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➢ Le son lui-même devient action, alors même que l’action n’est pas censée être bruyante : des
onomatopées illustrent un mouvement de tête, la neige qui tombe… :
Ex : une goutte d’eau sur le front exprime la gêne, des yeux complètement blancs manifestent la
colère…
➢ Une mise en scène des paroles et des sons et une conception différente de la narration :
Ex : Tout est au service de l’action : éclatement graphique, dynamisme de la narration, à l’opposé
des cadres rectangulaires de la bande dessinée occidentale.
➢ Une palette des sentiments : l’effet recherché n’est évidemment pas le réalisme, mais
l’expressivité :
Ex : grands yeux, réduction caricaturale d’un personnage à une tête énorme et un corps réduit, le
décor pouvant éventuellement être remplacé par un motif amusant, pour renforcer l’effet.
➢ Une temporalité étirée (une scène sur de longs chapitres, très utilisée dans les scènes de combat
et les mangas de sport). La pratique sportive tient une place importante au sein de la société
japonaise :
Ex : Ashita no joe devient une figure fictive des luttes sociales dans les années 1970 : l’image
devient essentiellement mouvement.
➢ Et pour finir l’auteur peut aussi prendre la parole dans le récit (il s’agit bien d’une histoire
fictive pour le lecteur ET pour l’auteur)
➢ Identification à un, voire plusieurs personnages : lecture immédiate des sentiments, une équipe,
voire une tribu de personnages chez lesquels on va forcément y trouver notre compte.
➢ Pas de recul objectif pour le lecteur car pas d’introduction à la manière des aventures d’Astérix
et d'Obélix ni de narrateur dans la veine de Blake et Mortimer.
➢ 15 minutes maximum de lecture par manga pour un lecteur aguerri (on y arrive sans problème
en s’entraînant donc en lisant) sauf pour les One shot plus épais et les gekigas...On lit et on
relit comme on écoute et réécoute un titre qui nous plaît : retrouver le plaisir de savoir ce qui va se
passer, climat de confiance, de sérénité, on se sent complice du mangaka et du personnage.
➢ le milieu scolaire :
les ijime = les brimades
la tyrannie des élèves est décrite avec froideur et réalisme : des brimades à cause de leurs
différences sociales, physiques : Ex : GTO
La solitude et l’isolement : pays surpeuplé, constamment soumis au regard des autres mais seul avec
ses émotions, des héros souvent introvertis
Ex : Evangelion (genre mécha)
Ex : le personnage de Gally dans Gunnm (un tempérament viril dans un corps de femme).
f. Le manga en quelques chiffres
La Bande Dessinée et le Manga s'installent durablement dans les pratiques des Français.
Le marché a atteint 85 millions d'exemplaires neufs vendus en 2022, soit 1 livre acheté sur 4
dont 57 % sont des mangas (shonen : 30 % / shojo : 2 % / Seinen : 10 %)
La bande dessinée japonaise s'affiche plus que jamais comme le secteur le plus dynamique de
l’édition avec un chiffre d'affaires de 41 % dans le secteur des bandes dessinées.
Par ailleurs, la concurrence est rude chez les éditeurs de manga en raison de la multiplication des
titres.
Dopée notamment par le Pass culture, la bande dessinée japonaise est devenue le secteur à la
croissance la plus dynamique du monde de l'édition : les ventes de bandes dessinées japonaises ont
plus que doublé en France en trois ans :
Le phénomène One Piece c'est 500 millions d'exemplaires vendus dans le monde entier en 25 ans
d'existence, bien plus qu'Astérix qui est né en 1961.
➢ L'importance d’un anime bon ou mauvais fait parler la communauté prescriptrice (celle de la
cour de récré et des réseaux)
➢ C’est totalement incompréhensible pour les parents et les adultes : lecture inversée, vocabulaire,
lexique des personnages...
➢ Thématiques explorées : adolescence, relations filles garçons, romance, quête d' identité,
dépassement de soi, recherche de reconnaissance dans un décor réaliste mais aussi parfois magique
et féérique = passage à l’âge adulte
➢ Vendre l'anodin sur des pitchs incroyables
Ex : le pitch de One Piece : corps élastique, fruit du démon, piraterie, des exemples de scénarios à la
fois violents et grotesques.
➢ L'acquisition est difficile à suivre pour les gestionnaires de bibliothèques et de CDI car les
séries populaires sont souvent les plus longues. Elle représente un coût : quelle part pour les
mangas ? Quelles séries choisir ?
Il est important de retrouver au sein du CDI des séries populaires et ou de l’imagerie manga afin de
créer un univer familier au sein d’un lieu qui prescrit les lectures :
Ex : abonnement à des magazines spécialisés comme Coyote, Animeland / Consulter des sites
spécialisés comme Nautiljon
➢ Un usage de lecture sur place très répandu : on emprunte ce qu’on ne peut pas lire sur place ou
qu’on lit entre 2 cours : pourquoi ne pas privilégier la lecture sur place ? Cependant peut ne pas être
appropriée en fonction des contraintes de lieu et d'espace.
Il faut en moyenne 30 minutes à un lecteur de manga pour lire un manga, à cela s'ajoutent les
relectures et les échanges.
➢ C'est aussi un lectorat qui dépasse les clichés de la segmentation du marché Shojo/Shonen.