argileux
1 - 10 η*p = 1/90
Sable 10 - 20 qs = 110 + 4 (qc - 10) <1%
> 20 qs = 150
(1) Lecoefficient de frottement (Rf) est déterminé à partir d’un essai de pénétration statique réalisé avec un cône électrique. La
valeur de (Rf) aide à déterminer le type de sol. Toutefois, des informations complémentaires (forages avec prise
d’échantillons, essais de reconnaissance, etc.) peuvent également servir à définir le type de sol.

26 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Pieux sous charge axiale de compression 4

Tableau 5 Facteur d’installation applicable à la résistance à la base (ab) et à la résistance au frottement en compres-
sion (as) en fonction du type de pieu (catégories I, II et III) (1).
Base ab Fût as (2)
Type de pieu
Argile Autre sol (10) Argile Autre sol (10)
CATÉGORIE I (3) : PIEUX À REFOULEMENT
PIEUX BATTUS ET PIEUX VÉRINÉS
Pieux préfabriqués en béton sans base élargie 1 1 0,9 1
Pieux moulés dans le sol sans base élargie (4), fût en béton 1 1 0,9 1
plastique
Pieux moulés dans le sol à base élargie (4), fût en béton 1 1 – (5) – (5)
plastique
Pieux moulés dans le sol à base élargie moulée dans le sol, 1 1 1,15 1,15
fût en béton sec
Pieux en acier fermés dans le bas, sans base élargie (4) 1 1 0,6 0,6
Pieux en acier fermés dans le bas, avec base élargie (4) 1 1 – (5) – (5)
Pieux tubés ouverts en acier, situation avec formation de 1 1 0,6 0,6
bouchon (6)
PIEUX VISSÉS DE CATÉGORIE I (7)
Fût en béton plastique 0,8 0,5 0,6 0,6
Avec tubage perdu 0,8 0,5 0,6 0,6
Avec tubage perdu ou temporaire et injection de coulis (8) 0,8 0,5 0,6 0,6
CATÉGORIE II (3) : PIEUX AVEC PEU DE REFOULEMENT OU DE DÉCOMPRESSION DU SOL
PIEUX BATTUS
Pieux tubés ouverts en acier, situation sans formation de 1 1 0,6 0,6
bouchon (6)
Profilés en I et palplanches 1 1 0,6 0,6
CATÉGORIE III (3) : PIEUX AVEC ENLÈVEMENT DU SOL
PIEUX À TARIÈRE CONTINUE (CFA)
0,8 0,5 0,3 0,4
PIEUX FORÉS
Exécutés avec un tubage temporaire 0,8 0,5 0,3 0,5
Exécutés sous fluide de support 0,8 0,5 0,5 0,5
Exécutés sans tubage temporaire ni fluide de support 0,8 – (9) 0,5 – (9)
(1) Pour les pieux qui font l’objet d’un agrément technique (ATG) avec certification ou d’une attestation équivalente, d’autres
valeurs de (αb) et de (αs) que celles énumérées dans ce tableau peuvent être appliquées sous certaines conditions. La
procédure d’obtention d’un agrément technique (ATG) avec certification peut être demandée auprès de l’UBAtc
(www.ubatc.be, info@ubatc.be).
(2) Réduction en cas de charges alternées : voir ci-avant.
(3) Les catégories I, II et III énumérées ici concernent le degré de refoulement ou d’enlèvement du sol lors de la mise en place des
pieux. À ne pas confondre avec les catégories géotechniques (CG) 1, 2 et 3 mentionnées au § 2.1 (p. 9).
(4) La base du pieu est considérée comme élargie en termes de frottement (valeurs de αs réduites), s’il s’agit d’une base élargie
préfabriquée dont le diamètre Db,eq est supérieur à  Ds + 5 cm. L’impact de la base élargie sur la résistance à la base est compris
dans le facteur de réduction λ.
(5) Soit le frottement est démontré à partir d’au moins deux essais de chargement statique réalisés sur chantier sur des pieux
instrumentés (voir Annexe B, p. 41), soit aucun frottement n’est pris en compte.
(6) Pour les pieux tubés en acier qui ne sont pas fermés dans le bas, un bouchon peut se former au fond du tube au moment de
l’insertion du pieu. Lors de la conception, deux situations doivent être examinées :
– situation sans formation de bouchon à la base du tube : le frottement est pris en compte à l’extérieur et à l’intérieur du tube;
la résistance à la base est considérée sur la section d’acier de la base
– situation avec formation de bouchon à la base du tube : le frottement n’est pris en compte qu’à l’extérieur du tube; la
résistance à la base est considérée sur toute la section de la base.
La valeur minimum des deux situations est déterminante pour le calcul.
(7) Uniquement pour les pieux vissés avec des hélices de maximum 10 cm (36/56, p. ex.).
(8) Le diamètre du tube central est au moins égal à la moitié du diamètre de la base du pieu.
(9) La résistance à la base et la résistance au frottement doivent être établies au moyen d’essais de chargement statique de pieux
instrumentés (SLT) réalisés sur site.
(10) Par ‘autres sols’, nous entendons ici les sols courants tels que le limon, le sable, l’argile sableuse ou le limon sableux, le
sable argileux ou le limon argileux.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 27
4 Pieux sous charge axiale de compression

Tableau 6 Micropieux (catégories IVa, IVb et IVc) – Facteur d’installation applicable à la résistance au frottement en
compression (as) et à la résistance à la base (ab) en fonction du type de pieu et du type de sol (1) (2).
CAT. IVa (3) CAT. IVb (4) (6) CAT. IVc (5) (6) (7)
Type de sol
as (9) ab as ab as ab
Argile 1,0 0,5 1,0 0,5 1,5 0,5
Limon 1,5 0,5 2,0 0,5 2,5 0,5
Argile sableuse /
Limon sableux
1,5 0,5 2,5 (8) 0,5 2,5 (8) 0,5
Sable argileux /
Limon argileux
Sable 1,5 0,5 2,5 (8) 0,5 2,5 (8) 0,5
(1) Pour les micropieux qui font l’objet d’un agrément technique (ATG) avec certification ou d’une attestation équivalente, d’autres
valeurs de (αb) et de (αs) que celles énumérées dans ce tableau peuvent être appliquées sous certaines conditions. La
procédure d’obtention d’un agrément technique (ATG) avec certification peut être demandée auprès de l’UBAtc
(www.ubatc.be, info@ubatc.be).
(2) Les valeurs reprises dans ce tableau s’appliquent aux micropieux d’un diamètre (Db) inférieur à 180 mm.
(3) Catégorie IVa : micropieux dont le trou de forage autour de l’armature est rempli par gravité avec du coulis de ciment.
Appartiennent à cette catégorie, sauf mention contraire, les micropieux réalisés avec un tubage temporaire (tiges simples)
muni d’une pointe perdue ou d’une base élargie, ainsi que les micropieux réalisés avec des tiges ou des tubes de renforcement
creux autoforants.
(4) Catégorie IVb : micropieux dont le trou de forage autour de l’armature est injecté sous une pression globale supérieure à la
pression gravitationnelle (généralement 2 à 12 bars). Cette catégorie comprend les micropieux à doubles tiges (forages par
tubage sous fluide de forage) dont le tubage se rétracte progressivement, l’injection de coulis s’effectuant sous une pression
globale à chaque phase de retrait du tubage. Appartiennent également à cette catégorie, sauf mention contraire, les micropieux
réalisés avec un tubage provisoire muni d’une pointe perdue ou d’une base élargie, pour lesquels des mesures sont prises
pour rétablir ou améliorer la relaxation du sol (par exemple, au moyen d’une injection secondaire de coulis avec des tubes
munis d’une ou de plusieurs manchettes).
(5) Catégorie IVc : micropieux à injection répétitive et sélective (effectuée en plusieurs phases dans des zones présélectionnées
bien précises) avec mise en place de tubes à manchettes (TAM) et d’un double obturateur. Contrairement aux catégories
précédentes, ce type de micropieu permet généralement une augmentation de diamètre significative par rapport aux
dimensions de l’équipement de forage.
(6) Il convient de tenir compte du fait que l’effet favorable d’une injection de coulis sous pression à des profondeurs inférieures à
4 m sous le niveau du terrain est plutôt limité. Il est donc nécessaire d’appliquer les facteurs de la catégorie IVa jusqu’à cette
profondeur pour tous les types de micropieux.
(7) Pour les micropieux de la catégorie IVc, on peut utiliser des valeurs de (aD,i) supérieures à 1. La valeur de (aD,i) dépend de
divers facteurs (matériau d’injection, type de manchette, paramètres et méthode de postinjection, diamètre de forage, type de
sol, etc.) et ne peut être déterminée de manière absolue. Toutefois, pour les micropieux de catégorie IVc dont la postinjection
est effectuée de manière sélective et phasée à l’aide de tubes à manchettes et d’un double obturateur, on peut se référer aux
valeurs indicatives figurant dans l’Annexe informative D (p. 45).
(8) Vu le nombre restreint de données empiriques dont nous disposons à ce jour, il convient de limiter le facteur (as) aux valeurs
de la catégorie IVa pour tous les types de micropieux, lorsque (qc) est inférieur à 8 MPa.
(9) Réduction en cas de charges alternées : voir ci-avant.

