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Naissance d’un Tueur


Daniel Saint-Jean
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Cet ebook a été mis en ligne par Edition999

© Daniel Saint-Jean, 2020

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Quand on est un enfant, on n’imagine pas qu’un jour, on deviendra peut-


être un tueur. Pourquoi un enfant gentil, doux, attentionné, affectueux se
transforme en un tueur sans pitié et imagine des scénarios
machiavéliques pour satisfaire sa vengeance. Clément Lambert n’est pas
né avec les gènes d’un meurtrier. Les évènements de la vie ont fait de lui
un tueur en série. Ses parents ne lui ont jamais tendu les bras pour qu’il
puisse s’y blottir quand il cherchait désespérément un peu de tendresse.
Son père Claude était très occupé à se remplir d’alcool et à frapper
Jeanne la maman deClément. Elle passait tout son temps à cacher ses
blessures. Ils habitaient un petit village près de la forêt Landaise. Ginette
était leur unique voisine, c’était une dame de soixante-dix ans qui vivait
seule dans une petite maison. Quand elle croisait les parents de Clément
elle les saluait mais jamais elle ne discutait avec eux ; Elle devait
sûrement entendre Claude lors de ses innombrables crises. Clément se
souvient que le jour de ses huit ans, sa mère se trouvait dans sa chambre
et avait beaucoup de mal à respirer car, son mari avec ses grosses mains,
lui serrait la gorge. Clément était derrière son père et lui tirait la chemise
pour qu’il lâche prise et il criait « Papa arrête ! Tu lui fais du mal ! » Il
reçut une énorme gifle qui le projeta sur le sol. Il se releva, et à toutes
jambes partit se cacher dans sa vieille barrique à vin, qui se trouvait à
proximité d’un gros buisson, face à la cuisine. Quand il avait très peur, il
se glissait à l’intérieur, fermait le couvercle, et ainsi avait l’impression
d’être en sécurité. Il mettait ses mains sur ses oreilles pour ne plus
entendre les cris. Un jour, il est allé chez sa voisine en donnant plusieurs
coups contre sa porte pour qu’elle lui ouvre, ce qu’elle n’a jamais fait. En
partant, il se retourna et vit le rideau de la fenêtre bouger légèrement.
C’était un mardi soir et son père revenait du bistrot. Comme d’habitude,
il était ivre et demanda à Jeanne de lui servir un verre de vin.
Maladroitement, elle trébucha et renversa le liquide sur le pantalon de
son mari. Dans une grande colère, il se leva de sa chaise, attrapa Jeanne
par les cheveux et la projeta contre le mur avec beaucoup de force. Quand
il eut fini, sa femme glissa le long du mur, ses cheveux laissant une
traînée rouge sur la tapisserie. Elle était sur le carrelage, son corps
tressautait, puis elle ne bougea plus. Ses yeux étaient grands ouverts et ils
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fixaient Clément, c’était la première fois que le regard de sa mère lui


faisait horriblement peur. Il suppliait son père :
— Vite papa ! Appelle les pompiers ! Maman saigne beaucoup !
— Écoute-moi Clément ! Quand les pompiers seront là, tu n’ouvres pas la
bouche, tu me laisses parler. Si jamais tu as le malheur de me contrer, je
ferais la même chose avec toi. Tu as bien compris le message !
— Oui papa, j’ai compris.
Claude prit le temps de changer de pantalon, de prendre l’ampoule du
plafond avec son mouchoir, de la mettre dans la main de Jeanne pour les
empreintes et ensuite de la casser à côté d’elle. Les secours arrivèrent très
vite, mais il était trop tard, la maman de Clément était décédée. La police
arriva quelques minutes après l’ambulance. Le commandant Nevard
demanda à Claude :
— Que s’est-il passé ? Vous pouvez m’expliquer ?
— Quand je suis arrivé, ma femme était montée sur la table de la cuisine
pour changer l’ampoule. Je l’avais déjà prévenue que cela était dangereux
parce que la table est bancale. Quand elle m’a entendu arriver, elle s’est
retournée vers moi et a perdu l’équilibre. J’ai couru pour essayer de la
rattraper, mais il était trop tard, en tombant sa tête a cogné la cloison, je
pensais qu’elle s’était juste assommée, j’ai pris peur quand j’ai vu du sang
sur le mur et j’ai vite appelé de l’aide. Heureusement, mon fils était dans
sa chambre.
Le commandant regarda Clément sans lui poser aucune question et
s’adressa de nouveau à son père :
— Votre enfant devrait regagner sa chambre le temps que les pompiers
enlèvent le corps.
Les gendarmes sont partis sans demander plus d’explications. Ils avaient
gobé l’histoire de son père. Clément a attendu que tout le monde soit
parti pour sortir de sa chambre. Il était dans le couloir, il redressait tout
son corps pour se grandir, il serrait ses petits poings et il regardait son
père sans baisser les yeux. Il n’avait plus sa maman maintenant, il allait
vivre avec un assassin. C’est à ce moment précis, qu’il a ressenti une très
grande frustration mêlée de colère. Quand Claude a ouvert sa grande
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bouche, il a sursauté, il avait l’impression que sa voix raisonnait dans


