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LE MANGA
Éditions Eyrolles
61, bd Saint-Germain
75240 Paris Cedex 05
www.editions-eyrolles.com
Illustrations p. 20, 21, 26, 30, 33, 34, 38, 69, 70, 159 : Hung Ho Tanh
Illustrations p. 51, 66, 67, 68, 75, 123 : Antoine Moreau-Dusault
Mise en pages : Istria
Avant-propos
Glossaire
Chronologie du Japon
Index général
Bibliographie
Filmographie
Remerciements
AVANT-PROPOS
Qu’est ce que le manga ? Il faut remonter très loin dans l’histoire du Japon
pour trouver ses origines, preuve que si son univers peut paraître puéril il
n’en est pas moins un véritable patrimoine culturel. Mélange de tradition et
de modernité, le manga a évolué avec la société japonaise jusqu’à devenir
son propre miroir.
Depuis plusieurs années, la culture manga traverse les océans et rivalise à
présent avec les bandes dessinées européennes et américaines. Désormais
mondiale, la culture manga séduit toutes les générations et exerce une
étonnante force d’attraction sur ses lecteurs. En France, en effet,
l’engouement pour le manga ne désemplit pas, mais comme tout
phénomène, il a ses détracteurs.
Vous trouverez ici réunies toutes les informations indispensables à une
compréhension impartiale de ce que représente le manga, car même s’il est
issu d’un noble héritage artistique, cette influence culturelle trouble parfois
les esprits et plusieurs questions se posent pour mieux appréhender ce
phénomène :
D’où proviennent les origines graphiques du manga ?
Quelles sont ses particularités esthétiques et narratives ?
Quelles sont les conséquences de l’influence de cette culture au Japon et
à travers le monde ?
Quel est son rôle dans la vie des Japonais ?
Quelle légitimité le manga trouve-t-il aujourd’hui dans le monde de
l’art ?
Reflet des nombreuses facettes du pays du Soleil-Levant, fruit d’innovation
narrative et graphique, l’histoire du manga s’inscrit dans celle du Japon.
Originaire du XIe siècle et inspirant des créateurs du XXIe, le manga a mille
ans d’histoire et d’évolution qui font de lui un véritable patrimoine culturel
nippon. Il est le fruit d’une sorte de transition entre un art traditionnel et
l’art contemporain japonais, tous deux reflets des préoccupations de leur
temps. Son influence s’étend hors du Japon ainsi qu’aux autres domaines :
l’art, le cinéma, la photographie, la publicité... et pour ainsi dire la création
en général.
En fin d’ouvrage, vous trouverez un glossaire ainsi qu’une chronologie de
l’histoire du Japon, autant de repères qui vous aideront dans votre lecture.
PARTIE 1
Au programme
Les emaki-mono*
À la fin du XIIe, les Chinois introduisent les emaki-mono*, rouleaux
peints et calligraphiés pouvant atteindre jusqu’à trois mètres et se lisant
de droite à gauche. Ils marquent les débuts de l’utilisation des kana*,
alliés aux idéogrammes d’origine chinoise, les kanji*.
Un nouveau syllabaire
Les parties calligraphiées des emaki-mono*, appelées kotobagagi,
étaient donc rédigées en kana*. Les kana* représentent les deux autres
syllabaires japonais d’aujourd’hui, l’hiragana* et le katakana* qui
permettent de noter phonétiquement la langue, ce qui n’est pas possible
avec les kanji*. À l’époque, les femmes de la cour diffusèrent et
transformèrent en outil littéraire ce nouveau syllabaire japonais, inventé
autrefois par Kibi no Makibi (695-775) dont les connaissances de
l’écriture chinoise lui permirent de constituer, à partir de la déformation
graphique cursive de certains caractères chinois, un ensemble de signes
permettant de noter la langue parlée. Cette nouvelle écriture japonaise
était parfaitement adaptée à la poésie nippone polysyllabique. Ainsi,
pendant que les hommes, fiers de leur maîtrise des « belles lettres »
chinoises, rédigeaient rapports et mémoires en usant des caractères
chinois, les dames de la cour se mirent peu à peu à noter en pur japonais
leurs impressions, pensées et sentiments les plus intimes.
Au programme
Hokusai manga
Hokusai excella dans l’art du portrait, où il déploya beaucoup d’efforts
et de talent. En 1812, il entreprit son premier voyage dans la région de
Kyoto et de Nagoya, où il conçut le projet de la Manga. Hokusai Manga
comprend près de quatre mille esquisses et croquis, parfois amusants ou
sommaires, de personnages, plantes et animaux. Ces ouvrages prouvent
son habileté à croquer sur le vif qui lui valut une renommée
internationale.