4.3.4 CAPACITÉ PORTANTE TOTALE

La capacité portante des pieux sous charge de compression (Rc) est égale à la somme de la résistance à la
base (Rb) et de la résistance au frottement (Rs) :
Rc = Rb + Rs. [5]

Afin de s’assurer que la capacité portante calculée est suffisamment sécuritaire (voir § 4.3.1, p. 22), on
applique un facteur de modèle (gRd) dans le calcul de la capacité portante calibrée (Rc,cal) (voir § 2.4.1 (6),
§ 2.4.1 (8), § 2.4.7.1 (6) et § 7.6.2.3 (2) de la norme NBN EN 1997-1) [B8], soit :
Rc,cal = Rc / gRd [6]
où :
• Rc,cal = la capacité portante calibrée des pieux sous charge de compression [kN]
• gRd = le facteur de modèle (gRd1, gRd2 ou gRd3, voir tableau 7, p. 29, et Annexe A, p. 39).

On détermine un facteur de modèle pour chaque type de pieux.

En présence de pieux pour lesquels on ne dispose pas de résultats d’essais de mise en charge de pieux
instrumentés (SLT), le facteur de modèle gRd1 du tableau 7 doit être appliqué dans la formule [6].

28 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Pieux sous charge axiale de compression 4

Tableau 7 Valeurs du facteur de modèle (gRd) en fonction du type de pieu.

Sans SLT : Avec SLT : Avec SLT sur le site :


Type de pieu
gRd1 gRd2 (2) gRd3 (1)
Pieux battus et pieux
1,00 N/A 1,00
vérinés
Pieux vissés 1,30 – (2) 1,00
Pieux à tarière continue
1,35 – (2) 1,10
(CFA)
Pieux forés 1,20 N/A 1,10
Micropieux 1,55 – (2) 1,15
(1) Pour les conditions d’application du facteur de modèle réduit (gRd3), se reporter à l’Annexe A (p. 39).
(2) Le cas échéant, les valeurs et les conditions d’application du facteur de modèle (gRd2) sont stipulées dans un agrément
technique (ATG) avec certification ou une attestation équivalente.

Si au moins deux essais de chargement statique sur pieux instrumentés sont effectués sur site, le facteur
de modèle gRd3 du tableau 7 peut être appliqué dans la formule [6], à condition que les résultats des essais
de mise en charge répondent aux conditions de l’Annexe A (p. 39). Dans ce cas, les essais de chargement
statique sur pieux instrumentés doivent satisfaire aux conditions décrites dans l’Annexe B (p. 41).

Pour les pieux vissés, les pieux à tarière continue (CFA) et les micropieux disposant d’un agrément tech-
nique (ATG) avec certification ou d’une attestation équivalente, il est précisé quel facteur de modèle –
(gRd1) ou éventuellement valeur réduite de (gRd2) – peut être utilisé et dans quelles conditions. Ces
valeurs prévalent sur les valeurs spécifiées dans le présent Rapport. La procédure d’obtention d’un agré-
ment technique (ATG) avec certification peut être demandée auprès de l’UBAtc (www.ubatc.be, info@
ubatc.be).

Les valeurs du facteur de modèle sont mentionnées au tableau 7.

4.3.5 VALEUR CARACTÉRISTIQUE DE LA CAPACITÉ PORTANTE

La valeur caractéristique de la capacité portante des pieux sous charge de compression (Rc,k) est détermi-
née à partir des diverses valeurs calculées et calibrées de la capacité portante (Rc,cal,i), et ce en appliquant
les facteurs de corrélation (ξ3) et (ξ4) respectivement à la valeur moyenne et à la valeur minimum :

(
 Rc,cal ) (
Rc,cal )min 
Rc,k = min 
moyen
; [7]
 ξ3 ξ4 
 

Si
(Rc,cal )min (Rc,cal )moyen , le facteur de corrélation (ξ4) est appliqué à la résistance à la base et à la
<
ξ4 ξ3
résistance au frottement qui correspondent à l’essai de pénétration statique fournissant la capacité por-
tante totale la plus faible. Le facteur de corrélation ne sera donc pas appliqué aux valeurs minimales de la
résistance à la base et de la résistance au frottement, lesquelles peuvent être issues d’essais de pénétra-
tion statique différents.

Les valeurs de (ξ3) et de (ξ4) sont présentées aux tableaux 8 et 9 (p. 30) en fonction du nombre d’essais de
pénétration statique effectués par mètre carré et du nombre de pieux par groupe, en supposant une distri-
bution des essais représentative de l’ensemble du terrain. Les valeurs intermédiaires de la densité des
essais peuvent être interpolées.

Les valeurs applicables aux groupes comprenant plus de trois pieux ne peuvent être utilisées que sur des
structures suffisamment rigides et résistantes pour que les charges puissent être transférées aux pieux
voisins en cas d’insuffisance de la capacité portante d’un pieu (dans une zone plus faible, par exemple).

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 29
4 Pieux sous charge axiale de compression

Tableau 8 Valeurs de (ξ3) à appliquer à la capacité portante moyenne.


