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M147 - Cours (Probabilités - Alternatif - Chapitre 1)
M147 - Cours (Probabilités - Alternatif - Chapitre 1)
2ème Partie
PROBABILITES
Chapitre 1
I- Notions de base
Définition
On appelle expérience aléatoire toute expérience dont le
résultat est imprévisible (n’est pas connu à l’avance), mais
dont l’ensemble de tous les résultats possibles est connu à
l’avance.
L’ensemble de tous les résultats possibles d’une expérience
aléatoire est appelé ensemble fondamental associé à cette
expérience. Il est noté Ω.
Exemple :
Lancer un dé : Ω = {1, 2, 3, 4, 5, 6}
Lancer deux dés : Ω = {(i, j), 1 ≤ i ≤ 6; 1 ≤ j ≤ 6}
Groupe sanguin d’un individu : Ω = {A, B, AB, O}
I.2- Evénement
Définition
Soit Ω un ensemble fondamental associé à une expérience
aléatoire.
On appelle événement toute partie de Ω, dont on sait dire, à
l’issue de l’expérience aléatoire, si elle est réalisée ou non.
On utilise les premières lettres de l’alphabet A, B, C, ..., pour
noter les événements.
Exemple
On lance un dé.
Soit l’événement A = ”obtenir un numéro pair”.
On a : A = {2, 4, 6}.
On lance deux dés.
Soit l’événement B = ”la somme des numéros obtenus
est > à 10”.
On a : B = {(5, 6), (6, 5), (6, 6)}
a) Evénement élémentaire
Un événement élémentaire est un événement constitué d’un
seul élément ωi ∈ Ω. On le note {ωi }
b) Evénement impossible
Un événement qui ne peut pas être réalisé, quelle que soit le
résultat de l’expérience aléatoire est appelé événement
impossible. On le note ∅
c) Evénement certain
Un événement qui est toujours réalisé, quelle que soit l’issue
de l’expérience aléatoire est appelé événement certain. On le
note Ω
d) Evénement contraire
On appelle événement contraire d’un événement A,
l’événement qui est réalisé si et seulement si A n’est pas
réalisé. On le note A
g) Implication
On dit que l’événement A implique l’événement B si et
seulement si la réalisation de A entraı̂ne la réalisation de B.
On note : A ⊂ B
h) Evénements incompatibles
Deux événements A et B sont dits incompatibles si et
seulement si, ils ne peuvent pas être réalisés simultanément.
Autrement dit, A et B sont incompatibles si et seulement si
A∩B =∅
Exemple
Deux événements contraires A et A forment un système
complet de Ω.
Remarques et Notations :
L’ensemble de tous les événements associés à une
expérience aléatoire est noté E(Ω). On a :
E(Ω) ⊂ P(Ω)
E(Ω) = P(Ω)
Remarque
On vient de définir une correspondance entre le langage des
événements (language probabiliste) et le langage des
ensembles (langage ensembliste).
Propriétés
Définition
Soit Ω un ensemble fondamental et E(Ω) l’ensemble des
événements associés.
On appelle probabilité sur E(Ω) toute application :
P : E(Ω) → [0, 1]
vérifiant :
(i) P(Ω) = 1
(ii) ∀ A, B ∈ E(Ω), si A et B sont incompatibles alors :
P(A ∪ B) = P(A) + P(B).
Le triplet (Ω, E(Ω), P) est appelé espace probabilisé.
Remarques :
Proposition
Soit Ω = {ω1 , ω2 , . . . , ωi , . . .} un ensemble fondamental
dénombrable (fini ou infini).
La probabilité sur Ω est complètement définie par la donnée
des probabilités P({ωi }) des événements élémentaires. On a
alors : X
∀ A ∈ E(Ω), P(A) = P({ωi })
ωi ∈A
Proposition
Soit (Ω, E(Ω), P) un espace probabilisé.
Si Ω est fini et si tous les événements élémentaires ont la
même probabilité pour se réaliser (on dit qu’on a
équiprobabilité). Alors la probabilité P est définie par :
Remarque
En général, on n’a pas à démontrer qu’on a équiprobabilité.
C’est plutôt l’énoncé qui le suggère.
Exemples :
1) On lance un dé non truqué. Calculer la probabilité
d’obtenir un point pair.
2) On lance deux dés non truqués.
Calculer la probabilité des événements suivants :
A = “obtenir au moins un point pair”
B = “les deux dés ont le même numéro”
C = “le numéro du 1er dé est supérieur au numéro du
2ème dé”
Remarque1
Dans beaucoup de problèmes de calcul des probabilités,
l’énoncé suggère qu’on a une probabilité uniforme.
Ainsi, nous serons souvent confrontés aux problèmes de
dénombrement des cas favorables et des cas possibles.
D’où la nécessité de définir des méthodes de dénombrement
dans les différentes situations possibles (voir dernier
paragraphe de ce chapitre).
Question
Soit (Ω, E(Ω), P) un espace probabilisé et soient A et B deux
événements de E(Ω). On se pose la question suivante :
Le fait de savoir que l’événement A est réalisé a-t-il un effet sur
la probabilité de réalisation de l’événement B ?