Le premier volume d’Hokusai Manga fut édité au Japon en 1814. Le
succès fut tel qu’au cours des cinq années qui suivirent, le maître y
ajouta neuf autres cahiers. Quinze ans plus tard étaient publiés deux
autres albums, puis en 1849, année de la mort de l’artiste, paraissait le
volume XVI, rassemblant des inédits. En 1878, un dernier cahier
posthume fut publié, réunissant plusieurs esquisses déjà parues dans
d’autres recueils. Imprimée au format 23 x 16 cm, chaque page
représente des gravures sur bois imprimées en noir, gris et rose. Les
dessins n’ont pas d’ordre ou de cadrage définis et leurs échelles peuvent
également varier. Le désordre apparent de cette mise en page permet
aux croquis de garder la saveur de la spontanéité de leur réalisation,
méritant bien leur titre : « Dessins au gré de l’idée ».
Sumos effectuant des exercices d’entraînement, reproduction d’un extrait de l’ouvrage
Hokusai Manga, publié entre 1814 et 1878, époque Edo.
Au programme
La caméra multiplans.
Le kamishibai
Ce théâtre ambulant sur papier, servit de reconversion à plusieurs benshi.
Divertissement très populaire auprès des enfants, le conteur racontait des histoires en
faisant défiler devant les spectateurs des planches d’illustrations dans un petit théâtre
en bois, le butai, qui pouvait tenir à l’arrière d’un vélo. Plusieurs grands mangaka*
débutèrent d’ailleurs comme conteurs de kamishibai, comme par exemple Shigeru
Mizuki, qui devint célèbre avec son personnage de Kitaro, le chasseur de yokai*. Ou
encore Sampei Shirato, pionnier du genre gekiga*, dont les œuvres racontent
essentiellement des drames historiques centrés sur les ninjas.
Au programme
Le story-manga*
Il s’agit d’un découpage de l’histoire en plusieurs épisodes. Le mode de narration sous
forme de feuilleton a engendré une technique de mise en scène du récit. Dans les
milieux du manga, il existe à ce sujet un terme spécifique, le hiki, que l’on pourrait
traduire par « l’accroche ». Cela évoque à la fois la nécessité de séduire le lecteur :
hikitsukeru, et de le tenir en haleine d’un épisode à l’autre : hikitsugu.
Un résultat mitigé
Toutes ces astuces sont adoptées principalement pour des raisons
économiques, toutefois les mangaka*, qui renoncent à la fluidité du
mouvement, ouvrent grâce à cette technique de nouvelles perspectives
narratives. Il y a quelque chose de fascinant dans ces apparitions et
disparitions continues, soulignées par une musique entraînante et des
commentaires épiques. Mais cette recette, indéniablement plus
économique, n’a pas permis aux anime* d’acquérir un véritable respect
de la part du grand public et de la critique internationale. Lorsque
l’animation japonaise et ses différences débarquèrent sur le paysage
audiovisuel français, l’accueil du public fut mitigé et des retombées sur
l’animation française apparurent.
Au programme
Le succès du manga-feuilleton
L’arrivée des programmes japonais en France
Quand l’animation française se met au manga
Dès les années 1970, certaines versions animées apparurent sur nos
écrans de télévision. La jap’anime* s’était immiscée au sein de notre
culture occidentale par l’intermédiaire de l’imaginaire d’Osamu Tezuka
avec ses premiers chefs-d’œuvre : Le Roi Léo (Jungle Taitei), Astro le
robot (Tetsuwan atomu) ou Prince Saphir (Ribbon no kishi).
Véritable institution au Japon, le manga animé ne déferla sur nos
programmes qu’en 1978 dans des émissions destinées aux enfants, telle
que Récré A2, diffusée sur l’actuelle France 2. Ainsi, de grands succès
nippons tels que Mazinger Z et sa suite Capitaine Flam, mais aussi
Goldorak, Candy ou Albator, qui firent le bonheur de toute une
génération, commencèrent discrètement à troubler les ondes hertziennes
françaises.
Le succès du manga-feuilleton
L’une des grandes forces du manga fut de proposer des feuilletons,
c’est-à-dire un récit qui se poursuit d’épisode en épisode, à la différence
des séries où chaque épisode fonctionne selon le même schéma, comme
la plupart des dessins animés américains tels que Bip Bip et le Coyote
ou encore Tom et Jerry. La différence n’est pas mince : une série permet
difficilement aux héros d’évoluer, elle n’offre pas de grandes surprises
puisque les rebondissements suivent sagement une trame prédéterminée.
Elle n’introduit que très rarement de nouveaux personnages, hormis
ceux qui servent ponctuellement les besoins d’une intrigue, ce qui
implique une certaine monotonie dans l’histoire. Le feuilleton, en
revanche, offre d’innombrables possibilités et contribue à fidéliser le
public.
L’odyssée d’Ulysse 31
Déjà vers 1975, Chalopin, rejoint par son complice Bernard Deyriès,
partit pour le Japon avec une idée novatrice et audacieuse : coproduire
des dessins animés avec le pays du soleil levant, la maind’œuvre y étant
moins coûteuse. Dans ses bagages, une future série adaptée de
l’Odyssée d’Homère, Ulysse 31, racontait les aventures mythologiques
d’un héros grec, transposées dans un univers galactique au XXXIe
siècle, perdu dans l’espace avec son fils Télémaque et tout un équipage.
Ulysse devait vivre de nombreuses épreuves imposées par les dieux de
l’Olympe dans sa quête du chemin de la Terre. Les Japonais furent très
surpris par cette démarche pour le moins inhabituelle à l’époque.