toute la maison.
— L’école c’est fini ! Je veux que tu t’occupes de la lessive, des repas et du
ménage. Tu vas remplacer ta mère.
— Non ! Jamais. C’est de ta faute si maman est morte !
Il partit vite se cacher dans sa barrique et quelques minutes plus tard,
Claude cloua le couvercle. Clément était prisonnier, enfermé dans son
petit refuge. Il entend encore son père lui dire :
— Ici ! C’est moi qui commande. Dans quelques jours, tu vas me
demander pardon et tu vas me supplier de te libérer. Si jamais tu avais
envie de crier, je te préviens, je mettrais le feu à la barrique. A bientôt
mon fils.
Clément ne voulait pas céder, il ne voulait pas faire comme sa mère.
Heureusement pour respirer, il avait le trou de bonde et il pouvait voir
l’extérieur. La première nuit, il a pu dormir, il avait un peu d’espoir, il
pensait que sa voisine l’avait vu se cacher et qu’elle allait venir le libérer.
Le jour se levait, il avait mal à l’estomac, depuis hier après midi, il n’avait
rien mangé. Il a attendu que son père parte travailler pour tambouriner
de toutes ses forces contre le bois de la barrique. Toute la journée, il est
resté à écouter le plus petit bruit. Il avait faim et soif. Claude est revenu
au coucher du soleil avec deux hommes. Clément pouvait voir l’intérieur
de sa maison, la lumière était allumée. Pendant une bonne partie de la
nuit, les trois ombres n’ont fait que boire, rire et chanter. Quand les deux
hommes furent partis, il vit la lumière d’une lampe électrique se
rapprocher de lui. C’était son père, qui tenait dans sa main cette lumière
d’espoir.
— Alors fiston ! Tu as réfléchi. Tu vas t’occuper de la maison ?
— Non ! Je ne veux pas.
Il se demande encore pourquoi cette nuit-là, il a refusé. Le lendemain,
Claude installa au pied de la barrique une bouteille d’eau, il passa un
petit tuyau dans le trou de bonde, et dit :
— Voilà ! Si tu veux boire, tu aspires dans le tuyau. Tiens ! Je te donne un
peu de pain.
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Au bout de quatre jours cela devenait insupportable. Il ne pouvait plus


rester avec son pantalon mouillé par son urine et surtout par la grosse
envie qu’il n’avait pas pu retenir. Ses fesses commençaient sérieusement
à le brûler. Pour la première fois, il lui tardait que son père revienne.
C’était incroyable, inimaginable, mais, quand il vit arriver Claude sur son
scooter, il s’écria :
— Papa ! Viens vite, je veux te parler.
— Tu as un problème Clément ? Je t’écoute.
— Je voudrais que tu me sortes de cette barrique.
— Comment ! Je n’ai pas bien compris ce que tu viens de me dire.
— S’il te plaît papa, ouvre le couvercle. Je ferai tout ce que tu me
demanderas.
— Protège-toi le visage ! Tu vas sortir dans deux secondes !
Il donna un grand coup dans la barrique qui se brisa en mille morceaux.
Avec difficulté, Clément se redressa, son dos le faisait souffrir. Son père
le regarda de la tête aux pieds en lui disant :
— Déshabille-toi entièrement.
Il s’empara du tuyau d’arrosage pour le laver. L’eau du puits était glacée,
Clément regardait son père qui l’arrosait. Il avait envie de hurler et de
retourner sa colère contre cet homme qui n’était plus rien pour lui. Du
haut de ses huit ans, il décida d’attendre quelques années de plus pour se
venger, il était hors de question pour Clément que cet animal ne soit pas
puni. Quand Claude eut fini de l’asperger, il emmena son fils dans la
cuisine en le tirant par les cheveux.
— Tu vas rester debout devant moi le temps que tu sèches. Moi, je vais en
profiter pour manger.
C’était horrible pour cet enfant d’être nu devant un homme qui mange
comme une bête et qui vous regarde avec un demi-sourire. Clément avait
très faim, alors il demanda :
— Papa s’il te plaît, puis-je avoir un petit morceau de pain ?
— Non ! Tu mangeras plus tard. Maintenant, tu peux aller dans ta
chambre et redresse-toi quand tu marches. Demain matin, il faudra que
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tu te lèves à six heures pour préparer mon petit-déjeuner et surtout ne


me réveille pas en faisant trop de bruit. Si jamais mon café est brûlant, je
te le jette à la figure. À présent, tu dégages, je t’ai assez vu.
Il avait envie de quitter cet enfer au plus vite. Il ne l’a pas fait, la police
l’aurait très vite retrouvé. Il ne pouvait pas se réfugier chez la voisine, elle
aurait appelé son père aussitôt. Alors, il a pris son courage à deux mains
et pendant des années, il a supporté les gifles et les brimades. De temps
en temps, il trouvait un moment pour aller sur la tombe de sa mère. Il
n’avait pas d’argent pour lui offrir des fleurs, alors quand il passait
devant des tombes bien fleuries, il en profitait pour en prendre quelques-
unes. La tombe de Jeanne n’avait aucune plaque, ce n’était qu’un tas de
sable avec une croix plantée de travers. Ce jour-là, il lui fit une promesse :
« Maman, je te jure que je vais te venger, cette ordure va payer. » Un soir,
alors que Claude était couché sur son lit ivre mort, Clément s’est
approché de lui, tenant dans sa main un marteau. Quand il a levé le bras
pour le frapper, il a pensé qu’il allait lui rendre service. À cet instant, il
aurait pu le tuer, mais a préféré attendre et élaborer un plan pour le voir
souffrir en prison. Il l’a laissé là, complètement saoul et avant de quitter
la chambre, il a regardé son père et lui a craché au visage. Les années
passèrent…
Dans un mois, il allait avoir dix-huit ans et il commençait déjà à
surveiller Ginette. Il voulait surtout savoir si elle se couchait toujours à la
même heure. Pendant une semaine, discrètement, il l’observait. Avant de
passer à l’acte, il fallait qu’il récupère l’ADN de son père. Cela a été facile,
il a attendu qu’il ait fini sa bouteille et qu’il parte s’allonger sur son lit
pour récupérer un semblant de normalité. En faisant très doucement, il
lui prit deux ou trois cheveux, il était obligé de les prendre à la source
parce qu’il n’avait pas de brosse ni de peigne, il ne se coiffait jamais. C’est
dans la corbeille à linge sale qu’il a trouvé les slips de Claude. Il récupéra
quelques poils pubiens. Maintenant, il lui restait le plus difficile,
assassiner Ginette. Dès trois heures du matin, il enfila une combinaison
noire et des gants. Il était devant la porte de sa voisine et avec un fil de
fer, força la serrure. Une fois à l’intérieur, il s’approcha à petits pas vers
la chambre de Ginette. Elle dormait sur le dos, lui debout devant son lit,
tenait dans sa main un vieux couteau rouillé, quand soudain il fut pris de
tremblements. Figé par la peur, il fit demi-tour puis il pensa à la
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promesse faite à sa mère. Il revint comme un fou auprès de Ginette, plus


