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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité

Chapitre 3: Fonctions réelles d’une variable réelle.

Ahmed BIR-JMEL

Analyse 1

Année universitaire: 2023/2024

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Généralités sur les fonctions de la variable réelle : Limite d’une fonction THÉORÈMES D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité

Fonction lipschitzienne

Définition
On dit que f : D → Rf est lipschitzienne s’il existe k ∈ R+ tel que

∀x , y ∈ D, |f (y ) − f (x )| 6 k|y − x |

Plus précisément on dit alors que f est k-lipschitzienne. Remarque Si f est k


lipschitzienne alors pour tout k 0 > k, f est aussi k 0 lipschitzienne.

Exemples :
Les fonctions constantes sont les fonctions 0 lipschitziennes.
x 7→ x et x 7→ |x | sont des fonctions 1 lipschitziennes. Exemple La fonction
x 7→ sin x est lipschitzienne sur R.
En effet
y −x y +x y −x
| sin y − sin x | = 2 sin cos 6 2 sin
2 2 2
Or pour tout t ∈ R, | sin t| 6 |t| donc
|y − x |
| sin y − sin x | 6 2 = |y − x |
2

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La fonction x 7→ x 2 n’est pas lipschitzienne sur R. En effet, supposons par


l’absurde x 7→ x 2 lipschitzienne sur R. Il existe alors M ∈ R tel que pour tout
x , y ∈ R,
y 2 − x 2 6 M|y − x |
Pour y = x + 1, on obtient |2x + 1| 6 M. Or quand
x → +∞, |2x + 1| → +∞ : c’est absurde.

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Définition
On note alors V(a) = { voisinages de a} pour tout a ∈ R.
Pour f : D → R une fonction et a un point adhérent à D, on dit que f vérifie la
propriété P au voisinage de a s’il existe un voisinage V de a tel que f vérifie P
sur D ∩ V .

Remarque. x 7→ x 2 −
 x est positive au voisinage de
+∞ : ∃c ∈ R, ∀x ∈ c, +∞ , x 2 − x ≥ 0 .

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π π
R∗sur
Généralités ou les 1[ ∪ [2, 3],
[0,fonctions devoire − ,réelle+:πZ.Limite
la variable Dans d’une
ce chapitre,
fonctionles THÉORÈMES
lettres D, E. . . D’EXISTENCE
qui nous serviront
DE d’ensembles de définition
LIMITE Continuité
2 2
désigneront cependant des parties quelconques de R.

Limite d’une fonction en un point


1 DÉFINITIONS DE LA LIMITE D’UNE FONCTION
Définition
1.1 LIMITE D’UNE FONCTION EN UN POINT
Soient f : D −→ R une fonction, a ∈ R adhérent à D et ` ∈ R. On dit que f
admet ` pour
Définition (Limite limite en aensiun :point) Soient f : D −→ R une fonction, a ∈ R adhérent à D et ℓ ∈ R. On
d’une fonction
dit que f admet ℓ pour limite en a si :
∀V` ∈ V` (R), ∃V∃aVa∈∈ VVa (R),
∀Vℓ ∈ Vℓ (R), ∀x ∈ D∀x
a (R), ∩ Va , ∈f D ∩VℓV
(x) ∈ . a, f (x ) ∈ V`

∀V+∞
∀Vℓ

ℓ ∀Vℓ

a ∃Va ∃V+∞ ∃V+∞


lim f = ℓ avec ℓ ∈ R et a ∈ R lim f = +∞ lim f = ℓ avec ℓ ∈ R
a +∞ +∞

∀V+∞ ∀V+∞

∀Vℓ

ℓ bc

a ∃Va a ∃Va a ∃Va


lim f = +∞ avec a ∈ R lim f = ℓ avec ℓ ∈ R et a ∈ R lim f = +∞
a a a
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Unicité de la limite

Proposition
Soient f : D −→ R une fonction et a ∈ R adhérent à D.
1 Si f possède une limite en a, cette limite est unique et notée lima f ou
limx →a f (x ). Pour tout ` ∈ R, la relation lima f = ` est souvent notée :
f −→ ` ou f (x ) −→ `.
a x →a
2 Dans le cas particulier où f EST DÉFINIE EN a et y possède une limite :
lima f = f (a).