Toutefois, le studio Tokyo Movie Shinsha accepta le marché et la série
fut mise en chantier.
En 1981, la série Ulysse 31 remporta l’adhésion des téléspectateurs
français et luxembourgeois, mais seuls treize épisodes furent diffusés au
Japon. Les critiques furent favorables et la réussite commerciale fut au
rendez-vous avec la création d’un fan-club et la vente de produits
dérivés. On découvrit un autre succès de la DIC sur les écrans français
en 1983 avec la série de trente-neuf épisodes Les Mystérieuses Cités
d’Or, inspirées de l’œuvre littéraire de Scott O’Dell, The King’s Fifth
(La Route de l’or), fiction historique sur la découverte de l’Amérique. Il
s’agit des aventures de trois jeunes héros dans le pays inca au XVIe
siècle. Alliant action, humour, fantastique et réalité historique, cette
coproduction franco-japonaise fut une véritable réussite. Animation de
qualité, musique superbe, intrigues passionnantes : tous les ingrédients
étaient réunis pour faire de cette série une grande réussite.
Au programme
La crise de 1995
En 1995, la situation se transforma et les problèmes se multiplièrent. On
assista d’abord à la mort du Club Dorothée qui, même si très
controversé, avait eu le privilège d’introduire la jap’anime* dans notre
quotidien. Ensuite, la censure se fit de plus en plus présente face à
l’insistance de comités parentaux outragés. Les forces de police
parisiennes débarquèrent dans divers magasins pour saisir toute une
série de vidéos, commercialisées dans le rayon enfant, jugées
préjudiciables. L’éditeur Tonkam fut l’objet d’une interdiction
ministérielle lors de cette crise. Dès lors, certains titres durent être
commercialisés sous film plastique et porter clairement la mention
« vente interdite aux mineurs ». Paradoxalement, suite à cette
intervention, les ventes de mangas interdits doublèrent en quelques
semaines. Enfin, la publication japonaise de Dragon Ball prit fin après
dix ans et toute une série de fans décrocha. Les ventes de mangas en
version originale chutèrent fortement et pourtant les traductions
françaises finirent par tripler en l’espace d’un an.
Cette crise ne fut pas totalement négative. Elle permit effectivement
d’assainir le public manga. D’après Gilles Ratier, secrétaire général de
l’Association des critiques et des journalistes de bande dessinée, le
public de fans se tourna vers des œuvres plus recherchées. Les enfants
ne furent plus la cible première des éditeurs et l’année 1996 marqua un
nouveau tournant avec l’envol du nombre d’éditeurs de manga.
Le secteur vidéo
Éditeur-distributeur indépendant, le label Tonkam se consacra
exclusivement au manga mais ne se limita pas uniquement à ses
expériences sur les livres. Dès 1995, un secteur vidéo fut lancé avec par
exemple les OAV* de Video Girl ou Ah! My Goddess.
Fin 1994, l’éditeur PFC Vidéo, déjà responsable de l’importation de la
jap’anime* dans les pays ibériques et anglo-saxons sous le label Manga
Vidéo, se chargea d’ouvrir le marché des vidéos en territoires
francophones. Il débarqua en France avec les best-sellers Akira,
Dominion Tank Police, Hokuto No Ken et bien d’autres. Manga Vidéo
représenta très vite 30 % des bénéfices de PFC Vidéo et les nouveaux
titres ne manquèrent pas. Ce label fut toutefois gravement touché par les
opérations de censure de 1995.
AK Vidéo s’imposa comme une des principales maisons d’édition de
vidéos, initiateur de la traduction des OAV* du célèbre Dragon Ball qui
se vendirent chacune à plus de 600 000 exemplaires. Le label se
spécialisa dans la sortie de séries animées célèbres : Cobra, Tom Sayer,
ou encore Capitaine Flam.
La presse spécialisée
Tonkam créa également le fanzine* gratuit Mangavoraces qui proposait
à ses lecteurs de se tenir au courant de l’actualité du manga en France et
au Japon. Utile à une époque où l’accès à l’information était difficile, le
magazine cessa cependant d’être publié en 2001 du fait notamment
d’Internet. Tonkam retenta une expérience dans la presse en 2003 avec
Magnolia, le premier magazine de prépublication de shojo* manga en
France mais ce mensuel disparut en 2005. La même année, les
propriétaires de la société Tonkam passèrent un accord avec les Éditions
Delcourt qui devinrent actionnaires majoritaires. Une fusion des
catalogues n’étant cependant pas à l’ordre du jour, les deux collections
gardèrent leur identité propre ainsi que des lignes éditoriales distinctes.
Partenaire des Éditions Delcourt, Dominique Véret fonda avec Sylvie
Chang la société Akata, qui prit en charge la création et le
développement de la partie asiatique du catalogue de cet éditeur de
bandes dessinées. En 2004, Akata relança Mangavoraces sur le web
sous forme de guide chroniquant les sorties mangas sous différents
points de vue, toutefois dans une démarche plutôt élitiste.