rien ne pouvait l’arrêter. Il lui asséna un premier coup de couteau mais la
lame ne pénétra pas entièrement ; Ginette essaya de se défendre, elle
criait, alors, Clément paniqua et pris le manche du couteau avec ses deux
mains, et de toutes ses forces la poignarda à nouveau. Il avait réussi, elle
ne bougeait plus, elle était morte. Près de sa tête, il déposa les quelques
cheveux de son père, il lui baissa sa culotte jusqu’aux genoux et déposa
les poils de son père sur le drap. Il essuya les traces sur le manche du
couteau dont la lame était toujours dans le corps de la victime. En
partant, il laissa la porte d’entrée entre-baillée. Il enleva sa combinaison
et les gants tachés de sang. Après avoir mis le tout dans une poche, il la
jeta dans la poubelle de Ginette. Il rentra chez lui, son père dormait
toujours profondément. Clément se coucha sur son lit, se mit à rire et
pleurer à la fois, tout en serrant les dents pour ne pas hurler ; Il n’avait
jamais ressenti une telle excitation. Le jour allait se lever, il fallait qu’il
prépare le petit déjeuner de son père. Quand Claude arriva dans la
cuisine, il bouscula Clément et s’installa sur sa chaise. Le temps qu’il se
restaure, Clément regarda par la fenêtre la maison de sa voisine. Il
attendit que son père parte travailler et que les éboueurs passent pour
prévenir la police :
— Bonjour, je vous appelle parce que la dame âgée qui habite près de
chez moi n’a pas encore ouvert ses volets, et je trouve cela étrange. Il me
semble que sa porte d’entrée est légèrement ouverte.
— Vous me donnez votre nom et votre adresse je vous prie.
— Heu, oui pardon. Je suis Clément Lambert, j’habite dans l’impasse du
Gémeur au numéro quatre.
— Ne vous inquiétez pas, votre voisine s’est peut-être endormie, il est tôt
pour l’instant.
— Non ! Je suis certain qu’il y a un problème. J’ai téléphoné plusieurs
fois et elle ne répond pas.
— Bon d’accord ! Ne bougez pas de chez vous, nous arrivons.
En attendant leur arrivée, il tournait comme un lion en cage dans toute la
maison. Il fallait qu’il se calme et qu’il garde son sang-froid. Trente
minutes plus tard, les gendarmes étaient devant chez lui.
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— Bonjour, je suis le commandant Philippe Nevard. C’est vous qui avez