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Généralités sur les fonctions dececi
la variable f (a): appartient
indiqueréelle à TOUT
Limite d’une voisinage
fonction de ℓ. D’EXISTENCE DE LIMITE Continuité
THÉORÈMES
   
Il en découle que ℓ ∈ R car f (a), +∞ et −∞, f (a) sont des voisinages de +∞ et −∞ respectivement
ne contenant pas f (a). Finalement, pour tout ǫ > 0 : f (a) ∈ ]ℓ − ǫ, ℓ + ǫ[, donc ℓ = f (a). Si vous n’êtes
Les 9 limites pas convaincus, supposez ℓ 6= f (a) et choisissez ǫ =
1
2
f (a) − ℓ > 0.

Définition (Les 9 limites) Soient f : D −→ R une fonction, a ∈ R adhérent à D et ℓ ∈ R.


• Cas où ℓ ∈ R et a ∈ R :
lim f = ℓ ⇐⇒ ∀ǫ > 0, ∃ α > 0, ∀x ∈ D, |x − a| < α =⇒ f (x) − ℓ < ǫ.
a

• Cas où ℓ = +∞ et a = +∞ :
lim f = +∞ ⇐⇒ ∀A > 0, ∃ B > 0, ∀x ∈ D, x > B =⇒ f (x) > A.
+∞

• Cas où ℓ = −∞ et a = +∞ :
lim f = −∞ ⇐⇒ ∀A < 0, ∃ B > 0, ∀x ∈ D, x > B =⇒ f (x) < A.
+∞

• Cas où ℓ = +∞ et a = −∞ :
lim f = +∞ ⇐⇒ ∀A > 0, ∃ B < 0, ∀x ∈ D, x < B =⇒ f (x) > A.
−∞

• Cas où ℓ = −∞ et a = −∞ :
lim f = −∞ ⇐⇒ ∀A < 0, ∃ B < 0, ∀x ∈ D, x < B =⇒ f (x) < A.
−∞

• Cas où ℓ ∈ R et a = +∞ :
lim f = ℓ ⇐⇒ ∀ǫ > 0, ∃ B > 0, ∀x ∈ D, x > B =⇒ f (x) − ℓ < ǫ.
+∞

• Cas où ℓ ∈ R et a = −∞ :
lim f = ℓ ⇐⇒ ∀ǫ > 0, ∃ B < 0, ∀x ∈ D, x < B =⇒ f (x) − ℓ < ǫ.
−∞

• Cas où ℓ = +∞ et a ∈ R \ D :
lim f = +∞ ⇐⇒ ∀A > 0, ∃ α > 0, ∀x ∈ D, |x − a| < α =⇒ f (x) > A.
a

• Cas où ℓ = −∞ et a ∈ R \ D :
lim f = −∞ ⇐⇒ ∀A < 0, ∃ α > 0, ∀x ∈ D, |x − a| < α =⇒ f (x) < A.
a

J’utiliserai généralement des inégalités strictes, mais vous avez le droit de préférer les inégalités larges. 18/56
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Exemples

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Limite finie et caractère localement borné

Proposition
Soient f : D −→ R et a ∈ R adhérent à D et l ∈ R..
Si limx →a f (x ) = l alors limx →a |f (x )| = |l|.
Si f possède une limite FINIE en a, f est bornée au voisinage de a.

Remarque Soit f une fonction définie au voisinage de a ∈ R. Si f admet une


limite l > 0 en a, alors f est minorée par un réel strictement positif au
voisinage de a.

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Limites à droite et à gauche

Définition

Soient f : I → R et a ∈I .
On dit que f admet une limite à gauche en a si f|I∩]−∞,a[ admet une limite
en a. Cette limite est alors notée : limx →a− f (x ) ou limx →a f (x ).
x <a
On dit que f admet une limite à droite en a si f|I∩] a, +∞[ admet une
limite en a. Cette limite est alors notée : limx →a+ f (x ) ou limx →a f (x )
x >a

Proposition

Si f : I → R admet une limite l ∈ R en a ∈I , alors elle admet une limite à
gauche et une limite à droite en a et ces limites sont égales à l.