Le mensuel Manga Player, devenu depuis éditeur à part entière, vit le
jour en 1996. Les anciens fanzines* des boutiques d’importation sont
maintenant devenus des mensuels officiels disponibles en librairie
comme c’est le cas pour Anime Land et Tsunami.
Les produits dérivés
Mais, ce ne fut pas seulement l’édition qui se développa durant ces
quelques années. L’accessoire, l’objet de collection, le goodies*
représentèrent un marché lui aussi en pleine expansion. En effet, les
fans se sont progressivement transformés en collectionneurs extrêmes,
nommés otaku* au Japon. Les sociétés de distribution n’ont pas laissé
passer l’occasion : posters, anime comics, CD de bandes originales,
cartes de collection (rami-cards) ou figurines se trouvent en masse dans
les magasins distributeurs de mangas. Phénomène important, le
commerce du goodies* représente près de 20 % du marché du manga.
L’essor du numérique
Subissant un vrai déclin, le marché des revues est descendu à 390
milliards de yens (moins de 3,4 milliards d’euros) en 2011. La lecture
des mangas dans les transports en commun se fait plus rare, les Japonais
leur préférant l’écran de leur téléphone portable. Les mœurs évoluant
avec la technologie, en 2009 le chiffre d’affaires de la bande dessinée
dite dématérialisée ou numérique a atteint plus de 20 milliards de yens
(soient 200 millions d’euros). Le manga sur smartphones représentait
15 % du marché en 2010. Le développement des mangas sur mobiles et
sur tablettes électroniques ne convient cependant pas à certains
mangaka* qui ne sont pas tous enclins à laisser leurs œuvres se diffuser
ainsi, car elles n’ont pas été conçues pour ce type de support.
Le secteur de la bande dessinée japonaise a fait le choix marketing de
produire beaucoup à moindre coût, impliquant une qualité graphique
moins pointilleuse pour respecter les délais de publication. À l’inverse,
la bande dessinée franco-belge privilégie essentiellement la qualité, au
point de laisser les lecteurs attendre parfois très longtemps avant de
découvrir un nouveau numéro.
En conclusion, le succès du manga en France peut s’expliquer par la
fluidité des illustrations, la diversité des thèmes et le rythme des
publications. Les rares éléments dont nous disposons sur la sociologie
des mangamaniaques tendent à montrer que ces lecteurs n’ont pourtant
pas délaissé la bande dessinée franco-belge mais qu’ils sont attirés par
des thèmes faiblement exploités dans ces publications traditionnelles.
PARTIE 3
LA CULTURE MANGA AU
JAPON ET À TRAVERS LE
MONDE
Des bandes dessinées aux anime*, la découverte du manga représente
une véritable invitation à la culture japonaise. On peut y découvrir une
mise en scène du quotidien des Japonais avec une étonnante
combinaison de traditions et de modernité qui alimente tout l’univers
culturel de l’archipel nippon.
On perçoit leurs différences de mœurs, notamment dans la façon de
traiter les thèmes mais aussi dans leurs choix innombrables. Certains
thèmes, comme les tragédies d’Hiroshima et de Nagasaki provoquées
par la guerre, l’isolement relatif de l’archipel, les désastres naturels
auxquels le Japon doit douloureusement faire face avec la fragilité de
son sol, le manque d’espace et de verdure, sont autant de raisons de
mobiliser l’attention en faveur d’aspirations écologiques et humanistes.
Dans la réalité, cette prise de conscience n’est pas aussi manifeste, mais
au moins les idées se débattent dans les mangas.
Le rôle primordial que joue le manga, sous toutes ses formes, dans la
société japonaise n’a aucune comparaison possible avec celui de la
bande dessinée traditionnelle pour le public occidental. Cette
consommation particulière du manga implique également des
conséquences sociologiques, notamment auprès des jeunes.
CHAPITRE 7
LES MULTIPLES FACETTES DU
MANGA
Au programme
Le courant révisionniste
Après cette période antimilitariste et bénéficiant d’un écho dans une
partie de la grande presse, une nouvelle tendance radicalement opposée
à la précédente, le révisionnisme, chercha à s’imposer et tenta une
percée dans l’univers des mangas. À la suite de leur défaite lors de la
Seconde Guerre mondiale, l’attitude du peuple japonais fut plutôt celle
des vaincus résignés, mais après quelques décennies, celle-ci se
transforma lentement en une fierté militaire. Ce ressenti prit
particulièrement racine dans la jeunesse, qui n’avait pas eu à souffrir des
conséquences de la guerre. Dès lors, déferla sur le Japon une vague
révisionniste, qui tendit à rejeter en bloc l’histoire mondialement
reconnue pour une version éludant certaines périodes sombres de leur
passé national. Ce révisionnisme s’appliqua plus particulièrement à la
période expansionniste japonaise qui avait débuté avec l’annexion de
Taïwan en 1895 et de la Corée en 1910, puis avec la création de l’État
fantoche de Mandchoukouo en 1931. Cette tendance connut un point
d’orgue avec la visite contestée en 2001 du premier ministre japonais au
sanctuaire Yasukuni, où reposent de véritables criminels de guerre.