téléphoné ?
— Oui ! C’est vraiment bizarre, il est dix heures et ses volets sont fermés,
cela n’est pas normal, j’espère qu’elle n’a pas fait de chute. Peut-être
aurai-je dû aller frapper à sa porte ?
— Ne bougez pas d’ici, nous allons vérifier tout cela.
Clément regardait les hommes en uniforme s’approcher de chez Ginette.
Le commandant toqua contre la porte qui s’ouvrit entièrement. Il s’écria :
— Y a-t-il quelqu’un ? Gendarmerie Nationale ! Vous êtes là Madame ?
Ils étaient tous à l’intérieur de la maison, il n’entendit plus un bruit
lorsqu’un gendarme cria :
— Boucler tout le périmètre, c’est une scène de crime.
Quelques minutes plus tard deux véhicules noirs arrivèrent. Il regarda les
hommes se préparer avec leurs mallettes et leurs tenues blanches. Ils
demandèrent aux gendarmes de sortir, le temps pour la police
scientifique de faire son travail ; Le commandant Nevard en profita pour
poser des questions à Clément :
— Cette nuit vous n’avez rien entendu ? Rien d’anormal ?
— Non ! Aucun bruit ne m’a réveillé. Vers trois heures trente, je me suis
levé pour boire un verre d’eau.
À ce moment-là, Claude arriva sur son scooter, et il se demandait bien
pourquoi il y avait autant de gendarme autour de la maison de Ginette.
Le commandant s’adressa à Claude :
— Bonjour Monsieur, je voudrais vous poser quelques questions.
— Dans deux minutes, pour l’instant je vais poser mon sac et toi Clément
dépêche-toi à préparer le repas, au lieu de rester là comme un imbécile.
Nevard regarda Claude et lui dit :
— Monsieur ! Votre repas attendra. Je vous demande de me répondre.
— Oh là ! Calmez-vous Monsieur le gendarme, je vais vous répondre ! Je
ne sais même pas ce qui se passe ici ! Il y a eu un accident ? Un
cambriolage ? Ha ! J’ai compris, mon fils a fait des « conneries ».
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Il attrapa Clément par le col en lui donnant une gifle. Nevard lui ordonna
de le lâcher et de se reculer.
— Monsieur Lambert arrêtez ! Votre voisine a été assassinée ! Que
faisiez-vous cette nuit ?
— La nuit, je dors ! Et cette nuit je dormais.
Après avoir passé beaucoup de temps chez Ginette les gendarmes avant
de partir mirent des scellés sur toutes les ouvertures de la maison. Claude
pendant ce temps-là s’occupait de son fils avec ses poings et ses pieds. Il
avait pris beaucoup de retard pour lui préparer son repas et il le lui faisait
payer. Il avait pris l’habitude de recevoir des coups et de toute façon, il ne
pouvait rien faire devant une armoire d’un mètre quatre-vingt-dix et
pesant cent vingt kilos, alors que lui n’en faisait que soixante-cinq pour
un mètre soixante-huit. Claude ne demanda à personne de quelle
manière Ginette avait été tuée. Ce n’était pas son problème, pourvu que
le soir, il retrouve son amie la bouteille. Quelques semaines passèrent…
Un soir juste avant que Claude ne lève encore le coude, les gendarmes
étaient devant la porte. Le commandant leur posa cette question :
— Suite à l’assassinat de votre voisine, il nous faut votre ADN. Êtes-vous
d’accord pour que nous fassions ces prélèvements ?
— Pas de problème, prenez ce que vous voulez ! Répondit le père.
Quand tous les prélèvements furent terminés, Nevard regarda les
bouteilles vides sur la table en secouant la tête. Clément savait très bien
pourquoi ils étaient venus, ils avaient trouvé ce qu’il avait déposé chez la
victime. Il avait réussi et dans peu de temps, ils allaient revenir pour
arrêter son père. Un dimanche matin, il vit arriver les gendarmes. Il les
regardait s’approcher de la maison, il avait l’impression qu’ils avançaient
au ralenti. Un grand bruit le fit revenir à la réalité ; Ils enfoncèrent la
porte d’entrée. Claude était encore endormi, et en deux secondes, il se
retrouva menotté par deux gendarmes. Nevard lui dit :
— Je vous arrête pour le meurtre et tentative de viol sur Madame Ginette
Faudel. Monsieur Lambert, que faisiez-vous le douze septembre entre
trois heures et quatre heures du matin ?
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— Je vous ai déjà répondu, je dormais. Demandez à mon fils ! Il va vous


le confirmer.
Nevard demanda à Clément de confirmer l’alibi de son père.
— Quand je me suis levé pour me servir un verre d’eau, je suis passé
devant la chambre de mon père et j’ai été surpris de ne pas le voir dans
son lit. Il était exactement trois heures trente, j’ai regardé dans toutes les
pièces et il n’était pas dans la maison. Quand il est revenu, il a nettoyé ses
chaussures et il est resté longtemps dans la salle de bains pour se laver
les mains.
— Espèce de « salopard » tu as de la chance que je ne puisse pas me
servir de mes mains. Pourquoi tu ne dis pas la vérité ?
Le commandant prit la parole :
— Je suis certain que votre fils dit vrai. Nous avons trouvé des cheveux et
des poils pubiens qui vous appartiennent sur le lit de Madame Faudel.
— C’est impossible je rêve ! Je ne suis jamais allé chez la « vieille » C’est
un coup monté, quelqu’un veut me faire porter le chapeau !
Clément était enfin prêt pour révéler le mensonge sur la mort de sa mère.
— Monsieur Nevard ! Je voudrais ajouter que cet homme a aussi tué ma
mère. Ce n’était pas un accident comme il l’a prétendu. J’ai été témoin du
meurtre, il m’a menacé de mort si je parlais.
Les gendarmes ont emmené son père. Clément s’est retrouvé seul dans la
maison et pour la première fois de sa vie, il n’avait plus peur. Claude a été
condamné à trente ans de prison. Tout au long de son procès, il a crié son
innocence. Clément était heureux, il avait tenu sa promesse, maintenant
sa mère pouvait reposer en paix. Une semaine plus tard, quelque chose
d’incroyable allait se passer. Un homme avec une petite moustache se
présenta devant sa porte et lui dit :
— Bonjour, je m’appelle Ludovic Javers. Je suis notaire, puis-je vous
parler Monsieur ?
— Oui ! Entrez. Mais je pense que vous vous trompez d’adresse. Ici, rien
ne nous appartient et je n’ai jamais eu d’oncle d’Amérique.
— Vous êtes Monsieur Clément Lambert ?
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— Oui ! C’est bien moi.