Densité des essais de pénétration
Nombre de pieux
1 CPT/10 m² 1 CPT/50 m² 1 CPT/100 m² 1 CPT/300 m² 1 CPT/1.000 m²
1-3 1,25 1,29 1,32 1,36 1,40
4 - 10 1,15 1,19 1,21 1,25 1,29
> 10 1,14 1,17 1,20 1,24 1,27

Tableau 9 Valeurs de (ξ4) à appliquer à la capacité portante minimum.


Densité des essais de pénétration
Nombre de pieux
1 CPT/10 m² 1 CPT/50 m² 1 CPT/100 m² 1 CPT/300 m² 1 CPT/1.000 m²
1-3 1,08 1,17 1,23 1,31 1,40
4 - 10 1,00 1,07 1,13 1,21 1,29
> 10 1,00 1,06 1,12 1,20 1,27

Une structure peut être considérée comme suffisamment rigide et résistante si le tassement maximal local
reste inférieur à 5 mm, lorsqu’on supprime un pieu dans le calcul. Si tel n’est pas le cas, il convient d’appli-
quer les facteurs de corrélation figurant sur la première ligne des tableaux 8 et 9 (un pieu). On utilise par
conséquent les mêmes facteurs de corrélation pour les structures sur deux ou trois pieux que pour celles
reposant sur un pieu.

Lorsque la valeur caractéristique de la capacité portante est issue d’un essai de pénétration statique exé-
cuté dans l’axe du pieu ou à une distance maximum de trois fois le diamètre de la base du pieu (Db), les
facteurs de corrélation (ξ3) et (ξ4) peuvent être considérés comme étant égaux à 1,08.

La méthode des facteurs (ξ) est une méthode simplifiée tenant compte de l’hétérogénéité du terrain, ce qui
signifie que les valeurs peuvent s’avérer assez conservatrices dans le cas d’un terrain très homogène.
D’autres valeurs de (ξ) peuvent être appliquées sous réserve de justification. Il est ainsi possible d’utiliser
des valeurs correspondant à une densité d’essais de pénétration plus importante (une ou deux colonnes plus
à gauche dans les tableaux 8 ou 9). La justification peut prendre la forme d’une analyse statistique permet-
tant de déduire directement la valeur caractéristique, ou d’une étude de la longueur d’autocorrélation.

4.3.6 VALEUR DE CALCUL DE LA CAPACITÉ PORTANTE

On obtient la valeur de calcul de la capacité portante des pieux sous charge de compression (Rc,d) en divi-
sant la valeur caractéristique de la résistance à la base (Rb,k) et de la résistance au frottement (Rs,k) par les
facteurs partiels (gb) et (gs) :
Rc,d = Rb,k/gb + Rs,k/gs. [8]

La valeur de ces facteurs partiels est indiquée dans le tableau 10.

Tableau 10 Valeurs du facteur partiel applicables à la résistance à la base (gb)


et à la résistance au frottement (gs).
Type de pieu gb gs
Pieux battus et pieux vérinés 1,00 1,00
Pieux vissés 1,07 1,00
Pieux à tarière continue (CFA) 1,10 1,00
Pieux forés 1,20 1,00
Micropieux 1,10 1,10

30 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Pieux sous charge axiale de compression 4

Si la mise en œuvre fait l’objet de contrôles de qualité supplémentaires par rapport aux exigences définies
dans les normes d’exécution NBN EN 12699 [B13], NBN EN 1536 [B1] et NBN EN 14199 [B14], des facteurs de
sécurité réduits peuvent être appliqués le cas échéant. L’agrément technique (ATG) ou une attestation
équivalente énonce les règles complémentaires relatives au contrôle de l’installation des pieux en vue
d’accroître le niveau de fiabilité de l’exécution, mais aussi les règles d’utilisation des valeurs réduites de
(gb) et (gs) qui en découlent.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 31
5 PIEUX SOUS CHARGE AXIALE
DE TRACTION

5.1 GÉNÉRALITÉS
Lorsqu’un ouvrage est soumis à une force ascendante en raison d’une contrainte structurelle externe et/ou
d’une pression d’eau, il importe de vérifier si son poids est suffisant pour assurer l’équilibre vertical. Si tel
n’est pas le cas et que l’on place des pieux de traction pour y remédier, la longueur de ces derniers doit être
déterminée de façon à compenser le déséquilibre.

La traction qui s’exerce sur un pieu peut émaner d’une contrainte structurelle externe (cas des culées ou
des piliers, des charges excentrées, des encorbellements, etc.) et/ou d’une pression d’eau ascendante
(tunnels, fouilles, réservoirs d’eau vides, etc.).

Les présentes directives concernent uniquement la capacité portante d’un pieu individuel sous charge de
traction. Dans le cas d’un groupe de pieux, pour lequel il convient de prendre en compte l’effet de groupe
et une éventuelle mise en charge non uniforme, des contrôles complémentaires, qui dépassent le cadre de
ce Rapport, s’imposent. La capacité portante des ancrages ne relève pas non plus du champ d’application
de ce Rapport et sera traitée dans un document distinct.

Le poids propre d’un pieu sous charge de traction peut être pris en considération à condition d’en faire
explicitement mention. Il est alors considéré comme une action permanente stabilisatrice (Gstb).

Deux situations doivent être examinées :


• le pieu est extrait du sol : contrôle de la résistance au frottement en traction le long du fût (voir
§ 5.4, p. 34).
Tout comme pour le dimensionnement des pieux sous charge de compression, il convient de satisfaire
à l’inégalité [9] ci-après (voir § 7.6.3.1 (2) de la norme NBN EN 1997-1) [B8]. Il s’agit d’une situation ‘GEO’
selon l’Eurocode 7 (rupture ou déformation excessive du terrain dans lequel la résistance du sol ou de
la roche contribue de façon significative à la résistance), soit :
Ft,d ≤ Rt,d [9]
avec :
– Ft,d = la valeur de calcul de la charge axiale de traction agissant sur le pieu [kN]
– Rt,d = la valeur de calcul de la capacité portante du pieu sous charge de traction [kN]
• le pieu accompagné d’un certain volume de terres (appelé cône d’influence) est extrait du sol environ-
nant (voir § 5.5, p. 36). Il s’agit d’une situation ‘UPL’ selon l’Eurocode 7, c’est-à-dire d’une perte d’équi-
libre de la structure ou du terrain résultant d’un soulèvement provoqué par la pression de l’eau (pous-
sée d’Archimède) ou par d’autres actions verticales. Dans ce cas, il faut respecter l’inégalité [10] (voir
§ 2.4.7.4 (1) de la norme NBN EN 1997-1) [B8], soit :
Vdst,d ≤ Gstb,d + Rd [10]
avec :
– Vdst,d = la valeur de calcul des actions verticales défavorables (déstabilisatrices) [kN]
– Gstb,d = la valeur de calcul des actions verticales permanentes favorables (stabilisatrices) [kN]
– Rd = la valeur de calcul de la résistance au soulèvement [kN].

Pour plus d’informations concernant ces vérifications, il y a lieu de se référer à l’Annexe E (p. 46).

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 33
5 Pieux sous charge axiale de traction

5.2 CHARGE AXIALE DE TRACTION


La charge axiale de traction résulte d’une contrainte structurelle externe et/ou d’une pression d’eau ascen-
dante.

L’Annexe C (p. 43) formule des directives permettant de déterminer le niveau d’eau et la valeur représenta-
tive de la charge de traction correspondante. La charge de traction engendrée par une pression d’eau est
considérée comme une action permanente.