La droite japonaise fut à l’origine du mouvement révisionniste
contestant la culpabilité du pays et niant les atrocités commises par
l’armée nippone lors de la guerre de la « Grande Asie » (1930-1945).
Elle réussit même dans les années 1950 à établir un contrôle du contenu
des manuels scolaires. Ce n’est que très tardivement, en 1997, que la
Cour suprême japonaise reconnut l’illégalité de la censure
gouvernementale sur un manuel scolaire relatant les crimes de guerre de
l’armée japonaise.
C’est vraiment avec l’auteur Yoshinori Kobayashi que le révisionnisme
s’installa dans le milieu culturel populaire, avec la publication à partir
de 1995 du Manifeste pour un nouvel orgueillisme (Shin gomanisumu
sengein) dans lequel son héros, sous les traits de son créateur, dénonce
un formatage de la pensée et un bourrage de crâne orchestré par des
enseignants au service de gouvernements étrangers. Niant tout racisme,
le mangaka* affirme que son jugement repose sur des faits objectifs et
des doutes légitimes. Kobayashi rejette non seulement les accusations
concernant les crimes commis par l’armée impériale japonaise, et
notamment le massacre de Nankin (République de Chine en 1937), mais
il fait également l’apologie des kamikaze*, ces combattants au sacrifice
volontaire. Son éloge de la colonisation de Taïwan par le Japon (1895-
1945) lui a par ailleurs valu d’être déclaré persona non grata par les
autorités de Taïpeh.
Les raisons du succès de cette vague révisionniste dans le manga
tiennent essentiellement au renforcement de la droite nationaliste,
soutenue par le milieu des affaires et certaines sectes religieuses. Cette
tendance fut, de plus, accentuée par la crise économique qui provoqua
un repli sur les valeurs traditionnelles et un refus de la mondialisation,
réflexe de défense d’un pays qui ne s’est ouvert à l’étranger que depuis
seulement un peu plus d’un siècle. Enfin, alors que le roman historique
est très apprécié du grand public, les romans négationnistes n’ont
malheureusement pas leur pendant réaliste pouvant agir comme contre-
pensée.
Le cosplay*
Contraction des mots anglais « costume » et « playing », le cosplay* représente le fait
de se déguiser grâce à des costumes, des perruques, du maquillage pour ressembler à
ses personnages préférés : héros d’anime*, de manga, de jeux vidéo, de tokusatsu*
(série télévisée japonaise), ou de light novels (romans japonais). Née aux États-Unis
dans les années 1970 avec des « masquerades » dédiées à l’imitation de personnages
de Star Wars ou Star Treck, cette pratique a pris toute son ampleur au Japon dans les
années 1990, avec notamment des conventions internationales comme le World
Cosplay Summit créé en 2003 qui propose un concours rigoureux du meilleur costume.
Organisé chaque année à Nagoya, cet événement regroupe maintenant plus de vingt
pays, dont la France qui compte plusieurs adeptes fidèles. À Tokyo, il est familier de
croiser des cosplayeurs dans des lieux publics notamment dans les quartiers de
Shinjuku et de Harajuku, centre incontesté d’innovation vestimentaire et de toutes les
cultures alternatives. Inspirée par la mode et la culture japonaise, la chanteuse Gwen
Stefani a d’ailleurs contribué à populariser le mouvement cosplay* en travaillant
notamment avec les Harajuku girls. Le cosplay* se décline en plusieurs styles tels que
le visual kei, l’oshare kei, le Decora et les Lolitas. Et pour décrire brièvement la
diversité de cette pratique, il faut aussi expliquer que chaque style peut également se
partager en plusieurs groupes : les lolitas peuvent être classiques, aristocrates, sweet,
dark, gothics, ou country. Cette pratique est aussi un loisir créatif qui représente
beaucoup de travail car les véritables adeptes réalisent tous leurs costumes eux-
mêmes.
Sans revendication particulière, le mouvement cosplay* prône
simplement l’anticonformisme. Les cosplayeurs redeviennent
euxmêmes une fois le déguisement retiré, sorte de récréation permettant
d’exprimer un droit à la différence.
La solitude et l’isolement
Les Japonais vivent dans un pays surpeuplé où ils sont constamment
confrontés au regard de l’autre. Le Japonais est cependant seul avec ses
émotions, car l’unique personne qui le comprend vraiment est lui-
même : c’est le message présent dans Evangelion et les autres mangas
de Masakazu Katsura où l’incompréhension domine. Le délaissement et
l’échec semblent d’ailleurs être les deux raisons principales du suicide
des jeunes. La solitude est un thème amplement traité, les héros sont
souvent introvertis, permettant au lecteur de s’identifier aux
protagonistes. Dans une société industrielle avancée où l’information, la
culture et l’importance accordée à la technologie peuvent supplanter
l’intérêt porté aux individus réels, les mangas ont constitué un nouveau
médium pour traiter des problèmes individuels.