— Je suis ici parce que votre voisine Madame Ginette Faudel est venue
me rendre visite pour me parler de vous. Il y a quelques mois, elle m’a
confié :« Je voudrais que mon petit voisin Clément Lambert hérite de
tout ce que je possède. C’est pour moi une façon de lui demander pardon
parce que j’ai vu son abominable père lui faire du mal physiquement et
moralement. Par peur, je restais derrière mon rideau sans intervenir, j’ai
regretté souvent de ne pas avoir averti les services sociaux. Voici mon
testament, j’espère qu’il me pardonnera. » Vous héritez de sa maison et
de son compte en banque, soit cent mille euros. Si vous voulez bien
signer ces documents.
— C’est une blague ! Ce n’est pas possible ! Elle devait avoir de la famille !
— Non ! Elle n’avait plus personne. Je dois vous laisser, j’ai d’autres
clients qui attendent.
Ce fut une incroyable surprise, et une belle en plus. Mais il s’inquiétait
tout de même, parce qu’il ne ressentait aucun remords. Il revoyait les
images de cette nuit complètement folle. Il voulait que l’adrénaline qui
avait parcouru tout son corps et qui lui avait donné autant de courage
pour commettre ce meurtre, revienne.
Après avoir vendu la maison dont il venait d’hériter, il préféra aller vivre
dans une autre ville. Pour la choisir, Clément avait pris une carte
routière, il avait fermé les yeux et avait posé son doigt au hasard sur la
carte. La ville prise au hasard était la Teste de Buch qui se modernisait ;
Les promoteurs achetaient les maisons anciennes pour les détruire et y
construire à la place des résidences qui se vendaient comme des petits
pains. Pour s’habituer à sa nouvelle vie, il avait décidé de prendre une
chambre d’hôte chez Madame Louise Daguins, une femme d’une
soixantaine d’années qui vivait seule. Les premières semaines, il
découvrit cette ville sympathique. Un soir, en revenant de sa promenade,
Madame Louise était en larmes.
— Que se passe-t-il Madame ? Je peux peut-être vous aider !
— Oh ! Non Monsieur, vous ne pouvez rien faire. Je pleure, car ma
meilleure amie Béatrice vient de se suicider.
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— Asseyez-vous Madame Louise. Puis-je vous demander pourquoi cette


femme a eu ce geste désespéré ?
— Il y a trois ans Béatrice a perdu son mari. Quand ils étaient jeunes, ils
ont acheté un terrain à la Teste. Tous deux, pendant des années, ont
construit à la sueur de leur front, une jolie petite maison. Ils avaient
réalisé leur rêve. Quand Paul son mari est mort, Béatrice a essayé de
vivre seule. C’était vraiment difficile pour elle, elle n’avait plus la force, ni
l’argent nécessaire pour l’entretenir. Un jour, un promoteur vint lui
rendre visite pour éventuellement acheter sa maison. Pour Béatrice,
c’était la meilleure solution. Avec l’argent, elle s’achèterait un
appartement pour y vivre tranquille. Elle ne voulait surtout pas que sa
maison soit démolie, c’était pour elle impensable. Le promoteur lui fit la
promesse de ne pas la détruire. Après l’avoir vendue comme prévu,
Béatrice fit l’acquisition d’un appartement. Pendant des mois, elle passa
devant son ancienne demeure et était triste de la voir toujours fermée. Il
y a trois jours, quand elle a vu un bulldozer saccager tout son passé, elle
s’est évanouie sur le trottoir, et aujourd’hui, on vient de me faire part
qu’elle s’est jetée sous un train.
— Je suis désolé Madame. Vous connaissez le nom de ce promoteur ?
— Oui ! Il s’appelle Philippe Lafond, il est associé avec un certain Hervé
Lepuis.
Clément se sentait obligé de s’occuper de cet homme afin de défendre sa
logeuse. Son for intérieur commençait à bouillir de plaisir parce qu’il
savait déjà ce qu’il allait entreprendre. Avant de commencer ses
recherches, il fallait qu’il trouve un endroit pour se préparer, pour
changer d’identité. Cela n’a pas été facile, et pendant des journées
entières, il a cherché une solution. Plus tard, dans un cimetière, il aperçut
une vieille chapelle abandonnée, recouverte par du lierre et construite
dans un coin du cimetière. Avec force, il ouvrit la porte toute rouillée, et à
l’intérieur découvrit un petit autel. Il put passer derrière sans trop de
difficulté en cas de besoin. Il avait toujours avec lui une trousse de
maquillage ainsi il allait pouvoir se déguiser. Maintenant, il ne lui restait
plus qu’à suivre Philippe Lafond comme son ombre ; Lafond avait une
chambre à l’hôtel « Bienvenu ». Les deux promoteurs avaient leurs
bureaux place Gambetta et une seule secrétaire travaillait pour eux. Elle
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se prénommait « Nadine » et en la flattant sur sa coupe de cheveux et sa