Les actions permanentes stabilisatrices sont dues au poids propre de la structure et éventuellement au
poids effectif des terres situées au-dessus d’un tunnel ou d’un réservoir. Le poids effectif du sol ne peut
être pris en compte que si l’on ne prévoit pas d’excavation durant la période au cours de laquelle les pieux
sont soumis à la traction.

5.3 CHARGES ALTERNÉES


Lorsque le pieu est soumis à des charges alternées (et donc aussi à des charges de compression à l’état
limite de service), il convient de vérifier l’effet de ces dernières sur la résistance au frottement. Leur impact
dépend de nombreux facteurs (nombre de cycles, amplitude, etc.). En l’absence de données concernant
l’influence des charges alternées sur la résistance au frottement (essais, documents de référence, etc.),
une réduction doit être appliquée comme indiqué au § 5.4.1.

5.4 RÉSISTANCE AU FROTTEMENT EN TRACTION LE LONG DU FÛT : CONTRÔLE ‘GEO’


A l’instar dimensionnement des pieux sous charge de compression et comme mentionné précédemment,
la résistance au frottement en traction le long du fût doit être vérifiée et doit, pour ce faire, satisfaire à
l’inégalité [9] : Ft,d ≤ Rt,d. Il s’agit d’un contrôle ‘GEO’ selon l’Eurocode 7 (rupture ou déformation excessive
du terrain dans lequel la résistance du sol ou de la roche contribue de façon significative à la résistance).
Nous détaillons ci-après les méthodes de calcul des valeurs de (Ft,d) et (Rt,d).

5.4.1 VALEUR CARACTÉRISTIQUE DE LA RÉSISTANCE AU FROTTEMENT EN TRACTION

La résistance au frottement en traction (Rt) est déterminée grâce à la formule suivante :


Rt = cs . Σ (at,i . αD,i . hi . qs,i) [11]
où :
• qs,i, χs, aD,i et hi = voir § 4.3.3 (p. 25)
• at,i = un facteur d’installation empirique relatif à la couche i, qui prend en compte l’influence de la
méthode d’installation du pieu dans un sol particulier, mais aussi la rugosité du fût. Ces valeurs sont
données au tableau 11 (p. 35).

Pour conférer une valeur suffisamment sécuritaire à la capacité portante calculée des pieux sous charge de
traction, on applique un facteur de modèle (gRd) au calcul de la capacité portante calibrée (Rt,cal) (voir
§ 2.4.1 (6), § 2.4.1 (8), § 2.4.7.1 (6) et § 7.6.2.3 (2) de la norme NBN EN 1997-1) [B8], soit :
Rt,cal = Rt / gRd [12]
où :
• Rt,cal = la capacité portante calibrée des pieux sous charge de traction [kN]
• gRd = le facteur de modèle (gRd1, gRd2 ou gRd3, voir tableau 7, p. 29, et Annexe A, p. 39).

Les valeurs du facteur de modèle sont données au tableau 7 (p. 29).

Certains pieux disposent d’un agrément technique (ATG) avec certification ou d’une attestation équiva-
lente précisant la valeur du facteur de modèle (gRd) à appliquer. En l’absence d’un tel document, on utilise
par défaut le facteur (gRd1). La procédure d’obtention d’un agrément technique (ATG) avec certification peut
être demandée auprès de l’UBAtc (www.ubatc.be, info@ubatc.be).

34 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Pieux sous charge axiale de traction 5

Tableau 11 Valeurs du facteur d’installation applicables à la résistance au frottement en traction (at).


Action Facteur d’installation applicable à la résistance au frottement en traction at (2)
Pieux de catégorie I, II et III : as ÷ 1,25
Charge axiale de traction (1)
Pieux de catégorie IV : as ÷ 1,00
Pieux de catégorie I, II et III : as ÷ (1,25 * 1,33)= as ÷ 1,66
Charge de traction alternée (1)
Pieux de catégorie IV : as ÷ (1,00 * 1,33) = as ÷ 1,33
(1) Voir § 5.3 (p. 34).
(2) Dans le cas de micropieux (catégorie IV), les valeurs du tableau ne s’appliquent que si le diamètre (Db) est inférieur à 180 mm
et que la longueur est inférieure à 18 m dans la ou les couches résistantes. Pour les micropieux d’un diamètre (Db) supérieur à
180 mm et/ou si la longueur du micropieu dépasse 18 m dans la ou les couches résistantes, on réalise au moins deux essais
de charge statique pour vérifier leur capacité portante (voir Annexe B, p. 41).

Dans le cas où l’entrepreneur a fait exécuter des essais de chargement statique sur des pieux instrumen-
tés, il peut, sous certaines conditions, appliquer à la résistance à la base et/ou à la résistance au frotte-
ment du type de pieu considéré, outre un facteur de modèle réduit, d’autres facteurs d’installation (ab) (as)
que ceux donnés au tableau 5 (p. 27).

Des facteurs d’installation plus favorables ne sont admis que s’ils sont mentionnés dans un agrément
technique (ATG) avec certification ou une attestation équivalente. La procédure d’obtention d’un agrément
technique (ATG) avec certification peut être demandée auprès de l’UBAtc (www.ubatc.be, info@ubatc.be).

La valeur caractéristique de la capacité portante des pieux sous charge de traction (Rt,k) est déterminée à
partir des diverses valeurs calculées et calibrées de la capacité portante (Rt,cal,i), en appliquant les facteurs
de corrélation x3 et x4 respectivement à la valeur moyenne et à la valeur minimale :
 Rt,cal

(
moyen
)
Rt,cal
min
(

 )
Rt,k = min ; [13]
 ξ3 ξ4 
 
Les valeurs de (x3) et de (x4) sont présentées aux tableaux 8 et 9 (p. 30) en fonction du nombre d’essais de
pénétration statique réalisés par mètre carré et du nombre de pieux par groupe, en supposant une distri-
bution des essais représentative de l’ensemble du terrain. Les valeurs intermédiaires de la densité des
essais peuvent être interpolées.

Les valeurs applicables aux groupes comprenant plus de trois pieux ne peuvent être utilisées que sur des
structures suffisamment rigides et résistantes pour que les charges puissent être transférées aux pieux
voisins en cas d’insuffisance de la capacité portante d’un pieu (dans une zone plus faible, par exemple).
Une structure peut être considérée comme suffisamment rigide si le soulèvement maximal local reste infé-
rieur à 5 mm, lorsqu’on supprime un pieu dans le calcul. Si tel n’est pas le cas, il convient d’appliquer les
facteurs de corrélation figurant sur la première ligne des tableaux 8 et 9 (p. 30) (un pieu). On utilise par
conséquent les mêmes facteurs de corrélation pour les structures sur deux ou trois pieux que pour celles
reposant sur un pieu.

Lorsque la valeur caractéristique de la capacité portante est issue d’un essai de pénétration statique exé-
cuté dans l’axe du pieu ou à une distance maximum de trois fois le diamètre de la base du pieu (Db), les
facteurs de corrélation (x3) et (x4) peuvent être considérés comme étant égaux à 1,08.