Remarque. La réciproque est fausse : par exemple, considérons f définie sur R


par :
0 si x ∈ R∗

f (x ) =
1 si x = 0

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Remarque


Soit a ∈I , et f : I\{a} → R. On dit que f admet une limite l ∈ R en a si elle
admet une limite à droite et une limite à gauche en a et que celles-ci coïncident.
Exemple. Considérons la fonction g : R∗ → R, x 7→ 0. Alors
limx →0− g(x ) = limx →0+ g(x ) = 0 et g admet donc pour limite 0 en 0 .
Noublier pas la notation

Proposition
(Caractérisation ) Soient f : D −→ R une fonction, ` ∈ R et a ∈ R un point au
voisinage duquel f est définie à gauche et à droite.
1 Si f est définie en a :

lim f = ` ⇐⇒ lim f = lim f = ` et ` = f (a).


a a− a+

2 Si f N’est PAS définie en a :

lim f = ` ⇐⇒ lim f = lim f = `.


a a− a+

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Propriétés des limites :

Proposition
(Caractérisation séquentielle de la limite)
Soit f : I → R, l ∈ R et a ∈ Ī. On a l’équivalence :
 
lim f (x ) = l ⇐⇒ ∀ (un )n∈N ∈ I N tel que lim un = a, lim f (un ) = l .
x →a n→+∞ n→+∞

Preuve. Supposons par exemple que a et l sont finis, les autres cas étant
analogues.
⇒ Supposons que limx →a f (x ) = l. Fixons  > 0. On a donc :

∃η > 0, ∀x ∈ I, |x − a| ≤ η =⇒ |f (x ) − l| ≤ 
N
Soit (un )n∈N ∈ I telle que limn→+∞ un = a. Par définition :

∃N ∈ N, ∀n ∈ N, n ≥ N =⇒ |un − a| ≤ η

On en déduit donc :
∀n ≥ N, |f (un ) − l| ≤ 
La suite (f (un ))n∈N tend donc vers l.
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Méthode

Pour montrer qu’une fonction n’admet pas de limite en a, on peut chercher


deux suites (xn )n∈N et (yn )n∈N qui tendent vers a et telles que (f (xn ))n∈N et
(f (yn ))n∈N ont deux limites différentes.

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Manipulation des limites :

Les résultats sur la limite d’une somme, d’un produit, d’un inverse et d’un
quotient sont les mêmes que pour les suites.

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THÉORÈMES D’ENCADREMENT/MINORATION/MAJORATION

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THÉORÈME DE LA LIMITE MONOTONE

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THÉORÈME DE LA LIMITE MONOTONE

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Exemple.

Rx 2
On considère la fonction primitive x 7→ F (x ) = 0 e −t dt. Montrons qu’elle a
une limite finie en +∞.
D’une part, F est croissante comme primitive d’une fonction positive. Il suffit
d’établir qu’elle est majorée. On a :
exp −t 2 ≤ 1 si 0 ≤ t ≤ 1 ;

exp −t 2 ≤ exp(−t) si t ≥ 1.
Ainsi on a pour tout x ≥ 1 :
Z 1 Z x Z 1 Z x
2 2
F (x ) = e −t dt+ e −t dt ≤ 1dt+ e −t dt = 1+e −1 −e −x ≤ 1+e −1 .
0 1 0 1

−1
Ainsi, F est croissante, majorée par 1 + e√ : elle admet donc une limite en
+∞ (dont on peut établir qu’elle vaut 21 π .

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Exercice

1- Soit g : R → R une fonction périodique admet une limite en +∞ Montrer


que g est constante.
2. Soient f , g : R → R telles que f admet une limite finie en +∞, g périodique
et f + g croissante. Montrer que g est constante.

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Remarques :
Géométriquement, une fonction est continue si son graphe se trace "sans
lever le crayon".
On dit que f : I → R est continue sur l’intervalle I si elle est continue en
chaque point de I. On note C 0 (I, R) ou C(I, R) l’ensemble des fonctions
continues de I dans R.

Les fonctions exp, log, x 7→ x sont continues sur R. La fonction x 7→ x
est continue sur R+ .
Soit f : I → R. Si f est lipschitzienne sur I, alors f est continue sur I.
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$direAttention ! Pour tout x ∈ [0, 1[ : ⌊x⌋ = 0 et la fonction x 7−→ 0 est continue sur [0, 1[, mais peut-on pour autant
que la fonction x 7−→ ⌊x⌋ est continue sur [0, 1[ ? Non ! Ces deux fonctions sont définies sur R tout entier et coïncident
sur [0, 1[, mais leur continuité en 0 dépend aussi de leur comportement au voisinage de 0 À GAUCHE, i.e. à l’extérieur de
Prolongement
[0, 1[. Alors que par continuité
la restriction ⌊·⌋ est bienen un surpoint
continue
[0,1[
[0, 1[ tout entier, la fonction ⌊·⌋ ne l’est que sur ]0, 1[, elle N’est
PAS continue en 0.