façon de se maquiller, Clément obtint facilement quelques
renseignements sur les deux hommes. Lafond était prétentieux, arrogant,
sans scrupule. Il fallait qu’il agisse au plus vite, car Nadine lui confia que
Lafond quittait la Teste de Buch et qu’elle ignorait la date de son retour.
Clément préféra prévenir sa logeuse :
— Madame Louise, je suis obligé de m’absenter deux où trois jours. Puis-
je laisser quelques affaires dans ma chambre ?
— Oui bien sur ! Mais, si cela ne vous dérange pas, j’aimerais avoir un
chèque pour la réservation.
— Je vous comprends Madame Louise, c’est normal, j’allais vous le
proposer.
Le lendemain, il ne partit pas bien loin. Il se rendit au cimetière, dans sa
loge, pour se grimer : Perruque, petite moustache très fine et fausses
dents furent de rigueur. Il avait changé de visage, il devint Monsieur
Patrice Carvis. Il se présenta à l’hôtel « Bienvenu » pour prendre une
chambre. Pendant tout l’après-midi, il observa les gens qui entraient et
sortaient de l’hôtel. Il voulait connaître le numéro de chambre de Lafond.
Il était dix-sept heures quinze, il se promenait dans le couloir quand une
femme de chambre frappa au numéro huit en demandant : « Vous êtes là
Monsieur Lafond ? Je vous apporte du linge de toilette. » Sans perdre de
temps, Clément demanda au réceptionniste :
— Je suis à la chambre onze, et j’aimerai avoir la chambre neuf, si cela est
possible. J’ai vu que le balcon donne sur le jardin.
— Je vais regarder si elle n’a pas été réservée ! Vous avez de la chance,
elle est libre. J’appelle Lucien qui va faire le nécessaire.
Le changement fut rapide surtout qu’il n’avait pas défait son supposé sac
de voyage. Le lendemain, il achetait une caméra miniature dans un
magasin spécialisé. Pour pénétrer dans la chambre de Lafond il découpa
une vieille carte bancaire en forme de L. Après avoir installé la caméra,
son ordinateur lui révéla tout ce que pouvait faire ce Monsieur.
Heureusement, Lafond venait et partait toujours à heure fixe. Il ne
prenait pas ses repas à l’hôtel, quand il avait fini sa journée, il s’installait
sur son lit en buvant un verre d’eau. Avant de s’endormir, il regardait la
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télé. Un jeudi, Clément, sachant que lui et son associé Hervé Lepuis
suivaient de très près les derniers travaux de la future résidence « Plein
Soleil », il allait en profiter pour s’introduire dans la chambre de Lafond
afin de verser un puissant somnifère dans sa petite bouteille d’eau déjà
ouverte. A vingt heures précises, Lafond allongé sur son lit dormait
profondément. Habillé d’une combinaison, Clément ouvrit doucement la
porte de sa chambre pour vérifier que personne n’était dans le couloir. Il
entra dans la chambre de Lafond pour lui prendre son portable et son
trousseau de clés posés sur la table de nuit. Clément sortit de sa sacoche
une magnifique dague qu’il avait volée dans un vide-grenier, et passa le
manche de cette arme blanche sur le visage de Lafond pour récupérer son
ADN. Il enfila sur sa combinaison, le veston et le pantalon de Lafond. Il
n’oublia pas de chausser les lunettes rondes et fut enfin prêt ; Il avait
l’apparence de l’homme couché sur le lit. Il referma la porte en prenant la
clé pour son retour. En passant devant la réception, il laissa tomber une
pièce de deux euros qu’il récupéra très vite dans sa poche. Cela suffirait
pour que l’on remarque sa sortie. Il quitta l’hôtel à vingt heures trente
pour se rendre à la résidence. Une fois arrivé, il ouvrit toutes les portes
avec le trousseau de clés. Il entra dans l’appartement quatorze donnant
sur la rue, il fallait pouvoir surveiller l’arrivée d’Hervé Lepuis. Il prit le
portable de Lafond pour envoyer un message à son associé : « Viens vite
me rejoindre à Plein Soleil ! Nous avons un énorme problème à
l’appartement quatorze, c’est urgent. » Quinze minutes plus tard Lepuis
garait sa voiture. Clément se prépara à le recevoir en se cachant derrière
la porte d’entrée qu’il avait laissé ouverte. Il entendit le bruit de ses pas se
rapprocher de plus en plus, et une fois qu’il fut entré dans l’appartement,
s’arrêta net et s’écria :
— Philippe c’est moi !
Clément prit position derrière lui et sans aucune hésitation, il lui planta
la dague dans la nuque. Lepuis tomba à genoux et s’écroula sur le
carrelage. Clément le retourna en ricanant. Une trop forte montée
d’adrénaline l’entraîna dans un fou rire involontaire qu’il était incapable
de réfréner. Il donna le coup de grâce à Lepuis en faisant pénétrer la lame
de la dague dans sa gorge, sans la retirer. Ensuite, Clément lui préleva un
échantillon de sang pour le mettre sur les lunettes de Lafond. Le plus
important était que ce sang pénètre entre la monture et le verre, il ne
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fallait surtout pas que l’on puisse le voir à l’œil nu. Pour l’instant, tout se
passait à merveille ; Ce qu’il redoutait le plus était l’imprévu. En arrivant
à l’hôtel, il toussa doucement juste pour réveiller le réceptionniste qui
s’était légèrement assoupi. Quand il fut arrivé devant la chambre de
Lafond, Clément regarda tout autour de lui, personne, la chance était
avec lui. Il ouvrit la porte et posa le portable où il l’avait trouvé ; Il
s’enleva le veston, le pantalon et les lunettes. Il remplaça la petite
bouteille d’eau dans laquelle il avait mis les somnifères, par une autre
qu’il avait emmenée ; Clément avait tout prévu, il retira aussi la caméra
qu’il avait cachée. Après avoir regagné sa chambre, il se déshabilla pour
prendre une douche. Il mit tous les vêtements portés le soir du crime
dans une poche, puis cacha le tout dans son sac de voyage. Le lendemain
matin, Clément nettoya sa chambre afin de ne laisser aucune trace. Il
demanda l’addition et quitta tranquillement l’hôtel. Dans un sous-bois, il
retira son déguisement, Monsieur Patrice Carvis venait de disparaître à
jamais. Il creusa un trou peu profond, y déposa la poche qui se trouvait
dans son sac à dos pour y mettre le feu puis il reboucha le trou aussitôt.
Clément se présenta en sifflant chez Louise Daguins pour reprendre sa
chambre et lui dit :
— Ces quelques jours ont été merveilleux ; Je suis en pleine forme !
— Voulez-vous que je vous serve un jus de fruit ? Lui répondit Louise.
— Avec plaisir ! Il faut que je vous avoue que vos jus de fruits frais sont
délicieux.
Le lendemain, alors que Clément faisait sa toilette, il entendit Louise
crier :
— Mon Dieu ! Ça alors !
Clément se dépêcha de se rendre dans la cuisine pour connaître la raison
de ce cri.
— Vous m’avez fait peur Madame Louise ! Que se passe-t-il ?
— C’est le promoteur Lepuis ! Il a été assassiné ! Mon amie Claudette
vient de me téléphoner. Son appartement se trouve en face de la
résidence « Plein Soleil » ; Il y a des policiers partout. Elle m’a dit qu’un
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ouvrier a découvert le corps ce matin, dans une mare de sang. Il paraît