La méthode des facteurs (x) est une méthode simplifiée tenant compte de l’hétérogénéité du terrain, ce qui
signifie que les valeurs peuvent s’avérer assez conservatrices dans le cas d’un terrain très homogène.
D’autres valeurs de (x) peuvent être appliquées sous réserve de justification. Il est ainsi possible d’utiliser
des valeurs correspondant à une densité d’essais de pénétration plus importante (une ou deux colonnes
plus à gauche dans les tableaux 8 et 9, p. 30). La justification peut prendre la forme d’une analyse statis-
tique permettant de déduire directement la valeur caractéristique, ou d’une étude de la longueur d’auto-
corrélation.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 35
5 Pieux sous charge axiale de traction

5.4.2 VALEURS DE CALCUL ET CONTRÔLE

On obtient la valeur de calcul de la capacité portante des pieux sous charge de traction (Rt,d) en divisant la
valeur caractéristique de la résistance au frottement en traction (Rt,k) par le facteur partiel (gs,t), soit :
Rt,d = Rt,k / gs,t [14]
(gs,t) étant égal à la valeur (gs) du tableau 10 (p. 30).

La valeur de calcul de la charge axiale de traction (Ft,d) est déterminée en multipliant la valeur représenta-
tive de la charge axiale de traction (Ft,rep) par un facteur partiel relatif aux actions (gF), soit :
Ft,d = Ft,rep * gF [15]
(gF) étant égal à la valeur indiquée au tableau 3 (p. 20).

Comme stipulé au § 4.1 (p. 19), le contrôle doit être effectué uniquement selon la combinaison 1 de
l’Approche 1 (DA1/1). Il convient de respecter l’inégalité [9] exposée au § 5.1 (p. 33), soit : Ft,d ≤ Rt,d.

5.5 CÔNE D’INFLUENCE : CONTRÔLE ‘UPL’


La situation dans laquelle le pieu accompagné d’un certain volume de terres (appelé cône d’influence) est
extrait du sol environnant doit être vérifiée et satisfaire à l’équation [10] du § 5.1 (p. 33) : Vdst,d ≤ Gstb,d + Rd.

Il s’agit d’une situation ‘UPL’ ou uplift selon l’Eurocode 7, c’est-à-dire d’une perte d’équilibre de la structure
ou du terrain due à un soulèvement provoqué par la pression de l’eau (poussée d’Archimède) ou par
d’autres actions verticales. Le poids stabilisant des terres du cône d’influence est considéré comme une
résistance. En règle générale, la résistance au frottement à la surface du cône n’est pas prise en considé-
ration. On applique en outre un facteur de modèle (voir § 5.5.2, p. 37).

Comme précisé ci-avant (voir § 5.1 p. 33), cette vérification ne concerne ici que les pieux individuels.

5.5.1 POIDS DU CÔNE D’INFLUENCE

La forme du cône d’influence est déterminée comme illustré à la figure 7 (p. 37). La taille de l’angle (a)
dépend de l’angle de frottement interne effectif du sol (ϕ’), de la résistance au cône du sol (qc) et de la
catégorie du pieu (voir tableau 5, p. 27). Elle est spécifiée au tableau 12.

Tableau 12 Taille de l’angle (α).


Résistance au cône (qc) Pieux (1) α [°]
< 1 MPa Catégories I, II, III 0
Catégories I et IV 2/3 . ϕ’
≥ 1 MPa
Catégories II et III 1/2 . ϕ’
(1) Pour plus d’informations au sujet des différentes catégories de pieux, nous renvoyons au tableau 5 (p. 27).

Remarques
Les pieux à base élargie se comportent plutôt comme des ancrages à corps mort (plate anchors) [D4].
Dans certains cas, le poids d’un cône d’influence agissant plus haut que la base du pieu, combiné à
la résistance au frottement le long de la section du pieu située sous ce point de sollicitation peut
constituer la situation déterminante. Au besoin, cette situation sera vérifiée à l’aide de la for-
mule [10] (p. 33).

36 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
Pieux sous charge axiale de traction 5

qc < 1 MPa Vg Vg

qc ≥ 1 MPa a a

pieu isolé pieu individuel dans


un groupe de pieux

Fig. 7 Forme du cône d’influence.

Le poids volumique des terres du cône d’influence est défini à l’aide du tableau 2.1 de l’Annexe nationale
de l’Eurocode 7 (NBN EN 1997-1 ANB) [B10].

5.5.2 VALEURS DE CALCUL ET CONTRÔLE DU CÔNE D’INFLUENCE

Il convient de respecter l’inégalité [10] du § 5.1 (p. 33) :


Vdst,d ≤ Gstb,d + Rd.

Les valeurs de calcul des charges axiales de traction sont déterminées en multipliant les valeurs représen-
tatives des actions par les facteurs de charge partiels utilisés lors du contrôle ‘UPL’ (voir A.4 de la NBN
EN 1997-1 ANB) [B10].

Si on néglige la résistance au frottement à la surface du cône d’influence et qu’on applique un facteur de


modèle (gRd), l’inégalité [10] devient :
Vg
Gdst .γGdst + Q dst .γQdst − Gstb .γGstb ≤ γGstb .γ'g . [16]
γRd
où :
• Gdst = l’action permanente déstabilisatrice [kN]
• γGdst = le facteur partiel sur l’action permanente déstabilisatrice
• Qdst = l’action variable déstabilisatrice [kN]
• gQdst = le facteur partiel sur l’action variable déstabilisatrice
• Gstb = l’action permanente favorable (stabilisatrice) [kN]
• γGstb = le facteur partiel sur l’action permanente stabilisatrice
• γ’g = le poids volumique effectif des terres du cône d’influence [kN/m³]
• Vg = le volume du cône d’influence [m³]
• gRd = le facteur de modèle.

Les valeurs à prendre en compte pour les facteurs de charge (γGdst), (γGstb) et (gQdst) lors d’un contrôle ‘UPL’
sont indiquées au tableau 13 (p. 38).

La valeur à prendre en compte pour le facteur de modèle (gRd) lors d’un contrôle ‘UPL’ du cône d’influence
s’élève à 1,25. Elle tient notamment compte de l’incertitude liée à la forme du cône d’influence et du fait
que le poids volumique considéré des terres du cône d’influence constitue une valeur caractéristique éle-
vée (voir tableau de la NBN EN 1997-1 ANB) [B10], alors qu’une valeur caractéristique faible est détermi-
nante pour cette vérification.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 37
5 Pieux sous charge axiale de traction

Tableau 13 Facteurs de charge (γGdst), (γGstb) et (gQdst) pour un contrôle ‘UPL’.

Action Symbole Facteur


Défavorable (1) γGdst 1,0
Permanente
Favorable (2) γGstb 0,9
Variable Défavorable (1) gQdst 1,1 (3)
(1) Déstabilisatrice.
(2) Stabilisatrice.
(3) Cette valeur diffère de la valeur informative du tableau A.15 de la norme NBN EN 1997-1 [B8].