1.2 PROLONGEMENT PAR CONTINUITÉ EN UN POINT

Définition-théorème (Prolongement par continuité en un point) Soient f : D −→ R et a ∈ R \ D adhérent à D —


f n’est donc pas définie en a.
f (a) y = f (x) b

On dit que f est prolongeable par continuité en a si lim f existe et est FINIE. Le
 a
prolongement f de f à D ⊔ a ainsi obtenu en posant f (a) = lim f est alors
a y = f (x)
bc

continu en a.
Les fonctions f et f sont distinctes en toute rigueur car elles n’ont pas le même a
ensemble de définition, mais on choisit généralement de noter encore f le
prolongement f par souci de simplicité.
a

Démonstration Nous devons montrer que f est continue en a, i.e. que lim f = f (a), ou encore que lim f = f (a)
a a
puisque f et f coïncident sur D. Ce résultat s’écrit ainsi :
∀ǫ > 0, ∃ α > 0, ∀x ∈ D, |x − a| < α =⇒ f (x) − f (a) < ǫ Æ.
C’est presque le résultat mais pas tout à fait car f est définie en a. Or on peut évidemment remplacer D par
D ⊔ a dans Æ : ∀ǫ > 0, ∃ α > 0, ∀x ∈ D ⊔ a , |x − a| < α =⇒ f (x) − f (a) < ǫ.

Exemple
• La fonction x 7−→ x ln x n’est pas définie en 0 mais on peut la prolonger par continuité en ce point en lui donnant la
valeur 0 en 0, car lim x ln x = 0.
x→0
sin x sin x
• La fonction x 7−→ n’est pas définie en 0, mais comme lim = 1, on peut la prolonger par continuité en ce
x x→0 x
point en lui donnant la valeur 1 en 0.
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Exemples

La fonction x −→ x ln x n’est pas définie en 0 mais on peut la prolonger


par continuité en ce point en lui donnant la valeur 0 en 0 , car
limx →0 x ln x = 0.
La fonction x −→ sinx x n’est pas définie en 0 , mais comme
limx →0 sinx x = 1, on peut la prolonger par continuité en ce point en lui
donnant la valeur 1 en 0 .
Pour tout α > 0 : x α = eα ln x −→ 0, donc en posant 0α = 0, on
x →0
prolonge la fonction x −→ x α , a priori définie sur R∗+ , en une fonction
continue sur R+ tout entier.

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∀ǫ > 0, ∃ α > 0, ∀x ∈ D, |x − a| < α =⇒ f (x) − f (a) < ǫ Æ.
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C’est presque le résultat mais pas tout à fait car f est définie en a. Or on peut évidemment remplacer D par
D ⊔ a dans Æ : ∀ǫ > 0, ∃ α > 0, ∀x ∈ D ⊔ a , |x − a| < α =⇒ f (x) − f (a) < ǫ.

OPÉRATIONS
Exemple SUR LA CONTINUITÉ
• La fonction x 7−→ x ln x n’est pas définie en 0 mais on peut la prolonger par continuité en ce point en lui donnant la
valeur 0 en 0, car lim x ln x = 0.
x→0
sin x sin x
• La fonction x 7−→ n’est pas définie en 0, mais comme lim = 1, on peut la prolonger par continuité en ce
La somme
point et lexlaproduit
en lui donnant valeur 1 ende
x→0 x
0. deux fonctions continues restent continues, que
•ce soit
Pour touten
α >un0 : point
x α = eαou
ln x sur un intervalle.
−−−→ 0, donc en posant 0α = 0, on prolonge la fonction x 7−→ x α , a priori définie
x→0

sur R+ , en une fonction continue sur R+ tout entier.
L’inverse d’une fonction non nulle ainsi que la composée de deux fonctions
composables sont continues, basées sur des résultats similaires prouvés
1.3 les
pour OPÉRATIONS
limites de fonctions.
SUR LA CONTINUITÉ
€ Š
1 2
Exemple La fonction x 7−→ ln x 2 + e x est définie et continue sur R∗ .