Le statut de la femme
Dans cette société traditionnellement hiérarchisée mais toujours en plein
essor, s’évaluent également dans le manga les enjeux de l’équilibre
entre le rôle de la femme et de l’homme. Au sein de la cellule familiale,
l’image paternelle est en déperdition. La figure de l’employé
d’entreprise, ancien héros culturel de la modernisation nippone, est
graduellement désacralisée. De son côté, la femme au foyer prend toute
la responsabilité de sa maison : elle s’occupe de la gestion du foyer et
de l’éducation des enfants. Ce rôle de chef de famille élimine toutes les
frustrations sur sa place dans la société. Toutefois de nombreuses mères
ne désirent plus reprendre le rôle du père dans le foyer. Ayant une
conscience aiguë de leur spécificité et de leur différence avec les
hommes, elles ne souhaitent pas perdre leur place initiale mais ne
semblent pas non plus vouloir prendre celle de leurs époux. Les parents
sont gravement absents de la majorité des mangas. Seule la série Ranma
½ de Rumiko Takahashi est une exception, car c’est justement un
manga qui a une vision traditionnelle de la société. Dans Vidéo Girl Ai,
par exemple, l’absence continuelle des parents traduit la très grave crise
de la famille au Japon où le père travaille tard et où la mère est soit au
travail soit dans un rôle traditionnel trop effacé. Cette absence entraîne
une perte de repères chez les jeunes.
Au programme
Le phénomène Akira
La multiplication d’anime * futuristes
Hayao Miyazaki : le succès international de l’animation
japonaise
Isao takahata, le maître de la mise en scène
Le phénomène Akira
À l’arrivée des animations japonaises dans nos programmes de
télévision succéda rapidement l’animation sur grand écran. Diffusé dans
les cinémas français en 1988, Akira s’imposa comme le film matrice de
toute une génération de passionnés de manga. Cette représentation
d’une forme d’épopée contemporaine au budget considérable d’1
milliard de yen, soit environ 6,5 millions d’euros, révolutionna
l’animation et permit la consécration de son auteur : Katsuhiro Otomo.
Synopsis
L’action d’Akira se passe dans Néo-Tokyo en 2030, exactement trente-
huit ans après la troisième guerre mondiale. Dans ce Japon d’après
guerre très militarisé, une poignée d’adolescents d’une quinzaine
d’années, pensionnaires d’un centre de rééducation pour orphelins, se
défoulent sur le bitume de la ville, au guidon d’énormes motos
futuristes. Ces jeunes se battent entre gangs de motards et se droguent
aux amphétamines dans une cité troublée par de nombreux attentats
terroristes. L’un d’eux, Tetsuo, est victime d’obscures manipulations de
l’armée, lesquelles réveillent en lui des pouvoirs surhumains qu’il ne
peut contrôler. La mégalopole cosmopolite prépare les prochains jeux
Olympiques dans un climat troublé par les dissensions politiques et la
corruption. Le site choisi pour accueillir les olympiades est un cratère
immense formé trente-huit ans auparavant, lors de l’explosion d’une
bombe noire d’origine inconnue, qui déclencha des conflits en série.
C’est également à cet endroit que gisent sous terre les restes,
soigneusement conservés dans un bunker, d’un mystère nommé Akira.
Une prédiction annonce qu’Akira se réveillera et avec lui l’Apocalypse,
Tetsuo en sera le déclencheur.
Un manifeste politique
Dans cette histoire très éthique, Otomo dénonce les politiciens
malhonnêtes à travers le personnage d’un vieillard infirme qui manipule
les terroristes pour justifier la répression militaire et qui n’encourage les
attentats que pour se maintenir au pouvoir. Il dénonce également un
autre antagoniste : les Américains, qu’il accuse de s’allier aux
businessmen japonais pour assujettir le pays.
Au programme
Plus d’un siècle plus tard, une « nouvelle vague » d’artistes japonais
s’impose dans le monde de l’art contemporain. Ces artistes ont grandi
dans une société en pleine expansion technologique, de par
l’informatisation et l’influence des médias. L’imaginaire débordant de
cette génération nourrie au manga, véritable source d’inspiration, réussit
à en hisser certains au sommet de la création contemporaine.
Représentation d’une estampe de Hokusai qui inspira Yoshitomo Nara dans sa série In
the Floating World.
L’art du bondage
Dans la culture nippone, l’acte de nouer et d’attacher est fondamental. Citons par
exemple le furoshiki, technique traditionnelle d’emballage avec un tissu noué utilisée
pour transporter des objets ; on pense aussi à l’art de nouer le obi, la ceinture du
kimono, qui peut nécessiter plusieurs années d’apprentissage. Même dans la religion
shinto*, la corde est considérée comme sacrée, elle entoure et délimite les espaces
habités par les dieux. Le mot shibari*, « attacher », est utilisé au Japon pour décrire
l’art de ficeler les colis, mais ce terme est devenu l’appellation en Occident, pour
désigner l’art du bondage kinbaku, d’une coutume culturelle qui entre dans le cadre de
jeux sadomasochistes ou le maître des cordes, le nawashi* a un véritable statut
d’artiste, comme le renommé Denki Akechi (1940-2005).