qu’il avait encore le couteau planté dans la gorge, c’est affreux !
— Elle vous a dit si la police a arrêté quelqu’un ? Demanda Clément.
— Non ! Mais je vais pouvoir me renseigner sur cette histoire parce que le
fils de ma boulangère travaille comme policier municipal.
Deux jours plus tard, Louise qui servait le petit déjeuner à Clément,
s’approcha de lui pour lui confier :
— J’ai des informations sur le meurtre. Surtout, il ne faut rien dire à
personne.
— D’accord ! J’ai bien compris. Je resterai muet comme une carpe. Je
vous écoute Madame Louise.
— Richard, le fils de ma boulangère, lui a dit qu’il était sur le point
d’inculper Monsieur Lafond.
— Ah bon ! Son associé ! Et pour quelle raison il aurait tué ce pauvre
homme ?
— Parce qu’il devenait plus important que Lafond. Lepuis était très
apprécié par son entourage, les gens l’aimaient bien. C’était un honnête
homme, pas comme son associé voleur et menteur, le diable en personne.
— Ne vous énervez pas Madame Louise ! La police à des preuves ? Des
témoins ?
— Hélas ! C’est tout ce que je sais. Lui répondit Louise.
Clément alla se promener place Gambetta. Quand il arriva, il y avait
énormément de monde sur le trottoir. Tous les gens avaient les yeux fixés
sur les bureaux des promoteurs. Avec difficulté, Clément se fraya un
chemin pour être aux premières loges. Il aima particulièrement la scène
se déroulant sous ses yeux : Lafond était menotté, entouré de policiers.
Quatre jours plus tard, Louise demanda à Clément de s’asseoir et de
l’écouter :
— Je suis au courant de tout sur l’arrestation de Lafond.
— Je vous écoute Madame Louise.
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— Lepuis a été tué avec une dague. Sur son manche, la police a retrouvé
l’ADN de Lafond.
— Mais, peut-être que cette arme blanche était la propriété de Lafond, et
qu’une personne lui a volé pour commettre ce meurtre atroce et le faire
accuser.
— Non ! Non ! C’est lui le coupable. La police scientifique a trouvé du
sang de Lepuis sur les lunettes de Lafond. Ils ont démonté les lunettes, et
entre la monture et le verre, il y avait un tout petit peu de sang. En plus,
cet imbécile a envoyé un SMS à Lepuis depuis le lieu du crime à vingt
heures quarante-cinq. La police pense que Lepuis a été tué entre vingt et
une heures et vingt et une heures trente. Cela confirme le témoignage du
réceptionniste de l’hôtel. Il a dit qu’il avait vu Monsieur Lafond quitter
l’hôtel à vingt heures trente et revenir à vingt et une heures trente-cinq.
— Et Lafond ! Il a avoué son crime ? Lui demanda Jonathan.
— Non ! Il n’arrête pas de pleurer en disant qu’il est innocent. Il dit qu’il
dormait dans sa chambre et qu’il s’est réveillé le matin avec la bouche
pâteuse et un mal au crâne.
Clément se leva de sa chaise et dit à Louise :
— Je pense que ce Monsieur va finir ses jours en prison.
Pendant son procès, Lafond a toujours crié son innocence. Il a été
condamné à quinze années de prison. Clément demanda à Louise de lui
préparer sa note, il fallait qu’il disparaisse. Louise était bien triste de voir
partir Clément, elle aimait beaucoup sa compagnie. C’est en se
promenant une dernière fois sur la place Gambetta, que Clément fut
bousculé par une jeune fille.
— Pardon Monsieur ! Je suis désolée.
— Ne vous inquiétez pas Mademoiselle tout va bien.
La jeune fille regarda Jonathan droit dans les yeux et lui dit :
— Écoute-moi bien ! J’ai besoin de cent cinquante mille euros et si tu ne
me les donnes pas, je raconte tout à la police.
— Eh ! Qui êtes-vous pour m’agresser de la sorte ? Lui répondit Clément.
— Je reprendrais contact avec toi ! Et elle partit.
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Il était tellement surpris, que pendant une minute, il ne bougea plus,


comme si quelqu’un avait appuyé sur le bouton pose d’une télé
commande, sauf que là, nous n’étions pas dans un film. Il était
complètement déstabilisé, il ne savait plus de quelle façon se comporter.
Il retourna chez Louise et lui dit :
— Cela ne vous dérange pas si je reste encore quelques jours ?
— Pas du tout ! Bien au contraire, vous êtes tellement gentil et agréable !
Clément, une fois revenu dans sa chambre, s’assit sur son lit, se prit la
tête dans ses mains et se posa quelques questions : « Qui est cette fille ?
Que sait-elle exactement ? J’ai toujours été sur mes gardes à chaque
fois. » Pendant deux jours, il resta sans nouvelle de cette inconnue. Un
matin Louise l’appela :
— Que se passe-t-il Louise ?
— Eh bien voilà ! J’installai les tasses sur la table dans le jardin pour le
petit-déjeuner et lorsque je suis revenue avec le café, j’ai trouvé ce mot
vous étant adressé.
Clément très surpris déplia le morceau de papier et lut : « Rendez-vous
ce matin à dix heures devant le cimetière. » Il regarda Louise et lui dit :
— Puis-je déjeuner maintenant ? Je dois partir avant dix heures.
— Tout est prêt ! Asseyez-vous, je vais vous servir.
Il se présenta au cimetière un peu avant l’heure dite. Tout était calme,
personne ne l’attendait. Vers dix heures vingt, Clément se retourna
brusquement à la venue de la jeune fille.
— Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
— Ce que je veux ? C’est de l’argent et beaucoup !
— Je ne vois pas pour quelle raison, je vous donnerais de l’argent. Mais
qui êtes-vous ?
— Tu ne me connais pas, je travaille à l’hôtel « Bienvenu » et je m’occupe
du ménage.
— Très bien, mais je ne vois pas le rapport avec moi.
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— Je vais vous expliquer Monsieur Patrice Carvis ou bien Monsieur