Démonstration Attention, pour la composition, il faut bien préciser les domaines manipulés !
1
• La fonction x 7−→ est continue sur R∗ (à valeurs dans R ) et la fonction x 7−→ e x l’est sur R , donc
x 1
par composition x 7−→ e x est continue sur R∗ .
1
• La fonction x 7−→ x 2 est continue sur R, donc sur R∗ . Par somme, x 7−→ x 2 + e x est continue sur R∗ .
1
• La fonction x 7−→ x 2 + e x est continue sur R∗ à valeurs dans R∗+ et x 7−→ ln x est continue sur R∗+ , donc
1
par composition x 7−→ ln x 2 + e x est continue sur R∗ (à valeurs dans R ).
• Enfin, la fonction x 7−→ x 2 est continue sur R . Le résultat découle donc d’une dernière composition.

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Remarques

Soient deux fonctions f , g : R 7→ R continues sur un intervalle I. Alors les


fonctions sup(f , g) et inf(f , g) sont continues sur I.

f est continue sur[a, b]
, alors f est continue sur [a, c].
f est continue sur [b, c]
Si f est la restriction sur J ⊂ I d’une fonction continue sur I, alors f est
continue sur J.

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Caractérisation séquentielle de la continuité en un point

1.4 CARACTÉRISATION SÉQUENTIELLE DE LA CONTINUITÉ

Le résultat suivant est la version continue d’un résultat analogue sur les limites du chapitre « Limites d’une fonction ».

Théorème (Caractérisation séquentielle de la continuité en un point) Soient f : D −→ R une fonction et a ∈ D.


Les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) f est continue en a.

(ii) Pour toute suite (un )n∈N de limite a à valeurs dans D, la suite f (un ) n∈N a pour limite f (a).

€ Š
En résumé : Pour une fonction CONTINUE : f lim . . . = lim f (. . .).
n→+∞ n→+∞
| {z }
. . . si la limite existe.

Ce théorème est souvent utilisé dans le contexte des suites récurrentes un+1 = f (un ). SI (un )n∈N CONVERGE vers
un réel ℓ et si f est CONTINUE en ℓ, alors f (ℓ) = ℓ.

Le résultat suivant est une application ultra-classique de la caractérisation séquentielle de la continuité et de la densité
de Q dans R.

Théorème (Endomorphismes continus de R) Les endomorphismes continus du groupe additif R, i.e. les fonctions
f ∈ C (R, R) pour lesquelles pour f (x + y) = f (x)+ f ( y) tous x, y ∈ R, sont exactement les fonctions linéaires x 7−→ λx,
λ décrivant R.

Démonstration Les fonctions linéaires répondent bien sûr au problème. Réciproquement, soit f un endomor-
phisme continu de R. Alors pour tous n ∈ Z et x ∈ R : f (nx) = n f (x) Æ. 40/56
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Exemples

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Proposition
(Limite d’une suite récurrente convergente définie par une relation «
un+1 = f (un ) ˇ ) Soient D une partie de R, u0 ∈ D et f : D −→ D une fonction
- ainsi D est stable par f . On note (un )n∈N la suite définie pour tout n ∈ N
par : un+1 = f (un ).
Si (un )n∈N CONVERGE vers ` ∈ D et si f est CONTINUE en `, alors ` est un
point fixe de f , i.e. : f (`) = `.

Exemple
On note (un )n∈N la suite définie par : u0 = 1 et pour tout
n ∈ N : un+1 = un2 + un et f la fonction x 7−→ x 2 + x .
Comme [1, +∞ [ est stable par f et : u0 ∈ [1, +∞ [, la suite (un )n∈N
est bien définie et minorée par 1 .
 
Comme : f (x ) > x pour tout x ∈ 1, +∞ , (un )n∈N est croissante donc
possède une limite ` d’après le théorème de la limite monotone.
Supposons par l’absurde que : ` ∈ R. Alors : f (`) = ` puisque f est
continue sur R, i.e. : `2 + ` = `, i.e. : ` = 0. Or (un )n∈N est croissante
et : u0 = 1, donc : ` > 1 - contradiction !
Conclusion : (un )n∈N croît vers +∞.

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