Aujourd’hui Araki est devenu une icône, ses travaux lui ont apporté une
grande notoriété auprès du public japonais et international : il
photographie Björk et les vêtements d’Issei Miyake. Il arbore un look
de pop star et des foules se réunissent lors des séances d’autographes
qu’il accorde et au cours desquelles il développe, avec un
professionnalisme euphorique, un véritable culte de la personnalité.
En 2004, il publie le livre Love Hotel, sorte de carnet de route qui
couvre son travail de 1970 à 1990. Dans ces chroniques libertines, Araki
raconte ses rencontres avec ses modèles féminins et explique sa façon
de travailler. La même année, un documentaire américain Arakimentari
est réalisé sur sa vie et son travail. Ses réalisations sont appréciées dans
le monde entier et envahissent les murs des salles d’exposition.
1. Edmond de Goncourt, le 19 avril 1884, dans Journal des Goncourt. Mémoires de la vie littéraire,
tome II (1866-1886), Paris, Robert Laffont, 1989.
2. Philippe Parreno, « La représentation en question », Art press n°264, janvier 2001.
3. Voir la chronologie du Japon p. 170.
4. Voir la chronologie du Japon p. 170.
5. Voir la chronologie du Japon p. 169.
6. Margrit Brehm, The Floating World that Almost Was. The Japanese Experience Inevitable, Ursula
Blickle Foundation, 2002.
7. Interview dans Le Monde, 12 octobre 2012.
GLOSSAIRE
ANTIQUITÉ – Kodai
250 à 538 Période Kofun
405 : adoption du système d’écriture chinois
538 à 710 Période Asuka
550 : arrivée du bouddhisme
710 à 794 Époque de Nara
710 : capitale à Heijo (future Nara)
794 à 1185 Époque de Heian
794 : capitale à Heian (future Kyoto)
PÉRIODE FÉODALE – Chusei
1185 à 1333 Période Kamakura
1192 : capitale à Kamakura et premier bakufu : séparation du
pouvoir de l’empereur (dirigeant spirituel) et du shogun (dictateur
militaire et politique)
1336 à 1573 Période Muromachi
1378 : le shogunat des Ashikaga s’installe à Kyoto
1543 : premier contact européen, les Portugais apportent les armes
à feu
1549 : le missionnaire François Xavier arrive au Japon
1573 à 1600 Période Momoyama
1582-1598 : le régent Toyotomi Hideyoshi unifie le pays
1600 : bataille de Sekigahara
ÉPOQUE PRÉ-MODERNE – Kinsei
1603 à 1868 Époque Edo (ou période Tokugawa)
1603 : Tokugawa Ieyasu reçoit le titre de shogun et ouvre une ère
de paix
1609 : les Hollandais établissent un comptoir commercial sur l’île
d’Hirado
1636 : un décret interdit aux Japonais d’émigrer
1853 : arrivée du Commodore Perry
1854 : convention de Kanagawa
A
Anime comics 93, 131
B
Benshi 52, 53
C
Choju-Giga 17-19, 25
Club Dorothée 81, 82, 90, 109
Cosplay 114, 115, 163
Cyborg 131-133, 146, 165
D
Dragon Ball 80, 83, 88-90, 92, 119
E
Emaki-mono 15, 22, 23, 27, 36
Enjo kosai 104, 105, 122
Érotisme 28, 105, 106, 153, 160, 162
G
Gekiga 53, 58, 82
Graphisme 45, 46, 64, 66, 72
Grapholexique 67
H
Hentai 82, 121
I
Ijime 117
K
Kamishibai 53, 55
Kawai 105, 106, 121, 122, 151, 155, 158, 163
L
Lolita 114, 121, 122, 124, 158, 160
M
Manga-feuilleton 80
O
Onomatopées 71
Otaku 93, 94, 123, 124, 151, 153, 156
P
Phylactère 42, 69, 70, 72
S
Seinen 74, 82, 91, 106
Sens de lecture 69, 90
Sexualité 103-105, 107, 125, 149, 158, 161, 162
Shibari 162
Shojo 56, 74, 82, 91, 93, 105, 106, 117, 121, 123, 158
Shonen 74, 82, 91, 106
Story-manga 74
Sumi-e 18, 19, 25
Superflat 156, 157, 158
U
Ukiyo-e 16, 27-29, 31, 36, 37, 39, 158
Y
Yokai 36, 53
INDEX DES NOMS DE
PERSONNES
B
Bigot Georges Ferdinand 40
D
Disney Walt 48, 49, 50, 51, 52, 54, 65, 66, 77, 85, 151
H
Harunobu Suzuki 28
Hokusai Katsushika 16, 31, 32, 34-36, 152, 154
K
Kishiro Yukito 83, 89, 133
Kitayama Seitaro 45, 46, 48
Kitazawa Rakuten 40, 41, 42
Kouchi Junichi 46, 47
Kyosai Kawanabe 36, 37
M
Masaoka Kenzo 53, 54
Miyazaki Goro 139
Miyazaki Hayao 89, 134-141, 144
Moebius 74, 81, 91
Murakami Takashi 150-158, 160
O
Oshii Mamoru 131, 146
Otomo Katsuhiro 88, 127, 128, 129, 130,
135
S
Sharaku 29, 30
T
Takahata Isao 135, 136, 139-142
Taniguchi Jiro 74, 91, 111
Tezuka Osamu 54-58, 65, 66, 77, 79
Toba Sojo 15, 17
Toriyama Akira 80, 83
W
Wirgman Charles 39, 40
Y
Yonebayashi Hiromasa 139
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages de référence
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Revue AnimLand : www.animeland.com
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www.city.omiya.saitama.jp
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Tezuka Osamu Manga Museum à Takarazuka :
tezukaosamu.net/en/museum
Tokugawa Art Museum à Nagoya : www.tokugawa-art-
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FILMOGRAPHIE
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1991.