Exemple
La répartition d’un groupe d’étudiants selon la note du module
de statistique et le sexe est représentée dans le tableau
suivant :
Sexe Masculin Féminin Total
Note de Math
[0, 7[ 4 3 7
[7, 10[ 17 15 32
[10, 20[ 21 36 57
Total 42 54 96
On a :
42
P(A) = .
96
57
P(B) = .
96
21
P(B sachant A) = 6= P(B)
42
21
P(A ∩ B) =
96
Conclusion :
- Le fait de savoir que l’événement A est réalisé a changé la
probabilité de réalisation de l’événement B.
- on constate que :
P(A ∩ B)
P(B sachant A) =
P(A)
Définition
Soit (Ω, E(Ω), P) un espace probabilisé et soient A et B deux
événements tel que P(A) 6= 0.
La probabilité de réalisation de l’événement B sachant que
l’événement A est réalisé, notée P(B|A), est définie par :
P(A ∩ B)
P(B|A) =
P(A)
Proposition
L’application PA : E(Ω) → [0, 1], définie par :
P(A ∩ B)
∀ B ∈ E(Ω), PA (B) = P(B|A) =
P(A)
P(Ω|A) = 1
P(B|A) = 1 − P(B|A)
si B1 et B2 sont incompatibles alors
P((B1 ∪ B2 )|A) = P(B1 |A) + P(B2 |A)
si B1 et B2 sont quelconques alors
P((B1 ∪ B2 )|A) = P(B1 |A) + P(B2 |A) − P((B1 ∩ B2 )|A)
...
P(A1 ∩ A2 ∩ · · · ∩ An ) =
Exemple
Une urne contient 3 boules blanches et 2 boules noires.
On tire au hasard, successivement et sans remise 2
boules.
Quelle est la probabilité de tirer 2 boules noires ?
Exemple
Une urne U1 contient 5 boules noires et 6 boules blanches et
une urne U2 contient 6 boules noires et 12 boules blanches.
On transfère une boule de l’urne U1 vers l’urne U2 et ensuite
on tire 1 boule de l’urne U2 .
Quelle est la probabilité que la boule tirée soit noire ?
Formule de Bayes :
P(B|A) × P(A)
P(A|B) =
P(B)
Exemple
Trois machines M1 , M2 et M3 de fabrication mécanique
produisent respectivement 25%, 35% et 40% de la production
totale. 5% (respectivement 4% et 3%) des pièces produites
par M1 (respectivement par M2 et M3 ) sont défectueuses
(événement D).
On choisit une pièce au hasard.
Si la pièce choisie est défectueuse, quelle est la probabilité
qu’elle soit fabriquée par M1 ?
Remarque
On peut utiliser un diagramme en arbre pour décrire
graphiquement toutes les séquences possibles d’une
expérience aléatoire.
Les règles de construction de ce diagramme correspondent
aux formules de base qu’on vient de proposer.
Définition
Deux événements A et B sont dits indépendants si et
seulement si la réalisation de l’un n’a aucune influence sur la
probabilité de réalisation de l’autre.
On a alors :
Corollaire
Deux événements A et B sont dits indépendants si et
seulement si :
P(A ∩ B) = P(A) × P(B)
Exemple
On lance un dé deux fois. Soit les événements :
A = “obtenir un point pair au premier lancer”
B = “obtenir le point 1 ou 4 au deuxième lancer”
Les événements A et B sont-ils indépendants ?
Remarques
Il ne faut pas confondre événements indépendants et
événements incompatibles :
A et B sont indépendants ⇔ P(A ∩ B) = P(A) × P(B)
A et B sont incompatibles ⇔ P(A ∪ B) = P(A) + P(B)
Dans une suite de tirages successifs avec remise, les
tirages sont indépendants.
Dans une suite de tirages successifs sans remise, les
tirages ne sont pas indépendants.
Si les événements A et B sont indépendants, il en est de
même pour A et B, pour A et B et pour A et B.
Généralisation à n evénements
Définition
n événements A1 , A2 , . . . , An d’un même espace probabilisé
sont dits indépendants dans leurs ensemble si pour toute
famille de p (p ≥ 2) événements Ai1 , Ai2 , . . . , Aip choisis parmi
les événements A1 , A2 , . . . , An , on a :
Remarque
n événements A1 , A2 , . . . , An peuvent être indépendants deux
à deux sans être indépendants dans leurs ensemble.
IV- Dénombrement
Exemple
Exemple
p-liste
Proposition1
Le nombre de possibilités pour choisir p éléments
quelconques (distincts ou non, ordonnés ou non), parmi les n
éléments de E (événement noté Ω) est donné par :
Card(Ω) = np
Remarque
On fait appel au dénombrement avec les puissances np
lorsque, dans le choix des p éléments, on tient compte
des répétitions (éléments distincts ou non distincts) et on
tient compte de l’ordre (éléments ordonnés ou non
ordonnés).