38 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
ANNEXE A
Conditions d’application du facteur de
modèle réduit (gRd3) lors des essais de mise
en charge statique sur site

Si au moins deux essais de chargement statique (SLT) répondant au moins aux exigences de l’Annexe B
(p. 41) sont réalisés in situ sur des pieux instrumentés, on peut appliquer le facteur de modèle (gRd3), à
condition de satisfaire aux équations [17] et [18] :
 Rc,m  R 
  ≥ µ.  c,m 
 Rc moyen,exécutant  Rc moyen,groupe

 Rt,m  R  [17]
  ≥ µ.  t,m 
R
 t moyen,exécutant  Rt moyen,groupe

ET :
 Rc,m 
 
 Rc min,exécutant
≥ν
 Rc,m 
 
 Rc max,exécutant
[18]
 Rt,m 
 
 Rt min,exécutant
≥ν
 Rt,m 
 
 Rt max,exécutant
dans lesquelles :
• Rc,m = la valeur mesurée de la capacité portante [kN]. En Belgique, cette valeur est déduite du diagramme
‘charge-tassement’ d’un essai de mise en charge de pieux en compression et assimilée à une charge
correspondant à un tassement de la base d’un pieu de 10 % (Db)
• Rt,m = la valeur de la capacité portante [kN] résultant d’un essai de chargement en traction (voir Annexe B,
p. 41). Pour les pieux des catégories I, II et III, cette valeur peut être extraite du diagramme ‘charge-sou-
lèvement’ d’un essai de chargement sur pieux et assimilée à une charge correspondant à un soulève-
ment de la tête d’un pieu de 10 % (Db). Elle peut également être déduite de la courbe de fluage, par
exemple sous forme d’asymptote, ou de manière conventionnelle dans le cas d’une charge correspon-
dant à un taux de fluage défini. Cette dernière méthode est généralement utilisée pour les pieux de
catégorie IV (micropieux)
• Rc = la valeur calculée de la capacité portante d’un pieu en compression [kN], avec les valeurs de (ab) et
(as) mentionnées au tableau 5 ou 6 (p. 27 et 28)
• Rt = la valeur calculée de la capacité portante d’un pieu en traction, avec la valeur de (at) mentionnée
au tableau 11 (p. 35)
• μ, υ = voir le tableau A.1 (p. 40).
R  R 
Si toutes les valeurs individuelles de  c,m  sont supérieures à  c,m  , l’équation [18]
n’est plus d’application. R
 c exécutant  Rc moyen,groupe

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 39
Tableau A.1 Valeurs des facteurs (μ) et (υ).
u
Types de pieux m Nombre d’essais de mise en charge statique
2 3 4
Pieux vissés 0,95 0,90 0,85 0,80
Pieux à tarière continue (CFA) 0,90 0,85 0,80 0,75
Micropieux 0,90 0,85 0,80 0,75

40 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
ANNEXE B
Exigences minimales relatives aux essais de
chargement de pieux

Pour pouvoir prendre les essais de chargement de pieux en considération et déterminer les facteurs d’ins-
tallation et/ou le ou les facteurs de modèle et/ou les conditions limites, le dispositif d’essai et la réalisa-
tion des essais doivent être conformes à l’un des documents ci-après :
• chargement de pieux en compression : norme NBN EN ISO 22477-1 [B15]. Cette norme d’essai permet
d’utiliser différentes méthodes. La Belgique a opté pour la procédure d’essai en un seul cycle (c’est‑à‑dire
sans déchargement intermédiaire) dans laquelle les paliers de mise en charge sont maintenus constants
pendant une période d’une heure
• chargement de pieux en traction : en attendant la publication de la norme EN ISO 22477-2 [C8], on peut
appliquer la procédure de la norme NF P 94-150-2 [A1], de l’ISSMGE 1985 [I1] ou de la norme NBN EN
ISO 22477-5 [B16]. Cette dernière norme d’essai est utilisée principalement pour les micropieux.

L’organisation de la campagne d’essais, la mise en œuvre de la reconnaissance géotechnique, l’installa-


tion des pieux d’essai, l’exécution et l’analyse des essais ainsi que leur suivi doivent être confiés à un
organisme indépendant.

Les pieux d’essai doivent être instrumentés de façon à obtenir non seulement la résistance à la base et le
frottement total, mais aussi les courbes de mobilisation du frottement unitaire dans les différentes couches
de sol concernées.

On devra disposer au minimum des informations suivantes :


1. un aperçu du ou des sites expérimentaux, de la géologie et de la reconnaissance géotechnique, celle-ci
comprenant au moins un essai de pénétration statique électrique (CPT), effectué de préférence dans
l’axe du pieu ou à une distance maximale de 5 mètres du pieu testé. La reconnaissance géotechnique
doit s’opérer à une profondeur suffisante, à savoir à au moins 5 mètres sous le niveau de la pointe du
pieu. La profondeur de la reconnaissance géotechnique est donnée en mètres DNG (Deuxième Nivelle-
ment général, système de référence de l’altitude en Belgique) ou par rapport à un point de référence
local fixe
2. un aperçu de l’installation du pieu :
– dimensions et capacité du matériel et des équipements utilisés
– procédure d’exécution suivie, paramètres d’exécution – dans le cas de pieux vissés, par exemple :
couple de forage, force d’appui verticale (pull-down), vitesse de pénétration, vitesse de rotation,
vitesse de remontée, pression du bétonnage, etc. –, composition du béton, méthode et durées de
bétonnage, dimensions de la cage d’armature, etc.
– niveaux (niveau du sol naturel, profondeur de forage, etc.) par rapport au même point de référence
que celui utilisé lors de la reconnaissance géotechnique
3. un aperçu du dispositif d’essai :
– type et composition du système de réaction
– distances entre les points d’appui du système de réaction et du pieu d’essai
– types d’appareils de mesure et données d’étalonnage
– distances entre le dispositif d’essai et les balises de référence du système de mesure
– …
4. les résultats d’essai doivent au moins fournir les données suivantes :
– la charge appliquée sur le pieu, le tassement de la tête et de la base du pieu en fonction du temps
– le tassement de la tête du pieu par palier de mise en charge sur une échelle de temps logarithmique
– la courbe de fluage
– l’évolution de la charge axiale en fonction de la profondeur pour chaque palier de mise en charge

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 41
– le diagramme ‘charge-tassement’ de la tête du pieu, distribué entre la résistance à la base et le frot-
tement
– le diagramme ‘charge-tassement’ de la base du pieu, distribué entre la résistance à la base et le
frottement
– les courbes de mobilisation du frottement unitaire dans les couches de sol concernées.

Remarque importante
Les essais de chargement en compression ne sont pas toujours aisés à réaliser sur des pieux de
catégorie IV (micropieux). Cela vaut en particulier pour le centrage de la charge dans le micropieu.
Une simple déviation peut rapidement se traduire par un moment de flexion critique dans la partie
supérieure du micropieu. Pour cette raison, mais aussi du fait que la capacité portante des micro-
pieux provient principalement du frottement le long du fût, il est permis d’effectuer les essais de
chargement sur les micropieux en traction et d’assimiler (αs) à (αt).

42 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
ANNEXE C
Valeurs indicatives du niveau de la nappe et
des charges dues aux pressions d’eau

Valeurs indicatives du niveau d’eau

Le niveau d’eau (Zw) doit être déterminé pour la période au cours de laquelle les pieux sont soumis à la
traction, c’est-à-dire sur la durée de vie de l’ouvrage ou la durée de sa construction (jusqu’à ce que la
charge de la structure soit suffisamment importante pour empêcher toute traction dans les pieux, par
exemple). Pour ce faire, il y a lieu de tenir compte de l’éventualité d’un drainage défectueux, de précipita-
tions abondantes, etc. Les valeurs indicatives du niveau d’eau (Zw) sont fournies au tableau C.1. Les pres-
sions d’eau sont considérées comme des actions permanentes.