CARPENTER John, The Thing, 1982 ; Le Village des damnés, 1995 ;
Vampires, 1997.
COPPOLA Sofia, Lost in translation, 2003.
CORNEAU Alain, Stupeur et tremblements, 2003 (d’après le roman
d’Amélie Nothomb).
DE PALMA Brian, Carrie, 1976.
FUKASAKU Kinji, Battle royal, 2000.
GILLIAM Terry, Brazil, 1985.
HIDEO Nakata, Ring, 1998.
KUBRIK Stanley, Lolita, 1962 ; 2001 Odyssée de l’espace, 1968 ;
Orange mécanique, 1971.
KUROSAWA Akira, Rashomon, 1950 ; Les Sept Samouraïs, 1954 ;
Kagemusha, l’Ombre du guerrier, 1980.
LONGO Robert, Johnny Mnemonic, 1995 (d’après une nouvelle de
William Gibson).
MARSHALL Rob, Mémoires d’une geisha, 2006.
MIZOGUCHI Kenji, Les Contes de la lune vague après la pluie, 1953 ;
L’Intendant Sansho, 1954 ; Les Amants crucifiés, 1954.
OSHII Mamoru, Avalon, 2001.
OSHIMA Nagasa, L’Empire des sens, 1976
OZU Yasujiro, Voyage à Tokyo, 1953.
SCOTT Ridley, Blade Runner, 1981 (d’après le roman de Philip K. Dick).
SPIELBERG Steven, I.A. Intelligence Artificielle, 2001 ; Minority Report,
2002 (d’après la nouvelle de Philip K. Dick).
TARENTINO Quentin, Kill Bill, 2003 (avec la participation de Sho-u
Tajima).
VERBINSKI Gore, Le Cercle – The Ring, 2003.
VERHOEVEN Paul, Robocop, 1987 ; Total Recall, 1990 (d’après une
nouvelle de Philip K. Dick).
WACHOWSKI Andy et Larry, le cycle de Matrix : Matrix (1999) ; Matrix
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ZWICK Edward, Le Dernier Samourai, 2004
Films d’animation
ANNO Hideaki, Evangelion, 1992.
DISNEY Walt, Steamboat Willie, 1928.
FUKUTOMI Hiroshi, Gunnm, 1993.
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HINOYUKI Morita, Le Royaume des chats, 2003.
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KAWAJIRY Yoshiaki, KOIKE Takeshi, MAEDA Mahiro, MORIMOTO Koji,
CHUNG Peter, Animatrix, 2003.
KON Satoshi, Perfect Blue, 1999.
LALOUX René, Les Maîtres du temps, 1982.
MATSUMOTO Leiji & Daft Punk, Interstella 5555, 2003.
MURATA Yasuji, Les Olympiades animales, 1920 ; Tarôbee chez les
lutins, 1929 ; Le Train de Tarô, 1929 ; Le Singe Masamune, 1930 ;
Momotarô, le justicier des airs, 1931 ; La Pêche miraculeuse du singe,
1933 ; Le Caporal Norakuro, 1934.
MIYAZAKI Hayao, Le Château de Caggliostro, 1979 ; Nausicaä de la
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Totoro, 1988 ; Kiki, La Petite Sorcière, 1989 ; Porco Rosso, 1992 ;
Princesse Mononoké, 1997 ; Le Voyage de Chihiro, 2001 ; Le Château
ambulant, 2004 ; Ponyo sur la falaise, 2008.
MIYAZAKI Goro, Les Contes de Terremer, 2006 ; La Colline aux
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OTOMO Katsuhiro, Akira, 1988 ; Steamboy, 2004.
OSHII Mamoru, Patlabor, 1989 ; Ghost in the Shell, 1995 ; Avalon,
2001.
RINTARO, Gunnm, 1993 ; Metropolis, 2001.
TAKAHATA Isao, Horus: the Prince of the Sun, 1968 ; Panda Petit
Panda, 1973 ; Goshu le violoncelliste, 1982 ; Le Tombeau des lucioles,
1988 ; Souvenirs, goutte à goutte, 1991 ; Pompoko, 1994 ; Mes voisins
les Yamada, 1999 ; Jours d’hiver, 2003.
TEZUKA Osamu, Broken Down Film, 1985.
YABUSHITA Taiji, Le Serpent blanc, 1958.
YONEBAYASHI Hiromasa, Arrietty, le petit monde des chapardeurs, 2010.
REMERCIEMENTS
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