Clément Lambert ! Tu comprends où je veux en venir ?
— Franchement, je ne comprends rien à votre histoire et de plus, je ne
connais pas du tout ce Monsieur Patrice dont j’ai oublié le nom.
La jeune fille s’expliqua :
— Quand j’ai un peu de temps libre, je me rends au cimetière, je
m’occupe de l’entretien de quatre tombes. Un lundi, un homme au
comportement étrange attira mon attention. Je décidai de le suivre en me
cachant ; L’homme entra dans une vieille chapelle et y resta un bon
moment avant d’en ressortir. Quand il partit du cimetière, je décidais de
le suivre. Je voulais savoir ou ce Monsieur habitait. Quelques minutes
plus tard, il entra dans une « Maison d’hôtes ». Je compris que cet
homme n’était que de passage en ville. À chaque occasion, je le surveillai.
Un matin, cet homme retourna au cimetière avec un sac de voyage, entra
dans la chapelle, et longtemps après, un autre homme en sortit. Je suis
restée des heures à attendre que le premier ressorte mais comme rien ne
se passait, je décidai d’entrer dans la chapelle et surprise, personne. Je
m’arrête là ou tu veux que je continue mon récit ?
— Oh non ! Surtout ne vous arrêtez pas ! Je suis impatient de connaître la
suite.
— D’accord ! Je continue. J’ai quitté le cimetière en courant, je voulais
rattraper cet inconnu, hélas pour moi il avait disparu.
— Il avait peut-être le pouvoir de se rendre invisible ! Dit Clément.
— Quand tu vas connaître la suite, tu vas moins plaisanter. Le lendemain
alors que je travaillais à l’hôtel, marchant dans le couloir, je vis l’inconnu
du cimetière sortir d’une chambre. Je suis allée à la réception pour
connaître son identité. Il était inscrit sous le nom de Patrice Carvis.
Depuis ce jour, je t’ai surveillé, comme toi tu le faisais avec Lafond.
Vendredi, le jour du crime, ce n’était pas Lafond que j’ai vu quitter
l’hôtel, c’était toi. Je ne t’ai pas suivi, j’ai préféré faire un tour dans ta
chambre. J’ai trouvé la mallette de maquillage mais le plus étonnant,
c’est quand j’ai regardé ton ordinateur. Je me suis frottée les yeux, j’avais
l’impression de rêver. Sur l’écran, je voyais ce pauvre Lafond qui dormait
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profondément sur son lit. Alors, explique-moi comment cet homme a pu


tuer son associé, sans quitter sa chambre ?
— D’accord ! Combien veux-tu ?
— Cent cinquante mille euros en liquide, pour mercredi.
— Ton silence me coûte très cher.
— C’est le prix à payer pour ta liberté. Répondit la jeune fille.
— Mercredi, c’est impossible ! Donne-moi un peu plus de temps. Tu
auras cet argent à une seule condition :
— Ah oui ! Et laquelle ?
— Je veux que tu me dises si tu as un où une complice et si tu as parlé de
cette histoire à quelqu’un.
— Tu peux être rassuré, j’en ai parlé à personne et pas de complice non
plus, je déteste partager. Dès l’instant ou tu me donneras l’argent, je
partirai vivre au Portugal.
— Très bien ! Viens jeudi à quatorze trente à la chapelle, j’aurai ton
argent.
La jeune fille s’en alla. Clément décida de rester afin de déceler avec un
tournevis, la plaque du caveau qui était derrière l’autel de la chapelle. Il
vérifia si les poutres apparentes du plafond étaient encore solides. Le
jeudi matin, il quitta sa chambre sans réveiller Louise. Le jour se levait
déjà, alors que Clément se rendait à la chapelle, afin de préparer une
corde avec un nœud coulant. Il passa la corde au-dessus d’une poutre,
puis déposa quelques billets bien en vue sur l’autel. Il était prêt, il ne lui
restait plus qu’à attendre l’arrivée de son maître chanteur. Quand elle
arriva enfin, elle s’avança doucement, mais très vite, la vue de tous ces
billets l’aveugla ; C’est à ce moment-là que Clément en profita pour lui
passer le nœud coulant autour du cou. Il tira de toutes ses forces pour
hisser le corps de la jeune fille ; Au bout de la corde, elle n’arrêtait pas de
gigoter, il avait peur que la poutre ne casse ; Il ne savait plus comment s’y
prendre, alors, il la laissa descendre un peu, puis d’un coup sec, la
remonta à nouveau. Il fut obligé de répéter cet exercice plusieurs fois
pour avoir le résultat qu’il escomptait. C’était enfin terminé, il traîna la
jeune fille devant l’entrée du caveau pour la jeter à l’intérieur. Il se
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dépêcha à remettre la plaque qu’il avait enlevée. On ne retrouvera jamais


Laurie Gabier. Clément partit s’installer dans un petit village situé dans le
Périgord Pourpre, en pensant que son seul devoir ici-bas était de rendre
sa justice.
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