Dans ce cas, on peut considérer p ≤ n ou bien p > n.
Par exemple, pour les tirages successifs avec remise, on
fait appel au dénombrement avec la puissance np .
Arrangements
Proposition2
Le nombre de possibilités pour choisir p éléments distincts
(ordonnés ou non ordonnés), parmi les n éléments de E
(événement D) est donné par :
n!
Card(D) = Apn =
(n − p)!
Remarque
On fait appel au dénombrement avec les arrangements Apn
lorsque, dans le choix des p éléments parmi n, on tient
compte de l’ordre et on ne tient pas compte des
répétitions.
Dans ce cas, on doit avoir p ≤ n. Sinon, l’événement D
est impossible (P(D) = 0 si p > n).
Par exemple, pour les tirages successifs sans remise, on
fait appel au dénombrement avec Apn .
Combinaisons
Proposition3
Le nombre de possibilités pour choisir p éléments distincts et
ordonnés parmi les n éléments de E (événement D ∩ C) est
donné par :
n!
Card(D ∩ C) = Cnp =
p!(n − p)!
Remarque
On fait appel au dénombrement avec les combinaison Cnp
lorsque, dans le choix des p éléments parmi n, on ne tient
compte ni de l’ordre ni des répétitions.
Dans ce cas, on doit avoir p ≤ n. Sinon, l’événement
D ∩ C est impossible.
Par exemple, pour les tirages simultanés, on fait appel au
dénombrement avec Cnp .
Proposition4
Le nombre de possibilités pour choisir p éléments ordonnés
(distincts ou non distincts) parmi les n éléments de E
(événement C) est donné par :
p (n + p − 1)!
Card(C) = Cn+p−1 =
p!(n − 1)!
Remarque
On fait appel au dénombrement avec les combinaisons
p
avec répétition Cn+p−1 lorsque, dans le choix des p
éléments parmi n, on tient compte des répétitions et on ne
tient pas compte de l’ordre.
Dans ce cas, on peut considérer p ≤ n ou bien p > n.
Par exemple, le nombre de possibilités pour choisir p
éléments parmi n, dans un ordre croissant au sens large
p
est égal à Cn+p−1 .
Remarque
Les résultats des 4 propositions précédentes peuvent être
résumés dans le tableau suivant :
Exemple
On considère E = {1, 2, 3, 4} et p = 3. On a :
Remarque
Lorsqu’on dit on tient compte des répétitions, cela veut
dire qu’on considère les choix possibles distincts ou non
distincts.
Lorsqu’on dit on ne tient pas compte des répétitions, cela
veut dire qu’on considère les choix possibles distincts.
Lorsqu’on dit on tient compte de l’ordre, cela veut dire
qu’on considère les choix possibles ordonnés ou non
ordonnés.
Lorsqu’on dit on ne tient pas compte de l’ordre, cela veut
dire qu’on considère les choix possibles ordonnés.
Exemples
Dans une urne qui contient 10 boules numérotées de 0 à
9, on tire successivement et avec remise 4 boules.
Calculer le nombre de choix possibles.
Même question si les tirages sont successifs et sans
remise.
Même question si les tirages sont simultanés.
Au loto sportif, on coche l’une des trois cases 1, N ou 2
pour chacun des 15 matchs programmés. Dénombrer le
nombre de grilles possibles.
Proposition5
Le nombre de possibilités pour choisir n éléments distincts
(ordonnés ou non ordonnés) parmi les n éléments distincts de
E, noté Pn , est donné par :
Pn = Ann = n!
Exemple
De combien de façons peut-on placer 12 personnes en
rangée pour prendre une photo ?
De combien de façons peut-on ranger 4 livres de math, 3
livres de physique et 5 livres de chimie, si on ne fait
aucune distinction entre les spécialités des livres ?
De combien de façons peut-on ranger ces livres si on veut
que les livres de même spécialité restent ensemble ?
Proposition6
Supposons que les n éléménts de E sont partiellement
distinguables (càd les n éléments ne sont pas tous distincts).
Supposons qu’on a n1 éléments identiques de type 1, n2
éléments identiques de type 2, . . . , nk éléments identiques de
type k avec n1 + n2 + · · · + nk = n.
Alors le nombre de permutations possibles de ces n éléments,
partiellement distinguables, noté Pn (n1 , n2 , . . . , nk ), est donné
par :
n!
Pn (n1 , n2 , . . . , nk ) =
n1 ! n2 ! . . . nk !
Exemples
Combien de mots de 9 lettres peut-on former avec les 9
lettres du mot EVENEMENT ?
Un enfant joue avec 2 jetons rouges identiques, 3 jetons
blancs identiques et 4 jetons noirs identiques.
De combien de façons différentes peut-il aligner ces 9
jetons ?
On dispose de 4 livres de math, 3 livres de physique et 5
livres de chimie.
De combien de façons peut-on les arranger si tous les
livres sont distinguables ?
De combien de façons peut-on les arranger si les livres de
chaque spécialité sont identiques ?
Fin chapitre 1