Tableau C.1 Niveau d’eau à prendre en compte pour déterminer les pressions d’eau ascendantes.
Mesures disponibles du niveau
Régime de la nappe phréatique Niveau de l’eau Zw [m] (3)
de la nappe (1)
Aucune Niveau du sol naturel
1 mesure Zw,m + 1,50 m
Libre – Sans rabattement
Série de mesures (2) ≥ 6 mois Zw,m,max + 1,00 m
Série de mesures (2) ≥ 1 an Zw,m,max + 0,50 m
Sous pression – Sans rabattement (–) Voir étude hydrogéologique
Avec rabattement (–) Voir étude de rabattement
(1) La mesure s’effectue dans un tube piézométrique sur le terrain.
(2) Une mesure par mois au minimum.
(3) (Z ) est le niveau d’eau à prendre en compte, (Z ) le niveau d’eau mesuré et (Z
w w,m w,m,max) le niveau d’eau maximal mesuré.

Les niveaux d’eau matériellement irréalisables (au-dessus de la surface du sol, par exemple) ne doivent
pas être pris en compte. Si le terrain est situé en zone inondable, il convient toutefois de considérer le
risque d’inondation.

Lors des mesures préalables du niveau d’eau, il importe de s’assurer que les valeurs n’ont pas été affec-
tées par des rabattements mis en place aux alentours.

Charges dues aux pressions d’eau

La valeur représentative de l’action déstabilisatrice à laquelle un pieu est soumis en raison de pressions
d’eau ascendantes est déterminée comme suit :
• pour les accès ouverts et les fouilles (voir figure C.1, p. 44), elle peut être déduite de la pression d’eau (u)
s’exerçant sur la partie inférieure de la dalle (A) : u * A
• pour les volumes fermés tels que les tunnels et les réservoirs clos (voir figure C.2, p. 44), elle peut être
calculée sur la base de la force d’Archimède agissant sur le volume immergé (V) : gw * V.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 43
Remarque
Les dispositions précédentes sont applicables dans la mesure où la pression de l’eau sur la longueur
du pieu suit une évolution hydrostatique en fonction de la profondeur. Si le pieu traverse une couche
imperméable sous laquelle s’exerce une pression d’eau plus élevée, il convient également d’effectuer
un contrôle ‘UPL’ du cône d’influence à ce niveau.

La valeur représentative de l’action stabilisatrice est due au poids propre de la structure et éventuellement
au poids effectif des terres situées au-dessus d’un tunnel ou d’un réservoir. Ce poids effectif ne peut être
pris en compte que s’il n’y a pas d’excavation pendant la période au cours de laquelle les pieux sont sou-
mis à la traction.

Fig. C.1 Charges s’exerçant sur un pieu en traction en raison des pressions d’eau sous
un accès ouvert ou une fouille.

Fig. C.2 Charges s’exerçant sur un pieu en traction en raison des pressions d’eau sous
un tunnel ou un réservoir fermé.

44 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
ANNEXE D (INFORMATIVE)
Valeurs indicatives du facteur (aD)

Pour les micropieux de catégorie IVc dans lesquels les injections de coulis secondaires s’opèrent de façon
sélective (c’est-à-dire en des points présélectionnés) et phasée au moyen de tubes à manchettes (TAM) et
d’un double obturateur, le facteur d’élargissement du diamètre du fût (αD) peut être basé sur les valeurs
utilisées pour les systèmes IRS (injection répétitive et sélective) dans les recommandations T.A. 95 [C9] et
la norme NF P 94-282 [A2] (voir tableau D.1).

Il s’agit de valeurs indicatives supposant une injection de coulis secondaire réalisée sous une pression
supérieure ou égale à la pression limite (pl) (de l’essai pressiométrique) du terrain et (généralement) infé-
rieure à 4 MPa (40 bars).

Les volumes d’injection indiqués dans le tableau D.1 sont purement indicatifs. Les valeurs de (αD) indi-
quées dans ce tableau ne sont pas d’office transposables à d’autres méthodes de postinjection.

La correspondance entre la pression limite (pl) de l’essai pressiométrique et la résistance au cône (qc) de
l’essai de pénétration peut être basée sur les corrélations suivantes :
• sable/gravier : qc = 9 . pl
• limon, argile sableuse / limon sableux, sable argileux / limon argileux : qc = 4 . pl
• argile : qc = 2,65 . pl.

Tableau D.1 Valeurs indicatives du facteur d’élargissement du diamètre (αD) des micropieux de catégorie IVc mis en
œuvre selon un système IRS classique (avec TAM et double obturateur) selon la recommandation T.A. 95 [C9] et la
norme NF P 94-82 [A2] (1).
aD Conditions d’application indicatives
Type de sol IRS Dosage E/C
Volume normal d’injection de coulis Vi
(en principe pi ≥ pl) du coulis
Gravier 1,8 1,5 Vs
Gravier sableux 1,6 à 1,8 1,5 Vs
Sable graveleux 1,5 à 1,6 1,5 Vs
Sable gros 1,4 à 1,5 1,5 Vs 1,7 à 2,4
Sable moyen 1,4 à 1,5 1,5 Vs
Sable fin 1,4 à 1,5 1,5 Vs
Sable limoneux 1,4 à 1, 5 1,5 à 2 Vs
Limon 1,4 à 1,6 2 Vs
1,7 à 2,4
Argile 1,8 à 2 2,5 à 3 Vs
Marne 1,8 1,5 à 2 Vs dans le cas d’une couche compacte
Succession de couches
1,8 2 à 6 Vs ou plus si fragmenté
calcaires et de marne 1,7 à 2,4
Craie altérée ou
1,8 1,1 à 1,5 Vs dans le cas d’une couche microfissurée
fragmentée
Roche altérée ou
1,2 2 Vs ou plus dans le cas d’une couche facturée 1,7 à 2,4
fragmentée
(1) IRS = injection répétitive et sélective.
Le volume d’injection Vs est lié au périmètre (αD . χ) et est purement indicatif.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 45
ANNEXE E
Justification des contrôles de pieux sous
charge axiale de traction

Conformément à l’Eurocode 7, les pieux sous charge axiale de traction doivent faire l’objet des vérifications
suivantes aux ELU :
• GEO DA1/1 : vérification de la résistance au frottement en traction le long du fût selon la combinaison 1
de l’approche 1
• GEO DA1/2 : vérification de la résistance au frottement en traction le long du fût selon la combinaison 2
de l’approche 1
• frottement ‘UPL’ : vérification de la résistance au frottement en traction le long du fût à l’aide des coef-
ficients de pondération ‘UPL’ (uplift – soulèvement)
• cône d’influence ‘UPL’ : vérification du cône d’influence dans le cas où le pieu accompagné d’un certain
volume de terre (cône d’influence) est extrait du sol environnant.

Nous supposons une situation dans laquelle un pieu est soumis à une traction axiale en raison de la pres-
sion de l’eau et d’une charge externe de traction. Dans ce cas, on a :
• Udst,rep / Udst,d = la valeur représentative / valeur de calcul de la force ascendante déstabilisatrice due à
la pression de l’eau
• Gdst,rep / Gdst,d = la valeur représentative / valeur de calcul de toute autre charge permanente déstabili-
satrice ascendante (traction) non causée par la pression de l’eau
• Qdst,rep / Qdst,d = la valeur représentative / valeur de calcul de toute autre charge variable déstabilisa-
trice ascendante (traction) non causée par la pression de l’eau
• Gstb,rep / Gstb,d = la valeur représentative / valeur de calcul de la charge stabilisatrice descendante (com-
pression)
• Rt,k / Rt,d = la valeur caractéristique / valeur de calcul de la capacité portante du pieu sous charge de
traction (due au frottement le long du fût)
• Rk / Rd = la valeur caractéristique / valeur de calcul de la résistance au soulèvement (uplift).

L’équilibre général à respecter à l’ELU – GEO est décrit comme suit :


Ft,d ≤ Rt,d ou Udst,d + Gdst,d + Qdst,d – Gstb,d ≤ Rt,d.

Avec les coefficients de pondération GEO DA1/1 et GEO DA1/2, cela donne :
• GEO DA 1/1: 1,35 Udst,rep + 1,35 Gdst,rep + 1,50 Qdst,rep – 1,00 Gstb,rep ≤ Rt,k / 1,00 [E.1]
• GEO DA 1/2: 1,00 Udst,rep + 1,00 Gdst,rep + 1,10 Qdst,rep – 1,00 Gstb,rep ≤ Rt,k / 1,35. [E.2]

L’équilibre général à respecter à l’ELU – UPL est décrit comme suit :


Vdst,d ≤ Gstb,d + Rd ou Udst,d + Gdst,d + Qdst,d – Gstb,d ≤ Rd.

En utilisant les coefficients de pondération UPL (voir tableau 13, p. 38, pour les facteurs de charge et NBN
EN 1997-1:ANB [B10] pour la sécurité partielle sur la résistance) et en supposant que le pieu est extrait du
sol (donc Rk = Rt, résistance due au frottement le long du fût), on obtient :
• frottement UPL : 1,00 Udst,rep + 1,00 Gdst,rep + 1,10 Qdst,rep – 0,90 Gstb,rep ≤ Rt,k / 1,40. [E.3]

46 CSTC-Rapport n° 20 – 2020
En utilisant les coefficients de pondération UPL (voir tableau 13, p. 38) et en supposant :
– que le pieu accompagné d’un volume de terre Vg (cône d’influence) est extrait du sol environnant et que
le poids de ce cône est considéré comme une charge stabilisatrice descendante
– qu’on applique au poids de ce cône un facteur de modèle (gRd) de 1,25
– et que l’on néglige le frottement le long du cône (Rk = 0),
on obtient :
• cône d’influence UPL :
1,00 Udst,rep + 1,00 Gdst,rep + 1,10 Qdst,rep – 0,90 Gstb,rep ≤ 0,90 gg’ . Vg / gRD ≈ gg’ . Vg / 1,40. [E.4]

Étant donné que :


• la vérification [E.1] est toujours déterminante par rapport à la vérification [E.2]
• et que la vérification [E.3] est très similaire à la vérification [E.2],
il a été décidé de retenir uniquement les vérifications GEO DA1/1 [E.1] et cône ‘UPL’ [E.4] pour les pieux
sous charge axiale de traction.

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 47
BIBLIOGRAPHIE

A
Association française de normalisation (AFNOR)
A1 NF P 94-150-2 Sols : reconnaissance et essais. Essai statique de pieu isolé sous effort
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A2 NF P 94-282 Calcul géotechnique. Ouvrages de soutènement. Écrans. Paris, AFNOR,
mars 2009.

B
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B2 NBN EN 1990:2002 Eurocodes structuraux. Eurocodes : bases de calcul des structures.
B3 NBN EN 1990 ANB:2013 Eurocode 0. Bases de calcul des structures. Annexe nationale.
B4 NBN EN 1992-1-1:2005 Eurocode 2 : calcul des structures en béton. Partie 1-1 : règles
générales et règles pour les bâtiments (+AC:2010).
B5 NBN EN 1992-1-1 ANB:2010 Eurocode 2 : calcul des structures en béton. Partie 1-1 : règles
générales et règles pour les bâtiments. Annexe nationale.
B6 NBN EN 1992-2:2005 Eurocode 2. Calcul des structures en béton. Partie 2 : ponts en
béton. Calcul et dispositions constructives (+ AC:2008).
B7 NBN EN 1992-2 ANB:2014 Eurocode 2 : calcul des structures en béton. Partie 2 : ponts en
béton. Calcul et dispositions constructives. Annexe nationale.
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B10 NBN EN 1997-1 ANB:2014 Eurocode 7 : calcul géotechnique. Partie 1 : règles générales.
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terrains et essais (+ AC:2010).
B12 NBN EN 1997-2 ANB:2013 Eurocode 7 : calcul géotechnique. Partie 2 : reconnaissance des
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refoulement du sol.
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B15 NBN EN ISO 22477-1:2019 Reconnaissance et essais géotechniques. Essais de structures
géotechniques. Partie 1 : essais de pieux. Essai de chargement statique en compression
(ISO 22477-1:2018, version corrigée 2019-03).
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géotechniques. Partie 5 : essais de tirants d’ancrage (ISO 22477-5:2018).

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Pieux vissés avec un fût en béton plastique. Pieux Fundex®, 2014.
C3 Infofiche n° 67.5.1.2.1.2 Fiches d’exécution pour les pieux à refoulement (catégorie I).
Pieux vissés avec un fût en béton plastique. Pieux Atlas, 2014.
C4 Infofiche n° 67.5.1.2.1.3 Fiches d’exécution pour les pieux à refoulement (catégorie I).
Pieux vissés avec un fût en béton plastique. Pieux GVS (Olivier), 2014.
C5 Infofiche n° 67.5.1.2.1.4 Fiches d’exécution pour les pieux à refoulement (catégorie I).
Pieux vissés avec un fût en béton plastique. Pieux GVS (De Waal), 2014.
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Pieux vissés avec un fût en béton plastique. Pieux Omega, 2014.

Comité européen de normalisation (Genève, CEN, www.cen.eu)


C7 EN ISO 22477-1:2018 Reconnaissance et essais géotechniques. Essais de structures
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I1 ISSMGE Subcommittee on Field and Laboratory testing. Suggested method ‘Axial Pile
Load test – part 1: static loading’ (reprint from Geotechnical Testing Journal, June 1985).

Le lecteur trouvera sur le site de l’Antenne Normes ‘Eurocodes constructifs’ (www.normes.be) les
informations les plus récentes concernant les différents Eurocodes et leurs Annexes nationales.

Pour de plus amples informations au sujet de la géologie locale et des résultats de forages et
d’essais de pénétration réalisés dans un sol, nous renvoyons au site Internet de la Databank
Ondergrond Vlaanderen (http://dov.vlaanderen.be).

CSTC-Rapport n° 20 – 2020 51
Editeur responsable : Olivier Vandooren
CSTC, Rue du Lombard 42
1000 Bruxelles

Traduction : M. Brixhe, A. Volant


Mise en pages : D. Van De Velde
Dessins : R. Hermans

D/2020/0611/07
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tés techniques, les activités de recherche sont menées en parfaite symbiose avec les besoins
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